Université De Montréal Par Justin Bernard Faculté De Musique Thèse
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Université de Montréal Notes de programme. Une histoire, des pratiques et de nouveaux usages numériques par Justin Bernard Faculté de musique Thèse présentée en vue de l’obtention du grade de doctorat en musique, option musicologie Avril 2019 © Justin Bernard, 2019 RÉSUMÉ Depuis leur émergence au milieu du XIXe siècle, les notes de programme, contenant des informations parfois détaillées sur les œuvres qui s’apprêtent à être jouées, n’ont eu de cesse de s’adresser au public de concerts. Les besoins sont multiples, voire même divergents : donner des outils de compréhension intelligibles aux novices, qui découvrent la musique de compositeurs du passé ou de compositeurs actuels, et en même temps susciter la curiosité d’auditeurs déjà initiés, qui approfondissent ainsi leurs connaissances et leur culture personnelle. Il en va des notes de programme comme d’autres outils de vulgarisation musicale, partagés entre la volonté de rendre la musique classique accessible à tous et le devoir de rigueur musicologique auquel les connaisseurs sont en droit de s’attendre. Dans cette thèse, nous allions la théorie à la pratique. Outre les résultats d’une enquête réalisée en octobre 2017 dans le cadre de trois concerts produits par l’Orchestre symphonique de Montréal (ci-après, OSM) et qui porte notamment sur l’appréciation des notes de programme, nous présentons une série de courtes vidéos de vulgarisation que nous avons préparée pour l’OSM, au cours de la saison 2015-2016. La réalisation de ces nouveaux outils numériques s’appuie sur l’analyse d’un vaste corpus de notes de programme dont nous avons dégagé les tendances et les cas plus particuliers. Des résultats que nous avons obtenus, il ressort que le public de l’OSM, loin d’être homogène, est formé d’auditeurs aux attentes très diverses. Pour beaucoup, les notes de programme sont jugées adaptées à la situation du concert, mais elles génèrent aussi des réactions critiques : trop détaillées pour certains, ou bien pas assez approfondies pour d’autres. Bien qu’ils aient acquis des formations et des connaissances musicales diverses, les membres du public semblent du moins s’accorder sur leur intérêt pour la musique, expliquée par l’analyste. C’est à cet intérêt, correspondant aussi aux exigences de la discipline musicologique, que les notes de programme viennent répondre. La question reste de savoir comment décrire l’objet musical afin de répondre aux besoins de chacun. Dans cette thèse, nous cherchons à proposer une solution. MOTS-CLÉS : Notes de programme – Guides d’écoute – Vulgarisation – Médiation culturelle – Démocratisation – Élitisme – Culture – Éducation ii ABSTRACT Since their appearance in the mid-nineteenth century, program notes, sometimes containing detailed information on the works that are about to be performed, have continued to meet audiences needs during concerts. They respond to a wide range of needs: providing intelligible comprehension tools for laymen and laywomen, who discover the music of the past and of the present, while arousing the curiosity of well-accustomed listeners, who increase their knowledge and cultivation. This goes for program notes as well as other music appreciation tools, torn between the desire to make classical music accessible to all and, on the other hand, the rigorous approach to musicology that is expected from connoisseurs. In this thesis, we combine both theory and practice. In addition to an inquiry, conducted in October 2017 as part of three concert nights at the Orchestre symphonique de Montréal (hereafter, OSM) – an inquiry which gives us an idea of how program notes are regarded by concert audiences –, we will display a series of short open educational videos that we produced for the OSM, during the 2015-2016 season. The work necessary for these new digital tools is partly based on the analysis of a large body of former program notes from which we have identified a number of trends and specific cases. The results of the inquiry show that the OSM’s audience, far from being homogeneous, is made up of listeners who bear very different expectations. According to many, the program notes are considered appropriate for one’s concert experience. However, they may also spring critical reactions among concertgoers: either too detailed, tedious for some, or somewhat dull for others. Although audience members have different musical backgrounds and scales of knowledge, both novices and connoisseurs seem to share a common interest in the music itself, which needs to be explained through means of analysis. This interest is being fulfilled by program notes, in line with the requirements of musicological research. The question remains: how can one describe a work of music in order to meet the needs of everyone? In this thesis, we try to find appropriate answers to this matter. KEYWORDS: Program notes – Listening guides – Popularization – Music appreciation – Open education – Public outreach – Elite culture – Cultivation iii TABLE DES MATIÈRES Résumé ii Abstract iii Table des matières iv Liste des figures vi Liste des tableaux viii Liste des sigles ix Remerciements x Introduction 1 1. Sujet et problématique 7 2. Revue de littérature 9 3. Cadre théorique et définitions des principaux termes du sujet 11 4. Méthodologie 26 5. Annonce de plan 28 I. Vers une démocratisation des concerts au XVIIIe siècle 29 1. Le Concert spirituel : vers un accès plus large à la musique instrumentale 31 2. Le Theater auf der Wieden : rejoindre un public de « toutes les classes » 35 3. Les concerts et entreprises musicales à Londres 41 II. L’essor de la musique instrumentale et de l’élitisme 48 1. L’intérêt pour la musique des grands maîtres à Vienne 48 2. Concerts par des musiciens et pour des musiciens 51 3. Le Gewandhaus de Leipzig et l’influence germanique 54 4. Deux publics, deux types d’écoute 60 III. Le XIXe siècle : sociétés de concerts à Paris et à Londres 65 1. Les Concerts du Conservatoire de Paris : canonisation et élitisme 69 2. Les Concerts populaires de Pasdeloup : démocratisation et canonisation 73 3. À Londres, élitisme et tentatives de vulgarisation 78 IV. Notes de programme : origines et raisons d’être 82 1. Des notes avant l’heure? Le cas de Berlioz 83 2. Le berceau londonien 89 3. La vulgarisation, ou comment descendre de la montagne du savoir 95 4. La vulgarisation, une promesse d’ascension intellectuelle 101 V. Développements et nouveaux formats jusqu’en 1950 104 1. Guides généralistes : l’exemple du guide de Kretzschmar 105 2. Les conférences, l’intervention orale du musicologue : de Fétis à Rolland 109 3. Causeries radiophoniques : l’exemple de Koechlin 116 4. Guides d’écoute et notes discographiques 122 iv VI. Études de cas, de 1880 à 1980 128 1. Méthodologie 129 2. La Symphonie no 5, selon Grove 133 3. La Symphonie no 5, selon Kreztschmar 142 4. Commentaires sur la Symphonie no 5, extraits du Guide du concert 153 5. Quelques notes extraites du recueil de Seaman 186 6. Notes extraites de la collection de programmes de concerts à l’OICRM 199 7. Tendances observables (1880-1980) 212 VII. Enquête de terrain auprès du public de l’OSM 219 1. Méthodologie 220 2. Analyse des résultats 221 3. Synthèse 246 VIII. Contexte actuel : divers exemples d’outils de vulgarisation 252 1. Méthodologie 255 2. Pionniers du mélange entre langages verbal et musical 258 3. Initiatives en Amérique du Nord et en Europe 265 a) Les modèles du genre 266 b) Les plus innovants 271 c) Les entreprenants 275 d) Autres exemples… 278 4. Synthèse 280 IX. Projet de capsules vidéo DPMQ-OSM (2015-2016) 284 1. Description du projet et du partenariat 285 2. Constitution de différents modèles 287 3. Choix de ligne éditoriale 293 4. Résultats des capsules et données recueillies sur Facebook 306 5. Étude de cas : Pelléas et Mélisande de Debussy 313 6. Re-contextualisation 322 Conclusion 324 Sources documentaires 332 Annexes xi v LISTE DES FIGURES 1 Deux premières pages de l’analyse thématique de Malherbe (page 13). 2 Détail du tableau Le Thé à l’anglaise (1766) d’Ollivier (page 30). 3 Emplacement du Freihaustheater et l’intérieur du théâtre (page 39). 4 Illustration d’une ambiance de concert dans Hush! (The Concert) (1875), tableau de James Tissot (page 80). Chapitre 6 (pages 158, 159, 160 et 176) 5 Page consacrée aux « études musicales analytiques » (Guide du concert). 6 Mise en page des sections « terminologie » et « études musicales analytiques » (idem). 7 Première page de la note du 29 octobre 1911 (idem). 8 Illustration des sections « analyse » et « historique », dans un long commentaire de février 1951 (idem). Chapitre 7 (pages 221 à 243) 9 Nombre d’années correspondant à l’ancienneté du public interrogé. 10 Nombre total de réponses selon la tranche d’âge. 11 Utilisation d’Internet comme source d’informations pour le public. 12 Variété des sources d’informations autres qu’Internet. 13 Sources d’informations sur l’histoire de la musique et des grands compositeurs. 14 Formation musicale des personnes interrogées. 15 Niveau de scolarité le plus élevé complété. 16 Occupation principale des répondants. Chapitre 8 (pages 267 à 277) 17 Capture d’écran du programme interactif (San Francisco Symphony). 18 Capture d'écran d’une vidéo sur iTunes U (London Symphony Orchestra). 19 Capture d’écran sur un détail d’une page Internet, sous l’onglet « CSO Concerts » (Chicago Symphony Orchestra). 20 Capture d’écran sur l’une des pages Internet du Concertgebouw. 21 Capture d’écran sur un détail de la page Internet consacrée à RCO Editions (Royal Concertgebouw Orchestra). 22 Capture d’écran sur un détail de la page officielle de Livenote (Philadelphia Orchestra). 23 Capture d’écran sur la page web du « BSO Media Center » (Boston Symphony Orchestra). 24 Capture d’écran sur un extrait de guide d'écoute (Philharmonie de Paris).