Sandrine Piau Soprano
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SI J’AI AIMÉ SANDRINE PIAU LE CONCERT DE LA LOGE JULIEN CHAUVIN MENU › TRACKLIST › FRANÇAIS › ENGLISH › DEUTSCH › SUNG TEXTS SI J‘AI AIMÉ… SOUVENIR CAMILLE SAINT-SAËNS (1835-1921) 1 Extase 3’42 2 Papillons 3’23 CHARLES BORDES (1863-1909) 3 Promenade matinale 3’29 HECTOR BERLIOZ (1803-1869) LES NUITS D’ÉTÉ, H 81 4 Au cimetière 5’17 JULES MASSENET (1842-1912) 5 Le Poète et le Fantôme 3’32 GABRIEL PIERNÉ (1863-1937) ALBUM POUR MES PETITS AMIS, Op. 14 6 Chanson d’autrefois 1’59 THÉODORE DUBOIS (1837-1924) 7 Si j’ai parlé… si j’ai aimé 2’48 DÉSIR & SÉDUCTION HECTOR BERLIOZ LES NUITS D’ÉTÉ, H 81 8 Villanelle 1’59 THÉODORE DUBOIS MUSIQUES SUR L’EAU 9 Promenade à l’étang 3’13 LOUIS VIERNE (1870-1937) TROIS MÉLODIES, Op.11 10 Beaux Papillons blancs 1’31 HENRI DUPARC (1848-1933) 11 Aux étoiles 4’44 ALEXANDRE GUILMANT (1837-1911) 12 Ce que dit le silence 3’13 THÉODORE DUBOIS CHANSONS DE MARJOLIE 13 Sous le saule 2’44 CAMILLE SAINT-SAËNS 14 Aimons-nous 3’39 JULES MASSENET 15 Valse très lente 3’38 CAMILLE SAINT-SAËNS 16 L’Enlèvement 1’53 BENJAMIN GODARD (1849-1895) SYMPHONIE GOTHIQUE, Op. 23 17 Grave 5’44 JEAN-PAUL-ÉGIDE MARTINI (1741-1816) ORCHESTRAtion d’HECTOR BERLIOZ 18 Plaisir d’amour 2’48 Total TIME: 59’25 Partitions éditées par le Palazzetto Bru Zane. SANDRINE PIAU SOPRANO LE CONCERT DE LA LOGE JULIEN CHAUVIN VIOLON & DIRECTION RAPHAËL AUBRY, PAULINE FRITSCH, SOLENNE GUILBERT, LUCIEN PAGNON, ANAÏS PERRIN VIOLON 1 KARINE CROCQUENOY, CLAIRE JOLIVET, LAURENCE MARTINAUD, PIERRE-ÉRIC NIMYLOWYCZ, RACHEL ROWNTREE VIOLON 2 MARIA MOSCONI, HéLÈNE DESAINT, DELPHINE GRIMBERT, MARIE LEGENDRE ALTO GRégOIRE KORNILUK, CLAIRE GRATTON, PIERRE-AUGUSTIN LAY, LUCILE PERRIN VIOLONCELLE MARION MALLEVAES CONTREBASSE AURÉLIE SARAF HARPE FLORIAN COUSIN FLÛTE 1 GABRIELLE RUBIO FLÛTE 2 ANNE CHAMUSSY HAUTBOIS 1 JEAN-MARC PHILIPPE HAUTBOIS 2 NICOLA BOUD CLARINETTE 1 DANIELE LATINI CLARINETTE 2 DAVID DOUÇOT BASSON 1 JOSEP CASADELLA BASSON 2 NICOLAS CHEDMAIL COR 1 CHRISTOPH THELEN COR 2 HERVÉ TROVEL TIMBALES › MENU AIS Si la vie m’a portée vers des contrées souvent baroques, mes premières émotions musicales Ç ont été nourries de la musique française des XIXe et XXe siècles dont les couleurs orchestrales FRAN ravissaient la harpiste que je rêvais de devenir. Ce nouvel album au côté de Julien Chauvin me replonge avec délice dans des sonorités familières, magnifiées par les instruments d’époque du Concert de la Loge. Un grand merci au Palazzetto Bru Zane qui m’a offert cette échappée belle, au fil de mélodies parfois oubliées, et le bonheur de revivre l’émerveillement de la petite fille d’alors. Sandrine Piau Lors de notre première lecture de ces mélodies, nous avons été immédiatement touchés et surtout convaincus de leur importance dans le paysage musical de la fin du XIXe siècle. Les poèmes mis en musique avec tant de délicatesse et de raffinement par les compositeurs français forment des écrins variant à l’infini les couleurs instrumentales, et emportent l’auditeur dans un imaginaire oublié. Au piano intime des salons s’est substitué l’orchestre au grand complet, qui tour à tour, berce, conduit, interrompt ou submerge la ligne de chant. Des compositeurs rares et parfois moqués côtoient les noms que la postérité a sauvés, et c’est avec un grand bonheur que nous avons pu faire revivre ces joyaux disparus des salles de concert. Pour ces mélodies, nulle instrumentation commune, mais plutôt une liberté totale d’expression et une palette sonore des plus abouties dont on ne se rend pas forcément compte, à la première écoute ! Les instruments utilisés pour l’enregistrement, datant de cette période de composition, donnent une saveur encore plus caractéristique, que l’on perçoit différemment dans les respirations instrumentales, elles aussi mises de côté depuis si longtemps ! Julien Chauvin AIS Ç FRAN De récentes recherches sur les ouvrages méconnus de Camille Saint-Saëns ont permis la résurrection au disque et en partitions de 19 mélodies avec orchestre enregistrées chez Alpha Classics en partenariat avec le Palazzetto Bru Zane en 2017. Ce fut – pour ce genre devenu rarissime aujourd’hui – l’ouverture d’une boîte de Pandore dont le Centre de musique romantique française ne cesse depuis lors d’exhumer les pépites. Cette exploration a révélé que, dans l’ombre des Nuits d’été de Berlioz, du Poème de l’amour et de la mer de Chausson et de quelques titres de Duparc, des dizaines – sinon même des centaines – de mélodies sublimement parées de chatoyantes couleurs orchestrales dormaient dans les étagères des bibliothèques. Des noms célèbres (Hugo, Verlaine ou Gautier pour les vers, Gounod, Massenet ou Bizet pour la musique) voisinent avec des artistes en voie de revalorisation (Dubois, David, Bordes, La Tombelle…). Fort de ces mises au jour, et grâce au zèle de son équipe éditoriale sans qui aucun projet n’est possible, le Palazzetto Bru Zane a de nouveau proposé à Alpha Classics et ses artistes d’oser l’aventure de la redécouverte. Sandrine Piau s’y est plongée avec talent et curiosité, tandis que Julien Chauvin et son Concert de la Loge ont permis de raviver les couleurs d’origine de ces pastels romantiques grâce aux timbres tout à la fois moelleux et incisifs de leurs instruments historiques. Le programme est construit comme un vaste cycle de mélodies traitant de l’amour, ponctué de méditations instrumentales d’une gravité insoupçonnée chez certains auteurs comme Benjamin Godard. Alexandre Dratwicki Palazzetto Bru Zane AIS Ç ÉDUCATION SENTIMENTALE FRAN PAR HÉLÈNE CAO Du piano à l’orchestre Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la mélodie française s’échappe de l’espace privé du salon pour conquérir le concert, sphère publique qui brasse davantage les classes sociales. Afin de faire sonner ces miniatures dans de vastes salles, l’orchestre se substitue au piano. Au départ, les compositeurs dotent d’une parure symphonique des mélodies déjà existantes pour qu’elles remplacent les airs d’opéra dans les programmes de concert. Certains musiciens, dont Saint-Saëns, jugent peu pertinents les morceaux détachés de leur contexte dramatique. Ce qui dérange aussi les compositeurs, c’est la piètre qualité littéraire des airs d’opéra, en particulier lorsqu’ils proviennent de partitions étrangères maladroitement traduites en français. Au contraire, un auteur mettant directement en musique Hugo, Gautier, Banville, Régnier, Verlaine et même des poètes plus modestes comme Charles Barthélemy ou Louis de Courmont saura trouver les justes accents prosodiques et placer les césures à-propos. Berlioz ouvre la voie avec les Nuits d’été dont il amorce l’orchestration en 1843 ; il la termine en 1856 et poursuit sur cette lancée avec Plaisir d’amour trois ans plus tard (la célèbre romance de Martini date du début des années 1780). Mais c’est l’action de la Société nationale de musique qui donne une impulsion décisive à la mélodie avec orchestre. Cultiver ce nouveau genre, c’est contribuer à la gloire de l’Ars gallica. La subtilité des alliages instrumentaux rivalise avec le raffinement des harmonies – qualité que l’on goûtera également dans les pièces intercalées entre les mélodies du récital de Sandrine Piau, miniatures évocatrices souvent issues de partitions pianistiques (Valse très lente de Massenet et Chanson d’autrefois de Pierné, extraite de son Album pour mes petits amis). Les compositeurs sont AIS Ç soucieux d’offrir à la voix un écrin chatoyant qui ne l’étouffe pas (tandis que dans un air d’opéra FRAN donné en concert, le chanteur est parfois à la lutte avec l’orchestre installé sur scène, et non dans la fosse). À cet effet, ils excluent partiellement ou totalement les cuivres et les percussions, limitent généralement l’effectif aux cordes et aux instruments du quintette à vents (couleurs que l’on retrouve dans Aux étoiles, nocturne orchestral de Duparc). Mais à partir de cette palette, que de nuances ! Pas de hautbois dans Aimons-nous de Saint-Saëns ou Ce que dit le silence de Guilmant. Dans la dernière partie de Promenade matinale, Bordes confère un rôle de premier plan au violon solo. Les arpèges d’Extase de Saint-Saëns sont pris en charge par la harpe, laquelle conserve la légèreté de l’écriture pianistique que des cordes frottées auraient alourdie. Présente dans une grande partie de ce répertoire qu’elle place sous le sceau de l’intimité, la harpe occupe aussi une place centrale dans la musique instrumentale de l’époque. Les saisons de l’amour Les bois apportent une discrète touche pastorale, idéale lorsque le poème se déploie dans un cadre champêtre ou forestier. L’amant aime à se réfugier dans la nature pour rêver et lui confier ses états d’âme, car l’amour est la sève nourricière de la majorité des mélodies françaises. Les confidences se livrent désormais au vaste auditoire de la salle de concert, et non plus aux oreilles familières d’une société choisie. La vocalité, plus extravertie que dans le lied germanique, ne cache pas l’influence du théâtre lyrique (d’ailleurs, les interprètes et dédicataires des mélodies étaient souvent des chanteurs d’opéra réputés et susceptibles d’assurer leur succès). Les premières pages de Promenade à l’étang de Dubois associent d’amples élans au statisme d’une psalmodie, laquelle caractérise aussi les interventions du fantôme dans son dialogue avec le poète chez Massenet. De nombreuses mélodies commencent dans un climat calme, avant de s’exalter pour atteindre leur sommet expressif peu avant la fin de la pièce. AIS Ç Si elles déclinent toutes les facettes du sentiment amoureux (le récital de Sandrine Piau se FRAN concentre sur la solitude, le désir, la séduction, la tendresse et le souvenir, tels les cinq actes d’une éducation sentimentale), elles envisagent peu ses conséquences tragiques.