Le Dernier Des Baronets
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JEAN BEAULNE Le dernier Baronetsdes Le dernier Baronetsdes Édition Les Éditions de Mortagne Case postale 116 Boucherville (Québec) J4B 5E6 Tél. : 450 641-2387 Téléc. : 450 655-6092 editionsdemortagne.com Tous droits réservés Les Éditions de Mortagne © Ottawa 2016 L’éditeur a fait tout ce qui était en son pouvoir pour retrouver les copyrights. On peut lui signaler tout renseignement menant à la correction d’erreurs ou d’omissions. Dépôt légal Bibliothèque et Archives Canada Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque nationale de France 4e trimestre 2016 Mise en pages et adaptation numérique : Studio C1C4 ISBN : 978-2-89662-606-9 ISBN (epdf) : 978-2-89662-607-6 ISBN (epub) : 978-2-89662-608-3 Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC. Membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) JEAN BEAULNE Le dernier Baronetsdes AVEC LA COLLABORATION DE PATRICIA JUSTE Sommaire Préface de Michel Beaudry . 9 Préface de France Castel . 13 Chapitre 1 — La tête dans les étoiles . 17 Chapitre 2 — L’arrivée de l’enfant tannant . 51 Chapitre 3 — Les baronetteries . 71 Chapitre 4 — Le bout du tunnel . 91 Chapitre 5 — Les idoles . 113 Chapitre 6 — La deuxième carrière . 133 Chapitre 7 — Sur la route des Beatles . 159 Chapitre 8 — Ōsaka . .. 173 Chapitre 9 — Trouver la chanson . 187 Chapitre 10 — Les palmiers . 201 Chapitre 11 — Retour au bercail . 223 Chapitre 12 — Le grand défi de Los Angeles . 243 Chapitre 13 — Du rêve au cauchemar . 267 Chapitre 14 — Des projets plein la tête . .. 285 Chapitre 15 — L’incontournable destin . 299 Chapitre 16 — Le moment de réflexion . 315 Préface de Michel Beaudry Les trépidantes, étourdissantes et enivrantes années soixante ont été, et sont toujours, le symbole de la Révolution tranquille . Mais plus que ça, elles ont été le tremplin d’un bouleversement profond du monde musi- cal et du spectacle . Vous venez de tourner la première page d’une mer- veilleuse histoire : celle d’un homme, d’un trio, d’un univers . Jean Beaulne est un artiste émotif et émouvant qui, depuis plus de cinquante ans, louvoie dans toutes les eaux . Fascinantes mais parfois troubles, agitées, providentielles… Qu’il se décide enfin à écrire et décrire son parcours, à révéler les dessous d’un destin unique en enrichira plus d’un . Les Baronets, une trinité . Trois hommes à la fois semblables et différents, formant un groupe homogène, bâtissant leur réputation dans le monde enchanteur du spectacle, de la scène et de ses coulisses pleines de secrets . Le dernier des Baronets Vous allez dévorer ce bouquin comme Jean Beaulne a mordu et mord encore dans la vie . De la passion à l’état pur dans la célébrité, la fantaisie, la renommée . Pierre Labelle, parti tellement trop vite, René Angélil, l’imprésario à la carrière planétaire et, maintenant, Jean Beaulne, témoin et acteur de la trilogie . Gâtez-vous ! Michel Beaudry 12 Préface de France Castel J’ai rencontré Jean Beaulne à l’époque où il était producteur et aussi chanteur . Nous avons connu un énorme succès avec la chanson Toi et moi amoureux, que nous interprétions en duo . Nous avons par la suite travaillé ensemble à plusieurs occasions . C’est un homme débrouillard et passionné . Son livre relate très bien une époque de notre mer- veilleux et cruel métier . En le lisant, j’ai découvert la vie palpitante de Jean et je me suis rendu compte qu’il est, lui aussi, un vrai survivant . C’est un excellent récit où on apprend un tas de choses sur le milieu de la chanson et sur la résilience . Je suis certaine que l’histoire de ce dernier des Baronets rappellera plein de bons souvenirs à beaucoup de monde ! Je souhaite bonne chance à Jean, lui qui a donné à tant de jeunes artistes leur première chance ! © Espace Urbain © France Castel Chapitre 1 La tête dans les étoiles Heureux comme un roi Heureux grâce à toi Heureux mon amour De t’avoir chaque nuit Chaque jour Le cœur plein de joie Heureux comme un roi Les paroles de cette vieille chanson me tournaient dans la tête . J’ai fermé les yeux et je n’ai pas pu m’empêcher de sourire . Je me voyais tout petit, chantant joyeusement cette ritournelle dans les réunions de famille, sous les bruyants encouragements de mes proches . C’était bien comme ça que je me sentais en ce moment, heureux comme un roi, alors qu’en cet après-midi de juin, le soleil déversait une lumière dorée sur les murs de Paris . Assis dans une des deux camionnettes louées pour l’occasion, je regardais le réalisateur, le directeur photo et le preneur de son capter des plans d’archives pour un documentaire que nous étions en train de tourner . Cela Le dernier des Baronets se passait toujours de la même façon : avant de partir à la chasse aux images, nous nous asseyions ensemble et cha- cun présentait ses idées – je ne leur imposais rien, j’écou- tais leurs suggestions, je leur donnais les miennes, c’était un partage –, et puis nous décidions ce qui était le mieux . J’aurais pu ensuite rester à l’hôtel ou faire autre chose, mais je prenais plaisir à les accompagner, à m’imprégner de l’atmosphère des lieux . Alors que je suivais leur travail d’un œil distrait, mon esprit vagabondait . J’aimais cette ville . Je me rappelais toutes les occasions où j’y étais venu . D’abord en voyage de noces avec ma première femme, ensuite à l’époque où j’étais gérant des Bel Canto et où j’avais rencontré ce grand monsieur qu’était Eddie Barclay, et cette fois encore où j’avais réalisé un documentaire sur un autre monument de la chanson française : Pierre Delanoë . Il y avait eu aussi la fois où… La sonnerie de mon téléphone cellulaire m’a soudain sorti de ma rêverie . Presque à regret, j’ai décroché . — Allô ? — Mister Beaulne ? — Yes. — This is Martin. Mon cœur a fait un bond . C’était l’imprésario de Barbra Streisand . Cela faisait des mois que j’essayais d’obtenir une entrevue avec elle . 20 Le dernier des Baronets — Oh, bonjour, monsieur Martin, ai-je répondu en anglais . Je suis content de vous entendre ! — On vous attend à 16 h, à Bercy . Dites à votre équipe d’aller à la porte 32 . Vous, présentez-vous à l’entrée prin- cipale . On vous remettra un laissez-passer pour que vous puissiez vous rendre à l’arrière-scène . J’y serai et, de là, vous irez avec un agent de sécurité ouvrir à votre équipe . Il était à peu près 14 h . Il a fallu à peine quelques minutes à mes collègues pour remballer le matériel et sau- ter dans la camionnette . Pendant ce temps, j’appelais les autres membres de l’équipe pour leur demander de nous rejoindre là-bas avec la deuxième camionnette . Nous étions à côté de la tour Eiffel . Il fallait traverser le pont d’Iéna, emprunter le quai Branly et suivre presque tout le temps la Seine jusqu’à Bercy . Cela prendrait une tren- taine de minutes . Nommée alors le Palais omnisports de Paris-Bercy, cette salle peut accueillir environ vingt mille spectateurs . On y organise régulièrement des spectacles et des compétitions sportives . Deux heures après, tout notre matériel était installé et nous attendions avec une indescriptible excitation d’inter- viewer l’immense artiste qui allait chanter ce soir-là à Bercy . Barbra Streisand faisait une tournée en Europe . Elle était passée par Manchester, Dublin, Zurich, Vienne et Londres, et partirait ensuite pour Berlin . C’était son pre- mier concert à Paris . Elle était venue avec quatre chanteurs de Broadway et un orchestre de cinquante-huit musiciens . Il avait fallu deux Boeing 747 pour transporter ces artistes, 21 Le dernier des Baronets son équipe et le matériel . Deux jours plus tard, Nicolas Sarkozy, le président français, lui remettrait, au palais de l’Élysée, les insignes d’officier de la Légion d’honneur . On aurait dit une fourmilière . Partout, des hommes et des femmes s’activaient pour mettre en place l’équi- pement technique et préparer la scène . Je suis allé saluer madame Streisand et l’avertir que nous étions prêts pour l’entrevue . Mais, à cet instant, on est venu la prévenir qu’il y avait des problèmes de son et d’éclairage . Gentiment, elle s’est excusée et m’a demandé de l’attendre . Il fal- lait absolument qu’elle aille voir ce qui se passait . C’était comme si l’on avait lancé une pierre dans la fourmi- lière : les membres du personnel technique couraient dans tous les sens, de plus en plus nerveux à mesure que l’heure du spectacle approchait . Ce devait être un gros problème, car j’ai dû finir par me rendre à l’évidence : le show allait bientôt commencer et madame Streisand n’aurait jamais le temps de faire l’entrevue . Vers 19 h 30, des gens importants se sont mis à venir lui dire bonjour, dont Alain Delon, Line Renaud, Charles Aznavour et Cécilia Sarkozy, l’ex-femme du président . Puis le concert a débuté . Nous étions dans un bureau, près de la loge de Barbra Streisand, avec monsieur Martin, son gérant . Il y avait un écran géant sur lequel nous pouvions voir le spectacle, qui était enregistré . À la fin de la première partie, j’ai aperçu madame Streisand, mais je n’ai pas osé la déranger . Je suis bien placé pour savoir comme on peut se sentir épuisé après une heure de spectacle . Elle discutait avec les personnalités 22 Le dernier des Baronets dont j’ai parlé plus haut, qui prenaient un verre ensemble durant l’entracte .