Departement De La Manche
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DEPARTEMENT DE LA MANCHE ------- Direction Départementale des Territoires et de la Mer ------- Plan de Prévention des Risques Naturels de la région de Cherbourg ------- ENQUÊTE n° E19000022/14 RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE Catherine de la Garanderie Jacques Marquet Michel Raimbeault Enquête du 30 avril au 7 juin 2019 0 1. LES FAITS Le projet porte sur l’élaboration du Plan de Prévention des Risques Naturels de la région de Cherbourg. Il concerne le territoire comprenant les communes de Breuville, Bricquebosq, Brix, Cherbourg-en-Cotentin, Couville, Digosville, Hardinvast, Helleville, La Hague (communes associées de Acqueville, Flottemanville-Hague, Sainte-Croix- Hague, Tonneville, Urville-Nacqueville et Vasteville), Le Mesnil-au-Val, Martinvast, Nouainville, Saint-Christophe-du-Foc, Sideville, Sotteville, Theurteville-Hague, Tollevast et Virandeville. Par arrêté en date du 21 décembre 2012, le préfet de la Manche a prescrit l’établissement d’un Plan de Prévention multi-risques sur les communes précitées. Cet arrêté fixe les conditions d’élaboration notamment la composition du comité de pilotage et les modalités de la concertation avec le public. Le projet de PPRN de la région de Cherbourg a été validé par le Comité de Pilotage le 26 janvier 2018. Le préfet de la Manche a demandé au président du tribunal administratif de Caen de désigner une commission d’enquête en vue de l’organisation d’une enquête publique, dans les formes prévues aux articles R123-7 à R123-23. Par ordonnance en date du 12 mars 2019, monsieur le Président du Tribunal Administratif a désigné les membres de la commission d’enquête, à savoir, madame Catherine de la Garanderie, présidente et messieurs Jacques Marquet et Michel Raimbeault membres. Par arrêté en date du 8 avril 2019, le préfet de la Manche a ouvert l’enquête publique pour une durée de 39 jours consécutifs, du 30 avril (9 heures) au 7 juin 2019 (17 heures). Au cours de cette enquête, 8 permanences ont été organisées et les membres de la commission d’enquête ont rencontré chacun des maires des communes concernées. A l’issue de l’enquête publique, le procès-verbal de synthèse a été remis le 14 juin, à la D.D.T.M. de la Manche. Le 1er juillet 2019, la D.D.T.M. de la Manche a adressé le mémoire en réponse des services de l’Etat. 1 2. OBJET DE L’ENQUÊTE 2.1 PREAMBULE La loi 95-101, du 2 février 1995 a institué les Plans de Protection des Risques Naturels, document ayant qualité de servitude d’utilité publique. Ces plans ont pour objet de délimiter les zones exposées aux risques en tenant compte de la nature et de l’intensité de ceux- ci. Bien que prévus depuis très longtemps, il faudra attendre la tempête Xynthia (29 morts sur la seule commune de La Faute-sur-Mer à la suite de la rupture d’une digue), en 2010, pour une véritable prise de conscience de l’importance des risques en milieux littoraux. De même, les phénomènes d’inondation se sont accrus ces dernières années (exemple : en janvier 2011, crues supradécennales du Thon (25 ans), de l’Oise à Hirson (100 ans) à Condren (50 ans), de la Serre à Pont à Bucy (100 ans), la Meuse, la Houille, la Vence, l'Helpe mineure ou encore, de fin mai à début juin 2016, où de fortes pluies se concentrent sur les bassins de la Loire et de la Seine, provoquant de très fortes inondations sur 31 départements, occasionnant la plus coûteuse inondation de l’histoire du régime d’assurance des catastrophes naturelles, avec un montant cumulé de pertes assurées de l’ordre de 900 millions à 1,4 milliard d’euros. Pendant ces journées, 4 morts et 24 blessés ont été à déplorer. Il est donc logique que les risques naturels soient bien pris en compte dans l’aménagement du territoire et constituent désormais l’une des composantes de la politique de prévention des risques mais aussi un passage incontournable pour réussir un développement équilibré et durable sur un territoire résilient. Elle s’avère d’autant plus importante que les évènements sont récents et nombreux, notamment pour ce qui concerne les inondations, et que la densification de l’urbanisation concentre potentiellement davantage de personnes, de biens et d’activités dans les zones exposées. Cette prise en compte passe par la connaissance des risques, l’adaptation des projets aux aléas et une réglementation adaptée garantissant un niveau de sécurité suffisant. Cette réglementation est portée par plusieurs documents : les plans de prévention des risques naturels (PPRN) et les différents documents d’urbanisme, schémas de cohérence territoriale, plans locaux d’urbanisme, dont la vocation est de planifier un développement durable des territoires. Les PPRN visent plus précisément à éviter une aggravation de l’exposition des personnes et des biens aux risques naturels et à réduire leurs conséquences négatives sur les vies humaines, l’environnement, l’activité économique et le patrimoine culturel : ▪ en délimitant des zones d’exposition aux risques à l’intérieur desquelles des constructions ou des aménagements sont interdits, tout en permettant sur d’autres zones un développement raisonné et sécurisé, là où l’intensité de l’aléa le permet, le PPRN contribue à la non aggravation de l’exposition à des risques naturels ; ▪ en définissant des mesures de prévention , de protection et de sauvegarde ainsi que des mesures relatives à l’aménagement, à l’utilisation ou à l’exploitation de constructions et d’ouvrages existants à la date d’approbation du plan, le PPRN participe à la réduction des dommages. 2 Commentaire de la commission d’enquête : le Plan de Prévention des Risques Naturels est un outil majeur dans la connaissance préalable des risques, de leur gestion et de la prévention. 2.2. OBJET DE L’ENQUÊTE L’ouverture de la présente enquête publique prescrite en application de l’arrêté préfectoral n° 19-55-CP du 8 avril 2019 porte sur le projet de plan de prévention des risques naturels ( PPRN ) de la région de Cherbourg prescrite sur le territoire des communes de Breuville, Bricqueboscq, Brix, Cherbourg-en-Cotentin, Couville, Digosville, Hardinvast, Helleville, La Hague ( sur le territoire des seules communes déléguées d’Acqueville, Flottemanville-Hague, Sainte-Croix-Hague, Tonneville, Urville-Nacqueville, Vasteville, soit 6 communes déléguées ), Le Mesnil-au-Val, Martinvast, Nouainville, Saint-Christophe-du-Foc, Sideville, Sotteville, Teurtheville-Hague, Tollevast et Virandeville. Ce PPRN, qui analyse l’exposition de la région de Cherbourg aux risques naturels vise à : - préserver les zones naturelles exposées aux risques et à abaisser la vulnérabilité des espaces urbanisés, - adapter la destination du foncier en fonction du niveau d’exposition aux risques et des enjeux en présence, - préciser les mesures de prévention, de protection et de réduction de la vulnérabilité sur le bâti existant qui incombent, le cas échéant aux particuliers et aux collectivités, l’ensemble des dispositions et des mesures prescrites concourant ainsi à l’amélioration de la protection des personnes et à la réduction de la vulnérabilité des biens. Les risques pris en compte par ce PPRN sont : - les risques littoraux : inondations par submersion marine, érosion, chocs mécaniques des vagues et rupture d’ouvrages, - les inondations par débordement des cours d’eau, - les chutes de blocs. Le PPRN approuvé vaudra servitude d’utilité publique et sera opposable aux autorisations d’urbanisme. Remarque de la commission d’enquête : Le dossier n’évoque pas le risque lié aux cavités souterraines. Quels sont les motifs ayant conduit à ce choix ? Dans son mémoire en réponse, la DDTM précise qu’ « il n’était pas prévu de traiter les risques d’effondrement de cavités souterraines ; ces phénomènes ne sont pas prescrits par l’arrêté préfectoral du 21 décembre 2012. Néanmoins le phénomène est connu. Une série d’études commandées par la DDTM au BRGM répertorie les cavités militaires et recommande des actions appropriées. Un porter-à- connaissance est réalisé systématiquement. 3 Précisons que chaque cavité ayant un impact sur l’urbanisme doit faire l’objet d’une visite de contrôle par un cabinet de géologie compétent pour apprécier son état et sa dangerosité. Par ailleurs, une étude juridique notariale détermine le ou les propriétaires de ces cavités ». Commentaire de la commission d’enquête : Compte tenu de l’importance du nombre de cavités souterraines, civiles ou militaires (environ 150), du risque d’effondrement qu’elles constituent et du lien avec le risque de chutes de blocs, il serait opportun d’intégrer ce risque à l’occasion d’une prochaine révision du PPRN. 3. ETUDE DU DOSSIER 3.1. LE CADRE GEOLOGIQUE, GEOGRAPHIQUE, HUMAIN et ECONOMIQUE 3.1.1. Approche géologique La zone comprise dans les communes délimitées pour le projet de PPRN repose sur le massif armoricain. Le sous-sol est composé de roches cristallines anciennes ayant composé la chaîne hercynienne et de terrains primaires ayant subi l'effet du métamorphisme. On trouve donc : - des granites, formant l'essentiel de la façade littorale de Cherbourg, - des schistes et grès cambriens ayant des teintes variables (violet, vert, rouge, gris), - du grès armoricain de l'Ordovicien, présent à l'embouchure de la Divette et formant une partie de la montagne du Roule, - des schistes à calymène (fossiles), notamment dans le versant de la Roche qui Pend et dans la montée vers la Glacerie. L’ère quaternaire a été considérée comme peu active dans cette région. On retrouve néanmoins des dépôts de limons sur les plateaux (loess). Ceux-ci ont pu être entraînés sur les versants par lessivage ou par des coulées boueuses. À noter que des alluvions fluviales composent les fonds de vallée sur des superficies de taille variable. Celles-ci sont composées d’argile et de cailloutis charriés puis déposés par les cours d'eau.