Catholicisme Et Hindouisme Populaire À L'île De La Reunion
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Catholicisme et hindouisme populaire à l’île de La Reunion : contacts, échanges (milieu du XIXe-début du XXe siècle) Céline Ramsamy-Giancone To cite this version: Céline Ramsamy-Giancone. Catholicisme et hindouisme populaire à l’île de La Reunion : contacts, échanges (milieu du XIXe-début du XXe siècle). Histoire. Université de la Réunion, 2018. Français. NNT : 2018LARE0048. tel-02477436 HAL Id: tel-02477436 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02477436 Submitted on 13 Feb 2020 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. UNIVERSITE DE LA REUNION FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES Ecole Doctorale Lettres et Sciences Humaines Laboratoire OIES Thèse d’Histoire contemporaine Présentée par Céline Ramsamy-Giancone Catholicisme et hindouisme populaire à l’île de La Réunion : contacts, échanges (Milieu du XIXe - début du XXème siècle) 16 octobre 2018 Sous la direction de Prosper Eve Composition du Jury M. Ralph Schor Professeur, Université de Nice Rapporteur M. Jean-Marius Solo- MCF HDR, Université de Madagascar Rapporteur Raharinjanahary Mme Vijaya Teelock MCF, Université de Maurice Examinatrice M. Michel Latchoumanin Professeur, Université de La Réunion Examinateur M. Prosper Eve Professeur, Université de La Réunion Directeur de thèse A Patrick, Camille Sanjiv et Corentin Deva, En mémoire de mes parents, et de mes aïeules : Mougnie Boodhea, matricule 9684, née en Inde Attavaria Boodhea, née en 1875 à Sainte-Marie, La Réunion Laurencia Gobal Soumy, née en 1909 à Saint-André, La Réunion Passeuses de mémoire, leur respect de la diversité des cultes a sans nul doute inspiré et guidé ces recherches. Sommaire SOMMAIRE ............................................................................................................................. 1 AVANT-PROPOS ...................................................................................................................... 2 REMERCIEMENTS .............................................................................................................. 12 INTRODUCTION .................................................................................................................. 13 I. MIGRATIONS INDIENNES VERS LES ISLES AVANT LE XIXE SIECLE .............. 21 II. LES INDIENS ET L’EGLISE CATHOLIQUE AU XIXE SIECLE ............................. 71 III. UN HINDOUISME VIVANT ET ENRACINE EN TERRE REUNIONNAISE ...... 212 CONCLUSION ..................................................................................................................... 382 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 388 LISTE DES PHOTOS .......................................................................................................... 408 LISTE DES ANNEXES ........................................................................................................ 409 ANNEXES ............................................................................................................................. 410 GLOSSAIRE ......................................................................................................................... 447 TABLE DES MATIERES .................................................................................................... 450 RESUME ............................................................................................................................... 453 Avant-propos « Percevoir notre destin comme lié à une identité singulière est une illusion, et nourrit la violence. L’idée que les gens peuvent être classés dans une catégorie donnée en fonction de leur religion ou de leur culture est l’une des grandes sources de conflit potentiel dans le monde contemporain » Amartya SEN 1 L’histoire des faits religieux en ce début du XXIème siècle est un champ de recherche bien défriché, elle est au cœur de l’actualité mondiale. Leur étude sur un territoire précis, peut permettre d’éclairer le présent, grâce à une certaine distanciation. L’île de La Réunion, microcosme incluant une diversité culturelle particulièrement importante offre l’opportunité d’étudier l’évolution des cultes, la manière dont ces derniers coexistent, ou interagissent. Sensibilisée aux liens entre le politique et le religieux durant mes études de philosophie, je me suis intéressée aux relations entre esthétique et religion, dans le cadre d’un mémoire de maîtrise2. Cette exploration m’a conduite vers l’observation de l’architecture religieuse européenne du XVIIème siècle, période durant laquelle l’épanouissement de l’art baroque est un des moyens de ramener les fidèles vers une Eglise rattachée au pouvoir. Dans le cadre de mon mémoire de DEA, je découvre ensuite que le religieux ne s’aborde pas toujours sous l’angle d’une instrumentalisation par le pouvoir, mais peut à contrario servir de levier dans la contestation des pouvoirs, au bénéfice de populations exclues et dans un objectif égalitaire3. Sous 1 Amartya Sen, prix Nobel d'économie Identité et violence : l’illusion du destin, Odile Jacob, Paris, 2007, 270 p. ,p16 2 Céline Ramsamy, « Illusion et réalité dans le théâtre du XVIIe siècle », mémoire de maîtrise de philosophie, co- dirigé par Michel Nebenzahl et Didier Deleule, Université de Paris X Nanterre, 1987. 3 Céline Ramsamy, « Politique et religion à La Réunion à travers le mouvement de TCR (Témoignage Chrétien de La Réunion) », mémoire présenté en vue de l’obtention de DEA de philosophie politique, économique et sociale, dirigé par Georges Labica, Université de Paris X Nanterre, 1988. 2 la direction du professeur Georges Labica,4 j’explorai le lien entre marxisme et théologie de la libération. Mon choix s’est alors porté dans une perspective comparatiste, sur l’étude de l’hebdomadaire Témoignage Chrétien de La Réunion (TCR) journal chrétien d’inspiration marxiste, diffusé entre 1969 et 1981. L’intérêt du journal réside essentiellement dans son double objectif : allier un christianisme novateur proche du peuple au marxisme incarné par le PCR (Parti Communiste Réunionnais). Comme ce dernier juge l’Eglise catholique trop éloignée des masses, TCR se fait le porte-parole de ces derniers. Il accorde une place aux rituels des minorités, à travers le culte aux ancêtres des Afro-malgaches et des Indiens hindouistes5. Mon intérêt pour le fait religieux s’aiguise alors, et dans le cadre du doctorat, j’ai décidé de me focaliser plus spécifiquement sur les pratiquants de l’hindouisme à l’Ile de La Réunion. Le particularisme de cette population6 tient d’une double attitude : celle de fréquenter les bancs de l’église tout en maintenant les cultes ancestraux hindouistes, du moins pour un grand nombre d’entre eux. Cette adhésion des originaires de l’Inde aux valeurs du catholicisme, élaborée au cours des siècles semble parfaitement assumée, mais reste néanmoins un sujet à polémique. A partir du dernier quart du XXe siècle, l’apparition à l’échelle internationale de revendications identitaires ne préserve pas ce groupe de critiques parfois acerbes de la part de représentants communautaires ou religieux. Sommés implicitement ou tacitement par certains de faire un choix, ces Réunionnais persistent à vivre leur foi à leur manière. Celle-ci, construite et transmise dans un contexte de déracinement et d’attachement à sa terre d’origine, conduit à poser de manière légitime les questions suivantes : depuis quand de nombreux Réunionnais ont-ils été amenés, à faire se rencontrer au sein d’une même famille, catholiques et hindous ? Comment aborder la formation de cette « double pratique »7 ? Cette attitude remonte t-elle à une période historique précise ? 4 Georges Labica et Gérard Bensussan, Dictionnaire critique du marxisme, Presses Universitaires de France, PUF Paris, 2001, 3e édition 1264 p. 5 Le terme d’’ « hindouisme populaire » ou hindouisme de plantation est utilisé au XXe siècle en référence aux pratiques et à la transmission orale des descendants d’engagés indiens, par opposition à l’hindouisme des temples urbains, construits à la fin du XIXe siècle, et incluant l’arrivée de prêtres mauriciens et indiens. Voir Jean Benoist, Religion hindoue et dynamique de la société réunionnaise, Presses universitaires d’Aix-Marseille, Aix-en Provence, 1981. 6 Le nombre de PIO, « Person of Indian Origin », vocable apparu au XXIème siècle suite au rapprochement économique du gouvernement indien avec ses différentes diasporas dans le monde, s’évalue à 40% de la population, un chiffre qui ne tient pas compte des métissages très nombreux. 7 Le terme « double pratique » est lui-même sujet à polémique. 3 Ma première démarche a été de questionner la répartition et l’identité religieuse des Indiens durant l’engagisme8, au XIXème siècle. L’arrivée massive d’Indiens classés « idolâtres9 » à La Réunion a conduit à masquer la présence d’Indiens musulmans ou catholiques présents depuis le XVIIIe siècle. Comme sur la minorité indienne catholique, très peu d’informations nous sont parvenues, il n’a pas été difficile de considérer l’hindouisme comme religion de tous les Indiens