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1 2 3 Riverbanks have a memory; every drop of water leaves a trace. When I was very young, I used to drink from the river, kneeling at the edge, like an animal thirsty for knowledge, and I learned to swim, sometimes against the current, sometimes under water, sometimes from a small, fragile boat, sometimes surrounded by companions and friends, children. Riverbanks are the school that life gave me as a gift. If I go back to the source, it is in order to pay tribute to the peoples who have fed that river with their blood, sweat and tears, their loves and their dreams. They are my family, on the banks of the river, where their deep footprints will never disappear. North India, Turkey and Morocco are the three emblematic and symbolical sources, where I recorded the three CDs brought together here. Titi Robin 4 Les rives ont une mémoire, chaque goutte d’eau laisse une trace. Tout petit, j’ai bu, agenouillé sur le bord, comme un animal avide de connaissance, et j’ai appris à nager, parfois à contre-courant, parfois sous l’eau, parfois sur une barque légère et fragile, parfois entouré de compagnes et d’amis, d’enfants. Les rives sont cette école que la vie m’a donnée en cadeau. Si je remonte à la source, c’est pour rendre hommage aux peuples qui ont irrigué ce fleuve de leur sueur, de leurs larmes, de leur sang, de leurs amours et de leurs rêves. Ils sont ma famille, sur les bords du fleuve, où les traces profondes de leur pas ne s’effaceront jamais. L’Inde du Nord, la Turquie et le Maroc sont les trois sources emblématiques et symboliques où j’ai enregistré tour à tour les trois disques réunis ici. Titi Robin When the thunder came, there were three claps, and then just one. The birds fell silent. When at last the rain came, there were three springs, and then just one. Trembling with fever, together they crossed, with the same eagerness, the threshold of the temple. As the storm broke, the almond shattered into thirty-three burning fragments. 6 Lorsque le tonnerre chanta, il y eut trois grondements, puis un seul. Les oiseaux se turent. Lorsque la pluie s’abandonna enfin, il y eut trois sources, puis une seule. Tremblant de fièvre Ils franchirent tous deux, d’un même élan, le seuil du temple. Au son de l’orage, l’amande se brisa en trente-trois éclats brûlants. 7 LAAL ASMAAN 1 MEHKTI GULAAB SI ZINDAGI MEIN (PRastaVNA) / LES ROSES PARFUMEES DE LA VIE (PRÉLUDE) / LIFE’S FRAGRANT ROSES (PRELUDE) Qui me dira pourquoi mes égarements sont justes?... / Les roses parfumées de la vie ont des épines fines comme des cils... / Vois ces mélodies et rythmes que j’ai composés dans mon exil, / en me languissant de toi. / À l’aube d’une nouvelle vie, / je te les offre avec tout mon cœur de voyageur de retour au pays. Who will tell me why my wanderings are fair? / Life’s fragrant roses have sharp thorns ... / See these melodies and rhythms, which I composed in my exile, / while I yearned for you. / At the dawn of a new life / I give them to you with all my heart, the heart of a traveller who has returned home. texte | words: Thierry Robin, traduit en hindi par | translated into hindi by Jatinder Singh, Aneesh Bhola musique | music: Thierry Robin guitare | guitar: Titi Robin voix | voice: Murad Ali Khan tampura: Vilas Pednekar et les échos de la voix d’Aparna Panshikar, du shehnai d’Ashwani Shankar et du sarangi de Murad Ali Khan and echoes of the voice of Aparna Panshikar, the shehnai of Ashwani Shankar and the sarangi of Murad Ali Khan 10 2 MUSAFIR KI KISMAT / LE DESTIN DU VOYAGEUR / THE TRAVELLER’S DESTINY Le monde écrit le destin du voyageur avec une encre amère./ Ma vie s’épuise goutte à goutte / loin du foyer. / Je suis un exilé qui a faim d’amour. / À chaque poignet, sept bracelets d’or fin chantent quand tu danses. / À ton cou ambré, le mangalsutra est une rivière dorée, des milliers de poissons y nagent./ Nos enfants sont les étoiles de ton ciel, / leurs chants ont le frais parfum de l’amour. / Le monde écrit le destin du voyageur avec une encre amère. Le chanteur Imran Khan, comme le joueur de sarangi Murad Ali, sont issus par leurs familles de la pure tradition hindoustani. Le père de Murad Ali est Ustad Ghulam Sabir Khan, et son grand-père est Ustad Siddique Ahmad Khan. Il peut remonter son arbre généalogique sur des générations, avec une lignée de maîtres appartenant tous à la Moradabad Gharana (école stylistique de Muradabad). Paras Nath, lui, est également issu d’une célèbre famille de musiciens classiques depuis des générations: fils du PanditAmar Nath, petit-fils de Pandit Shiv Nath Prasad, neveu de Shri Dinesh Kumar et petit frère de Pankaj Nath, avec qui il joue en duo. Il est à la fois baigné dans la plus pure tradition et et multiplie les expériences avec des musiciens d’autres styles. In bitter ink the world writes the traveller’s destiny. / My life is running out drop by drop / far from home. / I am an exile craving for love. / On each wrist, seven gold bracelets sing when you dance. / Around your neck the colour of amber, the mangalsutra is a golden river, in which swim thousands of fish. / Our children are the stars in your sky, / their songs have the fresh scent of love. / In bitter ink the world writes the traveller’s destiny. The singer Imran Khan, like the sarangi player Murad Ali, belongs to the pure Hindustani tradition. Murad Ali’s father is Ustad Ghulam Sabir Khan, and his grandfather was Ustad Siddique Ahmad Khan. He can trace his family tree back for generations, with a lineage of master musicians all belonging to the Moradabad Gharana (stylistic school of Muradabad). Paras Nath also comes from 11 a famous family that has produced generations of classical musicians. He is the son of Pandit Amar Nath, the grandson of Pandit Shiv Nath Prasad, the nephew of Shri Dinesh Kumar and the younger brother of Pankaj Nath, with whom he plays in duo. He is steeped in the purest tradition, but he often plays with musicians from other backgrounds. texte | words: Thierry Robin, traduit en hindi par | translated into Hindi by Jatinder Singh, Aneesh Bhola musique | music: Thierry Robin chant | voice: Imran Khan bouzouq | buzuq: Titi Robin sarangi: Murad Ali Khan harmonium: Vinay Mishra flûte bansuri | bansuri flute: Paras Nath tabla: Vinayak Netke 3 HINDI LOVARI / LOVARI INDIEN / HINDI LOVARI Reprise de deux thèmes, « Lovari » et « Ombre », que l’on peut entendre dans les albums « Kali Gadji », « Alezane » et « Un ciel de cuivre ». Je l’ai enregistré également à Istanbul pour ce triptyque, sous le titre « Memed Ve Seyrane »*. Ici, ce sont les échanges improvisés virtuoses de Paras Nath et Murad Ali, à la flûte de bambou bansuri et au sarangi, qui donnent ce parfum particulier au morceau, ainsi que l’assise rythmique de Vinayak Netke et Dino Banjara. Vinayak représente la tradition hindoustani du tablâ tandis que Dino, fils de la danseuse kalbeliya Gulabi Sapera, fait le pont entre sa culture gitane rajasthani et notre style méditerranéen familial. *( no 2 des Rives turques) Two themes, Lovari and Ombre, which can be heard on the albums “Kali Gadji”, “Alezane” and “Un ciel de cuivre”. I also recorded this piece in Istanbul, under the title Memed Ve Seyrane (track 2 on the Turkish CD). Here the improvised virtuosic exchanges between Paras Nath on the bamboo flute, bansuri, and Murad Ali, on the sarangi, and the rhythmic foundation provided by Vinayak Netke and Dino Banjara, give the piece a very distinctive flavour. Vinayak represents the Hindustani 12 tabla tradition, while Dino, son of the Kalbeliya dancer Gulabi Sapera, bridges the gap between his Rajasthani Gypsy culture and my Mediterranean heritage. musique | music: Thierry Robin bouzouq | buzuq: Titi Robin sarangi: Murad Ali Khan flûte bansuri: Paras Nath harmonium: Vinay Mishra tabla: Vinayak Netke percussions: Dino Banjara 4 FARQ HAI KYA / QUELLE DIFFERENCE / WHAT’S THE DIFFERENCE …Quelle différence entre la couleur de tes yeux / et la couleur du monde? / Tes yeux sont les fenêtres à travers lesquelles / j’entrevois la lumière du jour… / Quelle différence entre le parfum de tes boucles / et le parfum du monde? / Ta chevelure est le labyrinthe à travers lequel / je traverse les routes du monde... Mahalaxmi Iyer est actuellement la plus prisée des jeunes « play-back singers » féminines de Mumbai: elle est la doublure vocale chantée de stars de l’écran pour l’industrie du film indien. Sa voix est donc très populaire et familière, on l’entend souvent sur les ondes. Originaire d’une famille du Sud de l’Inde, elle a pratiqué au sein de sa famille le chant classique carnatique (du Sud), comme hindoustani (du Nord). J’ai composé cette mélodie spécialement pour sa voix, dans une gamme pentatonique en cinq temps. What’s the difference between the colour of your eyes / and the colour of the world? / Your eyes are the windows through which / I glimpse the light of day ... / What’s the difference between the scent of your curls / and the scent of the world? / Your hair is the maze through which / I travel the roads of this world. Mahalaxmi Iyer is currently the most popular young playback singer in Mumbai; her singing is pre- recorded for use by the Indian film industry. Her well-known and much loved voice is often heard on 13 the air.