Royaume du Maroc BULLETIN MENSUEL D'INFORMATION ET DE LIAISON TRANSFERT DE TECHNOLOGIE

MAPM/Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II EN AGRICULTURE ISSN: 1114-0852 G Octobre 2011 G DL: 61/99 L'élevage caprin à viande SOMMAIRE n° 193 au Maroc Caprin à viande G Méthodologie...... p.1 opportunités et perspectives (Cas du caprin d'Ait Bazza) G Flore adventice, installation et fertilisation.. p.2 G Désherbage chimique et binage...... p.3 Introduction période 2007-2010. Les composantes G Protection phytosanitaire et irrigation ...... p.4 majeures de recherche menées ont G Coûts de production et marges bénéficiaires... .. p.5 Au cours des quatre dernières décennies, concerné la caractérisation des élevages, les effectifs de caprins à l’échelle mondia - la commercialisation, le suivi des perfor - le ne cessent d’augmenter d’une manière mances, l’étude des carcasses, l’analyse Ainsi, le principal objectif de ce bulletin stable et confirmée. Selon les statistiques des acides gras et l’analyse microbiolo - est de a) présenter l’approche globale de la FAO, les effectifs de caprins dans le gique et des tests de dégustation des adoptée, b) caractériser le système monde ont augmenté de 144% entre 1970 échantillons de viande de chevreau de la d’élevage caprin à viande, ses opportuni - et 2010, soit un taux d’accroissement zone d’étude. Parallèlement à ces activités tés de commercialisation et son potentiel annuel de 3,5%. Au Maroc et durant la de recherche, un certain nombre de for - gustatif, et c) brosser les perspectives même période, les effectifs caprins ont mations, de voyages d’études, de visites futures de la viande caprine à travers régressé de 33%, soit un taux annuel et d’échanges a été aussi réalisé. l’examen des opportunités inexploitées négatif de 0,8%. Compte tenu de la diversité des acquis et pouvant contribuer à la valorisation du En 2010, le Maroc compte 5,6 millions de des connaissances générées lors de cette secteur. têtes caprines élevées principalement expérience, deux bulletins sont prévus. Le dans les petites exploitations des zones premier bulletin traitera essentiellement Approche globale adoptée montagneuses enclavées à climat et relief des aspects socio-économiques portant Au Maroc, les travaux de recherche réali - difficiles. Quant à la répartition géogra - sur le système d’élevages caprins, la com - sés sur l’élevage caprin sont soit exclusi - phique de ce cheptel, le Haut-Atlas vient mercialisation et le potentiel gustatif de vement d’ordre technique avec peu ou pas en tête avec 40% des effectifs, suivi par la viande du chevreau de la zone d’étude. de considération des aspects socio-écono - le Nord du pays avec 25%, le Moyen-Atlas Le second bulletin sera centré sur les miques, environnementaux, institution - avec 20% et l’Anti-Atlas avec 5%. Selon aspects techniques, notamment le suivi nels et organisationnels, parmi d’autres, les statistiques disponibles (RGA 1996), des performances, l’étude des carcasses, soit d’ordre socio-économique avec peu le Maroc compte 301 900 éleveurs de l’analyse des acides gras et l’analyse bac - ou pas d’attention aux déterminants tech - caprins. La contribution des caprins à la tériologique des viandes de chevreau. niques fondamentaux de l’élevage caprin. production nationale annuelle en viande rouge est estimée à 23 000 tonnes en moyenne. A l’exception du Nord du pays où la chèv - re laitière est importante, le caprin à vian - de occupe la place de choix dans les milieux montagnards atlasiques. Ainsi, il représente la principale activité écono - mique, la source majeure de protéines animales et de revenus pour la popula - tion. Aussi, cet élevage constitue, dans la plupart des situations, l’unique option capable de valoriser les conditions diffici - les des parcours à relief accidenté et végé - tation coriace typique des montagnes marocaines. Le présent bulletin résume l’étude du caprin local à viande comme levier de développement communautaire, réalisée dans la commune rurale Aït Bazza (Province de Boulemane) au cours de la

Bulletin de Transfert de Technologie en Agriculture (BTTA), B.P: 6446, Rabat, www.agrimaroc.net Bulletin réalisé à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Tél-Fax: (0537) 77-80-63, DL: 61/99, ISSN: 1114-0852 Les exigences requises par les différentes ha, la forêt 5 383 ha soit 63% et 21% d’ordre social, notamment (i) la pauvreté disciplines scientifiques sont certaine - respectivement. Si on considère les voca - de la population limitant sa capacité ment nécessaires mais ne doivent nulle - tions naturelles des territoires, la commu - d’investissement; (ii) le taux élevé ment être inutilement adoptées au détri - ne s’apprête à l’élevage de petits rumi - d’analphabétisme; iii) l’insuffisance de la ment des approches multidisciplinaires nants, le caprin en particulier. Selon les formation et de l’encadrement technique; permettant de mieux circonscrire, mieux données disponibles, en dehors des (iv) l’insuffisance des organisations socio- analyser et mieux comprendre un secteur années de sécheresses des années 1980’s, professionnelles et (v) l’absence donné. L’approche multidisciplinaire est les effectifs de caprins se situent autour d’opportunités de mise en valeur et de parfois la seule à éclairer les secteurs de 5000 têtes avec une moyenne de 5300 valorisation des productions. La production complexes, multidimensionnels et peu au cours de la période 1995 et 2004. agricole est en majorité destinée à connus tels que c’est le cas du caprin à En l’absence de données complètes, pré - l’autoconsommation à l’exception de viande. cises, et actualisées, les données véhicu - l’élevage et du maraîchage qui sont en par - Comparé aux élevages bovin et ovin, lées sont sous-estimées avec une tendan - tie vendus au niveau du souk de la zone. l’élevage caprin s’avère le moins étudié, le ce à la stabilité des effectifs qui concer - Profils socio-démographiques moins connu et le moins soutenu dans les nent plutôt les chèvres. Selon les données politiques publiques du pays. récentes de la DPA de Boulemane, Aït des éleveurs Paradoxalement, l’élevage caprin est Bazza compte environ 10 000 têtes capri - Au Maroc, les profils socio-économiques essentiellement pratiqué dans les envi - nes. des éleveurs de caprins sont peu étudiés ronnements montagnards difficiles et les Avec une SAU très limitée, l’agriculture de et rarement pris sérieusement en ligne de communautés défavorisées ayant grand la commune est essentiellement vivrière compte dans les décisions en matière de besoin d’être étudiés et développés pour dont les produits sont destinés à stratégies du développement de secteur surmonter leur cloisonnement et leur pré - l’autoconsommation alors que l’élevage alors qu’ils peuvent être indicatifs de carité et asseoir leur intégration. C’est constitue la principale source de liquidi - modes établis de pensée, d’attitudes et de dans ces milieux où les fonctions écono - tés pour les exploitants. comportements. La prise en considération miques, sociales et culturelles de l’élevage des profils des éleveurs est même néces - caprin sont les plus cruciales. La commu - En plus des contraintes naturelles et tech - saire pour le choix des options et voies ne rurale d’Aït Bazza a été choisie pour niques, Aït Bazza connaît des contraintes d’amélioration à considérer. explorer les bases solides éventuelles pour faire du caprin une force motrice permet - tant la création d’une dynamique de déve - loppement communautaire à l’instar du modèle de chevreau de l’arganier et son acheminement vers la labellisation en tant que produit de terroir. Aït Bazza: une commune rurale typique du milieu montagnard pastoral Aït Bazza est située dans la partie monta - gneuse de la province de Boulemane à une altitude variant entre 1400 et plus de 2000m. La topographie montagneuse couvre 80% du territoire de la commune et le reste constitué de petites vallées. Aït Bazza est caractérisée par une mosaïque de types de sols. Toutefois, il y a une grande extension des sols minéraux et les sols peu évolués ainsi que les rend - zines. Les données de la station d’ concluent que l’étage climatique est sub-humide à hiver froid. Les précipitations annuelles moyen - nes sont estimées à 450mm et la tempé - rature moyenne à 12°C avec une tempé - rature des maxima du mois le plus chaud (juillet) de 31°C et une température des minima du mois le plus froid (janvier) de -2°C à Boulemane et de -1°C à Imouzzer Marmoucha. L’économie rurale de la commune repose sur l’élevage pastoral, avec peu d’agriculture en sec et en irrigué. Le choix de la commune se justifie principalement par l’importance des parcours et de la forêt et la place du caprin dans les systè - mes de production de la zone. La superfi - cie totale de la commune est évaluée à environ 25 115 ha dont seulement 3 900 de superficie agricole utile soit 15,5 % alors que les parcours occupent 15 832

Transfert de Technologie en Agriculture Page 2 N° 193/Octobre 2011 D’après l’enquête menée auprès de 70 éle - veurs mais les quantités s’avèrent très L’élevage de caprin local à viande est prin - veurs choisis aléatoirement parmi un total faibles. cipalement une opération familiale. Plus de 246 éleveurs avec une couverture de La reproduction est caractérisée par la de trois quart des 70 éleveurs enquêtés tous les douars de la commune, la moyen - présence permanente des boucs dans le rapportent que toutes les taches requises ne d’age se situe à 48 ans avec 41% des troupeau, ainsi les saillies sont incontrô - pour l’élevage, notamment le gardienna - enquêtés ayant moins de 40 ans. La taille lables, la consanguinité est très répandue ge, l’abreuvement, l’alimentation, le net - moyenne des ménages des éleveurs est de et les chevrettages sont répartis sur toute toyage des locaux, la commercialisation, 9 personnes. Le niveau d’instruction l’année. La prophylaxie est peu pratiquée. les soins, et la traite sont réalisées par s’avère très faible avec 73% des enquêtés Les principales contraintes signalées par différents membres familiaux, les fils en n’ayant jamais fréquenté l’école. les enquêtés concernent les taux élevés particulier. Environ 24% des éleveurs Seulement 30% des enquêtés adhèrent à d’avortement et de mortalité de jeunes. reconnaissent recourir aux services de un cadre organisé quelconque, dont la bergers soit en famille ou tout simple - moitié sont membres du groupement Les niveaux de production du lait de chè - ment de jeunes bergers s’acquittant seule - Marmoucha de l’ANOC. vre se situent entre 0,1 à 0,5 l par chèvre ment de la tache du gardiennage. La trai - / jour avec 80% des éleveurs rapportant te des chèvres est une activité exclusive - Tous les enquêtés disposent de terres ara - des quantités entre 0,21 et 0,50 l. La bles en bour dont les superficies varient ment féminine qu’elle soit l’épouse, la période de lactation la plus indiquée est mère, la fille ou la belle fille de l’éleveur entre 1 et 20 ha avec une moyenne de 8 Avril–Juin. Toute la production est auto - ha. Par contre, deux tiers seulement parmi ou un membre féminin de la famille du consommée soit fraîche soit transformée berger. eux, exploitent des micro parcelles irriga - en produis spéciaux. L’autoconsommation bles avec une moyenne d’un hectare écla - des caprins est reconnue par 63% des cas. Commercialisation et tée en plusieurs petites parcelles situés dans les lits des oueds. Environ 67% des La viande caprine en général, celle du comportement commer - éleveurs tirent 100% de leur revenu de chevreau en particulier, vient en tête des cial des éleveurs l’élevage de petits ruminants. Pour les préférences par 64% des éleveurs. Un éle - veur sur deux recoure à l’abattage de bre - La commercialisation d’ovins et de caprins troupeaux ovins, la taille moyenne s’élève constitue la source majeure de la trésore - à 80 brebis et 50 jeunes (agneaux et bis pour célébrer la fête Al Adha parce qu’elles donnent plus de viande et plus de rie, de l’épargne et de revenu des chefs de agnelles). Pour les caprins, la taille ménages des Aït Bazza et des communes moyenne se situe à 55 chèvres et 35 jeu - gras et dont les prix sont abordables. nes (chevreaux et chevrettes). Seuls 8 éleveurs ont des bovins. Caractérisation du système d’élevage caprin à Aït Bazza Le système d’élevage caprin de la commu - ne incarne l’essentiel des caractéristiques typiques des systèmes d’élevage caprin les plus répandus en zones de montagne du Maroc telles qu’elles sont définies dans la littérature (conduite extensive, alimenta - tion sur parcours et forêt, place de l’élevage dans l’économie locale, races / populations locales, marchés, taille des troupeaux, nature des contraintes rencon - trées, etc.). Les troupeaux caprins d’Aït Bazza sont constitués de plusieurs populations de taille variable généralement de petite conformation. Le nombre de populations caprines locales signalées par les éleveurs s’élève à 10 témoignant ainsi d’une forte diversité génétique avec prédominance de la noire (pour plus de détails sur ce volet, voir bulletin 2). Le mode d’alimentation le plus pratiqué est l’alternance entre les pâturages de montagne d’Adrar où prédominent le buplèvre épineux (Bupleurum spinosum L.) et l’alysson épineux ( Alyssum spino - sum ), [airbaz et ifessi respectivement] pour la période estivale en particulier et les forêts à chêne vert ( Quercus ilex ) [ker - rouch ou akhlij], et genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus ) [taqqa] durant le reste de l’année. Certains éleveurs sont installés en milieu forestier toute l’année. D’autres éleveurs gardent leurs troupeaux dans la steppe d’Azinos avec Stipa tena - cissima. La complémentation, tout parti - culièrement durant la période de neiges, est pratiquée par plus de 70% des éle -

Transfert de Technologie en Agriculture Page 3 N° 193/Octobre 2011 rurales appartenant à la tribu des Marmoucha. L’élevage caprin pratiqué est un élevage de production de viande basé sur les races / populations locales connues par leur adaptation aux condi - tions de montagne. Cependant, les systè - mes de conduite actuellement en vigueur ne donnent que des performances faibles, ce qui impacte sur la commercialisation des animaux. Les résultats de l’observation directe au souk hebdomadaire de bétail tenu chaque lundi à Imouzzer Marmoucha fréquenté par les éleveurs d’Aït Bazza et la collecte de données auprès d’informateurs (collec - teurs de taxes d’entrée, intermédiaires, bouchers et éleveurs) montrent que le volume de l’offre de caprins est variable en fonction des saisons étant plus sub - stantiel en été, pendant le Ramadan et avant la fête Al Adha. Selon les estima - tions recueillies auprès des responsables municipaux chargés du souk, l’offre se situe à environ 600 en basse saison et 1200 têtes caprines en haute saison. La part de l’offre caprine dans l’offre totale du souk en petits ruminants varie entre 30% et 50%, et ce en fonction des sai - sons. L’offre de caprins est principalement cons - tituée de petits lots variant entre 1 à 20 têtes avec une moyenne estimée à 5 têtes avec prédominance de chevreaux. Les lots avec un effectif considérable (entre 20 et 30 têtes) appartiennent à des éleveurs ou des commerçants provenant de l’extérieur des Marmoucha. Figure 4 montre que 55% des 53 éleveurs sollicités lors du souk de bétail ont amené une seule tête et 26% ont amené 2 à 3 têtes. On note que 79% des 82 lots amenés au souk dont le total s’élève à 614 têtes caprines, sont des lots de moins de 10 têtes. En dehors des achats par les bouchers locaux qui s'approvisionnent au souk pour leurs abattages et quelques achats indivi - duels par des particuliers, l'essentiel de la demande est stimulée par les intermédiai - res dont les plus réguliers proviennent de Guigou, , Tissa, Bouiblane, en plus de ceux appartenant à Aït Bazza et Sarghina. La demande pour le caprin est variable mais tend à être faible à moyenne. Les intermédiaires jouent un rôle impor - tant dans la formation des prix et dans la fluidité des transactions. D’après eux, les prix du caprin au souk d’Imouzzer Marmoucha sont souvent inférieurs à ceux pratiqués ailleurs. Cependant, la mise en contexte des prix enregistrés des animaux vifs au niveau des souks observés par rap - port aux prix relevés au niveau de la pro - vince de Boulemane montrent que les prix observés ne départent pas beaucoup des prix moyens de la province. Par contre, les prix de la viande caprine pratiqués à Imouzzer Marmoucha, en particulier le jour du souk sont généralement inférieurs aux prix moyens de la province. Cela peut être expliqué aussi bien par le faible pou - Transfert de Technologie en Agriculture Page 4 N° 193/Octobre 2011 voir d'achat des habitants de Marmoucha descriptive pour chacun des quatre des populations caprines élevées et mais également par la qualité de la vian - échantillons testés, portant des notations l’existence d’un capital humain. de mise en vente. Sans une détermination concernant les principaux aspects d’odeur, La vocation naturelle du terroir des normes de la qualité des produits mis de texture et d'arômes. Dans le cas du en vente, les prix et leurs fluctuations res - deuxième test, seul le lot unique nécessi - La zone d’étude appartient à la province tent l'apanage de la spéculation. tait la collecte d’information sur l’ampleur de Boulemane dont les parcours et forêts couvrent 95% de la superficie globale de Les achats de caprins, notamment les de la différence et son champ d’extériorisation. Les informations la province. Cela fait du pastoralisme la boucs, sont quasiment nuls et les ventes vocation naturelle de la zone. de boucs sont également très faibles. Le recueillies concernaient l’identification du lot non répété, le degré de l’intensité de Historiquement, l’élevage a toujours été nombre moyen de caprins vendu par éle - la principale activité économique de la veur par an s’élèvent à 17 chevreaux, 13 la différence sur une échelle entre 1 et 10, et de situer dans la mesure du possible en population. Le domaine forestier de la chèvres et 11 chevrettes. Les prix moyens province s’élève à 700 000 ha, soit 47% déclarés pour chaque catégorie d’animaux mots clés le domaine exprimant le plus la différence détectée. de la superficie totale de la province et se situent à environ 484 dh pour les chè - 84% de la région Fès-Boulemane dont vres, 377 dh pour les chevreaux, 295 dh Les deux tests ont montré les possibilités environ 560 000 ha d’alfa. Avec 69 448 pour les chevrettes et 673 dh pour les de différentiation de la viande de la zone ha, le chêne vert couvre presque la moitié boucs. d’étude et son potentiel gustatif en ter - des 140 000 ha d’essences forestières et La commercialisation des caprins est vita - mes de spécificité. La texture était le cri - l’autre moitié se compose principalement le pour les éleveurs de la zone d’étude car tère qui a exprimé le plus les différences de genévrier, cèdre, thuya, et pin d’Alep elle est essentiellement motivée par la entre les viandes de chevreau et celle de avec respectivement 14 732, 11 866, 7 précarité financière dont ils souffrent l’agneau. A l’intérieur des viandes de che - 500 et 5 043. Pour les parcours non fores - chroniquement et leurs besoins immé - vreau, les scores obtenus ont confirmé la tiers, la végétation est extrêmement diats en trésorerie. Pour certains éleveurs, similarité des deux échantillons prove - diversifiée avec prédominance de xéro - le caprin est le seul produit commerciali - nant d’Imouzzer Marmoucha en termes de phytes sur les parcours d’altitudes. sé d’où l’importance de comprendre les plusieurs critères liés aussi bien à la tex - déterminants et contraintes du marché ture qu’aux aromes. Les résultats du test La diversité génétique des popula - caprin au niveau local en vue d’une pro - triangulaire élargi ont indiqué que 10 tions caprines locales et leur forte spection adéquate des meilleures options dégustateurs sur les 15 constituant le adaptation aux conditions du milieu d’amélioration et de valorisation du panel ont effectivement réussi à identifier montagnard marocain le lot unique. Cela signifie que les deux caprin local à viande à l’échelle locale en L’observation à l’œil nu affirme la diversi - particulier. lots de viande de chevreau provenant d’Imouzzer Marmoucha et l’échantillon de té des populations dans les troupeaux La viande du chevreau un chevreau de Guisser se caractérisent par d’élevage caprin aussi bien à Aït Bazza des différences détectables par le biais que dans les communes voisines jusqu’aux potentiel gustatif intéressant d’un test sensoriel. frontières de Bouiblane. Selon les dires En vue de détecter la différence entre la des éleveurs, cette diversité existe depuis viande caprine de la zone d’étude et Perspectives futures pour le toujours. Selon les termes d’un éleveur d’autres viandes, deux tests de dégusta - développement le caprin local à âgé de plus de 70 ans, les chèvres tion ont été menés au CRRA – Settat, le viande Timellaline et Tizerzerine, en plus bien sur premier réalisé le 1er Juin 2009 et le des noires existaient chez son père depuis second est un test triangulaire réalisé le Aït Bazza ressemble aux autres communes qu’il a commencé à garder les troupeaux. 28 Juillet 2009. voisines des Marmoucha et aux dizaines Les éleveurs s’accordent à reconnaître la de communautés du Moyen- Atlas. Elle Pour le premier test, quatre lots de vian - rusticité et la capacité d’adaptation de leur ressemble par sa géographie, son ces populations compte tenu des condi - de prélevés au niveau de l’épaule dont relief accidenté, son enclavement, sa pau - trois lots de chevreau et un lot de viande tions difficiles du milieu, tout particuliè - vreté, sa vocation pastorale, sa culture rement la période des neiges et d’agneau ont été évalués. Les deux lots de berbère, le taux élevé d’analphabétisme chevreau de la zone d’étude ont été ache - l’insuffisance des ressources fourragères de ses habitants, les conditions difficiles durant les années sèches. Selon les mots tés du souk d’Imouzzer Marmoucha et le du milieu, importance du caprin etc. Par troisième lot a été acquis auprès d’un d’un éleveur “le caprin ‘roumi’ ne peut pas conséquent, les discussions ci-dessous vivre chez nous car tout est difficile ici, boucher de la commune urbaine d’Aït s’appliquent aussi bien sur la zone d’étude Daoud (province d’Essaouira) réputée par l’eau pour l’abreuvement des caprins n’est que toutes les autres zones aux condi - pas toujours disponible, le relief est dur, la production, la commercialisation et la tions similaires. Ainsi, sont discutés deux consommation de la viande caprine la végétation n’est pas toujours assez volets organiquement liés concernant les développée, etc.”. Les travaux sur le d’Arganeraie. Le lot d’agneau provenait horizons futurs du caprin local à viande d’ovins de la chaouia. caprin confirment cette perception des type extensif amélioré. Le premier volet éleveurs et affirment l’adaptation des Pour le test triangulaire, les trois lots mis présente les opportunités actuelles et populations locales aux environnements à dégustation étaient tous issus de vian - potentielles pour la promotion du caprin montagnards marocains. de de gigot de chevreau dont deux iden - local à viande au Maroc. Le deuxième tiques provenant d’Aït Bazza et un lot volet est une réflexion critique sur les per - A elle seule, cette capacité d’adaptation unique provenant de Guisser. Les trois lots spectives futures si l’on désire la transfor - des populations caprines locales est un ont été préparés de la même manière, à mation des opportunités en programmes inestimable élément à connaître, à déve - savoir la cuisson à la vapeur, coupés en de développement et d’amélioration dura - lopper et à conserver. Au lieu de chercher petits morceaux d’environ 50 g, mis dans bles du secteur caprin à viande au pays. à créer de nouvelles conditions de produc - des gobelets codés et servis aux dégusta - tion pour des races importées, la capacité teurs, et ce dans les deux tests. Les pan - Les opportunités des populations locales est une opportu - els de 20 dégustateurs dans le premier et Au-delà des contraintes handicapant le nité pour développer les zones difficiles. de 15 dégustateurs dans le second sont développement des communautés rurales De toutes manières, sans la connaissance des chercheurs du CRRA. en milieu montagnard marocain, ces com - et la caractérisation des populations munautés disposent de potentialités caprines marocaines, il serait présomp - Pour le premier test, chaque membre du tueux d’incriminer la génétique hâtive - panel était sollicité pour remplir une fiche importantes, en l’occurrence la vocation naturelle du terroir, la diversité génétique ment dans l’évaluation du caprin local

Transfert de Technologie en Agriculture Page 5 N° 193/Octobre 2011 viande. D’autant plus, la déconsidération ou la négligence de l’intérêt que représen - te la diversité génétique du patrimoine caprin marocain compromet les potentia - lités futures du caprin (pour plus de détails sur ce volet, voir bulletin 2). Capital humain, savoir-faire et tradi - tion à valoriser L’élevage caprin dont il est question dans ce bulletin est produit par des éleveurs qui pratiquent l’élevage de petits rumi - nants en systèmes sylvo-pastoraux depuis la nuit des temps. Ces agro-pastoraux sont attachés à leur terroir ne demandant que des conditions élémentaires pour pouvoir assurer une meilleure qualité de vie pour leurs enfants. Ils sont dépositai - res de connaissances et d’expérience en matière d’élevage pastoral. Les jeunes sont intéressés par le développement d’entreprises agricoles adaptées à leur ter - roir et les femmes sont travailleuses à la recherche d’opportunités pour améliorer ment et progressivement à revoir leurs du marché à l’analyse sensorielle. leur condition de vie. propres pratiques et à les remplacer par Au Maroc, la viande caprine est perçue Le caprin a toujours été l’animal privilégié d’autres nouvelles. Dans la zone d’étude, comme une viande de deuxième sinon de des zones de montagnes et le compagnon au cours de la période de travail avec les troisième classe par rapport aux viandes permanent des éleveurs en zones difficiles éleveurs, on a observé l’intérêt suscité ovines et bovines. Cette perception ne où l’élevage bovin serait très risqué. La chez les éleveurs adhérents au groupe - s’est pas développée dans un vacuum précarité du milieu montagnard, sa voca - ment ANOC et leur prédisposition à traiter mais elle est construite à travers toutes tion naturelle conjuguée avec l’histoire et leur élevage caprin avec des égards simi - les formes de négligence à son égard. les traditions des populations, l’élevage laires ou proches de leur traitement de Pour ne mentionner que quelques formes, caprin s’est établi comme l’activité la l’élevage ovin. Au fait, plusieurs éleveurs il y a la négligence du caprin dans les mieux adaptée et la plus indiquée pour d’Ait Bazza, adhérents à l’ANOC avec leurs politiques gouvernementales. Le caprin valoriser les potentialités du milieu et ovins dans le cadre du groupement laitier a certainement reçu plus que la contrecarrer ses contraintes. Dans un tel Marmoucha constitué depuis 2005, ont caprin à viande. Il y a les actions portant processus, les éleveurs ont fait des acquis pris des initiatives pour inscrire leurs sur la distribution de chèvres dans la sur la gestion de leurs troupeaux (condui - caprins. En d’autres termes, les éleveurs cadre de projets en faveur des femmes, te et performance, reproduction, alimen - de caprins sont des acteurs dotés de notamment dans le cadre de l’initiative tation, maladies, etc.). savoir mais plus important dotés de capa - nationale pour le développement humain, cité d’apprendre et de changer s’ils sont la création de fromageries, etc. Le savoir-faire acquis se matérialise dans adéquatement encadrés et accompagnés le choix des aires de pacage, les moments dans ce processus d’apprentissage. Tout cela s’inscrit plutôt dans la logique et les lieux opportuns de déplacement sai - du secteur social et non dans la logique sonnier en fonction des disponibilités Avec les progrès technologiques dans les d’amélioration de la production et la pro - fourragères et des conditions des ani - moyens de communication, l’amélioration ductivité du caprin au Maroc. Laquelle maux. Certains éleveurs passent l’année des infrastructures routières, des logique nécessitera une stratégie entière sur les pâturages d’Azinos, Tizi transports, etc., les éleveurs, à l’instar de d’envergure permettant le décollage du Ntaida où poussent l’alfa et l’armoise, tous les autres groupes de la société secteur caprin à l’instar du bovin et de entre autres. Un autre exemple du savoir- marocaine, sont de plus en plus ouverts l’ovin. Il est vrai que dans son état actuel faire des éleveurs est la connaissance des sur leurs environnements. C’est aux cher - le caprin reste peu performant et peu ren - plantes, les toxiques, les salines, etc. Bien cheurs et techniciens de changer leurs table surtout en matière de production de que les pâturages de la zone regorgent de images stéréotypiques sur les ruraux, les viande. Mais le caprin s’impose actuelle - plantes pastorales, médicinales et aroma - paysans et les éleveurs. ment sur le marché par ses intérêts diété - tiques, ils dépendent des conditions cli - Le caprin: viande du futur en milieu tiques. matiques annuelles, toutefois, aléatoires urbain marocain et variables. D’ailleurs, les fruits des Les résultats réalisés dans ce sens sont efforts déployés par les éleveurs pour La viande caprine étant le principal pro - encourageants. Le caprin a un avantage diversifier leurs sources de revenus et duit du caprin au Maroc n’a pas été plus marketing sur les autres viandes rouges alléger leur dépendance entière sur chanceuse que la diversité génétique. compte tenu de la quantité et la qualité l’élevage par la pratique du commerce, de Partout au monde même les pays qui ne de son gras, sa valeur nutritive, et son l’apiculture, et du maraîchage sur parcel - sont pas de grands consommateurs de goût. De surcroît, la viande caprine se les irriguées, demeurent limités et cons - viande caprine tels que la France, le prête éventuellement à la transformation tamment menacés par les aléas clima - Canada, les Etats-Unis d’Amérique et la confection de produits de qualité. tiques, notamment les inondations et les s’attèlent à faire de cette viande un pro - A l'exception de certains systèmes, la sécheresses. duit destiné soit aux groupes ethniques méconnaissance du caprin marocain ne s’y trouvant sur leur territoire soit un pro - touche pas uniquement les populations Le savoir faire des éleveurs n’est pas un duit d’exportation. Cet intérêt est soutenu elles mêmes mais elle s'étend au manque savoir figé comme c’est décrit parfois par et d’une manière incontestable par des de données sur les performances, la qua - les chercheurs, les zootechniciens en par - travaux de recherche et des investigations lité des viandes, les marchés, la demande, ticulier. Dans les zones où l’ANOC a fait en long et en large sur le caprin à viande la consommation, etc. des groupements (ovins, caprins ou mix - allant de la prospection des opportunités tes), les éleveurs apprennent graduelle -

Transfert de Technologie en Agriculture Page 6 N° 193/Octobre 2011 Perspectives ses que si elles sont adéquatement éva - des opportunités à venir, il est peut être luées à travers des recherches scienti - nécessaire de considérer la formation Les perspectives futures du caprin local à fiques solides qui s’inscrivent dans la d’autres organisations professionnelles viande au Maroc seront matérialisées par continuité, conjuguant les volets fonda - totalement dévouées au caprin à viande une vraie reconnaissance de la part des mental et appliqué, réalisées par des pour promouvoir et développer le secteur instances chargées de l’élevage de la sta - équipes effectivement multidisciplinaires et accompagner les éleveurs. Les chiffres ture centrale du caprin dans la société et multi-institutionnelles, des approches ne donnent ils pas à réfléchir et à marocaine et son importance dans novatrices, participatives et fondées sur s’interroger si 60% des cinq millions de l’économie des communautés montagnar - le travail de terrain. caprins se trouvent dans les Haut et des en particulier. Cette reconnaissance Moyen Atlas ne méritent-ils pas des pro - devra, cette fois-ci aller au-delà Ainsi, la transformation des opportunités signalées en réalités interpelle, en pre - grammes à la hauteur de leurs potentiali - d’événements sporadiques, notamment tés et leur stature. les foires, les séminaires et les journées mier lieu, des acteurs avec vision com - médiatisées. Cette reconnaissance devra préhensive à long terme, et en second On reproche souvent au caprin d'être la provoquer la réflexion collective, le débat lieu des recherches substantielles fonda - cause de toutes les destructions des éco - et l’analyse de l’information en vue mentales et appliquées s’inscrivant dans systèmes tout en ignorant les autres fac - d’établir des stratégies adéquates de la continuité, des moyens conséquents teurs causant cette détérioration et sans développement de ce secteur. La premiè - spécifiquement dévoués au secteur, des aucune précision de la part effective du re pierre angulaire dans ce processus programmes de développement et de pro - caprin dans ce processus. Les coupes illé - serait de promouvoir les efforts scienti - motion réalistes et efficaces, etc. gales, les faiblesses des programmes de fiques requis pour la caractérisation de D’autant plus, la complexité et le caractè - reboisement, les autres abus sur les toutes les populations caprines marocai - re multiface de l’élevage caprin à viande forêts sont aussi parfois plus nuisibles nes. Laquelle caractérisation est le pré - nécessite l’action de divers acteurs, à que le pâturage des caprins. La présence alable d’autres recherches et d’actions de commencer par les éleveurs aux instances des animaux est même conseillée pour développement. chargées du développement de cet éleva - améliorer l’écosystème. Naturellement, le ge. premier et l’indispensable pas vers la Les opportunités citées dessus sont valorisation des populations locales rési - vraies mais requièrent d’être explorées et L’Etat est appelé à créer les conditions favorables requises pour le développe - de inéluctablement dans la connaissance, minutieusement évaluées. Il est impor - la définition et l’évaluation de ces popu - tant de rappeler également que ces ment du caprin à viande et les moyens nécessaires pour y arriver. De leur côté, lations pour des objectifs de développe - opportunités sont corollaires du caprin ment, de protection et de conservation. en conduite extensive car le type de vian - les éleveurs de caprins sont appelés à de caprine recherché aujourd’hui et les s’organiser et à mieux structurer leur sys - Il y a certainement des belles histoires de qualités diététiques conseillées par les tème de production de façon à profiter de réussite dont les réalisations et les spécialistes et prisées par les urbains la croissance de la demande en produi - contributions dans la création de avertis sont intrinsèquement liées aux sant des viandes légères et maigres qui l’emploi, la génération de revenus et conditions d’élevage et non pas seule - répondront aux attentes des consomma - l’allègement de la pauvreté ne peuvent ment à l’espèce animale. Les urbains teurs. Tous ces objectifs sont réalisables pas être ignorées. Cependant, croire que marocains qui cherchent dans le caprin par une meilleure connaissance des qua - ces actions vont changer la dynamique un substitut plus sain que l’ovin ne veu - lités des viandes désirées par les consom - fondamentale du secteur caprin à viande lent plus certains graisses ni d’hormones mateurs, l’amélioration des infrastructu - serait pure présomption. Seule une stra - dans leur alimentation. res d’abattage et de transport, de contrô - tégie claire et cohérente en faveur du le sanitaire dans les abattoirs, les points caprin avec des moyens humains, maté - Cela veut dire que loin des changements de vente, etc. riels, législatifs et institutionnels parmi radicaux et la course acharné vers d’autres, pourra aider à la mise à niveau l’élevage caprin intensif outre mesure, le Sur un autre registre, les structures char - gées de l’élevage doivent bien exploiter du caprin à viande. Ce sont les éleveurs caprin à viande nécessite des ajuste - de caprins en zones de montagne et leurs ments sans vraiment détruire ou altérer la les données dont ils disposent pour éta - blir des tendances, construire des modè - troupeaux qui ont le plus besoin d’actions nature ou plutôt le caractère extensif de de vulgarisation avec un vrai encadre - cet élevage. Il s’agira ainsi d’un élevage les, chercher des explications, informer les décisions de politique. Ces données ment de proximité et un accompagnent extensif amélioré. Les caprins resteront engagé I. dépendants sur les pâturages pour doivent être accessibles aux chercheurs, enseignants, étudiants et autres concer - l’essentiel de leur alimentation avec des (1) (1) supplémentations d’appoint, des amélio - nés. Nassif, F. ; El Amiri B. rations non coûteuses de l’hygiène, Les associations professionnelles sont le (2) l’adoption des traitements vétérinaires meilleur garant de l’évolution du secteur. et Cohen, N. élémentaires, et l’introduction périodique C’est grâce aux efforts de l’ANOC que cer - de nouveaux boucs dans les troupeaux. taines avancées ont été acquises en (1) Institut National de la Recherche Cette dernière action est non seulement faveur du caprin au Maroc. Les réalisa - nécessaire mais elle n’engage aucun coût Agronomique, CRRA Settat, Maroc tions de l’ANOC dans le cas de chèvre lai - (2) additionnel ni sur la trésorerie de tière du Nord et le chevreau de l’arganier Institut Pasteur Casablanca, Maroc l’éleveur puisqu’il doit vendre ses boucs ne sont pas à démontrer. Au fait, la créa - ni sur la gestion du troupeau. Cette tion du groupement Marmoucha pour Les auteurs remercient vivement la Direction option est vraisemblablement plus faisa - l’ovin depuis 2005 s’avère comme une de l’Enseignement, de la Formation et de la ble que la séparation des boucs des trou - forme d’apprentissage collectif des éle - Recherche (DEFR), les DPA de peaux qui pourrait compliquer la gestion veurs de la zone d’étude. Cela va certai - Boulemane_Missour, d’Essaouira et d’, du troupeau. Le but ultime de l’action nement contribuer à la création et au l’ANOC aux niveaux national, régional et serait d’atténuer, voir même contrecarrer renforcement des conditions favorables à local, les autorités locales, les élus de la C.R. les effets parfois négatifs de la consan - l’amélioration des systèmes d’élevage Aït Bazza, les éleveurs d’Aït Bazza, de guinité. Tizguite et d’Essaouira, les bouchers pratiqués dont fait partie l’élevage d’Imouzzer Marmoucha et tous les collègues On ne le répètera jamais assez, toutes ces caprin. du CRRA Settat. possibilités ne peuvent devenir fructueu - Compte tenu des effectifs de caprins et

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