ET Divertissements À LA Cour
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ET DIVErTISSEMENTS À LA COUr 1 suivre à LA CHASSE au cœur les derniers de la fête 2 carrousels Dans ses Mémoires pour l'éducation du Dauphin, Louis XIV accorde une large les lieux du place aux fêtes et aux divertissements, qui, selon lui, participent de l'art 3 divertissement de gouverner. Il faut, pour l'ordinaire de la vie de cour, instaurer « cette société à la comédie de plaisirs, qui donne aux personnes de la Cour une honnête familiarité 4 avec le souverain, les touche et les charme plus qu'on ne peut dire ». Il faut, au concert pour l'extraordinaire des événements royaux, toujours plus de grandeur, 5 de surprise et de fantastique, afin d'émerveiller la Cour, le royaume et l'Europe. à la promenade En fonction de ses goûts et de l'évolution de la mode, chacun des successeurs 6 du grand roi maintient cette tradition de faste et de créativité. au jeu 7 L'enjeu est ici de présenter les infinies variétés et ingéniosités des divertisse- au bal ments qui sont proposés à la Cour, qu'ils lui soient offerts par le roi ou qu'ils 8 soient pratiqués par elle. Ce sont bien sûr, toutes les formes de spectacles les effets publics, comédies, opéras, concerts, feux et illuminations, mais aussi les repré- 9 du merveilleux sentations privées quand seigneurs et dames de la Cour montent eux-mêmes sur les planches. Ce sont les innombrables jeux d'argent qui vous apportent la fortune ou la ruine. Ce sont les exercices du corps où il faut briller : la chasse, 1 la danse des bals et des mascarades, le mail et la paume, ces ancêtres du golf et du tennis. Commissariat Louis XIV comprend très tôt le rôle politique et social de ces divertissements de l'exposition qui contribuent au rayonnement de la monarchie. En effet, cette vertigineuse mise en scène de réjouissances, qui donne l’impression d’un monde enfermé 3 Béatrix Saule, 1 - Le jeu directeur-conservateur dans la Grande Galerie dans une fête permanente, ne doit pas tromper : pour parvenir à se maintenir général du musée national de Versailles et qui plus est à se distinguer et à briller devant le roi, combien d’efforts indi- des châteaux de le 9 février 1747, viduels étaient nécessaires, de fortune pour soutenir son rang, de réseaux pour Versailles et de Trianon à l’occasion du mariage se placer avantageusement dans ces grandes machines de représen tation, du Dauphin, Élisabeth Caude, fils de Louis XV, avec de maîtrise de soi pour supporter au quotidien le devoir de paraître, la com- conservateur général Marie-Josèphe de Saxe, paraison avec autrui et le défi de la compétition. 2 au musée national par Charles Nicolas 4 5 des châteaux de Cochin le Jeune Tout au long de l’exposition, le public est invité à découvrir et à ressentir ce Versailles et de Trianon (1715-1790), que le courtisan vivait, voyait, entendait ou pratiquait – de la détente physique 1 tirage moderne entrée 6 Jérôme de La Gorce, apportée par les chevauchées de chasse, des plaisirs visuels et auditifs de la directeur de recherche 2 - Fêtes de 1674, scène, de l’inquiétude au jeu ou au bal 8 7 émérite au CNRS, sixième journée : paré, au bonheur des illuminations conseiller scientifique illuminations autour au centre de recherche du Grand Canal nocturnes. Plusieurs dispositifs du château de Versailles de Versailles représentant immer sifs rythment le parcours – des palais, des pyramides, douches sono res, écrans, restitutions Scénographie des fontaines, 3D, constructions grandeur nature Directeur artistique : des statues, des termes, de machineries de théâtre, etc. – pour 9 Patrick Hourcade, des poissons, etc. photographe, plasticien Jean Lepautre redonner vie aux lieux de spectacle, Agence Décoral : (1618-1682), 1676 recréer l’ambiance des soirées à la Patrick Bazanan, Cour et mieux entraîner les visiteurs Valéry Sanglier 2 au cœur de la fête. et Marine Bouthémy 1 suivre 2 les derniers à la chasse carrousels Versailles est né de la chasse : le grand C’est le cheval qui assure la transition avec projet architectural de Louis XIV s'est bâti les ballets équestres dont Versailles autour du relais de chasse de son père vit avec les carrousels du Grand Dauphin, Louis XIII. La chasse – à courre ou à tir fils aîné de Louis XIV, les derniers feux. – constitue le divertissement royal et Costumes et harnachements chamarrés aristocratique par excellence. C’est aussi dans une grande manière baroque un moment de détente sportive, de quête entraînent les seigneurs à des dépenses d’exploit et un temps de sociabilité. somptuaires qu’ils ne sont plus en mesure Des trois souverains férus de chasse, c’est d’assumer cent ans plus tard, en 1770, certainement Louis XV qui est le plus au moment du mariage du Dauphin, futur passionné de chasse à courre et c’est ainsi Louis XVI. qu’il faut mesurer sa commande de la tenture des Chasses royales dont les trois pièces présentées dans l’exposition, provenant du palais Pitti à Florence, offrent une occasion unique d’observer la remar - quable conservation de leurs coloris. Chiens de chasse, costumes et accessoires de chasse font écho au décor des tapisseries. Les portraits de la duchesse de Bourgogne et de Madame Infante rappellent la place 3 - La Mort du cerf 4 - Alexandre et Thalestris bien réelle des dames de la Cour lors aux étangs ou le Pompeux Carrousel des chasses à courre, participant notamment de Saint-Jean-aux-Bois des galantes amazones aux collations lors des haltes. La chasse Manufacture des quatre parties du des Gobelins, carton Monde, donné à Versailles à tir, moins connue, est tout aussi appréciée de Jean-Baptiste Oudry dans la Cour d’Honneur des souverains qui sont tous d’excellents (1686-1755), 1743-1745 de la Grande Écurie, fusils et le journal de Louis XVI offre les 28 et 29 mai 1686 de specta culaires décomptes de tableaux Attribué à Jean-Baptiste Martin l’Aîné (1669-1733), de chasse. vers 1686 4 3 3 les lieux du 4 à la comédie divertissement Avant l’inauguration de l’Opéra royal en 1770, 7 achevé à l’occasion du mariage du Dauphin, futur Louis XVI, avec Marie-Antoinette, archiduchesse d’Autriche, les lieux de spectacle ont connu de nombreuses 6 pérégrinations. Des restitutions en images 3D, fruits Le décor du Temple d’une collaboration scientifique entre de Minerve : Le plus ancien le commissariat, des chercheurs et historiens, décor de théâtre et la société Aristéas, invitent les visiteurs à l'italienne au monde à entrer dans des lieux éphémères Entièrement restauré pour l’exposition, ou aujourd’hui disparus, comme la salle ce décor, chef-d’œuvre méconnu, de Comédie de la cour des Princes, y a été spécialement planté dans sa totalité ou toujours en place, comme le Petit Théâtre et éclairé sur une scène reconstituée. de la Reine, à Trianon. Le public peut ainsi découvrir les plans Les services des Menus-Plaisirs du Roi, successifs qui composent le décor en charge de l’organisation des cérémonies, et apprécier tout le savoir-faire déployé Les trois dimensions Loin de la magnificence de ces fêtes extra- fêtes et spectacles à la Cour, redoublaient par les peintres de décor pour rendre du théâtre à la Cour : ordinaires, se développe une autre forme d’ingénierie et de savoir-faire pour transfor- les effets de perspective. l’ordinaire, de théâtre sous la houlette de la duchesse mer, par exemple, le manège de la Grande Créé en 1754 par les frères Slodtz pour l’extraordinaire et l’intime de Bourgogne, puis de la marquise Écurie en scène de théâtre ou en salle de le château de Fontainebleau, ce décor En temps ordinaire à Versailles, le théâtre de Pompadour, avec le fameux théâtre des bal, et aboutir à de véritables prouesses fut envoyé plus tard à Versailles, où il fut constitue une distraction qui se tient Petits Appartements logé dans le grand techniques comme la salle à transformations monté pour la dernière fois dans le théâtre à jours fixes dans la semaine et à laquelle escalier des Ambassadeurs avant sa démo - de l’Opéra royal. de l'Aile neuve - dans l'actuel escalier participent quelques centaines de courtisans. lition, et enfin de la reine Marie-Antoinette. Gabriel - en 1787 pour une reprise d'une Le répertoire joué est très large, qu’il Il s’agit du théâtre de société, plus intime, tragédie de Voltaire, Olympie. Il est s’agisse de reprises ou de nouvelles créations : dans un cercle plus choisi et devant lequel aujourd'hui conservé au Théâtre de la Reine comédie italienne ou française, opéras il arrive que la famille royale et ses proches au Petit Trianon. ou opéras ballets, tragédies classiques. revêtent eux-mêmes des costumes Lors des grands divertissements offerts d’acteurs et se produisent sur scène pour à la Cour par Louis XIV, les représentations leur plus grand plaisir. ont parfois même lieu à l’extérieur, dans la cour de Marbre par exemple, ou dans les jardins dans lesquels sont aménagées des salles de spectacle éphémères capables d’accueillir une foule de spectateurs. 5 - Madame de 6 - Décor du temple 7 - Fêtes de 1674, Pompadour jouant de Minerve planté sur troisième journée : Acis et Galatée la scène du Petit Le Malade Imaginaire, sur la scène des Petits Théâtre de la Reine, comédie représentée Appartements du Roi à Trianon dans les jardins à Versailles en 1749 de Versailles, devant Charles Nicolas Cochin la grotte de Téthys, le Jeune (1715-1790), le 19 juillet 1674 5 vers 1749 Jean Lepautre (1618-1682), 1676 6 à la promenade Les divertissements d’extérieur ne sont pas en reste : promenades de Louis XIV avec ou sans calèche, marches vers la grotte de Téthys et ses jeux d’eau enchanteurs, vers le bosquet du Labyrinthe et les surprises de son bestiaire, parties de pêche de Mesdames aux bords des bassins, déam bulations bucoliques dans le jardin de Trianon, etc.