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Jean-Philippe Billarant, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général

Mardi 12 décembre Les Dissonances

Dans le cadre du cycle Migrations de la valse Du mardi 12 au vendredi 22 décembre 2006 | 12 décembre Mardi

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr

La librairie-boutique reste ouverte jusqu’à la fin de l’entracte. Un stand de vente est disponible dans le hall à l’issue du concert. Les Dissonances Dissonances Les NP Dissonances 12 dec:Dissonances 12 dec VALSE 5/12/06 18:24 Page 2

Cycle Migrations de la valse DU MARDI 12 AU VENDREDI 22 DÉCEMBRE

La valse, dont le nom commence d’apparaître dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, est originaire des pays germaniques et appartient à la grande famille des « allemandes » (Teutsch). Celles-ci, connues dès le XVIe siècle, ont, avec les polonaises, concerné toute l’Europe centrale et la Scandinavie.

Les allemandes du XVIe siècle sont des danses de couple attestées dans l’aristocratie comme dans le peuple. Leurs évolutions consistent en passes diverses des deux partenaires et en tournoiement du couple enlacé. Ce sont des danses à deux temps que vient prolonger un Nachtanz ternaire. Le genre s’est étoffé et diversifié au cours du temps. On se trouve ainsi à la fin du XVIIIe siècle devant une véritable nébuleuse de danses issues de – ou apparentées à – ce substrat originel. Ce sont toutes ces Schwäbischer, Teutscher, Ländler –voire Länderer ou Ländern –, Langaus, Strassburger, Dreher, Roller, Springtanz, Steirischer, Schleifer… et bientôt les Waltzer. Les auteurs de traités n’aident guère à départager ce qui, là-dedans, renvoie à un style ou à une danse. De même, Teutscher est tantôt chez eux un terme générique englobant l’ensemble du répertoire, tantôt le nom de cette danse à deux temps avec passes de bras que les Français – qui l’ont adoptée vers 1750-1760 – nomment « l’allemande ».

Pourtant, à côté de cette allemande qui a derrière elle une longue tradition, on en voit désormais mentionner de plus en plus souvent une autre. À trois temps, celle-là. C’est cette cadette qui va prendre le nom de Waltzer – ou Walzer. En France, où elle arrive avant 1770 dans le sillage de son aînée à deux temps, elle prendra celui de valse, sans rencontrer d’abord grand succès. Cette dernière allemande annexe indûment, en le détournant à son seul profit, le verbe walzen qui veut simplement dire « tourner ». Quel que soit le rythme. C’est sur des 2/4, 4/4 ou 6/8 que l’on « valse » dans les anglaises, contredanses françaises, allemandes première manière. C’est donc à tort et par amalgame que toute mention ancienne de « walzen » ou de « valser » se voit aujourd’hui systématiquement interprétée comme une action à trois temps.

La montée en puissance de la valse accompagne la montée en puissance de la bourgeoisie. Elle se fait dans le même temps que l’Allemagne, avec Herder, Goethe et tout un courant de pensée, recherche les traits d’une identité allemande après deux siècles d’une culture dominante essentiellement française. Les Natzionaltänzen, composante majeure de cette identité, deviennent du coup à l’honneur.

La confusion est souvent faite entre « danses nationales » et « danses populaires ». D’où l’idée erronée d’une origine populaire de la valse. Teutscher et Waltzer, pourtant, ne viennent pas du peuple. Les documents montrent ce répertoire partagé par l’ensemble de la population, sous des formes que l’on peut conjecturer diverses. Certes, l’aristocratie, en ses bals officiels, s’aligne sur les répertoires français. Mais lors d’assemblées informelles, elle s’adonne, comme le font la bourgeoisie et le peuple, aux danses propres au pays.

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L’idée que la valse gagnerait les milieux sociaux supérieurs est donc inexacte. Il est exact, en revanche, qu’à la fin du XVIIIe siècle, elle conquiert des cadres nouveaux. Celui des cours germaniques, d’abord, où elle voisine désormais au bal avec les menuets et les contredanses. Celui du théâtre, ensuite.

Sous différents intitulés, on voit les compositeurs, Haydn, Mozart, Schubert et d’autres, fournir la danse en mélodies nouvelles. Au temps de l’apogée de la valse viennoise, Lanner et Strauss illustreront brillamment la danse.

En France, bien que présente dans les salons de la capitale dès le Directoire, il faudra attendre 1844 et l’avènement de la polka pour que la valse, dans le sillage de cette dernière, gagne une vraie popularité.

Naïk Raviart

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Cycle Migrations de la valse DU MARDI 12 AU VENDREDI 22 DÉCEMBRE

MARDI 12 DÉCEMBRE, 20H MERCREDI 13 DÉCEMBRE, 15H SAMEDI 16 DÉCEMBRE, 11H LES La valse, de la naissance à la Spectacle jeune public Concert éducatif jeune public transfiguration SAM Balises (création) La valse au fil du temps Johann Sebastian Bach Spectacle chorégraphique et musical Wol Menuet – Extrait de la Suite pour Œuvres de , Six orchestre n° 2 BWV 1067 Musiques de Sofia Gubaidulina, , Suit Wolfgang Amadeus Mozart Jürgen Ganzer, Luciano Berio, Frédéric Chopin, Johann Strauss, Gigu Menuet. Allegretto – Extrait de Une Piotr Ilitch Tchaïkovski , Franz Wilh petite musique de nuit Chorégraphie de Daisy Fel Schubert… Dou Joseph Haydn Vidéo de Rémy Fonferrier Menuet. Allegro – Extrait du Quatuor Arthur Schoonderwoerd, piano And à cordes op. 76 n° 3 « L’Empereur » Laëtitia Naud, Gwendal Lamandé, Cathy Flahaut, Christian Flahaut, ca. 1 danse danse Seize Danses allemandes D. 783 – Compagnie Litécox Emmanuelle Cordoliani, mise Fra transcription Franz Burkhart Philippe Bourlois, accordéon en espace Imp Johannes Brahms Dou Extraits des Valses-Chants d’amour op. 52 – transcription Friedrich JEUDI 14 DÉCEMBRE, 20H SAMEDI 16 DÉCEMBRE, 15H And Hermann Forum : Migration et ca. 1 Johann Strauss fils Johann Strauss fils métamorphoses de la valse Valse de l’Empereur – transcription Ouverture de La Chauve-souris Jos Arnold Schönberg Valse de l’Empereur 15h : Table ronde Dou Sous le tonnerre et les éclairs Avec Florence Badol-Bertrand, Wol Valse du Chevalier à la rose – Antonín Dvorák musicologue, Christian Dubar, Ron transcription Richard Dubugnon Danses slaves op. 72 n° 8, op. 72 n° 2 danseur et pédagogue, et Naïk Arnold Schönberg et op. 46 n° 1 Guilcher-Raviart, historienne Ala La Nuit transfigurée – version pour Johann Strauss ca. 1 sextuor à cordes Tritsch-Tratsch-Polka 17h30 : Concert Maurice Ravel Piotr Ilitch Tchaïkovski Johannes Brahms Car La Valse – transcription Yann Ollivo Valse des fleurs (extrait de la Suite de Seize Valses op. 39 Invi Casse-Noisette op. 71a) Sergueï Rachmaninov Rob Les Dissonances Johannes Brahms Suite n° 2 op. 17 Pap , direction artistique Danses hongroises n° 1, n° 5 et n° 17 Paul Hindemith Josef Strauss Huit Valses op. 6 Ala Delirien, Walzer op. 212 Maurice Ravel ca. 1 La Valse La Chambre Philharmonique Fra Emmanuel Krivine, direction Laurence Fromentin, Six Dominique Plancade, pianos Ala pian

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LES INSTRUMENTS DE LA COLLECTION FERNANDA GIULINI MERCREDI 20 DÉCEMBRE, 20H

SAMEDI 16 DÉCEMBRE, 20H DIMANCHE 17 DÉCEMBRE, 16H30 Sentimental 3/4

Wolfgang Amadeus Mozart Ludwig van Beethoven Orchestre National de Jazz n, Six Danses allemandes K. 509 Variations Diabelli Franck Tortiller, direction et Suite en ut K. 399 composition s, Gigue en sol majeur K. 574 Ronald Brautigam, piano Conrad Franck Tortiller, Vincent Limouzin, Wilhelm Friedmann Bach Graf 1835 Éric Séva, Bruno Wilhelm, Jean Douze Polonaises F. 12 – extraits Gobinet, Herbert Joos, Jean-Louis Pommier, Michel Marre, Éric Bijon, Andreas Staier, piano Anton Walter, MARDI 19 DÉCEMBRE, 20H Patrice Héral, Yves Torchinsky, ca. 1789 musiciens Wolfgang Amadeus Mozart Franz Schubert Rondo en la mineur K. 511 Impromptu D. 899 n° 1 Frédéric Chopin VENDREDI 22 DÉCEMBRE, 20H Douze Danses allemandes D. 790 « Grande Valse brillante » op. 18 Mazurka op. 50 n° 3 Bal populaire Andreas Staier, piano Conrad Graf, Valse op. 64 n° 2 ca. 1835 Mazurka op. 7 n° 3 Yvette Horner et ses musiciens Nocturne op. 27 n° 2 Joseph Haydn Scherzo n° 2 op. 31 Douze Danses allemandes Hob. IX/12 Franz Schubert Wolfgang Amadeus Mozart Huit Ländler D. 378 Rondo en la mineur K. 511 Sonate D. 894

Alain Planès, piano Anton Walter, Melvyn Tan, piano Pierre-Orphée ca. 1789 Érard 1850

Carl Maria von Weber Invitation à la danse op. 65 Robert Schumann Papillons op. 2

Alain Planès, piano Conrad Graf, ca. 1835

Franz Schubert Six Polonaises D. 824 – extraits

Alain Planès et Andreas Staier, piano Conrad Graf, ca.1835

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MARDI 12 DECEMBRE – 20H Salle des concerts

La valse, de la naissance à la transfiguration

Johann Sebastian Bach Menuet Extrait de la Suite pour orchestre n° 2 en si mineur BWV 1067

Wolfgang Amadeus Mozart Menuet. Allegretto Extrait de Eine kleine Nachtmusik (Une petite musique de nuit) K. 525

Joseph Haydn Menuet. Allegro Extrait du Quatuor à cordes op. 76 n° 3 « L’Empereur »

Franz Schubert Seize Danses allemandes op. 33, D. 783 – transcription Franz Burkhart

Johannes Brahms Extraits des Valses-Chants d’amour op. 52 – transcription Friedrich Hermann

Johann Strauss fils Valse de l’Empereur op. 437 – transcription Arnold Schönberg

Richard Strauss Valse du Chevalier à la rose – transcription Richard Dubugnon

entracte

Arnold Schönberg La Nuit transfigurée op. 4 – version pour sextuor à cordes

Maurice Ravel La Valse – transcription Yann Ollivo

Les Dissonances David Grimal, direction artistique

Enregistré par France Musique, partenaire de la Cité de la musique, ce concert sera diffusé le 15 janvier 2007 à 10h.

Fin du concert vers 22h10.

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) Menuet – Extrait de la Suite pour orchestre n° 2 en si mineur BWV 1067

Composition : vers 1738-1739. Première édition : Leipzig, C. F. Peters, 1853. Durée : environ 1 minute.

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Menuet. Allegretto – Extrait de Eine kleine Nachtmusik (Une petite musique de nuit) K. 525

Composition : Vienne, 10 août 1787. Première édition : Offenbach-sur-le-Main, J. André, vers 1827. Durée : environ 2 minutes.

Joseph Haydn (1732-1809) Menuet. Allegro – Extrait du Quatuor à cordes op. 76 n° 3 « L’Empereur »

Composition : 1797. Dédicace : au Comte Erdödy. Première édition : Artaria & Co, 1799. Durée : environ 5 minutes.

Franz Schubert (1797-1828) Sechzehn Deutsche Tänze (Seize Danses allemandes) op. 33, D. 783 – transcription Franz Burkhart

Composition : 1823-1824. Première édition : Vienne, Cappi & Co, 1825. Durée : environ 11 minutes.

Johannes Brahms (1833-1897) Extraits des Liebeslieder-Walzer (Valses-Chants d’amour) op. 52 – transcription Friedrich Hermann

Composition : 1869. Création : version originale pour chant et piano à quatre mains le 5 janvier 1870, Vienne, avec Clara Schumann et le compositeur au piano. Première publication : octobre 1869, N. Simrock, Berlin. Durée : environ 10 minutes.

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MARDI 12 DÉCEMBRE

Johann Strauss fils (1825-1899) Valse de l’Empereur (Kaiser-Walzer) op. 437 – transcription Arnold Schönberg. Introduction. Langsames Marschtempo – Tempo di Valse. Walzer Nr. 1 – Walzer Nr. 2 – Walzer Nr. 3 – Walzer Nr. 4 – Coda

Composition : 1889. Création : le 21 octobre 1889 à Berlin sous la direction du compositeur. Première édition : Simrock, Berlin, 1889. Durée : environ 10 minutes.

Richard Strauss (1864-1949) Valse de Der Rosenkavalier (Le Chevalier à la rose) – transcription Richard Dubugnon Walzertempo

Composition : 1909-1910. Création : le 26 janvier 1911 à Dresde sous la direction de Ernst von Schuch. Première édition : , Adolph Fürstner, 1910. Durée : environ 15 minutes.

Arnold Schönberg (1874-1951) Verklärte Nacht (La Nuit transfigurée) op. 4 – version pour sextuor à cordes Sehr langsam

Composition : achevé en 1899 ; arrangé pour orchestre à cordes en 1917 et révisé en 1943. Création : le 18 mars 1902 à Vienne par le Quatuor Rosé et deux instrumentistes de l’Orchestre Philharmonique de Vienne. Première édition : Berlin, Richard Birnbach. Édition moderne : Schott, Schoenberg, Gesamtausgabe, A, VI, 22. Durée : environ 28 minutes.

Maurice Ravel (1875-1937) La Valse, poème chorégraphique pour orchestre – transcription Yann Ollivo Mouvement de valse viennoise

Composition : 1919-1920. Commande : Serge Diaghilev pour les Ballets Russes. Dédicace : Misia Sert, née Godebska. Création : en version de concert le 12 décembre 1920 à Paris par l’Orchestre Lamoureux sous la direction de Camille Chevillard. Édition : Durand & Cie. Durée : environ 17 minutes.

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La valse, de la naissance à la transfiguration

D’origine française, le menuet s’était particulièrement développé sous le règne de Louis XIV. Cette danse de cour, exécutée par un couple sous les regards des autres danseurs, reflétait une structure sociale hiérarchisée et élitiste. Partant de positions diagonalement opposées, les deux cavaliers traversaient la salle, décrivant un Z. Point culminant, la « présentation des mains » avait lieu quand ils se rejoignaient au centre de la salle : ils décrivaient alors un cercle avant de retourner à leurs positions respectives. Le menuet s’est répandu en Europe avec le rayonnement de la culture française du Grand Siècle. On le retrouve ainsi dans trois des quatre Suites pour orchestre de Johann Sebastian Bach, marquées par le style français, notamment dans la deuxième, que sa « Badinerie » a rendue si célèbre. En dehors de la suite de danses, le menuet a pénétré de manière plus générale dans les formes instrumentales en plusieurs mouvements non destinées à une exécution dansée.

Progressivement, toutefois, le menuet en tant que danse cède la place dans les pays germaniques à la « danse allemande », qui s’impose dans les bals de la haute société vers les années 1780. Le deutscher Tanz reflète l’évolution idéologique du moment vers l’égalitarisme : tous les couples unis, se tenant par la main, dansent ensemble en tournant. Son nom est en réalité un terme générique, renvoyant à un ensemble de danses présentant des variantes locales mais unies par des caractéristiques communes. Parmi celles-ci, la plus connue est le ländler, assez lent et rustique. Face à la danse allemande, le menuet ne disparaît pas mais il subit son influence. Inclus chacun dans une œuvre en plusieurs mouvements (la célèbre Petite Musique de nuit et le non moins fameux Quatuor à cordes « L’Empereur »), les menuets de Mozart et de Haydn témoignent tous deux de l’influence du ländler sur la musique du menuet.

Au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, « danse allemande » et « valse » (qui, à l’origine, signifiait simplement « danse où l’on tourne ») sont deux désignations concurrentes. Les Danses allemandes D. 783 de Schubert permettent de saisir l’évolution du genre dans les années 1820, au moment où l’appellation de « valse » est en train de l’emporter, alors que le menuet est, quant à lui, devenu tout à fait désuet en tant que danse. Improvisées lors de soirées dansantes privées et retravaillées ensuite, elles trahissent le double statut de la danse : encore faite pour être dansée, mais aussi intégrée dans le répertoire des pièces de genre brèves pour piano, dans une atmosphère parfois mélancolique qui ouvre la voie à Chopin.

Brahms comptait parmi les amis de Johann Strauss fils, le « roi de la valse », et possédait une collection assez importante de danses de Schubert (danses allemandes, ländler, valses). Sa contribution au répertoire de la valse se situe dans le domaine de la musique de chambre, avec les Valses op. 39 pour piano à quatre mains et les deux séries de Valses- Chants d’amour op. 52 et 65. Sur des poésies populaires (textes d’airs de danse russes, polonais et hongrois), celles-ci représentent une fusion originale de la valse stylisée et de l’ensemble vocal à quatre parties avec accompagnement de piano à quatre mains.

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MARDI 12 DÉCEMBRE

C’est l’extrême popularité des valses des Strauss qui fit que la « valse viennoise » finit par s’identifier à leur production. La Valse de l’Empereur (1889) est l’une des plus célèbres de Johann Strauss fils. Une vingtaine d’années plus tard, une fois passé cet âge d’or, l’utilisation de la valse viennoise agit désormais comme un renvoi à un « temps passé » devenu imaginaire et fortement connoté. C’est dans ce sens (peu importe l’anachronisme) que Richard Strauss l’emploie dans Le Chevalier à la rose (1910), pour évoquer les années 1740 et le début du règne de l’impératrice Marie-Thérèse. À cette valeur rétrospective, Strauss ajoute un caractère érotique : la valse associée au baron Ochs (acte II) – une variante de la valse de Josef Strauss Geheime Anziehungskräfte (Dynamiden) de 1865 – cristallise la vulgarité sensuelle du personnage. Depuis sa naissance, à la fin du XVIIIe siècle, la valse avait été condamnée comme immorale et provocante, du fait de l’étreinte des partenaires et de l’effet troublant de son tournoiement rapide sur les sens. Plus d’un siècle plus tard, la valse du baron Ochs exacerbe ce caractère de provocation et d’oubli des conventions.

Mis ici en regard, Schönberg et Ravel proposent deux « transfigurations » poétiques, l’un de l’érotisme, l’autre de la valse. De manière générale, l’érotisme imprégnait déjà nombre d’œuvres de la fin du XIXe siècle. Musique de chambre à programme, le sextuor à cordes La Nuit transfigurée (1899) s’inspire d’un poème de Richard Dehmel sur le pouvoir transfigurant de l’amour : lors d’une promenade nocturne, l’homme apprend de sa compagne qu’elle porte l’enfant d’un autre, et lui pardonne.

« Poème chorégraphique » conçu à l’origine comme un ballet, La Valse de Ravel est une vision de la valse viennoise des années 1850, devenue le symbole d’un tourbillon qui transporte l’esprit. L’argument du ballet met l’accent sur la « foule tournoyante », dans une lumière qui croît jusqu’à éclater : en réduisant ainsi la valse à un mouvement tourbillonnant « hallucinant », il effectue une sorte de passage à l’abstraction, une transfiguration de la danse, par distorsion. Celle-ci semble refléter la modernité qui emporte les individualités jusqu’à les dissoudre en un même élan, marquant par là le point ultime de « collectivisation » et de vertige entamé par la valse depuis sa naissance.

Marianne Frippiat

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David Grimal Schiff, Christoph Eschenbach… David Grimal joue le Stradivarius de mus Bien qu’ayant débuté le violon dès l’âge David Grimal a le privilège de compter 1710, « Ex Roederer », prêté par mêm de 5 ans, David Grimal a pris le temps parmi ses partenaires de grands Fazenda Ipiranga, MGuaranesia/MG, cha d’interroger sa nécessité intérieure de interprètes comme Boris Berezovsky, Brésil. ou d musicien, en un mot, de construire un James Galway, Valery Afanassiev, clas univers personnel. Après le Truls Mork, Xavier Phillips, Georges Les Dissonances cont Conservatoire de Paris (CNSMDP) où Pludermacher, Yuri Bashmet, Jian Les musiciens des Dissonances, réunis que il travaille avec Régis Pasquier, Wang, Gérard Caussé, Michel Béroff, à l’initiative de David Grimal, ont décidé dev il bénéficie des conseils d’artistes François-René Duchâble, Marc Coppey, de créer un collectif d’artistes. Les les l prestigieux tels que Schlomo Mintz ou Alain Planès, Nicholas Angelich, Anne Dissonances est le fruit du désir de au c Isaac Stern, passe un an à l’école des Gastinel, Paul Lewis… et de se produire compositeurs, de solistes, de musiciens c’es Sciences Politiques, puis fait la dans les lieux et festivals les plus d’orchestre et de chambristes de se Diss rencontre, cruciale, de Philippe prestigieux – Wiener Muzikverein, où retrouver autour d’un projet commun. à le Hirshhorn. Dès lors, l’interprétation il a reçu le Prix Européen de la Culture C’est un espace d’expression artistique Dep musicale comme métaphore du 1996 lors d’un concert exceptionnel, libre, où les rapports entre musiciens l’ens questionnement spirituel devient son Lincoln Center de New York, Salle sont décloisonnés, l’enthousiasme de prod évidence, son naturel. Pleyel, Théâtre des Champs-Élysées, chacun pouvant s’exprimer librement l’Ab Son intégrité artistique et la pureté de Cité de la musique, Konzerthaus de loin des impératifs économiques de Fest son jeu l’amènent à se produire dans le Berlin, Mozarteum de Salzbourg, carrières. de F monde entier : Europe, États-Unis, Asie, Été des Grands Interprètes, Folles Les Dissonances souhaitent jouer sur Australie, Amérique latine, Afrique du Journées de Nantes, festivals de un rôle important dans la diffusion 200 Sud. Il est l’invité régulier de Menton, Stavanger, Risor, Prades, mais aussi dans le renouvellement aux formations comme l’Orchestre de Paris, Cervantino, Musique en mer sur du répertoire. Les musiques baroque Fest l’Orchestre Philharmonique de Radio le Mermoz, auditorium du Musée du et classique côtoieront celles de notre Nat France, l’Orchestre National de Lyon, Louvre, Musée d’Orsay… temps grâce à des commandes mus l’Orchestre Philharmonique de Monte- David Grimal a souhaité initier la d’œuvres contemporaines auprès des Carlo, l’English Chamber Orchestra, création d’un collectif de musiciens de jeunes compositeurs. Sain le Mozarteum de Salzbourg, le Berliner unissant des professionnels issus de Les collaborations, selon les projets, intit Sinfonie-Orchester, l’Orchestre de grandes formations européennes à des avec des interprètes et des mon l’Opéra de Lyon, le Sinfonia Varsovia, solistes et des chambristes compositeurs de renommée con l’Orchestre de Chambre de Moscou, internationaux : Les Dissonances. internationale viennent enrichir Rich l’Orchestre du Capitole de Toulouse, Cette formation à géométrie variable, ce travail. Rétablir le lien avec tran l’Orchestre Philharmonique de mais aussi groupe de réflexion et de les créateurs d’aujourd’hui est une sort Strasbourg, le Florida Philharmonic création, a enregistré son premier préoccupation majeure pour les fin 2 Orchestra, l’Orchestre de la Radio de album pour Naïve et est déjà l’invitée musiciens des Dissonances, qui Asso Budapest… Il se produit régulièrement de nombreuses saisons et festivals. Une souhaitent mettre en perspective Les sous la baguette de chefs comme intégrale des quatuors de Beethoven les œuvres actuelles avec le grand le m Emmanuel Krivine, Mathias Bamert, est également en préparation au sein répertoire. com Hubert Soudan, Stanislas du quatuor h2o (en compagnie de Les programmes des concerts des com Skrowaczewski, Lawrence Foster, Floriane Bonanni, Lise Berthaud et Dissonances sont conçus par anci Jap van Sweden, Yan Pascal Tortelier, François Salque). Par ailleurs, David les artistes eux-mêmes. C’est un com James Judd, Michael Schonwandt, Grimal est artiste en résidence à la ensemble à géométrie variable, sans Gras Rafael Frühbeck de Burgos, Heinrich scène nationale Le Volcan au Havre. chef d’orchestre, ce qui donne aux dire

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MARDI 12 DÉCEMBRE

musiciens la liberté de jouer lors d’un Centre National de la Cinématographie Altos même concert de la musique de (Secrétaire) et M. Philippe Ley, cadre David Gaillard chambre, des pièces pour orchestre dirigeant (Trésorier). Jean-Paul Minali-Bella ou des concertos. Musiques baroque, L’administration et la production Krzysztof Chorzelski classique, romantique, moderne, déléguées de l’Ensemble sont confiées Maya Rasooly-Chorzelski contemporaine se rencontrent, se à Instant Pluriel. nis questionnent, se révèlent. Le concert Violoncelles cidé devient voyage à travers le temps, Flûte François Salque les lieux, les rêves. Replacer la musique Sabrina Maaroufi Antoine Lederlin au cœur et s’émerveiller de sa beauté, Jérôme Fruchart ens c’est ce que les artistes des Hautbois Dissonances veulent faire partager Olivier Doise Contrebasses n. à leur public. Stanislas Kuchinski ue Depuis sa création à l’été 2005, Clarinette Pierre Maindive s l’ensemble Les Dissonances s’est Romain Guyot e produit aux Musicales de Mortagne, à nt l’Abbaye Royale de Fontevraud, au Basson Festival du Grésivaudan et au Théâtre Laurent Lefèvre de Fontainebleau (concerts retransmis sur France Musique). Durant l’année Cor 2006, ils se produisent entre autres Vladimir Dubois aux Floréales Musicales d’Épinal, au e Festival de Laon, au Volcan-Scène Percussions re Nationale du Havre. Par ailleurs, les Adrien Perruchon musiciens organisent régulièrement des concerts de charité en l’Église Triangle Saint-Leu à Paris. Leur premier disque, Richard Dubugnon intitulé Vienne, métamorphose d’un monde, autour d’un programme Piano consacré aux Métamorphoses de Yann Ollivo Richard Strauss et à La Nuit transfigurée d’Arnold Schönberg, Violons I sortira pour le label Ambroisie/Naïve David Grimal fin 2006. Nicolas Gourbeix Association loi de 1901, l’Ensemble Ayako Tanaka Les Dissonances est subventionné par Axel Schacher le ministère de la culture et de la Amaury Coeytaux communication. Son bureau est composé de M. Jean-Jacques Aillagon, Violons II ancien ministre de la culture et de la Virginie Buscail communication et directeur du Palais Lyodoh Kaneko s Grassi (Président), M. Éric Garandeau, Jin-Hi Paik directeur financier et juridique du Fabien Boudot Concert enregistré par France Musique

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> JEUNES SOLISTES EN TOURNEE DIMANCHE 14 JANVIER, 16H30 > MÉDIATHÈQUE RISING STARS Johann Ludwig Dussek • Venez réécouter ou revoir MARDI 9 JANVIER, 20H Sonate en mi bémol majeur les concerts que vous avez aimés. Johann Sebastian Bach • Enrichissez votre écoute en suivant la Modeste Moussorgski Prélude et Fugue XIII (extrait du Clavier partition et en consultant Tableaux d’une exposition bien tempéré, livre I) les ouvrages en lien avec l’œuvre. Modeste Moussorgski/G.-E. Lazaridis Germaine Tailleferre • Découvrez les langages et les styles Paraphrase sur Une nuit sur le mont Sonate musicaux à travers les repères Chauve Gabriel Fauré musicologiques, les guides d’écoute Franz Liszt Une châtelaine en sa tour… et les entretiens filmés, en ligne Sonate en si mineur Paul Patterson sur le portail. Spiders, op. 48 http://mediatheque.cite-musique.fr George-Emmanuel Lazaridis, piano Domenico Scarlatti Sonate K. 113 LA SÉLECTION DE LA MÉDIATHÈQUE Carlos Salzedo JEUDI 11 JANVIER, 20H Variations sur un thème dans le style NOUS VOUS PROPOSONS… ancien Franz Schubert Garrett Byrnes … DE LIRE Sonatine n° 1 op. 137 Visions in Twilight La Valse au fil du temps • Dossier Johannes Brahms Henriette Renié pédagogique Sonate n° 3 op. 108 Légende Edvard Grieg … D’ÉCOUTER AVEC LA PARTITION LES Sonate n° 3 Lavinia Meijer, harpe ENREGISTREMENTS DES CONCERTS Pablo de Sarasate À LA CITÉ DE LA MUSIQUE Fantaisie sur des airs de Carmen La Nuit transfigurée de Schönberg par La Chambre Philharmonique, Nemanja Radulovic, violon dir. Emmanuel Krivine (2006) • La Valse Laure Favre-Kahn, piano de Ravel transcrite pour 2 pianos, par Martha Argerich et Michel Béroff (2002) > MUSEE 757541, 757542, 757543 757543 757542, 757541,

SAMEDI 13 JANVIER, 20H … D’ECOUTER AVEC LA PARTITION o Pendant les vacances, des visites ateliers Les quatuors de Haydn • La Suite pour et des visites contes sont proposées du Robert Schumann orchestre BWV 1067 de J. S. Bach • mardi au dimanche pour le jeune public Fantasiestücke op. 73 La Valse de Ravel, dir. Georges Prêtre • à partir de 4 ans. Sergueï Prokofiev Le Chevalier à la rose de R. Strauss • Sonate op. 119 Une petite musique de nuit de Mozart Sergueï Rachmaninov Sonate op. 19

> EDITIONS Christian Poltera, violoncelle Polina Leschenko, piano > FORMATION Musique, villes et voyages Ouvrage collectif, 129 pages. LUNDI 18 DECEMBRE, DE 9H30 À 12H30 Musiques des monts d’Auvergne et du Limousin Développer sa carrière : Travailler en Livre d’Olivier Durif, 157 pages. réseau Photo couverture © Magnum Photos n couverture | Licences Photo Repro | Imprimeur SIC | France

Éditeur: Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef: Pascal Huynh | Rédactrice: Gaëlle Plasseraud | Maquette: Ariane Fermont NP Dissonances 12 dec:Dissonances 12 dec VALSE 5/12/06 18:24 Page 16