VI TANIA TOME 15 1997-1998

Revue inter-régionale d'archéologie

Aquitaine Limousin lVIi di-Pyrénées Poitou-Charentes

Revue jmbliée par la Fédération Aquitania avec le concours financier du JV!inistère de la Culture, Direction du Patrimoine, Sous-Direction de l'Archéologie, du Centre National de la Recherche Scientifique, de l'Université JVIichel de Montaigne- Bordeaux III Sommaire

A. BOLLE, P. FOUÉRÉ,j. GOMEZ DE SOTO,

Age elu Bronze et Tène ancienne sur la déviation de Saint-Martial-cle-Ribérac à Ribérac (Dordogne ). 7

A. MULLER,

Le Cluze! (, Haute-Garonne) , elu Bronze final au deuxième Age elu Fer. Bilan des fouilles

1968-1987. 27

ANNEXE

P. MARINVAL, L. BOUBY,

Données sur l'économie végétale elu Cluze! au premier Age elu Fe r (Toulouse, Haute-Garonne) . 67

B. MAURIN, B. DUBOS, R. LALANNE,

L'enceinte protohistorique de I'Estey elu large. Site archéologique sublacustre elu lac de Sanguine t. 73

A. TOLEDO I rviUR,

La Croix elu Buis (Arnac-la-Poste, Haute-Vie nne). Un e ntre pôt elu rer siècle a.C. 109

ANNEXE

J.-P. GUILLAUMET,

Le monument à quatre f~1ces humaines de la Croix elu Buis (Arnac-la-Poste, Haute-Vienne ) . 141

A. RUIZ GUTIÉRREZ,

Naviobriga, puerto comercial entre Hispania y la Galia. Estuclio del come rcio de terra sigi ll ata a través

de un lote de Castro Urcliales (Cantabria). 147

P. AUPERT,j. DASSIÉ,

L'urbanisme d 'une agglomération secondaire : nouvelles découvertes aériennes à Barzan. 167

p 0 SJLLIÈRES,

Deux grandes rues de Saint-Bertrand-de-Comminges et l'évolution monume ntale elu centre de la

ville antique. 187 A. BOUET,

Les thermes de la vil/la de 1vlontmaurin (Haute-Garonne) et la pratique balnéaire et sportive

clans l'Antiquité tardive. 213

F. PONS,

Une nécropole de l'Antiquité tardive: Saint-Laurens, Castres (Tarn). 245

ANNEXE

V. GENEVIÈVE, Les monnaies de la nécropole de Saint-Laurens. 265

B. BOULESTIN, L. BOURGEOIS, A. DEBORD, J. GOMEZ DE SOTO,

Le Champ de l'Eglise à Agris (Charente) :habitat carolingien e t fosse à inciné ration. 271

A. CHAMPAGNE,

Une reconstruction au xve siècle en Poitou: financement et approvisionnement

e n matériaux elu chantier de Vasles. 287

Notes

A. BEYNEIX ,

Précisions sur la sépulture à incinération d 'Ambrus (Lot-et-Garonne). 309

R. BOYE R, C. PlOT,

Bronze figuré en Agenais: une tête au cirrus inédite découve rte clans la Garonne

(commune elu Passage, Lot-e t-Garonne) . 319

J. LAPART,

Têtes gallo-romaines e n marbre récemment découve rtes clans le Gers. 327

Chronique

B. CURSENTE,

Chronique de l'Archéologie médiévale en Aquitaine (début 1993-clébut 1998). 345 Aquitania, XV, 1997-1998, p. 213 à 244

Alain Bouet ;..·laitre de Confé re nces AUSO!'\IUS U ni\·ersité M . de .\•lomaigne Bordeaux 3

Les thermes de la villa de Montmaurin (Haute­ Garonne) et la pratique balnéaire et sportive dans l'Antiquité tardive

RÉSUMÉ ABSTRACT La villa de Montmaurin apparaît dans la The villa of Montmaurin appears in littérature archéologique comme l' exemple type archeological literature as a t.ypical example of a de demeure rurale du sud-ouest de la Gaule car country residence in the south-west of Gaule elle a fait l'objet d'une publication exhaustive . Ce because it has been the subj ect of rriany travail est toutefois aujourd'hui insuffisant sur de publications. This work is, nowadays, somewhat nombreux points. Tel est le cas des thermes dont insufficient in various points. This is the case of un nouvel examen des vestiges permet de the thermal baths for which a study of the remain préciser et les aménagements, mettant en allows us to have a more precise idea of the évidence un fonctionnement original qui donne overalllayout and the fixtures fittings. This makes une place importante au sport pratiqué tant par clear that in their original function, there was an les hommes que par les femmes. important place for sport, both for men and women. 214 Aquitania, XV, 1997-1998 Alain Bouet

Le site de la villa de Lassales se trouve en restitué. Le fouilleur rapproche le plan de la villa contrebas du village de Montmaurin. Bordé par de celui des maisons pompéiennes, selon une la Save, affluent de la Garonne, il se développe démarche atuourcl'hui dépassée. sur le versant ouest de la vallée, en pente douce, Après une période d'abandon qui débute vers au milieu des terres cultivables, des vastes prairies 285, la villa est profondément remodelée clans les et des pacages. Il est connu depuis au moins 1833, années 325-330, avant que quelques travaux- au mais la première description des ruines mises au milieu de ce même siècle - ne lui donnent son jour lors de pillages ne remonte qu'à 1864. Les aspect définitif (fig. 1). C'est l' état le mieux décrit travaux se développèrent à partir de 1879, par le fouilleur, les ultimes transformations permettant de saisir de façon globale n'étant pas totuours présentées de façon claire. l'organisation des constructions. La renommée On parvient à la dem eure par la même entrée de Montmaurin vient toutefois des fouilles que celle de la villa primitive. Elle donne accès à exhaustives réalisées par G. Fouet de 1947 à 1960 la cour 68 délimitée par un vaste portique en fer et de l'imposante monographie qui s'ensuivit 1, à cheval 63, 65 3. Le cœur de la villa demeure le faisant du site et pour longtemps, une des rares péristyle 90 de la construction antérieure, alors villae du sud de la Gaule publiées dans leur que les ailes périphériques sont profondément intégralité. remaniées. Certaines pièces s'organisent autour L'ancienneté de l' œuvre et l'avancée de la d'un petit atrium 38 ou d'un péristyle secondaire recherche font que l'ouvrage apparaît 43, d'autres - une douzaine - sont chauffées. atuourd'hui insuffisant sur de nombreux points. Le quartier thermal (au-delà de 11 3-117) est Tel est le cas des bains, dont un réexamen et une aménagé en arrière de l'aile occidentale. Dans relecture des descriptions anciennes permettent l'axe elu péristyle 90, la salle 33 ouvrait sur une d'approfondir l'interprétation, révélant un cour 27 ornée de six bassins, encadrés de deux ensemble original de l'Aquitaine de l'Antiquité petits j ardins 10, 24 bordés de portiques semi­ tardive 2. circulaires 11 , 26. Le tout était dominé par une série de salles surélevées, richement décorées (1- 1. LA VILLA DE MO TMAURIN : 3, 13, 15 à 21). Dans le troisième quart elu IVe s., la villa a subi PRÉSENTATION GÉNÉRALE un violent incendie qui l'a fortement endommagée ; les dégâts ont été réparés à 1.1. Le plan l' économie. Elle fut détruite définitivement par La villa étudiée ici n'a pas été la seule elu site. un autre incendie survenu à la fin de ce même En effet, une première construction a été mise en siècle. place, peut-être à partir elu milieu elu rer siècle a p. J.-C. La jJars u·rbana s'organise alors autour d'un 1.2. L'alimentation en eau vaste péristyle. Ni le plan d'ensemble, ni les Il n'a été retrouvé aucune trace de puits, de évolutions ne peuvent être étudiés clans le détail, citerne ou d'aqueduc 4. La présence de fontaines les vestiges étant recouverts par les bâtiments dans certaines pièces témoigne toutefois d'une postérieurs. Il semble toutefois que des travaux, arrivée d'eau sous pression. Le fouilleur envisage intervenus vers 260 ap.J.-C., aient modifié l'entrée une adduction depuis deux sources à petit débit principale de la villa ainsi que le secteur à l' est elu situées au sud-est, à mi-pente de la colline portant péristyle, alors que des thermes se trouvaient sans le village actuel de I'o/lontmaurin. L'autre doute sous ceux de la villa tardive. Ils ont été trop possibilité serait la Save dont l'eau aurait pu être partiellement dégagés et leur plan ne peut être

1. Fouet 1969. 2. :\ous remercions i\ 1. Vidal , Consen·mcur au SeiTÎ Ce Régional de 1'.-\rchéologic 3. A l'oues L. les bàtimcnts de la prm rustim s'o rganise nt autour de la grande co ur de \lidi-P~Té n ées et O. Letellicr. Architec te des Bàtimems de . pour tou- 148. tes les fa ci lités qu'il s nous on t données pour celle étude. 4. Fouet, 1969, p. 164. Les thermes de la villa de Montmaurin (Haute-Garonne) Aquitania, XV, 1997-1998 215

1 = :=:=: · égout 1

0 lOm

89 88 42 87

84

"" :=:-::::::. 90 "· 48

80

108 109 110 79

107

127

150 128

148

101

Fig. 1 : Montmawin: jJlan général de la vi lla (d'ajJrès Fouet, 1969, fig. 23). 216 Aqu.itania, XV, l 997-l 998 Alain Bouet

1. ·~ ... ~ 0 lOm 157 - - :::: ~ :> :: -::--. 159i ,. _. ·--:: =:::::: ..... :::- :: - :: :: :: - . - Il Il 142 • ·:. • .'.' . • 1 _,1 162 ~: ... _. " 120 117 137 110 111 ,.-""' 123 122 •' 121 ,,•' •'.... ______124 "' .. - m 51 - 116 130 158 163 125 ~! 1 ..------Il ------149 126 Il 115 52 •• 129 131 132 ;; = ~~ .. I l ., 150 128 ' . ...133...11111 114 53 134 ·.:-- .. 1 .. l , ,- ·-. -·--- ·------·--- ._ - - ·- -~ 1· -.---- r_- ·------161 ·1 /• ~ 113 ~ • / / • ~ 160 -·- -·· égout 112 1- - 1 -

Fig. 2 : Montmau·rin: jJlan du quartier thermal (d'ajJ Jès Fouet, 1969, fig. 23).

élevée grâce à une roue 5 La présence des peu développées ou stuettes à caution. Il est vrai fontaines qui impliquent un débit continu (et que la tâche n'est pas aisée car les pièces important) nous fait préférer la première chauffées, déj à endommagées en 1880, ont été hypothèse. pratiquement détruites entre les deux guerres ï. L'organisation peut toutefois en être 2. LE QUARTIER THERMAL globalement reconstituée (fig. 2). L'ensemble, surélevé par rapport au reste de la demeure, Situé clans l'aile occidentale de la villa, le couvrait une superficie de 972m2 (36 x 27 m ). quartier thermal a fait l' obj et d'une description détaill ée 6. En revanche, les interprétations sont

5. Sur ce type d'adduction dans les uillae de Ga ul e :\'a rbo nn aise, ,·oîr Bo uet, 6. Fouet, 1969, p. ïï-86. 1996a , \, p. 265-266. 7. Fouet, 1969, p. 8•1. Les thermes de la villa de Montmaurin (Haute-Garonne) Aquitania, XV, 1997-1 998 217

2.1. Le pseudo-nymphée et les pièces salles. La première 52, de 41 ,40 m2, possédait des adjacentes parois lambrissées de marbre. Le sol n'a pas été fouillé. Ell e donnait accès à la salle 53 de 19,40 m2, On parvenait à l'aile thermale par le couloir 51 comprenant à l' origine un hypocauste à conduits qui s'ouvrait à l'angle oriental du péristyle central rayonnants chauffé depuis un jJraefunüum situé et se terminait par deux marches donnant accès à clans le mur ouest ou sud. Les parois étaient la cour 11 3-11 5, entourée d'un portique 112 et 116 lambrissées et les fouilles anciennes ont mis au de seize colonnes et deux piliers. L'espace se jour des débris de mosaïque. subdivise en trois parties : au nord-est, une petite La fonction des pièces 11 7, 52, 53 et leur cour dallée de marbre 11 5 de 34,70 m 2, à laquelle rapport éventuel avec les bains sont difficiles à on parvient par deux seuils ouverts dans le mur discerner. Elles sont accessibles par le péristyle qui bahut du portique, au centre un bassin 11 4 de dessert les thermes, le tout formant une aile bien 20,70 m 2, profond de 0,90 m où l'on descend au distincte d e la villa. L'espace 11 7, agrémenté d'une moye n de quelques marches disposées dans son fontaine, d evait être particulièrement frais l' été elu angle nord-ouest, enfin au sud-ouest un petit fa it elu vestibule qui le sépare elu péristyle. Peut­ j ardin ornemental 11 3 en demi-cercle de 19m2, être s'agit-il d'une pièce de repos, affectée au orné probablement à l'origine d'une fontaine et délassement avant d'entrer clans les thermes de sculptures. Après l'incendie du troisième quart proprement dits ? Les salles 52 et 53 ont-ell es pu du ures., les trois zones sont mises à niveau par des servir de seconde ail e thermale, la première apports de terre et l'ensemble est transformé en constituant l' ajJodyteriwnfrigidmium 10 avec bassin j ardin sans bassin. Cet espace a été interprété par d'immersion mobile 11 , la seconde - chauffée ­ le fouilleur comme un nymphée 8, ce qui implique le caldarium ? L'hypothèse nous paraît peu l'idée de fontaine monumentalisée. Or, le terme probable elu fait elu type d'hypocauste. En effet, les est ici galvaudé. En effet, on est en présence d'une canaux rayonnants ne permettent pas l'obtention simple fontaine ornementale, servant peut-être à de la température élevée nécessaire au caldarium. ali menter le bassin vo isin, associé à une cour à De surcroît, aucune trace de circulation d'eau péristyle comprenant un petitjardin ; celui-ci est n'est mentionnée. Nous pensons que cette idée étendu à l' ensemble dans un deuxième temps. doit être abandonnée, sans pour cela pouvoir en Nous verrons par la suite quelle fonction a pu avoir proposer une plus satisfaisante. On trouve parfois cet espace par rapport aux thermes voisins. clans certains thermes publics des pièces Hormis les pièces de bain décrites ci-dessous, adj acentes à une palestre 12 dont la destination cette cour donne accès à plusieurs espaces. Sur son n'est pas touj ours clairement définie. La fonction axe principal, s'ouvre la salle 117 surélevée par de pièces li ées au sport doit, selon nous, être rapport au portique et à laquelle on parvient en êcartée, car les thermes voisins possèdent leurs traversant un petit vestibule délimité par deux propres aménagements 13. colonnes. Dallée et lambrissée de marbre, d'une superficie de 26,50 m 2, elle comprend, dans sa 2.2. Les pièces de bain paroi occidentale, une abside ayant peut-être reçu Les pièces thermales occupent l'aile ouest elu 9 -dans un premier temps- une fontaine . Au péristyle. On y retrouve tous les espaces - froids 2 sud, l'espace 137 de 18m , de forme étroite et et chauds- caractéristiques d e ce type d'édifice. allongée, ne possédait qu'un sol de terre battue et Les salles se situent de 0,65 à 0, 75 m au-dessus elu des murs non crépis. Sa fonction demeure portique, hauteur qui correspond à cell e des inconnue, mais le plan évoque une cage d'escali er, hypocaustes 14. en tout cas un espace secondaire. Sous le portique méridional s'ouvrent deux

10. Sur le vocabulai re therm al, \·oir RebuiTat, 199 1 et Bouct (à parai t re) a. 11. Aucune trace de bassin n'est ;l l'heure ac w ellc mentionnée par le fouilleur. S. Cc term e est courammem employé par la comnntnaut ê archéologique bi en Sur ce type d'aménage ment, mir Bouet, 1996a, 1, 34 et p. 155-156. qu 'i l ai t fa it l'objet de critiques. Voir Grim al, 1969, p. go5; Lwagne , 1992, 12. Bouet, 199Ga. 1. p. 182· 184. p. 2 17 ; Bouet, I996a. l, p. 186. Agusta-Boularot , 1997, p. 400.-401. . 1?. . Voir ci-dessous. 9. Elle aura it été supprim ée en même temps que la fontaine du pé ristyle e t la mtse 14 . Le radier de l'hypocau ste est donc aménagé au même ni \·cau que ce lui du sol en place du jardin sur toute la superficie. du panique. 218 Aquitania, XV, 1997-1998 Alain Bouet

Fig. 3 : JVIon tmaurin : vue de la douche 124 (cliché A. Bouet).

2.2. 1. Les sall es froides sur la découverte d'une plaque de marbre blanc On parvient à la salle 121 par un escali er de percée d'un trou de 0,25 m. L'espace aurait été trois marches. D'une superficie de 58,5 0 m 2, elle fermé par une porte ayant conservé ses gonds 18. a conservé les traces d'un sol en marbre. Une Les latrines antiques se divisent en deux porte donnait accès à la pièce 122, de 51,10 m2, grandes catégories (fig. 4). Les plus nombreuses dotée de plusieurs aménagem ents en saillie sur la et les plus caractéristiques comprennent un canal paroi ouest. Le premier 123 est un bassin froid de décharge am énagé le long d'une ou de quadrangulaire de 12,05 m2, profond de 0,85 m, plusieurs parois, sur lequel se trouve un clans lequel on descendait au moyen de deux banquette percée pour les usagers 19. L'égout est marches. Les eaux étaient évacuées par une parcouru généralem ent par un flux d'eau bonde placée clans le sol, contre le mur ouest. continu 20 . Il existe un autre type de latrines, plus Même disposition pour le trop-plein aménagé modeste que le précédent et ne pouvant clans la paroi occidentale entre le parement et le accueillir qu'une personne à la fois. Il s'agit d'un placage de marbre ; à sa base, il rejoignait la simple avaloir à l'origine d'un égout, dont même évacuation que celle de la vidange. l'ouverture est délimitée par quelques briques ou Au sud, se trouve un réduit 124 de 1,20 m sur tegulae disposées en pente et que surplombe la 1,40 m, dont le fond se situe 0,50 m sous le niveau banquette. Le conduit n'était alors pas n ettoyé elu dallage de la pièce. Parois et fond sont par de l'eau circulant en continu, on en j etait recouverts de dalles de marbre (fig. 3). Cet uniquement après utilisation. De tels am é­ espace a été interprété par l'Abbé - en nagements sont 'fréquents clans les cuisines d e des termes peu scientifiques 15 - comme des Pompéi ou d'Herculanum 21 ; on les retrouve latrines. Cette idée, reprise par G. Fouet 16 et par également en Narbonnaise 22 . Si la présence d e les auteurs postérieurs 1 ï, repose sur la présence latrines accessibles depuis le frigidarium ne pose d'un fort orifice d'évacuation de l' eau (0,25 m) qui rejoint l'égout 162 elu bassin froid et surtout

18. G. Fouet menti onne des latrines ide ntiques découvertes en 1886 clans la 11illn Sa im-~· lichc l à Lescar (Pyrénées-A tl amiqucs) (Corse, 1886), h ypothèse reprise 1.1 ... C'cst un petit réduit de 1,50 m de pro fo ndeur sur 1 m de large. Une po n c e n lo rs du dégagement complet de la 11illa (Bats, 19ï2, p. 44) . Nous sommes très fermait l' cm réc: 0 11 f \"O Ît C llCOI'C J' empreinte des gonds Ct leurs restes, fi xés Ù sceptique sur l'interprétati o n de cette sall e, cl

~------­ ~~ ~ --- -,.,------~1

lit"Il ~ Orange Saint-Romain-en-Gal La Brunette Thennes des Lutteurs (latrines à avaloir) Montmaurin (latrines à canal de décharge) 0 lOm égout

Fig. 4: ComjJaraison de l'aménagement du frigidarium de iVIontmaurin et des différents types de latrines (Montmau-rin : d'ajJ1·ès Fouet, 1969, fig. 23; Saint-Romain-en-Gal: d'ajJTès Leblanc, 1995, fig. 4; Orange : d'ajJTès Mignon et al., 1997, fig. 5).

pas de problème du fait de l'existen ce d'autres fait état de la découverte de plusieurs gonds 26. exemples de ce voisinage 23, c'est le plan même de Dans le cas des "latrines", si une porte avait existé, la structure qui ne trouve aucune comparaison . elle n'aurait pu s'ouvrir que vers la salle froide. En effet, ces pseudo-latrines n'entrent dans On ne voit pas commen t la personne fréquentant aucune des deux catégories précédemment les lieux aurait pu se positionner dans un espace citées. Nous ne sommes pas en présence d'un ainsi fermé. De surcroît, l'hypothèse d'une égout longeant le parement, ni d'un avaloir, mais fermeture ne résiste pas à un raisonnement. En d'une surface de presque 1,70 m2 située en effet, les gonds ne sont pas fi xés directement dans contrebas de la sall e froide. Cet ensemble qui la paroi mais dans des chambranles, qu'ils soient recevrait les déjections est entièrement recouvert de bois ou de pierre. La pièce de métal logée dans de plaques de marbre, ce qui paraît, somme le parement ne peut donc pas avoir cette toute, assez étonnant. De plus, les parements sont fonction. Il est en revanche beaucoup plus suffisamment conservés pour établir qu'il n'existe probable qu'il s'agisse d'une patte, d'un crochet ressaut dans les parois, ni aucune trace ou d'un piton de fer servant au maintien du d'encastrement pouvant recevoir le siège percé. Il placage de marbre contre la paroi, car on en reste les gonds - m entionnés par l' abbé Couret retrouve en abondance sur tout le site 27. - qui au raient maintenu une porte. Il est vrai Reste le problème de la découverte dans cet que- contrairement à l' époque précédente­ espace d'une plaque de marbre blanc percée d'un les seuils des habitations de l'Antiquité tardive ne orifice, témoignage irréfutable selon l' abbé présentent pas souvent de crapaudines, les Couret, de la fonction du li eu. Il peut s'agir d'une vantaux étant plus généralement maintenus par lunette de la trine qui aurait été jetée là au moment des gonds 24. G. Fouet, par exemple, ne de l'abandon de la villa; cela ne présume pas de mentionne que très rarement des trous de son emplacement d'origine. Dans l'étude des crapaudine dans les dalles de seuil 25, alors qu'il latrines des abords du forum de Bolsena, G. Hallier a recensé les diamètres de ces lunettes. Ils varient de 0,16 à 0,21 rn (en passant par des mesures

2 ~. Par exemple les latrin es des th e nnes de la villa de Las Peyrous ;l (Haute-Garonn e) (Bouct, 1996a, 1, p. 190). 24. Le main ti en des vantaux d'une porte à l'aide de gonds ex iste depuis la ProLO- histoire Cl sc prolonge bi en évidemment durant le Haut-Empire (Bouet, 1994- 25. Fou et, 1969, p. 1 0~. 1995, p. 12 c t 24) . Les se ui ls de !\•lonunaurin, co mme ce ux de J' Antiqui té tar- 26. Fouet, 1969, p. 198. di,·c à Osti e (Bouet. 1994-1995, p. 24 Hote ï ï), ll C possède nl pas de reuillure. 2ï. Fouet. 1969, p. 10 1. 220 Aquitania, XV, 1997-1998 AJain Bouet

De telles ouvertures sont visibles à Pompéi dans l' apodyteriwn et le tejJidmium des Thermes du Forum 33 et à Herculanum dans les Thermes suburbains 34. Le tepidarium des Thermes 2 de Labitolosa (Espagne) était éclairé par des fenêtres aux vitres circulaires d'une soixantaine de centimètres de diamètre 35 . Les Thermes du Sud de Bosra (Syrie) ont livré des éléments de claustras utilisant des vitres circulaires soufflées de 0,21 à 0,24 m de diamètre 36. On le voit, l'hypothèse de latrines doit être abandonnée. L'espace ne peut toutefois pas être interprété comme un simple bassin, identique à 123. En effet, il ne possède pas de marche­ margelle ; on y descendait directement depuis le sol de la salle. La seule identification possible est celle d'une douche complétant l'aménagement de cette salle froide. Dans l'hypothèse des latrines, G. Fouet pensait que cet espace était "sans doute parcouru par un courant d'eau" 37. Aucune arrivée n'a été retrouvée ... et pour cause : elle se trouvait à un niveau bien supérieur et aLuourd'hui disparu. La dernière salle froide 132 possède un sol à Fig. 5 : Niontmawin : vue de la jJorte du un niveau inférieur d'une vingtaine de frigidarium 132 dejnlis le portique 116 centimètres à celui de la salle 121. D'une 2 (cliché A. Bouet). superficie de 32,50 m , elle comprend un bassin absidial 133 de 7,80 m 2, profond de 0,82 m dont les eaux étaient évacuées par l'égout 163. Le intermédiaires) 28. Les dimensions de celle de fouilleur pense que celles du trop-plein Montmaurin paraissent excessives. Aussi, peut-on tombaient directement sur le sol. Mais il s'agit là envisager une fonction tout autre. En effet, il d'une restitution gratuite, car la margelle est trop pourrait s'agir de l' encadrement d'un oculus, arasée pour en avoir conservé trace 38. Une porte placé dans la paroi nord de l'espace et destiné à mettait en relation cet espace avec la salle 121. l' éclairer 29. On connaît dans des thermes, des Dans la paroi sud, s'en trouve une à l'heure fenêtres, certes de dimensions plus importantes 30 , actuelle que précèdent trois marches p ermettant qui ont cette forme : un oculus de 0,60 m de de descendre au niveau du portique 116 (fig. 5). diamètre 31 dans le frigidarium des thermes de G. Fouet imagine pour cet aménagement une Villeneuve à Fréjus (Var), deux fenêtres d'au histoire particulière 39 . Dans un premier temps, à moins 1,60 m de diamètre 32 dans les pièces la place de la porte, se serait trouvée une fontaine chauffées des thermes d'Entrammes (Maye nne) . constituée de trois petits bassins superposés, d'où l'eau tombait en cascade avant d'être évacuée par

28. Halli er etal., 1982, p. 66 no te 33. Le fragme nt de lune lle de latrines de 0,18 m de diamètre découve rt dans les thennes du Ba/nrum des Frères An ·ales à la 33. J o ri o, 198 1, p. 18 1. périphéri e de Ro me entre tom à fa it dans les dimensio ns par ailleurs rccon· 34./VIaiuri, 1958, p. 159, 162 et 16S. nues (Broisc & Schcid , 198ï, p. ~t::.) . 35. Renseignement P. Silli ères. 29. Une seul e fe nêtre est connue dans la villa. Située à 1,10 m de ha til dans la 36. Bra ise, 199 1, p. ï4. pièce ïï, ell e a disparu (Couret, 1903, p. 4ï). 37. Fouet, 1969, p. 84. 30. A tvlo ntmaurin, la fenê tre est pro portio nnell e à l' espace à éclairer. 38. D'autre part, s' il en existait un, il est fon probable que l'eau se j etait directe- 3 1. Bouet, 1996a. 1, p. 350. me nt dans l'égout 163 situé juste en-dessous. 32.1\aveau, 1992, p. \46. 39. Fouet, 1969, p. 79. Les thermes de la villa de Mon tmaurin (Haute-Garonne) Aquitania, XV, 1997-1998 221

Fig. 6 : Niontmawin : vue de la jJo·rte du frigidarium 132 dejJuis l'inté­ ·1ieur de la salle (cliché A. Bouet). une plaque de marbre ajourée, encastrée dans le On peut en proposer une plus simple 44, mais il dallage du portique et à l'origine d'un égout. La faut avouer que, du fait de l' ampleur d es fontaine aurait été alimentée par le trop-plein du restaurations, quelques éléments demeurent bassin 133 s'écoulant sur le dallage de la pièce inexpliqués 45. Il ne fait aucun doute que, dès 132 40. Ce n'est que dans un deuxième temps que l'origine, il y a eu à cet emplacement une porte. la fontaine aurait été détruite et transformée en En effet, les piédroits possèd ent des assises de porte, les trois petits bassins, recouverts de briques et de moellons sans aucune trace de marbre, servant alors de marches 41. Le remaniements 46. Une ouverture laissée béante foncti onnement de cette fontaine laisse rêveur: sur l' égout 163, en arrière de la porte, permet de son mode d'alimentation à partir de l' eau restituer les étapes de la construction. Dans un répandue sur le dallage d'une pièce thermale premier temps, des placages de marbre sont froide, ce qui implique un flux continu, son placés sur les piédroits (fig. 6). Ceux-ci évacuation ensuite sur le sol d'un portique, descendent jusqu'au niveau du dall age du rendant l'endroit constamment humide et peu portique 116, et non pas du sol de 132, beaucoup propice à la circulation. La disparition de la plus haut. Dans un deuxième temps, trois plaques fontaine au profit de la porte est une pure de marbre verticales sont disposées perpen­ hypothèse. On imagine mal de tels diculairement aux piédroits, par taille aménagements sans aucune trace archéologique. décroissante, formant ainsi les contre-marches. La fontaine à escalier d'eau est très rare en Gaule L'espace entre ces éléments est ensuite comblé - les deux seuls éléments actuellement connus avec du béton de tuileau et la marche recouvre le se trouvant dans la Villa du Paon de Vaison-la­ tout. Le béton de tuileau emplissant le Romaine 42. Les exemples de Pompéi sont bien compartiment le plus haut se prolonge dans la plus nombreux dans la période s'étendant du pièce et sert de support au dallage de cell e-ci, tremblem ent d e terre de 62 à l' éruption du preuve que l' ensemble fait partie d'une seule Vésuve en 79. Ils correspondent à une mode qui phase de travaux. G. Fouet place en bas de n'a plus été suivie en Italie après cette date 43. l' escali er une plaque percée de marbre à l'origine Le réexamen des vestiges prouve que la solution envisagée par G. Fouet n'est pas crédible.

44. Ce tt e solution avai t déjà été Cn\'Îsagée par Cl. Bourgeois (Bourge oi s, 1992, Il, p. 11 3- 11 4) . 45. On ne tire aucun indice supplémentai re des rapports de fo uilles. La phoLO de 40. Fouet, 1969, p. 86. l' escalie r publiée dans Fo uet. 1969. Pl. XX II I. A n'est d'aucun secours car e ll e 4 1. Fouet, 1969, Pl. XX III. présente l'état après 1·esta urati on. On nOle par exempl e que l'évacuation en 42. De Ki sc h, 1992, p. 49. avant de la pre mi ère marche , il di sparu, remplacée par une simple dalle. 43. Ga lliazzo , 19ï9. 46. Le plan présent é dans Fo uet 1969, fi g. 4 1 n'est clon e pas acceptable. 222 Aquitania, XV, 1997-1 998 Alain Bouet

Fig. 7 : Plan du jJéristyle par G. Fouet (Fouet, 1969, 78). Les thermes d e la villa de l'vlo ntmaurin (Haute-Garonne ) Aqu.itania, XV, 1997-1998 223

Tl S nd-age G:aler-ie dë~llée de m~rbre 116 1 v

cntérievr

BASSIN 114 0

Fig. 8: Plan du jJéristyle jHtT G. Fouet (Fouet, 1969, 80). 224 Aquitania, XV, 1997-1998 Alain Bouet

d'un égout (fig. 7). Cet élément n'est pas visible à De la salle 130 de 20,65 m 2, on ne connaît que l'heure actuelle et il n'est pas décrit par ailleurs, la porte de communication avec la pièce 122. Un contrairement à d'autres, retrouvés sur le site 47 . piédroit vers l'angle nord-ouest de la salle permet On peut donc se demander s'il a réellement de restituer dans ce secteur un bassin chauffé 125 existé. D'autre part, le relevé de fouilles montre d'environ 6m2. Un dispositif semblable se un égout qui s'arrête à proximité du pilier sud­ retrouve dans la salle 129 avec le bassin 127, tous ouest du péristyle, comme si la mise en place de deux légèrement plus petits que les précédents ce dernier l'avait sectionné (fig. 8). Peut-être est­ (16,70 m2). Ces deux cuves contiguës étaient on en présence d'une conduite antérieure au chauffées directement par un seul jnaejttrnium péristyle. On note toutefois que cet égout oblique 126 disposé dans leur mur mitoyen et constitué vers la porte. Il est possible que cette dernière d'une sole de huit dalles de grès calciné. A appartienne à un état antérieur à l' aile thermale . l'origine, la salle 131 - comme le précise On retrouverait d'ailleurs un aménagement G. Fouet - était subdivisée (131 et 158). Bien strictement identique un peu plus à l' est, sous la que les murs mitoye ns avec les salles précédentes porte et les marches menant à la salle 121. Dans soient totalement reconstruits, on est en droit de ce cas, le fouilleur n'imagine pas la présence penser que ces espaces devaient être chauffés d'une fontaine bien que les deux structures indirectement depuis les pièces 130 et 129. soient semblables. Aucune porte n'est, à l'heure actuelle, visible. Reste enfin le problème des ouvertures circulaires percées dans chacune des contre­ 2.2.3. Les salles de service marches. Elles pourraient permettre l'évacuation A l'ouest des salles thermales, se développaient des eaux de nettoyage des sols 48 mais les au moins deux salles de service. La première 111 , ouvertures sont bouchées par du béton d e en arrière de la salle 122, était reliée à celle-ci par tuileau, ce qui rend caduque l'interprétation, à une porte. Un escalier de quelques marches en condition que celui-ci soit bien antique. Il reste bois ou maçonné rattrapait la dénivellation. De encore l'hypothèse de plaques de remploi. Les tels accès sont très fréquents clans les thennes ouvertures sont toutefois bien axées les unes par privés ou publics. Ils évitaient au personnel de rapport aux autres ... Au-delà de ces problèmes service de contourner le bâtiment et d'entrer par d'interprétation de détail, il faut retenir que, dès la porte des baigneurs 49. C'est dans le sous-sol de l'origine, la salle 132 était accessible directement cette pièce que passait l' égout 162 évacuant les depuis le portique 116. eaux de la jJiscina. et de la douche. Au sud-ouest, la salle 149- de 50,90 m2- était la chambre de 2.2.2. Les salles chaudes chauffe dans laquelle se trouvait le praefitmium Les salles chaudes sont celles qui ont le plus des thermes. G. Fouet pense que cette salle, souffert avec le temps, le fouilleur parlant d'une comme sa voisine 150 de 34,20 m 2, servait de quasi-destruction entre les deux guerres. Des resserre à bois et de cuisine pour le personnel murs ont été remontés pour la mise en valeur du domestique 50. site sans tenir compte des réalités antiques : ainsi certaines pièces sur hypocaustes ne présentent 2.2.4. L'interprétation du plan aucun jJraefurnium ou aucune communication Malgré des lacunes, le plan de l'aile thermale avec une salle chaude voisine. A ceci, vient peut être aisément restitué en fonction du s'ajouter le fait que les espaces 125 et 127 ne sont déroulement du bain 5 1. La présence de deux plus visibles à l'heure actuelle ; il faut donc se pièces froides dotées chacune d'un bassin contenter des descriptions du fouilleur.

49. En Caule Narbonnaise , ces pon es sont larges de moins d'! m (Bouet, 1996a, 1, p. 346). 4ï. Fouet. 1969. p. 100. 50. Fouet, 1969, 87. Sur l'utilisa tion des chambres de chau rTe comme cui si ne, vo ir 48. Dans un co ntex te tmu alli re. on trom·e un tel type d'h

témoigne de l' existence de deux sections de bain. d'une douzaine de mètres, comportant quatre La plus importante comprend la salle 121 sur la colonnes. Au milieu de celui-ci, se trouvait une fonction de laquelle nous reviendrons ulté­ fontaine dont la base a été dégagée. Ses eaux rieurement. La logique du plan veut que l'on étaient évacuées par un égout 159 s'écoulant vers restitue une porte mettant cet espace en relation le nord. Cet espace a été interprété par le avec le tejJidœriU?n 158, chauffé indirectement. Le fouilleur comme un jardin. Son lien avec les baigneur passait ensuite dans le calda-rium 130- thermes est évident, car on ne peut y accéder, la salle du bain chaud - comprenant un solium, d epuis la partie résidentielle de la villa, que par le bassin d'immersion 125. Il parvenait ensuite, eux 55 . Il ne peut pas s'agir d'une porte destinée par un accès encore conservé, dans le salle froide au personnel de service, celle-ci existant déjà 122 - le frigidarium ou salle du bain froid - dans le f rigidarium 122. La zone découverte, comportant une jJiscina - un bassin d'immersion intimement liée aux thermes, doit être 123 - et une douche 124. interprétée comme une palestre 56. La deuxième section de bain est accessible directement depuis le portique 116. Elle 3. AMÉNAGEMENTS ORIGINAUX DES comprend le frigidmium 132 et sa jJiscina 133, le THERMES DE MONTMAURIN tejJidaTiwn 131, le caldarium 129 et son solium 127. Il s'agit de sections thermales tout à fait Les thermes de Ivlontmaurin présentent un classiques à salle intermédiaire (tepidarium) entre certain nombre d'aménagements qui trouvent frigidarium et· caldarium, et très courantes en leur originalité dans le contexte régional. Narbonnaise, tant dans les thermes publics que privés. La première section présente un itinéraire 3.1. La douche circulaire 52 -le baigneur ne passantj amais deux La présence d'une douche n'est pas unique fois dans la même pièce - la deuxième un dans les édifices balnéaires. Quelques itinéraire rétrograde 53 - le baigneur traversant représentations de scènes de douche sont au retour les mêmes salles qu'à l'aller. L'itinéraire connues depuis au moins les années 500 av. J.-C., circulaire de Montmaurin est unique dans les telle celle de l'amphore de Berlin na1843 5ï. thermes des villae d'Aquitaine ; la Narbonnaise Utilisée à Rome dès le début de l'Empire dans un n'en compte qu'un exemple dans une domus 54. Il but thérapeutique 58, la douche est toujours témoigne d'une recherche architecturale assez pratiquée au d ébut du ne si ècle ap. J.-C. 59. Les poussée. vestiges archéologiques sont tous nettement postérieurs 60 (fig. 9). L'exemple le plus net a été 2.3. La partie nord-est dégagé dans le frigidarium des Petits Thermes de Le secteur au nord-est des p1eces précé­ l'Ouest de Banasa (Maroc). De plan circulaire ­ demment étudiées doit être pris en compte car il d'un diamètre de 1, 75 m - , le bac était accessible est en rapport avec les thermes. On y parvient par deux marches. L'arrivée d'eau se situait 2 m depuis la salle 121 par une porte située dans son au-dessus du fond 6 1. L'état de conserva tion est angle oriental, en traversant la pièce 120 de tout aussi excell ent dans les thermes de Sergilla 12,70 m2. Sa forme étroite et allongée évoque (Syrie) de la fin du vesiècle ap. J.-C. La douche une cage d'escalier. Un béton de tuileau forme le sol, un simple enduit peint en rouge recouvre les parois. 55. Au nord-est, une autre porte met en commun icmion ce ue zo ne a\·cc la cour des commun s. La zone à l' air libre 157 est délimitée côté 56. Voir ci-dessous. thermes par un portique 142 large de 4 m, long 5ï. Gin ouvès , 1962, p. 22. 58. Ce lse, Dl' la Mhlerinf', 1, 3. 59. Mention chez So ran us d'Ephèsc rapportée par Caelius r\ureli an us 1, 1, 42 ; 1, 4, 99; Il, 3, ïO. 60. Du fa it de l'ancienneté de la découYcne, nous rcsw ns prudent au SlÜCI des 52 .Type 3 (Bouet, 1996a, 1, p. 2 18-219). douches nmiques du site de Vénasq ue, sur le ,·e rs;u\1 espagno l des Pyré nées, 53. Type la la ( Bouet, 1996a, 1. p. 202·205). qui sont , d'après les descriptions, particulière me nt bie n consen·ées (Bart he. 54. Dan s les th erm es de la Résidence pour Personnes Agées à Oigne (Alpes-de- 1969, p. 8 1). Haut e-Prove nce) (Bouc t, 1996a, 1, p. 218). 6 1. Tho u,·cno t & , 195 1, p. 42-43 226 Aquitania, XV, l 997-l 998 Alain Bouet

,. • ~

~

• "'

Montmaurin Sergi ll a Ban asa Thamusida Petits Thermes de l'Ouest Thermes du Fleuve . - •'·.·.·.·.·.·.· ll... :l ,.•,, 1 L 1 ' ,, .., 1 ~u------:: .. 1 1 ~------,~, 1 . ,, : _-_-_-_-_-_-_-_-,-,----~ ~ D :: 11 1 :

Thamusida Loupian, Prés Bas, Etat 2 Thermes aux Fresques Fréjus, Villeneuve

Montréal Sévi ac Montréal Etat2B Séviac Etat2C L'Ormeau 0---===::::::,10 m Sanxay

Fig. 9 : Compamison de la douche de J\!Iontmaurin et des douches du monde romain.

était placée dans un secteur annexe au grand La Gaule n'est pas en reste pour ce type apodyterium. Les Thermes du Fleuve de d'aménagement, même si l' état de conservation Thamusida (Maroc) ont bénéficié probablement des vestiges a rarement permis de retrouver d'un tel aménagement, au demeurant moins bien l'arrivée d'eau. Le centre de la pièce froide des conservé. La cuve, profonde de 0,50 m, a un plan thermes de Villeneuve à Fréjus (Var) est occupé outrepassé de 2,60 m de diamètre 62. Une autre, par une piscine circulaire alors que, sur le de 1,35 m de diamètre, a pu exister dans les pourtour, trois bassins, eux aussi circulaires- de Thermes aux Fresques de Banasa (Maroc) 63. taille modeste 64 - pourraient avoir eu une telle

62. Rebuffat & Hallier, J9ï0, p. ïO-ï l. 63. RebufTat & Hallier 19ï0, 194 ; T houve not, Luquet, 195 1, p. 24. 64 .\ ,ïQm2; 2,19 m2; 1,5ï m2. Les thermes de la villa de lVIontmaurin (Haute-Garo nne) Aqu.itania, XV, 1997-1998 227

destination 65. Plus hypothétique est l' amé­ situe à la fin elu Ille siècle ou au début elu IVe s., la nagement de l'état 2 - supprimé à l' état suivant seconde dans les années 330-357. Quant au -elu fiigidœriwn de la villa des Prés-Bas à Loupian dernier état de l' ensemble de Tarbes, il (Hérault) 66 . Dans les bains de la villa de Séviac à remonterait au Bas-Empire. La douche de Montréal (Gers ), deux bassins ont pu servir Montmaurin serait donc contemporaine de la également d e douche. L'un, clans l'état 2B, situé deuxième installation faite à Séviac. Au vu de ces clans le fi'igidœriwn, mesure 0,75 m de diamètre datations, on peut penser que les douches clans pour une profondeur de 0,60 m 67, le second, les thermes privés sont postérieures à celles des placé dans l' ajJodyteriwn (état 2C) , profond de thermes publics. 0,45 m, est hexagonal 58. Le frigidarium de la villa Le développement de la douche cla ns les de l'Ormeau à Tarbes (Hau tes-Pyrénées) possède thermes de l'Antiquité tardive trouve un écho une jJiscina qua-drangulaire, à laquelle a été dans la cérémonie elu baptêm e 73 . En effet, accolée, clans un deuxième temps, une abside certains textes évoquent u n dispositif semblable interprétée comme un pédiluve 69, alors qu'il où l'eau tombe d 'une certaine hauteur dans la pourrait s'agir d 'une douche. L'organisation d e cuve. Tel est le cas rapporté par Ennode de cette salle se rapprocherait alors de celle elu Pavie 74 au d ébut elu VIe siècle ap.J.-C. au st!_Ï et elu frigidarium d e Montmaurin. Dans les thermes à second baptistère de Milan - Santo Stefano ad vocati on curative de Sanxay (Vienne), une fontes - où l' eau, qui jaillit d es colonnes, retombe douche a été mise en place en contrebas de la salle en pluie sur le catéchumène. U. Accessible par un escalier à double volée, elle était alimentée par le trop-plein d'une piscine 3.2. La piscina 123 occupant la quasi-to talité de la salle voisine 70. Les L'accès à la jJiscina 123 se fait depuis le autres témoignages cl ans des édifices elu même frigidœrium par une marche-margelle encadrée type correspondent à des découvertes anciennes de deux colonnes soutenant le li nteau 75. qu'il convient de prendre avec précaution. Un tel L'aménagement ne se présente pas comme une aménagement a peut-être existé à Evaux (Creuse) nécessité architecturale (maintenir le linteau elu et à Bagnols-les-Bains (Lozère) 71. fait de sa trop grande portée 76), il est purement La douche de Montmaurin n'est donc pas un décoratif. Bien que l'état de conservation des exemple isolé. De forme simple vestiges ne soit pas totuours excellent, cette quadrangulaire alors que les autres sont aussi architecture, qui elevait d onner une certaine circulaires ou hexagonales - elle est tout à fait en monumentalité au passage, ne trouve que de rapport de taille avec les autres exemples cités. très rares éléments de comparaison (fig. 10). En Seule l'installation de Sanxay - et peut-être cell e Gaule Narbonnaise, on ne peut citer aucun d'Evaux- sont de superficie plus importante. exemple strictement semblable. Pour Toutes ces structures sont relativement l'Aquitaine, le seul existant se trouve clans la villa tardives : celles de Tingitane sont antérieures au de Montouli eu (Haute-Garonne) elu I\fe siècle milieu du Ille siècl e ap.J.-C. 72. Si l'aménagement ap . J.-C. Comme celle de Montmaurin, la cuve de Fréj us ne peut pas être daté, celui de Loupian - bi en que plus grande - est de plan se place au Ille s., celui de Sanxay au n e ou quadrangulaire n. Les seuls qui s'en rapprochent Ille siècle. La première structure de Séviac se

ï3. Picard, 1989. p. 1460. 65. Bouet , 1996a, I l. p. 140. ï4. De Jonfr lmjJtistrrii srmrti Stifoni rf aql/(t quar jH'r rolumnas T'en il, MGI-1. AA, 2ï l. 66. Bouct, 1996a, Il , p. 193. 67. ~lo nture t & Ri\'i èrc, 1986, p. 56 note 4. ï5. Fouet. 1969, p. 103 et I ll . 68. i\ lonturct & Rivière, 1986. p. 60. ï6. Dans certains grands édifices publics, il s'agit en rc,·anchc d'un élémem 69. Vié, 198ï. stru cturel : l' ouve rture est \ ( \ Ste Cl les colo nnes som di sta mes des murs hué­ ïO. r\ upen , 1992. p. 68. Le fai t que la do uche so it alimen tée par un trop-plei n. la raux. Vo ir, emre autres, ;i Ostie. les Therm es de :\eptunc (Il 1\'. 2) c t ceux elu présence de ce rt ai nes traces architcc lllralcs pourraient éga lement è ·oquer la Forum (1 X l i, 6) {PaYo lin i. 1983. p. 55-5ï ct p. 105- 108), ;i Ro me. les th ennes

présence d'une roue cl eau act ionnan t une meule, <1. l'in swr de ce qu i est vi sible impériaux - Thennes de :\féron. de Titus. de Dioclétien et de Co n s ~antin dans plusieurs ensembles th ermaux d'hali e. (:\ielscn. 199 1, Fi g. 51 . 52. 59. 62) -ainsi que ceux du Ba ptistère (Pe lli ccioni. 71. Gr

o.._-==:::::i5m D. ------. - '' Montmaurin Bass in 123 Loupian, Prés-Bas, état 2

Montmaurin Fig. 10 : Comjxnai­ Bassin 133 son de la piscina de Montoulieu Saint-Romain-en-Gal JVIon tmawin avec Le Pelet Petits Thermes du Nord-Est des éléments voisins état 2 de Gaule.

sont, en Aquitaine, la jJiscina 133 de pour avantage d'optimiser les Montmaurin et en Narbonnaise la jJiscina 10 de moyens de chauffage et représentait un gain de l' état 2 de la villa des Prés-Bas à Loupian combustible. En contrepartie, on pourrait (Hérault), ainsi que celle de l' état 2 des Petits craindre une température faible dans les pièces. Thermes du Nord-Est de Saint-Romain-en-Gal Il faut peut-être y voir la raison de la superfi cie (Rhône). La deuxième construction date elu particulièrement importante de la sole (2,22 mx Ille s. 78, la troisième elu début de ce même 1,47 m) , autorisant un feu probablement plus siècle 79 Il s'agit alors de demi-colonnes ou de intense qu'à l'accoutumée. colonnes (parfois d e remploi) appliquées contre L'exam en des jJraefu·mia des thermes de les piédroits de l'ouverture et qui donnent un Narbonnaise apporte la preuve que le cas de aspect courbe aux montants. Montmaurin n'est pas isolé (fig. 11) . Dans les La volonté d e monumentaliser l'accès à la bains de la villa de Saint-Vincent de Coulaclère à jJiscina se développe dans certains petits thermes Cazères (Haute-Garonne), un jJraefu:miwn de Gaule durant l'Antiquité tardive. Le même qualifié "d 'appoint" 80 par son inventeur a été m is aménagem ent à Montmaurin et sur le site voisin au j our entre le caldœriwn et le laconicum. U n de Montoulieu à la même époque -le J\Te siècle autre est par ailleurs connu dans ch acune des ap.J.-C. - n'est pas le fruit du hasard. Il témoigne salles. L'ensemble, mal daté, remonte aux IIJe et de la mise en œuvre d'un même plan ou de J\Te siècles a p. J.-C. Dans la villa de Las Peyrous à l'intervention d'une même équipe d'architectes. Blagnac (Haute-Garonne), on retrouve le même aménagement. Si un foyer réchauffe la salle elu 3.3. Le praefurnium bain chaud du bâtiment, un autre, situé sous l'un des solia latéraux, alimente en chaleur cette L'originalité du jJ'I·aejuniiwn de Montmaurin pièce, ainsi qu'une salle circulaire clans laquell e il réside dans le fait qu'il chauffait simultaném ent faudrait restituer une jJiscina circulaire en les caldœria des deux sections de bain. Ceci avait relation avec le frigidarium 81. La villa est occu pée

ïï. Alga ns. 1960. ïS. Bouet, 1996a, Il , p. 192. 80. ~ l ani è re , 1980, p. 529. Sur la réîmerprétêHÎ on du plan de ces therm es. voir ï9. Bouct.I99Ga, ll, p. 334. Bouc1. 199Ga. Il, p. 100-102. Les thermes de la villa de Montmaurin (H aute-Garonne) Aquitania, XV, 1997-1 998 229

-_l_--;------T------'"-· ' ' ' ' ' ' '

Cazères Saint-Vincent de Coul adère

Montmaurin o-....-===::Js m Blagnac Las Pey rous

Fig. 11 : ComjJœraisons de praefurnia de N1ontmau-rin et de villae de Gaule nmbonnaise. entre l'é poque fl avienne et la deuxièm e moitié circulati on de cartons reproduits par les équipes elu mes iècle a p. J.-C. d 'architectes et de maçons. On constate que ces trois exemples se trouvent cl ans une région qui s' étend sur moins d 'une 4. LE PROBLÈME DES THERMES centaine de kilomètres, à cheval entre la DOUBLES Narbonnaise et l'Aquitaine (fig. 12). Si Cazères et Montmaurin remon tent à l'Antiquité tardive, Contrairem ent à bon nombre de villae 83, les Blagnac est p robablem ent antérieur. On aurait deux sections balnéaires de :tvlontmaurin ont été donc la pérennité d'une forme architecturale et l' objet d 'un proj et unitaire; elles ne résultent d 'une technique de chauffage dans un m êm e donc pas de plusieurs phases de remaniements. secteur à travers plusieurs siècles 82. Le phén om ène de multiplication des thermes Ces quelques remarques mon trent combien commence en Gaule 84 au Jer siècle a p. J.-C. et les thermes de Montmaurin s'intègrent cl ans s' étend jusqu'au rves., avec un accroissement à l'architecture balnéaire régionale. Ces amé­ partir elu nes . 85. n agements particuliers sont les preuves de la La présence d e deux sections soulève le problèm e de leur destination respective.

8 1. Bouct. 1996<1. II, p. ï5-ï9. Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées 82. La pérennité d'un mode de construction sur une longue durée t rOU\ 'C des m ais il est, dans la plupart des cas, impossible de équi ,·alents. Ainsi dans les the rmes de J' Esplanade ct dans ceux de Consta lllin en Arl es, m is en place po ur les premi ers à la fin du IJ•· siècle ap . .J.-C.. pour les tran cher. S'agit-il d 'ailes fréquentées à des saisons seconds au début d u Iv~- siècle ap. J.-C.. le pare ment intérieur des sa lles chauf­ différentes, la plus vaste l'été, la plus réduite fées est édi fié en bri ques au niYeau de la chambre de chaleur, alors que le reste de l' élè ·ati on est e n ojJIIs mixfum. Ce l}'JlC d'architecture. très rare, ne trouve l'hiver ? Certains auteurs de l'Antiquité tardive qu'une comparaison dans les The nnes du Sud de Cim iez à Nice (A ipes-.\hriti+ mentionnent le fa it 86. Cependant la réponse est mes), géné ralement datés du 11 1... siècle a p. J.-C. (Benoit, 19ïï) mais qui pour­ l'él iCnt être a ntérieurs (Bouet, à paraît re, b). O n est donc en présence, dans négative . En effet, hormis le fait qu'il n 'exis te pas un e même vill e ct dans une même région. d'un e traditi on architecturale qui à Montmaurin de grandes différences clans la couvre plus d' un siècle. i\•lême constatation à To ulouse où les courtines du rem­ pan du début du l•·r siècl e ap.J.-C. , comme cell es du bord de la Garonne de la fin du Il l•· siècle, som consti tuées de caissons de briques fo rm és par les pare­ ments eux- mê mes e t de murettes tra nsve rsales, comblés par de l'ojms rrwmenli­ rium. Cc procédé, unique dans l' Em pire. a perduré sur le mê me site dura nt 83. Voir par exemple, l' état 2A des the nnes de la vif/a de Séviac ù .\ lont réal (.\ lon­ une longue période (Oc Filippo. 1995. p. 29). O n pourra it également pre ndre turet & Rivière, 1986, p. 4 \-45). les exemples des matériaux de const ruction e n terre cuite où les formes se per­ 8•1. Da ns son domaine de 'l itsndum, Cicéron üoque l'existence de grands et de pétuent lo ngtemps ù lïmériclll d' une même aire géographiq ue (Bouet, à petits thennes (.Ali .. Xlii , 29, 2). p

Grand Loou I à La Roquebrussanne (Var) et peut-être dans cell e d e Saint­ !vlartin à Alba-la-Romaine (Ardèche) 89 . Peut-il en être d e même à l\tlontmaurin ? S'il existe bien une différence dans la superficie des d eux sections - celle occidentale étant plus vaste que celle orientale - ell e est peu importante. De surcroît, les pièces des deux ensembles présentent le même décor luxueux (dallage et placage de m arbre), qui n'implique donc aucune différence de niveau social chez les usagers. Les deux sections sont accessibles depuis le même espace prestigieux, à savoir le portique 11 6. Enfin, il existe une communication entre les deux sections. Tous ces arguments permettent d'écarter la destination de bains pour la domesticité. La seule possibilité qui res te est celle d'une séparation par sexes, les plus grands thermes - ceux de l'est - étant utilisés par les hommes, ceux de l' ouest par les femmes. Fig. 12 : Cœrte de ·réjJœrtition des praefurnia assurant Contrairement à d'autres exemples le chauffage de deux pièces à la fois (ca-rte A. Bouet ). de villaed'Aquitaine 90, on peut avoir à Montmaurin quelque certitude sur la superficie des deux sections comme dans leur destination des deux sections. Le dédoublement orientation, un seul pmefurniwn chauffait les des bains est assez rare en Aquitaine : on le deux ensembles : ceux-ci fonctionnaient donc trouve seulement à Séviac à la fin elu ne s. 9 1 et à simultanément. Castelculi er (Lot-et-Garonne) au moins dans la En raison de ce dédoublement, peut-on pre1mere moitié du rves. 92. En Gaule penser qu'une section était destinée au maître et Narbonnaise, il couvre la période qui va de la fin à sa famille et la seconde à la domesticité ? De du rer siècle ap. J.-C. au rves iècle mais il est tels thermes existent en Narbonnaise. L'exemple beaucoup plus fréquent à partir du milieu du le plus net se trouve dans la schola des Juvenes de nesiècle et durant l'Antiquité tardive 93. La Brunette à Orange (Vaucluse) 87 où, à l'état 2 (fin du nes. -début elu mesiècle a p. J.-C.), les bains de l' état 1 sont restructurés à l' économie, 89. Bouer, 1996a, p. 380. alors qu'un deuxième ensemble, plus vaste que 90. Po ur l' état 2A de la 11i!J, de Sé,·iac à .\l o ntréal. les fo uilleurs ont consern! w u­ . tes les hypo th èses, aucun ot rgument n'é tant, selo n e ux, décisif. Les deux sec­ le premier, est édifié 88. Le m êm e schéma ti o ns the rm ales pourn:tient correspo ndre it un e sépara ti on par sexe, la pe tite pourrait avoir été reproduit dans la villa elu secti on po urrai t être résen ·ée aux membres de la Jamilia o u ëtrc utilisée quo ti­ di e nnement , alo rs que la g rande sen·irai t po ur des occasions impo nantes (i'do & Ri viè re , 1986, p. 45) . L'accès au x deux secti o ns par un espace commum perm e t de supprimer, selon nous, l'h ypot hèse de th ennes résen ·és à la domesti ci té. Lors des tran sfo rm ations de l'état 3A, les de ux secti ons ont en 86. ''Dans les sall es de bai ns d'é té. les loges do in!nt rece,·o ir le jour du côté du commun un ,·aste frigidarium. Les foui ll eurs pensent que la section ltt plus vaste nord. dans celles d'hi,·c r du côté du midi .. ( Palladius, TmitP d 'Agrirulturr, 1, 39, servait lo rs de g randes occasio ns, la pe ti te étai t d'usage qu otidi en (~ l o nturc t & 4) : '' De l'autre (côté], une do uce chaleur sort des the nnes d'hive r et tempè re Ri vière, 1986, p. ï6). l'endroit pour un temps'' (Sidoin e Apoll inaire, Cannm, XX II, 180). 9 1. .\ lo muret & Ri,·ière, 1986. p. 4 1-45. Sï. Bouct, 1998, 38. 92. Fages, 1995, p. 190. 88. \ lignon f'l al.. J99ï, p. 189 et 192- 193; Bouct, à paraître (a) . 93. Boue< , 1996

Bon nombre d e thermes publics édifiés dans la plupart des édifices de Gaule. Pour les thermes première moitié du Jer siècle ap.J.-C. comportent des hommes, la réponse pourrait être plus d eux sections, témoignage d'une absence de nuancée car la pièce 121 est un passage obligé et mixité. La fréquentation commune se développe la première salle de la section. Or, on se rend dans la deuxième moitié du siècle, ce dont compte que ce t espace est en relation directe avec témoignent les sources littéraires 94 et qui est le fiigidmium des femmes par une porte qui, par confirmé par les vestiges archéologiques 95. Cet sa largeur, ne peut pas être interprétée comme é tat de fait, parfois condamné 96 , fut combattu à un simple accès de service permettant au plusieurs reprises par les empereurs 97. La personnel d'entretien de passer libremen t entre multiplicati on des édifices thermaux dans les deux secti ons. Si les femmes pouvaient l'Antiquité tardive doit correspondre, pour une accéder directement à cet espace, c'est qu'il ne part au moins, à une séparation des sexes. Le servait pas de vestiaire aux hommes. Cette Concile d e Laodicée 98, en 320, déconseill e aux foncti on devait donc être remplie par le chrétien nes la fréquentation des thermes frigidarium 122. La salle 121 n'a de raison d'être mixtes 99 . Sidoine Apollinaire fait d'ailleurs état que si l' on y voit une salle de sport pouvant être d e "thermes privés ingénieusement aménagés utilisée par les deux sexes. De plus, ce secteur est p our pro téger la pudeur de chacun" l OO. directement en communication avec l'extérieur de la villa, soit une zo ne, nous l'avons vu , qui doit 5. CIRCUITS POUR SPORTIFS , CIRCUITS être interprétée comme une palestre délimitée par un portique sous lequel coulait une fontaine. POUR N ON SPORTIFS Il se dessine cl one, pour chaque section des En sus de la particularité ci-dessus décrite, les thermes, deux circuits différents, l'un pour thennes de Montmaurin se caractérisent encore sportifs , l'autre pour non sportifs (fig. 13) . Le par la présence d'un circuit pour sportifs. circuit des femmes, déjà cité, est formé par la La pratique du sport et l'existence de véritables série traditionnelle ajJodyte1iwn 103, tejJidariwn, circuits a été mise en évidence récemment, en caldariwn, frigidariwn. Le second comporte, après premier lieu dans les bains africains lOI puis dans le vestiaire, le passage par la salle de sport et/ ou ceux de Gaule Narbonnaise 102. A Montmaurin, clans la palestre pour un échauffemen t "actif', et les thermes sont dotés d'une sall e de sport et d'un non pas "passif' dans une salle artificiellement accès à la palestre. chauffée. Le nettoyage au strigile pouvait se faire, La sall e 121, la plus vaste des pièces balnéaires soit dans la pièce intermédiaire, si celle-ci fait parti e de ces installations. Doit-on remplissait la fo nction de destrictariwn, soit dans l'interpré ter comme un simple ajJodyterium? La le caldarium, avant l'immersion dans le réponse est négative pour la secti on fé minine. En f rigidmiw n. effet, les bains des femmes ont leur propre entrée Reste le problème du bassin 11 4 de 20,70 m 2, d epuis le portique 116. C'est donc la salle du bain profond d e 0,90 rn , clans lequel on d escend par froid - la première rencontrée - qui devait un escali er d e trois marches. Doit-on y voir une servir de vestiaire, comme cela est courant dans la natatio li ée aux thermes ? On s'attendrait plutô t à tro uver cell e-ci d ans la palestr e orie ntale, à l'instar d e ce qui est visible d a n s la villa elu 94. "... e t les femmes se baignant cw ec les hommes'' (Plin e l'Ancien, /-/ A". XXXIII, Gra ne\ Pl a n à S a int-Rom a in d e J a lion a s 153). 95. Bouct. 1996a, 1, p. ~ïS . (Isè r e ) 104. Si e ll e servait sans au cun d oute à 96. •·... pour une fe mme, c'es t un indice d'ad ultère que de se bai gner avec des l'imme rsio n , o n n e p eut affirme r que celle-ci hommes" (Qui ntilien, l mtilution omfoire, V, 9, 14). 97. Par Had rien (1·/isloirr Auguste, Vie d 'l-ladrirn , XVIII. 10) et Amonin le Pi eux entrait dans la pratique thermale traditionnell e, ( 1-/istoh'f' Auguslr, \'ir dr Marc Antonin , XXIII, 8). Ce tt e int erd icti on ava it été à moins de la rapprocher de celle rapportée par le,·éc par Elagabal ct fut instaurée cl nouvea u par Alexandre Sévè re (1-listoiw Augusll', l'ir d'A!t•xondrrSfvi>w, XX IV, 2) . 98. Can on :\0. 99. Sur les pro blèmes de mixité dans l'Amiq uité chrétienne, ,·oir Oumain e, 19 10, p. ï2-ï8. 100. Carmrn, XX III, -1 95-499. 10 1. Thcbcn 199 1. 103. Fonction rempli e ici par la salle du bain froid. 102. Bouct, 1996a. l, p. %2-363. 10•1. Bouct, 1996a, Il , p. 321 ·324. 232 Aquitania, XV, 1997-1998 Alain Bou et

!57 !57 -. -

Il Il Il Il 142 Il

" ,, ,,-""' ,,-"' ,, 3, d :: c. g 1 ... 120 ,, ,.•' ...:. :,_ --.---~-- ,..,...~~:n32 ~ rrrr ~~'a ''...-_-____ h "" 7 ~- . ~~c::"'J~1 Ill ~ 130 2 130

Circu its pour non sportifs Circuits pour sportifs

Circuit des hommes Circuit des femmes 0---===::::::,10111

Fig. 13 : Restitution du ciTcuit pour non sjJortifs et du ci?ntit jJour sjJo·rtifs dans les thermes de JV!ontmaurin (restitution A. Bouet d'après Fouet, 1969, fig. 23).

Sidoine Apollinaire 105 qui veut que dans sa villa revanche pour Montmaurin, c'est que ce bassin d 'Avitacus l'on s'immerge dans un bassin à n'était pas indispensable au bon déroulement du l' extérieur et non pas dans la jJiscina. Ausone I06fait bain, puisqu'il a été supprimé suite à l'incendie du é tat de la m êm e habitude, non dans un bassin, troisième quart du rves. mais dans le cours d'eau voisin de la villa. Le bassin On peut également considérer qu'il n'a aucun de Montmaurin serait alors comparable à celui des rapport avec les thermes. Il pourrait alors se Grands Thermes de l' état 2 de la villa de Chiragan rapprocher de celui de la villa voisine d'Arnesp à à Martres-Tolosane (Haute-Garonne) datés de Valentine (Haute-Garonne) dont l' entrée est l' époque de Trajan 107, qui s'ouvre directem ent sur constituée par un portique semi-circulaire l 7 le frigidarium (fig. 14) . Même aménagement peut­ enserrant un vaste bassin 18 de même forme, êtr e dans la villa d e Saint-Romain à Loupiac dans lequel on peut descendre par d eux (Gironde) . Il convient toutefois de rester prudent, escaliers 1D9 (fig. 15). Or il est clair que cette cuve car seul en réalité est bien connu le grand bassin - bien que peut-être alimentée par une eau à de lOO m 2 e ntouré d 'un portique e n pi. Les vocation curative llO- est avant tout un élément thermes, localisés à proximité immédiate, n'ont ornemental, non strictement utilitaire. Le pas été réellement fo uillés lOS. Ce qui est sùr en quartier thermal mentionné à proximité III n'en est pas un ; il s'agit d'un appartement chauffé ( 41-

105. LjJisr. Il, 2, 8. La pisc in e ci ciel o m·e11 de Sidoine - Je bajJ!isrrrio11 - a un ,·olu me de 20000 mot/ii, soit 1ï5 m3. cc qui est bien supéri eur à celui du bassin 108. Coupry, l 93ï, p. 251. de !\ lonunaurin. 109. Fouet, 19ï6, p. 132. 106. La Mosrllr. 340-344. l lO . Fouet, 19ï5, p. 13 1-132. L' h ~ · pot h èse reste, selon nous, à co nfirmer. !Oï. La dmarion repose sur des crit ères peu sürs ( Bouct, 1996a, Il, p. 220-22 1). I l l . ~ lill crc u x-Le Bcchcnn cc, 1998, Il, p. 6ï6-680. Les thermes de la villa de Montmaurin (Haute-Garonne) Aquitania, XV, 1997-1998 233

• 12

Fig. 14 : Plan des grands thermes de la villa de Chimgan à lVI artres-Tolosane (Bouet, 1996a, II, Fig. 142).

44) par des hypocaustes à canaux 11 2. L'aile Quoiqu'il en soit de l'interprétation du bassin balnéaire se trouve probablement au sud-ouest 114, l'intérêt du quartier thermal de Montmaurin des constructions connues 11 3; dégagées en 1864, réside dans la mise en évidence d'un circuit elle a pour principale caractéristique une piscine sportif pour les femmes et donc de la pratique du ovale 56 de 18 x 9 m , profonde de 1 m 11 4. sport par elles dans une villa du JVe s. 11 5.

6. LA PRATIQUE DU SPORT DANS LES THERMES D'AQUITAINE ET DE GAULE 11 2. L'étude d e cette 11illa serait lOtalcmcnt à reprendre. Un examen rapide du secte ur des pièces chauffées mo ntre qu'il a fait l' objet d'au mo ins trois grandes NARBONNAISE DANS L'ANTIQUITÉ phases d 'am énage ment. A l' o ri gin e (phase 1), il semble que l'o n n'ait qu'une ail e de lû timents compre nant les pièces en façade (2 1, 22, 26 e t suivantes). TARDIVE Puis l' ai le no rd-sud est accolée au premier bâtiment (4 1, 43, 44 , 4:) , 4ï) (phase 2). L'espace 45 , o uve rt à ses deux extrémités, est probablement une Il ne s'agit pas ici de retracer l'histoire des cm rée. Sont ensuite ajoutées les constructio ns en sai lli e (42, 46) (phase 3, é tat thermes d'Aquitaine dans l'An tiquité tardive - 1 ). C'est le moment où le secteur est chauffé. L' espace 40, o uYe rt sur 42, est ensuite .YoULé (phase 3, état 2). Il pourrait s' agir d'une cage d 'escali e r. Le qui reste, dans l'état actuel de la recherche, en chauffage est alors abandonné, au mo ins dans l' espace 42. Dans un d ernier grande partie à écrire 116 mais d'établir temps (phase 3, état 3), l'accès <1 l' espace 40 est condamné. L'idée d'une cit erne mentionnée en 40 par le fo uille ur est à abandonner. l' existence d'aménagements pour sportifs dans les 11 3. rouet, 19ï8, p. 14ï-148. A moins qu'il ne s'agisse d'un édifice public en bor­ édifices de cette province en les comparant avec dure de la voie romain e, comme cela est é \"oqué par G. roue t. 11 4. On a pro bablement le même aménage ment sur le site de La Hi II ère <1 ~vlont­ m<~urin , distant d e 1 km de la villa de Lassales. Alors qu'il a été inte rprété comme un sanctuaire d épendant d e la villa (Fouet, 19ï2), on est en présen ce. comme le p ensait d éjà P.-A. Févri er ( TnnjJS chrétiens, 1986, p. 126) , d'une villa­ 11 3. Si la mi se e n place d es th ermes d o ubles de la villa d e Séviac à i\•lontréal (état de tai ll e moye nne - organisée autour d 'un péristyle au ce ntre duquel se 2A, fin du Il " s., Monturet & Ri vière, 1986, p. 45) co rrespondait à une pratique trouve un bass in - ma l connu - alim em é par une résurgence. Les thennes séparée du bain selon le sexe- ce d ont o n n'a aucune preuve- o n note que, pourraiem se tro uve r dans l'angle sud-ouest de la demeure o ù une sa ll e avec là aussi, la seul e p ièce commune

~======~f======~F=====~======· Il Il 11 l1

Il :: :: :: Ir 11 Il l t "Il Il ,, :::::: ~------::-- _------_------=_- _- _- _------: ~------~~ =::

, , '• •• ______J '• u------, 1 :·1 Il 1

Appartement chauffé

10 Il 12

53 ·:;:

54

0 10111 égout --=== 1=

Fig. 15: Plan de la villa d 'ArnesjJ à Valentine (d'ajJrès Fouet, 1976, 125). Les thermes de la villa de Mon tmaurin (Haute-Garonne) Aqu.ita.nia., XV, 1997-1 998 235

ceux de Gaule Narbonnaise. Nous nous actiVIte balnéaire, mais témoigne de son contenterons pour cela de quelques exemples utilisation à des fins sociales et pour des pratiques particulièrement significatifs. cérémonielles 124.

Plusieurs types d'aménagements qui ne 6.2. La pièce froide indépendante s'excluent pas les uns les autres - témoignent de Plusieurs thermes de villae construits au la prise en compte du phénomène sportif dans les J\Te siècle possèdent des pièces froides annexées thermes. aux bains, auxquelles il est difficile d'attribuer une fonction autre que sportive. Tel est le cas de 6 .1. Le frigidarium la villa du N e siècle de Pont-d'Oly à Jurançon Les exercices physiques peuvent se pratiquer (Pyrénées-Atlantiques) qui compte deux salles dans certaines salles du bain, telles que le froides 2, 4 en plus dufiigidmium5 (fig. l 7a) 125 . fi'igidœrium qui est alors agrandi dans des L'une d 'elles, 2, contient un bassin central 3, proportions que ne justifie pas la taille des pièces peut-être agrémenté d'une fontaine 126. Avant la chauffées. Tel est le cas du fiigidarium l de la villa fin du nesiècle (état lB) , dans la villa de Séviac à de l'Ormeau à Tarbes (Hautes-Pyrénées) à situer Montréal, une pièce l de ce type a été aménagée entre le He et le J\Te siècle ap. J.-C. (fig. l6a) 11 7. à l' entrée de l' édifice (fig. l7b) 127. En Gaule Dans la villa de Las Hies à Jurançon (Pyrénées­ Narbonnaise, les pièces froides qui ont pu servir Atlantiques), édifiés au Ne s., la salle du bain à la pratique sportive sont très rares 128 et de froid l est deux fois plus vaste que le tejJidariwn 3 datation plus ancienne. On ne peut citer que la et le caldarium 4 réunis (fig. l 6b) 11 8. Mêmes villa Saint-Hermentaire à Draguignan (Var) proportions dans la villa de Barat-de-Vin à Sorde­ (époque fl avienne ?) et le site de La Brunette à l'Abbaye (Landes) , aux Ille et N e s. 119, où le Orange (Vaucluse) (fin du ne s. / début du fi'igidariwn 2 est largement ouvert par une IIIe siècle a p . J.-C.) 129. colonnade sur un aussi vaste ajJodyterium (fig. l6c). 6.3. L'association pièce froide/pièce Ailleurs, on est en présence d'une véritable chauffée monumentalisation de la salle du bain froid, qui Un autre aménagement consiste à associer une n'a plus rien à voir avec les cas précéden ts 12o : état pièce non chauffée, généralement de superficie 5 de la villa de Grandfonds à Castelculier (Lot-et­ Garonne) dans la deuxième moitié du N e siècle importante par rapport aux bains, à une autre, chauffée et plus petite. La première com­ ap.J.-C. (fig. l6d) 121, villa du Gleyzia d'Augreilh à munique avec le frigidarium, mais elle est aussi Saint-Sever (Landes) au N e siècle (fig. l6e) 122, mais surtout état 3A de la villa de Séviac à indépendante car on peut y parvenir depuis l' extérieur des bains. La salle sur hypocauste a Montréal (Gers) dans la deuxième moitié du parfois été interprétée comme un ajJodyteriwn J\Te siècle (fig. l6f) 123. L'adoption de ce type de chauffé 130. Ceci n'est pas concevable selon nous. plan n'a probablement pas pour cause la simple On ne voit pas l'intérêt de dédoubler cet espace alors qu'il aurait été plus astucieux de placer sur hypocauste le vestiaire adjacent au 11 ï .Vié, 198ï; Leq uémen t, 1983, p. 49ï-498. 11 8. Laurfray 1969. frigidarium et de ne le chauffer qu'en ca:s de 11 9. Les plans publiés so nt légè rement différcms. C'est ainsi que la pi èce 13 pré­ sente sur certain s un e porte ouvra nt vers l' extérieur. Nous nous sommes basé sur le plan le plus récent publié par Je fouilleur. 120.Voir, au Portuga l, l' exemple des th ennes de la villa Il de Sâo Cucufate (Alar­ cào rf a/ii, 1990, p. 11 4- 11 6) . 124.Thében , 1985, p. 363·364. 12 1. Fages, 1995, p. 190. Dans l'attente de la publicati o n exhausti ve , no us restO ns 125. L'itin éraire du bai gneur est difficile à rest ituer n 1 l'ancienn eté du dégage­ dubitatif sur le pl an du bâti mc nL tel qu'il es t rcstilllé pa r le fouilleur. Il com­ ment du site. Si la sall e 12 a été la chambre de chauffe, Il es t le raldarium, 10 prendrait un gymnase Il , un m/dariumcirculaire 14, un fejJidmium 15 et un fii­ pourrait être le laconirwn, 9 1e desfrirfarium, ï le ff/Jidarium , 5 1efrigidarium avec gida rium 16. La logique du plan voudrait que l'on soit en prése nce d'un sa pisrina 6. frigida rium 11 , d'un fefJidarium 14, d'un larunirum 15 et d'un wldarium 16. Q uel 126. Balmell e, 1980, p. 15 1· 166; Fabre, 1994 , p. 213·214. qu e soit le plan adopté, la première salle était réservée au sport. 12ï. Monturet & Rivière, 1986, p. 35-40. 122. Boyri e-Fénié, 1994 , p. 125- 135. Vo i1 ci-dessus, l'importance de la pi èce 128. Il en est de même dans les th ennes publics. chaude. 129. Bouet , 1996a, 1, p. 152-1 53. 123. ~v l o nture t & Ri vière, 1986, p. 69-ï6. 130. La uiTra y, 1969. 236 Aquitania, XV, 1997-1998 Alain Boue t

9 10 Il _ii ~ m1 6 5 8 4 " Iii .." • 9

2 a 1 J Tarbes, L'Ormeau CJ

b c Jurançon, Las Hies Sorde-l'Abbaye Barat de Vin

d e Castelculier, Grandfonds Saint-Sever, Gleyzia d'Augreilh

f 0 lüm Montréal, Séviac, état 3A ---==::::::,

Fig. 16 : Plans des thennes de villae en Aquitaine. Les thermes de la villa de Montmaurin (Haute-Garonne) Aquitania, XV, 1997-1998 237

0 10 m ---==~

Il a Jurançon, Pont d'Oly 13 14 15

12

10 13 • Il Il 10

16

13

c b Limoges, Brachaud Montréal, Séviac, état lB état 6

Il 12

d Lussas-et-Nontronneau e Chez Vaissières Lalonquette Arribère deus Glésia, état 1 f Lalonquette Arribère deus Glésia, états 2 et 3

,._-

i h g Carbon-Blanc Castelnau-Barbarens Lalonquette Château des Flandres Arribère deus Glésia, état 4 Taros, état 2

Fig. 17 : Plans des thennes de villae en Aquitaine. 238 Aqu.itania, XV, 1997-1998 Alain Bouet

nécessité. Nous y voyons plutôt une pièce de sport L'évolution des thermes de la villa de chauffée ou un destrictœriU?n destiné aux sportifs l'Arribère deus Glésia à Lalonquette (Pyrénées­ échauffés dans la vaste salle voisine. Atlantiques) n'est pas facile à retracer. Il semble On retrouve un plan similaire dans la villa de que l'on soit en présence dès l'état 1 (époque Barat de Vin à Sorde-l'Abbaye où la salle 13 de fla vienne, fig. 17e), à côté d'un petit ensemble 32,80 m2 est chauffée par un hypocauste à balnéaire constitué des trois p1eces carac­ canaux (fig. 16c). Dans les bains de la villa de Las téristiques, d'une salle chauffée 3 qui perdure Hies à Jurançon, le plan est moins net que le jusqu'au rvesiècle , alors que seul le secteur froid précédent, notamment celui de la salle 8 de est agrandi (fig. 17f-g) 134. 12,90 m2 (fig. 16b) . Les deux constructions sont Dans l'état lB de la villa de Séviac à Montréal, si proches qù'on peut émettre, sans grand risque l'ancien apodyterium est subdivisé, une partie étant d'erreur, l'hypothèse que la pièce était chauffée chauffée indirectement depuis la salle voisine et remplissait la même fonction que la (fig. 17b). Cet espace se trouve entre deux pièces précédente. Les thermes de la villa de Brachaud destinées au sport, l'une chauffée à l' est à Limoges (Haute-Vienne) ont connu une remontant à la phase précédente 135, l'autre qui longue histoire et de multiples remaniements 131. ne l'est pas, édifiée à l' état lB 136. Plutôt qu'un Si, dès l'état 2 (vers 90 ap. J.-C.), la pièce 10 qui ajJOdjllerium chauffé, nous pensons à un précède le frigidarium - la plus vaste de dest1ictarium pour sportifs. l'ensemble - est bien trop grande pour se L'inventeur considère que les structures de limiter à la fonction d'apodyteriwn, on note qu'à l' état 2 de la villa du Taros à Castelnau-Barbarens l'état 6 (entre le milieu du nesiècle et le milieu (Gers) n'ont plus vocation de thermes ; il nous du rrre)' est aménagée, en relation directe avec semble toutefois que cette fonction a perduré elle, une salle 11 sur hypocauste de 19,30 m2 (fig. (fig. 17h) 137. Si le fouilleur se fonde sur la 17c). La villa Chez Vaissières à Lussas-et­ découverte, dans la salle 12, d'un foyer dans Nontronneau (Dordogne) présente proba­ l'angle sud-est - mais de quand date-t-il ? - et blement le même aménagement (fig. 17d) 132 . La d'une panse d'amphore utilisée comme dolium, le différence de traitement du sol de l'espace 1-2 reste de celles-ci s'apparente bien à des bains permet de penser qu'il était en fait divisé en comprenant ajJodyterium 1, frigidarium 2, deux par une cloison légère. Le circuit du tejJidarium 4, laconicum 5 et nouveau caldmùtm 7. baigneur comprend ainsi le frigidarium 2, le Quant à la salle 12, elle pourrait être destinée au tejJidarium à bassin 4; la salle 6-7 est souvent sport, la 13 étant le destrictmiwn. interprétée comme le caldarium comprenant un A la lumière des bâtiments précédents, on peut soliwn 8. Le fait que ce dernier soit décalé vers le se demander s'il n'existe pas un aménagement jJmefurnium 10 laisse supposer qu'une pièce semblable dans les thermes de la villa du Château s'intercale entre tepidarium et caldarium, ce dont des Flandres à Carbon-Blanc (Gironde) où, à côté témoignent, vers le centre de la salle, les pilettes dufi'igidarium 2 et de l'apodjlteriwn 1, se trouve la resserrées qui devaient supporter un mur de grande salle 7 (fig. 17i) 138. Celle sur hypocauste séparation. L'espace 6 est le laconicum précédant resterait à découvrir. L'ensemble date du le caldmium 7. A côté du frigidarium 2, la salle 1 a rvesiècle a p. J.-C. pu être une salle de sport (peut-être utilisée aussi Si on rencontre en Aquitaine le schéma comme ajJodjlterium). La salle 13 de 12,95 m2, maintes fois renouvelé d'une grande pièce froide chauffée par un hypocauste à canaux, est le associée à une plus petite, chauffée, toutes deux dest·rictœrium. Le site est occupé entre le milieu du rer siècle et la fin du rvesiècle ; le plan de l'abside à trois pans du tejJidarium invite à envisager une 134. Lauffray el alii 19ï3. Comme dans la vi/fa de Chez Vaissiè rcs à Lussas-c t-Non­ datation tardive (IVe siècle ap.J.-C.) 133. tronneau, le solium 10 est décentré dans Je mldarium 9. On peut restituer un laronicum intermédiaire, la paroi de séparation reposant sur des pil e ues plus resserrées au milieu de la sa lle. Dans les deux cas, les plans sont très proches puisq ue chaque bi\t im ent possède un bassin ;.i troi s pan s. 135. Vo ir ci-dessous. 13 1. Loustaud, 1982. 136. Vo ir ci-dessus. 132. Le C•m, 1984, p. 204-207. 137. Fen) ', 1989, p. 430. 133. Bou el. 1996a, Il . p. 1ï5- 1ï6. 138. Ferel, 1900. Les thermes de la villa de iVI ontmaurin (H aute-Ga ronne) Aquitania, XV, 1997-1998 239

li ées à la pratique sportive, la situation est Montréal. La sall e ll a été interprétée comme différente en Gaule Narbonnaise 139. En effet, si réservée aux soins et au repos et pouvan t servir on n'y trouve que rarement l'associati on petite d' ajJ odyterium l'hive r (fig. l8a) 146. S'il n'existe pas pièce chauffée/grande pièce froide, en revan che, de trace d'égout dans la première phase, en on y rencontre - tant dans les thermes privés revanche, dès les premières transformations, un que publics- celle grande pièce chauffée/petite conduit d'évacuation longe la façade nord des pièce chauffée 140, la première étant une salle de bains 147. Il a été détruit par les constructions sport, la seconde un destrictarium pour sportifs. postérieures, mais on peut se demander s' il n'avait pas pour point de départ cet espace, ce qui 6.4. La pièce chauffée établirait l' existence d'une circulation d'eau. On peut aussi penser à une vocation de salle de sport, La mise en place de pièces chauffées hors du pouvant servir de destrictmium, ce plan étan t alors circuit traditionnel du baigneur peut être l'indice une version simplifiée de ceux précédemment d'une pratique sportive. La présence d'un analysés l48. En Narbonnaise, plusieurs sites ont chauffage dans les salles qui y son t d estinées livré des aménagements semblables, le plus paraît surprenante à première vue. Cependant, significatif étant celui de la villa Saint:Julien à u n texte de Stace 14 1 en fait état dans les bains de Martigues (Bouches-du-Rhône), qui possède une Claudius Etruscus à Rome. La pièce, où l'on conduite d'évacuation . Le seul exemple databl e pratique le j eu de jJila, est légèrement chauffée et de l'Antiquité tardive (fin du IVe siècle ou début son sol est recouve rt d'un parquet 142; sorte de du s. ) se trouve dans la villa Saint-Pierre l à ballon serré, la jJila n écessitait en effe t un sol dur, ve Eyguières (Bouches-du-Rhône) 149. La salle, de tel celui d es espaces chauffés par hypocauste. Le 19,10 m 2, est chauffée par un hypocauste p aganicum est une pièce de sport dont le sol devait mixte 150 aménagement très rare en ê tre identique à celui de la première et qui Narbonnaise. pouvait être ell e aussi chauffée 143. On connaît, par ailleurs, une inscription d'Afrique Proconsulaire 144 mentionnant la construction 6.5. La palestre d'un jJaganicw n, d'un portique et d'une pièce Si les pales tres identifiées comme telles sont chauffée qui pourrait être un destrictarium pour peu fréquentes, il ne faut pas oublier que des sportifs. exercices pouvaient être pratiqués en plein air, L'hypo thèse d'un vestiaire chauffé d oit être dans des espaces non réservés à cette fin. abandonnée, on l'a vu , pour les exemples L'absence d e palestre ne signifie donc pas celle précédents. En revanche, tel n'est peut-être pas le de toute pratique sportive. Dès l' état l A de la villa cas pour la villa du Gleyzia d'Augreihl à Saint­ de Séviac à Montréal (Gers) (première moitié du Sever (Landes) où la traversée de la salle sur nes iècle ap . J.-C.) , une porte ouve rte dans la h ypocauste à canaux qui précède le frigidarium paroi du frigida'lium met en communication le s'avè re obligatoire (fig. l6e) 145. La fonction bâtiment avec une zone extérieure au sol de sportive peut également être envisagée. béton de tuileau interprétée comme un sola'lium, S'il en est de même à Saint-Sever, ailleurs la mais qui pouvait servir également de palestre 15 1. salle chauffée est seulement juxtaposée aux En Aquitaine, les espaces exclusivemen t bains, comme dans l' état lA de la villa de Séviac à destinés au sport sont rares 152. On peut citer

1 ~9. Bo uet, 1996a, Il , p. 146- 148. 146. Mon tu ret & Rivière, 1986, p. 28. 140. \li{/o du Thovey à Fave rges (Haute-Savoie), th erm es de la Place de I' Egalit é à 147. ~vl o n tu ret & Rivière, 1986, p. ~9 . Sa in te-Colo mbe-l ès-Vienne (Rh ô ne) . Ces in stall ati o ns sont anté ri eures au 148. Bouet, 1996a, Il , p. 146. Ill" siècl e. 149. Bouct, 1996a, JI , p. 122-124. 14 1. Sihii'S, 1, 5, 59. 150. Pell e ti er & Poguet, 1998, p. 74. 142. La sall e é ta it chauffée grâce à des braseros ou un parquet recouvrai t la susfH'II- 15 1. i\·lonturct & Rivière, 1986, p. 25. sum. 152. Il fa ut exclure à présent les therm es du site de Cham ie rs (Dordogne) qui 143. RebufTat , 199 1, p. 34. é taient considé rés comme appanenant à une ll illa mais en réalit é font pa nic 144. CIL l'I ll . 1 6~68. d'un sa nctua ire . Vo ir, dans le prochain volume d'Aquita nia, l' étude qu i leur est 145. Borri e-Fénié, 199•1, p. 125- 135. CO ilSiiC I'ée. 240 Aquita.nia., XV, 1997-1998 Alain Bouet

ID

a b Montréal, Séviac, état lA Castelnau-Barbarens, Taros, état 1

d Romegoux La Vergnée c Saint-Just, Pépiron 0--= ==10 m

Fig. 18 : Plans des thermes de villae en Aquitaine.

l'exemple de l' état 1 de la villa du Taros à mur courbe et dans laquelle on peut imaginer d e Castelnau-Barbarens (Gers) où les thermes sont telles activités (fig. 18c) 154. Dans la villa d e accessibles depuis un espace indépendant 10 Grandfonds à Castelculier, le portique d e plan bordé par un portique 9 et dans lequel il est courbe qui précède le grand bâtiment thermal à tentant de voir une palestre (fig. 18b) . l' état 5 (deuxièm e moitié du 1\Te s.) et unit les L'aménagem ent n'est toutefois pas spécifique de deux sections de bain, a pu servir de palestre l'Antiquité tardive puisqu'utilisé entre le Jer siècle commune (fig. 16d) 155 . Les thermes de la villa d e et la fin du Ille siècle a p . J.-C. 153. La Vergnée à Romegoux (Charente-Maritime), Dans la villa de Pépiron à Saint:Just-Luzac édifiés vers 160 ap. J.-C. , comprennent, outre les (Charente-Maritime), au bâtiment thermal dont pièces de bains, une palestre de plan circulaire le plan est impossible à restituer faute d'étude par ceinte d'un mur (fig. 18d) 156. état, est accolée une large zone, délimitée par un

1.:;,4. Le sile esl occupé du J•·r au IV•· siècle ap. J.-C. (Eygun , 1963. p. 442). 155. Farges, 1995, p. 190. 15::l. Ferry. 1989. p. -126-428. 156. Burga ud, 1940. p. 56-58. Les thermes de la villa de :Montmaurin (Haute-Garonne) Aquitania, XV, 1997-1 998 241

En Gaule Narbonnaise, les exemples sont 7. SPORT IFS ET SPORTI\1ES ... égalemen t très rares. Le plus important a été mis au j our dans la villa du Grand Pl an à Saint­ Si les ves ti ges archéologiques témoignent Romain-dej alionas (Isère). La reprise des assurément d'habitudes sportives, en retrouve+ fouilles est encore trop récente pour permettre on la trace dans la littérature tardive? Et, si tel es t le cas, les exercices physiques étaient-ils pratiqués d e définir une évolution précise 157_ Il semble toutefois qu'à partir du rv e s., et après plusieurs égal emen t par les deux sexes ? remaniemen ts, d es thermes comprenant Le sport avant le bain devait être chose si frigidaTium, tejJidmiwn et caldarium aien t été courante que la plupart des auteurs n'en parlent 160 construits à côté d'une palestre occupée par une pas . Dans l'Antiquité tardive, la tradition s'en perpétue longtemps. Clément d'Alexandrie 161 en vaste natatio de 120m2, entourée sur deux côtés par un portique. Dans la villa d es Ille et 1\fe siècle trouve l'exercice tout à fait normal pour les du Clos d e Serre à Caumon t-sur-Durance hommes. Dans la première moitié du Ille s., 1 2 (Vaucluse), la grande exèdre semi-circulaire Alexandre Sévère 6 s'adonnait à la paume, à la située en avant d es thermes et maintenue par un course ou à d'autres exercices plus calmes avant grand mur de soutènement, a pu servir de de se baigner. Dans un autre contexte, en 392 ap . J.-C., Valentinien est assassiné alors qu'il j ouait palestre dominant le paysage environnant 158_ Dans l' au tre grande villa que son t Les Prés-Bas à avec quelques soldats à proximité des murailles de Vienne 163. Loupian , une porte aménagée dans le courant du nre siècl e (état 2) met le frigidarium en relation Vers 465, Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont-Ferrand, décrivant les bains de sa villa avec l' extérieur de la demeure 159. On n'a aucune 1 4 certitude sur sa fonction : elle pourrait permettre d'Avitacus 6 , évoque la simplicité de leur au baign eur de faire du sport à l'air libre ou n 'être décorati on murale sans représentation d'athlètes, qu'un accès de service vers le secteur des preuve qu'à cette époque encore de tell e scènes jJraefw nia. pouvaient être figurées et témoignages de la poursuite d e telles pratiques en relation avec les On constate donc que, bien loin de thermes. Le même auteur, lors de sa visite chez disparaître, la pratique sportive s'accen tue durant Ferreolus et Apollinaris dans la région de 165 l'Antiquité tardive, ou du moins retrouve-t-on Nîmes , est le fervant partisan des parties plus fréquemment dans l'architecture les endiablées de j eu de paume disputées entre aménagemen ts qui lui sont nécessaires. Ceux-ci convives. Ce sont des parties de j eu de balle que sont plus courants dans les thermes d'Aquitaine pratiquen t Sidoine et ses amis auprès elu tombeau que dans ceux de Narbonnaise. La raison n'est elu consul Syagrius à Lyon l 66 _ L'auteur avoue pas socio logique - les Aquitains n'étaient pas pour l'occasion qu'il est le premier à se lancer plus tournés ve rs le sport que les Narbonnais - dans la partie et qu'il apprécie autant ce type mais d'ordre quantitatif, les vestiges de d'exercice que les livres. l'Antiquité tardive s'avérant plus nombreux en En ce qui concerne les femmes, une tell e Aquitaine qu'en Narbonnaise. En comparan t les pratique est connue depuis le H aut-Empire 167, en bains de Montmaurin et leurs contemporains, on peut noter les choix des architectes: les activités sportives s'organisent autour d'une vas te salle 160. T hében , 1991, p. \li \ . froide - courante dans bon nombre de 16 1. Le PMagogur, Ill, X, 1. 162. Histoirf'A uguste, Vie d 'AiexamlreS&lère, III, X . bâtiments d 'Aquitaine mais sans étuve 163. Zosime, 1-/istoirr t\ 'ouvrllr, rV, LJV, 3. adj acente et en relation directe avec une palestre. 164. "fJisl. Il , 2, 6. 165. 1:/Jisl. II, 9, 4. 166. "fJiSI. V, 17, 6-7. 167. 1-1 . A. Harri s pe nse que le dè ·c loppcment des compétiti ons sponi,·cs pour ]es femmes au début de l'Empire es t li é à la vo lonté de crée r des attracti ons stimu­ lant l'i maginati on des foules (!-larris, 19ï2, p. 40-4 1) . Il co m·ient évid emment 157. !\ous reme rcions R. Raye t pour les rense ignements fournis. Voir aussi Bouet, de faire un e distin cti on entre exhibi tion publique ct pratique personnell e. 11 à paraî tre (a ). s~ m b l e , à_ tr ~ I VC I~S les témoignages de \ lanial et de juvénal. que la prati que indi­ 158. Bouel. à paraître (a). \'.l(]uel_le ~ l :lll ree llement ancrée dans les habitudes d'une pa rtie de la popula­ 159. Bouct, 1996a, 11 , p. 192. uon fcmmmc. 242 Aqu.itania, XV, 1997-1998 Al ain Boue t

ce qu'elle est raill ée par Martiall68 etjuvénall69. On le voit, malgré le développement du Bien que déconseillée par Clément christianisme, la place du sport dans la pratique d'Alexandrie 170, elle ne disparaît pas dans balnéaire est durant l'Antiquité tardive tmuours l'Antiquité tatdive. L'exemple le m eilleur est aussi importante qu'au H aut-Empire. celui de la mosaïque 34a2 de la villa de Piazza Armerina (Sicile) représentant des femmes CONCLUSION faisant des exercices: l'une manie les haltères et se prépare au saut, l'autre le disque, deux autres La réinterprétation des thermes de la villa d e s'entraînent à la course, deux autres encore Montmaurin éclaire d'un jour différent cet édifice emblématique de l'Aquitaine romaine . jouent à la balle 171. Cette représentation témoigne de la continuité de telles activités 172 Ces bains apparaissent comme un bâtiment entre 320/330 et 365 ap. J.-C., ce qui correspond judicieusement élaboré, composé de deu x à la pleine période d'utilisation des thermes de sections que l' on peut attribuer - ici avec Montmaurin. certitude - à chaque sexe. Dans un souci d'économie de combustible un seul jJraefurnium assurait le chauffage des deux ailes. De taille relativement modeste par rapport à d'autres

168. "Elle se re trousse en outre pour manier l'hmpasfum; ell e est tOliiC bl onde du bâtiments de la province, les thermes comportent sable do nt ell e se frotte, ct e ll e fa it tourner, d'un bras aisé, des halt hcs tro p toutefois la nouvell e commodité des bains privés pour des mignons" (Maniai, /.'.fJigl: VIl, 67). 169. "Elle ai me à suer à grand fracas. Quand les bras lui to mbem , épuisés pa r la que constitue la douche. Ils s'inscrivent dans la lourdeur des poids, le masse ur, un dégourdi, lui appuie les doigts à l' endroit continwte des édifices du Haut-Empire e t sensib le et lui fait craquer le haut des cuisses" (Sa tirl'sVI , 419-423). 170. "A ce propos, il ne fam pas soustrai re les femmes à tout effort co rporel un n'appartiennent pas aux bâtiments de type peu pénible mais, sans les inviter à la luuc et à la course, il faut les exercer à aulique développés dans le courant du rvesiècle fil er la lain e et à tisser, comme auss i à aid er la cui sinière, s' il en est besoin . De plus, les femmes do ive nt de leurs propres main s apport er de l' o ffi ce ce qui Ils témoignent de l'intégration du sport dans le nous est nécessaire et il n'est pas désho norant pour e ll es de sc me ure ;l la déroulement du bain, pour les hommes m ais meul e" ( Lr PMagogur, Ill , X, 2-3). 17 1. Carandini ri al. , 1982, p. 154- 155. aussi - phénomène plus rarement mis en 172. H. A. Harris interp rète cene scène comme une c:dbitio n publique plutôt que évidence- pour les femmes et donc de l'intérêt comme une prmique spo rti ve réell e (Harris, 19 72 , p. 4 1). V. 0\ivova pe nse qu'il s'agit d'actrices ct de danseuses (Oiivova, 1984, p. 187). particulier des propriétaires pour sa pratique.

BIBLIOGRAPHIE

Agusta-Boularot, 1997: S. Agusta-Boularot, La fontaine, Benoit, 1977 : F. Benoit, Cùniez, la ville antique, Paris, la ville et le P1ince. Recherches suT les fontaines monumen­ 1977. tales et leu:rfonction dans l'wbanisme imjJérial, de l'avè­ Bouet, 1994-1995: A. Bouet, Seuils de pierre en Gaule nement d'Aug uste au Tègne d 'Alexandre Sévère, Thèse méridionale : l' exemple cl'Olbia (Hyè res, Var) , de Doctorat Nouveau Régime, Université de Pro­ clans RAN, 27-28, 1994-1995, p. 9-42. vence, 1997. Bouet, 1996a : A. Bouet, L es thennes j11ivés et jJU.blics en Alarcào et alii, 1990 : J. Alarcào, R. Etienne, Fr. Maye t, Gaule NaTbonnaise, Thèse de Doctorat Nouveau Ré­ Les villas mmaines de Sâo Cucufate, Paris, 1990. gime, Université de Prove nce, Aix-en-Provence, Algans, 1960 :Abbé Algans, Les petits thermes de Mon­ 1996. toulieu, clans Revue de Comminges, LXXIII, 1960-4, Bouet, 1996b: A. Bouet, Thermes et communs d'une p. 71-79. maison suburbaine : l'exemple de La Brunette à Aupert, 1992: P. Aupert, Sanxay, sanctuaiTegallo-romain, Orange (Vaucluse), dans Bulletin ATchéologique de Guide archéologique de la France 25, Paris, 1992. Provence, 25, 1996, p. 29-41. Balmelle, 1980 : C. Balmell e, Recueil général des masai~ Bouet, 1998: A. Bouet, Complexes sportifs et centres ques de la Gaule. Il!. Province cl 'Aquitaine. 1. Pm'tie mé­ monumentaux en Occident romain: les exemples ridionale, Suppl. X à Gallia, Paris, 1980. d'Orange et Vienne, dans Revue Anhéologique, 1998, , 1969: M.-L. Barthe, L e thermalisme gallo-romain 1, p. 33-105. dans les PyTénées cent·rales, Argentan, 1969. Bouet, à paraître (a) : A. Bouet, Les thennes jJrivés et jJU.­ Bats, 1972: M. Bats, La villa gall o-romaine de Saint-Mi­ blics en Gaule NaTbonnaise, Coll ection de l'Ecole chel à Lescar (B e n elwnt~n) , clans Société des Sciences, Française de Rome (à paraître) . L eUres et ATts de Pau., vn, 1972, p. 19-66. Bouet, à paraître (b) : A. Bouet, Les matériaux de cons- Les thermes de la villa de Montmaurin (Haute-Garonne) Aqu.itania, XV, 1997-1998 243'

tru.ction en terre cuite dans les thennes de Gaule Nœrbon- chéologie occitane. Préhistoire et Antiquité, Actes du. 96e 1Wise, Ma ison de l'Archéologie, Université de Congrés National des Sociétés Savantes, Toulouse, 1971. Bordeaux (à paraître). Paris, 1976, p. 123-136. Bourgeois, 1992 : Cl. Bourgeois, Divona.. !. Divinités et Fouet, 1978 : G. Fouet, La Vi lla gall o-romaine de Valen­ ex-vota du culte gallo-mmain de l'eau.. II. Nlonu.ments et tine (Haute-Garonne) . Aperçu préliminaire, dans sanctuaims du culte gallo-mnutin de l'eau, Paris, 1992. Revue de Cominges, XCI, 1978, p. 145-157. Boyri e-Fé nié, 1994: B. Boyrie-Fénié, Les Landes 40. Car­ Galliazzo, 1979 : V. Galliazzo, Signifi cato e funzione te archéologique de la Gaule, Paris, 1994. della fo ntanell a "a scaletta d'acqua" nell a casa ro­ Broise, 1991 : H. Broise, Vitrages et vo lets des fenêtres mana e u n singolare frammento al Museo Civico di thermales à l'époque impériale, dans Les thennes m­ Feltre, Alli. Accad. , Agiati, 1979, p. 49-82. mains. Actes de la table mnde 01ganisée jxt1· l'Ecole Fran­ Corse, 1886: A. Corse, Les fouilles de Lescar, dans Bul­ çaise de Rome (Rome, 11-12 novembre 1988). Paris­ letin du Comité des Travaux Historiques, 1886, p. 428- Rome, 1991, p. 61-78. 436. Broise & Scheid, 1987 : H. Broise, J. Scheid, Recherches Grangé, 1997 : B. Grangé, Eaux guérisseuses et sou1'Ces sa­ a.?'Chéologiques à. La Nlagliana., Le balneum des Frères crées dans l'A quitaine ro1naine du Jer sièclç av. J-C. au '!'IVales, EFR, Paris-Rome, 1987. VJe siècle ajJ. J -C. Un exemjJle de themwlisme gallo-1·o­ Burgaud, 1940 :P. et P. Burgaud, La villa gall o-romaine ma.in, Thèse de doctorat nouveau régime, Universi­ de La Vergnée à Romegoux (Charente-Inférieure), té de Bordeaux, 1997. dans Revue A1'Chéologique, 16-2, 1940, p. 46-61. . Grimal, 1969 : P. Grimal, Les janlins 1·ouwins, Paris, Carandini et a.lii, 1982 : A. Caranclini , A. Ricci, M. de 1969. Vos, Filosofia.na.. La villa diPiazzaAnne1ina., Palerme, Hallier et alii, 1982 : G. Hallier, M. Humbert, P. Pomey, 1982. Les abords du fo·ru.m. Le côté N01d-Ouest (fouilles 1971- Coupry, 1957 : J. Coupry, Informations archéologi­ 1973), EFR, Paris-Rome, 1982. ques. IXe Circonscription, dans Gallia, XV, 1957, Harris, 1972: H. A. Harris, SjJO'rt in Greece and Ro·me, p. 240-256. Ithaca-New York, 1972. Couret, 1903: Abbé Couret, Histoire de Mon tmaurin, J ansen, 1991 : C. lVI. G. J ansen, Water systems and sani­ dans Revue de Comminges, XVIII, 1903, p. 40-55. tations in the houses of Herculaneu:m, dans JVIedede­ De Filippo, 1995 : R. De Filippo, L'enceinte urbaine, lingen van hel Nederlands Instituut te Rome, 50, 1991, dans Archéologie toulousaine. Antiquité et Haut-Nloyen­ p. 145-1 66. Age. DécouverteS'I'écentes (1988-1995), Toulouse, 1995, Jorio, 1981: A. Jorio, Sistema di riscaldamento nelle p. 27-29. an tiche terme pompeiane, dans Bulletino della Com­ De Kisch, 1992: Y. De Kisch, La Villa du Paon, clans Vai­ missione Archeologica di Roma., 86, 1981 , p. 167-189. son-la-Romaine, Notices d'A1'Chéologie Vcmclusienne 2, Krencker & Krüger, 1929 : D. Krencker, E. Krüger, avec Cavaill on, 1992, p. 42-5 1. la coll aboration de H. Lehmann, H. vVachtler, Die Dumaine, 1910 : H. Dumaine, Bains, dans Dictionnaùe Trierer Kaiserthemzen. Augsbourg, 1929. d'archéologie chrétienne et de litwgie, II, 1, Paris, 1910, Lauffray, 1969 : J. Lauffray, Les deux balnéaires de Sor­ p. 72-11 8. de-l'Abbaye, évocation d'un aspect de la vie quoti­ Eygun, 1963: Fr. Eygun, Informations archéologiques. dienne en Aquitaine, clans Bulletin des Amis de Sorde Circonscription de Poitiers, clans Gallia, XXI, 1963, et du Pays d'Orthe, Dax, 1969. p. 433-484. Lauffray et a.lii, 1973 : J. Lauffray, J. Schreyeck, N. Du­ Fabre, 1994: G. Fabre, Pyrénées-Atlantiques 64. Carte ar­ pré, Les établissements et les villas gall o-romaines chéologique de la Gaule, Paris, 1994. de Lalonquette (Pyrénées-Atlantiques) , clans Gal­ Feret, 1900: E. Feret, Les ruines de Carbon-Blanc, dans lia., XXXI, 1973, J). 123-156. Revue Philomatique de Bordeaux et du Sud-Ouest, 7, Lavagne, 1992 : H. Lavagne, Le problème des "Nym­ 1900, p. 422-425. phées" en Gaule, dans Les eaux thermales et le culte des Ferry, 1989 : D. Ferry, La villa gall o-romaine du Taros eaux en Gaule et dans les provinces voisines. Actes du col­ à Castelnau-Barbarens (Gers) , dans Bulletin de la. So­ loque 28-30 sejJtemb1e 1990, Tours, 1992, p. 217-225. ciété A TChéologiqu.e, Hist01iqu.e, Littéraire et Scientifique, Le Cam, 1984: L. Le Cam, Le site gall o-romain de Non­ LXXXX, 1989, p. 415-443. tronneau (Lussas-et-Nontronneau), clans Bulletin de Fouet, 1969: G. Fouet, La villa de Montmau1in (Haute­ la. Société H isto·rique et A1'Chéologique du Périgord, CXI, Garonne), xxe Suppl. à Gallia, Paris, 1969. 1984, p. 192-239. Fouet, 1972: G. Fouet, Le sanctuaire des eaux de "La Leblanc, 1995 : O. Leblanc, Le décor des latrines des Hillère" à Montmaurin (Haute-Garonne), dans "Thermes des Lutteurs" à Saint-Romain-en-Gal Gallia, XXX, 1972, p. 83-126. (Rhône) , clans Revue A rchéologique de Picardie, numé­ Fouet, 1975 : G. Fouet, Exemples d'exploitation des ro spécial 10, 1995, p. 239-263. eaux par de grands propriétaires terriens dans le Lequément, 1983 : M. Lequément, Circonscription de sud-ouest au IV< s., clans Du Léman à l'Océan, Caesa­ Midi-Pyrénées, clans Gallia, XLI, 1983, p. 473-503. mdu.num, 10, 1975, p. 128-134. Lézine, 1969 : A. Lézine, Les thennes d'Antonin à. Ca·rtha­ Fouet, 1976 : G. Fouet, La grande villa gall o-romaine ge. Tunis, 1969. de Valentine (Haute-Garonne) en 1970, dans A1c Lous taud, 1982 : J.-P. Loustaud, Les thermes de la villa 244 Aquitania, XV, 1997-1998 Alain Boue t

gallo-romaine de Brachaud, Synthèse d'une évolu­ Pelliccioni, 1973 : G. Pelliccioni, Le nuove scojJerte sulle tion, dansTravaux d'Archéologie Limousine, 3, p. 31 - origini del battiste1io Lateranense. RendPontAcc, JVIemo- 52. 1ie, XII, 1. Cité du Vatican, 1973. Mai uri, 1958 : A. Maiuri, Ercolano. I nuovi scavi (1927- Picard, 1989 : G.-Ch. Picard, Les rites du baptême 1958), Rome, 1958. d'après les textes, dans Actes du. XJe Congrés Interna­ Manière, 1980 : G. Manière, Les fouilles du site an tique tional d'A-rchéologie Chrétienne, Lyon, Vienne, Grenoble, et médiéval de Saint-Vincent de Couladère, com­ Genève et Aoste (21 -28 sejJtembre 1986), II, p. 1451- mune de Cazères (Haute-Garonne) , dans Revue de 1468. Comminges, XCIV, 1980, p. 517-532. Rebuffat, 1991 : R. Rebuffat, Vocabulaire thermal. Do­ Mignon et alii, 1997 :J.-M. Mignon, I. Doray, V. Faure, cuments sur le bain romain, dans Les thermes ro­ A. Bouet, La domu.s suburbaine de "La Brunette" à mains, Actes de la table ronde 01ganisée jJar l'Ecole Orange, dans RAI\~ 30, 1997, p. 173-202. Fmnçaise de Rome (Rome, 11-12 novembn~ 1 98 8 ), Millereux-Le Bechennec, 1998 : J. Millereux-Le Be­ Rome-Paris, 1991 , p. 1-32. chennec, Les themws jJ"Iivés rumu.x dans les Trois Gau­ Rebuffat, Hallier, 1970: R. Rebuffat, G. Hallier, Tha­ les, Thèse de Doctorat Nouveau Régime, Université mu.sida. Fouilles du. Se1vice des A ntiqu.ités du JVIaroc II, de Paris-Sorbonne, Paris IV, 1998. Rome-Paris, 1970. Monturet & Rivière, 1986 : R. Mon tu ret, H. Rivière, Les TemjJs chrétiens, 1986 : Premiers tem.jJs chrétiens en Gaule mé- thennes sud de la villa gallo-romaine de Séviac, Aqu.ita­ 1Ùlionale. A ntiqu.ité tardive et Haut Moyen Age IJic­ nia, Suppl. 2, Paris-Bordeaux, 1986. VJIJc siècles, Châtillon sur Chalaronne, 1986. Naveau, 1992 : J. Naveau, Les thermes d'En tram mes Thébert, 1985 : Y. Thébert, Espaces "privés" et (Mayenne), dans RAO, 9, 1992, p. 129-159. "publics" : les composantes de la domus, dans Histoi­ Neudecker, 1994 : R. Neudecker, Die Pracht der Latri­ re de la vie jJ1ivée, De l'emjJi1e romain à l 'an mil, Paris, ne. Z1l1n Wandel offentlicher Bedibfnisanstalten in der 1985, p. 339-369. lwiserzeitlichen Stadt, Munich, 1994. Thébert, 1991 : Y. Thébert, Problèmes de circulation Nielsen, 1991 : I. Nielsen, Therm.ae et balnect. Aarhus, clans les thermes d'Afrique du nord, dans Les the1c 1991. mes romains. Actes de la table mnde mganisée jJm· l'Ecole Olivova, 1984: V. Olivova, SjJo1·ts and Cames in the An­ Française de Rome (Rome, 11-12 novembre 1988). Paris­ cient Wodd, Londres, 1984. Rome, 1991, p. 139-149. Pelletier & Poguet, 1998 : J.-P. Pelletier, M. Poguet, Thouvenot & Luquet, 1951 : R. Thouvenot, A. Luquet, Eyguières, Saint-Pierre de Vence, dans Bilan scienti­ Les thermes de Banasa, dans Publications du. Se1vice fique 1997, Service Régional de l'Archéologie, Septèmes­ des Antiquités du J\!Iamc, 9, 1951, p. 9-62. les-Vallons, 1998, p. 74-75. Vié, 1987 ; R. Vié, La villa de l'Ormeau à Tarbes, dans Dossiers H istoi1eetArchéologie, 120, 1987, p. 71.