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DE VICTOR HUGO • ••••• »••••••••*••"•••-••••• ••••••-•'•-••-• DEPOSITED 1 i Y THE COMMITTEE O N (Srabuate Stuoies. ACC. NO DATE LE THEATEE EU LIBSETS DE VICÏOE EUGO îhèse présentée par Alice M. Sharples, pour le degré de Maître-ès-Arts. -«-00 TABLE LES MATIERES. 1. PREFACE. S. ORIGINE ET HISTORIQUE LU THEATRE EU LIBERTE. A. Les Origines. B. Musset, Précurseur de Victor Hugo. C. Historique. D. Critique Contemporaine. 3. RAPPORT LU THEATRE EN LIBERTE AVEC LTOEUVRE ROMANTIQUE DE VICTOR HUGO. A. Personnages et Situations B. L'Evolution des Idées Religieuses de Victor Hugo. C. LfEvolution des Idées Politiques de Victor Hugo. 4. LA NOUVEAUTE DU THEATRE EN LIBERTE. A. Renouvellement des Formules. B. La Forme. 5. CONCLUSION. 6. BIBLIOGRAPHIE. PBEFACE. En étudiant le "Théâtre en liberté", nous avons trouvé les divisions suivantes qui nous paraissent logiques: La première traitera des origines, et de l'historique du Théâtre. Cette division renfermera des remarques sur le théâtre d'Alfred de Musset,-qui, comme nous tacherons de le montrer, a été le précurseur de Victor Hugo, dans ce genre dramatique,- et les jugements de la critique contemporaine. Une deuxième division discutera les rapports du "Théâtre en Liberté1*, avec l'oeuvre Romantique de Victor Hugo. Nous voulons nous débarrasser, tout d'abord, des réminis cences et des échos de l'inspiration romantique, qui sont présents dans le théâtre livresque, et puisqu'il nous paraît que ce sont surtout les^ situations et les personnages, qui sont encore de l'ancienne école, nous allons ainsi intituler la section A de cette division. Les sections B, et G, mon treront l'évolution des idées politiques et religieuses du poète, ainsi qu'elles se manifestent dans le "Théâtre en Liberté" Dans notre troisième division, nous essayerons de montrer les. nouveautés qui caractérisent le"Théâtre en Liberté". La section A traitera du Renouvellement des Formules Dramatiques, et la section B. de la forme. ORIGINE ET HISTORIQUE DU THEATRE EN LIBERTE. -2- A. LES ORIGINES DU THEATRE EN LIBERTE. Dès 1843, au lendemain de la chute des "Burgraves", Victor Hugo semble avoir dit un adieu définitif au théâtre , c'est à dire au théâtre réel, effectif, restreint par les trois murs de la scène, et par le quatrième, cette bouche d(ombre où murmuraient, applaudissaient, et malheureusement, parfois sifflaient les spectateurs. Désormais, il donnerait libre cours à sa fantaisie. Ses idées s'étalent et prennent leurs aises, dans "ce théâtre idéal que tout homme a dans son esprit" Quelles sont les raisons de son relâchement de sa car rière dramatique qu'il a poursuivie avec tant de zèle pen dant treize ans? Il nous fournit deux explications dans, "Victor Hugo Raconté" La première c'est le succès dont Rachel jouissait au moment des "Burgraves" Rachel a in auguré une renaissance des chefs-d'oeuvre de l'école classique qui a beaucoup souffert aux mains des auteurs sans talent, qui, tout en suivant les règles classiques, n'ont pas su faire vivre leurs créations, et pour le mo ment la partie semblait être au camp opposé. La deuxième, c'est que Victor Hugo était las d'offrir ses pensées à la foule incapable de les apprécier. „I1 allait avoir la tribune" ^"Victor Hugo Raconté" -3- En effet sa carrière dramatique a consisté en une série de combats. En jetant un coup d'oeil sur son théâtre, depuis "Hernani", cette tumultueuse "prise de la Bastille" jusqu'à la chute véritable et déconcertante, des "Burgraves" nous ne voyons qu'une seule pièce qui ait joui, d'un sort heureux, tranquille et réussi, — c'est "Ruy Blas:.' Quand aux autres; "Liarion Delorme" a été d'abord interdit. "Le roi s'amuse" a été suspendu, suite: un procès, et "Lucrèce Borgia" et "Marie Tudor", ont reculé, malgré toute résistance les bornes de l'émotion théâtrale. Notons aussi le procès que le dramaturge a soutenu contre la "Comédie Française", au sujet d'"Hernani", et "Angelo", parce que le nombre de représentations indiquées dans le eontrat n'avait pas été donné. Il y avait, non seulement ces luttes aux représentations, ces procès, et ces interdictions, mais aussi des difficul tés avec les actrices. "Hernani" était affligé par les crises de Mlle. Mars. Dans "Angelo" il y avait les que relles des actrices du talent opposé. "Les Burgraves" fv4~ B*m&tfdL le procès de Mlle. Max in e. Impossible de s'étonner, si, à la fin, le poète en eût assez. On comprend bien qu'il se réfugie dans un théâtre livresque, quand on lit,"D'ailleurs les contradicteurs des livres n'ont pas la puissance de ceux des drames. Ils -«4:*» n'ont pas le sifflet, avec lequel trois ou quatre ennemis peuvent percer les applaudissements de toute une salle, déconcerter les acteurs, interrompre l'émotion, déformer la pièce. Ils ne peuvent pas faire tomber la toile avant la fin. Le livre attaqué, nié, insulté, continue. Le lecteur sympathique n'est pas troublé par le lecteur mal veillant. Les articles furieux sont souvent ceux qui font le plus lire l'ouvrage, et les éditions se multiplient avec les invectives" Une autre explication de cette lassitude du théâtre se devine. Est-ce que le dramaturge lui-même, n'a pas réalisé que la veine romantique était épuisée, que son genre deven ait monotone, qu'il ne fait que répéter les mêmes compli cations, les mêmes situations, et les mêmes personnages? Cromwell et Carlos attendent pareillement leurs assassins. Barberousse, comme l'un et. l'autre, discourt 3ur la poli tique. Il réprimande les Burgraves, comme Ruy Blas invective les ministres; comme St.Valier ou Naugis apostrophe Françoisl, ou Louis xlll. Caterina et Eégina sont sauvées par des narcotiques. Dona Ilaria vient au secours de Ruy Blas, comme LIarion au secours de Didier. Treboulet tue sa fille, 1. "Victor Hugo Raconté" -5- en croyant frapper un ennemi. .De même Lucrèce Borgia tue son.fils, et Marie Tudor son favori. Lucrèce et La Tisbe sont frappées par celui qu'elles aiment etc. Ce qui nous mène à croire à cette explication, c'est le fait qu'il n'a pas terminé "Les Jumeaux". Mme. R. Lesclide nous offre comme explication de l'in achèvement du manuscrit, l'histoire suivante: Victor Hugo, parait-il, a eu l'imprudence de parler à quelques amis du sujet qu'il traitait. Il fut trahi par l'indiscrétion de l'un d'eux. Alexandre Dumas aurait eu vent de la chose, et il aurait devancé son ancien ami, en publiant "Le Vi comte de Bragelonne" Cette légende, répandue à une époque où Dumas ne pou• vait plus répliquer, n'a rencontré que peu de créance. M. Biré fait très justement observé que "Le Vicomte de Bragelonne" n'a paru qu'en 1847. Du reste l'histoire du "Masque de Fer" n'était pas si peu répandue que Victor Hugo ait pu la considérer comme une propriété littéraire. Il nous semble plus logique de croire, qu'en relisant les actes ébauchés, l'auteur s'est rendu compte qu'ils n'étaient que des reproductions, des réminiscences. Les récriminations des seigneurs contre Mazarin rappel lent les mécontents de "Marion lelorme". Les tirades 1. Propos de Table de Victor Hugo. -6- politiques de troisième acte, évoquent le souvenir du monologue de Charles Quint, et les discours de Ruy Blasj tandis que les doléances de la Reine-Mère sont presque le 1 pendant de celles de Louis Xlll. Ainsi,par un désir de vérité, il abandonne ces formules usitées. Une conception différente s'offre à son esprit,- celle d'un théâtre moins populaire, où d'autres éléments prédomineraient, où des effets plus délicats seraient obtenus. Le Lyrisme,dont il s'est déjà servi dans ses drames, lui paraît une mine à creuser plus profondément,--ainsi que l'inspiration épique, toujours chère au poète. Nous savons comment la tentative dans ce dernier genre ^ écroulé^ Un théâtre étayé sur de tels fondements, déroutait par trop les habitudes du public. Il était condamné d'avance. Il ne pouvait guère être, qu'un théâtre en liberté, que le spectateur dédaignera, mais dont le lecteur, commodément installé dans son fauteuil, se jouera des fragments à lui- même, sur la scène de sa fantaisie. A ce propos, notons cette phrase du poète, qu sujet du goût. " Cependant, con statons -J.e, ou, si l'on veut, avouons -de, devant le grand A gout aisément admis au lecteur, le spectateur et l'auditeur se hérissent volontiers" "L1imagination,immense don 1. Hernani, Marion Delorme,—Victor Hugo. 2. Les £>urdro^gs -7- solitaire est refusée aux hommes assemblés" Il est intéressant,à ce propos, de signaler ce passage de Louis Ganderax, dans un article sur le Théâtre, propre ment dit, de Victor Hugo, "Au théâtre, plus qu'ailleurs, Hugo est demeuré l'enfant sublime. Sa psychologie, son érudition, sa dramaturgie, sous le couvert de la nature,de l'histoire, et de Corneille, sont puériles. Sa poésie est admirable. Liais, ces merveilleux poèmes, ces chefs-d'oeuvre lyriques, qui n'expriment rien qu'un même talent,--pourquoi les faire réciter sur la scène,par plusieurs acteurs vêtus de costumes divers, qui nous donnent à entendre par leur aspect et leurs noms, qu'ils sont des personnages différents des héros historiques, prêts à parler et agir pour leur compte, selon la logique de leur caractère, de leur passion et des circonstances? Nous voyons,presque aussitôt, qu'il n1en est rien. Cet essai d'abus de confidence nous fâche. Cette déception nous irrite, et le plaisir de la poésie, le seul que nous trouvons là, nous devient, dans ces méchantes conditions, une fatigue, et un ennui. Prenons-le, comme il faut, ce plaisir dans un fauteuil au coin du feu d'hiver, sous l'ombrage en été" 2."Postscriptum de ma vie"-Viotor Hugo '74-1886.