Pierre Brossolette

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Pierre Brossolette Pierre Brossolette les passagers de la lune MARDI 26 MAI à 20h50 Dans le cadre de l’hommage de la nation à la mémoire de Pierre Brossolette et du transfert de ses cendres au Panthéon. PRESENTATION DU FILM Pierre Brossolette, jeune journaliste renommé de l’entre-deux-guerres, se révèle pendant l’Occupation homme d’action, et s’impose comme un maître de la lutte clandestine. Pionnier de la Résistance, il contribue à en unifier les réseaux et s’engage totalement, jusqu’au sacrifice ultime. Action, suspense, espionnage... ce film plonge le téléspectateur au cœur des années noires. Celles des traques, des angoisses, mais aussi de l’espoir. Dans le Paris occupé ou à Londres, nous croisons celles et ceux qui ont fait la Résistance. Des combattants de l’ombre, restés anonymes, mais aussi des personnalités politiques et des héros illustres : Churchill, le Général de Gaulle, Jean Moulin, le Colonel Passy, le Colonel Rémy… Dans ses tête-à-tête avec eux, mais aussi dans la clandestinité et dans l’intimité du couple qu’il forme avec Gilberte, se révèle la personnalité attachante et déconcertante de Pierre Brossolette: un homme tour à tour idéaliste, intuitif, pragmatique, hyperactif, flamboyant, rebelle. Ce film raconte la passion et le courage de cet homme au destin hors-norme, tragiquement interrompu à 40 ans. Pierre Brossolette (1903-1944) INTERVIEW Quelles ont été vos motivations pour réaliser ce film ? Lorsque Simone Harari m’a proposé de participer à ce projet, j’ai dit oui sans hésiter. D’abord pour des raisons personnelles. Je suis issue d’une famille de résistants, et travailler sur cette époque si importante dans notre histoire collective m’a immédiatement séduite. Ensuite, je suis passionnée par les enjeux politiques, et ils étaient particulièrement exacerbés dans cette période de conflit, même si on les passe souvent sous silence. Enfin, j’étais intéressée par le parcours et la personnalité de Brossolette, un homme à la fois brillant, clairvoyant et courageux. Brossolette, c’est Pierre, mais c’est aussi le couple… Bien sûr ! Le couple Brossolette était incroyablement moderne, animé par l’amour, la tolérance et la liberté. Gilberte n’était pas seulement un soutien de son époux : elle était comme lui guidée par une vision et une volonté d’action. Après la guerre, elle sera quand même la première femme vice-présidente du Sénat ! Le talent et la sincérité de Léa Drucker et de Julien Baumgartner permettent de rendre compte de la façon dont Pierre et Gilberte Brossolette s’impliquaient, pensaient et agissaient de concert. Comment avez-vous abordé l’incarnation des grands personnages historiques ? Avec la volonté d’humaniser ces personnages pour me rapprocher de la vérité historique et aller au-delà des mythes. Pour le Général de Gaulle en particulier, nous avons choisi Bernard Alane, un acteur formidable, certes de grande taille, mais surtout capable de jouer un rôle et non d’imiter. Puis, nous avons travaillé sur les situations qu’ils traversaient, le contexte dans lequel ils évoluaient, et non sur les images statiques que nous conservons de l’époque. C’est ainsi que l’on peut être le plus fidèle possible à la vérité des personnages, et à ce qu’ils vivaient. Comment avez-vous travaillé pour rendre compte de l’ambiance de l’époque ? Il y a un charme propre aux films d’époque : nous tournons des scènes avec moins de monde dans les rues, pas de voitures, pas d’écrans, moins de publicité…Mais cette esthétique est évidemment fortement empreinte ici de l’atmosphère de l’occupation : la peur des arrestations, l’angoisse des lendemains pour soi et ses proches. C’est une ambiance faite de lourdeur, de méfiance qui encourage les chuchotements. Une ambiance propre à tous les régimes autoritaires voire totalitaires qui sévissaient alors, mais qui malheureusement existent encore aujourd’hui. Une ambiance qui rend si actuel l’esprit de Brossolette : la nécessité de s’unir au-delà de nos différences pour combattre encore et toujours les sectarismes et défendre nos libertés. COLINE SERREAU / réalisatrice INTERVIEW Que saviez-vous de Pierre Brossolette avant de travailler sur ce film ? Comme beaucoup de Français, j’avais de Brossolette une idée assez superficielle. J’avais cette image d’un grand résistant, je connaissais sa fin tragique, mais finalement je n’en savais pas grand chose. C’était d’ailleurs l’une de mes motivations pour écrire le scénario : ce film, c’est une façon de rendre hommage à un héros marginalisé dans notre mémoire collective. Et ainsi de réparer une certaine injustice. Qu’est-ce qui vous a marqué en vous documentant, et notamment en lisant la biographie d’Eric Roussel ? J’ai bien entendu mieux compris le parcours de Pierre Brossolette. Mais ce que j’en ai surtout retenu, c’est sa personnalité. Brossolette, c’est l’incarnation du courage. C’est un homme vrai, entier, constant. Obstiné même, malgré les épreuves, les difficultés, les obstacles. C’est un homme qui a choisi d’être fidèle à ses idéaux et à ses valeurs jusqu’au bout. De défendre ses convictions avec une franchise parfois déconcertante. Mais surtout de servir la France jusqu’à la mort, inéluctable. Gilberte Brossolette joue un rôle majeur dans ce parcours… Oui, Gilberte est une femme formidable, d’une incroyable force de caractère, d’une conduite toujours exemplaire. Cette histoire, c’est aussi celle d’un couple. Car le choix de la Résistance, c’est un choix qu’ils font à deux. La peur des représailles et les nuits d’angoisses, ils les vivent ensemble. Lorsqu’il entre dans la clandestinité, le couple Brossolette met en péril tout ce qu’il a construit : son confort, son statut, sa famille. Au final, à qui ce film rend-il hommage ? A l’homme ou au politique ? Les deux ! Tout l’enjeu était de respecter un équilibre entre le politique et l’homme. Nous sommes dans le cadre d’une fiction historique, qui a pour but d’éclairer les enjeux d’une époque si particulière, les conflits personnels et idéologiques alors que dans l’ombre de la Résistance se prépare la reconstruction d’une France libérée. Mais ce qui rend une fiction captivante, c’est sa capacité à nous faire côtoyer des personnages exceptionnels. Brossolette, mais aussi Moulin, de Gaulle, Churchill… : nous découvrons les hommes au-delà des portraits officiels, leurs doutes, leurs difficultés, leurs choix intimes. Et c’est grâce à cet équilibre que le film nous met face à ces destins exceptionnels, et nous pose à chacun cette question : qu’aurions- nous fait à leur place ? Didier Decoin / scénariste Notes d’intention Ce film nous plonge au coeur des années noires. Celles de l’occupation, de la Lorsque, avec Didier Decoin, nous avons commencé à réfléchir sur le collaboration, des traques et des tortures, des privations et de la mort. Ce sont scénario de ce film, une certitude est apparue : Pierre Brossolette était un les années du mal que l’on doit combattre, de la clandestinité à laquelle il faut personnage totalement à part, hors normes. L'un de ces héros méconnus, ou se soumettre. Dans cette période se dressent des héros, parfois illustres mais peu connus, dont il faut d'abord tenter de décrypter les vrais ressorts, souvent anonymes, qui sont autant de lumières. Parmi eux, Pierre Brossolette, apparents ou enfouis. trop souvent oublié dans notre histoire collective. Brossolette, c'était l'incarnation de la République, au sens noble du terme, le Brossolette : l’intellectuel, le journaliste, le combattant. L’homme, d’abord. En symbole de la rigueur morale, l'expression même du courage, politique, préparant ce film, j’ai été bouleversée par sa personnalité rebelle et intellectuel et physique. Un journaliste brillant, engagé, qui, de la flamboyante. Par le couple incroyablement moderne qu’il formait avec dénonciation immédiate des accords de Munich jusqu'à son suicide en forme Gilberte. Homme d’idéal, Brossolette était aussi animé d’un profond réalisme. de sacrifice, n'a cessé de mettre en conformité ses paroles et ses actes. Socialiste pacifiste, il était dans le même temps antimunichois et pourfendait Militant de la liberté, résolu dans sa volonté, au-delà de l'organisation de la les erreurs de l’entre-deux-guerres. Adversaire jusque dans la mort du Résistance, de préparer l'après-guerre dans un esprit d'unité, exigeant pour nazisme, il mettait déjà en garde ses camarades contre les dérives du lui davantage encore que pour les autres. communisme soviétique. Se méfiant des professionnels de la politique, il s’affirmait gaulliste et imaginait les conditions pour que la France une fois La priorité, c'était de montrer aux téléspectateurs la véritable personnalité libérée évite d’autres tragédies. de celui qui, comme Jean Moulin, illustre ces combattants héroïques et désintéressés. Ceux qui, aux côtés du général de Gaulle, à Londres comme Une personnalité complexe donc, à l’image de cette période. Car derrière le dans la France occupée, ont très vite redonné l'espoir. mythe d’une résistance unie, nous découvrons que ces femmes et ces hommes réellement rassemblés contre le même ennemi ont des caractères, des idées, Le Pierre Brossolette que révèle ce film, c'est à la fois le soldat, le résistant, le des projets, des valeurs et des ambitions qui parfois s’entrechoquent. Sans visionnaire, le stratège, l'éditorialiste au micro de la BBC, le compagnon de remettre en cause l’objectif commun - la nécessaire défaite de l’Allemagne l'homme du 18 juin. Avec Gilberte, sa femme, une personnalité lumineuse, il nazie et la libération de la France - l’engagement laisse bien souvent place aux a joué un rôle essentiel pendant toute la guerre.
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