fi che fi lm (Jean Rasczak) Michael Ironside (Ace Levy) Jake Busey (Carmen Ibanez) Denise Richards (Dizzy Flores) Dina Meyer (Johnny Rico) Casper VanDien Interprètes : Basil Poledouris Musique : Caroline Ross Mark Goldblatt Montage : Robert A.Heinlein Ed Neumeier Scénario : Réalisateur : USA -19972h15 FICHE TECHNIQUE d’aprèsleromande une hordede météores,ilneleuren fautpaspluspour qu'une peuplade d'arachnidesdéverse surnotreplanète droit decité.Aussi,quand lesdirigeantsdécouvrent pas dans faire régnerl'ordresurla galaxie.Maisnousne intégrer laglorieusearmée delaFédération,chargée sortis d'unépisodede régime fasciste,desétudiantsdebonnefamille,tout droit pêtre. Danscemondefuturiste,oùlaTerreestdevenue un relègue Starship Troopers “Le futurestmaintenant”,pourraitêtreladevise de CRITIQUE se dressecontrel’espècehumaine. SYNOPSISsoi. Maisauxconfinsdelagalaxie,unearméed’anarchistes nesse àlalutte,audevoir,l’abnégationetsacrificede Terre l’ordreetlavertu…exhortantsansrelâchejeu- Au XXIVèmesiècle,unefédérationmuscléefaitrégnersur STARSHIP TROOPERS Le Jourlepluslong Star Trek,

DE P , filmdescience-fictionextrêmequi etl'interdictiond'ingérence n'apas AUL Beverly Hills au rangdepromenadecham- V , n'o ERHOEVEN tq'nsu êe : nt qu'unseulrêve sommes 1 titiller la fibre ultra-nationaliste si les valeurs morales du « plus à Philip K. Dick, auteur du Maître de leurs compatriotes et déclen- jamais ça » étouffaient toute vel- du haut château, pendant litté- cher une guerre des étoiles parti- léité critique sur la résurgence raire de Starship Troopers, qui culièrement violente, sans passer d'un fascisme bien pensant ? Il imaginait la victoire écrasante de par la case diplomatie. Nos étu- faudrait éradiquer le présomp- l'Axe. Pour appuyer son effrayante diants top models, encore empê- tueux qui ose s'aventurer dans perspective, le réalisateur hollan- trés dans des triangles amoureux de tels amalgames! C'est ce qui dais convoque à nouveau, comme juvéniles, vont alors devenir de vient d'arriver à Verhoeven, taxé dans Robocop, ces flashs télévisés vraies machines de guerre, sans de nazi dés la sortie de Starship parodiant les infos poujadistes conscience ni scrupules, prêts à Troopers, hymne à un ordre nou- de CNN, qui utilisent de manière exterminer tout ce qui a huit pat- veau selon ses détracteurs. Aussi hypertrophiée tout le champ lexi- tes puisqu'on le leur a ordonné. est-on en droit de s'interroger cal du fascisme. (...) Ce monde, Face au nombre grandissant sur ce qui différencie la fasci- tiré d'un Melrose Place facho (plu- d'aliens vindicatifs qui peuplent nation ritualisée pour un systè- sieurs acteurs proviennent de les écrans, Starship Troopers me inhumain de l'interrogation cette série télé), se construit donc oppose une vision anticonfor- qui en est faite à l'aune de son sur un axe médiatico-publicitai- miste du genre, à la fois parodie éventuel retour. Est-il à ce point re, chaque plan de ce futur ayant roublarde et réponse radicale au impossible (incorrect) d'imaginer absorbé la réalité cathodique panaméricanisme réac d'lndepen- une Terre du futur dominée par actuelle au point de la faire sien- dence Day. Mais, en mettant en un extrémisme inacceptable, ou ne. Ce n'est donc pas étonnant si scène la glorification béate d'un est-il indécent de visualiser une le débarquement des soldats sur futur totalitaire, Verhoeven a subi humanité en devenir fasciste sans la planète arachnide reprend, à l'attaque moralisatrice des cri- contrepoint moral, sans la petite l'image prés, celui des Marines sur tiques américaines, qui se fonde touche scénaristique qui rassure la plage de Mogadiscio, ou si nos sur un principe dogmatique, celui le spectateur sur « l'irréalité » héros, devenus de vraies ordures d'une linéarité historique intou- de la perspective ? Il semblerait aprés s'être trahis mutuellement chable, chaque faute commise par que la seconde option soit à l'ori- (l'un d'eux porte un costume de la l'humanité s'imposant en passé gine de l'opprobre dont Starship Gestapo), finissent par se retrou- monstrueux que la bonne cons- Troopers est l'objet. Pourtant, ver le sourire aux lèvres, comme cience se doit d'expectorer. En Verhoeven ne fait que reprendre si rien ne s'était passé, comme cela, il est des «conditionnels» le thème central de Robocop et si leur immonde idéologie était que l'on ne doit pas suggérer, au Total Recall, à savoir la critique un happy end et non une mise en risque d'être crucifié sur l'instant acerbe d'une Amérique actuelle garde. comme grand blasphémateur de en proie au patriotisme exacer- C'est en cela que Starship l'éthique victorieuse. Appelez ça bé, par le truchement d'un genre Troopers égratigne avec brio la pensée unique, consensus mou ou codé, la science-fiction. Robocop forteresse du bien-pensant. En hypocrisie déculpabilisatrice, peu n'était-il pas déjà l'incarnation utilisant tous les codes visuels importe. L'histoire présente ne d'un ordre disciplinaire orches- prémâchés de la société du spec- doit pas être sujette à parallèles tré par un conglomérat politico- tacle (pub, défilés de mode, ciné- douteux, surtout si elle met en industriel ? Et la conquête de ma hollywoodien, racolage télé- péril une unité nationale invo- Mars dans Total Recall ne se fon- visuel), il ne fait qu'entraîner le quée à tout bout de champ. Et si dait-elle pas sur les délires fas- genre, la science-fiction, dans son Hitler avait gagné la guerre ? si cistes d'un politicien corrompu ? principe de mise en perspective le monde d'aujourd'hui subissait En cela, Verhoeven continue ses des travers de notre société, jus- une radicalisation des droites ? paradoxes temporels empuntés qu'à son extrême limite. Aussi le 2 film, de par son ironie macabre vants» sont envisagés selon les la bulle éclate à la gueule du gar- sur un genre à la mode qu'il pense gestes volés aux «précédents» ; je çon. Le film n’a pas débuté depuis cinéraire, finit-il par ressembler, n'échappe pas à la transmission. cinq minutes qu'il a déjà tout malgré ses moyens, à une réjouis- Je suis un spectateur expérimen- raconté. Les acteurs sont donc sante série B, courageuse, viscé- té. Starship Troopers n'est pas un des jouets, présentés comme tels, rale, libre en somme. Faisant fi de film destiné aux spectateurs expé- et non comme des personnages. toute concession morale, le film rimentés. Il a été élaboré juste (…) Ils ne sont ni plus ni moins suit une logique jusqu'au-boutiste pour faire un maximum d'entrées humains que les araignées géan- d'un impérialisme ultraviolent, auprès de jeunes Américains pen- tes, plutôt même moins. Ainsi, tout en galvanisant, par une rage dant un week-end de vacances, lorsqu’à la fin du film, poursui- de filmer la guerre sans commu- des puceaux accros aux jeux vidéo vant le projet de tout dessaper, ne mesure, les instincts ambigus qui entrent dans une salle comme la bête informe est douée d’in- du spectateur, fasciné par une ils se mettent aux manettes d'un telligence (…) est exhibée (…) logistique militaire et cinémato- Doom Like, avec pour seul objec- un médium s’approche d’elle et graphique publicisée (les effets tif de voir bousiller tout ce qui déclare comme une victoire : “Elle spéciaux sont sans doute les plus apparaît dans leur champ visuel. est effrayée”. Ce sentiment trem- impressionnants jamais réalisés), Starship Troopers a fait un car- blant, la peur d’être vu, revient mais irrité par l'idéologie qu'elle ton le premier week-end de sa donc à une image de synthèse sert. Une idéologie sans remise sortie, puis les entrées ont chuté. et non aux acteurs. Le seul petit en cause narrative, sans person- Qu'importe, un week-end a suffi reste d’humanité émerge d’une nage “moral“ pour la critiquer, pour rentabiliser le film. Et je ne marionnette. Je peux donc sortir forcément provocatrice et gênan- peux pas m'empêcher de trouver de la salle sans être honteux, car te puisqu'elle place le spectateur ça presque émouvant, cette idée si j'ai bel et bien joui de la tor- face à ses responsabilités. Ainsi, qu'un film puisse exister unique- ture de corps à visage humain, quand ces guerriers ramboesques ment pour ramasser de l'argent cette ultime réplique vient me finissent par mettre la main sur en deux jours aux Etats-Unis. Voir confirmer qu'il ne s'agissait là que le leader des arachnides, celui-ci aujourd'hui le film, sur un écran d'une illusion d'optique. Les corps ne peut prendre que la forme d'un à Paris, est un malentendu. Une en question n'existaient pas. De cerveau ambulant, qui ne faisait indiscrétion. Une malveillance.Et la pure virtualité. Les ados amé- que défendre son peuple contre surtout, pourquoi le taire ? un ricains ne se trompent jamais : l'agresseur humain, et qu'il fal- profond bonheur. Je mens. Le bon- ce film est bien à prendre comme lait aller chercher bien loin pour heur n'a rien à voir là-dedans. La un jeu vidéo, point. Que moi, je le que le spectateur comprenne qu'il jouissance, si. (...) considère plutôt comme un cédé- s'agissait du sien. Un flash d'information nous rom pornographique n'est qu'une Yannick Dahan apprend que des araignces géan- joyeuse perversion de ma part. Positif n°444 tes menacent l’harmonie géopo- Christophe Honoré litique de l'univers puis, dans Les Cahiers du Cinéma, n°523 une classe, un garçon et une fille J'aimerais parfois être un ciné- s'échangent des messages via les phile sans mémoire. J'aimerais écrans de leurs ordinateurs. Le ENTRETIEN AVEC PAUL VERHOE- mais bon, je ne suis pas dupe. visage du garçon se dessine à VEN Je n'ignore pas que ce sont les côté de celui de la fille, le garçon films vus qui font mon regard sur s’approche, la fille sourit, le gar- Qu'est-ce qui vous excitait dans le les films à voir, à l'image d'une çon s'approche, la fille fait alors projet de Starship Troopers ? pratique sexuelle où les «sui- une bulle avec son chewing-gum, Paul Verboeven - Quand le produc- 3 Le centre de Documentation du Cinéma[s] Le France, qui produit cette fi che, est ouvert au public du lundi au jeudi de 9h à 12h et de 14h30 à 17h30 et le vendredi de 9h à 11h45 et accessible en ligne sur www.abc-lefrance.com Contact : Gilbert Castellino, Tél : 04 77 32 61 26 [email protected] teur et le scénariste de Robocop, ça peut vous paraître totalement Juliette Michaud Jon Davison et Ed Neumeier, m'ont idiot. Il y a eu quasiment douze Studio - Janvier 98 parlé de leur envie d’adapter le semaines de tournage virtuel où comic-book de Robert A. Heinlein, il fallait imaginer les trois-quarts FILMOGRAPHIE le challenge m’a tout de suite du film. Si l’étape la plus créa- excité. Ne serait-ce que parce trice a été le story-board, le plus Longs métrages : que j’adore la science-fiction. Elle difficile après, c'était de garder Business is Business 1972 vous permet de rêver à d’autres sa motivation et d’encourager les Wat zien Ik 1974 formes de vie... acteurs pour qu'ils ne dépriment Qu’est-ce que je vois ? pas. Jouer sans aucun répondant, Turkish delight Starship Troopers relève à 50% de à la fin, c'est ennuyeux. 1976 la prouesse technique... Paul Verboeven - Même à 70%! Le Est-ce la raison pour laquelle les 1978 film a été extrêmement complexe acteurs ont un jeu si "robotique" ? à réaliser. Paul Verhoeven - Ce ne sont pas 1980 J’avais une équipe de génie. Mais de mauvais acteurs. Contrairement De vierde Man 1982 même , à qui on doit à ce que j'ai entendu, c'est moi qui Quatrième homme les effets spéciaux de Star Wars et leur ai fait jouer des stéréotypes. Flesh and blood de Jurassic Park, pensait, avant de Relisez les comic-books ! Quand 1985 les réaliser, que certains truca- Casper Van Dien est entré dans La chair et le sang ges seraient impossibles à faire. le bureau pour l'audition, c'était Robocop La fabrication de Starship... est évident qu’il était parfait pour le 1987 du ressort des mathématiques ! rôle de Johnny Rico. En plus de Total Recall 1990 Quand on tourne, c'est évidem- son physique, il possède l’enthou- 1992 ment sans les insectes. Il faut siasme de la jeunesse, et, ce qui Show-Girls donc calculer chaque angle pour ne gâche rien pour le rôle, un vrai 1995 prévoir la place de ces milliers background militaire : son père Starship Troopers 1997 d'insectes géants qui auront cha- est dans l’armée. 2000 cun des comportements différents qui devront s’accorder à ceux des Vous vous dites antimilitariste. acteurs, ou aux courbes du ter- Pourtant, votre vision de l'armée rain. Il faut faire attention aux à l'écran est plus qu'ambiguë. Elle ombres, à la perspective.. C'est n'est pas sans évoquer les images hallucinant ! du fascisme... Paul Verboeven - Je me méfie de Quelle a été la scène la plus dif- l'utopie de toutes les armées. Et ficile ? des “bons Américains.“ Je hais les Paul Verboeven - L'attaque de la choses tranchées. On ne voit le forteresse a été très fastidieuse mal que chez l'ennemi. C'est vrai Documents disponibles au France à tourner. Le plus dur, c'est de que je me suis inspiré des films garder sa concentration à 100 % de Leni Riefenstahl, mais l’image Revue de presse importante en éveil. Parce que, lorsque vous ”nazie” du film est évidemment Positif n°444 regardez dans le viseur et que ironique. Je sais que des gens Cahiers du cinéma n°525 vous ne voyez que des soldats qui détestent le film en partie à cause courent et hurlent dans le vide, de ça. (…) 4