L'organisation des transports et de la mobilité en Île-de-France.

Île-de-France Mobilités est le nouveau nom d'usage du syndicat des transports d'Île-de-France (STIF). Le STIF est l'autorité organisatrice de la mobilité durable (AOMD) unique pour toute l'Île-de-France. Le rôle d'une autorité organisatrice (AO) est de : - définir, décider et financer les services de transports qui sont exécutés par des opérateurs de transports, - décider de la tarification de ces services, - élaborer le plan de déplacements urbain d'Île-de-France (PDUIF), - assurer la maîtrise d'ouvrage des projets de transports directement ou par délégation, - piloter la réalisation des projets qui sont réservés par la loi, à la SNCF ou la société du Grand (SGP), - développer les autres mobilités directement ou conjointement comme le vélo, l'autopartage ou le covoiturage.

I. L'organisation du STIF Le STIF est un établissement public local. Son organe de décision est son conseil d'administration (CA) de 29 administrateurs élus par les collectivités membres : 15 de la Région Île de France (RIF), 5 par la Ville de Paris, 1 pour chaque autre département (donc un pour le Val d'Oise), 1 pour le représentant des entreprises (membre de la CCI Paris-Île-de-France) et 1 pour les collectivités locales finançant les services de transport. Il est présidé par madame Valérie Pécresse, également présidente de la Région, son directeur général est Laurent Probst. Le budget du STIF est abondé par les entreprises, à travers le versement transport (VT) et la participation employeur aux titres de transports de ces employés, par ses collectivités membres et par les usagers des transports, ces derniers représentant environ 30% du coût total des transports.

II. Les services de transports. Le STIF finance et décide de la consistance de ces services, assurés par des opérateurs, au nombre de trois dans notre région : la RATP, SNCF et les transporteurs privés regroupés dans l'association . La RATP opère les métros actuels, la plupart des tramways et les bus dans Paris et la zone dense de l'agglomération parisienne, qui correspond essentiellement aux départements de petite couronne, avec également des services dans le Val d'Oise. Elle co-exploite également avec la SNCF les RER A et B. La SNCF opère les (ex trains de banlieue) H, J, K, L, N U et P, les RER A et B avec la RATP et seule les RER C, D et E. L'association Optile regroupe les transporteurs privés bus et cars qui opèrent dans les départements de grande couronne essentiellement. Trois grands groupes nationaux existent dans cette association : (filiale privée de la SNCF), RATP Dev (filiale privée de la RATP) et Transdev. Il reste cependant quelques groupes indépendants, comme le groupe Lacroix dans le Val d'Oise. Le STIF finance aussi et organise directement ou délègue le transport scolaire, le transport spécialisé pour les personnes en situation de handicap (PAM, "pour aider à la mobilité") et le transport à la demande (TAD). III. Le PDUIF. Le PDUIF définit globalement la politique de déplacements pour les personnes et les marchandises pour 5 ans, avec comme objectif de développer les déplacements alternatifs à l'autosolisme et d'améliorer la qualité de l'air et la santé des franciliens. Il peut être complété par des plans locaux de déplacements (PLD) élaborés par une intercommunalité, qui décline et précise sur son territoire, les objectifs du PDUIF.

Conseil départemental du Val d'Oise/Direction des transports – Juillet 2017 Il permet de définir la politique de subventions d'investissement du STIF à des maîtres d'ouvrages locaux pour des aménagements de voirie en faveur des bus et cars, ainsi que des aménagements et des équipementsd'intermodalité autour des gares.

IV. Les grands projets de transports. Le STIF est maître d'ouvrage directement ou par délégation pour tous les projets de transports de surface, les transports en commun en site propre (TCSP), qui peuvent être par exemple des lignes de bus qui circulent sur des voies dédiées. Il supervise et approuve les travaux de la SNCF sur les voies ferroviaires et de la société du Grand Paris (SGP), qui construit les nouvelles lignes de métro 15, 16, 17 et 18. Ces projets d'investissement lourds sont financés essentiellement par la Région et l'État, par les maîtres d'ouvrages de ces travaux comme la SNCF et les Départements (part minoritaire). La SGP finance son projet de métro par endettement, qu'elle rembourse par des taxes qui lui sont directement affectées par la loi. Ces taxes sont prélevées sur les entreprises et les contribuables particuliers franciliens. Il y a celle sur les surfaces de bureaux, mais aussi une fraction de taxe spéciale d'équipement (TSE) supplémentaire prélevées en même temps que les impôts locaux, habitation et foncier.

V. Le rôle des autres collectivités. La Région, en plus d'abonder le budget général du STIF, participe plus particulièrement au financement de titres de transports pour des publics spécifiques, comme le forfait Imagin'R. Elle subventionne, en accord avec l'État, les grands projets de transports, des infrastructures routières réalisées par l'État et en fonction des projets d'autres collectivités. Elle vient de définir un plan vélo régional, qui finance des infrastructures et des services pour ce mode de déplacement, en direction de maîtres d'ouvrages locaux : surtout les Départements, les intercommunalités et les communes. Les Départements sont gestionnaires de leur réseau routier, ils financent et réalisent la construction de nouvelles liaisons et la requalification de routes existantes. Ils peuvent être maître d'ouvrage de projets de TCSP, comme le Val d'Oise pour la ligne de bus 20 entre Gonesse et Villepinte. Les collectivités locales (départements, intercommunalités, communes) peuvent apporter un financement complémentaire à celui du STIF pour les services opérés par Optile, c'est le cas du Département du Val d'Oise sur le réseau BusValdoise. Elles peuvent subventionner des titres de transport (le Val d'Oise le fait par exemple sur les forfaits Imagin'R et Améthyste) et organiser le PAM. C'est le cas pour le Val d'Oise avec le PAM95. Elles peuvent également financer (avec l'appui de la Région) et expérimenter des nouvelles solutions comme le covoiturage (à l'instar du Val d'Oise avec le dispositif Covoit'ici), l'autopartage et autres.

Conseil départemental du Val d'Oise/Direction des transports – Juillet 2017