The Salt and The Sand

10 ans d'Arena

En 2005, Arena célébrait l'anniversaire de la sortie de leur premier album, Songs from the Lion's Cage, sorti en 1995. Au cours de ces dix années, Arena est devenu un des meilleurs gardiens de la flamme progressive anglaise. Ce 10ème anniversaire est l'occasion de fêter la musique d'Arena et de se pencher sur l'histoire de ce grand groupe. Beaucoup de choses ont été écrites sur Arena et ses membres passés et présents, mais l'histoire complète de ces remarquables musiciens n'a jamais été agencée de manière décente et complète. D'où l'idée d'écrire une biographie sur l'histoire d'Arena. Nous avons pensé, que si jamais une biographie devait être écrite, alors l'année 2005 était le bon moment pour le faire. Quand nous avons décidé, fin 2004, que cette histoire devait être racontée, cela voulait dire que les investigations devaient commencer. Pas seulement sur toute la matière existante, mais aussi sur la création de nouveau matériel, nous avons décidé de faire de nouveaux interviews. Heureusement la majorité des membres du groupe étaient prêts et disponibles pour partager leurs opinions avec nous. En outre nous avons contacté plusieurs anciens membres, ainsi que quelques personnes qui ont été étroitement impliquées. Nous les remercions tous pour leur contribution, particulièrement Clive, Mick, John J., John M. Rob, David et Mattias. Nous remercions aussi ceux dont nous avons utilisé les images ou dessins, parfois -désolés- sans autorisation. Les photos ont été fournies par Marcel Kolenbrander (1995-1998), Robin Stierkat (1998), Jan-Jaap de Haan (1999-2003), John Vis (2005), Olga Otten (2005) et beaucoup d'autres, que nous ne pouvons pas tracer. Une biographie sur l'histoire d'Arena doit être écrite de manière appropriée. Non seulement la musique doit être la partie centrale de l'histoire, mais il doit y avoir beaucoup d'informations de fond, et quelques anecdotes doivent être mises en perspective. Une biographie est un hommage à un groupe, elle doit rester objective, tout en étant positive. C'est ce que nous avons essayé de faire, car de cette façon, la lumière peut être faite sur deux points essentiels comme les albums 'The Visitor' et 'Contagion' et les événements plus tristes comme les départs de Paul Wrightson et . Comme nous n'avons aucun budget et n'avons pas pour objectif de 'gagner' quelque chose avec ce projet, nous avons rapidement décidé qu'il serait disponible pour n'importe quel fan d'Arena et ce gratuitement. Par conséquent cette biographie est accessible à tous les adhérents de The Cage. Ceci nous permettra d'enrichir l'histoire de nouveaux faits dans le futur. Des corrections peuvent être faites là où nous nous sommes trompés ou avons commis des erreurs, des ajouts peuvent être également faits, tant que vivra Arena. Ainsi, nous vous présentons, ce jour, exactement 10 ans après leur première prestation publique, la version 1.0 de The Salt and the Sand: 10 ans d'Arena. Nous espérons que vous l'apprécierez! Jan-Jaap de Haan & Erik Beers

En 2005, sortait l’excellente biographie d’Arena faite par Jan-Jaap de Haan et Erik Beers. 2006 voit naître sa traduction.

Quand est parue cette biographie, la question de la traduction s’est posée. Pour le fun, pourquoi ne pas traduire ce texte pour essayer d’en saisir toutes finesses, les termes et expressions employés étant quelques fois obscurs.

Après nous être aperçus que nous avions commencé une traduction chacun de notre côté, nous avons décidé de nous partager le ‘travail’. Nous avons essayé de coller au mieux au texte original, afin de ne pas déformer les pensées des différents protagonistes.

En voici le résultat, nous vous en souhaitons bonne lecture. François & Pascal

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 2 Au commencement... L’histoire d’Arena débute en 1993 au Mc Donalds de Hemel Hempstead, où Mick Pointer rencontre par hasard un rédacteur du magazine Silhobbit, un fanzine dédié au rock progressif. A cette époque, cela fait 10 ans que Mick est hors-jeu du circuit musical. Comme il a une vague idée de ce que pourrait être un nouveau projet musical, Richard Jordan, lui suggère de rencontrer . Richard Jordan: "J’ai eu quelques conversations avec Clive où il me disait que si jamais je mettais la main sur Mick Pointer, je devais lui dire qu’il voudrait bien tester quelques trucs avec lui. Je ne savais pas s’il plaisantait ou si c’était sérieux. Quand j’ai finalement mis la main sur Mick, je lui ai suggéré que ce pourrait être une voie pour gagner pas mal d’argent. Je pense qu’il a été un peu surpris, mais petit à petit l’idée s’est ancrée dans son cerveau, et il s’est dit pourquoi pas. C’était avant Pâques 1993, et je n’ai jamais réellement pensé qu’ils feraient plus d’un album." Mick et Clive se sont rencontrés dans un pub près de St Alban et ont partagé quelques agréables soirées. En raison des concerts de Pendragon et des autres participations de Clive, ils mettent plusieurs mois pour se rencontrer à nouveau, cette fois dans Maidenhead. Mick apporte quelques bandes, juste des thèmes et des lignes mélodiques. La première session aura pour résultat l'écriture de" Valley of the Kings" en un quart d’heure. Arena est né, plus de 15 ans après le premier projet musical de Mick.

Mick Pointer Michael James Pointer est né le 22 juillet 1956 à Bull dans le Buckinghamshire. A l’âge de 19 ans, il assiste aux répétitions de son ami Clive Butler qui a formé un groupe avec son frère. Il observe le batteur: “Ce gars était probablement un bille, mais sur l’instant j’ai pensé : “Ça, c’est du son !”. J’ai emprunté le high-hat, et juste ça, pour m’entraîner. Après cela, ma mère m’a acheté mon premier kit de batterie et nous avons formé" The Butlers" . Clive Butler était l’ami de Mick depuis l'âge de 5 ans, et il habitait à trois maisons de chez lui. Il est décédé en 2003; l’album d’Arena ‘Live and Life’ est dédié à sa mémoire. C’est aux alentours de 1978 que Mick et son ami Doug Irvine forment un groupe instrumental appelé Silmarillion, nom dérivé du livre de J.R.R. Tolkien, que Mick traînait souvent avec lui. Auparavant, ils avaient été deux membres actifs du groupe Electric Gypsy, mais la direction musicale prise par le groupe ne leur convenait plus. La première expérience musicale de Mick fut un an avant dans un groupe local nommé Stockade, séparé sans avoir jamais fait de concert. Après le départ du guitariste et du claviériste de Silmarillion, Mick et Doug passent des annonces dans la presse musicale et les auditions de guitaristes venus de tout le pays se poursuivent jusqu’à l’arrivée de Steve Rothery, pendant l’été 1979. Le claviériste d’Aylesbury, Brian Jelliman les rejoint en octobre. Juste au moment où le groupe démarre l’enregistrement de ce qui doit devenir ‘The Web’, Doug quitte le groupe. Deux écossais réagissent à l’annonce pour remplacer le bassiste / chanteur. Ils se présentent à l'audition le 2 janvier 1981 sur des paroles déjà composées pour un morceau. Derek William Dick et Diz Minnitt retenus, le groupe enregistre, pendant l’été 1981, une démo trois titres, où l'on trouve ‘Garden Party’, ‘He knows you know’ et ‘Charting the single’. Il se passe beaucoup de concerts avant de les voir à leur premier show en tête d’affiche au Marquee le 25 janvier 1982, avec Mark Kelly aux claviers en remplacement de Brian Jelliman. Suivirent les sessions du show du ‘Friday Rock Show’ de Tommy Vance, où ils enregistrent ‘The Web’, ‘Three boats down from the candy’ et ‘Forgotten sons’. Plus tard au printemps, remplace Diz à la basse, il s’ensuit une tournée à travers l’Angleterre, l’Ecosse et le pays de Galles. Ayant rencontré un succès massif lors de plusieurs festivals d’été, dont celui de Reading, ils signent chez EMI en septembre 1982. En octobre 1982, enregistre son premier ‘single’" Market square heroes" , fêté par un autre concert au Marquee. Plus tard, en 1982, c'est la première version live de ‘Script of the Jester’s tears’, le titre phare de leur premier album paru en 1983, qui rentre dans le top 10 en Grande- Bretagne.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 3 C’est à ce moment, alors que le groupe est au bord d’une percée internationale, que son fondateur Mick Pointer est" viré" . Son dernier concert avec le groupe, le 18 avril 1983, est enregistré et réalisé sur la K7 vidéo (plus tard en Dvd) ‘Recital of the script’. Cette prestation inclut tout l’album ainsi que le désormais classique ‘Grendel’, un morceau épique qui avait fait grande impression auprès des fans l’année précédente, parmi eux, un étudiant nommé Clive Nolan.

Clive Nolan Le jeune Clive Nolan écrit sa première chanson à l’âge de 13 ans, à la mort de son chat Kim. A ce moment, il se rend compte qu’écrire de la musique est bon moyen d’exprimer ses sentiments. Clive a grandi dans une famille de musiciens, près de Stroud dans le Gloucestershire. Ses parents sont professeurs de piano, et Clive apprend le violon dès l’âge de 8 ans. A 4 ans, il avait déjà rencontré Nick Barrett, ne sachant naturellement pas ce qu’ils réaliseraient plus tard ensemble. A 16 ans, Clive va à l’école King’s School, qui deviendra célèbre plus tard dans les années 90 grâce au film Harry Potter, car elle comporte des salles de classe comparables à celles de l’université de Hogwarts. C’est là qu’il découvre de nouveaux univers musicaux, au-delà de la musique classique. Comme ses amis achètent des disques de musique pop, il décide de se rendre chez un disquaire pour acheter un album. Attiré par la pochette, il se décide pour ‘Second’s Out’ de Genesis. Cet album restera une influence majeure durant toute sa carrière. D’une certaine manière, la pochette du premier album public d’Arena ‘Welcome to the stage’ est un hommage, bien que non intentionnel, à cet album de légende. Ce disque lui inspire la création d'un groupe nommé ‘Sleepwalker’ (Le somnambule), pour qui il va seulement écrire deux titres ‘The traveller’ et ‘Fall out’, qui dure environ 20 minutes. Le groupe joue un seul concert avant de séparer, les différents membres partant pour l'université. A l’université de Clive, les principaux sujets sont orchestration et composition, le violon et le violoncelle ses instruments. Ici, il reforme un groupe avec de nouveaux membres, dont Cliff Orsi et Paul Allison. Ces derniers invitent Clive à assister à un concert de Marillion au Marquee. Nous sommes à l’automne 1982 et Marillion commence à se faire un nom autour de Londres. Clive est impressionné et pense: "Un jour, ils travailleront avec moi" , ce qui était partiellement juste. Grendel l’inspire pour l’écriture du morceau ‘Loki’, dès qu’il revient du concert. Les enregistrements montrent la ressemblance avec ce titre: un morceau épique est né. Sleepwalker existera encore cinq ans avant la séparation, et Clive jure de ne plus jamais monter un groupe. Mais avec Danzante, un trio electro-latin, il recommence la musique. Quand l’autre claviériste s’en va, Danzante devient le groupe Rock/pop ‘The Cast’. A ce moment l’album de Kate Bush, Hounds of love, a un très grand impact sur Clive. Il rencontre Rachel Scholes avec qui il enregistre le morceau ‘Round again’. Cette chanson contient une montée de cordes que nous retrouvons, quelques années plus tard, dans ‘Crying for Help IV’. Clive reprend contact avec Nick Barrett qui avait formé Pendragon. Résultat, ‘The Cast’ joue en première partie de Pendragon au Marquee. Nick Barrett n’étant pas satisfait de son claviériste, Clive en prend la place. EMI invite le groupe à une session d’enregistrement et même s'ils financent la démo ‘Kowtow’, Pendragon ne sera finalement pas signé. Nick créé alors le label Toff Records, tandis que Clive et Karl Groom, qui a un enregistreur 8 pistes, montent le studio Thin Ice dans Maidenhead, où ils habitent. Parallèlement à Pendragon, Clive est toujours très actif avec ‘The Cast’, qui obtient un contrat d’enregistrement en France. Ensemble avec Fudge Smith et Karl Groom, ‘Walk on water’ et ‘Tomorrow today’ sont enregistrés en vue d’un premier single, mais qui n'a pas été distribué à cause de la politique culturelle de la France, celle-ci étant fortement orientée vers les musiciens français. Clive, en même temps, n’est pas satisfait de la direction

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 4 musicale trop pop vers laquelle les pousse la maison de disques. Il écrit le titre progressif ‘Jigsaw’ pour terminer le contrat. Rachel ayant choisi de partir, Clive s’occupe des vocaux sur la démo deux titres (Jigsaw et Whistleblower) qu’il enregistre avec Karl Groom. Karl fait entrer Ian Salmon et Nick Harradence, ce qui donne naissance à Shadowland. Grâce à Willebrord Elsing du magazine hollandais SI, Clive entre en contact avec Tracy Hitchings, une chanteuse anglaise qui a fait ses débuts avec le groupe Quasar. Ensemble avec Karl, ils enregistrent trois morceaux sous le nom ‘Strangers in the Train’. ‘The Key’, décrit comme un album de rock de chambre est le premier album à voir le jour sur le nouveau label hollandais SI Music. Peu après, l’album solo de Tracy ‘From ignorance to Ecstasy’, entièrement écrit par Clive, est enregistré et en retour SI promet de réaliser le premier album de Shadowland ‘Ring of Roses’. Suite au succès rencontré par ‘Ring of Roses’, le groupe part en tournée avec Jadis, qui vient juste de réaliser son album ‘More than meets the eye’. Jadis a dans ses rangs John Jowitt, qui a été amené par , son copain dans I.Q. Clive enregistre une chanson avec Orford ‘Quantum leap’, pour un album de compilation chez SI. Le projet s'appelle NO, lequel représente Nolan et Orford, mais fait aussi allusion à un autre groupe de prog au nom opposé. Plus tard, Clive allait acheter le mellotron de Martin, qui deviendra la marque de fabrique du son de Clive sur ‘The visitor’.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 5 Songs from the Lion’s Cage (1994 - décembre 1995)

Tandis que Clive apporte ses propres sons et styles durant la première session d'écriture avec Mick, les deux réalisent qu'il y a tout ce qu'il faudrait pour que ce soit un morceau de Marillion, ce qui n'était pas le but poursuivi, mais inconsciemment ils ne l'ont pas évité. Les séances d'écriture sont un grand succès, bien que, selon Mick: "Il n'y avait pas de but précis, juste le plaisir de se retrouver chaque mercredi. Des heures bizarres à aligner des idées, même pas converties en morceaux, plutôt le genre: 'essayons ceci, voyons ce que ça donne'. Nous avons soudain réalisé que nous avions quelque chose de très particulier entre les mains, qui est plus qu'un projet unique" . Clive explique: "Durant les premières 'pub sessions', ce qui signifie 2 bonnes heures en studio suivies de 3 heures dans le pub le plus proche, le maintenant fameux plan sur cinq albums est fait. A ce moment, il est décidé de mettre les instrumentaux de 'Cry for help' dans le second album et de réaliser, dans la lignée de la tradition de Rush, un album public après le 4ème; le 3ème album étant un album concept."

Ils sont rejoints, pendant ces sessions, par Cliff Orsi, qui habite, comme Clive, dans Maidenhead. Alors commence la recherche d'un chanteur à travers une annonce dans le Melody Maker. Ils passent leur temps en recherches et écoutent environ 40 bandes. Sur l'une d'elles, John Carson les impressionne: "Nous lui avons offert le travail immédiatement" , rappelle Clive," en y regardant maintenant, ce fut une erreur. Nous aurions dû passer encore plus de temps ensemble." Trouver un guitariste fut bien plus difficile. La première semaine d'août 1994, en voit passer trois: "Jusqu'à dimanche, il y avait un type nommé Jeff Ward, mais ça ne marchait pas, on l'a viré avant d'aller à une des légendaires garden-party de Jadis. Par l'intermédiaire de John, un autre John est arrivé, il a été avec nous lundi et mardi, mais on l'a appelé un jour et puis c'est tout" .

Comme producteur, ils trouvent le claviériste de Pallas, Mike Stobbie. Clive: "A ce moment nous travaillions avec un équipement qui ne fonctionnait pas. La batterie avait été mal enregistrée. Alors j'ai appelé Mike Stobbie, que j'avais rencontré lorsque je travaillais sur le projet Casino. Il avait le bon feeling, alors nous avons conclu un accord. Il nous a trouvé Keith More (avec qui il avait joué dans un groupe nommé Vera Cruz). Et donc le mercredi, Keith était prêt" . Le départ de Jeff Ward oblige aussi le groupe à trouver un nouveau studio. A l'origine il était planifié d'enregistrer dans les studios Ward en Irlande. Mick et Clive enregistreront en divers endroits. Le travail sur l'album continue. Mis à part les les parties 'Crying for help IV', toujours présentes, tout le reste est nouveau. Mick marche dans les bois pendant des heures, marmonnant des idées dans un dictaphone. Il explique comment fonctionne leur collaboration: "écrire est difficile pour moi, parce que je ne suis pas un musicien comme Clive. Je peux lui murmurer des mélodies, avec lesquelles il va travailler. Tout ce que je fais sera marqué de l'empreinte de Clive, ce qui me convient parfaitement, mais j'ai aussi mon propre style, qui est l'élément le plus percutant d'Arena." Mick a aussi écrit les vocaux de la section d'ouverture de Jericho, tandis que Clive commence à travailler sur Solomon: "Solomon était la première salve de paroles que j'avais écrite en une séance, et je les

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 6 ai faxées à Mick immédiatement" . Pour les autres morceaux, Clive a moins de souvenirs: "Je pense que Midas vision a été le dernier morceau mis en place" .

Le titre de l'album est arrivé très vite dans le processus, juste après que Valley of the Kings soit terminé. L'écho de 'Script of a Jester's Tear' raisonne évidemment dedans, mais il y a une autre allusion à Marillion. Silmarillion a perdu le 'Sil' lors du départ d'un de ses membres. Puisque Mick vole de ses propres ailes maintenant, il pense que la dernière syllabe 'Lion' pourrait lui être appliquée. 'Songs from the Lion's cage' était né. Trouver un nom de groupe est bien plus difficile. La première lettre d'information annonce comme nom 'Avalon', qui apparaît être un groupe australien de rock progressif. Plusieurs noms idiots passent, jusqu'à ce que la petite amie de Mick dise: "Hé, vos chansons parlent d'une personne dans une arène, pourquoi ne pas prendre ce nom" .

La recherche d'un label commence par SI-Music, le label qui a réalisé plusieurs des projets de Clive, tels Shadowland et Strangers on a Train. Mick rappelle: "A ce moment, quelqu'un doit avoir dit, ce truc est excellent, vous devriez faire quelque chose avec. Ce doit être Willebrord Elsing de SI, qui a dit à Clive 'A propos de cette association avec Mick Pointer, allez vous sortir un album?'." En fin de compte Arena ne signera pas chez SI. Les avis diffèrent sur les raisons. Clive: "A ce moment là, c'était juste un projet et ils n'étaient pas vraiment intéressés par sa réalisation. De leur point de vue, ce peut être compréhensible." Mick se rappelle d'autre part un argument commercial: "Ayant été dans les affaires 10 ans auparavant, j'ai commencé à réfléchir, 'pourquoi leur donner un album, et que vont ils faire exactement pour nous, que nous ne pouvons pas faire par nous mêmes?. Ainsi est né Verglas Music." C'est ainsi que Mick et Clive se décident à franchir le pas et à former leur propre label, appelé Verglas, qui est la traduction française de 'Thin Ice'. Rétrospectivement, ils furent chanceux car c'est à ce moment que le label SI commence à couler. Clive: "Alors, la seule chose que nous avons eu à faire a été de se rapprocher des différents groupes avec qui nous avons joués, principalement Pendragon et Marillion, Keith avec Asia, celui-ci ayant fait un bref passage lors de la tournée Aqua-tour en 1992. Ce fut une des principales raisons qui nous a fait impliquer Steve Rothery, bien que cette expérience ait été difficile pour Mick. Donc je lui ai envoyé une piste de Cry IV et il nous a retourné deux solos, un que nous avons utilisé sur l'album, l'autre étant sur le mini- album 'The Cry'. Dans un sens, c'était une sorte d'accord tacite. Plus tard, après que nous ayons trouvé Paul Wrightson, il nous a rejoint sur scène à Rotherham pour jouer ce solo. Il se peut qu'il ait joué 'He knows' avec nous, mais je ne m'en souviens pas."

Le travail sur le livret et la pochette a été fait par John Gosler, une relation de Mick, qui avait de l'expérience à travers les posters et autres affiches commerciales," Je me rappelle que nous avons discuté avec lui à propos du type dans l'arène, il a alors pris quelques croquis de Mick dans différentes poses, qu'il a employés comme base pour le type sur la pochette, qui n'est pas officiellement Mick bien sûr. Une de nos exigences était d'avoir quelques anachronismes, comme dans Ben-Hur, où un mec portait une montre. J'ai toujours adoré ça, alors nous lui avons dit: dans la foule, dessine quelqu'un avec un téléphone portable." Entre l'enregistrement de l'album et sa sortie, il s'est écoulé un bon bout de temps: "Nous avons enregistré l'album en septembre-octobre, mais il a été distribué en février, parce que le distributeur anglais pensait

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 7 que ce serait plus sage de le distribuer en dehors de la période de Noël, aussi nous avons juste dû être patients." Avant même que leur album soit sorti, un fan-club officiel est fondé. Mandy, la femme de Mick et promoteur d'Arena, contacte René Romswinckel , fondateur de The Web Holland, vers la fin 1994, le résultat en sera Arena Europe Info. En décembre 1996 il se transforme en The Cage (le fanzine portait ce nom à l'origine) et devient fan-club mondial. La première parution de la revue voit le jour en juillet 1995.

Clive explique qu'avant sa sortie le 6 février 1995, ses espérances dans le projet n'étaient pas ambitieuses: "En raison de mon expérience avec Shadowland et Strangers, j'ai dit: "Merci les gars, c'est bon, et espérons en vendre 2 à 3000 copies. Nous avons créé le studio et contacté les distributeurs, et ainsi de suite. Puis Mick a commencé à m'appeler, me disant: 'OK, nous avons mille pré- commandes, nous en sommes à mi chemin!' puis plus tard le même jour: 'Nous en sommes à 2000' et puis 3000, 5000, 8000, 10000, 12000, 15000, 18000, 20000'. Cette pré- commande était incroyable! Cette réaction n'était pas ce à quoi nous nous attendions. Et à ce moment-là, tu peux prendre un vrai bénéfice sur chaque album, si nous nous étions arrêtés, nous aurions été assez fortunés, mais bien sûr nous avons tout réinvesti dans ce foutu groupe" .

Clive explique les conséquences de ce succès soudain: "Ce n'était soudainement plus juste un projet avec quelques concerts à donner, mais nous parlions sérieusement de l'avenir d'un groupe. Et c'est aussi à ce moment que les premières tensions sont apparues. Le jour même de la sortie les problèmes avaient commencé. Quand nous sommes allés en Hollande, environ une semaine avant la sortie, il y avait une sorte de réunion du fan-club. Mick, John et moi avons voyagé là-bas pour faire quelques interviews. John était très, très nerveux, il n'était jamais allé à l'étranger." L'événement était une réunion avec les responsables de The Web Holland à Rotherham, le 3 février 1995. En marge des interviews, Clive et John ont improvisé, jouant Crying for help IV, avec John tenant le livret dans ses mains, et Lavender, ce qui était un choix étrange, puisqu'il n'avait aucun rapport avec le travail de Mick avec Marillion." C'était clairement très difficile pour John de faire face à la pression. Mais quand nous sommes allés à la répétition peu après, il semblait aller bien. Et quand nous sommes partis jouer à la convention du fan-club Marillion en Hollande, il a assuré, même si à ce moment là nous étions très nerveux."

Le concert du 17 juin 1995, se présentait vraiment bien, et tous les trois, Clive, Keith et John se sont retrouvés avec grand enthousiasme. Ils ont joués un set acoustique, consistant en quelques morceaux d'Arena: Midas vision, Jericho, Crying for Help IV (On retrouve ces deux derniers sur le CD du fan-club 'Unlocking the cage') et quelques reprises, He knows you know de Marillion et un des favoris de tous les temps de Clive: Afterglow de Genesis. Mick et Cliff assistent au concert, mais ne jouent pas, principalement à cause du manque d'une batterie pour gaucher et du manque de répétition. Mick: "Pour beaucoup de gens c'était le premier concert d'Arena, mais

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 8 pour moi ça ne l'était pas. Arena aurait été sur scène si j'y avais été, avec Cliff Orsi. Nous avons essayé de répéter pour ce show, mais cela s'avérait juste impossible." Clive : "Peu après la convention Marillion, de retour en Angleterre, John nous a dit: 'Je quitte le groupe'. Il n'était pas très satisfait, il voulait écrire, là pas de problème, mais il voulait composer seul pour tout le groupe, ce qui ne correspondait pas à notre façon de travailler. Et il avait d'autres griefs, alors je lui ai dit: 'Tu sais, c'est sûrement mieux pour toi de partir'. Plus tard il nous a appelé pour nous dire qu'il voulait revenir sous 'certaines conditions', mais nous n'étions plus vraiment intéressés. Nous avions déjà dû annuler la tournée. Je me rappelle avoir appelé certains rendez-vous. Et nous n'avons jamais dit pourquoi, et n'avons jamais blâmé John, nous avons assumé tout ça. Hélas nous avions déjà pris des engagements pour quelques années..." " Nous avions planifié une tournée de septembre à octobre ou novembre, et nous annulions le tour, parce que nous n'avions plus de chanteur, mais j'ai dit à Mick 'maintiens la date du concert de Rotherham en décembre, d'une manière ou d'une autre nous allons trouver un chanteur et faire cette scène'. Pendant l'été nous avons commencé les auditions de pas mal de chanteurs." Selon le deuxième magazine du fan-club, Paul Allison (Sleepwalker),Andy Sears (Twelfth Night), Paul Menel (IQ) et un certain Tony Kelly étaient sur les rangs. Ce dernier, qui avait déjà été pressenti plus tôt, a reçu une offre de la chanteuse Toyah, qu'il ne pouvait refuser. Clive: "Quand le choix s'est réduit à trois, nous avons finalement choisi Paul Wrightson (né le 1er novembre 1962). A ce moment il nous restait seulement quelques semaines avant le concert du Classic Rock Society à Rotherham. Mais nous l'avons fait." Paul voulait vraiment cette place: "Il est venu avant l'audition réelle pour demander quel genre de personne nous cherchions. Il voulait que je lui donne une certaine direction. J'ai pensé: 'et bien, si tu es prêt à prendre ce travail....je t'aiderai' alors j'ai dit: "Fais comme si t'étais en scène, comme si t'en avais rien à branler de cette chanson, c'est ce qu'il a fait.” A l'audition, il a réussi à faire Cry IV et Jericho, qui a une section finale très difficile. Clive: "C'était vraiment facile pour John Carson, parce qu'il avait une voix de tête, il chante la majeure partie de ce falsetto, mais ça sonne pleine-voix'. Paul est parvenu à l'obtenir, les répétitions ont commencé pour le concert de Rotherham du 9 décembre. C'était le premier concert de Mick avec le groupe au complet. En conséquence, Mick le considère comme le premier concert d'Arena. Pour célébrer cet événement, ils sont rejoints sur scène, pendant les rappels, par Steve Rothery de Marillion. Ce soir là, le groupe reçoit pas moins de trois récompenses par le Classic Rock Society: Meilleur nouveau groupe, Meilleur joueur de claviers et Meilleur album! Une belle façon de terminer l'année. Arena réussit aussi dans le monde de la mode, Paul appelle Adidas et obtient un contrat de sponsorat, ayant pour résultat de voir tout le monde habillé de la tête aux pieds en Adidas. Pour certains, cependant, le succès a ses inconvénients. Le développement soudain a pour conséquence quelques changements, surtout dramatiques dans la vie de Mick: "A cette époque j'avais un style de vie tout à fait calme, j'avais une maison, une petite amie et une entreprise appelée Concepts for Living, où je concevais des cuisines. Donc j'ai dû me poser la question: Est-ce que je veux revenir dans la musique encore une fois? Chose qui ne m'emballait pas trop. A la suite de tout ça les clients sont partis, ma petite amie aussi, alors j'ai fini par dormir à l'étage chez Clive Nolan."

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 9 Pride (Janvier 1996 - Décembre 1996) Rotherham sera le seul concert avec le bassiste Cliff Orsi. Il est plus orienté vers un projet en solo que pour être membre d'un groupe. C'est un ami de longue date de Clive, qui explique: "Ce n'était pas facile, parce qu'il vivait avec nous à la maison. C’était la solution la plus logique pour nous, tant que n’envisagions pas de former un groupe. Peut-être même qu’il ne réalisait pas lui-même qu’il était un vrai bassiste. Nous lui avions acheté une basse pour enregistrer le premier album, et nous avions essayé de le convaincre de prendre ce travail au sérieux, d'apprendre à jouer avec les pédales d'effets, acheter de nouvelles cordes, etc... Nous avons longuement discuté à ce propos avec lui. A l'époque j'avais aussi parlé avec John Jowitt, probablement lors d'un concert de Jadis ou autre, et il m'avait dit: 'Si un jour vous avez besoin d'un bassiste.....' parce qu'il aimait vraiment le groupe." John est en effet déjà un grand supporter." J'avais entendu parler du nouveau projet de Clive et assisté à leur premier concert lors de la nuit des récompenses à Rotherham. Pour être franc, je ne pouvais pas croire qu'ils l'aient fait sans me demander! Clive et Mick sont venus à l'Astoria, lors d'un concert de I.Q., ils m'ont approché, tout est parti de là." John William Jowitt est né à Birmingham vers minuit le 25 février 1961. Ses premières influences sont le jazz: "Mon premier coup de cœur fut pour Louis Armstrong. C'est pourquoi j'ai appris la trompette. J'ai commencé dans l'orchestre de l'école, à la trompette. J'aimais jouer dans un groupe, mais je détestais les gammes. Je n'ai pas changé. Ma première guitare a été une Kay SG, que mon papa, qui travaillait chez l'ambulancier du coin, a amoureusement repeinte d'un beau blanc pour moi. Mon premier groupe, c'était avec deux copains de première à l'école, il y avait déjà un guitariste, j'ai donc pris la basse, en enlevant les deux cordes aiguës de ma guitare. J'ai rapidement acheté une basse sur le catalogue de maman, ridiculement hors de prix et commencé à apprendre à jouer sérieusement. Pendant mon séjour à l’université, j'avais réellement envie d’en apprendre davantage. Au début des années 80, Duran Duran est venu jouer, autour de Noël, au collège, et ils ont envahi le hall une semaine à l'avance pour répéter. Je me rappelle penché sur la scène à les regarder s'entraîner et penser: 'ah ....'." Clive et John Jowitt se sont rencontrés la première fois en 1992, alors que Jadis était en première partie de Pendragon sur la tournée. Peu après, ils ont entrepris la tournée 'The Lurve Ambassadors' de Jadis et Shadowland. Leur premier enregistrement commun est sur le susmentionné projet NO avec Martin Orford.

Clive: "Puisque les choses ne s'arrangeaient pas, nous avons décidé qu'il fallait rendre visite à Cliff. Il avait déménagé à Londres à ce moment, ce qui rendait les choses un peu moins difficiles pour moi. Nous avons envoyé Paul porter le message, alors il lui a acheté une Budweiser, puis il s'est rendu compte qu'il ne savait pas quoi lui dire, il a marmonné: "Tiens, tu portais ce chapeau sur la photo" , de là est née la légende: nous l'avons mis à la porte parce qu'il ne portait pas le bon chapeau. Et bien sûr il s'est senti trahi, avec raison, mais le fait est que nous devions prendre le groupe au sérieux, parce que ça devenait professionnel et non plus quelques potes qui jouent dans un garage. Mais d’une certaine façon, c’est un artiste maintenant, il fait des expositions à Londres." Mick regarde aussi en arrière sur cet épisode avec un sentiment mitigé: "La plus grosse erreur que nous ayons faite a été de sortir ce premier album, sans être sûrs de l'engagement de tous. Nous allions avoir un boulet à traîner pendant les dix années à venir. Depuis, on se fait de fausses idées sur nos intentions, à Clive et moi. Nous voulions seulement ce que

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 10 nous pensions être le meilleur pour le groupe, et nous nous sommes trouvés à trois personnes, qui étaient à l'opposé de ce que nous recherchions." Pendant ce temps, l'écriture du deuxième album avait déjà commencé. Le titre de travail pour l'album était 'T.V.', une suggestion faite par Mick: "Nous avions joué avec cette idée plusieurs fois, mais nous ne l'avions jamais travaillée à fond, avec des télés grand écran sur scène, etc... Nous nous en sommes le plus approchés avec Immortal?, où nous avons utilisé le thème de la télévision dans plusieurs chansons dont Moviedrome et bien sûr, sur la pochette." Le premier titre sur Pride est la dernière participation de John Carson. Clive: "Je me rappelle, nous étions assis dans la salle des claviers, avec John Carson, et le titre de la première piste 'Welcome to the stage', c'était son idée, car il pensait que beaucoup de gens étaient 'enfermés'. C'était sa contribution au groupe. J'ai écrit les paroles ensuite. Aussi, nous avons dû commencer à écrire juste au moment où il est parti. Puis nous avons continué jusqu'à la fin de l'année." L'album est enregistré pendant le début de l'année suivante, 1996, et il est terminé la vieille des 40 ans de Mick, début août, quand les dernières parties de guitare sont faites par Keith. C'était lors d'une session d'enregistrement dans le nouveau studio, Thin Ice II. Cette fois, Simon Hanhart est intégré dans le processus. Hanhart était impliqué comme ingénieur dans le premier album de Mick avec Marillion et semble être un choix logique pour le mixage final. Mick: "Quand je faisais de la promo pour Arena, j'allais aux concerts de Marillion. Même si je détestais ça, c'était une façon pour rencontrer les personnes compétentes. Et justement lors de ce show à Londres, j'ai rencontré Simon. Comme avec tous les albums d'Arena, quelque chose ne collait pas, nous avons pris la voiture jusqu'à Birmingham, avec une pile entière de bandes et nous avons passé environ deux semaines avec lui pour mixer Pride. Et puisque nous étions satisfaits de son travail, nous avons décidé de lui demander de produire l'album suivant." Pride est écrit par Clive et Mick, qui a rédigé les paroles pour la première partie de Sirens. Après cela, il n'a jamais plus écrit un texte pour le groupe. Il pensait qu'il avait tout dit. Clive et Mick décident de poursuivre la série des 'Crying for help', une d'elles 'Crying for Help VII', est une version à cappella, écrite par Clive: "J'avais, à l'origine, plusieurs idées pour elle mais j'ai toujours voulu que ce soit quelque chose pour une voix seule. A un moment je l'ai arrangée avec un quatuor à cordes, mais je n'en n'aimais pas le résultat. Et à ce stade, il était trop tard pour faire d'autres arrangements." Une autre piste de 'Crying for help' (la numéro VIII) présente le chœur des nonnes de l'église St.Wendy au Kazakhstan’. Selon le magazine The Cage, Clive invita les membres du chœur pour une session d'enregistrement, alors qu'ils étaient à Londres pour quelques concerts. La méthode d'écriture n'a pas foncièrement changé au fil des ans. Mike explique: "Avec la technologie, vous pouvez entendre le résultat plus vite qu'avant. Mais, au départ, c'est toujours Clive et moi nous échangeant des idées. Comme ça il a une réserve d'idées pour certains sons qu'il testera. On s'entend vraiment bien ensemble. Bien sûr, je n'étais pas habitué à ça. J'ai eu l'habitude d'entrer en studio et de répéter ensemble. Certains appellent ça jammer, Clive appellerait ça 'un tas de merde', mais certaines personnes jouant ensemble dans une pièce savent comment les choses doivent être réunies ensemble. De nos jours, avec la technologie actuelle, vous êtes capable de jeter vos idées sur ordinateur très rapidement." Comme pour les chansons, Clive ne se rappelle pas qui a écrit quoi: "Maintenant, je mets les idées dans un dossier avec les initiales de son concepteur, mais pas à ce moment là. Je me rappelle Mick et moi en train de travailler ensemble sur plusieurs choses, parmi elles 'Sirens'. 'Medusa' sonne plus comme moi. Mais c'était un très bon équilibre." Les méthodes de travail comme la structure de l'album ressemblent aux chansons. Clive: "C'était complètement intentionnel. Pour nous c'était comme un grand album. Les thèmes des chansons étaient à propos du retour et de la récupération de sa position alors que Pride était à propos de la trahison."

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 11 Ce thème se retrouve dans un des titres originaux de l'album: 'Traitors Field' qui voit le jour avec comme titre 'Empire of a 1000 days'. Les autres titres de travail sont 'Belladonna Kiss' (Medusa), 'Pride... before the fall' (Fool's gold) et 'The Sirens whisper' (Sirens). 'House of the eternal' a été évoqué au début de l'enregistrement de l'album, mais elle n'a jamais vu le jour. Une certaine Sally G, qui connaît le groupe par leur studio de répétitions, Running Frog, est invitée à réaliser la pochette, qui contient plusieurs éléments lyriques, tels les sirènes et le bateau. Des éléments du premier album, tels que les symboles spatiaux se retrouvent aussi. Keith propose l'idée d'ajouter la bordure de marbre. En regardant de plus près, Clive admet ne pas aimer cette pochette: "Ce n'est pas faute de Sally, nous l'avons juste poussée dans une direction qui n'était pas la sienne. Et indépendamment de ça, nous n'avions plus assez de temps pour faire autre chose" ." Pride est le parfait exemple de ce que vous faites lorsque vous êtes pressés" , Mick ajoute" Travailler avec quelqu'un avec qui vous n'avez jamais travaillé auparavant, même s'il est un grand artiste, mais pas un spécialiste de pochettes, là est la différence. Mais nous n'avions absolument pas d'autres choix." Le jour où l'album est terminé, un des chats de Clive, Sulu, meurt. Au cours des années, la finalisation des albums d'Arena semble avoir une relation avec les chats de Clive. L'album sort le 24 septembre 1996, et rapidement après que l'enregistrement soit terminé, il est suivi par une tournée." Ce fut probablement une erreur" , rappelle Clive," Nous n'avions pas eu assez de temps pour en faire la promotion, alors l'impact n'était pas le même. Stratégiquement ce n'était pas un si bon coup." . Mick le dit encore plus fermement: "A ce moment j'aurai dû penser que nous avions une machine à faire tourner. Au lieu de ça, nous sommes partis en tournée et le résultat était que nous étions en train de promouvoir un album que nous ne fournissions pas." Bien que l'album soit important dans le développement d'Arena, il n'est pas considéré comme un sommet dans leur carrière, y compris par le groupe. John Jowitt: "Pour moi, Pride est probablement l'album le plus faible d'Arena. Non qu'il y ait quelque chose de mauvais dans les chansons, mais c'est un album très dense en termes de sons et d'arrangements. Il est très compliqué, très fragmenté avec les Crying for helps et les chansons sont très complexes, faisant de lui un album très dur tant sur le plan sonore que pour se détendre et l'apprécier. Par contre j'aime la pochette, elle est très différente comparée à 'Visitor'." Au moment de sa sortie, pourtant les fans ont des réactions très enthousiastes. Spécialement pour 'Sirens', qui reste un des morceaux favoris au cours des années. Cette fois la tournée donne le coup d'envoi d'un show complet. Clive" Nous avons joué tous les morceaux principaux et peut-être un morceau de Marillion, 'He knows you know' je crois" . Ils apportent avec eux un EP appelé 'Pride – The edits'." Je pense que c'était une idée de John Jowitt, d'amener quelque chose avec nous en tournée, vous pouvez le vendre et il vous aide à financer la tournée. Nous avions un budget limité et un temps limité. Alors nous avons décidé d'utiliser ces remixes qui avaient été faits pour la radio. Franchement, je pense que ça n'aurait pas fait de différence pour Arena s'ils n'avaient jamais existé." Les premières dates de concert en France, Allemagne et Hollande ainsi que la tournée suivante, le 'Welcome to the Cage-tour', sont un succès. Mick a des souvenirs positifs, particulièrement sur les premières dates et avec les nouveaux: "Paul avait réellement une très bonne attitude envers tous, et sur les buts qu'il voulait se

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 12 fixer avec le groupe. C'était très agréable d'avoir quelqu'un de positif avec nous. Et c'était génial de rencontrer quelqu'un comme John Jowitt qui était incroyablement enthousiaste et a voulu que des choses se produisent à ce moment. Je me rappelle ce petit bus, pour les premières dates, c'était très excitant. Je me souviens des réactions de la foule, pensant 'Mon Dieu, nous avons là quelque chose que les gens aiment vraiment et pour laquelle il est intéressant de se battre" . En dépit du succès, il y a eu quelques soucis. Premièrement, certains concerts mal organisés. Un de ceux-ci fut celui de Berlin où seulement 30-40 personnes étaient présentes. Ils ont été les témoins oculaires d'un des moments les plus remarquables du tour: John Jowitt jouant de la basse dans le 'style Red Hot Chili Peppers'(sans les chaussettes!). Mick" L'essentiel de la tournée s'est révélé être un mélange confus de diverses expériences, surtout à cause des problèmes autour de Keith More. Bien que Keith soit sur Pride, au moment de l'enregistrement, il a annoncé qu'il n'était pas vraiment un membre du groupe." Clive: "Il voulait être considéré comme un musicien de session, financièrement aussi, ce qui n'était pas vraiment ce que nous attendions. Bien sûr ça a fait évoluer l'attitude de certains envers lui. Ce fut une période très difficile. Nous avions également des problèmes avec les produits dérivés. Nous voulions juste faire cette tournée et je ressens toute la période de Pride comme une sorte de période noire pour Arena." C'est finalement à cause de ça que remplace Keith.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 13 The Cry (Janvier 1997 – Mai 1997)

Clive admet maintenant qu'ils se sont séparés de Keith dès qu'ils ont su qu'ils avaient un bon remplaçant: "Nous étions attentifs à John, même avant la tournée. Mais c'est seulement après que nous l'avons retrouvé et que nous avons joué avec lui quelques morceaux. Alors nous avons laissé une chance à Keith: 'Tu peux être membre du groupe, ou partir', parce que nous n'étions pas prêt à lui payer des frais de session supplémentaires. Et il nous a simplement dit qu'il ne voulait pas rester dans ces conditions, alors il a fait son choix." Le successeur de Keith est trouvé par John Jowitt. Clive: "Nous essayons toujours de passer par le bouche à oreille, plutôt que par la publicité, parce que bien que vous puissiez trouver quelqu'un, vous ne le connaissez pas réellement avant un certain temps. A l'origine, nous étions intéressé par Mark Westwood, mais il était sur un autre projet et n'avait pas de temps. Mark enregistrera plus tard l'album de Dirtbox avec John Jowitt. " Mon copain Mark Westwood, dont j'avais produit le groupe, était très bon ami avec John Jowitt" , explique John Mitchell." J'ai entendu dire qu'Arena cherchait un nouveau guitariste, j'ai demandé à Mark d'avancer mon nom. John Jowitt m'a envoyé quelques cds et j'ai appris environ trois pistes et je suis allé à l'audition." John était le seul candidat. L'audition par elle même fut un peu étrange: "Ce jour là, Clive avait une rage de dents et voulait en terminer rapidement. A la fin de l'audition, on m'a offert le travail, le reste c'est de l'histoire." Le fait est que John ment sur son âge le jour de l'audition. Il n'a que 23 ans, et est beaucoup plus jeune que n'importe quel membre du groupe. Pour paraître plus adulte et expérimenté, il se vieillit. John Mitchell: "En fait, J'avais entendu dire qu'ils cherchaient quelqu'un de plus de 25 ans, juste pour éviter une trop grande différence d'âge et pour avoir quelqu'un de plus expérimenté, alors j'ai dit que je les avais." John-Christian Cory Mitchell est né le 21 juin 1973, à Shannon dans l'ouest de l'Irlande. Il a appris à jouer de la musique dès son plus jeune âge: "Ma maman m'a encouragé à jouer du piano après que le chef de la chorale ait informé ma mère que j'avais des dispositions pour la musique. J'ai commencé le piano à 6 ans et à 7, le violon, puis aux alentours de 10 ans j'ai eu ma première guitare, une horrible acoustique avec des cordes en acier, puis finalement vers 12 ans j'ai choisi de jouer du rock, alors j'ai acheté ma première guitare électrique, une Frontline 301. Après avoir vu en concert au Albert Hall, j'ai décidé de m'impliquer davantage dans le rock." Avant le prochain album, un Ep et un album public verront le jour. Clive" Nous avions l'idée de faire The Cry, mais il y avait une autre motivation: impliquer John autant que nous le pouvions. Il a terminé Pride et a aussi achevé cette phase particulière du développement d'Arena." John Mitchell fournit un morceau acoustique appelée 'Isolation', qui est une des nouvelles chansons sur l'EP, l'autre étant 'The healer', qui est la première contribution de John Jowitt au groupe: "Il y a quelques petites parties sur Pride qui sont de moi, mais il n'y avait plus assez de temps pour travailler sur cet album qui était pratiquement écrit. Notre première expérience d'écriture ensemble fut 'The healer', Clive avait quelques accords qu'il avait assemblé, je présume, avec Mick et sur lequel, avec John et moi, nous avons improvisé un dimanche soir, je crois, et la chanson était là – un événement très important, très positif qui nous a montré que ça pouvait marcher, et que c'était une façon viable de collaborer."

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 14 Sally G. est de nouveau responsable de la pochette, qui représente à l'origine un tableau de Munch, The Cry, dans la partie centrale, mais l'armature métallique de l'homme sur le banc est bientôt mise en avant pour éviter les problèmes de copyright. En fait l'armature est complètement habillée dans une autre version. Avec ses longs cheveux marron foncé, elle ressemble à Paul Wrightson. Malgré les différentes versions, de nouveau, le groupe n'est pas entièrement satisfait du résultat. The Cry est d'abord présenté aux fans pour une pré écoute à Delft, où ensuite, les fans peuvent rencontrer John Mitchell pour la première fois dans le même bar où les premières interviews d'Arena avec John Carson ont été faites. Le propriétaire du bar connaît à ce moment la préférence de Clive Nolan pour le Jack Daniels (et pour le coca light) et court s'en procurer au magasin le plus proche lorsque Clive apparaît sur le seuil. L'EP sort officiellement entre la fin avril, début mai 1997, bien qu'il soit disponible pour les fans depuis près d'un mois, lors de la seconde partie de la tournée 'Welcome to the Cage-tour'.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 15 Welcome To The Stage (Mars 1997 – Décembre 1997)

Le groupe attaque le 29 mars 1997 la deuxième partie de leur tournée 'Welcome to the Cage tour', qui comprend 18 dates, dont quelques unes de l'autre côté de l'océan: Canada et Etats-Unis. La liste des titres inclut les principaux titres des deux albums, comme 'Isolation', 'The Healer' et .... une version complète de Grendel. Jusque là, le groupe a terminé le spectacle par 'Crying IV'. Après avoir trouvé et regardé une vidéo de la version de Marillion, Paul Wrightson sait comment faire pour rejouer une composition et une performance légendaires. C'est la première tournée de John Mitchell avec Arena, avec la difficile tâche de remplacer quelqu'un qui a déjà ses propres fans après deux tournées. A la différence de Cliff Orsi et de John Carson, Keith a déjà tourné avec Arena, donc les fans l'ont déjà vu et rencontré. Mais John réussit à gagner la confiance des fans. Un des points culminants du show est, bien sûr, Grendel, bien que ce ne soit pas le favori du groupe, que Paul chante avec une émotion absolue. Le côté théâtral du show s'intensifiant...au fur et à mesure qu'il revêt un costume de Robocop. Malheureusement, des parties de ce costume ont été égarées, les rumeurs disent qu'elles sont toujours quelque part au Luxembourg. La date la plus difficile du tour fut, sans aucun doute, au Tivoli à Utrecht en Hollande, le 13 avril 1997, dans une salle comble, le fan club étant présent. Pas très facile d'avoir une atmosphère détendue quand on sait que le concert va être enregistré et distribué par le fan club, la vidéo 'Lion-hearted'. Néanmoins, John Mitchell est accueilli avec enthousiasme. Bien que n'étant pas aussi flamboyant que son prédécesseur, il convainc la foule avec une fragile performance acoustique de 'Isolation'. Le succès du show se termine par une fête, très tardive, dans un restaurant grec. Toujours dans l'ambiance des dédicaces d'après concert, le groupe et l'équipe décident de signer la tête rasé de John Jowitt avec un marqueur indélébile. La rumeur dit qu'il a passé la nuit dans la salle de bains du tour-bus pour l'enlever: il était censé être à une réunion à son bureau le lendemain.

La fin de la tournée emmène le groupe en Amérique du Nord. Un voyage dont ils se souviennent pour deux raisons: l'enregistrement du premier album live au Canada, et l'incident de Milwaukee. Sur un nuage après le festival de Québec, le groupe part depuis l'aéroport de Montréal, avec le message que Paul est retenu par l'immigration américaine, ce qui suppose qu'il doit rester aux USA. Dans l'avion, le groupe prépare le plan B: Clive et les deux John vont essayer de se partager le chant. Après avoir serré des mains pendant une journée, rencontré les fans et signé des autographes, il y a des bruits comme quoi Paul pourrait y être. Pendant ce temps là, pratiquement aucun équipement n'est installé pour le concert. A 19h30 la batterie n'est toujours pas mise en place et Clive doit jouer avec des claviers posés sur des caisses. A 21h30, il commence à être clair qu'il y a également des problèmes financiers, l'organisateur ne pouvant pas payer le groupe pour le concert. A 22h45, alors que le matériel ne fonctionne toujours pas, avec Paul pour seulement 5mn et l'assurance de ne pas être payés, il est décidé d'annuler le concert, laissant une assistance déçue de n'avoir eu rien d'autre qu'une bière et une discussion avec le groupe. Jusqu'à ce jour, c'est la plus grosse déception de John

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 16 Mitchell, avec le groupe: "Milwaukee a été un fiasco. Mauvais promoteur, mauvaise organisation, problèmes avec l'immigration... et finalement: le concert annulé à cause d'équipement incorrect et insuffisant. Je ne veux plus jamais descendre aussi bas que ça.!" Le 10 novembre 1997 voit la sortie de 'Welcome to the stage', qui a été enregistré pendant les deux dates au Québec. Pendant que Clive est occupé dans le studio pour le nouvel album, John Mitchell s'occupe du mixage et de la production de l'album. En bloquant à 72 minutes, trois morceaux d'Arena (et 'He knows you know', qui a été joué) sont omis de l'album et 'donnés' au fan club pour la réalisation de leur premier CD; 'Welcome back to the stage' comprend 'Empire of a thousand days', 'Fools gold' et une merveilleuse version de 'Crying for help IV'. Cette dernière chanson a été directement enregistrée à partir de la console et, par conséquent, à une qualité sonore inférieure. Mais la performance est excellente, surtout le solo de guitare magnifiquement retravaillé.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 17 The Visitor ( Janvier 1998 - Mars 1999) Le concept de The Visitor est né à Paris à peu près au moment de leur concert, le 9 avril 1997 quand Clive et Mick mettent leurs premières idées, par écrit sur une serviette de table au restaurant: "J'avais écrit le titre The Visitor, et un peu de musique, je ne me rappelle plus quel morceau c'était. Quelque part j'ai toujours cette serviette. Et j'ai dit: ça va devenir le prochain album. C'est une histoire, qui a beaucoup changé, parce que, la première idée que j'ai eue était très similaire à Subterranea de IQ. J'étais allé à une soirée chez Nick Barrett, au moment où nous devions nous attaquer aux paroles et j'avais cette histoire dans la tête, d'un gars qui se réveille sous terre, et à sa sortie, ne sait pas comment réagir face au monde, etc.... Je me rappelle, me tenant dans le jardin, Martin Orford parlant du nouvel album d'IQ et je restais là et pensais....je vais prendre un autre verre. J'étais très abattu et vaguement paranoïaque: 'D'où ça peut venir? Et je me rappelle avoir eu un rêve cet été là, à propos d'un type courant autour d'un lac gelé, l'eau du lac Virginia en fait, qui est voisin, et dans le rêve il n'a pas peur que la glace casse. A partir de ça, l'histoire s'est développée autour de ce type qui a cette série d'expériences aux frontières de la mort ou la rédemption d'un grippe-sou, si vous préférez. La rencontre avec différents personnages. C'était la ligne directrice, qui a aidé à créer les chansons. 'The hanging tree' n'était pas créé à l'époque."

Pour la première fois, quatre membres du groupe sont impliqués dans l'écriture de l'album, bien qu'ils n'écrivent jamais ensemble en même temps. Chacun apporte sa contribution. John Mitchell arrive au studio avec un lot de bandes contenant les chansons qu'il a écrites depuis qu'il a 17 ans. John Mitchell: "Une de celles-ci est un morceau que j'ai joué avec plusieurs gars de l'école. On l'a appelé 'The Pinacle'" . La chanson est sur l'album avec pour titre 'Elea'. Clive: "Elea est actuellement un des rares exemples de morceau complet introduit par un seul d'entre nous, et qui se retrouve seulement avec quelques modifications" . Le paquet de bandes de John Mitchell contient d'autres idées et mélodies. Parmi celles-ci, une dont les vers terminent 'Pins and Needles', bien qu'elle soit radicalement différente, avec ses arrangements reggae. Un autre morceau contenant l'empreinte de John avait déjà été mis en place pendant la tournée précédente. Bien que peu de personnes s'en souviennent, Clive et John avaient déjà posés les bases de ce qui allait devenir 'Serenity'. Paul devait se changer (Rappelez-vous Robocop) et un morceau 'bouche-trou' était nécessaire. C'est comme cela que l'instrumental Floydien a évolué. John Mitchell: "nous l'avons joué sur la tournée, mais il est devenu de plus en plus structuré avec le temps."

Dans Arena, la musique est écrite en premier, les paroles suivent. Les titres des morceaux et la structure globale, pourtant, peuvent être en place dans un tout premier stade. Clive: "J'aime savoir ce que l'album va devenir. Cela s'applique à chaque album que nous avons fait, il y a toujours un thème, car ça m'aide à visualiser la musique." De nouveau personne ne semble se rappeler qui a écrit quoi. Mick est arrivé avec le titre (Don't forget) to breathe: "Je me rappelle avoir eu ce titre à l'époque de Pride, incluant une expérience aux frontières de mort, et Clive l'a adoré" . Cette fois plus de personnes qu'il n'y a jamais eu ou qu'il n'y aura ensuite, sont impliquées dans l'écriture. John Jowitt décrit clairement le nouveau processus d'écriture: "J'avais dit quand j'ai rejoint le groupe que je voulais participer à l'écriture, bien qu'il soit clair que Clive assemblerait les morceaux, c'était donc une question de confiance entre tous ceux qui ont brillamment travaillé sur 'The visitor'. C'était super d'être impliqué dans l'écriture, de voir le groupe se développer, l'intégration de John Mitchell, en sachant que ça aller devenir un classique. Les parties principales que j'ai écrite pour 'The visitor' sont le riff pour 'Crack in the ice' et l'instrumental 'Hanging tree'. J'ai eu l'idée de la section instrumentale pendant que je peignais le châssis d'une fenêtre. Mon esprit divaguait, j'avais une migraine, et j'ai commencé à rêver éveillé. Je me suis souvenu, qu'étant gamin, j'aimais 'Hall of the mountain king' (Le hall du roi de la montagne) et j'avais imaginé une énorme grotte dans une montagne. Tout au fond de la caverne, il y avait un grand orgue où jouait un vampire dans le style Christopher Lee, La musique qu'il jouait était la partie instrumentale de 'The hanging

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 18 tree', alors je l'ai juste transcrite! Elle me donne toujours des frissons quand on la joue en public. Il y a eu d'autres morceaux, mais ces deux là, Crack et Hanging Tree ont été mes deux importantes participations. En ce qui concerne les lignes de basse, elles sont issues de celles écrites pour moi, quand j'étais dans Damascus1, je me suis assis, et je suis parti de ce qui était une note de base 4/4 très basse qui grimpe vers un riff fou exploité pendant tout le morceau, j'avais entendu Liam Gallagher d'Oasis dire: 'Tout ce dont tu as besoin pour une bonne chanson, c'est une ligne de basse qui monte, donc j'ai décidé d'essayer ça" . Puisque le groupe est satisfait du travail que Simon Hanhart a fait pour Pride, ils lui demandent officiellement de produire l'album. John Mitchell: "Travailler avec lui m'a revitalisé. C'était quelqu'un qui travaillait dur et j'ai souvent pensé 'Est-ce vraiment nécessaire?'. A certains moments, j'en ai eu marre de ses commentaires, par exemple sur mes choix du moment, mais je dois admettre: Il avait raison sur toute la ligne. J'ai beaucoup appris et maintenant c'est un de mes grands amis." L'enregistrement de cet album n'a pas été facile. Il a occupé le groupe pendant six mois. Simon Hanhart est impliqué comme producteur pour une période limitée, aussi la plus grosse partie du travail pour la deuxième partie est faite par Clive. Divers incidents incluant des pannes de disque dur, de lignes de basse qui doivent être réenregistrées et des retards pour l'enregistrement du chant: "Les vocaux que nous avions écrits étaient ouvertement mélodiques et, peut-être, que nos attentes étaient devenues déraisonnables, dans un certain sens. Paul devait vraiment chanter fantastiquement et il y avait certaines choses où il n'était pas à l'aise ou incapable d'améliorer. C'est très dur d'expliquer maintenant pourquoi ça lui a pris autant de temps. Et puisque nous n'avions pas de système numérique Pro-Tools, nous ne pouvions pas corriger facilement, donc il a dû le faire et le refaire à maintes reprises, ce qui l'épuisait, épuisait les bandes et nous par la même occasion. C'était très dur." Du stade premier au produit fini, 'The Visitor' a beaucoup évolué. Mick: "Cet inimaginable degré de complexité où nous en étions arrivés, la recherche du titre, quelle histoire raconter, tout a changé tellement de fois, parce que c'est sur cet album que nous avons passé le plus de temps à travailler. Et je ne pense pas forcément que c'était une bonne idée, parce que vous commencez à tourner en rond, de plus en plus jusqu'à voir apparaître votre propre derrière. Je me souviens d'avoir passé énormément de temps dans le jardin de Clive, à discuter." Simon arrive pour remonter le moral et pour quelques ré enregistrements. Il pousse John Jowitt jusqu'à ses limites et le fait enregistrer, de nouveau, ses lignes de basse. Mike Stobbie se joint également à quelques séances. Clive apprend énormément, au cours de ces années, pendant ces sessions tant avec Mike qu'avec Simon." Un des problèmes est que je supervise tout ça, mais il n'y a personne qui me surveille; alors que j'aime bien avoir quelqu'un qui me pousse un petit peu. Et c'est ce que Mike a fait, il a trouvé quelques grandes idées et nous avons travaillé sur l'esprit général de l'album." Assembler un concept-album, ce n'est pas seulement l'écriture d'une pile de chansons, c'est surtout créer un ensemble homogène. John Jowitt: "Un soir, nous nous sommes assis pour une écoute, Clive était avide d'entendre mes points de vue et les discuter jusqu'au bout de la nuit. Au niveau des morceaux qui ont changé pendant le parcours de 'The Visitor': il y en a eu un certain nombre qui ont évolué par la suite, ceux qui n'allaientt dans le sens, la tension du reste de l'album. Je pense que ça pourrait se retrouver sur une version en édition limitée. Il n'est pas très facile de connaître de quels morceaux il s'agit. La seule chanson abandonnée avait pour titre 'Unconscious sacrifice', qui faisait partie d'une pièce de 10-12 minutes, qui incluait une répétition de plusieurs thèmes de l'album. Elle n'est jamais réapparue sur une version ultérieure. Clive: "En fait, il y a les paroles pour 'Unconscious sacrifice', et même une ligne vocale, mais les différentes parties n'ont jamais été finies. Il pourrait être intéressant de les détailler maintenant, juste pour voir ce que nous avons jeté, probablement parce que ce n'était pas bon, tout du moins Jowitt pensait que c'était ennuyeux."

1 John a fait partie du groupe ARK (1988-1990) qui à l'origine se nommait DAMASCUS.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 19 John Jowitt: "Le reste des changements tourne autour de l'ordre des chansons, couper certaines parties ou les déplacer, ou encore de les concentrer. Rien d'important, la matière était là, mais à mon avis, cette révision durement combattue avec Clive a fait la différence entre un bon album et un album génial. Respect à Clive, il a vécu avec l'album, en l'assemblant pendant des mois, et pourrait m'avoir dit de dégager, mais il était content de discuter et de voir comment les choses peuvent être améliorée, même à ce stade final." Mick se rappelle aussi les séances avec John Jowitt: "Je me souviens de John Jowitt arrivant, il nous a dit 'allons y, écoutons ça', il a tendu l'oreille intensément puis nous a dit 'Vous savez quoi, c'est trop long', nous avons ajouté 'c'est vrai, il a raison', ensuite quelques parties de morceaux ont été réduites encore un peu, des petits moments, juste pour les raccourcir" John: "Nous avons finalement échangé quelques pistes et avons coupé environ 10 minutes de matériel, pour que ça coule mieux. Quand nous l'avons joué en live comme une pièce unique, il a toujours passé trop vite. Un grand album. Je regrette que nous n'ayons pas eu l'opportunité de continuer l'écriture et de poursuivre notre association en raison de mon départ." Dans l'ensemble, l'enregistrement de 'The Visitor' est une expérience décevante, qui a coûté un maximum d'argent. Une des raisons est, qu'ils louent le studio pour une période très longue, afin de finaliser les morceaux, pendant qu'ils enregistrent." ça, je ne le ferai plus jamais, c'est de l'argent gaspillé" , dit Clive, qui à la fin, ne veut jamais plus entrer dans un studio. Heureusement, cela ne le fait pas détester l'album: "On aurait pût croire qu'après six mois on détesterait chaque seconde de l'album, mais ça ne l'a pas fait. Il avait vraiment un pouvoir propre." L'expérience aura pourtant un impact sur l'écriture et le processus d'enregistrement de leur deuxième concept-album, 'Contagion'. L'aspect visuel de 'The Visitor' devait être quelque chose de spécial, après l'expérience avec The Pride. Mick: "Nous nous sommes assis: moi, Clive et Matt Goodluck, notre responsable merchandising, et nous avons décidé de prendre quelqu'un qui sait comment créer une pochette de CD, alors nous avons cherché quelqu'un que nous aimions. Et bien sûr Matt et moi adorions Hugh Syme, sans considérer combien il coûterait, nous n'avons jamais pensé à ça à ce moment, nous avons juste pensé 'Ayons la meilleure pochette d'album, nous devons le contacter'. Matt a téléphoné à Anthem, le label de Rush qui nous a communiqué son numéro."

Hormis son travail pour Rush, Hugh Syme a créé des pochettes pour Megadeth, Areosmith et Fates Warning. Clive" Nous étions tous d'accord, nous aimions son style, alors nous l'avons contacté à travers sa compagnie de disques et nous lui avons parlé du groupe. Bien qu'il nous coûte beaucoup d'argent, vu ses références il nous a fait une grande faveur. Pour moi, c'était une partie très agréable de la création de 'The Visitor', parce que j'ai eu ces espèces d'entretiens avec lui. En fait, 'The hanging tree' est venu de Hugh. Je parlais d'un arbre et il m'a dit 'ok, j'ai déjà cette image', il a commencé à la décrire et il y avait déjà ce morceau de musique intégré comme élément de l'histoire."

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 20 Tandis que Clive dit qu'il a pris son inspiration pour le morceau, de Hugh Syme, l'artiste lui-même a un doute à ce sujet: "Le graphisme a été créé pour la chanson, mais après la chanson. C'est le résultat de nombreuses conversations que Clive et moi avons eues pendant tout le projet. J'avais photographié un groupe d'arbres morts aux alentours de mon studio de l'Indiana. Le ciel avec ce temps improbable à été rendu par la suite, bien sûr." Ce qui est intéressant, c'est que le groupe et Hugh Syme ne se sont jamais rencontrés. Tout a été fait par téléphone. Clive s'explique à propos de l'inspiration qu'il a eu de ces conférences téléphoniques: "Vraiment beaucoup de choses sont venues de ces discussions. Je me rappelle qu'il me parlait au sujet d'un enfant en train de mourir en direct sur la chaîne 15 et que je devrais essayer d'utiliser ça, alors j'ai écrit les paroles de cette chanson: 'Don'let the child die' (ne laissez pas l'enfant mourir) qui deviendra par la suite 'Enemy without')" . En plus de l'image intérieure de 'the hanging tree', il y a quatre personnages dans le livret. Hugh Syme: "Nous avons décidé d'ajouter quelques images des chansons clés, dans le livret. Les personnages sont dans les paroles, et existent comme 4 acteurs distincts dans le conte conçu par Clive. Les créer visuellement était une idée commune. Ma tâche a été de les concevoir" . Au final, la plus importante partie de la maquette est la couverture, qui comporte les différents aspects du style de Hugh Syme: un paysage comprenant un élément inattendu. L'élément dans ce cas est le vélocipède, ou dans un français correct : 'Un grand-Bi'. Hugh Syme explique d'où lui est venue l'idée pour cette figure emblématique: "J'ai été frappé, au sujet du groupe, mais en fait plus au sujet de Clive, par leur côté Britannique, et j'ai ressenti qu'évoquer cet engin d'époque, avec un voyageur solitaire pédalant sur la lande – ce qui est un de mes meilleurs souvenirs quand je vivais dans le Northumbria1- sur son grand-bi était une idée qui prenait toute sa dimension." Et en effet, c'est devenu évident: le grand-bi deviendra comme une icône à plusieurs reprises, l'album du fan club 'The visitor- Revisited' inclus, et il restera l'inspiration du groupe, même jusqu'au graphisme de 'Contagion' où il est finalement placé à gauche dans la lande. 'L'homme sur le vélo' semble être intéressant également comme produit dérivé. Au point que, même du vin Arena est importé de France, montrant l'étiquette à cette effigie. Le choix pour Hugh Syme s'avère payant. Clive: "Si vous avez un bon graphisme, les revues veulent l'avoir, car il les rend attractifs." L'enregistrement terminé, le groupe passera trois mois à promouvoir l'album. Ça s'avère être une bonne décision, prise après l'expérience de 'Pride', qui avait moins retenu l'attention. La première de 'The Visitor' a lieu le 31 mars 1998 à Utrecht, en Hollande, dans un pub, style hard-rock café, appelé Stairway to Heaven. Clive, John et Paul présentent l'album devant une audience de 150 personnes, en jouant un set acoustique de 40 minutes, incluant les nouveaux morceaux 'Pins and Needles', 'State of grace', '(Don't forget to) breathe' et 'Tears in the rain'. L'intégralité de l'album est jouée à partir du CD alors que les t-shirts sont déjà disponibles. La réaction du public est très prometteuse. Même après la sortie officielle, le 22 avril 1998, Arena accorde une autre demi-année à l'album pour secouer l'audience. Ils jouent seulement quelques concerts pendant l'été, le Bospop-festival en Hollande est l'un

1 Northumbria – partie nord-est de l'Angleterre

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 21 d'eux. Quoique ce show soit très court, cette date reste spéciale pour plusieurs raisons. Premièrement, bien sûr, parce que c'est la première fois que les morceaux de Visitor sont joués en public. Le groupe, annoncé par 'Arena from Scotland', joue 'Crack in the ice', 'State of Grace' et '(Don’t Forget to) Breathe' pour la première fois. Mais il y a d'autres moments mémorables: depuis l'origine c'est un festival métal, les garçons décident de jouer 'Crying for help VII' dans une version style Van Halen. Cette version métallique deviendra le rappel traditionnel. En attendant le groupe a son lot de crises de rire sur scène. John Mitchell manque presque la première chanson, puisqu'il décide -tandis qu'il est sur le côté de la scène- que son pantalon est une insulte pour la mode. Il doit retourner se changer et le fait tandis que l'intro est en train d'être jouée: "J'avais un problème pour savoir quel pantalon mettre. J'avais ça à l'esprit. Finalement, j'ai mis cet horrible en tartan, je commençais à être sérieusement en retard. Je me rappelle courir à travers la scène en mettant mon bouton, tandis que le groupe était annoncé. J'ai juste eu le temps de le mettre, sur scène, pour les premières notes de 'Welcome to the Cage'." L'été est consacré aux projets solos de Clive et de John Mitchell. Clive enregistre 'Jabberwocky' avec Olivier Wakeman et John enregistre 'Neon' avec son groupe, basé à Reading, Urbane. Les deux albums sortiront le printemps suivant. Comme 'Jabberwocky', 'Neon' sera diffusé par Verglas, sous le numéro de catalogue VGCD02, originalement réservé pour l'album de Keith, 'Guitar stories'. La tournée démarre le 11 octobre au Tivoli à Utrecht en Hollande. Le concert est enregistré par le fan club et sort en vidéo sous le nom 'Open your eyes'. Malheureusement 'Crack in the ice' démarre désaccordé. John Mitchell: "Mon roadie Mark Westwood m'a passé une guitare avec le capo sur la mauvaise case. Ça sonnait très mal." Manque de prévoyance. La tournée 'The Visitor' était plus extravagante que les précédentes, avec des lumières supplémentaires, des arrières plans. Clive: "Nous avions décidé de jouer l'album en entier, ce qui était un risque, parce que c'était un nouvel album, mais alors que la tournée se déroulait, c'est devenu quelque chose qui fonctionnait vraiment bien. L'idée initiale était d'exécuter l'intégralité de l'album avec un décor indépendant. Quand nous avons fait une répétition générale, il y a eu plusieurs complications, je regardais ça alors j'ai dit 'arrêtez les mecs, ça c'est trop moche, ça c'est horrible' puis j'ai en parlé à Paul, disant 'Nous devons réellement simplifier ça' alors nous avons coupé certaines choses trop lourdes, comme l'équipe le portant hors de la scène. Nous avons donc décidé de donner à chaque morceau son moment et de les relier ensuite. Après la première date en Hollande, nous avons encore changé plusieurs choses. Ça a été la seule fois où Paul a utilisé ce déguisement du clown en larmes sous la pluie, c'était trop de problèmes." La plus grande tournée, jusqu'ici, emmène le groupe pour 27 dates au Canada, Suède, Norvège, Suisse, Italie, Espagne, France, Allemagne, Hollande, puis retour en Grande-Bretagne. Ils en jouent certaines presque sold- out et les retours de l'assistance sont très bons. En dépit de ça, l'état d'esprit dans le tour-bus est bas. Mick: "Une tournée est une drôle de chose. L'attente d'en faire une est absolument fantastique, je suis toujours en train de l'attendre. C'est comme aller au lit avec un top model, mais l'attente dépasse de loin ce que c'est réellement. Parce qu'elle pue des pieds et ne s'est pas rasé ses aisselles. Tourner c'est un peu ça. Si vous pouviez me téléporter, comme dans Star Trek, de mon fauteuil sur la scène puis me ramener, ce serait parfait. Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe. Vous devez accepter toutes les petites manies de chacun. Quand vous enfermez un groupe de personnes ensemble, dans cette boîte, les choses changent et les petits trucs deviennent énormes. Il y avait quelques disputes, particulièrement avec Paul Wrightson, qui a

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 22 complètement pété les plombs à ce moment. Paul admettrait sûrement qu'il n'était pas la personne la plus fréquentable à cette époque." Un des rivaux de Paul durant cette tournée fut John Mitchell, qui s'est vu affublé du surnom de 'Tarquin' par Paul, qui est le nom typique pour un écolier. Bien que ce surnom soit utilisé par le reste du groupe et par certains fans, John ne l'a jamais aimé: "J'avais 24 ans à l'époque, mais Paul me parlait toujours, comme à un gamin. Je pense que c'était très intimidant." Clive profite de l'occasion de cette biographie pour avoir le dernier mot à ce sujet: "Malgré ce qui a pu être dit ensuite, ces disputes n'étaient pas à propos des performances scéniques. C'était à propos de choses en dehors de la scène. L'erreur de Paul était sa manière d'agir vis à vis des autres membres du groupe et de l'équipe. Il est très réservé. Personnellement, je vois cela comme une bonne chose. Mais à ce moment nous étions un groupe qui faisait tout en commun, alors il s'est trouvé isolé. Il n'avait pas d'alliés dans l'équipe, alors quand les problèmes ont commencé, il s'est retrouvé seul. Il attendait beaucoup de l'équipe. D'un autre côté, certaines personnes ont trouvé amusant de faire de Paul, l'alien, il est devenu le bouc-émissaire. Ça allait en grandissant au fur et à mesure de la tournée. Puis il y a eu une dispute idiote sur quelqu'un qui l'a traité de gay, ce qu'il ne trouvait pas drôle, ça l'a énervé. Il a dit ça à John Jowitt et à d'autres personnes. À Hambourg, durant les rappels, John, mais ça aurait pût être moi, a encore fait une plaisanterie à son sujet. C'était à propos d'un cri perçant qu'il avait poussé. Une sorte de cri de type hard-rock des années 80. Après le concert Paul a quitté le vestiaire comme un ouragan et est parti. Je n'ai pas réalisé ce qui se passait. Quand les fans sont venus pour les autographes, il était toujours planqué. Après quelques verres, notre responsable du merchandising, Matt Goodluck, a emmené quelques fans dans le bus, avec les meilleures intentions, et a demandé à Paul de signer quelques objets. Mais Paul leur a dit 'laissez moi seul' et a fait fuir tout le monde du bus, dans un délai de 5 à 10 minutes chacun a compliqué la chose, Mick inclus. Tout ça est arrivé, bien sûr, pendant que j'étais aux toilettes. Quand je suis sorti, c'était la merde avec les fans et j'ai dû arranger ça. Nous nous sommes débarrassés des derniers fans, nous sommes assis et avons essayé de trouver qui a fait quoi. J'ai dit: 'regardez, nous avons une tournée à terminer', nous en étions seulement à la moitié. J'étais disposé à parler de tout ce qui était nécessaire pour avoir tout le monde sur cette tournée. J'ai parlé à Paul et lui ai dit 'laissons passer la fin de la tournée, nous pouvons résoudre certains des problèmes plus tard, et si tu ne veux parler à personne, c'est parfait'. Et c'est à peu près ce qui s'est passé les jours suivants." Jusqu'à ce jour, il n'est pas clair pourquoi il y avait une cassure entre John Jowitt et Paul en particulier. Mais quelque part, les graines étaient semées pour le départ de Paul et de John. Clive: "ça n'aurait pas dû se produire, nous sommes allés jusqu'au bout de la tournée, Paul s'était adouci et a essayé de se réconcilier. Je pense qu'il sentait qu'il était allé un peu trop loin, mais si vous regardez la vidéo du concert au Paradiso, qui fut une des dernières dates, il se comportait comme si John Jowitt était dans une autre pièce. C'était dans son regard, nous pouvions voir ça. J'étais malade ce jour là, car je suis toujours là pour choper cette infâme grippe, je savais que le Paradiso était une date importante, en termes d'image et d'audience, et j'ai pensé ' ce putain de groupe est en train d'imploser. Ils ne savent pas profiter des bons moments'" . Avant les deux derniers concerts, début décembre en Angleterre, le groupe avait quelques jours de repos. Clive a tenté de convaincre Paul de se réconcilier: "Je ne blâme pas Paul, la rupture n'est pas seulement son fait, l'équipe devait faire un effort. Il était la cible idéale. Donc il a donné des poignées de main et essayé de faire des excuses, à Londres, mais ça n'a pas suffi. Alors j'ai dit: 'reposons nous, profitons de Noël, je

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 23 pensais que nous pourrions arranger ça. Puis nous avons décidé de nous réunir mais Paul n'a pas voulu venir parce qu'il savait que ce serait conflictuel, et il n'avait pas tout à fait tort. Le résultat fut qu'il n'était pas là pour se défendre, nous nous sommes malgré tout réunis. John Jowitt a dit: 'Je ne peux pas travailler avec lui, c'est lui ou moi qui pars' et malheureusement John Mitchell dit, par fidélité, 'bon, si Jowitt s'en va, je pars aussi' et à ce moment particulier je devais prendre une décision économique: perdre toute la partie guitare ou un chanteur, et il était évident que nous ne pouvions nous permettre de perdre les deux John. J'ai continué d'analyser les conséquences 'il va y avoir une réaction violente, les fans ne vont pas comprendre, nous allons devoir faire un album qui ne sera pas une avancée mais un regroupement et nous allons passer notre temps à faire des interviews à propos du départ de Paul, et tout ça à cause d'une querelle sur la tournée Visitor, qui dans quelques années, n'aura plus d'importance. Mais, à la fin de la réunion, nous avons demandé à John Jowitt de virer Paul. À la réflexion, ce n'est pas la meilleure chose que nous aurions pu faire." Nous sommes maintenant début 1999 et le groupe doit donner un concert le 5 mars, au festival prog de Baja au Mexique." Nous avions convenu, parce que nous avions un concert à donner au Mexique, de ne rien dire. Je pense que Paul suspectait que les choses ne se passaient pas comme elles auraient dû. Nous étions déjà au courant que John Mitchell avait proposé Rob comme remplaçant. Mais nous devions faire ce concert, nous ne voulions pas annuler. Quand nous sommes revenus, il était inévitable que Paul doive partir. Alors John lui a téléphoné et l'a viré. Je pense que Paul était prêt à partir, pas de bon coeur, mais tranquillement, jusqu'à que quelqu'un, je crois sur un livre d'or sur internet, dise quelque chose de pas très élogieux. Malheureusement, ça l'a mis hors de lui. Les choses qu'il a dites étaient surtout dues à la colère. John a sûrement répondu, et je pense que certaines personnes ont pris position. C'est pourquoi je n'aime pas les livres d'or, parce que les arguments continuent en ton nom." Au final, l'ère de 'The Visitor' est vue par le groupe, avec un sentiment mitigé. Ils ont perdu leur chanteur mais ont atteint le sommet en même temps. Cet album est encore considéré comme l'album d'Arena le plus réussi artistiquement et commercialement. Avec un chiffre non exagéré de presque 35000 albums vendus, c'est toujours la meilleure vente d'Arena, avec Songs.. sur ses talons. Mick: "Bien sûr, il est sorti depuis plus longtemps que les albums récents, et alors que je parle nous n'avons pas fait de tournée" 'Pepper's Ghost', mais 'The Visitor' reste la meilleure vente. Bien que je me rende compte que beaucoup d'autres groupes vendent plus, je suis convaincu qu'il fait bonne figure sur ce marché." En mettant de côté les bonnes critiques et les bonnes ventes, financièrement 'The Visitor' n'est pas une grande réussite. Le groupe a trop dépensé pour la pochette, la production et pour le studio. Mick: "Bien que ce soit notre meilleure vente, Il n'a jamais rien rapporté jusqu'à maintenant, ce qui t'indique combien le budget était ridicule. Quelques fois tu travailles trop longtemps sur un album, et c'est le cas ici."

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 24 The Visitor – Revisited (Avril 1999 – Décembre 1999) Maintenant que Paul est parti, la place de chanteur est vacante. Mick: "Je n'ai pas voulu passer par l'audition, parce que je n'y crois pas. Je pense qu'il faut avoir fait ses preuves, savoir arpenter une scène, avoir une voix convenable, être prêt à jouer et en bonus, être quelqu'un d'agréable, ce qui est virtuellement impossible à trouver chez une seule personne." C'est par John Mitchell, que Robert Brendan Swoden, né le 3 février 1967 à Lincoln, est contacté. Mick: "John connaissait Rob qui était capable de chanter et qui semblait être un chic type." Rob a appris la guitare à 19 ans, et" puisqu'il avait l'habitude de chanter n'importe quoi d'Abba et Michael Jackson à Led Zep, Bowie et Duran Duran, il devenait évident qu'il était celui que je cherchais." Bien que cela se soit passé il y a 7 ans, Rob a un souvenir précis de la situation: "J'étais déjà ami avec John, parce que j'utilisais son studio, Red Mercury, pour enregistrer avec Solar à ce moment là. Quand il y a eu des problèmes avec Paul, John a suggéré que je sois auditionné. Je pensais que ce serait une grande occasion pour moi alors j'y suis allé. Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était un défi, un grand moment de ma vie. Ce fut un moment étrange. Je suis arrivé tout simplement, j'ai juste dit 'Salut', et j'ai chanté quelques unes de mes chansons, avec une guitare acoustique, ainsi ils savaient que je savais chanter et ils avaient une copie des enregistrements que nous avions fait à ce moment. Je ne connaissais pas vraiment Arena, j'ai juste chanté mes chansons, comme 'Never really cared', que moi et John avons chanté plus tard, à la convention du fan club à Tivoli. Puis John m'a donné une copie de 'The Visitor', mais je n'étais pas sûr qu'ils veuillent que je l'écoute, parce qu'écouter un autre chanteur peut te donner une fausse impression de ce qu'ils veulent entendre." Le groupe teste alors Rob sur quelques morceaux acoustiques, les enregistrements de ceux-ci se retrouvant rapidement sur le second CD du fan club 'The Visitor revisited'. Le graphisme est l'oeuvre d'un fan suédois, Mattias Noren, et il est basé sur le concept créé par Hugh Syme sur le précédent album: l'homme sur le grand-bi. Le paysage dans l'obscurité montre une route qui grimpe, avec un 'visitor' laissant derrière lui son chapeau et son vélo. Conçu comme un symbole qui représente la fin de la période 'The visitor', il prend toute son ampleur avec les départs de Paul et John. Le CD comporte les cinq pistes acoustiques de l'audition de Rob et involontairement, c'était une manière parfaite de le présenter au noyau de fans, avant l'enregistrement d'un nouvel album. Cinq autres pistes sont issues de l'enregistrement en public au Paradiso, lors de la dernière tournée. La combinaison des deux fait que 'Revisited' était à la fois un album de transition et un album hommage à Paul et à Rob. La dernière piste de l'album est une esquisse de chant de Clive sur 'Enemy without'. On retrouve Clive chantant sur un mixage brut de la piste, donnant des instructions à Paul et – quand il oublie une partie des paroles, commentant 'quelque chose à propose d'un enfant mourant en direct sur la chaîne 15'. L'album sort lors d'une fête du fan club à Delft, en Hollande, le 15 mai 1999, à peine à un jet de pierre du pub où furent présentés aux fans, John Carson et John Mitchell. Rob: "Je me rappelle les membres du fan club nous remettant un cadre avec 'The Visitor Revisited'. C'était étrange, car je les ai juste rejoints et j'ai reçu quelque chose que je n'ai probablement pas mérité. Je me rappelle avoir été terrifié me sentant

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 25 complètement nu, juste à trois sur scène. Il y avait beaucoup de pression, ce qui rendait plus difficile de se rappeler les paroles, et tu sais il y en a beaucoup. Prends 'Solomon' par exemple, c'est très long" . Devant 300 fans, le groupe joue un show acoustique, qui comprend des chansons de tous les albums ainsi que quelques reprises, tel la première partie de 'Supper's ready' de Genesis et 'Ordinary world' de Duran Duran. C'est la seule occasion qu'auront John Jowitt et Rob Swoden d'être sur scène ensemble, et ceci seulement le temps de quelques chansons. Clive: "Mon souci était que Rob soit accepté. Je ne pense pas qu'il avait la moindre idée de ce que c'était d'être le chanteur d'Arena. Et je ne pense pas que le groupe ait la moindre idée de ce qu'il fallait faire pour y arriver. Je craignais qu'il n'ait compté que sur ses talents naturels, qu'il ait eu tendance à ne pas apprendre les paroles, j'y aurais vu un problème. John Jowitt ne s'était pas trop impliqué dans ce concert. Il était quelque part dans un coin, j'ai pensé que sa présence était plutôt symbolique" . Quant à John Jowitt, une flopée d'événements ont participé à son départ: "Après que Paul soit parti, toute fidélité a disparue. J'avais pris la responsabilité de virer Paul, bien que ce fut une décision globale. En conséquence, j'ai eu une mauvaise réputation avec certains fans. Ce n'était pas l'entente dans le groupe qui allait arranger ça. Couplé avec la première prestation de Rob lors de la manifestation du fan club en Hollande, où il a lu les paroles, en a oublié certaines, il s'en souvient. Je me doutais de ce qui allait se passer. J'ai eu un débat avec Rob pendant une répétition, à propos de ses imperfections: juste apprendre les paroles semblait une bonne chose, mais a semblé n'aboutir à rien." Clive se remémore le premier jour des répétitions pour cette tournée: "Les choses se passaient mal, le groupe avait le moral au plus bas, je pense que John pensait que nous le rendions responsable de cette situation, je pense que c'est ça qui l'a fait quitter le groupe." John ajoute: "Plus tard j'ai parlé avec Clive au téléphone, je lui ai dit que je n'étais pas satisfait et que je voulais partir. Je lui ai dit que je pouvais faire cette tournée s'il voulait, mais personne n'a eu le courage de discuter et de percer l'abcès. C'était comme ça. Nous avions atteint le point culminant, c'est tout. Communication, hein? Rob s'est transformé en un incroyable frontman, aidé par Ian, ainsi, peut-être les choses se sont résolues pour le meilleur du groupe." Jusqu'au jour du départ les deux John regrettent le départ de Jowitt. John Mitchell: "Je pense que parfois John a pris des décisions stupides, et je crois que celle-là est une des plus stupides" . Clive regrette également cette période: "A la réflexion, si quelqu'un avait pu bousculer l'ordre des choses, nous n'aurions pas eu nécessairement besoin de changer le line-up de la manière où nous l'avons fait et dans une situation si préjudiciable. Puisque Paul était parti et que John partait, comme si tout se désagrégeait et a donné une mauvaise impression. C'était comme si Mick et moi, nous étions débarrassé de Paul et de John. Je dois admettre, j'étais en rogne à propos de cette situation, parce que nous avions un chanteur, dont je n'étais pas sûr à ce moment alors que nous en perdions un qui était populaire auprès des fans, et maintenant c'était au tour du bassiste, qui était à l'origine de ça et qui était également populaire avec les fans. Ce fut une période difficile" . Arrivée de Ian Salmon, complétant la nouvelle et quatrième formation d'Arena. Ian, ayant participé avec Clive dans Shadowland, avait joué avec Arena une fois avant la première tournée à Tring, le 27 avril 1996, alors que John Jowitt n'était pas disponible, à cause d'un concert d'I.Q. Clive: "Je savais que j'allais lui demander lors d'une session, sans lui demander d'écrire. Il a dit oui, ce qui nous amène à la formation d'aujourd'hui" .

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 26 Mick est enthousiaste à propos de Ian: "J'ai déjà testé Ian à un concert d'Arena, et j'ai vécu avec lui, car il a habité chez Clive un moment. Je le connais très bien. Bien que la basse ne soit pas son premier instrument – c'est la guitare – il est parfaitement capable d'en jouer. Pour être honnête, je ne pensais pas à lui pour remplacer John Jowitt, mais comme j'ai dit, les auditions me gênent, je déteste ça. Puis Ian était prêt et il l'a fait." Bien sûr, ça modifie la section rythmique. Mick: "Je pense qu'un des principaux changements est que John joue avec ses doigts la plupart du temps alors que Ian joue avec un médiator, la précision est meilleure avec le médiator. Je pense que ça nous resserre." . Le groupe attaque la deuxième partie de la tournée 'Visitor', sans nouvel album, mais avec une nouvelle formation. Comme prévu, les fans critiquent, et malheureusement les critiques de magazines également. Mick: "J'avais sous-estimé l'impact qu'aurait la perte de Paul Wrightson." Une grande partie des critiques, même dans le magasine du fan club, est contre Rob. Clive: "Rob ne savait pas vraiment ce qu'était la scène. Je m'empresse d'ajouter que maintenant, il sait. Mais à ce moment particulier, j'étais préoccupé. Lors des premiers concerts, je n'obtenais rien d'autre que des plaintes des fans, qui, au fond, pensaient que Paul était un dieu, mais que Rob n'en était pas un. Mais le mettre à porte n'était pas la solution, car ma philosophie est 'Prendre quelqu'un de nouveau et essayer de le rendre meilleur'. Aussi nous avons persévéré. Bien qu'il y ait eu pas mal de mécontentements dans le groupe" . John Mitchell: "Rob a une voix merveilleuse et beaucoup de talent, mais d'une façon ou d'une autre ne savait pas comment l'utiliser. Il semblait si blasé à propos de tout, entre autres sa préparation du chant devant toi sur scène. Le chant ne te vient pas naturellement. Bien sûr je l'ai défendu, parce que je l'avais amené et c'était un grand ami. Mais par la suite nous nous sommes disputés, car j'étais fatigué de devoir le défendre. Oui, obtenir de Rob ce qu'il est maintenant, était vraiment un projet" . Rob, lui même, a des sentiments mitigés sur cette première période: "J'ai senti que je devais essayer d'être Paul pour un moment, ce qui n'allait pas. Ça a pris à tout le monde un bon moment avant de s'habituer à un nouveau chanteur, parce que personne ne voulait vraiment que Paul parte, en raison de la situation de cauchemar que ça créerait, toute l'hésitation au sujet d'un nouveau chanteur vient de là. Et ça m'a mis beaucoup de pression, parce que personne ne s'est mis à ma place. Je devais chanter quelque chose à la manière d'un autre. J'ai dû réaliser ça, apprendre les paroles, monter sur scène et faire quelque chose que je n'avais jamais fait auparavant. C'était très stressant à partir de là." En conséquence, la tournée se termine laissant le groupe et les fans embarrassés au sujet de ce que le futur apportera. Après 13 concerts pleins, 3 dates acoustiques et le concert du fan club, toutes les parties sont incertaines sur le futur. Le concert du fan club se tient le 31 octobre 1999 au Tivoli, à Utrecht en Hollande, où John Mitchell à fait ses débuts également. Beaucoup de fans viennent d'Angleterre, d'Allemagne, de Belgique, de France et même de Suède pour cette occasion spéciale. En première partie, John Wetton joue un set acoustique (avec des bandes), qui est accueilli tièdement pour plusieurs raisons. Ce n'est pas vraiment le meilleur support pour le groupe qui suit. Le public a, cependant, apprécié le show car il est nommé meilleur concert en 1999 par le vote annuel sur le site DPRP.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 27 Hormis le nouveau line-up, cette tournée comporte une set-list légèrement différente, incluant une partie acoustique, à trois guitares et un rappel sous forme de medley, avec des extraits de Songs... et de Pride. Des parties de 'Empire Of A Thousand Days' et de 'Fool’s Gold', le morceau se terminant avec la section finale de 'Out of the wilderness'. Une version studio de ce medley sera réalisée ultérieurement sur le cd du fan club: 'Unlocking the cage', en 2001. L'intégralité du concert est réalisée sur la cassette vidéo 'Never alone', en décembre 1999. Une autre vidéo 'The Story of my life' est réalisée à peu près en même temps, elle comporte des enregistrements de chaque année avec les différents line-up qu'Arena a connu. Sont inclus des enregistrements inédits, tel le seul concert avec John Carson à Utrecht, en Hollande en 1995, et les débuts de Rob en 1999, à Delft, en Hollande. C'est un document très rare, strictement limité à 100 copies numérotées!

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 28 Immortal ? (janvier 2000 - avril 2000) Après la tournée, le groupe va enregistrer un nouvel album dans un temps assez court : le studio Thin Ice est réservé de janvier à mars 2000. Pour “Immortal ?” la plupart des éléments qui ont fait le succès de “The Visitor” sont employés. Simon Hanhart et Hugh Syme font partie du projet, mais à des postes différents. Comme le budget de" the Visitor” avait été trop élevé, il a été demandé à Simon Hanhart de ne pas assurer toute la production, mais seulement de superviser et de mixer certaines parties. Hugh Syme est chargé du livret, mais afin de diminuer les coûts (qu’on dit inférieurs de moitié à ceux investis dans “The Visitor”), on lui permet d’utiliser des éléments déjà mis au point précédemment. Mick: “Nous avons suggéré à Hugh la chose suivante : au lieu de le payer pour recréer le tout, ‘montre-nous dans ce que tu as déjà fait, ce que nous pouvons utiliser’. Le travail sur la couverture est presque nouveau, même si le garçon qui saute par-dessus la tombe a déjà été utilisé pour ‘Visitor’, et le bocal, quoique d’une façon différente, dans un album de Queensrÿche. Hugh Syme : “ C’est en fait une autre interprétation : le bocal était très différent, et le contenu également ! La taille était aussi plusieurs fois celle du bocal utilisé pour Queensrÿche. L’un contenait une oreille humaine conservée, l’autre un embryon entier.” L’intérieur du livret contient le désormais célèbre homme-papillon, déjà utilisé (sans les ailes) pour un produit dérivé par un groupe du nom de The Storm en 1991. Syme: "Pour l’homme-papillon, je suis resté dans l’esprit de Magritte, et j’ai pu récupérer un travail réalisé pour ‘The Storm" . Clive ajoute: “L’homme flottant à la surface d’un lac a été une des premières idées, mais on avait aussi celle d’un homme pendu aux aiguilles d’une horloge. De toutes façons, cette idée-là ne collait pas avec les paroles.” La télévision avait déjà été utilisée par Syme pour une pub Denon Home Theater, appelée “Moment de Vérité”. Et bien sûr la représentation d’un écran télé avait déjà été employée par Hugh Syme pour la célèbre couverture de Rush : Power of Windows. Après quelques avant-projets, à la demande de Clive, il a été décidé ‘ que les fenêtres de la pièce seraient ouvertes ‘ et un paysage rappelant ‘Visitor’ a été ajouté, pour maintenir une idée de continuité. Clive : “Nous avons essayé d’expliquer à Hugh que l’ensemble devait avoir une allure type X-Files. Mais quand nous avons vu ce homme-bébé pour la première fois, nous n’y avons pas reconnu cet esprit et nous avons été tentés de rejeter le projet. Cependant, Hugh ne voulait pas en démordre, il s’est remis à travailler son sujet, et nous avons fini par être convaincus.” Pour cette biographie, Hugh Syme explique la philosophie de cet homme-bébé et le rapport avec le titre de l’album : “Nous connaissons tous des adultes régressifs, ou des adolescents perpétuels - l’homme-bébé, c’était juste un véhicule pour pousser cette image encore plus loin. Pour transmettre cette scène où une âme recluse, terrifiée à l’idée de sa mort, s’est enfermée de sa propre volonté dans cette matrice, avec cette vision aussi misérable que possible.”

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 29 Néanmoins, Clive n’est toujours pas fan du résultat : “Je n’aime pas cette couverture. Je pense que c’est du bon travail, la qualité est excellente, c’est juste que je n’aime pas. Ce n’est pas quelque chose que je mettrais chez moi. Mick voulait quelque chose prêtant plus à controverse, il l’a eu, à chaque album nous essayons de pousser le bouchon plus loin. Certains apprécient, d’autres non. A présent, j’aime vraiment le livret, j’aime même mieux certaines images à l’intérieur que sur la couverture.” Peut-être pour cette raison, le groupe a utilisé l’image de l’homme-papillon, et pas celle de la couverture, pour les T-shirts de la tournée. Le dessin a été retouché pour l’occasion par Mattias Noren. D’une certaine façon, l’homme-papillon avec son chapeau et son costume noir, fait le lien entre Immortal? et l’homme de la couverture de Visitor et de Revisited. Autre pari gagnant, avec Hugh Syme : l’équipe qui a écrit l’album. Elle se compose de Mick, Clive et John. Après la tourmente, l’important était de montrer que la qualité apportée par le groupe était toujours présente. Clive : “Nous nous retrouvions à trois, et pour moi c’était une bonne chose. Pas que Jowitt soit parti, mais le fait que nous formions une équipe à trois. Et justement à cause de ce changement, nous devions faire un album qui confirmait, un de ceux dont on dirait ‘Ne vous inquiétez pas, Arena est toujours là’. Nous ne pouvions pas expérimenter avec ce nouveau projet.” Une fois de plus, il est difficile de préciser comment l’album s’est monté. Clive : “A cette époque, je faisais des rêves très vivaces, et Moviedrome est né de l’un d’entre eux. J’avais décidé que ce genre de rêves apocalyptiques serait le thème central.” Une partie du matériel a été conçu durant la tournée précédente. Clive : “John et moi partagions la même chambre à Mexico, où nous venions de faire le dernier concert avec Paul, et John avait apporté un enregistrement, dans lequel figurait le thème principal de Moviedrome et quelques autres fragments, peut être aussi des bouts de Friday’s Dream, sur lesquels nous avons travaillé plus tard : nous avons modifié la ligne vocale et des parties du refrain, mais le plus important était là-dedans. En fait, le premier matériel pour Immortal ? a été apporté par John. Après, je me suis mis à écrire de mon côté.” Du point de vue de John Mitchell, Moviedrome est sa première contribution majeure sur un album d’Arena : “J’avais le thème et plein d’idées, comme la partie au piano, le solo Floydien, etc. Clive m’a beaucoup aidé à arranger tout ça.” Et au fur et à mesure, le titre, qui avait à l’origine une durée de 13 minutes, c’est allongé et allongé, et est devenu le titre le plus long ainsi que le nom provisoire de l’album. John : “ Clive et moi, nous nous sommes pas mal disputés à propos de la dernière partie de Moviedrome. Au départ, nous voulions jouer cette mélodie au violon. Et comme nous jouons tous les deux de cet instrument, nous voulions tous deux faire cette partie. Comme nous n’avons pas pu nous mettre d’accord, nous avons opté finalement pour un son aux claviers.” Ce titre reste une référence pour de très nombreux fans. Mick : “ Il est délicat de dire qu’un morceau de 20 minutes est parfait tout du long, simplement parce que c’est impossible, mais à chaque fois que nous sommes en concert, et si nous ne jouons pas Moviedrome, le public le réclame à grands cris, donc nous avons fait quelque chose de bien.” Moviedrome était pressenti pour faire l’ouverture de l’album, mais le groupe craignait que la suite ne soit qu’un “après”, donc il a été déplacé à la fin, juste avant 'Friday’s Dream', destiné dès le départ à se trouver à la fin, comme un cri de réveil. Les textes de Moviedrome recèlent pas mal d’énigmes. Par exemple, les premiers lettre d’une partie chantée sur le piano forment la phrase ‘trust-no-one’ (ne vous fiez à personne, NdT). Ou encore, dans le court texte d’introduction à l’album, après la question : ‘Et où se trouve l’immortalité ?’, les premières lettres sont les noms des chats de Clive .... Selon John, Friday’s Dream, Moviedrome et ‘probablement le milieu de Chosen’ représentent ses contributions à l’album : “Je crois que The Butterfly Men et Climbing the Net sont de Clive, et les autres, probablement de Clive et Mick.” Il est sûr que Mick n’a pas participé à Climbing the Net, originellement baptisé Heart of Gold. En fait, il n’aime pas la chanson. Mick : “Il y a un titre que je ne peux pas supporter

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 30 dans l’album : c’était un essai de Clive pour tirer Arena vers le style Marillion. Je ne peux pas faire non plus trop de reproches, puisque j'étais là aussi.” Clive peut le comprendre : “S’il y a un titre faible dans cet album, c’est probablement celui-là. Pour moi, c’était en vérité une imitation de Marillion. Pas par intention, croyez- moi, mais au moment de finir l’album, cela nous a dérangés. C’est une chanson sympa, mais je ne l’associe pas au nom d’Arena de la même manière que le reste de l’album.” Comme pour The Visitor, un titre n’a pas trouvé sa place sur “Immortal?”. Clive : “Parfois le matériau n’est pas bon, mais il y a aussi deux raisons de rejeter un titre : une fois, c’est bon mais ça ne correspond pas à Arena, d'autres fois ça ne correspond pas au contexte. C’était le cas ici, et nous avons fini par utiliser ce morceau dans un des EP Contagion.” Ce titre, c’était March of Time. Un autre morceau inutilisé s’intitulait Immaculate. D’après Clive, il n’y a pas de rapport avec la chanson du même titre sur Neon, au début de l’album The Urbane avec John Mitchell, mais de toutes façons on ne le retrouve pas sur Immortal? Une fois les chansons mises en place, c’est au tour de Rob d’entrer en scène : “L’enregistrement d’Immortal? a réellement été très rapide. Sur un court laps de temps, et je pense que tous ont été surpris de la rapidité avec laquelle nous y sommes arrivés. J’ai demandé à Clive de m’expliquer son état d’esprit au moment de l’écriture des textes, quelque chose comme ‘qui serai-je, donne moi des pistes’ juste pour savoir quelle attitude adopter. J’ai appris à faire cela avec Immortal? , par la suite ça a été beaucoup plus facile dans les autres albums. Normalement je boucle les parties vocales en une semaine. C’est mon boulot. Le reste, le mixage et tout ça, ça prend beaucoup plus de temps.” En définitive, l’album a un son plutôt sombre, comparé à son prédécesseur. John : “ J’aime vraiment ce disque, même si pour certains, ça n'était pas forcément gagné d’avance. Personnellement, j’aime ce son d’outre-tombe.” La couleur sombre était un choix parfaitement délibéré. Clive : “ Mick disait que nous devions faire un album plus lourd”. A cette époque, le batteur du groupe est très impliqué dans des groupes comme Tool et Tea Party, des groupes avec un son puissant et percutant. Clive : “ Et en même temps, ce son était l’affirmation du style de musique que nous avions atteint. Nous n’étions plus en train de nous chercher, il y avait un fort sentiment d’identité. Je pense qu’il y a pas mal de très bon matériel dans cet album. Avec le recul, Immortal? est un album bien meilleur que la plupart des personnes ne le pensent. C’est un de nos meilleurs albums. Mais nous savions que la réaction du public serait mitigée, la question étant : quelle direction vont-ils prendre avec ce nouveau line-up ?" Mick a son mot à dire, ou plutôt son signe de ponctuation, dans la dénomination finale de l’album. Le titre avait déjà changé de Moviedrome à Chosen, mais le groupe avait décidé de ne pas mettre un des morceaux pour titre de l’album. Clive suggéra Immortal, “mais je trouvais que c’était trop prétentieux, comme si nous affirmions être immortels, alors j’ai suggéré ce point d’interrogation, ce qui rend le titre plus mystérieux”, explique Mick, “Nous avons débattu avec Hugh Syme sur l’idée que l’album porterait sur l’ADN. Avec ce point d’interrogation, je voulais préciser que c’est bien sur le temps que nous nous interrogeons quand nous demandons ‘que faisons-nous?’. Nous ne vivons plus vraiment, maintenant que les ordinateurs décident de nos actions futures. Les ordinateurs prennent de plus en plus de place, et nous devrions vraiment revenir aux fondamentaux et commencer de nouveau à vivre, à nous socialiser, à parler aux gens : sommes-nous réellement immortels ?”. A coté de ce point d’interrogation, le logo Arena est remplacé. L’ancien était déjà absent sur The Visitor, maintenant le nom est de retour, mais avec un style d’écriture différent. Avec ce dernier ajout, l’album sort finalement le 24 avril 2000, deux ans après The Visitor. Avec lui, Arena inaugure le style du nouveau millénaire.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 31 Breakfast in Biarritz (mai 2000 - avril 2001) Même si le nouvel album est reçu avec enthousiasme, certains fans ne peuvent pas s’habituer à la voix de Rob, tandis que d’autres adorent sa prestation, mais n’arrivent pas à se le figurer sur le devant de la scène lors des shows. A l’intérieur même du groupe, il y a aussi des récriminations. Pas à propos de ses capacités de chanteur, mais sur son attitude envers les autres membres, et notamment sur son manque de présence aux répétitions. Heureusement, les choses commencent à changer et une lumière apparaît à l’horizon. Clive : “Il y a eu des moments-clé : nous nous sommes rendus en Amérique du Sud en mai 2000 et nous avons fait un set acoustique au festival de Withchurch au mois d’août, et je me rappelle que le groupe était très déçu de la façon dont les choses se passaient, pendant cette tournée nous avons beaucoup débattu ; je me rappelle une discussion en coulisses au Chili : Rob a dit quelque chose comme ‘Bon, on l’a expédié, celui-là’, et Mick a explosé, parce qu’Arena ne fonctionne pas comme cela, on n’expédie pas un concert, nous faisons au mieux de nos capacités. Et je pense que Mick a dit très clairement ce que nous pensions de lui. Alors j’ai dit : ‘Écoute, tu ne peux pas faire ce job sans t’impliquer, ce n’est pas le genre de musique que tu peux apprendre en touriste. Tu dois apprendre les chants comme une partition d’acteur’. Et puis nous avons fait Withchurch en août, avec Rob qui se couchait tard et se réveillait en scène ... et ne se souvenait de rien ! Alors je faisais mon show, je n’ai jamais autant parlé sur scène que lors de cette tournée. Nous avons même dû arrêter une chanson, parce qu’il ne pouvait pas la faire. A la fin du set, il s’est excusé, et il savait qu’il s’était lourdement planté. Mais nous ne pouvions pas encore changer le line-up. On ne peut pas jongler avec les chanteurs dans un groupe.” Rob admet que les choses ne se sont pas passées au mieux et que sa performance n’était pas à la hauteur: “Ce n’est pas avant la tournée en Amérique du Sud, quand nous avons fait le festival de Withchurch, qui a été un désastre, que les choses ont commencé à bouger. Et comme nous devions faire un enregistrement ensuite, j’avais de quoi me motiver. Partir pour faire la tournée Immortal? a fait évoluer les choses en bien. La tournée suivante a été fantastique, mais tout ça m’a pris presque deux ans et demi. Et à partir de là j’ai pu être Rob Sowden.” Entre la tournée sud-américaine et le concert de Withchurch le 6 août, Arena est invité au festival de Sarlat en France le 10 juin. Comme pour The Visitor, un festival est donc l’occasion pour entendre en Europe une nouvelle œuvre en public. Hélas, beaucoup de problèmes techniques : le groupe est confronté à des problèmes de puissance, à tel point que les essais son n’ont pas pu se faire correctement. Le morceau d’ouverture, Chosen, a dû être rejoué, parce que la première fois, John n’avait pas de son. Ensuite, le son s’éteignit complètement suite à une panne de courant pendant Midas Vision. Pour qui s’y connaît en claviers, il sait que cela signifie qu’il faut recharger tous les sons avant de recommencer. Le groupe a joué une version plus rock de Crying For Help VII pour faire patienter son auditoire. Et à cause de tout ce temps perdu, le groupe ne put pas jouer Hanging Tree et State of Grace, qui plaisent tant au public. Pour terminer, les organisateurs leur refusèrent un second bis. Ce qui aurait dû être la grande première du tour Immortal? s’achevait en amère déception. Après ces malheureuses expériences en France, au Chili et à Withchurch, Clive part en studio avec Pendragon et ne réapparaît qu’au début septembre pour les répétitions du nouvel Arena-Tour. La tournée officielle d’Immortal? commence le 27 septembre 2000 au London Astoria 2 et se termine le 17 octobre au Paradiso d’Amsterdam, avec quelques scènes familières comme à Offenbach, Verviers et Bâle entre temps. Tout comme avec le nouveau son de l’album, les spectacles produisent un son légèrement plus percutant. Cette fois, Arena partage le bus de la tournée avec les Suédois de Pain of Salvation. Une touche

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 32 plus légère est apportée au début et à la fin du set : le public commence avec The Police et termine avec Always Look on the Bright Side of Life des Monty Python. Cette tournée aurait pu être sous titrée ‘Les envies de blondeur de John’ ou ‘La tournée d’un Blond masochiste’, en regard de son nouveau style capillaire. Au cours des ans, John a beaucoup expérimenté en matière de cheveux : depuis la queue de cheval, au rouge, bleu, en passant par le catogan court et cette fois : blanc délavé ! Rob a été poussé à apporter sa propre dramaturgie dans les nouvelles compositions. Il a ainsi ajouté des papillons dans sa performance sur “Butterfly Men” : de petits morceaux de papier étaient envoyés sur le plateau par un ventilateur; malheureusement, ce système n’était pas très fiable, alors cet effet est supprimé à plusieurs occasions lors de la tournée. Le programme de la tournée comprend “Moviedrome”, ce qui représente un risque, pour ouvrir le show, avec sa longueur de 23 minutes. Les nouveaux titres sont “Friday’s Dream”, “The Butterfly Men” et “Chosen”. Pour le reste, on trouve une bonne partie de “The Visitor”, et bien sûr des classiques du premier album, comme Jericho, Midas Vision, et à certaines occasions, “Solomon”. Pour maintenir leur intérêt, les membres d’Arena pouvaient jouer un set ‘A’ ou un set ‘B’. Ce dernier inclut la reprise de l’epic “Siren” à la place de “Solomon”. Les bis sont “Crying for Help IV”, auxquels ont peut ajouter le final de Grendel et, si les membres de Pain of Salvation les rejoignent, une version rock de “Crying for Help VII”. A certaines occasions, dont celle qui a été enregistrée au Paradiso d’Amsterdam, Clive a été remplacé aux claviers par ‘un mystérieux claviériste masqué’ qui ne portait que des chaussettes, un masque grimaçant et le manteau de Rob. Ce qui prouve que le groupe prenait beaucoup de plaisir sur cette tournée, malgré quelques pépins techniques ou médicaux. Côté technique, par exemple, le lecteur Zip de Clive avait de fâcheuses tendances à s’éteindre et se rallumer, et côté médical, des accidents dans lesquels Chop, le conducteur d’Arena, et Daniel de Pain of Salvation, furent sérieusement blessés et durent être hospitalisés. Heureusement, le groupe a retrouvé un excellent esprit, principalement grâce à un jour de repos dans le sud de la France. Le second album live d’Arena, “Breakfast in Biarritz” prend son nom à cette occasion. Rob nous explique pourquoi ils ont choisi ce titre, incompris par beaucoup : “Nous avons eu des réactions mitigées à propos de ce titre : certains ne comprenaient pas d’où il sortait. Nous avions tout simplement passé une journée formidable à Biarritz, avec un super-petit déjeuner, en fait un barbecue sur la plage. Pour nous, c’est apparu comme un point d’ancrage, le moment parfait pour le groupe, que nous voulions commémorer.” Le groupe a réellement apprécié le repas, qui était, selon la rumeur, ‘une autre facette des cours d’improvisation selon Mick Pointer’. L’un dans l’autre, le groupe semble bien avoir trouvé sa nouvelle voie, et même si tous les ‘vieux’ fans n’en sont pas convaincus, l’ambiance au Paradiso, là où s’est une fois encore terminée la tournée, est radicalement différente de celle de la précédente prestation. Ce jour-là, l’esprit de groupe est exceptionnel, et on a entendu John dire : “ Si je meurs demain, j’aurai au moins fait ce concert. C’était magnifique.” Le concert a été enregistré et présenté sous forme d’un double CD. Le premier contient les titres principaux. Le second est un disque bonus, incluant trois titres supplémentaires et un documentaire créé par une équipe de TV (surnommée par le groupe “les French-blokes” [appr. les p’tits Français, NdT]), et enregistré pendant la tournée.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 33 La conception graphique du livret est confiée à Mattias Noren, qui va pousser l’image Papillon dérivée de The Visitor encore plus loin : l’homme est à présent chef d’un orchestre invisible. Les premières versions le situent sur les nuages, mais la version finale le place sur le bord de la mer : peut-être la plage de Biarritz ? Une chanson, “(Don’t Forget to) Breathe”, est enregistrée mais ne figure pas sur l’album. Elle apparaîtra sur la prochaine réalisation destinée au fan club. Pour célébrer le premier jubilé d’Arena, le fan club décide de réaliser leur troisième ‘Cage-CD’. Un beau cadeau, mais quelques mois en retard. Unlocking the Cage est le titre choisi pour cet album sorti en février 2001, il contient des titres des cinq premières années et tous les membres présents et anciens sont sur l’album, à l’exception de Cliff Orsi. Parmi les titres, certains sont très rares, parmi ceux-ci les seuls enregistrements live avec John Carson, sa prestation vocale avec Clive et Keith à la Web-Convention de 1995. Pour d’évidentes raisons de droits d’auteur, certains titres ne peuvent être présentés, (ainsi He Knows You Know et Afterglow passent à la trappe), mais Jericho et Crying for Help IV sont présents. Paul Wrightson est remarquablement mis en avant dans ce CD, avec deux superbes versions de State of Grace et Tears in the Rain. Rob apparaît dans quelques prestations live, dont une version acoustique de Friday’s Dream et un medley de Songs... et Pride lors de sa première tournée en 1999. La conception graphique est à nouveau faite par Mattias Noren, qui avait déjà réalisé le fan club-album précédent et Breakfast in Biarritz. On reconnaît quelques éléments déjà utilisés pour la couverture de ‘Biarritz’, comme des albums d’Arena sur le sol et un magazine du fan club sur le chevalet. Sur le mur, figure une affiche de la réunion du fan club, inspirée de ‘Revisited’, et enfin, on retrouve l’ours en peluche d’Immortal?

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 34 Saga-Tour (mars - avril 2001)

Le 30 mars 2001, Arena démarre une tournée de 15 dates en collaboration avec le groupe progressif canadien Saga. La raison en est simple, explique Mick : “On nous l’a proposé. C’était une excellente opportunité. Nous n’avions jamais fait de première partie et ça nous a apporté beaucoup de choses. Tous les concerts se passaient en Allemagne, parce qu’ils étaient connus là-bas, et cela nous donnait une occasion de jouer face à des publics importants. Franchement, je recommencerais ! La pression n’est pas sur vous, puisque vous n’êtes pas l ‘acteur principal, vous êtes sur scène seulement 45 minutes, à peine le temps d’y penser. Et c’était plaisant de faire partie d’un grand show comme celui de Saga. Le public était potentiellement amateur de la musique d’Arena, et bien sûr il y avait aussi des gens venus spécialement pour nous, et le retour a été fantastique. Avec la plupart des groupes qui passent en première partie, le public est soit très critique soit pas intéressé, mais apparemment nous avons été très bien perçus. Ça a été une expérience fabuleuse.” Le groupe a tout donné dans ces courtes prestations, et John a même réussi à exploser sa guitare Ibanez. Tous les soirs, John avait pris pour habitude de lancer sa guitare à un assistant resté en coulisse ; un soir, la guitare est tombée sur la scène et s’est brisée en morceaux. Mais pour John, cela n’a pas été le plus grave parmi les choses qui se désintégraient : “Je me rappelle précisément que mon mariage est parti dans des toilettes, quelque part pendant cette tournée”. Bien sûr, comme toutes les tournées, celle-ci a connu des hauts et des bas. Mick : “ Une des choses qui me dépasse, était comment tout le monde était malade. Il y a eu une nuit où nous n'étions pas sûrs de pouvoir continuer. Nous avons partagé notre tour-bus avec l'équipe de Saga et le bus était plein de gens devenant malades, c'est étonnant mais je n'en faisais pas partie, mais Ian était très malade, et John et Clive l'étaient et ils tenaient encore et encore." Clive: "Il y a eu un moment où Ian et moi avions des seaux près de la scène, c'était terrible. Nous tenions à peine debout, mais nous avions un concert à donner." La meilleure chose que cette tournée a apporté, c’est la transformation de Rob. Pour la première fois il paraît vraiment être dans son élément. Mick : “Je pense que Rob a commencé à prendre conscience de la position qu’il occupait. Il avait tourné et fait beaucoup de boulot, mais rien sur une échelle aussi importante. Il a commencé à intégrer le fait qu’il devait travailler plus dur. Et il était probablement beaucoup plus nerveux auparavant.” Rob : “Avec Saga-Tour, ça été le déclic. Nous avions peu de pression sur les épaules, juste un créneau d’avant-spectacle, une courte prestation. Nous pouvions nous permettre de la jouer un peu plus rock-and-roll, il y avait moins de théâtre, ce qui nous a donné la chance de travailler ensemble mieux et plus relax. Je pense que ça nous a aidé, puisque quand nous sommes partis de nouveau, je connaissais beaucoup mieux mes partitions. J’étais en train de devenir Rob Sowden, au lieu d’un pseudo-Paul Wrightson. Je me sentais membre du groupe. Et par conséquent, dans ma vie privée, je me suis senti capable de tout réorganiser pour mettre Arena à une place plus centrale. Avant, je travaillais dans des bureaux, et c’était vraiment difficile de trouver le temps

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 35 pour travailler sur les partitions d’Arena, en dehors de mon boulot. Quand tu travailles 5 jours par semaine, et que tu dois mettre en place des chansons, ce qui est d’autant plus difficile que ce ne sont pas les tiennes, ça ne fonctionne pas. Mais maintenant, depuis deux ou trois ans, je m’occupe pleinement de musique, et c’est beaucoup plus facile de mettre Arena au centre de tout.” En définitive, le groupe s’en est très bien sorti. Ils ont vendu pas mal de marchandise, comme l’album live, et conquis de nouveaux fans dans des endroits pas faciles, en Allemagne. Le concert final en Allemagne a été particulier. Rob : “Juste avant la dernière chanson, on a appelé un livreur de pizza et il est venu livrer sur le plateau. Et bien sûr, nous devions le payer, mais personne en scène n’avait d’argent sur lui, alors quelqu’un dans la foule a payé la pizza. C’était marrant. Il y avait vraiment une bonne ambiance après ça, et nous avons bien fait la fête avec les gars de la maison de disques.” Après la tournée, le groupe retourne en Hollande pour un concert du fan club, le 3 juin 2001, de nouveau à Tivoli. C’était une manière de faire “coucou” aux fans, avant de se lancer dans d’autres projets et de retourner en studio. Le nouvel album n’est sorti que presque deux ans plus tard. Lors du concert du fan club, John et Rob ont donné un set acoustique avec des extraits de leurs albums solo à venir. Clive et Ian ont joué Ring of Roses de Shadowland, et Clive et Mick ont improvisé, Clive jouant sur son clavier portable rouge du bon vieux temps. Sur “The Cage Unlocked”, la vidéo du fan club réalisée à partir de ce concert, cette impro a été nommée Sacrifice, ce qui peut faire penser qu’il y a un rapport avec le titre oublié dans The Visitor. En fait, c’était une version primitive de “Vanishing Act”, qui se retrouvera ultérieurement sur le EP “Contagion”.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 36 Contagion (mai 2001 - janvier 2003)

A la fin de l’ère Immortal?, Arena passe à un autre projet, en commençant l’écriture d’un album sous le nom de travail de Monkey’s Paw (pattes de singe, NdT), suggéré par John Mitchell. The Monkey’s Paw est une courte histoire d’horreur écrite par W.W. Jacobs en 1902. Dans cette histoire, la patte d’un singe mort est un talisman qui permet à son possesseur d’émettre trois vœux, moyennant un prix énorme. Mick : “ Je pense que ce titre a encore beaucoup à voir avec le thème de l’album ‘Fais très attention à ce que tu souhaites’.” Au cours du travail, le titre a été abrégé en “Monkey”, ce qui sonnait un peu niais pour un album d’Arena. Pendant ce temps, Clive travaille sur une courte histoire : “Quand nous travaillions sur l’album, il m’est apparu que c’était un bon point de départ pour construire l’album. Alors j’ai suggéré de tout ramener au concept de contagion. Et personne n’a trouvé à y redire. C’est seulement après qu’on a décidé d’en faire un concept- album. Celui-là n’était pas prévu dans le plan original des 5 albums. C’est ainsi qu’on a éliminé l’idée du Singe.” Les paroles et le concept de Contagion ont une dimension plus importante que celle du premier album-concept d’Arena. Alors que The Visitor parlait des problèmes personnels de confiance d’un individu isolé, Contagion traite de la quête d’un individu, nommé Noah, pour sauver l’humanité d’un virus mortel qu’il a lui-même introduit sur terre, c’est donc une manière pour lui d’obtenir la rédemption. L’histoire de base écrite par Clive laisse place à un certain nombre de vides qui ne peuvent pas dériver des paroles des chansons, et seront réalisées dans le EP Contagium. L’équipe d’écriture reste la même, même si on a envisagé la contribution de Rob. John Mitchell : “La façon d’écrire de Rob, ça ne colle simplement pas avec la manière de fonctionner d’Arena. Il voudrait nous présenter des chansons finies, et là Clive dit : ‘Je pense que je peux utiliser ce morceau’, mais Rob souhaiterait enregistrer le tout. Mais ce n’est pas comme cela que cela fonctionne. Personne n’obtient l’enregistrement d’une chanson sans changement, sauf peut-être Clive à certaines occasions spéciales.” Rob : “A un certain moment, on a discuté pour savoir si je rejoignais l’équipe d’écriture. Mais je n’aimais pas l’idée d’arriver avec quelque chose, qui serait mis en pièces et dont on n'utiliserait peut-être que quelques fragments. J’attendais que l’on garde ma musique telle que je l’avais écrite. Alors j’ai juste préféré ne pas être impliqué, aussi parce que je crois qu’on ne peut pas impliquer trop de personnes dans cette partie. Trop d’egos. J’ai donc choisi de garder mon ego intact. Et plutôt que de rentrer dans une grande discussion, je me suis retiré.” Clive : “Alors nous avons dit ‘OK, fais un album solo’, puisque l’équipe fonctionnait bien à trois, et je ne souhaite pas changer cela.” Comme pour les albums précédents, il est impossible de reconstruire exactement le plan d’écriture, même si pour la première fois, certains titres sont portés au crédit d’une seule personne. D’après Clive, Witch Hunt a été la première chose terminée. D’un autre côté, John a une contribution sur une bonne partie de l’album. Sauf erreur, il a fourni une bonne partie de Spectre at the Feast, et d’Ascencion, mais aussi la partie piano dans An Angel Falls, l’intro de Cutting the Cards, le refrain de Salamander, et la dernière partie de Skin Game. Clive

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 37 explique la difficulté de la tâche consistant à construire les éléments de l’histoire autour de la musique : “La musique évolue en même temps que l’histoire, c’est bien plus qu’un concept réellement écrit, comme pouvait l’être The Visitor. C’était juste une série d’évènements, c’était un fil conducteur, avec des thèmes qui passaient et repassaient, écrits pour une pièce de musique. Je conçois réellement Contagion comme une pièce de musique. Et alors que nous développions l’histoire, la vieille question du double album a refait surface. Nous avions beaucoup de matériel, et beaucoup que nous aimions. Mais nous avons décidé que ce devait être un album simple. Notre politique a été d’éviter d’écrire des doubles albums studio... j’ai toujours pensé que l’on peut normalement condenser un double en un single meilleur.” Conséquence, une bonne partie du matériel va se retrouver sur deux EP, nommés Contagious et Contagium, qui complètent l’histoire musicalement et par leurs textes, en combinaison avec l’album principal. Clive : “Le matériel était trop bon, alors l’idée d’une coupe faite par le Directeur s’imposa, donnant les EP avec leurs compléments d’histoires, ceux qui ne pouvaient plus, à un moment donné, être intégrés dans le processus. C’est pourquoi nous avons fait un digi-pack, dans lequel on peut rajouter du matériel.” Ça ne signifie pas que tout le matériel a été écrit d’une traite. Dès qu’il a été évident que certains titres ne seraient pas sur l’album, ils ont été mis de côté, et travaillés plus tard. Après coup, cette réalisation du projet en trois parties n’était pas une bonne idée, dit Mick : “Je ne vois pas ce qu’ils ont apporté à Contagion. Nous avions vraiment beaucoup de matériel pour Contagion et nous en sommes venus à l’idée du digi-pack pour faire un tout. Mais ce qui s’est passé en réalité, c’est que la plupart des gens ont pensé que c’était un tour de marketing pour leur tirer plus de fric. Et ils n’ont pas vu les qualités de la musique et malheureusement on ne peut pas discuter là-dessus. Donc nous aurions dû simplement laisser un single album, puisqu’il n’y avait pas tout à fait le matériel pour faire un vrai double. Les EP ont aussi des ajouts en plus, comme les remixes, si bien que ça n’aurait fait qu’un court double album. Ça aurait vraiment dû être abandonné, mais à l’époque, ça paraissait une idée fantastique.” Pendant l’écriture de Contagion, la discussion s’est portée sur les moments calmes de l’album, tels An Angel Falls. Mick, encore une fois, l’aurait voulu plus lourd, pour garder cet effet d’entraînement “montagne russe”. Clive : “Mick insistait, il voulait que ce soit vraiment intense. John et moi, nous sommes éloignés doucement de cela. Quand vous n’avez pas de moments ‘down’, vous ne pouvez pas avoir de moments ‘up’.” Il y a aussi, pour la première fois, un vrai solo de claviers dans cet album. Clive : “Les gens n’arrêtent pas de demander, pourquoi ne faites vous pas de solo de claviers ? Habituellement, c’est Oliver Wakeman qui dit ‘Il n’y a pas beaucoup de solos de claviers éclatants’, mais je vois toujours les claviers plus comme un paysage sur lequel tout le son est basé, et je ne ressens pas la nécessité de faire un quelconque solo sur tout. Mais après, j’ai pensé, eh bien, il est peut être temps à présent de songer à faire quelque chose de plus valorisant du côté des claviers. Et je me souviens composant ça, ce foutu gros solo de clavier, avec plein de parties à l’intérieur, cet espèce de produit dérivé de Genesis, et plus je travaillais dessus, plus j’y prenais plaisir.” A la différence des autres albums, cette fois-ci il a été enregistré une démo, sommaire mais complète. Clive : “La démo s’est imposée parce que nous voulions introduire plus de détails dans le processus d’écriture, avant de nous rendre en studio.” Conséquence, tous les vocaux et les lignes vocales sont écrits plus tôt dans le processus. Clive remarque : “A la moitié de l’album, j’arrivais encore avec des fragments de textes. Cette fois, nous voulions que ce soit complet.” En dépit de ces préparations minutieuses, un des titres est modifié très tardivement. Fallow Ground est changé pour Bitter Harvest, comme on peut le noter dans la version jewel-case de Contagion, qui mentionne encore le nom de Fallow Ground.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 38 Après l’album de ‘consolidation’ que représentait Immortal?, le groupe veut maintenant aller de l’avant. Pour plusieurs raisons, le groupe dit au-revoir à Simon Hanhart et Hugh Syme. L’une d’entre elles est financière. Mick : “D’une façon regrettable, on me laisse complètement m’occuper des finances, encore et encore. Tous les autres mettent leurs casquettes d’artistes, et disent : ‘bien sûr, s’il n’y avait pas Mick, on ferait ça ou ça’. Mais la réalité, c’est que je suis la personne qui fait les additions. Et franchement, les additions ne tombaient pas juste. Vente d’albums égale argent, quantité x d’albums égale quantité x d’argent, et on ne sort pas de là. Si nous vendions un demi-million d’albums, ce serait fantastique, mais nous ne les vendons pas, même si nous nous y efforçons.” Le groupe décide de revenir à la recette du début, en demandant une nouvelle fois à Mike Stobbie d’assurer la production. Pour le côté artistique, Dave Wyatt est approché. Wyatt : “John et moi étions dans un groupe nommé Montserrat au début des années 90, et je vivais dans sa maison avec le batteur. Au départ, c’était un groupe de heavy métal, même si 3 des membres, dont moi et John, étaient des fans inconditionnels de prog. Je jouais de la basse, bien que je sois guitariste à l’origine. Je pensais être assez bon, mais il est devenu évident que John jouait dans la catégorie au- dessus, aussi j'ai rapidement abandonné !” Le réalisateur de Dartmoor dans le Devon a utilisé ses talents, entre autres, pour des nouvelles de Terry Pratchett. Contagion est sa première pochette d’album, donc Arena prend un risque. Wyatt : “Il y a beaucoup plus de travail que sur des nouvelles. Vous devez considérer le thème d’ensemble et suivre sa progression tout au long des 16 pages du livret, en gardant un œil sur la couverture. En plus il faut s’inquiéter de la typographie, de la place décernée aux images, etc. ... Et bien sûr il faut suivre l’avis du groupe, donc il y a de nombreux changements à faire tout du long. Ma responsabilité, c’est aussi de vérifier que tout est prêt pour l’impression, avec tous les numéros de catalogue et les codes-barres présents et corrects ... Avec une couverture de livre, j’envoie juste l’illustration, et c’est tout !” Malgré son manque d’expérience dans ce format, il s’en tire très bien. Wyatt est très enthousiaste et amène ’tout un monde d’idées’, dit Clive. Wyatt passe beaucoup de temps à prendre des photos, à travailler avec Photoshop, etc. Il décrit Contagion comme “un album épique avec une quantité épique de travail. La réalisation de l’album a pris plus d’un an, de la conception à l’article fini. Pendant ce temps, à la maison ou à l’étranger, j’étais constamment à la recherche d’images et d’idées.” Même si le graphisme a pris longtemps, la couverture va encore prendre plus de temps. Diverses versions et idées sont écartées. Clive : “Un jour, il m’a envoyé une image avec un bâtiment effondré, et ça ressemblait à la scène de New York le 11 septembre. Nous avons tous deux regardé la photo, et nous avons pensé ‘Humm, on ferait mieux de ne pas utiliser ça maintenant’. Avec le temps ça a évolué vers ce que vous connaissez à présent.” David Wyatt :

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 39 “Une fois que l’idée était là, il me fallait la construire. J’étais conscient qu’Arena voulait garder le parfum du style Hugh Syme, ce qui signifiait un gros travail de photographie. Pour photographier la couverture, j’ai construit moi-même un appareil refroidissant pour faire de la fumée. J’ai disposé quelques éclairages, et j’ai demandé à mon copain Nicolas, qui était dans le groupe avec John Mitchell et moi, de faire en sorte de garder la fumée par terre. Le problème, c’était que la chaleur des lampes faisait monter la fumée, et rapidement la pièce était pleine de brouillard.” Le lac à l’intérieur est Dozmary Pool dans le Dartmoor, tout comme les ciels utilisés. Le reste du matériel provient du monde entier, de l’Écosse à Prague et à l’Australie. La touche finale est le retour du sigle Arena dans un style légèrement amélioré. Si la coopération avec Dave Wyatt est un franc succès, ce n’est hélas pas le cas avec Mike Stobbie. Mick : “Nous nous figurions pouvoir retrouver ce que nous avions sur Songs From Lion’s Cage, mais ça ne s’est pas accompli sur Contagion avec Mike Stobbie. Le temps qu’il pouvait nous consacrer, à côté de bien d’autres projets, ça ne collait pas. Clive et moi nous sommes retrouvés en train d’attendre, pour finalement terminer un peu tout.” Mike n’a ni l’attention ni le temps nécessaire pour l’album. John Mitchell : “Résultat, il n’a pas terminé ce qu’il avait commencé. Et à côté de cela, nous avons eu de grandes discussions sur les sons, principalement sur la façon technique de les enregistrer. Les lignes de basse en ont énormément souffert.” Le groupe était très exigeant pour les lignes de basse. Mick : “Je voulais absolument que Ian utilise une Rickenbacker, en partie pour le son. C’était tout un boulot pour nous de mettre la main sur une Rickenbacker. Je crois que nous en avons emprunté une à John Wetton, pour l’utiliser sur la tournée, mais celle que nous avons utilisé pour l’album vient d’Alan Reed.” Les enregistrements de la Rickenbacker n’ont toutefois pas été à la hauteur. John : “Trop de bruit de fond a été enregistré. Ça n’était pas assez bon pour mon goût. Je me rappelle être revenu à Reading, un jour où nous avions une réunion. Nous avons alors pris la difficile décision de retirer le matériel des mains de Mike pour le faire nous-mêmes. Ne vous méprenez pas, il peut être très bon, par exemple pour faire les arrangements pour quelqu’un comme John Wetton, mais pour nous, il ne nous a pas apporté ce que nous recherchions.” Mick: “Et nous sommes allés chez John Michell, le Outhouse Studio de Reading, faute de mieux. John avait un studio, et il a dit ‘Je vais le faire’. De là vous savez ce que ressent John pour cet album. Lui et Clive ont eu ensemble un été plutôt long et chaud.” En enregistrant l’album, le groupe s’aperçoit qu’il faut changer la clé pour Rob. Clive : “Nous devions la changer, simplement pour que Rob soit plus à l’aise. Pour être honnête, je pense que je l’obligeais à aller trop haut, ce n’était pas très sympa.” Rob : “Je pense qu’avec les années, Clive a appris a écrire pour ma voix. Pour Solar, mon propre projet, j’écris beaucoup en Ré et Mi majeur, comme ça je peux utiliser souvent ma voix de tête. Donc Clive a dû s’habituer à cela, parce que Paul avait vraiment un grand registre, et John Carson aussi. Techniquement, ils ont probablement une voix meilleure que la mienne. Mais nous avons des rendus différents.”

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 40 Cette fois c’est au tour de John Mitchell de faire les ghost-vocals, alors que c’était le job de Clive sur les enregistrements précédents. Ces vocaux servent de guide au chanteur. John : “Je crois que Clive avait pris un terrible coup de froid et nous avions besoin de faire vite. J’ai adoré ça, et j’ai continué à le faire pour les autres sessions d’enregistrement à partir de ce moment.” Quelques-uns des ghost-vocals de John sont sur les EP de Contagion. Une fois les CD avec les voix de John envoyés à Rob, c’est à lui de jouer : “Mon apport créatif, c’est la manière de chanter, alors je donne une idée différente pour chaque phrase ou vers. Nous testons les diverses manières jusqu’à ce que nous partagions les mêmes idées sur la façon dont les choses doivent aller. J’écoute une ébauche d’idée sur une bande, faite par John ou Clive, et ensuite je travaille dessus. Ils me donnent ensuite une démo brute avec quelques vocaux, j’ai quelques CD avec juste la musique et quelques paroles, puis je chante en travaillant des variations que je crée. Et après, je leur présente plusieurs idées, parfois comme si c’étaient des personnages différents, je peux être agressif, nerveux, ce sont juste des émotions que l’on peut désirer. Je peux interpréter chaque ligne et voir laquelle va convenir. C’est un processus difficile. D’une certaine façon, j’aimerais parfois ne pas avoir de ghost-vocals car je peux mettre des semaines à me sortir la voix de John de la tête. Même quand je commence à chanter moi-même une chanson, j’entends John dans ma tête. Ça prend une paire de semaines à chanter moi-même ces chansons, pour que j’entende ma propre voix dans ma tête.” A la fin de l’été, l’album, prévu pour être fini en avril, est enfin prêt. Le résultat justifie le délai. Tous les membres font des étincelles, de la basse déchaînée de Ian, aux solos de Clive et John, jusqu’aux vocaux de Rob. Agressif par moments, fragile à d’autres. Clive : “Contagion, c’est SON album, pas seulement lui en train de s’efforcer de remplacer Paul. Ça a fait la différence. “ Rob : “Contagion était beaucoup plus proche de mon style de chant. Pour les textes et le chant, quelques titres s’approchent de ce que je suis, comme par exemple Painted Man, que j’adore vraiment. A la base, il aurait été beaucoup plus facile d’être le chanteur d’Arena depuis le commencement. J’aurais adoré chanter à l’origine les choses comme Solomon et même un truc genre Medusa. Ça aurait été chouette d’être le créateur vocal de quelques-unes de ces chansons.” Quand l’album est présenté à une sélection de membres du fan club, ils sont aussi enthousiastes que lors de la présentation de The Visitor. Le 7 novembre 2002, Arena se rend en Hollande pour un court set acoustique avec Clive, John et Rob, pour présenter pour la première fois une partie de leur création aux fans. A Zoetermeer, ils ont joué An Angel Falls, Spectre at the Feast, Skin Game, Bitter Harvest, The City of Lanterns, Mea Culpa et Ascencion. Même si ces trois n’ont pas eu le temps de beaucoup répéter, ils présentent les nouveaux titres avec enthousiasme, malgré une bonne migraine de Clive. Il offre même des promos du nouvel album à quiconque pourrait lui fournir une aspirine. Le concert est enregistré et présenté comme le 4è disque du fan club, titré Radiance. David Wyatt fournit encore le graphisme, pour l’assortir à ceux des autres CD de la série Contagion. La sortie officielle de Contagion a enfin lieu le 27 janvier 2003, quelque 22 mois après la sortie d’Immortal?, soit un intervalle presque aussi long qu’entre The Visitor et Immortal? Mais cette fois, il n’y a pas eu de changement dans la composition du groupe. Clive : “Malheureusement nous avions dépassé les limites. Nous en avons discuté avec nos distributeurs, et ils nous ont dit que si nous finissions trop tard, nous aurions à repousser la mise en vente. Si vous êtes prêts en novembre ou décembre, on ne mettra pas en vente, parce que ça se perdrait dans le flot des ‘Best of Britney Spears’. Ils ne vous distribuent pas en magasin à cette époque de l’année. En cela, Contagion copie Songs from the Lion’s Cage : fini à la fin du mois d’août, mais sorti en février.”

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 41 Live and Life (Mars 2003 – Octobre 2004)

En mars 2003, le groupe s’embarque pour sa plus longue tournée, qui commence le 28 mars à Karlsruhe, en Allemagne et se termine à Paris, le 29 avril. C’est un succès énorme et est considérée par le groupe comme le point culminant de leur existence. Clive : "Durant la tournée Contagion, j’ai dit à Mick : ‘Nous en sommes revenus exactement où nous en étions avec le concert du Paradiso à la fin de la tournée Visitor. Maintenant pouvons nous essayer de ne plus changer de line-up ?’ Puisque c’est ce que je leur ai dit lors de cette réunion, fin 1998 : vous allez retourner en arrière…au moins pendant deux ans." Avec cette tournée, Arena est définitivement revenu, bien que Mick remarque qu’utiliser la taille de l’audience comme mesure" est très difficile à juger. Lors de la toute première tournée nous avons probablement exécuté quelques concerts qui ont été aussi bien remplis que maintenant. Il me semble, c’est le seul point de référence que j’ai, que lors du concert à Zoetermeer, en Hollande, nous avions vendu toutes les places. Nous n’avions jamais rempli une salle avant et apparemment il y avait 200 personnes dehors qui voulaient des tickets. Mais au cours des années, il me semble que c’est très moyen. Nous pouvons nous rendre quelque part et jouer pour quelques personnes et le soir suivant, jouer devant plusieurs centaines. Et je ne peux vraiment pas expliquer pourquoi. Aussi je ne peux pas dire s’il y a une différence entre nos débuts et maintenant." Ayant été huit ans avec Arena, John est capable de comparer le passé et le présent : "Sur cette tournée chaque chose était à sa place, nous nous sommes vraiment sentis comme un groupe. Je me rappelle donnant ce concert en Pologne et pensant : ‘Bon, Rob finalement fait son propre chemin’. Bien sûr, il est toujours habillé avec des vêtements bizarres, mais il a réussi à trouver, encouragé par Clive, son propre style." Le grand chanteur, lui-même, est d’accord avec l’analyse de son copain : "La tournée Contagion a été le moment où, enfin, les gens m’ont accepté comme chanteur d’Arena. J’ai eu de bonnes réactions de la part des fans aux concerts. Sans exagérer, nous avons rencontré des personnes nous disant que c’est le meilleur concert qu’elles avaient jamais vu. Il a semblé à tout le monde que nous sommes, finalement, de nouveau Arena. Je suis sûr qu’Arena pensait que c’était leur formation définitive, lorsqu’ils ont fait Visitor, aussi c’était presque un nouveau départ pour Clive et Mick. Je pense que tout le monde sentait qu’Arena était de nouveau là. Parce qu’au cours de ces deux premières années et demie, on sentait que ma situation était sujette à discussion. Pour la tournée Immortal ? je travaillais dur puis avec Saga, nous nous sommes détendus en peu, ça a été le déclic. Il y a des choses dites en dehors de la scène qui nous ont rendu plus satisfaits de ce que nous avions fait. Les gens étaient plus complémentaires et se soutenaient, alors que, quand les choses ne vont pas, vous pouvez, quelquefois, dire des choses que vous ne pensez pas, mais qui peuvent blesser."

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 42 Le 11 avril, le concert en Pologne est enregistré en vue d’un DVD, la toute première sortie officielle d’Arena sur ce support. Le groupe monte sur scène dans un studio de télévision à Cracovie, avec Jadis et John Wetton. Ce qui signifie que John Mitchell doit assurer deux shows en une soirée. Chacun des trois groupes sera enregistré et diffusé sur DVD. Puisque Arena est en clôture, le public est là depuis plus de 4 heures quand Arena entre en scène. La représentation est géniale et semble énorme. S’il y a un bémol à l’enregistrement, c’est le manque de présence du public. Rob : "Vous ne pouvez pas vraiment les entendre. En partie parce qu’ils étaient pas mal fatigués quand nous avons joué, en partie en raison de la manière dont le show a été filmé et enregistré." Néanmoins, les enregistrements immortalisent l’esprit d’Arena sur scène. Le concert est rendu public sur le DVD ‘Caught in the Act’ le 14 juillet et six mois plus tard, le 25 octobre 2004, sur le 3ème CD live d’Arena, appelé ‘Live and Life’. L’album est fourni avec un DVD bonus, qui contient un documentaire sur la tournée d’Arena. Juste avant l’été, le 26 juin 2003, ‘Contagious’, le premier des deux EP lié à Contagion, sort. Une des pistes sur Contagious est ‘Vanishing act’. Cet instrumental a été joué par Mick et Clive lors de la convention du fan club, à Utrecht en 2001. Il apparaît sur la vidéo du fan club ‘The Cage unlocked’ sous le titre ‘Sacrifice’, comme précisé, pour ne pas être confondu avec le titre inédit des sessions de ‘Visitor’, appelé ‘Unconscious sacrifice’. Néanmoins, cette chanson est peut- être la référence à laquelle fait allusion John Jowitt quand il déclare qu’il y a du matériel de Visitor sur l’EP. Clive : "Je me rappelle vaguement que le riff de ‘Vanishing act’ était quelque chose que j’avais proposé au moment de l’écriture de ‘The Visitor’… ainsi j’ai utilisé ça quand j’ai construit le reste du morceau. Ce n’est pas une partie de ‘Unconscious Sacrifice’…C’est sûr. Le matériel de la piste inédite n’a pas été utilisé" . Hormis ça, il y a trois autres pistes sur l’EP, incluant ‘I spy’, qui est écrit spécialement à cette occasion et est caractéristique de la marque de Clive, incluant ses chœurs si distinctifs. Interpellés par les fans sur le fait que les nouvelles pistes ne s’intègrent pas à l’album principal, Clive promet de ‘fixer ce problème’ avec le second EP. Du 22 novembre 2003 au 13 décembre 2003, Arena s’embarque sur une autre tournée Contagion. Celle-ci les emmène au Canada, aussi bien qu’en Italie, Pologne, Scandinavie, Allemagne et un concert final du fan club à Zoetermeer, en Hollande. Ce show au fan club est réalisé sur le DVD ‘Rising up’. A la différence de la première tournée Contagion, le groupe a des moments difficiles sur la route. Rob : "La seconde partie de la tournée Contagion a été très dure, c’était probablement un peu trop en un an. Nous avions fait la tournée la plus longue que l’on avait jamais faite, repartir et la réussir une nouvelle fois était très difficile. Mais il y avait toujours de grandes dates, comme s’envoler vers le Canada. Ce n’étaient pas des concerts énormes, mais ça en valait la peine. Les shows étaient sympas et ils veulent nous revoir." Le voyage, cependant, a été plutôt pénible. Rob : "J’ai été coincé à la douane pendant des heures, c’était un cauchemar. Il y a eu des moments comiques, dont nous pouvons rire maintenant, mais à ce moment là nous n’étions pas heureux. Un chien renifleur à commencer à me tourner autour, et j’étais furieux parce que je ne prends pas de drogues et n’en ai jamais consommé, et ce chien qui reniflait autour de moi, alors nous avons tous dû entrer dans la douane. J’étais vraiment, vraiment en colère, mais j’ai serré les lèvres, pour ne pas faire de

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 43 scandale. Mais cette fille des douanes, elle voulait vraiment réussir à nous trouver quelque chose. Ainsi nous sommes restés deux heures, et bien sûr ils n’ont rien trouvé. Nous ne sommes pas stupides : voyager au Canada avec de la drogue serait ridicule. Mais la chose est : aucun de nous ne prend jamais de drogues, et certainement pas moi. C’était horrible" . John Mitchell n’a pas non plus de bons souvenirs de cette tournée : "Je pense que de cette seconde moitié tout en le monde en avait marre. Nous jouions dans des endroits où personne ne voulait jouer, faisant la même chose que nous avions faite." Pendant ce temps, John doit résoudre quelques problèmes personnels, qui ne facilite pas la tournée : "Je buvais trop, ma vie a déraillé, je prenais une bouteille de vin avant de monter sur scène. C’est pour beaucoup dû à l’ennui, mais c’est aussi un palliatif au manque de confiance. Je suis content que ça soit derrière moi. Je prends juste une ou deux bières et quand je dois chanter, comme avec Kino, je ne bois pas du tout" . L’année 2004 débute avec la sortie de la partie finale de la trilogie ‘Contagion’ : ‘Contagium’ voit le jour le 23 janvier. Pour la pochette, David Wyatt utilise encore une combinaison d’éléments de paysage et de ‘constructions de détritus’. Le ciel comporte l’image de la cité des lanternes, qui était aussi présente dans le livret de Contagion. Pour ce dernier élément de la trilogie, Clive prête une attention particulière à ce que les pistes s’accordent. Avec l’EP, à l’arrière de l’album est présentée l’histoire complète avec la liste des pistes dans l’ordre, qui – assez étrangement – ne reflète pas exactement les chapitres de l’histoire. Deux des pistes sur l’EP, ‘March of time’ et ‘On the edge of despair’ sont présentées dans une version démo avec John Micthell sur des vocaux fantômes. Et, en bonus, il y a un autre danse-remix fantaisiste de Richard West, cette-fois ‘Salamander’. Juste après sa sortie, les fans commencent à réassembler les pistes ensemble, et des demandes pour un double CD arrivent en masse. Clive est persuadé par le fan club de mixer un double CD, qui sortira comme le 5ème CD de ‘The Cage’. ‘Contagion – The Max’ incluant toutes les pistes et concluant le chapitre de cet excellent album. Le reste de 2004 est une année tranquille pour les fans d’Arena. En coulisse, toutefois, les garçons travaillent dur sur le prochain album et sur d’autres projets. John Mitchell rencontre Pete Trewavas (Marillion) et () pour former Kino, qui est la traduction allemande de cinema. John est connu pour être un très grand fan de et par coïncidence, la coopération originale de Rabin, au début des années 80, avec Chris Squire (avant que Jon Anderson ne les rejoigne) s’appelait Cinema. Une des pistes terminant le premier album de Kino est ‘Loser’s day parade’, qui – admet John – avait été présenté à l’origine à Arena, mais avait été refusé. John : "Je pense que j’en avais présenté de grandes parties à Clive, mais je n’ai pas réussi à lui montrer ce que je voulais. Je me le rappelle en train de le charger sur l’ordinateur, mais associé aux mauvais sons. Mes affreux accords du début n’allaient pas avec une sorte de son de clavecin. Il a pensé que ça sonnait faux. Ainsi j’ai décidé de le travailler pour Kino. Je pense que quand il a entendu le résultat final, il doit avoir pensé : ‘Oh, c’était ce que tu voulais dire’."

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 44 En cette année relativement calme, les fans sont gâtés avec une autre sortie : le coffret ‘Live and Life’ (2 CDs et le DVD documentaire) envahit les rayons le 25 octobre 2004. Bien qu’on puisse dire que l’association de l’album public et du DVD public, incluant le documentaire aurait été encore meilleure, le coffret est d’une grande valeur. La production pour ‘Caught in the act’ était aux mains des polonais, ce qui fait que l'union du concert sur 2 CDs et un DVD avec le documentaire n’était pas possible.

Comme pour ‘Contagion’, qui est dédicacé au père de Clive, cet album est dédicacé à une personne proche, qui est décédée : Clive Butler, un des meilleurs amis de Mick et membre dans le premier projet de Mick.

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 45 Pepper’s Ghost (Février 2004 - Novembre 2005) L'écriture du nouvel album d'Arena débute en février 2004 et suit la même trame que d'habitude. Clive: "J'assemble plusieurs matériels et Mick fait de même. Puis nous nous réunissons et travaillons dessus. Ensuite arrive John, qui ajoute quelques idées supplémentaires. Tout se retrouve mélangé. Je m'installe avec ça chaque jour, je filtre les meilleurs éléments, puis nous nous réunissons de nouveau et passons en revue ce que nous avons" . La plus longue piste de l’album, ‘Opera fanatica’, est complètement écrite par Clive et contient ‘plusieurs jolies et extravagantes’ parties instrumentales, commente-t-il. Car cette fois, il est complètement responsable de la production, il n’y a personne pour le retenir, pour dire" Non, tu ne dois pas faire ça" , alors il se laisse aller. Clive : "Opera fanatica n’a pas l’instrumentation typique d’Arena. Il y a beaucoup de temps à l'unisson, ce qui demande de la précision; la partie récurrente où la guitare et les claviers jouent la même chose. Le morceau n’est pas facile à jouer. Il est complexe. Il est extravagant parce qu’il est difficile. C’est géant. Il est ce que nous appelons 'le titre siphon d'évier' : tout se retrouve là." Alors que l’écriture suit la recette standard, le groupe est loin de travailler mécaniquement. Clive : "Chaque fois que nous réalisons un album, nous essayons de changer les équations, la façon de faire : le studio, les coproducteurs, les ingénieurs, les techniques, l’ordre des événements, écrivant parfois au studio, parfois pas. Chaque fois que nous avons fait un album, nous l’avons fait différemment. Je pense que c’est important. Ça permet de garder la fraîcheur. Je crois que nous renforçons notre identité à chaque album créé. Mais quand nous faisons un album, nous essayons de dépasser cette identité. Nous essayons de franchir une étape. Le plus gros problème quand nous écrivons est ce qu’on obtient après la première partie du processus d’écriture, quand nous pensons ‘nous ne pouvons utiliser cela, parce que nous l’avons déjà fait avant. Ce son est trop vieux pour Arena.’ Il fut un temps où nous manquions d’assurance sur le matériel. Puis, nous sommes arrivés à la conclusion qu’on devrait cesser de s’inquiéter à son sujet, alors il a tendance à prendre son propre chemin." L’enregistrement commence en juillet au Thin Ice Studio. Comme la tradition le veut, le processus prend un retard considérable pour se terminer fin octobre. L’album est ensuite mixé et masterisé à Abbey Road. De façon générale, l’album est encore un peu plus pesant que les précédentes tentatives d’Arena. Clive : "Je pense qu’il a un côté plus dur que les autres. Je suppose que dans une certaine mesure, nous sommes devenus plus hard chaque fois que nous avons fait un album. Il a beaucoup d’énergie. C’est un album avec un rythme plus rapide que n’importe lequel des albums que nous avons fait. Ce n’était pas planifié, c’est juste arrivé. Je n’en connais pas les raisons." Mick admet : "Je pense qu’Arena a toujours eu un côté plus hard, particulièrement en public, mais la production n’a pas toujours été hard. Cette fois Karl Groom était impliqué dans la production, et comme vous le savez, il est membre d’un groupe de métal (Threshold), aussi il sait probablement quels boutons pousser pour avoir un son plus heavy. Et comme vous savez, personnellement, je préfère le côté hard des choses. Dans n’importe quel album, nous avons fait un morceau de type ‘Cry for help’ et j’ai toujours dit ‘nous n’en voulons plus d’autre’, mais nous l’avons fait parce que ça nous plaisait, mais pas cette fois-ci." John commente : "Un des résultats du travail avec Karl, est que nous sommes arrivés à donner à Mick un son plus live. Par exemple, cette fois, nous n’avons pas utilisé de trigger de batterie. Enregistrer la batterie est très dur et je suis très satisfait du résultat" . Rob ajoute : "Chaque chose sur Pepper’s ghost est assez bas, en terme de ton, et les mélodies sont simples à apprendre, ainsi pour moi ce fut l’album le plus facile et une expérience agréable, je pense que nous y avons passé moins d’une semaine et avons eu largement le temps."

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 46 Le sixième album d’Arena a un contenu historique au lieu des visions futuristes apocalyptiques des derniers albums. Clive : "J’étais écœuré et fatigué de la fin du monde. Beaucoup des sujets que j’écris proviennent de rêves. J’ai un esprit très torturé. J’ai voulu m’éloigner de ça. Mais en fait, d’une certaine manière, cet album est plus sombre, parce qu’il ne négocie pas avec la fin du monde. C’est trop commode. Il négocie avec le vivant, avec les différents aspects de la folie. Aussi, à sa manière, il est très sombre. C’est juste une noirceur différente. The Visitor, Immortal ? et Contagion ont traité de la mort de différentes façons. J’en ai eu assez de la mort. Je recherchais quelque chose de différent. Mais encore cette fois, cet album est par certains côtés plus sombre. Pepper’s ghost n’est pas un concept album comme The Visitor ou Contagion, mais plutôt conceptuel comme Immortal ? Il y a sept morceaux séparés qui traitent des sept signes de la folie. Il y a un concept artistique qui joint l’ensemble et il y a le concept thématique de la folie. Mais je les vois toujours en tant que chansons séparées. J’estime que chacune peut parfaitement être indépendante. C’est la différence avec Contagion." A propos du titre mystérieux de l’album, Clive explique : "Un ‘Pepper’s Ghost’ est cette illusion victorienne utilisée sur scène. Un projecteur éclaire une image qui est reflétée grâce à la fumée et à des miroirs contre une grande vitre sur scène. C’est un effet spécial employé au théâtre. Le public voit cette vitre et il a l’impression de voir quelqu’un marcher autour, mais cette personne ressemble à un fantôme parce qu’elle n’est pas complètement solide. C’était une illusion." Outre le son plus dur susmentionné, Clive distingue autre chose : "Je pense que cet album sonne tout à fait anglais, mais je ne sais pas tout à fait ce que ça signifie. Nous sommes un groupe qui sonne très anglais en général. Peut-être en raison de la pochette et du concept qui sont dans le style." Le graphisme est, de nouveau, conçue par David Wyatt. La couverture de l’album représente les membres du groupe tels des super héros de dessins animés (Les ‘chevaliers du brouillard londonien’) dans un Londres époque victorienne. C’est une idée de Clive : "Je pense que l’idée est venue du film ‘Incassable’, réalisé par le même type qui a fait ‘Le sixième sens’. Le sujet traitait de ces bandes dessinées. Ca semblait génial d’employer cette sorte de dessin. La personne qui avait réalisé la pochette pour Contagion avait déjà travaillé sur des comics et avait cette habileté naturelle à faire naître ce genre de choses. Alors nous avons pensé qu’il serait intéressant de suivre cette voie. Ensuite nous avons eu l’idée de représenter chaque membre du groupe dans ce monde. J’ai juste aimé l’idée." En fait, Clive est convaincu par le talent de dessinateur de Wyatt pendant la période Contagion. Les croquis exécutés pour l’album était déjà dans le style comics et Clive lui a demandé de dessiner une pochette pour ‘Skeletons in a cupboard’, son album archive. Wyatt a immédiatement aimé l’idée de réaliser une pochette style bande dessinée : "plus jeune j’étais fou de bandes dessinées, plus tard à l’université, j’ai fini par dessiner pour 2000AD. Avant ça, j’allais à l’école avec un gars qui s’appelle Jamie Hewlett, qui réalise actuellement les vidéos de Gorillaz, et nous avons passé de nombreuses heures amusantes, dans la cuisine de maman, à dessiner des choses étranges." Créer le graphisme, apparaît toutefois plus difficile à réaliser que prévu: "La couverture a été réalisée au pinceau,

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 47 c’est la méthode que j’utilisais pour les bandes dessinées. Mais j’ai trouvé que j’avais perdu un peu de mes capacités avec le pinceau, le reste du livret à été, la plupart du temps, dessiné à la plume." Le somptueux livret contient les courtes histoires qui accompagnent les chansons. Clive : "Ces super héros ne font pas partie des paroles. Je voulais ajouter une autre couche. J’ai pris chacune des chansons et nous avons vaguement basé un personnage sur chacune." David Wyatt commente : "Le dessin a été fait très rapidement – le tout en 4 semaines. C’était difficile, car j’avais eu 2 ans pour faire Contagion. Une fois que Clive et moi avons décidé des personnages, nous devions inventer un petit scénario pour chacun qui devrait s’ajuster dans le livret." Dès que les lignes directrices de l’histoire ont été finies, Wyatt devait modifier le dessin de la couverture : "La pochette a été faite avant l’histoire, aussi elle a dû être modifiée quand nous avons proposé l’idée de la lanterne. Comme vous pouvez le voir, Clive avait un parapluie." Même après que l’album promo soit diffusé, la pochette de l’album officiel est légèrement modifiée. Là où il y a indiqué" A Thrupenny chapbook’ le CD promo mentionne ‘10/6d’. Quelques critiques l’expliquent par : ‘Pepper’s Ghost’ est le 6ème album d’Arena en 10 ans. Ça semble être une coïncidence. Clive : "C’est au sujet d’une ancienne notation de la monnaie victorienne, dix shilling et six pence. Il y a un livre appelé Alice aux pays des merveilles qui comporte un personnage nommé le chapelier fou. Si vous regardez le dessin original du chapelier, vous verrez qu’il a, dans le chapeau, une étiquette qui indique 10/6d. C’est pour donner à l’ensemble une saveur victorienne." Bien que les dessins soient de Wyatt, dans le livret ils sont crédités à Tim Bisley. C’est le personnage d’une série comique appelé Spaced, qui aspire à devenir un artiste de bandes dessinées. Wyatt explique : "J’étais un peu inquiet à l’idée de réaliser Pepper’s Ghost comme une histoire en bande dessinée, c’était si différent des autres concepts graphiques d’Arena, alors j’ai décidé d’utiliser un prête nom au cas où personne n’aimerait le dessin ! Clive était sûr que ça plairait aux fans, et il avait raison, aussi il était inutile que je m’inquiète" . Mick : "C’était vraiment génial, mais malheureusement c’est trop petit. Occasionnellement, des gens nous demandent de sortir nos albums sur vinyle, mais quelle en est la raison, juste pour une question de pochette ?" . Le 26 octobre 2004, Clive a joué le nouvel album d’Arena à un groupe de fans sélectionnés, qui l’a reçu avec beaucoup d’enthousiasme. Malheureusement il y a un autre triste événement lié à la relation chat – sortie de l’album, Bartok s’est fait renverser. C’est une autre perte tragique après la mort de Chekov, qui est rappelé dans les paroles du premier morceau ‘Bedlam Fayre’. Les majuscules dans les premières lignes de la chanson disent ‘Chekov much missed’ (NdT: Chekov manque beaucoup). 2004 semble avoir été une année tranquille, mais, dit Clive : "J’ai passé toute l’année à travailler sur cet album. J’ai commencé à écrire en février, et je n’ai rien fait d’autre que cet album jusqu’aux environs d’octobre. Aussi pour moi et pour les personnes impliquées dans sa fabrication, ça n’a pas été une année tranquille. Ça a été très intense. L’ennui est que ce n’est pas face au public. Mais c’est

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 48 comme ça que cela fonctionne. Vous devez faire le travail. En plus nous avons finalisé l’emballage du live, Live & Life. L’année a été très productive, vraiment" . Peppers Ghost sort le 10 janvier 2005. Le groupe décide de partir de ne pas partir en tournée immédiatement après la sortie, mais, de jouer dans divers festivals, en avril, mai et juin. Pepper’s Ghost fait ses débuts en public au festival ‘Art Rock 2005’ de Gouveia, au Portugal le 9 avril. La partie du concert consacrée à Pepper’s comprend les trois premières pistes de l’album. Il est suivi par des dates aux États-Unis, Allemagne et en Espagne. Clive : "La difficulté est que vous devez fournir la même quantité de travail que pour une tournée. Mais nous n’avions pas été en Amérique depuis très longtemps et je pense que c’est quelque chose d’amusant à faire, il a semblé se passer énormément de temps avant que nous soyons allé faire ces concerts. Ainsi il a semblé que c’était une bonne chose pour nous de les faire" . Le plus remarquable à propos de ces concerts est le retour momentané d’un ancien membre : comme Ian Salmon a d’autres obligations, John Jowitt est invité à revenir. Clive : "Je lui ai téléphoné et lui ai dit : ‘John, aimerais-tu faire un concert en Amérique ?’ Il a dit ‘Ouais.’, j’ai dit ‘Ok, je te rappelle bientôt’."

Ayant terminé les festivals, par ailleurs Clive enregistrant un nouvel album avec Pendragon, en septembre, Arena s’embarque pour sa plus importante tournée, le ‘10th Anniversary Tour’, débutant par quatre concerts à Mexico. La partie européenne de la tournée commence en Hollande, le 16 septembre et se termine exactement un mois plus tard, le 16 octobre. C’est un programme chargé avec seulement deux jours de repos, exigeant le meilleur du groupe, en particulier de Rob. Il commente : "Je ne sais pas comment j’arrive à maintenir ma voix en forme. Je ne l’ai jamais perdue, je touche du bois, et bien que je me donne à fond, je n'ai jamais eu à me retenir. Je dois juste avoir assez de sommeil. Tout le monde se fout de moi, restant dans l’autobus toute la journée à dormir, mais au fond si je ne peux pas chanter alors il n’y a pas de tournée, aussi je fais ce qui est nécessaire : je reste au lit. J’ai des problèmes de sommeil quand le bus roule, alors finalement je dors une fois arrivés." Dans le style de la tournée ‘Contagion’, le spectacle est embelli avec des projections vidéos sur des écrans et Rob endosse, cette fois dans le style victorien, une tenue adaptée. Rob : "Je ne viens pas de la scène progressive, mais je suis avec Arena depuis 7 ans, alors j’en fais partie maintenant. Je lui trouve le côté théâtral très intéressant et naturel, maintenant. J’ai fais une vidéo pour Solar, j’apprécie ce côté de la musique, pensant aux mouvements et à la représentation. Bien sûr nous sommes limités, car nous ne pouvons pas sortir avec une scène type, car toutes les scènes sont différentes et nous avons une place limitée dans le bus. J’ai quelques idées flamboyantes, mais nous ne pouvons tout simplement pas les réaliser. J’ai quelques idées impliquant des miroirs et plus, mais indépendamment d’autres choses, plusieurs des scènes où nous jouons ne sont pas assez grandes pour un jeu théâtral. Nous aurions besoin d’un autre autobus pour le matériel. En fin de compte, nous ne sommes pas Genesis, alors essayer de faire quelque chose d’une façon bon marché donnerait exactement ça : bon marché."

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 49 Mais tenant compte de ces limitations, le groupe a accompli un effort considérable dans l’apparence et l’atmosphère du show. Rob explique : "Dès que nous savons où Clive va, en ce qui concerne les paroles, nous nous asseyons et discutons de ce que peut-être l’aspect sur scène. Avec l’album Contagion, nous avons parlé de l’idée d’une scène cyberpunk, avec les lunettes de soleil fluorescentes, qui se sont intégrées dans le concept. Avec le nouvel album nous allons vers une image plus victorienne, plus dans le style Dracula." La dernière date de la tournée européenne est un événement unique : pour marquer leur 10ème anniversaire, le groupe rappelle deux anciens membres, John Jowitt et Paul Wrightson, juste pour cette soirée. Alors que le retour momentané de Jowitt, au début de l’année 2005, était dû au fait que le groupe avait simplement besoin d’un bassiste pour remplacer Ian, cette fois c’est un geste envers les fans. Ainsi la formation originale de ‘Visitor’ foule de nouveau cette scène, sept ans après le dernier concert du ‘Visitor tour’. C’est Clive qui est à l’initiative de cet événement : "Les raisons qui ont poussé John à partir, et les trucs avec Paul, se sont passés il y a longtemps. Je rencontre souvent Paul. Bien sur, il voudrait toujours faire partie du groupe. Mais chacun s’entend bien avec les autres. Il n’y a plus de querelle entre eux." Les successeurs n’ont d'ailleurs pas d'objections. Rob commente : "Je n’ai pas eu de soucis avec lui. Ça s'est très bien passé et ça a été une partie de plaisir." Malgré les bonnes vibrations, les deux anciens membres sont dans une loge séparée, de façon fortuite. John Jowitt : "Quand Paul est arrivé au Boerderij, où il n’avait jamais joué avant, je lui ai montré le chemin des loges. Je l’ai accompagné en haut, dans le grande loge, où nous sommes habituellement lorsque nous jouons là. Plus tard, il s’est avéré – pour quelque raison- que cette fois Arena aurait la plus petite loge en bas. Aussi, ironiquement, juste nous deux, Paul et moi avons fini dans la grande loge ensemble." Après le show habituel avec la formation courante, le public obtient ‘Crack in the ice’, ‘Elea’, ‘The hanging tree’, ‘State of grace’ et ‘Medusa’ joués par la formation ‘Visitor’. Malgré qu’il n’y ait eu aucune répétition, c’est comme si Paul et John n’étaient jamais partis. John Jowitt : "Paul est arrivé, très bien préparé. Nous n’avions pas répété ensemble, bien sûr j’avais joué avec les gars en mai, alors je m’en suis sorti facilement. Mais Paul n’avait pas joué avec le groupe depuis plusieurs années. Il avait sérieusement bossé, je pense." Ce concert spécial est suivi par un ensemble de bis avec la formation habituelle, la soirée se terminant par une version rock de ‘Crying for help VII’ à laquelle se joignent Paul et John. Paul et Rob se partagent le chant. Une soirée mémorable.

Hormis l’apparition d’anciens membres, la set-list standard ne contient pas beaucoup de surprises. Les exceptions sont ‘Friday dream’, joué par Rob et Ian, et ‘Waiting for the flood’, qui a été joué seulement une fois lors de la réunion du fan club en Hollande, le 13 septembre 2003. Clive dit : "Pourquoi ne jouons-nous pas tous ces autres morceaux ? C’est en partie parce que c’est ce que nous voulions jouer sur cette tournée… et ce sont celles que les gens veulent entendre. Nous ne pouvons pas tout jouer, alors nous devons faire des choix. Nous avons reçu différents opinions au sujet des chansons, de la part d’un bon nombre de gens…ce que

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 50 nous devons jouer et ce que nous ne devons pas. A la fin j’ai pensé, puisque c’est notre dixième anniversaire, NOUS choisirons." La tournée se conclut par deux dates au Canada. Continuant sur la bonne méthode de la tournée ‘Contagion’, un des concerts en Pologne est enregistré pour un DVD, qui sera réalisé en 2006. Clive pense : "C’est une bonne chose d’avoir finalement effectué cette tournée et je n’en reviens pas que nous en soyons à 10 ans! Particulièrement quand on se rappelle, assis au pub avec Mick et disant ‘Transformons ça en groupe’, ça ne semble pas avoir dix ans. Beaucoup de choses se sont produites depuis, vu l’histoire d’Arena, l’évolution des membres et les disques que nous avons fait ; c’est étonnant que nous en ayons fait autant. Pour résumer, c’est un sentiment de satisfaction. Actuellement, je pense que c’est un exploit lorsqu’un groupe reste ensemble pendant dix ans et arrive à tenir le coup. Si vous regardez notre production ; 6 albums studios, 3 en public, un DVD et plusieurs EP. D’une certaine manière, nous avons été prolifiques et il y a beaucoup de matière produite. Si vous regardez la plupart des groupes moyens, ils vont et viennent 2 à 3 ans, ils sortent une paire d’albums, puis s’en vont. Ainsi, je veux dire qu’en soi c’est un accomplissement. J’ai des souvenirs positifs à propos de certains pays que nous avons visités, sur les tournées que nous avons faites. Chaque fois que nous avons préparé un album, nous avons essayé de le rendre plus réussi et de l’améliorer." Attendant toujours le prochain projet, Clive dit : "Je pense que pour n’importe quel groupe il reste toujours quelque chose à faire, de plus grands concerts, de plus grosses audiences, de meilleures ventes d’albums, tout ce que vous pouvez avoir comme souhait. Nous voudrions atteindre autant de personnes que nous pouvons ; il n’y a pas de fin à cela, à moins que tout le monde ait une copie de nos albums et vienne à nos concerts. Jusque-là nous ne cesserons d’avoir cette ambition." Pendant le premier week-end de décembre 2005, Arena est en ‘orbite’. Les votes pour les prix du CRS (Classic Rock Society) récompensent généreusement le groupe, avec pas moins de trois distinctions : meilleur album, meilleur claviériste et meilleur guitariste. Les récompenses sont données à John et Clive par Fish. L’événement fait écho aux récompenses du CRS, dix ans auparavant, quand Arena recevait également trois prix en présence de Steve Rothery. Rien n’a changé : Arena est toujours au top !

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 51 Discographie

Songs From The Lions Cage Track listing: 1. Out Of The Wilderness Released 6 February 1995 2. Crying For Help I Verglas Music VGCD001 3. Valley Of The Kings 4. Crying For Help II Recorded Juillet - Octobre 1994 aux 5. Jericho Orchard Farm Studios, 6. Crying For Help III Buckinghamshire, Thin Ice 7. Midas Vision Studios, Berkshire, Arena 8. Crying For Help IV Studios, London 9. Solomon

Produced by Mike Stobbie Line-up: Clive Nolan - Keyboards Engineered by Clive Nolan Mick Pointer - Drums John Carson - Vocals Mixed by Teo Miller at Arena Keith More - Guitars Studios, London Cliff Orsi - Bass

Mastered by Chris Blair at Abbey Road Studios, London

Pride Track listing: 1. Welcome To The Cage Released 24 Septembre 1996 2. Crying For Help V Verglas Music VGCD002 3. Empire Of A Thousand Days 4. Crying For Help VI Recorded Mai - Août 1996 5. Medusa Thin Ice Studios, Surrey 6. Crying For Help VII 7. Fool's Gold Produced and engineered 8. Crying For Help VIII Nolan 9. Sirens

Mixed by Simon Hanhart Line-up: The Music Station, Birmingham Clive Nolan - Keyboards Mick Pointer - Drums Mastered by Chris Blair au Paul Wrightson - Vocals Road Studios, London Keith More - Guitars John Jowitt - Bass

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 52 Edits Track listing: 1. Welcome To The Cage (edit) Released September 1996 2. Medusa (edit) Verglas Music VGCD004 3. Fool’s Gold (edit) 4. Sirens (edit) Produced and engineered by Clive 5. Empire Of A Thousand Days Nolan (sing-a-long)

Mixed by Simon Hanhart Line-up: Clive Nolan - Keyboards Mick Pointer - Drums Paul Wrightson - Vocals Keith More - Guitars John Jowitt - Bass

The Cry Track listing: 1. Theme Released April/May 1997 2. The Cry Verglas Music VGCD005 3. The Offering 4. Problem Line Produced and engineered by Clive 5. Isolation Nolan 6. Fallen Idols 7. Guidance Mixed by Simon Hanhart at Thin 8. Only Child Ice Studios (Track 1, 2, 5, 6, 8, 9, 9. Stolen Promise 10), The Music Station (Track 3, 10. The Healer 7), Arena Studios (Track 4) Line-up: Problem Line produced by Mike Clive Nolan - Keyboards Stobbie, engineered by Clive Mick Pointer - Drums Nolan, mixed by Teo Miller Paul Wrightson - Vocals John Mitchell - Guitars Recorded at Thin Ice Studios, John Jowitt - Bass Surrey.

Problem Line recorded at Arena Studios, London

Compiled and edited by Paul Kennedy at The Bullpen, Liscombe Park

Mastered by Chris Blair at Abbey Road Studios, London

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 53 Welcome To The Stage Track listing: 1. William Tell Overture Released 10 November 1997 2. Valley Of The Kings Verglas Music VGCD009 3. Out Of The Wilderness 4. Midas Vision Produced and mixed by John 5. The Healer Mitchell at The Outhouse, 6. Sirens Reading 7. Medusa 8. Welcome To The Cage Assisted by Clive Nolan 9. Jericho 10. Solomon Recorded at Le D'Auteuil, Quebec City, Canada, 18 and 19 Line-up: May 1997 Clive Nolan - Keyboards Mick Pointer - Drums Mastered by Chris Blair at Abbey Paul Wrightson - Vocals Road Studios, London John Mitchell - Guitars John Jowitt - Bass

The Visitor Track listing: 1. A Crack In The Ice Released 22 April 1998 2. Pins And Needles Verglas Music VGCD012 3. Double Vision 4. Elea Recorded and mixed September 5. The Hanging Tree 1997 – January 1998 at Thin Ice 6. A State Of Grace Studios, Surrey 7. Blood Red Room 8. In The Blink Of An Eye Produced by Clive Nolan and 9. (Don’t Forget) To Breathe Simon Hanhart, assisted by Mike 10. Serenity Stobbie 11. Tears In The Rain 12. Enemy Without Engineered by Clive Nolan and 13. Running From Damascus Simon Hanhart 14. The Visitor

Additional engineering by John Line-up: Mitchell and Mick Pointer Clive Nolan - Keyboards Mick Pointer - Drums Mixed by Simon Hanhart Paul Wrightson - Vocals Pre-production by Clive Nolan John Mitchell - Guitars John Jowitt - Bass Mastered by Chris Blair at Abbey Road Studios, London

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 54 Immortal? Track listing: 1. Chosen Released 24 April 2000 2. Waiting For The Flood Verglas Music VGCD019 3. The Butterfly Man 4. Ghost In The Firewall Recorded and mixed December 5. Climbing The Net 1999 – March 2000 at Thin Ice 6. Moviedrome Studios. Surrey 7. Friday's Dream

Produced by Clive Nolan and Line-up: Simon Hanhart Clive Nolan - Keyboards Mick Pointer - Drums Engineered by Clive Nolan, Karl Rob Sowden - Vocals Groom and Simon Hanhart John Mitchell - Guitars Ian Salmon - Bass Mixed by Simon Hanhart Pre-production by Clive Nolan and Mike Stobbie

Mastered by Chris Blair at Abbey Road Studios, London

Breakfast In Biarritz Track listing disc 1: 1. Moviedrome Released February/March 2001 2. Crack In The Ice Verglas Music VGCD021 3. Double Vision 4. Midas Vision Recorded at the Paradiso, 5. Serenity Amsterdam, Holland, 17 October 6. The Butterfly Man 2000 7. The Hanging Tree 8. A State Of Grace Produced and mixed by John 9. Enemy Without Mitchell at the Outhouse, Reading 10. Crying For Help VII Track listing disc 2: 1. Chosen 2. Elea 3. Friday's Dream 4. Documentary (CD-ROM track)

Line-up: Clive Nolan - Keyboards Mick Pointer - Drums Rob Sowden - Vocals John Mitchell - Guitars Ian Salmon - Bass

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 55 Contagion Track listing: 1. Witch Hunt Released 27 January 2003 2. An Angel Falls Verglas Music VGCD024 3. Painted Man 4. This Way Madness Lies Recorded February - June 2002 5. Spectre At The Feast at Thin Ice Studios, Surrey, The 6. Never Ending Night Outhouse, Reading, and Arena 7. Skin Game Studios, London 8. Salamander 9. On The Box Produced by Clive Nolan and John 10. Tsunami Mitchell 11. Bitter Harvest 12. The City Of Lanterns Engineered by Clive Nolan, John 13. Riding The Tide Mitchell, Mike Stobbie, Karl 14. Mea Culpa Groom and Patrick Darlington 15. Cutting The Cards 16. Ascension Mixed by John Mitchell at Thin Ice Studios, Surrey, and the Line-up: Outhouse, Reading Clive Nolan - Keyboards Mick Pointer - Drums Pre-production by Clive Nolan Rob Sowden - Vocals John Mitchell - Guitars Additional production by Ian Salmon - Bass Karl Groom and Mike Stobbie

Mastered by Nick Webb at Abbey Road Studios, London

Caught In The Act DVD/VHS Track listing: 1. Witch Hunt Released 14 July 2003 2. An Angel Falls Verglas Music / Metal Mind 3. Painted Man Productions 4. This Way Madness Lies 5. Spectre At The Feast Recorded at Studio Krzemionki, 6. Skin Game Krakow, Poland, 11 April 2003 7. Salamander 8. Bitter Harvest Post-production by Clive Nolan 9. City Of Lanterns 10. Riding The Tide Soundtrack remixed by Karl 11. Cutting The Cards Groom 12. Ascension 13. Serenity 14. Chosen 15. Double Vision 16. The Hanging Tree 17. (Don't Forget To) Breathe The Salt and The Sand – version 1.0 – December 9th 2005 56

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 56 18. The Butterfly Man 19. Enemy Without 20. Solomon 21. Jericho 22. Crying For Help VII Extras

Line-up: Clive Nolan - Keyboards Mick Pointer - Drums Rob Sowden - Vocals John Mitchell - Guitars Ian Salmon - Bass

Contagious Track listing: 1. Vanishing Act Released 26 June 2003 2. The Hour Glass Verglas Music VGCD023 3. Contagious 4. I Spy Produced by Clive Nolan 5. Witch Hunt remix Multimedia extras Mixed by Karl Groom, assisted by Clive Nolan Line-up: Clive Nolan - Keyboards Witch Hunt remix by Richard Mick Pointer - Drums West Rob Sowden - Vocals John Mitchell - Guitars Ian Salmon - Bass

Contagium Track listing: 1. On The Edge Of Despair Released 23 January 2004 2. The March Of Time Verglas Music VGCD025 3. Confrontation 4. Salamander remix Produced by Clive Nolan Multimedia extras

Mixed by Karl Groom Line-up: Clive Nolan - Keyboards Salamander remix by Richard Mick Pointer - Drums West Rob Sowden - Vocals John Mitchell - Guitars Ian Salmon - Bass

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 57 Live & Life

Released 5 October 2004 Track listing disc 1: Verglas Music VGCD027 1. Witch Hunt 2. An Angel Falls Recorded during the Contagion 3. Painted Man Tour 2003 4. This Way Madness Lies 5. Spectre At The Feast Post production by Clive Nolan 6. Skin Game and Karl Groom 7. Salamander 8. Bitter Harvest Remixing by Karl Groom 9. City Of Lanterns Mastered by Rob Albury 10. Riding The Tide 11. Cutting The Cards Line-up: 12. Ascension Clive Nolan - Keyboards Mick Pointer - Drums Track listing disc 2: Rob Sowden - Vocals 1. Serenity John Mitchell - Guitars 2. Chosen Ian Salmon - Bass 3. Double Vision 4. The Hanging Tree 5. (Don't Forget To) Breathe 6. The Butterfly Man 7. Enemy Without 8. Solomon 9. Jericho 10. Crying For Help VII

DVD Tour documentary

Pepper’s Ghost Track listing: 1. Bedlam Fayre Released 10 January 2005 2. Smoke and Mirrors Verglas Music VGCD028 3. The Shattered Room 4. The Eyes Of Lara Recorded June – October 2004 at 5. Tantalus Thin Ice Studios, Surrey 6. Purgatory Road 7. Opera Fanatica Produced by Clive Nolan Line-up: Engineered by Clive Nolan, Karl Clive Nolan - Keyboards Groom and John Mitchell Mick Pointer - Drums Rob Sowden - Vocals Mixed by Karl Groom and Clive John Mitchell - Guitars Nolan Ian Salmon - Bass

Mastered by Chris Blair at Abbey Road Studios, London

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 58 Réalisations du Fanclub

Welcome Back! To The Stage Track Listing: 1. Empire Of A Thousand Days Released October 1997 2. Fool's Gold Verglas Music / The Cage 3. Crying For Help IV CAGECD01 Line-up: Cet enregistrement n'est plus disponible Clive Nolan - Keyboards Mick Pointer - Drums Produced and mixed by John Paul Wrightson - Vocals Mitchell at The Outhouse, John Mitchell - Guitars Reading John Jowitt – Bass

Assisted by Clive Nolan

Recorded at Le D'Auteuil, Quebec City, Canada, 18 and 19 May 1997

Mastered by Chris Blair at Abbey Road Studios, London

The Visitor-Revisited Track Listing: 1. Medusa (acoustic) Released May/June 1999 2. Pins And Needles (acoustic) Verglas Music / The Cage 3. (Don't Forget To) Breathe CAGECD02 (acoustic) 4. Tears In The Rain (acoustic) Cet enregistrement n'est plus disponible 5. Crying For Help IV (acoustic) 6. Double Vision (live) Live tracks recorded at the 7. Elea (live) Paradiso, Amsterdam, Holland, 29 8. The Hanging Tree (live) November 1998 9. Jericho (live) 10. Solomon (live) Acoustic session engineered by 11. Enemy Without (ghost vocal Clive Nolan at Thin Ice Studios, demo) Surrey Line-up tracks 6-11: Mixed by John Mitchell, assisted Clive Nolan - Keyboards by Dave Boland, at the Outhouse, Mick Pointer - Drums Reading Paul Wrightson - Vocals John Mitchell - Guitars Line-up tracks 1-5: John Jowitt – Bass Clive Nolan - Piano Rob Sowden - Vocals Track 11 vocals Clive Nolan John Mitchell - Guitars

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 59 Unlocking The Cage 1995 - Track listing: 2000 1. Enter (The Moviedrome) (Immortal? Tour intro track) Released February/March 2001 2. Encore Medley – Valley Of The Verglas Music / The Cage Kings / Empire Of A Thousand CAGECD03 Days / Fool’s Gold / Out Of The Wilderness (studio rehearsal, Cet enregistrement n'est plus disponible 1999)

Track 1 keyboards Clive Nolan 3. Crying For Help IV (live acoustic, Tivoli, Utrecht, Holland, Line-up tracks 2, 6, 9: 17 June 1995) Clive Nolan - Keyboards 4. Jericho (live acoustic, Tivoli, Mick Pointer - Drums Utrecht, Holland, 17 June 1995) Rob Sowden - Vocals John Mitchell - Guitars 5. The Visitor (ghost vocal Ian Salmon – Bass demo) 6. Line-up tracks 3-4: 6. (Don’t) Forget To Breathe (live, Clive Nolan - Piano Paradiso, Amsterdam, Holland, 17 John Carson - Vocals October 2000 ) Keith More - Guitars 7. A State Of Grace (acoustic) Line-up track 5: 8. Tears In The Rain (acoustic) Clive Nolan – Keyboards, vocals Mick Pointer - Drums 9. Friday’s Dream (live acoustic, John Mitchell - Guitars Lucky, Rijssen, Holland, 29 John Jowitt – Bass September 1999)

Line-up tracks 7-8: Clive Nolan – Piano Paul Wrightson – Vocals John Mitchell - Guitars

Radiance Track Listing: 1. (Don't Forget To) Breathe Released October 2003 2. A State Of Grace Verglas Music / The Cage 3. An Angel Falls CAGECD04 4. Spectre At The Feast 5. Skin Game Cet enregistrement n'est plus disponible 6. Bitter Harvest 7. The City Of Lanterns Recorded at the Boerderij, 8. Mea Culpa Zoetermeer, Holland, 7 November 9. Ascension 2002 10. Crying For Help IV 11. The Butterfly Man Line-up: 12. Jericho Clive Nolan – Piano 13. Crying For Help VII Rob Sowden – Vocals John Mitchell - Guitars

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 60 LionHearted VHS

Released June 1997 Track listing: The Cage 1. William Tell Overture 2. Valley Of The Kings Cet enregistrement n'est plus disponible 3. Out Of The Wilderness 4. Fool’s Gold Recorded 13 April 1997 at the 5. Midas Vision Tivoli, Utrecht, Holland 6. The Healer 7. Medusa Line-up: 8. Sirens Clive Nolan - Keyboards 9. Isolation Mick Pointer - Drums 10. Empire Of A Thousand Days Paul Wrightson - Vocals 11. Jericho Keith More - Guitars 12. Solomon John Jowitt - Bass 13. Crying For Help IV 14. Welcome To The Cage 15. Grendel

Open Your Eyes VHS

Released November 1998 Track listing: The Cage 1. A Crack In The Ice 2. Pins And Needles Cet enregistrement n'est plus disponible 3. Double Vision 4. Elea Recorded 11 October 1998 at the 5. The Hanging Tree Tivoli, Utrecht, Holland 6. A State Of Grace 7. Blood Red Room Line-up: 8. In The Blink Of An Eye Clive Nolan - Keyboards 9. (Don’t Forget) To Breathe Mick Pointer - Drums 10. Serenity Paul Wrightson - Vocals 11. Tears In The Rain John Mitchell - Guitars 12. Enemy Without John Jowitt - Bass 13. Running From Damascus 14. The Visitor 15. Valley Of The Kings 16. Medusa 17. Sirens 18. Jericho 19. Solomon 20. Crying For Help IV 21. Crying For Help VII (rock version)

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 61 The Story Of My Life 1995 – 1999 VHS – Released November 1999 Track listing: The Cage 1. Jericho (acoustic, Tivoli, Utrecht, Cet enregistrement n'est plus disponible Holland, 17 June 1995) 2. Solomon (Poland, October 1996) Line-up track 1: 3. Crying For Help IV (Poland, Clive Nolan - Piano October 1996) John Carson - Vocals 4. The Hanging Tree (Paradiso, Keith More - Guitars Amsterdam, Holland, 29 November 1998) Line-up tracks 2-3: 5. Crying For Help VII (acoustic, Clive Nolan - Keyboards Speakers, Delft, Holland, 15 May Mick Pointer - Drums 1999) Paul Wrightson - Vocals Keith More - Guitars John Jowitt – Bass Line-up track 5: Clive Nolan - Piano Line-up track 4: Rob Sowden - Vocals Clive Nolan - Keyboards John Mitchell - Guitars Mick Pointer - Drums Paul Wrightson - Vocals John Mitchell - Guitars John Jowitt – Bass

Never Alone DVD/VHS Track-listing: 1. A Crack In The Ice Released on VHS November 1999 2. Double Vision and on DVD in 2004 3. Midas Vision The Cage 4. Tears In The Rain 5. Enemy Without Cet enregistrement n'est plus disponible 6. Serenity 7. (Don’t Forget To) Breathe Recorded 31 October 1999 at the 8. Elea Tivoli, Utrecht Holland, during 9. The Hanging Tree the first Cage Fanmeeting 10. A State Of Grace 11. Crying For Help IV Line-up: 12. Crying for Help VII (acoustic) Clive Nolan - Keyboards 13. Pins And Needles (acoustic) Mick Pointer - Drums 14. Medusa (acoustic) Rob Sowden - Vocals 15. Jericho John Mitchell - Guitars 16. Solomon Ian Salmon – Bass 18. Encore Medley 19. The Visitor 20. Welcome To The Cage 21. Crying For Help VII

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 62 The Cage Unlocked DVD/VHS 1. Weeds (acoustic, Rob & John) 2. Never Really Cared (Rob & John) Released on VHS August 2001 and 3. Fading Out (Rob & John) on DVD in 2004 4. Caving In (Rob & John) The Cage 5. Beautiful Sun (Rob & John) 6. Ring Of Roses (Clive & Ian) Cet enregistrement n'est plus disponible 7. Sacrifice (Mick & Clive) 8. Chosen Recorded 3 June 2001 at the 9. (Don’t Forget To) Breathe Tivoli, Utrecht, Holland, during 10. A Crack In The Ice the second Cage Fanmeeting 11. Double Vision 12. Midas Vision Line-up: 13. The Hanging Tree Clive Nolan - Keyboards 14. Moviedrome Mick Pointer - Drums 15. Serenity Rob Sowden - Vocals 16. Tears In The Rain John Mitchell - Guitars 17. Enemy Without Ian Salmon – Bass 18. The Butterfly Man 19. Friday’s Dream 20. Crying For Help IV 21. A State Of Grace 22. Solomon 23. Jericho 24. Welcome To The Cage 25. Crying For Help VII Rising Up! DVD

Released February 2004 Track listing DVD2: The Cage 1. Witch Hunt Cet enregistrement n'est plus disponible 2. An Angel Falls 3. Painted Man Recorded 13 December 2003 at the 4. This Way Madness Lies Boederij, Zoetermeer, Holland, during 5. Spectre At The Feast the 3rd Cage Fanmeeting 6. Never Ending Night 7. Skin Game Line-up: 8. Salamander Clive Nolan - Keyboards 9. Bitter Harvest Mick Pointer - Drums 10. The City Of Lanterns Rob Sowden - Vocals 11. Riding The Tide John Mitchell - Guitars 12. Cutting The Cards Ian Salmon – Bass 13. Ascension 14. Valley Of The Kings Track listing DVD1: 15. Chosen 1. (Don't Forget To)Breathe (acoustic) 16. Waiting For The Flood 2. A State Of Grace (acoustic) 17. (Don't Forget To) Breathe 3. Crying For Help IV (acoustic) 18. The Butterfly Man 4. Friday's Dream (acoustic) 19. A Crack In The Ice 5. Medusa (acoustic) 20. Enemy Without 6. The City Of Lanterns (acoustic) 21. Solomon 7. Skin Game (acoustic) 22. Crying For Help VII (rock 8. Crying For Help VII (acoustic) version) 9-11. Arena Idols 12-14. EmmerNemmer with Mick+Ian

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 63 Live Setlists

Paradiso Amsterdam, 16-10-96

William Tell Overture Valley of the Kings Out of the Wilderness Empire of a Thousand Days Medusa Sirens Fools Gold Jericho Solomon

Crying for Help 7 Welcome to the Cage

He Knows You Know Crying for Help 4 / Grendel (end solo)

Songs & Pride - Medley

Tivoli Utrecht, 13-4-1997 De Tunnel, Boskoop 17-8-1997

William Tell Overture William Tell Overture Valley of the Kings Valley of the Kings Out of the Wilderness Out of the Wilderness Fools Gold Fools Gold Midas Vision Midas Vision The Healer The Healer Medusa Medusa Sirens Sirens - acoustic guitar solo - Serenity (early version) Empire of a Thousand Days Empire of a Thousand Days Jericho Jericho Solomon Solomon

Crying for Help IV (Only Child) Welcome to the Cage Welcome to the Cage - Stand By Me - Crying for Help IV (Only Child) Theme from Bonanza (twice) Grendel He Knows You Know

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 64 Tivoli, Utrecht – 11 Octobre 1998

The Visitor Marsh Club, Oslo ------26 Octobre 1998 Valley Of The Kings Medusa The Visitor album Sirens ------Jericho The Healer Salomon Medusa ------Crying for help Crying For Help IV Solomon ------Crying For Help VII (Heavy Version)

15 mai 1999 Speakers - Delft

30 Octobre 1999, Vosselaar Belgique

A Crack in the Ice Double Vision Midas Vision Tears in the Rain Enemy Without Serenity Breathe Elea The Hanging Tree A State of Grace Crying for Help IV Crying for Help VII (ac) Pins and Needles (ac) Medusa (ac)

Jericho Solomon

Songs & Pride-Medley The Visitor Welcome to the Cage

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 65 Hambourg, 3 avril 2003 20 Avril 2003 The Renfrew Ferry, Glasgow, Ecosse Witch Hunt An Angel Falls Painted Man This Way Madness Lies Spectre At The Feast Never Ending Night Skin Game Salamander Bitter Harvest The City Of Lanterns Riding The Tide Cutting The Cards Ascension Serenity Chosen The Hanging Tree Breathe The Butterfly Man Enemy Without

Solomon

Cry For Help VI I

Aschaffenburg, 7 Mai 2005 Zoetermeer, 7 Octobre 2005

The Salt and The Sand – version 1.0 – 9 Décembre 2005 (Version française 1.0 - 10/03/06) Page : 66