Atticisme

Eustache LE SUEUR, Clio, Euterpe et Thalie, huile sur toile 130*130, 1652-1655, Musée du

1647-1660 Attique Traité d’éloquence latin de Quintilien (93-96 ap JC): Catégorie d’orateurs sobres, polis et raffinés. Qui est fin, délicat, par allusion à la délicatesse et à la finesse du goût athénien. Vers l'an 80 de la chrétienté, l'illustre rhéteur Quintilien exalte les anciens poètes latins en affirmant qu'ils « apportent beaucoup, surtout pour la richesse de leur vocabulaire, qui dans la tragédie, a de la noblesse, et dans les comédies de l'élégance et comme une sorte d'atticisme ». Les historiens d'art attribuent le terme "atticisme" a un style de peinture, dérivé du classicisme, apparu en vers 1650, à l'époque de Mazarin.

C'est une dénomination introduite par Bernard Dorival dans sa thèse "Philippe de Champaigne 1602-1674" (, Léonce Laget, 1976, pages 101 et 158), reprise par Jacques Thuillier (qui faisait partie de son jury de thèse) et nouvellement adoptée par des historiens de l'art.

Portrait du cardinal Mazarin, par l’atelier de Pierre Mignard, 1658-1660, Chantilly, musée Condé. L’atticisme se développe dans le contexte favorable des commandes de l’Église et d’amateurs d’art éclairés, tel Jean- Baptiste Lambert de Thorigny, président de la Chambre des comptes, qui fait décorer son hôtel Lambert.

Ile saint Louis à Paris Ce courant parisien dérivé du classicisme qui applique des recettes inspirées de l’Antiquité comme de Raphaël, médite l’art de Nicolas Poussin et de Philippe de Champaigne tout en s’opposant à leur sobriété idéale et austère.

Le Denier de César est une œuvre du peintre Philippe de Champaigne, réalisée vers 1655, et conservée au musée des beaux-arts de Montréal. Eliézer et Rébecca, 1648, Nicolas Poussin (Paris, musée du Louvre) Ce courant parisien fut fondé par Eustache Le Sueur, surnommé le "Raphaël français".

Raphaël - La Madone à la prairie, 1505-06 Kunsthistorisches Museum, Vienne Euterpe, Muse de la musique

Clio, Muse de l'histoire

Thalie, Muse de la comédie

Flute traversière Trompète de la renommée et livre des hauts faits Masque du théâtre

Couleur et paysage en hommage à la peinture maniériste italienne

Eustache LE SUEUR, Clio, Euterpe et Thalie, huile sur toile 130*130, 1652-1655, Musée du Louvre Les atticistes sont d'excellents dessinateurs et décrivent des formes souples, ils recherchent le style et la pureté jusqu'à désincarner un peu froidement les personnages. Allégorie de la régence d’Anne d’Autriche, 1648, Laurent de La Hyre (Paris, musée du Louvre) Les personnages vêtus d’élégants drapés évoluent les uns par rapport aux autres avec des gestes dansants et des regards doucereux.

Nicolas CHAPERON

Châteaudun 1612 - Lyon, 1654 ou 1655

Vénus confie à Mercure l'éducation de l'Amour

Vers 1635 - 1640 1,1 m* 1,34 m.

La Libéralité de Titus, vers 1637-1638, Jacques Stella (Cambridge, Harvard Art Museum). Les sujets d’histoire, religieux et mythologiques, nécessitent le décodage de rébus précieux tel Amour dérobant la foudre à Jupiter du cabinet de l’Amour peint pour Jean-Baptiste de Thorigny.

Eustache Le Sueur, L'Amour dérobe la foudre à Jupiter, vers 1646-1647

Une des peintures du plafond central du cabinet de l'Amour de l'Hôtel Lambert que l'on peut revoir depuis peu dans le département peintures françaises du Louvre XVIIe siècle L'Amour paré de l'arc et du carquois de Diane, porté par un aigle vient de voler la foudre à Jupiter.

Sur terre, un fleuve et deux sources accompagnés d'un lion et d'une panthère regardent la scène. Les compositions, ordonnées simplement, restent statiques, refusent la perspective, l’illusionnisme et le mouvement.

Bourdon, Sainte Famille à l'escalier , 1648, cleveland Les couleurs se fondent dans une lumière perlée, cristalline ou artificielle.

Eustache LE SUEUR, La Prédication de saint Paul à Ephèse, 1649, Paris, musée du Louvre Laurent de La Hyre, Apparition du Christ aux pèlerins d’Emmaüs, 1656, Grenoble musée.

Amoureux de beaux dégradés, de valeurs subtiles et de demi-tons clairs : gris, ivoire, rose ils abusent des bleus vifs. Bleu vif

La Vierge et Joseph retrouvant Jésus parmi les docteurs, 1642, Jacques Stella (Les Andelys, église Notre- Dame) Les visages, au front triangulaire et au nez rectiligne, n’expriment aucun sentiment. Les « Mays » désignent les tableaux dont un était commandé chaque année entre 1630 et 1707 (à l'exception des années 1683 et 1694) par la corporation des orfèvres pour qu'il soit offert, dans les premiers jours de mai, à la cathédrale Notre- Dame de Paris.

Eustache LE SUEUR, La Prédication de saint Paul à Ephèse, 1649, Paris, musée du Louvre

May pour la corporation des orfèvres Charles LE BRUN, La Lapidation de saint Etienne, may de Notre-Dame de 1651, cathédrale Notre- Dame-de-Paris Des artistes plus ou moins connus et reconnus …

L'atticisme parisien est à l'honneur au musée Magnin de Dijon avec une cinquantaine de peintures, sculptures et dessins , signés Vouet, Le Brun, La Hyre, sarazin ou Van Opstal… Laurent de La Hyre (né à Paris le 27 février 1606 - 28 décembre 1656) est un peintre et graveur français du XVII, père de l'académicien . C'est l'un des principaux représentants de la peinture française des années 1630 et 1640, particulièrement réputé pour ses paysages historiques.

Job rétabli dans sa prospérité (détail), 1648, Chrysler Museum of Art Mercure confiant Bacchus aux nymphes,

1638,

Laurent de La Hyre

(Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage) La Mort des enfants de Béthel, 1653, Laurent La Hyre (Arras, musée des Beaux-Arts). Enée et ses compagnons combattant les Harpies, vers 1646-1647, François Perrier (Paris, musée du Louvre). Pendant le second séjour de Perrier à Rome, période pendant laquelle le goût évolua considérablement et où il se plongea dans l’étude de l’Antiquité, son style devint plus rigoureux et plus classique, comme en témoignent les scènes mythologiques qu’il peignit ensuite à Paris à l’Hôtel Lambert pour le cabinet de l’Amour. La période de jeunesse de Charles Le Brun (1619-1690) se définit dans la pureté et la grâce de l’atticiste.

Charles LE BRUN, Le Sacrifice de Jephté vers 1665, Florence, musée des Offices Charles LE BRUN, Le Sacrifice de Jephté vers 1665, Copie Le père de Jephté lève les yeux vers le Ciel et brandit le poignard homicide. Lances de l’armée de Jephté

2 jeune filles assistent à la scène avec des comportements ambivalents : - l’une se cache le visage dans les mains pour éviter de voir le spectacle - l’autre se penche en avant pour regarder la scène cachée par Jephté.

Jephté agenouillée en prières s’apprête à mourir un jeune prêtre accroupi tient le plat sacrificiel qui doit recueillir le sang de Jephté Les œuvres de Sébastien Bourdon (1616-1671) se caractérisent par des formes souples, un modelé doux et des tons pastels se détachant sur des fonds lumineux.

Sébastien Bourdon (1616-1671) La Sainte Famille à la pyramide Huile sur toile 55,5 x 68,5 cm Collection privée déposée à New York, The Metropolitan Museum of Art Sébastien Bourdon. Autoportrait (17e s.) Dessin sur papier, pierre noire et sanguine, 12,4 × 10,6 cm, musée du Louvre, Paris. Sébastien Bourdon. L'Osteria au fumeur de pipe (1638-42). Huile sur bois, 58,5 × 74 cm, musée Fabre, Montpellier : l’influence des bambochades italiennes après son séjour à Rome entre 1634 et 1637. Jan Both, Paysage aux joueurs de mourre, huile sur chêne, 33,3 × 47 cm, date inconnue (Magyar Szépmüvészeti Múzeum, Budapest). Bambochade Sébastien Bourdon. Les mendiants (1640-50), Huile sur bois, 49 × 65 cm, musée du Louvre, Paris.

Sébastien Bourdon La mort de Didon (1637-40) Huile sur toile, 159 × 137 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg

Sébastien Bourdon. Le crucifiement de saint Pierre (1643) Huile sur toile, 350 × 275 cm, Cathédrale Notre-Dame de Paris

Le style du tableau se rattache davantage au qu’au classicisme français : composition coupant les personnages latéraux hors cadre, diagonales clair-obscur. Sébastien Bourdon. Christine de Suède à cheval (1653-54)

Huile sur toile, 340,5 × 303 cm, musée du Prado, Madrid

Bourdon devient 1ier peintre de la reine et fera d’elle plusieurs portraits. Il réalise également des portraits de plusieurs personnalités de la cour. Sébastien Bourdon. Moïse sauvé des eaux (1655-60), Huile sur toile, 120 × 173 cm, National Gallery of Art, Washington Ce style concerne de nombreux artistes oubliés aujourd’hui, parmi lesquels Nicolas Chaperon (1612-1651)

Nicolas CHAPERON

Châteaudun 1612 - Lyon, 1654 ou 1655

Vénus confie à Mercure l'éducation de l'Amour

Vers 1635 - 1640 1,1 m* 1,34 m.

Nicolas Loir (1624-1679). Pithès et Pithopolis, Bourg-en-Bresse, musée de Brou (tableau placé au château de Meudon au XVIIIe siècle) Loir, Allégorie de la fondation de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture, musée Versailles Clélie passant le Tibre, 1640-1650, Jacques Stella (Paris, musée du Louvre)