ARMAND CAILLET

PUISELET-LE-MARAIS

VILLAGE DE

MCMLI IMPRIMERIE HUMBERT & FILS Largentière (Ardèche)

PUISELET- LE- MARAIS et BOIS -HERPIN et FRENNEVILLE ses annexes

jusqu'à la fin du XVII siècle

ARMAND CAILLET Né à PUISELET-LE-MARAIS le 21 Février 1877 Officier d'Académie Membre de la Commission des Arts et Antiquités de Seine-et-Oise Membre du Conseil d'Administration de la Société historique et archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix Membre du Comité Directeur de la Fédération Folklorique de l'Ile-de-France Membre de la Société des Amis d'Étampes

PRÉFACE

PUISELET-le-MARAIS est une modeste commune de Seine-et- Oise, qui compte seulement 131 habitants. Elle est située à l'Est et à 9 kilomètres d'Etampes, en bordure d'une région boisée et hérissée de rochers pittoresques qui se rattachent au massif de Fontainebleau. Elle a eu la très bonne fortune de trouver en un de ses enfants, M. Armand Caillet, un historien laborieux, perspicace, chercheur infa- tigable et bien informé qui, au prix d'un labeur considérable poursuivi durant de longues années dans les bibliothèques et les archives de la région, de Versailles et de Paris, a su ressusciter un passé riche en hommes de valeur et en événements intéressants. Il a eu .le talent de situer les faits locaux à leur place dans l'his- toire générale de la France et de mettre en lumière les répercussions de cette histoire générale sur la vie de son petit village. Son ouvrage rétablit la suite des seigneurs sous la mouvance des- quels ont vécu de nombreuses générations de paysans. Les uns (assez peu nombreux) ont vécu sur leurs terres près de leurs tenanciers ; d'autres ont occupé de hautes fonctions administrati- ves ou militaires et les historiens auront, à leur sujet, beaucoup à glaner dans les pages que leur a consacrées M. Caillet. Tel est le cas d'André Jules de Barville, dont les conflits, en 1697, avec le Commissaire de Mézières, et en 1709, avec le Gouverneur de Manosque, villes où il avait pris ses quartiers d'hiver, sont infiniment savoureux. Les documents exhumés par M. Caillet et qui rapportent les phases de ces incidents jettent une lumière très vive sur les rapports de la troupe avec les popu- lations et les autorités municipales à cette époque. Sur les répercussions des Révolutions de 1789, de 1830 et de 1848, des guerres de l'Europe de 1870-1871, de 1914, à Puiselet-le-Marais, on trouvera ici des renseignements recueillis sur place et d'un grand intérêt. Le château féodal, hélas ! en ruines, l'église et son clocher, classés comme « Monuments historiques » et récemment restaurés sur l'initia- tive et avec le concours de M. Caillet, sont décrits minutieusement. Bref, nous avons ici un ouvrage très conciencieux, très solidement étayé, sur des sources historiques très nombreuses et très judicieusement utilisées. Les habitants de Puiselet-le-Marais liront avec attention ces pages écrites avec l'amour de leur pays ; les érudits et les historiens le consul- teront avec beaucoup de fruit.

Nous lui souhaitons, de tout cœur, le succès qu'il mérite.

André LESORT. Officier de la Légion d'Honneur Archiviste en chef honoraire de la Seine et de la ville de Paris Président de la Fédération des Sociétés Historiques et Archéologique de Paris et de l'Ile-de-France Vice-Président de la Commission départementale des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise etc... AVANT-PROPOS

Victor Hugo a dit « L'histoire de nos villages, c'est de l'histoire de France en petits morceaux ». Ecrire l'histoire, ce n'est pas écrire une histoire. L'historien doit donc s'attacher à écrire des choses aussi réelles que possible, appuyées sur des faits probants, des documents irréfutables, et laisser de côté l'imagination et la fantaisie. L'avenir devra beaucoup de reconnaissance aux chercheurs qui ne veulent rien laisser dans l'om- bre de ce qui touche à leur pays. Si je me suis décidé à écrire cette histoire de Puiselet - le - Marais c'est en raison, d'abord, de l'intérêt que j'attache à ce village, mon lieu natal, qui a vu naître aussi mes ascendants dans les lignes paternelles et maternelles depuis trois siècles et demi au moins, et ensuite du goût que j'ai toujours eu pour l'histoire du passé. Ce goût s'est encore développé depuis les nombreuses années que je collabore aux travaux de la Commission des Arts et Antiquités de Seine-et-Oise, en compagnie des savants et érudits collègues qui la com- posent et la président. Ils ont excité et accru l'intérêt passionné que j'ai mis à faire cette étude. Les ruines d'un vieux château féodal qui dorment au fond de la vallée, l'existence d'un fossé dont on peut suivre la trace sur plusieurs kilomètres, la vieille église qui domine le village, les nombreuses décou- vertes archéologiques qui ont été faites sur le sol de Puiselet ont aiguisé ma curiosité et ont fortement contribué à me décider à faire ce travail. J'ai commencé cette étude autant pour ma satisfaction personnelle que pour laisser à la postérité une histoire inédite de Puiselet-le-Marais. Je lui ai sacrifié des milliers et des milliers d'heures pendant les dix années que je lui ai consacrées. Des recherches de cette nature sont ingrates, très longues et coû- teuses, mais, en contre-partie, combien elles sont passionnantes ! Le champ des investigations est immense puisqu'il consiste à puiser les matériaux nécessaires dans les millions de documents et de livres des Archives et des Bibliothèques. Ce travail a été très ardu car je n'ai été précédé par aucun devancier. Je me suis penché sur lui avec ardeur et conviction, récompensé lorsque je tombais sur une source sérieuse, sans me laisser décourager par les recherches infructueuses. Il m'a fallu ensuite classer mes notes par ordre chronologique, les résumer ou les donner littéralement, les traduire, puis les codifier. Avant de terminer ce travail, j'ai longtemps douté qu'il verrait le jour, mais il m'a tellement passionné que je l'ai poursuivi jusqu'au bout avec ténacité. J'ai travaillé de mon mieux et je crois apporter ici une histoire à peu près complète de Puiselet-le-Marais. On trouvera dans ce livre la relation des découvertes intéressantes que j'ai faites. Si quelques petits actes ont échappé à ma sagacité, ils seront, je crois, sans grande importance et ne pourront changer le caractère général et l'esprit de ce travail. Mon but a été d'éclairer, de renseigner et d'instruire. Je crois l'avoir rempli..

PREMIÈRE PARTIE

CHAPITRE PREMIER

Étymologie — Population

Puiselet-le-Marais, dont nous entreprenons d'écrire l'histoire, est un petit village habité depuis la plus haute antiquité et la seule com- mune de France de ce nom. Il y a bien d'autres Puiselet, mais ce ne sont que des hameaux. Son étymologie est tirée des vieux mots latins : Putoleum, Podium et leurs dérivés : Puy, Puech, qui signifient butte, élévation, petite colline. Ses hauteurs : « Montaigu, la Butte et les Dézières », avec leurs cent cinquante mètres d'altitude sont, avec « Nonserve » les points les plus élevés de la région à cinquante kilomètres à la ronde. Il tire également son nom du vieux latin Putéus qui veut dire réu- nion de puits. En effet, cinq à six puits d'origine gauloise, lesquels existent encore, alimentent une partie du village en eau potable. Il y a une cinquantaine d'années, on a retiré de ces puits, en les curant, des fragments de poteries d'origine celtique, semblables à ceux qui furent découverts dans des tombelles mises à jour dans la vallée Rouillée, dont nous parlerons plus loin. L'origine du vocable « Marais » s'explique d'elle-même par le mot mare ou marais qui existait sur son sol. On retrouve encore le village de Puiselet-le-Marais sous les vocables de Puiselles et Puiselès dans les obituaires que j'ai consultés. Les cartographes du XVII siècle l'orthographient, Janson : Pigist- le-Marais ; Jaillet : Puyselay-le-Marais ; un autre : Pingist-le-Marais ; Wischer : Puyselet-le-Marais. Sous une forme populaire qui subsiste encore dans la région, on l'appelait autrefois : Pirlet, d'où le surnom de « Pirlotchet » donné à ses habitants. Pirlet est de la même famille que Pierrelée ou Pierrelez et Petra lata qui sont d'origine celtique et qui s'appliquent à des dolmens. Puiselet-le-Marais était autrefois un village beaucoup plus impor- tant qu'il ne l'est aujourd'hui, puisque celui de Bois-Herpin érigé en paroisse en 1676 en dépendait, ainsi que le hameau de Frenneville. Nous en retrouvons les preuves dans une ordonnance du Roy de 1539 et dans le dénombrement des paroisses du baillage d'Etampes de 1543 où il est dit : « Bois-Herpin succursale de Puiselet-le-Marais relevant de la Prévôté d'Etampes ». En ce qui concerne Frenneville, dom Basile Fleureau, en 1683, en donne la confirmation suivante : « Puiselet-le-Marais, village et paroisse dont font partie les hameaux de Mézières et Fegneville » (Frenneville) appartient à la veuve et aux enfants de feu André de Galteau, écuyer, qui ont droit de mairie en tous ces lieux (c'est-à-dire de moyenne et basse justice). Dans le dictionnaire des Gaules de d'Expilly, de 1768, Puiselet-le- Marais est noté comme étant un petit village de quarante-neuf feux, dans le Gâtinais-Orléanais, diocèse de Sens, élection d'Etampes, Inten- dance et Généralité de Paris. Comme on compte 5 habitants par feu, la population était donc de 250 habitants environ. Puiselet, dont la population actuelle est de cent trente-deux habi- tants environ, a donc diminué de près de moitié depuis cette date à laquelle il avait déjà été amputé de Bois-Herpin et de Frenneville. Cependant, en 1807, l'annuaire de Seine-et-Oise donne Puiselet avec deux cent soixante habitants. Il y a un peu plus d'un demi siècle, sa population atteignait encore environ deux cent cinquante habitants. Le recensement de 1902 nous donne 239 habitants ; elle a donc fortement rétrogradé depuis un demi siècle. On peut attribuer cette diminution à la disparition des grandes familles qui existaient autrefois et à l'exode vers les grandes villes. Du point de vue administratif, Puiselet-le-Marais fait partie du département de Seine-et-Oise, de l'arrondissement de Corbeil depuis que l'arrondissement d'Etampes a été supprimé. De 1792 à 1798 il fit partie du canton de et du district d'Etampes, et depuis cette dernière date il est rattaché au canton de Milly. Au moment où nous écrivons ce livre, la commune est administrée par un Conseil Municipal de 11 membres dont voici la composition : MM. Henri Coisnon, maire ; Henri Petit, adjoint ; Joseph Guillot (qui fut maire pendant une quinzaine d'années et qui a décliné cet honneur aux dernières élections) ; André Boin ; Guerton ; Clotaire Lirot ; Marcel Bercé ; Raymond Nolleau ; Pierre Babault ; Charles Clouzeau ; Louis Bazin ; conseillers. Secrétaire de Mairie : Madame Laurent, ayant remplacé M. Dufour Eugène. Instituteur : M. Laurent. Garde champêtre : M. Clouzeau. Cantonnier : M. Paul Vénard. Café, tabac, épicerie et cabine téléphonique : Mme Vve Collin. Maréchalerie, café, épicerie : M. Lirot Clotaire. Maçonnerie : Colombo et ses fils. Couture : Mmes Robert et Colombo. Culture : deux grosses fermes : M. Guillot propriétaire, M. Boin fer- mier ; M. Coisnon propriétaire exploitant ; trois moyennes fermes : M. Segond propriétaire : M. Huitéma fermier ; M. Caillet propriétaire : M. Babault fermier ; M. Guillot propriétaire : M. Démollière Maurice fermier ; autres cultivateurs : MM. Guerton à la Corne du Parc ; Louché au bout d'en bas ; Poisson Pierre et Raymond Nolleau au centre ; Bercé Marcel à Vaupaillard ; Bazin Louis rue de l'Eglise ; Poisson Fernand au bout d'en haut ; Démollière André près de l'Eglise. Autres habitants : Mme Vve Courtois-Oziard et Mlle Blandine Oziard, anciennes cultivatrices ; Pradot Marcel et ses fils ; Fessou Maurice et son fils ; Genet et ses fils ; Lessert et son fils ; Clouzeau Charles ; Peuron et Kluska, ouvriers agricoles, et Henri Nabot. Beaucoup de Parisiens, ayant trouvé ce petit village agréable et reposant, sont venus y acquérir des propriétés rurales. Nous citerons particulièrement : MM. Segond et Malafosse qui ont fait construire aux Tremblots ; Lévy, docteur Ruel et Coudoil au bout d'en haut ; Coudert, Gleyze et Duchemin à Saint-Martin ; Brillard au Coulant ; Mlle Hirson et M. Mercier à l'ancien presbytère ; Caillet Ar- mand sur la Place ; Rosselet au Clouzeau ; Etoc et Drouvillé au bout d'en bas ; Henri Blanchard, à la Boissière ; Lelanne, à la Carrière. CHAPITRE II

Description (1)

Puiselet-le-Marais est un pittoresque et charmant petit village rural situé au sud du département de Seine-et-Oise, presque aux confins du Loiret. Il fait suite à la riche mais monotone plaine de Beauce et s'établit au confluent de deux vallées, lesquelles, après leur réunion, coupent son territoire en deux parties à peu près égales. L'une de ces vallées prend son origine, par une petite dépression de terrain, à la limite du département du Loiret, un peu au-delà de la commune de dont elle emprunte le nom. Elle n'est encore qu'un large affaissement de terrain en passant au pied de Bois-Herpin. (Bosco Herpini). Elle s'appronfondit en s'avançant vers Puiselet et, à partir de l'endroit où elle franchit les limites de son territoire, ses col- lines deviennent plus abruptes. Sa rive droite s'orne de nombreuses roches de grès au milieu des frondaisons. Sa rive gauche est également garnie de bois dont les essences sont : le chêne, le bouleau, le noisetier, l'orme et le pin. Après avoir contourné le petit tertre sur lequel s'élève la ferme des Tremblots, elle se trouve presque fermée par un petit massif rocheux au lieu dit « Le Paradis », ne laissant que le passage du chemin de grande communication n° 145. Aussitôt, elle s'élargit, formant le vallon du Paradis d'un côté, et les pentes du bois des Buis de l'autre. De nom- breuses roches de grès émergent du sol dans l'une comme dans l'autre partie. A l'extrémité du bois des Buis se trouve encore la ferme des Buis. Je dis encore car, à mon regret, cette ferme qui est une des plus anciennes châtellenies de Puiselet est en voie de disparition. Il y a une dizaine d'années, elle était encore exploitée par un mem- bre de la famille Poisson qui la tenait peut-être depuis un siècle. Là, finit la vallée de Roinvilliers (Roinvillare). A son confluent avec la vallée de Bois-Gallon, s'est érigé le hameau dit « Le bout d'en haut ». La vallée de Bois-Gallon prend ses origines par une fourche dont l'une des branches se creuse vers le village de Marolles-en-Beauce, et l'autre vers le hameau de Mesnil-Girault. Au confluent de ces deux petits vallons, sur le bord assez abrupt d'une des rives, s'élevait autrefois le prieuré de « Notre-Dame de Bois- Gallon » pour lequel nous ouvrirons un chapitre spécial. Les moines, qui vécurent là près de six cents ans, ne s'y établirent certainement que s'ils avaient la possibilité d'y trouver de l'eau, ce qui nous confirme dans l'opinion que le petit ru de Bois-Gallon, dont nous parlerons plus loin, devait y passer ou prendre sa source non loin de là Cette vallée est très étroite et ses pentes sont assez raides jusqu'à sa rencontre avec la vallée de Roinvilliers. Contrairement à cette der- nière, il n'y a pas dans la vallée de Bois-Gallon de roches dans les pentes qui procèdent par terrasses superposées.

(1) " Précieuse description géographique ". M. André LESORT. Dès qu'elle a rejoint la vallée de Roinvilliers, « au bout d'en haut », elle s'élargit assez considérablement, formant une espèce de cirque, mais pas pour longtemps, car elle est à demi barrée par le massif rocheux dit « de la grosse roche » et est rejetée vers le hameau de Saint-Martin, construit au pied du massif de la « Boissière ». Après avoir contourné la grosse roche, la vallée, dans laquelle s'éta- blit le gros du village, reste assez étroite. Au-dessus des maisons et les dominant toutes, s'érigent à flanc de côteau sur un fond boisé, la très vieille église et son clocher de pur style roman. Pourquoi les architectes de l'époque ont-ils choisi cet emplacement, de préférence à celui du centre du village, comme ils étaient coutu- miers de le faire ? On ne saurait dire si leur choix a été guidé par le pittoresque ou le souci de faire du clocher un observatoire, en relation avec le donjon du château féodal construit à la même époque. Après le gros du village, la vallée s'élargit avec le vallon de la Giraude et l'apport de la vallée de Vaupaillard qui débouche derrière le rocher du bois Chambon. Dans cet emplacement s'est construit le hameau de « Vaupaillard » et celui du « Bout d'en bas ». Un peu plus loin, sur le bord de la route, s'érige la petite ferme de la « Corne du Parc » appelée ainsi parce qu'elle marquait l'angle de l'enceinte du parc du château, situé au fond de la vallée, ainsi que la ferme du « Petit marais ». C'était sur cet emplacement qu'existait autrefois le marais. A quelques centaines de mètres de là, s'ouvre une large vallée qui réunit celle venant de avec la nôtre. Puiselet-le-Marais est desservi par le chemin départemental n° 145, de la Ferté-Alais à Angerville, qui traverse son territoire du nord au sud ; par un chemin vicinal qui le relie à en passant par la ferme de « Mézières » autrefois hameau, un autre qui le relie à Etampes en passant par la « Montagne » et enfin un troisième à la route de Fontainebleau par « Frenneville ». De nombreux chemins ruraux desservent tous les lieux-dits de son territoire. Nous verrons plus loin, dans un autre chapitre, que Puiselet a pu être, dans l'antiquité et au Moyen-Age, un carrefour de routes assez important. Depuis 1910, le chemin de fer départemental de Grande banlieue, appelé C.G.B., section d'Etampes à Milly, dessert la commune, appor- tant de grandes commodités à ses habitants. Son exploitation n'a été suspendue ni pendant la guerre mondiale 1914-1918, ni pendant celle de 1939-1945, mais vient, depuis fin 1948, de l'être sans doute définitivement. Le service de l'électricité est assuré par le réseau « Sud Lumière » depuis 1931. Il n'existe pas encore de service d'adduction d'eau à Puiselet. Cependant un puits d'une profondeur de près de cent mètres a été construit il y a quelques années dans cette intention. Il est fort probable que cette adduction d'eau sera réalisée sous peu. L'industrie du village est surtout celle du sol. Le territoire a une superficie de onze cent vigt-sept hectares environ, se répartissant en 796 hectares de terres labourables et 331 hectares de bois et friches. Vue générale

La culture de la vigne a complètement disparu depuis un demi siècle. Elle occupait une vingtaine d'hectares en 1815. Son agriculture se partage entre divers fermiers ainsi que nous l'avons précédemment dit. Les terres ont toute la gamme de la qualité. Les bois sont médiocres. Les 1127 hectares de son territoire se classent dans de nombreux lieux- dits que nous allons énumérer suivant leur signification. Sylvestres : Bois des Combles, de la Rente, de la Boulinière, du Cotillon, des Buis, de la Boissière, Chambon, du Château, du Rocher, la Croix-Boissée, le Bois rond, le Buisson, les Tremblots. Jardins ou meilleures terres : Housches à Thibault, de Mézières. Lieux antiques : les Mazures, Mézières. Il existait à Mézières un moulin à vent du XIII siècle. Nous en signalons l'existence dans notre deuxième partie « Les Seigneuries ». Nous signalons également un bor- nage fait en août 1820, lieu dit le « Moulin de Mézières » par A. de Balivière. Vallées : Prévost, le Fondon, de Bois-Gallon, de Roinvilliers, de Chanteloup, la Malvallée, la Petite Vallée, de Vaupaillard, Garrost, Rouillée. Lieux humides : le Petit Marais, les saules, la mare, les allains. Hauteurs : Montaigu, Dézières, la Butte, les Hauts de Bouville, Belair. Pierreuses : les Grouettes, les Meurgers, les Cailloux, la Terrière. Religieuses : la Croix, le chemin de Saint-Marc, le champ de l'Eglise, le chemin de Saint-Mathurin, Saint-Martin. Clôtures : la Petite Haie, les Grands clos. Redevances : la Rente, les Tayes ou tailles. Possessions : la Giraude, les Mairesses, les Fosses à Michaux, Fosses Haury, la Pièce à Poussemiette. Divers la Femme morte, la Loge, entre les chemins, les Clabots, le Paradis, les Longs réages, les Sommières, Réages tortus, le Pavillon Chinois, le Guignier à l'âne, les Teigneuses. Un plan d'intendance établi par Le jeune, en 1785, dénombre ainsi les natures de cultures. Terres labourables : 1613 arpents; vignes : 21 arpents ; bois et roches : 120 arpents ; maisons : 18 arpents ; friches : 280 arpents ; chemins : 40 arpents. Au point de vue de la composition du sol, on rencontre à peu près toutes les sortes de terrains : alluvions dans la vallée ; sablonneux en quelques endroits ; calcaire, pierreux et caillouteux dans les pentes ; terre franche et légèrement argileuse sur les plateaux. Au point de vue cultural, le cultivateur, par suite d'une meilleure compréhension de son métier, d'une meilleure méthode de travail et surtout par l'emploi des engrais chimiques, a beaucoup augmenté le rendement depuis un quart de siècle. La culture du seigle est à peu près abandonnée. Le blé vient bien partout pour les raisons énoncées ci-dessus, ainsi que l'avoine, l'orge, les fourrages artificiels, les betteraves à sucre et fourragères, les haricots, les asperges et les oléagineux. On voit que la culture est assez variée. Le rendement des terres est moyen et normal. Les fermes sont exploi- tées avec un matériel moderne qui fait face à tous les besoins. Au point de vue géologique, Puiselet-le-Marais fait partie des sables et grès de Fontainebleau, mais cependant les plateaux se rattachent au calcaire de Beauce. De nombreux éboulis de roches de grès tapissent ses collines. Ces roches, qui gisent éparses, proviennent de l'éclatement des bancs de grès lors des grands bouleversements qui formèrent les vallées. L'exploitation de ces bancs de grès ou pavés s'est faite d'une façon régulière à Puiselet il y a un demi siècle. Une grande carrière a été ouverte, mais le travail y est suspendu depuis une vingtaine d'an- nées quoique le grès soit considéré comme y étant de premier choix. Une autre industrie qui fut aussi prospère, et plus ancienne, est celle de l'extraction du cailloux ou silex pour l'empierrement des routes. Mon pere en fut le principal artisan. Il en fit extraire par ses ouvriers plus de cent mille mètres cubes, rien que dans le sol du territoire de Puiselet. Cette industrie est également arrêtée. Nous avons dit que Puiselet était situé dans une vallée sèche, mais, autrefois, un petit cours d'eau ou ru a coulé au fond de cette vallée. Il existe encore, dans l'axe de la vallée, un fossé large de deux à trois mètres et profond d'un mètre à un mètre cinquante, encore assez bien conservé du hameau du bout d'en haut jusqu'aux fossés du château féodal, soit sur quinze cents mètres environ. En aval de ce château, il a été bouché par la charrue des fermiers qui se sont succédé à la ferme du Petit Marais. Il est figuré jusqu'à la limite du territoire, vers Bouville, sur le cadastre établi en 1815. C'est l'endroit que nous avons indiqué comme faisant une large vallée avec la jonction de celle venant de Valpuiseaux, Le terrain devenant perméable à cet endroit, il est possible que son cours s'arrêtait là et formait un vaste marais qui aurait été asséché à une époque indéterminée, par la perte de la source du ru. Cependant, sur le territoire de Bouville, après le château de Farche- ville, le fond de la vallée est une immense gravière jusqu'à Longueville, où prend cours une petite rivière qui, dans une époque très reculée, devait être le prolongement du ru. On peut encore voir, dans le mur du parc qui longe le chemin de Boutigny, des arches bouchées au nombre de quatre et les arcs boutants qui les épaulaient. Ce sont ces graviers qui, amenés par les eaux du ru, en obstruèrent le cours et formèrent les marais de Puiselet que nous estimons à deux : le Grand Marais qui devait occuper une partie de la large vallée dite « la Grande pièce ou les Allains » et l'autre le petit marais qui se trou- vait à l'emplacement où a été édifié l'ancien château féodal dont la ferme située à côté, qui en dépendait, a conservé le nom de « ferme du petit marais ». Reprenons maintenant notre récit en amont de Puiselet. Bien que bouché partiellement, on peut suivre la trace du fossé dans toute la longueur de la vallée. Un plan ancien donne même la configuration de deux ou trois peti- tes îles dans la vallée de Bois-Gallon. Le cadastre d'Etampes le figure sous le nom de « Ru du Bois- Gallon ». On ne sait pas depuis quelle époque l'eau n'y coule plus. Ma Grand'mère, née en 1811, n'a jamais pu me le dire, cependant que de son temps on entretenait une jolie légende : « Si on débouchait le gouffre de Bois-Gallon, me disait-elle, en soulevant la dalle qui le bouche, on inonderait le pays. Quand on met l'oreille à terre on entend l'eau bouil- lonner », mais on ne pouvait dire où se trouvait cette pierre. Il est cependant une chose que je crois certaine, c'est qu'il y a eu une source qui s'est tarie naturellement, ou l'a été artificiellement par les seigneurs d'autrefois, pour récupérer les terrains inondés dont nous avons parlé. La route des bois

S'il en a été ainsi, ce ne pourrait être que depuis la période féodale car ce ru, qui passait à côté des fossés du château, servait à les remplir. Si ce fossé n'avait pas servi à l'écoulement des eaux d'une source, je ne vois pas bien la raison pour laquelle on l'aurait creusé sur au moins six kilomètres, obligeant à faire des ponts à l'endroit des chemins Dans la traversée du village, le pont est moderne, c'est-à-dire qu'il remonte à environ soixante-dix ans, mais, au droit du château féodal, il existe un pont très ancien qui recouvre le ru sur dix mètres environ. Ce pont est à double arches. Des ponts semblables existent un peu plus loin sous les chemins qui conduisent du départemental 145 à la ferme du Petit Marais et sous le chemin qui mène à Frenneville. La source, à notre avis, devait être en deçà de la route d'Etampes à Malesherbes, bien qu'un aqueduc ait été construit sous cette route. Elle devait être non loin de l'emplacement où s'était édifié le prieuré de Bois-Gallon qui ne serait pas venu s'installer là s'il n'avait eu de l'eau. Certaines années, ce ru a pris des allures de torrent, et des inonda- tions et accidents de personnes sont à signaler. C'est ainsi que le 13 février 1658 le nommé Le Mehr, meunier à Au- truy, a été trouvé noyé dans la vallée de Bois-Gallon, à cause de grandes inondations arrivées le 10 février. Le 12 mai 1709, année d'un rigoureux hiver où tout gela, le thermo- mètre étant descendu jusqu'à 25 degrés en dessous de zéro, le nommé Marchand se noya, lors du dégel, malgré les efforts faits par ceux qui l'accompagnaient pour le sauver. En janvier 1841, une certaine quantité de moutons furent noyés dans la ferme Oziard, représentée aujourd'hui par la ferme Nolleau et les bâtiments Pradot, en bordure du ru. Une femme s'est sauvée à l'aide d'un cuvier. En août 1869, à la suite d'un violent orage, l'eau descendit en trombe par le chemin creux, envahissant le hameau de Saint Martin et emplis- sant les cours et les jardins. Une petite fille, Germaine Petit, qui était menacée d'être noyée, est retirée de son berceau. Enfin, à ma connaissance, la terre gela à près d'un mètre de pro- fondeur pendant l'hiver 1889-1890. De faux dégels étant survenus, la terre n'était devenue qu'une glace. Le vrai dégel survint le 22 janvier à midi. La gelée n'étant pas crevée, l'eau se mit à couler de toutes les pentes par les chemins creux et continua ainsi pendant deux jours. Il n'y eut pas de dégâts sérieux, mais la vallée devint un lac dont l'eau atteignit jusqu'à un mètre de profondeur et même plus. Depuis cette dernière inondation, on a construit la ligne de chemin de fer. Un énorme remblai de quatre à cniq mètres de hauteur barre la vallée comme le ferait une digue. Si un cataclysme semblable venait à se produire, et il se reproduira certainement, la moitié des maisons du village serait dans l'eau. Les ingénieurs, ô dérision ! ont bien prévu un petit aqueduc dans le remblai, mais il serait de beaucoup insuffisant pour l'écoulement des eaux. Leur responsabilité est atténuée du fait qu'ils ont pu ignorer les inondations précédentes. Je souhaite que la génération actuelle ou les générations futures n'aient pas à trop cruellement le payer.

L'orage du mois de juillet 1947 En écrivant le chapitre ci-dessus, je ne croyais pas prédire un évè- nement si proche. En voici la relation dans le journal local d'Etampes : « Un épouvantable ouragan s'est déchaîné sur le village mercredi 30 juillet vers 19 heures et a jeté l'effroi dans la population, pendant près de trois heures. Dans la journée la température avait monté à 40° à l'ombre. Le ciel se couvrit de gros nuages lugubres. Des éclairs ef- frayants déchirèrent le ciel de tous côtés. Le tumulte incroyable du tonnerre était ininterrompu, un vent de cyclone tordait les arbres. « Une pluie lourde s'abattit en trombe et des grêlons de la grosseur d'un œuf de poule, mais biscornus comme des pierres, se mirent à tom- ber. L'eau de ruissellement descendit par les champs, les chemins, les routes et, en torrents déchaînés, arrachant les récoltes, culbutant les talus, roulant les pierres, se rua sur le village qui est en contrebas. « Presque toutes les maisons dans les fonds furent inondées. « La plus éprouvée est celle de M. Poisson Fernand, cultivateur, deux mètres cinquante d'eau dans sa cour en un quart d'heure, le loge- ment surélevé, heureusement, envahi jusqu'au sommier des lits. Volailles noyées. Murs écroulés. « Il s'est réfugié avec ses enfants chez M. Venard. » Une grange s'est abattue chez M. Lévy. L'atelier et le café de M. Lirot, l'épicerie de Mme Collin ont été gravement inondés ainsi que des puits remplis jusqu'au bord. « Les dégâts aux bâtiments, aux récoltes et aux chemins sont énormes. « Nous adressons nos remerciements aux vaillants pompiers d'Etam- pes qui ont accouru immédiatement et ont pompé mercredi tard dans la nuit et jeudi pour épuiser les eaux accumulées dans la maison ». CHAPITRE III

Démographie

Avant l'édit de Villers-Cotterets d'août 1539, enregistré par le Parle- ment le 6 septembre suivant, seules les familles marquantes, par leurs archives personnelles, laissèrent la trace de leur généalogie et purent la transmettre. Le roi François I par cet édit, fit obligation d'inscrire sur un registre : les naissances, les mariages et décès. Ce travail fut confié aux prêtres dans chaque paroisse, mais cette obligation resta lettres mortes dans beaucoup d'entre elles jusqu'au commencement du XVII siècle, malgré les sanctions prévues pour le cas où le prêtre n'aurait pas remis le double des baptêmes, mariages et décès six semaines après la fin de l'année écoulée. Le prêtre pouvait être saisi de son temporel et le marguillier puni d'une amende de vingt livres. Les registres paroissiaux de Puiselet-le-Marais remontent à l'année 1581, donc quelques cinquantes années après, mais il est difficile de tirer un bon parti des feuillets jusqu'en 1596. De cette date à 1600, il paraît y avoir eu 27 naissances. Ces registres ne mentionnent les décès qu'à partir de 1653 où on enregistra plus de 100 décès dus à une épidémie de peste consécutive à la misère qui régna dans la ville et les campa- gnes après le siège d'Etampes par Turenne. Nous avons relevé comme exceptionnels les chiffres suivants : Naissances : 16 en 1629 ; 17 en 1635 ; 21 en 1667 ; 15 en 1674 ; 17 en 1699 et 1728 ; 18 en 1631 ; et 20 en 1698. Décès : 100 en 1653, épidémie de peste ; 18 en 1669 ; 19 en 1686 ; 17 en 1699 ; 24 en 1701; 17 en 1711 et 1740; 19 en 1743; 16 en 1754; 17 en 1792. Nous arrêterons ici cette énumération des registres paroissiaux qui ont été remplacés par les registres de l'état civil, mais nous ne le ferons pas sans faire constater le nombre important des naissances et des décès comparativement à celles et à ceux de la période de 1900 à nos jours. Il n'était pas rare de voir des familles de huit et dix enfants, mais la mortalité infantile était considérable et peut-être de l'ordre de cin- quante pour cent du nombre des naissances. Beaucoup de femmes, mal soignées, mouraient aussi des suites de couches. La moyenne de la vie était inférieure à celle de nos jours. Les vieillards de quatre-vingts ans étaient l'exception. De très anciennes familles de Puiselet, remontant à deux ou trois cents ans, ont encore des descendants de nos jours. Les noms en dis- paraîtront bientôt, faute de descendance mâle. Nous citerons parmi ces noms ceux : d'Oziard, Robert et Bardillon dont les ascendants existaient déjà en 1615. Ma grand'mère paternelle était une Bardillon. La famille Bouché, dont je suis également un descendant, par ma grand'mère maternelle, est aussi une vieille famille de Puiselet-le-Marais, mais le nom est éteint. Nous donnons, ci-dessous, une liste des familles habitant Puiselet vers la fin du XVII siècle. Cette liste a été établie à la suite de la céré- monie de confirmation qui a eu lieu à Puiselet le 3 juin 1674, par le « Révérendissime Louis Henri de Gondrin, archevêque de Sens, Primat des Gaules et de Germanie ».

André Jotton et Marguerite Mallet, son épouse, fermiers à Mezières. Etienne Lacheny et Marie Courtaut, fermiers aux Tremblots. Georges Lelong et Jeanne Sergent. Toussaint. Jean Berger et Marie Gastine. Jacques Gaudion. François Sallé. Lucas Ducoup et Jeanne Lemaitre. André Lemaitre et Marie Hébert. François Beaufrère et Françoise Gachon. Lucas Hamard et Marie Charbonnier. Sébastien Oziart et Françoise Chambon. Besnard Pierre. Jacques Gaudion et Edmée Sallé. Guillaume Sauvé et Noëlle Buisson. Ollivier Laisné et Etienette Roger. Jean Roger et Marie Barré. Jean Bouché et Jeanne Caquet. Louis Boucreux et Anne Chambon. Samuel Benoit et Marie Gaudion. Laurent Michault et Marie Bardillon. Bernard Bouché et Françoise Meunier. Jean Laisné et Jullemier. Pierre Cherbonnier et Marguerite Marchand. Marchand et Pasquette Gaudion. Jacques Berrué et Nicole Meunier. Alexandre Michault et Françoise Bouché. Georges Caquet et Françoise Jotton. André Dollier et Marie Caquet. Jean Bouché et Marie Chevallier. François Loiseau et Marguerite Buisson. Jean Audenet et Mar e Buisson de Frenneville Jacques Riché et Jeanne Jatteau. Marin Guiet. Jean Marchant et Cantienne Proguilliart. Alexis Sergent et Marie Dagué. Jean Jotton et Cavoisy. Léonard Bouché et Marie Meunier. Marin Michault et Etiennette Nizart. Daniel Bouché et Michèle Chevallier. Jacques Moreau et Marie Bouché. Eutrope Laurent. Marin Moreau et Françoise Beaufrère. Pierre Montagne et Andrée Bardillon. Charles Jotton et Denise Vaschet. Jean Audenet et Michelle Delainé. Pierre Michault et Andrée Audenet. Bertrand Berrué et ... Jacques Laisné et Claude Vincent. Jean Marchand et Marie Sauvé. Marc Berrué et Jeanne Riche. Nous avons déncmbré ici cinquante-deux familles dont les seuls noms restant de nos jours sont ceux d'Oziard et de Bardillon. Renseignements divers Le premier acte porté sur les registres de l'Etat civil, institués par la Convention en l'an I" de la République française, est l'enregistrement du décès de Marie Naudin. A partir de janvier 1793, les naissances sont signées par l'Officier public et remplaçent les actes de baptème signés par le curé. Le premier de ces officiers publics est mon trisaïeul Guillaume Bou- ché, membre du Conseil général de la commune. Guillaume Bouché et son père Jean signaient sur tous les actes paroissiaux avant 1770. Le 21 brumaire an II, le curé Le Chartier est nommé pour remplir les fonctions d'officier public. En 1715, Claude Alexandre de Lacour, Major au régiment Soisson- nais, dont Jules André de Barville, seigneur de Puiselet, en est le Colo- nel, est témoin à mariage. Le 2 mars 1662, on relève la déclaration suivante à l'acte de bap- tème d'Edmée Sallé : fille naturelle d'Edmée Sallé, qui a déclaré ne pas connaître le père !... C'est un cavalier passager qui a pénétré dans sa chambre, sans sa connaissance, ainsi qu'elle l'a déclaré devant Maître Fessou, juge de la justice de Puiselet, et Pierre Charbonnier, greffier de la dite justice. Le 27 novembre 1737 a été baptisée Françoise Chénion, fille naturelle de Françoise, qui a été trouvée exposée à la porte de Claude Loisiau, fermier. Le 22 août 1741 a été baptisé Noël Berger, fils naturel de Geneviève Berger, dont le père serait Noël d'Estrée. Professions diverses Nous avons relevé les professions suivantes au cours des siècles derniers. Tailleur en 1664, Sanson Jean habitant Paris est venu s'installer à Puiselet auprès de son oncle le curé. Il se maria à Puiselet en 1663. Lui faisant suite, en 1673, Louis Dupuy, cul de jatte. Marchand meunier en 1716, Jacques Boué. Marchand beurrier, Pierre Bernard et en 1770 Paul Oziard. Marchand poulailler en 1771, Claude Loiseau. Cordonniers en 1664 François Beaufrère et en 1880 Robert Mathurin Notaires : de 1609 à 1624, M Prouvensal (ses archives seraient à l'étude de M Etienne à Etampes). en 1635 M Noël. en 1660 M Godeau Jacques. en 1662 M Louis Fessou, également pour Bois-Herpin. en 1666 M Louis Coutureau. de 1686 à 1693, M Pierre Robert. en 1697 M Antoine Challier. en 1679 M Jean Sourceau, également à Valpuiseaux. Greffiers de la justice de Puiselet : en 1662 Louis Fessou et Pierre Charpentier. en 1693 Pierre Charbonnier. Procureurs et contrôleurs de la Seigneurie : en 1632 Pierre Michaut. en 1774 Jacques Potin. Receveurs de la Seigneurie : en 1651 Toussaint Mignon. en 1712 M Cantien Penot. Secrétaire de M André Jules de Barville : en 1712 de Lille. Procureurs fiscaux : en 1737 Jacques Boué. en 1744 Jacques Potin. en 1780 Jacques Potin, fils du précédent. Précepteur des enfants du Comte de Barville : en 1730 Jean Dieuset. Maîtres chirurgiens : en 1640 Coutureau. en 1696 Jean Thomasset (il l'était encore en 1715). en 1720 Michel Le Noir. Sage femme : en 1737 Andrée Bouché. Marguilliers : en 1692 Jean Marchais. en 1693 Jacques Gaudion. en 1713 Jean Bouché. Chantres : de 1766 à 1780 Guillaume et François Bouché. en 1785 Jean Laisné. Sonneurs en 1690 François Bouché. en 1691 Cantien Bouché. en 1704 André Ducoup et Jean Bouché, fils de François. en 1705 Marc Bouché. Hostelier : en 1662 Samuel Benoist et Marie Gaudion. Perruquier : en 1680 Guillaume Loiseau. Charron : de 1762 à 1782 Christophe Blanchard. Garenniers : en 1700 Paul Girard assassiné près des Tremblots. en 1700 Louis Picart. en 1741 Jean Auchenard. en 1780 Claude Stivallet. Jardiniers au Château : en 1674 Sébastien Le Maire. en 1692 Nicolas Rousselot. de 1713 à 1728 Germain Vassor. en 1737 Alleaume. en 1744 Jacques Potin. Cocher : en 1719 Gilles Palleau. Domestiques au château : en 1671 Michel Pelissart, de Mme de Barville. en 1682 Jean Thomasset, de Mre Achille de Barville. en 1711 Lafontaine, de Mre le comte André Jules de Barville. en 1718 Gilles Pasteau. Valets de chambre : en 1714 Jacques Girard de St Val, de Mre le comte de Barville. en 1714 Pierre Isschy. Maître d'hôtel : en 1686 Jean Roboam de Conti. Femmes de chambre : en 1657 Jeanne Lacombe, de Mme de Puiselet. avant 1672 Jeanne Pelissart, de Madame de Puiselet. en 1718 Leschaux. en 1719 Esprit Dubois, de Madame la comtesse de Barville en 1719 Catherine Dubois. Cavistes : en 1752 Jean et Paul Hamard. Maîtres d'école en 1658 Jacques Oziard. en 1659 Charbonnier. en 1679 Jean Addamar, allemand. en 1690 Jean Roboam de Conty. en 1703 Jean Hamard. en 1707 François Laslier, recteur des Petites Escholes. en 1730 André Hamard. en 1737 Jean Hamard. en 1763 Guillaume Bouché. en 1778 Jean Blouin. en 1780 Pierre Lenoir. en 1785 Jean-Baptiste Lecerf. en 1787 Pierre Chausson. en 1792 Charles Vincent. en 1792 Guillaume Bouché. en 1794 Naudin Michel. en 1794 Pierre Lenoir. en 1795 Guillaume Bouché. en 1795 Agnan Delton. en 1796 Jean-Baptiste Meslan. en 1796 Laisné. en 1808 Petit. en 1821 Laisné. en 1830 Delton Paul, révoqué. en 1832 Petit Paul. en 1845 Belette. en 1848 Charron. en 1851 Renaudin. en 1861 Gilbert. en 1866 Veron. en 1871 Gourdan. en 1871 Desbordes. en 1872 Prévost, révoqué. en 1873 Robert. en 1874 Lejean. en 1878 Gilles. en 1895 Godé. en 1901 Roure. en 1904 Goudou. en 1909 Chambon. en 1914 Mme Caillas. en 1926 Mme Ecarnot. en 1932 Mme Maynard. en 1947 Mme Chollon. en 1948 Mlle Schwintze. en 1949 Laurent. CHAPITRE IV

Abrégé d'histoire

Les témoignages trouvés dans le sol de Puiselet-le-Marais fournis- sent la preuve que son territoire a été habité depuis la plus haute antiquité. Ces témoins, qui remontent aux époques néolithique, du bronze et du fer, ont été recueillis dans son sol, et ils sont nombreux. Les époques Gauloise, Romaine et Médiévale ont laissé des traces et des monuments. Les généalogies et la vie de certains seigneurs y sont longuement développées et l'époque contemporaine y a laissé des documents. La carte archéologique de Seine-et-Oise, conservée aux Archives départementales, signale Puiselet-le-Marais « station préhistorique » où il a été trouvé des haches en pierre taillée et pierre polie. Ceci est parfaitement exact. D'autres découvertes importantes, qu'on trouvera dans les chapitres qui suivent, attestent de la façon la plus formelle que ce village est ancien. On ne peut dire que des évènements d'une grande portée historique s'y sont déroulés, mais il ne fait aucun doute que notre village a eu à souffrir du passage des Grandes Invasions qui eurent lieu au V, siècle de notre ère, et des Normands dont le chef Rollon vint jusque dans notre région pour piller. Nous eûmes aussi à souffrir de la guerre de Cent ans, de la lutte entre Bourguignons et Armagnacs, des guerres religieuses, du passage des Cosaques à la chute du Premier Empire, de la guerre de 1870 et de celle de 1914. Nous allons ouvrir un chapitre pour chacune de ces périodes et nous nous excusons si nous poussons les détails quelquefois un peu loin, mais notre but et notre désir sont d'informer.