LeMonde Job: WMQ1107--0001-0 WAS LMQ1107-1 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 11:04 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0420 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE ÉCONOMIE

a Incertitudes sur l’assurance-chômage ACTIVE:LMQPAG busy a Emploi : 20 pages d’annonces classées

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56e ANNÉE – No 17249 – 7,50 F - 1,14 MÉTROPOLITAINE MARDI 11 JUILLET 2000 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Airbus, Ariane Israël-Palestine : M. Barak joue son va-tout en Bourse b A quelques heures du sommet israélo-palestinien de Camp David, Ehoud Barak affronte a EADS, le géant une crise politique majeure b « Pour qu’il y ait la paix », le premier ministre israélien en appelle européen au peuple contre les « politiciens » b Pour Yasser Arafat, c’est le sommet de la dernière chance POUR LA PAIX, pour obtenir un Dimanche, il a été lâché par les de l’aéronautique accord définitif avec les Palesti- trois formations de droite et de la défense, niens et leur leader Yasser Arafat, membres de sa majorité parle-

le premier ministre israélien, mentaire et de son gouvernement. SERGE PICARD Ehoud Barak, semblait prêt, lundi Leur départ place M. Barak à la coté lundi à , 10 juillet, à mettre son avenir poli- tête d’un gouvernement minori- SÉRIES DE L’ÉTÉ tique en jeu. A quelques heures de taire à la veille de Camp David. Francfort et Madrid son départ pour le sommet de Mais, dans une allocution télévi- Camp David, aux Etats-Unis, où il sée, dimanche soir, le premier mi- La France a devait retrouver M. Arafat et le nistre en a appelé directement à Un prix de vente président Bill Clinton, le premier l’électorat : « Je vous demande de ministre affrontait une crise poli- me soutenir, de dépasser toutes les à pied plutôt bas tique majeure à Jérusalem. divergences (...) pour qu’il y ait la Il était attendu en début d’après- paix (...). Je n’ai pas été élu par des a assuré le succès midi à la Knesset (le Parlement), politiciens et des partis mais par le 1. Premiers pas où son gouvernement était soumis peuple qui m’a confié le mandat dans le de l’opération à trois motions de censure. Dépo- d’aller vers un avenir meilleur ; per- sées par la droite, elles n’avaient, sonne ne m’apprendra ce qu’est la Pour célébrer le nouveau millénaire, la a toutes, qu’un seul objet : empê- sécurité. » Mission 2000 a fait planter dix mille Les particuliers cher M. Barak de s’envoler pour Le sommet de Camp David (près arbres le long du méridien de Paris. ont souscrit les Etats-Unis. Si son gouverne- de Washington) devait s’ouvrir Avant le grand pique-nique prévu le ment était censuré, le premier mi- mardi. Il devrait déboucher sur un 14 juillet le long de cette ligne virtuelle nistre devrait organiser de nou- accord-cadre sur les quatre princi- qui traverse la France de Dunkerque massivement, velles élections dans les trois mois. paux dossiers de la paix : Jérusa- aux Pyrénées, Emmanuel de Roux l’a M. Barak semblait ne pas vou- lem, le tracé des frontières du fu- les institutionnels loir se laisser intimider. Il parais- tur Etat palestinien, l’avenir des parcourue à pied. Un voyage de sait décider à jouer son va-tout, à colonies et la question des réfugiés soixante-quatre jours, placé sous le sont plus réticents aller devant les électeurs pour leur palestiniens. signe de la lenteur et de la découverte soumettre un éventuel accord de des visages les plus divers de notre Lire page 20 paix, bref à passer outre les partis. Lire page 2 pays. p. 14-15 Argent blanchi : La reine d’Angleterre fait des économies forcées LONDRES nuellement 37 millions de livres – environ brouer un de ses ministres la semaine der- la filière chinoise de notre correspondant 388 millions de francs ou 59 millions d’eu- nière parce qu’il proposait tout simplement Pas d’augmentation de salaire pour la sou- ros – au contribuable britannique. Mais, d’expulser des palais royaux celle qu’on ap- LE DÉMANTÈLEMENT veraine des îles Britanniques. Gelée depuis « avec 80 000 invités par an et environ pelle ici avec quelque ironie « the Firm » (« la a par la police judiciaire d’un dix ans à 7,9 millions de livres sterling an- 3 000 engagements officiels assurés chaque an- Firme »), pour les transformer en lieux pu- réseau parisien de blanchiment nuels – environ 83 millions de francs ou née par la famille royale, celle-ci fait un travail blics. Le premier ministre a mis en avant les d’argent, le plus important jamais 12,6 millions d’, soit environ la même impressionnant », a plaidé Tony Blair. « substantielles économies » réalisées ces der- JOËL SAGET/AFP JOËL découvert en France, révèle une enveloppe que les dépenses de l’Elysée en Seuls les frais afférents au royal époux de la niers temps par la famille régnante. face cachée de la diaspora chinoise. 1999 –, la liste civile de la reine Elizabeth res- souveraine, le duc d’Edimbourg, et à sa mère, Depuis 1994, tous ses membres, à TOUR DE FRANCE En dix-huit mois, 1,6 milliard de tera bloquée à ce niveau pour les dix ans qui qui fêtera son centième anniversaire en août, commencer par Sa Majesté, paient des im- francs, correspondant pour l’essen- viennent, a annoncé Tony Blair au Parle- s’ajoutent à ceux de la reine dans la liste ci- pôts, et la souveraine a accepté d’ouvrir au tiel aux bénéfices non déclarés ment. Un subside financé par le contribuable vile. Depuis 1994, Elizabeth Alexandra Mary public, contre espèces sonnantes et en juillet- A l’assaut d’importateurs et de commerçants pour assurer « l’honneur et la dignité de la Windsor, la femme la plus riche d’Angleterre, août seulement, son palais de Londres. Mise chinois établis en France, ont été Couronne », a dit le premier ministre travail- sinon d’Europe – sa fortune personnelle est au rancart l’an dernier du navire royal qui des Pyrénées recyclés et transférés en Chine, se- liste, soulignant que l’enveloppe est en rap- estimée entre 25 et 50 milliards de francs, se- coûtait une petite fortune, utilisation d’héli- Après une semaine de plat, le Tour de lon les enquêteurs. Deux années port avec « la haute considération et l’affec- lon qu’on inclut ou non les bijoux de la Cou- coptères « charterisés » pour les déplace- France cycliste abordait les Pyrénées, d’investigations policières ont tion dont la reine et la famille royale sont ronne et les 140 000 hectares de bonnes ments intérieurs plutôt que les jets de jadis, nourri une information judiciaire l’objet ». terres possédées par « la famille » mais inter- modernisation et « dégraissages » de la mai- lundi 10 juillet. Au terme de l’étape ouverte pour « blanchiment » et La facture royale, adoptée sans hésitation dites à la vente par l’Etat –, finance elle- son royale... : au total, le Palais s’est lancé Dax - Lourdes-Hautacam, le peloton « exercice illégal de la profession de ni murmure aux Communes, couvre le coût même les dépenses de ses rejetons, cousins dans de telles économies que, sur la seule devrait en savoir plus sur l’état de banquier ». Des immigrés clandes- des serviteurs de la reine (300 personnes), ses et autres membres nécessiteux de la cour. Le liste civile, il a accumulé un excédent d’envi- forme de ses grimpeurs comme l’Espa- tins témoignent dans Le Monde sur dépenses courantes ainsi que ses frais de ré- prince Charles lui, vit des revenus de ses pro- ron 400 millions de francs. « Intérêts inclus », leurs conditions de vie en France. ception. Si on compte l’entretien des palais priétés au pays de Galles et ailleurs. a précisé le premier ministre. gnol Fernando Escartin (photo), l’Italien royaux, la sécurité et les déplacements offi- Généralement présenté comme un Marco Pantani ou le Français Richard Lire page 8 ciels hors du pays, la monarchie coûte an- « fervent monarchiste », Tony Blair a dû ra- Patrice Claude Virenque. p. 24-25 La surprise POINT DE VUE de Bercy Qu’est-ce qu’une politique de gauche ? par Nicolas Tenzer L existe un malaise de la ni à un volontarisme verbal qui la dispense de prendre, selon la for- gauche française. Au-delà LAURENT/ENGUÉRAND MICHÈLE des accords ou des désac- mule de Hannah Arendt, «les I risques de la vie publique ». L’ÉTÉ FESTIVAL cords avec la politique conduite par Lionel Jospin, l’in- Pour sortir de ce dilemme, cer- terrogation est profonde quant à tains ont fait fond sur l’idée ce que signifie, aujourd’hui, d’une « troisième voie », contribu- Avignon « être de gauche » et conduire tion la plus nouvelle et sérieuse à LAURENT FABIUS une politique « de gauche ». Si la la définition de la gauche, tandis gauche n’est qu’une sensibilité, que d’autres, plus nombreux, Philippe Caubère IL EST NETTEMENT moins li- une attitude ou une tradition et si craignant que ce concept germa- béral que prévu. Il respecte scru- elle ne s’incarne pas dans des no-britannique ne dissolve un réinvente sa mère puleusement la discipline gouver- actes en conformité avec sa doc- peu plus son identité, la rejettent Toutes générations confondues, on se nementale. Laurent Fabius sans l’étudier. trine, elle n’est rien. Elle ne peut précipite, à Avignon, au spectacle de surprend, au ministère de l’écono- requalifier le capitalisme, la per- Or l’enjeu n’est pas seulement mie et des finances, où il s’apprête formance et les inégalités du théorique : la gauche ne vaut rien Philippe Caubère (photo), Claudine et à rendre les premiers arbitrages terme « de gauche » pour qu’ils le sans capacité de mobilisation et l’éducation. Il y continue son autobio- budgétaires pour 2001. deviennent effectivement. Elle d’adhésion. Le défi n’est pas non graphie, en revenant au début, sa nais- n’est pas un « supplément plus intemporel : la gauche doit sance, à , dans les années 50. Lire page 6 d’âme » ou de compréhension. être capable de montrer sa fa- Si elle se borne, à l’inverse, à culté à mieux résoudre que la Pieds nus, pantalon noir et chemise Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, développer une protestation et à droite les maux spécifiques de la blanche, il lui suffit de quelques attitudes 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; Côte-d’Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; recourir à l’incantation, autre- société française, et à le faire au pour réinventer sa mère. p. 30 à 32 Espagne, 225 PTA ; , 900 F CFA ; Grande-Bre- ment dit si elle ne tient pas nom de ses principes propres. tagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; compte des réalités de l’action International ...... 2 Communication ...... 21 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; aujourd’hui, elle n’est rien non Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; Lire la suite page 16 France ...... 6 Tableau de bord ...... 21 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. plus. La seule gauche intéres- Société ...... 8 Aujourd’hui ...... 24 sante est la « gauche de gouver- Carnet...... 12 Météorologie-Jeux... 27 est président nement ». La gauche ne parvien- Nicolas Tenzer Régions ...... 13 Immobilier/annonces .. 28 du Centre d’étude et de réflexion dra au succès politique durable Horizons ...... 14 Culture ...... 30 pour l’action politique (Cerap) et que si elle ne se résume ni à un Abonnements ...... 18 Guide culturel...... 32 directeur de la revue « Le Ban- prétendu réalisme qui l’exonère Entreprises ...... 20 Radio-Télévision...... 33 de rendre compte de ses valeurs, quet ». LeMonde Job: WMQ1107--0002-0 WAS LMQ1107-2 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:50 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0421 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000

PROCHE-ORIENT Alors que israélien, Ehoud Barak, affronte au Parlement, lundi, n’empêcheront contre, ont annoncé qu’ils l’intérieur et de l’extérieur de la Cis- doit s’ouvrir, mardi 11 juillet à Camp une crise majeure à Jérusalem. b LA cependant pas Ehoud Barak de se n’accepteraient pas d’accord partiel jordanie et de Gaza. b BILL CLIN- David (près de Washington) un DÉMISSION, dimanche, de six mi- rendre au sommet. b LES PALESTI- et qu’ils soumettraient toute en- TON a imploré les participants de nouveau sommet pour la paix au nistres de son gouvernement et le NIENS, dont une délégation très im- tente avec les Israéliens à un réfé- réussir pour éviter davantage «de Proche-Orient, le premier ministre dépôt de trois motions de censure portante participera à cette ren- rendum incluant les Palestiniens de sang et de larmes ». Crise politique majeure en Israël à la veille du sommet de Camp David En dépit de défections au sein de son gouvernement et alors qu’il doit affronter trois motions de censure, Ehoud Barak est résolu à participer au sommet israélo-palestinien, qui devait s’ouvrir mardi près de Washington, et en a appelé au soutien des citoyens CONVAINCUS qu’il constitue Hosni Moubarak. Ce dernier avait territoires de Cisjordanie, de Gaza territoires d’une force multinatio- du sommet pour progresser vers cutées à Camp David. Mais pour l’occasion à saisir pour mettre fin reçu dimanche le président de et de Jérusalem-Est, a ajouté nale ou de l’ONU. Ce sera, a-t-il la paix faute de quoi, « davantage elle, des dirigeants comme à un demi-siècle de conflit, les l’Autorité palestinienne, Yasser M. Abed Rabbo. Il a enfin indiqué affirmé, une condition à la signa- de sang et de larmes couleront », a- MM. Arafat et Barak sont « ceux Etats-Unis réunissent mardi Arafat, qu’il a assuré de son sou- que les Palestiniens, qui ne font ture d’un accord à Camp David. t-il écrit. Alors, ajoute-t-il, Palesti- qui sont en mesure de prendre les 11 juillet à Camp David un som- tien. M. Arafat se rend à Washing- « pas confiance aux Israéliens », Dans une tribune libre publiée niens et Israéliens « devront reve- décisions difficiles. » met israélo-palestinien, alors que ton accompagné d’une très im- exigeront à Camp David des « ga- par l’hebdomadaire américain nir à la table des négociations, pour En dépit des divergences et de les positions des deux parties de- portante délégation représentant ranties internationales », sous Newsweek,le président Clinton a affronter la même histoire, la la complexité des dossiers, Danny meurent très éloignées sur les quasi toutes les sensibilités pales- forme de déploiement dans les invité ses hôtes à saisir l’occasion même géographie, les mêmes pas- Yatom, le plus proche conseiller questions essentielles. Très forte- tiniennes. sions, les mêmes haines et les d’Ehoud Barak, a déclaré lundi à ment ébranlé par la démission, à mêmes choix difficiles auxquels ils la radio israélienne qu’il était «à l’avant-veille du sommet, de six RÉALISME Le soutien de l’opinion israélienne sont actuellement confrontés ». Au- la fois optimiste et réaliste ». De ministres de son gouvernement, « Nous n’accepterons aucun ac- cune des deux parties n’obtiendra son côté, le ministre de la sécurité et par trois motions de censure cord partiel ni une nouvelle période Les Israéliens approuvent dans leur majorité absolue la déci- satisfaction « à cent pour cent ». intérieure, Shlomo Ben Ami, déposées au Parlement, le pre- transitoire », a déclaré dimanche sion du premier ministre, Ehoud Barak, de participer à partir Le résultat doit être « réaliste, « croit » que la délégation israé- mier ministre israélien, Ehoud Ba- le ministre palestinien de l’infor- de mardi 11 juillet au sommet de Camp David, selon un son- équilibré et juste. » lienne « reviendra à la maison rak, n’en a pas moins décidé de mation, Yasser Abed Rabbo, dé- dage d’opinion publié lundi. 52 % des Israéliens approuvent La secrétaire d’Etat américaine, avec un accord parce que les deux maintenir sa participation, et ap- mentant ainsi les informations se- cette décision, contre 45 % qui la désapprouvent et 3 % de sans Madeleine Albright, s’attend à des parties comprennent que c’est vi- pelé le peuple à le soutenir. lon lesquelles une solution aux réponse, indique ce sondage publié par le quotidien Yediot négociations « très difficiles ». «Il tal ». « Le fossé est profond mais il y « Je n’ai pas été élu par des poli- deux questions les plus délicates Aharonot. A la question de savoir si M. Barak dispose d’un faut placer la barre de nos attentes a des moyens de le combler », a-t-il ticiens et des partis mais par le – le statut de Jérusalem et le droit mandat pour décider de concessions aux Palestiniens, 53 % des au bon niveau : c’est très très diffi- ajouté. peuple qui m’a confié le mandat au retour des réfugiés – pourrait Israéliens répondent « oui » contre 44 % de « non » et 3 % de cile. Personne ne dit le contraire » Dimanche, des négociateurs is- d’aller vers un avenir meilleur », a être repoussée à plus tard pour sans réponse. a-t-elle déclaré dimanche à la raéliens et palestiniens, conduits déclaré M. Barak lors d’une inter- permettre au moins un accord Une majorité de 43 % des Israéliens préférerait actuellement chaîne de télévision ABC News. par M. Ben Ami et par Ahmad Qo- vention télévisée dimanche. partiel. « Aucun accord de paix ne la tenue d’élections anticipées, contre 39 % qui se prononcent Elle a précisé que des questions reï, président du Parlement pales- Avant de prendre l’avion pour sera signé avec Israël avant un ré- pour un gouvernement d’union nationale et 18 % pour la « existentielles », telles que les tinien se sont réunis dans un hôtel Washington lundi, il devait effec- férendum auquel tous les Palesti- constitution d’un cabinet de minorité. Ce sondage a été réalisé frontières de l’Etat palestinien, le de Washington pour établir tuer une visite éclair en Egypte niens participeront, ceux de l’inté- après que trois partis de la majorité eurent annoncé dimanche sort des réfugiés et des colons, le l’ordre du jour du sommet. – pour y rencontrer le président rieur et ceux de l’extérieur » des qu’ils rejoignaient l’opposition. statut de Jérusalem, seront dis- (AFP,Reuters.) Après la démission de six ministres, Ehoud Barak se tourne vers le peuple JÉRUSALEM de « diviser le peuple » et de n’être plus le Le chef du PNR, le ministre sortant de 10 juillet. Si le gouvernement est minori- désormais sur de prochaines élections, es- de notre correspondant premier ministre de « tous les Israéliens. » l’habitat Itzhak Lévy, a tenu un discours taire – de délicats calculs montrent que pérant bien rafler les intérêts électoraux de En promettant, il y a une semaine, que Quelques heures plus tard, il était rejoint identique, soulignant que M. Barak n’avait l’affaire risque de se jouer à une ou deux sa manœuvre, tout en bloquant un proces- même avec un gouvernement et un Parle- par ses collègues du Shass qui, après bien plus désormais de majorité pour pouvoir voix –, de nouvelles élections seront obli- sus de paix dont il n’accepte pas les sacri- ment réduits à ses seuls partisans, il était des tergiversations, ont décidé de quitter le négocier à l’étranger. « Arrêtez tout ! Prenez gatoirement organisées dans les trois pro- fices qu’il implique. résolu à signer la paix avec les Palestiniens, bateau gouvernemental, où ils risquaient votre temps ! Reconnaissez que vous ne pou- chains mois. Dimanche, Ehoud Barak a répété que la Ehoud Barak donnait l’impression de s’être de demeurer la seule formation religieuse vez pas partir en raison de la situation inté- démission de ses ministres ne changeait laissé allé à une boutade, pirouette pour de droite. Le PNR, depuis longtemps mal à rieure. Traitons d’abord de l’unité du peuple « VERS UN AVENIR MEILLEUR » rien à sa détermination d’aller à Camp Da- prouver sa détermination, tout en raillant l’aise au sein d’un gouvernement qui s’ap- et on verra après s’il faut aller à un som- Pour M. Barak, les événements de di- vid et qu’il repoussait seulement l’heure de ceux de ses alliés qui menaçaient de lui cla- prête à démanteler quelques colonies met », a-t-il ajouté. manche sont particulièrement amers. son départ, pour participer au débat et au quer entre les doigts. Mais l’ironie est en juives de Cisjordanie, les a suivis peu après. Trente et un ministres et vice-ministres S’aliénant ses meilleurs partisans, il multi- vote sur les motions de censure. « Je vous passe de devenir réalité avec la démission composaient le gouvernement Barak lors pliait depuis des mois les concessions pour demande de me soutenir, de dépasser toutes en série, dimanche 9 juillet, de six mi- À LA MERCI D’UNE MOTION DE CENSURE de sa formation, il y a un an. Avec les dé- retenir les ministres du Shass, sans les- les divergences politiques (...) pour qu’il y ait nistres, vraisemblablement suivis d’autant Lors d’une conférence de presse convo- missions, le 21 juin, des trois ministres du quels, pensait-il, il ne pourrait faire passer la paix et la sécurité pour Israël », a-t-il dé- de vice-ministres, du parti russophone Is- quée en fin d’après-midi, le chef du Shass, parti Meretz (gauche laïque), sacrifiés sur les accords de paix en discussion avec les claré lors d’une allocution télévisée. «Je rael Be Alya, du Parti national religieux Eli Yshaï, a expliqué que « les lignes l’autel de la fragile unité gouvernementale, Palestiniens. Pour complaire aux religieux, n’ai pas été élu par des politiciens et des par- (PNR) et du parti ultra-orthodoxe Shass, rouges » de M. Barak – il s’agit des points et celle, antérieure, d’Itzhak Mordechaï, il leur avait concédé la tête du chef du Me- tis, mais par le peuple, qui m’a confié le tous en désaccord avec le sommet de sur lesquels le premier ministre s’est enga- ancien ministre des transports, poursuivi retz, Yossi Sarid, leur bête noire ; il les avait mandat d’aller vers un avenir meilleur », a-t- Camp David, et plus généralement avec les gé à ne pas transiger lors du sommet de pour agressions et harcèlement sexuel, le admis, eux qui se plaignaient d’être écartés il encore ajouté. négociations israélo-palestiniennes telles Camp David – étaient « brouillées et pas gouvernement israélien ne compte plus des dossiers « sérieux », au sein du cabinet Cette déclaration aux allures bonapar- que les mène Ehoud Barak. claires ». En termes généraux, ces cinq dans ses rangs que quinze ministres et de sécurité, puis leur avait promis, dans des tistes esquisse ce que sera la réaction poli- Nathan Chtcharansky a ouvert le bal, di- « lignes rouges » réaffirment le caractère vice-ministres, quasi tous du Parti travail- conditions de légalité douteuses, de refi- tique de M. Barak, élu – avec 56 % des manche matin, en présentant sa lettre de définitif de l’annexion de la partie est de Jé- liste ou du Parti du centre. Et il n’est même nancer leur réseau scolaire en faillite ; en- voix ! – au suffrage universel direct et non démission au cours du conseil des mi- rusalem, le refus de revenir aux frontières pas exclu que le ministre des affaires étran- fin, alors qu’il avait fait campagne pour pas par les partis, comme dans un système nistres hebdomadaire. Vivement opposé du 4 juin 1967, le non-retour des réfugiés gères, David Lévy, qui boude depuis deux que les religieux soient astreints au service parlementaire classique. Désormais forcé aux concessions territoriales que le pre- palestiniens en Israël, la démilitarisation de mois, mécontent d’être écarté des négocia- militaire obligatoire, il venait de faire voter d’aller à des élections anticipées, le premier mier ministre, craint-il, s’apprête à faire au la vallée du Jourdain et l’annexion de la tions avec lesquelles il se trouve en désac- en première lecture un texte qui les en dis- ministre espère y faire approuver un éven- bénéfice des Palestiniens, l’ancien refuznik majorité des colonies de peuplement en cord, quitte à son tour ses fonctions. pense largement. tuel accord de paix et remodeler ainsi à son soviétique, qui était ministre de l’intérieur, Cisjordanie, où vivent quelque 190 000 co- La large coalition qu’avait voulue M. Ba- Autant de renoncements qui n’ont pas avantage une Knesset aujourd’hui hostile. appelle de ses vœux un gouvernement lons. « On ne peut pas soutenir quelque rak n’est plus qu’une bande d’éclopés, dé- suffi à calmer la boulimie du Shass. Un der- Il reste cependant à conclure l’accord avec d’union nationale. La semaine dernière, il chose quand on ne sait pas où l’on va », a sormais à la merci d’une motion de cen- nier différend à propos des entretiens de les Palestiniens, ce qui n’est pas la moindre avait déclaré qu’il démissionnerait si ajouté M. Yishaï, dont le parti, la veille, sure que l’opposition n’a d’ailleurs pas Camp David a donné aux ultra-orthodoxes de ses difficultés. Ehoud Barak se rendait à Camp David. Il a avait mis en demeure M. Barak de venir tardé à déposer en trois exemplaires. Elle le prétexte pour quitter le navire. Avec les tenu parole, accusant le premier ministre s’expliquer devant lui. devait être discutée dans l’après-midi du autres partis de l’opposition, le Shass parie Georges Marion Yasser Arafat veut afficher l’unité palestinienne

JÉRUSALEM des territoires de Cisjordanie, les Israéliens que la reconnaissance ment d’Arabes, qui, selon eux, de notre correspondant conquis par Israël après la guerre de du droit au retour, nécessaire parce doivent revenir au futur Etat palesti- Face à une maigre délégation is- 1967, faire reconnaître le droit au re- que si douloureusement symbo- nien, et la vieille ville, où ils n’ex- raélienne – trois ministres, dont le tour des quelque 3,7 millions de ré- lique, n’implique pas son exercice. cluent pas des solutions originales premier, et une poignée d’experts ! – fugiés palestiniens disséminés en Et trouver les formules de compen- explorées par les experts depuis handicapée par la crise politique qui Jordanie, au Liban, en Syrie ou par- sation qui ne donnent pas l’impres- longtemps. frappe la coalition de M. Barak, les qués à Gaza, et faire proclamer Jéru- sion que l’argent reçu efface le droit A la veille du sommet on s’accor- Palestiniens ont décidé de faire de salem-Est comme la capitale du fu- au retour, même non exercé. dait, côté palestinien, à assurer que leur présence au sommet de Camp tur Etat palestinien. Il s’agit des Tout aussi symbolique est la ques- les positions étaient fort éloignées, David une démonstration d’unité positions publiques palestiniennes, tion de Jérusalem, où les Palesti- mais qu’un accord de compromis politique. Une bonne cinquantaine répétées avec encore plus de vi- niens font la différence entre les était néanmoins possible, quitte à de personnalités, représentant quasi gueur au cours des dernières se- quartiers peuplés quasi exclusive- renvoyer à plus tard, assortie de ga- toutes les sensibilités du mouve- maines. ranties internationales précises, la ment palestinien, y accompagneront Mais dans les milieux palestiniens solution des problèmes non résolus. le président Yasser Arafat, chargées on admet qu’il s’agit de positions de Délégation de haut rang Dans ce cas le délai de renvoi de- aussi bien de le soutenir que de départ susceptibles d’évoluer dans le viendrait à son tour un objet de la montrer à l’extérieur qu’en dépit de cours de la négociation. Il est no- Les Palestiniens seront représen- négociation. ses divergences notoires, manifes- tamment admis qu’Israël fera tout tés par une délégation politique de La crise qui a frappé le gouverne- tées encore lors du récent Conseil pour garder la partie de la Cisjorda- haut rang de l’Organisation de libé- ment de M. Barak risque cependant central de l’OLP, la famille palesti- nie où sont implantées les localités ration de la Palestine (OLP) flan- de présenter les choses sous une op- nienne demeure unie sur l’essentiel. qui regroupent la majorité de ses co- quée des deux délégations chargées tique toute différente. Les Palesti- La mise sur pied de la délégation lons. Pour leur part les Palestiniens de négocier avec Israël. La déléga- niens s’en montreront-ils plus conci- n’a cependant guère été facile et il a feront en sorte que cela se passe par tion politique comprendra dix liants dans l’élaboration d’un fallu de longues négociations pour le biais d’échanges de territoires, no- membres : Yasser Arafat, Mah- compromis susceptible de ne pas ra- que ceux qui ne ménagent habituel- tamment dans le sud-ouest d’Israël, moud Abbas, « numéro deux » de jouter aux difficultés de M. Barak, lement pas leurs critiques à M. Ara- ce qui permettrait de décongestion- l’OLP, Yasser Abed Rabbo, ministre avec lequel ils négocient et qui devra fat acceptent de se joindre à lui. ner la bande de Gaza, surpeuplée. de l’information et de la culture, bientôt faire face aux électeurs ? Ou Ecartelés entre le souci de ne pas Pour les Palestiniens, qui font par- Ahmad Qoreï, président du Conseil bien, déçus de toujours devoir se jouer les potiches et le désir d’influer fois remarquer qu’avant d’être na- législatif, Fayçal Husseini, chargé montrer compréhensifs et « respon- sur le cours des discussions, notam- tionaliste le mouvement palestinien du dossier de Jérusalem, Tayssir sables », joueront-ils leur jeu sans ment en empêchant M. Arafat, jugé fut d’abord un mouvement de réfu- Khaled, représentant du FDLP, Sou- tenir compte du contexte nouveau, parfois trop conciliant, de céder aux giés, la question du droit au retour, leïman Najjab, représentant le Parti quitte à prendre le risque d’avoir pressions américaines, les plus cri- que les Israéliens refusent catégori- du peuple (ex-Parti communiste), bientôt à traiter plus difficilement tiques ont finalement opté pour la quement, n’est pas négociable. Mais Samir Ghoché, représentant du avec d’autres ? Ce choix, en filigrane participation, même si la plupart ils savent aussi que la grande majo- Front de lutte populaire, Zyad Abou de la négociation qui s’ouvre mardi d’entre eux ne feront pas partie de la rité des réfugiés palestiniens, qui Amer, et Hanane Achraoui, 11 juillet à Camp David, sera l’un des délégation des négociateurs propre- n’ont pas envie de vivre la vie membres du Conseil législatif. Le plus délicats qu’aura à faire Yasser ment dite. d’Arabes en Israël, ne retourneront Front populaire pour la libération Arafat. La mission que s’est fixée M. Ara- jamais dans leurs villages en majori- de la Palestine a refusé de partici- fat est connue : récupérer la totalité té disparus. Il faut donc convaincre per. – (AFP.) G. M. LeMonde Job: WMQ1107--0003-0 WAS LMQ1107-3 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0422 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 3

Le chef de l’Etat israélien, Ezer Weizman, démissionne

JÉRUSALEM après la publication d’un rapport « catastrophique ». Quelques mois Ezer Weizman a brillamment dirigé de notre correspondant judiciaire établissant que son plus tard, Benyamin Nétanyahou la campagne qui propulse Begin au Il y a encore quelques mois, le éventuelle culpabilité tombait tombait, renvoyé par 56 % des poste de premier ministre. En ré- célèbre quotidien de centre sous le coup de la prescription, électeurs. compense, il devient ministre de la gauche Haaretz l’avait placé dans Ezer Weizman annonçait qu’il jet- Ezer Weizman appartient à l’aris- défense. C’est à ce titre qu’il prend terait bientôt l’éponge. tocratie sioniste qui fonda Israël. Sa une part active aux négociations PORTRAIT Cet épisode malheureux restera- famille, d’origine russe, était arrivée qui mèneront à Camp David et au Sa carrière politique t-il au débit d’un homme pour le- en Palestine au début du siècle, et traité de paix avec l’Egypte. En 1980, quel les Israéliens, en dépit de son oncle, Haïm, chimiste célèbre et Weizman, en désaccord avec son aura été guidée leurs sévères critiques, ont gardé président de l’Organisation sioniste parti sur les moyens d’arriver à la par son obstination une tendresse certaine ? Ou bien mondiale avant la seconde guerre paix, démissionne de ses responsa- à marcher vers la paix garderont-ils d’abord en mémoire mondiale, fut, en 1949, le premier bilités et est exclu du Herout. son obstination à faire avancer président d’Israël. Né en 1924, à Tel- son pays sur le chemin de la paix, Aviv, Ezer Weizman rejoint en 1942 MANDAT HONORIFIQUE le groupe des dix plus « grandes sa persévérance à s’opposer à Be- la Royal Air Force pour se battre L’épisode marque son tournant. gueules » du pays, fortes person- nyamin Nétanyahou, dont la poli- contre les troupes de l’Axe. Breveté Fondateur d’un petit parti, Yahad, nalités qui ne mâchent ni leur pen- tique, estimait-il, constituait un pilote, il se bat en Egypte, puis en qui se présente aux élections de sée ni leurs mots. Honneur méri- terrible danger pour Israël ? Les Inde. Après la guerre, il est de ceux 1984 sur une ligne favorable à la té : avec Ezer Weizman, les trois ans de gouvernement de ce qui mettent sur pied l’embryon des paix, il devient ministre sans porte- Israéliens tenaient assurément dernier n’ont en effet été qu’une forces aériennes du futur Etat hé- feuille du gouvernement d’unité na- leur plus grande gueule, tour à succession d’escarmouches avec breu, puis fonde, en 1949, l’armée tionale issu de la consultation. tour spirituel, grognon, incisif, ex- Ezer Weizman. Contrecarrant pu- de l’air d’Israël, dont il devient, en Quatre ans plus tard, durant la cam- travagant, parfois grossier et, sur- bliquement la politique officielle 1956, le commandant en chef. Dix pagne électorale, la conversion est tout, incorrigible. Le président de son pays, recevant un président ans plus tard, il est chef des opéra- terminée : il court sous les couleurs turc, Suleyman Demirel, en eut un Arafat battu froid par un gouver- tions de Tsahal et vice-chef d’état- du Parti travailliste. Le nouveau échantillon lorsque, en visite offi- nement opposé aux accords d’Os- major, responsabilité qu’il exerce gouvernement d’unité nationale en cielle en Israël, il entendit son ho- lo, Ezer Weizman aura maintenu encore en 1967, durant la guerre fera un ministre de la science et du mologue déclarer en parlant de sa dans les moments difficiles un peu contre l’Egypte, qui, dans les pre- développement, responsabilité qu’il mère : « Elle est née alors que la Pa- d’espoir chez ses interlocuteurs mières heures du conflit, perd tous exerce jusqu’en 1990. Mais, en lestine était encore sous l’Empire ot- palestiniens et chez les partisans ses avions. 1992,, il démissionne de la Knesset, toman ; alors que, pour moi, heu- israéliens de la paix. Deux ans plus tard, jeune retraité mécontent du peu de progrès fait reusement, c’était déjà l’Empire de quarante-cinq ans, Ezer Weiz- dans le processus de paix. Un an britannique. » ARISTOCRATIE SIONISTE man entre en politique. Il y suivra plus tard, après la victoire électorale Ce n’est pourtant pas pour ces Le dernier coup, Ezer Weizman un parcours ondoyant, passant de d’Itzhak Rabin, la Knesset l’élit chef qualités qu’Ezer Weizman devait le porta en faisant publiquement la droite à la gauche sans beaucoup de l’Etat. Le mandat de cinq ans est démissionner, lundi 10 juillet, trois campagne pour des élections anti- de scrupules, mais avec toujours amplement honorifique. Le 4 mars ans avant la fin de son mandat, la cipées qui permettraient, espérait- quelques formules témoignant d’un 1998, il est réélu par 63 voix (sur un veille de l’ouverture, aux Etats- il, d’écarter le premier ministre. solide bon sens et d’une approche total de 120 députés) contre 49 à Unis, d’un sommet décisif pour « Le pays est au bord du désastre et modérée du conflit israélo-palesti- Shaul Amor, que Benyamin Néta- une paix en faveur de laquelle il a plus personne ne soutient Nétanya- nien. En 1969, élu député du Gahal, nyahou, devenu premier ministre, tant travaillé. Ezer Weizman quitte hou », dit-il un jour à Moshe formation née de l’union du petit lui avait opposé. la scène publique poursuivi par un Arens, ancien ministre de la dé- Parti libéral et du parti d’extrême Après l’élection d’Ehoud Barak, méchant scandale financier, ac- fense, en un aparté suffisamment droite Herout, que dirige Menahem en mai 1999, Ezer Weizman avait cusé d’avoir reçu d’un homme sonore pour que tout le monde Begin, il devient ministre des trans- perdu son rôle de gardien de la foi. d’affaires français, Edouard Sa- l’entende. « Si Nétanyahou de- ports dans un gouvernement Malade, ayant subi quelques se- roussi, quelque douteux meure en poste jusqu’à la fin de son d’union nationale dirigé par la tra- maines plus tôt une délicate inter- 500 000 dollars non déclarés au mandat, assura-t-il peu après à des vailliste Golda Meïr. Un an plus vention chirurgicale, il laissait alors fisc. L’affaire avait été révélée par étudiants, il y a risque que tout cela tard, le Gahal quitte le gouverne- entendre qu’il démissionnerait un journaliste, en janvier 2000, se termine en un bain de sang ». ment, contre l’avis d’Ezer Weizman, bientôt. C’est alors qu’il fut rattrapé suscitant des réponses peu cré- Rappelé vivement à l’ordre par le qui devient ensuite président du par le scandale Saroussi. Pour ne dibles d’Ezer Weizman, qui affir- premier ministre, Ezer Weizman comité exécutif du Hérout. La lente pas donner l’impression qu’il pliait mait qu’il s’agissait de « cadeaux » n’en continua pas moins à porter recomposition de la droite va son- sous l’orage, Ezer Weizman resta en non imposables. « Je ne démission- ses coups, dénonçant publique- ner le glas de la prépondérance tra- poste quelques mois de plus. nerai pas, je n’ai rien fait d’illégal », ment M. Nétanyahou, sa person- vailliste. En 1977, le Likoud, succes- assurait-il alors. Mais, en mai, nalité « duplice » et sa politique seur du Herout, gagne les élections. Georges Marion Angola, RDC et Namibie boycottent le 36e sommet de l’OUA LE 36e SOMMET des chefs est venu soutenir son projet projet libyen, avec quelques pays à New York. Intitulé « Le génocide d’Etat de l’Organisation de l’unité d’Union africaine, présenté à Syrte sahéliens, régulièrement bénéfi- évitable », le document accuse vi- africaine (OUA) devait s’ouvrir en septembre 1999, qui envisage ciaires des largesses financières du goureusement les Etats-Unis, la lundi 10 juillet, en fin de matinée, à pour les cinquante-trois pays du numéro un libyen. France, la Belgique et le Conseil de Lomé en présence d’une trentaine continent la mise en place d’une sécurité des Nations unies de ne de chefs d’Etat et de gouverne- présidence et d’un Parlement sur LE « GÉNOCIDE ÉVITABLE » pas avoir prévenu ni arrêté le gé- ment. Ce sommet est marqué par le modèle de l’Union européenne. Le sous-secrétaire d’Etat améri- nocide alors qu’ils en avaient les le boycottage de l’Angola et de ses Mais ce projet divise le cain pour l’Afrique, Susan Rice, moyens. La commission tire alliés de République démocratique continent, plusieurs pays in- est présent à Lomé, ainsi que le comme conclusion de son enquête du Congo (RDC, ex-Zaïre) et de fluents, notamment l’Afrique du ministre français délégué à la coo- que « des réparations sont dues au Namibie. Luanda reproche au To- Sud, l’Algérie, le Kenya et le Nige- pération, Charles Josselin. Le pré- Rwanda par les acteurs de la go du général Gnassingbé Eyade- ria y sont farouchement opposés. sident de l’Autorité palestinienne, communauté internationale pour ma de soutenir les rebelles de Certains de ces pays jouent déjà Yasser Arafat, est également dans leur rôle avant, pendant et après le l’Union nationale pour la libéra- un rôle moteur dans des organisa- la capitale togolaise. génocide ». Le secrétaire d’Etat tion totale de l’Angola (Unita) de tions économiques et politiques Peu avant la tenue du sommet américain, Madeleine Albright, a Jonas Savimbi, engagés dans une régionales. Le Togo, qui succéde- de Lomé, une commission indé- estimé dimanche qu’« il était erro- guerre civile contre Luanda. Le mi- ra, à l’occasion de ce sommet, à pendante chargée par l’OUA d’en- né de blâmer les Etats-Unis » pour ni-sommet qui était prévu par l’Algérie à la présidence de l’OUA, quêter sur le génocide rwandais a le génocide au Rwanda. – (AFP, l’OUA en marge du sommet sur la figure parmi les défenseurs du rendu public son rapport vendredi AP.) situation en RDC n’aura donc pas lieu. Autre grand absent, la Côte d’Ivoire : ce pays, dirigé par une Nouvelles violences à Téhéran junte depuis le 24 décembre 1999, est frappé par la résolution adop- LE PRÉSIDENT IRANIEN, Mo- firmé que les étudiants n’avaient le peuple n’est pas satisfait, cela peut tée par l’OUA à Alger en juillet hamad Khatami, a commencé, lun- rien à voir avec les violences qui conduire un jour à l’explosion. » 1999 qui exclut les régimes issus de di 10 juillet, une visite officielle en ont éclaté dans le centre de la capi- « L’explosion » s’est en effet pro- coups d’Etat. Bien que cette réso- Allemagne, au surlendemain de tale, où la police a violemment dis- duite, samedi, place de la Révolu- lution ne soit pas rétroactive, la nouveaux troubles qui ont agité sa persé les manifestants à coup de tion, tout près des portes de l’Uni- participation du dirigeant como- capitale. De graves incidents ont matraques et de gaz lacrymogènes. versité de Téhéran, où les rien, le colonel Assoumani Azzali, en effet marqué, samedi, le pre- Comme l’an dernier, le Bureau étudiants ne représentaient finale- arrivé au pouvoir par un coup de mier anniversaire de la répression semble n’avoir eu aucune maîtrise ment que 10 % de la foule en co- force en avril 1999, a suscité des sanglante des manifestations pour sur les événements. lère. Les manifestants ont claire- débats au sein de l’Organisation la démocratie, de juillet 1999 à Té- Le président réformateur, Moha- ment pris pour cible le leader panafricaine. Le colonel Azzali a héran. Les défilés, d’abord paci- mad Khatami a lancé un appel au suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, finalement décidé de ne pas se fiques, ont vite dégénéré, reflétant calme, tout comme ses alliés du et prévenu par la même occasion rendre à Lomé. le malaise actuel de la société ira- Parlement. La veille, il avait préve- le président Khatami que leur pa- En l’absence des représentants nienne. nu les conservateurs : « Nous ne tience était à bout. « Les religieux de ces pays en crise, la vedette de La principale organisation étu- devons pas attendre du peuple qu’il vivent comme des rois, alors que le ce sommet est incontestablement diante, le Bureau de la consolida- agisse comme nous le souhaitons, et peuple est réduit à la pauvreté », le dirigeant libyen, le colonel tion de l’unité, avait appelé à des le (menacer) si ce n’est pas le cas », « Khatami, Khatami, montre-nous Mouammar Kadhafi, à la tête manifestations pacifiques, pré- avait-il déclaré. « Les gens doivent ton pouvoir de démissionner », d’une imposante délégation. Le voyant notamment des distribu- être autorisés à s’exprimer librement « Khatami, c’est le dernier avertisse- « guide de la révolution » libyenne tions de fleurs. Elle a, plus tard, af- et à critiquer leur gouvernement. Si ment », criait la foule. – (Reuters.) LeMonde Job: WMQ1107--0004-0 WAS LMQ1107-4 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:22 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0423 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 INTERNATIONAL Philippines : Le président sud-africain Thabo Mbeki Le pape déplore trois journalistes l’« affront » de France 2 relance la controverse sur la cause du sida de la World portés disparus La 13e Conférence internationale s’ouvre à Durban dans un climat de polémique Gay Pride Le président de l’Afrique du Sud a ouvert, di- thèmes controversés dont il s’était fait déjà t-il souligné. Les ONG réclament la levée des manche 9 juillet, la 13e Conférence internatio- l’écho à propos de la cause de la maladie : on ne barrières financières aux traitements (lire aussi dans l’île de Jolo nale sur le sida en reprenant certains des peut « tout mettre sur le dos d’un seul virus » a- notre éditorial page 19). à Rome ON ÉTAIT sans nouvelles, lun- DURBAN gement à des rapports sexuels pro- préambule à la « marche globale traitements sont disponibles, davan- ROME di 10 juillet, de trois journalistes de notre envoyé spécial tégés, programme de réduction et pour l’accès aux traitements ». Cette tage de gens acceptent de subir un de notre correspondant français de la chaîne de télévision C’est dans le Kingsmead Stadium d’élimination de la pauvreté, lutte initiative, qui a réuni entre 1 000 et test de dépistage ». Le verdict est tombé comme un France 2 qui se sont rendus, di- de Durban, d’habitude réservé aux contre les infections opportunistes, 2 000 manifestants, avait reçu le Le principal obstacle à un accès couperet, au cours de la tradition- manche, dans l’île de Jolo (ex- matches de cricket, que le président réponse humaine vis-à-vis des per- soutien de nombreuses associations aux traitements demeure financier. nelle prière de l’angelus, dimanche trême sud des Philippines) pour sud-africain Thabo Mbeki a ouvert, sonnes vivant avec le VIH/sida et à travers le monde, ainsi que celui Pour la même somme, l’Ouganda 9 juillet à Rome : « Au nom de enquêter sur les rebelles mu- dimanche 9 juillet, la 13e Conférence des orphelins, contribution à l’effort des organisateurs de la Conférence soigne 228 personnes quand le Bré- l’Eglise de Rome, a tranché Jean sulmans du groupe Abu Sayyaf internationale sur le sida. Le dis- international pour la mise au point et des deux centrales syndicales ou- sil peut en traiter 1 000. Cela parce Paul II, je ne peux pas ne pas expri- qui détiennent une vingtaine cours d’ouverture n’avait rien de pu- d’un vaccin et aux recherches sur les vrières du pays. Un rassemblement, que l’Ouganda paie ses médica- mer l’amertume suite à l’affront fait d’otages asiatiques et occiden- rement formel. La présidence sud- médicaments antirétroviraux. d’où toute attaque directe contre le ments au prix fort, alors que les au- au grand Jubilé de l’an 2000 et à taux depuis deux mois et demi. africaine redoute en effet de voir la Cette liste évite toute référence à gouvernement avait été bannie, torités brésiliennes ont engagé de- l’offense faite aux valeurs chré- Selon une membre de l’équipe de Conférence s’en prendre à Thabo un programme de réduction de la s’est tenu sur le parvis de la mairie puis quatre ans une politique visant tiennes d’une ville chère aux catho- France 2 qui était restée à leur Mbeki en raison de ses positions transmission de la maladie de la de Durban en présence de Winnie à produire sur place l’ensemble des liques du monde entier ». Il a ajou- hôtel, la journaliste Maryse Bur- controversées sur le sida. Donnant mère à l’enfant par des traitements Mandela et de Desmond Tutu, ryth- médicaments antirétroviraux néces- té que « les actes homosexuels sont got, le caméraman Jean-Jacques écho aux théories « dissidentes » se- comme l’AZT ou la Névirapine. In- mé par les chants et les slogans dé- saires, pour un dixième de leur coût contraires à la loi naturelle ». Le Garec et le preneur de son Ro- lon lesquelles le virus de l’immuno- voquant à la fois le coût et la toxicité nonçant l’industrie pharmaceutique, sur le marché international. Le Brésil Cette intervention sans équi- land Madura sont partis tôt di- déficience humaine (VIH) n’est pas s’est d’ailleurs déclaré prêt à expor- voque a provoqué la stupeur. manche dans la jungle pour ten- la cause du sida, le chef de l’Etat ter sa production et effectuer des « Décidément, tout dialogue est im- ter de se rendre dans le camp du sud-africain s’est entouré d’un La « Déclaration de Durban » transferts de technologie. Cela sup- possible avec le Vatican », a déplo- groupe rebelle. Ils n’étaient pas conseil dans lequel sont représentés, pose de faire jouer des dispositions ré Imma Battaglia, l’une des prin- rentrés à la nuit tombée. à parité, les scientifiques défendant Plus de 5 000 personnalités de plus de 50 pays ont signé la « Décla- prévues en cas d’urgence sanitaire cipales organisatrices de la World Selon une source proche des la thèse maintes fois démontrée de ration de Durban » publiée par la revue Nature le 6 juillet, réaffir- dans les accords sur la propriété in- Gay Pride à l’origine de cette négociateurs gouvernementaux la responsabilité du VIH et ceux qui mant que le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est bien le tellectuelle de l’Organisation mon- condamnation du pape. qui sont en contact avec les ravis- la rejettent. responsable du sida. Une telle publication, alors que la responsabili- diale du commerce : licences per- seurs, les trois journalistes au- Le discours de M. Mbeki a donc té du VIH – sous ses deux types, VIH1 et VIH2 – est indiscutablement mettant la fabrication locale sans CONVIVIALITÉ ET TOLÉRANCE raient été à leur tour capturés et été un subtil plaidoyer pro domo. établie, pourrait paraître superflue si une vive controverse n’avait autorisation du propriétaire de la Pourtant, cette semaine de ma- les rebelles musulmans réclame- Rappelant qu’en Afrique du Sud la été soulevée en avril dernier par la révélation par le Washington Post molécule et importations du pro- nifestations et de débats n’avait raient une rançon pour les relâ- liberté et la démocratie n’ont que six d’une lettre adressée par le président sud-africain Thabo Mbeki à ducteur le mieux disant, même si ce donné lieu à aucun incident ni in- cher. Toutefois, aucune confir- années d’existence, le président a Bill Clinton et à d’autres dirigeants de la planète. Invoquant une n’est pas le propriétaire du médica- terférence avec les manifestations mation officielle permettant de désigné l’extrême pauvreté comme spécificité africaine, M. Mbeki reprenait, sous forme d’interrogation, ment. En Afrique du Sud, la situa- du Jubilé, contrairement aux conclure avec certitude à une « plus grande criminelle et plus les thèses inconoclastes développées notamment par les Américains tion est bloquée par un recours juri- craintes du Vatican, qui avait jugé prise d’otages n’avait, lundi ma- grande cause de maladies et de souf- Peter Duesberg et David Rasnick récusant la responsabilité du VIH. dique des industriels l’événement déplacé et provoca- tin, été formulée. frances à travers le globe ». Il a dé- pharmaceutiques contre une loi teur. La grande parade homo- fendu l’esprit de tolérance « pour promulguée par le gouvernement sexuelle de clôture, samedi, fut COMBATS À MINDANAO permettre à chaque voix de se faire de ces médicaments, le président réclamant des médicaments pour en 1998. Mais l’Ouganda devrait an- même une démonstration de Par ailleurs, le gouverneur de la entendre », avant de faire référence sud-africain et ses ministres ont, par toutes les personnes vivant avec le noncer dans les jours à venir sa déci- convivialité et de tolérance. Réu- province, Abdusakur Tan, qui fait à la controverse soulevée par ses dé- le passé, manifesté leur hostilité à VIH et vantant la solidarité interna- sion d’acheter les médicaments anti- nissant environ 200 000 per- partie des négociateurs du gou- clarations sur le VIH. M. Mbeki a une telle prescription, au grand dam tionale. VIH aux meilleurs tarifs, quel qu’en sonnes, elle a pu se rendre jus- vernement de Manille, a affirmé rappelé la cohorte de maladies frap- de la communauté médicale sud- Le matin s’était tenue une réu- soit le producteur. Un symbole, qu’au Colisée, monument que le journaliste allemand An- pant le continent africain, avant de africaine et des associations de per- nion sur la question de l’accès aux puisque ce pays est l’un des rares en symbole des droits de l’homme, et dreas Lorenz, de l’hebdomadaire conclure qu’« il lui semblait qu’on ne sonnes séropositives. C’est précisé- médicaments, co-organisée par Mé- Afrique où des campagnes de pré- s’achever en meeting sur le Circo Der Spiegel, qui a été lui aussi pris pouvait tout mettre sur le dos d’un ment un tel programme qu’appelait decins sans frontières et TAC, au vention efficaces ont eu lieu et où Massimo, selon le parcours sou- en otage au début du mois seul virus » et qu’il fallait en consé- de ses vœux en début d’après-midi cours de laquelle a été dénoncée la plusieurs actions sont menées avec haité par les organisateurs. Soit, de juillet alors qu’il tentait de quence « mener une guerre sur tous un orateur parlant au nom de l’asso- stigmatisation provoquée par la sé- le programme commun des Nations pour eux, une victoire inappré- prendre contact avec le groupe les fronts ». Le président sud-africain ciation sud-africaine « Treatment ropositivité, en premier lieu pour les unies sur le sida (Onusida) sont en ciable. Pour Imma Battaglia, rebelle, pourrait être libéré mar- a enfin dressé la liste des actions qui Action Campaign » (campagne d’ac- femmes. Responsable de MSF en cours. « Rome est devenue plus belle, plus di. Les rebelles réclameraient de continueront d’être menées par son tion pour les traitements, TAC), sur Afrique du Sud, le docteur Eric Goe- colorée, plus libre ». 7 000 à 9 000 dollars de rançon. gouvernement : actions d’encoura- le parvis de la mairie de Durban, en maere a souligné que « quand des Paul Benkimoun Pratiquement inexistantes ont Le groupe Abu Sayyaf détient été les provocations envers depuis le 23 avril trois Allemands, l’Eglise. A peine quelques cos- deux Français, deux Finlandais, tumes de nonnes ou d’évêques, huit Malaisiens, deux Philippins, mais pas d’insultes ni d’obscéni- deux Sud-Africains et une Liba- Festival Solidays à Paris : « C’est super, c’est pour la bonne cause » tés. Seulement quelques inscrip- naise. Parmi eux, deux Alle- CE FUT LE FLOP. Samedi 8 juillet, pour- Samedi, l’ambiance était bon enfant. «On pliquer au cours des débats, dans les stands tions de dépit : « Je suis chrétien et mands, Werner et Renate Wallert tant, la pluie n’avait pas dissuadé les teena- vient pour la musique et pour les « assos ». ou les bus invitant à des conversations pri- je suis ici. Je suis ici parce que je suis souffrent d’hypertension et leur gers, en Nike et sac-à-dos, pour la première Bon, on n’apprend pas grand-chose, mais vées, que l’on compte 16 000 nouvelles chrétien. » Ou encore : « La haine état de santé nécessiterait une des deux journées du festival Solidays, or- c’est super que ce soit pour la bonne cause », contaminations par jour dans le monde, et et la discrimination ne peuvent être rapide hospitalisation, a indiqué ganisé par l’association Solidarité-sida sur disaient-ils. Les visiteurs, appâtés par une que « le sida se soigne, mais ne se guérit des valeurs chrétiennes. » Ramlah Jailani, un médecin qui a l’hippodrome de Longchamp. Evidemment, quarantaine de concerts (dont Kassav, pas ». Se dissociant de sa hiérarchie, pu les examiner dimanche. Les ce n’était pas l’ambiance « Woodstock » de Louise Attaque ou le Nigérian Keziah « Je ne dis pas qu’ils repartent avec quelque Don Vitaliano Della Sala, prêtre rebelles semblent aussi détenir l’année précédente, où l’on voyait d’innom- Jones), ne pouvaient en effet échapper au chose, confiait samedi Antoine de Caunes, d’un village de Campanie, a pris la les 13 évangélistes chrétiens phi- brables grappes humaines allongées sur but premier de la manifestation : la traver- président d’honneur de Solidarité-sida, tête du cortège et regretté qu’en lippins qui étaient venus prier à l’herbe, la pâquerette aux lèvres. Mais, avec sée d’un immense « village humanitaire », mais ils entendent ce qui se dit. Il est question cette année de repentance et de Jolo pour la libération des 45 000 personnes en un jour, la deuxième où une centaine d’associations françaises et de solidarité, un mot qui paraît-il est tombé réconciliation l’Eglise se fourvoie otages. édition de Solidays promettait d’être, une étrangères informaient le public de leur ac- en désuétude. » Dans les allées, le conseiller en excluant les homosexuels. Des D’autre part, l’armée philip- fois de plus, un succès. Âgés en moyenne de tion. Les fonds collectés par Solidarité-sida de Paris Bertrand Delanoë disait trouver dirigeants de gauche et différents pine a annoncé, dimanche 9 juil- quinze à vingt-cinq ans, ils étaient venus de et, éventuellement, par le festival sont des- « sympa » ce rassemblement « où cohabitent partis communistes sont venus let, avoir pris, dans une attaque Paris, des banlieues chic et nettement tinés en priorité aux actions menées contre l’information et la fête ». Les autres candi- faire part de leur solidarité. qui a fait 8 morts et 37 blessés moins chic, et du reste de la France. Di- l’épidémie en Afrique. dats à la Mairie de Paris, Philippe Séguin et Le maire de Rome, Francesco dans ses rangs, le dernier bastion manche, à 13 heures, ils étaient de nouveau En matière de sida, la connaissance du l’actuel maire Jean Tiberi, sont aussi venus Rutelli, qui avait retiré son parrai- des musulmans séparatistes du là, à attendre l’ouverture sous la pluie bat- danger est loin d’être acquise. « Les jeunes faire un tour. Antoine de Caunes, lui, a trou- nage à la manifestation, a été trai- Front moro islamique de libéra- tante. Les vigiles ont dû jouer du muscle ont beaucoup d’informations, explique un vé « relatif » le soutien de la Ville de Paris : té de « bouffon », tandis que le tion (FMIL), le « camp Abuba- pour leur faire comprendre que non, le fes- organisateur de Sida info-service, mais ils « Ils ont mis 15 patates [millions de francs] chef du gouvernement, Giuliano kar », dans l’île de Mindanao. Les tival n’aurait pas lieu aujourd’hui. Que la ne savent pas les gérer. Ils arrêtent d’utiliser pour le concert de Johnny, et nous, en gros, ils Amato, a été pris pour cible pour rebelles ont abandonné le gros boue avait pris le dessus, que l’eau faisait le préservatif s’ils jugent que leur partenaire a nous ont filé de quoi acheter les barrières. » avoir jugé ce rassemblement de leur arsenal en prenant la mauvais ménage avec l’électricité des une bonne tête ou a fait des études. » C’est « inopportun ». « Mieux vaut aimer fuite, selon les autorités de scènes de concert. l’une des raisons d’être de Solidays : réex- Marion Van Renterghem qu’être Aimé » (« Meglio amare che Manille. essere Amato ») : ce jeu de mots a Les forces gouvernementales fait fureur sur le parcours, mais ce mènent campagne depuis quatre message d’amour n’a pas été en- mois contre le FMIL. Les combats tendu place Saint-Pierre. ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés. − (AFP.) Michel Bôle-Richard LeMonde Job: WMQ1107--0005-0 WAS LMQ1107-5 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:24 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0424 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 5 Prudence à la Maison Blanche La tension persiste en Irlande du Nord après l’échec d’un antimissile WASHINGTON. Le conseiller de la Maison Blanche pour la sécu- après la marche orangiste de Drumcree rité, Samuel Berger, a affirmé, dimanche 9 juillet, que « l’échec de l’essai [d’un antimissile, la veille, au-dessus du Pacifique] est impor- tant dans l’évaluation du système sur le plan technologique, puisqu’il est question de la faisabilité technique » du projet. La faisabilité est De nouvelles manifestations sont prévues lundi l’un des critères que doit considérer Bill Clinton avant d’annoncer sa décision sur un éventuel déploiement d’une défense antimissile. Des centaines de loyalistes se tenaient toujours, de Belfast), en un face-à-face tendu avec la po- d’Orange, organisateurs de la « parade » de di- Selon le général Ronald Kadish, directeur des programmes anti- dimanche soir 9 juillet, au pied de la colline de lice et l’armée britannique équipées de casques manche, ont appelé à de nouvelles manifesta- missiles au Pentagone, le véhicule-tueur EKV ne s’est pas détaché Drumcree, aux abords de Portadown (sud-ouest et de boucliers. Les leaders locaux de l’Ordre tions de protestation lundi. de l’antimissile qui le transportait et qui avait été tiré des îles Mars- hall. Et le missile-cible, lancé depuis la base californienne de Van- PORTADOWN marches, qui siège à Belfast, l’inter- manche soir 9 juillet, en dépit de de l’autre côté des multiples bar- denberg, n’a pas déployé le leurre qu’il emportait. – (AFP, AP.) de notre envoyé spécial diction de la parade orangiste à tra- quelques troubles entre manifes- rières de barbelés élevées par les « Hey, MacCionnaith ! C’est une vers sa cité. Motif : avec leurs tam- tants loyalistes isolés et forces de forces de l’ordre pour séparer les bonne balle dans la tête qu’il te fau- bourins, flûtes et accordéons, les l’ordre, le bilan d’une journée que marcheurs de Drumcree du quartier Quatorze personnes tuées en Algérie drait, hein ? » De l’autre côté de la orangistes du cru peuvent appa- l’on craignait lourd se révélait fina- catholique de Garvaghy Road, plu- route qui borde l’église catholique raître inoffensifs à l’étranger de pas- lement léger : une arrestation. sieurs dizaines de soldats et poli- ALGER. Quatorze civils ont été tués, deux blessés et sept enlevés St Johns à Portadown, l’apostrophé, sage, mais pour les mandants ca- Sous le ciel nuageux de la verte ciers, fusil d’assaut au poing et œil durant la nuit du samedi 8 au dimanche 9 juillet dans des attentats tout occupé à veiller au silence de tholiques de MacCionnaith, «ce colline de Drumcree, juste à l’orée en alerte, ont entendu « frère Ha- attribués à des groupes islamistes, selon les habitants des régions ses troupes massées au pied de sont des gens sectaires, des hommes de la ville, le maître de la loge de rold » les prendre à partie. « Si on concernées. Près de Tipaza (70 kilomètres à l’ouest d’Alger), huit l’édifice, a feint la surdité. « Surtout, du passé, des bigots dangereux qui Portadown n’a, dimanche, rien re- avait déployé autant de forces pour jeunes saisonniers ont été tués dans l’attaque d’une ferme par un ne pas répondre aux provocations n’ont qu’une idée en tête : nous hu- nié : il a réitéré ses appels à la pro- empêcher les catholiques de poser groupe armé et trois passagers d’un véhicule égorgés. Près de Tis- protestantes », répète inlassable- milier ». testation « dans toute la province » des bombes depuis trente ans, nous semsilt (220 kilomètres au sud-ouest d’Alger), trois civils ont été ment Brendon MacCionnaith, tan- pour lundi et s’est refusé, « à l’instar n’en serions pas là », lance l’éner- assassinés et sept enlevés. dis que, derrière lui, chapeau me- « LA LIMITE DU SUPPORTABLE » de Gerry Adams », le chef républi- gique sexagénaire. Non loin de là, à D’après la presse, les violences de la semaine dernière ont fait plus lon, costume sombre et parapluie « L’humiliation », puisque, aussi cain, à condamner les violences. Et côté du commissariat de police d’un de soixante morts et une trentaine de blessés, soit 1 300 tués depuis réglementaire, défilent un millier bien, on adore le drame de part et s’il a appelé à « protester pacifique- petit village, une bombe puissante, la fin de la Concorde civile, le 13 janvier. – (AFP.) d’hommes en noir de la loge oran- d’autre, frapperait aujourd’hui les ment », il s’en est pris avec une vi- « vraisemblablement posée par les giste locale. Quinze mètres de bi- protestants. Harold Gracey, le rulence inhabituelle aux pasteurs dissidents de l’IRA Véritable », a dit le tume et un rang de soldats en « maître » rougeaud de la loge protestants qui appellent à la ré- chef de la police, a explosé dans la Incidents en Vénétie armes séparent en cet endroit de orange de Portadown, estime que conciliation entre les deux commu- nuit de samedi à dimanche, sans tous les dangers les badauds des « la limite du supportable a été at- nautés – « si vous les écoutez, a-t-il faire de victime. « L’idée était sans deux communautés. A droite, les teinte ». Voilà pourquoi, contre lancé aux 7 000 à 8 000 spectateurs doute d’enflammer un peu plus les lors d’une visite de Jörg Haider petits pavillons coquets des protes- l’avis d’une partie de sa hiérarchie venus l’entendre, les traîtres œcumé- tensions », a déploré Peter Mandel- tants ; à gauche, la cité HLM catho- et au grand dam de ses frères pro- nistes détruiront votre église » – et a son, le ministre londonien de la pro- ROME. Le dirigeant nationaliste autrichien Jörg Haider s’est rendu, lique de Garvaghy Road. testants modérés – « des traîtres à la réclamé la démission « dans la vince. « Quels dissidents ? a ironisé samedi 8 juillet, à Jesolo, petite bourgade touristique sur les bords Ancien détenu IRA, MacCion- cause », éructe-t-on autour de lui – honte » des membres – y compris « maître Harold » sous les applau- de la lagune, non loin de Venise, pour recevoir les clefs de la ville naith, le leader élu des résidents qui siègent au gouvernement local protestants – de la Commission des dissements. Chez les républicains, il des mains du maire, Renato Martin, ancien membre de la Ligue du « papistes », comme disent les pro- avec les républicains – « terroristes marches,qui a interdit la sienne, fai- n’y a pas de dissidents, ils sont tous Nord et aujourd’hui président d’un mouvement dissident. Des testants, est à la fête. Comme du Sinn Fein-IRA » –, il est l’homme sant huer au passage les noms de d’accords pour nous éliminer ! » heurts se sont produits entre manifestants de gauche et forces de chaque année depuis 1995, il a ob- par qui les violences de toute la se- plusieurs ministres locaux. l’ordre, et ont fait cinq blessés. tenu de la Commission des maine passée sont arrivées. Di- Sur l’autre versant de la colline, Patrice Claude Jörg Haider a appelé de ses vœux un gouvernement de droite en Italie et a assuré que l’Autriche resterait dans l’Europe, tout en criti- quant « le modèle proposé par Chirac et Fischer, qui est celui d’une vieille Europe, de plus en plus centraliste (...) [où] les citoyens se retrouvent serviteurs ». – (Corresp.) ■ Wanadoo

Incidents sporadiques en Haïti 39% ■ Autres fournisseurs 36% d’accès

lors des élections législatives 17% PORT-AU-PRINCE. Le second tour des élections législatives et municipales en Haïti a été marqué, dimanche 9 juillet, par des inci- dents sporadiques et un faible taux de participation. Le scrutin était 1997 1998 31/12/1999 Avril 2000 boycotté par la plupart des formations d’opposition, alors que l’Or- ganisation des Etats américains (OEA) avait retiré ses observateurs, Evolution comparée de la part de marché de Wanadoo Source: Wanadoo (avril 2000) jugeant que les résultats du premier tour, le 21 mai, avaient été manipulés en faveur du parti Lavalas de l’ancien président Jean- Bertrand Aristide. Entrez La station indépendante Radio Métropole a signalé plusieurs inci- dents, notamment des pneus brûlés par des manifestants à Artibo- nite (Nord). Les partis d’opposition ont félicité la population de dans le capital du numéro 1 de l’accès à Internet* n’avoir pas voté. – (Reuters.) avec Wanadoo Aux Fidji, l’armée et les putschistes concluent un accord SUVA. L’instigateur de la tentative de coup d’Etat aux îles Fidji, George Speight, a signé, dimanche 9 juillet, un accord avec les mili- taires pour mettre un terme à la crise politique en cours depuis le 19 mai. Le chef des rebelles qui retiennent en otages le premier mi- nistre déposé, d’origine indienne, Mahendra Chaudhry, et vingt-six parlementaires et ministres, a signé ce document avec le chef de l’armée, Voreqe Bainimarama, qui avait proclamé la loi martiale le 29 mai. L’armée accorde une amnistie aux putschistes en échange d’une libération des otages d’ici à jeudi. Le même jour doit se tenir Du 30 juin au 13 juillet inclus, une réunion du grand conseil des chefs de l’archipel afin de désigner les prochains président et vice-président par intérim des Fidji. vous pouvez acheter des actions Wanadoo en souscrivant à Le vice-amiral Bainimarama doit transférer le pouvoir exécutif à ceux-ci pour une période de vingt-quatre mois. Ces derniers jours, l’Offre à Prix Ouvert, en vous adressant à votre intermédiaire des pillages ont été rapportés depuis plusieurs localités de l’archi- pel. – (AFP.) financier habituel. Votre ordre d’achat doit être exprimé France Télécom en nombre d’actions et porter sur un minimum de 15 titres. vous ouvre le capital Attentat à la bombe Le prix d’achat sera compris entre 17 et 20 euros. Le prix d’achat de Wanadoo définitif sera connu au plus tard 3 jours de bourse après à l’ambassade du Pakistan à Kaboul pour participer, KABOUL. Une bombe a explosé, à l’aube du lundi 10 juillet, à l’am- la clôture de l’offre. bassade du Pakistan à Kaboul, ne faisant apparemment aucune vic- vous aussi, time. L’explosion a soufflé le toit de la section des visas. L’ambas- Actionnaires de France Télécom, vous pouvez passer un ordre sade est située à côté de la résidence du numéro deux des talibans, au développement le mollah Mohammad Rabbani. d’achat privilégié qui vous donne l’assurance d’être L’ambassade du Pakistan, seule mission diplomatique fonctionnant d’Internet. à Kaboul, a été pillée en 1994 et 1995 par des partisans du comman- intégralement ou au moins deux fois mieux servis. Renseignez- dant Ahmad Shah Massoud protestant contre l’appui apporté par le Pakistan aux talibans. Les forces du commandant Massoud ont vous pour connaître les modalités précises. annoncé, dimanche, avoir repris des secteurs tombés aux mains des talibans lors de violents combats livrés ces deux derniers jours au nord de Kaboul. – (Reuters.) Zimbabwe : douze morts Appelez gratuitement le 10 10 lors d’un match de football www.francetelecom.com HARARE. Au moins douze personnes, dont trois enfants, ont trou- vé la mort, dimanche 9 juillet, lorsque la foule a tenté de quitter le stade national de Harare après que la police locale eut lancé des grenades lacrymogènes, au cours d’un match opposant l’Afrique du Sud au Zimbabwe, ont déclaré des sources médicales. Des specta- teurs, parmi les 60 000 présents, avaient jeté des bouteilles et des boîtes de conserve sur la pelouse lorsque l’Afrique du Sud avait marqué un second but, déclenchant l’intervention des forces de l’ordre. John Fashanu, l’ancienne vedette du football britannique * en France bienvenue dans la vie.com d’origine nigériane, a accusé « la police pour ce désastre. Quelques bouteilles ont été lancées, mais cela ne justifiait pas une riposte aussi Un prospectus préliminaire visé par la COB est disponible, sans frais, auprès de votre intermédiaire financier ou de France Télécom. lourde ». – (AFP.) LeMonde Job: WMQ1107--0006-0 WAS LMQ1107-6 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0425 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000

GOUVERNEMENT Aux vant, pour un infléchissement libéral siers, comme Gaz de France, les prix NISTRE DES FINANCES prend soin de d’afficher la sensibilité qu’il incarne. commandes du ministère de l’écono- de la politique économique et des carburants, la taxe Tobin ou en- ne pas apparaître comme un facteur b L’ASSOCIATION ATTAC, qui devait mie, des finances et de l’industrie sociale, il ne fait plus guère entendre core l’avenir de l’assurance-chômage de désordre au sein du gouverne- être reçue par M. Fabius lundi 10 juil- depuis le 27 mars, Laurent Fabius sa différence. b SES PRISES DE POSI- témoignent d’un attachement au ment. Les arbitrages fiscaux de l’été let, espère faire progresser son plai- étonne. Alors qu’il militait, aupara- TION récentes sur de nombreux dos- rôle de régulation de l’Etat. b LE MI- lui offriront peut-être l’occasion doyer en faveur de la taxe Tobin. La prudence inattendue du « libéral » Laurent Fabius Le ministre des finances se montre très attaché à respecter la discipline gouvernementale et ne plaide plus pour une inflexion de la politique économique. Le débat fiscal de l’été lui offrira peut-être l’occasion de faire entendre sa différence PEU APRÈS la nomination, le l’avis général, la présence de l’an- analyses qu’au premier ministre vait se passer, sauf à déclencher la temps, relevé à 50 % celle des plus un seul instant prêté à ce jeu au 27 mars, de Laurent Fabius au poste cien président de l’Assemblée na- lors de leur tête-à-tête hebdoma- guerre, du poids stratégique et de grosses transactions. Tout au long cours de ces dernières semaines. Là de ministre de l’économie, des fi- tionale a d’abord fait souffler un air daire. l’image modernisatrice de M. Fa- de cette négociation, le premier mi- encore, à l’étonnement de ses col- nances et de l’industrie, la formule glacé sur les premiers déjeuners de Parmi les ajustements, figure aus- bius. Avec son ministre de l’écono- nistre a surveillé de très près le lègues, il a jugé inacceptable la po- a fait florès dans les rangs du ministres à Matignon. « Au départ, si la question à la fois accessoire et mie et des finances, le chef du gou- comportement de Bercy face aux sition du Medef sur l’assurance- groupe socialiste de l’Assemblée il regardait, avec cette façon de mar- hautement sensible du protocole. vernement n’a bien sûr pas la contraintes de la majorité plurielle. chômage. A deux reprises, d’abord nationale : le nouvel homme fort de quer sa distance qui n’appartient Invité d’honneur du Grand prix de même attitude qu’avec les autres. Il « Un moment pédagogique » pour lors du séminaire du gouverne- Bercy, disait-on, va adopter la qu’à lui », confie un participant. Formule 1 de Magny-Cours, dans la ne peut le rudoyer sur ses arbi- Laurent Fabius, a observé M. Jos- ment, puis lors d’une réunion inter- « stratégie du crocodile ». Et pour Jusqu’à ce que Martine Aubry le Nièvre mitterrandienne, l’ancien trages budgétaires ou sur telle ou pin. ministérielle, il a plaidé pour que le les parlementaires qui ne compre- contraigne un peu brutalement à premier ministre décline l’invitation telle décision, comme il le faisait Preuve encore de cette prudence, gouvernement réagisse « au ca- naient pas le sens de la métaphore, sortir de sa réserve. Il venait de pré- lorsqu’il apprend que Lionel Jospin avec Dominique Strauss-Kahn ou le dossier de l’épargne retraite. non » contre la patronat. « Pas seu- les initiés avaient tôt fait de décryp- senter à ses collègues le projet de a décidé de s’y rendre. En revanche, Christian Sautter. Mais il prend soin M. Fabius a, certes, pesé pour que lement, comme on aurait pu le ter : à l’image du grand reptile, le loi sur l’épargne salariale. Un expo- c’est lui qui accompagne Jacques de respecter, avec M. Fabius la prochaine réforme donne le jour croire, parce que le volet financier de nouvel homme fort de Bercy saura comme avec les autres, la règle se- à un nouveau produit d’épargne la nouvelle convention défendue par faire mine de dormir, dérivant telle- lon laquelle le privilège des an- longue, avec une sortie libre, soit en le Medef, lui semblait inacceptable. ment bien au gré du courant, qu’on Le ministre a envoyé de nombreux signes, nonces revient généralement au rente, soit en capital. Mais il a avan- Mais parce qu’il était opposé à la finira par ne plus le discerner ; mais ministre compétent. Ainsi laisse-t-il cé avec d’infinies précautions, de philosophie même du dispositif, à gare au réveil ! ces dernières semaines, qui ne correspondent Bercy annoncer la forte hausse du telle sorte que la majorité plurielle commencer par celle du plan d’aide Ces députés pensaient-ils Livret A – une mesure populaire sur ne vienne pas lui faire le reproche de retour à l’emploi », raconte un té- qu’après avoir multiplié les prises guère à l’image « blairiste » qu’il aimait laquelle M. Fabius s’était montré de faire le jeu des fonds de pen- moin. de position en faveur d’une poli- réservé. sions, défendus par les libéraux. Sur tous ces exemples, le ministre tique plus libérale – prônant un à donner de lui-même. A moins qu’il Le nouveau ministre des finances Sa prudence a d’ailleurs beau- des finances a envoyé de nombreux jour des baisses d’impôts plus mus- a certes cherché, au cours des der- coup surpris au sein même du gou- signes, ces dernières semaines, qui clées, recommandant le lendemain ne se réserve pour le dossier hautement nières semaines, à afficher sa diffé- vernement puisqu’il a même défen- ne correspondent guère à l’image une baisse du taux supérieur, invi- rence en défendant ses convictions du l’idée que cette forme d’épargne « blairiste » qu’il aimait à donner tant le surlendemain la gauche à symbolique et à très forte incidence libérales. Mais, il l’a fait indéniable- ne devait pas aller au-delà de dix de lui-même. A moins qu’il ne se adjoindre un peu de capitalisation ment avec beaucoup de prudence. ans, alors que Martine Aubry, lors réserve pour le dossier hautement dans le système des retraites par ré- électorale, de la baisse de l’impôt sur le revenu Le débat sur les stock-options a été des débats interministériels, a pré- symbolique et à très forte incidence partition –, M. Fabius, devenu mi- un épisode significatif. Partisan affi- conisé que la durée en soit de quin- électorale, de la baisse de l’impôt nistre, continuerait à faire entendre ché d’une baisse de la fiscalité sur ze ans. « Entre les positions tradi- sur le revenu. Sa combativité en fa- sa différence ? sé très technique, mais qui se gar- Chirac lors de sa visite d’Etat – donc ces produits financiers lorsqu’il tionnelles défendues par le ministère veur de la réduction du taux supé- Trois mois et demi après son en- dait de porter une quelconque ap- sans le premier ministre – en Alle- était président de l’Assemblée, de l’emploi et celui des finances, tout rieur de l’impôt, sur laquelle il s’est trée au gouvernement, seule la pre- préciation politique. Ici, on fait de magne. M. Fabius s’est révélé extrêmement s’est déroulé, sur ce dossier, à front tellement singularisé à gauche, aura mière partie de la prédiction semble la politique, lui a signifié la ministre Entre les deux hommes, l’équi- prudent lorsqu’il a eu à présenter sa renversé », raconte un expert. valeur de test. On saura alors si sa s’être vérifiée. Laurent Fabius s’est de l’emploi, en lui demandant de libre est fragile. Au moment du re- réforme devant les députés. Dans Autre indice, même démonstra- stratégie est bien celle du « croco- parfaitement « glissé dans le disposi- « jouer le jeu » du débat avec ses maniement, M. Fabius avait besoin un souci d’équilibre très jospinien, tion : alors que le ministre des fi- dile ». tif », selon un commentaire prêté à collègues ministres. La crainte exis- de M. Jospin pour le sortir de l’im- il a certes abaissé la fiscalité d’une nances est ordinairement le porte- Lionel Jospin. Certes, quelques tait en effet que M. Fabius, fort de passe politique dans laquelle il se partie des plus-values de 40 % à voix des entreprises au sein du gou- Laurent Mauduit ajustements ont été nécessaires. De son statut particulier, ne livre ses morfondait. Et M. Jospin ne pou- 26 %, mais il a, dans le même vernement, M. Fabius ne s’est pas et Pascale Robert-Diard Des arbitrages significatifs sur les dossiers sensibles Attac pénètre dans la forteresse Bercy VOICI les principaux dossiers décidé si ce produit aurait une du- nécessité de lutter pour le dévelop- C’EST UN SIGNE d’attention pris nances, qu’un petit amendement sur devrait proposer à ses partenaires sur lesquels Laurent Fabius a im- rée de dix ou quinze ans, M. Fa- pement, de l’autre, la nécessité très au sérieux par l’association At- la taxe Tobin allait être déposé. Il de l’Union européenne de réfléchir primé sa marque, depuis qu’il est bius a opté pour la première solu- d’une meilleure régulation ». Le tac (Association pour la taxation nous a assuré qu’il ne ferait rien pour à l’instauration de cette fameuse devenu ministre de l’économie, tion. Et, surtout, l’actuel ministre ministre des finances a cependant des transactions financières pour empêcher le débat d’avoir lieu et a taxe. des finances et de l’industrie : des finances a choisi que sa sortie rappelé les « difficultés considé- l’aide au citoyen). Lundi 10 juillet, le manifesté de la sympathie pour notre b Stock-options. En janvier pourrait s’effectuer soit en capital, rables et de tous ordres que pose la ministre de l’économie et des fi- démarche », raconte M. Cassen. REFUS D’ADHÉSION 1999, son prédécesseur, Domi- soit en rente, alors que son pré- taxe Tobin ». Samedi 8 juillet, lors nances, Laurent Fabius, va la rece- Les 28 et 29 mai 1999, lors d’un Très « attentif », selon M. Cassen, nique Strauss-Kahn, avait voulu décesseur n’avait retenu que la d’une réunion des ministres des fi- voir en fin d’après-midi à Bercy. Et débat organisé par la commission à l’activité d’Attac dans son fief, en instiller, dans un projet de loi de première solution. nances du G7, au Japon (lire ci- cette « première » intervient à la des finances sur les régulations Seine-Maritime, M. Fabius est loin Claude Allègre sur la recherche, b Taxe Tobin. Bien que Lionel contre), il a également fait montre veille d’une réunion, à Bruxelles, au économiques, le président de l’As- d’ignorer que l’association, qui ras- un dispositif d’inspiration libérale, Jospin ait pris position, en 1995, en de beaucoup de prudence. Parlement européen où M. Fabius semblée nationale s’était déjà semble désormais 25 000 adhérents tendant à abaisser de 40 % à 26 % faveur de cette taxe (du nom du b Gaz de France. Ministre de doit exposer les grandes priorités de « montré ouvert », en présence de et 130 députés, rencontre un écho la taxation des plus-values réali- Prix Nobel américain d’économie l’économie et des finances, mais la présidence française en matière représentants d’Attac, sur la taxe favorable auprès d’une large frac- sées sur les stock-options. Devant James Tobin, favorable à une taxa- aussi de l’industrie, M. Fabius était économique et monétaire. Dès lors, Tobin. Et depuis quelque temps, ces tion de l’électorat de la gauche plu- le tollé de nombreux députés de tion des mouvements de capi- très attendu sur un premier grand pour l’association qui plaide, no- « ouvertures » se sont confirmées. rielle. « Par ailleurs, en Europe, les gauche, le projet a été, à l’époque, taux), le gouvernement a très vite dossier qui relève de sa tutelle, ce- choses bougent. Les Irlandais et les différé. A l’automne suivant, le changé de doctrine, au lendemain lui de Gaz de France. L’un des se- Belges commencent à réfléchir à la groupe socialiste de l’Assemblée de 1997. En octobre 1998, un rap- crétaires d’Etat qui lui sont ratta- « Notre taxe Tobin, c’est l’euro » taxe Tobin. Le ministre des affaires nationale a même exigé que la port du conseil d’analyse écono- chés, Christian Pierret, a en effet étrangères de Finlande a rappelé ré- taxation soit portée à 50 %, soit mique (un organisme rattaché à présenté le 17 mai au conseil des A l’issue de la réunion des ministres des finances du G7, samedi cemment que la nécessité d’instaurer presque au niveau du taux supé- Matignon), sous la signature ministres un projet de loi sur « la 8 juillet, à Fukuoka, au Japon, Laurent Fabius a pris quelques dis- une taxe de ce genre était une convic- rieur de l’impôt sur le revenu. d’Olivier Davanne, écartait sèche- modernisation du service public tances avec la taxe Tobin. Qualifiant de « généreuse » l’idée qui sous- tion forte de son gouvernement. Et Finalement, M. Fabius, initiale- ment cette piste : « Il nous semble du gaz ». Alors que le marché eu- tend la taxe Tobin – lutter contre la spéculation tout en aidant le dé- des membres du parlement britan- ment très hostile à un alourdisse- que le crédit de la France, qui n’est ropéen du gaz doit s’ouvrir le veloppement –, il a ajouté qu’elle posait « des problèmes techniques nique viennent de signer une résolu- ment de la fiscalité, a trouvé une pas infini, sera mieux employé à 10 août à la concurrence, le texte redoutables » et était « rejetée par la grande majorité des gouverne- tion en sa faveur », explique M. Cas- solution de compromis. A l’occa- faire progresser d’autres mesures n’engage qu’une réforme très pru- ments et des institutions internationales ». « Nous avons notre taxe To- sen. sion du vote, en première lecture, au bien meilleur rapport coût/béné- dente. En particulier, M. Fabius a bin à nous, c’est l’euro », a-t-il dit, ajoutant que « la France aura l’oc- Dans ce contexte, s’entretenir le 28 avril, du projet de loi sur les fice ». écarté une réforme du statut de casion, dans les mois qui viennent, de développer ses propositions sur la avec Attac devient moins déraison- nouvelles régulations écono- Au même moment, un rapport l’entreprise et exclu l’ouverture du réforme du système financier international ». nable. L’association, qui est d’ail- miques, les députés ont entériné du ministère des finances, capital de l’entreprise. En rencontrant samedi matin sur ce sujet Paul Martin, son homo- leurs de plus en plus courtisée, vient un dispositif qui fait varier la taxa- commandé par M. Strauss-Kahn, b Prix des carburants. Depuis logue du Canada, M. Fabius a d’ailleurs pu vérifier que le gouverne- de préciser ses rapports au politique tion autour de trois taux d’imposi- faisait valoir qu’une taxe sur les qu’il est en fonctions à Bercy, ment de ce pays n’était pas aussi favorable à la taxe Tobin que ne dans un document soumis, samedi tion (26 %, 40 % ou 50 %), selon le mouvements de capitaux ne se M. Fabius a plusieurs fois haussé l’affirment ses partisans français. « Son ministère y est hostile, mais 7 juillet, à son conseil d’administra- montant de la plus-value réalisée justifiait pas forcément, arguant le ton contre les compagnies pé- lui a une attitude différente à titre personnel », a expliqué M. Fabius. tion. Attac, qui interdisait l’adhé- et la durée de détention des op- notamment que « même la spé- trolières, soupçonnées par lui de sion de formations politiques au ni- tions. culation peut être stabilisante, car il répercuter plus vite les hausses de veau national, mais l’autorisait b Epargne salariale. Le projet existe toujours sur le marché des prix que les baisses dans les tarifs tamment, pour l’instauration d’une Interrogé le 28 juin par la députée jusqu’à présent au niveau local, a de loi sur l’épargne salariale, que opérateurs pariant sur le retour des à la pompe. Il s’est même montré taxe Tobin, tous les espoirs sont Béatrice Marre (PS, Oise) lors de la décidé de durcir sa position. Ainsi, à M. Fabius devrait présenter début cours à leur niveau normal ». interventionniste puisqu’il a permis. « Fabius pourrait l’évoquer séance des questions d’actualité à compter du 10 juillet, les adhésions août au conseil des ministres et Longtemps très hostile à cette convoqué deux réunions à Bercy mardi dans son discours, même s’il l’assemblée, le ministre de l’écono- des structures locales de partis ne qui viendra en débat à l’Assem- taxe Tobin, M. Fabius a pourtant avec la profession, pour faire pres- ne la range pas en tant que telle par- mie et des finances suggérait qu’il sont plus acceptées. Quant à celles blée le 3 octobre, ne devrait fait subir un infléchissement à la sion sur elle, et a déclenché plu- mi les grandes priorités de la prési- pourrait infléchir la position du qui sont déjà membres, leur appar- comporter que peu de modifica- doctrine gouvernementale, même sieurs enquêtes, par l’intermé- dence française », espère Bernard gouvernement sur la taxe Tobin. Et, tenance prendra fin au 31 dé- tions par rapport à l’esquisse si c’est avec beaucoup de pru- diaire de la direction générale de Cassen, président d’Attac et direc- début juin, l’un de ses proches, le cembre. Pour Attac, « cette mesure qu’avait dessinée son prédéces- dence. Le 28 juin, à l’Assemblée, il la concurrence, de la consomma- teur général du Monde diploma- député socialiste Gérard Fuchs, co- ne constitue en rien un acte d’hositili- seur, Christian Sautter. La princi- a indiqué que « le succès » du tion et de la répression des tique. signait avec le communiste Daniel té aux partis » mais relève « simple- pale correction porte sur le futur concept de la taxe Tobin « venait fraudes. Désormais, M. Fabius multiplie Feurtet un rapport sur la régulation ment d’une mise en cohérence ». produit d’épargne à long terme. de la rencontre entre deux idées b Téléphonie mobile. Pour les manifestations d’encourage- des mouvements de capitaux. Ce Alors que M. Sautter n’avait pas parfaitement justes : d’un côté, la l’attribution des licences de télé- ment à l’égard de l’association. Du document indiquait que la France Caroline Monnot phonie mobile de troisième géné- cajolage, sans engagement, ni ac- ration (UMTS) – le nouveau sys- quiescement, mais qui donne le tème qui permettra d’accéder au sentiment à Attac d’avoir, pour la Web avec son portable –, le mi- première fois du côté de Bercy, un nistre des finances a écarté la so- minimum d’écoute. Sollicité par lution très libérale de la mise aux lettre, le 24 mai, par M. Cassen, le enchères, retenue par exemple en ministre de l’économie et des fi- Grande-Bretagne, pour choisir un nances, qui sait combien ce genre système d’attribution sur dossier. de geste fait mouche, a répondu Cette formule exigera une contri- sans tarder et libéré un rendez- bution plus forte des opérateurs vous, une première fois fixé au candidats mais préservera un rôle 2 juillet, avant d’être définitivement d’abitrage à l’Etat par le truche- calé sur le 10. En octobre, M. Fabius, ment, notamment, de l’autorité de qui était alors président de l’Assem- régulation des télécommunica- blée nationale, avait déjà reçu, une tions. heure durant, une délégation de l’association. « On l’a prévenu, avant L. M. le débat sur le projet de loi de fi- LeMonde Job: WMQ1107--0007-0 WAS LMQ1107-7 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0426 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 7 La Gauche socialiste veut faire passer Une cantonale partielle LOIR-ET-CHER Canton de Blois-3 (second tour). I., 9 534 ; V., 2 478 ; A., 74,01 % ; E., 2 347. l’« idéal révolutionnaire » de la fiction à la réalité Nicolas Perruchot, UDF, 1 175 (50,06 %)... ÉLU Geneviève Baraban, PS, adj. m. de Blois, 1 172 (49,94 %). [Par trois voix d’avance, l’UDF Nicolas Perruchot enlève ce canton à la gauche. Cette partielle était une conséquence indirecte de la nomination de Jack Lang au gouvernement : Les amis de Jean-Luc Mélenchon réclament des états généraux de la « gauche plurielle » devenu député, le suppléant du ministre, Michel Fromet, premier adjoint au maire de Blois, a abandonné ce canton urbain qu’il avait conquis sur la droite en 1992. Geneviève La Gauche socialiste a présenté, lundi 10 juillet, velle intitulée « Sept jours dans la vie d’Attika », préconise des « états généraux de “ la gauche Baraban (PS), adjointe au tourisme du maire de Blois, espérait lui succéder. Les résultats sa contribution pour le congrès du Parti socia- elle récuse « un accompagnement, aussi intel- plurielle ” » pour bâtir un projet et sélectionner du premier tour, conformes aux équilibres de 1998, n’avaient pas manifesté de mauvaise liste, fin novembre. Sous la forme d’une nou- ligent soit-il, de la mondialisation libérale », et des candidats pour les élections de 2002. humeur des Blésois vis-à-vis de Jack Lang et de ses allers et retours entre Paris et le Loir-et- Cher. La victoire de la droite au second tour permet de constater que les électeurs d’ex- IL Y A TROIS ANS, pour le encartée, mais elle est très politisée de voir que ce sont « toujours les VIe République, tous les thèmes trême droite se sont massivement reportés sur le candidat UDF. M. Perruchot avait axé sa congrès de Brest du Parti socialiste, et, au fil des pages, de plus en plus femmes qui paient les pots cassés », chers à la Gauche socialiste sont campagne sur les problèmes de sécurité. Au conseil général, présidé par Michel Dupiot la Gauche socialiste, qui campait convaincue par les idées de la en remarquant que « c’est pas évoqués. Les amis de MM. Mélen- (div. d.), la droite détient désormais vingt et un sièges sur trente. dans l’opposition à Lionel Jospin, Gauche socialiste, surtout lorsqu’à parce qu’on a gagné la parité qu’il chon et Dray préconisent « des 2 juillet 2000 : I., 9 534 ; V., 2 440 ; A., 74,41 % ; E., 2 369 ; Geneviève Baraban, PS, adj. m. avait fait de sa contribution la liste partir de la page 44, elles sont por- n’y a plus rien à faire ». Ils se ré- états généraux de la gauche plu- de Blois, 820 (34,61 %) ; Nicolas Perruchot, UDF, 701 (29,59 %) ; Miguel de Peyrecave, FN, des « reniements » du gouverne- tées par « un jeune mec plutôt pas voltent contre la refondation so- rielle », d’abord dans chaque 347 (14,65 %) ; Martine Marchand, Verts, 158 (6,67 %) ; Armel Tudoret, div. d., 142 (5,99 %) ; ment par rapport à ses promesses mal » qui « a l’air d’en vouloir » et ciale du Medef, vue comme un che- commune puis au niveau national, Fabien Le Bec, PCF, 131 (5,53 %) ; Anne-Marie Chalvet, MNR, 70 (2,95 %). électorales. Pour le prochain se présente à un débat sur la crise min « vers le plein emploi précaire », pour bâtir « un projet politique qui 22 mars 1998 : I., 9 609 ; V., 4 704 ; A., 51,05 % ; E., 4 480 ; Michel Fromet, PS, adj. m., 2 425 congrès du PS, à Grenoble, fin no- du politique comme un adhérent où les chômeurs sont perçus ne se résume pas à la gestion des in- (54,13 %) ; Nicolas Perruchot, RPR, 2 055 (45,87 %).] vembre, la Gauche socialiste, dont du PS. comme « des tarés génétiques ou dices ». Fédéralistes, ils souhaitent le porte-parole, Jean-Luc Mélen- La nouvelle démarre, un di- des fainéants héréditaires ». la mise en place d’un « parlement chon, est devenu ministre délégué manche, devant une boîte, le Mem- européen souverain » avec un gou- L’Ecole militaire va devenir à l’enseignement professionnel, a phis, où l’héroïne voit un jeune se DES « RUPTURES FORTES » vernement européen responsable changé de stratégie et de style. Pré- faire traiter de « négro » et se faire « Tout est affaire de volonté poli- devant lui, l’indépendance de la sentée, lundi 10 juillet, à la presse, refuser l’entrée. « Je n’ai pas su sou- tique », explique Ben à Attika, en BCE étant supprimée. la contribution de Julien Dray, Ma- tenir son regard qui cherchait la jus- critiquant la loi sur les 35 heures, En conclusion, ou plutôt en épi- un « pôle » de réflexion stratégique rie-Noëlle Lienemann et Harlem tice et qui ne croisait que l’indiffé- qui favorise la flexibilité, et en ré- logue, la Gauche socialiste estime LE MINISTRE DE LA DÉFENSE, Alain Richard, a annoncé, vendredi Désir a pris la forme d’une nouvelle rence », note-t-elle. clamant un SMIC net à que « limiter notre projet aux seules 7 juillet, son intention de faire du site de l’Ecole militaire « un lieu de soixante-douze pages qui ra- Toute rencontre devient prétexte 7 000 francs. Du coup, Attika y voit stratégies de résistance à la défer- d’accueil » ouvert aux citoyens – fonctionnaires, chercheurs et étu- conte les rencontres et les émois à dissertation. Les ghettos ? « C’est plus clair : « Augmenter les salaires, lante libérale est caduc ». Elle prône diants – en matière de réflexion stratégique. Cette initiative de créer intellectuels d’une jeune fille d’ou- l’envers de la médaille, la cour des élever le niveau d’éducation, amélio- des « ruptures fortes » et un nou- une « agora » de défense répond aux observations contenues dans un vrier de vingt ans, Attika, qui vient miracles de leur nouvelle économie rer la sécu, garantir des contrats de veau « combat social » afin d’« être rapport de mission rédigé par François Heisbourg (Le Monde du de quitter la cité des Bois-Fleuris libérale ». Les gouvernants sont travail solides, le chemin ne s’est pas aux côtés de ceux qui souffrent, ras- 17 juin). Ce document propose notamment de sensibiliser diplomates, où elle a grandi, fait des études avertis, eux « qui expliquaient nos arrêté avec les 35 heures. Il n’y a sembler les volontés transforma- enseignants et militaires aux relations internationales, autrement que d’histoire tout en travaillant six galères à cause de la crise écono- qu’à ces conditions que la nouvelle trices, faire naître une nouvelle fra- par le biais d’instituts ou de centres spécialisés souvent inutilement heures par semaine dans une socié- mique », « ils devront nous expliquer donne libérale peut déboucher sur ternité ». Pour Attika, « le socialisme concurrents et bénéficiaires de subventions de l’Etat. té qui livre des pizzas, et porte son pourquoi il n’y a rien pour nous, une nouvelle donne sociale ». Le moderne met les méthodes du réfor- L’Ecole militaire devra assurer trois missions principales : formation, regard sur le monde. pourquoi tout continue comme grand service public de l’eau, la misme au service de l’idéal révolu- « rayonnement » et recherche. La France, a précisé le ministre de la « Sept jours dans la vie d’Attika », avant » quand le chômage aura dis- sortie progressive du nucléaire, la tionnaire ». défense, veut ainsi « retrouver la voie des débats de stratégie » et deve- écrit dans un style alerte et très paru. Un grand emprunt d’Etat est République sociale, la réforme des nir « un pôle d’attraction intellectuelle » en matière d’enseignement de « branché », autour de dialogues suggéré pour relancer « profondé- institutions débouchant sur la Michel Noblecourt défense. entre des personnages qui, du ment » l’économie. Une allocation cadre commercial de France Télé- d’études serait accordée aux jeunes com à la traductrice, en passant par en fonction de leurs revenus la banquière hostile à la mondiali- propres. Pour s’opposer à un sys- sation libérale, et Ben, un jeune tème fondé sur le « sois gentil et tur- étudiant très doué qui fait voir à bine », les amis d’Attika récusent le l’héroïne « la vie en rose », sont RMI pour les moins de 25 ans mais tous très bien informés. Attika revendiquent « un statut » pour n’est pas une militante politique chaque jeune. Ils s’indignent aussi Erika : le premier ministre promet une indemnisation intégrale

BREST té PS et tête de liste aux munici- de notre correspondant pales à Brest, ne l’a pas quitté Lionel Jospin a d’abord foulé le d’une semelle. sable, à nouveau blanc, de la Le cortège est vite arrivé devant plage de Ploemeur (Morbihan), les requins d’Océanopolis. Ils sont samedi 8 juillet dans la matinée, une dizaine de locataires de afin de souligner le travail de net- quatre espèces : taureau, pointe toyage effectué sur les côtes de- noire, pointe blanche et zèbre. Le puis le naufrage de l’Erika. Il a conservateur d’Océanopolis ex- confirmé que les victimes de la plique à chaque halte quelle faune marée noire seraient indemnisées s’ébat derrière la paroi : « Ici, c’est à 100 % des dégâts mesurés. le Napoléon, une sorte de grosse L’avion transportant le premier vieille qui se fait respecter par les ministre a survolé ensuite le site requins. » On apprend aussi de pompage au sud de Penmarc’h qu’entre l’étoile de mer et la co- avant de se poser à Brest (Finis- quille Saint-Jacques, c’est la pre- tère). M. Jospin y a inauguré mière qui est la prédatrice. Plus Océanopolis, parc de découverte loin, on croise les manchots des océans rouvert récemment royaux, papous ou gorfous. L’es- après avoir été agrandi (Le Monde corte du premier ministre est du 25 mai). En guise de ruban, le compacte et les visiteurs du same- chef du gouvernement a coupé di s’interrogent sur ce qui motive une algue encore humide avant cet attroupement. Pédagogue, un d’entamer une visite d’une bonne père interrompu dans son examen heure. François Cuillandre, dépu- de poissons, en profite pour im- proviser un cours d’éducation ci- vique pour son jeune garçon. Ma- M. Jospin va rylise Lebranchu, secrétaire d’Etat aux PME, au commerce, à l’artisa- « se mobiliser » nat et à la consommation, précise à l’enfant : « Ce n’est ni un requin dans la campagne ni un manchot ».

pour le quinquennat POUR UN SOMMET DE LA MER La visite continue avec un dia- Lionel Jospin s’est exprimé logue de quelques phrases entre pour la première fois, samedi un plongeur équipé d’un micro 8 juillet à Brest, depuis l’an- qui nourrit un véritable banc de nonce du référendum sur le poissons au sein d’un aquarium et quinquennat par le président de le premier ministre qui, lui, se la République. « Naturellement, trouve au sec. Puis vient l’heure j’appellerai pour le mois de sep- des discours sous chapiteau. Le tembre à voter oui à ce référen- maire socialiste de Brest, Pierre dum parce que je pense que passer Maille, qui ne se représente pas, au quinquennat, c’est-à-dire of- également président du conseil frir aux Français tous les cinq ans général du Finistère, suggère que la possibilité de décider dans la ville puisse accueillir, durant la l’élection présidentielle, est un présidence européenne française progrès démocratique », a-t-il dé- de l’Union européenne, un som- claré. « Mais, dans mon esprit, ce- met consacré à la mer. Le pré- la devra s’inscrire dans un nouvel sident RPR du conseil régional de effort de rénovation démocra- Bretagne, Josselin de Rohan, as- tique de nos institutions », a sure de sa gratitude tous ceux qui ajouté le premier ministre, tout ont contribué à restaurer le litto- en affirmant : ce débat « viendra ral et espère que les touristes se- plus tard ». ront nombreux « pour peu, Après avoir souligné que ajoute-t-il, qu’une communication c’était lui qui avait « proposé » la parfois incertaine ne les décourage date du 24 septembre pour le ré- pas ». férendum, M. Jospin a indiqué Pour sa part, M. Jospin parle de que, « en septembre, il va falloir l’Erika comme d’une catastrophe que les formations politiques se « due à la cupidité humaine », mobilisent, et j’en prendrai sûre- avant de mettre en perspective les ment ma part ». « Certains décisions des deux comités inter- peuvent préconiser de s’abstenir, ministériels de la mer du 28 fé- je respecte leur position », a-t-il vrier et 27 juin derniers. ajouté, alors que les commu- nistes appellent à l’abstention. Vincent Durupt LeMonde Job: WMQ1107--0008-0 WAS LMQ1107-8 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:30 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0427 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000

DÉLINQUANCE Le plus gros de francs, correspondant pour l’es- région parisienne, venaient déposer judiciaire ouverte pour « blanchi- Chine et leurs conditions de vie réseau de blanchiment d’argent ja- sentiel aux bénéfices non déclarés dans des officines spécialisées des ment » et « exercice illégal de la en France. b LA COMMUNAUTÉ mais découvert en France a été dé- d’importateurs et de commerçants fonds immédiatement transférés en profession de banquier ». b DES IM- d’origine chinoise représente mantelé par la police, mardi 27 juin chinois établis en France, ont été re- Chine. b DEUX ANNÉES D’ENQUÊTE MIGRÉS CLANDESTINS témoignent 450 000 personnes en France, issues à Paris. En dix-huit mois, 1,6 milliard cyclés. b DES CHINOIS, résidant en policière ont nourri une information sur les raisons de leur départ de de trois vagues d’immigration. Une affaire de blanchiment révèle une face cachée de la diaspora chinoise Une perquisition dans un bureau de change du 9e arrondissement de Paris, le 27 juin, a couronné une enquête menée depuis deux ans. Les policiers estiment à 1,6 milliard de francs les montants recyclés, correspondant à des bénéfices tirés d’importations et de travaux clandestins « FERMÉ », indiquait pourtant, fice central de répression de la Aidés par leurs collègues de la l’origine délictuelle des fonds dépo- de la confection est le premier du « swift », vers des comptes prin- en caractères chinois, l’écriteau ap- grande délinquance financière section des Renseignements géné- sés. Mais l’identification des per- concerné par l’enquête, suivi par la cipalement ouverts dans des posé par les policiers à l’entrée du (OCRGDF) pour en démonter les raux (RG) parisiens spécialisée en sonnes figurant sur les clichés des maroquinerie, la restauration et la banques de Chine. Un couple de bureau de change de la rue Rouge- mécanismes. matière d’immigration et de travail policiers – plus de six cents dépo- distribution. Une forte partie des Chinois de Paris, Qu Qianmei et mont, dans le 9e arrondissement de clandestins, les enquêteurs ont suivi sants distincts – sera ardue. «Nous fonds transférés proviendrait ainsi Chen Jianhai, à présent écroués, au- Paris. Mais une soixantaine de « PETITS REMETTANTS » des déposants à leur sortie de Mon- n’avons reconnu aucun individu ve- de l’importation clandestine de pro- raient joué un rôle-clé dans le ver- Chinois ont quand même poussé la « Transferts de fonds, entrez par comptoir. Certains se sont engouf- nant du principal Chinatown de Paris, duits de confection venant de Chine sant français du réseau, animant, porte, sans s’effaroucher de la carte là », indiquent, toujours en manda- frés dans une cabine téléphonique dans le 13e arrondissement », com- à bord de conteneurs débarqués au l’un ou l’autre, les officines pari- tricolore tendue par les enquêteurs. rin, les idéogrammes collés sur les port de Gênes (Italie), avant d’être siennes qui le composaient : Mon- « Un seul a pris la fuite, commente vitres de l’officine de la rue Rouge- vendus en région parisienne. « Il est comptoir et Ruitong Change, créées un policier. Les autres étaient en si- mont, baptisée Moncomptoir par Une enquête ouverte sur dénonciation bancaire fort probable, note-t-on du côté des à l’automne 1998, ainsi que Baotong tuation irrégulière, mais ils n’avaient ses promoteurs et désormais fermée enquêteurs, que ces fonds revenaient (radiée du registre du commerce en pas peur de nous. Ils craignaient sur- sur décision judiciaire. Une somme En mai 1998, une grande banque française s’est étonnée des vire- en France, une fois blanchis, sous la janvier 1999). Originaires de la pro- tout de ne pas envoyer rapidement en de 5,2 millions de francs y a été sai- ments hors norme opérés sur ses comptes par Baotong, une officine forme de prêts de la famille restée au vince du Zhejiang, Mme Qu et Chine l’argent qu’ils transportaient. sie, lors de l’opération du 27 juin, financière du 19e arrondissement de Paris gérée par un ressortissant pays, pour servir à acheter des M. Chen s’étaient d’abord rappro- Plusieurs nous ont dit redouter des re- qui a aussi conduit à bloquer 27 chinois. Conformément à la loi sur le blanchiment, la banque a commerces ou à investir dans l’immo- chés d’un ancien cadre de la Banque présailles sur eux ou sur leur famille, millions de francs (correspondant adressé une « déclaration de soupçon » à la cellule spécialisée du mi- bilier. » de Chine à Paris, Geng Yubao, re- en France et en Chine, s’ils n’arri- aux dépôts des deux jours précé- nistère des finances (Tracfin), qui a dénoncé les faits au parquet de converti dans le privé à la tête de vaient pas à rembourser leurs dents) sur des comptes bancaires du Paris. REMBOURSEMENT DU VOYAGE Baotong. Ce fin connaisseur des ar- dettes. » Faisant mine d’ignorer la réseau. Une enquête préliminaire a alors été confiée à l’Office central de De façon connexe, des travailleurs canes financières internationales est perquisition en cours, les immigrés Six jours sur sept, Moncomptoir répression de la grande délinquance financière (OCRGDF). Le 30 no- clandestins de ces divers secteurs demeuré avec le couple, à Mon- clandestins ont poussé l’obstination attirait un flux quotidien de soixante vembre 1999, l’ampleur des éléments révélés par l’enquête a conduit ont utilisé le réseau pour rembour- comptoir et à Ruitong, pour les jusqu’à se diriger vers le guichet. à quatre-vingts Chinois. Deux se- à confier à la juge d’instruction Valérie Salmeron une information ser leur voyage organisé par des fi- conseiller. Mais ils n’ont pu remettre leurs sacs maines durant, leurs allées et ve- judiciaire ouverte pour « blanchiment » et « exercice illégal de la pro- lières chinoises d’immigration irré- Le volet français du réseau est au- de billets – de 10 000 à nues ont été filmées par les poli- fession de banquier ». gulière. En garde à vue, plusieurs jourd’hui démantelé, après l’incarcé- 300 000 francs – au caissier habituel. ciers. Dans cette affaire, on n’a ont indiqué devoir 60 000 francs à ration de neuf ressortissants chinois, Ce 27 juin, le plus gros réseau de guère vu de grosses berlines aux des passeurs les ayant emmenés par dont les animateurs des officines et blanchiment jamais découvert en vitres fumées. Les images montrent toute proche pour joindre des cor- mente-t-on aux RG, en soup- avion en Autriche, puis en France quelques-uns de leurs principaux France venait d’être démantelé. en général des hommes ou des respondants en Chine, en utilisant çonnant l’existence d’autres réseaux par camion. D’autres ont fait état de clients. Mais il n’est pas certain que D’ampleur monumentale, ce ré- femmes isolés, dissimulant leur ma- des cartes prépayées opportuné- d’exportation des capitaux vers la dettes correspondant aux leurs correspondants en République seau a permis d’encaisser un volume got dans des sacs en plastique ou ment vendues chez Moncomptoir. Chine. 100 000 francs d’une filière plus di- populaire pourront être inquiétés. de 1,6 milliard de francs en dix-huit dans leurs vêtements. « Les sommes Ils ont ainsi informé leurs interlo- Centrées sur les transferts de recte, qui les a conduits de Chine en Les enquêteurs ont certes relevé que mois, selon le chiffrage des enquê- les plus importantes étaient transpor- cuteurs du transfert effectué, avant fonds d’origine frauduleuse, les acti- France par avion. les principaux comptes destinataires teurs. Dans leur quasi-totalité, ces tées par des grossistes ou par des col- de regagner, toujours filés par les vités de Moncomptoir n’avaient pas La masse d’argent résultant de ces des fonds transférés en Chine fai- fonds ont été versés – sous forme lecteurs de fonds travaillant pour des policiers, leur foyer de travailleurs grand-chose à voir avec sa fonction différentes sources était déposée sur saient apparaître les noms de quel- d’espèces – par des ressortissants de commerçants, explique un enquê- immigrés. D’autres filatures ont officielle – « Change » –, cette fois les comptes ouverts par les « bu- ques familles influentes du Zhe- la province du Zhejiang (Chine) rési- teur. Les plus gros déposants se dépla- conduit à des grossistes et à des ate- affichée en lettres romaines sur la reaux de change » dans des banques jiang. Mais, d’expérience, ils fondent dant en région parisienne, puis im- çaient souvent par groupes de quatre, liers tenus par des Chinois du Zhe- vitrine. A titre principal, l’officine a françaises, dont la Société générale, peu d’espoir sur la coopération judi- médiatement transférés vers la Ré- mais sans armes. Comme les petits re- jiang, déjà connus des RG, qui ont profité à des importateurs et à des le Crédit lyonnais, le Crédit du Nord ciaire avec Pékin. publique populaire. Il aura fallu mettants, ils circulaient en métro ou à établi le caractère clandestin du tra- commerçants voulant recycler leurs et la BNP. Puis les fonds étaient deux années d’investigations à l’Of- pied. » vail réalisé dans ces ateliers et donc bénéfices non déclarés. Le secteur transférés, via la technique bancaire Erich Inciyan Qi, Caixang et Jian, portrait de trois clandestins venus chercher « une vie meilleure » ILS SE TERRENT depuis des an- va, estimant sa « dette » rembour- rétention : « J’ai payé 10.000 francs amoureux d’une jeune compatriote, « douze heures par jour, sans couple doit payer une amende. Il nées dans les arrière-cours pari- sée. un avocat pour qu’il me sorte de là. il tente de lui obtenir un titre de sé- congé ». Elle tente d’obtenir le statut préfère fuir en laissant l’enfant chez siennes. Dépourvus de papiers, ils Pendant trois ans, l’adolescent va J’ai dû ensuite travailler encore six jour. Sa tante ? « Je ne la vois plus ja- de réfugiée mais, en 1996, l’Office le grand-père. Une petite fille naîtra travaillent clandestinement pour enchaîner les travaux dans des ate- mois comme plongeur dans un res- mais. » français de protection des réfugiés à Paris en 1998 . Récupérer le pre- des employeurs peu scrupuleux. liers et des restaurants divers. Là, taurant à Beauvais pour rembour- b Caixang. Menue, derrière sa et apatrides (Ofpra) le lui refuse. mier fils, aujourd’hui âgé de neuf Comme eux, des dizaines de Chinois plus de dette, mais 3 000 à ser », relate le jeune homme. En frange brune, Caixang a trente ans Lors de la vague de régularisation au ans, demeure l’obsession de arrivent chaque jour dans la capi- 4000 francs mensuels pour quinze 1997, il tente de se faire régulariser quand elle arrive à Paris, en juillet printemps 1997, le ministère de l’in- Caixang. Mais il lui faut d’abord tale. heures de travail quotidien, sans lors de la publication de la circulaire 1994, deux ans après son mari. Son térieur rejette également son dos- amasser assez d’argent pour le faire b Qi. Il était tout juste sorti de congé ni fiche de salaire. « J’ai chan- Chevènement mais son dossier est « passage » via Hongkong et l’Italie sier. Le motif de son départ de Chine venir « en sécurité ». En attendant, l’enfance quand son père décide de gé souvent de boulot, je ne voulais pas rejeté. Il rejoint alors le troisième lui a coûté 160 000 francs. Une n’est pourtant pas anodin : mariée à Caixang juge que «ce qu’[elle] vit l’envoyer en France pour une « vie me laisser exploiter », soutient-il. A collectif de sans-papiers, à majorité somme hors de portée pour cette l’âge de vingt ans en 1991, elle est n’est pas terrible. Mais si je retournais meilleure ». Fils unique d’un couple dix-huit ans, il décide d’« essayer » la chinoise, qui investit le temple pro- fille d’ouvrière d’une usine de enceinte quelques mois plus tard. là-bas, toute ma vie ne suffirait pas à de sourds-muets, Qi, visage rond et Légion étrangère. Mais, trop myope, testant des Batignolles. La lutte sera chaussures et d’un soldat d’un gros Trop jeune aux yeux de la loi de la rembourser mon voyage ». Six ans lunette oblongues sous une coupe il est éconduit. Retour à la rue, ar- payante : il sera un des trente-trois bourg du Zhejiang. Aussitôt, elle province qui interdit toute materni- après son arrivée, il lui reste encore en brosse, raconte son arrivée, un restation et dix jours de centre de occupants régularisés. Aujourd’hui travaille dans un atelier clandestin té avant l’âge de vingt-cinq ans, le 80 000 francs à payer. matin d’août 1989. A quatorze ans, il b Jian. Technicien en mécanique, a quitté son Wenzhou natal muni ce jeune homme rond et tout sou- d’un passeport touristique, direction rire, a immigré « par décision per- Paris. A l’aéroport, premier accroc Trois vagues d’immigration étalées sur un siècle sonnelle » : « Avec ma femme, on au rêve français : l’adolescent est re- voulait un deuxième enfant », ex- foulé par la police de l’air et des LA PRÉSENCE d’immigrés chinois en France tueront une grande partie des commerçants frontières décidées par Deng Xiaoping en 1978 plique-t-il. Un désir impossible en frontières. Un passage par la Nor- est ancienne. Si les pays destinataires des plus chinois de l’entre-deux-guerres, implantés dans vont marquer le redémarrage de la vague mi- République populaire de Chine. Par- vège, et le voilà quelques jours plus grosses vagues migratoires chinoises de- le 12e arrondissement, avant d’investir, dans le gratoire originaire du Wenzhou. Le flux n’a ces- ti de Hongkong via la Russie, la tard à Paris « avec le passeport de meurent les Etats-Unis, le Canada et les pays du 3e arrondissement, la maroquinerie, secteur te- sé d’augmenter depuis. Les candidats au voyage Tchécoslovaquie et l’Allemagne, il quelqu’un d’autre ». Sud-Est asiatique, la France accueille depuis un nu traditionnellement par la communauté juive. viennent grossir les cohortes de clandestins qui raconte son arrivée en janvier 1992 à Le prix du voyage, il ne l’a jamais siècle des populations venant de la côte est vont faire la fortune des ateliers de confection Paris, muni de faux visas. Là-bas, il a connu. Sa tante lui a juste précisé en chinoise. Selon les calculs de Pierre Picquart, 500 DEMANDEURS D’ASILE PAR MOIS et de maroquinerie, et de la restauration « tout vendu » pour payer le voyage. l’enrôlant dans son atelier de docteur en géopolitique à l’université de Paris- Cette immigration, originaire des régions cô- chinoise. Ces réfugiés économiques, issus de la Propriétaire de son logement et confection : « il faut que tu travailles VIII, la communauté d’origine chinoise repré- tières, continue dans les années 30, avant d’être petite bourgeoisie des villes, vont s’installer d’un atelier de maroquinerie, pendant un an pour me rembour- senterait 450 000 personnes en France, dont pratiquement stoppée en 1949, avec la ferme- dans le quartier de Belleville, du Sentier, dans l’homme faisait figure de riche à ser. » « Mes parents pensaient que je 250 000 en région parisienne. Une communauté ture officielle des frontières chinoises décidée les 10e et 11e arrondissements. Souvent dépour- Wen An (région de Wenzhou). Jian a ne craignais rien dans la famille. Mais marquée par une « diversité des origines et des si- par la nouvelle République populaire de Chine. vus de titre de séjour, organisés en milieu fer- aujourd’hui « bien du mal ». Sans quand tu n’as pas de sous, il n’y a plus tuations migratoires », selon Elisabeth Allès, si- Ce n’est qu’en 1973, avec l’arrivée massive de mé, ils apparaîtront pourtant au grand jour, à emploi stable, astreint à de petits de famille », assure-t-il. L’atelier fa- nologue et animatrice du « troisième collectif » boat people venant de l’ancienne Indochine, que l’été 1997, pendant le conflit des sans-papiers. boulots de manutentionnaire dans milial occupe le rez-de-chaussée de sans-papiers, à majorité chinoise. la vague migratoire chinoise reprend. Qu’ils ar- Depuis deux ans, une troisième vague migra- un supermarché chinois ou dans les d’un immeuble du quartier Stalin- C’est dès la fin du XIXe siècle que des colpor- rivent du Vietnam, du Cambodge ou du Laos, toire a surpris les autorités. A Paris, 5 000 clan- ateliers de confection, il a « juste de grad ; le premier étage abrite le ré- teurs chinois, arrivent en France, via la Russie, ce sont presque tous des Chinois de la diaspora destins chinois se seraient installés en 1999 ; la quoi faire vivre sa famille ». Sans fectoire et le second le dortoir. Avec et s’installent à Paris. Mais la première implan- installée depuis deux à trois générations en Asie préfecture de police comptabilise 500 nouveaux compter les douleurs dans les une dizaine de compagnons, il y tra- tation significative intervient lors de la première du Sud-Est. demandeurs d’asile, chaque mois, dans la capi- jambes quand « il faut travailler vingt vaille de 8 heures à minuit, parfois guerre mondiale. Suite à un accord entre le Débarquant le plus souvent les mains vides, tale depuis le début de l’année. Ces cadres de heures sans s’arrêter, sinon tu n’es pas davantage. « Au début, j’étais content gouvernement chinois et les Alliés, 150 000 tra- ces commerçants habitués à faire fortune après 35-40 ans, victimes des dégraissages des entre- payé ». Si c’était à refaire, il ne parti- d’être à Paris. Après quelques jours, vailleurs chinois sous contrat participent à l’ef- chaque déplacement vont très vite reprendre prises publiques et des administrations de la rait plus, jure-t-il. Mais « je ne peux j’ai pleuré sans m’arrêter », se sou- fort de guerre en travaillant dans les usines leurs marques dans le 13e arrondissement et côte du Nord-Est, arrivent par voyages organi- plus retourner : le gouvernement vient Qi. Sur les coups, les brimades, d’armement françaises. Beaucoup sont origi- peupler les tours que les Parisiens boudent. sés, payés cash au départ. Un profil bien dif- chinois m’a retiré ma carte de ré- il ne s’étend pas. Juste quelques naires de la région du Wenzhou, au sud de Chinatown débordera très vite sur la banlieue férent encore des migrants précédents. sident ». mots : « C’était très violent. » Au Shanghaï. En 1918, la plupart repartent ; seuls sud. bout d’un an de cet esclavage, il s’en 2 000 d’entre eux s’installent à Paris. Ils consti- La politique de réformes et l’ouverture des S. Z. Sylvia Zappi LeMonde Job: WMQ1107--0010-0 WAS LMQ1107-10 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0428 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 SOCIÉTÉ Une enquête ouverte après des décès Des incendies en série ont ravagé suspects dans une clinique de Saclay les forêts du Sud-Est et tué deux pompiers Des témoignages font état de cas d’euthanasie et de sévices Les sapeurs-pompiers demandent la reconnaissance Une information judiciaire pour « homicides volon- Laurent Davenas, procureur de la République d’Evry. des « risques » de leur profession. Le feu a détruit des centaines taires, violences volontaires sur personnes vulné- Elle vise une série de morts suspectes survenues depuis rables » notamment, a été ouverte, lundi 3 juillet, par 1995 à la clinique de la Martinière à Saclay (Essonne). d’hectares dans les Bouches-du-Rhône, le Var et en Corse UN CENTRE de soins situé à Sa- personnes, infirmières et aide-soi- Les enquêteurs prennent ces MARSEILLE 700 hectares de pinède et de gar- 800 voyageurs ont dû passer la nuit clay (Essonne) semble avoir été le gnants » auraient livré des témoi- dernières déclarations avec la plus de notre correspondant rigue avaient été détruits. à la gare Saint-Charles, à Marseille, théâtre d’une série de morts sus- gnages concordants. A en croire grande prudence, affirmant que Deux sapeurs-pompiers d’Arles A Saint-Chamas, un entrepôt de dans deux rames de TGV à quai. pectes, survenues entre 1995 et au- leurs récits, une vingtaine de pa- « ce type d’affaires génère toujours ont péri, samedi 8 juillet, en luttant palettes a été ravagé par les Dimanche matin, la SNCF décidait jourd’hui. L’affaire, exposée par Le tients de l’établissement auraient une part de fantasmes ». Ainsi, les contre un feu de forêt à Cornillon- flammes. Tout au long de la mati- de reprendre la circulation des Parisien du 9 juillet, fait l’objet été euthanasiés sans leur accord ni premières investigations n’ont pas Confoux (Bouches-du-Rhône), au née de dimanche, les pompiers ont trains, mais à marche très réduite à d’une information judiciaire ou- celui de leurs familles, après avoir permis d’étayer les accusations de nord de l’étang de Berre. Les vic- procédé à des opérations de proximité des lieux des incendies. verte le 3 juillet par le procureur de été contraints d’absorber des nécrophilie. L’enquête aurait juste times, un adjudant-chef âgé de « noyage » pour éviter des reprises Dans les Bouches-du-Rhône, dé- la République d’Evry, Laurent Da- « cocktails de sédatifs » extrême- établi qu’un intendant avait des trente-huit ans, père de deux jeunes de feu, mais le vent avait très sen- partement le plus touché par les ac- venas, des chefs d’« homicides vo- ment puissants, par injection ou relations sexuelles avec des infir- enfants, et un pompier volontaire siblement faibli. Samedi, le risque cidents mortels chez les pompiers lontaires, violences volontaires sur par voie orale. Les victimes se- mières dans la morgue de l’établis- de vingt-deux ans, se trouvaient à d’incendie était tenu pour « très sé- en service, l’accident de Cornillon- personnes vulnérables, blessures in- raient des personnes âgées, mais sement. Les accusations d’eutha- bord d’un véhicule léger tout ter- vère », du fait de la conjugaison Confoux est vécu comme « une volontaires, non-assistance sur per- également des malades plus nasie, elles, sont jugées « très rain, en tête d’un groupe d’interven- d’un vent fort et d’une grande sé- grande gifle » et ravive la revendica- sonnes en péril, vols et recels ». jeunes, atteints de cancers en crédibles ». « Certains témoignages tion. A 19 heures, la colonne s’ap- cheresse de la végétation. Etabli tion d’une reconnaissance de la pro- L’instruction, confiée à la juge Li- phase terminale. Sous le sceau de se recoupent trop précisément pour prêtait à combattre l’un des flancs entre 50 et 60 km/h, le mistral at- fession de sapeur-pompier comme liane Asselino, devra établir si des l’anonymat, une ancienne salariée être le fruit de l’imagination », a in- les plus virulents de l’incendie. Pris teignait 90 km/h dans les rafales. Au profession « à risques » et « insa- patients de la clinique de la Marti- de la clinique a expliqué, sur diqué au Monde une source judi- dans un feu tourbillonnant, les dix- total, 90 départs de feu ont été re- lubre ». nière, établissement ouvert en 1995 France Info, que « le “cocktail” ciaire. huit hommes, à bord de cinq véhi- censés dans les Bouches-du-Rhône, « Si notre métier n’est pas à et dépendant de la Caisse militaire était quelque chose d’un peu institu- Les policiers ont saisi, le 7 juillet, cules, ont opéré une manœuvre mobilisant plus de un millier de se- risques, quel métier l’est, alors que dix de Sécurité sociale, ont été vic- tionnalisé » au sein de l’établisse- les dossiers médicaux de tous les d’autoprotection et déclenché les couristes. A Marseille et dans sa des nôtres sont décédés en service de- times de sévices ou ont été eutha- ment. patients décédés depuis 1995. L’or- asperseurs des véhicules transpor- proche couronne, le bataillon des puis le début de l’année dans le nasiés, ainsi que l’affirment plu- dinateur et le disque dur du centre tant l’eau. « Ils ont été encerclés par marins-pompiers a affronté 50 pays?» observe le lieutenant Ro- sieurs infirmières et aides- COCKTAILS MORTELS de soins ont été placés sous scellés. le feu malgré la manœuvre de sécuri- autres départs de feu, dont le plus bert Fernandez, président de l’union soignants. « Au début, a-t-elle affirmé, on Les enquêteurs doivent interroger té », a déclaré le préfet de région, important, à Allauch, a nécessité départementale des sapeurs-pom- Un conflit du travail opposant la n’était pas très conscients de ce que les familles des personnes décé- Yvon Ollivier, qui s’est rendu sur les l’intervention des deux hélicoptères piers des Bouches-du-Rhône, qui direction du centre de soins à une cela représentait, et puis, petit à pe- dées afin de déterminer si elles lieux. bombardiers d’eau loués par la ville réclame également que les orphe- partie du personnel semble être à tit, on s’est rendu compte que c’était avaient ou non été informées d’un Les circonstances exactes de l’ac- durant l’été, ainsi que celle de cinq lins des pompiers soient pris en l’origine de la révélation de ces un cocktail qui était administré à possible recours à l’euthanasie. cident restent imprécises et font Tracker de la sécurité civile. Le charge par l’Etat comme pupilles de soupçons. Au cours des derniers des personnes qui n’étaient pas dans L’exhumation de cadavres aux fins l’objet d’une enquête confiée à la centre opérationnel départemental la nation. « Si l’un de nous s’en va, mois, la tension était montée au le coma, qui n’étaient pas en ago- d’autopsie pourrait ensuite « être gendarmerie. Seule certitude : le d’intervention et de secours a solli- dit-il, qu’au moins on puisse conser- sein de l’établissement : s’estimant nie. » Le même témoin qui précise envisagée », afin notamment d’éva- drame s’est joué en un temps «ex- cité des renforts auprès des dépar- ver à sa famille un climat et des victimes de « harcèlement moral », qu’il « était assez choquant de voir luer les doses de sédatifs adminis- trêmement court ». Sur les lieux, le tements limitrophes, ainsi que de la conditions de vie dignes de ce nom. » voire de « brimades », certains sa- une personne la veille qui marchait trés à ces patients décédés. Par ail- substitut du procureur de la Répu- Drôme, de l’Aude et des Pyrénées- D’autres incendies importants se lariés, réunis au sein d’un collectif, encore, qui parlait, et le lendemain, leurs, le procureur Davenas blique à Aix-en-Provence a procédé, Orientales. sont déclarés durant le week-end avaient saisi à plusieurs reprises le elle était sous cocktail parce qu’elle envisagerait d’ouvrir une enquête dimanche, au recueil des indices. dans le Var et en Corse. Le feu a dé- conseil des prud’hommes avant avait été un peu agitée la nuit ». distincte sur les circonstances dans Selon toute vraisemblance, une MAISONS ÉVACUÉES truit 600 hectares de pinède à d’alerter l’inspection du travail. Plusieurs dépositions désigne- lesquelles un aide-soignant s’était étincelle à la sortie du pot d’échap- Deux autres foyers ont inquiété La Cadière-d’Azur, à une vingtaine Devant la gravité des faits dénon- raient un médecin, affecté au pre- suicidé dans l’établissement, en pement d’une moissonneuse-bat- les autorités : 300 hectares de gar- de kilomètres de , mobilisant cés, les inspecteurs du travail ont mier étage de la clinique, qui aurait 1999. Selon plusieurs témoignages teuse serait à l’origine de cet incen- rigue à Lançon-de-Provence et 400 pompiers. Plus de 1 000 per- alerté, au début du mois de mai, le été plus particulièrement spécialisé recueillis par la police, l’homme die. Le feu, qui s’est déclenché La Fare-les-Oliviers et 100 hectares sonnes ont dû quitter leur domicile, parquet d’Evry, qui a aussitôt ou- dans l’administration des cocktails était en conflit avec sa direction et samedi en milieu d’après-midi, s’est de pinède à Fos-sur-Mer sont partis dans la nuit de samedi à dimanche. vert une enquête préliminaire, puis mortels. D’autres témoignages se serait immolé par le feu. Sollici- très vite propagé dans le champ en fumée. Les pompiers n’ont maî- En Haute-Corse, 30 départs de feu une information judiciaire. font état de sévices, notamment tés par Le Monde, lundi 10 juillet, – « il faut moins de cinq minutes pour trisé ces deux sinistres que di- étaient recensés samedi en milieu Selon les premiers éléments de sexuels, qui auraient été imposés à les responsables de la clinique brûler un hectare de blé », assure un manche matin à 4 heures. Plusieurs d’après-midi, la région du Nebbiu, à l’enquête, menée par la brigade des malades mais aussi pratiqués n’ont pas souhaité commenter les pompier – et un front de flammes dizaines de maisons avaient été pré- l’ouest de , étant la plus tou- criminelle de la direction régionale sur des cadavres. Les victimes au- éléments de l’enquête. d’une longueur de 200 à 300 mètres ventivement évacuées, ainsi que les chée. Les feux éteints restaient sous de la police judiciaire de Versailles raient aussi été dépouillées de leur a atteint la forêt. Le sinistre n’a été occupants d’un camping, accueillis surveillance, lundi 10 juillet, un fort (Yvelines), « une demi-douzaine de argent et de leurs objets de valeur. Fabrice Lhomme maîtrisé que dimanche 9 juillet, à dans un gymnase de Saint-Chamas. mistral étant attendu à partir de 9 h 30, après l’intervention, au lever La SNCF a suspendu la circulation mardi dans le sud de la France. du jour, de cinq Canadair et Tracker des trains sur la ligne Marseille- de la sécurité civile. Entre-temps, Paris, samedi, vers 17 heures ; Luc Leroux Faute de définition de l’« emploi fictif », trois élus obtiennent un non-lieu

QU’EST-CE qu’un emploi de cabinet fictif ? C’est la même maire de L’Hay¨-les-Roses. Il a occupé cet em- question à laquelle n’a pas pu répondre le juge d’ins- ploi jusqu’en septembre 1995. M. Sève recrutait, truction de Créteil qui a accordé, le 30 juin, un non- pour sa part, l’épouse du maire d’Alfortville, qui a lieu à trois élus socialistes du Val-de-Marne. «Il perçu de la commune de L’Hay¨-les-Roses n’existe pas de définition claire [des] tâches, concrètes 188 000 francs de salaires en 1994. En janvier 1996, ou non, devant ou pouvant être accomplies dans l’exer- Michèle Sabban fut elle aussi employée à la mairie de cice de ce type de “fonction” », indique l’ordonnance L’Hay¨-les-Roses pour 17 159 francs mensuels, en du juge Philippe Vandingenen, qui relève que « l’em- qualité de chargée de la communication du maire. ploi de cabinet relève du pouvoir discrétionnaire du L’enquête n’a pu démontrer l’effectivité du travail maire ». L’appréciation de l’effectivité des emplois accompli par les élus visés, qui ne disposaient d’au- de cabinet a été limitée par une loi de juillet 1999 qui cun bureau ni d’un téléphone. Les élus poursuivis dispose que ces contractuels « ne rendent compte ont fait valoir que leurs embauches coïncidaient avec qu’à l’autorité territoriale auprès de laquelle ils sont des périodes préélectorales, en 1993 et 1995. Tout en placés et qui décide des conditions et des modalités soulignant « l’inadéquation » de la compétence des d’exécution du service qu’ils accomplissent auprès personnes « au regard de leur mission supposée », le d’elle ». Cet article avait été voté à l’initiative de sé- juge constate que « la mission politique » dont se pré- nateurs de l’opposition, dont Jean-Paul Delevoye, sé- valent les trois élus « peut très bien ne pas se traduire nateur (RPR) du Pas-de-. Prenant en compte (...) par des manifestations visibles et des résultats for- cette évolution – sans y faire référence –, le juge a re- cément démontrables ». Aussi conclut-il qu’il n’y a noncé aux poursuites contre le député Patrick Sève, pas matière à poursuivre les trois élus concernés, mis Michèle Sabban, conseillère régionale d’Ile-de- en examen pour « corruption, trafic d’influence, dé- France, et René Rouquet, député et maire (PS) d’Al- tournement de fonds publics, abus de confiance aggra- fortville, quoique soupçonnés d’avoir décidé ou bé- vé et recel ». Le parquet de Créteil a fait appel de néficié de « recrutements de complaisance ». cette décision. En mai 1993, M. Sève avait été recruté par M. Rou- quet comme attaché de cabinet – alors qu’il était lui- Béatrice Jérôme EMPLOI

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SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 11 Quatre jeunes gens Trois piliers du gang de la Brise de mer Les évêques de France mis en examen ont célébré la messe en prison EN UNION avec le pape qui, dimanche 9 juillet, a célébré la messe dans incarcérés pour tentative d’extorsion de fonds la prison Regina Cœli de Rome, presque tous les évêques de France se à Lille sont rendus, dimanche, dans les prisons de leur diocèse. Des prières dans toutes les églises ont marqué ce « Jubilé des prisons ». Les évêques En découvrant l’identité des malfaiteurs, leur dénonciateur s’est rétracté ont repris le message du pape appelant les autorités à « des gestes de après l’assassinat clémence » et à « entreprendre les révisions du système carcéral pour Des menaces dans un restaurant et une dénonciation tive d’extorsion de fonds en bande organisée », de mieux l’adapter aux exigences de la personne humaine ». A Fleury-Méro- immédiate sont à l’origine de la mise en examen et de trois personnes suspectées d’appartenir au gang de la gis (Essonne), Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry, a enjoint les 135 dé- l’incarcération, jeudi 6 juillet, à Ajaccio, pour « tenta- Brise de mer, principale organisation criminelle corse. tenus présents à rester des « hommes debout ». A la prison de la Santé, d’une adolescente à Paris, le cardinal Lustiger a également souligné que la peine ne devait LILLE LA CHANCE aurait-elle appor- espèces, pour des montants de avaient été dérobés 120 millions de pas être considérée comme « une sorte de vengeance institutionnelle ». de notre correspondant régional té, en Corse, son tribut à la lutte 9 000 à 20 000 francs. Plus tard, francs. Deux jeunes gens âgés de 18 et contre le grand banditisme ? Un deux véhicules volés et dotés de Les policiers, saisis des faits DÉPÊCHES 21 ans ont été écroués, dans la soi- simple affrontement verbal, sur fausses immatriculations sont re- après les gendarmes, semblent a JUSTICE : le jeune Alexi, condamné, le 14 mars 1998, à huit ans rée du dimanche 9 juillet, dans fond de menaces à l’encontre d’un trouvés non loin de l’endroit du croire à une heureuse coïncidence. de prison après le sextuple meurtre de Louveciennes (Yvelines), a été deux prisons du Nord, après avoir restaurateur de Sartène (Corse-du- lieu d’arrestation. Après l’altercation, les deux Mar- libéré samedi 8 juillet. Le jeune homme avait été condamné pour avoir été mis en examen pour l’assassi- Sud) proférées par deux hommes Les gendarmes réalisent qu’ils seillais auraient rejoint leurs aco- tué par balles, le 26 février 1995, son père, riche industriel russe, sa nat, près de Lille, d’une adoles- originaires de Marseille, a conduit détiennent trois membres émi- lytes dans le but de préparer une belle-mère, un général en retraite de l’armée rouge et son épouse, ainsi cente de douze ans. Selon les en- à l’incarcération de trois piliers nents du grand banditisme corse. action d’une tout autre envergure. qu’un couple d’amis. Alexi, âgé de seize ans au moment des faits, a quêteurs, ils ont avoué les faits. présumés de la bande de la « Brise Certains éléments orienteraient les purgé un peu plus de cinq ans et demi de prison. « Il n’a pas bénéficié Deux autres personnes âgées de de mer », présentée comme une recherches vers une affaire d’ho- d’une liberté conditionnelle, mais de toutes les réductions de peine pré- 18 et 20 ans ont été mises en exa- des associations de malfaiteurs les L’évocation des seuls micide. La réaction inopinée du vues normalement », a indiqué un porte-parole de l’administration pé- men pour complicité. Selon les plus puissantes d’Europe. Le juge restaurateur aurait stoppé l’opéra- nitentiaire. premiers éléments de l’enquête, d’instruction Patrice Camberou, noms des personnes tion. L’avocat de MM. Santucci, a ACCIDENT : un jeune homme de dix-neuf ans est mort électro- les quatre suspects auraient orga- saisi des faits, a mis en examen, Costa et Mariani, Me Jean-Louis cuté dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 juillet, en gare de La Ma- nisé une expédition punitive jeudi 6 juillet, Francis Mariani, mises en cause Seatelli, nous a indiqué que ses deleine, près de Lille, alors qu’il taguait des wagons de marchandises contre la jeune fille qui se disait Pierre-Marie Santucci et Maurice clients ne connaissaient pas les stationnés sur une voie de garage. En escaladant le wagon, vers enceinte après avoir été embrassée Costa, fichés au grand banditisme, fait peser, sur la Corse, deux Marseillais visés dans ce dos- 4 heures du matin, le jeune homme s’est approché d’une caténaire ali- sur la bouche par l’un d’entre eux. ainsi que deux Marseillais, sier et n’étaient en rien concernés mentée en 25 000 volts et a été tué sur le coup. Placée dans un foyer de Wattre- Alexandre Chevrière et Eric Ma- une véritable par cette affaire de racket. Le sac a « VACHE FOLLE » : un premier cas d’encéphalopathie spongi- los, entre Lille et Roubaix, à la rant, pour « tentative d’extorsion de découvert par les gendarmes ne forme bovine (ESB) a été décelé en Isère, dans un élevage de Fla- suite de difficultés familiales, la fonds en bande organisée, associa- chape de plomb leur appartiendrait pas, selon lui. chères, et le troupeau de soixante-trois bêtes a été abattu samedi 8 juil- victime n’était pas revenue de per- tion de malfaiteurs, infraction à la « Je suis serein sur la suite des évé- let. Les premiers symptômes de la maladie ont touché une vache mission à la fin du week-end du législation sur les armes ». nements, dit-il. Mes clients ont ac- laitière, de race Montbéliarde, âgée de six ans. Ce cas porte à vingt- 1er et 2 juillet. Elle avait préféré res- A l’heure de l’addition, après le Francis Mariani, âgé de cin- cepté les prélèvements ADN destinés quatre le nombre de vaches atteintes par cette maladie en France de- ter chez sa mère, domiciliée à déjeuner, mercredi 5 juillet, les quante et un ans, a été écroué à à être comparés à ceux prélevés sur puis janvier. Mons-en-Barœul. Le jeudi suivant, deux Marseillais auraient indiqué plusieurs reprises pour vols et in- les verres utilisés par les racket- a HARKIS : près de cent harkis se sont rassemblés, samedi 8 juil- son corps avait été retrouvé à au restaurateur que lors de leur fraction à la législation sur les teurs. » let, dans le centre de Lille pour protester contre des déclarations du Haubourdin, non loin de Lille, prochaine visite, les rôles seraient armes, et condamné, en 1983, pour Le restaurateur est revenu, de- président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui les avait assimilés à des dans un bras mort de la rivière La inversés. En clair, a raconté Jean- l’attaque d’un fourgon blindé à puis, sur ses déclarations et a affir- « collaborateurs », lors d’un entretien télévisé, le 16 juin, à l’occasion de Deule. Habillée, elle ne semblait Pierre Muriani aux gendarmes, il Bastia. Evadé, un an plus tard, il mé ne pas reconnaître, parmi les sa visite en France. pas avoir subi de violences aurait été victime d’une tentative est repris en 1985 et libéré en 1992. cinq personnes arrêtées, les au- a NUCLÉAIRE : deux employés d’une entreprise prestataire ont sexuelles mais avait manifeste- de racket. Par chance, en plein Maurice Costa, quarante-neuf ans, teurs des menaces. Vendredi 7 juil- été exposés, dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 au centre nu- ment été battue, comme l’indi- centre-ville, il aperçoit les deux a été poursuivi, en 1987, pour vol à let, il a fait paraître, dans la presse cléaire de production électrique de Dampierre-en-Burly (Loiret), à des quaient des traces de coups au vi- hommes et les signale aux gen- main armée commis à Nice et ten- locale, un communiqué indiquant radiations correspondant à un quart environ de la dose maximum ré- sage. L’autopsie devrait darmes, qui les interceptent ainsi tative d’homicide volontaire sur qu’il « apportait un démenti formel glementaire annuelle. L’incident s’est produit dans le bâtiment réac- déterminer si elle était enceinte, que trois autres personnes pré- un fonctionnaire de police et di- aux rumeurs qui tendaient à le pré- teur de l’unité de production numéro deux, en raison d’une « erreur de comme elle le prétendait. L’en- sentes à proximité. Dans le même verses opérations immobilières en senter comme une victime d’une ex- coordination entre les intervenants ». Le déclenchement d’un appareil quête a permis de retrouver très temps, signalent les gendarmes 1989. Pierre-Marie Santucci, qua- torsion de fonds ». Ce revirement prévu pour détecter d’éventuels défauts dans la tuyauterie a eu lieu vite son identité et d’établir qu’elle dans leur rapport, un sac est jeté à rante-quatre ans, a été condamné brutal s’expliquerait, selon des en- avant que les employés se soient suffisamment éloignés. était partie en promenade avec terre sans qu’ils puissent identifier pour détention d’explosifs et pour- quêteurs, par la découverte du a MÉDIATION: dans un entretien au Parisien du 10 juillet, le pré- quatre camarades, nettement plus le propriétaire. Ils y découvrent un suivi pour des affaires de vols. profil des personnes mises en sident du Sénégal, Abdoulaye Wade, indique qu’il rencontrera la se- âgés. Selon le parquet de Lille des pistolet automatique, une cagoule, Alexandre Chevrière, de son côté, cause à la suite de sa plainte, dont maine prochaine le père de Fatoumata, vingt ans, élève du lycée Col- « racontars entre jeunes, (...) des un couteau et des talkies-walkies. a été condamné comme coauteur l’évocation des seuls noms fait pe- bert de Paris retenue en Casamance par sa famille depuis les vacances embrouilles ridicules » auraient Les cinq personnes sont placées de l’attaque, imputée à la Brise de ser, sur l’île, une véritable chape de de Pâques, accompagné de la jeune fille. « Ses parents savaient qu’elle motivé le meurtre. en garde à vue. Les gendarmes mer, le 25 mars 1990, d’une suc- plomb. entretenait une relation avec un Français. Ils l’ont très mal accepté. Je fe- trouvent également des clés de cursale de l’Union de banques rai tout pour qu’elle passe son bac en septembre. Je dois respecter la liber- Pierre Cherruau voiture et des sommes d’argent, en suisses (UBS), au cours de laquelle Jacques Follorou té des citoyens mais aussi les coutumes du pays », déclare M. Wade. LeMonde Job: WMQ1107--0012-0 WAS LMQ1107-12 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:12 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0430 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 CARNET

CONCOURS GÉNÉRAL NOMINATIONS Metz, commandant la région terre et la zone combat le général de brigade aérienne Hervé yer ; adjoint organique à Brest au comman- de défense Est, commandant les forces fran- Longuet ; chargé de mission auprès du chef dant la force d’action navale, le contre-ami- çaises et l’élément civil stationnés en Alle- d’état-major des armées le général de divi- ral Jean-François Cot ; commandant la magne le général de brigade Michel de Col- sion aérienne Jean-François Louvion ; char- marine à Lorient, le contre-amiral Patrice Le palmarès Défense net ; chef d’état-major du général gé de mission auprès du chef d’état-major de Dupeyron ; adjoint organique à Toulon au gouverneur militaire de Metz, commandant l’armée de l’air le général de brigade aérienne commandant la force d’action navale, le Le ministère de l’éducation nationale a nal) ; 3e prix : Nicolas Mannino (lycée Branly, Le conseil des ministres du mercredi la région terre et la zone de défense Est, Christian Moreau. contre-amiral Pierre Toubon ; directeur du rendu public, lundi 3 juillet, le palmarès Lyon) ; 3e prix ex aequo : Cédric Noël (lycée 5 juillet a approuvé les promotions et no- commandant les forces françaises et l’élé- b MARINE. Sont promus : vice-amiral, les service de soutien de la flotte à Toulon, le du concours général 2000. Cette année, Lesage, Vanves). minations suivantes dans les armées : ment civil stationnés en Allemagne le général contre-amiraux Stanislas d’Arbonneau et contre-amiral Philippe Sautter ; adjoint tac- 11 326 candidats de classe de première et b Génie énergétique : 1er prix : Grégory de brigade Robert Charvoz ; chef d’état-ma- Alain Oudot de ; commissaire gé- tique au commandant la force d’action na- de terminale se sont présentés, dont Barrier (lycée Gaudier, Saint-Jean-de-Braye) ; b TERRE. Est élevé au rang et à l’appella- jor du général gouverneur militaire de Lyon, néral de première classe, le commissaire gé- vale, le contre-amiral François Cluzel. e 2 148 au concours général des métiers. Au 2 prix : Laurent Gaben (lycée Louis-Vicat, tion de général d’armée le général de corps commandant la région terre et la zone de dé- néral de deuxième classe Michel Bressler ; Sont mis à la disposition : du chef d’état- Souillac). total, 366 élèves ont été récompensés par d’armée Pierre Forterre. fense Sud-Est le général de brigade Renaud commissaire général de deuxième classe, les major des armées, le contre-amiral Michel un prix, un accessit ou une mention régio- b Génie mécanique : 1er prix : Richard Sont promus : général de division les géné- Dubos ; commandant les écoles de Coëtqui- commissaires en chef de première classe Picard ; du chef d’état-major de la marine, le nale et 143 sont lauréats. Nicolas Templier, Chatain (lycée La Mache, Lyon) ; 2e prix : Jé- raux de brigade Jean-Louis Georgelin, Yves dan le général de brigade Bruno Cuche ; di- Pierre-Marie Arreckx, Pierre Labit (nommé contre-amiral Jérôme Denavit. élève de terminale au lycée Louis-Barthou rémy Troisgros (lycée Jules-Renard, Nevers) ; recteur régional du matériel en région terre chef du service des marchés généraux du b GENDARMERIE. Sont nommés : 3e prix : Félicien Robert (lycée Saint-Joseph, Péresson (nommé chef d’état-major du gé- de Pau, a réussi le doublé : il est à la fois Nord-Est le général de brigade Jack Des- commissariat de la marine) et Xavier La commandant la région de gendarmerie de Toulouse) ; 3e prix ex aequo : Pierre- néral commandant la région terre et la zone premier prix de mathématiques et pre- bordes ; chef de la division « activités » de Roche (nommé adjoint au préfet maritime Paris, le général de corps d’armée Paul Ro- Alexandre Jobase (lycée Carriat, Bourg-en- de défense Sud-Ouest) et Jean Lebourg mier prix de physique-chimie. Cinq autres l’état-major du général gouverneur militaire de la Méditerranée, chargé de l’action de cher ; commandant la région de gendarmerie candidats ont également cumulé deux ré- Bresse). (nommé adjoint « doctrine » au général de Paris, commandant la région terre Ile-de- l’Etat en mer) ; contre-amiral, les capitaines Est, le général de division Gérard Desjar- compenses (prix et accessit ou deux acces- b Géographie : 2e prix : Matéi Negresco commandant la doctrine et l’enseignement France et la zone de défense de Paris le géné- de vaisseau François Capelle, Bertrand Au- dins ; commandant la région de gendarmerie sits) dont Y-Lan Boureau. En 1999, alors (lycée Louis-le-Grand, Paris). militaire supérieur). ral de brigade Louis-Marie Chèvre ; adjoint ry (nommé commandant les fusiliers-marins Sud-Ouest, le général de division Maurice élève de première S au lycée Louis-le- b Hébreu : 1er prix : Tsivia Frank (école Sont promus : général de brigade les colo- e « territorial » au général commandant la ré- et commandos), Arnaud Desmarest (nom- Lallement ; commandant la région de gen- Grand de Paris, elle avait décroché trois Aquiba, Strasbourg) ; 2 prix : Nathalie Houri nels Gérard Bezacier, Joël Bourreau (nom- premiers prix en thème latin, version la- (école Beth-Hanna, Paris). mé chef de la division « soutien » de l’état- gion terre et la zone de défense Sud-Ouest le mé chef de la division « télécommunications, darmerie Sud-Est, le général de brigade Mi- tine et version grecque. Cette année, la b Histoire : 1er prix : Bertrand Guest (lycée major du général commandant la région général de brigade Bernard Peyrefitte. systèmes d’information et de commande- chel Alaux ; commandant la région de gen- jeune fille obtient le second prix de phy- franco-allemand, Buc) ; 2e prix : David Fleury terre et la zone de défense Sud-Ouest), Ray- Est détaché auprès du premier ministre, au ment » à l’état-major des armées) et Claude darmerie Sud, le général de brigade e sique-chimie et le deuxième accessit de (lycée Félix-Faure, Beauvais) ; 3 prix : Guil- mond Kuntzmann (nommé chef de la divi- secrétariat général de la défense nationale le Marcus (nommé adjoint territorial au Jean-Louis de Raspide ; commandant la ré- philosophie. Comme en 1999, cinq disci- laume Calafat (lycée Aubanel, Avignon). sion « soutien » de l’état-major du général général de brigade Jean Novacq. commandant la zone maritime et la région gion de gendarmerie Ouest, le général de bri- b Italien : 1er prix : Ellen Giacone (lycée plines n’ont pas eu de premier prix, faute commandant la région terre et la zone de dé- b AIR. Est élevé au rang et à l’appellation maritime Méditerranée, préfet maritime Mé- gade Guy Parayre ; commandant la région Henri-IV, Paris) ; 2e prix : Alexandra Capello d’un travail suffisamment brillant. C’est le fense Nord-Ouest) ; Gilbert Robinet (nom- de général de corps aérien le général de divi- diterranée). de gendarmerie Nord, le général de brigade (lycée international, Valbonne) ; 3e prix : cas de l’anglais, de la composition fran- mé adjoint territorial au général gouverneur sion aérienne Bernard Choplin. Sont nommés : président de la commission Jean-Michel Pitzini. çaise, de l’économie, de la dissertation Anne-Catherine David (lycée français, Sont promus : général de brigade aérienne permanente des programmes et des essais, le b ARMEMENT. Sont promus : ingénieur Londres). militaire de Lyon, commandant la région philosophique en série littéraire et de la terre et la zone de défense Sud-Est) ; Michel les colonels Paul Roustant et Patrice du vice-amiral Patrice du Puy-Montbrun ; di- général de première classe, l’ingénieur géné- géographie. b Maintenance automobile, option voi- Bois de Gaudusson. recteur adjoint du service de soutien de la ral de deuxième classe Gérard Mattern ; in- tures particulières : 1er prix : Florian Guer- Berthelemy (nommé chef de la division b Allemand : 1er prix : Valérie Heymans Sont nommés : commandant la région aé- flotte, le contre-amiral Benoît Le Masne de génieur général de deuxième classe, l’ingé- nion (lycée professionnel Saint-Etienne, Ces- « entraînement et études » de l’état-major (lycée français, Dusseldorf) ; 2eprix : Maïté Li- rienne Nord le général de corps aérien Alain Chermont ; chargé de mission auprès du nieur en chef Bruno Delor. son Sévigné) ; 2e prix : Julien Cordier (lycée du commandement de la force logistique ter- gneul-Lechable (lycée Chateaubriand, Perrolllaz ; commandant la région aérienne commandant la zone maritime et la région Est nommé directeur central du service de professionnel Mistral, Marseille) ; 3e prix : Jo- restre). Rennes) ; 3e prix : Miriam Jacht (lycée inter- Sud le général de corps aérien Bernard Gué- maritime Atlantique, préfet maritime de soutien de la flotte, l’ingénieur général de nathan Cousaert (lycée professionnel auto, Sont nommés : gouverneur militaire de Pa- national, Saint-Germain-en-Laye). Marcq-en-Barœul). ris, commandant la région terre Ile-de- vel ; commandant la force aérienne de l’Atlantique, le contre-amiral Jacques Méta- première classe Jean-Paul Panié. b Anglais : 2eprix : Agnès Martin (lycée in- b Maintenance et exploitation des ma- France et la zone de défense de Paris le géné- ternational, Saint-Germain-en-Laye) ; 3eprix : tériels agricoles, de travaux publics, de Jonathan Laine (lycée Masséna, Nice). ral d’armée Michel Billot ; commandant la parcs et jardins : 1er prix : Nicolas Barbier b Arabe : 1erprix : Omar Lakmssassi (lycée région terre et la zone de défense Sud-Ouest, tion réciproques des investisse- ganisation et à la promotion des (lycée Henri-Avril, Lamballe) ; 2e prix : Patrice JOURNAL OFFICIEL Lyautey, Casablanca) ; 2e prix : Siham Elmer- le général de corps d’armée Xavier de Lam- Faya (maison des métiers, Saint-Martin-en- ments, signé à Paris le 2 septembre activités physiques et sportives. nissi (lycée Regnault, Tanger) ; 3eprix : Lama bert ; commandant la région terre et la zone Haut) ; 3e prix : Benoît Billot-Laillet (UFA, Au Journal officiel du vendredi 1997 ; b Incendie : une loi relative à la Zein (lycée franco-libanais, Beyrouth). de défense Ouest, le général de corps d’ar- Châtillon-sur-Chalaronne). b Artisanat et métiers d’art, option arts mée Maurice Godinot ; gouverneur militaire 7 juillet sont publiés : un décret portant publication de prolongation du mandat et à la b Mathématiques : 1er prix : Nicolas Tem- de la pierre : 1er prix : Florence Genin (lycée de Lyon, commandant la région terre et la plier (lycée Louis-Barthou, Pau) ; 2e prix : b Santé : deux décrets modifi- l’accord entre le gouvernement de date de renouvellement des e zone de défense Sud-Est, le général de corps professionnel Les Marcs d’or, Dijon) ; 2 prix : Yannick Chassagneux (lycée Saint-Thomas, catifs fixant le statut des prati- la République française et le gou- conseils d’administration des ser- d’armée Jean-Michel de Widerspach-Thor ; Yann Barbier (lycée professionnel Les Marcs Oullins) ; 3e prix : Paul Bourgade (lycée de d’or, Dijon). gouverneur militaire de Metz, commandant ciens-conseils chargés du service vernement de la République du vices d’incendie et de secours ainsi Borda, Dax). du contrôle médical du régime gé- Nicaragua sur l’encouragement et qu’au reclassement et à la cessa- b Artisanat et métiers d’art, option ébé- b Mise en œuvre des matériaux, option la région terre et la zone de défense Est, er niste : 1 prix : Simon Svoboda (lycée SEFR- matériaux métalliques moulés : 1er prix : commandant les forces françaises et l’élé- néral de la sécurité sociale et du la protection réciproques des in- tion anticipée d’activité des sa- e CFA, Lyon) ; 2 prix : Florian Voilliot (lycée Stéphane Bouraly (lycée Michel-Anguier, ment civil stationnés en Allemagne, le géné- régime d’assurance maladie et ma- vestissements, signé à Managua le peurs-pompiers professionnels. professionnel Leclerc, Autun) ; 3e prix : Sté- Eu) ; 2e prix : Guillaume Biezaneck (lycée Je- ral de corps d’armée Claude Patois ; chef de ternité des travailleurs non salariés 13 février 1998 ; b Cantonales : une loi interdi- phane Rivollier (SEFR-CFA, Lyon). han-de-Beauce, Chartres). l’état-major interarmées de planification b Artisanat et métiers d’art, option vête- b Physique de laboratoire et de procé- opérationnelle, le général de division Marc des professions non agricoles ; un décret portant publication de sant les candidatures multiples er ments et accessoires de mode : 1 prix : dés industriels : 1er prix : Philippe Barate (ly- Allamand. un décret modifiant le code de la l’accord entre le gouvernement de aux élections cantonales. France Servière (lycée professionnel, Bres- cée Mermoz, Montpellier) ; 2e prix : Adrien Sont nommés : directeur central du génie e sécurité sociale et relatif au la République française et le gou- b Cumul des mandats : une loi suire) ; 2 prix : Jonathan Carreta (lycée pro- Reau (lycée Sainte-Croix, Orléans) ; 3e prix : le général de division Marcel Françoise ; di- fessionnel Le Grand Arc, Albertville) ; contrôle médical du régime géné- vernement de la République algé- relative à la limitation du cumul Benoît Achard (lycée Les Catelins, Montéli- recteur central du matériel le général de divi- 3e prix : Marie-Laure Amblard (lycée profes- mar). sion Michel Moulinier ; directeur du person- ral de la sécurité sociale. rienne démocratique et populaire des mandats électoraux et des sionnel Victor-Hugo, Valence). er b Physique-chimie : 1 prix : Nicolas nel militaire de l’armée de terre le général de b Education : un décret modifi- sur l’encouragement et la protec- fonctions et à leurs conditions b Arts plastiques : 1er prix : Laurent Proux e Templier (lycée Louis-Barthou, Pau) ; 2 prix : division Louis Zeller ; adjoint au général (lycée La Bruyère, Versailles) ; 2e prix : Anaïs catif relatif aux établissements pu- tion réciproques des investisse- d’exercice. Niels Vandecasteele (lycée franco-allemand, gouverneur militaire de Lyon, commandant Monier (lycée Richelieu, Rueil-Malmaison) ; Buc) ; 2e prix ex aequo : Y-Lan Boureau (lycée blics locaux d’enseignement ; ments, signé à Alger le 13 février b Présomption d’innocence : la région et la zone de défense Sud-Estle gé- 3e prix : Alexandra Clément (lycée Verlaine, Louis-le-Grand, Paris). un décret modificatif relatif à la 1993 ; une loi renforçant la protection de néral de division Gilles Barrié ; gouverneur Rethel). b Plasturgie : 1er prix : Fabien Lemesle (ly- militaire de Lille et commandant la zone de création des conseils académiques un décret portant publication de la présomption d’innoncence et b Bâtiment : métal,aluminium, verre, cée professionnel : Saint-Sylvain d’Anjou) ; matériaux de synthèse : 1er prix : Eric Barbe 2e prix : Mickael Hoffmann (CFAI, Charle- défense Nord le général de division François de la vie lycéenne ; l’accord entre le gouvernement de les droits des victimes. (lycée Victor-Duruy, Bagnères-de-Bigorre) ; ville-Mézières). Gaubert ; gouverneur militaire de Marseille un décret modificatif relatif à la la République française et le gou- b Solidarité : un décret portant 2e prix : Christophe Mauvin (lycée profes- b Portugais : 1er prix : Joana Reinhold de et commandant la zone de défense Sud le gé- création du conseil national de la vernement de la Géorgie sur l’en- diverses dispositions relatives à la sionnel Auguste-Aymard, Espaly) ; 3e prix : néral de brigade Henri Lasserre ; adjoint Moraes Cabral (lycée français, Lisbonne) ; vie lycéenne. couragement et la protection réci- contribution sociale de solidarité à Cédric Courmontagne (lycée professionnel 3e prix : Antoine Combe (lycée Louis-le- major au général commandant la région Peltier, Ham). Grand, Paris). terre et la zone de défense Sud-Ouest le gé- b Accords internationaux : un proques des investissements, signé la charge des sociétés et modifiant b Biochimie-génie biologique : 1er prix : b Productivité mécanique : 1er prix : Cé- néral de division Hugues de Fontaines ; chef décret portant publication de l’ac- à Paris le 3 février 1997. le code de la sécurité sociale. David Lhote (lycée Varoquaux, Tomblaine) ; dric Bouyge (lycée professionnel Claustres, d’état-major du général gouverneur militaire cord entre le gouvernement de la b Logement : un décret modi- 2e prix : Virginie Braud (lycée Jean-Perrin, Clermont-Ferrand) ; 2e prix : Guillaume Bri- de Paris, commandant la région terre Ile-de- e République française et le gouver- Au Journal officiel du samedi fiant le code de la construction et Rezé-lès-Nantes) ; 3 prix : François Bernar- quet (AFIC-CFAI, Tulle) ; 3e prix : Hervé Du- France et la zone de défense de Paris le géné- e din (lycée Varoquaux, Tomblaine) ; 3 prix ex creux (CFAI, Lyon). ral de brigade Hubert Ivanoff ; ajoint terri- nement de la République de l’Inde 8 juillet sont publiés : de l’habitation et relatif à l’aide aequo : Nathalie Hoang (ENCPB, Paris). b Réalisation d’ouvrages chaudronnés torial au général gouverneur militaire de sur l’encouragement et la protec- b Sport : une loi relative à l’or- personnalisée au logement. b Bois-construction et aménagement du et de structures métalliques : 1er prix : Jé- bâtiment : 1er prix : Basile héliot (lycée pro- rôme Plesniak (AforP, Mantes-la-Ville) ; fessionnel La Roquelle, Coutances) ; 2e prix : 2e prix : Sébastien Bueno Faussurier (CFAI, Fabien Machissot (lycée professionnel La Lyon) ; Iandry Gauriat (lycée Jules-Verne, e AU CARNET DU « MONDE » Décès – Le Creusot (Saône-et-Loire). – Les familles Vieyra, Soglo, Grange, Neuve, Chomerac) ; 3 prix : Gérald Chazaud Mondeville). Garnier, (UFA La Giraudière, Brussieu). b Restauration, organisation et produc- Naissances – Le professeur et Mme André Huvos Laurent, François, Marie, Emmanuel, ont la douleur de faire part du décès de b Chimie de laboratoire de procédés in- tion culinaires : 1er prix Nicolas Petit (CFA, et leurs enfants, Pierre, dustriels : 1er prix : Cyrielle Gabon (ENCPB, e Tours) ; 2 prix : Sylvlain Joffre (lycée hôte- Valérie CABANNE M. et Mme Pierre Chatriot Et leur famille, M. Christian VIEYRA, Paris) ; 2e prix : Fabien Fonteny (lycée Louis- lier, Souillac). Armand, Poitiers) ; 3e prix : Rémy Danise (ly- et et leurs enfants, ont la douleur de faire part du décès de b Restauration, service et commerciali- leur père et parent, le survenu le 5 juillet 2000. cée Jean-Perrin, Marseille). sation : 1er prix : Elodie Benjamin (lycée pro- Antonio SALA M. Gérard Chatriot b Commerce : 1er prix : Laetitia Besse (ly- fessionnel, Sucy-en-Brie) ; Benoît Fouillaud avec Louise Carla et ses enfants, cée professionnel Flora-Tristan, Camblanes sont heureux d’annoncer la naissance de Ses enfants, petits-enfants et arrière- docteur Léon GONNET, Les obsèques auront lieu dans l’intimité (lycée professionnel Saint-Jean, Limoges) ; familiale. et Meynac) ; 2e prix : Carine Le Guevello (ly- 3e prix : Sami Boujennad (CFA, Jouy-en-Jo- petits-enfants, cée Marie-Le-Franc, Lorient) ; 3e prix : Sylvie Mme Hubert Herbin survenu le 5 juillet 2000, dans sa quatre- sas). Lucas Alessandro Georges, 53, rue de l’Amiral-Mouchez, Duval (lycée Notre-Dame, Rezé). er et ses enfants, vingt-troisième année. b Russe : 1 prix : Alla Kouolikova (lycée 75013 Paris. b Composition française : 2e prix : Maiél Buffon, Paris) ; 2e prix : Nikolaï Lvov (lycée le 28 juin 2000, à Paris. Ses sœur, neveux et nièces, Pégny (lycée Victor-Hugo, Hennebont) ; international, Saint-Germain-en-Laye) ; ont la douleur de faire part du décès de La cérémonie religieuse a eu lieu le 3e prix : Emmanuel Boissard (lycée Alphonse- e samedi 8 juillet, en l’église Saint-Eugène 3 prix : Lilia Barychnikova (CNED, Rennes). Piazza Principessa Clotilde, 4, Daudet, Nîmes). b Sciences de la vie et de la Terre : me du Creusot. Anniversaires de décès 20121 Milan. M Marcel CHATRIOT, b Dissertation philosophique (série L) : 1er prix : Aurélien Laurent (lycée Perrin, Lam- née Denise MARTIN, 2e prix : Pierre Landou (lycée Léonard-Limo- bersart) ; 2e prix : Romain (lycée La famille rappelle à votre pieux – Le 11 juillet 1999, il y a un an déjà, sin, Limoges) ; 3e prix : Clémentine Constan- Bellevue, Toulouse). survenu à Lourdes, le 7 juillet 2000, dans souvenir son épouse, tin (lycée Emile-Zola, Rennes). b Sciences économiques et sociales : Eric HUGNY sa quatre-vingt-treizième année. Joël DOR b Dissertation philosophique (série ES et 1er prix : Michaël Zajac (lycée Joffre, Mont- et Christine HERMANN, Jacqueline, S) : 1er prix : Dan Arbib (lycée Yabné, Paris) ; pellier) ; 3e prix : Flora Libercier (lycée Pas- ses parents, Les obsèques religieuses seront célé- nous quittait trop tôt. 1er prix ex aequo : Nora El Quadim (lycée teur, Bogota). Charlotte HUGNY, brées en l’église de Courpalay, le jeudi décédée le 24 juillet 1997. Claude-Monet, Paris) ; 3e prix : Paul Zajac (ly- b Sciences médico-sociales : 1er prix : Au- sa grande sœur, 13 juillet, à 10 h 30, et seront suivies de Tu me manques. cée international Stendhal, Grenoble). rore Dessale (lycée Dupuy, Lorient) ; 2e prix : Manon HUGNY, l’inhumation au cimetière de Courpalay. b Economie-droit : 2e prix : Jessica Auric Axel Barbier, lycée d’Alembert, Saint- sa grande petite sœur, – M. et Mme Léo Challier, Julien Dor. (lycée Félix-Esclangon, Manosque) ; 3e prix : Etienne). ont l’immense joie d’annoncer Réunion et registres à signatures à M. et Mme Alain Le Pourhiet, Salwa Tarchouli (lycée Francisque-Sarcey, b Technologie et gestion hôtelières : la naissance de leur petit petit renardeau, l’église. M. et Mme Roland Le Pourhiet, Dourdan). 1er prix : Corinne Lusetti (lycée Rabelais, Dar- Mme Anne-Marie Le Pourhiet, – Le 11 juillet 1999 disparaissait b Education musicale : 1er prix : Adrien dilly) ; 2e prix : Olivier Besson (lycée hôtelier, Ni fleurs ni couronnes. ses enfants, e Marie, Perruchon (lycée Racine, Paris) ; 2 prix : Gil- Thonon-les-Bains) ; 3e prix : Emilie-Julie De- Lucile et Boris, Romain et Christine, Jacqueline LE BRETON. das Guillon (lycée Sainte-Marie, Bourges). louye (lycée hôtelier, Talence). Cet avis tient lieu de faire-part. Emilie, Clémence (✝), Julien, Florent, b Equipements et installations élec- b Technologie industrielle : 1er prix : le 7 juillet 2000, à Paris. Pierre-Yves, Yves-Edouard, Marie-Astrid, Que tous ceux et celles qui se sou- triques : 1er prix : Vincent Caretier (lycée pro- Gaël-Pierre Legargeant (lycée Kastler, La- 4, rue Changeard, viennent de sa gentillesse et de son e ses petits-enfants, fessionnel Romsay, La Rochelle) ; 2 prix : Jo- Roche-sur-Yon) ; 2eprix : Gilles Delaunay (ly- Famille Grand et Petit Renardeau. 77540 Courpalay. Adrien et Annabelle, courage lui accordent une pensée, en ce sé Morais (Greta, Cergy-Pontoise) ; 3e prix : cée Chevrollier, Angers) ; 3e prix : Adrien Du- jour aniversaire. Denis Odorizzi (CFAI-CafasiM, Yutz). ses arrière-petits-enfants, four (lycée Châtelet, Saint-Pol-sur-Ternoise). ont la douleur de faire part du décès de b Espagnol : 1er prix : Julien Rebolledo (ly- b Thème latin : 1er prix : Anne Dhulesia CARNET DU MONDE cée français, Madrid) ; 1er prix ex aequo : e Anniversaires de naissance (lycée Louis-le-Grand, Paris) ; 2 prix : Rémi me Christine Barbeau (lycée Notre-Dame, La Digonnet (lycée Simone-Weil, Le Puy) ; TARIFS AN 2000 - TARIF à la ligne M Germaine Le POURHIET, Communications diverses e née FAGON, Salle de Vihiers) ; 3 prix : Cristina Fernan- 3e prix : Anaïs Dupuy (lycée Henri-IV, Paris). DÉCÈS, REMERCIEMENTS, SUMMER SCHOOL dez-Garcia (lycée français, Madrid). er DIEU-DRAGON bTravaux publics : 1 prix : Ludovic Mo- AVIS DE MESSE, b Exploitation des transports : 1er prix : Cân Liêm LUONG. survenu le 7 juillet 2000. OF THE EUROPEAN reau (lycée professionnel, Besançon) ; ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS ASSOCIATION OF EXPERIMENTAL Jérôme Leclerc (lycée Jean-Mermoz, Vire). e 2 prix : Guillaume Baillieul (lycée profes- 140 F TTC - 21,34 ¤ b Génie civil : 1er prix : Damien Bure (ly- e Pour ton quarante-huitième anniver- Les obsèques ont lieu ce lundi 10 juil- SOCIAL PSYCHOLOGY sionnel, Bruay-la-Bussière) ; 3 prix : Franck ¤ cée Les Marcs d’or, Dijon) ; 2e prix : Nicolas saire, nous avons décidé d’immortaliser TARIF ABONNÉS 120 F TTC - 18,29 let, en l’église de Ploudalmézeau (Finis- Hamdellou (lycée professionnel, Nantes). Université Blaise-Pascal, Bricard (lycée Réaumur, Laval) ; 3e prix : An- er ce 11 juillet 2000 par une de tes bonnes tère). b Vente-présentation : 1 prix : Auré- laboratoire de psychologie sociale nette Laurent (lycée Les Pannevelles, Pro- blagues, pour ne plus jamais l’entendre : NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, lien Valard (lycée professionnel, Mayenne) ; de la cognition/CNRS. vins). 2e prix : Cédric Labre (lycée Senez, Henin- MARIAGES, FIANÇAILLES, PACS b Génie des matériaux : 1er prix : David e 550 F TTC - 83,85 ¤ FORFAIT 10 LIGNES Beaumont) ; 3 prix : Anthony Valor (lycée Et Dieu-Dragon dit à son peuple ¤ Clermont-Ferrand (9-21 juillet 2000). Jacquemin (lycée Loritz, Nancy) ; 2e prix : Ju- professionnel Gabriel-Péri, Toulouse). « ... pour vous prémunir de l’hépatite Toute ligne suppl. : 65 F TTC - 9,91 Vous pouvez lien Falzone (lycée Blaise-Pascal, Saint-Di- b Version grecque : 1er prix : Fabien Es- virale, mangez des patates viriles... ! » THÈSES - ÉTUDIANTS : 85 F TTC - 12,96 ¤ nous transmettre http:/www.psy.univ-bpclermont.fr/school2000/ zier). culier (lycée Henri-IV, Paris) ; 2e prix : Jean- COLLOQUES - CONFÉRENCES : b Génie électronique : 1er prix : Bruno Pierre Flori (lycée Pasteur, Neuilly) ; 3e prix : Nous consulter vos annonces la veille e Quelle drôlerie ! Derel (lycée Joliot-Curie, Sète) ; 2 prix : Ni- Clara Madec (lycée Henri-IV, Paris) ; 3e prix ట 01.42.17.39.80 + 01-42-17-38-42 pour le lendemain colas Durandet (lycée Saint-Gabriel, Saint- ex aequo : Marieke Fornerod (lycée Bossuet, Fax : 01.42.17.21.36 e-mail:[email protected]. Nos abonnés et nos actionnaires, Laurent-sur-Sèvre) ; 3e prix : Yannick Ben Condom). Joyeux anniversaire quand même ! Papa. jusqu’à 17 heures bénéficiant d’une réduction sur les Moha (lycée Loritz, Nancy). b Version latine : 1er prix : Didier Parpère Les lignes en capitales grasses sont insertions du « Carnet du Monde », b Génie électrotechnique : 1er prix : Sa- (lycée Moulin, Draguignan) ; 2e prix : Etienne Châu-Minh et Liêm-Binh facturées sur la base de deux lignes. Permanence le samedi Les lignes en blanc sont obligatoires sont priés de bien vouloir nous com- muel Griot (lycée La Mache, Lyon) ; 2e prix : Doumazane (lycée Fabert, Metz) ; 3e prix : Aachen, Eté du Dragon 2000, jusqu’à 16 heures muniquer leur numéro de référence. Cédric Pierron (lycée Mendès France, Epi- Emilie Bodkam (lycée Henri-IV, Paris). Canh Thin. et facturées. L’Incroyable pique-nique A table citoyens ! 0123 daté A pique-nique exceptionnel, guide exceptionnel... 13 mercredi 12 juillet LeMonde Job: WMQ1107--0013-0 WAS LMQ1107-13 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:21 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0431 Lcp: 700 CMYK

13 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 Le Grand Lyon prend les moyens de ses ambitions Les élus de la communauté urbaine devaient adopter, lundi 10 juillet, la mise en place d’une taxe professionnelle unique et des transferts de compétences. La deuxième agglomération de France, 55 communes, 1,3 million d’habitants, pourra alors se mesurer aux métropoles européennes LYON communes d’une progression mini- stade de Gerland... Une commission tiques et d’interrogations sur le rôle Ce débat s’inscrit dans une véri- de notre correspondante 55 communes male de leurs ressources fiscales. spéciale, composée de 29 élus futur de la communauté urbaine. table stratégie de développement.

L’institution a plus de trente ans S Voilà pour la partie fiscale de la ré- communautaires désignés à la pro- Les petites communes redoutent Car depuis qu’en 1793 le pouvoir ré- a mais elle s’apprête à entamer une ô forme, mais le Grand Lyon devra portionnelle, aura pour mission de une perte de leur autonomie. volutionnaire parisien a divisé le dé- ne AIN seconde vie : lundi 10 juillet, la s’accorder sur un autre volet plus déterminer la notion d’« intérêt Pour tenter de les rassurer, la déli- partement du Rhône en deux, Lyon, Communauté urbaine de Lyon, aussi RHÔNE politique de la loi : l’élargissement communautaire ». Ses propositions bération soumise au vote lundi soir coincée par les frontières de l’Isère et appelée le Grand Lyon, qui regroupe des compétences. Bien souvent, il devront être entérinées à la majorité prévoit quelques principes limitatifs, de l’Ain, ne dispose pas d’un terri- 55 communes, devait se prononcer Rhône s’agit en fait d’une régularisation, car des deux tiers de l’assemblée comme la déconcentration des éche- toire qui lui permettrait de se déve- sur un projet modifiant en profon- depuis sa création, la Communauté communautaire, qui compte lons de décision ou l’exercice parta- lopper. Aujourd’hui avec ses 453 187 deur les règles de son fonctionne- urbaine de Lyon a étendu progres- 155 membres : mais ce débat n’inter- gé des compétences. Surtout, le habitants, elle ne peut pas rivaliser ment. Repoussé à plusieurs reprises, sivement son domaine d’interven- viendra qu’après les élections muni- Grand Lyon ne prélèvera plus les im- avec Barcelone, Milan, Turin, ou faute de consensus politique, le texte tion, en marge du cadre législatif cipales de 2001. pôts ménages (taxe d’habitation, Francfort, trois fois plus impor- proposé par l’exécutif présidé par (voirie, assainissement, propreté, lo- Cet élargissement des compé- taxe foncière) qui ne seront désor- tantes. La TPU et le transfert de LE GRAND LYON Raymond Barre (app. UDF) est en gement, activité économique, urba- tences a soulevé beaucoup de cri- mais perçus que par les communes. compétences donnent désormais à application de la loi Chevènement nisme, transports collectifs, écologie cette agglomération de 1,3 million du 12 juillet 1999, qui vise à « une urbaine). d’habitants les moyens de ses ambi- simplification et un renforcement de 5 km La loi Chevènement rajoute des Le PCF et le RPR réticents tions. la coopération intercommunale ». Les ISÈRE compétences en matière de poli- Si la loi Chevènement s’inscrit deux grandes innovations de la loi tique de la ville (prévention de la dé- Dès son élection en 1995 à la présidence de la Communauté ur- dans cette perspective, la réforme sont l’institution d’une taxe pro- entreprises fassent monter les en- linquance), de l’économie, de l’édu- baine (Courly), Raymond Barre (app. UDF) souhaitait faire évoluer s’est cependant arrêtée au milieu de fessionnelle unique (TPU) et les chères des exonérations entre Lyon, cation, mais la grande innovation la coopération intercommunale. Pour la préparer, il a ouvert l’exé- gué : en refusant, lors du débat à transferts de compétences des Villeurbanne ou Vénissieux. La TPU sera la possibilité de construire et cutif à des maires socialistes. Le texte soumis à la délibération, lundi l’Assemblée nationale, d’inclure la communes vers la communauté mutualise aussi les risques en préser- gérer « des équipements ou [des] éta- 10 juillet, a été élaboré entre Jean-Louis Helary, directeur adjoint du question de l’élection des conseillers urbaine. vant les communes de pertes de res- blissements culturels, socioculturels, cabinet de M. Barre, Jacky Darne, député (PS) et vice-président au suffrage universel direct, les En adoptant la TPU dès 2001, le sources liées aux disparitions d’en- éducatifs, sportifs, quand ils sont d’in- chargé des finances, et Christian Philip, vice-président (UDF), chargé structures intercommunales, de plus Grand Lyon bénéficiera d’une dota- treprises ou aux délocalisations. térêt communautaire ». des déplacements urbains. en plus nombreuses, n’ont pas de lé- tion de l’Etat d’un montant de Enfin, elle permet une politique glo- L’approbation des groupes PS et UDF semble acquise. Le RPR, qui gitimité démocratique. Pourtant, en 450 francs par habitant. Mais ce bale de la gestion des activités « INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE » s’est fait le défenseur des petites communes, mais n’a toujours pas 2001, le vrai patron de l’aggloméra- n’est pas l’unique motivation. Lyon, économiques. En clair, cela signifie que la accepté l’arrivée de la gauche aux postes de responsabilités, restait tion lyonnaise, celui qui disposera comme toutes les villes-centres, est L’instauration de la TPU sera ac- communauté urbaine pourrait dé- partagé à la veille du vote. Le PCF, qui, par culture politique, est un des moyens pour financer ses choix privée de ressources de la taxe pro- compagnée par la mise en place sormais s’occuper de la gestion de défenseur obstiné de la commune, hésite entre vote contre et abs- politiques, sera bel et bien le pré- fessionnelle, les entreprise étant ins- d’une dotation de solidarité commu- l’Opéra national de Lyon, de la tention. Mais certains de ses membres, comme le maire de Vaulx- sident du Grand Lyon. tallées à la périphérie. L’idée ma- nautaire (DSC), destinée aux grande bibliothèque de la Part-Dieu, en-Velin, pourraient soutenir l’initiative. Le texte doit ensuite être jeure de la loi Chevènement est communes les plus défavorisées. du TNP de Villeurbanne ou aussi du approuvé par chaque conseil municipal.– (Corresp.) Sophie Landrin donc de tenter un rééquilibrage D’autre part, les élus sont appelés à entre ville-centre et banlieues par créer une fraction dite « activité in- des mesures fiscales, de « lutter dustrielle », pour intéresser les contre la ségrégation sociale en favori- communes à accueillir des activités sant une plus grande solidarité ur- susceptibles de générer des nui- baine ». sances (bruits, odeurs, fumées, etc.). En fixant un taux unique, le Grand Enfin, les élus devront voter la Lyon évite les effets pervers de la « fraction garantie de croissance », concurrence fiscale à l’intérieur de une sorte de SMIC de la fiscalité, son territoire : il est arrivé que des donnant l’assurance à toutes les « Le temple d’or » de Saint-Amand-Montrond BOURGES « simple », le « forçat » ovale, le « ja- de notre correspondant seron » soudé, l’« esclave » rigide, le Du haut de cette pyramide, plus « palmier » à maille double, la « ma- d’un siècle de bijouteries contemple rine » ovale avec traverse, l’« épi » au Saint-Amand-Montrond (Cher)... fil double soudé bec à bec, le « sau- Tentante, cette formule ne convient toir » et la « pampille », grand collier pourtant guère puisque l’inspiration et pendentif, le « gentleman » de la est, dit-on, aztèque – via Hergé –, et montre à gousset. non égyptienne. Le qualificatif de fa- Les ateliers se multiplient, créés ramineux en perd du coup son effet souvent par des ouvriers qui s’éman- de calembredaine. D’ailleurs, on ne cipent économiquement, tels que plaisante pas avec ce qui doit devenir Louis Bardary, apprenti en 1890, et à le phare de la cité de l’or, à l’aube du la tête de 360 ouvriers dans les an- XXIe siècle. nées 1920. Il y a vingt ans, la bijouterie Si les imprimeries de Saint- employait 500 personnes. Trois cents Amand-Montrond sortent, bon an aujourd’hui. C’est que l’or a pâli. Et mal an, la plupart des prix littéraires, trop artisanale, cassée par une Italie l’histoire moins connue de cette sous- plus commerciale, la bijouterie saint- préfecture paisible comme dans le amandoise se change en plomb dans plus classique des romans commence les années 90. par une lettrine à la feuille d’or. Il y a cent douze ans. Une paille ! C’était du LE TROISIÈME PÔLE FRANÇAIS temps où Zola dénonçait les condi- C’est pourtant ce moment-là que tions de travail parisiennes des bijou- choisit la municipalité derrière son tiers dans L’Assommoir. Onze ans plus maire et sénateur (RPR), Serge Vin- tard, Charles Moricaud, bijoutier avec çon, pour lancer le projet à contre- son frère à Paris, déambule à Saint- courant de celui du métal de moins Amand-Montrond un après-midi de en moins précieux. La ville, qui mani- juin 1888. Il cherche un écrin provin- pule encore ses trois bonnes tonnes cial pour ses ateliers : une de ses em- d’or l’an, reste le troisième pôle fran- ployées, originaire des environs, lui a çais, même si elle mouline dur der- parlé de cette petite ville marquée au rière Paris et Lyon. Le projet d’un coin de la tranquillité. Il va quitter jeune architecte du cru, Christian Alli- dans l’année la rue de la Paix pour la bert, est « un pari audacieux », af- rue des Vieilles-Prisons. L’adresse n’a firme le maire. Du « boursicotage », que peu d’importance en dehors de rétorquent ses détracteurs. « Un trèfle celle de son équipe, qu’il entraîne à quatre feuilles », réplique le premier. avec lui et qui va mailler les premières « Une coquille vide », insiste l’opposi- formations locales. tion. En haut de cette pyramide pour- En quelques années, Saint-Amand- raient bien se jouer les prochaines Montrond va se hisser au troisième municipales. rang national pour la fabrication des Avec un dé à demi enterré sur bijoux en or. Elle obtient même le 62 millions de francs – 80 millions de poinçon de capitale de la gourmette, francs selon l’opposition –, ce ces « chevaliers de la patte de lièvre » « temple du soleil » inspiré de la py- – ouvriers attestés – enchaînaient, ramide de Teotihuacan – devenue cé- comme Cyrano les alexandrins, les lèbre après le passage de Tintin, du déclinaisons les plus variées : la capitaine Haddock et du professeur Tournesol –, contient le Musée de l’or sur 850 mètres carrés en sous-sol, une salle de spectacle et de visioconfé- rence de 450 places, les bureaux de la garantie de l’or, des douanes... L’écrin de verre qui vient d’ouvrir ambitionne 35 000 entrées la pre- mière année. Trois objectifs sont vi- sés : le développement du tourisme, le regroupement des bijoutiers et l’amorce d’une force économique centripète. La face cachée ? La réus- site ou non du pari. En tout cas, Saint- Amand-Montrond a décidé de rompre ainsi le silence, la parole ne fût-elle que d’argent.

Patrick Martinat 14 / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 HORIZONS REPORTAGE En passant par le Nord avec mon sac à dos

E réveil vient de son- urbaine de Dunkerque et qui tra- locaux, tous sur leur trente et un, prix) est fonction de son ascendan- ner, je me débats vaille avec Michel Delebarre, attablés par famille entière, en train ce. Un champion peut se vendre encore dans un rêve patron de cet ensemble urbain, d’avaler des menus kilométriques. entre 30 000 francs et 50 000 francs confus : je proteste compatit au sort de Saint- La réception de l’hôtel donne direc- – le dernier vainqueur de la course parce que je veux Pol-sur-Mer, « vieille ville ouvrière, tement sur la salle à manger bon- de Barcelone, la reine des compéti- bien marcher, mais très fermée sur elle-même, mais très dée. L’arrivée dans ce temple domi- tions (28 000 pigeons y partici- pas question de chas- solidaire ». Très oubliée, aussi. nical d’un pékin hirsute, rou- pent), a été cédé 1 million de francs ser pour me procurer Quand Catherine Trautmann, alors geoyant et suant, ployant sous un à un amateur asiatique. Le dopage de la nourriture… Ce ministre de la culture, est venue sac, fait sursauter la dame derrière existe-t-il ? José Desouza prend un 8 avril, il est pourtant l’heure de par- dans le Nord inaugurer, par une son comptoir. Je vois le moment où air pensif : « On le dit, certains abu- Ltir, de quitter Paris pour Dunker- pluie battante, les plantations d’ar- on me demandera de passer mon sent de cortisone et de vitamines. » que, première étape d’une traver- bres de la méridienne, elle a négli- chemin. Il n’en est rien et après Le maire de Saint-Pol-sur-Mer par- sée de la France à pied. Le temps de gé Saint-Pol où les enfants des éco- avoir évoqué l’idée de me faire lait, lui, de Clamoxyl, un antibioti- lacer des chaussures encore rigides, les déguisés en grenouille l’atten- déjeuner dans ma chambre – faute que. d’enfiler une veste trop raide et de daient en grelottant. « On oublie de place –, on trouvera une petite Ce dont j’ai besoin, moi, c’est bourrer un sac à dos, il faut filer toujours Saint-Pol », constate triste- table dans un coin pour me servir d’un anti-inflammatoire, car les vers la gare du Nord. Une heure et ment Christian Hutin avec qui je un repas trop copieux. muscles de mes jambes, au cours demie plus tard, je suis à bon port, parcours la cité des Cheminots et de ce troisième jour de marche, se cherchant sur la carte où atterrit le ses pavillons, la cité Bayard et ses A grand-rue de Bollezeele, rappellent à mon bon souvenir. La méridien de Paris. Vérification fai- trente-huit cafés « qui marchent bordée de longues maisons de route vers , ma prochaine te, il sort de la mer du Nord à quel- fort ». Lbriques, est strictement déser- étape, se poursuit à travers les plai- ques encablures du phare situé au Un alignement de barres de HLM te. Dans le ciel tournoient de gran- nes grasses de l’Artois qui luisent bout de la digue du Braek. On coupe la ville en deux. La muni- des volées de pigeons. De ferme ou sous un soleil timide. atteint cette construction de bri- cipalité travaille, non sans difficul- voyageurs ? Difficile à deviner pour Des couples de lièvres détalent que, mi-tour médiévale, mi-châ- té, à rétablir une continuité urbai- un néophyte qui sait seulement presque dans mes pieds, puis se teau d’eau, en longeant le port de ne. Tout n’est pas sombre à que le Nord-Pas-de-Calais est un dressent dans l’herbe rase pour plaisance et après avoir passé une Saint-Pol-sur-Mer : « C’est une ville bastion de la colombophilie françai- mieux observer le marcheur sur ces série d’écluses. où on se serre les coudes, il y a deux se. Les « colomeux », comme on dit petites routes désertes. Dans les Les vieux bassins sont peu à peu cent cinquante associations, des ici, je vais les retrouver en Artois, à champs, au loin, des tracteurs pour- reconquis par Dunkerque, dont le amateurs de canaris aux sociétés de A Dunkerque, sur le front de mer. Racquinghem, un peu plus au sud. suivent leurs ballets monotones. A centre de gravité se déplace ainsi musiques – nous possédons une har- Là, à l’écart de la ville, un pi- la croisée des chemins fleurissent vers la mer : l’université et un com- monie de cent vingt personnes et sept geonnier a été construit pour plexe de cinémas sont installés sur cents enfants fréquentent gratuite- 2 000 oiseaux qui seront lâchés de d’anciennes friches industrielles. ment l’école de musique. » Bourges le 14 juillet et qui On est entré Au sud-ouest de la digue, on voit Et puis il y a le carnaval, « ciment 1 350 kilomètres, devraient, quatre heures plus tard, fumer les cheminées de la centrale de la société dunkerquoise », deux regagner leur domicile en survolant par effraction électrique et les hauts-fourneaux mois de festivités pendant lesquel- c’est la distance le méridien de Paris. Le maire, des aciéries, autant de construc- les, chaque week-end, 20 000 per- Gérard Verroust, principal de collè- dans un roman de tions fantastiques dans la brume sonnes bloquent les rues des quar- qu’Emmanuel de Roux ge à barbiche, tiré à quatre épin- légère du matin. Elles se découpent tiers. Celui de Saint-Pol ferme la gles, a accepté de prêter un terrain Bernanos, « M. Ouine » sur l’horizon sans épaisseur de la marche. « Ici, c’est un vrai carnaval, a parcourue à pied le long à la puissante fédération des colom- mer où glissent lentement des miné- insiste le maire. Un carnaval d’ac- bophiles du Nord-Pas-de-Calais par exemple, avec raliers qui semblent peints par le teurs, pas de spectateurs. Il est popu- du méridien de Paris qui organise ce vol. douanier Rousseau. laire, alcoolisé, transgressif, mais Je m’y rends avec un adjoint du sa paroisse morte Derrière les cheminées sont structuré, avec ses hiérarchies, ses qui coupe la France maire et passe devant un groupe de tapies les cuves d’une raffinerie de marches et ses contre-marches, ses très jeunes gens, de treize à sei- et le personnage pétrole, aussi massives que les rites et ses bals. » de Dunkerque ze ans, groupés autour de leurs blockhaus laissés par la dernière DUNKERQUE Mobylettes, qui descendent genti- de Jambe de laine guerre. « Heureusement qu’il y a AINT-POL est la seule ville de à la frontière ment un gros tas de cannettes de beaucoup de vent sur cette côte, on France où, par contrat de Amiens bière. L’adjoint lève les yeux au qui galope ne sent pas trop la pollution. » Smariage, on peut s’engager à espagnole. ciel : « Les jeunes et l’alcoolisme… » L’homme qui parle, c’est Christian déserter le domicile conjugal le Celui qui s’occupe des pigeons dans les chemins creux, Hutin, le maire de Saint- temps du carnaval. Cette ville Un voyage n’est guère plus âgé, une vingtaine Pol-sur-Mer. « Il y a ici une quinzai- ouvrière a élu Christian Hutin en d’années tout au plus. ou au pays ne de sites classés Seveso, 1995 sur une liste RPR. Il vient d’ad- de 64 jours Le père et le grand-père de Sébas- c’est-à-dire hautement dangereux », hérer au Mouvement des citoyens. tien Billerait qui, comme presque de Mouchette, dit-il. Cela ne l’empêche pas de Comme Jean-Pierre Chevènement, à travers les tous les habitants de Racquinghem, regretter cette façade maritime per- le maire est volontiers critique travaillent ou ont travaillé à la cris- avec ses mares, due par sa commune au profit de vis-à-vis de l’Europe : « Que nous 337 communes tallerie d’Arques, possèdent qua- Dunkerque, sa voisine. « Dans les apporte-t-elle ?, demande-t-il. Pas tre-vingts pigeons. Sébastien a héri- ses arbres mouillés années 50, le maire de l’époque, un grand-chose. Les Belges sont des traversées té du virus familial. Le long pigeon- communiste, ne voulait pas assumer rivaux, les Hollandais des concur- nier, disposé en L, est installé à PRATS-DE-MOLLO sous un ciel bas, l’éclairage électrique de la zone rents et les Anglais des ennemis. » par cette proximité d’une pièce d’eau. Il est industrielle, puisque celle-ci était Mais il préfère parler d’autre chose. constitué d’une série de maisonnet- ses routes de terre entre les mains de grosses sociétés Par exemple de la passion de ses ligne virtuelle, où se lisent tes en bois, préfabriquées, toutes capitalistes. Du coup le secteur est administrés pour l’élevage de ses dotées d’une sorte de balcon métal- qui filent tombé dans l’escarcelle de la cham- volatiles. « Combien d’ordonnances tous les visages lique, le « Spoutnik », d’où les bre de commerce qui l’a concédé au n’ai-je pas délivrées où les antibioti- pigeons s’envolent. entre les champs nus port autonome de Dunkerque. » La ques demandés n’étaient pas tou- de notre pays. Des bandes d’oiseaux tournoient perte de cette fenêtre n’est pas seu- jours pour les être humains… » dans le ciel. « Il faut les faire voler lement symbolique. Elle prive Le lendemain, dimanche, à huit Une ode à la lenteur, tous les jours, de plus en plus loin, les oratoires, minuscules chapelles Saint-Pol-sur-Mer d’une taxe pro- heures du matin, les rues de Dun- pour les muscler, les entraîner, con- abritant une image pieuse. Puis voi- fessionnelle considérable, qui profi- kerque sont encore vides, parcou- qui commence chez fie Sébastien. Il y a plus de cinq ci Ligny-lès-Aire, ancien centre te surtout à une autre de ses voisi- rues par des pelotons de cyclistes cents concours organisés en France minier fermé depuis les années 50 : nes, la commune de Grande-Syn- multicolores qui semblent glisser les colombophiles du Nord chaque année, sur toutes sortes de un terril éventré croule sous la végé- the : « Nous touchons 14 millions de sur le macadam comme des jouets distances. » tation, quelques bâtiments indus- francs de taxe professionnelle. mécaniques. Les groupes se sépa- Le lendemain, toujours à Rac- triels achèvent de pourrir. Situé au 237 millions de francs vont à la Gran- rent ou se rejoignent, avec parfois quinghem, j’ai rendez-vous avec fond d’une étroite vallée, il ne diffè- de-Synthe. » de brusques accélérations du ryth- José Desouza, petit homme râblé re pas des bourgs traversés, mai- En énonçant ces chiffres, Chris- me. Leur légèreté, leur vitesse con- au poil noir. A l’âge de treize ans – sons de brique toutes semblables, tian Hutin, vieux jeune homme aux trastent nettement avec l’allure du en 1966 –, il a débarqué dans le grosse église à clocher carré sur traits fatigués, a l’air plus déprimé pesant piéton engoncé dans ses Nord, venant de son Portugal une éminence. A midi et demi, pas que jamais. Ce médecin, qui exerce vêtements neufs, trop chauds, et natal, avec son père. « La colombo- une âme visible dans le village. toujours, reçoit dans son bureau ses lourdes chaussures, encombré philie est au Portugal une passion On est entré par effraction dans municipal. Sur l’un des murs, la d’un sac à dos d’une bonne dizaine très populaire, qui vient juste derriè- un roman de Bernanos, M. Ouine « une » encadrée d’un vieux numé- de kilos. Je ne vais cesser de croiser re le football. » Comme en France, par exemple, avec sa paroisse morte ro de La Voix du Nord annonce la ces gracieux ludions une partie de où cette passion a d’abord été l’apa- et le personnage de Jambe de laine visite du général de Gaulle à Dun- la journée. Avec envie. Le temps est nage des mineurs du Pas-de-Calais. qui galope dans les chemins creux, kerque, au lendemain de la Libéra- pourtant beau, frais. Ce comptable est aujourd’hui ou au pays de Mouchette, avec ses tion, prologue des « trente glorieu- La route de Bollezeele, gros président de la Fédération du Nord- mares, ses arbres mouillés sous un ses ». Ces années fastes sont bourg des Flandres françaises, Pas-de-Calais qui rassemble ciel bas, ses routes de terre qui filent oubliées. Ici, à Saint-Pol-sur-Mer, 25 kilomètres plus au sud, longe un 130 000 inscrits, soit plus de la moi- entre les champs nus. la crise qui a touché l’ensemble de interminable canal industriel bordé tié des adeptes français de ce sport. A l’approche d’Amettes, la fatigue la région a fait des ravages : « Les d’entrepôts. Ils vont se dissoudre Car José Desouza y tient : « Il s’agit aidant, la vision d’un dessin aperçu anciennes firmes ont débauché mas- peu à peu dans l’horizon plat de la bien d’un sport, comme les courses dans une vieille revue d’avant la sivement ; les nouvelles entreprises campagne flamande ponctuée de de chevaux. » Entretenir une écurie guerre de 14 remonte avec insistan- engagent peu, surtout parmi les habi- fermes trapues et de gros villages. de pigeons n’est pas très coûteux : ce dans ma mémoire. Cela s’appelle tants de Saint-Pol, peu diplômés, doc- Comme Grand Mille Brugge, où il y 100 francs par mois suffisent pour L’Etape. On y voit un bidasse en pan- kers ou cheminots. Il y a des immeu- a une rue Marguerite-Yourcenar. une cinquantaine d’oiseaux. « Mais talon garance, épuisé, la casquette bles où personne ne travaille. » Cette Les panneaux indicateurs en fla- c’est beaucoup de soin. Il faut les sur la nuque, le sac sur les reins, le commune de 25 000 habitants fait mand sont offerts par France Télé- nourrir, les nettoyer, les soigner, les fusil en bataille, traînant les pieds. partie de la communauté urbaine com. Parti tôt, j’arrive à L’Hostelle- sélectionner. Un pigeon voyageur, Colette Gevas, qui m’accueille dans de Dunkerque. C’est « une des plus rie Saint-Louis de Bollezeele, mon c’est un véritable athlète à entraîner sa ferme où elle tient chambre d’hô- pauvres de France », précise le mai- gîte pour la nuit, à l’heure du dé- chaque jour selon ses capacités. Cer- te, m’offre aimablement une tasse re, le taux de chômage y est tou- jeuner. tains sont armés pour la vitesse, de café alors que je n’ai qu’une jours de 22 %, malgré une légère L’établissement, signalé dans le d’autre pour la distance. » La généa- envie, celle d’ôter mes chaussures. amélioration. Guide Michelin, semblait tenir une logie de chaque animal est soigneu- L’intérieur de cette maison ancienne Daniel van Hove, fils de docker, place modeste dans l’échelle des sement notée dans un livret – est confortable, avec des meubles maire de Zuydcoote, autre commu- valeurs hôtelières. Erreur, c’est le Le port de commerce de Dunkerque, « comme pour les chevaux » –, car la soigneusement cirés et des souve- ne plus fortunée de la communauté rendez-vous des gastronomes où la ville a reconquis des friches industrielles. sélection de l’athlète volant (et son nirs de famille accrochés aux murs. HORIZONS-REPORTAGE LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 15

les blancs remparts se transfor- ment en barres de HLM plantées directement au bord des champs de blé. Le quartier, assez sinistre, s’appelle le Pigeonnier. Les cons- tructions, dont les socles sont égayés par des tags assez joliment peints, sont posées de biais le long d’une voie rapide. Quelques molosses remorquent leurs maî- tres cramponnés à leur laisse. On traverse ensuite le faubourg Saint-Pierre et son univers pavillonnaire guère plus joyeux, puis les maisons de brique se font plus denses. Un parc et des bâti- ments industriels reconvertis font la liaison avec le centre traversé par la Somme dont les quais sont peuplés de sympathiques bistrots. Au-delà de la nouvelle faculté Jules-Verne, plutôt réussie, on aperçoit la cathédrale, aussi blan- che que le château des Visiteurs du soir. Ses tours répondent à cel- le d’Auguste Perret – plutôt ratée – près de la gare.

OUR reposer mes pieds endoloris, je fais un tour en Pbarque dans les hortillonna- ges. Ces potagers installés sur un ancien marais sillonné de kilomè- tres de canaux, tout le long de la Somme, sont une fierté d’Amiens. En 1975, ils étaient pourtant con- damnés : les édiles de l’époque et les fonctionnaires de l’équipe- ment voulaient y faire passer une rocade autoroutière. C’est un Grec de Rhodes fraîchement immigré, Nisso Pelosof, qui mon- ta une association pour la défense de cet écosystème aujourd’hui ins- crit sur la liste du patrimoine mon- dial de l’Unesco. Ces 300 hectares sont divisés en 2 500 parcelles. Mais une trentaine d’hectares seu- lement sont encore abonnés aux cultures maraîchères. Les autres sont devenus des jardins d’agré- ment peuplés de minuscules caba- nons. La Manne de l’Hortillon a long- temps exploité un de ces terrains en pleine centre-ville : « On voyait les flèches de la cathédrale en tra- vaillant », se souvient Lucie Borre- man qui a créé, en 1995, cette association destinée à réinsérer d’anciens détenus condamnés à des peines de longue durée. Le mot d’ordre de la Manne est « Vous avez besoin de légumes ; ils ont besoin de travail. Alors culti- vons ensemble la solidarité. » Comment est née cette initiati- ve ? Cette fonctionnaire de la Ddass avait constaté, il y a quel- ques années, que « les hortillonna- ges étaient à l’abandon. Beaucoup de parcelles se transformaient en jardins d’agrément. Nous avons pu louer 1,5 hectare à un maraîcher à Le méridien de Paris sort de la mer du Nord à quelques encablures du phare de la digue du Braek, au bout du bout de Dunkerque. la retraite et y cultiver des légumes. Mais en 1998, la ville a repris le ter- Je reverrai mon hôtesse, le soir, usines de la région. Le lendemain possible. Parfois, d’ailleurs, les main. Pour l’atteindre, il faut fran- L’esprit joue à saute-mouton. rain pour le confier à un autre avant et pendant le diner que je matin, il pleut à verse, Colette raccourcis ingénieux repérés sur chir 30 kilomètres et quitter le Engoncé dans ses vêtements de maraîcher. Nous avons dû aban- partage avec son mari, Jean-Bap- Gevas me cite le proverbe bien les cartes de l’IGN au 1/25 000e Pas-de Calais pour entrer dans la pluie, le marcheur est devenu un donner ce site extraordinaire. C’est tiste, son père et un autre convive connu : « La pluie du matin n’arrê- qui me servent de guide, sont des Somme. La météo est aussi peu scaphandrier somnambule. La dommage : il est toujours grati- de passage, un architecte belge de te pas le pèlerin. » La pluie, sans leurres : le chemin a disparu, ava- engageante que la veille. Un pay- départementale à gros débit sui- fiant, surtout quand on est exclu de quatre-vingt-cinq ans, sorte de doute, mais la neige ? Quelques lé par les labours ; ou, envahi par sage de plateau désolé, fouetté vie pour achever l’étape au plus la société, de pouvoir travailler Géotrouvetout au savoureux par- kilomètres plus tard, je me fais les ronces, il est impraticable. Il par les rafales de vent, se déroule vite est sillonnée de semi-remor- dans un lieu prestigieux. » ler. Il raconte l’histoire de ces jour- surprendre par de gros flocons faut alors rebrousser chemin ou imperturbable sous la pluie qui ques. Chacun de leurs passages La Manne a retrouvé d’autres naliers flamands qui, au début du qui vont tomber en rangs serrés, gagner une chaussée plus solide tombe depuis le départ. Une vasti- est ponctué d’un geyser d’eau surfaces à cultiver, 5 ou 6 hectares XXe siècle, allaient chercher du tra- poussés par une violente bourras- avec quelques kilos de glaise à tude boueuse trouée de petites boueuse. Finalement, du haut moins bien placés, notamment du vail dans les fermes jusqu’à Sen- que, pendant plus de deux heures. chaque pied et parfois s’expliquer vallées qu’il faut dévaler puis d’une côte, on aperçoit le terme : côté de l’abbaye de Picquigny, à lis – à pied – « n’ayant même pas Dans cette plaine dénudée, tout avec un agriculteur qui soupçon- remonter. Doullens. une quinzaine de kilomètres de quoi se payer à boire ».On devient difficile : regarder la carte ne le marcheur – à tort ! – de piéti- A quoi pense-t-on sous les bour- L’apparition de Rome ou de d’Amiens. L’association emploie parle pigeon, bien sûr – Jean-Bap- abritée sous un plastique inutile, ner ses cultures. rasques ? Au pari qui vous a lancé Jérusalem n’a pas été célébrée 20 à 30 personnes, dont une tiste Gevas est à la tête d’une cen- se repérer avec des lunettes C’est à Saint-Pol-sur-Ternoise, sur les routes ? En réalité, on écou- avec autant de ferveur et d’en- demi-douzaine sont logées à taine de « voyageurs » et l’un des embuées, se nourrir de quelques petite ville du Pas-de-Calais, que te d’abord son corps, la plainte thousiasme. Ni la baignoire de Amiens même, chaussée Jules- siens, après un lâcher à Poitiers, a barres de céréales puisqu’il n’y a se conclut une étape fatigante. des muscles trop sollicités, le con- l’Hôtel des Bons Enfants – le bien Ferry, au siège de l’Arapej (Asso- été classé 2 700 e sur 17 000. L’ar- pas le moindre bistrot à l’horizon. L’éleveur à la retraite qui m’ac- cert des petites douleurs en nommé – plus appréciée : dans ciation, réflexion, action, pouvoir chitecte évoque aussi le goût de Je m’aperçois que le piéton est cueille pousse la gentillesse jus- mineur, le grincement des articula- l’eau brûlante, les muscles se et justice), une autre association ses compatriotes pour les com- aussi incongru, en rase campa- qu’à me faire découvrir sa cité tions. Ensuite, la fatigue aidant, détendent, les pensées s’ordon- dont s’occupe Lucie Borreman. bats de coqs, interdits en Belgi- gne, qu’un cheval de labour. Mar- nent ; le voyage peut continuer. Il Cette Flamande d’une cinquantai- que : « Alors ils viennent ici où ils cher en dehors d’une zone urbai- continue sous le signe de la ne d’années, aux cheveux gris cen- sont encore tolérés, et ils parient ne relève d’un comportement A quoi pense-t-on sous les bourrasques ? guerre. Doullens est flanquée dré, a la passion de la terre. comme des fous. » Le couple vit archaïque, sinon suspect. Sans d’une énorme et vieille citadelle Elle a grandi dans une ferme et d’agriculture hors sol – volailles, doute le coureur (ou le randon- Au pari qui vous a lancé sur les routes ? de brique, usée jusqu’à devenir a même géré pendant quelques lapins, œufs vendus sur les mar- neur) utilise-t-il également ses quasiment un événement géologi- années la propriété familiale chés de la région. Les paysans du jambes. Mais il est aussitôt identi- En réalité, on écoute d’abord son corps, que. après le décès d’un de ses frères : cru constatent que, lors des fiable grâce à sa tenue spécifique C’est là, aussi, qu’en 1918 fut « Avec la Manne, nous pratiquons remembrements, on leur a fait et – comme le cheval de course la plainte des muscles trop sollicités, décidée l’unification du comman- une agriculture biologique desti- couper les haies. ou de selle – il emprunte des cir- dement allié qui devait échoir au née à ses 200 adhérents qui paient cuits balisés. Loin de ces derniers, le concert des petites douleurs en mineur. général Foch. Ce secteur, à une 1600 francs par an pour recevoir AINTENANT, on leur le piéton qui traverse une terre à ou deux portées de fusil du front, cinquante-deux paniers de légu- demande de les reconsti- blé ou la grand-rue d’un village Les idées tourbillonnent, citations littéraires était essentiellement tenu par des mes divers. Nous pourrions aug- Mtuer sous le nom de « cou- est regardé comme une bête troupes britanniques. Aussi trou- menter notre production et gagner loirs biologiques ». Le père, un curieuse. confuses, interrogations stupides ve-t-on partout des pancartes de nouveaux débouchés, mais chasseur, me signale la présence D’ailleurs, depuis mon départ, bilingues qui indiquent l’emplace- nous voulons conserver une dimen- insistante des lièvres, que l’on ne je n’ai croisé aucun marcheur – et – quel type de chaussures portait Nerval ment des innombrables cimetiè sion humaine. De plus, la produc- traquait plus depuis quatre ans et je n’en verrai guère jusqu’aux res militaires. Celui de Beauval, tion de légumes est davantage un qu’aujourd’hui on a le droit de Pyrénées. D’où cette impression traversant la Forêt-Noire à pied ? en haut d’une colline, est sommé moyen qu’un but, même si tous nos tirer seulement quatre dimanches curieuse de traverser un pays vide d’une sorte de basilique baroque adhérents ne le comprennent pas par saison. Amettes, gros bourg où les êtres humains sont absents qui se voit de loin. toujours. » Certains employés de artésien, est la patrie de Benoît puisque ne circulent que des « bombardée à la fin de la guerre à tout système de pensée cohérente Parmi les clients du gîte de la Manne finissent par obtenir un Labre, un moine mendiant et engins motorisés, automobiles ou cause d’une base de V2 », du châ- est difficile. Les idées tourbillon- Val-des-Maisons où je dors, les CAP et peuvent suivre des cours vagabond, fort pouilleux aussi, et tracteurs, dissimulant leurs pilo- teau des comtes de Saint-Pol, nent, vont et viennent, bribes de Anglais qui font la tournée des au lycée agricole du Paraclet, fier de sa vermine, enterré ici au tes derrière une enveloppe opa- dont il ne reste plus qu’une butte souvenirs, citations littéraires con- champs de bataille sont nom- avant de voler de leurs propres XVIIe siècle et canonisé depuis. que. Mais vous n’empruntez que plantée de beaux hêtres, jusqu’à fuses, interrogations stupi- breux, me dit mon hôtesse, qui ailes. D’autres, les plus abîmés, Tous les ans, des pèlerins partent des sentiers, loin de tout, me la mairie « traversée de part en des – quel type de chaussures por- enseigne précisément l’anglais restent à l’Arapej, « leur seule de Normandie pour venir jusqu’à répondra-t-on. Erreur, l’obliga- part par la Méridienne ». Il tient tait Nerval traversant la dans un collège voisin. Une semai- famille ». Amettes, dans les mêmes condi- tion de serrer au plus près le méri- aussi à me montrer les quelques Forêt-Noire à pied ? – vaguelettes ne après mon départ, et toujours tions que leur héros – ils voya- dien de Paris, la nécessité de trou- arpents de vignes plantés en de soucis professionnels, bribes par un temps maussade, j’atteins Emmanuel de Roux gent sans un centime en poche. ver un gîte chaque soir, m’obli- 1996 sur un coteau au-dessus de d’histoire qui tourne à la fic- Amiens, première grosse ville Photos : Serge Picard Les chambres d’hôtes, complé- gent à circuler sur des chemins sa demeure, sans doute le vigno- tion – et si la première guerre (140 000 habitants) depuis Dun- pour « le Monde » ment de ressources appréciable, très divers, de tous calibres, de ter- ble le plus septentrional de Fran- mondiale n’avait pas eu kerque. Elle se signale au loin par sont d’habitude occupées non par re ou goudronnés. ce – vinifié en blanc. Il ne m’a pas lieu ? –, vagues images érotiques des espèces de murailles blanches des pèlerins mais par des gens qui Seules les routes à fort débit offert de goûter à sa production… qui succombent vite au rythme du qui se découpent sur la plaine Prochain article : font de la maintenance dans les sont évitées – dans la mesure du Doullens est le but du lende- pas. Billevesées. noyée de pluie. En approchant, Aux portes des grandes villes 16 / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 HORIZONS-DÉBATS

maîtriser l’avenir et, singulière- travail à accomplir, ne serait-ce que le service public est un cadre trop ment, l’indétermination du marché dans la perspective de 2002, devrait étroit pour diminuer les inégalités Qu’est-ce qu’une politique de gauche ? est forte. Moins la gauche est assu- consister à énoncer ce qu’il lui reste et accroître la puissance d’une rée d’elle-même, moins elle est libé- à faire. Elle s’enorgueillirait d’un nation, l’intervention de l’Etat est Suite de la première page le point de reconnaissance qui, com- la vérité a précédé celui des droits. rale. De nouvelles libertés seront bilan impartial. moins exclusive mais plus fédérati- me l’a montré Norberto Bobbio, la Alors que la droite pourra admettre certes données dans des domaines Enfin, sa réussite dépend de suc- ve, la compétition autant que la coo- Sauf à ce qu’il soit démontré que distinguera toujours de la droite. la raison d’Etat, la spirale de la dissi- où elles se confondent avec l’éman- cès concrets en matière de rénova- pération concourent à la prospérité ceux-ci sont définitivement inopé- Certes, une partie de celle-ci s’alar- mulation ruine, pour la gauche, cipation et l’égalité – ainsi en matiè- tion de l’action administrative. Que des peuples. rants, c’est d’eux qu’il faut partir me d’inégalités trop marquées et tout espoir de progrès. Par là, la gau- re de mœurs. Elles paraissent s’im- son effort, peut-être principal, doi- Dans ce contexte, la concurrence pour redonner une visibilité à la gau- « indécentes », et l’objectif de la che fondait non seulement la démo- poser aussi au nom de l’économie. ve porter sur les instruments d’inter- est la contrepartie de la démocratie che. Travail d’autant plus nécessaire gauche n’a que rarement été une cratie, mais la pratique de celle-ci. Mais la liberté ne peut se réduire à vention sur la réalité est ce que et d’une mise à bas des privilèges. que, chez les électeurs et nombre de égalité totale. Mais si elle ne par- Que le communisme, par ses une incantation vague à plus de mesurent tous les gouvernements. La solidarité signifie qu’il n’y a pas militants, l’écart entre les principes vient pas à définir de manière crédi- mensonges et pas seulement par démocratie, qui risque d’être un slo- Retrouver une capacité de maîtrise de place acquise une fois pour tou- traditionnels et l’action constitue ble les moyens de rendre les hom- ses crimes, ait trahi ce principe est gan vain sans une transparence du sur les réalités quotidiennes est le tes et telle est aussi la force du libé- un facteur de désenchantement. Il mes moins inégaux en fait et si elle connu. Que la gauche socialiste l’ait fonctionnement social, qui passe seul moyen de vaincre le scepticis- ralisme dans une société comme la explique la distance entre l’identifi- laisse croire qu’elle se résout à l’ex- bafoué, avant 1981 par idéologie et d’abord par plus d’égalité. me. Le spectre qui guette la gauche France. L’équilibre des pouvoirs per- cation personnelle de la plupart des istence d’inégalités significatives, pendant l’ère Mitterrand par La gauche peut aujourd’hui s’ap- est la perte de capacité d’agir et de met le contrôle et le jugement des électeurs à une position assez préci- pouvant aller jusqu’à priver de digni- mépris, l’est aussi. Mais que cette puyer sur ces quatre principes simul- faculté de contrôle de la part du citoyens, mais ces pouvoirs ne doi- se sur un axe gauche/droite et le sen- té ceux qui les subissent, au prétex- propension à s’éloigner de la vérité tanément pour se différencier de la pouvoir politique. A force de s’habi- vent pas être paralysés, notamment timent que ce clivage a moins de te que les corriger entraînerait des perdure dans la pratique administra- droite modérée, renouer avec ses tuer à l’impuissance et de trouver par des contrats fictifs. Prenons gar- pertinence, non pas théorique mais effets pervers, elle casse l’un de ses tive – dissimulation de certaines valeurs oubliées et résoudre les des excuses dans la « complexité », de au formalisme. La gauche a pratique. fondements. données, refus d’une évaluation maux de la société française. Mais il elle peut perdre l’un de ses moteurs découvert que la démocratie Le premier de ces principes, qui lui faut d’abord vaincre quelques requiert plus d’autonomie, de res- définit une méthode, repose sur obstacles. Le premier consiste à ne ponsabilité, de déconcentration et l’idée que les choix sont ouverts et Les axes les plus médiatisés de la gauche pas céder à la tentation de médio- La gauche moderne, de décentralisation, mais leur vertu qu’il est possible de corriger des cres chassés-croisés : la gauche ne dépend des règles et des mœurs situations injustifiées ou scandaleu- – les 35 heures, la parité, peut échanger les principes contre c’est l’Etat publiques. La décentralisation dans ses. Le constructivisme social est au les réalisations, le culturel contre un système notabiliaire est antidé- centre de la tradition de gauche, la loi contre les exclusions, les emplois-jeune l’économique, la liberté contre l’éga- plus la société, mocratique, la déconcentration avec ses perversions monstrueu- lité. La politique n’est pas une cham- dans un univers corporatiste abou- ses – le communisme – et ses réali- et a fortiori un quinquennat « sec » – bre de compensation, et des réalisa- la décision tit à la routine. L’autonomie dans sations : sans cette conviction, tions dans un secteur ne seront un contexte non concurrentiel, et aucun progrès social, résultat de lut- ne sont pas les plus crédibles, jamais des substituts à l’inaction avec la démocratie, sans évaluation externe et interna- tes, n’aurait été possible. dans d’autres. Les axes les plus tionale, rime avec inefficacité. Le Son espoir a toujours été de ren- faute d’effets perceptibles et positifs médiatisés de la gauche – les la concurrence partage des responsabilités, en l’ab- dre les hommes meilleurs qu’ils ne 35 heures, la parité, la loi contre sence de directives politiques, de le sont. Certes, cela fait longtemps dans la vie du plus grand nombre les exclusions, les emplois-jeunes et la redistribution moyens, de récompenses et de sanc- que la droite n’est plus purement et a fortiori un quinquennat tions, aboutit à la paralysie. naturaliste – l’ordre social participe « sec » – ne sont pas les plus crédi- Quant à la règle de dévolution d’un ordre naturel qu’on ne peut Ainsi, les théories dites « procédu- impartiale, tendance à minimiser bles, faute d’effets perceptibles et les plus féconds : la faculté d’indi- des compétences et des pouvoirs, modifier – ni fataliste, mais elle s’ac- rales » de la justice, qui situent l’éga- les drames sociaux les plus graves, positifs dans la vie du plus grand gnation et le sentiment de révolte. au sein de l’Etat ou au profit d’orga- commode plus spontanément des lité dans les mécanismes plus que acceptation du gouvernement des nombre. Perte de souci du détail et crise de nes extérieurs, elle n’est pas une imperfections. Or l’inefficacité dura- dans les réalisations, ne sont pas réseaux – et le doute est jeté sur la La gauche ne peut abandonner leadership vont souvent de pair. question de principe, mais doit ble de nombreuses politiques, l’aug- susceptibles de traduire les promes- capacité de la gauche à combattre ses grands combats, notamment La capacité d’agir de la gauche résulter de choix quant au bon mentation des inégalités, le main- ses du courant progressiste. On ne les mauvais génies français. celui qui était traditionnellement le est liée à son combat contre les blo- niveau de répartition des richesses. tien d’une importante pauvreté, l’in- peut, quand on est de gauche, pré- Reste une quatrième valeur : la sien en matière d’immigration, par- cages propres à la France. La perma- La modernisation de l’économie est vocation rituelle de marges de tendre qu’il n’existe plus de conflits liberté, la plus difficile à définir et à ce que c’est la gauche et parce que nence de mécanismes occultes de très heureusement devenue une manœuvre limitées conduisent à un de répartition. Il n’est pas de gau- mettre en pratique. D’un côté, il le réalisme le commande. De reproduction sociale, entretenus préoccupation de la gauche, mais désespoir quant à la faculté pour la che sans une doctrine d’émancipa- s’agit d’une valeur de gauche de par même, des réalisations plus ambi- par une école dépourvue de repères celle des institutions et surtout celle gauche de continuer, avec des résul- tion : d’elle découle la promesse son origine – le combat pour la tieuses en matière de justice et de compréhensibles pour les plus défa- de la société restent à accomplir. tats, son combat pour un monde d’une plus grande égalité. liberté, qui remonte au moins au lutte contre la corruption devront vorisés, la persistance d’inégalités La gauche moderne, c’est l’Etat meilleur. Cela explique la tentation La troisième valeur de la gauche XVIe siècle – et de par sa destina- être obtenues. cumulatives, un système de corps plus la société, la décision avec la désespérée ou colérique de l’ul- est la vérité. Au-delà de la lutte con- tion – la liberté est le corollaire du Ensuite, il convient qu’elle soit fermés et un élitisme sans sanctions démocratie, la concurrence et la tra-gauche : celle-ci a compris l’inté- tre l’obscurantisme, héritage des projet d’émancipation, de la vérité moins craintive d’elle-même, afin montrent a contrario que vérité, redistribution. Le nouveau libéralis- rêt qu’il y avait à montrer la possibi- Lumières, et du pari démocratique et de l’égalité elle-même. De de gagner en sens critique envers égalité et concurrence peuvent me de la gauche portera pleine- lité d’autres choix, mais en les pla- sur la capacité du peuple d’accéder l’autre, la liberté défie la conception ses préjugés. La gauche doit accep- jouer dans le même sens. La gauche ment ses fruits et cessera de contre- çant dans un ailleurs impossible. En à la connaissance, la vérité est une d’un ordre social réglé, recrée ter de voir mesurer ses intentions à ne pourra amender les éléments tra- dire l’égalité et l’honnêteté, visage cantonnant le changement dans valeur politique : telle est la portée potentiellement inégalités et l’aune de ses résultats. En donnant ditionnels de son programme, politique de la vérité, lorsqu’elle l’irréalité, on renforce l’incrédulité fondatrice du combat de la gauche oppressions, refait surgir la force et l’impression de dissimuler l’attentis- potentiellement discordants – la aura saisi qu’au sein de son propre de l’électorat. pendant l’affaire Dreyfus. Quand l’irrationalité. La gauche ne conçoit me par le symbolique, non seule- défense du service public, l’interven- camp elle doit combattre des inté- Le deuxième principe est évidem- on est de gauche, cacher la vérité donc souvent la liberté que limitée, ment elle accroîtra la défiance tion de l’Etat, la coopération inter- rêts qui l’éloignent de ses exigences ment l’égalité. Imaginer qu’une poli- est un crime, car nul principe supé- voire très circonscrite. envers la politique, mais elle laisse- nationale plus que le conflit – que si démocratiques. tique de gauche puisse ne pas en fai- rieur ne peut justifier le mensonge. Cette tendance est d’autant plus ra aussi prise aux accusations elle comprend qu’ils doivent être re sa première priorité, c’est briser Historiquement, l’universalisme de marquée que la crainte de ne pas anciennes d’idéologie. Le premier placés dans un contexte différent : Nicolas Tenzer HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 17 La victoire du Mexique Mondialisation oblige par Carlos Fuentes par Franck Berthod

A victoire a mille pères. La conciliation et d’ouverture. Je cratiques et rénovateurs du PRI ST-CE que la nette victoire gement qui résonne aussi comme Moody’s comme un pays sûr : la défaite est orpheline. Vic- crois aussi que nous devons rester profitent de sa défaite pour ren- de Vicente Fox à l’élection une revanche contre le PRI. La vio- situation des finances publiques est toire d’Ernesto Zedillo. Le mobilisés si nous ne voulons pas voyer les dinosaures, ils retrouve- présidentielle mexicaine lence verbale, l’argent et la promes- bien meilleure que dans la plupart Lprésident mexicain avait que ressurgissent, encouragées ront le capital et la dynami- Eexprime une adhésion du se traduisent l’adaptation de regis- des pays européens. Mais la situa- assuré que les élections seraient par cette victoire, les vieilles ten- que – politiques sociales, défense peuple mexicain à la mondialisa- tres habituels des discours de la tion sociale contraste radicalement propres et que les résultats, même dances cléricales, moralistes, de la nation, promotion de la tion ? Il convient d’apporter des modernité au contexte mexicain. avec celle des finances publiques : en cas de défaite de son propre par- homophobes et misogynes du culture – qui lui ont valu sa légiti- réponses nuancées à cette opinion. La difficulté du PRI à gérer la selon les critères internationaux, ti, seraient respectés. Zedillo passe- PAN. mité jusqu’en 1960. Des trois principaux candidats à « complexité croissante de la société 40 millions de Mexicains (sur 98 mil- ra à l’histoire mexicaine comme le Victoire de la démocratie, dans Victoire de deux tendances la présidence, le vainqueur était mexicaine » (Luis E. Gomez) a mon- lions) sont considérés comme pau- président qui a confirmé l’ère de la la mesure où les choix se sont opposées et désormais convergen- celui qui pouvait être le plus facile- tré son inadaptation à la modernité. vres. La pauvreté s’accroît plus vite démocratie, qui a rendu possible exprimés librement et où les élec- tes de l’histoire mexicaine : la tradi- ment associé à ce processus. Son La montée de la violence, de la cor- que la population. Trois cent mille la transition et qui l’a consolidée. teurs sont venus très nombreux. Il tion du changement et la tradition usage des méthodes modernes de ruption, des narcotrafics et l’érup- Mexicains émigrent chaque année Les citoyens mexicains doivent reste, maintenant, à compléter le conservatrice. Les élections ont communication a renforcé son sty- tion du conflit au Chiapas indiquent vers les Etats-Unis. L’impossibilité être reconnaissants envers Zedillo tableau du succès de l’opposition été gagnées par cette majorité de le démagogue et populiste. Le can- qu’en l’absence de contre-pouvoirs du vote dans les consulats mexi- de son comportement et le proté- dans la course à la présidence par votants qui était fatiguée des didat du PRI n’a pas pu sortir des au régime les formes de contesta- cains aux Etats-Unis a pénalisé l’op- ger des longs couteaux d’un Parti celui des nouvelles oppositions soixante et onze ans de PRI. Mais représentations auxquelles son par- tion avaient pris le parti de la dissé- position, et plus particulièrement révolutionnaire institutionnel PRI et Parti de la révolution démo- elle l’a été sous les drapeaux de la ti reste associé : celui d’un parti cor- mination et de la pluralité. Cuauhtemoc Cardenas, qui, selon (PRI) amer et revanchard. cratique (PRD) dans les représenta- tradition conservatrice. Combien rompu, corrupteur et criminel. Bien un sondage préélectoral, dominait Victoire de José Woldenberg et tions du peuple. Fox a besoin de de temps durera le mariage ? Il y a qu’il ait voulu rassembler l’opposi- largement ses deux concurrents au de l’Institut fédéral électoral. Scru- chambres pluralistes et combati- vingt ans, dans mon roman Christo- tion de catégories victimes des Un réalisme sein de cette population. C’est donc puleux et rigoureux, ils ont respec- ves pour que la transition ne dispa- phe et son œuf, j’ai prédit – ou plu- changements économiques, il n’a parmi la population la plus intégrée té et fait respecter les lois de l’élec- raisse pas en retournant – comme tôt imaginé – un président du guère convaincu : la collision du qui illustre à la modernité qu’une critique de la tion. Grâce à Woldenberg et à par un effet de la loi de la gravita- PAN. Dans le roman, le président PRI avec les élites nord-américai- mondialisation avait le plus l’IFF, la violence a été évitée au tion – au modèle historique de du PAN devait gouverner avec la nes est patente, comme l’illustre la le degré d’insertion d’échos. cours de la compétition et – jus- l’autoritarisme mexicain. L’appel bureaucratie du PRI. De plus, il lui politique néo-libérale menée Si la mondialisation va de pair qu’à maintenant – une transition de Fox à la tolérance et au dialo- fallait supporter cette mauvaise depuis 1986. La défaite du troisiè- du Mexique dans avec un plus grand respect des for- pacifique assurée. gue n’exclut pas mais réclame cela plaisanterie que constituait la pré- me candidat, Cuauhtemoc Carde- mes démocratiques, alors pour une Victoire de Cuauhtémoc Carde- même que le PRI, quand il était au sence pesante de priistes dont la nas, est plus étonnante, compte l’économie capitaliste majorité de Mexicains la possibilité nas, pour ne pas avoir cédé aux pouvoir, a mis tant de temps à loyauté instinctive ou réfléchie va tenu de l’avance qu’il semblait avoir de réalisation de la promesse écono- sirènes du succès tout en mainte- accepter : la critique, la combativi- toujours au président en exercice. prise après son succès aux élections mique s’en trouve renforcée. Ce réa- nant un espace propre à la gauche, té, la liberté et la pluralité d’opi- Et il avait, enfin, à faire face aux municipales de Mexico en 1997. Prises dans leur ensemble, les lisme illustre le degré d’insertion sans laquelle, dans des circonstan- nions. problèmes durs et constants du Dans la mesure où il n’a pas cédé campagnes des trois candidats sug- du Mexique dans l’économie capi- ces constamment changeantes, la Victoire de tous. Pour la premiè- Mexique : pauvreté, population, sur sa critique du libéralisme écono- gèrent que les Mexicains ont pris taliste. droite pourrait croire qu’elle a re fois depuis 1911, l’opposition santé, logement, éducation, droits mique, son résultat électoral (17 %) acte de la forte dépendance écono- Les observateurs politiques ont obtenu carte blanche. Cardenas a gagne les élections dans un scrutin de l’homme, écologie, corruption, indique-t-il une marginalisation des mique qui les unit à leurs voisins du insisté sur l’écart manifeste entre la préservé une identité et, en consé- libre et crédible. L’événement est minorités… opposants à la mondialisation ? Nord. Le développement du touris- demande de changement de la quence, un territoire pour la gau- historique. Le confirmer exige des Victoire du Mexique si la nouvel- Indépendamment de la thémati- me, l’apport monétaire des immi- population et la nature de celui che rénovée dont le Mexique ne citoyens plus de vigilance que le administration, à partir du que du changement, les thèmes grés mexicains, les investissements qu’ils ont hissé à la présidence. Il est peut se passer. La victoire d’An- jamais pour faire que les pratiques 1er décembre, donne des preuves dominants de la campagne ont tour- directs américains expriment cette difficile de parler de duplicité de la drés Manuel Lopez Obrador dans politiques correspondent à la claires qu’elle veut, sait et peut né autour de l’articulation entre les intensification des échanges. L’hy- part de la population : le candidat le district fédéral de Mexico a don- volonté démocratique. résoudre ces problèmes de maniè- problèmes internes et le processus persensibilité du pays à ses rela- du PAN limitait sa contestation de né à la gauche une occasion immé- Victoire de Francisco Labastida re novatrice et ferme. Roosevelt de mondialisation. tions économiques avec son puis- l’ordre établi à des questions de per- diate de se mesurer tant contre le dans la mesure, paradoxale, où sa l’a fait avec le New Deal dans les Les élections précédentes (1994 sant voisin a profité au Mexique ces sonnes et de pratiques démocrati- PRI battu que contre le Parti d’ac- défaite oblige le PRI à passer dans cent jours qui ont suivi sa premiè- et surtout 1988) furent dominées dernières années. Dans ce contexte, ques. Ces élections confirment les tion nationale (PAN) triomphant. l’opposition et à faire son examen re élection. Lazaro Cardenas l’a par une demande d’honnêteté et le rejet du PRI et le désir de mainte- enseignements d’autres scrutins sur- Victoire de Vicente Fox et de sa de conscience pour devenir une fait entre 1936 et 1940. Puisse d’intégrité qui mirent en relief la nir les liens économiques iniques venus dans la région (élection de ténacité face à des défis qui, jus- formation politique viable dans un Vicente Fox le faire : je lui adresse personnalité de M. Cardenas. Vicen- avec les Etats-Unis rendent compte Chavez au Venezuela). Les citoyens que-là, semblaient impossibles à contexte démocratique. Si le PRI tous mes vœux de réussite et mes te Fox a réussi à centrer son élec- d’une adhésion réaliste et obligée n’adhèrent pas au discours d’un affronter. Victoire de Fox sur les se laisser aller au ressentiment et à félicitations pour sa victoire indis- tion autour d’une demande d’ar- aux processus de mondialisation. candidat mais à lui, s’ils peuvent y ombres et les soupçons qui l’ont la vengeance, en s’appuyant sur sa cutable. gent et de jouissance : bien lui en a Un autre thème a dominé ces accrocher leur rêve : au Mexique, ils accompagné et que le président présence indéniable dans la nation pris, tant l’une et l’autre semblent élections : celui de la pauvreté. «Le rêvaient de pain, pan en espagnol. élu a essayé de dissiper par son dis- pour empêcher l’exercice normal absentes du quotidien de millions Mexique est une machine à fabriquer cours dans la nuit de son triom- de la présidence foxiste, il aura Carlos Fuentes est écrivain. de Mexicains. Il a su capter un des pauvres », a déclaré Cuauhté- phe. Je crois que tous les Mexi- creusé définitivement sa tombe. (Traduit de l’espagnol – Mexi- besoin et une demande de radicali- moc Cardenas. Le pays a été classé Franck Berthod est analyste cains acceptent son message de Au contraire, si les éléments démo- que – par François Maspero.) té autour de la thématique du chan- récemment par l’agence financière financier à la société A Prime. 18 / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 HORIZONS-ENTRETIENS

2000 UNIVERSITÉ DE TOUS LES SAVOIRS Stanislas Dehaene, chercheur en sciences cognitives Notre compétence mathématique dépend de l’architecture de notre cerveau Les recherches en neurosciences montrent que l’un des fondements de l’arithmétique, l’intuition du concept de nombre, repose sur une base biologique universelle. Mais rien n’indique que, dans la population, certains posséderaient une plus grosse « bosse des maths »

Dans le cadre de l’Université son dialogue avec le mathémati- versel pour décrire la structure de de tous les savoirs, organisée cien contemporain Alain Connes, l’univers. Mais cette construction, par la Mission 2000, un cycle « les objets mathématiques s’identi- ce langage, ne prennent leur sens de conférences a été consacré fient à des états physiques de notre que parce que notre cerveau est aux mathématiques. Directeur cerveau, de telle sorte qu’on devrait doté, dès la naissance, de circuits de recherches en principe pouvoir les observer de neuronaux aptes à saisir la structu- à l’Institut manière extérieure grâce à des re intuitive du domaine qui national de méthodes d’imagerie cérébrale ». deviendra celui des mathémati- la santé et De fait, les nouvelles méthodes ques. Si les mathématiques de de la recher- des sciences cognitives et de l’ima- haut niveau se construisent grâce che médica- gerie par résonance magnétique au langage et à l’éducation, leurs le, Stanislas permettent aujourd’hui d’aborder fondements les plus élémentaires Dehaene a empiriquement la représentation – concepts de nombre, d’espace, présenté, le 15 juin, une commu- cérébrale des plus simples des de temps, d’opération... – sont à nication sur les bases cérébrales objets mathématiques, ceux qui rechercher dans l’organisation de la pensée mathématique, sont partagés par l’ensemble de même de notre cerveau (...). dont nous publions de larges l’humanité : les petits nombres L’existence d’une base biologi- extraits. entiers. que universelle du sens des nom- Le cerveau des mathématiciens Focalisés sur les abstractions bres n’implique en rien que cel- fascine. Par quels mécanismes un des mathématiques les plus récen- le-ci montre des variations anor- tissu de neurones et de synapses, tes, quelques mathématiciens males chez les surdoués des un imbroglio de neurotransmet- pourront ne voir là que des tra- mathématiques. S’il existe teurs peuvent-ils « transformer du vaux d’intérêt périphérique sur d’authentiques déficits de l’intui- café en théorèmes » ? Quelles des objets trop simples qui ne tion numérique, rien, pour l’ins- représentations mentales et quel- font pas ou plus partie du champ tant, n’indique que, dans la popu- les architectures neuronales don- de la recherche mathématique. Ce lation normale, certains naîtraient nent au cerveau humain – et à lui serait oublier cependant que les dotés d’une plus grosse « bosse seul – accès aux vérités des mathé- nombres font partie des briques des maths ». Bien au contraire, matiques ? Périodiquement, cer- de base sans lesquelles l’édifice tout suggère que l’intuition numé- tains affirment avoir trouvé la des mathématiques n’aurait rique fait partie du patrimoine réponse dans le cerveau du plus jamais pu s’élever. La question DESSIN MAJA génétique de tous, mais qu’elle mythique des savants du XXe siè- des fondements de l’arithmétique est susceptible de s’épanouir à cle, Albert Einstein. De son vivant occupe une place centrale en phi- enfance, peut entraîner une inca- blèmes lui soient présentés par deux déficits majeurs. Première- des degrés divers selon le travail déjà, le grand physicien était sollici- losophie des mathématiques, pacité totale de comprendre ce écrit ou par oral, et qu’il doive pro- ment, Charles n’a aucune percep- et la passion que nous y appor- té pour toutes sortes d’expérimen- depuis Platon et Descartes jus- que signifient les nombres. Dans duire le résultat à haute voix ou se tion immédiate du nombre. Il est tons. tations qui suscitaient les commen- qu’à Bertrand Russell ou David certains cas, le déficit est si global contenter de le sélectionner par- incapable de décider combien Les enquêtes internationales taires amusés de Roland Barthes : Hilbert. Nos recherches suggèrent que même la lecture et l’écriture mi plusieurs. Il échouait égale- d’objets sont présents devant lui, montrent que les stratégies éduca- « Une image le montre étendu, la qu’un des fondements de l’arith- des nombres deviennent impossi- ment dans des tests de comparai- même s’il n’y en a que deux ou tives européennes, américaines tête hérissée de fils électriques : on métique, l’intuition du concept de bles ; ces objets deviennent sou- son, jugeant par exemple que 6 trois, si on ne lui laisse pas le ou asiatiques ont un impact radi- enregistre les ondes de son cerveau, nombre, trouve son origine dans dain si vides de sens que le patient était plus petit que 5. Dans un test temps de les compter. Deuxième- cal sur le taux de réussite des étu- cependant qu’on lui demande de l’architecture de notre cerveau, est incapable d’en faire le moin- de bissection, il jugea tout naturel- ment, l’intuition de la taille des diants aux mêmes tests. Les bio- “penser à la relativité”. » qui représente spontanément, dre usage. D’autres patients peu- lement que le nombre qui tombe nombres lui fait défaut. Nous pre- graphies des plus grands mathé- Plus tard, le précieux encéphale vraisemblablement dès la naissan- vent conserver de bonnes capaci- entre 2 et 4 est 6, « parce que nons normalement d’autant maticiens soulignent que ceux-ci sera préservé, photographié, éti- ce, ce paramètre essentiel du mon- tés de lecture et d’écriture des deux-quatre-six ». Il comprenait moins de temps pour comparer ont travaillé et réfléchi intensé- queté, découpé, perdu et retrou- de physique (...). nombres, voire de récitation par pourtant notre requête, puisqu’il deux nombres que la distance qui ment et quotidiennement, sou- vé. Il ressort périodiquement de L’intuition du nombre est si pro- cœur de la table de multiplica- savait dire quel jour tombe entre les sépare est grande, sans doute vent dès le plus jeune âge, avant son bocal pour de nouvelles révé- fondément ancrée dans la profon- tion. Cependant, même s’ils se mardi et jeudi, ou quelle lettre se parce que des nombres claire- de voir leur talent s’épanouir. lations. En 1985, Marian Dia- deur de nos sillons pariétaux, si souviennent des mots « trois fois situe entre B et D. Seul le domai- ment séparés sont plus faciles à Peut-être le mathématicien de mond, de l’université de Califor- inconsciemment présente derriè- neuf vingt-sept », ils n’en connais- ne des nombres semblait dramati- positionner mentalement sur l’es- talent est-il celui qui, mieux que nie, à Berkeley, rapporte une den- re le moindre de nos calculs, que sent plus le sens. quement détérioré. pace des quantités. Chez Charles, les autres, sait exploiter les multi- sité plus élevée de cellules gliales, nous n’en réalisons pas l’impor- A l’hôpital de La Pitié-Salpêtriè- Nous disposons aujourd’hui de cet effet de distance est inversé : il ples intuitions que notre cerveau qui constituent l’environnement tance. Nous comprenons sans le re, le professeur Laurent Cohen et plusieurs observations similaires, lui faut d’autant plus de temps projette sur le monde. des neurones corticaux, dans une moindre effort que 3 est plus petit moi-même avons examiné un chez des patients de tous âges et que les nombres sont distants, par- région pariétale du cortex d’Eins- que 5. Il nous paraît tellement évi- homme âgé d’une soixantaine de tous pays. Toutes indiquent ce qu’il doit compter même pour Stanislas Dehaene tein. En 1999, Sandra Witelson, de dent que 2 et 2 font 4 que nous ne d’années et qui avait eu l’infortu- que les lésions de la région parié- se rendre compte que 9 est plus l’université McMaster, dans l’On- nous interrogeons guère sur l’ap- ne de subir un accident vasculaire tale s’accompagnent de troubles grand que 2. tario, affirme avoir identifié, plus pareil cérébral qui est à l’origine dans la région pariétale droite. Il sévères de l’intuition des quanti- Aucun examen d’imagerie céré- Programme de quarante ans après la mort du de cette intuition. Nous ne pre- éprouvait de telles difficultés de tés – y compris, semble-t-il, chez brale n’a été proposé à Charles. des conférences physicien, une anomalie macros- nons conscience de son importan- soustraction que nous avions dû le très jeune enfant. La dyscalculie Cependant, un autre cas de dyscal- copique de son anatomie cérébra- ce, paradoxalement, que lorsqu’el- interrompre le test après qu’il eut du développement est un trouble culie du développement, récem- Juillet. Le 10, Michel Cassé, le : ses lobes pariétaux seraient le se détériore. Depuis près de échoué sur le calcul de 3–1(il de l’arithmétique comparable à la ment examiné en spectroscopie Généalogie stellaire et nuageuse enflés, et leurs sillons se seraient quatre-vingts ans, les neurolo- avait répondu 7). Ses difficultés dyslexie en ce qu’elle touche une par résonance magnétique, mon- de la matière. Le 11, Sylvie si profondément détournés de gues savent qu’une lésion cérébra- n’étaient pas liées à une modalité fraction importante des enfants tre une anomalie focale du méta- Vauclair, Qu’est-ce qu’une étoile ? leur tracé normal qu’une région le de la région pariétale, à l’âge particulière de présentation : il fai- (entre 3 et 6 % selon les rares bolisme exactement là où nous Le 12, Alfred Vidal-Madjar, corticale entière, l’opercule parié- adulte comme dans la petite sait autant d’erreurs, que les pro- enquêtes épidémiologiques dispo- postulons que se situent les cir- Les planètes extrasolaires. tal, en serait absente... nibles). Certains au moins de ces cuits neuronaux de la compréhen- Le 13, Françoise Combes, Je fais partie de ceux, nom- enfants souffrent de déficits iso- sion des quantités : la région parié- Les galaxies, quasars et amas breux, qui estiment anecdotiques STANISLAS DEHAENE lés de l’arithmétique, remarqua- tale inférieure. Il semble que, bien de galaxies. Le 14, Jean-Louis et prématurées ces recherches qui blement comparables à ceux que avant la naissance, la migration Le Mouel, Le refroidissement prétendent trouver l’origine du a Né le 12 mai 1965 à Roubaix (Nord), titulaire l’on peut observer chez l’adulte neuronale des neurones du cortex de la Terre depuis son origine. génie dans quelques centimètres d’une maîtrise de mathématiques appliquées et après un accident vasculaire. pariétal ait été anormale. Certai- Le 15, Xavier Le Pichon, cubes de cortex supplémentaire. informatique, d’une thèse de troisième cycle en Mes collègues anglais Brian But- nes maladies génétiques, mais aus- De la dérive des continents Malgré leurs avancées spectaculai- psychologie cognitive et d’une habilitation à terworth et Luisa Girelli ont ainsi si d’autres facteurs tels que la pré- à la tectonique des plaques. res, les neurosciences cognitives diriger des recherches, Stanislas Dehaene est étudié un jeune adulte d’intelli- maturité ou l’exposition à l’alcool Le 16, Michel Campillo, ne sont pas prêtes à analyser le directeur de recherches à l’Institut national de la gence normale, appelé Charles, au cours de la grossesse, semblent Les séismes et les risques sismiques. substrat neural de variations indi- santé et de la recherche médicale (Inserm). Il est qui a toujours souffert de difficul- favoriser ces dysfonctionnements Le 17, Claude Jaupart, viduelles aussi subtiles que celles responsable de l’équipe « bases cérébrales des tés extrêmes avec les nombres. cérébraux précoces. Les volcans.Le18, Ghislain qui distinguent un Prix Nobel fonctions cognitives humaines » dans l’unité Charles possède une thèse de psy- La dyscalculie du développe- de Marsily, Le cycle de l’eau d’un physicien de moindre enver- Inserm 334 « Interface imagerie chologie, maîtrise le langage à la ment, plus que toute autre don- et l’adéquation des ressources. gure. Il leur revient de plein droit, fonctionnelle-neurobiologie » au service perfection et a bénéficié d’une née empirique, place le cerveau par contre, de commencer à explo- hospitalier Frédéric-Joliot d’Orsay. Auteur de éducation normale doublée de au cœur de notre compétence Les conférences sont données rer ce qu’il y a de commun à tous nombreux articles dans des revues spécialisées, cours particuliers en mathémati- mathématique. On a cru voir dans au Conservatoire national des arts les cerveaux capables de mathé- il a publié deux livres : Le Cerveau en action : ques. Néanmoins, il doit toujours les mathématiques une construc- et métiers, 292, rue Saint-Martin, matiques. imagerie cérébrale fonctionnelle en psychologie compter sur ses doigts pour réali- tion culturelle fondée sur l’inven- 75003 Paris, à 18 h 30 en semaine, En dernière analyse, comme l’af- cognitive et La Bosse des maths, prix Jean Rostand ser le moindre calcul. Les tests psy- tion de symboles et de règles for- à 11 heures les samedis firme Jean-Pierre Changeux dans (1997). chologiques révèlent au moins melles, ou encore un langage uni- et dimanches.

HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 19 Proche-Orient : la régression démocratique 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 BACHAR EL ASSAD, seul candidat en lice, a laissé sans titulaire le poste de vice-président tèmes tarifaires et législatifs assurant de confor- Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F devait être proclamé officiellement nouveau pré- qu’il avait lui-même occupé. De même, les épou- tables monopoles octroyés pour prix de la fidéli- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). sident de la République de Syrie mardi 11 juillet. vantails avancés ont perdu de leur vigueur. té. Les changements semblent donc inévitables. Internet : http ://www.lemonde.fr Le résultat du référendum organisé la veille Loin d’être le creuset d’une nation, l’armée Le régime lui-même l’admet, qui espère cepen- devait être annoncé en fin d’après-midi par le syrienne (tout comme les services de renseigne- dant les limiter à la périphérie de son pouvoir. ÉDITORIAL président du Parlement. La seule incertitude for- ment) est un lieu de pouvoir monopolisé par la De même, il escompte se confectionner une nou- melle concernait en fait le nombre de votes con- communauté confessionnelle des alaouites, celle velle image en engageant la lutte contre une cor- tre. En 1999, ils s’étaient limités à… 219 pour un du président, nettement minoritaire (entre 7 % ruption qui aurait perverti un système foncière- corps électoral proche de 10 millions. Ce référen- et 12 % de la population syrienne, selon les esti- ment bon. Les pauvres et le sida dum-plébiscite présidentiel, avant les élections mations). Les autres composantes de la société Les conditions d’un nouveau « moment libé- législatives à venir au Liban et en Egypte, peut syrienne n’y sont représentées que d’une maniè- ral », selon l’expression utilisée dès 1991 par le NITIALEMENT consacrées tue cette maladie. Comment par- donner l’illusion que le Proche-Orient ne cesse re parcimonieuse et pour ménager les apparen- politologue Ghassan Salamé dans une étude sur à la science et à la médeci- ler d’aide au développement, de de se rendre aux urnes. Les apparences ne trom- ces. Le centralisme de la décision et l’économie le manque de démocratie au Proche-Orient, ne, les conférences mondia- santé des enfants, de réduction de pent pourtant personne. Candidats présélection- étatique qu’il a générée montrent également sont-elles pour autant réunies ? Rien n’indique Iles sur le sida se sont, au fil dettes sans prendre en compte la nés, campagnes électorales biaisées, résultats leurs énormes faiblesses, malgré les déclarations pour l’instant qu’il sera octroyé ou offert ; il ne du temps, transformées en réalité épidémiologique et la mort mirobolants et donc équivoques, l’élection n’y de Hafez El Assad qui assurait, au début des pourra être au contraire que gagné de haute lut- forums politiques. Bientôt vingt annoncée d’une fraction impor- couronne pas un processus démocratique mais années 90, que la crise du modèle soviétique te par une société civile et par des élites qui ans après l’émergence de cette tante de la population des enfants tente au contraire de masquer par de grossiers avait été anticipée en Syrie par le mouvement de auraient retrouvé une parole confisquée. La cen- pandémie, la manifestation qui et des adultes jeunes ? oripeaux la mainmise d’un homme ou d’un sys- « rectification » qu’il avait lui-même engagé dès sure et la répression ont durablement imposé en s’est ouverte, dimanche 9 juillet Le congrès de Durban est face à tème sur un pays. son arrivée au pouvoir, en 1970. Syrie une torpeur civique. Qui saura, qui osera la à Durban, en Afrique du Sud, va une réalité terrible : environ 90 % Pourtant, la Syrie, comme de nombreux Etats L’ouverture inévitable de l’économie à la mon- secouer ? amplifier une telle évolution. Elle des associations médicamenteu- de la région, a connu par le passé une véritable dialisation porte également en elle les germes le fera de manière d’autant plus ses efficaces contre l’infection vie politique portée par des cadres cultivés et exi- d’une véritable révolution : la mise au ban de sys- Gilles Paris nette que cette treizième confé- sont utilisées dans le monde geants et relayée par une presse foisonnante. rence mondiale est la première à industrialisé, alors que 90 % des C’était dans les années 50. Plus tôt encore en être organisée sur le continent, personnes infectées vivent dans le Egypte. Au début du siècle, le Proche-Orient, qui paie – et de très loin – le plus tiers-monde... Cette situation est à dans le feu de sa relation avec la puissance otto- Entrée des artistes par Jacek Wozniak Van Gogh lourd tribut à cette maladie virale l’origine des initiatives qui ten- mane finissante puis dans sa lutte contre les transmissible par voies sanguine dent à contraindre les multinatio- colonisateurs, a tout expérimenté, de la fièvre et sexuelle. nales pharmaceutiques à faciliter des partis aux engagements sous toutes leurs Méconnues des responsables l’accès des plus pauvres aux médi- formes. Ce n’est donc pas tant l’absence que la politiques africains et occiden- caments anti-sida qu’elles produi- régression de la démocratie qui aujourd’hui taux, les prévisions faites, dès le sent. La création annoncée à Abid- interroge à Damas, comme au Caire – le cas du milieu des années 80, par les spé- jan, en 1997, par Jacques Chirac Liban mis à part, puisqu’il ne saurait être consi- cialistes médicaux se sont révé- d’un fonds international de solida- déré comme un Etat souverain, compte tenu de lées dramatiquement exactes : rité thérapeutique n’a pas rencon- sa relation singulière avec la Syrie. l’épidémie a progressé de maniè- tré l’écho que l’on était en droit Les régimes autoritaires qui s’y sont installés re massive en Afrique centrale et d’attendre (et le départ du gouver- peu de temps après les indépendances ont oppo- en Afrique australe. Dans de nom- nement de Bernard Kouchner, qui sé leur « stabilité » à l’effervescence démocrati- breux pays du continent noir, la était à l’origine de cette initiative, que à l’origine de véritables valses ministérielles. proportion des personnes infec- risque fort de voir cette dernière Ces régimes, qui ont perduré dans leurs fonda- tées par le VIH – et qui, bien sou- rapidement s’étioler). mentaux jusqu’à aujourd’hui, ont reposé sur vent, l’ignorent longtemps – a Le flambeau est repris par trois dogmes, celui de l’armée garante de l’indé- atteint des proportions telles que l’ONU et des ONG. Parvien- pendance et de l’intégration nationale, celui du le sida représente aujourd’hui, à dront-elles à obtenir que, face à ce centralisme de la direction des affaires, et celui cause de ses futures conséquen- fléau mondial, les géants de l’in- d’un clientélisme non avoué mais régulant en ces démographiques et économi- dustrie pharmaceutique condes- réalité l’essentiel de l’activité économique. La ques, politiques et diplomatiques, cendent à créer, pour aider les « stabilité » a également été un argument dans un facteur majeur de déstabilisa- plus pauvres, un espace géogra- les relations extérieures avec les Etats qui ne tion dans cette région. phique en rupture avec les lois détestent pas toujours pouvoir compter sur les L’épidémie est sinon contrôlée, habituelles du marché ? Compte mêmes interlocuteurs. du moins largement contenue tenu de l’état des infrastructures dans les pays occidentaux, mais sanitaires africaines, cet objectif POUVOIR MONOPOLISÉ pas dans ceux de l’ancien bloc ne saurait à lui seul masquer l’im- En outre, pour justifier une mainmise qui rom- communiste. La situation africai- portance qu’il faut plus que pait avec des pratiques libérales, ces régimes ne commence, depuis peu, à être jamais accorder à la prévention et avaient beau jeu d’avancer des arguments liés prise en compte à l’échelon inter- la priorité absolue qui doit être aux questions stratégiques de l’époque. La national. L’ONU a intégré la nou- donnée à la mise au point d’une guerre froide tout d’abord, qui avait figé le mon- velle donne stratégique que consti- protection vaccinale. de en deux blocs. La menace israélienne ensuite, imposant un interminable état de guerre en 0123 est édité par la SA LE MONDE Syrie. Le péril islamiste enfin, à l’origine de l’état Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani d’urgence en Egypte et que le régime syrien a pu Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint également avancer pour justifier rafles, exécu- tions sommaires et entorses au droit. Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Masquée pendant de longues années, la crise Directeur artistique : Dominique Roynette de ce modèle est apparue crûment en Syrie Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment Rédacteurs en chef : avant même le décès de Hafez El Assad et au ter- Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; me de trente ans d’un pouvoir sans partage. Elle Michel Kajman (Débats) ; Éric Fottorino (Enquêtes) ; commence également à se faire sentir en Egypte Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) avec le vieillissement d’un raïs aux commandes Rédacteur en chef technique : Eric Azan depuis vingt ans et sans successeur depuis qu’il Médiateur : Robert Solé

Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre

L’automobiliste américain et le pétrolier saoudien Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président

Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), RIEN, habituellement, ne relie ment », a prévenu, lundi 3 juillet, le en plus tirée par les services. Cepen- ducteurs ont décidé de se retrou- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) l’automobiliste américain au pétro- ministre du pétrole saoudien, Ali dant, pour les ménages, la part con- ver « en cas de nécessité », si les lier saoudien. Rien si ce n’est, Al Naïmi. Mais cette décision « uni- sacrée à l’automobile et au chauffa- prix du brut restaient durablement Le Monde est édité par la SA LE MONDE Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. aujourd’hui, la campagne présiden- latérale » du leader de l’Organisa- ge occupe une fraction importante au-dessus des 30 dollars. Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, tielle aux Etats-Unis où l’augmenta- tion des pays exportateurs de de leur budget. D’où leur irritation Dans ces conditions, l’initiative Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, tion des prix de l’essence tourne à pétrole (OPEP) a surpris les dix devant l’envolée des prix. surprise du prince héritier saou- Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. la controverse politique. Le sujet autres membres de ce cartel, qui Dans tous les pays, les pouvoirs dien Abdallah de relever la produc- est devenu un enjeu entre les répu- ont péniblement, depuis un an, publics tentent de réagir, avec plus tion de 500 000 barils/jour apparaît blicains et les démocrates. Les pre- retrouvé leur unité. ou moins de succès. En Europe, le comme très politique. Elle a été ILYA50 ANS, DANS 0123 miers accusent l’administration gouvernement espagnol veut inten- très mal accueillie par son oppo- Clinton de passivité. Les hommes LES STOCKS AU PLUS BAS sifier la concurrence entre distribu- sant traditionnel, l’Iran, qui affirme politiques promettent aux automo- Le marché pétrolier a toujours teurs. En Italie, des amendes sont qu’il « n’y a aucune raison de violer Vaugelas et le langage de l’honnête homme bilistes des baisses rapides, mon- été rythmé par les tentatives de dif- infligées à des compagnies pétroliè- les accords conclus ». L’Irak dénon- trent du doigt les compagnies férents groupes, pays ou lobbies, res pour entente. En France, à la ce un « complot » américain contre ON NE PEUT espérer que l’opi- Les Remarques, publiées en pétrolières. de peser sur son évolution. Le siè- veille des départs de Pâques et de l’OPEP, et le Venezuela stigmatise nion publique se passionne pour le 1647, sont le résultat et le résumé Le secrétaire à l’énergie, Bill cle a commencé par le démantèle- la Pentecôte, le ministre de l’écono- la pression des pays industrialisés. troisième centenaire de Claude d’une longue expérience. Ce que Richardson, présenté comme possi- ment de la Standard Oil, en 1911 ; mie Laurent Fabius a convoqué les Ces critiques sont d’autant plus Favre de Vaugelas, baptisé le 6 jan- Vaugelas veut fixer, c’est le langa- ble coéquipier du démocrate Al l’empire de John D. Rockefeller distributeurs pour leur demander acerbes que seuls trois pays du Gol- vier 1585 à Meximieux, mort en ge de l’honnête homme. On peut Gore dans la course à la Maison était accusé de position dominante. de répercuter dans leur tarif les fe, principalement l’Arabie saoudi- 1650. Il ne fut en somme qu’un lui reprocher d’avoir fait peser Blanche, a multiplié ces derniers Le millénaire s’achève par l’influen- baisses du brut aussi rapidement te, et, dans une moindre mesure, grammairien et non de cette gran- lourdement le poids de la règle sur mois les pressions sur les produc- ce retrouvée des pays producteurs qu’ils le font pour les hausses. Ce ses alliés, le Koweit et les Emirats de espèce des Bopp, Egger ou Max l’imagination créatrice de l’écri- teurs, à commencer par le princi- emmenés par un trio, l’Arabie saou- coup médiatique est tombé au plus arabes unis, peuvent augmenter Muller qui, par leurs études compa- vain, de s’être attardé à des minu- pal, l’Arabie saoudite, pour qu’ils dite, le Venezuela et le Mexique, ce mauvais moment, en pleine flam- leur production. Les autres sont au rées sur les langages anciens, ont ties. Malgré des critiques de détail, desserrent les vannes. Ce qu’ils ont dernier pays n’étant pas membre bée des cours. Cette initiative a eu maximum de leur capacité. contribué pour une part à l’histoi- son œuvre s’impose. Elle a contri- décidé par deux fois en mars et du cartel. Ensemble, ils ont mis un d’autant moins d’impact pour l’opi- Critiquant « le manque de maturi- re de l’humanité. bué à nous donner l’admirable lan- juin, sans effet sur les cours. En terme au contre-choc pétrolier en nion que c’est à l’Etat, s’il le veut té » et « l’esprit figé » des pays Mais l’homme a eu la vie et le gue du XVIIe siècle classique. augmentant l’offre sur le marché imposant, en mars 1999, une réduc- vraiment, de donner le signal de la opposés à son projet, Riyad remet caractère les plus pittoresques ; il Racine emportait les Remarques mondial, l’objectif est de stabiliser tion de la production. Les prix, qui baisse : 80 % du prix d’un litre d’es- en avant l’argument économique. fut une sorte de bohème toujours à Uzès pour les méditer. Boileau le le baril de brut autour de 25 dollars étaient tombés sous les 10 dollars sence est composé de taxes. Un pétrole trop cher est certes pro- endetté, toujours aux prises avec tenait pour un excellent juge. et de mettre un terme à l’engrena- en décembre 1998, se sont alors for- fitable à court terme aux produc- ses créanciers, qui, après sa mort, Saint-Evremond s’inclinait devant ge qui a, en un an, provoqué un tri- tement redressés. Le succès a été « L’ESPRIT FIGÉ » teurs. Cependant, si la tendance se saisiront de tous ses papiers, et son autorité. Et, pour obéir à ses plement des prix. Les Etats-Unis inespéré, le brut dépassant dès Pour résister aux pressions amé- continue, elle risque d’affecter la l’auteur des célèbres Remarques préceptes, Corneille remania nom- auraient persuadé leur principal février les 30 dollars. ricaines, les producteurs ont tou- croissance mondiale et surtout de sur la langue française nous figure bre de ses vers. Nous devons à allié du Golfe, l’Arabie saoudite, A la discipline des pays de jours affirmé que la tension ne pro- pousser d’autres pays hors de la à merveille ce qu’était cette char- Vaugelas, pour une grande part, la dont ils assurent la sécurité, de fai- l’OPEP, qui assurent près de 40 % vient pas des « fondamentaux » du zone d’influence de l’OPEP à mante France du XVIIe siècle en pureté de notre langue. re un nouveau geste. « Si les prix ne de la production mondiale, s’ajou- marché mondial du brut, où l’offre ouvrir davantage leur domaine son printemps, lorsqu’elle conser- baissent pas, le royaume, en concer- te la reprise économique mondiale et la demande sont proches de minier aux compagnies pétrolières. vait encore son aimable liberté Edouard Herriot tation avec les autres pays produc- qui entretient cette dynamique. De l’équilibre. Pour eux, l’origine est à La menace pour le cartel est de voir avec quelque désordre. (11 juillet 1950.) teurs, augmentera sa production de plus, les stocks sont au plus bas. chercher aux Etats-Unis, où les spé- son influence se restreindre. 500 000 barils/jour très prochaine- Si la satisfaction est évidente cifications techniques, liées à la pro- Si les Etats-Unis ont l’œil rivé sur chez les producteurs, l’inquiétude tection de l’environnement, pour l’échéance présidentielle de novem- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS est perceptible chez les consomma- une nouvelle formule d’« essence bre, l’OPEP a, elle aussi, son ren- RECTIFICATIF teurs. Les autorités monétaires et propre » et diverses manœuvres dez-vous d’automne. Le cartel célé- Adresse Internet : http://www.lemonde.fr politiques redoutent que l’inflation spéculatives sur ce marché ont brera son quarantième anniversai- Télématique : 3615 code LEMONDE SÉRIE NOIRE ne reprenne et qu’un pétrole trop créé depuis plusieurs semaines un re à la fin du mois de septembre, à Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) Le nom du romancier américain cher ne freine la croissance. Ce ris- sentiment de pénurie de carburant. Caracas. Il s’agira alors d’afficher ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) Chris Offutt a été mal orthographié que est plus important dans les Ce raisonnement explique la haus- au moins une unité de façade, mal- à la « une » du livret de la Série noi- pays émergents, très demandeurs se modérée de 706 000 barils/jour gré la pression des automobilistes Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 re que nous avons publié dans d’énergie, que dans l’Union euro- décidée le 21 juin par l’OPEP, infé- américains. Le Monde du 8 juillet. Nous le prions péenne, au Japon ou aux rieure au million de barils souhaité Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 de bien vouloir nous excuser. Etats-Unis, où l’activité est de plus par Washington. Prudents, les pro- Dominique Gallois LeMonde Job: WMQ1107--0020-0 WAS LMQ1107-20 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0432 Lcp: 700 CMYK

20 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000

AÉRONAUTIQUE La société tamment Airbus, Ariane, et les assez bas : 18 euros pour les pre- avait existé, aurait enregistré une (DaimlerChrysler), ont dû surmonter européenne EADS a été créée et in- avions de combat Eurofighter et Ra- miers, 19 pour les seconds. b LES perte de 1 milliard d’euros pour de nombreux différends. b LE troduite en Bourse le même jour, fale. b UN TIERS DU CAPITAL a été MARCHÉS financiers s’interrogent 22,5 milliards de chiffre d’affaires. GROUPE, qui compte 96 000 salariés, lundi 10 juillet. Face à Boeing et à placé auprès des investisseurs indi- sur la capacité d’EADS à devenir bé- b LES NÉGOCIATEURS, dont Jean- devrait créer des milliers d’emplois, Lockheed Martin, elle regroupe no- viduels et institutionnels, à un prix néficiaire. En 1999, la société, si elle Luc-Lagardère et Jürgen Schrempp notamment avec Airbus, à Toulouse. Airbus, Ariane, Eurocopter et Eurofighter entrent en Bourse via EADS Le groupe européen, nouveau rival de Boeing et de Lockheed Martin, a été constitué et mis sur le marché le même jour, lundi 10 juillet. Un prix de vente plutôt bas a assuré le succès de l’opération, malgré les interrogations des milieux financiers sur sa rentabilité future

L’INDUSTRIE aéronautique eu- DaimlerChrysler Aerospace (DA- remboursables, se sont affrontées EADS doit encore prouver qu’il ropéenne a choisi l’été pour inves- SA), les deux partenaires fonda- Français et Allemands à parité sur des décisions qui engageront le existe. Son introduction en Bourse tir les marchés financiers. Lundi teurs d’EADS, à Strasbourg, en sort de dizaines de milliers d’ingé- coïncide en effet avec sa naissance RÉPARTITION DES ACTIVITÉS RÉPARTITION DU CAPITAL 10 juillet, les avions Airbus, la fusée juin 1999. Cette union mettait fin à nieurs et d’employés au cours des juridique. EADS cherche à inventer Ariane, les missiles Mistral, les sa- des années d’incompréhension, de AIRBUSen % PUBLIC * ACTIONNARIAT vingt prochaines années. Les finan- un nouveau modèle de société eu- tellites Astrium, l’Eurofighter, le renversements d’alliances et d’oc- DE RÉFÉRENCE ciers du groupe ont tenté de frei- ropéenne. Il a son siège aux Pays- FRANÇAIS: Rafale et Eurocopter ont été intro- casions manquées. Pour mesurer 15 % ETAT ner un programme de 11 milliards Bas, est coté à Paris, Francfort et duits en Bourse à Paris, Francfort l’importance de ces fiançailles offi- ESPACE 11,1 % LAGARDÈRE de dollars qui va, à court terme, Madrid, et communique en an- et Madrid. Plus du tiers du capital cielles, il faut se rappeler que l’alle- 54 (ASTRIUM, 30 3,9 % peser sur les résultats financiers. glais. L’équilibre des nationalités a ARIANE) 34,58 INVESTISSEURS de leur maison mère, European mand DASA avait failli se marier INSTITUTIONNELS été scrupuleusement respecté au Aeronautic Defense and Space quelques mois plus tôt avec le bri- 19 11 UN NOUVEAU MODÈLE DE SOCIÉTÉ sommet de l’entreprise, notam- (EADS), a été vendu aux action- tannique BAE Systems, et que 16 30 Les politiques ne sont pas près ment pour les deux PDG « qui ne naires individuels (18 euros) et aux DaimlerChrysler n’avait cessé MISSILES de plier bagage. EADS continuera font qu’un », Philippe Camus et investisseurs institutionnels (19 eu- d’opposer son veto à la présence (MICA, MISTRAL, DAIMLERCHRYSLER à compter parmi ses clients, pour Rainer Hertrich. Le même dosage STORM SHADOW) ros), à un prix représentant une de l’Etat français au capital de la 5,42 les contrats militaires, les Etats eu- est appliqué dans toutes les direc- décote de 2,5 % par rapport au société commune. HÉLICOPTÈRES, AVIONS SEPI ropéens, qui assortiront toujours tions du groupe (Le Monde du (HOLDING PUBLIQUE cours de clôture d’Aerospatiale- Mais M. Jospin et Dominique RÉGIONAUX ET MILITAIRES leurs commandes de garanties en 16 février). (EUROCOPTER, ATR, EUROFIGHTER, RAFALE) ESPAGNOLE) Matra du vendredi 7 juillet. Après Strauss-Kahn, ministre de l’écono- termes d’emplois et de l’assurance EADS devra enfin compter avec trente ans de coopération scienti- mie à l’époque, sont des pragma- TOTAL : milliards d'euros * dont 7,2 % encore détenus par l'Etat du maintien des « technologies de la présence d’une forteresse en son 22,5 français, Lagardère et DaimlerChrysler, fique, industrielle et politique, l’in- tiques. Quelques mois plus tôt, ils (1999) et destinés à être progressivement cédés souveraineté » sur leur territoire. propre sein. Airbus, qu’il détient à dustrie aéronautique et spatiale avaient déjà réussi à faire accepter Source : Notice COB EADS, qui doit aussi convaincre 80 %, réalise déjà plus de 50 % du européenne entre dans l’âge par la « majorité plurielle » la pri- les milieux financiers de sa capaci- chiffre d’affaires du groupe. Dirigé adulte. Elle est désormais en ordre vatisation d’Aerospatiale, mariée faudra négocier sur la base de la midable force d’attraction du nou- té à dégager des bénéfices et des par Noël Forgeard, Airbus milite de bataille pour livrer la guerre au groupe privé Lagardère, après parité entre Français et Allemands, veau groupe : CASA entre au perspectives de croissance, a été depuis longtemps pour son auto- sans merci que préparent les avoir reçu en dot les 45,76 % de même si, quelques années plus tôt, capital par l’intermédiaire de sa obligé d’adopter un profil bas pour nomie juridique. Ses actionnaires groupes américains Boeing et Dassault Aviation, jusque-là déte- Daimler avait offert à Aerospatiale maison mère, SEPI, et Alenia ap- sa mise en Bourse. Et le cours d’in- viennent d’accepter de transfor- Lockheed Martin, renforcés par dix nus par l’Etat. En échange, Jean- de prendre le contrôle majoritaire porte son aéronautique militaire. troduction reflète le scepticisme mer le consortium en filiale au ans de restructurations. Luc Lagardère avait été investi d’une entreprise commune. La for- Lancée en Bourse, EADS ne sera des marchés. Le groupe aurait en- 1er janvier 2001. Avec l’émancipa- « Alors que l’intégration euro- d’une mission impossible : réconci- mule magique est finalement trou- pas pour autant débarrassée des registré une perte de 1 milliard tion d’Airbus,le groupe va être pri- péenne progresse dans beaucoup de lier l’Europe de la défense et sortir vée : Français et Allemands détien- contradictions de ses origines. Les d’euros (environ 6,6 milliards de vé d’une grande partie de sa force domaines – l’emploi, l’euro, la poli- la France de son isolement. Il s’est dront 30 % chacun, le reste étant interminables discussions sur le francs) en 1999, s’il avait existé. vive, de ses bureaux d’études et de tique extérieure, la sécurité –, il empressé d’engager les négocia- cédé en Bourse. Côté français, les lieu d’assemblage du futur très Cette perte importante, pour un ses usines. Fruit de l’addition de n’était pas possible que les industries tions avec Jürgen Schrempp, le pa- 15 % du gouvernement seront gros avion d’Airbus, l’A3XX, en chiffre d’affaires de 22,5 milliards plusieurs entreprises et d’un cha- de secteurs aussi stratégiques (...) tron de DaimlerChrysler, qui est contrebalancés par le groupe La- sont l’illustration. Les équipes fran- d’euros, est principalement due pelet de programmes aéronau- restent divisées », avait souligné le son ami, et dont il connaissait gardère et des investisseurs institu- çaises et allemandes, appuyées par aux méthodes de couverture de tiques, EADS doit encore trouver premier ministre, Lionel Jospin, l’empressement à se recentrer sur tionnels. Quelques mois plus tard, leurs autorités politiques, qui fi- change du français Aerospatiale son identité propre. lors de l’accord entre le français l’automobile. l’espagnol CASA et l’italien Fin- nancent près du tiers du pro- Matra. Aerospatiale Matra et l’allemand D’emblée, il est convaincu qu’il meccanica sont conquis par la for- gramme sous forme d’avances Même s’il a déjà 96 000 salariés, Christophe Jakubyszyn Les principaux artisans de la création du géant de l’aéronautique et de la défense JEAN-LUC JÜRGEN PHILIPPE RAINER NOËL LAGARDÈRE SCHREMPP CAMUS HERTRICH FORGEARD cogérant président coprésident coprésident administrateur- du groupe du directoire exécutif d’EADS exécutif d’EADS gérant d’Airbus Lagardère de DaimlerChrysler PHOTOS AFP

a Pour aboutir à cette fusion euro- a Ingénieur de formation, Jürgen a A 52 ans, cet esprit éclectique a une a Avant d’être nommé à ce poste, Rainer a En bataillant pour le lancement du su- péenne dans laquelle il voyait la seule Schrempp est à la tête de l’empire Daimler hantise : qu’on ne voit en lui que le finan- Hertrich était quasiment inconnu. Cet perjumbo A3XX, Noël Forgeard a fait corps voie de salut, Jean-Luc Lagardère a fait depuis cinq ans. Il est désormais seul aux cier qui s’est épanoui au sein du groupe homme de cinquante ans, de formation avec son entreprise. Ce défi lui a permis de jouer la force de sa relation avec Jürgen commandes, après le départ en retraite de Lagardère. Normalien, agrégé de physique, commerciale, a fait sa carrière dans l’aéro- se poser en rival de Philippe Camus, ré- Schrempp. A 72 ans, ce Gascon ne boude Bob Eaton, co-président depuis la fusion diplômé de Sciences-Po, Philippe Camus a nautique et la défense au sein de MBB, pas- ticent à lancer 11 milliards de dollars dans pas son enthousiasme et prédit « une for- avec Chrysler, fin 1998. Agé de 55 ans, il a aidé, depuis dix-huit ans, Jean-Luc Lagar- sé dans le giron de DASA au milieu des an- cette lutte contre Boeing. En 1978, jeune midable compétition commerciale entre commencé sa carrière par un apprentissage dère à réaliser ses rêves. Arrivé en 1982, au nées 80. Lors du lancement d’EADS, il était polytechnicien, il est chargé du dossier Air- l’Europe et les Etats-Unis au XXIe siècle ». dans la mécanique. Président du directoire lendemain de la nationalisation de Matra, directeur de la division moteurs de l’entre- bus, au cabinet du ministre des transports. Après un début de carrière parmi les in- de DASA de 1989 à 1995, il a été l’un des ar- il a été l’artisan de sa privatisation, en 1987, prise allemande. Ce financier rigoureux a En 1986, il retrouve les dossiers aéronau- génieurs de Dassault, il a piloté pendant tisans de l’engagement du premier groupe puis du sauvetage du groupe, après l’arrêt été un des concepteurs du plan de restruc- tiques auprès de Jacques Chirac, à Mati- plus de trente ans Matra, qu’il a marié, industriel allemand dans l’aéronautique et de La Cinq, en 1991. Mentor d’Arnaud La- turation engagé par DASA à partir de 1995. gnon. En 1987, Jean-Luc Lagardère l’appelle en l’espace de deux ans, à l’entreprise la défense. Aujourd’hui, il ambitionne de gardère, « fusionneur » d’Aerospatiale et Ce programme allait préparer l’entreprise à à ses côtés. Il devient l’un de ses poulains, à publique Aerospatiale, puis à l’allemande constituer un des premiers groupes auto- de Matra, il est propulsé à la tête d’EADS. une alliance européenne, tout en mettant la tête de la branche défense et espace de DASA. A son fils Arnaud, il lèguera un mobiles mondiaux, présent sur tous les Un galon gagné en négociant pied à pied en avant les qualités techniques et hu- Matra. Après l’échec du rachat de Thom- groupe recentré sur les médias. continents et tous les modèles. avec les Allemands. maines de M. Hertrich. son-CSF, il rejoint Airbus. DaimlerChrysler conforté dans son recentrage Toulouse attend la manne de l’A3XX FRANCFORT de cette coûteuse diversification, s’implanter en Asie, au travers TOULOUSE ment à Toulouse, unique berceau qués par le ministre des transports, de notre correspondant décide de faire machine arrière. Il d’alliances avec le japonais Mitsu- de notre correspondant de tous les Airbus jusqu’à cette Jean-Claude Gayssot, à l’annonce L’introduction en Bourse recentre le géant de Stuttgart sur bishi et le coréen Hyundai. Si « Toulouse devrait s’écrire avec date. du lancement de l’A3XX. d’EADS constitue une nouvelle son métier d’origine, l’automobile. DaimlerChrysler n’en continue- deux ailes », comme l’affirmait, il y Dix ans plus tard, l’union sacrée En 1998, Aerospatiale avait esti- étape pour DaimlerChrysler. A l’is- Le groupe restructure les activités ra pas moins à surveiller de près a quelques années, un slogan pu- a été proclamée une nouvelle fois à mé que ce programme générerait sue de cette opération, le groupe déficitaires ou désormais considé- les premiers pas d’EADS. Même si blicitaire d’Aerospatiale, Toulouse Toulouse entre élus politiques de 3 300 emplois directs et plus de germano-américain sera le pre- rées comme marginales. L’aéro- l’ancien président du directoire de écrit désormais Airbus avec deux tout bord, de l’eurodéputée 6 000 emplois induits. Ces chiffres, mier actionnaire du numéro un nautique et la défense DASA, Manfred Bischoff, proche « X ». L’annonce, le 23 juin, du lan- communiste Sylviane Ainardi au repris par l’ensemble des élus lo- européen de l’aéronautique et de n’échappent pas à la règle. En dif- de M. Schrempp, prend du recul. cement commercial du futur avion maire centriste Dominique Baudis, caux, sont désormais moins précis la défense, avec une participation ficulté, le constructeur d’avions Tout en restant au directoire de gros porteur européen, connu sous en passant par les socialistes, les et l’on se contente d’évoquer «des de 30 %, face aux 30 % détenus par néerlandais Fokker est abandonné DaimlerChrysler, il sera co-chair- le nom de code A3XX, a été vécue gaullistes et l’ensemble des syndi- milliers d’emplois ». La création les Français (Etat, Lagardère et à une faillite quasi certaine en man du nouvel ensemble, sans comme une libération dans l’agglo- cats. Les communes de l’agglomé- d’emplois bruts engendrés par l’as- institutionnels). La fusion de sa fi- 1996. Un vaste programme de re- pouvoir exécutif, aux côtés de mération et dans toute la région. ration, le département et la région semblage de l’A3XX pourrait en ef- liale DASA avec les Français et les dressement, baptisé Dolores, est Jean-Luc Lagardère. « Avec la pré- Les ingénieurs du bureau d’études se sont cotisés pour garantir fet être atténuée par la construc- Espagnols survient au moment où lancé chez DASA, afin d’en faire sence de MM. Schrempp et Bischoff, toulousain d’Airbus planchent de- 400 millions de francs de subven- tion d’une chaîne d’assemblage de le constructeur se concentre sur une entreprise susceptible d’abor- on peut penser qu’EADS intéresse puis bientôt dix ans sur les plans de tions, qui viendront s’ajouter aux l’A-320 à Hambourg. L’hypothèse l’automobile. der en position de force une éven- encore DaimlerChrysler », espère- cet avion géant, mais, depuis 600 millions promis par l’Etat pour d’une spécialisation à terme des C’est en 1984 que les dirigeants tuelle alliance européenne. «Ce t-on à Munich, le berceau de DA- presque deux ans, l’opinion pu- la construction de la chaîne de sites d’assemblage réservant les de Daimler-Benz, sous la houlette chemin fut difficile, car nous avons SA. Pour l’instant, le groupe ger- blique toulousaine était tenue dans montage, dont le coût est évalué à « petits » Airbus (A-319, A-320, du « visionnaire » Edzard Reuter, dû prendre des décisions doulou- mano-américain conserve sa par- un vrai faux suspens. 3 milliards. A-321, A-310) à Hambourg et les décident de se diversifier dans reuses et impopulaires », a rappelé ticipation : les différents Personne ici ne pouvait imaginer « gros » (A-330, A-340, A3XX) à l’aéronautique et la défense. Avec M. Schrempp, lors de l’annonce de partenaires se sont engagés, par que soit construit ailleurs cet avion LA CAPITALE DE L’AÉRONAUTIQUE Toulouse demeure d’actualité. la bénédiction des pouvoirs pu- la création d’EADS, en octobre un pacte, à ne rien changer au symbole, dont la maquette gran- L’assemblage de l’A3XX est ap- Autre inconnue de taille : parmi les blics, le groupe devient vite le pre- 1999. tour de table pendant trois ans. deur nature trône depuis le début paru bien plus symbolique pour 500 entreprises de la région qui tra- mier industriel du secteur en Alle- « Dans une perspective de moyen de l’année à proximité des actuelles conforter l’image de capitale aéro- vaillent déjà en sous-traitance pour magne, prenant le contrôle, en OBJECTIF ASIE terme, nous partons du principe que usines de Colomiers. Pourtant, la nautique de Toulouse que l’implan- Airbus, combien pourront intégrer moins d’une décennie, du La naissance de ce géant euro- cette activité est importante pour ville a longtemps craint pour son tation du siège d’AIC, nouveau le programme A3XX ? Sachant que constructeur de moteurs MTU, de péen est venue parachever le re- DaimlerChrysler », dit-on à Stutt- titre de « capitale européenne de nom d’Airbus Industrie au sein de 40 % de la charge de travail sera MBB, des avionneurs Dornier, centrage du groupe. Un an plus gart, où l’on espère qu’EADS l’aéronautique ». La concurrence l’entité EADS, qui emploie pour- sous-traitée, les candidatures sont puis Fokker. Cette expansion accé- tôt, fin 1998, Daimler a fusionné contribuera aux résultats de ses avec Hambourg pour l’implanta- tant 1 200 personnes sur place. nombreuses. A Blagnac, on ne s’y lérée fait de DASA, créée en 1989, avec son concurrent américain actionnaires. Mais certains s’inter- tion de la chaîne de montage a L’usine qui doit sortir de terre en est pas trompé. Autour du terrain un des acteurs incontournables du Chrysler. L’intégration des deux rogent déjà sur les projets à plus même ravivé les anciennes ran- 2003 à Blagnac, dans le prolonge- de la future usine, une zone de paysage européen. constructeurs se poursuit, sans en- long terme de M. Schrempp. Ce- cœurs de 1990, quand la ville han- ment des pistes de l’aéroport, de- 300 hectares, baptisée Aéroconstel- En arrivant à la présidence du thousiasmer la Bourse (l’action lui-ci est resté très discret sur le séatique avait obtenu la création vrait à elle seule employer 1 000 à lation, est en cours d’aménage- directoire de Daimler-Benz, Jür- DaimlerChrysler a perdu 30 % de sujet depuis le lancement d’EADS. d’une chaîne de montage de 1 500 salariés, selon les cadences de ment pour accueillir les entreprises. gen Schrempp, qui avait été, à la sa valeur depuis début 2000). Les l’A-321, version allongée de l’A-320 production de l’appareil, sur les tête de DASA, un des promoteurs Allemands tentent en outre de Philippe Ricard assemblé jusqu’alors exclusive- « 10 000 emplois en Europe » évo- Stéphane Thépot LeMonde Job: WMQ1107--0021-0 WAS LMQ1107-21 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0433 Lcp: 700 CMYK

¼ 21 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000

DÉPÊCHES a PRESSE : une légère baisse de l’audience de la presse a été en- « L’Evénement du jeudi » devient supplément de « France-Soir » registrée auprès des cadres actifs, selon les résultats de l’enquête an- nuelle d’Ipsos Médias. Sur la base N’ayant pas atteint ses objectifs de vente, le magazine, relancé par l’équipe de Jean-François Kahn change des titres communs étudiés en 1999 et 2000, les cadres lisent une nouvelle fois de mains. Le titre sera repris à 80 % par Georges Ghosn, qui s’engage à conserver tous les salariés 5,97 titres de presse cette année, contre 6,27 en 1999. En presse na- L’EXPÉRIENCE aura été de société détenue à 80 % par une fi- Quinze ans après avoir créé un emplois, sans menacer pour au- la création d’un supplément de fin tionale, les trois quotidiens les courte durée. Neuf mois après liale de Presse-Alliance et à 20 % titre emblématique à l’histoire tant le fragile équilibre des fi- de semaine, pour remplacer le TV plus lus par les cadres sont Le avoir racheté le titre au groupe Ha- par les dirigeants actuels de L’Evé- mouvementée (lire ci-contre), l’ac- nances de Marianne. magazine de la Socpresse et doper Monde (avec un score de 12,7 %, chette Filipacchi Média (HFM), nement. Repreneur du titre et du tuel directeur de Marianne avait La reprise de L’Evénement ses ventes du samedi. Ayant tou- soit - 1 % par rapport à 1999), Les Robert Assaraf et Maurice Szafran, portefeuille d’abonnés sans apport réussi à réunir près de 40 millions constitue, en revanche, un nouvel jours refusé de mentionner l’ori- Echos (11,6 %, soit + 0,9 %) et PDG et directeur de L’Evénement financier, M. Ghosn s’est engagé à de francs (6 millions d’euros) au- épisode de la saga de Georges gine de ses capitaux, le PDG de L’Equipe (9,5 %, soit - 0,4 %). Pour du jeudi, se sont résolus à conclure reprendre la totalité des 44 sala- près de ses actionnaires, Robert Ghosn à la tête de France-Soir, ra- Presse-Alliance multiplie les initia- les hebdomadaires, Télérama, mal- un accord avec Georges Ghosn, riés, dont 37 journalistes, qui reste- Assaraf et Marianne Finances. Le cheté pour un franc symbolique à tives pour créer un groupe de gré une forte baisse (- 2,4 %), PDG de Presse-Alliance, société ront dans leurs locaux actuels. groupe Hachette avait alors choisi la Socpresse en avril 1999. Après presse susceptible d’attirer de nou- conserve sa place de leader avec éditrice de France-Soir. A l’issue A l’instar du magazine du Figaro, de confier le titre à son fondateur, la transformation du quotidien, veaux investisseurs. Même trans- un résultat de 14,8 %, devant Le Fi- des discussions achevées dimanche ce supplément du samedi devrait en épongeant au passage un passif en septembre 1999, ce dernier formé en supplément de quotidien, garo Magazine (12,7 %, soit + 0,4 %) 9 juillet dans la soirée, l’hebdoma- préserver son autonomie face à la de plus de 100 millions de francs, poursuit une course en avant L’Evénement lui fournit des gages et Le Nouvel Observateur (12,6 %, daire culturel se transformera, dès rédaction du quotidien, même si avec un effectif ramené de 67 à pour enrayer la spirale du déclin. supplémentaires auprès du groupe soit - 1,5 %). début septembre, en supplément les relations entre les deux équipes 40 salariés. Le journal n’a pas encore réussi à italien Poligrafici Editoriale, qui a a AUDIOVISUEL : « Toutes les in- de fin de semaine du quotidien , ne paraissent pas encore claire- redresser sa diffusion, passée lar- récemment acquis 15 % du capital, quiétudes des chaînes théma- consacré à la culture, aux loisirs et ment définies. Ce magazine, pour DÉFICIT PERSISTANT gement sous la barre des moyennant 25 millions de francs. tiques » concernant le numérique à la télévision. lequel le PDG de France-Soir af- Les pertes de la nouvelle formule 150 000 exemplaires. Ses pertes Un second apport du même ordre terrestre « ne sont pas levées » Selon les termes de la négocia- fiche des objectifs de diffusion de ont été plus importantes que prévu ont certes diminué de moitié, est annoncé pour la rentrée. Il lui après l’adoption de la loi sur l’au- tion, qui devaient être soumis au 200 000 exemplaires, changera de et Maurice Szafran avait fait savoir mais de 150 millions de francs en reste à prouver que cette acquisi- diovisuel, selon l’association personnel lundi 10 juillet pour une forme et vraisemblablement de qu’il ne persévèrerait pas en cas 1999, elles s’élèveraient encore à tion favorisera le redressement des Acces, qui regroupe les chaînes du signature le 13 juillet, le titre sera ligne éditoriale tout en conservant d’échec. La cession partielle à 60 ou 70 millions de francs. ventes pour atténuer un déficit câble et du satellite. « Le lance- édité par France-Soir Magazine, son titre. Il semble toutefois France-Soir devrait lui assurer, si ce Après avoir racheté la licence persistant. ment d’une offre majoritairement qu’une direction commune sera n’est un nouveau départ, au moins de Science illustrée au groupe gratuite » sur la télévision numé- confiée à Jean-Luc Mano, actuel la pérennité et la sauvegarde des Bonnier, M. Ghosn avait annoncé Michel Delberghe rique hertzienne risque de « désta- Une histoire directeur de la rédaction de biliser le développement du câble et France-Soir, et les dernières dis- du satellite ». mouvementée cussions ont porté sur le retour à a TF 1 fait partie de l’un des Marianne de quelques journalistes, cinq consortiums candidats aux b Novembre 1984 : Jean-François essentiellement parmi l’équipe di- Accord sur les droits d’auteur au « Figaro » deux licences de télévision numé- Kahn crée L’Evénément du jeudi rigeante des fondateurs. « L’impor- LA DIRECTION du Figaro et le Syndicat national sont prévues pour l’utilisation du contenu éditorial du rique hertzienne en Espagne, qui après avoir lancé une souscription tant était de préserver le maximum des journalistes (SNJ) ont conclu un accord sur les Figaro sur le site Internet. seront attribuées avant le 30 no- auprès des lecteurs. d’emplois. Il est clair que nous nous droits d’auteur des journalistes, notamment sur l’ex- Un membre de la direction de la rédaction sera vembre, selon Les Echos. La chaîne b Octobre 1994 : dépôt de bilan et étions lancés dans une opération dif- ploitation de leurs articles sur Internet, mettant un chargé de « veiller au respect des règles déontologiques française a pris 7 % de Net TV, reprise par Thierry Verret. ficile. Il fallait trouver une solution terme à un long conflit. D’un côté, la direction se et du droit moral des journalistes ». Ainsi, « aucune mo- dans ce projet piloté par Prensa b Juin 1996 : retour de de relance et de développement du considère « titulaire ab initio des droits d’exploitation » dification, retouche d’image, ajout, coupe ou réécriture, Española, l’éditeur du journal ABC. Jean-François Kahn à la direction. titre », nous a précisé M. Szafran. des articles qui sont publiés dans le quotidien. De ne pourra être apportée à l’article si elle n’est pas expres- a Vivendi ne modifiera pas les En décembre, il crée Marianne, Ce dernier n’a jamais caché que la l’autre, le syndicat estime que « l’exploitation en ligne sément autorisée par l’auteur ». Enfin, une commission offres sur Canal+ et Seagram. Le hebdomadaire concurrent. diffusion de la nouvelle formule de la dernière publication en cours sur Internet est une de suivi se réunira chaque année et disposera d’un PDG de Vivendi, Jean-Marie Mes- b Avril 1997 : arrivée de parue le 18 novembre 1999, aux publication différente, qui doit être autorisée expressé- rapport financier sur l’activité en ligne du journal. sier, a exclu dimanche 10 juillet de Georges-Marc Benhamou à la alentours de 80 000 exemplaires, ment » par les journalistes qui n’ont cédé que A la suite d’une plainte du SNJ, le tribunal de revoir les termes des offres direction de la rédaction. restait très en deçà de la barre des le « droit de première publication dans le journal grande instance de Paris avait interdit, en avril 1999, d’échange sur Seagram et Canal+, b Mai 1998 : rachat par le groupe 100 000, objectif initialement fixé. papier ». au Figaro d’exploiter les articles de ses journalistes sur malgré des critiques de certains Lagardère. Parallèlement, comme pour Ma- Malgré ce constat, un accord a été signé en fin de Internet (ou sur Minitel ou CD-ROM) sans autorisa- actionnaires minoritaires (Le b Octobre 1999 : cession à rianne, la publicité était rare dans semaine. Il est valable jusqu’au 31 décembre 2001 et tion expresse de leurs auteurs. Cet arrêt avait été Monde du 7 juillet). La séparation Jean-François Kahn et Maurice les colonnes de ce magazine « gé- prévoit, concernant les droits dérivés (réutilisation confirmé par la cour d’appel. Malgré cette jurispru- des activités de programmes et de Szafran. La diffusion est de néraliste culturel et d’art de vivre » après première publication), une rémunération en dence, la conciliation des deux parties n’a pas été diffusion de la chaîne cryptée en 120 000 exemplaires, contre qui n’a pas réussi à s’imposer. droits d’auteur de 1 500 francs (228,6 euros) au titre du simple. France ne fait, selon M. Messier, 150 000 exemplaires en 1987 et Le pari lancé par l’équipe de second semestre 2000 et de 2 200 francs pour 2001. Il qu’anticiper la loi sur le numérique 216 000 en 1992. Jean-François Kahn était risqué. s’applique à l’ensemble des journalistes. Des garanties Nicole Vulser terrestre. – (Reuters.)

EUROPE ASIE - PACIFIQUE

TABLEAU DE BORD

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40 TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN

UIHUDTV TSHPDUH TSTTDPR IUSUPDTV IUPQVDTU IHIDUH

USSS TTPT TTUQ PHVQQ IHPDT

AGENDA marquée par des chutes de cours IUPQV

URII TSRR brutales en Bourse, des TSHH IWVTV IHIDP

confirmations de fortes pertes et le ITSQI UPTU TQUQ TRIR IVWHQ WWDV

MARDI 11 JUILLET départ de son directeur général, ISVPR

UIPQ TPRU TPVS

IUWQV WVDR

a GRANDE-BRETAGNE : infla- l’américain Jeffrey Katz. ISIIU

TWUW TIPH TIST

ITWUQ WU

tion (juin). IRRIH

TVQR SWWR THPU IQUHR WSDS

b NISSAN : le constructeur ITHHV

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IH eF PS wF IH tF IH eF PS wF IH tF IH eF PS wF IH tF IH eF PS wF IH tF IH eF PS wF IH tF MERCREDI 12 JUILLET automobile japonais a donné son IH eF PS wF IH tF a FRANCE : balance des paie- approbation, lundi, à une OPA Indices cours Var. % Var. % Indices cours Var. % Var. % ments (avril), prix à la consomma- lancée par l’équipementier Europe 9h57 f se´lection 10/07 07/07 31/12 Zone Asie 9h57 f se´lection 10/07 07/07 31/12

tion (juin, indice provisoire), intro- américain Johnson Controls sur ± EUROPE EURO STOXX 50 SPUHDWQ HDQU UDRU TOKYO xsuuis PPS IUSUPDTV I UDIW

duction en Bourse de Vivendi Ikeda Bussan, filiale à 37,9 % de EUROPE ƒ„yˆˆ SH SHISDTV HDPQ SDUT HONGKONG rexq ƒixq IUPQVDTU PDRQ IDTQ

Nissan, spécialisée dans la environnement. ± EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR RQSDPP HDQW RDST SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ PIHPDQI HDRT ISDPP

fabrication de sièges pour ´ ± EUROPE STOXX 653 QVUDTI HDPH PDIR IHUDVH IDIQ IUDHW a GRANDE-BRETAGNE : deman- SEOUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

automobiles. Cette offre valorise PARIS geg RH TSTTDPR FFFF IHDPH QPUWDWH HDSV RDHR deurs d’emplois (juin), chômage et SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

Ikeda à 105 millions d’euros. ± PARIS wshgeg FFFF FFFF FFFF PQDQP IDUH QPDVU salaires moyens (mars-mai). BANGKOK ƒi„

± ± ± PARIS ƒfp IPH RRQIDQI HDHP WDQS RVVTDQT HDRH PDQW a ALLEMAGNE : prix à la BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

b COMMERZBANK : la banque ± PARIS ƒfp PSH FFFF FFFF FFFF PIIQDHI PDIV RDPS consommation (juin, indice défini- WELLINGTON xƒiERH

Â

FFFF FFFF FFFF tif), balance commerciale (mai). allemande étudierait avec la PARIS ƒigyxh we‚gri

TUVDTQ HDSR IDHV Dresdner Bank la création d’une AMSTERDAM eiˆ

± PWWSDIS HDSW IHDQR JEUDI 13 JUILLET holding commune pour réaliser leur BRUXELLES fiv PH Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

UIHUDTV HDUW PDIS a FRANCE : indice du coût de la fusion. FRANCFORT heˆ QH

¤uro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 07/07

±

TSHPDUH HDHV TDIU

construction. LONDRES p„ƒi IHH

¤ HDISPRS UDRTQH

FRANC...... TDSSWSU URO ...... COURONNE DANOISE.

±

IHWHUDVH HDIH TDQH MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi ´ QDQSQVS VDIUQH a ALLEMAGNE : chiffre d’affaires DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

´ IDWQTPU QDQVUUR VDRQIH RVIHRDHH HDHV IIDVW

du commerce de détail. MILAN wsf„iv QH LIRE ITALIENNE (1000). LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

ÉCONOMIE ` QDWRPQV QSDTRHH

PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

UWHVDSH HDHT RDRU

a ÉTATS-UNIS : demandes heb- ZURICH ƒ€s

QDPUIWH IDTIQH ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDRHUH domadaires d’allocations-chô- a CHINE : la production indus- SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

´ ´ VDQPVWR PDHTVS

mage. trielle chinoise a augmenté de PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

´ ´ PDWUTTH QQTDUWHH ´ PDPHQUI

11,2 % au premier semestre par AMERIQUES FLORIN NEERLANDAIS FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PTHDIQHH FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDHWTU VENDREDI 14 JUILLET rapport à la même période de l’an MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR

a ÉTATS-UNIS : indice des prix à dernier, soit la plus forte depuis

IHTQSDWV RHPQDPH la production, ventes de détail, trois ans, a annoncé lundi 10 juillet HDWSI Taux d’inte´reˆt(%) Matif

le Bureau national des statistiques IIPVU RRRT production industrielle et capaci- HDWTR

tés (juin). (BNS). Taux Taux Taux Taux Taux Cours Volume dernier premier IIHVW RIWH HDWRW 07/07 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans 9h57 f 10/07 prix prix

a ALLEMAGNE : vote sur la ré- Notionnel 5,5

RDQP RDPP SDRP SDTS IHVWI QWQQ HDWQS FRANCE ......

VTDSI VTDSQ

SEPTEMBRE 2000 IQHTW RDRW SDPU SDSP

forme fiscale. a OPEP : les experts des onze ALLEMAGNE .. RDPU

IHTWR QTUU

HDWPH Euribor 3 mois TDHQ SDIP RDRU

pays membres de l’Organisation GDE-BRETAG. SDTQ

xg xg xg RDRQ SDTI SDWR

ITALIE...... RDPU JUILLET 2000 ..... IHRWT QRPH

des pays exportateurs de pétrole HDWHT

HDPI IDUT PDPW JAPON...... HDHT

´ TDRU TDHQ SDWW SDVT IHPWW QITR

(OPEP), réunis samedi 8 et di- HDVWI ETATS-UNIS...

AFFAIRES [[[ [[[ [[[

QDPR QDWI RDQI

manche 9 juillet à Alger, se retrou- SUISSE...... PDVV Retrouvez ces cotations sur le site Web :

IH eF PS wF U tF IH eF PS wF U tF IH eF PS wF IH tF

RDRQ SDRP SDTQ RDPP www.lemonde.fr/bourse b CARREFOUR : la fusion des veront à la mi-août à Vienne pour PAYS-BAS...... enseignes des distributeurs finaliser le projet de déclaration du Ame´rique Indices cours Var. % Var. % 9h57 f se´lection 07/07 06/07 31/12 BOURSES TAUX ET CHANGES

Carrefour et Promodès coûtera sommet de cette organisation qui ´ ± ETATS-UNIS hy‡ tyxiƒ IHTQSDWV IDRU UDRW

1,5 milliard de francs, a déclaré le doit se tenir à la fin du mois de ´ LA BOURSE de Paris a ouvert en LE RENDEMENT de l’obligation ETATS-UNIS ƒ8€ SHH IRUVDWH IDSQ HDTT

président Daniel Bernard dans un septembre à Caracas. ´ baisse, lundi, l’indice CAC 40 re- assimilable du Trésor français ± ETATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i RHPQDPH IDSV IDIQ

entretien à Radio classique diffusé culant de 0,72 %, à 6 518,86 points. émise à 10 ans s’inscrivait à 5,41 %,

TORONTO „ƒi sxhiˆ IHQVHDPV IDQR PQDQU

samedi 8 juillet. a KOWEÏT : le Koweït a élaboré L’indice DAX de la Bourse de lundi 10 juillet, lors des premiers

SAO PAULO fy†iƒ€e IUSWVDVQ IDRS PDWU

un projet de plus de 655 millions Francfort était quasiment inchan- échanges, tandis que celui du Bund

MEXICO fyvƒe RHSDUS IDQT IDHR

b BOEING : la société américaine de dollars, pour porter sa capacité gé, à 7 052,68 points, lors des pre- allemand de même échéance se si-

± BUENOS AIRES wi‚†ev SQRDSI HDTU PDWH

Aviation Upgrade Technologies a d’exportation pétrolière à 3 mil- miers échanges, tandis que l’indice tuait à 5,26 %. Vendredi, outre-

± SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev WWDTU HDSI QHDQH

annoncé qu’elle avait déposé plainte lions de barils par jour, a annoncé Footsie de la Bourse de Londres Atlantique, le taux de l’obligation CARACAS ge€s„ev qixi‚ev UHRUDVQ HDHI QHDHV contre Boeing, CFM et Rolls-Royce dimanche un responsable koweï- cédait 0,07 %, à 6 502,3 points. La du Trésor à 10 ans avait reculé à pour pratiques anticoncurrentielles tien. Bourse de Tokyo a clôturé en 5,99 % et celui du bon à 30 ans à et qu’elle leur réclamait 2,5 milliards Coursdechangecroise´s hausse de 1 % lundi, l’indice Nikkei 5,85 %. Les prix des obligations de dollars de dommages et intérêts. a INDE : l’Etat indien va vendre s’étant établi à 17 572,68 points. évoluent en sens inverse de leur des participations dans des entre- Cours Cours Cours Cours Cours Cours Vendredi, pour la première fois rendement. Sur le marché des 10/07 9h57 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S.

b SWISSAIR : la compagnie prises publiques pour quelque depuis le 21 juin, l’indice Nasdaq changes, l’euro se reprenait face DOLLAR ...... FFFFF HDWQSTU HDWSIRS HDIRSHT IDSIUHH HDTISSU

aérienne Swissair, et sa 100 milliards de roupies (2,3 mil- avait terminé au-dessus des au dollar, lundi matin, tandis que

YEN...... IHTDVUSHH FFFFF IHIDUHHHH ISDSHHHH ITPDIHHHH TSDUVSHH

maison-mère SAir Group, liards de dollars) pendant l’année EURO ...... IDHSIHQ HDWVQPV FFFFF HDISPRS IDSWRTS HDTRTWH 4 000 points, à 4 023,20 points, soit le billet vert cédait du terrain face

contrôlant aussi Sabena, AOM, Air fiscale en cours, qui s’achève en FRANC ...... TDVWQTH TDRSHVH TDSSWSU FFFFF IHDRSTWH RDPRQSH une hausse de 1,58 %. L’indice au yen. L’euro cotait 0,9526 dollar

littoral et Air liberté, traverse une mars 2001, a indiqué dimanche le LIVRE ...... HDTSWPH HDTITVS HDTPUIH HDHWSTS FFFFF HDRHSVS Dow Jones avait fini sur un gain de et le billet vert s’échangeait à FRANC SUISSE...... IDTPRSH IDSPHIS IDSRSVH HDPQSTH PDRTRPH FFFFF zone de fortes turbulences, ministre des finances. 1,47 %, à 10 635,98 points. 106,98 yens. LeMonde Job: WMQ1107--0022-0 WAS LMQ1107-22 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:30 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0434 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

SPUHDWQ

VALEURS EUROPE´ENNES QVUDTI

RHS SRUP

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b Hésitantes tout au long de la se- le néerlandais KPN). Le britan- QVP QVUDTI SPUHDWQ

RTVV maine, les valeurs technologiques nique Vodafone AirTouch s’est QSW QVTDSI QVIDWV

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RPWT ont fortement rebondi vendredi octroyé 2,56 %, à 320 pence. Les QQT QVHDTV

7 juillet. Les fabricants de télé- investisseurs pensent maintenant SIUHDQW QUWDWQ QWHR

phones mobiles Ericsson et Nokia, que les licences allemandes UMTS QIR SISUDHS

QSIP

déjà bien orientés en début de de troisième génération de télé- PWI [[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v IP t svF IH tex†F IH t svF ww t † v journée, ont accentué leur avance phonie mobile ne seront pas ven- IP t svF IH tex†F IH t svF

au vu de la hausse de 2 % de l’in- dues aussi cher qu’on pouvait le

C C dice Nasdaq des valeurs de crois- craindre, du fait du retrait de cer- e C ISHDTH HDSU qf IPDHI HDWR qf QTDVH HDRQ

ENDEMOL ENTER xv BASS ASSURANCES COLT TELECOM NE

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± HDUQ IDQW e„ RTDWH FFFF ps IWDUH HDSI sance américaines en début de tains candidats potentiels ou des EURO DISNEY /RM p‚ BBAG OE BRAU-BE COMPTEL

C C e e qf QDHQ FFFF ± IHDIT HDTQ e„ RTDUH HDII p‚ IHIDVH IDUH

séance. Le suédois Ericsson a ter- associations conclues par ceux qui GRANADA GROUP qf BRAU-UNION AEGIS GROUP DASSAULT SYST./

e e ± ± xv UWDRS FFFF IRUDSH IDTH qf TDWH HDRT qf VUDTI FFFF HERMES INTL p‚ CADBURY SCHWEPP AEGON NV DIALOG SEMICOND

miné sur une hausse de 6,63 %, à sont encore en lice. e ± C e C ± p‚ SSDPH IDQR IDRS IDRH hu QTDVS TDIV ƒi PPDUU HDSP HPI s„ CARLSBERG -B- AGF /RM ERICSSON -B-

193 euros, et le finlandais Nokia a b Royal/Dutch Shell a gagné ven- e

± C C e C e s„ IR HDQT PWDIH IDPP hu QRDRR TDPH ps IHDPH PDQI KLM xv CARLSBERG AS -A ALLEANZA ASS F-SECURE

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C C C e hi QUI IDHI QDTP HDRR qf IDTT IDWT s„ TRDUH QDSP gagné 4,49 %, à 55,90 euros. Paral- dredi 1,05 %, à 64,50 euros. Son HILTON GROUP qf COCA-COLA BEVER ALLIANZ N FINMATICA

C e C e qf IQDIT HDTI VVDVS HDUR hu QUDIP FFFF s„ IDIR FFFF lèlement à la forte avance des fa- président a déclaré que, en dépit LVMH / RM p‚ DANISCO ALLIED ZURICH FINMECCANICA

e ± e e C

± ± xv SRDIS HDVP IIH IDVT p‚ IRQ HDQS ƒi WDIW HDTR

bricants de matériels, les opéra- des bénéfices supplémentaires en- MEDION hi DANONE /RM ASR VERZEKERING GAMBRO -A-

e C e C e ± p‚ ITTDVH HDSR SDQV HDQU q‚ IT IDIH xv THDVS FFFF

teurs de télécommunications ont caissés grâce au niveau élevé des MOULINEX /RM p‚ DELTA HOLDINGS AXA /RM GETRONICS

± C C ± gr IHUH HDHT QDPQ HDSH qf WDSW IDRU hu IQIDIV RDUI PERSIMMON PLC qf DIAGEO BALOISE HLDG N GN GREAT NORDIC

e e C qf IRDSU FFFF ± nettement progressé (+ 3,6 %, à cours du pétrole, le groupe anglo- ± QRDRH HDPW q‚ PQDHT HDRS hi UUDVH HDUV PREUSSAG AG hi ELAIS OLEAGINOU BRITANNIC INFINEON TECHNO

± C C e ± qf ITDUU HDRU PDRU RDHQ p‚ IHVDRH HDSS q‚ QTDIW HDPW 61,03 euros, pour Deutsche Tele- néerlandais ne comptait pas réali- RANK GROUP qf ERID.BEGH.SAY / CGNU INTRACOM R

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± C e C p‚ QSDSW IDSP VDHT FFFF xv RHDIH HDPS qf PUDUQ UDRU

kom, + 4,3 %, à 50,60 euros, pour ser de grosse acquisition. RYANAIR HLDGS si HEINEKEN HOLD.N CNP ASSURANCES LOGICA

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PQDVW HDTU qf e

IDVS FFFF

BARCLAYS PLC SONAE SGPS €„

e C

± qf PVDHQ FFFF iƒ IQDTQ HDQU

WDVT HDQP qf QDPV FFFF

e BP AMOCO qf COOKSON GROUP P DAILY MAIL & GE IBERDROLA

hi TWDVH FFFF

C

QDRP IDRP

BAYR.HYPO-U.VER TOMKINS qf

e C e

s„ IQDWV QDIU

RDTS FFFF

GRUPPO L’ESPRES ITALGAS s„

e C

 @€u˜li™iteA s„ VDUS HDSU

e C

SSDPH PDPP

BCA AG.MANTOVAN E.ON AG hi

C e C

p‚ PSDPV HDIP VDRW HDSU

e HAVAS ADVERTISI NATIONAL GRID G qf ± s„ IUDHT HDUH

BCA FIDEURAM f DJ E STOXX CONG P QPWDWV FFFF

e C

s‚ QDVS IDQP TDVP FFFF

e INDP NEWS AND M NATIONAL POWER qf ± RDUU IDPR

BCA INTESA s„

e e

±

±

p‚ UTDIS HDRT IHTDIQ IDPQ

e LAGARDERE SCA N OESTERR ELEKTR e„ ± WDQV HDTR

BCA LOMBARDA s„

e C C

s„ IUDPQ HDVP WDQU HDSI

e ´ ´ MEDIASET POWERGEN qf ± TELECOMMUNICATIONS RDPI HDUI

MONTE PASCHI SI s„

C

± qf QIDUT HDSS VDWV IDHS

PEARSON SCOTTISH POWER qf

e C

s„ IWDTH HDPT

BCA P.BERG.-C.V e C

SHDTHITVIDTW

EIRCOM s‚

±

± qf VDUV HDUP IIDHP IDIR

REED INTERNATIO SEVERN TRENT qf

e C

s„ UDUW HDQW

BCA P.MILANO C

IRDTW HDSS

BRITISH TELECOM qf

e

±

±

qf PHDUI HDSR IVPDQH HDII

e REUTERS GROUP SUEZ LYON EAUX/ p‚

± s„ IIDTH IDHP

B.P.VERONA E S. ± IWDRH HDWV

CABLE & WIRELES qf

C

qf QDVP PDST IVDSH FFFF

e TELEWEST COMM. SYDKRAFT -A- ƒi

± s„ IDQQ HDUS

BCA ROMA e C TPDQH PDIQ

DEUTSCHE TELEKO hi

e C

p‚ UPDVH IDII IVDHQ FFFF

e TF1 SYDKRAFT -C- ƒi

± iƒ ISDUI HDSI

BBVA R e C IUS HDRT

E.BISCOM s„

±

qf IRDQV HDUU IQDSR FFFF

e UNITED NEWS & M THAMES WATER qf

€„ PSDTS FFFF

ESPIRITO SANTO ± RHDUH PDPW

ENERGIS qf

e C

e C

xv PWDSQ HDPU IVDSI HDQQ

e UNITED PAN-EURO FENOSA iƒ

QP FFFF

BCO POPULAR ESP iƒ e RTDQH FFFF

EQUANT NV hi

e C

C

xv SSDUH HDRS IHDVS HDRR

e VNU UNITED UTILITIE qf

RDPH FFFF

BCO PORT ATLANT €„ IPDWQ FFFF

EUROPOLITAN HLD ƒi

e e

±

xv PTDIP IDWW PPDRS FFFF

e WOLTERS KLUWER VIAG hi

€„ SDSV FFFF

BCP R e C ISPDIH HDUQ

FRANCE TELECOM p‚

e C

±

qf ISDPW HDPI WHDUS HDUV

e WPP GROUP VIVENDI/RM p‚

s„ IHIDSH FFFF

BIPOP CARIRE ± PQDPP SDUV

HELLENIC TELE ( q‚

C

C

SPPDSW HDRW HDQR

f DJ E STOXX MEDIA P f DJ E STOXX PO SUP P QQRDSR

e C

QDVU HDUV

BNL s„ e IHPDTH FFFF HELS.TELEPH E ps

e C

IHSDSH HDHW BNP PARIBAS /RM p‚ e IHSDUH FFFF KONINKLIJKE KPN xv

e IIDQP FFFF

iƒ e

BSCH R ± IUDTH HDST

LIBERTEL NV xv BIENS DE CONSOMMATION

e C

IQVDPH SDSH CCF /RM p‚ e PVH FFFF

MANNESMANN N hi

e ± xv PWDHW IDIP

SDTW FFFF xy AHOLD CHRISTIANIA BK e C IQRDWH HDWU

MOBILCOM hi

e

± ITDSS HDUV

e iƒ

± EURO SDWH HDIU s„ ALTADIS -A-

COMIT C IIDTU HDSI

PANAFON HELLENI q‚

C

IPDWH IDPV

q‚ ______

± RTDHU HDSI

COMM.BANK OF GR q‚ e ATHENS MEDICAL IPDQQ FFFF PORTUGAL TELECO €„

qf QDUI FFFF

e C

QVDVH HDUV

hi e AVIS EUROPE COMMERZBANK ± RWDPH HDVI

SONERA ps NOUVEAU

e ± QVDRU HDQR

e e„

± RVDUV HDRW p‚ AUSTRIA TABAK A CREDIT LYONNAIS C QUWDHW HDIU

SWISSCOM N gr

e ± hi WQDPH IDVW

C IQIDQI IDHQ

hu BEIERSDORF AG

DEN DANSKE BK C UQDRQ IDRV

TELE DANMARK -B hu MARCHE´

e ± p‚ SIDWH HDIW

RDQR FFFF

DNB HOLDING -A- xy e BIC /RM IT FFFF

TELECEL €„

± TDVV IDQU

e qf

VWDUH FFFF hi BRIT AMER TOBAC DEUTSCHE BANK N e C ISDPU HDWW

TELECOM ITALIA s„ Cours % Var.

e ± IHVDWH HDPU p‚ 10 h 06

e C 10/07 f ISV HDIQ fi CASINO GP /RM

DEXIA e C en euros 07/07 UDRS HDWS

TELECOM ITALIA s„

± gr PWQPDRT IDQS

e C

RQDPH PDQU

DRESDNER BANK N hi e CFR UNITS -A- PRDTV FFFF

TELEFONICA iƒ

e C

fi TPDQH HDIT

C

C PUDHT HDVQ q‚ DELHAIZE qf PTDTP HDHT hu WUVIDSW FFFF EFG EUROBANK e C IIDTS IDSU

TIM s„ BURMAH CASTROL DAMPSKIBS -A- AMSTERDAM

e

±

p‚ QIT IDPS

C ± e

IVDUR PDWP q‚ ESSILOR INTL /R iƒ WDSW HDIH

hu IIHPUDUR FFFF ERGO BANK e C

RTDVS HDQP s„ CEPSA DAMPSKIBS -B- FFFF

TISCALI AIRSPRAY NV PI

e C

RRDVU IDTQ

e fi

± e C

RQDWU HDVT e„ COLRUYT p‚ IPVDTH HDHV

hu ISRUTDQS FFFF ERSTE BANK e C

xv RRDIS IDQV COFLEXIP /RM DAMSKIBS SVEND C PDIS

VERSATEL TELECO ANTONOV HDWS

qf UDPQ FFFF

C e ƒi ISDRV HDUU

C FREESERVE xv STDQS FFFF

C IIDRH QDRU FOERENINGSSB A qf SDIR HDWR qf DORDTSCHE PETRO ELECTROCOMPONEN FFFF

VODAFONE AIRTOU C/TAC UDRS

e

±

hi WQDPH HDQP

C

e C WDHV HDSQ qf FRESENIUS MED C

e C s„ TDIP HDQQ

C IDIP IDVP HALIFAX GROUP p‚

IIQVDQU HDWH ENI EUROTUNNEL /RM C IDHI

f DJ E STOXX TCOM P CARDIO CONTROL S

±

qf TDHI PDHV

C C

IPDII IDRU qf GALLAHER GRP qf VDQS HDUU C

IUPDVS IDIV HSBC HLDG ENTERPRISE OIL hu FFFF

GROUP 4 FALCK CSS PQDWH

e

±

fi QVDTP IDTV

e C

± ITDWH HDTH hi GIB IHDWT PDVW

IKB q‚ e

PQDSH FFFF HELLENIC PETROL ps

FFFF

FINNLINES HITT NV SDVS

C

QIUDWT IDHQ

e gr ±

C RT HDRQ fi CONSTRUCTION GIVAUDAN N qf PDPH PDPP

KBC BANCASSURAN ±

QDTQ PDWV LASMO qf FFFF

FKI INNOCONCEPTS NV PHDHS

±

qf WDUP RDVR

C

e C WDUS HDQQ qf IMPERIAL TOBACC e„ VQ HDPS

LLOYDS TSB e C RIDTH IDSW hu ITDPI FFFF iƒ OMV AG FFFF

ACCIONA FLS IND.B NEDGRAPHICS HOLD PQDUS

e

€„ IUDIH FFFF

C

QWDTR HDQV q‚ JERONIMO MARTIN xy IUDTP FFFF

e C NAT BANK GREECE ± PETROLEUM GEO-S q‚ VDHT HDWI e„ QTDIQ HDPP FFFF

AKTOR SA FLUGHAFEN WIEN SOPHEON UDUS

e

ps IIDPW FFFF

e C

e C

UWDSH HDUT p‚ KESKO -B- PHDRI HDPW

NATEXIS BQ POP. e iƒ ± IW FFFF ps REPSOL qf IQDII HDTH FFFF

UPONOR -A- GKN PROLION HOLDING WR

e

±

p‚ VWDIH HDVW

± e C

UDPR HDVI

ƒi L’OREAL /RM TSDSP HDIV

e xv NORDIC BALTIC H ±

C ISDHI HDTH iƒ ROYAL DUTCH CO ± q‚ SDPW HDPV

IDRQ

AUMAR R HALKOR RING ROSA QDSS

C

PDPV HDUH

e qf

C

± e

PH HDVR s„ MORRISON SUPERM s„ SDWU HDQR

ROLO BANCA 1473 e C WDTH HDSP iƒ SAIPEM ± SDSW HDVS HDHP FFFF

ACESA R HAYS qf RING ROSA WT

e C

hi TQ HDRV

± C ITDUQ HDSU

qf HENKEL KGAA VZ qf VDWV HDIV

ROYAL BK SCOTL ±

HDHT WWDIH qf SHELL TRANSP e IT FFFF TWDSH FFFF

BLUE CIRCLE IND HEIDELBERGER DR hi UCC GROEP NV

± qf IIDWS PDTH

e C

e C IVDIS HDPV s„ RECKITT BENCKIS

p‚ ITIDSH HDTP

SAN PAOLO IMI e C USDWH HDSQ

p‚ TOTAL FINA ELF/ e QPDWH FFFF

BOUYGUES /RM HUHTAMAEKI VAN ps

± qf RDPP PDPI

C

IPDSU FFFF ƒi SAFEWAY QRWDST HDRQ

S-E-BANKEN -A- C f RDUQ HDTV

qf DJ E STOXX ENGY P e C

VDWT HDTU

BPB IFIL s„

±

qf SDIT HDWP

C

IQDUV IDIU

qf e SAINSBURY J. PL

STANDARD CHARTE ± s„ WDHW IDRI

RDII FFFF

BUZZI UNICEM IMI PLC qf BRUXELLES

C

QDVR HDRP

e qf

±

TQDQH HDQI p‚ SMITH & NEPHEW

STE GENERAL-A-/ C qf QHDPT HDIT

CRH PLC e C

iƒ PSDTH HDQW

FFFF

INDRA SISTEMAS ARTHUR IIDUS

C

IDPQ RDHS

SERVICES FINANCIERS qf

ISDRP FFFF

SV HANDBK -A- ƒi e STAGECOACH HLDG €„ PHDRQ FFFF

CIMPOR R ± C

ƒi PTDTW IDUS SDIH

IND.VAERDEN -A- IDHQ

e ENVIPCO HLD CT

iƒ QWDPU FFFF

QDRQ FFFF ƒi TERRA NETWORKS

e C PPDHV IDIU

SWEDISH MATCH qf

SPDHS FFFF

p‚ 3I

COLAS /RM C

hu UVDQW HDQR

FFFF

ISS FARDEM BELGIUM B PHDPI

QDQW FFFF

e qf

±

SDIT HDUU

s„ e TESCO PLC

e C RP FFFF

UNICREDITO ITAL fi

UDTI RDPS iƒ ALMANIJ

GRUPO DRAGADOS C

ƒi PTDVU HDPP FFFF

KINNEVIK -B- e INTERNOC HLD IDVH

±

xv PUDUS HDTV

VSDUT FFFF hu TNT POST GROEP

e ± SQDRS HDSS UNIDANMARK -A- q‚

UDTP FFFF

FERROVIAL AGROM iƒ ALPHA FINANCE C

IIDSH IDQP UTDQV FFFF

KOEBENHAVN LUFT hu INTL BRACHYTHER B

e C

hi QPDUS HDWP

PHDIW FFFF q‚ T-ONLINE INT e ±

qf ITDRW IDPR XIOSBANK ±

IWDRU IDUU

FCC iƒ AMVESCAP e

UDSH FFFF TT FFFF

KONE B ps e LINK SOFTWARE B

xv IPDRH FFFF

C

HDIH

QQUDSI e WORLD ONLINE IN

f e ± hi PTDUH HDQU

DJ E STOXX BANK P ± IHQDRH IDQR

GROUPE GTM p‚ BHW HOLDING AG

e C IDRW FFFF PPQDPH HDHW

LEGRAND /RM p‚ PAYTON PLANAR

±

HDPH

e e f DJ E STOXX N CY G P RVWDWW

€„ QDSH FFFF ±

IQDIT HDTV

GRUPO FERROVIAL iƒ BPI R e UDRS FFFF ± RQDWS HDII

LINDE AG hi ACCENTIS

±

qf TDPR PDRW

TDWT FFFF

HANSON PLC qf BRITISH LAND CO

e C QRDVH IDRT

PRODUITS DE BASE MAN AG hi

C

e C qf TDQP HDSI

TP HDRH

HEIDELBERGER ZE hi CANARY WHARF GR

e C

ISDRH HDSP

MG TECHNOLOGIES hi COMMERCE DISTRIBUTION

e C

iƒ WDRR RDRP

qf TDUP FFFF ± PHDVW VDSV

ACERALIA HELL.TECHNODO.R q‚ CAPITAL SHOPPIN e FRANCFORT

IWDRW FFFF

METRA A ps

e e

hi RUH FFFF ± ± C iƒ QIDRH IDHR qf ISDTQ HDIH PQDHI QDTI q‚ AVA ALLG HAND.G

ACERINOX R HERACLES GENL R CLOSE BROS GRP e

C ±

ps IIDWH HDVQ

IUI

METSO UNITED INTERNET HDSW

±

C VDQI HDUT e qf

±

C

q‚ QWDVW QDPQ e IDRP HDUH s„ BOOTS CO PLC PWDSH QDSI

ALUMINIUM GREEC HOCHTIEF ESSEN hi COMPART

C C

qf QDUV IDPV

HDWH

MORGAN CRUCIBLE e AIXTRON ISIDQS

C

QQDWH FFFF e xv

± C

qf SPDSP PDHI fi USDIH HDSQ

IPVVDHI HDIH

ANGLO AMERICAN HOLDERBANK FINA gr COBEPA BUHRMANN NV

C

PDTH WVDSH

UUDSU FFFF

NETCOM -B- ƒi AUGUSTA TECHNOLOGIE

e C

UU HDIQ e p‚

± ±

C

qf RDHW HDQW e IHUDQU IDSH hi CARREFOUR /RM IPTDSH HDVH

ARJO WIGGINS AP IMERYS /RM p‚ CONSORS DISC-BR

C

HDUR IPPDWH

SDSH FFFF

EXEL qf e BB BIOTECH ZT-D

±

C PSVDIH HDQS e p‚ ±

ƒi ISDUV HDQU e

iƒ PV HDHU IHDPP FFFF

ASSIDOMAEN AB ITALCEMENTI s„ CORP FIN ALBA CASTO.DUBOIS /R

± C IQDPS HDQV

IWVDQI PDHU

NKT HOLDING hu e BB MEDTECH ZT-D

e ± C iƒ IRDWP IDIW

fi SQDVS FFFF e

gr PIPDSI HDIS ± CENTROS COMER P VSDHS IDHS

BEKAERT LAFARGE /RM p‚ CS GROUP N

C

IRDPH IDRQ

±

IUDHT HDQU

OCEAN GROUP qf e BERTRANDT AG

± IWDTP HDWI e iƒ

± C qf RDPR FFFF IHI PDUW

hi CONTINENTE VDIR HDIV

BILLITON MICHANIKI REG. q‚ DEPFA-BANK

e VDQH FFFF

IPDVH FFFF

PARTEK ps BETA SYSTEMS SOFTWA

± e C e qf RDPV HDQU

e„ QVDWH IDHU

hi RIDPH FFFF ±

IDRS QDIW

BOEHLER-UDDEHOL PILKINGTON PLC qf DIREKT ANLAGE B DIXONS GROUP

C

ISQ HDQQ

C

VDWS HDUP

PENINS.ORIENT.S qf CE COMPUTER EQUIPME

e C

C hi QRDSH HDPW e C

qf SDWQ PDPH

SII HDPH

p‚ GEHE AG IPDVI FFFF

BUNZL PLC RMC GROUP PLC qf EURAFRANCE /RM

±

IRVDWP PDHQ

UDUU FFFF

PREMIER FARNELL qf CE CONSUMER ELECTRO

± C UDHR IDIP e qf

C

IDRV FFFF

qf e fi QIDPW HDUR

IRV IDQH

CORUS GROUP SAINT GOBAIN /R p‚ FORTIS (B) GREAT UNIV STOR

C

QQDSH IDSP

±

ITDQR HDIW

RAILTRACK qf CENIT SYSTEMHAUS

e C

C IHHDVH HDIS e xv ±

q‚ SDPQ IDUQ

QIDSH IDHI xv GUCCI GROUP QTDUU FFFF

ELVAL SKANSKA -B- ƒi FORTIS (NL)

±

TDSV RDHV

e C DRILLISCH QVDQH IDRT

e RANDSTAD HOLDIN xv PHDSV FFFF e ƒi ±

xv WDSH FFFF p‚ IHUDSH IDIW PDQT FFFF

ISPAT INTERNATI TAYLOR WOODROW qf GECINA /RM HENNES & MAURIT

±

IVDWH

EDEL MUSIC IDST VIDUR FFFF

RATIN -A- hu

e C

C QHDPH HDTU e hi ± C

qf ISDQR HDIH e UIDSH HDRW

fi KARSTADT QUELLE IPQ HDQQ

JOHNSON MATTHEY TECHNIP /RM p‚ GIMV

C

PDIQ

ELSA RV

VPDRI FFFF

RATIN -B- hu

± e C

qf WDVT HDVH

C e„ SHDSH HDPV qf UDPP FFFF

RIDIS UDHQ

MAYR-MELNHOF KA TITAN CEMENT RE q‚ HAMMERSON KINGFISHER

C

HDHP

EM.TV & MERCHANDI TSDHI ±

PDQW HDTT

RENTOKIL INITIA qf

e ± C QDTV HDVT e qf

ps UDUH FFFF e

xv UIDPT HDSP ± MARKS & SPENCER PPDPH HDVS

METSAE-SERLA -B WIENERB BAUSTOF e„ ING GROEP

C

PSDUH HDUV

C EUROMICRON

qf RDIU IDSS

REXAM e C

hi RRDWH PDPV ±

ƒi PRDRQ FFFF hu QPDIT IDTR

± METRO TDHR IDHR

HOLMEN -B- WILLIAMS qf REALDANMARK

FFFF

GRAPHISOFT NV IWDWH

e C

VQDIS HDVS

REXEL /RM p‚

± e C C qf WDIU HDSP C ps IHDSS HDRV

qf IPDSV HDSI HDRQ

OUTOKUMPU f DJ E STOXX CNST P PQQ LAND SECURITIES NEXT PLC

C

IRDPH

e HOEFT & WESSEL RDHQ

±

PRDQI HDUV

RHI AG e„ e ± e C p‚ PPIDQH HDUT

p‚ RUDIW HDTP VDTH FFFF

PECHINEY-A- LIBERTY INTL qf PINAULT PRINT./

FFFF

HUNZINGER INFORMAT UDVH

gr QRVDTW FFFF

e RIETER HLDG N ± C

PVIDRI HDTV e gr ps RDWV FFFF THV QDPQ

RAUTARUUKKI K MARSCHOLLEK LAU hi VALORA HLDG N

C

IPDQH

INFOMATEC RDTV

FFFF FFFF

ƒi e

DRESDNER TIGER ± ITDWS HDTR

CONSOMMATION CYCLIQUE e xv qf IUDPH FFFF IHDVV FFFF

RIO TINTO MEDIOBANCA s„ VENDEX KBB NV

C

SHUDWW

INTERSHOP COMMUNICA HDTI

C

gr TVSDHV HDQV

C

C TDIS PDIP SAURER ARBON N qf q‚ UDUP IDIU C

VDUQ FFFF e qf W.H SMITH RRDRH HDTV

SIDENOR ACCOR /RM p‚ MEPC PLC

±

SSDSH

KINOWELT MEDIEN QDIT

e C

p‚ UH IDIT

qf SDTR FFFF e C SCHNEIDER ELECT q‚ QIDHQ FFFF C

ITDTH HDTI e iƒ WOLSELEY PLC SVDUS HDRQ

SILVER & BARYTE ADIDAS-SALOMON hi METROVACESA

C

QTDTH

e LHS GROUP HDQT

s„ PDQR FFFF

C

QVUDRR HDHI ± SEAT-PAGINE GIA qf HDHQ WVDQI

IIDVS FFFF e qf f DJ E STOXX RETL P PTDPH FFFF

SMURFIT JEFFERS AGFA-GEVAERT fi PROVIDENT FIN

C

IQS

LINTEC COMPUTER IDPT

C

qf PDIH IDSR

e C e C SECURICOR ps IHDPQ HDPW

e xv RSDWS IDRQ

±

IUDVH HDVR STORA ENSO -A- AIR FCE p‚ RODAMCO CONT. E

FFFF

LOESCH UMWELTSCHUTZ TDTH

ƒi PQDIW FFFF

e C e ± IHDQQ HDRW ps SECURITAS -B- C xv RQDPH HDIP

SDTS RDUP

STORA ENSO -R- AIRTOURS PLC qf RODAMCO NORTH A

C

PDIQ

MENSCH UND MASCHINE PR

e C

VQDVH PDVP

hi HAUTE TECHNOLOGIE ƒi PIDUI FFFF

ITDIP FFFF e qf SGL CARBON

PDIQ FFFF

SVENSKA CELLULO ALITALIA s„ SCHRODERS

C

IQSDUH

MOBILCOM IDSU

qf PDVS FFFF

e C e C hi IUDPQ HDPW

USDHS RDHW e e p‚ SHANKS GROUP IRDVH FFFF p‚ IWDSH FFFF

THYSSEN KRUPP AUSTRIAN AIRLIN e„ SIMCO N /RM AEROSPATIALE MA

± QW

e MUEHL PRODUCT & SERV QDUH

±

C e p‚ VRDIH IDTR

fi QTDWW PDIS C TDHS FFFF e qf e ± SIDEL /RM IIDII HDTQ p‚ URDUH HDRH UNION MINIERE AUTOGRILL s„ SLOUGH ESTATES ALCATEL /RM

C

e C C e qf QDWV HDVI ps PWDPV IDRW p‚ IRRDWH HDTW INVENSYS ± QSDTR FFFF q‚ IPDUV HDRT UPM-KYMMENE COR BANG & OLUFSEN hu UNIBAIL /RM ALTEC SA REG.

e

e C e hi IPHDSH FFFF ± p‚ IPDWI HDIT C TDIW HDIT e iƒ e PDPS FFFF xv RTDIU RDIH

USINOR BENETTON GROUP s„ VALLEHERMOSO SINGULUS TECHNO ASM LITHOGRAPHY e CODES PAYS ZONE EURO

C e ± ƒi IUDWU FFFF q‚ IIDWI HDIP hi PVDUH IDHQ e ± TDIV HDSI xv PDUW FFFF VIOHALCO BRITISH AIRWAYS qf WCM BETEILIGUNG SKF -B- BAAN COMPANY FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

e C ± hu IWDPI FFFF e„ QPDQH PDIP qf RDQP HDUR

e e C ± IQDWV HDIR fi IIVDSH IDTQ VOEST-ALPINE ST BULGARI s„ WOOLWICH PLC SOPHUS BEREND - BARCO IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

C C C

ITSDTI HDTQ gr UHVDQU HDIV C e PVRDSI HDQP ISIDQH HDVU qf SVDWR FFFF f DJ E STOXX BASI P CLUB MED. /RM p‚ f DJ E STOXX FINS P SULZER FRAT.SA1 BOOKHAM TECHNOL LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

qf SDUU FFFF ± IQDQH HDPR qf IUDIP FFFF COMPASS GRP qf T.I.GROUP PLC SPIRENT FI : Finlande - BE : Belgique.

C

e C xy PUDIT FFFF PTDTH HDQV qf TDUI IDPH

DT.LUFTHANSA N hi TOMRA SYSTEMS BAE SYSTEMS CODESPAYSHORSZONEEURO

CHIMIE ALIMENTATION ET BOISSON e C e ± e„ SRDQW FFFF ITDVR HDUI p‚ W HDVV ELECTROLUX -B- ƒi VA TECHNOLOGIE BULL

CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e C

e C e ± ± xv IPDSS HDUW IQTDVH HDSW hi TSDHI HDHP qf SDSI RDRP qf IQDWW FFFF

AIR LIQUIDE /RM p‚ EM.TV & MERCHAN ALLIED DOMECQ VEDIOR NV CAB & WIRE COMM GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

C C e C e ± ± RRDUS HDTU qf IHDSW IDHT qf TDWI RDTP STUDWU HDVH p‚ IWIDVH IDQP AKZO NOBEL NV xv EMI GROUP ASSOCIAT BRIT F f DJ E STOXX IND GO P CAP GEMINI /RM LeMonde Job: WMQ1107--0023-0 WAS LMQ1107-23 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:50 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0435 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 23

C C C C C ± IPWDRH VRVDVI IDVW QDIH WPDPH WPDTH THUDRP HDRQ IDRV ITHDSH ITIDSH IHSWDQU HDTP PIDVV BAZAR HOT. VILLE ...... IPU GUYENNE GASCOGNE... TOTAL FINA ELF......

C C C C ± ± SIDTS QQVDVH HDTU IRDQP PSDPS PSDPQ ITSDSH HDHV IWDPW TT TTDSH RQTDPI HDUT IHDWP BIC...... SP HAVAS ADVERTISING..... TRANSICIEL # ......

C C C ± ± FFFF FFFF FFFF PDVT IPSDSH IPRDSH VITDTU HDVH ISDVU QWDWH QWDWS PTPDHS HDIQ HDQU BIS...... WIDUH IMERYS(EX.IMETAL)...... UBI SOFT ENTERTAI ......

C C C C ± ± IHSDPH TWHDHU HDIW IRDVR IVDTH IVDSH IPIDQS HDSR PDHR IRQDWH IRRDWH WSHDRV HDTW ISDTR VALEURS FRANC¸AISES BNPPARIBAS ...... IHSDRH IMMEUBLES DE FCE ...... UNIBAIL ......

C C ± ± ± IVH IIVHDUP FFFF VDIT PTDPH PTDQW IUQDII HDUQ IWDSR WW WWDQH TSIDQU HDQH VDQI BOLLORE ...... IVH INFOGRAMES ENTER. ... UNILOG CA......

C C C ± ± ± PUUDVH IVPPDPS HDUW ISDTQ VUDIS WHDRH SWPDWW QDUQ IIHDUU IPDVW IPDWP VRDUS HDPQ QHDUP BONGRAIN ...... PVH INGENICO ...... USINOR......

C C C C

± ± UT RWVDSQ HDTT PIDTH UIDSH UIDSS RTWDQR HDHU PHDRS SVDRH SV QVHDRT HDTV PRDPV b L’action France Télécom cédait 0,4 %, à 150,4 euros, BOUYGUES ...... USDSH ISIS ...... VALEO ......

C C C ± SQDIS QRVDTR FFFF RPDRW IWDRH IWDTV IPWDHW IDRR FFFF RRDVH RRDTH PWPDST HDRS RDWR

lundi lors des premières transactions. L’opérateur in- BOUYGUES OFFS...... SQDIS KAUFMAN ET BROAD .... VALLOUREC......

C C ± W SWDHR HDVV IPDTR WT WT TPWDUP FFFF FFFF QH QH IWTDUW FFFF UDIR BULL#...... WDHV KLEPIERRE COMP.FI ...... VIA BANQUE ......

C C C troduira en Bourse entre 10 % et 15 % du capital de son C ± ± VUDTS SURDWS IDRI PUDWS IQPDIH IQP VTSDVT HDHV PIDQP RTDWU RUDIH QHVDWT HDPV IDPW BUSINESS OBJECTS...... VVDWH LABINAL...... VINCI......

C C C C ± ± IURDWH IIRUDPU IDQW PIDHQ VSDWS VSDHS SSUDVW IDHS PSDIW WHDHS WIDHS SWUDPS IDII IDST

activité « mobiles », selon son président, Michel Bon. CANAL + ...... IUPDSH LAFARGE...... VIVENDI ......

C C C

± ± ± IWIDSH IPSTDIT IDIT PR UTDSH UTDQH SHHDSH HDPT RIDPW ISDVH ISDVS IHQDWU HDQP PDIT

b Jean-Marie Messier, le président de Vivendi, s’est CAP GEMINI ...... IVWDQH LAGARDERE...... WORMS (EX.SOMEAL)....

C ± ± ± ± ± RHDWS PTVDTI HDVT IPDSH SRDIH SR QSRDPP HDIV ITDWP PHWDRH PHVDUH IQTVDWV HDQQ HDSU CARBONE LORRAINE..... RHDTH LAPEYRE ...... ZODIAC......

C C ± ± UUDIH SHSDUR HDPT ISDUV SSDQS SRDWS QTHDRS HDUP QDUU FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF déclaré « extrêmement confiant » sur l’issue de la pro- CARREFOUR ...... UTDWH LEBON (CIE)......

C ± ± ± IHVDQH UIHDRH HDVP RDUR PPQ PPQDPH IRTRDIH HDHW SDSR FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

cédure d’arbitrage engagée par British Telecom en ce CASINO GUICHARD ...... IHWDPH LEGRAND ......

C

± ± ±

UIDWH RUIDTQ HDIR TDHU IPPDTH IPRDSH VITDTU IDSS IIDUH FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

qui concerne son différend sur Cegetel et Vizzavi. CASINO GUICH.ADP ...... UP LEGRAND ADP ......

C ± ± ± PSUDSH ITVWDHW HDSV IRDUQ RRDVH RQDQU PVRDRW QDIW VDST FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CASTORAMA DUB.(LI..... PSW LEGRIS INDUST...... a ......

C C C IRI WPRDWH UDTQ IQDWV QI QIDHU PHQDVI HDPQ FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF L’action Vivendi reculait de 1,17 %, à 89 euros, lundi C.C.F...... IQI LIBERTY SURF ......

C C

± ± IQTDSH VWSDQV HDSW PVDPQ IHW IHWDRH UIUDTP HDQU QDRR FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

matin. CEGID (LY) ...... IQSDUH LOCINDUS......

C C ± ± RUDHP QHVDRQ HDQR PUDTT VWDWH VVDHS SUUDSU PDHT IHDSR FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

b Le fabricant de logiciels de jeux français Ubi Soft CGIP ...... RTDVT L’OREAL ...... C C C ± TP RHTDTW HDVI IHDWI VVDPH VVDQS SUWDSR HDIU HDTT FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CHARGEURS...... TIDSH LVMH MOET HEN......

C C C ±

UIDIH RTTDQW HDIR PQDHI VIDSH VIDWH SQUDPQ HDRW ISDPH FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF Entertainment serait intéressé par le rachat du britan- CHRISTIAN DALLOZ ...... UI MARINE WENDEL ......

C C

± ± THDVH QWVDVP HDQQ IDIQ VDRQ VDSW STDQS IDWH ITDHV FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

nique Eidos, indique le Sunday Express. La semaine CHRISTIAN DIOR ...... TI METALEUROP ......

C ± ± FFFF FFFF FFFF PQDSV QTDUH QTDTH PRHDHV HDPU TDIS FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CIC -ACTIONS A...... IIQDUH MICHELIN......

C ± ± dernière, un autre groupe français, Infogrames Enter- ± SPDIS QRPDHV HDRV PPDTV PSDVH PSDWH ITWDVW HDQW PSDQT FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CIMENTS FRANCAIS ...... SPDRH MONTUPET SA......

± ± ± ± IHWDTH UIVDWQ HDQT HDUP SDQT SDPW QRDUH IDQI QIDUR FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

tainment, avait confirmé qu’il envisageait une offre CLARINS ...... IIH MOULINEX ......

C C C ±

ISIDQH WWPDRT HDVU QIDUW UVDWH UVDIH SIPDQH IDHI UDRP FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

sur l’éditeur britannique. Selon le Sunday Express, Ubi CLUB MEDITERRANEE .. ISH NATEXIS BQ POP......

C ± ± ± QSDHR PPWDVS QDHR RDIS QPDPT QPDRR PIPDUW HDST PPDPW FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CNP ASSURANCES ...... QTDIR NEOPOST......

± ± ± IHUDSH UHSDIS HDRT FFFF ITDHW ISDVP IHQDUU IDTV PRDUH Soft a approché Eidos avec une offre qui valoriserait COFACE...... IHV NORBERT DENTRES.# ...

C C ± ± IPVDTH VRQDST HDHV UVDPQ PSDWS PSDRP ITTDUR PDHR TDPQ

la société à 725 millions de livres. Le titre Infogrames COFLEXIP...... IPVDSH NORD-EST......

± ± ± % Var. FFFF FFFF FFFF PDPS VDHQ UDUP SHDTR QDVT ITDQS

COLAS ...... SPDHS OLIPAR...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

cédait lundi matin 0,38 %, à 26,11 euros, tandis que 31/12 C C C International ± f RHDWH PTVDPW QDSR QDSW RTDWH RU QHVDQH HDPI QQDUS

CPR ...... QWDSH PECHINEY ACT ORD ...... en euros en euros en francs veille

(1)

C C ± ± IRDPR WQDRI HDIR PHDPT STW SUS QUUIDUS IDHS RRDRU l’action Ubi Soft était stable, à 39,95 euros. CRED.FON.FRANCE ...... IRDPT PENAUILLE POLY.CB......

C C C

± ±

SHDVS QQQDSS HDQH QVDPW SWDUH SVDSS QVRDHT IDWQ QDHV SQDWH FFFF FFFF FFFF PDSV

b La Société générale et BNP Paribas seraient les can- CFF.RECYCLING ...... SHDUH PERNOD-RICARD...... AMERICAN EXPRESS...... a

C C C ± ± ± RVDVW QPHDUH HDPU UDTV PQHDPH PQP ISPIDVP HDUV PDWP QSDPS QSDHU PQHDHR HDSI QIDQT CREDIT LYONNAIS...... RWDHP PEUGEOT...... A.T.T. #......

C C didats les plus sérieux pour la fourniture de services fi- C ± ± ± SUDIH QURDSS PDST PQDQP PPQ PPHDVH IRRVDQS HDWW ISDUP IVDQQ IVDSH IPIDQS HDWQ HDTS CS SIGNAUX(CSEE)...... SVDTH PINAULT-PRINT.RED..... BARRICK GOLD #......

C C ± ± ±

TQDUH RIUDVR IDII IRDRW IIH IIIDRH UQHDUR IDPU VDRT ISDUS FFFF FFFF FFFF PUDSV nanciers aux clients de Carrefour, selon le Financial DAMART ...... TQ PLASTIC OMN.(LY) ...... CROWN CORK ORD. #....

C C C C

± ± IRQDIH WQVDTU HDRP PPDQH RQI RQS PVSQDRI HDWQ IT PSDVH PSDQS ITTDPW IDUR IPDRQ

Times de samedi. Les actions BNP Paribas et Société DANONE...... IRPDSH PUBLICIS #...... DE BEERS # ......

C ± ± ± ± ± IUT IISRDRV HDHT WDPU QTDIS QTDHS PQTDRU HDPV TIDSI RV RTDUQ QHTDSQ PDTS PVDPI DASSAULT-AVIATION..... IUTDIH REMY COINTREAU...... DU PONT NEMOURS # ..

C C C C C ± IHIDQH TTRDRV IDPH STDST RWDQH RWDHS QPIDUS HDSI PDRV PPDUH PPDVV ISHDHV HDUW RHDSR générale reculaient respectivement lundi de 0,38 %, à DASSAULT SYSTEMES.... IHHDIH RENAULT ...... ERICSSON # ......

C C C ± ± FFFF FFFF FFFF IQDPW VPDRS VR SSI IDVV SDHV RTDHP RTDRH QHRDQT HDVQ VDTT

105 euros, et de 0,16 %, à 63,05 euros. DE DIETRICH...... TUDQH REXEL...... FORD MOTOR # ......

C C C C ± ± TWDPH RSQDWP HDPW SDPH IVDHW IVDIR IIVDWW HDPV IWDIT SQDQS SQDSH QSHDWR HDPV PDTV DEVEAUX(LY)# ...... TW RHODIA ...... GENERAL ELECTR. #...... a

C C ± ± ± ± SDTH QTDUQ IDVP QDRR UDHR TDWH RSDPT IDWW UDVI TQDUS TPDRS RHWDTS PDHR IPDPP DMC (DOLLFUS MI)...... SDSH ROCHETTE (LA) ...... GENERAL MOTORS # .....

C C C C ± PW IWHDPQ RDSH QDWU IHI IHI TTPDSP FFFF RRDQV IQDTU IQDTV VWDUQ HDHU ITDHP DYNACTION...... a PUDUS ROYAL CANIN...... HITACHI #......

C C C C

± TH QWQDSU HDQQ IRDSP PIHH FFFF FFFF FFFF IRDRR IIH III UPVDII HDWI IDQT

RE`GLEMENT MENSUEL EIFFAGE ...... SWDVH RUE IMPERIALE (LY...... I.B.M......

C C C C ±

IQDIH VSDWQ PDTT FFFF RW RWDVH QPTDTU IDTQ QIDHS TT TUDWH RRSDQW PDVV QUDIP

______ELIOR ...... IPDUT SADE (NY) ...... ITO YOKADO #......

C C C C ± QTDSI PQWDRW HDHQ TDSH QSTDRH QSW PQSRDVW HDUQ VUDQI PVDQV FFFF FFFF FFFF RDUP ENTENIAL(EX CDE) ...... QTDSH SAGEM S.A...... x MATSUSHITA......

C C C ± ± ± RRDIS PVWDTI PDHV PPDSR IRTDIH IRUDPH WTSDSU HDUS PIDIS QRDST QRDTP PPUDHW HDIU IPDVI ERAMET CA EX DTDI...... RQDPS SAINT-GOBAIN...... MC DONALD’S ......

v xhs IH t svvi„ Cours releve´sa` 9h57

C C C C ± IHWDIH UISDTS HDHW PDIS US US RWIDWU FFFF HDPT UVDTS UV SIIDTS HDVQ IQDWS ERIDANIA BEGHIN...... IHW SALVEPAR (NY) ...... MERK AND CO ......

C C C ± ± ±

QIPDVH PHSIDVQ PDPS IDSS SHDIS RWDWS QPUDTS HDRH PHDVP WDIH VDSR STDHP TDIS UDPV ESSILOR INTL ...... QPH SANOFI SYNTHELABO ... MITSUBISHI CORP.# ...... viquid—tion X PR juillet

C ± ± ± ± TSDSH RPWDTS HDUT IQDPR TWDPH TWDWS RSVDVR IDHV IHDPT IPQDWH FFFF FFFF FFFF QDHS ESSO...... TT SCHNEIDER ELECTRI..... MORGAN J.P.# ......

C C ± ± SI QQRDSR IDWP FFFF RUDRW RTDVI QHUDHS IDRQ TDVU IRDPP FFFF FFFF FFFF TDIW EULER ...... SP SCOR...... NIPP. MEATPACKER#.....

C C ± ± ± ± SHVDSH QQQSDSR HDPW IHDUI TI TIDHS RHHDRT HDHV IPDUV PWDPI PVDPS IVSDQI QDPW IWDWH EURAFRANCE...... SIH S.E.B...... PHILIP MORRIS#......

C C C ± % Var. ± HDUQ RDUW IDQW IVDVV RSDSH RT QHIDUR IDIH PDPP SV SV QVHDRT FFFF RSDUW

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... HDUP SEITA...... PROCTER GAMBLE ......

31/12 C C France C ± ± f ± IDII UDPV HDWI SDIP IRDSH IRDWP WUDVU PDWH UDQQ ITDQR ITDPW IHTDVT HDQI RUDSQ

en euros en euros en francs veille EUROTUNNEL...... IDIH SELECTIBAIL(EXSEL...... SEGA ENTERPRISES ......

(1)

C C ± ± ± ± RPDUH PVHDHW HDPQ PHDWP VSDSH VRDWS SSUDPR HDTR IUDIP USDUH URDSH RVVDTW IDSW RIDTT FAURECIA ...... RPDTH SIDEL...... SCHLUMBERGER# ......

C C C C C ± ± IRSDPH WSPDRS FFFF IDSQ QHDQH QIDIH PHR PDTR PWDSV IRS IRT WSUDUH HDTW VDPQ IHW IHWDQH UITDWT HDPV PRDSI BNPPARIBAS(TP)84...... IRSDPH FIMALAC SA CA ...... SILIC CA ...... SONY CORP.#RGA ......

C C ± ± ± IRU WTRDPT FFFF QDSP UV UV SIIDTS FFFF UDTW UPDIH USDPH RWQDPV RDQH TDRH IPDQH FFFF FFFF FFFF ISDIU CR.LYONNAIS(TP) L ...... IRU FIVES-LILLE...... SIMCO...... SUMITOMO BANK #......

C C ± ± ± QQW PPPQDTW HDSQ IDVW IIP FFFF FFFF FFFF IQDUU IRDVS IRDTH WSDUU IDTV VDUS RENAULT (T.P.)...... QQUDPH FONC.LYON.# ...... SKIS ROSSIGNOL......

C C ± ± IUH IIISDIQ FFFF FFFF ISI ISHDTH WVUDVU HDPT IRDTW TQDSH TQDQH RISDPP HDQI WDTI SAINT GOBAIN(T.P...... IUH FRANCE TELECOM...... SOCIETE GENERALE......

C C C C

± ITH IHRWDSQ FFFF TDTT TIIDSH TIS RHQRDIR HDSU IQDQV IVIDQH IVQDVH IPHSDTS IDQV RDTI

THOMSON S.A (T.P) ...... ITH FROMAGERIES BEL...... SODEXHO ALLIANCE...... ABRE´VIATIONS

C C ± ± ± RRDQI PWHDTS HDRV UDTP PIPDVH PII IQVRDHU HDVS PVDHQ VI VI SQIDQQ FFFF RDVI

ACCOR ...... RRDIH GALERIES LAFAYETT ...... SOGEPARC (FIN) ......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C C C ± ± SSDIH QTIDRQ IDSP PDRI TPDUH TP RHTDTW IDIP IPDUP QSDPP QSDPS PQIDPP HDHW QIDQV AGF ...... SSDWS GAUMONT #...... SOMMER-ALLIBERT......

C

± ± ± ± ± IUDVT IIUDIS HDSH T IHSDTH IHUDWH UHUDUV PDIV QDTT PV PUDWH IVQDHI HDQT HDQS AIR FRANCE GPE NO ..... IUDWS GECINA...... a SOPHIA ...... SYMBOLES

C C C C ± ± IQUDQH WHHDTQ HDWT WDIP UHDVH UIDQH RTUDUH HDUI RSDSI UTDVS UVDRH SIRDPU PDHP PHDRH

AIR LIQUIDE ...... IQT GEOPHYSIQUE ...... SOPRA # ...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C C C C C URDWS RWIDTR HDUR TRDQT QUDUH QV PRWDPT HDVH IVDVT UTDSH UWDTS SPPDRU RDIP PDII

ALCATEL ...... URDRH GFI INFORMATIQUE...... SPIR COMMUNIC. # ...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C C C ± ± QHDIV IWUDWU HDPU VDVP QIDUH QPDHS PIHDPQ IDIH UDWR RIDIT RI PTVDWR HDQW UTDQR

ALSTOM...... QHDIH GRANDVISION ...... SR TELEPERFORMANC .. d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

C C C C ± ±

PIWDPH IRQUDVT HDHW WDTH IQS IQQDSH VUSDUH IDII PSDVQ IPDST IPDTH VPDTS HDQP PRDPT

ALTRAN TECHNO. #...... PIW GROUPE ANDRE S.A...... STUDIOCANAL (M)...... `

C C ± ± ± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : WVDVS TRVDRI PDWU QWDWR UUDQH UTDVH SHQDUU HDTS SDIV IVPDSH IVPDQH IIWSDVI HDII IRDSV ATOS CA...... WT GROUPE GASCOGNE ..... SUEZ LYON.DES EAU .....

C C C C C ± UTDQH SHHDSH PDRW QPDPQ SUDVS SW QVUDHI IDWW QSDUV UP UPDVH RUUDSR IDII RH AVENTIS...... UVDPS GR.ZANNIER (LY) #...... TF1 ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C C C ± ± ITSDPH IHVQDTR HDRP PIDIU IHRDVH IHQDUH TVHDPQ IDHS UDRT IPPDTH IPQDTH VIHDUT HDVP PIDRI AXA...... ITSDWH GROUPE GTM ...... TECHNIP...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C ± ± ± ± ± IIRDRH USHDRI HDUV IHDUT UV USDWH RWUDVU PDTW IHDHU RQDTR RQDIS PVQDHS IDIP QIDSW BAIL INVESTIS...... IISDQH GROUPE PARTOUCHE ... THOMSON-CSF...... a Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C C ± ± TUDQS RRIDUW HDTT PIDWR SHDPS SHDTS QQPDPR HDVH FFFF TT TSDSS RPWDWV HDTV IRSDHR AZEO(EXG.ET EAUX)...... TUDVH NRJ GROUP ...... THOMSON MULTIMEDI

@€u˜li™iteÂA

C RVVDTW IDSH HDIU IDIP FFFF CEREP...... URDSH JOLIEZ-REGOL .....d

C C IHDIU ISDTU ITDRH IHUDSV IDVH CHEMUNEX # ...... IDSS KALISTO ENTE.....

WVDQW FFFF TDIH RHDHI FFFF NOUVEAU CMT MEDICAL...... IS KAZIBAO...... SECOND

C

PTPDQV PDST R PTDPR FFFF

COALA #...... RH LACIE GROUP ...... ______

C ±

PWVDRT SDPI IUDWS IIUDUR PDUS

´ COHERIS ATIX ...... RSDSH LEXIBOOK # ...... C

IWTDUW FFFF IV IIVDHU HDPV

MARCHE COIL ...... QH LINADATA SER..... MARCHE´

C ± PIWDVI RDUP UDIH RTDSU QDRH CONSODATA #...... QQDSI MEDCOST #......

C ± IHPDQQ RDVV QSDPS PQIDPP HDRQ

CONSORS FRAN ... ISDTH MEDIDEP #......

†ixh‚ihs U t svvi„

± IHITDUQ FFFF UP RUPDPW HDTW CROSS SYSTEM .... ISS METROLOGIC G... v xhs IH t svvi„

C C

RSPDTI TDRV TDHI QWDRP HDIU

Cours releve´sa` 18 h 07 CRYO INTERAC..... TW MONDIAL PECH ..

ne se le™tionF

C C ´ ` SIDUT QDVP IVDRS IPIDHP QDHU CYBERDECK...... UDVW MULTIMANIA #.... Cours relevesa9h57

± QPIDRP IDHI II UPDIT FFFF CYBER PRES.P ...... RW NATUREX......

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. ± ± RWDRT PDHV ITDVS IIHDSQ TDQW

CYRANO #...... UDSR NET2S # ......

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

± WIDUU HDHU QV PRWDPT FFFF DALET #...... IQDWW NETGEM......

C ± ± IPSDPW RDSH SDHI QPDVT VDUR PIDWS IRQDWV IDQW ITH IHRWDSQ FFFF ABEL GUILLEM..... IWDIH DESK #...... NETVALUE # ...... ALTEN (SVN) ......

C C C ± SWDTW I HDRP PDUT WHDWI V SPDRV QDWH IVDSH IPIDQS IDQQ AB SOFT...... WDIH DESK BS 98...... NEURONES # ...... ALTEDIA......

C C ± ± PQTDIR TDIW IHVDSH UIIDUI HDHW TQDIH RIQDWI IDPS VP SQUDVV IDIS ACCESS COMME .. QT DEVOTEAM #...... NICOX #...... ARKOPHARMA #...

C ± IQIDIW FFFF WDQS TIDQQ FFFF ST QTUDQR SDVV TVDVH RSIDQH HDPP ADL PARTNER...... PH DMS #...... OLITEC ...... ASSYSTEM # ...... a

C ± ± ± IQUDUS PDRR VW SVQDVH PDVR WDSS TPDTR PRDVH IPDPH VHDHQ PDHI ALGORIEL #...... PI D INTERACTIV...... OPTIMA DIREC.... FINACOR......

C C ± ± SPDRV IHDWT RPDWU PVIDVT QDPW VDPS SRDIP HDTH PWDSH IWQDSI IDTU ALPHAMEDIA...... V DIOSOS #...... OPTIMS #...... FININFO......

C ± QWDRP IDRV RDQS PVDSQ PDQS IDWH IPDRT FFFF SWDTH QWHDWS FFFF ALPHA MOS #...... TDHI DURAND ALLIZ .... OXIS INTL RG ...... CNIM CA# ...... d

C ± ± ISHVDUH FFFF WQDHS TIHDQU QDIU SWDSH QWHDPW IDTS TVDVS RSIDTQ IDSS ALTAMIR & CI...... PQH DURAN DUBOI..... PERFECT TECH.... GEODIS......

C ± WSDII FFFF RDQH PVDPI FFFF IPDIH UWDQU PDRT TR RIWDVI PDUR ALTAMIR BS 9 ...... d IRDSH DURAN BS 00 ...... d PHONE SYS.NE .... M6-METR.TV A.....

C C ± QWDQT FFFF IW IPRDTQ PDUH VU SUHDTV HDRH IRUDSH WTUDSR IDTH ALDETA...... T EFFIK # ...... PICOGIGA ...... HERMES INTL ......

C C C ± IRSDPW HDPQ PQUDQH ISSTDSW HDIQ SPDWH QRU IDTU TSDTS RQHDTR I ALTI #...... PPDIS EGIDE # ...... PROSODIE #...... RALLYE (LY)......

C IQUUDSI UDTW WDTS TQDQH FFFF QHDVH PHPDHQ FFFF IHT TWSDQI FFFF A NOVO #...... PIH EMME(JCE 1/1...... PROSODIE BS ...... d FINATIS(EX.L...... d

C ± ± ± ITSDST PDSS QH IWTDUW IVDPH IRDTV WTDPW IDVI VPDSH SRIDIT HDSR ARTPRICE COM.... PSDPR ESI GROUP ...... PROLOGUE SOF... CEGEDIM # ......

C C ± IPDVT FFFF PQDIH ISIDSQ HDRU PDHI IQDIV HDSH IUPDSH IIQIDSQ HDSV ASTRA ...... IDWT ESKER...... PROXIDIS...... STERIA GROUP.....

C C ± PTDPR FFFF ITDQQ IHUDIP RDHI SDWH QVDUH IDTU WH SWHDQT HDII ATN...... d R EUROFINS SCI...... QUANTEL...... MANITOU #......

C C ± ± IPPDWQ IDHT WDWS TSDPU HDSH R PTDPR IDPU WI SWTDWP IDII AUTOMA TECH .... IVDUR EURO.CARGO S..... QUANTUM APPL.. BENETEAU CA# ....

C C C IPSTDIT HDPT PPDSU IRVDHS PDSW QH IWTDUW QDRS IISDWH UTHDPS FFFF AVENIR TELEC...... IWIDSH EUROPSTAT #...... R2I SANTE ...... ASSUR.BQ.POP.....d

C C C C C UVDUI WDHW ITDSH IHVDPQ IDSR WP THQDRV IDRQ IQDWH WIDIV RDSI RVDSH QIVDIR QDTQ UI RTSDUQ FFFF AVENIR TELEC...... IP FIMATEX #...... HF COMPANY ...... INFOSOURCES ..... RECIF #...... MANUTAN INTE...d

C C C ± ± USDRR FFFF RQDVH PVUDQI HDTV WSDHS TPQDRW HDRU SHDSH QQIDPT HDVH SH QPUDWV RDIU PHU IQSUDVQ HDHS BAC MAJESTIC ..... IIDSH FI SYSTEM # ...... HIGH CO.# ...... INFOSOURCE B.... REPONSE # ...... APRIL S.A.#(......

C C C ± ± TQDST HDIH VDSH SSDUT QDVS USDQS RWRDPT PDPR UWDPH SIWDSP SDRT P IQDIP FFFF ITU IHWSDRS HDQH BARBARA BUI...... WDTW FLOREANE MED ... HIGHWAVE OPT... INFOTEL #...... REPONSE DS 0.....d UNION FIN.FR .....

C C C IUSDVH TDQS VDPH SQDUW FFFF PVDSH IVTDWS HDQS IVDHI IIVDIR RHDUH IHDPH TTDWI FFFF RU QHVDQH FFFF BCI NAVIGATI ...... PTDVH GAMELOFT COM.. HIMALAYA ...... INFO VISTA ...... REGINA RUBEN ... BRICORAMA #...... d

C C C ± ± ± RPPDRR HDTQ IVDTH IPPDHI PDII UDSR RWDRT PDRT IPDRP VIDRU PIDIU IWDHI IPRDUH RDWS RIDIH PTWDTH SDQV BELVEDERE...... TRDRH GAUDRIOT #...... HI MEDIA...... INTEGRA NET ...... RIBER #...... JET MULTIMED....

C ± ± ± UPDHW PDUI RI PTVDWR HDRW IRT WSUDUH FFFF FFFF FFFF FFFF SVDIH QVIDII HDQR UUDUH SHWDTV HDPT BOURSE DIREC .... IHDWW GENERIX #...... HOLOGRAM IND . INTEGRA ACT...... RIGIFLEX INT...... ALGECO #......

C C C ± ± ± IDWV IDTS IDRS QHVDQH PDHV RW QPIDRP PIDSH IRIDHQ IDQV SPDRS QRRDHS IS WVDQW PDWI PHDPW IQQDHW BRIME TECHNO... RU GENESYS #...... IB GROUP.COM ... INTERCALL #...... SAVEURS DE F ..... HYPARLO #(LY......

± ± RTDSU IDWQ S QPDVH FFFF UDQH RUDVV FFFF IHWDSH UIVDPU HDRS PSDWH ITWDVW FFFF ST QTUDQR FFFF BUSINESS INT...... UDIH GENESYS BS00...... IDP...... IPSOS #...... GUILLEMOT BS....d GROUPE BOURB ..d

C C C C ± PVVDTP RDHP VPDSS SRIDRW IDPQ IDHU UDHP FFFF IRDWH WUDUR PDUT VDIH SQDIQ QDQR PIQDSH IRHHDRU HDPQ BVRP ACT.DIV ...... RR GENSET...... IDP BON 98 ( ...... d IPSOS BS00...... SELF TRADE #...... C.A. PARIS I......

C ± ± ± ± IPUDWI UDIW SUDTH QUUDVQ HDHW ITDSH IHVDPQ PDWR QRDSH PPTDQI PDRH SS QTHDUV PDPQ VU SUHDTV FFFF DATATRONIC...... IWDSH GL TRADE #...... IGE + XAO ...... IT LINK...... SILICOMP #...... L.D.C...... d

C C C ± UQDRU PDTI SSDSS QTRDQV HDQT RIDRH PUIDSU TDIS SDVH QVDHS FFFF PHDSH IQRDRU PDSH VUDPH SUIDWW FFFF CAC SYSTEMES .... IIDPH GUILLEMOT #...... ILOG #...... JADOR COM ...... d SITICOM GROU ... BRIOCHE PASQ ....

C ± ± PRPDUH HDPU HDRV QDIS FFFF RDQS PVDSQ TDIH QDSH PPDWT FFFF PWDRH IWPDVS P IWDSH IPUDWI FFFF CAST ...... QU GUYANOR ACTI .... IMECOM GROUP . JOLIEZ-REGOL...... d SOFT COMPUTI ... ETAM DEVELOP ...

´ ´ ´ IITDVW HTGHU

Sicav en ligne : OPTALIS SERENITE C...... IUDVP Fonds communs de placements

´ ´ ´ IHSDTU HTGHU

OPTALIS SERENITE D ...... ITDII

SSPDQP HWGHU

08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) POSTE EUROPE C...... VRDPH

RWRDQQ HRGHU

SICAV et FCP PACTE SOL. LOGEM...... USDQT

SQHDHI HWGHU

´ POSTE EUROPE D ...... VHDVH RIWDPP HWGHU

TQDWI ´ IHWQDUR HUGHU

ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... AMERIQUE 2000...... ITTDUR

SPTDTU HRGHU

PACTE SOL.TIERS MONDE .. VHDPW ` IIVHDQW HWGHU

´ POSTE PREMIERE 8 ANS C... IUWDWS VWDVR SVWDQI HWGHU

TVVDQH HUGHU

ECUR. ACT. FUT.D PEA...... ASIE 2000...... IHRDWQ IIWWDRP HUGHU

IVPDVS ` IIHTDVH HWGHU UNIVAR C ...... ITVDUQ

´ POSTE PREMIERE 8 ANS D... PQDPS ISPDSI HWGHU

IVUVDTT HTGHU

ECUR. ACTIONS EUROP. C ... NOUVELLE EUROPE...... PVTDRH ne se le™tionF

IIWWDRP HUGHU

Cours de cloˆ ture le 7 juillet IVPDVS

´ UNIVAR D...... PTSDWP HWGHU RHDSR ´ PIUPSDTP HUGHU

ECUR. CAPITALISATION C.... SAINT-HONORE CAPITAL C . QQIPDHS SG ASSET MANAGEMENT

´ QVWDIV HWGHU ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA SWDQQ ´ PHWVTDUS HUGHU

SAINT-HONORE CAPITAL D. QIWWDRI Serveur vocal :

Valeurs unitaires e Date ´ ´ QTQDWW HWGHU

´ ECUR. ENERGIE D PEA...... SSDRW ´ PPPUDWT HUGHU

Emetteurs f ST-HONORE CONVERTIBLES QQWDTS 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn)

Euros francsee cours ´ IQWHIDQU WIIVUDHI HWGHU

PWTDQH HTGHU ECUR. EXPANSION C...... RSDIU ´

RTSDUQ HTGHU

CIC FRANCIC ...... ST-HONORE FRANCE...... UI

IHISDHQ HUGHU

´ CADENCE 1 D...... ISRDUR PTIDVT HWGHU

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... QWDWP

IHUQDPI HTGHU

ITQDTI ´ ´ SHTDHI HUGHU

AGIPI CIC FINUNION ...... ST-HONORE MAR. EMER. .... UUDIR

IHHRDWQ HUGHU

´ CADENCE 2 D...... ISQDPH

RSWDHR HWGHU

ECUR. INVESTIS. D PEA...... TWDWV

PTHDHW HTGHU

QWDTS ´ IHSWDSH HUGHU

CICAMONDE...... ST-HONORE PACIFIQUE ...... ITIDSP

WWIDUR HUGHU

CADENCE 3 D...... ISIDIW

IWTDWP HUGHU

QHDHP ´ ´ IQWVDHR HWGHU

AGIPI AMBITION (AXA) ...... EC. MONET.C/10 30/11/98...... PIQDIQ

TPHDPU HTGHU

WRDST ´

ITSUDIR HUGHU

CONVERTICIC...... ST-HONORE TECH. MEDIA .. PSPDTQ

IUURDTQ HUGHU

CONVERTIS C...... PUHDSR

PIRDPR HUGHU QPDTT ´ ´ IPPWDPH HWGHU

AGIPI ACTIONS (AXA)...... EC. MONET.D/10 30/11/98...... IVUDQW

SQQTDTH HTGHU VIQDST ´ ´ PTPTDQW HUGHU

EPARCIC ...... ST-HONORE VIE SANTE ...... RHHDQW IUQRDHP HUGHU

´ CONVERTIS D...... PTRDQS IHUIDSI HWGHU

ECUR. OBLIG. INTERNAT. .... ITQDQS ´ STRDIW QUHHDVR HSGHU IPRDHR VIQDTS HUGHU QSRDIS HUGHU

´ EUROCIC LEADERS...... ST-HONORE WORLD LEAD. . INTEROBLIG C ...... SQDWW IUSTDUP HWGHU

3615 BNP ECUR. TRIMESTRIEL D...... PTUDVI ´ RWRDUP HTGHU

USDRP ´ TQWDQT HUGHU

´ EUROPE REGIONS...... INTERSELECTION FR. D...... WUDRU IUWDTH HWGHU

EPARCOURT-SICAV D...... PUDQV

PPRDSQ HTGHU QRDPQ ´ ´ IPTRDPW HUGHU

FRANCIC PIERRE...... LEGAL & GENERAL BANK SELECT DEFENSIF C...... IWPDUR IHTIDSR HUGHU ITIDVQ ´ IQVTWDPW HWGHU

BNP ACTIONS EURO...... GEOPTIM C ...... PIIRDQT

´ PWTDQS IWRQDWQ HUGHU WQIQDPI HSGHU

MENSUELCIC...... IRIWDUW SELECT DYNAMIQUE C ...... TIUDVU RHSPDWT HWGHU

IQSIDIR HUGHU

BNP ACTIONS FRANCE...... PHSDWV HORIZON C......

´ ´ IVUDPT IPPVDQS HUGHU

RRVHDTS HTGHU

OBLICIC MONDIAL...... TVQDHU ´ SELECT EQUILIBRE 2...... IWTSDIP HTGHU ´ ´ PWWDSV IRDRH WRDRT HWGHU

IPUWDVR HUGHU

IWSDII PREVOYANCE ECUR. D...... SECURITAUX ......

BNP ACT. MIDCAP EURO..... ´ IPVHDRW HUGHU

´ IWSDPI IIIQDRW HTGHU

OBLICIC REGIONS...... ITWDUS ´ SELECT PEA DYNAMIQUE ....

PUUDTI IVPI HTGHU QWHDPW HUGHU

SWDSH STRATEGIE IND. EUROPE ....

BNP ACT. MIDCAP FR...... Fonds communs de placements ´ IUTQDIS HUGHU

SELECT PEA 1...... PTVDUW

ISUDVW HTGHU

RENTACIC...... PRDHU ´ QQR PIWHDWH HTGHU

ISQQDRQ HUGHU

BNP ACTIONS MONDE...... PQQDUU ´ ´ STRATEGIE RENDEMENT .... PSRDIP HWGHU

ECUREUIL EQUILIBRE C...... QVDUR

QUPTDVW HUGHU

´ SG FRANCE OPPORT. C...... STVDIT RVWTDRT HTGHU

UNION AMERIQUE ...... URTDRT

IUIWDIQ HUGHU

BNP ACTIONS PEA EURO..... PTPDHV ´ PIRDVW HWGHU

ECUREUIL PRUDENCE C ...... QPDUT

QRVWDST HUGHU

´ SG FRANCE OPPORT. D ...... SQIDWV PQQDUV HUGHU

BNP EP. PATRIMOINE...... QSDTR ´ ´ Sicav Info Poste : QPHDRQ HWGHU ECUREUIL VITALITE C ...... RVDVS RIWWDHR HUGHU

SOGENFRANCE C...... TRHDIR

´ www.clamdirect.com PTWDVT HUGHU

BNP EPARGNE RETRAITE .... RIDIR 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) QUVRDHP HUGHU

SOGENFRANCE D...... SUTDVU

´ PQSVDVT ISRUQDII HUGHU

TTSDRU HWGHU

BNP MONE COURT TERME . ADDILYS C ...... IHIDRS TURDTS HUGHU

´ ´ SOGEOBLIG C...... IHPDVS

IRHTDUH HUGHU

´ CREDIT AGRICOLE EURCO SOLIDARITE ...... PIRDRS

SVPWDWS HUGHU

VVVDUU ´ PHWDWU HWGHU

BNP MONETAIRE C...... AMPLITUDE AMERIQUE C ... QPDHI ´ PWQDIS HUGHU

SOGEPARGNE D...... RRDTW

TIQQDIQ HUGHU

´ 08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WQRDWW SPVUDRI HUGHU

VHTDHT ´

PHSDWH HWGHU BNP MONETAIRE D ...... QIDQW

IWUSDSS HUGHU

AMPLITUDE AMERIQUE D... SOGEPEA EUROPE...... QHIDIU

SRUIDWW HUGHU

´ LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQRDPH IPWVHDIH VSIRQDVU HUGHU SWPDUI QVVUDWP HUGHU

QHUDVR HWGHU BNP MONE PLACEMENT C.. ATOUT CROISSANCE...... RTDWQ TTIDTT HUGHU

AMPLITUDE EUROPE C...... SOGINTER C...... IHHDVU

ISHTDVH HUGHU

´ SICAV 5000 ...... PPWDUI IITQRDHI UTQIRDIH HUGHU QQQDVQ PIVWDUV HUGHU

PWVDVS HWGHU

BNP MONE PLACEMENT D.. ATOUT FONCIER...... AMPLITUDE EUROPE D ...... RSDST Fonds communs de placements

RHSDVI PTTIDWR HUGHU

TVSDPI HUGHU ´ ´ ´ IHRDRT IIUHTDUQ HUGHU IUVRDTV SLIVAFRANCE ......

PISIDHI HWGHU ATOUT FRANCE ASIE D...... QPUDWP

BNP MONE SECURITE ...... AMPLITUDE MONDE C...... ´ ISHDPV HTGHU

DECLIC ACTIONS EURO...... PPDWI

QVDSU PSQ HUGHU

IUHUDTS HUGHU

´ ´ PTHDQQ WTSVSVDHS HUGHU

IRUPRRDII ATOUT FRANCE EUROPE ..... SLIVARENTE ...... IWRTDVI HWGHU

BNP MONE TRESORIE ...... AMPLITUDE MONDE D ...... PWTDUW ´ RRIDIQ HTGHU

DECLIC ACTIONS FRANC ..... TUDPS

PHTDRQ IQSRDHW HUGHU TQDRU RITDQR HUGHU

IHSTDRP HUGHU

ITIDHS ATOUT FRANCE MONDE...... SLIVINTER ...... IVHDIQ HWGHU

BNP OBLIG. CT ...... AMPLITUDE PACIFIQUE C ... PUDRT ´ QSHDTI HTGHU

DECLIC ACTIONS INTER...... SQDRS

PUUDRI IVIWDTW HUGHU UQUDPS RVQTDHR HUGHU

PITDSQ HUGHU

QQDHI ATOUT FUTUR C ...... TRILION......

IURDUS HWGHU

BNP OBLIG. LT...... AMPLITUDE PACIFIQUE D... PTDTR ´

RIWDPW HTGHU

DECLIC BOURSE PEA ...... TQDWP

ITVSDIS HUGHU

ATOUT FUTUR D...... PSTDWH IPQSDST HUGHU

IVVDQT ´ QWPDSP HWGHU

BNP OBLIG. MONDE...... ELANCIEL FRANCE D PEA.... SWDVR ´ ´ IPPDIR HTGHU

´ Fonds communs de placements DECLIC BOURSE EQUILIBRE IVDTP WPWDHQ HUGHU

ATOUT SELECTION ...... IRIDTQ WQIDPT HUGHU

IRIDWU ´ WQSDPT HWGHU

BNP OBLIG. MT C...... ELANCIEL EURO D PEA...... IRPDSV ´ ISQQDHR HUGHU ITDVR IIHDRT HTGHU

ACTILION DYNAMIQUE C * . PQQDUI DECLIC OBLIG. EUROPE......

PIHRDSU HUGHU

COEXIS ...... QPHDVR VUIDII HUGHU

IQPDVH ´ QHPDSQ HWGHU

BNP OBLIG. MT D...... EMERGENCE E.POST.D PEA. RTDIP ´ QIDQP PHSDRS HTGHU IRUSDVR HUGHU

` ACTILION DYNAMIQUE D *. PPRDWW DECLIC PEA EUROPE ......

QPUSDPT HUGHU

DIEZE ...... RWWDQI

IHRSDVT HUGHU

ISWDRR ´ UISDUV HWGHU

BNP OBLIG. REVENUS ...... IHWDIP ´

SRQDQQ HTGHU GEOBILYS C ...... VPDVQ

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ACTILION PEA DYNAMIQUE WVDWP DECLIC SOGENFR. TEMPO ..

RTUUDQH HUGHU

EURODYN...... UIQDHS

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´ GEOBILYS D...... SOGINDEX FRANCE C ...... UPIDWU

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ACTILION EQUILIBRE C * .... PHIDPR

IHRTDSI HTGHU

´ INDICIA EUROLAND...... ISWDSR IVQUDHQ IPHSHDIQ HUGHU

IPUDTS HWGHU

BNP OBLIG. TRESOR...... IWDRT

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INDICIA FRANCE...... STHDWU ACTILION EQUILIBRE D *....

IRQDQU WRHDRS HUGHU

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BNP SECT. IMMOBILIER ...... ´ INTENSYS D...... FFFF IRIPDQR ISGHT

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INDOCAM AMERIQUE...... SSDHV ACTILION PEA EQUILIBRE...

FFFF FFFF FFFF IUSIDQR HWGHU

KALEIS DYNAMISME C...... PTTDWW ......

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INDOCAM ASIE ...... PVDHW ACTILION PRUDENCE C *....

FFFF FFFF BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT FFFF

IUITDII HWGHU

KALEIS DYNAMISME D ...... PTIDTP ......

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INDOCAM MULTI OBLIG...... ACTILION PRUDENCE D * ... ITWDSW

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TRVDHW HWGHU

www.bpam.fr 08 36 68 22 00 (2,23 F/mn) KALEIS DYNAMISME FR C ... WVDVH ......

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INDOCAM ORIENT C...... INTERLION...... PIRDTW

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´ FFFF IRHWDPT HWGHU

KALEIS EQUILIBRE C...... PIRDVR ......

QRRDVQ PPTIDWR HSGHU

PTIDPU HUGHU

BP OBLI CONVERTIBLES...... QWDVQ VQIDTW HUGHU

INDOCAM ORIENT D ...... LION ACTION EURO...... IPTDUW

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KALEIS EQUILIBRE D ...... PHWDSU

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BP OBLI HAUT REND...... INDOCAM UNIJAPON...... PPUDVR

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LION PEA EURO...... IPUDUR

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´ ´ KALEIS SERENITE C ...... IWIDPU IQHDWV VSWDIU HSGHU PHVTDVH HUGHU

BP MEDITERRANEEDEV...... INDOCAM STR. 5-7 C ...... QIVDIQ

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´ ´ ´ ...... FFFF IPPI HWGHU

KALEIS SERENITE D...... IVTDIR IQUPDRT HUGHU ´ PHWDPQ PHIRDQV HSGHU

BP NOUVELLE ECONOMIE... QHUDHW INDOCAM STR. 5-7 D......

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BP OBLIG. EUROPE...... RVDIR OBLIFUTUR C......

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BP SECURITE ...... CM EURO PEA ...... QHDSH

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EUROACTION MIDCAP ...... PIUDIQ REVENU-VERT ......

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FRUCTI EURO 50...... IRQDIQ RWDRI QPRDII HUGHU

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POSTE GESTION C...... PRUQDQH

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POSTE GESTION D...... PPTTDSP

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CM OBLIG. LONG TERME.... ` RRIQQDUU HWGHU

www.cdc-assetmanagement.com POSTE PREMIERE SI ...... TUPVDIS

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OPTALIS EQUILIB. C...... PHDVI THESORA C......

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MULTI-PROMOTEURS CM OBLIG. QUATRE ...... ´ LEGENDE WTIDUH HWGHU ´ IRTDTI IPUDUI HTGHU OPTALIS EQUILIB. D...... IWDRU THESORA D......

´ ´ e Hors frais. ee A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99. RUSDSU QIIWDSQ PTGHT RRTVUDRT PWQIQHDSP HWGHU IQPDUU HTGHU NORD SUD DEVELOP. C...... OPTALIS EXPANSION C ...... PHDPR Fonds communs de placements TRESORYS C......

´ ´ PSHQDTT HTGHU PHDIH IQIDVS HTGHU IVDUR IPPDWQ HUGHU QSRDSU PQPSDVQ HWGHU NORD SUD DEVELOP. D ...... QVIDTV OPTALIS EXPANSION D...... CM OPTION MODERATION. SOLSTICE D ...... LeMonde Job: WMQ1107--0024-0 WAS LMQ1107-24 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 13Fap: 100 No: 0436 Lcp: 700 CMYK

24 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000

TOUR DE FRANCE L’étape SABLES d’équipes assurent que son let, la 9e étape, Agen-Dax (181 km), taire, s’était adjugé, samedi 8 juillet, Dax-Lourdes-Hautacam (205 km), déroulement permettra de jauger après s’être échappé en compagnie la 8e étape, Limoges-Villeneuve- lundi 10 juillet, devait fournir aux des progrès réels de la lutte antido- de trois autres coureurs, à 48 km de d’Agen (204 km). b LE MAILLOT grimpeurs l’occasion de se mettre en page. b L’ITALIEN PAOLO BETTINI l’arrivée. b LE NÉERLANDAIS ERIK JAUNE restait la propriété de l’Ita- évidence. b CERTAINS RESPON- (Mapei) a remporté, dimanche 9 juil- DEKKER (Rabobank), arrivé en soli- lien Alberto Elli (Telekom). Les Pyrénées sont la première épreuve de vérité de la Grande Boucle La première étape de montagne du 87e Tour de France devait permettre d’en savoir un peu plus sur les prétentions des favoris (Lance Armstrong, Jan Ullrich, Laurent Jalabert) et l’état de forme des purs grimpeurs (Marco Pantani, Richard Virenque, Fernando Escartin, José Maria Jimenez) DAX (Landes) élevé : 43,2 km/h de moyenne pour le Jose Angel Vidal (Kelme) et le Fran- beaucoup d’anciens coureurs pré- le porte-parole des coureurs français nager de Bonjour, avait qualifié de de notre envoyé spécial maillot jaune, l’Italien Alberto Elli çais Didier Rous (Bonjour). Ce der- sents sur le Tour – les « erreurs tac- auprès de l’Union cycliste internatio- « jusqu’au-boutistes » les positions de Marie-Blanque, Aubisque, Soulor, (Telekom). nier avait déjà été, samedi 8 juillet, tiques » de Didier Rous. « Il faut ou- nale (UCI) et qui, depuis deux ans, La Française des jeux sur le dopage. Hautacam. Lundi 10 juillet, les pre- « Il y a pas mal de signes de fa- l’un des animateurs d’une échappée blier, cela ne vaut pas la peine d’en s’est investi dans la lutte contre le do- Xavier Jan venait de s’interroger sur mières rampes des cols pyrénéens tigue », déclarait Jean-Cyril Robin, de 17 coureurs, partie au 48e km, dont reparler », soulignait Christian Kalb, page, avait déclaré : « Je me doute l’opportunité d’être présent au Tour devaient se pro- l’un des capitaines de route de le Néerlandais Erik Dekker (Rabo- le responsable du sponsoring. Ce bien que mes prises de position sur le de France si cela revenait à subir à filer sous les l’équipe Bonjour. D’où la volonté de bank) avait réussi à s’extirper à 30 km « coup de chaud », comme l’a qualifié dopage ne peuvent pas plaire à tout le nouveau ce qu’il venait de vivre au 8 roues du pelo- souffler qui a – un peu – prévalu di- de l’arrivée pour s’imposer à Ville- Jean-René Bernaudeau, directeur monde. » Dauphiné-Libéré (nette domination ton du 87e Tour manche 9 juillet lors de la 9e étape, neuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). sportif de Bonjour, pourrait n’être des équipes espagnole Euskaltel et de France. «Per- entre Agen (Lot-et-Garonne) et Dax qu’un simple fait de course. Mais il en PHILOSOPHIE ET MOYENS américaine US Postal). « Sur la ques- sonne ne sait trop (Landes) : 30 km parcourus durant la POLÉMIQUE ENTRE FRANÇAIS dit long aussi sur les lignes de fracture Dimanche matin, Didier Rous, qui tion du dopage, nous partageons la comment la première heure. Ce qui n’a pas empê- Le coureur de Bonjour avait sur- qui traversent le peloton, dès lors que disait « ne rien regretter » de ses dé- même philosophie avec Bonjour, c’est transition va être ché, par la suite, la course de s’ani- tout été à l’origine d’une polémique, l’on aborde la question du rapport au clarations, s’est contenté de répondre sur les moyens que l’analyse diffère, car gérée », relevait mer, avec de multiples tentatives prononçant des mots durs contre Xa- dopage. au sujet d’un possible agacement à eux pensent qu’on peut avancer douce- Stéphane Heulot, chef de file de d’échappée. vier Jan (La Française des jeux). Car il semble que c’est bien cette l’encontre des positions sur le dopage ment dans le système actuel, alors que La Française des jeux. Car, si ce pre- Le « coup » initié à 48 km de l’arri- « C’est un petit coureur », a lâché Di- dernière, traditionnelle source de de Xavier Jan : « Chacun est libre de nous prônons une rupture », explique mier contact avec la montagne devait vée est allé au bout. Mais de si peu ! dier Rous, reprochant à Xavier Jan non-dits, ou de demi-mots, qui était ses opinions, on est en République. » Christian Kalb. Aux yeux de ce der- marquer le début des choses sé- C’est avec le souffle du peloton sur d’avoir roulé sur lui lorsqu’il avait inscrite en filigrane de la querelle ini- En 1998, salarié de Festina, Didier nier, l’étape pyrénéenne, lundi, devait rieuses sur la Grande Boucle, les cou- leurs roues arrière que quatre tenté de sortir seul d’un groupe de six tiée par Didier Rous. « A l’arrivée, il a Rous avait reconnu devant les poli- fournir de premières « vérités » reurs devaient l’aborder avec déjà « fuyards » se sont expliqués, l’Italien coureurs en chasse derrière Erik Dek- traité Xavier de chèvre et lui a reproché ciers avoir bénéficié des traitements à quant à la persistance des « anoma- neuf journées de course dans les Paolo Bettini apportant une troi- ker. de se faire de la publicité avec la lutte base de produits dopants administrés lies de comportement », comme on jambes. Neuf journées passées à sième victoire à la formation Mapei « C’est le Tour, nous cherchons aussi contre le dopage », expliquait, di- par le docteur Erik Rijkaert. Il avait les appelle désormais dans le pelo- « avaler » des kilomètres de routes (après le doublé du Belge Tom Steels) une étape », faisait-on valoir, di- manche matin à Agen, Stéphane été suspendu pour une durée de six ton. plus ou moins plates, plus ou moins en réglant au sprint un autre Belge, manche matin à Agen, à La Française Heulot, évoquant un climat « mal- mois de toute activité cycliste. ventées et à un rythme somme toute Geert Verheyen (Lotto), l’Espagnol des jeux, où l’on pointait – comme sain ». Samedi soir, Xavier Jan, qui est Mi-juin, Philippe Raimbaud, ma- Philippe Le Cœur

TROIS QUESTIONS À... deux heures trente de direct par jour, L’étrange lettre de Hein Verbruggen, ou le retour du courrier de Dax plus les opérations spéciales lors des PATRICK CHÊNE étapes de montagne, où nous oc- DAX (Landes) sur le Tour que pour faire du sensationnel ». l’emploi du nom d’oiseau, Hein Verbruggen ne cupons l’antenne du départ à l’arrivée. de notre envoyé spécial Hein Verbruggen fait également le procès de nie pas la particulière de cette commu- Patrick Chêne, vous commentez Je crois que, pour une chaîne hert- Vingt-trois ans après la première « affaire du ceux qui se serviraient de la crise du cyclisme nication épistolaire. 1 en direct chaque jour l’étape du zienne, nous sommes arrivés au maxi- courrier de Dax », une autre affaire de corres- pour étancher leur soif d’ambitions en évo- « La pression qui pèse sur les coureurs est très Tour. A l’issue de cette première se- mum. En revanche, à moyen terme, pondance a agité la caravane du Tour de quant « les politiciens à l’affût de nouveaux scan- forte », dit-il et, s’agissant des politiciens, le pré- maine, que constatez-vous en termes avec l’arrivée du numérique, j’imagine France, qui ralliait, dimanche 9 juillet, Agen dales qui ne visent qu’à se faire leur propre publi- sident de l’UCI certifie qu’il ne visait pas la mi- d’audience ? très bien qu’une chaîne thématique re- (Lot-et-Garonne) à la cité landaise. Cette fois, il cité en vue des prochaines campagnes ». Et le nistre française de la jeunesse et des sports, Le démarrage a été un peu difficile. transmette tous les jours la totalité des n’était pas question, comme en 1977, de fioles patron de l’UCI délivre cette ultime recomman- Marie-George Buffet. « Nous avons avec le gou- Durant les premiers jours, le Tour a étapes. Très sincèrement, je crois que la d’urine (deux coureurs de l’équipe Peugeot, dation : « Surtout gardez votre sérénité en toutes vernement français de très bonnes relations en souffert de la concurrence de l’Eu- télévision magnifie le Tour. Bernard Bourreau et Rachel Dard, avait dé- circonstances et ne vous laissez pas provoquer par matière de lutte contre le dopage », a-t-il assuré. ro 2000. Il a fallu attendre la fin de l’ef- tourné des flacons en partance pour le labora- les journalistes. » Ce qui n’est pas le cas avec certains autres. fet foot et la prise de maillot par Comment avez-vous traversé les toire de Paris), mais plus simplement d’une Hein Verbruggen s’en prend à plusieurs pays, Laurent Jalabert pour que cela dé- 3 deux dernières éditions avec les lettre. « VAUTOURS » ET « POLITICIENS » « le Danemark par exemple, où la lutte contre le marre vraiment. Ce matin [vendredi secousses qui ont ébranlé l’édifice du Voilà quelques semaines, Hein Verbruggen, le Au matin d’une étape à l’intitulé d’affiche de dopage ne passe que par la mise en place de 7 juillet], je m’intéresse à l’Audimat Tour ? président néerlandais de l’Union cycliste inter- match de rugby (Agen-Dax), la tonalité sanctions ». pour la première fois depuis le départ Nous avons essayé de l’observer avec nationale (UCI), a écrit aux capitaines des « combative » du propos a soulevé quelques En fait, l’annonce à la mi-juin de la mise en du Tour. Hier on a fait 46,9 % d’au- notre regard de journalistes, comme équipes qui s’apprêtaient à prendre le départ émois. Qui sont ces « vautours » et ces « politi- place du test de dépistage de l’érythropoïétine dience, c’est-à-dire près d’un téléspec- l’ensemble de nos confrères. France Té- de ce 87e Tour de France. La missive a mis quel- ciens » dont parle Hein Verbruggen ? Comment (EPO) a suscité quelques inquiétudes chez cer- tateur sur deux au moment où nous lévision n’est pas partenaire du Tour que temps pour parvenir à ses destinataires et les coureurs ont-ils reçu ce message ? Il semble tains coureurs. La décision des experts scienti- diffusions l’étape. C’est un beau résul- comme Coca-Cola ou Champion. Notre c’est dimanche matin au départ d’Agen que des que l’attention que leur porte le président de fiques, le 22 juin, d’invalider la méthode décou- tat. Le Tour exerce une réelle fascina- seul devoir vis-à-vis de la Société du extraits de son contenu ont été révélés par le l’UCI n’ait pas marqué les esprits. « Je ne suis verte par le laboratoire français de tion. C’est de loin l’événement sportif Tour est un devoir d’exposition. Donc, quotidien L’Equipe. pas au courant. Je n’ai reçu aucune lettre », a af- Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) a rajouté le plus suivi par un public qui dépasse nous avons essayé de parler de ce qui Dans cette lettre, Hein Verbruggen exprime firmé Laurent Jalabert (ONCE). « Je ne me sou- au trouble qui règne au sein du peloton. La me- largement les amateurs de sport. On le se passait : du dopage, des affaires. Ja- son « soutien moral [aux coureurs] dans le viens pas, a déclaré Jacky Durand (Lotto). Si je sure improvisée par l’UCI de congeler les urines voit bien avec le courrier. mais France Télévision ne s’est position- contexte actuel ». Le président de l’instance in- l’ai reçue, je ne l’ai pas ouverte. » en vue de contrôles a posteriori afin de née comme un agent de promotion. ternationale comprend « qu’ils aient un peu de Pourtant, ce courrier existe bel et bien. Il a compenser la déception et d’apaiser les esprits France Télévision retransmet le En 1998, en plein cœur des affaires, stress avec les nouvelles mesures antidopage été remis aux leaders des équipes peu avant le a soulevé des interrogations, voire des inquié- 2 Tour de France depuis seize ans. nous avons enregistré une baisse d’au- ajoutées aux tests sanguins ». Le patron de l’UCI départ du Tour. Joint par Le Monde, dimanche tudes. « Les cyclistes sont déjà confrontés à des On a l’impression qu’au fil du temps dience. Elle a grimpé à nouveau en ne se contente pas de compatir aux soucis après-midi, Hein Verbruggen en a confirmé contrôles urinaires et à des contrôles sanguins, les émissions s’allongent... 1999. Mais notre plus beau Tour, en qu’engendrent ces contraintes, il les met en l’existence. « Je l’avais oublié, a-t-il indiqué. Il j’ai voulu les rassurer sur la question de l’EPO », a Au début, on prenait l’antenne pour termes d’audience, reste celui de 1997. garde face au sort qui les attend. Ainsi s’at- s’agit d’une lettre confidentielle. Elle a été traduite justifié Hein Verbruggen. les 40 derniers kilomètres. Puis on est tache-t-il à dénoncer « les vautours au-dessus du en plusieurs langues et je ne pense pas avoir em- passé à 60, et maintenant nous Propos recueillis par peloton... », une certaine presse « qui n’est ployé le terme de vautours. » S’il remet en cause Y. B. sommes à 100. Cela représente environ Yves Bordenave Les vainqueurs d’étape

ERIK DEKKER (Pays-Bas). Né le 1993 ; 155e en 1994 ; 121e en 1995 ; 21 août 1970 à Hoogevenen. 1,82 m, 95e en 1996 ; 50e en 1997 ; 269e en 66 kg. Professionnel depuis 1992. 1998 ; 37e en 1999. b Equipes. 1992 : Buckler ; 1993−1994 : Wordperfect ; 1995 : PAOLO BETTINI (Italie). Né le Novell ; 1996−2000 : Rabobank. 1er avril 1974 à Cecina. 1,69 m, 59 kg. b Ses principales victoires (27 au Professionnel depuis 1997. total) : une étape du Tour de b Equipes. 1997 : MG-Technogym ; France 1998 : Asics ; 1999−2000 : (Limoges-Villeneuve-sur-Lot) ; Mapei-Quickstep. champion des Pays-Bas contre la b Ses principales victoires (12 au montre 1996 ; Tour des Pays-Bas total) : Liège-Bastogne-Liège 2000 ; 1997 ; Tour de Suède 1994 et 1995 ; une étape du Tour de France Tour de Cologne 1995 ; médaille (Agen-Dax) ; Tour de la province d’argent sur route aux Jeux de Lucques 1999 ; Semaine cycliste olympiques en 1992. internationale 1999 ; 7e du Tour b Classement dans le Tour de d’Italie 1998. France : 101e en 1994 ; 70e en 1995 ; b Classement dans le Tour de 64e en 1996 ; 81e en 1997 ; abandon France : 1re participation. en 1998 ; 107e en 1999. b Classement mondial UCI (fin b Classement mondial UCI (fin d’année) : 266e en 1997 ; 52e en d’année) : 371e en 1992 ; 280e en 1998 ; 13e en 1999.

Le maillot jaune

b Alberto Elli (Italie). Né le été vice-champion d’Italie en 9 mars 1964 à Giussano. 1,82 m ; 1987 et a obtenu la deuxième 71 kg. Professionnel depuis 1987. place de Milan-San Remo en b Equipes. 1987 : Remac ; 1988 : 1997. Fanini-Seven Up ; 1989-1993 : b Classement dans le Tour de Ariostea ; 1994 : GB-MG ; France : 72e en 1990 ; 91e 1991 ; 1995-1996 : MG-Technogym ; 28e en 1992 ; 17e en 1993 ; 7e en 1997-1998 : Casino-C’est votre 1994 ; 33e en 1995 ; 15e en 1996 ; équipe ; 1999-2000 : Telekom. 30e en 1997 ; 29e en 1998 ; 17e en b Ses principales victoires (26 1999. au total) : 4 jours maillot jaune b Classement mondial UCI (fin du Tour 2000 ; Grand Prix du d’année) : 170e en 1987 ; 305e en Midi-Libre 1997 ; Tour du 1988 ; 479e en 1989 ; 155e en 1990 ; PATRICK KOVARIK/AFP PATRICK Luxembourg 1996 et 2000 ; Tour 246e en 1991 ; 75e en 1992 ; 35e en champ de tournesols. L’Italien n’ignore pas que bientôt, et il n’en a pas de Murcie 1998 ; Trophée 1993 ; 34e en 1994 ; 28e en 1995 ; Dans le champ, Elli sait... honte, il retrouvera le maillot lilas de sa formation Telekom pour se re- Matteotti 1993 ; Grand Prix de 34e en 1996 ; 25e en 1997 ; 19e en mettre au service de l’Allemand Jan Ullrich. Les quatre jours passés en Wallonie 2000. Il a par ailleurs 1998 ; 73e en 1999. Les 8e et 9 e étapes du Tour n’ont pas permis à Alberto Elli de se mettre jaune assurent au doyen historique (36 ans) des leaders de l’épreuve une en évidence. Mais un maillot jaune ne peut se dissimuler, même dans un trace dans la chronique du Tour. LeMonde Job: WMQ1107--0025-0 WAS LMQ1107-25 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:35 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 13Fap: 100 No: 0437 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 25

LIMOGES • VILLENEUVE-SUR-LOT samedi 8 JUILLET 8e étape • 203,5 km

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V L 0 km 11 33,5 49,5 70 85 109,5 128 165 172 185 203,5 HAUTE-VIENNEDORDOGNE LOT-ET-GARONNE Les Parisiens ont battu le Stade toulousain (30-13) en demi-finales

AGEN • DAX La finale du championnat de France de rugby, miers. Les Parisiens, auteurs d’une saison pour le sont venus à bout des Toulousains, tandis que dimanche 9 JUILLET 9e étape • 181 km jouée samedi 15 juillet, au Stade de France, à moins tourmentée (élimination en Coupe d’Eu- Colomiers s’est imposé (24-22) devant Pau à l’is-

Saint-Denis, opposera le Stade français à Colo- rope, démission de l’entraîneur Georges Coste), sue de la prolongation.

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rs pour per- connu beaucoup de difficultés pour français et de l’équipe de France a leurs chances en France. En mai, a

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r sonne : la saison 1999-2000 de rugby contenir leurs adversaires, qui reproduit un geste et une course l’entraîneur, George Coste, n’a pu

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n a été longue, beaucoup trop longue. n’avaient passé qu’une dizaine de identiques à ceux qui avaient résister à un putsch fomenté par

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S tous les fina- inscrire un essai (65e) en réponse à de rugby. A Twickenham, le feu fol- Installés dans une formule d’au-

D A 0 km 23,5 36 45 61 68 88 101 111,5 132,5143150,5 168 181 listes du cham- celui inscrit en début de rencontre let avait récupéré un petit coup de togestion jamais vue en terrain pro- LOT-ET-GARONNE GERS 4032 40 32 LANDES pionnat de par Emile Ntamack (13e). Le buteur pied « dans la boîte » de Fabien fessionnel, les auteurs de la mutine- France, Pari- toulousain, Michel Marfaing, si ré- Galthié. Au stade de la Méditerra- rie savaient qu’ils n’avaient aucun DAX • LOURDES-HAUTACAM 10e étape • 205 km

HC HC siens et Colu- gulier en d’autres circonstances, née, il a saisi au rebond le ballon ta- droit à l’erreur. Le temps de se réor-

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lundi 10 JUILLET 2 -

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1 S mérins, qui se avait manqué cinq pénalités, mais pé en cloche par son coéquipier ganiser autour de deux entraîneurs-

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u retrouveront ses coéquipiers, facilement portés Conrad Stolz avant de filer à l’essai, joueurs, Diego Dominguez et Fa-

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1 709 m au Stade de sur la suffisance, semblaient tenir en diagonale. brice Landreau, ils ont d’abord écar-

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a opposait au Stade français-CASG, ils ne voyaient aucune raison de

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H N A samedi 8 juillet, à Béziers (Hérault), changer une aussi belle habitude. David Skrela envoie Colomiers au Stade de France D les champions de France ont tout 0 km 18,5 41,5 55 76,5 93 111 120,5 140 158,5 168,5 187 205 km lâché. Le verrou qui avait maintenu LANDESPYRÉNÉES-ATLANTIQUES HAUTES-PYR. LE MISSILE DOMINICI Le Stade français rencontrera, samedi 15 juillet, en finale du cham- leur défense, leur titre, et leur sai- En un éclair, à la 77e minute, leurs pionnat de France, Colomiers, qui s’est qualifié à l’arraché face à Pau BAGNÈRES-DE-BIGORRE • REVEL 4 son, déjà manquée après leur élimi- certitudes ont sombré. Un éclair (24-22), samedi 8 juillet. Les Columérins n’ont dû leur salut qu’à la e

mardi 11 JUILLET 4 11 étape • 218,5 3km nation en demi-finales de la Coupe nommé Christophe Dominici, un précision et au sang-froid de leur buteur, David Skrela. C’est à la fin d

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u d’Europe par les Irlandais du Muns- éclair déjà vu du côté de Twicken- 309 m

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C Marie-José Pérec a son billet pour Sydney

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V cessivement sorti Bourgoin, Castres, et donc Pau, pour se hisser vers

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A R B MARIE-JOSÉ PÉREC a accompli homme », s’est félicitée la cham- la première finale de son histoire. 0 km 15 17,5 48 65,5 99,5 115,5 121,5 137,5 156,5 180 198 218,5 km une part importante de la mission pionne, qui devrait retourner pro- HTES-PYR.31 65 HAUTE-GARONNE 09HAUTE-GARONNE 81 31 qu’elle s’est fixée. Samedi 8 juillet, à chainement à Rostock (Allemagne), Nice, trois jours après avoir réalisé les où elle travaille avec son entraîneur sains (30-13), écrivant au passage un toulousain. Ce fut fait, en mai minima pour le 200 m des Jeux olym- pour améliorer encore sa vitesse sur nouveau chapitre de l’étonnante sa- (27-7). De justesse, les hommes RÉSULTATS ET CLASSEMENTS piques de Syd- 200 m. Dans le bilan euphorique ga de ce club, le Stade français, diri- libres ont ensuite échappé aux bar- ney (Le Monde d’après-course, Marie-José Pérec ne gé par un président atypique, Max rages, avant d’écarter l’USA Perpi- du 7 juillet), lors devra pas omettre que le fait d’avoir Guazzini. Au début de l’hiver, les gnan (25-15) dans la douleur en e 8 étape, Limoges-Villeneuve-sur-Lot b Abandons du meeting de été avertie – sans aucune autre consé- Parisiens étaient – comme les Tou- quarts de finale. Contre toute at- samedi 8 juillet Mateos (Esp./PLT) ; O’Grady (Aus./CA) ; Skibby Lausanne, la quence – pour le piétinement d’une lousains – à la poursuite d’un dou- tente, ils reverront donc, comme en 1. Erik Dekker (PB/RAB), les 203,5 km en (Dan./MCJ) ; Casagrande (It./VIN) ; Faudot (Fr./ Guadelou- ligne lui aurait certainement valu blé Coupe d’Europe-championnat. 1998, le Stade de France pour la fi- 4 h 22 min 14 s (moyenne : 46,562 km/h) ; 2. Jan BJR) ; Koerts (PB/FAR). (Fr./FDJ), à 52 s ; 3. Garcia-Acosta (Esp./BAN), à b Classement par points péenne s’est n’importe où ailleurs une disqualifica- Mais, quand le printemps fut venu, nale du championnat de France, sa- 56 s ; 4. Rodriguez (EU/MAP), à 58 s ; 5. Pieri (It./ 1. Erik Zabel (All.TEL), 165 pts; 2. Wüst (All./FES), qualifiée pour le tion, comme elle en a déjà subies. ils avaient été écartés de la compéti- medi 15 juillet. SAE) ; 6. Voskamp (PB/PLT) ; 7. Rous (Fr./BJR), 152 ; 3. Steels (Bel./MAP), 111; 4. Vainsteins (Let./ 400 m, distance tion européenne et une mauvaise tous m.t. ; 8. Radaelli (It./VIN), à 1 min 36 s ; 9. Bo VIN), 102 ; 5. Magnien (Fr./FDJ), 84 ; 6. Zanini (It./ Larsen (Dan./MCJ), m.t. ; 10. Sandstod (Dan./ MAP), 81 ; 7.Pieri (It./SAE), 75 ; 8. Klemencic (Slo./ dont elle est double championne Pierre Lepidi série de résultats avait compromis Eric Collier MCJ), à 1 min 43 s ; 11. Mori (Ita/SAE) à 2 min ; VIN), 75 ; 9. McEwen (Aus./FAR), 75 ; 10. Piziks olympique (1992, 1996), à l’occasion 12. Voigt (All./CA), à 2 min3s; 13.Boven (PB/ (Let./MCJ), 64 ; etc. RAB) ; 14. Maignan (Fr./AG2) ; 15. Guerini (It./TEL), b Classement de la montagne du Nikaïa, en courant en 50 s 32. tous m.t. ; etc. 1. Erik Dekker (PB/RAB), 29 pts ; 2. Bettini (It./ « Je n’étais pas venue ici pour réali- 9e étape Agen-Dax MAP), 28 ; 2. Demarbaix (Bel./LOT), 10 ; 3. Zberg ser les minima. Juste pour sentir à nou- (Sui./RAB), 8 ; etc. dimanche 9 juillet b Classement par équipes veau le parfum du 400 m, voir où j’en 1. Paolo Bettini (It./MAP), les 181 km en 1. Rabobank, 99 h 18 min 16 s ; 2. Telekom, à étais. Sentir mon cœur qui s’emballe, 4 h 29 min 6 s (moyenne : 40,357 km/h) ; 2. Ver- 17 min 48 s ; 3. Crédit agricole, à 18 min 50 s ; heyen (Bel./LOT) ; 3. Vidal (Esp./KEL) ; 4. Rous 4. Memory Card Technology-JACK et JONES, à les jambes qui brûlent. Ca me man- (Fr./BJR) ; 5. Zabel (All./TEL) ; 6. Vainsteins (Let./ 22 min 43 s ; 5. ONCE, à 25 min 1 s ; 6. AG2R- quait terriblement ! », a commenté la VIN) ; 7. Cassani (It./PLT) ; 8. Piziks (Let./MCJ) ; Prévoyance, à 25 min 56 s ; 7. US Postal, à Française, qui n’avait pas bouclé un 9. Zanini (It./MAP) ; 10. Klemencic (Slo./VIN) ; 26min6s; 8.Saeco, à 26 min 17 s ; 9. Banesto, à 11. Kirsipuu (Est./AG2) ; 12. Blijlevens (PB/PLT) ; 26 min 30 s ; 10. Festina, à 28 min 13 s ; 11. Mapei, tour de piste en compétition depuis 13. Magnien (Fr./FDJ) ; 14. Rittsel (Suè./MCJ) ; à 30 min 31 s ; 12. La Française des jeux, à quatre ans. Placée au couloir no 4, 15. Steels (Bel./MAP), tous m.t. ; etc. 33 min 46 s ; 13. Cofidis, à 33 min 52 s ; 14. Lotto, b Marie-José Pérec a effectué un départ Classement général à 35min29s; 15.Farm Frites, à 36min7s; 1. Alberto Elli (It./TEL), 33h8min34s; 2.Gougot 16. Mercatone Uno, 36 min 40 s ; 17. Polti, à relativement prudent. Même si elle (Fr./CA), à 12 s ; 3. Wauters (Bel/RAB), à 37min47s; 18Vini Caldirola, à 40min9s; n’est pas parvenue à revenir sur la Ja- 1 min 15 s ; 4. Chanteur (Fr./AG2), à 2 min 56 s ; 19 Kelme, à 42 min 15 s ; 20. Bonjour-Toupargel, à 5. Arrieta (Esp/BAN), à 3 min8s; 6.Durand (Fr./ 43 min 29 s. maïcaine Lorraine Graham (50 s 10), LOT), à 3 min17 s ; 7. Voigt (All/CA), à 3min 17 s ; b Classement des jeunes ni à résister à la foulée de la Britan- 8. Commesso (It./SAE), à 3 min 52 s ; 9. Knaven 1. Salvatore Commesso (It./SAE), nique Katharine Merry, victorieuse en (PB/FAR), à 4 min 31 s ; 10. Piziks (Let./MCJ), à 33 h 12 min 26 s ; 2. Canada (Esp./ONC), à 2 min ; 4 min 38 s ; 11. Rodriguez(EU/MAP) à 4 min 46 s ; 3. Gutierrez (Esp./ONC), à 2 min 37 s ; 4. Pieri 50 s 05, elle a bien négocié la seconde 12.Guerini(It./Tel),à 5 min 25 s) ; 13. Boven (PB/ (It.SAE), à 3 min 42 s ; 5. Backstedt (Suè./CA), à Rab), à 5 min 33 s ; 14. L. Jalabert (Fr./ONC), à partie de la course, celle que son 5 min 40 s ; 15. Canada (Esp./ONC), à 5 min 52 s ; 4min7s; 6.Millar (GB/COF), à 4 min 15 s ; manque de compétition lui faisait re- 16. Armstrong (EU./USP), à 5 min 54 s ; 17. Olano 7. Niermann (All./RAB), à 5 min 26 s ; 8. Mancebo (Esp./ONC), à 6 min 13 s ; 18. Magnien (Fr./FDJ), à (Esp./BAN), à 7min6s; 9.Joachim (Lux./USP), à douter. 6 min 15 s ; 19.Garcia-Acosta (Esp/Ban), à 6 min 8min9s; 10.Trentin (It./VIN), à 8 min 14 s ; etc. « Les derniers 100 m n’ont pas été si b Abréviations 25 s ; 20. N. Jalabert (Fr./ONC), à 6 min 29 s ; terribles que ça », a-t-elle reconnu, se 21. Gutierrez (Esp./ONC), m.t. ; 22. Luttenberger AG2 : AG2R-Prévoyance ; BAN : Banesto ; BJR : (Aut./ONC), à 6 min 31 s ; 23. Serrano (Esp./ONC), Bonjour-Toupargel ; CA : Crédit agricole ; COF : souvenant qu’en 1994, après deux an- à 6 min 32 s ; 24. Pena (Esp./ONC), à 6 min 34 s ; Cofidis ; FAR : Farm Frites ; FES : Festina ; FDJ : nées d’absence, elle était « tombée 25. Hamilton (EU/USP), à 6 min 35 s ; 26. Ullrich La Française des jeux ; KEL : Kelme ; LOT : Lotto ; (All./TEL), à 6 min 37 s ; 27. Maignan (FR./Ag2), à MAP : Mapei ; MCJ : Memory Card-Jack et Jones ; dans les pommes » une fois l’effort ter- 6 min 43 s ; 28. Voskamp (Hol/PLT), à MER : Mercatone Uno ; ONC : ONCE ; RAB : Ra- miné. A deux mois et demi de la finale bobank ; POL : Polti ; SAE : Saeco ; TEL : Deut- 6 min 57 s ; 29. Livingston (USA./USP), à olympique du 400 m, l’Antillaise a 6 min 58s ; 30. Hincapie (EU/USP), à 7 min 3 s ; sche Telekom ; USP : US Postal Service ; VIN : Vi- etc. ni Caldirola. montré que son rêve de caresser un troisième titre olympique sur sa dis- tance de prédilection était accessible. « C’est le travail effectué avec Wolf- gang Meier qui paye. Les entraîneurs ont beaucoup à apprendre de cet LeMonde Job: WMQ1107--0026-0 WAS LMQ1107-26 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:30 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 13Fap: 100 No: 0438 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 AUJOURD’HUI-SPORTS

DÉPÊCHES b FOOTBALL : TF 1 s’est engagée à verser 1 milliard de francs sur quatre ans à la Fédération française de football en échange des droits de Pete Sampras porte à treize le record retransmission des matches de l’équipe de France – hors phases finales de la Coupe du monde et du championnat d’Europe des nations – et de la Coupe de France, a annoncé le quotidien L’Equipe. Cet accord prendra effet en juin 2001, à échéance du contrat actuellement en cours. de victoires dans les tournois du Grand Chelem b FOOTBALL : le Néo-Zélandais Charles Dempsey, représentant de l’Océanie au sein du comité exécutif de la Fédération internationale de football, dont l’abstention a privé l’Afrique du Sud de l’organisation de la Coupe du monde 2006, a annoncé dimanche 9 juillet qu’il démis- L’Américain s’impose à Wimbledon en déjouant la pluie, la nuit et le poids des années sionnerait de ses fonctions de président de la Confédération océanienne en septembre prochain, à la suite des controverses suscitées par son En remportant dimanche 9 juillet dans la soirée 6-4, 6-2), au terme d’un match interrompu à plu- les épreuves du Grand Chelem. Chez les dames, vote. son septième tournoi de Wimbledon, face à sieurs reprises par la pluie, l’Américain Pete Sam- l’Américaine Venus Williams a disposé de sa b MOTOCYCLISME : le Français Olivier Jacque (Yamaha) s’est installé l’Australien Patrick Rafter (6-7 [10/12], 7-6 [7/5], pras a porté à treize le record de victoires dans compatriote Lindsay Davenport (6-3, 7-6 [7/3]). en tête du championnat du monde des pilotes (250 cc) grâce à sa 2e place derrière l’Allemand Ralf Waldmann (Aprilia) lors du Grand Prix de LONDRES du Grand Chelem entre 1961 et joueur », dira-t-il plus tard. La niqués médicaux. Lorsqu’il est re- Grande-Bretagne, disputé dimanche 9 juillet. En 500 cc, l’Italien Valenti- de notre envoyée spéciale 1967. suite ? La classe impeccable de venu à la compétition, en mars no Rossi (Honda) s’est imposé pour la première fois de sa carrière dans Le parfum de la terre est monté Wimbledon s’est une nouvelle Pete Sampras s’oppose au cou- 1999, il s’est blessé au mollet. De- cette catégorie. avec le crépuscule, le ciel s’est fois montré digne de sa légende : rage hargneux et aux nerfs de Pa- puis lors, il a été blessé à neuf re- b NATATION : l’équipe de France a remporté cinq médailles de teinté de mauve pâle, les flashes il a plu. Pete Sampras et Patrick trick Rafter, dépassé dans ses prises et a dû déclarer forfait l’an bronze lors des championnats d’Europe de natation, qui se sont achevés crépitent, la clameur est im- Rafter ont d’abord joué une pe- courageuses montées au filet. Le dernier pour les Internationaux dimanche 9 juillet à Helsinki (Finlande). Lors de la dernière journée de mense, le court central de Wim- tite demi-heure, avant de se voir temps file, la nuit vient. A force des Etats-Unis, un tournoi qu’il compétition, le relais 4 × 100 m 4 nages dames a battu le record de bledon ressemble à un gigan- interrompus par une courte d’aces et de coups de géomètre, avait remporté à quatre reprises. France, en 4 min 10 s 40 (contre 4 min 12 s 59, le 7 août 1993). L’équipe tesque gâteau d’anniversaire. Les averse. Puis ils sont revenus dis- Pete Sampras finit par user la ré- Le corps de l’Américain est fati- était composée d’Hélène Ricardo, Anne-Sophie Le Paranthoën, Cécile ramasseurs de balles se ras- puter quelques points, avant que sistance et les nerfs de son adver- gué, mais l’homme est toujours Jeanson et Solenne Figuès. En terminant à la troisième place, Johann semblent, on déroule le tapis le match ne soit arrêté à nou- saire. A vingt-huit ans, il s’im- Le Bihan (4 min 20 s 50) a pour sa part amélioré de 83 centièmes le re- vert, on prépare les trophées et veau, deux heures durant. A pose une nouvelle fois dans son cord de France du 400 m 4 nages. La veille, Karine Brémond avait amé- Pete Sampras savoure son mo- 18 h 30 et quatre jeux partout jardin. Nicolas Mahut quitte lioré son record de France du 200 m brasse (2 min 28 s 20, contre ment d’éternité. Il vient d’essuyer dans la première manche, on a Son épopée a débuté en sep- 2 min 28 s 90) et le Suédois Lars Frolander s’était adjugé le record d’Eu- quelques larmes, cherche du re- enfin pu passer aux choses sé- tembre 1990, quand il avait rem- les juniors en beauté rope du 100 m papillon (52 s 23). gard ses parents dans la foule et rieuses. porté les Internationaux des va les embrasser. Il est presque Dans un premier temps, Pete Etats-Unis. Pete Sampras avait Il ne pouvait rêver meilleure 21 heures en ce dimanche 9 juil- Sampras paraît tendu, Patrick alors dix-neuf ans et était l’en- sortie. Nicolas Mahut l’a effec- a LOTO : résultats des tirages no 55 effectués samedi 8 juillet. let. Rafter intimidé mais plus valeu- fant sage de la fabuleuse généra- tuée, samedi 8 juillet, sur le Premier tirage : 6, 17, 32, 34, 36, 44 ; numéro complémentaire : 35. En battant l’Australien Patrick reux. L’Australien défend son tion des Andre Agassi, Jim Cou- court no 1 en gagnant le tournoi Pas de gagnant pour 6 numéros. Rapports pour 5 numéros et le Rafter (6-7[10/12], 7-6[7/5], 6-4, service contre de rier ou Michael Chang. En 1993, il juniors de Wimbledon grâce à sa complémentaire : 2 828 160 F (431 150 ¤) ; 5 numéros : 7 470 F 6-2) au terme d’une rencontre l’Américain et s’extrait du tie- s’était imposé pour la première victoire sur le Croate Mario An- (1 138 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 330 F (50,30 ¤) ; 4 numé- qui a débuté six heures plus tôt, break grâce à son jeu de service- fois à Wimbledon. Lui qui avait cic, no 1 mondial de la discipline ros : 165 F (25,15 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 34 F (5,18 ¤); Pete Sampras vient de cueillir son volée, sauvant au passage deux peur de ne jamais parvenir à ap- (3-6, 6-3, 7-5). Pour lui, c’est une 3 numéros : 17 F (2,59 ¤). Second tirage : 6, 8, 19, 34, 40, 46 ; numéro septième titre à Wimbledon, le balles de set. Les deux hommes privoiser le gazon... « Il fallait dernière. En effet, le joueur complémentaire : 27 . Rapports pour 6 numéros : 13 325 290 F quatrième consécutif. Surtout, il se neutralisent à nouveau jus- être respectueux de cette surface et français va désormais chercher (2 031 427¤) ; 5 numéros et le complémentaire : 72 005 F (10 977 ¤); a porté à treize le record de vic- qu’au tie-break de la deuxième en accepter les hasards, expliqua- fortune chez les professionnels. 5 numéros : 8 165 F (1 244 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 286 F toires en tournois du Grand Che- manche. Là, Patrick Rafter mène t-il plus tard. Il y avait ces faux re- Agé de dix-huit ans, Nicolas Ma- (43,60¤) ; 4 numéros : 143 F (21,80¤) ; 3 numéros et le complémen- lem, un record qu’il codétenait par 4 points à 1, mais son bras bonds, et la balle rebondissait si hut avait déjà été quart-de-fina- taire : 30 F (4,57 ¤) ; 3 numéros : 15 F (2,28 ¤). jusqu’alors avec Roy Emerson, tremble : « Ce sont des moments peu, il fallait plier les genoux si bas liste aux Internationaux d’Aus- qui avait remporté douze levées tellement importants dans la vie de pour la cueillir et réussir les vo- tralie en janvier, puis il s’était lées... » hissé en demi-finales à Roland- Garros. « PISTOL PETE » Venu au tennis à l’âge de six La virulence de son service lui ans, il a appris le jeu au Tennis avait déjà valu son surnom de Club d’Avrillé, dans la banlieue Pistol Pete. Outre la foudroyance d’Angers. Repéré par la Fédéra- de ces aces, il savait attaquer du tion française de tennis, il a fait fond du court. Après une pre- ses études à Nantes puis à Poi- mière victoire en Australie, en tiers avant de passer un an à 1994, il récidivait à Wimbledon, l’Insep. Nicolas Mahut est en où il devait encore s’imposer en phase avec sa génération. Du 1995, 1997, 1998 et 1999. Sa der- haut de ses 189 centimètres, il nière défaite sur le gazon anglais peut faire dégringoler un bon remonte à un quart de finale per- service, il retourne avec lucidité du en 1996 face à Richard Kraji- et son revers est solide. Le ten- cek. nis français peut aujourd’hui se Qui peut inquiéter aujourd’hui féliciter d’avoir une relève. Pete Sampras sur le gazon... à Avant Nicolas Mahut à Wimble- part lui-même ? L’Américain aura don, Paul-Henri Mathieu s’était passé la quinzaine anglaise à se imposé à Roland-Garros. battre contre le poids des années. Depuis deux ans, en quête de re- cords, il s’est usé à la tâche. Son aussi combatif. Entre Wimbledon organisme supporte de moins en et lui, l’histoire d’amour conti- moins de jouer au tennis. A l’is- nue : « Je jouerai ici tant que je le sue de la saison 1998, après avoir pourrai », dit-il. Plus tard, il en bataillé avec succès pour conser- est certain, il reviendra vers ce ver son rang de numéro un mon- gazon qui l’a tant fait rêver. Il dial pour la sixième année d’affi- sourit : « Je m’installerai dans la lée, Pete Sampras a dû prendre loge royale et je regarderai les gars du repos, victime de surmenage. transpirer à ma place. » Sa vie de joueur ressemble dé- sormais à une litanie de commu- Bénédicte Mathieu Venus Williams, First Lady à la force du poignet SES RÊVES de victoire ne se qu’elle comptait bien rester sur transformeront plus en cauche- les courts. mar. Dimanche matin, Venus Samedi, elle a parlé de sa Williams s’est réveillée en jeune vie passée à travailler son championne de Wimbledon. tennis « pour ressentir toute Près de trois ans après une fi- cette émotion qui submerge » et nale perdue aux Internationaux de cette porte ouverte « pour des Etats-Unis, la joueuse amé- gagner d’autres tournois du ricaine, tête de série no 5, s’est Grand Chelem ». De son tour- imposée sur le gazon londo- noi, elle ne retient qu’un mot : nien, samedi 8 juillet, face à sa « Fierté ». « Je suis fière d’être compatriote Lindsay Daven- une icône », dit-elle. Fière égale- port, tenante du titre et ment de se situer dans la lignée deuxième joueuse mondiale des joueurs afro-américains qui (6-3, 7-6 [7/3]). ont brillé en Grand Chelem, et à Si la finale fut décevante, la Wimbledon en particulier, quinzaine de Venus Williams a comme Althea Gibson, Arthur été exemplaire. Après avoir pas- Ashe et Zina Garrison-Jackson. sé les premiers tours en trombe, Venus Williams se souvient de elle avait brillamment franchi la finale de cette dernière, en l’obstacle Martina Hingis avant 1990. Elle se souvient aussi du de prendre en demi-finales le jour où elle s’est juré de gagner meilleur sur sa sœur cadette, Wimbledon : celui de son départ Serena. Samedi, à peine sacrée, pour Londres. Avant de prendre elle s’est d’ailleurs ruée vers sa l’avion, elle a écumé un centre famille et a confié ses premiers commercial, près de chez elle, à mots à une Serena bouleversée. la recherche d’une robe pour le Pour l’aînée des Williams, la bal des champions qui clôt tra- saison 2000 a été riche en re- ditionnellement la quinzaine. bondissements. Victime d’une « J’étais très amère après ma dé- tendinite aux deux poignets, faite prématurée à Roland-Gar- elle n’a tout d’abord pas pu ros, explique-t-elle. Je ne voulais jouer pendant six mois. pas mettre trop d’argent, mais Pendant cette pause involon- acheter cette robe, c’était une taire, son père a annoncé promesse que je me faisais à moi- qu’elle envisageait de prendre même. » Quelques journalistes sa retraite pour épouser une ont voulu en savoir plus sur la carrière de coureuse de demi- couleur de ladite robe. « C’est fond, de basketteuse profes- une question qui ne se pose sionnelle ou de patronne de même pas, vous verrez bien, a-t- start-up. Revenue au jeu amai- elle répliqué, amusée. Je suis grie de 11 kg au mois de mai, une lady. » l’intéressée a laissé planer le mystère puis a finalement juré B. M. LeMonde Job: WMQ1107--0027-0 WAS LMQ1107-27 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:30 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 13Fap: 100 No: 0439 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 27 ------Publicité Neige en montagne 11 JUILLET 2000 Oslo Stockholm Prévisions Moscou EnsoleillØ MARDI. La dépression qui se dé- abondamment. Le tonnerre peut vers 12h00 cale vers le Danemark oriente le même gronder. Les températures flux au nord-ouest sur la France en restent très basses, de 14 à 17 de- Peu faisant descendre de l’air frais et grés. Belfast nuageux humide sur le pays. Les conditions Poitou-Charentes, Aquitaine, Liverpool Dublin médiocres en plaine vont devenir Midi-Pyrénées. – Le mauvais Varsovie Kiev franchement mauvaises en mon- temps persiste sur la chaîne pyré- Amsterdam Berlin BrŁves tagne où la limite pluie-neige va néenne et le Piémont avec des Øclaircies s’abaisser. averses et une apparition de la Londres o Bruxelles Bretagne, pays de Loire, Basse- neige au-dessus de 1 600 mètres. 50 Prague Normandie. – Du Finistère à la Ciel moins sombre sur la côte aqui- Couvert Vendée, malgré quelques averses, taine. Il fait de 15 à 20 degrés. Paris Strasbourg Vienne les éclaircies ne sont pas absentes Limousin, Auvergne, Rhône- Budapest Brume et la température peut atteindre 18 Alpes. – Temps maussade avec des Nantes Berne brouillard ou 19 degrés. De la baie du Mont- précipitations abondantes en mon- Bucarest Saint-Michel à la Normandie et à tagne et une apparition surprise de Lyon Milan l’Anjou, les averses sont fréquentes la neige, parfois dès 1 500 mètres. Belgrade Sofia Averses et la température plafonne entre 15 La moyenne vallée du Rhône est Toulouse Istanbul et 17 degrés. moins arrosée. Il fait de 15 à 20 de- Nord-Picardie, Ile-de-France, grés. Rome Pluie Centre, Haute-Normandie, Ar- Languedoc-Roussillon, Pro- Barcelone Naples dennes. – La pluie arrose copieu- vence-Alpes-Côte d’Azur, 40 o Madrid sement ces régions au lever du Corse. – Les averses n’épargnent Lisbonne AthŁnes Orages jour. Ensuite, ce sont des averses pas l’intérieur de ces régions et il qui prennent le relais. Les tempéra- neige au-dessus de 2 000 mètres. SØville tures vont de 14 à 17 degrés. Seule une étroite bande côtière Neige Champagne, Lorraine, Alsace, conserve de belles éclaircies au prix Alger Tunis Bourgogne, Franche-Comté. – Il d’un fort vent d’ouest. Il fait de 18 à pleut fréquemment et parfois 25 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort

PRÉVISIONS POUR LE 11 JUILLET 2000 PAPEETE 24/29 S KIEV 16/25 S VENISE 20/24 P LE CAIRE 23/37 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/32 S LISBONNE 16/24 S VIENNE 12/18 P NAIROBI 14/25 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 19/24 S LIVERPOOL 10/16 S AMÉRIQUES PRETORIA 2/20 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 11/17 N BRASILIA 16/28 S RABAT 17/23 S AMSTERDAM 12/15 P LUXEMBOURG 9/12 P BUENOS AIR. 4/8 C TUNIS 24/32 N FRANCE métropole NANCY 10/15 P ATHENES 22/34 S MADRID 14/24 S CARACAS 25/30 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 15/25 N NANTES 11/18 P BARCELONE 16/21 N MILAN 18/25 P CHICAGO 18/26 S BANGKOK 26/30 P BIARRITZ 14/18 P NICE 15/24 S BELFAST 8/14 P MOSCOU 15/24 N LIMA 15/19 C BEYROUTH 25/30 S BORDEAUX 12/18 P PARIS 10/16 P BELGRADE 19/31 S MUNICH 10/18 P LOS ANGELES 15/23 S BOMBAY 26/28 P BOURGES 9/16 P PAU 11/15 P BERLIN 13/22 N NAPLES 21/26 P MEXICO 13/22 S DJAKARTA 27/29 S BREST 12/15 N PERPIGNAN 14/23 S BERNE 10/14 P OSLO 10/14 P MONTREAL 15/23 S DUBAI 35/44 S CAEN 12/15 P RENNES 12/16 P BRUXELLES 10/14 P PALMA DE M. 17/25 S NEW YORK 22/27 S HANOI 26/35 C CHERBOURG 12/15 P ST-ETIENNE 9/15 P BUCAREST 14/34 S PRAGUE 10/15 P SAN FRANCIS. 13/19 S HONGKONG 27/28 P CLERMONT-F. 10/16 P STRASBOURG 12/17 P BUDAPEST 16/26 S ROME 21/25 P SANTIAGO/CHI -3/6 S JERUSALEM 24/33 S DIJON 10/16 P TOULOUSE 12/18 P COPENHAGUE 13/19 P SEVILLE 18/33 S TORONTO 17/25 S NEW DEHLI 28/34 S GRENOBLE 11/18 P TOURS 10/16 P DUBLIN 8/14 P SOFIA 15/32 S WASHINGTON 21/27 C PEKIN 25/36 S LILLE 12/15 P FRANCE outre-mer FRANCFORT 12/16 N ST-PETERSB. 13/22 S AFRIQUE SEOUL 27/33 S LIMOGES 8/15 P CAYENNE 22/26 P GENEVE 13/17 P STOCKHOLM 11/19 P ALGER 19/27 P SINGAPOUR 27/31 C LYON 12/18 P FORT-DE-FR. 26/30 S HELSINKI 13/21 N TENERIFE 16/22 C DAKAR 25/29 S SYDNEY 10/16 S MARSEILLE 15/24 S NOUMEA 19/24 C ISTANBUL 20/28 S VARSOVIE 16/23 S KINSHASA 15/30 S TOKYO 22/32 S Situation le 10 juillet à 0 heure TU Prévisions pour le 12 juillet à 0 heure TU

ASTRONOMIE Le Ciel d’août Linear-S4, la comète de l’été NORD CIEL DU 15 AOÛT À 23 HEURES (HEURE DE PARIS) Lynx P LA COMÈTE HALE-BOPP avait rages urbains. Il est d’ores et déjà issue du plus éloigné des deux e t i été la vedette astronomique de possible de la suivre à l’aide de ju- réservoirs de comètes que compte t L G i o e r 1997. Depuis sa disparition, plus au- melles. Le 15 juillet, on l’apercevra notre système solaire, le nuage de a n é s n cune voyageuse à la chevelure dans la Girafe. Six jours plus tard, Oort (l’autre s’appelant la ceinture r d e fe e P a O

d’argent n’a osé se montrer au pu- elle touchera la tête de la Grande de Kuiper). Personne ne l’a jamais r i P e

e u c G t r

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blic. Bien sûr, des comètes sont pas- Ourse, constellation qu’elle mettra observé, mais ce lointain cocon de t s n

po e e e é il la O

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sées dans l’intervalle, mais aucune près d’une semaine à traverser. Le noyaux cométaires, situé à plusieurs o r

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e B r C A

ne s’est suffisamment éclairée à 23, Linear-S4 devrait, selon les cal- milliers de milliards de kilomètres s s a e e n s

s a d d s l’approche du Soleil pour se rendre culs des astronomes, se trouver au de nous, rassemble sans doute un h r i e c o o r

m p n u visible à l’œil nu. plus près de la Terre, tout en restant million de millions d’objets. e o l é d è e g e Cet été, Linear-S4 vient mettre fin à la distance respectable de 56 mil- Parfois, une perturbation gravi- d ra s v e D n e e h i à cette période de « disette ». En lions de kilomètres (soit plus du tationnelle externe à notre système C P C h o ép C toute modestie cependant, car tiers de la distance nous séparant de solaire éjecte une de ces boules de i h s ée s P o é L O

même si cette comète doit théori- notre étoile). Après être passée au neige sale. Soit vers l’extérieur et, n g é U a z T

a E s s r

S

quement pouvoir s’observer sans périhélie le 26, cette comète estivale dans ce cas, elle quitte définitive- e d S

T E instrument à partir du 17 juillet, il descendra lentement sur l’horizon, ment notre petit coin de galaxie. r ie e Lyre g e v r faudra sans doute pour ce faire se effleurant la Chevelure de Bérénice Soit vers l’intérieur, et alors le u e n o i n e ro l B V poster dans un site dénué de toute avant de piquer vers la Vierge début noyau cométaire se dirige vers le Cy u éa gne o or pollution lumineuse, loin des éclai- août, perdant petit à petit de son grand phare attracteur qu’est le Lune C b Flè éclat au fur et à mesure qu’elle Soleil. C’est à la fin – temporaire – che le Hercu E SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE s’éloignera du Soleil. d’un voyage qui a probablement U IQ Da T • vendredi 14 juillet 2000 (à Paris) • De son nom complet C/1999 Li- duré quelques dizaines de millions up P hin LI near-S4, ce promeneur de l’espace a d’années que nous assisterons ce C an É s al été repéré à l’automne 1999 par le cet été. V chu B er hiu se Op télescope de surveillance automa- au Aigle tique de la voûte céleste qu’utilise le Pierre Barthélémy Ecu programme américain Linear. Celui- Ca 6 h 04Lever Coucher 21 h 48 pr ci a pour tâche la recherche systé- ૽ ico Pour suivre Linear-S4, consulter rne matique des astres – surtout des as- le site Internet http : // pion téroïdes – potentiellement dange- www.cometlinear.com. Par ail- POUR LIRE CETTE CARTE, Scor reux pour notre planète. D’après les leurs, cette chronique s’inter- IL FAUT SE TOURNER Sagittaire astronomes, c’est la première fois rompt pour la durée des vacances VERS LE SUD ET SUD ° 20 h 20Lever Coucher 4 h 58 que Linear-S4 vient s’aventurer près et reprendra dans l’édition du LA METTRE AU-DESSUS DE SA TÊTE. ROTATION DU CIEL EN 1 HEURE : 15 (le 15/7) du Soleil. Elle est très probablement 4 septembre (datée mardi 5). Infographie : Le Monde

Retrouvez nos grilles o o MOTS CROISÉS PROBLÈME N 00 - 164 sur www.lemonde.fr AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME N 179

7. Préposition. Excellent en début de repas. – 8. Permettent de sillon- Bricolage ner la France. Faibles et forts, ils sont faits pour aller ensemble. – DÉCOUPEZ un triangle équi- 9. Suite limitée. Participe. – latéral de 10 centimètres de cô- 10. Démonstratif. Chaîne câblée . – té. Plantez un clou en son 11. Pour appeler. A l’aise sur terre et centre, autour duquel vous fe- en mer. – 12. Représentation rez pivoter un angle de 120 de- papale. grés que vous aurez préalable- ment découpé dans du papier Philippe Dupuis calque. L’angle recouvre une partie du triangle (représentée SOLUTION DU No 00 - 163 ci-contre en grisé). Quel est, quand le papier cal- HORIZONTALEMENT que pivote, le maximum et le I. Porte-malheur. – II. Ergono- minimum de l’aire commune mie. Ré. – III. SO. Diurnes. – ainsi définie ? IV. Endiguera. Ti.– V. Eg. Aillé. Ars. – VI. Sébile. Sujet. – VII. Arbre. Elisabeth Busser Solution Rosi. – VIII. Risée. Menu. – et Gilles Cohen dans Le Monde IX. INA. Rio. Etal. – X. Tolstoï. © POLE 2000 du 18 juillet. Séné.

HORIZONTALEMENT ment. – IX. Toujours obligatoire VERTICALEMENT Solution du jeu no 178 paru On en conclut qu’un des (utilisé deux fois). Mais si même s’il n’est pas direct. Salir. – 1. Pèse-esprit. – 2. Oronge. Ino. – dans Le Monde du 4 juillet. quatre autres chiffres (au c’était le 5, le troisième chiffre I. Grande ouverture sur l’exté- X. Saisie arrêt. Collante après avoir 3. RG. Basal. – 4. Topiaire. – 5. En. moins) est correctement placé serait 3 (restant seul à être uti- rieur. – II. Sobres et bien portants. été enduite. Gilbert. – 6. Moduler. Io. – 7. Amiel. La combinaison est 47228 trois fois ou plus. Seuls, le 7 en lisé trois fois), ce qui est impos- Tenta en vain de séduire le beau Emoi. – 8. Liures. – 9. Héra. Urnes. Sur les dix combinaisons, le deuxième position ou le 3 en sible à cause de la combinaison Narcisse. – III. Protège la propriété. VERTICALEMENT – 10. Ajoute. – 11. Urètres. An. – premier chiffre n’est correct troisième position sont utilisés 45374. Aménagé autour du trou. – IV. Fait 12. Résistible. qu’une fois. trois fois. Etant simultanément En conséquence, le deuxième l’ouverture. Ce n’est pas le moment 1. Même en grande pompe, il présents dans une combinaison chiffre est 7. Du coup, le troi- de se découvrir.– V. Elime. Rendue tiendra la forme. – 2. Un espagnol (et même deux), ils ne peuvent sième ne peut être que 2 (utilisé au départ. Maître des forges.– bien sec. Douce en chanson. – être corrects tous les deux. Un deux fois), le cinquième 8 (car VI. Franchis aux passages. Grecque 3. Sainte devenue docteur de chiffre est donc correctement le 7, autre chiffre utilisé deux ou basque.– VII. Dans un passé l’Eglise. Lettres de proposition. – placé trois fois, trois chiffres fois, cohabite avec le 2 de la récent. Fournit du travail à son 4. Cultivée pour sa racine. Arme correctement placés deux fois, troisième position, et le qua- père. Un peu d’attention. – VIII. La des gallinacés. – 5. Bout de terre. le premier chiffre une fois. trième 2 (élimination du 5 à valeur du silence. Richepin les a Article. Dans la gamme. – 6. Enri- Le deuxième chiffre est soit cause de 70558). Il ne reste plus mis en chanson. Exprimé brutale- chi, pour une bonne santé. – le 7 (utilisé trois fois), soit le 5 qu’à conclure. LeMonde Job: WMQ1107--0030-0 WAS LMQ1107-30 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:15 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 13Fap: 100 No: 0442 Lcp: 700 CMYK

30 CULTURE LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 HORS CHAMP L’ÉTÉ FESTIVAL A Aix-en Provence, le jeu Les libres assemblages d’Agnès b. cruel et ironique de Mozart a INDUSTRIES MUSICALES : une avec l’amour dans Cosi fan OÙ TROUVE-T-ELLE le temps ? a assuré elle-même l’accrochage à Il n’y a pas une photo de mode restructuration au sein de EMI tutte est devenu sombre et Agnès b. est fort occupée avec sa l’hôtel de Rothschild ainsi que le dans l’exposition. Music France, filiale du groupe douloureux dans la mise en maison de couture et les vêtements catalogue. Parce que, comme elle On lui reproche son regard disper- britannique EMI, va entraîner le scène de Chen Shi-Zheng. Si qu’elle dessine elle-même. Mais dit, « c’est régalant ». sé, dans le sens du vent. Elle répond départ d’environ 10 % du personnel la liberté dans l’invention et cette femme, que l’on soupçonne Tout est parti d’une exposition de que, dans une foire d’art, elle se (sur un total de 292 salariés). Pour l’intelligence de la musique Cartier-Bresson à Genève, il y a « met en roue libre », oublie les la pop et le jazz, EMI et Odéon- sont incontestables, l’extrême PORTRAIT quinze ans. « J’ai été touchée. » Elle noms, se laisse séduire par les pho- Chrysalis seront regroupées sous stylisation issue de l’opéra Elevée « dans les images » affectionne « les raids pour voir des tos qui lui « sautent aux yeux», sans une seule structure, EMI, tandis chinois paraît plus plaquée choses ». Il y a aussi le terreau fami- dépenser des sommes folles. « J’ai que le classique est hébergé par qu’intégrée au jeu des et « touchée » lial. « J’ai grandi dans les images, Nan Goldin parce que je l’ai exposée EMI Classics. EMI Music France, chanteurs. A Avignon, une par Cartier-Bresson, mon père m’a appris à regarder, je dans ma galerie. Mais pas Cindy Sher- présidé par Marc Lumbroso, a réa- troupe bulgare, menée par elle expose sa collection fais de la photo et j’ai vécu avec un man, qui est devenue inabordable. » lisé en 1999 un chiffre d’affaires de Margarita Mladenova et Ivan photographe. » Sa collection pro- Sous vitrine, Agnès b. dévoile 719 milions de francs (108,9 mil-

Dobchev, donne à voir, avec voque peu en elle de commentaires BARRY KATE quelques photos dentelées de ses al- lions d’euros), représentant 6,7 % La Toison noire, l’histoire de riche et généreuse, et qui a horreur esthétiques ou historiques. Mais, bums de famille. Sa mère, « très belle de parts de marché du disque en la fin d’un monde, celle d’un des montres, aime se laisser débor- souvent, ces objets ravivent un sou- ler avec Weegee, comme elle l’a fait et sévère » ; son père, un « super-ri- France. peuple de pasteurs nomades, der par le monde de l’art. Ils sont venir. Devant une photo de Louis avec Picasso. « C’était à Antibes, golo ». Et puis la petite Agnès, enfant a ÉDITION : une pétition d’édi- les Karakatchanes. Un nombreux à solliciter son aide de Jammes représentant le martyre j’avais dix-sept ans. Il m’a dit que en retrait. « J’ai appris à parler à teurs français dénonce « les persé- passage du récit au mythe, mécène : artistes, photographes, des enfants à Sarajevo : « J’avais en- j’étais très jolie et m’a embrassée. Je trente ans. » Elle a rattrapé le temps. cutions injustifiables » dont est vic- poétique et émouvant. danseurs, musiciens, cinéastes, res- voyé la même à Mitterrand, pour ne voulais plus me laver la figure. » Ses collaborateurs sont un peu aga- time dans son pays la directrice des Toutes générations ponsables de magazines « ten- Noël. J’attendais qu’il fasse quelque Au Centre national de la photo- cés par ses passions artistiques. « Ils éditions tunisiennes Aloés, Sihem confondues, on se précipitera dance », organisateurs d’exposi- chose. Il m’a juste remerciée. » D’un graphie, il est difficile de dégager appellent cela le “off”. Mais ils sont Bensedrine. C’est cette maison au nouveau spectacle de tions... portrait représentant le peintre une ligne tant Agnès b. voit large. heureux quand ils voient que ça prend d’édition qui a publié l’ouvrage du Philippe Caubère, à Avignon. « Je ne dis pas toujours oui. » Mais Jean-Michel Basquiat : « Nous nous Walker Evans et Lartigue. Warhol et corps. » journaliste et opposant au régime Dans Claudine et l’éducation, souvent. Parce qu’elle est passion- sommes rencontrés dans une pizze- Lucien Hervé. Martin Parr et Clau- Taoufik Ben Brik – qui a fait une Caubère continue son née par les artistes. Elle voit beau- ria, quelques mois avant sa mort. On dine Doury. Nan Goldin et Michel Guerrin grève de la faim. « Tous les moyens autobiographie, en revenant coup de choses, aime la techno et a parlé pendant deux heures. » Mc Cullin. Diane Arbus et Polke. ont été employés pour soumettre [Si- au commencement, sa danser. Cette catholique de gauche Richard Prince et Atget. Richard ૽ « La collection de photogra- hem Bensedrine] », précise la péti- naissance, à Marseille, dans semble à la fois sage et décalée. «Je « EN ROUE LIBRE » Billingham et « la première photo » phies d’Agnès b. » Centre national tion : « Porter atteinte à sa réputa- les années 50. Il arrive pieds suis gourmande mais je ne suis pas Plus que l’art, ce sont les artistes de Robert Doisneau. « Je reven- de la photographie, 11, rue Ber- tion en faisant circuler un album de nus, avec un pantalon noir et mondaine. » Elle trouve le temps de qui la passionnent. « Pour le plaisir dique ce libre assemblage. » Elle ryer, Paris-8e. Mo George-V. Tél. : photos truquées, saboter sa voiture, une chemise blanche, et il lui diriger la galerie du Jour, dont le de l’échange. Je découvre une œuvre constate qu’il y a beaucoup d’his- 01-53-76-12-32. Tous les jours, sauf empoisonner le chien de sa fille... » suffit de quelques attitudes site Internet est bien ficelé, et de et après son auteur. Je ne suis jamais toires de regards, de l’ironie, peu de mardi, de 12 heures à 19 heures. Parmi les signataires figurent les pour réinventer sa mère. collectionner des œuvres d’art. Elle déçue. » Parfois elle oublie un nom, morbidité. Ce qu’elle n’aime pas ? Jusqu’au 21 août. Catalogue, éd. responsables de Fayard, Le Seuil, Avant de se réinventer lui montre à Paris une partie de sa col- se tourne vers son assistante : «Qui « Quand on sent le fabriqué, l’inten- CNP/Galerie du jour, 152 p., Albin Michel, Minuit, Robert Laf- aussi. lection de photographies, dont elle est-ce, déjà ? » Elle aurait aimé par- tion. J’aime quand c’est nécessaire. » 80 photos, 130 F (19,82 ¤). font, Le Cherche-Midi, Denoël... Un « Cosi fan tutte » en deuil de l’amour Aix-en-Provence/Musique. Une mise en scène où le pêle-mêle des références culturelles disperse l’intérêt plus qu’il ne le renforce

rêves. Côté cour, le coin des l’émotion, avec des phrasés de COSI FAN TUTTE, opéra de femmes, deux jeunes sœurs alan- compassion et des moments de Wolfgang Amadeus Mozart. guies, « chérubines » rêvant suspension sublimes. Avec Alexandra Deshorties d’amour, s’érotisant à le chanter. Soulignons l’apport remar- (Fiordiligi), Liliana Nikiteanu En face, un couple de garçons hâ- quable de Nicolau de Figueiredo (Dorabella), Stephan Genz (Gu- bleurs et tendres, cœurs joyeux, transformant le pianoforte des glielmo), Jeremy Ovenden (Fer- un rien chatouilleux question vi- récitatifs en véritable person- rando), Graciela Oddone (Despi- rilité. Au centre, ce nihiliste à la nage. Il faut aussi saluer le cou- na), Pietro Spagnoli (Don petite semaine de Don Alfonso, rage de cette fosse peu commune Alfonso), Concerto Köln, Chœur un Faust de comptoir qui ne se- et d’un plateau vocal valeureux, de l’Académie européenne de rait rien sans l’efficace complicité lesquels, contre vents et rafales, musique, René Jacobs (direc- de Despina, la femme de main, luttèrent trois heures durant jus- tion). Chen Shi-Zheng (mise en fausse suivante et traîtresse. qu’à la dernière note. Louer aussi scène). Peter Pabst (décors, cos- Tout se passera donc une fois la constance d’un public transi tumes). André Diot (lumière). franchi les ponts qui séparent les qui peu à peu se métamorphosa THÉÂTRE DE L’ARCHEVÊCHÉ, soupirants, dans un espace clos en Radeau de la Méduse. Il y eut le 8 juillet. Prochaines représen- de lignes blanches, sur l’herbe du des châles déployés sur plusieurs tations les 10, 12, 17, 20, 22, 24, 26 duel amoureux. Innocence, ris et rangs, des journaux serrés entre et 28 juillet à 21 heures. De 150 F jeux, voire bêtises d’enfant... les vêtements comme à la guerre, à 1 200 F (de 22,87 ¤ à 183 ¤). Tél. : Qu’est-ce pourtant qu’un amour des bras enlacés, des têtes en- 04-42-17-34-34. que nulle douleur n’est venue fouies, et des oreilles qui sif- éprouver ? Simple émoi, élan de flaient. Dommage que ce Cosi en sève vital, caresse narcissique ! deuil de l’amour ait heurté une AIX-EN-PROVENCE Mais voici soudain le départ des bonne partie du public : déran- de notre envoyée spéciale. amants pour la guerre. Pure geante mais non arbitraire, cette Si L’Affaire Makropoulos disait convention rhétorique que ces mise en scène ne mérite peut- la nécessité de la mort, seule ga- adieux déchirants, mais aussi être pas les nuées – moins encore

rante de notre capacité à aimer, première fêlure. Car c’est d’elle E. CARRECHIOU les huées. Sans doute devrions- avec Cosi fan tutte, c’est cette fois que vont naître les premiers bat- En travers de l’espace, l’arc bleu d’une branche morte oblitère le ciel et les rêves. nous nous rappeler qu’en art l’aptitude même à l’amour qui est tements du cœur. Par le biais de comptent certes le plaisir de re- en jeu. Peut-on être sûr d’aimer l’imposture se fera la connais- na Nikiteanu) a toute chance de A ce jeu cruel, musicalement qu’intégrée au jeu des chanteurs, trouver, mais plus encore celui de comme on l’est de mourir un sance véritable de l’amour – et sa vivre heureuse en ayant beau- millimétré par Mozart comme un que le pêle-mêle des références découvrir. Le premier nous est jour ? La réponse de Mozart, on perte une fois le jeu consommé, coup d’amants, la vie n’est plus supplice chinois, Chen Shi-Zheng culturelles disperse l’intérêt plus donné, le second se cultive. la connaît : ironique, nourrie de le double mariage final n’arra- du jeu pour Fiordiligi : l’épreuve a rendu justice jusque dans les qu’il ne le renforce. souffrance discrète, mais aussi de chant ni une plainte ni un sourire. est sans retour pour ce beau per- moindres intonations (chassés- La direction de René Jacobs, Marie-Aude Roux sagesse. Celle de Chen Shi-Zheng sonnage palpitant qu’Alexandra croisés, attirance-répugnance, ré- précise et très articulée, paraphe est plus sombre, qui évacue « co- CONTRE VENTS ET RAFALES Deshorties a su incarner avec versibilité). Reste que l’extrême l’ouverture à grands traits de ૽ Diffusion en direct et en simul- si fan tutte » au profit du sous- Même jactance juvénile pour le émotion – magnifique « adieu à stylisation issue de l’opéra pointe sèche, puis passe avec vir- tané le 26 juillet par France-Mu- titre de l’opéra : « l’école des Guglielmo de Stephan Genz et le l’Amour » qu’est le consente- chinois (gestuelle, jeux de bâton tuosité de la « narration objec- siques et Mezzo, le 28 juillet en amants » et son rude apprentis- Ferrando de Jeremy Ovenden. ment à en aimer un autre. et d’éventail) paraît plus plaquée tive » aux différents registres de différé par France 3 sage. Jardin à la japonaise, petits Gageons que ces jeunes gens se ponts de bois et nappes d’eau en remettront bien vite, aidés par miroir, nymphéas et roseaux Don Alfonso (Pietro Spagnoli, bruissants : un naïf Eden en chro- souverain de désinvolture) et L’alto, troublant médiateur, et aussi géniteur occulte... mo kitsch, avec, au travers de d’une Despina (Graciela Oddone) l’espace, l’arc bleu d’une branche à la furia communicative ! Si la morte oblitérant et le ciel et les vive et versatile Dorabella (Lilia- Ses noces avec la voix représentent une osmose rare, un moment fragile et mystérieux SOUDAIN, l’été dernier, les per- son brillant cadet de violon, son fois basse rythmique et soutien har- union libre entre l’alto et l’électro- cussions avaient battu le cœur aîné sentimental qu’est le violon- monique ». nique. Et puis Pierre Boulez, qui, d’Aix ; cette saison se sera aban- celle. Bien sûr, la célébration officielle pour l’occasion, concocta une donnée au chant de l’alto. Pour les C’est à Christophe Desjardins, des noces de l’alto avec la voix au- nouvelle version de Messages- dix étudiants de l’Académie venus alto en chef de l’InterContempo- ra été un moment particulier et quisse pour sept altos (initialement des quatre coins du monde (Eu- rain, qu’est revenu de concocter, bouleversant : c’est là une osmose pour violoncelles), mais surtout rope, Etats-Unis, Israël, Amérique avec des gourmandises de maître rare, à la fois fragile et un peu mit pleins feux sur Eclat/Multiples : du Sud), le mois a été chaud. queux, un répertoire allant du mystérieuse, que les étudiants « Une œuvre très difficile qui ré- Chaud comme la voix de l’instru- XVIIe siècle à nos jours en relation n’ont que peu ou prou l’occasion clame à la fois une grande autono- ment grand seigneur, cet andro- avec la programmation lyrique du d’aborder. « Il y a dans l’opéra de mie dans le jeu ainsi qu’une vraie gyne que l’ère cartésienne dédai- festival. Trois semaines robora- très nombreux solos d’alto ac- cohésion d’ensemble. » gna, après que le Moyen-Âge lui tives (du 17 juin au 11 juillet) aptes compagnant les airs. Du Couronne- Que l’interprète moderne puisse eut pourtant octroyé sous le nom à rassasier les appétits : « Nous ment de Poppée montéverdien aborder très rapidement des ré- de vielle la place unique au bras sommes ici au cœur de la culture (dans la version de Boesmans), en pertoires différents, adopter des des trouvères et troubadours. Alto européenne. Il faut faire en sorte passant par Berlioz (chanson go- attitudes inverses, passer du jeu et voix mêlés déjà. L’alto troublant qu’il y ait une transmission de ce qui thique de Marguerite dans La Dam- soliste à la musique de chambre, médiateur mais aussi géniteur oc- s’est formé dans ce creuset. » nation de Faust), Weber (romance de l’orchestre à l’accompagne- culte, puisque de lui descendirent et aria de Hanschen dans Le Freis- ment de chanteur, voilà le chal- en grappes vielles et violons, avant L’ITALIE À L’HONNEUR chütz) jusqu’au Wozzeck de Berg lenge visé par Christophe Desjar- leur déclin qu’entraîna celui de la Ainsi, en regard de L’Affaire Ma- (air du Hauptmann) et le Boulez du dins. « Le musicien d’aujourd’hui polyphonie. Dès la seconde moitié kropoulos, la musique d’Europe Marteau sans maître (Bel édifice et est, lui aussi, tributaire de la flexibi- du XVIIIe siècle, discrète mais ef- centrale, avec des œuvres de Bar- les pressentiments)... » lité ; il doit acquérir une véritable fective renaissance cependant tok, Kurtag et Janacek, mais aussi Côté musique contemporaine, ouverture d’esprit. » Gageons que (Stamitz, Mozart), avant l’entrée la rencontre de musiciens tradi- on n’a pas chômé non plus : à ce moment privilégié de l’Acadé- sous le masque littéraire dans tionnels hongrois, lesquels « uti- l’honneur, l’Italie, Maderna et Be- mie, un peu hors du temps, aura l’épopée romantique : Berlioz, lisent l’instrument de manière sin- rio, Dallapiccola. De la création joué à plein son rôle, et que ces Schumann, Brahms... Une ascen- gulière : tenu plus bas sur le bras, comme s’il en pleuvait, avec cette jeunes altistes, à l’instar des cara- sion irrésistible que le XXe siècle l’archet ne quittant pas la corde, à récente composition d’Ivan Fedele velles de jadis, repartiront le cœur consacre ! Instrument soliste à l’instar d’un continuo articulé, il oc- pour voix et alto autour des Frag- chargé d’épices et de musiques. part entière, l’alto a aujourd’hui cupe, comme dans le quatuor clas- ments d’Harold, ainsi qu’une pièce largement rattrapé voire dépassé sique, le ventre de la musique, à la de Jarrell témoignant de la belle M.-A. R. LeMonde Job: WMQ1107--0031-0 WAS LMQ1107-31 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 09:34 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 13Fap: 100 No: 0443 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 31 Baudrillard, UNE SEMAINE D’ÉTÉ la photo AVEC STÉPHANE MAUPIN et la pureté PAR PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS Arles/Photographie. Le philosophe qui hait l’esthétique a présenté ses clichés. Plutôt jolis CINÉMA 600 pages du programme du Musée du Cinéma ARLES sur l’estomac... la digestion est difficile... de notre envoyé spécial Statistique : tout au long du « L’architecture du XXIe siècle est annoncée légère commentaire rédigé par Jean Bau- par Jean de Loisy. Il nous voit en ses prophètes. drillard pour accompagner ses Que faire avec tout ce béton et toutes ces pierres ? » images projetées à Arles, vendredi 7 juillet, en un montage poétique- ment intitulé Vanishing Point, un adjectif revenait avec insistance, l’adjectif « pur ». Dès l’introduc- tion, il y a eu « réalité pure », puis « apparence pure », et, évidem- ment, « photographie pure ». Pure- té à défendre contre quelles souil- lures ? Pour ce qui est de la réalité, contre la souillure humaine, Stéphane Maupin (34 ans) est né à Bagdad. Il a fait ses études à puisque était évoqué avec nostal- Marseille avec Julien Montfort (32 ans), son compatriote. Après diverses gie ce que serait une réalité aventures internationales de part et d’autre (Los Angeles, Rotterdam, d’avant le regard de l’homme, Tokyo, Berlin, Marrakech), les deux architectes livrent ensemble le projet d’avant ses interprétations et ses La Maison des métamorphoses pour l’exposition « La Beauté » en ce questions. Pour l’apparence, elle moment à Avignon – dont Jean de Loisy est commissaire. Ils s’apprêtent serait pure dans les mêmes condi- aujourd’hui à mettre en pratique leurs recherches sur la pilosité tions : si elle n’était pas devenue architecturale et en exposeront les grandes lignes cet été sur le image, si elle était encore de « vaporetto français » de la Biennale de Venise. l’ordre de l’objet tel quel, de la na- ture telle quelle, à l’état natif si l’on peut dire. Une photographie pure atteindra cet état, ou l’a peut- être atteint autrefois – sur ce Philippe Caubère, acteur et fils inconsolable point, le commentaire ne s’est prononcé que confusément –, dans la mesure où elle serait – ou a Avignon/Théâtre. Avec « Claudine et l’éducation », le comédien continue son autobiographie à épisodes, pour un homme seul jadis été – libre de toute contrainte. Par ce dernier mot, il pour suivre le fil d’Ariane Mnouch- confession, dont il sait bien qu’elle dossier, Philippe Caubère écarte les riches. C’est une bourgeoise qui se faut entendre toute considération CLAUDINE ET L’ÉDUCATION, kine dans les années 70. Ferdinand, est rétive à toute analyse. Qu’im- jambes, et le public éclate de rire. revendique comme telle, n’oublie de sens, de politique, de morale ou écrit et joué par Philippe Cau- c’était lui, avec ses yeux verts et sa porte : il y va, têtu comme une « Ça me dégoûte. J’ai pas envie que pas de faire les liaisons en parlant, d’esthétique, toujours selon Bau- bère grande gueule, ne doutant pas mule, sûr de son fait. Mon histoire mon enfant me voit comme ça pour ni de hurler « putain » quand Ferdi- drillard. Ainsi serait-on en pré- CARRIÈRE DE BOULBON, qu’un jour, il serait aussi célèbre c’est mon histoire, et je ne la lâche la première fois », dit-elle au doc- nand lui sort par les yeux, c’est-à- sence d’un « événement pur ». 84 Avignon. Les 8, 9, 16, 18, 21, 23 que Gérard Philipe. En onze épi- pas. teur. « Votre respiration, madame. » dire souvent. Son père était colla- Autour de ce thème, Baudrillard et 26 à 22 heures. 120 F (18, 29 ¤) sodes et quarante heures de spec- Il commence donc aujourd’hui Elle souffle, s’arrête : « Quelles borateur, elle se demande ce qu’ils a enroulé des variations rhéto- et 140 F (21,24 ¤). Durée : 2 h 10. tacle pour un homme seul, Philippe par le commencement : sa nais- connes, ces bonnes femmes. Ça ne ont tous – De Gaulle en premier – à riques. On aurait mauvaise grâce à Tél. : 04-90-14-14-14. Caubère nous a tout dit de ses sance, à Marseille, dans les an- sert à rien. Je préfère crier. » A l’in- refuser de rapatrier les cendres de lui reprocher ses effets d’écriture, amours et de ses déboires. Il a pi- nées 5O. Cela se passe sur un vaste térieur du ventre, le bébé se de- Pétain. Elle vit dans sa maison, avec qui ne sont pas pour rien dans la AVIGNON qué des colères monstres contre et beau plateau de bois, recouvert mande ce qui se passe. Il entend ses enfants (Ferdinand a une sœur, notoriété de sa philosophie. Celle- de notre envoyée spéciale Ariane, il s’est enflammé pour Clé- de tapis et meublé d’une jolie des coups qui le poussent vers la Isabelle), sa bonne, sa femme de ci en appelle obstinément à un On l’attendait délirant. Il s’est ré- mence, son amoureuse du Soleil, il chaise, au centre. Philippe Caubère sortie, et se demande : « Qu’est-ce ménage, le confort moderne et ses état du monde dans lequel il n’y vélé sage : Claudine et l’éducation, s’est grillé, comme il se doit, à arrive pieds nus, avec un pantalon qu’ils foutent ? » Le père, lui, est idées. Le mari travaille tout le aurait ni représentations ni pen- le nouveau spectacle de Philippe l’utopie et il a eu son heure de noir et une chemise blanche. C’est tombé dans les pommes. Puis une temps, l’extérieur ne semble pas sées, mais une immédiateté sans Caubère, est né tranquillement, gloire quand Ariane Mnouchkine lui en homme de cinquante ans, voix de femme, magnifique sort de exister. Ferdinand non plus d’ail- distance, une présence des choses dans la carrière de Boulbon, par lui a demandé de jouer Molière fluet et à l’affût. Et c’est une femme la sono. Les yeux de Philippe Cau- leurs. On ne l’entend pas beau- sans intermédiaire ni retard. Tout une nuit de petit vent. Le public dans le film qu’elle a tourné avec la jeune dans une maison bour- bère se font immenses. Il est né. En coup, sauf à travers sa mère, dont ce qui, dans la photographie, est était venu nombreux, toutes géné- troupe du Soleil en 1976-1977. geoise : sa mère. Il suffit de quel- dix minutes époustouflantes. aujourd’hui encore le comédien ne de l’ordre du témoignage et du ju- rations confondues. C’était un ac- Dans le texte de présentation de ques attitudes pour que Caubère semble pas savoir s’il doit l’aimer gement, de l’élaboration et du couchement, long et parfois lon- Claudine et l’éducation, Philippe réinvente sa mère : une façon de se L’AIMER OU LA HAÏR ou la haïr. montage, Baudrillard le dénonce guet, qui demandait à l’assistance Caubère raconte que sa mère est tenir, et ce geste qui revient Il est né, le divin enfant. Mais De cette mère, Philippe Caubère comme autant de troubles impor- une patience affectueuse comme morte pendant le tournage de Mo- souvent – la main droite posée à justement, il n’est pas divin. Sa dessine un portrait qui n’a pas la tuns. Y compris, donc, la morale et seul Philippe Caubère peut en exi- lière, et que presque aussitôt après, plat sur la joue droite. mère trouve qu’« il a l’air complète- force de celui qu’il fit de son le politique. ger, en retour des mémorables il a quitté Ariane Mnouchkine et le Au début du spectacle, la main ment idiot ». Elle le regarde de « autre » mère, Ariane Mnouch- « déconnades » qu’il lui a offertes Soleil. Il parle d’un « double trau- est plutôt devant la bouche. Envie haut. Elle a son idée : l’éducation, kine. Contrairement à ses précé- LE SENS DÉCRÉTÉ ENCOMBRANT tout au long de son Roman d’un ac- matisme » sur lequel se fonde le de vomir, qu’est-ce qui se passe ?, c’est sérieux, simple et répétitif, et dents spectacles, qui convoquaient Une telle doctrine est essentiel- teur. travail en solitaire qu’il a entrepris demande la jeune bourgeoise de ça commence tôt. A cinq ans, Fer- toujours une foule de personnages, lement réactionnaire, ce qu’an- Ce furent sept ans de bonheur, depuis. L’affaire est entendue : Phi- Marseille à sa bonne Marie-Rose. dinand ne sait pas combien font Claudine et l’éducation rassemble nonce du reste l’emploi de entre 1986 et 1993, pendant les- lippe Caubère est inconsolable. « J’ai pourtant fait la méthode. » Dix quatre fois quatre. Ça la rend folle. un tout petit monde à travers une « pur », adjectif préféré des dog- quels Philippe Caubère a raconté la Son narcissisme d’acteur, qui flirte minutes de spectacle plus tard, elle Elle dit à l’enfant qu’il a la chance figure, et convoque peu l’époque. matiques, et ce que confirment les vie d’un comédien, Ferdinand avec le mirifique, le pousse à pour- est sur le point d’accoucher. Assis d’habiter dans le plus joli quartier C’est un épisode domestique, un positions souvent affirmées de Faure, venu de Marseille à Paris suivre sans cesse dans la voie de la sur sa chaise, le dos calé contre le de Marseille, avec des parents brin nostalgique, qui traîne un peu Baudrillard, qui ne voit dans l’art jusqu’au moment où Ferdinand contemporain que faux-sem- commence vraiment à s’affirmer blants et supercheries. Son expo- comme un adolescent obsédé par sé a été applaudi par le public, qui Les voix bulgares sont chez elles le sexe et Johnny Hallyday. Et en n’a pas paru dérangé d’entendre plus, il se dit communiste ! qu’une vraie photo bien « pure » La scène où sa mère l’emmène devrait se tenir en deçà de toute « La Toison noire », l’histoire de la fin d’un monde, le passage du récit au mythe chez le médecin parce qu’il se mas- pensée et que toute notion d’es- turbe, celle où elle discute avec le thétique est détestable. Il n’a pas de fin de monde porte au passage Jupes bouffantes et caracos en appellent aux ancêtres et au copain prolétaire de Ferdinand, qui trouvé plus surprenant que le LA TOISON NOIRE (Tchernoto du récit au mythe. La Toison noire sombres, chaussons colorés, trois Ciel. Vains recours de la laine et lui raconte le concert de Johnny à sens soit décrété encombrant par rouno). En bulgare surtitré. Scé- se donne toutes libertés pour cir- jeunes femmes regardent au loin. du lait contre le charbon et l’acier. Marseille, sont des moments d’an- un philosophe, et toute réflexion nario et mise en scène : Margari- culer de l’un à l’autre. Y compris Un premier cri appelle une val- La fée Electricité mouche les der- thologie. Quand Philippe Caubère critique congédiée. ta Mladenova et Ivan Dobchev. en imaginant ce que pourrait être lée, un second escalade un col, un nières bougies. Déjà, les drapeaux mime Gaston Defferre appuyé à un C’est que ce public si tolérant re- Avec Diana Dobreva, Miroslava un ethno-théâtre. A condition que troisième dégringole la vallée sui- rouges ont viré au gris. Les mou- poteau ; quand il imite Johnny sur gardait sur l’écran, que le vent fai- Gogovska, Tchavdar Monov, l’exactitude poétique de ses vante. En trois appels à se dé- tons blancs aussi. Une araire tres- scène ; quand il montre sa mère sait gracieusement onduler, les Vladimir Penev, Jeana Racheva... images triomphe. chirer les poumons, les murs de la saute image par image, tandis épluchant les paroles des chansons photos de Baudrillard, qui sont CHAPELLE DES PÉNITENTS Laine, ô mon immense laine. Un chapelle des Pénitents blancs se qu’une moissonneuse-batteuse – alors Caubère devient vraiment très éloignées de la pureté annon- BLANCS, place de la Principale, moutonnement noir sort lente- sont ouverts, et les belles ont fonce vers le progrès. Figés à ja- Ferdinand. cée. En amateur instruit, leur au- 84 Avignon. Tél. : 04-90-14-14-14. ment de la nuit. Un vêtement pour franchi les montagnes avec leurs mais en vêtements de fête, les Ka- teur y pastiche Hopper et bien des De 80 F (12,20 ¤) à 140 F (21,40 ¤). la scène où sept bergers pour- troupeaux. Qu’elles se dénudent rakatchanes disparaissent en une Brigitte Salino photographes des villes améri- Durée : 1 h 05. A 19 heures. Jus- raient vivre à l’aise. Des ondula- les pieds, et le torrent se met à dernière photographie. Fondu au caines, grosses automobiles cou- qu’au 10 juillet. tions douces l’agitent comme bondir, instantanément. Que leurs noir. pées en deux par le cadrage, vues herbes sous le vent. Flux et reflux mains tapotent le sol, et les ga- Les acteurs de théâtre sont un en plongée... le tout en couleurs AVIGNON maritimes. Sensations de suint, de lettes de blé prennent forme. Que peu les Karakatchanes des specta- vives. Ces images, agrandies aux de notre envoyé spécial sucre et de sel mêlés. Chaleur né- les hommes tirent une boucle de teurs d’Avignon. Devant ces sé- CONCERTS dimensions de l’écran, agitées par Nuit noire. Laine noire. Pre- cessaire, épaisse, pesante. Sil- laine, et le lait jaillit. Chaque geste dentaires, qui font le voyage im- la brise, magnifiées par la nuit, mière matière. Une immensité, houettes à croupetons à peine dé- ouvre un paradis sur terre. mobile jusqu’à eux, ils étaient plutôt jolies. taillée aux mesures d’une civilisa- marquées de l’animal. Femmes- Chaque mot chante la splendeur apparaissent comme les « réfugiés Baudrillard en a paru embarras- tion : toison à foison. Une agnelles et hommes-chiens. Avec obscure des Balkans. Les voix bul- noirs » d’un continent entre sé, et a entrepris d’expliquer qu’on communauté, une économie, un le loup, qui rôde alentour. La toi- gares sont chez elles. mythe et récit. Ils sont les seuls à pouvait très bien haïr l’esthétique dieu, un avenir de transhumance son maternelle enfante un garçon pouvoir le parcourir d’un pas dan- et faire tout de même de belles ininterrompu. La Toison noire ap- qui prend place aussitôt dans la FONDU AU NOIR sant qui ne ressemble en rien à ce- photos. Les applaudissements ont partient à l’histoire d’un peuple de ronde des hommes. Jeux virils, Mais voici le chemin de fer. lui des hommes ordinaires. Ils se interrompu ce début d’autojustifi- pasteurs nomades, les Karakat- front contre front. Danses de sé- Normalisation. Désormais, plus reconnaissent de loin. Ils ont leurs cation, que l’on aurait pourtant chanes (les « réfugiés noirs »). Du- duction et de conquête, dessus- besoin de nomades : il voyage à rites, leurs accointances, leurs souhaité entendre jusqu’au bout, rant des siècles, ils ont guidé les dessous l’édredon aux cent leur place. La caméra lui donnera lieux de transhumance. Leurs voix par simple curiosité intellectuelle. migrations de leurs brebis (noires) caches. Jeux de la lune et du soleil. des yeux. Le train et le cinéma : résonnent plus fort et jusqu’au De même que l’on aurait aimé sa- entre Grèce et Bulgarie. Ferme- Peur de la lune, de ses déserts. Dé- deux beaux instruments pour or- chant. Ils acceptent de se fondre voir pourquoi le philosophe a fait ment sédentarisés dans les an- sir de déserts, d’éloignements plus ganiser la fin d’un monde en le cé- dans les images, à condition de l’apologie du silence tout au long nées 50, ils ont aujourd’hui prati- grands. Terreur du grand blanc, de lébrant. Le cinéma aussi regroupe, pouvoir rebondir un jour ou de son discours. Il aurait été plus quement disparu (Le Monde du neige et de glace. Tentation du so- sédentarise, collectivise. Ses l’autre sur les planches. Ils savent logique qu’il mette ses principes 7 juillet). leil. Recherche et hantise du images prennent la place des ber- qu’il se trouvera toujours des en action et se taise résolument. Margarita Mladenova et Ivan rouge. La toison noire abrite la tri- gers auxquels les acteurs avaient Margarita Mladenova et Ivan La démonstration y aurait gagné Dobchev les rétablissent à partir bu et se plie en un tournemain à donné un visage. Ils se débattent, Dobchev pour les guider. en pureté. de documents, de témoignages, ses histoires. Un clin d’œil, et elle cherchent un peu de lumière der- de faits imparables. Cette histoire est à l’étape suivante. Encore. rière l’écran, se glissent dessous, Jean-Louis Perrier Philippe Dagen LeMonde Job: WMQ1107--0032-0 WAS LMQ1107-32 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:10 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 13Fap: 100 No: 0444 Lcp: 700 CMYK

32 / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 CULTURE

SORTIR

Toutes les tendances de l’électronique compositeur oublié, le pianiste PARIS canadien Marc-André Hamelin Le Sire de Vergy de Terrasse peut aussi dédier ses moyens Voici une des quelques raisons de exceptionnels au répertoire rivalisent d’audace dans la boue de Dour rester à Paris cet été, au moins « courant » de tout pianiste. une soirée de plus : ce spectacle Comme c’est un formidable d’opérette est une des réussites de musicien, nul doute que l’absence la saison dans un genre, hélas peu de galipettes ne l’empêchera pas Dour/Techno. Des doses massives de fracas rythmiques sur une demi-douzaine de scènes prisé aujourd’hui, mais que, bien de se montrer à son meilleur. heureusement, quelques fidèles Fauré : Nocturne op. 104 no 1. Au programme, beaucoup de sons différents forme de reconversion. Ce Parisien, arrivé France une petite percée à la tête du groupe s’obstinent à faire revivre. On Janacek : Sonate pour piano. et de stars de l’électronique. Dont Doctorolive, chanteur de rock à Bruxelles dans la première Little Nemo –, en est récemment revenu avec retrouvera avec plaisir Bernard Scriabine : Sonate pour piano op. 6. Chopin : Nocturne op. 48 qui s’est servi de la Belgique comme plate- moitié des années 90 – il avait accompli en ses galons de DJ confirmé. Alane, le héros d’une Cage aux no 1, Sonate pour piano op. 35. folles arrêtée en pleine course Liszt : La Lugubre Gondole, Prélude DOUR (Belgique) confirmé. « Le milieu underground tensité continue de la rave, les teboard, comme les plongeons de l’automne dernier... et marche funèbre. de notre envoyé spécial bruxellois, explique-t-il, n’a pas le spectateurs semblent préférer le leurs fans qui bondissent de la Mis en scène par Alain Sachs, sous Orangerie du parc de Bagatelle, Les multiples déclinaisons du snobisme de son équivalent pari- zapping. Mieux que d’autres, un scène sans garantie d’atterrissage. la direction de Patrice Peyriéras. domaine de Bagatelle, Paris 16e. son des guitares ont longtemps sien. On peut y créer sans a priori duo de Montpelliérains arrive à Marcher devient un périlleux Chorégraphie Anne-Marie Gros. Mo Pont-de-Neuilly. Le 11, 20 h 45. constitué le fonds de commerce et faire de multiples rencontres en capter les corps. Avec à propos, sport de glisse. L’abus de bière et Avec Jean-Paul Farré, Fabienne Tél. : 01-45-00-22-19. 150 F du Dour Festival. Mais, fidèle à toute décontraction. Une maison ces frères jumeaux se sont bapti- de fumette ne facilite pas l’équi- Guyon, Bernard Alane, Cerise (22,87 ¤). son parti pris d’éclectisme et de de disques belge, R & S, m’a permis sés les Clones. Les spécialistes de- libre. Sur l’immense terrain de Dozier, Christophe Guyon, Patrick programmation de pointe, l’évé- de réaliser mes deux premiers vinent en eux les successeurs de camping, un combat de boue ras- Haudecœur, Marie Lenoir, FOIX Edouard Pretet, Arnaud Romain, nement a intégré sans mal les in- maxis et j’ai pu élaborer tranquille- Daft Punk. Avec les stars de semble une centaine de partici- Les Estivales de Foix Isabelle Spade, Isabelle Tanakil nombrables courants de la mu- ment mon propre projet de label, l’électronique « made in France », pants. En phase avec le désordre Au pied des Pyrénées, dans une sique électronique. Au point de Bazoline. » Si Doctorolive aime se les Clones partagent l’obsession des éléments, Fantomas fait partir (comédiens-chanteurs). belle région propice au tourisme, leur consacrer presque exclusive- produire en formation live, c’est de l’efficacité et un sens du sa musique en vrille. Son leader, Bouffes-Parisiens, 4, rue Monsigny, la préfecture ariégeoise a décidé e o ment, jeudi 6 juillet, sa journée comme DJ qu’il a confirmé, sous groove qui s’abreuve de disco, de le chanteur et clavier américain Paris 2 . M Quatre-Septembre. Les d’offrir, à ses habitants et à ses 11, 12, 13, 14, 15, 18, 19, 20, 21, 22 et d’ouverture. Depuis longtemps le chapiteau de la Cannibal Blue techno et de funk. Avec la fréné- Mike Patton, ancienne idole visiteurs, une série d’activités et 25, 20 h 30 ; et les 16 et 23 juillet, déjà, la jeunesse belge s’est fami- Stage, la richesse des trouvailles sie de gamins s’affrontant devant grunge excentrique avec le d’animations afin de faire 15 h 30. Jusqu’au 30. Tél. : découvrir la richesse du liarisée avec les créations digitales d’un premier album, First Dee-Jay un jeu vidéo, les frangins luttent groupe Faith No More, déglingue 01-42-96-92-42. De 70 F (10,67 ¤) à et le rythme des machines. Au mi- on the Moon, autant nourri de la au-dessus des boutons d’un des dessins animés cauchemar- patrimoine culturel régional. Les 150 F (22,87 ¤). Estivales de Foix, du 11 juillet au lieu des années 80, le pays ac- variété festive du big beat que de même ordinateur. desques. Il ne s’agit plus de chant Marc-André Hamelin (piano). 25 août, sont aussi synonymes de cueillait en pionnier la première sensualité funk et de savoir-faire mais de bruitages qui s’incrustent Quand il ne joue pas les fêtes. Avec les expositions, vague de l’acid house et « s’ecsta- pop. ÉQUILIBRE PÉRILLEUX dans un empilage de foudroie- transcriptions pour la main marchés, chants, danses, spectacle siait » au tempo robotique d’un Une demi-douzaine de scènes La pluie, vendredi, gâchait un ments hardcore, de délires kitsch, gauche des plus difficiles études son et lumière..., chacun pourra style local, le new beat. La France disséminées dans les champs qui peu une fête qui n’oubliait pas de free jazz, d’hermétisme de Chopin par Godowsk ou trouver son bonheur. a mis du temps à rattraper son re- jouxtent le village de Dour four- cette fois les tribus du rock. Les contemporain. On peut rêver ma- quelque incunable d’un Foix tourisme. Tél. : 05-61-65-12-12. tard. Certains s’offrirent même nissent des doses massives de fra- chevelures, tatouages, tee-shirts nière plus sensuelle de vivre l’al- des stages de formation de l’autre cas rythmiques propres au défou- trash et bijoux de piercing, d’ha- tération des sens. côté de la frontière. lement. Bombes à fragmentations bitude si avides d’exposition, se Celle qui préside, par exemple, GUIDE Programmé pour la seconde du drum’n’bass britannique (des planquent sous des imperméables à l’un des concerts événements fois à Dour, Doctorolive s’est ser- extrémistes historiques tels Groo- improvisés. Les militants punk du festival : la rencontre de deux vi de la Belgique comme plate- verider ou Ram Trilogy), extase peuvent se réchauffer sous une bassistes visionnaires, Bill Laswell Une histoire vibrante REPRISES d’après Kafka, mise en scène d’Alexis forme de reconversion. Ce Pari- sensuelle de la house (Junior San- tente qui leur est entièrement dé- et Jah Wobble. Chacun, des deux Forestier, avec la Compagnie les Endi- L’Ame sœur sien, arrivé chanteur de rock à chez au sommet, Superfunk en diée. Sur les planches, As Friends côtés de l’Atlantique, a œuvré manchés : Marc Bertin, Basile-Bernard de Fredi M. Murer. Suisse allemand Bruxelles dans la première moitié ambianceurs laborieux), rectitude Rust, droit sortis d’un garage de pour que la musique ignore la de Bodt, Alexis Forestier, Bruno Forget, (v.o.), 1985, (2 h.) Barnabé Perrotey, Cécile Saint-Paul et des années 90, en est récemment fascinante de la techno (Kevin Floride. Leurs chansons res- frontière des genres et des conti- Reflet Médicis, 3 rue Champollion, Pa- e Laurent Jacquet. revenu avec ses galons de DJ Sanderson, Derrick May) – à l’in- semblent à des accidents de ska- nents. Le premier, new-yorkais, ris 5 . Tél. : 01-43-54-42-34 ; Sept Par- Gare au théâtre, 13, rue Pierre-Sémard, fondateur de Material et produc- nassiens, 98, bd du Montparnasse, Pa- 94 Vitry-sur-Seine. Du 11 au 15 juillet, à e teur des métissages les plus auda- ris 14 . Tél. : 01-43-20-32-20. 21 h 15. Tél. : 01-46-82-68-86. 50 F et Comédie cieux entre rock, jazz, hip hop, 100 F. de Marin Karmitz, Jean Ravel et Jean- Le Vaisseau fantôme Le parti pris de l’éclectisme et de la convivialité funk, rythmes orientaux et afri- Marie Serreau. Français, 1966 (20 min). de Wagner. Falk Struckmann (le Hol- cains. Le second, inventeur avec MK2 Beaubourg, 50, rue Rambuteau, landais), Deborah Voigt (Senta), Jan- DOUR (Belgique) vals géants de Dranouter, Wechter, Hasselt (Pukkel- P.I.L., à la fin des années 70, du piazza Beaubourg, Paris 3e. Hendrik Rootering (Daland), Thomas Le Troisième Homme de notre envoyé spécial pop) ou Zeebrugge (Action on the Beach), est tradi- plus impressionnant son de basse Moser (Erik), Anne-Marie Owens (Ma- de Carol Reed. Brit. (v.o.), 1949, ry), Kurt Streit (le pilote), Chœur et Or- A l’origine, un prototype de festival régional. Carlo tionnellement plus gâtée que la Wallonie, où Dour de l’Angleterre post-punk, re- (1 h 45.) chestre de l’Opéra national de Paris, di Antonio est né dans le village de Dour, à cent fait exception. Sans doute parce que l’événement a su converti dans la transe plurieth- Grand Action, 5 rue des Ecoles, Pa- James Conlon (direction), Willy Decker mètres du site de l’événement qu’il a créé, il y a douze cultiver sa différence. nique avec ses Invaders of the ris 5e. Tél. : 01-43-29-44-40. (mise en scène). ans, avec quelques copains du club d’athlétisme local. « La crise nous a certainement servis, explique Carlo Heart. Ici, pas de démonstration Opéra-Bastille, place de la Bastille, Pa- TROUVER SON FILM ris 11e. Les 11 et 15 juillet, 19 h 30. Son père, émigré italien, creusait dans les galeries de di Antonio. Aux jeunes qui ne pouvaient pas s’offrir de technique, mais, sur les lignes de Tél. : 08-36-69-78-68. De 60 F à 670 F. charbon au-dessus desquelles ont joué, du 6 au 9 juil- voyages, nous avons proposé quatre jours de camping et basse énormes d’un dub minima- Tous les films Paris et régions sur le Mi- Pascal Devoyon (piano). let, près de deux cents artistes devant plus de quatre- de concerts à des tarifs très accessibles. Notre parti pris : nitel, 3615 LEMONDE ou tél. : 08-36- Schumann : Carnaval de Vienne, liste, les tresses rêveuses d’une 68-03-78 (2,23 F/min). vingt mille personnes. Les anciens terrils forment de l’éclectisme musical, pas d’énormes stars, mais un choix flûte, les distorsions libres d’une Nachtstücke op. 23. Debussy : Es- tampes. Ravel : Gaspard de la nuit. petites collines vaguement boisées autour de la demi- de programmation très pointu dans chacun des genres guitare et d’une cornemuse, les ENTRÉES IMMÉDIATES Schola Cantorum, 269, rue Saint- douzaine de scènes et de chapiteaux du Dour Festi- abordés. » Dour, sur la foi de sa convivialité – huit e psalmodies hypnotiques d’un Le Kiosque Théâtre : les places de cer- Jacques, Paris 5 . Le 11 juillet, 20 h 30. Tél. : 01-43-54-54-74. De 70 F à 120 F. val. cents des mille deux cents employés du festival sont quatuor traditionnel indonésien. tains des spectacles vendues le jour Compagnie Catherine Escarret En Belgique, l’organisation de festival fait presque des bénévoles – et de la pertinence de ses décou- même à moitié prix (+ 16 F de commis- Pour s’évader, les pieds dans la Catherine Escarret : Mère. office de sport national. L’été venu, des dizaines de vertes, est devenu dans les années 90 un des plus im- gadoue mais la tête dans les sion par place). Le Proscénium, 2, passage du Bureau, rassemblements aux programmations appétissantes portants festivals d’Europe. étoiles. Place de la Madeleine et Parvis de la Paris 20e. Les 11 et 12 juillet, 20 heures. gare Montparnasse. De 12 h 30 à Tél. : 01-40-09-77-19. De 50 F à 80 F. attirent des fans de rock et de techno de tout le nord 20 heures, du mardi au samedi ; de de l’Europe. La Flandre, avec, entre autres, les festi- Favy Quintet S. D. Stéphane Davet 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. Au duc des Lombards, 42, rue des Lom- L’Avare bards, Paris 1er. Le 11 juillet, 21 h 30. de Molière, mise en scène d’Andrei Tél. : 01-42-33-22-88. 100 F. Serban, avec Gérard Giroudon, Roland Freddie Hubbard, David Weiss, Craig Comment jouer Lennie Tristano aujourd’hui Bertin, Muriel Mayette, Eric Ruf, Eric Handy Génovèse, Bruno Raffaelli, Florence New Morning, 7-9, rue des Petites- Viala, Céline Samie, Malik Faraoun, Ecuries, Paris 10e. le 11 juillet, 21 h 30. Claudie Guillot, Alexandre Pavloff, Eli- Tél. : 01-45-23-51-41. De 110 F à 130 F. sabetta Vaccari, Nicolas Bonvoisin, Sonic Youth, Sleater Skinney, One Luz-Saint-Sauveur/Jazz. Une certaine fluidité, un swing rentré, des mélodies uniques Christian Cousquer et Clément Her- Arm vieu-Léger. Elysée-Montmartre, 72, boulevard Ro- tendre que la raison et la spontanéi- Oliva et Raulin au cœur du tra- première reçoit le Drame musical Comédie-Française Salle Richelieu, chechouart, Paris 18e. Mo Anvers. Le JAZZ A LUZ, Oliva/Raulin Sextet, té sont indissociables. Un monu- vail de Tristano. Comme lui qui, à instantané (DMI), fondé en 1976 2, rue de Richelieu, Paris 1er. Mo Palais- 11 juillet, 19 h. Tél. : 01-55-07-06-00. ment préservé, secret, qui inspire les partir des standards, trouvait de par Bernard Vitet (une vie de Royal. Les 11 et 17 juillet, à 20 h 30 ; le 148 F. Machiavel, le 7 juillet. Dernière 14 juillet, à 14 heures. Tél. : 01-44-58- Dirty Linen soirée le 10 juillet avec Maya pianistes Stephan Oliva et François quoi nourrir une œuvre nouvelle, beauté à la trompette), Jean- 15-15. De 30 F à 190 F. La Maroquinerie, 23, rue Boyer, Paris Homburger et Barry Gy, Louis Raulin, d’abord en duo, puis avec ce hors des codes, la formation des Jacques Birgé (claviers) et Francis ADN 20e. Le 11 juillet, 20 h 30. Tél. : 01-40- Sclavis Quintet, Le Diwân de Ca- sextette qu’ils codirigent et qui ou- deux pianistes évacue le recours à Gorgé, qui a quitté cette structure, de Christian Rullier, mise en scène de 33-30-60. De 60 F à 80 F. Pascal Kirsch, avec la Compagnie de Candido Fabre mel Zekri. Tél. : 05-62-92-38-38. vrait le 10e festival Jazz à Luz, ven- la relecture, à l’hommage transi, laboratoire ouvert aux expériences l’Orphelinat : Nathalie Pivain et Frédé- La Coupole, 102, boulevard du Mont- De 40 F (6,10 ¤) à 120 F (18,29 ¤) dredi 7 juillet. pour élaborer, à partir des compo- de chacun, évolutive selon les pro- ric Gustaëdt. parnasse, Paris 14e. Le 11 juillet, 21 h 30. selon les formules. Luz-Saint-Sauveur est cernée par sitions, des atmosphères, un uni- jets. Avec Vitet et Birgé sont venus Gare au théâtre, 13, rue Pierre-Sémard, Tél. : 01-43-27-56-00. 100 F. les montagnes. Cauterets, le cirque vers propre, moderne. Deux pia- ce soir le guitariste Philippe Des- 94 Vitry-sur-Seine. Du 11 au 15 juillet, à RÉGIONS LUZ-SAINT-SAUVEUR de Gavarnie, Viscos, Ardiden sont nos, deux anches (Laurent Dehors chepper, DJ Nem aux manipula- 22 h 30. Tél. : 01-46-82-68-86. 50 F et 100 F. (Hautes-Pyrénées) proches. Le Tour de France est at- aux clarinettes, Christophe Mon- tions de machines et, hors scène, Compagnie Hervé Diasnas Clash dans les lycées du CAC 40 Hervé Diasnas : Le Tabloïd des anges. de notre envoyé spécial tendu. Au Parc des sports, un chapi- niot aux saxophones), deux cordes mais sur un écran, les images de comme dans les fast-foods de l’éduca- Caserne des pompiers, 116, rue Carre- Le pianiste Lennie Tristano est gé- teau ouvert est l’un des lieux d’un (Paul Rogers à la contrebasse, Murielle Lefève. Le DMI enregistre tion nationale terie, 84 Avignon. 20 h 30, Du 11 au néralement considéré comme ayant festival qui a pris pour sous-titre Marc Ducret à la guitare). des disques et ne les rejoue pas sur de Christophe d’Hallivillée, mise en 26 juillet (rel. 24 juillet). 70 F. scène de Pascal Antonini, avec la une influence fondamentale sur le « jazz d’altitude ». On serait tenté scène. Les concerts non plus ne Béjart Ballet Lausanne Compagnie Pascal Antonini : Céline Maurice Béjart : Le presbytère n’a rien jazz contemporain. Rares sont, tou- de dire « jazz d’attitude ». Ici, on n’a UN REPÈRE POUR L’IMAGINATION sont pas rejoués. Machiavel, ex- Morvan, Fabrice Fara, Nicolas Guillot, perdu de son charme, ni le jardin de tefois, les musiciens qui se reven- pas joué la carte du tout-venant des Ce qui vient de Tristano est iden- ploration des musiques électro- Bruno Henry et Franck Mignat. son éclat. diquent ouvertement de son héri- tournées, du vedettariat à grands tifié à une certaine fluidité, un niques actuelles que le DMI a dé- Gare au théâtre, 13, rue Pierre-Sémard, Théâtre Silvain, traverse Tarquist, 13 94 Vitry-sur-Seine. Du 11 au 15 juillet, à Marseille. Les 10, 11 et 12 juillet, tage (Lee Konitz, Ted Brown, prix, mais par la volonté d’une asso- swing rentré, des mélodies uniques frichées de longue date, a été 20 heures. Tél. : 01-46-82-68-86. 50 F et 21 h 30. Tél. : 04-91-55-11-10. De 55 F à Connie Brothers, Lenny Popkin...). Il ciation, Jazz Pyr, celle d’être un mo- (April, Requiem, écrits en mémoire ludique et dansant en d’autres cir- 100 F. 260 F. s’est consacré à l’enseignement de ment, un passage pour favoriser le de Charlie Parker). Ce qui est du constances. Là, Machiavel est plus la musique de la fin des années 60 processus de création d’artistes. sextette, ce sont des combinaisons, introspectif, aux frontières de jusqu’à sa mort, en novembre 1978. Station de ski en hiver, rassem- des élans, fuites, tensions et l’ambiant music. Sans les effets fa- 0 123 DES RENCONTRES Ses étudiants sont vus comme des blement de randonneurs en été, la écoutes entremêlées. Le solo ne ciles qui iraient se frotter au disciples ; certains, rappelle Xavier commune s’est acclimatée, avec les peut venir que de la relation aux groove, le DMI s’invente dans des Prévost dans le Dictionnaire du jazz années, à ce parti pris. Les musi- autres, hors de la démonstration sonorités déformées, vagabondage AIX-EN-PROVENCE Le 11 juillet : Cosi fan tutte, avec Graciela (Bouquins/Robert Laffont), « entre- ciens se sont passé le mot, le public personnelle. C’est fort bien conçu, étrange au risque permanent de Oddone, Gillian Crichton (chœur de b prenaient parallèlement à son ensei- est là. La municipalité est le premier vécu, la partition devenant un re- l’improvisation. En objectif, le Le Monde vous accueille de 14 heures l’Académie) et Jean-Michel Forest à 21 heures du 7 au 23 juillet 2000. (Concerto Koln). gnement une analyse avec son frère financier du festival (25 % d’un bud- père pour l’imagination. futur. Tous les jours à 17 heures, rencontres Cloître Saint-Sauveur, cour du Presbytère, Mickey, psychanalyste ». Sa musique, get d’environ 900 000 francs). C’est A la Maison de la vallée, à quel- avec les artistes du festival animées par place de l’Archevêché, 13100 Aix-en-Pro- à l’architecture complexe, laisse en- rare. ques mètres, il y a deux salles. La Sylvain Siclier Philip de la Croix : vence. Entrée libre. Tél. : 04-42-21-45-10. LeMonde Job: WMQ1107--0033-0 WAS LMQ1107-33 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 08:31 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 13Fap: 100 No: 0445 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / 33 LUNDI 10 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.05 La Quête du futur. [1/22]. 22.25 Amalia, a Strange Way of Life. 19.30 La Lune était bleue aa DÉBATS Qu’est-ce que le futur ? Planète 1955-1965, Gaivota. Muzzik Otto Preminger (EU, 1953, N., TÉLÉVISION ARTE 20.15 Reportage. Après le viol. Arte 23.15 Rythme et danse v.o., 100 min) &. Cinétoile 15.10 Le Monde des idées. 19.00 Nature. Glace brûlante. 20.30 La Vie et la Musique à la Waldbühne. 20.45 Parrain d’un jour aa TF 1 Thème : Les livres et les idées. David Mamet (Etats-Unis, 1988, A la recherche du méthane piégé Invité : Maurice Olender. LCI de Charlie Parker. Planète Avec Susan Graham, soprano ; Eitetsu sous la mer. Hyashi, percussions. Par l’Orchestre 120 min). RTL 9 19.55 et 0.30 TV 5 l’Invité. TV 5 20.30 Le Paracas et les oiseaux 18.05 Sous le soleil. 19.45 Météo, Arte info. philharmonique de Berlin, 20.45 L’Arnaque aa 19.05 Qui veut gagner des millions ? 21.05 La France et le Racisme. Forum aux milliards de dollars. Odyssée dir. Kent Nagano. Mezzo George Roy Hill (Etats-Unis, 20.15 Reportage. Après le viol. 21.00 Les Grandes Répétitions. 0.05 La Musique de l’été. Clip. France 2 1973, 125 min). 13ème Rue 19.55 J’ai deux métiers. 20.45 Le Christ s’est arrêté à Eboli MAGAZINES Maurice Ohana le silenciaire. Muzzik 0.45 Tina Turner. 1979. Canal Jimmy 20.00 Journal, Météo. Film. Francesco Rosi (v.o.). 21.20 Australie, 20.55 L’Emission des records. 23.10 Court-circuit : Si tu savais ce que j’en pense. 19.00 Best of N.P.A. Canal + grandeur nature. Odyssée THÉÂTRE 23.10 Photos de vacances. Le naturisme. 19.30 Rive droite, 0.40 Minuit sport. Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol. 22.00 Le Vingt Heures 0.50 In the Ghetto. rive gauche. Paris Première dans les camps. Planète 21.55 Le Comédien. Pièce de théâtre de Christoph Stark (v.o.). 20.55 L’Emission des records. Sacha Guitry. Mise en scène FRANCE 2 22.30 Luis Miguel Dominguin. d’Annick Blancheteau. Paris Première 23.15 Port Djema. Film. Eric Heumann %. Invitée : Charlotte de Turckheim. TF 1 El numero uno. Canal + 18.20 Helicops. 21.00 Les Défilés haute couture à Paris. 22.55 Skin. Violences racistes M6 Automne-Hiver 2000/2001 : TÉLÉFILMS en Grande-Bretagne. Planète 19.15 Qui est qui ? Jean-Paul Gaultier. Paris Première 19.50 Un gars, une fille. 18.25 Loïs et Clark. 21.05 Le Point. 23.30 Zapata mort ou vif. Histoire 20.30 Léon Morin, prêtre. 20.00 Journal, Météo. 19.20 Tintin. Tintin en Amérique. Le canal de Panama. 23.50 Rendez-vous avec le crime. Le Vrai Pierre Boutron. Festival La « bébémania » : Visage de Jacques Mesrine. France 3 21.00 Liberté, libertés. Jean-Dominique 20.50 Urgences. 19.48 I-minute. une industrie très prospère. TV 5 de La Rochefoucauld [2/2]. &. Histoire Les eaux de l’enfer. &. 19.50 Voile. 0.25 Radioactivité. [2/2]. Planète 21.40 Secret dévoilé. 21.05 La Route. Best of. Canal Jimmy 22.30 Sans toit. 19.54 Le Six Minutes, Météo. 21.30 L’Invité de PLS. Charles Pasqua. LCI DANSE COURTS MÉTRAGES 23.20 Millennium. 20.05 et 1.40 Mode 6. 23.10 Photos de vacances. 0.05 La Musique de l’été. 20.10 Notre belle famille. 23.10 Court-circuit. Si tu savais ce que 20.45 Décrochage info, Cinésix. Le naturisme. Portrait. Ils y sont tous... 0.40 Musiques au cœur de l’été. j’en pense. In the Ghetto. Arte 0.15 Journal, Météo. La panoplie du naturiste. Le lieu La Symphonie fantastique. Ballet. 20.55 Le Bon, la Brute 0.35 Musiques au cœur de l’été. 20.55 Le Bon, la Brute où il faut être. Ne manquez pas... Chorégraphie de Léonide et Lorca Présentation du ballet. et le Truand aaa Soirées habillées. TF 1 et le Truand aaa Massine. Musique de Berlioz. Par SÉRIES 0.40 La Symphonie fantastique. Film. Sergio Leone &. 0.45 Les Dossiers de l’Histoire. le ballet de l’Opéra national de Paris Sergio Leone. et l’Orchestre de l’Opéra national 19.30 Mission impossible. Avec Clint Eastwood, 23.50 Putain d’histoire d’amour Hitler-Staline, liaisons dangereuses Lee Van Cleef, Film. Gilles Béhat %. [2/3] : Pacte avec le diable. France 3 de Paris, dir. E. Villaume. France 2 La fiancée. &. Série Club FRANCE 3 20.50 Urgences. Les eaux de l’enfer. &. Eli Wallach (Italie, 1966, 0.50 Petites histoires du cinéma. MUSIQUE Secret dévoilé. Sans toit. France 2 175 min) &. M6 18.20 Questions pour un champion. Bourvil. Ciné Classics 21.50 De la Terre à la Lune. 20.55 Sogni d’oro aa 18.48 La Météo des plages. RADIO Le club des femmes. Canal Jimmy Nanni Moretti (Italie, 1981, 18.50 Le 19-20 de l’info, Météo. DOCUMENTAIRES 21.00 La Belle Hélène. v.o., 100 min) &. Cinéfaz Mise en scène de Herbert Wernicke. 22.10 Profiler. Protée. %. TSR 20.05 Tout le sport. 21.00 César aaa FRANCE-CULTURE Par les solistes de l’Orchestre de Paris, 0.00 New York District. 20.10 Le Journal du Tour. 19.55 N.U. Archives de l’Est. Histoire dir. Stéphane Petitjean, piano. Mezzo Calibre 44 (v.o.). 13ème RUE Marcel Pagnol (France, 1936, N., 135 min). France 3 20.25 C’est mon choix pour l’été. 20.30 Décibels. Myriam Soumagnac. 21.00 Baxter aa 21.00 César aaa 22.10 Multipistes. Jérôme Boivin (France, 1988, Film. Marcel Pagnol. 22.30 Surpris par la Nuit. 80 min) ?. Ciné Cinémas 3 23.15 Météo, Soir 3. 0.00 Du jour au lendemain. 21.10 Orgueil et passion aa 23.50 Rendez-vous avec le crime. Stanley Kramer (Etats-Unis, 1957, Le Vrai Visage de Jacques Mesrine. FRANCE-MUSIQUES 125 min) &. Cinétoile Denis Chegaray. ARTE FRANCE-CULTURE M6 21.10 Le Jeune Werther aa 0.45 Les Dossiers de l’Histoire. 20.00 Prélude. 20.15 Après le viol 20.30 Décibels 23.50 Putain d’histoire d’amour Jacques Doillon (France, 1993, 20.30 Festival d’été Euroradio. 95 min) &. Cinéstar 2 CANAL + La Fanciulla des West Mai Musical Le nombre de plaintes pour viol a La réédition enrichie des confé- Paul, chauffeur de taxi (Richard 23.15 L’Aventurier Florentin. Opéra de Pucchini. été multiplié par cinq en dix ans f En clair jusqu’à 20.30 Par le Chœur et l’Orchestre du Mai rences données par Stravinsky à Berry), est joueur passionné. Il du Rio Grande aa Musical Florentin, dir. Yoel Levi. Robert Parrish (Etats-Unis, 1959, 18.30 Drôles de vies. – on parle de 25 000 victimes par Harvard, pendant l’hiver 39-40, rencontre une fille mystérieuse, 23.00 Soirée privée. an !–, et de nombreuses affaires 100 min) &. Cinétoile 19.00 Best of Nulle part ailleurs. est l’occasion de revisiter la pen- Eva (Mirella d’Angelo), strip-tea- 0.10 Val Abraham aa sont en attente de jugement, 19.45 Flash infos. RADIO CLASSIQUE sée et l’esprit du compositeur, seuse à Pigalle, endettée jusqu’au Manoel de Oliveira (Port., 1993, 20.00 Le Zapping. beaucoup restant impunies. La 180 min) %. Ciné Cinémas 1 20.03 Lascars. &. sans doute « le » compositeur par cou. Leur passion commune du 0.55 Première victoire aa 19.30 Classique affaires soir. réalisatrice Marie David raconte 20.05 Les Simpson. excellence du XXe siècle. Mais aus- jeu les incite à vivre dangereuse- Otto Preminger (EU, 1965, N., 20.15 Les Soirées. Œuvres de l’enfer du viol, accumulant des té- v.o., 150 min) &. Cinétoile 20.30 Hors d’atteinte a Chostakovitch : Concerto pour piano moignages de femmes qui ne si de comprendre l’atmosphère in- ment. Nuits fiévreuses et aubes Film. Steven Soderbergh %. no 2 op. 102, dir. Hugh Wolff ; La Polka 1.35 Le Sauvage aa de l’Age d’Or, dir. Bernard Haitink. peuvent oublier le crime commis tellectuelle et surtout spirituelle blêmes pour ce film de Gilles Bé- Jean-Paul Rappeneau (Fr., 1975, 22.30 Luis Miguel Dominguin. El numero uno. 20.40 Padre Antonio Soler. Œuvres (dont les convergences avec hat (1981), qui vaut mieux que son 105 min) &. Ciné Cinémas 3 de Duron, Soler, Scarlatti, Valls, contre elles et qui se solde par 23.25 Corridas. Spécial Juan Bautista. Jacques Maritain) qui a vu naître titre, un tantinet racoleur et vul- 1.50 La Porte du paradis aaa Boccherini. l’humiliation, la culpabilité, la so- Michael Cimino (EU, 1980, v.o., 1.10 L’Ile au bout du monde 22.40 Les Soirées... (suite). litude. son œuvre. gaire. 210 min) ?. Cinéfaz Film. Henri Herré &. Œuvres de Schubert, Beethoven.

MARDI 11 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

13.10 Le Pigeon aa DÉBATS DOCUMENTAIRES MUSIQUE Mario Monicelli (Italie, 1958, TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE N., 105 min) &. Ciné Classics 19.55 et 0.30 TV 5 l’Invité. TV 5 18.25 Le Cinéma muet. [3/5]. 19.15 « La Symphonie concertante », 13.25 Val Abraham aa TF 1 15.15 Les Grandes Manœuvres. 21.05 La Découverte L’Europe entre tradition de Mozart. Avec Armin, violon ; Manoel de Oliveira (Port., 1993, v.o., 15.45 Cafés philo. et innovation. Ciné Classics 185 min) %. Ciné Cinémas 3 15.50 Tempête et marée noire, des Amériques. Forum Hirofumi Fukai, alto. Muzzik 14.50 Côte Ouest. 19.10 Gaza 1989. Intifada an II. Planète six mois après. 22.05 Les Vacances à l’étranger 19.50 Midnight Classics II. Mozart, 14.45 La Porte du paradis aaa 15.45 Les Dessous de Palm Beach. 20.15 Reportage. Fous de motivation. Arte Beethoven, Mendelssohn. Muzzik Michael Cimino (EU, 1980, v.o., 16.45 Dawson. 16.20 Jeunesse. de monsieur Dupont. Forum 210 min) ?. Cinéfaz 20.30 Mongolie, merveille 21.00 Fêtes romantiques de Nohant. 17.35 Sunset Beach. 17.05 Alfred Hitchcock présente. 23.05 Palestine, an I. Forum de la nature. [1/3]. Planète Avec Ivry Gitlis, violon ; Yves Henri, 15.05 Baxter aa 18.05 Sous le soleil. 17.35 100 % question. piano ; Marie Devellereau, soprano ; Jérôme Boivin (France, 1988, 18.05 Les Expéditions 20.35 Dans la nature Vadim Tchijik, violon. Mezzo 19.05 Qui veut gagner des millions ? MAGAZINES 85 min) ?. Ciné Cinémas 1 du commandant Cousteau. avec Stéphane Peyron. 21.00 Cosi fan tutte. 19.55 J’ai deux métiers. 15.25 Le Jeune Werther aa 18.55 C’est quoi la France ? 13.50 La Cinquième rencontre... Hadzabés, chasseurs à l’arc de Mise en scène de Göran Järvefelt. Par Jacques Doillon (France, 1993, 20.00 Journal, Météo. L’Homme et son univers. Les êtres Tanzanie. Tanzanie, Massaïs, le secret l’Orchestre et les Chœurs de l’opéra de 90 min) &. Cinéstar 1 20.55 Les hommes préfèrent 19.00 Archimède. du dieu volcan. Canal + vivants : Déplacement de population. Sydney, dir. Peter Robinson. Muzzik les grosses 19.45 Météo, Arte info. Invité : Eric Julien. La Cinquième 20.45 La Vie en face. La Conductrice. 23.20 Schumann, Chopin et Liszt. 16.15 Monsieur Hire aa Patrice Leconte (France, 1989, Film. Jean-Marie Poiré. 20.15 Reportage. Fous de motivation. Une traversée en bus de l’Iran. Arte Avec Claire-Marie 15.10 La Vie des médias. 75 min) %. Ciné Cinémas 2 22.30 Les Films dans les salles. 20.45 La Vie en face. La Conductrice. Une Le Guay, piano. Mezzo Invité : Jean-Marie Colombani, 20.50 Parlez-moi d’amour. [2/5]. L’hymne 22.40 A nous les petites Anglaises traversée en bus de l’Iran. o 16.20 Les Chasseurs de scalps aa directeur du Monde. LCI à l’amour : l’amour en majuscules 0.30 Symphonie n 31, « Paris », Film. Michel Lang. 22.05 Thema. Les voisins nous prennent se conjugue à deux. France 2 Sidney Pollack (Etats-Unis, 1968, 17.00 Les Lumières du music-hall. de Mozart. Par l’Orchestre 100 min) &. Cinétoile 0.40 Starsky et Hutch. pour des « Picassos ». Dalida. 21.00 Au-delà de l’horizon. philharmonique de Vienne, 22.10 On n’est pas des artistes. Johnny Hallyday. Paris Première [1/9]. Histoire dir. Nikolaus Harnoncourt. Mezzo 18.55 La Soif aa 23.05 Alonzi R. Peindre la vie. Ingmar Bergman (Suède, 1949, N., FRANCE 2 23.50 Mokarameh, soudain, elle peint. 18.30 et 21.30 L’Invité de PLS. LCI 21.25 La Chine, dragon millénaire. [7/13]. 0.55 Magic of Montreux 2. v.o., 95 min) %. Ciné Classics Odyssée En 1992. Muzzik 0.40 Pipicacadodo aaa 19.00 Best of N.P.A. Canal + 13.50 En attendant le Tour. Film. Marco Ferreri (v.o.). 22.00 Nathalie Sarraute. [1/6]. Histoire 18.55 Taxi Blues aa 19.00 Archimède. Pavel Lounguine (France - URSS, 14.55 Cyclisme. Tour de France. Voir : Vu d’en haut (archives NASA). 22.00 Le Cirque plume. Paris Première VARIÉTÉS 1990, 115 min) ?. Cinéfaz 17.30 Vélo Club. M6 Pourquoi : La couleur du temps. 22.05 Les Guerriers de Sumba. Odyssée 18.15 et 23.00 Un livre, des livres. Expérience : Air liquide. Sciences 20.10 Pour la gloire. RTBF 1 19.00 Envoyez les violons a animées : Une idée reçue. Portrait : 22.10 Thema. Roger Andrieux (France, 1988, 18.20 Helicops. L’opération Brainstorm. &. 16.15 M comme musique. 90 min) &. Ciné Cinémas 2 17.25 Mission casse-cou. Jean-Paul Le Bihan. Application : On n’est pas des artistes. Arte TÉLÉFILMS 19.15 Qui est qui ? &. Dunes. Livre : Volcans. Arte 22.15 La Quête du futur. [1/22]. 20.50 Le Gang des frères James aa 19.50 Un gars, une fille. 18.25 Loïs et Clark. &. 19.30 Rive droite, Qu’est-ce que le futur ? Planète Walter Hill (Etats-Unis, 1980, 20.00 Journal, Météo. 19.20 Tintin. Les cigares du pharaon [1/2]. 18.30 Liberté, libertés. Jean-Dominique 100 min) ?. Cinéfaz 19.48 I-minute, Voile. rive gauche. Paris Première 22.25 Spécial « Profit ». Canal Jimmy de La Rochefoucauld [1/2]. &. Histoire 20.50 Parlez-moi d’amour. 21.00 Le Beauf a [2/5] L’hymne à l’amour. 19.54 Le Six Minutes, Météo, Mode 6. 20.55 Zone interdite. er 22.30 Danger réel. [1 volet]. 19.00 La Ferme aux ballons. Yves Amoureux (France, 1986, Les points chauds de l’été. Le prince ème 23.05 Tombés du ciel a 20.10 Notre belle famille. &. Danger maximum. 13 RUE William Dear. Disney Channel 105 min) &. Ciné Cinémas 3 des photographes : James Andanson. Film. Philippe Lioret. &. 20.45 E = M 6 Découverte. 22.45 La Vie et la Musique Le grand défoulement. 20.30 Fantôme sur l’oreiller. 0.35 Journal, Météo. 20.55 Zone interdite. Un été à Alger. M6 Pierre Mondy. Festival de Charlie Parker. Planète 1.00 Que la lumière soit ! 22.50 Illégitime défense. 21.00 La Carte aux trésors. 23.00 Le Vaisseau spatial Terre. 22.50 Illégitime défense. Film. Arthur Joffé. &. Téléfilm. Lawrence Schiller. %. Destination : Le Lot-et-Garonne. Grupo Lobo : Lawrence Schiller. %. M6 0.35 Les Chemins de l’impossible. Les chevauchées d’Henri IV. Sauveurs de loups. Odyssée FRANCE 3 L’Académie des menteurs 22.55 Anna. Pierre Koralnik. Festival de Moncrabeau. Le passage de la 23.25 California Visions. Canal Jimmy Garonne. Enigme « Rose des Vents » : 14.25 La croisière s’amuse. 23.30 Vietnam. [5/6]. Histoire SÉRIES RADIO L’activité forestière 16.05 Tiercé. des Landes. France 3 23.30 On the Road Again. 16.15 Va savoir. Rencontres en Turquie. Odyssée 19.30 Mission impossible. 21.05 Temps présent. Fondation Champs de courses. &. Série Club 16.50 Onassis, l’homme FRANCE-CULTURE Pestalozzi : l’enfance en sursis. TV 5 23.50 Mokarameh, le plus riche du monde. 20.45 Le Caméléon. Comportement 19.30 In vivo. Evolution. soudain, elle peint. Arte Téléfilm. Waris Hussein [1/2]. 22.15 Ça se discute. étrange. La folle équipée. Série Club Invités : Henri Gouyon ; Je ne veux plus être illettré. Mois après 0.00 Le Défi des océans. Odyssée 20.45 Avocats et associés. 18.20 Questions pour un champion. Philippe Vernier. mois. TV 5 ème 0.45 Skin. Violences racistes Morts en série. 13 RUE 18.50 Le 19/20 de l’info, Météo. 20.30 Accord parfait. 22.15 Sud. Felix, le gardien de la mer. en Grande-Bretagne. Planète 21.35 That 70’s Show. 20.05 Tout le sport. 21.30 Fiction 30. Je vous salis ma rue, Les jeunes pousses de Sophia. La première fois. Canal Jimmy 20.10 Le Journal du Tour. d’Arnaud de Montjoye. De fil en aiguille. La Yole de 20.25 C’est mon choix pour l’été. 22.10 Multipistes. Villefranche-Sur-mer.Sud Emploi. SPORTS EN DIRECT 21.40 Gabriel Bird, 21.50 Sanctuaire a 21.00 La Carte aux trésors. 22.30 Surpris par la Nuit. Avignon 2000. Sports. Sports. Felix, le gardien de la profession enquêteur. 0.00 Du jour au lendemain. mer. Les jeunes pousses de Sophia. 14.55 Cyclisme. Tour de France Enquête au-dessus Tony Richardson. Destination : Le Lot-et-Garonne. De fil en aiguille. La Yole (11e étape) : Bagnères-de-Bigorre - d’un nid de coucous. 13ème RUE Avec Lee Remick, 22.55 Météo, Soir 3. de Villefranche-Sur-mer. Revel (218,5 km). France 2 - RTBF 1 Yves Montand (EU, 1960, N., 23.30 Il était deux fois... FRANCE-MUSIQUES 21.40 Ally McBeal. v.o., 90 min) %. Ciné Classics Sud Emploi. Sports. TMC 15.10 et 15.30 Cyclisme. Tour de France. Hope and Glory (v.o.). Téva les grands duos. 20.00 Fêtes internationales 23.00 Inédits. Rêves d’Icare [4/5]. RTBF 1 (11e étape) : Bagnères-de-Bigorre - 22.25 La Lame nue a Revel (218,5 km). TSR - Eurosport 22.00 Friends. [2/2]. The One Michael Anderson (EU, 1960, N., de Beethoven. Concert. 23.30 Il était deux fois... With the Proposal (v.o.). Canal Jimmy 105 min) &. Cinétoile CANAL + Par Michaël Endres, piano : Sonates no 1 les grands duos. France 3 22.45 Michael Hayes. [1/2]. à 6, K279 à 284, de Mozart. DANSE Au-dessus des lois. &. Série Club 15.00 Amour, délice et petits plats. 22.00 L’Affaire Makropoulos. 0.25 A bout portant. Téléfilm. Felix Adlon. &. Opéra de Janacek. En direct. Serge Gainsbourg. Festival 23.00 Torso. Ballet. Chorégraphie de Jiri 22.50 Absolutely Fabulous. Le Maroc (v.o.). %. Canal Jimmy 16.30 Ça commence aujourd’hui a Par l’EuropaChorAkademie et le City of 0.35 Les Chemins de l’impossible. Kylian. Musique de Takemitsu. Film. Bertrand Tavernier &. Birmingham Symphony Orchestra, Rwanda, gorilles dans la guerre. Par le Nederlands Dans Theater. 0.15 New York District. dir. Simon Rattle. Avec Anja Silja, Les forçats du Taj-Mahal. M6 Costumes de Walter Nobbe. Mezzo Le pari (v.o.). 13ème RUE f En clair jusqu’à 20.30 Greg Fedderly. 18.25 Drôles de vies. 0.30 Soirée privée. 19.00 Best of Nulle part ailleurs. 20.00 Le Zapping. RADIO CLASSIQUE 20.03 Lascars. &. 20.15 Les Soirées. Sonate pour piano et 20.05 Les Simpson. Marge Business. &. violon K 306, de Mozart, 20.30 Dans la nature F.P. Zimmermann, violon, ARTE PARIS PREMIÈRE M6 avec Stéphane Peyron. A. Lonquich, piano. 20.40 Œuvres de Weber, Gluck, 20.45 La vie en face : 22.30 La Puritaine a 0.35 Les chemins 22.25 Lexx. %. Beethoven, Ries, Liszt, Haendel. 23.55 Suicide Kings 22.37 Les Soirées (suite). la conductrice Un film de Jacques Doillon, tourné de l’impossible : les gorilles Film. Peter O’Fallon (v.o.). ?. Œuvres de Rossini, Chopin, Massoumeh était infirmière. Elle a en 1986, et qui, comme beaucoup La guerre n’en finit pas dans la ré- 1.40 Le Général a Spontini, Paganini, Cherubini, Berlioz. remplacé son mari, victime d’un de ses autres longs métrages, s’in- gion des Grands Lacs d’Afrique. 22.30 La Puritaine a Film. John Boorman (v.o.). %. Jacques Doillon. infarctus, au volant d’un bus qui téresse au règlement de comptes. Les hommes risquent toujours le Avec Michel Piccoli, traverse l’Iran du nord au sud. La Ici, un père et sa fille, la « puri- massacre, les animaux aussi. Les Sabine Azéma (Fr. - Bel., SIGNIFICATION DES SYMBOLES 1986, 80 min). Paris Première caméra de Maysoon Pachachi est taine », qui va lui expliquer la véri- gorilles, célèbres protégés de 23.20 Feux croisés aa Les codes du CSA Les cotes des films attentive aux gestes, aux lumières, té de la destruction de leur relation Diane Fossey, sont plus que jamais Edward Dmytryk (EU, 1947, N., & Tous publics a On peut voir aux détails quotidiens. Elle dresse affective. Les comédiens – San- pourchassés. Un documentaire v.o., 90 min) &. Ciné Classics % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 23.50 Les Dents de la mer aa ? aaa un portrait de la société iranienne, drine Bonnaire, Michel Piccoli, Sa- passionnant sur ceux qui tentent Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique Steven Spielberg (EU, 1975, ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + par petites touches, et offre aussi bine Azéma – sont stupéfiants de sauver les derniers gorilles, 120 min) ?. Ciné Cinémas 1 ! Public adulte DD Dernière diffusion une radiographie riche en infor- dans cette mise en scène théâtrale, « nos cousins ». Une étonnante le- 1.50 La Couleur pourpre aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Steven Spielberg (EU, 1985, # mations sur le statut des femmes. virant à l’hystérie. çon de vie au pays de la mort. 145 min) &. Ciné Cinémas 1 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ1107--0034-0 WAS LMQ1107-34 Op.: XX Rev.: 10-07-00 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 13Fap: 100 No: 0446 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 11 JUILLET 2000 Mme Cohen-Solal saisit une nouvelle fois Etat des eaux par Pierre Georges le Conseil constitutionnel du « cas Tiberi » DU CHŒUR des vacanciers, d’Ouest au grand galop, en rangs unanimes, monte la plainte lu- serrés, en rase-mottes. Les bois gubre, le sinistre hululement : fument, mais pas de la fumée, de La requête en annulation de l’élection législative de 1997 se fonde sur de nouveaux éléments « Quel temps, mais quel temps ! » la vapeur d’eau, ce qui n’est ja- C’est un fait. Il pleut. Il pleut mais très bon signe. Dans le ciel, LES RÉCENTES DÉCOU- cause, aussi condamnable soit-elle, ser que, si l’ampleur de la fraude ailleurs, les déclarations de fonc- beaucoup. Il pleut partout. Il pleut contre le vent, des hirondelles VERTES dans l’affaire dite des n’a pu inverser le résultat du scru- avait été connue du Conseil lors de tionnaires et du personnel du bu- obstinément. L’été tombe en cha- font du deltaplane. Et un merle au faux électeurs de la mairie du 5e ar- tin ». son délibéré, celui-ci n’eût pas man- reau des élections de la mairie du pelet. Mais que fait la météo ? La sol s’égosille entre deux ventrées rondissement de Paris et les décla- Se fondant sur les éléments réu- qué d’annuler les opérations électo- 5e et du bureau d’administration météo guette, scrute et livre son de cerises à l’eau de pluie. rations accablantes recueillies nis dans la procédure pénale ou- rales des 25 mai et 1er juin 1997 ». générale qui « confirment, selon verdict : « Complètement avril, ce Beau comme l’antique, certes. contre Mme Tiberi, mise en examen verte en 1997, les avocats de Afin d’étayer ces faits, Mes Zaoui eux, le caractère systématique de la mois de juillet ! Et cela va durer. Mais encore ? En bas, justement, pour « atteinte à la sincérité du Mme Cohen-Solal affirment, dans et Pollet-Bailleux font état de pro- fraude ». « Ce qu’avait pressenti Une semaine peut-être. Quelque à propos d’antique, il y a le vieux scrutin » (Le Monde du 6 juillet), leur nouveau recours, que «le cès-verbaux de synthèse établis sur votre Haute Assemblée, écrivent-ils, chose encore pour votre ser- pont de pierre, luisant, ciré par la pourraient-elles conduire le nombre de faux électeurs ayant par- un certain nombre d’adresses sus- se révèle être d’une ampleur qu’au- vice?» pluie, pour une manière de bouf- Conseil constitutionnel à réviser ticipé aux opérations électorales pectes du 5e arrondissement – 273, cun démocrate n’eût pu imaginer Chronique de la pluie et du fée nostalgique. Jadis, chaque un de ses jugements ? Telle est la étant au minimum de 3 315 voix rue Saint-Jacques, 5, rue Rataud, dans un véritable Etat de droit. » temps comme il va : mal-en- jour, qu’il pleuve, vente, neige ou question posée dans la requête en alors que l’écart de voix entre 19, rue Censier, 373, rue Censier – Conscients que les décisions du point, le temps, de grise et petite canicule, le père M., un grand- annulation de l’élection législative Mme Cohen-Solal et M. Tiberi a été où des électeurs auraient été do- Conseil constitutionnel n’ad- mine. Corvée de pluie, mon gail- père ruralement admirable de 1997, dans la 2e circonscription de 2 275 voix, il est permis de suppo- miciliés fictivement. Ils livrent, par mettent aucun recours, ils arguent lard, vous me ferez cent lignes, ni comme il n’en existe plus au- de Paris, qui devait être remise, cependant d’une évolution de la plus ni moins, et vivement. Bon, jourd’hui que dans les feuilletons lundi 10 juillet, au Conseil consti- jurisprudence – en cas d’« erreurs soit, merci pour lui, mais encore ? télévisuels en costume de France tutionnel par les avocats de Lyne L’obstacle de l’article 62 de la Constitution matérielles » ou de « transmissions Raconter quoi, que chacun ne profonde, s’en venait contempler Cohen-Solal (PS), candidate dé- tardives d’informations » – qui a sache déjà, dans ce comique de l’état de la rivière. Et le verdict faite par Jean Tiberi (RPR). Le recours déposé par Mme Cohen-Solal se heurte à un obstacle ap- conduit le Conseil « à admettre précipitations ? tombait, énoncé dans cette sorte Me Michel Zaoui et Me Claude paremment infranchissable. L’article 62 de la Constitution dispose, progressivement » des recours qui Ce matin, le livreur de journaux de jubilation que provoque Pollet-Bailleux, déjà auteurs d’un en effet, que « les décisions du Conseil constitutionnel ne sont suscep- lui étaient soumis. Selon eux, dans est arrivé hilare, mouillé mais hi- l’ordre naturel des choses et de la premier recours, qui fut rejeté le tibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes l’affaire des faux électeurs, «le lare, pas rasé mais hilare. Quelles nature. Avec cet accent sub-vos- 20 février 1998, ont joint à leur rap- les autorités administratives et juridictionnelles ». Cela vaut, notam- juge constitutionnel n’était pas en nouvelles, James ? Tout juste s’il gien qui donne du poids aux port des éléments extraits de la ment, pour le contentieux électoral, comme le confirment quatre dé- mesure [lors du premier recours] ne chantonnait point, le bougre, mots, il disait, le brave homme : procédure pénale attestant l’exis- cisions du Conseil prises le 30 juillet 1982, le 6 décembre 1988, le de se prononcer en toute connais- le grand air de « La Marquise », « Mon, mais y’a point d’eau ! » ; ou tence de faits graves de nature à 21 juillet 1994 et le 12 juillet 1996. A chaque fois, une requête en révi- sance de cause ». L’absence de ré- mais à part cela il faut que l’on alors, simple et commode alterna- remettre en cause la première dé- sion d’une décision antérieure a été rejetée par les juges constitu- vision constituerait, à leurs yeux, vous dise. Et il le dit d’ailleurs : tive : « Mon, mais y’a de l’eau ! » cision du Conseil. Celui-ci, en effet, tionnels, au nom de l’article 62. Le Conseil constitutionnel va être « une prime à la fraude organisée » « Remarquez, on en avait bien be- Tout était dit. Tout reste dit. Y’a avait reconnu l’existence d’irrégu- amené à examiner le recours de Mme Cohen-Solal ; il sera donc en et « un déni de justice ». soin, après un mois de juin pareil. de l’eau ! La radio raconte que ce larités et de fraudes, mais il avait mesure d’évaluer s’il lui paraît pertinent de faire évoluer sa juris- Faut pas se plaindre. » Pourquoi n’est pas le cas partout. Que la ca- estimé que « la manœuvre en prudence en la matière. Jacques Follorou faut-il qu’à chaque pluie il se nicule sévit, féroce et meurtrière, trouve quelqu’un toujours pour en Grèce, en Turquie, en Croatie, en justifier la philosophique et ru- en Roumanie. Que, dans le Midi, rale nécessité ? Surtout quand le des incendies de garrigue ont tué messager de la pluie ajoute, vo- aussi, ce qui soit dit au passage lontiers visionnaire, comme Elisa- rend bien vain le débat sur la no- beth Teissier : « Et cela va durer tion de « métier à risques » pour toute la semaine, à ce qu’ils disent. les pompiers. Et la radio annonce, Allez, à demain ! » pour le Tour de France, ce lundi, C’est cela : à demain. Demain une étape présumée apocalyp- est une autre pluie. Par la fenêtre tique en raison du temps. Il risque de la maison, à l’étage, en tapo- bien, en effet, d’y avoir encore des tant sur le clavier de l’ordinateur, Pyrénées ! Eh bien, c’est dit, sous on regarde le ciel. Pesant, le ciel, la pluie, nous monterons l’Au- et même bas et lourd comme un bisque télévisuel, dans un fau- couvercle. Les nuages arrivent teuil !

La fusion Brandt-Moulinex est reportée MOULINEX et son actionnaire principal, le groupe italien El.Fi (Brandt), ont conclu un accord a minima, selon La Lettre de l’Expansion du 10 juillet. La fusion Brandt-Moulinex est reportée au moins jusqu’à la fin de l’année. L’assemblée générale des actionnaires de Moulinex, le 28 juillet, se verra proposer la nomination de quatre représentants du groupe italien (sur treize) au conseil d’administration, en même temps que la reconduction à sa présidence de Pierre Blayau. Celui-ci sera chargé de relancer le plan de restructuration annoncé en janvier et gelé depuis l’entrée, en mars, d’El.Fi dans le capital de Moulinex, à hauteur de 23 %. Ce gel a aggravé les pertes de Moulinex (817 millions de francs sur l’exercice 1999-2000) et démobilisé l’encadrement. Des ajustements doivent encore être discutés, notamment sur la produc- tion de micro-ondes, que M. Blayau prévoyait de sous-traiter chez l’américain Whirlpool mais que Brandt souhaitait garder.

DÉPÊCHES a FRONT NATIONAL : Jean-Marie Le Pen a dénoncé le « prosély- tisme homosexuel » et le « lobby puissant » qu’il aurait créé, di- manche 9 juillet à Neuvy-sur-Barangeon (Cher), à l’ouverture de l’uni- versité d’été du Front national de la jeunesse. Après avoir longuement dénoncé la « destruction volontaire des valeurs essentielles de la jeu- nesse », le président du FN a jugé que « la promotion des comporte- ments déviants est devenue la morale du système », avant d’inviter les jeunes à « sauver la France du déclin et de la décadence ». a SOCIAL : selon une enquête sur la représentatitivé des parte- naires sociaux, près de 81 % des employeurs jugent que la représen- tativité des syndicats de salariés est faible ou très faible. Selon cette enquête, réalisée par BVA, en 1998 et 1999, pour le ministère de l’em- ploi, auprès de 3 000 entreprises, la majorité des employeurs inter- rogés marque une nette préférence pour négocier avec les représen- tants élus du personnel plutôt qu’avec les syndicats, jugés enclins à « faire passer leurs mots d’ordre et leurs intérêts avant ceux des salariés ». a PHILIPPINES : des montagnes de détritus se sont effondrées, tuant au moins dix-sept personnes, lundi 10 juillet, dans le district de Payatas, près de Manille, à la suite des fortes pluies provoquées dans les derniers jours par deux typhons, Kirogi et Kai-Tak. Une soixantaine de personnes sont portées disparues. Les détritus gorgés d’eau ont re- couvert quelque 70 logements de fortune édifiés par les gens qui vivent sur place en triant les déchets, a indiqué Jun Orasana, chargé de coordonner les opérations de sauvetage. −(AFP.) a MEXIQUE : le président Vicente Fox s’est prononcé, dimanche 9 juillet, pour l’instauration d’ici dix ans d’une « frontière ouverte » entre le Mexique et les Etats-Unis afin de mettre un terme à l’immigra- tion clandestine. « L’Europe a réussi cela, a expliqué M. Fox, interrogé par la chaîne de télévision américaine ABC. Les migrations d’Espagnols vers l’Allemagne, il y a vingt-cinq ans, étaient aussi importantes que celles d’aujourd’hui des Mexicains vers les Etats-Unis. » – (Reuters.)

À NOS LECTEURS : plusieurs incidents ont perturbé la distribu- a tion du Monde dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Corse. Vendredi 7 juillet (numéro daté 8 juillet), plus de la moitié des exemplaires destinés à ces régions n’ont pas été déchargés des trains pour une raison indépendante de notre volonté. Samedi 8 juillet (daté 9 et 10), les incendies de forêt ont bloqué la circulation ferroviaire, donc la distribution de la totalité de nos exemplaires. Nous prions nos lecteurs et nos distributeurs de nous en excuser.

Tirage du Monde daté dimanche 9-lundi 10 juillet 2000 : 600 460 exemplaires. 1 3 LeMonde Job: WDE2800--0001-0 WAS MDE2800-1 Op.: XX Rev.: 08-07-00 T.: 12:29 S.: 111,06-Cmp.:10,09, Base : LMQPAG 08Fap: 100 No: 0087 Lcp: 700 CMYK

MARDI 11 JUILLET 2000

EUROPE FOCUS LES RENDEZ-VOUS DE L’EMPLOI ET DU MANAGEMENT Une hausse sensible Valeur du SMIC horaire Frank Vandenbroucke, ministre Cuba se prépare à l’assouplissement b La réduction du temps de travail a créé deux SMIC, selon 40,72 F 42,02 F belge des affaires sociales, Une forte reprise de l’embargo qu’on travaille 35 ou 39 heures. Le patronat dénonce la hausse Evolution du PIB cubain explique comment son imposé par des coûts salariaux qui s’ensuit et critique la complexité gouvernement entend « démontrer 6,2 % les Etats-Unis. du système (page VIII) qu’il n’est pas Les milieux 1999 2000 b Les cadres des secteurs « traditionnels » des grands groupes nécessaire 1,2 % d’affaires vivent mal la focalisation de leur direction sur les activités liées de choisir entre 1998 1999 américains à l’e-économie (page IX) OFFRES D’EMPLOI l’emploi et militent pour une levée des De la page XI b la protection sanctions, alors que l’île renoue 20 % Le taux de chômage de la ville de Grande-Synthe, dans le Nord. à la page XXX sociale » avec la croissance Pour remédier à cette situation, la ville a envoyé des jeunes demandeurs d’emploi (page IV) (page VI) glaner des idées à l’étranger pour proposer leur adaptation locale (page X)

Le succès du Plan d’aide au retour L’assurance-chômage à l’emploi (PARE), créé le 29 juin par les partenaires sociaux, dépend de conditions s’aventure en eaux dangereuses difficiles à réunir

ien malin qui pourrait des maires qui, en 1986, avaient Reste enfin l’essentiel, une fois Une réforme semée d’embûches dire comment va se ter- réclamé les listes ANPE de leurs tous ces obstacles franchis, qui B miner la partie qui se communes, sous le prétexte qu’ils justifie sans doute, sur le fond, les joue autour de l’assu- connaissaient mieux « leurs » chô- réticences de Martine Aubry. En rance-chômage et ce qu’il adviendra meurs, et avaient dû admettre leur l’état, la nouvelle convention et du Plan d’aide au retour à l’emploi impuissance. son PARE bousculent les poli- (PARE), objet de toutes les contro- Afin que pareille mésaventure ne tiques publiques de l’emploi et verses. Entre péripéties renou- se reproduise pas, il faudra, non impliquent une révision radicale PREMIER ÉCUEIL velées, bruits et fureurs, tout reste seulement que les entreprises et les des modes d’intervention, promis possible. Raison de plus pour ouvrir branches professionnelles se mobi- à l’incohérence. Mais, dès lors que le dossier tel qu’il se présente. Avec lisent, mais qu’elles fassent preuve des conventions seront passées, DES SANCTIONS deux objectifs : examiner ce qu’im- d’une ténacité de tous les instants. notamment avec l’ANPE, c’est APPLIQUÉES plique techniquement le dispositif Car la démarche proposée pour le l’ensemble du service public SANS DISCERNEMENT envisagé et essayer de cerner ce PARE est particulièrement exi- de l’emploi qui est appelé à qu’il suppose comme moyens. Et un geante. Outre les emplois à fournir redoubler d’efforts, largement espoir de mettre en évidence les en masse, les branches profession- au-dessus de ses possibilités conditions de succès ou d’échec de nelles devront mener des études actuelles, et qui doit trouver des DEUXIÈME ÉCUEIL ce qui apparaît d’ores et déjà prévisionnelles de leurs besoins et réponses rééquilibrées, pour les comme la première grande réforme effectuer des bilans réguliers, les en- chômeurs non indemnisés par due à la « refondation sociale ». treprises seront conduites à colla- exemple. Ce qui pose le problème DES CHÔMEURS Un constat préalable résume tout borer plus étroitement avec l’ANPE des moyens et du coût. DE LONGUE DURÉE le pari des partenaires sociaux : cet et devront développer les forma- LAISSÉS POUR COMPTE accord nécessite une croissance tions professionnelles sur le poste Alain Lebaube maintenue, au moins, à son niveau de travail, voie « privilégiée » par actuel. L’efficacité du PARE ne se l’accord Unedic. On se réjouira, au démontrera que dans la durée. Pru- passage, de ce qu’il deviendra diffi- « Le Monde Economie » demment, les signataires ont d’ail- cile de pratiquer des discriminations interrompt sa parution pendant leurs prévu une révision de leurs à l’embauche en fonction du sexe, l’été et reparaîtra avec Le Monde engagements si des événements de l’âge ou des origines. daté mardi 29 août. TROISIÈME IMPÉRATIF DEUXIÈME IMPÉRATIF contraires venaient à se produire. Pour les mêmes raisons, le mou- JUILLET 2000 DES SERVICES PUBLICS UNE RÉELLE vement de création d’emplois doit DE L’EMPLOI MOBILISATION conserver son rythme dans le temps. Pour que les offres soient LE MONDE RENFORCÉS DES ENTREPRISES, crédibles, il faudra, de plus, renon- L’ANPE collecte appelées à cer aux facilités de la précarité, diplomatique aujourd’hui 38 % multiplier les temps partiel, contrats à durée des offres seulement propositions déterminée ou intérim. La situation d’embauche de pénurie de main-d’œuvre, obser- EUROPE DE L’EST vée dans certains secteurs, devrait faciliter les choses. CARTOGRAPHIE D’UN DÉSASTRE ÉCOLOGIQUE Dans un contexte pareil, personne ne peut être contre l’idée L’empreinte de Tchernobyl d’une dynamisation des démarches L’Arctique nucléaire de retour à l’emploi, d’un accompa- gnement et d’un suivi pour optimi- par Philippe Rekacewicz ser les chances. Puisque la reprise se poursuit, c’est le moment ou jamais L’héritage soviétique, de généraliser ce que, dans le jargon par Ruben Mnatsakanian et Otto Simonett de l’emploi, on appelle les poli- tiques actives. Ne rien faire revien- Vents acides (Ph. Re. et R.M.) drait à aggraver le sort des Autour de la mer d’Aral (R.M.) chômeurs de longue durée, selon un effet de file bien connu. Mais et une double page de cartes c’est précisément à l’égard de cette PREMIER IMPÉRATIF catégorie, la plus éloignée de l’em- ploi, que le PARE pourrait se a MAGHREB : Le Maroc indécis, par Ignacio Ramonet. UNE CROISSANCE montrer le moins adapté en favori- a HAÏTI : Plus de droit à l’erreur, par Christophe Wargny. SOUTENUE sant un écrémage. a PROCHE-ORIENT : Au Liban sud, après le retrait israélien, par Hana Croissance du PIB On a aussi beaucoup parlé des sanctions, en oubliant parfois que le Jaber et Mounzer Jaber. - Vers une paix armée, par Geoffrey Aronson. - en % code du travail en prévoyait déjà, Transition à hauts risques en Syrie, par Alain Gresh. 3,5 précisées par Martine Aubry, mi- a GÉOPOLITIQUE : L’OTAN a-t-elle commis des crimes de guerre en nistre de l’emploi et de la solidarité, Yougoslavie ? par Aver Gidron et Claudio Cordone. 3,0 dans une loi de 1991. Mais encore a INÉGALITÉS : Haro sur les chômeurs, par Jacques Nikonoff. - faut-il, pour que la suppression des Lassitude des travailleurs sociaux, par Stéphane Binhas. allocations intervienne, que l’ANPE a 2,5 et les entreprises soient capables de MONDIALISATION : OMC, libéraliser sans avoir l’air d’y toucher, proposer jusqu’à quatre emplois. En par Susan George et Ellen Gould. 1998 1999 2000* fait, le vrai défi se situe là. Le patronat pourrait avoir péché par * Prévisions En vente chez votre marchand de journaux - 25 F - 3,81 ¤ Infographie : Le Monde excès de confiance, à l’instar LeMonde Job: WDE2800--0002-0 WAS MDE2800-2 Op.: XX Rev.: 07-07-00 T.: 19:06 S.: 111,06-Cmp.:10,09, Base : LMQPAG 08Fap: 100 No: 0088 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 DOSSIER ̄ CHÔMAGE La nouvelle convention Unedic met l’ANPE Questions-réponses et les organismes de formation au pied du mur olontairement, les négo- En ce sens, les choix arrêtés par les son. La nouvelle convention im- Quel est le calendrier de francs en 1982. Les prestations ciateurs – surtout patro- Le PARE va obliger partenaires sociaux posent plique un nouveau rôle, quantitati- de mise en œuvre sont revues à la baisse, les taux de naux – n’avaient pas d’énormes problèmes au gouverne- vement et qualitativement, pour du PARE ? cotisation grimpent. Dix ans plus V ment et aux pouvoirs publics, obli- l’ANPE, l’AFPA et les centres de bi- 1 souhaité aborder le sujet à mettre à plat tous La nouvelle convention d’assu- tard, l’allocation unique dégres- publiquement, bien qu’il fasse par- gés de tout remettre à plat. lans de compétence. Pour tenir les rance-chômage, signée le 29 juin, sive (AUD) est créée. L’année sui- tie de leur projet initial. Ils crai- les dispositifs existants Bien sûr, de telles perspectives objectifs ambitieux dans le suivi des s’applique dès qu’elle est agréée, vante, l’assurance-chômage ac- gnaient trop de provoquer un alimentent un reproche, qui n’a pas chômeurs inscrits au PARE, offrir sauf les dispositions nécessitant cuse un déficit de 35 milliards. concert de protestations et avaient et à doter l’agence tardé : avec la complicité de la suffisamment d’emplois, assurer la des modifications législatives Nouvelles mesures sévères. L’Etat décidé « de ne pas communiquer » CFDT et de la CFTC, le patronat est formation nécessaire ou évaluer les comme le PARE, dont la mise en doit venir au secours du régime. sur les conséquences, pour le ser- de moyens renforcés accusé d’avoir lancé une OPA sur le capacités professionnelles de cha- œuvre a été prévue pour le 1er jan- En 1997, une nouvelle convention vice public de l’emploi dans son en- service public de l’emploi. Sans se cun, ils auront tous besoin de vier 2001. Martine Aubry a publié – venue à expiration le 30 juin – semble, de leur Plan d’aide au re- ser que les actuels demandeurs prononcer sur le fond, les pre- moyens supplémentaires. Il leur au Journal officiel du 7 juillet un desserre un peu les contraintes. tour à l’emploi (PARE). Avec le d’emploi, y compris de longue du- mières réactions outragées ne di- faudra également se mobiliser pour « avis d’agrément » invitant les or- recul, certains considèrent qu’ils rée, rejoindront progressivement le saient pas autre chose. relever le défi, quand on sait que ganisations syndicales et patro- Combien de chômeurs ont commis une erreur : le débat mouvement, tarissant des pro- D’où les dénonciations de Mar- l’ANPE, actuellement, détient 38 % nales et toutes personnes intéres- sont indemnisés s’est focalisé sur les sanctions et la grammes existants. tine Aubry, invoquant le risque du marché des offres d’emploi. sées à présenter leurs 3 et qui les contrôle ? vraie révolution du nouveau sché- Déjà, le protocole d’accord du d’un « chômage à deux vitesses », re- Mais ce point avait été, lui aussi, observations. Au 31 mars 2000, 1 701 000 de- ma a, dans un premier temps, été 14 juin coupait les ponts avec le layées par Jean Le Garrec, président laissé dans l’ombre et des supposi- La demande d’agrément sera mandeurs d’emploi étaient in- ignorée. passé. L’apparition du PARE en- de la commission sociale de l’As- tions invraisemblables commen- ensuite soumise pour avis au pro- demnisés au titre de l’assurance- Car il s’agit bien de cela. A partir traîne la suppression de l’allocation semblée nationale, craignant que çaient à circuler. Selon certaines hy- chain Comité supérieur de l’em- chômage, soit 41 % de l’ensemble du moment où l’Unedic veut mettre pour chômeurs âgés (ACA) et de l’ANPE soit cantonnée dans le trai- pothèses, il était envisagé que ploi, fixé au 19 juillet. Si, après ces des demandeurs d’emploi inscrits en place une formule unique, asso- dispositifs qui, en leur temps, tement du « rebut » des chômeurs l’Unedic se substitue à l’ANPE, relé- étapes, la ministre de l’emploi dé- à l’ANPE. En outre, 490 000 per- ciant les modalités d’indemnisa- avaient symbolisé un basculement dont l’Unedic ne s’occuperait pas. guée à un rôle de voiture-balai. Ce cide d’agréer la convention Une- sonnes ayant épuisé leurs droits tion, révisées et maintenues à un vers l’activation de dépenses jus- Cela avait aussitôt nourri l’opposi- qui, non seulement aurait dérogé dic, elle devra traduire dans un percevaient une allocation de soli- niveau constant, à une forte incita- qu’ici passives, l’allocation de for- tion des syndicats CFDT de l’ANPE, au droit et aux pratiques habi- projet de loi certaines de ses dis- darité, financée par l’Etat. L’assu- tion à la recherche d’un emploi, ce mation reclassement (AFR) et l’as- de l’Association pour la formation tuelles, mais aurait induit un coût positions, dont le PARE. Il ne rance-chômage compte égale- ne sont pas seulement les règles du surance conversion. Par effet de professionnelle des adultes (AFPA) exorbitant pour le régime d’assu- semble pas évident qu’une majo- ment 133 600 allocataires en régime d’assurance-chômage qui propagation, la première pierre po- et du ministère de l’emploi, qui re- rance-chômage et conduit à consti- rité se dégage à l’Assemblée pour formation ou en conversion et sont bousculées. C’est aussi toute la sée pour atteindre la « refondation doutaient qu’on les instrumenta- tuer un corps d’agents supplémen- voter le texte dans sa forme ac- 210 000 préretraités (à la charge construction des politiques pu- sociale » supposerait que l’Etat, à lise. taires. tuelle. de l’Etat et de l’Unedic). bliques en faveur de l’emploi, faite son tour, redéfinisse ses méthodes Au pied du mur, le service public Il fallut attendre une intervention Au cas où Martine Aubry déci- Le contrôle des demandeurs d’un empilage de mesures, truffée d’intervention et révise ses outils. l’est également pour une autre rai- de Nicole Notat, dans Le Figaro du derait, au contraire, de ne pas d’emploi est assuré par l’ANPE, de dispositifs ciblés sur des publics 19 juin, pour qu’un coin du voile agréer la convention, elle tentera les directions départementales du particuliers, qui se trouve ébranlée. commence à se lever. La secrétaire peut-être de relancer pendant travail et de l’emploi (DDTE) ainsi Déjà critiquée pour son opacité Les mécomptes de l’AFPA générale de la CFDT y expliquait l’été les négociations entre les que par les Assedic. Ces dernières et son manque d’efficacité, elle est qu’« à chaque fois que les parte- partenaires sociaux pour la modi- réalisent tous les 122 jours un appelée à devenir incohérente, L’Association pour la formation professionnelle des adultes (AF- naires sociaux ont mis le doigt dans fier. Sinon, l’Etat devra se substi- contrôle par questionnaire, et voire à être en décalage avec une PA) connaît les paradoxes des politiques de dynamisation du retour les politiques actives, l’Unedic a passé tuer à eux pour gérer l’assurance- alertent les DDTE en cas de tout autre dynamique. Surtout si, à l’emploi. Dans le cadre du programme « Nouveau Départ », qui ac- des conventions avec l’ANPE », et chômage. Le Medef saisirait sans doute. Seules l’ANPE et les DDTE comme le permettent les textes de cueille 130 000 chômeurs de longue durée, une solution de formation qu’il en serait de même cette fois-ci. doute cette occasion pour claquer sont habilitées à sanctionner les la convention et du règlement, doit être trouvée pour chacun. Malheureusement, cela n’est pas pos- Une affirmation confirmée le la porte des autres institutions gé- demandeurs d’emploi. l’Unedic devait tout phagocyter. A sible pour 10 % à 40 % des personnes envoyées par l’ANPE. Or l’AFPA 30 juin seulement, lors de la mise rées paritairement, comme la Sé- partir du 1er janvier 2001, tous les n’est rémunérée totalement sur sa prestation, effectuée dans tous au point finale de la convention et curité sociale. Quels pays ont mis nouveaux chômeurs relèveront du les cas, que si le parcours est commencé. Parallèlement, un nombre du règlement Unedic, remis à la mi- en place des politiques PARE et y demeureront aussi long- croissant de sorties de stages se produisent avant terme. Au regard nistre de l’emploi. Quand l’Unedic a-t-elle 4 actives de l’emploi ? temps qu’ils disposeront de droits à de l’exécution de la commande publique, il s’agit d’un échec. Lequel été créée ? Le Danemark, souvent cité, une allocation. On peut aussi pen- a des répercussions sur le financement de l’AFPA... Alain Lebaube 2 Le régime d’assurance-chô- propose un plan d’action indivi- mage a été créé, avec l’appui du duel dès les premiers mois de chô- général de Gaulle, par un accord mage, avec un système de sanc- entre les partenaires sociaux signé tions progressif. Au La question du financement repoussée à plus tard le 31 décembre 1958. La France Royaume-Uni, le demandeur comptait alors 250 000 chômeurs. d’emploi doit signer un Jobseeker’s De statut associatif, l’Union na- Agreement précisant les dé- ombien coûtera le Plan d’aide au conduire à une redistribution des cartes finan- Combien faudra-t-il d’agents supplémen- tionale interprofessionnelle pour marches qu’il s’engage à mener. retour à l’emploi (PARE) et com- cières. Plusieurs dispositifs anciens de l’Unedic taires ? « C’est à voir. Une convention entre l’emploi dans l’industrie et le Ce contrat est révisé tous les ment sera-t-il financé ? Pour vont être supprimés, comme l’allocation for- l’Unedic et l’ANPE est prévue. » Michel Mer- commerce (Unedic), qui gère l’as- 6 mois. Le chômeur peut limiter C mation reclassement (AFR). L’Unedic va donc senne estime qu’il n’y a rien d’incohérent à éla- l’heure, du côté des institutions surance- chômage, est un orga- ses recherches à son secteur pro- concernées, c’est le silence radio. Le Medef ne faire des économies, « mais qui seront réinjec- borer un PARE aussi ambitieux sans fixer les nisme de droit privé remplissant fessionnel pendant 13 semaines, fait « pas de commentaires ». Quant à l’Unedic, tées dans le PARE », précise Michel Mersenne. moyens nécessaires ni savoir qui les fournira. une mission de service public. Son mais doit ensuite élargir son elle estime qu’il est « trop tôt pour en parler. « Il faut se donner des objectifs, et après, on re- rôle est à la fois d’assurer un reve- champ d’investigation. Il participe Nous n’avons aucune visibilité ». La date d’ap- NOTE SALÉE POUR L’ANPE garde quels moyens il faut y mettre. » nu de remplacement aux chô- à des entretiens tous les 15 jours plication du PARE a pourtant été fixée au L’Etat aussi va « récupérer environ 2,5 mil- Plusieurs chiffrages circulent, estimant les meurs et de favoriser leur retour à et à des entretiens de remotiva- 1er janvier 2001 ! Sur le financement, le minis- liards de francs », représentant sa part dans la besoins entre 7 000 et 22 100 agents ANPE sup- l’emploi. Les organisations patro- tion tous les 12 mois. Le refus tère de l’emploi est lui aussi aux abonnés ab- prise en charge des allocations AFR, et devrait plémentaires, avec un surcoût compris entre nales et syndicales y sont repré- d’une emploi sans motif légitime sents, tout comme l’ANPE. Les textes ne sont également économiser une partie du coût des 3 et 4,5 milliards de francs. Le seul chiffrage of- sentées de façon égale et pré- peut entraîner la suppression des guère plus explicites. La convention du 1er juil- conventions de conversion, qu’il cofinançait et ficiel est celui de la CFDT de l’ANPE, opposée sident le régime en alternance. allocations pendant 26 semaines. let 2000 se contente d’indiquer que « l’équilibre qui seront aussi supprimées. De même, des au PARE : entre 19 500 et 28 000 agents supplé- Structures décentralisées assurant Les jeunes de 18 à 24 ans sont financier » de l’assurance-chômage « doit être dispositifs publics, comme « Nouveau dé- mentaires. « Creér 15 000 ou 20 000 postes, ou la gestion au quotidien de l’assu- soumis à des obligations plus respecté pendant toute la durée d’application » part », n’ont plus de raison d’être pour les chô- même 5 000, serait très étonnant », commente rance-chômage, les 52 Assedic af- contraignantes. du nouveau dispositif. meurs indemnisés, qui relèveront du PARE. Noël Daucé, responsable national de la CFDT filient les employeurs, perçoivent Aux Pays-Bas, tout demandeur Seule la CFDT est plus loquace. Chargé du Mais ces mesures devront néanmoins être ANPE. Du moins sur le budget de l’Etat, mais les cotisations et versent les pres- d’emploi est soumis, lors de son chômage et de l’emploi, Michel Mersenne pré- conservées pour les demandeurs d’emploi non on pourrait « imaginer un financement par tations aux demandeurs d’emploi. inscription, à une évaluation des- cise ainsi que l’accompagnement des deman- indemnisés. l’Unedic ». Une piste que rejette Michel Mer- En 1967, une ordonnance étend tinée à mesurer sa « distance au deurs d’emploi « coûtera six milliards de francs Les économies que l’Etat pourrait réaliser senne. « L’Unedic n’a pas vocation à financer le le système à l’ensemble du secteur marché du travail » afin de fixer par an à l’Unedic, incluant les bilans individuels, risquent cependant d’être englouties par la service public de l’emploi. » En tout cas, pour privé, en même temps qu’elle crée les services qui lui seront offerts les formations et autres prestations, ainsi que le note que l’ANPE aura à régler. Ses agents se- Noël Daucé, « confier à l’ANPE des tâches sup- l’Agence nationale pour l’emploi pendant deux ans au maximum. coût des agents supplémentaires des Assedic né- ront en effet mis à contribution dans le PARE, plémentaires sans lui accorder les moyens néces- (ANPE). Avec la montée ininter- Des entretiens réguliers sont pro- cessaires pour vérifier le bon déroulement » des puisqu’en principe ce sont eux qui réaliseront saires, ce serait une stratégie d’échec ». rompue du chômage, les pertes grammés pour mesurer les diffi- parcours individuels. l’entretien initial avec les chômeurs, leur pro- du régime s’élèvent à 20 milliards cultés et les progrès réalisés. En réalité, l’instauration du PARE devrait poseront des offres d’emploi et des formations. Francine Aizicovici Les entreprises devront, elles aussi, prouver leur bonne volonté

’une main, il signe, de s’élevait à un peu plus de 3 mil- veau et de recrutement dépend même être amenées à prendre Si ce type de convention préfi- l’autre il balaie la Les firmes et les lions. Ce qui ne représente que aussi de la réelle implication des part. gure les relations que les branches question. Président 38 % de l’ensemble des proposi- entreprises, comme l’illustre l’ac- Une telle organisation suppose, seront amenées à nouer avec D tions d’embauche. La part des cord signé en décembre dernier à l’évidence, que les entreprises l’ANPE pour faire vivre le PARE, de l’Unedic, et donc branches sont censées l’un des pères du Plan d’aide au offres transitant par l’ANPE a entre la Fédération nationale du s’impliquent davantage dans la reste à savoir si toutes les profes- retour à l’emploi (PARE), mais s’impliquer dans un certes doublé en sept ans, pro- bâtiment (FNB) et l’ANPE. Cette gestion du marché local de l’em- sions s’investiront ainsi dans le aussi vice-président de l’Union gression qu’elle doit à l’améliora- convention incite non seulement ploi. Et, pour cela, « un fort inves- dispositif, et non pas uniquement des industries métallurgiques et véritable partenariat tion de la conjoncture mais aussi les entreprises du secteur à dépo- tissement des chambres territo- celles qui rencontrent de réelles minières (UIMM), Denis Gautier- à l’accent mis ces dernières an- ser leurs offres auprès des riales de la branche est difficultés de recrutement. Le Sauvagnac ne souhaite pas s’ex- avec l’ANPE. Tout nées sur l’amélioration de la qua- agences locales pour l’emploi, nécessaire », souligne Jean-Louis PARE ne remplira en effet ses ob- primer au nom de sa branche sur lité de ses services aux entre- mais aussi à définir précisément Terdjman, directeur des affaires jectifs qu’au prix d’une implica- la mise en application du futur reste à construire prises. Néanmoins, tous les avec elles les caractéristiques des sociales de la FNB, qui ne cache tion de tous les secteurs. Mobilisa- dispositif. Pourtant, la nouvelle employeurs sont encore loin de offres à pourvoir, le profil des pas que « l’identification des be- tion qui ne s’arrête pas au seul convention Unedic précise que le résultats des études prévisionnelles se tourner vers l’ANPE pour candidats recherchés, et les dis soins et la collecte des offres prend dépôt des offres auprès de PARE ne trouvera sa « totale por- de l’emploi, des qualifications et pourvoir leurs besoins en person- positifs d’évaluation et de forma- du temps. Mais la mobilisation des l’Agence, mais suppose aussi de la tée que grâce à l’engagement de des compétences », comme le sti- nel. L’Agence a aujourd’hui tion adaptés à mettre en œuvre entreprises est là, assure-t-il. Ayant part des entreprises une collabo- l’ensemble des acteurs dans cette pule la convention, et qu’elles 500 000 clients sur les 1 220 136 pour favoriser l’intégration des un tel besoin de personnel, la pro- ration « sur les suites données à démarche, ce qui suppose égale- mobilisent leurs entreprises. Car employeurs que compte le tissu demandeurs d’emploi. Dispositifs fession est fortement incitée à tra- leurs propositions d’embauche ». ment un engagement fort et volon- tout le mécanisme repose sur l’af- industriel français. auxquels les entreprises peuvent vailler avec l’Agence ». Aujourd’hui, lorsque l’ANPE tariste des branches profession- flux des offres d’emplois. En effet, « A partir du moment où les en- adresse des demandeurs d’emploi nelles et des entreprises ». l’ANPE devra proposer à chaque treprises trouveront auprès de l’AN- aux employeurs, tout au plus sait- L’UIMM n’est pas la seule à gar- chômeur « une ou plusieurs offres PE un service personnalisé répon- La discrimination plus facilement identifiable ? elle, en retour, si l’emploi a été der le silence. Si elles applau- d’emploi accompagnée(s), si néces- dant à leurs besoins spécifiques, il y pourvu. Elle ne sait jamais si les dissent les principes du nouveau saire, d’une formation », « au plus a toutes les chances qu’elles se C’est un employeur qui remercie un jeune diplômé d’origine afri- candidats se sont effectivement dispositif, les branches ne se tard dans les trois mois » qui tournent davantage vers elle. Tout caine de s’être présenté, mais lui dit qu’il ne fait pas l’affaire parce présentés et ne connaît pas les rai- montrent pas très déterminées à suivent la signature de son « pro- dépend en fait des moyens dont dis- qu’il n’est pas « assez qualifié ». Ou celui-ci qui ne donne suite à au- sons de leur embauche ou de leur le mettre en œuvre. « C’est préma- jet d’action personnalisé » (PAP). pose l’Agence », estime Jean Guil- cune candidature de femme. Ou cet autre qui évacue tout profil âgé non-embauche. Or, à partir du turé », explique-t-on à l’Associa- Et au quatrième refus illégitime haumaud, responsable du service de plus de trente-cinq ans, pour ne pas alourdir sa masse salariale. moment où le dispositif prévoit un tion nationale des industries d’une proposition d’embauche, social et formation de l’ANIA. Sans oublier toutes les techniques de recrutement ésotériques dont suivi des chômeurs, ce sont là des agroalimentaires (ANIA) ainsi l’allocataire verra son indemnisa- usent et abusent certains recruteurs... La discrimination à l’em- informations que les entreprises qu’à la Fédération nationale des tion supprimée. Avant de parler DÉFINIR LES POSTES bauche fondée sur l’âge, le sexe, l’origine, les convictions, la religion, devront apporter à l’Agence. Se travaux publics (FNTP). Surpre- de sanction, encore faut-il que Une manière indirecte de ren- est réelle. Avec le PARE, si un chômeur ne peut pas refuser sans mo- prêteront-elles à cette démarche nant, à l’heure où les entreprises l’ANPE soit en mesure de propo- voyer la balle dans le camp de tif « légitime » une proposition d’embauche correspondant à son qui les oblige à jouer la carte de la se plaignent de plus en plus de pé- ser plusieurs offres à chaque de- l’Agence, comme si elle était la plan d’action personnalisé (PAP), de même, un employeur ne pourra transparence ? Le pari, là encore, nurie de main-d’œuvre. mandeur d’emploi. seule responsable du succès du plus (en principe) opposer une fin de non-recevoir à un candidat est loin d’être gagné. Il va bien falloir pourtant que En 1999, le nombre d’offres PARE. Or l’efficacité des opéra- sans justification « sérieuse », dès lors que celui-ci correspond au les branches « communiquent les d’emploi déposées à l’Agence tions de sélection, de mise à ni- profil du poste à pouvoir. Un pari important... Laetitia Van Eeckhout LeMonde Job: WDE2800--0003-0 WAS MDE2800-3 Op.: XX Rev.: 07-07-00 T.: 19:06 S.: 111,06-Cmp.:10,09, Base : LMQPAG 08Fap: 100 No: 0089 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / III DOSSIER

Richard Layard, professeur à la London School of Economics ̄ CHRONIQUE « Les chômeurs doivent voir les services de l’emploi par Serge Marti comme leurs alliés, pas comme leurs ennemis » Le casse-tête monétaire

« Pour le sommet social euro- ser, au minimum, une offre d’emploi ont aussi mal projeté leurs besoins vons aider les demandeurs d’emploi péen de Lisbonne de mars dernier, ou de formation dans les premiers en compétences... à mieux se mobiliser. Londres est de Tony Blair vous avez réalisé avec Tito Boeri, douze mois de leur inscription au – Vous avez raison, et cette re- l’une des villes britanniques où le un chercheur italien, un bilan des chômage. marque vaut pour beaucoup taux de chômage est le plus élevé. politiques actives de l’emploi me- – Vous pensez donc que la nou- d’autres pays européens. Mais, C’est là encore une aberration, car edans ou dehors ? Jusqu’ici, Tony Blair a toujours lou- nées dans plusieurs Etats velle voie choisie par la France justement, notre rapport montre les demandeurs d’emploi qui ha- voyé entre la nécessité économique de faire entrer la membres. Quelles étaient vos avec la création du PARE est que les Etats membres qui ont dy- bitent East End, la banlieue est, ne livre sterling dans la zone euro et le refus politique principales conclusions ? bonne ? namisé leur politique de l’emploi traversent pas la ville pour aller tra- d’une grande partie de son opinion publique (71 % des – Il est assez facile, en prenant des – Absolument. Même si le nombre s’en sortent mieux aujourd’hui vailler à West End, où les entreprises Britanniques,D selon le dernier sondage de l’institut Mori) d’adop- mesures opportunistes, de faire bais- de demandeurs d’emploi diminue que les autres, car la fluidité de manquent pourtant de main- ter la monnaie unique. Cette « ambiguïté constructive » a été dé- ser les chiffres des demandeurs fortement, je pense que la situation leur marché du travail s’est large- d’œuvre ! Pourquoi ? Parce que noncée dans la note confidentielle rédigée par l’agence gouver- d’emploi sur le court terme. Mais française n’est pas saine, car le taux ment améliorée. beaucoup d’entre eux ont peur de se nementale chargée d’attirer les investissements étrangers dans l’expérience prouve que les gouver- de chômage reste élevé, tout comme – Quand Tony Blair a été élu en déplacer, n’en ont pas l’habitude le pays – ce qui a jeté un nouveau pavé dans la mare monétaire nements qui adoptent ce type de po- le nombre d’offres d’emploi non sa- 1997, il a expliqué qu’il souhaitait alors que Londres a un réseau de qui stagne devant le 10, Downing Street – et dont la presse londo- litique tombent dans une spirale in- tisfaites, ce dont se plaignent vos en- “remettre les gens au travail”. Ne transports publics que beaucoup de nienne s’est emparée. fernale qui se traduit par davantage treprises. C’est un scénario dange- trouvez-vous pas l’expression cho- capitales nous envient. Parmi les me- Que dit ce brûlot ? Que la trop forte vigueur de la livre par rap- d’inflation, qui elle-même conduit à reux car les employeurs vont avoir quante dans la mesure où elle sures adoptées par le gouvernement port à l’euro pénalise l’industrie nationale – menacée de « disso- une récession, donc à du chômage tendance, pour attirer les candidats, sous-entend que les chômeurs travailliste, il est donc admis qu’un lution » selon le document – et que les investisseurs étrangers supplémentaire. à pratiquer de la surenchère sala- restent au chômage parce que, fi- chômeur, après 13 semaines de re- sont tentés de reconsidérer leurs implantations dans l’île en rai- » Dans notre rapport, nous avons riale, donc à raviver les tensions in- nalement, ils s’y trouveraient cherches infructueuses, doit son des moindres bénéfices qu’ils en retirent. cherché à distinguer les stratégies les flationnistes... bien ? “prendre en considération” tous les D’où le besoin de s’engager « plus fermement » en faveur d’un plus efficaces pour diminuer le chô- – Cette pénurie d’emplois dont – Quand quelqu’un se retrouve postes proposés qui supposent au entrée dans la monnaie unique « dès que les conditions écono- mage sur le long terme sans que l’in- se plaignent les entreprises fran- au chômage, je pense que tous les maximum deux heures de trajet al- miques seront plus appropriées ». A en croire le rapport sur le flation augmente. Les politiques ac- çaises est aussi de leur responsabi- problèmes auxquels il était déjà ler-retour. Royaume-Uni que vient de publier l’Organisation de coopération tives de l’emploi correspondent à ces lité. Beaucoup d’entre elles ont, confronté sont exacerbés et – Toute politique active de l’em- et de développement économiques (OCDE), confirmé par les critères. Les chômeurs ont des droits, pendant des années, préféré licen- peuvent le submerger. Il y a alors ploi implique des sanctions. Le « Perspectives économiques » bien évidemment, mais ils ont aussi cier plutôt que former. Beaucoup un véritable danger de chronicisa- système britannique est-il très pu- D’après l’OCDE, publiées quelques semaines des devoirs. Le leur rappeler permet, tion. Le chômeur s’installe dans un nitif ? plus tôt par la même organisa- sans conteste, de les aider à retrou- système de survie, où le travail n’a – Non. Dans notre rapport, nous la vigueur de la livre tion, le climat est globalement ver du travail. pas une place adéquate. C’est mal- arrivons à la statistique que les sanc- positif. La croissance, encoura- » Les performances danoises sont, sain pour l’individu, comme pour tions touchent moins de 5 % des de- pénalise l’industrie gée par une forte demande à cet égard, tout à fait remarquables. la société à qui cela coûte cher. mandeurs d’emploi et parmi ceux-ci, domestique, reste soutenue ; Parti d’un taux de chômage équi- » Prenons l’exemple britan- vous avez, finalement, essentielle- nationale et pousse la productivité continue de valent à celui que connaît la France nique. Notre système d’indemni- ment des “fraudeurs” qui cumulent progresser (de même que les aujourd’hui, ce pays affiche désor- sation comporte un certain un travail au noir et les indemnités. les investisseurs salaires) et le chômage de- mais, suite à la réforme de son sys- nombre de travers que nous de- » Les sanctions existent, mais meure cantonné en dessous tème d’indemnisation, un score infé- vions repenser. Deux exemples : doivent rester dissuasives. Le seul étrangers à s’en aller de la barre des 6 % de la popu- rieur à 6 %. Auparavant, les une mère célibataire peut toucher moyen d’y parvenir, c’est de disposer lation active (5,7 % escomptés demandeurs d’emploi pouvaient re- un revenu de soutien sans avoir à d’un service public de l’emploi d’une cette année). Mais, soulignent les experts du Château de la cevoir durant quatre ans des alloca- justifier la moindre recherche extrême qualité. C’est la clé du suc- Muette, la fermeté persistante de la livre a entraîné « de nou- tions. Cette durée a été ramenée à d’emploi à partir du moment où cès. En Grande-Bretagne, nous velles pertes de parts de marché ». Parallèlement, en raison de la un an. Et si au bout de cette elle a un enfant de moins de seize avons en parti réussi ce pari, alors forte hausse des importations, le déficit commercial britannique échéance, le chômeur est toujours ̄ ans. De même, si vous analysez qu’il y a encore trois ans, l’image de s’est fortement creusé, atteignant 3 % du PIB. sans emploi, il n’est indemnisé que nos statistiques, vous remarquerez nos “job centers” était désastreuse. A l’inverse, si la monnaie britannique venait à se déprécier s’il accepte un travail d’intérêt géné- Richard Layard que vous avez beaucoup de fa- » Si j’avais un conseil à donner au trop rapidement, une accélération de l’inflation pourrait en ré- ral. Beaucoup de personnes ne sou- b Directeur du Centre for milles où les deux conjoints sont gouvernement et aux partenaires so- sulter, laquelle « mettrait véritablement à l’épreuve, pour la pre- haitent pas “tomber” dans ce pro- Economic Performance à la au chômage, et très peu où un seul ciaux français qui se lancent dans la mière fois, la crédibilité de sa politique monétaire depuis que la gramme d’activation et, du coup, se London School of Economics, l’est. Pourquoi ? Parce que nos rè- politique active de l’emploi, c’est Banque d’Angleterre s’est vu conférer son indépendance », en mai mobilisent davantage pendant la Richard Layard, 66 ans, est glements prévoient que si l’un des bien celui-là : les chômeurs doivent 1997. Une indépendance uniquement opérationnelle ; si le comi- première année. membre de la Chambre des lords conjoints travaille, celui qui est au percevoir que les services publics de té politique monétaire de la banque est bien responsable des dé- » Parmi nos recommandations depuis mars 2000 : Lord Layard chômage recevra des allocations l’emploi sont leurs alliés, et non leurs cisions prises en matière de taux d’intérêt, c’est le ministère des aux gouvernements de l’Union, il y a of Highgate. plus faibles... Du coup, certaines ennemis. Sinon, l’ensemble de la dé- finances qui, chaque année, détermine les objectifs de la poli- donc cette idée qu’il faut à tout prix b Ses domaines de recherche familles choisissent la politique du marche conduira à l’échec. » tique monétaire britannique. éviter que des personnes “s’ins- couvrent principalement les pire. Cette question fait l’objet d’un long chapitre dans le rapport de tallent” dans un chômage de longue questions du chômage, des » Il n’est pas question de porter Propos recueillis par l’OCDE, axé sur la contribution réelle du nouveau dispositif d’in- durée, et qu’il faut donc leur propo- inégalités sociales et de l’inflation. de jugement moral, mais nous de- Marie-Béatrice Baudet dépendance au renforcement de la crédibilité de la Banque cen- trale. Une question importante pour de nombreux économistes, qui considèrent que le décalage observé entre les cycles des économies continentales et celle du Royaume-Uni est justement Des zones d’ombre dans les sanctions lié, en grande partie, à la spécificité de la politique monétaire bri- tannique. Après avoir essayé « sans succès » de respecter des ob- jectifs monétaires dans les années 80 et des objectifs de change au début des années 90, le Royaume-Uni a été un des premiers i certains points du Plan Dans le PARE, « la suspension du d’emploi tel poste à été pourvu dans pays de l’OCDE a adopter une cible d’inflation, avec des modali- d’aide au retour à l’em- En principe, versement des allocations » est pro- telle entreprise. » Michel Mersenne tés qui ont sensiblement varié au fil des ans, relève le document. S ploi (PARE) chiffonnent voquée par le refus, « sans motif lé- fait valoir qu’en outre, avec le Beaucoup plus « activiste » depuis 1997, cette attitude a donné, Martine Aubry, les moda- un chômeur ne sera gitime », de « s’engager dans un pro- PARE, le chômeur « n’est pas obligé « jusqu’à présent », des résultats encourageants, les erreurs de lités de sanctions applicables aux jet d’action personnalisé », de se d’accepter n’importe quoi, sur le plan prévision ayant fortement diminué. Mais les écarts de taux d’in- chômeurs qui refusent un emploi pas forcé d’accepter présenter à l’examen d’évaluation de l’éloignement géographique, du térêt vis-à-vis de la zone euro sont actuellement importants. Et ou une formation « sans motif légi- des « capacités professionnelles », de salaire... On a le droit de ne pas être ils constituent un handicap dans la perspective d’une participa- time » ne semblent pas la gêner. La n’importe quelle offre. suivre « avec assiduité » une forma- mobile, pour des raisons familiales, tion (un jour prochain...) de la Grande-Bretagne à la troisième ministre de l’emploi trouve « nor- tion. Le refus « sans motif légitime par exemple. Cela doit être inscrit phase de l’Union économique et monétaire. Un nouveau casse- mal » de « contrôler les chômeurs ». Mais la notion de d’accepter une proposition d’em- dans le projet d’action personnalisé ». tête pour Tony Blair. D’ailleurs, comme elle l’a rappelé bauche correspondant au projet Mais les opposants au PARE re- le 6 juillet sur Europe 1, elle est « motif légitime » de d’action personnalisé » est égale- doutent des dérives. L’association elle-même à l’origine du dispositif ment sanctionné : lettre de rappel Agir contre le chômage ! (AC !) re- de sanctions actuellement en vi- refus reste à préciser au premier refus, réduction de 20 % marque ainsi que le système en vi- gueur, institué par une loi du 31 dé- des allocations au deuxième, sus- gueur apporte une « garantie » sur cembre 1991. Une loi, a-t-elle sou- ment pratiqué dans la profession et pension de ces dernières au troi- le plan du salaire que ne contient NUMÉRO DE JUILLET-AOÛT 2000 ligné, qui « est appliquée » : en la région », d’un contrat d’appren- sième, et suppression au quatrième. pas le futur dispositif : « Il peut être 1999, 185 100 demandeurs d’emploi tissage ou d’une formation. Mais C’est notamment sur la question du admis qu’un demandeur d’emploi re- ont été radiés, dont 6 % pour refus aussi le « refus de répondre à toute refus d’un emploi ou d’une forma- fuse un emploi dont la rémunération d’emploi, 1 % pour refus de forma- convocation » de l’ANPE, l’incapa- tion que s’est polarisée la polé- est inférieure à plus de 20 à 30 % de tion, 5 % pour manque d’actes po- cité à justifier « de l’accomplisse- mique. celle dont il bénéficiait auparavant », sitifs de recherche d’emploi, 1 % ment d’actes positifs de recherche précise ainsi une note juridique de pour fausse déclaration et 87 % d’emploi » et les « déclarations SYSTÈME « PLUS SOUPLE » l’ANPE. Cependant, une « durée de pour absence à convocation. inexactes en vue de percevoir indû- Pour Michel Mersenne, chargé de chômage importante devra conduire Ce texte avait été voté après la ment le revenu de remplacement ». l’emploi et du chômage à la CFDT, le demandeur d’emploi à assouplir polémique déclenchée par la décla- Le demandeur d’emploi dispose le système de sanction du PARE est ses exigences ». ration de Michel Charasse, alors toutefois de quinze jours pour « plus souple » que celui aujourd’hui Les débats portent aussi sur la no- ministre délégué au budget. En s’expliquer avant qu’une décision en vigueur. Actuellement, « si vous tion de « motif légitime » de refus. septembre 1991, celui-ci avait esti- soit prise. Les radiations peuvent refusez une offre d’emploi, vous pre- Actuellement, « si un chômeur refuse mé qu’il y avait 700 000 « faux chô- être temporaires, d’une durée nez le risque d’être sanctionné. Alors un emploi en disant qu’il touche da- meurs », sur les quelque 2,8 mil- variant de deux à six mois – les qu’avec le PARE, c’est seulement si vantage aux Assedic, a priori, ce n’est lions de demandeurs d’emploi chômeurs peuvent donc se réins- vous refusez une proposition d’em- pas légitime, explique Edwige La- inscrits à l’ANPE. Dans un entre- crire et recouvrer leurs droits après bauche correspondant à votre projet prun, directrice de l’agence ANPE tien (Le Monde du 27 septembre cette période – ou définitives. d’action personnalisé. C’est donc plus de Thorcy. Mais s’il vient de s’inscrire 1991), Martine Aubry avait alors ju- Cette possibilité de réinscription précis ». Mais comment va-t-on au chômage, on peut se montrer plus gé qu’il était « inadmissible de faire ne figure pas dans le PARE. Or, se- contrôler qu’un chômeur a refusé souple. En fait, cela s’apprécie au cas porter la suspicion sur des centaines lon les données de l’Unedic, 35 % une embauche, s’interroge Noël par cas. Mais la radiation au premier de milliers de chômeurs qui vivent des personnes radiées se réins- Daucé, responsable national de la refus, c’est très rare. C’est pourquoi le des situations difficiles ». Mais elle crivent au bout de six mois, et en- CFDT de l’ANPE. « On n’arrive déjà PARE ne me paraît pas plus souple. » ajoutait qu’il y avait des gens qui viron 50 % au bout d’un an. pas à savoir par quel demandeur La directrice reconnaît que le sys- « ne veulent pas travailler et re- tème actuel laisse « une grande fusent l’emploi ou le stage qui leur place à la subjectivité. Nous ne est proposé, pour continuer à bénéfi- Bibliographie sommes pas inhumains... ». cier de l’indemnisation. Ceux-là sont Un groupe paritaire de suivi doit des fraudeurs, il faut les sanction- b L’Etat face aux chômeurs. b Assurance-chômage : se réunir pour définir notamment ner ». L’indemnisation du chômage de Union européenne et autres ce qu’est un motif légitime de refus Quelle différence entre le sys- 1884 à nos jours, de Christine approches internationales, étude dans le cadre du PARE. « Il faut éla- tème de sanctions de Martine Au- Daniel et Carole Tuchszirer comparative réalisée par la borer une liste de critères pour ne pas bry et celui prévu dans le PARE ? (Flammarion, 1999, 400 p., 139 F, délégation aux Affaires européennes faire de la sanction à tout va. La Les motifs de radiation semblent a 21,16 ¤). et internationales de l’Unedic CFDT sera attentive à éviter tout ce priori assez proches. Actuellement, b De l’emploi à l’emploi : le (Zoom 2000, Unedic). qui pourrait produire de l’arbitraire est sanctionné le refus, « sans motif chômage actif. « Chacun a le b L’assurance-chômage : et des abus », promet Michel Mer- légitime », d’un emploi « compa- devoir de travailler et le droit filet de sécurité ou senne. Mais pour nous, dit-il, «la tible avec la spécialité du chômeur d’obtenir un emploi », de parapluie percé ?, de Vincent sanction, ce sera l’échec ». ou sa formation antérieure et rétri- Marie-Noëlle Soniassy et Valérie Drouin et Xavier Greffe (Economica, bué à un taux de salaire normale- Svec (TOP éditions, 1999, 144 p.). 1985, 183 p., 69 F, 10,52 ¤). F. A. LeMonde Job: WDE2800--0004-0 WAS MDE2800-4 Op.: XX Rev.: 07-07-00 T.: 19:06 S.: 111,06-Cmp.:10,09, Base : LMQPAG 08Fap: 100 No: 0090 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 EUROPE ̄ APRÈS L’UNION MONÉTAIRE Dans une Roumanie en friche, la France par Gérard Moatti passe en tête des investisseurs étrangers

Conversion à l’euro : BUCAREST taux pour un prix d’environ coopération décentralisée va chan- de notre correspondant France Télécom, 5 000 euros, annonce Radu Hetco, ger la donne, assure l’ambassadeur ’est nous qui avons mis en responsable de la communication Pierre Ménat. Il y a en ce moment place, en mars dernier, le la Société générale, chez Dacia. Jusqu’en 2010, nous en- cent quatre-vingts collectivités fran- attention au big bang ! réseau GSM au Kosovo, visageons une production de deux çaises qui coopèrent avec des entités C cent mille unités, dont quatre-vingt roumaines, ce qui fait de la Rouma- triomphe Dan Bedros, Renault... s’implantent a date est passée presque inaperçue : nous venons de fran- PDG d’Alcatel Timisoara, en Rou- mille seront destinées à l’exportation. nie le deuxième partenaire de la chir, le 1er juillet, le milieu de la période transitoire de trois manie. En deux mois seulement. avec succès dans ce C’est une aubaine pour les fournis- France dans ce type de coopération, ans séparant la naissance officielle de l’euro de son appari- N’est-ce pas une performance ? » seurs locaux qui ont la chance d’être après la Belgique. » tion sonnante et trébuchante, début 2002. On avait espéré Dan Bedros est enthousiaste : Al- pays francophile. Mais intégrés dans le réseau de Renault. » Comment faire pour attirer les queL les citoyens profiteraient de ce long délai pour s’acclimater pro- catel vient de décider de doubler sa L’investissement de Renault en PME françaises en Roumanie ? gressivement à leur nouvelle monnaie. Espoir déçu : selon le dernier capacité de production en Rouma- les PME ne suivent pas Roumanie s’annonce comme une « Elles ont besoin d’un soutien relevé de l’Association française des banques, 0,15 % des transactions nie. Timisoara, ville symbole d’une « success story », à l’instar de celui constant, de conseils pour leurs pro- réalisées en France se font en euros – encore moins pour les chèques révolution manquée, devenue rels pour nous consacrer maintenant d’Alcatel, de France Télécom ou de blèmes d’installation sur place, de (0,11 %) et les règlements par carte de crédit (0,03 %), moyens de paie- contre son gré l’exemple typique à l’économie. » Certes, la France se la Société générale. Si les grandes contacts, de transport ou de ment les plus utilisés par les particuliers. Bref, il se confirme que le de la désinformation médiatique à porte bien. Sur les 6,4 milliards entreprises s’intéressent de plus en douane », lance Doina Dobre, di- passage à la monnaie unique sera vraiment un « big bang ». l’échelle planétaire, serait-elle en d’euros investis par des pays étran- plus à la Roumanie, les PME fran- rectrice de la Chambre de Certes, dès le premier semestre 2001, les banques commenceront à train de devenir une technopole gers en Roumanie en dix ans, la çaises ne font pas preuve de la commerce et d’industrie française distribuer des chéquiers en euros, et elles refuseront progressivement dix ans après la chute de Ceauses- France compte pour un milliard et même dynamique. Jusqu’à mainte- en Roumanie (CCIFR). Arrivée à la l’ouverture de comptes en francs au cours du deuxième semestre. cu ? A 500 kilomètres de Bucarest passe en tête des investisseurs nant, environ mille huit cents PME tête de la CCIFR depuis l’année Mais la véritable transition sera brutale : introduction des pièces et et dans une Roumanie ravagée par dans le seul pays latin de l’Europe se sont installées aux pieds des dernière, la jeune directrice a réussi billets dans les dix premiers jours de 2002, et fin du cours légal du les pénuries, Timisoara étonne. de l’Est. Carpates. C’est beaucoup, mais pas à tripler le nombre d’adhérents de franc six à huit semaines plus tard, c’est-à-dire dans la deuxième quin- Les sièges de sociétés étrangères Ce succès est dû aux investisse- assez : rien qu’à Timisoara, mille cette institution qui s’avère indis- zaine de février – les banques et La Poste continuant d’échanger les flanquent la rue qui mène au cœur ments effectués ces deux dernières PME italiennes se sont implantées. pensable pour les PME française. francs restants pendant quelques mois. de la ville. La propreté des lieux années. France Télécom, qui a le « Notre mission, affirme-t-elle, est Pourquoi le public a-t-il jusqu’ici boudé l’euro ? La première raison saute aux yeux, les hôtels et les res- contrôle de la société de télépho- CORRUPTION ET INSTABILITÉ de régler tous les problèmes des PME – prosaïque, mais suffisante – est qu’il est aussi difficile de se familia- taurants affichent complet et les nie mobile Mobil Rom depuis sa Certes, il n’est pas aisé de se et de nous adapter à tous les bud- riser avec une monnaie sans la voir que d’apprendre à jouer du pia- gens sourient. Timisoara est tout création en 1997, compte huit cent frayer un chemin dans le dédale de gets. » no... sans piano. La deuxième est que les banques, qui devaient être simplement une ville prospère. mille abonnés en Roumanie. La- l’économie roumaine. Le cadre lé- Est-ce difficile de promouvoir les les chevilles ouvrières du changement, ne l’ont guère encouragé. La C’est ici que la société allemande farge a investi 200 millions d’euros gislatif reste imprévisible, la cor- entreprises françaises en Rouma- troisième, enfin, plus fondamentale – et plus inquiétante pour l’ave- Continental vient d’investir dans la cimenterie roumaine Rom- ruption et la bureaucratie battent nie ? Oui et non. Oui, parce qu’on nir – est qu’on avait sans doute sous-estimé l’ampleur de la révolution 100 millions d’euros dans la pro- cim. L’année dernière, avec le leur plein, la réforme économique n’a jamais assez de moyens ; non, qui s’annonce. La monnaie unique a été conçue par des banquiers duction de pneus, que Solectron a même montant, la Société générale patauge et l’instabilité politique parce que la France n’est pas une centraux et des hommes politiques. On a longuement mis en valeur décidé d’installer son siège central a pris le contrôle de la Banque rou- fait souvent tomber des gouverne- terre inconnue pour les Roumains. ses vertus macroéconomiques. Son adoption par les populations de- pour l’Europe du Sud-Est, qu’Erics- maine de développement, la plus ments. Pourtant, ces inconvénients En dix ans, plus de dix mille jeunes vait suivre d’elle-même : il ne s’agissait, en somme, que d’un appren- son produira ses téléphones mo- fiable de Roumanie. Vivendi vient n’empêchent pas l’Allemagne de Roumains ont effectué des études tissage – comme on apprend à se servir d’un appareil électroménager. biles, que BNP-Paribas et EDF ont d’obtenir une concession de vingt- compter actuellement huit mille et des stages en France par le biais Mais la monnaie est tout autre chose : depuis son usage quotidien, en charge la privatisation de la cinq ans sur le réseau d’alimenta- sept cents PME en Roumanie. «La de multiples filières. « En Rouma- qui met en œuvre de multiples compagnie roumaine d’électricité, tion d’eau de Bucarest. Carrefour nie, deux millions d’élèves ap- mécanismes mentaux et psycho- que Plastique du Val de Loire vient ouvrira bientôt une grande surface prennent le français, contre un mil- Le public a boudé logiques, jusqu’à sa dimension d’investir 6 millions d’euros dans dans la capitale roumaine. Contacts lion qui ont choisi l’anglais, se nationale et symbolique, elle re- Elba. Le bijou des investissements félicite Jacques Barrat, conseiller l’euro parce qu’il est présente une réalité sociale français en Roumanie reste tout de b Ambassade de France, culturel de l’ambassade de France. complexe, dont la manipulation COOPÉRATION ÉCONOMIQUE même Renault, qui a racheté l’en- conseil économique et Nous avons un institut français à Bu- aussi difficile de n’est pas sans risque. Un risque Timisoara a également attiré treprise automobile Dacia, qu’elle commercial : Str. Nicolae Iorga 11, carest, trois centres culturels et cinq qui n’a pas échappé à la Commis- l’attention de l’ambassade de avait mise en place par la société sector 1, Bucarest. alliances françaises éparpillés en se familiariser avec sion de Bruxelles. Depuis plu- France à Bucarest. En mars 1996, française dès 1966. L’entreprise Tél. : 00-40-1-312-02-57. province. Il y a plus de cinquante ly- sieurs années, la DG 24 – la Di- les Journées économiques franco- roumaine a été acquise par le Fax : 00-40-1-312-02-56. cées francophones en Roumanie, une monnaie sans la rection générale en charge de la roumaines y ont été organisées. Il constructeur français moyennant e-mail : [email protected] tandis que l’institut français compte protection des consommateurs – était temps. « En 1990, après la 50 millions d’euros au titre des b Chambre de commerce et cent mille visiteurs par an. » Des ar- voir que d’apprendre fait plancher dans son « Groupe chute de la dictature, il était ques- contributions au capital social et d’industrie française : Calea guments à l’avantage des PME euro » des représentants des as- tion de coopération humanitaire, af- 220 millions d’euros d’investisse- Victoriei 142-146, sc. D. Apt 32. françaises, mais qui attendent en- à jouer du piano sans sociations de consommateurs, firme l’ambassadeur de France, ment sur cinq ans. « D’ici trois ans, Sector 1. Bucarest. core de porter leurs fruits. des porte-parole des populations Pierre Ménat. Ensuite, nous avons nous allons produire un voiture Tél. et Fax : 00-40-1-310-33-51. piano, que les banques fragiles (personnes âgées, handi- mis l’accent sur les échanges cultu- comparable aux modèles occiden- e-mail : [email protected] Mirel Bran capés, etc.), des sociologues, psy- n’ont guère encouragé chologues, historiens, pour ex- plorer toutes les dimensions le changement et d’une opération qui n’a pas de Frank Vandenbroucke, ministre des affaires sociales de Belgique précédent historique. En effet, qu’on a sous-estimé les conversions récentes les plus notables (franc lourd en France « Le gouvernement belge veut démontrer l’ampleur en 1959, décimalisation en Grande-Bretagne en 1971) de la révolution étaient beaucoup plus simples et limitées à un seul pays. qu’il n’y a pas à choisir entre emploi et protection » qui s’annonce Cette fois, comme le résume Thierry Vissol, chef de l’unité « Services financiers » à la DG 24 et animateur des groupes de travail, on a affaire à un « phénomène social total ». Des enquêtes réalisées, « Le gouvernement auquel gouvernement belge a l’ambition d’élargir le champ de la dis- » Dans une société où la longé- on peut retenir plusieurs idées. La monnaie est d’abord un langage, vous appartenez, qui allie libé- de démontrer qu’il n’y a pas à cussion. C’est ce que Martine Au- vité s’accroît, on prend ainsi le construit dès l’enfance, permettant à chacun de créer sa propre raux, socialistes et écologistes, choisir entre l’emploi et la protec- bry a, me semble-t-il, voulu faire risque de créer des tensions, in- échelle de valeurs et de conserver une mémoire des prix – un individu espère mettre en place ce que tion. Ce débat progresse d’ailleurs avec le dossier des 35 heures. Au- surmontables à terme, entre les en garde en tête, en moyenne, de 30 à 50 – qui guide son comporte- vous appelez un “Etat social ac- au niveau européen, puisque le delà des salaires, des horaires, de générations. Il convient donc ment de dépense. Le passage à l’euro obligera chacun à reconstituer tif”. Quel est son but ? récent sommet de Lisbonne a, la sécurité, il convient d’envisager que des gens puissent se reposer cette mémoire, pour beaucoup à des âges peu propices à une telle ac- – Nous voulons refonder un pour la première fois, débattu les moyens de remettre les gens à certains moments, en préser- quisition. La difficulté sera d’ailleurs inégale selon les pays : pour éva- Etat entreprenant, soucieux de la d’une vraie politique sociale, qui au travail, d’augmenter le taux vant leurs droits, et, par ailleurs, luer (approximativement) dans leur propre monnaie le prix d’un objet cohésion sociale et du développe- ne serait pas subordonnée à la po- d’activité ou d’assurer le paie- travailler jusqu’à un âge plus exprimé en euros, les Allemands se contenteront de le multiplier par ment économique, créant une so- litique de l’emploi. ment des retraites. avancé. 2, les Portugais par 200, les Italiens par 2000. ciété active. La conjugaison des – Comment se traduit votre » Je suis convaincu, à cet égard, – Quel rôle assignez-vous à la On peut penser que, dans ces pays, la « béquille » que représente la termes “social” et “actif” signifie, programme dans le domaine de qu’il faut maintenir un premier pi- fiscalité dans le modèle d’Etat référence à la monnaie nationale servira longtemps. Est-ce un avan- en réalité, que l’Etat a pour ob- l’emploi ? lier, fondé sur l’assurance et la so- que vous préconisez ? tage ? De nombreux spécialistes pensent que non – de même que le jectif de développer une société – Nous avons déjà décidé de ré- lidarité, mais aussi assurer pour – L’Etat social actif doit corri- passage par la traduction mentale est un handicap dans l’usage d’une participative, sans renoncer au duire les charges des entreprises, tous une protection complémen- ger les inégalités et mettre en langue étrangère – et estiment préférable l’immersion totale : ce sera but de la social-démocratie, qui d’augmenter le salaire minimum taire, financée par des fonds sec- place une certaine justice so- le cas pour les Français (qui devront multiplier les valeurs en euros est d’assurer à tous une protec- et d’“activer” les indemnités oc- toriels et appuyée sur des conven- ciale. La fiscalité est l’un des par 6,56) ou les Espagnols (par 166). Cette désorientation monétaire tion sociale adéquate. troyées à ceux appelés, en France, tions collectives de travail qui moyens dont il dispose. Ce rai- ne peut pas être sans conséquence sur les comportements. En France, » Nous n’enlevons rien à l’Etat- les “RMistes”. Il fallait créer, pour garantissent un droit de regard sonnement est l’un de ceux qui le passage à l’euro se traduira par une diminution générale des providence, nous lui ajoutons une ces personnes, des incitations à des travailleurs. distinguent l’analyse libérale de chiffres : un salaire net de 13 500 francs deviendra à peu près de dimension supplémentaire. Le l’emploi et mieux rémunérer leurs – Vous entendez également celle de la social-démocratie. On 2 000 euros, un prix de 6 000 francs refluera dans la catégorie des éti- efforts de réinsertion. Parallèle- quettes à trois chiffres. ment, nous mettons en place une Des études ont montré que ce changement accentue les tendances série de mécanismes ponctuels « L’Etat social actif doit mettre en place une naturelles : les prodigues dépensent davantage, les économes sont pour réduire les freins à l’em- plus sensibles à la réduction optique de leurs revenus. Quel sera l’effet bauche. certaine justice sociale. La fiscalité est l’un de ces mouvements contraires sur la consommation et les situations » Ce n’est qu’une première de surendettement ? Impossible de le dire. Bref, la violence prévisible étape : après ces mesures d’ordre des moyens dont il dispose. Les gens ne sont du choc nécessite un travail de préparation. Dans un premier temps, économique, il faudra réformer, la DG 24 a élaboré une méthodologie de formation adaptée aux diffé- par exemple, le système d’accueil pas talentueux et forts par nature. Il faut rents publics, en particulier les plus démunis. Elle a par exemple créé des enfants pour permettre aux quelque 35 instruments d’apprentissage : fiches de conversion très femmes de mieux concilier vie corriger ces inégalités, et pas seulement par simples à utiliser, carnets de comptes, puzzles, jeux... L’application professionnelle et vie privée. Il sur le terrain va commencer dès cet automne, dans un dispositif à plu- faut également progresser vers la des politiques de l’emploi, qui ne sont pas sieurs étages : en France, sous l’égide du ministère de l’économie, semaine de quatre jours et, plus 5 000 « superformateurs » vont transmettre leur savoir-faire à une généralement, réfléchir à la quali- des substituts à la politique redistributive » multitude de formateurs volontaires recrutés dans les administra- ̄ té de l’emploi. J’ajoute qu’il tions, les associations à vocation sociale ou les milieux professionnels. convient également de repenser la Mais pour « apprendre » l’euro, il faudrait... des euros, et c’est là Frank Vandenbroucke formation. On a dit, à Lisbonne, “repenser le cycle de la vie pro- ne peut pas se contenter de for- que le bât blesse. La Banque centrale européenne fait de la sécurité b Né en 1944, Frank qu’il convenait d’aller vers la so- fessionnelle”. De quelle façon ? mer les gens à affronter le mar- une priorité absolue : pas question de diffuser de vrais billets et pièces Vandenbroucke est diplômé en ciété de la connaissance, mais je – On considère aujourd’hui que ché et, ensuite, se désintéresser avant la date officielle, pour donner le moins de prise possible aux économie des universités de ne suis pas certain que les Quinze les gens doivent être hyperactifs d’eux. Ils ne sont pas égaux, ta- faussaires. Elle a tout de même accepté de livrer – en principe en oc- Leuven et de Cambridge. Il est aient mesuré l’ampleur du défi, pendant une période de vingt- lentueux et forts par nature. Ils tobre prochain – 20 000 kits de billets plus ou moins similaires aux docteur de l’université d’Oxford qui est d’investir massivement cinq ou trente ans, ce qui entraîne ne sont pas tous issus du même coupures réelles (mais imprimés sur une seule face) pour faciliter le pour une thèse sur la justice dans le capital humain. des phénomènes comme le milieu. Il faut donc corriger ces travail des formateurs. Pour les pièces, il faudra attendre... le 15 dé- sociale et sur l’éthique individuelle. – Le système belge est, plus burn out ou la fatigue chronique. inégalités, et pas seulement par cembre 2001 : les particuliers pourront en acheter par kits d’une va- b Ancien président du Parti que d’autres, fondé sur la On observe aussi que les des politiques actives de l’em- leur de 100 francs environ. Bref, on approche du moment où la lo- socialiste flamand (1989-1994), concertation entre l’Etat, les pa- employeurs, sachant qu’une ploi, qui ne sont pas des substi- gique macroéconomique de la nouvelle monnaie va rencontrer sa il fut ministre des affaires trons et les syndicats. L’Etat so- partie des quinquagénaires tuts à la politique redistribu- logique sociale et psychologique. Malgré les précautions prises, le étrangères avant de devenir, en cial actif remet-il en cause ce disparaîtront du marché de l’em- tive. » choc risque d’être rude. 1999, ministre des affaires sociales principe ? ploi, n’investissent plus assez dans le gouvernement de coalition – La concertation reste essen- dans la formation des quadras, Propos recueillis par Gérard Moatti est directeur de la rédaction de la revue « Sociétal ». « arc-en-ciel » que dirige le libéral tielle. Le défi, en Belgique comme sauf pour ceux qui occupent des Jean-Pierre Stroobants Guy Verhofstadt. ailleurs, est de la moderniser et postes élevés. (à Bruxelles) LeMonde Job: WDE2800--0005-0 WAS MDE2800-5 Op.: XX Rev.: 07-07-00 T.: 19:06 S.: 111,06-Cmp.:10,09, Base : LMQPAG 08Fap: 100 No: 0091 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat Les ventes automobiles, moteur de la croissance UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON Production industrielle et prix à la production dans l'Union 1,0 PRODUCTION INDUSTRIELLE, PAR PRODUCTION INDUSTRIELLE (avril 00, en %) 0,9 RAPPORT AU MOIS PRÉCÉDENT 0,9 0,8 Sur un an ...... 6,0 6,5 6,8 7,4 4,9 5,0 8,3 3,5 2,7 6,1 8,7 Sur un mois ...... 0,6 0,7 0,6 1,3 – 0,9 – 0,2 – 0,9 – 0,8 0,9 -1,2 -0,4 0,6 0,5 PRIX À LA CONSOMMATION (mai 00, en %) 0,4 0,4 0,2 Sur un an ...... 1,7 * 1,9 * 1,5 2,4 3,2 1,6 * 2,5 2,1 * 0,5 3,1 – 0,8 (avril.00) PRIX À LA PRODUCTION, Sur un mois ...... 0,1 * 0,1 * – 0,1 0,3 0,2 0,2 * 0,4 0,4 * 0,2 0,1 – 0,2 (avril.00) 0,0 PAR RAPPORT AU MOIS PRÉCÉDENT PIB EN VOLUME – 0,2 (1er trimestre 00, en %)

– 0,4 Sur un an ...... 3,2 3,1 2,3 4,6 (3e trim. 99) 4,0 (3e trim. 99) 3,2 2,1 (3e trim. 99) 3,9 3,0 5,0 0,0 (3e trim. 99) – 0,5 Sur trois mois ...... 0,7 0,7 0,7 1,1 1,0 0,6 0,4 0,5 0,5 1,3 – 1,4 MAM J J A S ON D J F DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) 1999 2000 Source : Eurostat 1999 ...... – 0,7 – 1,2 – 1,2 – 0,9 – 1,1 – 1,8 – 1,9 0,5 1,2 1,6 (1998) – 6,1(1998)

a LA PRODUCTION industrielle de l’Union européenne a progres- DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) sé de 0,9 % en février 2000 par rapport au mois précédent, après le 1999 ...... 68,1 72,2 61,1 114,4 63,5 58,6 114,9 63,8 46,0 57,4 (1998) 99,9 (1998) recul de 0,2 % enregistré en janvier. Ce résultat constitue la hausse mensuelle la plus élevée depuis mars 1999. SOLDE COMMERCE EXTÉRIEUR a EN FÉVRIER, ce sont les biens de consommation durable (en milliards d'euros, avril 00) (+ 1,6 %), et particulièrement les automobiles, qui ont dopé la pro- duction industrielle, les biens de consommation intermédiaire pro- – 7,1 1,1 5,5 (mars) 1,5 – 3,1 (mars) 0,2 – 0,3 0,9 (mars) – 3,5 (mars) – 30,2 (déc.) 13,2 (déc.) gressant de 0,9 % et les biens d’investissement de 0,7 %. Dans le INVESTISSEMENT (FBCF) même temps, les prix à la production ont augmenté de 0,4 %. (1er trimestre 00, en %) a AUX ÉTATS-UNIS, (4e trim. 99) (4e trim. 99) (4e trim. 99) (4e trim. 99) (4e trim. 99) les résultats de la production industrielle Sur trois mois ...... 1,97 2,1 2,05 1,49 0,19 4,19 en février ont été nettement inférieurs aux mois précédents, tandis – 2,2 0,8 1,8 2,2 0,2 que le Japon affiche une hausse importante de 3,2 %, qu’il faut * provisoire ** source Commission européenne *** Luxembourg inclus néanmoins tempérer par les fortes variations enregistrées au cours des douze mois précédents. Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat PAYS ÉMERGENTS Les indicateurs français INNOVATION Des marchés financiers « raisonnablement » volatils DERNIER MOIS VARIATION La forte croissance du capital-risque européen CONNU SUR UN AN Evolution des montants investis par secteurs en millions d'euros Evolution du Nasdaq et des obligations des pays émergents en % 90 263 CONSOMMATION DES MÉNAGES COMMUNICATIONS 80 2,6 % (mai) + 7,6 % 1 342 NASDAQ (en produits manufacturés) 70 INFORMATIQUE* 391 60 3 022 TAUX D'ÉPARGNE 15,9 % (4e trim. 99) + 0.1 50 ÉLECTRONIQUE (autres) 248 494 40 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES 2,0 % (4e trim. 99) + 1.3 BIOTECHNOLOGIES 118 30 644 20 303 COMMERCE EXTÉRIEUR MÉDECINE-SANTÉ 10 233 OBLIGATIONS DES PAYS ÉMERGENTS (en milliards de francs) + 2,1 MdF (avril 00) – 6,6 MdF 0 non communiqué (solde cumulé sur 12 mois) + 93,6 MdF (00/99) – 35,1 MdF INTERNET 1 092 MARS MAI JUIL. SEPT. NOV. JANV. MARS MAI JUIN 1995 1999 1999 2000 ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL Source : CDC DES MÉNAGES* 2 (juin) – 9 ** * Matériel, logiciels et semi-conducteurs Source : PricewaterhouseCoopers

a LES MONTANTS a LES PAYS ÉMERGENTS sont souvent classés dans les marchés finan- ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE* investis en capital-risque dans des entreprises ciers à risques. Le marché des obligations souveraines de ces pays, consti- opinion des chefs d'entreprise technologiques en Europe ont augmenté de 70 % entre 1998 et 1999, pour tué de la dette publique libellée en devises fortes, illustre ce niveau de sur les perspectives générales de production + 33 (juin) – 10 ** atteindre 6,8 milliards d’euros, selon une étude publiée par Pricewater- risque. Hors période de crise, leur volatilité s’élève en moyenne à 25 %, houseCoopers. Ces montants restent néanmoins très inférieurs à ceux soit un niveau proche de celui observé sur le marché américain des nou- consentis aux Etats-Unis, où ils ont atteint 18 milliards d’euros en 1999. velles technologies (Nasdaq). CRÉATIONS D'ENTREPRISES 23 390 (mai) + 8,6 % Les sommes les plus importantes sont allées au secteur informatique, sui- a DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE, la volatilité du Nasdaq est en très vi du secteur de la communication, puis d’Internet. a L’ANGLETERRE forte progression. A l’inverse, on n’observe sur les marchés émergents ni DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES*** 3 439 (avril) – 15,3 % a bénéficié à elle seule de près du tiers des investisse- hausse notable de la volatilité ni augmentation des primes de risques. La ments (2,2 milliards d’euros), suivie de l’Allemagne (1,35 milliard), de la (Caisse des dépôts et consi- solidité de la conjoncture explique ce résultat. * solde de réponses, cvs, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de publication France (1 milliard), des Pays-Bas (540 millions d’euros) et de la Belgique gnations - risque-pays.) Sources : Insee, Douanes (364 millions d’euros). ̄ UN CHIFFRE L’Europe de l’Est suspendue à la confiance des capitaux privés

0,4 % a faible croissance enre- se traduisent en général, au l’intégration. Des pays de petite industriel s’est amélioré (la Hon- gistrée l’année dernière Les dix pays candidats moins dans un premier temps, taille peuvent encore se per- grie est le seul pays de l’Est à dans les dix pays de l’Est par de nouveaux déficits (moyens mettre cette stabilité nominale de avoir connu une nette hausse de La baisse des prix L candidats à l’Union eu- de production à rénover, inputs la devise : au moment de crises ses exportations en 1999). sur le marché immobilier à l’Union européenne ropéenne (UE) n’est pas seule- importés, produits finis destinés à inflationnistes, les pays baltes En matière de change, la Po- britannique en juin ment venue retarder la réduction peinent à choisir entre la consommation, rapatriement puis la Bulgarie ont mis en place logne n’a finalement pas su choi- Les prix du marché immobi- des écarts avec les pays occiden- des bénéfices des entreprises). des currency boards (version forte sir : elle avait mis en place une dé- lier britannique ont chuté de taux. Elle a aussi souligné le di- l’objectif de croissance Cette double importation, à la de l’ancrage nominal). En l’oc- préciation régulière de sa devise. 0,4 % en juin, selon Halifax Plc, lemme entre croissance et stabili- fois de biens et de capitaux, a par- currence, de faibles montants fi- Mais le choix d’une croissance le plus gros établissement de té, renforcé dans l’optique de indispensable fois été encore entretenue par la nanciers d’investissements occi- forte depuis 1997 et l’afflux de ca- crédit spécialisé dans l’immobi- l’élargissement de l’UE. En effet, politique de change. Une devise dentaux permettent la couverture pitaux l’ont contrainte à autoriser lier outre-Manche. Cette chute le retard en niveau de développe- à l’intégration, stable permet en effet de baisser des comptes extérieurs très dé- en pratique des périodes d’appré- de 0,4 % est consécutive à une ment (qui empêche encore l’inté- les coûts relatifs des produits im- gradés. Ces pays n’en restent pas ciation du change entrecoupées autre chute de 0,4 % en mai. La gration) incite à privilégier la et celui de la stabilité portés, augmentant le niveau de moins extrêmement sensibles à la de brusques dépréciations. Le hausse des prix sur les douze croissance, tandis que la stabilité vie. Mais le recours aux achats se conjoncture de leurs partenaires pays a aujourd’hui des déficits ex- derniers mois atteint 9,2 % (indispensable à l’adhésion) né- exigé pour l’adhésion systématise et les exportations commerciaux. térieurs préoccupants, qui pour- contre un rythme qui frisait cessite un assainissement qui sont dissuadées (creusement des Une politique de stabilité du raient finir par inquiéter les inves- les 11 % auparavant. Le prix pèse sur les niveaux de vie. la décennie 1990 a traumatisé des déficits commerciaux), tandis que change en termes réels (déprécia- tisseurs malgré la hausse du PIB. moyen d’une transaction immo- Avant tout, on sait que même entreprises incapables de se re- les taux d’intérêt généralement tion équivalente au différentiel bilière est de 83 903 livres un rythme soutenu de croissance tourner vers des clients non cap- plus élevés incitent les acteurs na- d’inflation avec les partenaires) MAUVAISE ANNÉE 1999 (871 000 francs, 132 880 euros). de l’activité ne suffit pas à rattra- tifs. Les efforts de productivité tionaux à recourir à l’endette- peut, à l’inverse, permettre de li- Certes, l’année 1999 a été mau- Pour les professionnels bri- per le retard en niveau de ri- entamés dès le début de la transi- ment extérieur (afflux de capi- miter les déséquilibres extérieurs. vaise : le PIB des dix pays a aug- tanniques, ces indicateurs sont chesse : depuis plusieurs années, tion n’ont pas encore permis de taux). Elle est particulièrement efficace menté de 2 % seulement, contre le signe manifeste d’un ralentis- le PIB généré par les cent millions surmonter ce retard. Les pays Si des mesures de limitation de quand les politiques qui l’ac- 2,9 % en France. La division par sement du marché, qui avait vu d’habitants des dix pays concer- sont au mieux des réservoirs de la demande privée n’ac- compagnent sont cohérentes : en deux des importations russes et le ses prix croître de 14 % l’an der- nés reste équivalent à celui de la main-d’œuvre pour les entre- compagnent pas l’ouverture particulier, elle nécessite un ralentissement en Europe (princi- nier. Les conjoncturistes esti- Hollande. L’accent avait pourtant prises occidentales, la faible créa- commerciale et financière, les li- contrôle plus strict des entrées de palement en Allemagne) ont pesé ment de leur côté que la Banque été mis sur la croissance. Mais tion de valeur ajoutée expliquant mites d’une politique d’apprécia- capitaux pour éviter l’apprécia- sur les exportations. Le moral des d’Angleterre devrait en tirer les une croissance vigoureuse crée l’importance du contenu en im- tion réelle du change sont vite at- tion de la devise. entrepreneurs a baissé avec les leçons et ne pas augmenter ses des déséquilibres qui finissent par portation des exportations. teintes. La République tchèque Elle se fait au prix d’une crois- chiffres des commandes, celui des taux d’intérêt. L’institut d’émis- obliger à ralentir. En outre, les industries ne par- puis la Slovaquie ont pu en faire sance limitée pour éviter un re- ménages avec ceux de l’emploi. sion a augmenté ses taux quatre A l’Est, l’effort est porté sur la viennent pas à satisfaire une de- l’expérience, lorsque les investis- cours à l’endettement. Elle a L’investissement et la consomma- fois de suite au cours des dix surveillance des équilibres inter- mande locale très dynamique. Les seurs ont fini par se refuser à fi- néanmoins permis aux deux pays tion s’en sont ressentis et la de- derniers mois pour maintenir nes (inflation, solde budgétaire), importations sont ainsi très sen- nancer les déficits sans cesse qui l’ont résolument choisie, la mande intérieure s’est contractée. l’inflation en dessous de 2,5 %. dans une optique très influencée sibles à l’augmentation des reve- croissants, acculant les autorités à Hongrie et la Slovénie, de devenir Mais la leçon tirée a été un Des taux d’intérêt plus élevés, par les critères de Maastricht. Une nus. Au total, les importations accepter une dévaluation de la les pays les mieux placés dans la nouveau renforcement des la suppression d’un abattement politique restrictive vient limiter augmentent dès que les exporta- monnaie. Les deux pays sont alors course à l’intégration euro- contrôles des déséquilibre inter- fiscal sur les intérêts d’un crédit la croissance dès que les déra- tions augmentent, perpétuant des entrés dans une phase d’activité péenne. En quelque sorte, la nes. Le retour de la croissance immobilier et une hausse de la pages menacent. Les déséqui- déficits commerciaux et courants très ralentie et de change ins- ponction opérée chaque année avec la reprise de l’activité mon- fiscalité à l’achat d’un bien im- libres externes ne sont pas, en re- importants. table, deux caractéristiques in- par cette moindre croissance a diale permet à la zone d’afficher mobilier ont aussi contribué à vanche, partout surveillés avec compatibles avec les exigences de été utile sur le long terme. L’outil des hausses remarquables du freiner l’envolée des prix en An- autant d’attention, alors qu’ils FACTEUR DE DÉSTABILISATION PIB : 6 % en Pologne, presque 7 % gleterre. Ce ralentissement vient constituent aujourd’hui le princi- Dans le même temps, les pays Des croissances encore limitées en Hongrie au début de l’an- à point pour infléchir un rythme pal obstacle à la poursuite de l’in- de l’Est sont devenus un lieu pri- née 2000, tandis que les pays en Evolution comparée du PIB des dix pays de l'Est candidats à l'Union tégration. vilégié pour les investissements récession ont renoué avec la de hausse que bon nombre européenne et des Pays-Bas en milliards de dollars d’observateurs assimilaient à la Depuis le début de la transition, mondiaux. Là encore, il est nor- croissance. Les pays de l’Est mal que des pays cherchent à fi- PAYS-BAS 394,9 415,4 bulle immobilière du début des les déficits commerciaux des pays 375,6 peuvent à nouveau être incités à 358,3 années 80. de l’Est ne se résorbent que dans nancer leur transformation par 327,3 339,5 repartir dans une période faste, et Le ralentissement a été parti- les périodes de forte contraction l’appel à des capitaux non rési- négliger le creusement des désé- 158,1 154,7 169,2 dents. Il s’agit pourtant d’un outil 143 142,8 culièrement perceptible à de la demande. Certes, il est nor- 126,3 quilibres externes. Cette poli- Londres et dans le sud-est de mal que des pays en reconstruc- à manier avec précaution, tant les tique, à laquelle la Hongrie et la tion aient besoin d’importer. capitaux privés ont un potentiel 112,4 Slovénie commencent à leur tour l’Angleterre où les prix de l’im- 104,4 111,7 107,4 118,8 106 mobilier ont plus que doublé A l’Est, à cette nécessité d’ache- de déstabilisation important. à goûter, pourra durer tant que 34,3 34,4 37 depuis la fin de la récession bri- ter, augmentée de la volonté de De court terme, ils sont volatils 27,2 27,2 30 durera la confiance des investis- tannique au début des an- vivre « comme à l’Ouest », s’est et peuvent vite repartir, déséquili- 63,4 64 63,9 67,1 68,8 70 seurs privés, puisque ce sont eux nées 90. Infléchissement ne si- ajoutée une difficulté à vendre : brant des pays encore fragiles. les principaux bailleurs de fonds gnifie pas baisse pour autant : la les industries locales étaient ini- S’ils viennent alimenter l’endette- 1995 1996 1997 1998 1999 2000 de ce schéma de développement. baisse du chômage et la hausse tialement calibrées pour les ment à long terme, ils grèvent la POLOGNE croissance future tout autant PAYS EN CHANGE FLOTTANT : ROUMANIE, SLOVAQUIE, RÉP. TCHÈQUE des salaires sont les principaux échanges au sein de l’ancien mar- PAYS EN « CURRENCY BOARD » : PAYS BALTES ET BULGARIE Nicolas Meunier soutiens du marché. ché commun des pays de l’Est. La qu’un déficit budgétaire. S’ils sont PAYS EN ANCRAGE RÉEL DU CHANGE : HONGRIE ET SLOVÉNIE (Caisse des dépôts rupture des liens dès le début de investis dans des entreprises, ils Source : Caisse des dépôts et consignations et consignations) LeMonde Job: WDE2800--0006-0 WAS MDE2800-6 Op.: XX Rev.: 08-07-00 T.: 11:40 S.: 111,06-Cmp.:10,09, Base : LMQPAG 08Fap: 100 No: 0092 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 FOCUS ̄ HISTOIRE ÉCONOMIQUE Les communes vont pouvoir accélérer par Laurent Fléchaire le développement de réseaux numériques

La lente abolition près la construction de tures en fibre optique (dites aussi ridique précédent. Mais pas suffi- lignes de chemin de fer, De nouvelles mesures « fibres noires »), qu’elles met- samment, estiment-ils. Ce texte A de routes et d’auto- traient ensuite à la disposition impose en effet aux collectivités routes, l’aménagement gouvernementales d’opérateurs. Ces derniers, qui re- d’amortir ce type d’investissement de la corvée du territoire passe désormais et de chignent à prendre le risque de sur huit ans, soit une durée très plus en plus par la mise en place devraient permettre construire de tels réseaux, pour- faible. ous croyons impossible d’apprécier tout ce que la corvée de réseaux de télécommunication. raient en revanche être intéressés Il les oblige en outre, avant tout coûte au peuple » : voilà ce qu’écrit Turgot en 1776, en Les différentes régions françaises aux collectivités par leur exploitation. En favorisant investissement, à établir un s’opposant à ce moyen archaïque utilisé par l’Etat pour sont, pour l’instant, très inégale- la mise en place d’offres concur- constat de carence de toute initia- créer et entretenir son réseau routier. Mais la corvée a ment loties en la matière. locales de construire rentes, les collectivités locales ont tive privée en la matière, procé- desN avantages : elle est gratuite et n’oblige pas l’Etat à organiser Le Comité interministériel pour bon espoir de faire baisser les prix dure longue et source de nom- une collecte d’impôts. Traditionnellement, les routes, ponts et la société de l’information, réuni plus facilement des de connexion et de mettre en breux différends. autres infrastructures relèvent, avant la Révolution, des autorités lundi 10 juillet, devait annoncer place les conditions nécessaires locales, des seigneurs, des communautés religieuses et autres asso- trois types de mesures. Primo, le réseaux à haut débit pour attirer davantage d’entre- RECOURS À BRUXELLES ciations de marchands qui réalisent ces ouvrages sans cohérence au projet de loi sur la Société de l’in- prises et de services sur leur terri- La communauté urbaine du niveau national. Une des premières tentatives de mise en place formation, qui devrait être bouclé prix de France Télécom, pour cer- toire. Grand Nancy a ainsi lancé une d’une logique étatique est effectuée par Henri IV et son ministre à l’automne, rendra plus facile la tains de ces services à haut débit, Mais jusqu’à présent, il leur était procédure d’appel après le juge- Sully, qui créent un « office de grand voyer », en 1599, pour coor- tâche des collectivités territoriales varient ainsi du simple au double souvent très difficile de transfor- ment défavorable dans le procès donner l’ensemble des tâches de construction du royaume. Mais qui souhaitent investir dans la dans de nombreux cas. mer ces souhaits en réalité. L’ar- qui l’oppose à France Télécom. En faute de moyens et de compétences, on en reste au stade des inten- construction de réseaux à haut dé- Pour remédier à cette situation, ticle 17 de la loi d’orientation pour Ile-de-France, le Syndicat inter- tions. bit. D’ici là, une circulaire va être plusieurs collectivités territoriales, l’aménagement et le développe- communal de la périphérie de Paris Au XVIIe siècle, la centralisation se développe. « La doctrine mer- envoyée aux préfets, leur deman- situées dans des zones mal desser- ment du territoire, dite Loi Voynet, pour l’électricité et les réseaux de cantiliste de Colbert se traduit par une politique beaucoup plus diri- dant d’éviter de bloquer les projets vies, souhaitent pouvoir investir publiée au Journal officiel le 29 juin communication (Sipperec), qui giste que celle de ses prédécesseurs immédiats », écrit Antoine Picon d’investissements qui leur seraient elles-mêmes dans des infrastruc- 1999, a certes assoupli le cadre ju- souhaite interconnecter par un ré- en 1992 dans L’Invention de l’ingénieur moderne. Mais il n’y a pas en- soumis. Secundo, le gouvernement seau de fibres noires les core réellement de corps d’ingénieurs dans le pays capable d’orga- va encourager les collectivités lo- Des tarifs de connexion variables selon les villes 80 communes de la périphérie de niser les travaux réalisés grâce à la corvée. Si le coût de celle-ci est cales à utiliser les fonds structurels Paris, travaille depuis deux ans sur nul, son efficacité est très faible. Les nobles et le clergé en sont pour développer des infrastruc- Coût des services de télécommunications ce dossier. « Si on n’avait pas dû à large bande de France Télécom exemptés. Et ceux qui ne jouissent pas de privilèges doivent s’y sou- tures de télécommunication. En- suivre cette procédure, on aurait ga- mettre. Mais pas toujours de bonne grâce. Ce « devoir » est ressenti fin, 26 pôles d’expertise en techno- gné un an et demi », assure Etienne par la population comme une réminiscence de la période féodale. logies de l’information vont être Les communes Lille Andrieux, directeur général du Sip- e A la fin du XVIII siècle, les opposants à la corvée trouvent en Tur- mis en place dans les régions, pour classées en tarif B perec. got un ardent avocat. Ce grand serviteur de l’Etat tente de la trans- aider les services décentralisés de paient beaucoup Strasbourg Face à ces blocages, quatre orga- former en impôt, en arguant de l’inefficacité des travaux réalisés à l’Etat à prendre des décisions en Rouen nismes, la communauté urbaine du plus cher l'un Brest matière de télécommunication. Grand Nancy, le district du Grand contrecœur par des paysans qui doivent, de surcroît, abandonner des principaux Paris leurs champs pour se plier à cette obligation. Ils ne sont ni motivés Pour que des collèges, des univer- Toulouse, le Sipperec et l’Associa- services de Rennes Nancy ni spécialisés. Turgot, à l’origine de l’édit de 1776, qui transforme la sités, des hopitaux, des particuliers tion des villes pour le câble et le télécommunication corvée en impôt, tente d’être persuasif vis-à-vis de ceux qui ont du ou des entreprises puissent échan- Orléans multimédia (Avicam) ont déposé large bande Nantes pouvoir : « En substituant à un système si onéreux dans ses effets et ger de grandes quantités d’infor- un recours contre l’Etat français de France Télécom défectueux dans ses moyens, l’usage de faire construire des routes à mation rapidement, il faut en effet auprès de la direction générale de (MultiLan). Le tarif prix d’argent, nous aurons l’avan- qu’elles puissent raccorder leurs Lyon la concurrence, à Bruxelles. Une de raccordement Clermont- Grenoble tage de savoir précisément la ordinateurs à des infrastructures Ferrand démarche qui a dû contribuer à la e est ainsi A la fin du XVIII siècle, charge qui en résultera pour nos de télécommunication à haut dé- prise de conscience du gouverne- peuples, l’avantage de tenir à la bit. de 20 000 francs Bordeaux ment français sur le sujet. Nice Turgot tente fois la source des vexations et des pour ces Christian Pierret, secrétaire communes, contre désobéissances, celui de n’avoir PRIX DU SIMPLE AU DOUBLE Toulouse d’Etat à l’industrie, a demandé à de transformer plus à punir, plus à commander Mais, à cet égard, la situation est 10 000 francs pour Jean-Charles Bourdier, chargé pour cet objet et à économiser loin d’être équitable en tous points les autres, et d’une mission sur les usages des Bayonne Marseille la corvée en impôt, l’usage de l’autorité qu’il est fâ- du territoire. Selon que l’on habite la redevance réseaux à haut débit, de lui faire cheux d’avoir à prodiguer. » dans une zone à forte ou à faible mensuelle se monte des propositions précises sur la fa- en arguant Turgot insiste également sur densité de population ou d’entre- à 8 000 francs pour çon dont les collectivités territo- l’injustice d’un système où les prises, à Paris ou à Nancy, par les unes contre riales pourraient participer au dé- 6 000 francs pour de l’inefficacité plus pauvres travaillent pour des exemple, le nombre d’opérateurs TARIF A TARIF B veloppement de ces réseaux. routes qui servent essentielle- en présence et leurs tarifs varient les autres. des travaux réalisés ment aux échanges des plus dans de grandes proportions. Les Source : France Telecom Annie Kahn riches. Finalement, sa réforme ne à contrecœur par dure qu’une année. Les privilèges et la gratuité de la corvée sont des paysans qui plus forts que les valeurs nais- Cuba se prépare à l’assouplissement de l’embargo santes du libéralisme et de la ra- doivent, de surcroît, tionalité économique qui lui est attachée. Il faut attendre la veille abandonner leurs de la Révolution, en 1787, pour LA HAVANE ciales et financières récemment d’activité et d’entreprises améri- que la corvée soit abandonnée. de notre envoyé spécial Les milieux d’affaires renforcées (la loi dite « Torricelli » caines se plaignent du préjudice champs pour se plier Dans sa bataille, Turgot a trou- ur le Malecon, le célèbre de 1992 et celle de 1996, dite qu’ils subissent par rapport à la vé en face de lui Jean-Rodolphe front de mer havanais, américains militent « Helms-Burton ») ont naturelle- concurrence étrangère. » Et de citer à cette obligation. Perronet, père de tous les ingé- l’espace « anti-impéria- ment pour effet de combler d’aise l’exemple de ce président de l’As- nieurs des ponts et chaussées. S le régime castriste. Lequel refuse sociation américaine des produc- liste » bâti au début de pour une levée des Ils ne sont ni motivés Perronet fait merveille à Alençon l’année face à la Section des inté- naturellement d’envisager l’hypo- teurs de riz venu se plaindre à La pour établir des cartes et pour rêts américains à Cuba est à sanctions imposées par thèse d’une levée d’embargo, qui Havane de la disparition de ce qui, ni spécialisés empierrer les routes, grâce à une présent désert. Pendant plus de priverait le Lider Maximo de son il y a quarante ans, était le premier technique proche de celle d’un sept mois, il a servi de lieu de ras- Washington, alors que principal argument pour justifier le marché à l’exportation de ses adhé- Ecossais qui deviendra célèbre : Mac Adam. Il est remarqué par semblement à des dizaines de mil- dénuement dans lequel se dé- rents. En raison de l’embargo, Charles-Daniel Trudaine, l’intendant des finances à Paris, qui le fait liers de manifestants venus récla- l’île renoue lentement battent les Cubains depuis de Cuba est actuellement contraint venir à la capitale pour centraliser les travaux de cartographie du mer le retour du petit Elian dans la longues années. Et tout particuliè- d’importer d’Asie le riz dont ses pays et pour former une école d’ingénieurs capable de fournir les mère patrie. Après d’interminables avec la croissance rement depuis l’instauration, au ressortissants ont toujours fait leur cadres dont la France a besoin. Au début du siècle, on ne comptait péripéties juridiques, « l’enfant- début des années 90, de la nourriture de base. qu’une vingtaine d’ingénieurs en province, choisis suivant leurs re- symbole », âgé de cinq ans, a quitté tants de lobbies agricoles ou indus- « période spéciale », conséquence Si levée de l’embargo – même commandations et leurs titres et non d’après leur compétence ! les Etats-Unis – et le lobby anti- triels (notamment les producteurs de l’effondrement de l’ex-URSS et partielle – il y a, cette mesure inter- C’est Perronet qui va diriger à partir de 1747, et pendant quarante- castriste de Miami – pour s’installer de maïs, les membres du Texas de la disparition des 5 milliards de viendrait à un moment où l’écono- sept ans, ce qui deviendra l’Ecole royale des ponts et chaussées avec sa famille dans le quartier ré- Farm’s Bureau), défiant la législa- dollars d’aide qu’elle accordait mie cubaine renoue lentement en 1775. sidentiel de Miramar. tion américaine, passent par la ca- chaque année à Cuba. avec la croissance. Après une nette Pour ses mérites, celui qu’on appelle « le Vauban des ponts et Une page diplomatique, for- pitale cubaine pour assurer l’en- reprise du PIB en 1999 (+ 6,2 % se- chaussées » est anobli par Louis XV en 1763. Mais les ingénieurs tement médiatisée, est tournée. tourage de Fidel Castro de leur « CASTRO EST TOUJOURS LÀ » lon l’Economist Intelligence Unit), sont les complices du pouvoir, qui utilise la corvée et l’expropria- Une autre, politico-économique, volonté de commercer avec l’île. « Pour l’instant, cet éventuel as- celui-ci encore devrait croître de tion. Organisant les travaux du pays, les cadres dirigés et formés par s’ouvre, avec la perspective d’un Ainsi, au mois de mars, souplissement a un caractère offi- 4,5 % cette année. La rationalisa- Perronet ne sont pas aimés de la population. La Révolution est dans prochain allègement de l’embargo 150 hommes d’affaires américains, cieux car, officiellement, c’est d’un tion des productions agricoles et un premier temps hostile à l’institution des ponts et chaussées et à (le « blocus », disent les Cubains) regroupés dans une association durcissement de l’embargo qu’il l’adoption de mesures d’ouverture son directeur. Mais quels que soient les régimes, on a besoin de qui, depuis près de quarante ans, composée de chefs d’entreprise de s’agit », souligne Ricardo Alarcon, sur l’extérieur ont porté leurs fruits, routes, de ponts, d’infrastructures et d’ingénieurs pour les frappe l’île communiste. moins de 40 ans et réalisant plus de le président de l’Assemblée natio- souligne Dominique Simon, construire. Pour l’instant, il ne s’agit que 1 million de dollars de chiffre d’af- nale de Cuba, en expliquant que les conseiller économique et commer- En 1791, le nouveau pouvoir signifie finalement son estime à Per- d’une mesure de modeste portée. faires, ont-ils effectué une mission Etats-Unis ont renforcé les pou- cial à l’ambassade de France à La ronet, qui vient d’achever la construction du pont Louis-XVI, rebap- Selon l’accord conclu le 27 juin à la de prospection à Cuba. voirs du bureau du Trésor installé à Havane. Cette remise à flots s’est tisé pont de la Concorde : l’Assemblée constituante lui offre une Chambre des représentants, Was- Parallèlement, parmi les quelque Miami pour mieux contrôler les dé- accompagnée d’un assainissement rente de 22 600 livres en remerciement de « ses longs et excellents hington donnerait son accord de 2 millions de touristes que reçoit à placements des Américano- budgétaire, le déficit ayant été ra- services ». La lutte entre Perronet et Turgot a été oubliée, la corvée a principe à l’exportation vers Cuba présent l’île chaque année, et qui Cubains, les seuls actuellement au- mené de 33,5 % du PIB à 3 % en été abolie, mais les travaux ne sont pas terminés. de nourriture et de médicaments, ont fait de cette « industrie sans torisés à se rendre dans l’île. l’espace de cinq ans. Napoléon Bonaparte, nouvellement arrivé au pouvoir, tient à ce sans autoriser toutefois le finance- cheminée » la première ressource « Mais, ajoute-t-il, l’embargo a Mais l’ajustement ne se fait pas que les renforts puissent traverser les Alpes le plus aisément pos- ment de ces opérations « humani- de l’économie nationale, détrônant échoué, Fidel Castro et le peuple sans à-coups. La dollarisation de sible pour assurer le contact avec son armée qui a passé le col du taires » par des institutions améri- la canne à sucre, les « gringos » fi- cubain sont toujours là et le reste du fait d’une partie de l’économie Grand-Saint-Bernard en mai 1800. Cette fois-ci, c’est grâce à caines. En revanche, au Sénat, deux gurent désormais en bonne place. monde ne suit pas l’Amérique dans (touristique notamment) a conduit l’argent de l’Empire que les travaux sont réalisés. Et ce sont des en- législateurs « bi-partisans », le dé- Ces coups de canif portés à l’em- sa politique dirigée contre Cuba. Par à la constitution de deux catégories treprises privées qui en ont la charge. Certaines prospèrent grâce à mocrate Max Baucus (de l’Etat du bargo et aux sanctions commer- ailleurs, de plus en plus de secteurs de Cubains : ceux qui ont accès au ces commandes impériales tandis que d’autres font faillite pour Montana) et le républicain Pat Ro- billet vert, à La Havane ou sur les n’avoir pas su estimer le coût des opérations. Finalement, c’est en berts (du Kansas) vont beaucoup Une croissance en dents de scie plages, et ceux qui en sont privés, 1805 qu’une route à deux voies franchit les Alpes par le col du Sim- plus loin en préconisant une « loi notamment à l’intérieur du pays. plon, à plus de 2000 mètres d’altitude. de normalisation du commerce Evolution du PIB cubain, en % par rapport à l'année précédente La création de minuscules espaces Il ne suffit pas de construire, il faut aussi entretenir. Pour ce faire, avec Cuba » qui mettrait fin à l’em- 7,8 de privatisation (par exemple des les cantonniers (ceux qui ont la responsabilité de l’entretien des bargo. Prudent à l’approche du 6,2 restaurants au nombre de couverts routes sur un canton) ont remplacé les « corvéables ». En 1835, on scrutin présidentiel de novembre 4,5 limité) et le recours accru aux so- 2,5 2,5 compte en France vingt mille cantonniers et quatre cents ingé- (la Floride est un important réser- 0,7 1,2 ciétés mixtes constituent autant nieurs. Ces spécialistes ont finalement doté la France d’un réseau voir de voix), le président Clinton a d’appels d’air. routier digne de ce nom. On comptait moins de 26 000 kilomètres estimé qu’il était « prématuré » Mais, à bien des égards, l’île, ses de routes au début de la Révolution. A la fin du XIXe siècle, on en d’envisager une levée des sanc- élites et sa jeunesse continuent à compte plus de 600 000. tions. Mais la Maison Blanche doit étouffer sous le poids d’un système A partir de 1830 l’essor économique va accompagner celui des aussi composer avec des milieux qui n’a pas su muter à temps. Et à travaux. Et réciproquement. Si, à l’époque de la révolution indus- d’affaires qui se font de plus en prendre leur mal en patience. A trielle, la corvée a disparu depuis longtemps, on utilise pourtant, plus pressants en faveur d’une nor- l’image des protagonistes du der- pour l’entretien des chemins vicinaux, la « prestation en nature », malisation des relations entre les – 14,9 nier film cubain au titre évocateur, « cette servitude personnelle, fille de la corvée, qui a hérité de presque deux pays. Liste d’attente, actuellement projeté tous les vices de son odieuse mère », entend-on à l’Assemblée en A La Havane, il ne se passe pas sur les écrans français. 1871. Critiquée, elle n’en reste pas moins utilisée jusqu’en 1903. une semaine sans que des person- 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000* nalités politiques ou des représen- * prévisions Source : Economist Intelligence Unit Serge Marti LeMonde Job: WDE2800--0007-0 WAS MDE2800-7 Op.: XX Rev.: 07-07-00 T.: 19:06 S.: 111,06-Cmp.:10,09, Base : LMQPAG 08Fap: 100 No: 0093 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / VII ̄ Mondialisation et solidarité internationale LIVRES par Wilfrid Granger par Philippe Arnaud

a campagne de protestation à l’en- tageux pour chaque pays de passer de l’autarcie est que les autres pays qui souffrent du tarif op- contre de la mondialisation, dont José au libre-échange, le sens d’« avantageux » doit timal vont avoir intérêt à mettre en place des ta- L Bové est devenu la figure embléma- être bien compris. Il est bien sûr admis que l’ou- rifs en représailles. tique, est certainement excessive, Un panorama verture des échanges fait des perdants aussi Un point de vue courant est qu’il s’ensuit notamment dans sa critique du « capitalisme bien que des gagnants. alors que chaque pays se trouve dans une situa- mondial » et de la « toute-puissance des mar- C’est la raison pour laquelle les économistes tion plus mauvaise qu’en libre-échange. Or, chés ». Toutefois, elle témoigne d’une inquié- ont cherché à donner une preuve rigoureuse des Johnson a tout simplement montré que ce n’est tude des opinions publiques qui n’est pas non de la mondialisation gains que permet l’échange fondée sur le prin- pas nécessairement le cas, c’est-à-dire que le ré- plus totalement infondée. Les préoccupations cipe de compensation proposé initialement par sultat d’une guerre tarifaire peut être préférable LES MUTATIONS DE L’ÉCONOMIE MONDIALE, des contestataires de la mondialisation Kaldor (1939). Ce que la théorie économique dé- à la situation de libre-échange généralisé pour sous la direction de Christian de Boissieu. concernent de multiples enjeux de la libéralisa- montre en effet, c’est qu’au sein de chaque pays certains pays. Ce qui, en corollaire, revient à dire Economica, 348 p., 145 F, 22,11 ¤. tion des échanges : la sécurité il est possible de mettre en que partant d’une situation de protection, le alimentaire, l’environnement, La théorie œuvre une politique de redis- passage au libre-échange n’est pas nécessaire- e recueil, fruit du travail des économistes du Centre d’obser- les normes relatives au travail, tribution du revenu national de ment avantageux pour chaque pays. vation économique (COE), institut de conjoncture de la l’identité culturelle... mais elles du commerce telle sorte que les gagnants Cela dit, le fait qu’une libéralisation multilaté- Chambre de commerce et d’industrie de Paris, vise à présen- relèvent, dans une large me- aident les perdants tout en rale puisse diminuer le bien-être de certains ter une synthèse des changements récents de l’économie sure, de la thématique de l’effi- international améliorant leur situation par pays ne doit pas être un prétexte à des velléités mondiale,C et à fournir une vision prospective, en particulier sur l’évolu- cacité économique et de la ré- rapport à l’autarcie. protectionnistes. Ce n’est pas une raison pour tion des mécanismes de régulation, loin des polémiques. Les grandes partition des richesses. nous dit qu’il est Fort de ce résultat qui définit s’opposer à la mondialisation. Non qu’il faille tendances de l’économie mondiale pour les années à venir, la démo- De ce point de vue, l’obser- la nature des gains de négliger ce risque mais parce que ce serait se graphie, les stratégies des firmes multinationales au XXIe siècle, les mu- vation de la conjonction de la avantageux pour l’échange, on admet générale- priver de gains potentiels. Ces gains potentiels tations du système financier international, les évolutions régionales en mondialisation et de la montée ment que la libéralisation du se situent au niveau mondial mais pas systéma- cours... voilà les principales questions abordées. La thèse centrale de des inégalités dans la distribu- chaque pays de commerce international est né- tiquement au niveau de chaque pays. Ce que Christian de Boissieu, directeur scientifique du COE, est l’existence d’un tion nationale et internationale cessairement bénéfique pour l’on peut démontrer en effet, c’est qu’au niveau « écart critique » entre la vitesse des mutations d’une part, et la vitesse des revenus conforte les passer de l’autarcie chaque pays. Une telle vision mondial les gagnants ont les moyens de venir en d’adaptation des politiques de régulation de l’autre. Cet écart « explique, craintes des antimondialisation du commerce international est aide aux perdants, de sorte que personne ne soit pour une part non négligeable, l’instabilité – financière, mais pas seule- et semble remettre en cause la au libre-échange. en fait inepte et naïve. Il n’est dans une situation plus mauvaise. Autrement ment – depuis des décennies ». justification habituelle de la li- en effet pas légitime d’assimiler dit, le recours à des transferts internationaux de Toute la question est de savoir si cet écart va se maintenir. La démo- béralisation des échanges. Face Mais il est bien sûr les effets d’une libéralisation revenus permettrait de garantir une améliora- graphie offre une bonne illustration de ce décalage, source de déséqui- à ce constat, il est en effet peu des échanges aux gains de tion du bien-être de tous. libres. L’accroissement de la population mondiale pose le problème de crédible d’opposer aux anti- admis que l’échange qui sont démontrés Ces considérations théoriques conduisent à la satisfaction des besoins essentiels. Carole Deneuve note que la pro- mondialisation que leurs in- sur la base d’une comparaison redéfinir la doctrine sur laquelle repose la libéra- duction alimentaire par tête a baissé au cours des vingt-cinq dernières quiétudes n’ont pas de raison l’ouverture des entre autarcie et libre-échange. lisation des échanges internationaux. Le fait que années dans les pays pauvres. Dans les nations vieillissantes, c’est l’idée d’être dans la théorie du Toute libéralisation multilaté- la mondialisation permette d’améliorer le bien- même de travail qui devra évoluer, « pour que l’asymétrie des générations commerce international. C’est échanges fait des rale des échanges ayant cours être du monde dans son ensemble mais que son ne tourne pas au conflit d’intérêts ». pourtant ce que fait l’Organisa- dans la réalité fait passer d’une impact sur le bien-être national puisse être dif- A la question de l’avenir des mécanismes de régulation, les réponses tion mondiale du commerce perdants aussi bien situation initiale qui n’est pas férent de celui sur le bien-être mondial implique des auteurs ne sont pas univoques. La mondialisation fabrique de l’anar- (OMC) en rappelant sur son l’autarcie mais une situation de une vision cosmopolite et non plus nationaliste chie. Mais elle exacerbe aussi les sentiments nationaux. Dans ce contex- site Internet que la théorie des que des gagnants protection généralisée, dans la- du commerce international et donne une te d’incertitude, les firmes multinationales elles-mêmes peuvent trouver avantages comparatifs de Ri- quelle des échanges internatio- grande force à l’idée de solidarité internationale. des avantages à de nouvelles formes d’intervention publique. Autre cardo (1817) montre qu’il est dans l’intérêt de naux ont quand même lieu, à une situation fi- Ce que l’on voit avec la mondialisation, c’est exemple : le Meccano industriel est entré dans une phase active de «dé- chaque nation de participer à la libéralisation nale caractérisée par moins de protection, voire que cette solidarité doit être mise en œuvre non montage étatique ». Les structures oligopolistiques se renforcent... Le des échanges. un libre-échange généralisé. Dès lors, il n’est seulement au niveau national mais au niveau in- risque que les fusions font peser sur la concurrence internationale va Cette référence au résultat le plus ancien et plus garanti que le résultat soit plus avantageux ternational. Ainsi, comme l’avait perçu Léon dans le sens d’un accroissement du rôle des instances de régulation. somme toute le plus robuste de la théorie du pour tous les pays. Bourgeois, la solidarité ne se justifie pas seule- La deuxième partie de l’ouvrage regroupe des contributions consa- commerce international a certes le mérite de se La théorie du commerce international en ment par sa dimension morale mais apparaît crées aux évolutions régionales. Sur l’émergence, aux Etats-Unis, d’une démarquer de la rhétorique mercantiliste utili- offre d’ailleurs un contre-exemple avec le « cas également comme une condition de libération nouvelle économie, affranchie des règles de l’ancienne, Thierry Coville sée habituellement pour justifier le GATT et Johnson » (1957). Le point de départ de la dis- et de développement, un moyen de réaliser des reste circonspect : « Aucune mesure de la productivité ne valide cette hy- maintenant l’OMC. Elle ne constitue toutefois cussion de Johnson est la théorie du tarif opti- gains pour tous. Aujourd’hui, une approche pothèse. » Autre point d’interrogation : le Japon. « Il est encore trop tôt pas une justification appropriée de la libéralisa- mal qui est certainement sur le plan théorique « solidariste » du commerce international pour affirmer qu’[il] délaisse son ancien modèle au profit d’un mode de tion des échanges internationaux. l’argument protectionniste le plus puissant. Ce consiste à reconnaître ce lien entre libéralisation fonctionnement totalement nouveau. » Même constat pour l’Allemagne, Il faut d’abord rappeler que ce qui plaide pour résultat classique de la théorie du commerce in- des échanges et solidarité internationale. Ce obligée de remettre en question son modèle rhénan. le libre-échange n’est pas que chaque individu y ternational montre qu’un grand pays peut amé- n’est qu’à cette condition que la mondialisation L’ouvrage examine les scénarios d’appréciation de l’euro. Mauvaise gagne. Il était déjà évident que l’abrogation des liorer son bien-être par rapport au libre- participera véritablement d’un esprit universa- nouvelle : c’est la France qui, en Europe, pourrait être la plus pénalisée « corn laws » en Angleterre au XIXe siècle échange en imposant un tarif douanier. Mais la liste et humaniste. par une dépréciation du dollar. Bonne nouvelle : comme les cycles des constituait une détérioration de la situation des théorie du tarif optimal suppose que le pays en économies européennes sont de plus en plus en phase (à l’exception du propriétaires terriens. Lorsque la théorie du question agit dans un environnement commer- Wilfrid Granger est docteur en sciences Royaume-Uni), il devient plus facile d’imaginer des « policy mix consen- commerce international nous dit qu’il est avan- cial fixé. Un contre-argument qui lui est opposé économiques. suels » qui permettent d’amortir les chocs conjoncturels. PARUTIONS

Théoriciens du droit et de l’économie b QUEL AVENIR POUR NOS RETRAITES ?, de Gaël Dupont et Henri Sterdyniak Faut-il craindre la capitalisation ? Peut-on encore sauver la réparti- décortiquent leurs relations complexes tion du naufrage ? C’est entre ces deux balises que navigue la ré- flexion de ces deux économistes de l’OFCE. Le texte est clair et don- nera à tous les néophytes une base de réflexion sur ce dossier. L’ouvrage a le mérite de rappeler l’injustice qui a été faite aux sala- NANCY chose à voir », avant d’ajouter en dans ces pays une place tout aussi riés du privé par les réformes Balladur de 1993, qui placent les fonc- de notre envoyé spécial Colloque. A Nancy, guise de consolation : « Voir qu’il importante que dans les systèmes tionnaires et apparentés en position de « nantis » du fait de leur n véritable événement : n’y a rien à voir, c’est déjà voir quel- de common law. Elle pourrait meilleure capacité de mobilisation (La Découverte, collection « Re- les 29 et 30 juin, la fa- des chercheurs que chose ! » même y ranimer la doctrine «qui a pères », 2000, 120 p., 49 F, 7,47 ¤). Y. M. culté de droit, de Quant à Yves Chaput, professeur eu tendance à sombrer dans un posi- U à Paris-I, il n’a pu que constater sur tivisme sans avenir » (sic) et la rap- b L’EXCLUSION, DÉFINIR POUR EN FINIR, sciences économiques des deux disciplines et de gestion de Nancy a organisé un ton d’humour désespéré « l’es- peler à sa mission noble, « qui est ouvrage collectif sous la direction de Saül Karzs un colloque consacré à l’analyse se sont penchés sur sor contrarié du droit économique ». de mettre en lumière les fondements Derrière ce titre ésotérique, se cache une tentative de faire coexister économique du droit dans les sys- Prenant l’exemple du droit de la du code et de montrer la voie des des lignes et des univers de recherche différents. Saül Karsz est phi- tèmes civilistes, réunissant juristes leur cloisonnement, faillite, il a constaté qu’il avait été adaptations aux réalités nouvelles ». losophe, Michel Autes sociologue, Robert Castel philosophe et so- et économistes dans un même lieu. instrumentalisé aux fins d’échapper Quant à Eric Brousseau, profes- ciologue, Richard Roche juriste et Monique Sassier est sous-direc- En France, le droit et l’économie propre à la France au droit de la concurrence. seur à Paris-X, il a montré que trice de l’Union des associations familiales. Cette confrontation ont rarement fait bon ménage. Et D’autres exemples ont été donnés l’économie des contrats avait em- est-elle une réussite ? Un échec ? Il y a le pire et le meilleur dans cet ce n’est pas un hasard si la mani- matière leur paraît trop loin de leurs de dévoiements analogues. Mais porté ces dernières années un suc- ouvrage qui ne se borne pas à une simple juxtaposition de travaux de festation a eu lieu dans une faculté préoccupations ». n’y a-t-il pas là pour les juristes une cès fulgurant sur la vieille machine recherche. Son intérêt tient aussi à la publication des débats qui ont où s’enseignent les deux disci- Pascal Ancel, professeur à l’uni- raison supplémentaire de faire ap- de l’économie de marché, du type suivi chaque communication (Dunod, collection « Pratiques so- plines, sous la houlette du profes- versité de Saint-Etienne, a embou- pel aux économistes ? walrasien ou néo-classique. Pour- ciales », 2000, 171 p., 135 F, 20,58 ¤). Y. M. seur Bruno Deffains, qui a consacré ché la même trompette. Etudiant la Beaucoup plus optimiste, Ejan tant les théories économiques des sa thèse il y a dix ans à l’économie jurisprudence de la loi Neiertz de Mazckaay, professeur à l’université contrats se sont fort peu inspirées b LE MIRAGE DE LA COMPÉTENCE, de la responsabilité civile. 1989 sur le surendettement des mé- de Montréal, joue un peu le rôle de des siècles de réflexion juridique coordonné par Patrick Rozenblatt A dire vrai, il est grand temps nages, il avoue que les raisons véri- parrain de la « Law and Econo- sur la question... quand elles ne les Le propos des sociologues qui ont rédigé ces pages est de décrypter que la France comble son retard tables de certaines décisions de- mics » dans les pays de droit civi- ignorent pas. et de critiquer le passage de la référence à la qualification du salarié sur les Etats-Unis, où l’école dite meurent « obstinément cachées ». liste. Pour lui, l’analyse écono- Par exemple, les modalités de à la « logique compétence ». Ils montrent notamment comment « Law and Economics » a produit Et de conclure : « Il n’y a pas grand- mique du droit devrait trouver formation des contrats ne préoc- cette logique cache, sous un discours prônant l’autonomie et la coo- un travail considérable depuis une cupent pas l’économiste. Hormis pération, une remise en cause des « anciens rapports de forces » trentaine d’années. Si les écono- les cas extrêmes de violence, il n’a dans l’entreprise et une accentuation de la dépendance à l’égard des mistes sont désormais convaincus De l’art de fuir ses responsabilités... pas de raison de s’interroger sur la prescriptions du management. L’aspect le plus intéressant réside qu’ils ont quelque chose à dire sur licéité d’un contrat. Si les parties dans l’analyse de l’évolution des métiers et des pertes de repères le droit, non sans impérialisme, en- Dans son bilan de l’analyse économique de la responsabilité ci- l’ont accepté, elles l’ont fait ration- qu’elle peut engendrer (Syllepse, 268 p., 120 F, 18,29 ¤). D. U. core faut-il que les juristes se vile, Bruno Deffains a démonté avec dextérité les stratégies d’insol- nellement, suppose-t-il. Il n’y a laissent convaincre de s’intéresser vabilité mises en place par les firmes qui souhaitent fuir leur res- donc pas lieu, pour l’économiste, b DIGITAL CAPITAL, au raisonnement économique. ponsabilité civile face à des risques majeurs. Trois formes existent. de revenir sur des engagements de Don Tapscott, David Ticoll et Alex Lowy Le colloque a bien fait apparaître La désagrégation industrielle : l’indemnité réparatrice fixée par le contractuels au motif qu’a poste- Résolument enthousiastes sur la « révolution numérique », les au- les réticences, voire les pudeurs, juge étant fondée sur la valeur de la firme, cette dernière limite son riori on pourrait constater que ces teurs décrivent et analysent la façon dont des entreprises comme des juristes. Ainsi Philippe Jestaz, exposition à la responsabilité civile en cas d’accident en sous-trai- derniers ne correspondaient pas Cisco, eBay, Linux remodèlent la planète. Ils identifient cinq groupes professeur à Paris-XII, après s’être tant ses activités à risques. Ainsi, de 1980 à 1991, le chiffre des initialement à la volonté des par- d’acteurs : les agoras, les assembleurs, leurs chaînes de valeur, les ré- livré à une analyse malicieuse de la compagnies de transport pétrolier disposant d’un seul navire est ties. Le faire pourrait, au contraire, seaux de distribution et ceux qui fonctionnent par alliance. Exemples jurisprudence française, a conclu passé aux Etats-Unis de 29 % à 46 %. Mais comme un tanker repré- encourager l’irresponsabilité et à l’appui, les auteurs établissent un guide qui se veut « définitif » de que, lorsque le juge se risque à des sente malgré tout une valeur importante, les sous-traitants ont faire perdre toute crédibilité à des l’entreprise innovante dans une économie de plus en plus numérique choix économiques, « ils sont changé eux aussi de comportement en évitant de rentrer dans les engagements contractuels qui sont (Harvard Business School Press, 2000, 253 p., 27 $, 27 ¤). Y. M. souvent inconscients et rarement eaux territoriales américaines, le déchargement du pétrole se fai- avant tout des moyens de sécuriser éclairés, quand ils ne sont pas pure- sant alors en mer sur des navires plus petits – avec les risques accrus la vie économique. De leur côté, les ment apparents ». Cela viendrait du de pollution que l’on imagine. juristes ont tendance à considérer fait que, dans notre pays, le droit La substitution financière : toujours pour échapper à l’indemnité comme naïve la littérature écono- vient d’en haut, et que dans son réparatrice, la firme peut avoir intérêt à réduire artificiellement sa mique sur les contrats. dogmatisme il se confond avec la valeur en s’endettant, substituant de la dette au capital et exposant C’est évidemment sur une note morale. La technique judiciaire, à ainsi un minimum de capitaux propres au risque d’indemnisation. optimiste de coopération interdis- savoir le syllogisme du juge du Le pillage temporel : la firme se retire du marché avant que les ef- ciplinaire que le colloque s’est ter- fond érigé en institution sacro- fets néfastes de son activité se soient manifestés. Ou alors elle se li- miné. La double sanctuarisation, sainte par la Cour de cassation, quide elle-même avant que la condamnation n’intervienne. Cette économique et juridique, dont la n’arrange pas les choses. Comment fois, la faillite elle-même est « endogénéisée », intégrée à la straté- France a aujourd’hui le coûteux remédier à cette situation ? Selon gie de la firme. Dans le Yale Law Journal de 1996, un auteur améri- monopole, apparaît maintenant Philippe Jestaz, « il est inutile de dis- cain, L. M. Lopucki, allait déjà jusqu’à parler de la « mort de la res- ébranlée. Mais la démolition et la penser à nos étudiants des cours ponsabilité » aux Etats-Unis. Dans ce pays, observait-il, les refondation pourraient demander d’économie qu’ils avalent comme entreprises parviennent souvent à échapper à leur responsabilité en au moins une génération. des purges et s’empressent d’oublier usant de ces divers procédés. La même remarque pourrait être faite aussitôt l’examen réussi parce que la de ce côté-ci de l’Atlantique. Philippe Simonnot LeMonde Job: WDE2800--0008-0 WAS MDE2800-8 Op.: XX Rev.: 07-07-00 T.: 19:06 S.: 111,06-Cmp.:10,09, Base : LMQPAG 08Fap: 100 No: 0094 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 ENQUÊTE La réduction du temps de travail a créé deux Le salaire minimum s’éclate SMIC : un pour les travailleurs passés aux 35 heures, l’autre depuis le passage aux 35 heures pour ceux restés usqu’à l’introduction des Pour mettre fin le 1er juillet 2005, sur le salaire mensuel de base. Ce- les entreprises de vingt salariés et qu’une hausse de 10 % du SMIC à 39 heures. Pour 35 heures, il n’existait qu’un comme elle s’y est engagée, à cette lui-ci ne prend pas en compte l’ap- moins qui, bien que non assujetties détruirait, à moyen terme, compenser la perte de J SMIC horaire (40,72 francs) sophistication peu orthodoxe, Mar- plication des 35 heures et n’a pro- aux 35 heures jusqu’au 1er janvier 290 000 emplois par substitution de qu’il suffisait de multiplier tine Aubry a décidé de faire évoluer gressé que de 1,6 % ; l’équation se 2002, vont subir les conséquences la machine à l’homme ou en raison par 169 heures (ou 39 heures les deux SMIC de telle sorte que le modifie ainsi : 1,3 % (inflation) salariales de l’augmentation des des délocalisations qui en résulte- revenu des premiers, par semaine) pour obtenir un re- SMIC « horaire » rattrape progres- + 0,15 % (1,6 % – 1,3 % divisé par SMIC avec une hausse de leurs raient. Le Medef réclame donc une venu mensuel (6 881 francs). De- sivement le SMIC « mensuel ». deux) = 1,45 %, que le gouverne- coûts salariaux de 3,2 %. Viennent réforme du mode de fixation du les employeurs puis l’entrée en vigueur des lois Pour ce faire, l’augmentation mini- ment a appliqué le 1er juillet. ensuite les entreprises de plus de SMIC, faute de quoi 500 000 em- sur la réduction du temps de tra- male du premier reste calculée se- Autrement dit, le SMIC « ho- vingt salariés demeurées à plois seraient menacés à moyen doivent leur verser vail, un deuxième SMIC – men- lon l’équation antérieure : taux raire » est passé à 42,02 francs 39 heures qui vont supporter, en terme. suel – a été institué de facto : celui d’inflation hors tabac (1,3 % en (+ 3,2 %) et donne un salaire men- plus, une majoration pour les Pour revenir à un SMIC unique, il un complément de des salariés payés au salaire mini- 1999) plus la moitié du gain de pou- suel de 6 373 francs sur la base de heures supplémentaires entre 35 et ne semble y avoir que deux solu- mum qui sont passés de 39 à voir d’achat du salaire horaire de 35 heures ; le SMIC « mensuel » 39 heures, soit une hausse cumulée tions. Demandée par Maryse Du- salaire. Cette hausse 35 heures de travail par semaine. base ouvrier (5,2 % – 1,3 % = 3,9 % parvient à un montant garanti de de 4,2 % de leurs coûts salariaux. mas au nom de la CGT, selon la- Ils n’auraient dû gagner que divisé par deux = 1,9 %) qui aboutit 6 981 francs (+ 1,45 %) ; le Pour les entreprises de plus de quelle il faut une égalité de du coût du travail 40,72 francs, multipliés par à 3,2 % (1,3 % + 1,9 %), taux finale- complément de salaire est ramené vingt salariés passées aux 151,67 heures, soit 6 176 francs, si ment retenu par le gouvernement. de 705 francs à 608 francs. Les 35 heures, mais bénéficiant des provoque la colère du la loi n’avait pas prévu une garan- Ce mode de calcul est favorable choses iraient donc dans le sens de aides prévues par la loi, la hausse L’Insee a calculé tie de ressources sous la forme aux salariés, car il intègre le salaire la réunification souhaitée par la mi- des coûts salariaux sera de 6 % et, patronat, qui dénonce d’un complément de salaire versé horaire dopé par le passage aux nistre. pour celles qui n’en bénéficient qu’une hausse par l’employeur, d’un montant de 35 heures. « Pas du tout », répondent les pas, de 12,9 % (11,4 % d’augmenta- la complexité 705 francs par mois équivalant à la En revanche, l’augmentation du porte-parole patronaux, qui font tion due au passage aux 35 heures de 10 % du SMIC différence entre le SMIC 39 heures SMIC « mensuel » est indexée, non valoir l’indescriptible « pataquès » plus 1,45 % de revalorisation de la croissante du système et celui à 35 heures. sur le salaire horaire ouvrier, mais mis en place. Le Medef distingue garantie mensuelle). détruirait Les experts patronaux ont cal- culé que la complexité allait s’ac- 290 000 emplois, croître, car le calcul du salaire ga- Une gestion des paies chère et complexe ranti et de la compensation rappelle le Medef salariale dépendra de la date d’en- trée en vigueur des 35 heures dans lémentine aurait dû, normalement, « Le calcul est facile à paramétrer, estime André gros poste est celui de la formation. Synergie a l’entreprise... et changera donc, traitement entre les salariés passés bénéficier de l’augmentation, au Olivier, de la Sopra, un important fournisseur de dépensé 3,2 millions de francs pour former deux tous les 1er juillet, avec la modifica- aux 35 heures et les autres, une C 1er juillet, du SMIC. Intérimaire, le logiciels de paie, mais socialement, il va être diffi- personnes par agence pendant 2 jours chacune. tion de la valeur du SMIC. Pour un augmentation de type « mai 68 » mois précédent, elle avait gagné très cile de faire accepter ces nouvelles disparités. » Même problème chez Ramstadt, où l’on a déjà expert, « c’est insoluble à moins aurait porté le SMIC à 50 francs de exactement 6 881,68 F pour ses 35 heures de ADP-GSI, spécialisée dans la sous-traitance dépensé 2 millions de francs en informatique, et d’inventer des logiciels très, très so- l’heure, soit 22,8 % d’augmenta- travail. Ce mois-ci, elle pouvait espérer toucher de la paie, a demandé à ses clients d’indiquer à où l’on pense qu’au final les sommes investies à phistiqués, car il y aura autant de tion. Le problème technique aurait environ 7 000 F. Pas si simple. En se présentant quelle « population 35 heures » appartenait ce sujet pourraient dépasser celles utilisées SMIC que d’horaires pratiqués par été réglé, mais quid des suppres- à son agence habituelle, elle a appris que son sa- chacun de ses salariés pour paramétrer les nou- pour parer au bogue de l’an 2000 ! les salariés et que de dates de pas- sions d’emploi potentielles après ce laire mensuel serait de 6 623,44 F, moins que le veaux bulletins. Mais se pose aussi le problème « C’est loin d’être fini, estime Isabelle Duc, di- sage aux 35 heures dans les entre- renchérissement important du coût mois d’avant. La malchance voulait qu’on lui des allègements de charges sur les bas salaires, rectrice adjointe des ressources humaines. Il va prises ». du travail ? propose d’aller travailler dans une firme qui explique Giovanni Polito, responsable de clien- y avoir des jurisprudences des tribunaux, car la Le patronat redoute que la réuni- L’autre piste tient à la formule avait déjà réduit le temps de travail de 39 à tèle, puisque ceux-ci se calculent en pourcen- règle du salaire égal, travail égal, ne va plus être fication des SMIC se traduise par du « coup de pouce » annuel de 37 heures avant le 13 juin 1998, date de la pre- tage du SMIC. respectée. » Sans parler des cas qui vont se po- une hausse de 20 % d’ici à juillet 0,5 % ou 0,6 %, donné par le gou- mière loi Aubry sur les 35 heures, ce qui n’était ser quand une agence d’intérim aura deux 2005. Il parvient à ce résultat en ta- vernement, et qui aboutirait à pas le cas de son employeur précédent. Le LE BOGUE DE L’AN 2000 BATTU postes à pourvoir à deux SMIC différents : l’en- blant sur un taux d’inflation une hausse de 3,8 % par an ; in- complément différentiel de salaire y était donc Le cas des entreprises de travail temporaire treprise « vertueuse » passée plus tôt aux constant qui ferait augmenter d’en- dispensable jusqu’en 2005, ce rat- inférieur. Or, comme toute intérimaire, sa ré- est particulièrement complexe. « Pour le calcul 35 heures et où le SMIC sera donc plus bas viron 8 % la garantie mensuelle du- trapage plus « doux », mais pas munération est calculée selon les mêmes règles du SMIC, chaque client est un cas différent », ex- qu’ailleurs ne risque-t-elle pas d’attirer moins rant cette période, à quoi indolore, supprimerait le « bou- que la personne qu’elle remplace. Elle se retrou- plique Roland Pichaud, directeur administratif de candidats que sa voisine passée plus tard aux s’ajoutent les 11,4 % de la compen- quet » de SMIC en cours de vait donc pénalisée. et financier de Synergie. Les développements 35 heures ? sation salariale intégrale au mo- constitution. La multiplication des SMIC est devenue un informatiques ont nécessité un investissement ment du passage aux 35 heures. Le terrible casse-tête pour certaines entreprises. de l’ordre de 1 million de francs, mais le plus Annie Kahn Medef rappelle que l’Insee a calculé Alain Faujas

Des « smicards » de plus en plus nombreux Le « coup de pouce » de juillet 2000 Proportion de salariés payés au smicen % Valeur du smic horaire Evolution du smic sur en francs un an en % Petits patrons qui rient, 14,1 12,6 12,8 40,72 42,02 4 4 11,1 11,2 40,22 10,5 10,9 10,7 9,7 39,43 petits patrons qui pleurent 8,6 8,6 37,91 8,1 8,2 3,2 36,98

e SMIC au secours des de la Confédération de l’artisanat et 35 heures ? La hausse de Les PME qui avancent des petites entreprises du bâtiment 2,5 2 3,2 % intervenue au (Capeb), est de ceux-là. La RTT ? L er juillet pourrait très bien « Les PME du bâtiment que nous re- 1 leur passage aux être analysée comme une présentons ont tout lieu de s’en félici- ter. Elle est le meilleur moyen d’avoir contrainte voulue par le gouverne- 35 heures obtiennent 1987 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 1,24 accès à l’annualisation du temps de ment pour accélérer le passage aux La proportion de juillet 1998 a été réévaluée en hausse de 0,2 point en raison 35 heures, notamment chez les pe- des aides compensant travail, qui nous était refusée par la de la prise en compte de nouvelles pondérations pour les très petites entreprises 1995 96 97 98 99 2000 1995 96 97 98 99 2000 tites et très petites entreprises loi de 1986. » Qui dit annualisation Source : MES-DARES (TPE). la hausse du SMIC. dit donc réorganisation du travail et Les PME qui emploient de la gains de productivité. « Mes salariés main-d’œuvre non qualifiée payée Une « carotte » qui travaillent 10 % de temps en moins, au SMIC – et notamment les TPE, mais ont engendré 8 % de gains de productivité », affirme Robert Bu- Tensions salariales en vue dont l’effectif ne dépasse pas 20 sa- ne fait pas l’unanimité lariés et qui n’ont pas d’obligation guet. légale de baisser la durée du travail 130 heures à 260 heures par an. Le casse-tête du SMIC ? « En ap- ésormais, les patrons sés à la concurrence des pays à bas avant 2002 – vont être pénalisées Sans cela, les surcoûts « vont grever parence, c’est compliqué, mais en n’ont plus le choix : soit Les bénéfices accrus salaires, les revendications par ce renchérissement de leurs les charges des entreprises. On verra réalité, on y arrive. C’est moi qui fais ils accordent des aug- commencent à se réveiller. « Nos ça à partir du 1er janvier 2001 pour les les payes de mon entreprise et j’y ar- D entreprises sont parmi les plus ai- coûts salariaux. Sauf si elles se dé- mentations, soit leurs des entreprises cident à accélérer leur passage aux PME de plus de 20 salariés. Celles de rive très bien depuis la première an- salariés partent chez les concur- dées et elles vont engranger de nou- 35 heures. Car les aides gouverne- moins de 20 salariés ont jusqu’à 2002 née où j’étais le seul salarié de mon rents. » Pierre Le Gars, secrétaire poussent les syndicats velles subventions pour le passage mentales et la baisse des cotisations pour s’adapter. Mais ça va être la père jusqu’à aujourd’hui où l’entre- national de la Fédération nationale aux 35 heures, il n’y a pas de raison sociales patronales instituées par la catastrophe – et je pèse mes mots ! » prise a un effectif plus important. » construction et bois (FNCB) CFDT à contester que nos salariés qui, dans 60 % des deuxième loi Aubry pour les entre- Les aides financières mises en SMIC ou pas, les PME seraient dresse ce constat avec un brin de cas sont des smicards, acceptent un prises passées aux 35 heures sont place par l’Etat pour lisser le coût même gagnantes par tous les bouts jubilation. Envolée de l’activité les compromis gel éternel des salaires », affirme l’un des moyens de compenser de la RTT ? « C’est pas avec des du processus de réduction du oblige, les augmentations indivi- Christian Larose, de la CGT-textile, cette hausse réglementaire des aides qu’on fait avancer une entre- temps de travail. « La deuxième loi duelles – voire générales dans cer- négociés dans le cadre en prédisant une multiplication coûts salariaux. Cette mécanique prise, et en plus ça fausse la méca- Aubry sur les 35 heures ouvre droit à taines entreprises – sont devenues des conflits. administrative – dont on ne sait pas nique de constitution des prix. » une baisse des cotisations sociales pratique courante dans ce secteur des 35 heures Dans l’automobile, les syndicats si elle fut préméditée – place le dis- Alors quand Martine Aubry, mi- patronales pour les entreprises ayant pour retenir les salariés, qui pro- ont, avec l’envolée des ventes de cours anti-35 heures du patronat en nistre de l’emploi et de la solidarité, signé un accord de réduction du fitent des pénuries de main- « Nous ne prévoyons aucune pous- véhicules, de bons arguments pour porte-à-faux. Le Medef continue écrit aux chefs d’entreprise, comme temps de travail ! », souligne M. Bu- d’œuvre pour rattraper les années sée sur les salaires d’ici à la fin de réclamer plus de générosité patro- d’affirmer que les 35 heures sont elle l’a fait le 15 mars 2000, pour les guet. Du coup, la hausse des sa- de vaches maigres. La concurrence l’année, explique Michel Devilliers, nale. « Le mécontentement est là, anti-économiques et que le mode inciter à relever le « formidable dé- par le SMIC est plus que fait monter les enchères. responsable de la conjoncture à constate Loris Dall’o, délégué CGT de fixation du SMIC est « déconnec- fi» des 35 heures, Jacques Freidel compensée. « 15 points de baisse du « Certaines entreprises ont accor- l’Insee. Avec une hausse inférieure des usines Peugeot à Sochaux. La té des réalités » alors que, en bonne s’insurge : « Les PME vont déposer le coût du travail contre 11,30 points de dé jusqu’à 10 % d’augmentation gé- à 2 %, cette modération apparaît direction ne nous a accordé que de logique, il devrait inciter ses adhé- bilan, surtout celles qui toucheront hausse du coût horaire par le pas- nérale et dans certaines régions particulièrement forte et inhabi- petites primes alors que nous sou- rents à profiter du système. les aides de l’Etat. » sage aux 35 heures, on s’en sort sans nous avons pu renégocier les mini- tuelle dans un contexte de reprise. haitons une véritable négociation Il n’est pas question non plus problèmes. Si, à cela, on ajoute les ma conventionnels en arrachant des Le passage aux 35 heures explique salariale qui prenne en compte les pour la Confédération générale des « FABRIQUER DU CHÔMAGE » aides de l’Etat, pendant trois ans, revalorisations de près de 4 %, en grande partie cette situation. résultats de l’entreprise. » Dans le petites et moyennes entreprises A l’UPA (Union des professions l’affaire est gagnante. » poursuit-il. Cela ne s’était pas vu Mais pas seulement. Elle traduit commerce aussi, après de dures (CGPME) et son nouveau pré- artisanales), le discours est déjà Si l’affaire est mirobolante, com- depuis dix ans ! Dans ce contexte, le aussi les changements en profon- négociations sur la réduction du sident, Jacques Freidel, de changer plus modéré. On y fait remarquer ment expliquer que tant de chefs passage aux 35 heures n’est plus un deur de l’économie française et les temps de travail, les représentants de discours et de prôner le passage que toutes les PME qui avaient in- d’entreprise rechignent encore à s’y argument suffisant pour imposer un effets de la mondialisation. Les en- syndicaux annoncent que la ques- rapide aux 35 heures. La critique de térêt à lier annualisation et réduc- précipiter ? « Les plus lucides y sont gel des salaires. » treprises du secteur abrité peuvent tion des salaires pourra être diffi- ce dernier porte surtout sur l’ava- tion du temps de travail ont signé déjà allés », affirme M. Buguet. Bien sûr, tout le monde ne peut se permettre d’augmenter les sa- cilement évacuée au cours des lanche bureaucratique de textes des accords. Quant à la hausse du Certes, la reprise économique et les pas en dire autant, loin s’en faut. laires car elles pourront répercuter mois à venir. gouvernementaux. « Les patrons de SMIC, elle n’arrange pas la vie des tempêtes de décembre ont accru la Pour une majorité d’entreprises, il ces charges supplémentaires sur les Bref, plus le temps passe, plus la très petites entreprises ne peuvent dé- chefs d’entreprise de moins de charge de travail des PME du bâti- n’est pas question de revenir sur prix. Pour les autres, c’est beaucoup croissance s’installe, plus le ployer les mêmes moyens que les vingt salariés, son défaut principal ment, et certains se demandent en- les accords de modération sala- plus difficile. » compromis entre 35 heures et mo- multinationales pour étudier les tex- étant de « contribuer, c’est au- core comment répondre à la de- riale conclus dans le cadre du pas- dération salariale que le gouverne- tes. Dans les TPE, la législation est jourd’hui établi, à renchérir le coût mande tout en organisant la baisse sage aux 35 heures. Même si les CONFLITS À VENIR ment comme les entreprises difficile d’accès, pénalisante. » du travail non qualifié et donc à fa- de la durée du travail. « Mais ceux carnets de commandes – et les bé- Reste que les salariés du secteur avaient réussi à vendre à leurs sa- Quant aux heures supplémentaires briquer du chômage ». qui y sont déjà ne s’en plaignent néfices – seront plus garnis que « concurrentiel » ne se satisferont lariés au nom de l’emploi, a des engendrées par la RTT, leur La hausse du SMIC ne brise pas pas », conclut M. Buguet. prévu. C’est d’ailleurs la conclu- peut-être pas très longtemps de chances de voler en éclats. contingent est insuffisant, selon la la bonne humeur de tous les petits sion de la dernière note de prévi- cet argument. Ainsi, dans le tex- CGPME, qui réclame de passer de patrons. Robert Buguet, président Yves Mamou sion publiée par l’Insee le 6 juillet. tile, un des secteurs les plus expo- Laurence Caramel LeMonde Job: WDE2800--0009-0 WAS MDE2800-9 Op.: XX Rev.: 07-07-00 T.: 19:06 S.: 111,06-Cmp.:10,09, Base : LMQPAG 08Fap: 100 No: 0095 Lcp: 700 CMYK

MANAGEMENT LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 / IX ̄ Cadres « traditionnels » et « e-cadres » VIE DES ORGANISATIONS cohabitent difficilement au sein des groupes par Christophe Dejours

eaucoup de grands Les médecins groupes se lancent au- Vivendi s'appuie sur l'ancienne économie VIVENDI ENVIRONNEMENT B jourd’hui sur la Toile. Poids des différents secteurs d'activité du groupe Vivendi Cette offensive ne CA* : 21,4 milliards d'euros dans ou hors le travail ? risque-t-elle pas de créer un cli- VIVENDI COMMUNICATION Rés. d'expl.* : 1,5 milliard d'euros Effectifs : 180 000 salariés vage entre cadres des métiers tra- CA : 8,6 milliards d'euros es médecins-inspecteurs du travail se sont mis en grève le ditionnels et ceux en charge du dé- Rés. d'expl. : 552 millions d'euros Eau VIVENDI WATER 8 juin pour protester contre l’insuffisance des moyens mis à veloppement de ces nouvelles Effectifs : 30 000 salariés leur disposition et la précarité de leur statut. A l’issue des CA : 10,7 milliards d'euros activités Internet ? Difficile de le Internet VIVENDI NET Rés. d'expl. : 793 millions d'euros Journées nationales de médecine du travail, qui se tenaient à savoir. Néanmoins, dans certains 67 000 personnes er Effectifs : Lille,L un millier de congressistes ont défilé dans les rues de la ville Créé le 1 janvier 2000 sociétés, le malaise commence à se pour défendre leur métier. Alors qu’il manque environ 1 000 méde- faire sentir. Télécommunications CEGETEL Propreté ONYX cins du travail en France, le Medef propose des réformes qui permet- Ainsi, chez Vivendi, les cadres traient de se passer de ces spécialistes. CA : 4,1 milliards d'euros CA : 3,5 milliards d'euros des métiers traditionnels ne Rés. d'expl. : 336 millions d'euros Rés. d'expl. : 278 millions d'euros En matière de santé au travail, les problèmes se sont compliqués cachent pas leur soulagement. Le Effectifs : 8 000 personnes Effectifs : 56 000 personnes ces dernières années. On a enregistré, en France, une recrudescence regroupement en début d’année des accidents qui semblent atteindre principalement les personnes en des activités « eau », « énergie », Audiovisuel CANAL + Energie DALKIA contrat précaire. On commence seulement à évaluer les désastres de « transport » et « propreté » du CA : 1 milliard d'euros CA : 2,9 milliards d'euros l’amiante. Et l’on découvre maintenant de nouvelles pathologies pro- groupe au sein d’une même filiale Rés. d'expl. : - 93 millions d'euros Rés. d'expl. : 297 millions d'euros fessionnelles. Des pathologies de « surcharge », d’abord, comme les Effectifs : 4 600 personnes Effectifs : 23 000 personnes autonome, Vivendi Environne- troubles musculo-squelettiques (TMS), l’épuisement professionnel ment, et son introduction en Edition/Multimédia HAVAS Transports CONNEX (« burn out »), le karôshi (mort subite par accident vasculaire chez Bourse, à hauteur de 40 %, le des sujets jeunes sans antécédent, mais travaillant plus de soixante- CA : 3,5 milliards d'euros CA : 2,4 milliards d'euros 12 juillet prochain, vient enfin cla- Rés. d'expl. : 309 millions d'euros Rés. d'expl. : 96 millions d'euros dix heures par semaine). rifier les choses : « Nous allons Effectifs : 20 personnes Effectifs : 34 000 personnes Des troubles psychopathologiques, ensuite : les dépressions, les pouvoir retrouver notre identité, * Y compris participations minoritaires dans l'environnement à l'étranger suicides et les passages à l’acte violents, d’une part ; des troubles disent-ils. C’est une libération. » Au traumatiques consécutifs aux agressions des personnels par les usa- point que certains expliquent de management », assure Jean- tives réelles de développement, gers et les clients, d’autre part. qu’ils ne se sentiraient pas frustrés La mise en avant François Colin, directeur des res- services Internet à l’appui. Encore Pour faire face aux problèmes médicaux, jusque-là inconnus, qu’ils s’ils devaient finir par quitter sources humaines du groupe, qui faudrait-il les tracer et les faire rencontrent depuis quelque temps, les médecins du travail se sont complètement le nouvel empire de par les directions dit ne pas avoir eu écho à ce jour connaître. « La communication à engagés dans un mouvement de réflexion sur leur métier : sans hési- la communication et de la e- d’un quelconque problème. « Il y a outrance sur les nouvelles activités ter à critiquer le passé de leur profession, ils s’efforcent de renouveler économie qu’est devenue l’ex- de leurs activités en revanche, dit-il, une forte de- du groupe a brouillé l’image du pôle les concepts, les théories et les principes de leur action, tant auprès Compagnie générale des eaux de- mande de réflexions sur la façon “environnement”, elle l’a ringardi- des salariés que des directions d’entreprise. Pour ce faire, ils ont mis puis sa fusion en juin avec Sea- dans la e-économie dont les métiers peuvent s’enrichir sé, notamment aux yeux des jeunes. en place des séminaires de recherche et ont commencé à publier les gram. mutuellement. Il arrive qu’à cer- Un des grands enjeux de Vivendi En- résultats de leurs investigations. C’est moins un complexe vis-à- crée un malaise chez tains moments, un pôle puisse être vironnement va être de démontrer Le Medef propose Cette mobilisation intellectuelle vis du pôle « communication », plus médiatique que l’autre. Mais que ses métiers recèlent un fort po- et pratique commence à avoir aujourd’hui porté au pinacle, les salariés des métiers nous n’avons pas abandonné l’un tentiel de croissance, en valorisant des réformes des échos auprès des syndicats, y qu’une vive amertume ressentie au profit de l’autre, sinon l’acquisi- des thèmes tels que le développe- compris de cadres, mais aussi par ces cadres qui s’estiment « lar- de base de l’entreprise tion l’année dernière d’USFilter, qui ment durable », insiste-t-il. qui permettraient parmi les autres praticiens inter- gués » par la direction du groupe. conforte Vivendi Environnement Si le coup d’accélérateur donné venant dans le champ du travail « L’irritation, très forte, vient du fait les nouvelles activités. Le fossé est comme leader mondial de l’eau, ou aux métiers de la communication de se passer (inspecteurs du travail, ergo- que toute l’image du groupe est fo- devenu trop grand pour qu’il y ait encore de Supérior Services dans le après la fusion avec Seagram in- nomes, psychologues, travail- calisée sur les nouvelles activités, ex- une quelconque jalousie de notre domaine des déchets n’aurait pas cite les langues à se délier chez Vi- de ces spécialistes, leurs sociaux, consultants, et plique l’un d’entre eux. Jean-Marie part. Nous savons que nous les fi- de sens. Tous nos métiers sont vendi, le sujet semble également autres). Messier se désintéresse totalement nançons mais nous ne les connais- confrontés à de vrais enjeux mon- sensible au sein du groupe LVMH. en confiant leurs Une partie des connaissances de nos métiers, qui sont pourtant sons pas. » En distinguant les nou- diaux porteurs. Nous marchons sur Chez Moët & Chandon, entreprise produites par les médecins du nobles, utiles, et qui rapportent. Si velles activités des métiers nos deux jambes de manière fleuron du groupe LVMH, on re- visites périodiques travail est extraite du travail cli- la valorisation du titre relève pour historiques, Jean-Marie Messier équilibrée. » fuse même de s’exprimer sur la nique réalisé au cours des visites 80 % du pôle Communication, c’est aurait donc consacré au sein de Une affirmation qui laisse les in- question, à l’heure où l’essentiel aux salariés périodiques dont bénéficient nous qui réalisons l’essentiel du ré- son groupe le divorce entre nou- téressés sceptiques. « Nos activités de la communication du groupe de tous les salariés. Mais l’autre sultat du groupe. » velle économie et économie tradi- ont été restructurées, mais leur ave- Bernard Arnault porte sur ses di- à des généralistes partie vient de l’expérience du Et de poursuivre : « Au lieu de tionnelle. nir n’a jamais été vraiment explicité, versifications dans la e-économie. « tiers-temps », c’est-à-dire du créer l’unité, tout a été fait pour ac- « Nous ne faisons aucune distinc- relève un cadre du secteur « eau », Concetta Lanciau, DRH du libéraux, et leur travail effectué hors du cabinet croître le clivage entre nos métiers et tion entre les deux pôles en termes convaincu pourtant des perspec- groupe, assure que « l’esprit de médical, pour analyser directe- travail sur le terrain ment, sur le terrain, les condi- tions et l’organisation du travail. « La communication à des techniciens Le projet du Medef consiste à sé- parer les visites périodiques, qui à outrance sur les du risque seraient confiées à des médecins généralistes exerçant en secteur nouvelles activités du libéral, du tiers-temps qui serait remplacé par des expertises sur les conditions de travail, confiées à des techniciens organisés en service groupe a ringardisé de gestion des risques du travail. Un grand nombre des médecins du travail est hostile à cette réforme, parce qu’elle sépare les questions l’image du pôle de clinique et de pathologie, de l’analyse des contraintes de travail. Or les nouvelles pathologies qu’ils ont identifiées ces dernières an- “environnement” » nées semblent mettre en cause, de façon spécifique, l’organisation du travail. Par « conditions de travail », on entend, conventionnelle- Un cadre de Vivendi ment, les conditions physiques (bruit, radiations, pression, tempéra- ture), les conditions chimiques (poussière, fumée, gaz) et les condi- tions biologiques (bactéries, virus, etc.). modernisation, qui a toujours été En revanche, la santé mentale (et donc, pour une bonne part, les fortement présent au sein de LVMH, nouvelles pathologies) serait électivement en rapport avec l’organi- préserve l’unité de l’entreprise. sation du travail (division des tâches, hiérarchie, contrôle, manage- Toutes nos sociétés développent des ment, etc.). activités liées aux nouvelles techno- Ainsi, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont des affections logies. Chez nous, l’entreprenariat a inflammatoires et douloureuses des gaines, des tendons, et des arti- toujours été une valeur forte, tous culations des poignets et des mains avec de multiples complications ceux qui souhaitent proposer un invalidantes. On peut montrer que l’augmentation considérable de la nouveau projet peuvent le faire », fréquence de cette pathologie chez les employés de bureau ne peut défend-elle, réfutant l’existence pas s’expliquer par les seules contraintes mécaniques (la part de ma- d’un sentiment de mise à l’écart, nutention étant faible). En revanche, les contraintes organisation- ou même d’un quelconque nelles de performance, la répétitivité des tâches, les pressions du ma- complexe chez les cadres des mé- nagement, finissent par induire des modifications du fonctionnement tiers traditionnels. psychique. Ces dernières joueraient un rôle majeur dans la tolérance Au sein du groupe Pinault-Prin- à la surcharge de travail, qui ne serait arrêtée que par l’apparition des temps-Redoute (PPR), Michel Per- troubles musculo-squelettiques constitués et les douleurs qu’ils chet, DRH de la Fnac, souligne lui occasionnent. aussi l’importance de la culture Ces liens entre santé mentale et organisation du travail sont d’innovation qui « favorise la sy- connus sur le plan théorique. En revanche, l’analyse des situations nergie entre activités traditionnelles spécifiques nécessite, à chaque fois, une nouvelle investigation. Cette et Internet ». Cependant, après dernière ne porte pas seulement sur l’organisation formelle ou offi- avoir été tenté d’autonomiser ses cielle du travail, mais sur les ressources psychologiques que les sala- activités sur Internet à travers sa riés doivent mobiliser, dans le même temps, pour en assumer les filiale PPR Interactif, le groupe contraintes et se protéger contre leurs effets délétères éventuels sur cherche manifestement au- leur santé. L’analyse du rapport entre organisation du travail et santé jourd’hui à favoriser l’intégration mentale relève donc de la méthode clinique et non de l’expertise de l’ensemble de ses activités, technique ou de gestion. qu’elles relèvent du commerce Si le tiers-temps est un enjeu de la discussion avec les partenaires électronique ou du commerce tra- sociaux, il ne faudrait pas le tenir, pour autant, pour un but en soi. ditionnel. L’élucidation des rapports entre organisation du travail et nouvelles Un recentrage qui s’est notam- pathologies professionnelles, sur chaque terrain, ne relève pas en- ment traduit par la nomination, en core, il s’en faut de beaucoup, d’une technique d’investigation stan- début d’année, d’un directeur gé- dardisée à la disposition des médecins du travail. Il n’empêche : on a néral adjoint, chargé de coordon- de bonnes raisons de penser que ces nouvelles pathologies s’aggrave- ner, au sein de la holding, le déve- ront dans l’avenir. On aura besoin, tôt ou tard, de coordonner di- loppement de toutes les activités verses compétences pour penser et organiser la prévention du stress du groupe liées à la Toile. « Activi- professionnel et des pathologies mentales du travail. Le tiers-temps tés Internet et activités tradition- est un moyen précieux d’accéder au matériel clinique dont tous ces nelles ne s’opposent pas. Au spécialistes auront besoin pour travailler ensemble. Il serait dom- contraire, elles se portent et s’ali- mage de le remettre en cause et de risquer de perdre le gisement mentent mutuellement, assure d’expérience et de compétences dont les médecins du travail sont François Potier, DRH du groupe dépositaires. PPR. Sur la Toile, nous avons besoin On peut lire, sur ce sujet, les ouvrages suivants : Souffrance et pré- de personnes qui connaissent le carités au travail. Paroles de médecins du travail, association SMT, Pa- client. Et, à l’inverse, les salariés des ris, Syros, 1994. Des médecins du travail prennent la parole. Un métier activités traditionnelles doivent par- en débat, association SMT, Paris, Syros, 1998. Femmes au travail, vio- tager l’esprit de la nouvelle écono- lences vécues, association SMT, Paris, Syros, 2000. mie car nos clients sont familiarisés avec le Net. » Christophe Dejours est professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). Laetitia Van Eeckhout LeMonde Job: WDE2800--0010-0 WAS MDE2800-10 Op.: XX Rev.: 07-07-00 T.: 19:06 S.: 111,06-Cmp.:10,09, Base : LMQPAG 08Fap: 100 No: 0096 Lcp: 700 CMYK

X / LE MONDE / MARDI 11 JUILLET 2000 EMPLOI

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat

Les transferts sociaux, remparts contre la pauvreté UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON Proportion de personnes situées sous le « seuil de pauvreté » avant et après octroi des transferts sociaux hors pensions ALLEMAGNE...... 23 ÉVOLUTION DE L'EMPLOI AU 16 3e TRIMESTRE 1999 (en % sur un an) e AUTRICHE...... 24 1,4 1,5 0,1 1,0 (2 trim.) 4,7 N. D. 1,3 N. D. 1,1 1,5 – 0,6 13 BELGIQUE...... 28 17 Dont emploi salarié...... 1,7 1,9 N. D. 1,2 7,1 2 2,3 2,9 1,1 2,2 – 0,4 DANEMARK...... 30 11 Dont emploi à temps partiel...... N. D. N. D. N. D. N. D. 8,1 N. D. 8 2,8 2,1 1N. D. ESPAGNE...... 26 18 FRANCE...... 27 TAUX D'EMPLOI 1999 (en %) 16 IRLANDE...... 33 18 Hommes + femmes (15-64 ans).... 61 (1998) 60 65 59 52 60 53 71 70 64 (1998) N. D. LUXEMBOURG...... 24 Hommes + femmes (50-64 ans).... 48 (1998) 45 48 39 43 47 38 50 60 N. D. N. D. 12 PAYS-BAS...... 24 12 DURÉE DE TRAVAIL SALARIÉ ROYAUME-UNI...... 32 19 À TEMPS PLEIN 1998 (h/semaine) AVANT TRANSFERTS APRÈS TRANSFERTS N. B. : le revenu avant transfert inclut les retraites et pensions de survie Source : Eurostat 40,5 39,7 40,1 (1999) 38,4 (1999) 40,7 39,6 38,5 39 43,6 (1999) N. D. N. D.

a 26 % DES CITOYENS de l’Union européenne (UE) disposeraient d’un ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL revenu « initial » inférieur au seuil de pauvreté de leur pays en (en % sur un an) 1999 4e trim. 4e trim. 4e trim. 3e trim. 4e trim. 4e trim. 4e trim. 4e trim. 1er trim. 2000 1er trim. 2000 1996 (seuil fixé à 60 % du revenu médian national) si l’on excluait de + 3 + 2,4 + 2,4 + 2,8 + 1,7 + 3,7 + 0,5 + 2 + 6,8 + 4,6 N. D. leurs revenus les transferts sociaux – exception faite des pensions de vieillesse et de survie (allocations-chômage, prestations relatives à la TAUX DE CHÔMAGE MARS 2000 maladie-invalidité, etc.). (en %) janv. 00 fév. 00 a CETTE MOYENNE COMMUNAUTAIRE recouvre des disparités im- Hommes + femmes.... 8,7 9,4 8,4 8,5 14,9 10,2 11,2 2,8 5,9 4 4,9 portantes : le taux de pauvreté est de 21 % en Italie contre 32 % au Moins de 25 ans...... 16,5 17,6 9 23,1 27,9 20,9 31,8 5 12,7 9,7 9,1 Royaume-Uni et 33 % en Irlande. Avec 27 %, la France est très proche de la moyenne communautaire. PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 1998 (en %) a LA PROPORTION d’Européens situés sous le seuil de pauvreté chute à 17 %, soit une baisse d’un tiers, une fois l’ensemble des transferts so- 49 52 52 (1999) 76 46 (1999) 39 (1999) 62 (1999) 44 (1999) 42 8N. D. ciaux perçus. En France, le taux de pauvreté chute de 40 %, pour s’éta- N. D. : non disponible Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat blir à 16 %, un point sous la moyenne de l’UE. FLASH SYNTEC-RECRUTEMENT / « LE MONDE » Le marché du travail français FLASH APEC / « LE MONDE »

Les cabinets renforcent leurs équipes DERNIER MOIS VARIATION Les cadres sont des internautes de bureau % CONNU SUR UN AN Pourcentage de réponses à la question : « D'où utilisez vous Internet le plus Composition structurelle des effectifs... en souvent ? » (plusieurs réponses possibles) 60 ... EN 1998 ... EN 1999 TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 17,6 % (mai) – 3.9 50 7 8 7 9,5 40 PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 35,7 % (mai) – 2,5 23 22 22 22,5 30

EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : 20 18 22 20 19 10 CDD...... 892 – 1,5 %* 0 INTÉRIM...... 446 + 8,2 %* CYBER AUTRES CONSULTANTS JUNIORS CHARGÉS DE RECHERCHE DIRECTE DOMICILE TRAVAIL AMIS APEC ESPACE LIEUX APPRENTIS...... 276 + 7,3 %* CONSULTANTS SENIORS SECRÉTAIRES ET ASSISTANTS ENSEMBLE DES PERSONNES INTERROGÉES CADRES ACTIFS CADRES EN RECHERCHE D'EMPLOI JEUNES DIPLÔMÉS DIRIGEANTS / CONSULTANTS ASSOCIÉS ADMINISTRATIFS ET AUTRES CONTRATS AIDÉS...... 424 + 4,4 %* Source : Dares-SETT Source : APEC. Pour plus d'informations : http://www.apec.asso.fr

SALAIRE NET MÉDIAN a EN 1999, (en francs constants) a LA TRÈS GRANDE MAJORITÉ les effectifs des cabinets membres du Syndicat du conseil en Femmes...... 6 933 (janv.) + 2,7 %* des cadres (78 %) utilisent In- recrutement/Syntec ont augmenté de 15 % par rapport à 1998, après une Hommes...... 8 614 (janv.) + 0,6 %* ternet, et 50 % déclarent l’utiliser « souvent ». Ils consultent es- progression de 19 % l’année précédente. Les meilleurs scores concernent sentiellement des sites emploi (88 %), des sites d’entreprise (62 %) les chargés de recherche (+ 50 %) (car l’approche directe augmente), les SMIC (en francs) et les sites de la presse (48 %). consultants seniors (+ 31 %) ainsi que, dans une moindre mesure, les ju- Horaire...... 40,72 (oct.) + 1,2 % a LES CADRES ACTIFS se connectent autant depuis leur lieu de niors (+ 23 %). Mensuel...... 6 882 (oct.) + 1,2 % travail que depuis leur domicile, alors que ce dernier lieu est le a PAR RAPPORT à d’autres métiers de conseil, le recrutement est forte- plus cité par les autres catégories. ment utilisateur des fonctions supports, puisqu’il y a, en moyenne, près NOMBRE D'ALLOCATAIRES a PLUS DE 25 % des jeunes diplômés à la recherche de leur pre- d’une personne pour un consultant : les administratifs composaient 7 % DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en milliers) 1 137,4 (juin)** + 2,3 %*** mier emploi disent se connecter d’un lieu de travail où ils oc- de l’effectif en 1999, les secrétaires et assistants 23 % et les chargés de re- * variation sur dix mois (janv. 99/mars 98) ** chiffres semestriels *** variation sur six mois cupent soit un « emploi d’attente », soit un poste en contrat à cherche 20 %. Sources : Insee, Dares, CNAF durée déterminée. DÉPÊCHE b CNAM. Les inscriptions aux cours du Conservatoire national des arts et La politique de l’emploi de Grande-Synthe métiers de Paris pour 2000-2001 ont lieu du 12 au 30 septembre inclus. Le CNAM organise au cours de cette période une session d’information et d’orientation, ouverte à tous ceux – salariés, demandeurs d’emploi, étu- « auditée » par les chômeurs de la ville diants – qui souhaitent se familiariser avec les cursus et les modalités de fi- nancement. Les formations s’articulent en quatre pôles : économie et ges- tion ; sciences humaines et sociales ; informatique, mathématiques et LILLE gascar, son pays d’origine. « J’ai que de perdre son temps à aller statistiques ; sciences et techniques industrielles. Les candidats auront la de notre correspondant régional Certains d’entre eux trouvé que les Polonais étaient traîner partout », plaide Marie- possibilité d’avoir un entretien individuel afin de préciser et d’évaluer la rande-Synthe ne sup- beaucoup plus malheureux que Berthine. faisabilité de leurs projets. porte pas de flirter sont allés chercher nous, mais davantage solidaires, Les autres « ambassadeurs » ne Renseignements : www.cnam.fr G avec les records natio- surtout vis-à-vis des jeunes. A force sont pas non plus revenus les naux en matière de des pistes à l’étranger de voir des portes se fermer, j’étais mains vides. Mickaël, Sylvia et Del- AGENDA taux de chômage qui s’élève en- découragée. Cela m’a remotivée. phine, partis à Bilbao, en Espagne, core aujourd’hui, dans cette ville pour les présenter lors J’ai compris qu’il y a beaucoup de y ont trouvé quelques idées, parmi b INGÉNIEURS. La Société européenne pour la formation des ingénieurs industrielle de la banlieue sud de projets possibles... » lesquelles la location pour 5 ans de organise avec ParisTech – qui réunit 9 écoles d’ingénieurs parisiennes –, du Dunkerque (Nord), à 20 %. Les d’Assises de l’emploi De leur bref séjour, Marie-Ber- bureaux aménagés à de jeunes 6 au 8 septembre, à Paris, une conférence sur « Les multiples facettes de la jeunes sont les plus touchés et thine et Romain n’ont pas rap- créateurs d’entreprise, ce qui ré- formation internationale des ingénieurs ». beaucoup d’entre eux, d’origine tentant d’explorer, par leur inter- porté qu’un comparatif entre le duit leurs charges de départ, ou la Renseignements : (33) 1-44-58-28-22 ou [email protected] immigrée, ressentent fortement médiaire, de nouvelles pistes de statut des chômeurs polonais et mise à disposition, pour les étu- la discrimination à l’embauche. développement. » celui des chômeurs français. diants qui ont aussi une fibre en- b FORMATION. « Dialogue avec le changement. La formation profes- Pourtant, avec 25 000 habi- C’est dans cet esprit qu’ont été trepreneuriale, d’un bureau avec sionnelle entre contraintes et innnovations » sera le thème de la 7e univer- tants, Grande-Synthe est, para- organisées, début mars, des As- CITÉ DES MÉTIERS ordinateur. sité d’été de la formation professionnelle continue, qui aura lieu les 12, 13 doxalement, l’une des villes les sises de l’emploi qui ont réuni Au cours des Assises de l’em- Une autre ambassade avait été et 14 septembre à Bordeaux, à la Maison de la promotion sociale. Des sé- plus riches de la Communauté ur- chefs d’entreprises, présidents ploi, ils ont avancé quelques organisée par la Sollac dans une de minaires s’intéresseront à la question des conséquences sur le temps de baine de Dunkerque, tout au d’association, responsables de pistes, comme élaborer une meil- ses anciennes filiales, les forges formation du passage aux 35 heures, et à celle de la validation de l’expé- moins en matière de collecte de la l’ANPE et représentants de muni- leure prise en charge des jeunes Dillinger Hutte, dans la Sarre. rience au travail. taxe professionnelle. Elle peut, cipalités de la Communauté ur- dès la sortie de l’école, ou encore « Quand la mairie de Grande- Renseignements : www.inba.fr/mps plus que d’autres, engager une baine de Dunkerque. Elles ont – idée simple qui, selon Dany Synthe nous a associés au projet, on politique d’emplois-jeunes ou de permis la mise en commun de Wallyn, pourrait être mise en pra- ne voyait pas très bien ce que nous b EUROPE. L’association Eurofi 2000 organise, les 14 et 15 septembre à contrats emploi-solidarité. Elle a nombreuses pistes, à la lumière tique à Grande-Synthe – créer pouvions apporter », reconnaît Ber- l’Unesco, à Paris, un forum consacré à « L’Europe bancaire et financière les moyens de tenter des expé- des informations recueillies à une cité des métiers qui regrou- nard Amfry, responsable du ser- après l’euro », qui s’articulera autour de quatre thèmes majeurs : « L’unifi- riences et d’en faire profiter ses l’étranger par des demandeurs perait tous les partenaires de vice emploi de la Sollac. « Puis nous cation et la régulation des marchés financiers européens » ; « Les condi- voisines. Elle s’est ainsi lancée d’emploi promus « ambassa- l’emploi dans le même bâtiment. avons eu l’idée de cibler notre action tions d’émergence d’une épargne européenne » ; « Faciliter l’accès des en- dans une initiative, soutenue par deurs ». En février, plusieurs chô- « Cela serait tellement plus simple sur l’apprentissage. Voilà pourquoi treprises au marché unique » ; « L’euro client et les services bancaires de plusieurs grands groupes de l’ag- meurs sont ainsi partis soit vers nous avons proposé Dillinger, car détail ». De nombreuses personnalités devraient intervenir, parmi les- glomération comme Pechiney, des villes jumelées ou amies, soit l’apprentissage à l’allemande est à quelles Laurent Fabius, ministre de l’économie, des finances et de l’indus- EDF, la Lyonnaise des Eaux ou vers des entreprises avec les- la fois mieux ancré et plus innovant trie, et Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne. Auchan : l’organisation d’Assises quelles des partenaires indus- que l’apprentissage à la française, Renseignements : Auditoire-BDDP Corporate. (33) 1-49-09-27-37. de l’emploi dont les chômeurs de triels locaux étaient en relation. qui reste un peu marginal. » Une si- longue durée et les jeunes chô- Leur mission : inventorier des so- tuation qui n’est pas près de chan- RECTIFICATIF meurs seraient les maîtres lutions locales, en retenir le meil- ger, si l’on en croit Romain : « C’est d’œuvre. leur, et en parler. trop souvent une forme d’exploita- b Dans l’indicateur Flash SETT / « Le Monde » paru dans « Le Monde « Ce n’est pas parce que l’on n’a tion. Celui qui n’a pas des nerfs Economie » daté du 27 juin, qui analysait le lien entre taux de chômage et « REGROUPER LES ACTEURS » pas de diplôme qu’on est plus bête d’acier, il croule. C’est la même intérim, il fallait lire : « Les intérimaires sont cinq fois moins nombreux à L’idée est née il y a deux ans, au qu’un autre », dit Romain Sykula, chose avec les contrats de qualifica- s’inscrire à l’ANPE que les salariés en contrat à durée déterminée », et non cours d’une rencontre entre délé- 22 ans. D’origine polonaise, il est tion. On te laisse merder pendant « cinq fois plus nombreux ». gués syndicaux de ces différentes parti à Suwalki, ville de Pologne deux ans avant de te dire au revoir entreprises. « Nous avons eu envie jumelée avec Grande-Synthe. et d’en prendre un autre. » de regrouper les principaux acteurs Autre « ambassadrice » du même Les ambassadeurs de Grande- (employeurs, fonctionnaires, repré- voyage, Marie-Berthine Marie, ̄ Synthe ont, aujourd’hui, tous ren- sentants des services sociaux, des 25 ans, titulaire d’un BTS du leur copie. Elles serviront de ca- municipalités, etc.), ainsi que les commercial. Son parcours profes- Dany Wallyn nevas aux Assises de 2001, car chômeurs », explique Dany Wal- sionnel est chaotique : elle n’a ef- b Technicien sidérurgiste à la Sollac l’idée suit son chemin et fait réagir. lyn. Ingénieur à la Sollac, aciérie fectué que des remplacements de Mardyck, près de Dunkerque, D’autres municipalités s’inté- de Dunkerque, syndiqué chez les saisonniers, notamment dans la Dany Wallyn a quarante et un ans. ressent à l’initiative. Certaines cadres CGT, il est conseiller muni- restauration, puis un contrat à Depuis 1983, il est élu permanent veulent reproduire le modèle, cipal de Grande-Synthe et délé- durée déterminée dans la télé- CGT. d’autres ont envoyé des offres gué à l’emploi. « Sans renier les phonie mobile, suivi d’une for- b Elu communiste à Grande-Synthe d’emploi dont elles disposaient. autres outils dont nous disposons mation « force de vente » dont depuis 1995, délégué à l’emploi, il a « Pour l’instant, le bilan concret déjà, nous avons voulu lancer une elle s’est aperçue au bout de cinq effectué plusieurs voyages d’études reste maigre, admet Dany Wallyn, stratégie complémentaire, dans la- mois qu’elle « n’avait rien à voir à l’étranger, notamment mais tout cela est en train de se quelle les demandeurs d’emploi se avec ce qu’on lui avait annoncé ». au Pays basque, à Bilbao, avant mettre en place... » retrouveraient au cœur du proces- La jeune femme rêve de monter de mettre au point le principe sus de lutte contre le chômage, en un projet commercial avec Mada- des Assises de l’emploi. Pierre Cherruau