SCORSESE À LYON ! (2019) ©DR Irishman (2019) Mcdormand Et Auteuil Les Master Class
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MARDI 15 OCTOBRE Le journal du Festival « Le Cinématographe amuse le monde entier. Que pouvions-nous faire de mieux et qui nous donne plus de fierté ? » Louis Lumière # 04 10 ANS « ARE YOU TALKING TO ME ? » SCORSESE À LYON ! (2019) ©DR (2019) Irishman McDormand et Auteuil Les master class PAGE 2 Marché du film classique L'aventure Criterion PAGE 4 ©DR ©RB Production Cayatte Francis Ford Coppola Hommage Le regard Le Prix Lumière 2019 en trois obsessions Jim Harrison filmé par François Busnel de Bertrand Tavernier PAGE 3 PAGE 3 PAGE 3 MAFIA PRIX LUMIÈRE J–3 LE BILLET DE Thomas Baurez ©DR ©DR Marty, Bob, Harvey Apocalypse Now (1979) Le Parrain (1972) FFC… MUET ! par Coppola enfermé dans un car régie, Coppola, Coppola aime le cinéma muet, mieux contrôlant son film comme on tente il le connaît, il le réincarne dès qu’il le une expérience inédite. Tucker est et les autres... cinéaste peut. Ainsi, des œuvres comme Dracula la conclusion de tout cela, avec son (1992), Tetro (2009), Rusty James (1983), héros qui créé un engin, une voiture sont traversées par la fascination pour merveilleuse. Derrière la technologie, Avec The Irishman, Martin Scorsese reprend le fil de sa peinture du crime organisé. à idées l’esthétique du muet. En particulier, c’est l’idée du progrès qu’on ne doit l’expressionisme allemand qui jouait pas stopper pour de sordides raisons Avant-première lyonnaise exceptionnelle avant diffusion sur Netflix le 27 novembre. à alterner terreur absolue à grands financières qui se profile. Comme une fixes coups d’ombres portées sur des héros métaphore du destin de cinéaste de flippants (tel le Comte Dracula pourfen- Coppola. Régulièrement, Martin Scorsese est La mafia revient au premier plan dans de Wall street où l’on peut voir le milieu ©DR dant ses ennemis) et sublime mélan- ©DR revenu vers la mafia, comme mu par un Les Affranchis, une des grandes réus- de la finance comme une version légale Sur le tournage de Casino (1995) Le Doulos (1961) Comme tout grand cinéaste, colie poétique des visages masculins FFC… EN MUSIQUE ! besoin de se ressourcer avec l’air pour- sites scorsésiennes. Comme dans Mean de la pieuvre et pointer les ressemblances Francis Ford Coppola a travaillé observant le monde. Comme le regard Coppola vient d’une famille de musi- tant vicié qu’il respirait enfant, à Little Streets, Marty y dresse le portrait d’un entre la figure de Jordan Belfort (génial de Rusty James sur son grand frère, ciens, dont son père le compositeur Italy. S’il n’a jamais bossé pour la pieuvre, outsider : Henry Hill (extraordinaire Ray Leo Di Caprio) et ses prédécesseurs joués Le beau Serge des thèmes cinématographiques ou celui de Tetro sur son cadet. La ges- Carmine. Et chez Coppola, la famille l’impôt mafieux, les types patibulaires Liotta) tranche parce qu’il est irlandais, par De Niro ou Liotta (de même que Marty jusqu’à l’obsession inspirée… tuelle corporelle de ses hommes est c’est sacré. Si on connaît par cœur les en costard, l’italianité, les partages de mais aussi parce qu’il tente de jouer sa met en miroir gansgters et police dans Je n’ai jamais rencontré Serge Reggiani. Même de loin. si puissante que ces films pourraient B.O. du Parrain (1972) et d’Apocalypse territoires et les règlements de comptes carte personnelle en violant les règles Les Infiltrés). Quoique. En 2011, pour la promotion de Sport de filles presque se passer de son. Now, il faut redécouvrir le solo pertur- sanglants étaient constitutifs de son de l’organisation. Mais contrairement à Trop de pognon, trop de drogue, trop de de Patricia Mazuy, thriller sur le monde des chevaux bant au piano de Conversation secrète, LES COPPOLA DU JOUR environnement et l’ont durablement Johnny Boy, il s’émancipe sans panache, sentiment de surpuissance finit tôt ou aux allures de western, on me propose de rencontrer FFC… GEEK ! composé par David Shire (le beau- imprégné. Sorte d’État dans l’État avec la trouille au bide, et la coke qu’il s’enfile tard par mener à la chute, telle est la tra- la réalisatrice mais aussi son coscénariste, Simon Les Gens de la pluie Coppola est un fou de nouvelles tech- frère du cinéaste). Coppola va encore > INSTITUT LUMIÈRE, 2e salle, 19h15 ses codes, sa violence, ses mystères, la par kilos n’arrange en rien sa paranoïa. jectoire commune à tous les (anti)héros Reggiani. Simon. Le petit Simon, celui qui a inspiré à nologies. Il fut le premier à parler de plus loin en musique avec notamment Le Parrain, 2e partie mafia nous inquiète et nous fascine tous La paranoïa est également au coeur de ces mafia films. On s’apprête mainte- Serge, son glorieux père, ces « mensonges » déchirants la vidéo, du numérique et de ses pro- trois films qui flirtent avec la comé- > PATHÉ BELLECOUR, 20h15 comme elle a fasciné Marty qui y a puisé de Casino, candidat sérieux au titre de nant à découvrir The Irishman en explo- écrits par Jean-Loup Dabadie : « Le temps petit Simon messes dans des interviews éner- die musicale : Coup de cœur (1982), Jardins de pierre l’inspiration de ses meilleurs films. chef-d’oeuvre de Scorsese. Campé à Las sant le thermomètre de l’attente, d’abord où tu m’arrivais à la taille, ça me semble encore tout à > CINÉMA OPÉRA, 16h giques. Ça tombe bien car les plans Peggy Sue s’est mariée (1986), et Cotton Tout a commencé dès 1973 et Mean Vegas, Casino est aussi une fresque sur parce qu’on y retrouve la géniale bande l’heure. Mais déjà, tu m’arrives au cœur, pour toi com- sur les appareils technologiques, c’est Club (1984), soit des partitions de Tom Streets, où ses partenaires à venir d’une le capitalisme et les circuits occultes de à Marty canal historique (De Niro, Pesci, Dracula mence la bataille (…) Tu verras, les amis ne meurent pas, > CINÉMA OPÉRA, 18h30 graphique et cinématographique ! Waits et John Barry ! Pour Coppola, la vie, Robert De Niro et Harvey Keitel, écla- l’argent, une métaphore de l’Amérique en Keitel), renforcée par rien moins qu’Al ©DR les enfants ne vous quittent pas… » Je rencontre Simon Tucker : l’homme et son rêve Conversation secrète (1974) Coup de musique est éternelle, elle traverse le boussent l’écran, et pas seulement de voie de disneylandisation et une histoire Pacino (depuis les dix minutes superbes Mean Streets (1973) dans un café de la rue des Tournelles à Paris. Il est déjà > UGC CINÉ CITÉ CONFLUENCE, 18h15 coeur (1982) ou Tucker (1988) sont temps, une autre grande obsession du gouttes de sang. Chronique de la mafia d’amour cruelle. Scorsese s’intéresse mais insuffisantes de Heat, on rêve de là. Immédiatement chaleureux. Malgré une carrière Rusty James des films marqués par la relation à réalisateur qui fait voyager Peggy Sue d’en bas, au ras du quartier et du trot- de nouveau à un semi-outsider, le Juif voir réunis à l’écran Al et Bob, ces deux d’acteur qui débute en 1984, j’avoue ne rien connaître de > CINÉMA LES ALIZÉS / Bron, 20h30 la machine, à son invention, et à ce d’une époque à une autre, ou le musi- toir, Mean Streets est aussi le portrait de Ace Rothstein, salarié de haut rang de monuments des seventies), et puis parce lui, sinon le prestigieux pedigree. A mon arrivée, la res- The Outsiders : The Complete Novel qu’elle permet. Conversation secrète cien de jazz de Cotton Club d’un uni- Johnny Boy, jeune gangster tête brûlée l’organisation italienne. La question de que Scorsese nous y plonge dans les rela- semblance avec Serge Reggiani me saute au visage. Il a > CINÉ’MIONS / Mions, 20h a pour héros un homme-robot qui vers de pègre à celui de l’art, ou enfin qui accumule les dettes et double tou- la confiance est ce qui fera dérailler son tions troubles entre mafia et syndicats des les mêmes yeux tristes qui dessinent un regard profond Cotton club espionne par le son tous ceux qui sont les héros de Coup de cœur de la réalité jours la mise – un type qui transgresse couple, son emploi et sa vie. Fric, coke, camionneurs, ces “maladies de jeunesse où la mélancolie semble s’être lovée depuis des lustres. > CINÉ MOURGUET / Ste-Foy-lès-Lyon, 20h autour de lui. Coup de cœur fut tourné au fantasme. — Virginie Apiou les règles de son milieu en prenant tous sexe, jalousie, brutalité, paradis artifi- de l’Amérique” comme disait Max/James La voix éraillée possède les mêmes intonations. les risques. Autoportrait en creux du ciel ultraflashy de Vegas, rock’n’roll et Woods dans Il était une fois en Amérique jeune cinéaste ? La Passion selon Saint Mathieu de Bach de Sergio Leone. Encore une histoire Je ne dis rien de cette impression sûrement déformée INSPIRATION La mafia revient en arrière-plan deRaging forment le cocktail explosif de ce film d’hubris et de chute autour de la figure de par cette envie secrète que ce fils soit obligatoirement le Votre amitié avec Jim Harrison remonte à 1999, Bull, tirant dans l’ombre les ficelles de la dément. Jimmy Hoffa ? Encore une histoire d’Amé- prolongement du père. Il ne sera de toute façon jamais vous n’étiez pas encore journaliste. François Busnel : boxe-business. De Niro et l’ébouriffant Sous des déclinaisons différentes, la rique voire l’Histoire de l’Amérique ? A question de Serge cette après-midi à la terrasse de ce Joe Pesci y succèdent au duo De Niro/ mafia est aussi présente dans Gangs coup sûr, l’un des événements du festival café parisien.