PROJET ÉOLIEN DU BEL ESSART

COMMUNES DE , ,

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20/01/2020

Identité du Maître d’Ouvrage : PE du Bel Essart SARL – Société de VALECO SIREN : 788 778 934 SIRET : 788 778 934 00018 188 rue Maurice Béjart 34184 MONTPELLIER

188 rue Maurice BEJART – CS 57392 - 34184 MONTPELLIER Cedex 4 – Tél. 04 67 40 74 00 - www.groupevaleco.com SAS au capital de 11 192 751 € - RCS MONTPELLIER 421 377 946 - Siret n° 421 377 946 000 31

SOMMAIRE

1 PRÉAMBULE ...... 4

2 MÉTHODOLOGIE ...... 5

3 THEMES ABORDES ...... 7

3.1 PROXIMITE ...... 7

3.2 SANTE HUMAINE ET ANIMALE, NUISANCES SONORES ET VISUELLES ...... 9

3.2.1 Syndrome des éoliennes : ...... 10

3.2.2 Nuisances sonores/Infrasons/basses fréquences : ...... 10

3.2.3 Effet nocebo ...... 12

3.2.4 Effets sur les animaux : ...... 13

3.3 DEPRECIATION IMMOBILIERE ...... 16

3.4 IMPACT PAYSAGER, ARCHITECTURAL, PRESENCE VISUELLE, POLLUTION LUMINEUSE ...... 19

3.5 ENVIRONNEMENT, POLLUTION DES SOLS, FAUNE & FLORE ...... 23

3.6 NOMBRE, SATURATION, ENCERCLEMENT, TAILLE, QUOTA ATTEINT ...... 32

3.6.1 Objectifs pour la Nouvelle Aquitaine : ...... 33

3.6.2 Contraintes et servitudes : ...... 33

3.7 QUALITE DU DOSSIER, OBJECTIVITE, DOUTES ...... 37

3.8 PERTURBATIONS TECHNIQUES RADIO-TELEVISION ...... 42

3.9 ASPECTS ECONOMIQUES, RENDEMENT, COUT POUR LA COLLECTIVITE, UTILITE, APPORT BUDGETAIRE ...... 42

3.10 MANQUE OU ABSENCE D'INFORMATION ET DE CONSULTATION ...... 53

3.11 RISQUES (PROJECTION, EFFONDREMENT...) ...... 54

3.12 ATTEINTE TOURISME & ATTRACTIVITE TERRITOIRE, IMPACT ECONOMIQUE ...... 55

3.13 ACCEPTABILITE SOCIALE, MEPRIS DEMOCRATIQUE ...... 56

3.14 DEMANTELEMENT, RECYCLAGE...... 56

3.15 ENERGIE PROPRE, RENOUVELABLE, ALTERNATIVE AU NUCLEAIRE ...... 60 4 ANALYSE STATISTIQUE DES CONTRIBUTIONS ...... 61

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4.1 PROVENANCES DES PARTICIPANTS ...... 61

4.2 REPARTITION DES AVIS ...... 61

4.3 FREQUENCE D’APPARITION DES THEMES ...... 62 5 CONCLUSION ...... 64

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L’enquête publique a pour objet d’informer le public sur le projet et de recueillir ses appréciations, suggestions et contre-propositions afin de permettre à l’autorité compétente de disposer de tous les éléments nécessaires pour statuer sur la demande. Elle est ouverte à tous, est organisée par le préfet et conduite par un commissaire-enquêteur désigné par le tribunal administratif compétent.

Ainsi, le présent document a pour objectif de répondre aux observations formulées sur le projet éolien du Bel Essart sur les communes de Raix, La Faye et Villefagnan (16) et recueillies par le commissaire- enquêteur Monsieur Bolmont entre le 13 novembre 2019 et le 13 décembre 2019.

Nous souhaitons également remercier toutes les personnes physiques et morales qui ont participé à cette phase d’enquête publique ainsi que toutes les personnes du pouvoir judiciaire, des administrations publiques qui ont contribué au bon déroulement de cette procédure.

Ce parc éolien sera composé de 6 aérogénérateurs et de 2 postes de livraison.

Pour toutes questions, le lecteur peut s’adresser à :

Mélanie FLEURY Chef de projets éoliens Tel : 07 85 15 08 73 [email protected]

Maxime PEUZIAT Chef de projets Tél : 05 62 88 63 62 [email protected]

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L’enquête publique a généré 131 contributions. Celles-ci ont été recueillies directement par Monsieur le Commissaire-Enquêteur lors de ses permanences en mairies de Raix, La Faye et Villefagnan sur le registre d’enquête (hors permanences), par courriers adressés à l’attention de Monsieur le Commissaire-Enquêteur en mairie de Raix ou bien par l’envoi d’un courriel sur la boite fonctionnelle de la Préfecture. Toutes les contributions électroniques sont disponibles sur le site de la Préfecture de la : www.charente.gouv.fr, rubrique « Politiques publiques » / « Environnement-Chasse » / « DUP-ICPE- IOTA » / « Raix » / « PARC ÉOLIEN DU BEL ESSART RAIX/LAFAYE/VILLEFAGNAN : 3 ENQUETE PUBLIQUE/OBSERVATIONS »1. Elles sont également disponibles à la même adresse en sélectionnant préalablement les communes de Villefagnan et La Faye. Dans son Procès-Verbal de Synthèse, Monsieur le Commissaire-Enquêteur a d’une part fait un bilan quantitatif et d’autre part un bilan qualitatif. Le bilan qualitatif analyse l’ensemble des contributions afin d’en faire ressortir les thèmes prédominants qui se recoupent régulièrement d’une contribution à une autre. Les interrogations sont réparties en 15 thèmes, elles portent sur des sujets généraux relatifs à l’éolien ou des points spécifiques au projet éolien du Bel Essart :

1) Proximité 2) Santé humaine et animale, nuisances sonores et visuelles 3) Dépréciation immobilière 4) Impact paysager, architectural, présence visuelle, pollution lumineuse 5) Environnement, pollution des sols, faune & flore 6) Nombre, saturation, encerclement, taille, quota atteint 7) Qualité du dossier, objectivité, doutes 8) Perturbations techniques radio-télévision 9) Aspects économiques, rendement, coût pour la collectivité, utilité, apport budgétaire 10) Manque ou absence d'information et de consultation 11) Risques (projection, effondrement...) 12) Atteinte tourisme & attractivité territoire, impact économique 13) Acceptabilité sociale, mépris démocratique 14) Démantèlement, recyclage 15) Energie propre, renouvelable, alternative au nucléaire

Dans chaque thème, sont développés les principales inquiétudes et questionnements présents dans les contributions ainsi que des questions posées dans les contributions. Le porteur de projet s’attachera à apporter une réponse générale aux différents thèmes retenus par Monsieur le Commissaire Enquêteur et des réponses plus précises aux questions spécifiques au projet. Afin que le mémoire en réponse reste lisible, les extraits de la synthèse des contributions, seront encadrés en noir. Les réponses apportées par le porteur de projet sont en noir. Lorsqu’un extrait du dossier de demande d’autorisation environnementale unique sera cité, il sera mis en forme en italique bleu. Nous allons dans un premier temps lister tous les thèmes indiqués par Monsieur le Commissaire- Enquêteur pour ensuite apporter des réponses ou des explications.

1 http://www.charente.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-Chasse-Eau- Risques/DUP-ICPE-IOTA/Raix/PARC-EOLIEN-DU-BEL-ESSART-RAIX-LAFAYE-VILLEFAGNAN-3- ENQUETE-PUBLIQUE-OBSERVATIONS 5

Enfin, une analyse statistique des contributions sera réalisée afin de mettre en perspective le résultat des contributions de l’enquête publique.

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La distance règlementaire minimum de 500 mètres est jugée insuffisante ; elle n'a pas augmenté avec la taille des éoliennes qui est passée de 120 m à 180 et 200 mètres actuellement. Des mesures prises en Allemagne en la matière sont souvent évoquées.

La réglementation française impose une distance minimale au bâti (ou aux zones destinées à être urbanisées) de 500 mètres, comme indiqué au dernier paragraphe de l’article L.553-1 du code de l’environnement.

« Les installations terrestres de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent constituant des unités de production telles que définies au 3° de l'article 10 de la loi n° 2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l'électricité, et dont la hauteur des mâts dépasse 50 mètres sont soumises à autorisation au titre de l'article L. 511-2, au plus tard un an à compter de la date de publication de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 précitée. La délivrance de l'autorisation d'exploiter est subordonnée à l'éloignement des installations d'une distance de 500 mètres par rapport aux constructions à usage d'habitation, aux immeubles habités et aux zones destinées à l'habitation définies dans les documents d'urbanisme en vigueur à la date de publication de la même loi. »

La législation n’impose pas de hauteur maximale associée à cette distance minimale de 500m aux habitations. Cette distance de 500m a été remise en cause en 2015 par le Sénat, pour la porter à 1000m, mais cette décision avait été rejetée par l’Assemblée nationale. En effet, vu la diversité des paramètres et des sites éoliens en France, il est plus cohérent de modéliser au cas par cas l’impact acoustique du projet plutôt que d’imposer une distance minimale de 1km qui empêcherait le développement éolien sur le territoire français dans le cadre de la transition énergétique.

C’est ainsi précisé dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) que la distance minimale est de 500 mètres et pourra être augmentée en fonction des résultats de l’étude d’impact. L’étude d’impact acoustique du projet éolien du Bel Essart n’a pas démontré qu’il fallait augmenter les distances aux habitations (celles-ci étant déjà importantes), car le projet respecte la réglementation acoustique.

Pour rappel, l’éolienne du projet la plus proche d’une habitation, l’éolienne E1, sera située à 626m. Les autres seront toutes à plus de 720m des habitations, soit environ 1,5 fois la réglementation.

La carte ci-après permet de localiser les habitations les plus proches et donne leur distance depuis les éoliennes.

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Figure 1 : Localisation des habitations En Allemagne, il n’existe pas de distance générale de 1 500 mètres, comme souvent évoqué. Plusieurs régions ont adopté des recommandations d’éloignement des éoliennes par rapport aux habitations, en fonction de la nature de l’habitat (zone urbaine, habitat dispersé…), mais, même dans ce cas, la distance finalement retenue par l’autorisation administrative dépend des résultats de l’étude acoustique en fonction des caractéristiques de l’environnement du projet comme c’est le cas en France. Seule la Bavière a récemment adopté une règle de distance stricte de 10 fois la hauteur de l’éolienne, qui a fait l’objet d’une plainte devant la Cour constitutionnelle de Bavière.

➢ La Grande-Bretagne n’impose pas non plus de distance d’éloignement. Par le passé, une tentative d’introduire une distance de 1 000 m s’est vue annulée par le juge. ➢ En Belgique, en Wallonie, des lignes directrices (sans force juridique, mais respectées par l’administration) recommandent une distance de 4 à 5 fois la hauteur de l’éolienne, alors que la Flandre fixe une distance minimale de 250 mètres. ➢ Au Danemark, la distance est égale à quatre fois la hauteur totale de l’éolienne (ce qui, globalement, correspond aux éloignements minimaux du projet du Bel Essart). ➢ En Espagne, il n’existe pas de distance minimale, l’éloignement est décidé au cas par cas. La diversité des approches au sein de l’Union Européenne, de même que la variabilité des distances qui sont recommandées ou fixées, révèlent l’importance de la prise en compte des caractéristiques de chaque projet et de son environnement, dont l’interaction est étudiée au cas par cas à travers l’étude d’impact, sur laquelle se base le Préfet pour autoriser le projet et l’assortir de règles d’exploitation adaptées conformément à ce que prévoit la réglementation.

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Quelques observations évoquent les recommandations de l'académie de médecine de 2006 (distance minimum de 1500 m).

Les contributeurs font souvent remarquer qu'ils se sont installés à la campagne pour le calme et la verdure et ne souhaite pas que le territoire soit transformé en "site industriel" avec des éoliennes de 180 mètres et pour certaines à 600 mètres de chez eux.

Par ailleurs, l'académie de médecine s'est auto-saisie de la question des possibles risques sanitaires liés aux éoliennes et de l'opportunité de modifier la distance minimale réglementaire d'éloignement de 500 m, pour la porter à 1 000 m. Sur le volet acoustique, le rapport de l'académie publié en 2017 souligne que « en tout état de cause, la nuisance sonore des éoliennes de nouvelles générations ne paraît pas suffisante pour justifier un éloignement de 1 000 mètres ».

Le porteur de projet tient à rappeler que les distances des éoliennes aux habitations ne sont pas de 600m. La plus courte distance entre une éolienne et une habitation sur l’ensemble du projet est de 626m pour l’éolienne E1 et l’habitation la plus à l’Est de Pailleroux. L’éloignement moyen des éoliennes aux premières habitations sur l’ensemble du projet est de 750m, soit 1,5 fois la réglementation en vigueur.

Des craintes importantes sur la santé sont évoquées : effets stroboscopiques, ombres portées, feux clignotants, bruits, acouphènes, infrasons. Certains contributeurs considèrent que leur territoire est sacrifié au profit d'intérêts financiers.

Certains habitants n'acceptent pas le cumul des nuisances sonores et visuelles ; ligne LGV, éoliennes voire la RN 10.

L'argument qui consiste à minorer le niveau sonore à l'intérieur des maisons parce que les mesures sont effectuées à l'extérieur est contesté.

Les évaluations de ANSES (l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) ont été mentionnées. Elles conduisent à des recommandations pour l'information des riverains de parcs sur les infrasons et basses fréquences, les contrôles des émissions, et encouragent à continuer les recherches sur les relations entre la santé et l'exposition à ces nuisances.

Les effets sur les animaux sont également évoqués (moutons, lapins...) et mériteraient que les conditions d'implantation soient revues (comme en Allemagne 1000 mètres de toute habitation).

Les observations font régulièrement état de l'absence de prise en compte des effets potentiels sur la santé.

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3.2.1 SYNDROME DES EOLIENNES : L’Académie Nationale de Médecine a publié le 9 mai 2017 un rapport intitulé Nuisances sanitaires des éoliennes terrestres 2, mettant ainsi à jour sa publication de 2006. L’Académie analyse dans un premier temps les symptômes regroupés sous le terme de « syndrome des éoliennes ». Elle note à leur égard qu’ils ne « semblent guère spécifiques » à la présence d’éoliennes et que « la très grande majorité d’entre eux est plutôt de type subjectif […] ayant pour point commun les notions de stress, de gêne, de contrariété, de fatigue… ». Par ailleurs, les académiciens relèvent que ces symptômes « ne concernent qu’une partie des riverains, ce qui soulève le problème des susceptibilités individuelles, quelle qu’en soit l’origine ».

L’Académie identifie ensuite deux principaux types de nuisances invoqués par les plaignants, détaillés ci-dessous, auxquels elle associe des facteurs psychologiques (effet nocebo, peur des nouvelles technologies, personnalité, facteurs sociaux et financiers) susceptibles d’accentuer la gêne ressentie par les riverains :

• Les nuisances sonores représentent le grief le plus souvent invoqué par les plaignants. Si le rapport de l’Académie met hors de cause le rôle des infrasons et l’intensité du bruit des éoliennes, il souligne le caractère « imprévisible, envahissant du bruit généré par la rotation des pales » et évoque la question des modulations d’amplitude. L’Académie modère néanmoins son propos en indiquant que les nuisances sonores sont « relativement modérées aux distances réglementaires », concernent les éoliennes d’ancienne génération, et n’affectent qu’une partie des riverains.

• Les nuisances visuelles telles que les effets stroboscopiques et le clignotement des feux de signalisation ne sont pas retenues par les académiciens comme pouvant induire un risque d’épilepsie : « Le rôle négatif des facteurs visuels ne tient pas à une stimulation stroboscopique. Si celle-ci peut certes provoquer à certaines heures de la journée et dans certaines conditions une gêne assimilée par les plaignants à « une alternance d’éclairage et de pénombre » dans leurs lieux d’habitation, le risque d’épilepsie dite photosensible, lié aux « ombres mouvantes » (shadow flickers), ne peut être raisonnablement retenu car l’effet stroboscopique de la lumière « hâchée » par la rotation des pales nécessite des conditions météorologiques et horaires exceptionnellement réunies et aucun cas d’épilepsie n’est avéré à ce jour. De même le rythme de clignotement des feux de signalisation est-il nettement situé au-dessous du seuil épileptogène. »

L’Académie conclut qu’« aucune maladie ni infirmité ne semble pouvoir être imputée » au fonctionnement des éoliennes, mais que « le syndrome des éoliennes » traduit « une atteinte de la qualité de vie qui toutefois ne concerne qu’une partie des riverains ».

3.2.2 NUISANCES SONORES/INFRASONS/BASSES FREQUENCES : La sensibilité de l’oreille humaine s’étend d’environ 20 Hz à 20 000 Hz. A priori, tous les sons compris dans cette bande de fréquences sont considérés comme audibles. Quand la fréquence de l’onde

2 https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-29015-rapport-academie-pharmacie-eoliennes.pdf 10

sonore est inférieure à 20 Hz, on parle alors d’infra-sons. Il s’agit là de limites arbitraires qui correspondent à une sensibilité moyenne d’une oreille humaine jeune et sans pathologie.

Figure 2 : Sensibilité fréquentielle de l'oreille humaine Cependant, les limites de l’audition ne sont pas nettes et il est plus approprié de parler de sensibilité moindre pour les sons dont la fréquence s’étend au-delà de ces limites. Il est en effet tout à fait possible de percevoir un son dont la fréquence est inférieure à 20 Hz, mais il faudra alors un niveau sonore plus élevé que pour des sons dont les fréquences sont comprises dans la bande audible (comme le montre la figure 3).

Figure 3 : Seuil d’audition et seuil de danger pour l’oreille humaine Les infrasons sont loin d’être une spécificité propre aux éoliennes, ils sont présents dans notre vie courante. Ils résultent de mécanismes naturels comme le vent, la houle océanique, certains animaux s’en servent même pour se déplacer ou communiquer mais aussi de nombreuses sources artificielles (lave-linge, air conditionné, transport, etc).

Les effets sur la santé des infrasons sont souvent un sujet de préoccupation pour les riverains. On peut diviser ses effets en deux catégories : les effets audibles et les effets inaudibles.

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) ayant réalisé un rapport3 en 2017 sur ce sujet, nous nous appuyons sur celui-ci.

Effets audibles :

3 « Évaluation des effets sanitaires des basses fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens » (Rapport d’expertise collective de l’Anses ; Mars 2017) 11

Une étude a été réalisé par l’Anses à proximité de parcs éoliens (500m, soit la distance minimale d’éloignement par rapport aux habitations).

Les résultats montrent que les seuils d’audibilité ne sont jamais dépassés dans l’éolien pour les infrasons (< 20 Hz) au niveau des habitations les plus proches (500 m).

Effets inaudibles :

Quelques études suggèrent que le corps peut réagir à des infrasons et basses fréquences même pour des niveaux inaudibles (mais encore élevés). Cependant, les sujets sont faiblement impactés, même à des niveaux relativement forts. Elles révèlent donc une possible stimulation par les infrasons et basses fréquences (travaux de Salt), mais ne relient pas formellement cette stimulation à un effet sanitaire. Ces réactions parfois observées pourraient induire quelques effets précis (si les résultats de ces études étaient extrapolables au cas éolien), mais ceux-ci sont rarement cités chez les plaignants. D’autres études ne retrouvent pas d’effets sanitaires à la suite d’une exposition aux infrasons et basses fréquences de forte intensité.

Spécifiquement aux éoliennes, le guide de l’étude d’impact précise : « Il apparaît que les émissions sonores des éoliennes ne génèrent pas de conséquences sanitaires directes sur l’appareil auditif. Aucune donnée sanitaire disponible ne permet d’observer des effets liés à l’exposition aux basses fréquences et aux infrasons générés par ces machines. A l'intérieur des habitations, fenêtres fermées, on ne recense pas de nuisances - ou leurs conséquences sont peu probables au vu du niveau des bruits perçus ». Un rapport 4 de l’AFSSET de 2008 abonde en ce sens : « A l’heure actuelle, il n’a été montré aucun impact sanitaire des infrasons sur l’homme, même à des niveaux d'exposition élevés. Les critères de nuisance vis-à-vis des basses fréquences sont de façon usuelle tirés de courbes d'audibilité. Les niveaux acceptables (dans l'habitat) sont approximativement les limites d'audition. ». Celui-ci conclut que : « Il apparaît que les émissions sonores des éoliennes ne génèrent pas de conséquences sanitaires directes, tant au niveau de l’appareil auditif que des effets liés à l’exposition aux basses fréquences et aux infrasons ».

Ainsi, la capacité du corps à détecter les infrasons et basses fréquences et les effets sanitaires qu’ils pourraient provoquer, même à des niveaux élevés, sont encore controversés dans le milieu scientifique et aucun consensus n’est apparu après le bilan bibliographique de l’Anses.

3.2.3 EFFET NOCEBO L’existence d’un effet nocebo est étayée par plusieurs études et semble faire consensus au niveau scientifique. Selon le rapport de l’Anses déjà cité5, « parallèlement à ces résultats controversés concernant les effets des expositions prolongées aux infrasons et basses fréquences sonores de faibles niveaux, plusieurs études expérimentales, de très bonne qualité scientifique, effectuées en double

4 « Impacts sanitaires du bruit généré par les éoliennes » (AFSSET/ADEME ; 2008) 5 « Évaluation des effets sanitaires des basses fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens » (Rapport d’expertise collective de l’Anses ; Mars 2017) 12

aveugle6 et répétées, démontrent l’existence d’effets et de ressentis négatifs chez des personnes pensant être exposées à des infrasons inaudibles alors qu’elles ne le sont pas forcément. Ces effets ou ressentis négatifs seraient causés par les seules attentes d’effets délétères associés à ces expositions.

Cet effet, que l’on peut qualifier de « nocebo » contribue à expliquer l’existence de symptômes liés au stress chez des riverains de parc éolien. Il doit être d’autant plus important dans un contexte éolien où de multiples arguments d’opposition non exclusivement sanitaires (économiques, culturels, territoriaux, politiques, etc.) circulent, véhiculés en particulier par internet et qui peuvent contribuer à la création d’une situation anxiogène.

Néanmoins, l’existence d’un tel effet nocebo n’exclut pas de facto l’existence d’effets sanitaires qu’il peut potentiellement exacerber. »

L’Académie Nationale de Médecine insiste aussi sur l’importance des facteurs psychologiques et du rôle de l’effet « nocebo », s’appuyant sur une étude récente qui a explicitement mis en lumière l’effet nocebo (seuls les sujets avec un apriori négatif sur les infrasons ont ressenti des symptômes, qu’ils aient été exposés ou non). Ainsi, l’Académie conclut : « la crainte de la nuisance sonore serait plus pathogène que la nuisance elle-même. »

Pour conclure, l’Anses considère qu’« aucune étude ne démontre un lien établi entre les niveaux potentiellement émis dans l’éolien à un quelconque impact négatif sur la santé ».

L’Académie de Médecine, elle aussi, conclut : « Le rôle des infrasons, souvent incriminé, peut être raisonnablement mis hors de cause à la lumière des données physiques, expérimentales, et physiologiques […] sauf peut-être dans la survenue de certaines manifestations vestibulaires7, toutefois très mineures en fréquence par rapport aux autres symptômes. »

3.2.4 EFFETS SUR LES ANIMAUX : Les potentiels effets sanitaires dues à la présence d’éoliennes à proximité d’élevage ou d’animaux ne sont pas prouvés. En effet, l’Anses reprend dans son rapport8, publié en 2017, les conclusions de la revue littéraire effectué pas Parent 9concernant « l’évaluation des risques imputables aux éoliennes sur les animaux (liés aux champs électromagnétiques, au bruit audible, aux infrasons, aux effets stroboscopiques et aux risques de collision) montre que, si les études disponibles sur le sujet ne semblent pas suggérer d’effets, ces connaissances demeurent lacunaires (Parent 2007). »

Le cas du parc éolien des Quatre Seigneurs situé en Loire Atlantique est souvent cité et médiatisé, l’exploitant agricole constate une dégradation de son élevage (surmortalité et baisse de productivité) et pense que l’origine de ces dégradations est l’implantation d’éoliennes à proximité de sa ferme. A ce jour, des études ont confirmé la présence de troubles sur l’élevage mais ne peuvent pas établir de

6 Ni le patient ni l’expérimentateur ne savent s’il y a exposition ou non aux infrasons, aucun des deux ne peut influencer le résultat, même involontairement. 7 Le vestibule est un organe de l’oreille interne qui joue un rôle dans l’équilibre. 8 « Évaluation des effets sanitaires des basses fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens » (Rapport d’expertise collective de l’Anses ; Mars 2017) 9 « L’effet des éoliennes sur le bétail et les autres animaux » (Parent ; 2007) 13

causalité avec la présence des éoliennes. En 2018, la préfecture de Loire Atlantique a ordonné à l’exploitant du parc éolien de réaliser des tests afin de mettre en évidence de potentiels impacts du parc éoliens.

La préfecture n’a pas communiqué les résultats des différentes études. La filière éolienne attend la communication des conclusions pour pouvoir clarifier le sujet.

Il faut noter que plus de 15GW de puissance éoliennes, représentant près de 8000 mâts sont raccordés en France avec de nombreux parcs à proximité d’élevages qui ne constatent aucun effet indésirable ; il serait donc injustifié de généraliser ce cas précis à l’ensemble de la filière éolienne d’autant plus que les animaux continuent de paître sous les éoliennes, profitant de leur ombre par forte chaleur, sans présenter de signe de mal-être.

Compte tenu de certaines incertitudes, le principe de précaution ne devrait-il pas s'appliquer ?

Contrairement à la prévention qui s’intéresse aux risques avérés, la précaution, forme de prudence dans l’action, s’intéresse aux risques potentiels.

Le principe de précaution est inscrit dans la constitution française par l’article 5 de la charte de l’environnement depuis 2005.

Celui-ci mentionne : « Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »

Le porteur de projet s’attèle, au travers de l’étude d’impact, à analyser les risques et à mettre en œuvre des mesures afin d’anticiper toute atteinte à l’environnement. L’étude d’impact prouve que les risques pour l’environnement ne seront ni graves, ni irréversible (la réversibilité de la technologie est un de ces atouts, puisqu’un parc éolien peut être démantelé facilement). Le principe de précaution ne peut donc pas s’appliquer à la technologie puisque les risques ne correspondent pas au cadre évoqué dans l’article 5 de la Charte de l’environnement.

De nombreuses études scientifiques sont en cours et concluent quant à la non-dangerosité de la technologie. L’académie de médecine admet qu’« aucune maladie ni infirmité ne semble pouvoir être imputée à leur fonctionnement »10.

Il faut également noter que la technologie utilisée est mature. Les retours d’expériences accumulés au cours de nombreuses années sont suffisants pour écarter tout risque majeur.

Ce principe de précaution est malheureusement trop souvent invoqué comme un principe d’inaction, voulant empêcher la prise de risque et ainsi compromettre tout investissement dans l’avenir, dont l’incertitude constitue l’essence même.

Qu'en est-il des nuisances liées aux ombres portées et aux effets stroboscopiques ?

10 « Nuisances sanitaires des éoliennes terrestres » (Académie de Médecine ; 2017) 14

La réglementation française évoque les effets de projection d’ombres dans l’article 5 de l’arrêté du 26 août 2011. Il est réglementairement demandé que soit réalisé une étude d’ombre portée lorsqu’il y a présence d’un bâtiment à usage de bureaux à moins de 250 mètres des aérogénérateurs. Ce même article impose que l’ombre projetée n’impacte pas plus de trente heures par an et une demi-heure par jour le bâtiment.

Le projet éolien du Bel Essart n’est pas concerné par la présence d’un bâtiment à usage de bureaux à moins de 250 mètres des aérogénérateurs. L’étude d’impact révèle un impact brut des projections d’ombres très faible.

Les projections d’ombres peuvent survenir lorsqu’une éolienne est située entre le soleil et un point d’observation (une habitation). La rotation des pales devant le soleil crée ainsi une ombre mouvante périodique.

Figure 4 : Illustration de l'effet stroboscopique A quelques centaines de mètres des éoliennes, les projections d’ombres ne seront perceptibles qu’au lever ou au coucher du soleil puisque c’est à ces moments que le soleil est le plus bas et que l’ombre est projetée le plus loin. La projection d’ombres se situe sur des zones différentes en fonction des saisons et de l’heure de la journée.

Les nombreux détracteurs de l’éolien affirment que les effets stroboscopiques créés par les éoliennes peuvent provoquer des crises d’épilepsie chez les personnes sensibles. La synthèse des études internationales montrent pourtant que la réaction du corps humain ne peut apparaître que si la vitesse de clignotement est supérieure à 2,5Hz (soit 2,5 clignotement pas seconde).

Les éoliennes actuelles ont une vitesse de rotation maximale de l’ordre de 10 tours par minute (soit 0,17 tours par seconde) à 20 tours par minutes (soit 0,33 tours par seconde). Considérant qu’une éolienne a trois pales la fréquence de clignotement est donc 3 fois supérieure à la fréquence de rotation du rotor, le clignotement maximal est donc de 1Hz (pour une rotation de 20 tours/minute). La fréquence de clignotement des ombres est plus de deux fois inférieur à la fréquence critique de 2,5Hz, le clignotement des ombres n’est donc pas susceptible de provoquer des crises d’épilepsie.

L’ADEME considère également que contrairement à certaines informations parfois diffusées, le phénomène n’est perceptible qu’à proximité des éoliennes et n’engendre aucun risque pour la santé humaine.

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Une crainte de baisse de la valeur immobilière est souvent avancée, ce qui aggraverait encore la situation des territoires ruraux. Les acheteurs potentiels ne souhaitent pas avoir ces ouvrages à proximité compte tenu des nuisances évoquées.

Concernant les inquiétudes sur une éventuelle perte de la valeur immobilière liée à la présence d’éoliennes, il est important de rappeler que différentes études ont démontré que l’impact des éoliennes sur le marché de l’immobilier pour des biens situés proches ou ayant une vue sur celles-ci est nul, tant en termes de prix au m² que de dynamisme des constructions neuves.

En effet, l’implantation d’un parc éolien n’a aucun impact sur les critères de valorisation objectifs d’un bien (localisation, surface habitable, nombre de chambres, isolation, type de chauffage). Il ne joue que sur les éléments subjectifs, qui peuvent varier d’une personne à une autre. Certains considèrent la vue sur un parc éolien comme dérangeante, d’autres au contraire ne la considèrent pas comme désagréable.

Par ailleurs, les retombées économiques générées par le parc éolien que percevront les collectivités concernées leur permettront de maintenir ou de financer de nouveaux équipements ou services et ainsi d'améliorer leur attractivité, en particulier dans les petites communes rurales qui, avec l'implantation d'un parc éolien, sont dynamisées.

En outre, l’évolution de la valeur d’un bien immobilier s’étudie sur plusieurs années. De nombreux comparatifs permettent de se rendre compte que le prix du foncier bâti et non bâti sur certains secteurs n’a fait qu’augmenter ces 20 dernières années et que la réalisation de parcs éoliens n’a pas constitué de frein à l’acquisition de biens immobiliers dans les villages où étaient installées les éoliennes.

Pour appuyer ces propos, nous avons étudié un cas concret proche du projet éolien du Bel Essart. Nous avons utilisé la base de données disponible sur impots.gouv.fr pour voir si la construction du parc éolien de Theil-Rabier-Montjean (12 éoliennes) à 3,5km au nord du projet éolien du Bel Essart avait eu un impact visible sur :

- Le nombre de transaction immobilière

- La valeur des bien au m² Cette analyse a été centrée sur la commune de La Forêt-de-Tessé avec un rayon de 5000m.

16

Evolution de la fréquence des transactions immobilière Périmètre géographique : 16240 La Forêt-de-Tessé - 5000 m autour Période de recherche : De 01/2012 à 01/2019 Caractéristiques du bien : Maison 1600,00 Surface : De 50 à 200 m²

1400,00 Construction et mise en service du parc 1200,00 éolien de Theil- Rabier/Montjean 1000,00

800,00

600,00

PRIX DE VENTE AU M² DEAU VENTE PRIX Transaction immobilière 400,00

200,00

0,00

18/11/2010 01/04/2012 14/08/2013 27/12/2014 10/05/2016 22/09/2017 04/02/2019 18/06/2020 TEMPS

Figure 5 : Analyse du prix de vente au m² sur la commune de La Forêt-de-Tessé avec un rayon de 5km Comme le montre le graphique ci-dessus, l’implantation du parc éolien n’a pas d’influence significative visible sur les transactions immobilières. Le nombre de transaction immobilière (représentées par des points) et la valeur des bien au m² est distribuée globalement de la même manière avant et après la construction du parc. Rien n’indique une dévaluation immobilière significative après l’érection d’éolienne, comme peuvent le dire certains opposants.

Dans le document réalisé en 2019 par France Energie Eolienne et AMORCE, intitulé « Paroles d’élus – Pourquoi l’éolien dans nos territoires »11, plusieurs témoignages de Maires font référence à l’immobilier. On peut notamment lire le témoignage du Maire de (16), qui affirme « Aucun impact sur l’immobilier dans la commune, les éoliennes ne sont pas un frein à la vente. Les éoliennes font partie du paysage ». Le Maire de La Faye, a également témoigné et affirme qu’un lotissement de 7 maisons est en cours de construction à côté du parc déjà existant sur la commune dont 3 sont déjà louées.

Y a-t-il des études complètes qui permettent de confirmer ou d'infirmer ces craintes ?

Plusieurs études ont été menées notamment dans l’Aude et le Nord-Pas-de-Calais. Ces études ne relèvent pas de dérèglement du fonctionnement de l’immobilier à proximité de l’implantation de parcs éoliens.

L’étude menée dans l'Aude (Gonçalvès, CAUE, 2002) auprès de 33 agences concernées par la vente ou location d’immeubles à proximité d’un parc éolien rapporte que 55 % d'entre elles considèrent que

11 https://fee.asso.fr/wp-content/uploads/2019/11/fee-paroles_elus_web.pdf 17

l'impact est nul, 21 % que l'impact est positif et 24 % que l'impact est négatif. Dans la plupart des cas, il n'y a aucun effet sur le marché et le reste du temps, les effets négatifs s'équilibrent avec les effets positifs. L’une des agences, pour lesquelles le parc éolien a un impact positif a même fait de la proximité de celui-ci un argument de vente. Des exemples précis attestent même d'une valorisation. Par exemple, « à Lézignan-Corbières dans l'Aude, le prix des maisons a augmenté de 46,7 % en un an alors que la commune est entourée par trois parcs éoliens dont deux sont visibles depuis le village » 12. Cette inflation représente le maximum atteint en Languedoc-Roussillon. Qui plus est, l'étude fait prévaloir qu’au contraire d’une dépréciation, les taxes perçues par la collectivité qui accueille un parc éolien lui permettront d'améliorer les équipements et la qualité des services collectifs, ce qui contribue à son attractivité. La conséquence n’est donc pas une baisse du prix de l'immobilier. Ce phénomène d'amélioration du standing s'observe dans les communes rurales redynamisées par ce genre de projets. Pour rappel, les retombés économiques engendrées sont réparties entre les communes d’implantation, la communauté de communes, le département et la région. C’est donc tout le territoire qui profitera, à travers les retombées économiques du parc éolien du Bel Essart, de contributions pour les équipements et les services.

L’évaluation de l'impact de l'énergie éolienne sur les biens immobiliers dans le contexte régional Nord- Pas-de-Calais, menée par l'association Climat Energie Environnement, permet de quantifier l'impact sur l'immobilier (évolution du nombre de permis de construire demandés et des transactions effectuées entre 1998 et 2007 sur 240 communes ayant une perception visuelle d'au moins un parc éolien). Il ressort de cette étude que les communes proches des éoliennes n’ont pas connu de baisse apparente du nombre de demandes de permis de construire en raison de la présence visuelle des éoliennes. De même, le volume de transactions pour les terrains à bâtir a augmenté sans baisse significative en valeur au m² et le nombre de logements autorisés est également en hausse. Cette étude, menée sur une période de 10 ans, a permis de conclure que la visibilité d’éoliennes n’a pas d’impact sur une possible désaffection d’un territoire quant à l’acquisition d’un bien immobilier.

Etudes françaises :

➢ Evaluation de l’impact de l’énergie éolienne sur les biens immobiliers – contexte du Nord- Pas-de-Calais ; Climat énergie environnement et Fonds Régional d'Aide à la Maîtrise de l'Energie et de l'Environnement, Nord-Pas-de-Calais ; 2008 ➢ Éoliennes et territoires, le cas de Plouarzel ; Université de Bretagne Occidentale ; 2008 ➢ Enquête concernant l’impact économique des éoliennes dans l’Aude et leur perception par les touristes ; Conseil d'architecture d'urbanisme et de l’environnement (CAUE) Aude ; 2002 Etudes étrangères :

➢ Relationship between Wind Turbines and Residential Property Values in Massachusetts ; Ben Hoen ; 2014. ➢ A Spatial Hedonic Analysis of the Effects of Wind Energy Facilities on Surrounding Property Values in the United States ; Ben Hoen, Brown, Jackson, Wiser, Thayer and Cappers ; 2013. ➢ Rapport de l’incidence des éoliennes sur les prix de l’immobilier à proximité ; Observatoire de l’économie vaudoise, Banque Cantonale Vaudoise (BCV) ; 2012. ➢ The Effect of Wind Farms on Residential Property Values in Lee County ; Illinois State University; 2011.

12 Le Midi Libre du 25 août 2004, chiffres du 2ème trimestre 2004, source : FNAIM 18

➢ Wind Farm Proximity and Property Values: a Pooled Hedonic Regression Analysis of Property Values in Central Illinois ; Illinois State University, Department of Economics ; 2010. ➢ Modelling the Impact of Wind Farms on House Prices in the UK ; Department of Real Estate and Construction, School of the Built Environment, Oxford Brookes University ; 2008.

Les contributions relatives à ce thème évoquent une destruction de la richesse patrimoniale (paysagère et architecturale). La taille des éoliennes, considérée comme disproportionnée, impacte fortement les paysages. Sont pointées la covisibilité de 14 monuments historiques classés ou inscrits ainsi que 8 entités archéologiques au sein de l'aire immédiate de 500 mètres. Les églises de Courcôme et de Raix, classées monuments historiques se situent à moins de 1,5 kms du projet. La visibilité à partir du village de est également soulignée.

Par ailleurs, les risques de perturbations dues à la pollution lumineuse et les nuisances engendrées par les feux des éoliennes sont souvent évoqués.

La qualité des photomontages est également critiquée (cf. §7).

Comment des maisons ou des haies pourraient-elles masquer des éoliennes de 180 m de haut ?

A l’échelle du grand paysage, le bâti et les haies ne réduisent pas la perception des éoliennes. Néanmoins, à une échelle très proche, la proximité du bâti ou des plantations peuvent réduire notablement ces vues. Le croquis ci-dessous illustre les propos. Implanter des haies dans les jardins permettrait de limiter, mais pas de masquer en totalité selon la position de l’observateur.

Partie visible de l’éolienne, Partie masquée de l’éolienne, à distance d’une haie à proximité d’une haie

Figure 6 : Schéma de principe de réduction de la perception des éoliennes (Source : Impact et Environnement)

Comment peut-on constater qu'il n'y a aucune visibilité de l'aire d'étude à partir de Tusson et "peut- être" une covisibilité des autres parcs ?

Le tissu urbain limite les ouvertures lorsque l’on se situe au cœur de ce dernier. Les lisières boisées du bourg participent également à la réduction des vues. Cet effet de proximité du bâti et des trames végétales est illustré également par le schéma ci-avant. 19

Des visibilités depuis les lisières du bourg, ou les étages des maisons peuvent exister. Elles n’ont pas pu être constatées car il est nécessaire pour cela d’accéder aux propriétés privées. La carte ci-dessous permet de localiser les zones depuis lesquelles le projet pourrait être visible (en rouge). A noter que cela ne tient compte que du relief et non pas des composantes bâti et végétales.

Figure 7 : Carte de visibilité potentielle du projet depuis la commune de Tusson

Comment peut-on accueillir des touristes et les inciter à revenir dans des zones où sont implantées des éoliennes ?

Pour éviter les redondances, la question du tourisme est traitée au chapitre 12 « Atteinte tourisme & attractivité territoire, impact économique ».

Pourquoi le plan d'eau de Villefagnan n'est-il pas pris en compte dans l'étude d'impact sur le tourisme ?

Les perceptions présentées pour l’analyse des impacts correspondent aux attentes du guide éolien sur le nombre de prises de vue sélectionnées. Ainsi, afin de couvrir les enjeux majeurs et sensibles du territoire sur l’ensemble des aires d’études, certains secteurs ont été privilégiés au regard des autres.

Le plan d’eau de Villefagnan se trouve à environ 4,3km de l’éolienne la plus proche (éolienne E6). Le point d’eau est entouré d’arbres, d’une hauteur comprise entre 10 et 15m, ce qui lui procure un masque naturel permettant ainsi une très faible probabilité de visibilité sur le parc éolien du Bel Essart. Au regard des enjeux, le plan d’eau n’a donc pas été étudié.

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Figure 8 : Prise de vue de l’extérieur du plan d’eau, celui-ci est entouré d’un écrin boisé d’une dizaine de mètre (Source : Google Street View)

Direction du projet

Direction de la vue depuis la plage

Figure 9 : Situation du plan d'eau par rapport au projet Le projet sera masqué par la haie d’arbre et la plage est orientée au sud alors que le projet éolien sera situé au nord-est.

Pourquoi la vallée de La Péruse (paysage typique avec de nombreux monuments vernaculaires) située à proximité du projet n'est-elle pas mentionnée dans l'étude paysagère ?

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Elle s’inscrit au même titre que les micros-vallées qui composent les paysages de ce territoire de plaine. Son histoire marque les usages locaux, au regard des faibles impacts du projet sur cette vallée, le bureau d’étude paysager n’a pas jugé utile de mentionner et d’analyser cette vallée.

Quid de l'équilibre paysager et architectural d'un territoire avec l'implantation d'un tel parc et de la conservation de son identité ?

La beauté ou la laideur sont des éléments d’appréciation subjectifs. Depuis sa sédentarisation, l’Homme a toujours adapté son environnement à ses besoins : nourriture, habitat, irrigation, déplacement, confort, énergie, électrification, innovations technologiques. « Un paysage, c’est de l’espace façonné par du temps. C’est un socle, un support physique et naturel sur lequel s’est installé une société humaine, qui a composé avec ce support, puis l’a modelé, façonné à sa convenance pour l’habiter, le féconder et l’exploiter ».13

Par exemple, les châteaux d’eau se sont développés massivement sur le territoire métropolitain entre les années 50 et 70 afin d’acheminer l’eau courante à tous les foyers. À l’époque, l’apparition de ces nouvelles constructions, visibles dans le paysage, suscitait de nombreux commentaires désapprobateurs. Néanmoins, à la fin des années 80, tous les Français bénéficiaient de l’eau courante à domicile. Personne ne remet en cause ce confort de vie aujourd’hui.

Concernant le projet éolien du Bel Essart, l’étude des impacts paysagers a été réalisée par un bureau d’étude indépendant, l’Artifex. Les conclusions de l’étude d’impact sont les suivantes : « L’analyse des photomontages permet d’approcher l’insertion des éoliennes du parc du bel Essart dans le paysage. Le projet s’insère au sein d’un contexte éolien dense et une carte fournie permet de restituer le projet du Bel Essart dans ce contexte. L’étude a pu dégager une variante d’implantation de moindre impact montrant une insertion paysagère plus harmonieuse avec les parcs éoliens voisins existants. La plantation d’une haie vers le poste de livraison Sud permettra la meilleure intégration paysagère possible du parc éolien vis-à-vis des riverains les plus exposés. »

Comment éviter la pollution visuelle nocturne due à la multiplication des feux clignotants des différents parcs ?

La réglementation en vigueur rend obligatoire l’équipement des éoliennes dépassant 45m, d’un système de balisage afin d’assurer la sécurité de la navigation aérienne. Ainsi chaque éolienne est dotée de balisages lumineux diurne (blanc clignotant) et nocturne (rouge clignotant) ayant reçus un certificat de conformité par les services techniques de l’aviation civile.

Ce balisage clignotant peut s’avérer gênant pour les riverains. La filière éolienne a donc initié des démarches avec les services de l’aviation civile (DGAC) et de la circulation aérienne militaire (DIRCAM) afin de pouvoir mettre en place des systèmes de balisage moins impactant pour la population locale et de permettre ainsi une meilleure acceptation des projets.

Des expérimentations de solutions innovantes doivent être lancées en 2020, celles-ci visent à tester des balisages qui permettent de préserver la sécurité des aéronefs tout en diminuant les nuisances pour les riverains. L’homologation de ces nouveaux dispositifs sont envisagés début 2021.

13 http://www.cher.gouv.fr/content/download/9513/63745/file/CHAP-A01.pdf 22

Plusieurs méthodes d’atténuation existent mais aucune n’est autorisées par la législation française, on peut retrouver notamment :

- Le balisage circonstanciel permet de déclencher le balisage uniquement lorsqu’un aéronef est en approche, les feux sont à nouveaux désactivés après le passage de l’aéronef. - La technologie W-Rot permet une variation de l’intensité lumineuse en fonction de la hauteur de la ligne de visée. Au niveau du sol, l’intensité du balisage sera moindre alors qu’au-dessus de l’éolienne, l’intensité sera plus élevée afin que les aéronefs puissent distinguer correctement l’obstacle.

L'éolien est souvent considéré comme une solution faussement écologique compte tenu des effets négatifs sur l'environnement avec un rapport utilité / nuisances défavorable. La nécessaire transition énergétique doit être raisonnée et ne peut se faire au détriment des écosystèmes.

La Charte de l'environnement de 2005 est également évoquée pour défendre la vie dans un environnement équilibré.

Les problèmes inhérents à la présence des chiroptères et notamment la mortalité due aux éoliennes sont souvent évoqués. L'importance de ces espèces dans la lutte biologique contre les insectes est également soulignée. Leur protection suscite de nombreuses questions.

L'impact fort du projet sur l'avifaune locale et migratoire est également évoqué car se situant dans un couloir de migration et à proximité de zones de repos et de vie. Les multiples parcs éoliens constituent une barrière pour les oiseaux. Sont ainsi pointées :

- la proximité d'une zone Natura 2000

- la présence d'une zone de protection spéciale (ZPS) "Plaine de Villefagnan" liée aux oiseaux de plaine ;

- la présence d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF 2) "Plaine de Villefagnan" ;

- l'implantation de 3 éoliennes du projet dans la ZICO (zone importante pour la conservation des oiseaux) "Plaine de Villefagnan".

Pourquoi l'étude de recensement ne tient pas compte des données existantes sur la présence des chiroptères (source Charente nature) et notamment le site d'importance régionale du château de Verteuil et de 2 colonies sensibles présentes dans l'église de Raix ?

La recherche de gîtes sur l’église de Raix n’a pas été jugée utile à l’issue de la consultation de la base de données renseignée par Charente-Nature. Afin de lever le doute, le porteur de projet peut s’engager à réaliser une recherche de gîte complémentaire sur le site de l’église de Raix. En fonction des enjeux identifiés, les impacts et la séquence ERC seront mis à jour.

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Le site du château de Verteuil est situé à environ 8,2 km de l’éolienne la plus proche (éolienne E6). Ce site accueille les espèces rhinolophe euryale, minioptère, grand murin et murin à oreilles échancrées.

L’étude du milieu naturel a recensé, à travers des inventaires, les espèces présentes sur site. L’étude mentionne :

Diversité spécifique inventoriée

Les inventaires acoustiques ont donc permis de mettre en évidence la présence certaine de 18 espèces de chiroptères. Ce chiffre illustre une diversité particulièrement importante puisqu’il représente plus de 80% de la diversité chiroptérologique départementale. Seuls le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), le Murin de brandt (Myotis brandtii), la Pipistrelle pygmée (Pipistrellus pygmaeus), et le Rhinolophe Euryale n’ont pas été contactés.

Le site du projet abrite donc une intéressante diversité chiroptérologique, mais l’activité par espèce ne s’avère pas homogène. En effet, certaines espèces dominent l’activité chiroptérologique, tandis que d’autres ont été contactées de façon ponctuelle voir anecdotique. Le tableau ci-dessous liste l'ensemble des espèces ou groupes d'espèces inventoriés, ainsi que leur proportion dans le cortège chiroptérologique global :

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Le tableau précédent montre que les espèces présente sur le site du château de Verteuil ont été peu ou pas contactées sur la zone d’étude. Nous pouvons donc en conclure que le projet n’impactera pas ou peu ces espèces.

S'agissant de l'implantation de 3 éoliennes dans la ZICO comment est évalué l'enjeu au niveau modéré ?

Les zones d’Importance Communautaire pour les Oiseaux Sauvages (ZICO) correspondent à des zonages définis en application de la directive CEE 79/409 sur la protection des oiseaux et de leurs habitats. Elles ont été délimitées par le réseau des ornithologues français sur la base des critères proposés dans une note méthodologique. Ce sont des zones d’inventaires. Après validation, elles sont appelées à être désignées en ZPS. La ZICO Plaine de Villefagnan a servi à la désignation de la ZPS Plaine de Villefagnan. Au moment de la création de la ZPS, les contours initiaux de la ZICO ont été modifiés afin d’adapter le zonage aux espèces fréquentant la ZPS. Dorénavant, le zonage de l’actuelle ZPS Plaine de Villefagnan fait foi en lieu et place du tracé initial établit dans le cadre de la ZICO.

Figure 10 : Localisation des zonages réglementaires de protection au sein de l’Aire d’Étude Immédiate (ZPS Plaine de Villefagnan)

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Figure 11 : Localisation des zonages d'inventaire des ZNIEFF (ZNIEFF type II Plaine de Villefagnan et ZICO Plaine de Villefagnan) Le projet éolien du Bel Essart ne recoupe pas la ZPS.

Les effets cumulés du parc et de la LGV sur la ZICO sont-ils pris en compte ?

Les effets cumulés ont été réalisés sur des projets ayant des impacts similaires. Par conséquent, les projets éoliens situés à proximité ont été prioritairement pris en compte. Les deux aménagements sont orientés selon le même axe, ce qui va limiter les effets cumulés sur l’avifaune migratrice. De plus, les impacts ne sont pas de même nature dans le sens où la ligne LGV va avoir des impacts sur la faune terrestre et également sur l’avifaune et les chiroptères évoluant à très basse altitude, tandis que le parc éolien du Bel Essart aura un effet sur les espèces évoluant en altitude.

L'étude d'écoute en hauteur pour le recensement des espèces de haut vol a-t-elle été réalisée et dans l'affirmative a-t-elle été prise en compte ?

Des écoutes en hauteur ont été réalisées en 2019. Les résultats sont en cours d’analyse, ils seront pris en compte pour calibrer le bridage des machines. Cette mesure est proposée dans l’étude d’impact et est une mesure efficace pour réduire significativement le risque de mortalité des chiroptères.

Mesure de réduction n°8 (MR8) : Bridage de l’ensemble des éoliennes

Dans l’objectif de réduire l’impact potentiel lié au risque de collision ou de barotraumatisme des chiroptères avec les éoliennes, il a été fait le choix de mettre en place un bridage préventif sur l’ensemble des éoliennes du parc éolien.

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Afin de limiter le bridage aux seules périodes d’impact potentiel pour les chiroptères, les critères pouvant être pris en compte pour le bridage des éoliennes seront : la température, les horaires et la période de l'année, ainsi que la vitesse du vent. Les paramètres de bridage préconisé se basent sur les données bibliographiques existantes, ainsi que sur les résultats des écoutes en altitude réalisées sur le site du projet

- Bridage du 1er avril au 31 octobre, - Bridage pour des vents inférieurs à 5m/s à hauteur de nacelle, - Bridage pour des températures au-delà de 12°C - Bridage de 30 min après le coucher du soleil jusqu’à 30 min avant le lever du soleil selon l'éphéméride. Coût prévisionnel de la mesure : Intégré dans les coûts d’exploitation

Ce bridage pourra être revu suite au résultat de l’étude des chiroptères en altitude menée sur la saison 2019. Cette modification des paramètres de bridage devra être validée par les services de la DREAL Nouvelle Aquitaine, la DDT 79 et l’inspecteur des installations classés en charge du projet. En cas de maintien de cette mesure, se suivi sera mis en place dès la première année de mise en service du parc. Il permettra ainsi, de réduire de façon significative le risque de collision.

Les paramètres de bridage pourront également être revus après réalisation d’écoute en altitude au sein de la nacelle de l’éolienne n°3, et en fonction des résultats obtenus. Cette modification des paramètres de bridage devra être validée par les services de la DREAL Nouvelle Aquitaine, la DDT 79 et l’inspecteur des installations classés en charge du projet. Enfin, en cas de mortalité significative observée un bridage devra être mis en place sur les éoliennes les plus mortifères.

Cette mesure devra être mise en œuvre dès la mise en service du parc éolien.

Pourquoi l'étude au cours de ce même recensement ne tient-elle pas compte des températures extérieures pour interpréter les résultats ?

Les températures extérieures ont été présentées dans la partie méthodologie (chapitre III du diagnostic écologique) pour mettre en évidence les conditions d’inventaire lors de chaque session de recensement. Ces sessions étant réalisé dans de bonnes conditions et dans des conditions climatiques représentatives de chaque saison d’inventaire il ne s’est pas avéré nécessaire d’en tenir compte outre mesure.

Ci-après un tableau regroupant les données climatiques lors des inventaires des chiroptères, des tableaux similaires ont été réalisés pour l’ensemble des groupes taxonomiques.

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Figure 12 : Condition d'inventaire des chiroptères De plus, les variables pouvant influencer l’activité des chiroptères sont trop importantes (habitats inventoriés, période de l’année, période au cours de la nuit, …) pour inclure de façon supplémentaire la température dans les paramètres d’analyse.

Pourquoi le nombre de sorties et la distance aux boisements ne tiennent-elle pas compte des préconisations Eurobats ?

Le nombre de sorties tient compte du guide de l’étude d’impact des parcs éolien terrestre ainsi que des attendus des services de l’état dans le cadre de tels projets. Ce nombre de sorties a par ailleurs été validé par ces mêmes services lors de l’instruction du dossier.

Les préconisation Eurobats sont de 200m d’éloignement aux forêts, aux boisements, aux zones humides et aux cours d’eau. L’implantation des éoliennes est située dans des zones à faible enjeu pour les chiroptères. De plus, la hauteur en bas de pale est de 30m (éolienne V150) à 31m (éolienne N149), ce gabarit permet une déconnexion des éléments paysagers qui structurent le paysage et limitent ainsi le risque de collision pour des individus se déplaçant le long des structures arborées. A cette mesure d’évitement, s’ajoute les mesures de bridage des éoliennes établit sur les plages horaires de forte activité des chauves-souris en fonction de paramètres climatiques précis (cf. mesure évoquée précédemment).

Pourquoi l’étude n’envisage-t-elle pas l’impact sur les habitats par répulsion à 1000 mètres autour des éoliennes (2 colonies sensibles à Raix) ?

Le phénomène de répulsion des chiroptères par les éoliennes est un phénomène difficile à appréhender et peu documenté.

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Ces éléments sont toujours complexes à intégrer dans les rapports, d’autant que l’étude ciblée semble faire l’objet de certaines lacunes et s’avère discutée sur certains points. En effet la thèse de K. Barré du Museum national d’histoire naturelle semble conclure à une perte potentielle d’habitat pour certaines espèces mais l’étude a été réalisé dans le contexte bien particulier de bocage.

L’implantation des machines a été réfléchie pour répondre aux enjeux du secteur et les éoliennes ont été implantées dans les zones à faibles enjeux pour les chiroptères.

Pourquoi l'étude n'envisage-t-elle pas l'effet barrière du projet et des parcs existants entre les gîtes d'hibernation et les sites de reproduction ?

L’effet barrière est démontré sur les populations d’oiseaux migrateurs. En revanche, cet effet ne semble pas être, en l’état actuel des connaissances, un risque d’impact connu.

Concernant les migrateurs, la configuration du parc éolien est telle que son orientation est parallèle à l’axe de migration principal, ce qui limite fortement l’effet barrière.

Pourquoi l'étude n'évoque-t-elle pas l'effet cumul de l'impact sur les habitats par répulsion avec les autres parcs ?

L’article R122-5 du Code l’Environnement stipule dans son alinéa 5°-e) que l’étude des incidences du projet sur l’environnement doit comprendre une analyse « du cumul des incidences avec d'autres projets existants ou approuvés, en tenant compte le cas échéant des problèmes environnementaux relatifs à l'utilisation des ressources naturelles et des zones revêtant une importance particulière pour l'environnement susceptibles d'être touchées. Ces projets sont ceux qui, lors du dépôt de l'étude d'impact :

- Ont fait l'objet d'une étude d'incidence environnementale au titre de l'article R. 181-14 et d'une enquête publique ; - Ont fait l'objet d'une évaluation environnementale au titre du présent code et pour lesquels un avis de l'autorité environnementale a été rendu public. » Les impacts cumulés ont donc bien été étudiés dans l’étude d’impact (chapitre X : Évaluation des incidences cumulées, p449).

Enfin, comme évoqué précédemment, l’étude de K. Barré sur les effets de répulsion des chiroptères vis-à-vis des éoliennes fait l’objet de certaines lacunes et est discutée sur certains points. Il n’y a, à l’heure actuelle, aucun consensus scientifique sur le sujet.

Quelle est la distance en bout de pales avec les boisements ?

Les distances en bout de pale avec les boisements sont recensées dans le tableau ci-dessous :

Distance pied de mat Distance bout de pale Éolienne / haie / haie

Eol 1 145 m 93 m

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Eol 2 157 m 103 m

Eol 3 111 m 64 m

Eol 4 114 m 67 m

Eol 5 124 m 75 m

Eol 6 124 m 75 m

Les corridors écologiques sont-ils respectés malgré l'implantation du parc perpendiculaire à l'axe du couloir migratoire ?

La migration diffuse des oiseaux est principalement orientée nord-est/sud-ouest au sein de la ZIP et de l’AEI. L’implantation du parc éolien du Bel Essart est orientée selon un axe nord/sud ce qui limite l’emprise du parc vis-à-vis de l’axe de migration principal. De plus, un espacement inter-éolienne de 380 mètres entre E2 et E3 est respecté, ainsi que de 500 mètres entre E1 et E2, de 850 mètres entre E4 et E5, et de 580 mètres entre E5 et E6. De ce fait, le franchissement du parc éolien est possible pour les individus en migration active. A titre d’exemple, il est préconisé sur la région Grand-Est un espacement minimum de 300 mètres entre les éoliennes afin de limiter l’effet barrière. On ajoute à cela la présence d’une respiration d’environ 1100 mètres entre l’implantation nord (E1, E2 et E3) et sud (E4, E5 et E6) qui va faciliter le franchissement du parc en fonctionnement.

La distance du couloir de passage entre les éoliennes et la ligne LGV est-elle prise en compte ?

La ligne LGV va impacter majoritairement les espèces évoluant à faible altitude (passereaux majoritairement), tandis que le parc éolien impacte plus les espèces volant à des altitudes supérieures. Par conséquent, les passereaux volant à basse altitude pourront évoluer sous la zone de rotation des pales. A l’inverse, les oiseaux volant à des altitudes supérieures à 30 mètres pourront aisément franchir la ligne LGV au cours de leurs migrations.

Quelle est la distance minimale en bout de pales des sites de nidification à forts enjeux ?

Ci-dessous un tableau présentant les distances aux boisements :

Distance pied de mat Distance bout de pale Éolienne / haie / boisement / haie / boisement

Eol 1 145 m 93 m

Eol 2 157 m 103 m

Eol 3 111 m 64 m

30

Eol 4 149 m 67 m

Eol 5 124 m 75 m

Eol 6 124 m 75 m

Comme le montrent les cartes ci-dessous (présentes dans l’étude d’impact p345/346), les zones à fort enjeu ont été évitée. Les éoliennes ont été implantées dans des zone à enjeu faible pour l’avifaune nicheuse.

Figure 13 : Cartographie des enjeux vis a vis de l'avifaune nicheuse (partie nord)

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Figure 14 : Cartographie des enjeux vis a vis de l'avifaune nicheuse (partie sud)

Quelle fiabilité peut-on accorder à cette étude sachant qu'aucune observation de grands voiliers (grue cendrée, cigogne blanche) n'est constatée contrairement aux études de la LPO et aux articles de presse locale ?

Les pics migratoires restent des évènements aléatoires au cours des différentes saisons de migrations. En effet, en fonction des conditions météorologiques, les oiseaux migrateurs peuvent passer en quelques jours, voire même quelques heures. Au cours des inventaires réalisés dans le cadre de cette étude, les observations réalisées n’ont pas permis de mettre en évidence la présence de groupes de grands voiliers, que ce soient des cigognes ou des grues, et ce malgré des périodes d’inventaire correspondant aux périodes migratoires de ces espèces.

Le nombre de parcs et la saturation du territoire nord charentais est le sujet le plus largement évoqué en citant 50 éoliennes autour de La Faye (38 installées et 12 autorisées).

Une réelle exaspération a été exprimée par rapport au nombre de projets en activité, autorisés et en instruction dans le nord Charente. Le déséquilibre dans la répartition des parcs en Charente et en Nouvelle Aquitaine est particulièrement pointé.

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Les habitants considèrent que le nord Charente a largement atteint les objectifs pour l'éolien. L'ensemble des parcs constitue pour certains habitants une "barrière visuelle" et dépasse les seuils en matière de saturation visuelle (cf. recommandations du guide pour l'élaboration des études d'impacts du Ministère de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer). Cette perception est accentuée par la taille des éoliennes qui sont visibles de loin et certains habitants se sentent encerclés (lieu-dit "Les Marchis" à Courcôme, "Les Peux" à La Faye ou au château d'eau de Charmé où l'on compte 70 éoliennes).

Cette densité est particulièrement prégnante la nuit et la pollution lumineuse est souvent évoquée.

3.6.1 OBJECTIFS POUR LA NOUVELLE AQUITAINE : La France s’est fixé des objectifs ambitieux en matière d’énergie renouvelable dans le cadre de la transition énergétique et écologique. Ainsi, le SRCAE prévoit pour la région Nouvelle-Aquitaine une puissance installée de 3000MW d’ici fin 2020.

À ce jour, il y a environ 1000MW d’installé et environ 1700MW en développement. Il reste encore 300MW à développer pour la région, d’ici fin 2020.

Figure 15 : Extrait du Panorama de l'électricité renouvelable au 30/09/2019 - RTE14 Le développement éolien en Nouvelle-Aquitaine va poursuivre son développement afin d’atteindre les résultats attendus dans le cadre de la transition énergétique du pays.

3.6.2 CONTRAINTES ET SERVITUDES : L’implantation de l’éolien au nord de la Nouvelle Aquitaine (ex-région Poitou-) est justifiée par plusieurs contraintes.

14 https://www.rte-france.com/sites/default/files/panorama2019-t3-v4.pdf ; page 14 33

Premièrement, le gisement de vent est plus important dans la moitié nord de la région. Le développement de l’éolien est donc essentiellement compatible avec cette zone.

La partie sud de la région est grevée de multiples servitudes aéronautiques, on peut notamment citer la zone d’entrainement très basse altitude VOLTAC située sur les départements des Pyrénées- Atlantiques et les Landes.

Enfin, une servitude permettant de préserver les littoraux exclue de nombreuses zones.

La somme de ces contraintes exclue donc une partie non négligeable de la région. C’est pour ces raisons que le développement de l’éolien n’est pas homogène sur la région Nouvelle-Aquitaine.

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La carte ci-dessus explicite les contraintes rédhibitoires (en noir et gris) et le gradient de vent, avec un gisement plus favorable au nord de la Nouvelle-Aquitaine (en rouge).

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Pourquoi les éoliennes sont-elles toujours plus grandes ?

La production d’électricité d’une éolienne est conditionnée en particulier par la vitesse du vent et l’énergie captée par les pales.

Pourquoi aller plus haut ?

Aller chercher le vent plus haut permet d’une part de capter un vent plus fort et d’autre part un vent plus constant (il y a moins d’obstacles venant perturber l’écoulement du vent). Le fait d’être plus haut permet également d’augmenter la longueur des pales.

Ces deux facteurs permettent d’augmenter significativement le facteur de charge des éoliennes.

En effet, la puissance électrique qu’il est possible d’obtenir à partir de l’énergie mécanique du vent est définie par la relation suivante : 1 푃 = ∗ 휌 ∗ 휋 ∗ 푅2 ∗ 푉3 2 Où P est la puissance électrique (W), ρ est la masse volumique de l’air (kg/m3), R est le rayon du rotor (m) et V est la vitesse du vent arrivant dans le rotor (m/s).

On constate que la puissance délivrée par une éolienne est proportionnelle :

➢ Au carré du rayon du rotor : cela signifie que si le diamètre double, la puissance est multipliée par 4 ; ➢ Au cube de la vitesse du vent : cela signifie que si la vitesse du vent double, la puissance est multipliée par 8. Par ailleurs, le fait d’avoir des éoliennes plus hautes permet également de se détacher de « l’effet lisière », les chiroptères et certains oiseaux sont présents sur les lisières des boisements. Le bas de pale se trouvant plus haut, l’impact est réduit.

Cela permet donc d’avoir des génératrices plus puissantes qui pourront produire avec un facteur de charge plus élevé à des éoliennes d’ancienne génération moins puissantes et dont les pales sont plus courtes (éoliennes du parc de St Martin du Clocher-Montjean-Theil-Rabier par exemple). Les nouveaux modèles d’éoliennes disponibles sur le marché permettent donc :

- D’exploiter les sites ayant des gisements de vent moins importants que les premiers sites équipés en France (façades maritimes par exemple) - D’optimiser les parcs avec une densité de puissance installée plus forte et ainsi contribuer indirectement à la limitation de l’effet de mitage (moins d’éolienne pour atteindre les objectifs fixés par l’état). C’est le cas du projet éolien du Bel Essart. Les éoliennes prévues sur le projet du Bel Essart ont ainsi un gabarit de 105 m de hauteur de nacelle, de 150 m de diamètre de rotor et de 180 m de hauteur sommitale, pour une puissance unitaire de 4 à 4,5 MW. La production d’électricité est ainsi estimée à environ 59,5 GWh/an pour l’ensemble du parc éolien du Bel Essart (6 éoliennes de 4MW). Ces données justifient donc l’installation de ce type d’éoliennes.

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Des remarques ont été formulées sur les conclusions tirées du bilan de concertation. L'absence d'observation ne signifie pas que la population est indifférente.

Un manque d'information sur les risques et des doutes sur les conclusions sont émis.

La Z.I.P se trouve dans le périmètre de protection rapproché du captage en eau potable de Coulonges. Une pollution même minime n'est pas à exclure lors de la phase chantier.

Des approximations et des conclusions lénifiantes sont mentionnées sans qu'elles soient précisément identifiées.

Les cartes de localisation des projets ne sont pas mises à jour, ce qui minimise le nombre.

L’article R122-5 du Code l’Environnement stipule dans son alinéa 5°-e) que l’étude des incidences du projet sur l’environnement doit comprendre une analyse « du cumul des incidences avec d'autres projets existants ou approuvés, en tenant compte le cas échéant des problèmes environnementaux relatifs à l'utilisation des ressources naturelles et des zones revêtant une importance particulière pour l'environnement susceptibles d'être touchées. Ces projets sont ceux qui, lors du dépôt de l'étude d'impact :

- Ont fait l'objet d'une étude d'incidence environnementale au titre de l'article R. 181-14 et d'une enquête publique ;

- Ont fait l'objet d'une évaluation environnementale au titre du présent code et pour lesquels un avis de l'autorité environnementale a été rendu public. »

Les cartes de localisation sont donc à jour d’un point de vue réglementaire. Il est impossible pour le développeur de prendre en compte d’autres parcs potentiels puisque les données ne sont pas forcément accessibles et que les projets en développement peuvent être à des étapes moins avancées (implantation finale non définie).

Par ailleurs, des critiques sont formulées sur les photomontages.

Plans très larges minimisant la taille des éoliennes ; Photos prises à contre-jour et par temps brumeux ; Photos prises très près du sol, ce qui minimise la taille des éoliennes. Les perceptions à partir des patrimoines protégés sont considérées comme sous-estimées.

Méthodologie des photomontages :

Une explication de la méthodologie de réalisation des photomontages est présente au chapitre II de l’étude paysagère et indique le « mode d’emploi » pour la lecture des photomontages.

Les photographies sont prises avec une focale 50 mm en « équivalence 24x36 » permettant d’une part d’obtenir des images couvrant un champ de vision proche du champ visuel actif de l’être humain (c’est- à-dire l’angle dans lequel nous sommes capables de percevoir les détails d’une image), soit environ 45° et, d’autre part, de subir une déformation de la perspective minimale.

Un autre paramètre est à prendre en compte. L’aspect d’une image imprimée sur un format spécifique doit pouvoir être représentative de l’image perçue in situ. Pour obtenir une visualisation la plus proche de la réalité, le lecteur doit regarder le photomontage réalisé sur du papier A3 à 40 cm des yeux. 37

Les calculs suivants donnent la méthode permettant une perception réaliste entre le papier où est imprimé le photomontage (comme expliqué ci-avant), et le paysage perçu dans la réalité.

Figure 16 : Distance entre l'observateur et le photomontage Calcul de la distance entre l’observateur et le photomontage (d) :

Une formule est également applicable afin de rendre compte du bon rapport d’échelle entre la taille de l’éolienne sur l’impression papier et la taille réelle de l’éolienne perçue à la distance du photomontage.

Figure 17 : Taille d'une éolienne sur le papier 38

Qualité des photomontages :

Les photomontages réalisés dans les zones d’étude éloignée et rapprochée bénéficient des conditions optimales pour permettre d’observer la profondeur du territoire.

Les haltes de cigognes et de grues ne sont pas mentionnées dans l'étude sur l'avifaune et le nombre d'observations (16) semble insuffisant pour dresser un état des lieux crédible. Par ailleurs, l'importance des migrateurs semble minimisée.

Pour éviter les redondances, ce sujet est traité au chapitre 3.5 dans la question concernant les grands voiliers.

Pourquoi les photos sont-elles prises dans ces conditions alors que le territoire bénéficie d'un bon ensoleillement (>2180 h / an) ?

Ces prises de vues ont été réalisées en période hivernale, dans le but de pouvoir observer les impacts sur le paysage de manière maximisante, soit sans feuillage. Ainsi elles présentent les conditions réelles du territoire sur cette période.

La campagne de prises de vue a commencé par les points de vue à l’échelle éloignée, où le temps était clair et dégagé. Elle s’est poursuivie dans l’après-midi par des prises de vue rapprochées. Le temps s’était alors couvert, mais cela n’a aucune incidence sur le réalisme du photomontage. Les éoliennes sont parfaitement visibles sur les photomontages à l’échelle rapprochée, même si le temps est nuageux.

L’ensemble du contexte éolien existant a pu être pris en compte dans les photomontages.

Pourquoi n'y a-t-il pas de mention d'une étude hydrogéologique à faire ?

L’hydrogéologie traite de la circulation, de la recherche et du captage des eaux souterraines. Un projet éolien, de part sa nature et sa faible emprise au sol n’a qu’un faible impact sur le sous-sol et par conséquent sur les potentielles circulations d’eau souterraines ou surfaciques au regard de l’énergie produite par l’aérogénérateur.

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Figure 18 : Extrait de la synthèse des impact sur le milieu physique

40

Par ailleurs, le projet est localisé dans le périmètre de protection du captage d’eau de Coulonge, comme les 4/5ème du département de la Charente.

Zone du projet éolien

Figure 19 : Extrait de Arrêté préfectoral du 31 décembre 1976 Le projet est compatible avec le règlement afférent au périmètre de protection rapprochée. Des mesures sont prises pour limiter l’impact en cas de pollution accidentelle en phase chantier ou d’exploitation (présence de kits anti-pollution, sensibilisation des techniciens aux produits dangereux, etc.). Dans tous les cas, les risques sont très localisés et parfaitement maîtrisés.

Pourquoi les mesures "ERC" proposées ne font-elles pas mention de protocoles d'accord tri-partites (Etat /habitants /promoteurs/propriétaires) ?

Le but de l’application d’une séquence ERC est dans un premier temps d’Eviter les enjeux pour limiter les impacts. Lorsque les enjeux ne peuvent plus être évités, on applique alors des mesures de Réduction.

Dans le cas du projet éolien du Bel Essart, l’application des mesures d’Evitement puis de Réduction ont permis d’avoir un impact résiduel négligeable sur le milieu naturel. Aucune mesure de compensation n’est nécessaire, il n’y a donc pas lieu d’avoir un accord bi ou tri partite.

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Ce sujet a été peu évoqué.

En raison de leurs dimensions, de leurs matériaux et du mouvement des pales, les éoliennes peuvent perturber les ondes hertziennes (radio, télévision, antenne de relais de téléphonie mobile, etc). C’est la réflexion des ondes électromagnétiques sur les pales qui provoques ces perturbations.

Ce phénomène a fait l’objet de nombreuses études dans plusieurs pays. En France, l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) a identifié depuis 2002 ce phénomène de perturbation.

Depuis, au moment des études préalables, une recherche des contraintes et servitudes présentes sur le site est réalisée. L’ANFR est notamment consultée afin de déterminer l’ensemble des servitudes radioélectriques présentes sur la zone d’étude. Les zones de servitudes radioélectriques, établies par décret, fixe une limitation de la hauteur des obstacles dans des zones établies autour des centres d’émission ou de réception et sur le parcours des faisceaux hertziens.

Si de telles servitudes sont mises en évidence, une modification de l’implantation est réalisée afin d’éviter les perturbations.

Dans le cas du projet éolien du Bel Essart aucune servitude radioélectrique n’a été décelée. Si toutefois des perturbations seraient constatées, les textes de loi engagent la responsabilité du développeur qui doit ainsi trouver une solution pour rétablir les transmissions correctement.

Nombre de personnes arguent :

que ce projet est un leurre financier ; que les territoires économiquement "défavorisés" et touchés par la baisse des dotations de l'Etat sont ciblés ; que cela ne profite qu'aux propriétaires et aux collectivités sans retour pour les administrés autre que les nuisances et les surcoûts de la transition énergétique (pas de baisse d'impôts, pas d'augmentation des moyens de transport, pas de projet d'isolation ni d'amélioration des moyens de communication) ; de doutes importants sur les emplois créés ; Le projet éolien du Bel Essart n’est pas un leurre financier puisque des retombées économiques significatives (290k€) seront perçues et répartie entre la communauté de communes, le département, la région et les communes concernées par l’implantation des éoliennes. Différents témoignages d’élus ayant porté des projets éoliens sur leur territoire ont été rassemblé dans le document réalisé par FEE, « Paroles d’élus, pourquoi l’éolien dans nos territoires ». Ce document 42

prouve que les allégations qui indiquent que les retombées économiques des parcs éoliens « ne profitent qu'aux propriétaires et aux collectivités sans retour pour les administrés autre que les nuisances et les surcoûts de la transition énergétique » sont fausses. Par exemple, les retombées économiques suite à l’implantation du parc éolien La Faye – La Chèvrerie ont permis à la commune d’embellir la place principale, d’enfouir les lignes électriques, de réaliser un aménagement de la chaussée (sécurisation du centre bourg) et de mettre aux normes l’assainissement des bâtiments publics. Ces projets permettent d’améliorer considérablement le cadre de vie des riverains. Ainsi le Maire de La Faye, fervent défenseur de l’éolien, dit « Les riverains ne se rendent pas toujours compte de l’aspect financier, mais il est bien réel ! C’est important de pouvoir avoir des projets de territoire. Aujourd’hui dans les conditions budgétaires limitée avec lesquelles les élus travaillent, c’est avec ces retombées que nous pouvons avoir de vrais projets dans la communauté de communes ! » 15. Le Maire de Fontenille en Charente témoigne également en faveur de l’éolien puisque les retombées économiques associées à l’implantation d’un parc de 5 éoliennes sur sa commune lui ont permis d’acheter un tracteur neuf pour la commune, de recruter un employé communal 3j/semaine (bientôt un second pour 2j/semaine), de réaliser des travaux d’entretien des voiries et de diminuer les impôts locaux. Ces retombées économiques permettent donc de redynamiser les communes rurales, en manque d’attractivité, en offrant de nouveaux services aux riverains.

que le territoire a largement assuré sa contribution en la matière ; que la Charente n’est pas particulièrement favorable à l’éolien (cf. brochure ADEME). Par ailleurs, les arguments consistant à prétendre que l’énergie éolienne diminue les émissions de CO² est contesté car elle nécessite l’extraction de métaux rares, divers polluants ainsi que du transport.

Le sujet de la répartition des projets en Nouvelle-Aquitaine est évoqué au chapitre 3.6.

Le sujet de la diminution des émissions de CO2 est traité ci-dessous.

Un développement de l’éolien à marche forcée est dénoncée sans approche globale pour l’implantation dans les territoires. Un mix énergétique est également souhaité y compris par certaines contributions favorables au projet.

Le rendement des éoliennes est très souvent contesté compte tenu de l’intermittence du fonctionnement (absence de vent ou plan de bridage) et donc de la production, de l’impossibilité de piloter une ressource aléatoire. L’absence de retour sur les courbes de production des parcs est également soulignée.

Pour maintenir la stabilité du réseau électrique, le gestionnaire de réseau doit garantir l’équilibre entre la production et la consommation à chaque instant. La demande en électricité étant variable dans le temps en fonction de plusieurs paramètres comme l’heure, la saison, la température, … des prévisions doivent être réalisées. Ces prévisions de consommation (profil de consommation au cours d’un jour) sont réalisées de manière assez précise puisque généralement l’erreur de prévision est d’environ 1,5%.

Le gestionnaire de réseau s’appuie sur un réseau électrique interconnecté muni de différents systèmes de production et d’ouvrages de transport (lignes électrique, postes source, transformateurs). Le réseau maillé permet de garantir la sécurité d’alimentation et de maintenir ainsi l’équilibre offre/demande.

15 https://fee.asso.fr/wp-content/uploads/2019/11/fee-paroles_elus_web.pdf 43

La consommation fluctuante ne peut donc pas être garanti uniquement par les centrales nucléaires puisque leur capacité à fluctuer dans le temps est réduite, il est donc nécessaire d’utiliser des sources d’énergie pouvant ajuster la production rapidement (hydraulique, centrale à cycle combiné à gaz -CCG- , ….).

L’énergie éolienne est une source d’énergie prévisible, elle est complémentaire à d’autre moyens de production d’électricité. Elle permet à chaque fois de se substituer à la production de cette même électricité par des centrales fossiles émettrices de gaz à effet de serre et polluants. La production éolienne est prévisible en fonction des données météorologiques. Le gestionnaire de réseau sait donc comment intégrer la production sur le réseau électrique.

L’ADEME a publié en juin 2016 un rapport 16étudiant la faisabilité technique et économique de plusieurs scénarios de développement fort des énergies renouvelables (EnR).

3 scénarios de mix électriques à forte pénétration d’EnR permettant, sous différentes contraintes, d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande au pas horaire, ont été testés :

- Mix électrique 100% EnR - Mix électrique 80% EnR - Mix électrique 100% EnR avec acceptabilité modérée

Figure 20 : Extrait du rapport de l'ADEME "Mix électrique 100 % renouvelables à 2050. Évaluation macro- économique" « Les conclusions de ce rapport invitent à promouvoir un système énergétique plus durable sur la base d’une analyse globale, prenant en compte l’ensemble des vecteurs, leurs possibles synergies et les retombées associées en termes d’émissions de gaz à effet de serre, de croissance, d’emploi, de revenu disponible des ménages et d’indépendance énergétique. »

Selon le Bilan électrique français RTE 17de 2018, 548,6 TWh ont été produits toutes filières confondues en 2018.

16 https://www.ademe.fr/mix-electrique-100-renouvelables-a-2050-evaluation-macro-economique 17 https://www.rte-france.com/sites/default/files/be_pdf_2018v3.pdf 44

Figure 21 : Répartition de l'énergie produite en 2018 (Source : données du bilan électrique de Rte) Le rapport mentionne « la production d’origine nucléaire augmente de 3,7% sur un an mais, comme en 2017, représente une part de la production totale d’électricité proche de ses plus bas niveaux depuis 1992. Dans ce contexte de production à la hausse, la production d’origine thermique fossile diminue logiquement de façon importante. En effet, cette dernière recule de 26,8% lorsque, dans le même temps, la production d’origine renouvelable progresse de 21,9% ».

Le parc thermique à combustible fossile (fioul, gaz et charbon) a diminué de 439 MW par rapport à l’année 2017. Au contraire, les énergies renouvelables ont vu leur puissance installée augmenter, 1558MW en plus pour l’éolien et 873MW en plus pour le solaire.

En France, il existe encore en activité 4 centrales à charbon : Cordemais, Le Havre, Meyreuil et Saint- Avold/Carling. Or le gouvernement a pour objectif de déterminer un plan de fermeture de ces centrales et d’instaurer un prix plancher pour la tonne de carbone produite. En aucun cas, le développement des énergies renouvelables en France n’est associé à une augmentation de production d’électricité via les centrales thermiques à flammes.

Pourquoi est-il annoncé dans le projet un facteur de charge de 28,3 % (24 MW installés et 59,5 GWh de production) soit une surévaluation de 34,76 % par rapport au taux de charge moyen du secteur (21 % source SER) ?

Le facteur de charge d’une unité de production électrique est le ratio entre l’énergie qu’elle produit sur une période donnée et l’énergie qu’elle aurait produite durant cette période si elle avait constamment fonctionné à puissance nominale. Le facteur de charge en région Nouvelle-Aquitaine selon le Panorama de l’électricité de RTE 18du 30/09/2019, sur une année glissante est de 22,2%. Le facteur de charge annoncé par RTE est un facteur moyen, calculé en considérant l’ensemble des parcs en exploitation, ce facteur n’est donc pas uniforme sur toute la région Nouvelle-Aquitaine et ne peut donc pas être généralisé à tous les sites.

18 https://www.rte-france.com/sites/default/files/panorama2019-t3-v4.pdf 45

Figure 22 : Facteur de charge éolien en année glissante au 30/09/2019 Le facteur de charge diffère en fonction de nombreux critères, on peut noter notamment :

➢ Les dimensions de l’éolienne ➢ Le gisement du site sensible à la topographie de l’environnement Une augmentation du facteur de charge est remarquée avec les éoliennes de nouvelle génération (plus haute et avec des rotors plus importants), comme expliqué au chapitre 6 concernant la taille des éoliennes.

Le facteur de charge de 28,3% correspond effectivement au projet du Bel Essart, considérant les caractéristiques précises des éoliennes et de l’environnement.

Le facteur de charge indiqué par RTE prend en compte les éoliennes déjà installées, qui sont généralement plus petites et moins performantes que celles projetées sur le projet éolien du Bel Essart, c’est pourquoi le facteur de charge de la région Nouvelle-Aquitaine est plus faible que celui présenté dans le dossier. Si on calcule la production attendue sur le projet éolien du Bel Essart avec un facteur de charge moyen de 22.2% tel qu’indiqué par RTE, on ne trouvera que 46,7GWh19 au lieu des 59,5GWh annoncés ci-avant.

Pourquoi un parc similaire (St Martin du Clocher-Montjean-Theil-Rabier) situé à proximité n’est-il pas évoqué pour justifier la production ?

Tout d’abord, il faut savoir que les données de production sont confidentielles et que Valeco n’a pas accès à celles-ci. De plus elles ne seraient pas exploitables puisque les deux parcs, bien que proches, sont très différents d’une part par les dimensions des éoliennes et d’autres parts par l’implantation et l’environnement du parc.

19 Détail du calcul : Energie annuelle = Puissance du parc éolien x Nombre d’heure dans l’année x facteur de charge = MW x 365j x 24h x 22,2% = 46673MWh = 46,7GWh

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Les éoliennes du parc St Martin du Clocher, Montjean, Theil-Rabier ont une hauteur de nacelle de 95m, un diamètre de rotor de 110m soit une hauteur en bout de pale de 150m et une puissance nominale de 2MW par éolienne. Pour rappel les éoliennes envisagées sur le projet éolien du Bel Essart ont une hauteur de nacelle de 105m, un diamètre de rotor de 150m soit une hauteur en bout de pale de 180m et une puissance nominale minimale de 4MW. La surface balayée par les pales des éoliennes du parc St Martin du Clocher, Montjean, Theil-Rabier est d’environ 9500m² alors que les pales des éoliennes envisagées sur le projet éolien du Bel Essart balayent une surface d’environ 17430m² soit un ratio de 1,83.

L’environnement du parc ainsi que l’implantation des machines sont également des facteurs qui influencent la production. La topographie et la rugosité de l’environnement (présence de bois par exemple) font varier le gisement et la production.

Le mât de mesure implanté sur la commune de La Faye permet d’obtenir des données de vent plus précises et qui ont plus de valeurs que celles d’un parc voisin.

Quel est le mode de calcul qui permet d’affirmer que ce projet permettra d’alimenter en électricité l’équivalent de 30.000 personnes ? le chauffage est-il compris ?

La production attendue du parc éolien du Bel Essart est de 59,5GWh (hypothèse éolienne de 4MW). Dans son observatoire20 des « marchés de détail de l’électricité et du gaz naturel » du 3ème trimestre 2018 (données au 30/09/2018), la CRE évalue le nombre de site résidentiel à 32 585 000. Le rapport21 « bilan électrique 2018 » évalue la consommation des sites résidentiels à 149,4TWh (c’est donc la consommation globale des foyers français, ceux possédant un chauffage et ceux n’en possédant pas). Ces deux chiffres permettent d’obtenir la consommation électrique moyenne par foyer, soit 4585TWh/an/foyer.

Lorsqu’on compare la consommation annuelle par foyer aves la production annuelle du parc, on trouve l’équivalent de la production en nombre de foyers, soit environ 13000 foyers.

Les statistiques de l’INSEE 2005 (prises dans le dossier) montrent que le nombre de personnes par foyer est de 2,31. Les calculs permettent de retrouver 29997 personnes (soit environ 30000). Pour être plus précis nous pouvons utiliser les statistiques plus récentes de l’INSEE 22de 2016, le nombre de personnes par foyers ayant un peu baissé (2,22personnes/foyer). En considérant ce chiffre plus récent, les calculs permettent de trouver un nombre de personnes alimenté grâce à la production du parc de 28809. 퐸 퐸푞푢푖푣푎푙푒푛푡 푝푒푟푠표푛푛푒푠 푎푙푖푚푒푛푡é푒푠 = ∗ 푛 퐶 Avec E : la production annuelle du parc éolien du Bel Essart (kWh/an)

C : la consommation électrique annuelle hors chauffage par foyer (kWh/an)

n : le nombre de personnes par foyer

20 https://www.cre.fr/Documents/Publications/Observatoire-des-marches/Observatoire-des- marches-de-detail-du-3e-trimestre-2018 21 https://bilan-electrique-2018.rte-france.com/repartition-sectorielle-de-la-consommation-2/#1 22 https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381486 47

Le projet soutient-il la « décarbonation » de l’électricité locale, nationale ?

L’ADEME indique que la production d’un kWh éolien émet 12.7g de CO2. La production d’un kWh

électrique en France émet en moyenne 87g de CO2. Ce sont essentiellement les centrales thermiques à flamme qui sont responsables de l’augmentation de la moyenne des émissions de CO2/kWh. L’énergie éolienne, comme toutes les énergies renouvelables ont priorité d’accès au réseau (système du « mérit order »), ainsi, chaque kWh produit par un système renouvelable (et donc bas carbone) se substitue à un kWh qui aurait pu être produit par un système non renouvelable (centrale thermique à flamme ou centrale nucléaire). Ce système contribue donc à la décarbonation du mix électrique local et national.

Le bilan carbone est développé plus en détail dans la question suivante.

Quel est le pays de fabrication des éoliennes ainsi que le bilan carbone sur la totalité du cycle (extraction, métaux rares, fabrication, transport, fonctionnement et démantèlement).

Les éoliennes Nordex envisagées sur le projet éolien du Bel Essart proviennent essentiellement d’Europe. Les différents composants (pales, nacelle, tour) sont fabriqués dans des pays différents comme l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, le Danemark, la Grèce ou la Turquie.

Bilan carbone :

L’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a publié un rapport23 intitulé « L’analyse du cycle de vie de la production d’électricité d’origine éolienne en France » en décembre 2015. L’étude a été réalisé par Cycleco pour le compte de l’Ademe et a pour but de fournir des données sur les impacts environnementaux de la production d’électricité d’origine éolienne, du parc français (l’éolien terrestre et maritime) grâce à la méthode ACV (Analyse de Cycle de Vie). Cette méthode est dite multicritère, elle évalue les émissions de CO2 mais également d’autres critères comme l’utilisation des ressources en eau, l’utilisation des sols, …

Les différentes étapes du cycle de vie d’une installation éolienne sont incluses dans les frontières du système :

- Fabrication des composants des machines ; - Installation des machines ; - Utilisation ; - Maintenance ; - Désinstallation, traitement en fin de vie (recyclage, incinération et/ou enfouissement des matériaux composant le système éolien). L’incertitude sur le transport est très grande en raison du nombre de modèles d’éoliennes et d’industriels. Chaque industriel possède plusieurs usines de fabrication et utilise un schéma de logistique différent selon le modèle et la région du site. La phase de screening du projet montre que la phase de transport influence peu sur l’impact total. Afin d’éviter une incertitude trop importante, le transport a été généralisé pour chaque modèle d’éolienne :

23 https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/impacts-environnementaux-eolien- francais-2015-rapport.pdf 48

- Transport associé à l’importation des composants sur le site des assembliers : on suppose une distance de transport de 600 km par camion des composants vers les assembliers. - Transport sur site de l’installation : on suppose différentes distances de transport selon les composants de l’éolienne et un type de transport camion pour chaque cas (nacelle : 1025 km ; rotor : 1025 km ; tour : 600 km ; fondation : 50 km ; autres : 600 km).

L’analyse générale permet de déterminer la répartition des impacts selon l’étape du parc éolien.

Figure 23 : Impacts environnementaux d'1kWh d'électricité d'origine éolienne (France) Le tableau ci-dessus permet de mettre en avant que la fabrication des composants représente plus de 50% de l’impact sur chaque indicateur (excepté l’indicateur « utilisation des sols »). L’exploitation et la maintenance apparaissent comme la deuxième étape ayant le plus d’impact.

Le transport des différents composants jusqu’au site d’installation représente l’impact le plus faible sur la quasi-totalité des indicateurs.

Le rapport s’attèle également à analyser les résultats en fonction de chaque indicateur. Ci-dessous les résultats de l’analyse de l’indicateur changement climatique, évalué en g CO2 équivalent.

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Figure 24 : Impacts environnementaux d'1kWh sur l'indicateur de réchauffement climatique Ce tableau permet de mettre en évidence la contribution de chaque étape du cycle de vie du parc sur l’indicateur de réchauffement climatique. La phase de fabrication des composants contribue le plus à l’impact. On peut également noter que la fin de vie (démantèlement) permet d’éviter un impact de 23%.

Figure 25 : Impacts environnementaux par étape de cycle de vie d'1kWh sur l'indicateur réchauffement climatique Au total la production d’1kWh d’origine éolienne produit 12,72g CO2 équivalent.

Ce chiffre est à comparer avec les autres sources d’énergie. L’IPCC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a réalisé une étude des émissions de CO2/kWh des différentes énergies, le graphique si dessous présente les résultats :

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Résultat rapport Ademe

Figure 26 : Emissions de CO2/kWh des différentes énergies (IPCC) Les résultats du rapport de l’ADEME sont introduits dans le graphique pour permettre une meilleure compréhension. Ce graphique permet alors de mettre en lumière la pertinence de l’énergie éolienne terrestre puisque l’émission de g CO2/kWh produite est plus de 6 fois inférieure à celle du mix

énergétique français (87g CO2/kWh).

Métaux rares :

L’Ademe explique dans sa fiche technique publiée en novembre 2019 appelée « Terres rares, énergies renouvelables et stockage d’énergie » 24que :

- Les terres rares constituent un ensemble d’éléments métalliques du tableau périodique des éléments, aux propriétés chimiques très voisines. Contrairement à ce que leur nom peut laisser supposer, ces éléments ne sont pas rares : leur criticité est principalement liée au quasi- monopole actuel de la Chine pour leur extraction et leur transformation. La Chine réalisait environ 86 % de la production mondiale de terres rares en 2017. - Les énergies renouvelables n’utilisent, pour la plupart, pas de terres rares. La consommation de terres rares dans ce secteur réside essentiellement dans l’utilisation d’aimants permanents pour certains segments de marchés de l’éolien (essentiellement pour l’éolien en mer), de faible taille actuellement, mais en forte croissance. - Les éoliennes à aimants permanents sont toutefois très peu répandues dans l’éolien terrestre en France (environ 3 % du parc terrestre en 2018), marché qui constitue l’essentiel du développement de l’éolien français. - L’analyse du marché des turbines à venir pour l’éolien terrestre, qui va présenter des rotors de diamètres supérieurs à 130 m et des capacités unitaires supérieures à 4 MW, ne montre

24 https://www.ademe.fr/terres-rares-energies-renouvelables-stockage-denergies 51

pas un besoin nettement plus important en aimants permanents. La problématique de l’utilisation des aimants permanents a donc été bien prise en compte par les constructeurs. Ce n’est donc pas un sujet critique pour les éoliennes terrestres.

L'augmentation de la taille des éoliennes n'est-elle pas justifiée par le manque de vent ?

La région Nouvelle-Aquitaine bénéficie d’un gisement de vent compatible avec l’éolien essentiellement dans sa moitié nord (cf. carte ci-dessous). C’est la raison pour laquelle le développement éolien est réalisé majoritairement dans la moitié nord, tandis que le développement de gros projets photovoltaïques sont majoritairement développés dans la partie sud, plus ensoleillée.

Projet éolien du Bel Essart

Figure 27 : Gisement de vent sur le quart sud-ouest de la France (source AWS TruePower) Les études de gisement réalisées sur site entre novembre 2018 et novembre 2019 ont montré que les vents moyens à 120m de hauteur ont une vitesse de 6,57m/s. Ce résultat permet de prouver que le 52

gisement éolien sur site est tout à fait propice à l’installation d’un parc éolien performant. L’augmentation de la taille des éoliennes (partie développée au chapitre « 6. Nombre, saturation, encerclement, taille, quota atteint ») permet d’optimiser les performances du parc afin de produire plus d’énergie en captant plus de vent grâce à des rotors plus grands. La taille des éoliennes n’est donc pas une conséquence du « manque de vent ».

Peut-on affirmer que l'énergie produite profite au territoire d'implantation du parc ?

D’un point de vue technologique, l’injection de la production d’un parc éolien se fait par l’intermédiaire d’un poste source, l’électricité est ensuite redistribuée dans le réseau électrique. Il n’est pas possible ensuite de tracer l’électricité, elle peut autant être consommée sur place que redistribué en dehors de la région.

D’un point de vue économique, l’énergie produite profite au territoire car, comme évoqué précédemment, les retombées économiques associées aux différentes taxes sont non négligeables pour l’ensemble du territoires (communes, communauté de communes, département et région).

Le manque, voire l'absence d'information de concertation de la population a été fréquemment évoqué verbalement mais pas toujours retranscrit dans les contributions ; le nombre relevé est donc sous- évalué (pas de réunion publique, pas de "flyer" par exemple). Les habitants ne se sentent pas consultés. Ainsi, des habitants de Pailleroux, très concernés par l'éolienne n°1, ont découvert le projet au moment de l'enquête.

Si des outils d'information et de consultation ont été mis en place en amont de l'enquête, le manque de communication sur leur existence a été souligné. L'absence d'information par les communes a également été évoquée.

Un processus de concertation préalable volontaire a été réalisé du 11/02/2019 au 25/02/2019. Lors de ce processus, un dossier synthétique de 33 pages présentait le projet dans les détails. Un site internet a également été mise en place et est accessible à l’adresse :

http://blog.groupevaleco.com/?blog=projet_eolien_villefagnan,-la-faye-(16)

Afin de prévenir la population de la tenue de cette procédure de concertation préalable volontaire, un avis en format A2 sur fond jaune avait été publié sur les panneaux d’informations des mairies de La Faye, Villefagnan et Raix.

Les principales informations du projet (localisation des éoliennes, gabarit, production d’énergie envisagée) ont été communiquées avant le dépôt de la demande d’autorisation.

Ce processus de communication avait été réalisé précédemment sur plusieurs projets et avait bien fonctionné : de multiples contributions avaient été apportées sur le registre. C’est la raison pour laquelle nous avons renouvelé ce schéma de communication sur le projet du Bel Essart.

Cependant, réalistes, nous avions tempéré les conclusions en précisant que, probablement, la communication du processus de concertation préalable n’avait pas été suffisant : 53

« Ces paramètres [la participation à la concertation préalable] tendent à indiquer une indifférence des riverains par rapport à ce projet éolien, qui pourrait s’expliquer par le fait que ceux-ci connaissent déjà bien l’impact potentiel d’une éolienne, en effet c’est à environ 6km de la zone d’étude que se trouve le 1er parc éolien charentais, mis en service en 2008. Encore plus proche de la zone d’étude, le parc éolien de La Faye – La Chèvrerie, est lui en activité depuis 2010.

Une autre hypothèse serait que l’information concernant la tenue de cette concertation préalable n’ai pas été suffisante, nous avons pourtant appliqué le même protocole de publicité sur que sur d’autres projets où il y a eu des contributions. »

Les risques inhérents aux éoliennes ont été évoqués mais dans une moindre proportion.

L'analyse des scénarios : effondrement de l’éolienne, chute de glace, chute d’éléments de l’éolienne, projection de pale ou de fragment de pale et projection de glace ont été évalués dans l’étude de dangers.

La matrice de l'acceptabilité des risques est présentée dans l’étude d’impact et reportée ci-dessous :

Classe de probabilité Conséquence E D C B A Désastreux Catastrophique Important PP (E1, E3 et E6) PG (E1, E3 et E6) E (E1 à E6) Sérieux PG (E2, E3 et E6) PP (E2, E5 et E6) Modéré CE (E1 à E6) CG (E1 à E6)

Légende de la matrice Signification des abréviations

Niveau de risque Couleur Acceptabilité E = effondrement de l’éolienne Risque très faible Acceptable CE = chute d’élément Risque faible Acceptable

Risque important Non CG = chute de glace

acceptable PP = projection de pales ou de fragments Il apparaît au regard de la matrice ainsi complétéePG que = :projection de glace

- Un scénario d’accident apparaît dans une des cases rouges de la matrice pour 3 éoliennes. Ce scénario ne prend pas en compte les technologies développées par les constructeurs pour éviter la formation de givre sur les pales. De plus, ce risque brut s’avère être élevé avec le passage de la ligne LGV (il a été considéré 80 trains journaliers tout sens confondus). - Pour cet accident, les fonctions de sécurité seront mises en place, réduisant ainsi la probabilité d’occurrence du risque et le rendant acceptable. (cf. « Annexe 6 – Précisions sur le givre » page 70) Par conséquent, les 6 éoliennes du parc éolien des du Bel Essart présentent des risques qui sont qualifiés d’acceptables.

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Par ailleurs le parc sera équipé d’un système de suivi et de surveillance (report d’alarme via le système de surveillance à distance SCADA) rendu possible par l’ensemble des capteurs présents dans les éoliennes. L’entreprise chargée de l’entretien du parc à la charge de surveiller le SCADA 24h/24 et de déclencher les interventions si nécessaire. Les capteurs présents dans l’éolienne permettent également de réaliser de la maintenance préventive par détection de pannes naissantes avant que celles-ci ne dégradent le fonctionnement de l’éolienne.

De plus le parc éolien du Bel Essart sera doté d'un système de détection d'incendie ou d'entrée en survitesse de l'éolienne, d'un système d'alarme couplé au système de détection et au minimum 2 extincteurs adaptés dans chaque éolienne, positionnés de manière visible et accessible à pied.

L'impact négatif sur le tourisme est souvent évoqué. La contribution d'acteurs locaux du tourisme confirme le détournement des visiteurs en présence de parcs éoliens à proximité. Ces derniers ne semblent d'ailleurs pas être un argument dans les plaquettes touristiques. Des études sont citées à l'appui de ces assertions (association des hébergeurs touristiques 2017).

Par ailleurs, des inquiétudes sont évoquées s'agissant de l'impact sur les productions cinématographiques et audio visuelles, la Charente étant souvent choisie pour ses paysages.

L’éolien n’est pas incompatible avec le tourisme. « Cette idée reçue est un mensonge construit par les anti-éoliens pour tenter d'attirer les professionnels du tourisme vers leur "cause". Par ailleurs, le tourisme écologique, éducatif et/ou industriel ne cesse de progresser. L'éolien s'inscrit parfaitement dans ce schéma. Planète Eolienne nous dit : "Au Danemark, « la Danish Wind Association se plaît à faire la relation entre l'implantation des parcs éoliens et le tourisme : en effet, au Danemark, le tourisme a augmenté de quelque 50% depuis 1980. Les fermes éoliennes deviennent le paysage à la fois d'un tourisme « écologique » et d'un tourisme « industriel ». Les hôtels, les gîtes et les campings utilisent cette image pour la promotion du tourisme vert. De nombreuses entreprises d'excursions nautiques proposent des promenades en bateau pour visiter des fermes éoliennes situées en pleine mer (…) À Blavandshuk, l'on constate une augmentation notoire du nombre de visiteurs depuis l'installation d'une ferme de 80 éoliennes. En fait, elles sont reproduites partout : sur les dépliants publicitaires, les cartes postales, etc…. ». 25

Plus proche de nous, un article de Ladepeche.fr datant du 13/08/2017 titre « Le tourisme éolien a le vent en poupe »26. Il y est dit que depuis 2015, la municipalité d'Avignonet-Lauragais organise gratuitement des visites du parc éolien Boralex durant toute l'année, le site a déjà attiré plus de 2000 visiteurs, selon le Maire de la commune Monsieur Jean-François Pagès.

Il est donc faux d’avancer le fait que le développement de l’éolien sur une commune pourrait faire fuir les touristes, c’est même l’inverse qui peut se produire. Les retombées économiques pour la commune peuvent également être investies dans des équipements d’accueil et de service (piscine,

25 http://enr-sodeger.com/les-eoliennes-font-fuir-les-touristes.html 26https://www.ladepeche.fr/article/2017/08/13/2627392-le-tourisme-eolien-a-le-vent-en- poupe.html 55

équipements sportifs, garde d’enfant, restauration du patrimoine, …). Ces projets peuvent donc augmenter l’attractivité du territoire.

Il est également important de rappeler la place du tourisme en France qui est considérable. Le gouvernement se félicite puisque « La France demeure en 2018 la première destination mondial » avec un record de fréquentation de 89,4 millions de touristes étrangers. Avec environ 8 000 éoliennes sur le territoire métropolitain, si le tourisme était effectivement impacté par l’éolien, il y aurait eu plus de débats nationaux sur ce sujet.

Comment le patrimoine et le potentiel touristiques ont -ils été évalués ?

Le patrimoine a été inventorié et localisé afin d’analyser ceux qui pourront être impactés par le projet. Le patrimoine présentant une sensibilité particulière au regard du projet a été traité par une visite sur site et une analyse cartographique. Ils ont également fait l’objet de recherches ciblées sur leurs caractéristiques. Les sites touristiques majeurs, ainsi que les points d’intérêt à valeur plus locale ont été traité au même titre que le patrimoine inventorié. Le patrimoine et le tourisme ont été traité comme composantes à part entière du territoire.

Cet aspect est apparu assez souvent verbalement et, comme le sujet n°10, il n'a pas été ensuite retranscrit autant dans les contributions. Il est fortement lié au thème n°10.

Ainsi, le sentiment que l'avis des habitants, qui refusent les nuisances et la dégradation de leur environnement, n'est absolument pas pris en compte domine. Il est renforcé par le déficit voire l'absence d'information considéré comme un manque de transparence.

Les quelques tensions entre des habitants favorables au projet et les opposants qui ont été mentionnées montrent le caractère clivant du projet.

Par ailleurs, pour certains contributeurs les projets à financement participatif sont considérés comme des opérations de communication et ne peuvent être une réponse au manque d'acceptabilité sociale.

La présence d’un parc éolien n’est pas forcément synonyme de nuisances ou de dégradation de l’environnement. Ces idées sont propagées par des opposants dogmatiques à l’énergie éolienne.

Le financement participatif, qui pourra être mis en place sur ce projet, permet effectivement de communiquer sur le projet. Il permet également un investissement avec une rentabilité importante réservée aux habitants à proximité du projet.

Ce sujet constitue une préoccupation certaine, que ce soit sur le coût, considéré comme largement sous- estimé, sur l'artificialisation des sols et leur l'état à l'issue du démantèlement avec la présence résiduelle

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de quantités importantes de béton ou sur les incertitudes quant à l'entité qui assumera le démantèlement.

Le recyclage des éoliennes pose également questions.

Le décret numéro 2011-985 du 23 août 2011 pris pour l’application de l’article L. 553-3 du code de l’environnement paru au journal officiel de la République Française le 25 août 2011 et son arrêté du 26 août 2011 relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent, précisent la procédure à suivre relative aux opérations de démantèlement et de remise en état des installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent prévues dans le code de l’environnement.

Lorsqu’une installation de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent est mise à l’arrêt définitif, l’exploitant notifie au préfet la date de cet arrêt un mois au moins avant celui-ci. Il est donné récépissé sans frais de cette notification indiquant les mesures prises ou prévus pour assurer les opérations listées ci-dessus.

Lorsque les travaux, prévus ou prescrits par le préfet, sont réalisés, l’exploitant en informe ce dernier. L’inspecteur des installations classées constate par procès-verbal la réalisation des travaux. Il transmet le procès-verbal au préfet qui en adresse un exemplaire à l’exploitant ainsi qu’au maire ou au président de l’établissement public de coopération intercommunale compétent en matière d’urbanisme et au propriétaire du terrain.

Les éoliennes sont des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), ce qui nécessite que la question du démontage soit totalement anticipée en prenant en compte l’avis du maire de la commune d’implantation et du propriétaire du terrain. En cas de défaillance de l’exploitant, ce qui n’est jamais arrivé en France, les opérations de remise en l’état du site sont assurées par des garanties financières préalables à la mise en activité d’une installation et fixées à 50 000€ par éolienne**. Les modalités de constitution sont définies dans le code de l’environnement, et imposent à l’exploitant de présenter un engagement écrit d’un établissement de crédit, entreprise d’assurance ou société de caution mutuelle, ou d’effectuer une consignation auprès de la Caisse des Dépôts et consignations.

Aujourd’hui, France Energie Eolienne, dans l’esprit de responsabilité qui anime la filière française, propose d’aller plus loin en mettant en place une garantie financière de 25 000€ par MW de puissance de façon à adapter au mieux ce dispositif à l’évolution des technologies.

Les deux fédérations de professionnels de l’éolien réfléchissent à une généralisation du principe de l’excavation totale des fondations éoliennes lors du démantèlement.

A quoi correspond les 95 % du recyclage annoncé ? à l'ensemble des composants ? à la masse totale ? avec ou hors socle ?

Qu'en est-il du recyclage des pâles ? de la génératrice et de l'ensemble des composants ?

95% du poids de l’éolienne (hors socle) est recyclable, ce sont les pales qui ne sont, à ce jour, pas encore recyclable. Le socle est également recyclé, le béton sera valorisé sous forme de granula dans d’autres ouvrages de BTP et les ferrailles seront recyclé dans les filières existantes.

« Le traitement et le recyclage des éoliennes est prévu par la directive-cadre sur les déchets de 2008, transposée par la loi sur l’économie circulaire, dans le Code de l’Environnement. Les matériaux sont traités selon le principe clef de la hiérarchie des déchets, qui vise l’allongement de la durée de vie des 57

installations en place et l’optimisation des matériaux employés pour les pales. Lorsque les éoliennes ne peuvent pas à être réutilisées, la priorité va au recyclage. Les métaux (acier, cuivre, fonte, aluminium) sont entièrement recyclés. Les pales composées de matériaux composites sont prises en charge par des filières spécialisées dans le cadre d’une valorisation thermique ou sont broyées pour servir à la fabrication de ciment ».27

- Il n’est en aucun cas possible de mettre en décharge les pales des éoliennes dans un pays de l’UE. - Il n’est en aucun cas possible d’abandonner des éoliennes sur le territoire français. Des projets de recherche et développement sont en cours afin d’améliorer la recyclabilité des pales notamment. « Les projets de recherche se tournent du côté des matières innovantes pour remplacer la composition actuelle par un matériau composite durable comme les thermoplastiques qui peuvent être refondus après usage. L’objectif de la filière éolienne est sans ambiguïté, atteindre les 100% de recyclage des éoliennes le plus rapidement possible ».

Quelle est la profondeur de démantèlement du socle ?

Conformément aux textes réglementaires, le pétitionnaire réalisera lors de la fin de l’exploitation du parc éolien :

- Le démantèlement des installations de production d’électricité y compris le « système de raccordement au réseau », - Démantèlement de la dalle en béton, - Evacuation des pales, du moyeu, de la tour et de la nacelle constituant chaque éolienne et des postes de transformation qui avait été placés à l’intérieur de ces dernières, - Enlèvement des câbles électriques et Télécom liés au fonctionnement du parc et évacuation du sable présent dans les tranchées. Les tranchées seront remblayées. - L’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation : o Sur une profondeur minimale de 30 centimètres lorsque les terrains ne sont pas utilisés pour un usage agricole et que la présence de roche massive ne permet pas une excavation plus importante, o Sur une profondeur minimale de 2 mètres dans les terrains à usage forestier au titre du document d’urbanisme opposable, o Sur une profondeur minimale de 1 mètre dans les autres cas. Dans le cas du parc éolien du Bel Essart qui impacte majoritairement des terrains à usage agricole, l’excavation des fondations se fera sur une profondeur d’1 m correspondant au démantèlement de la dalle de béton. Soit environ 30% de la dalle en fonction du modèle d’éoliennes installés.

- Le décaissement des aires de grutage et des chemins d’accès sur une profondeur de 40 centimètres et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres à

27 https://fee.asso.fr/comprendre/desintox/eolien-demontage-recyclage-et-terres-rares/ 58

proximité de l’installation, sauf si le propriétaire du terrain sur lequel est sise l’installation souhaite leur maintien en l’état. Afin de garantir un retour à un usage agricole des parcelles d’implantation du parc éolien (parcelles viticoles ou en friche, prairies et garrigues avec une végétation basse) les fondations des éoliennes (semelle en béton) seront démolies jusqu’à 1 mètre de profondeur.

Les deux fédérations de professionnels de l’éolien réfléchissent à une généralisation du principe de l’excavation totale des fondations éoliennes lors du démantèlement. Nous pourrons suivre la position de FEE si les services de l’Etat l’exigent.

La provision de 50.000€/éolienne sera-t-elle suffisante pour couvrir les coûts de démantèlement ?

Les opérations de remise en l’état du site sont assurées par des garanties financières préalables à la mise en activité d’une installation et fixées à 50 000€ par éolienne. Les modalités de constitution sont définies dans le code de l’environnement, et imposent à l’exploitant de présenter un engagement écrit d’un établissement de crédit, entreprise d’assurance ou société de caution mutuelle, ou d’effectuer une consignation auprès de la Caisse des Dépôts et consignations. Cette somme est une garantie que l’État se réserve en cas de défaut de l’exploitant pour démanteler l’éolienne, c’est un cas extrême qui n’a jamais été observé à ce jour en France.

Le pétitionnaire s’engage donc à provisionner un montant minimal, fixé par le décret n°2011-985 du 23 août 2011, et son arrêté du 26 août 2011, pour chaque éolienne à démanteler, à savoir 50 000€ par éolienne soit un montant total de 300 000€ pour le présent parc éolien.

Cette somme a été jugée suffisante par l’État pour assurer le démantèlement, sachant que cette somme tient compte de la revalorisation des matériaux de l’éolienne. De plus, les démantèlements vont devenir de plus en plus fréquents, les premières éoliennes installées arrivant aujourd’hui en fin de vie. Ainsi, les techniques de démantèlement sont amenées à être optimisées et les prestations de démantèlement vont devenir plus économiques

Aujourd’hui, France Energie Eolienne, dans l’esprit de responsabilité qui anime la filière française, propose d’aller plus loin en mettant en place une garantie financière de 25 000€ par MW de puissance de façon à adapter au mieux ce dispositif à l’évolution des technologies. Cette proposition permet d’écarter tous les doutes quant à l’assurance du démantèlement.

Quid de la recherche de responsables pour assumer les coûts de démantèlement dans le cas d'une disparition de société ?

En schématisant : si l’exploitant, la SARL PE DU BEL ESSART fait faillite, ce sera la maison mère, le Groupe Valeco, qui sera missionné du démantèlement. Si le Groupe Valeco fait faillite, ce sera EnBW actionnaire du groupe, qui devra se charger du démantèlement. Si EnBW fait faillite (note : EnBW emploie 21000 personnes), l’État pourra utiliser les 300k€ provisionnés pour effectuer le démantèlement. À la vue de ces éléments, il apparait très, très peu probable qu’un tel scénario se réalise. Dans tous les cas, si les responsables du démantèlement font défaut, l’État aura 300k€ pour faire le démantèlement. L’éolien est la seule filière en France à être autant cadrée pour son démantèlement.

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Par ailleurs, une éolienne, tout comme une autorisation administrative est un actif et a de la valeur. Si l’exploitant d’un parc éolien fait faillite, il sera aisé de trouver un repreneur pour racheter les actifs (éoliennes et autorisations administratives).

Les opposants à l’énergie éolienne effraient les propriétaires fonciers et les communes en indiquant que les démantèlements des éoliennes seront à leur charge : c’est évidemment faux. Ces mêmes opposants sont d’ailleurs bien en difficulté lorsqu’il s’agit de trouver un précédent en France.

Thème uniquement évoqué dans les contributions favorables au projet (cf. § 2.1).

N’appelle pas de remarques de la part du porteur de projet.

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37 contributeurs ne font pas mention de la commune de résidence. Pour les 94 autres la majorité réside dans les communes situées dans le nord Charente (82) dont 63 dans la zone des 6 kilomètres.

La somme des habitants des communes des 6km, ayant participé à l’enquête publique est de 63 personnes minimums et de 100 personnes maximum en comptant les personnes n’ayant pas mentionné leur domicile. On peut donc ainsi en déduire qu’au maximum 0.82% des personnes se trouvant dans une commune située à moins de 6km du projet se sont prononcées sur le projet éolien du Bel Essart lors de l’enquête publiques.

Le département de la Charente compte plus de 350 000 habitants, il apparait ainsi que moins 0.04% (131 contributions) de la population charentaise a participé à l’enquête publique du Bel Essart.

La pétition émise par l’association anti-éolien Eostress de 688 signatures n’a pas été prise en compte dans synthèse des contributions du commissaire enquêteur puisque « Naturellement nombre de personnes qui se sont exprimées, quelque soit le vecteur, ont également signé la pétition ». A titre informatif, si l’on mettait en perspective ces signatures avec le nombre d’habitants de Charente, quand bien même, il est impossible de prouver la provenance des signataires, il apparait que cette pétition rassemble moins de 0,2% de la population charentaise.

Provenance de l’avis Nombre d’avis (hypothèse Relatif à la population appelée à maximisante) se prononcer Communes des 6km 100 0.82% Charente 131 0.04% Charente 688 0.19%

Cette analyse permet de mettre en évidence l’intérêt que peut susciter le projet éolien du Bel Essart. Bien que le nombre de contributions peut paraître significatif, en considérant la population amenée à se prononcer (communes des 6km), la participation reste très modeste.

L’analyse des observations vise à mettre en perspectives la participation à l’enquête publique et la nature des avis exprimés. Suivant le Procès-Verbal de Synthèse de Monsieur le Commissaire Enquêteur, la répartition des contributions est telle que suit :

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Nature de l'avis Nombre Pourcentage des avis exprimés Favorable 16 12,21 % Défavorable 114 87,02 % Sans avis explicite 1 < 1%

Les personnes ayant émis un avis sont donc majoritairement défavorables au projet, on constate donc une forte opposition locale au projet. Cependant il est important de nuancer ce résultat avec le taux de participation mis en évidence précédemment, la majorité de la population n’a pas souhaité se prononcer.

Différents thèmes regroupant les sujets abordés dans les contributions ont été listé par Monsieur le commissaire enquêteur, ce sont les suivants :

1. Proximité (11% des contributions) 2. Santé humaine et animale, nuisances sonores et visuelles (44% des contributions) 3. Dépréciation immobilière (15% des contributions) 4. Impact paysager, architectural, présence visuelle, pollution lumineuse (37% des contributions) 5. Environnement, pollution des sols, faune & flore (34% des contributions) 6. Nombre, saturation, encerclement, taille, quota atteint (67% des contributions) 7. Qualité du dossier, objectivité, doutes (3% des contributions) 8. Perturbations techniques radio télévision (1% des contributions) 9. Aspects économiques, rendement, coût pour la collectivité, utilité, apport budgétaire (31% des contributions) 10. Manque ou absence d'information et de consultation (5% des contributions) 11. Risques (projection, effondrement...) (4% des contributions) 12. Atteinte tourisme & attractivité territoire, impact économique (12% des contributions) 13. Acceptabilité sociale, mépris démocratique (8% des contributions) 14. Démantèlement, recyclage (25% des contributions) 15. Energie propre, renouvelable, alternative au nucléaire (11% des contributions)

Thème 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Nombre de contributions 15 57 19 48 44 88 4 1 41 7 5 16 10 33 15 Proportion des contributions (%) 11 44 15 37 34 67 3 1 31 5 4 12 8 25 11

Nous remarquons ainsi que le thème qui préoccupe le plus est le thème n°6 « Nombre, saturation, encerclement, taille, quota atteint », il apparait dans 67% des contributions. Ce sujet est fortement relayé par l’association Eostress avec la distribution de prospectus lors de réunion publique notamment celle organisé à Ruffec le 19 novembre 2019 « les énergies renouvelables, vous en pensez quoi ? ». La population est alors orientée dans sa réflexion sur le projet.

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Figure 28 : Prospectus réalisé par l’association Eostress, distribuée à la sortie de la réunion publique « les énergies renouvelables, vous en pensez quoi ? » de Ruffec Nous retrouvons ensuite le thème n°4 « Impact paysager, architectural, présence visuelle, pollution lumineuse » qui est également lié à l’effet de saturation évoqué dans le thème précédemment cité.

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L’enquête publique concernant le projet éolien du Bel Essart, composé de 6 éoliennes et de 2 postes de livraison sur les communes de Raix, La Faye et Villefagnan, en Charente s’est bien déroulée.

Parmi les contributions qui ont été apportées, environ 87% sont défavorables, 12% sont favorables et 1% sont sans avis. En mettant en perspective les contributions qui ont été apportées, on constate qu’il y a moins d’1% de la population des communes des 6km qui s’est prononcée sur le projet éolien.

Les craintes concernant l’implantation d’un tel projet de territoire par les riverains sont légitimes et trouvent réponse au sein de ce mémoire (dévaluation immobilière, risque sur la santé, etc.). Elles sont par ailleurs renforcées par l’action d’association anti-éolien qui n’hésitent pas à « informer » la population avec des infox sur ces sujets.

L’emplacement du projet éolien du Bel Essart est idéalement situé pour générer une production électrique renouvelable importante, les éoliennes sont implantées le long de la LGV et relativement éloignées des lieux d’habitations permettant de d’éviter sensiblement l’impact du projet sur le milieu humain.

Le site du projet de parc éolien du Bel Essart ne constitue pas une zone d’enjeu écologique majeure pour la préservation de la faune et de la flore. La démarche de proposition et d’analyse de scenarios a permis de faire évoluer l’implantation vers le moindre impact, les éoliennes sont situées au sein de monocultures céréalières présentant un faible intérêt écologique. Les mesures de réduction ont également été définies afin de limiter autant que possible les impacts liés au projet. Le projet de parc éolien du Bel Essart présente donc un risque environnemental maitrisé.

Les objectifs nationaux en termes de développement des énergies renouvelables afin de diversifier le mix énergétique français ont été définis au sein de la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie). Ces objectifs sont, pour l’éolien terrestre, d’atteindre 24,6 GW de puissance installée en 2023, et entre 34,1 et 35,6 GW à l’horizon 2028. Au 30 septembre 2019 la puissance éolienne terrestre installée en France était de 15 928 MW.

Le projet éolien du Bel Essart contribuera significativement à aider l’atteinte de ces objectifs. En effet, à titre de comparaison, le parc éolien de La Faye - La Chèvrerie est constitué d’autant d’éoliennes avec une puissance installée plus de 2 fois inférieure à celle projetée sur le parc éolien du Bel Essart. L’augmentation de la puissance est possible grâce au progrès des nouvelles technologies d’éolienne et permettra d’atteindre les objectifs fixés de manière plus efficiente.

Ce projet s’inscrit dans la volonté gouvernementale de transition écologique et énergétique du pays, permettra d’alimenter en électricité renouvelable l’équivalent de 13 000 foyers et évitera le rejet annuel dans l’atmosphère de 17 900 tonnes de CO2.

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