A Document du Fonds International de Développement Agricole

Burkina Faso Programme spécial Conservation des eaux et des sols – agroforesterie (PS CES/AGF) Rapport d’évaluation intermédiaire

Juillet 2004 Rapport No 1471-BF

Photo sur page de couverture: Arrosage d’une pépinière au village de Ribou, près de Yako, où les jeunes plants d’eucalyptus, de lucaena, de prosopis, de papayer et d’acacia poussent Source : Jeremy Hartley (FIDA)

Burkina Faso

Programme Spécial « Conservation des Eaux et des Sols – Agroforesterie » (PS CES/AGF) Prêts n° SRS 044 BF et 369 BF

Évaluation intermédiaire

Table des matières

Sigles et Acronymes iii Cartes v Accord conclusif xvii Agreement at completion point xxi Résumé (versions française et anglaise) xxv

I. INTRODUCTION 1

A. Contexte et objectifs de l’évaluation intermédiaire 1 B. Approche et méthodologie 2

II. CONTEXTE ET CONCEPTION DU PROJET, MISE EN ŒUVRE ET RÉSULTATS 4

A. Zone et contexte d’intervention, pauvreté et dynamiques locales, groupe cible 4 B. Raison d’être du projet, stratégie d’intervention, objectifs et composantes initiaux 5 C. Montage institutionnel et Partenariat 8 D. Évolution du contexte au cours de la mise en œuvre 8 E. Évolution de la conception du projet et capacité d’adaptation au cours de la mise en oeuvre 10 F. Moyens mis en oeuvre et principaux résultats obtenus 10

II. IMPACT DU PROJET 17

A. Impact sur les ressources matérielles et financières des ménages 17 B. Impact sur les ressources humaines 20 C. Impact sur le capital social et les capacités collectives 23 D. Impact sur la sécurité alimentaire et économique des ménages 27 E. Impact sur l’environnement et la base de ressources naturelles 28 F. Impact sur les institutions, les politiques et le cadre réglementaire 29

IV. ANALYSE DES PERFORMANCES DU PROJET ET DU PARTENARIAT 31

A. Pertinence des objectifs et adéquation de la stratégie 31 B. Efficacité de la mise en oeuvre, performance des partenaires et du partenariat, adéquation des méthodes 32 C. Efficience 34

V. CONCLUSIONS ET LEÇONS À TIRER DE L’EXPÉRIENCE 37

VI. RECOMMANDATIONS 40

APPENDICES

Appendice 1 : Nombre de villages touchés par département et province par rapport au total Appendice 2 : Bilan des réalisations de la phase 1 Appendice 3 : Bilan des réalisations de la phase 2 Appendice 4 : Document d’orientation et termes de référence de l’évaluation Appendice 5 : Matrice d’impact

ANNEXES* Annexe I : Conservation des ressources productives et développement de la production agricole Annexe II : Financement du monde rural (Crédit – Subvention) Annexe III : Renforcement des capacités locales, montage institutionnel et suivi-évaluation Annexe IV : Compte rendu des visites de terrain Annexe V : Compte rendu de l’atelier de Yako d’échanges et de réflexions avec les partenaires du projet

*Les annexes sont disponibles sur demande à l’adresse e-mail suivante : [email protected]

Source des photos insérées dans le rapport : M. Jeremy Hartley (FIDA)

ii Taux de change

Unité monétaire = Franc CFA (FCFA) 1,00 USD = 610 FCFA 1,00 FCFA = 0,001637 USD

Sigles et abréviations

ADRK Association pour le développement de la région de KAYA AGF Agroforesterie AMTA Agricultural Management Training for Africa ATAS Agent technique agriculture spécialisé BACB Banque agricole et commerciale du Burkina (Ex CNCA) BOAD Banque ouest-africaine de développement CAF Cellule administration et finances CAST Cellule appui et supervision technique CCR Cellule crédit rural CCTP Cadre de concertation technique provincial CDC Cadre départemental de concertation CES Conservation des eaux et des sols CMECF Caisse mutuelle d’épargne et de crédit des femmes CNCA Caisse nationale de crédit agricole CNG Conseil national de gestion CNSF Centre national de semences forestières CONAGESE Conseil national pour la gestion de l’environnement COOPEC Coopérative d'épargne et de crédit COPP Cellule organisation et promotion paysanne CP Caisse populaire CSE Cellule suivi-évaluation CV Caisse villageoise CVGT Commission villageoise de gestion des terroirs DEP Direction des études et de la planification DF Digue filtrante DFVAF Direction de la foresterie villageoise et des aménagements forestiers DGH Direction générale de l’hydraulique DOS Document d’orientation stratégique DPAHRH Direction provinciale de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques DPEBA Direction provinciale de l'enseignement de base et de l’alphabétisation DPEEF Direction provinciale de l'environnement et des eaux et forêts DPF Département productions forestières DPRA Direction provinciale des ressources animales DRAHRH Direction régionale de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques DRECV Direction régionale de l’environnement et du cadre de vie DREP Direction régionale de l’économie et de la planification DRH Direction régionale de l'hydraulique DRRA Direction régionale des ressources animales DRS/CES Défense et restauration des sols/conservation des eaux et des sols EMA Équipe mobile d'appui EP Élevage pilote FIDA Fonds international pour le développement agricole FUGN Fédération des Unions des groupements Naam

iii Sigles et abréviations (suite)

G.V.M Groupement villageois mixte GRN/SP Gestion des ressources naturelles/Systèmes de production GT Gestion des terroirs GV Groupement villageois GVE Groupement villageois d’éleveurs GVF Groupement villageois féminin GVH Groupement villageois homme IA Intensification agricole INERA Institut de l'environnement et de la recherche agricole INSD Institut national de statistique agricole LPDA Lettre de politique de développement agricole LUCODEB Lutte contre la désertification au Burkina MARA Ministère de l’agriculture et des ressources animales MARP Méthode active de recherche participative OP Organisation paysanne OVEC Organisation villageoise d'épargne et de crédit PATECORE Projet d'aménagement des terroirs et de conservation des ressources PNDSA Programme national de développement des services agricoles PNGT Programme national de gestion des terroirs PNLD Plan national de lutte contre la désertification PRSAP Projet de renforcement des services d’appui aux producteurs PS-CES/AGF Programme spécial de conservation des eaux et des sols et d'agroforesterie PVD Plans villageois de développement R/D Recherche-développement RCPB Réseau des caisses populaires du Burkina RNA Régénération naturelle assistée RSEC Regroupement des sections d’épargne et de crédit SEC Section d'épargne et de crédit SYSCOA Système comptable ouest Africain UCP Unité de coordination du Programme URC-Bam Union régionale des coopératives d'épargne et de crédit du Bam URCP/Nord Union régionale des caisses populaires du Nord URSEC Union des regroupements des sections d’épargne et de crédit

iv

xv xvi

xvii

xviii

xix xx Remerciements

Le Bureau de l’évaluation du FIDA tient à remercier l’ensemble des cadres et salariés du Programme Spécial Conservation des Eaux et des Sols/Agroforesterie (PS CES/AGF), et spécialement M. Fimba Julien LOMPO, Directeur du programme, pour son accueil, sa disponibilité et son implication dans ce travail d’évaluation.

Il remercie également pour leur présence et leur participation active à ce travail M. Victor KABORE et M. Iga LENGANY de la Division Études et Planification du Ministère de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques ainsi que M. Raymond KABORE du Ministère de l’économie et du développement, présent au titre de cette mission en tant que représentant des ministères de tutelle de ce programme.

Le Bureau de l’évaluation remercie par ailleurs M. Salif DIALLO, Ministre de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques, M. Ibrahima KABORE, Secrétaire général du MAHRH et M. Étienne YAMEOGO, Directeur général de la Coopération du Ministère des finances pour leur participation aux restitutions finales de la mission d’évaluation et, à travers eux, l’ensemble des structures déconcentrées des Ministères ainsi que les projets rencontrés lors des diverses visites de terrain.

Il remercie enfin toutes les personnes, paysans et paysannes, responsables d’OP ou d’institutions financières rurales ainsi que les élus locaux, rencontrés lors des différentes réunions de terrain dans les 28 villages visités par la mission ou au cours de l’atelier, pour leur chaleureux accueil et le temps qu’ils ont bien voulu consacrer à cette évaluation intermédiaire.

xv Burkina Faso

Programme Spécial « Conservation des Eaux et des Sols – Agroforesterie » (PS / CES-AGF) - Phase 1 et phase 2

Évaluation intermédiaire

Accord conclusifi

I. INTRODUCTION

1. Le Programme Spécial de Conservation des Eaux et des Sols - Agroforesterie (PS-CES/AGF) a débuté en Octobre 1988 sur quatre provinces du plateau central (Passoré, Yatenga, Bam et Sanmatenga). Il s’est poursuivi en 1996 par une seconde phase élargissant sa zone d’intervention au Boulkiemdé, Sanguié, Namentanga. Le coût total du programme pour ces 15 années de mise en œuvre s’élève à 38,1 millions de USD dont 26,7 sur prêts FIDA (SRS 011-BF en phase 1 et SRS 044-BF et 0369-BF en phase 2).

2. Les objectifs généraux du programme étaient : i) la conservation des ressources naturelles et ii) l’amélioration durable de la production, des revenus et du niveau de vie des ménages ruraux disposant d’une surface cultivée de moins de trois hectares, soit environ 40 000 exploitations (dont 20% dirigées par des femmes) correspondant à une population estimée entre 320 000 et 400 000 personnes.

3. La date d’achèvement du PS CES/AGF était prévue fin juin 2003. Dans cette perspective et celle d’une éventuelle nouvelle intervention dans la zone, le Bureau de l’évaluation du FIDA a été sollicité pour conduire l’évaluation intermédiaire de ce programme. L’objectif de cette mission était, dans un esprit d’évaluation conjointe et partenariale, de juger de la pertinence des actions et des approches menées, de mesurer leurs impacts et les changements induits ainsi que de tirer les enseignements pour le futur de ce qu’il conviendrait de poursuivre, de stopper ou d’améliorer.

II. COMPOSITION DU PARTENARIAT D’ÉVALUATION ET PROCESSUS SUIVI

4. Le partenariat d’évaluation conjointe était composé : i) du responsable de l’évaluation au BEE/FIDA, ii) du Secrétaire général du Ministère de l’agriculture ; iii) du Chargé de portefeuille du FIDA pour le Burkina Faso ; iv) du Chargé de portefeuille concerné à la BOAD ; v) du Directeur du PS-CES/AGF ; et vi) d’un cadre de la Division du conseil technique du FIDA.

5. La mission d’évaluation a travaillé dans la zone du projet du 25 janvier au 16 février 2003. La méthodologie employée a été la suivante :

• Auto-évaluation facilitée réalisée par l’équipe du PS CES/AGF pendant trois jours avec une présentation et une analyse des différents volets en plénière. • Mission de terrain avec : i) rencontre des villages bénéficiaires (27 villages au total) ou non du PS-CES/AGF, discussions, visite des sites et recueil du point de vue des principaux destinataires ; ii) rencontre des services partenaires (niveau provincial et départemental). Participation au Cadre de concertation technique provincial de ; iii) rencontre des autres acteurs de la zone (PDL, OPA, ONG…). L’échantillon des villages, tiré au hasard, a été raisonné sur l’ensemble des huit provinces et sur l’ensemble des quinze volets du Programme.

xvi • Entretiens avec les principaux intervenants et partenaires nationaux (PNGT2, AFD, DANIDA, GTZ, Ministères, INERA…). • Tenue d’un atelier de réflexion et d’échanges à Yako autour des constats de la mission d’évaluation et des questions restées en suspens. • Restitution des conclusions provisoires au niveau du Ministère. • Rédaction et validation de l’accord conclusif après analyse des remarques transmises par le PS CES/AGF sur le rapport de l’évaluation intermédiaire.

III. PRINCIPAUX CONSTATS SUR LES RÉSULTATS ET IMPACTS DU PS CES/AGF

6. De manière très globale, la mission a pu observer l’atteinte des objectifs quantitatifs fixés au PS CES/AGF et constater de nombreux impacts positifs issus de ce projet. Parmi les principaux, il est à noter : i) l’amélioration du capital productif des exploitations agricoles (91 500 ha aménagés dont 5 000 ha de sols dégradés récupérés et l’augmentation du taux d’équipement des exploitations ; ii) l’accroissement de 25% des rendements des cultures vivrières sur 20 à 30% des terroirs des 489 villages concernés ; iii) l’augmentation des revenus monétaires des ménages (815 millions de FCFA de bénéfices dégagés des activités financées par micro-crédit).

7. La sécurité alimentaire et nutritionnelle de 350 000 personnes s’est améliorée. En moyenne le taux de couverture de leurs besoins annuels en produits vivriers est passé de 80 à 90%. 233 000 personnes ont bénéficié d’un accès facilité à l’eau potable et d’une amélioration de leur situation sanitaire via la mise en place de 261 forages. La situation économique des femmes, favorisée par une stratégie volontariste du PS CES/AGF en la matière (financement et formations visant à alléger leur charge de travail et/ou à leur permettre d’entreprendre des activités génératrices de revenus), a permis une évolution positive de leur place et pouvoir au sein des communautés. Le programme a aussi permis de valider ou de confirmer certaines techniques en matière de Conservation des eaux et des sols, d’agroforesterie (Régénération naturelle assistée, RNA), de conduite d’élevage, d’hydraulique villageoise ou de micro-crédit qui peuvent aujourd’hui se reproduire à plus large échelle.

8. Par contre, les impacts positifs attendus en matière de renforcement du capital social, des capacités locales et collectives n’ont pas été à la hauteur des investissements réalisés. Le volet Recherche/Développement n’a pas permis de réellement innover sur la fertilité des sols, l’intensification agricole ou le reboisement dans la perspective à moyen terme d’une sédentarisation des cultures et de répondre ainsi aux attentes paysannes, mais plus à quantifier des résultats et à affiner des techniques déjà existantes. Le renforcement institutionnel à travers les volets d’appui aux organisations paysannes (OP), aux comités de gestion de terroirs villageois et aux services techniques publics ne permet guère d’espérer, pour cette fin de projet, une autonomisation de ces structures, ni d’interventions significatives sur fonds propres. Enfin, l’approche « Gestion de Terroirs » doit être revue et orientée vers la mise en place de plans d’aménagement globaux et contractualisés au niveau villageois et vers la finition et la mise en œuvre de règles de gestion des ressources naturelles au sein des communautés.

9. L’importance des résultats et de l’impact du PS CES/AGF est néanmoins indéniable. La performance d’un programme aussi complexe doit être appréciée dans le contexte de la forte évolution institutionnelle et socio-économique observée au cours de ces 15 dernières années au Burkina Faso.

xvii IV. LEÇONS GÉNÉRALES ISSUES DE L’EXPÉRIENCE DU PS CES/AGF

10. De manière très générale, les principales leçons tirées de ces quinze années d’intervention et exploitables au niveau des autres et futurs projets du Ministère et du FIDA sont les suivantes :

1/ La préparation du désengagement des projets ou programmes est une nécessité fondamentale dans le but d’assurer à la fois une meilleure préservation des acquis mais également la poursuite et l’extension des dynamiques mis en œuvre. Pour cela il importe :

i) de travailler dès le départ sur un montage institutionnel équilibrant l’intervention des différents acteurs de la société et de prévoir, le cas échéant, l’accompagnement de l’émergence de certains prestataires inexistants mais néanmoins indispensables à terme lors du retrait de la structure projet et des financements externes, ii) de définir une stratégie claire, phasée et flexible de prise en charge progressive de la maîtrise d’ouvrage par le groupe cible et ceci dès la formulation, iii) d’élaborer des cadres logiques avec des indicateurs plus qualitatifs et de mettre en place un suivi/évaluation capable (avec les moyens ad hoc) d’effectuer à la fois un suivi de conformité mais aussi d’opportunité des actions et méthodes par rapport à la philosophie des documents contractuels. iv) d’améliorer la capacité des décideurs (ministère de tutelle et bailleur) à faire évoluer un programme en cours d’exécution, les procédures et délais ne devant pas devenir une contrainte majeure à toutes évolutions des projets en cours.

2/ L’approche de « réponse à la demande » ne doit pas exclure la définition d’une stratégie régionale et locale de la part du projet. Sur des domaines aussi fondamentaux que la CES ou l’agroforesterie et avec des ambitions de résultats affichés en matière de gestion de terroir sur un niveau régional, il devient essentiel que la stratégie soit négociée puis contractualisée avec les collectivités concernées afin d’assurer la logique et la cohérence de l’action par rapport à la problématique globale, mais aussi à l’échelle de chaque zone d’intervention particulière (bassin versant dans le cas CES).

3/ La fonction de « recherche/ développement » reste essentielle au sein des projets afin de faire évoluer l’offre technique mais cette dernière doit impérativement, et pour donner les résultats attendus, être plus pragmatique dans les solutions proposées et surtout plus chiffrée dans les domaines financiers et économiques attendus pour le bénéficiaire. Ceci implique une connaissance des stratégies et contraintes réelles du milieu rural que ne possède pas toujours les chercheurs. Une mise en concurrence et/ou un partenariat avec d’autres prestataires dans ce domaine ainsi que la mise en place d’enveloppes « études/recherche/développement » permettraient aux projets d’améliorer leurs résultats.

4/ L’intensification des productions agropastorales passe par une multitude d’améliorations techniques (aménagements CES, agroforesterie, techniques d’élevage ou d’amélioration de la fertilité des sols…) qu’il convient de mieux intégrer dans les approches afin de profiter au maximum des synergies ainsi créées. Une stratégie visant la recherche de complémentarité des volets du projet et parfois de concentration des interventions semble donc recommandable de manière générale.

xviii V. PRINCIPALES RECOMMANDATIONS DE L’ÉVALUATION FAISANT L’OBJET D’UN CONSENSUS DU PARTENARIAT

11. Compte tenu des acquis du projet, de l’ampleur du défi environnemental, agricole et humain dans cette zone, la mission recommande :

1. La préparation d’une nouvelle intervention sectorielle sur la problématique de l’aménagement des terroirs et de la sédentarisation des cultures, appuyée par le FIDA et subordonnée à la réalisation préalable d’études de fond indispensables à une nouvelle formulation, dont notamment:

i) la réalisation d’un zonage mesurant l’évolution et les tendances actuelles sur le Plateau central en matière d’érosion hydraulique ou éolienne, ii) une étude du tissu et des capacités d’intervention des opérateurs et des prestataires présents localement, et iii) la mise en place de mini-opérations pilotes visant à mesurer la faisabilité de certains nouveaux métiers ruraux (groupements de jeunes aménagistes en particulier).

2. La prise en compte des leçons de la riche expérience du PS CES/AGF afin de s’engager dans une approche fondamentalement différente, avec dès le départ, une stratégie évolutive basée sur les acteurs locaux et un désengagement planifié de la structure projet.

3. Une intervention en matière de finance rurale devant s’inscrire dans la stratégie des institutions partenaires mais avec des objectifs de taux de pénétration beaucoup plus ambitieux et partagés (actuellement seulement 4% après 15 ans).

Recommandations à court terme :

12. La mission recommande dans le cadre de la gestion de la phase finale du PS CES/AGF de :

- S’assurer des engagements de la contre partie de l’État pour un bon déroulement de l’achèvement du projet et de la clôture des prêts FIDA et BOAD (154 millions prévus sur loi de finance 2003 plus 346 millions approximativement restant dus pour cette même année et à négocier).

- Prendre les mesures conservatoires relatives aux matériels roulants et équipements dans le cadre d’une suite de l’intervention.

- S’assurer du bon déroulement des opérations de remboursement des crédits accordés par la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB) afin de ne pas créer « de nouveaux antécédents » difficiles à gérer par la suite. Les crédits accordés entre 1998 à 2002 vont voir leur remboursement se poursuivre jusqu’en 2006 pour les derniers accordés. L’absence d’une représentation de la BACB dans la zone et les limites et contraintes des comités départementaux mis en place risquent de conduire à une situation d’impayés. Il apparaît donc impératif de trouver une solution alternative pour le recouvrement des encours restant dus. La mission recommande que le projet se rapproche de la BACB pour envisager des modalités de dépôts des remboursements auprès des guichets d’un opérateur financier implanté dans la zone du programme.

Enfin et dans la perspective d’une future intervention dans la zone du Plateau central et d’une nouvelle collaboration avec les institutions en présence, il apparaît important que le FIDA puisse participer, selon des modalités pratiques à arrêter, au comité de pilotage du Plan d’action pour le financement du monde rural (PA-FMR).

xix

Burkina Faso

Special Programme for Soil and Water Conservation and Agroforestry Phases 1 and 2

Interim Evaluation

Agreement at completion pointii

I. INTRODUCTION

1. The Special Programme for Soil and Water Conservation and Agroforestry commenced in October 1988 in four provinces of the central plateau (Passoré, Yatenga, Bam and Sanmatenga). In 1996 a second phase expanded the programme area to Boulkiemdé, Sanguié and Namentanga. Total programme cost over the 15 years of implementation is USD 38.1 million, of which USD 26.7 under IFAD loans (SRS 011-BF in Phase 1 and SRS 044-BF and 0369-BF in Phase 2).

2. The overall programme objectives were: (i) conservation of natural resources; (ii) effecting a lasting improvement in production, incomes and living standards for rural households farming on land of less than three hectares, or approximately 40 000 smallholdings (20% of them headed by women) for an estimated population of between 320 000 and 400 000 people.

3. The programme completion date was scheduled for the end of June 2003. Accordingly, and given the possibility of renewed action in the area, the IFAD Office of Evaluation was asked to conduct a mid-term evaluation. The mission’s objective was to assess, in a spirit of collaboration and partnership, the relevance of the actions and approaches taken, measure their impact and changes made, and draw lessons for the future as to what ought to be pursued, ended, or improved.

II. THE EVALUATION PARTNERSHIP AND PROCESS

4. Partners in the collaborative evaluation were: (i) the IFAD Office of Evaluation officer responsible for the study; (ii) the Secretary General of the Ministry of Agriculture; (iii) the officer in charge of the IFAD Burkina Faso portfolio; (iv) the officer in charge of the BOAD portfolio; (v) the programme director; and (vi) an officer from the IFAD Technical Advisory Division.

5. The evaluation mission worked in the project area from 25 January to 16 February 2003. The following methodology was employed:

• A three-day facilitated self-evaluation by the programme team, with a presentation and analysis of each component in plenary session. • A mission to the field including: (i) meetings with beneficiary villages (27 villages in total) and others, discussions, site visits and contacts with the major stakeholders; (ii) meetings with counterpart services at the provincial and departmental levels and participation in the Kongoussi provincial technical consultative framework; (iii) meetings with other actors in the area (PDL, OPA, NGOs). A sample of villages was selected randomly from the eight provinces and fifteen components involved in the programme. • Interviews with major participants and national counterparts (PNGT2, AFD, DANIDA, GTZ, ministries, INERA). • A workshop held at Yako for reflection and an exchange of experiences on the evaluation mission’s findings and issues still outstanding.

xxi • Delivery of provisional findings to the Ministry. • Drafting and validation of the concluding agreement following an analysis of comments transmitted by the programme on the mid-term evaluation report.

III. MAJOR FINDINGS ON PROGRAMME RESULTS AND IMPACT

6. Generally speaking, the mission observed that the quantitative objectives set had been achieved and that the programme had generated many positive results. Among these are: (i) an improvement in productive capital for smallholdings (91 500 ha of land received treatment, including rehabilitation of 5 000 ha of degraded soil) and an increase in farm equipment rates; (ii) a 25% increase in food crop yields on 20% to 30% of the land in the 489 villages concerned; (iii) an increase of incomes (FCFA 815 million in benefits derived from micro-credit).

7. Food and nutritional security for the households involved rose from 80% to 90% of yearly coverage; 233 000 people benefited from better access to potable water and improved health through the installation of 261 basic wells. The economic situation of women has benefited from the programme’s voluntarist strategy of support (subsidies and credit) and training to alleviate their workload and enable them to access income-generating activities, which has raised their status and given them more power within the communities. The programme has also enabled certain techniques to be validated and confirmed in soil and water conservation, agroforestry (assisted natural regeneration), livestock breeding, village water systems and micro-credit. These techniques can now be replicated on a larger scale.

8. On the other hand, the expected positive impact in terms of strengthening social capital and local and collective capacities has not measured up to the investments made. The research and development component has not led to any real innovation in terms of soil fertility, agricultural intensification or reforestation under a medium-term crop settling perspective, in response to farmers’ expectations. Rather, it has enabled results to be quantified and existing techniques to be refined. Institutional strengthening under support components for farmers’ organizations, village land management committees and public technical services is not sufficient to warrant the expectation, by the programme’s conclusion, that these structures will have become autonomous or that any significant intervention on own funds will have taken place. Finally, the land management approach itself must be more precisely defined in order to lead in future to comprehensive land use management plans for villages on a contractual basis and a reflection on and implementation of rules governing the management of natural resources within communities.

9. The importance of the programme results and impact is nevertheless undeniable, and the complexity of managing such a programme must also be appreciated in the context of the vigorous institutional and socio-economic development observed in the course of the past 15 years in Burkina Faso.

IV. GENERAL LESSONS LEARNED FROM THE PROGRAMME EXPERIENCE

10. Very generally, the principal lessons learned from the 15 years of programme activities, which may be applicable to other future projects by the Ministry and IFAD, are as follows:

1/ It is crucial to prepare an exit strategy for projects or programmes to ensure both that achievements are maintained and that the dynamics implemented are pursued and expanded. To this end, it is important:

(i) To work from the outset on institutional arrangements that balance out participation by the various social actors and, if necessary, to support the emergence of service providers who may not yet exist but will be

xxii indispensable over time, once the project structure and financing has been withdrawn. (ii) To define a clear, phased and flexible strategy, when the project is being formulated, to ramp up the capacity of the target audience to the point where they are able to take over management of their own development. (iii) To prepare logical frameworks with more qualitative indicators and establish a monitoring and evaluation system capable (using ad hoc resources) of monitoring not only compliance but also the timing of actions and methods with respect to the philosophy of the contract documents. (iv) To work towards more responsiveness on the part of decision-makers (managers and donors) so that a programme may evolve during implementation, ensuring that procedures and deadlines do not stand in the way of making needed adjustments to ongoing projects.

2/ The demand-driven approach should not rule out defining a regional and local strategy for the project. In areas as fundamental as soil and water conservation or agroforestry, and if one aspires to achieve clear results in land use management at the regional level, it is essential that a strategy be negotiated on a contractual basis with the collectivities concerned. This will ensure a measurable approach to economic and technical intervention (with respect to global issues) that is also consistent within the appropriate development unit (a watershed, in the case of soil and water conservation).

3/ The research and development function remains essential within projects so that the supply of technical services can evolve, but in order to produce the expected results it must put forward more pragmatic solutions and be more precise in the financial and economic areas identified by beneficiaries. This implies a superior knowledge of real constraints and strategies in the rural environment which research does not always possess. Competition and/or partnership with other service providers and putting in place studies/research/development packages would enable projects to open up new results potential.

4/ Intensification of agro-pastoral production calls for a multitude of technical improvements proposed by the project (land use management, agroforestry, livestock breeding techniques, improvements in soil fertility) that must be better integrated in order to maximize synergies. A strategy that seeks complementarity among project components and sometimes concentrates interventions, is generally recommended.

V. MAJOR EVALUATION RECOMMENDATIONS REACHED BY CONSENSUS WITH STAKEHOLDERS

11. In view of the programme’s achievements and the broad scope of the environmental, agricultural and human challenge in this area, the mission recommends:

1. Preparation of another sector intervention on issues of land use management and crop settling, supported by IFAD and subject to conduct of in-depth studies before formulation of the new programme, e.g.:

(i) Conduct a zoning exercise to measure changes and current trends in water and wind erosion in the central plateau, (ii) Study the configuration and capacity for intervention of operators and borrowers existing locally, and (iii) Put in place small-scale pilot operations to determine the feasibility of certain new rural occupations (groups of young conservationists, in particular).

xxiii 2. Based on lessons learned through experience acquired under the programme, adoption of a fundamentally different approach that includes, from the outset, an evolutionary strategy based on local actors and an exit strategy for planned withdrawal of the project structure.

3. An intervention in rural finance that falls within the strategy of counterpart institutions but sets much more ambitious targets for shared penetration rates (currently just 4% after 15 years).

Recommendations for the short term:

12. The mission recommends the following measures for managing the final programme phase:

- Ensure that government counterpart funding committed is forthcoming to achieve favourable project implementation and closure of IFAD and BOAD loans (154 million provided for under 2003 financial legislation, plus approximately 346 million still outstanding for this year to be negotiated).

- Take steps to maintain rolling stock and equipment with a view to continued intervention.

- Ensure proper implementation of operations to repay credits granted by Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB) so as not to create new problems. Repayment of credits granted between 1998 and 2002 will be followed by that of more recent credits up to 2006. The lack of a BACB branch in the area and the limitations of departmental committees in place raise the risk of possible defaults. It is imperative therefore to find an alternative solution to recover amounts outstanding. The mission recommends that the programme approach BACB to arrange for repayments to be made through a financial operator set up in the programme area.

Finally, in view of the possibility of future intervention in the central plateau area and renewed collaboration with the institutions there present, it is important for IFAD to take part, the details of participation to be worked out, in the steering committee for the Rural Finance Action Plan.

xxiv Burkina Faso Burkina Faso

Programme Spécial de Conservation des Eaux et Special Programme for Soil and Water des Sols et d’Agroforesterie Conservation and Agroforestry dans le Plateau central in the Central Plateau

Évaluation intermédiaire Interim Evaluation

Résumé1 Summary1

1. Le Programme Spécial de Conservation des 1. The Special Programme for Soil and Water Eaux et des Sols et d’Agroforesterie dans le Plateau Conservation and Agroforestry in the Central Central du Burkina Faso (PS-CES/AGF) a débuté en Plateau of Burkina Faso commenced in October octobre 1988 comme un des projets d’investissement 1988 as one of the most representative and most les plus typiques et les plus ambitieux du Programme ambitious investment projects in IFAD’s Special Spécial pour l’Afrique du FIDA. Sa première phase a Programme for Africa. Phase 1 covered four touché quatre provinces (Passoré, Yatenga, Bam et provinces (Passoré, Yatenga, Bam and Sanmatenga). Il s’est poursuivi par une seconde phase Sanmatenga). A second phase was approved in approuvée en décembre 1994 et démarrée en mai 1996, December 1994 and began in May 1996, expanding élargissant la zone d’intervention aux provinces de the programme area to Boulkiemdé, Sanguié and Boulkiemdé, Sanguié et Namentanga. Namentanga provinces.

2. Le coût total du programme pour ces 15 2. The total cost of the programme over its 15- années de mise en œuvre s’élève à 38,1 millions de year implementation period is USD 38.1 million, of USD dont 26,7 sur prêts FIDA (SRS 011-BF en phase which USD 26.7 million represents IFAD lending 1 décaissé à 80% et SRS 044-BF et 0369-BF en phase (SRS 011-BF in Phase 1, 80% disbursed; and SRS 2 décaissés à 99%). La seconde phase a été co-financée 044-BF and 0369-BF in Phase 2, 99% disbursed). par la BOAD à hauteur de 1,5 million de USD. La The second phase was cofinanced by the West BOAD a également assuré la supervision du African Development Bank (BOAD) in the amount programme. La date d’achèvement de la phase 2 est of USD 1.5 million. BOAD also provided prévue fin juin 2003, après un report d’une année. programme supervision. Projected completion for Phase 2 is the end of June 2003, following a one- year extension.

3. Dans cette perspective et celle d’une 3. In view of the foregoing, and given the éventuelle nouvelle intervention dans la zone, le possibility of further action in the area, IFAD’s Bureau de l’évaluation du FIDA a été sollicité pour Office of Evaluation was asked to conduct an 2 conduire l’évaluation intermédiaire du PS CES/AGF . interim evaluation of the programme.2 The L’objectif de cette mission était, dans un esprit mission’s objective was to assess, in a spirit of d’évaluation conjointe et partenariale, de juger de la collaboration and partnership, the relevance of the pertinence des actions et des approches menées, de actions and approaches taken, measure their impact mesurer leurs impacts et les changements induits ainsi and any changes made, and draw lessons for the que de tirer les enseignements pour le futur de ce qu’il future as to what ought to be pursued, ended or conviendrait de poursuivre, de stopper ou d’améliorer. improved.

4. L’évaluation intermédiaire a privilégié trois 4. The interim evaluation focused on three axes majeurs de l’intervention du PS CES/AGF à major thrusts of programme intervention: savoir: i) la conservation des ressources productives et (i) conserving productive resources and securing la sécurisation de la production agricole; ii) les volets agricultural production; (ii) rural financing (credits relatifs au financement du monde rural (crédits et and subsidies for income-generating activities and subventions aux équipements et activités génératrices equipment); and (iii) building local capacity. de revenus; ainsi que iii) les aspects liés aux renforcements des capacités locales.

5. The mission worked in the programme area 5. La mission a travaillé dans la zone du from 24 January to 20 February 2003. The mission programme du 24 janvier au 20 février 2003. Elle était members were three consultants and three officials composée de trois consultants et trois cadres de from the regulatory authority. They began with a xxv l’administration de tutelle. Elle a procédé à une facilitated self-evaluation by the programme team, autoévaluation facilitée de l’équipe programme en visits to the field, meetings with stakeholders and place, des visites de terrain, des rencontres avec les others, and a workshop in Yako to allow for partenaires impliqués ou non dans le PS CES/AGF et reflection and an exchange of views on the la tenue d’un atelier de réflexion et d’échanges à Yako mission’s preliminary findings. autour des constats préliminaires de la mission.

Contexte et conception du programme Programme context and design

6. Le plateau central concerne un quart de la 6. The central plateau covers one quarter of surface du Burkina Faso et 43% de sa population. Burkina Faso’s surface area and holds 43% of its Avec un PNB par habitant inférieur à 240 USD, le population. With GNP per capita of less than USD Burkina appartient à la catégorie des pays les moins 240, Burkina Faso belongs to the group of least avancés (PMA). L’agriculture emploie 92% des actifs. developed countries. Agriculture is the source of Le plateau central était et reste l’une des régions les livelihood for 92% of the population. The central plus défavorisées du pays à cause de la pauvreté de ses plateau has been and continues to be one of the most ressources en sols (accentuée par une forte érosion) et disadvantaged regions of the country owing to its de sa forte densité de population (70 habitants/km² et poor soil resources (exacerbated by serious erosion) jusqu'à plus de 100 dans certaines provinces). and high population density (from 70 inhabitants/km² to more than 100 in some provinces).

7. Les objectifs généraux du programme 7. The programme’s overall objectives were, étaient d’une part la conservation des ressources on the one hand, conserving natural resources and, naturelles et d’autre part l’amélioration durable de la on the other, effecting lasting improvements in production, des revenus et du niveau de vie des production, income and living standards for the populations concernées. Le groupe cible était population concerned. The target group was principalement constitué des ménages ruraux disposant composed mainly of rural households farming on d’une surface cultivée de moins de trois hectares, soit less than three hectares of land, or approximately environ 40 000 exploitations (dont 20% dirigées par 40 000 smallholdings (20% of them headed by des femmes). Il correspondait à une population women), representing a population estimated at estimée entre 320 000 et 400 000 personnes répartie between 320 000 and 400 000 people living in the dans les 27 départements sélectionnés au sein des sept 27 departments selected within the seven provinces provinces d’intervention. Le PS CES/AGF devait of the programme area. The programme was to bénéficier en plus à 4 000 jeunes et 1 000 femmes benefit more than 4 000 young people in addition to supplémentaires à travers ses composantes 1 000 women through its women’s advancement « promotion féminine» et «crédit rural». and rural credit components.

8. Les principaux objectifs quantitatifs de la 8. The main quantitative objectives of Phase 1 phase 1 étaient l’aménagement en CES de 28 000 ha were soil and water conservation (SWC) treatment de champs de case en organisation collective et 10 250 of 28 000 ha of collectively farmed enclosed fields ha de champs de brousse en organisation individuelle. and 10 250 ha of individually farmed outfield plots. La création de 160 pépinières devait permettre au volet The creation of 160 nurseries under the agroforestry agroforesterie (AGF) de toucher au moins 10 % des (AGF) component was to reach at least 10% of the superficies traitées en CES soit 2 800 hectares. Vingt area covered by SWC measures, i.e. 2 800 hectares. pour cent de ces mêmes superficies devaient faire Twenty per cent of these same areas were to l’objet d’ «intensification agricole» via différents undergo crop intensification using various paquets technologiques. 2 643 tonnes de Burkina technology packages; 2 643 tonnes of Burkina phosphate et 470 tonnes d’engrais NPK devaient être phosphate and 470 tonnes of NPK fertilizer were to ainsi distribués dans ce cadre. Le volet be distributed under this exercise. The research and recherche/développement devait s’attacher à répondre development component was to address the need for aux besoins d’innovation en matière d’intensification innovation in the spheres of crop intensification and agricole et d’agroforesterie avec des thèmes agroforestry, with pre-determined subject matter. A prédéterminés. Un «fonds de développement village development fund was to promote the villageois» devait promouvoir l’insertion des femmes mainstreaming of women in the development au processus de développement via les COOPEC et process through local savings and credit financer d’autres activités connexes à l’agriculture et associations, as well as finance other agriculture- génératrices de revenus pour le reste du public cible. related activities to generate income for the rest of the target population. xxvi 9. La phase 2 prévoyait l’aménagement en CES 9. Phase 2 called for SWC treatment of 27 500 de 27 500 ha en collectif, 30 000 ha en individuel ainsi ha of collectively-farmed land and 30 000 ha of que la réalisation de 780 digues filtrantes. Soixante individually-farmed land, as well as the construction pépinières nouvelles devaient permettre la fourniture et of 780 irrigation dikes. Sixty new nurseries were to la plantation de 40 000 ha en agroforesterie. supply plants for AGF activities on 40 000 ha. Crop L’intensification agricole visait la restauration de la intensification activities were intended to restore fertilité, la meilleure utilisation des sols et l’intégration soil fertility, promote better soil use and integrate de l’agriculture et de l’élevage.Vingt-quatre crop and livestock activities. Twenty-four groupings groupements d’éleveurs (sur 8 villages) devaient tester of livestock breeders (from eight villages) were to une opération pilote en matière de semi stabulation et conduct a pilot operation in semi-stabling and contrôle des zones de pâturage. La promotion des rangeland management. The promotion of women’s activités féminines via 300 groupements prévoyait une activities, working through 300 women’s groups, dotation de 900 pousse-pousse, 50 moulins, called for the provision of 900 wheelbarrows, 50 l’introduction des foyers améliorés, l’alphabétisation et grain mills, the introduction of improved l’appui au développement d’activités rémunératrices cookstoves, literacy activities and support for via le micro crédit. 27 000 personnes devaient être income-generating activities by means of formées dans le cadre du renforcement des capacités microcredit. Training was to be provided to 27 000 des organisations paysannes. La promotion des people in an effort to build the capacity of farmers’ équipements agricoles était prévue par le crédit organizations. Agricultural credit was to be used to agricole avec une enveloppe garantissant en partie promote the use of farm equipment, providing l’institution financière (CNCA) pour le financement de partial guarantees to enable the financial institution, 1 500 charrettes. L’amélioration des capacités the National Agricultural Credit Bank (CNCA), to institutionnelles des services partenaires était finance 1 500 carts. An improvement in the conséquente mais non précisément quantifiée. Le PS institutional capacity of partner service agencies was CES/AGF 2 prévoyait enfin la construction ou included but not precisely quantified. Finally, réhabilitation de 180 forages équipés accompagnés Phase 2 called for the construction or rehabilitation d’une animation sur l’hygiène ainsi que la gestion et of 180 wells, accompanied by orientation on l’entretien de l’infrastructure . hygiene and infrastructure management and maintenance.

Mise en œuvre et évolution Implementation and subsequent developments

10. La stratégie d’organisation et de gestion de la 10. The organization and management strategy première phase était basée sur la participation for Phase 1 was based on massive voluntary volontaire, massive et contractuelle des bénéficiaires à participation in carrying out the work by the la réalisation des travaux dans le but de : i) minimiser beneficiaries on a contractual basis, in order to: les charges récurrentes; ii) maximiser les moyens et (i) minimize recurring costs; (ii) maximize the use compétences locales; et iii) faire assurer à moyen of local resources and competencies; and (iii) lead to terme l’autogestion du programme par les self-management by the programme beneficiaries in bénéficiaires. Le programme devait être exécuté en the medium term. The programme was to be carried collaboration avec les institutions gouvernementales out in collaboration with government institutions (CNCA, recherche agricole et surtout services (CNCA, provincial agricultural research and provinciaux d’appui aux producteurs). La seconde producer support services). Phase 2 continued on the phase restait basée sur les mêmes principes. L’UCP same basis. The project management unit provided gardait un rôle d’ensemblier et de relais financier en overall direction and financial back-up through assurant la direction technique, administrative et technical, administrative and financial management financière du programme. for the programme.

11. Depuis 1987 le Burkina Faso a connu une forte 11. Burkina Faso has undergone far-reaching évolution institutionnelle à travers : i) deux institutional changes since 1987 as a result of: importantes réformes du Ministère de l’agriculture et (i) two major reforms in the Ministry of Agriculture; de l’élevage; ii) la mise en place en 1992 de la (ii) implementation in 1992 of an agricultural sector politique d’ajustement sectoriel agricole gelant le adjustment policy that placed a hiring freeze on all recrutement dans tous les services techniques public; public technical services; (iii) passage of Law 14/99 iii) la mise en place de la Loi 14/99 organisant les setting up a procedure to establish farmers’ Organisations Paysannes par filières; iv) la création par organizations by subsector; (iv) creation by arrêté interministériel en 2000 des Comités Villageois interministerial decree in 2000 of the village land

xxvii de Gestion de Terroirs introduisant un nouvel acteur management committees, introducing an important fondamental dans le processus de la décentralisation, new actor in the process of decentralization, local du développement local et de la gestion de terroir; v) development and local land management; la création de la province du Zondoma au sein de celle (v) creation of the province of Zondoma within du Yatenga (loi n° 9/96/ADP du 24 avril 1996); et Yatenga Province (Law 9/96/ADP of 24 April enfin vi) au niveau économique, la dévaluation du 1996); and (vi) in the economic sphere, the franc CFA en 1994. devaluation of the CFA franc in 1994.

12. Globalement la conception du programme a 12. The programme design has changed very très peu évolué au cours de ces deux phases. Depuis little overall over the course of the two phases, with 1987, les grands objectifs sont restés les mêmes ainsi both the major objectives and the modus operandi que le mode opératoire. remaining the same since 1987.

Principaux résultats Principal results

13. Les sept provinces d’intervention du 13. The seven provinces within the programme programme comptent 80 départements et 1 710 area contain 80 departments and 1 710 villages. By villages. À la fin de sa seconde phase le PS CES-AGF the end of the second phase, the programme had était intervenu dans 27 départements sur un total de been active in 27 departments and a total of 459 villages (75% des villages des départements 459 villages (75% of the villages in the departments sélectionnés et 27% de l’ensemble des villages des sept selected and 27% of all the villages in the seven provinces). provinces).

Conservation des ressources productives et Conserving productive resources and securing sécurisation de la production agricole agricultural production

14. En matière de Conservation des Eaux et des 14. In the area of soil and water conservation Sols (CES), le programme déclare avoir aménagé près (SWC), programme documentation indicates that, de 89 600 ha en cordons pierreux (60% en sites since 1987, activities involving stone bunding have collectifs et 40% en individuels) depuis 1987, been carried out on close to 89 600 ha (60% superficie correspondant approximativement aux collectively-farmed land and 40% individually- objectifs visés. Par ailleurs, 748 digues filtrantes, farmed land), an area approximately equal to the 32 500 ha de zaï amélioré et 324 ha de demi-lunes ont objective set. In addition, the programme has built été réalisés. La mission ne peut cependant se 748 irrigation dikes, improved the traditional zaï prononcer sur la fiabilité de la base de données. Les system on 32 500 ha, and introduced demi-lune plans des sites aménagés ne sont pas géo-référencés au conservation structures on 324 ha. The mission niveau des terroirs. L’état et l’utilisation des terres cannot however judge the reliability of the database. préalablement à l’aménagement ne sont pas spécifiés The plans for the treated land are not geo-referenced et la traduction en « superficie aménagée » de to the site level. The condition and use of land prior structures linéaires (cordons pierreux) installées sur to treatment are not specified, and the translation to des terrains non bornés n’est pas aisément vérifiable. “treated area” of linear structures such as stone Cependant, la qualité des réalisations semble bunding installed on unsurveyed land is not easily globalement satisfaisante d’un point de vue technique. verifiable. Still, the technical quality of what has Le processus de réalisation était basé sur les services been achieved appears to be satisfactory overall. techniques publics (DRAHRH), les Équipes Mobiles The implementation process was based on public d’Appui (EMA) du programme et les groupements technical services such as the regional departments villageois. Celui-ci est resté linéaire au cours des deux of agriculture, water and wind resources phases, sans véritable responsabilisation croissante du (DRAHRH), the programme’s outreach teams and milieu villageois (paysans exécutants de la mise en village associations. Implementation remained œuvre). L’approche a été perturbée ces dernières linear through both phases, with no real increase in années par la compression du personnel des DRAHRH responsibility on the part of villagers (farmers (50% de l’effectif terrain en moyenne en place à ce carrying out the work). In latter years this approach jour). Le coût moyen d’un hectare aménagé en CES felt the effects of staff cuts at the regional varie de 82 à 302 USD3 en fonction du mode de calcul departments (50% of field staff on average as of this adopté. writing). The average cost of one hectare receiving SWC treatment ranges from USD 82 to USD 3023 depending on the method of calculation.

xxviii 15. En matière d’agroforesterie (AGF) et sur la 15. In the area of agroforestry (AGF) over the même période, les résultats présentés par le PS same period, the results posted by the programme CES/AGF sont : Production de 2,6 millions de plants are as follows: production of 2.6 million plants (90% de réalisation), mise en place de 182 pépinières (90% of the target), installation of 182 nurseries (107%), accompagnement en régénération naturelle (107%), assisted natural regeneration (ANR) on assistée (RNA) de 17 058 ha (79%), constitution de 45 17 058 ha (79%), organization of 45 groups of groupements d’éleveurs dans 15 villages, mise en livestock breeders in 15 villages, implementation of œuvre d’une opération pilote d’élevage en semi a pilot livestock operation in semi-stabling as well stabulation ainsi que des actions de végétalisation as plantings of ligneous and herbaceous vegetation ligneuse et herbacée le long des cordons pierreux. along stone bunding. Technically speaking, some of Techniquement, certains résultats semblent these results appear promising and of interest, prometteurs et intéressants notamment en ce qui especially the ANR procedure and the pilot concerne la démarche de RNA et d’élevage pilote. Par livestock project. On the other hand, the approach contre, l’approche s’est révélée non pérenne pour le taken is not sustainable for the planting and nursery volet plantation et pépinière (approche collective et component (a collective, non-economic approach) non économique) et peu adaptée (propriété finale des and not well adapted (the final ownership of the plantations et bénéfice de l’exploitation de ces plantations and profits generated by them is not dernières non claires pour les paysans). Il est noté clear to farmers). Stakeholder involvement in également une faible implication des acteurs sur les plantations is also observed to be low. The survival plantations. Le taux de survie après trois ans est peu rate after three years is not encouraging (around encourageant (de l’ordre de 30%) comparativement 30%) compared to the amount of effort and cost aux coûts et efforts engagés. involved.

16. En matière d’intensification agricole et 16. In the area of crop intensification, since depuis 1987, le programme a suscité la mise en place 1987 the programme has installed 29 000 compost de 29 000 fosses fumières (112%), distribué 2.936 pits (112%), distributed 2 936 tons of Burkina tonnes de Burkina Phosphate, formé 21 producteurs de phosphate and trained 21 producers of improved semences améliorées ayant à ce jour produit au total seed for total yield of 13.1 tonnes (maize, millet and 13,1 tonnes (maïs, mil, sorgho).La technique de sorghum).The composting technique was not compostage se révèle peu adaptée aux contraintes et appropriate to the constraints and capacities of the capacités du monde rural (eau, matières premières, rural environment in terms of the availability of pénibilité du travail) et les volumes de production de water and raw materials and the difficulty of work, compost sont loin d’être proportionnels au nombre de and compost production volumes are far from fosses fumières. D’autre part, l’approche adoptée en proportional to the number of pits dug. In addition, matière de diffusion de semences améliorées ne permet the approach used to distribute the improved seed pas, à ce jour, de connaître le taux de diffusion en does not allow for determining the dissemination milieu rural, ni de garantir la pérennité du système. rate in the rural environment or ensuring the permanence of the system.

17. En matière de Recherche/Développement, 17. In the area of research and development, l’INERA a produit 16 fiches techniques en matière de the national research institute INERA has produced CES/AGF et Intensification agricole. Celles-ci 16 technical fiches on SWC, AGF and crop permettent de décrire les différentes techniques et de intensification that describe the various techniques quantifier les résultats obtenus mais les données and quantify the results obtained, but the economic économiques et sociales restent à développer. and social data remain to be developed. Certain Certaines propositions nécessitent de se rapprocher assumptions need to be better adapted to the d’avantage des logiques, stratégies et moyens paysans farmers’ logic, strategy and resources (as in the case (cas de la production de compost) pour espérer une of compost production) if a more satisfactory adhésion plus satisfaisante. acceptance rate is to be achieved.

18. En matière d’Hydraulique villageoise, le 18. In the area of village water management, programme a mis en place ou réhabilité 201 forages the programme has installed or rehabilitated fonctionnels avec une démarche performante. 60 201 functional wells using an efficient procedure; nouveaux forages ont fait l’objet d’un marché qui doit 60 new wells are to be built under a contract that is être exécuté d’ici l’achèvement du programme. Les to be executed by programme completion. The effets connus de ce type d’intervention ne sont plus à benefits of this type of intervention are well known démontrer. and need not be demonstrated.

xxix Financement du monde rural Financing of rural activities

19. En matière de crédits à moyen terme pour 19. Medium-term equipment credits. Overall, l’équipement, 1 036 crédits, au taux de 9% l’an et 1 036 credits have been extended at a rate of 9% per destinés exclusivement à l’acquisition de charrettes annum, exclusively for the purchase of carts, ont été accordés pour un montant total de l’ordre de otalling 194 million CFA francs (two thirds of the 194 millions de FCFA (deux tiers du montant prévu). target amount): 351 village associations have 351 groupements villageois ont été touchés par cette benefited from this operation in eight provinces, and opération sur les 8 provinces et environ 16% des approximately 16% of the credits were made to crédits ont été accordés au profit des femmes. Le taux women. The repayment rate is reported to be 87%. de remboursement serait de 87%. Des difficultés sont à Difficulties have arisen in the partnership with the relever dans le déroulement du partenariat avec la Agricultural and Commercial Bank (BACB, BACB (ex CNCA) qui a, pour certaines campagnes, formerly CNCA), which has in some cases taken a accusé de long délais de réaction pour l’examen des very long time to review applications and issue demandes de financement et la délivrance des bons de financing (up to 13 months); nor has it fulfilled its commande (jusqu’à 13 mois) et n’a plus respecté ses commitments in terms of credit recoveries since engagements à partir de 2001 en ce qui concerne le 2001. recouvrement des crédits qui lui incombait.

20. En matière de crédits court terme pour les 20. Short-term credits for income-generating activités génératrices de revenus, 1,09 milliard de activities. A total of 1.09 billion CFA francs in FCFA de crédit ont été octroyés dont 64% pour les credits has been granted, 64% to women. These are femmes. Il s’agit principalement de crédits pour le mainly small business credits (87%) and start-up petit commerce (87%) et l’embouche (9%). Un total de credits (9%). A total of 292 local savings and loan 292 organisations d’épargne et de crédit de organizations have been created and/or assisted proximité ont été créées et/ou accompagnées (with a total of 8 338 members, of whom 76% are (comptabilisant 8 338 membres, dont 76% de femmes) women), including 249 village banks belonging to dont 249 caisses villageoises du RCPB. La moitié des the national federation of credit unions (RCPB). villages d’intervention du programme ont été touchés Half of the villages in the programme area have par la mise en place de ces 292 OVEC mais toutes les benefited from the establishment of these 292 local OVEC ne sont pas des implantations favorisées par le savings and loan organizations, but not all of them PS CES/AGF (pré-existence de certaines). Le taux de were established by the programme (some pre- pénétration de ces OVEC reste très limité (de l’ordre existed it). The penetration rate of these de 4%). organizations remains quite low (on the order of 4%).

21. En matière de subvention aux activités de 21. Subsidies for women’s advancement and promotion féminine et d’aménagement CES, soil and water conservation activities (subsidies (subvention aux équipements), au total, 688 charrettes for equipment). A total of 688 carts and 1 197 et 1197 pousse-pousse ont été distribués sous forme de wheelbarrows have been distributed through partial subventions partielles ou totales (dans le cas des or full subsidies. Although the wheelbarrows were concours). Si les pousse-pousse étaient initialement originally intended exclusively for women, the carts destinés exclusivement aux femmes, l’attribution des were to be distributed to both men and women. In charrettes devait être mixte. Dans les faits, leur fact, they were distributed exclusively to women as attribution s’est faite exclusivement au profit des well. Virtually no equipment has been used for femmes. Pratiquement aucun équipement n’a servi aux SWC activities as planned. In almost all cases, it has aménagements CES tel que prévu. Ces derniers ont fait been used for hire. l’objet d’une pratique quasi générale de location.

Renforcement des capacités locales Building local capacity

22. En matière de Gestion de terroir, l’approche 22. The pilot approach to land management pilote, finalement conduite sur 8 des 15 villages that was implemented in 8 of the 15 villages prévus, a conduit, après une démarche participative, targeted, led – following a participatory, informative et formative à la réalisation de plans de informational and educational procedure – to the développement villageois. Malgré la requête du elaboration of village development plans. Despite programme lors de la revue à mi-parcours de 1999, the request made at the time of the mid-term review

xxx aucun fonds n’a pu être dégagé pour la mise en œuvre in 1999, no funds were made available to implement des plans de développement villageois. Le programme the village development plans. The programme did a ainsi formé les responsables à la recherche de train leaders in fund-raising, with the expected financement avec la difficulté, que l’on peut imaginer difficulties in making use of such training (remote pour ces derniers pour la mise en pratique de cette locations, illiteracy, lack of negotiating experience). formation (éloignement, analphabétisme, inexpérience Therefore it is difficult, even after seven years, to en matière de négociation…). Aussi, est-il difficile, reach any conclusion on this component, except for après 7 ans, de pouvoir se prononcer sur ce volet, the preparatory phase which, although long (2.5 excepté sur sa phase préparatoire qui, bien que longue years), seems to have been assimilated by the (2,5 ans), semble maîtrisée par les villageois villagers.

23. Les principaux résultats en matière d’appui 23. Support for farmers’ organizations. The aux organisations paysannes ont été la conduite de main results have been two identification surveys deux enquêtes d’identification (1 264 groupements conducted (1 264 village associations selected), a villageois sélectionnés), une typologie de ces derniers typology of the latter (93% are non-functional, i.e. (93% non fonctionnels soit sans réelle activité), la not engaged in any real activity), training of 21 684 formation de 21 684 producteurs dont 7 316 femmes producers, including 7 316 women, in matters such sur des thèmes tels que la gestion coopérative, gestion as cooperative management, management of des unités économiques et des équipements collectifs, collective equipment and economic units, planning planification et programmation des activités, and programming of activities, mobilizing local mobilisation des ressources endogènes… Par ailleurs, resources, and so on. In addition, 362 officers from 362 agents des services partenaires (DPA) ont reçu les partner services (DPA) have received similar mêmes thèmes de formation, ainsi qu’un training, and assistance was provided for the accompagnement à la réorganisation des OP et à leur restructuring of farmers’ organizations and their reconnaissance juridique suite à l’adoption de la loi legal recognition in accordance with Law 14/99. 14/99.

24. En matière de formation le programme (phase 24. Training. The programme, in Phase 2, 2) a dispensé 264 000 hj de formation sur 37 thèmes provided 264 000 person-days of training on 37 auprès des producteurs, des services d’encadrement et subjects to producers, support services and PMU des cadres de l’UCP, dont 30 000 hj sur les techniques staff, including 30 000 person-days on crop d’intensification agricole et plus de 21 000 hj sur le intensification and techniques and more than 21 000 fonctionnement des organisations paysannes. Par person-days on the operation of farmers’ ailleurs des formations spécialisées ont touché 324 organizations. Specialized training was provided to bergers professionnels, 256 pépiniéristes et 19 artisans 324 professional herders, 256 nursery workers and réparateurs de forages. 8 265 femmes ont été formées à 19 well-repair workers; 8 265 women were trained la technique du foyer amélioré et 1 129 femmes ont été in improved cookstove techniques and 1 129 women alphabétisées. received literacy training.

25. En matière de renforcement institutionnel, 25. Institution-building. The principal results les principaux résultats obtenus ont été : i) la mise en are as follows: (i) the establishment of 17 private place de 17 protocoles d’accord tous secteurs and public-sector agreements and seven outreach confondus (public et privé) et de 7 Equipes Mobiles teams in Phases 1 and 2; and (ii) elimination of d’Appui entre la phase 1 et 2; ii) l’abandon de la annual contracts with villages; (iii) active contractualisation villageoise annuelle; iii) la participation in the implementation of eight participation active dans la mise en œuvre des 8 technical provincial consultation meetings and the Cadres de Concertation Technique Provinciaux et la holding of seven annual review and programming tenue de 7 ateliers bilan-programmation réalisés workshops with all programme stakeholders. annuellement avec l’ensemble des partenaires du programme.

Impact, adéquation et efficience du programme Impact, relevance and efficiency of the programme

26. L’évaluation a pu confirmer les nombreux 26. The evaluation confirmed that the impacts positifs du PS CES/AGF. Parmi les programme had many positive effects. Among the principaux, il est à noter l’amélioration du capital main ones are an improvement in productive productif (terres) et de la production des capital (land) and crop production: SWC

xxxi exploitations agricoles : Les aménagements CES sur interventions on some 90 000 ha4 (including 5 000 environ 90 000 ha4 (dont 5000 ha de terres ha of reclaimed formerly non-productive land) and improductives récupérées) et les mesures crop intensification measures led to an average d’intensification agricole auraient permis un increase in cereal yields on the order of 25% (from accroissement moyen des rendements céréaliers de 400 to 500 kg/ha on average) on 20 to 30% of l’ordre de 25% (passage de 400 à 500 kg/ha en cultivated land in 459 villages. An estimated 50% of moyenne) sur 20 à 30% des terres cultivées dans 459 the land cultivated by the 34 500 households and villages. On peut estimer que 50% des terres cultivées association members covered by the programme par les 34 500 ménages bénéficiaires membres de received treatment, for an average of 2 ha per groupements ont été aménagées à hauteur de 2 ha par household. In addition, about 5 000 households ménage en moyenne. Par ailleurs environ applied treatment to an additional 20 000 ha of 5 000 ménages auraient aménagé 20 000 ha ‘non-programme’ land, following the example of supplémentaires « hors groupement » par effet induit neighbouring fields. Overall, an estimated one half sur des champs contigus. Au total on estime of all households in the villages within the qu’environ la moitié des ménages des villages programme area have benefited either directly or d’intervention ont bénéficié directement ou indirectly. In the programme area as a whole, an indirectement du programme. Au niveau de l’ensemble estimated 7 000 to 9 000 tonnes of millet and de la zone d’intervention, on peut estimer entre 7 000 sorghum have been added to cereal production et 9 000 tonnes de mil/sorgho l’augmentation de la thanks to the programme. Many farms have production céréalière imputable au Programme. Par improved their equipment as well (in particular hand ailleurs, de nombreuses exploitations ont amélioré leur tools and carts). équipement (en particulier petit outillage et charrettes).

27. L’accès au crédit de proximité pour les 8 300 27. Access to local credit for the 8 300 members adhérents des OVEC a permis une augmentation of local savings and credit associations has led to a significative des revenus monétaires à travers des significant rise in income generated by small activités de petit commerce et d’élevage. Globalement business and livestock activities. Overall, an on estime à 815 millions de FCFA les bénéfices estimated 815 million CFA francs in profits have dégagés grâce au micro-crédit. been generated thanks to microcredits granted.

28. La sécurité alimentaire des ménages ayant 28. Food security in households having aménagé leurs terres s’est amélioré au bénéfice improved their land resources increased, d’au moins 350 000 personnes. La production benefiting at least 350 000 people. Average annual annuelle moyenne de céréale par exploitation serait cereal production per farm reportedly increased passée de 1600 à 1800 kg de mil/sorgho soit un from 1 600 to 1 800 kg of millet/sorghum, i.e. from passage de 80% à 90% de la couverture annuelle des 80% to 90% coverage of annual cereal needs for an besoins céréaliers d’un ménage moyen (estimée à average household (estimated at 2 tonnes per year 2 tonnes par an pour un ménage de 10 personnes). Ces for a household of 10). These average figures moyennes couvrent naturellement des diversités naturally break down quite differently in actual importantes entre ménages. Il faut souligner en households. In particular, the technical solutions put particulier que les solutions techniques proposées par forward by the programme (stone bunding, le programme (cordons pierreux, zaï, fumure traditional zaï techniques, organic compost) are all organique,…) sont toutes très exigeantes en travail. very labour-intensive. Those households with a high Les ménages ayant un nombre élevé de consommateur ratio of consumers to assets and unable to obtain par actif et n’étant pas en mesure de se procurer une outside labour undoubtedly remain at a force de travail externe restent sans doute en situation disadvantage. difficile.

29. L’effet des aménagements CES sur la 29. The effects of SWC interventions on production agricole est beaucoup plus sensible en agricultural production are much more année de mauvaise pluviométrie (réduction de la noticeable in years of low rainfall, since they vulnérabilité aux aléas climatiques). L’imputation au reduce vulnerability to climatic fluctuations. programme de l’amélioration générale de la production Before attributing the general improvement in food vivrière et de la sécurité alimentaire dans la zone production and food security in the area concerned d’intervention doit tenir compte du fait que la to the programme, we should take into account the pluviométrie moyenne a été plus élevée au cours des fact that average rainfall has been higher in recent dernières années qu’à l’époque de la conception years than during the initial programme. initiale du programme.

xxxii

30. Environ 233 000 personnes, dans 204 30. Some 233 000 people in 204 villages have villages, ont bénéficié d’une amélioration de l’accès benefited from improved access to drinking à l’eau potable et donc d’une amélioration de leur water and therefore improved health conditions situation sanitaire (surtout chez les enfants) via la mise (especially for children) thanks to the installation of en place de 261 forages. Les femmes ont clairement 261 wells. Women have clearly benefited from this bénéficié de ce volet hydraulique villageoise mais village water component as well as other measures également des diverses mesures visant à alléger leur taken to relieve their workload (transportation charge de travail (équipement de transport en equipment in particular) and enable them to engage particulier) ou à leur procurer la possibilité d’activités in revenue-generating activities. Their position génératrices de revenus. Leur place au sein de la within village society has improved thanks to their société villageoise a ainsi été modifiée grâce à leur economic weight (they generally represent a healthy pouvoir économique (elles sont notamment très majority in local savings and credit organizations) majoritaires au sein des OVEC) et aux nouvelles and the new knowledge they have acquired. connaissances acquises.

31. Par contre, les impacts attendus en matière 31. However, the expected impact from de renforcement du capital social, des capacités building social capital and local and collective locales et collectives n’ont pas été à la hauteur des capacities did not materialize in proportion to investissements réalisés. En matière d’aménagement the investment made. With respect to SWC CES la stratégie de mise en oeuvre du programme a activities, the programme implementation strategy essentiellement reposé sur les services techniques essentially depended on state technical services and étatiques et les EMA, avec une faible outreach teams, with villagers taking on little responsabilisation des villageois dont la principale responsibility and contributing mainly manual contribution était sous forme de travail manuel. labour. The changes in public services in the past 10 L’évolution des services publics depuis 10 ans (PAS years (SAP of 1992) at the regional and provincial de 1992) au niveau régional et provincial rend cette levels clearly make this an outdated approach. The option manifestement anachronique. Le programme programme was unable to prepare villages and n’a pas su préparer les groupements et les villages village land development committees to take on (CVGT) à la maîtrise d’ouvrage de leurs responsibility for managing their own land aménagements fonciers, ni n’a suscité l’émergence resources, nor did it stimulate the emergence of d’opérateurs privés (à l’exception de quelques private operators (with the exception of some formations techniques pour des pépiniéristes et artisans technical training for nursery operators and well- réparateurs de forages). Il s’agit là sans doute de la repair workers). This was clearly a major error in principale erreur dans la conception et la mise en design and implementation of the second phase of oeuvre de la seconde phase du programme qui affecte the programme, and had an adverse impact on négativement les perspectives de durabilité du prospects for a sustainable development process. processus de développement engagé.

32. La contribution du PS CES/AGF à certains 32. The programme’s contribution to certain changements positifs tels que l’amélioration générale positive changes – such as the overall improvement du couvert arboré, la diminution relative de l’exode in plant cover, a slowing in the rural exodus and the rural et la forte baisse depuis 20 ans de la proportion sharp decrease over the last 20 years in the des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté est proportion of households living below the poverty difficile à évaluer avec certitude. De nombreux line – is difficult to assess with any certainty. Many facteurs exogènes tels que l’évolution de la exogenous factors, such as changes in rainfall, the pluviométrie, le développement de l’orpaillage ou les rise in gold washing activity, and opportunities for opportunités d’émigration et d’emploi en Côte d’Ivoire emigration and employment in Côte d’Ivoire, have ont tous joué un rôle important. De même, si 35 000 à all played an important part. Also, although 35 000 40 000 exploitations ont effectivement bénéficié des to 40 000 farms have benefited from the programme interventions du programme, la proportion du groupe interventions, the proportion of the target group cible atteint, à savoir les ménages plus démunis et reached, i.e. the poorest and most disadvantaged vulnérables, ne peut être déterminée à travers les households, cannot be determined using the approches pratiquées. approaches applied.

33. Le programme a permis de valider ou de 33. The programme has made it possible to confirmer certaines techniques en matière de CES, validate or confirm certain techniques in SWC,

xxxiii d’agroforesterie (RNA), de conduite d’élevage, agroforestry (ANR), livestock raising, village water d’hydraulique villageoise ou de micro-crédit qui management and microcredit, which can today be peuvent aujourd’hui se reproduire à plus large échelle. replicated on a larger scale. On the other hand, little Par contre, peu de progrès ont été accomplis dans les progress was made in the areas of fertilization, crop domaines de la fertilisation, de l’intensification intensification and reforestation, all of which are agricole et du reboisement qui sont essentiels dans un essential in a context of crop settling. The research contexte de sédentarisation des cultures. Le volet and development component did not contribute any Recherche/Développement n’a pas apporté major innovations to address farmers’ expectations d’innovation majeure répondant aux attentes but did however refine already existing techniques paysannes mais à plutôt affiné des techniques déjà and verify their quantitative results. Little progress existantes et vérifié leurs résultats quantitatifs. has been made on evaluating the economic and L’évaluation de la rentabilité économique et financière financial returns on these techniques or analysing de ces techniques et l’analyse de leur adéquation par their relevance to different types of farming based rapport aux différentes catégories d’exploitation on the availability of labour, conditions of access to (disponibilité de force de travail, conditions d’accès au land, and so on. foncier, etc.) n’a guère progressé.

34. Le PS CES/AGF a illustré encore une fois 34. The programme has once more illustrated toute l’importance et le potentiel du crédit de proximité the importance and potential of local credit and the et l’excellente réponse des populations à l’utilisation excellent response of populations in using such de ces derniers pour la mise en œuvre d’activités credit to engage in income-generating activities génératrices de revenus (en moyenne 75% de bénéfices (averaging 75% net profits after repayment). What nets après remboursement). Dans ce domaine l’enjeu is needed at this point is an expansion and est aujourd’hui celui de l’expansion et de la consolidation of rural financial services networks, consolidation des réseaux de services financiers ruraux and an increase in the still-low penetration rate. dont le taux de pénétration est encore limité. Par contre Also, institution-building through the components le renforcement institutionnel à travers les volets of support for farmers’ organizations, village land d’appui aux organisations paysannes, aux comités management committees and public technical villageois de gestion de terroirs et aux services services did not meet expectations and will require techniques publics n’a pas été à la hauteur des attentes an in-depth revision of approach. The local land et nécessitera une révision en profondeur des management (gestion de terroirs) approach was not approches. La démarche de « Gestion de Terroirs » n’a effective either in putting in place overall pas été effective, ni dans la mise en place de plans management plans contractually at the village level d’aménagement globaux et contractualisés au niveau or in reflecting on and implementing rules for villageois, ni par rapport à la réflexion et la mise en managing natural resources within communities. œuvre de règles de gestion des ressources naturelles au sein des communautés.

35. De manière extrêmement synthétique 35. The assessment of the programme results in the l’appréciation portée par l’évaluation sur les résultats main domains of impact is summarized in the table du programme par grands domaines d’impact below: appendice 5) est résumée dans le tableau suivant :

Appréciation Rating Domaines d’impact synthétique de Domains of impact of

l’impact impact 1. Ressources matérielles et financières des 1. Physical and financial Assets (principally land ménages (principalement capital foncier et 3 and agricultural equipment) 3 équipement agricole) 2. Ressources humaines (principalement 2. Human Assets (principally improvement in access amélioration de l’accès à l’eau potable et 2 to potable water and training) 2 formation) 3. Capital social et capacités collectives 3. Social Capital and People’s Empowerment (renforcement des groupements et comité de 2 (strengthening of groups and management unit) 2 gestion) 4. Sécurité alimentaire et économique (réduction 4. Food and economic security (reduction of food- du déficit vivrier et du risque alimentaire) 3 deficit and food risk) 3 5. Environnement (réduction de l’érosion et 3 5. Environment (reduction of erosion and retention 3 rétention des eaux) of waters) 6. Institutions, politique et cadre réglementaire 1 6. Institutions, policies and regulatory framework 1 (4= élevé; 3= substantiel ; 2= modeste ; 1= négligeable) (4= high; 3= substantial ; 2= modest ; 1= négligible)

xxxiv Leçons de l’expérience Lessons learned

36. Du point de vue méthodologique, l’approche 36. From the point of view of methodology, the préconisée au départ était pertinente (réponse approach planned at the outset was pertinent (a contractuelle et responsabilisante à une demande contractual transfer of responsibility in response to villageoise organisée via des prestataires locaux organized village demand through permanent local permanents) mais n’a pas été mise en œuvre dans providers) but was not implemented in the spirit of l’esprit du document de pré-évaluation. La the appraisal report. A systematic approach of systématisation de l’approche groupement n’était pas working with groups was not the most appropriate la plus adaptée à certaines problématiques in certain areas (crop intensification, reforestation (intensification agricole, reboisement/agroforesterie) et and agroforestry) and was not able to provide ne garantit pas l’atteinte du public visé (30% de la assurances of reaching the target population (only population seulement serait représentée au sein de ces 30% of the population was represented by these groupements villageois). Les méthodes d’approche village associations). The SWC and AGF CES et AGF ont souffert d’un manque de réflexion et approaches suffered from a lack of reflection and d’appui sur les stratégies à mettre en œuvre par rapport support for implementation strategies in order to aux finalités ainsi que sur les conditions de la achieve goals, as well as conditions for durabilité des dynamiques engagées. Le programme a sustainability of the dynamics used. The concentré son attention et son énergie sur la programme concentrated its attention and réalisation physique des objectifs quantitatifs et n’a energy on physical achievement of quantitative accordé qu’une attention limitée aux conditions objectives and paid only limited attention to sociales et institutionnelles de la pérennisation du social and institutional conditions and to processus de développement. Ce constat appelle une ensuring the permanence of the development meilleure définition des objectifs de développement process. What is needed is a better definition of des programmes, l’élaboration de cadre logique plus the development objectives of programmes, based précis et plus « qualitatif » et - encore une fois – la on a more accurate and more qualitatively- mise en place de dispositifs de suivi-évaluation oriented logical framework and –once again – capables (avec les moyens adéquats) d’effectuer non putting in place monitoring and evaluation seulement un suivi de conformité mais aussi une mechanisms that can (assuming adequate évaluation de l’opportunité des actions et méthodes par resources) not only monitor compliance but also rapport aux objectifs stratégiques et à la philosophie evaluate the timeliness of actions and relevance of des documents contractuels. Enfin, ceci appelle une methods with respect to the strategic objectives and meilleure capacité des décideurs (Direction du the philosophy of the contractual documents. Also projet, ministère de tutelle et bailleurs de fonds) à needed is better capacity on the part of decision- faire évoluer un programme en cours d’exécution. makers (project management, oversight ministry Certaines recommandations pertinentes émises dès and providers of funding) to fine-tune a 1993, puis de nouveau en 1997 par des évaluations programme in the course of execution. Certain externes n’ont ainsi jamais été suivies d’effet. Dans ce pertinent recommendations were made by external domaine essentiel du « pilotage stratégique » et de evaluations in 1993, and then again in 1997, but l’évaluation en cours de mise en oeuvre, la fonction de were never taken into account. In this essential area supervision par l’institution coopérante a encore une of ‘strategic direction’ and evaluation in the course fois montré ses limites. of implementation, supervision by the cooperating institution has once again shown its limitations.

37. Le montage institutionnel et les partenariats 37. The institutional arrangements and décidés se sont révélés d’une application parfois partnerships have been shown to be difficult to difficile dans un contexte en forte évolution. Le pari apply at times in a constantly changing de faire reposer la quasi-entièreté du programme environment. Having virtually all of the sur les services techniques publics s’est avéré très programme contingent on public technical tôt perdu en terme de pérennité. Il serait donc services very soon showed itself to be an opportun dans le cadre de futures formulations de ephemeral approach. It would be advisable for laisser des ouvertures afin de mieux répartir les future plans to leave open the possibility of tâches (conseils, formation, exécution, suivi) en distributing tasks differently (advisory fonction des types de prestataires (public, privé) sans assistance, training, implementation, monitoring) hésiter, le cas échéant, à favoriser l’émergence according to the type of provider (public, private) d’opérateurs privés. Une approche and not to hesitate to favour the emergence of d’accompagnement et des moyens flexibles et private operators if the opportunity arises. An

xxxv dégressifs devront alors être prévus dès le approach that provides for flexible assistance démarrage. Un audit institutionnel préalable des that is gradually phased out should be planned acteurs de terrain devrait être réalisé préalablement à from the outset. A prior audit of institutions toute identification de projet afin de mieux operating in the field should be carried out before appréhender le niveau des compétences, des moyens et any project is identified, to reach a better des capacités des opérateurs locaux ainsi que leurs understanding of the competencies, resources and objectifs, stratégies et coûts en tant que prestataires. capacities of local operators as well as their objectives, strategies and costs as providers.

38. L’expérience du PS CES/AGF démontre 38. The experience of this programme also également toute l’importance d’une stratégie shows the importance of having a regional and géographique régionale et locale basée sur un local strategy based on a technical targeting ciblage technique. Aujourd’hui, il n’est pas possible process. It is not possible today to determine the de savoir ce que représente les 90 000 ha aménagés par significance of the 90 000 ha of treated land vis-à- rapport à la problématique de la zone, où sont les vis the size of the problem in the area, or where régions « d’urgence» encore à traiter, où sont celles à emergency regions remain to be dealt with, or where fort potentiel en terme de fourniture de moellons…Une there is land with good potential for supplying stratégie de ciblage spatial en fonction des contraintes stone. A spatial targeting strategy based on et potentiels n’exclut nullement une réponse ensuite constraints and potential does not rule out a sound contractualisée de vrai partenariat avec les villages partnership that can be formalized in contracts with concernés. L’approche globale bassins versants the villages concerned. The overall watershed mérite aussi d’être re-étudiée afin de mieux approach warrants a review to better build in intégrer l’indispensable protection des plans d’eau protection for surface water plans (e.g. silting of de surface (ensablement des barrages du Bam, de the Bam, Yako and Ouahigouya reservoirs). Also, it Yako, Ouahigouya…). De même, l’évaluation des is difficult to evaluate actions already concluded and actions réalisées et la programmation des programme investments for the future on a large investissements à venir sont difficilement scale unless it is possible to determine and measure, envisageables à grande échelle s’il n’est pas possible on a map and on each plot of land, the baseline de distinguer et mesurer sur carte et dans chaque situation, programme achievements, and what terroir, la situation de départ, les réalisations du remains to be done. Simple ways of achieving this programme et ce qui reste à faire. Des moyens simples by using survey photographs and GPS could provide par photo plan et GPS pourraient ainsi déjà offrir un ad hoc support for this type of action. support ad hoc pour ce type d’action.

39. L’évaluation du programme révèle la nécessité 39. The programme evaluation reveals the need de s’orienter de façon plus systématique vers une to move systematically toward an economic, approche économique, financière et commerciale financial and commercial approach to the des actions proposées. Il est important que chacun proposed actions. It is important that each puisse mettre un coût aux investissements et activités participant be able to place a cost on investments et mesurer leur rentabilité potentielle, que cela soit en and activities and measure their potential returns, matière d’aménagement CES, de production de whether with respect to soil and water conservation, compost, de semences améliorées, de reboisement…. compost production, improved seed or reforestation Il est très regrettable qu’après quinze ans activities. It is quite regrettable that after 15 years of d’intervention, la rentabilité économique et financière interventions the economic and financial returns on des investissements proposés ne soit pas mieux cernée the proposed investments are not better defined, alors qu’en dépend la « transférabilité » des fonctions since the ‘transferability’ of the functions and et l’estimation du niveau nécessaire et suffisant de estimates of necessary and sufficient public subsidy subvention publique. Ce réflexe doit s’acquérir chez levels depend on such a definition. Programme les responsables du programme mais également chez management, as well as partners providing support les partenaires d’appui et au niveau de la recherche. and investigators, must adopt a new attitude in this Les « bénéficiaires » le possèdent mais l’expriment sense. The ‘beneficiaries’ already possess this souvent de manière plus ou moins intuitive par mentality and express it more or less intuitively l’importance de leur réponse aux actions proposées. through the intensity of their response to the actions proposed.

xxxvi 40. L’évaluation du PS CES/AGF démontre 40. The evaluation has once again demonstrated encore une fois la nécessité d’études de base fiables et the need for reliable baseline studies and a better d’une meilleure connaissance des contraintes mais knowledge of the constraints but also the également des stratégies et pratiques de la strategies and practices of the target population. population cible. Ces informations couplées à un This information, coupled with a pragmatism that is pragmatisme qui fait actuellement défaut à la currently lacking in the research, would result in recherche permettraient de proposer des actions plus proposals of actions more in tune with the en adéquation avec le milieu et de faciliter leur environment and facilitate their adoption by the adoption par le groupe cible. target group.

41. Il est important de maintenir et renforcer les 41. It is important to maintain and strengthen concertations entre les projets et entre les acteurs consultative agreements between projects and publics et de la société civile (organisations between public actors and civil society (farmers’ paysannes, ONG,…) afin d’assurer l’harmonisation organizations, NGOs, etc.) to ensure harmonization des interventions au sein de mêmes villages sur des of interventions in the same villages in related thématiques similaires (et/ou d’effectuer une subject areas (and/or distribute them better répartition géographique). geographically).

42. Le PS CES/AGF montre également toute 42. This programme also shows the l’importance d’une contractualisation des importance of formalizing the programme engagements Projet/Public cible et l’importance de commitments with the target population, and the responsabiliser au maximum les acteurs locaux de importance of having local stakeholders façon progressive (aspects techniques, logistiques, gradually take on maximum responsibility (for administratifs puis financiers) puis de rechercher une logistical, administrative, and then financial aspects) dégressivité dans leur accompagnement. and phasing out external assistance over time. In Parallèlement, il convient de réviser les ratios parallel, staffing ratios should be reviewed and a d’encadrement et d’adopter une stratégie de « montée strategy adopted to gradually increase the number of en puissance » dans le nombre de villages touchés. villages involved.

43. La problématique de la restauration et de la 43. Addressing the issues relating to soil conservation des sols sur le plateau central est une reclamation and conservation in the central plateau course contre le temps. En 15 ans, la population est is a race against time. In 15 years, the population passée de 2 à 3 millions d’habitants environ. Or dans le has grown from 2 to 3 million inhabitants. It has not même laps de temps, il n’a été possible de traiter que been possible over the same period of time to treat 20 à 30% de la surface avec un processus qui se more than 20% to 30% of the surface area, and the ralentira de façon très significative en post-projet. Les process will tail off significantly during the post- leçons tirées du PS CES/AGF doivent permettre project period. The lessons learned from this d’élaborer des programmes autorisant une experience should enable programmes to be accélération de la dynamique d’aménagement developed to accelerate the dynamics of beaucoup plus axée sur des initiatives locales development activities built much more upon durables (si possible génératrices de revenus) sustainable local initiatives (that generate income assumant la maîtrise d’ouvrage et moins if possible) that take on a management role and dépendantes d’«institutions-projet ». L’enjeu est de depend less on project institutions. Much is at taille. Le plateau central accueille près de la moitié de stake. The central plateau now holds more than half la population du pays. the country’s population.

Recommandations Recommendations

44. Compte tenu des acquis du programme, de 44. Based on the lessons learned over the course l’ampleur du défi environnemental, agricole et humain of this programme and the size of the dans cette zone, la mission d’évaluation intermédiaire environmental, agricultural and human challenge at recommande : hand, the interim evaluation mission recommends the following:

- La préparation d’une nouvelle intervention - Preparation of a new sector intervention in the sectorielle sur la problématique de l’aménagement area of agricultural land management issues des terroirs agricoles (CES, AGF, eaux de surface et (SWC, AGF, surface water and small-scale

xxxvii petite irrigation,…) et de la sédentarisation des irrigation) and crop settling (fertility cultures (gestion de la fertilité), subordonnée à la management), following prior conduct of in- réalisation préalable d’études de fond depth studies which are indispensable for any indispensables à une nouvelle formulation, dont new project, namely: (i) a zoning study to notamment: i) la réalisation d’un zonage mesurant measure the development of and current trends in l’évolution et les tendances actuelles sur le Plateau water and wind erosion in the central plateau; Central en matière d’érosion hydraulique ou (ii) a study of the situation and capacity of éolienne; ii) une étude du tissu et des capacités current local operators and providers; and d’intervention des opérateurs et des prestataires (iii) implementation of pilot mini-operations to présents localement; et iii) la mise en place de mini- determine the feasibility of new rural activities opérations pilotes visant à mesurer la faisabilité de (groups of young people engaged in land certains nouveaux métiers ruraux (groupements de conservation, for example). jeunes aménagistes en particulier).

- La prise en compte des leçons du PS CES/AGF afin - Consideration of the lessons learned during this de s’engager dans une approche fondamentalement programme in order to commit to a différente, avec dès le départ, une stratégie fundamentally different approach, establishing évolutive basée sur les acteurs locaux from the outset an evolving strategy based on (organisations paysannes, PME et tâcherons local actors (farmers’ organizations, SMEs locaux, CVGT,…) et un désengagement planifié and local pieceworkers, village land de la structure projet. Dans cette perspective, la development committees) and a planned mise en place d’un fonds d’appui aux aménagements phase-out of the project structure. Under this fonciers/agricoles, géré directement par les CVGT approach, the project could call for a support et/ou les OP et accompagné de mesures de fund for agricultural land development to be set renforcement des capacités et de recherche-action, up as a starting point, to be managed directly by pourrait être l’hypothèse de départ du travail de village land management committees and/or formulation. agencies and accompanied by capacity-building and research-action measures.

- Un programme de développement des services - Establishment of a programme to develop financiers (micro-crédit et autres) devant s’inscrire financial services (microcredit and others) within dans la stratégie des institutions financières locales the strategy of local financial institutions but with mais avec des objectifs de taux de pénétration plus more ambitious, better distributed penetration ambitieux et mieux partagé (actuellement seulement rates (just 4% currently after 15 years of 4% après 15 ans d’intervention). intervention).

______

1 La mission d’évaluation intermédiaire était 1 The interim evaluation mission was made up of composée de M. Hubert Boirard, Chef de mission, Mr Hubert Boirard, mission leader and rural institutions spécialiste en institutions rurales, M. Bertrand Guibert, expert; Mr Bertrand Guibert, agricultural engineer, Ms Agronome, Mme Corinne Riquet, Économiste, spécialiste en Corinne Riquet, economist specialized in microfinance, microfinance, et trois cadres de l’administration de tutelle. and three officials from the line ministries.

2 Le PS CES/AGF a déjà été l’objet d’une évaluation à mi- 2 The programme had been the subject of a mid-term parcours de sa première phase (FIDA, 1993), d’une étude evaluation during the first phase (IFAD, 1993), a case de cas dans le cadre de l’évaluation du Programme Spécial study as part of the evaluation of the Special Programme pour l’Afrique (FIDA, 1997) et d’une étude d’impact des for Africa (IFAD, 1997) and a study of the impact of the composantes CES/AGF/IE en cours de deuxième phase SWC, agroforestry and crop intensification components (FIDA, 2001). during the second phase (IFAD, 2001).

3 Avec une base de 1 USD pour 65O FCFA. 3 Based on a rate of 65O CFA francs per USD.

4 La mission d’évaluation n’a pas été en mesure de vérifier 4 The evaluation mission was not able to verify the total ce chiffre de superficie totale aménagée par le Programme. land surface improved under the programme. The positive L’impact positif au niveau des villages et ménages impact on beneficiary villages and households is clear, bénéficiaires rencontrés est indiscutable mais seul une but only a large-scale survey could confirm the actual enquête à grande échelle pourrait confirmer l’ampleur extent of the impact at the overall programme level. réelle de cet impact au niveau de la zone d’intervention.

xxxviii Burkina Faso

Programme Spécial « Conservation des Eaux et des Sols – Agroforesterie » (PS CES/AGF) Prêts n° SRS 044 BF et 369 BF

Rapport d’évaluation intermédiaire

I. INTRODUCTION

A. Contexte et objectifs de l’évaluation intermédiaire Contexte

1. Le Programme Spécial de Conservation des Eaux et des Sols - Agroforesterie dans le Plateau Central (PS-CES/AGF) approche de l’achèvement de sa deuxième phase prévu fin juin 2003. Lancé dans le cadre du Programme Spécial pour l’Afrique du FIDA, il a débuté en octobre 1988 sur quatre provinces du Plateau Central (Passoré, Yatenga, Bam et Sanmatenga) et s’est poursuivi après1996 par une seconde phase élargissant sa zone d’intervention à trois nouvelles provinces (Boulkiemdé, Sanguié, Namentanga). Son coût total pour ces 15 ans de mise en œuvre s’élève à 38,1 millions de USD dont 26, 7 sur prêts FIDA (SRS 011-BF en phase 1 et SRS 044-BF et 369-BF en phase 2).

2. Les objectifs généraux du programme étaient d’une part la conservation des ressources naturelles sur le Plateau Central et d’autre part l’amélioration durable de la production, des revenus et du niveau de vie des populations concernées. Le groupe cible était principalement constitué des ménages ruraux disposant d’une surface cultivée de moins de trois hectares, soit environ 40 000 exploitations (dont 20% dirigées par des femmes). Il correspondait à une population estimée entre 320 000 et 400 000 personnes réparties dans les 27 départements sélectionnés au sein des sept provinces d’intervention. Le PS CES/AGF devait bénéficier en plus à 4 000 jeunes et 1 000 femmes supplémentaires à travers ses composantes « promotion féminine » et « crédit rural ». Au total, 45 000 ménages (450 000 personnes) devaient donc profiter des activités du programme selon le rapport de préévaluation.

3. La date de clôture du prêt FIDA est décembre 2003. Une Revue à Mi-Parcours (RMP) a été conduite en mars 1999 par l’institution coopérante, la BOAD. Une étude d’impact a été réalisée début 2001 par le Bureau de l’Évaluation du FIDA (mission C. Reij et all.). Elle a fait ressortir de nombreux aspects positifs notamment en matière de conservation des eaux et des sols. Aussi, la Division Afrique 1 du FIDA et le Gouvernement burkinabé envisagent une suite à ce programme. Ils ont donc demandé dans cette perspective la conduite d’une évaluation intermédiaire.

Objectifs de l’évaluation intermédiaire

4. L’objectif de cette mission était de conduire une évaluation dans un esprit et selon une démarche conjointe et partenariale visant à apprendre, à comprendre dans le but de :

i) Juger de l’adéquation, de l’efficacité et de la durabilité des actions entreprises par le PS CES/AGF par rapport aux besoins, aux capacités et aux potentiels des populations rurales pauvres ainsi que celles de leurs partenaires économiques et institutionnels.

ii) Estimer, et si possible mesurer et comprendre (analyse des causes et conséquences) les effets et impacts des réalisations du projet, ainsi que les changements induits dans les pratiques (productivité, conditions de vie, ressources (humaines, foncières, financières) et capacités de développement des populations concernées).

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iii) Tirer de cette analyse les enseignements utiles et les recommandations pour l’avenir de ce qu’il convient de faire, de ne plus faire ou de faire autrement pour les différents acteurs en présence.

Les termes de référence sont présentés en annexe 5.

B. Approche et méthodologie

5. Trois domaines d’intervention ont été privilégiés :

- Les volets du programme relatifs aux objectifs de conservation de la base des ressources productives (CES, AGF, fertilité des sols, gestion de terroirs) de développement et sécurisation de la production agricole (intensification agricole, volet semences, élevage pilote, Recherche-Développement) incluant le volet hydraulique villageoise.

- Les volets relatifs au financement du monde rural : crédits CNCA/BACB, appui aux ONG et Institutions de microfinance (actuellement ADRK, URC-Bam et RCPB), et dispositifs de subvention directe de matériels et équipements (charrettes, pousse-pousse,…) en faveur des groupements de femmes et de jeunes.

- Les volets relatifs aux aspects « Gestion des terroirs », « formation », « organisation paysanne » et « renforcement institutionnel », ainsi que leurs coordinations, complémentarités et synergies avec les autres composantes et leurs contributions respectives aux objectifs de développement (notamment en termes de participation, appropriation et durabilité des processus engagés, y compris de planification du désengagement du programme et organisation des « transferts »).

6. La méthodologie employée a été la suivante :

• Bibliographie et entretien avec les différents responsables au niveau du FIDA. • Auto-évaluation par l’équipe du PS CES/AGF pendant trois jours avec présentation et analyse des différents volets en plénière. • Mission de terrain avec : i) rencontre de villages bénéficiaires (28 villages au total) ou non du PS-CES/AGF, discussions, visite des sites et recueil du point de vue des principaux destinataires ; ii) rencontre des services partenaires (niveau Provincial et Départemental). Participation au Cadre de Concertation Technique Provincial de Kongoussi ; iii) et rencontre avec d’autres acteurs de la zone (PDL, OPA, ONG…). L’échantillon des villages a été raisonné sur l’ensemble des huit Provinces et sur l’ensemble des quinze volets du Programme. • Entretiens avec les principaux intervenants et partenaires nationaux (PNGT2, AFD, DANIDA, GTZ, Ministères, INERA…). • Tenue d’un atelier de réflexion et d’échanges à Yako autour des constats préliminaires de la mission d’évaluation et des questions restées en suspens. • Restitution des conclusions provisoires aux autorités. • Analyse finale des données et rédaction.

7. Dans ce travail les points de vue des différentes catégories d’acteurs locaux concernées ont été pris en compte et sont restitués en partie au niveau de l’annexe 4. De même, la mission s’est référée aux résultats de la Revue à Mi-Parcours conduite en 1993 et 1999, à ceux de l’étude d’impact menée en 2001 ainsi qu’aux études et enquêtes réalisées par le projet.

2 8. La mission a travaillé dans la zone du projet du 25 janvier au 16 février 2003. Le calendrier de la mission est présenté dans le document de travail n° 4.

9. La mission d’évaluation était composée de M. BOIRARD Hubert, chef de mission et responsable des aspects institutionnels et gestion du programme, de Mme RIQUET Corinne, responsable des aspects relatifs au financement des zones rurales et de M. GUIBERT Bertrand responsable des aspects liés à la conservation des ressources productives et à la sécurisation - développement des productions agricoles. Cette mission avait pour partenaires au niveau burkinabé, trois cadres de l’administration à travers, M. KABORE Victor et M. LENGANY Iga de la Division Études et Planification du MAHRH et M. KABORE Raymond du Ministère de l’Économie et du Développement. Les responsables du PS CES/AGF ont, par ailleurs, accompagné la mission et enrichi les débats et multiples échanges de façon permanente.

10. La présente mission d’évaluation intermédiaire a, autant que faire se peut, analysé les actions à la fois de la phase 1 et 2 du programme. La durée de la mission, la complexité et l’importance du PS CES/AGF l’ont parfois conduite à concentrer ses réflexions sur les aspects majeurs du programme.

Photo1. Sarclage du mil à Ouro (Yatenga). Les champs proches des villages sont traversés de cordons pierreux qui retiennent l’eau et freinent l’érosion.

3

II. CONTEXTE ET CONCEPTION DU PROJET, MISE EN ŒUVRE ET RÉSULTATS

A. Zone et contexte d’intervention, pauvreté et dynamiques locales, groupe cible

Zone d’intervention

11. Dès le démarrage du PS CES/AGF en 1988, il était prévu d’intervenir sur sept provinces. La zone d’actions de la première phase était constituée des 4 provinces septentrionales du plateau mossi à savoir le Yatenga, le Passoré, le Bam et le Sanmatenga. 12 départements étaient ainsi directement concernés (sur 39 au total) et 230 villages plus particulièrement visés. Le rapport de préévaluation de 1995 a ensuite étendu le rayon d’intervention du PS CES/AGF a 3 autres provinces du plateau central possédant a priori les mêmes caractéristiques agro-écologiques (Boulkiemdé, Sanguié, Nanmatenga).Dix-sept départements nouveaux et 220 villages supplémentaires furent ainsi rajoutés à la zone. Ces provinces avaient été sélectionnées sur le fait qu’elles ne bénéficiaient pas d’autres programmes ou projets importants en matière d’aménagement de terroirs ou de développement rural (cf. carte).

12. Il est à noter que cette extension géographique s’est réalisée telle que prévue initialement mais sans prendre en compte les recommandations de l’évaluation à mi-parcours de 1993 qui précisait : i) que la dispersion géographique du PS CES/AGF ne lui conférait de position leader dans aucune des provinces déjà touchées ; et ii) que le programme devait limiter son expansion vers de nouveaux villages étant donné l’ampleur des besoins au sein des communautés et la limite de saturation des capacités des services techniques partenaires à laquelle le programme étaient déjà parvenu.

Contexte d’intervention

13. Le plateau central concerne un quart de la surface du Burkina Faso et 43% de sa populationiii. La zone couverte par le programme CES/AGF est diversifiée et se distingue par trois grandes entités :

• La zone pseudo-sableuse, située au Nord, peuplée de Fulses, Silmossis,Yarses et de Peuls. L’élevage est dominant avec une pratique extensive de cultures vivrières de subsistance à base de mil, niébé et maïs. Les moyennes annuelles pluviométriques sont inférieures à 600 mm. Cette zone inclut le Nord du Namentenga, du Sanmatenga et du Bamiv. Les sols sont le plus souvent ferrugineux dégradés, d’origine granitique (antébirrimien) sur lesquels des dépôts récents de sable ont modelé un relief faible, ondulé avec, par endroits, des buttes cuirassées. L’érosion hydrique observée est variable selon la pédologie et la topographie mais elle reste assez diffuse et attend longtemps avant de s’organiser en rigoles puis en ravines (marigots).

• La zone latéritique, située au Centre, peuplée de Mossis. L’agropastoralisme est dominant avec une pratique plus ou moins extensive du sorgho, mil en association de légumineuses (niébé et arachide). La pluviométrie moyenne se situe autour de 600 à 700 mm. Cette zone inclut le Sud du Yatenga, du Bam, du Sanmatenga ainsi que le Passorév. La cuirasse latéritique est souvent affleurante et en voie de démantèlement. Les manifestations de l’érosion sont particulièrement marquées par des réseaux denses de rigoles et de ravines présentant des effondrements de berges et des dépôts alluvionnaires importants en cours de transport. La zone centrale présente les densités de population les plus élevées du Plateau.

La zone des sols ferrugineux, située au Sud, peuplée majoritairement de Gourounsi et de Mossi. L’agriculture est dominante avec une présence marquée de l’élevage. La culture de coton est répandue. La pluviométrie moyenne se situe autour de 700 à 800 mm. Cette zone

4 inclut le Sanguié et le Boulkiemdévi. Le relief reste doux, malgré quelques buttes cuirassées. L’érosion est en phase d’organisation même si en aval les ravinements sont marqués.

Pauvreté et dynamiques locales

14. Avec un PNB par habitant inférieur à 240 USD, le Burkina appartient à la catégorie des pays les moins avancés (PMA). 50% de sa population est considérée comme active dont 3% seulement bénéficie d’un statut de salarié (importance du secteur informel). L’agriculture emploi 92% des actifs. Le seuil de pauvreté absolue est estimé à 41 099 FCFA par personne et par an. Le plateau central est l’une des régions les plus défavorisées du pays à cause de la pauvreté de ses ressources en sols et de sa forte densité de populationvii.

15. L’effet conjugué des sécheresses fréquentes, de l’explosion démographique, du déboisement continu, de l’utilisation minière des sols et du surpâturage ont fait de cette région une zone à déficit agricole chronique où la population dans sa quasi-totalité est engagée dans un processus de paupérisation.

16. Les conséquences les plus marquantes sont la faiblesse de revenus monétaires entraînant l’exode rural (surtout chez les hommes jeunes), la recherche aurifère en saison sèche par la majeure partie de la population résidante (hommes et femmes) ainsi qu’une dégradation croissante des ressources productives agricoles.

17. Aujourd’hui, cette densité de population (60 à 100 habitants par km²) et les pratiques culturales extensives ont conduit à une quasi-saturation de l’espace cultivable. Les jachères ne sont plus que d’une à deux années dans les meilleurs cas. Aussi, une dynamique d’intensification et de sédentarisation des cultures s’observe-t-elle actuellement dans la partie centrale du Plateau Mossi. Cette dernière se vérifie également en matière d’élevage.

Groupe cible

18. Le groupe cible du programme était constitué des familles rurales dont le revenu était situé sous le seuil de pauvreté absolue. Elles disposaient en moyenne d'une superficie cultivée de moins de trois hectares. 40.000 exploitations agricoles (10 personnes en moyenne dont 5 actifs) correspondaient à cette catégorie soit une population estimée entre 320.000 et 400.000 personnes.

19. Plus de 20% de ces exploitations agricoles seraient dirigées par des femmes chefs de famille (soit 8000 estimées au total). Malgré leur forte contribution au développement socio-économique, ces femmes rurales restaient toujours marginalisées et confrontées à d'énormes difficultés pour accéder aux moyens de production, au crédit, à la formation ainsi qu'à la prise de décisions. En référence à cette situation, le PS CES/AGF visait à améliorer leur sort ainsi que celui de 4 000 jeunes au chômage.

B. Raison d’être du projet, stratégie d’intervention, objectifs et composantes initiaux Raison d’être du projet

20. Le rapport d’évaluation n° 0172-BF de septembre 1987 justifiait la mise en place du PS CES/AGF de la façon suivante : « Le plateau central est l’une des régions les plus pauvres du pays du fait : i) de l’insuffisance de ses ressources en sols ; ii) de la qualité médiocre des sols ; iii) de la forte pression démographique. En raison de la surexploitation des sols et de la déforestation accélérée, une dégradation générale de l’environnement est constatée conduisant à la réduction générale du potentiel productif (agricole, pastoral et forestier) et entraînant ainsi un phénomène d’accélération de l’émigration, générateur d’autres déséquilibres régionaux. »

5 21. Le rapport d’évaluation n° 0560-BF de janvier 1995 reprenait le même argumentaire. Il justifiait la mise en place d’une seconde phase du PS CES/AGF par le fait : i) que les solutions techniques aux principaux problèmes de conservation des eaux et des sols ainsi qu’à l’amélioration de la fertilité avaient été mises au point durant la première phase ; ii) que le programme avait su mobiliser dans un cadre partenarial contractuel les services techniques étatiques et les organisations paysannes autour de cette problématique CES sans alourdissement des charges récurrentes ; iii) que les composantes agroforesterie et intensification nécessitaient d’être mieux intégrées et sur une échelle plus significative aux mesures CES ; iv) qu’il importait de développer maintenant le volet crédit agricole et promotion féminine de façon plus soutenue ; et v) que l’importance du phénomène de dégradation du milieu dans les autres provinces nécessitait une extension géographique du programme.

Stratégie d’intervention

22. La stratégie d’organisation et de gestion de la première phase était basée sur la participation volontaire et massive des bénéficiaires à la réalisation des travaux CES, AGF et d’épandage de matière organique. Un accord préalable entre l’UCP et les groupements villageois devait être impératif et devait concerner à la fois les modalités d’exécution des aménagements, les zones concernées et leurs aspects fonciers ainsi que les contributions en main d’œuvre. Ceci devait ainsi permettre de : i) minimiser les charges récurrentes ; ii) maximiser les moyens et compétences locales ; et iii) faire assurer à moyen terme l’autogestion du projet par les bénéficiairesviii. Le programme devait être exécuté en collaboration avec les institutions gouvernementales de crédit rural, de recherche agricole et les services provinciaux d’appui aux producteurs. Des équipes d’intervention devaient être mises en place pour l’appui aux réalisations CES et pépinières afin de palier à la faiblesse des services publics ou para-publics dans ce domaine. La promotion de la production agricole locale (surtout céréalière) ainsi que le renforcement des capacités des organismes d’appui au monde rural étaient privilégiés. Le programme devait néanmoins rester flexible à la fois sur ses objectifs et le déploiement de ses moyens vu l’incertitude liée à l’évolution de l’environnement institutionnel.

23. Concernant la seconde phase, la stratégie d’intervention générale a été : i) de consolider et approfondir les acquis de la phase 1 (poursuite des activités CES, formations sur l’intensification agropastorale via la recherche agricole, développement d’une agroforesterie intégrée, amélioration de l’accès aux crédits d’équipement et générateur d’activités rémunératrices, introduction d’un volet hydraulique villageoise et promotion féminine, renforcement institutionnel) ; et ii) d’étendre géographiquement les activités du programme. La stratégie d’organisation et de gestion de la seconde phase restait basée sur les mêmes principes à savoir partenariat contractuel et responsabilisation croissante de tous les acteurs (prestataires et groupements villageois)ix. La programmation devait rester à l’initiative des paysans organisés en groupements villageois et appuyés par les services techniques. L’UCP gardait un rôle d’ensemblier et de relais financier en assurant la direction technique, administrative et financière du programme.

6 Objectifs et composantes de la conception initiale

Phase 1 (1988 – 1995) Phase 2 (1996 – 2003) Objectif global Restaurer un environnement favorable à Conserver les ressources naturelles dans le la production agricole sur le Plateau plateau central et Central Améliorer la production, les revenus et le niveau de vie de la population concernée et de façon durable Objectifs - Parvenir à la sécurité alimentaire - Améliorer la production de cultures vivrières spécifiques - Freiner l’exode massif des jeunes - Promouvoir un auto-développement des actifs agriculteurs - Améliorer les revenus et les conditions - Intégrer les activités CES à l’agroforesterie de vie des populations rurales - Freiner l’exode rural des jeunes - Alléger le fardeau des femmes - Améliorer les revenus et les conditions de vie - Promouvoir les organisations locales des populations rurales notamment d’épargne et de crédit - Alléger la tâche des femmes - Assurer la continuité des actions - Améliorer l’alimentation en eau potable des menées par le programme populations du Plateau Central - Promouvoir les activités génératrices de revenus en faveur des femmes - Assurer la promotion des structures villageoises d’épargne et de crédit. Composantes - Aménagements des terroirs - Conservation des eaux et des sols villageois : - Agroforesterie - Agroforesterie - Intensification agricole - Intensification agricole - Auto-promotion paysanne et crédit rural - Recherche / développement - Hydraulique villageoise - Fonds de développement villageois - Appui à la gestion du programme - Renforcement institutionnel

24. Les grands objectifs quantitatifs initiaux de la phase 1 étaient en matière de CES l’aménagement de 28 000 ha de champs de case en organisation collective et 10 250 ha de champs de brousse en organisation individuelle ainsi que la fourniture de 1200 lots de petits matériels pour la réalisation villageoises. 160 pépinières devaient permettre au volet agroforesterie de toucher au moins 10% des superficies traitées en CES soit 2 800 hectares. Vingt pour cent de ces mêmes superficies devaient faire l’objet d’un appui en matière d’intensification agricole via différents paquets technologiques. 2643 tonnes de burkina phosphate et 470 tonnes de NPK devaient être ainsi distribués dans ce cadre. Le volet recherche/développement devait s’attacher à répondre aux besoins du PS CES/AGF en matière d’intensification agricole et d’agroforesterie avec des thèmes pré-déterminésx. Un fonds de développement villageois devait à hauteur de 50 millions de FCFA promouvoir l’insertion des femmes au processus de développement via les COOPEC et pour 150 millions de FCFA, financer d’autres activités connexes à l’agriculture et génératrices de revenus pour le reste du public cible. Le renforcement institutionnel se répartissait en 3 catégories, l’UCP, les structures décentralisées de formation et de vulgarisation (DPAE) et l’appui au BSONG sans donner d’importants détails chiffrés.

25. La phase 2 prévoyait l’aménagement en CES de 27 500 ha en collectif, 30 000 ha en individuel ainsi que la réalisation de 780 digues filtrantes. 60 pépinières nouvelles devaient permettre la fourniture et la plantation de 40 000 ha en agroforesteriexi. L’intensification agricole visait la restauration de la fertilité, la meilleure utilisation des sols et l’intégration agriculture élevage par la diffusion de paquets techniques, le renforcement en formation, la vulgarisation et la recherche développement sans préciser de quantitatifs précis. 24 groupements d’éleveurs devaient sur 8 villages tester une opération pilote en matière de semi-stabulation et contrôle des zones de pâturage. La promotion des activités féminines via 300 groupements prévoyait une dotation de 900 pousse-pousse (2 par village), 50 moulins, l’introduction des foyers améliorés, l’alphabétisation et l’appui au

7 développement d’activités rémunératrices via le micro crédit. 27 000 personnes devaient être formées dans le cadre du renforcement des capacités des organisations paysannes. La promotion des équipements agricoles était prévue par le crédit agricole avec une enveloppe garantissant en partie l’institution financière (CNCA) sur 1 500 charrettes. L’amélioration des capacités institutionnelles des services partenaires était conséquente mais non précisément quantifiée. Le PS CES/AGF 2 prévoyait enfin la construction ou réhabilitation de 180 forages équipés accompagnés d’une animation sur l’hygiène ainsi que la gestion et l’entretien de l’infrastructurexii .

C. Montage institutionnel et Partenariat

Montage institutionnel

26. Celui-ci a globalement très peu évolué au cours des deux phases. Le Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MARA) était le maître d’ouvrage. Un Comité National de Gestion, présidé par le Secrétaire Général du MARA assurait la coordination globale du programme, donnait son approbation sur les PTAB, les rapports annuels d’activités et financiers. Ce comité regroupait tous les départements ministériels et structures partenaires concernées deux fois par an. Des cadres de concertation techniques institués au niveau provincial examinaient périodiquement les activités et programmes réalisés à l’échelon considéré. Des programmes d’activités annuels budgétisés étaient soumis par les partenaires à l’UCP pour examen, consolidation dans le PTBA et transmis pour non-objection au FIDA via la BOAD et le CNG. La gestion administrative, la coordination et le suivi du programme étaient assurés par l’Unité de Coordination du Programme (UCP) basée à Yako. L’UCP n’exécutait pas en direct les activités programmées mais signait des protocoles d’accord (contrats – programme) avec des structures partenaires identifiées à l’évaluation. L’UCP était structurée en cinq cellules (Administration et finances, Appui et Supervision Technique, Organisation et Promotion Paysanne, Crédit Rural et Suivi Évaluation)xiii.. La BOAD était institution coopérante en charge de la supervision du programme.

Partenariat

27. L’UCP devait conclure des protocoles (contrats de campagne élaborés sur base des PTAB et des devis correspondants) avec les structures décentralisées de l’Administration, de la Recherche et des ONG pour l’exécution des différents volets. Les Centres Régionaux de Promotion Agropastorale (CRPA) mettaient en œuvre les activités CES, vulgarisation, formation agricole, organisation paysanne et promotion féminine. Les Directions Régionales de l’Environnement (DRE) étaient en charge des aspects liés à l’agroforesterie, les Directions Régionales des Ressources Animales (DRRA) en charge des aspects élevage pilote, les Directions Régionales de l’Hydraulique (DRE) en charge des activités de contrôle et de réception des ouvrages CES, des puits et des forages, L’INERA et l’IRBET en charge des activités Recherche et Développement, la CNCA et les autres institutions financières en charge du crédit et des activités d’épargne. D. Évolution du contexte au cours de la mise en œuvre

28. Depuis 1987, date de démarrage de la première phase, le Burkina Faso a connu une forte évolution institutionnelle. De façon résumée et concernant plus particulièrement le PS CES/AGF, celle-ci s’est traduite ainsi :

29. Au niveau des Ministères: i) au niveau du Ministère de l’agriculture et de l’élevage, deux importantes réformes ont vu le jour. La première en 1987 avec le passage des ex-ORD en CRPA. Au-delà des fonctions, leurs statuts ont également changé passant d’EPIC (semi-privé) à EPA (service public) avec les conséquences contractuelles que cela sous-entend en termes de moyens dans un programme tel que le PS CES/AGF. La seconde réforme s’est opérée en 1998 avec la séparation du Ministère de l’Agriculture et de celui de l’Élevage (le MARA devient MRAHRH) et création du Ministère de l’Agriculture d’une part et le Ministère des ressources animales (MRA) d’autre part. . Au

8 niveau décentralisé, le Programme a travaillé avec les structures décentralisées du Ministère de l’agriculture que sont d’une part les Directions régionales de l’agriculture (DRA) et d’autre part les Directions provinciales de l’agriculture (DPA) et du Ministère des ressources animales, à savoir les Directions régionales des ressources animales (DRRA) et les Directions provinciales des ressources animales (DPRA). Parallèlement, le Ministère chargé de l’environnement fusionnait avec le Ministère de l’eau pour créer le Ministère de l’environnement et de l’eau. Une troisième réforme intervenue en 2002 a vu le Ministère de l’agriculture devenir le Ministère de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques. Sur le terrain les ex-Directions régionales de l’hydraulique disparaîtront au profit de la création des directions régionales de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques.

30. La Politique d’Ajustement Sectoriel Agricole mise en œuvre à partir de 1992 a gelé tous recrutements depuis cette date dans les services techniques publics de ce secteur. Ceci a entraîné un vieillissement de l’âge moyen des agents de terrain (46 ans chez les agents, 53 et 55 ans respectivement chez les cadres moyens et supérieurs) et la non-couverture en moyenne à ce jour de 50% des effectifs terrain, toutes administrations concernées par le PS CES/AGF confondues.

31. Au niveau des Organisations Paysannes, la mise en place de la Loi 14/99 a réglementé à partir de 1999/2000 l’appellation de ces dernières. Aujourd’hui, les groupements de producteurs ou les sociétés coopératives sont tenus d’intervenir dans le cadre d’approches filières. Les groupements villageois appuyés par le PS CES/AGF sont en train d’évoluer dans cette direction.

32. Au niveau de la décentralisation, la création par arrêté interministériel en 2000 des Comités Villageois de Gestion de Terroirs a introduit un nouvel acteur fondamental dans le processus du développement local et de la gestion de terroir que le programme a dû intégrer en fin de seconde phase. D’autre part, la légalisation et la formalisation juridique des Cadres Techniques de Concertation Provinciaux ont sensiblement modifié l’importance du public concerné et ainsi sa flexibilité et son caractère opérationnel.

33. Au niveau des opérateurs privés, les quinze dernières années ont permis de constater une importante réduction d’opérateurs locaux en maîtrise d’œuvre sur de petits projets au profit d’opérateurs sectoriels spécialisés ainsi qu’une montée en puissance de l’importance relative des services techniques publiques au sein de la mise en œuvre de projets devenant de plus en plus importants. Aujourd’hui, l’offre de services au niveau local (villageois, départemental et même provincial) reste très faible. Seule l’émergence de bureaux d’études nationaux s’est révélée significative mais leur localisation est restée essentiellement basée sur la capitale.

34. Au niveau politique, l’élaboration par le Gouvernement d’une nouvelle Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA) en 1992 a conduit à l’adoption et à la mise en œuvre d’un Programme d’Ajustement Sectoriel Agricole dont les objectifs sont restés en adéquation avec le PS CES/AGF avec : i) la modernisation et la diversification de la production ; ii) le renforcement de la sécurité alimentaire ; iii) l’amélioration de la gestion des ressources naturelles.

35. Au niveau administratif la loi n° 9/96/ADP du 24 avril 1996 a créé 15 nouvelles provinces dont celle du Zondoma (Gourcy) concernant directement le PS CES/AGF. La conséquence directe a été l’obligation de travailler avec 3 nouveaux partenaires (DPA, DPRA, DPEEF).

36. Au niveau économique, la dévaluation du franc CFA en 1994 a conduit à exacerber la recherche d’activités génératrices de revenus au niveau des populations et explique certaines difficultés rencontrées par le projet.

9 E. Évolution de la conception du projet et capacité d’adaptation au cours de la mise en oeuvre

37. Globalement la conception du projet a très peu évolué au cours de ces deux phases. Depuis 1987, les grands objectifs sont restés les mêmes ainsi que le mode opératoire. Quelques activités ont été ajoutées comme le volet « élevage pilote », « gestion de terroir » ou renforcées tels que les volets « promotion féminine » et « hydraulique villageoises ». Les activités de suivi- évaluation ont démarré au début de la phase 2 avec l’appui d’un consultant fin 1995. Dans l’esprit et avec des moyens deux fois plus importants qu’en première phase (13,9 millions de USD contre 24,2 millions de USD), la seconde période du PS CES/AGF (1996/2003) devait à la fois développer les techniques CES et AGF éprouvées précédemment sur des surfaces quantitativement très élevées et renforcer les acteurs locaux afin de permettre une poursuite de la dynamique en post projet.

38. L’Unité de Coordination du Programme a eu une bonne capacité d’adaptation qui a permis au PS CES/AGF d’atteindre ses objectifs quantitatifs tels que définis contractuellement et ceci en dépit d’un contexte extérieur en évolution permanente et parfois relativement perturbateur (cf. chapitre ci-avant).

39. Par contre, les mesures d’adaptation opérationnelles qui auraient été nécessaires au PS CES/AGF pour connaître une durabilité des actions engagées et une meilleure lisibilité globale de ces dernières n’ont pas été prises. Ainsi l’UCP, en termes de force de proposition mais également le Conseil National de Gestion, le Maître d’Ouvrage et le Bailleur de Fonds en tant que co- décideur et superviseur des orientations prises par le programme ont fait preuve de faiblesse en la matière. Ceci est d’autant plus regrettable que des actions concrètes dans ces domaines avaient été proposées au cours de différentes missions et notamment au niveau des revues à mi-parcours. Il est également malheureux que le rapport d’évaluation de 1995 préparant la seconde phase n’ait que si peu pris en compte les recommandations de la Revue à mi-parcours de 1993, notamment en matière d’approche GTV, de rentabilisation des investissements institutionnels, de préparation du désengagement et d’extension géographique sans que les différences instances intéressées n’aient réagi. Ceci peut par ailleurs en partie s’expliquer au niveau de la maîtrise d’ouvrage et du CNG dans la mesure où c’était leurs propres services déconcentrés qui exécutaient les principales prestations du programme.

F. Moyens mis en oeuvre et principaux résultats obtenus

40. Les moyens mis en œuvre et les principaux résultas sont présentés ci-après par volet à travers les trois domaines d’intervention majeurs du PS CES/AGF à savoir : i) Conservation des ressources productives (CES, AGF, fertilité des sols) et sécurisation de la production agricole (intensification agricole, volet semences, élevage pilote, Recherche-développement, volet hydraulique villageoise, ii) Financement du monde rural (crédits et subventions à l’équipement et aux activités génératrices de revenus) ; et iii) Renforcement des capacités locales (renforcement institutionnel, OPA, GTV, formation). Une présentation détaillée est fournie dans les annexes 1, 2 et 3.

Conservation des ressources productives et sécurisation de la production agricole

41. En matière de CES, et d’après les chiffres transmis par le PS CES/AGFxiv, les résultats globaux obtenus en 15 années d’intervention sont : 89 596 ha d’aménagement en cordons pierreux (60% en sites collectifs et 40% en individuels) correspondant approximativement aux objectifs visés soit 99% et 85% respectivement en collectifs et en individuel, 748 digues filtrantes (94% de taux de réalisation), 32 492 ha de zaï amélioré accompagné et 324 ha de demi-lunes réalisées (non prévues sur le document d’évaluation).

42. Pour la seule seconde phase, les résultats obtenus étaient de 28 057 ha en aménagements collectifs, 32 034 ha en aménagements individuels (soit respectivement 50% et 93% des réalisations

10 du total des deux phases), 742 digues filtrantes, 32 327 ha de zaï amélioré et 313,48 ha en demi- lunes

43. La méthodologie d’intervention des aménagements dits « collectifs »xv a consisté à recueillir les demandes paysannes formulées par le groupement villageois (formalisation préalable obligatoire) et à les transmettre au PS CES/AGF via les services techniques partenaires. Un atelier bilan annuel entre l’UCP et ces partenaires permettait entre autres de définir les volumes finançables par campagne et par région. Les services concernés faisaient ensuite une répartition interne en fonction des demandes jugées prioritaires et l’état d’avancement des volumes de moellons rassemblés. Des lots de petits matériels étaient ensuite distribués proportionnellement aux surfaces à aménager. Les travaux d’aménagement étaient exécutés à la fois par les Équipes Mobiles d’Appui (UCP) pour la partie technique (relevé topographique, plan, traçage/sous-solage en tracteur) puis logistique (transport des cailloux en camion) et par les groupements villageois (ramassage des moellons et confection des diguettes). Un certain nombre de formations techniques était préalablement dispensé par les services partenaires aux membres des groupements (confection, végétalisation, niveau à eau ou à triangle, gestion du matériel). Les services partenaires et le PS-CES/AGF accompagnaient ponctuellement la réalisation de l’aménagement par des contrôles et des supervisions. En début de seconde phase, une contractualisation était établie entre les groupements villageois, les partenaires et l’UCP. Jugée trop lourde, celle-ci a été abandonnée rapidement.

44. La méthodologie d’intervention des aménagements dits « individuels » a été tout autre dans la mesure où la conception de l’aménagement, le relevé topographique, le traçage et la réalisation des cordons étaient raisonnés à l’échelle du site et par chaque paysan usager lui-même (mis en application des formations) . Le transport était effectué par ses propres moyensxvi. Le paysan gardait la possibilité d’utiliser les petits matériels en dehors des activités du groupement. Alors que les sites aménagements collectifs ont fait l’objet d’une réceptionxvii sur base d’un plan topographique et d’une planimétrie numérique permettant le calcul des surfacesxviii, les aménagements individuels n’ont pas été formellement réceptionnés et les estimations de surfaces ont été réalisées de façon visuelle.

45. L’approche pour les digues filtrante a été globalement la même que celle suivie pour les aménagements collectifs. Le zaï et les demi-lunes ont fait l’objet de séances d’animation et de suivi des réalisations par les services partenaires.

46. Le coût moyen d’un hectare aménagé en CES varie de 82 à 302 USDxix en fonction du mode de calcul adoptéxx. Dans le premier cas, l’ensemble des surfaces est cumulé (collectifs, individuels, zaï, demi-lunes et digues filtrantes (une digue filtrante étant valorisée pour 15 ha). Les dépenses imputées sont celles des EMA hors caisses d’avance. Dans le second, seuls les aménagements collectifs et les digues filtrantes (pour une valorisation de 2 ha) sont pris en compte. Les coûts imputés sont identiques mais additionnés aux montants des prestations des partenaires (DRAHRH) ainsi que les dépenses EMA sur caisses d’avance. Dans chacun des cas, les dépenses liées à la supervision UCP dans ce domaine n’ont été pas prises en compte. Il semblerait que le coût unitaire entre les deux phases n’ait pas trop évolué si l’on prend en compte la dévaluation intervenue en 1994

47. Le montant total dépensé pour ce volet en phase 2 a été de 7,5 millions d’USD au cours de la seconde phase auquel il est possible d’ajouter 190 000 USD au titre des caisses d’avance EMA et 1,2 millions d’USD au titre des rémunérations des DRAHRH soit au total 8,9 millions d’USD ce qui correspondrait globalement au budget prévu.

48. En matière d’agroforesterie et d’élevage pilote et sur les deux phases, les résultats présentés par le PS CES/AGF sont : Production de 2,6 millions de plants (90% de réalisation), mise en place de 182 pépinières (107%), accompagnement en RNA de 17 058 ha (79%), constitution de 45 groupements d’élevages pilotes ainsi que de nombreuses actions de végétalisation et de complantation ligneuse ou herbacée le long des cordons pierreux.

11 49. Pour la seule seconde phase, les résultats obtenus seraient la production 1,8 million de plants ligneux ayant conduit à la mise en place de 1 276 ha de bosquets villageois et la végétalisation ligneuse de 707 km de cordons, la réhabilitation ou mise en place de 128 pépinières, l’accompagnement de 8 847 ha de RNA, la constitution de 45 groupements d’éleveurs et la formation de 324 bergers professionnels sur les 15 villages concernés par cette opération pilote.

50. Le programme s’est appuyé sur des groupements de pépiniéristes villageois qui devaient produire pour la communauté les plants destinés aux différentes activités (bosquets, végétalisation, complantation…) contribuant à restaurer la couvert végétal et participer à la conservation des sols.

51. La mise en place d’élevages pilotes de petits ruminants consistait via la stabulation partielle, à rationaliser et maîtriser ce type d’élevage. La construction de bergeries communautaires, la formation de bergers « professionnels », les formations à une conduite du troupeau amélioré en termes de santé animale et d’alimentation ont permis des résultats prometteurs à la fois sur le plan élevage (diminution des vols d’animaux, amélioration de la productivité des troupeaux) mais également environnemental (gestion des parcours). Cent cinquante à 500 animaux étaient ainsi concernés par bergerie.

52. L'UCP était chargée de la conception et de la supervision des activités techniques. Sur le terrain, l'exécution physique était assurée par les producteurs à travers l'encadrement technique des services partenaires ainsi que l'appui financier et matériel apporté par le Programme. Pour se faire, des protocoles d'accord et de collaboration ont été signés avec trois partenaires techniques (DREEF, DRRA, LUCODEB). Ces derniers ont exécuté le volet Élevage Pilote à travers leurs services décentralisés tandis que les DREEF s'occupaient en plus et de façon spécifique du volet agroforestier. Au total 19 cadres supérieurs (6 Directeurs Régionaux, un coordonnateur LUCODEB, le chef de la Section AGF/EP et 14 Directeurs Provinciaux) ainsi que 74 agents (7 TS/AGF + 67 agents de terrain) ont été chargés de la mise en oeuvre de la composante Agroforesterie et du volet Élevage Pilote.

53. Le coût total pour la phase 2 de ce volet s’est élevé à 1,9 million d’USD, soit 76% des prévisions.

54. En matière d’intensification agricole et depuis 1987, le programme a participé à la mise en place de 29 052 fosses fumières (112%), distribué 2 936 tonnes de Burkina phosphate, formé 21 paysans producteurs de semences améliorées (3 par province) ayant à ce jour produit au total 13,1 tonnes (maïs, mil, sorgho..).

55. Pour la seule seconde phase, les résultats obtenus ont été la réalisation de 20 775 fosses fumières, la distribution de 404 tonnes de burkina phosphate et la production de 13,1 tonnes de semences améliorées.

56. Le programme s’est appuyé sur les groupements villageois pour effectuer via les services techniques, une animation et des formations sur la fertilité du sol, les techniques de compostage et la construction de fosses fumières. En phase 1, du burkina phosphate était distribué pour faciliter la décomposition de la matière organique. Cette approche n’a pas été reconduite en phase 2. Théoriquement, une fosse fumière devrait pouvoir permettre l’amendement d’un hectare sur zaï (5 t de compost produit/an/fosse) soit de 30 000 ha sur le zone PS CES/AGF. Diverses difficultés techniques, à commencer par la disponibilité en eau nécessaire, ont

12 permis à la mission de constater la réalité des fosses mais la faible proportion produisant effectivement du compost. Les observations de la mission dans les villages visités suggèrent un taux d’utilisation des fosses nettement inférieur aux 62% reportés par l’enquête de la CSE conduite en mai- juin 2002xxi. Le coût unitaire d’une fosse fumière et le coût de revient à la tonne du compost n’ont pas été calculé.

57. Les 21 producteurs de semences améliorées (3 par province) ont bénéficié d’une formation technique et d’une dotation (intrants et semences). Ils devaient ensuite et par leur propre moyen commercialiser cette production (maïs, mil, sorgho) de 13 t obtenues et poursuivre sur leurs propres moyens le développement de cette filière. Aucun suivi n’a été réalisé sur la destination finale de ces semences, la commercialisation s’est avérée difficile et l’opération semble suspendue.

58. Le coût total pour la phase 2 de ce volet s’est élevé à 0,5 million de USD, soit 32% des prévisions.

59. En matière de Recherche/Développement, deuxPhoto sous-programmes 2. Une fosse compostière ont été menés à Notenga par le (Sanmatenga). CES/AGF depuis 1987, à savoir : i) l’aménagement pilote de Ribou par l’UCP et ii) la recherche participative GRN/SP et productions forestières menées par l’INERA.

60. Sur le premier aspect, les résultats quantitatifs semblent globalement satisfaisants sur Ribou (107 ha de diguettes, 109 300 plants distribués). Il est cependant regrettable que ce « village démonstration » n’ait pas fait l’objet d’une cartographie et d’un plan d’aménagement concerté de son terroir. Aujourd’hui, si les réalisations restent visibles en traversant le village, l’entretien avec les populations révèle une faiblesse de l’approche méthodologique en matière de planification de l’aménagement de l’espace rural.

61. Sur le second aspect, la collaboration et le partenariat avec l’INERA a permis au cours de ces 13 dernières années la mise en place de tests, d’études et de recherches ayant conduit à la production de 16 fiches en matière de CES/AGF et intensification agricole. Celles-ci permettent de décrire les différentes techniques et de quantifier les résultats obtenus mais les données économiques et sociales restent à développer et certaines propositions nécessitent de se rapprocher davantage des logiques, stratégies et moyens paysans (cas de la production de compost) pour espérer une adhésion plus satisfaisante au niveau du monde rural.

62. En matière d’hydraulique villageoise, le projet CES/AGF a permis la mise en place ou la réhabilitation de 201 forages, fonctionnels, au total depuis 1987.

63. Pour la seconde phase, 153 forages ont été réalisés (85%) mais 60 nouveaux forages ont fait l’objet d’un marché qui doit, d’ici l’achèvement du projet, se mettre en œuvre.

64. Le PS CES/AGF a travaillé avec le bureau d’études (BEMES) pour l’animation, la sensibilisation et l’éducation sanitaire. Le marché d’étude d’implantation, le contrôle des travaux et de diagnostic des pannes ont été confiés au bureau d’études BIGH. La société SA/FASO Hydro a géré le marché de formation des artisans réparateurs, de fourniture et de pose des pompes manuelles. Le marché de forage a été attribué à l’entreprise Forage Burkinabé. Les directions régionales de l’hydraulique (DRH) ont supervisé les travaux.

65. Le coût provisoire est estimé à 1,3 million de USD (68% des prévisions) auquel il faut rajouter un montant engagé de 0,5 million d’USD pour la réalisation de 60 forages supplémentaires portant à 96% le taux de décaissement sur ce volet

Financement du monde rural (crédits et subventions à l’équipement et aux activités génératrices de revenus)

13 66. Crédit à moyen terme pour l’équipement. Un protocole de collaboration a été signé en mai 1998 avec le CNCA portant sur l’engagement de mettre en place des crédits pour l’acquisition d’équipements à hauteur de 300 millions de FCFA (soit environ 1500 charrettes et autres petits équipements). Au 31/12/2002, 1036 crédits, au taux de 9% l’an et destinés exclusivement à l’acquisition de charrettes ont été accordés pour un montant total de l’ordre de 194 millions de FCFA. 351 groupements villageois ont été touchés par cette opération sur les 8 provinces et environ 16% ont été accordés au profit des femmes. La durée de remboursement de ces crédits est de 4 années. Les crédits ont été majoritairement accordés à des personnes physiques membres de groupements villageois

67. Des difficultés sont à relever dans le déroulement du partenariat avec la BACB (ex CNCA) qui a, pour certaines campagnes accusé de longs délais de réaction pour l’examen des demandes de financement et la délivrance des bons de commande (jusqu’à 13 mois). Par ailleurs, à partir de la campagne 2001, la BACB n’a plus respecté ses engagements en ce qui concerne le recouvrement des crédits qui lui incombait, obligeant une implication forte du PS CES/AGF dans ce domaine.

68. L’encours des crédits non échus s’élèverait au total à 154 956 880 FCFA selon la définition de la BACB et selon la même source, le taux de remboursement global s’établirait à 59,94%. Dans la réalité il semble être supérieur dans la mesure où les remboursements encaissés au cours de l’année 2002 et au-delà du mois de mars, n’ont pas été déposés à la BACB qui n’a donc pas pu les enregistrer. De son côté, la cellule crédit de l’UCP affiche un taux de remboursement de 87,88%xxii. Il est à relever que les chiffres communiqués par la BACB ne sont pas d’une totale fiabilité. Les encours de crédits et le taux de remboursement devront faire l’objet d’une vérification ultérieure par les services de la BACB et l’UCP.

69. Crédit à court terme pour les activités génératrices de revenus. Au démarrage de la seconde phase, les difficultés rencontrées par l’UCECB ont conduit à la conclusion d’un protocole direct avec l’URC BAM et l’URC PASSORE qui se sont désaffiliées de leur institution mère. La faillite de l’URC PASSORE a, par la suite et de fait, mis fin à la collaboration avec le projet deux années après le démarrage de la seconde phase. Après les trois premières années du protocole initial, la collaboration avec la FUGN a pris fin au terme d’un partenariat qui s’est avéré difficile et peu productif. Aussi, pour les trois institutions dont le partenariat s’est poursuivi jusqu’à la fin de l’année 2002 (RCPB, URC BAM et URSEC), la mise en œuvre des protocoles n’a pas posé de problèmes spécifiques.

70. Au terme de la seconde phase, les trois institutions ayant collaboré sur toute la période ont permis l’octroi d’environ 1,087 milliard de FCFA de crédit dont 64% pour les femmes. Il s’agit principalement de crédits à court terme pour le petit commerce (87%) et l’embouche (9%). Le nombre d’organisations de proximité accompagnées et créées s’élève à 292 OVEC comptabilisant 8 338 membres (dont 76% de femmes) avec un total 249 caisses villageoises du RCPB (soit 85% des OVEC).

71. Cinquante pour cent des villages d’intervention du programme ont été touchés par la mise en place de ces 292 OVEC mais toutes les OVEC ne sont pas des implantations favorisées par le PS CES/AGF (préexistence de certaines). Le nombre moyen de membres (29) par OVEC est relativement faible. Le taux de pénétration de ces OVEC est de l’ordre de 4%. L’épargne mobilisée s’élèverait à 74,8 millions de FCFA, dont 35% par les femmes. Le solde moyen du montant de l’épargne des hommes (y compris les groupements) est de 25 000 FCFA et de 11 800 FCFA pour les femmes. Le montant moyen des crédits accordésxxiii aux femmes, tout type de crédits individuels confondus, est de 34 000 FCFA contre 38 000 FCFA pour les hommes. Pour les crédits à moyen terme, le montant moyen accordé aux hommes est de 54 000 FCFA contre 47 000 FCFA pour les femmes. Le montant moyen des prêts collectifs (au nombre de 23) est pour les sous sections des SEC de 188 000 FCFA.

14 72. Les formations en alphabétisation initiale organisées par les institutions ayant mené à son terme le partenariat ont touché 670 personnes dont 341 ont été déclarées réellement alphabétisées. D’autres thématiques de formation ont été développées telles que l’éducation coopérative, la gestion du crédit, ou encore la formation des membres des organes des institutions de proximité pour un total d’homme/jour/formation de 903 personnes, soit environ 20% des membres des institutions concernées.

73. Subvention aux activités de promotion féminine et d’aménagement CES. Dans la mise en œuvre des dotations en équipements subventionnés, tant pour les charrettes que pour les pousse- pousse, le programme est parti du constat de l’évaluation de la première phase sur l’alourdissement de la charge de travail des femmes du fait de leur participation aux travaux d’aménagements CES et d’intensification agricole (transport de l’eau pour les compostières, de la fumure organique dans les champs et des moellons).

74. Ce volet a été mis en œuvre par la cellule auto-promotion paysanne. Les 14 animatrices et les encadreurs des services de l’agriculture ont servi de relais pour la diffusion de l’information sur les modalités d’accès aux subventions pour les pousse-pousse et charrettes auprès des 1264 groupements villageois de femmes et mixtes pré-identifiés. Etaient particulièrement visés les groupements impliqués dans les aménagements CES. Les conditions d’accès à ces équipements subventionnés étaient : i) la libération d’un apport de 20% du coût de la charrette et de 30% pour les pousse-pousse; i) l’engagement de mettre en place un comité de gestion distinct du bureau du groupement.

75. Neuf cent dix pousse-pousse ont été attribués à 572 Groupements dont 79 mixtes et 375 charrettes à 317 groupements dont 30 mixtes sur un total de 783 groupements féminins et mixtes recensés et encadrés. Se sont donc 73% des groupements qui ont pu bénéficier de pousse- pousse et 40% pour les charrettes.

76. Il est intéressant de noter que si les pousse-pousse étaient bien initialement destinés exclusivement aux femmes, l’attribution des charrettes, budgétisée dans la composante CES, devait être mixte, même s’il était prévu dans le rapport d’évaluation, de porter une attention particulière aux femmes pauvres. Dans les faits, leur attribution s’est faite exclusivement au profit des femmes.

77. A l’attribution de ces équipements subventionnés, il doit être ajouter les attributions complémentaires réalisées lors des concours annuels soit :

• pour les concours organisés par la cellule OPPxxiv, spécifiquement pour les femmes : 43 charrettes et 203 pousse-pousse. • pour les concours « meilleurs producteurs » et sur 6 années : 270 charrettes et 84 pousse- pousse, sur la base d’un lot de 45 charrettes et de 14 pousse-poussexxv par an au titre de la récompense des lauréats des concours «meilleurs producteurs ».

78. Au total, ce sont donc 688 charrettes et 1 197 pousse-pousse qui ont été distribués par le programme sous forme de subventions partielles ou totales dans le cas des concours. Ces concours ont contribué de manière significative à l’équipement des exploitants de la zone d’intervention du programme.

Renforcement des capacités locales

79. Les moyens mis en œuvre et les principaux résultats en matière de pérennisation des acquis et Gestion du programme sont présentés ci-après à travers les volets Gestion des terroirs, organisations paysannes, formation, et renforcement institutionnel.

80. En matière de gestion de terroir villageois, l'objectif global visé était de mettre au point une méthodologie de renforcement des capacités locales en matière de planification et de mise en œuvre

15 participatives d'actions communautaires. La démarche devrait également contribuer à inciter les populations bénéficiaires à s'inscrire résolument dans une dynamique soutenue de responsabilisation de manière à poursuivre durablement les activités de gestion des ressources naturelles au-delà de la durée du Programme.

81. L’approche pilote a finalement été conduite sur 8 des 15 villages initialement prévus. Elle a mené, après une démarche participative, informative et formative à la réalisation de plans de développement villageois. Malgré la requête du projet lors de la revue à mi-parcours de 1999, aucun fonds n’a pu être dégagé pour la mise en œuvre des plans de développement villageois. Le projet a ainsi formé les responsables à la recherche de financement avec la difficulté, que l’on peut imaginer pour ces derniers pour la mise en pratique de cette formation (éloignement, analphabétisme, inexpérience en matière de négociation…). Aussi, est-il difficile, après 7 ans de pouvoir se prononcer sur ce volet, excepté sur sa phase préparatoire qui, bien que longue (2,5 ans), semble maîtrisée par les villageois.

82. En matière d’organisations paysannes, l’objectif général était le renforcement des capacités organisationnelles et de gestion des structures paysannes concernées par PS CES/AGF pour une meilleure prise en charge de leur propre développement. Les principaux résultats obtenus ont été la conduite de deux enquêtes d’identification qui, au démarrage de la seconde phase (96/97) ont permis de retenir environ 1 264 groupements villageois (H,F,M) ayant des besoins réels et ne bénéficiant pas d’appui extérieur, le classement de ces groupements en 5 types en fonction : i) du niveau d’instruction des membres (membres alphabétisés, et membres formés sur plusieurs thèmes….) ; ii) du degré d’autonomisation du groupement (capacité d’autogestion et d’auto financement des activités …) ; iii) du niveau d’équipement des membres. Ce classement a donné 498 GV de type 0, 745 GV de type I et 21 GV de type IIxxvi, la formation de 21 684 producteurs dont 7 316 femmes en fonction de la typologie sur des thèmes tels que la gestion coopérative, gestion des unités économiques et des équipements collectifs, planification et programmation des activités, mobilisation des ressources endogènes (soit 80,3% de réalisation), la formation de 362 Agents des services partenaires (DPA) ayant reçu les mêmes thèmes de formation que les producteurs ainsi qu’un accompagnement à la réorganisation des OP et à leur reconnaissance juridique suite à l’adoption de la loi 14/99 (regroupement des paysans par filière) et la remise en cause de la typologie précédente.

83. En matière de formation, l’objectif était de permettre : i) l’amélioration des connaissances des producteurs par la diffusion et l’expérimentation de nouvelles techniques de production agro- sylvo-pastorale ; et ii) le renforcement des capacités opérationnelles d’analyse et d’action des différents acteurs en vue d’une appropriation effective des techniques et méthodes de gestion rationnelle des ressources naturelles sur la zone du Programme. Les principaux résultats obtenus à fin 2001 et pour uniquement la phase 2 sont 263 810 hommes/jour/formation dispensés pour un montant global de 396 043 887 FCFA sur 37 thèmes différents (ces formation ayant concerné à la fois les producteurs et productrices groupés, les services d’encadrement ainsi que les membres de l’UCP). Parmi les chiffres les plus importants à retenir, il est à noterxxvii : 324 bergers professionnels recrutés et formés, 256 pépiniéristes formés, 8 265 femmes initiées à la technique du foyer amélioré, 30 465 h/j/f dispensés sur l’intensification agricole (dont fosses fumières), 21 684 hj de formation dispensés sur le fonctionnement des organisations paysannes, 1129 femmes alphabétisées, 19 artisans réparateurs formés sur l’entretien des forages et 340 hj de formation prodigués sur l’approche gestion de terroirs. Le détail des principaux thèmes (pour femmes et hommes) est présenté dans le DT n°3.

84. En matière de renforcement institutionnel, l’objectif final de ce volet transversal était la mise en place des institutions et les renforcements de capacités nécessaires en vue de la pérennité des activités menées. Dès 1987, cette composante prévoyait la création et le fonctionnement d’une UCP légère mais surtout un important renforcement des structures techniques décentralisées (investissement, fonctionnement, formation et recyclage des agents).

16 85. Les principaux résultats obtenus ont été : i) la mise en place de 17 protocoles d’accord tous secteurs confondus (services publics et privés) et de 7 Équipes Mobiles d’Appui entre la phase 1 et 2, l’abandon de la contractualisation villageoise annuelle, la participation active dans la mise en œuvre des 8 Cadres de Concertation Technique Provinciaux ; et ii) la tenue de 7 ateliers bilan programmation réalisés annuellement avec l’ensemble des partenaires du PS CES/AGF.

III. IMPACT DU PROJET

86. Le PS CES/AGF est intervenu sur 459 villages au total répartis dans 27 départements et 8 provinces. La disparité géographique et le fait que l’intervention du programme ne pouvait concerner parfois que quelques villages au sein d’un département a conduit la mission à raisonner les mesures d’impact au niveau des villages directement touchés. Une analyse sera présentée en fin de chapitre sur l’impact estimé du PS CES/AGF sur l’ensemble de sa zone d’intervention.

87. Il est à rappeler que les principaux changements et effets induits du PS CES/AGF étaient : i) une amélioration de la conservation des ressources productives ; ii) du niveau de sécurité alimentaire ; iii) des revenus et niveau de vie des populations ainsi que des compétences locales. Le public cible du programme étaient : 45 000 exploitations familiales parmi les plus défavorisées, 4 000 femmes chef d’exploitation et 1 000 jeunes.

A. Impact sur les ressources matérielles et financières des ménages

Capital productif des exploitations familiales

88. Le capital productif des exploitations familiales est principalement composé de la terre, de l’accès à l’eau, du cheptel, du matériel et des petits équipements. Depuis 15 ans, il a été noté des changements positifs au sein de la zone d’intervention du PS CES/AGF sur l’ensemble de ces domaines.

89. Le capital foncier s’est amélioré significativement en quantité, en qualité et en termes d’accès. Cinq mille hectares (soit approximativement 6% des surfaces aménagées) auraient ainsi été récupérés dans les zones « zipellées » et ceci au profit principalement des jeunes ruraux. Quatre-vingt dix hectares minimums de cordons pierreux (phases 1 et 2), et 1 500 ha environ en amont de digues filtrantes ont permis une amélioration significative de la fertilité des sols. Couplée avec des actions d’intensification agricole (notamment compost) et la réintroduction de pratiques culturales (zaï), les gains de productivité observés sur ces terres ont permis de pallier en partie à la diminution croissante de la jachère. La portée sociale de ce changement est importante sur les 459 villages du PS CES/ AGF représentant 72 673 exploitations familiales. Trente à 50% de ces exploitations xxviii auraient en moyenne été touchées par village et environ 20 à 25% de la surface agricole cultivablexxix serait à ce jour aménagée sur ces terroirs. L’approche groupement villageois adoptée par le programme ne permet pas néanmoins de pouvoir affirmer que les propriétaires les plus pauvres aient été prioritaires de ces actions. L’impact visible et sans conteste de ces techniques engendre une forte demande et certains paysans aménagent par eux-mêmes et avec de très faibles moyens (vélo, brouette) leurs parcelles. La contribution du PS CES/AGF dans ce domaine a été majeure dans la mesure où il était pratiquement le seul intervenant (répartition géographique entre grands projets au démarrage de l’intervention). Les changements observés en termes de conservation des sols et de restauration de la fertilité sur les terrains aménagés par la technique des moellons sont durables (recul de 14 ans pour les plus anciens). Ceci ne se vérifie pas sur les techniques en terre (cordons, demi-lune) ce qui explique le peu d’engouement dans ce domaine (relatif échec de la végétalisation). Les importants moyens apportés par le projet et la faible réelle responsabilisation des groupements villageois font que la dynamique de poursuite de ces actions en post-projet risque d’être très faible malgré la forte demande.

17 Si le PS CES/AGF a atteint ses objectifs quantitatifs et les effets attendus en la matière, il n’a pas par contre préparé son désengagement (formation technique mais non en position de maîtrise d’ouvrage des organisations paysannes et des EMA).

90. L’accès à l’eau s’est également amélioré significativement en quantité, en qualité et en termes d’accès. Depuis 1987, 201 villages ont pu bénéficier d’un forage. Ils ont permis une amélioration de 19% de la couverture des besoins en eau de cette zonexxx. La nappe phréatique semble être par ailleurs remontée sur les terroirs fortement aménagés (cordons et digues filtrantes) avec des quantités d’eau disponibles engendrant un tarissement plus tardif d’un mois environ sur les puits. La qualité des eaux des forages et des puits n’est plus à démontrer comparativement à celle des brûlis et marigots de moins en moins usités à l’heure actuelle. La facilité d’accès à l’eau a permis : i) un allègement de la tâche des femmes (et des hommes dans certaines zones) ; ii) une amélioration de la santé surtout infantile et dans une autre mesure ; iii) une amélioration indirecte des revenus (facilitation de l’orpaillage). Elle n’a pas permis par contre une amélioration notable de la production de compost. La portée sociale de ce changement est importante car il a concerné 43% des 459 villages du programme (56% prévus en fin de projet). Ceci représenterait une population maximale bénéficiaire de 413 230 personnes. L’approche adoptée a garanti dans ces villages un accès à tous à cette eau et notamment en général aux plus pauvres. La contribution effective du PS CES/AGF dans ce domaine a été majeure. Le changement observé est durable dans ces effets. La mise en place de comité de gestion, le paiement effectif de cotisations, l’organisation du réseau des artisans réparateurs laisse espérer une fonctionnalité de ces infrastructures sur le long terme. Par contre, le coût d’investissement et la technicité requise ne permettent pas de croire en une dynamique locale sur fonds propre de ce type d’activité.

91. Le cheptel a globalement augmenté en volume ces 15 dernières années. La grande sécheresse de 1984 avait conduit à une forte dissémination des troupeaux. Il est difficile de chiffrer la recapitalisation et thésaurisation des exploitations dans ce domaine (réticence paysanne) mais elle est effective. Aujourd’hui la très grande majorité des exploitants possède au moins quelques têtes de petits ruminants (2 à 5). Le PS CES/AGF a contribué indirectement à cette situation de manière différentiée via les activités CES/AGF mais surtout celles génératrices de revenus (crédits et subvention femmes). L’expérience « élevage pilote » a permis également une très forte amélioration qualitative des troupeaux (état sanitaire et productivité) générant des plus à gagner substantiels (et souvent réinvestis dans l’élevage).

92. Le matériel d’exploitation (charrette principalement) s’est également développé à cours de cette période. Avec la distribution à crédit ou par subvention de 1 724 charrettes et 1 197 pousse- pousse, le PS CES/AGF a fortement contribué à augmenter le taux d’équipement dans les 459 villages ciblés. D’après l’enquête du programme, 47% des exploitations familiales seraient ainsi équipées en charrette comparativement à un taux de 20% estimé sur la zone du plateau. La portée sociale de ce changement est donc jugée comme importante. L’approche groupement ne garantit pas pour autant la certitude d’avoir touché effectivement le groupe cible. Néanmoins, les femmes ont été les grandes bénéficiaires de ces actions et spécialement sur l’approche subventionsxxxi. La multifonctionnalité de cet équipement a permis un allègement du travail des femmes en particulier (transport de l’eau, du bois, des briques..) mais également des hommes. La location de ce matériel par 97% des détenteurs a généré des revenus (estimation de 5 000 à 20 000 FCFA/an) mais insuffisants pour ceux ayant un crédit à rembourser (50 000FCFA/an sur une base de 4 ans). Ce gain de temps a permis aux bénéficiaires de se consacrer à d’autres tâches notamment génératrices de revenus ou à augmenter les faibles temps de repos des femmes. Par contre et contrairement aux effets attendus, la préciosité de ce bien n’a contribué que de manière très marginale à la réalisation d’activités CES. Le PS CES/AGF a influé fortement sur ce changement observé grâce à ces activités de crédit et de promotion féminine. La durabilité des effets semble assurée mais aucune dynamique ne permettra de poursuivre ce type d’activité. La BACB ne semble pas vouloir s’investir à moyen terme dans cette approche. Il est à noter par ailleurs une faible évolution du matériel de culture depuis 15 ans au niveau régional s’expliquant à la fois par la faiblesse des moyens des agriculteurs, par les spéculations essentiellement vivrières emblavées pour l’autoconsommation ainsi que par la quasi-absence d’offres de services et de

18 crédit dans la zone. En termes de petits équipements (pelles, pioches, brouettes..), l’importance numérique de ces outils a également fortement évolué avec notamment l’introduction par le programme d’une dotation équivalente à environ 615 000 USD. Utilisés pour les actions du PS CES/AGF, ces outils ont aussi servi aux pratiques culturales, domestiques et dans les activités d’orpaillage.

Autres éléments du capital d’exploitation, infrastructures de communication et accès aux marchés

93. La bicyclette s’est fortement développée en zone rurale depuis 1987. Par contre l’habitat et les autres biens durables au sein des exploitations familiales et villageoises ne semblent pas avoir changé de manière significative depuis cette date. Les infrastructures routières se sont développées et le désenclavement du Plateau Central s’est fortement amélioré. L’accès aux marchés et notamment celui concernant les cultures maraîchères s’est étendu autour des villes secondaires et des grands barrages. (arrivée de marchands étrangers, notamment ghanéens sur la zone mais difficulté depuis 2000 d’écoulement du haricot vert par l’UCOBAM suite à la faillite d’Air Afrique). Le réseau téléphonique est devenu relativement performant mais est resté aux portes des villes moyennes. Le PS CES/AGF n’a pas contribué de façon significative à ces changements, y compris sur l’accès aux marchés qui faisait parti partiellement de son mandat notamment à travers le volet organisations paysannes.

Patrimoine économique et financier

94. Le patrimoine économique des exploitations familiales semble avoir légèrement évolué depuis 1987. Les activités rurales restent sensiblement les mêmes avec toutefois un développement de l’orpaillage quasi général et relativement important dans certaines zones favorables (revenu moyen annuel estimé à 50 USDxxxii). Le maraîchage ainsi que le petit commerce ont également vu leur niveau d’activités amplifier. Ce changement est en partie dû à l’augmentation et à l’importance des plans d’eau mis en place (micro et macro barrages) sur le plateau central mais également au temps dégagé grâce aux actions d’équipement (charrettes). Le patrimoine financier quant à lui a visiblement changé positivement sur la zone du projet. Le niveau d’épargne et de thésaurisation a augmenté, surtout suite aux sécheresses de 1984 (situation de référence très basse) et malgré la dévaluation de 1994. Il se présente surtout sous forme d’investissements dans le domaine de l’élevage, les formules des institutions financières se révélant souvent moins intéressantes et beaucoup plus contraignantes. L’usure ne semble pas s’être véritablement développée, une pratique traditionnelle de troc à intérêt quasi nul existant sur la zone. L’endettement auprès d’institutions financières s’est étendu avec la mise en place du réseau et la possibilité d’accès aux prêts. La portée sociale de ce changement en 15 ans est importante et concerne pratiquement tous les ménages des villages du programme mais à des degrés variables. Si tous ont globalement capitalisé même faiblement, les bénéficiaires de crédit restent pour la plupart les femmes groupées ou les hommes mais ayant déjà une certaine solvabilité. Avec 292 OVEC aujourd’hui en place (soit 63% des villages du PS CES/AGF) et avec une moyenne d’une trentaine d’adhérents par village, seuls finalement 20% des ménages du village au mieux peuvent accéder actuellement aux prêts. La moyenne des prêts accordés avoisinerait 55 USD. L’approche actuelle ne garantit pas l’atteinte du public cible. De manière globale, le bénéfice net dégagé moyen après remboursement total du crédit court terme serait de 75% du montant total du prêtxxxiii. Avec 1,087 milliard de FCFA de crédits octroyés dont 64% pour les femmes durant la seule seconde phase, cela serait donc 815 millions de bénéfices dégagés (et investis ou consommés dans la zone) dont 521 millions pour la gente féminine. L’impact au niveau individuel s’avère significatif mais relativement faible au niveau d’un village. Ces revenus monétaires supplémentaires sont généralement destinés à améliorer la qualité de la nourriture, faire face aux problèmes de santé avec moins de difficultés, permettre aux femmes de participer aux frais de scolarisation des enfants, prendre en charge une partie des dépenses ménagères et de l’entretien des enfants ou d’elles-mêmes, acheter de nouveaux ustensiles de cuisine, ou parfois acheter un peu d’engrais pour la mise en culture de leur propre champ. Ces crédits permettent donc principalement une meilleure satisfaction des besoins élémentaires mais contribuent encore très faiblement à un processus d’accumulation ou

19 d’investissement. Le PS CES/AGF a contribué de façon majeure à ces changements en donnant notamment aux institutions financières les moyens de développer leur réseau. Cette dynamique bien que toujours fragile semble s’orienter vers une certaine durabilité. Le Programme a en effet effectué un désengagement progressif de son appui au fonctionnement de ces structures ce qui a permis de constater un quasi-équilibre économique des unités mises en place. La disparition des revenus provenant des ressortissants de Côte d’Ivoire, la limitation de nouvelles destinations d’émigration économique et l’épuisement progressif des sites aurifères poussent aujourd’hui les jeunes vers la recherche locale de nouvelles alternatives économiques. La réplicabilité de ce système à une échelle plus importante leur permettrait de financer leurs projets. Une articulation avec les OPA semblerait opportune afin de promouvoir un impact économique et financier plus important au niveau des exploitations familiales. Par contre il est à noter un effet induit négatif à cette approche dans la mesure où l’accès des hommes au crédit reste, aujourd’hui, relativement limité et comparativement plus difficile qu’à celui des femmes. Ceci s’explique d’une part pour des raisons conjoncturelles des IMF (moyens limités) et historiques (public homme plus « risqué ») et d’autre part, en raison d’une politique de toutes les institutions faisant aujourd’hui l’objet d’une attention particulière pour la promotion des activités féminines. Il importera donc de veiller à ne pas tomber dans un excès contraire au passé afin de permettre aux plus démunis (tous genres confondus) de pouvoir bénéficier de l’accès à ces micro-crédits. Les modalités d’octroi et de remboursement seraient par ailleurs à réviser en fonction de l’expérience acquise (durée de remboursement notamment).

B. Impact sur les ressources humaines 95. De manière générale, la situation en matière de ressources humaines reste à ce jour très insatisfaisante dans la zone du PS CES/AGF.

Sécurité alimentaire et nutritionnelle

96. Le Programme Spécial a été mis en place en Afrique en réponse à la grave crise agricole et vivrière traversée par les pays subsahariens touchés par la sécheresse et la désertification depuis 1973. La stagnation à des niveaux déficitaires de la production pendant plus d’une décennie, couplée à une croissance démographique élevée (+ 3,2%), a engendré une situation critique dans laquelle 77% de la population rurale au niveau sous-régional vivaient en dessous du seuil de pauvreté. En 1985 et dans la zone du programme, le recensement comptabilisait une population résidente de 2,08 millions d’habitants avec une densité moyenne de 43 hab/km². La justification du PS CES/AGF était principalement basée sur la problématique de la sécurité alimentaire. Le principal résultat attendu était l’amélioration significative du bilan vivrier devant se traduire notamment par un accroissement des quantités de céréales disponibles par personne de 134 kg/an à 243 kg/an (+ 80%).

97. La situation en termes de sécurité alimentaire et nutritionnelle semble s’être améliorée depuis 1987. On ne dispose pas de données nutritionnelles récentes mais les résultats de l’enquête de 1997 dans les villages participant au programme pourraient indiquer que malgré les progrès enregistrés au niveau de la production et des revenus, la situation nutritionnelle est encore loin d’être satisfaisante pour l’ensemble de la population des villages touchés par le projet. En 1997, en moyenne 70% des enfants, 73% des femmes allaitantes et 71% des femmes enceintes consommaient rarement de la viande sur la zone du programmexxxiv. 48% des enfants étaient dans un état nutritionnel en dessous de la normale, présentant des retards staturaux et/ou avec émaciation. 42% des hommes présentaient une déficience énergétique. Cette dernière était moins élevée chez les femmes avec 32%. La durée moyenne des stocks familiaux en céréales était de 4 à 10 mois maximum en fonction des provinces et des types d’agriculteurs. 2 mois minimum de soudure à 8 mois pour les plus démunis seraient ainsi observés annuellement. La portée sociale de cette situation est donc importante car elle concerne pratiquement tous les ménages. Les stratégies de survie consistent alors à vendre du bétail pour acheter des céréales quand cela est possible, à faire du petit commerce, de l’orpaillagexxxv, vendre sa main d’œuvre ou faire appel à l’assistance d’un ressortissant. Les femmes chef d’exploitation perçoivent en général régulièrement des envois monétaires de leur mari émigré souvent en Côte

20 d’Ivoire. C’est également le cas d’autres familles ayant de la proche parenté en ville ou à la capitale mais avec des apports souvent moins réguliers. Pour sécuriser et augmenter la production, nombreux sont ceux qui se proposent d’aménager leurs parcelles avec des ouvrages anti-érosifs durables (type cordons pierreux et digues filtrantes). La contribution du PS CES/AGF a essentiellement porté dans ce domaine et les actions d’accompagnement à la mise en valeur de ces aménagements. Environ 90 000 ha au total ont pu ainsi être traités en CES auprès de 40 000 exploitations familiales. Sur les 2 ha en moyenne concernés par exploitation familiale bénéficiaire, le rendement en céréales a été sécurisé en mauvaise année pluviométrique et augmenté de 25% (valeur de référence 400 kg/ha). Le volume supplémentaire ainsi produit a permis de faire progresser le taux moyen de couverture des besoins en céréales de 80 à 90%xxxvi pour ces familles bénéficiaires. Il est estimé durable indépendamment des caractéristiques annuelles pluviométriques. Cette amélioration du rendement reste toutefois en dessous des résultats attendusxxxvii qui étaient en moyenne de +80%. Ceci met en exergue les résultats décevants des volets agroforesterie et intensification agricole sensés assurer le passage d’une amélioration de +30% due à l’aménagement CES (contre +25% obtenue) à une amélioration de +80% due à l’aménagement avec les mesures d’accompagnement. Il importe donc de relativiser les résultats d’impact d’autant que l’approche pratiquée : i) ne donne pas la garantie d’avoir réellement touché les exploitations les plus démunies au sein des villages cibles (ménages pauvres en terre et/ou en force de travail); et ii) ne prend pas en compte la dynamique démographique du plateau. Les résultats de l’étude nutritionnelle de 1997 s’expliquent d’ailleurs en partie par cette dernière. En 1996, la population recensée sur cette même zone était de 2, 55 millions (contre 2,08 en 1985) correspondant à une augmentation de 23% en 11 ans. Aujourd’hui, en 2003, il est fort probable qu’elle soit supérieure à 3 millions (frein relatif ces dernières années des départs en Côte d’Ivoire). Les 9 000 t de céréales supplémentaires produites annuellement grâce au PS CES/AGF ont donc bien amélioré de 22,5 kg/personne le bilan vivrier des exploitations concernées par le programme. Mais ramenée à la situation générale de la population de la zone (et même dans les villages PS CES/AGF puisque l’étude nutritionnelle a porté sur ces derniers) la situation en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle reste préoccupante. Aujourd’hui, l’arrêt du projet ne permettra pas d’espérer une poursuite significative des actions en matière CES. Aucune étude globale n’a été menée par le PS CES/AGF, par d’autres projets ou par l’Administration pour mesurer la tendance globale de la dégradation des sols sur le plateau et ses conséquences en termes de sécurité de la production. Certaines sources estiment à 500 000 ha la surface encore à traiter. Avec un rythme de 15 ans pour 90 000 ha c’est donc 83 ans nécessaires sans tenir compte de la dynamique. Si la technique s’avère bonne, la méthode semble peu réplicable et nécessite d’être revue en profondeur afin d’en améliorer significativement l’impact sur la population.

Santé

98. Si la situation en matière de santé s’est également légèrement améliorée, elle reste globalement peu satisfaisante en zone rurale profonde. L’eau et la malnutrition semblent les causes premières. Vingt et un pour cent des dépenses monétaires sont consacrés en moyenne à la santé, ce qui dénote toute l’importance de ce secteur quand on sait qu’une partie non négligeable des maladies sont traitées traditionnellement et sans coût. En moyenne, les enfants sont les plus concernés et spécifiquement ceux de moins de 5 ans. 25% ont régulièrement des diarrhées de plus ou moins trois jours. Dans les zones sans forage, ce taux peut atteindre 59% des enfants. La mortalité de ces derniers est importante. En moyenne 60% des ménages ont perdu au moins un enfant avant l’âge de 5 ans. Le nombre d’enfants décédés avant 5 ans par ménage varie de 1 à 7 avec une prédominance se situant entre 2 et 4 enfants. Comme mentionné dans le chapitre précédent, 48% des enfants sont dans un état nutritionnel en dessous de la normale, présentant des retards staturaux et/ou avec émaciation. Dans ces zones rurales si une différentiation peut être faite chez les plus démunis en termes de sécurité nutritionnelle, les pratiques traditionnelles, notamment par rapport à l’eau, font que cette différence est moins saillante sur les aspects de la santé. Aussi et globalement, la portée sociale de ce phénomène est quasi générale. Le PS CES/AGF a pu contribuer assez significativement au changement de cette situation par la mise en place de 201 forages (et 60 supplémentaires à venir). Avec 43% des villages ciblés (et bientôt 56%) touchés par ces infrastructures, le programme a pu permettre à 76% de la communauté de ces villages en moyennexxxviii d’accéder à une eau quasi potable soit environ à

21 233 000 personnesxxxix (311 000 en fin de programme). L’impact est donc non négligeable. Ce changement a d’abord profité aux jeunes mais également aux femmes et hommes de la communauté villageoise. Il est durable, les systèmes d’entretien, d’approvisionnement et de comité de gestion fonctionnant toujours et de manière satisfaisante à ce jour. Néanmoins l’enquête réalisée en 1997 montre l’importance de poursuivre l’éducation sanitaire et notamment sur les aspects hygiène de l’eau car des contaminations s’effectuent toujours par ignorance. La contribution du programme à la baisse du taux de couverture des points d’eau (forage et puits) varie selon les provinces de 3 à 10%xl. Elle a été calculée sur la base de la norme nationale d’un point d’eau pour 300 habitants. Alors que le taux d’équipement théorique devrait être inférieur à 100, la moyenne pour les 8 provinces s’établit à 116 (sous-équipement général sauf dans la province du Yatenga). Le PS CES/AGF a ainsi contribué à mettre en place 4% du volume total des forages présents dans les 8 provinces concernées. L’approche est donc considérée comme efficace mais des investissements publics resteront nécessaires afin de finir d’équiper la zone en tenant compte de la dynamique démographique. Le PS CES/AGF n’avait pas de mandat direct sur l’amélioration de la santé. A travers son volet, hydraulique villageoise mais également CES/AGF (sécurité alimentaire) et micro-finance (amélioration des revenus) il a permis néanmoins d’engendrer des changements positifs dans ce secteur. La tâche reste encore importante dans ce domaine.

Capacités locales

99. Les capacités locales en termes de ressources humaines se sont faiblement améliorées depuis 1987. D’après l’Enquête sur les systèmes de sécurité alimentaire et nutritionnel de 1997 dans les villages du PS CES/AGF, le taux moyen d’analphabétisme atteindrait 81% des individus âgés de plus de 7 ans, avec un taux légèrement supérieur en ce qui concerne la gente féminine. La mission n’a pas pu disposer du taux moyen de scolarisation. Ceci semble modeste et s’expliquerait par l’absence d’infrastructure et de personnel dans certains villages mais également par les montants à payer par les parents pour maintenir un enfant à l’école. 15% du budget du ménage serait en effet consacré à l’éducation (et jusqu’à 25% dans certaines zones). Les organisations paysannes et villageoises sont nombreuses et formalisées. Elles restent néanmoins très dépendantes des projets ou programmes. Leurs réelles capacités humaines sont très faibles (cf DT n° 3) et ne permettent pas aujourd’hui d’espérer une Photo 3. Un paysan de Notenga reprise du développement local par ces institutions. Les (Sanmatanga). Dans la plupart des services techniques de l’agriculture, de l’environnement ou des villages la houe à main reste le ressources animales sont quasi absents du terrain. Seuls 50% principal et parfois l’unique outil des postes sont actuellement pourvus par des agents dont la de culture. moyenne d’âge est importante et dont les moyens hors projets limitent très sérieusement leurs déplacements. Cette situation liée au plan d’ajustement sectoriel en agriculture n’a pas favorisé le renforcement des compétences locales en matière de conseils et d’appui aux agriculteurs tel que visé par le programme. Cette situation concerne globalement l’ensemble de la zone PS CES/AGF avec peut-être un gradient croissant en s’éloignant des villes secondaires. Toutes les catégories sociales sont ainsi touchées avec évidemment une situation plus critique pour les plus défavorisés. Le PS CES/AGF a pourtant cherché à largement contribuer à un changement dans ce domaine. Avec 263 810 hommes/jour/formation à fin 2001 et rien que pour la seconde phase, l’impact aurait du être nettement plus marqué. La mission considère en effet que les compétences professionnelles des ruraux ont faiblement évolué depuis 1987. Le fait d’avoir essentiellement basé son approche sur le renforcement des capacités de services publics (estimés bénéficiaires d’environ 75% des formations) explique en grande partie cela. Cette approche se justifiait en 1987 où la politique du gouvernement et des différents bailleurs de fonds prônait un service de vulgarisation

22 public fort et performant. Il est regrettable cependant que cette dynamique ait été reconduite lors de la seconde phase alors que dès 1992, le plan d’ajustement sectoriel agricole laissait présager une restructuration et réorientation forte de ces services à moyen terme. Parallèlement à cela, la non-mise en position de maîtrise d’ouvrage réelle des organisations paysannes et des CVGT n’a pas permis une mise en pratique des formations non techniques. La déperdition dans ce domaine semble majeure. L’alphabétisation de 1129 femmes sans actions prévues de post alphabétisation a, dans le même sens, engendré qu’un impact finalement très mineur sur le milieu. Les 1264 groupements « PS CES/AGF » ne sont donc pas dans la capacité à ce jour de maintenir une dynamique significative des actions du programme après sa date d’achèvement. L’efficacité de l’approche et des opérateurs en charge de ce volet peut être considérée médiocre à ce jour au regard des sommes investies dans cette composante. Le choix de confier le volet formation aux services techniques doit être repensé au vu de l’absence de véritable ingénierie en matière de formation dans ces services et des profondes mutations qui s’opèrent de fait dans ces structures.

C. Impact sur le capital social et les capacités collectives

Organisations et capacités collectives

100. Depuis 1987, des changements sont apparus en matière organisations et d’institutions villageoises. Ils concernent le recyclage des groupements villageois afin de satisfaire aux obligations de la loi 14/99 réglementant depuis 4 ans les organisations professionnelles agricoles puis la création en 2000 par arrêté interministériel des Comités Villageois de Gestion de Terroirs (CVGT).

Organisations paysannes à caractère professionnel

101. L’objectif du programme en la matière était le renforcement de leurs capacités organisationnelles et de gestion pour une meilleure prise en charge de leur propre développement. Ceci sous-entendait au-delà d’un appui à la structuration, un accompagnement vers l’amélioration de leurs revenus, notamment par la diversification des activités génératrices de revenus. Les changements observés dans ce sens auprès des 1264 groupements suivis (3 en moyenne par village) sont faibles. Hormis pour les groupements de femmes, ces organisations semblent être restées un outil d’exécution du projet tel que prévu initialement dans la phase 1. La typologie réalisée par le PS CES/AGF en 1999 devait permettre de situer les besoins réels des groupements en matière de formation ( 93% des OP ou GV n’étaient alors pas fonctionnels « c'est-à-dire avec une activité commune quasi nullexli » après 12 ans de projet pour les plus anciennes). Le programme via les services techniques a alors développé une méthodologie d’approche intéressante mais qui en pratique s’est révélée peu adaptée au contextexlii et aux besoins réels de ces organisations. Le caractère mécanique des formations, les thèmes classiques et relativement standards, la quasi-absence de support pédagogique, la grande proportion d’analphabètes au sein de ces OP n’ont pas véritablement permis un renforcement de leurs compétences en directionxliiid’une autonomisation économique et organisationnelle de ces structures. De plus, la compression croissante et régulière du personnel des services techniques publics sur lesquels reposait cette composante n’a pas permis un suivi de ces organisations à la hauteur des besoins. L’approche du PS CES/AGF en matière d’organisations paysannes s’est concentrée sur la structuration et la formalisation et non sur les véritables attentes de ces organisations à savoir les aspects économiques et commerciaux ainsi que les appuis nécessaires à l’obtentions des moyens financiers indispensables à la mise en œuvre des activités génératrices de revenus. Le profil des agents des services de l’Administration et du projet n’a pas contribué à s’engager dans cette voie où des privés auraient peut-être pu apporter un plus en matière entrepreunariale. La faible adéquation de l’approche, à la fois en matière d’attentes vis-à-vis des organisations paysannes (aspects économiques, commerciaux et financiers) et de responsabilisation de ces structures a conduit à l’obtention d’impacts limités du projet dans ce domaine. Excepté l’approche « promotion féminine » qui, elle, avait des moyens financiers additionnels prévus, peu de choses dans la pratique quotidienne ont réellement changé en matière de « capacités organisationnelles et de

23 gestion des structures paysannes pour une meilleure prise en charge de leur propre développement ». En termes d’augmentation de revenus ou de limitation de l’exode rurale, les résultats obtenus par cette composante OP/GV après 15 années d’intervention ne peuvent pas conduire la mission à se prononcer sur des changements significatifs réellement induits par les activités ci-dessus mentionnées. Les producteurs ruraux (et les productrices) n’ont pas gagné de véritables influences en termes de commercialisation ou d’approvisionnement, ni même en termes de négociation avec les pouvoirs publics. Aussi, est-il difficile aujourd’hui de parler de dynamique engendrée par cette composante, l’atteinte même des objectifs initiaux n’ayant pas été constatée, ni d’un point de vue sectoriel (CES ou AGF) ni global (activités génératrices de revenus). L’efficacité de l’approche et des opérateurs en charge de ce volet peut être considérée comme médiocre au regard des sommes investies dans cette composante. Le choix de confier l’appui de ces organisations à vocation économique à des services techniques de l’État peut être remis en cause vu: i) les profils très techniques des agents; et ii) leur faible présence effective sur le terrain ces dernières Photo 4. Sarclage du mil à Ouro (Yatenga) entre les cordons pierreux. années.

Gestion de terroirs et CVGT

102. L’objectif du programme dans ce domaine était de mettre au point une méthodologie de renforcement des capacités locales en matière de planification et de mise en œuvre participative d'actions communautaires. La démarche devait également contribuer à inciter les populations bénéficiaires à s'inscrire résolument dans une dynamique soutenue de responsabilisation de manière à poursuivre durablement les activités de gestion des ressources naturelles au-delà de la durée du Programme. Les changements observés dans ce sens auprès des 8 CVGT mis en place ou des groupements villageois initialement prévus à cet effet sont faibles. A ce jour les résultats attendus de ce volet ne sont pas à la hauteur des espoirs mis dans l’approche GTV. Si la méthodologie de renforcement des capacités locales en matière de planification participative a été effective, la mise en œuvre d'actions communautaires sous réelle maîtrise d’ouvrage locale n’a pu être testée après 7 années d’accompagnement. Ces institutions ne sont pas capables et n’ont pas les moyens (financiers, humains, matériels...) aujourd’hui de poursuivre les activités CES/AGF telles qu’espérées au départ. Deux raisons principales peuvent expliquer cela, à savoir : i) une mauvaise compréhension de la démarche de planification qui ne s’est pas inscrite dans la problématique CES/AGF mais plutôt vers celle plus générale du développement local ; et ii) une surestimation des capacités locales et/ou un sous accompagnement des acteurs locaux à l’apprentissage d’une réelle maîtrise d’ouvragexliv. La non-adéquation de l’approche, à la fois en matière de planification intégrée sur l’aménagement de terroirs ainsi qu’en matière de développement local a conduit à l’obtention de très faibles impacts du

24 projet en ce domaine. Excepté la création effective des CVGT, rien dans la pratique quotidienne n’a réellement changé en matière d’approche villageoise sur la problématique de la conservation et de la restauration des eaux et des sols. Il n’est donc pas possible aujourd’hui de parler de dynamique engendrée par cette opération pilote « gestion de terroir ». La poursuite des activités CES/AGF à une échelle significative, telle que prévue dès la phase 1 à travers les groupements villageois puis, via les CVGT lors de la phase 2, semble, à ce stade, peu réaliste. Si techniquement des compétences resteront après le projet (confection de diguettes, maîtrise du niveau à eau que certaines personnes connaissaient déjà par ailleurs), l’accompagnement dans l’apprentissage d’une maîtrise d’ouvrage sur l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet collectif d’aménagement d’un territoire villageois reste à tester. L’efficacité de l’approche et des opérateurs en charge de ce volet n’est évidemment pas des meilleurs.

Exode rural et équité homme/femme

103. Exode rural. Avant les années 1985, les migrations auraient touché 10 à 25% de la population du plateau central de cette époque. Ces migrations spontanées ou organisées par l’État, individuelles ou familiales étaient liées à la recherche de meilleures conditions de vie. Les périodes de sécheresse de 1973 et 1984, les fortes carences chroniques alimentaires, les difficultés d’approvisionnement en eau et les perspectives d’émigration nationale ou internationale ont conduit de nombreux jeunes, souvent suivis ensuite par leurs femmes et enfants, à quitter la zone et souvent de façon définitive.

104. Aujourd’hui et d’une manière quasi unanime, ce flux d’émigration s’est fortement ralenti. L’amélioration significative des conditions de vie dans la région par rapport aux années 1980 est certainement une des raisons principales à cette nouvelle tendance. La situation nutritionnelle et alimentaire s’est améliorée grâce à un retour plus normal de la pluviométrie ainsi qu’aux actions CES/AGF et IA des différents projets. L’élevage mais surtout l’exploitation aurifère à grande échelle à partir de 1985 des sites villageois sur l’ensemble du plateau a permis d’assurer des revenus complémentaires souvent significatifs aux familles rurales, donnant également leur chance aux jeunes. La portée sociale de ce changement a concerné toutes les catégories de ménages et particulièrement le groupe cible.

105. Le PS CES/AGF a contribué au renversement de cette tendance. Il est évidemment difficile de chiffrer cela avec précision. L’enquête faite par le programme montre que les villages encadrés connaîtraient une baisse du flux migratoire de 5 à 7,5% par rapport au village témoin faisant passer respectivement de 25,6% à 20,2% le taux de migration supérieur à 6 mois dans les villages accompagnés. Il est malaisé de se prononcer sur ce chiffre et sur les causes réelles de cette tendance qui semblent multiples (plus faible opportunité d’émigration économique intéressante qu’auparavant, possibilités locales pour tous de revenus via l’orpaillage (or sédimentaire) et surtout amélioration des conditions agro-écologiques (retour de l’élevage, rendements améliorés et projets publics permettant d’aménager les parcelles). L’émigration se poursuit néanmoins, d’autant qu’une certaine saturation foncière commence à se ressentir mais à rythme moindre. La forme liée au départ définitif est peut être celle ayant le plus régressé. Des compléments d’études seraient nécessaires dans ce domaine.

106. L’efficacité de l’approche PS CES/AGF par rapport à ce phénomène d’exode rural s’est révélée moyenne. Les premiers bénéficiaires ont été les chefs d’exploitation, ce qui se conçoit vu leurs lourdes responsabilités familiales, mais les volumes traités par villages (environ 20% des surfaces et sur 50% des exploitations) n’ont pas été suffisants pour concerner les terres des jeunes (force vive des campagnes). Le public cible de l’exode rural a clairement exprimé sa préférence pour rester au village mais la nécessité absolue d’accéder à des revenus monétaires suffisants pour vivre. Ils estiment ces derniers à environ 23 USD net par mois. Les activités génératrices de revenus proposées par le PS CES/AGF n’ont pas concerné ce public (jeunes hommes) mais uniquement les femmes. Ce volet n’a pas recherché de filières durables et rémunératrices et en relation avec la problématique CES/AGF alors que des possibilités existaient (groupement de paysans ou de tâcherons aménagistes rémunérés

25 au mètre linéaire, producteurs de bois d’œuvre ou de chauffe…. ). L’arrêt du programme risque donc fort de ne pas permettre une durabilité de la dynamique observée.

107. Cohésion sociale et relations homme/femme. Depuis 1987, la cohésion sociale semble s’être globalement maintenue dans la zone d’intervention du PS CES/AGF. L’exécution des activités communautaires (CES notamment) a permis de revigorer la capacité d’entraide villageoise. Il n’est pas certain que les solidarités communautaires aient évolué véritablement. Par contre les femmes ont gagné des lieux d’expression à travers notamment leurs groupements et institutions de micro-finance. L’allègement de leur tâche et temps de travaux observés sur les villages PS CES/AGF ainsi que le renforcement du pouvoir économique ont permis à certaines une amélioration de leurs connaissances, de leur capacité d’expression et d’influence auprès de la communauté. La portée sociale de ce changement est importante. Le programme a contribué significativement à cette situation à travers les activités CES, AGF et promotion féminine. Sans pouvoir parler de véritable équité (mais ou y a-t-il véritablement équité ?), les relations hommes/femmes semblent trouver un nouvel équilibre. Ce processus est néanmoins long à s’inscrire dans la réalité quotidienne et pour toute la population. La dynamique actuelle de ce changement risque de perdurer sur les aspects émancipation féminine mais certainement moins en ce qui concerne la capacité d’entraide villageoise. La dureté des temps et la nécessité d’obtenir pour tous des revenus monétaires pour subsister conduisent au développement d’un certain Photo 5. Femmes et enfants au travail sur un champ de Ouro (Yatenga). individualisme.

26

D. Impact sur la sécurité alimentaire et économique des ménages

Sécurité alimentaire et nutritionnelle (voir para. A de ce chapitre)

108. Production et revenus agricoles. Comme vu précédemment, une unanimité s’est dégagée sur le fait que la production agricole avait augmenté ces quinze dernières années. Ceci s’est vérifié sur les cultures céréalières, sur l’élevage et sur la production forestière. Les techniques culturales ont évolué. Contrairement au passé, les surfaces par exploitation n’ont pas augmenté. Cette stagnation serait due à une progressive saturation foncière commençant à s’observer par endroit. Aussi les agriculteurs s’engagent-ils dans un processus d’intensification. La gestion de la fertilité et la conservation du sol sont aujourd’hui au centre de leurs préoccupations. En élevage, la divagation totale tend à s’amoindrir au profit d’une divagation semi-contrôlée. Le vol en brousse de plus en plus fréquent des animaux et la volonté de récupérer la matière organique expliquent en grande partie ce changement de comportement. La récolte de paille et de tiges pour nourrir petits ou gros ruminants et animaux de trait (asins) est devenue une pratique courante. L’élevage n’est plus seulement un produit de thésaurisation et d’épargne. C’est également la principale source de revenus monétaires de toutes les exploitations. L’embouche fait aujourd’hui l’objet de prêts et s’avère rentablexlv. Depuis la Révolution, la gestion des feux de brousse et du parc forestier via l’application des 3 luttes a permis d’observer une régénération significative du couvert arboré. Même si la plantation, surtout en brousse reste encore confrontée à des obstacles d’ordre culturel et foncier, les pratiques paysannes en termes de défriche ont évolué. D’un nettoyage total de la parcelle avant mise en culture, une sélection qualitative et quantitative d’arbustes est aujourd’hui effectuée par endroit.

109. La portée sociale de ce changement concerne quasiment toutes les exploitations des villages du programme. Le PS CES/AGF a ainsi contribué avec réussite et de façon importante à l’accompagnement de cette évolution à travers les activités CES, AGF, hydraulique villageoise et élevage pilote mais avec moins de bonheur sur l’intensification agricole et notamment la fabrication du compost. Cette dynamique semble durable car la fertilité est devenue une contrainte majeure de cette agriculture en voie de sédentarisation sur le plateau central. Par contre le PS CES/AGF n’a pas développé un système durable d’appui conseils au monde rural capable de les accompagner dans cette évolution, ni de mettre en place les modalités d’échanges et de transferts entre la recherche, la vulgarisation et les exploitants.

110. En termes de revenus monétaires, les sources principales de ces dernières années proviendraient de l’élevage, de l’orpaillage et des ressortissants. Les céréales sont-elles auto- consommées à 98%. Aujourd’hui, en moyenne 10 à 15% des ménages de la zone vivraient en dessous du seuil de pauvreté (41 099 FCFA/an/adulte soit 63 USD)xlvi ce qui dénote un changement très positif avec les 77% estimés en 1982 dans la sous-région et au moins équivalent à la situation du plateau central à cette époquexlvii. Ce revenu moyen monétaire s’établirait autour de 158 USD par an/ménage avec des variances entre des minima dans le Passoré de 76 USD et des maxima dans le Bam de 246 USD. La portée sociale de ce changement ne concerne pas toutes les catégories des ménages. Les chiffres démontreraient néanmoins une forte proportion de l’évolution du groupe cible vers un statut intermédiaire de pauvreté depuis 20 ans. L’origine des revenus aurait aussi évolué avec une part relative moins importante des ressources extérieures. La contribution du PS-CES/AGF dans les 459 villages du programme peut être considérée comme significative même si d’autres facteurs tels que la pluviométrie et l’orpaillage ont également influé de façon très évidente sur les revenus. L’étude SAEC 2000 démontre des effets induits positifs par le programme mais très variable en fonction des catégories de ménage dont les catégories moyennes auraient été bénéficiaires des retombées les plus substantiellesxlviii. Cette dynamique reste fragile. Il est regrettable que la dynamique élevage pilote et CES ait peu de chance de perdurer en post-programme. De même, le volet OPA n’a pas produit les fruits attendus en matière d’amélioration des revenus. De nombreuses activités restent à mettre en place dans ce domaine.

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Autres activités génératrices de revenus

111. Le maraîchage, le petit commerce, l’élevage (et l’embouche), mais également et surtout l’orpaillage sont des activités qui se sont développées depuis 1987. Les revenus issus de ces activités sont très variables en fonction des régions. Ces changements ont concerné les 72 673 exploitations estimées de la zone du programme mais à des degrés divers. Les plus vulnérables se sont orientés vers les activités nécessitant le moins de capitaux de départ, à savoir l’orpaillage. En fonction des potentialités des sites et de la présence ou non d’institutions de micro-finance, les autres activités se sont plus ou moins développées. Le programme a contribué significativement à cela, soit directement via le volet promotion féminine, soit indirectement par ces autres volets. Un des effets induits non attendus du volet CES, à travers la distribution de petits matériels, et du volet hydraulique villageois est l’amélioration des revenus liés à l’exploitation des sites aurifères. Il a concerné effectivement la population cible. Dans des provinces comme le Bam ou le Passoré tous les bras valides pratiquent cette activité en saison sèche (hommes, femmes et enfants)xlix. Certaines de ces dynamiques restent fragiles et incertaines sur le long terme (orpaillage). Les micro-crédits mis en place par le PS CES/AGF via des institutions locales de micro-finance semblent avoir de bonnes chances de perdurer en post-projet et d’assurer ainsi une certaine dynamique en matière d’AGR non agricole. Il importerait néanmoins d’étendre le réseau qui ne concerne aujourd’hui que la moitié des villages PS CES/AGF.

Vulnérabilité alimentaire et économique

112. Depuis 1987, la zone d’intervention n’a pas connu de disette marquée et le niveau de sécurité nutritionnel et alimentaire a évolué positivement. Les revenus monétaires se sont également fortement améliorés et le taux de ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté a baissé. Globalement donc le changement observé est très encourageant. Le projet a clairement contribué à cette amélioration dans les villages qu’il encadre mais l’amélioration des conditions générales, et en particulier de la pluviométrie semble avoir également jouer un rôle majeur dans cette évolution. Cette dynamique reste néanmoins fragile et principalement liée aux conditions climatiques et économiques de la région.

E. Impact sur l’environnement et la base de ressources naturelles

113. De l’avis de tous les acteurs concernés et rencontrés, le couvert végétal et notamment arboré de la zone du PS CES/AGF semble s’être amélioré. Certaines zones dégradées ont pu être récupérées (5000 ha estimés) pour assurer une production céréalière. Les autres zones traitées en cordons pierreux et digues filtrantes ont visiblement permis de limiter une érosion estimée à 20 tonnes par hectare avant projet. Le regain de disponibilité en herbacée a positivement influé sur le volume et la qualité des élevages. La nappe phréatique se serait également rehaussée de plusieurs mètres par endroit. Globalement, un changement manifeste sur la fertilité des sols en post-aménagement est ressenti par les utilisateurs. Elle a permis la réintroduction de certaines cultures par endroit (coton notamment). Il est regrettable qu’aucune étude à base d’images satellites ou de photos aériennes n’ait pu nous donner d’indication plus quantitative et qualitative sur ce domaine à un niveau global. D’autre part, la réglementation de la chasse et le maintien en application de l’interdiction des feux de brousse ont permis une amélioration numérique de la faune et particulièrement des petits gibiers.

114. Le niveau d’exposition aux risques environnementaux (feux de brousse, maladies, ravageurs...) ne semble pas avoir significativement changé. Il est à noter par contre un ensablement des grandes retenues d’eau (lac du Bam, barrage de Yako, de Ouahigouya).

115. La portée sociale de ces changements est importante et concerne l’ensemble des catégories de la population. Le programme spécial CES/AGF a participé sans aucun doute à cette évolution mais la mission nuance néanmoins les résultats de l’étude d’impacts n° 1168-BF menée en juin 2001 tant sur l’importance relative des surfaces aménagées cultivées que sur les différents autres « impacts

28 positifs » mis au crédit des aménagements CESl. La régénération naturelle assistée est une technique adaptée au contexte et qui mérite d’être développée à grande échelle. Par contre, l’approche liée aux plantations et à la gestion de terroirs nécessite d’être révisée en profondeur. De même, la non- contractualisation et approche en termes de bassins versant n’ont pas permis d’obtenir les impacts souhaités en matière de protection des points d’eau. La dynamique actuelle en AGF semble relativement durable dans la mesure où les paysans sont aujourd’hui conscients de l’intérêt et surtout de la nécessité vitale de préserver le milieu. Si les actions menées laissent à penser qu’elles dureront en post-projet, la diffusion et l’amplification de cette dynamique ne sont pas à ce stade garantie.

F. Impact sur les institutions, les politiques et le cadre réglementaire

116. Depuis 15 ans, les changements en matière d’institution et services privés et publics locaux ont été nombreux. En 1999, une nouvelle loi a réorienté tous les groupements villageois vers une approche filière. En 2000, un arrêté interministériel a complété le cadre juridique en créant les CVGT (Comité villageois de Gestion de Terroirs) en charge de planifier et de coordonner la mise en œuvre du développement au niveau local. Des institutions de micro-finance (292) se sont mises en place et offrent aujourd’hui un service de crédits et parfois d’épargne de proximité. Les services techniques publics de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement et de l’hydraulique ont connu diverses réformes au cours du cycle du programmeli. Après avoir été fortement présents et dynamiques sur le terrain au cours des années 1995 à 2000, ces services périclitent à l’heure actuelle. À peine 50% des postes de terrain sont pourvus cette année par des agents vieillissant et sans moyens de fonctionnement hors projet. Ces ratios s’aggraveront fortement dans les trois années à venir avec l’importance du nombre des départs à la retraite non remplacés et déjà prévu.

117. Malheureusement et en contrepartie, l’offre de services en milieu rural n’a pas pu se développer au cours de cette période. L’importance des petits opérateurs locaux en maîtrise d’œuvre de petits projets et détenteurs de savoir-faire important au cours des années 1985-1990 a considérablement diminué au profit d’opérateurs sectoriels spécialisés et de la montée en puissance des services techniques publics au sein de la mise en œuvre des projets. À ce jour, le tissu d’opérateurs locaux reste très faible aussi bien au niveau villageois qu’au niveau départemental ou provincial. Par contre, ces quinze dernières années ont vu le développement de bureaux d’études nationaux mais essentiellement basés sur la capitale.

118. Au niveau politique, le passage à l’État de Droit, la mise en place du processus et des institutions liés à la décentralisation et l’adoption de différentes politiques sectorielles fortes sont les principaux changements marquant de la période. L’adoption et la mise en œuvre du Programme d’Ajustement Sectoriel Agricole en 1992 est une des décisions qui a certainement induit le plus de conséquence « terrain » sur le mode opératoire du PS CES/AGF. Si dans les textes la mise en place des CVGT devait être finalisée fin 2002, sur le terrain le processus de décentralisation ne fait que commencer avec approximativement un taux de formalisation des CVGT estimé à 10% au total à ce jour. Les Cadres de Concertation Technique Provinciaux (CCTP) ont été officialisés et développés au niveau national.

119. La portée sociale de ces changements est importante et concerne l’ensemble de la population. La contribution du projet a été relativement forte dans ce domaine mais pas toujours positive. Sa stratégie opérationnelle basée sur les services techniques et le renforcement de leurs capacités (logistiques, humaines…) ont indirectement limité le développement d’opérateurs privés potentiels. Or l’avenir réservé à ces services techniques est plus qu’incertain et les changements induits par l’appui massif du programme à ces services (40% du budget global sur le renforcement institutionnel sur les deux phases) s’avèrent aujourd’hui très en deçà des résultats attendus. La non-réaction des décideurs sur l’évolution du mode opératoire fait que l’impact du programme en matière d’appui conseil se révèle aujourd’hui très faible. Les perspectives de dynamique sont très limitées et risquent fort de s’arrêter avec le projet. La contribution du programme à la formalisation des CVGT a été

29 réelle et intéressante mais n’a concerné que 8 villages sur 459 (soit 1,7%) et oblige à relativiser l’importance du PS CES/AGF dans ce domaine. Le programme a par contre positivement influé sur la reconnaissance officielle et le développement au niveau national des CCTP. Si la durabilité institutionnelle semble garantie, sa fonctionnalité semble à ce jour plus difficile qu’auparavant.

Innovations validées et potentiel de reproductibilité

120. Les innovations ou les techniques validées du PS CES/AGF, c'est-à-dire d’une part appréciées par les populations et d’autre part ayant visiblement induit des changements positifs dans le milieu sont :

- Les diguettes en pierres, les digues filtrantes et les techniques de zaï amélioré qui ont joué un rôle manifeste en matière de récupération ou de conservation des eaux et des sols. Leur potentiel de reproductibilité est énorme sur le plateau central vu les besoins estimés (500 000 ha). Il sera limité par la disponibilité en moellons dans certaines zones. Par contre les techniques de demi-lune et de cordons en terre nécessitent un entretien lourd trop régulièrement pour les paysans. Leur végétalisation a été un relatif échec. Cet aspect et celui très essentiel de l’intensification agricole et surtout du maintien de la fertilité des sols sauvegardés sont à revoir en profondeur

- La Régénération Naturelle Assistée (RNA) est une technique en parfaite adéquation avec l’approche sociale, culturelle et foncière des populations et de l’arbre. Peu coûteuse et garantissant une charge par hectare contrôlé elle commence à rentrer dans le comportement des paysans ayant été sensibilisés. Le potentiel de reproductibilité est également très large dans ce domaine et sur l’ensemble du pays. Il importera néanmoins d’affiner la méthode afin de préserver une certaine biodiversité et de pouvoir mesurer l’impact réel de ces actions sur le milieu. Par contre, les volets plantation et production de plants sont complètement à revoir, avec une approche individuelle et économique de cette problématique (production de bois d’œuvre et de chauffe). De même, le volet « foyers améliorés » nécessite une étude plus approfondie afin de percevoir les causes réelles de la non-adoption de cette technique.

- L’élevage contrôlé en semi-stabulation est une technique qui économiquement et zootechniquement a fourni de très bons résultats. L’importance stratégique et croissante de l’élevage dans toutes les exploitations conduit à penser que le potentiel de réplicabilité est considérable. Il concerne notamment toutes les zones à forte densité de population (supérieure à 70 habitants/km²) où la pression foncière commence à devenir permanente. L’approche devra néanmoins s’affiner. Une certaine flexibilité serait en effet souhaitable afin d’ouvrir la possibilité aux éleveurs d’adopter une approche soit collective soit individuelle en fonction de leur propre situation.

121. Les autres et nombreuses actions du PS CES/AGF ne sont pas mentionnées ici car non considérées comme innovations. Ceci n’exclut bien évidemment pas l’impact positif de ces dernières et leur forte potentialité de reproductibilité pour certaines.

Appréciation globale de l’impact du projet

122. Le PS CES/AGF a eu globalement un impact très positif sur sa zone d’intervention, à savoir au sein des 459 villages concernés et représentant une population évaluée à 726 000 habitants environ en 2003.

123. Ce changement s’est mesuré à travers une diminution sensible du niveau de pauvreté grâce à une amélioration des revenus agricoles et non agricoles. L’importance de son action CES (91 000 ha ) a eu des conséquences directes en matière de récupération de sols en zones fortement dégradées (5 000 ha) et d’amélioration de la productivité (+ 25% de rendement). Vingt à 30% des terrains

30 seraient ainsi aujourd’hui aménagés dans ces villages et concerneraient environ 40 à 50% des exploitations locales soit environ 40 000 ménages. Les 261 forages mis en place en fin de projet auront permis une facilité d’accès à l’eau potable dans la moitié des villages de la zone du programme, allégeant le travail des femmes et permettant à 311 000 personnes d’améliorer durablement leur état de santé. Grâce à son approche, le niveau d’équipement des exploitations a également sensiblement augmenté, à la fois en petits matériels (pelles, pioches..) mais également en matériel roulant (charrettes, pousse, pousse, brouettes) facilitant par là même les opérations domestiques, agricoles et économiques. Les nombreuses formations dispensées ont permis une amélioration des connaissances des populations dans les domaines essentiellement techniques (CES, AGF, IA, élevage) mais également institutionnels (structuration des OPA, rôle et constitution de CVGT). Enfin, le PS CES/AGF a permis un changement notable au niveau de la condition des femmes à travers son volet micro-finance et promotion d’activités génératrices de revenus. Par contre, l’important volet « renforcement des capacités » n’a pas engendré les changements attendus en termes de fonctionnalité et de durabilité, ni au niveau des organisations paysannes, ni au niveau des CVGT et ni au niveau des services techniques.

124. Par rapport à la zone globale du Plateau et au sein de l’ensemble des 8 provinces d’intervention, le programme ne semble pas avoir véritablement engendré de changements très significatifs. L’effet « tache d’huile » des techniques et méthodes ne s’est pas développé (CES, AGF, élevage pilote, micro-finance, GTV..)lii. Ceci semble être la conséquence directe du mode opératoire choisi. Le poids des services techniques, la faible responsabilisation effective des organisations locales (OPA ou CGTV) ainsi que l’absence de transfert de moyens pour une maîtrise d’ouvrage locale expliquent en grande partie cela. L’impact attendu en matière de mise en place d’une dynamique autonome et durable sur la problématique de la conservation des ressources naturelles et de l’amélioration des conditions de vie n’est donc pas au rendez-vous.

125. Il est difficile de se prononcer sur l’impact réel du programme en matière d’exode rurale car : i) les conditions climatiques de ces 15 dernières années se sont avérées nettement plus favorables que celles des deux décennies précédentes ; ii) la ruée sur les sites aurifères aurait véritablement débuté de façon significative en 1985 et se poursuit de nos jours en permettant à toute une population démunie de trouver localement des revenus monétaires non négligeables à leur niveau ; et iii) les problèmes économiques et politiques rencontrés depuis les années 1998 en Côte d’Ivoire limitent fortement les destinations d’émigration économiquement intéressantes. S’il est vrai que le flux migratoire du plateau s’est ralenti, il est donc difficile de l’attribuer en partie au PS CES/AGF surtout que les jeunes hommes (public prioritaire à l’émigration) n’ont pas véritablement bénéficié des retombées du programme (aménagement des terres des chefs de familles et crédit aux activités génératrices de revenus uniquement ciblé sur les femmes).

126. Avec 38,1 millions de USD investis en 15 ans sur cette zone (et plus particulièrement sur 459 villages soit 83 000 USD par village), le PS CES/AGF a été un projet « action » avec des résultats indéniables en matière de conservation des sols auprès d’une population directement bénéficiaire de 40 à 45 000 ménages. Maintenant, l’approche ne permet pas aujourd’hui de s’assurer que ces changements ont effectivement bénéficié à la population cible visée (les plus démunis). Elle n’a pas engendré de changement majeur en matière d’intensification agricoleliii. La stratégie finalement adoptée n’a pas permis non plus et tel que prévu « de : i) minimiser les charges récurrentes ; ii) maximiser les moyens et compétences locales ; et iii) faire assurer à moyen terme l’autogestion du projet par les bénéficiaires ».

IV. ANALYSE DES PERFORMANCES DU PROJET ET DU PARTENARIAT

A. Pertinence des objectifs et adéquation de la stratégie

31 127. Pertinence des objectifs. Les objectifs globaux de la phase 1 «Restaurer un environnement favorable à la production agricole sur le Plateau Central » aussi bien que ceux de la phase 2 « Conserver les ressources naturelles dans le plateau central et améliorer la production, les revenus et les niveaux de vie de la population concernée et de façon durable » étaient pertinents face au contexte d’antan et à l’évolution observée. Il en est de même pour les objectifs spécifiques. Par contre, la définition des objectifs quantitatifs ne s’est pas avérée pertinente, non pas sur les volumes mais par rapport aux résultats et impacts finaux réellement attendus.

128. Adéquation de la stratégie. Globalement la stratégie d’intervention de la phase 1 était pertinente même si la création d’équipe d’intervention projet (EMA) pouvait laisser présager, dès le départ, des difficultés de désengagement.

129. L’absence d’évolution de cette stratégie lors de la préparation de la phase 2 et la non- prise en compte de l’évolution institutionnelle (Programme d’Ajustement Sectoriel Agricole) ont rendu par contre cette dernière en faible adéquation avec le contexte et à la volonté d’obtenir une dynamique durable en post projet. Le fait d’adopter une approche systématiquement « groupement » pour tous les volets, sans tenir compte des leçons de la première phase n’a pas également permis l’expression maximale des capacités locales, notamment en agroforesterie et en matière d’intensification agricole. L’absence de réelle stratégie géographique régionale (approche globale bassins versant) et locale (absence de plan d’aménagement villageois) n’a pas engendré une lisibilité marquée des actions par rapport à l’objectif général de « restauration d’un environnement favorable à la production agricole » ni d’approche contractualisée villageoise reproductible en matière de gestion de terroirs. L’extension du programme à des provinces éloignées (malgré les recommandations de la revue à mi-parcours) a conduit à une dispersion de l’UCP et à un saupoudrage relatif des actions au sein de cette zone. Même si ces nouvelles provinces étaient prévues dès la première phase, ce choix ne s’est pas révélé très pertinent avec le recul au regard des résultas obtenus face aux moyens consacrés.

B. Efficacité de la mise en oeuvre, performance des partenaires et du partenariat, adéquation des méthodes

130. Efficacité de la mise en œuvre. La mission a noté une très grande efficacité de l’UCP, notamment dans le respect des engagements contractuels et l’obtention des résultats quantitatifs tels que prévus. La complexité de ce programme, son importance géographique et financière ainsi que la multitude d’opérateurs et de personnel (187) font que la mission à apprécier la performance de l’équipe de direction. Cette dernière a su travailler en synergie et de manière relativement participative avec ces différents partenaires. Par contre, elle a peu porté de réflexions de fond sur son approche et sur la stratégie de désengagement du programme.

131. Performance des partenaires et du partenariat. La performance des partenaires et du partenariat s’est révélée variable dans le temps et entre opérateurs. Une analyse détaillée est fournie au sein de chaque document de travail thématique.

132. Les acteurs bénéficiaires du programme, à savoir les villageois à travers leurs organisations locales (GV, OPA, CVGT), ont plus été positionnés comme des exécutants que de véritables partenaires en capacité de négociation avec le PS CES/AGF. Généralement, ils se sont avérés performants dans leurs prestations. Ils ont mobilisé autant que faire se peut la main-d’œuvre nécessaire, appliqué les formations reçues et mobilisé les contributions demandées.

133. Les services techniques ont été les partenaires les plus importants du programme. Leurs performances peuvent être considérées comme moyenne avec une forte dégradation observée ces dernières années. Cette notion de partenariat est à relativiser, celle-ci s’apparentant plus à une notion de prestations qu’à un réel partenariat. Il est à noter une relative bonne implication de ces

32 institutions publiques dans leurs activités mais avec certains problèmes récurrents de mise en œuvre rencontrés ces dernières années (contenu et respect des obligations contractuelles souvent difficiles (remontée des justificatifs tardifs…)). L’absence de véritable concurrence, de pénalités dans le non- respect des dispositions contractuelles, de véritables capacités de contrôle du programme sur la quantité et la qualité des réalisations peuvent justifier en partie cela ainsi que les contraintes internes et notamment humaines des services concernés (non renouvellement du personnel).

134. La performance des ONG, institutions financières et partenaires privés se sont avérées de qualité variable, certaines permettant aujourd’hui de croire en une pérennité de ces institutions sur le terrain, d’autres ayant obligé le programme à rompre la collaboration. Dans le cadre des activités liées à la mise en place des crédits, la collaboration avec la FNUG a ainsi dû s’achever en cours d’exécution du programme pour non-respect des clauses contractuelles. La collaboration « poussée » avec la BACB a également connu de nombreuses difficultés lors de la phase 1. Elle a néanmoins été reconduite et a vu cette situation perdurer. Pour les autres et de manière globale, cette collaboration s’est relativement bien déroulée.

135. Le Partenariat avec d’autres projets intervenant dans la zone s’est limité à des négociations de répartition d’aires géographiques d’intervention. Les visites et rencontres effectuées au cours de la mission n’ont pas pu mettre en évidence de véritables échanges d’expériences opérationnelles, ni de partages profonds sur les stratégies d’intervention.

136. Adéquation des méthodes. Les méthodes usitées par le programme se sont révélées adaptées pour l’obtention et l’atteinte des résultats quantitatifs visés. Par contre, les capacités à gérer les interventions du PS CES/AGF de façon réellement participative et à assurer leurs appropriations par la population locale ont été faibles.

137. En matière de conservation des ressources productives et de développement de la sécurité alimentaire, les méthodes utilisées ont permis une maîtrise technique des actions. Par contre, leur absence d’évolution n’a pas engendré un savoir-faire dans la maîtrise d’ouvrage local, spécialement en matière de gestion de terroirs. Si des efforts ont été faits dans l’accompagnement à la planification, l’absence de réel exercice dans la mise en œuvre de ces plans ne permet pas de penser aujourd’hui qu’une appropriation dans ce domaine est effectuée au niveau local. L’approche non globale et non contractuelle rend difficile à ce jour l’évaluation des activités réellement menées par terroir. Aucune vue d’ensemble ne permet de savoir ce qui était fait avant projet, ce qui a été fait par le projet et/ou ainsi que ce qui reste à faire. L’abandon de la contractualisation telle que prévue initialement est à ce titre très regrettable. D’autre part, la faible prise en compte des connaissances et pratiques locales, notamment en matière de fertilité des sols, les rares contacts entre la recherche et le monde rural sur leurs contraintes et stratégies, ont conduit à faire des propositions en matière de vulgarisation en inadéquation avec le milieu (cas du compostliv). De même, la méthode d’approche des organisations paysannes est restée trop formelle et standard. Elle n’a pas abordé les véritables préoccupations d’ordre commercial, économique et financier des agriculteurs. La faible connaissance de la diversité sociale et du milieu n’a pas permis, avec la méthode d’approche adoptée, de connaître avec certitude le public véritablement bénéficiaire du programme (cas des actions CES, AGF, IA..).

138. En matière de crédits équipements et générateurs de revenus, la stratégie qui a consisté à s’appuyer sur des institutions existantes, plutôt que de promouvoir un nouveau système était sans aucun doute la stratégie la plus appropriée compte tenu des institutions en présence dans la zone. La méthode de désengagement financier progressif couvrant le fonctionnement de l’extension du réseau une fois mis en place s’est également révélée très bonne, d’autant que les montants initiaux n’étaient pas très importants. Par contre certaines faiblesses sont à relever dans l’approche telles que l’absence d’études de faisabilité ou d’études de marchés en pré évaluation pour orienter les opportunités de crédit (le cas de groupement de jeunes prenant un crédit pour faire de la location de charrettes en matière de CES s’est révélé peu réaliste), la faible prise en compte des erreurs et recommandations dans la formulation de la seconde phase (cas de l’expérience avec le CNCA), la

33 non-maîtrise du volet par le programme en ce qui concerne les données de base (absence de méthode de vérifications indépendantes des données fournies par les prestataires). La concurrence entre subvention et crédit pour un même objet (charrette), par un même programme dans un même village nécessite également une réflexion dans le futur afin d’affiner et de trouver de meilleures synergies entre approches.

139. En matière de renforcement institutionnel, et de manière globale, la stratégie mise en oeuvre par le PS CES/AGF a été conforme à la conception telle que mentionnée dans le rapport d’évaluation de 1995 mais en relative inadéquation par rapport aux besoins réels des populations rurales ainsi que de leurs partenaires économiques et institutionnels. La faiblesse de la méthode résidait entre autres dans l’absence de maîtrise du volet formation par le programme qui sous-traitait aux services techniques la quasi-totalité de la démarche (recensement, analyse et identification des besoins en formation, ingénierie pédagogique, réalisation des formations, évaluation « à chaud » et suivi des formations) ; ii) par l’absence de véritable diagnostic en matière de besoins en formation du public ciblelv ce qui se traduisait par une relative standardisation des approches et des contenus ; iii) par des contenus de formation sans réels input techniques et peu novateurs ; et iv) par une ingénierie pédagogique faible et sans réelle évolution entre les deux phases. L’approche en cascade, méthode consistant à renforcer les compétences des formateurs qui transmettent ensuite à leurs services techniques provinciaux puis départementaux qui alors transmettent à leur tour aux leaders de groupements qui enfin transmettent aux paysans de base du groupement a révélé de nombreuses faiblesses de déperdition dans la qualité du contenu du message, surtout que peu de supports de formation étaient disponibles. Intéressante pour des techniques très simples, cette méthode devient vite inadaptée si un contrôle de qualité n’est pas effectué à chaque niveau. Par ailleurs, la compression croissante et régulière du personnel des services techniques publics sur lequel reposait cette composante notamment en termes d’animation, de suivi et de formation n’a pas permis un suivi de ces organisations à la hauteur des besoins. Le ratio moyen des animatrices (1 pour 90 groupements) confirme la faible capacité du projet à pouvoir effectuer un suivi ad hoc de ces organisations (1 passage tous les 2 mois au mieux). L’approche du PS CES/AGF en matière d’OP s’est ainsi concentrée sur la structuration et la formalisation et non sur les véritables attentes de ces organisations à savoir les aspects économiques et commerciaux ainsi que les appuis nécessaires à l’obtention des moyens financiers indispensables à la mise en œuvre des activités génératrices de revenus. Le profil des agents des services de l’administration et du projet n’a pas contribué à s’engager dans cette voie où des privés auraient peut- être pu apporter un plus en matière d’approche entrepreunariale.

C. Efficience

140. L’état de l’exécution budgétaire par composante pour la seconde phase au 30/06/2002 (en millions de FCFA) était le suivant :

COMPOSANTES PRÉVISIONS RÉALISATIONS POURCENTAGE (%)

CONSERVATION EAUX ET SOLS 4 101,733 4 518,168 110,15

AGROFORESTERIE 1 681,839 1 294,299 76,96

INTENSIFICATION AGRICOLE 1 024,095 334,035 32,62

AUTOPROMOTION PAYSANNE et 2 234,430 962,439 43,07 CRÉDIT RURAL

HYDRAULIQUE VILLAGEOISE 1 230,000 847,098 68,87

34

APPUI A LA GESTION 1 456,415 3 443,115 236,41

TOTAUX 11 728,512 11 359,070 96,85

141. De façon générale, l’évaluation de l’efficience d’un tel programme n’est pas aisée. Les deux phases ont connu de fortes évolutions de leur contexte externe ayant engendré des dépenses nécessaires mais non prévues, les bases de comparaison technique par volet ont souvent été sensiblement différentes entre documents d’évaluation et réalisations, les bases même de calcul (notamment en matière de surface) pouvant également prêter à discussions. L’absence de rapport d’achèvement de la phase 1 disponible pour exploitation ainsi que d’une véritable comptabilité analytique n’a pas facilité une comparaison des coûts sur ces 15 années. En fonction des éléments en sa possession, la mission a donc effectué une évaluation par secteurs qui appelle les commentaires suivants :

Conservation des Eaux et des Sols

142. La composante connaît un taux d’exécution financière de 110,15% par rapport au coût de base pour un taux d’exécution physique moyen de 101%. Les coûts des diguettes de la phase 1 était de 40 385 FCFA/ha lvi ou de 37.384 FCFA en intégrant également les aménagements individuels. Ces ratios ne prenaient pas en compte les coûts de l’UCP. Le coût moyen par ha de la phase 2 est de 174 487 FCFA/ha, si l’on prend en compte seulement les sites collectifs, et 81 427 FCFA/ha en incluant les champs individuels. Ces données sont à comparer avec l’estimation du coût des aménagements qui avait été faite en 1993 (rapport d’évaluation à mi-parcours) donnant un coût moyen de 69 073 FCFA (y compris les coûts de supervision UCP). Quelles que soient les surfaces prises en considération (sites collectifs seuls ou sites collectifs + champs individuels) l’efficience de ce ratio se dégrade légèrement entre la 1ière et la 2ème phase avec au minimum la non-prise en compte des charges de supervision du siège (UCP) dans la ratio de la seconde phase. La dévaluation de 1994 explique le doublement des prix entre les deux phases. La réception effective de seulement 66% des aménagements collectifs et 0% des sites individuels (32 034 halvii) pourrait évidement fortement modifier l’efficience de ce volet si les chiffres terrain s’avéraient inexacts. De même, le mode de calcul des surfaces ne prenant ni en compte la pente, ni la surface agronomique réellement concernée par les diguettes pourrait ramener l’efficience de cette action à la baisse. Par rapport aux pratiques usuelles, les coûts annoncés semblent très en dessous des normes. A titre de comparaison, les chiffres de projets similaires sont de 130 000 à 150 000 FCFA/ha hors participation paysanne (estimés à 150 h/j/ha). Les ratios de la participation paysanne aux aménagements du PS CES/AGF sont étrangement bas à savoir 16,08 hj/halviii (9,1h/j/ha pour le transport, 6,8 h/j/ha pour la confection) soit neuf à dix fois moindre que les normes standard en la matière. La mission émet donc des réserves sur ces données. La rentabilité et le retour sur investissement n’ont été calculés pour aucune des actions CES (Digues filtrantes, zaï cordons pierreux...). Elle varierait de 3 à 7 ans. Ces données sont à prendre avec précaution étant donné l’incertitude des bases de calcul. L’efficience dans ce domaine est donc difficile à évaluer. Il est certain que l’approche via les EMA a limité le volume d’aménagement, le facteur limitant premier étant la disponibilité des camions. Il est à noter par ailleurs la sous utilisation manifeste de ces engins. Les EMA ont néanmoins dû se substituer de façon croissante aux services techniques pour assurer leurs tâches aux endroits manquant de personnel. La gestion du petit matériel n’a pas été considérée comme

35 efficiente par la mission. L’approche a consisté en une dotation systématique sur les intentions déclarées d’aménagement ayant conduit à un comportement consommateur et peu porté sur la bonne gestion et l’entretien des outils. Ces derniers ont par ailleurs fait l’objet de lots de très mauvaise qualité dernièrement. Par comparaison, l’approche transport est souvent différente sur les autres projets (Location ou complément location au parc très Photo 6. Entretien d’un cordon pierreux à important) et celle de l’outillage relativement similaire. Zon (Bam).

Agroforesterie

143. Le taux de réalisation financière de la composante agroforesterie est de 76,96% pour un niveau de réalisation physique de 98%. Les coûts de revient par /ha en plantation, plants produits ou régénération naturelle assistée n’ont pas fait l’objet de calcul. Par rapport aux prévisions contractuelles, l’efficience est correcte. Par rapport aux résultats estimés durables l’efficience de ce volet s’avère très faible. L’enquête menée en 2000 révèle que le taux de survie des plantations serait de 36,2% dans le cas de la végétalisation ligneuse (707 km réalisés), 41,7% pour les bosquets villageois (1276 ha réalisés) et 43% sur la complantation (48 780 plants prévus). 168 pépinières ont été mises en place pour produire des plants donnés aux paysans. Le coût de revient d’un plant et d’une pépinière n’a pas été calculé car ne correspondait pas à l’approche des rapports d’évaluation. Il est difficile de contrôler avec certitude la véracité des chiffres. Sur la base des données fournies, il semble que l’efficience aurait pu être améliorée par une approche plus qualitative, plus responsabilisante, plus individualisée et surtout plus économique (par rapport aux pépinières et mode d’évaluation du volet). La mission n’a pas disposé de normes locales comparatives chiffrées. Il faut néanmoins rappeler que l’intervention dans ce domaine qui implique fortement les aspects fonciers et culturels n’est pas facile et que d’autres projets similaires ont abandonné cet aspect dans leurs interventions.

Intensification Agricole

144. La composante connaît un taux d’exécution financière de 32% par rapport au coût de base pour un taux d’exécution physique moyen de 513lix%. Amputées de son volet Burkina phosphate, subventionnées au cours de la phase I, les activités de la composante intensification agricole pour la phase II, après acquisition des véhicules de transport de paysans et du matériel audiovisuel, se résument à la formation. L’activité de formation étant menée dans toutes les composantes, les coûts sont imputés au niveau de chaque composante. Ce qui explique le faible taux d’exécution des prévisions de la composante. Malgré les apparences et au vu des résultats constatés (existence de fosses mais fortes difficultés à produire du compost) l’efficience de ce volet n’est pas apparue élevée. Le coût d’une fosse et celui de revient du compost n’ont pas été réalisés. Aucune comparaison technico-économiquelx n’a pu être menée entre les pratiques traditionnelles de fumure, celles à base de poudrette et celles à base d’engrais minéraux. Les rapides calculs estimés dans ce sens par la mission ne rendent pas évidents la pertinence économique de cette approche ce qui pourrait expliquer le faible taux de production de ces fosses en matière de compost. L’efficience de ce volet est d’autant plus difficile à réaliser que dans la période, deux opérations présidentielles ont été menées sur ces thèmeslxi.

Auto-promotion paysanne et crédit rural

145. La composante connaît un taux d’exécution financière de 43% par rapport au coût de base pour un taux d’exécution physique moyen affiché de 106%. Les prévisions de la catégorie formations, séminaires et recherche sont réalisées à 109,15% par rapport aux prévisions globales à la date du 31/12/2002. Les formations concernées par les réalisations se sont surtout adressées aux producteurs/trices et aux agents des services partenaires tels que les Directions Régionales de l’Environnement et du Cadre de Vie (DRECV) ainsi qu’aux Directions Régionales de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques (DRAHRH), aux Directions Régionales des

36 Ressources Animales (DRRA) principaux acteurs de l’exécution du programme sur le terrain. Après la revue à mi-parcours en 1998, les formations ont été renforcées par les voyages d’études (inter- villages, inter-provinces et inter-États) au profit des producteurs et des agents des services partenaires avec l’organisation systématique chaque année de journées de démonstration et de concours meilleur producteur, meilleur site maraîcher, meilleur foyer amélioré etc. Les formations de courte durée (2 à 5 semaines) à l’intention des cadres de l’UCP ont souffert d’une programmation insuffisante liée à un calendrier d’exécution des programmes annuels laissant peu de place pour la formation de plusieurs cadres à la fois. Si l’efficience dans ce domaine semble correcte par rapport aux prévisions, elles peuvent paraître moindre au regard des résultats obtenus en termes d’appropriation et de pérennisation de ces structures.

146. En matière de crédits et subventions, l’efficience du dispositif et de l’approche s’est révélée très satisfaisante au regard des sommes investies et des résultats obtenus.

Composante Hydraulique Villageoise

147. La composante connaît un taux d’exécution financière de 69% par rapport au coût de base pour un taux d’exécution physique moyen affiché de 83% et qui devrait s’améliorer avec les 60 forages dont la démarche a été engagée pour une réalisation avant l’achèvement du programme. Avec un coût moyen de 4,7 millions de FCFAlxii par forage réhabilité ou construit et au vu de la durabilité et de la qualité de l’approche mise en place, l’efficience de ce volet est considérée comme bonne.

Appui à la Gestion

148. La composante appui à la gestion (renforcement institutionnel) connaît un taux d’exécution de 236,41%. Ce taux d’exécution est largement au-dessus des prévisions. Il montre l’importance des dépenses de fonctionnement imputées à l’Unité de Coordination du Programme que l’évaluation avait parfois minimisées pour la seconde phase (faible niveau de fonctionnement supplémentaire suite à l’extension du Programme à trois nouvelles provinces, non prise en charge du personnel d’appui (secrétaires et comptables du siège notamment, non-équipement des enquêteurs, ni renouvellement du matériel informatique…)). Il est à noter que l’appui apporté aux DRAHRH et aux DRRA est directement imputé à l’UCP alors que les prévisions budgétaires n’en ont pas tenu compte. Il convient surtout de noter la prise en charge salariale des fonctionnaires détachés depuis janvier 1999 suite à l’application du décret portant statut du personnel des projets de la catégorie C. Le renforcement des capacités institutionnelles était une des finalités majeures du Programme Spécial CES/AGF avec une part consacrée du budget global de 40% en phase 1 et 44% en phase 2 soit au total approximativement 15 millions de USD. Si l’approche mise en place a pu permettre d’enrichir et d’améliorer effectivement les capacités au niveau des individus, les résultats au niveau institutionnel ne se révèlent pas à la hauteur des attentes initiales.

149. Néanmoins la mission considère que le programme a été globalement bien géré sur sa phase II avec une efficience estimée correcte.

V. CONCLUSIONS ET LEÇONS A TIRER DE L’EXPÉRIENCE

150. Avec 38,1 millions d’USD, 15 ans d’intervention en 2 phases et 15 volets techniques, la complexité de la mise en œuvre du Programme Spécial CES/AGF était à la hauteur de celle du défi à relever à savoir « conserver les ressources naturelles dans le plateau central et améliorer, de façon durable, la production, les revenus ainsi que les niveaux de vie de la population concernée».

37 151. De manière très globale, la mission a pu observer de nombreux impacts positifs issus de cette opération. Parmi les principaux, il est à noter l’amélioration du capital productif des exploitations agricoles (91 500 ha aménagés dont 5000 ha récupérés, accroissement de 25% des rendements sur 20 à 30% des terroirs des villages concernés, augmentation du taux d’équipement des exploitations et des revenus (815 millions de bénéfices dégagés par le micro-crédit). La sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages ayant eu des terres aménagées, est passée de 80 à 90% de leur couverture annuelle en besoin vivrier. 233 000 personnes ont bénéficié d’un accès facilité à l’eau potable et donc d’une amélioration de leur situation sanitaire (surtout chez les enfants) via la mise en place de 261 forages. Les femmes ont été très bénéficiaires de ce volet hydraulique villageoise mais également à travers les diverses mesures subventionnées ou à crédit visant à alléger leur charge de travail ou à leur procurer la possibilité d’activités génératrices de revenus. Leur place au sein de la société a ainsi été modifiée grâce à leur pouvoir économique et les nouvelles connaissances acquises.

152. Par contre, les impacts positifs attendus en matière de renforcement du capital social, des capacités locales et collectives n’ont pas été à la hauteur des investissements réalisés. L’importance due au PS CES/AGF dans certains changements positifs tels que l’amélioration générale du couvert arboré, la diminution relative de l’exode rural et la forte baisse depuis 20 ans de la proportion des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté (de 77% à 15% environ) est néanmoins difficile à évaluer avec certitude. De même, si 35 000 à 45 000 exploitations ont effectivement été bénéficiaires directes des interventions majeures du programme, la proportion du public cible atteint, à savoir les plus démunis, ne peut être déterminée à travers les approches pratiquées.

153. Le programme a permis de valider ou de confirmer certaines techniques en matière de CES, d’agroforesterie (RNA), de conduite d’élevage, d’hydraulique villageoise ou de micro- crédit qui peuvent aujourd’hui se reproduire à plus large échelle. Par contre, les domaines liés à la fertilité des sols, à l’intensification agricole et au reboisement sont à poursuivre et à développer dans la perspective à court terme d’une sédentarisation des cultures. Le volet Recherche/Développement n’a pas permis de réellement innover et de répondre aux attentes paysannes mais plus à quantifier les résultats et d’affiner des techniques déjà existantes. Le PS CES/AGF a démontré toute l’importance du crédit de proximité et l’excellente réponse des populations à l’utilisation de ces derniers pour la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus (75% de bénéfices nets du montant emprunté après remboursement). Par contre le renforcement institutionnel à travers les volets d’appui aux organisations paysannes, aux comités de gestion villageoise de terroirs et aux services techniques publics n’a pas été à la hauteur des attentes et nécessitera une révision en profondeur des méthodologies. L’approche Gestion de Terroirs n’a pas été effective, ni dans la mise en place de plans d’aménagement globaux et contractualisés au niveau villageois, ni par rapport à la réflexion et la mise en œuvre de règles de gestion des ressources naturelles au sein des communautés.

154. Du point de vue méthodologique, les approches préconisées au départ étaient pertinentes (réponse contractuelle et responsabilisante à une demande villageoise organisée via des prestataires locaux permanents) mais n’ont pas été mises en œuvre dans l’esprit du document d’évaluation. La systématisation de l’approche groupement n’était pas par contre la plus adaptée à certaines problématiques (intensification agricole, reboisement et agroforesterie) et ne garantit pas l’atteinte du public visé (30% de la population seulement serait représentée au sein de ces groupements villageois). Les méthodes d’approche CES et AGF ont souffert d’un manque de réflexion, de recul et d’appui sur les stratégies de mise en œuvre par rapport aux finalités ainsi qu’à la durabilité des dynamiques engagées. Le programme a ainsi plus focalisé son énergie sur la comptabilité des objectifs quantitatifs à atteindre. Ceci pose le problème de la nécessité d’une meilleure définition des objectifs dans le cadre conceptuel des programmes, de l’élaboration de cadre logique plus qualitatif et de la mise en place de cellule de suivi/évaluation capable (avec les moyens ad hoc) d’effectuer à la fois un suivi de conformité mais aussi d’opportunité des actions et méthodes par rapport à la philosophie des documents contractuels. D’autre part, ceci sous entend une meilleure capacité de réaction des décideurs (maître d’ouvrage et bailleur) à faire évoluer un programme en

38 cours d’exécution. Les procédures, les délais et remaniements de certaines recommandations pertinentes émises dès 1993 n’ont ainsi jamais été suivis d’effet.

155. Le montage institutionnel et les partenariats décidés se sont révélés d’une application parfois difficile dans un contexte en forte évolution. Le pari de faire reposer la quasi-entièreté du programme sur les services techniques s’est avéré très tôt perdu en termes de pérennité. Il serait donc opportun dans le cadre de futures formulations de laisser des ouvertures afin de mieux répartir les tâches (conseils, formation, exécution, suivi) en fonction des types de prestataires (public, privé) sans hésiter, le cas échéant, à favoriser l’émergence de ces derniers. Une approche d’accompagnement et des moyens flexibles et dégressifs devront alors être prévus dès le démarrage. Un audit préalable des acteurs terrain devrait être réalisé préalablement à toute identification de projet afin de mieux appréhender le niveau des compétences, des moyens et des capacités des opérateurs locaux ainsi que leurs objectifs, stratégies et coûts en tant que prestataires.

156. L’expérience du PS CES/AGF démontre également toute l’importance d’avoir une stratégie géographique régionale et locale basée sur un ciblage technique. Aujourd’hui, il n’est pas possible pour le programme de savoir ce que représente les 91 000 ha aménagés par rapport à la problématique de la zone, où sont les régions « d’urgence» encore à traiter, où sont celles à fort potentiel en termes de fourniture de moellons…ce qui n’exclut nullement une réponse ensuite contractualisée de vrai partenariat avec les villages concernés. L’approche globale bassins versant mérite ainsi d’être re-étudiée afin d’obtenir de réels résultats à la fois en matière de conservation des sols mais également en matière de conservation des plans d’eau de surface (ensablement des barrages du Bam, de Yako, Ouahigouya…). De même, l’évaluation des actions est difficilement envisageable à grande échelle s’il n’est pas possible de mesurer sur carte et dans chaque terroir, ce qui était fait avant et par le programme de ce qui reste à faire. Des moyens simples par photo plan et GPS pourraient ainsi déjà offrir un support ad hoc pour ce type d’action.

157. Le programme a permis de mesurer toute la nécessité de s’orienter de façon plus systématique vers une approche économique, financière et commerciale des actions. Il est important que chacun puisse mettre un coût aux activités et mesurer leur rentabilité potentielle, que cela soit en matière d’aménagement, de production de compost, de semences améliorées, de reboisement….Ce réflexe doit s’acquérir chez les membres de l’UCP mais également chez les partenaires d’appui et de la recherche. Les « bénéficiaires » le possèdent mais l’expriment souvent de manière plus ou moins intuitive par l’importance de leur réponse aux actions proposées.

158. Le PS CES/AGF a aussi montré toute l’importance des études de base et la nécessité de mieux connaître la population cible dans ses contraintes mais également dans ses stratégies et pratiques. Ces informations couplées à un pragmatisme qui fait actuellement défaut à la recherche permettraient de proposer des actions plus en adéquation avec le milieu et de faciliter leur taux d’adoption par le groupe cible.

159. Il semble important de maintenir les concertations inter projet et une certaine harmonisation d’intervention au sein de mêmes villages sur des thématiques similaires et/ou d’effectuer une répartition géographique.

160. Le PS CES/AGF montre également toute l’importance d’une contractualisation des engagements Projet/Public cible et l’importance de responsabiliser au maximum les acteurs locaux de façon progressive (aspects techniques, logistiques, administratifs puis financiers) puis de rechercher une dégressivité dans leur accompagnement. Parallèlement, il convient de réviser les ratios d’encadrement et d’adopter une stratégie de « montée en puissance » dans le nombre de villages touchés.

161. La problématique de la restauration et de la conservation des sols sur le plateau central est une course contre le temps. En 15 ans, la population est passée de 2 à 3 millions d’habitants environ. Or dans le même laps de temps, il n’a été possible de traiter que 20 à 30% de la surface avec un

39 processus qui se ralentira de façon très significative en post-projet. Les leçons tirées du PS CES/AGF doivent permettre d’aborder la mise en œuvre de futurs projets ou programmes qui autoriseront une accélération de cette dynamique d’aménagement mais avec moins de « projet » et plus axée sur des initiatives locales durables et si possible génératrices de revenus. L’enjeu est de taille. Le plateau central accueille près de la moitié de la population du pays.

VI. RECOMMANDATIONS

162. Compte tenu des acquis du projet, de l’ampleur du défi environnemental, agricole et humain dans cette zone, la mission recommande :

- La préparation d’une nouvelle intervention sectorielle sur la problématique de l’aménagement des terroirs et de la sédentarisation des cultures appuyée par le FIDA et subordonnée à la réalisation préalable d’études de fond indispensables à une nouvelle formulation, dont notamment : i) la réalisation d’un zonage mesurant l’évolution et les tendances actuelles sur le Plateau Central en matière d’érosion hydraulique ou éolienne ; ii) une étude du tissu et des capacités d’intervention des opérateurs et des prestataires présents localement ; et iii) la mise en place de mini- opérations pilotes visant à mesurer la faisabilité de certains nouveaux métiers ruraux (groupements de jeunes aménagistes en particulier).

- La prise en compte des leçons de la riche expérience du PS CES/AGF afin de s’engager dans une approche fondamentalement différente, avec dès le départ, une stratégie évolutive basée sur les acteurs locaux et un désengagement planifié de la structure projet.

- Une intervention en matière de micro-crédit devant s’inscrire dans la stratégie des institutions partenaires mais avec des objectifs de taux de pénétration ambitieux et partagé (actuellement seulement 4% après 15 ans d’intervention).

Recommandations à court terme

163. La mission recommande dans le cadre de la gestion de la phase finale du PS CES/AGF de :

- S’assurer des engagements de la contre partie de l’État pour un bon déroulement de l’achèvement du projet et de la clôture des prêts FIDA et BOAD (154 millions prévus sur loi de finance 2003 plus 346 millions approximativement restant dus pour cette même année et à négocier).

- Prendre les mesures conservatoires relatives aux matériels roulants et équipements dans le cadre d’une suite de l’intervention.

- S’assurer du bon déroulement des opérations de remboursement des crédits accordés par la BACB afin de ne pas créer « de nouveaux antécédents » difficiles à gérer par la suite. Les crédits accordés entre 1998 à 2002 vont voir leur remboursement se poursuivre jusqu’en 2006 pour les derniers accordés. L’absence d’une représentation de la BACB dans la zone et les limites et contraintes des comités départementaux mis en place risquent de conduire à une situation d’impayés. Il apparaît donc impératif de trouver une solution alternative pour le recouvrement des encours restant dus. La mission recommande que le projet se rapproche de la BACB pour envisager des modalités de dépôts des remboursements auprès des guichets d’un opérateur financier implanté dans la zone du programme.

40 164. Enfin et dans la perspective d’une future intervention dans la zone du Plateau Central et d’une nouvelle collaboration avec les institutions en présence, il apparaît important que le FIDA puisse participer, selon des modalités pratiques à arrêter, au comité de pilotage du Plan d’Action pour le Financement du Monde Rural (PA-FMR).

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BURKINA FASO

Programme Spécial Conservation des Eaux et des Sols – Agroforesterie (PS / CES-AGF)

Appendice 1 NOMBRE DE VILLAGES TOUCHÉS PAR DÉPARTEMENT ET PROVINCE PAR RAPPORT AU TOTAL

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Appendice 1 : Nombre de villages touchés par département et province par rapport au total

Nbre total Nbre total villages Nbre total de villages N° PROVINCES DÉPARTEMENTS Ordre de villages* dans dépts touchés** touchés au 31/12/02*** 1 Arbolé 34 34 18 2 Bagaré 24 3 Bokin 37 37 29 4 Gomponsom 15 15 15 5 Passoré Kirsi 11 11 11 6 La-todin 16 7 Pilimpoukou 8 8 Samba 22 9 Yako 39 Sous-total Passoré 206 97 73 10 Barga 14 11 Kain 9 12 Kalsaka 48 48 36 13 Kossouka 19 14 Koumbri 29 15 Namissiguima 25 16 Yatenga Ouahigouya 39 17 Oula 61 61 42 18 Rambo 18 19 Segunenega 39 20 Tangaye 31 21 Thiou 32 22 Zogoré 16 Sous-total Yatenga 380 109 78 23 Bassi 16 16 14 24 Boussou 17 25 Zondoma Gourcy 40 26 Leba 10 27 Tougo 23 23 21 Sous-total Zondoma 106 39 35

28 38 38 30 29 Guibaré 13 13 13 30 Kongoussi 65 31 Nasséré 13 32 Bam Rollo 21 33 8 34 Sabcé 21 35 Tikaré 35 36 30 Sous-total Bam 244 51 43

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N° PROVINCES DÉPARTEMENTS Ordre Nbre total Nbre total villages Nbre total de villages 37 Barsalogho 39 38 Boussouma 45 39 Dablo 10 40 Kaya 57 41 Korsimoro 22 42 Sanmatenga Mané 45 43 Namissiguima 7 44 Pensa 12 12 45 Pibaoré 22 22 19 46 Pissila 42 42 35 47 Ziga 20 20 16 Sous-total Sanmatenga 321 96 70 48 Boala 8 49 Boulsa 32 50 Bouroum 35 35 15 51 Namentenga Dargo 18 52 Nagbingou 7 53 Tougouri 39 39 32 54 21 21 9 55 Zeguedeguin 12 Sous-total Namentenga 172 95 56 56 Bingo 10 57 Imasgo 6 6 6 58 Kindi 6 6 4 59 9 60 14 61 5 62 15 15 14 63 Boulkiemdé Pella 9 9 7 64 Poa 10 65 Ramongho 13 66 13 67 Siglé 18 18 16 68 Soaw 7 7 4 69 6 70 8 Sous-total Boulkiemdé 149 61 51 71 Dassa 11 11 10 72 Didyr 19 19 16 73 Godyr 15 15 15 74 Kordié 16 16 12 75 Sanguié Kyon 6 76 Pouni 19 77 Réo 12 78 Tenado 13 79 Zamo 8 80 Zawara 13 Sous-total Sanguié 132 61 53 TOTAL ZONE 1 710 609 459

* Nombre total de villages = nombre de villages administratifs reconnus dans tous les départements par le recensement démographique de 1996 et le recensement administratif de 1998. ** Nombre total de villages dans dépts touchés = nombre de villages administratifs reconnus dans les départements touchés par le Programme. *** Nombre total de villages touchés = nombre de villages administratifs dans lesquels le Programme Spécial CES/AGF a des réalisations. 46

BURKINA FASO

Programme Spécial Conservation des Eaux et des Sols – Agroforesterie (PS / CES-AGF)

Appendice 2 BILAN DES RÉALISATIONS PHASE I (1988 – 1989 et 1994 – 1995)

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Appendice 2 : BILAN DES RÉALISATIONS PHASE I. (1988 – 1989 ET 1994 – 1995)

ACTIVITÉS/COMPOSANTES OBJECTIFS RÉALISATIONS GLOBAUX VALEUR % AMÉNAGEMENTS • Aménagements collectifs (ha) 28 000 27 312 97,5 • Aménagements individuels (ha) 10 250 2 192 21,4 • Traitement des ravines 15 6 40,0 • ZAI (ha) 30 165,6 552,0 • Demi-lunes (ha) 30 11,6 38,7

HYDRAULIQUE VILLAGEOISE 48 forages 48 forages 100,0

AGROFORESTERIE • Pépinières 50 62 124,0 • Productions de plans 780 000 751 388 96,0 • RNA 6 579 8 211 125,0 INTENSIFICATION AGRICOLE • Fosses fumières 5 405 8 277 153,0 • Burkina phosphate (T) 2 240 2 532 113,0 • Superficies fertilisées (ha) 5 600 8 427 150,0 RECHERCHE DÉVELOPPEMENT - 7 fiches techniques CRÉDIT RURAL • Nombre de BTEC (FUGN) 4 2 50,0 • Nombre de SEC 13 12 92,0 • Nombre de COOPEC (UCEC-B) 10 9 90,0 FORMATION • Techniques CES (agents) 79 74 90,0 • Techniques AGF (agents) 28 28 100,0 • Techniques IA (agents) 47 47 100,0 • Initiation à la démarche GT (agents) 78 100 128,0

• Techniques CES (producteurs) 9 973 11 936 120,0 7 489 9 090 121,0 • Techniques AGF (producteurs) 4 765 6 182 130,0 • Techniques IA (producteurs) 300 110 37,0 • Initiation à la démarche GT (producteurs)

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Programme Spécial Conservation des Eaux et des Sols – Agroforesterie (PS / CES-AGF)

Appendice 3 BILAN DES RÉALISATIONS DE LA PHASE 2

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Appendice 3 : Bilan des réalisations de la phase 2

Objectif Spécifique 1. : LES RESSOURCES NATURELLES SONT CONSERVÉES

INDICATEURS OV LOGIQUE OBJECTIFS RÉALISATION TAUX N° Libellés OBSERVATIONS D’INTERVENTION PHASE II AU 31/12/2002 (%)

IR.11-1 Aménagements collectifs 27.500 Ha 28.057 Ha 102,0 Les objectifs d’aménagement des terroirs prévus dans le doc d’évaluation sont R1.1 – Les terroirs IR.11-2 Aménagements individuels 30.000 Ha 32.034 Ha 106,8 largement atteints dans 95% des villages villageois sont prévus. Dans ces derniers, les estimations aménagés IR.11-3 Digues filtrantes 780 DF 742 DF 95,1 des proportions de SC aménagées varient énormément en fonction du dynamisme des IR.11-4 Villages bénéficiaires 450 villages 427 villages 94,8 villages

53 IR.12-1 Nouvelles techniques CES identifiées Le zaï amélioré et les demi-lunes introduits - 17 par l’INERA IR.12-2 au cours de la deuxième phase ont connu un R1.2 – De nouvelles Superficies en zaï amélioré - 32.327 Ha techniques CES sont IR.12-2 niveau de réalisation satisfaisant en dépit de introduites Superficies en demi-lunes - 313 Ha IR.12-3 Techniques nouvelles transférées aux la pénibilité de leur mise en oeuvre - 17 bénéf. IR.13-1 Fiches techniques produites par En moyenne, une session de formation des - 17 l’INERA R1.3 – Des thèmes IR.13-2 Sessions de formation agents et prod. agents et une visite commentée ont été techniques CES-AGF- - 5 IA sont vulgarisées Par l’INERA IR.13-3 réalisés par an Visites commentées - 5 IR.14-1 Thèmes techniques vulgarisés - 6 IR.14-2 R1.4 – Un système Sessions de formation -

d’élevage rationnel IR.14-3 est vulgarisé Groupements d’éleveurs encadrés 24 54 225,0 IR.14-4 Bergers professionnels recrutés et 144 324 225,0 formés

Objectif Spécifique 1. : LES RESSOURCES NATURELLES SONT CONSERVÉES (suite)

LOGIQUE OBJECTIFS RÉALISATION TAUX INDICATEURS OV OBSERVATIONS D’INTERVENTION PHASE II AU 31/12/2002 (%) IR.15-1 Pépinières villageoises fonctionnelles 120 128 106,7 IR.15-2 Pépiniéristes formées aux techniques 240 256 106,7 de production de plants IR.15-3 Plants produits 2 100 000 plts 1 866 508 plts 88,8 IR.15-4 Bosquets mis en place 660 Ha 1.270 Ha 192,4 R1.5–Des techniques agro- 54 IR.15-5 forestières sont Superficie RNA 14 960 Ha 8.847 Ha 59,1 vulgarisées IR.15-6 Végétalisation ligneuse (ml) 1 330 000 707.084 53,2 IR.15-7 Superficie mise en défend 5 500 Ha Voir IR.15.5 IR.15-8 Foyers améliorés construits - 4 000 foyers /an - IR.15-9 Femmes formées à la construction des 10.000 8 265 82,6 foyers améliorés

Objectif Spécifique 2. : L’INTENSIFICATION AGRICOLE EST ASSURÉE

INDICATEURS OV LOGIQUE OBJECTIFS RÉALISATION TAUX N° Libellés OBSERVATIONS D’INTERVENTION PHASE II AU 31/12/2002 (%) IR.21-1 Producteurs volontaires formés (HJ) 81.000 30.495 37,6 R2.1 – Les parcelles IR.21-2 Cf rapport Taux d’adoption - aménagées et les d’enquête zipélés récupérés Charrettes mises en place à MT par la IR.21-3 1.500 1.036 69,1 sont intensifiés BACB (Ex CNCA) Fosses fum. fonctionnelles mises en IR.21-4 2.240 20.775 927,4 place 55

Objectif Spécifique 3. : L’AUTOPROMOTION PAYSANNE EST ASSURÉE

INDICATEURS OV LOGIQUE OBJECTIFS RÉALISATION TAUX N° Libellés OBSERVATIONS D’INTERVENTION PHASE II AU 31/12/2002 (%) 12 thèmes techn & IR.31-1 Thèmes de formation mis au point - 4 thèmes spécifiques IR.31-2 Producteurs formés 27.000 21.684 80,3 R3.1 – Les membres (H+F) IR.31-3 des organisations Nombre de GVF encadrés 300 417 139 paysannes sont IR.31-4 Nombre de GVF menant des activités formés 150lxiii 406 270,6 génératrices de revenus IR.31-5 Nombre de GVF équipés 90lxiv Cf IR.32.5 IR.31-6 Nombre de femmes alphabétisées 900 1.129 125,4

56 IR.32-1 Nombre de groupes socio- 210 Cf. IR32.5 professionnels équipés Un effort considérable a été consenti dans IR.32-2 Nombre de charrettes placées à MT 1.500 1.036 69,1 l’équipement des OP à l’aide de matériels par la CNCA subventionnés et grâce à l’intervention IR.32-3 Nombre charrettes subvent octroyées 250 375 150,0 (inespérée et tardive) de la BACB (ex aux femmes CNCA) dans la zone du Programme. IR.32-4 Nombre pousse-pousse subventionnés 900 910 101,1 octroyés aux femmes L’intervention des ONG et institutions de R3.2 – Un système IR.32-5 crédit dans la collecte de l’épargne et le fonctionnel Nombre OP bénéficiaires … développement de crédits court et moyen d’équipement agricole terme a été également salutaire. est mis en place • Charrettes BACB (exCNCA) - 360 GV

• Charrettes subventionnées - 317 GVF Ces acquis seront pérennisés grâce à :

• Pousse-pousse subventionné - 572 GVF • L’organisation des bénéficiaires (près de 50% des villages ont une OVEC) IR.32-6 Montant épargne mobilisée par les OP - 959.509.350 encadrées • L’établissement de liens directs entre les GV et la BACB IR.32-7 Montant crédit octroyé aux OP - 1.153.096.470 encadrées

Objectif Spécifique 4. : LA DISPONIBILITÉ EN EAU POTABLE EST ASSURÉE

LOGIQUE INDICATEURS OV OBJECTIFS RÉALISATION TAUX OBSERVATIONS D’INTERVENTION N° Libellés PHASE II AU 31/12/2002 (%)

IR.41-1 Les résultats atteints sont satisfaisants en Nouveaux forages 105 100 95,2 dépit des énormes difficultés rencontrées IR.41-2 liées au non-respect des plannings Forages réhabilités 75 53 70,6 d’exécution établis par l’entreprise de R4.1 – Des points d’eau Comités de point d’eau fonctionnels forage. IR.41-3 180 153 85,0 potable fonctionnels mis en place sont mis en place Un programme additif de 60 nouveaux IR.41-4 Nombre d’artisans réparateurs formés 19 19 100,0 forages est en cours sur la base des reliquats budgétaires IR.41-5 Points de vente de pièces détachées 19 19 100,0 mis en place

Objectif Spécifique 5. : LA CHARGE DE TRAVAIL DE LA FEMME EST ALLÉGÉE

57 LOGIQUE INDICATEURS OV OBJECTIFS RÉALISATION TAUX OBSERVATIONS D’INTERVENTION N° Libellés PHASE II AU 31/12/2002 (%)

IR.51-1 Nombre de thèmes techniques - 12lxv vulgarisés Plus de 765.000.000 FCFA de crédit ont été IR.51-2 Nombre d’activités génératrices de - 6lxvi revenus mis en place auprès des femmes par les R5.1 – Des activités IR.51-3 génératrices de Nombre de sites maraîchers aménagés 30 31 ONG et institutions de crédit pour le revenus sont IR.51-4 développées au Superficie sites maraîchers - 16 Ha développement des AGR dont le petit profit des femmes IR.51-5 Montant du crédit petit commerce mis - 765.671.590 en place commerce IR.51-6 180 GVF + 4.943 Bénéficiaires crédit petit commerce - femmes

Objectif Spécifique 6. : LES ACTIVITÉS DU PROGRAMME SONT PÉRENNISÉES

LOGIQUE INDICATEURS OV OBJECTIFS RÉALISATION TAUX OBSERVATIONS

N° Libellés

IR.61-1 Agents employés par le Programme 191 168 87,9

IR.61-2 Montant des salaires 1 485 266 000 1 740 877 000 117,2 R6.1 – L’Unité de Coordination du IR.61-3 Investissements réalisés 5 400 968 000 4 131 479 000 76,5 Programme est opérationnelle IR.61-4 Fonctionnement assuré 6 119 730 000 6 964 086 000 113,8 Nombre de protocoles de IR.61-5 14 17 82,3 collaboration signés Nombre cadres de concert. (CCTP) La plupart des organes prévus a été mis en IR.62-1 8 8 100,0 mis en place place. Ces organes ont tenu régulièrement Nombre de cadres concert. (CDC) mis IR.62-2 25 6 24,0 en place des rencontres excepté les cadres Une réunion /an IR.62-3 Nombre de réunions CCTP - /CCTP départementaux de concertation ….

58 IR.62-4 Nombre ateliers bilan-programmation 7 6 85,7

R6.2 – Les organes de gestion du Programme sont fonctionnels L’UCP a d’autre part renforcé la

concertation au sein du Programme par la

IR.62-5 Nombre de réunions CNG 7 13 185,7 tenue annuelle d’un atelier de bilan

programmation avec l’ensemble des

structures techniques partenaires.

Nombre d’OP encadrées ayant accès IR.63-2 270 R6.3 – Les organisations au crédit paysannes sont responsabilisées

BURKINA FASO

Programme Spécial Conservation des Eaux et des Sols – Agroforesterie (PS / CES-AGF)

Appendice 4 DOCUMENT D’ORIENTATION ET TERMES DE RÉFÉRENCE DE LA MISSION

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Appendice 4 : Document d’orientation et termes de référence de la mission

NOTE D’ORIENTATION POUR L’ÉVALUATION INTERMÉDIAIRE (janvier – avril 2003)

INTRODUCTION

1. Le Programme Spécial de Conservation des Eaux et du Sol et d’Agroforesterie dans le Plateau Central (PS-CES/AGF) approche de l’achèvement de sa deuxième phase prévu fin 2003. Ce programme, lancé dans le cadre du Programme Spécial pour l’Afrique du FIDA se poursuit depuis 15 ans dans quatre des provinces du Plateau Central (Passoré, Yatenga, Bam et Sanmatenga depuis 1988) et depuis 7 ans dans trois autres provinces (Boulkiemdé, Sanguié, Namentanga, phase 2 seulement). La deuxième phase approuvée en décembre 1994 a un coût estimé de 24 millions de USD. Elle a effectivement démarré à la mi 1996 sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et sous la supervision de la BOAD qui co-finance le programme.

2. La date de clôture du prêt FIDA est décembre 2003. Une Revue à Mi-Parcours (RMP) a été conduite en 1999 par la BOAD et une étude d’impact a été réalisée début 2001 par le Bureau de l’Evaluation du FIDA (mission C. Reij et all.). La Division Afrique 1 du FIDA et le Gouvernement Burkinabé envisagent une suite à ce programme et ont demandé à cette fin la conduite d’une Évaluation Intermédiaire, conformément aux procédures en vigueur au FIDA.

3. Les objectifs généraux du programme sont : i) la conservation des ressources naturelles dans le Plateau Central et ii) l’amélioration durable de la production, des revenus et des niveaux de vie de la population concernée. Le groupe cible est principalement constitué des ménages ruraux disposant d’une surface cultivée de moins de trois hectares, soit environ 40 000 exploitations (dont 20% dirigées par des femmes) correspondant à une population estimée entre 320 000 et 400 000 personnes dans les 30 départements sélectionnés dans les sept provinces d’intervention. En plus, le programme devait bénéficier à travers ses composantes de promotion féminine et de crédit rural, à 4 000 jeunes et 1 000 femmes supplémentaires. Au total, 45 000 ménages (450 000 personnes) devraient bénéficier du programme selon le rapport de pré-évaluation.

4. Le PS-CES/AGF compte pas moins de huit composantes et une quinzaine de « volets ». Il est mis en oeuvre par une Unité de Coordination (UCP) basée à Yako, travaillant en partenariat avec les services techniques provinciaux (DPA, DPEEF, DPRA), l’INERA pour la composante recherche- développement et différentes institutions financières rurales et ONG pour la composante crédit rural.

LES OBJECTIFS DE L’ÉVALUATION

5. Conformément à la politique du FIDA, l’évaluation du PS CES-AGF sera conduite dans un esprit et selon une démarche d’évaluation conjointe et partenariale visant à apprendre et à comprendre. Les différents acteurs concernés, cadres de l’UCP et du Ministère de Tutelle, services techniques partenaires, hommes et femmes des villages participants, responsables d’organisations paysannes et de Systèmes Financiers Décentralisés, cadres du FIDA et de la BOAD, partageront une expérience d’analyse et de réflexion visant :

iv) À juger de l’adéquation et de l’efficacité (résultats immédiats par rapport aux objectifs et atteinte des objectifs) des actions entreprises par rapport aux besoins, aux capacités et aux potentiels des populations rurales pauvres de la zone d’intervention et de leurs partenaires économiques et institutionnels. L’analyse de l’adéquation des actions entreprises et de leur efficacité (capacité à transformer les ressources mises en place en produits et en effets attendus conformément à la logique d’intervention) permettra de se prononcer sur les performances des différents partenaires ayant participé à la

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conception et à la mise en oeuvre du projet et sur le fonctionnement du partenariat lui- même. A cet égard une attention particulière sera accordée à la question de la coordination, des complémentarités et des synergies entre les différentes composantes et entre les différents partenaires du programme ;

v) A comprendre, estimer, si possible mesurer l’impact des réalisations du projet, à savoir, les changements induits dans les pratiques, la productivité, les conditions de vie, les ressources (humaines, foncières, financières), la sécurité alimentaire et les capacités de développement des populations concernées (y compris les changements induits dans leur environnement économique et institutionnel et dans leurs relations avec cet environnement). L’évaluation se prononcera sur la mesure dans laquelle ces services et ces démarches satisfont les différentes catégories sociales, notamment les femmes, les jeunes et les plus pauvres. L’évaluation partira de questions très ouvertes (qu’est ce qui a changé dans la vie au village ? dans le travail au champ ? comment ? pourquoi ?…) mais utilisera également comme référence les objectifs, bénéfices attendus et le Cadre Logique du programme, ainsi que le cadre commun d’évaluation du Bureau de l’Évaluation et des Études du FIDA. La « matrice d’impact » standard du FIDA sera systématiquement exploitée (cf. appendice 1). Pour tous les effets et impacts identifiés, l’évaluation cherchera à se prononcer sur la dynamique actuelle des changements induits et sur leur perspective de durabilité. Dans ce domaine, l’étude d’impact des composantes CES, AGF et intensification agricole, réalisée en 2001 par la mission conduite par C. Reij pour le compte du FIDA (MARP sur 5 villages) sera systématiquement exploitée et confrontée aux observations de la mission d’évaluation intermédiaire. Les complémentarités entre les composantes « techniques » et celles à caractère social et institutionnel (« organisation et promotion paysanne », « gestion de terroir », « formation », « renforcement institutionnel ») et financier (« crédit rural ») seront analysées en termes de synergies dans la génération d’effets et d’impact et en termes de viabilité et durabilité des changements.

vi) à tirer de cette analyse des enseignements utiles et des recommandations pour l’avenir: ce qu’il convient de faire, de ne plus faire ou de faire autrement pour les différents acteurs en présence. Des recommandations à court terme porteront notamment sur le meilleur usage de la phase finale du Programme (clôture du prêt en décembre 2003) et sur les mesures à prendre pour assurer la continuité des acquis et la réplication des actions les plus efficaces. La mission devra également se prononcer, en regard des ressources engagées, des résultats atteints et du processus de développement généré, sur l’opportunité ou non pour le FIDA de s’orienter vers l’appui à une nouvelle phase du Programme (telle que présentée dans le document « Programme de Développement Rural des régions du Nord et du Centre Ouest », novembre 2002) ou d’un autre type d’intervention dans le Plateau Central. La conclusion sur ce point devra être argumentée et devra prendre en compte les contraintes et potentiels des institutions et opérateurs en présence, l’évolution de la politique nationale (notamment le DSRP), le document d’orientation stratégique du FIDA pour le Burkina Faso (COSOP, 1998) et les positions et perspectives des autres partenaires au développement dans le Pays.

6. Dans ce travail d’évaluation et d’analyse d’impact tout comme dans le bilan des « leçons à tirer », les points de vue des différentes catégories d’acteurs locaux concernées (hommes et femmes des villages participants, responsables des groupements et organisations paysannes, services techniques, opérateurs financiers, direction du projet, ministères de tutelle, etc) auront leurs propres espaces d’expression et seront restitués en tant que tels. Les unions et fédérations d’organisations paysannes et ONG implantées dans la zone d’intervention du Programme seront consultées et invitées aux séances de restitution et validations de l’évaluation.

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7. L’évaluation tiendra compte des résultats de l’Évaluation Intermédiaire de la phase 1, de l’étude de cas réalisée en 1997 dans le cadre de l’Évaluation du Programme Spécial pour l’Afrique, de la Revue à Mi-Parcours conduite en 1999, de l’étude d’impact de 2001 et de toutes les études et enquêtes réalisées par le projet et notamment son service de suivi-évaluation.

LE PROCESSUS D’ÉVALUATION PARTICIPATIVE ET LE CALENDRIER PROPOSÉ

8. L’évaluation intermédiaire du PS CES-AGF suivra le processus et le calendrier suivants : i) La mission d’évaluation travaillera au Burkina Faso du 24 janvier au 20 février. Elle débutera par une session d’auto-évaluation avec l’équipe de l’UCP en suivant la méthode du cadre logique qui permettra de dégager les hypothèses de travail et les questions principales à explorer dans les villages et avec les partenaires. Un guide d’entretien dans les villages sera élaboré à partir de ces questions clefs. Une cartographie précise des réalisations du programme (village par village, département par département) sera utilisée pour planifier le travail de terrain. Le travail dans les villages des différentes provinces se poursuivra pendant 16 à 17 jours en suivant un parcours permettant à la mission d’appréhender les différents contextes d’intervention du Programme (grandes zones agro-écologiques) et de visiter les zones et villages d’intervention représentatifs des deux phases du programme. L’équipe d’évaluation travaillera ensemble pendant les premiers jours avant de se scinder en deux équipes permettant de couvrir un plus grand nombre de villages. Chaque consultant évaluateur du FIDA sera accompagné d’un homologue de l’UCP ou du ministère de tutelle. Une synthèse provisoire sera élaborée les 13 et 14 février et restituée le 15 aux cadres de l’UCP et des services partenaires. Un aide mémoire sera présenté au Ministère de Tutelle le 17 ou 18 février. Du 17 au 20 février la mission travaillera à Ouagadougou sur un plan détaillé du rapport et la répartition des taches. ii) Une phase d’analyse des résultats de la mission et de rédaction du rapport (fin février - début mars) iii) Une phase finale de validation du rapport et d’accord conclusif dans le cadre d’un atelier d’évaluation rassemblant tous les partenaires du programme (mi-avril, Ouagadougou).

9. Le travail sur le terrain consistera en une série d’entretiens collectifs et individuels et d’exercices d’auto-évaluation «facilités» par les consultants externes accompagnés chacun d’un cadre de l’UCP connaissant bien la zone. Dans chaque village visité la mission sera accompagnée d’un agent de terrain connaissant le village. Ces séances d’évaluation villageoises (une vingtaine environ) dureront un jour par village, entre le 28 janvier et le 12 février. Un guide d’entretien aura été préparé au préalable sur la base des travaux d’auto-évaluation avec l’UCP. Chaque séance villageoise s’achèvera par un bilan/restitution en fin de journée en assemblée collective du village. Ces bilans feront l’objet de comptes rendus écrits. Dans chaque province et chaque région visitée, la mission s’entretiendra également avec les principaux services techniques, ONG et réseaux de services financiers ruraux.

10. L’atelier final de restitution et validation se tiendra à Ouagadougou ou à Yako vers la mi-avril en présence d’une forte représentation des villageois participants au projet, de l’UCP, des services régionaux, de représentants du Ministère de tutelle et des autres Départements concernés, du FIDA (Chargé de portefeuille et Chargé d’évaluation) et de la BOAD (Chargé de portefeuille). D’autres projets ou ONG intervenants dans la région seront éventuellement invités à participer. Les détails de l’organisation de cet atelier seront arrêtés au cours de la mission de terrain.

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RÉDACTION DU RAPPORT ET ACCORD CONCLUSIF

11. La mission laissera un aide mémoire au Ministère de Tutelle avant de quitter le pays. Les consultants rédigeront leurs rapports entre le 20 février et le 10 mars. Un rapport provisoire (maximum 40 pages) accompagné d’un résumé de 6 pages sera distribué aux membres du Partenariat d’évaluation conjointe le 20 mars.

12. La série des principales leçons et recommandations tirées de cette évaluation (responsabilité du BEE/FIDA) devra être disponible au plus tard le 20 mars 2003 pour examen et discussion par les membres du «partenariat d’évaluation conjointe». L’accord final sur les résultats de l’évaluation (« Accord Conclusif » de l’évaluation) devra être obtenu au plus tard le 15 avril dans le cadre d’un atelier de deux jours rassemblant tous les partenaires concernés (point d’achèvement du processus d’évaluation).

LE PARTENARIAT D’ÉVALUATION CONJOINTE

13. Le partenariat d’évaluation conjointe est un groupe restreint chargé d’une part de discuter et d’approuver les objectifs et la démarche de l’évaluation, ainsi que de se prononcer sur les conclusions et recommandations principales issues de l’exercice et proposées par le Bureau de l’Evaluation du FIDA (« Accord Conclusif »).

14. Il comprend des décideurs en mesure de s’engager par rapport aux recommandations de l’Accord Conclusif qui sanctionne l’achèvement du processus d’évaluation.

15. Les personnes invitées à faire partie de ce groupe restreint sont :

• Le responsable de l’évaluation au BEE/FIDA (Audinet) • Le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture ou son représentant • Le Chargé de portefeuille du FIDA pour le Burkina Faso (Barry) • Le Chargé de Portefeuille concerné à la BOAD • Le Directeur du PS-CESAGF (Lompo) • Un cadre de la Division du conseil technique du FIDA (Meschinelli)

Des personnes ressources pourront éventuellement être associées à ce groupe restreint.

L’ÉQUIPE D’ÉVALUATION EXTERNE

16. L’équipe de consultants indépendants du BEE/FIDA comprend : • M. Hubert Boirard, chef de mission, spécialiste en institutions rurales • M. Bertrand Guibert, Agronome • Mme Corinne Riquet, Économiste, spécialiste en microfinance

Le chef de mission est responsable de la production (10 mars) d’un rapport principal suivant le plan standard des évaluations de projets du FIDA (cf. appendice 2), accompagné d’un résumé de 6 pages, de la matrice d’impact complétée, des annexes techniques et d’une cartographie des réalisations du projet.

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COMMUNICATION DES RÉSULTATS DE L’ÉVALUATION

17. L’évaluation intermédiaire du PS-CES/AGF fera l’objet des publications suivantes, après l’obtention de l’Accord Conclusif:

- Un rapport principal accompagné de ses annexes techniques qui sera communiqué à l’ensemble des partenaires directement concernés au Burkina Faso, au FIDA et à la BOAD, au plus tard fin juin 2003; - Un résumé exécutif et le texte de l’Accord Conclusif qui seront diffusés plus largement, y compris au Comité d’Évaluation du Conseil d’Administration du FIDA, et accessibles sur le site web du FIDA au plus tard en juin 2003; - Un « profil d’évaluation » (2 pages) pour diffusion grand public.

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Burkina Faso PROGRAMME SPÉCIAL CES/AGF DANS LE PLATEAU CENTRAL Phase 2

ÉVALUATION INTERMÉDIAIRE

TERMES DE RÉFÉRENCE

M. Hubert Boirard

Chef de mission et spécialiste en institutions rurales et gestion de projet

M. Hubert Boirard est recruté par le Bureau de l’Évaluation et des Études du FIDA pour une durée de 50 jours du 21 janvier au 11 mars 2003, à titre de chef de mission de l’évaluation intermédiaire du Programme Spécial CES/AGF au Burkina Faso.

Les principales responsabilités du consultant seront les suivantes:

A titre de chef de mission:

1. Lire et étudier l’ensemble de la documentation remise à Rome avant le départ sur le terrain, guider et coordonner les travaux de l’équipe d’évaluation conformément au document d’orientation et à ses appendices ci-joint et représenter la mission vis à vis du programme, du Gouvernement et du FIDA. Gérer l’avance pour frais de mission remise à Rome avant le départ; 2. Assurer la pleine intégration et participation des homologues nationaux (cadres de l’UCP ou du ministère de tutelle) dans les travaux de la mission ; 3. Organiser et faciliter la session d’évaluation conjointe (auto-évaluation animée) avec l’UCP en début de mission (en suivant une approche par cadre logique et en reconstruisant l’histoire du programme depuis sa première phase) et en tirer les hypothèses de travail, un programme de visite de terrain (comprenant la visite de 15 à 20 villages répartis dans les différentes zones agro- écologiques et provinces d’intervention du programme) et un guide d’entretien dans les villages. 4. Assurer la capitalisation progressive des observations de la mission et l’échange d’information entre ses membres, en particulier à partir de la division en deux équipes de travail pour les visites de villages. 5. Organiser les travaux de synthèse préliminaire et l’atelier de validation provisoire des constats de la mission (en utilisant le cadre logique du programme et la matrice d’impact du FIDA) et rédiger avec les autres membres de l’équipe l’aide mémoire à présenter au ministère de tutelle en fin de mission. 6. Préparer la phase de rédaction du rapport avec les deux autres consultants internationaux avant la séparation de l’équipe (plan détaillé du rapport, hypothèses de conclusions, domaines à approfondir et répartition des tâches et calendrier de travail).

A titre de spécialiste en institutions rurales et gestion de projet:

1. Évaluer les composantes suivantes du programme (activités, réalisations, impact): « Gestion des terroirs », « formation », « organisation paysanne » et « renforcement institutionnel », ainsi que leur coordination, complémentarités et synergies avec les autres composantes du programme et leurs contributions respectives aux objectifs de développement (notamment en termes de participation, appropriation et durabilité des processus engagés, y compris de planification du

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désengagement du programme et organisation des « transferts »). A cet égard une attention particulière sera accordée au renforcement des capacité des organisations paysannes et notamment de leur capacité à poursuivre les efforts d’aménagement CES/AGF et les investissement en hydraulique villageoise et à entretenir l’existant, à poursuivre des relations fonctionnelles avec les services de conseil agricole et de recherche-développement et avec les institutions de crédit rural. Sur ce point le consultant s’entretiendra également avec les unions et fédérations d’organisations paysannes représentées dans la région d’intervention (y compris celles qui ne sont pas directement partie prenante du programme). 2. Évaluer l’adéquation du montage institutionnel du programme, les performances des partenaires et les formes de partenariat; 3. Analyser les performances du dispositif de suivi-évaluation du programme.

Les détails de l’approche et de la méthode d’évaluation seront discutés à Rome avec le Chargé d’Évaluation du 21 au 23 janvier.

Les produits attendus du consultant sont :

• Le 15 février, le chef de mission présentera à Yako, aux cadres de l’UCP et des services partenaires, les constats et conclusions préliminaires de la mission pour discussion et validation au cours d’une journée en atelier.

• Le 17 ou 18 février, un aide-mémoire d’environ 5 à 6 pages sera présenté au Ministère de Tutelle du Programme à Ouagadougou et au Chargé d’Évaluation, résumant les constats et conclusions préliminaires amendés par l’atelier de validation de Yako.

• Le 20 février un plan détaillé du rapport accompagné d’une répartition précise des tâches entre les trois membres de la mission sera communiqué au Chargé d’Évaluation.

• Le 10 mars 2003, un rapport principal d’environ 40 pages suivant le plan standard ci-joint (cf. appendice) accompagné d’un résumé de 5 à 6 pages, de la matrice d’impact complétée, d’une cartographie des réalisations du programme et des différentes annexes techniques.

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Burkina Faso

PROGRAMME SPÉCIAL CES/AGF DANS LE PLATEAU CENTRAL Phase 2

MISSION D’ÉVALUATION INTERMÉDIAIRE

TERMES DE RÉFÉRENCE

Mme Corinne Riquet

Économiste, spécialiste en finance rurale

Mme Corinne Riquet (IRAM) est recrutée par le Bureau de l’Évaluation et des Études du FIDA pour une durée de 40 jours du 23 janvier au 3 mars 2003, à titre de spécialiste en finance rurale de la mission d’évaluation intermédiaire du Programme Spécial CES/AGF au Burkina Faso.

Son domaine d’évaluation sera l’ensemble des composantes et volets relatifs au financement du monde rural : les crédits CNCA/BACB, l’appui aux ONG et Institutions de microfinance (actuellement ADRK, URC-Bam et RCPB, précédemment l’UCEC-B, l’URC-Passoré et la FUGN) et les dispositifs de subvention directe de matériels et équipements (charrettes, pousse-pousse,…) en faveur des groupements de femmes et de jeunes. Le document d’orientation de l’évaluation présente le cadre général dans lequel le travail devra être exécuté.

Les principales responsabilités de la consultante seront les suivantes:

1. Reconstituer l’historique de l’approche du programme, des composantes finances rurales et des partenariats avec les différents opérateurs dans l’ensemble de la zone d’intervention au cours des deux phases du programme;

2. Recenser les résultats obtenus (ainsi que les échecs) et évaluer les effets des actions conduites du point de vue des groupes cibles du programme et de celui des institutions (opérateurs financiers et ONG partenaires). A cet égard, une analyse comparative des performances des différents partenaires financiers du programme depuis son démarrage sera conduite afin d’en tirer les leçons pour l’avenir ;

3. Analyser l’évolution de la couverture du territoire en services financiers (partenaires ou non partenaires du programme) et de l’accès des ruraux (hommes et femmes) à ces services dans les départements d’intervention du Programme. Ces informations feront l’objet d’une présentation cartographique. Elles devront permettre une estimation quantitative de l’impact du programme sur l’accès des ruraux aux différents types de services financiers ;

4. Évaluer les perspectives de viabilité financière et institutionnelle des différents services financiers appuyés par le programme et l’adéquation des appuis du programme par rapport à cet objectif (y compris pour les crédits CNCA/BACB). Les évolutions possibles ou probables après l’achèvement du programme (décembre 2003) feront l’objet d’une analyse prospective. Les implications ou options opérationnelles pour les mois à venir et pour l’après-programme seront présentées en tenant compte des capacités propres des différents opérateurs et des autres projets et programmes intervenant dans la région ;

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5. Évaluer l’impact socio-économique (développement et diversification des activités agricoles et non-agricoles, sécurité alimentaire, revenus, capacité d’investissement,…) de la composante crédit rural dans les villages participants au programme. Une attention particulière sera accordée à l’impact sur les femmes rurales, sur les jeunes et sur les ménages les plus pauvres, ainsi que sur les synergies entre la composante crédit rural et les composantes de développement agricole, de promotion des organisations paysannes et de promotion des activités féminines. Ces éléments devront permettre de renseigner les indicateurs correspondant de la Matrice d’Impact, en concertation avec les autres membres de la mission et de tirer les enseignements utiles pour le programme, les opérateurs financiers, le gouvernement et le FIDA.

Les tâches mentionnées impliquent une pleine participation aux travaux de la mission dans les villages, mais également des séances de travail avec les principaux opérateurs financiers et ONG partenaires (RCPB, URC-Bam, BACB, ADRK, FUGN) ainsi qu’avec les instances nationales de tutelle.

La consultante devra remettre son rapport au chef de mission au plus tard le 4 mars 2003, sous forme d’une annexe accompagnée des références statistiques.

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Burkina Faso

PROGRAMME SPÉCIAL CES/AGF DANS LE PLATEAU CENTRAL Phase 2

MISSION D’ÉVALUATION INTERMÉDIAIRE

TERMES DE RÉFÉRENCE

M. Bertrand Guibert

Agronome

M. Bertrand Guibert (IRAM) recruté par le Bureau de l’Évaluation et des Études du FIDA pour une durée de 41 jours du 22 janvier au 3 mars 2003, à titre d’agronome et spécialiste en aménagement de terroirs de la mission d’évaluation intermédiaire du Programme Spécial CES/AGF dans le Plateau Central, au Burkina Faso.

Le domaine d’évaluation du consultant est l’ensemble des composantes et volets du programme relatifs aux objectifs de conservation de la base de ressources productives (CES, AGF, fertilité des sols, gestion de terroir) et de développement et sécurisation de la production agricole (intensification agricole, volet semences, élevage pilote, Recherche-Développement) qu’il traitera en conformité avec le document d’orientation ci-joint et en étroite concertation avec le chef de mission. En plus du document de base et des rapports du programme, le consultant étudiera attentivement avant le 25 janvier, les rapports d’évaluation intermédiaire de la phase 1 (1993, Audinet), l’étude de cas réalisée pour l’évaluation du Programme Spécial pour l’Afrique (1997/98, Bonnet) et l’étude d’impact de 2001 (Reij).

Ces différents documents identifient clairement les questions stratégiques d’évaluation du programme dans le domaine de compétence du consultant et fournissent des hypothèses de réponse qu’il s’agira de tester et vérifier au cours de l’exercice initial d’auto-évaluation avec l’UCP, au cours des travaux sur le terrain (sur un échantillon de 15 à 20 villages représentatifs des différentes zones agro- écologiques touchées par le Programme) et au cours des entretiens avec les services techniques, l’INERA (GRN/SP et PF), les organisations paysannes et les autres projets intervenant dans la région.

Le consultant devra évaluer l’ensemble des activités de son domaine de compétence selon les critères d’adéquation/pertinence, d’efficacité (atteinte des résultats et objectifs visés en termes quantitatif et qualitatif) et d’efficience (coût relatif des résultats obtenus), d’impact au niveau des groupes cibles et des terroirs, et finalement de durabilité (et replicabilité) des acquis et des processus. Il devra également analyser la dynamique d’innovation que le programme a pu (ou non) susciter au cours de sa longue période de mise en oeuvre et avec ses instruments de Recherche-Développement et de Suivi-Évaluation.

Parmi d’autres, certaines questions essentielles devront être traitées en profondeur :

1. avec un recule de plus d’une décennie et une aussi vaste échelle d’intervention, peut-on aujourd’hui se prononcer définitivement sur l’effet des différents types d’aménagements CES et AGF sur la production céréalière locale (rendement, superficies, sécurisation) et la sécurité alimentaire, sur la conservation des terres et des nappes phréatiques, sur la végétation arborée et herbacée? Apparemment, la documentation disponible continue à présenter des estimations assez différentes de ces effets et impact selon les sources, les méthodologies utilisées et les zones d’études.

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2. Les solutions apportées aux problèmes de fertilisation (organique et minérale) sont-elles à la hauteur des besoins, notamment pour les ménages pauvres et en particulier dans les zones de haute densité démographique d’où la jachère a pratiquement disparue. 3. En termes d’efficacité relative par rapport aux objectifs des producteurs, et en tenant compte de l’éloignement progressif des carrières de moellons, les aménagements anti-érosifs « lourds » (cordons pierreux, traitement de ravine,…) apparaissent-ils aujourd’hui aussi avantageux que les techniques culturales plus légères (mais à renouveler chaque année) telles que le zaï et le paillage, notamment dans le cas des « aménagements individuels » et dans une perspective de désengagement du programme? En d’autres termes l’effort public de subvention du transport des moellons et de financement des EMA mérite-t-il être poursuivi ? 4. Les complémentarités et synergies visées entre les différentes activités d’intensification agricole, d’agroforesterie, de CES, d’élevage et culture fourragère, d’hydraulique villageoise se vérifient- elles sur le terrain dans le cadre d’une démarche cohérente de gestion des terroirs ? (la « composante gestion des terroirs » qui semble être restée une activité parallèle sur un petit nombre de villages apporte-t-elle un avantage visible par rapport aux villages d’intervention ordinaire ?) 5. La composante Recherche-Développement a-t-elle produit des innovations significatives et largement adoptées par les producteurs ? Son orientation arrive-t-elle à répondre aux problèmes prioritaires des groupes cibles du programme et à mobiliser leurs propres capacités d’expérimentation et d’innovation. Comment ont évolué les relations fonctionnelles entre les services de recherche, les services de conseil agricole et les organisations paysannes ?

Le programme de visite de terrain et la méthodologie d’investigation dans les villages sera discutée en détail avec les autres membres de la mission et avec les cadres de l’UCP (y compris préparation d’un guide d’entretien).

Le consultant devra fournir au chef de mission les éléments nécessaires au renseignement des indicateurs retenus dans la « matrice d’impact ». Il transmettra au chef de mission son rapport final au plus tard le 5 mars, sous forme d’une annexe accompagnée des éléments statistiques, cartographiques et des références utilisées.

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BURKINA FASO

Programme Spécial Conservation des Eaux et des Sols – Agroforesterie (PS / CES-AGF)

Appendice 5 MATRICE D’IMPACT

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PRINCIPAUX Questions clef pour l’évaluation d’impact dans Identification et mesure des changements Portée sociale des changements Appréciation Perspective DOMAINES les communautés rurales affectées par le projet (1) (3) de la de D’IMPACT (changements auxquels le projet a contribué) (Les 2ème et 3ème colonnes ne sont à remplir que sur les dynamique durabilité lignes où des changements significatifs sont constatés) actuelle du *** changement (5) ** (4) Changement Qu’est-ce qui a Mesure du Combien de Quelles Impact Contri. (+) (0) (-) changé? (Indicateurs changement* ménages catégories sur les du précis) 4/3/2/1 (ou d’individus) (+/- pauvres/ femmes projet 4/3/2/1 4/3/2/1 vulnérables) 4/3/2/1 4/3/2/1 1.1 Le capital productif des exploitations familiales a-t-il changé I. Ressources (terres, eau, bétail, équipement et matériel agricole, etc)? matérielles et - amélioration de la conservation des eaux et des sols + Cordons pierreux 89 596 ha 40 000 ménages Tous types 2 4 3 2 financières des + Digues filtrantes 748 environ 1000 Tous types 2 4 3 2 ménages + Zaï 32 492 ha 40 000 ménages Tous types 2 4 3 2 + Demi lune 324 environ 1000 Tous types 2 4 3 2 - accès à l’eau potable et pastorale + forage 261 233 000 pers Tous types 4 4 3 3 -niveau d’équipement + charrettes 1724 1724 estimé Moins pauvres 3 4 3 1 et femmes + pousse-pousse 1197 1197 ménages Femmes 3 4 2 2 + fosses fumières 29 052 20 000 m env Tous types 1 4 1 1 -cheptel + Productivité animale 4 324 familles Tous types 3 4 3 2 + Augm. du cheptel 3 800 ménages env Tous types 3 3 3 2 -matériel agricole + Equipements pour CES 3 40 000 ménages Tous types 2 4 1 1

1.2 D’autres éléments du patrimoine matériel des ménages ont-ils + Equipement des 3 Tous Moins pauvres 2 2 2 2 changé (habitat, moyens de transport privés, radios, etc.)? ménages 1.3 Les infrastructures de communication et l’accès au marché ont-ils changé (routes, moyens de transport communs, information et communication)? Tous de la zone - niveau de désenclavement + Pistes rurales 3 et hors zone Tous types 3 1 3 3 - moyens de transport commun + Fréquence et coût 3 Idem Idem 3 1 2 3 - niveau d’information et facilité de communication + Accès à l’information 3 idem idem 3 3 2 2

1.4 Le patrimoine financier des ménages a-t-il changé (épargne, etc.)? - niveau de revenu + Revenu par ménage 3 40 000 ménages Tous types 2 3 3 2 - capacité d’épargne + Placé en IMF 3 8 338 ménages Moins pauvres 2 3 3 2 1.5 L’accès des ruraux aux services financiers a-t-il changé? (crédit, épargne, etc.) - accès aux institutions de microfinance + OVEC 292 8338 adhérents Moins pauvres 76 % 4 3 3 - accès aux crédits BACB + Montant prêté 194 m fcfa 1036 crédits 351 grpts 2 3 3 2 - accès au crédit OVEC + Montant prêté 1 087 m fcfa 8 338 ménages Moins pauvres 3 4 3 3 2.1 Le statut nutritionnel des enfants a-t-il changé? + Durée soudure Moins 1 mois 40 000 ménages Plus pauvres 3 3 3 3 II. Ressources 2.2 L’accès des ménages à l’eau potable a-t-il changé? + Accès eau potable 3 Tous Tous type 3 4 2 2 humaines 2.3 L'accès des ménages aux soins de santé primaire et à la prévention 0 Accès dispensaire 1 Tous Tous types 3 1 1 3 a-t-il changé ?

2.4 La prévalence du HIV a-t-elle changé ? 0 Nombre séropositif 1 tous Tous types 4 1 1 3 2.5 Les taux de mortalité infantile et maternelle ont-ils changé ? 0 Nombre de décès des – 1 tous Plus pauvres 3 1 1 2 de 5 ans 2.6 L'accès à l'éducation primaire a-t-il changé ? 0 Nombre d’enfants 2 tous Plus pauvres 2 1 1 2 scolarisés 2.7 Le taux de scolarisation des filles a-t-il changé ? 0 Nombre de filles 1 tous Plus pauvres 2 1 1 3 scolarisées -2.8 La charge de travail des femmes et/ou des enfants a-t-elle changé? 0 Nombre d’heure 1 tous Plus pauvres 3 1 1 3 travaillé 2.9 Le taux d’alphabétisation des adultes et/ou l’accès à l’information + Alphabétisation 3 1129 femmes Toutes 3 3 2 2 et à la connaissance a-t-il changé? Capacités techniques 3 40 000 individus Idem 3 3 2 2 Capacités de gestion 3 21 684 individus idem 3 3 2 2

III. Capital social et 3.1 Les organisations et institutions des ruraux ont-elles changé? + Niveau 3 1264 toutes 3 4 2 2 capacités collectives d’opérationnalité groupements 3.2 La cohésion sociale, la capacité d'entraide et de solidarité des + Capacité de gestion et 3 idem idem 3 4 2 2 communautés d’organisation communautaire 3.3 L'équité dans les rapports entre hommes et femmes et en 0 Importance dans la 2 idem Idem 2 4 2 2 particulier la condition des femmes dans les ménages et les prise de décision communautés a-t-elle changé? 3.4 Les ruraux perçoivent-ils un changement de leur capacité de + Capacité de lobbying 2 40 000ménages Toutes mais 3 4 3 3 négociation et d'influence vis-à-vis des pouvoirs publics et des moins pauvres partenaires au développement ? en particulier 3.5 Les producteurs ruraux perçoivent-ils un renforcement de leur influence sur les marchés? 0 Sur les prix 1 Tous Toutes 1 2 2 1 Ont-ils un meilleur contrôle de l'approvisionnement en intrants ? 0 Disponibilité et prix 1 Tous Moins pauvres 2 2 2 2 et de la commercialisation de leurs produits? 0 Niveau de prix obtenu 1 tous toutes 1 2 2 1 4.1 Le niveau de sécurité alimentaire des ménages a-t-il changé? + Production de sorgho + 25 % 40 000 ménages Toutes 3 4 3 2 + Production maraîchère 3 ND Femmes 4 4 3 2 4.2 Les pratiques et techniques agricoles ont-elles changé? + CES 4 40 000 ménages Toutes 3 4 3 3 + Intensification 3 idem Idem 3 3 3 3 IV. Sécurité + RNA 3 idem Idem 2 4 3 3 alimentaire et + Semences améliorées 2 ND ND 1 4 2 2 économique 4.3 L'accès aux produits alimentaires de base et la fréquence des + Sécurisation 3 40 000 ménages toutes 3 2 2 3 disettes ont-ils changé? alimentaire 4.4 La production agricole des ménages a-t-elle changé (superficie, + Céréales, légumes, 3 40 000 ménages toutes 3 3 2 2 rendement, risque, diversité des produits, etc.) viandes 5.1 L'état des ressources naturelles locales (terres, eaux, forêts, + Erosion 3 Tous Toutes 1 2 2 3 pâturages, stocks de poisson…) a-t-il changé ? + Niveau phréatique 2 Idem Idem 2 3 2 3 V. Environnement 0 Niveau forêt 2 idem idem 2 1 3 1 5.2 Le niveau d'exposition aux risques environnementaux a-t-il + incendie 3 Tous toutes 3 4 3 2 changé (inondations, maladies, ravageurs, incendies, etc.) ? VI. Institutions, 6.1 Les institutions financières rurales ont-elles changé? + Accès au BACB 3 1 036 individus Moins pauvres 2 4 3 3 politique et cadre Accès aux OVEC 4 8 338 adhérents Moins pauvres 3 4 3 3 réglementaire 6.2 Les institutions et services publics locaux ont-ils changé? - Tous Services 4 Tous Toutes 2 1 4 3 Techniques 6.3 Les politiques sectorielles/nationales affectant les populations + CGTV (gestion de 3 Tous toutes 2 3 3 3 rurales ont-elles changé? terroir) 6.4 Les cadres législatifs et réglementaires affectant les ruraux ont-ils + Loi 14/99 3 tous toutes 2 3 3 3 changé? * Cette colonne doit contenir des mesures quantitatives des changements observés dans les indicateurs retenus. Dans les cas où des changements sont évidents mais n’ont pas pu être mesurés, on peut insérer une estimation qualitative 4/3/2/1 : 4= Élevé; 3= Substantiel; 2= Modeste; 1= Négligeable *** 4= Hautement probable, 3= Probable; 2= Improbable; 1= Hautement improbable.** Cas dans lesquels même si l’impact est modeste ou négligeable, le projet concerné a mis en place des processus dynamiques positifs entraînant éventuellement un impact substantiel. En fonction du cas spécifique, il appartiendra aux évaluateurs d’identifier l’existence de ces processus.

PRINCIPAUX Questions clef pour l’évaluation d’impact dans Objectifs/Effets attendus du projet Appréciation de l’efficacité DOMAINES les communautés rurales affectées par le projet selon le rapport de préévaluation et par rapport aux questions clés 4/3/2/1 D’IMPACT (changements auxquels le projet a contribué) (comparaison entre changement effectif et changements attendus) Pour quelles Changer quoi? Dans quelle Pour Ciblage Objet de Mesure Portée de catégories? mesure? combien? de l’impact de l’impact l’impact l’impact 1.1 Le capital productif des exploitations familiales a-t-il changé (terres, I. Ressources eau, bétail, équipement et matériel agricole, etc)? matérielles et - Aménagements CES de champs de case et collectifs, digues filtrantes Exploitation de – 3 Erosion et Sécurité 95 750 ha 40 000 3 3 1 3 financières des ha alimentaire familles ménages - Equipements lots matériels et intrants agricoles Idem Niveau d’équipement et réalisation CES et Idem 2 3 2 2 de fertilité des sols intensification - Equipements en moulins Femmes Pénibilité du travail 3 h / jour 40 000 m 1 1 1 1 1.2 D’autres éléments du patrimoine matériel des ménages ont-ils changé (habitat, moyens de transport privés, radios, etc.)? 1.3 Les infrastructures de communication et l’accès au marché ont-ils changé (routes, moyens de transport communs, information et communication)? - Information et communication Toutes les catégories CGTV Amélioration, 459 échanges et villages 4 4 3 2 planification 1.4 Le patrimoine financier des ménages a-t-il changé (épargne, etc.)? 1.5 L’accès des ruraux aux services financiers a-t-il changé? (crédit, épargne, etc.) - Fonds de développement villageois Femmes Accès au COOPEC Activités génératrices ND 3 3 2 2 de revenus - Accompagnement ou création d’OVEC Plus pauvres Epargne et crédit sur le Activités CT et pb 292 4 % 3 2 1 court terme sociaux OVEC 2.1 Le statut nutritionnel des enfants a-t-il changé? II. Ressources 2.2 L’accès des ménages à l’eau potable a-t-il changé? humaines 2.3 L'accès des ménages aux soins de santé primaire et à la prévention a-t-il changé ? 2.4 La prévalence du HIV a-t-elle changé ? 2.5 Les taux de mortalité infantile et maternelle ont-ils changé ? 2.6 L'accès à l'éducation primaire a-t-il changé ? 2.7 Le taux de scolarisation des filles a-t-il changé ? 2.8 La charge de travail des femmes et/ou des enfants a-t-elle changé ? 2.9 Le taux d’alphabétisation des adultes et/ou l’accès à l’information et à la connaissance a-t-il changé ? - Alphabétisation, Formation technique et gestion Membres Grpt et Niveau de base Gestion OPA et 27 000 3 3 2 1 CVGT CVGT III. Capital social 3.1 Les organisations et institutions des ruraux ont-elles changé? et capacités - Renforcer les institutions villageoises Toutes catégories Capacités de prise en Planification 459 2 3 3 2 collectives charge villages 3.2 La cohésion sociale, la capacité d'entraide et de solidarité des communautés

3.3 L'équité dans les rapports entre hommes et femmes et en particulier la condition des femmes dans les ménages et les communautés a-t-elle changé? 3.4 Les ruraux perçoivent-ils un changement de leur capacité de négociation et d'influence vis-à-vis des pouvoirs publics et des partenaires au développement ? 3.5 Les producteurs ruraux perçoivent-ils un renforcement de leur influence sur les marchés? Ont-ils un meilleur contrôle de l'approvisionnement en intrants et de la commercialisation de leurs produits? IV. Sécurité 4.1 Le niveau de sécurité alimentaire des ménages a-t-il changé? Toutes Sécurité alimentaire 25 % des surfaces 40 000 3 3 3 3 alimentaire et ménages économique 4.2 Les pratiques et techniques agricoles ont-elles changé? Idem Technique CES et Fertilité des sols idem 2 3 3 2 fosses fumières 4.3 L'accès aux produits alimentaires de base et la fréquence des disettes Idem Sécurisation de la Restauration des sols idem 3 3 3 3 ont-ils changé? production 4.4 La production agricole des ménages a-t-elle changé (superficie, Idem Niveau de production en + 25 % 40 000 3 3 3 3 rendement, risque, diversité des produits, etc.) céréales et maraîchage ménages V. Environnement 5.1 L'état des ressources naturelles locales (terres, eaux, forêts, pâturages, stocks de poisson…) a-t-il changé ? 5.2 Le niveau d'exposition aux risques environnementaux a-t-il changé (inondations, maladies, ravageurs, incendies, etc.) ? VI. Institutions, 6.1 Les institutions financières rurales ont-elles changé? Toutes catégories Facilité d’accès Augmentation de la 40 000 3 3 3 2 politique et cadre production ménages réglementaire 6.2 Les institutions et services publics locaux ont-ils changé? 6.3 Les politiques sectorielles/nationales affectant les populations rurales ont-elles changé? 6.4 Les cadres législatifs et réglementaires affectant les ruraux ont-ils changé?

Footnotes i Cet accord illustre le consensus entre les parties prenantes et leur engagement à adopter et à mettre en œuvre les recommandations issues de l’évaluation. Cet accord a été formulé en consultation avec les membres du Partenariat d’évaluation conjointe composé du représentant du Ministère de tutelle ; du Chargé de portefeuille, BOAD ; de M. Hamed Haidara, Chargé de portefeuille, FIDA ; de M. Lucien Lompo, Directeur du PS-CES/AGF, de M. Alessandro Meschinelli, Conseiller technique, FIDA ; et de M. Jean-Philippe Audinet, Chargé d’évaluation, FIDA. ii This agreement reflects an understanding among partners to adopt and implement recommendations stemming from the evaluation. The agreement was formulated in consultation with the members of the Core Learning Partnership (CLP). The latter comprised the representative of regulatory authority ; the Country Portfolio Manager, BOAD ; Mr Hamed Haidara, Country Portfolio Manager, IFAD, Mr Lucien Lompo, Director of PS-CES/AGF, Mr Alessandro Meschinelli, Technical Adviser, IFAD ; and Mr Jean-Philippe Audinet, Evaluation Officer, IFAD. iii En 1993 – source atlas JA. iv Départements de Bouroum, Yalgo, Tougouri, Pissila et Bourzanga. v Départements de Oula, Bassi, Tougo, Kalsaka,, Bokin, Kirsi, Arbollé, Gomposom, Yako, Pibaoré, Korsimoro et Ziga. vi Départements de Godyr, Didyr, Dassa, Réo, Kordié, Nanoro, Pella, Sigle, Kindi, Imasgo. vii 70 habitants/km² dans le Passoré, 99 dans le boulkiemdé. viii Page 26 du rapport d’évaluation n° 0172-BF de septembre 1987. ix Page 38 du rapport d’évaluation n° 0560-BF de janvier 1995. x Thèmes IA : essais de phosphatage de fond associés à la matière organique, essais variétaux et de fertilisation, de dates et doses de semis, de conduite de technique de compostage et techniques culturales (billonnage).... Thème AGF : technique de levée de dormance sur variétés locales, de semis direct, de type et périodicité de traitement des peuplements, de l’étude de l’évolution du sol en fonction des différents types de CES/AGF. xi RMP 99 p 3. xii Il est à noter que le rapport d’évaluation de 1995 ne fait pas mention d’un volet pilote « Gestion de Terroirs ». xiii Le personnel comprend les agents des EMA (92), les enquêteurs/encadreurs (7), les animatrices OPP (14), les comptables provinciaux (7), les animatrices crédit CNCA (7) et des RCPB (8) ainsi que les agents de l’aménagement pilote de Ribou (2) soit 192 personnes au total avec les agents du siège de Yako. xiv La mission ne peut cependant se prononcer sur la fiabilité de la base de données (quelques erreurs constatées sur le terrain, faiblesse mentionnée au niveau de la méthodologie de la collecte des informations et de leur contrôle par la cellule suivi/évaluation, non réception et non planimétrie des aménagements individuels). xv Cette dénomination porte à confusion. Il s’agit en fait de champs de case individuels aménagés à partir d’une organisation collective (le groupement) en opposition aux champs de brousse individuels aménagés par les individus (généralement propriétaires). xvi Quelques cas auraient bénéficié du tracteur pour le transport mais dans une très faible mesure étant donné les heures d’utilisation affichées sur ces véhicules. xvii 63 % des aménagements collectifs étaient définitivement réceptionnés en septembre 2002 (rédaction du bilan des réalisations de la phase 2) et 80% seraient réceptionnés en mars 2003. xviii Dans le détail, le topographe-dessinateur de l’EMA prend en compte la demi-distance moyenne entre chaque cordon du site (variable d’un site à l’autre, entre 25 et 50m.). Il trace, sur le plan, une ligne théorique représentant la limite périphérique du site à quantifier. Le plan du site est ainsi arrêté et évalué en surface, par planimétrie automatique. xix Avec une base de 1 USD pour 65O FCFA. xx Cf appendices 3 et 4. xxi Selon la fiche technique produite par l’INERA l’apport devait être de 9,5 tonnes de compost par hectare. xxii Annexe 18 du Rapport sur « le bilan des réalisations physiques et budgétaires de la phase II du PS-CES/AGF dans le Plateau Central » janvier 2003.

xxiii Les données relatives au nombre de prêts accordés n’étaient disponibles que pour l’URSEC. xxiv Source : tableau remis par la cellule OPP à la mission et intitulé « situation des prix dans le cadre des concours organisés au profit des femmes, portant sur les années 1998, 1999, 2000 et 2001. xxv Source : Document intitulé « Prix aux lauréats du concours agricole « meilleurs producteurs » ». xxvi Le type IV étant le type d’organisation paysanne recherchée. xxvii Source cadre logique du bilan des réalisations de la phase 2 du PS CES/AGF. xxviii Les groupements villageois ne représenteraient en fait que 30 % de la population. xxix Une exploitation moyenne possède environ 5 ha dont 3 ha en culture par an dont 1,5 ha à 2 ha d’aménagé. xxx Les 60 forages devant être réalisés d’ici juin sur reliquat devrait encore améliorer ce ratio. xxxi 165 charrettes sur crédit et 688 sur subvention ont été octroyées aux femmes. 871 charrettes crédit ont été accordées aux hommes. xxxii Étude sur les systèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages sur le plateau central – 1997. xxxiii 87% de ces derniers étaient à destination du petit commerce et 9 % pour faire de l’embouche. xxxiv Enquête sur les systèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle de 1997 sur les villages du PS CES/AGF. xxxv Dans la province du BAM par exemple, 75% des femmes vont quotidiennement rechercher l’or dans les collines avoisinant leur village. xxxvi Cf DT 1. xxxvii Cf page 6, rapport d’évaluation de septembre 1987.

36 Enquête les systèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle de 1997 sur les villages du PS CES/AGF. xxxix La population totale de 434 villages PS CES/AGF est de 713 814. xl Cf DT n° 1. xli Rapport revue à mi-parcours de 1999 p 42. xlii Rapport revue à mi-parcours de 1999 p 41 et 42. xliii Cette étude est en cours mais le projet a visiblement des difficultés à faire remonter l’information. De plus la fiabilité de cette information reste relative, le projet n’ayant pas de réels moyens de contrôle. xliv Cf DT n° 3. xlv Cf DT n° 2. xlvi Dans la province du Bam, ce taux se situerait autour de 29% pour 10 à 12% dans les autres provinces – enquête sur les systèmes nutritionnels et de sécurité alimentaire. xlvii Le rapport d’évaluation de 1987 précise que « les revenus monétaires des exploitations familiales du plateau proviennent essentiellement à cette époque des migrants et que la situation monétaire de ces dernières est l’une des plus faibles de la sous-région Ouest Africaine ». xlviii Confirmé par le rapport bilan phase 2 du PS CES/AGF p 230. xlix Nous avons dû programmer 2 fois la réunion à Ribou, village vitrine du PS CES/AGF. Après 9 h du matin, il ne devient plus possible de trouver quelques personnes pour mener une réunion, tout le monde étant parti sur les sites aurifères. l Tel que « remontée de la nappe phréatique, régénération de la végétation, amélioration de la production des arbres fruitiers, disponibilité des herbacés, amélioration considérable des conditions d’autosuffisance dans les villages CES à grande échelle (villageois déclarant une augmentation du cheptel de bovins et de petits ruminants grâce à la vente de surplus agricoles en bonne année et à la réduction des besoins d’achats céréaliers en mauvaise année…). Le faible échantillonnage (5 villages), la

non-prise en compte de la variation pluviométrique dans les déclarations paysannes et l’approche strictement qualitative (aucune mesure effectuée) poussent la mission à relativiser l’importance de ces impacts qui n’en demeurent pas moins réels mais dans une mesure qui semble moindre. li Cf DT n° 3. lii Du fait lié au PS CES/AGF. liii Même si les comportements tendent à évoluer mais ceci est difficilement imputable au programme. liv 73 fûts de 200 litres sont préconisés pour l’obtention du compost (fiche n°4 alors que les manques d’eau sont importants sur l’ensemble de la zone). lv En effet et dans la réalité, les besoins en formation semblent plus être définis en fonction de la connaissance du monde rural par les services techniques et de rapides réunions que de manière concertée et évaluative avec les futures bénéficiaires. Or la logique qui prévaut d’assimiler que tout besoin exprimé (donc recensé) est un besoin réel est loin de se vérifier notamment en matière de formation. lvi 1 103 millions de FCFA/27 312 ha en aménagements collectifs. lvii Basé su déclaration du producteur et remonté via le service technique en charge des réalisations. lviii Cf DT 1. Chiffres confirmés à plusieurs reprises lors de la mission de terrain. lix Le PS CES/AGF estime 927% de taux d’exécution sur les fosses fumières et 100% sur le burkina phosphate. lx Ainsi qu’en termes de quantité et pénibilité de travail. lxi 8000 villages 50 000 fosses puis 200 000 fosses fumières. lxii 847 millions : 180 forages. lxiii Prévisions atelier d’élaboration du cadre logique : 50 % des GVF encadrés mènent des activités génératrices de revenus. lxiv Prévisions atelier d’élaboration du cadre logique : 30 % des GVF encadrés sont équipés. lxv Voir liste des thèmes ci-après. lxvi Voir liste des activités génératrices de revenus (AGR) ci-après.