Les dessous de la Confédération canadienne: politicailleries et tractations 2 Luc Guay, Ph.D didactique de l’histoire UTA, mai 2018 Plan

Le -Uni:

1848-1864 1. Une union…instable 2. Des alliances …impensables et indispensables! De 1847 à 1851: Lafontaine et Baldwin De 1851 à 1854: Morin et Hincks De 1854 à 1864: crise politique, pcq pas double majorité 3. Deux Conférences préparatoires tenues à huis clos 1. Instabilité politique au Canada-Uni 1854 à 1864 10 élections en 10 ans au Canada-Uni! Pourquoi? Pcq: Les 2 anciennes « provinces » même réunies, administraient les affaires comme si elles étaient séparées Ainsi, si une loi était votée et qui touchait aux deux « provinces », elle devait recevoir l’appui majoritaire des députés des deux « régions »: c’est ce qu’on appela la double majorité À partir de 1857, les sont majoritaires au Haut- Canada: impossible d’obtenir double majorité pcq les Rouges du Canada-Est ne s’entendent pas avec eux… Les capitales changent…souvent 2 Premiers Ministres (un pour le Canada-Est et un pour le Canada-Ouest. En 1856 il y avait 130 députés (65 dans chaque section). Changements de capitales

Kingston (1841-1844)

Montréal (1844-1849)

Toronto (1849-1852, 1856-1858)

Québec (1852-1856, 1859-1866)

Ottawa (1866-1867) Double majorité avait permis:

1841-1849 : - alliance réformiste (les Bleus) entre LaFontaine (Canada- Est) et (les , Liberal-Conservative Party) Baldwin (Canada-Ouest) - Membres provenaient de la bourgeoisie d’affaires et professions libérales - Montréal, - Envisageaient de lucratifs contrats pour infrastructures - Chemins de fer, canaux, construction domiciliaire… Avaient obtenu « double majorité » 1848: Obtention responsabilité ministérielle Crise politique 1854-1864

1851: après le retrait vie politique de deux politiciens: LaFontaine et Baldwin Après eux: les nouveaux réformistes souhaitaient des réformes plus importantes dont: Rep By Pop Principe non acceptable par les Canadiens-français Suffrage universel Réformistes radicaux: les Rouges Canada-Est Parti minoritaire Souhaitaient: Suffrage universel Séparation de l’Église et l’État Abolition du système seigneurial Abolition de l’Acte d’Union Annexion aux É.U.

Chefs de file: Louis-Joseph Papineau, Antoine-Aimé Dorion, , Alexander Galt Wilfrid Laurier Réformistes radicaux: les Clear Grits Canada-Ouest Parti majoritaire

Souhaitaient: Mêmes principes que les Rouges ainsi que: Écoles non confessionnelles (Réformistes sont anti- catholiques) État laïc Scrutin secret L’élection du gouverneur général, des conseils législatifs la REP BY POP

Chef de file: George Brown George Brown, chef des Clear Grits et fondateur du Globe and Mail de Toronto - Anti-catholique - Anti-francophone - En faveur de la Rep by Pop - Contre ce qu’il appelle la « French domination »

Wikipedia « fusion des races » selon G. Brown

Brown brassant la marmite afin que les Canadiens-français perdent leur identité. 1864. Dans Great Canadian Political Cartoons. Les Conservateurs

MacDonald qui souhaitait une union législative et non pas d’une union fédérale: grand centralisateur

Cartier: - Avocat du Grand Tronc qui a grand besoin des subventions gouvernementales; - Avocat des Sulpiciens qui ont investi dans les chemins de fer; - Souhaitait union fédérale Réformistes modérés (mais considérés comme des Conservateurs) le Liberal Conservative Party et le Membres: ancien parti réformiste de Baldwin et LaFontaine Parti Bleu = majoritaire au Canada-Est Opposé à la REP BY POP Opposé à l’annexion aux É.U.

Liberal Conservative Party = Minoritaire au Canada-Ouest Opposé à la REP BY POP pcq veut maintenir alliance avec le parti Bleu… Chefs de file: John A. MacDonald, Étienne P. Taché, George-Etienne Cartier = avocat du Grand Tronc et des Sulpiciens de Montréal

Instabilité politique

Raisons:

1. choix de la capitale Alternance depuis l’incendie parlement de Montréal (1849) Entre Kingston, Toronto, Québec Choix effectué par reine Victoria: Ottawa en 1857 (31 déc.) pcq mésentente… Cela provoqua chute gouvernement MacDonald-Taché… Instabilité politique

2. sur des questions linguistiques, religieuses

Anglais-français, protestants-catholiques

Dualité difficile à accepter par les « conquérants » britanniques

Solution évoquée: réorganisation colonies d’Amérique du Nord Britannique…voulue par les Britanniques 2. Des alliances impensables et indispensables Coalition entre les « Bleus » du Canada-Est (majoritaire au Canada-Est) et les « Liberal Conservative Party » (minoritaire au Canada-Ouest): apporte majorité au Canada-Uni Souhaitent la construction d’un chemin de fer intercolonial « French Domination » s’écrient leurs adversaires (Clear Grits de George Brown)

Le clergé catholique supporte cette coalition pcq: Craint victoire des Libéraux anticléricaux qui souhaitaient en plus l’annexion avec les É.U. Ultramontains: les évêques du Bas-Canada Mgr Bourget (Montréal), Laflèche (Trois-Rivières), Larocque (St- Hyacinthe), Langevin (Rimouski), Cazeau (Québec) Suprématie de l’Église sur l’État (encyclique Pie IX, 1864) John A. MacDonald et les Canadiens-français « …Aucun homme sensé ne peut prévoir que ce pays pourra être gouverné dans le siècle à venir, par un gouvernement d’où serait absent l’élément français. Si un Britannique du Bas-Canada désire la victoire, il doit « composer pour vaincre ». Il doit se faire des amis chez les Canadiens français: sans sacrifier le statut de sa race ou de sa lignée, il doit respecter leur nationalité. Traitez-les comme une nation et ils agiront comme un peuple libre le fait généralement, c’est-à-dire généreusement. Considérez-les comme une faction et ils deviendront factieux… …Aussi longtemps que les Français auront 20 votes, ils détiendront un certain pouvoir dont nous devrons tenir compte. Et je doute fort que les Français perdent rapidement leur majorité numérique dans le Bas- Canada… » (MacDonald, lettre à G. Brown, datée du 21 janvier 1856, reproduite dans Histoire 1534-1968, Éd. Boréal l’Express p. 361) Une nouvelle capitale …à Ottawa Le caricaturiste a été emprisonné pour avoir publié cette caricature J Guerre de Sécession…aux É.U.

Guerre de Sécession aux Etats-Unis 1861-1865 Guerre civile entre le Nord et le Sud Question de l’esclavage Nord: anti-esclavagiste Sud: esclavagiste Canada-Uni: anti-esclavagiste Angleterre supporte le Sud et ses champs de cotons… Victoire du Nord Nord reluque le Canada-Uni et les territoires de l’Ouest

Londres exige que les colonies paient les coûts reliés à la défense du territoire… Les colonies d’Amérique du Nord britannique estiment que les coûts sont trop élevés… à moins d’être … fédérées… Population des colonies d’Amérique du Nord Britannique 1867

Canada-Ouest: 1 396 091

Canada-Est : 1 111 566

Nouveau-Brunswick: 252 047

Nouvelle-Écosse: 330 857

Ile-du-Prince-Édouard: 80 857

Total: 3 171 418 ha. Population des États-Unis

31 443 000 ha.

2. Des alliances…impensables

Après la perte du pouvoir des réformistes modérés (Conservateurs) de MacDonald-Taché:

Clear Grits de Brown et les Rouges de Dorion remportent élections de 1858: durée = 1 journée! 34 députés Libéraux C.O. + 15 du C.E. = 49 24 députés Conservateurs C.O. + 15 du C. E. = 39 5 députés Réformistes C.O. + 33 « Bleus » C.E. = 38 1 député indépendant C.O.

Difficile de gérer ainsi une colonie Des alliances vont se créer…

De plus: Crainte de voir le Canada-Uni annexé par les Etats-Unis… Guerre de Sécession aux Etats-Unis faisait rage : 1861-1865

Caricature tirée de la revue Punch illustrant une attaque contre l’annexion aux É.U.

Papineau sous l’engin: l’auteur prétend que les Canadiens – Français vont perdre tous leurs privilèges accordés par la Grande-Bretagne s’ils optent pour l’annexion aux É.U. Caricature montrant l’importance de construire le chemin de fer pour contrer l’annexion aux É.U. Comment sortir de l’impasse politique? Solution? Effectuer une grande coalition comprenant plusieurs partis politiques qui n’ont pas les mêmes orientations…politiques: La Grande Coalition de 1864:

G. Brown chef des Clear Grits = radicaux, propose coalition avec Conservateurs de MacDonald et Cartier Principaux objectifs: Concevoir une fédération des colonies Construire chemin de fer intercolonial Contrer l’annexion avec les États-Unis La grande Coalition de 1864

Les Bleus et les Conservateurs et les Liberal Conservative Party acceptent cette coalition Même si leurs opinions ne se rejoignent pas sur bien des sujets! Mais ça leur donne le pouvoir: De mettre de l’avant l’idée de la Confédération De minoriser les francophones Réactions à la Grande Coalition de 1864: Les Rouges du Canada-Est sont isolés et ne digèrent pas cette alliance improbable…pcq Clear Grits= Anti-catholiques Anti-francophones Le clergé catholique est embarrassé pcq = Clear Grits sont anti-catholiques et anti-francophones Mais c’était moins pire à ses yeux que de voter pour les Rouges… Les investissements du clergé dans les travaux du chemin de fer étaient si importants, qu’il fallait tenter sa chance… avec les Conservateurs et leur projet de chemin de fer… Une union fédérale qui plaît

À la Grande-Bretagne Les colonies d’Amérique sont devenues un fardeau économique pour elle

Au Canada-Ouest On souhaite la REP BY POP et se défaire de l’emprise des Canadiens- français

Aux colonies des maritimes et Terre-Neuve Se sentent « éloignées » des autres Se sentent minorisées

Au Canada-Est Hommes d’affaires britanniques: Transport Bateaux à vapeur Trains à vapeur Canaux Banques Une union fédérale qui déplaît

Au

Crainte de la minorisation des Canadiens-français dans cet ensemble

L’ajout des provinces maritimes serait un fardeau financier pour la Confédération

Aux provinces maritimes Crainte de la minorisation des provinces maritimes dans cet ensemble

Fallait séduire le clergé catholique Pour faire voter les gens du « bon bord »

Donc: Faire valoir les avantages du conservatisme Pcq les Rouges (Libéraux) se disaient anti-clérical…et favorables à l’annexion avec les Etats-Unis Faire aussi valoir l’importance de la construction du chemin de fer: Clergé possédait des investissements dans les chemins de fer… Et si les Conservateurs n’étaient pas élus, il n’y aurait pas de chemin de fer et le clergé perdrait ses investissements… Le secrétaire de l’évêque de Québec = frère du député Langevin, un des hommes forts du parti Conservateur… Les conférences préparatoires

Septembre 1864 À Charlottetown

Octobre 1864 À Québec

Les débats se feront tous derrière des portes closes, sans journalistes. Conférence de Charlottetown

Septembre 1864 Proposées par colonies des Maritimes afin de se fédérer Nouveau-Brunswick Nouvelle-Écosse Ile-du-Prince-Édouard

Canada-Uni et Terre-Neuve s’invitent à la conférence

Canada-Uni, représenté par MacDonald et Cartier Font accepter l’idée d’une union fédérale Font accepter l’idée d’une autre conférence, le mois suivant à Québec

Conférence de Charlottetown

Whisky, champagne et banquets sur le Queen Victoria Navire utilisé par les délégués du Canada-Uni

Fallait créer des liens entre les participants

23 hommes, dont 2 francophones (Cartier et Langevin) Toutes les discussions faites en anglais

Réunions à huis clos Bal durant la conférence de Charlottetown, 1864 Conférence de Charlottetown Conférence de Québec

Octobre 1864

Le Parti Rouge (libéral) du Canada-Est n’est pas invité par le parti Bleu (conservateur) Pcq opposé à l’idée d’une union fédérale Et aussi pcq les Libéraux prônaient: Séparation Église et État Établissement société laïque et Démocratique calquée sur celle des É.U. Liberté de pensée Droit des ouvriers à s’unir

Ces principes allaient à l’encontre non seulement du Parti Conservateur mais aussi du clergé catholique du Bas- Canada

Conférence de Québec: 1864

Rédaction de 72 résolutions Avec répartition des responsabilités et des budgets alloués entre le gouvernement central et les gouvernements provinciaux Résolutions devant être acceptées telles quelles, sans amendements par les Chambres d’assemblée…

Selon MacDonald: « Il nous semble important que le projet de loi ne soit rédigé sous sa forme définitive qu'immédiatement avant la convocation du Parlement. La mesure doit être adoptée d'un seul coup et ne doit éveiller aucun écho dans les provinces britanniques tant qu'elle ne sera pas adoptée [...] Une fois la loi adoptée sans possibilité de recours, la population apprendra vite à l'accepter. » (cité par Ryerson 1978, 27)

Conférence de Québec: 1864

«le meilleur système de fédération pour les provinces de l’Amérique du Nord britannique — le plus propre, dans les circonstances, à protéger les intérêts des diverses provinces et à produire l’efficacité, l’harmonie et la stabilité dans le fonctionnement de l’union — serait un gouvernement chargé du contrôle des choses communes à tout le pays, et des gouvernements locaux pour chacun des deux , et pour la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du- Prince-Édouard, lesquels seraient chargés du contrôle des affaires locales dans leurs sections respectives, des dispositions étant prises pour admettre dans l’union, à des conditions équitables, Terre-Neuve, le Territoire du Nord- Ouest, la Colombie-Britannique et Vancouver». (72 Résolutions de Québec, 1864) Conférence de Québec Résultats

Signature par: Représentants du Canada-Uni, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse Refus par: Représentants de Terre-Neuve et Ile-du-Prince-Édouard

Les opposants aux 72 résolutions de Québec Les Rouges du Canda-Est pcq:

Le gouvernement central a trop de pouvoir: Par ex: celui de désavouer une loi provinciale La REP BY POP: minorisation encore plus grande pour le Canada-Est (Cartier était en faveur de cela…) C’est un projet pour les grands capitalistes qui misent sur la construction d’un chemin de fer (le clergé catholique était en faveur de cela étant donné ses investissements…) L’ajout des Maritimes: un fardeau financier pour le Canada- Uni C’est un projet qui doit être entériné par la population et non seulement par les députés (Cartier était opposé à cela…) Le partage des pouvoirs entre le gouvernement central et les provinces est mal établi Caricature de 1864 illustrant un Canadien-français assis sur un bol de toilette et portant le titre: Effet de la Confédération… Caricature illustrant le Bas-Canada tirant le train de la Confédération! Le caricaturiste Côté a représenté la Confédération comme un monstre contrôlé par Cartier, Brown, Cauchon La légende de la caricature Wilfrid Laurier, contre la Confédération « Le projet de Confédération nous livre pieds et poings liés aux colonies anglaises [...] Dans le sein de cette union étrange, tous les éléments contraires vont se trouver en présence : l’élément catholique et l’élément protestant, l’élément anglais et l’élément français. De ce moment, il y aura lutte, division, guerre, anarchie; l’élément le plus faible, c’est-à-dire l’élément français et catholique sera entraîné et englouti par le plus fort [...] Vous avez réussi messieurs; vous avez obtenu un triomphe temporaire, mais vous avez tué la nationalité! »

W. Laurier, dans le Défricheur du 27 déc. 1866.

Galt (député de Sherbrooke), en faveur de la Confédération « Des tarifs prohibitifs ont entravé le libre échange des produits coloniaux, et un des avantages les plus grands et les plus immédiats qui devra naître de cette union, sera le renversement de ces barrières et l’ouverture du marché de chacune des colonies aux produits de l’industrie de toutes les autres. […] Aujourd’hui, nous sommes menacés de voir s’interrompre ce commerce [avec les États-Unis] ; nous avons lieu de croire que l’action des États-Unis sera hostile à la continuation du libre échange commercial avec nous ; […] C’est évidemment un devoir pour nous de chercher d’autres débouchés pour nos produits. Une porte nous est fermée il faut en ouvrir une autre ; nous devons nous répandre dans une autre direction, et, en établissant la liberté de commerce avec nos co-sujets, former des relations dont la stabilité ne sera pas à la merci de tout pays étranger. Ainsi donc, sur cette question, on peut en venir à la conclusion que l’union entre ces colonies est également demandée par leurs ressources immenses et la situation particulière qu’elles occupent les unes vis-à-vis des autres, à l’égard de la Grande-Bretagne et des États-Unis »

(G. Brown. Débats parlementaires sur la question de la Confédération des provinces de l’Amérique britannique du Nord. 1865.) Cartier en faveur de la Confédération « La question se résout comme ceci : il nous faut ou avoir une confédération de l’Amérique Britannique du Nord, ou bien être absorbés par la confédération américaine. […] Nous savons que l’Angleterre est déterminée à nous aider et à nous appuyer dans toute lutte avec nos voisins. Les provinces anglaises, séparées comme elles le sont à présent, ne pourraient pas se défendre seules. Nous avons des devoirs à remplir vis-à-vis de l’Angleterre et pour obtenir son appui pour notre défense, nous devons nous aider nous-mêmes, et nous ne pouvons atteindre ce but sans une confédération » (G.É. Cartier, Débats parlementaires sur la question de la Confédération des provinces de l’Amérique britannique du Nord, 1865.) Cartier et l’autonomie du Canada-Est Cartier souhaitait une union fédérale où les provinces posséderaient des pouvoirs législatifs visant à protéger l’identité française et catholique.

« […] comme nation dans la nation, nous devons veiller à notre autonomie propre » (Cartier cité par la Minerve du 1er juillet 1867)

Va réussir à convaincre MacDonald à accepter le projet d’une union fédérale au lieu d’une union législative Union législative: tous les pouvoirs sont concentrés dans les mains du pouvoir fédéral Union fédérale: les pouvoirs sont partagés entre les provinces et le fédéral; les intérêts locaux aux provinces et les intérêts généraux au fédéral. Un pacte qui divise…

Alexander Galt, député de Sherbrooke, du Canada-Est: Aussi: président du Grand Tronc (son avocat était G.É. Cartier…) Fit voter une motion au Canada-Uni, en 1866 Protéger doits des minorités protestantes du Canada-Est

Député Bell, du Canada-Ouest demanda à ce que ces mêmes droits soient accordés aux catholiques du Canada-Ouest Cela fut refusé… Le clergé catholique est ébranlé: Il avait accordé sa confiance au parti conservateur… Cartier répond que les droits des minorités catholiques allaient être protégées, que cela allait de soit… Galt alla défendre sa motion à Londres et il réussit! Mais il ne défendit pas les droits des catholiques… Chronologie parlementaire, Assemblée nationale du Québec

1er mars 1865

Joseph-Édouard Cauchon (Montmorency) est déclaré coupable de violation des privilèges de la Chambre pour avoir adressé des paroles offensantes à l'égard du député d'Iberville, Alexandre Dufresne, et pour lui avoir donné un coup de poing sur la figure. Cauchon fournit des excuses pour ses paroles, mais prétend n'avoir qu'effleuré le nez du député avec ses doigts.

10 mars 1865

Adoption, par 91 voix contre 33, des résolutions de la Conférence de Québec. La séance se termine à 4 h 30 et la majorité des députés chantent le God save the Queen avant de quitter la Chambre.

14 mars 1865

Rejet, par 84 voix contre 35, d'une motion pour demander un appel au peuple avant l'adoption par le Parlement impérial d'une loi sur la Confédération. Chronologie parlementaire, Assemblée nationale du Québec

31 août 1865

Rapport du comité spécial nommé pour étudier l'élection contestée dans Saint-Hyacinthe. Le comité déclare élu le député Rémi Raymond, mais attire l'attention de la Chambre sur les nombreux actes illégaux qui, d'après les témoignages, ont été commis lors de cette élection (septembre 1863) par certaines personnes, dont un conseiller législatif et un député. Chronologie parlementaire, Assemblée nationale du Québec

11 juin 1866

Le débat sur l'adresse ne dure qu'une séance, et une motion d'Antoine-Aimé Dorion (Hochelaga) demandant un appel au peuple avant la mise en application d'un changement aussi radical que la confédération est rejetée par 79 voix contre 19. Chronologie parlementaire, Assemblée nationale du Québec

1er août 1866 Elzéar Gérin, rédacteur du journal Le Canada, comparaît à la barre de la Chambre sous la garde du sergent d'armes et est déclaré coupable d'avoir violé les privilèges de la Chambre pour avoir insulté et frappé, la veille, dans la bibliothèque, le député de Drummond et Arthabaska, Jean-Baptiste-Éric Dorion. Pour cette infraction de privilège, il est « réprimandé » par l'orateur et mis sous la garde du sergent d'armes durant le bon plaisir de cette Chambre. Chronologie parlementaire, Assemblée nationale du Québec

1er novembre 1866

Décès de Jean-Baptiste-Éric Dorion, député de Drummond-Arthabaska. Confédération ou Fédération?

Ce fut une entente, un pacte signé par des délégués qui souhaitaient protéger des intérêts locaux

Donc, un caractère fédéral Selon Benoit Pelletier:

« Une confédération, c'est une association d'États souverains », a rappelé l'ancien ministre. « Elle est régie par un ou des traités internationaux, parce que ce sont des États qui sont membres.

Donc, dire que le Canada est une confédération reviendrait à considérer chaque province comme un pays.

La caractéristique d’une fédération, c’est que les institutions fédérales ont une souveraineté dans leur champ de compétences et puis les provinces ont une souveraineté aussi dans leur champ de compétences », a clarifié le professeur. « Il n’y a pas un droit de subordination entre les provinces et les institutions fédérales. Tous les pouvoirs proviennent de la constitution elle-même, qui n’est pas un traité international.

C’est une erreur historique dont il est difficile d’identifier la source. Maintenant, le mot confédération est entré dans les mœurs et coutumes. »

Benoît Pelletier, professeur à l'Université d'Ottawa, entrevue réalisée sur Ici Ottawa- Gatineau, Radio-Canada, 4 janvier 2017. Revirement au Nouveau-Brunswick Élections de l’hiver 1865: Parti conservateur qui était en faveur de l’union est battu Cela signifiait que le projet de Confédération ne passerait pas dans cette colonie. Comment « vendre » le projet à cette population? Mission de Cartier et MacDonald: Envoyer des évêques dans les paroisses du Nouveau- Brunswick pour reconsidérer le choix… 400$ leur furent remis pour l’opération Grande Séduction

Réaction des Rouges

Les Rouges exigent que des élections soient déclarées au Bas- Canada sur cette question comme au Nouveau-Brunswick C’est un refus catégorique de la part des Conservateurs Crainte des Conservateurs que les « confédérés » perdent les élections comme au Nouveau-Brunswick Argument: les députés élus sont responsables devant leurs électeurs: « En droit anglais, la législature représente le peuple et possède le droit de tout faire en son nom…le droit de penser, de parler, et d’agir pour lui » (MacDonald dans La Minerve, 16 mars 1865)

Cartier accepta même le principe de la Rep By Pop qui minorisait encore plus les francophones dans le nouvel ensemble Résultat des élections au Nouveau-Brunswick en 1866 Reprise du pouvoir par le parti conservateur! L’opération Grande séduction du Parti Conservateur a réussi L’opération séduction au Nouveau-Brunswick « Permettez-moi de vous dire (aux évêques qui ont mené la mission spéciale) que vous avez mené les affaires de votre mission apostolique avec le tact, la délicatesse et le jugement qui s’attachent d’ordinaire à tout ce que vous faites. Vous avez mis en bon chemin la question de la Confédération qui devra tourner si grandement à l’avantage de nos compatriotes sous le double rapport de notre religion et de notre nationalité »

(Cartier à Mgr Cazeau, 30 nov. 1866) Résultats au Canada-Uni: élection du 10 mars 1865 Canada – Ouest: 54 députés Conservateurs élus pour la Confédération: avec 39% des votes 8 Libéraux contre : + Indépendants + Inconnus = 61%

Canada – Est : 37 députés Conservateurs élus pour la Confédération = avec 41% des votes 25 Libéraux contre : + Inconnus = 59 % L’alliance entre l’Église catholique et le parti conservateur

Pour l’Église catholique: Parti Rouge est jugé: Anticlérical et aux antipodes de ses principes pcq partisan: 1. de l’annexion avec les Etats-Unis 2. de la doctrine démocratique 3. de la libre pensée 4. du « mensonge », la « calomnie » 5. de la révolution

L’alliance entre l’Église catholique et le parti conservateur

Parti Bleu est jugé comme partisan:

1. de l’ordre, du respect des lois, de l’autorité

2. de la religion

3. de la liberté

4. de l’honnêteté

5. de la tranquillité, la soumission, la concorde

L’emprise du clergé catholique sur les électeurs: Fréquentation de l’église: Obligatoire le dimanche à la messe Les grandes occasions: Baptêmes Mariages Funérailles Noël, Pâques, St-Jean-Baptiste, Toussaint

Impact sur les fidèles: Crainte des « représailles »: Ne plus recevoir les sacrements D’être identifiés et traités de « brebis égarés » lors des sermons L’emprise du clergé catholique au Bas-Canada Paroissiens devaient payer la dîme:

Moyenne générale: 2,41$ par an

Certaines paroisses, plus riches : 4,16$ par an. Salaire des curés: 900$ par an (Montréal, Trois-Rivières) Plus élevés dans d’autres paroisses, jusqu’à 1900$...

Salaires instituteurs: 140 $ à 500 $ par an Comptables: 1200$ par an Députés: 450$ par an Ouvriers: entre 300$ et 400$ par an L’emprise des avocats et hommes d’affaires Répartition des professions chez les députés au Canada-Est:

61% = avocats

19% = hommes d’affaires

20% = cultivateurs

Ex: George-Étienne Cartier: politicien de premier plan et homme d’affaires! Avocat du Grand Tronc (chemin de fer) Directeur du Grand Tronc Directeur du Transatlantic Telegraph Company Directeur de la British North American Branch of Life Association of Scotland Directeur de la Mining Company Les intérêts des Conservateurs et la Confédération 2/3 des députés québécois (41 députés sur 65) : « intérêts » dans chemin de fer transcontinental Avec la construction du chemin de fer: Favoriser l’union des provinces d’un océan à l’autre Faire de l’argent pcq méga projet Subventions du nouvel État et de la Grande-Bretagne Coûts estimés jusqu’en 1860: 155 millions $ Subvention de la Grande-Bretagne: 100 millions $ « public risk and private profit » Dette du Canada-Uni triple avec ce méga projet en 1860 50 millions $

Fallait tenir les promesses électorales Importance des alliances: clergé, hommes d’affaires, députés conservateurs… Fallait-il faire confiance aux députés pro-Confédération?

Caricature de Bengough illustrant MacDonald dans des rôles de traîtres…1879

Pourquoi?

C’est ce que nous verrons au prochain cours! La semaine prochaine

1. Conférence de Londres en 1866 2. Pratiques électorales frauduleuses

3. Adoption de l’AANB en 1867

4. Des débats houleux