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Du Citizen Orson Au King Welles Kevin Tierney

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Du Citizen Orson Au King Welles Kevin Tierney Document généré le 24 sept. 2021 23:57 Ciné-Bulles Le cinéma d’auteur avant tout Flashback Du Citizen Orson au King Welles Kevin Tierney Volume 5, numéro 3, février–avril 1986 URI : https://id.erudit.org/iderudit/34453ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Association des cinémas parallèles du Québec ISSN 0820-8921 (imprimé) 1923-3221 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Tierney, K. (1986). Flashback : du Citizen Orson au King Welles. Ciné-Bulles, 5(3), 34–38. Tous droits réservés © Association des cinémas parallèles du Québec, 1986 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Flashback Kevin Tierney Du Citizen Orson • « Presciue avec les magnats d'Hollywood ainsi qu'avec au King Welles SSTa^u^ certains de leurs lointains cousins avec les­ du monde traitent de l'échec et renferment quels il devra négocier plus tard, lui fut sans une mort, mais elles contiennent davantage doute nécessaire. Welles devait jouer le rôle de paradis perdus que de défaites. » C'est que lui avait assigné le destin, rôle teinté d'un en ces termes qu'Orson Welles a décrit un obscur désespoir. jour son propre travail et, sous plus d'un aspect, cette affirmation peut résumer l'his­ À l'instar de Kane dont le cheminement a toire d'Orson Welles lui-même. L'échec, la été déterminé par le mystère auquel fait allu­ mort, les paradis perdus ne sont pas des sujets sion le Rosebud chuchoté par le personnage dérisoires, bien sûr, mais lorsqu'il est ques­ sur son lit de mort, Welles, enfant, a vu lui Filmographie d'Orson Welles tion de disserter sur un homme qui changea aussi sa vie se construire à partir d'un mot à jamais notre perception du cinéma, ne murmuré à son propos par le docteur Bern­ 1934 The Hearts of Age (co-realisation, serait-il pas pertinent, ici, de parler plutôt de stein. Singulier personnage qui, en plus d'agir William Vance) paradis trouvés (découverts) et de victoires ? à titre de médecin de famille, entretenait une 1938 : Too Much liaison avec la mère du jeune Orson et a Johnson (scénarisation) En partant de son décès, survenu en octo­ exercé sur ce dernier une énorme influence. 1940-1941 : Citizen bre dernier, il est certes tentant de faire ce Ce mot, c'était génie. Plus tard, Welles Kane que Welles lui-même avait fait en créant son immortalisait le nom du médecin en le don­ 1941-1942: La splendeur personnage le plus célèbre, Charles Foster nant à la dernière personne demeurée loyale des Kane : un retour en arrière. Faisant fi de l'écri- à Charles Kane. Génie ou pas, Welles était Amberson teau Entrée interdite, nous pouvons plonger pour le moins précoce, sinon prodigieux, et 1942-1943 : Voyage au pays de dans l'histoire de ce qui fut une vie tragique méritait vraisemblablement toute l'attention la peur quoique fascinante, semblable à celle des per­ dont il a été entouré. En enfant quintessencié (co- sonnages identifiés comme ses héros types. qu'il était, il a demandé un traitement de scénariste. Joseph faveur, l'a obtenu et a exigé davantage. Mais, Cotten et Imaginons un peu Welles sous les traits de contrairement à bien des enfants prodiges qui co-réalisation, Kane ou Arkadin, Franz Kindler ou le colo­ se révèlent finalement des gosses ennuyeux, Norman Foster) nel Harky, Harry Lime ou Michael O'Hara, Welles a réussi à imposer sa personnalité par 1945-1946 : L'étranger Macbeth, Othello ou même Falstaff. Nous sa volonté, son arrogance, sa détermination 1946-1948 : La dame pouvons ainsi voir des sections du prisme et, surtout, par son talent. Ironiquement, il a de Shanghaï 1947-1948: Macbeth kaléidoscopique de ce qu'était ce génie du ainsi créé autour de lui une aura mythologi­ 1949-1952: Othello cinéma. Génie dont le déclin, bien qu'inévi­ que qui pourrait susciter l'envie de n'importe 1954-1955 : M. Arkadin table compte tenu de ses relations houleuses lequel de ses personnages tragiques ! 1957-1958 : La soif du mal 1958 : La fontaine de jeunesse 1962 : Le procès 1964-1966 : Falstaff 1966-1968: Une histoire immortelle 1973-1975 : Vérités et WBULLES mensonges 1978 : Le tournage d'Othello 34 Flashback Lors d'un voyage en Irlande qu'il effectua à Déménager en Californie s'inscrivait dans le Bibliographie l'âge de 16 ans pour peindre des tableaux cours logique des choses pour un Américain BAZIN. André. Orson Wel­ qu'il essayait ensuite de vendre, Welles fit son qui souhaitait passer de la scène à l'écran. les. Préface de Jean Coc­ chemin jusque sur la scène du Gate Theatre Toutefois, qu'un jeune réalisateur obtienne teau. Paris. Edition Chavane. de Dublin. Il y rencontra les cofondateurs du pour son premier film le contrôle total de son 1950. théâtre, Hilton Edwards et Michael MacLiam- travail, y compris le droit de regard sur le BOGDANOVICH. Peter. The moir, qui ont tous deux profondément montage final, constituait, à Hollywood, un Cinema of Orson Welles. New York Film Library of influencé le brillant jeune homme qu'il était. véritable événement. Museum of Modern Art. D'une part, les théories théâtrales d'Edwards 1961. se refléteront dans les mises en scène pour C'est au cinéma que les nombreuses qua­ CARRINGER. Robert L., The le moins innovatrices de Welles, et, d'autre lités d'Orson Welles — ses traits de jeune Making of Citizen Kane. part, le style de jeu de MacLiammoir servit homme et son allure de meneur, sa voix University of California Press indubitablement le talent déjà remarquable capable à la fois de diriger et de séduire, et 1985. de l'acteur Welles. sa vision des changements que le cinéma The Citizen Kane Book. pouvait apporter à l'art traditionnel du Boston. Little. Brown. 1971. conteur — trouveront domicile. D'instinct, Nombre d'années plus tard, ce même il sentit que la fonction première du septième COMITO. Terry. Touch of MacLiammoir faisait partie de la distribution Evil. Collection Rutgers art était de provoquer des émotions bien plus Films in Print. Rutgers the d'Othello, jouant le rôle d'Iago. Cette que de communiquer des idées. « Toutes les State University. 1985. expérience unique du cinéma wellesien, il l'a idées véhiculées par tous les films, y com­ rapportée dans Put Money In Thy Purse, COWIE. Peter, The Cinema pris les miens, tiendraient sur la tête d'une of Orson Welles. New livre parfois hilarant où il raconte avec moult épingle. », a déclaré un jour Welles à l'au­ York. A. S. Barnes. 1965 détails comment Welles devait courir l'Europe teure de sa biographie, Barbara Learning. pour jouer dans de nombreux films afin de GOTTESMAN, Ronald, éd.. « Un film peut vous saisir, vous transporter Focus on Citizen Kane. financer Othello, production exigeante s'il dans un monde ou vous entraîner émotion- Englewood Cliffs. Nj. Pren­ en fut. Welles a mis quatre ans avant de ter­ nellement, mais les idées n'en constituent pas tice-Hall. 1971. miner ce film, tourné dans la lande espa­ le sujet. » HIGH AM. Charles. The Films gnole, qui mettait à contribution des finan­ of Orson Welles. Univer­ ciers et des acteurs internationaux. sity of California Press. 1970. Hollywood nous a également présenté un Orson Welles doté d'une ironie pathétique, HIGHAM. Charles. Orson Welles, the Rise and Fall Dès son retour en Amérique, à l'âge mûr de image contre laquelle le cinéaste a vainement of American Genius. 21 ans, Welles prit d'assaut la scène new- lutté pendant des décennies. Réaliser sur le yorkaise avec, entre autres, une production ton de la fable des films dont les personna­ LEAMING. Barbara, Orson Welles, a Biography. New étonnamment audacieuse : un Macbeth ges héroïques réussissaient grâce à leur téna­ York. Ed. Viking. 1985. d'inspiration vaudou évoluant dans Harlem. cité à changer le cours de l'histoire faisait le Un phénomène similaire se produisit lorsqu'il succès des films américains. Par contre, on MCBRIDE. Joseph. Orson Welles. New York Ed. commença à la radio avec, notamment, la ne devait pas assumer que les directeurs de Viking. 1972. Coll. Rivages- légendaire émission War of the Worlds qui studio allaient vous traiter comme les héros Cinéma. Ed. Rivages. 1985. mystifia des milliers d'auditeurs persuadés que de ces fables. Non, la réalité était très dif­ NAREMORE. James. The Ma­ des martiens avaient bel et bien envahi les férente. Si bien que, pour pouvoir y vivre la gic World of Orson Wel­ Etats-Unis ! En quelques années seulement, dernière tranche de sa vie confortablement, les. New York. Oxford Uni­ Orson Welles devint la voix la mieux Welles s'est transformé en caricature ambu­ versity Press. 1978. lante, énorme figure faisant partie intégrante rémunérée des Etats-Unis, si bien qu'après « Orson Welles », Cahiers s'être installé en Californie, en 1940, il se du décor de chaque talk-show. Une appari­ du cinéma. Hors-série. rendait régulièrement à New York animer son tion éclair insolite au générique de films dont n° 12. Ed. de l'Étoile. 1982. la seule grâce salutaire résidait dans sa émission de radio. PARRA, Danièle et Jacques ZIMMER. Orson Welles. Edi- lig.
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