www.insee.fr/ N°268 SCoT de l’Agglomération Messine :

V

Population qui stagne, érosion du solde naturel et déficit migratoire chronique, le bilan démographique du SCoTAM n’est guère encourageant. et sa première couronne en manque de dynamisme ne jouent pas sur ces points un rôle d’entraînement. Seuls les espaces périurbains enregistrent une hausse de leur population, doublée d’une envolée de la construction neuve. Mais cette situation est consommatrice d’espace et génère une forte dépendance à l’automobile. Les échanges de population se font essentiellement avec les arrondissements de , Nancy et Briey, et avec l’Île-de-. Les personnes de 18 à 45 ans sont les plus mobiles. Leurs choix résidentiels vont à Metz pour les étudiants, la première couronne pour les jeunes actifs, et le périurbain pour les familles avec enfants. Développer l’emploi, soutenir l’enseignement supérieur et la recherche, maîtriser la périurbanisation, sont des pistes à suivre par le SCoTAM pour rendre le territoire attractif et contredire un scénario de trop légère hausse de population à horizon 2020, suivi d’une baisse des effectifs scolarisés et d’une hausse du nombre de personnes âgées.

Le Schéma de Cohérence Territoriale de L’ensemble présente une densité de 327 habi- l’Agglomération Messine (SCoTAM), délimité par tants par km², soit trois fois plus que la moyenne un arrêté préfectoral du 31 décembre 2002, re- régionale, avec un pic à Metz (2 750 hab./km²)et groupe 151 communes couvrant une superficie plus encore à Montigny-lès-Metz (3 400 hab./km²) de 1 136 km². Il s’appuie sur 11 établissements qui avec Le Ban-Saint-Martin, Longe- de coopération intercommunale, dont la commu- ville-lès-Metz, Saint-Julien-lès-Metz et , nauté d’agglomération de Metz Métropole forment le cœur dense et la première couronne (CA2M). Son périmètre correspond aux arrondis- de l’agglomération messine. Viennent ensuite par sements de Metz-Ville et Metz-Campagne aux- élargissement géographique quatre secteurs de quels ont été adjointes huit communes de poids démographiques assez homogènes, com- l’arrondissement de Thionville. pris entre 43 000 et 53 000 habitants : le Reste de la CA2M, qui tend désormais à rejoindre l’es- 371 000 habitants, dont un tiers pace urbain continu de Metz, la communauté de de Messins communes (CC) du Pays Orne-, les CC de Maizières-lès-Metz et du Sillon mosellan, et le En 2008, la population du SCoTAM s’élève à ResteduSCoTAM. 371 000 habitants. Son armature urbaine s’étire en premier lieu sur les rives de la Moselle où Metz, ca- Autant de secteurs bien desservis par les réseaux pitale régionale, regroupe un habitant sur trois. La de transports routiers et ferroviaires, mais pour vallée de l’Orne avec son chapelet de villes moyen- lesquels des obstacles naturels ou des équipe- nes, témoins du passé industriel, constitue le se- ments liés au transport constituent des coupures cond axe de peuplement majeur du territoire. très prégnantes qui ne favorisent pas les liaisons entre les parties est et ouest du vingt ans auparavant. Les enfants du rel et réduit d’autant le seul moteur SCoTAM : la Moselle, l’autoroute A31 baby-boom d’après-guerre devenus démographique du SCoTAM. Dans et les corridors ferroviaires. parents avaient permis de maintenir un le même temps, le solde migratoire certain niveau de naissances, mais le reste en effet négatif et tend même Stagnation démographique relais n’est pas assuré par les nouvel- à se détériorer. À Metz notamment de Metz et sa 1ère couronne les générations, moins nombreuses et et dans sa 1ère couronne, le déficit moins fécondes. des arrivées sur les départs observé Au cours des dernières décennies, dans les années 1990 a presque la croissance démographique n’a Metz Métropole est particulièrement doublé dans les années 2000. pas été au rendez-vous, restant au concernée : c’est sur son périmètre contraire un des grands défis à rele- qu’on observe ce déficit de 700 ver par le SCoTAM. La population naissances. La baisse du nombre Périurbanisation accrue ème qui progressait à un rythme déjà de femmes de 20 à 40 ans explique en 2 couronne faible dans les années 1980 et 1990 en partie cette situation. Dans la Trois autres secteurs du SCoTAM (seulement 900 et 1 450 habitants ga- CA2M, leur nombre a diminué de sont toutefois dans des situations gnés en moyenne chaque année)avu 13% entre 1990 et 2007. démographiques favorables. Dans celui-ci ramené à 750 depuis le dé- Cette réduction des naissances en- leRestedelaCA2MetsurtoutMai- but des années 2000. traîne une diminution du solde natu- zières & Sillon et le Reste du Ce fléchissement est surtout le fait de Metz et de sa 1ère couronne, qui 1 communauté d’agglomération et 10 communautés de communes sur ce point, n’ont pas joué le rôle Établissements publics de coopération intercommunale (2010) d’entraînement pour l’ensemble du et secteurs d'étude composant le SCoTAM territoire. Entre 1999 et 2008, Metz a ainsi perdu 870 habitants, Monti- gny-lès-Metz 660 et surtout Woippy CC du Pays près de 1 200 (après en avoir déjà per- Orne-Moselle Maizières CC du Sillon & Sillon du plus de 550 entre 1990 et 1999). CC du Pays mosellan Orne-Moselle Dans le nord du SCoTAM, Moyeuvre- CC de Maizières-lès-Metz CC du Haut Chemin Grande et sont dans une si- 1ère couronne tuation démographique plus difficile en- Woippy Saint-Julien core et dans une dépression qu’elles -lès-Metz ne parviennent pas à inverser depuis Le Ban-Saint-Martin Longeville-lès-Metz Metz CC du Pays de

IGN - Insee 2011 plus de trente ans. Elles ont encore Metz Montigny-lès-Metz perdu 870 et 600 habitants entre 1999 CC du Val et 2008. Elles sont le reflet de la CC du Saint Pierre CC du Val de Moselle Reste de la CA Pays Orne-Moselle qui pâtit d’un déficit de Metz Métropole d’image, réel ou supposé, lié à l’activité Reste du SCoTAM industrielle qui a marqué les paysages CC de Rémilly CC Accueil de et environs et les formes d’habitat. À cela s’ajoute l'Aéroport régional un développement entravé et limité par CC du Vernois la présence de risques d’inondations en fond de vallées et d’affaissements et mouvements de terrain hérités de l’exploitation du minerai de fer sur le Sources : SCoTAM, Direction générale des collectivités locales plateau. Hausse de population dans le périurbain En termes de dynamique démogra- phique de ces dix ou vingt dernières Évolution de la population, base 100 en 1962 années, le SCoTAM, comparé aux au- tres Scot de France de même taille et 200 de statut équivalent (siège de région), se 180 classe devant Amiens et après Caen et 160

Clermont-Ferrand, mais surtout très 140 loin derrière Montpellier. 120

100

Moins de naissances, 80 et toujours plus 60 de départs que d’arrivées 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Metz 1ère couronne Reste de la CA2M En premier lieu, le nombre de naissan- CC du Pays Orne-Moselle Maizières & Sillon Reste du SCoTAM ces diminue : on recense 4 400 nais- Moselle sances en 2009, contre près de 5 100 Sources : Insee, recensements de la population

2 SCoTAM, la population augmente, SCoTAM, contraste toutefois avec CA2M (17 500). Depuis 1999, ces portée par un excédent des nais- la concentration des emplois à Metz quatre secteurs ont gagné en- sances sur les décès et davantage et dans la vallée de la Moselle. semble 16 300 emplois, dont la moi- d’arrivées que de départs. tié pour Metz, mais dans le même Le Reste du SCoTAM enregistre à lui En 2007, le principal pôle d’emploi temps, les actifs qui y résident n’ont seul la moitié de l’excédent migra- du SCoTAM reste et de très loin vu leur nombre augmenter que de toire. Il symbolise le développement, Metz qui propose 83 000 emplois, 9 300 individus. Inversement, le en Lorraine et en France, du phéno- soit près d’un sur deux, devant Mai- Reste du SCoTAM n’a créé que ère mène de périurbanisation qui puise zières & Sillon (27 000), la 1 cou- 1 300 emplois pour 3 600 actifs rési- son origine dans l’élévation du coût ronne (19 500) et le Reste de la dents supplémentaires. du foncier et de l’immobilier en ville, l’aspiration des ménages pour la vie à 1990-2008 : croissance accélérée au sud-est, baisse dans le centre la campagne et l’accès à la propriété. Évolution de la population 1990-1999 et 1999-2008 Mais la progression de la «tache ur- baine» en 2ème couronne de Metz transforme celle-ci en zone de plus en plus résidentielle où se forment des «villages-dortoirs» : 66% des CC du Pays CC du Sillon Orne-Moselle mosellan actifs qui résident en 2007 dans le Reste du SCoTAM occupent un em- CC de Maizières-lès-Metz ploi dans Metz Métropole. CC du Haut Chemin Woippy

Envolée de la Saint-Julien-lès-Metz Le Ban-Saint-Martin construction neuve hors Longeville-lès-Metz Metz de Metz Métropole IGN-Insee2011 Montigny-lès-Metz CC du Pays de Pange

La construction de logements neufs à CC du Val titre de résidence principale illustre ce CC du Val Saint-Pierre phénomène. Sur l’ensemble du de Moselle Reste de la CA2M Évolution de la population SCoTAM, en moyenne, 1 800 loge- 1990-1999 et 1999-2008 ments neufs se sont construits chaque croissance accélérée CC de Rémilly et environs année entre 2005 et 2009, contre croissance poursuivie au même rythme CC de croissance qui se tasse l’Accueil 1 200 au début des années 1990. Hors Aéroport incertaine régional Metz Métropole, la progression est par- baisse récente CC du Vernois ticulièrement marquée : en moyenne baisse poursuivie au même rythme baisse accélérée 1 100 logements neufs entre 2005 et Sources : Insee, recensements de la population 2009, contre 350. La commune de Maizières-lès-Metz se distingue comme une des plus dynamiques. Soldes naturel et migratoire positifs dans le Reste de la CA2M, Maizières & Sillon, et surtout le Reste du SCoTAM À Metz, le nombre de logements bâ- Composantes de l’évolution de population 1990-1999 et 1999-2008 tis chaque année est de 300 en fin de période, alors qu’il était de 600 au dé- 10 000 but des années 1990. Par ailleurs, Metz Métropole, qui enregistrait 70% 8 000 des nouveaux logements bâtis dans 6 000 le SCoTAM au début des années 4 000 1990, voit sa part ramenée à 40%. 2 000 Toutefois, avec la crise économique et son impact sur l’emploi, les mises 0 en chantier dans le SCoTAM ont ra- -2 000 lenti : 1 100 logements neufs seule- -4 000 ment ont été commencés en 2010, soit le niveau d’il y a vingt ans. -6 000

-8 000

Dissociation croissante -10 000 entre lieu d’habitat et lieu Metz 1ère couronne Reste de CC du Pays Maizières Reste du de travail la CA2M Orne-Moselle & Sillon SCoTAM L’étalement de l’habitat et l’installa- solde naturel 1990-1999 solde naturel 1999-2008 tion d’actifs en zone périurbaine, no- solde migratoire 1990-1999 solde migratoire 1999-2008 tamment dans l’est et le sud du Sources : Insee, recensements de la population, état civil

3 De fait, cette situation conduit à Parmi les nouveaux arrivants dans le Ces échanges sont excédentaires une séparation et un éloignement SCoTAM, le plus fort contingent vient d’un millier de personnes avec l’ar- grandissants entre lieu d’habitat et de l’arrondissement voisin de Thion- rondissement de , mais sont lieu d’emploi, dont témoignent les ville (6 000 personnes) (**). D’autres déficitaires d’à peu près autant avec déplacements domicile-travail. Au- viennent des arrondissements de ceux de Briey, Nancy et Boulay-Mo- jourd’hui, 47 500 actifs entrent Nancy (3 400), Briey (3 100), Forbach selle, et avec les régions Provence- chaque jour pour travailler sur le (2 200) et Boulay-Moselle (1 700), des Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes, territoire de Metz Métropole et départements de la (1 300)et Île-de-France. Enfin, avec l’arrondis- 19 000 sur celui de Maizières & des (1000). Hors Lorraine, sement de Thionville, la Meuse et Sillon, où ils occupent respective- les nouveaux arrivants proviennent l’Alsace, ils sont en quasi-équilibre. ment 40% et 70% des emplois pro- avant tout d’Île-de-France (3 300), posés. La distance domicile-travail d’Alsace (2 100), de Champagne- L’analyse de ces brassages de po- est de 11,5 kilomètres en moyenne Ardenne (1 700), de Provence- pulation permet de dresser un pro- pour les actifs vivant à Metz, 16,2 Alpes-Côte d’Azur (1 300)etde fil-type des arrivants et des partants kilomètres pour ceux qui résident Rhône-Alpes (1 200). de chaque secteur du territoire. Comme partout en France, les per- dans le Reste de la CA2M, et jus- Par ailleurs, 4 800 nouveaux arri- sonnes de 18 à 39 ans sont les plus qu’à 19,4 kilomètres pour les habi- vants sont originaires de l’étranger, mobiles et leurs choix résidentiels tants du Reste du SCoTAM. Si les dont un millier de Français de nais- répondent à des aspirations qui évo- infrastructures permettent et en- sance. Parmi les autres, on recense luent suivant les cycles de la vie. couragent des déplacements rapi- 450 Algériens, 250 Marocains et au- des, il n’en demeure pas moins tant de Turcs, 170 Allemands et au- que plus on s’éloigne des vallées tant de Chinois. Les Belges, Metz : cadres, étudiants de la Moselle ou de l’Orne et de Espagnols, Italiens, Luxembour- lorrains, étrangers l’axe Metz-Rémilly, plus le choix se geois et Portugais récemment arri- limite presque exclusivement à Entre 2002 et 2007, Metz a enregistré vés sont moins d’une centaine pour 30 000 arrivées pour 36 000 départs. l’automobile. Cette situation pour- chaque nationalité, alors que l’on rait impacter négativement le bilan Deux catégories de population consti- compte 500 citoyens d’anciens pays tuent les flux de migrants vers Metz : CO² des transports dans le de l’Europe de l’Est et 300 autres de SCoTAM. les cadres et professions intellectuelles divers pays d’Afrique noire. supérieures, et les étudiants de 18 à Échanges de population Dans l’autre sens, les départs se font 22 ans, pour lesquels la cité messine avant tout à destination de l’arrondis- est de loin le secteur le plus attractif du avec Thionville, Nancy, sement de Thionville (6 100), de ceux SCoTAM et du département. Le rap- Briey et l’Île-de-France de Nancy (4 400), Briey (4 200), Bou- prochement des lieux de travail et d’é- Pour autant, l’absence d’excédent lay-Moselle (2 500) et Forbach (1 200), tudes, et la proximité avec les aménités migratoire du SCoTAM ne doit pas et du département de la Meuse culturelles et festives traditionnellement faire oublier l’existence d’intenses (1 200). Hors Lorraine, les partants synonymes de la grande ville, semblent mouvements de population avec choisissent plutôt l’Île-de-France agir particulièrement sur ces deux les territoires qui l’entourent. Entre (4 100), la Provence-Alpes-Côte groupes de population. 2002 et 2007, environ 43 000 per- d’Azur (2 400), l’Alsace (2 100)et Pôle administratif et tertiaire, Metz sonnes sont venues s’y installer, Rhône-Alpes (2 000). offre en effet aux cadres 14 000 em- alors que 45 000 l’ont quitté (*). En Au total, 40% des échanges de popu- plois, dont près de la moitié dans les cinq ans seulement, près de 13% lation du SCoTAM se font avec les fonctions métropolitaines supérieures de la population a ainsi été renou- arrondissements de Thionville, Nan- (***). Par ailleurs, avec près de velée. cy, Briey et la région Île-de-France. 15 000 étudiants, Metz est le premier

La construction neuve progresse (*) les informations sont issues d’une ques- et se déplace hors de la CA2M, surtout de Metz tion figurant dans le bulletin individuel du re- censement, portant sur le lieu de résidence Logements neufs construits à titre de résidence principale (commune) cinq ans plus tôt. Elles reposent sur les déclarations des enquêtés et ne tien- 3 000 nent pas compte des éventuelles migrations 2 500 intermédiaires dans l’intervalle des deux da- tes. Elles ne concernent pas les enfants de 2 000 moins de 5 ans, nés entre 2002 et 2007, et ne comptabilisent pas les départs vers l’é- 1 500 tranger. 1 000 (**) hors communes de , Gan- drange, , Moyeuvre-Grande, 500 Moyeuvre-Petite, Richemont, et Vitry-sur-Orne incluses dans le SCotAM. 0 Metz 1ère couronne Reste de CC du Pays Maizières Reste du (***) emplois à haut niveau de qualification, la CA2M Orne-Moselle & Sillon SCoTAM de type cadre ou ingénieur dont le contenu 1990-1994 1995-1999 2000-2004 2005-2009 décisionnel est élevé ou qui contribuent à l’i- mage de marque de la ville où ils s’exercent. Source : Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement de Lorraine

4 pôle d’enseignement supérieur mo- renforcer le taux de classes supé- de la moitié) sont concentrés à Metz, sellan, regroupé autour de l’Université rieures déjà existant sur ces trois et 6 100 autres (soit près d’un quart)se Paul-Verlaine et de plusieurs autres communes. trouvent en 1ère couronne, principale- établissements (ENIM, ENSAM, À l’inverse, Longeville-lès-Metz et ment à Montigny-lès-Metz et Woippy. SUPELEC, ESIDEC, Georgia Tech, etc.). Woippy ont accueilli proportionnelle- Mais c’est à Woippy qu’ils sont pro- Ainsi 3 200 des 5 400 cadres arrivés ment le plus d’ouvriers parmi leurs portionnellement les plus nombreux : dans le SCoTAM depuis moins de nouveaux arrivants, alors que cette 56% de l’ensemble du parc locatif de cinq ans et 6 100 étudiants sur catégorie sociale y était déjà surre- la ville. Le coût de l’immobilier dans le 7 700 ont choisi de s’installer à présentée. À Woippy, le nouvel arri- secteur privé, et la peur de perdre le Metz, soit respectivement 60% et vant est par ailleurs moins souvent seul logement auquel ils ont accès 80%. S’y ajoutent 600 et 650 autres un actif ayant un emploi (53%, contre restreignent les choix résidentiels des venant d’autres secteurs du 58% en moyenne sur l’ensemble de la plus démunis. Ils constituent le fac- ère SCoTAM. Parmi les cadres, 37% 1 couronne), et plus souvent un ac- teur discriminant qui explique cet viennent du reste de la Lorraine, tif au chômage (12%, contre 8%). entre-soi social au détriment de ère dont la moitié de Meurthe-et-Mo- Les migrations récentes en 1 cou- Woippy. selle, et 13% d’Île-de-France. Quant ronne tendent donc à prolonger un Plus largement, le risque existe de aux étudiants, 53% sont originaires phénomène récurrent de ségrégation voir les centres urbains de Metz et du reste de la Lorraine, de Moselle sociale opérée par le niveau des re- Woippy occupés par des étudiants pour plus de la moitié. venus, mais aussi par la localisation et des personnes à bas revenus se de l’immobilier. La localisation du démarquer de la périphérie, peuplée Toutes catégories confondues, 93% parc locatif social joue un grand rôle : des familles et actifs, où émergent des nouveaux arrivants habitent en 13 200 logements sociaux (soit près quelques îlots de prospérité. appartement, contre 81% pour les Messins de longue date, et seule- 43 000 arrivées et 45 000 départs en cinq ans ment 14% sont propriétaires de leur Échanges de population entre le SCoTAM logement, contre 39% des autres. et d’autres territoires entre 2002 et 2007 (*) Enfin, Metz est également la desti- Arrivées (*) Départs Solde nation première de 3 000 étrangers Total 42 780 44 970 -2 190 sur les 4 800 récemment arrivés dont : dans le SCoTAM. Reste de l’arrondissement de Thionville 5 960 6 120 -160 Arrondissement de Forbach 2 240 1 230 1 010 ère 1 couronne : Arrondissement de Boulay-Moselle 1 660 2 530 -870 jeunes actifs messins, Arrondissement de 700 310 390 mais entre-soi social Arrondissement de Château-Salins 550 940 -390 La 1ère couronne est, avec Metz, le Arrondissement de 350 270 80 secteur du SCoTAM qui a enregistré Reste de la Moselle 11 460 11 400 60 le plus fort taux de renouvellement Arrondissement de Nancy 3 440 4 380 -940 de sa population : 26% des rési- Arrondissement de Briey 3 110 4 190 -1 080 dents de 2007 n’y habitaient pas Département de la Meuse 1 250 1 180 70 cinq ans auparavant. Ce secteur se Département des Vosges 1 030 820 210 révèle particulièrement attractif au- Arrondissement de Toul 430 470 -40 près des Messins qui ont été près Arrondissement de Lunéville 220 170 50 de 4 000 à s’y installer, soit 34% Reste de la Lorraine 9 480 11 210 -1 730 des 11 550 nouveaux arrivants. Par- Île-de-France 3 260 4 090 -830 mi eux, les jeunes actifs de 23-29 Alsace 2 070 2 070 0 ans sont les plus nombreux, sem- Champagne-Ardenne 1 700 1 200 500 blant aspirer à un peu plus d’es- Provence-Alpes-Côte d’Azur 1 290 2 360 -1 070 pace, tout en restant au contact Rhône-Alpes 1 180 2 040 -860 immédiat de la ville. Nord-Pas-de-Calais 1 040 890 150 Cependant, les cinq communes Franche-Comté 710 720 -10 composant la 1ère couronne ont des Bourgogne 630 610 20 bilans et des profils migratoires con- Aquitaine 620 1 320 -700 trastés. Montigny-lès-Metz, la plus Autres régions de France métropolitaine 3 970 6 700 -2 730 peuplée, attire un nouvel arrivant Reste de la France métropolitaine 16 470 22 000 -5 530 sur deux, et deux sur trois lorsqu’ils Étranger (**) 4 830 nd nd ont 65 ans ou plus. Avec Le Ban- Départements d’outre-mer 400 360 40 Saint-Martin et Saint-Julien-lès- Collectivités d’outre-mer 140 0 140 Metz, elle est choisie en premier Étranger, Dom, Com 5 370 360 5 010 lieu par les cadres et professions in- (*) hors enfants de moins de 5 ans, nés entre 2002 et 2007 tellectuelles supérieures, dont les (**) les départs vers l’étranger ne sont pas disponibles 900 nouvellement arrivés viennent Source : Insee, recensement de la population 2007

5 Reste de la CA2M : moitié en provenance des autres sec- souvent âgés de 25 à 39 ans et très familles messines teurs du SCoTAM et notamment de peu ont plus de 55 ans. Plus jeunes sa voisine la CC du Pays Orne-Mo- que les résidents de longue date, ils ou de 1ère couronne selle (1 500 personnes)etdeMetz occupent plus souvent un emploi (dans Avec 10 400 nouveaux arrivants, dont (1 400), et pour l’autre moitié de l’ex- 70% des cas, contre 48%), notamment en la moitié en provenance de Metz ou térieur et notamment du reste de l’ar- dehors de Maizières & Sillon (dans 51% de la 1ère couronne, et 9 650 partants, rondissement de Thionville (1 600). des cas, contre 28%). dont un tiers vers Metz ou la 1ère cou- Le profil de ces nouveaux arrivants ne Ici, la position géographique du sec- ronne, le Reste de la CA2M dégage se distingue pas de celui des résidents teur, entre Metz et Thionville, et son un excédent migratoire de 800 per- de longue date en ce qui concerne la accessibilité directe par l’A31 ou le sonnes en cinq ans. Mais ces échan- composition familiale, basée sur un train, semblent des atouts décisifs. ges marquent surtout l’enracinement couple avec un ou deux enfants, ni sur Mais la proximité du Luxembourg l’est local de la population et son attache- la profession où dominent les classes peut-être plus encore dans le choix ré- ment à résider dans le bassin de vie moyennes. Toutefois, il diffère sur l’âge sidentiel des migrants. Sans atteindre le plus proche de Metz. et la situation vis-à-vis de l’emploi. Les les sommets relevés dans le nord de la L’installation dans ce secteur du nouveaux arrivants sont trois fois plus Moselle, le développement du travail SCoTAM intervient surtout à partir de 18-22 ans à Metz, 23-29 ans en 1ère couronne, 30-45 ans dans l’âge de 30 ans, au moment où se le Reste de la CA2M et surtout le Reste du SCoTAM construit la famille, et se prolonge jus- Impact des migrations par âge entre 2002 et 2007 qu’à 45 ans. Les adultes appartenant % à cette tranche d’âge et leurs enfants 60 constituent en effet 57% des nou- Metz 50 1ère couronne veaux résidents. Ils appartiennent Reste de la CA2M 40% 40 souvent aux classes moyennes ( ) Reste du SCoTAM ou supérieures (14%). Très peu nom- 30 breux sont les étudiants (6%)oules retraités (5%). Bien que 57% des 20 nouveaux arrivants vivent dans une 10 maison individuelle et que 53% soient propriétaires de leur logement, ils 0 sont loin d’atteindre les taux observés -10 en la matière chez les résidents de longue date (80% de propriétaires). -20

-30 Maizières & Sillon : 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 actifs mosellans et effets âge Guide de lecture : frontaliers Impact des migrations : solde migratoire d'un territoire avec le reste de la France, rapporté à la population qui aurait été celle de 2007 en l'absence de migrations. Exemple : à Metz, le solde des migrations (arrivées/départs) a fait augmenter de 40% les effectifs Maizières & Sillon a vu arriver 8 000 des personnes de 21 ans. nouveaux habitants en cinq ans, pour Source : Insee, recensement de la population 2007 Plus de 34 000 arrivées/départs entre les secteurs du SCoTAM entre 2002 et 2007 Zone d'arrivée CC Départs vers Reste Reste Départs 1ère du Pays Maizières une autre Metz de la du du SCoTAM Total départs couronne Orne- & Sillon zone du CA2M SCoTAM (*) Zone de départ Moselle SCoTAM Metz 86 460 3 950 3 150 780 1 390 3 660 12 930 23 090 36 020 1ère couronne 2 890 32 670 1 850 430 700 990 6 860 4 390 11 250 Reste de la CA2M 1 770 1 300 38 350 320 300 1 280 4 970 4 680 9 650 CC du Pays Orne-Moselle 560 280 250 42 710 1 470 190 2 750 4 500 7 250 Maizières & Sillon 790 350 290 1 690 38 140 330 3 450 4 100 7 550 Reste du SCoTAM 1 630 580 810 130 200 34 140 3 350 4 210 7 560 Arrivées d'une autre zone du SCoTAM 7 640 6 460 6 350 3 350 4 060 6 450 34 310 Arrivées de l'extérieur du SCoTAM 22 420 5 090 4 040 3 810 3 980 3 440 Total arrivées 37 700 14 060 13 590 9 730 10 710 12 680 Champ : population hors enfants de moins de 5 ans, nés entre 2002 et 2007. (*) hors départs vers l’étranger non disponibles. Source : Insee, recensement de la population 2007 Guidedelecture: Entre 2002 et 2007, 36 020 personnes ont quitté Metz : 23 090 ont quitté le SCOTAM et 12 930 ont changé de zone à l’intérieur du SCOTAM. En particulier, 3 950 se sont installées dans la première couronne. Entre 2002 et 2007, 37 700 personnes sont arrivées à Metz : 22 420 ne venaient pas du SCoTAM et 7 640 y habitaient auparavant. En particulier, 2 890 habitaient aupara- vant dans la 1ère couronne.

6 frontalier au Grand-Duché a un impact 65 ans, demeure le secteur du sont propriétaires de leur logement, réel sur les actifs de Maizières & Sillon. SCoTAM qui compte le plus de per- et 75% vivent dans une maison in- Ainsi, 1 450 résidents de longue date, sonnes âgées (18%), soit 3 points de dividuelle (contre 52% et 45% en soit 9% d’entre eux, travaillent au plus que la moyenne du SCoTAM et 6 moyenne dans le SCoTAM, mais 86% Luxembourg. Mais l’impact du travail points de plus que le Reste du et 90% pour les résidents de longue frontalier sur les nouveaux arrivants est SCoTAM, secteur le plus jeune. date du Reste du SCoTAM). encore plus fort : 14% d’entre eux, soit La faible attractivité de la CC du Pays Toutefois, les faibles contraintes 700 personnes, franchissent la frontière Orne-Moselle et son rayonnement d’urbanisme, à l’exception de quel- quotidiennement. Au sein du SCoTAM, géographique restreint, dans un sec- ques zones inondables et des nui- les mêmes taux de travailleurs fronta- teur pourtant proche de Metz, sem- sances sonores de l’aéroport, ont liers ne se retrouvent que dans la CC blent découler d’un déficit d’image et aussi leurs revers. Pour les com- du Pays Orne-Moselle. de l’existence de risques miniers. Par munes concernées, le risque serait Les trois quarts de ces 700 nouveaux ailleurs, la qualité des logements ne de transformer le secteur en une arrivants frontaliers qui se relocalisent répond peut-être pas aux aspirations zone exclusivement résidentielle. sur l’axe Metz-Luxembourg habitaient actuelles : 36% ont été bâtis avant Pour les ménages, il serait celui cinq ans auparavant dans le reste du 1949 (contre 25% en moyenne dans le d’une forte dépendance à l’automo- SCoTAM ou le reste de la Moselle, et SCoTAM), ce qui en fait de loin le sec- bile pour l’accès au travail, aux les deux tiers d’entre eux sont nés teur où ils sont les plus vieux. Ainsi, commerces, aux services ou aux dans le département. Le tropisme 7% des logements de la CC sont va- loisirs, et donc une vulnérabilité à luxembourgeois qui rend Maizières & cants (contre 5% en moyenne dans le l’augmentation du trafic routier et à Sillon attractif se porte donc essentiel- SCoTAM, et 8% hors Metz). celle du prix des carburants. Dès lement sur les Mosellans d’origine. lors, le choix résidentiel motivé par Reste du SCoTAM : la qualité du cadre de vie et le Le secteur de Maizières & Sillon bé- moindre coût de l’immobilier se ré- néficie ainsi d’une partie de la manne familles de Metz Métropole, accédants vèlerait finalement plus coûteux des hauts salaires versés au Luxem- que prévu, en temps et en budget bourg. Celle-ci doit sans doute contri- à la propriété individuelle consacrés aux transports. buer à l’accélération depuis 2005 du Le Reste du SCoTAM a accueilli en rythme de construction de logements cinq ans 10 000 nouveaux habitants neufs, notamment à Maizières-lès- et 7 500 en sont partis. Le nouvel ar- Horizon 2020/2030 Metz. Sur l’ensemble du secteur, on rivant est principalement employé ou comptabilise désormais en moyenne exerce une profession intermédiaire, Peu d’habitants 465 réalisations par an, soit 27% des est âgé de 30 à 54 ans, et a des en- logements neufs bâtis dans le péri- fantsde5à14ans.Sonoriginegéo- supplémentaires mètre du SCoTAM, alors que Maiziè- graphique est généralement proche : Si les tendances démographiques res & Sillon ne regroupe que 12% du dans 65% des cas, il habitait aupara- récentes en termes de fécondité, parc des résidences principales. vant dans Metz Métropole. mortalité et migrations se maintien- Ce vaste espace encore largement nent, le SCoTAM compterait CC du Pays Orne-Moselle : agricole dans les plaines de la Seille 376 000 habitants en 2020, soit à population peu mobile, et de la , et dont la superficie re- peine 5 000 de plus qu’en 2008. Il hormis quelques employés présente la moitié du SCoTAM, sé- plafonnerait ensuite à 377 000 ha- duit donc les classes moyennes qui bitants en 2030. Ces projections Des six secteurs composant le participent à son repeuplement et au peu dynamiques rejoignent globale- ment celles du département de la SCoTAM, la CC du Pays Orne-Moselle rajeunissement de petites communes est celui où l’on recense proportionnel- dont les trois quarts ne dépassent Moselle. Vers 2035, le SCoTAM lement le moins de migrants récents. pas 1 000 habitants. Cette situation pourrait même amorcer un déclin. En cinq ans, seulement 7 200 person- favorise le maintien ou l’émergence Le niveau de 4 400 naissances par an nes ont choisi de s’y installer, quand de pôles locaux offrant des équipe- se maintiendrait pendant encore une autant l’ont quittée, soit des taux d’en- ments et services de proximité, tels dizaine d’années et ne passerait en trants et de sortants d’à peine 14%, les Corny-sur-Moselle, Courcelles- dessous de 4 000 par an qu’après plus faibles du SCoTAM. Chaussy, Jouy-aux-Arches, Novéant- 2020. Le nombre de décès augmente- Les nouveaux arrivants recensés sont sur-Moselle, , Rémilly, , rait de moins d’une cinquantaine avant tout originaires de territoires limi- Verny, , etc. chaque année. De fait, les naissances compenseraient encore le nombre de trophes (Maizières & Sillon, arrondisse- L’installation de jeunes ménages en ème décès et permettraient de dégager un ments de Thionville et Briey, commune de 2 couronne du SCoTAM coïncide solde naturel excédentaire, mais ce- Metz). Ils sont plutôt employés, la moitié souvent avec leur souhait d’accéder d’entre eux sont âgés de 25 à 39 ans, à la propriété dans un secteur cons- lui-ci serait ramené de 1 400 en 2008 seule tranche d’âge où les migrations tituant un important réservoir fon- à 800 en 2020, et 300 en 2030. de population dégagent un léger solde cier, à proximité du pôle d’emploi Reste l’inconnue du solde migra- positif. Mais la CC du Pays Orne-Mo- messin. Ainsi 65% de ces jeunes toire dont le sens peut varier, no- selle, avec 9 600 personnes de plus de ménages nouvellement installés tamment au gré des conditions

7 économiques locales. Le prolonge- D’ici 2020, seul un changement ra- menter de 9%. Dans ce dernier sec- ment des tendances récentes pèse- pide et improbable des mouvements teur, l’arrivée régulière de jeunes rait toujours en défaveur de Metz, migratoires éviterait en effet une ré- couples avec enfants devrait néces- ère de la 1 couronne et de la CC du duction des effectifs des 11-22 ans siter en effet 300 places supplémen- Pays Orne-Moselle, où les départs et une augmentation de ceux des taires en maternelle, 350 en seraient plus nombreux que les arri- plus de 65 ans. primaire et 250 en collège en 2020. vées. De fait, l’évolution de la popu- En 2020, suivant le scénario le plus lation se ferait à solde quasiment probable, le SCoTAM devrait perdre Plus de personnes âgées, nul pour l’ensemble du territoire. 900 jeunes de 11 à 14 ans, 2 100 notamment dépendantes Néanmoins, Metz perdrait 5 600 ha- autres de 15 à 17 ans, et 4 300 au- Ausommetdelapyramidedes bitants à horizon 2020, puis 2 300 à tres de 18 à 22 ans, soit respective- âges, le nombre de personnes de horizon 2030. Au contraire, Maiziè- ment 5%, 15% et 15% des effectifs plus de 65 ans devrait augmenter res & Sillon en gagnerait 1 200 puis de chacun de ces trois groupes de 30% d’ici 2020. Elles seraient 200, le Reste de la CA2M 2 200 d’âge. Cela aurait une conséquence 72 000, soit 19% de l’ensemble de puis 500, et surtout le Reste du sur les effectifs des collèges, lycées la population du SCoTAM, contre SCoTAM 6 400, puis 2 600. Le et établissements du supérieur, et seulement 55 000, soit 15% actuel- Reste du SCoTAM, grandement fa- entraînerait sans doute des fusions lement. Le Reste de la CA2M et la vorisé par son solde migratoire se- ou fermetures de classes voire d’é- 1ère couronne deviendraient les sec- rait donc largement gagnant dans tablissements. teurs les plus âgés (22% et 21% de l’hypothèse où les arrivées de mé- plus de 65 ans), détrônant la CC du nages en provenance de Metz Mé- Les effectifs des moins de 11 ans Pays Orne-Moselle. tropole se poursuivraient. seraient quasiment stables. Toute- fois, il faudrait une répartition spa- Le nombre de personnes de plus de Moins de collégiens, tiale différente des maternelles, 85 ans doublerait presque, passant écoles primaires et collèges, ou tout de lycéens et d’étudiants de 6 000 à 11 000 sur l’ensemble du au moins une révision de leur capa- SCoTAM. Selon le constat qu’à ces L’apparente stabilité (en nombre)de cité d’accueil, au détriment de Metz âges avancés, 40% des personnes la population du SCoTAM ne doit en Métropole où les effectifs devraient sont dépendantes, la perte d’auto- tout cas pas occulter la déformation baisser de 6%, et au profit du Reste nomie devrait concerner 4 400 per- prévisible de sa pyramide des âges. du SCoTAM où ils devraient aug- sonnes en 2020, contre 2 400 en 2008. Cela nécessitera un qua- Vers un vieillissement de la population si-doublement de l’offre de services Population par sexe et âge détaillé en 2007, 2020 et 2030 à la personne et des équipements de santé spécifiques. Ces mutations Âge démographiques valent que l’on 100 2007 2007 s’interroge dès à présent sur les 2020 2020 90 2030 2030 moyens, notamment médicaux, à mettre en œuvre pour accompagner 80 les aînés au terme de leur vie. 70

60 Des ménages plus nombreux et plus petits 50 Malgré la stagnation prévue de la po- 40 pulation dans les années futures, le

30 nombre de ménages du SCoTAM de-

Hommes Femmes vrait continuer à augmenter, pour at- 20 teindre 170 000 en 2020 et 177 000

10 en 2030, contre 157 000 en 2008. Les ménages seraient donc plus 3 500 2 500 1 500 5000 0 500 1 500 2 500 3 500 nombreux, mais également plus pe- Sources : Insee, recensement de la population 2007, projections de population 2020 et 2030 tits. Cette situation ne fait que pro- La population progresserait nettement dans le Reste du SCoTAM Nombre d’habitants Évolution (nombre et %) 2008 2020 2030 2008-2020 2020-2030 2008-2020 2020-2030 Metz 122 838 117 200 114 900 -5 638 -2 300 -4,6 -2,0 1ère couronne 46 577 47 500 47 600 923 100 2,0 0,2 Reste de la CA2M 51 272 53 500 54 000 2 228 500 4,3 0,9 CC du Pays Orne-Moselle 53 091 53 300 52 900 209 -400 0,4 -0,8 Maizières & Sillon 49 778 51 000 51 200 1 222 200 2,5 0,4 Reste du SCoTAM 47 559 54 000 56 600 6 441 2 600 13,5 4,8 Ensemble du SCoTAM 371 115 376 500 377 200 5 385 700 1,5 0,2 Sources : Insee, recensement de la population 2008, projections de population 2020 et 2030

8 longer les tendances observées gements vacants sont situés à marché de l’emploi, principal facteur depuis plus de quarante ans. En ef- Metz, mais 66% des demandes po- d’installations ou de départs, la fet, dans le SCoTAM, le nombre tentielles se porteraient sur le Reste poursuite du phénomène de périur- moyen de personnes par ménage de la CA2M, Maizières & Sillon et le banisation, et la capacité du pôle est passé de plus de 3 dans les an- Reste du SCoTAM. À Metz seule- d’enseignement supérieur de Metz à nées 1970, à 2,7 en 1990, et 2,3 en ment, la remise sur le marché d’une attirer des étudiants sont des élé- 2008, sous l’effet du desserrement partie des logements vacants suffi- ments à prendre en compte, bien de la population (séparations, divor- rait à combler largement les be- que difficiles à appréhender à plus ces, vieillissement, personnes isolées, soins, et dans une moindre mesure ou moins long terme, pour tenter de etc.). Même si le rythme de la déco- dans la CC du Pays Orne-Moselle. définir le futur du territoire. habitation devrait se réduire, on pré- Ailleurs, l’équilibre ne peut être trouvé La création d’un nouveau pôle de san- voit que les ménages du SCoTAM qu’en ayant recours à la construction té sur le site de Mercy, et celle d’une compteront en moyenne 2,2 person- de logements neufs. En reprenant le zone d’activités accompagnant le futur nes en 2020, et 2,1 en 2030. rythme moyen de construction obser- hôpital Robert Schuman sur le site de Les écarts dans la taille des ména- vé entre 2005 et 2009, on couvrirait Lauvallières, devraient ainsi dynamiser ges, constatés depuis toujours entre exactement les besoins dans le le sud-est de Metz. Tout comme l’ex- les secteurs urbains et périurbains du RestedelaCA2MetleRestedu tension de Metz-Technopôle avec par SCoTAM, perdureront. Metz, où 45% SCoTAM, et l’offre serait excéden- exemple l’implantation de l’Institut de des ménages sont constitués d’une taire pour Maizières & Sillon. Recherches Technologiques (IRT)mé- seule personne, et qui a déjà atteint tallurgie, matériaux et procédés ou, à le seuil de deux personnes en Emploi, périurbanisation plus long terme, les projets de dévelop- moyenne par ménage en 2008, n’en et pôle universitaire, pement envisagés dans les secteurs compterait plus que 1,9 en 2020, puis moteurs du futur voisins de l’aéroport régional et de la 1,8 en 2030. Au contraire, le Reste gare Lorraine TGV. Mais ces nouvelles du SCoTAM, où 29% des ménages Les évolutions futures de la démo- infrastructures porteuses d’emplois comptent encore au moins quatre graphie du SCoTAM ne peuvent n’empêchent pas de s’interroger sur personnes, et où on en comptabilise toutefois pas être déconnectées de l’avenir de la filière automobile, premier en moyenne 2,7, resterait nettement leur environnement. L’évolution du employeur privé du SCoTAM. au-dessus de deux personnes par ménage en 2020 et 2030. Lente mais inexorable décohabitation, plus précoce et plus rapide en milieu urbain L’effet démographique jouerait éga- Nombre moyen de personnes par ménage lement à plein pour les seniors. D’ici Reste du SCoTAM 2020, le nombre de ménages dont 3,5 Maizières & Sillon Reste de la CA2M la personne de référence a au CC du Pays Orne-Moselle 1ère couronne moins 65 ans augmenterait de 30%, 3,0 Metz puis de 20% entre 2020 et 2030. Ce phénomène serait particulièrement 2,5 marqué dans le Reste de la CA2M où ces ménages représenteraient 34% 2,0 puis 40%, mais serait limité à Metz et dans le Reste du SCoTAM. 1,5

13 000 logements 1,0 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 à réoccuper ou à construire d’ici 2020 Sources : Insee, recensements de la population, projections de population 2020 et 2030 La progression attendue du nombre Davantage de ménages âgés de ménages nécessite de proposer Répartition des ménages suivant l’âge de la personne de référence du ménage (%) autant de résidences principales sup- % plémentaires : 13 000 entre 2008 et 100 2020, puis 7 000 entre 2020 et 2030. 65 ans et plus 80 La remise sur le marché des 10 000 de35à64ans logements vacants du SCoTAM 60 de25à34ans pourrait en théorie d’ici 2020 presque suffire à couvrir ces be- 40 moins de 25 ans soins en nouveaux logements. Mais 20 si les choix résidentiels des ména- ges ne varient pas dans les années 0 à venir, l’adéquation entre la locali- 2007 2020 2030 sation des logements et la demande à venir ne se fera pas : 50% des lo- Sources : Insee, recensements de la population, projections de population 2020 et 2030

9 Savoir plus : Un fait avéré est le départ supporté réseaux d’eau et d’électricité, équipe- en grande partie par Metz Métropole ments, transports collectifs, etc.)? et par , de 5 650 personnels Le regroupement de l’université mes- militaires annoncé par le plan national sine et de ses trois homologues nan- de restructuration de la Défense. céiennes a été engagé avec le projet - Diagnostic 2010 de la Moselle : dyna- Quel sera son impact, en y ajoutant le miser la croissance démographique en Campus lorrain qui doit mener à la départ des conjoints et enfants ? Et confortant l’attractivité économique, constitution de l’Université Lorraine. Économie Lorraine n°247-248 - février quelle sera la compensation apportée Cela devrait lui permettre d’être 2011. par le contrat de redynamisation du mieux identifiée et plus visible au ni- - Metz-Thionville : une aire métropoli- site de Metz qui prévoit 1 500 emplois veau national, voire international. taine à construire, Économie Lorraine publics alimentés notamment par l’ar- Plus largement, pour qu’il reste at- n°201-202 - janvier 2010. ème rivéedu3 régiment de Hussards tractif auprès des jeunes étudiants, - Parc Naturel de Lorraine : l’économie et la création d’un pôle statistique ? résidentielle à la recherche d’un équi- l’enseignement supérieur doit rester Les hypothèses de projections pré- libre durable, Économie Lorraine sur des créneaux porteurs et des filiè- n°182 - septembre 2009. sentées ici risquent d’en être bouscu- res prisées. Et pour que Metz - Scot messin : les communes périur- lées. Reste que ce désengagement continue de profiter de cet apport de baines à l’est et au sud porteuses de militaire ouvre aussi une nouvelle population jeune, il doit élargir son croissance pour au moins dix ans, Éco- donne foncière qui peut se transfor- rayonnement pour faire face à la nomie Lorraine n°124 - avril 2008. mer en atout économique avec la li- baisse évoquée des effectifs de jeu- bération d’importantes emprises www.insee.fr nes en âge de poursuivre des études militaires (notamment 378 hectares sur la supérieures dans son bassin de re- base aérienne de Frescaty). crutement traditionnel. Parallèlement, Les choix résidentiels futurs des mé- le SCoTAM doit s’interroger sur les nages impliquent un autre question- raisons qui ont motivé 4 700 diplômés nement. Ils résulteront toujours d’un du supérieur âgés aujourd’hui de 23 à arbitrage complexe entre le cadre de 27 ans et qui y habitaient il y a cinq vie et la qualité de l’habitat, les coûts ans à partir, notamment pour le reste du logement et ceux du transport, la de la Moselle, la Meurthe-et-Moselle localisation et l’évolution de l’emploi et l’Île-de-France. et son accès par des dessertes rou- Autant d’enjeux à prendre en tières et ferroviaires, la proximité des compte par le Schéma de Cohé- équipements, notamment des établis- rence Territoriale de l’Agglomération sements scolaires et médicaux. Mais Messine, porteur d’un projet de terri- qu’en sera-t-il de l’attrait des zones toire qui se doit d’être attractif pour ème périurbaines, notamment de 2 cou- les habitants de longue date, les Ministère de l’Économie, ronne, où les déplacements sont ba- de l’Industrie et de l’Emploi nouveaux arrivants et ceux qui pour- Insee sés sur un «tout automobile» dans un raient être tentés de venir. Institut National de la Statistique contexte de hausse du prix des car- et des Études Économiques burants ? Jusqu’où peut-on aller dans Direction Régionale de Lorraine un étalement urbain qui se révèle dé- 15, rue du Général Hulot n Pierre-Yves BERRARD CS 54229 voreur d’espaces agricoles et natu- 54042 NANCY CEDEX rels, et générateur de coûts n Philippe DEBARD Tél: 0383918585 d’installation et de fonctionnement Fax: 0383404561 élevés pour la collectivité (en voiries, www.insee.fr/lorraine

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Christian TOULET Enjeux et interactions favorables : Directeur régional de l’Insee Attirer de nouvelles populations COORDINATION RÉDACTIONNELLE - Stimulation de l’emploi sous toutes ses formes Bertrand KAUFFMANN - Soutien à l’enseignement supérieur et à la recherche Jean-Jacques PIERRE - Développement d’aménités culturelles RESPONSABLE ÉDITORIALE Soutenir un développement raisonné des espaces périurbains ET RELATIONS MÉDIAS - Limitation de l’empiétement sur les terres agricoles Brigitte VIENNEAUX - Densification du tissu urbain existant

RÉDACTRICE EN CHEF - Renforcement de l’urbanisation autour des infrastructures de transport Agnès VERDIN Encourager la mixité sociale - Élargissement de la répartition géographique des logements sociaux RÉALISATION DE PRODUITS - Remise sur le marché de logements vacants ÉDITORIAUX - Maîtrise du foncier pour le développement d’une offre d’habitat à prix modéré Édith ARNOULD Marie-Thérèse CAMPISTROUS Anticiper et accompagner le vieillissement de la population - Accroissement des services à la personne et des structures d’accueil ISSN : 0293-9657 - Maintien de l’offre médicale de proximité © INSEE 2011 - Adaptation de l’habitat

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