[ Grand Écran À Paris Et À Londres ] [Quelle Géo-Économie Du Cinéma ?] [Vaea Deplat, Wiest Marjorie]
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TOUT LE MONDE SE SErvait d’unE MÊME LANGUE ET DES MÊMES MOTS. COMME LES HOMMES SE DÉPLAÇAIEnt à l’ORIENT, ILS TROUVÈRENT UNE VALLÉE AU PAYS DE SHINÉAR ET ils s’y étaBLIRENT. ILS SE DIRENT l’un à l’autrE: « ALLONS! FAISONS DES BRIQUES ET CUISONS-LES AU FEU! » LA BRIQUE LEUR SERVIT DE PIERRE ET LE BITUME LEUR SERVIT DE MORTIER. ILS DIRENT: « ALLONS! BÂTISSONS-NOUS UNE VILLE ET UNE TOUR DONT LE SOMMET PÉNÈTRE LES CIEUX!FAISONS-NOUS UN NOM ET NE SOYONS PAS DISPERSÉS SUR TOUTE LA TERRE. ». OR YAHVÉ DESCENDIT POUR VOIR LA VILLE ET LA TOUR QUE LES HOMMES AVAIENT BÂTIES. ET YAHVÉ DIT: « VOICI QUE TOUS FONT UN SEUL PEUPLE ET PARLENT UNE SEULE LANGUE, ET TEL EST LE DÉBUT DE LEURS ENTREPRISES! MAINTENANT, AUCUN DESSEIN NE SERA IRRÉALISABLE POUR EUX. ALLONS! DESCENDONS! ET LÀ, CONFONDONS LEUR LANGAGE POUR qu’ils nE s’ENTENDENT PLUS LES UNS LES AUTRES. » YAHVÉ LES DISPERSA DE LÀ SUR TOUTE LA FACE DE LA TERRE ET ILS CESSÈRENT DE CONSTRUIRE LA VILLE. AUSSI LA NOMMA-T-ON BABEL, CAR c’EST LÀ QUE YAHVÉ CONFONDIT LE LANGAGE DE TOUS LES HABITANTS DE LA TERRE ET c’EST là qu’il lES DISPERSA SUR TOUTE LA FACE DE LA TERRE. AUTRES. » YAHVÉ LES DISPERSA DE LÀ SUR TOUTE LA FACE DE LA TERRE ET ILS CESSÈRENT DE CONSTRUIRE LA VILLE. AUSSI LA NOMMA-T-ON BABEL,, CAR c’EST LÀ QUE YAHVÉ CONFONDIT LE LANGAGE DE TOUS LES HABITANTS DE LA TERRE ET c’EST LÀ qu’il lES DISPERSA SUR TOUTE LA FACE DE LA TERRE // BIBLE DE JÉRUSALEM, LE CERF, PARIS, 1956 // [ GRAND ÉCRAN À PARIS ET À LONDRES ] [QUELLE GÉO-ÉCONOMIE DU CINÉMA ?] [Vaea Deplat, Wiest Marjorie] ET TOUTE LA TERRE ÉTAIT LÈVRE UNIQUE ET PAROLES UNIQUES. ET IL ARRIVA, DANS LEUR DÉPLACEMENT À PARTIR DE l’ORIENT, qu’ils trouvÈRENT UNE PLAINE EN LA TERRE DE SHINÉAR, ET ils s’assirENT LÀ. ET ILS DIRENT, CHACUN VERS SON COMPAGNON: « ALLONS! BRIQUETONS DES BRIQUES ET FLAMBONS-LES À LA FLAMBÉE! » ET LA BRIQUE FIT POUR EUX PIERRE ET LE BITUME FIT POUR EUX MORTIER. ET ILS DIRENT: « ALLONS! BÂTISSONS UNE CITÉ ET UNE TOUR : SA TÊTE DANS LES CIEUX! ET FAISONS POUR NOUS UN NOM POUR NE PAS ÊTRE DISPERSÉS SUR LA FACE DE TOUTE LA TERRE. » ET LE SEIGNEUR DESCENDIT POUR VOIR LA CITÉ ET LA TOUR qu’avaiENT BÂTIES LEs fils d’ADAM. ET LE SEIGNEUR DIT: « VOICI, ILS SONT PEUPLE UNIQUE ET LÈVRE UNIQUE POUR EUX TOUS. ET VOILÀ LE COMMENCEMENT DE CE qu’ils font. MAINTENANT, RIEN NE LES RETIENDRA DE CE qu’ils décidERONT DE FAIRE. ALLONS! DESCENDONS ET EMBROUILLONS ICI LEURS LÈVRES QUE, CHACUN VErs son compagnon, ils n’ENTENDENT PAS LEUR LÈVRE ».ET LE SEIGNEUR LES DISSÉMINA À PARTIR DE LÀ SUR LA FACE DE TOUTE LA TERRE. ET ILS CESSÈRENT DE BÂTIR LA CITÉ. C’EST POURQUOI ON APPELA SON NOM « PORTE DE DIEU » (BABEL) CAR c’EST À CET ENDROIT QUE LE SEIGNEUR EMBROUILLA LA LÈVRE DE TOUTE LA TERRE ET À PARTIR DE CET ENDROIT, LE SEIGNEUR LES DISSÉMINA SUR LA FACE DE TOUTE LA TERRE. // TRADUCTION FRANÇAISE d’Edmond FLEG CHANT NOUVEAU, PARIS, 1946 // LA TERRE ENTIÈRE SE SERVAIT DE LA MÊME LANGUE ET DES MÊMES MOTS. OR EN SE DÉPLAÇANT VERS l’ORIENT, LES HOMMES DÉCOUVRIRENT UNE PLAINE DANS LE PAYS DE SHINÉAR ET Y HABITÈRENT. ILS SE DIRENT l’un À l’autrE: « ALLONS! MOULONS DES BRIQUES ET CUISONS-LES AU FOUR. » LES BRIQUES LEUR SERVIRENT DE PIERRE ET LE BITUME LEUR SERVI DE MORTIER. « ALLONS! DIRENT-ILS, BÂTISSONS-NOUS UNE VILLE ET UNE TOUR DONT LE SOMMET TOUCHE LE CIEL. FAISONS-NOUS UN NOM AFIN DE NE PAS ÊTRE DISPERSÉS SUR TOUTE LA SURFACE DE LA TERRE. » LE SEIGNEUR DESCENDIT POUR VOIR LA VILLE ET LA TOUR QUE BÂTISSAIENT LES FILS d’ADAM. « EH, DIT LE SEIGNEUR, ILS NE SONT TOUS qu’un PEUPLE ET qu’unE LANGUE ET c’EST LÀ LEUR PREMIÈRE OEUVRE! MAINTENANT, RIENT DE CE qu’ils projETTERONT DE FAIRE NE LEUR SERA INACCESSIBLE! ALLONS, DESCENDONS ET BROUILLONS ICI LEUR LANGUE, qu’ils nE s’ENTENDENT PLUS LES UNS LES AUTRES! » DE LÀ, LE SEIGNEUR LES DISPERSA SUR TOUTE LA SURFACE DE LA TERRE ET ILS CESSÈRENT DE BÂTIR LA VILLE. AUSSI LA NOMMA-T-ON BABEL CAR c’EST LÀ QUE LE SEIGNEUR BROUILLA LA LANGUE DE TOUTE LA TERRE, Et c’EST LÀ QUE LE SEIGNEUR DISPERSA LES HOMMES SUR TOUTE LA SURFACE DE LA TERRE. // TRADUCTION OECUMÉNIQUE LA BIBLE TOB, LE CERF, PARIS, 1975 // ET c’EST TOUTE LA TERRE, UNE SEULE LÈVRE, DES PAROLES UNIES. ET c’EST À LEUR DÉPART DU LEVANT, ILS TROUVENT UNE FAILLE EN TERRE DE Shin’ar ET Y HABITENT. ILS DISEnt, l’hommE À SON COMPAGNON: « OFFRONS, BRIQUETONS DES BRIQUES! FLAMBONS- [ GRAND ÉCRAN À PARIS ET À LONDRES ] [QUELLE GÉO-ÉCONOMIE DU CINÉMA ?] [Vaea Deplat, Marjorie Wiest] 1 LE CINÉMA S’INVENTE DANS LA CITÉ 9 L’ARRIVÉE DU CINÉMA À PARIS ET À LONDRES : UN SIÈCLE DANS LES SALLES OBSCURES L’APPARITION DES MULti-saLLES : FRAGMENTATION ET RÉORGANISATION DU PAYSAGE CINÉMATOGRAPHIQUE RÉVOLUTION AU CINÉMA : LE MULTIPLEXE S’INVITE DANS LES CITÉS 2 BRAS DE FER ENTRE MULTIPLEXES ET 15 LABELS indépendants L’ «arT ET essai» FRANÇAIS FACE AU «indePENDANT CINEMa» ANGLAIS LE «muLTIPLexe» FRANÇAIS FACE AU «meGAPLexe» ANGLAIS PORTRAIT DE SALLES : TEMPLES DU 7ÈME ART 3 LA CONCURRENCE SUR ÉCRANS 39 «3 MOIS PLUS TARD, SORTIE EN DVD À Londres» ET «6 MOIS À Paris» «26 MOIS PLUS TARD, SORTIE TÉLÉVISION À Londres» ET «30 PLUS TARD À Paris» VIDÉO À LA DEMANDE ET «SIMULTANEOUS RELease» : LES INNOVATIONS QUI BOULEVERSENT LE MARCHÉ FICHES DE LECTURE 49 LES PRATIQUES CUTURELLES DES FRANÇAIS L’ÉCONOMIE DU CINÉMA LE CINÉMA DANS LA CITÉ BIBLIOGRAPHIE 63 INTRODUCTION Capitales parisiennes et londoniennes à l’honneur : des premiers rôles de choix au cinéma…. Alors qu’il y a un peu plus de 10 jours, au 64ème Festival de Cannes, Woody Allen présentait en ouverture son dernier film célébrant la ville de Paris1, il est largement reconnu que celle-ci est une des villes les plus prisées par les réalisateurs du monde entier. «Midnight in Paris est une merveilleuse lettre d’amour à Paris», déclare ainsi le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, dans un communiqué. Y est sublimé le fantasme du foisonnement culturel et artistique du Paris des années 1920 et de la Belle Époque. Ainsi, quand il s’agit de mettre Paris à l’honneur, les exemples cinématographiques sont abondants2. Il est de notoriété publique que Paris est une des villes les plus filmées au monde. Outre l’importante production française, les réalisateurs étrangers qui l’ont choisie et la choisissent encore pour cadre sont nombreux. Paris n’a pas fini de faire parler d’elle. Mais, avant d’exalter la capitale parisienne, Woody Allen s’était déjà converti au cinéma britannique, quelques années auparavant, en choisissant Londres comme lieu exclusif de tournage de «Match Point». Son film de 2005, avec une distribution largement britannique et un financement de BBC Films. C’est tout le climat typiquement londonien qui y est fêté : la Tamise, la Tate Modern, St James’s Park et «The Gherkin» - gratte-ciel tout juste construit - ainsi que d’autres quartiers, comme Belgravia, Marylebone, Notting Hill, Chelsea ou Covent Garden. Puis il enchaîna avec deux autres films également tournés à Londres, Scoop (2006) et Le Rêve de Cassandre (Cassandra’s Dream, 2007). En effet, depuis plus de 30 ans, Londres a également été le lieu de tournage de nombreux films3. Des films qui ont tous bénéficié de l’atmosphère si particulière de la capitale britannique. 10 Downing Street, Big Ben, Tower Bridge, Greenwich… Autant de lieux mythiques, si souvent filmés, que Londres est aujourd’hui la 3ème ville dans le monde où l’on tourne le plus de films (600). Mais qu’en est-il de des partis-pris culturels de ces deux villes de l’autre côté du grand écran ; côté salle ? Londres et Paris, deux métropoles européennes concurrentes, au rayonnement important C’est dans cette optique, qu’il apparaît important, ici, de réfléchir parallèlement à ce qui réunit et sépare ces deux villes en termes de «géographie cinématographique». Le comparatisme est une posture qui se développe dans les disciplines de lettres et sciences humaines. Il prend à contre pieds l’exercice monographique, le plus répandu au sein de ces disciplines. La comparaison permet de souligner les invariants, les formes d’universaux et révèle, en parallèle, les spécificités des contextes sociaux et culturels. Le comparatisme permet ainsi de s’interroger sur la place à donner aux différences et aux ressemblances. En 1786, Louis Sébastien Mercier publie «Parallèle de Paris et de Londres». La révolution industrielle a déjà pris son essor en Angleterre, elle arrivera quelques cinquante ans plus tard en France. Dans cet ouvrage, l’auteur dépasse la rivalité évidente entre les deux grandes capitales et met en avant la dimension exemplaire de cette étude de cas. «Londres, voisine et rivale, est inévitable à considérer en 1 «Midnight in Paris», de Woody Allen, 2011 2 Citons rien qu’à titre d’exemple, «Paris brûle –il ?» de René Clément, 1966 ; «Le fabuleux destin d’Amélie Poulain» de Jean Jeunet, 2001 ; «Paris Je t’aime», 2006 ; «Paris», de Cédric Klapish, 2008, etc. 3 «Mary Poppins», de Robert Stevenson, 1964, «Blow up», de Michelangelo Antonioni, 1966 ; «Orange mécanique», de Stanley Kubrick, 1972, «Frenzy», d’Alfred Hitchcock, en 1972, «Les poupées russes» de Cédric Klapish, 2004 5 Comparaison des limites administratives / sources : Atlas géopolitique du Royaume Uni réseau de TC à grande échelle réseau ferré gare réseau automobile rapide réseau automobile secondaire aéroport ville centre/aire urbaine fleuve Tamise/Seine et Marne 6 parlant de Paris ; et le parallèle vient s’offrir de lui-même.