LA BELLE HÉLÈNE

JACQUES OFFENBACH

MAIRIE DE BORDEAUX

La Belle Hélène

Opéra-bouffe en trois actes Livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy Musique de

Créé le 17 décembre 1864 au Théâtre des Variétés à Paris.

Théâtre Fémina Bordeaux .1 AQUITAINE Mai 2004 L'Opéra tient à remercier le Club des Partenaires de l'Opéra National de Bordeaux

partenaires fondateurs Actas Consultants Caisse d'Épargne Aquitaine-Nord Cofînoga Mercedes-Benz Bordeaux Société Bordelaise de CIC

partenaires associés Air liquide Aquitaine Travaux Banque Populaire du Sud-Ouest Casino de Bordeaux Château Haut-Bailly CORDIER Mestrezat & Domaines EOF Grands Clients Sud-Ouest Gaz de Bordeaux Groupe CMR Chantiers d'Aquitaine Lexus Bordeaux Sanofi Winthrop Industrie (site d'Ambarès) Syndicat Viticole de Pessac-Léognan

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> Caisse des dépôts et consignations les actions vers les jeunes (Campus en Musique - Ma voix etToi) > Casino de Bordeaux Orchestre en Fête > Château Haut-Bailly le Ballet de l'Opéra National de Bordeaux > Fondation DaimlerChrysler France les jeunes artistes (Concert lyrique Hui-Hé — juin 2004) > Fondation France Telecom La Cenerentola (Production lyrique — mars 2004) > Fonds d'action SACEM l'enfant et la musique (action culturelle) > Groupe Duclot les productions lyriques, symphoniques et chorégraphiques > Syndicat Viticole de Pessac-Léognan les concerts dégustation

ainsi que Baronne Philippine de Rothschild

La Donna Simone Mahler La Belle Hélène

Opéra-bouffe en trois actes Livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy Musique de Jacques Offenbach

Mise en scène Jack Gervais Direction musicale Bruno Membrey Chorégraphie Élisabeth Kerhervé Décors Ciulio Achilli Costumes Maison Grout

Hélène, Reine de Sparte Anna Holroyd Paris, fils du Roi Priam Joseph Guillot Ménélas, Roi de Sparte Jacques Lemaire Agamemnon, Roi des Rois Jean-Marie Joye Calchas, Grand Augure de Jupiter Jean-François Fabe Achille, Roi de Phtiotide Denis Puiroux Oreste, fils d'Agamemnon Claude Deschamps Ajax Premier, Roi de Salamine Fabrice Lelièvre Ajax Deuxième, Roi des Locriens Cyril Fargues Parthœnis, hétaïre Carole Clin Léœna, hétaïre Anyl Floriane

Orchestre National Bordeaux Aquitaine Chœur et Ballet du Théâtre Fémina

Régisseur général Bernard Auzimour

Production Opéra National de Bordeaux

Théâtre Fémina Première le 14 mai 2004 Bordeaux

Acte 1: 50 mn — Entracte (20 mn) — Acte II : 30 mn — Précipité (3mn) — Acte III : 30 mn Durée totale du spectacle : 2 h 15 mn environ Offenbach par Nadar. Argument

— Acte I : L'oracle — Nous sommes à Sparte, devant le temple de Jupiter, père des dieux et des hommes. Les offrandes déposées sur ses autels s'amenuisent, à la grande désolation de Calchas, son grand augure. Seule, Vénus attire les dons les plus généreux. Il faut bien implorer la déesse ! Aussi Hélène se lamente-t-elle (« l'amour est mort ») en arrivant avec les pleureuses de feu le bel Adonis. « Il nous faut de l'amour... » insiste celle-ci auprès de Calchas, car « les temps présents sont plats et fades ». Tandis qu'elle se retire, arrive Paris, sous l'accoutrement de berger. Il évoque pour Calchas son aventure au Mont Ida, là où il fut contraint d'élire la plus jolie des trois déesses qui s'y trouvaient. Son choix se porta sur Vénus, à qui il offrit une pomme. Pour le remercier, la blonde divinité lui promit l'amour de la plus belle des femmes de ce monde. Or, chacun le sait, seule Hélène, l'épouse de Ménélas, répond à cet inégalable critère. L'intervention de Calchas et de ses oracles sera-t-elle nécessaire ? L'accomplissement du voeu de Vénus s'esquisse déjà : Hélène tressaille à la seule vision de Paris, d'autant qu'au concours des jeux d'esprit, organisé par Agamemnon, il distance allègrement, par son intelli­ gence, les autres rois de la Grèce. Le tonnerre gronde soudain, inspirant à Calchas un oracle qui « décrète » le départ immédiat de Ménélas pour la Crète. Même si Vénus l'ordonne, cet éloignement de Ménélas n'est, pour Hélène, que l'œuvre de la fatalité !

— Acte II : Le jeu de l'oie — Seule dans ses appartements, Hélène réprimande Vénus des libertés qu'elle prend avec la vertu, la faisant trop cascader, comme on disait alors. Paris entre et fait une cour sans équivoque à Hélène, qui refuse catégoriquement ses avances, respectueuse de sa fidélité à Ménélas, en dépit du souhait de Vénus. Promettant de revenir, le berger s'éclipse à l'arrivée des rois qui viennent se risquer au jeu de l'oie. Calchas triche de manière si éhontée que son attitude écourte la partie. Avant leur départ, les têtes couronnées convient Hélène à leur repas du soir. Convaincue d'y trouver Paris, elle décline l'invitation, préférant s'adonner à une nocturne méditation solitaire. Tandis qu'elle somnole, le berger déguisé en esclave s'approche, et... puisque « c'est un rêve »,

La Belle Hélène | 05 où est le mal ? C'était sans prévoir l'arrivée soudaine de Ménélas... Hors de lui, il appelle aussitôt à sa rescousse les rois qui dînent et les prend à témoin de cet affront qui le déshonore. « Dam ! ton honneur ! » lui répondront-ils, dans l'étourdissement de leurs agapes, et d'ajouter à l'attention de Ménélas « c'est un peu de votre faute ». En « mari sage », ne devait-il pas prévenir de son arrivée ? C'est bien l'avis d'Hélène qui déplore, à nouveau, un coup de la fatalité ! Néanmoins, l'assemblée outragée chasse Paris, « ce vil séducteur ».

— Acte III : La galère de Vénus — Ménélas et Hélène ont misé sur le charme de la très en vogue station balnéaire de Nauplie pour tenter d'oublier. Les rois de la Grèce les accompagnent. Mais sur la plage, on commente largement l'incident et l'expulsion de Paris qui entravent le souhait de Vénus, froissée par l'attitude de Ménélas. Ce gêneur devrait être mené « à Leucade... »' clame la rumeur. Hélène, exaspérée, par les incessantes questions de son époux, lui livre une réponse bien évasive... Est-ce ainsi qu'elle retrouvera la sérénité qu'elle est venue chercher au bord de la mer ? Son mari agit bien mal et sa résistance à Vénus courrouce la déesse qui se venge. Depuis, « les maris trompent leur femmes, les femmes trompent leur mari. ». Afin d'endiguer cette « débâcle générale » et éviter qu'elle ne se perpétue, Agamemnon et Calchas tentent de raisonner Ménélas pour le

• Danse sacrée. convaincre d'accepter de sacrifier son honneur d'époux. Il est urgent d'apaiser Vénus, « au genre humain il faut rendre service ». L'élan patriotique de Ménélas lui fait avouer soudain que pour sauver Sparte — et son ménage — il a fait appel au grand augure de Vénus. Il doit arriver incessamment. Une colère jalouse fait aussitôt bondir Calchas qui revendique « la concurrence des augures ». La galère attendue accoste bientôt avec, à son bord, l'envoyé de la déesse, dont l'allure joyeuse surprend la foule. Il énonce alors l'ordre de Vénus : pour se faire pardonner, Ménélas devra égorger cent génisses blanches, tandis qu'Hélène sera tenue de partir à Cythère, en compagnie du messager. Ménélas accepte d'autant plus volontiers que c'est son peuple qui paiera les cent génisses. « C'est encore la fatalité » dira Hélène, consciente de la duperie, en embarquant. Et, tandis que le navire s'éloigne de la grève, le grand augure de Vénus enlève sa fausse barbe et révèle son identité : « Je suis Paris I »... Et la guerre de Troie aura bien lieu I

Dominique Ghesquière

1 ) En mer Ionienne, sur l'île de Leucade (aujourd'hui presqu'île), se trouvait un rocher escarpé du haut duquel étaient précipités les condamnés à mort, d'où l'expression qui nous est restée : le saut de Leucade. 0 r2MSM3M3M3M3MSI3fSISM3J3J3J3MSOISI3ISISJM3JSJ5JSMSI3MSJ313M3I es

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• Frontispice de « L'Air séparé » du Jugement de Pâris représentant José Dupuis (1833-1900), créateur du rôle. Dominique GHESQUIÈRE La Belle Hélène

La Belle Hélène : un enlèvement réussi

En cet automne 1864, Offenbach et sa musique atteignent une réputation nationale et internationale. Son rythme de travail bouillonne autant que celui de ses partitions, ainsi que le confirme son calendrier des « premières » de l'année... En janvier, création parisienne d' ; en février, il est à Vienne où il présente son « grand opéra romantique » (Les Fées du Rhin), dont l'imposante composition révèle des facettes inconnues de sa personnalité musicale. En mars, il crée à Paris Les Géorgiennes. En juin, Le Soldat magicien et Jeanne qui pleure et Jean qui rit sont ovationnés par l'élégant public du casino de Bad-Ems, station thermale allemande, voisine de Coblence. En septembre, il retrouve Vienne où l'adaptation allemande de ses Géorgiennes fait un triomphe... et voilà Offenbach, de retour à Paris, où il achève la musique de sa « grande pièce d'hiver » : L'Enlèvement d'Hélène, trois actes composés méticuleusement, en dépit de ses déplacements. La puissance de travail d'Offenbach et sa célébrité sont telles qu'à ce moment, un journaliste du Figaro le rançonne de quelques lignes biographiques qui commencent ainsi : « Je suis venu au monde à Cologne (le 20 juin 1819) : je me rappelle parfaitement qu'on me berçait avec des mélodies. J'ai joué de toutes sortes d'instru­ ments, un peu, du violoncelle beaucoup... Je suis arrivé à Paris à l'âge de treize ans, j'ai été au conservatoire comme élève, à l'Opéra-Comique comme violoncelliste, au Théâtre- Français comme chef d'orchestre... J'ai créé alors le Théâtre des Bouffes-Parisiens... ». En fondant cette salle, en 18SS, Offenbach impose enfin le caractère de sa musique, à la fois railleuse et tendre. Les nombreux titres étincellent aussitôt en feu d'artifice, illu­ minant avec éclat le nom et le talent du compositeur, qu'Orphée aux Enfers vient brillamment couronner, en 1858. Cette première grande parodie de l'Antiquité apporte un élan décisif à sa carrière. Les tournées qu'il organise, durant la fermeture estivale de son théâtre, propulsent sa réputation au-delà de nos frontières. En novembre 1860 — année où il obtient la nationalité française — il entre à l'Opéra grâce à son ballet . Le compositeur d'Orphée aux Enfers prouve combien ses harmonies savent émouvoir avec la même élégance qu'elles peuvent faire rire. Lorsqu'on affiche encore

La Belle Hélène | 09 Offenbach, un mois plus tard, à l'Opéra-Comique, il devient dérangeant. Une cabale habilement menée, y fait échouer son . Mais voilà ! Offenbach sait composer une partition comique avec le même génie qu'un ouvrage sérieux. C'est ce qui constitue l'essence même de sa musique et justifie la vogue de ses opéras-bouffe. À Paris ou dans les grandes capitales européennes, ce genre lyrico-bouffe provoque partout l'engouement du public quasi contaminé par ce nouveau virus. Les théâtres qui refusent la contagion voient leurs recettes s'anémier. C'est le cas du Théâtre des Variétés qui s'essouffle dans le répertoire des vaudevilles. En mars, la direction des frères Cogniard, décide de se lancer dans cette vague nouvelle. Solliciter le père d'Orphée aux Enfers leur paraît, pour l'heure, impossible. Leur choix se porte alors sur un compositeur reconnu, facétieux, à la fois ténor, chef d'orchestre, et organiste : il s'appelle Hervé (1825-1892). Devançant d'un an Offenbach, il avait déjà créé son théâtre des Folies- Nouvelles, y implantant, en pionnier, ce style musical alors embryonnaire. Divers ennuis judiciaires obligèrent ce musicien à abandonner son entreprise, mais son prodigieux talent, son esprit burlesque et sa rapidité à composer ne demandaient qu'à être convoités. Un mois plus tard, en avril 1864, Hervé présente ainsi Le joueur de flûte : partition fort drôle sur fond d'Histoire romaine de haute fantaisie. Pour incarner le rôle principal, Hervé retrouve le ténor qu'il avait débusqué autrefois pour ses Folies-Nouvelles : José Dupuis (1833-1900). Né à Liège, ses dons de comédien et de chanteur laissaient présager le meilleur. Effectivement, ces Romains, pas si fous, conquièrent aussitôt Paris. La foule accourt aux Variétés dont la physionomie financière reflète bientôt une santé parfaite, vivifiée un peu plus, en août, par la création d'une revue musicale toujours signée Hervé : La Liberté des théâtres, clin d'oeil au nouveau décret impérial ! La presse d'octobre évoque les spectacles de la rentrée, s'attardant sur un nouvel opéra-bouffe, dont le titre : La Belle Hélène, s'est substitué avantageusement à L'Enlèvement d'Hélène. Certains « bruits de coulisses » en disent déjà grand bien... « Quant à la musique, jamais Offenbach n'en a fait de plus spirituelle et de plus entraînante »... Le texte « est de M.M. Meilhac et Halévy »... « On dit la pièce des plus amusantes... Elle doit assurer une victoire aux auteurs...». Gageons que le compositeur ne soit pas étranger à la rédaction de cet article ! Il croit en sa partition, comme les librettistes en leur intrigue qui constitue leur première grande collaboration officielle. Mais qui sont ces deux auteurs dont parle si chaleureusement Offenbach ? D'abord, son librettiste de la première heure : Ludovic Halévy (1834-1908). Employé de ministère, mais avide d'écriture théâtrale, Offenbach provoque sa plume pour imaginer le Prologue d'ouverture de son théâtre en 1855. Cette première réussite en entraîne d'autres, comme Ba-Ta-Clan dont le succès lui fait abandonner le pseudonyme de Jules Servières sous lequel il s'abritait, par nécessité professionnelle. En collaboration avec Hector Crémieux (1828-1892), il signe le livret d'Orphée aux Enfers. Le triomphe que l'on sait, lui confère une renommée qui lui permet, trois ans plus tard, en 1861, de cosigner avec le Duc de Morny — demi-frère de Napoléon III — l'irrésistible Monsieur Choufleuri restera chez lui le 24 janvier. C'est à cette époque que Halévy rencontre un lointain ami de collège : Henri Meilhac (1831-1897). Écrivain humoriste, ses premières comédies, hasardées sur la scène du Palais-Royal, ne sont pas passées inaperçues. La conversation de ces deux auteurs ébauche naturellement une coopération qui se matérialise d'abord par le livret de La Baguette (ou Fédia), un opéra-comique « sérieux » dont Offenbach commence aussitôt la musique. La Salle Favart entame des premières lectures, fort prometteuses qui cesseront brusquement, fin 1862, figeant ces deux actes dans leur état de projet. Cet avortement ne décourage pas Meilhac et Halévy qui présentent, au Palais-Royal, l'année suivante, leur première comédie co-signée : Le Brésilien. Pour cette pièce, Offenbach compose anonymement une « ronde »' fort drôle, qui scelle, mais officieuse­ ment, ce talentueux triptyque d'auteurs. C'est dire que « l'équipe » qui devait amener La Belle Hélène à son terme, se connaissait parfaitement... d'autant plus qu'Hortense Schneider (1833-1920), fait alors les beaux soirs de ce théâtre. Pour incarner l'héroïne de sa nouvelle pièce, Offenbach veut Schneider, coûte que coûte, et le terme ne sera pas vain ! Elle est belle, certes... mais il apprécie surtout son talent : sa voix est devenue un admirable mezzo... Il connaît aussi son caractère. Un mois après l'ouverture de ses Bouffes-Parisiens, il l'embauche, décelant chez cette jeune débu­ tante d'alors, la fibre d'une artiste rare. Son ascension rapide et justifiée confirme si bien le diagnostic, qu'un an plus tard, en août 1856, Hortense abandonne Offenbach, attirée par l'offre alléchante du Palais-Royal. Mais en cet automne, elle vient d'en claquer la porte, jugeant ses cachets, pourtant fort convenables, encore trop indigents ! En rage, elle maudit ce théâtre, jure d'abandonner à jamais la scène, et regagne Bordeaux, sa ville natale. Parallèlement, une querelle avec la direction de ses « Bouffes » éloigne de son théâtre favori Offenbach, ainsi contraint à chercher un gîte pour accueillir La Belle Hélène. Parmi les salles parisiennes en vue, seul le Théâtre des Variétés permet de neutraliser les rancoeurs. Lorsqu' Offenbach, encadré de Meilhac et Halévy, vient demander asile aux frères Cogniard, ceux-ci n'osent croire en une telle aubaine. Ils acceptent sur le champ la nouvelle pièce d'Offenbach, mais après maintes négociations, consentent aux cachets astronomiques exigés par Schneider. Celle-ci, prévenue aussitôt de l'offre mirifique, annonce par une dépêche, son retour imminent à Paris. Hortense sera Hélène, Hélène sera un triomphe : Offenbach l'affirme. Reste qu'abandonner Hervé et sa musique aux effets si bienfaisants sur la trésorerie du théâtre, embarrasse sérieusement la direction. On offre alors au « ténor » Hervé le rôle de Paris... qu'il refuse. (Le premier air du Mont Ida, fut composé à son intention par Offenbach)... On propose ensuite le personnage de Ménélas au « comique » Hervé qui

1 ) Il n'y a aucun rapport entre cette « ronde » de la pièce Brésilien (1863) et le rondeau du Brésilien, person­ nage clé de La Vie parisienne (1866).

La Belle Hélène | 11 objecte pareille rebuffade... Même si le destin l'amènera bientôt, grâce à LOeil crevé et à Chitpéric, à rivaliser avec Offenbach, c'est avec un désappointement, compréhensible que l'auteur du joueur de flûte laisse aux Variétés son amertume... et son ex-ténor José Dupuis. Celui-ci hérite du rôle de Pâris, gratifié d'un nouvel air du Mont Ida — définitif, cette fois — qu'Offenbach réécrit spécialement pour sa tessiture. Pierre Eugène Grenier (1832-1875), incarnera un Calchas plein de finesse ; Kopp (?- 1872) fera de Ménélas un mari subtilement ridicule ; le baryton Henri Couder (1833-1868) campera un Agamemnon intelligemment grotesque. Le personnage d'Oreste est composé pour la chanteuse Léa Silly. Elle débute dans Le joueur de flûte où elle révèle une voix et une présence à la scène aussi assurées que son originalité à la ville : pantalon, monocle, cigarillo affirment son tempérament et son esprit. Parfaite sous le travesti d'Oreste, ses réparties, parfois cinglantes, émailleront ses querelles assidues avec Schneider. La constitution d'une troupe homogène de chanteurs n'est pas une besogne facile lorsqu'on connaît les exigences vocales qu'impose Offenbach, mais pour atteindre le succès promis, les frères Cogniard cèdent à toutes ses demandes : les choeurs sont étoffés, l'orchestre est renforcé. Pour en assurer la direction, le compositeur fait venir de Bad-Ems le chef Adolphe Lindheim. Enfin, on installe les magnifiques toiles commandées à Charles-Antoine Cambon, le décorateur de l'Opéra... Des retouches musicales, des remaniements de texte, des colères, deux mois de répétitions souvent houleuses, et le samedi 17 décembre 1864, La Belle Hélène peut s'embarquer pour plus de trois cents représentations consécutives.

RAPPELS MYTHOLOGIQUES Dan s la mémoire collective de notre début de XXI", les légendes d'Homère et l'Histoire grecque, tout comme les bas-reliefs qui les illustrent dans la pierre, se sont doucement effacées... ou presque. Chacun sait encore que Paris, second fils de Priam. roi de Troie, fut rejeté à sa naissance par ses parents, prévenus que ce nouveau-né serait la cause de la ruine de la patrie. On l'éloigna et il grandit parmi du Mont Ida. Un jour, il fut contraint de choisir la plus belle des trois déesses qui se présentèrent à lui. La magnificence de Vénus (Aphrodite) emporta sa préférence devant la sagesse de Minerve (Athéna) et la fierté de Junon (Héra) symbolisée par son Paon. Le choix de Pâris se matérialisa par une pomme d'or qu'il offrit à Vénus. Pour le remercier, la déesse promit l'amour de la plus belle femme du monde a ce jeune homme, bientôt chargé d'aller plaider la cause d'Hésione auprès de Ménélas. Celui-ci était roi de Sparte et frère d'Agamemnon. Il avait épousé Hélène, la fille de Jupiter et de Léda. Ses irrésisti­ bles attraits firent accomplir le vœu de Vénus : la passion de Paris fut si intense qu'il en oublia sa mission diplomatique et enleva Hélène. Tous deux repartirent sur le navire qui avait amené Pâris, déclenchant la fureur de Ménélas et des rois de la Grèce. Tous étaient solidaires pour laver cet affront : la guerre de Troie fut declaree. Sur le conseil du devin Calchas. Agamemnon fit construire un gigantesque cheval de bois qui abrita les soldats. Au cours des combats, Achille, roi des Myrmidons, fut atteint mortellement au talon par une flèche empoisonnee que lui lança Pâris. Ajax /', roi de Salamine, devint fou. Il egorgea des troupeaux, pensant tuer ses adversaires. Ajax //', lui. périt dans un naufrage â son retour de guerre. Ce retour fut aussi fatal â Agamemnon qui fut assassiné par son épouse. Clytemnestre. Elle même fut tuee par son fils Oreste, pour venger la mort de son père. À ce tableau rapidement brossé de la famille des Atrides. ajoutons encore que Calchas. supplante par Mopsos dans l'art de la divination, mit fin â ses jours... On ne pourra nier la prédiction : Pâris causa bien la ruine de sa patrie... La Belle Hélène ou le travestissement des dieux grecs

Il semble que la mythologie grecque se démontre aussi mathématiquement qu'un théorème de Pythagore, aussi solidement vertueuse que le marbre des temples, et moralement aussi droite que leurs colonnes. Tel est l'aspect que ces dieux et que ces héros — ou demi-dieux — voulaient donner de leur Histoire. C'est avec cette vision rigoureuse qu'on l'enseignait et qu'elle imprimait les esprits du XIXimt siècle, marqués par les toiles des Maîtres picturaux qui, eux, l'illustrèrent dans la pureté, ou par les compositeurs d'opéras qui entourèrent l'Antiquité de musique à l'échelle de la gran­ deur des dieux de l'Olympe. Bref, ils constituaient l'archétype, l'exemple à suivre pour l'Humanité... Mais qu'en reste-t-il sous Napoléon III ? Que sont devenus les grands principes ? Pour ne pas en pleurer, mieux vaut en rire ! Quoi de plus drôle, alors, que de super­ poser ce modèle antique de civilisation trop rigoureuse, à la réalité quotidienne d'un Second Empire trop débonnaire ? Quoi de plus ironique que de comparer un étalon de rigueur à un désordre de duplicité ? Quoi de plus cocasse que de métamorphoser en fresque antique, un cliché de Nadar ou un croquis de Daumier ? Pour rendre le tableau plus ludique, il suffît de déguiser en dieux grecs les célébrités du moment, en conservant leur environnement d'origine... de troquer les bottines pour des cothurnes, la crinoline pour un péplos et la redingote pour une chlamyde... Enfin, de profiter du fait que le vieux professeur Homère a le dos tourné pour faire lors de ses cours, des fléchettes de papier, lancées dans une classe en goguette, au nez des statues des héros grecs, derrière lesquelles se cachent les dirigeants de l'Empire. Les auteurs de cette mascarade se révèlent des élèves bien dissipés, mais leur rire ne masque-t-il pas l'amertume d'une navrante constatation ? Figés dans une élogieuse représentation picturale, tels Agamemnon et sa suite, la Cour ne veut entendre parler de ces frasques, forte du rang qu'elle a à tenir. D'ailleurs, le couple impérial, lui-même, immortalisé par le pinceau « conventionnel et reposant » de Winterhalter (1806-1873), ne reflète-t-il pas l'archétype de la droiture ? Fidèle à cette image, Napoléon III veut une nation modèle. Certes, l'industrie y prospère, la bourgeoisie s'enrichit, tout comme jadis, à Sparte, les négociants de Mytilène... L'ordre y est aussi droit que les colonnes des nouvelles gares parisiennes, ces sortes de temples du chemin de fer ; la morale, aussi solide que la fonte des Pavillons de Baltard ; quant à l'intégrité, elle est aussi rectiligne que les boulevards tracés par Haussmann. Telles seraient donc les grandes vertus de l'Empire ? Oui, mais en apparence, du moins... Ainsi, côté politique : aucune erreur, « L'Empire c'est la paix... » dira Napoléon III ! D'ailleurs, l'armée rutile sous ses uniformes, ses généraux sont de fins stratèges, nos bataillons sont prêts, les défilés rassurants le prouvent : « Il ne manque pas un bouton de guêtre aux soldats »... Que le peuple soit serein I Quant aux Arts ? La Naissance de Vénus, peinte par Cabanel (1823-1889) pour le Salon de 1863, est acquise par l'Empereur en personne, tandis que, la même année, Les Troyens à Carthage de Berlioz, sont présentés comme « l'événement », au Théâtre

La Belle Hélène | 13 Lyrique. L'Antiquité cultivait le corps, le Second Empire cultive l'esprit. On s'entassait jadis aux jeux du cirque, désormais, on se presse à l'Opéra. Rossini, Meyerbeer et Wagner sont adulés — ou décriés — comme les athlètes, autrefois... N'y a-t-il pas là une certaine continuité de la rigueur antique ? Malheur à qui prétendra le contraire, n'est-on pas en liberté, sous ce Second Empire ? Sans nul doute ! D'autant qu'en cette année 1864, l'Empereur vient de décréter la liberté des théâtres. Toutefois, que prenne garde celui qui tenterait de chercher quelque craquelure au vernis de ce merveilleux tableau ! Un œil impitoyable veille : celui de la censure I Alors, rusons, car paradoxalement, le déguisement peut aider à faire tomber le masque. Puisque cet Empire brillant s'apparente à la brillante Grèce antique, caricaturer l'une, fera la satire de l'autre. Les travers de la Cour impériale égalent bien ceux de l'Olympe où les Dieux s'en sont donnés à leur aise. A leur tête Jupiter (Zeus), à peine a-t-il convolé avec Junon, qu'il séduisit Europe, puis Danaé puis Léda. Pour la charmer, il se transforma en cygne. De cette union naquit Hélène, « notre » Belle Hélène, que l'on retrouve, dans sa chambre venant « se recueillir devant ce tableau de famille... ». On y reconnaît son père, le cygne, qu'elle prie de « tourner vers son enfant un bec favorable... » : ne faut-il pas y voir Napoléon III implorant la grandeur de l'Aigle impé­ rial, héritage du grand-oncle, Napoléon Ier ? Celui-ci n'offrit-il pas un royaume de son empire à chacun de ses frères ? Chaque membre de la famille des Atrides, évoqué plus haut, ne régnait-il pas sur une fraction de la Grèce antique ? Ces rois de la Grèce, nous les retrouvons qui entourent ici Ménélas. Tels les grands dignitaires encadrant Napoléon III, ils masquent sous un pathos bouffon, la réalité de leur incapacité notoire. Cet Achille, bouillant, souverain et guerrier valeureux, claudi­ quant à cause de son talon, ne dissimule-t-il pas quelque ministre indécis ? Les deux Ajax ne symbolisent-ils pas, avec « leur double thorax » la vaillance factice de notre armée ? Quant à Agamemnon, « son nom, seul, le dispense d'en dire plus long... », il n'a que cela — et sa barbe — pour affirmer sa grandeur de roi. Tout est dans son titre, tout est dans l'aspect, le superficiel, le faux-semblant, comme le Second Empire, lui-même. « Préservons l'apparence » serait le mot d'ordre, comme dans la bonne bour­ geoisie I « J'aurais aimé être une bourgeoise paisible » déclare Hélène, reine de Sparte ! Aussi, est-ce avec le ton le plus familièrement bourgeois que Ménélas parle de son « beau-frère Agamemnon », et qu'Oreste apostrophe la souveraine avec des « ...ma tante Hélène... ». Celle-ci, plus loin, insiste sur le strict usage bourgeois rappelant que « nous dînons à sept heures ». La mythologie est démystifiée et la Cour impériale paro­ diée. Cette Cour qui en apparence s'amuse, s'ennuie ferme. Cette Cour, qui durant les fameuses « séries » du Château de Compiègne, si chères à l'Impératrice, tente, pour se dérider, de se hasarder à certaines dictées ou d'imaginer bouts-rimés, calembours et charades, souvent échafaudés avec finesse, d'ailleurs. D'où leur allusion directe, mais sous forme de pochade, dans le concours des « jeux d'esprit » organisés par Ménélas, pour divertir les rois de la Grèce, pris, eux aussi, de morosité. L'ouverture de ces jeux est saluée musicalement par La Phocéenne... (aux harmonies volontairement caco­ phoniques), en habile rappel à La Marseillaise, alors interdite, pour les raisons que l'on imagine. Et si la lassitude persiste chez les Dieux, il reste le « jeu de l'oie », toujours très bourgeois. Cette partie, apparemment anodine, attire les foudres, non celles de Jupiter, mais celles que son grand augure, Calchas, provoque auprès de la censure impériale. Les auteurs sont contraints d'édulcorer leur texte, mais l'idée demeure. Personnage clé de cette scène, ce grand augure, le grand « prêtre » de Jupiter, person­ nifie ici l'Eglise. Il apparaît comme un joueur avide, capable de tricher effrontément pour empocher les mises, et de refuser de les rendre lorsqu'il se fait « épingler ». Pour se remettre de l'esclandre, Hélène confesse simplement que « Ce qui fait le scandale, ce n'est pas de tricher, c'est de se faire pincer », blâmant bien plus la conséquence visible d'une faute, que l'acte lui-même ! Et lorsqu'on sait ce que symbolise le person­ nage de Calchas, le trait porte beaucoup plus loin. De plus, ses oracles « orientés » servent la cause de Pâris qui enlèvera une femme mariée, avec la « bénédiction » dudit grand augure... Dans les milieux religieux, aux Tuileries, partout, courent de bouche à oreille, les nombreuses incartades amoureuses de Napoléon III, mais, mon Dieu, il enri­ chit la capitale de si magnifiques édifices religieux... Alors, contentons-nous de nous incliner lorsqu'au cours des fastueuses soirées, l'Empereur ouvre le bal au bras d'Eugénie, Espagnole et très catholique ; ils symbolisent tous deux le modèle de la fidélité conjugale ! C'est dire si en ce Second Empire il n'y a plus rien à craindre de la vengeance de Vénus... Croyez-vous ? Pour rallier sa cause, elle dépêche les femmes les plus jolies et habillées avec un chic audacieux ! Combien de Parthœnis, combien de Léœna, ne voit-on pas sur le Boulevard, au foyer de l'Opéra, ou à Trouville, cette nouvelle station balnéaire, lancée par le Duc de Morny, devenue ici Nauplie, pour les raisons helléniques que l'on sait. Combien de gandins, ces jeunes « snobs » de bonne famille, à l'image d'Oreste, n'aperçoit-on pas à la Maison Dorée ou au Grand-Seize, travesti ici en Cabaret du Labyrinthe, se livrant à des conquêtes amoureuses, aussi éphémères que ruineuses. Drapés dans leur insolence, ils se moquent autant de la reli­ gion, via Calchas : « Kephalé, kephalé oh la la ! » (Quelle tête I Quelle tête ! Oh la la !...) — masqué en grec, par le texte — que de leurs dettes, « car c'est la Grèce qui paiera... ». La Grèce, et donc le peuple, toujours victime... C'est encore lui, aveugle et docile qui financera « les cent génisses blanches » indispensables au « pardon » de Ménélas, qu'il acclame...

La Belle Hélène : un opéra déguisé

Pour mettre en musique une telle intrigue satirique, il faut un maître de l'opéra- bouffe. Un opéra-bouffe n'est rien d'autre qu'un opéra déguisé : déguisé dans son thème, comme on l'a vu ; mais surtout, déguisé dans sa musique. Une parodie d'opéra doit être composée comme un opéra. Offenbach « sait utiliser et créer les moyens d'expression valables et authentiques qui constituent la condition même de la musique d'opéra ». Curieusement, le déguisement musical peut prendre des allures de

La Belle Hélène \ 15 • Caricature par Durandeau de Pierre Eugene Grenier (1832-1875), créateur du rôle de Calchas de La Belle Hélène (et celui de Boirot dans L'Homme parfait). « non déguisements ». Ainsi l'air du Mont Ida de Pâris. C'est un air d'opéra qui ne recèle aucune parodie. On le découvre d'abord, dans la courte introduction — et non ouverture — joué par le hautbois. Il se veut pur, et reflète la légendaire naïveté du pâtre, accentuée par une voix délibérément choisie : un ténor. Tel est le déguisement. Car, sous le masque de la candeur, Pâris, « dragueur » éhonté, dissimule le désir réel que lui inspire la seule vision de Vénus ! L'air d'entrée d'Hélène s'inscrit, lui aussi, comme un air d'opéra, d'opéra italien, dans son introduction. Ici Offenbach ne le parodie pas, il simule une tournure belli- nienne pour escorter une reine (diva). Le choix de la voix de mezzo intensifie le caractère du personnage d'Hélène, fait d'une volupté débordante et inassouvie. Il faut écouter avec délectation le premier andante qui accompagne l'arrivée de la colombe envoyée par Vénus, puis le second qui enchaîne, murmuré par les cordes, pour soutenir la lecture de la lettre. Ainsi, plane, légère, l'ombre de Mozart, voilant sous sa grâce, les intentions du beau berger ! La célèbre marche des rois, constitue, elle, un double déguisement. D'abord elle parodie, par son rythme enlevé, les languissants cortèges solennels des marches des opéras de Meyerbeer. Ensuite, elle raille le cérémonial de ces parades militaires, aux musiques ronflantes, que l'Empereur savourait. le finale du premier acte, par son intensité orchestrale et chorale « joue » le grand opéra : ainsi les deux phrases de Calchas, interprétant son oracle : « Depuis les pieds jusqu'à la tête... » et « Les Dieux décrètent par ma voix... » attestent du pur style bel canto. Ajoutons enfin le passage de « L'homme à la pomme, ô ciel... » d'Hélène, ou encore son « Va-t'en mon Loulou... » dont la grandiloquence musicale fait éclater le burlesque des paroles. Au deuxième acte, la célèbre « Invocation à Vénus » s'inscrit comme un air « à couplets » typique dans un opéra, au même titre que l'air de Chérubin des Noces de Figaro de Mozart. Mais ici la musique démasque la fausse sincérité d'Hélène lorsqu'elle chante : « Vous le voyez tous moi je lu-u-u-u-u-u-ut-te... » en révélant, au contraire, une absence totale de crédibilité dans son combat « contre les hommes ». Quant au mot « cascader », sa musicalité semble trébucher, évoquant l'incertitude du succès dans cette lutte pour la fidélité et dans laquelle Hélène s'obstine... en apparence, bien sûr. Il faut laisser place à... la fatalité I Le duo du rêve, partie centrale de l'acte, porte à son comble le déguisement. Sur un ton véritablement tendre et passionné, la réalité est travestie en rêve : « C'est le ciel qui m'envoie, ce beau rêve amoureux... » chante Hélène, et Pâris, déguisé en esclave, entre dans le jeu, et confirme, cupide : « Oui, c'est un doux rêve d'amour... ». Hélène alors séduite, soupire : « Puisque c'est un rêve, allons... », tandis que le choeur des rois, dans la pièce voisine entonne bientôt : « Il faut bien que l'on s'amuse, qu'on se donne du bon temps... ». L'arrivée inopinée de Ménélas fait reprendre un rythme « très opéra » par l'importance chorale, aussitôt interrompue par un « Dam ! ton honneur... » qui désamorce tout effet tragique. Pâris est néanmoins chassé, mais sur le rythme ternaire d'une valse magnifique qui dépeint toute la passion d'Hélène pour son « fier

La Belle Hélène | 17 séducteur ». Celui-ci est invité à déguerpir : « File, file, file, plus vite que ça, car je sens la bile, bile, bile qui me monte là... » lui lance Agamemnon. Tous les personnages accompagnent ensuite cette mélodie, simplement sur les deux mots file et bile, prononcés à une allure vertigineuse. Cet effet achève un finale long, parfaitement en place, et conçu dans la pure tradition de l'opéra-bouffe, à la manière de Donizetti ou de Rossini. L'élément principal du troisième acte est constitué par le Trio patriotique : chef d'oeuvre de satire. Il commence précisément par une exacte citation musicale de Guillaume Tell de Rossini : « Quand l'Helvétie est un champ de supplices... » mais remise dans un contexte caricatural pour devenir « Lorsque la Grèce est un champ de carnages... » afin de forcer Ménélas à réagir en mettant un terme à une situation qui ne peut se perpétrer : « Regardez l'état de la Grèce... C'est une immense baccha­ nale... », « Vertu, devoir, honneur, morale, par le flot tout est emporté ». Et chose rare, Offenbach se cite lui-même, empruntant trois mesures à son Orphée aux Enfers, qu'il reprend encore au second couplet : « En tout lieu maintenant voilà, qu'on danse une chose excentrique... qui ressemble à ça... », « Plutôt que de danser la pyrrhique qu'autrefois on nous enseigna ». Les rythmes d'Offenbach bousculent alors les danses rangées des salons, voire le répertoire sérieux de l'opéra. Par ce clin d'œil harmonique, il tient à apparaître dans cette galerie de portraits-charge, s'auto-désignant comme l'élément agitateur responsable — sur le plan musical — du joyeux désordre impérial, dont sa pièce réalise le cliché. L'arrivée du grand Augure se manifeste par un contraste entre la solennité à laquelle on s'attend chez un tel personnage, et la gaieté débridée que celui-ci propage en réalité. « Je suis gai, soyons gais, il le faut je le veux... », chante-t-il avec enjouement. La musique fait tomber d'avance la fausse barbe qui dissimule le visage de Pâris. Lorsqu'il révèle son identité à Hélène, il ose lui dire, « Je suis le berger naïf... » : cette naïveté... était parfaitement déguisée ! Quant au finale, son allégresse maquille la réalité et aveugle le peuple, qui part, hélas, vers la sanglante guerre de Troie... Curieux présage — sinon augure — pour ce Second Empire qui expirera en démasquant son bilan, six ans plus tard, dans le conflit franco-prussien.

La Belle Hélène : les suites de l'enlèvement

Cette indispensable et trop rapide « dissection » de l'ouvrage permet d'abord d'en décrypter la truculence et d'apprécier la parfaite osmose du texte et de la musique. Ensuite, elle révèle la finesse d'esprit de Meilhac et Halévy, trop injustement bannis de nos jours. Enfin, elle fait apparaître tout le génie musical d'Offenbach. Le triomphe de son Orphée aux Enfers symbolise son premier grand départ, La Belle Hélène lui apporte le « pendant », infligeant dès lors à sa production un essor capital. Ici, la caricature musicale va plus loin, s'inscrivant comme l'archétype de l'opéra-bouffe offenbachien. La Belle Hélène, ouvre pour le compositeur et ses librettistes, une brillante galerie de triomphes : Barbe-Bleue (1866), La Grande-Duchesse de Gérolstein (1867), La Périchole (1868) et La Diva (1869), dédiée à Schneider. Parallèlement, pour le Palais-Royal, ils cosignent encore La Vie parisienne (1866) et Le Château à Toto (1868) et pour les Variétés, (1869). Après La Boulangère a des écus, en 1875, cette trinité théâtrale se disloque. Meilhac et Halévy proposent à Georges Bizet (1838-1875) le livret de Carmen (1875), puis à Charles Lecocq (1832-1918) celui du Petit Duc (1878), et poursuivent leur ascension dans le domaine dramaturgique. Hortense Schneider illumine du crépuscule de sa carrière de quatre lustres, les nouvelles héroïnes de Hervé, tandis que José Dupuis, fidèle aux Variétés, dévoile ses perpétuelles ressources d'homme de théâtre, alternant, avec succès, le répertoire lyrique et la comédie. Offenbach, lui, ne cesse, pendant ce temps, d'étoffer son prodigieux catalogue avec des ouvrages musicalement importants, à vaste mise en scène, comme Le Voyage dans la Lune, (1875) pour le Théâtre de la Gaïté. D'autre part, grâce à ses partitions très abouties comme (1867), Vert-Vert (1869) ou (d'après Alfred de Musset) (1872), il parvient à s'affirmer à l'Opéra Comique... après l'avoir tant parodié. Tel est le paradoxe du compositeur qui décède le 5 octobre 1880, sans connaître le triomphe que remporteront, dans cette salle, ses Contes d'Hoffmann le 10 février 1881. Curieusement le héros de cet opéra-fantastique voit à chaque acte ses amours brisées par les interventions maléfiques d'un rival démoniaque... toujours déguisé.

Écrivain, conférencier, Dominique Ghesquiere est spécialiste de l'opéra-comique et de l'opéra-bouffe.

La Relie Hélène | 19 Biographies des artistes

Jack Gervais, mise en scène Natif du Gard, Jack Gervais étudie le chant, le solfège, l'Histoire de la musique et de l'art. En 1986, il entre à l'Opéra de Paris comme régisseur et assistant de mise en scène. Durant deux années, il côtoie les plus grands metteurs en scène internationaux. Il participe à la tournée d'Atys de Lully en Amérique, puis est assistant de P. L. Pizzi aux Arènes de Nîmes pour Norma et de Michael Hampe au Théâtre des Champs-Élysées pour La Pie voleuse. En 1990, il signe sa première mise en scène au Théâtre de Rennes : Le Pays du sourire. Débute alors pour lui une carrière prometteuse. En 1992, Guy Condette, Directeur de Théâtre de Limoges, lui confie son premier opéra, Mireille. Pour la création du festival Les Nuits lyriques de Sanxay en été 2000, on lui demande de mettre en scène Rigoletto, puis suivront Carmen et La Traviata. En 2003 c'est au prestigieux festival de Baalbek au Liban qu'il met en scène Carmen. En 2004, il réalisera Les Pécheurs de perles dans l'Amphithéâtre romain de la ville d'Arles. Pour l'Opéra National de Bordeaux, il met en scène La Veuve joyeuse, La Fille du tambour-major. Le Pays du sourire, Les Mousquetaires au couvent, La Périchole, Les Cloches de Comeville et La Fille de Madame Angot.

Bruno Membrey, direction musicale Directeur musical de l'Ensemble Instrumental de Flandre Wallone, Bruno Membrey étudie le piano et la contrebasse au Conservatoire de Douai avant d'entrer au CNSM de Paris où il travaille la direction d'orchestre avec Louis Fourestier et Pierre Dervaux. Chef de chœur stagiaire à l'Opéra de Paris, il débute comme chef d'orchestre en 1980 au Théâtre Mogador. Attiré par le lyrique, il dirige sur les scènes de Lille, Nantes, Tours, au Festival de Saint-Céré, à l'Atelier lyrique de Tourcoing, au Ballet du Nord, en Grande-Bretagne, Bulgarie, Espagne, Tunisie, aux États-Unis, en Chine et au Kazakhstan. Il collabore avec de nombreux orchestres tels que l'Orchestre National de Lille, l'Orchestre Philarmonique de Saarbriicken pour la IX™ Symphonie de Beethoven, l'Orchestre de la Radio de Francfort, celui des Pays de la Loire, l'Orchestre Viva Musica de Moscou, l'Orchestre Symphonique de Berlin pour le Requiem de Verdi, l'Orchestre de Bratislava et l'Orchestre de l'Opéra de Chine... Pour l'Opéra Royal de Wallonie, il a récemment dirigé Chantons sous la pluie et la création mondiale de Simenon et Joséphine. Poursuivant sa carrière de pianiste accompagna­ teur, Bruno Membrey est également Directeur artistique du Théâtre de Tourcoing, Directeur de l'École Nationale de Musique et de Danse de Tourcoing et Professeur au Cours International de Girona (Espagne). Il est lauréat de la fondation Yehudi Menuhin et Officier des Palmes Académiques. À Bordeaux, il a récemment dirigé Dédé et Princesse Czardas (février 2003).

Elizabeth Kerhervé, chorégraphie Professeur de danse classique dans plusieurs écoles et conservatoires, Elizabeth Kerhervé se produit également comme danseuse au Capitole de Toulouse (Le Lac des cygnes, Cendrillon). Membre, en 1990, du corps de ballet du Grand-Théâtre de Limoges, puis assistante-répéti- trice et régisseur du ballet, elle est nommée, en 1996, Maître de ballet-chorégraphe. Elle signe les chorégraphies de divers opéras, opérettes ainsi que celles de Casse-Noisette, La Belle au bois dormant. Coppélia, La Fille mal gardée... Elle collabore avec l'Esplanade de Saint- Étienne pour Samson et Dalila en 1998, avec le Festival d'opérettes de Lamalou-les-Bains (1999-2000), avec le Zénith de Toulouse pour La Vie parisienne en 2000. Pour l'Opéra National de Bordeaux elle chorégraphie La Veuve joyeuse en décembre 2001, Valses de Vienne en janvier 2003 et Le Chanteur de Mexico en mai 2003. Ciulio Achilli, décors Après des études à l'École des Beaux-Arts de Rome et de Milan, Ciulio Achilli est scénographe- peintre à la Scala de Milan (1972-1982) puis scénographe indépendant (1982-1989). Directeur technique à l'Opéra de Rome en 1990 ainsi qu'aux Arènes de Vérone de 1992 à 1994, il est directeur de la scénographie au Théâtre Massimo de Palerme (1994-1996) avant d'être le directeur technique de l'Opéra de Bordeaux en 1996. À l'Opéra National de Bordeaux, il crée les décors des ballets de Charles Jude (Giselle, Casse- Noisette, Coppélia, La Belle au bois dormant, Paquita, Le Lac des cygnes) et de Raymonda (Acte III), de M. Petipa. Il crée également les décors de Roméo et Juliette. La Belle Hélène, La Mascotte. La Chaste Suzanne, des Opéras de chambre de Menotti, Satie et Milhaud, de La Vie parisienne et La Grande-Duchesse de Gémlstein. Il a participé à la première mondiale de Famace, créant les décors pour l'Opéra de Cènes en 1982, et à la récente reprise de cet opéra au Grand-Théâtre en juin 2003.

Anna Holroyd, Hélène Anna Holroyd remporte le Grand Prix Miriam Licette au Royal Nothern College of Music (Angleterre) qui lui permet de poursuivre ses études en France au CNSM de Paris avec Régine Crespin. Elle reçoit à Londres le prix Maggie Teyte pour l'interprétation de la mélodie française et du bel canto. Elle débute dans Pulcinella de Stravinski pour France Musiques. Son répertoire s'étend du baroque à l'opérette avec des rôles tels que Didon (Didon et Énée de Purcell), Dorabella (Cosi fan tutte), Rosina (Le Barbier de Seville). Romeo (/ Capuleti e i Montecchi), les rôles-titres de Carmen, La Belle Hélène, La Grande-Duchesse de Gémlstein. Elle crée en France le rôle d'Hélène dans King Priam de M. Tippett. Elle enregistre les Liedereines Fahrenden Gesellen de Mahler et Funf Gesànge de Schreker. Elle s'est produite à l'Opéra National de Bordeaux dans La Périchole (rôle-titre), Dédé (Odette) et dans le rôle-titre de La Grande-Duchesse de Gémlstein.

Joseph Cuillot, Pâris Artiste au parcours atypique, Joseph Guillot est instrumentiste (guitare acoustique et éléc- trique), en formation jazz, fleurtant aussi avec le tango et la bossa nova. Son goût pour la scène et l'art dramatique l'amène à fonder sa troupe de marionnettes, mêlant pantomine, danse et chant, avec laquelle il sillonne la France pendant plusieurs années. Au Conservatoire de Narbonne, il complète sa formation musicale et vocale, puis se perfectionne auprès du maestro C. F. Cecchele (Venise) et de Mme Sans-Bertrand (Toulouse). Son répertoire au concert comp­ rend le Te deum de Beriioz. Intende vocci de Schubert, Missa di gloria de Puccini, la /X~ Symphonie de Beethoven (Festival de Sylvanès). Sur scène, il crée un opéra de marionnettes pour chanteurs manipulants, accompagnés d'un octuor, sur des airs et duos de Carmen, Faust, Roméo et Juliette, Lucia di Lammermoor, Don Giovanni et participe à Nous allons faire un beau voyage de Bernard Pisani (coproduction de la Clef des chants). Il interprète sur les scènes françaises, belges et italiennes, Ardimedon dans Phi-Phi, Vano dans Gipsy. Piquillo dans La Périchole, Pâris dans La Belle-Hélène, Falsacappa dans Les Brigands. Moussy dans Réve de valse, Camille dans La Veuve joyeuse, Gaillardin dans La Chauve-Souris, Contran dans Les Mousquetaires au couvent, Grenicheux dans Les Cloches de Comeville, Tracolin dans Le Toréador (d'Adolphe Adam) et Fritellini dans La Mascotte. Il prépare le rôle de Pinkerton dans Madame Butterfly pour une audition au Festival Puccini à Luca (Italie). Pour l'Opéra National de Bordeaux, il a chanté en décembre 2003 le rôle de Fritz de La Grande-Duchesse de Gémlstein.

Jacques Lemaire, Ménélas Jacques Lemaire obtient au CNSM de Paris les Premiers prix d'opérette, de chant et d'art lyrique. Il s'est produit dans La Fille de Madame Angot, Ciboulette, La Traviata, Don Quichotte, La Grande-Duchesse de Gérolstein, Rigoletto, Albert Herring, La Vie parisienne, La Belle Hélène, La Chauve-souris, Carmen, Salomé. Madame Butterfly, Valses de Vienne, La Vieille Maison (de Landowski), Wozzeck (de M. Gurlitt), Une Nuit chez Jacques Offenbach, Véronique... sur les scènes de l'Opéra Royal de Wallonie, des opéras de Rennes, Metz, Rouen, Avignon, Marseille, Toulouse, Strasbourg, Lisbonne... En 2003, à

Biographies — La Belle Hélène | 21 l'Opéra de Saint-Étienne, il est Schmidt dans Werther, il reprend Croque... Notes ! au Festival « Musiques au Cœur » d'Antibes et est invité au 2*™ Festival du Château Lacoste pour Les Noces de Figaro. Il participe également à la création de Verlaine Paul au théâtre de la Criée à Marseille (musique de George Bœuf). Parmi ses projets, citons Chantons sous la pluie à l'Opéra de Montpellier et à l'Opéra d'Avignon, La Grande- Duchesse de Gérolstein au Grand Théâtre de Limoges, Le Petit Faust (Prince Paul) à l'Opéra de Metz, Trénitz dans La Fille de Madame Angot à l'Opéra de Marseille et à Avignon, Lérida de La Veuve joyeuse à l'Opéra de Marseille. À l'Opéra National de Bordeaux, il a incarné Ménélas dans La Belle Hélène, le comte de Panatellas dans La Périchole, Frick/Prosper dans La Vie parisienne, Leroydet dans Dédé et Haubourdin dans Coups de roulis (en mars 2004).

Jean-Marie Joye, Agamemnon jean-Marie Joye obtient les Premiers prix de chant et d'art lyrique au CNR de Toulouse et au Concours du Ministère de la Culture en 1969. Louis Izar l'engage comme premier baryton au Capitole. Son répertoire compte plus de cent-vingt œuvres et comprend bien-sûr, beaucoup d'opérettes, et aussi un certain nombre d'opéras parmi lesquels : Le Barbier de Séville, Manon, Les Pécheurs de perles, Faust, Lakmé, Andrea Chenier... Il est régulièrement invité à l'Opéra de Wallonie, à l'Opéra de Monte-Carlo, à l'Opéra du Luxembourg, à Passaû en Allemagne, et dans tous les théâtres lyriques de France. Il a participé à de grandes reprises et créations, telles que Le Roi maigre lui de Chabrier. Le Joueur de Prokofiev, Porgy and Bess de Gerschwin. Jeanne au bûcher, d'Arthur Honegger. Il participe aux Chorégies d'Orange en 1985 et en 1990 aux productions de Don Carlo, aux côtés de Montserrat Caballé et Margaret Price. En 1988, il chante au Festival Offenbach de Carpentras La Fille du tambour-major, La Vie parisienne. Il a participé à de nombreux concerts, où il chante l'opéra français et italien, sous la direction de Michel Plasson, George Prêtre, Roberto Benzi. Alain Lombard. Invité sur les principales scènes en France ainsi qu'en Belgique, au Luxembourg, en Suisse et à Monte-Carlo, il commence une nouvelle carrière dans les rôles de composition. Il a interprété au Théâtre Fémina les rôles de Grand-Pingouin (Les Saltimbanques). Monthabor (La Fille du tambour-major) récemment remarqué à Nice, du baron de Gondremarck (La Vie parisienne), d'Ebeseder (Valses de Vienne), de Larivaudière (La Fille de Madame Angot). du général Boum (La Grande-Duchesse de Gérolstein). Il projette d'interpréter Des Aubrais dans La Chaste Suzanne, Phidias dans Phi-Phi, le Vice-Roi dans La Périchole, ainsi que Parson dans Victoria et son Hussard.

Jean-François Fabe, Calchas Premier prix du CNSM de Paris, Jean-François Fabe débute au Théâtre de Metz avant d'être invité par de nombreuses scènes françaises. De 1981 à 1992, il participe aux productions de l'Opéra du Rhin à Strasbourg et en Allemagne : Les Noces de Figaro, La Fille de Madame Angot, Capriccio, Ariadne auf Naxos, La Petite Renarde rusée, Œdipus Rex... Il est également engagé à l'Opéra de Montpellier pour La Grande-Duchesse de Gérolstein, La Veuve joyeuse, La Chauve-Souris, La Belle Hélène. Les Noces de Figaro, Manon et La Bohème. Dans le cadre de festivals, il chante les opéras-bouffe de Pergolèse, Galuppi. Haydn : Festival de Paris, Festival du Marais. Heures Musicales de Laon et du Mont St-Michel, Festival d'Art contemporain de Saarbruck. Festival d'opérettes d'Aix-les-Bains (Méditerranée, Les Trois Valses), Festival d'opéras de chambre de Dijon (spectacles Offenbach en 1999 et 2000). Au cours de cette saison 2003-2004. il chante La Belle Hélène. La Fille de Madame Angot. La Veuve Joyeuse. La Grande-Duchesse de Gérolstein. La Vie parisienne. La Mascotte. Il met en scène Cos) fan tutte et La Grande-Duchesse de Gérolstein en région parisienne, et prépare Don Giovanni pour 2005. A l'Opéra National de Bordeaux, il est le baron des Aubrais dans La Chaste Suzanne, l'abbé Bridaine dans Les Mousquetaires au couvent, Don Andrès dans La Périchole, Laurent XVII dans La Mascotte. Le Commissaire Reboudin de Monsieur Carnaval, Gaspard dans Les Cloches de Comeville, Le Prince/Von Rohnsdorf dans Princesse Czardas (février 2003). Denis Puiroux, Achille Ce qui caractérise Denis Puiroux est son amour des scènes. Scènes de la vie, qu'il étudie en faculté de droit. Scènes du temps qui passe, traversées en partiquant professionnellement l'art dramatique (premiers rôles dans La Noce chez les petits bourgeois de Brecht, La Dispute de Marivaux, Le Chant du cygne de Tchékov mis en scène par R. Planchon...). Scènes lyriques enfin, telles les opéras d'Avignon, Bordeaux, Limoges, Reims, Angers, Paris-Bercy, Zurich... Titulaire d'un prix d'Art lyrique (il interprète Leporello dans Don Giovanni) et d'un Prix de chant au CNR de Nantes, il intervient en soliste dans divers oratorios (Buxtehude. Schubert, Schumann. Mozart, Britten...). Le poète nantais Alexandre-Henri Fourrier lui a confié cette année sa troisième mise en scène.

Claude Deschamps, Oreste Originaire de Limoges, Claude Deschamps a débuté comme danseur avant de s'orienter vers les rôles de fantaisiste. À la téte d'un répertoire riche d'une cinquantaine de rôles, il participe au succès de Sissi, No. no. Nanette, avec Christine Delaroche et Roger Pierre à Montréal. Régulièrement invité par Pascal Sevran dans son émission La Chance aux chansons, Claude Deschamps se produit également au Festival de Vaison-la-Romaine en tant que récitant dans Le Salut au monde de Walt Witman et Le Roi David d'Arthur Honegger. Il a mis en scène Méditerranée au Grand Théâtre de Limoges. À Bordeaux, on a pu l'applaudir dans Andalousie (Pépé), Valses de Vienne (Leopold), Princesse Czardas (Boni) et Rêve de valse (le prince Lothar) en février 2004.

Fabrice Lelièvre, Ajax I" Après un bac musical, un stage pluridisciplinaire chez Maurice Béjart et une école de comédie à Paris, Fabrice Lelièvre débute sa carrière en tant que danseur à l'Opéra de Dijon. Très vite il se tourne vers les emplois de fantaisiste, la chorégraphie et tout dernièrement vers la mise scène. En 198S il débute avec Célestin de L'Auberge du Cheval-Blanc et enchaîne rapidement la plupart des rôles de ce registre : il en possède aujourd'hui une trentaine à son répertoire. En tant que chorégraphe, il se spécialise également dans l'opérette. Il est Directeur de la danse au Festival d'Aix-les-Bains depuis 1989 et travaille pour de nombreuses compagnies lyriques tout au long de l'année. En 1994. il obtient le 1 " prix au Vl"~ Concours International de Chant de Marmande, dans la catégorie Fantaisiste, ce qui lui ouvre les scènes des Opéras d'Avignon. Toulon, Marseille et également Bordeaux où on a pu l'applaudir dans Pas sur la bouche et Vienne chante et danse. En décembre 2003, il a réalisé la mise en scène de La Veuve joyeuse après avoir réglé celle de Jamaïque, Violettes impériales et Chicago.

Cyril Fargues, Ajax II' Diplômé en Histoire romaine, Cyril Fargues prend des cours de chant, théâtre et comédie musicale anglaise à l'École du spectacle de Talence et suit des stages au Broadway Dance center et Steps de New York en claquettes et chant. Il se produit sur les scènes bordelaises et en régions dans La Vie parisienne. Les Mousquetaires au couvent. La Belle Hélène, Princesse Czardas, Réve de valses, Le Chanteur de Mexico, LAuberge du Cheval-Blanc, Rosemarie, Coups de roulis. Au théâtre, il participe à Ce soir on improvise de Pirandello. La Mamma de Roussin, La Nuit de Valognes de Schmitt, Les Désarrois de Gilda Rumeur, Salon d'été de C. Serreau, Tosca de V. Sardou, On purge bébé. La Cantatrice chauve d'Ionesco, Les Femmes savantes, Antigone, Les Fausses confidences.

Biographies — La 8elle Helene I 2J Carole Clin, Parthaenis Enfant de la balle. Carole Clin étudie la danse classique avec sa mère et le modern-jazz avec Arthur Plaschaert. puis le chant avec Andrée Herbé et Mady Mesplé. Diplômée de danse classique, elle obtient un Premier prix inter-conservatoire de Chant dans la classe de Serge Clin ainsi qu'un prix au Concours international d'art lyrique en Belgique. Elle interprète Ta bouche au Théâtre Antoine à Paris (mise en scène de Jacques Mauclair) avec Patrick Préjean et Bernard Lavalette, Oklahoma et Hello Dolly ! à l'Opéra de Liège, No. No, Nanette avec Roger Pierre et Christine Delaroche. Phi-Phi avec Robert Manuel et Bernard Lavalette, La Vie parisienne. Dédi, Les Mousquetaires au couvent à l'Opéra Comique, Scaramouche (création à Avignon). Paris belle époque (nouvelle production à Metz), Le Pays du sourire au Capitale de Toulouse. L'Auberge du Cheval-Blanc au Palais des Sports de Liège. Va/ses de Vienne aux Halles aux Crains de Toulouse, Certains l'aiment chaud à Liège et en février 2003 Princesse Czardas (Stasi) au Théâtre Fémina de Bordeaux... On a pu la voir à la télévision dans des extraits de Phi-Phi, Dédé, No, no, Nanette...

Anyl Floriane, Lécena Comédienne, danseuse ou chanteuse, interprétant aussi bien les jeunes filles que les mères nobles, les paysannes que les princesses, Anyl Floriane est de toutes les opérettes présentées au Fémina. Son ascendance très européenne mêle un grand-père ukrainien et une grand- mère andalouse. Après une formation éclectique (études de lettres, danse, chant comédie). F * jm Anyl Floriane est engagée par Gérard Boireau dans la compagnie permanente du Grand- Théâtre de Bordeaux, où elle interprète les rôles les plus divers. On a d'ailleurs pu apprécier récemment sa prestation dans le rôle de Cynthia de Monsieur Carnaval (février 2002), de Fanny pour Va/ses de Vienne en janvier 2003, de La Princesse dans Princesse Czardas (février 2003). celui d'Hersilie dans La Fille de Madame Angot (mars 2003), et celui de Mme Bornin dans Le Chanteur de Mexico en mai 2003. Anyl Floriane enseigne la danse de caractère et le flamenco, ainsi que la comédie.

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L'histoire de l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine est intimement liée à l'histoire de la Musique à Bordeaux. C est vers 1850 que des musiciens professionnels créent l'Orchestre de la Société Sainte-Cécile à Bordeaux. En 1952. Gaston Poulet, nommé Directeur du Conservatoire de la ville, fonde sa propre société des concerts : l'Association des Professeurs du Conservatoire. La coexistence de deux ensembles symphoniques à Bordeaux évoluera progressivement pour aboutir en 1940 à la création de la Société des Concerts du Conservatoire, sous la direction de Gaston Poulet. Parallèlement, l'orchestre collabore avec le Grand-Théâtre de Bordeaux. Sur scène ou dans la fosse, la forma­ tion est alors dirigée par D.-E. Inghelbrecht, A. Cluytens, H. Knappertsbusch, G. Pierné... La fin de la deuxième guerre mondiale est marquée par le départ de Gaston Poulet et la transformation de l'orchestre. La programmation de l'Orchestre Philharmonique de Bordeaux est alors confiée au Directeur du Conservatoire : Georges Carrère. En 1963, Jacques Pernoo lui succède. La formation devient l'Orchestre Symphonique de Bordeaux. En 1973, sous l'impulsion de la politique de décentralisation musicale de Marcel Landowski, l'activité de l'or­ chestre — doté d'une nouvelle mission régionale — s'intensifie. Avec son nouveau directeur Roberto Benzi et ses 95 musiciens, l'Orchestre de Bordeaux Aquitaine continue d'assurer ses prestations lors des spectacles du Grand-Théâtre de Bordeaux tout en se produisant dans la métropole régionale et dans le Grand Sud- Ouest ainsi qu'à l'étranger (Italie. Maroc, Suisse. Allemagne...). En 1988, Alain Lombard est nommé Directeur artistique de la formation bordelaise promue à cette occasion Orchestre National Bordeaux Aquitaine. L'orchestre connaît un fort développement : il exploite les ressources du grand orchestre symphonique et s'illustre dans la musique de chambre. Disques compacts, enregistre­ ments télévisés et tournées internationales se multiplient. À Bordeaux comme en Aquitaine, le nombre de ses auditeurs s'accroît de façon considérable. Thierry Fouquet est nommé Directeur de l'Opéra de Bordeaux en mai 1996. Aujourd'hui membre à part entière de cette institution. l Orchestre National Bordeaux Aquitaine, qui compte 120 musiciens, participe aux représentations lyriques ou chorégraphiques et intensifie, depuis quelques années, ses activités en direc­ tion du jeune public, celles-ci comptant parmi les actions les plus exemplaires réalisées en France en ce domaine. Depuis le 1" septembre 1998, le chef d'orchestre Hans Graf assure les fonctions de Directeur musical de l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine. Le 24 juin 1999, Yutaka Sado a été nommé Premier chef invité de l'ONBA. Outre ses prestations symphoniques et chambristes à Bordeaux (séries de 20 programmes sympho­ niques, concert du Nouvel An. concerts d'été, festivals..., musique de chambre à travers les "Formations solistes", festival Ciné-concerts), l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine remplit sa mission régionale et nationale ; il participe notamment aux plus grands festivals français (Folles Journées de Nantes, La Roque- d'Anthéron...). Le répertoire de l'orchestre s'étend aujourd'hui du baroque (interprété avec enthousiasme par un ensemble issu de l'orchestre) aux compositions de notre temps, reflet de la curiosité passionnée de son Directeur musical (l'ONBA, sous la direction de Hans Graf, fut par exemple le premier orchestre français à donner la création d'Henri Dutilleux, The Shadows of Time, en octobre 1998, à Bordeaux). Après Thaïs chaleureusement salué par la critique (Diapason d'or, 10 de Répertoire), l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine enregistre actuellement une intégrale de l'oeuvre symphonique de Dutilleux pour le label Arte Nova de BMC. Les deux premiers enregistrements de cette intégrale ont été distingués par la critique, le troisième vient d'être enregistré, en mars 2004.

L'Orchestre National Bordeaux Aquitaine est financé par la Mairie de Bordeaux, arec le concours du Ministère de la Culture et du Conseil Régional d'Aquitaine. Orchestre National Bordeaux Aquitaine

HANS GRAF Violons Violoncelles Bassons Directeur musical Dorota Anderszewska Etienne Péclard Sergeï Krassavine Vladimir Nemtanu Thomas Duran Jean-Marie Lamothe Zacharia Zorine David Delacroix Bruno Perret YUTAKA SADO Lidia Grigore François Perret Claude Del Medico Premier chef invité Nathalie Mule-Donzac Claire Berlioz Contrebasson : Stéphane Rougier Mircea Palade Dominique Baudoin Lilian Kogan Anne-Marie Andreu Cors THOMAS RÔSNER Catherine Fischer Jean Bataillon Ewgeni Sawikowski Marie-Claude Perret Jean-Marc Dalmasso Chef d'orchestre associé Renaud Largillier Catherine Fages Gilles Balestro Alan Moratin Jean-Étienne Haeuser Renaud Taupinard Doru Dogaru Françoise Jeanneret Bruno Armignies Cécile Rouvière Ghislaine Tortosa Julien Blanc PIERRE CHOFFÉ Marius Acaru Bernard Doriac Patricia André Laurent Olle Délégué général Contrebasses Yann Baraneck Jacques Romano Angelica Borgel Roland Gaillard Chantai Boente-Suarez Cécile Coppola Sergeï Akopov Trompettes Assistante artistique Jean-Michel Daillat Matthieu Sternat Frédéric Débandé Hervé Lafon Jean-François Dion Catherine jaillet Valérie Petite Vladimir Kafelnikov Laurence Escande Marc Brunei Gilles Faubert jean-Michel Feuillon Christian Diaz Francis Pedemay Daniela Grecu Christophe Dubosclard Sébastien Jean Alain Roche Jeanine Lacoste Rémi Halter Michael Lavker Patrice Lambour Intendant de l'orchestre Trombones François Marcel Jeanine Soubourou Carole Merino Jean-Jacques Dion Florian Murtaza Éric Coron Flûtes Gilbert Turlan Adrian Nemtanu Frédéric Demarle Assistant de l'Intendant Judith Nemtanu Stéphane Boudot Jean-Michel Fourquet Masako Ono Samuel Coles Trombone basse : Fabienne Perret Jacques Libouban Bernard Poulet Philippe Lartigaut Ghislaine Robert Jean-Christophe Nahoum Mireille Rouger Piccolo : Régisseur Tuba Yves Soulas Zorica Milenkovic Agnès Viton Mel Culbertson Bertrand Tastet Diem Tran Régisseur remplaçant Hautbois Éric Cassen Timbales / Altos Dominique Descamps Percussions Jean-François Vacellier Tasso Adamopoulos Jérôme Simonpoli Bruno Riva Bibliothécaire Cécile Berry Francis Willaumez NN Nicolas Mouret Pierre Le Masne Jean-Daniel Lecocq Frédérique Gastinel Cor anglais : Patrice Guillon Gervaise Carbonnier Françoise Cagniart Jean-Yves Gicquel NN Bibliothécaire adjoint Patrick Calafato Jean-Marie Curto Clarinettes Mayorga Denis Harpe Emmanuel Gautier Richard Rimbert Catherine Denis Geoffroy Gautier Sébastien Batut Philippe Girard Franck Vaginay Pascal Colin Reiko Ikehata Petite clarinette : Véronique Knoeller Didier Simon Manuel Metzger Magali Prévôt Clarinette Basse : Alain Roudier Stéphane Kwiatek Techniciens d'orchestre

Biographies — La Belie Hélène | 27 CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA RÉGIE PERSONNALISÉE DE L'OPÉRA NATIONAL DE BORDEAUX

Représentants de la Ville de Bordeaux Représentant du Conseil régional d'Aquitaine

Dominique DUCASSOU, President Françoise CARTRON Anne CASTANET. Vice-présidente Observateur de l'État Michèle DELAUNAY Stephan DELAUX François BROUAT Jean-Paul JAUFFRET Martine MOULIN-BOUDARD

OPÉRA NATIONAL DE BORDEAUX Thierry FOUQUET, Directeur

DIRECTION ARTISTIQUE DIRECTION TECHNIQUE

Patricia ADER-WAGNER Giulio ACHILLI Patrice MALAVAL Laurent DELEBARRE Clovis BONNAUD Jean ORRETEGUY Philippe DUPONT Philippe RAFFAELLO Sauveur RICCI Pascal GUIRAUD Virginie BARDY Susan CAPDEQUI Philippe ROSSI Bernard GUYARD Corinne CAZENAVE Eric VERGES Gérard LAPERLE Myriam ROBITAILLIÉ Jean-Pierre AUCHER Jean Francois HUCHET Pierre CARO Service et atelier accessoires Jean-Pascal ROY Département lyrique Cathy GASSIAN Dominique VASQUEZ Corinne RENARD Etienne BOULLIER Geoffrey STYLES Patrick VERGNAUD Jean-Marc FONTANA Jean-Paul GERBAUD Service machinerie Marc JAUDARD Atelier couture Département opérette Alain BONNEAU Manuel MUNOZ Nelly FILLASTRE Emmanuel MANDEMENT Bruno OUVRARD Alain MERKES Jean-Michel MORLAAS Peter SCHULER Nicole CONTE Anyl ABOUDARAM Séverine DUMAZERT Jean-Pierre BEAU Mane Josèphe DUBERTRAND Service sonorisation Yvette FAUX Laurent CAMINADE Chantai GRAFFOUILLERE Josiane GAUZET Richard CARTIER Lionel SOULARD Chantai MOREAU Pascal CASTERA Danielle RAFFENEAU Serge DELHOUME Service costumes - habillement Corinne RUIZ Fabrice DOURGADOU DIRECTION DE LA SCENE Huguette SOLER Abdelkader EL BAZZOUNI Mane-Christine GORCE Fernando GARCIA Jeanine DELANNOY Paul RENARD Atelier déco-costumes Michel GOMES Joëlle HENRIC Carlos GONZALES Josiane ROSSI Eric DALMAY Johannes HAIDER Sébastien LAPOUJADE Bernard AUZIMOUR Gilles MARTIN Service et atelier perruques Sécurité et travaux Alexandre BOIS Marc MONIEZ Catherine TRICARD Bernard GARRAN Laurence PRONIER Yann MORIN

Francis ROS Samuel OLIVEIRA Atelier décors Christian SAUVEAU

Tom VAN LEEUWEN Patrick DUPONT Chauffeurs Claude GRACIET Jean-Claude CASSIN Service électrique Luc VALEIX Dominique COUSTES Marc PINAUD Yves ALLEMAND Francis PROUST

Philippe ALMERAS Jean-Claude BIELSA Hervé RAMOND* Martine BERGEOT Serge CARCAUZON Patrick CHAPOUIL Informatique Christophe CHATONNET Jean-Pascal GASTEUIL Herve CONSTANT DIRECTION SECRETARIAT GENERAL ORCHESTRE NATIONAL ADMINISTRATIVE BORDEAUX AQUITAINE ET FINANCIERE Philippe PINON Hans GRAF Gérard LION Béatrice OLIVEIRA Directeur désigné Yutaka SADO Administration des salles / Thomas RÔSNER Séverine CLAVEAU billetterie / accueil Sylvie GALAN Pierre CHOFFE Didier HONNO Ressources humaines Chantai BOENTE-SUAREZ Muriel BARRERE Michèle TISON-DUBREUIL Laurent DREANIC Danièle FERRON RAOUL Alain ROCHE Marie-Christine FOSSAT Sonia KOSZYCZARZ Alain GRAFFOUILLERE Gervaise CARBONNIER Sophie LABORIE Véronique GRUMEL Pascal COLIN Jocelyne LALLOZ Philippe LARTIGAUT Jenny LIEBGOTT Service Finances, Pierre-Alain ROUDIER Anne-Sylvie MENUT contrôle de gestion Didier SIMON Gilbert TURLAN Vincent BARENNES Edition-Dramaturgie Bertrand TASTET" Philippe BOUBILA Laurent CROIZIER Jean-François VACELLIER Joséphine BROTO-BENAC Dorothée FEVE Annie LECUROU Camille GIRARD

Olivier POQUE BALLET DE L'OPÉRA Régie comptable NATIONAL DE BORDEAUX Corinne AUGUIN Entreprises Charles JUDE Françoise DUVERNEUIL Joëlle BORDEAU Jean-Pierre SANCHEZ Nathalie PETIT Éric QUILLERÉ

Conciergerie et standard Agathe GRIMALDI Promotion Thierry ACHARD Sophie CAPBERN Michèle TENIER Monique DUCLOS Leo SMEKAL Jean-Pierre LAVIELLE Protocole-Evénements Jean-Pierre TENIER Lydia PESCAGLINI Serge PRATS Catherine LILLET Martine PICOT-STEVENS Manuel RAMOS François QUEREUR Maurice RATEL Bertrand TASTET

Jean-Marc VASQUEZ CHŒUR DE L'OPÉRA DIRECTION ACTION NATIONAL DE BORDEAUX Entretien et nettoyage CULTURELLE ET DEVELOPPEMENT Guy DARNICHE Jacques BLANC TERRITORIAL Alain CAHUZAT Martine MARCUZ Christine CASSAT NN Jean-Marc Valérie DOOR MARTINEZ-DROZ-BARTHOLET Bruno FRANCHIN Océane DREANIC Jean-François MERCIER Madeleine PETUAUD - Marie-Dominique MARY LETANG Anne-Marie PRZYBYLSKI Sarah REBIERE Marie-Hélène SICARD André SIOT

• Penonn^l vit jljirp ** RempU^nt Gironde Table des matières

Argument 05

Dominique Ghesquière La Belle Hélène 09

Biographies des artistes 20 Éditeur responsable : Opéra National de Bordeaux - 05 56 00 85 20

Redaction, realisation, iconographie et maquette : Secrétariat général, Service Édition-Dramaturgie : Dorothée Fève, Camille Girard. Olivier Poque, sous la direction de Laurent Croizier.

Impression, compogravure : Imprimerie Sammarcelli.

Crédits photographiques :

Collection L Croizier : pp. 4. 6-7 et couverture. Collection D. Ghesquière : pp. 8 et 16. Frédéric Desmesure (ONBA), Jacques Kobel (Anna Holroyd). X (Jack Gervais. Claude Deschamps. Bruno Membrey Jacques ternaire, Ciulio Achilli, Joseph Cuillot. Jean-Marie Joye, Jean-François Fabe. Elisabeth Kerhervé, Camle Clin, Anyl Flonane, Denis Puiroux, Fabrice Leliévre, Cyril Fargues)

Avnl 2004 OI?*ook-Otf La Belle Hélene

Offenbach |*

Opera National d»- Bordeaux

Fémina I mai 2004

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