Fouqueure En 1936
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Octobre 2002 Histoires du Pays d’Aigre _____________________________________________________________________________________ EDITORIAL Serions-nous contagieux ? Si oui, réjouissons nous. En effet, Histoires du Pays d’Aigre fait des émules. Après Saint- Amant de Boixe et le numéro 1 de Jadis, on entend dire que, sur le canton de Rouillac peut-être que !… (un groupe de travail serait devant la feuille blanche). Tout ceci est très bien, « abondance de biens ne nuit pas » et prouve que la vie culturelle dans nos campagnes existe, ne de- mande qu’à éclater et s’épanouir dans une entité suffisamment im- portante pour représenter la somme de nos savoirs et non nos parti- cularités individuelles. Bonne lecture à tous Michel PERRAIN Ecole de filles de Fouqueure en 1936 1 Histoires du Pays d’Aigre Octobre 2002 _____________________________________________________________________________ Fouqueure ordée par la Charente et l'Osme au Sud, adossée au plateau calcaire de la forêt B de Tusson au Nord, la commune de Fouqueure s'étend sur 1643 ha. Fouqueure compte trois villages : La Talonnière, Mallenville, La Terne et deux hameaux : Sèche- Bouc et Vergnette. Actuellement traversée par la départementale 739 d'Est en Ouest. Fouqueure a malheureusement suivi la courbe démographique de l'ensemble de nos petites bourgades. De 1016 habitants en 1821, la population est passée, un siècle plus tard, à 634 habitants et, au dernier recensement, à 428 habitants. Toutefois il est à souligner qu'à l'avant-dernier recensement Fouqueure comptait 426 habitants. Pendant longtemps, la vigne et le chanvre étaient les principales cultures. Cepen- dant, l'arrivée du phylloxéra bouleversa gravement les ressources des agriculteurs, les contraignant à se reconvertir. Les terres les moins fertiles furent plantées en bois ve- nant agrandir la Forêt de Tusson, les autres en céréales et pâturages. Le chanvre, lui non plus, ne résista pas à la venue du XX° siècle. Bientôt « la moghette » et la pomme de terre envahirent les terres les plus humides des marais. Puis, avec une nouvelle restructuration de l'agriculture, l'élevage disparut de nos fermes qui s'orientent davan- tage vers la culture du maïs, accentuée par l'irrigation. Les petites exploitations ont été remplacées par seulement quelques-unes plus importantes et une grande partie des terres est cultivée par des agriculteurs ne résidant pas dans la commune. L'artisanat, relativement prospère il y a encore un demi-siècle, disparaît peu à peu. Deux maréchaux-ferrants ferraient les chevaux de la commune et des alentours et assuraient l'entretien du matériel. Leurs « boutiques », les jours de pluie, servaient de lieu de discussion aux nombreux agriculteurs et retraités. Deux épiceries, une pompe à essence, deux cafés, une boulangerie donnaient un peu d'animation dans le village. Seuls subsistent la boulangerie et un café. Dans « Les Ganets », trois exploitants de sablière s'employaient à extraire sable et cailloux, matière première qui a servi à construire la ligne de chemin de fer pour le « Petit Mairat ». Fouqueure avait sa gare. Si le nombre d'entreprises a décru, nous n'avons plus qu'un garage, une entreprise de maçonnerie et un transporteur, leur pérennité semble assurée, vue la jeunesse de leurs équipes. Depuis quelques Population de Fouqueure années, avec la 1016104510421055 980 948 venue de jeunes 1200 879 couples, travail- 760 774 1000 709 634 596 lant à l'extérieur, 541 800 530 490 la population 471 437 426 428 600 rajeunit, assurant ainsi le maintien 400 des deux écoles. 200 0 1821 1831 1841 1851 1861 1872 1881 1891 1901 1911 1921 1931 1946 1954 1968 1975 1982 1990 1999 Jean-Pierre ROSSIGNOL 2 Octobre 2002 Histoires du Pays d’Aigre _____________________________________________________________________________________ Les logis de Fouqueure ouqueure a un passé très riche, si on fait référence aux vestiges trouvés sur son F territoire. Ses logis sont aussi des témoignages du passé. Le Palliée : Ce domaine doit son nom à ses possesseurs. En effet, le 17 mars 1727, il est entre les mains de Pierre PAILLIER, sieur de Cessaud qui y demeure. La construction du logis est antérieure au XVIII° siècle. Il fut probablement édifié au XV° siècle à l’emplacement des constructions de l’ancienne commanderie des Templiers, devenue au XIV° siècle, une commanderie hospitalière, unie au XVIII° à celle de Villejésus. Les PAILLIER vont conserver la demeure jusqu’en 1761. A cette date, Antoinette PAIL- LIER vend le manoir à François BRIAND. En 1842, Marie-Magdeleine Justine, sa fille, hérite du manoir. Son époux, Louis-Henri de JARNAC, le cède aussitôt à la commune de Fouqueure mais, quatre ans après, la municipalité refuse la vente. Le 15 mars 1847, il échoit alors à Madame DES MARETS qui l’achète à sa tante Madame de JARNAC. Par la suite, la demeure sera détenue par la famille PERIGORD-LAFAIX puis, en 1935, par Germain GABORIT, connu pour ses nombreuses études historiques sur le département de la Charente. La propriété fut achetée en viager par M. VITARD en 1952 qui la céda à M. MINIER en 1972. Ce logis possède une tour ronde d’escalier coiffée en poivrière, couverte de tuiles plates et percée de deux petites fenêtres dont une avec appui mouluré, ainsi que deux meurtrières murées. Au-dessus de la porte d’entrée figure un blason martelé, entouré d’une couronne de lauriers à quatre anneaux. Dans la cour s’élevait une fuie sur plan carré qui fut détruite en 1904. Ce logis est habité par la famille PASQUIER. Le château de Fouqueure et le fief des Matthieu : Selon les archives munici- pales, « ce jour’hui, 18 fri- maire, l’an II de la République, la municipalité a procédé au brûlement des titres, papiers relatifs aux droits féodaux qui ont été déposés à la com- mune par la citoyenne veuve ROBIN (La Ménarderie) à cause de son fief des Mat- thieu… » Ce fief appartenait alors à la citoyenne veuve ROBIN de la Meynarderie, qui avait deux filles. Leur parent, FAURE DE RENCUREAU avait sans doute un titre de tuteur ou de conseiller. Par mariage, la propriété passa au MONDION DES CHIRONS et, ensuite, aux DESVALLÉES, vieille famille ayant tenu une assez large place dans le Poitou vers Saint-Maixent1. 1 Saint-Maixent l’Ecole en Deux-Sèvres. 3 Histoires du Pays d’Aigre Octobre 2002 _____________________________________________________________________________ Le Logis des Matthieu datait du XVIII° siècle. Il reste une tour carrée qui fut peut- être une fuie. Vers 1850, M. DESVALLÉES construisit le château de Fouqueure, bel édifice avec un grand escalier à l’arrivée, entouré d’un parc bien dessiné et enclos de murs. Après la disparition de la famille DES- VALLÉES, le château de Fouqueure ap- partint à Félix MARROT, député de l’arrondissement de Ruffec puis à Elie GAUTHIER. Il est aujourd’hui propriété de M. et Mme Adel MARDINI après avoir ap- partenu à la famille GÉLIEUX. Le Logis des Matthieu, plus ancien, avait été cédé à Georges JAUSEAU. Ac- tuellement, c’est Michel COMBAUD qui en est le propriétaire. (photo ci-contre) Tour carrée du Logis des Matthieu Vergnette : L’histoire de Vergnette est étroitement liée à celle de La Terne puisque dans un premier temps, s’élevait, sur ce domaine, le pavillon de chasse des LA ROCHEFOU- CAULD, seigneurs de La Terne. On ignore cependant la date d’acquisition de ces ter- res. Dans la seconde moitié du XVI° siècle, elles appartenaient à François III de LA ROCHEFOUCAULD. Cette maison possédait encore Vergnette pendant la Révolution mais lorsque Louis-Alexandre de LA ROCHEFOUCAULD-ANVILLE est assassiné en 1792, sa veuve vend la propriété. C’est alors que furent constitués deux lots : La Terne fut acquise par le baron ROGER et Vergnette et sa forêt par le baron FEUTRIER. L’aîné était évêque de Beauvais, Pair de France, ministre des Affaires Ecclésiastiques sous la Restauration. Alexis, son frère, avait exercé la fonction d’auditeur au conseil d’état, nommé à ce poste en 1810 par Napoléon 1°. Puis leur succédèrent les familles GAUTIER et de CATHEU. Le domaine comprend le château et le logis. C’est à l’emplacement du château que s’élevait le pavillon de chasse qui fut remanié et agran- di dans la seconde moitié du XIX° siècle. La construction actuelle consiste en un corps de logis quadrangulaire à deux ni- veaux et un étage sous comble éclairé par des lucarnes. Le logis rectangulaire, plus important, remontant sans doute au XIX° siècle est percée de larges ouvertures en travées. Les seuls éléments décoratifs sont les petits frontons en segment rehaussant chaque lucarne. A l’Ouest du logis s’étendent les dépendances et à l’Est les bâtiments de ferme. Cette propriété fort bien entretenue est inscrite dans un charmant cadre boi- sé2, arrosé par la Charente. Le Logis de la Talonnière : A l’Ouest du village se dresse le château de La Talonnière qui se compose d’un vaste corps de logis avec une tourelle ronde à l’angle sud-ouest. Dès le XIV° siècle, il appartenait aux seigneurs DE BARBEZIERES. L’un deux, Charles DE BARBEZIE- RES, seigneur de La Talonnière, chanoine de la cathédrale d’Angoulême fut enterré dans l’église de Fouqueure. En 1793, le château appartenait au citoyen LABARDE. 2 La forêt de Vergnette a malheureusement beaucoup souffert de la tempête du 27 décembre 1999. 4 Octobre 2002 Histoires du Pays d’Aigre _____________________________________________________________________________________ Si on compare le cadastre Napoléon de 1831 au cadastre actuel, différentes trans- formations ont été effectuées après 1870 par Mme MACQUET. Le Logis de Malanville : Philippe ITHIER, premier possesseur connu apparaît dans un acte du 10 août 1682. Ce logis comprenait deux chambres sur cave avec grenier au dessus, un fournil et un colombier. Le 12 septembre 1740, Malanville est partagé en deux entre les héritiers ITHIER : Marie BRIAND, veuve en premières noces de François ITHIER, sieur de Malanville et Joseph CHARRIE, sieur de La Gruyère, époux de Marie Marguerite ITHIER.