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Lettre A • de Abordage à Aviso Abordage Le terme abordage dérive du mot bord, que l'on retrouve aussi dans tribord et bâbord. Il désigne en premier lieu la collision accidentelle entre deux navires. Par extension, il s'applique également à l'assaut donné par l'équipage d'un navire à un vaisseau ennemi. Il existe, sur le plan technique, deux méthodes d'abordage : - L'abordage de franc étable s'effectue en présentant son avant au navire ennemi. Procédé d'approche rapide présentant l'inconvénient de prolonger la lutte, les assaillants ne passant qu'en petits nombres par le mât de beaupré. - L'abordage en belle, plus efficace, consiste à placer le navire attaquant bord à bord avec l'ennemi, permettant de jeter à l'assaut une équipe d'abordage beaucoup plus fournie. Aborder Accrocher un navire pour le prendre à l'abordage. Accastillage Terme dérivé de castel, désignant les châteaux qui s'élevaient aux deux extrémités des navires à voile. Par extension, c'est le nom collectif donné aux superstructures, roofs, pavois situés au-dessus du pont principal d'un navire, puis aux pièces attenantes à ces parties. Accon ou acon. • Petit bateau à fond plat qui aurait été imaginé vers 1235 par un marin irlandais, Patrice Walton. Naufragé vers la Pointe d'Escale, près du port d'Esnandes (Charente Maritime), il aurait utilisé cette embarcation pour recueillir les coquillages qui l'empêchèrent de mourir de faim. L'accon était facile à manœuvrer et utilisé comme un véritable quai mobile de chaque côté des navires mouillant en rade, à une époque où les ports étaient trop exigus pour recevoir à quai tous les navires. Pour éviter les temps d'attente, on procédait au chargement et au déchargement, entre le quai et les navires, à l'aide de ces . Leurs propriétaires prirent le nom d'acconiers. Ce moyen de chargement ou de déchargement se généralisa dans les ports où l'on employa différentes sortes d'engins de servitudes comme les chattes ou les gabares, et permit, dès le XIVe siècle, l'émergence de grandes entreprises de manutention portuaire qui se sont développées, pour se spécialiser à partir du XIXe siècle.

• Petite embarcation plate utilisée dans les marais de la France atlantique pour circuler sur la vase molle ou les eaux peu profondes, dans les bouchots, les moulières. Les mytiliculteurs les utilisent pour glisser sur la vase, une jambe restant à l'extérieur, assurant la propulsion par de vigoureuses poussées sur le fond (synonyme : pousse-pied). Accotar ou accotard, ou acotar. - Plaque de tôle entre les couples, sur la partie des mailles non couvertes par les paracloses. - Billot ou coin de bois utilisé pour caler les varangues pendant la construction. Adaubage ou endaubage. Viande conservée en barils ou provisions préparées pour être conservées dans des emballages métalliques. A dieu va ! ou Commandement d'exécution (remplacé au XIXe siècle par : envoyez !) lancé au A dieu vat ! cours d'un virement de bord vent devant. Manœuvre délicate et pouvant avoir des conséquences graves, lorsqu'elle était entreprise près des côtes, sur des navires qui n'étaient pas toujours doués de bonnes qualités nautiques. On explique ainsi le commandement comme une véritable invocation à Dieu. Affût

Ensemble des matériels qui soutiennent le canon lorsqu'il est mis en batterie, c'est-à-dire prêt à tirer. Les premières bouches à feu, posées d'abord à même le sol ou sur un madrier, furent ensuite fixées sur une grosse pièce de bois creusée à cet effet : on disait que le canon était enfusté. Plus tard, une différenciation s'opéra entre l'affût de siège et l'affût marin, ce dernier se présentant, dès la fin du XVIe siècle, sous la forme d'une caisse ouverte à sa partie supérieure pour recevoir le canon et munie de quatre roues, parfois cerclées de fer. L'évolution de l'affût a été très lente jusqu'à l'apparition des canons à la Paixhans (1835). Dès la révolution, l'affût marin subit cependant de nombreuses modifications de détail : sa manœuvre s'effectuait à l'aide de palan et le recul, au départ du coup, était limité par la brague. Allège

Le mot allège, déverbal d'alléger au sens propre, est apparu comme terme de marine au XVe siècle.

Bâtiment de charge plat, ouvert, autrefois sans voile ni moteur. Grand chaland servant au chargement ou au déchargement des navires en différentes circonstances (chargement en l'absence de bassin ou de quai ; transbordement de marchandises ; déchargement du côté extérieur parallèlement au côté du quai ; allégement d'un navire en péril de naufrage ou échoué, etc.).

Amateloter A l'époque où l'on ne donnait qu'un hamac pour deux hommes, c'était désigner les deux matelots devant y coucher alternativement et appelés à se remplacer au même poste pendant le quart de leur bordée respective. Amiral Tout officier commandant à la mer une escadre ou une division, en est amiral. Amure 1. Pour une voile carrée, point d'ancrage situé au point inférieur du côté d'où vient le vent. 2. Pour une voile trapézoïdale, triangulaire ou latine : point d'amarrage à l'angle inférieur avant. 3.Côté d'où vient le vent. Il y a deux amures pour les voiliers. (Naviguer tribord armures = en recevant le vent par tribord). Ancre

Les premières ancres furent constituées par des pierres, comme le montrent des peintures égyptiennes datant de trois mille ans avant J.-C., puis par des paniers ou des pièces de bois chargées ou alourdies de pierre ou de métal. On vit également apparaître un montage lesté à quatre bras, semblable au grappin.

L'apparition de l'ancre à jas, dont l'invention serait due au Grec Anacharsis, marque l'étape suivante. L'axe de l'ancre, ou verge, était muni à une extrémité de deux bras et à l'autre d'un jas, barre qui, perpendiculaire au plan formé par les deux bras et la verge, avait pour but de donner à l'ancre traînée sur le fond une position telle qu'un des deux bras crochait.

De nombreux modèles en bois, en bronze ou en fer furent utilisés dans l'antiquité. Le jas était de bois, de fer, ou de plomb sur une ancre en bois. Les premières représentations connues datent de 550 avant J.-C. et l'élargissement des bras en pattes apparut au 1er siècle après J.-C.

On se servit de l'ancre à jas sous sa forme originale jusqu'au siècle dernier, époque à laquelle fut inventée l'ancre "Amirauté" à jas repliable (1852), qui se répandit partout et sert encore aujourd'hui.

Cependant, dès 1825 apparaît une ancre à jas dont les pattes sont mobiles dans le plan qui les contient; lorsque l'ancre est traînée ou couchée sur le jas, une patte se dresse tandis que l'autre se couche sur la verge.

Un peu plus tard est inventée l'ancre articulée sans jas, dont le plan des bras pivote de 35° à 45° par rapport à la verge ; les deux pattes crochent grâce à la forme du massif (partie reliant les deux bras), qui assure le basculement à l'angle convenable pour attaquer le fond. Antenne

(ou vergue latine). Vergue des voiles latines, très longue, mince aux deux extrémités, hissée obliquement au mât. Sur les grands voiliers, ces vergues sont toujours longues, formées de plusieurs pièces d'assemblage, et assez minces aux deux extrémités ; l'une de ses extrémités s'apique tout bas, et l'autre est relevée à l'arrière du mât. C'est à peu près aux deux cinquièmes de l'antenne que la drisse est frappée ; à partir de ce point, la partie qui se relève est plus longue. La partie basse s'appelle le quart, la partie haute la penne. Apiquer Sur les navires à voiles carrées, les vergues étaient apiquées lorsqu'on voulait occuper un espace moins important pour les manœuvres, dans un port par exemple. En signe de deuil, les vergues étaient apiquées à contre, c'est-à-dire inclinées d'un côté sur un mât et de l'autre sur le mât voisin. Apôtres Dans un bateau en bois, première paire de couples à l'avant, souvent jointes à l'étrave. Le nom d'apôtres leur a été donné parce qu'ils sont serrés auprès de l'étrave comme Jean et Pierre de chaque côté du Christ. Il existe également des apôtres d'étambot. Dans les grands bâtiments ces pièces, chevillées à l'étrave, étaient dites allonges d'écubier. Arbalète

Ancien instrument astronomique permettant d'observer la hauteur d'un astre. Appliquée à la navigation au XVe siècle, elle fut utilisée jusqu'au XVIIIe siècle. Elle est composée d'une flèche de section carrée sur laquelle coulissent une ou plusieurs traverses (quatre au maximum). L'observateur, effectuant sa visée, lit directement en degrés sur la flèche la distance angulaire entre l'astre et l'horizon. Pour observer le soleil, on adjoignait à l'extrémité de la flèche un verre coloré. Egalement appelée arbalestrille, bâton de Jacob, bâton astronomique, flèche, rayon astronomique, radiomètre, verge d'or. Arcasse Charpente de la poupe d'un vaisseau. Ensemble de l'étambot et des pièces assemblées à l'extrémité arrière. Transversalement à la quille, l'arcasse supporte la voûte. L'arcasse est composée du cadre formé par l'assemblage de la dernière varangue appelée varangue d'arcasse, des membrures d'arcasse et des barrots d'arcasse. Elle est soutenue par les estains et l'étambot. A la varangue d'arcasse, sont également fixés les couples dévoyés qui forment la carcasse de la voûte. Du latin arca, coffre. Arc-boutant de Bout-dehors vertical, créé après la Révolution, fixé sous le beaupré, juste martingale derrière la tête de more, par une fourche. Il est destiné à donner à la martingale une bonne incidence et ainsi a amélioré la tenue de tout le phare avant. Cela permit d'ajouter un bout-dehors de clin-foc et sa voile. Archipompe Sur les anciens bateaux à voiles, construction en forme de caisse qui, dans les cales, entoure les pompes afin de les protéger ainsi que leurs crépines. La grande archipompe s'élevait autour des pompes principales au niveau du grand-mât, du fond de la cale jusqu'au premier pont. Arquebuse

Arme à feu dont étaient équipés les soldats espagnols à bord des galions. Pour expulser la balle du canon, la poudre devait être allumée au moyen d'une mèche et, plus tard, au moyen d'un rouet provoquant une étincelle. Arsenal

Arsenal de Venise Le mot arsenal vient de l'arabe dar sena ‘a (fabrique) qui a donné tersana en turc puis arzana en vénitien. La république de Venise, qui vivait uniquement de son commerce maritime, fut le premier pays, depuis l'Antiquité, à se doter d'un arsenal d'Etat (1104), où l'on construisait et réparait les galères. Son importance quintupla au début du XIVe siècle puis se développa encore au début du XVIe siècle pour la construction de nefs. Cet arsenal de Venise émerveilla tous ses visiteurs, et c'est ainsi que le nom d'arsenal se répandit dans toute l'Europe et fut attribué pendant longtemps à tous les établissements où l'on travaillait à la fabrication, à l'entretien et à la conservation de l'armement naval comme terrestre. Actuellement, le mot a retrouvé son sens primitif et désigne les établissements nationaux où l'on construit, entretient et répare les navires de guerre ainsi que leur armement. Astrolabe nautique

Astrolabe arabe du Xe siècle Instrument de navigation qui permettait de mesurer la hauteur des astres. L'astrolabe nautique aurait été utilisée par les navigateurs portugais à la fin du XVe siècle, alors que l'astrolabe des astronomes était apparu dans l'Occident chrétien plusieurs siècles auparavant. Composé d'un disque gradué à la périphérie et le plus souvent ajouré, il comportait également une alidade pivotant autour de l'axe du disque. Pour mesurer la hauteur des astres, on prenait la verticale comme référence. On suspendait donc l'astrolabe tel un plomb au bout de son fil, et on visait l'astre observé avec l'alidade, repérant ensuite la graduation correspondante. Le vent et les mouvements du navire rendaient les mesures peu précises, surtout lorsqu'il s'agissait de calculer de faibles hauteurs, et assez rapidement l'astrolabe nautique fut remplacé par d'autres instruments plus perfectionnés, puis par ceux dits à coïncidence, pour lesquels on prenait la ligne d'horizon comme référence. Aurique

Nom donné à toute voile à quatre côtés, généralement en forme de trapèze, située dans l'axe du navire et ayant pour caractéristique, par rapport aux voiles carrées, de recevoir le vent toujours par le même bord d'attaque, le guindant, ou chute avant. Leur point d'amure et leur point d'écoute ne sont pas interchangeables. Le groupe des voiles auriques comprend les voiles à corne, à livarde et au tiers. La ralingue avant des voiles auriques à corne est fixée à un mât ou à un étai par un transfilage ou au moyen de cercles en bois ou métalliques; d'abord libres en bas, elles furent ensuite maintenues par un gui (ou une bôme). Alors que les vaisseaux de guerre et les grands voiliers de commerce du XVIIIe siècle ne portaient qu'une seule voile aurique, l'artimon (devenu ensuite la ), les voiliers du XIXe siècle du type de la goélette en établirent à tous leurs mâts (jusqu'à six). Les cotres et des petits bâtiments de pêche et de plaisance étaient équipés de ce type de voile. Aviso

Bâtiment de faible tonnage (brick, cotre, goélette) et rapide servant à porter les ordres du commandant ainsi que le courrier. Il fait le lien entre la terre et les navires ou, entre les navires. Abréviation de l'expression espagnole barca de aviso, désignant l'ancien bâtiment d'avis au XVIIe siècle, à la fois éclaireur et estafette.

Lettre B de Bac à Bugalet Bac Embarcation à fond plat destinée au passage en rivière d'une berge à l'autre. Il est halé sur une cincenelle tendue en travers du cours d'eau. • Le bac à traille, ou simplement, traille. La traille repose sur le principe d'un cordage établi entre les rives, maintenu à une bonne hauteur au-dessus de l'eau par des pylônes en bois. L'embarcation servant à la traversée était elle-même reliée par un autre câble appelé traillon. • Le bac à vapeur. Deux types de bacs à vapeur vont apparaître avec l'introduction de la vapeur comme source d'énergie : les bacs à roue puis à hélices. Bachet

Bateau de charge, gréé au tiers, du bas Adour, d'origine et d'architecture plus maritimes que fluviales, mesurant de 12 à 18 m. Bacop à fond plat utilisée sur l'Aa, dans la région de Saint-Omer, pour le transport des produits maraîchers. Baggala

Baghla, Baggala ou Baggalah Boutre arabe de conception similaire au dhau, doté d'un château arrière copié sur celui des vaisseaux occidentaux du XVIIIe siècle.

Il grée deux (parfois trois) mâts (à pible), avec des voiles arabes, jauge entre 200 et 400 tonneaux, et peut parfois atteindre 40 mètres de long. Le grand mât (le plus à l'avant) est penché vers l'avant. Il a un arrière surélevé, avec un gaillard et un tableau sculpté. Bague Sorte de mousqueton, fixé sur la ralingue d'envergure des voiles latines, pour les endrailler sur les étais ou sur les drailles. Baille Demi-tonneau à divers usage : réserve d'eau pour laver le pont, etc. La baille de combat contenait l'eau destinée à refroidir les canons ou à éteindre un incendie pendant une action navale. La baille à drisses recevait les lignes de sonde ou les drisses. Balancelle Dénomination française d'un petit voilier pointu aux 2 extrémités, portant un ou deux mâts (dont un tape-cul nommé méjane), gréés de voiles latines, et pouvant border de douze à vingt avirons. Originaire de Naples (où il s'appelait parenzella), il s'est répandu au XIXe siècle le long des côtes méditerranéennes de France et d'Espagne. Balaou Petite goélette d'environ 25 m, à mâture très élevée et inclinée vers l'arrière, construite depuis le XVIIIe siècle dans les îles et sur les côtes de la mer des Antilles. Aussi rapide que le poisson dont elle tire son nom, elle était très appréciée par les contrebandiers. Balcon Plate forme avec rambarde sculptée, à l'arrière des navires du XVIIe et XVIIIe siècle. Elle jouxte la galerie qui elle, est fermée. Baleinière

Baleinière (reproduction) Musée maritime Mystic Seaport Embarcation légère, résistante, de manœuvre facile, initialement utilisée pour la chasse à la baleine, et d'usage généralisé sur beaucoup de navires, en particulier comme embarcation de sauvetage. Les marines basques avaient certainement créé une industrie baleinière dès le XIIe siècle, et probablement même deux siècles auparavant. Pour chasser la baleine franche, ils employaient des embarcations à avirons ou baleinières. Les baleiniers, dans leurs canots non pontés, chassaient les baleines au harpon. A la fin du XVIIe siècle, les colons américains commencèrent à chasser les baleines franches au moyen de canots non pontés (baleinières), de harpons et de lances. Les méthodes de cette chasse côtière leur avaient probablement été enseignées par les Canadiens français qui, en 1690, avaient fait venir à Québec des harponneurs basques de Bayonne. Tous les navires, même non baleiniers, avaient généralement une baleinière ; à l'usage du capitaine par exemple, ou comme bateau de sauvetage, ce genre d'embarcation se manœuvrant facilement avec ses avirons ou ses voiles.

Un navire baleinier en bois portait jusqu'à sept baleinières sur des bossoirs également en bois, parées à être amenées dès que la vigie, en haut du mât, signalait des baleines. Lorsque tous les canots étaient armés, il ne restait à bord du grand navire que trois ou quatre matelots pour manœuvrer et signaler les cétacés. Les baleinières mesuraient environ 9 m de long ; elles étaient pointues aux deux extrémités, avec un davier à côté de l'étrave pour laisser filer le câble du harpon ; l'embarcation gréait une voilure, mais celle-ci était généralement amenée, et le mât enlevé de son emplanture lors de l'approche finale, qui se faisait aux seuls avirons. L'équipage se composait de six hommes, y compris le patron, à l'arrière, qui gouvernait.

En République démocratique du Congo, le terme est employé pour désigner de petits paquebots fluviaux ou lacustres navigants sur le fleuve Congo ou ses affluents. Ballast Sable, mâchefer ou cailloux employés depuis l'Antiquité pour servir de lest sur les navires et disposés au fond de la cale. On les a peu à peu remplacés, pour plus de propreté et de facilité de manipulation, par des pierres (lavées à l'eau douce), des gueuses de plomb, puis, de nos jours, par un lest fixe. Balouette Girouette décorée, typique des bateaux du Nord de la France. Banc de quart Plate-forme surélevée à l'arrière du bateau où se tenait l'officier de quart. Bande Au XVIe siècle, la bande était le bord d'un navire. Il donnait de la bande dans l'eau quand il penchait sous l'action du vent (voir lexique des termes marins). Barcasse Nom donné aux chalands non pontés, aux formes très lourdes et manœuvrés à l'aviron, qui franchissaient la barre sur les côtes du Maroc pour aller décharger les cargos ou les paquebots mouillés au-delà. Barge

Du bas latin, barga. La barge était autrefois une sorte de barque gréée d'une voile carrée, utilisée pour la pêche en rivière, ou un voilier caboteur à fond plat, ou encore une embarcation d'apparat ou embarcation d'un amiral. Barge de la Tamise

Ce mot a désigné, d'après leur appellation anglaise, des voiliers caboteurs à fond plat, caractéristiques des parages de l'embouchure de la Tamise (Thames barge) ; leur régate annuelle avait fait en partie leur réputation.

Les Barges de la Tamise assuraient le transport des marchandises le long des côtes Britanniques. Elles embarquaient d'énormes cargaisons de grain ou d'autres denrées. Barinel

Navire d'exploration portugais du début du XVe siècle. Plus gros que la barcha, à la poupe ronde, il était gréé d'un ou deux mâts à voiles carrées, le grand-mât étant placé au centre du navire. Des rames étaient utilisées en l'absence de vent ou à proximité des côtes. Le barinel était utilisé pour l'exploration des côtes africaines, mais ses difficultés à revenir de ses voyages, face au vent, en raison de ses voiles carrées, l'on fait remplacer par la caravelle à voiles latines. Barque Depuis le XIXe siècle, le mot barque désigne un type de gréement. Sur un trois-mâts, un quatre-mâts ou un cinq-mâts, les deux, trois ou quatre premiers mâts portent des voiles carrées, le dernier des voiles auriques. Barque (trois mâts)

Le trois-mâts barque est un navire portant un mât de misaine, un grand mât et un mât de barque supportant seulement une brigantine, au lieu de l'artimon, du perroquet de fougue et de la perruche.

1-Clinfoc 2-Faux Foc 3-Grand Foc 4-Petit Foc 5-Misaine 6-Petit Hunier fixe 7-Petit hunier volant 8-Petit Perroquet fixe 9-Petit Perroquet volant 10-Petit Cacatois 11-Grand-Voile 12-Grand Hunier fixe 13-Grand Hunier volant 14-Grand Perroquet fixe 15-Grand Perroquet volant 16-Grand Cacatois 17-Brigantine 18-Flèche d'Artimon 19-Grand-Voile d'étai 20-Voile d'étai de hune 21-Voile d'étai de perroquet 22-Foc d'artimon 23-Voile d'étai de marquise 24-Diablotin Barque Voir Catalane. catalane Barque du Léman

Grande barque de transport utilisée sur le lac Léman, apparue à la fin du XVe siècle. Sa coque très large et son pont débordant révèlent une origine architecturale inspirée de la galère. Elle fut gréée de deux voiles latines, importées en Suisse à la fin du XVIe siècle par un constructeur vénitien. Les barques assuraient surtout le transport de pierres de construction et de bois de chauffage. Barque longue

Sur l'Atlantique et les mers bordant les côtes du nord de l'Europe, la barque longue apparut d'abord à Dunkerque à la fin du XVIIe siècle. Gréée en voiles latines, elle serrait bien le vent et était donc relativement rapide. Les premières jaugeaient jusqu'à 100 tonneaux et, à demi pontées, ne portaient que deux mâts. Armées de quatre à dix canons, elles remplissaient le rôle de barques d'avis (ou avisos) entre les ports et les escadres. Utilisées pour le commerce, elles atteignirent 200 tonneaux, furent entièrement pontées et eurent un troisième mât. Rapides et agiles, elles servirent au commerce interlope (activité qui se développa parallèlement au commerce officiel à l'époque où une cargaison issue d'une colonie ne pouvait être débarquée que d'un navire battant le pavillon de la métropole où il déchargeait). Du XVIIe au XVIIIe siècle, la barque longue était assimilée à une légère. En 1746, le terme de barque longue disparut, celui de corvette étant seul retenu. Barque de Méditerranée

Elle jaugeait de 100 à 150 tonneaux et servait, aux XVIe et XVIIe siècles, aussi bien à la guerre qu'au commerce sur toutes les côtes, de la Turquie à l'Espagne. C'était un voilier entièrement ponté, équipé de trois mâts à pible (c'est-à-dire continus, sans hunes ni mâts de hune) et portant, à l'origine, uniquement des voiles latines. Comme d'autres types spécifiquement méditerranéens, cette embarcation ne possédait pas de beaupré et son mât avant (mât de trinquet) était fortement incliné vers l'avant ; la barque de la Méditerranée a subsisté comme caboteur jusqu'au milieu du XIXe siècle, mais, entre-temps, elle avait équipé son grand mât de voiles carrées. Barquet Petite embarcation à fond plat des étangs du Languedoc, utilisée à la voile ou à l'aviron pour la pêche. Barquette

Petit bateau creux à arrière pointu, utilisé pour la pêche côtière, en Méditerranée. De cinq à sept mètres de long, la barquette est pourvue d'une coque assez large et relativement symétrique avec des extrémités nettement pincées. Le mât, situé en avant du bateau, laisse place à une vaste ouverture de cale sur ces embarcations toujours pontées. Barrée (voile ...)

La vergue du mât d'artimon, ou vergue barrée, ne comportait normalement pas de voile. Cependant, certains navires tels que les pouvaient exceptionnellement en comporter une. Cette voile prenait alors le nom de voile barrée. Bas-mât Partie inférieure d'un mât composé. - Sa partie inférieure, de forme carrée, est plantée dans l'emplanture de la carlingue, par le tenon d'emplanture. La partie du mât située sous le pont s'appelle le pied du mât. - Proche du sommet, un décrochement appelé la noix ou l'épaulette, permet le capelage des haubans. - La partie située entre la noix et le sommet du mât s'appelle le ton du mât. Elle est de section carrée à angles coupés. - Sur la tête du mât, en forme de tenon carré, est placé le chouquet ou chouque ou tête de more. Basse voile On nommait basses voiles, les voiles carrées inférieures, c'est-à-dire la misaine, la grand-voile et, exceptionnellement la voile barrée. Dans une goélette, les basses voiles sont : la grand-voile, la misaine-goélette, la trinquette, le foc. Bastingage A l'origine, désignait, sur les bâtiments de guerre, galères ou navires de haut bord, toute protection placée à l'avant ou sur les bords pour défendre l'équipage contre les flèches, puis contre la mousqueterie. A partir du XVIIe siècle, c'est un ensemble de filets, disposés le long du bord et maintenus par des montants et des filières. Les hamacs des marins, qu'on y rangeait le jour, servaient ainsi de protection en cas de combat. Par la suite, ces filets furent remplacés par des caissons en bois ou en fer. Après leur disparition, on appela ainsi la partie du bordé qui dépasse le niveau du pont et forme un parapet tout autour du navire. Bateau berckois Fort bateau bordé à clin, non ponté, équipé d'une grande dérive sabre, gréé en bourcet-malet (misaine et tape-cul au tiers), utilisé pour la pêche côtière en mer du Nord. Il est tiré à terre après chaque marée. A la fin du siècle dernier la flottille berckoise comptait plus de 110 navires. Bateau-bœuf

Forte embarcation d'origine sétoise, qui résulterait d'une évolution des de pêche provençales, adaptées pour pratiquer la pêche au bœuf dans le golfe du Lion. Une technique de pêche qui se pratiquait par deux embarcations similaires tractant ensemble un seul et même chalut de fond, nommé gangui. Le bateau-bœuf mesurait 16 mètres de long, 5 mètres de large, et gréait une voile latine et un foc. Bateau-mouche

Bateau à vapeur, faisant le service d'omnibus sur le fleuve (Larousse Ed.1934). Lors de l'Exposition Universelle de 1867, la Compagnie des Mouches, de Lyon, fut sollicitée pour ouvrir une succursale à Paris. Ce service de bateaux-mouches connut un grand succès, et en 1876, il s'étendait sur 15 km, du pont de Bercy au Point-du-Jour, chaque bateau transportant entre 150 et 200 voyageurs. Bati-sarti Terme provençal désignant les estropes ou chaînes à cabillot fixées à la lisse et servant à capeler les palans (sarti) de haubans sur les bateaux latins. Batteliku

Embarcation légère du Pays basque, utilisée essentiellement à l'aviron pour la pêche, parfois gréée d'un mât court et d'une voile au tiers. Batterie Terme apparu au XIIIe siècle, dérivé de battre. Rangée de bouches à feu et, par métonymie, pont où se trouvaient les rangées de bouches à feu. Un navire pouvait avoir plusieurs batteries. La batterie basse était la plus proche de l'eau (ou première batterie), la batterie haute la plus proche du pont. Les canons du château avant et du gaillard arrière formaient les batteries des gaillards. Sur les grands voiliers de la fin du XIXe siècle, ce terme s'appliquait surtout à l'ensemble de la peinture blanche et noire extérieure qui figurait une ligne de sabords. On disait d'un navire peint de cette façon : un navire à batterie. Bau Terme utilisé pour désigner le barrot de pont, jusqu'au début du XXe siècle. Bautier

Vers 1880, ce de 9 à 11m fait irruption à Barfleur (NE de la presqu'île du Cotentin) pour le travail des palangres appelées baux (qui donneront le nom à ces bateaux) et remplace les bisquines locales.

Le bautier est très apprécié pour ses qualités nautiques, il est ardent, très bon marcheur, très toilé, possède un très long plan de dérive et un bon couple de rappel. Il est fin et émacié à l'avant, ventru (gage de stabilité) au milieu et très fuyant à l'arrière. Synonyme : cordier. Beaupré Espar qui pointe à l'avant des voiliers, généralement dans l'axe au-dessus de l'étrave, parfois légèrement en abord, avec un angle variable. Autrefois qualifié de mât, il n'a cependant jamais été compté comme tel : un trois-mâts a trois mâts et un beaupré.

XVIIe siècle Apparu au XIIe siècle, le beaupré, mince et court, servait alors à établir les boulines. A la fin du XVe siècle, il devint beaucoup plus robuste, pour recevoir l'attache des étais du mât avant. Au XVIe siècle, on suspendit au-dessous une vergue portant une voile carrée, la civadière. Au XVIIe siècle, on établit à son extrémité une hune avec un petit mât vertical portant une voile carrée : le perroquet de beaupré, ou beauprette ; celui-ci disparut au XVIIIe siècle, et le mâtereau qui le portait fut remplacé par un espar, le bout-dehors du beaupré, auquel sont fixées les amures des focs, voiles qui apparaissent à cette époque. Ceci ajoute aux efforts qu'il supporte, d'autant plus que le mât, gréé de voiles toujours plus hautes, devient de plus en plus grand.

Pour lui permettre de tenir son rôle, devenu capital (les étais qui tiennent presque toute la mâture y sont fixés), on le maintient par des sous-barbes et des haubans fixés sur l'étrave et on dispose à sa base une armature de madriers. Etant donné le développement des voiles d'étais de l'avant, on prolongea son boutdehors par un bâton de foc, sur lequel on fixa la draille du clinfoc. A la fin du XIXe siècle apparurent les mâtures en tube d'acier, qui permettaient aux beaupré, boutdehors et bâton de foc de ne plus former qu'une seule pièce.

Bédar

Jonque malaise traditionnellement construite à Terengganu. Contrairement au Pinis, le Bédar est d'influence indo-arabe (dhau). Il porte un beaupré et un foc, inspirés par le style européen et ses voiles sont celles des jonques chinoises classiques. Selon une technique traditionnelle et unique au monde, les planches de bordé sont cintrées au feu et fixées chant contre chant par des chevilles en bois de fer. Construits sans plans, c'est la mise en place du bordé qui détermine la forme de la coque, les membrures ne venant qu'ultérieurement. Bélandre XVIIe siècle. Emprunté du néerlandais bijlander, « péniche à fond plat », composé de bij, « près de », et land, « terre ». Chaland utilisé principalement aux Pays-Bas sur les rivières, sur les canaux et dans les rades (Chaie). Jusqu'au début du siècle, bateau du Nord en bois, de 15 à 25 m, navigant au halage et s'aidant à la sémaque par vent favorable. La sémaque est la grande voile carrée utilisée autrefois à la remonte sur la rivière ou pour aider au halage. Elle se gréait sur une perche à vide envoyée en tête du mât de halage grâce au saquessus. Berthelot Flèche en bois prolongeant l'étrave de certains bateaux latins comme la , et servant à amurer les focs. Bétou

Petite embarcation à fond plat pour évoluer en eau peu profonde, dans les étangs du Languedoc, à la voile (latine), à la partègue (perche en saule ou châtaigner) ou, aujourd'hui, au moteur. Bette catalane

Barque de pêche catalane traditionnelle, utilisée en mer et sur les étangs. Elle est gréée d'une voile latine et d'un foc. En provençal : betto Petit bateau dont la forme rappelle assez bien celle des doris des Terre-neuviers ou des pinasses du bassin d'Arcachon. Comme tous les bateaux de la Côte d'Azur, les bettes sont peintes en couleurs claires et vives, les fargues ont une teinte différente des flancs. Bezaisen

Les bezaisen étaient les navires types de transport côtier japonais jusqu'au XIXe siècle. Avec une longueur de 30 mètres et une capacité de charge d'environ 150 tonnes, ces bateaux étaient beaucoup plus petits que les navires de transport européen de cette époque. Leur coût de fabrication et leurs aptitudes à la navigation dans les eaux côtières japonaises en faisaient les navires les mieux adaptés aux besoins de cette époque. De nombreux types de bezaisen ont été développés et améliorés durant de nombreuses années. Au début du XIXe siècle, ils correspondaient au navire de commerce standard.

Comme d'autres navires de ce type, leur structure ne comportait pas de membrures et leur coque n'était constituée que par un bordé solidement cloué. Par contre, leurs fonds étaient plus profonds, en forme de quille, améliorant leurs capacités de manœuvre. L'amélioration de leur gréement les rendait plus performants que leurs prédécesseurs. Avant l'ère Edo, les navires japonais ne naviguaient qu'aux allures portantes, obligés ainsi d'attendre un vent favorable ou de s'aider de nombreux rameurs dans les faibles brises. Les bezaisen pouvant remonter à 80° du vent, ils pouvaient se passer de rameurs et donc augmenter leur capacité de chargement.

Leurs capacités à remonter au vent, leur permettant d'emprunter des itinéraires appropriés, en réduisant l'attente de vents favorables, rendaient économiquement viable le transport à la voile. Le bezaisen a donc été un acteur important dans le développement d'une artère économique entre les villes en expansion de l'Edo. Bhum Boutre. Bibarque Voilier à quatre mâts portant des voiles carrées aux deux premiers mâts (misaine et grand mât) et des voiles auriques aux deux autres (mât arrière et artimon). Ce gréement était dit aussi « type américain ». Bigue Grue très puissante, formée de deux ou trois montants réunis au sommet et soutenant un palan, utilisée pour soulever de lourdes charges. Birème

Navire à rames sur lequel celles-ci étaient disposées sur deux niveaux. Les historiens de la marine n'ont pu se mettre d'accord quant à la hauteur séparant ces deux niveaux. Les byzantins du Moyen Age sont connus pour avoir eu deux rangs de rameurs superposés. Sur les birèmes italiennes du XIIIe siècle, les deux rameurs étaient assis sur un banc incliné, leurs rames sortant du bord à des hauteurs différentes. A la fin du XIIIe siècle, ils étaient assis sur un banc horizontal, les deux rames portant, au même niveau, sur une charpente extérieure, l'apostis. Le terme de birème a parfois été employé au XVIIe siècle pour désigner les galiotes ayant deux hommes par rame.

Biscayenne

ou biscaïenne ou biscaiene (vieux français). Chaloupe allongée, à la proue et la poupe en pointe, gréée de deux voiles au tiers, pouvant également être armée d'avirons. Utilisée au début du XIXe siècle pour la pêche dans la Baie de Biscaye, elle a aussi été employée dans la chasse à la baleine. Au milieu du XIXe siècle, la biscayenne devient bisquine et donne naissance, en Bretagne Nord et en Normandie, à une progéniture très variée, en taille comme en gréement. Voir Txalupa handi Bisquine

La Granvillaise Bateau à deux ou trois mâts, flanqué de basses voiles et de huniers (perroquets) au tiers, qui pratiquait surtout la drague des huîtres sauvages en Manche. La bisquine est la dernière évolution, en France, de la biscayenne, qui avait donné sur les côtes bretonnes le chasse-marée et le lougre. Sa coque mesure un peu plus de 18 m de long, prolongée à l'avant d'un bout- dehors de 9 m et à l'arrière d'une queue-de-malet de 4 m. Elle peut porter jusqu'à 340 m² de voilure. Ces mensurations impressionnantes firent des bisquines les voiliers de travail de nos côtes les plus toilés et les plus puissants. Deux à trois fois par an, dès le milieu du XIXème siècle, les bisquines de Granville se mesuraient en régate à celles de Cancale. A ces occasions était gréé le troisième étage de voile : "les rikikis", ou perroquets. Blin • Collier comprenant un double cercle métallique servant à assembler deux espars. Par exemple, le mât de flèche est réuni à l'extrémité du bas-mât par un blin. • Gros chaland à fond plat et arrière pointu, construite à clins, gréée d'une ou deux voiles à livarde, utilisée en Brière pour le transport. Il se déplaçait le plus souvent à la perche. Blindage Une partie de la coque du navire est recouverte de plaques de métal à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle. Blinder Dés la fin du XVIIIe siècle, on "blinde" certains navires en les entourant de câbles sur plusieurs rangs pour les préserver des boulets de canons. Le pont est blindé en le recouvrant de vieux cordages et morceaux de bois sur une hauteur de plus d'un mètre cinquante. Bocq

Bateau de Bretagne Nord gréé en cotre, souvent équipé d'un vivier pour le transport des crustacés dans la région de Paimpol. Bojer

ou boyer, boeier. Petit voilier de commerce d'origine hollandaise caractérisé par une grand-voile à livarde. Il s'est répandu dans toute la mer du Nord et la Baltique, mais a disparu au XVIIe siècle. On a redonné son nom à un petit bateau plat hollandais à l'avant arrondi, équipé d'un ou deux mâts gréant voile aurique et trinquettes, à dérives latérales, utilisé pour le cabotage. Bombarde Au XVIIe siècle, en Méditerranée, les bombardes ou galiotes à bombes étaient de petits voiliers à deux mâts, à fond plat, armés de mortiers, spécialement aménagés pour tirer contre les places fortes lors des sièges par mer. Le plus grand mât est situé au centre du bateau et porte des voiles carrées, l'artimon est gréé d'une brigantine.

Galiote à bombes Afin d'augmenter leur solidité, les bombardes sont doublées en bordages très forts et croisés diagonalement. Elles ont un ou deux mâts et portent un ou deux mortiers. Le mortier repose sur un puits, c'est-à-dire sur un système de charpente rendu aussi solide et en même temps aussi élastique que possible, qui s'élève du fond de la cale. L'angle fixe, formé par la direction du mortier et sa plateforme, est de 45°, qui est l'angle de la plus grande portée. Quelquefois la pièce tourne sur le pivot ou la semelle de son affût.

Les bombardes furent imaginées par le chevalier Renau d'Eliçagaray, et employées pour la première fois par Duquesne, aux deux bombardements d'Alger en 1682 et 1683. On les nomma d'abord Galiotes à bombes.

Galiote à bombes Depuis cette époque, de nombreux perfectionnements ont été apportés à leur construction. Lors de son projet de descente en Angleterre, Napoléon fit construire un grand nombre d'embarcations qui ne portaient qu'un seul mortier, qui avaient un très faible tirant d'eau et qui étaient munies d'un mât à bascule, afin de pouvoir l'abaisser selon la direction que l'on voulait donner au projectile ; ces embarcations furent appelées Bateaux-bombes. Les bombardes présentent, sur les bâtiments de guerre, les avantages suivants : un moindre tirant d'eau, une plus grande stabilité, une solidité relativement supérieure, une moindre surface offerte aux projectiles ennemis, enfin la possibilité d'attaquer une place, tout en se tenant elles-mêmes hors de la portée du boulet. On sait, en effet, que la bombe de 32 centimètres, lancée avec une charge de 14 kilos de poudre, a une portée de 4000 mètres. (Dupiney de Vorepierre, Dictionnaire français illustré et Encyclopédie universelle, 1858.) Bombotte Embarcation d'aviron à voile au tiers et tape-cul à livarde, reconnaissable à sa marotte, utilisée pour le passage, dans le port des Sables-d'Olonne. Bonivoglie Rameurs volontaires dont la condition, vers 1670, se rapprochait plus de la chiourme que de l’équipage libre. Bonnette

Voile supplémentaire ajoutée à une voile principale pour en augmenter la surface. On utilisa d'abord des bonnettes maillées (ou lacées), bandes de toile fixées au bas d'une voile carrée par un petit cordage que l'on passait comme un lacet dans les mailles ou œillets incrustés dans la voile le long de sa ralingue inférieure et dans la bonnette le long de son bord supérieur. Liées ainsi au bas de la misaine ou de la grand-voile, elles descendaient jusqu'au pont si le vent était faible ; on les appelait, pour cette raison, bonnettes traîneresses. Par la suite, on s'est servi presque uniquement de bonnettes en étui, qui s'établissaient de chaque côté des voiles carrées, sur des bouts-dehors mobiles prolongeant les vergues de chaque bord. Elles ne s'employaient qu'aux allures portantes et par vent modéré, les bouts-dehors étant moins solides que les vergues ; mais, pour fuir un ennemi trop puissant, on ne s'attardait pas à estimer la force du vent. Telle est l'origine de l'expression "mettre les bouts". Bordage Ce qui sert à border un navire, revêtement épais, généralement exécuté en planches, qui recouvre les membrures. Borneur Petit bâtiment de transport limité à des navigations proches du port d'attache. Les borneurs peuvent être gréés en cotre, sloop, dundee, ou chasse- marée. Bosco Responsable des matelots. Dirige les manœuvres. Boucanier Le boucanier (dérivé du Caraïbe " boucan ") est à l'origine un chasseur d'animaux sauvages. Il traite la viande par un procédé appris des Indiens, appelé boucanage. La raréfaction du gibier dans les îles lui fait rejoindre la flibuste. Boujaron Mesure d'un seizième de litre, qui représentait dans l'ancienne marine la ration quotidienne d'eau-de-vie distribuée aux matelots. Bouline • Manœuvre en patte d'oie, frappée sur les ralingues de chutes des voiles carrées, que l'on raidit du côté du vent pour ouvrir la toile au maximum, à l'allure du plus près. - Aller à la bouline était synonyme d'aller au plus près. - Le fin boulinard est celui qui sait lutter contre un vent contraire. • Châtiment imposé à un matelot. Il passe, plusieurs fois, entre deux haies de matelots qui le frappent d'un coup de bouline. Cette peine a été abolie le 12 mars 1848 et, remplacée par la mise au cachot. Boulets enchaînés

Les projectiles à chaîne sont utilisés pour couper les manœuvres et déchirer les voiles de l'ennemi Boulet plein

Les boulets pleins servent à endommager la coque de l'ennemi Boulet ramé

Les projectiles ramés sont utilisés pour couper les manœuvres et déchirer les voiles de l'ennemi Bourcet Voile quadrangulaire des lougres et chasse-marée, à la drisse frappée au tiers de la vergue à l'avant. Le point d'amure est toujours à l'avant de la voile. La ralingue de chute qui aboutit au point d'amure est plus courte que la ralingue qui aboutit à l'écoute. Les deux tiers de la voile sont donc sur l'arrière du mât. Synonymes : voile au tiers, misaine bretonne. Bourcet-malet

Type de gréement typique de la Manche-Est, comportant une grand-voile au tiers, un tapecul au tiers bordé sur une queue-de-malet et un foc établi sur un long bout-dehors : canots de Berck, camins du Havre, vaquelottes du Cotentin. Bout-dehors (ou Boute-hors) - Pièce de mâture permettant de gréer une voile supplémentaire (bout-dehors de bonnette). - bout-dehors de foc : espar horizontal ou légèrement oblique en avant de l'étrave, sur lequel est amuré le foc. Bouteilles Demi-tourelles placées à l'extérieur, de chaque côté de la poupe et servant de latrines aux officiers. Elles sont l'équivalent des poulaines, réservées à l'équipage, à l'avant. Elles sont ornées extérieurement de sculptures et disposent de fenêtres bordées par des pilastres. Boutre

Nom que les Européens donnent, avec celui de , à l'ensemble des voiliers qui font le cabotage tout autour de la péninsule d'Arabie. Voilier fin et rapide, célèbre navire des pirates arabes. Ce sont des bateaux de petite taille, dépassant rarement une cinquantaine de tonneaux. Ils ont une caractéristique commune : des voiles arabes trapézoïdales, portées par des antennes (comme les voiles latines). • Le ghanja a deux ou trois mâts et une galerie arrière en porte à faux qui domine l'eau. • Le baggala est équipé de deux mâts, a un arrière surélevé, avec un gaillard, et un tableau sculpté imité de celui des marchands européens du XVIIe siècle. • Le bhum a deux mâts et pas de superstructures. C'est le seul dont la voilure ait été modernisée : à deux voiles arabes on a ajouté un foc établi sur un beaupré.

• Le sambouk est semblable au baggala, mais est plus petit, avec l'arrière plus bas. S'ils ressemblent aux premières caravelles de pêche, on ignore s'ils en sont les descendants ou les ancêtres. Boyer Voir Bojer. Bragot Filin formant une boucle fermée par une épissure autour de l'antenne d'une voile latine. Il termine la drisse d'antenne à sa partie supérieure, et correspond au point de suspension de l'antenne. Bragozzo

Embarcation typique de la Lagune de Venise, dérivée de la tartane, traditionnellement construite à Chioggia.

Apparu dès le XVIIe siècle, c'est au XVIIIe qu'il connut sa période de gloire, alors qu'il constituait le gros de la flottille de pêche de Chioggia. Cette solide embarcation était utilisée en Mer Adriatique et jusqu'en Mer Egée. Symbole d'une époque, le bragozzo a une silhouette très caractéristique : proue ventrue, grand gouvernail servant également de dérive, deux mâts portant des voiles au tiers et une coque noire. La coque et les voiles sont toujours très décorées. Le bragozzo mesurait une douzaine de mètres de long pour environ 3 mètres de large et un tirant d'eau d'1mètre. Son imposant gouvernail le rallongeait de près de 4 mètres. Brague A bord des vaisseaux, morceau de gros filin qui était destiné à freiner le recul des bouches à feu pendant le tir. Branles Hamacs désignés branles parce qu'ils bougent. Morceau de toile de 6 pieds de long et de 3 de large (1,8 m et 0,9 m) que l'on suspend par les quatre coins. Branle-bas Cri par lequel on réveillait les matelots le matin en leur ordonnant de décrocher aussitôt leurs branles (c'est-à-dire leurs hamacs, suspendus pour la nuit dans les batteries) et de les porter dans les bastingages. - Le branle-bas du soir désignait le rassemblement de l'équipage, en fin de journée, lors duquel celui-ci recevait les consignes avant d'aller crocher ses hamacs. - On sonnait le branle-bas de combat, si on rencontrait l'ennemi de nuit, pour dégager au plus vite les batteries et préparer les armes. On conserva de jour cette sonnerie, qui galvanisait tout l'équipage, et le commandement qui l'ordonnait. Bras Manœuvre capelée directement en bout de vergue ou par l'intermédiaire d'une pantoire pour orienter la vergue aux différentes positions favorables à la réception du vent. A l'origine du verbe brasser. Brasser Actionner les bras des vergues pour orienter les voiles dans le plan horizontal et mieux utiliser le vent. - Brasser carré signifie que les vergues ont été orientées à angle droit par rapport à l'axe longitudinal du navire. - Brasser en pointe, signifie que les vergues forment un angle le plus aigu possible par rapport à l'axe longitudinal du navire. - Brasser à contre ou brasser à culer : brasser les vergues de façon que les voiles, recevant le vent sur leur partie antérieure, tendent à faire reculer le navire. Brasseyage Action de brasser autrement dit d'orienter les vergues sous l'effet des bras. Brasse-carrée Gendarme (argot maritime) Brick

Niagara Voilier à deux mâts. Le type le plus ancien (milieu du XVIIIe siècle) dérive du brigantin. Plus gros, il est ponté et porte des voiles carrées sur les deux mâts, y compris une grand-voile qui n'existait pas sur le brigantin ; sur le grand-mât, il existe aussi une brigantine aurique, tenue sur une corne et un gui. Il jauge environ 150 tonneaux. La mâture comporte des mâts de hune et parfois des mâts de perroquet. Le grand-mât est généralement incliné sur l'arrière. Le brick de ce type, avec une mâture élevée, a été employé comme bâtiment de reconnaissance par les marines de guerre. Rapide et très manœuvrant, il fut souvent utilisé par les pirates, tout comme le Brigantin. Les bricks de guerre sont rangés en plusieurs classes : • Brick-aviso : fin, léger, bon voilier, destiné à transmettre des ordres d'un amiral ou pour des missions urgentes. • Cannonières-Brick : Destinée à l'escorte de convois.

Pour le commerce, on a utilisé des types dérivés, dont les deux principaux sont : • Le brick-senau a le même gréement, mais la brigantine se hisse sur une baguette (mâtereau dressé juste derrière le grand-mât, entre la hune et le pont) de manière à ne pas gêner la manoeuvre de la grand-voile carrée. • Le brick-goélette possède un mât de misaine gréé carré, mais le grand- mât ne porte qu'une brigantine, surmontée d'un flèche.

Les bricks, quel que soit leur type, établissaient des voiles d'étai entre leurs mâts. Brick-goélette

Le Soren Larsen Le Brick-goélette (encore appelé -goélette ou brigantin) est un voilier à deux mâts avec un mât de misaine et un grand-mât sur l'arrière. Le mat de misaine porte un phare carré complet, alors que le grand-mât est gréé d'une brigantine et d'un flèche. Avec un beaupré assez allongé, il pouvait porter des surfaces de voiles très importantes. Le brick-goélette serre bien le vent et peut se dispenser de mettre à la cape par gros temps, profitant de sa misaine et de son petit hunier pour fuir devant le temps. Très rapide et manœuvrant, il a été fortement utilisé à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle comme navire négrier, corsaire ou forceur de blocus. Son évolution à la pêche sera la base du terre-neuvas et l'allongement de sa coque avec l'implantation d'un troisième mât en fera le . Brigantin

Jusqu'au XVIIIe siècle, le brigantin était un petit bâtiment méditerranéen de la famille des galères. A l'origine beaucoup plus petit que ces dernières, non ponté ou demi-ponté avec dix à douze bancs et autant de rames de chaque bord, maniées chacune par un homme, et portant un arbre (mât amovible) à voile latine, il servait essentiellement à la course. Au XVIIe siècle, il grandit (quinze bancs), est complètement ponté et a deux arbres. Au XVIIIe siècle, ses dimensions augmentent encore ; il devient, en France, la demi-galère à dix-huit bancs, où deux, puis trois hommes manient une rame. Eye of the Wind Cette galère disparaissant, le nom de brigantin désigne alors un petit voilier à deux mâts (jadis à pible) et portant des voiles carrées, sauf la grand-voile, qui est aurique et tenue par une corne, son bord inférieur étant d'abord libre, puis tenu sur un gui ; cette voile caractéristique, dénommée brigantine, équipera par la suite toutes sortes de grands voiliers. Le brigantin ne grée des perroquets que volants et les vergues de l'arrière ont mois d'envergure que celles de l'avant. Le brigantin donna naissance aux nombreux types de bricks. Brigantine Voile aurique qui doit son nom au brigantin, dont elle est caractéristique. Voile principale du mât d'artimon sur les trois-mâts, grand-voile sur les bricks, elle est enverguée en haut sur une corne, en bas sur un gui. Sa chute avant, d'abord lacée au mât, y fut tenue ensuite par des colliers. Les écoutes sont fixées par des palans, à l'extrémité du gui. C'est à la fin du XVIe siècle qu'elle remplaça l'artimon qui, lui, n'avait pas de gui. Briquer Frotter les ponts d'un navire avec une pierre appelée brique. Briquer la mer : parcourir la mer en tous sens Brûlot Petit bateau à rames ou à voiles chargé de matières inflammables, qu'on lançait, par surprise, sur les navires en bois pour les incendier. Le brûlot était muni de grappins qui lui permettaient de se fixer au navire ennemi ; une fois la charge enflammée, l'équipage se sauvait à la nage ou sur d'autres embarcations. Ils furent employés pour la première fois en 413 avant JC, lors du siège de Syracuse, avec une charge inflammable semblable au feu grégeois. Munis de poudre et d'engins explosifs dès la fin du XVe siècle, ils furent d'un usage courant jusqu'au XVIIIe siècle et utilisés pour la dernière fois en 1827. C'était ordinairement de vieux bâtiments que l'on armait en brûlot. Bruta Terme méditerranéen, synonyme de mauvaise main sur un bateau latin, lorsque la voile et l'antenne portent contre le mât. Bucca ou Busse. Galère du Moyen Age analogue au , gréée de voiles latines. Bugalet Petit bâtiment du XVIIIe siècle, gréant deux mâts et des voiles carrées, dont la silhouette rappelait celle d'un vaisseau et qui était utilisé au cabotage en Bretagne. On nomme aujourd'hui bugalet un chaland de la taille d'une gabare, utilisé principalement en rade de Brest, pour le transport des munitions à bord des bâtiments.

Lettre C de Cacatois à

Cacatois Voile haute, employée pour la première fois au XVIIIe siècle par des vaisseaux de la Compagnie des Indes néerlandaises. C'était alors une quatrième voile ajoutée au-dessus des trois voiles classiques : grand-voile (ou misaine) sur le mât, hunier sur le mât de hune, perroquet sur le mât de perroquet. Sur les grandes frégates américaines du début du XIXe siècle et sur certains grands voiliers de la fin du même siècle, les cacatois furent surmontés de contre- cacatois, devenant cinquième et sixième voile quand le hunier, comme c'était alors courant, se divisait en deux : le fixe et le volant. Leurs vergues étaient portées normalement par le mât de perroquet ou, exceptionnellement, par un mât de cacatois, qui le prolongeait. Avant de monter des contre-cacatois, on avait parfois utilisé des cacatois volants, ou papillons, voiles triangulaires qui se tendaient entre la pomme du mât et la vergue de cacatois. Voiles de beau temps, les cacatois étaient en toile fine et légère. Cague

ou Kaag, Kaeg. Petit bateau hollandais à fond plat long d'une quinzaine de mètres, équipé de dérives latérales et portant une voile à livarde. Caïque

Au XVIIe siècle, esquif, généralement à six rameurs, qui assurait les liaisons nécessaires entre les galères, et en particulier amenaient les capitaines à bord de la réale (ou galère capitaine), lors du conseil. Ce terme désigne aussi, dès cette époque et encore aujourd'hui, une embarcation de pêche de la Méditerranée orientale et de la mer Noire.

En Turquie, le caïque avait été transformé au XIXe siècle en embarcation de plaisance et de parade, et pouvait avoir plus d'une vingtaine de rameurs.

Le caïque de l'Algarve est un bateau de pêche portugais d'une vingtaine de tonneaux, ponté, portant deux voiles latines et qui semble être le dernier descendant des caravelles. Il mesure 18 à 19 mètres et son équipage est de 15 à 20 hommes. Il présente une caractéristique unique : en cas de mauvais temps, l'antenne de la grand-voile est amenée et remplacée par une petite voile aurique, la cachapana. La caïque est également un fort canot de pêche aux cordes et au filet de dérive, construit à clin, de la région d'Etretat et d'Yport, d'abord gréé en lougre à trois mâts au tiers, puis à deux mâts gréés en bourcet-malet. En l'absence de port, les caïques devaient être tirées sur la plage puis remises à l'eau à chaque marée. La caïque est construite à clin en orme, avec un faible tirant d'eau et une quille en chêne légèrement courbe pour faciliter le halage. Des avirons permettent l'appareillage et l'absence de bancs (on rame debout) laisse un pont libre pour le travail. Calcet Partie saillante de la tête de mât, faisant office de cage de poulie, sur les bateaux à voile latine. Cale Le matelot à punir, est attaché à une basse vergue (ou à la grande vergue) et est (supplice de la) précipité à la mer. On appelle cela aussi subir une estrapade. Subir la grande cale consiste à jeter par-dessus bord le matelot à punir, attaché, pour le remonter de l'autre côté du navire. Etre calé 2 ou 3 fois de suite provoque la mort. Ce châtiment fut supprimé en 1848. Caler Action d'abaisser une des sections supérieures d'un mât. On cale parfois un mât de perroquet ou même de hune par gros temps pour réduire le poids des hauts. Camin

Canot à clin de la région du Havre, utilisé pour la petite pêche, puis à la plaisance. Il est gréé au tiers en bourcet-malet. Canoë

Le bateau de transport des trappeurs et des indiens, plus stable, plus ventru que le kayak, permet, dans sa forme originelle de transporter de lourdes charges dans de bonnes conditions de stabilité et de glisse. L'étymologie du mot canoë vient des Caraïbes, mais son origine est nord- américaine. Cette embarcation est adaptée à la situation géographique du pays (immenses réseaux de rivières et de lacs). Le canoë était utilisé par les Indiens qui s'en servait pour pêcher, chasser, faire la guerre, pour le transport de marchandises et de personnes.

A l'origine, les canoës étaient creusés dans des troncs de bois, puis constitués d'une charpente en bois recouverte d'une coque légère faite d'écorce de bouleau ou de peau. • Canoë de mer. • Canoë canadien : construit en bois, il a été utilisé au cours du XXe siècle pour la navigation de plaisance, principalement en rivière et le long des côtes, à la pagaie et parfois à la voile.

• Canoë français : fin bateau d'aviron utilisé en compétition. Canon

• Emprunté de l'italien cannone, proprement « canal, conduit », augmentatif de canna, « tube, tuyau », du latin canna. Arme à feu tubulaire de grande taille destinée à lancer un projectile lourd. A l'origine, un boulet, c'est-à-dire une boule de pierre, de fer ou de fonte sur une grande distance. En fer forgé jusqu'au début du XVIe siècle, puis en bronze.

• Pilier de fer enfoncé profondément dans le sol le long d'un quai, autour des cales sèches, etc. pour tourner les amarres. Canonnade 1. Tir soutenu d'un ou de plusieurs canons. 2. Petit combat. Canonnier Marin chargé du tir des canons. Le maître canonnier est responsable de la clef du local à poudre. Canonnière Apparue en France au XVIIIe siècle, la chaloupe canonnière, identique à une grosse chaloupe de vaisseau, portait un canon à l'avant, allait à la voile ou à l'aviron et était destinée à patrouiller devant les ports. Perfectionnée par le constructeur suédois Chapman, elle fut pontée entièrement et, armée de vingt- six avirons et de deux voiles au tiers, elle servit dans la flotte de l'archipel de la Baltique. En 1801, on la retrouva en France, où elle constituait la base de la flottille de Boulogne.

Au XIXe siècle, ses dimensions augmentèrent et on l'appela alors simplement canonnière. Elle intervint dans les combats entre les Etats d'Amérique du Sud sur le Rio de la Plata et le Paraguay, entre les sudistes et les nordistes sur les fleuves et les rades des Etats-Unis.

Sa taille s'accroissant à nouveau, mieux armée, parfois même cuirassée, elle devint, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le "stationnaire colonial" par excellence, suffisamment légère pour remonter les fleuves, suffisamment puissante pour faire impression sur des pays sous-développés, au point que l'on parlera de la "politique de la canonnière". Cette période révolue, elle disparut au profit de l'aviso. Canot

Petite embarcation, mue tout aussi bien par des avirons, que par une voile, caractérisée par un arrière à tableau.. Canot à misaine

Canot de pêche gréé d'un seul mât et d'une voile au tiers nommée misaine. Les plus forts canots à misaine portent, en plus, un tapecul ; on les appelle alors canots à misaine-tapecul. Cap de mouton

Bloc de bois dur percé de trois ou quatre trous, portant une engoujure sur son pourtour et qui, utilisé en couple, forme un palan destiné à rider les haubans. Cap-hornier

En 1897, afin d'enrayer les baisses constantes des frets, les armateurs français firent construire et armer ces grands voiliers en acier d'un port en lourd de 2500 à 4500 tonnes, connus sous le nom de cap-horniers car, à chacun de leurs voyages de circumnavigation, ils doublaient le fameux cap. Ces navires avaient été construits pour des armateurs de Dunkerque, Le Havre, Rouen, La Rochelle, Bordeaux, Marseille et surtout Nantes, qui armait à elle seule cent quarante-sept grands voiliers, dont la plupart construits dans ses propres chantiers.

Le Cap Horn Ces trois-mâts et quatre-mâts (il y eut aussi deux cinq-mâts appelés France), aux mâtures hautes de 45 à 55m et arborant des surfaces de voilure de 2500 à 5000m², partaient d'Europe avec des cargaisons à destination de tous les pays du monde. Puis ils revenaient avec des nitrates du Chili, des céréales des ports américains du Pacifique Nord ou d'Australie, des bois en grumes de la côte occidentale d'Afrique ou de la Colombie Britannique, des laines de Nouvelle- Zélande, des riz d'Extrême-Orient, des sucres des Antilles, etc. Les navires à destination du Chili ou des ports du Pacifique doublaient le cap Horn d'est en ouest, contre les vents et la mer, et certains sont restés des semaines à louvoyer devant le cap, avant de le doubler. Capitaine

Chef de la société particulière que constitue l'équipage et maître de l'expédition maritime, le capitaine, à bord de son navire, représente aussi, à certains égards, l'armateur ou le propriétaire et possède, dans des cas bien déterminés, des attributions d'ordre public. Son rôle est donc multiple. Avant tout chargé de la conduite du navire, le capitaine en exerce le commandement. Le titre ne fut donné à l'origine qu'au seul chef militaire. Jusqu'au XIVe siècle, il ne prenait le commandement effectif qu'au combat, l'abandonnant pour la navigation et la manœuvre au patron sur une nef, au comité sur une galère. A partir du XVe siècle, il commandait en permanence sur les nefs et les galères du roi, mais était tenu de prendre pour la navigation l'avis du pilote et des conseillers (les anciens). Il n'y eut de capitaine au commerce qu'à partir du XVIe siècle et uniquement sur les navires faisant des voyages outre-mer. Les autres avaient des maîtres ou des patrons, qui ne prirent le titre de capitaine qu'à partir de la fin du XVIIe siècle. Car ou quart, carnal, carneau. Partie inférieure de l'antenne d'une voile latine, et angle inférieur de la voile. Caraque

La Santa-Maria Bien que le nom de caraque ait été utilisé auparavant pour un petit bateau arabe, ce terme caractérise essentiellement le grand voilier de commerce méditerranéen ou ibérique du XVe siècle, assurant le commerce avec le Brésil et les Indes Orientales. Les latins avaient reçus du Nord la cogue, à la coque pansue, équipée d'un mât portant une seule voile, grande et carrée. Habitués à leurs navires légers à deux ou trois mâts à voiles latines, ils en transformèrent le gréement, ajoutant un petit mât avec une voile carrée à l'avant et un mât portant une voile latine sur antenne à l'arrière, créant ainsi la caraque, qui se répandit à son tour dans le Nord au XVIe siècle. Elle portait alors des noms divers : nave à Gênes, nao au Portugal. Elle se perfectionna, recevant un beaupré, souvent un deuxième mât arrière à voile latine (contre-artimon), parfois un bourcet (hunier) au-dessus de la grand-voile.

Au Portugal, elle grandit, le nombre des étages augmenta (jusqu'à cinq) sur le gaillard d'avant et le château arrière, chacun plus étroit. Le nombre des hommes embarqués atteignit 2000. On lui ajouta une civadière sous le beaupré, un hunier sur le mât avant et son arrière rond devint plat. Au début du XVIIe siècle, elle atteignit 1500 à 2000 tonneaux. Mais elle disparut, remplacée peu à peu et dès la fin du XVIe siècle par le galion, aux formes plus stables.

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La seule caraque de Magellan qui revint de l'expédition, trois ans après son départ. Ce navire est aussi le premier qui ait fait le tour du monde. La Grande Françoise >>

Une des dernières caraques, construite en France en 1535. Elle fut la rivale de l'anglaise Great Henri et se montrait si encombrante qu'elle ne pouvait se déplacer dans le port du Havre.

La caraque Henri Grâce à Dieu (1514)

Connue familièrement sous le nom de Great Henri, cette caraque construite par la volonté de Henri VIII d'Angleterre était la plus puissante du XVIe siècle. Elle alignait 21 grosses pièces de bronze et 130 canons en fer de plus petit calibre. Réparée en 1536, elle fut détruite par un incendie en 1552 sans avoir jamais tiré un coup de canon. Caravelle

Le mot caravelle apparaît pour la première fois au XIVe siècle. Il désigne alors de petits voiliers à proue ronde et poupe carrée de la Méditerranée occidentale ou des côtes du Portugal. Faite pour la pêche et le petit cabotage, la caravelle dut pourtant sa célébrité aux grandes découvertes maritimes. La caravelle survécut jusqu'au milieu du XVIIe siècle.

Cargue Cordage qui sert à relever les voiles carrées contre leurs vergues, grâce à des poulies fixées sur celles-ci. Pour les soustraire à l'action du vent, on dit que l'on cargue les voiles. Sur les voiles principales, il y en a six, symétriques : - Deux cargues-points, frappées aux coins inférieurs. - Deux cargues-boulines, qui prennent la ralingue de côté, à la patte de bouline médiane. - Deux cargues-fonds, au tiers de la ralingue de fond. Pour les très grandes voiles, on rajoute des fausses-cargues pour serrer la toile, entre les cargues-points et les cargues-fonds. Sur les voiles supérieures, il y a seulement les deux cargues-points et une seule cargue-fond. La brigantine et les voiles auriques sur corne peuvent posséder des cargues qui les plient, en partie contre le mât, en partie sous la corne. Cargue-à-vue Cordage mince employé pour relever le bas d'une basse-voile afin de permettre au pilote ou à l'homme de barre de voir sur l'avant. Cargue-bouline La cargue-bouline est frappée au milieu de la ralingue de chute d'une basse-voile ou d'un hunier. Elle monte sur la face avant de la voile, passe dans une poulie fixée sur la vergue et redescend sur le pont sur l'arrière de la voile. Ces cargues servent à étendre sur la vergue les ralingues de chute de la voile. Cargue-point Manœuvre servant à retrousser sur la vergue les points inférieurs d'une voile carrée. Filin frappé sur des points d'amure des voiles carrées, qui sert comme les autres cargues à étouffer la voile. Cargue-fond Manœuvre par laquelle le bas d'une voile carrée est relevé vers la vergue. Cargue du bas, donc du fond d'une voile carrée. Carguer Agir sur les cargues d'une voile pour la retrousser et la soustraire à l'action du vent. Carguette Manœuvre servant à faire passer l'antenne d'un bord à l'autre sur les bateaux équipés d'une voile latine. Caronade

Type de canon apparu vers la fin du XVIIIe siècle, inventé par la firme écossaise « Carron and Co. ». Plus court et beaucoup plus léger que les pièces en usage à cette époque, son faible recul permettait une cadence de tir plus rapide.

« Au commencement de l'année 1779, on coula à la fonderie de la compagnie Caron, sur la rivière Caron, en Écosse, une pièce nouvelle de l'invention du général Melville. On lui donna d'abord le nom de smasher (écrase, assomme) et on ne l'employa que sur quelques frégates et les bâtiments d'un rang inférieur. C'est cette arme que plus tard on nomma caronade. Son usage se répandit rapidement ». (O. Troude. Batailles navales de la France. 1867).

Ces canons de portée réduite, surnommés « écraseurs », étaient terriblement efficaces dans les combats rapprochés. Les caronades n'étaient pas comptées dans le nombre de canons d'un vaisseau mais pouvaient constituer l'armement principal d'une frégate. La France attendit 1794, avant de les adopter. Carré • Salon des officiers, sous le gaillard d'arrière ou la dunette. • Tout gréement comprenant au moins un mât entièrement muni de voiles carrées. • Trois-mâts, quatre-mâts, cinq-mâts carré : navire dont tous les mâts sont entièrement munis de voiles carrées. Carré Voilier dont les trois mâts portent des voiles carrées. (trois-mâts Le mât d'artimon porte des voiles carrées en avant et une brigantine sur l'arrière. carré) -Le trois-mâts barque se distingue par un mât d'artimon portant une brigantine et une voile de flèche au-dessus (voir Barque).

Carrée (voile)

La voile carrée a, en réalité, la forme d'un trapèze régulier dont le plus petit côté se trouve vers le haut et est envergué. On l'appelle également voile à trait carré, car elle est portée par une vergue tenue à angle droit sur le mât. C'est le premier type de voile connu dans les pays européens. Les bateaux grecs ou romains en portaient une seule, sauf exception, et de ce fait ne pouvaient adopter que l'allure du largue ou du vent arrière. Remplacée en Méditerranée par la voile latine, elle se perfectionna sur l'Atlantique et la mer du Nord. Les navires furent peu à peu munis de plusieurs voiles carrées se répartissant sur plusieurs mâts, ce qui permit de mieux tenir la route en équilibrant les voiles de l'avant et celles de l'arrière, puis d'amener cette route plus près du vent en orientant les vergues au moyen de bras. On renforçait cette orientation en tirant le point d'écoute (coin inférieur sous le vent) vers l'arrière et le point d'amure (coin inférieur au vent) vers l'avant. La bouline permit de serrer le vent davantage. Pour pouvoir manœuvrer ces voiles qui grandissaient en même temps que les navires, il fallut les diviser. C'est ainsi qu'on disposa, au-dessus de la misaine et de la grand-voile, des huniers portés par des mâts de hune. Bientôt trop importants eux aussi, ils furent divisés en deux, le hunier fixe et le hunier volant. Au-dessus, on adapta les perroquets, sur des mâts de perroquet, puis les cacatois et même, quelquefois, au XIXe siècle, des contre-cacatois. Sur l'artimon, le hunier s'appelle perroquet de fougue et est surmonté par la perruche et le cacatois de perruche. Jusqu'à l'apparition des focs, à la fin du XVIIe siècle, le beaupré porta également des voiles carrées : perroquet de beaupré au-dessus, civadière et contre- civadière au-dessous. Les voiles carrées sont tenues dans chaque coin inférieur : - Pour les voiles supérieures, par une écoute à la vergue inférieure. - Pour les voiles inférieures, par une amure et une écoute aux bords du navire. Les côtés d'une voile carrée sont : - En haut, l'envergure. - En bas, le fond ou bordure. - De chaque côté, la chute. Carvelle Le terme carvel, qui vient du néerlandais karveel, synonyme du français à franc- bord, désignait, à la fin du XVIe siècle, la manière de clouer les planches du bordé sur les membrures en les posant bord à bord, les interstices étant calfatés. Cette technique, employée depuis longtemps dans les pays méridionaux, se développa dans le Nord à cette époque, remplaçant l'ancien bordé à clin, où chaque planche recouvre partiellement la suivante. De la Baltique à la Manche, on appela carvelle ou crevelle un navire ainsi bordé. Catalane

La barque catalane est le pointu traditionnel des rivages languedociens. Elle est originaire de Catalogne, où elle était utilisée pour la pêche des sardines et des anchois. Les pêcheurs catalans introduisirent ce type d'embarcation au Languedoc au XVIIIe siècle. Ses qualités nautiques contribuèrent au développement de la pêche au large, et incitèrent les Languedociens à en reproduire le modèle. Toujours peinte de couleurs vives, longue et fine, aux extrémités relativement symétriques, la barque catalane se caractérise par des formes rentrantes et un bouge important. Son gréement particulier se compose d'un mât fortement incliné vers l'avant gréé d'une grande voile latine. Céraste

Galère employée en Méditerranée durant le dernier siècle avant notre ère. Légère, rapide, elle comptait un seul rang de rames et une grande voile carrée. Cercles de mât Cercles de bois qui coulissent autour du mât et servent à tenir le guindant d'une voile aurique. Chaie Voir Bélandre. Chaîne Assemblage de mailles de fer ou d'acier fermées les unes sur les autres. Il y a très longtemps que les chaînes sont utilisées à bord des navires et leur emploi en temps que ligne de mouillage est relativement récent. Sans compter le rôle qu'elles ont joué auprès des galériens en les maintenant à leur banc, les chaînes de fer étaient utilisées, malgré leur poids, pour remplacer les filins de chanvre là où ceux-ci risquaient de se rompre. Elles servaient à fixer l'extrémité des haubans à la coque ou à renforcer une manœuvre essentielle au cours d'un combat : chaîne de gouvernail, chaîne de vergue, chaînes de croc sur les grappins d'abordage, etc. Les chaînes-câbles, destinées au mouillage des navires, firent leur apparition au début du XIXe siècle, mais elles étaient alors réservées aux navires en campagne lointaine, puis leur usage se généralisa. Par ailleurs, on utilisait des chaînes de forte taille, soulagées de place en place par des radeaux, pour barrer l'entrée des ports. Chaland XIIe siècle. Emprunté du grec byzantin khelandion, bateau de guerre.

A l'origine bateau de la Loire à fond plat et à forme carrée du XVe siècle, allant à la voile et à la rame, le terme s'est étendu d'une part, à tous les bateaux de ce genre navigant sur les canaux et rivières (par halage ou remorquage), d'autre par aux allèges des ports, qui chargent ou déchargent les bâtiments qui ne peuvent approcher du quai. Depuis la guerre de 1940-1945, on appelle aussi chalands (ou péniche) de débarquement les bateaux automoteurs à fond plat et avant rabattable qui permettent les débarquements de troupes et d'engins blindés sur une plage. Chalibardon Chaland à voile de grande taille, pointu à l'étrave, à fond plat très cintré, utilisé sur l'Adour pour le transport. Il est gréé d'une voile carrée et dirigé avec un long aviron de queue. Ses bordés sont assemblés à queue d'aronde.

Chaloupe

Forte embarcation dont on se sert dans les ports et rades, elle n'est pas pontée, va à la voile et à l'aviron. Il y a quelques double-chaloupes, d'une grande capacité de pêche. Différemment gréée selon les régions et les époques, elle peut porter jusqu'à deux mâts.

Chaloupe d'un vaisseau de guerre. Chaloupe de pêcheur. Chaloupe armée. Chambre Sur les navires à partir du XVIIe siècle, on appelle chambre un local fermé ayant une destination particulière. - La chambre du conseil, dans le gaillard d'arrière, est la plus grande des chambres où l'état major tient conseil, sous la présidence du commandant de l'escadre. Elle occupe la largeur du navire, sous la dunette et donne souvent sur un balcon ou une galerie fermée. - La grande chambre, sous la chambre du conseil, est entourée des chambres des officiers et leur servait de salle à manger. - La chambre des cartes, apparue plus tardivement, se trouvait sur la dunette. - Terme désignant des soutes : chambre aux câbles, à poudre, aux voiles, des canonniers. Certaines de ces appellations ont survécu : si les passagers ont des cabines, les officiers ont des chambres. Derrière la passerelle, la chambre des cartes réunit tous les documents nautiques et la chambre de veille, où le commandant couche en navigation de nuit, permet à celui-ci d'intervenir aussitôt. La chambre d'une embarcation est la partie de l'arrière entourée de banquettes où s'assoient les passagers. Chameau Ensemble de deux pontons à fond plat constitués de caissons. Chacun était rendu solidaire, après avoir été rempli d'eau, d'un bord de la carène d'un vaisseau à laquelle il s'adaptait grâce à un côté concave. En pompant ensuite l'eau des caissons, on soulevait le vaisseau ainsi allégé, afin de lui faire franchir un point où la profondeur était moindre que son tirant d'eau. Ce procédé était employé par les Néerlandais pour faire franchir les hauts- fonds du Zuiderzee aux vaisseaux construits à Amsterdam. L'ensemble était si stable qu'il naviguait par ses propres moyens avec les voiles établies. Les Français, sous l'Empire, en fabriquèrent un à Venise pour faire sortir de la lagune tout armés et en état de combattre les vaisseaux qu'ils y firent construire. C'est l'ancêtre du dock flottant. Chapeau du Expression coutumière ancienne, le chapeau du capitaine représentait les capitaine suppléments de rémunération que percevait généralement le capitaine du navire au titre des chargements qu'il effectuait pour le compte de son armateur. Charnier A l'origine, petit garde-manger où les matelots conservaient leur ration de viandes et lards salés d'un repas sur l'autre. Puis le terme désigna un tonneau à couvercle, ayant généralement la forme d'un cône tronqué muni d'un robinet à sa base et qui contenait l'eau mise à la disposition de l'équipage, chaque jour, en sus de la ration individuelle.. Par extension réservoir rempli d'eau potable. Chasse-marée La Belle Angèle Version bretonne de la chaloupe biscayenne. Le terme ancien de chasse-marée, désigne à l'origine le métier de mareyeurs et routiers qui acheminaient le poisson vers les lieux de consommation. Au tout début du XVIIIe siècle, il s'applique en Bretagne atlantique à une grande chaloupe de pêche morbihannaise, très rapide, gréée de deux voiles au tiers, pontée devant et derrière qui, à la saison, va sur les lieux de pêche acheter la sardine aux pêcheurs avant de la porter légèrement salée dans tous les ports de Nantes à Bordeaux. Ce métier capital pour la Bretagne Sud gardera toute son importance jusque vers 1860-1870 (généralisation des usines de conserve). Chaloupe ronde de 13 à 15 m, le chasse-marée gréait deux voiles au tiers et un foc sur un petit beaupré. Il serrait remarquablement le vent, grâce à une perche appelée chicambeau, ou foule, qui partait du pied du mât et poussait vers l'avant le point d'amure.

A partir du milieu du XVIIIe siècle, les bateaux de ce type commencèrent à grandir et à se livrer toute l'année au transport. Grâce à leurs qualités de marche, ils détrônèrent bientôt pour le cabotage la plupart des unités à voiles carrées de type plus ancien et de formes plus lourdes. Une partie des marins pêcheurs du Morbihan qui armaient les premières chaloupes se spécialisèrent désormais dans ce métier. Vers 1870, il existait sur toute la côte atlantique des centaines de chasse-marée de 10 à 18 m de long (les plus grands ont un tapecul et un hunier). Ils gardaient en gros leurs formes d'origine (cul rond, étrave arrondie) et étaient connus exclusivement sous le nom de chasse- marée bien que les plus grands (trois-mâts bretons de 100 à 120 tonneaux) ne pratiquaient plus ce métier et allaient jusqu'en Baltique et parfois aux Antilles. Ils donnèrent les chaloupes canonnières, puis les lougres et les bisquines. Château Construction surélevée de l'avant ou de l'arrière du navire, dès le XIIIe siècle, appelée aussi gaillard, car permettant une vigoureuse défense quand l'ennemi réussissait à monter à l'abordage. Le château avant loge l'équipage, le château arrière, les officiers. Progressivement abaissés au XVIIIe siècle, ils disparurent au début du XIXe siècle. Chatte Petit voilier du début du XIXe siècle surtout utilisé en baie de Bourgneuf ; son extrémité symétrique et son mât placé au milieu et gréant une voile carrée lui conféraient une particularité remarquable : celle de pouvoir changer de route cap pour cap sans virer de bord, afin de manœuvrer plus facilement dans les étiers étroits. Pendant la manœuvre de la voile, le gouvernail, d'environ 2 mètres de long, était transporté à l'autre extrémité. Il pouvait porter un mât de misaine à l'avant et un mât de tape-cul à l'arrière, également gréés de voiles carrées. Il mesurait environ 12 mètres, et calait moins d'un mètre à pleine charge. Chebec

Ce type de bâtiment est particulier à la Méditerranée, et jauge de 300 à 400 tonneaux. Il était destiné à la guerre de course. Héritier lointain du dromon byzantin, il avait encore des ressemblances avec les bâtiments de cette espèce. Son étrave était très élancée et sa proue armée, d'un long éperon, dont l'extrémité, qui n'était plus employée comme arme de guerre, servait de point d'amure à la voile triangulaire de son mât d'avant. Sa poupe se terminait par une plate-forme extérieure, faite d'un plancher compris entre deux ailes, qui étaient le prolongement du bastingage. Une galerie venait quelquefois compléter les aménagements de cette plate-forme. Une batterie de petites bouches à feu était établie sur le pont ; les sabords de nage s'intercalaient entre les sabords des canons. Il portait 14 à 22 canons en une seule batterie. Ces navires allaient à voiles et à rames. Les avirons servaient pour attaquer l'ennemi ou faire route pendant les calmes. Il fut très apprécié par les corsaires, aussi bien chrétiens que barbaresques, pour son agilité à l'aviron comme à la voile.

Son gréement évolua beaucoup : a l'origine, il portait trois-mâts à pible (d'une seule pièce) gréés en voiles latines sur antennes. Le mât de trinquet (à la proue) était très incliné sur l'avant. Au XVIIIe siècle, sur les côtes d'Espagne, il fut redressé et on ajouta un beaupré portant un foc : c'est le chebec mistic.

Chebec mistic A la même époque, sur les côtes de France et d'Italie, on changea son gréement pour en faire un bâtiment de commerce en remplaçant sur le grand- mât la voile latine par deux ou trois voiles carrés, et parfois même sur les trois mâts. Ces transformations lui otèrent son agilité et sa vélocité et il disparut peu à peu. Cependant, les Russes, à partir de 1789, le copièrent pour leur flotte de l'archipel de la Baltique. Il porta alors une voile latine à l'avant, des voiles carrées au grand-mât, une brigantine à l'arrière et allait bien à l'aviron. Ils en tirèrent également le demi-chebec, à deux mâts, portant une voile latine à l'avant, une brigantine surmontée d'un hunier carré à l'arrière et armé d'avirons. Chélande

ou Khelandion. Héritière des grandes galères de l'antiquité, mais ayant nombre de spécificités byzantines, le chélande est une galère conçue pour embarquer des marchandises en plus de ses troupes et rameurs. Développés au début du VIIIe siècle, les plus grands mesuraient 80 mètres de long pour environ 10 mètres de large, avec deux rangs de rames et cinq rameurs par aviron. Gréés de voiles latines, avec généralement trois mâts, leur armement était moins important que sur les dromons, et comprenait des balistes (pour lancer des pots à feu grégeois ), un siphon lance-flammes à l'avant, un éperon, et, pour l'abordage, des dauphins en plomb soutenus par les antennes des mâts destinés à chuter et percer le pont du navire abordé, ainsi que des nacelles pour un à quatre archers suspendus aux mâts. Chemises de Jeu de voile complet, fabriqué en toile épaisse, enverguer à la place des voiles bonne soeur normales, à l'approche du Cap Horn. Il fallait trois jours, sur un trois-mâts, pour changer ainsi toutes les voiles. Chiourme Dérivé du mot grec keleusma, qui signifiait alors le rythme donné aux rameurs par le tambour ou le chant, le terme chiourme désignait l'ensemble des rameurs d'une galère ou d'une galiote. Depuis l'Antiquité et jusqu'au milieu du XVe siècle, ces rameurs étaient choisis dans les classes pauvres des villes maritimes ; ils étaient engagés mais restaient libres. Au cours des siècles suivants, la chiourme était toujours l'ensemble des rameurs, mais ceux-ci appartenaient alors à des milieux très divers ; on y trouvait : - Les forçats condamnés par les tribunaux. - Les esclaves musulmans achetés à Malte ou en Italie, ou pris au combat. - Des engagés volontaires, les bonevoglies, qui recevaient une solde. - Quelques prisonniers, espagnols en général, accusés d'avoir fait mauvaise guerre. Les forçats avaient le crâne et le visage rasés, les musulmans conservaient leur houppe sur le sommet de la tête, les bonevoglies portaient la moustache, mais tous étaient enchaînés à leur banc. Au XVIIIe siècle, les bonevoglies disparurent, les esclaves et les prisonniers furent de moins en moins nombreux et la chiourme ne désigna plus que les forçats. Le terme continua cependant à être employé au bagne même après la disparition des galères. Chippe

Petite embarcation pointue aux deux extrémités, gréée d'une voile au tiers et utilisée à l'aviron à Saint Suliac, sur la Rance, pour la pêche aux lançons (petit poisson, dont la taille n'excède pas 20 cm, destiné à servir d'appât pour les ligneurs de Cancale). Les chippes travaillaient sur les bancs de sable de l'estuaire. Chouque Terme apparu au XIVe siècle, chouque est la forme normanno-picarde de (chouquet, tête de souche ; chouquet en est le diminutif. more) Pièce de bois ou de métal servant à assembler un mât supérieur avec la tête du mât inférieur. Le chouque porte un trou carré dans lequel s'engage le ton du mât ; il est percé circulairement pour le mât supérieur. Les chouques modernes sont en fer forgé ou en acier coulé. Lorsque ces pièces sont en fer et de petites dimensions on les appelle blins. Chronomètre Pour le navigateur, le chronomètre joue un rôle bien plus important que celui qui consiste à régler la vie du bord. La conservation de l'heure est le seul moyen pour déterminer la longitude d'un navire. Au XVIIe siècle, on ne connaissait que les horloges à poids, bien qu'il existât quelques types d'horloges à ressort. Galilée et Huygens apportèrent leur contribution au perfectionnement de l'horloge en introduisant l'utilisation du pendule pour la régulation, mais c'est John Harrison que l'on doit considérer comme le père du chronomètre moderne. En 1720, il construisit un premier appareil en bois muni d'un pendule de longueur constante en dépit des différences de température, grâce à un assemblage de fer et de cuivre. En 1735, il présenta un appareil au concours du Bureau anglais de la longitude, qui offrait 20 000 livres de récompense pour une méthode capable de déterminer la longitude à 30 mn près, après un voyage aller-retour aux Antilles. L'idée d'utiliser un appareil plutôt qu'une méthode astronomique pour résoudre le problème froissait beaucoup de gens, et, malgré des démonstrations éclatantes, Harrison se heurta pendant trente ans à la mauvaise foi des membres du Bureau de la longitude : ce n'est qu'en 1773, sur l'intervention du roi d'Angleterre, que la récompense lui fut remise.

Chronomètre de marine de F.Berthoud, 1768. D'excellents chronomètres de plus en plus simples et précis furent construits en France par Pierre Leroy et Ferdinand Berthoud, en Angleterre par Thomas Mudge, John Arnold et Thomas Earnshaw. A la fin de la guerre de Sécession, les Etats-Unis inaugurèrent la transmission télégraphique de l'heure, ainsi que la mise en œuvre dans les ports de signaux (lâcher de ballons) permettant aux navigateurs de vérifier leur chronomètre. La première transmission officielle de signaux horaires par radio se fit en 1904 : dès lors le problème de la longitude était pratiquement résolu. Les chronomètres de marine, construits avec grand soin, suspendus à la Cardan, conservés dans le local du navire, où ils étaient le moins exposés au roulis et au tangage, remontés chaque jour à la même heure et dont 1'état et la marche étaient régulièrement consignés dans un carnet, ont ensuite cédé le pas aux appareils à quartz avec répétiteurs dans toutes les parties du navire. Pour les petits bâtiments on proposait des garde-temps composés de trois mouvements de montres-bracelets à diapason, alimentés par une petite pile électrique. Ces appareils seront supplantés par les montres électroniques digitalisées, sans aucun organe mécanique donc sans mouvement. Chute Correspond à la hauteur d'une voile carrée : ce sont ses côtés. Sur une voile aurique, c'est le bord arrière, à l'opposé du guidant. Cinq-mâts A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les armateurs de voiliers tentèrent de lutter contre la prédominance des vapeurs. Il leur fallait pour cela de grands bateaux capables de transporter une charge importante de nitrate, de pétrole, de laine, etc.

Le cinq-mâts France C'est ainsi qu'ils en vinrent à construire des cinq-mâts. Pour être rentables, ceux-ci devaient avoir un équipage réduit, donc être faciles à entretenir. Aussi furentils bâtis en fer, puis en acier. Leurs mâts et leurs vergues étaient en tube d'acier, ce qui permit de faire une seule pièce du beaupré et de son bout- dehors, et parfois du bas mât, du mât de hune et même du mât de perroquet. La plupart des cordages en chanvre, et en particulier la totalité des haubans et des étais, furent remplacés par des filins d'acier. Une chaudière fournissait de la vapeur à des treuils pour faciliter la manœuvre. On arrivait ainsi à un équipage de trente hommes seulement pour une voilure qui atteignait 5 000 mètres carrés. • Le cinq-mâts carré portait des voiles carrées sur tous les mâts ; il n'y en eut qu'un au monde : le Preussen allemand. Lancé en 1902, il avait 124 m de long ; ses quarante-sept voiles, totalisant 4 650 m², lui permettaient d'atteindre 18 nœuds dans les meilleures conditions. Armé et en pleine charge, le Preussen déplaçait 11 150 t ; il coula dans la Manche en 1910 à la suite d'une collision. • Le cinq-mâts barque portait aussi des voiles carrées, sauf sur le dernier mât, à cornes. Ce fut le type préféré en Europe, où il fut construit par des chantiers anglais (Maria Rickmers, lancé en 1890, à Port Glasgow, coula près de Sumatra en 1892), français (France II, lancé à Bordeaux en 1911, est le plus grand voilier jamais construit ; long de 128,75 m, il portait 8000 t ; il fit naufrage sur un écueil de Nouvelle-Calédonie en 1922), allemands (R. C. Rickmers, construit à Bremerhaven en 1906). • Le cinq-mâts goélette (en vogue aux Etats-Unis) avait des à tous les mâts, surmontées de flèches ou parfois de huniers carrés au premier et au troisième mât. Circumnavigation Au sens propre, voyage maritime autour d'un continent. Il n'y en eut guère, et on discute encore beaucoup sur les circumnavigations (ou les tentatives de circumnavigation) de l'Afrique dans l'Antiquité. Il semble bien cependant que celle tentée par ordre du pharaon Néchao (VIIe siècle av. J.-C.) eut réellement lieu. En effet, les Phéniciens qui l'accomplirent racontèrent à leur retour qu'en doublant la pointe sud de l'Afrique cap à l'ouest, ils avaient le soleil à leur droite. Ce récit nous est rapporté par Hérodote, à qui ce fait ne paraît nullement croyable. Pour nous, au contraire, il apparaît comme un gage d'authenticité. Il faut ensuite attendre la fin du XVe siècle pour retrouver ce mot. Mais dès le début du XVIe siècle on se rend compte de l'impossibilité pratique de contourner tout autre continent que l'Afrique. Et comme Magellan, avec cinq navires, vient d'entreprendre un tour du monde, le mot prend pratiquement le sens de voyage maritime autour du globe. Quelques navires le réalisent de nouveau, mais c'est seulement dans la seconde moitié du XVIIIe siècle que des expéditions scientifiques entreprennent des voyages de circumnavigation. Organisées par les gouvernements des puissances maritimes, elles sont équipées d'un matériel sans cesse amélioré et emmènent à leur bord des équipes de savants (astronomes, physiciens, naturalistes), avec des dessinateurs et des peintres chargés de croquer sur le vif les côtes, leurs habitants, leur faune et leur flore. Ce sont, de 1764 à 1766, celles du commodore anglais John Byron, puis, de 1766 à 1769, de ses compatriotes les capitaines Wallis et Carteret. C'est entre 1766 et 1769 également qu'eut lieu la première expédition française de ce genre, sous les ordres de Bougainville. Toutes découvrirent un grand nombre d'îles et d'archipels inconnus. Ce furent ensuite les deux premiers voyages de l'Anglais James Cook (1768- 1771 et 1772-1774), au cours desquels il descendit jusqu'au soixantième degré de latitude sud, à la recherche d'un hypothétique continent austral, puis celui du comte de La Pérouse, que Louis XIV avait chargé de compléter les découvertes de Cook et de Bougainville. L'expédition disparut en 1788, ses deux bateaux ( l'Astrobale et la Boussole ) s'étant perdus corps et biens sur les récifs de Vanikoro, ce que l'on n'apprit qu'en 1827. De 1789 à 1794, les Espagnols Malaspina et Bustamente, partis par l'est, tentèrent en vain de trouver un passage entre le Pacifique et l'Atlantique sur la côte nord-ouest de l'Amérique. Dès lors, ce type de mission scientifique devait se multiplier : - Les Russes Krusenstern (1803- 1 806), Von Kotzebue (1815-1818 et 1824- 1826) et Lutke (1826-1829). - Les Français de Freycinet (1817-1820), Duperrey (1822-1825), Dumont d'Urville (1837-1840), qui explora une partie du continent antarctique. - Les Anglais Fitzroy (dont l'expédition, de 1831 à 1836, éveilla la vocation de son botaniste, Charles Darwin) et Belcher (1836-1842). Mais, une fois la géographie générale du monde bien établie, les circumnavigations disparurent pour céder la place à des explorations approfondies de zones précises. En revanche, les circumnavigations à des fins commerciales se multiplièrent avec les progrès des navires. Aujourd'hui, elles figurent également dans les programmes touristiques. En outre, les réussites de quelques hardis pionniers qui la tentèrent avec de petits voiliers ont mis la circumnavigation à l'actualité sportive, surtout depuis sa réussite en solitaire par Alain Gerbault (1923-1929). Civadière

Terme désignant aussi bien la voile carrée gréée sous le mât de beaupré que la vergue qui la portait. Elle améliorait la gouvernance du navire lorsqu'il était ardent et équilibrait le perroquet de beaupré. Elle était surtout utilisée au largue et par vent arrière. L'écoute et l'amure de la civadière étaient manœuvrées depuis le gaillard d'avant. Sa manœuvre particulièrement difficile causa la perte de nombreux marins. Certains bâtiments portaient en outre une contre-civadière sous le bout-dehors de beaupré. Ces voiles ont disparu avec l'apparition des focs.

Clipper

Grand voilier long-courrier, fin et rapide, principalement destiné au commerce du thé et du coton, marchandises dont le premier chargement rendu à destination bénéficiait de fortes primes. L'origine des clippers remonte à l'époque de la ruée vers l'or, vers 1840, où tout ce qui flottait était pris d'assaut par les chercheurs d'or, désireux d'atteindre San Francisco...

Cloche Sur tout voilier important il y avait autrefois deux cloches.

Contrairement à celles utilisées à terre, elles étaient fixes pour éviter que le roulis ne les fasse constamment tinter. On les faisait sonner en coptant, c'est-à-dire en frappant avec le battant, manié à la main au moyen d'un bout (seul à bord à être appelé corde) fixé à son extrémité. La cloche de timonerie, la plus petite, se trouvait sur la dunette, là où se faisait le quart. On y piquait l'heure, c'est-à-dire qu'on sonnait les heures du quart en cours : un coup double par heure écoulée, un coup simple par demi-heure. Sur le gaillard d'avant se trouvait la grosse cloche. Selon les rythmes auxquels elle battait, elle commandait divers mouvements ou sonnait l'alerte. Elle servait aussi aux signaux de contact de nuit et par temps de brume. Elle a été débarquée vers 1820 et remplacée par les tambours et les sifflets. Aujourd'hui, on sonne la cloche sur les bâtiments de commerce chaque fois qu'un maillon de la chaîne d'ancre est filé. Dans la Marine nationale, la cloche est remplacée par le clairon. Coaltar Goudron extrait de la houille (protège le bois de la pourriture). Coche d'eau

Grand chaland de rivière à fond plat, halé le long de la berge, utilisé pour le transport de passagers. C'est dans le courant du XVIIe siècle qu'apparaissent les coches d'eau, qui sont des bateaux prenant en charge régulière les personnes, et parfois aussi les petits biens facilement transportables. Le coche navigue sur la Seine, la Marne, l'Yonne. Il en est fait mention dès 1344 et cent ans plus tard, son usage est courant, mais le service public des coches d'eau, avec relais de chevaux pour les haler, sera organisé sous Charles IX, roi de 1560 à 1574. Il dessert villes et bourgs situés sur les bords de la Marne et de la Seine et les coches d'amont viennent accoster à Paris au port Saint-Paul. On trouvera des coches encore jusque vers 1830. Peu à peu, leur inconfort primitif a fait place à une relative aisance. Cochère

Petite barque de transport à fond plat utilisée sur le lac Léman. Elle porte une ou deux voiles latines. Coffre de bord Autrefois, faute de placards ou de caissons fixes, tout ce qui était précieux ou personnel était embarqué dans des coffres : il y avait celui du capitaine, bardé de fer et muni de serrures à pennes multiples, qui renfermait l'argent et les documents, celui du chirurgien, qui contenait ses instruments et ses médicaments, et bien d'autres, dont les coffres individuels des officiers et des matelots. Ces derniers les enjolivaient et les considéraient comme leur bien le plus précieux. D'ailleurs, ils ne disaient pas : « J'embarque sur le... », mais « Je mets mon coffre sur le... ». Cogue Voir Kogge Coiffer Un voilier à voiles carrées est coiffé lorsque le vent frappe ses voiles sur leur face avant : au lieu de les gonfler, il les plaque contre le mât. On dit que les voiles sont masquées. Cela peut être le résultat d'une manœuvre volontaire ordonnée par l'officier de quart qui, lançant dans le vent, fait coiffer progressivement le phare de misaine pour virer de bord, plus brutalement pour casser l'erre en cas d'urgence, ou qui, pour mettre en panne, fait brasser à contre le phare du grand mât jusqu'à le coiffer. Mais cela peut être aussi le résultat d'un coup de barre malheureux ou d'une brutale saute de vent; on dit alors que le bâtiment fait chapelle, et, si le vent est vif, il risque de démâter. Coltis Couple situé le plus à l'avant. Il termine ce qu'on appelle la maîtresse partie du navire. Sur les vaisseaux, le coltis était la muraille transversale limitant le gaillard d'avant. Contre-cacatois Petite voile établie au-dessus des cacatois, ayant la même forme que ceux-ci. ou Curragh

Embarcation primitive irlandaise constituée de peaux tendues sur des arceaux en bois de frêne. Connue depuis l'Antiquité, ce type d'embarcation en peau a fait son apparition un peu partout dans le monde sans concertation. Dans le même temps, chez les Normands il y avait les cyules. Les Grecs et les Romains avaient les carabas. Ces derniers, du temps de César avaient découverts les curraghs lors de la campagne dans l'île de Bretagne et utilisèrent ceux-ci en Espagne.

Leurs formes peuvent varier entre ronde, ovale ou longiligne en bois tressé, jupée de peaux d'animaux. Les plus grands mesuraient 12 mètres, étaient équipé de voile dite sous-carrée (plus large que haute). La charge utile de ces derniers pouvait atteindre 2 tonnes.

Hommes-tortues Encore utilisé pour la pêche au saumon en Irlande et au Pays de Galles, héritier d’une tradition millénaire de construction de petites embarcations en peau. La toile goudronnée a remplacé le cuir car elle possède les mêmes qualités et il est plus facile de se la procurer. Ce type de bateau est assez léger pour être transporté à dos d’homme (les hommes-tortues) et malgré une apparente fragilité, il est suffisamment résistant pour supporter le poids d’une ou deux personnes.

Le Brendan Une embarcation analogue existait chez les Indiens d'Amérique du Nord, le bull boat, ainsi que chez les Esquimaux du Groenland, l'umiak, dans lequel les branches d'arbre étaient remplacées par des côtes de phoque ; ces deux types sont à l'origine des kayaks et des canoës modernes. Corbeau

Du latin corvus, le corbeau (invention attribuée au consul Caius Duillius en 260 av. J.-C.) est une sorte de pont volant qu'on pouvait laisser tomber sur le bord de l'ennemi pour l'attaquer à l'abordage et se battre au corps à corps. Cette passerelle, qui équipait les trirèmes, était dotée d'un gros crochet qui permettait d'agripper le navire ennemi mais également de stabiliser les deux galères, pour permettre aux légionnaires d'avoir un meilleur équilibre lorsqu'ils combattaient.

Cornaux Placés à bâbord et à tribord sur le plancher de la poulaine, les cornaux étaient les toilettes de l'équipage. Ils étaient constitués par des auges inclinées, reliées à des conduits aboutissant à la mer. Corsaire

Le Renard Bâtiment qui, en temps de guerre, était armé en course par des particuliers en vertu d'une commission du gouvernement. Par métonymie, le capitaine commandant un tel bâtiment. Particulier travaillant à son compte, mais reconnu par le droit des gens, il fait partie de la force armée du pays dont il bat pavillon. Se dit du personnel de l'équipage d'un bâtiment armé en course : un corsaire, capitaine-corsaire, etc. Terme apparu au XVe siècle, emprunté de l'italien corsaro, dérivé du latin cursus, « cours ».

La course résulte, en effet, d'un contrat entre un armateur et un gouvernement (en général celui de son pays, mais pas nécessairement). Dans cette association, chacun poursuit ses objectifs propres. Pour le gouvernement qui délivre les « lettres de marque » ou la « commission en guerre », il importe avant tout de nuire à l'ennemi : un bateau coulé est un succès. Pour le corsaire, au contraire, il s'agit de faire une opération économique comportant des profits : un bateau coulé est un échec, c'est un bateau qu'on n'a pas pris et qu'on ne prendra jamais.

Le Renard La course est donc un compromis entre les intérêts privés et les intérêts de l'État ; c'est pour ce dernier, un moyen de se débarrasser des frais de guerre sur mer en abandonnant à des particuliers la majeure partie de ses profits éventuels ; pour le corsaire et ses armateurs, c'est une façon de continuer une entreprise maritime quand la guerre arrête le commerce, activité essentielle. Il en résulte deux caractères distinctifs de la course : primo, il ne peut y avoir de course qu'en temps de guerre, d'où il faut conclure que la course n'est pas une activité permanente mais occasionnelle ; secundo, la course est dirigée uniquement contre l'ennemi, d'où l'élaboration d'un droit des neutres, pièce essentielle du droit des gens. Qui contrevient à ces deux principes est un pirate. Mais cette distinction juridique progressivement établie au cours des temps n'est valable que pour des époques relativement récentes, disons à partir du XVIIe siècle, et pour les régions relevant du droit international européen. C'est dire que de vastes secteurs de l'humanité l'ont totalement ignorée. Corvette

Le terme de corvette désigne un rang dans la classification des navires, et non un navire en soi.

Apparue en France dans la seconde moitié du XVIIe siècle, la corvette est alors une grande barque demi-pontée possédant de huit à dix avirons, un seul mât, et utilisée pour les liaisons de courte distance. Dès le début du XVIIIe siècle, elle s'agrandit : désormais complètement pontée, gréée de deux mâts à voiles carrées et d'un beaupré avec civadière, elle est employée pour la reconnaissance et pour l'escorte de petits convois, et est armée de huit à dix canons posés sur le pont. A la fin du siècle, elle se transforme en petite frégate, puisque l'ordonnance de la marine française de 1765 lui accorde une vingtaine de mètres de long et une douzaine de canons. Gréée en trois-mâts, elle porte alors basse voile, hunier et perroquet sur le mât de misaine et le grand mât, brigantine et hunier sur le mât d'artimon et foc sur le beaupré. Elle conserve traditionnellement un jeu d'avirons de galère, mais ne s'en sert qu'exceptionnellement. Ses canons, au nombre de dix-huit ou vingt, sont désormais couverts d'un pont de manœuvre. De France elle s'est répandue en Angleterre, au Danemark, en Espagne, etc. Au début du XIXe siècle, en France et en Angleterre notamment, elle s'agrandit encore, et l'on ajoute des cacatois sur ses mâts. Très maniable et calant peu, elle remplace souvent la frégate pour les voyages d'exploration (ainsi l'Astrolabe de Dumont d'Urville). En France, on construit même des de charge pour ravitailler des escadres éloignées.

En 1813, les Etats-Unis, en guerre contre l'Angleterre, transforment la corvette en voilier ultrarapide, avec des cacatois et des contre-cacatois sur les trois mâts, des bonnettes, quatre focs et plus de dix voiles d'étai. Le grand mât du prototype, le General Pyke, culmine à 59,50 m au-dessus du pont, alors que ce navire ne mesure que 53 m de la figure de proue au couronnement. Ce nouveau type de corvette remporte de grands succès en course. En France, on conserve le nom de corvette pour les premiers voiliers munis d'une machine à vapeur, du type Sphinx, dont le premier est lancé en 1829. Les corvettes à vapeur grandissent à leur tour, remorquant à l'occasion les vaisseaux encalminés, mais elles ont perdu la vélocité et la maniabilité de leurs ancêtres. Délaissées, puis affectées aux écoles comme bâtiments d'instruction, elles disparaissent peu à peu. Au XXe siècle, il ne reste plus que le grade de capitaine de corvette et le nom de corvette donné par les élèves de l'Ecole navale à toute sortie en mer.

La corvette, en tant que navire de guerre, reparaît cependant en 1939, juste avant la Seconde Guerre mondiale. C'est en effet le nom que les Anglais donnent à une série de petits bâtiments de lutte anti-sous-marine, la classe Flowers (cinquante-six unités), de 925 t et 59 m de longueur, suivie de 1941 à 1943 par la classe Casùe (plus de cent cinquante unités un peu plus grandes). Mais, ainsi perfectionnés, ils prennent, à la fin de 1943, le nom de frégates, celui de corvettes restant l'appellation courante mais non officielle des escorteurs ordinaires, construits par centaines au Etats-Unis. Ces bateaux, simplifiés à l'extrême pour permettre une construction très rapide et un nombre d'unités élevé, réservent à leurs équipages une vie très rude, en particulier dans l'Atlantique Nord. Lents, maniables mais manquant de stabilité, dépourvus de tout confort, mangés par la mer dès qu'elle creuse, ils n'en remplissent pas moins avec succès leur rôle de chiens de berger. Parmi eux se trouvent les premiers navires des Forces navales françaises libres, dont l'un, l'Aconit, réussit à couler deux sous-marins allemands en un jour. Les Italiens, s'inspirant de l'exemple britannique, mettent en chantier en 1941 une série de corvettes d'escorte anti-sous-marine. Aujourd'hui, la corvette est un navire de guerre de moyenne importance (80 à 130 m et jusqu'à 2000 t), davantage conçu pour la défense que pour l'assaut. Les corvettes peuvent assurer la défense d'un groupe de navire ou d'une zone précise, ou recevoir des missions littorales de sauvegarde maritime ou d'éclairage.

Cotre Voilier rapide à un seul mât, gréant une grandvoile aurique ou bermudienne et plusieurs focs. Dès la fin du XVIIe siècle, le statenjacht hollandais, ou chasseur d'Etat, utilisé alors pour la reconnaissance, subit des modifications : le mât unique s'allonge, tandis que la grand-voile aurique, désormais munie d'une bôme, s'agrandit. Les Anglais, qui s'en étaient déjà inspirés pour construire le , puis le sloop, l'affinèrent encore pour en faire le cutter, le bateau qui taille la mer et qui, en France, prend le nom de cotre : son gréement s'enrichit d'un foc porté par un beaupré amovible, d'un hunier carré porté par un mât de hune et d'un flèche triangulaire au-dessus de la corne de grand-voile.

Cotre de guerre du XVIIIe s. A la fin du XVIIIe siècle, l'Angleterre devait faire face à de nombreuses difficultés intérieures et extérieures : les taxes très élevées imposées par le roi Guillaume III sur toutes les marchandises venant de l'extérieur avaient contribué au développement de la contrebande, qui se faisait évidemment par mer ; les contrebandiers utilisaient des cotres, dont certains, tel le Swift, jaugeaient plus de 100 tx, avec un équipage de cinquante hommes. Pour pallier cet état de fait, les douaniers s'équipèrent alors de cotres encore plus importants, jaugeant 200 tx et possédant douze canons pour un équipage réduit de trente hommes. Ces bateaux, larges et profonds, avaient besoin par brise légère de leur énorme voilure, mais dès que le vent fraîchissait, ils rentraient foc, hunier et flèche, et même le mât de hune et le beaupré. Pour la surveillance des côtes, on utilisait pendant les guerres napoléoniennes des cotres de guerre, armés de douze à dix-huit canons et de deux à quatre caronades sur l'avant. Après 1815, ils furent employés pour la surveillance des zones de pêche et des parcs à huîtres de Cancale et de Granville, puis ils disparurent petit à petit. En revanche, un cotre de dimensions beaucoup plus réduites faisait son apparition en tant que bateau pilote dans les îles Britanniques, puis sur les côtes françaises lors de l'institution du pilotage obligatoire par les membres de la Corporation of Trinity House. Solide et très maniable, ce nouveau cotre pouvait rester en croisière par mauvais temps et accoster les navires à l'approche des ports.

Britannia Ces qualités enthousiasmèrent les Anglais, fervents de yachting, et, dès la fin du XlXe siècle, ceux-ci se lancèrent dans la construction de cotres de régate de plus en plus rapides et effilés dans l'espoir de reprendre aux Américains l'America's Cup. S'ils n'y parvinrent pas, ils convainquirent néanmoins les yachtmen d'outre-Atlantique, qui abandonnèrent leurs goélettes au profit du cotre. Le plus fameux fut certainement le Britannia, construit en 1890 par Watson pour le prince de Galles, futur Edouard VII, qui le légua à son fils le futur George V. A la mort de ce dernier, le Britannia fut coulé au large de Cowes : il avait couru 624 régates, dont 231 victorieuses. Entre-temps, le gréement avait encore évolué, et la grandvoile à corne et son flèche furent remplacés par une bermudienne. Puis les régatiers délaissèrent le cotre pour le ketch et le . Cependant, les cotres sont encore nombreux en France, en Grande-Bretagne et dans bien d'autres pays. Couillard Raban de ferlage d'une voile carrée, fixé en patte d'oie sur le milieu de la vergue. Couralin

Petite embarcation fluviale à fond plat et à marotte, parfois gréée au tiers, à vergue horizontale, utilisée sur l'Adour pour le passage et la pêche. Coureau

Gabare de transport de fret, à fond plat, originaire de la Gironde et de la Dordogne, gréée d'une voile au tiers ou d'une voile à corne, sur un mât à bascule lui permettant de passer sous les ponts. Couroleur Sloop ponté utilisé pour la pêche et le travail ostréicole dans les couraux et pertuis de Saintonge. Couronnement Décoration du sommet de la poupe, constituaient de figures en reliefs sculptés, de trophées, de représentations de divinités, d'animaux, dont le choix s'apparentait au nom du navire. Au-dessus du couronnement sont fixés un ou plusieurs fanaux décorés. Course (guerre Opération de guerre contre le commerce maritime de l'ennemi (voir corsaire). de) Coursive A l'origine, le terme de coursive désignait le passage central surélevé qui, dans les galères, allait de l'avant à la chambre de poupe, entre les deux rangées de bancs. Le terme fut ensuite donné, sur les voiliers, aux étroits passages (souvent larges d'une seule planche) établis au-dessus du pont pour faire communiquer les châteaux avant et arrière, ou ceux établis le long des plats-bords des navires non pontés. Aujourd'hui, il ne s'agit plus des passages au-dessus du pont (appelés maintenant passavants) mais des couloirs de circulation, aussi bien entre les soutes qu'entre les cabines de passagers ou les emménagements divers des ponts supérieurs. Coutelas Polacre établie en travers, sur un bateau latin. Crapaud • Affût de mortier, plat et sans roues, mis au point à la fin du XVIIIe siècle, quelquefois de bois, plus souvent de fer coulé ou du même métal que la bouche à feu. • Pièce de fer fixée au bout de la barre du gouvernail et lui servant de point d'appui sur la tamisaille (barre à roue). • Surnom familier donné aux embarcations de bord propulsées par machine à vapeur, en service dans la Marine Nationale jusqu'à la fin de la première guerre mondiale (1914-1918), également surnommées gueulards. Crevettier

Cotre à voile à quille longue. Un bateau de pêche très stable et adapté à toutes les conditions de mer, capable de travailler en mer dans des conditions météorologiques difficiles. Croiseur Frégate Jusqu'au milieu du XIXe siècle, ce terme désignait un navire de n'importe quel type qui croisait, c'est-à-dire naviguait constamment entre deux points, dans des parages déterminés, pour y intercepter les navires de commerce et surveiller l'ennemi. Ce rôle était presque toujours tenu par des frégates, et ce n'est qu'après la révolution apportée par la vapeur et la construction en fer qu'on chercha à utiliser d'autres types de navires. Pendant la guerre de Sécession aux Etats-Unis, les sudistes furent les premiers à employer, avec succès, des frégates à hélice dans la guerre de course. Mais le terme de croiseur n'apparut véritablement en France (dans la liste de la Flotte) qu'en 1873 ; en Grande-Bretagne, ce fut en 1880 et aux Etats-Unis en 1883 (cruiser). On vit apparaître, entre 1876 et 1890, deux types de croiseurs très différents : • - Le croiseur-éclaireur léger (environ 1 800 t), sans protection mais qui atteignait 20 nœuds (en France, en 1888, avec les Coetlogon). • - Le croiseur protégé, beaucoup plus important (4000 à 8 000 t), dont les parties vitales étaient recouvertes d'un pont cuirassé de 30 à 80 mm d'épaisseur, et dont la vitesse variait de 16 à 18 nœuds.

Le croiseur Cecille - 1885 A partir de 1885, l'apparition des contre-torpilleurs (ou destroyers) exigea l'augmentation de la vitesse et de l'armement des croiseurs ; le croiseur- éclaireur disparut alors, remplacé en France, en 1890, par le croiseur cuirassé. Mais ces navires, presque aussi coûteux que les cuirassés, n'étaient pas suffisamment armés pour les inquiéter ni suffisamment protégés pour leur résister. Il fallut attendre 1907 pour constater ces faits et abandonner le croiseur cuirassé. Les Anglais imaginèrent alors le croiseur de bataille. En fait, il s'agissait d'une variante du cuirassé, plus rapide mais aussi plus vulnérable, qui fut abandonnée après la bataille du Jutland.

Le croiseur Aurore Après la Première Guerre mondiale, la conférence de Washington (1921-1922) établit une série de règles pour les différents types de bâtiments de guerre ; elle limita en particulier le déplacement et l'armement des croiseurs. On construisit alors dans de nombreux pays des croiseurs dits légers de 5 000 à 9 000 t. La plupart n'étaient protégés que par un cloisonnement serré, mais certains étaient cuirassés. Aussi, en 1939, l'éventail était-il large des petits Regolo italiens, sans protection mais atteignant 41 nœuds, au Prinz Eugen allemand de I0 000 t , en passant par les 10 000 t français du type Duquesne (sans protection, 34 nœuds), puis Algérie (avec une ceinture de 110 mm, 31 nœuds). La Seconde Guerre mondiale rendit nulles toutes les limitations. A partir de 1942, les Etats-Unis construisirent des unités dépassant 17 000 t, pour la défense antiaérienne et la protection des porte-avions. Croisière A l'origine terme militaire désignant un navire croisant ses routes, en passant et repassant devant une côte à surveiller. Cuirassé

Pendant trois quarts de siècle, le cuirassé a été l'élément le plus important des flottes de combat. On le désignait en anglais par l'expression capital . Sans cesse perfectionné depuis sa création, plus grand, mieux armé, plus rapide, mieux protégé, équipé de moyens de détection, de transmission, de calcul des éléments de navigation et de tir de plus en plus sophistiqués, il est resté jusqu'à la guerre de 1939-1945 le roi de la mer, non seulement symbole mais preuve de la puissance navale du pays auquel il appartenait.

Cuivre Métal utilisé pour le doublage des carènes au XVIIIe siècle. Il évite la fixation des algues, coquillages et tarets qui creusent des galeries dans la coque. La carène est recouverte de feuilles de cuivre de 1,50 m de long sur 0,50 m de large et de 0,7 à 1 mm d'épaisseur, clouées. Curragh Voir "Coracle". Cutter

Bâtiment de guerre, à un seul mât très élevé, incliné sur l'arrière, portant une immense voile aurique, un hunier, perroquet, perroquet volant et trois focs. Ces bâtiments ont beaucoup de creux, pour mieux porter la voile et serrer le vent; ils portent de 11 à 22 canons ; ils sont excellents voiliers et servent de mouches dans les escadres. C'est la voilure et le gréement dont se servent les contrebandiers de la Manche, connus sous le nom de smogleurs. (Baugean, Collection de toutes les espèces de bâtiments de guerre et de bâtiments marchands, Paris, 1814, pl. IX.)

Lettre D • de Dahabieh à Dundee Dahabieh

Dahabieh en 1874 Voilier de transport naviguant sur le Nil depuis des siècles. Très longue, la dahabieh porte sur antenne une énorme voile latine à l'avant et un petit tapecul à l'arrière, qui l'aide à gouverner. Bâtie sur le modèle des bateaux de guerre, elle était aménagée de chambres pour les parties de campagne et les voyages de luxe (traction à voiles, à rames et halage). Dès la main mise de Rome sur l'Egypte, ces voiliers seront les véhicules des préfets romains puis byzantins puis, enfin, des administrateurs arabes. Avant l'apparition des paquebots fluviaux, elle était le bateau à passagers par excellence, aux emménagements parfois luxueux. Damelopre Bateau hollandais du XVIIIe siècle, à fond plat, ou qui est d'une forme à s'enfoncer peu dans l'eau sous une grande charge. Il était en usage dans les canaux de la mer qui ont peu de profondeur. Den de fòou Mot provençal, synonyme de chaumard. Dépensier Commis aux vivres à bord des vaisseaux. Dhau ou Dhow

Nom générique donné par les Anglais à tous les voiliers des côtes d'Arabie. Il correspond à ce que nous appelons en français un boutre. Voilier arabe fin et rapide. Célèbre navire des pirates arabes.

Voir Boutre.

Bateau traditionnel des Maldives, mesurant 10 à 13m, utilisé pour le transport et la pêche. Les dhonis ressemblent étrangement aux célèbres Drakkars des Vikings. Construits presque exclusivement en bois de cocotier selon une tradition séculaire, avec une proue en hauteur, un profil bas sur l'eau et une barre en forme. Leur tirant d'eau et leur largeur raisonnable permettent de pénétrer à l'intérieur des lagons. Diablotin Nom donné à la voile d'étai établie entre le grand mât et le mât de perroquet de fougue (ou mât de hune d'artimon) sur les voiliers à gréement carré. Dinga Grosse embarcation non pontée ou demi-pontée utilisée pour le cabotage dans la région de Bombay, datant du XVIIe siècle, à la quille courbée en contre-arc. Gréée d'un mât unique, incliné sur l'avant, portant sur antenne une voile arabe trapézoïdale. Djerme ou germe. Grande barque d'Alexandrie (Egypte). Elle porte deux mâts (l'un au milieu, et l'autre sur l'avant, beaucoup plus court et incliné au-dessus de l'étrave) tous deux gréés d'une voile latine triangulaire sur antenne. Au XVIIIe siècle, djerme était le terme français pour désigner la dahabieh. Dock Mot hollandais désignant le creux dans lequel repose un navire à marée basse. Il désigna d'abord les bassins de chargement et de déchargement des navires. Puis, plus tard, les hangars recevant les marchandises débarquées. Dogre

Bâtiment, entièrement ponté, utilisé pour la pêche du hareng et du maquereau et répandu dans tous les pays riverains de la Manche du XVIIe siècle jusqu'au début du XIXe siècle. Il pratiquait la pêche sur le Bank et dans ses environs, d'où son nom. Sa cale était aménagée en vivier pour conserver le poisson vivant. Il était gréé de deux mâts, un grand au milieu, portant deux voiles carrées, et un petit, à l'arrière, avec un hunier carré au-dessus d'une petite brigantine. Son beaupré portait une civadière et trois focs. Dôme Construction en planches coiffant et encadrant l'ouverture du gaillard d'arrière, d'où une échelle descendait à la grand-chambre. Au début du XIXe siècle, il fut remplacé par un berceau formé de quatre montants de cuivre réunis par deux cintres et recouvert d'une toile. Doris

Le nom doris proviendrait du prénom de la femme de l'architecte canadien qui a conçu cette embarcation, d'autres sources parlent du nom de donné à cette embarcation par des pêcheurs.

Embarcation de 4 à 5m, à fond plat, aux bordés de bois léger sur une membrure très plate, aux extrémités pointues. L'avant, l'arrière, les bords sont évasés et les bancs de nage amovibles, ce qui permet de les empiler les uns sur les autres.

Doris empilés sur le pont d'un voilier Terre-neuvier. D'origine américaine, inspiré de certaines indiennes, le doris fut adopté par les pêcheurs français en 1875, pour capturer la morue sur les bancs de Terre-Neuve, à l'aide de lignes dormantes. Sa légèreté et surtout son faible encombrement étaient appréciés sur les voiliers, qui, suivant leur taille, pouvaient empiler sur leur pont sept à dix-huit doris et, le soir, les hisser sans difficulté. Ce mode de pêche a connu son déclin avec l'apparition du chalutage. Le doris a toutefois subsisté dans certains ports, où des échouages leur sont réservés dans des anses abritées : c'est pratiquement la seule embarcation actuellement utilisée pour la pêche artisanale autour des îles Saint-Pierre et Miquelon. Leurs dimensions se sont agrandies (7 à 8m) et ils sont maintenant équipés d'un moteur. On retrouve le doris en Manche, où il sert plutôt de canot. Dorna

Une des plus vieilles embarcations de l’Atlantique Européen, typique des côtes de Gallice où elle est utilisée pour la pêche. Ses origines sont obscures. Il est traditionnel de dire qu’elle a été inspirée par les bateaux Vikings détruits ou capturés sur les rivages de Gallice.

Propulsée à la voile et à l’aviron, elle mesure 4 à 8m, est très large, ce qui lui assure une bonne stabilité. Elle est constituée par 4 ou 5 pièces de bois (bordés) assemblées sur une charpente légère en Pin.

Avec sa voile très particulière, entre la voile carrée et la voile au tiers, la dorna est très rapide aux allures portantes. Elle est dépourvue de dérive, et c'est son safran, très profond et prolongé vers l'avant, qui remplit le rôle de plan anti- dérive. Doublage Les œuvres vives des navires sont recouvertes de plaques de cuivre à partir de (cuivre) 1760. Le cuivre à pour effet de protéger la coque des tarets, anatifes, berniques et de la mérule (champignon lignivore). Les carénages s'en trouvent espacés : tous les 6 ans pour un navire non doublé, tous les 10 ans pour les navires doublés. Dragon ou foc en l'air. Foc établi au-dessus du clin-foc, sur les grands voiliers. Son point d'amure n'est pas sur le bout-dehors comme les autres focs, mais reste "en l'air", sur la drisse. Dragous

Bateau typique des artisans pêcheurs de la côte d'Emeraude au début du siècle, le dragous jaguen (se prononce dragou jagouin) est un chalutier à voile aux lignes trapues. Avec une longueur hors-tout de 12,50 mètres, il était très large (3 mètres) pour ses 6,60 mètres de coque. Puissant, lourd et très toilé, il pratiquait le chalut à perche et la drague à la coquille Saint-Jacques. Drakkar Entre le IXe et le XIIe siècles, les Vikings ont dominé l'Europe, en grande partie grâce à des bateaux longs et étroits, remplis de guerriers, les fameux langskips, plus connus sous le nom de drakkars. Le terme drakkar, généralement employé pour désigner toute embarcation scandinave de l'époque des grands raids vikings, est une invention de la vague romantique du XIXe siècle et n'a pas de réalité historique. Une idée couramment répandue voudrait que drakkar provienne du vieux norois dreki, certainement dérivé du terme latin draco et utilisé par association d'idée, car la proue de ces navires de guerre était souvent ornée d'une tête de dragon. Mais il semble impossible, même avec l'évolution de la langue, que le mot dreki soit devenu drakkar. Le terme drakkar a donc été emprunté, au XIXe siècle, du suédois drakar, pluriel de drake, dont le sens premier est "serpent monstrueux, dragon".

Drome Espars de rechange, canots, barriques et matériel divers qui encombrent le pont d'un bateau. Dromon

Galère de combat de l'empire byzantin, très véloce, qui navigua entre les VIe et XVe siècles. Au début, légère et rapide, héritière de la liburne romaine, elle avait un rôle d'éclaireur. Elle avait seulement une rangée de rameurs avec un seul mât. Puis elle a eu deux mâts gréés de voiles latines. Plus tard, sont apparus des dromons à deux et trois mâts. Deux énormes cornes recourbées vers le haut prolongeaient sa poupe, reliées par des traverses sur lesquelles reposait l'antenne de la voile, au mouillage ou pour la navigation à rames. Le rostre n'était pas disposé sous la surface de l'eau, en prolongement de la quille, mais relevé largement au-dessus de la flottaison, au point d'apparaître comme l'extrémité du pont.

Le dromon devint peu à peu le principal bâtiment de combat. Il a mesuré de 30 à 50 mètres de longueur et son équipage était de 100 à 300 hommes. Il avait alors 2 rangs de rames avec 3 hommes par rame au rang supérieur et 1 seul au rang inférieur. Les gaillards d'avant et d'arrière, ainsi qu'une sorte de château central portaient des catapultes tandis qu'à la proue était installé le siphon de bronze qui projetait le feu grégeois, qui constituait son arme principale, pour détruire les navires ennemis. Drosse Cordage raidi au moyen d'un palan, qui maintient le milieu d'une basse-vergue ou d'une antenne contre le mât. Sur les tartanes, la drosse d'antenne est parfois appelée sourde. Dundee

Venu de l'écossais dandy, altéré par rapprochement avec le nom du port écossais de Dundee, ce terme désigne un bateau de pêche qui naviguait dans la Manche et dans la mer du Nord, et appelé également ketch (parfois francisé en quaiche au XVIIIe siècle). Le dundee était alors gréé d'un grand mât portant une grand-voile aurique sur corne surmontée d'un hunier carré et, parfois, d'un perroquet, et, à l'arrière, d'un mât d'artimon avec une brigantine et un hunier carré ; à l'avant, il y avait deux focs et une trinquette. Aujourd'hui, les huniers et le perroquet carrés sont presque toujours remplacés par des flèches.

Ces bâtiments, qui pouvaient atteindre 25 m de longueur de quille et avaient une excellente tenue à la mer, étaient utilisés pour certains types de pêche bien particuliers. Ils étaient armés notamment en harenguiers et en grands langoustiers. Par contre l'appellation de dundee donnée aux thoniers à voile était impropre puisqu'il s'agissait de cotres à tapecul. La seule différence entre un dundee et un cotre à tapecul (dit yawl, quand c'est un yacht) réside en ce que le mât d'artimon est planté à l'avant du gouvernail sur le premier, alors qu'il est plus à l'arrière sur le second.

Lettre E • de Écope à Étriers Écope Pelle en bois à long manche qui sert à prendre de l'eau à la mer pour en asperger la muraille d'un bâtiment pour la nettoyer. Écoutille Ouverture rectangulaire dans le pont pour accéder aux entreponts et aux cales. Chacune d'elle est nommée en fonction des marchandises qui y passent (l'écoutille des vivres, l'écoutille de la fosse aux câbles, etc.), ou en fonction de son emplacement : la grande écoutille (entre le grand mât et le mât de misaine), l'écoutille des soutes, etc. Écusson

Ornement de poupe, souvent richement sculpté, où figure le nom du navire généralement accompagné des armes du roi ou du propriétaire. Embroy Mot provençal désignant la cargue des voiles latines. Éperon Charpente saillant à l'avant d'un bâtiment, sous la ligne de flottaison ou à hauteur du gaillard d'avant.

Dans l'Antiquité gréco-latine, l'éperon désignait la poutre portant un revêtement conique de bronze qui prolongeait la quille des galères de combat, dont elle était l'arme principale : un choc à bonne vitesse, par le travers, suffisait à couler l'ennemi. Il fut abandonné dès le Moyen Age pour alléger la structure, mais le nom resta pour désigner la flèche en bois qui prolongeait l'avant de la galère à hauteur du pont et servait de passerelle d'abordage. L'éperon immergé réapparut vers 1850 sur les vaisseaux et frégates cuirassées, mais les progrès de l'artillerie le firent vite disparaître. >>> Article et illustrations sur les galères >>>

Éperonnage Action d’attaquer un navire avec un éperon de galère. Escaumiero Mot provençal désignant une toletière. Estoupille Sert à déclencher le tir des canons. Estrangue car Mot provençal désignant le cargue-fond d'une voile latine. Étadier Gros canot de pêche ponté de la baie de Somme, gréé en bourcet-malet et utilisé pour pêcher le hareng à l'aide d'un filet appelé étade. Étai (voile d') Voile triangulaire, enverguée sur un étai ou une draille entre les mâts. Entre le mât de misaine et le grand-mât on distingue : - la grand-voile d'étai, - la voile d'étai de grand hunier, - la voile d'étai de perroquet, - la voile d'étai de cacatois. Entre le grand-mât et le mât d'artimon on distingue : - la voile d'étai d'artimon ou foc d'artimon, - la marquise ou voile d'étai de perroquet de fougue, - le diablotin ou voile d'étai de perruche, - la voile d'étai de flèche ou voile d'étai de cacatois de perruche. Étrangloir Cargue particulière aux voiles à corne et utilisée par mauvais temps pour étrangler rapidement la voile au pied de la corne. Étriers

Pièces de métal, ou cordages suspendus le long de la vergue d'une voile carrée, terminés par une cosse, pour y maintenir le marchepied servant d'appui aux gabiers pour les manœuvres dans les vergues. Lettre F • de Fanal à Fûtreau Fanal

Grande lanterne. A l'origine, le mot désigne un feu allumé dans une grosse lanterne placée au plus haut point de la poupe d'un navire pour se faire voir la nuit. Il prend alors le nom de fanal de poupe. Autrefois, le bateau amiral ainsi que celui du général des galères portaient, pour se faire reconnaître, trois grands fanaux de poupe montés sur le couronnement, tandis que les navires des chefs d'escadre n'en avaient qu'un.

On place les fanaux à la tête des mâts ou au bout des vergues. On distinguait dans la marine à voiles : • Les fanaux de combat de forme carrée qu'on suspendait aux baux, dans les batteries, lorsqu'on se battait de nuit. • Le fanal de la mèche, ou de consigne, suspendu sur l'avant dans la batterie haute pour éclairer le lieu où l'on conservait toujours à bord de la lumière et du feu et où était affichée la consigne ou règlement du navire ; la garde en était confiée à un factionnaire. • Le fanal d'habitacle armé de réflecteurs pour éclairer les boussoles. • Les fanaux de la soute aux poudres qui étaient vitrés et grillés. • Etc.

On donne aussi le nom de fanal aux feux qu'on allume sur des tours à l'entrée des ports et le long des plages pour indiquer la route aux vaisseaux. Dès le XVIe siècle, des fanaux volants servaient à faire des signaux de nuit dont la signification variait suivant les combinaisons et les emplacements. Par la suite, les fanaux de commandement sont devenus des feux. Fanons Parties pendantes en guirlande d'une voile carrée entre ses cargues. Felouque

Au XVIe siècle flouque, au XVIIe siècle falouque, emprunté, par l'intermédiaire de l'espagnol faluca, de l'arabe falwa, « pouliche », puis « petit navire de charge ». A l'origine, la felouque était utilisée en Méditerranée pour le cabotage. Elles fit son apparition vers le XVIe siècle. C'était un bateau rapide, utilisable à la voile comme à l'aviron.

Au XVIIIe siècle, elle s'agrandit et atteignit 18m de long, armée de douze avirons sur chaque bord, et gréée de deux mâts à pible portant chacun une voile latine sur antenne. Son avant ressemblait à celui du chébec, dont elle avait une autre particularité : l'arrière prolongé par deux ailes soutenant une plate-forme en surplomb sur la mer, où se tenait le timonier. Très rapide, elle faisait aussi souvent usage de la voile que de la rame. Elle disparut peu à peu, sauf en Espagne où elle devint uniquement voilier. Le mât principal resta à peu près au milieu et porta une très grande voile sur antenne. A l'avant, on rajouta un long beaupré horizontal et un grand foc sur l'étai qui allait de son extrémité à la tête du mât. Quant au mât avant, il fut, avec sa voile sur antenne, transporté à l'extrême arrière afin d'équilibrer le grand foc.

L'usage a voulu que la dénomination s'étende également aux bateaux de transport utilisés sur le Nil. La felouque du Nil est un petit bâtiment en forme de galère, gréé d'une ou de deux voiles latines. Elle sert au transport des matériaux de construction, des animaux, etc. Fer - Le fer était le gros grappin qui servait d'ancre à bord des galères. - Les fers étaient les chaînes qui liaient les galériens à leur banc. Par la suite, sur les vaisseaux, on nomma ainsi la barre de justice, qui comportait des anneaux dans lesquels on passait les pieds du prisonnier. Figure de proue

Depuis les temps les plus reculés, les proues des navires se sont ornées de sculptures : têtes de cheval sur certains bateaux phéniciens, d'oiseau sur des galères égyptiennes, de dragon menaçant à l'avant des drakkars et d'autres navires scandinaves. Mais ce sont les vaisseaux et frégates des XVIIe et XVIIIe siècles qui ont connu les figures de proue les plus artistiques. Emblèmes religieux ou profanes, images d'un dieu, d'un saint, d'un héros, d'un homme illustre, représentation d'un animal vrai ou fantastique. La figure de proue avait une double fonction : elle constituait un élément décoratif et servait à identifier le navire. Sur les vaisseaux hollandais, la figure de proue traditionnelle était un lion rouge. Mais, le plus souvent, le thème choisi pour la figure avait trait au nom du navire : c'est ainsi que l'avant de la Flore était orné d'une belle déesse, celui du Royal Adelaide, d'une reine couronnée, celui de l'Océan, d'un Neptune porteur d'un trident. A la fin du XVIIIe siècle, les figures de proue se simplifièrent. Dans le courant du XIXe siècle, elles disparurent de l'étrave de la plupart des bâtiments. Ce furent les grands voiliers du long cours qui les conservèrent le plus longtemps. Filadière

Bateau de pêche traditionnel de Basse-Dordogne, Basse-Garonne et de l'estuaire de la Gironde. La filadière est une petite embarcation non pontée, pointue aux deux extrémités, gréée d'une voile au tiers, utilisée pour la pêche mais également pour la charge. Au XVIIe siècle, elle pouvait transporter bois, blé et foin. Fisolère Fisolera. Petite embarcation légère et étroite, mue par un seul rameur et utilisée pour la chasse dans la lagune de Venise. Fixe Voile inférieure d'un hunier double dont la vergue est fixe. Flambart

Bateau de Bretagne du début du siècle. Il porte deux mâts gréés de voiles au tiers, grand-voile, misaine et foc. Le gréement de flambart ressemble à un gréement de chaloupe, mais le taillevent est gréé sur une bôme. Bateau puissant et très manœuvrant, le flambart, avec son arrière à tableau, est un "cul carré". Il en existe de diverses tailles. On les utilise pour diverses activités : goémon, sardine, huîtres, sable. Flèche en cul

Voile légère établie au-dessus de la brigantine ou d'une voile goélette. Elle est parfois triangulaire, mais le plus souvent enverguée sur corne, ou à bourcet, et alors enverguée sur une vergue parallèle à la corne de la voile inférieure. Flibot

Vlieboot (hollandais), (anglais), Flibote (espagnol).

Petite flûte à deux mâts et à fond plat, ne dépassant pas 100 tonneaux, dont on se servait pour la course. Le flibot a donné son nom à la flibuste et aux flibustiers. Flibuste

Pillage sur mer par les aventuriers de l'une des associations de pirates qui, aux XVIe et XVIIe siècle, écumaient les côtes et dévastaient les possessions espagnoles en Amérique. L'étymologie du mot « flibuste » est très controversée ; qu'il vienne de l'anglais « flyboat », ou « flibot », sorte de bateau léger, ou, plus vraisemblablement, du hollandais « vrijbueter », libre faiseur de butin, l'accord se fait sur l'originalité du phénomène. Comme il y avait toujours au moins un gouvernement en guerre contre le roi d'Espagne, cela permettait aux flibustiers de se prétendre corsaires en dépit de la brutalité de leurs méthodes. Certes, la piraterie auto-espagnole avait déjà connu des heures glorieuses au XVIe siècle, mais elle avait toujours manqué d'une base sur les lieux mêmes de ses déprédations.

En 1625, un Français s'installa à Saint-Christophe pour en faire ce repaire dont tous les coureurs de mer avaient besoin ; ils en furent chassés quelques années plus tard par les Espagnols. Dans ses débuts, la flibuste constituait une sorte de fraternité démocratique régie selon son propre code moral. Les capitaines étaient élus, on ne leur devait obéissance que pour la navigation et le combat, et les prises étaient partagées également, car l'apport en capital était nul. D'une vingtaine d'hommes peu armés dans une barque gréée d'une voile, la flibuste prit graduellement la forme d'expéditions plus importantes et à l'apogée de sa puissance vers 1660-1680, elle comprenait de cinq à six mille hommes. Après 1685, la flibuste déclina rapidement. En 1688, la rupture franco-anglaise cassa une fraternité d'armes depuis quelque temps moribonde. Flibustier (ou "frère de la côte", du néerlandais "vrijbuiter") est un corsaire des Antilles qui va sus à l'Espagnol. Flobart

Fort canot de pêche utilisé sur la côte d'Opale, de Berck à Calais, pour la pêche côtière depuis le XVIIe siècle et jusqu'à la fin du XXe siècle, et notamment à Audresselles et à Wissant. Ce canot creux et à fond plat de 4 à 5 mètres de long, non ponté, est construit à clin en orme et gréé d'une voile au tiers. Il pouvait flotter dans moins de 30 centimètres d'eau, et était tiré sur la plage après chaque marée. Flouin Embarcation à voile et à rame d'origine hollandaise, de 40 à 50 tonneaux. Les rameurs, sans bancs, voguaient debout sur le pont. Flûte

Voilier, de conception hollandaise, qui formait le gros de la flotte marchande des Pays-Bas au XVIIe siècle, en remplacement des galions et des caraques. Bâtiment ventru et à fond plat, lourd et lent, mais se comportant bien à la mer, résistant à la lame, et qui avait l'avantage de naviguer avec un équipage réduit. Arrondie sur l'arrière, la flûte n'avait pas de tableau et le gouvernail portait sa barre au ras du couronnement, et se trouvait ordinairement surmonté d'une tête d'homme ou de femme, en bois peint. Portant trois mâts, la flûte était étroite (quatre fois plus longue que large), et son gréement était le même que celui d'une frégate. Elle portait de 200 à 900 tonneaux ; une flûte moyenne de 200 tonneaux mesurait 30m de long et 7,5m de large. Les flûtes disposaient souvent d'un sérieux armement pour se défendre des attaques des corsaires de la Manche.

Elles furent adoptées par la marine française, qui les employa pour le transport des bois du Nord, l'approvisionnement des bases lointaines, etc. Aux XVIIIe et XIXe siècles, des frégates et parfois même des vaisseaux, dont on débarquait les batteries hautes, furent affectés à ce service ; on disait alors qu'ils étaient armés en flûte.

Les flûtes furent également utilisées pour la chasse aux cétacés et la pêche de la morue. Foc Voile triangulaire de l'avant, établie entre le beaupré et le mat de misaine et envergué au un étai ou à une draille spécialement gréée à cet effet. Selon la taille du bout-hors, les voiliers peuvent avoir quatre, cinq, voire six focs. On distingue d'avant en arrière : - le clin-foc, envergué à sa draille ou à l'étai de petit perroquet, - le grand foc, envergué à la draille de grand foc, - le faux foc, envergué à sa draille, - le petit foc ou trinquette ou tourmentin, envergué à l'étai de misaine et utilisé à l'allure de cap par gros temps. Il peut même y avoir le foc en l'air, envergué sur l'étai de flèche. Fougue On appelle perroquet de fougue le hunier d'artimon. Fougon Vient du latin focus qui signifie foyer. Cuisine sur une galère. Fourco Terme provençal désignant un espar gréé d'un palan qui réunit le bas de l'antenne au pied de mât. Frégate

Le mot frégate, originaire de la Méditerranée, s'il est resté identique dans beaucoup de langues (fregata en italien, fragata en espagnol et portugais, en anglais, fregatte en allemand), désigne en fait des types de navires très différents. • Les premières frégates. • Apparition de la frégate de combat. • Evolution de la frégate au cours du XVIIIe siècle. • XIXe siècle : apogée et disparition de la frégate.

• La frégate moderne. Fuite Les pièces de fuite sont les canons tirant vers l'arrière du navire. Fuste XIVe siècle. Probablement emprunté de l'italien , de même sens. Bâtiment long et de bas bord qui se manœuvrait à voiles et à rames, plus grand que le brigantin et plus petit que la galiote. De seize à dix-huit bancs de chaque bord, avec deux avirons et rameurs par banc. Fûtreau de Loire

Barque à gréement carré, datant de la fin du XIXe siècle, utilisée pour la pêche à l’anguille et à l'alose sur la Loire. Ce bateau est équipé d’un vivier, et la coque est percée à son niveau pour l'alimenter directement par l'eau du fleuve. C’est le même principe que l’on trouvera sur certains bateaux de pêche.

Le gouvernail du fûtreau est très particulier, composé d'une sorte de grand aviron à pelle triangulaire posé sur une chèvre. La direction est assurée par sa rotation, la barre étant verticale. Le fûtreau est également utilisé pour le transport et le passage, propulsé à la perche, à l'aviron, et parfois gréé d'une voile carré. Il sert, comme la toue, en toutes circonstances. Sa taille est de 6 à 11m de longueur et d'environ 2m de largeur.

Lettre G • de Gabare à Guirlande Gabare

Gabare est un nom féminin d'origine provençale, gabarra, tiré du grec ancien, karabay, coquille, qui a aussi donné caravelle, scarabée, crabe, écrevisse. Au figuré : bateau.

Embarcation pontée à rames, à voile ou à vapeur utilisée pour le transport des marchandises ou des cargaisons des navires.

Au XIXe siècle, la gabare était un bâtiment de l'Etat gréant trois mâts et jaugeant de 300 à 400 tonneaux. Utilisée pour le transport, elle remplaçait la flûte. Certaines étaient utilisées essentiellement pour le transport de chevaux, on les dénommait alors gabares écuries. L'Astrolabe fut d'abord une gabare écurie nommée La Coquille, de 380 tonneaux, et connut une carrière remarquable. Effectuant trois voyages d'explorations lointaines, ce navire construit en 1811, naviguera jusqu'en 1851, soit quarante ans de navigations difficiles. Construit comme la Zélée par l'architecte naval Pestel, ce bâtiment de trente-deux mètres de long pour huit et demi de large portait plus de mille mètres carrés de toile.

On appelle aussi du même nom certains bâtiments ancrés dans les ports ou dans les grandes rivières, pour la visite des vaisseaux qui entrent ou qui sortent, et pour la perception des droits d'entrée ou de sortie.

La Gabare, est aussi une sorte de bâtiment de pêcheur. C'est encore une espèce de filet qui ne diffère de la senne que par la grandeur.

La gabare ou chaland de Loire est la plus grosse embarcation qui évolua sur le cours de la Loire jusqu'à la fin du XIXe siècle. Les chalands de Loire étaient propulsés par la force du vent avec une voile rectangulaire. A fond plat, ils pouvaient atteindre 25 mètres, avec un tirant d'eau de 0,20 à 0,80 mètre et peser à vide près de 20 tonnes, pouvant transporter plus de 80 tonnes de marchandises. On trouve des gabares de transport sur les rivières de la façade atlantique, comme la Sèvre niortaise, la Charente, la Garonne, la Dordogne et la Loire. À chaque rivière correspond un type de gabare spécifique (et même deux sur la Charente), qui n'ont en commun que leur fond plat caractéristique des bateaux fluviaux.

La gabare est aujourd'hui un bâtiment auxiliaire d'un tonnage de 500 à 1 000 t, doté de moyens de manœuvre et de levage importants et chargé, en particulier, de l'exécution de travaux sous-marins (mouillage et relevage des ancrages, mise en place de balisage, etc.) dans les ports et les rades militaires. Gabareau de Dordogne

Embarcation de transport de marchandises en rivière. Représentatif de l’évolution de la construction monoxyle, il est constitué par assemblage de quelques pièces de bois. On comptera pour celui-ci, 5 pièces principales, 2 pour le fond, 2 pour la coque, 1 pour l’arrière. Il comporte également une véritable ossature. Selon les régions du Monde, on pourra obtenir des bateaux de tailles et de formes variées qui supplanteront progressivement la construction monoxyle. Gabier

A l'origine, le mot gabier désignait un matelot travaillant dans la hune (gabie). Puis le terme prit de l'extension et, en 1848, Bonnefoux le définissait comme suit : « Matelot d'élite chargé du service ordinaire et de la visite des mâts, vergues, voiles et gréement d'un navire. Le gabier jouit d'un supplément de solde de 25 centimes par jour et porte un galon en laine jaune sur la manche. » L'habileté du gabier de la voile était proverbiale ; le nom s'associait à des qualificatifs jugés flatteurs : gabier de combat, gabier d'empointure, gabier volant.

Dans la marine moderne, à propulsion mécanique, le nom de gabier fut d'abord conservé pour être appliqué à tout matelot attaché au service de la manœuvre. Aujourd'hui, la Marine marchande a abandonné le terme traditionnel et la Marine nationale l'a remplacé par « matelot manœuvrier ». Toutefois, l'expression « apprenti gabier » a été conservée pour désigner un élève de l'école de manœuvre. Gaillard Terme apparu au XVIe siècle, abréviation de château gaillard, formé à l'aide de château et de gaillard, au sens de « fort, solide » (probablement dérivé du gallo- roman galia, « force »). Chacune des parties surélevées, à la proue et à la poupe des anciens vaisseaux. Gaillard d'avant, gaillard d'arrière. L'équipage disposait du gaillard d'avant, tandis que le gaillard d'arrière était réservé aux officiers. Par extension, désigne chacune des extrémités du pont supérieur d'un navire. Le terme gaillard est souvent employé en tant que forme abrégée pour désigner le seul gaillard d'avant. Aujourd'hui, on appelle gaillard la superstructure qui occupe sur toute sa largeur l'avant du pont supérieur d'un navire et abrite la timonerie. Galéasse

XVe siècle, galiace. Emprunté de l'italien galeazza, de même sens. Type de galère lourde, munie d'une importante artillerie, en usage aux XVIe et XVIIe siècles, qui n'existait que chez les Vénitiens et les Turcs, et que ceux-ci appelaient mahonne. Elle devait rassembler sur un même bâtiment les qualités des galions (robustesse, tonnage, autonomie, artillerie) et des galères (manœuvrabilité, indépendance par rapport au vent), mais elle était en fait presque incapable de manœuvrer. Equipée d'un pont qui recouvrait les rameurs, elle portait une puissante artillerie qui la rendait redoutable au combat. Ce sont ces navires qui ont contribué à la victoire des Vénitiens à Lépante. Les Espagnols tentèrent de l'alléger en construisant la galizabra, que l'on continua d'appeler ailleurs galéasse. Une division de 4 galères de ce type fit partie de l'Invincible Armada.

Galère

Du XVIe au XVIIIe siècle, le terme de galère a désigné un type très précis de navires de guerre à rames. Aujourd'hui, on désigne sous ce nom l'ensemble des navires à rames de combat de l'Antiquité, du Moyen Age et de la période classique jusqu'au début du XIXe siècle, qui vit leur disparition. >>> Suite de l'article et illustrations >>>

• - Les origines de la galère. • - La trière. • - Les grandes galères hellénistiques. • - Les galères carthaginoises et romaines. • - Les galères du Moyen Age. • - Les galères de la Méditerranée occidentale. • - Les galères à « sensile ». • - Les galères au combat. • - Le déclin de la galère.

• - Les galères de la Baltique. Galerie Sorte de balcon qui faisait saillie sur le couronnement des vaisseaux, couvert et (de la chambre fermé, faisant toute la largeur de la poupe, au niveau de la chambre du conseil, du conseil) au niveau du premier pont du gaillard arrière. Elle est formée par une balustrade au centre de laquelle figure, à partir du XVIIIe siècle, une cartouche portant les marques de nationalité du navire. Les navires à trois ponts ont deux galeries. La galerie, encore présente parfois sur des frégates vers 1890, disparut ensuite définitivement. Galerne Vieux nom, donné sur les côtes de Bretagne, au vent d'ouest nord-ouest. Galhauban Cordage en chanvre ou en acier servant à assujettir par le travers et vers l'arrière les mâts supérieurs. Galion

Mayflower Le terme de galion est apparu au XIIIe siècle, dérivé de l'ancien français galie, variante de galée. A l'origine, bâtiment « rond » à voiles, pouvant occasionnellement armer des avirons.

Galion espagnol - XVIIIe siècle Dès le XVIe siècle, il s'agissait d'un navire de combat (espagnol ou anglais) dépassant 400 tonneaux, plus élancé et naviguant uniquement sous voiles, avec des superstructures se projetant à l'extérieur de l'étrave et un château avant en retrait. Une galerie de poupe courait autour de la dunette. Il mesurait 50 à 60 mètres de longueur, 20 à 25 mètres de largeur, avec un château de quatre à cinq étages à l'arrière.

A trois ou quatre-mâts à voiles carrées, lourd, armé de 60 à 70 canons, il était principalement utilisé en Atlantique pour le transport de l'or et des matières précieuses des colonies d'Amérique ; il était la proie la plus convoitée des pirates, corsaires et flibustiers. Les galions naviguaient souvent en convois, protégés par de fortes escadres. Ce type de bâtiment se répandit dans toute l'Europe avec de nombreuses variantes et devint enfin le vaisseau. Les galions constituèrent la base de la marine espagnole pendant plus de deux siècles. Galion vénitien

Bien que le galion ait navigué surtout dans l'océan Atlantique, il s'était répandu en Méditerranée au cours du XVIe siècle. Le galion vénitien, navire de transport et de guerre de la république de Venise, était plus petit et plus manœuvrant que ses homologues espagnols ou anglais.

Galiote XIIIe siècle. Féminin de l'ancien français , de même sens, dérivé de galie, variante de galée, sous l'influence de l'italien galeotta, « petite galère ».

Navire dont il exista plusieurs type :

Galiote vénitienne

- La galiote barbaresque, dérivait de la galère, mais ses dimensions étaient plus réduites. Destinée à la course, elle gréait deux mâts et deux voiles "alla trina". Les rameurs n'étaient pas plus de un ou deux par banc et son armement ne dépassait pas quatre canons légers.

- La galiote hollandaise de 50 à parfois 300 tonneaux, à fond plat, de peu de tirant d'eau et destinée au cabotage, était un bâtiment de charge aux formes arrondies, utilisé aux XVIIe et XVIIIe siècles. A l'origine gréée d'un seul mât avec voile à corne, auquel on ajoutait un hunier volant, elle portait à l'avant une voile d'étai et un ou deux focs sur le bout du beaupré. Gênée par vent arrière par le manque de mât de misaine, on a rajouté à l'arrière un petit mat de tape-cul gréant une brigantine. Sujette à la dérive par ses formes rondes, on y trouve des ailes de dérive (dérives latérales).

Galiote à bombes - La galiote française ou galiote à bombes, qui reçut plus tard le nom de bombarde, était destinée à lancer des bombes par l'avant. Elle avait un grand mât avec hune, des mâts de hune et de perroquet, un mât d'artimon avec mâts de perroquet et perruche comme les vaisseaux.

Galiote à bombes Elle était armée d'un ou deux mortiers placés dans son milieu sur une plate- forme, et ne portait pas de mât de misaine, pour faciliter le bombardement par l'avant. Entre le grand mât et le beaupré, des voiles d'étai, plus grandes et plus importantes que sur les vaisseaux, étaient établies. Sa mâture comportait deux particularités notables : le chouquet (pièce servant à la liaison entre le bas-mât et le mât de hune) était placé à l'envers par rapport aux habitudes et le faux étai était constitué par une chaîne en fer, car lors des opérations de tir, le gréement était démonté pour le préserver du feu des mortiers, et l'on ne laissait que cette chaîne en place. Pour le pointage, on mouillait sur l'arrière et deux rouleaux au-dessus du couronnement étaient destinés aux câbles des ancres.

Galiote de rivière - La galiote de rivière représentait une forme évoluée du coche d'eau. C'était un long bateau couvert qui naviguait sur nos rivières au XVIIe et XVIIIe siècles, et servait principalement au transport des voyageurs. Transport de masse à bon marché, la galiote desservant Sèvres et Saint-Cloud a connu un grand succès auprès de la population parisienne désirant se rendre en banlieue ouest ou à Versailles. Succès qui a engendré une lutte acharnée entre les possesseurs de galiotes. Ce service disparaîtra au début du XIXe siècle, devant les bateaux à aubes et la vapeur. Galipot Sorte de mastic avec lequel on recouvre les pièces métalliques en cas de repos prolongé ou d'exposition à l'arrosage par l'eau de mer. Pâte formée en parties égales de céruse et de suif fondu, étalée à chaud, au pinceau, sur les surfaces à protéger. On l'enlève par grattage et lavage à l'huile. Verbe : galipoter. Gambes de Cordages servant à raidir les haubans de hune, qui s'amarrent, d'une part, sur le hune haut des haubans du bas-mât et, d'autre part, sur les caps-de-mouton des haubans du mât de hune. Gambeyer Manœuvre spécifique aux voiles au tiers et consistant, lors d'un virement de bord, à faire passer la vergue d'un côté à l’autre du mât de façon qu’elle se trouve sous le vent et que la voile porte donc mieux. Gargousse XVIe siècle, gargouche. Emprunté du provençal cargousso, gargousso, de même sens, dérivé de carga, « charger ». Charge d'un canon, contenue dans une enveloppe, et cette enveloppe elle- même. La gargousse d'un obus. Une gargousse en serge. Gazelle

Gazelle des Sables. Bateau de pêche, essentiellement au thon, ponté, à l'arrière pointu et aux pavois ajourés, gréé en sloop et originaire des Sables-d'Olonne. Ses apparaux de pêche sont composés notamment de deux grands tangons latéraux qui, relevés, sont à l'origine de l'appellation de gazelle. Ghanja

Grand boutre de haute mer, à deux ou trois mâts, caractérisé par une galerie arrière en porte à faux qui domine l'eau. Au XIXe siècle, c'était un vaisseau de guerre employé également par les pirates en Méditerranée et en Mer Rouge. Rapide et marin, il pouvait porter 8 canons sur son pont. Nom du Baghla à Oman. Goélette

Le mot « goélette » vient d'une francisation du breton gwelan, avec substitution de suffixe ; son ancienne orthographe était « goëlette », son ancienne prononciation, conservée en Bretagne, « goilette ». Il est pratiquement l'équivalent français du terme américain « », qui, à la fin du XIXe siècle et jusqu'en 1925 environ, fut employé dans le vocabulaire maritime français.

Le nom « goélette » employé seul désigne un navire à voiles aux formes élancées, portant deux mâts légèrement inclinés sur l'arrière par rapport à la verticale (le mât arrière, ou grand-mât, étant plus haut que le mât avant, ou mât de misaine) et dont la grand-voile et la misaine ne sont jamais des voiles carrées. Parmi les qualités qu'on reconnaît à la goélette, citons son aptitude à mieux serrer le vent que les voiliers à traits carrés, ainsi que la simplicité et la maniabilité de son gréement, qui lui permet de se contenter d'un équipage restreint pour assurer sa manœuvre.

Gommier

C'est le bateau de pêche traditionnel de la côte caraïbe utilisé depuis l'époque précolombienne. Le gommier, ou gomyé, a traversé plus de 2 000 ans d'histoire et est l'un des derniers témoins de la culture caraïbe. Cette amérindienne était appelée kanoa, par les Caraïbes. Ce mot a donné naissance à canot et canoë, en Français. Cette embarcation dérivée des pirogues des Indiens Caraïbes est creusée dans le tronc d'un gommier. Le corps de ces pirogues, dit bois-creux, est ouvert dans le tronc du gommier par charge de sable et par dilatation ; il se caractérise par la présence d'un éperon tranchant projeté en avant de la partie inférieure de l'étrave. Cinq à sept couples (localement dénommés « courbes ») maintiennent la forme jusqu'au niveau du bordé, qui est monté à clin et complété par un plat-bord. Les gommiers, utilisés pour la pêche artisanale et répandus naguère dans l'ensemble des Petites Antilles, se localisent maintenant à la Martinique, à la Dominique et à Sainte-Lucie. Ils ont été remplacés par le canot saintois (de type européen) à la Guadeloupe, et par la baleinière dans les îles du Sud.

Les avirons ont remplacé les pagaies de nage, et seule subsiste la pagaie utilisée comme gouvernail. Le gommier comporte souvent un ou deux mâts (Sainte- Lucie) gréant une à deux voiles carrées à livarde. A l'heure actuelle, presque toutes ces embarcations sont équipées de moteurs hors bord. Mais la baleinière (parfois tronquée en yole par un petit tableau arrière) et le canot, plus confortables, tendent à les remplacer. Leur coût de construction (quatre à cinq fois moins élevé qu'une yole ronde) font qu'ils restent encore des bateaux prisés de certains pêcheurs côtiers. Son déclin est néanmoins sensible puisqu'une centaine d'unités subsiste quand il en existait plus d'un millier dans les années cinquante. Le gommier représente en outre l'embarcation héroïque par excellence : au XIXe siècle, les "nègres marrons" qui voulaient fuir l'esclavage partaient jusqu'en Haïti à bord de voiliers qu'ils "empruntaient" le temps de recouvrer la liberté. La tradition s'est perpétuée lors de la deuxième guerre mondiale où le gommier devint le symbole de la résistance à l'administration de Vichy et le meilleur moyen de rejoindre la "dissidence" sur Sainte Lucie.

Aujourd'hui, le gommier est également utilisé en école de voile traditionnelle, et des régates et championnats sont régulièrement organisés. Une nouvelle génération de gommiers est apparue, à l'architecture rénovée, de conception plus légère (notamment par la redistribution des membrures et des barres de maintien) et au graphisme des coques plus audacieux. Mais la base de sa construction fait toujours appel à la technique de creusage et d'écartement du tronc de gommier. Gondole

Embarcation utilisée à Venise pour le transport des passagers et des marchandises. La gondole, telle que nous la connaissons aujourd'hui, est l'aboutissement d'une très longue évolution : elle résulte de cinq siècles de modifications constantes, apportées pour répondre aux exigences des usagers et pour améliorer les qualités nautiques de cette embarcation, mais surtout pour adapter la coque aux différents changements subis par les eaux sur lesquelles elle devait naviguer. La couleur noire fut imposée par la République dans les années 1630 pour limiter la somptuosité des ornements dont usaient les nobles et les riches pour décorer leurs gondoles. Le modèle le plus courant encore aujourd'hui est un bateau à fond plat, dont la caractéristique principale est une courbure accentuée de l'axe longitudinal, dirigée vers la droite pour un observateur placé à l'arrière (le côté gauche est plus large que le côté droit) ; c'est pourquoi elle se déplace toujours légèrement inclinée. Cette asymétrie compense la présence d'un seul aviron à tribord et rend la gondole extrêmement maniable et stable en dépit de sa longueur. Elle mesure quasiment 11 mètres de long, 1,50 mètre de large ; elle pèse plus de 350 kg et son fond plat lui permet de passer même lorsque l'eau n'a que quelques centimètres de profondeur.

Sa construction requiert huit sortes de bois et elle résulte de l'agencement de 280 pièces différentes. Les deux seules parties en métal sont le fero de prova (terme vénitien) situé à la proue, et le risso, situé à la poupe. La partie la plus haute et la plus ample est constituée d'un morceau d'aluminium ou d'acier qui symbolise le chapeau du doge, les morceaux horizontaux représentent les 6 quartiers de Venise. La dent derrière le chapeau du doge est le symbole de l'île de la Giudecca. Les gondoles sont habituellement manœuvrées par un gondolier (dont le poids est en partie équilibré par l'ornementation de la proue, pesant environ 20 kg) à l'aide d'un aviron ; mais, de plus en plus, elles sont équipées d'un moteur. D'autres types de gondoles ont existé, parfois armées de plusieurs avirons, servant soit de bateau annexe, soit pour la parade, et alors richement décorées.

En France, on appelle gondole une petite embarcation normande à fond plat de la région du Cotentin. Gorgère Pièce de bois galbée qui, appliquée à l'étrave, s'élevait vers le beaupré en s'arrondissant, pour former la partie inférieure du "taille-mer". Gourse Petits pointus de servitude utilisés conjointement avec les allèges et les mahonnes dans le port de Marseille pendant la deuxième moitié du XIXe siècle ; des bateaux très grossiers, aux formes pleines, utilisés exclusivement à l'aviron ou en remorque. Désigna ensuite dans des cas très variés diverses formes de pointus, souvent utilisés à l'aviron pour la pêche à la senne de plage. Gouttière Pièce qui, formant une liaison entre les ponts et la muraille d'un navire, servait de conduit pour diriger l'écoulement des eaux. Appelée également serre-gouttière ou tire-point. Gozo Ancien petit voilier maltais. Grand-mât Mât central d'un trois-mâts ; mât d'arrière d'une goélette ou d'un brick ; mât d'avant d'un ketch. Grand-voile Voile carrée inférieure du grand mât des gréements carrés ou voile principale des gréements auriques ou marconi. Grenadier Bateau de pêche ponté gréé en lougre, de la plage de La Panne, en mer du Nord. Gribane

Voilier à fond plat et à faible tirant d'eau utilisé dès le Moyen-Age pour le transport des marchandises dans l'estuaire de la Seine.

Ancêtre de la péniche, très large, la gribane mesurait 20 à 22 mètres de long pour 6 à 8 mètres de large, et son tirant d'eau ne dépassait pas 90 cm, ce qui lui permettait d'accoster très près des berges. Elle pouvait charger 90 tonnes sur son pont plat, et fut utilisée au milieu du XIXe siècle pour le transport des pierres destinées à l'endiguement de la Seine ; on en dénombrait 150 à cette époque. La dernière gribane, la Joble, construite en 1886, est exposée au Musée de la Marine de Seine de Caudebec-en-Caux. Gueurde Nom du palan de hale-breu permettant de soulever la bordure des voiles carrées des chalands de Loire. Guibre

XVIIIe siècle. Issu de guivre ou de vive, cette partie du navire étant généralement ornée d'un serpent ou d'un poisson sculptés. Sur les navires en bois, c'est une construction rapportée à l'avant et destinée à fournir les points d'appui nécessaires pour l'installation du beaupré (en recevant les sous barbes et les liures) ou une avancée du pont. Sur les navires en acier, la guibre, au contraire, fait partie de l'étrave, dont elle n'est qu'un prolongement. La guibre est composée de : • La gorgère. • Le taillemer, en deux ou plusieurs éléments. • Les flèches, appuyées à la gorgère, de chaque côté, fortes pièces de bois courbées vers le haut soutenant la figure de proue.

• Les aiguilles, planches ornementées remplissant l'espace entre les flèches et la gorgère. Guigue ou Gig

Petite embarcation d'origine anglaise (XIXe siècle) à fond plat et mue par des avirons et servant soit sur les navires de guerre à la place des youyous, soit aux amateurs de sports nautiques.

Caractérisée par un étambot vertical, des extrémités effilées et un plat-bord au ras de l'eau, elle pouvait gréer un mât court portant une voile à antenne et un petit tapecul. Guindant Le guindant d'une voile carrée est sa hauteur le long du mât (par opposition au battant d'une voile qui est sa longueur). Guipon Sorte de pinceau rudimentaire à long manche, destiné à appliquer le joint de brai (fondu à la pigouille et approvisionné dans des seaux en bois) entre les coutures préalablement garnies d'étoupe d'un bordé, lors du calfatage d'un navire en bois. Le guipon désignait également le balai fait de morceaux de chiffons fixés à un manche et destiné à laver un plancher ou un pont.

Guirlande Forte pièce de bois courbe située à l'avant et à l'arrière des anciens navires à voiles, qui sert à relier les extrémités bâbord et tribord des murailles.

Lettre H • de Hache à Hunier Hache Petite hache, à manche court (environ 60 cm) en bois, munie d'un tranchant d'abordage terminé par un croc en fer. Portée à la ceinture par les hommes à bord des navires, elle servait d'arme d'abordage et en même temps de crampon pour s'accrocher à la coque et aux filins. Hale à bord Synonyme : hale dedans. Cordage servant à amener le rocambeau à l'étrave. Hale-bas Petit cordage frappé au point de drisse des voiles enverguées sur des drailles et qui sert à les amener. Hamac Le mot hamac est originaire du taïno (ancien parler d'Haïti) hamacu, transmis par l'espagnol hamaca. Le hamac est entré en usage en Europe vers la fin du XVIIe siècle, et servait au couchage des matelots. Pièce de forte toile d'environ 2m de longueur sur 1m de largeur et percée d'œillets à chaque extrémité pour recevoir les branches d'une araignée ; celle-ci se compose de petits filins réunis à un anneau de fer dans lequel passe un raban permettant de suspendre le hamac. Harenguier

Pendant des siècles, le bateau harenguier type fut désigné sous le terme de « », mot anglais utilisé de préférence à son équivalent français « dériveur ». Ces bateaux furent d'abord de très beaux voiliers, fins et bien équilibrés, puis devinrent des bateaux à vapeur d'une esthétique différente mais également réussie.

Les voiliers harenguiers avaient un tonnage moyen de 100 à l10 tonneaux, 24 à 25 m de longueur de quille pour 7 m de largeur et 3,60 m de creux. Tous ces bâtiments, gréés en ketch (ou dundees), étaient d'excellents bateaux à la mer et de bons marcheurs.

Le grand mât pouvait être abattu, ce qui, pendant la pêche, présentait l'avantage de réduire la prise au vent et par suite de diminuer la dérive. Le mât d'artimon, ou « malet », était fortement incliné vers l'avant ; le poids du gréement tirant sur l'arrière, le centre de la voilure devait être reporté sur l'avant.

De l'avant à l'arrière se succédaient le poste d'équipage, les cales à poissons et à filets (appelées « aussets ») et, enfin, le poste arrière. Sur les derniers modèles, une chaudière faisait tourner le cabestan situé à bâbord, au pied du mât d'artimon. Le premier drifter à vapeur fut mis en service à Boulogne-sur-Mer, en 1894. Si quelques harenguiers naviguaient encore vers 1935, les derniers bâtiments neufs avaient été armés en 1925, à Boulogne.

Les grands drifters mixtes à vapeur, c'est-à-dire ceux qui pouvaient aussi bien pratiquer le chalutage que la pêche aux filets dérivants, sont très représentatifs de l'armement de Boulogne et de Fécamp entre les années 1930 et 1940, et si, à l'heure actuelle, ils ont complètement disparu de ces ports, quelques-uns sont encore en activité dans certains ports anglais ou écossais. Ce drifter mesurait généralement 43,50 m de long, 7,15 m de large et 4,10 m de creux. Une machine de 500 CV permettait à ces grands bateaux, construits en acier, d'armer au chalut entre les saisons du hareng et du maquereau, dont la pêche se pratiquait au filet dérivant.

Les drifters se distinguaient par les grands écubiers situés à l'avant, et surtout par leurs deux gouvernails. Le gouvernail avant permettait, lorsqu'on tendait les filets par l'avant, de conserver un bateau gouvernable tout en culant sous l'action de la dérive ou du fait de la manœuvre. Le mât de misaine était encore à bascule, comme sur les voiliers. Hauban

Partie du gréement dormant, constituée de cordages (puis de filins d'acier au XIXe siècle) servant à tenir les mâts sur les côtés. Les haubans sont formés d'un cordage (ou d'un filin) passé en boucle fermée par un amarrage plat, qui viendra se capeler au niveau du ton du mât. Cette boucle est fourrée afin d'être protégée des frottements. A chaque extrémité est fixée un cap-de-mouton, permettant de tendre le hauban, par l'intermédiaire de la ride des caps-de-mouton, sur les cadènes de la coque.

Chaque partie du mât a ses propres haubans. On distingue donc : - Les bas-haubans : haubans de grand-mât, de mât de misaine et de mât d'artimon, qui vont des cadènes des porte-haubans au capelage autour du ton du mât. - Les haubans de hune : haubans de grand mât de hune, de petit mât de hune et de mât de perroquet de fougue. - Les haubans de perroquet, de perruche, de cacatois. Ils vont des gambes de revers des hunes aux barres traversières. Le capelage des haubans commence par la paire la plus en avant, en alternant de tribord à bâbord. Le nombre de haubans varie selon la hauteur des mâts. Hektjalk

Petit caboteur hollandais du XVIIe siècle. Herpe Mot dérivé du breton herp, qui désigne une pièce verticale entrant dans la construction de la proue des anciens voiliers en bois. Chevillée d'un côté sur la muraille du navire, la herpe (appelée aussi lisse de herpe) s'applique sur la partie supérieure de la guibre, qu'elle contribue à soutenir. Dans l'ancien droit maritime, les herpes marines désignaient les épaves maritimes échouées sur les côtes et laissées à découvert par la mer. Heux (ou Heu)

Petit bâtiment de cabotage du XVIIIe siècle, d'origine hollandaise, utilisé dans le Nord et en Manche. A fond plat et au faible tirant d'eau, il pouvait porter une centaine de tonneaux. Il était gréé d'une voile à livarde, avec trinquette et foc et portait une petite voile, également à livarde, sur un tapecul. Higakikaisen

Bateau de transport japonais du XVIIe siècle.

L'higakikaisen est une variante régionale du bezaisen, dont la particularité est sa muraille en forme de treillis. Il transportait quotidiennement des marchandises comme du coton et de l'huile d'Osaka à Edo pendant l'ère Edo (du XVIIe au XIXe siècle). Higaki vient de la guilde de Higaki à Osaka ; kaisen signifie bateau de transport.

Dans l'ère Edo, Osaka était le centre de l'économie nationale, et Edo, aujourd'hui Tokyo, était une grande ville consommatrice. La guilde de Higaki avait un droit privilégié pour le transport des biens de consommation d'Osaka à Edo. L'higakikaisen était le navire de transport de la guilde de Higaki. Voir Bezaisen Hirondelle de la Manche

Surnom donné aux cotres pilotes du havre apparus à la fin du XIXe siècle, à coques noires et pavois blancs. Ces voiliers rapides et marins croisaient de Dunkerque aux Scillies, jusqu’à la Première Guerre mondiale, afin d'attendre les navires à servir à l'ouvert de la Manche. Hobikisen

Bateau et méthode de pêche, dont le principe a été conçu par Ryohei Orimoto en 1880 pour la pêche au filet du shirauo, l'ice fish japonais. Il fut utilisé pour une pêche où auparavant deux à trois bateaux et plus de vingt ouvriers étaient nécessaires. L'hobikisen peut être considéré comme le seul bateau de pêche au monde qui se déplace en travers pendant la pêche, le fonctionnement de sa voilure étant basé sur le principe des cerfs-volants. Pendant près de cent ans, l'hobikisen a été utilisé par les pêcheries de Kasumigaura pour la pêche à l'éperlan de lac. Houari

Gréement caractérisé par un type de voile particulier: la voile à houari. Le houari est une voile triangulaire principale (par opposition à la voile d'évolution ou d'appoint, tel le foc) enverguée sur une corne verticale guindée le long du mât sur lequel elle coulisse. Hourque (ou hulk)

Voilier à fond plat, aux flancs très renflés et à l'arrière arrondi, qui gréait deux mâts à pible, l'un au centre, l'autre à l'arrière. Equipée de larges voiles carrées et d'un gouvernail d'étambot, la hourque était capable de transporter une cargaison de deux ou trois cents tonnes métriques. Utilisée comme bâtiment de transport, principalement par les Hollandais, la Hourque avait des qualités nautiques extrêmement médiocres, au point que son nom était devenu synonyme de mauvais marcheur (ou bateau manqué). La hourque succéda, vers 1350, à la kooge effilée du XIIIe siècle. Au XVe siècle les hanséates, qui possédaient en tonnage la première batellerie d'Europe, seront prompts à adopter la caravelle ibérique, plus souple et plus rapide. Hourse Palan fixé à l'extrémité avant de la voile latine. Hune Plate-forme installée sur les grands voiliers, à la tête du bas-mât et au pied du mât supérieur, appelé mât de hune. Autrefois, la hune s'appelait gabie, du nom de la corbeille placée au sommet des mâts des navires à voiles carrées ou à voiles latines et dans laquelle prenaient place les vigies ou les soldats, armés d'arquebuses ou d'artillerie légère. Puis la gabie prit le nom de hune, dont le rôle essentiel était d'assembler les éléments des mâts et d'offrir aux marins chargés des manœuvres (les gabiers) une plate-forme pour entreposer le matériel d'entretien de la mâture. Les premières hunes étaient circulaires et équipées d'un parapet très haut, qui fut peu à peu abaissé pour disparaître totalement au XVIIIe siècle. Puis on passa de la forme ronde à une forme rectangulaire, avec un profil de proue arrondi (v. schéma). 1 - mât de hune 2 - chouque 3 - drisse de la vergue 4 - haubans de hune 5 - talons de hune 6 - trou du chat 7 - racage de vergue 8 - gambes de hune 9 - vergue 10 - faux étai 11 - étai

La hune des voiliers modernes est maintenant semi-circulaire ou semi-elliptique. Les grands voiliers possédaient alors trois hunes, qui prenaient le nom des mâts sur lesquels elles étaient montées. On distinguait donc la hune de mestre, ou grande hune, la hune de misaine et la hune d'artimon. Supportées par des élongis et des croisettes, les hunes était recouvertes d'une série de planchettes rayonnantes, les talons de hune, qui servaient de points d'appui aux gabiers. En outre, la hune permettait de fixer et de rider les haubans de hune. Les galhaubans du bas-mât passaient par le trou pratiqué de chaque côté de la hune, appelé trou du chat, ou encore trou du poltron, car il servait de passage aux marins qui n'osaient pas emprunter, pour aller sur la hune, les acrobatiques gambes de hune, ou faux haubans. Au début de la marine de guerre en fer et à vapeur, les premières installations de conduite de tir de l'artillerie, installées sur le mât avant, furent baptisées hunes de tir. Hunier

Voile carrée fixée à la vergue du mât de hune, qui surmonte le bas-mât d'un navire à voiles. Suivant les mâts sur lesquels ils sont gréés, on distingue : • Le grand hunier (sur le grand mât). • Le petit hunier (sur le mât de misaine). • Le perroquet de fougue (sur le mât d'artimon).

Avec l'accroissement de la taille des voiliers, on en vint à diviser les voiles pour faciliter leurs manœuvres ; le hunier, en particulier, fut scindé en deux : • hunier fixe, • surmonté d'un hunier volant envergué sur une vergue mobile.

Suffisamment élevés pour recevoir le vent dans les meilleures conditions sans être jamais interceptés par les lames, les huniers comptaient parmi les voiles principales du navire et étaient utilisés comme voiles de cape.

Si le hunier est l'une des voiles principales d'un voilier à phare carré, sur une goélette à hunier, par contre, il ne fait que remplacer le petit flèche du mât de misaine.

Lettre I Invincible Armada

Cette expression désigne la grande flotte envoyée contre l'Angleterre par le roi Philippe II d'Espagne en 1588. Sous le règne d'Elisabeth, les relations s'étaient progressivement détériorées entre l'Espagne catholique et l'Angleterre protestante. Devant les attaques incessantes des Anglais contre les colonies espagnoles d'Amérique, la menace que faisait peser Francis Drake sur le commerce atlantique et l'attitude de la reine, qui soutenait ouvertement les Hollandais luttant contre l'Espagne, Philippe II prépara méthodiquement une attaque navale contre les îles Britanniques.

Lettre J • de Jacasse à Jonque Jacasse Goélette anglaise hybride du trois-mâts barque. Jacht Petit bateau hollandais du XVIe siècle, rapide, à fond plat et à dérives latérales, utilisé comme estafette. Gréant d'abord une voile à livarde, il fut ensuite équipé d'une voile aurique portée par une corne de plus en plus petite au fur et à mesure que s'allongeait le mât.

Ce type de bateau, manœuvrant et rapide, séduisit les Anglais, qui en entreprirent la construction dès le XVIIe siècle, sous le nom de "yacht".

Notifiée pour la première fois en 1500 sur la lettre de Pero Vaz de Caminha lors de la découverte du Brésil sous le nom portugais de almadia (pirogue) et nommée piperi par les indigènes, la jangada primitive était constituée d'un assemblage de rondins de bois. On la voit encore au XIXe siècle servant au transport des passagers, des marchandises, et à la pêche.

Vers 1940, dans le , la coque de rondins a été remplacée par une coque de planches en forme. C'est principalement ce modèle qui subsiste actuellement dans tout le Nordeste brésilien.

Le mot Jangada vient de l'indo-malais changadam. Jolly Roger

Nom anglais utilisé depuis le XVIIIe siècle pour désigner le pavillon des pirates : tête de mort et tibias croisés sur fond noir ou rouge. Jonque

Jonque de Kin-tcheou Nord-est de la C'est en Extrême-Orient que naquit la jonque, inventée par les Chinois, qui utilisèrent des voiles orientables dès 250 av. J.-C., et furent également les inventeurs du gouvernail d'étambot.

Les jonques procèdent d'idées très différentes des nôtres. Alors qu'en Europe on s'efforçait de réaliser des carènes reproduisant les formes du thon ou du maquereau, les Chinois pensaient que l'aspect d'un bâtiment était plus voisin de celui d'un oiseau de mer flottant sur les vagues que de celui d'un poisson nageant entre deux eaux.

On dit, en effet, que les formes si originales de la jonque sont inspirées de celles du canard. D'après une autre tradition, c'est au contraire un tronçon de bambou fendu selon son axe et compartimenté par les nœuds qui aurait servi de guide aux premiers constructeurs.

• Conception • Coque • Gréement • Les navigations chinoises

Jester

Lettre K de Kaag à Kouffa Kaag Voir Cague Karabe Embarcation à rames avec laquelle on pratiquait au début du XXe siècle la pêche de plage, genre de pêche artisanale fort commun en Catalogne. Kayak

Ossature d'un kayak Kayak est un mot inuit (esquimau) qui signifie : bateau du chasseur. C'est une embarcation d'origine esquimaude, étroite et longue, constituée par une carcasse légère en bois habillée de peaux de phoque, formant à la fois coque et pontage. La carcasse était construite par les hommes et la peau était tendue et cousue par les femmes ; les peaux étaient rendues imperméables à l'eau avec de la graisse de baleine. Le kayak Esquimau mesurait environ 5 à 6 m et, à la différence du canoë, sur lequel les pagaies sont simples, la pagaie utilisée est double.

Kayak esquimau Chaque chasseur possédait son propre kayak fait "sur mesure", adapté à sa taille et à son poids.

Quand un homme tombait à l'eau ou périssait lors d'une chasse en kayak, on disait souvent qu'il avait emprunté le kayak de quelqu'un d'autre, et n'avait pas eu le même sens de l'équilibre.

Le kayak était utilisé pour la pêche et la chasse ; bateau rapide, léger, maniable et très marin, il pouvait étaler une forte houle. Sa forme longue, étroite et basse sur l'eau lui permettait d'approcher rapidement et discrètement les proies. Silencieux, avec un tissu blanc drapé sur l'avant, il pouvait ainsi duper les animaux en s'apparentant à un morceau de glace dérivant. Les chasseurs portaient une peau de phoque nommée annuraaq pour empêcher l'eau d'entrer dans le bateau (l'origine du nom de l'anorak moderne). La capuche et les poignets étaient étroitement attachés, et l'annuraaq était assez long pour être attaché autour de l'habitacle.

Le kayak de plaisance est apparu en Scandinavie puis en Allemagne à la fin du XIXe siècle. Vers les années 1910, on commença à construire dans le nord de l'Europe des esquifs en toile enduite tendue sur des carcasses démontables et utilisés comme moyen d'exploration sur la mer, mais plus particulièrement sur les lacs et les rivières. Le sport de rivière est d'ailleurs entériné par de nombreuses compétitions et consacré par des épreuves olympiques. Le kayak est conçu pour un ou deux pagayeurs. Il existe actuellement une grande variété de modèles en plastique moulé, bien que l'on construise toujours des esquifs entoilés (toile de coton pour la partie supérieure, toile enduite de caoutchouc ou de néoprène pour la coque) sur carcasse pliante. Certains sont équipés sur chaque bord de boudins d'air, qui assurent la stabilité du bateau, et d'une toile de pontage, qui assure l'étanchéité supérieure. On peut donner au kayak les qualités d'un dériveur en l'équipant d'un gouvernail, de deux dérives latérales et d'une voilure.

Largement utilisé pour l'exploration des côtes du Groenland puis dans les commandos de marine, le kayak a permis de réaliser des exploits, dont les plus marquants sont certainement la traversée de l'Atlantique : - En 1928, par le capitaine au long cours Romer. - En 1956 par le médecin allemand Hannes Lindemann, qui couvrit en soixante- douze jours la distance de Las Palmas (Canaries) à l'île Saint-Martin.

Le kayak reste pour l'amateur une embarcation sportive idéale pour faire de la croisière côtière, et les côtes méditerranéennes et atlantiques de la péninsule Ibérique sont le rendez-vous de kayakistes passionnés. La pratique du kayak en mer, qui ne demande ni une longue initiation ni des qualités physiques exceptionnelles entraîne peu de frais et s'avère un sport à la portée de tous. Kerhor

Petite chaloupe de pêche non pontée, utilisée en rade de Brest par les marins originaires de Kerhor. Ketch

Voilier d'origine britannique, qui naviguait surtout en Manche et Mer du Nord. Jaugeant de 100 à 200 tonneaux, le ketch était muni d'un beaupré assez long, sur lequel venaient s'amurer deux focs et une trinquette, et gréait deux mâts (le grand mât, au centre, et le mât d'artimon, emplanté sur l'avant de l'étambot) portant des basses voiles enverguées sur des cornes et des huniers. La disparition du mât de misaine, qui caractérise le ketch, remonte à la fin du XVIIe siècle, avec les galiotes à bombes, sur lesquelles on embarquait de gros mortiers.

Peu à peu, les huniers disparurent sur les ketchs au profit des flèches.

Aujourd'hui, le ketch caractérise un type de gréement de plaisance qui se distingue essentiellement par ses deux mâts, le mât d'artimon étant situé en avant de la barre, ce qui le différencie du yawl. Sur ce type de voilier, on trouve encore des voiles auriques, mais le gréement Marconi est le plus répandu.

Kettuvalom

Bateau traditionnel de l'état du Kerala, situé à l'extrême Sud-Ouest de l'Inde, où le terme "kettuvalom" signifie "bateau cousu main". Ces embarcations, faites de bois d'anjili et de nattes de coco, ont été par le passé employées pour transporter la moisson de riz autour des mares.

Les kettuvaloms sont aujourd'hui pour la plupart recyclés en "house-boats" pour le tourisme.

Knarr (pluriel : knarrer) or knaar ou knörr était le nom générique pour les bateaux de transport et de commerce des Vikings. Généralement fait de chêne, bordé à clin, le knarr était un navire de transport de marchandises très répandu dans la région scandinave. Il mesurait de 15 à 21 mètres de long sur 5 à 6 mètres de large, et possédait un unique mât orné d'une voile carrée. Conçu pour contenir une cargaison importante, il était plus lourd, plus large, avec une carène plus profonde que les navires utilisés pour piller, les langskips.

Kogge (ou cogue)

Kogge de la Hanse Navire marchand utilisé dès la fin du XIIe siècle en mer du Nord par les cités commerçantes allemandes réunies en ligue (dont la plus importante fut la ligue hanséatique) pour défendre et faire prospérer leur commerce. Il transportait des cargaisons de marchandises et des soldats.

La Cogue avait des châteaux à la proue et à la poupe pour faire la guerre. Lors d'une bataille navale les cogues, voiliers lents, ne s'éperonnaient pas mais cherchaient à se rapprocher des navires ennemis pour noyer leurs ponts sous un déluge de flèches. Aux XIIIe et XIVe siècles les guerriers jetaient parfois des nuages de chaux vive qui brûlaient les yeux de leurs ennemis.

Reconstitution Une cogue mesurait jusqu'à 30 mètres de long et 7 mètres de large. Elle gréait un mât sur lequel était enverguée une voile carrée d'une superficie totale de 180 mètres carrés, munie de garcettes de ris. Elle pouvait être manœuvrée par 10 hommes. La Cogue était caractérisée par un fort tirant d'eau, un franc-bord élevé, un long plan latéral et une quille droite. Sa silhouette fut longtemps caractérisée par un château arrière et un gaillard nettement rapportés, qui s'harmonisèrent peu à peu avec la coque pour en devenir parties intégrantes. Meilleur voilier que le vaisseau rond qui naviguait jusqu'alors, elle disparut au XIVe siècle, au profit du Hulk (ou Hourque), de plus fort tonnage. Kon-Tiki Nom d'un personnage mythique : le fils du Soleil, qui aurait été le chef d'une population autochtone d'Amérique du Sud ayant fui « vers l'Ouest », c'est-à-dire en Polynésie, à la suite d'une invasion de son territoire.

Le Kon-Tiki C'est pour vérifier cette hypothèse que l'ethnologue Thor Heyerdahl construisit un radeau qu'il baptisa précisément Kon-Tiki. Ce radeau, copie exacte des engins fabriqués par les anciennes populations du Pérou et de l'Equateur, était formé de neuf troncs de balsa dont le plus long (14 m environ) constituait la pièce centrale, les autres diminuant progressivement de longueur pour n'atteindre plus que 9 m sur les côtés. La liaison transversale était assurée par des troncs de balsa de 5,50 mètres. Aucune pièce métallique n'entrait dans la construction, l'ensemble étant amarré et réuni au moyen de filins de chanvre. Un mât de 9 m portait une voile carrée de 4,50 m sur 5,50 m. Sur l'arrière du mât était édifiée une cabine de 2,45 m sur 4,25 m, destinée à abriter l'équipage de six hommes ; les cloisons de cette cabine étaient en bambou tressé et le toit formé par des feuilles de bananier.

Au musée d'Oslo Un aviron de queue de 4,50 m permettait de garder à peu près le cap, concurremment avec des planches verticales jouant le rôle de dérives. Un tel engin ne pouvait évidemment naviguer qu'aux allures portantes. Parti de Callao (Pérou) le 28 avril 1947, le Kon-Tiki s'échoua le 7 août à Raroia, dans les Tuamotus. Renfloué et ramené en Norvège, le radeau est conservé à Oslo. Kouffa Embarcation du Tigre et de l'Euphrate, en peau tendue sur une carcasse de bois tendre. Il reproduit la forme et la structure du coracle irlandais, démontrant ainsi la convergence des solutions imaginées pour naviguer, dans les pays les plus éloignés, mais déterminées par un milieu et des ressources semblables.

Lettre L • de Langoustier à Lougre

Langoustier

De construction et conception particulièrement réussies, ils étaient excellents à la mer en toute allure et tout temps. Leur évolution s'est déroulée sur un siècle à peine et leur nombre en fut très important. Il était fréquent d'en voir évoluer jusqu'à quatre-vingt simultanément sur les lieux de pêche.

BABAR dans le canal Ouen au sud de la Nouvelle-Calédonie. Photo de Pierre Raffin-Caboisse

Gréés en cotre ou en dundee, à la grande époque de la pêche à la voile de la langouste sur les côtes du Maroc et de la Mauritanie. Les langoustiers à cul de poule, c'est-à-dire à voûte, étaient armés dans les ports de Camaret (presqu'île de Crozon), Audierne ou Douarnenez (Finistère). Ils étaient équipés d'un vivier qui leur permettait de conserver les langoustines.

Langskip

Entre le IXe et le XIIe siècles, les Vikings ont dominé l'Europe, en grande partie grâce à des bateaux longs et étroits, remplis de guerriers, les fameux langskips, plus connus sous le nom de drakkars.

Lantcha Caboteur malais à deux gouvernails latéraux. Lasse

Embarcation à fond plat et dérive centrale, apparue à la fin du XIXe siècle et utilisée par les ostréiculteurs charentais. D'une construction simple et robuste, la lasse, bateau de charge pouvant transporter jusqu'à 2 tonnes d'huîtres, mesure de 6 à 8 mètres et est gréée en cotre. Latine (voile)

Voile triangulaire (appelée à l'origine "alla trina" : à trois pointes) enverguée sur une antenne, composée de deux parties : le quart (partie basse) et la penne (partie haute). Elle permet toutes les allures possibles de navigation à la voile. La voile latine semble remonter à l'Antiquité grecque ou, au plus tard, au IIIe siècle de notre ère. Dès le VIe siècle, la voile latine est la voile méditerranéenne par excellence. C'est la voile des Italiens, des Espagnols, des Provençaux, des Portuguais, des Maghrébins. C'est la voile des "galères", des "tartanes", des "felouques" et des "chebecs", c'est aussi la voile arrière des vaisseaux de tout l'occident depuis l'invention des bateaux à 3 mâts à la renaissance. Les peuples latins l'ont amenée partout où ils ont navigué, c'est-à-dire dans le monde entier notamment en Amérique Latine et en Europe du Nord. La voile latine a joué un rôle primordial dans l'histoire des techniques de la voile, c'est elle qui est à l'origine de toutes les voiles axiales modernes. Lépante Combat naval qui se déroula, le 7 octobre 1571, dans la baie du même nom, (Bataille de) laquelle s'ouvre dans le golfe de Corinthe. La bataille de Lépante mit aux prises la flotte de la Ligue, réunie par le pape Pie V, qui en avait confié le commandement à don Juan d'Autriche, et la flotte ottomane d'Ali pacha.

Il est assez difficile d'évaluer avec précision les forces en présence. On admet néanmoins que don Juan disposait de deux cent huit galères (cent six vénitiennes, quatrevingt-dix espagnoles, douze pontificales), six galéasses et de vingt à trente naves. Quant à la flotte d'Ali pacha, on peut l'évaluer à deux cent trente galères et soixantedix galiotes. Les Ottomans disposaient donc d'une nette supériorité numérique, compensée par la plus grande puissance de feu des chrétiens ; les galéasses, notamment, étaient armées de vingt-deux canons lourds et abritaient sous leurs pavois de très nombreux arquebusiers. On estime que les Chrétiens totalisaient mille huit cent quinze canons face aux sept cent cinquante bouches à feu des Ottomans. En ce qui concerne l'armement léger, la bataille de Lépante se situe à la charnière entre le combat antique et la guerre moderne : arquebuses et mousquets y furent utilisés concurremment avec piques, flèches et javelots. Environ cent soixante-dix mille hommes (dont la moitié de rameurs) participaient à l'action.

Les lignes de bataille à Lépante Don Juan avait placé à sa droite Gian Andrea Doria (cinquante galères) et à sa gauche, Agostino Barbarigo (une cinquantaine de galère) ; lui-même se tenait au centre, tandis qu'à l'arrière-garde était le marquis de Santa Cruz. Ali pacha, s'inspirant des dispositions de don Juan, conserva également le commandement du centre. Il confia l'aile droite à Mehmed Chuluk et l'aile gauche à Euldj Ali, qui, dès le début de la bataille, devait tenter un débordement par le sud. Cette manœuvre conduisit Doria à une parade qui l'écarta du centre, créant ainsi un vide très dangereux dans la ligne chrétienne. Vers midi, le vent, jusque-là favorable aux Turcs, tomba ; les galéasses ouvrirent le feu au centre et à gauche, où le désordre gagna la ligne ottomane. Le combat se scinda dès lors en trois actions séparées. A gauche, les Vénitiens de Barbarigo soutinrent le plus fort du combat et prirent peu à peu l'avantage sur Mehmed Chuluk ; Barbarigo, blessé par flèche, fut remplacé par Nani et mourut peu après ; l'aile droite ottomane avait perdu plus de cinquante galères sur les soixante qui la composaient. En fait, la partie décisive se jouait au centre, où don Juan et Veniero affrontaient Ali pacha, qui fut tué au cours de l'action. Sa mort marqua le tournant décisif de la bataille, car le bruit s'en répandit très vite. Par ailleurs, le feu des arquebusiers espagnols neutralisait les archers turcs, et, malgré les difficultés de Doria, aux prises avec Euldj Ali, la victoire penchait du côté de don Juan d'Autriche. Elle lui fut définitivement acquise après qu'Euldj Ali eut pris la fuite avec trente galères.

La bataille de Lépante marqua un temps d'arrêt dans l'expansion ottomane, ainsi que le déclin de leur puissance navale. Lever les lofs Donner du mou aux écoutes et amures des basses voiles afin de réduire leur portance et donc la vitesse du navire. Liburne

Après leur victoire sur les Carthaginois, les romains construisirent des bateaux plus légers et plus rapides. Les romains puisaient largement dans l'expérience des peuples marins qu'ils soumettaient. C'est ainsi qu'ils construisirent, vers la fin du IIe siècle avant J.-C., la "liburne", d'après le modèle des bâtiments des pirates Illyriens de la Liburnie (Croatie). Très légère, rapide et d'une extrême maniabilité, la liburne était bien conçue pour la navigation dans les eaux calmes que protégeaient les innombrables îles de cette côte. A l'origine, elle était dotée d'une seule rangée de rames ; adaptée aux exigences particulières de la flotte romaine, elle se transforma bien vite en birème et fut très en honneur chez les Romains.

Lieue marine = 3 milles = 5.556 mètres = un vingtième du degré terrestre = une lieue géographique. Liure de Fixation du beaupré sur l'étrave du navire. Elle est en général double : un gros beaupré cordage fait plusieurs tours entre le beaupré et des trous rectangulaire pratiqués dans le taillemer. L'ensemble est raidi par une bride centrale. Ces liures sont maintenues en place par des taquets côté beaupré. Elles sont protégées par des défenses au niveau du taillemer. Au XIXe siècle, la liure du beaupré est effectuée par une chaîne. Livarde (voile à)

Voile aurique sans corne ni bôme mais établie par un espar en diagonale. Son extrémité supérieure étarque le coin supérieur arrière de la voile et son extrémité inférieure s'appuie sur le mat. Llagut

ou llaüt est un terme catalan désignant une petite embarcation de pêche et de cabotage à voile latine typique des rivages catalans, des Baléares et du Golfe du Lion. A l'origine tirées à terre sur les plages, la motorisation, la diminution de la petite pêche et le développement du tourisme les ont fait progressivement disparaître des côtes catalanes.

Le llagut de l'Ebre était utilisé pour le transport, propulsé à la voile, à la rame ou à la perche, ou halé par des animaux ou des hommes. De caractéristiques très différentes du llagut de mer, il pouvait transporter plus de 30 tonnes de charbon, de produits agricoles ou de matériaux de construction entre les différents ports du fleuve. D'une longueur ne dépassant jamais 20 mètres, étroit, il était non ponté. Lougre

Petit bâtiment de guerre à trois mâts, inclinés sur l'arrière, aux formes renflées à l'avant et fines à l'arrière, gréant misaine, grand voile et tapecul au tiers ; s'y ajoutent un hunier et un foc sur un beaupré. Ses basses voiles sont à bourcet et il grée des huniers. Les plus grands portent des perroquets volants. La plupart de ces bâtiments longs de 15 à 25 m sont légers (souvent construits à clin) et survoilés. Il s'agit surtout de bateaux de transport rapide (contrebande), de course, ou de guerre, même si les lougres caboteurs apparaissent à la fin du XVIIIe siècle.

Le Corentin Vers le début du XIXe siècle, une fusion se produit entre le type des lougres de cabotage de la Manche et celui des gros chasse-marée à cul rond d'Atlantique. Un caboteur à voiles au tiers presque standard apparaît sur toutes les côtes de France, de Bayonne à Boulogne ; certains de ces caboteurs sont parfois appelés bisquine (de cabotage) en Normandie mais en fait il s'agit du même type de bateau, qui presque partout est désormais qualifié de lougre.

Lettre M • de Macrotier à Muleta Macrotier

ou maquereautier. Petit cotre de la région de Saint-Malo, armé pour la pêche au maquereau. Mahonne

XVIe siècle, mahomme. Emprunté du turc mavuna. • La mahonne, ou mahon, était une sorte de galéasse utilisée par les Turcs. • Aujourd'hui, une mahonne est un chaland de port à formes très arrondies, ponté, dépourvu de moyens de propulsion, utilisé en Méditerranée pour le chargement des grands bâtiments. • Chaland de petit tonnage utilisé au XVIe siècle par les pilleurs de haute mer de Nouvelle Ecosse et qui donna son nom à la baie de Mahoné (Mahone Bay, Canada). Maître Gradé expérimenté ayant l'autorité directe sur les matelots. d'équipage Mangeovent ou manjo-vènt. Tourmentin, sur les bateaux latins. Mantelet

XIIe siècle. Diminutif de manteau. Sur les navires de guerre à voiles, volet de fermeture des sabords des batteries basses, qui pivotait sur des gonds placés à sa partie supérieure. Construit en bois, il était de la même épaisseur que les bordages de la coque et renforcé ; on le manœuvrait à l'aide de rabans. Selon l'état de la mer, du vent et l'allure du navire, il fallait rentrer les canons et fermer les sabords des batteries basses des vaisseaux. Faute d'avoir exécuté cette manœuvre en temps opportun, bien des vaisseaux ont chaviré sous voiles. Ce fut notamment le cas du Thésée et du Superbe, dans le mauvais temps, à la bataille des Cardinaux (1759). Maraboutin Terme désignant, en Provence, la voile de cape des bateaux latins. Marchepied

Sur les voiliers à gréement carré, cordage placé sous une vergue et allant d'une extrémité de la vergue à son milieu. Les marchepieds sont soutenus de distance en distance par des étriers, de façon que les matelots, en y posant les pieds, se trouvent à bonne hauteur pour pouvoir enverguer, déverguer, serrer les voiles, y prendre des ris, pousser ou rentrer les bouts-dehors. Marquise Voile d'étai située au-dessus du foc d'artimon d'un grand voilier. Matafian Mot provençal pour désigner les rabans d'envergure sur les voiles latines. Méjane ou mitjana. Voile latine la plus en arrière, comme un tapecul, sur les bateaux latins. Mestre Mât principal sur une galère. Synonyme de grand-voile sur un bateau de Méditerranée portant un gréement latin. Misaine Voile inférieure du premier mât sur les navires gréés à traits carrés (sauf sur les deux-mâts). Mouche Mouche d'escadre. Petit bâtiment léger et rapide, à partir du XVIIIe siècle, qui était détaché d'une armée navale pour suivre, observer un ennemi, et rendre compte de sa marche et de ses mouvements. Mourre de Pouar

Signifie groin de porc, en raison du court éperon qu'il porte à l'étrave. Bateau de pêche côtière le plus caractéristique de la Méditerranée, que l'on rencontrait de Toulon à Sète, et qui s’est transformé au cours du XIXe siècle. Fin et léger au début pour favoriser l’aviron, il s'est élargi et alourdi progressivement. Bateau de travail aux formes lourdes, il se caractérise par son mât incliné vers l'arrière et la légère dissymétrie de sa coque (avant plus élancé, arrière plus volumineux et plus haut), qui lui permet d’embarquer une grande quantité de filets sans faire plonger exagérément l’arrière du bateau. Le mourre de pouar pratiquait plusieurs types de pêche, les plus petits la pêche à la palangre, tandis que les plus volumineux, pouvant atteindre 9 mètres, ont exercé la pêche au bœuf au cours du XIXe siècle. Il est gréé d'une voile latine souvent complétée par une petite voile triangulaire placée à l’avant (foc). Muleta du Tage

Portugal. Fin du XIXe début XXe siècle. Bateau de pêche portugais qui réunit les caractéristiques de construction des navires de trois peuples marins, les Normands, les Arabes et les Hollandais.

Réputé pour sa bonne tenue à la mer, son étrave courbe et haute lui permettait de franchir les vagues élevées des barres du Tage. La coque concave supportait un gréement compliqué et morcelé, une extravagante voilure, qui comprenait jusqu'à douze pièces et lui permettait de disposer ainsi d'une grande puissance pour traîner la drague ou le filet.

Lettre N • de Nacelle à Nydam Nacelle

La nacelle (ou nacelo) est la barque traditionnelle des pêcheurs de l'Etang de Thau, et au-delà, de la plupart des étangs languedociens. C'est une petite embarcation à fond plat, utilisée à l'aviron et gréée d'une voile latine. Tout dans les formes de la nacelle semble avoir été pensé en fonction d'un littoral en plage, où chaque jour après le travail, on hissait sa barque, afin de la protéger des flots, sur une côte où les ports étaient rares. Naufrageur Nom attribué aux pilleurs et récolteurs d'épaves.

Son sens péjoratif vient d'un mythe forgé à l'époque romantique : certains habitants des côtes, par les nuits de mauvais temps et à l'aide de faux signaux ou de feux allumés à terre, provoquaient le naufrage de navires dans le but de s'en approprier la cargaison. Or, dans une tempête, un feu allumé sur une plage, ou même sur une éminence, était, le plus souvent, invisible du large, et il faut attendre le XIXe siècle pour qu'il y ait des phares dignes de ce nom. Le mauvais état du navire, l'incompétence du capitaine et de son équipage, les difficultés de la navigation et la violence naturelle des éléments suffisent à expliquer la quasi- totalité des naufrages.

Le pillage d'épaves se pratiquait surtout le long des côtes bénéficiant de conditions géographiques particulières (courants, bancs de sable, hauts-fonds rocheux), d'une densité importante de population et de la proximité de routes commerciales. Le droit d'épave, qui permettait même de s'emparer des effets des malheureux qui avaient fait naufrage, fut aboli, en France, par l'ordonnance de 1681. Il est avéré que des pilleurs n'hésitèrent pas à aller jusqu'au crime, en supprimant les rescapés qui auraient pu devenir des témoins gênants. Toutefois, la littérature a souvent pris plaisir à amplifier et généraliser des méfaits qui ne furent qu'exceptionnels. Nef

Le terme nef tire son origine du latin navis qui signifie navire. Les Espagnols l'appelaient nao et les Portugais nau. On désignait par nef, au Moyen Âge, les larges et lourds vaisseaux, aux formes arrondies, à châteaux avant et arrière, permettant une importante capacité de charge. La nef est une caraque. Les flottes qui transportèrent les croisés en Terre Sainte comptaient plusieurs nefs. Celle montée par Saint Louis, la Roche-Forte, construite à Venise, avait 43 mètres de longueur et pouvait embarquer 500 hommes d'armes.

Depuis le XVIe siècle le mot nef n'est plus employé que dans le langage poétique. Nolis Terme utilisé autrefois sur les côtes de la Méditerranée et retenu dans le Code de commerce, lors de son élaboration au XIXe siècle, pour désigner le fret, prix du transport des marchandises par mer. Norvégienne ou prame norvégienne.

Embarcation à avant courbe et relevé, construite à clin et à marotte (avant à tableau). C'était l'embarcation de service dans la marine commerciale des pays scandinaves, stable et suffisamment vaste pour contenir équipage et provisions. Elle fut également utilisée par les navires baleiniers à la fin du XIXe siècle. Lorsque la baleine avait été tuée par le canon-harpon, on se servait de la norvégienne pour l'amarrer le long du bord, cette opération devant être faite rapidement, la baleine morte pouvant couler d'un instant à l'autre.

Les caboteurs norvégiens fréquentant les ports de la Manche, leurs équipages y vendaient fréquemment leurs prames, qui furent acclimatées au canotage en rivière, notamment sur la Seine. C'est ainsi qu'en France, au début du XXe siècle, la norvégienne devint une embarcation de plaisance et de service en basse Seine. Avant la première guerre mondiale, elle fut, à Rouen, gréée d'une voile. Noix Redan circulaire proche du sommet du mât. Base de la hune et du capelage des haubans. Nydam

Le navire de Nydam Navire de combat viking. La barque de Nydam, exhumée en 1864, est longue de 23 mètres, large de plus de 3 m, et est entièrement construite en bois de chêne. Les virures de bordage, au nombre de cinq pour chaque bord, sont faites de planches d'un seul tenant ; elles se superposent selon le procédé dit bordé à clin et sont fixées avec des clous de fer. Il n'y a plus de trace de ces cuirs qui réapparaîtront pourtant avec les carènes vikings. Il est fort probable que ce fut sur ce type d'embarcation que les Nordiques purent atteindre les côtes de Grande-Bretagne qu'ils dominèrent pendant des siècles grâce à leur incontestable supériorité navale. Lettre O • de Oneraria à Outrigger Oneraria

Navire de transport le plus répandu dans l'antiquité romaine. D'une longueur de 20 à 30 mètres pour 8 à 10 mètres de large, il pouvait charger de 100 à 300 tonnes (soit plus de 10000 amphores). Les principaux bois utilisés pour sa construction étaient le pin, l'orme, le cyprès et le chêne. Sa poupe était le plus souvent ornée d'une tête de cygne. Oreille-de-lièvre Voile triangulaire dont la têtière est enverguée sur le mât. Orse poupe Sur une voile latine, manœuvre reliant l'arrière du bateau au bas de l’antenne et permettant de contrôler l’inclinaison de cette dernière. Oste Sur une voile latine, manœuvre reliant l'arrière du bateau au haut de l’antenne et faisant hale-bas ou retenue. Ouinche Terme de Bretagne Nord, dérivé du mot anglais winch et désignant, à bord des bisquines, le treuil pivotant destiné à relever les dragues à huîtres. Oumiak ou Umiak, ou Umiaq.

Sorte de barque non pontée utilisée par les esquimaux, à la voile et à la pagaie. Plus large et plus profond que le kayak, l'umiak a une longueur d'environ 9 mètres, est revêtu de peaux de phoque cousues entre elles, tendues sur une armature en bois, et dispose d'une voile carrée en peau de renne.

L'umiak, avec une capacité de charge importante, servait aux femmes pour le transport des familles lors des déplacements saisonniers d'un village à l'autre. Les hommes l'utilisaient pour la chasse à la baleine. Outrigger Terme dérivé de l'anglais "out" (dehors) et "rig" (gréement). Arc-boutant prenant appui sur la hune pour en écarter le galhauban. Outrigger canoë ou Pirogue à balancier. La pirogue à balancier est le principal voilier du Pacifique et de l'océan indien. De très nombreuses variantes régionales en faisaient sans doute le voilier le plus répandu. Le modèle le plus courant est constitué d'une coque principale dont la partie inférieure est creusée dans un tronc (caractéristique des pirogues), parfois rehaussée de planches. La stabilité est assurée par un balancier : souvent un simple tronc de bois léger de faible diamètre. Le balancier intervient comme contrepoids sur une amure, et comme flotteur sur l'amure opposée. Le gréement est des plus simple, voile latine ou quadrangulaire sur un mât tito.

Aujourd'hui, on utilise le terme d'outrigger canoë pour désigner une pirogue de course également appelée Va'a ou pirogue polynésienne (on rencontre également les appellations vaka ou waka). C'est une pirogue dont la stabilité est assurée par un balancier unique et le rameur est équipé d'une pagaie. On distingue les V1, V2,... V8 selon le nombre de rameurs à bord. On y pratique aussi le relais lors de courses en pleine mer entre les îles.

Lettre P • de Packet-boat à Pyroscaphe Packet-boat

Terme anglais apparut au XVIIIe siècle (de packet, paquet de dépêches et de boat, bateau), désignant un navire de messagerie transportant du courier, des marchandises et des passagers. Ce terme est à l'origine du mot paquebot qui est donc, étymologiquement, un synonyme de malle ou malle-poste.

Les premiers packet-boats, au XVIIIe siècle, faisaient le service de la poste entre Calais et Douvres. Le courrier était appelé paquet.

Ses tâches postales s'amenuisant, et ce service régulier convenant au transport de personnes, une part importante de l'activité de ces bateaux a consisté dans le transport de passagers et on a continué d'appeler paquebout le bateau qui traversait la Manche et prenait des passagers. Ce qui explique, en France, l'extension de ce terme à tout bateau à passagers effectuant des lignes régulières, quel que soit le service de poste assuré, alors que les Anglais appellent passenger liner un bateau de ligne à passagers. En France, c'est en 1783 que Louis XVI inaugura un service de transport de courrier par voie de mer en direction des Etats-Unis. Auparavant, obligation était faite aux capitaines des navires marchands d'assurer gratuitement l'acheminement des lettres. Puis, en 1786, des lignes régulières sont établies vers la Réunion et l'île Maurice.

En navigation maritime, le mot paquebot s'est opposé à cargo-boat. Une déformation curieuse a même abouti à la formation du terme paquebot-poste pour les bateaux assurant effectivement un service postal.

Le terme de packet-boat est également utilisé en navigation intérieure sur les fleuves et canaux, notamment sur le Mississipi. Palanquin Petit palan utilisé sur les huniers pour rapprocher pour rapprocher de la vergue la cosse d'empointure de ris. Pamphile Galère équivalente au Dromon, mais plus grande, avec 2 rangs de rames et jusqu'à 300 hommes d'équipage. Panier (bateau)

Les populations du Vietnam naviguent depuis des temps immémoriaux à bord des bateaux paniers. Ceux-ci sont réalisés à l’aide de lattes de bambou. Si le bateau panier circulaire, le ghe thùng chài, est le plus connu, il n'est pas le seul à utiliser le tressage de lamelles de bambou pour sa fabrication.

Diverses autres embarcations du Centre-Vietnam utilisent ce principe pour des coques pouvant parfois dépasser 120 tonneaux, et d'une flottabilité remarquable.

Papillon Voile légère établie au-dessus des contre-cacatois sur les gréements carrés. Parfois synonyme de contre-cacatois. • Au XVIe siècle, la patache était un navire à rame. • Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Espagnols donnaient ce nom au petit vaisseau de guerre qui accompagnait les plus grosses unités pour leur servir d'éclaireur, ou à l'escorte accompagnant de gros bâtiments marchands. Ce n'est pas à proprement parler un type de bâtiment, mais une fonction que remplit un navire comme une barque longue, une pinque ou une tartane. • En France, jusqu'au début du XXe siècle, ponton servant soit à la diffusion du courrier dans un port de guerre, soit à l'arraisonnement des bâtiments à l'entrée d'un port. • Nom longtemps donné au bateau de la douane. Périssoire

Embarcation longue et étroite, à fond plat, qui avance au moyen d’une pagaie double. On voit apparaître les premières périssoires lors de joutes nautiques où les compétiteurs se tenaient debout dans leurs embarcations. C'est vers 1880 que l'on trouve les premières compétitions de périssoires qui consistaient en des courses de vitesse avec virages autour de bouées. Elle est actuellement remplacée par le kayak, dont elle est proche par l'apparence. Etymologie : de périr, ce qui en dit long sur la confiance que l'on plaçait dans la stabilité d'une telle embarcation, et on utilise parfois ce mot péjorativement pour désigner une embarcation facilement chavirable. Perroquet

Voile carrée, gréée au-dessus des huniers sur le mât de perroquet surmontant le mât de hune ; elle est manœuvrée à l'aide de deux écoutes, de deux cargues- points, d'une cargue-fond, de deux boulines, de deux balancines, de deux bras et d'une drisse. A bord d'un trois-mâts carré, on distingue, suivant les mâts sur lesquels ils sont gréés : le petit perroquet fixe (1) et le petit perroquet volant (2) envergués sur le mât de misaine ; le grand perroquet fixe (3) et le grand perroquet volant (4) envergués sur le grand mât ; le perroquet de fougue (5), enfin, envergué sur le mât qui surmonte le mât d'artimon. Le perroquet de beaupré était hissé autrefois sur un mâtereau fixé au bout du beaupré. Perruche Voile carrée, gréée au-dessus du perroquet de fougue sur un des mâts surmontant le mât d'artimon. La perruche occupe sur celui-ci la même place que le petit perroquet, envergué sur le mât de misaine, ou que le grand perroquet, envergué sur le grand mât. Phare Ensemble des voiles carrées portées par un même mât sur un grand voilier. Piautre

Terme désignant le gouvernail particulier des bateaux et chalands de Loire. Leur grande pale triangulaire, orientable par pivotement axial de la mèche, est placée comme un aviron de queue, en débord de la levée arrière. Pible Un mât à pible est un mât d'un seul brin. Picoteux

Bateau à fond plat, pointu à l'avant et à l'arrière, ce qui facilitait les échouages sur les bancs de sable. Picoteux à Isigny s/mer Embarcation construite à clin et utilisée pour la pêche aux coques et aux moules au large de la baie des Veys, en Manche, le picoteux se manœuvre à la voile et à l'aviron. Le picoteux pêchait à la senne (filet traîné sur les fonds sableux depuis la plage, porté au large pour former un arc de cercle avant d'être ramené sur la plage). Vers 1950, les pêcheurs allant régulièrement faire la saison de la pêche aux moules sur la côte du Calvados, le picoteux, trop lourd pour le transport en camion, s'est vu supplanté par le doris et a disparu. Pierrier

Petit canon de marine, portatif, monté sur un chandelier à pivot fixé sur le bastingage d'un navire. Ne portant qu'à faible distance, mais pouvant pointer facilement de tous les côtés, il tire des boulets d'une ou deux livres que l'on charge dans une boîte par la culasse. On en mettait notamment dans les canots et chaloupes. Pinasse

Pinasse d'Arcachon Embarcation légère, longue et étroite, propulsée à l'aviron et gréée d'une voile au tiers.. Si le terme est souvent utilisé de manière péjorative comme synonyme de barcasse, il n'est de vraie pinasse que d'Arcachon : il s'agit d'une embarcation fine, à faible tirant d'eau, à avant et arrière pointus, particulièrement adaptée à la navigation sur les bancs de sable du bassin d'Arcachon. Dès le XVIIIe siècle, on construisit des pinasses en bois, à voile, pour la pêche. Au XIXe siècle, la pinasse deviendra l'outil de travail privilégié des ostréiculteurs. Son mât possède une emplanture permettant de nombreux réglages de quête, de l'avant à l'arrière, et d'un bord à l'autre. Une pinassotte est une petite pinasse dotée d'une dérive. Toutes les deux sont fabriquées en pin des Landes, d'où leur nom (du latin pinus).

• Au XVIIIe siècle, c'était un bâtiment de mer à poupe carrée, long et étroit, d'une grande vitesse et propre à la course. Il était gréé de trois mâts portant les voiles d'un vaisseau. Il pouvait aller à la rame. C'était une espèce de corvette. Pinasse collective du fleuve Niger • Sorte de pirogue traditionnelle sur le fleuve Niger, et sur ses affluents, la pinasse est l'embarcation de prédilection du peuple Bozo, et des agriculteurs vivant sur les rives du Niger. Il en existe de petites pour la pêche ou de très grandes, appelées pinasses collectives. Pinis

Jonque malaise traditionnellement construite à Terengganu. Contrairement au Bédar, le Pinis doit son dessin aux influences européennes. Il porte un beaupré et un foc, inspirés par le style européen et ses voiles sont celles des jonques chinoises classiques. Selon une technique traditionnelle et unique au monde, les planches de bordé sont cintrées au feu et fixées chant contre chant par des chevilles en bois de fer. Construits sans plans, c'est la mise en place du bordé qui détermine la forme de la coque, les membrures ne venant qu'ultérieurement. Pinque

Type de navire assez mal connu, mais qui a beaucoup été utilisé en Méditerranée au XVIIIe siècle.

C'était un navire de type tartane, de fort tonnage (200 à 300 tonneaux), dérivé du chébec turc pour la partie avant, notamment avec son mât de misaine incliné, et de la frégate pour la partie arrière.

La Fileuse La pinque portait trois mâts à pible (en une seule partie), bien que certaines sources fassent état de mâts à hunes. Elles étaient principalement gréées en chébec, avec des voiles latines, pouvant être substituées par des voiles carrées.

Utilisées comme navires de charge, les pinques disparurent vers 1820. “Bâtiment marchand et a voiles latines. Sa carène est vaste ou a fond plat. Il est ordinairement a trois mâts, à antennes, et on en fait surtout usage sur la Méditerranée. Son port s'élève quelquefois jusqu'à deux ou trois cents tonneaux. Il est surtout distingué par sa poupe, qui est très élevée.” ( N.C. Romme, Dictionnaire de la Marine Française, 1792.) Pirate Personne qui court les mers pour se livrer au brigandage. En droit pénal : personne qui commet le crime de piraterie ou commet une infraction assimilée. Être pirate constitue une activité permanente qui se pratique n'importe quand, y compris en temps de paix, et qui est dirigé contre n'importe qui, d'où la différence sur ces trois points fondamentaux avec les corsaires. Mais cette distinction juridique est théorique et n'a que trois siècles, aussi, entre course et piraterie, les contaminations ont-elles été fréquentes et l'on glissait facilement d'une profession à l'autre. Aux XVIe et XVIIe siècles, d'authentiques pirates ont été utilisés comme corsaires contre l'Espagne, tant par la France que par l'Angleterre et inversement ; au lendemain de toute longue période de guerre, la piraterie a toujours grossi ses rangs de corsaires incapables de s'adapter à une vie paisible et rangée. On pourrait dire que les termes forban et pirate sont pratiquement synonymes si ce n'est que le terme pirate a un sens plus large où il arrive qu'il englobe boucaniers, flibustiers, forbans et même parfois corsaires. Pirogue

Après le simple tronc d'arbre, qui fut certainement le premier véhicule de l'homme sur l'eau, puis l'amarrage côte à côte de troncs qui donnèrent naissance aux radeaux, la pirogue monoxyle peut être considérée comme la plus ancienne embarcation créée par l'homme. Dès la préhistoire, l'homme construisit des embarcations fluviales : pirogues creusées dans un tronc d'arbre, canoës en peau ou encore radeaux de roseaux. Ces frêles esquifs furent les ancêtres des navires que construisirent les peuples méditerranéens à partir de 2500 av. J.-C.

Plate Terme générique désignant un bateau à fond plat. Certaines plates sont de petites embarcations comme les plates utilisées par les pêcheurs sur lac ou les ostréiculteurs. D'autres sont au contraire de forts voiliers de mer, dont les fonds sont plats. Pointu

Type d'embarcation que l'on retrouve en Méditerranée, se caractérisant à l'origine par sa propulsion à l'aviron et à la voile latine. Ses deux extrémités sont pointues et son étrave est prolongée d'un capian. Terme générique qui regroupe les barques marseillaises, catalanes, bettes, gourses, rafiaux toulonnais, mourres de pouar, balancelles, nacelles, etc. Polacre

Bâtiment de charge en usage en Méditerranée au XVIIIe siècle, et jusqu'au début du XIXe siècle. La polacre est un mélange de deux cultures, la moitié avant possédant les formes et le gréement du chébec, alors que la moitié arrière est gréée de voiles carrées, avec la poupe ornementée des bateaux nordiques.

Comme la pinque, la polacre est un navire marchand, portant trois mâts et un beaupré. Les deux plus grands mâts sont à pible.

Certaines polacres pouvaient porter des voiles carrées sur leurs trois mâts. Au XIXe siècle, les polacres disparaissaient mais le terme subsiste pour l'appellation d'une voile. C'est la voile latine gréée sur le mât de misaine d'une barque ou d'un chébec. C'est aussi un foc lorsque le bateau n'a qu'un seul mât. Poste Type de bateau semi-ponté qui naviguait sur le Tarn au siècle dernier. Le poste avait un tonnage de 50 à 100 t. Sa longueur variait de 20 à 30 m. Il n'était ponté que sur l'avant et l'arrière et comportait un abri au milieu. Pouillouse Grand-voile d'étai, appelée parfois charbonnière (située au-dessus de la cuisine, elle était toujours sale), entre le grand-mât et le mât de misaine d'un grand voilier. Autrefois, voile en très forte toile, utilisée dans le mauvais temps. Poulaine Plate-forme triangulaire à caillebotis, située à l'avant des anciens navires à voiles et reposant sur les lisses des herpes. Elles servaient de latrines à l'équipage, mais aussi de lavoir. Le terme de poulaine a été conservé dans la marine moderne pour désigner les toilettes de l'équipage. Prame

Terme désignant au début du XVIIIe siècle un navire de transport employé également comme forteresse flottante pour la défense des côtes. La flottille de Boulogne, en 1803, comprenait vingt prames de 37 m de long, 8 m de large et calant environ 2,50 m. Gréées comme des corvettes de vingt canons, avec trois mâts, elles avaient une cale aménagée en écurie pour cinquante chevaux. Aujourd'hui, le mot prame désigne une petite embarcation utilisée comme annexe, propulsée à la voile et à l'aviron. Prao

Prao est un mot malais-indonésien signifiant embarcation. C'est le nom générique donné aux bateaux de la côte malaise, gréés fréquemment de voiles à antennes.

On désigne également sous le nom de prao une pirogue à balancier des Iles Carolines ; portant un mât avec une voile triangulaire à antennes, cette pirogue est particulièrement rapide aux allures portantes.

On retrouve des praos dans toute la Micronésie, de différentes tailles et configurations. La construction des grands praos de voyage est en totale contradiction avec ce qui se pratique dans le reste du monde. Pour tous les navires, la proue diffère de la poupe, et les deux côtés sont identiques et symétriques. Le prao, au contraire, a sa proue et sa poupe identiques, mais ses côtés sont différents. Le bord sous le vent est plat tandis que le bord au vent est arrondi comme ceux des autres navires.

La particularité du prao est de toujours naviguer en présentant le même côté au vent, et il change d'allure en naviguant en sens inverse, sa proue devenant alors sa poupe. Projectile à rames

Les projectiles ramés étaient utilisés pour couper les manœuvres et déchirer les voiles de l'ennemi. Proue Partie du bâtiment situé sur l'avant du coltis (couple situé le plus à l'avant) et formée par les allonges d'écubier, les apôtres (première paire de couple par l'avant) et la partie du bordé qui les recouvre. La proue était ornée de herpes (pièces verticales soutenant la guibre) et de lisses (pièces placées au sommet des batayoles pour servir de garde-corps) qui rejoignaient la figure de proue. Pyroscaphe

Plan et profil du bateau de Jouffoy d'Abbans. du grec signifiant bateau à feu. Nom donné par Jouffroy d'Abbans au bâtiment à vapeur qu'il fit naviguer sur la Saône en 1783.

Après un demi-échec essuyé en 1776, sur le Doubs, sur le Bassin de Gondé à Baume-les-Dames, avec son Palmipède, un bateau de 13 mètres, le marquis Claude François Dorothée Jouffroy d'Abbans construisit un bâtiment à roues de 46 mètres de long, jaugeant 182 tonneaux.

Un pyroscaphe. Il remonta la Saône pendant 15 mn, près de Lyon, avec ce bateau qui était mû par une machine à vapeur à double effet actionnant deux roues à aubes latérales, dont la transmission à crémaillère s'inspirait d'un dessin de Léonard de Vinci. Le pyroscaphe peut donc être considéré comme le premier bateau ayant réellement navigué à vapeur. Ce terme, qui fut rapidement abandonné, désignait à l'époque tous les vapeurs.

Lettre Q • de Quadrant à Quinquérème

Quadrant ou Quadrant d'altitude.

Instrument en forme de quart de cercle gradué de 0 à 90° qu'utilisaient les navigateurs, du XVe au XVIIe siècle, pour mesurer la hauteur d'un astre et déterminer la latitude. Le quadrant (quart de cercle) était l'instrument astronomique le plus tôt converti pour l'usage nautique. Il était suspendu par un anneau et une ligne lestée permettait la lecture de l'angle. Mais il était d'un emploi délicat sur le pont instable d'un navire. Quadrirème Galère antique (IVe siècle avant J.-C.) de plus grandes dimensions que la trière.

Quart 1. Division du temps à bord par tranches de quatre heures. 2. Période de service d'une bordée. 3. Angle sous-tendant de 1/32e du tour d'horizon : 11°15'. Quart Voile aurique, gréée par son bord supérieur sur une antenne. L'antenne est (voile au..) hissée le long du mât au niveau du quart avant de sa longueur (d'où son nom). Quatre-mâts

Vaisseau suédois du XIXe Navire gréé avec quatre mâts, portant les uns des voiles carrées, les autres des voiles latines ou auriques, certains étant gréés à la fois de voiles latines et auriques. C'est après les croisades qu'apparurent les premiers quatre-mâts, caraques ou galions, gréés de voiles carrées au mât de misaine et au grand mât et de voiles latines au mât d'artimon et à un dernier petit mât dénommé, comme sa voile, "bonaventure". Au XIXe siècle, on trouvait :

Le quatre-mâts barque Sedov • Les quatre-mâts carrés, portant des voiles carrées sur les quatre mâts, le mât d'artimon portant également une voile aurique. • Les quatre-mâts barques, portant des voiles carrées sur trois mâts, le mât d'artimon portant une voile aurique. • Les quatre-mâts goélettes, gréés de voiles auriques, sauf au mât de misaine, gréé de voiles carrées. Quenouillon Écheveau d'étoupe employé pour le calfatage des vaisseaux. Quimperlé Canot de pêche non ponté, comparable au canot à misaine breton, gréé d'une misaine, utilisé dans les ports vendéens en complément des chaloupes plus fortes. Quinquérème Galère antique (copie romaine de la pentère grecque) qui apparaît dans l'histoire maritime au début de la première guerre punique (264-241 avant J.-C.). Chaque rame aurait été manœuvrée par cinq hommes.

Lettre R • de Radeau à Rose des vents

Radeau Plate-forme flottante composée de pièces de bois provenant notamment de la drôme d'un navire et pouvant servir à des opérations de déchargement sur rade ou à l'évacuation de l'équipage ou des passagers d'un navire en difficulté.

L'un des radeaux les plus célèbres est, sans doute, celui de la frégate la Méduse, dont l'odyssée a été immortalisée par le peintre Géricault. Par la suite, les radeaux de sauvetage étaient constitués par un plancher ajouré (caillebotis) et une large couronne en liège entoilé ; des guirlandes de filins pendant à l'extérieur permettaient de grimper dans le radeau ou de s'y agripper. A l'heure actuelle, les navires sont équipés de radeaux en caoutchouc gonflables très élaborés

Les premiers navires antiques, tel celui d'Ulysse, décrit par Homère, étaient des sortes de radeaux construits sur un plancher formé de poutres chevillées entre elles, surmonté d'un bordage de poutrelles serrées et couvert de voliges posées en long, le tout ceinturé par des claies d'osier. A l'avant, un mât gréé d'une voile carrée, à l'arrière, un aviron servant de gouvernail permettaient de naviguer entre les îles grecques.

Certaines migrations, dans le Pacifique, ont pu avoir lieu autrefois à bord de grands radeaux en balsa, comme a voulu le démontrer Thor Heyerdahl en 1947 Rafiau toulonnais

Bateau provençal de la région de Toulon muni d'une voile latine sur antenne et d'un foc. D'une longueur de 4,50 à 6,50 mètres, l'étrave et l'étambot sont recourbés en dedans. La peinture de ces embarcations est toujours claire et vive, le plus souvent blanche. Les fargues sont d'une couleur différente qui se répète sur les bancs et la base du mât. Le payol est peint en rouge-brun. Rance Pièce de bois que l'on ajustait à angle droit sur les bordages d'un vieux navire pour le consolider ; il était dit alors rancé. Rang Terme très employé dans la marine à voile et qui a survécu quelque temps avec les navires de guerre à vapeur. Aujourd'hui tombé en désuétude, il servait autrefois à distinguer les bâtiments de la flotte en fonction de leurs dimensions, du nombre de leurs canons et de leur effectif. Vers 1850, les navires étaient ainsi définis dans la marine de guerre française : Hommes Canons 1er rang 1091 120 2e rang 919 100 Vaisseau de 3e rang 864 90 4e rang 721 80 1er rang 515 60 Frégate de 2e rang 444 50 3e rang 330 40 1er rang --- 28 / 30 Corvette de 2e rang --- 20 / 24

Les définitions britanniques étaient voisines des françaises. Les vaisseaux anglais de 1er et de 2e rangs étaient les seuls à porter une figure de proue particulière à chacun d'eux ; les vaisseaux de 3e rang et les autres arboraient un lion, l'emblème national. Râtelier

Pièce de bois garnie de cabillots où sont tournées les manœuvres : drisses, hale- bas, cargues et autres. Réale

Galère montée par le général des galères. C'est la plus prestigieuse, car c'est la première galère d'un roi, dont le général des galères est le représentant direct. La réale est plus longue et mieux armée qu'une galère ordinaire. Elle possède une somptueuse décoration et porte trois fanaux en poupe sur une même ligne. Le général navigue avec son pavillon personnel au grand mât.

Refouloir Hampe servant à bourrer la charge au fond du canon Rose des vents

Rose d'un compas de navigation. Elle comportait 32 divisions, les quarts, dont on disait qu’ils correspondaient à chacun des vents reconnus

Lettre S • de Sablier à Suspente

Sablier

Instrument permettant de mesurer le temps avant l'utilisation des chronomètres et des horloges. Il se composait de deux ampoules de verre communiquant par un tube ou un trou calibré par lequel s'écoulait le sable très fin de l'appareil. L'ensemble était maintenu par un cadre en bois. Selon les circonstances, on pouvait utiliser : - Le sablier de quatre heures, pendant le combat ou les très mauvais temps. - Le sablier de demi-heure, dénommé horloge car il en tenait lieu à bord (on le mettait en marche à midi) ; le sable s'écoulait d'une ampoule dans l'autre exactement en une demi-heure. On retournait alors le sablier et on piquait un coup sur la cloche du bord. Au deuxième retournement, on piquait deux coups, et ainsi de suite jusqu'à huit coups, c'est-à-dire à 4 heures. Ces quatre heures étaient la durée du quart.

Sablier de loch : Instrument de mesure du temps analogue au sablier du navire mais capable de mesurer la minute, la demi-minute, le quart de minute ; en liaison avec un loch, il permettait de mesurer la vitesse du bateau. Sabord

Ouverture rectangulaire pratiquée dans la muraille des navires de guerre pour laisser le passage à la volée de leurs canons. Pour ne pas nuire à la solidité de la coque, les sabords étaient réalisés entre les couples et les préceintes, invention attribuée au maître charpentier français Descharges, de l'arsenal de Brest. Elle permit d'installer l'artillerie sur deux ou trois ponts. Les sabords sont espacés régulièrement et sont décalés d'un pont à l'autre. Ils sont fermés par le haut par un mantelet. Le sabord de chasse est le premier vers l'avant, le sabord de retraite, celui de l'arrière.

Il existait également des sabords de charge au ras de la flottaison, à l'avant et à l'arrière de certains bâtiments, pour la manutention de chargements lourds et encombrants, notamment les pièces de mâture. Plus tard, on retrouve ces sabords de charge sur les vapeurs chauffant au charbon, à la hauteur des soutes, en abord.

Sur les navires de guerre construits avant 1914, il existait des sabords pour l'aération, l'éclairage ou le passage des volées de certaines pièces d'artillerie rapprochée. Ils disparurent des normes de construction après la Première Guerre mondiale, au profit des hublots, lesquels ne résistèrent pas à la Seconde Guerre mondiale, après laquelle le conditionnement d'air se généralisa. saborder Faire une ouverture dans la muraille d'un navire pour le faire couler. Sacolève

Navire à voiles utilisé en Méditerranée (surtout dans les îles grecques), gréé de trois mâts, généralement à pible, avec des voiles auriques ou latines, un hunier carré et un perroquet volant au grand-mât. Sa coque est caractérisée par une forte tonture. Sainte-Barbe Dans la marine à voile, on appelait ainsi le local situé dans l'entrepont (sous le logement du capitaine qui seul en avait la clef) et réservé au maître canonnier, qui y entreposait le matériel nécessaire à son service (dont la poudre, contenue dans des barils). Ce local avait été nommé ainsi par les canonniers en l'honneur de leur patronne, Sainte-Barbe. Sambouk

Boutre arabe doté d'un château arrière, avec un tableau sculpté, semblable au Baggala, mais plus petit et à l'arrière plus bas. Il grée deux mâts (à pible), avec des voiles latines.

Il est utilisé aussi bien pour la pêche que pour le commerce côtier. Il ressemble aux premières caravelles de pêche. Le sambouk se révèle peut-être le bateau le plus typique de la mer Rouge. Rapide et manœuvrable, il apparaît idéal pour la navigation à la limite des dangereux hauts fonds coralliens. Extrêmement rapide, il pouvait affronter tous les vents. Il est encore construit de nos jours selon des plans et des méthodes séculaires. Petit bâtiment à fond plat, aux formes effilées, avec un arrière large.

Si, dans la majeure partie de l'Asie, on le rencontre surtout sur les rivières, il est également utilisé le long des côtes. Propulsé en général à l'aviron, le sampan porte parfois une ou deux voiles. Non ponté, il sert souvent d'habitation au sampanier et à sa famille, installés à l'arrière sous une sorte de toit en nattes.

Sandbagger

Le sandbagger était un voilier de travail spécialisé dans le draguage (huîtres, coquilles saint-jacques, etc.) sur les fonds de Staten Island, dans les eaux peu profondes de la baie de New York. Construit simple et solide, le sandbagger pouvait porter une cargaison importante d'huîtres ou d'autres produits. Bien que ce fut un bateau de travail, il était très performant. Invariablement, lorsque les bateaux sortaient, ils régataient, de manière informelle, sans aucune règle, juste pour voir celui qui serait le plus rapide. Et les équipages apprirent vite à déplacer la cargaison au vent pour améliorer les performances, puis on utilisa des sacs de sable. Leur nom de sandbagger (sand=sable, bag=sac) vient de l'utilisation de ces sacs de sable comme lest mobile, bien que dans la pratique, on remplissait ces sacs de graviers pour éviter qu'ils n'absorbent trop d'eau.

Le sandbagger devint ainsi un sloop de régate très populaire à la fin du XIXe siècle. Les courses organisées en baie de New York voyaient se mesurer les meilleurs régatiers de l'époque, et les paris allaient bon train. Tous les coups étaient permis dans ces courses en ligne, et il était courant d'embarquer du lest humain qui se jetait à l'eau au moment opportun, permettant ainsi de remporter éventuellement la victoire.

La taille des sandbaggers variait de 6 à 9 mètres de longueur de coque, mais toujours avec une surface de voilure disproportionnée à leur taille. Ils étaient manœuvrés par un équipage de dix à quinze hommes. Originellement gréés en cat-boat, ils portèrent ensuite un gréement de sloop qui atteignit des dimensions impressionnantes, voire démesurées tel le Susie.S en 1863 : pour 8,30 mètres de longueur de coque, il mesurait 21,50 mètres hors tout et portait 140 m² de voilure.

Sardinier

Le sardinier Eulalie La chaloupe sardinière est un bateau à voile utilisé pour la pêche à la sardine avant la motorisation des bateaux. A la fin du XIXe siècle, les chaloupes mesuraient moins de 10 mètres et étaient faciles à manœuvrer à l’aviron. Elles pratiquaient donc la pêche dans son intégralité. Canot avec étrave rentrante et tableau arrière, le gréement est au tiers avec un taillevent. Sarti Terme provençal désignant le palan de raidissage des haubans sur les bateaux latins. Sauterellier

Canot de pêche non ponté de Saint-Valéry sur Somme, gréé en bourcet-malet, propulsé à l'aviron et utilisé pour la pêche à la sauterelle (crevette) dans la baie de Somme. Savate Pièce de bois articulée entre les deux branches d'un encornât afin qu'il glisse mieux sur le mât. Scétie

ou Saettia. Navire vénitien. Vaisseau fin et rapide, pourvu d'un long éperon de proue, et portant deux ou trois mâts gréés de voiles latines. Schooner

Mot anglais signifiant goélette. Couramment employé dans la langue maritime française, surtout au début du XXe siècle, ce terme a persisté longtemps en navigation de plaisance. Nom donné, en Amérique, à la goélette franche. Utilisé pour la course ainsi que pour la pêche et le cabotage, le schooner connut une grande vogue au XlXe siècle, particulièrement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

Le schooner portait à l'origine deux mâts gréés de voiles auriques, généralement surmontées d'un flèche triangulaire, mais les facilités de manœuvre offertes par ce type de gréement encouragèrent les Américains à multiplier le nombre des mâts. Le plus célèbre du genre reste le Thomas W. Lawson (5218 tonneaux, 117 m de long), qui portait sept mâts mais dont la manœuvre ne nécessitait qu'un équipage réduit de seize hommes. Lancé en 1902, ce schooner devait faire naufrage cinq ans plus tard, au large de l'archipel des Scilly.

Sur la côte atlantique des Etats-Unis, on trouvait également des navires de charge, généralement remorqués, dont le port en lourd pouvait atteindre 3 000 tonnes et qui portaient le nom de schooner-barges, car ils gréaient une mâture courte et des voiles réduites afin de pouvoir se tirer d'affaire en cas d'avarie du remorqueur. Seilleau

Seau en bois muni d'une anse en corde. Sekuchi

Embarcation traditionnelle de Terengganu, Malaisie. Sélandre Galère du Moyen Age analogue au dromon, gréée de voiles latines. Semale « Smal-schip. La Semale qui signifie Bâtiment étroit, & la Semaque, Smak-schip, Semaque qui s'appelle aussi en Flamand, Wydt-schip, ou Bâtiment large, sont des bâtimens d'une même construction, & la différence de largeur est même assez souvent très peu considérable. La Semale est assez étroite pour passer au travers de la ville de Gouda, ou Tergoude, en Hollande, par les écluses qui y sont ; & la Semaque, qui est trop large, n'y pouvant passer, passe en dehors, le long des murailles de la ville, par une autre écluse. C'est de-là que vient la difference du nom. Ces bâtimens naviguent souvent de Hollande à Anvers & ailleurs en Flandre. On s'en sert aussi, pour mener des marchandises à bord des grands vaisseaux, & pour en raporter. Le gouvernail est fort large & fort pesant, parce que ces bâtimens n'étant pas aigus & tirant peu d'eau, cette petite quantité d'eau n'est pas capable de faire beaucoup mouvoir le gouvernail : or l'on fait que plus le gouvernail reçoit d'eau & de mouvement, & mieux le vaisseau gouverne. On tient donc le gouvernail des semales bien large, afin qu'il reçoive plus d'eau & qu'il ait plus de mouvement. » Nicolas Aubin - Dictionnaire de Marine - 1742 Senau

ou Brick-senau. Type de brick gréant un mât de senau. La principale caractéristique de son gréement est un petit mât, appelé senau, placé en arrière et parallèle au grand mât, fixé par le haut à l'extrémité de la hune, et par le bas sur le pont. Ce mât porte une voile aurique, nommée voile de senau, enverguée à une corne ou pic, et qui se borde par le bas sur le couronnement du navire. La corne est appuyée sur ce mât, par une de ses extrémités terminée en croissant, et c'est sur elle qu'est enverguée la voile de senau. L'établissement de ce mâtereau, pour porter la voile de senau, permet au grand mât d'être gréé d'une voile basse, dont l'établissement serait délicate autrement. Tout bâtiment ainsi équipé est dit gréé en senau. Senau Mât placé immédiatement en arrière des bas mâts des voiliers à gréement carré, (mât de) doublant celui-ci, et sur lequel est gréée la brigantine. Il permet à la corne et aux colliers de mât de la brigantine de ne pas rencontrer la basse-vergue du phare carré. Sentine Puisard au centre du navire, recueillant les eaux s'écoulant dans les canaux des anguillers. Plus la sentine empestait, plus les marins étaient contents : c'était le signe de la parfaite étanchéité de la coque. "A la pompe, point d'effort quand la sentine pue fort !". Du latin sentina, égout. Aucun rapport étymologique avec le verbe sentir. Séreur ou Charoi. Solide canot employé autrefois par les terre-neuviers pour transporter la morue.

Les sharpies sont des voiliers longs et étroits, à fonds plats, peu profonds, à dérive centrale, aux bordés plats et évasés. Ils sont censés être originaires de New Haven, dans le Connecticut (Etats-Unis), où ils étaient utilisés dans le pour l'industrie de l'huître, très prospère dans le port de New Haven. C'est autour de 1840-1850 que les premiers vrais sharpies furent construits dans la région de New Haven.

Sinagot

Le sinagot (ou sinago) est le voilier de travail traditionnel du Golfe du Morbihan. Le nom de ces bateaux, typiques de la région, dérivait de celui de leur port d'attache : Séné, située au fond du golfe, à proximité de Vannes, qui fournissait la grande majorité des équipages (dont certains étaient totalement familiaux, femmes incluses) de ces voiliers de travail. On croit que les sinagots sont apparus au XVIIIe siècle ; on en trouvait encore à la fin de la Seconde Guerre mondiale, époque à partir de laquelle ils ont commencé à être motorisés, perdant ainsi tout leur pittoresque.

Ce bateau était utilisé toute l'année pour la pêche côtière, le plus souvent dans la Baie de Quiberon, et l'ostréiculture (dragage du naissain dans la rivière de Pénerf, notamment). Souvent, en été, le pêcheur et sa famille vivaient à bord.

Long d'une dizaine de mètres, le sinagot était ponté, à arrière norvégien, portaient deux mâts à pible non haubanés et, parfois, un bout-dehors amovible, doté d'un foc. Il était gréé de voiles au tiers (dont les cornes, sur les plus anciens, étaient presque horizontales), la grand voile (nommée taillevent dans ce type de gréement) étant plus haute que la misaine. C'est le gréement de chaloupe. Les voiles étaient de couleur rouge ocre, due au mélange de suif et d'écorces de pin broyées utilisé pour les tanner. La coque était recouverte d'un enduit goudronné noir.

Sloop

Sloop-of-war USS Constellation - 1853 ou sloup, sloupe. La graphie « sloupe » adaptée au système phonétique du français a déjà été attestée en 1872. Sloop est la déformation anglophone de chaloupe, et désignait plus précisément, en Angleterre, au XVIIIe et au début du XIXe siècles, le sloop-of-war, navire plus petit que la frégate, armé de dix à dix-huit canons sur un seul pont. Les Anglais distinguaient deux variantes principales de sloop : • Le ship sloop à trois mâts, équivalant de la corvette en France. • Le brig sloop à deux mâts, appelé brick en France.

Le terme de sloop a été repris par la Royal Navy pour désigner depuis 1915 des bâtiments de lutte anti-sous-marine conçus comme escorteurs et fut utilisé quelques temps par la marine française qui avait acquis en 1916 quelques-uns des premiers construits en Grande-Bretagne.

1776 USS Providence Le sloop-of-war était différent de l'appellation civile ou commerciale de sloop, qui désignait un type de bateau gréé d'un seul mât, avec un ou plusieurs focs. Néanmoins, des sloops de ce type (cotres armés en guerre) ont servi au XVIIIe siècle dans la Royal Navy, particulièrement sur les Grands Lacs, en Amérique du Nord.

Dans notre langage maritime, les mots sloop et cotre sont à peu près contemporains. Sloop fut employé par la Marine de guerre et la Marine marchande ; les Pêches maritimes lui préfèrent toujours le vocable cotre.

Clearwater Son équivalent anglais cutter fut, un moment, adopté par la navigation de plaisance ; il fut de moins en moins usité tandis que sloop le fut de plus en plus. En fait, entre un cotre et un sloop, il n'y a pas de différence essentielle dans le principe du gréement. En plaisance, les sloops ne désignent que des (gréés d'un seul mât avec voile à corne ou bermudienne) ayant un seul foc, les cotres portant foc et trinquette. Sloup coquillier Fort bateau de pêche semi-ponté, gréé en sloup, utilisé pour la drague aux coquilles en rade de Brest.

Le développement de la pêche de la coquille Saint Jacques, à la fin du XIXe siècle, nécessitait la construction de bateaux puissants et très manœuvrants, spécialisés pour cette pêche. Les premiers sloups coquilliers apparaissent en 1912, en remplacement de la chaloupe utilisée jusqu'à lors pour tous les travaux en rade de Brest. Large pour leur taille (3,90m pour 11,40 m de long), bien lestés et généreusement voilés, les coquilliers étaient très maniables pour manœuvrer sur les bancs de coquilles. On pouvait rencontrer plusieurs dizaines de bateaux en drague sur le même banc, ce qui rendait les abordages fréquents. Pour limiter les risques, l'usage du bout-dehors était proscrit en pêche sur les bancs. Il était uniquement gréé pour les régates, ou quand il y avait une grande distance à parcourir. Son mât incliné sur l'avant permettait d'avancer le centre de voilure en l'absence de bout-dehors. Sloup de l'Iroise Type de borneur utilisé au transport à la voile, en rade de Brest et en Iroise, pour le sable, la pierre, le bois, etc. Smogleur Petit navire du XIXe siècle qui faisait la contrebande entre l'Angleterre et la France. Le mot s'appliquait aussi aux hommes qui le montaient. Sous-barbe Cordage ou chaîne, allant de l'extrémité du beaupré à la guibre et, servant à maintenir le beaupré contre les efforts des étais en particulier de misaine et de petit hunier. Vers la fin du XIXe siècle, elle est faite de chaîne. Une rupture de la sous-barbe pouvait provoquer un démâtage en série de l'avant vers l'arrière. Soute Tous les espaces en dessous du pont du navire où l'on range les vivres, munitions pièces détachées. On distingue la soute aux poudres, la soute au pain, la soute au vin, la soute aux voiles...

Cotre utilisé sur les côtes anglaises de l'Essex pour draguer les huîtres.

Le smack était habituellement gréé en ketch, mais les bateaux variaient de port en port, et l'on trouvait de nombreux smacks gréés en cotre avec voile de flèche, d'autres avec un bout-dehors portant un foc. On pouvait rencontrer un grand nombre de ces bateaux, travaillant en flottille, au large de ports comme Brixham, Grimsby et Lowestoft. Les voiles étaient généralement ocre rouge, ce qui en faisait une vue pittoresque lorsqu'ils étaient en grand nombre.

La coque type d'un smack était assez ventrue, avec une importante capacité de charge. Le brion profond et la quille droite leur donnaient une bonne stabilité de route pour la pêche, en particulier en chalutant et en draguant, et leur étrave fine leur permettait de bien remonter au vent, bien que le franc-bord arrière relativement bas les rendaient humides dans le mauvais temps. Des smacks de 15 à 18 tonnes ont été beaucoup employés dans la deuxième moitié du XIXe siècle, comme bateaux de travail pour divers usages, capables de pêcher dans des conditions difficiles et de naviguer autour de la Grande- Bretagne et dans les eaux continentales. C'étaient des voiliers très rapides. Smak Voir Semaque. Snekkar

Le snekkar est l'un des plus grand type de bâtiment construit par les Vikings du IXe au XIIe siècle. Conçu pour la guerre et les voyages, il pouvait mesurer plus de 30 mètres de long. Bien qu'il fut possible d'y lever un mât, les rames constituaient son principal moyen de propulsion. L'équipage se composait de 60 à 80 hommes, un par rame. Il était possible de transporter jusqu'à 160 hommes de plus (pour l'abordage et les pillages). Steamer

Terme anglo-saxon dérivé de steam (vapeur) employé pour désigner un navire à vapeur. On fait souvent usage des lettres S.S. (abrégé de steam ship) pour parler d'un vapeur. Suroît

Coiffure dont le bord, étroit sur le front, s'élargit progressivement et descend sur la nuque, à l'exemple des chapeaux de pêcheurs dont elle a emprunté le nom et qui sont conçus pour protéger des intempéries. Le suroît est généralement en matière imperméable (toile cirée) parce qu'il accompagne le plus souvent le manteau de pluie, et peut être retenu sous le menton par des brides. Surfboat Grosse embarcation, propulsée par des pagaies, dont on se servait pour franchir les barres sur la côte occidentale d'Afrique.

Au début du XXe siècle, le surfboat était l'embarcation utilisée pour le sauvetage en mer par les maîtres-nageurs australiens, qui avaient besoin d'une embarcation lourde pouvant franchir les vagues là où un nageur sauveteur ne pouvait intervenir. Semblable à une grosse chaloupe, le surfboat était une embarcation lourde et résistante en bois. L'équipage était composé de 4 à 8 rameurs, plus une personne en charge de la barre. Cette pratique s'est ensuite étendue, notamment sur la cote Est des Etat-Unis. Une équipe désignée de sauveteurs spécialement entraînés, était employée à la surveillance et la patrouille en surfboat.

Ces United States Coast Guard étaient répartis en 6 à 8 équipages par bases, souvent localisées au pied des phares (les principales interventions se faisant sur des navires échoués) : c'était le light house service, le service de sécurité du phare.

L'arrivée de moyens de transports plus efficaces pour le sauvetage, comme les zodiacs et autres bateaux à moteurs a mis un terme à la carrière de secours de cette embarcation. Mais la passion des sauveteurs et du grand public a fait du surfboat un sport très populaire en Australie.

Des championnats sont organisés pour les sauveteurs où figure le sauvetage à la rame : ils doivent effectuer un aller-retour au travers des vagues. Le temps est décompté et une note technique est attribuée pour les embarcations parvenant à glisser au mieux sur la vague du retour. Le surfboat est devenu un sport à part entière et s'est développé dans de nombreux pays. Les pelles sont désormais en carbone, mais les bateaux sont toujours en bois. Il a fait son apparition en France en 2000. Suspente Cordage en chaîne servant à supporter les basses vergues.

Lettre T • de Tabernacle à Txalupa Handi

Tabernacle Plate-forme surélevée à l'arrière d'une galère où se tenaient le capitaine et les officiers. Tablier Pièce de toile verticale cousue au milieu d'une voile carrée pour la protéger du ragage sur le mât par petit temps. Une autre pièce peut être cousue sur l'avant pour protéger du ragage sur les étais. Taille-mer Premier bois de l'étrave qui fend l'eau. Taillevent Gand-voile au tiers amurée en pied de mât sur les chaloupes, lougres, chasse- marée. A l'origine, il s'agissait de la voile de cape ou de louvoyage, utilisée en remplacement de la grand-voile amurée en abord. Tamisaille Sur les vaisseaux et grands voiliers, pièce intérieure, horizontale et formant un arc de cercle. Clouée sous les baux, elle supporte l'extrémité de la barre de gouvernail (le crapaud) dont la roue commande les déplacements par l'intermédiaire des drosses. Ce terme désigne également la barre d'écoute des gabares de Gironde. Tanjaq

Gréement traditionnel indonésien caractérisé par des voiles rectangulaires. Les plus anciennes représentations de ce type de gréement datent du IXe siècle. Tarquier Type de pointu méditerranéen, proche de la felouque provençale, utilisé dans la région de Saint-Tropez pour la pêche, portant un ou deux mâts gréés de voiles à livarde et d'un foc. Tartane

Le terme de tartane, d'origine obscure, entre dans le langage commun au XVIIe siècle pour désigner une barque de négoce et de transport. On retrouve le mot tartane aussi bien en catalan qu'en espagnol, italien et portugais, ce qui n'est pas le cas des autres noms de bateaux latins comme la bette, le mourre de pouar ou la catalane, plus spécialisés, et surtout naviguant dans un périmètre très restreint.

Elle porte un grand mât gréé d'une voile à antenne et quelquefois un mât de tapecul. Elle est dotée d'un beaupré gréé d'un ou de plusieurs focs et à son grand mât est parfois adjoint un hunier. Les barrots du pont sont très arqués, le bouge est important et l'arrière carré.

Jusqu'aux années 20, le gréement latin avec son immense antenne surmontée d'un flèche reste la caractéristique commune de la plupart des tartanes. Ensuite, on voit apparaître, entre Cannes et Marseille, la voile aurique à rideau. Emprunté, semble-t-il aux navicelli italiens, ce type de gréement facilitait la manœuvre du fait de la suppression de l'antenne et la division de la voilure.

La tartane est un bateau de pêche ou de cabotage à mi-chemin entre le grand navire et la simple embarcation. Les tartanes de négoce, bateaux de charge à deux mâts ont une longueur moyenne de 20 m, pour une largeur de 5 m, un tirant d'eau de 2,3 m et un tonnage moyen de 50 à 70 Tx. La zone de navigation privilégiée de la tartane est la côte provençale rocheuse, des Bouches-du-Rhône jusqu'au Golfe de Gênes.

Deux catégories de tartanes fréquentaient le port de Marseille : • Des bateaux de pêche traînant un filet appelé tartanon, lahut ou lauto, généralement par paires, d'où l'appellation de bateaux-bœufs, quelquefois individuellement, et on parlait alors de pêche à la vache. • Des bateaux de charge pure qui amenaient vers la grande ville le sel des Salins d'Hyères, la pierre de Carro et de Cassis, et les tuiles de l'Estaque. On peut rattacher à cette deuxième catégorie les bateaux-lesteurs, qui remplissaient une fonction de servitude pour les grands navires en leur fournissant le lest indispensable pour assurer leur stabilité et leur assiette, pendant et après leur déchargement. Tenderolle ou marquise. Sur les vaisseaux, tente supplémentaire que l'on établissait au-dessus d'une autre tente pour amortir l'action du soleil. Terre-Neuvier

ou Terre-Neuva. En France, on donnait le nom de terre-neuviers, ou terre-neuvas, aux marins qui allaient pêcher la morue dans les parages de Terre-Neuve (et, par extension, en Islande et au Groenland), ainsi qu'à leurs bateaux. Voir aussi : doris.

Tête de more Voir > Chouquet Thonier

Si dès le Moyen Age des chaloupes du Pays basque ou de l'île d'Yeu capturaient le germon à la ligne traînante, ce n'est qu'au début du XXe siècle qu'apparurent les thoniers à voiles que l'on vit prendre la mer jusqu'en 1954. Il s'agissait d'élégants dundees en bois, d'environ 35 tonneaux, aux voiles vivement colorées et qui traînaient de quatorze à dix-huit lignes accrochées à des perches d'environ 15 m, les tangons (en châtaignier terminés par des perches en sapin, plus flexibles), fixées de chaque côté du navire.

Tiers (voile au)

La voile au tiers se retrouve sur de nombreux bateaux de travail, bisquines, chaloupes, lougres, etc. Ce gréement puissant se situe historiquement entre les barques à voiles carrées et les "modernes" gréements à cornes. Son point de drisse vient au tiers de la vergue, d'où son nom. Tillac Pont situé au-dessus de l'entrepont le plus élevé ou de la batterie couverte la plus haute. Timonerie Tout ce qui concerne le gouvernail et la direction du navire. Timonier Marin chargé de la barre. Timoun Mot provençal signifiant gouvernail. Tjalk

Péniche hollandaise à voiles. Le terme tjalk signifierait sabot en néerlandais, mais pourrait avoir une origine celte, par chalique ou chalik. Bateau de transport utilisé principalement sur les eaux intérieures mais pouvant également naviguer en mer. De formes très pleines, avec l'avant et l'arrière très arrondis, la coque du tjalk a des fonds plats afin de permettre la navigation dans des eaux peu profondes.

Vrouwezand Il peut être gréé de voiles et porte alors deux dérives latérales pivotantes. Le skûtsje est un type particulier de tjalk. Tjotter

Le tjotter était le plus petit voilier de travail utilisé au transport et à la pêche sur les canaux de la Frise, en Hollande. D'une longueur maximale de 5,40 mètres, il présente des formes très rondes. Non ponté, il porte deux dérives latérales pivotantes et un gouvernail très large dont la tête est souvent décorée. Avec ses fonds plats, il pouvait naviguer dans très peu d'eau, et son mât rabattable instantanément, grâce à un contrepoids fixé à son pied, lui permettait de passer sous les ponts sur son erre. Topo

Petite embarcation vénitienne. Toue

Toue Embarcation intermédiaire entre le chaland et le fûtreau, très en vogue sur la Loire au XVIIIe et XIXe siècles. Non pontée et à fond plat, elle était parfois gréée d'une voile carrée, plus petite que celle des gabares. Bateau à tout faire, elle servait aussi bien au transport des personnes ou des marchandises qu'à la pêche, au cabotage fluvial ou à la culture et la récolte des roseaux.

Toue cabanée La toue était également utilisée par les pêcheurs de saumons et d'aloses. La toue était souvent équipée d'un abri en forme de cabane, et était alors nommée toue cabanée.

Les dimensions d'une toue variaient entre 10 et 15 mètres de long pour environ 3 mètres de largeur. Elle pesait de 3 à 8 tonnes.

La toue sablière. Spécifiquement conçue pour extraire le sable des grèves de la Loire, c'était une embarcation à fond plat, bordée à clin. D'une longueur de 10 à 20 mètres, d'une largeur de 2 à 3 mètres, elle avait une capacité de charge pouvant aller jusque environ 10 tonnes. La hauteur de ses bordés ne dépassait pas 0,80 mètre, afin de minimiser l'effort des sabliers lors de l'extraction du sable. Tourmentin Tourmentin était le nom donné, primitivement, au perroquet de beaupré des vaisseaux, en raison de sa manœuvre difficile. Petit foc ou trinquette en forte toile, très résistante, employés par gros temps. Trainière

Embarcation traditionnelle basque (voile-aviron), destinée à la pêche, dont l'apparition date de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Son nom provient du filet tournant et coulissant "traina". Elle correspond certainement à une forme évoluée de la lanche sardinière nommée "Baideko" (de la baie) dont il est fait mention en 1353 dans les ordonnances de la confrérie des pêcheurs de Bermeo. Spécialisée dans la capture de la sardine et de l'anchois, la trainière est conçue pour manœuvrer à l'aviron les filets tournants et coulissants (traina, xerkoa, bolintxa) et pouvoir s'éloigner un peu plus des baies ou des estuaires.

Ameriketatik Photo: José Arocena En été et sous voile, la trainière pratique la capture du thon avec des lignes traînantes. Le gréement est composé de 2 voiles au tiers : la plus grande sur le grand mât central (masta nagusia) et la plus petite sur le mât de misaine (trinketa). Un gouvernail amovible est alors placé à l'étambot. Trait carré Gréement dont les voiles principales sont carrées. Traversier Type de bateau de pêche ou de passage non ponté du XVIIIe siècle, gréé d'une seule voile carrée sur un mât central, et parfois d'un foc. Tréou Voile carrée des bateaux latins, portée dans le mauvais temps. Trière Voir trirème. Trincadoure Chaloupe des côtes d'Espagne, forte et bien voilée. Trinquet Mât de misaine, généralement incliné sur l'avant, des bâtiments portant des voiles latines. Par extension, nom donné à la voile du mât de trinquet ou au petit foc d'un bateau dépourvu de ce mât. Trirème

Trirème romaine Nom de la trière pour les latins. Sur l'antique trirème, ou trière, considérée en son temps comme le plus efficace et le mieux construit des navires, nous ne possédons que des renseignements pauvres et controversés. Il n'est pas établi qu'elle dérive de la rapide et manœuvrante birème dont aurait été accrue la puissance de choc pour l'éperonnement, la plus redoutable technique de destruction navale jusqu'à l'apparition du canon. Trois-mâts

Le Mayflower Terme générique désignant les navires à voiles portant un grand mât, un mât de misaine et un mât d'artimon.

La Santa Maria Gréés de voiles carrées, latines ou auriques, les trois-mâts n'ont survécu, à l'ère de la propulsion mécanique, qu'en qualité de voiliers-écoles dans plusieurs Marines étrangères (c'est le cas, par exemple, du Gorch Fock, pour l'Allemagne, du Libertad, pour l'Argentine, ou encore de l'Amerigo Vespucci, pour l'Italie). La caraque Santa Maria de Christophe Colomb était un trois-mâts. Le célèbre Mayflower (1608) avait deux phares carrés sur chacun de ses deux mâts avant et une voile latine à l'artimon. La civadière existait sur ces navires ; elle ne devait faire place aux focs qu'au XVIIIe siècle.

Le Belem A l'apogée de la marine à voile, au début du XIXe siècle, on distinguait quatre types de trois-mâts : • Le trois-mâts carré (ou franc), dont tous les mâts portaient des voiles carrées. • Le trois-mâts barque, gréé de voiles carrées au mât de misaine et au grand mât et d'une voile aurique à l'artimon. • Le trois-mâts goélette, qui avait des voiles carrées au mât de misaine, des voiles auriques aux deux autres mâts.

• La goélette à trois mâts, qui portait des voiles auriques aux trois mâts. Trou de chat Sur les voiliers à gréement carré, ouverture dans la hune pour le passage du ton du bas-mât et du pied du mât de hune et laissant un espace suffisant pour permettre à un homme de corpulence moyenne d'accéder à la hune. Mais les marins de la voile mettaient un point d'honneur à ne pas utiliser ce passage et montaient par les enfléchures des gambes de revers, qui prenaient dans ce cas le nom d'échelles de revers. Traduit lubber's hole en anglais, le terme anglais lubber (empoté, maladroit) exprime le dédain suscité par ce moyen d'arriver à la hune (manque de métier ou d'agilité). Txalupa handi

Egalement appelée chaloupe biscayenne ou biscaïenne ou biscaiene (vieux français), à noter la similitude de prononciation du mot txalupa avec celui de chaloupe.

Chaloupe allongée, non pontée, à la proue et la poupe en pointe, gréée de deux voiles au tiers et pouvant également être armée d'avirons. Utilisée au début du XIXe siècle pour la pêche dans la Baie de Biscaye, elle a aussi été employée dans la chasse à la baleine.

Brokoa Ce type d'embarcation performante s'est progressivement répandu le long de la côte atlantique, modifiée en fonction des nécessités des différentes zones de navigation. Au milieu du XIXe siècle, la biscayenne devient bisquine et donne naissance, en Bretagne Nord et en Normandie, à une progéniture très variée, en taille comme en gréement. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, des corsaires vont convertir les chaloupes basques en un navire de guerre, en l'armant d'un canon. Les dernières txalupa handi ont été utilisées jusqu'au début du XXe siècle.

Lettre U • de U-boot à Umiak

U-boot

Désignation traditionnelle des sous-marins allemands, U-boot étant l'abréviation de unterseeboot : bateau sous la mer. Les marins allemands les appelaient familièrement les loups gris.

Le U-Boot (parfois écrit U-boote, ou U-Boat en anglais) est un sous-marin allemand de la Première ou de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi un sous-marin austro-hongrois de la Première Guerre mondiale.

Le système de détermination des noms des navires de la marine de guerre allemande désignait ses sous-marins par un U-, suivi par un nombre. Les cibles principales des campagnes des U-Boots durant les deux guerres mondiales furent les convois de ravitaillement partant des États-Unis et du Canada pour l'Europe. Umiak ou Oumiak, ou Umiaq.

Sorte de barque non pontée utilisée par les esquimaux, à la voile et à la pagaie. Plus large et plus profond que le kayak, l'umiak a une longueur d'environ 9 mètres, est revêtu de peaux de phoque cousues entre elles, tendues sur une armature en bois, et dispose d'une voile carrée en peau de renne. L'umiak, avec une capacité de charge importante, servait aux femmes pour le transport des familles lors des déplacements saisonniers d'un village à l'autre. Les hommes l'utilisaient pour la chasse à la baleine.

Lettre V • de Vaca à Volant Vaca Grande pirogue à balancier, de l'Océanie. Vaigrage Revêtement intérieur d'un navire constitué de lames de bois : les vaigres. Il présente des ouvertures permettant l'aération de la coque. Vaigres Bordages formant un lambrissage et un renfort sur la face intérieure de la muraille d'un navire. Dans la marine à voile, les vaigres (autrefois appelées serres) sont mises en place avant que ne soient posés les bordages du côté extérieur des membrures. Les vaigres étaient généralement disposées perpendiculairement aux couples, qui doivent être préalablement ajustés ou, s'ils sont défournis, garnis de manière à ce que les vaigres s'y appliquent avec le minimum de jeu possible. Les vaigres d'empatture, ou vaigres bretonnes, sont celles qui passent par les extrémités de toutes les varangues. Les vaigres de fond se placent entre les vaigres d'empatture et la carlingue. Le vaigrage (ensemble des vaigres) protège les membrures et les bordages et contribue à une meilleure habitabilité du navire. A bord des derniers grands voiliers, à coque en fer, les vaigres de fond étaient formées de panneaux mobiles de façon à permettre la visite des mailles entre les varangues, notamment après chaque débarquement de vrac. Vaisseau

Au Moyen Age et jusqu'au XIXe siècle portaient le nom de vaisseaux (du latin vascellum, diminutif de vasculum venant lui-même de vas ; le terme anglais vessel a la même origine) toutes les constructions flottantes pouvant naviguer en haute mer, que ces bâtiments soient grands ou petits, de guerre ou de commerce. La locution « les vaisseaux du roi » s'appliquait aux navires de toutes tailles, armés ou non, appartenant au roi, c'est-à-dire construits, armés, équipés et entretenus aux frais du Trésor royal. L'expression « les vaisseaux français » avait le sens, plus général encore, de « navires portant le pavillon de France ».

Valets Bourres servant à bloquer la charge du canon dans le tube. Van Terme provençal désignant le bras qui retient le penon (tangon) de coutelas (polacre établie en travers) sur les tartanes à voiles latines. Vaquelotte

ou canot de Barfleur. Solide et rustique canot de pêche non ponté des côtes normandes (Cotentin) portant un foc amuré sur un long bout-dehors, une misaine au tiers et un tapecul.

De 5 à 7 mètres de long, les vaquelottes sont construits depuis le XIXe siècle et sont adaptés aux différents types de pêches pratiquées dans cette région.• Vénètes

Peuple gaulois, d'armateurs et commerçants, implanté en Armorique 500 ans avant notre ère. Leurs navires étaient de lourds voiliers à fond plat, d'une longueur de quelque 40 m, d'une douzaine de mètres de largeur et d'un tirant d'eau d'environ 3 m. Les pavois devaient s'élever, du moins aux extrémités, à 5 ou 6 m au-dessus de la flottaison.

Vergue Espar établi horizontalement en travers des mâts. Les vergues sont généralement d'une seule pièce, cylindriques et effilées à leurs extrémités. Taillées dans le sapin ou, vers la fin du XIXe siècle, construites en acier, elles pouvaient mesurer jusqu'à 25 m de long. Elles sont placées en croix sur l'avant des mâts dont elles portent le nom. Elles supportent les voiles, enverguées grâce à leur filière d'envergure sur leur bord supérieur. On distingue : Les vergues basses, des bas-mâts : - la grand-vergue, - la vergue de misaine, - la vergue d'artimon (en général sans voile, la voile basse d'artimon étant aurique, on parle de vergue sèche), Les vergues des huniers : - vergue de grand hunier fixe, ou le cas échéant, vergue de grand hunier volant (ou grand-volant), - puis la vergue de petit hunier (également, mais rarement divisée en vergue de petit hunier fixe et vergue de petit hunier volant), - enfin la vergue de perroquet de fougue. Puis les vergues hautes : la vergue de grand perroquet, la vergue de petit perroquet, la vergue de perruche, la vergue de grand cacatois, la vergue de petit cacatois, la vergue de cacatois de perruche.

Sous le beaupré, on trouve la vergue de civadière. Au XVIIe siècle, apparaît à l'extrémité du beaupré, le mât de perroquet de beaupré, portant un tourmentin sur sa vergue de perroquet de beaupré (ou vergue du tourmentin). Il est remplacé vers 1750, par le boute-hors ou bâton de foc, porteur d'une vergue dite de contre-civadière. Tout au long de la vergue sont fixés : - en haut et en avant, la filière d'envergue de la voile, - en arrière, la filière du marchepied à laquelle pendent les étriers maintenant le marchepied, permettant les déplacements des hommes le long des vergues.

Sous le beaupré et, perpendiculaire, vers le bas, est placé l'arc-boutant de martingale, un boute-hors destiné à donner à la martingale une bonne incidence.

Les boute-hors de bonnettes sont fixées aux extrémités (les fusées) des vergues afin de supporter les bonnettes.

Pirogue à double balancier en usage dans les Philippines. Ce type d'embarcation, sans aucun doute originaire de l'Inde, s'est répandu vers l'est dans le Pacifique tout entier. Violon Petite plate-forme (dont la forme rappelle celle d'un violon) débordant de chaque côté du beaupré et servant aux gabiers qui peuvent s'y tenir debout. Le violon, qui portait des réas aux multiples usages, était également connu sous le nom de taquet de beaupré. Vogue Ce qui s'applique au travail de la rame ; les gens de galères ne disaient pas ramer mais voguer. Voile aurique

Nom donné à toute voile à quatre côtés, généralement en forme de trapèze, située dans l'axe du navire et ayant pour caractéristique, par rapport aux voiles carrées, de recevoir le vent toujours par le même bord d'attaque, le guindant, ou chute avant. Leur point d'amure et leur point d'écoute ne sont pas interchangeables. Le groupe des voiles auriques comprend les voiles à corne, à livarde et au tiers. La ralingue avant des voiles auriques à corne est fixée à un mât ou à un étai par un transfilage ou au moyen de cercles en bois ou métalliques ; d'abord libres en bas, elles furent ensuite maintenues par un gui (ou une bôme). Alors que les vaisseaux de guerre et les grands voiliers de commerce du XVIIIe siècle ne portaient qu'une seule voile aurique, l'artimon (devenu ensuite la brigantine), les voiliers du XIXe siècle du type de la goélette en établirent à tous leurs mâts (jusqu'à six). Les cotres et des petits bâtiments de pêche et de plaisance étaient équipés de ce type de voile. Voile barrée La vergue du mât d'artimon, ou vergue barrée, ne comportait normalement pas de voile. Cependant, certains navires tels que les clippers pouvaient exceptionnellement en comporter une. Cette voile prenait alors le nom de voile barrée. Voile carrée

La voile carrée a, en réalité, la forme d'un trapèze régulier dont le plus petit côté se trouve vers le haut et est envergué. On l'appelle également voile à trait carré, car elle est portée par une vergue tenue à angle droit sur le mât. C'est le premier type de voile connu dans les pays européens. Les bateaux grecs ou romains en portaient une seule, sauf exception, et de ce fait ne pouvaient adopter que l'allure du largue ou du vent arrière. Remplacée en Méditerranée par la voile latine, elle se perfectionna sur l'Atlantique et la mer du Nord. Les navires furent peu à peu munis de plusieurs voiles carrées se répartissant sur plusieurs mâts, ce qui permit de mieux tenir la route en équilibrant les voiles de l'avant et celles de l'arrière, puis d'amener cette route plus près du vent en orientant les vergues au moyen de bras. On renforçait cette orientation en tirant le point d'écoute (coin inférieur sous le vent) vers l'arrière et le point d'amure (coin inférieur au vent) vers l'avant. La bouline permit de serrer le vent davantage. Pour pouvoir manœuvrer ces voiles qui grandissaient en même temps que les navires, il fallut les diviser. C'est ainsi qu'on disposa, au-dessus de la misaine et de la grand-voile, des huniers portés par des mâts de hune. Bientôt trop importants eux aussi, ils furent divisés en deux, le hunier fixe et le hunier volant. Au-dessus, on adapta les perroquets, sur des mâts de perroquet, puis les cacatois et même, quelquefois, au XIXe siècle, des contre-cacatois. Sur l'artimon, le hunier s'appelle perroquet de fougue et est surmonté par la perruche et le cacatois de perruche. Jusqu'à l'apparition des focs, à la fin du XVIIe siècle, le beaupré porta également des voiles carrées : perroquet de beaupré au-dessus, civadière et contre- civadière au-dessous. Les voiles carrées sont tenues dans chaque coin inférieur : - pour les voiles supérieures, par une écoute à la vergue inférieure, - pour les voiles inférieures, par une amure et une écoute aux bords du navire. Les côtés d'une voile carrée sont : - En haut, l'envergure. - En bas, le fond ou bordure. - De chaque côté, la chute. Voile à corne Voir voile aurique. Voile houari

Gréement caractérisé par un type de voile particulier : la voile à houari. Le houari est une voile triangulaire principale (par opposition à la voile d'évolution ou d'appoint, tel le foc) enverguée sur une corne verticale guindée le long du mât sur lequel elle coulisse. Voile latine

Voile triangulaire (appelée à l'origine "alla trina" : à trois pointes) enverguée sur une antenne, composée de deux parties : le quart (partie basse) et la penne (partie haute). Elle permet toutes les allures possibles de navigation à la voile. La voile latine semble remonter à l'Antiquité grecque ou, au plus tard, au IIIe siècle de notre ère. Dès le VIe siècle, la voile latine est la voile méditerranéenne par excellence. C'est la voile des Italiens, des Espagnols, des Provençaux, des Portuguais, des Maghrébins. C'est la voile des "galères", des "tartanes", des "felouques" et des "chebecs", c'est aussi la voile arrière des vaisseaux de tout l'occident depuis l'invention des bateaux à 3 mâts à la renaissance. Les peuples latins l'ont amenée partout où ils ont navigué, c'est-à-dire dans le monde entier notamment en Amérique Latine et en Europe du Nord. La voile latine a joué un rôle primordial dans l'histoire des techniques de la voile, c'est elle qui est à l'origine de toutes les voiles axiales modernes. Voile à livarde

Voile aurique sans corne ni bôme mais établie par un espar en diagonale. Son extrémité supérieure étarque le coin supérieur arrière de la voile et son extrémité inférieure s'appuie sur le mat. Voile au tiers

La voile au tiers se retrouve sur de nombreux bateaux de travail, bisquines, chaloupes, lougres, etc. Ce gréement puissant se situe historiquement entre les barques à voiles carrées et les "modernes" gréements à cornes. Son point de drisse vient au tiers de la vergue, d'où son nom. Voile volante Voile installée provisoirement. Volant Adjectif qualifiant toute pièce du gréement pouvant être aisément déplacée (foc volant, cacatois volant, etc.).

Lettre W

Waka Dans la langue maori, waka signifie canoë (singulier ou pluriel : waka).

La gamme des waka va du petit canoë individuel, utilisé pour la pêche ou les déplacements fluviaux, au très grand waka taua, canoë de guerre dont l'équipage peut comporter 80 pagayeurs, ou aux canoës doubles utilisés pour les voyages océaniques.

De nombreux waka sont des canoës réalisés à partir d'un tronc d'arbre évidé. Les plus petits composés d'une seule pièce, alors que les plus grands sont constitués de plusieurs sections liées ensemble. Certains waka, en particulier aux îles Chatham, sont construits à l'aide de joncs ou de tiges de lin. Les petits waka de servitude sont généralement simples et sans ornements. Les plus grands waka, comme le waka taua, sont minutieusement sculptés et décorés. Ces grands canoës, autrefois destinés à la guerre, ne sont plus employés aujourd'hui que lors de cérémonies.

Les Polynésiens de Hawaiki, qui devinrent les Maori, migrèrent en Nouvelle- Zélande à bord de grands waka. Les noms et les histoires associés à ces waka se sont transmis par l'histoire orale maori, alors que les descendants de ces colons se multipliaient et se divisaient en tribus.

Le terme de waka est également employé dans des sens plus étendus, qui peuvent être traduits par navire ou véhicule. Le néologisme waka-rere-rangi (littéralement waka qui vole dans le ciel) a été inventé pour l'avion.

Le waka taua

Le canoë de guerre maori est généralement construit à partir d'une seule grande bille de bois (la Nouvelle-Zélande disposant de grands arbres) et varie en longueur de 20 à 30 mètres. De plus grands canoës ont été construits par l'ajout de pièces à la proue et à la poupe. Le waka taua est propulsé par 30 à 80 pagayeurs. Le rythme de la nage était soutenu par des chants, dirigés par un meneur appelé kaitaki.

Le canoë se dirigeait par les pagaies, les pagayeurs placés à l'arrière, de chaque côté, en contrôlant les mouvements. On assiste aujourd'hui en Nouvelle-Zélande à une renaissance des waka, avec de nombreuses constructions de waka taua pour diverses cérémonies. On réalise également des canoës de course (voir outrigger) appelés waka tere. D'une longueur de 14 mètres, ils ont un petit flotteur et six pagayeurs.

Ce waka taua, exposé au musée maori de Waitangi, a certainement été le plus grand canoë jamais construit. Avec 37,5 mètres de long et 2 mètres de large, il portait 80 pagayeurs et 55 passagers. Il est formé de trois parties liées entre elles, dont 21mètres pour la section centrale.

Lettre Y • de Yacht à Youyou

Yacht

En dépit de sa consonance anglo-saxonne, le terme "yacht" est d'origine hollandaise (jacht). Petit bateau rapide à fond plat et à dérives latérales du XVIe siècle, il séduisit les Anglais qui en reprirent la construction dès le XVIIe siècle, sous le nom de "yacht". Utilisé comme bateau de reconnaissance dans les différentes marines, le yacht devint très vite l'apanage des gens fortunés attirés par le charme des voyages ou des promenades en mer. Yole

Le mot yole vient du danois jolle et du néerlandais jol et désigne à l'origine une embarcation légère et allongée, d'un faible tirant d'eau, propulsée généralement à l'aviron. Le terme de yole employé par les Anglo-saxons désigne en France un type d'embarcation traditionnellement nommée chaloupe dans la marine de commerce, aujourd'hui encore, et qui est la plus grande embarcation mue à la voile ou à l'aviron embarquée sur un navire. Il correspond à la baleinière des navires de guerre, mais est moins large et son franc-bord est moins haut. Si canot est un terme générique désignant au contraire l'embarcation de la plus petite taille, le canot-major désignait l'embarcation par les officiers, et la chaloupe-amirale était l'embarcation portant l'amiral. Dans les yoles, les dames de nages sont fixées directement sur le carreau et les rameurs ne sont pas alignés les uns derrière les autres dans l'axe longitudinal du bateau mais décalés par bordée.

Aujourd'hui, on donne le nom de yole à une embarcation de plaisance, élégante, longue et fine, dont l'outrigger constitue un modèle de course. Les yoles sont des embarcations, pontées ou non, de dimensions et de poids variables, prévues pour 2, 4 ou 8 rameurs. Leur coque est construite à clin, comme les canoës. Yole de Bantry

La yole de l'amiral Nielly en 1944. La yole de Bantry est le plus vieux bateau français encore existant.

Histoire

Le 15 décembre 1796, juste après la révolution, le Directoire envoie une escadre de navires qui partent de Brest pour soutenir la lutte des "Irlandais-Unis" contre les Anglais. Les navires sont dispersés par la tempête et ce qui reste de la flotte arrive le 21 décembre en Baie de Bantry, alors qu'une nouvelle tempête se lève. La frégate La Résolue se trouve en difficulté après une collision avec Le Redoutable.

L'amiral Nielly fait mettre à l'eau sa chaloupe personnelle, embarcation plus légère, plus fine et plus rapide que les canots réglementaires, pour aller demander une remorque à L'Immortalité, au mouillage à vingt milles de là. Mais le canot fait côte à Clough Beach, sur Bear Island, dans la baie de Bantry. L'équipage est fait prisonnier et la chaloupe de l'amiral Nielly est récupérée par Richard White, chef des milices garde-côtes anglaises, qui la fait transporter dans sa propriété, où elle sera conservée pendant 150 ans comme un trophée familial, puis, en 1944, confiée au National Maritime Museum de Dublin. Elle est depuis connue sous le nom de « Yole de Bantry », ou « Yole 1796 ».

Deux siècles plus tard, elle connaît une étonnante renaissance avec le lancement, en 1982, de l'Atlantic Challenge, puis du Défi jeunes marins 2000. De nombreuses yoles ont été construites dans le monde sur le modèle de la yole de Bantry.

La yole

La yole de Bantry est un exemple des embarcations ouvertes utilisées par les marines de France et d'Angleterre pendant et après les guerres napoléoniennes. Elle a une longueur de 11,64 m, une largeur de 2,05 m, un tirant d'eau de 0,79 m et une surface de voile de 44 m².

Très effilée et très rapide, la yole de Bantry, gréée de trois voiles au tiers et bordant dix avirons, est capable d'embarquer facilement treize personnes : dix rameurs, un barreur, un homme d'arrière et un homme d'avant. Yole de Ness

Les yoles de l'île de Ness, dans l'archipel des Shetland, étaient à l'origine des bateaux de pêche à l'aviron et à la voile.

Héritières des drakkars vikings, ces petites embarcations d'environ 7 mètres de long, très stables, étaient adaptées aux conditions météorologiques et de navigation souvent difficiles dans les eaux du "Cap du raz rugissant" (Dunrossness). La yole de Ness est construite à clin et gréée d'une voile au tiers. Yole ronde

Martinique. Embarcation légère, sans quille, sans lest, sans dérive et sans gouvernail, à faible tirant d'eau, gréée d'une ou deux voiles.

L'apparition de la yole ronde dans l'histoire de la voile en Martinique est due à des difficultés techniques rencontrées sur le gommier qu'utilisaient les premiers marins pêcheurs de la Martinique (embarcation tirée d'un tronc d'arbre du même nom). Cet arbre finissant par disparaître dans la forêt martiniquaise, alors que le nombre de pêcheurs augmentait, il fallut avoir recours aux îles voisines (Sainte Lucie et Dominique). D'autre part, le gommier était instable et supportait difficilement des voilures importantes et sans cesse plus grandes.

Certains cherchèrent une solution de rechange et, dans les années 40, un charpentier du François réussit à concevoir une embarcation s'inspirant à la fois du gommier et de la yole européenne. Construite à partir d'une ossature, la yole ronde, ainsi appelée par opposition aux yoles à fonds plats, remplaça progressivement le gommier.

Les pêcheurs utilisaient principalement la voile pour revenir de leur lieu de travail et se lançaient des défis, le dernier arrivé perdant le produit de sa pêche. Plus tard des courses sauvages furent organisées le dimanche. Avec l'arrivée des yoles, cette pratique continua et s'amplifia même si bien que les courses se faisaient lors des fêtes patronales du François, du Robert et du Vauclin. Devant l'intérêt suscité par ces confrontations se créa en 1972 la « Société des Yoles et Gommiers de la Martinique ». En 1984 les gommiers se séparèrent des yoles et « la Société des Yoles Rondes de la Martinique » prit naissance.

Les courses de yoles sont extrêmement spectaculaires, l'équipage devant en permanence lutter pour maintenir l'embarcation en équilibre. La yole ronde a la particularité de ne pas posséder de vraie quille, ce qui en fait une embarcation particulièrement instable et l'équilibre du bateau est assuré par une partie de l'équipage qui joue du rappel sur des bois dressés, sortes de barres de bois rigides. A l'arrière de la yole, le patron, assisté d'un ou deux aides-patrons, dirige la yole à l'aide d'une pagaie. Youyou

Petite embarcation de service courte et large, à voile, à rames ou propulsée par un petit moteur. A tableau arrière, généralement bordée à clin ou en bois moulé, le youyou sert d'annexe, pour faire la liaison entre un yacht et un quai, ou, s'il y a lieu, pour le sauvetage des passagers. Manœuvré soit à la godille, soit au moyen d'une paire d'avirons, le youyou est parfois gréé d'une voile à livarde. Lettre Z • de Zaroug à Zeima

Zaroug Le zaroug est un boutre fin et étroit. Son étrave, droite, est fortement inclinée, et yéménite sa poupe est pointue, sans tableau.

Il est utilisé pour le commerce et la pêche, en Mer Rouge, le long de la côte orientale d'Afrique et dans le golfe persique. Il porte un seul mât gréé d'une voile latine. Zaruk

Embarcation arabe du Moyen Age, utilisée pour le transport côtier, gréant une voile latine. Zeima

La zeima est un boutre semblable au sambouk, dont elle est dérivée, mais plus petite. Elle mesure à peine 20 mètres. Son étrave est arrondie et elle est dotée d'un château arrière, avec un tableau sculpté et orné de peintures colorées. Elle porte deux mâts gréés de voiles trapézoïdales.