Patrimoine(S)
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Journées Doctorales des Humanités 2017 Université de Haute-Alsace Mulhouse Patrimoine(s) Dialogues Mulhousiens Numéro 1 Décembre 2017 ISSN 2496 – 0004 http://dialogues.hypotheses.org/ Le présent numéro est issu des Journées Doctorales des Humanités qui se sont tenues à l’Université de Haute-Alsace du 1er au 2 juin 2017. Le Comité d’organisation des Journées Doctorales des Humanités (JDH 2017) était présidé par Régine Battiston (Responsable des Formations Doctorales en Sciences Humaines et Sociales de l’Université de Haute-Alsace) et formé par des doctorants, post-doctorants et enseignants-chercheurs relevant des différents laboratoires de l’ED 101, 519, 520. Les Journées Doctorales des Humanités sont thématiques, le sujet de l’année 2017 est Patrimoine(s). La dernière partie des Journées doctorales a été consacrée à des conférences plénières tenues dans le cadre du Doctorat d’Études Supérieures Européennes (DESE), dont la thématique annuelle portait sur « La Tragédie ». L’organisation de cette dernière séance a été assurée par Régine Battiston, Tania Collani (Coordinatrice du DESE à l’Université de Haute-Alsace) et Bruna Conconi (Université de Bologne, coordinatrice du consortium DESE). Le travail rédactionnel du présent volume a été assuré par l’équipe de rédaction de Dialogues Mulhousiens (http://dialogues.hypotheses.org/), un espace scientifique consacré à la réflexion sur la recherche par la recherche des jeunes chercheurs gravitant autour de l’espace mulhousien. L’équipe de rédaction est chapeautée par Alessandra Ballotti et Régine Battiston, la revue/plateforme est dirigée par Tania Collani. Toutes les contributions ici publiées ont été soumises à un processus de relecture et d’évaluation mené par le comité scientifique des JDH 2017, coordonné par Régine Battiston. Journées Doctorales des Humanités 2017 Université de Haute-Alsace Patrimoine(s) sous la direction d’Alessandra Ballotti et Régine Battiston Dialogues Mulhousiens ISSN 2496 – 0004 Décembre 2017 Conception et photo de couverture : Inkar Kuramayeva https://dialogues.hypotheses.org/ Préface Régine Battiston Université de Haute-Alsace ILLE (EA 4363) Pour citer cet article : Régine Battiston, « Préface », in Dialogues Mulhousiens, n° 1, Patrimoine(s), Journées Doctorales Humanités 2017, sous la direction d’Alessandra Ballotti et Régine Battiston, décembre 2017, p. 5-7 (version en ligne, http://dialogues.hypotheses.org/). haque année les Journées Doctorales des Humanités ont lieu fin mai pour C couronner une année universitaire de recherche doctorale sur une thématique choisie. Ainsi, l’année 2017 s’est consacrée au sujet très actuel de la notion de « Patrimoine(s) ». Des doctorants des Universités de Haute-Alsace et de Strasbourg ont participé à ces journées d’étude, plusieurs exposés liminaires de spécialistes de ce vaste domaine ont accompagné leur réflexion en la structurant pour proposer des axes majeurs. Les discussions scientifiques de haut niveau ont permis aux jeunes chercheurs d’échanger avec leurs aînés et leurs collègues, pour cerner au plus près les différents aspects de ce domaine kaléidoscopique et en constante évolution. Ces Journées Doctorales accueillent également chaque année en leur sein des travaux sur la thématique annuelle du DESE (Doctorat d’Études Supérieures Européennes), réseau d’excellence européen, dont notre université est partenaire. Cette année elle a porté sur La Tragédie dans la littérature européenne. Les contributions publiées ci-après ont été retenues sur le niveau scientifique et l’innovation qu’elles constituent ; elles permettront au débat de se poursuivre par la lecture et la réflexion dans une perspective d’échanges futurs avec les jeunes chercheurs en devenir. Ce volume est placé sous le haut patronage du Professeur émérite Pierre Fluck, membre honoraire de l’Institut Universitaire de France, dont les innombrables travaux illustrent différents aspects de l’étude du patrimoine. Sa contribution propose un vaste tour d’horizon, en guise d’essai de définition du Patrimoine ; ce préambule savant aux investigations des auteurs du volume passe en revue les différentes sortes de patrimoines, en montrant comment s’opère une patrimonialisation et l’importance de la perspective adoptée à cette fin. À la cartographie des champs patrimoniaux s’ajoutent la discussion sur l’inflation du terme et la nécessaire perspective de dépatrimonialistion, accompagnée par un bilan raisonné. La notion de patrimoine se décline dans différents domaines et la littérature constitue un creuset multiple où cette notion se reflète. La mythologie constitue un vaste champ, dans lequel Inkar Kuramayeva montre que grâce aux récits littéraires et aux réécritures des mythes, celui des Amazones, apparu dans l’Antiquité, est toujours présent sur la scène culturelle. Il a survécu jusqu’à notre époque en produisant des créations artistiques pour valoriser notamment la force féminine. Le dialogue Orient-Occident se trouve au cœur de l’espace littéraire de la poétesse américaine contemporaine Gjertrud Schnackenberg, dont Alexandra Kraeva montre la capacité à souligner la riche relation Orient-Occident, le regard de l’Occident sur l’Orient, les facettes parfois complexes de ce pas de deux et le point de vue de l’auteure développant un discours oriental marqué par les images de 6 REGINE BATTISTON l’espace dans une œuvre engagée et en devenir. C’est un dialogue européen Nord-Sud que choisit Alessandra Ballotti, en montrant, à travers un roman de formation de l’écrivaine norvégienne Sigrid Undset (1882-1949), que le patrimoine de Rome, la ville éternelle, peut devenir le leitmotiv de l’« italianité » et de la nécessaire identité de l’héroïne. Restant dans le domaine italophone, Clémence Bauer démontre qu’il existe dans la poésie contemporaine suisse italophone, un héritage de la « Ligne lombarde », e école de poésie italienne du XX siècle. Dans la perduration de ce patrimoine, on peut lire les problématiques identitaires des écrivains de la nouvelle génération de poètes suisses italiens. Elena Chashchina focalise son travail sur la réception du grand écrivain Dostoïevski au sein des patrimoines littéraires russe et français. Elle essaie de montrer qu’il y joue un rôle égal, entre autres car sa notoriété a été soutenue par des écrivains français de premier plan, parmi lesquels André Gide ou Paul Claudel. Zahra Kandeh Kar propose une lecture lacanienne de la poésie de Samuel Taylor Coleridge et Hartley Coleridge. Les deux écrivains s’inscrivent dans le champ romantique et affichent leur parenté paternelle et filiale dans leurs poèmes, qui sont analysés à l’aune des tensions interpersonnelles, tant sur le plan imaginaire que symbolique. En introduction du champ patrimonial historique, Aziza Gril-Mariotte, propose une réflexion sur le passage de la notion de patrimoine immatériel à celui matériel, par une prise de conscience collective. Elle montre la constitution et l’évolution du patrimoine de la Deuxième Guerre mondiale dans le maillage national qu’il constitue et interroge sur la situation et les enjeux actuels. L’entente franco-allemande constitue une illustration possible de la notion de patrimoine, selon Isabelle Jugé-Pini. Ceci suppose alors de présenter les fondements et les caractéristiques d’un « bien commun qui se partage et se transmet ». L’acceptation de cet héritage franco-allemand concerne une démarche éducative auprès des jeunes générations dans le cadre de la transmission scolaire. Sa réception et l’engagement du jeune public sont les garants de sa préservation et de son enrichissement. La notion de patrimoine est une notion clé dans l’ère postcoloniale. Marie Desaunay étudie les politiques scolaires des colonies françaises et leur évolution, en Afrique subsaharienne et à Madagascar dans la période postcoloniale. Elle explore comment est pensé et conçu l’enseignement des patrimoines dans un contexte de contradictions coloniales, où les indépendances se préparent. Sur la base de cette situation, Komi Akakpo porte son attention sur la situation linguistique des États africains de la fin de l’époque coloniale à leur indépendance. Il montre le difficile choix de la langue officielle, la position des écrivains par rapport à la langue d’écriture de leur œuvre et aussi, dans la situation actuelle, la place qui peut être accordée aux langues maternelles à l’école. Le territoire alsacien est lui aussi un écrin pour les patrimoines de différentes natures. Celui bien connu des légendes, les Sagen, immortalisé par le folkloriste et e historien August Stoeber au XIX siècle, dans la lignée des frères Grimm, constitue un corpus de plus de trois cents légendes et de chroniques médiévales et modernes ainsi que e e d’ouvrages savants du XVII au XIX siècle. Laura Brazda Kern souligne la dimension globale de cette œuvre reposant sur un patrimoine littéraire, historique et archéologique. Amandine Clodi s’intéresse au patrimoine architectural alsacien de la période de l’entre- deux-guerres qui correspond à une ère d’activité architecturale intense et aux débuts du développement des courants de la modernité. Elle examine les villes de Strasbourg, Colmar et Mulhouse, larges terreaux d’innovations architecturales. Mais le patrimoine alsacien le plus menacé est sans aucun doute sa langue, comme le démontre Pavel Del Angel Montiel dans une étude consacrée à l’héritage du passé. Il rappelle le recul amorcé après la Deuxième Guerre mondiale par un bannissement systématique du dialecte alsacien de la sphère scolaire, et nous fait bénéficier des résultats d’études socio- ethnographiques