Mama, Carine 11051680 Francoeur, Daniel 11053081

Knights, D. & McCabe, D. (2000). Bewitched, bothered and bewildered: the meaning and experience of teamworking for employees in an automobile company. Human Relations, 53, 1481-1517.

1. Cadre théorique (option épistémologique) de l’auteur Plusieurs définitions ont été attribuées au travail en équipe, notamment parce que celui-ci varie en fonction du contexte. Aussi, les auteurs ont-ils défini ce concept par rapport à leur cas d’étude (une compagnie automobile) comme étant : une équipe d’usine dirigée par un leader d’équipe ; et à l’intérieur de chaque équipe, les membres sont totalement flexibles et responsables de toutes les activités qui ont lieu dans ce département, incluant les procédures (comme l’assemblage…). De nombreux, auteurs ont fait une analyse dualiste du travail en équipe : ils ont perçu le management comme un moyen d’exercer le pouvoir et ont considéré les employés comme ayant gagné une relative autonomie à travers le travail en équipe. C’est ce que Friedman (1977) a appelé le « direct control » et le « responsible autonomy ». Par conséquent : - Certains ont trouvé que dans le travail d’équipe, le pouvoir des employeurs est exercé sur les actions des employés ; et donc que, ce travail est différent des autres stratégies de pouvoir uniquement dans la mesure ou il est peut être plus efficace dans la constitution de certains types de subjectivité.- D’autres, ont proliféré l’efficacité du travail en équipe – Certains auteurs ont considéré le travail d’équipe comme étant naturellement une bonne chose. – D’autres encore ont trouvé que le travail en équipe pouvait avoir des effets négatifs ou positifs sur l’organisation ou sur les employés. - Thompson et Wallace (1996) ont formulé un modèle dans lequel (avec les problèmes techniques et de gouvernance), la régulation normative est une importante dimension du travail en équipe…Par conséquent, afin de palier partiellement aux lacunes de la littérature, les auteurs ont orienté leur étude sur trois « ideal typical » (Weber, 1949) constructions des réponses des employés au sujet du travail d’équipe. En d’autres termes, ils ont identifié trois types d’employés : les charmés (« bewiched »), les harcelés (« bothered ») et les déconcertés (« bewildered »). Le but des auteurs était donc de fournir un essai d’analyse des effets du travail en équipe sur la subjectivité et le comportement des employés. En d’autres termes, ils ont considéré l’impact normatif que le travail en équipe avait sur la subjectivité des employés.

2. Hypothèses ou propositions principales Les propositions des auteurs sont les suivantes : (1) Certains middle managers comme le directeur du personnel ont indiqué que le travail en équipe était une caractéristique centrale notamment à cause du fait qu’il permet : un assemblage simplifié et simple, une structure dirigeant- superviseur- management avec plus de responsabilité et une responsabilité à tous les niveaux, des équipes d’ouvriers gérées par un chef d’équipe et dans lesquelles tous le monde est flexible et responsable. (2) Le travail d’équipe permet aux employés de voir le monde d’une autre façon. Dans ce sens, le concept de « zéro défaut » signifie que chacun d’eux doit s’engager à répondre aux exigences des clients convenus à tout moment. (3) Le travail en équipe est un principe de base pour la compagnie, qui permet aux individus d’augmenter le domaine des habiletés et d’expérience, et qui fourni une base pour une amélioration continuelle. (4) Le travail en équipe est considéré comme étant de naissance bon. Aussi, les employés trouvent–ils que les qualités suivantes contribuent à l’efficacité de l’équipe : l’humilité, l’apprentissage, l’absence de blâme, la créativité, le désir de gagner, l’esprit d’équipe et le leadership. (4) Le travail en équipe est présenté comme une voie permettant l’unification de l’organisation en profitant à tout le monde. De plus il est indispensable de changer de culture comme l’a dit le directeur de la qualité, parce qu’il est indispensable de changer d’attitude.

3. Méthodologie utilisée (échantillon, méthodes de collecte de données et méthodes d’analyse, s'il y a lieu) Les auteurs ont fait une recension exhaustive de la littérature relative au sujet. De plus, afin de déterminer les effets du travail d’équipe sur la subjectivité et le comportement des employés, les auteurs ont analysé le cas d’une entreprise manufacturière de l’industrie de l’automobile. En particulier, le cas était basé sur des entrevues formelles et informelles avec les employés et gestionnaires ainsi que sur des recherches documentaires. Entre juillet et décembre 1996, les auteurs ont effectué des entrevues avec 30 middle managers en provenance de diverses fonctions de l’entreprise et 30 employés dont 10 leaders d’équipes. Les employés qui ont participé aux entrevues ont été sélectionnés par la direction de l’entreprise. Chaque entrevue était d’une durée d’au moins 45 minutes. Les questions posées lors d’une entrevue étaient relatives aux changements qui avaient eu lieu dans l’entreprise ainsi qu’aux innovations des années 1990. En ce qui a trait aux recherches documentaires, des documents tels que les mémos corporatifs, les documents de formation et de relations de travail ont été analysés.

4. Principaux résultats obtenus (s’il y a lieu) Des interviews, il est apparu que la majorité des employés étaient soient harcelés, soient déconcertés par le travail en équipe. Peu semblaient être charmés. Ce résultat a été renforcé par les résultats de l’enquête menée par management en 1995. (1) Les ensorcelés ou les charmés, est une catégorisation qui s’applique aux employés qui tentent d’accepter le travail en équipe, ou pour toute autre raison adoptent la ligne de l’entreprise comme des effets positifs du travail en équipe. Ces personnes, ont l’impression d’avoir gagné en autonomie, en responsabilité, bref en empowerment. Cependant elles peuvent devenir très préoccupées par leur identité (À titre d’exemple, l’un des employés lorsqu’il parlait de l’entreprise utilisait le pronom « nous ») (2) Les harcelés sont ceux qui sont conscients des implications idéologiques du travail d’équipe et de l’intrusion que cela représente dans leurs vies. (Par exemple, un employé dénommé Ian a dit des managers que ceux-ci ne leur faisaient pas confiance, leur disait comment être, comment penser. En d’autres termes comme l’a dit James, les managers veulent posséder l’opinion fondamentale « own your mind basically ». (3) Les déconcertés sont nombreux parce que le travail d’équipe s’attaque à la manière de faire le choses. C’est ainsi que John A., un employé de 43 ans, juge les modifications faites depuis 1990 comme étant drastiques. De plus les employés semblent seulement déconcertés quand les changements ont été nécessaires à leurs yeux et quand le travail informel a toujours été organisé dans le sens de maximiser l’engagement, la co-opération et la qualité du output.

5. Conclusion du ou des auteurs Pour les auteurs : (1) Le travail en équipe est une épée à double tranchant car, en plus d’amener de nouvelles façons de voir, il mine les pistes de compréhension du monde, car : - Les employés qui étaient tracassés par le travail d’équipe ont estimé que leur « sense of self » était menacé à cause de l’impact psychologique du discours du travail en équipe. - Les employés charmés trouvent que les anciennes méthodes de travail sous-utilisent leurs habiletés, alors que le travail en équipe leur permet de donner plus de sens à leur travail. De plus, le travail en équipe est le véhicule qui leur mène à la promotion. - Les employés déconcertés, se considèrent comme étant suffisamment engagés vis-à- vis de la compagnie et n’admettent pas que les employeurs continuent à utiliser des concepts comme « right first time », car ceux-ci supposent qu’ils ne travaillent pas assez dur et qui ne sont pas engagés dans leur travail. (2) Le travail en équipe n’est pas moins stressant que les autres formes de travail. (3) Il y’avait diverses réactions aux différentes dimensions du travail en équipe, à titre d’exemple Pollert (1996) a trouvé qu’on ne peut pas conclure que le travail en équipe est un système de travail où la participation des employés ne se ressent pas. (4) Enfin, les managers ne sont pas les seuls capables d’exercer le pouvoir, car les employés exercent aussi des degrés d’autonomie et cela est inhibé à travers le travail en équipe.

6. Critique(s) et appréciation personnelle Comme le souligne les auteurs, afin de classifier les employés dans des catégories précises, des généralisations ont dû être effectuées et ce, même si des employés ont démontré des caractéristiques pouvant s’appliquer à plus d’une catégorie. Par conséquent, à travers cette classification les auteurs ont dû simplifier la réalité organisationnelle. De plus, il est clair qu’une étude de cas réalisé par les techniques d’entrevues et de sources secondaires n’a pas la rigueur des analyses quantitatives qui pourrait être obtenues à travers un questionnaire. En outre, les catégories de classifications utilisées par les auteurs sont très générales. Ainsi, peu importe la question de recherche, il y aura toujours des individus qui seront en accord (bewitched), en désaccord (bothered) ou qui n’auront pas d’opinion clairement établi (bewildered). Par conséquent, ces catégories n’apportent aucune innovation quant à l’étude du travail d’équipe. Néanmoins, cette étude de cas permet de faire quelques conclusions intéressantes qui sont supportées dans la littérature.

7. Citation(s) intéressante(s) tirée(s) du texte « These ideal types are used as a heuristic device and we recognize that there are dangers of forcing complexe human behaviour into simplistic constructions. Moreover, we acknowledge that the employees that we identify as bewitched or bothered may respond differently under different circumstances or at different times » (p. 1489) Cette citation est intéressante car elle démontre bien les dangers et limites de la classification faite par les auteurs sur les employés et les gestionnaires dans leur étude de cas. En plus, à travers cette citation on peut déduire jusqu’à quel point les catégories sont générales.