UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET ECOLOGIE VEGETALES
Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA)
en Biologie et Ecologie Végétales
Option : Ecologie Végétale
EVALUATION ECOLOGIQUE ET DYNAMIQUE DE REGENERATION NATURELLE DE QUATRE ESPECES CIBLES DE CONSERVATION (Dalbergia baronii, Dalbergia monticola , Ocotea racemosa et Ocotea laevis ) DANS LA FORET D’AMBOHILERO, DIDY
ANDRIANASOLO , 2011 Présenté par ANDRIANASOLO Tanjanomenjanahary (Maître ès Sciences)
Soutenu publiquement le 21 Novembre 2013 devant la commission d’examen composée de Président : Pr. RAKOUTH Bakolimalala Examinateurs : Dr. RAFIDISON Verohanitra Dr. RABARISON Harison Rapporteur : Dr. ROGER Edmond
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET ECOLOGIE VEGETALES
Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA)
en Biologie et Ecologie Végétales
Option : Ecologie Végétale
EVALUATION ECOLOGIQUE ET DYNAMIQUE DE REGENERATION NATURELLE DE QUATRE ESPECES CIBLES DE CONSERVATION (Dalbergia baronii, Dalbergia monticola , Ocotea racemosa et Ocotea laevis ) DANS LA FORET D’AMBOHILERO, DIDY
Présenté par ANDRIANASOLO Tanjanomenjanahary (Maître ès Sciences)
Soutenu publiquement devant la commission d’examen composée de
Président : Pr. RAKOUTH Bakolimalala
Examinateurs : Dr. RAFIDISON Verohanitra
Dr. RABARISON Harison
Rapporteur : Dr. ROGER Edmond
Photo de couverture : Forêt d’Ambohilero, commune de Didy
« Confie---toi-toi en l’Eternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse» Proverbe 3 :5
A mes parents, pour leur soutien inconditionnel
REMERCIEMENTREMERCIEMENTSSSS
Mes premiers mots de reconnaissance et de gratitude sont pour notre Seigneur Dieu qui, par son immense grâce, nous a tenus la main tout au long de ce travail. A Lui seul soit la Gloire aux siècles des siècles ….
Ce travail est le fruit de la collaboration entre le Département de Biologie et Ecologie Végétales de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo et le projet COGESFOR.
Ainsi, j’adresse mes vifs remerciements à tous ceux qui m’ont aidé à mener à terme ce travail par leurs appuis moraux et financiers, par leur sollicitude, par leur bonne volonté, par leurs conseils et enseignements.
Je remercie Docteur ROGER EDMOND et Docteur RADIMBISON AgnèsAgnès, Maîtres de conférences à la Faculté des Sciences, Département de Biologie et Ecologie Végétales, mes encadreurs, qui malgré leurs nombreuses responsabilités ont sacrifié leurs temps pour me coordonner et ont donné sans réserve leurs opinions pour la réalisation de ce travail.
Ma gratitude va envers Professeur RAKOUTH BakolimalalaBakolimalala, enseignant- chercheur à la faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo, de m’honorer de sa présence en présidant le jury de ce mémoire.
Je témoigne également toute ma gratitude envers Docteur RAFIDISON Verohanitra et Docteur RABARISON HarisonHarison, Maîtres de conférences à la Faculté des Sciences, qui malgré leurs occupations m’ont fait l’honneur et le plaisir d’examiner ce mémoire et d’apporter leurs remarques rigoureuses, pertinentes et instructives à l’amélioration de ce travail.
A tous les membres du projet COGESFOR Antananarivo et Didy, pour leurs conseils et assistance technique ainsi que l’appui financier et matériel dont j’ai bénéficié. Qu’ils sachent combien j’ai estimé leurs aides précieuses.
Je remercie aussi l’administration et le corps Professoral de la Faculté des Sciences, notamment ceux du Département de Biologie et Ecologie Végétales, pour les enseignements théoriques et pratiques qu’ils ont prodigués durant mes années d’études.
Je remercie toute ma famille de leur précieux soutien tout au long de la réalisation de ce travail, ainsi que mes amis pour leur encouragement.
A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’accomplissement de ce travail, MERCIMERCI.
Tanja
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS ...... i LISTE DES CARTES ...... i LISTE DES TABLEAUX ...... i LISTE DES FIGURES ...... i LISTE DES PHOTOS ...... ii LISTE DES PLANCHES ...... ii LISTE DES ANNEXES ...... ii ACRONYMES ...... iii GLOSSAIRE ...... iv INTRODUCTION ...... 1 Première partie : MILIEU D’ETUDE ...... 1 1. SITUATION ADMINISTRATIVE ET LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DE LA ZONE D’ETUDE ...... 4 2. MILIEU PHYSIQUE ...... 5 2.1. Climat ...... 5 2.2. Hydrographie, géomorphologie et géologie ...... 6 3. MILIEU BIOLOGIQUE ...... 6 3.1. Flore et Végétation ...... 6 3.2. Faune ...... 7 4. CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE ...... 8 4.1. Démographie ...... 8 4.2. L’homme et ses activités ...... 8 Deuxième Partie : MATERIELS ET METHODES D’ETUDE 1. MATERIELS BIOLOGIQUES ...... 10 1.1. Choix des especes cibles ...... 10 1.2. Reconnaissance et détermination des espèces étudiées ...... 10 1.3. Description des espèces étudiées ...... 10 2. METHODES D’ETUDES ...... 13 2.1. Etudes préliminaires ...... 13 2.2. Méthodes d’études écologiques de la végétation ...... 13 2.3. Analyses de données ...... 20 3. UTILISATION ET MENACES SUR LES ESPECES CIBLES ET LEUR HABITAT .. 23 3.1. Enquêtes ethnobotaniques ...... 23 3.2. Menaces et perturbations des habitats ...... 24 4. TRAITEMENT NUMERIQUE DES DONNEES ...... 24
Troisième partie: RESULTATS ET INTERPRETATIONS 1. CARACTERISTIQUES DES SITES D’ETUDE ...... 26 2. CARACTERES FLORISTIQUES ET BIOLOGIQUES DE LA FORET D’AMBOHILERO ...... 27 2.1. Richesse floristique de la forêt d’Ambohilero ...... 28 2.2. Structure de la végétation des sites d’études ...... 29 3. ECOLOGIE DES POPULATIONS DES ESPECES CIBLES ...... 36 3.1. Densité spécifique des espèces cibles: ...... 36 3.2. Régénération naturelle ...... 37 3.3. Surface terrière de la forêt et Potentialité en bois ...... 42 4. PRESSIONS ET MENACES ...... 44 4.1. Utilisations des espèces cibles ...... 44 4.2. Pressions et menaces sur les espèces cibles ...... 45 Quatrième partie: DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 1. DISCUSSIONS ...... 48 1.1. La région de Didy ...... 48 1.2. Le choix des sites de relevés ...... 48 1.3. La détermination des espèces ...... 48 1.4. Les résultats ...... 48 2. RECOMMANDATIONS ...... 51 CONCLUSION ...... 53 BIBLIOGRAPHIES ...... 55 Annexes ...... I SUMMARY RESUME
Liste des illustrations
LISTE DES CARTES
Carte 1 : Localisation de la zone d'étude ...... 4 Carte 2 : Localisation des sites d'études ...... 26
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Coordonnées géographiques des relevés écologiques dans les différents sites d’étude ...... 27 Tableau 2 : Espèces associées aux espèces cibles ...... 35 Tableau 3 : Densité spécifique des espèces cibles dans les sites d'études ...... 36 Tableau 4: Variation de la phénologie des espèces étudiées ...... 37 Tableau 5 : Taux de régénération des espèces dans chaque site ...... 38 Tableau 6 : Surface terrière des espèces cibles dans chaque site ...... 43 Tableau 7 : Biovolume exploitable des espèces cibles dans chaque site ...... 43 Tableau 8 : Utilisations des espèces étudiées ...... 45 Tableau 9 : Tableau comparatif des quatre sites d'études ...... 47
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Diagramme ombrothermique de Didy (Source: D.G.M., 2012) ...... 5 Figure 2 : Dispositif de relevé selon la méthode de Duvigneaud ...... 14 Figure 3 : Dispositif de relevé structural selon la méthode de Gautier ...... 15 Figure 4 : Profil structural de végétation ...... 15 Figure 5 : Diagramme de recouvrement de la végétation ...... 16 Figure 6 : Dispositif de relevé selon la méthode de Godron ...... 16 Figure 7 : Profil schématique de végétation selon la méthode de Godron ...... 16 Figure 8 : Dispositif de relevé selon la méthode de Braun Blanquet ...... 17 Figure 9 : Dispositif d'un QCP selon Brower & al...... 19 Figure 10 : Spectre biologique de la végétation de Didy ...... 28 Figure 11 : Affinité biogéographique des espèces de la forêt d'Ambohilero ...... 28 Figure 12 : Profil structural de la formation du site GELOSE (Salakanify) ...... 29 Figure 13 : Diagramme de recouvrement de la formation du site GELOSE ...... 29 Figure 14 : Profil schématique de la formation du site GELOSE (Salakanify) ...... 30 Figure 15 : Profil structural de la formation dans le site GCF/CI ...... 31 Figure 16 : Diagramme de recouvrement de la formation du site GCF/CI ...... 31 Figure 17 : Profil schématique de la végétation du site GCF/CI (Amparihibe) ...... 31 Figure 18 : Profil structural de la formation du reste du massif forestier ...... 32 Figure 19 : Diagramme de recouvrement de la formation du reste du massif ...... 33
Page i
Liste des illustrations
Figure 20 : Profil schématique de la végétation du reste du massif (Ambolohambana), non transféré ...... 33 Figure 21 : Profil structural de la formation dans le site Droit d’usage ...... 34 Figure 22 : Diagramme de recouvrement de la formation de Sahindrana à Droit d’usage .... 34 Figure 23 : Profil schématique de la végétation de Sahindrana (site à Droit d’usage) ...... 34 Figure 24 : Variation de la surface terrière des espèces cibles suivant les modalités de gestion ...... 43 Figure 25 : Variation du Biovolume exploitable des espèces dans chaque site ...... 44
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Village d'Ambohijanahary (Commune rurale de Didy) ...... 8 Photo 2 : Riziculture, activité principale de la région Didy ...... 9 Photo 3 : Rameau feuillé de D. baronii ...... 11 Photo 4 : Plantule de Dalbergia monticola ...... 11 Photo 5 : Rameau florifère et fructifère d’Ocotea racemosa ...... 12 Photo 6 : Rameau feuillé d’ Ocotea laevis ...... 12 Photo 7 : Tavy en pleine forêt d’Ambohilero (Didy) ...... 46 Photo 8 : Trous (Lavaka) issus des exploitations minières en pleine forêt d’Ambohilero (Didy) ...... 46
LISTE DES PLANCHES
Planche 1 : Graphes montrant l'état de santé d'une population ...... 22 Planche 2 : Variation de taux de régénération des espèces cibles selon les modalités de gestion ...... 39 Planche 3 : Structure de population des espèces cibles dans le site GELOSE (Salakanify) ... 40 Planche 4 : Structure de population des espèces cibles dans le site GCF/CI (Amparihibe) ..... 41 Planche 5 : Structure de population des espèces cibles dans le Reste du massif (Ambolohambana) ...... 41 Planche 6 : Structure de population des espèces cibles dans le site à Droit d’usage (Sahindrana) ...... 42
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Donnés météorologiques de la région de Didy (Ambatondrazaka) ...... I Annexe 2: Caractéristiques et structures des formations végétales de chaque site ...... II Annexe 3: Liste floristique globale de la forêt d’Ambohilero ...... III Annexe 4: Densité et abondance des espèces cibles ...... X Annexe 5: Liste des espèces utilisées par la population locale ...... XI Annexe 6: Modèle d’une fiche d’enquête ethnobotanique ...... XIII
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Acronymes
ACRONYMES
ANOVA : Analysis of Variance (Analyse de variance)
CI : Conservation International
CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
COGESFOR : Projet de Conservation et de Gestion de l’écosystème Forestier Malgache
DBh : Diameter at the Breast High
DGM : Direction Générale de la Météorologie
Dhp : Diamètre à hauteur de poitrine
GCF : Gestion Contractualisée des Forèts
GELOSE : Gestion Locale SEcurisée
GPS : Global Positioning System
Hf : Hauteur du fût
ONE : Office National de l’Environnement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PBZT : Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza
STATITCF : Logiciel de Traitement Statistique
TAN : Code International de l’herbier du PBZT Tsimbazaza
TEF : Code International de l’herbier du FOFIFA Ambatobe
TGRN : Transfert de Gestion des Ressources Naturelles
TR : Taux de Régénération
IUCN : International Union for Conservation of Nature
VOI : Vondron’olona Ifotony
Page iii
Glossaire
GLOSSAIRE
Ambohilero : appelation du massif forestier de la zone d’étude.
Cible de conservation : se dit d’une chose qui a une importance/valeur particulière et faisant l’objet de suivi (ici écologique).
Hosy vary : séparation du paddy de son épi par piétinage effectué par les zébus, pratiquée de la région Alaotra mangoro lors de la saison de récolte.
Kijana : zone communautaire de parcours des zébus en forêt.
Placeau : surface échantillon à l’intérieur de la quelle on effectue les relevés écologiques
Récrudescence : brusque reprise avec une forte intensité
Régénérés : individus d’arbre de diamètre inférieur à 10cm
Semenciers : individus d’arbre de gros diamètre (supérieur à 10cm)
Tavy : abattis brûlis de couverts forestiers pour des cultures vivrières
Transect : relevé écologique
Page iv Introduction
INTRODUCTION
L’importance mondiale de la biodiversité Malagasy est largement reconnue par son originalité, sa richesse et son endémisme. Ainsi, classé un des hotspots de la biodiversité mondiale, Madagascar connaît un niveau d’endémisme du biote extrêmement élevé. Au niveau des espèces, l’endémisme est supérieur à 85% pour la plupart des groupes taxonomiques (Jenkins & Rakotomanampisoa, 1994; Godron & al, 1997; Langrand et Wilmé, 1997). En plus de sa forte diversité et de son niveau d’endémisme élevé, Madagascar possède également des écosystèmes d’une diversité exceptionnelle. Malheureusement, ce patrimoine est en train de disparaître à cause d’un système agricole traditionnel d’une part et suite à l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles d’autre part. Pour faire face au risque élevé de la perte en biodiversité, des efforts ont été fournis pour freiner la déforestation à travers les programmes environnementaux successifs. Cependant, face à la recrudescence de l’exploitation forestière des bois précieux, toutes les initiatives entamées risquent d’être anéanties. L’exploitation de bois d’œuvre (bois précieux) des forêts humides de l’Est de Madagascar, en est un exemple alarmant. Certaines espèces de Dalbergia et d’ Ocotea connues respectivement sous le nom de Voambona/Andramena et Varongy, objets de notre étude, sont plus exploitées par rapport aux autres espèces de bois d’œuvre afin de satisfaire les besoins en bois croissants sans cesse. Leurs bonnes qualités technologiques : bois dur et dense, et leurs couleurs remarquables leurs valent un engouement pour les consommateurs. La raréfaction des ressources se fait ressentir de plus en plus au cours de ces dernières années. Le mode d’exploitation surtout sélectif, pratiqué depuis toujours a constitué une grave menace pour leur survie. Les conséquences néfastes de l’exploitation sélective des espèces de Dalbergia spp. et Ocotea spp. sont nombreuses mises à part les pertes économiques. Leur exploitation ouvre la voie à la déforestation car les forêts désemplies de leurs valeurs économiques seront défrichées pour les cultures sur brûlis. Des mesures de gestion durable des ressources en bois d’œuvre doivent être prises pour leurs fonctions écologiques, économiques et sociales. La gestion durable est un concept utilisé dans toutes les activités liées aux ressources naturelles dans plusieurs pays depuis Rio en 1992. En foresterie, son principe de base est la notion de rendement durable ou rendement soutenu (Eba’a Atyi, 2001). L’aménagement forestier est une façon de déterminer et de planifier les règles de gestion des espèces et des
Page 1 Introduction peuplements forestiers. En vue de renforcer la mise en place des plans d’aménagement efficaces, des connaissances du fonctionnement écologique des écosystèmes forestiers sont indispensables afin de prévoir leur évolution notamment au cours et après une exploitation. L’hypothèse suivante a été avancée : la pérénnité de la valorisation des ressources forestières est régie par la pertinence du système de tranfert de gestion et par les conditions écologiques du milieu. Pour se faire, des études sur les espèces cibles de conservation (Dalbergia baronii, Dalbergia monticola, Ocotea racemosa et Ocotea laevis ) dans différentes parties de la forêt d’Ambohilero ont été effectuées. On cite : - une partie transférée et gérée sous la modalité de GELOSE (Gestion Locale Sécurisée). Ce système applique un effort de conservation visant à la pérénité de la forêt à travers une exploitation raisonnée et durable des ressources par l’aménagement d’une zone exclusivement exploitée et en contrepartie une zone de protection où les prélèvement des ressources sont interdits ; - une partie de la forêt, transférée et gérée sous le système GCF (Gestion contractualisée des Forêts) qui met en œuvre un plan d’aménagenment interdisant tout activités de valorisation des ressources par l'exploitation forestière ; - une partie non transférée, qui n’est soumise à aucun système de transfert de gestion, le reste du massif forestier ; - et une partie qui fait l’objet de prélèvements des besoins quotidiens de la population locale, le droit d’usage communal. Le présent travail «Evaluation écologique et Dynamique de régénération de quatre espèces ( Dalbergia baronii, Dalbergia monticola, Ocotea racemosa et Ocotea laevis ) cibles de conservation dans la forêt d’Ambohilero, Didy» s’insère dans le cadre du projet COGESFOR (Conservation et Gestion de Forêts), oeuvrant pour la conservation de la biodiversité et la lutte contre la pauvreté de la population des sites d’intervention par la mise en place de cadre participatif de gestion durable. Le but de cette étude est de vérifier la pertinence ou non des différents types de transferts de gestion des ressources sur les produits de la forêt d’Ambohilero. Nos objectifs spécifiques sont de: - caractériser les ecosystèmes qui abritent les espèces étudiées, - connaitre les pressions et menaces qui pèsent sur les espèces et leur milieu, - prédire la disponibilité en bois des espèces cibles.
Page 2 Introduction
Ce travail comprend quatre parties. La première est consacrée à la présentation du milieu d’étude, la deuxième décrit les matériels et méthodes d’étude, la troisième partie rapporte les résultats et les interprétations qui seront discutés dans la quatrième partie.
Page 3
Première partie : MILIEU D’ETUDE
Milieu d’étude
1. SITUATION ADMINISTRATIVE ET LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DE LA ZONE D’ETUDE La Commune rurale de Didy, District d'Ambatondrazaka, Région d’Alaotra Mangoro se situe à 48 kilomètres au Sud Est d’Ambatondrazaka. Elle est délimitée au Nord par la Commune rurale d’Ilafy, District Ambatondrazaka, au Sud par la Commune rurale de Fierenana, District de Moramanga, à l’Est par la Commune rurale d’Ifito, District de Toamasina II, et à l’ouest par la Commune rurale d’Andaingo District de Moramanga.
Carte 1: Localisation de la zone d'étude
Page 4 Milieu d’étude
La partie Est de la commune de Didy est occupée par la forêt classée d’Ambohilero, d’une superficie de 117 600 hectares. La forêt d’Ambohilero fait partie du corridor Ankeni heny- Zahamena, une priorité pour la conservation de la biodiversité malagasy. En effet, ce corridor renferme des forêts denses humides de basse altitude, ainsi que de vastes étendues de forêt primaire de moyenne altitude (de 800 mètres à 1600 mètres d’altitude), (Schmid t et Alonso, 2005).
2. MILIEU PHYSIQUE 2.1. Climat
En l’absence de station météorologique , les données climatiques les plus représentatives de la région fournies par la Direction Générale de la Météorologie (D.G.M.) d’Ampandrianomby ont été exploitées (cf Annexe I). La région de Didy fait partie de la zone tropicale humide de type per humide chaud (Donqu e, 1975) . Le corridor est caractérisé par un climat tropical humide très particulier (ANGAP, 2001 ). Sous l’influence de l’Alizé chargé d’humidité, la région présente u ne humidité relative très élevée. Le diagramme ombrothermique (Figure 1) représente les variations des températures et de la pluviométrie suivant le principe P=2T, permettant de déduire le type de climat. Si la courbe de température est au-dessus de la courbe des précipitations, le mois correspondant est considéré écologiquement sec ; si la courbe de température est en desso us de la courbe de s précipitations, le mois est considéré humide.
Figure 1: Diagramme ombrothermique de Didy (Source: D.G.M., 2012)
Page 5 Milieu d’étude
Ainsi, la courbe ombrothermique présente une alternance de deux saisons bien distinctes : la saison humide allant du mois d’Octobre à Avril et la saison sèche de Mai à Septembre.
La température moyenne annuelle est de 21,31°C. La température maximale a été enregistrée au mois de Novembre (de l’ordre de 31,42°C). Le mois de Juin demeure partout le mois le plus froid avec une température de 10,2°C. La région reçoit 1350-2500 mm de pluies par an. Le mois de Juin est le plus sec de l’année avec seulement 0,7 mm de pluies et le mois de Janvier demeure le plus arrosé avec 364,29 mm de pluies.
2.2. Hydrographie, géomorphologie et géologie
L’Ivondro constitue le grand cours d’eau qui prend ses sources à l'Ouest de Didy. Ses principaux affluents sont : la rivière Sahamanohy, la rivière Sahanavy, la rivière Sahavolo, la rivière Tolongoina, la rivière Menabe (Andriambolanoro, 2008)
La zone de Didy est constituée par des collines à versants abrupts dont les pentes dépassent parfois 50%. Ces collines sont entourées d’une dépression marécageuse de direction Nord-Sud. Elles s`étendent sur une superficie de 6288 ha avec un bassin versant de 9000 ha.
La région repose sur un socle cristallin de Vohibory, de Gneiss à migmatite ainsi que des migmatites granitoïdes (Besairie, 1972). Les sols sont de type ferralitique jaune et rouge sur roche acide, caractéristiques des régions chaudes et humides (Ministère de l’Environnement, 2001). Ils sont rajeunis sur les versants et hydromorphes dans les bas fonds à proximité des cours d’eau.
3. MILIEU BIOLOGIQUE 3.1. Flore et Végétation
La forêt d’Ambohilero se trouve dans la zone écofloristique orientale de moyenne altitude de 800 à 1800 m (Faramalala et Rajeriarison, 1999), sa végétation climacique est une forêt de type dense humide de la série à Weinmannia et Tambourissa. La forêt classée d’Ambohilero appartient à la flore du vent (Perrier de la Bathie, 1921), soumise directement aux influences de l’Alizée. Sur le plan floristique, la forêt d’Ambohilero renfèrme plus de 55 familles dont 3 endémiques, il s’agit de la famille des ASTEROPEIACEAE (avec Asteropeia micraster ), la
Page 6 Milieu d’étude famille des MELANOPHYLLACEAE ( Melanophylla humbertiana ) et la famille des SARCOLAENACEAE ( avec Leptolaena multiflora, L. pauciflora et Sarcolaena multiflora ) (Andriambelo et al., 2005) Les espèces les plus représentées à Didy dans la forêt d’Ambohilero sont Uapaca densifolia, Uapaca thouarsii, Domohinea perrieri, Symphonia fasciculata, Ravensara acuminata et Drypetes capuronii (Andriambelo et al., 2005).
3.2. Faune
La forêt d’Ambohilero est certes peu connue, mais elle abrite des richesses importantes en diversités biologiques animales et végétales (Andriambelo, 2005). Cette forêt est parmi les plus riches en lémuriens avec neuf espèces appartenant à 3 grandes familles : CHEIROGALEIDAE, LEMURIDAE et INDRIDAE (Rakotoarison, 1995). Les micromammifères de la région sont constitués par des Insectivores comme Microgale talazaci , M. parvula, Orizorictes hova, Hemicentetes semispinosus et Setifer setosus . Les carnivores sont représentés par 7 espèces : Galidictis fasciata, Cryptoprocta ferox, Fossa fosana, Eupleres goudotii, Viverricula indica, Salanoua concolor, Galidia elegans . Dans cette région, l’herpétofaune se compose de 41 espèces dont 23 Amphibiens appartenant à la famille des BOOPHISIDAE , des RANIDAE et des MICROHYLIDAE et 18 reptiles de la famille des CHAMAELEONTIDAE, des GECKONIDAE et des GERRHOSAURIDAE et quelques espèces de serpents de la famille des COLUBRIDAE (Rabibisoa et al., 2005). La forêt possède plusieurs espèces d’oiseaux dont la plupart sont des espèces forestières réparties dans les familles endémiques suivantes : BRACHYPTERACIDAE, LEPTOSOMATIDAE et VANGIDAE. Des espèces menacées d’extinction comme l’Aigle serpentaire Eutriorchis astur et d’autres espèces non forestières comme Falco newtoni, Hypsipetes madagascariensis, Calicalicus madagascariensis , Coua caerulea et Coua reynaudii y sont aussi présentes (Rakotomanana, Randrianasolo et Sam The Seing, 2005). Elle abrite aussi plus de 250 espèces d’insectes réparties dans 174 familles dont les genres de groupe des LEPIDOPTERES sont les plus rencontrés tels que Henotesia sp., Caraphyun sp., et des COLEOPTERES Mordellidea sp. (Rakotoarison & al 1996).
Page 7 Milieu d’étude
4. CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE 4.1. Démographie
Sur une superficie totale de 135000ha, la c ommune rurale de Didy héberge 22 0 000 habitants concentrés surtout dans le chef lieu d’Ambohijanahary et dans 13 fokontany avec une centaine de hameaux.
ANDRIANASOLO, 2011
Photo 1: Village d'Ambohijanahary (Commune rurale de Didy)
Les Si hanaka et les Betsimisaraka constitu ent la majorité ethnique de la population de Didy, mais on y trouve également des Merina, Antaisaka et Betsileo. La population d e Didy est une population jeune (COGESFOR, 2010). 4.2. L’homme et ses activités L’agriculture (Photo 2) et l’élevage sont les princip ales activités pratiquées par la population locale. Mais on y rencontre aussi : - des exploitants forestiers , - des exploitants miniers , - des autochtones qui pos sèdent des parcs à bœufs (kijanan’omby) à l’intérieur de la forêt classée ainsi que des rizières et des cultures sèches sur tanety. - des migrants qui possèdent des rizières aménagées, ainsi que des cultures sèches sur tanety. Pour les villageois, la forêt est utilisée de diverses manières comme: - une zone de recherche de bois de chauffe et de charbon pour la région de Didy ;
Page 8 Milieu d’étude
- une zone de collecte de liane, d’écorces et de fibres pour la confection de produits artisanaux et pour la fabrication de cases ; - une zone de c ollecte de miel, de produits comestibles et d’anguilles ; - une source de bois de construction, de charpente et d’ ébénisterie ; - une zone de collecte des plantes médicinales. Les sources de revenus des habitants proviennent de : - la riziculture sur Tavy qui est la principale activité pour les résidents de la forêt ; - la pêche aux anguilles ; - la culture de plantes vivrières et de fruits ; - la culture de canne à sucre ; - l’aviculture , l’élevage porcin, l’élevage bovin et l’apiculture.
ANDRIANASOLO , 2011
Photo 2: Riziculture, activité principale de la région Didy
Page 9
Deuxième Partie :
MATERIELS ET METHODES D’ETUDE
Matériels et méthodes
Le but de cette étude est de montrer la contribution des TGRN (Transfert de Gestion des Ressources Naturelles) à vocation de valorisation raisonnée (Gestion Locale Sécurisée ou GELOSE) dans la conservation de la biodiversité par rapport à une absence d’une structure de gestion/protection, mais également par rapport à des TGRN à vocation de conservation proche du système des aires protégées (Gestion Contractualisée des Forêts ou GCF).
1. MATERIELS BIOLOGIQUES
Les ressources forestières d’Ambohilero, en particuliers les bois d’œuvre, ont fait l’objet d’une exploitation réglementée (rationnelle) en 2007, dans le cadre d’un transfert de gestion de certaines ressources forestières aux communautés de base (FFEM, 2007).
1.1. Choix des especes cibles
Les espèces qui font l’objet de cette étude sont très demandées sur le marché de bois. Dalbergia baronii, Dalbergia monticola, Ocotea racemosa et Ocotea laevis figurent dans la liste des espèces de bois exploités dans la forêt d’Ambohilero Didy depuis 2007. Elles sont ainsi très exploitées et les coupes illicites en dehors des quantités autorisées à exploiter constituent une pression sur elles et sur leurs habitats.
1.2. Reconnaissance et détermination des espèces étudiées
Sur le terrain, l’identification des espèces a été faite à partir d’observations basées sur les caractères végétatifs et reproducteurs des espèces, préalablement présentés aux guides. Pour compléter les descriptions faites sur le terrain, des échantillons ont été collectés et mis en herbier et comparés avec ceux des herbaria d’Antananarivo (TAN au P.B.Z.Tsimbazaza ; TEF-Ambatobe et DBEV-Faculté des Sciences). La base de données TROPICOS et les différentes publications relatives aux espèces cibles ont été utilisées pour reconnaître les espèces.
1.3. Description des espèces étudiées
Les espèces étudiées appartiennent à la famille des FABACEAE, à la sous famille des Papilionoïdeae (Dalbergia baronii Baker et Dalbergia monticola J. Bosser et R. Rabev) et à la famille des LAURACEAE (Ocotea racemosa (Danguy), Kosterm et Ocotea laevis Kosterm).
Page 10 Matériels et méthodes
1.3.1. Dalbergia baronii Baker
Classe : DICOTYLEDONES Sous-classe : ROSIDAE Ordre : FABALES Famille : FABACEAE Genre : Dalbergia Espèce : baronii Nom scientifique : Dalbergia baronii ANDRIANASOLO, 2011 Nom vernaculaire : Voambona Photo 3 : Rameau feuillé de D. baronii Selon Du Puy et ces collaborateurs (2002), ce sont de grand arbre monoïque, de 20-25m de haut, caduque. Ecorce blanchâtre et craquelée ; à rameaux glabres de couleur marron noirâtre. Feuilles composées imparipennées, caduques, de 3-7,5 cm de long, composées de 19-25 folioles, alternes. Folioles elliptiques ou oblongues, de 5-17(20) x 2,5-8(11) mm ; cordiformes à la base et arrondies à l’apex. Pétiolule de 0,7-1mm de long. Inflorescences axillaires. Fleur hermaphrodite. Fruit de 4-5cm de long, oboval à oblong. Graines sub réniformes, marron rougeâtre.
1.3.2. Dalbergia monticola J. Bosser et R. Rabev
Classe : DICOTYLEDONES Sous-classe : ROSIDAE Ordre : FABALES Famille : FABACEAE Genre : Dalbergia Espèce : monticola ANDRIANASOLO, 2011 Nom scientifique : Dalbergia monticola Nom vernaculaire : Voambona Photo 4 : Plantule de Dalbergia monticola Selon Du Puy et ces collaborateurs (2002), ce sont des arbres monoïques, de grande taille, de 20m de haut, caduque. Ecorce grisâtre, à rameaux glabres. Feuilles composées imparipennées, de 3-12 cm de long avec 20-30 folioles alternes. Pétiole et rachis pubescents. Folioles oblongues, arrondies à la base et légèrement arrondies à l’apex. Inflorescences terminales ou axillaires. Fleur hermaphrodite, de 5-6mm de long, de couleur blanche. Fruit elliptique à oblong avec 1,2 ou 3 graines de dimension variable suivant le nombre des graines. Graine sub réniforme de 8-9 x 4,5-5mm de long, marron rougeâtre.
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1.3.3. Ocotea racemosa (Danguy), Kosterm.
Classe : DICOTYLEDONES Sous-classe : MAGNOLIIDAE Ordre : LAURALES Famille : LAURACEAE Genre : Ocotea Espèce : racemosa Nom scientifique : Ocotea racemosa ANDRIANASOLO, 2011 Nom vernaculaire : Varongy Photo 5 : Rameau florifère et fructifère d’Ocotea racemosa Arbre persistant (haut : 15-22 m). Feuilles alternes ou subopposées, elliptiques (long : 7- 9 cm, large : 3-5 cm), coriaces, à base aigue, à apex obtus acuminé, aux marges récurvés, au pétiole glabre (long : 10-15 mm). Fleurs unisexuées (dioecie), patériformes et pubescentes (diam : 6 mm), aux tépales ovales et tomenteux (long : 2-3 mm), groupées en panicules axillaires (long : 4-7 cm), aux axes légèrement pubescents, avec des bractées caduques. Drupes ellipsoïdes (long : 20-30 mm, diam : 15 mm), avec une cupule hémisphérique cylindrique à la base (diam : 20 mm).
1.3.4. Ocotea laevis Kosterm.
Classe : DICOTYLEDONES Sous-classe : MAGNOLIIDAE Ordre : LAURALES Famille : LAURACEAE Genre : Ocotea Espèce : laevis Nom scientifique : Ocotea laevis ANDRIANASOLO, 2011 Nom vernaculaire : Varongy Photo 6 : Rameau feuillé d’ Ocotea laevis Arbre persistant (haut : 25 m). Feuilles alternes ou sub opposées, oblongues à elliptiques (long : 4-11 cm, large : 2,5-5 cm), parfois coriaces, à base aigue, à apex obtus à acuminé, au pétiole glabre (long : 6-20 mm). Fleurs unisexuées (dioecie), patériformes (diam : 4-5 mm), aux tépales ovales obtus (long : 2-3 mm), groupées en panicules axillaires (long : 3-7 cm), avec des bractées petites et caduques. Drupes ellipsoïdes (long : 12-18 mm, diam : 7-10 mm), avec une cupule hémisphérique rouge à la base (diam : 8-12 mm)
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2. METHODES D’ETUDES 2.1. Etudes préliminaires 2.1.1. Etudes bibliographiques
Avant les descentes sur terrain, des documents correspondant à notre thème d’étude ont été consultés pour rassembler les informations relatives aux espèces étudiées et leurs habitats. Ce sont : - Des ouvrages généraux sur les travaux déjà effectués dans la zone de Didy (cf références bibliographiques). - Des documents concernant les espèces qui font l’objet de cette étude.
2.1.2. Prospection sur terrain
Une prospection dans les sites d’étude a été effectuée avec les agents de COGESFOR et les guides locaux. Elle consistait surtout au repérage des espèces cibles et de leurs habitats afin de choisir les localités et l’emplacement des plots d’inventaire.
2.1.3. Choix et localisation des sites d’étude
Le choix des sites d’étude résulte des informations recueillies lors d’une prospection de terrain en tenant compte : - de l’accessibilité à la forêt, - de la présence des espèces étudiées, - et des types de TGRN mis en place
2.2. Méthodes d’études écologiques de la végétation
Afin de caractériser les formations végétales des sites d’étude et les habitats des espèces étudiées, plusieurs méthodes ont été adoptées. L’étude autoécologique des espèces cibles est basée sur des relevés écologiques qui constituent un ensemble d’observations écologiques et phytosociologiques, appliqué à un biotope ou une station bien déterminée (Guinochet, 1973).
2.2.1. Relevés écologiques
Selon Godron (1968), un relevé écologique est un ensemble d’observations effectuées sur un lieu déterminé. Pour chaque site d’étude, 5 surfaces de relevés ont été délimitées, à l’intérieur desquelles des observations et des relevés écologiques ont été effectués.
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La surface de relevé doit être au moins égale à l’aire minimale qui correspond à la plus petite surface dans laquelle la quasi -totalité des espèces sont représentées (Gounot, 1969).
2.2.1.1. Evaluation de l’aire minimale
La méthode de relevé sel on le transect de Duvigneaud (1946) permet de déterminer l’aire minimale en établissant le cortège floristique de la formation végétale, et de tester l’homogénéité de la surface étudiée (Figure 2). Pour ce faire, une ligne de transect, parallèle à la ligne de la plus grande pente , a été tracée au niveau de la végétation. A partir de cette ligne, une bande de 10m de large a été établie. La bande a été divisée par la suite en carrés contigus de 10m de coté (Figure 2). Au cours des relevés, t outes les espèces présentes à l’intérieu r de chaque surface élémentaire ont été recensées, jusqu’à ce qu’aucune espèce nouvelle n’apparaisse plus.
Figure 2 : Dispositif de relevé selon la méthode de Duvigneaud
2.2.1.2. Structure verticale
La structure de la végétation est définie comme la répartition et l'agencement des espèces dans une formation végétale (Guinochet, 1973). Cette étude permet d’avoir une image réelle ou représentative de l’ensemble de la végétation et de déterminer l’organisat ion spatiale des espèces. L’étude de la structure verticale a permis de connaître les différentes strates et de déterminer le degré de dégradation de la formation végétale à partir de la continuité de la voûte forestière. Les méthode s utilisées sont celles de Gautier (1994) et de Godron (1968).
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La méthode de Gautier est basée sur l’établissement d’un diagramme de recouvrement qui correspond au mode de stratification des espèces de la formation végé tale. Les strates se définissent comme étant le niveau de co ncentration maximale de la masse foliaire ( Gounot, 1969). L’analyse du profil structural (figure 4) par classe de hauteur donne le recouvrement (figure 5). Différents degrés d’ouverture correspondant à chaque classe ont pu être identifiés. Pour pouvoir les interpréter, l’échelle de recouvrement établie par G odron et al. (1983) a été prise comme référence : - recouvrement global supérieur à 90% : strate fermé e - recouvrement global compris entre 75 à 90% : strate peu ouverte - recouvrement global compris entre 50 à 75% : strate semi – ouverte - recouvrement global compris entre 25 à 50% : strate ouverte - recouvrement global compris entre 10 à 25% : strate trè s ouverte L’étude a été réalisée sur une ligne de transect ; une chevillière de 50m a été tendu e horizontalement dans la zone d’étude. Les hauteurs de contact de la végétation avec une gaule graduée dressée verticalement ont été notées tous les deux mètre. Au-delà de 7m, les hauteurs des arbres sont obtenues p ar estimation visuelle ( Figure 4).
Figure 3 : Dispositif de relevé structural selon la méthode de Gautier
Figure 4 : Profil structural de végétation
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Figure 5 : Diagramme de recouvrement de la végétation Pour l a méthode de Godron, l es individus qui touchent la ligne du transect ont été numérotés et dessinés (Figure 6 ). Les individus compris dans les deux bandes parallèles (sur 1m de chaque côté de la ligne du transect) sont projetés sur la ligne du transect, à condition qu’ils ne soient pas cachés par d’autres individus.
Figure 6 : Dispositif de relevé selon la mé thode de Godron
La numérotation de chaque individu schématisé facilite son identification et la lecture du profil. Ainsi, le profil sc hématique (Figure 7) de la végétation est obten u en s’avançant le long du transect.
Figure 7 : Profil schématique de végétation selon la méthode de Godron
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2.2.1.3. Méthode de placeau
Afin de relever tous les individus des espèces cibles avec les paramètres à étudier, un placeau (Figure 8), a été monté à l’intérieure de la végétation, selon la méthode de Braun Blanquet (1965). Elle consiste à délimiter dans une superficie de 1ha, une surface relativement homogène appelée « plot de base » ou « placeau » de (50mx20m), dans chaque situation topographique (du bas fond vers le sommet). Ce placeau est subdivisé en 10 placettes contigües ayant chacun 10m de côté.
Figure 8: Dispositif de relevé selon la méthode de Braun Blanquet Dans les placettes, toutes les espèces présentes sont inventoriées tout en considérant ‹ les paramètres physiques : coordonnés géographiques, topographie ; ‹ les paramètres floristiques : - noms scientifiques : nom du genre, de l’espèce et de la famille des espèces recensées - état phénologique : stade de développement de l’espèce au moment du relevé. Ceci peut être la floraison, la fructification, la feuillaison ou état végétatif. - type biologique : la disposition morphologique par lesquelles les végétaux manifestent leur adaptation au milieu où ils vivent (Dajoz, 1975). Selon la classification de Raunkiaer (1905) adaptée par Lebrun (1947), pour les pays tropicaux, les types biologiques sont distingués en fonction de la situation et de la nature des éléments (bourgeon, tubercule, rhizome, graines …) qui assurent la survie d’une plante d’une année à une autre. Ainsi plusieurs types peuvent être identifiés :
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Les Phanérophytes (Ph) : plantes vivaces dont les bourgeons sont situés à plus de 50cm de hauteur (h) du sol. Ces phanérophytes se divisent encore en mésophanérophytes (Mp) 8m ‹ les paramètres dendrométriques : Diamètre à hauteur de poitrine (Dhp) estimé en mètre (m), Hauteur du fut (m) et hauteur maximal estimée en mètre (m). 2.2.1.4. Flore associée La flore associée est l’ensemble des espèces végétales qui vivent dans le même milieu que les espèces cibles. Entre celles-ci pourrait se révéler l’existence d’une interaction ou d’une cohabitation spécifique. En effet, elle permet d’apprécier l’habitat de l’espèce étudiée en faisant ressortir les espèces qui cohabitent avec l’espèce cible dans la formation végétale. La méthode utilisée est celle du Quadrat Centré en un Point (QCP), adopté par Brower et al. (1990). Deux lignes imaginaires de directions perpendiculaires Nord-Sud et Est-Ouest passant par un individu adulte appartenant à l’espèce cible, pris au hasard et pris comme centre, divisent la zone en quatre quadrats : Nord-Est, Sud-Est, Sud-Ouest, Nord-Ouest. Ces lignes sont déterminées et orientées grâce à une boussole (Figure 9) La méthode consiste à relever la distance et le nom de chaque espèce la plus proche de la cible et la hauteur totale des espèces ligneuses, qui sont dans les quadrats. Les individus associés à l’espèce étudiée dans les quadrats ont été repris comme espèces associées à celle-ci, en considérant qu’elles ont les mêmes conditions d’existence. Les espèces rencontrées dans chaque quadrat sont classées par famille, par genre et par fréquence. Page 18 Matériels et méthodes La famille ayant une fréquence supérieure à 10% et le genre qui a une fréquence supérieure à 5% sont considérés comme en étroite association avec l’espèce cible. La fréquence d’association (Fr) en pourcentage est calculée à partir de la formule adoptée par