Association Nationale du Cheval d’Ariège Pyrénées

Éviter la consanguinité et choisir le modèle de l’étalon

Les goûts personnels et surtout ceux de la clientèle vont prévaloir : Il est cependant obligatoire de tenir compte du standard de la race.

Au moment de choisir un étalon pour une jument déterminée, l’éleveur peut chercher soit à développer chez le produit à naître le maximum de qualités en additionnant celles du père et celles de la mère, soit à compenser les défauts de l’un(e) par les qualités de l’autre.

Il convient également d’écarter tout accouplement qui ferait apparaître un ancêtre commun dans les 3 premières générations.

Premier exemple : Cet accouplement est valable puisqu’il n’apparaît aucun ancêtre commun dans les 3 premières générations

JOUR DE BREILH EMBRUN MARA Père NOBI CUMULUS DE GENTIANE BIGORRE MILHORAT VIOLETTE

OLI DE HARDI CARBOUNEROS CIBADA Mère VOLUBILIS SILEX KALINKA TOSCA

Deuxième exemple : Cet accouplement trop fortement consanguin doit être écarté.

HAIDOUK DE QUEL POMPOM TOURNEMIRE ONEYL TEIGNE Père DU LOCH AR BIG JOUR DE BREILH BACALINE ?

CUMULUS DE HARET DE BIGORRE BETHMALE CHIPIE Mère UNIQUE D’ALZEN HAIDOUK DE MARQUISE DES TOURNEMIRE VIELLES PRINCESSE

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Association Nationale du Cheval Castillonnais d’Ariège Pyrénées

Au XXI ème siècle, l’informatique peut nous aider à éviter des accouplements consanguins.

Voir : http://www.chevalcastillonnais.fr/public/simul.php

A propos d’étalons Castillonnais

Grâce aux pointages, nous avons la chance de disposer aujourd’hui d’une indexation des reproducteurs mâles. Pour chacun des étalons et chacun des postes morphologiques on sait aujourd’hui qui améliore ou détériore quoi. C’est un fantastique progrès qui permet de remplacer l’empirisme de la « pifométrie », par des données statistiques d’autant plus fiables qu’elles seront basées sur un plus grand nombre de produits de chacun des étalons (d’où l’intérêt de pointer les pouliches avant mise à la reproduction).

Deux catégories d’étalons sont à notre disposition actuellement : les « détériorateurs » et les améliorateurs. Le simple bon sens commande de ne plus utiliser ceux appartenant à la première sorte. Quant aux améliorateurs, leur emploi ne doit pas pour autant être laissé au hasard, voici, étalon par étalon le point que l’on peut faire en ce printemps 2011, en précisant que ces données évolueront obligatoirement au fil des pointages de leurs produits.

EMBRUN : (JOUR du Breilh et MARA)

Ce cheval améliorateur est déjà trop employé, d’autant plus qu’il a un fils : « USCLA de Maffé» disponible dès cette monte 2011 porteur d’un courant de sang neuf par sa mère « JOUQUETADIZI » d’un modèle et d’un type très intéressant. Ses autres fils, KAZAN, USCLA et NOBI doivent très rapidement le prolonger sous peine d’augmenter dangereusement le taux de consanguinité de la race.

HAÏDOUK de Tournemire : (QUEL POMPON et TEIGNE)

Lui réserver des juments manquant de rayons et d’os ainsi que d’action sous réserve qu’elles aient du type avec du corps et de l’épaisseur, de catégorie A. pour essayer d’engendrer un étalon apte à le remplacer.

HARDI des Vieilles : (QUEL POMPON et DUCHESSE)

A très honorablement servi la race mais il n’est améliorateur que sur les aplombs et le déplacement, il convient donc d’utiliser aujourd’hui ses fils : les frères « OLI de Carbouneros » et « QUINOA de Carbouneros ». D’autant que l’excellente origine paternelle de HARDI des Vieilles (QUEL POMPON), est déjà transmise par « HAÏDOUK ». Son fils, « RAMBAILH de Boutou », au modèle très séduisant doit être utilisé à grande échelle pour l’indicer au plus vite.

ONEYL de Loch ar big : (HAÏDOUK de Tournemire et BACALINE par JOUR du Breilh)

A utiliser d’urgence à grande échelle pour l’indicer au plus vite. Cet étalon est quasiment le seul à posséder le cadre qui manque à beaucoup de nos poulinières.

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KAZAN des Vieilles : (EMBRUN et DUCHESSE)

D’une origine trop courante (sa mère est aussi celle de HARDI des Vieilles), cet élégant petit cheval, très typé, produit avec beaucoup de constance mais souvent trop léger dans le squelette. Lui réserver donc des juments à forte charpente, même si elles ne sont pas très élégantes.

RAMBAILH de Boutou : (HARDI des Vieilles et MIRLIFLORE de Boutou ITI)

Voir étalon HARDI des Vieilles.

OLI de Carbouneros : (HARDI de Vieilles et CIBADA)

Ce cheval exceptionnel est sans aucun doute le plus digne ambassadeur de la race. Couvert de gloire dans plusieurs disciplines sportives, il a démontré de manière éclatante une aptitude hors du commun. Merci au « staff » humain ayant pris en charge sa carrière…

Pour autant, il ne faut pas oublier la modestie de son modèle. En tant que reproducteur, cet étalon doit être utilisé avec prudence et parcimonie sur des poulinières osseuses et irréprochables dans le dessus.

QUINOA de Carbouneros : (HARDI des Vieilles et CIBADA)

Le conseil d’accouplement recommandé pour l’emploi de son célèbre frère s’applique aussi au fils de l’excellente trotteuse que fut CIBADA, régulièrement queue de rappel…

USCLA de Maffé : (EMBRUN et JOUQUETADIZI)

A utiliser à grande échelle pour l’indicer au plus vite.

NOBI d’Avantès ITI : (présumé par EMBRUN et GENTIANE de Milhorat par CUMULUS de Bigorre)

Il est avec ONEYL l’un des seuls à pouvoir potentiellement engendrer des poulinières dotées du squelette indispensable. N’oublions pas qu’il est toujours facile d’alléger une race, et bien difficile à contrario de maintenir le cadre.

NOBI doit donc être utilisé d’urgence à grande échelle pour l’indicer le plus rapidement possible.

GIRANTOS DOLUS : (présumé par TEZOULA Do Limousi (Mérens) et URANE IV (ITI) présumé par JACKO (Mérens)

Bien que déteriorateur sur tous les postes, cet étalon d’un modèle correct représente une lignée vierge à lui tout seul. Il serait donc intéressant de lui donner des filles de FIER ZORRO (improbable), ORGIBET (improbable), SILEX (possible), CUMULUS de Bigorre (possible), HARET de Bethmale (possible) ; ou encore mieux de belles juments inscrites à titre initial, pour tenter de pérenniser cette lignée authentiquement Ariégeoise.

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HARET de Bethmale : (CUMULUS de Bigorre et CHIPIE par JOUR du Breilh)

Bien que déteriorateur sur la quasi-totalité des postes morphologiques, ce fort beau cheval de type postier n’a pas tenu ses promesses. En outre, il produit généralement sous poil bai ordinaire, mais si l’on veut conserver sa lignée, il convient d’appliquer le raisonnement déjà exposé pour GIRANTOS (les filles de ce dernier sont intéressantes à ce titre).

Voilà quelques pistes de réflexion pour orienter vos accouplements. L’association peut s’évertuer à « mener la barque » du cheval Castillonnais, elle ne sera d’aucune efficacité, sans le secours de chacun d’entre vous, les naisseurs, détenteurs de la matrice de la race. Il vous appartient donc de diriger vos choix en parfaite connaissance de cause de prendre des risques, les plus calculé possible, en somme, et selon la formule consacrée : donner la meilleure au meilleur, dans l’espoir du meilleur ! Bonne chance à tous.

Olivier COURTHIADE Stud-book Castillonnais Avril 2011

Des lignées paternelles

Il ne faut pas s’inquiéter du petit nombre d’étalons fondateurs dans une race, dans la mesure où, d’une part le livre généalogique est ouvert et d’autre part le nombre et la diversité génétique du harem de ces étalons est grand.

Par exemple, la célèbre race de Pur Sang Anglais, présente dans le monde entier, a pour seuls étalons de base 3 mâles du nom de AARLEY-ARABIAN, GODOLPHIN-ARABIAN (père de BEAU LE BLANC, étalon fondateur de...la race Percheronne) et BYERLEY-TURK. Ces étalons avaient des origines génétiques bien différentes. Quant aux « Royal-Mares », c'est-à-dire les 50 poulinières de base de la race, elles aussi possédaient des origines génétiques très variées. Ce qui a fait la race de Pur Sang, c’est donc beaucoup plus une sélection drastique sur l’hippodrome (l’aptitude à galoper) qu’une combinaison de gènes particuliers. Comme par hasard, en vertu du principe « la fonction crée l’organe », le modèle de ces chevaux tout à fait bâtards à l’origine, s’est uniformisé, créant les seigneurs d’hippodrome adulés par les turfistes.

Pour revenir à nos chers Castillonnais, nous n’avons hélas pas un contrôle des performances aussi sélectif que celui de l’hippodrome ou du concours de saut d’obstacle. En revanche, la technique du pointage qui permet d’apprécier la conformité du standard, autorise également une sélection des animaux.

En ce qui concerne le problème de la consanguinité, il est important de raison garder et d’éviter la prolifération de telle ou telle lignée, commercialement plus intéressante (et désignée par le biais des indices d’amélioration) en occultant des lignées moins en vogue (sachant que rien n’est plus changeant que la mode). Cette erreur a été commise dans bien des races en l’absence d’une politique de gestion génétique réfléchie, en race de Mérens par exemple pour en citer une qui nous est proche.

Il convient aussi de ne pas être plus catholique que le Pape : le « vrai » Castillonnais pas plus que le « vrai » ou le « vrai » Connemara n’existent pas. Une race est une

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Association Nationale du Cheval Castillonnais d’Ariège Pyrénées décision politique génétiquement composite, et doublement façonnée par le milieu (de moins en moins, restons lucides) et la sélection.

Le plus important dans l’histoire est de ne jamais oublier le but de l’élevage ; en l’occurrence, faire un petit cheval rustique sous une robe bien caractéristique, d’un emploi facile et capable de constituer à la fois une monture agréable sous un cavalier pas forcément très habile, et un cheval de voiture ou de petit trait commode. Ca c’est le fond de commerce !

Pour y arriver, certains sujets tendront plutôt vers un type ou un autre…avec plus ou moins de brio, plus ou moins de « sang », plus ou moins de « gros », plus ou moins « d’os »… Il en faut pour tous les goûts.

Le creuset qui a constitué la race a été au cours des âges rempli par des gènes espagnols, Anglo-arabe, (faiblement sous forme de Navarrais) Anglo-normands (très faiblement) , Bretons (fortement), (plutôt chez les Castillonnais), Pecherons (beaucoup plus dans la variété Mérenguaise).

Il est donc inutile de crier au scandale lorsque des tentatives courageuses de croisement avec le Franche Montagne (qui a rigoureusement le même objectif de sélection que nous), l’Andalou et peut être un jour le Dole (Norvège) ou le Bardigiano (Italie) voient le jour.

Pour bien comprendre la manœuvre, on pourrait utiliser l’image de la conduite automobile :

1- Regarder la route (c'est-à-dire de ne pas perdre de vu l’objectif de sélection)

2- Imperceptiblement donner des inflexions à droite et à gauche dans le volant de sorte qu’on suive le chemin choisi (utiliser des étalons parfois utiles pour donner du cadre, parfois des étalons à l’opposé, pour donner du sang par exemple)

Ce discours un peu soûlant n’est pas destiné à décourager mais plutôt à éclairer et informer…

OC - 2 Mai 2011

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