DEPARTEMENT DE LA

COMMUNAUTE DE COMMUNES DU PAYS DE REVIGNY-SUR-ORNAIN (COPARY)

COMMUNE DE RANCOURT-SUR-ORNAIN

ENQUÊTE PUBLIQUE

Objet : Les projets, présentés par la Communauté de communes du Pays de Revigny- sur-Ornain, d’enquêtes publique et parcellaire préalables à la déclaration d’utilité publique de la dérivation et de la protection des eaux prélevées au puits communal de Rancourt-sur-Ornain.

ENQUÊTE « DUP »

RAPPORT ET CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 1 sur 34 SOMMAIRE

PARTIE I : DEROULEMENT DE L’ENQUETE

I-1 : PROCEDURE I-1-1 : OBJET I-I-2 : LE PROJET I-1-3 : SAISINE I-1-4 : DUREE DE L' ENQUETE I-1-5 : PUBLICITE I-1-6 : DOSSIER D’ENQUETE I-1-7 : PRISES DE CONTACT PREALABLES, VISITE DES LIEUX I-1-8 : REGISTRE D’ENQUETE I-1-9 : PERMANENCES OUVERTES AU PUBLIC I-1-10 : PIECES JOINTES I-1-11 : TRANSMISSION DU RAPPORT ET DES CONCLUSIONS

I-2 : OBSERVATIONS RECUEILLIES AU COURS DE L' ENQUETE

I-3 : ANALYSE DES OBSERVATIONS

PARTIE II : CONCLUSIONS

II - 1 : LE PROJET II - 2 : L'ENQUETE II - 3 : AVIS MOTIVE DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 2 sur 34 DEPARTEMENT DE LA MEUSE

COMMUNAUTE DE COMMUNES DU PAYS DE REVIGNY-SUR-ORNAIN (COPARY)

COMMUNE DE RANCOURT-SUR-ORNAIN

ENQUETE PUBLIQUE « DUP »

Objet : Ouverture d'une enquête préalable à la déclaration d'utilité publique de la dérivation et de la protection du puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800).

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

PARTIE I : DEROULEMENT DE L'ENQUETE

I-1 : PROCEDURE

I-1-1 : OBJET

Protéger la ressource en eau constitue un enjeu majeur de santé publique. Conformément à la réglementation, les points de captage d'eau destinés à la consommation humaine doivent bénéficier d'une protection efficace afin d'éviter les pollutions liées aux activités humaines et réduire le risque de pollution accidentelle ou ponctuelle qui pourrait entraîner une contamination de l'eau.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 3 sur 34 La présente enquête concerne le puits communal de Rancourt-sur-Ornain qui ne dispose à ce jour d’aucune mesure de protection réglementaire.

C’est la Communauté de Communes du Pays de Revigny (COPARY) qui assure la gestion des réseaux et de la production des sept ressources souterraines de son territoire, parmi lesquelles figure le puits communal de Rancourt-sur-Ornain. Sur ces sept ressources, cinq ont déjà fait l’objet d’une DUP.

Par délibération du 8 juillet 2010, la COPARY s’est engagée dans la procédure de Déclaration d’Utilité Publique (DUP) des prélèvements d’eau destinée à la consommation humaine et la mise en place des périmètres de protection du puits communal de Rancourt-sur- Ornain.

La procédure de DUP a ensuite suivi son cours avec l’élaboration en novembre 2011 de l’étude préalable à l’avis de l’hydrogéologue agréé, suivie en avril 2012 de l’avis de l’hydrogéologue agréé et en octobre 2013 d’un avis complémentaire du coordonnateur des hydrogéologues agréés.

Cette procédure parvient aujourd'hui à son terme avec l'organisation d'une enquête publique préalable à la déclaration d'utilité publique pour la dérivation et la protection des eaux captées au puits communal de Rancourt-sur-Ornain.

Cette enquête de déroule en même temps qu’une enquête parcellaire destinée à : - déterminer exactement les terrains à soumettre aux servitudes de protection. - rechercher les propriétaires titulaires de droits réels, ou autres ayant droit à indemnité

Le présent rapport traite exclusivement du déroulement de l’enquête publique relative au projet de déclaration d’utilité publique (DUP) de la dérivation et de la protection des eaux captées au puits communal de Rancourt-sur-Ornain.

L’enquête parcellaire fait l’objet d’un rapport séparé

I-1-2 LE PROJET

GENERALITES La Communauté de Communes du Pays de Revigny (COPARY) s’est engagée dans la procédure de déclaration d’utilité publique des prélèvements d’eau destinés à la consommation humaine et la mise en place des périmètres de protection du puits communal de Rancourt-sur-Ornain qui ne dispose actuellement d’aucune mesure de protection réglementaire.

Ce captage implanté sur le territoire de la commune de Rancourt-sur-Ornain ne sert à l'alimentation en eau potable que de cette commune qui compte 213 habitants, 5 exploitations agricoles et aucune exploitation industrielle. Le réseau de Rancourt-sur-Ornain n’est relié à aucun autre réseau.

Ses caractéristiques sont les suivantes :

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 4 sur 34 LES INSTALLATIONS DE PRODUCTION ET DE DISTRIBUTION D'EAU

Les installations de production et de stockage de l’eau se trouvent sur une parcelle clôturée de 0,8 ha appartenant à la commune de Rancourt-sur-Ornain, à proximité de la route départementale 64.

Elles consistent en un château d’eau qui abrite un réservoir de 150m3 et les installations de captage et de pompage.

*le puits est implanté dans les alluvions de l’Ornain à une profondeur de 3.65m. Il est composé de buses en béton de 1,2m de diamètre, pleines de 0 à 2,5m et avec ouvertures de 2,5m jusqu’au fond, permettant à l’eau d’entrer. Le fond est ouvert dans les alluvions et le puits est fermé par une tôle striée et un bloc de béton.

*l’ouvrage est équipé de deux pompes de surface de 12m3/h qui fonctionnent de manière alternative. Ces pompes refoulent l’eau dans le château d’eau situé juste au dessus. Le prélèvement quotidien est de l’ordre de 30 m3 pour un fonctionnement des pompes de 2 ou 3 heures.

* un réservoir d’eau de 150m 3 alimente la commune à l’aide de trois sur presseurs placés directement sur la conduite d’adduction en sortie du château d’eau.

*un système de chloration automatique est installé à l’entrée du château d’eau.

*un réseau de distribution alimente exclusivement les habitants de la commune de Rancourt-sur-Ornain. Ce réseau date de 1955 ; il est constitué de conduites en fonte pour le réseau principal et de conduites en PVC pour le réseau secondaire. Certaines conduites en plomb peuvent subsister .

PROTECTION DES EAUX

Les contraintes en matière de protection dépendent de la quantité d’eau prélevée, de la qualité de l’eau et de la vulnérabilité de la ressource

-Quantité d’eau prélevée : Les besoins actuels de la commune de Rancourt sont estimés entre 28m3/jour, soit 10 220 m3/an et 36m3/jour, soit 13 140m3/an. D’après les relevés des compteurs en production, environ 13 500m3/an sont produits en moyenne chaque année soit 37 m3/jour. Les besoins de la collectivité seront satisfaits dans tous les cas de figure.

-Qualité de l’eau : Les eaux captées au niveau du puits communal de Rancourt-sur-Ornain, montrent un faciès bicarbonaté et calcique, un pH légèrement basique et une dureté moyenne. Les concentrations en nitrates sont depuis 2013 en moyenne régulièrement supérieures à la limite de qualité fixée à 50 mg/L pour les eaux distribuées, nécessitant la restriction d’usage de l’eau aux femmes enceintes et aux nourrissons de moins de 6 mois. On note des concentrations en atrazine déséthil supérieures aux limites de qualité pour les eaux distribuées en 2002. Par ailleurs, des traces de produits phytosanitaires ont été

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 5 sur 34 détectées à des teneurs inférieures à la limite de qualité fixée à 0,1µg/L pour les eaux distribuées tel que l’Atrazine-déisopropyl, l’Atrazine-2-hydroxy, le diuron et la tebuconazole. Sur le plan bactériologique, l’examen des différentes analyses indique que les eaux distribuées après désinfection sont conformes aux limites de qualité.

-Vulnérabilité de la ressource: Le puits communal de Rancourt-sur-Ornain capte l’aquifère des alluvions calcaires de l’Ornain sous une couverture agilo-limoneuse de surface. La direction de l’écoulement de la nappe alluviale est orientés Est/Ouest à Nord-Est/Sud-Ouest. L’alimentation de la nappe se fait à partir de l’infiltration des pluies à travers les limons de surface et des eaux des cours d’eau et annexes hydrographiques. Le puits communal est situé à l’est de Rancourt, en bordure de la RD 64 dans la vallée de l’Ornain. Il se situe à l’amont de la confluence Chée-Ornain dans un environnement rural à dominante de grandes cultures. Les prairies naturelles sont minoritaires en surface et tout le secteur est drainé par un réseau de fossés, canaux et cours d’eau. En conséquence, la ressource captée est vulnérable vis-à-vis des contaminations accidentelles (déversement sur les voies routières) ou chroniques superficielles du fait de la faible épaisseur de protection assurée par la couverture argilo-limoneuse qui recouvre l’aquifère sablo-argileux de l’Ornain et de la Chée.

MESURES DE PROTECTION DES EAUX

La prise en compte des différents paramètres étudiés plus haut a abouti à la définition de différents périmètres de protection et des servitudes associées nécessaires à la préservation de la qualité de l’eau . A cet égard, il convient de signaler que dans le dossier préalable à l’avis de l’hydrogéologue agréé, le Bureau d’études THERA avait préconisé en novembre 2011 la mise en place d’un Périmètre de Protection Immédiate (PPI), d’un Périmètre de Protection Rapprochée (PPR) et d’un Périmètre de Protection Eloignée (PPE). Dans son avis exprimé en avril 2012, M. Jacques Ricour, hydrogéologue agréé, avait quant à lui simplement recommandé la création d’un PPI et d’un PPR. Sans donner d’explication, il ne prévoyait pas la mise en place d’un PPE. Sollicité pour clarifier le débat, M. Patrick Fradet, Coordonnateur des hydrogéologues agréés avait tranché en faveur des conclusions du bureau d’études THERA le 3/10/2013. Il avait même proposé d’aller au-delà en établissant un PPE égal au PPR « pour une plus grande protection de la ressource déjà bien altérée ».

Périmètre de Protection Immédiate : Le PPI est la zone qui correspond aux proches abords de l’exploitation. Il a pour fonction d’empêcher la détérioration des ouvrages de prélèvement et d’éviter que des déversements de substances polluantes ne se produisent à proximité du captage. Aucune activité en dehors de l’exploitation des ouvrages de prélèvement et de l’entretien de la zone n’y est autorisé. Le PPI du puits communal de Rancourt-sur-Ornain est constitué de la parcelle 55, section ZB, propriété de la commune de Rancourt-sur-Ornain, d’une superficie de 0,8 ha. Le PPI devra être clôturé par un grillage de 2m de hauteur et comporter un portail infranchissable. Aucune activité en dehors de l’exploitation des ouvrages de prélèvement et de l’entretien de la zone n’y est autorisée. L’emprise de l’ensemble du PPI doit être

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 6 sur 34 régulièrement entretenue par débroussaillage saisonnier et les déchets de coupe évacués du site. Aucun produit chimique ou organique ne sera utilisé.

Périmètre de Protection Rapprochée : Le PPR est créé pour préserver l’aire d’alimentation du captage d’une contamination éventuelle de l’aquifère. Il couvre les zones proches du forage où les infiltrations et les ruissellements peuvent atteindre l’aquifère capté. Le PPR s’étend sur une surface de 62 ha et non 42 (notice explicative de l’ARS) ou 77ha (dossier du Bureau d’études).

Il est soumis à un certain nombre de prescriptions et d’interdictions.

Prescriptions : -l’ouverture d’excavations de plus de 2m de profondeur est interdite. Le comblement d’excavations est réalisé à l’aide de matériaux extraits ou de matériaux naturels provenant de carrières et n’ayant pas d’influence sur la chimie de la nappe -l’entretien des fossés et canaux de drainage doit faire l’objet d’une étude préalable d’incidence soumise aux autorités compétentes -l’abreuvage et la traite des animaux doit s’effectuer à plus de 200 m des limites de protection immédiate. Les activités agricoles doivent être réalisées en conformité avec les bonnes pratiques agricoles prescrites par la réglementation en vigueur -le fonctionnement des installations d’assainissement non collectif doit être contrôlé à raison de : *pour les installations non-conformes : un contrôle tous les ans *pour les installations conformes : -avec traitement par le sol : 1 contrôle tous les 6 ans -sans électromécanique : 1 contrôle tous les 4 ans -avec électromécanique : 1 contrôle tous les 2 ans

Interdictions : Sont par ailleurs interdites dans ce périmètre les activités suivantes : -la création de nouveaux points de prélèvement d’eau ou de sondages de toute nature, à l’exception de ceux au bénéfice de la collectivité bénéficiaire de l’autorisation et après autorisation préfectorale -les sondes géothermiques de toute nature -l’ouverture ou l’exploitation de carrières -la création de plan d’eau -toute nouvelle construction -la création de nouvelles aires de stationnement et voies de circulation -la pose de nouveaux panneaux photovoltaïques -les cimetières, le camping et caravaning -l’implantation de canalisations de toute nature à l’exception de celles transportant les eaux destinées à la consommation humaine ou les eaux usées domestiques

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 7 sur 34 -l’entretien avec des produits phytosanitaires des talus, des fossés et des accotements des voies de circulation -le défrichement ou l’arrachage de haie -l’affourage et l’agrainage du gibier -le traitement de bois stocké -les stockages et dépôts de toute nature, à l’exception de ceux à usage familial réalisés conformément à la réglementation générale -les rejets d’effluents liquides de toute nature à l’exception des rejets d’eaux usées issus d’installations autonomes de traitement conformes -le drainage agricole, ainsi que les activités de maraîchage, serres et pépinières à l’exception du maraîchage en agriculture biologique -le retournement des prairies permanentes -l’épandage de tout type d’effluents organiques à l’exception du fumier évolué

Périmètre de Protection Eloignée : Au vu du contexte sensible de la plaine alluviale et des résultats analytiques, le Périmètre de Protection Eloignée couvre la totalité de l’aire d’alimentation du captage. Il correspond à une surface de 824 ha.

Ce périmètre a pour but de prolonger le Périmètre de Protection Rapprochée et constitue une zone de vigilance accrue sur les activités existantes et futures afin de renforcer la protection des eaux captées contre les pollutions du captage au vu de l’étendue de l’aire d’alimentation du forage. A ce titre, tout propriétaire ou gestionnaire d’un terrain, d’une installation, d’une activité, d’un ouvrage ou d’une occupation du sol réglementée qui voudrait y apporter une modification, devra faire connaître son intention à l’Agence Régionale de Santé en précisant : -les caractéristiques de son projet et notamment celles qui risquent de porter atteinte, directement ou indirectement à la qualité de l’eau -les dispositions prévues pour parer aux risques précités

Il aura à fournir tous les renseignements susceptibles de lui être demandés. L’enquête hydrogéologique éventuellement prescrite par l’Agence Régionale de Santé sera réalisée par un hydrogéologue agréé en matière d’hygiène publique au frais du pétitionnaire. Plus particulièrement, les activités agricoles doivent respecter le code des bonnes pratiques agricoles. L’ouverture de fouilles, tranchées et excavations de plus de 2 m de profondeur est subordonnée à la mise en place d’un dispositif étanche de protection des eaux souterraines et d’un drainage des eaux superficielles. Le remblaiement d’excavations doit être réalisé à l’aide de matériaux naturels provenant de carrières et n’ayant pas d’influence sur la chimie de la nappe ou des déchets inertes contrôlés. Les travaux de forage, puits ou sondages sont soumis à l’avis de l’Agence Régionale de Santé

Enfin, la délégation territoriale de la Meuse de l’ARS termine le chapitre consacré au PPE par ces termes : « Par ailleurs, au vu des teneurs en nitrates observées au captage, un plan d’action de lutte contre les pollutions diffuses doit être mis en place en concertation avec les propriétaires et exploitants concernés par le périmètre de protection éloignée. Ce

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 8 sur 34 plan d’action pourra être rendu obligatoire en l’absence d’amélioration significative et dans la durée de la qualité de l’eau ».

*

* *

Placée dans la catégorie des Captages « Grenelle », l’aire d’alimentation du captage (AAC) du puits communal de Rancourt-sur-Ornain fait partie de la liste des 500 nouveaux captages prioritaires arrêtée lors de la conférence environnementale de 2013. Le programme d’action entrepris sur l’aire d’alimentation du captage comprend les étapes suivantes : -réalisation d’un diagnostic territorial agricole et non agricole des pratiques sur l’AAC ; rencontre individuelle par exploitation concernée par l’AAC. -définition d’un programme d’actions d’application volontaire pendant trois ans : le programme est travaillé au sein d’un comité de pilotage auquel participe notamment l’Agence de l’eau Seine Normandie, le Conseil Général, la DDT, l’ARS, et la Chambre d’Agriculture sous la présidence de la COPART. -si absence d’adhésion, passage éventuel à un programme obligatoire par arrêté préfectoral.

MISE EN CONFORMITE DES OUVRAGES

Différents travaux sont prévus pour mettre les ouvrages en conformité, à savoir :

- mise en place d’une clôture et d’un portail de protection du PPI - réfection de la tôle de fermeture du puits - mise en place de grilles sur les ouvertures d’aération - mise en place d’un garde fou sur l’échelle d’accès au réservoir - mise en place d’une fermeture à clé au niveau de la porte du réservoir - mise en place d’un dispositif anti-intrusion au niveau des accès à l’eau

Le coût total de la protection comprenant les phases technique, administrative et les indemnisations liées à la mise en place du projet est estimé à 86 200€ HT.

I-1-3 SAISINE

-Ordonnance de Madame la Présidente du Tribunal Administratif de Nancy N° E19000004/54 du 17 janvier 2019 désignant M. Bernard Poincignon en qualité de commissaire enquêteur. -Arrêté de Monsieur le Préfet de la Meuse N° 2019-194 du 23 janvier 2019 prescrivant l'ouverture de l'enquête publique.

I-1-4 : DUREE DE L' ENQUETE

Du lundi 25 mars 2019 au mercredi 10 avril 2019, soit pendant une durée de 17 jours consécutifs.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 9 sur 34 I-1-5 : PUBLICITE

Les enquêtes ont été portées à la connaissance du public :

- Par voie de presse dans le quotidien régional L’Est Républicain du lundi 25 février et du mercredi 27 mars 2019, et dans l'hebdomadaire La Vie Agricole de la Meuse du vendredi 1er mars et du vendredi 29 mars 2019 (première publication au moins quinze jours avant le début de l'enquête et seconde publication dans les huit premiers jours suivant le début de l'enquête)

- Par affichage de l’avis d’enquête publique sur le tableau réservé à cet effet devant la Mairie de Rancourt-sur-Ornain et au siège de la COPARY. L'accomplissement de ces mesures sera justifié par un certificat établi par le Maire de Rancourt et le pétitionnaire.

- Diffusion par la Mairie, avant le début de l’enquête, aux habitants de Rancourt-sur-Ornain d’une copie de l’avis d’ouverture d’enquête.

- Le dossier d’enquête complet a été ouvert sur le site Internet de la COPARY où il a été consultable dès le 23 mars 2019.

I-1-6 : DOSSIER D’ENQUETE

Le dossier d’enquête était constitué comme suit :

1- Les délibérations du 8 juillet 2010 et du15 mai 2018 de la Communauté de Communes du Pays de Revigny sur Ornain sollicitant la déclaration d’utilité publique du forage de Rancourt sur Ornain et l’établissement des périmètres de protection.

2- la délibération du Conseil Municipal de Rancourt-sur-Ornain du 12 juillet 2018.

3- Notice explicative de l'Agence Régionale de Santé du 7 janvier 2019.

4- Etude Préalable à l'avis de l'hydrogéologue agrée de novembre 2011 du Bureau d’études THERA de Nancy

5- Avis de M Jacques Ricour, hydrogéologue agrée d’avril 2012 et avis de M Patrick Fradet, Coordonateur des Hydrogéologues agréés en matière d’eau et d’hygiène publique pour le département de la Meuse du 3/10/2013.

6- Plans parcellaires: PPI à l’échelle 1/500, PPR à l’échelle 1/2000 et PPE à l’échelle 1/20000

7- Etats parcellaires pour le PPI et le PPR

8- Estimation des coûts de la protection.

9- Avis des personnes concernées : Agence de l'Eau Seine Normandie, Conseil Départemental de la Meuse, Direction départementale des Territoires, Direction Départementale de la

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 10 sur 34 Cohésion Sociale et de la Protection des Populations, Chambre d’Agriculture, Commune de Rancourt-sur-Ornain.

10- Un registre « DUP » et un registre « parcellaire ».

11- Arrêté n° 2019-194 du 23 janvier 2019 de M le Préfet de la Meuse portant ouverture des enquêtes publique et parcellaire.

1-I-7 :PRISES DE CONTACT PREALABLES, VISITE DES LIEUX

-Le Commissaire Enquêteur a reçu l’ordonnance du Tribunal Administratif de Nancy le désignant comme Commissaire Enquêteur le 18 janvier 2019. Il a pris contact le 21 janvier 2019 avec Mme Sylvie Aubiat du Bureau de l’Environnement à la Préfecture de la Meuse, pour une analyse du dossier et la détermination les dates des permanences. Il a reçu le dossier d’enquête le 22 janvier 2019.

-Il a ensuite rencontré au siège de la COPARY le vendredi 15 février 2019, M Le Nabec, Vice Président de la Copary et M Helitas, Directeur des services techniques, pour un commentaire du dossier. Cet entretien a été suivi d’une visite sur site des installations de prélèvement et de stockage à Rancourt-sur-Ornain en compagnie du Maire de la commune, M Christian MICHEL.

-Le 15 avril 2019, remise en main propre à M. Le Nabec, Vice Président de la Copary, du Procès Verbal de synthèse des observations recueillies au cours de l’enquête.

I-1-8 : REGISTRES D’ENQUETE

Le dossier d’enquête était consultable à la Mairie de Rancourt-sur-Ornain et sur le site Internet de la COPARY. Il était accompagné à la Mairie de Rancourt-sur-Ornain d’un registre d’enquête « DUP » et d’un registre « Parcellaire ».

Le Registre « DUP » a été ouvert au premier jour de l’enquête et clos au dernier jour par M Bernard Poincignon, Commissaire Enquêteur. Il a été mis à la disposition du public avec le dossier d'enquête à la mairie de Rancourt-sur-Ornain où il a pu être consulté pendant toute la durée de l’enquête aux heures et jours d’ouverture de la Mairie (lundi de 13H30 à 16H30 et jeudi de 17H30 à 19H00) ainsi que pendant les permanences du Commissaire Enquêteur.

Le Registre « parcellaire » a été ouvert au premier jour de l’enquête et clos au dernier jour par M Christian MICHEL, Maire de Rancourt-sur-Ornain. Il a été mis à la disposition du public dans les mêmes conditions que le Registre « DUP »

I-1-9 : PERMANENCES OUVERTES AU PUBLIC

Les permanences du Commissaire Enquêteur ont été effectuées à la Mairie de Rancourt-sur- Ornain :

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 11 sur 34 le lundi 25 mars 2019 de 9H00 à 12H00 le samedi 30 mars 2019 de 9H00 à 12H00 le mercredi 10 avril 2019 de 15H00 à 18H00 Ces permanences se sont déroulées sans incident.

I-1-10 : PIECES JOINTES

-Un registre d'enquête « DUP » et ses annexes. -Le PV de synthèse remis au pétitionnaire le 15/04/2019. -Sa réponse parvenue au CE le 26/04/2019.

I-1-11 : TRANSMISSION DU RAPPORT ET DES CONCLUSIONS

Le rapport et les conclusion de l’enquête publique ont été transmis sous forme papier et informatique, le 7 mai 2019 par envoi recommandé à Monsieur le Préfet de la Meuse à Bar-le- Duc. Une copie de ces documents a été adressée le même jour à Madame la Présidente du Tribunal Administratif de Nancy.

I-2 : OBSERVATIONS RECUEILLIES AU COURS DE L'ENQUETE

Le registre DUP comporte vingt trois observations assorties de 182 pages de courriers et annexes. Ces interventions peuvent être résumées ainsi :

1 – M. et Mme Cielo Ildo demeurant à Rancourt, 14, rue de Vroïl, propriétaires des parcelles 221,222,223 et 224 sont venus s’informer sur les contraintes qui affecteront leurs terrains. Ils expriment leur satisfaction de voir une réglementation se mettre en place.

2 et 3 – MM. Robert et Pieter Keijzer , ferme de Vautrombois à Revigny constatent que le captage présente plusieurs inconvénients : faible profondeur, il est sujet à une minéralisation naturelle qui augmente en raison du réchauffement climatique et il fait courir un risque pour la survie de l’exploitation (bâtiments de l’exploitation dans le PPE, cultures à forte valeur ajoutée, pose de panneaux solaires interdite). Ils demandent une autre solution plus simple pour assurer l’approvisionnement en eau de la population de Rancourt. A l’appui de leur argumentation, ils fournissent les résultats de l’analyse des eaux prélevées au captage de Bettancourt-la-Longue situé à 2 km de Rancourt-sur-Ornain, qui pompe l’eau à 6 m de profondeur et présente des taux de nitrate de 0,5mg/l.

4 – M. Michel Fabro, demeurant à Rancourt :

- Est en accord avec le contenu du dossier consulté sur Internet. - Demande que les contraintes et interdictions soient imposées, sinon, cela reviendrait à un permis de polluer. - Regrette le laxisme qui a prévalu jusqu’à présent - Demande si la protection du château d’eau comporte une alarme

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 12 sur 34 - Constate que le grillage d’enceinte du château d’eau est ouvert sur une dizaine de mètres et qu’un dépôt de déchets verts se trouve à proximité. - Espère que la qualité de l’eau va s’améliorer.

5 – Mme Marianne Dhyevre-Boyet, gérante de l’EARL des Berquigny à Vitry en Perthois : - Regrette que l’enquête publique pénalise plus particulièrement les agriculteurs et que plus généralement le terme pollution soit systématiquement associé à l’agriculture - Signale la présence d’ordures près du captage et la clôture endommagée. - S’interroge sur les effets du réchauffement climatique. - Propose de raccorder la commune de Rancourt au réseau d’eau de Revigny. - Note le manque d’assainissement à Rancourt

6– M. Mignot de Revigny : a pris connaissance du dossier et reviendra déposer ses observations par écrit

7 – M. Régis Marchal demeurant à Heiltz le Maurupt: a pris connaissance du dossier et reviendra déposer ses observations par écrit

8 – M. Gaetan Trinkenwald, 2, rue principale à Rancourt: est venu s’informer sur les contraintes applicables à sa résidence située dans le PPE

9 – M. Thierry Mouton, 12 bis rue de Vroïl à Rancourt, demande s’il est possible de mettre en place à son domicile un chauffage par géothermie.

10 - M. Régis Marjollet, exploitant agricole à Brabant-le-Roi et propriétaire de parcelles dans le PPE . demande la suspension du projet de DUP du captage de Rancourt-sur-Ornain. Son argumentaire qui est développé dans un dossier de quinze pages porte sur les points suivants : -manque de fiabilité du dossier d’enquête et avis des experts en contradiction (avis des hydrogéologues agréés divergents) -diagnostic d’analyse de l’eau contestable -analyse du risque incomplète -descriptif du PPE sur les documents fournis par le géomètre erroné -certaines contraintes comme celles réglementant l’utilisation de lisier méthanisé (interdiction à moins de 35m de cours d’eau, de fossé ou même de chemin) , vont être lourdes de conséquences : réduction de surface cultivable et perte de valeur foncière.

M. Marjollet propose enfin la création d’un comité de pilotage pour élaborer un nouveau diagnostic.

11- M Henry Boyet, propriétaire à Rancourt-sur-Ornain, doute que les mesures de protection prises en amont du puits communal soient suffisantes. Il suggère que les pollutions viennent aussi de l’aval. Il propose un échange avec la commune d’un terrain lui appartenant situé dans le PPR.

12- Mme Aude Douchet demeurant à Rancourt, ne souhaite pas que l’approvisionnement en eau de la commune provienne d’ailleurs. La solution est de réduire les pollutions.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 13 sur 34 13- Dépôt par M. Pascal Chaudron, Président du collectif « Captage 55 » d’une demande d’ajournement de la procédure de DUP complétée par 91 pages d’annexes et un rapport d’expertise sur son impact sur le marché du foncier agricole (22 pages). La contestation du collectif porte sur les points suivants : -le descriptif des activités agricoles du dossier « oublie » 170 ha de cultures à haute valeur ajoutée -la commune de Rancourt dont une partie se trouve dans le PPE est constituée d’habitations dont la plupart ne possèdent aucun système d’assainissement et dont les eaux usées vont directement rejoindre la nappe phréatique. -l’Aire d’Alimentation du Captage (AAC) est traversée par un oléoduc dans le PPE -un fossé cadastré ZB 54 sur la commune de Rancourt à proximité immédiate du captage a fait l’objet pendant des années d’un remblaiement par des matières organiques qui libèrent dans le milieu environnant des nitrates. -le PPR se trouve en partie dans une zone inondable -le PPI est adjacent à une zone inondable -la Route Départementale 64 est adjacente au PPI qui n’est pas protégé d’une pollution accidentelle -la présence dans le PPE d’étangs de loisirs dont certains propriétaires pratiquent la fertilisation par de la fumure organique. -le plan du PPE figurant dans le dossier d’enquête n’est pas conforme à la réalité (certaines parcelles apparaissant boisées sont en fait des parcelles cultivées) -pourquoi mettre en place une nouvelle réglementation alors que la fertilisation azotée a déjà fait l’objet d’un arrêté préfectoral en septembre 2018. -le collectif estime que les résultats d’analyses récentes sur les taux de nitrates montrent la totale inadéquation avec les périmètres de protection proposés. -perte de la valeur du foncier très importante. Est joint en annexe un rapport d’expertise . -en conclusion, le collectif estime qu’il subsiste trop d’incertitudes sur la pertinence du maintien de ce captage et demande la suspension définitive du projet de DUP.

14- Intervention de M Charles-Edouard Gibrat demeurant à Revigny sur Ornain. M Gibrat considère que « aucun élément tangible dans les études des hydrogéologues ne permet de justifier les limites de la zone de protection proposée dans cette DUP. Les différents périmètres seront totalement insuffisants pour protéger la ressource en eau. La vocation de la DUP à parvenir à la restauration de la qualité de l’eau dans l’AAP de Rancourt sera donc totalement inefficace. »

Son argumentation porte sur les points suivants :

-Les recherches effectuées par la Chambre d’Agriculture n’ont pas permis d’expliquer l’origine des soudaines montées de nitrates dans le captage de Rancourt. -Les hydrogéologues ont des difficultés à caractériser la zone de protection : « L’aire d’alimentation totale ne peut être définie exactement par l’absence de données existantes suffisantes . C’est pourquoi, nous allons plutôt définir une aire d’alimentation préférentielle. » (extrait du dossier préalable à l’avis de l’hydrogéologue agréé. Page 27) -l’eau du captage est prélevée dans la nappe d’accompagnement des rivières environnantes. La nappe se situe à cet endroit à environ deux mètres de profondeur en période estivale et à moins d’un mètre en hiver. M Gibrat estime donc que le puits de Rancourt doit être caractérisé comme un puits en lien direct avec les eaux de surface, et à ce titre bénéficier des dispositions de l’article L20 du Code de la Santé Publique (pas de PPE).

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 14 sur 34 -Le dossier manque de précision sur la nature des cultures dans la zone à protéger. (il s’agit des 170 ha de cultures à haute valeur ajoutée évoqués dans l’intervention précédente.

Dans sa conclusion, M Gibrat s’exprime en ces termes : « D’une opération anodine à court terme, la DUP de Rancourt pourrait s’avérer très coûteuse en deniers publics et en destruction d’activités économiques ».

Par ailleurs, M Gibrat a constaté une anomalie dans l’extrait du PV des délibérations du Conseil de Communauté du 15 mai 2018 qui autorise la mise à enquête, puis la DUP du captage de Rancourt. Le résultat du vote indique en effet : 29votants ; 28 suffrages exprimés ; 26 pour ; 2 contre. Il se trouve que deux conseillers n’ont pas pris part au vote en raison de leur implication personnelle dans le dossier, il s’agit de MM Burgain et Gibrat, conseillers de Revigny. Ils ont cependant été comptabilisés dans les votes favorables au projet.

15- M Jean Pierre Clément, agriculteur retraité à Rancourt, fait l’historique du puits communal de Rancourt dont il situe la création en 1957 et non en 1977. L’entreprise qui a effectué le forage n’aurait pas respecté les prescriptions du permis de construire pour des raisons techniques et se serait contentée de puiser l’eau dans les couches superficielles plus sujettes à pollution. M Clément propose la réalisation d’un petit forage test à proximité de celui qui existe, pour éventuellement se raccorder à une nappe plus profonde. Il envisage également un raccordement avec le réseau de Revigny et termine par le constat que ces deux solutions seraient certainement moins onéreuses que celle qui fait l’objet de la DUP.

16-M. Mathieu Clément, agriculteur à Rancourt, fait une série de remarques sur la pièce maîtresse du dossier de DUP, en l’occurrence la notice explicative de l’ARS : -3.3.1. pourquoi ne pas avoir dessiné un PPR plus orienté vers le nord s’il est établi que l’écoulement de la nappe alluviale est orientée Est-Ouest à Nord-Est/Sud-Ouest ? -3.3.2. l’environnement du puits communal est certes dominé par les activités agricoles mais aussi une partie de la commune de Rancourt dont 95% des habitations ne disposent d’aucun système d’assainissement et qui rejettent directement leurs effluents dans le ruisseau qui traverse le village. -3.3.3. au nord du puits communal, à 930m, un pipeline d’hydrocarbures traverse l’aire d’alimentation -5.1. erreurs dans les références cadastrales parmi lesquelles la plus flagrante: L’ARS indique une superficie du PPR de 42 ha alors que le géomètre en trouve 63 dans l’état parcellaire. -5.3. la lutte pour faire baisser les taux de nitrate passe par un plan d’action en collaboration avec les exploitants. Plan d’action qui pourra être rendu obligatoire si l’amélioration n’est pas significative dans la durée. Chaque obligation, interdiction, restriction méritant indemnisation financière, a-t-on chiffré le coût de ces travaux (assainissement, protection du pipe line d’hydrocarbures ?

M Clément évoque ensuite les forages voisins de et de Bettancourt-la-Longue où les taux de nitrates sont respectivement inférieurs à 5mg/l et de 0,5 mg/l. Il propose donc d’effectuer un sondage plus en profondeur pour sortir de cette zone d’aquifère très vulnérable du fait de sa faible épaisseur de protection.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 15 sur 34 17- M Pascal Chaudron, gérant de l’EARL du Beau Temps à Brabant-le-Roi : commentaires et propositions (trois pages plus 22 pages de documents annexes).

-la protection du PPI et du PPR contre le risque de pollution accidentelle sur le CD 64 préconisée par l’Hydrogéologue ne figure pas dans la notice de l’ARS ni dans le coût des travaux de la DUP -confusion dans l’évaluation de la superficie du PPR. -la protection de la tête du puits n’est pas retenue dans les travaux de la DUP -la masse de matière organique à extraire du fossé voisin du puits communal aura également un coût -indemnisation des propriétaires de terres situées dans le PPR

M Chaudron s’est efforcé de chiffrer tous les frais inhérents à la mise en place de la DUP dont certains n’ont pas été pris en compte comme la protection du CD 64, la tête de puits, le curage du fossé voisin, la barrière de phytoremédiation. Son estimation aboutit à un total de 214 000€ largement supérieur aux 138 000€ que coûterait l’option raccordement au réseau de Revigny.

Sur un plan formel, il reproche enfin à la COPARY de n’avoir pas respecté son obligation d’affichage, et à l’administration de n’avoir pas effectué de publicité dans un journal diffusé dans le département de la Marne et de ne pas avoir fixé la durée de l’enquête à un mois.

Sa conclusion peut se résumer ainsi : -Quelle facture pour fournir une quantité relativement faible d’une eau qui ne sera jamais exempte de reproches quant à sa qualité ? -Ne serait-il pas préférable d’abandonner le captage de Rancourt et de reporter les efforts de protection sur un forage moins sensible et garantissant toute l’année une eau de meilleure qualité ?

18- Remarques et questions de M Guy Leplomb, résidant à Rancourt -La baisse de la valeur du foncier a-t-elle été estimée ? -le montant des indemnités a-t-il été estimé ? -un réaménagement du foncier est-il envisageable ? -il faut intégrer des propriétaires et des exploitants agricoles au sein du Comité de pilotage chargé de la mise en place du plan d’action contre les pollutions.

19- Pétition de propriétaires de terrains situés dans le PPE Cette pétition remise par M Pascal Chaudron s’oppose au projet et souhaite qu’une nouvelle étude soit conduite. Elle est signée par huit propriétaires représentant 30 ha, soit la moitié de la superficie du PPR.

20- MM Sylvain et Francis De Groote, exploitants agricoles demeurant à Vernancourt suggèrent la plantation d’arbres autour du château d’eau pour diminuer la pollution et surtout le creusement d’un puits à une profondeur raisonnable pour éviter de recueillir les eaux de surface non potables.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 16 sur 34 21- Remise par M Jean-Claude Mignot, demeurant à Revigny-sur-Ornain, d’un document contenant ses remarques sur la notice explicative de l’ARS du 04/12/2018 et trois photos du dépôt de végétaux à proximité du château d’eau. M Mignot considère « qu’il vaudrait mieux vérifier les teneurs en nitrates produites par les végétaux ainsi que par les souches en décomposition proches du PPI. En effet, il n’est pas normal que la teneur en nitrates augmente au puits de Rancourt alors que les analyses d’eau des différents prélèvements dans la plaine soient bonnes aux périodes considérées ».

22- M et Mme Christian et Martine Michel, demeurant à Rancourt, s’opposent à l’approvisionnement en eau de leur commune à partir du réseau de Revigny et proposent un forage à une plus grande profondeur.

23- Contribution de M et Mme Marcilly, 28 route de Trois Fontaines à Robert Espagne qui expriment leur opposition au projet de DUP pour les raisons suivantes : Le puits communal de Rancourt est exposé à grand nombre de risques liées à la faible profondeur du captage : -assainissements non collectifs de la commune pour la plupart non-conformes, -présence de cinq exploitations agricoles dans le village dont un élevage porcin -risque de pollution en raison de la proximité de la RD 64 -proximité de zone inondable En conséquence, la mise en place de périmètres de protection ne sera pas suffisante pour assurer la fourniture d’une eau de qualité.

Une solution de distribution d’eau à partir d’autres réseaux permettrait de s’affranchir des risques exposés plus haut et de supprimer les contraintes imposées aux propriétaires et exploitants ainsi que les compensations financières inhérentes. Elle permettrait d’étendre la zone de distribution de l’eau et de libérer tout ou partie du château d’eau pour en faire une réserve incendie.

I-3 : ANALYSE DES OBSERVATIONS

Dans les vingt trois réclamations ou demandes d’information on trouve souvent les mêmes revendications. Elles ont été regroupées par thème et suivies de la réponse du donneur d’ordre et d’un commentaire éventuel du Commissaire Enquêteur.

1 - Avis favorables à la DUP Deux personnes expriment leur satisfaction de voir une réglementation se mettre en place ou leur souhait de ne pas chercher ailleurs un approvisionnement en eau, mais plutôt de réduire la pollution.

Réponse COPARY : Nous n’avons pas d’autre réaction que de regretter que si peu d’habitants favorables au projet aient apporté leur contribution.

2 – Opposition à la DUP

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 17 sur 34 La plupart des contributions apportées par les intervenants expriment une opposition à la DUP avec l’argumentaire suivant :

*-difficulté pour les hydrogéologues de définir exactement l’aire d’alimentation par l’absence de données existantes suffisantes. Cette donnée hypothèque fortement la capacité de la DUP à parvenir à restaurer la qualité de l’eau. Mêmes difficultés pour définir l’étendue et l’existence même du PPR et du PPE.

Réponse COPARY Les limites de l’AAC sont forcément arbitraires dans un contexte de plaine alluviale : Ce type d’aquifère n’a pas de limite physique définie. Il est alimenté d’une part par les précipitations qui s’infiltrent sur place, et d’autre part latéralement par les apports des cours d’eau et des strates aquifères en périphérie. On pourrait considérer que l’AAC est constituée par la totalité du bassin versant en amont. Il serait illusoire et totalement improductif de vouloir agir sur une telle surface. Sur la base de l’étude préalable faite par le bureau d’études THERA, l’hydrogéologue agréé a donc utilisé la notion de « zone d’alimentation préférentielle » pour définir le périmètre éloigné, en se calant autant que possible sur des cours d’eau et fossés qui constituent autant d’éléments qui structurent les écoulements dans la plaine. Cette limite ne correspond en effet à aucune limite physique concrète, elle est donc issue de la confrontation de méthodes de calcul théoriques avec l’observation du contexte local et l’expérience de l’hydrogéologue. Il s’agit d’obtenir un périmètre logique et raisonnable, qui restera toujours établi « à dire d’expert ». Pour ce qui concerne les différences concernant la surface du PPR : le périmètre proposé initialement par l’hydrogéologue agréé ne prenait pas en compte la totalité des parcelles ZE23 et ZE24, puisqu’il suivait le tracé d’une ligné électrique aérienne. Pour être en cohérence avec les limites cadastrales, et ne pas créer des contraintes d’exploitation différentes dans une même parcelle, il a été suggéré par la COPARY lors de la phase de consultation des administrations par l’ARS d’étendre le périmètre à la totalité de ces parcelles, ce qui a porté la surface du PPR de 42 à 61ha. Les documents d’étude établis préalablement n’ont pas été remis à jour, tout comme la valeur indiquée dans la notice de l’ARS. La seule valeur qui fait foi est la surface calculée à partir du listing établi par le géomètre-expert dans l’état parcellaire soumis à enquête publique. Pour ce qui concerne l’amélioration de la qualité de l’eau (sous-entendu, la lutte contre la présence excessive de nitrates), il convient de rappeler que la mise en place d’une protection par DUP est issue du Code de la Santé Publique, et qu’elle a pour but d’éviter les pollutions ponctuelles à proximité du forage. La problématique «nitrates » n’y entre pas en ligne de compte, les prescriptions émises dans le cadre de la D.U.P. n’ont pas vocation à y contribuer, tout comme le périmètre du PPR ne correspond pas à une zone d’action cohérente pour mettre en œuvre un programme d’action contre les nitrates. Par souci de cohérence, le PPE et l’AAC ont reçu le même contour, la définition de ce contour ayant déjà été évoquée auparavant. Ce périmètre constitue une base pour mettre en œuvre le programme d’action évoqué par l’ARS dans sa notice d’information, il relève

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 18 sur 34 d’une toute autre procédure (Code de l’Environnement), pour une durée limitée, et il n’a donc pas vocation à être inscrit dans l’arrêté préfectoral. Programme d’action en cours de mise en œuvre. Commentaire du CE : La notion de « zone d’alimentation préférentielle » est un des principaux points de contestation des opposants au projet de DUP. Ils considèrent en effet que rien dans le dossier ne permet de justifier les limites de la zone de protection proposée dans la DUP et par conséquent mettent en cause son efficacité. On trouve un autre sujet de polémique dans le fait que trois versions différentes des périmètres de protection ont été présentées dans le dossier : 1- Le bureau d’études préconise PPI, PPR et PPE 2- L’hydrogéologue agréé se contente d’un PPI et d’un PPR sans justification 3- Le coordonnateur des hydrogéologues adhère à la proposition du bureau d’études et envisage même l’extension du PPR au PPE. Ces différents documents datés respectivement de novembre 2011, avril 2012 et octobre 2013 sont actualisé dans la notice explicative de l’ARS datée du 7 janvier 2019 qui opte définitivement en faveur de la solution préconisée par le Bureau d’Etudes.

3 – Les dangers sont insuffisamment pris en compte voire pas du tout. Il en est de même pour les coûts induits : *Dépôt de déchets verts à proximité du captage *Proximité de la RD 64 *Proximité d’un oléoduc qui traverse le PPE *Assainissement de la commune non collectif avec une majorité d’installations non- conformes *installations de prélèvement en limite de zone inondable *prélèvement à faible profondeur

Réponse COPARY o Dépôt de déchets verts par la Commune pour combler un ancien fossé : Cette pratique ne pourra plus être acceptée dans le PPR. Il faut toutefois relativiser l’impact de la présence de ce dépôt. La contribution n°13 à l’enquête, déposée au nom de l’association Captages55, reprend les résultats de mesures de nitrates faites dans la plaine autour de Rancourt et de Revigny, en collaboration avec M. le Président de l’association. On y constatera que le point de mesure n°4, en amont du fossé incriminé, présente des valeurs de nitrates quasiment identiques à celles du forage de Rancourt, qui se trouve juste à côté du fossé. D’autres points bien plus en amont, par exemple à proximité de la ferme de Vautrombois (points n°2 et 2bis) présentent des valeurs encore supérieures. L’influence de ce dépôt sur les teneurs en nitrates du forage est donc à relativiser, et son curage n’est donc pas envisagé pour l’instant. Commentaire du CE : Le fossé incriminé contient une masse non négligeable de déchets verts plus ou moins anciens. Cette situation est dénoncée par de nombreux intervenants qui comprendraient mal qu’on impose des contraintes aux exploitants agricoles dans le PPR et le PPE et que la collectivité s’affranchisse de tout effort dans ce domaine. o Proximité de la RD64 :

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 19 sur 34 Tout d’abord, il est possible de noter que dans un contexte de nappe alluviale où la localisation précise d’un forage a peu d’importance, la quasi-totalité d’entre eux sont établis en bord de route, ne serait-ce que pour des questions d’accessibilité. A proximité de Rancourt, les forages de Bettancourt la Longue et de Sermaize les Bains sont dans ce cas. Plus récemment, la vallée de la Meuse a vu la création d’un nouveau forage de grande capacité près de , implanté à quelques mètres de la RD 964 (axe - St Mihiel), autrement plus fréquentée que la RD64, et sans aménagement particulier. La proximité du forage de Rancourt avec une route correspond donc à une généralité. Pour ce qui est de l’équipement proposé et chiffré par M. Chaudron dans sa contribution (n°17), son seul effet serait de protéger la clôture du périmètre immédiat, en créant qui plus est un obstacle physique supplémentaire potentiellement destructeur pour un véhicule qui ferait une sortie de route, et sans amener de protection supplémentaire contre l’infiltration de matières dangereuses. Cet aménagement et le coût associé ne sont donc pas à retenir. Commentaire du CE : Comment faire un choix entre une protection indispensable, nécessaire, ou simplement souhaitable ? L’argumentaire de la COPARY et le fait que le puits de Rancourt n’a été victime d’aucune pollution ayant pour origine la proximité de la RD 64, depuis sa création, plaide en faveur du maintien du statut quo. o Présence d’un oléoduc : Il est exact que la présence de cet ouvrage en bordure du PPE a été omise. Peut- être est-ce parce qu’il est présent depuis 40 ans sans que ceci n’ait interpellé personne, alors qu’il passe à proximité de bien d’autres captages le long de son parcours (Bettancourt la Longue par exemple) ? La présence de cet ouvrage peut être rajoutée dans le descriptif du contexte par souci de complétude. Sa situation en bordure nord du PPE laisse un temps de réaction suffisant pour informer la population en cas d’incident. Commentaire du CE : Cette omission conforte les opposants au projet qui ont critiqué les faiblesses du dossier et qui demandent à ce qu’une nouvelle étude soit conduite. o Impact de l’ANC : Plusieurs contributions font part de leur inquiétude sur l’impact des installations d’assainissement non collectif (ANC) du village sur la qualité de l’eau du forage. La majorité des ANC utilise, directement ou indirectement, le fossé qui traverse Rancourt comme exutoire. Ce fossé draine rapidement les effluents rejetés dans une direction opposée à celle du forage, ce qui apporte une protection par rapport à une infiltration dans le sol. Globalement, la totalité de la zone habitée se trouve en aval hydraulique du forage, ce qui le protège des pollutions par infiltration d’effluents non traités. L’absence de contamination bactériologique au niveau de l’eau brute prouve également qu’il n’y a pas de pollution chronique due à des rejets non traités. Pour ce qui est du lien entre les rejets domestiques et la présence de nitrates au niveau du forage, l’évolution opposée de la démographie de la commune avec celle des teneurs en nitrates suffit déjà à rejeter cette hypothèse. La première phase du

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 20 sur 34 plan d’action « nitrates » a consisté en un diagnostic des pressions agricoles et non agricoles mené par la Chambre d’Agriculture, ce qui a permis de faire le point sur les flux d’azote en jeu dans l’AAC (cf p. 14 du DTPA). Pour les calculs de flux de pollution domestique, on utilise la notion d’équivalent- habitant ce qui correspond à 15 g/j d’azote par habitant, dans 150l d’eau, soit 100g / m³. La consommation d’eau des 27 habitations incluses dans le PPE a représenté 2539 m³ en 2015, cela représente 254 kg d’azote sur l’année. Ceci représente la fertilisation apportée sur 2,5 ha. La consommation d’eau de la totalité de la Commune est de l’ordre de 7500 m³/an, soit le flux d’azote de 7,5 ha de cultures. Ceci est à comparer avec les 720 ha de SAU du PPE. Les flux d’azote rejetés par les habitants, même en comptant la totalité de la commune et 0% d’épuration représentent donc 1% du total mis en œuvre dans l’AAC. Toutefois, même si la problématique de l’assainissement n’a qu’un rôle négligeable à ce niveau elle est prise en compte par la COPARY dans le cadre d’autres politiques, sans lien avec la DUP. Un plan de soutien à la réhabilitation des ANC est en cours de mise en place à l’échelle du territoire. D’autre part, aucun ANC n’est inclus dans le PPR, où seuls les rejets d’ANC conformes sont autorisés par les prescriptions proposées. Aucune obligation à ce sujet n’existe dans le PPE. Toute prise en compte d’un coût de rénovation des ANC dans le calcul du coût de la protection du forage est donc hors-sujet. Par ailleurs, la COPARY souhaite émettre une réserve sur la pertinence des mesures de contrôle des ANC proposées dans le PPR à la demande du Conseil Départemental, même si elles sont sans effet dans le cas de Rancourt en l’absence d’installation dans le périmètre. Celles-ci se bornent à renforcer le rythme des contrôles, avec un rythme différencié selon le type d’installation. Cette différenciation nous semble difficilement justifiable vis-à-vis des propriétaires qui se retrouvent dans une situation d’inégalité de traitement, alors que tous les dispositifs sont agréés dans le cadre de la réglementation. Pour ce qui concerne les installations non conformes, augmenter les contrôles sans prévoir d’obligation de mise aux normes revient à faire payer des contrôles aux propriétaires, sans amélioration du traitement à la clé.

Commentaire du CE : Les installations d’assainissement de la commune sont dans leur grande majorité non conformes à la réglementation, mais elles se déversent directement ou indirectement dans un fossé qui s’écoule dans la direction opposée au puits communal. Les pollutions ne peuvent donc pas avoir pour origine le manque d’installations d’assainissement.

Maintenir de fréquents contrôles n’améliore certainement pas la situation…mais en dehors d’aides financières, la collectivité ne dispose pas d’autre moyen pour inciter les habitants à mettre leurs installations aux normes.

o Présence d’une zone inondable : Fort heureusement pour toutes les communes situées en fond de vallée, l’existence d’une zone inondable n’est pas incompatible avec la présence d’un forage AEP. Que dire des agglomérations qui prélèvent de l’eau directement dans un cours d’eau ? Dans le cas de Rancourt, la dalle du château d’eau est (légèrement) surélevée par rapport au niveau du sol. De plus, le puits en lui-même est également entouré d’une margelle en béton qui apporte une protection supplémentaire.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 21 sur 34 Commentaire du CE : Le Plan de Prévention du risque inondation de Rancourt suit une limite qui ne dépasse pas la RD 64. Le puits communal est donc hors de cette zone inondable

o Prélèvement à faible profondeur : La faible profondeur du forage, et la faible épaisseur de couverture au-dessus de l’aquifère le rendent fragile, c’est un fait rappelé dans l’étude préalable. C’est justement l’objet de la DUP de le prendre en compte en réglementant les activités à risque à proximité, même s’il n’y a pas eu de problème lors des 62 années précédentes d’exploitation de l’ouvrage dans les mêmes conditions.

Commentaire du CE : C’est évidemment ce point qui est la cause de la vulnérabilité de l’aquifère. En conséquence, de nombreux intervenants mettent en doute la capacité de la DUP à parvenir à restaurer la qualité de l’eau dans l’aire d’alimentation et craignent la mise en place de mesures plus contraignantes pour les exploitants agricoles.

4 – Erreurs ou manques *Le chapitre consacré à l’agriculture n’évoque pas l’existence de 170 ha de terres consacrées à une culture à forte valeur ajoutée qui sera plus pénalisée par les contraintes. *Certains plans comportent des erreurs *La surface du PPR varie selon les documents de 42 à 60ha

Réponse COPARY

- présence d’activités agricoles à forte valeur ajoutée :

Ces cultures sont situées dans le périmètre éloigné, où la seule contrainte amenée par l’existence d’un PPE aux exploitants agricoles est « le respect des bonnes pratiques agricoles ». L’enquête menée dans le cadre du DTPA a montré que c’est déjà le cas. Le classement de la zone comme sensible aux nitrates a renforcé les mesures de gestion de la fertilisation et de la couverture des sols, indépendamment de l’existence ou pas de la DUP. Aucun type de culture n’est interdit ou limité, que ce soit dans le PPR ou le PPE. Dans ce cadre, la nature des cultures mises en œuvre n’a qu’une valeur descriptive.

- Erreur sur certains plans : Cette remarque a été amenée par M. Marjollet et reprise par le collectif Captages55. Cette « erreur » se résume à la représentation d’un bosquet et d’un chemin qui n’existent plus sur le fond de plan IGN des cartes de localisation des périmètres. Ces cartes ne servant qu’à la localisation, sans autre conséquence, cette remarque est sans aucun effet sur le fond du dossier.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 22 sur 34 Commentaire du CE : Ces remarques ne remettent pas l’enquête en cause. Pour ce qui concerne la surface exacte du PPR, c’est celle qui est définie dans la somme des plans parcellaires, c'est-à-dire 62 ha.

5 – Contre propositions Partant du principe que la protection du captage est impossible à mettre en place en raison de la vulnérabilité de la ressource, et que, quels que soient les efforts, l’eau ne sera jamais exempte de reproches quant à sa qualité, la plupart des intervenants ont suggéré d’autres alternatives. -Raccord au réseau de Revigny-sur-Ornain (pour certains à un coût inférieur à celui estimé dans le document de l’ARS). -Raccord avec le forage de Bettancourt-la-Longue à moins de 2km de Rancourt. -Recherche sur place à proximité du puits communal de Rancourt d’une ressource plus en profondeur. Le forage du puits de Rancourt aurait été prévu initialement à une profondeur de 10 ou 15 m, mais n’aurait pas été réalisé conformément au permis de construire pour des raisons techniques. Plusieurs intervenants insistent pour qu’un sondage soit effectué pour vérifier l’existence d’une nappe souterraine plus profonde et exempte de pollution aux nitrates comme à Bettancourt-la-Longue.

Réponse COPARY

Raccordement sur Revigny :

Cette alternative a fait l’objet d’un chiffrage lors de l’établissement du dossier d’enquête. Celui-ci a été établi par une entreprise notoire et spécialisée dans l’adduction d’eau, au juste prix (annexe 1 : devis de l’entreprise SEETP ROBINET, versions « fonte » et « PEHD »). Les remarques sur la baisse à attendre suite à un appel d’offre relèvent de la spéculation. Il faut noter que la pose récente d’un réseau de fibre optique entre Revigny et Rancourt est susceptible de renchérir le coût des travaux en empêchant la pose à la trancheuse comme cela a été chiffré. Sur le fond, chercher à transporter de l’eau potable sur plus de 10 km pour alimenter 200 habitants alors qu’il existe une ressource plus qu’abondante sur place est illogique, onéreux, et défavorable à la qualité de l’eau distribuée vu le temps de séjour dans le réseau avant d’arriver à l’usager. De plus, ceci n’évacuera pas la question de l’amélioration de la qualité de l’eau de la nappe qui subsistera qu’il y ait une DUP ou pas.

Commentaire du CE : Voir commentaire paragraphe suivant

Raccordement sur Bettancourt la Longue :

Cette hypothèse est soumise à plusieurs préalables : - Accord de la commune de Bettancourt et de son délégataire de service ;

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 23 sur 34 - Capacité du forage à fournir de l’eau, sachant que la commune a du faire refaire un nouveau forage en 2005 car le précédent ne fournissait plus un débit suffisant. Les essais de débit menés sur le forage ont été réalisés à 5 m³/h, ce qui ne sera probablement pas suffisant pour alimenter les deux communes en passant d’une population à desservir de 80 à 280 habitants. - L’absence apparemment quasiment totale de nitrates à ce forage est inexplicable a priori. Les informations disponibles sur le site Infoterre montrent qu’il exploite une nappe superficielle entre 0,90m et 3,10m de profondeur, sans réelle couche géologique protectrice (60cm de d’argile limoneuse) (annexe 2 : coupe du forage de Bettancourt). Cette nappe est la continuité de celle exploitée à Rancourt. La disparition des nitrates en moins de 2 km ne répond à aucune logique, et mérite d’être éclaircie avant toute exploitation supplémentaire de l’aquifère. - Selon la configuration du réseau de Bettancourt, et la volonté de conserver le château d’eau de Rancourt, le raccordement est susceptible de nécessiter un surpresseur, un forage supplémentaire, une canalisation de liaison jusqu’au château d’eau… Il n’est pas possible de donner un chiffrage sérieux sans une étude plus précise. Commentaire du CE : Les raccordements au réseau de Revigny ou à celui de Bettancourt-la- Longue sont des revendications exprimées par de nombreux intervenants.

S’agissant du raccordement à Revigny, l’objection la plus recevable semble être la crainte de stagnation de l’eau dans les conduites en raison de la faiblesse de la demande et de la longueur du raccordement (le pétitionnaire évoque 10 km tandis que les opposants à la DUP parlent de 4 km ou moins). On rappellera ici que le réseau d’alimentation en eau potable de Rancourt-sur-Ornain ne dispose d’aucune interconnexion de secours avec un autre réseau et qu’une étude sur ce point parait souhaitable.

Pour ce qui concerne Bettancourt, la COPARY n’a pas été en mesure d’expliquer l’absence de nitrates de ce forage et a sollicité la directrice de l’Agence Régionale de Santé qui a fourni la réponse suivante : « La nappe exploitée à Bettancourt-la-Longue n’est pas la même que celle de Rancourt (nappe alluviale de la Chée – et non de l’Ornain – pour laquelle la masse alluviale est fortement filtrante, pouvant certainement expliquer les teneurs en nitrates avec présence d’une large prairie en amont immédiat des captages). Les captages exploités sont effectivement peu productifs et déjà surexploités selon les informations que j’ai pu recueillir auprès de mes collègues de l’ARS-DT51 (capacité maximale de 3 m3/h). »

Recherche d’une ressource plus profonde sur place :

L’étude de la géologie de la vallée de l’Ornain (annexes 3) montre qu’il n’existe pas d’aquifère « juste en dessous du forage ». La ressource suivante en profondeur sera celle des calcaires du Portlandien, dont le toit est à une profondeur estimée à 70m. Cette nappe captive est connue car elle est exploitée à Laheycourt et Auzécourt, avec des soucis récurrents dûs à la présence en quantité d’ammonium, fer, manganèse et fluor. Cette nappe est également exploitée à Vroil, commune limitrophe avec Rancourt, ou l’examen des analyses d’eau montre un souci récurrent de contamination par les pesticides. La qualité attendue de l’eau, moins bonne que celle

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 24 sur 34 du forage actuel, le coût d’un nouveau forage, le coût de fonctionnement d’un traitement à mettre en place font que cette hypothèse n’est pas envisageable. Commentaire du CE : La nappe captive située en profondeur sous le puits communal de Rancourt est la même que celle qui est exploitée à Auzécourt. Le forage de Noyers-Auzécourt fournit une eau d’une grande pureté bactériologique mais qui présente des teneurs en fer et fluorures élevées, mais inférieures au seuil de référence qualité eau distribuée. Elle subit un traitement par insufflation d’air qui permet de réduire les teneurs en fer. De plus, la teneur en nitrates est inférieure à 0,5mg/l.

6 – Questions diverses -le château d’eau sera-t-il équipé d’une alarme - Est il possible d’équiper une maison sise rue de Vroïl, dans le PPE, d’une installation de géothermie ? -La baisse du foncier a-t-elle été estimée ainsi que le montant des indemnités ?

Réponse COPARY : - Le château d’eau sera-t-il équipé d’une alarme ? Oui, ceci fait partie du chiffrage du coût de la protection. - Installation d’une géothermie dans le PPE ? Le projet devra être soumis pour avis à l’ARS s’il comprend des forages à plus de 2m de profondeur, qui pourra demander une étude hydrogéologique s’il y a lieu (cf. notice explicative, p. 7). Il n’y a pas d’interdiction a priori. - Prise en compte de la baisse du foncier dans les indemnités ? L’indemnisation couvre les restrictions faites aux activités, pas la valeur des biens. * * * A ce sujet, il est intéressant d’analyser l’étude réalisée par un expert foncier, produite par l’association Captages 55.

Ce mémoire comporte :

o Une évaluation de la valeur des terres ;

o Une évaluation de l’impact de la DUP sur cette valeur.

Nous n’avons pas d’avis sur l’estimation de la valeur des terres, domaine totalement étranger à notre champ de compétence. Par contre, nous constatons à la lecture de l’évaluation de l’impact de la DUP que cette évaluation est basée sur une hypothèse d’extension des mesures du PPR à l’ensemble du PPE, et en particulier l’élargissement des bandes enherbées qui seraient soustraites à la culture.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 25 sur 34 Ceci amène plusieurs remarques :

- L’hypothèse de l’extension du PPR au PPE présentée comme inéluctable relève du fantasme. Elle n’est pas possible sans la réalisation d’une nouvelle enquête publique, après une nouvelle évaluation du coût de la protection. L’extension des restrictions du PPR à une surface à l’échelle du PPE et les indemnisations qui y seraient liées sont susceptibles de bouleverser l’économie du projet et de remettre en question la viabilité du forage. - L’élargissement des bandes enherbées ne fait pas partie des prescriptions du PPR - Les valeurs de largeur de bandes enherbées utilisées pour les différents chiffrages ne reposent sur aucune réglementation (l’expert rappelle lui-même que la norme est de 5m, ce qui est déjà appliqué indépendamment de la DUP).

La seule conclusion à en tirer est que les chiffrages issus du rapport de l’expert foncier sont hors sujet.

Il convient aussi de rappeler que le PPE n’impose aucune restriction à l’exploitation des terres (respect des bonnes pratiques), terres qui resteront les plus fertiles de Meuse avec la valeur induite.

Il n’y a donc pas lieu d’indemniser une perte inexistante.

Commentaire du CE : L’indemnisation couvre les restrictions faites aux activités, pas la valeur des biens. Le montant des indemnisations pour les exploitations concernées par le périmètre de protection rapprochée a été chiffré et les exploitants concernés par un dommage direct, matériel et certain devront en faire la demande après signature de l’arrêté préfectoral.

7 - Autres remarques formulées par la COPARY - Nous sommes particulièrement réservés sur l’efficacité à attendre de la barrière de phytoremédiation. Il n’a pas été possible de trouver un exemple d’usage de taillis à très courte rotation pour la gestion des nitrates (uniquement le traitement de terres polluées). En l’absence de toute consigne précise sur la culture, son implantation et le suivi de l’efficacité le chiffrage réalisé est succinct. Nous demandons donc à ce que cette prescription qui relève d’une étude expérimentale soit retirée de l’arrêté. - Nous ne comprenons pas l’intérêt de l’interdiction de la pose de panneaux solaires dans le cadre de la protection des eaux et suggérons que cette prescription soit retirée, même s’il n’y a pas d’habitation dans le PPR susceptible d’accueillir ce type d’équipement.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 26 sur 34 Commentaire du CE : La barrière de phytoremédiation (plantation de végétaux destinés à absorber les nitrates) est contestée par plusieurs intervenants en raison de la difficulté de sa mise en place et de son coût. Le porteur de projet lui-même demande à ce qu’elle soit retirée de l’arrêté de DUP.

De même la plus totale incompréhension des uns et des autres concerne l’interdiction de la pose de nouveaux panneaux photovoltaïques dans le PPR.

Afin de compléter sa réponse au Procès verbal des observations, le pétitionnaire a joint à sa réponse un dossier intitulé :

Pourquoi n’est-il pas souhaitable d’approfondir le forage de Rancourt ? Note sur la géologie de la vallée de l’Ornain

1 Géologie générale de la vallée : - Les principaux étages géologiques présents du plus récent au plus ancien:

o Les alluvions récentes : elles occupent les fonds de vallée et y recouvrent les formations anciennes. C’est un mélange de limons et graviers apportés par l’érosion des flancs de vallées et par les cours d’eau, globalement perméable, avec de fortes variations locales. Il accueille la nappe d’accompagnement de l’Ornain qui est exploitée à Rancourt, Sermaize, Bettancourt… Son épaisseur va de 3 à 12m, le plus souvent autour de 5-6m.

o Le Crétacé : il est essentiellement représenté par des argiles (argile du Gault, « gaize »), et les « sables verts ». L’ensemble dépasse 100m d’épaisseur. Ces roches sont peu à pas perméables, et ne permettent pas l’exploitation d’eau.

o Les calcaires du Jurassique (Portlandien) : c’est l’étage qui est exploité comme aquifère à Laimont et Neuville, mais aussi Auzécourt et Laheycourt plus au nord. Son épaisseur est également > 100m

- Grossièrement, dans la vallée de l’Ornain entre Laimont et Rancourt, les étages affleurant sur les flancs de vallée sont des argiles du Crétacé, tandis que le fond de vallée est occupé par les alluvions. Les calcaires sont enfouis sous cet ensemble. Globalement l’ensemble des couches est incliné vers le centre du bassin parisien, les couches penchent donc de l’est vers l’ouest. 2 Structure locale : - La géologie de la vallée entre Fains-Veel et Revigny est très bien connue grâce à une campagne de sondage menée au début des années 70 pour rechercher de nouvelles ressources à exploiter pour l’eau potable (cf. cartes en annexe 3.2 et 3.3). Il n’a pas été possible de trouver des informations précises sur l’aval. L’étude des coupes de forages disponibles sur le site du BRGM permet cependant d’avoir une idée de la position des couches.

- Au sein de cet ensemble, la position des différentes couches va être perturbée par deux types de structures :

o Des « déformations souples » : ce sont des plissements à grande échelle, peu significatifs pour notre cas.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 27 sur 34 o Des failles : c’est imperceptible pour le visiteur, mais la vallée de l’Ornain est coupée transversalement par une série de failles. De part et d’autre de chaque faille, les couches de roches sont décalées verticalement. Le jeu vertical entre les compartiments de chaque côté de la faille est très variable, de quelques mètres à 50m. L’étude hydrogéologique de la vallée de l’Ornain montre l’existence de 3 failles entre Laimont et Revigny. La 3e faille en descendant la vallée, la plus proche de Revigny, passe juste à l’est de la ville. Elle est connue sous le nom de « faille de Noyers le Val » et elle a un rejet vertical d’environ 50m. Il existe une autre faille majeure un peu à l’ouest de Revigny, dite « faille de Mognéville ». Il n’a par contre pas été possible de connaître son rejet vertical, car il n’y a pas eu de sondage réalisé dans le compartiment à l’ouest de la faille dans les années 70, et l’information ne figure pas dans les données accessibles en ligne. Ces deux failles figurent sur la feuille « Revigny » de la carte géologique au 1/50 000e utilisée comme fond de plan par la suite. Cette vue d’ensemble permet déjà de comprendre que le contexte géologique favorable des forages de Laimont ou de Neuville ne peut pas être dupliqué pour évaluer la géologie à Rancourt, 10 km en aval, même si en apparence la vallée semble avoir la même configuration.

3 Estimation de la profondeur des calcaires au niveau de Rancourt sur Ornain En l’absence de forages profonds dans la plaine entre Revigny et Rancourt, il est cependant possible d’estimer la profondeur du sommet (= le toit) de la couche des calcaires du Jurassique au niveau de Rancourt. Pour ceci, il faut rechercher d’autres données dans les environs. L’examen des coupes de forages disponibles sur le site du BRGM a permis de repérer trois forages suffisamment profonds, et grossièrement alignés (cf. carte en annexe 3.4) : - Un sondage pétrolier à proximité de Mognéville descendu à 1760m de profondeur. Le niveau du sol est à 200m, et il a rencontré le toit des calcaires à -35m, soit une altitude de +165m.

- Un forage aux thermes de Sermaize-les Bains : le niveau du sol est à 139m, le calcaire commence à -13m soit une altitude de +126m

- Le forage d’eau potable de Vroil : profond de 120m. Le niveau du sol est à +135m et le calcaire à -110m, soit une altitude de +25m.

- Les deux premiers forages sont distants de 4,7 km, le dénivelé du calcaire est de 39m, soit un pendage de 8,5 m/km. Les deux suivants sont distants de 8,5 km avec une dénivellation de 101m, soit un pendage de 11,9 m/km. Ceci permet de vérifier que le pendage du toit du calcaire est globalement du SSE vers le NNO, avec une tendance à l’accentuation. Deux autres forages situés un peu plus au nord et à l’ouest (près de Vernancourt et Val de Vière) sont descendus à -80m sans rencontrer le calcaire, ce qui est cohérent. Il est maintenant possible d’estimer l’altitude du toit du calcaire au niveau de Rancourt. En prenant comme hypothèse un pendage régulier des couches entre Sermaize et Vroil, le toit du calcaire s’approfondit de 101m en 8,6 km comme nous l’avons vu. Rancourt est à 5 km de Sermaize, à ce niveau le calcaire sera descendu de (101 x 5) / 8.6 = 58.7 m par rapport à son altitude de départ. A la hauteur de Rancourt, le toit du calcaire doit être environ à (126 – 59) = 67m d’altitude. Le niveau du sol étant à 132m au forage, le calcaire se trouve environ à (132 – 67) = 65m de profondeur.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 28 sur 34 Le forage à créer doit descendre un peu dans la nappe à exploiter, on peut donc tabler sur un forage à 70m de profondeur pour exploiter la nappe du portlandien à Rancourt sur Ornain.

La situation de ce forage serait analogue à ceux que la COPARY exploite à Laheycourt et à Auzécourt ou l’eau est extraite des calcaires du Portlandien là où elle est captive et profonde. Les deux forages présentent une eau d’une qualité similaire, qui n’est pas sans poser de problèmes d’exploitation, avec une teneur en fer et ammonium dans l’eau brute qui nécessite un traitement préalable avant distribution, et du fluor à la limite de la norme à Auzécourt. Hormis l’absence probable d’azote sous forme de nitrate, la substitution de ressource n’apportera pas d’amélioration de la qualité de l’eau. L’investissement nous apparaît disproportionné, et inutile.

Commentaire du CE : Un forage de ce type a l’avantage : -de se trouver protégé par une couverture argileuse (c’est ainsi que la DUP du forage d’Auzécourt n’a prévu ni PPR ni PPE), -et de fournir une eau exempte de contamination bactérienne et de nitrates.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 29 sur 34 DEPARTEMENT DE LA MEUSE

COMMUNAUTE DE COMMUNES DU PAYS DE REVIGNY-SUR-ORNAIN (COPARY)

COMMUNE DE RANCOURT-SUR-ORNAIN

ENQUETE PUBLIQUE « DUP »

Objet : Ouverture d'une enquête préalable à la déclaration d'utilité publique de la dérivation et de la protection des eaux captées au puits communal de Rancourt-sur- Ornain.

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

PARTIE II : CONCLUSIONS

II – 1 : LE PROJET

L’alimentation en eau potable de la commune de Rancourt-sur-Ornain (213 habitants) est assurée par prélèvement au puits communal de la dite commune, qui ne dispose à ce jour d’aucune mesure de protection.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 30 sur 34 Le présent dossier concerne la déclaration d’Utilité Publique de la dérivation et de la protection des eaux captées au puits communal de Rancourt-sur-Ornain. Il est instruit par la Communauté de communes du pays de Revigny.

Cette enquête se déroule en même temps qu’une enquête parcellaire visant à : -déterminer exactement les terrains à soumettre aux servitudes de protection des eaux captées au puits communal de Rancourt et - rechercher les propriétaires titulaires de droits réels, ou autres ayants droit à indemnité .

II – 2 : L'ENQUÊTE

L’enquête publique réalisée pour répondre au projet d’autorisation et de Déclaration d’Utilité Publique de la dérivation et de la protection des eaux captées au puits communal de Rancourt-sur-Ornain s’est déroulée dans cette commune du 25 mars au 10 avril 2019 sans incident.

L’arrêté préfectoral définissant les modalités de l’enquête a été respecté, notamment en matière de publicité.

Le dossier d’enquête était complet et a été mis à la disposition du public à la Mairie de Rancourt-sur-Ornain et sur le site Internet de la COPARY.

L’enquête a été marquée par une participation très importante du public composé essentiellement d’agriculteurs pour la plupart opposés au projet de DUP.

.

III – 3 : AVIS MOTIVE DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

Le Commissaire Enquêteur atteste, pour ce qui concerne le déroulement de l’enquête:

-qu’il a été procédé, à l’initiative de la Communauté de Communes de Pays de Revigny (COPARY), du 25 mars au 10 avril 2019 dans la commune de Rancourt-sur-Ornain, à l’organisation d’une enquête préalable à la déclaration d’utilité publique pour la dérivation et la protection des eaux captées au puits communal de Rancourt-sur-Ornain.

-que cette enquête s’est déroulée en même temps qu’une enquête parcellaire visant à déterminer exactement les terrains à soumettre aux servitudes de protection des eaux captées au puits communal de Rancourt-sur-Ornain.

-que le dossier d’enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique était complet,

-que la réglementation a été respectée, notamment en matière de publicité et que la population a été bien informée, par voie de presse, affichage, tract et mise en ligne du dossier d’enquête complet sur le site Internet de la COPARY

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 31 sur 34 -que le public a pu consulter le dossier et s’exprimer aux horaires d’ouverture de la Mairie de Rancourt et lors des permanences du Commissaire Enquêteur.

-que le Commissaire Enquêteur a bénéficié au cours de l’enquête de la totale disponibilité de M Jean Marie Le Nabec, Vice-Président de la COPARY, M Nicolas Helitas, Directeur des Services Techniques et Christian Michel, Maire de Rancourt-sur-Ornain.

Sur le projet lui-même, le Commissaire Enquêteur constate que :

-le puits communal de Rancourt-sur-Ornain sert exclusivement à l’alimentation des habitants de la commune dans laquelle il est implanté, soit 213 habitants.

-le projet est nécessaire pour assurer l’approvisionnement en eau de la commune de Rancourt

- l’eau distribuée est de bonne qualité et fournie par un forage dont le débit est largement suffisant. Cependant, les concentrations en nitrates sont depuis 2013 en moyenne régulièrement supérieures à la limite de qualité fixée à 50 mg/L pour les eaux distribuées, nécessitant la restriction d’usage de l’eau aux femmes enceintes et aux nourrissons de moins de 6 mois. Cette restriction d’usage a été mise en œuvre à deux reprises de fin 2013 à début 2014 puis de juillet 2018 à début 2019.

-la COPARY a prévu d’engager au niveau du captage et du château d’eau, des travaux de clôture et de rénovation pour la mise en conformité des installations,

- les travaux d’un montant estimé de 86 200 € seront pris en charge par la COPARY,

-les périmètres de protection ont été clairement définis sur le plan technique ainsi que les contraintes dont ils devront faire l’objet.

L’enquête a été marquée par une forte participation du public composé en majorité d’exploitants agricoles opposés au projet :

Les nombreuses objections qui concernaient la définition des périmètres de protection , la prise en compte des dangers, les erreurs ou les manques, ont fait l’objet de réponses précises et documentées de la part du pétitionnaire.

Les contre propositions ont également fait l’objet d’études attentives et mais ne présentent pas, selon le pétitionnaire, d’avantage à être mises en œuvre: Bettancourt en raison d’une production d’eau insuffisante, Revigny à cause de la distance et du risque de stagnation de l’eau dans les conduites et enfin le forage en profondeur à Rancourt en raison de la présence de fer, d’ammonium et de fluor en limite des normes.

L’aire d’alimentation du captage de Rancourt-sur-Ornain est placée dans le catégorie des captages « Grenelle » depuis la conférence environnementale de 2013. A ce titre, les exploitants agricoles se sont déjà vus proposer un programme d’actions volontaires pour lutter contre les pollutions diffuses, en l’occurrence, les nitrates.

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 32 sur 34 A l’avenir, l’exploitation des terres sera soumise à certaines restrictions dans le PPR et dans le respect des bonnes pratiques agricoles dans le PPE. En réponse à la crainte de dépréciation de la valeur des terres le pétitionnaire avance que l’indemnisation couvre les restrictions faites aux activités, pas la valeur des biens. Le montant des indemnisations, pour les exploitations concernées par le périmètre de protection rapprochée, a été chiffré et les exploitants concernés par un dommage direct, matériel et certain devront en faire la demande après signature de l’arrêté préfectoral.

CONCLUSION GENERALE ET AVIS

Vu, l’étude des documents contenus dans le dossier soumis à enquête publique, les entretiens avec le maître d’ouvrage, la connaissance des lieux, les observations formulées par le public

Vu, la régularité de la procédure appliquée à cette enquête publique

Vu, les conclusions motivées exposées ci-dessus,

le Commissaire Enquêteur soussigné, émet un AVIS FAVORABLE au projet d’enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique de la dérivation et de la protection des eaux captées au puits communal de Rancourt-sur-Ornain.

Il émet toutefois les recommandations suivantes :

-Que la Copary et (ou) la commune de Rancourt déblaient le fossé comblé par des déchets verts à proximité du PPI. Cette action serait perçue comme un signe de bonne volonté émanant des collectivités locales à l’égard des exploitants agricoles qui estiment être les seuls pénalisés par les contraintes de la DUP.

-Que la COPARY déploie de nouveaux efforts pour trouver une possibilité d’interconnexion de secours avec un autre réseau en cas de défaillance de celui de Rancourt.

-Que l’interdiction de pose de nouveaux panneaux solaires dans le PPR ne soit pas appliquée et que l’idée de barrière de phytoremédiation soit abandonnée.

Verdun, le 7 mai 2019 Le Commissaire Enquêteur

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 33 sur 34 Bernard Poincignon

Enquête Publique DUP du 25 mars au 10 avril 2019, puits communal de Rancourt-sur-Ornain (55800). Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon. Page 34 sur 34