UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES SCIENCES

DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET ECOLOGIE VEGETALES

Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA)

en Biologie et Ecologie Végétales

Option : Ecologie Végétale

EVALUATION ECOLOGIQUE ET DYNAMIQUE DE REGENERATION NATURELLE DE QUATRE ESPECES CIBLES DE CONSERVATION ( baronii, Dalbergia monticola , Ocotea racemosa et Ocotea laevis ) DANS LA FORET D’AMBOHILERO, DIDY

ANDRIANASOLO , 2011 Présenté par ANDRIANASOLO Tanjanomenjanahary (Maître ès Sciences)

Soutenu publiquement le 21 Novembre 2013 devant la commission d’examen composée de Président : Pr. RAKOUTH Bakolimalala Examinateurs : Dr. RAFIDISON Verohanitra Dr. RABARISON Harison Rapporteur : Dr. ROGER Edmond

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES SCIENCES

DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET ECOLOGIE VEGETALES

Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA)

en Biologie et Ecologie Végétales

Option : Ecologie Végétale

EVALUATION ECOLOGIQUE ET DYNAMIQUE DE REGENERATION NATURELLE DE QUATRE ESPECES CIBLES DE CONSERVATION (, Dalbergia monticola , Ocotea racemosa et Ocotea laevis ) DANS LA FORET D’AMBOHILERO, DIDY

Présenté par ANDRIANASOLO Tanjanomenjanahary (Maître ès Sciences)

Soutenu publiquement devant la commission d’examen composée de

Président : Pr. RAKOUTH Bakolimalala

Examinateurs : Dr. RAFIDISON Verohanitra

Dr. RABARISON Harison

Rapporteur : Dr. ROGER Edmond

Photo de couverture : Forêt d’Ambohilero, commune de Didy

« Confie---toi-toi en l’Eternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse» Proverbe 3 :5

A mes parents, pour leur soutien inconditionnel

REMERCIEMENTREMERCIEMENTSSSS

Mes premiers mots de reconnaissance et de gratitude sont pour notre Seigneur Dieu qui, par son immense grâce, nous a tenus la main tout au long de ce travail. A Lui seul soit la Gloire aux siècles des siècles ….

Ce travail est le de la collaboration entre le Département de Biologie et Ecologie Végétales de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo et le projet COGESFOR.

Ainsi, j’adresse mes vifs remerciements à tous ceux qui m’ont aidé à mener à terme ce travail par leurs appuis moraux et financiers, par leur sollicitude, par leur bonne volonté, par leurs conseils et enseignements.

Je remercie Docteur ROGER EDMOND et Docteur RADIMBISON AgnèsAgnès, Maîtres de conférences à la Faculté des Sciences, Département de Biologie et Ecologie Végétales, mes encadreurs, qui malgré leurs nombreuses responsabilités ont sacrifié leurs temps pour me coordonner et ont donné sans réserve leurs opinions pour la réalisation de ce travail.

Ma gratitude va envers Professeur RAKOUTH BakolimalalaBakolimalala, enseignant- chercheur à la faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo, de m’honorer de sa présence en présidant le jury de ce mémoire.

Je témoigne également toute ma gratitude envers Docteur RAFIDISON Verohanitra et Docteur RABARISON HarisonHarison, Maîtres de conférences à la Faculté des Sciences, qui malgré leurs occupations m’ont fait l’honneur et le plaisir d’examiner ce mémoire et d’apporter leurs remarques rigoureuses, pertinentes et instructives à l’amélioration de ce travail.

A tous les membres du projet COGESFOR Antananarivo et Didy, pour leurs conseils et assistance technique ainsi que l’appui financier et matériel dont j’ai bénéficié. Qu’ils sachent combien j’ai estimé leurs aides précieuses.

Je remercie aussi l’administration et le corps Professoral de la Faculté des Sciences, notamment ceux du Département de Biologie et Ecologie Végétales, pour les enseignements théoriques et pratiques qu’ils ont prodigués durant mes années d’études.

Je remercie toute ma famille de leur précieux soutien tout au long de la réalisation de ce travail, ainsi que mes amis pour leur encouragement.

A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’accomplissement de ce travail, MERCIMERCI.

Tanja

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... i LISTE DES CARTES ...... i LISTE DES TABLEAUX ...... i LISTE DES FIGURES ...... i LISTE DES PHOTOS ...... ii LISTE DES PLANCHES ...... ii LISTE DES ANNEXES ...... ii ACRONYMES ...... iii GLOSSAIRE ...... iv INTRODUCTION ...... 1 Première partie : MILIEU D’ETUDE ...... 1 1. SITUATION ADMINISTRATIVE ET LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DE LA ZONE D’ETUDE ...... 4 2. MILIEU PHYSIQUE ...... 5 2.1. Climat ...... 5 2.2. Hydrographie, géomorphologie et géologie ...... 6 3. MILIEU BIOLOGIQUE ...... 6 3.1. Flore et Végétation ...... 6 3.2. Faune ...... 7 4. CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE ...... 8 4.1. Démographie ...... 8 4.2. L’homme et ses activités ...... 8 Deuxième Partie : MATERIELS ET METHODES D’ETUDE 1. MATERIELS BIOLOGIQUES ...... 10 1.1. Choix des especes cibles ...... 10 1.2. Reconnaissance et détermination des espèces étudiées ...... 10 1.3. Description des espèces étudiées ...... 10 2. METHODES D’ETUDES ...... 13 2.1. Etudes préliminaires ...... 13 2.2. Méthodes d’études écologiques de la végétation ...... 13 2.3. Analyses de données ...... 20 3. UTILISATION ET MENACES SUR LES ESPECES CIBLES ET LEUR HABITAT .. 23 3.1. Enquêtes ethnobotaniques ...... 23 3.2. Menaces et perturbations des habitats ...... 24 4. TRAITEMENT NUMERIQUE DES DONNEES ...... 24

Troisième partie: RESULTATS ET INTERPRETATIONS 1. CARACTERISTIQUES DES SITES D’ETUDE ...... 26 2. CARACTERES FLORISTIQUES ET BIOLOGIQUES DE LA FORET D’AMBOHILERO ...... 27 2.1. Richesse floristique de la forêt d’Ambohilero ...... 28 2.2. Structure de la végétation des sites d’études ...... 29 3. ECOLOGIE DES POPULATIONS DES ESPECES CIBLES ...... 36 3.1. Densité spécifique des espèces cibles: ...... 36 3.2. Régénération naturelle ...... 37 3.3. Surface terrière de la forêt et Potentialité en bois ...... 42 4. PRESSIONS ET MENACES ...... 44 4.1. Utilisations des espèces cibles ...... 44 4.2. Pressions et menaces sur les espèces cibles ...... 45 Quatrième partie: DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 1. DISCUSSIONS ...... 48 1.1. La région de Didy ...... 48 1.2. Le choix des sites de relevés ...... 48 1.3. La détermination des espèces ...... 48 1.4. Les résultats ...... 48 2. RECOMMANDATIONS ...... 51 CONCLUSION ...... 53 BIBLIOGRAPHIES ...... 55 Annexes ...... I SUMMARY RESUME

Liste des illustrations

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Localisation de la zone d'étude ...... 4 Carte 2 : Localisation des sites d'études ...... 26

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Coordonnées géographiques des relevés écologiques dans les différents sites d’étude ...... 27 Tableau 2 : Espèces associées aux espèces cibles ...... 35 Tableau 3 : Densité spécifique des espèces cibles dans les sites d'études ...... 36 Tableau 4: Variation de la phénologie des espèces étudiées ...... 37 Tableau 5 : Taux de régénération des espèces dans chaque site ...... 38 Tableau 6 : Surface terrière des espèces cibles dans chaque site ...... 43 Tableau 7 : Biovolume exploitable des espèces cibles dans chaque site ...... 43 Tableau 8 : Utilisations des espèces étudiées ...... 45 Tableau 9 : Tableau comparatif des quatre sites d'études ...... 47

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Diagramme ombrothermique de Didy (Source: D.G.M., 2012) ...... 5 Figure 2 : Dispositif de relevé selon la méthode de Duvigneaud ...... 14 Figure 3 : Dispositif de relevé structural selon la méthode de Gautier ...... 15 Figure 4 : Profil structural de végétation ...... 15 Figure 5 : Diagramme de recouvrement de la végétation ...... 16 Figure 6 : Dispositif de relevé selon la méthode de Godron ...... 16 Figure 7 : Profil schématique de végétation selon la méthode de Godron ...... 16 Figure 8 : Dispositif de relevé selon la méthode de Braun Blanquet ...... 17 Figure 9 : Dispositif d'un QCP selon Brower & al...... 19 Figure 10 : Spectre biologique de la végétation de Didy ...... 28 Figure 11 : Affinité biogéographique des espèces de la forêt d'Ambohilero ...... 28 Figure 12 : Profil structural de la formation du site GELOSE (Salakanify) ...... 29 Figure 13 : Diagramme de recouvrement de la formation du site GELOSE ...... 29 Figure 14 : Profil schématique de la formation du site GELOSE (Salakanify) ...... 30 Figure 15 : Profil structural de la formation dans le site GCF/CI ...... 31 Figure 16 : Diagramme de recouvrement de la formation du site GCF/CI ...... 31 Figure 17 : Profil schématique de la végétation du site GCF/CI (Amparihibe) ...... 31 Figure 18 : Profil structural de la formation du reste du massif forestier ...... 32 Figure 19 : Diagramme de recouvrement de la formation du reste du massif ...... 33

Page i

Liste des illustrations

Figure 20 : Profil schématique de la végétation du reste du massif (Ambolohambana), non transféré ...... 33 Figure 21 : Profil structural de la formation dans le site Droit d’usage ...... 34 Figure 22 : Diagramme de recouvrement de la formation de Sahindrana à Droit d’usage .... 34 Figure 23 : Profil schématique de la végétation de Sahindrana (site à Droit d’usage) ...... 34 Figure 24 : Variation de la surface terrière des espèces cibles suivant les modalités de gestion ...... 43 Figure 25 : Variation du Biovolume exploitable des espèces dans chaque site ...... 44

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Village d'Ambohijanahary (Commune rurale de Didy) ...... 8 Photo 2 : Riziculture, activité principale de la région Didy ...... 9 Photo 3 : Rameau feuillé de D. baronii ...... 11 Photo 4 : Plantule de Dalbergia monticola ...... 11 Photo 5 : Rameau florifère et fructifère d’Ocotea racemosa ...... 12 Photo 6 : Rameau feuillé d’ Ocotea laevis ...... 12 Photo 7 : Tavy en pleine forêt d’Ambohilero (Didy) ...... 46 Photo 8 : Trous (Lavaka) issus des exploitations minières en pleine forêt d’Ambohilero (Didy) ...... 46

LISTE DES PLANCHES

Planche 1 : Graphes montrant l'état de santé d'une population ...... 22 Planche 2 : Variation de taux de régénération des espèces cibles selon les modalités de gestion ...... 39 Planche 3 : Structure de population des espèces cibles dans le site GELOSE (Salakanify) ... 40 Planche 4 : Structure de population des espèces cibles dans le site GCF/CI (Amparihibe) ..... 41 Planche 5 : Structure de population des espèces cibles dans le Reste du massif (Ambolohambana) ...... 41 Planche 6 : Structure de population des espèces cibles dans le site à Droit d’usage (Sahindrana) ...... 42

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Donnés météorologiques de la région de Didy (Ambatondrazaka) ...... I Annexe 2: Caractéristiques et structures des formations végétales de chaque site ...... II Annexe 3: Liste floristique globale de la forêt d’Ambohilero ...... III Annexe 4: Densité et abondance des espèces cibles ...... X Annexe 5: Liste des espèces utilisées par la population locale ...... XI Annexe 6: Modèle d’une fiche d’enquête ethnobotanique ...... XIII

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Acronymes

ACRONYMES

ANOVA : Analysis of Variance (Analyse de variance)

CI : Conservation International

CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le

Développement

COGESFOR : Projet de Conservation et de Gestion de l’écosystème Forestier Malgache

DBh : Diameter at the Breast High

DGM : Direction Générale de la Météorologie

Dhp : Diamètre à hauteur de poitrine

GCF : Gestion Contractualisée des Forèts

GELOSE : Gestion Locale SEcurisée

GPS : Global Positioning System

Hf : Hauteur du fût

ONE : Office National de l’Environnement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PBZT : Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza

STATITCF : Logiciel de Traitement Statistique

TAN : Code International de l’herbier du PBZT Tsimbazaza

TEF : Code International de l’herbier du FOFIFA Ambatobe

TGRN : Transfert de Gestion des Ressources Naturelles

TR : Taux de Régénération

IUCN : International Union for Conservation of Nature

VOI : Vondron’olona Ifotony

Page iii

Glossaire

GLOSSAIRE

Ambohilero : appelation du massif forestier de la zone d’étude.

Cible de conservation : se dit d’une chose qui a une importance/valeur particulière et faisant l’objet de suivi (ici écologique).

Hosy vary : séparation du paddy de son épi par piétinage effectué par les zébus, pratiquée de la région Alaotra mangoro lors de la saison de récolte.

Kijana : zone communautaire de parcours des zébus en forêt.

Placeau : surface échantillon à l’intérieur de la quelle on effectue les relevés écologiques

Récrudescence : brusque reprise avec une forte intensité

Régénérés : individus d’arbre de diamètre inférieur à 10cm

Semenciers : individus d’arbre de gros diamètre (supérieur à 10cm)

Tavy : abattis brûlis de couverts forestiers pour des cultures vivrières

Transect : relevé écologique

Page iv Introduction

INTRODUCTION

L’importance mondiale de la biodiversité Malagasy est largement reconnue par son originalité, sa richesse et son endémisme. Ainsi, classé un des hotspots de la biodiversité mondiale, Madagascar connaît un niveau d’endémisme du biote extrêmement élevé. Au niveau des espèces, l’endémisme est supérieur à 85% pour la plupart des groupes taxonomiques (Jenkins & Rakotomanampisoa, 1994; Godron & al, 1997; Langrand et Wilmé, 1997). En plus de sa forte diversité et de son niveau d’endémisme élevé, Madagascar possède également des écosystèmes d’une diversité exceptionnelle. Malheureusement, ce patrimoine est en train de disparaître à cause d’un système agricole traditionnel d’une part et suite à l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles d’autre part. Pour faire face au risque élevé de la perte en biodiversité, des efforts ont été fournis pour freiner la déforestation à travers les programmes environnementaux successifs. Cependant, face à la recrudescence de l’exploitation forestière des bois précieux, toutes les initiatives entamées risquent d’être anéanties. L’exploitation de bois d’œuvre (bois précieux) des forêts humides de l’Est de Madagascar, en est un exemple alarmant. Certaines espèces de Dalbergia et d’ Ocotea connues respectivement sous le nom de Voambona/Andramena et Varongy, objets de notre étude, sont plus exploitées par rapport aux autres espèces de bois d’œuvre afin de satisfaire les besoins en bois croissants sans cesse. Leurs bonnes qualités technologiques : bois dur et dense, et leurs couleurs remarquables leurs valent un engouement pour les consommateurs. La raréfaction des ressources se fait ressentir de plus en plus au cours de ces dernières années. Le mode d’exploitation surtout sélectif, pratiqué depuis toujours a constitué une grave menace pour leur survie. Les conséquences néfastes de l’exploitation sélective des espèces de Dalbergia spp. et Ocotea spp. sont nombreuses mises à part les pertes économiques. Leur exploitation ouvre la voie à la déforestation car les forêts désemplies de leurs valeurs économiques seront défrichées pour les cultures sur brûlis. Des mesures de gestion durable des ressources en bois d’œuvre doivent être prises pour leurs fonctions écologiques, économiques et sociales. La gestion durable est un concept utilisé dans toutes les activités liées aux ressources naturelles dans plusieurs pays depuis Rio en 1992. En foresterie, son principe de base est la notion de rendement durable ou rendement soutenu (Eba’a Atyi, 2001). L’aménagement forestier est une façon de déterminer et de planifier les règles de gestion des espèces et des

Page 1 Introduction peuplements forestiers. En vue de renforcer la mise en place des plans d’aménagement efficaces, des connaissances du fonctionnement écologique des écosystèmes forestiers sont indispensables afin de prévoir leur évolution notamment au cours et après une exploitation. L’hypothèse suivante a été avancée : la pérénnité de la valorisation des ressources forestières est régie par la pertinence du système de tranfert de gestion et par les conditions écologiques du milieu. Pour se faire, des études sur les espèces cibles de conservation (Dalbergia baronii, Dalbergia monticola, Ocotea racemosa et Ocotea laevis ) dans différentes parties de la forêt d’Ambohilero ont été effectuées. On cite : - une partie transférée et gérée sous la modalité de GELOSE (Gestion Locale Sécurisée). Ce système applique un effort de conservation visant à la pérénité de la forêt à travers une exploitation raisonnée et durable des ressources par l’aménagement d’une zone exclusivement exploitée et en contrepartie une zone de protection où les prélèvement des ressources sont interdits ; - une partie de la forêt, transférée et gérée sous le système GCF (Gestion contractualisée des Forêts) qui met en œuvre un plan d’aménagenment interdisant tout activités de valorisation des ressources par l'exploitation forestière ; - une partie non transférée, qui n’est soumise à aucun système de transfert de gestion, le reste du massif forestier ; - et une partie qui fait l’objet de prélèvements des besoins quotidiens de la population locale, le droit d’usage communal. Le présent travail «Evaluation écologique et Dynamique de régénération de quatre espèces ( Dalbergia baronii, Dalbergia monticola, Ocotea racemosa et Ocotea laevis ) cibles de conservation dans la forêt d’Ambohilero, Didy» s’insère dans le cadre du projet COGESFOR (Conservation et Gestion de Forêts), oeuvrant pour la conservation de la biodiversité et la lutte contre la pauvreté de la population des sites d’intervention par la mise en place de cadre participatif de gestion durable. Le but de cette étude est de vérifier la pertinence ou non des différents types de transferts de gestion des ressources sur les produits de la forêt d’Ambohilero. Nos objectifs spécifiques sont de: - caractériser les ecosystèmes qui abritent les espèces étudiées, - connaitre les pressions et menaces qui pèsent sur les espèces et leur milieu, - prédire la disponibilité en bois des espèces cibles.

Page 2 Introduction

Ce travail comprend quatre parties. La première est consacrée à la présentation du milieu d’étude, la deuxième décrit les matériels et méthodes d’étude, la troisième partie rapporte les résultats et les interprétations qui seront discutés dans la quatrième partie.

Page 3

Première partie : MILIEU D’ETUDE

Milieu d’étude

1. SITUATION ADMINISTRATIVE ET LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DE LA ZONE D’ETUDE La Commune rurale de Didy, District d'Ambatondrazaka, Région d’Alaotra Mangoro se situe à 48 kilomètres au Sud Est d’Ambatondrazaka. Elle est délimitée au Nord par la Commune rurale d’Ilafy, District Ambatondrazaka, au Sud par la Commune rurale de Fierenana, District de Moramanga, à l’Est par la Commune rurale d’Ifito, District de Toamasina II, et à l’ouest par la Commune rurale d’Andaingo District de Moramanga.

Carte 1: Localisation de la zone d'étude

Page 4 Milieu d’étude

La partie Est de la commune de Didy est occupée par la forêt classée d’Ambohilero, d’une superficie de 117 600 hectares. La forêt d’Ambohilero fait partie du corridor Ankeni heny- Zahamena, une priorité pour la conservation de la biodiversité malagasy. En effet, ce corridor renferme des forêts denses humides de basse altitude, ainsi que de vastes étendues de forêt primaire de moyenne altitude (de 800 mètres à 1600 mètres d’altitude), (Schmid t et Alonso, 2005).

2. MILIEU PHYSIQUE 2.1. Climat

En l’absence de station météorologique , les données climatiques les plus représentatives de la région fournies par la Direction Générale de la Météorologie (D.G.M.) d’Ampandrianomby ont été exploitées (cf Annexe I). La région de Didy fait partie de la zone tropicale humide de type per humide chaud (Donqu e, 1975) . Le corridor est caractérisé par un climat tropical humide très particulier (ANGAP, 2001 ). Sous l’influence de l’Alizé chargé d’humidité, la région présente u ne humidité relative très élevée. Le diagramme ombrothermique (Figure 1) représente les variations des températures et de la pluviométrie suivant le principe P=2T, permettant de déduire le type de climat. Si la courbe de température est au-dessus de la courbe des précipitations, le mois correspondant est considéré écologiquement sec ; si la courbe de température est en desso us de la courbe de s précipitations, le mois est considéré humide.

Figure 1: Diagramme ombrothermique de Didy (Source: D.G.M., 2012)

Page 5 Milieu d’étude

Ainsi, la courbe ombrothermique présente une alternance de deux saisons bien distinctes : la saison humide allant du mois d’Octobre à Avril et la saison sèche de Mai à Septembre.

La température moyenne annuelle est de 21,31°C. La température maximale a été enregistrée au mois de Novembre (de l’ordre de 31,42°C). Le mois de Juin demeure partout le mois le plus froid avec une température de 10,2°C. La région reçoit 1350-2500 mm de pluies par an. Le mois de Juin est le plus sec de l’année avec seulement 0,7 mm de pluies et le mois de Janvier demeure le plus arrosé avec 364,29 mm de pluies.

2.2. Hydrographie, géomorphologie et géologie

L’Ivondro constitue le grand cours d’eau qui prend ses sources à l'Ouest de Didy. Ses principaux affluents sont : la rivière Sahamanohy, la rivière Sahanavy, la rivière Sahavolo, la rivière Tolongoina, la rivière Menabe (Andriambolanoro, 2008)

La zone de Didy est constituée par des collines à versants abrupts dont les pentes dépassent parfois 50%. Ces collines sont entourées d’une dépression marécageuse de direction Nord-Sud. Elles s`étendent sur une superficie de 6288 ha avec un bassin versant de 9000 ha.

La région repose sur un socle cristallin de Vohibory, de Gneiss à migmatite ainsi que des migmatites granitoïdes (Besairie, 1972). Les sols sont de type ferralitique jaune et rouge sur roche acide, caractéristiques des régions chaudes et humides (Ministère de l’Environnement, 2001). Ils sont rajeunis sur les versants et hydromorphes dans les bas fonds à proximité des cours d’eau.

3. MILIEU BIOLOGIQUE 3.1. Flore et Végétation

La forêt d’Ambohilero se trouve dans la zone écofloristique orientale de moyenne altitude de 800 à 1800 m (Faramalala et Rajeriarison, 1999), sa végétation climacique est une forêt de type dense humide de la série à Weinmannia et Tambourissa. La forêt classée d’Ambohilero appartient à la flore du vent (Perrier de la Bathie, 1921), soumise directement aux influences de l’Alizée. Sur le plan floristique, la forêt d’Ambohilero renfèrme plus de 55 familles dont 3 endémiques, il s’agit de la famille des ASTEROPEIACEAE (avec Asteropeia micraster ), la

Page 6 Milieu d’étude famille des MELANOPHYLLACEAE ( Melanophylla humbertiana ) et la famille des SARCOLAENACEAE ( avec Leptolaena multiflora, L. pauciflora et Sarcolaena multiflora ) (Andriambelo et al., 2005) Les espèces les plus représentées à Didy dans la forêt d’Ambohilero sont Uapaca densifolia, Uapaca thouarsii, Domohinea perrieri, Symphonia fasciculata, Ravensara acuminata et Drypetes capuronii (Andriambelo et al., 2005).

3.2. Faune

La forêt d’Ambohilero est certes peu connue, mais elle abrite des richesses importantes en diversités biologiques animales et végétales (Andriambelo, 2005). Cette forêt est parmi les plus riches en lémuriens avec neuf espèces appartenant à 3 grandes familles : CHEIROGALEIDAE, LEMURIDAE et INDRIDAE (Rakotoarison, 1995). Les micromammifères de la région sont constitués par des Insectivores comme Microgale talazaci , M. parvula, Orizorictes hova, Hemicentetes semispinosus et Setifer setosus . Les carnivores sont représentés par 7 espèces : Galidictis fasciata, Cryptoprocta ferox, Fossa fosana, Eupleres goudotii, Viverricula indica, Salanoua concolor, Galidia elegans . Dans cette région, l’herpétofaune se compose de 41 espèces dont 23 Amphibiens appartenant à la famille des BOOPHISIDAE , des RANIDAE et des MICROHYLIDAE et 18 reptiles de la famille des CHAMAELEONTIDAE, des GECKONIDAE et des GERRHOSAURIDAE et quelques espèces de serpents de la famille des COLUBRIDAE (Rabibisoa et al., 2005). La forêt possède plusieurs espèces d’oiseaux dont la plupart sont des espèces forestières réparties dans les familles endémiques suivantes : BRACHYPTERACIDAE, LEPTOSOMATIDAE et VANGIDAE. Des espèces menacées d’extinction comme l’Aigle serpentaire Eutriorchis astur et d’autres espèces non forestières comme Falco newtoni, Hypsipetes madagascariensis, Calicalicus madagascariensis , Coua caerulea et Coua reynaudii y sont aussi présentes (Rakotomanana, Randrianasolo et Sam The Seing, 2005). Elle abrite aussi plus de 250 espèces d’insectes réparties dans 174 familles dont les genres de groupe des LEPIDOPTERES sont les plus rencontrés tels que Henotesia sp., Caraphyun sp., et des COLEOPTERES Mordellidea sp. (Rakotoarison & al 1996).

Page 7 Milieu d’étude

4. CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE 4.1. Démographie

Sur une superficie totale de 135000ha, la c ommune rurale de Didy héberge 22 0 000 habitants concentrés surtout dans le chef lieu d’Ambohijanahary et dans 13 fokontany avec une centaine de hameaux.

ANDRIANASOLO, 2011

Photo 1: Village d'Ambohijanahary (Commune rurale de Didy)

Les Si hanaka et les Betsimisaraka constitu ent la majorité ethnique de la population de Didy, mais on y trouve également des Merina, Antaisaka et Betsileo. La population d e Didy est une population jeune (COGESFOR, 2010). 4.2. L’homme et ses activités L’agriculture (Photo 2) et l’élevage sont les princip ales activités pratiquées par la population locale. Mais on y rencontre aussi : - des exploitants forestiers , - des exploitants miniers , - des autochtones qui pos sèdent des parcs à bœufs (kijanan’omby) à l’intérieur de la forêt classée ainsi que des rizières et des cultures sèches sur tanety. - des migrants qui possèdent des rizières aménagées, ainsi que des cultures sèches sur tanety. Pour les villageois, la forêt est utilisée de diverses manières comme: - une zone de recherche de bois de chauffe et de charbon pour la région de Didy ;

Page 8 Milieu d’étude

- une zone de collecte de liane, d’écorces et de fibres pour la confection de produits artisanaux et pour la fabrication de cases ; - une zone de c ollecte de miel, de produits comestibles et d’anguilles ; - une source de bois de construction, de charpente et d’ ébénisterie ; - une zone de collecte des plantes médicinales. Les sources de revenus des habitants proviennent de : - la riziculture sur Tavy qui est la principale activité pour les résidents de la forêt ; - la pêche aux anguilles ; - la culture de plantes vivrières et de ; - la culture de canne à sucre ; - l’aviculture , l’élevage porcin, l’élevage bovin et l’apiculture.

ANDRIANASOLO , 2011

Photo 2: Riziculture, activité principale de la région Didy

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Deuxième Partie :

MATERIELS ET METHODES D’ETUDE

Matériels et méthodes

Le but de cette étude est de montrer la contribution des TGRN (Transfert de Gestion des Ressources Naturelles) à vocation de valorisation raisonnée (Gestion Locale Sécurisée ou GELOSE) dans la conservation de la biodiversité par rapport à une absence d’une structure de gestion/protection, mais également par rapport à des TGRN à vocation de conservation proche du système des aires protégées (Gestion Contractualisée des Forêts ou GCF).

1. MATERIELS BIOLOGIQUES

Les ressources forestières d’Ambohilero, en particuliers les bois d’œuvre, ont fait l’objet d’une exploitation réglementée (rationnelle) en 2007, dans le cadre d’un transfert de gestion de certaines ressources forestières aux communautés de base (FFEM, 2007).

1.1. Choix des especes cibles

Les espèces qui font l’objet de cette étude sont très demandées sur le marché de bois. Dalbergia baronii, Dalbergia monticola, Ocotea racemosa et Ocotea laevis figurent dans la liste des espèces de bois exploités dans la forêt d’Ambohilero Didy depuis 2007. Elles sont ainsi très exploitées et les coupes illicites en dehors des quantités autorisées à exploiter constituent une pression sur elles et sur leurs habitats.

1.2. Reconnaissance et détermination des espèces étudiées

Sur le terrain, l’identification des espèces a été faite à partir d’observations basées sur les caractères végétatifs et reproducteurs des espèces, préalablement présentés aux guides. Pour compléter les descriptions faites sur le terrain, des échantillons ont été collectés et mis en herbier et comparés avec ceux des herbaria d’Antananarivo (TAN au P.B.Z.Tsimbazaza ; TEF-Ambatobe et DBEV-Faculté des Sciences). La base de données TROPICOS et les différentes publications relatives aux espèces cibles ont été utilisées pour reconnaître les espèces.

1.3. Description des espèces étudiées

Les espèces étudiées appartiennent à la famille des , à la sous famille des Papilionoïdeae (Dalbergia baronii Baker et Dalbergia monticola J. Bosser et R. Rabev) et à la famille des LAURACEAE (Ocotea racemosa (Danguy), Kosterm et Ocotea laevis Kosterm).

Page 10 Matériels et méthodes

1.3.1. Dalbergia baronii Baker

Classe : DICOTYLEDONES Sous-classe : ROSIDAE Ordre : Famille : FABACEAE Genre : Dalbergia Espèce : baronii Nom scientifique : Dalbergia baronii ANDRIANASOLO, 2011 Nom vernaculaire : Voambona Photo 3 : Rameau feuillé de D. baronii Selon Du Puy et ces collaborateurs (2002), ce sont de grand arbre monoïque, de 20-25m de haut, caduque. Ecorce blanchâtre et craquelée ; à rameaux glabres de couleur marron noirâtre. Feuilles composées imparipennées, caduques, de 3-7,5 cm de long, composées de 19-25 folioles, alternes. Folioles elliptiques ou oblongues, de 5-17(20) x 2,5-8(11) mm ; cordiformes à la base et arrondies à l’apex. Pétiolule de 0,7-1mm de long. axillaires. Fleur hermaphrodite. Fruit de 4-5cm de long, oboval à oblong. Graines sub réniformes, marron rougeâtre.

1.3.2. Dalbergia monticola J. Bosser et R. Rabev

Classe : DICOTYLEDONES Sous-classe : ROSIDAE Ordre : FABALES Famille : FABACEAE Genre : Dalbergia Espèce : monticola ANDRIANASOLO, 2011 Nom scientifique : Dalbergia monticola Nom vernaculaire : Voambona Photo 4 : Plantule de Dalbergia monticola Selon Du Puy et ces collaborateurs (2002), ce sont des arbres monoïques, de grande taille, de 20m de haut, caduque. Ecorce grisâtre, à rameaux glabres. Feuilles composées imparipennées, de 3-12 cm de long avec 20-30 folioles alternes. Pétiole et rachis pubescents. Folioles oblongues, arrondies à la base et légèrement arrondies à l’apex. Inflorescences terminales ou axillaires. Fleur hermaphrodite, de 5-6mm de long, de couleur blanche. Fruit elliptique à oblong avec 1,2 ou 3 graines de dimension variable suivant le nombre des graines. Graine sub réniforme de 8-9 x 4,5-5mm de long, marron rougeâtre.

Page 11 Matériels et méthodes

1.3.3. Ocotea racemosa (Danguy), Kosterm.

Classe : DICOTYLEDONES Sous-classe : MAGNOLIIDAE Ordre : LAURALES Famille : LAURACEAE Genre : Ocotea Espèce : racemosa Nom scientifique : Ocotea racemosa ANDRIANASOLO, 2011 Nom vernaculaire : Varongy Photo 5 : Rameau florifère et fructifère d’Ocotea racemosa Arbre persistant (haut : 15-22 m). Feuilles alternes ou subopposées, elliptiques (long : 7- 9 cm, large : 3-5 cm), coriaces, à base aigue, à apex obtus acuminé, aux marges récurvés, au pétiole glabre (long : 10-15 mm). Fleurs unisexuées (dioecie), patériformes et pubescentes (diam : 6 mm), aux tépales ovales et tomenteux (long : 2-3 mm), groupées en panicules axillaires (long : 4-7 cm), aux axes légèrement pubescents, avec des bractées caduques. Drupes ellipsoïdes (long : 20-30 mm, diam : 15 mm), avec une cupule hémisphérique cylindrique à la base (diam : 20 mm).

1.3.4. Ocotea laevis Kosterm.

Classe : DICOTYLEDONES Sous-classe : MAGNOLIIDAE Ordre : LAURALES Famille : LAURACEAE Genre : Ocotea Espèce : laevis Nom scientifique : Ocotea laevis ANDRIANASOLO, 2011 Nom vernaculaire : Varongy Photo 6 : Rameau feuillé d’ Ocotea laevis Arbre persistant (haut : 25 m). Feuilles alternes ou sub opposées, oblongues à elliptiques (long : 4-11 cm, large : 2,5-5 cm), parfois coriaces, à base aigue, à apex obtus à acuminé, au pétiole glabre (long : 6-20 mm). Fleurs unisexuées (dioecie), patériformes (diam : 4-5 mm), aux tépales ovales obtus (long : 2-3 mm), groupées en panicules axillaires (long : 3-7 cm), avec des bractées petites et caduques. Drupes ellipsoïdes (long : 12-18 mm, diam : 7-10 mm), avec une cupule hémisphérique rouge à la base (diam : 8-12 mm)

Page 12 Matériels et méthodes

2. METHODES D’ETUDES 2.1. Etudes préliminaires 2.1.1. Etudes bibliographiques

Avant les descentes sur terrain, des documents correspondant à notre thème d’étude ont été consultés pour rassembler les informations relatives aux espèces étudiées et leurs habitats. Ce sont : - Des ouvrages généraux sur les travaux déjà effectués dans la zone de Didy (cf références bibliographiques). - Des documents concernant les espèces qui font l’objet de cette étude.

2.1.2. Prospection sur terrain

Une prospection dans les sites d’étude a été effectuée avec les agents de COGESFOR et les guides locaux. Elle consistait surtout au repérage des espèces cibles et de leurs habitats afin de choisir les localités et l’emplacement des plots d’inventaire.

2.1.3. Choix et localisation des sites d’étude

Le choix des sites d’étude résulte des informations recueillies lors d’une prospection de terrain en tenant compte : - de l’accessibilité à la forêt, - de la présence des espèces étudiées, - et des types de TGRN mis en place

2.2. Méthodes d’études écologiques de la végétation

Afin de caractériser les formations végétales des sites d’étude et les habitats des espèces étudiées, plusieurs méthodes ont été adoptées. L’étude autoécologique des espèces cibles est basée sur des relevés écologiques qui constituent un ensemble d’observations écologiques et phytosociologiques, appliqué à un biotope ou une station bien déterminée (Guinochet, 1973).

2.2.1. Relevés écologiques

Selon Godron (1968), un relevé écologique est un ensemble d’observations effectuées sur un lieu déterminé. Pour chaque site d’étude, 5 surfaces de relevés ont été délimitées, à l’intérieur desquelles des observations et des relevés écologiques ont été effectués.

Page 13 Matériels et méthodes

La surface de relevé doit être au moins égale à l’aire minimale qui correspond à la plus petite surface dans laquelle la quasi -totalité des espèces sont représentées (Gounot, 1969).

2.2.1.1. Evaluation de l’aire minimale

La méthode de relevé sel on le transect de Duvigneaud (1946) permet de déterminer l’aire minimale en établissant le cortège floristique de la formation végétale, et de tester l’homogénéité de la surface étudiée (Figure 2). Pour ce faire, une ligne de transect, parallèle à la ligne de la plus grande pente , a été tracée au niveau de la végétation. A partir de cette ligne, une bande de 10m de large a été établie. La bande a été divisée par la suite en carrés contigus de 10m de coté (Figure 2). Au cours des relevés, t outes les espèces présentes à l’intérieu r de chaque surface élémentaire ont été recensées, jusqu’à ce qu’aucune espèce nouvelle n’apparaisse plus.

Figure 2 : Dispositif de relevé selon la méthode de Duvigneaud

2.2.1.2. Structure verticale

La structure de la végétation est définie comme la répartition et l'agencement des espèces dans une formation végétale (Guinochet, 1973). Cette étude permet d’avoir une image réelle ou représentative de l’ensemble de la végétation et de déterminer l’organisat ion spatiale des espèces. L’étude de la structure verticale a permis de connaître les différentes strates et de déterminer le degré de dégradation de la formation végétale à partir de la continuité de la voûte forestière. Les méthode s utilisées sont celles de Gautier (1994) et de Godron (1968).

Page 14 Matériels et méthodes

La méthode de Gautier est basée sur l’établissement d’un diagramme de recouvrement qui correspond au mode de stratification des espèces de la formation végé tale. Les strates se définissent comme étant le niveau de co ncentration maximale de la masse foliaire ( Gounot, 1969). L’analyse du profil structural (figure 4) par classe de hauteur donne le recouvrement (figure 5). Différents degrés d’ouverture correspondant à chaque classe ont pu être identifiés. Pour pouvoir les interpréter, l’échelle de recouvrement établie par G odron et al. (1983) a été prise comme référence : - recouvrement global supérieur à 90% : strate fermé e - recouvrement global compris entre 75 à 90% : strate peu ouverte - recouvrement global compris entre 50 à 75% : strate semi – ouverte - recouvrement global compris entre 25 à 50% : strate ouverte - recouvrement global compris entre 10 à 25% : strate trè s ouverte L’étude a été réalisée sur une ligne de transect ; une chevillière de 50m a été tendu e horizontalement dans la zone d’étude. Les hauteurs de contact de la végétation avec une gaule graduée dressée verticalement ont été notées tous les deux mètre. Au-delà de 7m, les hauteurs des arbres sont obtenues p ar estimation visuelle ( Figure 4).

Figure 3 : Dispositif de relevé structural selon la méthode de Gautier

Figure 4 : Profil structural de végétation

Page 15 Matériels et méthodes

Figure 5 : Diagramme de recouvrement de la végétation Pour l a méthode de Godron, l es individus qui touchent la ligne du transect ont été numérotés et dessinés (Figure 6 ). Les individus compris dans les deux bandes parallèles (sur 1m de chaque côté de la ligne du transect) sont projetés sur la ligne du transect, à condition qu’ils ne soient pas cachés par d’autres individus.

Figure 6 : Dispositif de relevé selon la mé thode de Godron

La numérotation de chaque individu schématisé facilite son identification et la lecture du profil. Ainsi, le profil sc hématique (Figure 7) de la végétation est obten u en s’avançant le long du transect.

Figure 7 : Profil schématique de végétation selon la méthode de Godron

Page 16 Matériels et méthodes

2.2.1.3. Méthode de placeau

Afin de relever tous les individus des espèces cibles avec les paramètres à étudier, un placeau (Figure 8), a été monté à l’intérieure de la végétation, selon la méthode de Braun Blanquet (1965). Elle consiste à délimiter dans une superficie de 1ha, une surface relativement homogène appelée « plot de base » ou « placeau » de (50mx20m), dans chaque situation topographique (du bas fond vers le sommet). Ce placeau est subdivisé en 10 placettes contigües ayant chacun 10m de côté.

Figure 8: Dispositif de relevé selon la méthode de Braun Blanquet Dans les placettes, toutes les espèces présentes sont inventoriées tout en considérant ‹ les paramètres physiques : coordonnés géographiques, topographie ; ‹ les paramètres floristiques : - noms scientifiques : nom du genre, de l’espèce et de la famille des espèces recensées - état phénologique : stade de développement de l’espèce au moment du relevé. Ceci peut être la floraison, la fructification, la feuillaison ou état végétatif. - type biologique : la disposition morphologique par lesquelles les végétaux manifestent leur adaptation au milieu où ils vivent (Dajoz, 1975). Selon la classification de Raunkiaer (1905) adaptée par Lebrun (1947), pour les pays tropicaux, les types biologiques sont distingués en fonction de la situation et de la nature des éléments (bourgeon, tubercule, rhizome, graines …) qui assurent la survie d’une plante d’une année à une autre. Ainsi plusieurs types peuvent être identifiés :

Page 17 Matériels et méthodes

Les Phanérophytes (Ph) : plantes vivaces dont les bourgeons sont situés à plus de 50cm de hauteur (h) du sol. Ces phanérophytes se divisent encore en mésophanérophytes (Mp) 8m

‹ les paramètres dendrométriques : Diamètre à hauteur de poitrine (Dhp) estimé en mètre (m), Hauteur du fut (m) et hauteur maximal estimée en mètre (m). 2.2.1.4. Flore associée

La flore associée est l’ensemble des espèces végétales qui vivent dans le même milieu que les espèces cibles. Entre celles-ci pourrait se révéler l’existence d’une interaction ou d’une cohabitation spécifique. En effet, elle permet d’apprécier l’habitat de l’espèce étudiée en faisant ressortir les espèces qui cohabitent avec l’espèce cible dans la formation végétale. La méthode utilisée est celle du Quadrat Centré en un Point (QCP), adopté par Brower et al. (1990). Deux lignes imaginaires de directions perpendiculaires Nord-Sud et Est-Ouest passant par un individu adulte appartenant à l’espèce cible, pris au hasard et pris comme centre, divisent la zone en quatre quadrats : Nord-Est, Sud-Est, Sud-Ouest, Nord-Ouest. Ces lignes sont déterminées et orientées grâce à une boussole (Figure 9) La méthode consiste à relever la distance et le nom de chaque espèce la plus proche de la cible et la hauteur totale des espèces ligneuses, qui sont dans les quadrats. Les individus associés à l’espèce étudiée dans les quadrats ont été repris comme espèces associées à celle-ci, en considérant qu’elles ont les mêmes conditions d’existence. Les espèces rencontrées dans chaque quadrat sont classées par famille, par genre et par fréquence.

Page 18 Matériels et méthodes

La famille ayant une fréquence supérieure à 10% et le genre qui a une fréquence supérieure à 5% sont considérés comme en étroite association avec l’espèce cible. La fréquence d’association (Fr) en pourcentage est calculée à partir de la formule adoptée par

Smith (1964) : % Avec Ni : le nombre d’individus d’un taxon dans les quadrats Nt : le nombre total d’individus recensés dans les quadrats

Figure 9: Dispositif d'un QCP selon Brower & al. 2.2.1.5. Structure horizontale

Afin de mieux comprendre la dynamique d’une population, il est nécessaire de connaître la densité spécifique, la fréquence relative ainsi que l’abondance numérique des individus de la population.

2.2.1.5.1. La densité spécifique de la population

La densité spécifique (D) est le nombre d’individus présents par unité de surface. (Dajoz, 1975). Le comptage se fait à l’intérieur des parcelles placées dans l’habitat approprié de l’espèce cible. La surface totale de la parcelle est égale à la somme de toutes les surfaces de parcelles de relevé dans chacun des sites. Des plots d’abondance, limités par l’étendue de la population ont été placés au hasard afin de déterminer la densité spécifique.

La densité est donnée par la formule de Smith (1964) : Avec D : densité spécifique dans le site étudié N : Nombre total des individus matures P : surface totale de la parcelle (ha)

Page 19 Matériels et méthodes

2.2.1.5.2. Abondance numérique

L’abondance numérique (A) est le nombre total des individus dans la surface de relevé telle qu’elle a été délimitée sur le terrain (Emberger & al., 1983). Elle est évaluée à partir de la densité spécifique selon la formule de Schatz & al. (2000) : Avec A : Abondance D : Densité spécifique des espèces cibles dans le site d’étude S : Surface d’occupation de l’espèce dans le site d’étude (ha)

2.3. Analyses de données Les données quantitatives collectées ont été analysées.

2.3.1. La régénération naturelle

La régénération naturelle est l’ensemble des processus par lequel les plantes se reproduisent naturellement sans intervention sylvicole (Rollet, 1983). Cette étude est basée sur la phénologie, la pollinisation, la dispersion des graines, l’analyse du taux de régénération naturelle, la structure démographique des populations. L’étude a été faite dans un placeau de 20 m x 50m, subdivisé en dix placettes de 10m x 10m. Dans chaque placette, tous les individus régénérés (à DHP inférieur à 10cm) et les semenciers (à DHP supérieur ou égal à 10cm) des espèces cibles ont été comptés.

2.3.1.1. Phénologie, pollinisation et dispersion de diaspore 2.3.1.1.1. Phénologie

La phénologie est l’étude de la périodicité saisonnière des phases de croissance et de développement chez les végétaux (LEMEE, 1978). Elle décrit les cycles de vie d’une plante. Cette étude consiste à observer les 3 stades suivants : Stade végétatif qui commence après la chute des fruits et se termine avant l’apparition des boutons floraux. Stade de floraison qui commence à partir de l’apparition des boutons floraux et se termine à la chute des fleurs Stade de fructification qui commence dès le début de l’apparition des fruits jusqu’à la chute des fruits. 2.3.1.1.2. Pollinisation

La pollinisation est la première étape de la régénération naturelle. Il y a différentes sortes de pollinisation :

Page 20 Matériels et méthodes

- La pollinisation par la pesanteur : c’est une pollinisation directe. Les étamines sont localisées au dessus des stigmates. - La pollinisation anémophile : elle se fait par le vent. C’est généralement le cas des plantes apétales ou à pétales caduques. Les pollens sont facilement transportables par le vent, la quantité de pollen libérée est énorme pour que les stigmates captent facilement les grains de pollen. - La pollinisation zoophile. Les pollinisateurs sont des animaux. Il y a : la pollinisation entomophile , faite par les insectes. Ils sont attirés par la couleur des fleurs, le parfum et surtout par le nectar sucré. Les insectes collectent le pollen et le transportent de fleur en fleur ; la pollinisation ornithophile , par les oiseaux attirés par le nectar sucré ; la pollinisation zoidophile , par les petits animaux comme les chauves-souris ou lémuriens. - La pollinisation hydrophile se fait par l’eau. C’est surtout pour les plantes aquatiques. - La pollinisation par l’homme est une pollinisation artificielle.

2.3.1.1.3. Dispersion de diaspore

La dissémination est l’action par laquelle les graines matures sont naturellement dispersées à la surface du sol (DAGET & GODRON, 1974). Une diaspore est un fragment végétal susceptible de reconstituer un individu entier après isolement de la plante mère. L’étude de la dissémination de la diaspore varie d’une espèce à l’autre selon les agents de transport. On peut distinguer : - L’anémochorie : la dissémination se fait par le vent. Les Fruits ou les graines des espèces présentent des ailes ou des poils. Ils sont donc facilement transportés par le vent. - La zoochorie : les agents de dissémination sont des animaux. Deux cas peuvent se présenter : l’épizoochorie et l’endozoochorie. Pour les espèces épizoochores, les diaspores sont transportées extérieurement, par exemple, collées sur la peau ou les poils tandis que pour les espèces endozoochores, les diaspores passent par le tube digestif. - La barochorie : les diaspores sont attirées par la pesanteur. Les fruits sont généralement lourds et tombent au pied de l’arbre. - L’hydrochorie : la dissémination se fait par l’eau. Les fruits ou les graines sont légers.

C’est surtout pour les espèces aquatiques ou celles qui poussent au bord de l’eau.

2.3.1.2. Calcul du taux de régénération naturelle

Le taux de régénération naturelle est le pourcentage des individus de régénération par rapport au nombre des individus semenciers.

Page 21 Matériels et méthodes

Il peut être déterminé par la formule de Rothe (1964) :

Selon l’échelle de Rothe (1964) : - si le taux de régénération est de 0% à 99%, l’espèce a une difficulté de régénération, - si le taux de régénération est de 100% à 999%, l’espèce présente une régénération moyenne, - si le t aux de régénération est supérieur à 1000%, l’espèce a un potentiel de régénération élevé. 2.3.1.3. Structure démographique

L’étude de la démographie renseigne sur l’influence des facteurs environnementaux sur le développement de l’espèce cible. La structure démographique de la population est déterminée par la répartition spatiale des individus selon leur distribution par classe de diamètre. Un histogramme es t établi en mettant en abscisse les cla sses de diamètre et en ordonnée le nombre d’individus. En relian t les histogramme s par leurs sommets, on obtient une courbe, et selon l’allure de la courbe on définit l’ état de santé de la régénération. Ainsi, si la courbe a une allure « L » la régénération est en bon état de santé ; dans le cas contraire, la régénéra tion pré sente une perturbation. Quand la courbe est en forme de cloche, la formation est sénescente (Ramamonjy, 2006).

Planche 1 : Graphe s montrant l'état de santé d'une population Une espèce a une bonne régénération si ses individus sont présents dans toutes les classes de diamètre et le taux de régénération est supérieur à 300% ( Rothe , 1964).

Page 22 Matériels et méthodes

2.3.2. Etude dendrométrique

L’analyse dendrométrique est utilisée pour évaluer un lot forestier à partir du calcul de la surface terrière et du biovolume. Elle permet aussi de faire un suivi écologique des ressources en bois.

2.3.2.1. Surface terrière (G)

C’est le recouvrement basal représenté par la surface occupée par les parties aériennes des individus de l’espèce au niveau du sol, ou, dans le cas des arbres, à hauteur de poitrine (Gounot, 1969). Elle est donnée par la formule :

Avec G : Surface terrière exprimée en m²/ha Gi : Surface terrière de chaque individu « i » avec ² di : Dhp de chaque individu

2.3.2.2. Biovolume (V)

C’est le volume estimatif de bois V exprimé en m 3/ha fourni par une végétation dans une surface donnée permettant d’estimer la productivité de la formation forestière. Le volume de bois de chaque individu doit être déterminé à partir de la formule de Dawkins (1959) :

, ∑

Avec Vi : Biovolume en m 3 de chaque individu « i » 0,53 : Coefficient de forme (forêt humide) Gi : Surface terrière de chaque individu « i » hi : Hauteur de fût de chaque individu

Le biovolume total V sera : ∑

3. UTILISATION ET MENACES SUR LES ESPECES CIBLES ET LEUR HABITAT 3.1. Enquêtes ethnobotaniques

Des enquêtes ethnobotaniques dans le but d’obtenir le maximum d’informations sur la valeur et l’utilisation des ressources de la forêt surtout celles des espèces étudiées ont été

Page 23 Matériels et méthodes menées auprès de la population riveraine. Une fiche d’enquête nous a servi de guide mais d’autres questions peuvent survenir au moment de la conversation. L’importance de l’utilisation de la plante peut être évaluée à partir de la détermination de l’indice d’utilisation selon Phillips et Gentry (1993) :

%

Avec Uvs(%) : indice d’utilisation en pourcentage Uvis : nombre de réponses obtenues pour l’utilisation Ns: nombre total de personnes enquêtées - Si la valeur de Uvs est comprise entre 60 et 100%, l’espèce est très connue et très utilisée - Si la valeur de Uvs est comprise entre 30 et 60%, l’espèce est moyennement connue et moyennement utilisée ; - Si Uvs est inférieure à 30%, l’espèce est peu connue ou peu utilisée.

Les résultats des enquêtes et les résultats sur terrain ont permis d’évaluer les perturbations des habitats des espèces étudiées.

3.2. Menaces et perturbations des habitats

Les menaces sont des phénomènes qui occasionnent ou qui provoquent dans le futur un déclin du nombre d’individus matures, d’une ou de plusieurs populations et de leurs aires de répartition (UICN, 2001). Les menaces présentées sur l’habitat et les espèces ont été évaluées à partir des observations sur terrain complétées par des enquêtes menées auprès des populations locales.

4. TRAITEMENT NUMERIQUE DES DONNEES

La méthode utilisée est l’analyse de la variance (ANOVA). C’est une méthode d’analyse ayant pour objet de voir la ressemblance ou la différence entre les zones d’étude suivant les divers paramètres à observer. Le traitement numérique permet d’effectuer le groupement des individus et /ou des variables à fort degré de similarité. Ce traitement numérique des données comporte plusieurs étapes. Le schéma d’analyse proposée par LEGENDRE et LEGENDRE (1984) adopté pour cette étude se résume comme suit :

Page 24 Matériels et méthodes

- Choix des individus et des variables : Les individus sont les relevés et les variables sont les paramètres qui contribuent à décrire chaque site étudié . Dans cette étude, les variables sont les taux de régénération pour la comparaison de la régénérati on naturelle dans les différent s sites d’études , la surface terrière et le biovolume exploitable des espèces cibles dans chaque site .

- Choix des méthodes adoptées : L’Analyse de Variance ou AN OVA a été choisie pour cette étude. C’est une ordination à l’espace réduit. Pour cela des analyses sur les tableaux [(sites d’étude x taux de régénération), (sites d’étude x surface terrière) et (sites d’étude x biovolume )] ont été effectuées pour mettre en évidence les v ariations entre les différents sites d’études à Didy .

- Interprétation des données obtenues : L’interprétation multidimensionnelle est basée sur la relation entre les sites d’étude et les variables. Dans ce travail on utilise le logiciel STATITCF Version5 qui fonctionne sous le logiciel VIRTUAL-PC. Donc il faut combiner les deux logiciels. Les données obtenues nous permettent de caractériser chaque site d’étude en regardant la probabilité et les groupes homog ènes issus du test statistique.

P ≥ 0,05 : la différence est non significative entre les facteurs 0,05 > P > 0,01 : la différence est significative 0,01 ≥ P : la différence est hautement significative

Ainsi, des histogrammes metta nt en évidence les différences ou les ressemblances entre les sites d’étude ont été obtenus , et en sortir les différent s groupes homogènes.

Page 25

Troisième partie:

RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Résultats et interprétations

1. CARACTERISTIQUES DES SITES D’ETUDE

L’étude a été effectuée dans plusieurs sites de la forêt d’Ambohilero (carte 2) : - Salakanify, site transféré selon la méthode de la GELOSE géré par les VOI Volatantely et appuyé par COGESFOR ; - Amparihibe, site géré par les VOI Lazasoa/Lovasoa soutenu par la CI, utilisant la méthode de GCF ; - Ambolohambana, reste du massif forestier qui est non transféré ; - Sahindrana, forêt à droit d’usage où la population locale prélève périodiquement ces

besoins en bois quotidiens, géré par la commune.

Carte 2: Localisation des sites d'études

Page 26 Résultats et interprétations

Les coordonnées et les caractéristiques des sites et des localités où les relevés ont été faits sont décrites dans le tableau 1.

Tableau 1 : Coordonnées géographiques des relevés écologiques dans les différents sites d’étude

Localités Latitude Longitude Altitude Observations 18°04’45.4’’ 48°33’22.6’’ 1036m 18°04’40.9’’ 48°33’26.5’’ 1045m Site du COGESFOR GELOSE 18°04’37.0’’ 48°33’18.4’’ 1028m géré par le (Salakanify) 18°04’32.7’’ 48°33’04.8’’ 1041m VOI Volatantely 18°04’48.2’’ 48°33’35.3’’ 1034m 18°07’34.4’’ 48°36’20.1’’ 976m 18°07’41.4’’ 48°36’22.4’’ 1026m Site du CI GCF/CI 18°07’35.4’’ 48°36’23.5’’ 1033m géré par les (Amparihibe) 18°07’45.4’’ 48°36’28.6’’ 1046m VOI Lazasoa/Lovasoa 18°07’27.4’’ 48°36’31.3’’ 1057m 18°01’45.04’’ 48°37’31.3’’ 946m Reste du massif 18°01’34.4’’ 48°37’43.4’’ 967m forestier 18°02’38.9’’ 48°37’56.3’’ 963m non transférée (Ambolohambana) 18°02’43.5’’ 48°37’48.3’’ 968m 18°02’40.1’’ 48°37’28.2’’ 960m 18°07’43.4’’ 48°34’12.5’’ 1076m Forêt à droit d’usage 18°07’45.4’’ 48°34’22.9’’ 1064m gérée par la commune (Sahindrana) 18°07’45.4’’ 48°34’08.5’’ 1056m

2. CARACTERES FLORISTIQUES ET BIOLOGIQUES DE LA FORET D’AMBOHILERO

Les formations végétales rencontrées à Didy sont dominées surtout par la formation forestière. Toutefois, on a quelques nappes graminéennes, des brousses et des cultures vivrières et pérennes (COGESFOR, 2007).

Page 27 Résultats et interprétations

2.1. Richesse floristique de la forêt d’Ambohilero

La forêt classée d’Ambohilero est une forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude de la série à Weinmannia et Tambourissa , et présente une diversit é floristique remarquable avec 155 espèces réparties dans 58 familles (Annexe 3). Les familles les plus représentées sont les RUBIACEAE avec 16 espèces, les EUPHORBIACEAE représentées par 14 espèces, les CLUSIACEAE avec 8 espèces, les LAURACEAE avec 7 espèces et les MYRTACEAE sont représentées par 6 espèces . La forêt de la région de Didy est riche en Ptéridophytes et en M onocotylédones. Le spectre biologique ( Figure 10) montre que la forêt d’Ambohilero est formée surtout par les Phanérophytes à 81,62 % des individus, les Lianes représentent 8,8 % des individus ; et 2,4% seulement des plantes sont des E piphytes. Les Hémicryptophytes représentent 7,2% des groupes végétales (Annexe 3) .

2,40% 7,20% 8,80% Phanérophytes Lianes Epiphytes Hemicryptophytes 81,62%

Figure 10 : Spectre biologique de la végétation de Didy

La figure 11 montre en pourcentage les affinités biogéographiques des espèces recensées dans les différents sites d’études . Les 49,16% des espèces recensées sont endémiques, 13,67% d’origine tropicale, 3,17% cosmopolites, et 1,58% originaires d’Afrique Tropicale et des Mascareignes.

Endémique 32,42% Pantropicale 49,16% Afrique tropicale et Mascareignes 3,17% Cosmopolite

1,58% Indéterminée 13,67%

Figure 11 : Affinité biogéographique des espèces de la forêt d'Ambohilero

Page 28 Résultats et interprétations

2.2. Structure de la végétation des sites d’études

La structure de la végétation des sites d’étude a été caractérisée par des profils structuraux, des diagrammes de recouvrement.

2.2.1. Structure de la végétation du site à GELOSE ( Salakanify )

Les profils, structural et schématique , de cette formation (Figure 12 ; Figure 14) montrent 3 strates bien distinctes : - Strate inférieure de 0 à 2 m de hauteur avec un taux de recouvrement de 88% (Figure 13), dominée par Hypoestes sp. et Dracaena reflexa ainsi que les ules de Psychotria sp., Syzygium bernianum et Cryptocarya sp. - Strate moyenne subdivisée en deux : la strate moyenne basse de 2 à 6m, recouvert à 64%, dominée par Cryptocarya sp, Syzygium bernianum et Pandanus sp. et la strate moyenne haute (6-10m) regroupe les futurs individus de la strate supérieure , avec un taux de recouvrement de 63%. - Strate supérieure à partir de 10m jusqu’à 16m, semi-ouverte avec un taux de recouvrement de 60%. Les espèces les plus fréquentes sont Cryptocarya sp, Chrysophyllum boivinianum et Dombeya lucida . L’ouverture de la strate supérieure favorise le bon développement des espèces héliophiles de la strate moyenne et celles de la strate inférieure . Au-delà de 16m, on a les émergeants.

Figure 12 : Profil structural de la formation du site GELOSE (Salakanify)

Figure 13 : Diagramme de recouvrement de la formation du site GELOSE

Page 29 Résultats et interprétations

10 -Grewia sp. 5- Chrysophyllum 11 -Symphonia sp. 1- Ocotea racemosa boivinianum 12 - Pandanus sp . 2- Cryptocarya sp. 6- Dalbergia monticola 13- Symphonia verrucosa 3- Psychotria sp. 7- Dombeya lucida 18- Cyathea sp. 4- Anthocleista sp. 9- Hypoestes sp. 19 - Dracaena reflexa

Figure 14 : Profil schématique de la formation du site GELOSE (Salakanify)

2.2.2. Structure de la végétation du site GCF/CI Amparihibe

La formation dans ce site présente trois strates (Figure 15 et Figure 17 ). - Une strate inférieure de 0 à 2m, dominée par Hypoestes sp ., avec un taux de recouvrement de 42% (Figure 16) . - Une strate moyenne subdivisée en strate moyenne inférieure de 2 à 6m, avec un taux de recouvrement de 62%, et une strate moyenne supérieure de 6 à 12m dont le recouvrement est de à 75% ; constituée princ ipalement par Uapaca sp., Chrysophyllum boivinianum, Cryptocarya sp. - La strate supéri eure à partir de 12m atteignant 18m, avec un taux de recouvrement égal à 74%. Les esp èces les plus abondantes sont Uapaca sp., Chrysophyllum boivinianum, Cryptocarya sp., Weinmannia sp. Dans cette formation , la strate inférieure est envahie par Hypoestes sp. ce qui explique le nombre restreint de jeunes d’ arbres ; la grande densité de cette espèce ( Hypoestes sp.) perturbe la germination des graines et/ou étouffe les plantules. Les taux de recouvrement de la strate inférieure et de la strate moyenne sont faibles. Ceci est dû au développement de la strate supérieure qui a un ta ux de recouvrement de 74 % et empêche le rayon so laire d’atteindre les espèces des strates inférieures.

Page 30 Résultats et interprétations

Figure 15 : Profil structural de la formation dans le site GCF/CI

Figure 16 : Diagramme de recouvrement de la formation du site GCF/CI

1- Ocotea racemosa 2- Cryptocarya sp. 3- Psychotria sp. 9- Hypoestes sp . 4- Eugenia sp. 10 -Symphonia sp. 16 - Symphonia sp . 5- Chrysophyllum boivinianum 12 - Pandanus madagascarensis 17 -Ravenea madagascariensis 6- Dalbergia monticola 13 - Symphonia verrucosa 18 - Cyathea sp. 7- Dombeya lucida 14 -Pandanus sp. 19 - Dracaena reflexa 8-Pandanus sp. 15 - Uapaca thouvenotii 20 - Dilobeia thouarsii

Figure 17 : Profil schématique de la végétation du site GCF/CI (Amparihibe)

Page 31 Résultats et interprétations

2.2.3. Structure de la végétation d’ Ambolohambana (reste du massif forestier) La végétation du reste du massif présente une formation pluristratifiée (Figure 18 et Figure 20). - Strate inférieure de 0 à 2m dominée par Cephalostachium sp., Cyathea boivinii , des jeunes plants de Abrahamia sp. , de Psychotria sp., d’ Uapaca densifolia et d’ Uapaca thouarsii avec un taux de recouvrement de 42% (Figure 19). - Strate moyenne subdivisée en strate moyenne basse de 2 à 6m avec un taux de recouvrement de 62% et strate moyenne haute de 6 à 12m recouvert à 75%, dominée par Streblus dimepate , Eugenia bern ieri, Erythroxylum corymbosum , Abrahamia sp. et Pandanus sp. - Strate supé rieure allant de 12m jusqu’à plus de 18 m de hauteur, avec un taux de recouvrement de 81 %. Les espèces les plus abondantes sont Uapaca densifolia, Uapaca thouarsii, Cryptocarya thouvenotii et Streblus dimepate. Dans ce relevé, la strate inférieure est envahie par Cephalostachum sp. Ce qui explique le nombre restreint de jeunes plants d’arbre s et le faible taux de recouvreme nt des espèces herbacées (42%), la grande densité de cette espèce empêche la germination des graines et/ou étouffe les plantules. Les taux de recouvrement de la strate inférieure et de la strate moyenne so nt faibles (68,5%). Ceci est dû au développement de la strate supérieure qui a un taux de recouvrement de 81 % et empêche le rayon solaire d’atteindre les espèces des strates inférieures.

Figure 18 : Profil structural de la formation du reste du massif forestier

Page 32 Résultats et interprétations

Figure 19 : Diagramme de recouvrement de la formation du reste du massif

1-Cephalostachium sp. 2- Cryptocarya sp. 7- Dombeya lucida 3- Psychotria sp. 9- Hypoestes sp 13 - Symphonia verrucosa 4- Eugenia sp. 11 - Ocotea laevis 14 - Symphonia sp. 5- Chrysophyllum boivinianum 12 - Pandanus 18 - Dilobeia thouarsii 6- Dalbergia monticola madagascarensis 19 - Dracaena reflexa

Figure 20 : Profil schématique de la végétation du reste du massif (Ambolohambana) , non transféré

2.2.4. Structure de la végétation dans le site Sahindrana (forêt à droit d’usage) La formation végétale de Sahindrana présente trois strates (Figure 21 , Figure 23): - Une strate inférieure de 0 à 2m, avec un taux de recouvrement de 92% (Figure 22), formée par un tapis continu de Hypoestes sp. avec quelques espèces comme Aframomum angustifolium , des plantules d’ Aphloïa theaformis et de Macaranga cuspidata . - Une strate moyenne discontinue de 2 à 6m recouvert à 37%, caractérisée par Macaranga sp., Canthium sp., Senecio sp. et par des espèces forestières comme Mammea bongo, Psychotria sp . - Une strate supérieure très ouverte, avec un taux de recouvrement de 22%, à partir de 6m. L’ouverture de la strate supérieure et la discontinuité de la strate moyenne explique le bon développement des espèces de la strate inférieure.

Page 33 Résultats et interprétations

Figure 21 : Profil structural de la formation dans le site Droit d’usage

Figure 22 : Diagramme de recouvrement de la formation de Sahindrana à Droit d’usage

1- Ocotea laevis 6- Chrysophyllum boivinianum 2-Hypoestes sp. 7- Eugenia bernieri 3- Eugenia sp. 8- Dalbergia monticola 11- Macaranga cuspidata 4- Psychotria sp. 9- Dombeya lucida 12- Afloia theaformis 5- Cryptocarya sp. 10 - Symphonia sp. 13- Aframomum angustifolium Figure 23 : Profil schématique de la végétation de Sahindrana (site à Droit d’usage)

2.2.5. Flore associée La flore associée est un des outils indispensables pour la gestion et la conservation de la biodiversité. L’étude de la flore associée à chaque espèce a été limitée aux arbres à Dhp ≥ 10cm les plus proch es de l’espèce cible considérée . Les espèces associées aux espèces cibles comprennent des grands arbres appartenant aux familles des EUPHORBIACEAE, LAURACEAE, MYRTACEAE et SAPINDACEAE ( Tableau2).

Page 34 Résultats et interprétations Tableau 2: Espèces associées aux espèces cibles

Sites GELOSE GCF/CI Reste du massif forestier Droit d’usage (Salakanify) (Amparihibe) (Ambolohambana) (Sahindrana) Espèces cibles Dalbergia baronii LAURACEAE (12%), MYRTACEAE LAURACEAE (10%), MYRTACEAE LAURACEAE (15%), LAURACEAE (10%) (15%) (12%) MYRTACEAE (15%) Cryptocarya perrieri (8%) Cryptocarya perrieri (10%) Cryptocarya perrieri (11%), Cryptocarya perrieri (8%) Eugenia bernieri (12%) Eugenia bernieri (8%) Eugenia bernieri (10%) Dalbergia monticola LAURACEAE (10%) LAURACEAE (12%) LAURACEAE (14%) MYRTACEAE (10%) MYRTACEAE (15%) MYRTACEAE (15%), SAPOTACEAE SAPOTACEAE (10%) (10%) Cryptocarya perrieri (7%) Cryptocarya perrieri (10%), Cryptocarya perrieri (10%), Eugenia bernieri (9%) Eugenia bernieri (10%) Eugenia berneri (9%) Gambeya boivinianum (8%) Gambeya boivinianum (8%) Ocotea racemosa EUPHORBIACEAE (12%) EUPHORBIACEAE (10%) EUPHORBIACEAE (12%) MYRTACEAE (15%) MYRTACEAE (15%) LAURACEAE (12%) LAURACEAE (15%) MYRTACEAE (15%) MYRTACEAE (10%) Bridellia talasniana (8%) , Eugenia Bridellia talasniana (8%) , Eugenia Bridellia talasniana (8%) , Eugenia Eugenia bernieri (10%) bernieri (10%) bernieri (10%) , Cryptocarya bernieri (10%) , Cryptocarya perrie perrieri (8%) (10%) Ocotea laevis EUPHORBIACEAE (10%) EUPHORBIACEAE (10%) LAURACEAE (10%) MYRTACEAE (10%) LAURACEAE (10%) LAURACEAE (12%) MYRTACEAE (12%) MYRTACEAE (15%) MYRTACEAE (15%) SAPINDACEAE (10%) Bridellia talasniana (7%) , Eugenia Bridellia talasniana (8%) , Eugenia Eugenia bernieri (9%) , Cryptocarya Eugenia bernieri (8%) bernieri (10%) , Cryptocarya perrie bernieri (8%) , Cryptocarya perrie perrieri (10%), Tina striata (8%) (9%) (7%)

Page 35 Résultats et interprétations

3. ECOLOGIE DES POPULATIONS DES ESPECES CIBLES

Pour l’ensemble des relevés effectués dans chacun des sites, les individus ayant un diamètre supérieur ou égal à 10 cm ont été recensés.

3.1. Densité spécifique des espèces cibles: Le tableau 3 présente la densité du peuplement des espèces étudiées, dans chaque site d’étude.

Tableau 3: Densité spécifique des espèces cibles dans les sites d'études

Sites Reste du massif GELOSE GCF Droit d’usage Espèces forestier

Dalbergia baronii 24 ind/ha 54 ind/ha 40 ind/ha 10 ind/ha Dalbergia monticola 14 ind/ha 34 ind/ha 30 ind/ha 6 ind/ha Ocotea racemosa 50 ind/ha 50 ind/ha 46 ind/ha 20 ind/ha Ocotea lalevis 38 ind/ha 30 ind/ha 64 ind/ha 32 ind/ha

• GELOSE (Salakanify) La densité des espèces étudiées à Dhp supérieur ou égal à 10cm, pour l’ensemble des relevés effectués dans le site GELOSE, varient de 14ind/ha (pour Dalbergia monticola ) à 50ind/ha (pour Ocotea racemosa ). Ces valeurs sont moyennes, et ceci du fait que dans ce site les prélèvements sont autorisés avec une certaine condition pour une valorisation. Ainsi les coupes sélectives influencent la densité des espèces dans ce site, et à cela s’ajoute encore les petits prélèvements illicites qui persistent.

• GCF/CI (Amparihibe) Dans ce site, nous avons une densité des espèces entre 30ind/ha pour Ocotea laevis et 54ind/ha pour Dalbergia baronii. Ces valeurs sont plus élevées du fait que les prélèvements et les coupes sont interdits dans ce site.

• Reste du massif forestier (Ambolohambana) Pour le Reste du massif, nous avons une densité des espèces étudiées entre 30ind/ha pour Dalbergia monticola et 64ind/ha pour Ocotea laevis . Les valeurs élevées de la densité des espèces étudiées dans ce site s’expliquent par le fait que le site se trouve éloigné des zones d’habitation et ainsi peu victime d’un prélèvement sélectif.

Page 36 Résultats et interprétations

• Forêt à droit d’usage (Sahindrana) Pour ce site, nous avons 10ind/ha pour Dalbergia baronii , 6ind/ha pour Dalbergia monticola , 20ind/ha pour Ocotea racemosa et 32ind/ha pour Ocotea laevis . Ces valeurs sont très faibles du fait que la population puise dans ce site leur besoin quotidien en ces bois (espèces cibles) pour les manches d’outils, clôtures, bois de chauffes, médicaments… Les détails présentant la densité de la population des espèces pour chaque relevé sont donnés dans l’annexe n°4.

3.2. Régénération naturelle

Plusieurs facteurs intervenant dans la régénération naturelle comme la phénologie, la pollinisation, la dispersion des graines et la structure de la population ont été pris en compte pour l’estimation du potentiel de régénération des espèces étudiées.

3.2.1. Variation de la phénologie des espèces étudiées Les périodes de floraison et de fructification de chaque espèce étudiée ont été estimées à partir des observations sur terrain et par des recherches bibliographiques. Ces périodes varient selon les espèces (Tableau 4).

Tableau 4: Variation de la phénologie des espèces étudiées

Etat phénologique Espèces Feuillaison Floraison Fructification Dalbergia baronii Novembre-Mars Décembre - Février Octobre - Juin Dalbergia monticola Novembre- Février Août - Novembre Novembre - Mars Ocotea racemosa Toute l’année Fevrier - Juillet Août - Mars Ocotea laevis Toute l’Année Mars - Juillet Août - Mars Source : TAN Tsimbazaza et TEF Ambatobe

3.2.2. Pollinisation et dispersion des graines Les espèces étudiées n’étaient pas en fleurs lors de notre études sur terrain, ce qui ne nous a pas permis de voir les pollinisateurs. Selon Razafindrakoto (2005), les Dalbergia sont généralement pollinisées par les insectes (abeilles). Elles ont des fleurs de petite taille, de teinte claire à pétales libres et une dense. La dispersion des graines pour les Dalbergia se fait par anémochorie. Tandis que celle des Ocotea se fait par zoochorie (Oiseaux) (Razafindrakoto, 2005).

Page 37 Résultats et interprétations

3.2.3. Taux de régénération naturelle (TR%) Après observation sur terrain, nous considérons qu’un individu est à l’état plantule lorsque la hauteur ne dépasse pas 1m et son diamètre ne dépasse pas 5cm. Un individu est considéré comme jeune lorsque sa hauteur est comprise entre 1m et 5m et il est stérile. Un individu est adulte lorsque sa hauteur est supérieure à 5m et son diamètre est supérieur à 10cm qu’il soit fertile ou stérile. Les valeurs de taux de régénération des espèces étudiées ont été obtenues après l’application de la formule de ROTHE (1964) sur les effectifs des semenciers et des régénérés des espèces durant nos travaux sur terrain. La valeur de TR% des espèces étudiées peut varier durant toute l’année selon la période d’observation et la période de germination. Dans notre étude, TR% seront considérés comme des valeurs moyennes. Le calcul du taux de régénération (Tableau 5) nous a permis d’estimer la reconstitution ou non du peuplement de chaque espèce cible dans les différents sites de la forêt d’Ambohilero.

Tableau 5 : Taux de régénération des espèces dans chaque site

Espèces Dalbergia Dalbergia Ocotea Ocotea laevis Sites baronii monticola racemosa GELOSE 225,00% 257,14% 96,00% 68,42% GCF/CI 70,37% 64,71% 52,00% 60,00% Reste du massif 120,00% 133,33% 169,57% 84,38% Forestier (sans TGRN) Droit d’usage 133,33% 75,00% 91,67% 53,83%

Le taux de régénération des quatre espèces étudiées varie d’une espèce à l’autre et d’un site à l’autre. En effet, la rareté des individus régénérés, les exigences de germination et les conditions de coupe ne sont pas les mêmes pour chaque site. Cette différence résulte du type de transfert de gestion appliqué dans les sites et des pressions anthropiques. • Les taux de régénération de Dalbergia baronii et de D. monticola respectivement 225% et 257,14% ont été enregistrés dans le site à GELOSE. Et les faibles taux de régénération pour ces deux espèces de Dalbergia ont été enregistrés dans le site GCF/CI avec 70,37% pour Dalbergia baronii et 64,71% pour Dalbergia monticola. • Pour les deux espèces d’Ocotea, leur taux de régénération est faible dans tous les sites. Les plus grandes valeurs (169,57% pour Ocotea racemosa et 84,38% pour Ocotea laevis ) ont été enregistrées dans le reste du massif (Ambolohambana).

Page 38 Résultats et interprétations

Ces taux de régénération résultent de la différence entre le nombre des individus semenciers (Diamètre > 10cm) et ce des individus de régénération (à diamètre < 10cm). Le nombre d’individu s régénérés est surtout influencé par la germination et le développement des plantules qui sont perturbés par la structure et la physionomie de la forêt (cas des sites GCF et Reste du massif forestier) , et par la pâture des zébus dans les forêts . A cela s’ajoute, le ty pe de gestion appliqué dans les sites qui régule les prélèvements et les coupes sélectives de ces espèces. L’analyse de variance a permis de tester les différences entre les modalité s de gestion sur le taux de régénération des espèces cibles au seuil de probabilité « p = 0,05%». Les résultats sont présentés dans la planche 2.

Planche 2 : Variation de taux de régénération des espèces cibles (a : D. baronii , b : D. monticola , c : O. racemosa , d : O. laevis ) selon les modalités de gestion Le site à GELOSE (Salakanify) présente un taux de régénération élevé pour Dalbergia baronii (a) et Dalbergia monticola (b), et c’est le site GCF/CI (Amparihibe) qui a les plus faibles taux de régénération pour ces deux espèces. Pou r Ocotea racemosa (c) , c’est dans le reste du massif (Ambolohambana) que le taux de régénération est élevé. Ces taux de régénération élevés s’expliquent par le nombre des individus régénérés plus abondants que ce des individus semenciers dans le site. Et contrairement à cela, les faibles taux de régénération sont dus au fait que, les individus semenciers sont en grands nombres par rapport aux individus régénérés.

Page 39 Résultats et interprétations

Cette inégalité en nombre d’individus semenciers et individus régénérés résulte du type de ge stion appliqué et des pressions mises en jeu. En effet, selon les modalités de gestion, les prélèvements sont soit autorisés avec certaines conditions (cas de la GELOSE), soit strictement interdits (dans GCF/CI), soit libre comme dans la forêt à droit d’us age. Pour les trois espèces : Dalbergia baronii (a), Dalbergia monticola (b) et Ocotea racemosa (c), la différence du taux de régénération est hautement significative selon les modalités de gestion.

3.2.4. Structure de la population des espèces L’état de sant é de régénération des espèces étudiées est évalué par la description de la l’allure de la courbe issue de la structure démographique ; la structure démographique étant obtenue par la distribution des individus par classe de diamètre (considérée comme classe d’âge) (Planche 3-6). L’analyse de la structure de population des espèces peut être interprétée de façon suivante : - Dans le site à GELOSE (Salakanify) (Planche 3), Dalbergia baronii présente toutes les classes de diamètres et l’histogramme à une allure de « j » renversé, la régénération de l’espèce est en bonne santé. Pour l’espèce D. monticola , la régénération est perturbée. Pour les deux espèces d’ Ocotea, déjà l’allure de l’histogramme n’est pas en « j » renversé, la régénération est dérangée. Dans ce site, l’absence de certaines classes de diamètre peut s’expliquer par l’existence de coupes sélectives dues à la valorisation (Planche 3).

Planche 3 : S tructure de population des espèces cibles dans le site GELOSE (Salakanify)

- Dans le site GCF/CI (Amparihibe) les espèces cibles présentent de difficultés à se régénérer. Dans ce site, on pratique la conservation stricte des ressources forestières, ainsi les

Page 40 Résultats et interprétations individus semenciers sont nombreux et présentent une vo ûte fermée ne laissant entrer que de très faible rayonnement solaire qui est un des facteurs favorables à la régénération et à la croissance des plantules (Planche 4).

Planche 4: Structure de population des espèces cibles dans le site GCF/CI (Amparihibe)

- Dans le reste du massif, toutes les classes de diamètre sont présentes pour chaque espèce, mais l’allure des courbes n’est pas régulière (Planche 5), ce qui indique une mauvaise santé de la régénération naturelle.

Planche 5: Structure de population des espèces cibles dans le Reste du massif (Ambolohambana)

Page 41 Résultats et interprétations

- Dans le site à droit d’usage (Sahindrana), l’absence de certaines classes de diamètre montre une distribution anormale de la population , ainsi l es espèces cibles sont perturbées et présentent des difficultés à se régénérer. La population locale utilise ce site pour y collecter les ressources forestières dont elle a besoin quotidiennement (Planche 6 ).

Planche 6 : Structure de population des espèces cibles dans le site à Droit d’usage (Sahindrana) Conclusion partielle :

La régénération naturelle est caractérisée à la fois par le taux de régénération et la santé de régénération (définie par la structure de la population étudiée). Un meilleur taux de régénération ne signifie donc pas forcément un bon état de santé de régénération. On remarque que les taux de régénération des espèces étudiées sont plus élevés dans le site à GELOSE que dans le site GCF/CI.

3.3. Surface terrière de la forêt et Potentialité en bois 3.3.1. Surface terrière

La valeur de la surface terrière qu’occupent les espèces cibles (Tableau 6) varie de 2m 2/ha (site Droit d’usage) à 10, 20m 2/ha (Reste du massif) ; correspondant à un biovolume exploitable (Tableau 7) entre 7 ,69m 3/ha (Droit d’usage) et 59,07m 3/ha ( Reste du massif ).

Page 42 Résultats et interprétations

2 Tableau 6 : Surface terrière (m /ha) des espèces cibles dans chaque site Espèces D. baronii D. monticola O. racemosa O. laevis Total Sites GELOSE 0,90 0,40 2,21 1,02 4,53 GCF/CI 2,82 1,49 2,56 1,08 7,95 Reste du massif forestier 2,49 1,33 3,09 3,29 10,20 Droit d’usage 0,38 0,21 0,72 0,69 2

L’histogramme de la figure 24 nous montre que le reste du massif présente la valeur élevée de surface terrière (2,55m 2/Ha) et le site à droit d’usage possède la plus faible valeur (1,92 m2/Ha). La valeur de la surface terrière diminue au fur et à mesure que l’intensité de prélèvement augmente. 5

4 3 A AB 2 BC (m2/Ha) 1 C

Surface terrière terrière Surface 0

Reste du GCF/CI Gelose Droit d'usage massif Type de gestion P = 0, 0088 Figure 24 : Variation de la surface terrière des espèces cibles suivant les modalités de gestion Il y a une différence significative de la surface terrière selon les modalités de gestion. La figure 24 nous montre quatre groupes, le reste du massif (groupe A) qui présente une meilleure valeur de surface terrière et qui se différencie largement du Droit d’usage (groupe C) possédant la plus faible valeur de surface terrière. Les sites transférés présentent des valeurs intermédiaires telles que celle de la GCF/CI (groupe AB) qui est proche de celle du reste du massif, et celle de la Gélose (groupe BC) plus proche de celle du Droit d’usage.

3.3.2. Potentiel en bois La valeur du potentiel en bois des espèces cibles dans le Site à GELOSE 20.37 m3/ha est inférieure à celle dans le site Amparihibe (GCF/CI) 42.40 m3/ha. C’est quand même une valeur moyenne pour un site pratiquant la valorisation. Tableau 7 : Biovolume exploitable (m 3/ha) des espèces cibles dans chaque site Espèces D. baronii D. monticola O. racemosa O. laevis Total Sites GELOSE 3,64 1,46 11,30 3,97 20,37 GCF/CI 15,70 7,24 15,04 4,42 42,40 Reste du massif forestier 15,34 6,63 18,38 18,72 59,07 Droit d’usage 1,47 0,85 2,76 2,61 7,69

Page 43 Résultats et interprétations

La figure 25 nous montre la variation du biovolume exploitable des espèces cibles dans chaque site. Le reste du massif présente la valeur élevé (14,77m 3/Ha) de biovolume exploitable et le site à Droit d’usage présente la valeur la plus faible (1,92m 3/Ha). Comme la surface terrière, le biovolume exploitable des espèces cibles diminue au fur et à mesure que l’intensité de prélèvement augmente.

20 A 15 AB 10 BC C 5 0

Biovolume (m3/Ha) Biovolume Reste du GCF/CI Gelose Droit d'usage massif Type de gestion P = 0,0083

Figure 25 : Variation du Biovolume exploitable (P = 0,0083) des espèces dans chaque site La différence est significative du point de vue biovolume suivant les modalités de gestion. La figure 25 nous montre quatre groupes, le reste du massif forestier (groupe A) sans TGRN qui présente une grande valeur de biovolume et qui se différencie largement du Droit d’usage (groupe C) qui possède la plus faible valeur. Les sites transférés présentent des valeurs intermédiaires telles que celle de la GCF/CI (groupe AB) qui est proche de celle du reste du massif, et celle de la Gélose (groupe BC) plus proche de celle du Droit d’usage. Ces différences de valeurs de surface terrière et de biovolume exploitable sont attribuées à l’inégalité de l’intensité de prélèvement des bois des espèces cibles à l’intérieur de chaque site. Ainsi, il y a inégalité de nombre des individus des espèces cibles dans les sites selon les différentes modalités de gestion.

4. PRESSIONS ET MENACES Comme tous les produits forestiers, les espèces étudiées sont utilisées par la population locale (Tableau 8). 4.1. Utilisations des espèces cibles Les espèces étudiées sont collectées directement pour la vente locale ou nationale, ou pour être utilisées comme bois de construction, dans la fabrication des meubles, dans l’ébénisterie, dans la parqueterie, dans la menuiserie.

Page 44 Résultats et interprétations

Tableau 8 : Utilisations des espèces étudiées

Descripteurs Noms Parties Utilisation Uvs Espèces vernaculaires utilisées Voambona Troncs, Planches (menuiserie,) Dalbergia baronii Bois de rose Branches Bois de chauffes 0,39% Dalbergia monticola Andramena Poudres de Médicinales bois Varongy Troncs Planches : menuiserie, Branches construction Ocotea racemosa Poudres de Bois de chauffes, 0,59% Ocotea laevis bois Manches d’outils Médicinales Ainsi, elles ont une valeur d’usage productif car elles proviennent directement de la nature et sont vendues sur le marché. De ce fait, beaucoup d’exploitants sont venus dans la forêt d’Ambohilero et se procurent des produits forestiers. Ils cherchent à rentabiliser au maximum leurs exploitations en prélevant des bois de valeur. Des pressions humaines sur les ressources forestières se présentent alors. Quelques espèces prélevées et utilisées par la population locale sont données en annexe 5. Une modèle de fiche d’enquête est présentée dans l’annexe 6.

4.2. Pressions et menaces sur les espèces cibles Les enquêtes auprès des populations locales (villageois à proximité des sites), les observations directes sur terrain et les recherches bibliographiques affirment qu’après la riziculture et l’élevage, l’exploitation des ressources naturelles constitue la principale source de revenu de la population. Les menaces qui pèsent sur les habitats de ces espèces sont d’origine anthropique et/ou naturelle. Les principales menaces sont l’aménagement du bas fond en rizière (donnant le droit de défricher le versant), la pratique du Tavy (Photo 7); l’expansion des Tavy entraine la perte et la destruction des habitats des espèces végétales. L’augmentation de tracés forestiers à chaque coupe pour la recherche de bois de construction constitue également une menace pour les habitats des espèces cibles. Les pâtures des zébus dans la forêt qui détruit les jeunes plants des espèces : les villageois font paître leurs zébus dans la forêt durant la saison agricole et c’est seulement à la moisson qu’ils les ramènent pour les travaux de « hosy vary ». Ces situations se rencontrent dans les sites à GELOSE et à GCF/CI.

Page 45 Résultats et interprétations

L’exploitation minière (Photo 8) illicite, de pierres artisanales, pierres précieuses, qui attire de plus en plus les gens dans la région Didy et la forêt d’Ambohilero est actuellement l’une des principales menaces qui pèse sur l’habitat des espèces cibles. Cette exploitation minière se rencon tre dans le reste du massif qui est une zone non transférée.

Photo 7 : Tavy en pleine forêt d’Ambohilero (Didy)

Photo 8: Trous (Lavaka) issus des exploitations minières en pleine forêt d’Ambohilero (Didy)

Page 46 Résultats et interprétations

Le tableau 9 nous résume les caractéristiques différences sites gérés sous différentes modalités de gestion. Tableau 9: Tableau comparatif des quatre sites d'études

Type de gestion Espèces étudiées TGRN GELOSE TGRN GCF Sans TGRN Gestion communale Paramètres Densité 12 ind/ha 27 ind/ha 20 ind/ha 3 ind/ha Taux de régénération 225% 70,37% 120% 133,33% Dalbergia baronii Surface terrière 0,90 m2/ha 2,82 m2/ha 2,49 m2/ha 0,38 m2/ha Biovolume 3,64 m3/ha 15,70 m3/ha 15,34 m3/ha 1,47 m3/ha Pressions et menaces Coupes illicites, Pâture Pâture Forage minier, Tavy Prélèvements intensifs Densité 7 ind/ha 17 ind/ha 15 ind/ha 2 ind/ha Taux de régénération 257,14% 64,71% 133,33% 75% Dalbergia monticola Surface terrière 0,40 m2/ha 1,49 m2/ha 1,33 m2/ha 0,21 m2/ha Biovolume 1,46 m3/ha 7,24 m3/ha 6,63 m3/ha 0,85 m3/ha Pressions et menaces Coupes illicites, Pâture Pâture Forage minier, Tavy Prélèvements intensifs Densité 25 ind/ha 25 ind/ha 23 ind/ha 6 ind/ha Taux de régénération 96% 52% 169,57% 91,67% Ocotea racemosa Surface terrière 2,21 m2/ha 2,56 m2/ha 3,09 m2/ha 0,72 m2/ha Biovolume 11,30 m3/ha 15,04 m3/ha 18,38 m3/ha 2,76 m3/ha Pressions et menaces Coupes illicites, Pâture Pâture Forage minier, Tavy Prélèvements intensifs Densité 19 ind/ha 15 ind/ha 32 ind/ha 6 ind/ha Taux de régénération 68,42% 60% 84,38% 53,83% Ocotea laevis Surface terrière 1,02 m2/ha 1,08 m2/ha 3,29 m2/ha 0,69 m2/ha Biovolume 3,97 m3/ha 4,42 m3/ha 18,72 m3/ha 2,61 m3/ha Pressions et menaces Coupes illicites, Pâture Pâture Forage minier, Tavy Prélèvements intensifs

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Quatrième partie :

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Discussions et recommandation

1. DISCUSSIONS Certains aspects relatifs à la méthode d’étude ainsi qu’aux résultats obtenus feront l’objet de quelques discussions. 1.1. La région de Didy La région de Didy est classée depuis longtemps dans le domaine de l’Est selon Humbert (1965) et est soumise à un climat de type per-humide chaud (Donque, 1975) avec comme spécificité l’humidité relative élevée et l’absence de saison sèche (ANGAP, 2000). Selon les résultats de notre étude issus de traitement des données météorologiques, au cours de la dernière décennie (2001-2011), de la Direction Générale de la Météorologie Ampandrianomby, le climat de la région révèle actuellement des changements tels que l’existence de saison sèche par l’irrégularité et diminution de précipitation (Figure 1). 1.2. Le choix des sites de relevés Les sites d’étude ont été choisis selon leur accessibilité, la présence ou l’abondance plus ou moins élevée des espèces cibles, et la distance entre les sites d’étude. Nous avons essayé de cibler des sites suivant les localités proches des zones gérées et appuyés par le projet COGESFOR (Gestion Locale Sécurisée), CI (Gestion Contractualisée des Forêts), et un site dans le reste du massif dans la forêt d’Ambohilero. Par manque de temps, il n’a pas été possible de faire une prospection minutieuse de tout l’ensemble des sites. Cependant, la répartition homogène de l’emplacement des relevés peut permettre une déduction sur la représentativité des résultats obtenus. Le total des surfaces relevées est de 1,8ha.

1.3. La détermination des espèces La détermination des espèces cibles a été difficile car la population locale ne porte aucune distinction entre les espèces de même genre. De plus, lors de notre descente, les espèces cibles étaient tous en état végétatif ce qui a rendu l’identification des espèces encore plus difficile. Les noms scientifiques des espèces récences dans la forêt durant les collectes de données ont été vérifiés par consultation des ouvrages (Plant book, Flore générique des arbres de Madagascar) et des bases de données (TROPICOS). 1.4. Les résultats Les résultats des études effectuées sont informatifs, sans être exhaustifs, mais certain point sur la régénération naturelle spécifique, le potentiel en bois, les menaces et pressions méritent d’être discutés.

Page 48 Discussions et recommandation

1.4.1. Structure de végétation et richesse floristique La forêt de Didy connue sous le nom de Forêt classée d’Ambohilero est une forêt de moyenne altitude ; elle présente les caractéristiques et les structures de forêt dense par la présence des grands arbres tel que Canarium madagascariense , Tambourissa tricophylla. Les inventaires floristiques dans tous les sites étudiés ont permis de recenser 155 espèces réparties dans 58 familles. Les quatre sites présentent une légère différence sur la composition floristique. L’inventaire réalisé par l’IEFN en 1996, a donné 435 espèces dans les forêts denses humides sempervirentes de moyenne altitude. Les familles les mieux représentées dans la forêt classée d’Ambohilero sont caractéristiques des forêts orientales malagasy. En comparant nos résultats avec ceux des autres sites, la forêt de Betampona (Rakotomalaza et Messmer, 1999, D’Amico et Gautier, 2000, Rabenatoandro, 2001, Tahirinirainy, 2010) la ressemblance est marquée par la dominance des espèces de la famille des RUBIACEAE, des EUPHORBIACEAE, des CLUSIACEAE et des LAURACEAE. Dans les forêts de moyenne altitude, les familles les mieux représentées sont: MYRTACEAE, EUPHORBIACEAE, LAURACEAE, ANACARDIACEAE, et CLUSIACEAE. A Ranomafana, les familles les mieux représentées sont: MONIMIACEAE, LAURACEAE, MYRTACEAE, ELEOCARPACEAE, STERCULIACEAE, et CLUSIACEAE. Dans la RNI d’Andringitra, la famille de MONIMIACEAE est peu représentée ; par contre la famille de LAURACEAE et celle d’EUPHORBIACEAE sont bien représentées. (Andriambelo et al, 2005)

1.4.2. Pollinisation et dispersion des graines Les pollinisateurs des espèces étudiées n’ont pas pu être correctement observés fautes de temps. Ainsi, notre travail ne donne que des renseignements, sur le mode de pollinisation des espèces étudiées, issus des littératures et des études antérieures. 1.4.3. Régénération naturelle La régénération est considérée comme un des critères déterminants dans l’évaluation du risque d’extinction. Le calcul de taux de régénération et l’interprétation de ROTHE (1964) ne reflètent pas toujours la vérité sur le terrain, c’est le cas de Dalbergia monticola dans le site à GELOSE avec un bon Taux de Régénération (257,14%), et le cas de Dalbergia baronii du même site avec un meilleur Taux de Régénération (225%). Ces valeurs sont obtenues par le rapport des régénérés sur les semenciers qui sont très faibles. En fait, l’évaluation de leurs

Page 49 Discussions et recommandation risques d’extinction ne doit pas se baser sur ces taux mais plutôt sur l’absence des classes intermédiaires de diamètre indiquant un problème de régénération de ces espèces d’après l’analyse et la structure démographique. Les résultats de la présente étude (dans la forêt d’Ambohilero) montre un déficit de régénération des espèces cibles dans le site GCF/Amparihibe à conservation stricte. Des études similaires sur quelques espèces de Dalbergia ont été réalisées dans la région Atsimo-Atsinanana (corridor Ranomafana – Andringitra) et montre un déficit de régénération pour D. baronii (12.5%) et D. monticola (25%) par manque d’individus régénérés (Ramamonjy, 2006). En effet, la régénération naturelle semble être régie par plusieurs facteurs : - La germination des graines et l’installation des semis qui pourraient se faire sous un couvert relativement dense. Cependant, les semis auraient besoin d’une certaine quantité de lumière pour que leur dynamique soit optimale. En effet, la présence de traces d’exploitation semble avoir un effet sur la régénération car l’ouverture de la canopée obtenue après une exploitation forestière favorise la mise en lumière des semis et entraine une survie plus élevée et une croissance plus rapide des plantules que sous un couvert dense (ALGOET, 2008). - La rareté des individus régénérés peut être due à leur exigence écologique spécifique qui est aggravée par les conditions environnantes telles que les concurrences interspécifiques limitant leur développement et la pâture des zébus détruisant les plantules. 1.4.4. Potentiel en bois La surface terrière et le biovolume sont des indicateurs hautement significatifs dans le cadre d’un suivi écologique en milieu forestier. En effet, les forêts subissent directement les actions d’une exploitation et les influences des conditions du milieu. Par ailleurs, certaines modalités de transfert de gestion visent à exploiter de façon raisonnée les bois d’œuvre (cas de la forêt d’Ambohilero), d’où les intérêts de se focaliser sur les espèces étudiées. • Surface terrière La valeur de la surface terrière (pour toutes les espèces confondues) pour la forêt d’Ambohilero est de 44 m²/ha. (Randriamboahanginjatovo, 1997) La surface terrière occupée par les individus des espèces cibles varie de 0,38m²/ha à 2,82m²/ha pour Dalbergia baronii , 0,21m²/ha à 1,49 m²/ha pour Dalbergia monticola , 0,72 m²/ha à 3,09 m²/ha pour Ocotea racemosa et 0,69 m²/ha à 3,29 m²/ha pour Ocotea laevis . La présente étude montre que la surface terrière occupée par les espèces cibles est faible dans le site à GELOSE (Salakanify) où il y a valorisation. Cependant, un mécanisme de

Page 50 Discussions et recommandation compensation est observé comme le nombre assez élevé d’individus régénérés dans ce site. Dans les sites où il y a une stricte conservation, la surface terrière des espèces cibles est plus élevée, mais les individus régénérés sont peu nombreux. Des études faites dans des zones touchées par l’exploitation de Dalbergia au Nord de l’île montrent une surface terrière très faible (G = 0.13m 2/ha) et dans une zone non touché par l’exploitation (G = 2.34m 2/ha). (DBEV, 2010) • Biovolume Les valeurs du biovolume des espèces cibles varient entre 1,47m 3/ha et 15,7 m3/ha pour Dalbergia baronii , 0,85 m3/ha et 7,24 m3/ha pour Dalbergia monticola, 2,76 m3/ha et 18,38 m3/ha pour Ocotea racemosa et entre 2,61 m3/ha et 18,72 m3/ha pour Ocotea laevis . Les valeurs du biovolume des espèces cibles dans le site transféré selon la méthode de GELOSE (Salakanify) sont inférieures à celles dans le site GCF/CI (Amparihibe). Le volume moyen de bois exploitables pour l’ensemble de la forêt d’Ambohilero est de 85 m3/ha. (Randriamboahanginjatovo, 1997) L’inventaire de la forêt d’Ambohilero donnait une valeur de 0,1m 3/ha de palissandre de diamètre supérieur au diamètre minimum d’exploitabilité. (Randriamboahanginjatovo, 2002) Des études faites dans des zones touchées par l’exploitation de Dalbergia au Nord de l’île montrent un biovolume sur pied faible (V = 0,94m 3/ha) et dans une zone non touchée par l’exploitation (V = 18,01 m3/ha). (DBEV, 2010)

1.4.5. Pressions et menaces Les pressions définies comme étant les sources de dégradations. Les impacts sont les dégradations proprement dites. Les pressions et les menaces sont nombreuses et sont toujours les mêmes pour les espèces comme celles qui font l’objet de cette étude. Le défrichement et la pratique de Tavy pourront entraîner une fragmentation de l’habitat des espèces et une extinction locale de ces espèces.

2. RECOMMANDATIONS Les activités humaines exercent des importantes pressions sur les espèces cibles et leurs habitats. Afin de bien gérer ces espèces sous ces conditions imposées par les activités humaines, toutes initiatives de conservation doivent être associées à la création de bénéfices pour les populations locales. Ces bénéfices peuvent résulter d’un maintien des ressources naturelles. Les besoins croissants de l’homme donnent la nécessité de protéger et de conserver les

Page 51 Discussions et recommandation ressources naturelles. Ainsi, si on veut conserver les espèces cibles il faut conserver également l’habitat en général où elles vivent. La conservation des populations et des communautés naturelles constitue la meilleure stratégie pour la protection à long terme de la diversité biologique. Dans les résultats, nous n’avons pas de très bon taux de régénération, due à la perturbation au niveau de la régénération des espèces étudiées qui sont des conséquences des actions anthropiques comme le défrichement et les coupes illicites de bois. Ce qui veut dire que le taux de prélèvement de ces espèces est supérieur à la productivité nette disponible. De ce fait, le maintien et la reconstitution de la population restante dans leur milieu naturel s’impose pour protéger la régénération naturelle de ces espèces étudiées et préserver les besoins de la génération future. Quelque soit les types, l’exploitation légale des forêts doit toujours être conditionnée par l’existence de texte mentionnant le nombre des arbres à abattre et les conditions techniques de mise en œuvre de l’exploitation qui visent à rationnaliser l’exploitation et à mieux conserver le patrimoine forestier. Et plus important, ce texte doit s’appliqué à tous les exploitants de la forêt, sans exceptions, sans aucune modification. Un diamètre minimal d’exploitabilité (DME) a été choisi pour les produits forestiers d’Ambohilero, ce DME est de 30cm (FFEM, 2007). Vu le nombre insuffisant de ces espèces cibles dans nos sites, il s’avère nécessaire de les conserver en dehors de leur milieu naturel. Dans ce cas, la conservation de ces espèces menacées dans de pépinières est adéquate pour essayer de les réintroduire artificiellement dans leur habitat naturel.

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CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Conclusion et perspectives

CONCLUSION

Cette étude a été une opportunité pour mieux connaître les ressources forestières d’Ambohilero du point de vue bois d’œuvre exploitables, plus exactement les bois nobles (précieux) tels que : Dalbergia baronii , Dalbergia monticola , Ocotea racemosa et Ocotea laevis . Elle a également permis de voir les différences entre l’état et les situations des espèces étudiées selon les modalités de gestion mis en place dans la forêt d’Ambohilero. Les objectifs, quant à la caractérisation de l’écosystèmes qui abritent les espèces étudiées, l’évaluation des pressions et menaces qui pèsent sur les espèces et leur milieu, ainsi que l’étude de la disponibilité en bois des espèces étudiées sont atteints. L’étude a été faite dans des sites transférés sous différentes modalités de gestion (GELOSE, GCF), dans des sites se trouvant dans le reste du massif forestier d’Ambohilero et dans des sites de droit d’usage. La forêt classée d’Ambohilero est très estimée du fait qu’elle abrite des essences à bois d’œuvres et de bois précieux. Les caractéristiques écologiques et dendrométriques de la forêt d’Ambohilero informent sur l’état actuel des ressources naturelles notamment les espèces étudiées et leur habitat. Ces espèces sont menacées de disparition du fait de la dégradation de la forêt par la pratique du « Tavy » d’une part et les activités d’exploitation illicite (coupe non autorisée, exploitation minière des pierres précieuses et industrielles) qui perturbent leur habitat d’autre part. Les taux de régénération des espèces cibles dans les sites de la forêt d’Ambohilero varient de 52% ( Ocotea racemosa, site GCF) à 257,14% ( Dalbergia monticola , site GELOSE). Selon les modalités de gestion des sites, une différence significative du taux de régénération a été remarquée. De même, pour la surface terrière des espèces cibles variant de 0,21m²/ha ( Dalbergia monticola , dans le site à Droit d’usage) à 3,29m²/ha ( Ocotea laevis , dans le Reste du massif forestier) et leur biovolume exploitable varie entre 0,85m 3/ha ( Dalbergia monticola , dans le site à Droit d’usage) et 18,72m 3/ha ( Ocotea laevis , dans le Reste du massif forestier); une différence significative a été observée selon les modalités de gestion des sites. En effet, la différence résulte du fait que certaines modalités de gestion (GELOSE) autorisent les prélèvements des ressources, avec certaines conditions, pour une valorisation raisonnée ; tandis que d’autre modalité (GCF) interdit strictement les prélèvements des ressources forestières. Ainsi, à cause des conditions engendrées par l’existence ou non des

Page 53 Conclusion et perspectives prélèvements dans les sites, le nombre des individus régénérés et des individus semenciers n’est pas équilibré. On note, que les taux de régénération des espèces étudiées sont meilleurs dans les sites pratiquant la valorisation raisonnée (GELOSE) que dans les sites à stricte conservation. Et les valeurs du biovolume exploitable des espèces cibles sont meilleures dans les sites à stricte conservation que dans les sites pratiquant la valorisation raisonnée. Ces taux résultent de la différence de nombres des individus des espèces cibles dans chaque site. Et l’inégalité des nombres d’individus des espèces cibles dans chaque site résulte de la différence de modalité de gestion de ces sites. Vu la valeur des taux de régénération et le potentiel en bois des espèces étudiées dans la forêt classée d’Ambohilero, sachant que la forêt présente des sites à valorisation raisonnée (GELOSE du COGESFOR) et des sites à stricte conservation (GCF du CI) et malgré les exploitations illicites persistantes, la forêt d’Ambohilero est encore en bon état. Ce qui prouve l’efficacité de la mise en place des systèmes de transfert de gestion. La gestion de la forêt d’Ambohilero doit toujours se concentrer sur la sauvegarde et la consignation de la richesse biologique ainsi que sur l’utilisation rationnelle des essences à bois d’œuvres et bois précieux. Les conditions de prélèvements devraient être reconsidérées. La situation actuelle demande la réduction du pâturage en forêt, et la réalisation d’interventions sylvicoles qui favorisent la régénération des arbres. Les résultats de ce travail sont loin d’être exhaustifs. C’est pourquoi nous proposons quelques perspectives de recherches : - des investigations doivent être encore poursuivies dans d’autres sites du moins pour vérifier la prédiction des zones potentiellement occupées par les espèces. - Une résolution du déficit de régénération des espèces cibles. L’objectif de développement que porte notre projet est de rassembler et/ou de créer les connaissances scientifiques nécessaires à l’élaboration de stratégies de conservation et de gestion durable des espèces de Dalbergia et d’ Ocotea et des écosystèmes qui les abritent. Cependant, cet objectif ne pourra être atteint que sur le long terme et non dans le temps du projet. En effet, beaucoup de travail reste à accomplir concernant ces espèces étudiées. Mais, plus important encore, il est nécessaire d’accorder une mûre réflexion sur la conservation de ces espèces vu les pressions et menaces qui pèsent sur elles et leurs habitats naturels.

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Page 61

ANNEXES

AAAnnexes Annexes

Annexe 1: Donnés météorologiques de la région de Didy (Ambatondrazaka), source : Direction Météorologique Ampandrianomby

Mois juillet Aout Sept Oct Nov Dec Jan Fév Mars Avril Mai Juin Paramètres

T (°C) moyenne max 25,1 27,38 26,97 29 31,42 31,32 29,96 29,94 29,61 29,38 27,95 25,1

T (°C) moyenne min 10,2 10,15 11,27 12,72 14,41 16,6 18,23 17,95 16,97 15,1 13,47 11,38

T (°C) moyenne 17,65 18,765 19,12 20,86 22,915 23,96 24,095 23,945 23,29 22,24 20,71 18,24

P (mm) Moyenne 20,02 10,86 19,6 33 90,9 242,01 364,29 391,28 230,78 60,69 30,38 0,73

Page I AAAnnexes

Annexe 2: Caractéristiques et structures des formations végétales de chaque site

Sites GELOSE GCF/CI RESTE DU DROIT Caractéristiques MASSIF D’USAGE Localisation et Salakanify Amparihibe Ambolohambana Sahindrana Coordonnées S 18°04’45.4’’ S 18°07’34.4’’ S 18°01’45.04’’ S 18°07’43.4’’ géographiques E 48°33’22.6’’ E 48°36’20.1’’ E 48°37’31.3’’ E 48°34’12.5’’ a-Supérieure a-Supérieure a-Supérieure a-Supérieure ]10m-16m] (51%) ]12m-18m] (74%) ]12m-20m] (81%) ]6m-10m] (22%) Stratification b-Moyenne b-Moyenne b-Moyenne b-Moyenne (degré de ]6m-10m] (63%) ]6m-12m] (75%) ]6m-12m] (75%) ]2m-6m] (37%) recouvrement) ]2m-6m] (64%) ]2m-6m] (62%) ]2m-10m] (62%) c-Inférieure c-Inférieure c-Inférieure c-Inférieure ]0m-2m] (88%) ]0m-2m] (42%) ]0m-2m] (42%) ]0m-2m] (92%) a a a a LAURACEAE LAURACEAE LAURACEAE MYRTACEAE SAPOTACEAE EUPHORBIACEAE BURSERACEAE LAURACEAE MALVACEAE SAPOTACEAE RUBIACEAE, CLUSIACEAE SAPOTACEAE b b b b Familles les plus MYRTACEAE LAURACEAE, LAURACEAE, MYRTACEAE représentées LAURACEAE MYRTACEAE, MYRTACEAE, LAURACEAE PANDANACEAE EUPHORBIACEAE RUBIACEAE, CLUSIACEAE CYATHEACEAE c c c c ACANTHACEAE ACANTHACEAE ACANTHACEAE, ACANTHACEAE RUBIACEAE RUBIACEAE a a a a Cryptocarya sp. Uapacca sp. Ocotea cymosa Eugenia sp . Chrysophyllum Chrysophyllum Chrysophyllum Cryptocarya sp. boivinianum boivinianum boivinianum Syzygium Dombeya lucida Cryptocarya sp. Canarium bernianum madagascariensis Espèces les plus b b b b représentées Cryptocarya sp. Uapacca sp. Eugenia sp. Eugenia sp . Eugenia sp. Chrysophyllum Syzygium Cryptocarya sp. Symphonia sp. boivinianum bernianum , Syzygium Pandanus sp. Cryptocarya sp. Cyathea sp. bernianum Psychotria sp c c c b Hypoestes sp. Hypoestes sp, Hypoestes sp. Hypoestes sp Psychotria sp. Psychotria sp. Psychotria sp

Page II Annexes

Annexe 3: Liste floristique globale de la forêt d’Ambohilero

FAMILLES Noms scientifiques noms vernaculaires Origines Types Biologiques ACANTHACEAE Hypoestes sp. Betonona Trop Th AGAVACEAE Dracaena sp. Hasina Trop mp ANACARDIACEAE Micronichia tsiramiramy Tsiramiramy ANACARDIACEAE Prothorus ditimena Dintimena I Mp ANNONACEAE Xylopia buxiflora Hazoambo End Mp APHLOIACEAE Aphloia theiformis mp APOCYNACEAE Carissa spinarium End Mp APOCYNACEAE Craspidospermum verticillatum Vandrika AQUIFOLIACEAE Ilex mitis Hazondrano End mp ARALIACEAE Poliscias sp. Trop mp ARALIACEAE Schefflera bojeri mp ARECACEAE Dypsis sp. End mp ASTERACEAE Brachylaena ramiflora Hazotokana End mp ASTERACEAE Mikania scandens Vahinatsidy L ASTERACEAE Psiadia altissima Dingadingana mp ASTERACEAE Vernonia sp. Ambiaty End mp ASTEROPEIACEAE Asteropeia micraster Manoka End Mp BALSAMINACEAE Impatiens sp. BURSERACEAE Canarium madagascariense Ramy End Mp CAMMELINACEAE Floscopa glomerata Ahitrakondro Th CANNELACEAE Cinnamosma sp . Malaohazo CELASTRACEAE Evonymopsis sp. Voasivory CLUSIACEAE Calophyllum sp. Vintanona CLUSIACEAE Garcinia pauciflora Voantalanana End Mp CLUSIACEAE Garcinia sp. Kijy beravina Mp

Page III Annexes

FAMILLES Noms scientifiques noms vernaculaires Origines Types Biologiques CLUSIACEAE Harungana madagascariensis Harongana Afr.Trop.Mascr CLUSIACEAE Mammea bongo Vongo Mp CLUSIACEAE Symphonia fasciculata Kijy kely ravina mp CLUSIACEAE Symphonia tanalensis Kijimboalavo End mp CLUSIACEAE Symphonia verrucosa Kijy mp COMBRETACEAE Terminalia tetrondra Mantadia mp CONNARACEAE Agelaea pentagyna Vahimainty End L CONNARACEAE Cnestis polyphylla Vahivoloina Trop L CUNONIACEAE Wenmannia rutembergii Hazomena/lalona End Mp CYATHEACEAE Cyathea simili Fanjana Trop Hc EBENACEAE Diospyros sp. Hazomafana mp EBENACEAE Maba sp. Apanga ravina mp ELAEOCARPACEAE Elaeocarpus sp. Mokaranana madinidravina Trop Mp ELAEOCARPACEAE Sloanea rhodonta Vonanana End Mp ERYTHROXYLACEAE Erythroxylum sp. Menahihy mp EUPHORBIACEAE Amyrea sp. mp EUPHORBIACEAE Blotia hildebrandtii Malambovony EUPHORBIACEAE Bridellia tulasneana Arina End Mp EUPHORBIACEAE Croton mongue Molanga End mp EUPHORBIACEAE Drypetes madagascariensis Maroampototra End mp EUPHORBIACEAE Euphorbia tetraptera Samata End np EUPHORBIACEAE Eupborbia sp. Fangadianovy mp EUPHORBIACEAE Orfilea coriacea Malambovony Mp EUPHORBIACEAE Macaranga abovata Mongy End mp EUPHORBIACEAE Macaranga cuspidata Mokaranana be ravina End mp EUPHORBIACEAE Macaranga oblongifolia Mokaranana End mp

Page IV Annexes

FAMILLES Noms scientifiques noms vernaculaires Origines Types Biologiques EUPHORBIACEAE Serugada boiviniana Hazoambo Mp EUPHORBIACEAE Uapaca densifolia Voapaka kely rav mp EUPHORBIACEAE Uapaca thouarsii Voapaka be ravina mp FABACEAE Abrus precatorius Voamaintilany Trop L FABACEAE Albizzia gummifera Volomborona Trop mp FABACEAE Chassalia sp. Mp FABACEAE Dalbergia baronnie Voambona fotsy I Mp FABACEAE Dalbergia monticola Voambona mainty FABACEAE Desmodium ascendes Famolakantsy Asie Ch FABACEAE Mundulea sp. End np FABACEAE Phylloxylon ensifolius Tsirika End np FLAGELLARIACEAE Flagellaria indica Vahipika Cosm L HYPERICACEAE Psorospermum trichophyllum Fotsiavadika End Mp HYPERZIACEAE Hyperzia sp. Somorona Ep ICACINACEAE Cassinopsis ciciata Famala tampoka End Mp LAURACEAE Cryptocarya perrieri Tavolo lava ravina mp LAURACEAE Cryptocarya sp. Tavolo pihina mp LAURACEAE Cryptocarya thouvenotii Tavolo manitra End Mp LAURACEAE Ocotea laevis Varongy mena End Mp LAURACEAE Ocotea racemosa Varongy beravina End Mp LAURACEAE Ravensara aromatica Tavolo End Mp LAURACEAE Ravensara floribunda Tavolo lavaravina End Mp LILIACEAE Asparagus simulans Tsivoaramona G LILIACEAE Asparagus vavinellatus Arivoravina vavy Hc LOGANIACEAE Anthocleista longifolia Lendemybe ravina End Mp LOGANIACEAE Buddleia sp. Sambito mp

Page V Annexes

FAMILLES Noms scientifiques noms vernaculaires Origines Types Biologiques MALVACEAE Byttneria sp. Vahimbolovary L MALVACEAE Dombeya lucida Hafoboalavo End mp MALVACEAE Grewia rotunda Afopotsy End mp MALVACEAE Sterculia sp. mp MELASTOMATACEAE Clidenia hirta Mazambody Cos Trop Th MELASTOMATACEAE Dichaetanthera articulata Tsitrotroka lahy mp MELASTOMATACEAE Dichaethantera blongifolia Tsitrotroka vav mp MELASTOMATACEAE Memecylon clavistaminum Tsimamasatsokina mp MELASTOMATACEAE Tristemma verrusanium Voatrotroka End Th MELASTOMATACEAE Cissampelos sp. Vahitsivolavola L MENNISPERMACEAE Burasaia madagascariensis Amboralakamisy End mp MENNISPERMACEAE Tambourissa ampifolia End mp MONNIMIACEAE Tambourissa tricophylla Ambora End mp MORACEAE Ficus sp. Voara be ravina mp MORACEAE Morus alba Voaroy End MORACEAE Pachytrophedimepate Dipaty lavaravina End mp MORACEAE Streblus sp. Tsipatika mp MORACEAE Treculia sp. MYRSYNACEAE Maesa lanceolata Voarafitra mp MYRSYNACEAE Oncostemum lauriflorum Ramitsiaka End mp MYRSYNACEAE Oncostemum palmiforme Hasinto End mp MYRSYNACEAE Oncostemum platicladum Ramitsiaka lavaravina End Mp MYRTACEAE Eugenia acumenae Rotra lavaravina End mp MYRTACEAE Eugenia berneri Rotra fotsy End mp MYRTACEAE Eugenia lagubris Rotra madinidravina End mp MYRTACEAE Psidium cattleianum Goavy tsinahy Am. Trop. np

Page VI Annexes

FAMILLES Noms scientifiques noms vernaculaires Origines Types Biologiques MYRTACEAE Psidium guayava Goavy be Trop np MYRTACEAE Syzygium sp. Rotra Mp OCHNACEAE Ochna sp. Trop Mp OLEACEAE Noronhia sp. Tsilaitra mp OLEACEAE Norhonia verticillata Tsilaitra madinidravina End mp OLEACEAE Olax emirnense Tsilaitra be ravina mp OLEACEAE Olea madagascarensis Molopangady lavaravina End ORCHIDACEAE Angraecum eburneum End Ep ORCHIDACEAE Bulbophyllum sp. Trop Ep ORCHIDACEAE Calanthe sp. Hc PANDANACEAE Pandanus madagascarensis Vakoana mp PASSIFLORACEAE Passiflora foetida Garana Am. Trop. L POACEAE Megastachya sp. Tsongolovolo End Th POACEAE Panicum ambositrense Ahipody Trop Hc POACEAE Paspalum conjugatum Ahipisaka Th POACEAE Setaria sp. PROTACEAE Dilobeia thouarsii Rivona End mp RHAMNACEAE Bathioramnuslavelii ROSACEAE Rubus mollucanus Takoaka RUBIACEAE Breonadia salicina Sodiranto RUBIACEAE Breonia sp. Molopangady RUBIACEAE Canthium perrieri Pitsikahitra be ravina Inde mp RUBIACEAE Canthium sp. Kafeala I mp RUBIACEAE Chassalia acutifolia RUBIACEAE Coffea mangoroensis Kafeala np RUBIACEAE Coptosperma sp. Ankahitra np

Page VII Annexes

FAMILLES Noms scientifiques noms vernaculaires Origines Types Biologiques RUBIACEAE Danais fragrans Vahimantsina L RUBIACEAE Gaertnera macrostipula Tsikafekafe mp RUBIACEAE Gaertnera obovata mp RUBIACEAE Ixora sp. Tsontsoraka RUBIACEAE Mussaenda sp. Fanalatainjaza RUBIACEAE Pauridiantha paucinervis Tabarinasy End RUBIACEAE Psychotria parkeri Fisatendro RUBIACEAE Psychotria sp. Hazovato, Hazomaintso End mp RUBIACEAE Saldinia miritoides a Maroampototra be ravina End mp RUTACEAE Evodia fatraina RUTACEAE Zanthoxyllum thouvenotii Tsianihamposa End mp SAPINDACEAE Crataeva sp. Sombito Beravina SAPINDACEAE Paulinia pinnata Vahinakoho L SAPINDACEAE Tina chapeleriana Lanary madinidravina End mp SAPINDACEAE Tina striata Lanary End mp SAPOTACEAE Chrysophylllum boavinianum Famelopotsy End Mp SAPOTACEAE Faucheria thouvenotii Nanto End mp SAPOTACEAE Gambeya boivinianum Famelona Am. Trop. Mp SAPOTACEAE Syderoxylon sp. SMILAXACEAE Smilax kraussiana Vahiviatra Trop L SOLANACEAE Physalis peruviana Voanatsindrana Trop STRELITZIACEAE Ravenala madagascarensis Ravinala End mp ULMACEAE Trema orientalis Andrarezina Trop mp VERBENACEAE Clerodendron magnoliafolium Atamba beravina End mp VERBENACEAE Clerodendron arenarium Atamba fotsy End np VERBENACEAE Lantana camara Radriaka Am. Trop. mp

Page VIII Annexes

Légende du liste floristique global d’Ambohilero :

FB : Forme bioloogique End : Endémique AB : Affinité Biogéographique I : Indéterminé

Afr : Afrique TB : Type Biologique

Afr Trop : Afrique Tropicale Mp : Mésophanérophytes

Afr Trop-Aust : Afrique Tropicale Australie Mp :Microphanérophytes

Afr Trop-Masc : Afrique Tropicale et Mascareignes Np: Nanophanérophytes

Trop : Tropical Ch: Chaméphytes

Trop et Subtrop : Tropicale et Subtropicale He: Hémicryptophytes

Cosmopolite Trop : Cosmopolite tropicale G: Géophytes

Inde M/car : Inde et Madagascar Th: Thérophytes

Pan Trop : Pantropical E: Epiphytes

Reu et M/car : Réunion et Madagascar L: Lianes

Page IX Annexes

Annexe 4: Densité et abondance des espèces cibles Densité et abondance de Dalbergia baronii

Aire de relevé Nombre d’individus Densité Abondance Descripteurs (Ha) matures (N/Ha) (Ind./Aire de relevé) GELOSE 0,5 12 24 12 GCF/CI 0,5 27 54 27 Reste du massif 0,5 20 40 20 Droit d’usage 0,3 3 10 3

Densité et abondance de Dalbergia montnicola

Aire de relevé Nombre d’individus Densité Abondance Descripteurs (Ha) matures (N/Ha) (Ind./Aire de relevé) GELOSE 0,5 7 14 7 GCF/CI 0,5 17 34 17 Reste du massif 0,5 15 30 15 Droit d’usage 0,3 2 6 2

Densité et abondance d’ Ocotea racemosa

Aire de relevé Nombre d’individus Densité Abondance Descripteurs (Ha) matures (N/Ha) (Ind./Aire de relevé) GELOSE 0,5 25 50 25 GCF/CI 0,5 25 50 25 Reste du massif 0,5 23 46 23 Droit d’usage 0,3 6 20 6

Densité et abondance d’ Ocotea laevis

Aire de relevé Nombre d’individus Densité Abondance Descripteurs (Ha) matures (N/Ha) (Ind./Aire de relevé) GELOSE 0,5 19 38 19 GCF/CI 0,5 15 30 15 Reste du massif 0,5 32 64 32 Droit d’usage 0,3 6 20 6

Page X Annexes

Annexe 5: Liste des espèces utilisées par la population locale

Nombre Noms Familles Noms scientifiques Utilisations de Uvs vernaculaires réponse

Canarium Bois de construction, menuiserie, BURSERACEAE Ramy 1 0,01 madagascariensis bois de chauffe

Bois de construction, médicinale, EUPHORBIACEAE Bridelia trilosniana Arina 6 0,07 manche d’outil

Bois de construction, médicinale, FABACEAE Dalbergia monticola Voambona 28 0,34 menuiserie

Bois de construction, menuiserie, FABACEAE Dalbergia baronii Voambona 32 0,39 plante médicinale

Callophylum Construction, bois de chauffe, GUITTIFERAE Vintanona 14 0,17 chapelieri manche d’outil

GUTTIFERAE Symponia louvelii Kijy Plante médicinale 2 0,02

Harungana Bois de construction, médicinale, HYPERICACEAE Harongana 17 0,20 madagascariensis bois de chauffe

Bois de construction, menuiserie, LAURACEAE Ocotea laevis Varongy 45 0,55 médicinale, bois de chauffe

Bois de construction, menuiserie, LAURACEAE Ocotea racemosa Varongy 48 0.57 médicinale, bois de chauffe

Bois de construction, menuiserie, LAURACEAE Ravensara haleucina Tavolo pina 8 0,09 bois de chauffe

Ranvensara Bois de construction, menuiserie, LAURACEAE Tavolo beravina 5 0,06 acuminata bois de chauffe

Ranvensara Tavolo Bois de construction, menuiserie, LAURACEAE 5 0,06 thouvenotii lavaravina bois de chauffe

LOGANIACEAE Nuxia capitata Lambinana plante médicinale, bois de chauffe 18 0,22

Tambourissa MONOMIACEAE Ambore Plante médicinale 8 0,09 thouvenotii

Page XI Annexes

menuiserie, bois de chauffe, MORACEAE Pachytrophe obovata Tsipatika 4 0,05 charbon de bois

Bois de construction, menuiserie, MYRTACEAE Eucalyptus sp Kininina plante médicinale, bois de 8 0,09 chauffe, charbon de bois

Bois de construction, bois de MYRTACEAE Eugenia gossipium Rotra 4 0,05 chauffe, manche d’outil

Menuiserie, plante médicinale, ROSACEAE Prunus africana Kotofihy 16 0,19 bois de chauffe

Bois de construction, plante RUBIACEAE Adina microcephala Sodiranty 18 0,22 médicinale, bois de chauffe

Canthium RUBIACEAE Ankahatra bois de chauffe 1 0,01 madagascariensis

Zanthoxylon RUTACEAE Tsihanimposa Bois de construction 6 0,07 tsihanimposa

Tina SAPINDACEAE Lanary Menuiserie, bois de chauffe 15 0,18 madagascariensis

Bois de construction, médicinale, SAPOTACEAE chrysophyllum Famelona 13 0,16 menuiserie

Sideroxylon Bois de construction, menuiserie, SAPOTACEAE Nato 4 0,05 gerraldianum bois de chauffe

STERCULIACEAE Dombeya lucida Hafotra Bois de construction 2 0,02

THEACEAE Asteropeia micraster Moara Menuiserie, bois de construction 6 0,07

ULMACEAE Trema orientalis Andrarezina Bois de construction 8 0,09

Page XII Annexes

Annexe 6: Modèle d’une fiche d’enquête ethnobotanique

Fiche n°

Date : Enquêteur :

1. Quel est votre nom ? 2. Que faites-vous dans la vie ? 3. Connaissez-vous les Dalbergia et Ocotea ? 4. Si oui, lesquelles ? 5. Quelle place tiennent-elles dans votre vie ? 6. Où peut-on les trouver ? 7. Quelles sont les plantes qui leurs sont associées ? 8. Utilisez-vous les Dalbergia et Ocotea ? à quelle quantité ? - Racines - Feuilles - Fruits - Ecorces - Fleurs - Graines - Autres (à précisés) 9. Modes de prélèvement ? 10. Autres utilisations

Page XIII

SUMMARY

"ECOLOGICAL REGENERATION DYNAMICS AND CONSERVATION STATUTE DYNAMICS OF FOUR TARGET ( Dalbergia baronii, Dalbergia monticola, Ocotea racemosa And Ocotea laevis ) IN THE AMBOHILERO FOREST"

Author : Tanjanomenjanahary ANDRIANASOLO

The richness in Malagasy plant biodiversity, particularly valuable is threatened due to overexploitation concentrated in small series of species. This study focused on four species (Dalbergia baronii, Dalbergia monticola, Ocotea racemosa and Ocotea laevis ) was conducted at several sites in the classified forest of Ambohilero: GELOSE site, GCF site, and the rest of the forest massive and used forest. The studies on habitat, regeneration and timber potential of the target species have provide some data to estimate their accessibility in the future. The Ambohilero evergreen rainforest of mid altitude, contains four species with basal areas between 0.21 m² / ha ( Dalbergia monticola , in the used forest) and 3.29 m² / ha ( Ocotea laevis , in the rest of the forest massif). The exploitable biovolume of the target species varies from 0.85 m3/ha ( Dalbergia monticola , in the used forest) to 18.72 m3/ha ( Ocotea laevis , in the rest of the forest massif site without TGRN). The regeneration rate of target species are between 70.37% (GCF site) and 225% (GELOSE site) for Dalbergia baronii , between 64.71% (GCF site) and 257.14% (GELOSE site) for Dalbergia monticola , 52% (GCF site) to 169.57% (in the rest of the forest massif) for Ocotea racemosa and 53.83% (in the used forest) to 84.38% (in the rest of the forest massif site without TGRN) for Ocotea laevis . Given needs and taking and of the target species by the local people, building conservation and resource management commissioning are here recommended to the sustainable conservation of these species; because they are very estimated both nationally and internationally. Keywords: Dalbergia , Ocotea , regeneration, timber potential, management, Ambohilero.

Supervisor: Dr. Edmond ROGER

RESUME

« EVALUATION ECOLOGIQUE ET DYNAMIQUE DE REGENERATION DE QUATRE ESPECES CIBLES DE CONSERVATION ( Dalbergia baronii, Dalbergia monticola, Ocotea racemosa et Ocotea laevis ) DANS LA FORET D’AMBOHILERO »

Auteur : Tanjanomenjanahary ANDRIANASOLO

La richesse en biodiversité floristique malagasy, particulièrement en bois d’œuvre précieux, est menacée à cause de la surexploitation concentrée sur une étroite gamme d’espèces et la perte d’habitat. La présente étude, orientée sur quatre espèces (Dalbergia baronii, Dalbergia monticola, Ocotea racemosa et Ocotea laevis ), a été menée dans plusieurs sites de la forêt classée d’Ambohilero : site à GELOSE, site à GCF, reste du massif et un site à droit d’usage. Les études faites sur l’habitat, la régénération et le potentiel en bois de ces espèces cibles ont données des résultats permettant d’estimer leurs disponibilités dans le futur. La forêt d’Ambohilero, forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude, abrite les quatre espèces avec une surface terrière comprise entre 0,21m²/ha ( Dalbergia monticola , site à droit d’usage) et 3,29m²/ha ( Ocotea laevis , reste du massif forestier). Le biovolume exploitable des espèces cibles varie de 0,85m 3/ha ( Dalbergia monticola , site à droit d’usage) à 18,72m 3/ha ( Ocotea laevis , reste du massif forestier). Le taux de régénération des espèces cibles compris entre 70,37% (site à GCF) et 225% (site à GELOSE) pour Dalbergia baronii , entre 64,71% (site à GCF) et 257,14% (site à GELOSE) pour Dalbergia monticola , de 52% (site à GCF) à 169,57% (reste du massif) pour Ocotea racemosa et 53,83% (site à droit d’usage) à 84,38% (reste du massif forestier) pour Ocotea laevis . Etant donné les prélèvements et les besoins en ces espèces cibles par les populations riveraines de la forêt, le renforcement des mesures de conservation et de gestion des ressources mise en place sont ici recommandés afin de pérenniser l’existence de ces espèces qui sont très appréciées à la fois au niveau national qu’international.

Mots clés : Dalbergia, Ocotea, cible de conservation, régénération, potentiel, gestion, Ambohilero.

Encadreur : Dr. Edmond ROGER