La Gestion Des Risques Et Les Fondements De Bonne Gouvernance Dans La Wilaya De Jijel
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE CONSTANTINE 1 FACULTE DES SCIENCES DE LA TERRE, DE LA GEOGRAPHIE ET DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DEPARTEMENT : AMENAGEMENT DU TERRITOIRE N° ordre: 43/Ds/2018 N° serie:07/AM/2018 Thèse de Doctorat Es Sciences en Aménagement du Territoire LA GESTION DES RISQUES ET LES FONDEMENTS DE BONNE GOUVERNANCE DANS LA WILAYA DE JIJEL Présentée par : BOUREBOUNE Lamia Sous la direction du Professeur CHERRAD Salah Eddine Devant le jury : Président : LAYEB Hafid, Professeur (Université Constantine 1) Rapporteur : CHERRAD Salah Eddine, Professeur (Université Constantine 1) Examinateur : BOUSSOUF Rabah, Professeur (Université Constantine 1) Examinateur : LAABI Belkacem, Professeur (Université Constantine 3) Examinateur : BRAHMIA Khaled, Professeur (Université d’Annaba) 22/03/2018 Année universitaire 2017-2018 Remerciements Au terme de cette recherche, il m’est agréable de remercier le professeur CHERRAD S.E. d’avoir accepter de diriger mes travaux de recherche malgré les lourdes charges scientifiques qu’il assume quotidiennement et pour ses observations et suggestions enrichissantes… qu’il trouve ici l’expression de ma reconnaissance. Mes remerciements vont également aux membres de jury pour avoir accepté d’évaluer ma thèse. Ce travail, a pu aboutir avec l’aide et la collaboration de nombreux responsables de la wilaya de Jijel, et je tiens à remercier vivement : MM, Lehtihet chef de service de la DHW Jijel, Alioueche chef de bureau Hydraulique agricole, Mehdid chef de service de la direction des forêts. Mme Bouskia chef de Bureau au niveau de la direction de l’urbanisme, Kamouche directeur des travaux publics et tout particulièrement le Capitaine Kebsa Moad (Chef de bureau de la Cartographie et des Risques Spéciaux) de la direction de la protection civile de Jijel. Mes remerciements, vont aussi à ma famille et particulièrement à mon époux pour ses encouragements, A mes trois Filles A ma Maman Et surtout à la mémoire de mon unique sœur Lynda partie trop tôt ………… 2 Introduction générale 3 L’intérêt du choix du thème de recherche Cette thèse est d’abord un travail de géographie, motivé par l’étude de la relation Espace / Société. L’approche par les dommages et par les événements permet, en effet, de s’intéresser à l’organisation et au fonctionnement des territoires au regard des risques et des catastrophes naturelles. Elle mobilise donc la plupart des notions et concepts relatifs à la géographie des risques. Par ses conséquences souvent catastrophiques, et leur impact sur le développement, durant ces dernières décennies, les risques naturels deviennent une préoccupation majeure des Gouvernants en Algérie. De nombreuses villes sont affectées régulièrement par des inondations, des séismes ou des glissements de terrain et les moyens pour y faire face et réduire les effets de ces risques ne sont pas suffisamment efficaces ni proportionnés à l’ampleur de ces aléas. Pourtant des efforts conséquents sont appliqués par les gouvernants sur ces territoires à risques en Algérie, mais leurs effets restent encore insuffisants. Les causes des catastrophes " dites naturelles" et de leur impact grandissant malgré tous les efforts déployés, sont à rechercher non seulement dans leurs processus physiques, mais bien souvent dans l'incapacité de nos sociétés à y faire face. L’accroissement des dommages produits par les risques naturels est pour une part dû à une recrudescence des phénomènes destructeurs d’origine climatique ou géologique, mais aussi et surtout à la pression anthropique (accroissement de la population, développement de l’activité économique, occupation anarchique de l’espace…). Le choix du terrain d’étude Cette recherche nous permettra d'appréhender globalement l’environnement et la gestion des risques naturels à travers la wilaya de Jijel. En effet, cette wilaya a connu de nombreuses catastrophes par le passé du fait des risques naturels, et reste aujourd’hui encore exposée aux aléas naturels. Notre projet s'inscrit alors dans le champ de la connaissance de l'aléa et du risque et dans celui de la gestion qui mobilise de nombreux acteurs. La notion du risque est par nature transversale, une gestion efficace ne peut être segmentée ; il faut développer une vision globale du risque et établir les partenariats nécessaires. 4 Le cycle du risque est un modèle théorique qui structure la gestion des risques en phases : l’identification, la prévention, la préparation, la gestion, le rétablissement, et le retour d’expérience. Cette gestion répond avant tout aux besoins des collectivités locales, et de l’Etat via ses services décentralisés au niveau régional et local pour l’application des Plans de Prévention des Risques (PPR), la production des atlas des zones inondables, de l’Information préventive. De nombreux acteurs sont convaincus que la réduction des risques viendra surtout d'une amélioration de la prévention à long terme; il faut aussi cependant savoir gérer la crise et la post-crise, notamment pour l'existant. La mobilisation des ressources semble plus facile pour les réparations que pour la prévention qui paraît souvent chère face à un risque souvent perçu comme lointain: l'équilibre est souvent difficile à trouver entre le long terme hypothétique et le court terme impératif. PROBLEMATIQUE Notre société moderne est confrontée à des catastrophes naturelles, dont les séismes, les inondations, qui ont des périodes de retour ou des cycles pour les séismes, de l’ordre de 100, 200 ans, donc très long par rapport au rythme de développement de notre société. Nous construisons des villes qui n’ont pas encore été affectées par des catastrophes. On est toujours en retard par rapport à la catastrophe à venir, parce qu’on pourrait dire qu’on va construire de manière que ça puisse résister à n’importe quelle accélération d’un séisme, mais le coût est tellement important qu’on y renonce. Il est clair que le rythme de développement de notre société est décalé par rapport à son adaptation aux grandes catastrophes. On ne sait pas prévoir le déclenchement d’un risque, mais on peut toujours se préparer à la situation de crise avant la catastrophe, il est nécessaire d’informer les populations, leur faire prendre conscience du risque. Il faut connaître le risque et ses différentes manifestations avec leurs conséquences sur les biens et les sociétés, mais aussi il est impératif de développer une manière de cohabiter avec le risque, pouvoir en réduire les effets négatifs sur les sociétés. La gestion des risques s’organise alors, autour de trois notions : - la prévention - la prévision - la protection 5 Dans un cadre de gestion, il s’agit d’analyser les aléas naturels et d’appréhender leur mode d’occurrence spécifique en Algérie. Le bilan de la gestion de ces dangers en Algérie n’est guère positif, il est nécessaire de mettre en place les éléments d’une politique rationnelle de gestion des risques dans le cadre d’une bonne gouvernance. Il est intéressant de rappeler que le risque affecte et s’approprie un espace,un territoire; le risque mobilise dès lors un grand nombre d’acteurs, des décideurs à ceux qui subissent le risque jusqu’aux assureurs. Chacun de ces acteurs n’a pas la même représentation du territoire du risque ;le risque est alors intégré aussi en termes de couts dans les pratiques d’aménagement. Par conséquent, le risque peut constituer une contrainte majeure au développement d’une commune, d’une ville ou peut affecter son image de marque et sa place économique dans la région, dans le pays. L’inscription des aléas et des risques s’effectue dans un territoire sur lequel s’exercent des pouvoirs, qui s’associent à des acteurs. C’est ainsi que le territoire du risque est perçu, et vécu, par une population : c’est le territoire menacé, vulnérable ; c’est aussi le territoire des experts qui définissent l’importance du danger ; Au bilan, la question qui émerge, consiste à cerner le territoire pertinent permettant d’envisager et de gérer le risque. Le risque contribue à créer des territoires qu’il faut gérer, en interdisant ou en règlementant la construction. Le zonage ainsi réalisé est à l’origine d’un territoire nouveau sur lequel s’exercent certaines prérogatives. Les territoires du risque traduisent ainsi des inégalités et s’accompagnent d’une répartition spatiale particulière telle qu’illustrée dans les communes montagneuses au relief vigoureux de Ghebala et Selma Benziada au Sud de la wilaya de Jijel, abritant des populations démunies. Les territoires où vivent les populations aux moyens limités sont aussi souvent ceux où les aléas sont les plus fréquents : les zones inondables demeurent un site favorable à l’installation des nouveaux arrivés dans la wilaya de Jijel, attirés par la platitude du terrain et surtout un sol meuble facile pour y édifier rapidement des constructions à l’image de la plaine de Taher et celle de Belghimouz. Plusieurs types de relations peuvent exister entre risques et territoires ; pour un même type de territoire et pour un même aléa (glissement de terrain, inondation, seisme…..), les réponses en 6 matière de gestion sont très différentes parce que les enjeux sont également très différents et également les moyens. Ainsi, sur le même territoire, interviennent de très nombreux acteurs dont les objectifs sont souvent différents. Certains de ces acteurs sont des gestionnaires, d’autres sont des élus, des associations, ou de simples citoyens. Des problèmes de cohérence entre les divers acteurs se posent, qui n’ont ni les mêmes objectifs, ni les même cultures, ni les mêmes logiques, bien que tous ces acteurs s’intéressent, mais à des degrés différents à la réduction du risque et que tous traitent des mêmes territoires. Le territoire de la wilaya de Jijel nous offre ainsi un espace idéal pour établir un état des lieux en matière de gestion des risques à travers les nombreux territoires, des communes de montagnes exposées aux risques naturels, aux communes littorales marquées par des activités touristiques, mais soumises à des risques littoraux.