ALPES COTE D'AZUR

Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

G. Gonzalez

décembre 2002

BRGM/RP 50234 FR Mots clés : Schéma, carrière, matériaux, géologie, environnment, Hautes-Alpes, .

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

G. GONZALEZ (2002) - Schéma Départemental des Carrières des Hautes Alpes. Rapport BRGMRP/50234 FR. 158 p., 17 fig., 18 Tab., 29 Annexes.

0BRGM, 2002~Ce document ne peut être reproduit en toblité ou en partie sans I'auiorisaiion expresse du BRGM Schéma départemental des carrières des Hautes-AIDes

Sommaire

1. INTRODUCTION ...... 11 1.1. PREAMBULE ...... 11 1.2. LA REGLEMENTATION DANS L'HISTOIRE DES CARRIERES ...... 11 1.2.1. Avant 1970 ...... 12 1.2.2. Après 1970...... 12 1.2.3. A partir de la réforme de 1993...... 13 .. 1.2.3.1 la loi du 4~anvier1993 ...... 13 1.2.3.2. Dale d'entrée en vigueur du nouveau régime : le 14juin 1994 ...... 14 1.2.3.3. Les effets de la loi du 4 janvier 1993 ...... 14 1.2.3.4. Le schéma départemental des carrières ...... 15 1.3. DE L'UTILITE D'UN SCHEMA ...... 16 1.4. COMMENT A-T-IL ETE ETABLI ET PAR QUI ? ...... 17 1.5. CE QUE VA Y TROUVER LE LECTEUR ...... 17 1.6. EVOLUTION/ACTUALISATION DU SCHEMA DES CARRIÈRES ...... 18 2 . ANALYSE DE LA SITUATION ...... 19 2.1. LES MATERIAUX ...... 19 2.1.1. Cadre géographique et géologique ...... 19 2.1 .1.1. Aperçu géologique ...... 19 2.1.1.1.1. Le massif du Pelvoux ...... 19 2.1.1.1.2. Les Alpes internes - les nappes de charriage ...... 19 2.1.1 .1.3. La zone externe subalpine ...... 20 2.1.1.1.4. La , les formations alluvionnaires et glaciaires ...... 20 2.1 .2. Les ressources naturelles ...... 22 2.1.2.1, Méthodologie ...... 22 2.1.2.1.1. Le découpage géographique du département ...... 22 2.1.2.1.2. Les possibilités d'utilisation des matériaux ...... 22 2.1.2.2. Les matériaux exploités ou susceptibles de l'être ...... 23 2.1.2.2.1. le secteur Briançonnais- ...... 23 a) Les ressources alluvionnaires ...... 23 b) Les ressources en roche massive pour matériau concassé (granulat et enrochement) ...... 24 2.1.2.2.2. le secteur de Vallouise, Haute-Durance, Guillestrois, Queyras ...... 27 a) Les ressources alluvionnaires ...... 27 b) Les ressources en roche massive pour matériau concassé (granulat et enrochement) ...... 28 c) Les autres ressources en roche massive ...... 32 2.1.2.2.3. le secteur de Serre-Ponçon ...... 34 a) Les ressources alluvionnaires ...... 34 b) Les ressources en roche massive pour matériau concassé (granulat et enrochemenf) ...... 35 c) Les autres ressources en roche massive ...... 36 2.1.2.2.4. le secteur du Champsaur ...... 37 a) Les ressources alluvionnaires ...... 37

Rapporl BRGM RP 50234 FR 3 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

b) Les ressources en roche massive pour matériau concassé (granulat et enrochement) ...... 38 c) Les autres ressources en roche ...... 41 2.1.2.2.5. lesecteur deGap ...... 41 a) Les ressources alluvionnaires ...... 41 b) Les autres ressources en roche massive ...... 41 2.1.2.2.6. le secteur Moyenne Durance ...... 42 a) Les ressources alluvionnaires ...... 42 b) Les ressources en roche massive pour matériau concassé (granula1 el enrochement) ...... 44 2.1.2.2.7. le secteur Buech (Haut et Bas Buech), Veynois et Laragnais ...... 44 a) Les ressources alluvionnaires ...... 44 b) Les ressources en roche massive pour matériau concassé (granulat et enrochement) ...... 48 c) Les autres ressources en roche massive ...... 56 2.1.2.3. Les gites.. importants ...... 57 a) Les roches massives :...... 57 b) L’alluvionnaire :...... 57 2.1.2.4. Materiaux.. de dragage ...... 57 2.1.2.5. Carrières et dragages exislanls (mise à jour en 2000) ...... 61 2.1.3. LES MATERIAUXDE SUBSTITUTION ET DE RECYCLAGE ...... 62 2.1.3.1. L’optimisation des matériaux naturels ...... 62 2.1.3.1. 1. Le cas des matériaux alluvionnaires ...... 62 2.1.3.1.2. Le cas des autres matériaux ...... 62 2.1 3.2. Les matenaux.. de recyclage ...... 62 2.1.3.2.1. Déchets de chantier- Matériaux de démolition et de recyclage ...... 62 2.1.3.2.2. Orientations ...... 63 2.1.3.2.3. Mise en place de la filière ...... 63 .. a) L’investissement et l’exploitation ...... 63 b) Les acteurs - Sensibilisation - Responsabilisalion ...... 64 2.2. LES MARCHES ...... 65 2.2.1. Les zones de consommation ...... 65 2.2.1.1. Les zones de peuplement ...... 65 2.2.1.2. Les zones d’activité BTP ...... 65 2.2.2. Les besoins ...... 69 2.2.2.1, Les consommations ...... 69 ... 2.2.2.2. Les utilisations ...... 69 2.2.2.3. Estimation des besoins courants ...... 72 2.2.3. Les approvisionnements er les échanges en 1998 ...... 72 2.2.3.1. Les productions de granulats en 1998 ...... 72 2.2.3.2. Les exportations en 1998...... 80 2.2.3.3. Les importations en 1998 ...... 80 2.2.3.4. L’approvisionnement des zones BTP en 1998 ...... 83 2.2.4. Adéquation du potentiel production-besoin ...... 87 2.2.4.1. Les flux actuels de granulats ...... 87 2.2.4.2. Estimation des besoins à venir ...... 87 2.3. L‘ENVIRONNEMENT...... 89

4 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépariemental des carrières des Hautes-Alpes

I I .. 2.3.1. Generalites ...... 89 2.3.1.1, Trois grands ensembles biogéographiques ...... 90 2.3.1.2. Le paysage ...... 91 2.3.1.3. Les grands ensembles nahirels ...... 94 a) Le Briançonnais ...... 94 b) Le Queyras ...... 95 c) le Haut-Embmais ou Guillestrois ...... 95 d) L'Embrunais ...... 96 e) Le Champsaur ...... 96 f) Le Devoluy ...... 96 g) Le Gapençais ...... 97 h) le Bochaine ...... 97 i) Le Serrois-Rosanais ...... 97 j) Le Laragnais...... 98 2.3.2. Les principaux milieux et siles protégés du département ...... 98 2.3.2.1. Les milieux nalurels protégés ...... 98 2.3.2.2. Les sites classés et inscrits ...... 99 2.3.3. Analyse environnementale ...... 99 2.3.3.1. Monuments historiques - Sites - Architecture - Urbanisme ...... 102 2.3.3.2. Protection de lanaîure ...... 105 2.3.3.3. Ensembles forestiers ...... 120 2.3.3.4. Les données sur l'eau ...... 124 2.3.3.4.1. La circulaire ministérielle du 4 mai 1995 ...... 124 2.3.3.4.2. les préconisations du SDAGE concernant l'extraction de matériaux alluvionnaires ...... 126 2.3.3.4.3. Les préconisations du SDAGE concernant les autorisations de cameres.. :...... 129 2.3.3.4.4. Les préconisations.. du SDAGE concernant les schémas déparlementaux des cameres ...... 130 2.3.3.4.5. Les systèmes aquifères, leur vulnérabilité à la pollution ...... 131 2.3.3.4.6. Différence entre dragage et curage ...... 135 2.3.3.5. Les données de l'agriculture ...... 136 2.3.4. Le transport des matériaux ...... 142 2.3.4.1. Présentation ...... 142 2.3.4.2. Les raccordements aux réseaux de circulation ...... 142 2.3.4.3. Spécificités du transport par route ...... 143 2.3.4.4. Alternatives au transport par route ...... 143 3 . ENJEUX ET ORIENTATIONS ...... 145 3.1. LA PRESERVATION DES RESSOURCES ET L'ECONOMIE DES MATERIAUX ...... 145 3.2. L'EVOLUTION DES MARCHES ...... 147 3.2.1. Approvisionnemenis.. courants ...... 147 3.2.2. Chantiers exceptionnels ...... 148 3.3. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ...... 149 3.3.1. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT AU REGARD DE L'OPPORTUNITE DU CHOIX D'IMPLANTATION ... 3.3.1.1. Protection des sites, des milieux et des paysages ...... 149

Rapporl BRGM RP 50234 FR 5 Scherna départemental des camëres des Hautes-Alpes

3.3.1.2.L'impact visuel ...... 147 3.3.1.3.Les carrières et les eaux naturelles ...... 148 3.3.1.4.Protection des terres agricoles ...... 149 3.3.2. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT AU REGARD DES CONDITIONS D'EXPLOITATION ...... 150 3.3.2.1,Protection du voisinage immédiat ...... 150 3.3.2.2.Intégration des carrières dans le paysage ...... 150 3.3.2.3.Les cameres.. et les eaux ...... 151 3.3.3.PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT AU REGARD DE L'ACHEMINEMENT DES MATERIAUX ...... 152 3.3.4. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT AU REGARD DU REAMENAGEMENT DES CARRIERES ...... 152 3.3.4.1.La legislalion...... 152 3.3.4.2.Recommandations ...... 153 3.3.4.3.Eléments de réflexion et de conception en matière de réaménagement 154 3.3.4.3.1.Réutilisation possible de site ...... 155 3.3.4.3.2.Préconisations dans l'approche des conkaintes de remise en état. . 156 a) Secunte:I ...... 156 b) Surveillance:...... 156 .. c) Comite.. de SUIVI:...... 156 d) A éviter ou à interdire pour les remises en état définitives: ...... 156 3.3.4.3.3.Méthodologie pour le réaménagement...... 157

6 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemenlai des carrières des Hautes-Alpes

Liste des figures

Figure 1 : Schéma géologique. extrait de la carte géologique à 111 O00 O00 ...... 21 Figure 2 : Les zones d’activités BTP ...... 68 Figure 3 : Les extraclion de granulats en 1998...... 76 Figure 4 : Les extractions par bassin en 1998 ...... 77 Figure 5 : Extraction ...... 78 Figure 6 : Evolution des extractions par bassin en 1998 ...... 79 Figure 7 : Flux et consommation - 1998...... 81 Figure 8 : Les grandes perspectives visuelles du département ...... 89 Figure 9 : Les grandes unités paysagères des Hautes-Alpes ...... 91 .. .. Figure 10 : Categories piscicoles ...... 114 Figure 11 : Cours d’eau classés L236 du Code niral ...... 115 Figure 12 : Police des eaux ...... 125 Figure 13 : Vulnérabilité des aquiféres à la pollution ...... 132 Figure 14 : Exploitations/temps partiel-temps complet ...... 135 Figure 15 : Exploitations/taille de surface ...... 136 Figure 16 : Exploitations/classe d’âge ...... 137 Figure 17 : 1 : Carrière après exploitation, sans réaménagement - 2 : carrière après reamenagement...... 158

Liste des tableaux

Tableau 1 : Secteur du Brim~o~ais.La Grave ...... 26 Tableau 2 : Secteur de Vallouise, Haute-Durance, Guillestrois, Queyras ...... 3 1 Tableau 3 : Secteur de Serre-Ponçon ...... 36 Tableau 4 : Secteur du Champsaur ...... 40 Tableau 5 : Secteur du Buech, Veynois et Laragnais ...... 54 Tableau 6 : Secteur du Buech, Veynois et Laragnais (suite) ...... 55 Tableau 7: Dragages envisageables dans la Haute Durance, le Guillestrois et le Queyras

Tableau 8 : Dragages envisageables dans I’Embrunais. le Gapençais-Champsaur et l’Ouest du département ...... 60 Tableau 9 : Carrières... et dragages existants ...... 61 Tableau 10 : Utilisation ...... 71 Tableau 11 : Consommation ...... 82 Tableau 12 : Données de l’environnement de niveau 1...... 101 Tableau 13 : Vulnérabilité des aquiferes à la pollution ...... 133 Tableau 14 : Les exploitations agricoles ...... 138 Tableau 15 : Valeurs vénales des terres agricoles ...... 139 Tableau 16 : Statistique agricole annuelle 1998 ...... 140 Tableau 17 : Analyse el orientation de chaque zone économique du département ...... 145 Tableau 18 : Récapitulatif des réutilisations possibles de siles ...... 155

Rapport BRGM RP 50234 FR 7 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Liste des annexes

1. ARRETE MINISTERIEL DU 22/09/94 MODIFIE LE 24/01/01 2. No 25 1 O DE LA NOMENCLATURE 3. LEïTRE CIRCULAIRE DU 23/09/94 4. LEXIQUE GEOLOGIQUE 5. CARRIERES EN ACTIVITE DANS LE DEPARTEMENT 6. FiCHE JURIDIQUE : SITE CLASSE, LISTE DES SITES CLASSES PONCTUELS DES HAUTES- ALPES 7. FICHE JURIDIQUE : SITE INSCRIT 8. FICHE JURIDIQUE : LES PRESCRIPTIONS DE PROTECTION PREWES PAR LA LOI LITTORAL 9. FICHE JURIDIQUE : CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES LACUSTRES 10. FICHE JURIDIQUE : LES PRESCRIPTIONS DE PROTECTION PREWES PAR LA LOI MONTAGNE 1 1, CLASSEMENT DES DIFFERENTES MODALITES DE PROTECTION ET DE GESTIONS DES MILIEUX NATURELS 12. FICHE KJRIDIQUE : RESERVE NATIJRELLE 13. FICHE JURIDIQUE : RESERVE NATURELLE VOLONTAIRE 14. FICHE JURIDIQUE : ARRETE PREFECTORAL DE CONSERVATION DES BIOTOPES 15. FICHE JURIDIQUE : RESERVE BIOLOGIQUE DOMANIALE 16. FICHE JURIDIQUE : RESERVE BIOLOGIQUE FORESTIERE 17. CONVENTION GENERALE CONCERNANT LES RESERVES BIOLOGIQUES DOMANIALES 18. FICHE NRIDIQUE : ZONE DE PROTECTION SPECIALE 19. FICHE JlJRiDiQUE : PARC NATIONAL 20. FICHE JURIDIQUE : PARC NATUREL REGIONAL 21. FICHE JURIDIQUE ZNIEFF, LISTE DES ZNIEFF DES HAUTES-ALPES 22. LE REGIME FORESTIER 23. FORETS PRIVEES SOUS REGIME D'ADMINISTRATION SPECIALE 24. LE DEFRICHEMENT 25. ILOTS FORESTIERS D'INTERET PARTICULIER 26. LES PARTICULARITES DES MILIEUX CONCERNES AU REGARD DE LA DFCl 27. LE RESEAU NATURA 2000 28. ZONE SPECULE DE CONSERVATION DIRECTIVE HABITAT 29. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES CONCERNANT LE REAMENAGEMENT DE CARRIERES

8 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Liste des planches hors-texte à 11200 O00

- CARTE DES RESSOURCES

- CARTE DES DONNEES DE L’ENVIRONNEMENT DE NIVEAU 1

- CARTE DES DONNEES DE L’ENVIRONNEMENT DE NIVEAU 2

Rapport BRGM RP 50234 FR 9 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

10 Rappod BRGM RP 50234 FR Schema départemental des carrières des Hautes-Alpes

1. INTRODUCTION

1.1. PREAMBULE

'espace urbanisé dans lequel nous évoluons comporte des maisons, des immeubles, Ldes routes, autoroute, des ponts, des infrastructures (barrage de Serre-Ponçon), des stations de ski, des zones équipées ...

L'approvisionnement des chantiers pour la construction de ces équipements, commence nécessairement par la production d'agrégats (sables, roches, gypse), matières premières naturelles puisées au sein du sol et du sous-sol dans les carrières.

D'autres éléments, comme les argiles, les marbres servent à la fabrication de produits manufacturés tout aussi communs tels que les éléments sanitaires, les carrelages essentiellement.

Aussi indispensable à notre richesse, a notre bien-étre, à notre économie, les extractions de matériaux sont aussi, hélas, connues par les excavations qu'elles délaissenl en totale discordance avec l'harmonie naturelle des sites qui les entourent.

Diverses mesures, sont venues progressivement réglementer l'exploitation des carrières afn de maîtriser et de gommer leurs effets néfastes. Porté par le besoin d'équilibrer l'approvisionnement en malériaux et la protection de l'environnement, le schéma départemental des carrières consli tue un outil nouveau, pour l'élaboration d'une politique locale des carrières respectueuse de notre cadre de vie.

1.2. LA REGLEMENTATION DANS L'HISTOIRE DES CARRIERES

Les grandes lignes de l'évolution des autorisations d'ouverture de carrières peuvent se résumer ainsi :

- jusqu'en 1970, une simple déclaralion avec un récépissé a la mairie suffit. Le maire est le seul responsable de l'ouverture des carrières ;

- en 1970, le droit d'exploiter d'écoule de l'autorité préfectorale. Les exploitations des carrières son1 soumises à autorisation préfectorale. Les carrières existanies doivent faire l'objet d'une procédure de régularisation;

- a partir de 1979, une enquéle publique est nécessaire pour toute carrière d'une superficie supérieure a 5 ha ou d'une production supérieure à 150 O00 Van; la demande d'autorisation comporte désormais une étude d'impact;

- depuis le 12/06/94, loules les carrières sont considérées comme installations classées et soumises à autorisation préfectorale avec enquête publique el consultation de la Commission dép&ementale des carrières, quelle que soit leur importance.

Rapport BRGM RP 50234 FR 11 Schéma dèpartemenfal des carrières des Hautes-Alpes

1.2.1. Avant 1970

La déclaration du roi Louis XVI, du 17 mars 1780, est certainement le texte le plus ancien que l'on ait trouvé concernant les carrières. Elle marque le début d'une codification des dispositions, fort peu contraignantes à l'époque, régissant les lieux appelés "carrières".

Peu après, la loi du 28 juillet 1791 prévoit notamment qu'il n'est rien innové à l'extraction des sables, craies, argiles, marnes, pierres à bâtir, marbres, ardoises, pierres à chaux et à plâtre, tourbes ... qui continueront d'être exploitées par les propriétaires, sans qu'il soit nécessaire d'obtenir une permission.

Les principes du Droit Minier français ont peu évolué depuis cefle époque. La loi du 21 avril 1810 introduit cependant les notions de "Déclaration au maire de la commune, qui la transmet au préfet" et de "surveillance des exploitations par l'administration".

Il faudra attendre le 16 août 1956 pour que soit publié le "Code minier" rassemblant, sous forme codifiée, les textes essentiels relatifs a l'exploitation des gites minéraux.

Les carrières vivront sous ce régime très libéral jusqu'à 1970.

1.2.2. Après 1970

La loi du 2 janvier 1970, modifiant le Code minier supprime le système déclaratif en vigueur depuis 1810. C'est sans doute l'étape la plus importante dans l'évolution du cadre juridique applicable aux carrières, car leur ouverture est désormais soumise à autorisation préfectorale préalable.

Cette loi instaure une réglementation du droit d'exploiter les carrières mais mainiient toutefois le principe selon lequel le droit de propriété du sol emporte également propriété du sous-sol. Par ailleurs, elle définit précisément les cas limités permettant de refuser l'autorisation si l'exploitation est susceptible de faire obstacle à une disposition d'intérêt général.

- Le décret no 71-792 du 20 septembre 1971 complétant la loi de 1970 "Code minier" introduit les premières dispositions relatives à la remise en état des lieux après exploitation.

- La loi no 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installaiions classées pour la protection de l'environnement qui remplace la loi du 19 décembre 1917, vise désormais les carrières. Mais en absence de loi complétant celle-ci et modifiant le Code minier, la situation des carrières se doit d'être examinée au travers de celui-ci.

Le décret no 79-1108 du 20 décembre 1979 spécifique aux carrières "Code minier" abroge et remplace le décret du 20 septembre 1971. Ce nouveau décret fixe les

12 Rapporf BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

procédures à suivre pour autoriser les exploitations de carrières, leurs renouvellements, leurs extensions, leurs retraits et les renonciations à celles-ci.

Les demandes d'ouvertures de carrières importantes (superficies supérieures à 5 ha ou production annuelle supérieure à 150 O00 t) comportent désormais une étude d'impact et sont soumises, en plus de la consultation administrative existante, à une enquête publique. Les autres restent soumises à une procédure "allégée" sans enquête publique.

1.2.3. A partir de la réforme de 1993

1.2.3.1 la loi du 4 janvier 1993

- La loi du 4 janvier 1993 relative aux carrières a notamment pour objet de changer la base juridique des autorisations d'ouverture et d'exploitation des carrières. Les carrières deviennenl alors des installalions classées à part entière, et leur situation sera examinée au regard de cette législation.

Les principaux textes d'application datés du 9 juin 1994 ont été publiés au Journal Officiel du 12 juin 1994. Il s'agit :

- du décret no 94-484 du 9 juin 1994 modifiant le décret du 21 septembre 1977 traitant des procédures d'autorisation, remplaçant le décret du 20 décembre 1979;

- du décret no 94-485 du 9 juin 1994 inscrivant les carrières dans la nomenclature des installations classées, en distinguant :

les carrières au sens de la définition du Code minier (gîtes fossiles, terre végétale, tourbe, sables...), les dragages (entretien, travaux dans les lits des cours d'eau), les affouillements (terrassement, aménagement de l'espace);

- du décret no 94-486 du 9 juin 1994 relatif à la commission départementale des carrières ;

- de l'arrêté ministériel du 22 septembre 1994 relatif aux exploitations de carrières et aux installations de premiers traitements, modifié le 24/01/2001 (Cf. annexe 1).

Ces textes constituent le dispositif réglementaire du nouveau régime des carrières désormais applicable, auquel s'ajoute le décret no 94.603 du 11/07/94 relatif aux schémas départemeniaux des carrières paru au Journal Officiel du 20/07/94.

Rapport BRGM RP 50234 FR 13 Schéma départemental des carrières des Haules-Alpes

1.2.3.2. Date d'entrée en vigueur du nouveau régime :le l4juin 1994

En application de l'article 30 de la loi du 4 janvier 1993 :

- - les demandes d'autorisation qui ont été présentées avant le 14 juin 1994 sont instruites selon l'article 106 du code minier et le décret d'application du 20 décembre 1979,

- les demandes d'aulorisation présentées à partir du 14 juin 1994 sont instruites selon la loi du 19 juillet 1976 et le décret d'application du 21 septembre 1977 modifié,

- les carrières Iégalemenl autorisées par un arrêté préfectoral antérieur au 14 juin 1994 peuvent continuer à être normalement exploitées jusqu'au terme fixé par l'arrêté sans formalité particulière,

- touies les extractions réglementées antérieurement ne pouvant justifier au 9 juin 1994 d'un acte d'autorisation délivré par l'ELat sont soumises au régime des installations classées.

1.2.3.3. Les effets de la loi du 4janvier 1993

Le principe fondamental de la loi du 4 janvier 1993 es1 le transfert des carrières du code minier à la législation sur les installations classées.

Les grands principes de la loi du 4 janvier 1993 sont :

- l'autorisation d'exploiter une carrière découle de l'application de la loi sur les installations classées; - généralisation des autorisations avec étude d'impact et enquête publique ; - obligation de constituer des garanties financières pour assurer le réaménagement en cas de disparition ou de défaillance de I'exploilant; - les durées des autorisations : - durée maximale des autorisations à exploiter à 30 ans, - pour les terrains boisés soumis à autorisation de défrichement, la durée es1 limitée à 15 ans (sauf cas des industries nécessitants des investissements lourds). - les autorisations sont renouvelables. - la commission départementale des carrières, présidée par le préfet, une instance consultative avec pour mission d'examiner les demandes d'autorisation d'exploiter et d'émettre un avis motivé sur celles-ci; - le schéma départemental des carrières (Cf chapitre 1.2.3.4.); - délai de recours des tiers; - par dérogation au droit commun des installations classées, l'article 6 de la loi fixe à 6 mois, au lieu de 4 ans, le délai de recours des tiers contre les arrêtés préfectoraux d'autorisation d'exploiter.

14 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

- Le point de départ de ce délai est constitué par l'achèvement des formalités de publicité de la déclaration de début d'exploitation que l'exploitant doit transmettre au préfet. - Le délai de recours de l'exploitant reste fixé à 2 mois à compter de la notification de l'arrêté préfectoral. - Permis d'exploitation - L'article 14 de la loi confirme les dispositions de l'article 109 du code minier, relatif aux permis d'exploitation de carrières : un permis d'occupation temporaire doit être obtenu, selon des modalités à fixer par décret, ainsi qu'une autorisation délivrée au titre de la législation sur les installations classées. - Hygiène et sécurité du personnel - L'article 12 de la loi confirme la compétence du service des mines (actuellement DRIRE), agissant sous l'autorité hiérarchique du ministère de l'Industrie, pour tout ce qui a trait à l'hygiène et à la sécurité dans les carrières. - En effet, cet article donne une nouvelle rédaction de l'article 107 du code minier, afin d'y regrouper toutes les dispositions légales du code minier relatives à l'hygiène et à la sécurité du personnel, qui restent applicables aux carrières. - Limites réglementaires - L'article 25 de la loi soumet à la législation sur les installations classées, au même titre que les carrières, toutes les opérations de dragage des cours d'eau et les affouillements du sol portant sur une superficie ou une quantité de matériaux au moins égale à des seuils fixés par décret, lorsque les matériaux extraits sont commercialisés ou utilisés à des fins autres que la réalisation de l'ouvrage sur l'emprise duquel ils ont été extraits. (no 2510 de la nomenclature) - L'extraction de la terre végétale, entre dans le cadre de la législation "Installations classées". - Ces dispositions légales sont de nature à éviter les exploitations irrégulières entreprises sous couvert de travaux ("zones d'emprunt") ou de création de plans d'eau, le mitage et la stérilisation des sols.

1.2.3.4. Le schéma départemental des carrières

La loi no 76-663 du 19 juillet 1976 relatives aux installations classées pour la protection de l'environnement, modifiée par la loi no 93-3 du 4 janvier 1993 relative aux carrières, introduit l'obligation de la réalisation du schéma départemental des carrières par son article 16-3.

La loi prévoit que les autorisations de carrières doivent être compatibles avec les orientations et objectifs définis par le schéma.

Les autorisations doivent par ailleurs respecter les différents textes de la législation des installations classées.

Rapport BRGM RP 50234 FR 15 Schéma départemental des carriéres des Hautes-Alpes

La loi no 92-3 du 3 janvier 1992 sur l'eau a créé les schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et les schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE).

Les autorisations de carrières qui peuvent avoir un impact notable sur l'eau, notamment, celles autorisant les extractions en nappe alluviale, doivent être compatibles avec les orientations et objectifs des SDAGE et des SAGE.

Il convient donc que les orientations et objectifs des SDAGE et SAGE d'une part, et ceux des schémas départementaux des carrières d'autre part, soient compatibles entre eux et cohérents.

Le schéma départemental des carrières n'est pas opposable aux documents d'urbanisme, notamment aux plans d'occupation des sols.

Il existe actuellement un certain nombre de plans d'occupation des sols qui interdisent l'exploitation de carrières. Dans certains cas, ces interdictions peuvent s'opposer aux orientations et objectifs du schéma départemental des carrières. Il convient de distinguer deux formes d'inlerdiction :

En premier lieu, le plan d'occupation des sols peut interdire l'exploitation de carrières sur une zone réservée à l'agriculture et à la forêt (telle que les zones NC). Dans ce cas, l'interdiction n'a pas d'effets irréversibles. La demande d'autorisation d'exploitation d'une carrière compatible avec les orientations et objectifs du schéma départemental des carrières et essentielle à la réalisation de ces orientations et objectifs doit pouvoir entraîner la révision du plan d'occupation des sols, avec usage au besoin de la procédure de projet d'intérêt général prévue à l'article L.121-12 du code de l'urbanisme.

En second lieu, le plan d'occupation des sols peut autoriser, sur l'emplacement de gisement présentant un intérêt particulier, notamment un intérêt économique national, des usages du sol qui rendent pratiquement impossible I'exploitalion ultérieure de ce gisement. Dans ce cas, en fonction de l'intérêt du gisement, et afin d'assumer sa pérennité, il convient de réformer le plan d'occupation des sols, au besoin à l'aide d'une procédure de projet d'intérêt général (PIG). Cette modification du plan d'occupation des sols doit être mise en oeuvre dès la publication du schéma départemental des carrières, sans attendre une demande d'exploitation de carrière.

1.3. DE L'UTILITE D'UN SCHEMA

Le schéma départemental des carrières définit les conditions générales d'implantation des carrières dans le département. II doit constituer un instrument d'aide à la décision du préfet lorsque celui-ci autorise les exploitations de carrière en application de la législation des installations classées. II prend en compte la couverture des besoins en matériaux, la protection des paysages et des milieux naturels sensibles, la gestion équilibrée de l'espace, tout en favorisant une utilisation économe des matières premières. Le schéma départemental des carriéres représente la synthèse d'une réflexion approfondie et prospective non seulement pour l'impact de l'activité des carrières sur

16 Rappofi BRGM RP 50234 FR Schéma dépariemental des carrières des Hautes-Alpes

l'environnement, mais à un degré plus large, SUT la politique des matériaux dans le département .

1.4. COMMENT A-T-IL ETE ETABLI ET PAR QUI ?

La rédaction du projet de schéma a été confiée, par la Commission des carrières, à un comité de pilotage dont les membres appartiennent le plus souvent a la commission départementale des carrières sous l'égide du Préfet. La DRIRE a été chargée de l'animation de ce comité de pilotage.

Le comité de pilotage a défini l'organisation et la méthodologie de l'élaboration du schéma ; la rédaction du projet présentée aux divers membres a été adopté par ce comité.

1.5. CE QUE VA Y TROUVER LE LECTEUR

Les thèmes développés par les groupes de travail en groupes restreints spécialisés sont les suivants :

analyse des besoins existants et à venir en matériaux,

analyse des modes d'approvisionnemenis existants,

analyse de l'impact des carrières existantes sur l'environnement,

bilan SUT Mat de réaménagement des anciennes carrières.

inventaire des ressources en matériaux traditionnels et non traditionneis,

détermination des zones devant être protégées compte tenu de la qualité et de la fragilité de leur environnement (analyse environnementale),

définition des conditions d'approvisionnements des matériaux, orientations et objectifs afin de réduire l'impact des extractions sur l'environnement,

orientations et objectifs dans le domaine de l'utilisation économe et rationnelle des matériaux,

analyse des modalités de transport de matériaux et orientations à privilégier dans ce domaine,

gesiion des procédures administratives d'aulorisation et de suivi,

orientations à privilégier en matiére de réaménagement de carrières,

grandes orientations du schéma départemental.

Rapport BRGM RP 50234 FR 17 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

La carte des substances utiles, la carte des données réglementaires de niveau 1 et la carte des données de l'environnement de niveau 2 sont représentées hors-texte à l'échelle de 1/200 000.

De nombreuses annexes complètent ces documents.

1.6. EVOLUTlONlACTUALlSATlON DU SCHEMA DES CARRIERES

Le schéma départemental des carrières sera révisé au plus tard dans 10 ans.

C'est un document vivant qui peut être adapté à tout moment notamment pour s'accorder a l'évolution des techniques et des préoccupations d'environnement.

18 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

2. ANALYSE DE LA SITUATION

2.1. LES MATERIAUX

2.1.1. Cadre géographique et géologique

2.1.1.1. Aperçu géologique

(Figure 1 - Schéma géologique, extrait de la carte géologique à 1/1 O00 000)

Le département des Hautes-Alpes, entièrement inclus dans la Chaîne alpine, a un allongement sensiblement perpendiculaire aux axes alpins de cette latitude, et couvre la plupart des zones alpines communes en France.

2.1.1.1.1. Le massif du Pelvoux

Dans ce massif ancien, tardivement rehaussé, culminent les plus hauts sommets : barre des Ecrins (4 102 m), la Meije (3 890 m). 11 est essentiellement constitué de granites, gneiss, micaschistes et quelques rhyolithes. Les limites de massif cristallin et cristallophyllien coïncident pratiquement avec celles du parc national des Ecrins.

Au niveau de la vallée de la Durance, cette ossature cristalline disparaît sous les terrains de couverture ou les nappes de charriage.

2.1.1.1.2. Les Alpes internes - les nappes de charriage

Constituant les terrains de la région de Briançon, les nappes de charriage forment des ensembles de terrains qui ont été déplacés par les phases orogéniques alpines et qui se superposent en nappes successives.

D’est en ouest, on distingue successivement :

- la zone piémontaise : Elle s’étend à l’est de Briançon (le Chenaillei) et constitue essentiellement le haut Queyras. Le faciés principal de cette zone, les schistes lustrés, donnent un paysage monotone sans barres rocheuses où émergent quelques massifs d’ophiolites (“roches vertes”). Ces ophiolites regroupent différents types de roches d’origine volcanique méiamorphisés (gabbros, prasinites, amphibolites).

- la zone briançonnaise : C’est la zone la plus étendue avec le Grand Galibier, la vallée de Névache, Briançon, la basse vallée du Guii, le massif de la Font Sancte.

Rappod BRGM RP 50234 FR 19 Schéma dépariemental des carrières des Hautes-Alpes

Elle est constituée d'une part d'un substratum permo-carbonifère (schistes, grès, conglomérats houillers) et des dépôts du Trias (calcaires) et d'autre part d'une couverture secondaire et tertiaire (calcaires et dolomies).

- la zone sub-briançonnaise : Elle forme une étroite bande de terrains secondaires à dominance calcaire (prédominance du Jurassique moyen) à l'ouest de Briançon.

- la zone des flyschs à helminthoïdes : Cette puissante formation constihie tous les sommets qui dominent I'Embrunais, ainsi que les différentes vallées et hautes arêtes qui séparent la région d'Embrun de celle de .

On désigne sous le terme de flysch des alternances de petits bancs de calcaires, de grès calcaires el de schistes.

2.1.1.1.3. La zone externe subalpine

Cette zone est composée des Préalpes (au sens commun des géographes) à l'ouest du département, du Gapensais et de I'Embrunais.

Les préalpes forment les différenls chaînons du Diois (limik avec le département de la Drôme), du Dévoluy (nord-ouest de Gap) et des baronnies (région de Serre-).

Ces trois massifs qui représentent le sous-ensemble vocontien, sont constitués des dépôts marneux du Jurassique moyen et supérieur, de la barre calcaire du Tithonique, des puissantes séries marneuses du Crétacé inférieur et dune barre calcaire du Sénonien (dans le Dévoluy).

Dans la région de Gap et d'Embrun, les terrains postérieurs au Callovo-oxfordien ayanl été érodés, il ne subsiste plus que les formations marneuses dites "terres noires", représentant le Jurassique moyen.

2.1.1.1.4. La Durance, les formations alluvionnaires et glaciaires

Le département des Hautes-Alpes est drainé par la vallée de la Durance et de ses affluents. Les alluvions de ces vallées se rencontrent parfois en terrasses consolidées (Embrun, Mont-Dauphin).

Toutes les vallées des Hautes-Alpes (sauf la région de Serre-Rosans) oni été parcourues par les glaciers de la Durance et de ses affluents. Lors de la décrue glaciaire, les matériaux morainiques argilo-graveleux abandonnés on1 pu atteindre par endroit des épaisseurs considérables.

20 Rapp00 BRGM RP 50234 FR

Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

2.1 .2. Les ressources naturelles

2.7.2.7. Méthodologie

2.1.2.1.1. Le découpage géographique du département

Les ressources ont été décrites en utilisant le zonage économique, zones définies et adoptées en réunion de travail pour les besoins de l'étude économique (Cf. chapitre 2.2.Les marchés).

Les sept secteurs géographiques correspondant aux zones retenues sont les suivants :

- le secteur Briançonnais et La Grave

- le secteur de Vallouise, Haute-Durance, Guillestrois, Queyras,

- le secteur de Serre-Ponçon,

- le secteur du Champsaur,

- le secteur de Gap (sauf trois communes attribuées au Haut Buech),

- le secteur Moyenne Durance,

- le secteur Buech (Haut et Bas Buech), Veynois et Laragnais.

Ce découpage correspond le plus souvent aux zones géographiques naturelles du département.

2.1.2.1.2. Les possibilités d'utilisation des matériaux

Les usages des matériaux de carrières peuvent être regroupés comme suit selon la nature des matériaux :

- calcaire massif compact et rhyolite de mauvaise qualité : viabilité, enrochement, béton, enduit, sous-couche, grave cimeni, grave bitume;

- calcaire dolomitique et grès siliceux : viabilité, enduit, béton;

- sables et graviers alluvionnaires : béton et granulats pour la construction et le revêtement des chaussées ; - porphyre et basalte : enrochement, béton et granulats pour la construction et le revêtement des chaussées ;

La nature lithologique des formations géologiques du département est représentée dans la carte des ressources hors-texte.

22 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

Les usages potentiels des granulats produits sont déterminés à l’aide d’essais qui caractérisent les matériaux. Les essais les plus courants sont :

- Essai Los Angeles (LA) caractérisant la résistance à la fragmentation par choc.

- Essai Micro Deval en présence d’eau (MDE) caractérisant la résistance à l’usure par frottement.

- Essai de Polissage Accéléré. (CPA) caractérisant l’aptitude d’un gravillon à se polir.

Les gisements potentiels pour enrochements doivent répondre à des critères structuraux et géographiques et moins à des critères de qualité :

- L‘état de fracturation de la roche doit permettre l’obtention des formes et des volumes souhaités.

- Les gisements de moindre qualité peuvent satisfaire à cet usage, sous réserve d’une analyse structurale détaillée. En effet les critères classiques de dureté des matériaux et d’hétérogénéité des gisements ne sont pas déterminants.

- Les enrochements ne peuvent voyager sur de grandes distances. L‘exploitation d’un gisement médiocre peut être envisagée si la distance de transport est faible.

Certains calcaires sont aptes à prendre le poli. Ils sont alors exploités comme pierre de taille, pierre à bâtir, pour le dallage et la décoration.

2.1.2.2. Les matériau exploités ou susceptibles de l’être

Le potentiel en matériaux a été traité par zone économique.

2.1.2.2.1. le secteur Briançonnais-La Grave a) Les ressources alluvionnaires al) Les extractions actuelles (Cf. tableau 9)

Au sud de Briançon les seules possibilités d’exploitation de matériau alluvial se situent dans le bassin de la Durance, sur la commune de Villar Saint-Pancrace où malgré l’étroitesse du lit majeur, il existe deux zones d’exploitation aux îles de Saint- Jean, l’une en terrasse, l’autre sous forme de dragage. Dans la haute Romanche, un dragage est autorisé pour enlever les excédents de la rivière sur le territoire de la commune de Villar d’Arène. Le torrent du Sachas, affluent de la Durance fait l’objet d’un dragage sur les communes de Saint-Martin de Queyrières et Puy Saint-André.

Rapport BRGM RP 50234 FR 23 Schéma départemental des carrières des Hauies-Alpes

Les matériaux prélevés sont de bonne qualité :

Los Angeles : 20 Microdeval en eau : 1 1,5

a2) Les ressources potentielles

Les zones d'exploitation possibles en alluvial se situe sur la Durance où elles sont actuellement occupées et dans les torrents qui se jettent dans son lit.

Une des deux canières en activité ne produit plus depuis 1990 et la seconde maintient une production élevée par des apports importants provenant de travaux d'aménagement el autres (entreprise BTP/carrier).

Les autres granulats "alluvionnaires" proviennent d'éboulis qui constituent la ressource principale actuelle avec une autorisation portant sur 60 O00 tian. Cette ressource d'un point de vue purement quantitatif représente l'équivalent de la production actuelle.

b) Les ressources en roche massive pour matériau concassé (granulat et enrochement)

La région briançonnaise est la plus accidentée de tout le département avec le relief montagneux du Pelvoux à l'ouest, et les reliefs du Queyras au sud-est. Du fait de l'altitude très élevée et des difficultés d'accès dans ces massifs, la sélection des sites a été limitée aux abords des grands axes routiers.

Les ressources sont rares et se limitent exclusivement au Trias, Muschelkalk calcaire et quartzites werféniens.

Au nord-ouest de Briançon, au niveau de la Salle, des quartzites werféniens et des calcaires dolomitiques triasiques et jurassiques affleurent en rive droite de la Guisane. L'accès peut être envisagé à partir de la RN 91, mais ces affleurements se situent au coeur d'un domaine skiable, sur lequel pèsent de très fortes contraintes environnementales.

Le massif de la Grande Peyrolle et du Serre des Aigles au nord de Briançon, bordure ouest de la vallée de la Clarée en direction de Névache, présente une vaste superficie d'affleurements calcaires, qui culminent rapidement à plus de 2 O00 m d'altitude.

Ces calcaires hétérogènes, assez fortement karstifiés, ont des caractéristiques geomécaniques assez médiocres.

Dans toute la vallée de la Clarée oii sont présents de nombreux couloirs d'avalanches, le calcaire constitue un relief de barres, très escarpé.

24 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma déparfemental des carrières des Hautes-Alpes

Dans le vallon du Granon, au nord de Val des Près, l'impact visuel peut rester très faible. L'accès est aisé depuis le RN 94 en direction de Névache, par une piste empierrée, mais l'altitude dépasse rapidement 1 500 à 1 700 m.

La qualité geomécanique du matériau, ainsi que ses réserves restent inconnus.

A l'ouest des massifs précédemment décrits, des quartzites werféniens sont accessibles par Saint-Chaffrey (RN 91). En plus des très fortes contraintes environnementales, s'ajoute un impact visuel très difficilement gérable.

Le massif de "Maratra" est dans la continuité géologique du massif précédemment décrit et sur lequel sont implantés les anciens forts construits par Vauban. L'altitude, de 1 400 à 1 500 m dans les vallées, s'élève à plus de 2 O00 m sur les sommets.

La traversée du massif s'effectue par la RD902 en direction de Cervières, et il est pratiquement impossible d'éviter l'impact visuel depuis la route (anciennes exploitations bien visibles).

De plus la qualité du matériau est réduite par une forte pollution par l'argile de décalcification avec localement la formation de dolines où se rassemblent les produits d'altération (lieu-dit "Terre Rouge" ou "Terra Rossa").

Au nord-est de Cervières, aux Claps du Lasseron un éboulis du Trias dolomitique est actuellement exploité.

A l'ouest de la Grave, des massifs amphibolitiques sont accessibles à partir de la RN 91, mais avec un impact visuel difficile a limiter.

En conclusion, dans le secteur Briançonnais-La Grave les sites favorables sont très limités, notamment du fait de la présence à l'ouest du Parc des Ecrins et de sa zone périphérique, et au nord, du site classé de la Clarée, couvrant à eux deux plus de la moitié de la zone considérée.

- les flyschs accessibles à Vailouise et Freissinière, pour des besoins locaux restreints ;

- les quartzites werféniens de la Salle, dans un contexte environnemental très fort (domaine skiable) ;

Rapport BRGM RP 50234 FR 25 Schéma dépariemental des carrières des Hautes-Alpes

Tnblenu 1 :Secteur du Briançonnais, La Grave

sé de la Clarée

limiter Claps du dolomies moyenne très éboulis exploité Lasseron triasiques forte actuellement La Grave amphibolites très forte à partir de la site peu favorable, bonne à RN91aà fort impact visuel excellente l'ouest difficilement gérable de La Grave

26 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

2.1.2.2.2. le secteur de Vallouise, Haute-Durance, Guiliestrois, Queyras

a) Les ressources alluvionnaires

al) Les extractions actuelles (Cf. tableau 9)

En aval et en amont du confluent du , se situent les principales zones d'exploitation de la zone, avec les trois plus grandes carrières de la Haute Durance :

- la carrière STGD, une en amont et une en aval du confluent, - la carrière Briançon-Béton, à la Roche de Rame, - la carrière Guérin, en aval du confluent, - la carrière Olive à VaIlouise (lit de la Gyronde).

II n'existe aucune carrière autorisée dans le Guil

a2) Les ressources potentielles

De l'Argentière a Saint-Clémeni, le potentiel d'exploitation en lit majeur de la Durance est maximal à l'aval du confluent du Guil ;toutefois, les possibilités d'extraction sont limitées par de fortes contraintes environnementales, notamment la présence de ZNIEFF.

Six terrasses ont été retenues dans ce secteur. Leurs épaisseurs restent inconnues.

- les terrasses au nord et au sud de la Roche-de-Rame;

- la terrasse au nord de Montdauphin;

- la basse terrasse de la plaine de Barbier, la basse terrasse à l'ouest de la précédente en rive droite de la Durance, la basse terrasse des Paisse. Des problèmes liés à l'accès (compris entre Durance et voie ferrée) peuvent se poser pour les deux dernières.

Dans le Queyras, aucune extraction durable ne peut être envisagée sur le Guil.

Il n'existe pas non plus de terrasses alluviales suffisamment importantes pour permettre l'installation d'une exploitation.

L'extraction alluvionnaire dans le Queyras relève d'une politique de curage

Rapporl BRGM RP 50234 FR 27 Schéma déparlemental des carrières des Hautes-Alpes

b) Les ressources en roche massive pour matériau concassé (granulat et enrochement)

Une carrière en roche massive est en exploitation au lieu-dit Barrachin Les Balmes sur la commune de Saint-Crépin.

Les formations bordières de la vallée de la Haute-Durance sont constituées de calcaires et dolomies triasiques et jurassiques.

Dès que l'on s'éloigne des reliefs, tant à l'ouest qu'à l'est, les formations rencontrées appartiennent au flysch, à dominante calcaire, gréseuse ou schisteuse, faciès peu favorable à l'élaboration de granulats.

Au sud de l'Argentière, les formations intéressantes sont celles des calcaires du Jurassique supérieur et du Trias moyen, accessibles à partir de la RN 94.

Les massifs d'altitude élevée (> 1 800 m), sont pratiquement inaccessibles.

Les calcaires jurassiques (1 O00 à 1 200 m d'altitude) affleurent sous forme de petits pointements au nord de Saint-Crépin. Ils représentent des ressources peu importantes, leur impact visuel est difficile à limiter du fait de l'altitude croissante.

Le massif de à calcaires triasiques, traversé par la Rû38 sur toute sa longueur, présente des sites à impact visuel limité, à condition de conserver la falaise rocheuse côté Durance. Cette condition, intégrée dans le cadre du dossier de renouvellement d'autorisation de la carrière de Barrachin à Saint-Crépin va permettre de réduire l'impact de visibilité à partir de la RN 94

La Tête de la Rochaille au nord-ouest de l'Argentière, est constituée par les quartzites werféniens, qui culminent rapidement à des altitudes voisines de 2 O00 m, avec des pentes très abruptes. L'accès en pieds de pente peut se faire depuis l'Argentière, par la RD 423 puis par la GR 541, mais la réalisation des pistes dans le massif est extrêmement difficile. L'impact visuel es1 impossible à limiter.

Les calcaires triasiques de la Tête du Puy, au sud-est de l'Argentière, constituent une barre allongée de 4 km environ de longueur, de 1 300 à 1 500 m d'altitude. Ces mêmes calcaires se retrouvent en rive droite de Durance, de Freissinière à Champcella.

Ces massifs sont constitués par un calcaire assez hétérogène, en bancs d'épaisseur O,] à 0,6m. De nombreux filOMetS de calcite parcourent la roche, par ailleurs assez fortement polluée par de l'argile rouge de décalcification. Compte tenu de l'hétérogénéité du massif, les caractéristiques géomécaniques sont assez médiocres (LA = 23,s ; MDE = 18,s).

L'accès des deux massifs est délicat, l'impact visuel y est très marqué.

28 Rapporl BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

Les calcaires jurassiques situés au nord de la Bessée-du-Milieu se situent dans un contexte environnemental défavorable.

Le massif de la Roche Baron à Saint-Martin-de-Queyrières, situé directement en bordure de la RN 94, à mi-chemin entre Briançon et l'Argentière est constitué par un quartzite blanc, en bancs subhorizontaux centimétriques à décimétriques, bien jointifs, qui débute à l'Est par un placage de grès et conglomérats de faible épaisseur.

Les caractéristiques géomécaniques sont bonnes (LA = 16,5 ; MDE = 7), mais ce matériau est abrasif.

L'exploitation de ce site devrait s'effectuer de l'est vers l'ouest de façon à limiter l'impact visuel à partir du chemin d'accès au Pas du Rif.

Un autre massif, identique au précédent, situé au nord de Saint-Martin ne peut être retenu : l'impact visuel ne pourrait y être limité.

Le secteur du Queyras, dont la plus partie s'inscrit dans le Parc naturel régional du Queyras présente des ressources à dominante calcaire (Muschelkalk) ou quartzitiques (Werfénien) .

Les accès sont délicats car tortueux, étroits et souvent très pentus (RD 60). Les massifs de la rive droite du Gui1 sont quasiment inaccessibles.

En conclusion, le secteur de "Vallouise, Haute-Durance, Guiliestrois, Queyras" présente de fortes contraintes environnementales, avec notamment à l'Ouest le Parc des Ecrins et sa zone périphérique et à l'est le parc du Queyras. Les sites favorables y sont très limités, avec :

- le massif de Roche Baron, de très bonne qualité geomécanique (quartzites werféniens), avec possibilité de réduire l'impact visuel;

Dans le Queyras, les sites susceptibles de présenter le plus grand inlérêt sont :

- le massif d'Assan (calcaire) traversé d'ouest en est par la RD 440 et du sud vers le nord par la RN 202. L'environnement est très contraignant : dénivellation très raide, brutale (falaise), altitude élevée, impact visuel marqué ;

- le massif du Riou-Vert (quartzite) et celui contigu de la Chapelue (calcaire), séparé par le tomnt du Riou-Vert;

Des calcaires griottes sont exploités à Riou Bel et Combe Chauve au sud-est de . Dans le même secteur, les calcaires dolomitiques du Trias moyen sont accessibles.

A l'ouest d', les calcschistes du Lias piémontais, de qualité médiocre, sont accessibles depuis la RN 202.

Rapport BRGM RP 50234 FR 29 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

L'ensemble des autres formations est très éloigné de toute voie de communication,

La zone du Gui1 s'inscrit dans sa quasi-totalité dans le Parc du Queyras où les contraintes environnementales réglementaires sont telles qu'une activité extractive ne pourrait s'y exercer qu'en cas d'absolue nécessité (besoins locaux à satisfaire rapidement).

30 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Tableau 2 :Secteur de Vallouise, Haute-Durance, Guiiiestrois, Queyras

JLoEalisation Matériau Qualité 1 Con- Accès Observations traintc 1 flysch à l'ouest par 1 exploitable pour des besoins Vallouise Orcières, au nord locaux restreints (l'Ad), par Vallouise, à contraintes environnementales très l'est par fortes (Parc des Ecrins et zone Freissinière 1 périphérique) calcaires à partir de la RN 1 site peu favorable, Crépin jurassiques 94 1 réserves assez faibles. imDact 1 1 visuel difficile à limiter massif de calcaires facile à partir de site favorable, mais impact Champcella triasiques bonne la RN 94 visuel au sud. Exploité actuellement, mais visible depuis la RN 94 quartzites pistes à créer de site peu favorable, impact visuel Rochaille werféniens matériau, réalisation difficile a limiter jur et abrasif extrêmemenl difficile L-Tête du Puy calcaires noyenne à 1 forte accessibilité site peu favorable, impact visuel massif de triasiques difficile très marqué Champcella 'Onne I zalcaires facile site peu favorable, impact visuel Milieu iurassiques très marqué, contraintes environnementales très fortes quartzites à partir du sile favorable, conlraintes Roche-Baron werféniens abrasif) chemin du Pas du environnementales fortes Rif nord de Saint- partzites i partir de la RN site peu favorable, impact visuel werféniens abrasif) 94 difficile à limiter :alCaires )onne à très par RD 440 environnement très contraignant, d'Assan .nasiques par RN 202 dénivellation très raide, brutale (falaise), altitude élevée, impact

1 visuel marqué luartzites rès bonne 1 très par puis environnement très contraignant, Riou-Veri werféniens Villard au sud, impact visuel difficile a limiter

Jar la RN 202 au I forte Vord :alCaires )onne à très :xploités à Mont- Chapelue urassiques Bardon et à -hâteau-Ville- Vieille ouest :alcschistes nédiocre très iccès facile pour des besoins locaux restreints

Rapport BRGM RP 50234 FR 31 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

c) Les autres ressources en roche massive

ci) Les marbres

Les calcaires marbriers griottes apparaissent dans plusieurs massifs escarpés de l'est de l'Argentière et de Guillestre.

Ces marbres sont principalement COMUS sous le nom de marbres de Guillestre (exploités dans le versant de Combe Chauve).

Le "marbre rouge de Guillestre" est exploité au lieu-dit La Lauze sur la commune de Guillestre.

- Le secteur de Combe Chauve se situe dans le versant à l'est de Guillestre. La roche extraite est une brèche calcaire, d'aspect noduleux, rouge griotte.

Cene formation géologique est d'âge jurassique supérieur, base du Malm.

La carrière est ouverte depuis plusieurs décennies et le carreau en est très étendu (plusieurs hectares). La production est de 700t/an. La puissance de la série exploitée est de 50 m. L'exploitation se fait en gradins de 10 m avec des banquettes de 5 m. La qualité des marbres est excellente et l'aptitude d'emplois est vaste, car ces calcaires, de très bonne qualité, peuvent être employés aussi bien en revêtements extérieurs qu'en intérieurs.

Les possibilités de développement de cette carrière sont importantes. Malgré l'impact paysager, le matériau produit est très valorisant pour la commune de Guillestre. L'exploitation de ce matériau y bénéficie d'un effet d'antériorité.

- La carrière de Riou Bel (sud de Guillestre), à 1 km au sud-est de Guillestre, en contrebm de la route du col de Vars, est ouverte à l'amont immédiat de l'atelier de M. Combe.

Il s'agit de la même formation que celle de Combe Chauve (base du Malm). La carrière est moins importante que la précédente. Actuellement la production est arrêtée et la possibilité d'extension est nulle.

Des marbres roses d'un faciès clair comparable à celui de la Combe de Guilleslre ont été exploités sous le village de Saint-Crépin, en bordure de la déviation de la route de Briançon. Ils affleurent égaiement dans le versant du Bois des Orsiers, mais leur accessibilité demeure difficile du fait de routes étroites et escarpées.

Compte tenu des difficultés d'accès et des fortes contraintes environnementales, ce secteur n'offre pas de véritable intérêt.

32 Rapporl BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

cZ) Les serpentines

Le plus célèbre des matériaux extraits du Queyras (ainsi que de la Haute et de certains vallées italiennes des Alpes) est le "marbre" vert veiné de blanc (serpentinite). Le mode de gisement des serpentinites est très discontinu : pointements ou petits massifs escarpés (cas général), isolés dans la masse des calcschistes, des calcaires et des lauzes du Jurassique inférieur (Trias et Lias), depuis l'Est de Briançon jusqu'à l'est de Guillestre.

Un certain nombre de petites carrières a été ouvert dans ces serpentines à Saint-Véran, à Ceillac, dans les hautes vallées de I'Aigue-Blanche et du Cristillan, de même, dans la haute vallée de l'Ubaye (carrière de Maurin).

La serpentine déjà exploitée par les Romains en amont de Saint-Véran à 2 300 m d'altitude, a cessé en 1931. Le front de taille de l'ancienne carrière est encore visible au bord de la route entre l'ancienne mine de cuivre et la Chapelle de Clausis.

Des affleurements plus importants existent cependant dans les hauteurs au sud de 1'Aigue Blanche.

Ils sont limités aux alignements rocheux des pics Mascavelier et Marcel

Il s'agit là du secteur qui serait le plus aisé à remettre en exploitation.

En effet, le matériau est relativement bien COMU par les travaux réalisés sur l'ancienne carrière. De plus, le site est accessible par la route de Saint-Véran, malgré la nécessité de traverser plusieurs agglomérations : Château-Queyras, Ville Vieille, Molines et Saint-Véran.

Dun point de vue technique, le site de Saint-Véran pourrait permettre une production de serpeniine ornementale a prion de bonne qualité, sous réserve cependant d'études et travaux complémentaires (sondages carottés, de reconnaissance avec tests de sciage, etc.). Mais les contraintes environnementales sont très fortes (Parc du Queyras) et l'ouverture d'une carrière est difficilement envisageable.

c3) le Gypse

A l'ouest de Guillestre, à Réotier, du gypse a été exploité en face du Plan de Phasy (Cros de Réotier) pour la fabrication du plâtre. Le gisement est de faible importance.

c4) Le tuf

A Arvieuu, les tufs calcaires ont été exploités modestement encore récemment pour ia réfection de monuments.

Rapport BRGM RP 50234 FR 33 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

2.1.2.2.3. le secteur de Serre-Ponçon

a) Les ressources alluvionnaires al) Les extractions actuelles (Cf. tableau 9)

Le lit de la Durance est exploitée dans la retenue de Serre-Ponçon sur les communes des et de Puy Sanieres.

A Theus, la société Gaudy, extrait du matériau du torrent de Vallauria

La société Guiramand exploite à un éboulis cimenté de bonne qualité.

a2) Les ressources potentielles

Les barrages élevés sur le cours de la Durance ont limilé les apports de matériaux.

La recherche de sites pour la production de granulats doit donc être orientée vers les matériaux de terrasses (ou roches massives).

De St.-Clément à Serre-Ponçon, les possibilités d’exploitation retenues sont celles du cône de déjection du Couleau et du Palps(ava1 de Saint-Clément).

Entre Saint-Marcellin et Embmn, les terrasses alluviales sont bien représentées mais leurs caractéristiques lithologiques ne permettent pas de les retenir (couverture limoneuse > 4 m, faciès limoneux et marneux).

Le torrent de Boscodon conflue avec la Durance en aval d’Embrun dans le lac de Serre- Ponçon.

Il es1 capable de former de puissantes laves torrentielles. Son cône de déjection est impressionnant.

En raison des risques qu’il représente, des autorisations de dragage vont être données : en partie basse, de part et d’autre du pont de la RN 94.

Les matériaux sont de mauvaise qualité : mélange de tuf et de gypse

En aval de la retenue, le secteur - Remollon présente de très fortes potentialités ; les alluvions des basses terrasses atteignent plus de 50 m d’épaisseur en rive droite et plus de 40 m en rive gauche.

Le cône de déjection de Méderet à l’ouest d‘Espinasses pourrait être exploité comme le torrent de Vallauria et le cône de déjection du torrent de Réallon.

34 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

b) Les ressources en roche massive pour matériau concassé (granulat et enrochement)

Entre et le barrage de Serre-Ponçon affleurent des calcaires jurassiques (feuilles sud-est et sud-ouest).

Les plus accessibles se situent en rive droite de la Durance. Ce sont les calcaires de Valserres et ceux de Rousset.

A l'Ouest de Valserres, une exploitation du banc de calcaire noir Toarcien épais de 20 à 50 m sur le versant nord du massif, au sud de la RN 942, aurait un impact visuel limité.

Entre Espinasses et Théus, des petits îlots spilitiques apparaissent isolés de tout accès, et ce dans une ZNIEFF.

Au Nord d'Embrun de vastes affleurements de flysch crétacé constituent la totalité du massif du Mourre Froid. Cette formation de qualité médiocre, située dans le Parc des Ecrins et sa périphérie, est accessible au sud par Réallon et au Nord par Orcières dans la zone du Drac. Un affleurement isolé est accessible à Châteauroux. La médiocrité du matériau, les très fortes contraintes environnementales ne permettent pas de retenir ces sites pour la production de granulats.

Des emprunts locaux très limités pour des matériaux d'enrochement ou tout-venant peuvent cependant être envisagés, vu l'étendue des affleurements.

Les calcaires tithoniques du mont Piolit sont peu ou difficilement accessibles

A l'est d'Embrun, le flysch crétacé constitue l'essentiel des massifs du Méole, des Croix et du pic du Clocher, qui culminent très rapidement de 1 500 à 2 500 m d'altitude.

Les bancs sont décimétriques, constitués d'alternances de grès fins à ciment calcaire et de calcaires a grains très fins, à débit schisteux, localement argileux. Du fait de ces alternances, les caractéristiques geomécaniques sont moyennes à médiocres.

La recherche de sites d'exploitation est limitée à la forêt de Saluces, entre le Col de la Cloche et le Belvédère de l'Ardoise, où l'impact visuel est moindre (accès par pistes depuis la RD 994, Saint-André d'Embrun SUT 8 à 10 h).Signalons enfin que l'altitude est de l'ordre de 1 800 m.

Au sud des Orres, dans la forêt de la Mazelière (BD4b), une barre rocheuse (Muschelkalk calcaire) affleure sur 2 km environ de longueur dans le vallon de I'Eyssaletle. Les bancs sont subhorizontaux, décimétriques à métriques.

L'accès est possible depuis le RN 94 (Embrun) par la RD 40 () puis par le Mélezet et enfin par pistes empierrées jusqu'au torrent. Une piste à créer sur 2 à 3 h est ensuite nécessaire pour accéder au site.

Rapport BRGM RP 50234 FR 35 Schéma dépafiemental des carrjères des Hautes-Alpes

En conclusion, les gisements sont en général :

- difficilement accessibles, élevés en altitude et éloignés des voies de communication, - de qualité geomécanique très hétérogène.

L'exploitation de carrière ne peut y être envisagée qu 'en raison de nécessilés économiques. Le site de l'ouest de Valserres, traversé par la RD942, apparaît comme le moins défavorable.

Tableau 3 :Secteur de Serre-Ponçon

Localisation Matériau Qualité Con- Accès Observations trainte Valserres calcaires très bonne moyen par la RD 942 site peu favorable, jurassiques ne versant nord impact visuel marqué, 1 difficilement atténuable Rousset 1 calcaires 1 très bonne 1 très 1 difficile, lacets 1 site peu favorable,

Clocher sud des calcaires bonne forte par Embrun RN site peu favorable, impact Orres La triasiques 94 puis RD 40 limité bien qu'en zone Mazelière (les Orres) puis périphérique du Parc, éloigné piste à créer des grandes voies de communication

36 Rapport BRGM RP 50234 FR Schema dépariemental des carrières des Hautes-Alpes

A Saint-Etienne-Le Laus, le Trias gypsifère a donné lieu à une exploitation souterraine et des carrières au sud de Notre-Dame-du-Laus, à Comberland.

La formation a une extension de plus de 2 km, car elle affleure dans tout le versant de la vallée de l'Avance, où sont visibles d'anciennes carrières. Ces gypses renferment également des anhydrites et des cargneules.

Les fortes contraintes environnementales du site relèvent de l'occupation agricole des sols el de l'intérêt paysager.

A Espinasses, du gypse a également été extrait artisanalement dans le versant droit du ravin à proximité du village. La masse exploitable aurait une puissance de 7 à 10 m alors que le Trias atteint ici une grande épaisseur.

Le développement du village empêche à l'heure actuelle toute nouvelle exploitation. De plus le secteur se situe dans une ZNIEFF.

Contrairement à ces deux sites (Saint-Etienne-Le Laus, Espinasses), manifestement inexploitables industriellement en raison de la proximité immédiate de habitation pour le premier, et des très fortes contraintes environnementales pour grevant le second, Rochebrune et Brezier présentent des gisements de gypse d'intérêt économique.

2.1.2.2.4. le secteur du Champsaur

a) Les ressources alluvionnaires

al) Les extractions actuelles (Cï. tableau 9)

Le Drac est exploité sur les communes de Champoléon, de , de et de BeaufidLe Glaizil (au Moty).

L'entreprise Guérin : située dans les remous du barrage du canal de Gap évacue une partie des matériaux piégés par cet ouvrage. Elle contribue donc à ralentir l'exhaussement du lit à l'amont

D'autres alluvions sont exploitées sur la commune de Champoléon au lieu-dit Pont de Corbières et sur celle de Saint-Jean Saint-Nicolas aux Ricous.

a2) Les ressources potentielles

Sur le Drac Blanc, les cônes de déjection du torrent des Estraches aux Baumes, du torrent de Tourond aux Fernons et du torrent de Meollion, retiendront l'attention dans le cadre d'opérations d'entretiens préventifs des cours d'eau.

Les terrasses susceptibles d'être exploitées dans la vallée du Drac sont nombreuses :

- les trois basses terrasses au sud vers la des deux Drac;

Rapport BRGM RP 50234 FR 37 Schéma dépademenlal des carrières des Hautes-Alpes

- les basses terrasses, en amont de Ponl-du-Fossé, d'une épaisseur d'une trentaine de mètres, elles sont constituées de cailloutis à matrice sableuse;

- la moyenne terrasse traversée par le torrent d' à l'est de Forest Saint-Julien, compte tenu de l'occupation des sols (camping, habitat) la moitié est de cette terrasse est à exclure.

- La haute terrasse de Chauffayer et son équivalent en rive gauche du Drac culminent l'une et l'autre à 910 m. Leur matériel est essentiellement caillouteux ou sableux, avec des niveaux argileux COMUS.

D'autres terrasses présentent de fortes contraintes environnementales qui rendent leur exploitation délicate :

- les basses terrasses entre le pont-de-Fossé et Buissard ; - Les terrasses à l'ouest de Saint-Bonnet ; - La moyenne terrasse de Sagnes à l'Ouest de Chauffayer, constituée d'alluvions sableuses, souvent caillouteuses.

Aux Basses-Baraques la basse terrasse est constituée d'alluvions non argileuses. Un sondage a traversé 40,lO m d'alluvions sans atteindre le substratum. Avec une superficie de 15 ha du site, le volume exploitable sur 2 m d'épaisseur (basses eaux mesurées) est 1 de l'ordre de 300 O00 m .

b) Les ressources en roche massive pour matériau concassé (granulat et enrochement)

Très schématiquement, la vallée du Drac, largement évasée, sépare les formations sédimentaires du massif subalpin du Dévoluy oriental à l'Ouest, des massifs éruptifs et métamorphiques du Champsaur et du Champoléon, dépendanl du grand massif du Pelvoux à l'est.

Les massifs calcaires du Crétacé et du Jurassique sont les plus intéressants. Les formations tertiaires, malgré une vaste superficie d'affleurement, présentent peu d'intérêt du fait de leur lilhologie : molasses, grés ou marnes.

Les reliefs éruptifs sont localisés essenliellement dans le Parc national des Ecrins.

Sur les flancs est du massif de Dévoluy, et sur les flancs de Coste Belle, les formations du Jurassique se développent avec des horizons calcaires en falaises rocheuses, aux altitudes assez élevées (1 500 à 1 700 m), bien visibles dans le paysage qui surplombe la vallée. De ce fait, leur exploitation induit un impact visuel important, qu'il sera difficile de limiter (vallons est-ouest). Les accès sont pratiquement inexistants. Des contraintes environnementales demeurent malgré toutes fortes.

38 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma déparlemental des carrieres des Hautes-Alpes

Des éboulis de pentes s'étendent sur le flanc est du massif du Dévoluy, du Glaizil au Noyer. L'épaisseur de ces éboulis est inconnue mais dépasse plusieurs dizaines de mètres en pied de montagne. Ils sont constitués de blocs calcaires de 0/300 mm en moyenne, de caractéristiques geomécaniques assez correctes (LA = 14 ; MDE = 7). Les accès sont aisés à partir de la RN 85, distante de 1 à 2 km du site ; l'impact visuel peut être limité pour des emprunts légers et discrets, de faible étendue. Les contraintes environnementales sont peu importantes.

Au sud du Parc des Ecrins, les grès de Champsaur affleurent lrès largement au débouché de la vallée de Champoléon. Ils ont des caractéristiques geomécaniques relativement médiocres : LA = 30 : MDE = 21.

Leur utilisation, limitée aux Lerrassements, couches de chaussées, enrochements et remblais, ne conviennent pas pour la production de granulats. L'accès est aisé en rive gauche du Parc aux Ricous.

Ces grès sont actuellement exploités au Pont de Corbières, site sur lequel pèsent de très fortes contraintes environnementales ; sur les autres affleurements, les contraintes sont moins élevées.

Au sud-est &Ancelle, nous retrouvons les formations tithoniques décrites dans le secteur de Serre-Ponçon.

Le Parc des Ecrins présente essentiellemenl des roches endogènes, anatextites et gneiss, de qualité moyenne. Des formations de meilleure qualité sont représentées par les calcaires jurassiques du Sirac et par les spilites de l'Est du Vieux Chaillol.

Seules les formations endogènes de très hautes altitudes, peuvent être accessibles et ce, seulement en deux points : au Nord par la vallée de la Séveraisse à Villard Loubières, et au sud par la vallée du Drac de Champoléon.

Les contraintes environnementales sont très importantes, dans un contexte de haute montagne. Les exploitations de roches massives n'y pourront être qu'exceptionnelles et liées à un besoin ponctuel.

A l'Ouest du Parc des Ecrins, affleurent de très bons matériaux représentés par les amphibolites et des spilites. Les sites potentiels sont accessibles par la vallée de la Séveraisse entre Saint-Jacques et Saint-Maurice en Valdaudemar et par la vallée de la Séveraissette notamment à la Motte en Champsaur.

Les contraintes environnementales sont également très fortes, mais ces sites sont hors Parc et sont de très bonnes qualités. Selon le CETE, ils peuvent être utilisés en couche de roulement.

Leur exploitation ne pourrait cependant être envisagée que pour satisfaire des besoins temporaires, exceptionnels.

Rapport BRGM RP 50234 FR 39 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Notons que la route qui longe la Séveraissette, de la Motte en Champsaur jusqu'au Molines, est interdite aux véhicules de plus de 9 tonnes.

En conclusion, les possibilités d'ouverture de carrières dans le secteur du Champsaur sont assez limitées du fait de l'importance des contraintes environnementales associées à un contexte de haute montagne et aux difficultés d'accès.

Les secteurs qui présentent le meilleur intérêt sont :

- le flanc est du massif du Dévoluy avec des éboulis calcaires sur lesquels les extractions devraient se limiter à des emprunts légers et discrets ; - les grès de Champsaur en rive gauche du Drac, accessibles par les Ricous, en tant que matériaux de terrassement, enrochements et remblais ; - les massifs amphibolitiques et spilitiques entre La Motte en Champsaur et Saint- Maurice en Valgaudemar formant d'excellents matériaux sur lesquels pèsent de fortes contraintes, mais situés hors Parcs

Tableau 4 :Secîeur du Champsaur Localisation Con- Accès Observations trainte massif du bonne à très très forte pratiquement site peu favorable, impaci visuel Dévoluy inexistant important. difficile à limiter Coste Belle bonne à très très forte pratiquement site peu favorable, impaci visuel inexistant important, difficile à limiier flanc est du éboulis bonne à moyenne aisé à partir de la extraciions à limiier à des empntnts Dévoluy calcaires moyenne RN85 1 légers et discrets sud Parc des forte à aisé aux Ricous 1 contraintes environnemeniales Ecnns au Champsaur médiocre très forte en rive gauche du fortes. Exploitation en cours au Pont débouche de la l Drac de Corbières, conlrainies vallée de environnementales très fortes. Champoléon Utilisations possibles : terrassement, couches de chaussées, 1 1 remblais, enrochements mont Sirac Le spilites 1 très bonne à très forte inaccessible 1 site défavorable, malgré la qualité de Vieux Chaillol excellenie matériau massif des roches très forte par la vallée de la contexte de haute montagne dans le Ecrins endogènes Séveraisse à Parc des Ecrins à contraintes Villard-Louhière environnemeniales très fortes. Les au Nord et par la ouvertures de carrières ne peuvent vallée du Drac de être qu'exceptionnelles Champoléon au sud

massifs très forte par la vallée de la contraintes très fortes mais hors compris enire ;pilites excellenie Séveraisse el par la Parcs; excellents matériaux la Motte en vallée de la Champsaur et Séveraissette Si-Maurice en Valgaudemar

40 Rappod BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

c) Les autres ressources en roche massive

La vallée du Valgaudemar présente des indices de marbres blancs, roses et verts, qui se distribuent en lentilles irrégulières dans les formations métamorphiques du massif des Ecnns.

Ils affleurent en plusieurs endroits, notamment de part et d'autre de la vallée :

~ dans le haut versant dominant le hameau de La Chaup à l'est de l'Allée Saint-Jacques où les éboulis de marbre blanc abondent (1 100 m), . dans le haut versant à l'est de l'usine hydroélectrique de Saint-Maurice-en- Valgaudemar (1 150 m), dans la montagne du pic des Hauts Moulins pratiquement inaccessible (2 300 m).

Les marbres de La Chaup COMUS sous le terme "Egliers du Roi" ont fait l'objet "d'exploitation" (arrêtée vers 1914).

L'ensemble des sites du Valgaudemar ne présente pas les qualités requises pour une remise en valeur (manque d'épaisseur et d'extension, accès difficile).

2.1.2.2.5. le secteur de Gap

(sauf trois communes attribuées au secteur du Buech) a) Les ressources alluvionnaires

Le secteur de Gap est uniquement consommateur de granulat. b) Les autres ressources en roche massive

Dans la région de Gap, les argiles sont présentes dans les localités de , de Pelleaulier, de , de , de Châteauvieux et de , de Gap (Tréchatel), Rambaud, La Bâtie Vieille, La Bâtie Neuve, et .

Ces argiles sont en fait des limons argileux qui ont été exploités dans le secteur de Gap (Font-Reyne, Saint-Jean) et dans le secteur de

Leurs affleurements sont largement étendus dans tout le Gapençais.

Ces argiles forment de vastes lentilles ou des accumulations, dans les fonds de vallées étroites ou les versants. Leur répartition est rendue très aléatoire par des remontées de substratum constitué par les terres noires calcaires, ou par les ravinements importants qui les découpent fortement.

Les reconnaissances géologiques (sondages) réalisées dans les argiles de Gap ont permis de découvrir des épaisseurs asez importantes (de 5 à 9 m) à l'Est de cette ville

Rapport BRGM RP 50234 FR 41 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

(Tréchâtel, Rarnbaud, et La Bâtie Vieille) dépourvues de galets, alors qu'a l'ouest, elles sont rendues inutilisables par la forte proportion de galets.

Ces gisements présentent un certain intérêt. Les contraintes environnementales qui y pèsent ne sont pas fortes ; elles sont liées essentiellement à la valeur agricole des sols (les meilleurs du département).

2.1.2.2.6. le secteur Moyenne Durance

a) Les ressources alluvionnaires

al) Les extractions actuelles (Cf.tableau 9)

De nombreuses exploitations de graviers ont émaillé le cours de la Durance.

A Théus, Gaudy extrait du matériau du torrent de Vallauria; les volumes sont importants mais la qualité médiocre.

La société Guiramand exploite à Remollon un éboulis cimenté hétérométrique de bonne qualité.

Les Carrières et Ballastières des Alpes (CBA) extraient des alluvions dans la basse terrasse de la Durance sur la commune de Lardier et Valença, dont les caractéristiques sont :

~ Los Angelès : 12,5

~ Microdeval en eau : 525,

Elles sont utilisées directement comme matériau de couche de forme après criblage comme matériau drainant (0/3 1,5), ou granulats pour béton. Ces mêmes alluvions sont exploitées sur la commune de Vitrolles.

Les moyennes terrasses de la Durance de et Monétier Allemont sont exploitées sur deux sites par Sablières et Agrégats du Buech : site du Beynon, les réserves sont très importantes, elles couvrent une surface de 530 O00 m2 sur 20 m d'épaisseur, et par Carrières et Ballastières des Alpes : site de Saint-Ariès.

SAB exploite un éboulis à Monétier-Allemont.

L'entreprise Abrachy exploite les torrents de Beaudon et du Rousine sur la commune de Tallard. a2) Les ressources potentielles

Les barrages élevés sur le cours de la Durance ont stoppé partiellement les apports de matériaux.

Les possibilités d'extraction en Durance sont nulles.

42 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrieres des Haules-Alpes

La recherche de sites pour la production de granulats doit donc être orientée vers les matériaux de terrasses (ou roches massives).

En aval des Tourniaires jusqu'à Curbans, des sites de basse et moyenne terrasse présentent des possibilités d'extraction (très fortes contraintes agricoles).

En aval jusqu'à monetier-Allemont, les basses terrasses ont été le siège de nombreuses extractions comme en témoignent divers plans d'eau.

La moyenne terrasse du sud de Thèze et la haute terrasse à l'est du Poet sont à retenir

A l'ouest du Poet, la formation du poudingue de Mison représente la plus haute nappe alluviale durancienne connue en amont de .

Elle est constituée de cailloutis à galets (jusqu'à 50 cm de diamètre) et graviers emballés dans une matrice sablo-graveleuse grossière.

Elle s'étend depuis la RD 22 au Nord jusqu'aux environs de la RN 75 au sud, à l'ouest du canal EDF; son épaisseur dépasse 40 m.

Le poudingue renferme un aquifère qui alimente des sources s'écoulant soit au contact Quatemaird Jurassique, comme à Mison, soit à l'intérieur de la formation au nord des Arnauds.

La formation se situe sur deux départements : le département des Alpes de Haute- Provence à l'Ouest et celui des Hautes-Alpes à l'Est.

Au sud du Poet, une haute terrasse s'étend au Grand Bois sur une vaste superficie,

Elle est constituée de galets et d'alluvions gravelo-sableuses recouverts d'une épaisseur de 4 à 6 m d'argile sableuse.

Seul le secteur compris à l'est de la RN 85 présente de très fortes valeurs agricoles.

La basse terrasse, située en rive droite au pied de la ferme de la Grande Sainte-Anne, avec des contraintes agricoles moins fortes, peut être retenue.

Pour mémoire, dans le cadre de l'aménagement du lit majeur de la Durance aval, les extractions de graviers du lit majeur peuvent s'envisager de façon très limitée (besoins communaux par exemple) :

. entre l'usine EDF au nord de Curbans au confluent de la Rousine,

~ au Puy (sud de ) à Monetier : vraisemblablement les volumes extraits y seraient faibles, . au sud de Monetier-Allemond, jusqu'au Riou de Sausse, . au nord-est d', entre les Esclouseaux et la Rouvière.

Rappod BRGM RP 50234 FR 43 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Localisation Matériau Qualité Con- AC& Observations trainte ouest de calcaires très bonne très par la RD 20, site peu favorable, Barcilonnette tithoniques forte par Plan de impact visuel trop important

2.1.2.2.7. le secteur Buech (Haut et Bas Buech), Veynois et Laragnais.

a) Les ressources alluvionnaires

al) Les extractions actuelles (Cf. tableau 9)

Bas-Buech Laragnais

Le Buech est exploité actuellement sur les commune de Ribiers et de Laragne.

Une moyenne terrasse est exploitée sur la commune La Batie Montsaléon au lieu-dit La Garenne et sur la commune de au lieu-dit la Vilette.

Haut-Buech Veynois

Le Petit Buech est exploité sur l'ensemble des commune de la Roche des Arnaud, de Manleyer, de , de Montmaur, d'Aspres, de , de La Batie Montsaléon, d'Oze et de Veyne.

Deux carrières en roche massive sont en activité sur les communes de Montmaur au Rocher Roux et de La Cluse au Dessous du Rocher (avec également des éboulis).

44 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemenlal des carrières des Hautes-Alpes

a.2) Les ressources potentielles

* Le Petit-Buech :

- Entre la prise du canal de la Bastine et les digues de la Roche-des-Arnauds, en tête du cône de déjection de la partie torrentielle du Petit Buech, l'exhaussement du lit est manifeste avec un alluvionnement de très forte granulométrie.

- Entre la confluence du torrent du Moulin (Chapelle Saint-Roche) et le cône de déjection du Rif de l'Arc, le cône de déjection du Rif de l'Arc constitue un obstacle naturel qui permet à son amont le dépôt de matériaux provenant de la partie canalisée du Petit Buech et du torrent du Moulin.

La granulométrie de ces dépôts est hétérogène (galets et fraction importante d'éléments fins).

Sur ce tronçon, l'exhaussement généralisé du lit peut provoquer des submersions en rive droite.

- Secteur des confluents de la Sigousie et de la Béoux avec apports solides importants. Une grande partie des apports de la Béoux se déposent et ont été exploités par le passé à I'amoni de la RD994. Malgré tout, dans les deux zones de confluence, les atterrissemenis restent suffisamment irnportanls pour nécessiter des purges visant à maintenir un tirant d'air suffisant sous les ouvrages de franchissement (RD994 et SNCF). Les quantités à extraire restent modestes et les conditions d'exploiîaiion peu intéressantes économiquement.

- A l'aval de et jusqu'h la confluence avec le Grand Buech, les matériaux charriés par la Béoux et le Petit Buech ne peuvent se déposer tout le long du tronçon endigué au droit de la plaine de Veynes. Toute exploitation importante ne peut être envisagée dans le "couloir" de Veynes, du confluent de la Béoux à Saint-Marcellin où le Petit Buech a un lit très étroit entre la rive gauche abrupte (substratum) et la digue protégeant la basse terrasse entièrement cultivée (vergers irrigués par aspersion). Seuls, des prélèvements sont possibles sur la Béoux pour des impératifs hydrauliques. Un premier secteur d'attemssemenis se trouve à l'aval immédiat des endiguements. Plus à l'aval et jusqu'à la confluence, des exhaussements du lit sont manifestes et se localisent plus particulièrement à l'amont des seuils naturels ou artificiels, en particulier prise d'eau du canai de Champ Crose, secteur à l'aval de Poteau Saint- Luc, amont du Pont de la Madeleine, seuil du canal de Guire.

Ces zones correspondant pour la plupart à des autorisations en cours non périmées.

Rapport BRGM RP 50234 FR 45 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

- Les terrasses et les cônes de déjection : la nature précise et l'épaisseur de ces formations restent inconnues.

A l'amont de la confluence du Petit Buech et du torrent du Moulin, la basse terrasse des Allemont, issue des Terres Noires formation argileuse, ne présente pas d'intérêt pour la production de granulats.

A l'aval, jusqu'à la confluence avec le Grand Buech, les terrasses et cônes de déjection sont nombreux.

De la Roche-des-Amauds à Veynes, ces formations sont bien développées en rive droite, sur plusieurs centaines d'hectares. L'examen des contraintes environnementales, bien que fortes, permet, a priori, de n'en rejeter aucune d'entre elles.

En rive droite, les hautes terrasses à l'ouest de Veynes présentent des contraintes environnementales moyennes. Elles sont constituées d'alluvions consolidées en poudingues contenant de gros blocs .

Au sud de La Bâtie-Monsaléon, la moyenne terrasse de nature identique à celle exploitée au plateau de la Garenne , a un niveau de contrainte environnementale moyen.

Au nord de La Bâtie-Monsaléon jusqu'au niveau du lieu-dit La Baumette les terrasses sont situées dans une ZNIEFF, sauf la partie orientale de la moyenne terrasse de Champ-Crose.

En conclusion, dans le Haut-Buech-Veynois, de la Roche des Arnauds à Veynes les terrasses et cônes de déjection du Petit-Buech sont bien développés en rive droite, totalisant plusieurs centaines d'hectares de superficie. L'examen des contraintes environnementales bien que fortes, permet a priori de n'en rejeter aucune d'entre elles. La nature précise et l'épaisseur de ces formations, tout comme celles décrites en aval, demeurent inconnues.

A Veynes deux terrasses, avec des contraintes environnementales moyennes, sont plus propices à l'exploitation.

Les deux terrasses sont constituées d'alluvions consolidées en poudingue contenant de gros blocs.

A l'aval jusqu'à la confluence du Grand Buech, les possibilités d'exploitation de terrasses sont moins nombreuses.

En rive gauche du Petit Buech, à proximité de la confluence avec le Grand Buech à La Bâtie-Montsaléon, la moyenne terrasse de même nature que celle exploitée sur le plateau de Garenne, présente des contraintes environnementaies moyennes.

46 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

* Le Grand-Buech :

Hors rivière, les sites en terrasses ou cônes de déjection retenus a priori compte tenu de leur superficie, de leur morphologie, de leur facilité d'accès et de leurs contraintes environnementales (les sites à contraintes environnementales très fortes n'ont pas été retenus), sont les suivants :

cônes de déjection au sud de Saint-Julien de Beauchaine, lieu-dit : Clos du Moulin ; les basses terrasses en rive droite de la Faune ; la basse terrasse au nord-est d'Aspremont ; les moyennes terrasses à l'est et au sud d'Aspremont en rive gauche. Cette dernière terrasse a une forte valeur agricole ; -les hautes terrasses a l'ouest de Montrond au nord et au sud de Meyreuil, formations fluvio-glaciaires mal classées à galets de quartzite; .les basses et moyennes terrasses au sud de Montrond, avec très forte valeur agricole; les hautes terrasses du Serre de Devers; les basses terrasses au sud de Saléon, avec très forte valeur agricole; la moyenne terrasse en rive droite, entre Saléon et la Tuillière, épaisse couverture de limons argileux (9 m), forte valeur agricole; les basses terrasses en rive droite et gauche en aval de Laragne-Montéglin, forte valeur agricole; les moyennes et basses terrasses de la rive droite en aval du Plan jusqu'à la limite du département .

Des site ont été écartés soit en raison de contraintes hydrologiques (basse terrasse, rive droite, nord d'Aspres-sur-Buech, présence d'une source captive en aval), soit en raison de la trop forte présence d'argile.

Les sites compris entre Montrond et le sud de Laragne sur lesquels pèsent de fortes contraintes environnementales, ont de surcroît une très forte valeur agricole.

Il conviendra en outre, de s'assurer de la qualité des matériaux, notamment présence d'argiles et de reconnaître l'épaisseur des formations.

En lit majeur, la rivière présente trois fortes potentialités :

à Montrond au sud de Laragne au sud de Mison

Les deux premiers sites paraissent plus favorables pour une exploitation en lit majeur, dans la mesure où les contraintes environnementales sont plus fortes sur Mison (présence d'une ZNIEFF).

Rapport BRGM RP 50234 FR 47 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

h) Les ressources en roche massive pour matériau concassé (granulat et enrochement)

Les bassins versants du Grand et du Petit Buech qui s'étendent de Ribiers au sud à Saint-Didier au Nord, constituent l'extrémité sud-ouest du département.

Les formations géologiques intéressantes peuvent être regroupées en cinq ensembles.

bl) Les environs de Laragne

Au sud de Laragne, une barre de calcaire tithonique, épaisse de 60 à 80 m, constitue le trait morphologique dominant du paysage. Le calcaire est le plus généralement massif ou en très gros bancs.

Bien qu'il s'agisse, du point de vue geomécanique, d'une bonne formation, l'exploitation de ces sites ne paraît pas envisageable. Nombre d'entre eux forment des lignes de crêtes où l'impact visuel d'une exploitation est difficile à limiter. D'autre part, ces sites ne sont accessibles que par la RD 942, qui traverse les gorges de la Méouge où les contraintes environnementales sont très fortes.

Au nord de Laragne, les calcaires tithoniques de la montagne de Saint-Genk sont accessibles par la RD 94 passant par Saint-Genis ; de même la montagne d'Aujour, est accessible par la RD 249 passant par Chabestan et .

La topographie de ces deux sites, nettement visibles dans le paysage, en réduit considérablement l'intérêt.

L'extrémité ouest de la montagne de Saint-Genis, en rive droite du Riou, pourrait être retenue pour une exploitation. Afin den limiter l'impact visuel celle-ci devra être effectuée en "dent creuse", ouverte vers le Nord et 1'Est. Les contraintes environnementales sont fortes (intérêt paysager fort et présence d'une ZNIEFF), et le transit des matériaux ne pourrait s'effectuer que par iraversée de Saint-Genk

La montagne d'Aujour ne peut être retenue, l'impact visuel n'y peut être limité, de plus l'accès par le Saix est très difficile (présence de lacets).

b2) Le secteur situé à l'ouest de la FW 75 entre Laragne au sud et Aspremont au Nord

Les formations géologiques intéressantes sont le Tithonique précédemment décrit, le Berriasien et le Barrémien.

Le Berriasien, épais de 100 a 120 m, débute par des calcaires francs en gros bancs (0,4 à 2 m) qui ne se distinguent pas morphologiquement du sommet de la barre tithonique. Au-dessus, les intercalations mamo-calcaires deviennent progressivement plus importantes, en même temps que diminue l'épaisseur des bancs calcaires. Au sommet de

48 Rapporl BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

l'étage, les calcaires et les marnes contiennent des bancs d'égale d'épaisseur (0,lO à 0,20 m).

Le Barrémien, épais de 120 à 160 m, principalement calcaire, peut présenter localement des intercalations marneuses.

Ces deux dernières formations sont considérées d'un point de vue geomécanique, comme des formations "bonnes à moyennes".

Les affleurements situés sur le pourtour du synclinal de Sorbiers ne présentent pas de contraintes environnementales fortes.

Ils sont accessibles par la RN994 de Serre à Rosans, par la RD 30 d'Eyguians à , et par la RD 949 d'Eyguians à Sorbiers. Les possibilités d'ouverture de carrières sont multiples. Celles-ci devront, au cas par cas, tenir compte de leur impact visuel et en limiter les effets au mieux.

Les barres tithoniques qui constituent dans le Berriasien inférieur la périphérie du synclinal de Sorbiers ou isolées au nord-nord-ouest de Serre et au sud de Trescléoux représentent le trait morphologique et structural dominant de tout le paysage. De ce fait, l'impact visuel paraît trop important pour envisager une exploitation de ces faciès.

b3) Le secteur de - Saint-Julien - , au nord d'Aspres-sur-Buech

A l'ouest de Saint-Julien-en-Beauchêne affleure une épaisse série de calcaires tithoniques, en bancs de 0,2 m à plus de 1 m d'épaisseur, associés à des mamo-calcaires jurassiques et des calcaires marneux beniasiens.

L'accessibilité est aisée à partir de Saint-Julien (RN 75) par les routes RD 10 et RD 51 1, puis par des pistes à créer dans les vallons orientés nord-sud et d'altitude modeste. Un secteur favorable est à citer au nord-ouest de Montmat, en bordure de la RD 510, vallon de la Jasille.

Au nord de la Beaume figurent des calcaires jurassiques de bonne qualité et des calcaires bemasiens. Les calcaires jurassiques au Nord sont sub-verticaux, les formations au sud sont orientées sud et est avec un pendage inférieur à 45".

Les accès sont plus difficiles et le transport plus long depuis la RN 75 (minimum 10 km), soit par la RD 28 (La Faune), soit par la RN 93 (Aspres-sur-Buech).

Le site qui paraît présenter les meilleurs critères d'exploitabilité et d'impact visuel restreint, est le petit vallon de la Grisonnière, directement accessible depuis la RD 28 en créant une piste. L'altitude est comprise entre 1 200 et 1 400 m.

Dans la région de la Faurie les formations berriasiennes qui affleurent sur une très large superficie, constituent une sorte de plateau sur lequel s'accumulent des éboulis calcaires. L'ensemble est de qualité geomécanique médiocre et seule la périphérie du massif peut

Rapport BRGM RP 50234 FR 49 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

présenter localement un intérêt, du fait des formations tilhoniques qui y affleurent en bande très étroite (< 100 m).

Signalons dans la périphérie orientale du massif, où le Jurassique s'élargit nolablement, les Gorges d'Agnielles, qui représentent un site extrêmement favorable.

Le relief monlagneux de Bochaine, profondément entaillé par les Gorges d'Agnielles, s'étend sur une bande nord-sud de 5 km de longueur environ, jusqu'au Moure de l'Aigle et sur une largeur de 500 à 600 m.

Ce massif, d'altitude faible, inférieure à 1 000m aux abords de la RN 75, est très facilement accessible à partir de cette route (4 à 5 km au nord d'Aspres-sur-Buech) et a donné lieu à un début d'exploitation (front de taille de 10 m de hauteur sur 25 m de longueur environ). II s'agit d'un calcaire jurassique (Tilhonique) sublithographique très dur, de couleur grise, à cassure esquilleuse et conchoïdale.

Les bancs sont subhorizontaux, d'épaisseur 0,1 à 0,3 m, sans joints marneux ou argileux. Ce secteur nous semble présenter un maximum d'inlérêts, tant géologiques (réserves importantes), que geomécaniques (bonnes caractéristiques), avec des contraintes environnementales peu élevées.

A l'est de Saint-Julien, les massifs de 1'Aupet et Piarards sont constitués par des calcaires marneux du Crétacé. L'épaisseur des séries avoisine les 50-60111 mais les caractéristiques geornécaniques sont moyennes. Ces massifs étant situés directement de part et d'autre de la RN 75, l'accessibilité y est aisée, facilitée par la pénétration de la RD511 à l'est comme à l'ouest. Les contraintes environnementales y sont fortes (notamment existence d'une ZNIEFF).

Au centre du secteur, à , affleurent des massifs de calcaire urgonien. 11 s'agit de calcaires compacts, en gros bancs, qui renferment localement des niveaux bioclastiques, presque toujours fortement redressés. L'accessibilité au site s'effectue à partir de la Faune (RN 75) par la RD 28, puis par des pistes à aménager.

Des emplacements peuvent être localisés, notamment sur la bande située au nord-ouest de Montbrand, avec des impacts visuels pratiquement négligeables, contrairement aux autres affleurements.

Au nord de la Faurie, les formations du Crétacé supérieur ne sont accessibles que par les gorges d'Agnielles au sud et par Luz-la-Croix-Haute au nord. Outre les difficultés d'accès, ces siles présentent de fortes contraintes environnementales. b4) Les environs de Montmaur

Dans la région de Montmaur au nord de la vallée et dans la région de Furmeyer au sud affleurent des calcaires du Jurassique et du Crétacé supérieur présentant de bonnes qualités geomécaniques.

50 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

Ces formations sont largement représentées, avec des altitudes généralement modestes (C 1 O00 m) : Serre On01 au nord de la Madeleine, massif de Montmaur, massif de Veynes, où est implantée la carrière exploitée par la société Carrières et Ballastières des Alpes, crête des Rortes au nord de la Plaine, les affleurements isolés à l'ouest de Châteauneuf, le pic de la Fayolle, et les crêtes de la Reviole au sud de la RN 94, dans la région de Furmeyer.

Ce secteur dispose de réserves très importantes en granulats calcaires. Il bénéficie de la proximité de voies de desserte importante avec la RN 94 et la voie ferrée, et des possibilités d'accès. Il n'y a plus de trafic de marchandises sur la ligne SNCF depuis 1991.

Seul est exploité le massif de Vène avec cependant un impact visuel marqué. Les caractéristiques geomécaniques sont comprises entre les valeurs suivantes :

MDS = 3 à 4,2 MDE = 6,5 à 15 LA= 11 à25 CPA = 0,43 à 0,54

Les réserves contrôlées par l'exploitant sont importantes (jusqu'au sommet du massif) et les formations alentours, de même origine, devraient présenter les mêmes caractéristiques.

Ce secteur constitue vraisemblablement la meilleure ressource en calcaire. II convient de noter touiefois les pentes des massifs très prononcées et l'impact visuel marqué.

D'après les reconnaissances sur le terrain, les zones présentant, a priori, le minimum de contraintes, avec les aménagements adéquats, sont :

le Serre d'Oriol (Crétacé), le pic de la Fayolle (Crétacé), difficilement accessible par la RD 320, très étroite, sinueuse et fortement pentue, les crêtes des Rortes (Jurassique).

La montagne de Ceüse, équipée en station de ski, est le point culminant (1 800 m) du sud de la vallée. Le plateau sommital est constitué par des calcaires marneux inexploitables. Seules, les formations du Jurassique qui affleurent sur les flancs présentent un bon intérêt geomécanique. En fait, l'accessibili té extrêmement difficile et la forte déclivité conduisent à des exploitations sur des hauteurs importantes, d'où un impact visuel très délicat à résorber. Les contraintes environnementales y sont très fortes. Ce site n'est donc pas favorable à l'ouverture d'une carrière. b5) Le secteur de Saint-Etienne-en-Dévoluy

Le massif du Grand Ferrand et la montagne dAurouze sont constitués par des calcaires crétacés bien lités (0,2 à 0,5 m) qui culminent entre 1800 et 2 500 m d'altitude.

Rappori BRGM RP 50234 FR 51 Schéma dépariemental des carrières des Hautes-Alpes

Par rapport à la seule voie d'accès possible, la RD 937 qui relie Veynes à Saint-Disdier, la distance d'accès à réaliser est au minimum de 4 à 6 km, dans une topographie a pentes très prononcées.

Plus à l'Est, le massif du Dévoluy avec la montagne de Faraud culmine à plus de 2 O00 m d'altitude. Le seul accès possible est le CD 17 de Saint-Bonnet a Saint-Etienne-en- Dévoluy par le Col du Noyer, route étroite et sinueuse, fréquemment enneigée en hiver. Compte tenu de l'altitude et surtout des grosses dificultés d'accès, ces reliefs sont actuellement peu favorables à des exploitations el ce malgré une bonne qualité géomécanique et des réserves extrêmement importantes.

Sur le flanc ouest de la montagne d'Aurouze des éboulis de pente s'étendent sur une vaste superficie (La Cluse). L'épaisseur de ces éboulis est inconnue mais dépasse très largement une dizaine de mètres en pied de montagne. Ils sont constitués de blocs calcaires de 0/300 mm en moyenne, peu pollués en surface, de caractéristiques geomécaniques assez correctes (LA = 14 ; MDE = 7).

Dans la région de la Cluse, l'accès peut se faire directement à partir de la RD 937, mais l'absence totale de végétation augmente l'impact visuel. Ce site pourrait toutefois être exploité pour des empmnts légers.

En conclusion, les sites favorables à une exploitation sont situés :

- dans la montagne de Saint-Genis à l'extrémité ouest sous réserve de limiter l'impact visuel, et ce dans un contexte environnemental très fort : ZNIEFF, forêt, forte contrainte paysagère, traversée de Saint-Genis ;

- dans la région de Sorbiers (pourtour du synclinal) avec de multiples possibilités d'ouverture de carrières dans les calcaires berriasiens et barrémiens de qualité geomécanique bonne à moyenne. Les contraintes environnementaies n'y sont pas fortes, les impacts visuels sont à limiter ;

- à Saint-Julien de Beauchêne, en bordure de la RD 510 à l'ouest de Montamat au vallon de la Jasille dans les calcaires tithoniques de très bonne qualité ;

- à la Beaume, dans le vallon de la Grisonnière accessible par la RD 28, avec des calcaires jurassiques de très bonne qualité ;

- dans le massif de Bochaine, dans les calcaires jurassiques des Gorges d'Agnielles, d'accès très facile en bordure de la RN 75 ;

- à Monlbrand, dans une bande de calcaires urgoniens au nord-ouest, avec accès à partir de la Faurie (RN 75) par la RD 28 puis par pistes à aménager ;

- dans la zone centrale, région de Montmaur et Furmeyer, déjà exploitée au Blaini, qui possède des réserves importantes. Les massifs intéressants sont le Serre d'Oriol, le pic de la Fayolle et les crêtes des Rortes. Des aménagements adéquats par pistes à

52 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

créer peuvent limiter les contraintes d'environnement. De part leur qualité geomécanique, leur réserve et leur accessibilité, les sites indiqués dans cette vallée garantissent vraisemblablement les meilleures conditions d'exploitabilité de roches massives du département.

Rapport BRGM RP 50234 FR 53 Schéma déparlemental des carrières des Hautes-Alpes

Tableau 5 :Secteur du Buech, Veynois et Laragnais

Localisation Matériau Qualité Con- 1 Accès 1 Observations trainte 1 sud-ouesr calcaires très bonne moyenne par la RD 942 site peu favorable, traversée des Laragne jurassiques a forte gorges de la Méoujes, et irès fort impact visuel (lignes de crêtes) mon1 de Saini- calcaires très bonne forte par St-Genk forte contrainre paysagère, ZNIEFF, Genis tiiboniques traversée de St-Genk montagne calcaires très bonne forte par la RD 249 site peu favorable, impact d'Aujour iithoniques visuel fort. accès difficile (route en lacets) région de calcaires bonne à possibilités d'ouverture de carrières Sorbiers berriasiens el movenne Rosans multiples impact visuel à limiter barrémiens RD 30 d'Eyguians à Orpierre Il' RD 949 d'Eyguians a Sorbiers Pourtour calcaires très bonne site peu favorable, impaci visuel iynclinal de tithoniques trop important Sorbiers Y-NO Serre calcaires tr&s bonne sire peu favorable, impaci visuel iithoniques iud Trescléoux calcaires très bonne site peu favorable, impact visuel rithoniques SiJulien-en- calcaires très bonne 3eauchêne tithoniques 1 de Montamat -a Beaume calcaires très bonne noyenne 1 plus difficile (à IO 1 site favorable au vallon de la jurassiques 1 !un au minim.de la 1 Grisonnière, accessible par la RD 1 tn 75) 128, impact visucl rcsireint nassif de calcaires noyenne 1 trks facile en 1 site ires ïa\orab.e des Ciorges- 3ochaine jurassiques très bonne bordure de la d'Agnielles, peu d'impaci visuel RN75 nassifs de calcaires médiocre one facile par la RN 15 contraintes environnementales 'Aupet et marneux du fortes, ZNIEFF 'ierards 1 Crétacé 4ontbrand 1 calcaires 1 bonne noyenne à partir de la sile favorable, bande au N-O de urgoniens Faurie (RN 75)par Montbrand avec impact visuel la RD 28 puis faible, contrairemeni au autres siies pistes à aménager ord de la orte à très par les gorges site peu favorable, difficile d'accès, Crétacé me d'Agnielles au sud contraintes environnementales très supérieur par Luz-Ia-Croix élevées Haute au nord

54 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Tableau 6 :Secteur du Buech, Veynois et Laragnais (suite)

Localisation Maiériau Qualité Con- Accès Observations trainte Serre d'0nol calcaires très bonne moyenne accès à créer sur sites très favorables, bonne jurassiques une faible desserte (RN), voie ferrée, et crétacés distance à partir altitude moyenne ; possibilité de de la RN 94 limiter l'impact visuel massif de calcaires très bonne moyenne accès à créer sur sites très favorables, bonne Montmaur jurassiques une faible desserte (RN), voie ferrée, et crétacés distance à partir altitude moyenne ; possibilité de de la RN 94 limiter l'impact visuel massif de calcaires très bonne moyenne accès à créer sur sites très favorables, bonne Vène jurassiques une faible desserte (RN), voie ferrée, et crétacés distance à partir altitude moyenne ; possibilité de de la RN 94 limiter l'impact visuel Crète des calcaires très bonne moyenne accès à créer sur sites très favorables, bonne Rortes jurassiques une faible desserte (RN), voie ferrée, et crétacés distance à partir altitude moyenne ; possibilité de de la RN 94 limiter l'impact visuel moyenne accès à créer sur sites très favorables, bonne une faible desserie (RN), voie ferrée, et crétacés distance à partir altitude moyenne ; possibilité de de la RN 94 limiter l'impact visuel moyenne accès à créer sur sites très favorables, bonne Fayolle jurassiques une faible desserte (RN). voie ferrée, et crétacés distance à partir altitude moyenne ; possibilité de de la RN 94 limiter l'impact visuel crêtes de la calcaires très bonne très forte très difficile site non favorable .impaci visuel Reviole jurassiques très fort, ZNIEFF montagne de calcaires très bonne très forle très difficile site non favorable .Impact visuel Ceuze jurassiques 1 très fort, ZNIEFF massif du calcaires bonne forte 1 très difficile, 1 peu favorable malgré- bonne Grand crétacés fortes penies qualité géomécaniques et Ferrand réserves extrêmement importantes montagne d'Aurouze montagne de Féraud flanc ouest de éboulis de bonne à forte directement à impact visuel fort : absence totale la montagne pentes moyenne partir de la Rû de végétation, exploitation d'Aurouze calcaires 931 limitée à de légers emprunts

Rappori BRGM RP 50234 FR 55 Schéma dépaflemental des carrières des Hautes-Alpes

c) Les autres ressources en roche massive

ci) Les argiles

Les argiles de Lazer et d'Eyguians ont été exploitées jusqu'à une époque récente pour la fabrication de briques principalement (respectivement jusqu'en 1955 et 1975).

Actuellement, ces argiles sont exploitées par la S.A. Terres Cuites des Launes de Saiernes () à l'est immédiat de la gare d'Eyguians avec transfert sur leur site de fabrication dans le Var.

Les aires de dépôt des argiles sont très importantes : depuis le nord et l'ouest de Laragne jusqu'à l'est vers Ventavon, le sud du Poët et en ses environs.

Ces argiles limoneuses constituent de nombreux versants ou des vallons vers Lazer, Upaix, Ventavon, Savoumon, Eyguians, ou des plaines et terrasses comme à Laragne et à Saléon.

Les reconnaissances géologiques (sondages) réalisées dans les argiles de Laragne ont pennis de mettre en évidence des masses de hauieur assez importante (épaisseur de 5 à 9 m).

Apparemment, cette répartition et la puissance de masses présentent un intérêt certain. Cependant, la présence de chaux, de magnésie et de sulfates est responsable de mauvais comportements à la cuisson. Les niveaux graveleux a l'origine de cette pollution doivent être éliminés soit en carrières, soit lors de la fabrication.

Les contraintes environnementales ne sont pas très fortes dans cette région ; à contrario, la qualité agricole des sols est notable. c2) Le gypse

Au nord-est de Laragne, la montagne de la Plâtrière a donné lieu à une exploitation souterraine de gypse jusqu'en 1950.

Actuellement le gisement est exploité par les Gypses Lambert . Une autorisation a été délivrée en 1988 pour une durée de 30 ans. La quantité autorisée est de 150 O00 Van alors que la production annuelle effective est de 12 O00 Van.

La masse gypsifère est très importante : extension de plus de 200 ha, épaisseur atteignant 60 m.

A l'ouest de Saint-Genis de modestes affleurements de gypse, aujourd'hui sans intérêt, furent égaiement exploités pour le plâtre.

56 Rappod ERGM RP 50234 FR Schéma dépaflementai des carrières des Hautes-Alpes

Les contraintes environnementales fortes qui pèsent sur les massifs gypseux de Laragne relèvent de l’intérêt écologique et paysager. A noter la présence d’une ZNIEFF sur la montagne de la Plâtrière.

2.1.2.3. Les gîtes importants.

a) Les roches massives :

Les possibilités, nombreuses mais soumises à des contraintes environnementales importantes, ne peuvent donner lieu qu’à des exploitations de tailles réduites.

Les ressources actuelles en roches massives sont à préserver

En effet les gisements existent et les conditions économiques de l’avenir pourraient amener à reconsidérer leur intérêt.

b) L’alluvionnaire :

Pour l’ensemble du département, l’inventaire des ressources potentielles de chaque zone économique réalisé dans le chapitre précédent a mis l’accent sur la part importante qu’occupe encore les alluvionnaires. En particulier sur les parties hautes de chaque rivière sur lesquelles il n’existe pas de barrage, le charriage de matériaux est très important, les dragages peuvent y être assimilés à de la gestion et de l’entretien intelligent de la rivière.

Compte tenu du caractère montagneux du département, les vallées n’offriront jamais la possibilité d’exploiter de grands gisements. (( L’étirement )) du département fait que le système actuel (diversité de carrières de taille moyenne exploitant au mieux les ressources locales) devrait être maintenu pour le futur.

2.1.2.4. Matériaux de dragage

A l’amont des bassins, la production des matériaux résulte de mécanismes variés : gel, dégel, avalanche, érosion glacière, glissement de terrain, ruissellement.

Ces apports sont très variables dans le temps et sont transportés par les rivières (charriage).

Les cours d’eau ont donc longtemps été considérés comme une ressource inépuisable de matériaux.

A partir des années 50, la prolifération d’engins de terrassement de plus en plus puissants a permis une accélération du prélèvement des granulats et sables en rivière et la demande de matériaux est satisfaite aux dépens du lit des cours d’eau.

Aujourd’hui, la dynamique fluviale est reconnue comme une composante essentielle de l’équilibre naturel des cours d’eau et la législation en vigueur (loi sur l’eau, «loi

Rappori BRGM RP 50234 FR 57 Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

Barnier N, arrêté relatif aux exploitations de carrière) vise à protéger ces derniers en favorisant le transit des matériaux.

Bien que les cours d'eau comportent de grosses quantités de matériaux, ils sont uniquement susceptibles d'être exploités par dragages dans les secteurs où les opérations d'entretien revêtent un caractère indispensable qui aura été démontré (Cf. chapitre 3.3.2.3.).

Le service restauration des terrains en montagne (RTM) de I'ONF a établi un schéma d'extraction de matériaux envisageable, pouvant avoir un effet bénéfique sur les crues torrentielles.

Les renseignements qui figurent dans les deux tableaux suivants n'ont de valeur qu'indicative. S'ils permettent d'avoir une appréciation au niveau départemental ou d'une petite région (Queyras, Briançonnais, etc.), ils ne doivent pas être utilisés sans vérification soigneuse pour une extraction sur tel ou tel site.

Certaines zones ont été délibérément écartées alors qu'une extraction y serait utile sous l'aspect "risques naturels", lorsque les contrainies d'accès ou de préservation de la qualité des sites paraissent trop fortes.

Les sites sur le Drac, la Durance et le Buech, ne sont pas mentionnés car déjà étudiés,

58 Rapport BRGM RP 50234 FR Commune Volume (1 O00 m3) Bllanlüisques de cma

Présence de Commune Torrenl Volume (1 000 m3l 1 blocs 1 Accbr BlhnlRliquss de crue d’enrochements

Connueni lorrenls de 18 MonleHe Ab& + el du Bouchel 1 a3 bon 2 Peynin 5à15 + Ws bon 1 ANieUX La Riviere 20 d 60 bon 2 Ceillac Le Cristillan 10am + bon 1 Guiüesire Le Chagne 10à30 W5 bon 2 Molines-en-Queyras Algue Agnelle 15 a 50 bon 2 TOTAL Gulllestrair et Ouevns

Le volume maximal esiim6 a la mnfluenœ du Gui1 el de la Durance esi de i‘ordre de 200 WO m3 ui W Le volume maximal est donc de : 1% MO t 200 O00 = 358 OW m3 O) O

Pr(ianca de Commune Tomnl Volume (1 Ow m3) blocs Accer BilanIRIsquer de crue d'enmhsmenb

Saviner n* 20 IRhaflon. üiarel HOU~OS si 508150 Irés bon 2 tes crois nom 18ascadan 1WB300 + MIbon 1 Chdleaurour 0'20 Rabiour ILe 508150 i&s bon 1 TOTAL Enibnindi 190 A600 l

Commune Volume (1 O00 ni31

Pdsanci da Cmmum Volume (1 WO m3) blocs nccer a

nl. L O' 2 mc U N -0 O m sO U Schéma déparlemental des carrières des Hautes-Alpes

2.1.3. LES MATERIAUX DE SUBSTITUTION ET DE RECYCLAGE.

2.1.3.1. L’optimisation des matériaux naturels.

2.1.3.1.1. Le cas des matériaux alluvionnaires.

L’utilisation économe et rationnelle des matériaux conduit à privilégier les matériaux alluvionnaires de bonne qualité vers les utilisations ciblées telles que : béton, préfabrication, couches de roulement dans le domaine routier.

L’utilisation des produits de curage sera fonction des qualités intrinsèques des granulats et de leur situation géographique. (Difficultés d’accès - proximité ou non des lieux possibles d’utilisation).

2.1.3.1.2. Le cas des autres matériaux.

- L’utilisation des roches massives issues de carrière rejoint celle des matériaux alluvionnaires.

- Le département comporte quelques gisements de matériaux à usage spécifique : - gisement de LAZER à destination de l’industrie plâtrière - marbres de GUILLESTRE à destination des pierres de taille.

- Il n’y a pas de matériaux provenant des résidus d’industrie.

2.1.3.2. Les matériaux de recyclage

2.1.3.2.1. Déchets de chantier - Matériaux de démolition et de recyclage.

Les déchets de chantier sont estimés. d’aurès les ratios habituels, a 260 O00 t/an tous confondus pour le département (ineies+DIB+DIS+emballages) soit 2,5 % du tonnage PACA.

A noter la dispersion de ce volume entre GAP et BRIANÇON et les autres vallées, ce qui correspond à un tonnage moyen inférieur à 10 O00 t/an par secteur. Une fraction seulement de ces tonnages peut être récupérée et traitée.

Les matériaux de démolition proviennent de la démolition des ouvrages de bâtiment, de génie civil réalisés en béton ainsi que des chaussées. Dans le cas de démolition, il est nécessaire de faire un tri primaire et sur chantier pour éliminer les papiers, bois, plastiques.. .

Ces tonnages trop faibles et la progression attendue, la dispersion géographique, ne permettent pas d’envisager raisonnabiement l’investissement d’unité de traitement

62 Rapporf BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

spécifique. Ils nécessitent par ailleurs d’adjoindre aux fonctions traditionnelles concassage-criblage des carrières un certain nombre d’opérations préalables :

- le stockage sélectif des maiériaux réceptionnés - la préparation avec concassage (réduction des gros éléments, cisaillage des ferrailles, . , .) - les tris manuels et mécaniques (bois, plastiques.. .) - la mise en décharge de classe III des inertes non récupérables (terre, gravats., .)

Ainsi, l’origine diverse et hétérogène de ces matériaux nécessite la mise en œuvre d’une politique de récupération, de traitement, de conirôle, pour pouvoir aboutir à des granulats issus du recyclage aussi homogènes que possible, sachant que ces granulats auront des variations de caractéristiques mécaniques, physiques et chimiques.

Dans le domaine routier, l’élaboration de granulats à partir de coupes de chaussées et de couches de roulement, est bien maîtrisée mais s’applique d’autant mieux à de grosses opérations de rénovation (type rénovation de sections d’autoroute).

2.1.3.2.2. Orientations.

Une première urgence serait de résoudre le problème des déchets de chantier et leur recyclage dans le bassin gapençais.

Pour des raisons purement économiques et pour limiter l’investissement, la plate-forme de stockage et de tri pourrait se situer dans des sites de carrières existantes ou à proximité immédiate. Une décharge de classe III doit êlre attenante à la plate-forme.

La possibilité pour les entrepreneurs de repartir en charge avec des matériaux de carrière ou de recyclage serait une incitation forte à utiliser ces centres de traitement.

Par la suite, ce type d’installation ou de simples plates-formes de tri et de regroupement pourraient être envisagées dans les autres zones géographiques du département : Briançonnais, Embrunais, Buëch.

Une installation de tri se justifie par un gisement suffisamment important de tonnage supérieur à 40 O00 t/an. Une plate-forme de regroupement peut être implantée dans ces conditions et se justifie pour un tonnage inférieur et surtout avec la présence dominante d’un matériau.

2.1.3.2.3. Mise en place de la filière. a) L’investissement et l’exploitation.

L’importance du gisement local des déchets de chantier est déterminante dans l’investissement et le choix des installations.

Rapport BRGM RP 50234 FR 63 Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

Avec la volonté des entrepreneurs et celle de leur Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics, un co-investissement et une Co-gestion peuvent être envisagés, soit :

- avec des sites de carrières existanteç, - ou avec des collectivités.

En effet, lorsqu’une Collectivité met en place une installation intermédiaire de type (( déchetterie D, il peut être envisagé une installation pouvant accepter les déchets du BTP. Ainsi, l’investissement et le fonctionnement de ces aires de regroupement et stockages seraient partagés. Ce schéma est à privilégier dans les zones rurales où les quantités de déchets du BTP sont faibles et ne peuvent justifier d’une installation ne traitant que les déchets du BTP.

A signaler que ces types d’installations nécessitent des plates-formes de stockage supérieures à 2500 mz et sont dans la rubrique des (( installations classées )) soumises à enquête publique.

b) Les acteurs - Sensibilisation - Responsabilisation.

- Le schéma départemental de traitement et d’élimination des ordures ménagères devrait comporter un volet déchets BTP.

- Les Services Publics et Collectivités Territoriales doivent jouer un rôle moteur dans la concrétisation de tels projets en favorisant l’apport de déchets de chantier vers les centres adaptés et la reprise de matériaux recyclés dans leurs propres marchés :

- Convention entre les différents partenaires à mettre en place ainsi qu’une charte d’utilisation des matériaux recyclés (en préparation en région PACA).

- Sensibiliser et responsabiliser les maîtres d’ouvrages en favorisant l’intégration dans les cahiers des charges des prescriptions comprenant la gestion des déchets (prescription concernant l’évacuation vers le centre de tri, de recyclage, décharges éventuelles).

- Utilisation possible de matériaux recyclés. Ces granulats sont actuellement destinés à la réalisation d’ouvrages de voiries et de canalisations tels que plates-formes, voies provisoires, fonds de tranchées, trottoirs, assises de chaussées à faible trafic.

- Les entrepreneurs du BTP. Ils respecteront d’autant mieux la réglementation que :

- des solutions économiquemenl viables seront en place, - que la sensibilisation des acteurs sera effective, - qu’ils seront d’une façon ou d’une autre impliqués dans l’investissement et la Co-gestion des inslallations.

64 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépafiemental des carrières des Hautes-Alpes

2.2. LES MARCHES

2.2.1. Les zones de consommation

2.2.7.7. Les zones de peuplement

Le département des Hautes Alpes s’étend SUI une superficie de 5 692 km’. Il regroupe 177 communes, dont 9 communes urbaines.

En 1999, sa population s’élève à 121 419 habitants ; elle est en progression de +7% par rapport à celle de 1990 (1 13.300 habitants).

63 956 habitants résident dans des communes urbaines, soit 53 YO de la population ; cette population urbaine est en augmentation de +5 % par rapport à 1990 (60.845 habitants).

Gap, la préfecture, comprend 36 262 habitants, soit 30 % du département.

La densité de population est de 21 habitants au km* (20 habitants en 1990).

2.2.1.2. Les zones d’activité BTP (Cf. figure 2 - Les zones d’activités BTP)

Dans cette étude, les zones d’activité BTP seront définies selon un découpage administratif (regroupement de cantons). Nous retiendrons huit zones d’activité BTP sur le département : . La zone de Gap:

Cette zone est constituée du canton de Gap. A l’intérieur des Hautes Alpes, elle représente :

- 31 % de la population départementale (d’après le recensement de 1990)

95 % de la population réside en zone urbaine (1990)

. La zone de Tallard :

Cette zone est constituée des cantons de Tallard, Barciiionnette et La Bâtie Neuve. A l’intérieur des Hautes Alpes, cette zone d’activité BTP représente :

* 6 % de la population départementale (1990)

La totalité de la population réside en zone rurale (1990)

Rapporf BRGM RP 50234 FR 65 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

La zone de Briançon :

Cette zone es1 constituée des cantons de Briançon, Argentière la Bessée, La Grave et Le Monêtier les Bains. A l’intérieur des Hautes Alpes, elle représente :

m21 ‘Y0 de la population départementale (1 990)

* 62 % de la population réside en zone urbaine (1990)

. La zone d’Embrun :

Cette zone est constituée des cantons d’Embrun, Chorges et Savines le Lac. A l’intérieur des Hautes Alpes, elle représente :

12 % de la population départementale (1 990)

- 46 % de la population réside en zone urbaine (1990)

La zone de Laragne Montéglin :

Cette zone est constituée des cantons de Laragne Montéglin, Orpierre, Ribiers, Rosans et Serres. A l’intérieur des Hautes Alpes, elle représente :

1O % de la population départementale (1 990)

* 3 1 % de la population réside en zone urbaine (1990)

. La zone de Saint-Bonnet en Champsaur :

Cette zone est constituée des cantons de Saint-Bonnet en Champsaur, Orcières et Saint- Firmin. A l’intérieur des Hautes Alpes, elle représente :

8% de la population départementale (1990) - La totalité de la population réside en zone rurale (1990)

. La zone de Guiiiestre :

Cette zone est constituée des cantons de Guillestre et Aiguilles. l’intérieur , s Hautes Alpes, elle représente : - 6% de la population départementale (1990) - La totalité de la population réside en zone rurale (1990)

66 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemenial des carrières des Hautes-Alpes

La zone de Veynes :

Cette zone est constituée des cantons de Veynes, Aspres sur Buëch et Saint-Etienne en Dévoluy. A l’intérieur des Hautes Alpes, elle représente :

- 6 % de la population départementale (1990)

48 % de la population réside en zone urbaine (1990)

Rapport BRGM RP 50234 FR 67 al O)

LES ZONES D’ACTIVITE BTP tu.. i- 8 N Les postes fixes O 3

I I Schéma dépariemental des carrières des Hautes-Alpes

2.2.2. Les besoins

2.2.2.1. Les consommations

Le volume de la consommation départementale de granulats est proche de celui de sa production : il atteint 1,37 million de tonnes en 1998 (hors travaux exceptionnels) :

Alluvionnaires 1 120 O00 tonnes, 82 Yo - Roches calcaires 250 000 tonnes, 1s Y0

La consommation annuelle par habitant s’établit ainsi à 11 tonnes (population 1999).

Par rapport à 1984, cette consommation est en progression de +44 % : elle s’établissait alors à 0,95 million de tonnes (9 tonnes par habitant, population 1982). Quant à sa structure, elle est relativement stable, les alluvionnaires représentant alors 81 % et les roches calcaires 19 %.

LES MODES DE TRANSPORT

La production interne destinée au département, les exportations et les importations sont exclusivement transportées par la route.

2.2.2.2. Les utilisations

(Cf. Tableau 10 - Utilisation)

On distingue trois types d’utilisations de ces matériaux :

- Bétons hydrauliques : 460 000 tonnes, 34 Y0 - Produits hydrocarbonés : 180 000 tonnes, 13 % - Autres emplois 730 000 tonnes, 53 % LES BETONS HYDRAULIQUES

Les granulats absorbés dans la fabrication des bétons hydrauliques s’élèvent à 460 O00 tonnes en 1998, soit le volume le plus élevé de ces cinq dernières années. Ils représentent ainsi 34 % de la consommalion départementale.

Parmi ces bétons hydrauliques, la consommation de granulats se répartit de la façon suivante :

Béton prêt à l’emploi 160 O00 tonnes, 35 % O 11 centrales

Produits en béton 120 000 tonnes, 26 Yo

Rapport BRGM RP 50234 FR 69 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

O 6 usines

Bétons de chantier 180 000 tonnes, 39 Y0

Ces bétons sont exclusivement fabriqués à partir de matériaux alluvionnaires.

LES PRODUITS HYDROCARBONES

En 1998, la consommation de granulats destinée à la fabrication des produits bitumineux s'élève à 1 8 O O O O tonnes, soit 13% de la consommation départementale. Elle est également constituée, en totalité, de sables et graviers alluvionnaires.

En termes de produits, cette consommation se décompose en :

- Enrobés et graves bitume 130 000 tonnes, 72 %

O 2 posles fixes

Enduits 50 000 tOMeS, 28 %

Au total, la consommation de granulats sur postes fixes (centrales de BPE, usines de produits en béton el centrales de produits hydrocarbonés) correspond à un ratio de 3,3 tonnes par habitant en 1998 (population 1999).

LES AUTRES EMPLOIS

Ces emplois regroupent les besoins courants (hors enrobés et bétons hydrauliques) pour la réalisation des ouvrages de génie civil (viabilité urbaine, routes, autoroutes, canalisations, travaux fluviaux, etc.). Les granulats sont alors utilisés en l'état ou avec un liant, tel que le ciment ou le laitier (les graves bitumes sont reprises dans les produits hydrocarbonés).

En 1998, la consommation dans les autres emplois s'élève à 730 O00 tonnes (53 % de la consommation) :

Aiiuvionnaires 480 000 tonnes, 66 % Roches calcaires 250 000 tonnes, 34 %

70 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrlères des Hautes-Alpes

Tableau 10 :Utilisation

HAUTES ALPES I UTILISATION 1998 EN 10001

1 Allu. 1 Aut. Çab. 1 R. Calc. 1 R. Empt. 1 Recyclagel

Total 1370 1120 O 250 O O 02% 18%

BETONS HYDRAULIQUES 34%

Béton prët a i'emploi 160 160 O

Produits en béton 120 120 O

Bétons de chantier 180 180 O

Total 460 460 O 100%

Total 180 180 O 100%

Total 730 480 O 250 O O 66% 34%

UNPG/SE

Rapport BRGM RP 50234 FR 71

~ Schéma départemenlal des carrières des Hautes-Alpes

2.2.2.3. Estimation des besoins courants

Entre 1982 et 1998, la production de granulats sur le département des Hautes Alpes, hors iravaux exceptionnels, se situe entre 0,9 et 1,s million de Lonnes, en moyenne à 1,2 million. En 1998, elle atteint 1,39 million de tonnes.

La consommation courante (hors besoins exceptionnels) atteint, en 1998, à 1,37 million de tonnes. Le département entretient peu de relations avec les autres départements : ses échanges avec les autres départements (exportations et importations), de faibles volumes, sont globalement équilibrés (excédent de +20 O00 tonnes).

Les Hautes Alpes comprennent huit zones d’activité BTP :

* Gap 26 Yo de la consommation - Taliard 22 % Briançon 15 % Embrun 10 % Laragne Montéglin 9% Saint-Bonnet en Champsaur 7 Y0 Guillestre 7% * Veynes 4%

La zone de Gap, qui représente 26 % du marché départemental et recouvre 31 % de la population, ne produit pas de granulats.

2.2.3. Les approvisionnements et les échanges en 1998

2.2.3.1. Les productions de granulats en 1998

Entre 1982 et 1998, la production départementale varie, hors travaux exceptionnels, entre un minimum à 0,9 million (1 992) et un maximum à 1,s million de tonnes (1997). Elle se situe, en moyenne, à 1,2 million de tonnes par an. L‘amplitude annuelle maximale est de 360 O00 tonnes.

Jusqu’en 1988, les extractions annuelles (hors travaux exceptionnels) se stabilisent aux environs de 1,l million de tonnes. De 1989 à 1992, elles évoluent de façon très irrégulière : elles s’élèvent à 1,3 million de tonnes en 1989 et 1990, puis baissent à un minimum de 0,9 million en 1991 et 1992. A partir de 1993, elles enregistrent, de nouveau, une progression pour atteindre 1,52 million en 1997.

Travaux exceritionnels de l’autoroute A51 :

A ces productions annuelles, il convient d’ajouter, pour les années 1995, 1996 et 1997, les extractions exceptionnelles de matériaux alluvionnaires destinées à la construction de l’A5 1. Le volume global de ces extractions, qui s’élève à 450 O00 tonnes, se répartit, selon les années, en : 22 % en 1995,56 % en 1996 et 22 Y. en 1997.

72 Rappod BRGM RP 50234 FR Schema dépariemenial des carrières des Hautes-Alpes

En 1998, la production de granulats s’établit à 1,39 million de tonnes ; ce volume enregistre une baisse de 9% par rapport à celui de 1997 (hors travaux exceptionnels). Cette production est principalement constituée de sables et graviers d’origine alluviale et, dans une bien moindre mesure, de granulats concassés de roches calcaires :

* Alluvionnaires 1 160 000 tonnes, 83 % Roches calcaires 230 O00 tonnes, 17 %

En 1982, les alluvionnaires représentaient 73 % des productions départementales de granulats et les roches calcaires, 27 %. Depuis 1983, la part des alluvionnaires évolue irrégulièrement entre un minimum à 79 %O el un maximum à 93 % ; elle se situe, en moyenne, à 86 %.

En 1998, la production par habitant est de 11,5 tonnes (population 1999).

LES ALLUVIONNAIRES

Entre 1982 el 1998, les extractions de matériaux alluvionnaires (hors travaux exceptionnels) se siiuent entre 0,8 million (1985) et 1,3 million de tonnes (1995). Leur volume moyen s’établit à 1 million de tonnes. L‘amplitude annuelle maximale est de 260 O00 tonnes.

Jusqu’en 1988, ces extractions se siabilivent à 0,9 million de tonnes par an. En 1989 et 1990, elles grimpent à 1,l million, puis baissent ù 0.8 million de tonnes en 1991 et 1992. Depuis 1994, elles se situent aux environs de 1.2 million de tonnes (hors construction de 1 i1.51).

Travaux excevtionnels :

On notera, pour les années 1995, 1996 et 1997, le volume global de 450 O00 tonnes liées à la construction de l’A 51. Réalisé à partir de la vallée de la Durance, ce volume se répartit ainsi :

1995 100 000 tonnes 1996 250 O00 tonnes 1997 100 000 tonnes

La production des sables et graviers alluvionnaires atteint 1,16 million de tonnes en 1998 ; son volume est en baisse de 6% par rapport à celui de 1997 (hors travaux exceptionnels). Elle est réalisée à partir de quatre vallées, mais celle de la Durance fournit, à elle seule, 73% du volume global :

- Vallée de la Durance : 850 O00 tonnes, 73 % * Vallée du Buech 200 000 tonnes, 17 % Vallée du Drac 1O0 O00 tonnes, 9% * Vallée de la Romanche : E

Avec 760 O00 tonnes en 1998, les extractions d’alluvionnaires réalisées en lit majeur ou en terrasses représentent 66 % des productions départementales. Elles sont obtenues à partir des

Rapport BRGM RP 50234 FR 73 Schéma dépariemental des carrières des Hautes-Alpes

vallées de la Durance, du Buech et du Drac. Parmi ces extractions, on constate une prédominance des alluvionnaires exploités à sec : leur volume s’élève à 560 O00 tonnes (74 %), dont 490 O00 tonnes exploitées sur la seule vallée de la Durance.

Le volume des extractions liées aux activités de dragage atteint 400 O00 tonnes en 1998, soit 34 % des productions départementales. Si ces activités de dragage concernent l’ensemble des vallées, on notera toutefois que les vallées de la Durance et du Buech fournissent ensemble 83 % du volume total des dragages.

La vallée de la Durance 850 O00 tonnes 73 %

Jusqu’en 1990, les extractions de cette vallée oscillent entre 600 O00 et 800 O00 tonnes par an. Entre 1991 et 1994, elles diminuent aux environs de 450 O00 tonnes. En 1995, hors travaux exceptionnels, elles doublent et dépassent un million de tonnes. Depuis 1996, leur volume enregistre, chaque année, une baisse de l’ordre de 6 % (hors travaux exceptionnels).

En 1998, les sables et graviers exploités en terrasses représentent 58 % du volume total (490 O00 tonnes) ; ces matériaux sont tous extraits en aval du Lac de Serre Ponçon, sur les communes de Ventavon et Vitrolles. Les matériaux exploités en lit majeur - 170 O00 tonnes, 20 % -, sont localisés à Crots, La Roche de Rame, La Saulce et Savines le Lac.

Quant aux extractions liées aux activités de dragage, elles représentent un volume de 190 O00 tonnes, soit 22 % ; elles se situent toutes en amont du lac de Serre Ponçon, en haute vallée, à Embrun, Saint-Clément sur Durance, Saint-Crépin et Villar Saint-Pancrace.

La vallée du Buech 200 O00 tonnes 17 Yo

Entre 1982 et 1994, les productions de ce bassin progressent (irrégulièrement) de 100 O00 à 650 O00 tonnes. En 1995, elles baissent brutalement à 170 O00 tonnes. Depuis 1996, elles se stabilisent aux environs de 200 O00 tonnes par an.

Les extractions qui résultent du dragage du Buech représentent globalement les deux tiers du volume total en 1998. Elles sont localisées sur les communes de La Bâtie Montsaléon, Laragne Montéglin et Ribiers. On repère également des extractions réalisées à sec sur la commune de La Bâtie Montsaléon.

Depuis 1983, le volume annuel réalisé sur cette vallée est marginal : il oscille entre 70 O00 et 1O0 O00 tonnes.

Globalement, les deux tiers des matériaux exploités sont liés au dragage du Drac ; les sites sont implantés sur les communes de Buissard et Champoléon.

Sur la commune de Saint-Jean Saint-Nicolas, des alluvionnaires sont exploités par dragage.

74 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépariemental des carrières des Hautes-Alpes

La vallée de la Romanche

Depuis 1997, on repère une extraction liée au dragage, d’un volume marginal, sur le canton de La Grave (Villu d’Arêne).

LES ROCHES CALCAIRES

Entre 1982 et 1998, les extractions de roches calcaires varient très irrégulièrement entre 90 O00 tonnes (1992) et 330 O00 tonnes (volume exceptionnel de 1982). Elles se situent, en moyenne, à 170 O00 tonnes par an. L’amplitude annuelle maximale est également de 170 O00 tonnes.

En 1998, la production de granulats d’origine calcaire s’élève à 230 O00 tonnes. Ce volume est constitué à 27 % d’éboulis.

67 ”/O des extractions sont exploitées à l’ouest du département, sur les communes de Champoléon, La Cluse, Montmaur et Remollon.

33 % sont exploitées à l’est du département : Cervières, Saint-Crépin et Saint-Martin de Queyrières.

(Cf. Figure 3 - Les extraction de granulats en 1998 ; Cf. Figure 4 - Les extractions par bassin en 1998 ; Cf. Figure 5 - Extraction, Cf. Figure 6 - Evolution des extractions par bassin en 1998)

Rapport BRGM RP 50234 FR 75

~

Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

Figure 6 :Evolution des extractionspar bassin en 1998

EVOLUTION DES EXTRACTIONS PAR BASSIN hors travaux exceptionnels

1994/1998 EN lux)t

R CIc.

Rc iNCHE Ah.

NI". H

i

DWC r l

Allu. DURP

O Mo €03 4m 1200

Volume des alluvionnaires destin& aux travaux exceplionnels (A5i) : Vallb de la Durance : 97. 100 (mllwoi) 95: 250 95: 100

Rapport BRGM RP 50234 FR 79 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

2.2.3.2. Les exportations en 1998

Le département exporte 80 O00 tonnes de granulats en 1998, exclusivement des sables et graviers alluvionnaires ; 75 % de ce volume est destiné au département des Alpes-de-Haute- Provence.

Alpes de Hte Provence 60 O00 tonnes Isère

2.2.3.3. Les importations en 7998

(Cf. Figure 7 - Flux et consommation - 1998 et Tableau 11 - Consommation)

En 1998, le département importe 60 O00 tonnes de granulats, dont deux tiers d’diuvionnaires et un tiers de calcaires. Les importations d’alluvionnaires proviennent essentiellement de l’Isère, tandis que l’origine des calcaires se répartit entre l’Isère el les Alpes-de-Haute- Provence.

- Alluvionnaires 40 O00 tonnes. 67 ”/O Isère 30 O00 tonnes Alpes de Hte Provence 10 O00 tonnes

Roches calcaires 20000tOMeS. 33 %

Isère 1O O00 tonnes Alpes de Hte Provence 10 O00 tonnes

80 Rappori BRGM RP 50234 FR Schema départemental des carrières des Hautes-Alpes

Figure 7 :FIu et consommaiion - 1998 Les principaux flux

10 Bouches-du-Rhône Alluvionnaires

Roches calcaires + Importations 60 = CONSOMMATION 1 370 soit II tonnes par habitant UNPGISE

Rapport BRGM RP 50234 FR 81 ~~

Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

Tubleuu II :Consommation

HAUTES ALPES CONSOMMATION I ~ 1 1998 EN looot

1160 O 230 O O 84% 17%

PRODUCTION 1 390 EXPORTATIONS

80 Allwn>nnares Alpes de Hle Provence WlDrbme 8% Bouches du Rhône .. O Aul. Sab

80 O R. Calcares

94% O R. Eruptnes

O Rec)clage

IMPORTATIONS

40 All&nnares isàm Alpes de Hie Provance

O Aui. Sab.

20 R. Calcares isàm Alpes de Hle Provence

O R. Eruptives

O RecFlage

1120 O 250 O O 825( 18% LJNPGISE

82 Rapporf BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

2.2.3.4. L’approvisionnement des zones BTP en 1998

L’approvisionnement de la zone d’activité BTP de Gap

Constituée du seul canton de Gap, cette zone d’activité BTP regroupe environ 37.600 habitants en 1999.

La zone d’activité BTP est fortement déficitaire : -360 O00 tonnes

Cette zone de Gap, qui ne produit pas de granulats, recouvre 31% de la population départementale et 26% de la demande. Pour satisfaire ses besoins en granulats, elle a recourt au potentiel disponible dans les zones limitrophes.

LA PRODUCTION O % du départemeni

La zone d’activité BTP ne produit pas de granulats.

LA CONSOMMATION 26 % du déparlemeni

La consommation de cette zone d’activité BTP est de l’ordre de 360 O00 tonnes en 1998, ce qui correspond à un ratio de : 10 tonnes par habitant (population 1999)

Peu de postes fixes de valorisation de granulats sont implantés sur la zone : seulement une centrale de BPE qui absorbe moins de 50 O00 tonnes de granulats.

Moins de 1,5 tonnes par habitant (population 1999)

L’approvisionnement de la zone d’activité BTP de Tallard

Constituée des cantons de Tallard, Barciiionnette et La Bâtie-Neuve, cette zone d’activité BTP regroupe environ 7 300 habitants en 1999.

La zone d’activité BTP est déficitaire : -70 000 tonnes

LA PRODUCTION 16 % du dépariemen1

La production de granulats réalisée dans la zone s’établit à 230 O00 tonnes en 1998 ; elle est exclusivement constituée de sables et graviers alluvionnaires.

32 tonnes par habitant (population 1999)

LA CONSOMMATION 22 % du département

La consommation totale de cette zone s’élève à 300 O00 tonnes en 1998 ;

O 41 tonnes par habitant (population 1999)

Rapport BRGM RP 50234 FR 83 Schéma dépariemental des carrières des Hautes-Alpes

250 O00 tonnes de granulats, soit 80 % du volume de cette consommation, sont consommées sur postes fixes : une centrale de BPE, trois usines de produits en béton et une centrale de produits hydrocarbonésl.

0 34 tonnes par habitant (population 1999)

L’approvisionnement de la zone d’activité BTP de Briançon

Constituée des cantons de Briançon, Argentière la Bessée, La Grave et Le Monêlier les Bains, cette zone d’activité BTP regroupe environ 25 500 habitants en 1999.

La zone d’activité BTP est déficitaire : -60 O00 tonnes

LA PRODUCTION II % du département

En 1998, cette zone produit 150 O00 tonnes de granulats en 1998, essentiellement des sables et graviers alluvionnaires extraits le long de la Durance.

O 6 tonnes par habitant (population 1999)

LA CONSOMMATION 15 % du dèpariement

Cette zone consomme 210 O00 tonnes de granulats en 1998 :

8 tonnes par habitant (population 1999)

Moins de 50 O00 tonnes sont consommées sur une centrale de BPE.

Moins de 2 tonnes par habitant (population 1999)

L’approvisionnement de la zone d’activité BTP d’Embrun

Constituée des cantons d’Embrun, Chorges et Savines-le-Lac, cetle zone d’activité BTP regroupe environ 14 600 habitants en 1999.

La zone d’activité BTP est excédentaire : + 60 O00 tonnes

LA PRODUCTION 14 % du dépariement

Cette zone réalise un volume de production de 200 000 tonnes en 1998, principalement des alluvionnaires extraits sur la Durance.

14 tonnes par habitant (population 1999)

On notera que 60% des utilisations départementales de granulais sur les postes fixes son1 concenirées sucetie seule zone de Tallard.

84 Rappoll BRGM RP 50234 FR Schéma déparfemental des carrières des Hautes-Alpes

LA CONSOMMATION 1O % du dépuriement

Sa consommation s’établit à 140 O00 tonnes de granulats en 1998.

10 tonnes par habitant (population 1999)

Moins de 30 O00 tonnes sont consommées sur deux centrales de BPE et une usine de produits en béton.

Moins de 2 tonnes par habitant (population 1999)

L’approvisionnement de la zone d’activité BTP de Laragne Montéglin

Constituée de cantons de Laragne-Moniéglin, Orpierre, Ribiers, Rosans et Serres, cette zone d’activité BTP regroupe environ 12 100 habitants en 1999.

La zone d’activité BTP est îortement excédentaire : + 350 O00 tonnes

Cette zone de Laragne Montéglin réalise 34 ?‘O des productions départementales, alors qu’elle ne recouvre que 9 % de la demande. Fortement excédentaire en granulats, elle contribue à l’approvisionnement des zones limitrophes fortement déficitaires.

LA PRODUCTION 34 % du département

En 1998, 470 O00 tonnes de granulats alluvionnaires sont extraites sur cette zone.

39 tonnes par habitant (population 1999)

LA CONSOMMATION 9 % du département

Cette zone consomme 120 O00 tonnes de granulats en 1998.

10 tonnes par habitant (population 1999)

Moins de 40 O00 tonnes sont consommées SUI trois centrales de BPE.

Moins de 3 tonnes par habitant (population 1999)

L’approvisionnement de la zone d’activité BTP de Saint-Bonnet en Champsaur

Constituée des cantons de Saint-Bonnet en Champsaur, Orcières et Saint-Firmin, cette zone d’activité BTP regroupe environ 9 700 habitants en 1999.

Rappod BRGM RP 50234 FR 85 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

La zone d’activité BTP est excédentaire : + 20 O00 tonnes

LA PRODUCTION % du dépariemeni

En 1998, 110 O00 tonnes de granulats sont extraites sur cette zone, des alluvionnaires pour l’essentiel.

1 1 tonnes par habitant (population 1999)

LA CONSOMMATION 7 % du dépariemeni

La consommation totale de cette zone atteint 90 O00 tonnes de granulats en 1998 :

9 tonnes par habitant (population 1999)

Moins de 20 O00 tonnes sont consommées sur une centrale de BPE.

Environ 2 tonnes par habitant (population 1999)

L’approvisionnement de la zone d’activité BTP de Guillestre

Constituée des cantons de Guillestre et Aiguilles, cette zone d’activité BTP regroupe environ 7 300 habitants en 1999.

La zone d’activité BTP est légèrement excédentaire : + 30 O00 tonnes

LA PRODUCTION 9 % du dépariemeni

La production de cette zone atteint 120 O00 tonnes en 1998, dont 50% d’alluvionnaires et 50% de roches calcaires.

16 tonnes par habitant (population 1999)

LA CONSOMMATION 7 % du département

La zone consomme 90 O00 tonnes de granulats en 1998

12 tonnes par habitant (population 1999)

Environ 50 O00 tonnes sont consommées sur deux centrales de BPE, une usine de produits en béton et une centrale de produits hydrocarbonés.

Environ 7 tonnes par habitant (population 1999)

ô6 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carri6res des Hautes-Alpes

L’approvisionnement de la zone d’activité BTP de Veynes

Constituée des cantons de Veynes, Aspres-sur-Buëch et Saint-Etienne-en-Dévoluy,cette zone d’activité BTP regroupe environ 7 300 habitants en 1999.

La zone d’activité BTP est légèrement excédentaire : + 50 000 tonnes

LA PRODUCTION 8 % du départemen1

En 1998, le volume de granulats extraits sur cette zone est de l’ordre de 110 000 tonnes ; il est exclusivement constitué de granulats concassés de roches calcaires.

15 tonnes par habitant (population 1999)

LA CONSOMMATION 4 % du département

La consommation totale de cette zone se situe aux environs de 60 000 tonnes en 1998.

8 tonnes par habitant (population 1999)

Le volume consommé sur la seule usine de produits en béton implantée sur cette zone est marginal.

2.2.4. Adéquation du potentiel production-besoin

2.2.4.1. Les flux actuels de granulats

Le département des Hautes-Alpes entretient peu de relations avec l’extérieur : il exporte seulement 5 % de sa production et n’importe que 4 % des granulats qu’il consomme. Le solde de ses échanges dégage un excédent de seulement 20 O00 tonnes en 1998.

Solde des échanges (Exports - Imports) :

Solde général + 20 O00 tonnes Excédent

Alluvionnaires + 40 O00 tonnes Excédent Roches calcaires - 20 000 tonnes Importateur

En 1984, le département exportait 40 O00 tonnes d’alluvionnaires et n’importait pas de granulats.

2.2.4.2. Estimation des besoins a venir

Le département semble vouloir remettre à niveau l’état des chaussées ; les années 1999 à 2003 connaissent une augmentation sensible des programmes routiers.

Rappori BRGM RP 50234 FR 87

~ Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

De nombreuses déviations d’agglomérations en cours d’études augmenteront égaiement les besoins en granulats.

II est utile de rappeler le chiffre de la consommation annuelle par habitant dans le département - 11 tonnes -, que l’on peut rapprocher de la consommation nationale : 6 tonnes par habitant.

Enfin, les travaux exceptionnels (Autoroute, Rocade de Gap, Barreau, RN,...) auront une influence très importante sur les besoins futurs.

En conclusion, pour le contrôle de l’adéquation “ressources disponibles / demande” sur un horizon de 10 ans (voire 15 ans, par précaution), on estimera les besoins courants aux niveaux suivants :

-Le département : 1,7 millions de tonnes par an

Les zones d’activité :

A l’ouest du département : 1,3 millions de tonnespar an Embrun, Gap, Luragne-Montéglin, Sainl-Bonner-en-Champsaur,Tallurd el Veynes

A l’est du département : 0,4 millions de tonnespar an Briançon et Guillestre

88 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

2.3. L'ENVIRONNEMENT

2.3.1. Généralités

Situé en majeure partie dans les Alpes du Sud, le département des Hautes-Alpes est très marqué par les bouleversements nés des poussées alpines et l'érosion active (eau-vent- gel) qui en a suivi.

Le façonnement glaciaire a également joué un rôle fondamental dans la naissance du paysage haut alpin.

D'une superficie de 5 630 !an2,pratiquement un tiers du territoire est situé au dessus de 2 O00 m.

Les altitudes y varient de 400 à plus de 4 O00 m (barre des Ecrins).

Ce relief très bouleversé est ainsi constitué de hauts sommets mythiques, de crêtes rocheuses, de larges vallées et de profondes gorges. Il permet de découvrir de grandes perspectives paysagères : panoramas sur les vallées ou visions plus intimistes (gorges, défilés, . . .) (Cf. Figure 8 - Les grandes perspectives visuelles du département) : Figure 8 :Les grandes perspectives visuelles du département

-I.....

AII~Eder paysagcs der Hauicr-Alpc .19% Rapport BRGM RP 50234 FR 89 Schéma départemental des carrieres des Hautes-Alpes

Un important maillage de cours d'eau sillonne le territoire du département.

Les trois rivières principales : la Durance, le Drac et le Buech sont alimentées par les affluents drainant les vallées adjacentes (Guisane, Claree, Guil, Severaisse, Méouge,. , .) et d'une multitude de torrents et de ruisseaux dont la plupart sont lemporaires dans le secteur des Pré-Alpes.

Le réseau hydraulique se répartit en deux types de régime : - le régime pluvial (pour par exemple : le bassin du Buech et les affluents de la Basse Durance) avec des hautes eaux à l'automne ; - le régime pluvio-neigeux : Drac et Durance dont les hautes eaux se situent au printemps (fonte des neiges).

Le climat des Hautes-Alpes est lié à l'altitude mais il est fortement marqué par les influences provençale (air chaud et sec) et dauphinoise (air plus humide).

Le département des Hautes-Alpes se caractérise par une grande variété géomorphologique, géologique, hydrogéologique et climatique qui lui confère un intérêt patrimonial particulier.

2.3.1.1. Trois grands ensembles biogéographiques

On peut reconnaître au sein des limites administratives du département des Hautes- Alpes trois ensembles biogéographiques distincts :

- à l'ouest et au sud-ouest une zone que l'on peut qualifier de sub-méditerranéenne et qui correspond grossièrement au confluent Durance-Buech.

Dans cette zone, les pénétrations d'espèces méditerranéennes deviennent rares et discrètes et, contrairement au département plus méridional des Alpes de Haute- Provence, les influences n'y sont plus perceplibles;

- au centre et au centre-ouest une zone préalpine dont les massifs offrent un très grand intérêt biologique. Ils présentent la particularité d'héberger un endémisme de "nunatak" (territoires de terres non gelées mais entourées de glaces de toutes parts durant les dernières glaciations). Les plus prestigieuses sont la montagne d'Aurouze, le pic de Bure, la montagne de Charance, les massifs de Ceüze et de Saint-Genis.

- au Nord et à l'Est une zone intra-alpine caractérisée par une richesse floristique très importante se rattachant à trois origines (septentrionale, méridionale et orientale). Ceci donne aux vallées et régions intra-alpines (Embrunais, Queyras, Briançonnais, Névachie) une originalité très marquée.

Les cols situés a l'Est (col de la Croix, col du mont Genèvre), peu élevés, ont contribué à leur manière à la diversification biologique de la région, en permettant l'arrivée d'éléments orientaux-pontiques qui se sont installés principalement dans le Queyras mais aussi dans le Briançonnais et I'Embrunais.

90 Rapporl BRGM RP 50234 FR ... Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Les spécificités des paysages haut-alpins

Les paysages haut-alpins dépendent d’une série de facteurs caractérisant pour chacun les éléments particuliers faisant leur identité : un paysage sous influences de l’héritage naturel et de l’usage des sols (géologie-géomorphologie-climat-végétation-agriculture).

Le département est caractérisé par 3 grands types de paysages:

- la haute montagne grandiose et sauvage (4 102 m à la Barre des Ecrins) - le paysage de moyenne montagne à l’évolution spectaculaire (abandon agricole- développement du tourisme) - les basses vallées et les coteaux propices à l’agriculture intensive où la croissance démographique est soutenue et la pression sur le territoire vive.

Il s’agit d’un territoire à la convergence d’influences piémontaises, dauphinoise et provençale.

Les paysages haut-alpins sont issus de ce métissage. Chacun de ces types de paysage décline des caractéristiques diverses:

1 . la couverture ïorestière qui dépend de la nature du substratum du climat, de l’altitude et de l’enclavement (de la lavande au mélèze).

- L’influence méditerranéenne se traduit par la pénétration d’essences méditerranéennes dans le Sud du département favorisant l’élage montagnard à des altitudes plus hautes que pour les montagnes froides donnant parfois des aberrations à nos altitudes (forêts de genévrier thurifère au Nord de Montdauphin). - Une zone de transition au droit du bassin de Gap entre influences méditerranéenne, dauphinoise et intra-alpine où domine le chêne pubescent et le pin sylvestre. - Une zone d’influence dauphinoise au paysage de bocage très vert (Haut Bochaine- Dévoluy-Champsaur Valgaudemar) avec dominante du mélèze, de la hêtraie et sapinière. - La zone intra-alpine avec une forte présence du mélèze en présence du pin Silvestre et à l’étage alpin de vastes alpages.

2 .La géologie comme support de relief

Il s’agit d’un paysage très bouleversé où les altitudes varient de 500 à 4 100 m, à la géologie complexe et variée découpée en trois grandes zones:

- les Préalpes : sillon alpin du Buech; Crêtes calcaires lithoniques et bastion calcaire du Dévoluy. - le sillon alpin : marnes noires, zone de transition entre préalpes et zone intra-alpine - la zone inlra-aluine : ou coeur des Alpes composée des massifs cristallins des Ecrins, de la zone interne elle-même composée de roches cristallines et métamorphiques.

92 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Ces ensembles ont été ou son1 encore sous l’action des glaciers dont l’empreinte dans le paysage est forte : vallée en auge, verrou : BRIANCON, LARGENTIERE, EMBRUN ; vallée suspendue : CEILLAC, FREISSiNIERE... ; blocs erratiques, cône de déjection : BOSCODON ; gorges : Méouge, Gui..; cheminées de fées : THEUS.

Ces territoires sont parcourus par trois bassins hydrographiques majeurs : la Durance- le Drac- le Buech alimentés par les affluents des vallées adjacentes : Guisane Clarée-Guil- Méouge ... et des rivières appartenant à des bassins versants extérieurs au département : Romanche et Oule.

3. Le climat fortement marqué

Il dépend essentiellement du facteur altitude perturbé par les remontées d’air chaud et sec méditerranéen et les entrées plus humides dauphinoises.

Les qualités du climat haut alpin en font sa renommée : pureté de l’air favorisant le climatisme ; le nombre de jours d’ensoleillement est un facteur notoire d’intérêt touristique.

4. La diversité des paysages

Elle entraîne une attraction touristique considérable (prés de 70 % du revenu des Hautes-Alpes) répartie à la fois: dans les vallées : plan d’eau- espace rural- villes et sites historiques et culturels . en moyenne montagne : stations touristiques blanches et vertes.

Les structures paysagéres et paysages remarquables

Les structures paysagères à prendre en considération correspondent aux éléments paysagers qui façonnent l’image des Hautes Alpes.

- Structures de reliefs uermettant les grandes découvertes visuelles (Cf. Figure 8 - Les grandes perspectives visuelles du département).

- Structures végétales : haies agicoles (bocage du Champsaur par exemple) ripisylves le long des rivières ; alignements d’arbres le long des routes au Sud du département ; vergers de fruitiers ; les forêts diversifiées ; les alpages.

- Structures minérales : zones d’érosion des marnes noires, falaises et gorges, les casses (grands éboulis) ; cheminées de fées (demoiselles coiffées) ; terrasses agricoles ; clapiers ; rochers de haule montagne.

- Structures liées aux données aquatiques :linéarité des rivières ; barrage et berges du plan d’eau de Serre-Ponçon ; lacs de Haute montagne, canaux E.D.F, cascade, marais, sources pétrifiantes, glaciers.

Rapport BRGM RP 50234 FR 93 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

- Structures liées aux données agricoles : occupation parcellaire des vallées et des plaines, cultures en terrasses en moyenne montagne, alpages avec occupation humaine (les chalets d’alpages), canaux d’irrigation.

L’agriculture occupe respectivement deux des trois étages altimétriques du département : le premier est occupé par les labours et l’arboriculture, le deuxième par la forêt et le troisième par les alpages.

L’agriculture de vallée est essentiellement répartie en terres labourables et en arboriculture.

L’agriculture détermine en outre la répartition de l’habitat rural.

Le paysage agricole ancestral a été modifié par l’abandon des cultures sur pentes fortes au profit de la forêt.

La culture de la vigne, essentiellement dans les zones sèches de la vallée de la Durance constitue un patrimoine paysager important.

Les paysages remarquables

Les paysages remarquables protégés ou non sont ceux qui présentent une cohérence ou une complémentarité et reconnus en tant que iels : attrait touristique, économique, publicitaire, cinématographique ou valorisation culturelle. Ils sont protégés par la réglementation ou gérés et entretenus par la collectivité.

Parmi les paysages les plus importants et sans être exhaustif, nous pouvons citer:

la Clarée, le plateau d’Empans, le Massif de la Meije, les Ecrins, le Valgaudernar, le Queyras, Vars, les Gorges du Guil, Serre-Ponçon, les gorges de la Méouje, le col du Noyer ...

2.3.1.3. Les grands ensembles naturels

Le département des Hautes-Alpes est divisé en dix districts naturels.

Une description succincte de chacun d’entre eux est proposée ci-après. a) Le Briançonnais

C’est la plus élevée des régions alpines qui culmine à 4 102 mètres à la barre des Ecrins Cinq vallées y convergent en étoile.

Le climat y est sec et ensoleillé grâce au puissant massif du Pelvoux qui abrite le district des perturbations atlantiques.

94 Rappod BRGM RP 50234 FR Schéma dépariemental des carrières des Haules-Alpes

La végétation se caractérise par des pinèdes de Pins sylvestres sur les versants secs et ensoleillés et par le mélezein sur les versants frais de l'ubac.

Le Pin cembro colonise certaines arêtes rocheuses et les Aulnaies vertes sont présentes en versant nord, souvent relayées en altitude par des landes à rhododendrons et airelles des marais.

Un complexe de pelouses alpines particulièrement riches couvrent les versants du .

b) Le Queyras

Le district du Queyras recouvre la quasi-totalité du parc naturel régional. Entouré de chaînes de montagnes dont l'altitude est supérieure à 2 500 m, le Queyras est la région naturelle dont l'altitude moyenne est la plus élevée (1 500 m).

Le climat est très sec (moins de 700 mm par an de précipitations) sauf sur l'arête frontière du mont Viso où la "Lombarde" provoque l'apparition fréquente de brouillards el de brumes d'altitude.

Les pelouses alpines recouvrent plus de la moitié de la superficie du district. Dans les forêts, le Mélèze règne SUT les versants nord et abrite parfois des sapinières.

Les autres boisements sont composés de Pins sylvestres parfois mêlés de Genévrier thurifere dans les zones de basse altitude et par le Pin cembro qui colonise les arêtes jusqu'à plus de 2 200 m.

Ce caractère alpestre marqué et le relatif enclavement de cetle haute vallée en font la région la plus originale du département.

c) le Haut-Embrunais ou Guiliestrois

Ce petil diskict couvre la vallée de la Durance du verrou de l'Argentière au confluent de cette rivière avec le Guil.

II comprend toutes les vallées glaciaires affluentes de ce bassin versant dont les sommets culminent à plus de 3 O00 mètres.

Le climat présente un caractère continental marqué. Les précipitations y sont rares.

La végétation comprend des zones steppiques d'origine asiatique. En fond de vallée se rencontrent quelques bois résiduels de Chênes pubescents et de Genévriers thurifères. Les Pins sylvestres tapissent les versants calcaires. Le Méléze domine les boisements de l'étage montagnard et subalpin. Des formations caducifoliées où dominent le Frêne, le Bouleau verruqueux et le Tremble colonisent d'anciens champs et cultures. Dans les hautes vallées quelques Lâches de sapinières s'installent à l'ombre des mélèzes.

Rapport BRGM RP 50234 FR 95 Schéma déparfernenial des camères des Hautes-Alpes

L'opposition des versants est ici bien marquée entre les ubacs colonisés par la forêt et les adrets où s'étendent des cultures en terrasses et les habitations.

d) L'Embrunais

Prolongement vers l'aval du précédent disirict, I'Embrunais se caractérise par une orientation générale vers l'ouest et la présence d'une influence plus méridionale et légèrement atlantique qui favorise l'apparition du Hêtre.

Les affluents de la Durance sont de caractère torrentiel d'ou le développement de cônes de déjections étendus.

Le végétation s'ordonne en fonction des versanls. Sur le versant sud, subsistent quelques lambeaux de pelouses steppiques et de formations de Chênes pubescents rescapés de l'ennoiement par les eaux de la retenue de Serre-Ponçon. Plus haut, s'étend un bocage irrigué, couronné dans son sommet par un Mélezein en grande partie planté par l'homme. En ubac, au-dessus des rives du lac de Serre-Ponçon, s'étendent des forêts de Hêtres et de Sapins.

e) Le Champsaur

Cette vaste région recouvre la quasi-totalité du bassin du Drac qui sépare les préalpes calcaires dominées par le Devoluy et les alpes cristallines.

Le Champsaur subit l'influence atlantique et les précipitations qui y sont enregistrées dépassent les I 200 mm par an.

Un bocage maillé, parfois finement, constitue un des aspects les plus originaux de cette région. la densité des agglomérations est ici élevée, liée à la richesse des terres morainiques.

La Hêtraie sapinière qui recouvre globalement les versants nord, est relayée en altitude par des mégaphorbiées à Aulnes verts et Rhododendrons. Les versants sud sont, part contre, composés de bocages, friches, Hêtraies sèches et couronnées par des zones de pré-bois ou domine le Pin Cembro. f) Le Devoluy

Ce massif calcaire est à la fois le plus haut perché et le plus exigu des Préalpes.

Ce synclinal perché figure un immense fer à cheval culminant à 2 800 mètres à l'Obiou, dont les deux branches sont orientées vers le nord.

Du fail de sa structure, l'eau y est rare et l'arbre quasi-absent, si l'on excepte la pessière du bois rond.

96 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

Les températures sont très variables et le plateau de la Bureà 2 700 mètres d'altitude à un climat hivernal de type boréal arctique très marqué. Sa position occidentale dans les Alpes françaises lui vaut un enneigement copieux.

g) Le Gapençais

Situé au centre du département, le Gapençais est de loin la région la plus peuplée des Hautes-Alpes.

La pluviométrie s'établit autour de 900 mm par an et les influences méridionales y sont accentuées.

Le paysage bocager domine souvent mais les forêts mixtes de Chênes pubescents, Hêtres et Pins sylvestres recouvrent de vastes versants. Des zones humides sont encore présentes. Les prébois de Pins à crochets couvrent de nombreux sommets.

h) le Bochaine

Cetîe petite région comprend les deux bras du Buech qui encadrent sur son flanc sud le Devoluy, jusqu'à la jonction au pied de la ville de Serres.

Le climat y est relativement clément et s'apparente à celui des Alpes du nord. Le précipitations sont un peu plus élevées que dans le Gapençais (1 200mm par an en moyenne).

La végétation est assez homogène : le Chêne pubesceni et le Pin sylvestre, souvent infiltrés de Buis, prédominent sur tous les versants sud. Les landes à Genêts cendrés s'installent sur les versants bien exposés ou dans les gorges. Sur les versants à l'ombre, la Hêtraie domine.

C'est dans le Bochaine que l'on note les plus belles sapinières du département (Durbon). Le taux de boisement est le plus élevé du département (54%) dont la plus grande superficie se situe en domanial forestier. i) Le Serrois-Rosanais

Cette région est celle qui a subi la plus grande perte démographique du département.

Elle culmine à 1 750 mètres à la montagne de l'Aup, à la frontière avec la Drôme. De nombreux plissements ont façonné ce paysage constitué de montagnes moyennes entrecoupées de vallons.

Le Rosanais es1 le prolongemenl naturel de la région drômoise des Baronnies. Les pluies y sont plus rares de 800 a 1 O00 mm par an et l'air est particulièrement sec. Les influences méditerranéennes y sont sensibles.

Rappod BRGM RP 50234 FR 97

~~ Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

Les landes, essentiellement composées de Genêts cendrés, dominent le paysage. Les reboisements en Pins noirs couvrent aussi de vastes superficies.

j) Le Laragnais

Le Laragnais s'ouvre au nord de Sisteron sur un vaste plateau formé de poudingues d'origine alluvio-glaciaire.

Les massifs de Saint-Genis et d'Aujour, calcaires thitoniques, dominent le paysage.

Le climat est franchement sub-méditerranéen; la moyenne annuelle des températures est de 11,5 "C et les précipitations, surtout automnales, n'excédent pas 750 mm par an.

Cette large voie de communication a vu ses milieux naturels profondément modifiés par la plantation de plusieurs centaines d'hectares de cultures fruitières irriguées, suite a l'aménagement hydroélectrique de Serre-ponçon et de la Saulce.

Les prairies steppiques subsistent et constiîuent une richesse floristique et faunistique exceptionnelle. C'est le seul district du département à abriter une chênaie de Chênes verts et une forêt de Châtaignier. Des zones humides, une ripisylve exceptio~elle enchâssée dans les falaises des gorges de la Durance, complètent cet ensemble où le Chêne pubescent constitue la quasi-totalité des boisements.

2.3.2. Les principaux milieux et sites protégés du département

2.3.2.1. Les milieux naturels protégés

Les milieux naturels protégés du département des Hautes-Alpes comptent :

- trois milieux protégés par des arrêtés préfectoraux de protection et de conservation de biotope (sources de la Guisane, marais de Manteyer et de la Roche des Arnauds, Adoux du Grépon à Champcella);

- quatre réserves naturelles (versants nord des pics du Combeynot, Haute vallée de Saint-Pierre, Haute vallée de la Séveraisse, Cirque du grand lac des Estaris);

- quatre réserves biologiques domaniales (RDB des Deslioures à 1' Argentière-la- Bessée, RBD du Bois du Chapitre, RBD du Bois des Ayes, RBD des Gorges de la Méou g es

- une réserve naturelle volontaire (Vallon des Combes, Partias et Condamine au Puy Saint-André);

- une zone de protection spéciale (les Ecrins);

- un parc national (les Ecrins);

98 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépaflemental des carrières des Hautes-Alpes

- un parc naturel régional (le Queyras).

L'inventaire cartographique des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a été établi, de même que la cartographie des zones d'intérêt communautaire pour les oiseaux (ZICO).

On dénombre 72 ZNIEFF de type 1, 6 ZNIEFF de type 2 (Cf. liste annexe 21) et 7 ZICO (Vallée de la Durance, Vallée du Haut Guil, Marais de Manteyer, Bois des Ayes, Bois du Chapitre, Bec de Crigne, Parc National des Ecrins).

2.3.2.2. Les sites classés et inscrits

Les sites classés et inscrits sont bien représentés dans le département.

* Les grands sites classés:

- le plateau d'Empans, - le site du Pelvoux, - la salle de danse des demoiselles de Valauria, - la plaine dite "sous le roc", - l'éboulis de pierrailles dit "casse déserte" avec les alentours, - le site de la Clarée.

Le département compte également 24 sites classés ponctuels (Cf. liste annexe 6).

* Les sites inscrits:

Le département compte 12 sites inscrits et 19 sites inscrits ponctuels (cf. liste annexe 7).

2.3.3. Analyse environnementale

Les données de l'environnement prises en compte pour le schéma ont été analysées en cinq thèmes :

- monuments historiques - sites - architecture - urbanisme - protection de la nature - les ensembles forestiers - l'eau - la vocation agicole des sols.

Des fiches juridiques réalisées par le SRPN atelier technique (1991) du Ministère de l'Environnement, relatives aux deux premiers thèmes sont reportées en annexe; de même que les fiches élaborées par les Services de I'Etat pour les données qui les concernent.

Rapporf BRGM RP 50234 FR 99 Schema dépafternental des carrières des Hautes-Alpes

* Contraintes environnementales de niveau 1 et de niveau 2

La prise en compte des données de l'environnement est aujourd'hui un passage obligé dans la procédure d'autorisation d'ouverture des carrières. Aussi avons-nous distingué deux niveaux de contraintes dans les exposés :

Le premier niveau (niveau 1) concerne les contraintes qui impliquent la consultation d'une instance ou d'un service lors d'une instruction d'une autorisation d'ouverture de carrière, ou qui interdisent l'exploitation d'une carrière. le deuxième niveau (niveau 2) concerne les contraintes ne répondant pas aux dispositions précédentes. Elles se rapportent à des espaces d'intérêt environnemental reconnu doni il îaut tenir compte et généralement repérés dans des inventaires.

Le tableau 12 récapitule les références aux données de niveau 1 de l'environnement.

100 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Tableau 12 :Données de l'environnement de niveau 1

OBJET BUT SITES CLASSES (loi du 02 05.1930) Prnedmn des sitea (sens large)

SITES INSCRITS (ioi du O2 05 1930) Praiecàon des siles (sens large) MONUMENTS HISTORIûUES II_. 4- .n.3> Pmlscbon des mxiumnb el de leun ahds (rayon de 5W rn)

LOI LlrTORAL Promonde (smr large) des communes Ihnorales dml la IlSie es1 Mepar dkrei en O3 1g88' " L1A6B-B du lol Conuli #Elil1 el des pwsa~remarquables. du palnmoine nalurd du ihttoni ccde de I."rbB"UrmI LOI MONTAGNE (ad. L145-1 b LlC-13 du Cade Pmlecdon des riter mwiragnanb (SBM large): ZOM dellmil6e par arelé inIeminisl6nel i'urbaniw) LOI SUR L~ARCHEOLOGIE PrDtedlon des siles anMo1q)iques (Id du 20.12.1979) LOI LE PAYSAGE SUR Diredive paysage (pour mCmolm) RESERVES NATURELLES (Cim. du 19.02.1008 eldu Pmlminde la faune. de la nw, des milieux nalud8, dee B~YX.dns SI$ et du sous-soI 02.11.1989) REÇERVEÇNATURELLES VOLONTAIRES PrOtROon ae la Dune, de la nwe. des milieux nmm,der eaux. des sds el du SOUS-SIsur (code mnl art. L242-llN42-12 domaines prids el R242-28 à R242-35) ARRETE DE BIOTOPE (dbcrel du 251 1,1977 ProWinda biolopes nkes=.aires à la SUNie d*espeCenpm@6e¶ WBrural an. L211-2 el R211-12 d R2ll-14) ZONES DE PROTECTION ÇPECULE P~MM dhabllais el d'aires de repduc~ond'Oiseaux sauvages (diiMiVeCEE. Li0311

PARC NATUREL REGIONAL Prolechon der sites (sens large) an R24-1 à RZ4-15 du Code rural)

PARC NATIONAL ad. Lai-1 àL241-2Onan. 17241.1 Promon des rlfe, (sens large) b R 241.71 du CaM nini) REGIME FORESTIER slalul wgmcin bc cartanes lorëu Code ioder) (coda iorebtierLl11-1) (a RESERVES BIOLOGIûUES DOMANIALES ET FORESTIERES Sauvegarde faune. me el r~sso~rcesnanirelles des fWem domaniales (Id du 10.07.1978 el ~~venlm EIaliONF du 29.07.1978)

LOI SEROT-MONICHON Fdbptivh sou3 *pime d'adminisuaüm specia*09ie DEFRICHEMENT (cd0foreder L311-i)

APPELLATION D'ORIGINE CONTROLEE PrnedimdesA.0.C. (loi du 19.07.78 nl loi du 02.07.90) 'Crirnblrs de pmtRtion des capiages Pmlectin de res-rc~ en eau polawe AEP

Rapport BRGM RP 50234 FR IO1 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

2.3.3.1. Monuments historiques - Sites - Architecture - Urbanisme

a) Contraintes de niveau 1

al) Les sites classés (Cf. annexe 6 et carte hors-texte B 1/200 000)

Il faut distinguer ici les "grands sites" (milliers d'hectares) dont la motivation de protection est l'existence d'un "monument naturel" dont l'aspect extérieur ne doit pas être modifié pour demeurer en l'état et les "petits sites" plus souvent urbains (quelques hectares) ou autour d'un monument.

Les textes n'interdisent pas formellement les carrières et prévoient pour tous travaux modifiant l'aspect du site une autorisation du ministre de l'environnement après avis de la commission départementale des sites (article 12 de la loi de 1930).

Le classement d'un site a pour objectif de le maintenir dans son état d'origine, qu'il soit naturel ou urbain.

Cependant, un site de plusieurs dizaines de milliers d'hectares peut recevoir des carrières sous certaines conditions : intérêt du gisement (surtout lorsqu'il s'agit de carrières de pierres de taille), remise en état du site.

a2) Les sites inscrits (Cf. annexe 7 et carte hors-texte à 1/200 000)

Dans la loi de 1930, les sites inscrits bénéficient d'une protection autre que celle des sites classés. La logique de la loi suppose qu'un site inscrit menacé dans son intégrité fasse l'objet d'une procédure de classement.

Cependant, il faut ici encore différencier les "grands sites" et les "petits sites".

Pour les sites inscrits, il n'y a pas de procédure d'autorisation particulière autre que l'avis de l'architecte des bâtiments de France et de la DIREN dans la procédure d'autorisation de carrière. a3) Les monuments historiques :

Les monuments inscrits ou classés génèrent des périmètres de protection (abords) d'un rayon de 500 m autour de ceux-ci. II est a noter que le rayon de protection autour des monuments historiques s'applique non pas au centre du monument mais à sa limite "extérieure".

Cependant, les textes n'interdisent pas expressément ce type d'activité, non soumise à autorisation d'urbanisme mais soumise à l'autorisation de l'Architecte des Bâtiments de France. Les carrières relèvent de l'Article 13 ter de la loi de 1913 : "Lorsqu'elle ne concerne pas des travaux pour lesquels le permis de construire est nécessaire, la

102 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

demande d'autorisation prévue a l'article 13 bis (alinéa ler) est adressée au préfet; ce dernier statue après avoir recueilli l'avis de l'architecte des bâtiments de France.

a4) Loi montagne (arîicle L 145-1 à L 145-13 du Code de l'urbanisme; Cf. annexel0)

Le département des Hautes-Alpes est le seul département des Alpes à être entièrement classé en zone de montagne ou en zone de haute montagne au sens de la loi.

a5) La loi sur l'Archéologie :

L'emplacement des sites connus est mentionné dans le POS de chaque commune et peut donc être consulté par le carrier lors du choix de l'emplacement d'une carrière.

Il semble indispensable que les contraintes archéologiques incontournables apparaissent dès l'étude d'impact exigée du carrier. Ceci d'autant que la législation en cours (directive no 85-337 du Conseil de l'Europe du 27 juin 1985, article 3, concernant l'évaluation des incidences de certains projets publics et privés sur l'environnement et le patrimoine culturel et décret no 93-245 du 25 février 1993 relatif aux études d'impact, article 2.1. prenant en compte la protection des biens et du patrimoine culturel), exige ce type de recommandation pour une reconnaissance préalable.

Toutefois, il serait illusoire de choisir l'emplacement d'une carrière d'extraction de matériaux après une simple consultation de la carte de situation des sites archéologiques COMUS en faisant l'impasse sur les terrains non prospectés ou non sondés.

Toute découverte fortuite doit faire l'objet d'une déclaration auprès des Services des antiquités historiques et préhistoriques. a6) La loi littoral :

La loi littoral (articles L 146-1 et suivants du code de l'urbanisme) s'applique aux communes riveraines de la retenue de Serre-Ponçon, plan d'eau intérieur de plus de 1 O00 hectares. b) Contraintes de niveau 2 bl) ZPPAUP (Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager)

Les zones de protection du patrimoine architectural urbain et paysager ont été instituées pour enrichir des protections existantes ou créer de nouvelles protections en concertation avec les collectivités locales. Elles créent une servitude d'utilité publique et peuvent se substituer à des sites inscrits ou des abords de monuments historiques. Elles comprennent un périmètre et un règlement.

Rapport BRGM RP 50234 FR 103 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Dans le département, il existe 6 ZPPAUP : - Embrun; - Lagrand; - Remollon; - Saint-Véran; - Serre; - Tallard-Châteauvieux.

b2) Abords de monuments historiques (à plus de 500 m)

Perspectives monumentales : certains monuments historiques importants doivent être respectés y compris dans les vues lointaines.

b3) Monuments ou éléments d'architecture non protégés

Il convient de prendre en compte les éléments existant sur les sites (chapelle, moulins, etc...). b4) Labels paysages ou loi sur le paysage (0~93-24du 8 janvier 1993) - (Cf. carte hors-texte à 1/200 000)

Il existe deux labels paysages dans le département des Hautes-Alpes :

- GAP Domaine de Charance-Les terrasses du Château (site ponctuel).

Il s'agit de la reconstruction des terrasses et l'aménagement des jardins.

- PETITE REGION GUIL-DURANCE

Concerne les communes de Saint-Clément, Châteauroux, Guillestre, Eyguiers, Saint-Crépin.

Il s'agit de la reconquête des paysages agricoles ou de points noirs paysagers et de leur mise en valeur par la mise en place de table de lecture et de sentiers de découvertes. c) Données diverses

* Documents d'urbanisme

A l'évidence, cette contrainie doit être traitée à part, pour deux raisons :

- fiabilité de l'information (elle est sujette à des variations assez rapides), - possibilité d'imposer une modification à l'aide d'une procédure visant un projet d'intérêt général (PIG), après réalisation du schéma départemental des carrières.

104 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépariemental des carrières des Hautes-Alpes

En principe, les POS prévoient les zones spécifiques où les carrières sont autorisées : certaines zones NC (richesses naturelles) et parfois ND (naturelles protégées).

d) Documents en annexe

- Fiches juridiques : Site classé Site inscrit Les prescriptions de protection prévues par la loi littoral Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres Les prescriptions de protection prévues par la loi montagne

2.3.3.2. Protection de la nature

a) Aspects réglementaires et autres

La recherche des contraintes relatives à la protection de la nature et aux espaces forestiers passe obligatoirement par l'établissement d'une hiérarchie permettant de distinguer d'une part la nature juridique et réglementaire des espaces affectés par une protection ou une gestion particulière et d'autre part les intérêts communs aux thèmes nature et forêt.

En ce qui concerne les contraintes réglementaires appliquées à des territoires particuliers, il est possible de prévoir quatre types d'entrées différentes (Cf. annexe 11) :

A) Réglementation mise en oeuvre en fonction d'objectifs

Cela intéresse tous types de milieux ou des espèces padculières ou des espaces particuliers (massifs forestiers et zones humides).

B) Réglementation liée au champ d'application de la mesure

Protection limitée aux terrains appartenant à I'Etat, collectivités locales ou à des milieux déterminés. Egalement, protection figurant dans des documents d'urbanisme ou SUI des temtoires communs.

C) Réglementation liée aux possibilités de gestion du milieu

Gestion prévue par l'acte de création (organisme créé spécialement ou existant, association, collectivité locale - établissement public, SAFER, etc ...).

Gestion non prévue (ex. : arrêté préfectoral de conservation de biotope)

Dépendant de l'acte de création, du propriétaire ou du gestionnaire (ex. : conservatoires régionaux d'espaces naturels).

D) Réglementation liée à la nature juridique de la protection instituée

Rappod BRGM RP 50234 FR 105 Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

DI) Protection réglementaire prise à l'initiative de i'Etat, Protection réglementaire prise à l'initiative du propriétaire, Protection réglementaire prise a l'initiative des collectivités locales.

D2) Protection mise en oeuvre par la maîtrise foncière par le biais d'une personne publique ou d'une personne privée.

D3) Protection conventionnelle.

D4) Protection issue d'un engagement international.

D5) Reconnaissance de l'intérêt écologique d'un milieu.

Pour ce qui n'est pas strictement réglementaire, certains thèmes représentatifs d'intérêts biologiques, patrimoniaux et paysagers. sont présentés sous forme de fiches en fin de chapitre.

b) Contraintes de niveau 1

Les espaces protégés au titre de la loi du 10 juillet 1976 sont cartographiés. Il s'agit des réserves naturelles, des réserves naturelles volontaires et des biotopes protégés par des arrêtés préfectoraux.

bl) Les réserves naturelles (Cf. annexe 12)

Il en existe quatre dans le département ; elles ont été créées par décret du 15 mai 1974 :

- Versant Nord des Pics du Combeynot, sur les communes de Monetier-les-Bains et de Villar-d'Arme;

- Haute Vallée de Saint-Pierre, sur la commune du Pelvoux;

- Haute Vallée de la Séveraisse sur la commune de La-Chapelle-en-Valgaudernar;

- Cirque du grand lac des Estaris sur la commune d'Orcières

Les territoires classés en réserve naturelle ne peuvent être ni détruits ni modifiés dans leur état ou leur aspect sauf autorisation spéciale de l'autorité administrative (le Ministre de I'Environnement) article L332-9 du Code de I'Environnement. b2) Les réserves naturelles volontaires (Cf. annexe 13 et carte hors-texte à 1/200 000)

11 en existe une dans le département des Hautes-Alpes :

- la réserve naturelle volontaire du Valion des Combes, Partias et Condamine sur la commune de Puy-Saint-André à été créée en 1990 - 686 hectares.

IO6 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma déparfernenial des carrières des Hautes-Alpes

Elles sont créées à l'initiative d'un propriétaire pour assurer la protection de ses terrains dans la mesure où la faune et la flore présentent un intérêt particulier sur le plan scientifique et écologique.

L'agrémenl est prononcé par le préfel après consultation des différents services compétents et du Conseil Municipal, pour une période de six ans renouvelable par tacite reconduction.

La décision d'agrément prévoil la réglementation applicable dans la réserve. Le propriétaire ne peut en garder la gestion ou la confier à un organisme compétent.

b3) Les bioiopes protégés par des arrêtés préfectoraux (Cf. annexe 14 et carte hors- texte à 1/200 000)

Il en existe trois dans le département des Hautes-Alpes :

- Sources de la Guisane : zones humides d'altitude protégées en 1987 - 31 hectares - Le Monetier-les-Bains:

- Marais de Manteyer et de la Roche des Arnauds : espèces d'oiseaux protégées en 1986 - 62 hectares ;

- Adoux du Grépon à Champcella : cours d'eau rirpisylve et falaises protégées en 1998 - 101 hectares.

Les arrêtés préfectoraux de conservation des biotopes permettent au préfet de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la protection des biotopes indispensables à la survie d'espèces protégées, en application des articles 3 et 4 de la loi du 10 juillet 1976. Cette réglementation permet d'assurer la protection des milieux sans toutefois pouvoir intervenir directement sur les espèces qui y vivent. La procédure est légère. Elle ne nécessite pas le recours à l'enquête publique.

b4) Les réserves biologiques domaniales et €orestières (Cf. annexes 15, 16, 17)

Les réserves biologiques domaniales et forestières du département sont :

- Les Deslioures à l'Argentière-la-Bessée- 17 hectares - 1993 - le bois des Ayes, - le bois du Chapitre, - les gorges de la Méouges.

11 s'agit de réserves à objectif biologique créées en forêts domaniales (Cf. convention générale en annexe) ou non domaniales appartenant aux communes, aux départements, aux régions et aux établissements publics, bénéficiant du régime forestier (gérées par I'ONF).

Rapporl BRGM RP 50234 FR 107

~ Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Les carrières y sont interdites.

b5) Parc national (art. L 241-1 à L241-20 et R241-1 à R241-71 du Code rural) (Cf. annexe 19 et carte hors-texte à 1/200 000) : Parc national des Ecrins.

Le Parc National des Ecnns a été créé par décret no 73-378 du 27 mars 1973.

11 comprend : - une zone centrale dont l'objectif est la préservation du patrimoine naturel. L'exploitation de carrières n'y est pas autorisée. - une zone périphérique ou sont mis en œuvre ((un ensemble de réalisations et d'améliorations d'ordre social, économique et culturel tout en rendant plus efficace la protection de la nature dans le parc D. Dans cette zone les études d'impact doivent être soumises à l'avis du Directeur du Parc National.

Dans le département des Hautes-Alpes, 43 communes sont comprises dans le Parc National des Ecrins (zone centrai etfou zone périphérique).

L'objectif du Parc National est la protection de la faune, de la flore, des eaux, de l'atmosphère, du milieu naturel en générai.

La création d'un Parc national permet la protection de vastes entités géographiques, avec des contraintes réglementaires importantes.

La protection établie doit concilier les impératifs de la préservation du milieu naturel, l'utilisation normale et la mise en valeur des territoires classés.

La réglementation est adaptée au caractère de chaque Parc. 11 est nécessaire de se reporter au décret de création du Parc pour la connaître dans le détail. b6) Parc naturel régional (art. L 244-15 du Code rural) (Cf. annexe 20 et carte hors-texte à 1/200 000) : Parc Naturel Régional du Queyras.

Le parc naturel régional du Queyras couvre la totalité des communes dAbriès, Aiguilles, Arvieux, Ceillac, Château-Ville-Vieille, Molines, Ristolas et Saint-Véran, et partiellement les communes d', Guillestre et Vars.

Le parc a été créé en janvier 1977 avec un renouvellement de son classement par décret en date du 14 avril 1997 suite au fondement de sa Charte.

La gestion du parc créé en 1977 est assuré par un syndicat mixte dénommé "Syndicat mixte du parc naturel du Queyras".

108 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

b7) Les zones de protection spéciale (Directives communautaires 79/409 et 92/43) (Cf. annexes 18, carte hors-texte a 1/200 000)

La zone de protection spéciale existante dans le département des Hautes-Alpes correspond au périmètre de la zone centrale du parc national des Ecrins.

La directive communautaire no 79/409 entrée en vigueur le 6 avril 1981 demande aux Etats-membres de prendre "toutes les mesures nécessaires pour préserver, maintenir ou rétablir une diversité et une superficie suffisante d'habitats pour toutes les espèces d'oiseaux vivant naturellement à l'état sauvage sur le territoire européen" de la communauté.

Pour les espèces de l'annexe 1 de cette directive, c'est-à-dire les plus menacées de la communauté, chaque Etat doit classer les sites les plus appropriés à leur conservation en "zones de protection spéciale" ZPS.

Dans ces ZPS, les Etats-membres doivent définir les mesures de protection adéquats garantissant la pérennité des populations d'oiseaux et de leurs habitats.

II doit en être de même pour les espèces migratrices non visées à l'annexe 1 sus dite, dont la venue est régulière, compte tenu des besoins de protection dans la communauté en ce qui concerne leurs aires de reproduction, de mue, d'hivernage ou leurs zones de haltes migratoires. Enfin, la directive insiste sur la protection des zones humides d'importance internationale. Afin de permettre à 1'Etat de déclarer des ZPS., le secrétariat faundflore avait établi en 1980 une première liste de sites éligibles. Depuis cette époque, les connaissances ornithologiques se sont fortement améliorées dans de nombreuses régions et différents critères permettant de déterminer ces zones ont été établis.

Le classement en ZPS. est un engagement de I'Etat. L'Etat, en désignant une ZPS. se doit d'y garantir que seront évitées "la pollution ou la détérioration des habitants ainsi que les perturbations touchant les oiseaux, pour autant qu'elles aient un effet significatif eu égard aux objecîifs du présent article" (termes de la directive).

Le classement s'effectue par les autorités françaises (ministère de l'environnement), qui transmettent les zones désignées à la commission des Communautés européennes par le canal des instances interministérielles et la représentation française auprès de la commission.

Peuvent être désignés en ZPS. :

- les espaces protégés réglementairement au titre de la loi sur la protection de la nature ou de la protection des sites ;

- les espaces dont 1'Etat maîtrise le foncier ;

Rappod BRGM RP 50234 FR 1O9 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

- dans le domaine public maritime et fluvial, les zones en réserve de chasse ;

- les espaces protégés (par exemple : les réserves naturelles volontaires) ;

- les espaces inclus dans une ZICO et concernés par l'article L 146.6 du code de l'urbanisme (loi littoral), etc ...

b8) Les frayères, l'intérêt piscicole

Rappel : Respect des débits réservés - Article L.232-5 du Code rural :

"Toul ouvrage à construire dans le lit d'un cours d'eau doit comporter des dispositifs maintenant dans ce lit un débit minimal garantissant en permanence la vie, la circulation et la reproduction des espèces qui peuplent les eaux au moment de l'installation de l'ouvrage ainsi que, le cas échéant, des dispositifs empêchant la pénétration du poisson dans les canaux d'amenée et de fuite.

Ce débit minimal ne doit pas être inférieur au dixième du module du cours d'eau au droit de l'ouvrage correspondant au débit moyen inter annuel, évalué à partir des informations disponibles portant sur une période minimale de cinq années, ou au débit à l'amont immédiat de l'ouvrage, si celui-ci est inférieur.

Toutefois pour les cours d'eau ou parties de cours d'eau dont le module est supérieur à 80 mètres cube par seconde, des décrets en Conseil d'Etat pourront, pour chacun d'eux, fixer à ce débit minimal une limite inférieure qui ne devra se situer au-dessous du vingtième de ce module.

L'exploitant de l'ouvrage est tenu d'assurer le fonctionnement et l'entretien des dispositifs garantissant dans le lit du cours d'eau le débit minimal défini aux deux alinéas précédents.

Les dispositions prévues aux alinéas précédents seront étendues aux ouvrages existants au 30 juin 1984 par éduction progressive de l'écart par rapport à la situation actuelle. Ces dispositions s'appliqueront intégralement au renouvellement des concessions ou autorisations de ces ouvrages.

Dans un délai de trois ans à compter du 30 juin 1984, leur débit minimal devra, sauf impossibilité technique inhérente à leur conception, être augmenté de manière à atteindre le quart des valeurs fixées aux deuxième et troisième alinéas du présent article. Dans un délai de cinq ans, le Gouvernement présentera au parlement un bilan de l'application du présent alinéa.

L'application des dispositions du présent article ne donne lieu à aucune indemnité.

110 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Le Petit Buech :

Le schéma de vocation piscicole et halieutique classe la rivière en première catégorie (1A de la source à Veynes, 1B jusqu'au Buech).

A l'amont, le secteur est assez fréquenté, compte tenu de la diversité des biotopes et des accès généralement aisés.

De plus, la présence de seuils, de zones sèches, ainsi que les difficultés d'accès, limitent la fréquentation.

Il s'agit donc, hormis le secteur amont, d'un domaine piscicole très dégradé, qui ne présente que peu de potentialités de reconquête en l'état.

Le Grand Buech :

Le schéma de vocation piscicole et halieutique classe la rivière en première catégorie ; la valeur en terme de potentialités de pêche differe toutefois d'un point à l'autre :

à l'amont du barrage de Saint-Sauveur: les potentialités sont fortes mais relativement peu exploitées. Plusieurs sites d'alevinage sont à noter ;

barrage de Saint-Sauveur à la Blaisance : fortes potentialités, liées à des sites de frayère (au niveau de I'adoux de Montrond), ainsi qu'en de nombreux points d'alevinage. La fréquentation est modérée ;

de la Blaisance à la confluence avec la Durance : les potentialités sont inférieures au secteur amont ; la disparition des frayères a été constatée au cours des deux dernières décennies. La fréquentation est assez importante, liée a des accès faciles et des berges relativement stables.

Durance aval :

En l'état actuel, la valeur piscicole des eaux de la Durance s'établit en deuxième catégorie ; le passage en première catégorie sur le tronçon Serre-Ponçon-la Saulce est en cours d'instruction.

Après consultation des deux Fédérations départementales de pêche et pisciculture (04, 05), il apparaît que la régulation du lit (passage à 1,5 m3h) ait eu des conséquences défavorables sur ce type d'activité. En effet, la baisse du débit s'est traduite par un ralentissement de l'écoulement et donc un envasement de certains points. Il s'agit d'un phénomène hydrodynamique courant, dont les conséquences sur la faune sont bien connues :

. baisse de la diversité spécifique, . diminution des populations de salmonidés,

Rapport BRGM RP 50234 FR 111 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

augmentation des populations de cyprinidés.

De plus, les activités extractives, aujourd'hui en forle régression, ont eu un effet néfaste sur les frayères à salmonidés de par l'augmentation des teneurs en MES.

II ne semble pas exister de site privilégié sur le secteur concerné. Des pêches électriques, réalisées par le CEMAGREF, en 1986 et 1987, en plusieurs points ont donné des résultats très comparables, les espèces les plus couramment pêchées étant la truite, le barbeau, le chevesne et le blageon.

Globalement, les populations de poisson appartiennent aux groupes socio-écologiques :

. BI de Serre-Ponçon au pont de l'Archidiacre, . B3 et B4 à l'aval.

Trois AAPP "exploitent" le domaine de rivière étudié, regroupant :

2 O00 pêcheurs pour AAPP Sisteron, . 3 500 pêcheurs pour AAPP Gap, . 200 pêcheurs pour AAPP Monetier-Allemont.

A noter également :

qu'un schéma à vocation piscicole el halieutique a été établi en 1986 dans le département des Hautes-Alpes ;

qu'un schéma de même type est en cours d'étude pour les Alpes de Haute-Provence.

Durance amont :

La Durance est un cours d'eau salmonicole, à fortes potentialités piscicoles sur tout son tracé. Elle est régulièrement exploitée par 6 AAPP.

Au plan piscicole, les inventaires réalisés ne sont que très partiels, compte tenu du débit important de la Durance et de la difficulté de réaliser les pêches électriques représentatives. A l'exception des secteurs amont où la présence de saumon de fontaine est notée (effet des repeuplements), et de l'extrémité aval où des remontées de poissons blancs à partir de la retenue de Serre-Ponçon se produisent, seule la truite Fario est présente. Les densités sont importantes (très supérieures à 200 kg/ha). Il est également à noter la présence de truites de lac qui remontent dans la Durance pour frayer entre Saint-Clément et l'Argentière.

Dans les secteurs court-circuités par les ouvrages hydroélectriques la biomasse est plus faible.

112 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

Sur le secteur intermédiaire, Argentière, Saint-Clément et Guillestre, se développent de nombreuses frayères sur des adoux, dont le nombre et l'activité biologique diminuent depuis deux décennies.

Le Drac :

Le Drac est globalement en première catégorie piscicole, mais est altéré en plusieurs endroits. Cinq AAPP sont présentes sur le site (Gap, Saint-Bonnet, Chabottes, Servesairette, Saint-Firmin).

Drac blanc/Drac noir

Secteur à faibles potentialités piscicoles du fait de lignes d'eau basses, d'une uniformité des biotopes et de cmes brutales. Le secteur est régulièrement aleviné et présente un intérêt piscicole notable.

Confluence à Saint-Julien

L'élargissement du lit, lié à une grande diversité de biotopes se traduit par une qualité piscicole plus grande. Le site présente des potentialités de frayères, mais la baisse des lignes d'eau à petit à petit chassé le poisson.

Saint-Julien a Servesairette

Il s'agit du lit encaissé à faciès lotique. Les potentialités de frayères sont faibles. Par contre, le site est très fréquenté car il est calme et discret.

Servesairette à aval

Il s'agit là d'un secteur de fort intérêt piscicole lié à des biotopes variés, à des zones de calme et zones agitées alternées, etc.

Le Guii :

Le Gui1 est une rivière de première catégorie piscicole, une des meilleures de la région. Elle est exploitée par deux AAPP (Aiguilles et Guillestre), soit 2 550 pêcheurs, confortés par une forte fréquentation départementale et régionale.

Deux alevinages annuels sont effectués : à la ponte (alevins) et en autonome (empoissonnement), à partir de deux bassins de grossissement à Aiguilles et Albères.

Le Gui1 est le siège de nombreuses frayères naturelles, notamment à l'amont de Ristolas, à l'aval d'Aiguilles, et dans les Iscles ; ces frayeres sont mises en danger par les exploitations ponctuelles de granulats, au niveau de chaque commune. A l'amont, le gel et les assecs constituent des facteurs limitants. La mobilité des poissons est limiiée par des seuils difficiles à franchir (Ristolas et Maison-du-Roy).

Rapport BRGM RP 50234 FR 113

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Schéma dépadernental des carrières des Hautes-Alpes

Synthèse sur les espèces à valeur patrimoniale

L'Apron "Zingel Asper" Linnée

Présentation de l'espèce - Biologie

L'Apron est une espèce endémique du bassin du Rhône, répartie sur le Rhône et ses affluents, Ardèche, Drome, Doubs, Durance. Comparé à sa répartition du début du siècle, 90 % de son Lerritoire n'est plus peuplé. Subsistent des populations pérennes sur l'Ardèche, la Drome el la Durance. C'est une espèce qui affectionne les eaux pures à fond de gravier. Ce poisson est très sensible aux pollutions chimiques, mécaniques et aux modifications de l'habitat. Statut juridique

L'Apron est une espèce unique au monde. Elle est protégée tant au niveau européen que national.

Au niveau mondial, elle es1 inscrite sur la liste rouge des espèces gravement menacées d'extinction.

Au niveau européen, elle est inscrite à l'annexe 2 et 4 de la directive habitat. Inscrite aussi à l'annexe 2 de la convention de Berne.

Au niveau national, l'espèce est classée comme espèce en danger dans le livre rouge des espèces menacées.

Plusieurs textes protègent 1'Apron :

- code rural par ses articles de loi pêche sur les zones d'alimentation et de reproduction des poissons, - au niveau protection de la nature, l'espèce est susceptible de bénéficier des mesures de protection par arrêté de biotope, - la destruction et l'enlèvement des œufs sont interdits sur l'ensemble du territoire, - depuis juillet 1999, 1'Apron est classé, par arrêté ministériel, comme une espèce menacée d'extinction sur le territoire national au même titre que la loutre ou le lynx.

Un programme européen LIFE de sauvegarde de l'espèce est en cours sur l'Ardèche et la vallée du Rhône. La présence de 1'Apron sur un cours d'eau devrait influencer nécessairement l'existence d'une zone Natura 200 sur le site.

L'Apron dans les Hautes-Alpes

Depuis 1998, le Conseil Supérieur de la pêche et le laboratoire d'ichtyologie de l'université de Provence conduisent une étude sur la biologie de l'espèce.

116 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Celle-ci est répartie sur deux cours d'eau par des données validées :

- le Buech, d'Eyguians jusqu'à sa confluence avec la Durance, - la Durance de la Saulce jusqu'à Sisteron.

Les premières données des analyses génétiques (J. Laroche, Lyon 1) démontrent l'existence d'une différenciation moléculaire entre la population Durance et les autres populaiions françaises. La souche Durance-Buech est donc unique au monde. Des mesures particulières de gestion doivent être prises en ce qui concernent les travaux et interventions en cours d'eau.

La protection de l'espèce dans les Hautes-Alpes

La protection des sites à Apron est analysée par le Conseil Supérieur de la Pêche sous plusieurs angles.

L'intervention judiciaire directe.

Toutes actions entraînant des déséquilibres ou la disparition de spécimens sur les cours d'eau sont réprimées par des procès verbaux. Plusieurs réglementations entre en ligne de compte :

- loi sur l'eau, - loipèche, - protection de la nature.

Toutes les interventions dans le lit mineur du cours d'eau sont concernées.

Les autorisations données au titre des installations classées ou de la loi sur l'eau doivent prendre en compte la présence de l'espèce.

Les activités soumises a déclaration loi sur l'eau doivent être requalifiées en autorisation sur ces zones.

Les activités n'entrant pas dans la nomenclature, doivent entrer dans le cadre d'une autorisation "pêche" avec des prescriptions de travaux.

Les prescriptions de travaux.

Celles-ci prennent en compte la biologie de l'espèce, quelques exemples :

- pas d'ouvrages infranchissables, - limiter les matières en suspension dans l'eau, obligation de bassins de décantation efficaces, - mainienir des faciès d'écoulement diversifiés, ne pas altérer les tresses du lit et annexes hydrauliques. Pas de recalibrage,

Rappod BRGM RP 50234 FR 117

~~ ~~ Schéma départemenlal des carrières des Hautes-Alpes

- éviter les poses de buses, les buses mal calibrées (exemple : Monétier Allemont), entraînant une sédimentation majeure des zones amont, - tous travaux doivent être limités entre janvier et fin avril, période de reproduction de l'espèce.

Tous les travaux envisagés doivent faire l'objet de prescriptions particulières. Répartition de l'espèce dans les Hautes-Alpes

Les études engagées, depuis 1998, ont permis d'affiner la connaissance sur la répartition départementale de ce poisson. (Voir, Biologie et réparlition de I'Apron sur l'axe Durance amont, CSP 05 - Universi té de Provence, février 2000).

Deux cours d'eau sont concernés : la Durance et le Buech.

Répariilion sur la Durance :

La présence de 1'Apron sur la Durance est certifiée de la Saulce au lac de Sisteron.

Sa présence est plus sporadique de la Saulce jusqu'aux établissements Colombéro.

A partir de Monétier Allemont, sa présence est continue (Ventavon, Rourebeau, Le Poêt, Fontbetton).

Répartilion sur le Buech :

La présence est certifiée par pêche électrique et observations visuelles de la confluence avec la Durance, sur Ribiers à l'aval de la confluence Méouge, Laragne amont jusqu'au pont d'Eyguians. Conclusion

Le département des Hautes-Alpes recèle d'une population unique d'Apron mondialement menacée d'extinction. La gestion et l'étude de ce poisson intéressent au plus haut point notre établissement ainsi que les gestionnaires de la pêche (FAAPMA 05). La présence de cette espèce doit conditionner les travaux et aménagements envisagés. Dans le cas ou sur des zones certifiées, des opérations seraient conduites de manière non concertée et porteraient atteintes aux peuplements en place, des procédures judiciaires, au titre des diverses législations, seraient engagées. c). Contraintes de niveau 2 ci) Le Réseau Natura 2000 (Cf. annexe 27) cla) Directives Oiseaux : Les ZICO (carte hors-texte à 1/200 000)

Les ZICO (zones d'importance communautaire pour les oiseaux) ont été établies en application de la directive CEE 74/409 sur la protection des oiseaux et de leurs habitats.

118 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma déparlemenlai des carrières des Hautes-Alpes

Les ZICO, après validation, doivent servir de base à la politique de protection du ministère de l’environnement : elles sont appelées à être désignées en zones de protection spéciale (ZPS), en tout ou en partie.

Sept zones d’importance communautaire pour les oiseaux (ZICO) font partie de l’inventaire du département :

- la vallée de la Durance - la vallée du Haut Gui1 - les marais de Manteyer - le bois des Ayes - le bois du Chapitre - le bec de Crigne - le Parc national des Ecrins

clb) Directive Habitats (Cf. annexe 28 et carte hors-texte à 1/200 O00 des PSIC : proposition de sites d’intérêt communautaire)

Une démarche européenne d’application de la Directive Habitats en vue de créer un réseau d’espaces protégés en l’an 2000 (Natura 2000) est en cours.

La directive communautaire no 92/43 dite (( Directive Habitats )) demande aux états membres ((de contribuer à assurer la biodiversité par la conservation des habitats naturels ainsi que de la flore et de la faune sauvages sur leur temtoire », de prendre toutes les mesures visant à maintenir ou rétablir certains habitais et espèces (( dans un état de conservation favorable )) en tenant compte (( des exigences économiques sociales et culturelles ainsi que des particularités régionales et locales D.

La directive s’applique aux habitats naturels d’intérêt communautaire (mentionnés à l’annexe i), aux espèces animales et végétales d’intérêt communautaire (mentionnées à l’annexe 2). L’annexe 4 liste les espèces qui nécessitent une protection stricte.

A ce jour et pour le département des Hautes-Alpes, sept sites d’intérêt communautaire ont été proposés à la Commission Européenne

Deux d’entre eux ayant fait l’objet de documents d’objectifs élaborés localement sont approuvés par le Préfet des Hautes Alpes : site du Vallon du Fournel -les Bans; site du steppique durancien et queyrassin et font l’objet de mise en oeuvre de mesures de gestion. c2) Les ZNIEFF (Cf. annexe 21 et carte hors-texte à 1/200 000)

L’inventaire du patrimoine naturel ou inventaire des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique est reporté sur carte à 1/200 O00 ).(Cf. carte hors texte).

Rapporl BRGM RP 50234 FR 119 ~ ~~ ~ ~~~~ - ~~ ~ ~

Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Trois types d'information sont indiqués : les zones et sous-zones, les zones ponctuelles, les zones linéaires et les stations isolées.

La notice de présentation de l'inventaire présente dans le détail les différents types de zones.

11 faut rappeler que ce document n'a pas de caractère réglementaire et laisse aux différents acteurs el opérateurs la responsabilité d'opérer leurs choix en toute connaissance de cause.

d) Documents en annexe

- Fiches juridiques :

Réserve naturelle Réserve naturelle volontaire Arrêté préfectoral de conservation des biotopes Réserve biologique domaniale Réserve biologique fores tiere Zone de protection spéciale Parc national Parc naturel régional ZNIEFF Zone spéciale de conservation Directive habitats

- Classement des différentes modalités de protection et de gestion des milieux naturels - Convention générale concernant les réserves biologiques domaniales. - Le Réseau Natura 2000.

2.3.3.3. Ensembles forestiers

On pourra se reporter aux données cartographiques existanies, notamment ù la carte générale ù U100 O00 de I'ONF des terrains bénéjiciant du Régime foreslier Iforéts appartenant à des collectivités publiques ou Ù 1'EtaQ.

Avec une superficie de 548 965 ha dont 193 576 ha boisés, les Hautes-Alpes ont un taux de boisement (34 %) supérieur au taux moyen national (28 %) bien qu'une partie importante du département se situe au-dessus de la limite supérieure de la végétation forestière.

Les régions du Bochaine et du Rosannais ont les taux de boisement les plus élevés, respectivement 65,4 % et 59,5 % ; les régions les moins boisées sont le Briançonnais (20,4 %) et le Valgaudemar (18,7 %) dans lesquelles on trouve les sommets les plus élevés des Alpes du Sud.

120 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

La forêt communale non soumise et la forêt particulière occupent 48,2 % de la surface répartie entre plus de 19 O00 propriétaires. Les forêts communales représentent 37,6 % et les forêts domaniales 14,2 %.

La forêt des Hautes-Alpes est composée en surface de 80 % d'essences résineuses (pin sylvestre et mélèze essentiellement) et de 20 % d'essences feuillus (chêne et hêtre).

La forêt de production occupe 167 320 ha soit 86,4 % de la superficie totale forestière

Le volume total sur pied de cette forêt de production est de plus de 20,9 millions de m3 détenu pour 39 % par les particuliers et pour 61 % par les collectivités et l'Etat.

L'accroissement biologique est d'environ 624 500 m' par an

La récolte annuelle es1 d'environ de 130 O00 m3 dont 100 O00 m' commercialisés avec 75 % de bois d'œuvre (récolte nationale 36,7 millions de m' en 1997).

La surface boisée du département en 1997 est de 193 576 ha au lieu de 161 330 en 1984, ce qui représente une progression de 32 246 ha (soit 20 % de la surface boisée en 1984) ; le taux de boisement est ainsi passé de 28,4 à 34 %.

Depuis un siécle, la superficie forestière des Hautes-Alpes a augmenté de plus de 75 %.

L'évolution depuis un siècle de la surface boisée est indiquée par la série chronologique suivante :

9 Enquête de 1878 108 964 ha > Enquêie Deaubré (1904 - 1908) 147 601 ha 9 Cadastre 1948 130 593 ha 9 Enquête "Teruti" 1972 138 O00 ha 9 IFN 1973 152 650 ha 9 Enquête "Teruti" 1984 161 330 ha 9 IFN 1984 170 700 ha 9 IFN 1997 193 576 ha

Cette série, malgré la diversité de ses sources, montre une forte progression de la forêt : 83 612 ha en 119 ans, soit près de 78 % de la surface initiale : cela représente une progression moyenne de la surface boisée de 0,65 % par an (et de 2 % par an pendant les 10 dernières années).

L'ensemble des chiffres de la page précédente, extraits du dernier passage de I'IFN 97 indiquent :

- le poids important de la forêt soumise (51,8 % de la surface) qui en outre représente 80 'Y0 de la récolte, - le très fort morcellement de la forêt privée,

Rapporf BRGM RP 50234 FR 121

-~ ~~ ~ Schéma déparlemental des carrières des Haules-Alpes

- la prépondérance de la forêt résineuse (80 %) avec une spécificiié importante relative au mélèze (31 %) et la majorité du pin noir et du pin sylvestre (53,5 %), - une sous exploitation manifeste notamment des petits bois.

En outre le département des Hautes-Alpes est le premier producteur de bois d'œuvre de la région PACA (essentiellement en sapin et mélèze).

a) Contraintes de niveau 1

al) Le régime ïorestier (Cf. annexe 22)

Le Régime forestier est l'ensemble des règles spéciales d'ordre public défini par le Code forestier (et les lextes pris pour son application) en vue d'assurer la conservation et la mise en valeur des bois et forêts.

C'est un statut obligatoire pour certaines forêts énumérées par l'article L 111.1 du Code forestier.

II constitue un ensemble indivisible de règles techniques, judiciaires et administratives qui déroge au Droit Commun, Civil et Pénal applicable aux autres propriétés boisées non soumises au Régime forestier. Ces règles sont mises en oeuvre par l'administration des eaux et forêts, dont les attributions, pour ce qui concerne ces matières, ont été transférées à l'Office national des forêts.

a2) Le déïrichement (Cf. annexe 24)

En dehors des cas dans lesquels le propriétaire d'un terrain boisé peul procéder à son défrichement sans avoir à obtenir une autorisation spécifique (article L 31 1.2 du Code forestier), tous les défrichements sont soumis à autorisation préalable (article L 3 1 1.1 du Code forestier). Les défrichements de bois appartenant à une collectivité sont soumis à autorisation, sans exception.

Toute demande de défrichement (en 2 exemplaires) doit être enregistrée à la sous- préfecture de situation des bois lorsque ceux-ci appartiennent à un particulier, ou à la direction départementale de l'agriculture et de la forêt pour les bois appartenant à une collectivité. b) Contraintes de niveau 2 bl) La loi SEROT-MONICHON - (Cf. annexe 23: fiche Forêts privées sous régime d'administration spéciale).

Certaines forêts privées se trouvent placées sous un régime particulier, lié au fait que leur propriétaire a obtenu certains aménagements fiscaux (loi Sérot-Monichon).

122 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrieres des Hautes-Alpes

En bénéficient les propriétaires qui en font la demande, et dont la forêt est considérée (par la DDAF) comme susceptible d'aménagement et d'exploitation régulière.

Le propriétaire s'engage à maintenir l'état boisé pendant 30 ans.

Avant la création d'une camere, il convient de se renseigner auprès du propriétaire sur l'existence ou non d'un tel régime dans sa propriété.

b2) Les peuplements porte-graines (Cf. annexe 25)

Il s'agit de peuplements forestiers dans lesquels les spécialistes considèrent que les arbres possèdent des qualités génétiques supérieures à celles des peuplements courants.

c) Aspects connexes

- Lutte anti-incendie : interdiction de couper ou d'agrandir les pistes DFCI. (Cf. annexe 26 : fiche DFCI). - Plan départemental d'itinéraires et de randonnées. - Forêts de protection. - Réserves de chasse el de faune sauvage. Ces réserves sont contemporaines et donc non réglementaires. d). Documents en annexe

- Le régime forestier. - Forêts privées sous régime d'administration spéciale. - Le défrichement. - Ilots forestiers d'intérêt particulier. - Fiche DFCI.

123 Schéma départemenlal des carrières des Hautes-Alpes

2.3.3.4. Les données sur l'eau

Article la de la loi du 3/1/92 sur l'eau. "L'eaufaitpartie du patrimoine commun de la naiion. Sa protection, so mise en valeur et le développement de la ressource utilisable. dans le respect des équilibres naiurels. sont d'intéréi général".

La loi sur l'eau du 3 janvier 1992 (Art. 3 à 5) crée deux instruments de planification, les schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et les schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE).

Le SDAGE, élaboré dans un délais de cinq ans à partir de la publication de la loi, fixe "pour chaque bassin ou groupement de bassins les orientations fondamentales d'une gestion équilibrée de la ressource en eau".

Cette gestion équilibrée vise, notamment la préservation des écosystèmes aquatiques, des sites et zones humides, la protection contre la pollution et la restauration de la qualité des eaux, la protection de la ressource en eau, notamment celle en eau potable. Elle doit également satisfaire à leur libre écoulemeni.

Les autorisations de carrières qui peuvent avoir un impact notable sur l'eau, notamment celles autorisant les extractions en nappe alluviale, doivent être compatibles avec les orienlations el les objectifs des SDAGE et des SAGE.

2.3.3.4.1. La circulaire ministérielle du 4 mai 1995

La circulaire ministérielle du 4 mai 1995 précise les conditions de mise en oeuvre d'orientation politique et de coordination entre les SDAGE, les SAGE et les schéma des carrières pour ce qui concerne les extractions de granulats.

Les orientations que les SDAGE, les SAGE et les schémas départementaux des carrières devront privilégier dans le domaine des extractions de granulats en nappe alluviales visent d'une part l'arrêt définitif des extractions en lit mineur des cours d'eau, d'autre part la limitation des extractions en lit majeur.

- arrêt des extraction en lit mineur

Conformément à l'arrêté du 22 septembre 1994, il ne doit plus être délivré d'autorisation permettant d'extraire des granulats en lit mineur des cours d'eau et des plans d'eau traversés par des cours d'eau; ce quelle que soit la taille des cours d'eau et des plans d'eau.

Les opérations qui ont pour vocation première I'aménagemeni ou l'entretien des cours d'eau et des plans d'eau est possible, mais elles nécessitent une autorisation au titre de la législation des installations classées dès lors qu'elles remplissent les conditions de la rubrique 2510 de la nomenclature des installations classées (les quantités extraites et utilisées par ailleurs supérieures à 2 O00 tonnes.

124 Rapporl BRGM RP 50234 FR

Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

- les conditions de limitation des extractions en lit majeur

Les extractions en lit majeur (le lit majeur correspond à la zone inondable) peuvent avoir un impact sur les intérêts visés par la loi n"92-3 du 3 janvier sur l'eau :

par la consommation d'espace correspondant à des écosystèmes aquatiques, des sites et des zones humides qui se traduit par un impact sur le paysage, la faune et la flore;

par la découverte de la nappe qui peut la rendre vulnérable. Cette nappe peu constiîuer un gisement d'eau potable;

par le rejet de certains effluents résultant de l'activité de traitement des granulats;

par leur impact sur le régime des eaux superficielles et souterraines. Il convient notamment :

que les zones des vallées ayant subi une très forte exploitation et dont les séquelles se traduisent par un mitage important du paysage par des plans d'eau ne soient plus exploités par des carrières nouvelles, sauf si un réaménagement le justifie. Une restauration de ces zones doit égaiement être envisagée.

que les zones où l'implantation des carrières aurait des conséquences négatives sur l'écoulement des crues soient définies.

Les extractions doivent être suffisamment éloignées du lit mineur pour éviter une captation par le cours d'eau. D'une manière générale, l'exploitation d'une carrière ne doit pas impliquer de mesures hydrauliques compensatrices (il s'agit de tout type de protection des berges et d'endiguement).

que les exploitations de carrières dans le lit majeur n'aboutissent pas a la multiplication incohérente de plans d'eau susceptibles de dégrader le paysage en fin d'exploitation ne dégradent pas en fin d'exploitation le paysage. L'étude d'impact doit démontrer que le réaménagement n'aboutit pas à un tel résultat; elle prend en compte les pians d'eau déjà existants le long du cours d'eau. Le site réaménagé ne doit pas constituer un obstacle à l'écoulement des crues et doit être compatible avec le caractère inondable de la zone où il est implanté.

que les rejets dans le milieu naturel d'eaux résiduaires résultant du traitement des matériaux de carrières soient compatibles avec les objectifs de qualité du milieu.

2.3.3.4.2. les préconisations du SDAGE concernant l'extraction de matériaux alluvionnaires

Ces préconisations sont issues de la "note technique SDAGE : Exlraction de matériaux et protection des milieux aquatique", document approuvé par le Comité de bassin du 11 juillet 1996.

126 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Rappels et définitions

* Le décret du 9 juin 1994, un nouveau régime juridique des carrières.

Article 130 du Code minier, lois du 4 janvier 1993 et du 2 février 1995.

Relèvent dune autorisation au titre de la législation sur les ICPE, toutes les carrières ainsi que "les opérations de dragage des cours d'eau et les affouillements du sol portant sur une superficie ou une quantité de matériaux au moins égale au seuil fixé par décret en Conseil dEtat (2000t) ; lorsque les matériaux extraits sont commercialisés ou utilisés à d'autres fins que la réalisation de l'ouvrage sur i'emprise duquel ils ont été extrails".

Précision apportée sur le décret du 9 juin 1994 modifiant la nomenclature des installations classées: sont considérées comme installations classées "les opérations de dragage des cours d'eau et plans d'eau (à l'exception des opérations présentant un caractère d'urgence destinées à assurer le libre écoulement des eaux), lorsque les matériaux sont utilisés, et lorsqu'elles portent sur une quantité à extraire supérieure à 2000 tonnes".

Toutes les extractions réglementées antérieurement ne pouvant justifier au 9 juin 1994 d'un acte d'autorisation délivré par I'Etat sont soumises au régime des installations classées.

Toute extraction légalement autorisée, peut continuer à fonctionner dans les conditions prévues par la réglementation antérieure, sauf prescriptions complémentaires éventuelles, si elle ne bénéficiait pas d'une autorisation explicite du représentant de I'Etat, elle doit se déclarer avant le 9 juin 1995.

* L'autorisation d'une carrière

(Décret no 94-485 du 9 juin 1994 sur la nomenclature, décret n"94-484 du 9 juin 1994 modifiant le décret ICPE, circulaire d'application du 9 juin 1994)

- Le dossier de la demande comprend une étude d'impact.

- Un arrêté ministériel relatif aux conditions techniques à imposer aux carrières est paru le 22 septembre 1994.

*Le lit mineur (arrêté du 22.09.94):

L'arrêté du 22.09.94 (article 11.2) définit le lit mineur comme "le terrain recouvert par les eaux coulant pleins bords avant débordement".

Rapport BRGM RP 50234 FR 127

~~ ~ Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Pour tenir compte des rivières à lit mobile, la fiche technique no 19 du SDAGE Rhône- Méditerranée-Corse précise cette définilion du lit mineur de la façon suivante : "espace fluvial formé d'un chenal unique ou de chenaux multiples et de bancs de sables ou de galets, recouverts par les eaux coulant à pleins bords avant débordement".

Les extractions en lit mineur des cours d'eau et dans les plans d'eau traversés par des cours d'eau sont interdites, sauf nécessité d'entretien dûment justifiée auprès du service chargé de la police des eaux ou d'un plan d'eau. C'est alors un dragage ou un curage.

*Le Lit majeur (arrêté du 22.09.94):

Le lit majeur est définit par la fiche technique no 19 du SDAGE Rhône-Méditerranée- Corse comme "l'espace situé entre le lit mineur et la limite de la plus grande crue historique répertoriée".

Il comprend :

- l'espace de liberté des cours d'eau : "espace du lit majeur à l'intérieur duquel le ou les chenaux fluviaux assurent des translations latérales pour permettre la mobilisation des sédiments ainsi que le fonctionnement optimum des écosystèmes aquatiques ou terrestres."

NB : La délimitation de l'espace de liberté relève d'une étude spécifique à chaque rivière par une analyse croisée du fonctionnement historique, (repéré sur photo aérienne par exemple), du fonctionnement actue, et des contraintes nouvelles liées à l'aménagement, aux occupations des abords, etc ...

- Les annexes fluviales : "ensemble des zones humides au sens de la définition de la loi sur l'eau ("terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année'') en relation permanente ou temporaire avec le milieu courant par des connections soit superficielles, soit souterraines: iscles, bras morts, prairies inondables, forêts inondables, ripisylves, sources et rivières phréatiques...".

Les extractions en nappe alluviale dans le lit majeur ne doivent pas faire obstacle à l'écoulement des eaux superficielles.

L'arrêté d'autorisation fixe la distance minimale séparant les limites de l'extraction des limites du lit mineur des cours d'eau ou des plans d'eau traversés par des cours d'eau. Cette distance ne peut être inférieure à 35 mètres vis a vis des cours d'eau ayant un lit mineur d'au moins 7,50 mètres de largeur.

* L'exploitation de la nappe phréatique (arrêté du 22.09.94).:

- Des mesures tendant au maintien de l'hydraulique et des caractéristiques écologiques de milieu sont prescrites.

128 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

- Le pompage de la nappe pour le décapage, l'exploitation et la mise en état des gisements de matériaux alluvionnaires sont interdits, sauf autorisation expresse accordée par l'arrêté d'autorisalion après que l'étude d'impact en ait montré la nécessité.

2.3.3.4.3. Les préconisations du SDAGE concernant les autorisations de carrières :

Les autorisations de carrière situées dans le lit majeur d'un cours d'eau ou en nappe alluviale doivent être compatibles avec les dispositions du SDAGE.

L'auiorisation doit prévoir toutes les mesures pour éviter ou limiter les rejets de MES en période critique pour le milieu aquatique (reproduction de poissons, étiage sévère)

Lit mineur :

Sur tous les cours d'eau nécessitant des opérations d'entretien régulières ou significatives par dragages ou curages, des études générales de transport solide par bassin versant ou sous-bassin versant, seront réalisées dans un délai de cinq ans pour les rivières alpines et méditerranéennes, de dix ans pour l'ensemble du fleuve Rhône et pour les autres rivières du bassin.

Lit majeur :

Une politique Ires restrictive d'installation des extractions de granulats est recommandée dans l'espace de liberté des cours d'eau et les annexes fluviales.

Ainsi, les carrières en lit majeur ne seront autorisées que si l'étude d'impact prouve que :

- L'espace de liberté et les annexes fluviales sont préservés ou restaurés dans leurs caractéristiques physiques, biologiques el dans leur fonctionnement,

- -la carrière ne nuit pas à la préservation de la qualité des eaux,

- l'exploitation ne nécessite pas des mesures hydrauliques particulières (protection des berges, enrochements).

Dans le cas d'exploitations existantes, ne satisfaisant pas à ces conditions, à l'échéance des autorisations, celles-ci ne pourront être renouvelées qu'avec des prescriptions propres a assurer le respecl des conditions visées ci-dessus.

Par ailleurs, la création de comités locaux de concertation et de suivi des carrières (exploitants, élus locaux, associations, riverains, administrations ,...) est à encourager.

Rappod BRGM RP 50234 FR 129

~~ Schéma déparlemenial des carrières des Hautes-Alpes

Nappes alluviales

Dans les secteurs à fort intérêt pour l'usage d'alimentation en eau potable (captages existants, nappes à valeur patrimoniale identifiée , etc ...) (Cî. carte hors-texte à 1/200 000, points AEP) :

- L'autorisation d'exploiter les matériaux ne pourra être accordée que si elle garantit la préservation des gisements d'eau souterraine en qualité et en quantité.

- L'arrêté d'autorisation doit prévoir, durant la durée de l'exploitation, la mise en place et l'exploitation d'un réseau de surveillance de la qualité et des niveaux des eaux de la nappe influencés par la carrière, et après abandon de l'exploitation, le maintien de ce réseau en bon état de fonctionnement pour permettre les contrôles ultérieurs. Les données recueillies doivent être transmises aux services de police des eaux.

Le plan d'exploitation prendra en compte le volume, l'importance et l'usage des pompages et autres ouvrages des alentours, ainsi que des périmètres de protection qui leur sont affectés.

Dans le périmètre rapproché les carrières sont interdites.

2.3.3.4.4. Les préconisations du SDAGE concernant les schémas départementaux des carrières

Outre les aspects développés précédemment, les préconisations du SDAGE sont les suivantes :

- Limiter les autorisations d'extraction dans :

- les secteurs reconnus comme milieu aquatique remarquable, - les vallées ayant subi une très forte exploitation dans le passé et reconnues comme milieu particulièrement dégradé tout en favorisant les opérations d'extraction participant à la restauration de tels sites,

- les sites où la protection qualitative et quantitative de la ressource souterraine est d'intérêt patrimonial au regard de l'approvisionnement en eau potable notamment.

- l'espace de liberté des cours d'eau et leurs annexes fluviatiles

- Transférer progressivemeni, dans les conditions techniques et économiques que les schémas définiront, les extractions situées dans les espaces définis ci avant, vers les hautes terrasses et les roches massives.

- Responsabiliser les donneurs d'ordre pour que ceux-ci, dans leurs spécifications, réservent les alluvions aux usages nobles pour lesquels elles apparaissent techniquement nécessaires.

130 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

- Privilégier dans les secteurs où la nappe alluviale présente un fort intérêt pour usage AEP des modes de réaménagement garantissant la satisfaction de cet usage.

2.3.3.4.5. Les systèmes aquifères, leur vulnérabilité à la pollution

La vulnérabilité à la pollution des systèmes aquifères représente une donnée environnementale à prendre en compte dans les études préalables de demande d'autorisation d'ouverture de carrière.

Un "système aquifère" est un domaine hydrogéologique dont toutes les parties sont en liaison hydraulique continue et qui est circonscrit par des limites faisant obstacle à toute propagation d'influence appréciable vers l'extérieur.

La vulnérabilité des nappes à la pollution est estimée en fonction :

~ du degré d'agressivité de l'environnement aux limites (généralement le sommet) des aquifères;

- du potentiel de défenses naturelles traduit de façon très simplifiée par l'épaisseur et la perméabilité de la couverture et la qualité des relations nappe-rivière.

Rapport BRGM RP 50234 FR 131

Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Tableau 13 :Vulnérabilité des aquijeres à la polluiion

1 545.

546e

546h I I I el du Jurawque loc loimalionr glaciaires I l

Rapport BRGM RP 50234 FR 133 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Les autorisations de carrières situées dans le lit (mineur ou majeur) d’un cours d’eau ou en nappe alluviales doivent être compatibles avec les dispositions du SDAGE.

Sur tous les cours d’eau nécessitant des opérations d’entretien significatives par dragages ou curages autres que les opérations d’entretien obligatoires, des études générales de transport solide par bassin versant ou sous bassin versant doivent être réalisées avant fin 2001 pour les rivières alpines.

Les autorisations doivent prévoir toutes mesures pour éviter ou limiter les rejets de matières en suspension (MES.) en période critique pour le milieu aquatique (reproduction des poissons, étiage sévère).

Une politique très restrictive d’installation des extractions de granulats est recommandée dans les espaces de liberté des cours d’eau ainsi qu’à l’intérieur des annexes fluviales du lit majeur.

Ainsi, les carrières en lit majeur ne seront autorisées que si l’étude d’impact prouve que :

l’espace de liberté et les annexes fluviales sont préservés ou restaurés dans leurs caractéristiques physiques, biologiques et dans leurs fonctionnements.

la camère ne nuit pas à la préservation de la qualité des eaux

l’exploitation ne nécessite pas des mesures hydrauliques particulières (protection des berges, enrochements).

Dans le cas d’exploitations existantes ne satisfaisant pas à ces conditions, à l’échéance des autorisations, celles-ci ne pourront être renouvelées qu’avec des prescriptions propres à assurer le respect des conditions visées ci-dessus.

Par ailleurs, dans le cadre des exploitations dans la nappe phréatique, l’autorisation d’exploiter les matériaux ne pourra être accordée que si elle garantit la préservation des gisements d’eau souterraine.

L’arrêté d’autorisation doit prévoir, durant la durée de l’exploitation, la mise en place et l’exploitation d’un réseau de surveillance de la qualité et des niveaux des eaux de la nappe influencée par la carrière, et après abandon de l’exploitation, le maintien de ce réseau en bon état de fonctionnement pour permettre les contrôles ultérieurs. Les données recueillies devront être transmises aux services chargés de la police des eaux.

2.3.3.4.6. Différence entre dragage et curage

Les lits des torrents et rivières peuvent avoir des amoncellements de malériaux gênant le libre écoulement des eaux.

134 Rapport BRGM RP 50234 FR

Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

où l'ensemble des exploitations à temps partiel disparaîtrait, ce qui n'est pas souhaitable. Il est donc important de surveiller l'agrandissement des exploitations et que chaque départ d'une exploitation "rentable" donne lieu à une installation.

Tableau 14 :Les exploitations agricoles

R.G.A. 1988 Enq. structure 1997 Expl. SAU' Expl. SAU Selon In taüle des exploitations

Moins de 2 ha ...... 318 186 192 128 de 2 à moins de 10 ha ...... 730 4 208 33 1 1741 de 10 à moins de 20 ha ...... 860 12 416 418 6 088 de 20 à moins de 50 ha ...... 1100 31 849 750 25 027 Plus de 50 ha ...... 361 32 705 598 63 130 ENSEMBLE 3 369 87 424 2 289 96 114

Selon l'âge du chef d'exploitalion

Moins de 35 ans ...... 569 21 624 319 20 793 de 35 à 44 am ...... 724 22 105 548 28 291 de 45 à 54 ans ...... 694 17 892 689 30 305 de 55 à 64 ans ...... 962 20 377 500 14 333 65 ans el plus ...... 420 5 426 233 2 392 ENSEMBLE 30369 87 424 2 289 96 114

R.G.A. R.G.A. Strudure 1979 1988 1997 SAU moyenne par exploitation (ha) 20.2 25.9 42.O

Mode de faire valou direct 67.6 60.3 41.4 faire valoir (%) { fermage et méiayage 32.4 39.7 58.6

' Surface Agricole Uiiiisk

138 Rapporl BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Tableau 15 :Valeurs vthles des îerres agricoles (valeur dominante 1998 (Fiha)

Terres labourables Prairies naturelles Autres surfaces en herbe

Queyras ...... 15 800 14 O00 3100 Haut-Embrunais...... 15 300 14 200 3100 Champsaur ...... 20 O00 15 500 3000 Dévoluy ...... 13 O00 10 200 2900 Embrunais ...... 19 O00 16 O00 3000 Gapençais ...... 32 O00 26 O00 3100 Briançonnais ...... 19 000 14 000 3200 Laragnais ...... 26 300 21 000 2500 Bochaine ...... 13 000 10 O00 1750 Semois-Rosannais.... 16 O00 11 O00 1850

Rapport BRGM RP 50234 FR 139 ~~

Schéma déparlemenlai des carrières des Hautes-Alpes

Tableau 16 :Statistique agricole annuelle 1998

Wiisation du terdoire 1990 1998 ha ha 5% ...... 35 047 34 175 6.00 ...... 17 220 16 120 2.8 Landes pânirées ei alpages ...... 189 128 190 O50 33.4 270 230 0.0 2 725 3 035 0.5 Autres surfaces agricoles ...... 213 158 0.0 Surface Agricole Ufiüsée du dépanement (SAU)...... 244 503 243 768 42.8 Bois ei for€ts...... 162 300 162 820 28.6 Territoire agricole non cultivé ...... 26 995 27 2Kl 4.8 Territoire non agricole...... 135 200 135 210 23.8

Surface du &pariement ...... 568998 568998 100.0

Produclions végéfdes Supertiae (ha) Rendement (ma) 1997 1998 1998 1990/1998 Blé rendre..^ ...... 3 325 3 225 4.7 4.2 Orge...... 4 975 4 920 4.2 40 Triticale...... 1 930 2 247 5.5 4.7

Total céréales ...... 11 990 12 OS7 4.7 4.3

Superficie en production (ha) Production Pommes ...... 1600 1600 675 O00 qx 570600qx Poires., ...... 740 740 200Mx)qx 170500qx Pkhes...... 65 65 9750qx 12 500 qx vin.^...... 220 220 6450hl 8 160hl Plantes à parfum (essences)...... 265 255 7 440 kg 5 860 kg

Production animaies Effectifs au 1/12 Roducüon de viande (tOMeS) 1997 1998 1997 1998 Total bovins ...... 36 770 35 515 3 425 3 391 . dont vaches laitières ...... 8 IS5 8 150 . dont vaches nourrices...... 6 %O 6 890 Total ovins ...... 282 400 290 720 2 565 2 939 . doN brebis-mères ...... 178Slw I774co Total porcins ...... IO 200 12 550 946 1 oed Tolal caprins...... 7 085 6 255 44 54 Lail de vache livré ...... 269 819 hi 272 998 hl Miel ...... 169 130 kg 159 900 kg

140 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépariemenlal des carrières des Hautes-Alpes

2.3.4. Le transport des matériaux

2.3.4.1. Présentation

Le département des Hautes-Alpes est un département de montagne où le relief accidenté a dicté l’implantation des infrastructures routières. La trame générale est calquée sur les fonds de vallée et constitue un réseau ramifié. En effet, ce réseau est bâti sur le lieu de passage privilégié qu’est la vallée de la Durance et qui constitue l’axe principal de communication ou se branchent les accès aux diverses vallées.

Hormis vers le Sud (vallée de la Durance) les liaisons sont difficiles avec les départements limitrophes et l’Italie , et sont réalisées par des cols :

Département ou pays Voie d’accès Nom du col Altitude du col limitronhes ~~~ Isère (vers le Nord) RN91 Lautaret 2058 rn ou RN85 Bayard 1246 rn ou RN75 Lus La Croix Haute 11 79 rn Savoie (vers le Nord) RN91 + Laularel et 2058 rn RN902 Galibier 2645 rn Drorne (vers l’Ouest) RD993 Cabre 1190 rn Alpes de Haute-Provence RD902 Vars 2109 rn Ivers le Sud) Italie (vers l’Est) RN94 Monlqenèvre 1854 rn

Ces difficultés sont accentuées par les rudes conditions hivernales (cols fermés).

2.3.4.2. Les raccordements aux réseaux de circulation

Les transports de matériaux entre le lieu de production et les grands axes routiers engendrent différentes nuisances :

- en terme de sécurité : les carrières induisent de nombreux trajets et les accès sur la voirie sont relativement perturbateurs et dangereux notamment par la lenteur des manœuvres et le gabarit des poids lourds. De plus, des phénomènes de perte d’adhérence peuvent apparaître à cause des matériaux déposés SUI la chaussée (poussières, boues, gravillons.. .). - en terme de confort des riverains : contrairement aux grands axes routiers, les voiries secondaires traversent généralement les villages et hameaux où les camions sont particulièrement générateurs de bruits, vibrations et pollution pour les riverains directs (freinages, accélération.. .).

Rapporl BRGM RP 50234 FR 141 Schéma déparlemental des carrières des Hautes-Alpes

- en terme financier : si les routes a grande circulation sont dimensionnées par rapport au trafic poids lourds, les routes secondaires possèdent des structures inadaptées qui sont sujettes a dégradation rapide. Des renforcements, voire des réfections complètes doivent alors être envisagées.

2.3.4.3. Spécificités du transport par route

Contrairement aux départements comportant un réseau routier maillé, la part financière du transport des matériaux sur le coût peut être importante voire rédhibitoire. C’est pourquoi l’implantation des carrières doit être en adéquation avec le réseau ramifié (Cf. chapitre 2.3.4.1.) sous peine de fort rallongement de parcours et donc de forte augmentation de coût des matériaux rendus sur place. De même une distribution judicieuse des sites de production permettra de limiter les distances de transport et donc les trafics induits ce qui diminuera les nuisances (sécurité, pollution, bruit, vibration, dégradation des routes.. . Cf. chapitre 2.3.4.2.).

2.3.4.4. Alternatives au transport par route

Sur les trois alternatives au transport par route, seule la solution ferroviaire est envisageable. En effet, le département des Hautes-Alpes ne comporte pas de voie navigable et les infrastructures aériennes existantes n’ont que des activités sportives ou ludiques.

Concernant les infrastructures ferroviaires, les lignes sont considérées par la SNCF comme secondaires, à voie unique, ne sont ni électrifiées ni améliorées dans leur tracé et ne débouchent pas toujours vers l’Italie (la gare ferroviaire de Briançon est un terminus). Ces infrastmctures n’apparaissent pas concurrentielles par rapport à la route, notamment pour les dessertes de proximité.

142 Rappofl BRGM RP 50234 FR Schéma dépaflemental des carrières des Hautes-Alpes

3. ENJEUX ET ORIENTATIONS

3.1. LA PRESERVATION DES RESSOURCES ET L'ECONOMIE DES MATERIAUX

Les besoins courants en granulats estimés à 1,4 MUan pour environ 130 O00 habitants se situent à peu près au double du ratio national de consommation. Ceci s'explique par la superficie important du département des Hautes Alpes nécessitant des infrastructures routières, touristiques etc. ...très consommatrices de matériaux par rapport à une faible population.

Néanmoins, ces besoins représentent une activité économique importante que ce soit sur le plan de :

- l'extraction des matériaux et leur préparation en produits semi-finis, - leur transformation en produits finis (centrales à béton, d'enrobage), - la mise en oeuvre de ces produits finis.

Ces diverses activités représentent un chiffre d'affaire important et concernent de nombreux emplois directs et indirects.

L'activité plâtrière représente égaiement un poids économique qui devrait s'amplifier.

Sur un plan strictemenl local, les retombées économiques sont intéressantes, le calcul de la taxe professionnelle étant basé sur la masse salariale et les amortissements, investissements alors que l'on sait que l'industrie extractive est une industrie à forte composante de main d'oeuvre et qui nécessite des investissements importants (engins de chantier, installations de concassage-criblage, etc...).

C'est une industrie du secteur primaire source d'apport de richesses et nécessaire pour l'économie générale d'un pays (construction d'infrastructures de productions industrielles, d'infrashctures de distribution,...), pour le confort, les loisirs, la sécurité des personnes (habilat et amélioration, infrastructures de loisirs, extension et amélioration des réseaux routiers et de communication, établissements de soins,...) ainsi que pour le fonctionnement d'une société (infrastructures sociales).

Depuis assez longtemps maintenant, les pouvoirs publics el les acteurs économiques ont pris conscience que cette activité devait mieux intégrer les problèmes liés à l'environnement (d'où la première loi de 1970 sur les carrières et ses deux décrets successifs d'application de 1971 et 1979 maintenant abrogés et renforcés par d'autres dispositions réglementaires telles la loi de 1994 sur les carrières et ses divers décrets d'application, arrêté ministériel du 22 septembre 1994 sur l'exploitation des carrières). Les acteurs économiques ont par ailleurs été associés à l'élaboration de cette nouvelle

Rapport BRGM RP 50234 FR 143 Schéma départemenlal des carrières des Hautes-Alpes

réglementation. Ces préoccupations environnementales induisent naturellement des surcoûts. Mais ces derniers, ramenés aux coûts de la tonne extraite, restent modestes et en tout cas acceptables et compris par le consommateur.

L’inventaire des gisements existants et potentiels ayant été fait (Cf. chapitre 2.1.2), l’accent mis sur les gîtes importants (Cf. chapitre 2.1.2.3), l’importance économique des ressources en matériaux soulignée (Cf. chapitre 2.2), et les contraintes environnementales rappelées (Cf. chapitre 2.3) ; les paragraphes précédents de ce chapitre incitent à une réflexion importante sur la préservation des ressources en matériaux.

D’une part, il est essentiel que le département puisse conserver la possibilité de poursuivre l’exploitation des carrières existantes ; tout en permettant l’ouverture de nouvelles carrières en remplacement de celles qui viendraient à s’arrêter ou pour répondre à de nouvelles données économiques. Ceci afin de garantir au minimum l’équilibre des ressources cité dans les chapitres précédents.

D’autre part, il faudrait veiller à ne pas geler, par une modification de la législation où une réglementation excessive, des sites reconnus aujourd’hui d’un intérêt économique secondaire et qui à la suite de modifications des conditions du marché pourraient devenir exploitable.

11 est aussi important de rappeler ici que cette industrie lourde qui doit faire appel à des techniques coûteuses pour respecter les nouvelles contraintes environnementales et les récents textes réglementaires (poussières, eau, remise en état des sites etc.) a besoin d’une durée d‘exploitation nécessairement longue pour amortir ses investissements.

En ce qui concerne l’économie de la ressource, les matériaux extraits doivent être réservés aux meilleurs usages en rapport avec leurs caractéristiques physiques et mécaniques.

L’exploitation des gisements doit être guidée par l’économie des matériaux de qualité et selon leur rareté. Par exemple les sables el graviers alluvionnaires, ne devraient pas être utilisés en remblai.

Les demandes d’autorisation feront état de la qualité des matériaux, de l’usage qui en sera fait, des marchés qui seront approvisionnés avec les qualités requises, de la juste adéquation qualitative et quantitative entre les matériaux extraits et les marchés à fournir.

La production de matériaux de recyclage, bien que très faible dans le département des Hautes Alpes devra être recherché.(Cf. chapitre 2.1.3.) De même, il faudrait veiller à mieux réutiliser les matériaux de démolition en essayant d’éviter leur mise en décharge d‘inertes et dont les potentialités posent régulièrement des problèmes. Circulaire du 15 février 2000 relative à la planification de la gestion des déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics (BTP)

144 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Haules-Alpes

3.2. L’EVOLUTION DES MARCHES

3.2.1. Approvisionnements courants

Tableau 17 :Analyse el orientation de chaque zone économique du dépariement

Zones économiques Production en Lonnes Consommation en Observations tonnes Déficit 60 O00 t

BRIANCON ~ 1.50 O00 1210 O00 Zone à rapprocher du bassin 1 ~~ guillestrois (Queyras ) Excédent 30 O00 i GUILLESTRE 120 O00 90 O00 Centrale de matériaux routiers Zone qui fournil le bassin briançonnais ’ Excédent 60 O00 t Usine préfabriqué EMBRUN 200 O00 140 O00 Centrale à béton Zone stratégique d’approvisionnement permettant d’assurer la fourniture des zones 1 voisines 1 Compte tenu du fort déficil cette

GAP O 360 O00 1 zone’r>ourrafaire I’obiets de 1 demandes d’ouverture de carrières 1 Déficit 70 O00 t Zone sujette à forte fluctuation due 230 O00 300 O00 a la présence de sites de production de matières routières et

VEYNES 110000 60 000 Approvisionne le bassin gapcnqais 1 ExcGdent 20 O00 t Bassin gapençais et Isère ST BONNET 110 O00 90 O00 Cenirale béton 3HAMPSAUR Zone polenlielle pour I 1 l’approvisionnement du gapençais 1 Excédent 3.50 O00 t Dessert une parlie du 04 Centrales à béton ,.GAGNE 470 O00 120 O00 Centrale d’enrobage Fourniture des zones du bassin gapençais essentiellement et départements limitrophes

Rapport BRGM RP 50234 FR 145 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

3.2.2. Chantiers exceptionnels

Parmi les grands travaux routiers à venir, la liaison La Saulce - Grenoble, les déviations d'Embrun, Tallard et Saint-Martin-de-Queyrières, la Rocade de Gap etc. seront très consommateurs de matériaux de carrières :

Les besoins nécessaires à la réalisation de cette liaison sont de six types :

Les besoins nécessaires à cette réalisation sont de cinq types :

Les remblais

Les couches de forme d'épaisseur variable pour la protection contre le gel

- L'enrochement et les matériaux graveleux pour drain

- Les matériaux de chaussées

- Les couches de roulement

- Les granulats pour béton des ouvrages

Quoi qu'il en soit, l'approvisionnement des chantiers exceptionnels devra être réalisé en veillant à :

- ne pas désorganiser le marché des matériaux et le réseau des carrières existantes, - extraire la quantité et la qualité requises, sans excès, - examiner toutes les demandes d'ouverture en même temps, - limiter la circulation engendrée sur les voies publiques, - favoriser les trajets dans l'emprise des chantiers.

Les chantiers exceptionnels feront l'objet d'étude particulière respectant les orientations du schéma.

146 Rappori BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

3.3. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT

3.3.1. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT AU REGARD DE L'OPPORTUNITE DU CHOIX D'IMPLANTATION

3.3.1.1. Protection des sites, des milieux et des paysages

Les sites dont l'intérêt patrimonial et paysager a été reconnu doivent être strictement protégés.

Les grandes zones de consommations sont situées autour des grandes villes : Gap et Briançon. Il serait souhaitable que les nouvelles insiallations ne soient pas trop éloignées des zones de consommation.

La faveur devrait donc être plutôt donnée aux sites périphériques. La visibilité, en soi, n'est pas forcement un critère négatif si on peut raisonnablement envisager un retraitement convenable.

3.3.1.2. L'impact visuel

La diversité et la qualité des paysages du département contribuent au maintien de I'attractivité touristique dans ce département. Cet atout du cadre de vie renforce l'obligation d'intégrer et de réaménager les carrières dans les structures paysagères locales.

Deux aspects majeurs conditionnent la réussite (ou l'échec) d'un projet.

Il s'agit :

- du choix du site dans son contexte paysager.

Dans ce domaine, trois investigations doivent être menées successivement. En premier lieu, l'analyse et l'identification des caractéristiques morphologiques du site concerné, notamment lorsque le territoire étudié se distingue par des structures paysagères typiques ou pittoresques. Ensuite, la sélection des perceptions visuelles majeures qui sont habituellement choisies à partir de points de vue le plus souvent repérés sur des itinéraires régulièrement utilisés. Enfin, l'inventaire des usages et activités humaines, localisés à proximité du site-projet et qui sont potentiellement "conflictuels" au plan paysager. La synthèse de cette approche doit permettre de choisir les modaliîés d'exploitation de la future carrière.

Rapport BRGM RP 50234 FR 147 ~ ~~

Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

-de la maîtrise du réaménagement.

La recherche de cette maîtrise implique que la faisabilité de l'affectation finale du site après réaménagement dans son environnement soit assurée. 11 s'agit notamment de faire en sorte que ce site retrouve une vocation soit naturelle, soit agricole, soit de loisirs, soit industrielle, etc. en cohérence avec les spécificités socio- économiques locales. La perception visuelle pendant l'exploitation et lors de la remise en état sera évitée. Il conviendra de privilégier l'état final. Il conviendra d'intégrer la réhabilitation phasée des carrières dans le cadre de leurs plans d'exploitation.

3.3.1.3. Les carrières et les eaux naturelles

La protection des ressources en eau est impérative, surtout s'il s'agit d'eau pour l'alimentation des populations.

Toute demande d'autorisation devra indiquer le volume, l'importance el l'usage des prélèvements sur la ressource. Les exploitations respecteront les contraintes liées à la protection des captages d'eau potable.

11 conviendra de s'assurer précisément que les nombreuses nappes et rivières du département ne puissent en aucun cas être polluées par les carrières (avec leurs installations de traitements) à créer.

Il n'existe pas de carrière autorisée dans le lit mineur des cours d'eau dans le département.

Conformément à l'arrêté ministériel du 22 septembre 1994, aucune autorisation de carrière en lit mineur ne sera donnée au sens strict des carrières.

Toutefois les travaux d'entretien des lits (pris au sens dragage) restent possibles selon les conditions précises d'acceptabilité. Les orientations en la matière doivent être fixées par bassin versant ou sous-bassin versant au vu d'études générales sur les transports solides.

Ces études qui ne sont pas du ressort du Schéma départemental des carrières, seront entreprises sous la responsabilité des Services compétents. Il est prévu qu'elles soient réalisées dans un délai de cinq ans sur tous les cours d'eau nécessitant des opérations d'entretien régulier ou significatif par dragages ou curages.

Les conditions de rejet fixées par l'arrêté ministériel du 22 septembre 1994 (article 18- 2), constituant des minima, seront scrupuleusement observées.

De plus pour l'examen des demandes d'autorisation d'exploiler, de renouvellement ou d'extension, il sera apprécié l'effort fourni par l'exploitant pour assurer les recyclages

148 Rappod BRGM RP 50234 FR Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes

des eaux des insiallations de traitement des matériaux, mais également le recyclage des eaux de lavage, la rétention des eaux pluviales, la pureté des eaux d'exhaure évacuées.

Les dossiers déposés à l'appui de demandes d'autorisation d'exploiter devront démontrer la compatibilité des projets avec la préservation des composants essentiels de l'environnement notamment ceux pour lesquels l'exploitation peut avoir un impact irréversible ou non compensé (sur les eaux, les espaces naturels...).

Le dossier doit comporter une étude hydrogéologique, faisant apparaître la situation des eaux souterraines par rapport aux niveaux d'exploitation, le sens de circulation de la nappe, la distance et la nature de la protection qui les séparent.

Dans tous les cas, il convient de bien connaître la nappe et ses fluctuations, et de déterminer au moyen de modèles mathématiques les conséquences prévisibles de l'excavation. Le recours à un expert, dans le cadre de l'étude d'impact, est vivement conseillé.

Pour les projets situés à proximité des eaux de surface, le dossier doit faire apparaître une étude hydraulique faisant apparaître les incidences réciproques entre les extractions avec ce qu'il en résultera, et la vie du cours d'eau.

Le projet pourra être accepté à ce titre, s'il n'y a aucune incidence réciproque et qu'il n'est pas nécessaire de réaliser des aménagements de protection tels que digues, enrochements, épis ...

De petites enquêtes zoosociologiques et phytosociologiques permettront de déterminer, si nécessaire, les espèces animales ou végétales intéressantes existant dans le milieu. Des solutions telles que le maintien d'espaces non exploités ou reconstitués pourra permettre ensuite, si tel est le but recherché, la recolonisation du milieu par ces espèces.

3.3.1.4. Protection des terres agricoles

Le territoire agricole départemenlal occupant autrefois de larges étendues s'est trouvé confronté à de nombreuses difficultés dont notamment : - diminution de 43 % du nombre d'exploitations agricoles de 1979 à 1995, - les plaines alluvionnaires consommées par l'urbanisation.

A l'heure actuelle, l'exploitation de carrieres n'a pas d'incidence notable sur l'activité agricole.

Cela étant, compte tenu de la fragilité du tissu économique agricole, l'implantation de nouveaux sites d'extraction ou de traitement devra être soigneusement mesurée pour ne pas nuire à cette activité.

A cette fin, il conviendra d'éviter la concurrence entre l'exploitation des matériaux et l'exploitation des terres agricoles.

Rapport BRGM RP 50234 FR 149 Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Dans les règlements de POS, il sera préférable de distinguer, en créant une partie réglementaire pour chacune, les zones de richesses du sol (INC destinées à l'exploitation agricole) et les zones de richesses du sous-sol (2NC destinées à l'industrie extractive) qui actuellement sont regroupées sous une même appellation NC.

II sera démontré le caractère exceptionnel d'une exploitation en carrière qui justifierait les extractions au détriment des activités agricoles.

Enfin il conviendra de :

- se prémunir contre la spéculation foncière et l'extraction excessive de la terre végétale;

Il est d'ailleurs à rappeler que l'extraction de terre végétale à des fins commercialisation constitue une exploitation de ressources naturelles (soi-sous-soi) relevant du régime des carriéres et que toute extraction non autorisée est illicite.

- le cas échéant, favoriser la restitution des sites de carrières à un usage agricole ou forestier.

3.3.2. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT AU REGARD DES CONDITIONS D'EXPLOITATION

3.3.2.1. Protection du voisinage immédiat

Rechercher l'isolement d'une carrière permet éviter les conflits de voisinage. Cependant, l'absence de voisin ne dispense pas de respecter les règles de protection de l'environnement.

De la même manière, les documents d'urbanismes devront tenir compte de l'existence de carrières et éviter la création de zones habitées.

D'une façon générale, l'impact des carrieres sur l'environnement naturel ou humain peut être réduit notablement en observant les préconisations et les réglementations citées dans le chapitre "2.4. Impact sur l'environnement".

3.3.2.2. Intégration des carrières dans le paysage

Le choix de la méthode d'exploitation devra être guidé par le souci de dissimuler la carriire et de favoriser le réaménagement coordonné au fur et à mesure de la progression de l'exploitation.

Le projet doit intégrer : - le mode d'attaque du gisement, - l'espace propre à l'extraction,

150 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

- l'envergure du terrain nécessaire au mode de déplacement dans la carrière (pistes, transports de maiériaux) et au profilage des pentes nécessaires au réaménagement, - la possibilité effective de réutiliser le site.

Les atteintes au paysage peuvent être diminuées en masquant l'exploitation dans les parties les plus visibles des voies de communication. II est possible à cette fin de tirer parti des replis naturels du terrain, des fonds de vallons cachés, de maintenir ou créer des cordons de terre, de planter des rideaux d'arbres appartenant à des espèces locales, de colorer la roche en lui donnant un aspect vieilli, de pratiquer une remise en état progressive des lieux par végétalisation des gradins et berges de pian d'eau.

3.3.2.3. Les carrières et les eaux

Une carrière, qu'elle soit réaménagée en plan d'eau ou remblayée, ne devra pas nuire a l'écoulement naturel des eaux de la nappe.

L'impact sur les milieux et les écosystèmes aquatiques devra être limité par des dispositions particulières, en fonction des types de réaménagement.

Durant la durée de l'exploitation, un réseau de suiveillance de la qualilé et des niveaux des eaux de la nappe influencée par la carrière sera mis en place et maintenu, après abandon de l'exploitation, en bon état de fonctionnement pour permettre les contrôles ullérieurs. Les données recueillies doivent être transmises aux services de police des eaux.

Les exploitations en eau ne seront autorisées que si l'étude d'impact prouve que :

- l'espace de liberté des cours d'eau et la circulation des nappes sont conservés , - le colmatage des berges est évité , - une profondeur d'eau viable subsiste quel que soi1 le battement de la nappe, - des mesures hydrauliques particulières (protection des berges, enrochements) ne sont pas nécessaires, - la préservation de la qualité des eaux est assurée.

En effet, sur ce dernier point, les rejets de matières en suspension résultant du lavage des matériaux entraînent une perturbation du biotope (turbidité des eaux, colmatage des micro-habitats et des frayères).

Tous ces inconvénients doivent être réduits ou supprimés grâce aux techniques de traitement des eaux par recyclage. Les rejets directs en rivière ou en étang ne sont plus autorisés.

En cas d'absence d'étude de délimitation des espaces de liberté, le pétitionnaire devra produire une étude de l'espace de liberté du cours d'eau concerné sur un secteur jugé représentatif (sur une longueur minimale de 5 km répartie sur l'amont et l'aval conformément à l'arrêté ministériel du 22/09/94 modifié le 24/01/2001).

Rapport BRGM RP 50234 FR 151 Schéma dépariemental des camères des Hautes-Alpes

Dans le cas d'exploitations existantes ne satisfaisant pas à ces conditions, à l'échéance des autorisations, celles-ci ne pourront être renouvelées qu'avec des prescriptions propres à assurer le respect des conditions visées ci-dessus.

3.3.3. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT AU REGARD DE L'ACHEMINEMENT DES MATERIAUX

A propos des nuisances liées au trafic des camions hors carrières (flux, bruit, poussières), le choix des futures carrières devra faire l'objet d'une étude sur le sujet (flux induit par rapport à la circulation existante, adaptation du réseau routier à l'emplacement de la carrière, destinations et parcours prévisibles,...).

De plus, toute implantation à proximité dune zone sensible urbaine ou agricole peut nécessiter des aménagements d'infrastmctures roulières. Lors de l'implantation d'une carrière, il faut donc se pencher sur l'existence d'un réseau routier déjà créé et proche.

Compte tenu de la géographie du département des Hautes Alpes, notamment des vallées séparées par de véritables barrières, les carrières à vocation départementale n'existe pas. Une étude est en cours pour le transport par voie ferrée à partir de Laragne, du gypse extrait à Lazer à destination de Chambéry.

3.3.4. PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT AU REGARD DU REAMENAGEMENT DES CARRIERES

3.3.4.1. La législation

L'obligation de remise en état du site lors de l'arrêt d'une installation classée est inscrite a l'article 34-1 du décret du 21 septembre 1977 et à l'article 12.2. de l'arrêté ministériel du 22 septembre 1994.

Le Préfet peut imposer à l'exploitant les prescriptions relatives à la remise en état du site d'abord par l'arrêté d'autorisation, puis à tout moment par arrêtés complémentaires, y compris en phase finale si l'état du site n'apparaît pas satisfaisant.

Six mois au moins avant la date d'expiration de l'autorisation d'exploiter la carrière, l'exploitant remet au Préfet un plan à jour, un mémoire présentant l'état du site ainsi que les mesures prises ou prévues pour la remise en état.

La remise en état comporte au minimum :

- la mise en sécurité des fronts de taille;

- le nettoyage de l'ensemble des terrains et, d'une manière générale, la suppression de toutes les structures n'ayant pas d'utilité après la remise en état du site;

152 Rapporl BRGM RP 50234 FR Schèrna dépaflernental des carrières des Hautes-Alpes

- l'insertion salisfaisante de l'espace affecté par l'exploitation dans le paysage, compte tenu de la vocation ultérieure du site.

Lorsque les travaux sont réalisés, l'exploitant en informe le Préfet.

Les conditions d'abandon sont vérifiées sur place, par l'inspecteur des installations classées.

3.3.4.2. Recommandations

11 y a lieu de distinguer la remise en état conduisant à une réinsertion paysagère, de celle conduisant à une réutilisation du site.

Dans les deux cas, il y aura obligation de mise en sécurité des fronts de taille et du nettoyage de l'ensemble des terrains.

Au delà, le réaménagement privilégiera les travaux permettant une réutilisation des lieux en accord avec la vocation future du site. Ainsi, au plan esthétique, les travaux ne pourront aboutir qu'à une situation partiellement acceptable. La désignation d'un gestionnaire du milieu, par convention, sera exigée pour garantir l'achèvement du réaménagemenl lié à la réulilisation effective des lieux. L'exploitant reste responsable de la remise en état.

En l'absence d'une telle convention, c'est l'intégration paysagère en état naturel qui sera retenue..

Le choix de la remise en état d'une carrière sera défini dès la demande d'autorisation

Pour tenir compte de l'évolution de i'exploitation, de son environnement, des opportunités de réutilisation de l'espaces et des progrès techniques, l'exploitant pourra faire valoir les modifications les mieux adaptées en utilisant les possibilités offertes par l'article 20 du décret du 21 septembre 1977 (déclaration de modification).

Ces modifications (par exemple dans la méthode d'exploitation, dans le type de remise en état), pourront être prises en compte au mieux de l'intérêt de l'environnement.

L'exploitation de la carrière doil être conduite en cohérence avec les options retenues pour le réaménagement. Il est impératif d'assurer la compatibilité du couple exploi tatiodréaménagement.

Pour pouvoir envisager un réaménagement global optimisé, il est donc souhaitable de respecter quatre objectifs:

- choix d'une méthode d'exploitation et d'un phasage s'appuyant sur les caractéristiques physiques et biologiques du site, ainsi que sur les éléments d'occupation du sol au voisinage de la carrière (habitat, zones agricoles, etc.). Ce

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Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

choix doit permettre d’atténuer les impacts en cours d’exploitation et les impacts au stade final; - mise en sécurité;

- établissement d’une convention concertée entre les carriers, les propriétaires du foncier et les communes ou syndicats d’aménagement de façon à “pérenniser” les remises en état et leur assurer un caractère durable.

- organisation d‘un comité de suivi pour favoriser le partenariat.

Complémentairement au paragraphe suivant sur les éléments de reflexion et de conception de réaménagement, il pourra être constitué un recueil d‘exemples vécus de réaménagements (traitement des fronls, adaptation des reliefs, restitution agricole, usage des surfaces, plans d’eau pour sports nautiques, plans d’eau de pêche, réhabilitation écologique, etc.).

3.3.4.3. Eléments de réflexion et de conception en matière de réaménagement

La remise en état doit permettre la réintégration de la carrière, en cohérence avec l’espace environnant.

Dans certains cas exceptionnels, une exploitation conduite a l’écart de toute vision directe peut être, en phase finale, ouverte visuellement si le parti de réaménagement envisagé contribue à une insertion satisfaisante dans l’espace environnant.

Le réaménagement d’un site d’exploitation est, presque dans tous les cas, conditionné à la fois par les contraintes liées au milieu (morphologie; modelé, géologie; géotechnique, écologie; habitat), par les projets des acteurs fonciers (propriétaires des terrains, privés, communes, etc.) et par les vocations contenues dans les documents d’urbanisme.

Au regard du contexte spatial environnant relatif à la diversité du temtoire : milieux naturels, espace agricole, zones péri-urbaines, etc., les possibilités de réaménagement de carrières à sec pourront correspondre indifféremment :

* à la reconquête naturelle par la recolonisation végétale du site, plus ou moins aidée par les techniques issues du génie écologique;

* à la restitution des terrains à l’agriculture avec une préparation spécifique des sols avant la mise en culture;

* au reboisement, plantations diverses pour constituer une coupure verte;

à I’ulilisation de la plateforrne, après remblayage éventuellement pour l’accueil d’activités diverses. Le cas le plus fréquent correspond à la vocation artisanale ou industrielle.

154 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

3.3.4.3.1. Réutilisation possible de site

Tableau 18 :Récapitulatif des réuiilisations possibles de sites

CONDITIONS PARTICULIERES POSSlBlLlTE DE REUTILISATIONS OBSERVATIONS DU SITE EWLde I'rxploiiation Carriere Enwronnrmmt

Alluvion~ire~ Faible profondeur ~ni rererve omiihologique diendiier peiirer ou moyennes en a" d'eau chasse du gibier d'eau

bassim de lvgunage fond de carriere elanchi grande superficie

bassins d'infiliraiion Plenduc grande ou moyenne en relaiion avec la nappe phrkaiiqiie

mise hors deau ei réulilisalion s'arsurcrque /a nappe ne sera aamso1e O" iyi"ic"ll"re par pollukc par le remblayage

pkriurbain coupure dam I'urbanisaiion pas de fluçuliom iinponanies et urbain du niveau de lleau

remblayage partiel ou mial pour "rilisalion problémer de quahie du remblai .zones vertes el de loisirs (chimique. gkotechnique) *zones consimciibler

profondeur d'eau ml pèche de loisir faible érmdue myenne ou fonc pisciculiurc baiamde iemperature de ?eau siifiianie barquc ci canoiap liaison avec mie navigable port de plais3nce fond de cmiere permeable bassin d'infiliration volume de carriére utile bassin de siocloge d'eau impomn,

pé&rbai" Ihiis~emn(ou bard de l'eau fadile d'aménagemeni dei e, urbvin po" indu.ine1 bcrges bases de loisin polyvalenies

Rock3 mSSiVeS excîlalio" ml recomiliiution de ierrain moyennes et mandes kendues en fosse agricole tan drainage a assuet rebaisemem bassin d'infillntion ~ubsmmmppm&ble

*riurbain renblayap problemes de polluiion possible3 ei wbain decharge conlrdlée prevo,i IIYllliSaBllO" "llériews de la surface rcmblayk

drainage a assurer id Faible prorondeur

drainage a asEure, apds cianchemeni du rond

"hain O" parc de verdure periurbain zone réridenlielle orienramn a ConsidCrsr parc de véhicule mne idulrielle "Olammenl Ccole d'alpinirmc. zone de loisir siand de tir

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~ ~ Schéma départemental des carrières des Haules-Alpes

3.3.4.3.2. Préconisations dans l’approche des contraintes de remise en état:

a) Sécurité:

- Risque de chute de pierres : prendre en compte les caractéristiques géologiques et structurales du site. Effectuer des purges, pièges à cailloux, ...

- Risque de noyade : créer des paliers sur les berges, des rampes d’accès descendant plus bas que le niveau des basses eaux;

- Prévention des chutes : réalisation du gradin supérieur de hauteur 2m associé à une banquette de 3m et favoriser les talus;

- Réalisations en remblais : un calcul de stabilité doit permettre de définir les conditions de mis en oeuvre.

- Clôture périphérique à maintenir.

b) Surveillance:

Nécessaire dans le cas d’une réutilisation du site. Elle est assurée par le gestionnaire. Préciser les mesures prévues après remise en état pour réduire les impacts (gardiennage, merlons, clôture).

c) Comité de suivi:

Ne pas hésiter à le constituer dès le départ pour faire travailler ensemble les partenaires: exploitan ts/associations locales/élus/adrninistrations/propriétaires.

d) A éviter ou à interdire pour les remises en éiat définitives:

a) Pour les carrières en roches massives:

- Des fronts de grande ampleur avec des réaménagements trop typés : gradins, banquettes, découpages géométriques.

- Des ouvertures de grande ampleur induisant des perceptions visuelles depuis des points dispersés sur le territoire environnant (en fonctionnement et après fermeture);

- Une grande profondeur: préférer les plates-formes larges et les remblayages avec inertes et stériles;

- Présence et maintien de stocks aériens de stériles;

156 Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

- Bâtiments et friches.

b) Pour les carrières alluvionnaires à sec:

- Mitage d’exploitation - Contact avec la nappe d’eau sous-jacente - Exploitation en eau - Une épaisseur de couche de protection insuffisante, à déterminer par une étude hydrogéologique. - Bâtiments et friches industrielles.

c) Pour les carrières alluvionnaires en eau:

- Mitage d’exploitation; - Mitage de plans d’eau et plan d’eau de petite surface. - Exploitation dans le lit mineur (interdit). - Bâtiments et friches industrielles. - Plans d’eau captifs, sans circulation d’eau. - Une profondeur d’eau insuffisante pour la vie piscicole (mini 2 voire 3 m à l’étiage de la nappe).

3.3.4.3.3. Méthodologie pour le réaménagement

Les reliefs délaissés doivent rappeler les paysages communément rencontrés dans le département.

Notamment en roche massive, il doivent faire apparaître des barres rocheuses, des sommets échancrés, des parois ravinés, des banquettes dans le sens des séries stratigraphiques, une alternance désordonnée de parois abruptes et d’éboulis, une végétalisation des talus et banquettes, des replats des parois abruptes. Les végétaux seront choisis dans les espèces locales (Cf. fig. 17).

Les carrières peuvent être réparties en deux grands groupes :

* carrières en roches massives (à sec ou avec accumulation d’eau) * carrières alluvionnaires.(à sec ou en eau)

Les réaménagements sont conditionnés selon le type d’exploitation.

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~ Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Figure 17 :1 :carrière après exploitation, sans réaménagement - 2 :carrière après réaménagement

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- ANNEXES

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ANNEXE 1

Arrêté du 22 septembre 1994 relatiîaux exploitations de carrières et aux installations de premier traitement des matériaux de carrières

Le ministre de l'environnement, Vu la loi no 76-663 du 19 juillet 1976 modifiée relative aux installations classées pour la protection de I'eiivironnement, et notamment son article 7; Vu la loi no 92-3 du 3 janvier 1992 sur l'eau; Vu le décret no 77-1 133 du 21 septembre 1977 modifié pris pour l'application de la loi no 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées; Vu l'avis du Conseil supérieur des installations classées; Vu les avis des organisations professionnelles concernées, Arrête: Art. ler. - Le présent arrêté fixe les prescriptions applicables aux exploitations de carrières (rubrique 25 10 de la Nomenclature des installations classées) - à l'exception des opérations de dragage des cours d'eau et des plans d'eau et des affouillements du sol - et aux installations de premier traitement des matériaux de carrières (broyage, concassage, criblage, nettoyage, etc., opérations correspondant à la rubrique 2515 de la Nomenclature des installations classées) qui sont implantées dans une carrière ou en dehors et qui relèvent du régime de l'autorisation. L'arrêté d'autorisation peut fixer, en tant que de besoin, des dispositions plus contraignantes que celles prescrites ci-après. Sauf mention expresse, sont soumises aux dispositions qui suivent, en ce qui concerne les carrières, les exploitations à ciel ouvert et les exploitations souterraines. CHAPITRE Ier Dispositions générales Art. 2. - Les carrières el les installations de premier traitement des matériaux sont exploitées et remises en état de manière à limiter leur impact sur I'environnement, notamment par la mise en oeuvre de techniques propres. Art. 3. - L'arrêté d'autorisation mentionne: - les nom, prénoms, nationalité et adresse du bénéficiaire et, s'il s'agit d'une société, les renseignements en tenant lieu; - la ou les rubriques des nomenclatures (installations classées et eau) pour lesquelles l'autorisation est accordée; - les tonnages maximaux annuels à extraire etîou à traiter; - les mesures pour prévenir les pollutions et nuisances inhérentes à l'exploitation des installations; - dans le cas des carrières: - la superficie, les limites territoriales, la référence cadastrale des terrains et la durée de l'autorisation d'exploiter; - la OLI les substances pour lesquelles l'autorisation est accordée; - les modalités d'extraction et de remise en état du site (les plans de phasagc des travaux et de remise en état du site sont annexés à l'arrêté d'autorisation). CHAPITRE II Dispositions particulières aux carrières Section 1 Aménagements préliminaires Art. 4. - L'exploitant est tenu, avant le début de l'exploitation, de mettre en place sur chacune des voies d'accès au chantier des panneaux indiquant en caractères apparents son identité, la référence de l'autorisation, l'objet des travaux et l'adresse de la mairie où le plan de remise en état du site peut être consulté. Art. 5. - Préalablement à la mise en exploitation des carrières à ciel ouvert, l'exploitant est tenu de placer: Io Des bornes en tous les points nécessaires pour déterminer le périmètre de l'autorisation;

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20 Le cas échéant, des bornes de nivellement. Ces bornes doivent demeurer en place jusqu'à l'achèvement des travaux d'exploitation et de remise en état du site. Art. 6. - Lorsqu'il existe un risque pour les intérêts visés a l'article 2 de la loi no 92-3 du 3 janvier 1992 sur l'eau, un réseau de dérivation empêchant les eaux de ruissellement d'atteindre la zone en exploitation est mis en place à la périphérie de cette zone. Art. 7. - L'accès à la voirie publique est aménagé de telle sorte qu'il ne crée pas de risque pour la sécurité publique. Art. 8. - La déclaration de début d'exploitation telle qu'elle est prévue à l'article 23-1 du décret no 77- 1133 du 21 septembre 1977 susvisé est subordonnée à la réalisation des prescriptions mentionnées aux articles 4 à 7. Section 2 Conduite des exploitations à ciel ouvert Art. 9. . Sans préjudice de la législation en vigueur, le déboisement et le défrichage éventuels des terrains sont réalisés progressivement, par phases correspondant aux besoins de l'exploitation. Art. 10. - 10.1. Technique de décapage: Le décapage des terrains est limité au besoin des travaux d'exploitation. Le décapage est réalisé de manière sélective, de façon à ne pas mêler les terres végétales constituant l'horizon humifère aux stériles, L'horizon humiière et les stériles sont stockés séparément et réutilisés pour la remise en état des lieux. 10.2. Patrimoine archéologique: L'arrêté d'autorisation fixe, le cas échéant, la nature et la forme des informations à fournir au service chargé du patrimoine archéologique préalablement aux opérations de décapage ainsi que les délais d'information. Art. 1 1. - 1 1.1. Epaisseur d'extraction: L'arrêté d'autorisation fixe l'épaisseur d'extraction maximal et les cotes minimales NGF d'extraction. 11.2. Extraction en nappe alluviale: 1. - Les extractions de matériaux dans le lit mineur des cours d'eau et dans les plans d'eau traversés par des cours d'eau sont interdites. Le lit mineur est le terrain recouvert par les eaux coulant à pleins bords avant tout débordement. Si des extractions sont nécessaires à l'entretien dûment justifié ou à l'aménagement d'un cours d'eau ou d'un plan d'eau, elles sont alors considérées comme un dragage. II. - Les extractions en nappe alluviale dans le lit majeur ne doivent pas faire obstable à l'écoulement des eaux superficielles. L'arrêté d'autorisation fixe la distance minimale séparant les limites de l'extractioii des limites du lit mineur des cours d'eau ou des plans d'eau traversés par un cours d'eau. Cette distance ne peut être inférieure à 35 mètres vis-a-vis des cours d'eau ayant un lit mineur d'au moins 7,50 mètres de largeur. 11-3. Exploitation dans la nappe pliréatique: Dans le cas où l'exploitation de la carrière est conduite dans la nappe phréatique, des mesures tendant au maintien de l'hydraulique et des caractéristiques écologiques du milieu sont presaites. Le pompage de la nappe phréatique pour le décapage, l'exploitation et la remise en état des gisements de matériaux alluvionnaires est interdit, sauf autorisation expresse accordée par l'arrêté d'autorisation après que l'étude d'impact en a inontré la nécessité. 11.4. Abattage à l'explosif Dans le cas où l'abattage du gisement est réalisé avec des substances explosives, l'exploitant définit un plan de tir. L'exploitant prend en compte les effets des vibrations émises dans l'environnement et assure la sécurité du public lors des tirs. Les tirs de mines ont lieu les jours ouvrables. Art. 12. - 12.1. Elimination des produits polluants en fin d'exploitation: En fiii d'exploitation, tous les produits polluants ainsi que tous les déchets sont valorisés ou éliminés vers des installations dUment autorisées. 12.2. Remise en état: L'exploitant est tenu de remettre en état le site affecté par son activité, compte tenu des caractéristiques

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essentielles du milieu environnant. La remise en état du site doit être achevée au plus tard à l'échéance de l'autorisation, sauf dans le cas de renouvellement de l'autorisation d'exploiter. Elle comporte au minimum les dispositions suivantes: - la mise en sécurité des Fronts de taille; - le nettoyage de l'ensemble des terrains et, d'une manière générale, la suppression de toutes les structures n'ayant pas d'utilité après la remise en état du site; - l'insertion satisfaisante de l'espace affecté par l'exploitation dans le paysage, compte tenu de la vocation ultérieure du site. 12.3. Remblayage de carrière: Le remblayage des carrières ne doit pas nuire à la qualité et au bon écoulement des eaux. Lorsqu'il est réalisé avec apport de matériaux extérieurs (déblais de terrassements, matériaux de démolition, ...), ceux- ci doivent être préalablement triés de manière à garantir l'utilisation des seuls matériaux inertes. Les apports extérieurs sont accompagnés d'un bordereau de suivi qui indique leur provenance, leur destination, leurs quantités, leurs caractéristiques et les moyens de transport utilisés et qui atteste la conformité des matériaux à leur destination. L'exploitant tient à jour un registre sur lequel sont répertoriés la provenance, les quantités, les caractéristiques des matériaux et les moyens de transport utilisés ainsi qu'un plan topographique permettant de localiser les zones de remblais correspondant aux données figurant sur le registre. L'arrêté d'autorisation fixe la nature, les modalités de tri et les conditions d'utilisation des matériaux extérieurs admis sur le site. 11 prévoit, le cas échéant, la mise en place d'un réseau de surveillance de la qualité des eaux souterraines et la fréquence des mesures à réaliser. Section 3 Sécurité du public Art. 13. - Durant les heures d'activité, l'accès à la carrière est contrôlé. En dehors des heures ouvrées, cet accés est interdit. L'accès de toute zone dangereuse des travaux d'exploitation à ciel ouvert est interdit par une clôture efficace ou tout autre dispositif équivalent. Le danger est signalé par des pancartes placées, d'une part, sur le OLI les chemins d'accès aux abords des travaux, d'autre part, à proximité des zones clôturées. Les dispositions ci-dessus sont applicables aux orifices des puits et aux ouvertures de galeries qui donnent accès aux travaux souterrains. Art, 14. - 14.1. Exploitations à ciel ouvert: Les bords des excavations des carrières à ciel ouvert sont tenus à distance horizontale d'au moins 10 mètres des limites du périmètre sur lequel porte l'autorisation ainsi que de l'emprise des éléments de la surface dont l'intégrité conditionne le respect de la sécurité et de la salubrité publiques. De plus, l'exploitation du gisement à son niveau le plus bas est arrêtée à compter du bord supérieur de la fouille à une distance horizontale telle que la stabilité des terrains voisins ne soit pas compromise. Cette distance prend en compte la hauteur totale des excavations, la nature et l'épaisseur des différentes couches présentes sur toute cette hauteur. 14.2. Exploitations souterraines: L'exploitant d'une carrière souterraine, lorsque la profondeur de l'exploitation comptée à partir de la surface est inférieure à 100 mètres, informe le préfet un mois avant que les travaux n'arrivent à une distance horizontale de 50 mètres des éléments de la surface à protéger mentionnés à l'article 14-1 ci- dessus. Le préfet fixe, s'il y a lieu, les massifs de protection à laisser en place ainsi que les conditions dans lesquelles ceux-ci peuvent, le cas échéant, être traversés ou enlevés; il notifie sa décision à l'exploitant dans le délai d'un mois à compter de la date de la réception de l'information. 14.3. Modification des distances limites et des zones de protection: Le préfet peut, sur proposition de l'inspection des installations classées et après avoir éventuellement consulté les autres adminislrations intéressées, atténuer ou renforcer les obligations résultant des articles 14-1 et 14-2 ci-dessus. Section 4 Registres et plans Art. 15. - Pour chaque carrière à ciel ouvert est établi un plan d'échelle adapté à sa superficie. Sur ce plan sont reportés: - les limites du périmètre sur lequel porte le droit d'exploiter ainsi que de ses abords, dans un rayon de 50

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inètres; - les bords de la fouille; - les courbes de niveau ou cotes d'altitude des points significatifs; - les zones remises en état; - la position des ouvrages visés à l'article 14-1 ci-dessus et, s'il y a lieu, leur périmètre de protection instilué en vertu de réglementations spéciales. Ce plan est mis à jour au moins une fois par an. Art. 16. - 16.1. Plans et registres: Un plan de l'ensemble des travaux, à l'échelle du 1/2 000, du 1/2 500 ou du 115 000, est établi pour chaque carrière souterraine. Ce plan indique les cotes des points principaux ainsi que les parties abandonnées des travaux. Ce plan d'ensemble est mis à jour au moins une fois tous les six mois. Un plan de surface et un registre d'avancement des travaux sont également établis et tenus à jour par l'exploitant. 16.2. Communication des plans: Les exploitants tiennent à la disposition des propriétaires les plans des travaux souterrains effectués sous leur propriété ou sous les abords de celle-ci, ainsi que le plan de la surface permettant de connaître la situation desdits travaux. CHAPITRE III Prévention des pollutions Art, 17. - L'exploitant prend toutes les dispositions nécessaires dans la conduite de l'exploitation pour limiter les risques de pollution des eaux, de l'air ou des sols et de nuisance par le bruit et les vibrations et l'impact visuel. L'ensemble du site et ses abords placés sous le contrôle de l'exploitant sont maintenus en bon état de propreté. Les bâtiments et installations sont entretenus en permanence. Les voies de circulation internes et aires de stationnement des véhicules sont aménagées et entretenues. Les véhicules sortant de l'installation ne doivent pas être à l'origine d'envols de poussières ni entraîner de dépôt de poussière ou de boue sur les voies de circulation publiques. AI?. 18. - 18.1. Prévention des pollutions accidentelles: 1. - Le ravitaillement et l'entretien des engins de chantier sont réalisés sur une aire étanche entourée par un caniveau et reliée à un point bas étanche permettant la récupération totale des eaux ou des liquides résiduels. II. - Tout stockage d'un liquide susceptible de créer une pollution des eaux ou des sols est associé à une capacité de rétention dont le volume est au moins égal à la plus grande des deux valeurs suivantes: 100 p. 100 de la capacité du plus grand réservoir; 50 p. 100 de la capacité des réservoirs associés. Cette disposition ne s'applique pas aux bassins de traitement des eaux résiduaires. Lorsque le stockage est constitué exclusivement en récipients de capacité inférieure ou égale à 250 litres, la capacité de rétention peut être réduite à 20 p. 100 de la capacité totale des fûts associés sans être inférieure i 1 O00 litres ou à la capacité totale lorsqu'elle est inférieure à 1 O00 litres. III. - Les produits récupérés en cas d'accident ne peuvent être rejetés et doivent être soit réutilisés, soit éliminés comme les déchets. 18.2. Rejets d'eau dans le milieu naturel: 18.2.1. Eaux de procédés des installations: Les rejets d'eau de procédé des installations de traitement des matériaux à l'extérieur du site autorisé sont interdits. Ces eaux sont intégralement recyclées. Le circuit de recyclage est conçu de telle manière qu'il ne puisse donner lieu à des pollutions accidentelles. Un dispositifd'arrêt d'alimentation en eau de procédé de l'installation, en cas de rejet accidentel de ces eaux, est prévu. 18.2.2. Eaux rejetées (eaux d'exhaure, eaux pluviales et eaux de nettoyage): 1. - Les eaux canalisées rejetées dans le milieu naturel respectent les prescriptions suivantes: - le pH est compris entre 5,5 et 8,5; - la température est inférieure à 30 OC; - les matières en suspension totales (MEST) ont une concentration inférieure à 35 mg/l (norme NF T 90 105);

Rappoa BRGM/RP 50234 FR Schéma depariernenial des camjéres des Hautes-Alpes

- la demande chimique en oxygène sur effluent non décanté (D.C.O.) a une concentration inférieure à 125 mg/l (norme NF T 90 101); - les hydrocarbures ont une concentration inférieure à IO mg/l (norme NF T 90 114). Ces valeurs limites sont respectées pour tout échantillon prélevé proportionnellement au débit sur vingt- quatre heures; en ce qui concerne les matières en suspension, la demande chimique en oxygène et les hydrocarbures, aucun prélèvement instantané ne doit dépasser le double de ces valeurs limites. Ces valeurs doivent être compatibles avec les objectifs de qualité du milieu récepteur, les orientations du schéma d'aménagement et de gestion des eaux et la vocation piscicole du milieu. Elles sont, le cas échéant, rendues plus contraignantes. L'arrêté d'autorisation peut, selon la nature des terrains exploités, imposer des valeurs limites sur d'autres paramètres. La modification de couleur du milieu récepteur, mesurée en un point représentatif de la zone de mélange, ne doit pas dépasser 100 ing PVl.

II. ~ Le 011 les émissaires sont équipés d'un canal de mesure du débit et d'un dispositif de prélèvement. III. - L'arrêté d'autorisation précise le milieu dans lequel le rejet est autorisé ainsi que les conditions de rejet. Lorsque le rejet s'effectue dans un cours d'eau, il précise le nom du cours d'eau, ainsi que le point kilométrique du rejet. Il fixe la fréquence des mesures du débit et des paramètres à analyser. Art. 19. 1. - L'exploitant prend toutes dispositions utiles pour éviter l'émission et la propagation des poussières. II. - Les dispositifs de limitation d'émission des poussières résultant du fonctionnement des installations de traitement des matériaux sont aussi complets et efficaces que possible. Les émissions captées sont canalisées et dépoussiérées. La concentration du rejet pour les poussières doit être inférieure à 30 mgMm3 (les mètres cubes sont rapportés à des conditions normalisées de température, 273 Kelvin, et de pression, 101,3 kilopascals, après déduction de la vapeur d'eau, gaz sec). Les périodes de pannes ou d'arrêts des dispositifs d'épuration pendant lesquelles les teneurs en poussières des gaz rejetés dépassent le double des valeurs fixées ci-dessus doivent être d'une durée continue inférieure à quarante-huit heures et leur durée cumulée sur une année est inférieure à deux cents heures. En aucun cas, la teneur en poussières des gaz émis ne peut dépasser la valeur de 500 mgMm3. En cas de dépassement de cette valeur, l'exploitant est tenu de procéder sans délai à l'arrêt de l'installation en cause. Les valeurs limites s'imposent à des prélèvements d'une durée voisine d'une demi-heure. L'arrêté d'autorisation fixe une valeur limite pour le débit gazeux et le flux des poussières. II fixe la périodicité des contrôles qui est au moins annuelle pour déterminer les concentrations, les débits et les flux de poussières des émissions gazeuses. Ces contrôles sont effectués selon des méthodes normalisées et par un organisme agréé.

III. ~ Pour les carrières de roches massives dont la production annuelle est supérieure à 150 O00 tonnes, un réseau approprié de mesure des retombées de poussières dans l'environnement est mis en place. Le nombre et les conditions d'installation et d'exploitation des appareils de mesure sont fixés par l'arrêté d'autorisation. Art. 20. - L'installation est pourvue d'équipements de lutte contre l'incendie adaptés et conformes aux normes en vigueur. Ces matériels sont maintenus en bon état et vérifiés au moins une fois par an. Ai-. 21. - Toutes dispositions sont prises pour limiter les quantités de déchets produits, notamment en effectuant toutes les opérations de valorisation possibles. Les diverses catégories de déchets sont collectées séparément puis valorisées ou éliminées vers des installations dûment autorisées. Art. 22. - L'exploitation est menée de manière à ne pas être à l'origine de bruits aériens ou de vibrations mécaniques susceptibles de compromettre la santé ou la sécurité du voisinage ou de constituer une gêne pour sa tranquillité. 22.1. Bruits: En dehors des tirs de mines, les bruits émis par les carrières et les installations de premier traitement des matériaux ne doivent pas être à l'origine, à l'intérieur des locaux riverains habités ou occupés par des tiers, que les fenêtres soient ouvertes ou fermées et, le cas échéant, en tous points des parties extérieures (cour, jardin, terrasse ...) de ces mêmes locaux, pour les niveaux supérieurs à 35 dB (A), d'une émergence supérieure à:

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- 5 dB (A) pour la période allant de 6 h 30 à 2 I h 30, sauf dimanches et jours fériés; - 3 dB (A) pour la période allant de 21 11 30 à 6 h 30, ainsi que les dimanches et jours fériés. L'émergence est définie comme étant la différence entre les niveaux de bruit mesurés lorsque l'ensemble de l'installation est en fonctionnement et lorsqu'il est à l'arrêt. Elle est mesurée conformément à la méthodologie définie dans la deuxième partie de l'instruction technique annexée à l'arrêté du 20 aotit 1985 (J.O. du 10 novembre 1985) relatif aux bruits aériens émis dans l'environnement par les installations classées pour la protection de l'environnement. L'arrêté d'autorisation fixe des niveaux limites de bruit à ne pas dépasser en limite de la zone d'exploitation autorisée pour les différentes périodes de la journée (diurne et nocturne). Ces niveaux limites, qui ne peuvent excéder 70 dB (A), sont déterminés de manière à assurer les valeurs maximales d'émergence à une distance de 200 mètres du périmètre de l'exploitation. En outre, le respect des valeurs maximales d'émergence est assuré dans les immeubles les plus proches occupés ou habités par des tiers et existant à la date de l'arrêté d'autorisation et dans les immeubles construits après cette date et implantés dans les zones destinées à l'habitation par des documents d'urbanisme opposables aux tiers publiés à la date de l'arrêté d'autorisation. Les différents niveaux de bruit sont appréciés par le niveau de pression continu équivalent pondéré LAcq. L'évaluation du niveau de pression continu équivalent incluant le bruit particulier de l'ensemble de l'installation est effectuée sur une durée représentative du fonctionnement le plus bruyant de celle-ci. Les véhicules de transport, les matériels de manutention et les engins de chantier utilisés à l'intérieur des carrières, et susceptibles de constituer une gêne pour le voisinage, doiveni être conformes à la réglementation en vigueur. En particulier, les engins utilisés dans la carrière et mis pour la première fois en circulation moins de cinq ans avant la date de publication du présent arrêté doivent, dans un délai de trois ans après cette date, répondre aux règles d'insonorisation fixées par le décret no 69-380 du 18 avril 1969. L'usage de tous appareils de communication par voie acoustique (sirènes, avertisseurs, haut-parleurs, etc.) gênants pour le voisinage est interdit, sauf si leur emploi est réservé à la prévention ou au signalement d'incidents graves ou d'accidents ou à la sécurité des personnes. Un contrôle des niveaux sonores est effectué dès l'ouverture de la carrière pour toutes les nouvelles exploitations et ensuite périodiquement, notamment lorsque les Fronts de taille se rapprochent des zones habitées. 22.2. Vibrations: 1. - Les tirs de mines ne doivent pas être à l'origine de vibrations susceptibles d'engendrer dans les constructions avoisinantes des vitesses particulaires pondérées supérieures à IO mm/s mesurées suivant les trois axes de la construction. La fonction de pondération du signal mesuré est une courbe continue définie par les points caractéristiques suivants:

Vous pouvez consulter le tableau dans le JO no 0246 du 22/10/94 Page 15041 a 15045

On entend par constructions avoisinantes les immeubles occupés ou habités par des tiers ou affectés à toute autre activité humaine et les monuments. Pour les autres constructions, des valeurs limites plus élevées peuvent être fixées par l'arrêté d'autorisation, après étude des effets des vibrations mécaniques sur ces constructions. Le respect de la valeur ci-dessus est vérifié dès les premiers tirs réalisés sur la carrière, puis par campagnes périodiques dont la fréquence est fixée par l'arrêté d'autorisation. En outre, le respect de la valeur limite est assuré dans les constructions existantes à la date de l'arrêté d'autorisation et dans les immeubles construits après cette date et implantés dans les zones autorisées à la construction par des documents d'urbanisme opposables aux tiers publiés à la date de l'arrêté d'autorisation. II. - En dehors des tirs de mines, les prescriptions de la circulaire du 23 juillet 1986 relative aux vibrations mécaniques émises dans l'environnement par les installations classées pour la protection de l'environnement sont applicables.

Rapp00 BRGM/RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Art 23. - L'arrêté d'autorisation peut fixer les modes de transport des matériaux (voie routière, voie ferrée, voie fluviale) au départ de l'exploitation, pour totalité ou pour partie de la production. CHAPITRE IV Modalités d'application Art. 24. - 24.1. Date d'application: Les dispositions du présent arrêté s'appliquent aux carrières et aux installations de premier traitement des matériaux dont l'autorisation (initiale ou d'extension) interviendra à partir du ler janvier 1995 ainsi qu'aux renouvellement d'autorisations de carrières qui interviendront à partir du ler janvier 1996. Les dispositions de l'article 11.2.1 sont d'effet immédiat pour toute autorisation ou renouvellement d'autorisation. 24.2. Carrières autorisées: 1. - Les dispositions des articles 4 à 7,9, 10, 11 .l, 11.4 et 12 à 22 du présent arrêté sont applicables à compter du lerjanvier 1997 aux carrières et aux installations de premier traitement des matériaux dont l'arrêté d'autorisation aura été publié entre le lerjaiivier 1993 et le lerjanvier 1995 (et le lerjanvier 1996 pour les renouvellements). II. - Les dispositions des articles 4 à 7,9, 10, 11.1, 11.4 et 12 à 22 du présent arrêté sont applicables à compter du lerjanvier 1999 aux carrières et aux installations de premier traitement des matériaux dont l'arrêté d'autorisation a été publié avant le lerjanvier 1993. Art. 25. - Des dérogations aux dispositions du présent arrêté peuvent être accordées après avis du Conseil supérieur des instal latioiis classées. Art. 26. -A l'article ler de I'arrté ministériel du ler mars 1993 relatif aux prélèvements et à la consommation d'eau ainsi qu'aux rejets de toute nature des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation, les mots: << des carrières >> sont remplacés par les mots: << des carrières et des installations de premier traitement des matériaux de carrières >>. Art. 27. - Le directeur de la prévention des pollutions et des risques est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 22 septembre 1994.

Pour le ministre et par délégation: Le directeur de la prévention des pollutions et des risques, délégué aux risques majeurs, G. DEFRANCE

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Arrêté du 24 janvier 2001 modifiant l'arrêté du 22 septembre 1994 relatif aux exploitations de carrières et aux inslallations de premier traitement des matériaux de carrières et l'arrêté du 23 janvier 1997 relatif A la limitation des bruits émis dans l'environnement par les installations classées pour la protection de l'environnement

La ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement, Vu le code de l'environnement, et notamment son article L. 512-5 ; Vu le décret no 77-1 133 du 21 septembre 1977 pris pour l'application de la loi no 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l'environnement ; Vu l'arrêté du 22 septembre 1994 relatif aux exploitations de carrières et aux installations de premier traitement des inatériaux de carrières ; Vu l'arrêté du 23 janvier 1997 relatif à la limitation des bruits émis dans l'environnement par les installations classées pour la protection de l'environnement ; Vu l'avis du Conseil supérieur des installations classées en date du 14 décembre 2000, Arrête :

Art. ler. - Le deuxième alinéa du I du 11.2 de l'article 11 de l'arrêté du 22 septembre 1994 susvisé est ainsi modifié : (( Le lit mineur d'un cours d'eau est l'espace d'écoulement des eaux formé d'un chenal unique ou de plusieurs bras et de bancs de sables ou galets, recouvert par les eaux coulant à pleins bords avant débordement. ))

Art. 2. - Le II du 11.2 de l'article Il de l'arrêté du 22 septembre 1994 susvisé est ainsi modifié : (( II. - Les exploitations de carrières en nappe alluviale dans le lit majeur ne doivent pas créer de risque de déplacement du lit mineur, faire obstacle à l'écoulement des eaux superficielles ou aggraver les inondations. Les exploitations de carrières de granulats sont interdites dans l'espace de mobilité du cours d'eau. L'espace de mobilité du cours d'eau est défini comme l'espace du lit majeur à l'intérieur duquel le lit mineur peut se déplacer. L'espace de mobilité est évalué par l'étude d'impact en tenant compte de la connaissance de l'évolution historique du cours d'eau et de la présence des ouvrages et aménagements significatifs, à l'exception des ouvrages et aménagements à caractère provisoire, faisant obstacle à la mobilité du lit mineur. Cette évaluation de l'espace de mobilité est conduite sur un secteur représentatif du fonctionnement géomorpliologique du cours d'eau en amont et en aval du site de la carrière, sur une longueur minimale totale de 5 kilomètres. L'arrêté d'autorisation fixe la distance minimale séparant les limites de l'extraction des limites du lit mineur des cours d'eau ou des plans d'eau traversés par un cours d'eau. Cette distance doit garantir la stabilité des berges. Elle ne peut être inférieure à 50 mètres vis-à-vis des cours d'eau ayant un lit mineur d'au moins 7,SO mètres de largeur. Elle ne peut être inférieure à 10 mètres vis-à-vis des autres cours d'eau. >)

Art. 3. - Le paragraphe 22.1 de l'article 22 de l'arrêté du 22 septembre 1994 susvisé est rédigé ainsi :

(( En dehors des tirs de mines, les dispositions relatives aux émissions sonores des carrières sont fixées par l'arrêté du 23 janvier 1997 relatif à la limitation des bruits émis dans l'environnement par les installations classées pour la protection de l'environnement. Un contrôle des niveaux sonores est effectué dès l'ouverture de la carrière pour toutes les nouvelles exploitations et ensuite périodiquement, notamment lorsque les fronts de taille se rapprochent des zones habitées. )>

Art. 4. - Dans l'article ler de l'arrêté du 23 janvier 1997 relatif à la limitation des bruits émis dans l'environnement par les installations classées pour la protection de l'environnement, est supprimé i'alinéa suivant :

Rapporr BRGM/RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

(( - des exploitations de carrières et des installations de premier traitement des matériaux de carrières visées par l'arrêté du 22 septembre 1994. ))

Art. 5. - Les dispositions des articles ler et 2 du présent arrêté sont applicables six mois après la date de sa publication au Journal officiel. Les demandes qui seront déposées avant cette date d'application restent soumises aux dispositions actuellement en vigueur. Les articles 3 et 4 du présent arrêté sont applicables aux installations nouvelles et existantes.

Art. 6. - Le directeur de la prévention des pollutions et des risques est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 24 janvier 2001. Pour la ministre et par délégation : Le directeur de la prévention des pollutions et des risques, délégué aux risques majeurs, P. Vesseroii

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Rapport BRGM/RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

ANNEXE 2

NUMERO 2510 DE LA NOMENCLATURE

Obeiar n. Su85 du 9 luln 1934 modillant Im Nomandatura do. Inslilîali~niciisi6es NOR: EHWlW

L Picmisr minime. Sur le nppn du MnIPs & I'cnvimnncmcnL

Rapport BRGM/RP 50234 FR ~ ~~

Schéma departemental des carrières des Hautes-Alpes

Rapport BRGM/RP 50234 FR Schéma départementa/ des carrières des Hautes-Alpes

ANNEXE 3

YINISTtlC DL 4 L- -. _-'

DMCnON DE U PREWNIIOH DES POLLUIIONS ET DES RLTQUES

%Insrallanom clasdes pour la prorecrion de renvirommmr Emmions de "tmcs végeiaies"

Plusieurs d'mure vous m'onf inremoés sur I'aoplicarion aux curacrions de "rares vcgiinlei" des disposirions de la loi n' 76-663 du 19 juillei 1976 relaiiv~aux insrailarians clsisles pour la pmrcnion de I'enviromcmeni.

Le dernier aiinda de I'Micle 1s de la loi dispose que : "La dirpositimr de Iopr&uie loi sonf igolcmrnr applicables =ru rigloiim.onr de cnmèrer au sens der Iim'clü lu n 4 du colle minin. "

L'anicle 1" du code minier considère que : "Ler :fies de subsianccr minUnles ou forriles rm/CnnCr au rein de lu ime ou eiirionr ù Io ru.fnce roni, nlntivcrncni à leur régirnt Iigal, conJidiris comme mikou comme canièrcs *

Les 'rmci vé@talcs" sont consrhic; à la lois d'CICmenis &irwx et d'ilérnenu orqaniquer. comme Xdleillcurs 1.5 tourbes qui son[ expliciremmr considcries comme maimaux de caniérer. L'uploirarion de *~emes vegeialer.. qui san~ sauvcm uuliséa pour da aminqemenrs paysagers. c51 donc bien soumise aux disposirions de la Loi. * Li thii +: -di.?. iii :'Mynrrnxnmc X&% . ..-.

od.cALrrwEn 20, menut de Spr- 75302 PARISO7SP Ti/. :41.19.14.21 - Tilr'coorrw: 42.1914.67

Rapport BRGM/RP 50234 FR ~

Schéma déparlemental des carnères des Hautes-Alpes

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ANNEXE 4 LEXIQUE GEOLOGIQUE

Amphibolite : roche métamorphique vert-sombre

Anatexite : roche résultant d'une fusion métamorphique partielle

Aplite : roche magmatique granitique, en général claire

Argile : terme désignant soit un minéral (minéral argileux) soit une roche composée pour l'essentiel de ces minéraux. Les minéraux argileux sont des phyllosilicates hydratés.

Arkose : roche sédimentaire détritique contenant des grains de quartz Cjusqu'à 60 % env.), de feldspaths pour 25 % au moins et fréquemment quelques micas.

Basalte : roche noire magmatique effusive

Biotite : mica noir

Bréchique : qui se rapporte aux brèches ou qui en contient. Les brèches sont des roches constituées d'éléments anguleux (en général fragments de roches ou de sédiments)

Calcaire : roche sédimentaire carbonatée contenant au moins 50 % de CaC03.

Calcarénite :roche sédimentaire esseiitiekment calcaire formée en majorité d'éléments dont la taille est comprise entre 62,s microns et 2 mm

Cargneule : roche sédimentaire carbonatée, d'aspect carié et vacuolaire, souvent bréchique

Cristallin : se dit des roches formées de cristaux, en pratique on désigne comme roche cristalline une roche formée de cristaux visibles à l'oeil nu

Détritique : qui est formé, en totalité ou en partie, de débris

Diaclase : cassure de roches ou de terrains sans déplacement relatif des parties séparées

Diorite : roche magmatique grenue à éléments clairs

Dolérite : roche magmatique massive, compacte, grise à noire, le plus souvent vert sombre

Dolomie : roche sédimentaire carbonatée contenant 50 % ou plus, de carbonate, dont la moitié au moins sous forme de dolomite (Ca,Mg) (C03)2

Endogène : s'applique aux roches formées, au moins en partie, à l'intérieur du globe

Eruptif: terme employé pour les roches comme synonyme de magmatique Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Feldspath : minéral essentiel de la plupart des roches magmatiques et de certaines roches métainorphiques. Chimiquement silico-aluminate potassique, sodique ou calcique.

Gneiss : roche métamorphique à grain moyen ou grossier à aspect rubané

Granite : roche magmatique grenue, constituée à 80 % de quartz et feldspath

Gypse : minéral (sulfate hydraté CaS04,2H20) fréquent dans les roches sédimentaires

Karst : plateau calcaire affecté par le modelé karstique qui est un type de relief dû principalement à la dissolution de la roche calcaire par les eaux météoritiques chargées de gaz carbonique. Ce type de relief présente des poljé, des canyons, des avens, des galeries, des résurgences, des pertes, des siphons, etc.

Lapiaz : C'est une forme de surface du modelé karstique creusée de cannelures ou de rigoles larges de 1 cin à 1 m, séparées par des lames tranchantes

Leucocrate : s'applique aux roches magmatiques riches en minéraux dits " blancs ", c'est-à-dire en quartz etiou fledspaths et/ou feldspatlioïdes.

Leptinite : roche magmatique de type gneissique, de teinte claire, à grain fin, compacte. Elle dérive du métamorphisme de grès arkosique ou de granite

Lignite : catégorie de charbon contenant de 70 à 75 % de carbone.

Lithographique : s'applique à un calcaire très fin et très homogène. Au sens strict, on ne doit appliquer cet adjectif que pour les roches susceptibles d'être employées en imprimerie. Sublithograpliique : quasi lithographique

Marbre : roche métamorpliique dérivant de calcaires ou de dolomies, également toute roche susceptible de prendre un beau poli et d'être utilisée en décoration

Marne : roche sédimentaire constituée d'un mélange de calcaire et d'argile

Métamorphique : transformation d'une roche à l'état solide du fait d'une élévation edou de pression , avec cristallisation de nouveaux minéraux et acquisition de textures et structures particulières, sous l'influence de conditions physiques euou chimiques différentes de celles ayant présidées à la formation de la roche origineII e

Mica : minéral blanc ou noir phyllosilicate composé de feuillets élémentaires

Micaschiste : roche métamorphique à grain moyen, à schistosité et foliation marquées, riche en lamelles de micas visibles à i'oeil nu

Microdiorite : roche magmatique microgrenue a éléments clairs

Migmatite : ensemble de mélange de roches de type granite et gneiss

Mylonite : au sens large, toute roche broyée plus ou moins finement. Au sens strict, roche dérivant d'une roche magmatique ou métamorphique broyée à tel point que les structures originales ne soient plus identifiables à l'oeil nu.

Pélite : roche sédimentaire détritique à grain très fin

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Pétrographie : étude de la formation et de la composition minéralogique des roches

Poudingue : roche sédimentaire détritique formée pour 50 % au moins d'éléments arrondis (galets) de diamètre supérieur à 2 mm, liés par un cimenté

Porphyre : toute roche magmatique montrant de grands cristaux de feldspaths dispersés dans une pâte qui ne montre pas de cristaux visibles à l'oeil nu (aphanatique)

Quartz : minéral représentant une variété de silice Si02

Quartzite : roche siliceuse compacte, constituée de cristaux de quartz intimement soudés

Rudiste : mollusque bivalve fossile du Jurassique et du Crétacé

Saccharoïde : s'applique aux roches ayant un grain analogue à celui du sucre cristallisé

Schiste : au sens large toute roche susceptible de se débiter en feuillet, roche ayant acquis une schistosité (feuilletage plus ou moins serré) sous l'influence de contraintes tectoniques.

Sédimentaire : formé à la surface de la terre, par dépôt

Stylolithique : qui présente des sîylolithes (structures en forme de colonnettes s'interpénétrant au sein de niches calcaires ou mamo-calcaires en dessinant des joints irréguliers)

Synclinal : pli de terrain où les éléments situés à l'intérieur de la courbure étaient, à l'origine, les plus hauts, l'inverse étant un anticlinal.

Tectonique :ensemble des déformations ayant affectées des terrains géologiques postérieurement à leur formation, également le mécanisme de l'acquisition de ces déformations Schéma départemental des carriires des Hautes-Alpes

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Schéma départemental des camëres des Hautes-Alpes

Rapport BRGM/RP 50234 FR Schéma départemental des caméres des Hautes-Alpes

ANNEXE 6

FICHE JZTRIDIQUE SITE CLASSE

TEXTES APPLICABLES :

- Loi du 2 mai 1930 qui a pour objet de réorganiser la protection des monuments naturels et des sites à caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. - Décret no 69-607 du 13 juin 1969. - Décret du 15 décembre 1988 (J.O. du 17-12-1988).

CHAMP D'APPLICATLON :

- Les sites d'intérêt artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.

OBJECTIFS :

- La protection et la conservation d'un espace naturel ou bâti, quel que soit son étendu, Cette procédure est beaucoup utilisée dans le cadre de la protection d'un "paysage".

PROCEDURE :

- A l'initiative de la commission départementale des sites. - Pendant un délai de 12 mois à partir de la notification aux propriétaires de l'intention de procéder à un classement (instance de classement), aucune modification ne peut être apportée à l'état des lieux, sauf autorisation écrite du ministre concerné. - Si le site appartient à des personnes privées, les propriétaires sont invités à se prononcer sur le projet de classement lors de l'enquête publique qui est ouverte par le préfet selon des conditions prévues par le décret du 13 juin 1969. - En cas d'accord avec le propriétaire, le classement est pris par arrêté du ministre chargé des sites, après avis de la commission départementale des site. - En cas de désaccord d'un propriétaire, le classement est pris par décret en Conseil d'Etat, après consultation de la commission départementale des sites et de la commission supérieure des sites. - Si le site appartient à i'Etat, le classement est pris par le ministre chargé des sites, en cas d'accord avec le Ministre des finances et le Ministre chargé de la gestion du site. Dans le cas contraire la décision est prise par un décret en Conseil d'Etat. - Si le site appartient à une commune, un département, ou un établissement public et que ceux-ci sont d'accord, la décision est prise par arrêté du ministre chargé des sites ; en cas de désaccord, la décision est prise par un décret en Conseil d'Etat. - La décision est publiée au Journal officiel - Elle est notifiée aux propriétaires si le classement comporte des prescriptions particulières visant à modifier l'état ou l'utilisation des lieux. - Elle est publiée au conservatoire des hypothèques.

Rappori BRGM/RP 50234 FR

~ ~~ ~~ ~ ~ Schéma déparfemenlal des camëres des Hautes-Alpes

EFFET DU CLASSEMENT :

- Tous travaux susceptibles de modifier ou détruire l'état ou l'aspect des lieux sont interdits, sauf autorisation expresse du ministre concerné, ou du préfet pour les travaux non soumis à permis de construire et la modification de clôtures (après avis de l'architecte des bâtiments de France et si le préfet le juge utile de la commission départementale des sites). - Au cas où la décision comporte des prescriptions particulières, le propriétaire est mis en demeure de mettre les lieux en conformité avec celles-ci. - Le camping, la création de villages de vacances, l'affichage, la publicité sont interdits, sauf dérogation du ministre. - L'emplacement du site doit être reporté au P.O.S. en qualité de servitude d'utilité publique opposable aux tiers. - Les effets du classement suivent le monument naturel, en quelque main qu'il passe.

COMMENTAIRES :

- Les activités n'ayant pas d'emprise sur le sol (chasse, pêche, ...) continuent à s'exercer librement.

Intérêis : - Le classement garantit le maintien en l'état des lieux. - Il évite toute opération d'aménagement et la réalisation de travaux lourds et dégradants.

Limites : - Des dérogations peuvent être accordées, l'autorisation de travaux légers n'est pas automatiquement refusée. - Le Conseil d'Etat, dans une jurisprudence récente, a admis la possibilité, pour le ministre, d'autoriser des travaux importants à l'intérieur du périmètre classé (C.E., 27 novembre 1985, commune de Chamonix- Mont-Blanc contre association de sauvegarde de la haute vallée de l'Arve et de la vallée de I'Arveyron). Cependant cette autorisation s'accompagnait d'une compensation par la protection du site de Carlaveyron. - Le classement de site n'est pas une mesure permettant une gestion active d'un milieu naturel.

Remarques : Opérations "grands sites" - A la suite d'une communication en Conseil des ministres du 22 novembre 1989, ont été décidées les grandes lignes d'une nouvelle politique de protection des sites et de mise en valeur des paysages. Les sites classés sont les bénéficiaires prioritaires de ces opérations "grand site" qui visent à la réhabilitation des sites prestigieux dégradés, notamment du fait d'une forte pression touristique, et à une meilleure intégration de ces lieux de visite dans le développement des économies locales. Il ne s'agit pas de mettre en place une protection supplémentaire, puisque justement ce sont des milieux déjà protégés qui doivent en bénéficier, mais de permettre de mieux les mettre en valeur sans les dégrader. Des financements de 1'Etat sont déjà en place pour remédier aux méfaits de la suhéquentation touristique ou au sous- équipement de l'accueil dans le Cirque de Gavarnie (Pyrénées orientales), dans la vallée de la Dordogne (Corrèze), dans les gorges de l'Ardèche ou à la pointe du Raz (Finistère) pour ne citer que quelques uns des dossiers retenus dans le cadre de cette politique.

EXEMPLES :

- On dénombre plus de 2500 sites classés en France en mai 1991 (certains sont des sites bâtis, d'autres sont classés pour protéger un paysage naturel). - On peut citer les sites classés du massif du Mont-Blanc, de la forêt de Saoii dans la Drôme, du cirque de Gavarnie dans les Pyrénées, du golfe de Porto en Corse et de la baie le mont Saint-Michel.

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Liste des sites classés ponctuels des Hautes-Alpes

Rapport BRGM/RP 50234 FR

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Schéma départemental des camèms des Hautes-Alpes

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ANNEXE 7

FICHE JCTRIDIQUE

SITE INSCRIT

TEXTES APPLICABLES :

- Loi du 2 mai 1930 qui a pour objet de réorganiser la protection des monuments naturels et des sites à caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. - Décret no 69-607 du 13 juin 1969.

CHAMP D'APPLICATION :

- Les sites d'intérêt artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque,

OBJECTIFS :

- La conservation de milieux et de paysages dans leur état actuel, de villages et de bâtiments anciens.

PROCEDURE :

- A l'initiative de la commission dépariementale des sites ; elle peut décider elle même de l'inscription, ou le faire à la demande d'un particulier, d'une association, d'une collectivité territoriale, ou d'une administration. - Le dossier est instruit par la DIREN (qui est souvent à l'origine de la procédure). - L'avis des communes concernées est requis par le préfet avec un délai de réponse de 3 mois. - L'inscription est prononcée par arrêté du ministre chargé des sites. - L'avis des propriétaires n'est pas requis. L'arrêté portant l'inscription du site leur est notifié soit individuellement soir par une publicité généralisée s'ils sont plus de cent. - L'arrêté est affiché en mairie, publié dans deux journaux locaux et inséré au Recueil des actes administratifs du département.

EFFET DE L'INSCRIPTION :

- Toute modification de l'état ou de l'aspect des lieux et tous travaux ne peuvent être faits par le propriétaire sans qu'ils aient été déclarés quatre mois à l'avance auprès de l'architecte des bâtiments de France pour avis (leur interdiction supposerait la transformation de l'inscription en classement de site). - L'affichage, la publicité, le camping et l'installation de villages vacances sont interdits sauf dérogation accordée par le préfet. - Dans les communes dotées d'un P.O.S., l'emplacement du site doit être reporté au P.O.S. en qualité de servitude d'utilité publique opposable aux tiers (code de l'urbanisme art. R 126-1). - L'effet de l'inscription suit les terrains concernés, en quelque main qu'ils passent.

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COMMENTAIRES :

- L'inscription de site est facile à mettre en oeuvre, mais elle ne constihie pas une mesure de protection forte.

Intérêts : - L'inscription de site joue un rôle d'alerte auprès des pouvoirs publics qui sont avisés des intentions d'aménagement.

Limites : - L'avis simple de l'architecte des bâtiments de France ne permet pas un contrôle satisfaisant de i'évolution des paysages.

EXEMPLES :

- 11 existe plus de 47000 sites inscrits en France en mai 1991 (certains sont des sites bâtis, d'autres concernent des paysages naturels). - Citons les lacs d'Annecy, du Bourget ou d'Aiguebeletie, le Vexin français en Ile de France, la Plaine de France dans le Val d'Oise.

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ANNEXE 8

FICHE JüRlDIQUE LES PRESCRIPTIONS DE PROTECTION PREVUES PAR LA LOI LITTORAL

TEXTES APPLICABLES :

- Dispositions issues de la loi no 86-2 du 3 janvier 1986 relative à l'aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. - Code de l'urbanisme : art. L. 146-6 ; art. R. 146-1 et R. 146-2. - Circulaire no 89-56 du 10 octobre 1989.

CHAMP D'AF'PLICATION :

- Les communes littorales c'est à dire : * celles riveraines des mers et océans, des étangs salés, des plans d'eau intérieurs d'une superficie supérieure à 1000 ha, * celles riveraines des estuaires et des deltas lorsqu'elles sont situées en aval de la limite de salure des eaux et participent aux équilibres économiques et écologiques littoraux. - Cette liste est fixée par décret en Conseil d'Etat après consultation des conseils municipaux intéressés. Elle comprend les communes riveraines du lac du Bourget ou du lac Léman qui sont des communes littorales.

OBJECTIFS :

Doivent être protégés. dès lors qu'ils constituent un site ou un paysage remarquable ou caractéristique du patrimoine naturel du littoral ou sont nécessaires au maintien des équilibres biologiques ou présentent un intérêt écologique : - les dunes, les landes côtières, les plages et les lidos, les estrans, les falaises et les abords de celles-ci, - les forêts et zones boisées proches du rivage de la mer et des plans d'eau intérieurs d'une superficie supérieure à 1000 ha, - les îlots inhabités, - les parties naturelles des estuaires, des rias ou abers et des caps, - les marais, les vasières, les tourbières, les plans d'eau, les zones humides et milieux temporairement immergés, - les milieux abritant des concenîrations naturelles d'espèces animales ou végétales tels que les herbiers, les frayères, les nourrisseries et les gisements naturels de coquillages vivants ; les espaces délimités pour conserver les espèces en application de l'article L. 21 1-2 du code rural ("arrêté de biotope") et les zones de repos, de nidification et de gagnage de I'avifaune désignées par la directive européenne no 79- 409 du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages, - les parties naturelles, des sites inscrits ou classés, des parcs nationaux, ainsi que des réserves naturelles, Schéma départemental des camëres des Hautes-Alpes

- les formations géologiques telles que les gisements de minéraux ou de fossiles, les stratoiypes, les grottes ou les accidents géologiques remarquables, - dans les départements d’outre mer, les récifs coralliens, les lagons et les mangroves.

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ANNEXE 9

FICHE JiJRILlIQUE CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES LACUSTRES

TEXTES APPLICABLES :

- Le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres, "Conservatoire du littoral", est un établissement public à caractère administratif, crée par la loi du 10 Juillet 1975.

- Code rural : art. L243-1 à L 243-14, art. R243-1 à R243-28.

- Son conseil d'administration est constitué de représentants de I'Etat et des collectivités locales, de parlementaires et de personnes qualifiées.

- Sept conseils de rivage, composés d'élus sont associés au conservatoire.

CHAMP D'APPLICATION :

Le conservatoire peut intervenir :

- sur le territoire des cantons du littoral tels qu'ils existaient au 10 juillet 1975, - sur les communes riveraines des lacs naturels ou artificiels d'une superficie d'au moins égale à 1000 ha, - sur les communes du littoral définies en application de la loi du 3 janvier 1986 relative & l'aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral.

OBJECTIF :

La protection par l'achat de portions de rivages marins ou lacustres présentant des intérêts biologiques et paysagers importants de façon à les soustraire à divers types de spéculations, en particulier immobilières.

PROCEDURES :

- Le Conservatoire du Littoral est doté d'un fonds permettant l'acquisition foncière et la sauvegarde de terrains appartenant à l'espace littoral et aux rivages lacustres.

- Il peut exproprier et exercer à la place du département son droit de préemption (voir espaces naturels sensibles).

- Le choix des terrains susceptibles d'être acquis est pris au vu des dossiers scientifiques et techniques soumis au Conservatoire, et en fonction de certaines priorités ou opportunités.

- Les conseils de rivage se prononcent sur les opérations d'acquisition envisagées par le conseil d'administration.

- Les terrains du Conservatoire sont inaliénables. Ils ne peuvent être vendus que sur autorisation donnée par décret en Conseil d'Etat. Cette procédure n'a jamais été utilisée.

Rapport BRGM/RP 50234 FR .

Schéma déparlemental des carrières des Hautes-Alpes

EFFET DE L'ACHAT

- La maîtrise foncière permet d'envisager tout type de réglementation en rapport avec le statut de la propriété.

- La gestion des terrains acquis doit être assurée par une collectivité ou à défaut par un établissement public, une fondation ou une association spécialement agréée à cet effet.

- Des conventions lient le propriétaire et le gestionnaire et définissent la vocation des terrains en fonction des nécessités de la protection.

COMMENTAIRES :

Le Conservatoire du Littoral peut être attributaire de dons et legs.

Intérêts :

- Le principe de l'acquisition des territoires à protéger permet d'obtenir grâce à la maîtrise foncière, des moyens d'action importants. La possibilité d'exproprier complète heureusement ce dispositif. - Le principe des conventions de gestion avec des collectivités locales permet d'associer étroitement les élus, et d'obtenir un large consensus autour de ces opérations de protection. Ces collectivités peuvent contribuer avec leurs moyens propres à la gestion des territoires concernés.

Limites :

- Le conservatoire ne peut intervenir que sur des sites bien précis, et il n'existe pas d'autre institution disposant d'un financement de 1'Etat pour acheter des milieux très fragiles sur l'ensemble du territoire (zones humides, haute montagne...). Des conservatoires régionaux privés, à statut associatif, se créent actuellement pour pallier cette carence. - Il manque parfois dans les conventions de gestion de ces espaces, des obligations précises visant à la conservation de la flore et de la faune. - La surveillance et la gestion font parfois défaut.

EXEMPLES :

-En 1991, le Conservatoire du littoral possède 37 O00 ha. sur 280 sites. - Dans le désert des Agriates sur le littoral Corse, le Conservatoire du litîoral est propriétaire de 4000 ha. et protège près de 29 km de côte. - La réserve naturelle de Moëze en Charente-Maritime est propriété du Conservatoire du littoral. Elle couvre 280 ha. -L'île du Tatihou dans la Manche est propriété du Conservatoire du littoral. Elle couvre 28 ha. - Quelques roselières sur les bords du lac d'Annecy, du lac Léman et du lac Bourget sont protégées par le Conservatoire du Linoral.

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ANNEXE 10

FICHE JURIDIQUE

LES PRESCRIPTIONS DE PROTECTION PREVUES PAR LA LOI MONTAGNE

TEXTES APPLICABLES :

- Dispositions issues de la loi no 85-30 du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne.

- Code de l'urbanisme : art. L145-7.

Remarque : Deux types de mesures sont prévus qui seront traités séparément en 1) et en 2).

CHAMP D'APPLICATION :

- La zone de montagne concerne les communes ou parties de communes caractérisées par un handicap considérable dans les possibilités d'utilisation des terres, et par un accroissement des coûts des travaux, soit en raison de l'altitude et des conditions climatiques, soit en raison de fortes pentes, soit par combinaison des deux facteurs précédents s'ils sont chacun moins accentués.

- La zone est délimitée par arrêté interministériel.

- Outre mer, sont concernées, pour la Réunion, les zones situées au dessus de 500 mètres, pour la Guadeloupe, celles situées au dessus de 350 mètres.

OBJECTIFS :

1) La protection des espaces, paysages et milieux les plus remarquables du patrimoine naîurel montagnard tels que les grottes, les tourbières, les lacs, les cours d'eau de première catégorie, ...

2) La protection des zones sensibles comme la haute montagne..

PROCEDURE :

1) La protection fait l'objet d'un décret en Conseil d'Etat pris après avis ou sur proposition des conseils régionaux intéressés et du comité de massif.

2) Des recommandations sont établies par les comités de massif. ~~ ~~~~~ ~ ~~~ _.

Schéma départemental des carnëres des Hautes-Alpes

REGLEMENTATION :

1) Il s'agit de prescriptions applicables à certains types de milieux. On pourrait imaginer la reprise par ce biais de la formule qui figurait dans la directive "montagne" : "les tourbières seront laissées intactes". 2) Les recommandations n'ont pas de valeur juridique conbaignante (elles sont seulement incitatrices). On peut penser à des formules telles que : les autorités publiques veillent à ce que, en haute montagne, ...

COMMENTAIRES :

- Les types de milieux cités dans les cas 1 et 2 ne sont pas limitatifs. II est possible, par exemple, d'instituer des protections rigoureuses de la haute montagne, ou au contraire de prévoir de simples recommandations pour la préservation des grottes, des tourbières ...

Intérêts :

Intérêt certain de mesures de protection qui seraient prévues par massif, donc par entité biogéographique.

Limites :

- On peut douter de l'efficacité de l'institution puisqu'au bout de dix ans aucune protection n'est à l'étude.

Remarques :

- La loi montagne institue aussi de manière générale des mesures visant à limiter la détérioration du milieu montagnard, et à protéger les activités agricoles, pastorales et forestières. C'est ainsi que sont interdites, sauf exceptions, les constructions à moins de 300 mètres des plans d'eau (C.E. du 9 octobre 1989, S.E.P.A.N.S.O.),l'urbanisation en dehors des bourgs et villages existants, et les routes nouvelles au-dessus de la limite forestière (C.U. art.Ll45-3 et L145-5). - La réalisation d'aménagements lourds en montagne (stations de ski) nécessite une procédure spéciale d'autorisation dénommée unité touristique nouvelle (U.T.N.). L'autorisation peut-être assortie de prescriptions de protection des milieux avoisinants. Et les U.T.N. ne peuvent être autorisées dans un espace naturel d'une qualité exceptionnelle (T.A. Grenoble, 10 mai 1990, Association "Club alpin français").

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ANNEXE 11

CLASSEMENT DES DIFFERENTES MODALITES DE PROTECTION ET DE GESTION DES MILIEUX NATURELS

Cleî 1. En înnctinn des objectifs de la protection instituée.

* 1.1. Le milieu en général - Achat de terrains - Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres - Conservatoires régionaux d'espace naturel - Convention de gestion de sites appartenant à 1'Etat - Espace naturel sensible des départements - Fondation - Parc national - Parc naturel régional - Prescriptions de la loi littoral - Prescriptions de la loi montagne - Protection par acte conventionnel (autres cas) - Réserve biologique domaniale - Réserve biologique forestière - Réserve de biosphère - Réserve naturelle - Site classé - Site inscrit - Z.N.I.E.F.F. - Zone N.D. des P.O.S. - Zone sensible du point de vue de I'environnement * 1.2. Faune-Flore + 1.2.1. Faune edou flore - Arrêté préfectoral de conservation des biotopes - Parc national - Refuge -Réserve libre - Réserve naturelle - Réserve naturelle volontaire - Z.N.I.E.F.F. + 1.2.2. Faune - Prescriptions de la loi littoral - Réserve de chasse et de faune sauvage - Réserve nationale de chasse - Réserves de pêche - Zone de protection spéciale - Zone humide d'importance internationale * 1.3. Forêt - Espace classé boisé - Forêt de protection - Réserve biologique domaniale - Réserve biologique forestière

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Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

* 1.4.Zone humide - Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres - Prescriptions de la loi littoral - Zone humide d'importance internationale

Clef2. En îonction du champ d'application de la mesure.

* 2.1. Protection limitée aux terrains appartenant à 1'Etat - Convention de gestion de sites appartenant à I'Etat - Réserve biologique domaniale

* 2.2. Protection limitée à des milieux déterminés + 2.2.1.Forêt - Espace classé boisé - Forêt de protection - Réserve biologique domaniale - Réserve biologique forestiére + 2.2.2. Montagne - Prescriptions de la loi montagne + 2.2.3.Littoral et lacs de plus de 1000 ha - Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres - Prescriptions de la loi littoral + 2.2.4.Fleuves - Réserves de pêche + 2.2.5. Zones humides en général - Zone humide d'importance internationale

* 2.3. Protection dans un document d'urbanisme - Espace classé boisé - Prescriptions de la loi littoral - Zone N.D. des P.O.S.

* 2.4. Protection applicable partout - Achat et vente de terrains - Arrêté préfectoral de conservation des biotopes - Conservatoires régionaux d'espaces naturels - Espace naturel sensible des départements - Fondation - Parc national - Parc naturel régional - Protection par acte conventionnel (autres cas) -Refuge - Réserve libre - Réserve de biosphère - Réserve de chasse et de faune sauvage - Réserve nationale de chasse - Réserve naturelle - Réserve naturelle volontaire - Site classé - Site inscrit - Z.N.I.E.F.F. - Zone N.D.des P.O.S. - Zone sensible du point de vue de l'environnement - Zone de protection spéciale

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Clef 3. En Conetion de la nature juridique de la protection instituée.

On peut considérer que ce classement recouvre largement celui que l'on pourrait établir en fonction de la rigueur de la protection. Il va du général au particulier et du plus strict au plus souple.

* 3.1. Protection réglementaire + 3.1.1. A l'initiative de I'Etat (Une personne privée ou une association peut la proposer, la mise en oeuvre est à la discrétion de 1'Etat) - Parc national - Réserve naturelle - Site classé - Forêt de protection - Arrêté préfectoral de conservation des biotopes - Réserve nationale de chasse - Réserve de chasse et de faune sauvage - Réserves de pêche - Réserve biologique domaniale - Site inscrit + 3.1.2.A l'initiative du propriétaire (Il adresse une demande à 1'Etat qui doit se prononcer sur cette proposition) - Réserve naturelle volontaire - Réserve biologique forestière + 3.1.3. A l'initiative des collectivités locales - Prescriptions de la loi littoral - Espace classé boisé - Zone N.D. des P.O.S. - Prescriptions de la loi montagne - Réserve biologique forestière - Parc naturel régional

* 3.2. Protection par la maîtrise foncière + 3.2.1. Par une personne publique - Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres - Espace naturel sensible des départements + 3.2.2. Par une personne privée - Fondation - Conservatoires régionaux d'espaces naturels - Achat de terrains

* 3.3. Protection conventionnelle - Convention de gestion de sites appartenant A I'Etat - Protection par acte conventionnel (autres cas) - Refuge - Réserve libre

* 3.4. Protection issue d'un engagement international - Zone de protection spéciale - Zone humide d'importance internationale - Réserve de biosphère - Zone sensible du point de vue de l'environnement

* 3.5. Reconnaissance de l'intérêt écologique du milieu - Z.N.I.E.F.F.

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Clef 4. En Conciion des possibilités de gestion du site.

* 4.1. Gestion prévue par l'acte de création + 4.1.1, Gestion par un organisme créé spécialement ou existant - Fondation - Parc national - Parc naturel régional - Réserve naturelle - Réserve nationale de chasse - Réserve biologique domaniale - Réserve biologique forestière - Zone sensible du point de vue de l'environnement

+ 4.1.4. Gestion par une S.A.F.E.R. + 4.1.2. Gestion par une association envisageable - Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacusbes - Convention de gestion de sites appartenant à l'Etat - Espace naturel sensible des départements - parc naturel régional (rare) - Réserve naturelle - Réserve naturelle volontaire

+ 4.1.3, Gestion par une collectivité locale ou un établissement public - Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres - Convention de gestion de sites appartenant à 1'Etat - Espace naturel sensible des départements - Réserve naturelle

+ 4.1.4. Gestion par une S.A.F.E.R. - Convention de gestion de sites appartenant à 1'Etat

* 4.2. Gestion non prévue - Arrêté préfectoral de conservation des biotopes - Espace classé boisé - Forêt de protection - Prescriptions de la loi montagne - Prescriptions de la loi littoral - Réserve de chasse et de faune sauvage - Réserves de pêche - Site inscrit - Site classé - Zone de protection spéciale - Z0neN.D. des P.O.S. - Z.N.I.E.F.F.

* 4.3. Dépend de l'acte de création, du propriétaire ou du gestionnaire - Achat de terrains - Conservatoires régionaux d'espaces naturels - Protection par acte conventionnel (autre cas) - Refuge - Réserve libre - Réserve de biosphère - Zone humide d'importance internationale

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ANNEXE 12

FICHE JlJRlDIQUE RESERVE NATURELLE

TEXTES APPLICABLES :

- Code rural : art. L. 242-1 à L. 242-21 ; art. R. 242-1 à R. 242-49. - Circulaire du 19 février 1986 et du 2 novembre 1987. (Antérieuremeni régies par la loi du 2 mai 1930 modifiée, relative à la protection des documents et des sites de caractère artisiique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, art. 8 bis).

CHAMP D'APPLICATION :

- Des parties du territoire d'une ou plusieurs communes dont la faune, la flore, le sol, les eaux, les gisements de minéraux ou de fossiles, ou le milieu naturel présentent une importance particulière.

OBJECTIFS :

Ils sont limitativement énumérés par la loi : - préservation d'espèces animales ou végétales et d'habitats en voie de disparition sur tout ou partie du territoire national, présentant des qualités remarquables, - reconstitution de populations animales ou végétales ou de leurs habitats, - conservation des jardins botaniques et arboretums constituant des réserves d'espèces végélales en voie de disparition, rares ou remarquables, - préservation de biotopes et formations géologiques, ou spéléologiques remarquables, - préservation ou constiîution d'étapes sur les grandes voies de migration de la faune sauvage, - Etudes scientifiques ou techniques indispensables au développement des connaissances humaines, - préservation des sites présentant un intérêt particulier pour l'étude de l'évolution de la vie et des premières activités humaines.

PROCEDURE :

- A l'initiative de 1'Etat qui consulte préalablement les collectivités locales concernées. - Les services de 1'Etat élaborent un dossier scientifique et un projet de réglementation, et les soumettent à l'avis du comité permanent du C.N.P.N., avant le début des consultations locales. - Le dossier est soumis à enquête publique et le projet notifié aux propriétaires. - En cas d'accord écrit de tous les propriétaires et ayants droit, l'enquête publique n'est pas requise. - Le dossier est transmis au préfet et, pour avis, à la commission départementale des sites. -L'avis du C.N.P.N. sur le projet de décret est requis fin de procédure. - L'ensemble des ministkres intéressés est consulté. - La réserve est créée par décret en Conseil d'Etat ou par décret simple en cas d'accord de tous les propriétaires. - Le décret est publié au Journal officiel et au bureau des hypothèques.

EFFET DU CLASSEMENT :

- II est variable en fonction du décret de création de la réserve. - En général, toute action susceptible de nuire au développement de la flore et de la faune ou d'entraîner la dégradation de biotopes et du milieu naturel concerné peut être réglementée ou interdite. Par ailleurs,

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le juge contrôle la nécessité des interdictions formulées au regard de la préservation du caractère de l'ensemble classé (C.E., 14 novembre 1979, Cruse) et vérifie si la délimitation de la réserve excède la surface nécessaire à la conservation des espèces (C.E., 2 octobre 1981, Sté. Agricole foncière solognote). - La réglementation doit tenir compte de l'intérêt du maintien des activités traditionnelles existantes si elles sont compatibles avec les nécessités de la protection. - Toute modification ou destruction du milieu sur le temtoire de la réserve est interdite sauf autorisation ministérielle, après avis du C.N.P.N.. - Un comité consultatif est mis en place auprès du préfet afin de défmir la politique de gestion de la réserve ; un conseil scientifique peut lui être associé. - Une structure de gestion est en général désignée dans le décret de création de chaque réserve. - Des crédits d'Etat permettent fréquemment le recrutement d'un personnel chargé de la gestion, de la surveillance, de l'entretien, du suivi scientifique et de l'accueil de la réserve. Des cofiancements locaux et des autofinancements peuvent concourir à ces actions. - Dans les communes dotées d'un P.O.S., l'emplacement de la réserve doit être reporté au P.O.S. en qualité de servitude d'utilité publique opposable aux tiers. - L'effet du classement suit le territoire concerné en quelque main qu'il passe.

COMMENTAIRES : - Le plus souvent la décision de mise à l'étude d'un dossier de création de réserve naturelle fait suite à une proposition émanant d'associations de protection de la nature.

Intérêts : -La réglementation est adaptée à chaque type de situation justifiant la création d'une réserve. - Des périmètres de protection peuvent être institués autour des réserves naturelles à l'initiative ou avec l'accord des communes intéressées. Ils sont créés, après enquête publique, par le préfet. Dans ces périmètres, les contraintes peuvent être les mêmes qu'à l'intérieur de la réserve. - Cette mesure suscite en général des études et un suivi scientifique de la zone protégée. - Elle peut convenir à des zones d'étendue variable. - Les collectivités locales s'intéressent de plus en plus à ces espaces protégés. Ainsi on peut signaler que la région Rhône-Alpes participe financièrement aux études préalables à la création de réserves naturelles, à l'investissement dans les réserves créées, ainsi qu'à certains travaux d'équipement rural mis en oeuvre dans les communes concernées par une réserve naturelle. - La conférence permanente des réserves naturelles (C.P.R.N.) constitue un réseau national d'espaces protégés qui permet de coordonner les actions de gestion entreprises au sein des différentes réserves naturelles. Limiles : - L'étude et la procédure étant très longues, il arrive parfois que le biotope soit très dépadé lorsque le décret de création de la réserve est enfin publié. Cependant, la notification par le ministre chargé de la protection de la nature au propriétaire intéressé de son intention de procéder au classement permet d'éviter toute modification de l'état des lieux pendant un délai de 15 mois. - La complexité des conflits locaux incite souvent à proposer des règlements de compromis. - Les contraintes apparaissent souvent moins fortes dans les dernières réserves créées, en liaison avec l'évolution des objectifs de protection. - La création d'une réserve naturelle n'entraîne pas de transfert de propriété, or la gestion de certains territoires naturels supposerait une maîtrise foncière. EXEMPLES : - 11 existe 104 réserves naturelles en France, en mars 1991. - Lac Luitel (38) : 6 ha protégés depuis 1961 en raison de leur iniérêt botanique. Les consîructions, dépôts, extractions, déversements et la pêche sont interdits ; la chasse reste autorisée. - Lac de Grand-Lieu (44) : 2694 ha protégés en raison de la richesse de I'avifaune. -

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ANNEXE 13

FICHE JrrruDIQUE

RESERVE NATURELLE VOLONTAIRE

TEXTES APPLICABLES :

- Code rural : art. L. 242-1 1 et L. 242-12 ; ari. R. 242-26 à R. 242-35

CHAMP D'APPLICATION :

- Des propriétés privées dont la faune et la flore sauvages présentent un intérêt particulier sur le plan scientifique et écologique.

OBJECTIFS :

- Protection de la faune et de la flore sauvages,

PROCEDURE :

- A l'initiative du (ou des) propriéîaire(s), personnes physiques ou morales. - Un dossier scientifique est élaboré par une personne qualifiée. Un projet de réglementation est joint d la demande. - La demande d'agrément est adressée par le propriétaire au préfet du département. Celui-ci doit se prononcer dans un délai de huit mois à partir de la réception de la demande. - Le préfet consulte le conseil municipal, les administrations intéressées et les A.C.C.A. ou la fédération départementale des chasseurs, s'il est prévu d'interdire la chasse. - L'avis de la commission départementale des sites réunie en formation de protection de la nature est requis. - L'agrément, renouvelable par tacite reconduction, est donné pour 6 ans par le préfet du département. - La décision esi affichée à la diligence du préfet dans les communes concernées. - Le propriétaire doit faire publier la décision à la conservation des hypothèques.

EFFET DE L'AGREMENT :

- Les mesures conservatoires qui peuvent être prises sont limitativement énumérées à l'article R. 242-29 du code rural. - Le règlement peut être aussi contraignant que celui d'une réserve naturelle. - Toute action susceptible de nuire à la faune ou à la flore peut être interdite ou réglementée.

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Schéma dépariemenfaldes camëres des Hautes-Alpes

COMMENTAIRES :

- Grâce au vote du texte concernant ces réserves, lorsque un milieu présente un intérêt particulier, il peut être agréé à la demande du ou des propriétaires comme réserve naturelle volontaire. Le plus souvent le propriétaire demande que l'on interdise la chasse (voir aussi fiche refuge). - En 1989, sur 57 réserves naturelles volontaires, 29 bénéficiaient d'un comité consultatif et 22 avaient un gestionnaire spécifique différent du propriétaire ; 27 étaient balisées pour l'accueil du public et 11 faisaient l'objet de visites guidées régulières. - Cette procédure est largement utilisée par les collectivités locales qui protègent ainsi des terrains de leur domaine privé. - Cette institution a pour seul objectif de protéger la faune et la flore. Il semble que la pratique administrative consiste aussi à utiliser cet outil pour instituer, à la demande des propriétaires, des réserves à caractère géologique ou archéologique.

Intérêts : - La procédure est rapide comparativement à l'instruction d'un dossier de réserve naturelle. - Elle permet la protection d'un milieu en utilisant une opporîunité locale. - En cas de demande d'expropriation pour cause d'utilisé publique, l'avis de la DIREN est requis. - Les pénalités prévues en cas d'infraction sont celles applicables à toute réserve naturelle. - La décision d'agrément peut prévoir de confier la gestion du terrain à un organisme choisi par le propriétaire et la mise en place d'un comité consultatif.

Limites : - Cette procédure n'est pas applicable au domaine public. - La protection peut être remise en cause par le propriétaire, au bout de 6 ans, sans préavis. - Les frais de fonctionnement de la réserve ne sont pas pris en charge par 1'Etat. - Il semble que près de 40 % des réserves naturelles volontaires bénéficient de financements locaux, mais beaucoup semblent avoir du mal à assumer le suivi technique et pédagogique, le financement des travaux projetés, la surveillance et le contrôle des dispositions de protection mises en place. - Dans des régions où la propriété est très morcelée, il est parfois difficile de classer un territoire assez vaste pour permettre une protection efficace ; mais plusieurs propriétaires peuvent s'associer, ou se joindre ultérieurement à la réserve. - L'agrément ne peut être donné si la réserve n'est pas compatible avec les dispositions d'aménagement et d'urbanisme applicables au territoire concerné.

EXEMPLES :

- En août 1989, on dénombrait en France 57 réserves naturelles volontaires qui couvraient plus de 3738 hectares. - Domaine du clos sur la commune de Roissard (38) : propriété de 60 ha agréée depuis 1980 pour son intérêt botanique et paysager (la chasse est interdite). - Réserve des Gras de Naves, sur la commune des Vans (07) : le statut de réserve naturelle volontaire demandé en 1979 par un propriétaire, pour interdire la chasse, intéresse actuellement certains voisins. - La plus grande, le domaine de la tour du Vallat en Camargue, couvre une superficie de 1070 ha. - La plus petite, la dalle paléontologique de la Lieude (Hérault), concerne 10 ares 32 centiares

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ANNEXE 14

FICHE JZTRIDIQüE

ARRETE PREFECTORAL DE CONSERVATION DES BIOTOPES

TEXTES APPLICABLES :

-Coderural: art.L.211-2;art.R.211-12àR.211-14.

Remarque : 2 types de mesures sont prévus qui seront traités séparément en 1) et 2).

CHAMP D'APPLICATION :

- Sur tout ou partie d'un département. - La protection de milieux peu utilisés par l'homme.

OBJECTIFS :

1) - La préservation de biotopes (entendu au sens écc gique d'habitat) tels que dunes, landes, pelouses, mares, ... nécessaires à la survie d'espèces protégées en application des articles L. 21 1-1 et L. 21 1-2 du code rural.

2) - La protection des milieux contre des activités qui portent atteinte à leur équilibre biologique.

PROCEDURE :

- La procédure est identique pour la création d'arrêté de biotope" de type 1 ou 2". - Cette création est à l'initiative de I'Etat, en la personne du préfet. - Sur le domaine public maritime cette procédure relève du ministre chargé des pêches maritimes. - L'arrêté n'est pas soumis à enquête publique. - Les avis de la commission départementale des sites réunie en formation de protection de la nature, de la chambre d'agriculture, éventuellement du directeur régional de I'0.N.F. si le territoire est soumis au régime forestier, sont requis. - De manière informelle, l'avis des conseils municipaux est systématiquement demandé. - La décision est prise au niveau départemental par le préfet (par le ministre chargé des pêches maritimes, sur le domaine public maritime). - L'arrêté est publié au recueil des actes administratifs, dans deux journaux régionaux ou locaux et affiché en mairie.

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EFFET DU CLASSEMENT :

1) - Dans le cadre de la préservation de biotopes (premier objectif), l'arrêté fixe les mesures qui doivent permettre la conservation des biotopes. La réglementation édictée vise le milieu lui même et non les espèces qui y vivent (maintien du couvert végétal, du niveau d'eau, interdiction de dépôts d'ordures, de constructions, d'extractions de matériaux, ...).

2) - Pour atteindre le second objectif l'arrêté édicte des interdictions portant par exemple sur l'écobuage, le brûlage des chaumes, le brûlage ou le broyage des végétaux sur pied, la destruction des talus et des haies, l'épandage de produits anti-parasitaires, ... Dans ce cadre il ne s'agit pas de metire en place une réglementation, mais seulement de prévoir certaines interdictions. - L'effet du classement suit le territoire concerné en quelque main qu'il passe.

COMMENTAIRES :

- Ce sont principalement les associations de protection de la nature qui demandent au préfet de prendre un "arrêté de biotope" afin d'assurer la conservation de l'habitat d'espèces protégées. - L'arrêté préfectoral de conservation des biotopes ne doit pas être confondu avec une réserve naturelle. Les contraintes qui résultent de la mise en place de ce type d'arrêté ne doivent pas être trop lourdes déguisant en fait une réserve naîurelle (T.A. Bordeaux, 2 décembre 1982, Soc. civile particulière Vermeney et Baudinière et autres). - Les mesures portent toujours sur le milieu et pas sur les espèces (par exemple la chasse ne peut être interdite car si elle détruit les animaux, elle ne porte pas atteinte aux biotopes). - On peut envisager, si cela s'avère nécessaire à la conservation du milieu, la limitation de la circulation. - Les arrêtés préfectoraux de conservation des biotopes réglementant seulement l'écobuage, l'épandage de produits anti-parasitaires, ... (second objectif) sont très rares.

Iniérêts : - En théorie, cette procédure est rapide à mettre en place. - Elle peut concerner des sites de petite surface. - Elle permet d'adapter le règlement à chaque situation particulière. - Enfin, il convient de signaler que cet outil permet d'interdire spécifiquement (par exemple à certaines périodes), pour des motifs liés à la protection de la nature, l'écobuage ou le brûlage des végétaux.

Limites : - Si l'avis des conseils municipaux n'est pas requis, en pratique, il est systématiquement demandé et il en est tenu compte. Cependant un arrêté pris malgré l'opposition de la commune est légal (T.A. Strasbourg 11 avril 1989, Commune de Meistratzheim). - L'assermentation d'un garde pour la surveillance n'est en générai pas prévue, l'application de l'arrêté doit être contrôlée par les forces de police classiques (gendarmerie, gardes-chasse nationaux, ...). - L'arrêté peut être abrogé facilement puisqu'une décision du préfet suffit. - Aucune gestion n'est prévue dans le cadre d'un arrêté préfectoral de conservation des biotopes.

EXEMPLES :

- Le vallon du Rossand, dans le Rhône : l'arrêté de biotope (250 ha) a été pris en 1982, après de longues tractations pour éviter une décharge d'ordures qui devait être installée sur ce site où se reproduisent plusieurs espèces protégées. - En Meurthe-et-Moselle, l'arrêté de biotope du vallon de I'Arrot protège sur 280 ha un vallon forestier froid qui abrite des espèces végétales menacées.

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ANNEXE 15

FICHE JLJIUDIQUE

RESERVE BIOLOGIQUE DOMANIALE

TEXTES APPLICABLES :

- Convention générale concernant les réserves biologiques domaniales entre le ministère de l'Environnement, le ministère de l'Agriculture et l'Office national des forêts du 3 février 1981.

CHAMP D'APPLICATION :

- Le domaine forestier de I'Etat géré par l'Office national des forêis (forêts domaniales).

- Sont concernés les milieux forestiers riches. rares ou fragiles.

OBJECTIFS :

- Une gestion particulièrement orientée vers la sauvegarde de la faune, de la flore ou de toutes autres ressources naturelles.

- Des programmes d'observations scientifiques.

- Des actions d'éducation du public.

PROCEDURE :

- Des études scientifiques préalables sont menées

- La mise à l'étude du projet esi décidée conjointement par le ministre de l'Environnement et celui de l'Agriculture et de la Forêt.

- En général, la réserve est créée à l'occasion d'une révision de l'aménagement d'une forêt domaniale (ou avant la révision s'il y a urgence).

- Le projet est élaboré par 1'O.N.F.

- Le ministre de l'agriculture et de la forêt soumet le projet à l'accord du ministre de l'Environnement qui peut consulter le C.N.P.N.

- Un arrêté d'aménagement est pris par le ministre de l'Agriculture et de la forêt. Pour l'Office national des forêts, la réserve biologique domaniale est assimilée à une série d'aménagement.

- Lors de la révision de l'aménagement, la réserve est reconduite, sauf décision contraire du ministre de I'Agriculhire et accord du ministre de l'Environnement.

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Schéma départemental des cam'ères des Hautes-Alpes

EFFET DU CLASSEMENT :

Création :

- soit d'une réserve intégrale : la pénéîration du public est interdite et les opérations sylvicoles exclues. - soit d'une réserve dirigée : le site est ouvert de manière contrôlée pour l'information et l'éducation du public, les interventions sylvicoles sont limitées dans un but de protection. Le gestionnaire, l'Office national des forêts, doit : - maintenir à long terme la richesse du milieu nahirel et garantir sa pérennité, - faciliter un suivi scientifique.

Le ministère de l'Environnement peut s'il le souhaite, entreprendre des études et des recherches dans le cadre d'une convention le liant à 1'O.N.F. Une zone tampon périphérique peut être instiîuée, des règles spécifiques de sylviculture y sont établies en fonction de l'objectif de priorité dans la réserve.

COMMENTAIRES :

Les scientifiques peuvent effectuer dans ces réserves des recherches et des études dans des conditions définies avec 1'O.N.F. et faire toute proposition utile quant à la gestion et au suivi de site.

Intérêt :

- Cette mesure est facile à mettre en oeuvre. - Elle permet de prévoir une protection intégrale ou une gestion dirigée d'un biotope forestier particulier. - Elle peut concerner de grands espaces.

Limites :

Les secteurs concernés sont souvent limités pour ne pas nuire A l'exploitation forestière traditionnelle

EXEMPLES :

- La France compte, au 3 1 décembre 1988, 105 réserves biologiques domaniales (98 en métropole et 7 à la réunion) couvrant 15130 ha.. Ils se répartissent de la façon suivante : 7675 ha en réserve intégrale, 6401 ha en réserve dirigée et 1053 ha en zone tampon.

- La forêt de Punteniellu, en Corse, est classée en réserve biologique domaniale ; elle abrite un écotype de sapin particulier sur 6,13 ha gérés en réserve intégrale.

- En forêt de Fontainebleau, 13 parcelles sont classées en réserve biologique domaniale. Elles totalisent 136 ha. de réserve intégrale et 277 ha. de réserve dirigée. Les milieux représentés sont divers, tourbières, taillis, vieilles futaies, ...

- Dans les Vosges, la réserve du Donon, 145 ha. est protégée pour assurer la survie du grand tétras.

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ANNEXE 16

FICHE JURIDIQUE

RESERVE BIOLOGIQUE FORESTIERE

TEXTES APPLICABLES :

- Convention du 14 mai 1986 relative aux réserves biologiques dans les forêts non domaniales soumises au régime forestier, entre le ministère de l'Environnement. le ministère de l'Agriculture et l'Office national des forêts.

- Instruction conjointe agriculture/environnement,PNiS2 n"14 du 7 août 1986.

CHAMP D'APPLICATION :

Forêts non domaniales appartenant aux communes, aux départements, aux régions et aux établissements publics, soumises au régime forestier (gérées par 1'O.N.F.)

OBJECTIFS :

- Une gestion particuliérement orientée vers la sauvegarde de la faune, de la flore ou de toutes auees ressources naturelles.

- Des programmes d'observations scientifiques.

- Des actions d'éducation du public.

PROCEDURE :

- L'initiative appartient au propriétaire de la forêt. Il adresse sa demande à 1'O.N.F. qui en informe les ministères de l'Agriculture etde l'Environnement.

- Un projet de réserve est élaboré par 1'O.N.F..

- Les conclusions de l'étude sont soumises pour approbation au propriétaire.

- Les conclusions doivent être intégrées par L'0.N.F. dans tout plan d'aménagement lors de son élaboration ou sa révision.

- Le projet est soumis au ministre de l'Agriculture et de la Forêt et au ministre de i'Environnement pour accord. Ce dernier peut consulter le C.N.P.N..

- Les arrêtés d'aménagement du ministre de I'Agricuihire et de la Forêt portent création de la réserve biologique forestière.

Rapporl BRGM/RP 50234 FR . ~ ~ ~~~~ ~~~~~~~~ -

Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

EFFET DU CLASSEMENT :

Création :

- soit d'une réserve intégrale : la pénétration du public est interdite et les opérations sylvicoles exclues,

- soit d'une réserve dirigée : le site est ouvert de manière contrôlée pour l'information et l'éducation du public, les interventions sylvicoles sont limitées dans un but de protection.

Le gestionnaire, l'Office national des forêts, doit :

- maintenir à long terme la richesse du milieu naturel et garantir sa pérennité, - faciliter un suivi scientifique.

Le ministère de l'Environnement peut, s'il le souhaite, entreprendre des études et des recherches dans le cadre d'une convention le liant à 1'O.N.F. et au propriétaire. Une zone tampon périphérique peut être instituée, des règles spécifiques de sylviculture y sont établies en fonction de l'objectif de protection dans la réserve.

COMMENTAlRES :

Intérêts :

- Cette institution pourrait permeîîre de protéger des espaces boisés sensibles et fragiles appartenant aux organismes publics, à proximité de grands aménagements. - Elle est facile à mettre en oeuvre . - On peut prévoir une protection intégrale ou une gestion dirigée.

Limites :

Les initiatives de protection d'une forêt communale sont encore peu nombreuses, mais cette mesure est récente.

EXEMPLES :

- Dans les Vosges, la réserve biologique forestière de Thicfosse concerne 150 ha. de forêts et de tourbières. Elle a pour but d'assurer la survie du grand-tetras.

- Forêt de Saverne

- Forêt de la Wanzeneau en cours de protection.

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ANNEXE 17

CONVENTION GENERALE CONCERNANT LES RESERVES BIOLOGIQUES DOMANIALES

ENTRE : le ministère de l'environnement et du cadre de vie (direction de la protection de la nature); le ministère de l'agriculture (service des forêts),

ET : l'Office national des forêts, établissement public national dont le siège est situé 2, avenue de Saint-Mandé, PARIS XII" ;

W le Code forestier ;

W la loi no 76.629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature ;

W la convention générale du 29 juillet 1978 entre le ministère de l'enviromement et du cadre de vie et l'Office national des forêts fixant les modalités d'intervention de cet établissement en faveur de la politique de la protection de la nature arrêtée par le ministre de l'environnement et du cadre de vie ;

II est convenu ce qui suit :

ARTiCLE ler - OBJET :

Le régime forestier sous lequel sont placés les terrains de l'Etat incorporés à son domaine forestier procède de trois principes fondamentaux :

- Ce régime est global car il prend en compte les trois groupes de fonctions, économique, écologique et sociale que peut exiger d'assurer l'intérêt général ;

- Il est unique, exclusif de tout autre régime de gestion et mis en oeuvre par l'Office national de forêts ;

- Il est enfin placé sous la seule responsabilité du ministre de l'agriculture auquel il appartient d'arrêter les objectifs d'aménagement de chaque forêt domaniale au nom de I'Etat.

Les forêts domaniales contiennent certains ierritoires dans lesquels le milieu naturel présente une rareté, une richesse ou un fragilité exceptionnelles qui justifient une gestion particulièrement orientée vers la sauvegarde de la faune, de la flore ou de toute autre ressource naturelle, l'observation scientifique ou l'éducation du public et qui sont susceptibles d'une protection particulière.

Le ministère de l'environnement et du cadre de vie, responsable de la mise en oeuvre du chapitre relatif aux réserves naturelles de la loi du 10 juillet 1976 est associé, selon les modalités de la présente convention, à la création et à la gestion des réserves à objectif biologique créées en forêt domaniale et qui prennent le nom de RESERVES BIOLOGIQUES DOMANIALES.

La présente convention générale qui complète celle du 28 juillet 1978 visée ci-dessus a pour objet de régler les modalités selon lesquelles seront créées et gérées les réserves biologiques domaniales. Schéma dépariemental des carriéres des Hautes-Alpes

ARTiCLE 2 - LES RESERVES BIOLOGIQUES DOMANIALES

Une réserve biologique domaniale est constituée par un territoire entièrement inclus dans une forêt domaniale et dont la surface varie en général de quelques ares à plusieurs dizaines d'hectares en fonction de la nature et de i'extension du biotope à protéger.

Elle est intégrale dans le cas où toute intervention humaine en est exclue. Elle est dirigée lorsque les interventions y sontjugées nécessaires pour poursuivre l'objectif fixé.

ARTICLE 3 - CREATION D'UNE RESERVE BIOLOGIQUE DOMANIALE

La mise à l'étude d'une réserve biologique domaniale est décidée conjointement par le ministre de l'agriculture et le ministre de l'environnement et du cadre de vie sur la base d'une étude scientifique préalable, soit à l'occasion d'une révision de l'aménagement d'une forêt domaniale, soit s'il y a urgence, pendant la durée de validité de celui-ci.

Le projet est élaboré par l'Office national des forêts avec le concours de scientifiques compétents. Il fait l'objet d'un chapitre de l'aménagement ou de sa modification, justifiant la création de la réserve biologique domaniale la situant dans le cadre de l'aménagement et indiquant les règles de gestion à lui appliquer.

S'il retient les propositions de l'office national des forêts, le ministre de l'agriculture soumet le projet pour accord au ministre de l'environnement et du cadre de vie, qui peut s'il l'estime nécessaire consulter le Conseil national de la protection de la nature.

Le ministre de l'agriculture sanctionne la création de la réserve biologique domaniale par l'arrêté dhménagement.

Lors de la révision de l'aménagement. la réserve est reconduite sauf décision contraire du ministre de l'agriculture avec l'accord du ministre de l'environnement et du cadre de Vie.

ARTICLE 4 - GESTION D'UNE RESERVE BIOLOGIQUE DOMANIALE

La gestion d'une réserve biologique domaniale est assurée par l'office national des forêts.

Lorsque le ministre de l'environnement et du cadre de vie souhaite que des actions spéciales notamment des éludes ou des recherches soient menées dans la réserve, ces interventions sont l'objet d'une convention particulière entre le ministre de l'environnement et du cadre de vie et l'office. Cette convention particulière fixe le concours financier éventuel apporté à ce titre à I'ofîïce par le ministère de l'environnement et du cadre de vie.

ARTICLE 5 - RESERVES NATURELLES ET RESERVES BIOLOGIQUES DOMANIALES

Par dérogation à la présente convention, des terrains domaniaux peuvent être inclus dans une réserve naturelle lorsqu'ils ne couvrent qu'une partie du biotope à protéger.

II en est de même lorsque les objectifs de la réserve naturelle envisagée sont étrangers au milieu forestier.

Dès l'origine du projet, le ministre de l'environnement et du cadre de vie en informe le ministre de l'agriculture.

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ARTICLE 6 - PROGRAMME DE CREATION DE RESERVES BIOLOGIQUES DOMANIALES

Le ministre de l'agriculture a créé des réserves biologiques en forêt domaniale dont la liste figure en annexe 1 à cette convention. Ces réserves seront transformées en réserves biologiques domaniales.

ARTICLE 7 - SUIVI SCIENTIFIQUE

Les scientifiques peuvent effectuer dans les réserves biologiques domaniales des recherches et des études pour leur propre compte ou à la demande du ministère de i'environnement et du cadre de vie, dans des conditions définies avec l'Office national des forêts dans chaque cas.

Ils peuvent ainsi suivre l'évolution du milieu naturel et faire toute proposition qu'ils jugeraient utile au gestionnaire ou au ministre de l'agriculture.

Rapport BRGM/RP 50234 FR

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Schéma départemental des camëres des Hautes-Alpes

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ANNEXE 18

FICHE JLTRIDIQUE

ZONE DE PROTECTION SPECIALE DIRECTIVE OISEAUX

TEXTES APPLICABLES :

- Direciive no 791409 du Conseil des Communaurés européennes du 2 avril 1979 concernilni la conservaiion des oiseaux sauvages (J.O.C.E. 25-4-1979). - Direciive nD 92/43 du Conseil des Coniinunauiés suropéeniics du 21 mai 1992 concernani la conservaiion des habiiair naturels ainsi que de la faune el de la flore sduvages (J.O.C.E. 22-7-92).

CHAMP D'APPLICATION :

-Elle s'applique sur raire de disiribuiion des oiseaux sauvages située sur le iemiioire européen des pays membres de l'Union européenne. - Elle concerne : . soit les habiiars des espèces inscrites à l'annexe 1 de la direciive qui comprend les espèces menacées de dispariiion. vuldrdbles i cenaines modiricaiions de leurs habitats ou les espèces considérées comme rares parce que leurs populaiions sont faibles ou que leur ripartition locale esi restreinte ou enfin celles qui inécessiienr une attention pariiculière en raison de la spécificid de leur habitai. . soit les milieux terresires ou marins uiilisés par les espèces migrairices non visées à l'annexe 1 doni la venue esi régulière. Une imponmce particulière doii ëtre accordée à la proteciion des zones humides, sunour celles d'importance internaiionale.

OBJECTIFS :

- Proteciion d'habiiais permeiiani d'assurer ka survie ei la repmduciion des oiseaux sauvages rares ou menacés. - Proieciion des aires de reproduciion. de inue. d'hivernage ei des zones de relais de migraiion pour l'ensemble des espèces migrairices.

PROCEDURE :

-Chaque Elai désigne comme zones de proteciion spéciale les siles préseniani un iniérêi communauiaire pour les oiseaux. en fonction des critères établis par la direciive (ci. 5 Champ d'applicaiion). -Le sile qui îaii l'objet de ce classemeni doii présenier un intéréi particulier pour une ou plusieurs espèces d'oiseaux (espkces mentionnées dans l'annexe 1 de la direciive Oiseaux ou espèces migrairices). II figure donc en +gle géntrdle. h ce litre. dans l'inventaire des zones impomnies pour la conservation des oiseaux (ZICO). Ce1 iiiveniaire. achevé en 1992, a idenrifié 285 ZICO. - Au Ir' sepiembre 1997, la France a désigné 105 ZPS pour une superficie denviron 740 O00 ha. Ces désignaiions. proposées par le ministère de I'environnemeni, sont noiiliées par le gouvernement à la Commission européenne. - Le réseau Naiura 2oM) regroupe l'ensemble des ZPS et des ZSC (voir riche no 35) sur le iemioire européen. II est destiné i assurer un réseau cohérent d'espaces proiégis en vue d'assurer le mainiien de la biodiversilé des habitats naiurels ri des espèces sauvages sur le ierriioire européen des Eiais membres. ~ ~ -

Schéma déparlemental des carrières des Hautes-Alpes

EFFET DE CEITE DESIGNATION :

- Les Erais prenneni des niesurex pour éviier. si elles ont un efid signiiicaiiï sur les oisçaux sauvages. la détérioraiion des habitais ei les perrurbaiions touchant les oistaux. . Une fois le siie classé comme zone de proieciion spéciale. les projets suscepiibles d'aifetter ce siie de manière significative doiveni Vaire ïobjei dune evaluaiion de leur impaci. Les Etais ne peuveni les auioriscr que s'il est démoniré que ces projeis ne porieront pas atieinte au siie concerné. eu égard aux objeciiïs de conservaiion de ce sile ou, en l'absence de solui?oons aliernaiives. s'ils répondent i un iiitirét public majeur. y compris diniesi social ou économique. Dans ce cas. I'Etai doii prévoir des mesures compeiis;iioires adapr6es. afin nolainmeni d'assurer la cohérence d'ensemble du réseau Naiura 2000. - L'Eiai doit s'assurer qu'un disposiiii iglemeriiaire ou coniractuel cohéreni ,oar;intii le maintien clans un éiai de conservation iavorable des zones qu'il désigne. - L'effet du classement suit le ierritoire concerné en quelque main qu'il passe.

COMMENTAIRES :

- Ceite forme de protection n'a pas fait l'objet de mesures de tnnscripiion en droii inierne. Les instruments réglementaires classiques soni utilisés iout comme les méthodes .coniraciuelles pour assurer la préservation de ces sites. - En pratique. braucoup de sites désignés sont des milieux proiégés au iitre de la législation irançaise (réserve naiurelle. parc national. sile classé, réserve de chasse ... ). Mais parmi les désignations effectuées récemmeni. nombre d'entre elles s'appuient sur des "chans" contraciuelles permettani d'appréhender de ïaçon globale des eniiiés géographiques plus vastes. -La prise en compte des zones de protection spéciale figure spécifiquement dans la loi liitoral (voir CU. ilri. R. 146-1 ei Loi liitoral fiche n'8). -Les décisions adminisiraiives qui iraient i ïenconire des objeclifs de protection de la direciive européenne. peuveni Eire annulées par les tribunaux adminisiraiifs. Cesi déjàce qu'ont jugé ces iribunaux. en cas tiatieinie à un habiiai d'oiseaux (par exemple T.A. Nantes, 13 juillet 1994. Associarion Estuaire écologie et autres ci Commune de dong es)^ II en seraii a foniori de mème en cas dirieinte à une ZPS. - La Cour de justice des Commundutés européennes sanciionne les Eiats qui ne désigneni pas en ZPS des zones qui mérireraieni de I'ëtre (C.J.C.E. 2 aoûi 1993. Commission contre Royaume d'Espagne, aff. C-355/90).A ce siade. la Cour considire que des raisons éirangères la politique de conservation des-oiseaux ne peuveni Sire invoquées pour jusiifier une non désignaiion (misons iconomiques 'el sociales norammeni. C.J.C.E. I t juillei 1996. Secrétariai d'&ai à I'enviroiineineni conire R.S.P.B.,aff. C-44/95). Des procédures sont actuellement en cours conire la France, pour non désignation dc cenaines zones comme ZPS. -La Commission européenne peur saisir la Cour de jusiice de iout manquement d'un Etai i la proteciion prévue dans les zones de proieciion spéciale qu'il a désignées (cf. C.J.C.E. 28 février 1991. Cornmission contre R.F.A., aff. C-57/89).

EXEMPLES :

Le lac de Grand-Lieu (Loire atlaniique). désigné en sepiembre 1986. classé en réserve naiurelle. En Savoie. la zone centrale du parc national de la Vanoise a été désignée en juillet 1987. L

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ANNEXE 19

FICHE JrrrUDIQUE PARC NATIONAL

TEXTES APPLICABLES :

Code rural : art.L241-1 à L241-20 ;art R 241-1 à R 241-71

CHAMP D'APPLICATION : Cette procédure est réservée B des territoires dont le milieu naturel présente un intérêt spécial qu'il importe de préserver. Le juge exerce un contrôle sur cet intérêt (CE Assemblée, 20 Novembre 1981, Syndicat intercommunal de Saint Martin- Vésubie- Val de Blore). OBJECTIFS : La protection de la faune, de la flore, des eaux, de l'atmosphère, du milieu naturel en générai quand il présente un intérêt spécial. PROCEDURE : - Les études préliminaires sont menées par le ministre chargé de la protection de la nature en liaison avec les autres ministres intéressés. Les conseils municipaux et généraux concernés, les chambres d'agriculture, de commerce et de l'industrie sont sollicités pour donner leur avis sur le principe de la création du parc. Le C.N.P.N. (Conseil national de protection de la nature) et le comité interministériel des parcs nationaux se prononcent en ouire sur les modalités de cette création. - L'Etat -le Premier Ministre- décide de poursuivre ou non la procédure de création. - Le dossier est soumis à une enquête publique. - Le ou les préfets concernés formulent un avis et transmettent le dossier d'enquête au ministre chargé de la protection de la nature. - Le territoire est classé en parc national par décret en Conseil d'Eîat. - Le décret est publié au Journal Officiel, dans deux journaux locaux et affiché en mairie. EFFET DU CLASSEMENT : - La réglementation est adaptée au caractère de chaque parc. Le décret de création peut réglementer ou interdire un certain nombre d'activités énumérées par la loi, et plus généralement prévoir touies mesures permettant d'éviter l'altération de l'aspect, de la composition et de l'évolution du milieu naturel. - La création d'un parc national permet la protection de vastes entités géographiques, avec des contraintes réglementaires importantes (en général interdiction de la chasse, interdiction sauf autorisation spéciale des activités industrielles et des travaux publics ou privés, limitation stricte de la circulation, éventuellement réglementation des activités agricoles, pastorales et forestières). - La protection ainsi établie doit concilier les impératifs de la préservation du milieu naturel, l'utilisation normale et la mise en valeur des territoires classés ( C.E ., 29 janvier 1982, Association les amis de la terre). - Le décret peut édicter des contraintes particulières dans certaines zones, ahd'assurer une protection plus grande de la faune et de la flore. Ces zones sont classées en "réserves intégrales". Schéma dépariemenfal des cadres des Hautes-Alpes

- Le décret instituant le parc peut prévoir la délimitation d'une zone périphérique autour du parc, dans laquelle sera prévue un ensemble de réalisations et d'améliorations d'ordre social, économique et culturel rendant aussi efficace la protection de la nature dans la zone centrale du parc national.

- Le parc est géré par un établissement public administratif. Le fonctionnement est assuré par un conseil d'administration qui comprend notamment des représentants des administrations intéressées, des collectivités locales, du personnel et des personnalités. Le directeur de l'établissement , nommé par le ministre, dispose d'un pouvoir de police, dans l'intérêt de la protection de la nature ( dans les limites fixées par le décret de création pour chaque parc).

- Dans les conditions fixées par la loi, l'indemnisation des propriétaires dont les terrains sont compris dans le territoire du parc peut être envisagée, les terrains concernés pouvant même parfois être achetés. L'effet du classement suit les terrains concernés, en quelques mains qu'ils passent.

- Dans les communes dotées d'un P.O.S., l'emplacement du parc doit être reporté au P.O.S. en qualité de servitude d'utilité publique opposable aux tiers.

COMMENTAIRES: , - La procédure très lourde, est fortement centralisée. La création d'un parc national nécessite plusieurs années d'études et de concertations. - Elle convient à des zones pas ou faiblement aménagées, inhabitées ou très peu peuplées. - 11 s'agit souvent de zones de vaste étendue. - En montagne, en plus de leur mission spécifique de protection, les organismes gérant les parcs nationaux peuvent participer à des programmes d'aménagement et de développement. Cela ne doit pas les conduire à porter atteinte au caractère naturel des lieux (C.E. 4 avril 1990, SIVOM du canton d'Accous, Parc national des Pyrénées Occidentales). Intérêts : - La création d'un parc national permet une gestion suivie et l'établissement d'un programme d'aménagement. - Des agents de terrain contrôlent l'application des réglementations propres à chaque territoire concerné. - Le parc suscite des études scientifiques et un suivi à long terme du territoire protégé. - La protection est durable En l'absence de dispositions législatives contraires, le déclassement total ou partiel d'un parc national doit être prononcé par décret en Conseil d'Etat (C.E. Ass.,20 novembre 1981, association pour la protection de la vallée de l'Ubaye). Limites : - La pression touristique, induite par la création d'un parc national peut nuire aux efforts de protection. Une gestion appropriée permet d'y remédier.

- Il est parfois difficile de faire concorder les limites des parcs nationaux et les zones d'intérêts écologiques majeurs. Dans les Pyrénées, la zone à Ours n'est pas comprise dans l'emprise du parc national. - Si les activités touristiques et économiques se sont fortement développées dans les zones périphériques, il n'en va pas de même des cautions initiales prévues par les textes (P.O.S., Plans de chasse, ...)

- Faut-il évoquer une certaine incompatibilité avec des activités humaines où une application limitée de ce type de protection, l'étendue de ce type de protection, l'étendue du territoire français étant ce qu'elle est ?

Rapport BRGM/RP 50234 FR Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

EXEMPLES : II existe actuellement sept parcs nationaux en France : - quatre sont situés en zone de haute montagne (Vanoise, Ecrins, Mercantour, Pyrénées), - un est situé sur une île et inclut un territoire maritime (Port-Cros), - un seul inclut un secteur de moyenne montagne, avec une activité économique traditionnelle (Les Cévennes), - un seul est situé outre-mer, en milieu tropical, en Guadeloupe.

Rapport BRGM/RP 50234 FR

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Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

Rapport BRGM/RP 50234 FR Schéma dépariemental des carrieres des Hautes-Alpes

ANNEXE 20

FICHE JüRlDIQUE

PARC NATUREL REGIONAL

TEXTES APPLICABLES :

-C.R. art. R 244-15.

-Loi no 83-8 du 7 janvier 1983 modifiée, relative à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l'Etat (J.O. du 9-01-1983).

CHAMP D'APPLICATION :

- Tout territoire à l'équilibre fragile et au patrimoine naturel et culturel riche.

OBJECTIFS :

Il doit s'agir à la fois : -de protéger ce patrimoine, -de contribuer au développement économique et social du temtoire concerné, -de promouvoir l'accueil, l'éducation et l'information du public, -de réaliser des actions expérimentales ou exemplaires dans ces domaines et de contribuer à des programmes de recherche.

PROCEDURE :

-Les régions ont l'initiative de la création d'un parc naturel régional. -Celles-ci peuvent éventuellement s'appuyer, en application de la loi de 1983, sur l'existence d'une charte intercommunale de développement et d'aménagement. -La région élabore en accord avec les collectivités locales concernées la charte du parc. -Les collectivités adhèrent A la charte et aux documents qui l'accompagnent. -La région sollicite le classement du territoire en parc naturel régional. -Le dossier est transmis au ministre par le préfet de région, avec son avis motivé. -Le classement est prononcé pour une durée de dix ans par le ministre chargé de la protection de la nature après avis de la commission des parcs naturels régionaux. Celui-ci est renouvelable. Schema départemental des carrières des Hautes-Alpes

EFFET DU CLASSEMENT :

-La charte contient les engagements que prennent les collectivités qui y adhérent dans les divers domaines qui justifient la création du parc (développement, protection, animation, recherche).

-Un organisme est chargé de l'aménagement et de la gestion du parc. Il met en oeuvre la charte et veille à son respect. Il assure l'animation du parc. -Son financement est pris en charge pour une large part par les collectivités publiques (Etat, régions et départements). -Lorsque des travaux ou des aménagements soumis à notice ou à étude d'impact intéressent la zone classée en parc naturel régional, celui-ci est saisi de cette étude et peut donner son avis dans les délais de l'instruction. -Le classement du parc étant donné pour dix ans, l'organisme de gestion doit adresser, ce délai écoulé, une demande de renouvellement. Celui-ci s'opère dans les mêmes conditions que le classement. La demande est accompagnée du bilan de l'action du parc qui sert de base à la révision de la charte.

COMMENTAIRES :

-11 n'existe pas, au sein d'un parc naturel régional, de réglementation spéciale concernant la protection du milieu naturel. Le droit commun s'applique. -Les engagements qui figurent au sein de la charte sont des engagements moraux. Cependant, lors du renouvellement du classement, le ministre contrôle le respect des engagements pris.

INTERETS :

-Au sein du parc, les collectivités locales se retrouvent et discutent des problèmes d'environnement. -II est fréquent que, de par son rôle de coordinateur, le parc influe sur les politiques des mairies quant aux questions d'environnement. A l'heure actuelle, par exemple, la pratique des sports motorisés est réglementée, dans certains parcs naturels régionaux, de manière concertée par les communes membres. -Ils peuvent favoriser la prise de mesures de protection sur des espaces prestigieux.

LIMITES :

-II n'y a pas de sanctions pour un adhérent à la charte qui n'en respecterait pas les dispositions. -Certains parcs s'occupent très peu de l'objectif de protection de la nature qui leur est assigné.

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ANNEXE 21

FICHE JCTRIDIQUE ZNIEFF

TEXTES APPLICABLES (origine du programme) : - Volonté des pouvoirs publics de se doter d'un outil de connaissance du milieu naturel français leur permettant une meilleure prévision des incidences des aménagements et des nécessités de protection de certains espaces fragiles. - Les Z.N.I.E.F.F. (zones naiurelles d'intérêt écologique floristique et faunistique) sont répertoriées sur l'ensemble du territoire national dans le cadre d'une programme initié par le Ministère de l'environnement en 1982. - Aucune réglementation opposable aux tiers. - Circulaire no 91-71 du 14 mai 1991 du Ministre de l'environnement.

CHAMP D'APPLICATION : - L'ensemble du territoire national, métropole et départements d'outre-mer.

OBJECTIFS : - Recensement el inventaire aussi exhaustif que possible des espaces naiurels dont l'intérêt repose soit sur l'équilibre et la richesse de l'écosystème soit sur la présence d'espèces de plantes ou d'animaux rares et menacés. - 2 types de zones sont définis : * Zones de type 1 : secteurs délimités caractérisés par leur intérêt biologique remarquable. * Zones de type II : grands ensembles naturels riches et peu modifiés, ou qui offrent des potentialités biologiques importantes. - Etablir une base de connaissance, accessible à tous et consultable avant tout projet, afin d'améliorer la prise en compte de l'espace naturel et d'éviter autant que possible que certains enjeux d'environnement ne soient révélés trop tardivement.

PROCEDURE D'ELABORATION DU FICHIER : - Le choix des zones référencées dans l'inventaire Z.N.I.E.F.F. est réalisé à l'échelle régionale. Une équipe technique réalise une liste soumise au comité scientifique régional (nommé par le préfet de région) qui la valide et la transmet au Secrétariat faune-flore du Muséum national d'histoire naturelle pour l'intégration au fichier national informatisé. - Cet inventaire est permanent : une actualisation régulière du fichier est programmée à la fois pour inclure de nouvelles zones décrites, pour exclure des secteurs qui ne présenteraient plus d'intérêt et pou affiner les délimitations de certaines zones. - Dans chaque région le fichier régional est disponible à la DIREN ou dans la structure technique chargée de gérer ce fichier pour le compte de la DIREN.

EFFET DE LA PRISE EN COMPTE : - La prise en compte d'une zone dans le fichier Z.N.I.E.F.F. ne lui conhe aucune protection réglementaire. Par contre, la nécessité de consulter cet inventaire lors de l'élaboration de tout projet est rappelée dans la circulaire du ministre aux préfets. - Les zones de type 1 doivent faire l'objet d'une attention toute particulière lors de l'élaboration de tout projet d'aménagement ou de gestion.

Rappofi BRGM/RP 50234 FR Schéma départemental des camëres des Hautes-Alpes

- La circulaire du 10 octobre 1989 concernant la préservation de certains espaces et milieux littoraux recommande la prise en compte des Z.N.I.E.F.F. de type 1 pour la définition des milieux qui doivent être protégés (voir fiche loi littoral). - Les zones de type II doivent faire l'objet d'une prise en compte systématique dans les programmes de développement afin de respecter la dynamique d'ensemble du milieu. - Dans l'avenir, en application de la jurisprudence inaugurée par le tribunal adminisbatif d'Orléans (T.A. Orléans, 29 mars 1988, Rommel et autres), il est probable que le juge considère que le zonage dans le cadre d'un plan d'occupation des sols doive respecter le haut intérêt écologique de certaines Z.N.I.E.F.F.. Plus généralement, tout aménagement soumis à étude d'impact pourrait, un jour, faire l'objet d'un tel contrôle.

COMMENTAIRES :

- Les Z.N.I.E.F.F. couvrent des surfaces importantes du territoire fiançais et se superposent à des activités économiques diverses. Leur prise en compte correcte passe donc par l'intégration des enjeux liés à l'espace naturel dans la politique globale d'aménagement ou de développement. - Dans le cadre de l'élaboration de documents d'urbanisme (P.O.S., S.D.A.U.), l'inventaire Z.N.I.E.F.F. fournit une base essentielle pour localiser les espaces naturels (zones N.D., ...). - Les Z.N.I.E.F.F. servent aussi de base d'information pour choisir les priorités de protection (quels que soient la procédure choisie et les promoteurs du projet). - Si chaque Z.N.I.E.F.F. révèle un intérêt biologique particulier, il reste difficile de comparer entre elles les zones prises en compte et d'analyser leur intérêt relatif. Un programme est actuellement lancé par le ministère de l'environnement pour répondre à ces questions. - Ce zonage ne doit laisser croire ni qu'on ne peut rien faire dans une Z.N.I.E.F.F., ni qu'on peut tout faire hors d'une Z.N.I.E.F.F.

Intérêts : - Par une meilleure information mutuelle des partenaires en amont d'un projet, l'inventaire Z.N.I.E.F.F. permet une concertation constructive. Cette standardisation de l'information sur l'ensemble du territoire national habitue les différentes parties concernées à une prise en compte plus sérieuse du patrimoine naturel. - Diverses applications peuvent être envisagées : connaissance et valorisation du patrimoine naturel au moyen de documents à destination du grand public, de stages _..

Limites : - L'un des dangers de l'inventaire Z.N.I.E.F.F. est lié aux risques que fait courir son utilisation alibi dans certaines mauvaises études d'impact. Le fait de lister les Z.N.I.E.F.F. concernées, de recopier les fiches correspondantes et éventuellement la liste des espèces mentionnées ne peut constituer un but en soi : la bonne utilisation du fichier Z.N.I.E.F.F. nécessite au contraire une vigilance particulière sur la zone en question. - Malgré l'effort d'exhaustivité lors du premier inventaire et des mises à jour successives, il ne faut pas négliger l'intérêt du patrimoine naturel sur le reste du territoire.

EXEMPLES :

- Le fichier national comporte, au ler octobre 1991, 13666 Z.N.I.E.F.F. (11404 de type 1 et 2262 de type II). Elles couvrent une superficie de 150 461 km2 (4343 1 km2 de type 1 et 107 040 km2 de type II). - Il regroupe à la fois des grandes zones naturelles d'intérêt international connues de tous tels que la Camargue et des petits bosquets ou de petits marais relictuels qui recèlent des richesses biologiques méconnues.

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Liste des ZNIEFF des Hautes-Alpes

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ANNEXE 22

LE REGIME FORESTIER

1. QU'EST-CEQUE LE mGIME FORESTIER

Le régime forestier est l'ensemble des règles spéciales d'ordre public défini par le code forestier (et les textes pris pour son application) en vue d'assurer la conservation et la mise en valeur des bois et forêts.

C'est un statut obligatoire pour certaines forêts énumérées par l'article L 111.1 du code forestier.

II constitue un ensemble indivisible de règles techniques, judiciaires et administratives qui déroge au Droit commun, civil et pénal applicable aux autres propriétés boisées non soumises au Régime forestier. Ces règles étant mises en oeuvre par l'administration des eaux et forêts, dont les attributions, pour ce qui concerne ces mptières, ont été transférées à I'Ofîïce national des forêts, sur lequel nous reviendrons en détail.

La soumission au régime forestier vise :

- à garantir la pérennité de la forêt contre les fluctuations qui pourraient découler des changements d'administrateurs,

- à sauvegarder l'équilibre biologique,

- à assurer aux collectivités propriétaires un rendement financier soutenu, chaque fois que cela est possible,

- à approvisionner autant que possible l'économie nationale en produits demandés par le Marché.

A l'origine, le code forestier prenait en compte des objectifs de production. Mais nous assistons à un tournant très sensible : le souci de l'équilibre biologique et de la protection de la nature s'y affhne désormais de plus en plus nettement.

II. CATEGORIES DE PROPRIETAIRES DONT LES TERRAINS SONT SOUMIS AU RECIME FORESTIER

L'article L 111.1 du code forestier donne l'énumération complète des catégories de propriétaires intéressés par les soumissions (énumération limitative en raison du caractère d'ordre public du régime).

1") Les bois et forêts et terrains à boiser qui font partiedu domaine de I'Etat ou sur lesquels 1'Etat a des droits de propriété indivis. L'ensemble de ces terrains représentant pour la France environ 1 600 O00 ha

2") Les bois et forêts susceptibles d'aménagement, d'exploitation régulière ou de reconstitution et les terrains à boiser appartenant aux départements, communes, sections de communes, établissements publics, établissement d'utilité publique, sociétés mutualistes et caisses d'épargne, ainsi que les bois, forêts et terrains visés ci-dessus sur lesquels ces collectivités et personnes morales ont des droits de Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes

propriété indivis. L'ensemble des terrains de cette catégorie représente environ 2 400 O00 hectares, pour l'ensemble des terres nationales.

3") Les terrains reboisés par I'Etat dans les sections de reboisement jusqu'à libération complète du débiteur de la créance due à 1'Etat ou de ses ayants droits.

49 Terrains de groupements forestiers lorsque les communes sont propriétaires de plus de la moitié des terrains du groupement.

Par contre, les bois particuliers (7 millions d'hectares) ne sont pas, d'une façon générale soumis au régime forestier, leurs propriétaires y exercent tous les droits résultant de la propriété sauf les restrictions spécifiées par la loi (art. L 21 1.1 du code forestier) : ainsi le code forestier et d'autres documents peuvent- ils apporter les limites aux droits des propriétaires particuliers, exemple Livres II et V du code forestier, et en particulier les articles L 311-1 et 311-5 sur les défrichements et les articles L 221-1 à 221-8 sur les Centres régionaux de la propriété forestière, L 222-2 et L 222-3 sur les plans simples de gestion, etc ... Cette législation particulière s'ajoute au droit commun (code civil et pénal, code de l'urbanisme, etc.).

III. NATUREDES IMMEUBLES SOUMIS AU REGlME FORESTIER

Ils sont de deux sortes : les bois et forêts, les terrains à boiser.

1") Bois et Forêts : ceux qui font partie du domaine de 1'Elat sont soumis de plein droit et sans aucune restriction.

Pour les autres propriétaires, sont soumis les bois et forêts susceptibles d'aménagement ou d'exploitation régulière ou de reconstitution.

Par bois et forêts, il faut entendre les massifs dans lesquels l'élément ligneux est prédominant. Une forêt ruinée qui ne peut faire l'objet dans son état actuel d'aménagement ou d'exploitation régulière doit être soumise si ces peuplements sont susceptibles de reconstitution.

Remarques :

Le régime forestier s'applique aux massifs et non aux arbres isolés ou d'alignement.

La faible contenance d'un massif n'est pas, en droit, un obstacle à la soumission.

Sont des sols forestiers : des terrains ne présentant pas momentanément l'aspect boisé tels que pineraies coupées à blanc, jeunes semis non susceptibles d'exploitation, etc.

La soumission s'impose pour des massifs donnant des produits non ligneux, résine, liège; mais non pour des massifs dont le traitement est à la fois agricole et forestier : cas discuté des peupleraies, cas exclu des noyeraies et châtaigneraies à fruits.

2") Terrains à boiser : ce sont les terrains ne constituant pas des bois et forêts mais dont le boisement apparaît comme la mise en valeur la plus profitable au double point de vue économique et cultural. Par exemple : terrains domaniaux à l'intérieur des périmètres de restauration en montagne, dunes littorales, près-bois, landes et friches communales.

3") Accessoires des forêts et terrains B boiser. L'accessoire suit le principal. Seront également soumis les fonds ayant le caractère accessoire ou de dépendance "inséparables" des forêts et terrains à boiser

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: emprise des chemins de vidange traversant les forêts enclaves non boisées de faible surface, terrains occupés par les maisons forestières. w.WCONVENIENTS ET AVANTAGES DE LA SOUMISSION

Préalablement à une demande de soumission au Régime forestier, les élus représentant la collectivité propriétaire doivent être informés des restrictions au droit de propriété qui en résultent, des obligations qui en découlent mais aussi des avantages dont ils peuvent bénéficier (cf. art. L 141.1 et suivant du Code forestier).

L'Office national des forêts devient le gestionnaire de la forêt. Les actes courants de cette gestion sont réalisés par lui, les principes étant dictés par le propriétaire dans les limites compatibles avec les objectifs déjà définis.

Un document, préparant la vie de la forêt (coupes, régénérations, ouverture de voies), est établi. Etant donné la lenteur des rythmes forestiers, ce programme couvre une période assez longue (20 à 30 ans). Ce document est soumis à l'approbation de la collectivité propriétaire, avant d'être approuvé par le ministre.

1") Les coupes de bois sont ensuite marquées par I'Office, conformément à ce programme.

2") Les concessions : en particulier ouverture de carrières et droits de passage sont préparés par les agents de I'Office qui les contrôlent ensuite.

3") La chasse fait égaiement l'objet d'études pariiculières, la surveillance revenant également à l'Office.

A ce propos, signalons que les infractions du Code forestier constituent des délits, et peuvent donc être réprimés plus sévèrement.

Toutefois, l'Office possède la faculté de transiger, c'est-à-dire d'infliger une "amende de composition" qui se substituera aux poursuites devant le Tribunal.

L'Office essaie d'aider au maximum la collectivité propriétaire par ses conseils, d'abord. Son action peut être d'assistance administrative :

- tenue de documents relatifs à la forêt (propriété, servitude) ; - préparation des baux de chasse ou de location ; - préparation des concessions de carrières ou de produits divers ; - préparation des dossiers de travaux, avec redevance des subventions de I'Etat, du département ou du fonds forestier national ; - etc.

Elle peut être technique :

- cartographie ; - préparation des dossiers de travaux ; - surveillance des chantiers ; - entretien des limites ; - constatation des infractions, etc. En contrepartie, la soumission au Régime forestier entraîne des sujétions pour les collectivités : certaines règles limitent leurs libertés.

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Ainsi, et d'abord, elle ne peut aliéner des parcelles soumises sans que l'opération inverse, dite distraction au Régime forestier soit effectuée. De même, elle ne peut changer la destination des parcelles et cela pèse parfois : telle commune souhaiterait créer un terrain de sport, et raserait volontiers quelques ares ou quelques hectares de forêt. Il faut en passer au préalable par la distraction totale, par le ministre dans le cas contraire.

4') La distraction au régime forestier

Cette opération s'analyse comme l'annulation du ou des actes portant soumission, selon les principes du droit administratif.

Elle est donc soumise aux mêmes règles que la soumission elle-même.

La distraction est toujours prononcée par arrêté du ministre de l'agriculture, le préfet n'ayant délégation que dans cettains cas, limitativement arrêtés.

La distraction n'est généralement consentie que lorsque c'est un motif d'intérêt général qui justifie une autre utilisation des terrains en cause. Toute aliénation non précédée d'une distraction du régime forestier est déclarée nulle.

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ANNEXE 23

FORETS PRIVEES SOUS REGIME D'ADMINISTRATION SPECIALE

Certaines forêts privées se trouvent placées sous un régime particulier, lié au fait que leur propriétaire a obtenu certains aménagements fiscaux (loi Sérot-Monichon).

- Bénéficiaires : les propriétaires qui en font la demande, et dont la forêt est considérée (par la D.D.A.F.) comme susceptible d'aménagement et d'exploitation régulière.

- Avantages : "allégements" fiscaux sur les mutations (successions, donations, ventes ...) ou sur l'Impôt de solidarité sur la fomuie, destinés à tenir compte du fait qu'une partie de la valeur des immeubles concernés est constituée de récoltes capitalisées (déjà taxées par ailleurs).

- Contrepartie : le propriétaire doit faire agréer un règlement d'exploitation (forêts de moins de 25 ha) par l'administration, ou un plan simple de gestion (forêts de plus de 25 ha d'un seul tenant) par le C.R.P.F., l'administration ayant le droit de s'opposer à l'agrément.

- Problème posé : le propriétaire s'engage à maintenir l'état boisé pendant 30 ans. Si une petite partie du terrain est défrichée pendant cette période, le propriétaire perd les avantages indiqués, et doit rembourser l'arriéré concernant l'ensemble de la propriété, avec des pénalités. Or la création d'une carrière implique la suppression de l'état boisé.

- Conclusion : avant la création d'une carrière, se renseigner auprès du propriétaire sur l'existence ou non d'un tel régime dans sa propriété.

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ANNEXE 24

LE DEFRICHEMENT

En dehors des cas dans lesquels le propriétaire d'un terrain boisé peut procéder à son défrichement sans avoir à obtenir une autorisation spécifique (article L 3 11.2 du Code forestier), tous les défrichements sont soumis à autorisation préalable (article L 3 Il.1 du Code forestier). Les défrichements de bois appartenant à une collectivité sont soumis à autorisation sans exception.

La définition du défrichement figure dans le lexique des termes spécifiques annexé à l'édition officielle du Code forestier. Elle est la suivante : "Toute action ayant pour effet de détruire l'état boisé d'un terrain".

L'autorisation de défrichement peut être refusée lorsque la conservation des bois ou des massifs qu'ils complètent est reconnue nécessaire pour l'un au moins des 10 motifs limitativement énumérés par l'article L. 3 11.3 du Code forestier, notamment :

- l'équilibre biologique d'une région ou le bien-être de la population (Sème alinéa),

- la protection contre l'incendie de l'ensemble forestier dans lequel est incluse la parcelle en cause (10ème alinéa).

Toute demande de défrichement doit comprendre :

- un imprimé de demande, - l'engagement du propriétaire (terrain incendié ou non incendié), - une attestation notariée de propriété récente, - un justificatif de l'adresse du propriétaire, - un plan de situation, - un extrait du plan cadastral, - un plan de délimitation des zones à défricher, - une notice ou une étude d'impact, - un extrait K bis (pour les personnes morales), - un échéancier fixant la surface à défricher annuellement.

Le dossier (en 2 exemplaires) doit être enregistré à la sous-préfecture de situation des bois lorsque ceux- ci appartiennent à un particulier, ou à la direction départementale de l'agriculture et de la forêt pour les bois appartenant à une collectivité.

Le Directeur départemental de l'agriculture et de la forêt fait procéder à une reconnaissance des bois. La reconnaissance donne lieu à la rédaction d'un procès verbal qui est notifié au demandeur. Cette notification doit intervenir dans les 4 mois qui suivent l'enregistrement en sous-préfecture (au-delà l'autorisation est tacite).

Si aucun des 10 motifs de refus ne peut être retenu, l'autorisation est délivrée par le ministre de l'agriculture et de la pêche pour les bois des collectivités et les bois des particuliers incendiés, ou par le préfet pour les bois des particuliers non incendiés.

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L'autorisation doit être délivrée dans les 6 mois qui suivent la notification du procès verbal de reconnaissance (au-delà l'autorisation est tacite).

NB. Pour les bois des collectivités, le Code forestier n'a pas fixé de délais d'instruction. L'autorisation est valable 5 ans. Sa durée peut être portée à 15 ans lorsque le défrichement a pour objet de permettre l'exploitation de carrières.

Une taxe est due pour tout défrichement autorisé de façon expresse ou tacite (article L 314.1 du Code forestier).

Le taux de la taxe est de 4 Fh2. Le paiement a lieu par tranches annuelles dans le cas d'un défrichement en vue de l'exploitation d'une substance minérale.

Toute infraction à la réglementation sur les défrichements donne lieu à un procès verbal avec le paiemenl d'une amende fiscale et éventuellement à des poursuites judiciaires accompagnées d'amendes pénales calculées à raison de 2000 F à 10 O00 O00 F par hectare de bois défriché.

Indépendamment des mesures pénales et fiscales, le propriétaire du terrain défriché peut faire l'objet d'une mesure administrative : le rétablissement des lieux en nature de bois dans un délai fixé.

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ANNEXE 25

ILOTS FORESTIERS D'INTERET PARTICULIER

Trois types d'îlots forestiers de dimensions limitées ont été représentés sur la carte :

1 - LES PEUPLEMENTS PORTE-GRAINES

Il s'agit de peuplements forestiers dans lesquels les spécialistes considèrent que les arbres possèdent des qualités génétiques supérieures à celles de peuplements courants. La récolte de graines en vue de l'élevage de plants en pépinières n'est autorisée que dans ces peuplements (ou dans des vergers à graines spécialisés), qui sont classés par arrêté du ministre chargé de la forêt.

2 - LES PLACETTES FORESTIERES D'ESSAI OU DE DEMONSTRATION

Les placettes d'essai sont des lieux précis, répertoriés, où sont menées des recherches par des instituts spécialisés (INRA, CEMAGREF, IDF, AFOCEL, etc...), en fonction de dispositifs installés sur le terrain. Ces recherches peuvent durer de quelques années à plusieurs décennies.

Les placettes de démonstration sont des lieux répertoriés (par le C.R.P.F. ou I'O.N.F.), ayant reçu un certain type de traitement, et qui servent à la formation du personnel, des propriétaires, ou à l'information des élus ou du public.

3 - LES ILOTS FORESTIERS

Il s'agit de peuplements remarquables par leurs caractéristiques botaniques (espèces rares dans la région), le développement exceptionnel des sujets ou le caractère singulier de leur présence dans le lieu concerné.

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ANNEXE 26

FICHE DFCI

LES PARTICULAFUTES DES MILIEUX CONCERNES AU REGARD DE LA DFCI

CLIMAT :

Tout le département est caractérisé, d'abord par son climat méditerranéen, à vent fort. Ce climat détermine les milieux forestiers, leur particulière combustibilité, il crée aussi les conditions de sécheresse et de vent rendant possible les grands feux __.

La pluviométrie est très mal répartie dans l'année, avec de longues périodes de sécheresse (parfois plus de 3 mois). Le est le vent dominant, sec, soufflant violemment et par rafales il accompagne 95 % des incendies, les autres se produisent par vent de sud-est (marin).

LA PREVENTION :

Deux actions complémentaires participent à la prévention contre les feux de forêts : l'aménagement du terrain et le dispositif de surveillance et d'intervention?

Si la première comporte la mise en place d'équipements tangibles qui n'échappent en principe pas aux enquêtes préalables, la deuxième peut se trouver également gravement perturbée par une coupure infranchissable.

D'ailleurs, le rétablissement des ouvrages de DFCI doit être pensé en fonction de leur utilisation, avec une prévision des ouvrages opérationnels en période de surveillance, en cas de lutte contre un incendie, ainsi que des usages connexes des pistes (desserte ...).

En particulier, les pistes DFCI de première catégorie ne peuvent être interrompues.

FUSQUES :

Les carrières peuvent être, directement ou indirectement à l'origine de feux, par les travaux d'exploitation.

Ces risques sont élevés, il importe d'adopter des mesures préventives évitant les mises à feu, ou ralentissant leur évolution pour que les secours aient le temps d'intervenir :

- élagage et entretien des alentours, choix des plantations, - entretien des débroussaillements.

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ANNEXE 27

LE RESEAU NATURA 2000

La démarche Natura 2000 vise à créer au niveau européen un réseau de sites afin de préserver la diversité du patrimoine biologique. Ce réseau Natura 2000 a pour objet de maintenir ou de rétablir dans un état de conservation favorable les habitats ou les espèces de faune et de flore d’intérêt communautaire. Il est défini par deux directives européennes complémentaires : - la directive 79/409 CEE du Conseil du 2 avril 1979 dite (( Oiseaux 1) visant la protection des habitats nécessaires à la reproduction et à la survie d’espèces d’oiseaux rares ou menacés ;

- la directive 92/43 CEE du Conseil du 21 mai 1992 dite (( Habitats 1) visant la conservation d’espèces et d’habitats (milieux) sauvages.

La mise en œuvre des deux directives a commencé par une phase d’inventaire qui a abouti à la détermination de ZICO (Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux) et de périmètres de référence de localisation des milieux et espèces d’intérêt communautaire 1) dits (( sites éligibles 1) pour les habitats.

Au terme de deux processus intégrant une analyse des autorités nationales et des scientifiques européens, on a abouti à des territoires à gérer : - ZPS (Zone de Protection Spéciale) pour les oiseaux

- PSIC (Proposition de Sites d’Intérêt Communautaire puis ZSC (Zone Spéciale de Conservation) pour les habitats.

Ainsi le réseau Natura 2000 sera-t-il constitué de l’ensemble des zones spéciales de conservation (ZSC) et des zones de protection spéciales (ZPS). La préservation des espèces et des milieux s’obtient ensuite par deux moyens : - un plan de gestion appelé (< document d’objectifs) dans chaque site. En France, il s’agit de documents concertés avec les acteurs présents sur le site avec des mesures réglementaires et contractuelles.

- l’engagement de chaque Etat membre à n’autoriser aucun plan ou projet qui porte atteinte à (( l’intégrité du site considéré », sauf exceptions très cadrées.

Ces deux directives européennes ont été transposées en droit français par la loi no 2001-1 d’habilitation du 3 janvier 2001 et par l’ordonnance no 2001-321 du il avril 2001 et précisée par décret du 8 décembre 2001. Ces dispositions sont désormais intégrées au code de l’environnement (L 414-4 et L 4 14-5, R 214-34 AR 214-38 articles concernant l’évaluation des incidences).

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ANNEXE 28

FICHE JIJFUDIQUE

ZONE SPECIALE DE CONSERVATION I DIRECTTVE HABITATS I

TEXTES APPLICABLES :

- Direciive no 92/43 du Conseil des Communautés européennes du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats nalurels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. J.O.C.E. 22-7-92, dite directive Habitats. - Décrei n"95-63 1 du 5 mai 1995. J.O. 1 mai.

CHAMP D'APPLICATION :

-La direciive s'applique sur le territoire européen des quinze Etats membres. - Elle conceme : .les habitats naturels d'intérêt communautaire. qu'ils soient en danger de disparition dans leur aire de répartition narurelle. qu'ils disposent d'une aire de répariition réduite par suite de leur régression ou en raison de leur aire intrinsèquemeni restreinte ou encore qu'ils constituent des exemples remarquables de caracïérisiiques propres à l'une ou à plusieurs des six kgions biogéogiaphiques (alpine, atlantique. contineniale, macaronésienne, méditerranéenne et boréale) ; les types d'habilats concernés sont mentionnés à l'annexe 1. . les habitats abritant des espèces d'intérêt communautaire qu'elles soieni en danger, vulnérables, rares ou endémiques ; les espèces concernées sont mentionnées à I'annexe II. . les éiéments de paysage qui, de par leur stmchlre linéaire ei continue ou leur rdle de relais, son1 essentiels à la migration. à la distribution géographique ei à l'échange génétique d'espècw sauvages. -Par ailleurs, la directive liste dans son annexe IV, les espxces dont les Etats doivent assurer la protection.

OBJECTKFS : -La prorection de la biodiversiré dans l'Union européenne. -Le maintien ou le .réiablisserneni dans un élat de conservation favorable des habitats naturels et des espèces de faune ei de flore sauvages d'intérêt comrnunauiaire. -La conservaiion des habitais naturels (listés à l'annexe 1 de la directive) et des habirats d'espèces (list6s à l'annexe II de la directive) par la désignaiion de zones spéciales de conservation (ZSC) qui peuvent faire I'objer de mesures de gestion et de protection particulières. -La mise en place du réseau Natura 2000 consiitué des zones spéciales de conservation (ZSC) et des wnes de proteciion spéciale (ZPS).

PROCEDURE DE DÉSIGNATION DES zsc : - La première érape esr l'élaboration par chaque Etat membre d'une liste de sites qui regroupe des habitats naturels (annexe 1)et des habitais d'espèces (annexe II) présents sur le territoire national. Cette liste de sites constitue la proposiiion iransmise à la Commission européenne. La date limite prévue par la directive était fixée à juin 1995. -La deuxième éiape est la définition par l'Union européenne du projel de liste des sites d'importance communauraire. Cette définition doit se faire avec l'accord de chaque Etat membre au plus tard en juin 1998. A iirre excepiionnel. en cas de désaccord entre la Commission ei un Eiat membre. la Commission peut transmettre une proposition au Conseil européen qui siatue à l'unanimité.

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-LesEiais membres oni alors six ans (jusqu’en 2004) pour désigner les sites d’importance communautaire en zone spéciale de conservation (ZSC). Cetie période doir permettre la mise en place de mesures de gestion et de préservation nécessaires à la sauvegarde des habiiais ayant justifié la désignation de chaque site.

Ei.?i??TDE CE’iTE DESIGNATlQN : -Les Etats membres doivent prendre les mesures de conservation appropriées pour chaque site ; pour cela. ils meiteni en place les mesures contractuelles. administraiives ou réglementaires qui répondent aux exigences écologiques des iypes d’habitats nalurels et des espèces présentes dans chaque ZSC. -Ces mesures sonr définies pour chaque site dans un document d’objectifs qui, en France. es1 mis au point dans le cadre d’un travail bas€ sur une concenation avec l’ensemble des ncteurs locaux concernés. -Tout plan ou projet susceptible d’afïecter de manière significative un site désigné doit faire l’objet d’une évaluation appropriée. En fonciion des conclusions de celle-ci. les Erats membres ne donnent leur accord au projet qu’après s’être assurés qu’il ne poriera pas atieinie à l’iniégriré des siies concernés. Si. en l’absence de solution alrernative, le plan ou projet doit néanmoins être réalisé pour des raisons impératives d’inrérêi public majeur. l’Ela1 membre prend toute mesure conservatoire pour assurer que la cohérence globale du ré.~aiiest protégée. Lorsque le site concerné abrite un type d’habitai naNrel et/ou une espèce prioritaire. seules peuvent être invoquées des considérations liées à la santé de l’homme el à la sécurité publique ou à des conséquences bénéfiques primordiales pour l‘environnement. ou, après avis de la commission. à d‘autres raisons impératives d’iniérêi public majeur. - II es1 prévu dans la direciive Habitats un cofinancement par l’Union européenne des nciions de gestion retenues. - Le réseau Natura 2000 n’a pas pour objet de faire des siies qui le composeni des “sancruaires de naNre“ où toute activité humaine serait 2i proscrire. II privilégie au coniraire I’iniégration de l’objectif de présemation de la biodiversiié et des divers usages des sites.

COMMENTAIRES :

~ La directive Habitais maque un tournant dans la législation communautaire en matière de conservation de la nalure. A l’exemple de la convention dite de “Berne” qui instaura en 1979, pour la première fois dans un insrniment juridique internaiional. la nolion de conservation d’habitats nanirels en tant que Lei5 et non plus seulement comme support d’espèces à préserver. cette direciive privilégie cette voie avec les habitats mentionnés dans son annexe 1. Il s’agi1 moins. désormais, d’éiablir des mesures slnctement environnementales, que de viser I’iniégration de l’environnement dans les différentes politiques et les différents secteurs d‘activité. -La France privilégie la voie contraciuelle pour mctlre en place des ZSC en associant l’ensemble des acteurs concernés. Leur implication nécessite une animation de la démarche démultipliée au plus près de chaque site. Les difficultés de mise en place de ceile informaiion et de cette animation locales on1 eu pour conséquence des retards dans la procédure de proposition par la France d’une liste de sites. LaFrance fait partie des derniers Etats européens à ne pas avoir transmis une liste des siter à la Commission européenne. dans le cadre de ra première élape de la procédure de désignation. -La France a prévu de doter chaque site de documeni de planification (documenis d’objectifs Natura ZOOO) élaborés localement et permeliant de mettre en œuvre les différents outils disponibles pour atteindre Ics objeciifs de conservalion sur les sites designéS. -Les criières de sélection des sites définis à l’échelle européenne (annexes 1 et iT) ne correspondenr pas toujours aux enjeux de protection qui paraisseni priorilaires localement, en raison sans doute de la difficulté de définir des critères applicables à l’ensemble du terriroire européen de manière centralisée.

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ANNEXE 29

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES CONCERNANT LE REAMENAGEMENT DE CARRIERES

ARSP-PACA Atelier Régional des Sites et Paysages de Provence-Alpes-Côte d'Azur CORDOLEANI (Claude) - CORDOLEM (Michèle) Carrières et paysages dans la région toulonnaise - , Atelier régional des Sites et Paysages de Provence-Alpes-Côte d'Azur, 1978, 189 p.. Cartes, Tabl.

BRGM Bureau de Recherches Géologiques et Minières SIONNEAU (J.M.) Opération pilote expérimentale de remise en état viticole de carriére en zone A.O.C.; dans le . - Marseille, Bureau de Recherches Géologiques et Minières, 1988, 83 p., carte, Graph., Fig., Phot., Tabl., Ann., Plan.

GERES; Université de Provence Groupe énergies renouvelables et environnement; Université de Provence TEULADES-NESS (Régine) Revégétalisalion (la) des carrières : un nouveau débouché pour le compost urbain en région PACA : étude de marché. Marseille, Groupe énergies renouvelables, 1993,22 p. + annexes, photos, tabl., graph.

BRGM Bureau de Recherches Géologiques et Minières Carrières (Les), Richesses ou Plaie ? SL, Comité de gestion de la Taxe Parafiscale sur les Granulais, 1977, 3 brochures, Photos coul., fig., cartes, tabl., Graph., Plans.

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Rapport BRGM/RP 50234 FR

BRGM SERVICE DES ACTIONS REGIONALES Service géologique régional Provence-Alpes-Côte d'Azur BP168 - 13276 MARSEILLE Cedex O9 - France - TBI : 04.91.17.74.77. Fax : 04.91.17.20.40. '?-

I AIRE PROVENCE ALPES COTE D'AZUR PROVWCE8lLPES COIEVUUR CORSE

SCHEMA DEPARTEMENTAL DES CARRIERES DES HAUTES-ALPES

-- NOTICE DE PRESENTATION Rapport BRGM RP-50234-FR Schéma départemental des cadres des Hautes-Alpes Notice

Cette notice présente le schéma dé partemen ta1 des carrières.

Elle constitue une approche des différents thèmes développés dans chaque chapitre du rapport.

Rapport BRGM RP 50234 FR Schéma dépariernenial des carrières des Hautes-Alpes Notice

L'OBJET

La géographie physique et humaine du dépariement des Hauies-Alpes, département de montagne, est caractérisée premièrement par une mosaïque de vallées cloisonnées où les communications routières sont difficiles (nombreux cols, conditions climatiques hivernales rigoureuses) et deuxièmement par une faible population.

La superficie et la configuration physique du départerneni rendent nécessaire des infrastructures routières très consommatrice de matériaux. Ces données naturelles (vaste superficie du département, infrastnictures routières importantes, faible population) font que le ratio en besoin de granulat par habitant est le double du ratio national.

D'autre part, les atouts naturels certains du département des Hautes-Alpes sont à l'origine d'une forte vocation touristique qui s'accroit régulièrement.

Le principal enjeu du département es1 donc de préserver un équilibre entre l'aménagement du lerritoire et la préservation du milieu naturel.

11 convient de satisfaire les besoins départementaux en quantité et en qualité, maîtriser les coûis, ménager les zones sensibles, et d'une façon générale, concilier dans le respect du long terme, tous intérêts confondus, la valorisation du sous-sol et la protection de l'environnement. Tels sont les objectifs qui ont amené les services de l'Etat, les élus, les professionnels, les associations et d'une façon générale l'ensemble des parties concernées, à élaborer un schéma dépdemental des carrières.

Le schéma comporte : - une notice, - un rapport avec ses annexes, - trois cartes couleur du départemeni à 1/200 O00

2 Schéma départemenfal des carrières des Haules-AQes Notice

ORIENTATIONS POUR UN SCHEMA DEPARTEMENTAL DES CARRIERES

Le schéma départemental des carrières a été créé pour assurer une gestion harmonieuse des ressources naturelles; il définit les conditions générales d'implantation des carrières dans le département.

Il constitue un instrument d'aide à la décision du préfet, lorsque celui-ci autorise les exploitations de carrière en application de la législation des installations classées.

Il n'est pas opposable aux tiers.

Il n'aborde pas la question foncière et n'a pas pour vocation de créer des zonages d'exploitation.

Il prend en compte la couverture des besoins en matériaux, la protection des paysages et des milieux naturels sensibles, la gestion équilibrée de l'espace, tout en favorisant une utilisation économe des matières premières. Le schéma départemental des carrières représente la synthèse d'une réflexion approfondie et prospective non seulement sur l'impact de l'activité des carrières sur l'environnement, mais à un degré plus large, sur la politique des matériaux dans le département.

C'est ainsi que le rapport est bâti en trois chapitres : 1, Inîroduction - présentation 2. Analyse de la situation les matériaux les marchés l'environnement 3. Enjeux et orientations.

Les autorisations d'exploitation de carrières délivrées doivent être compatibles avec les orientations et objectifs définis par le schéma.

Rapport BRGM RP 50234 FR 3

- Schéma dépariemenlal des carrières des Haules-Alpes Notice

PRINCIPAUX THEMES DEVELOPPES

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

Ce chapitre retrace l’évolution de la réglementation des carrières.

Il présente les effets de la réforme introduite par la loi du 4 janvier 1993 et la composition du schéma départemental des carrières. Au rapport proprement dit est joint un document constitué d’annexes réglementaires et informelles.

CHAPITRE 2 : ANALYSE DE LA SITUATION

2.1. Les matériaux

Le schéma distingue les ressources naturelles des matériaux de substitution et de recyclage. Une carte couleur à 1/200 O00 représente la lithologie départementale et la localisation des carrières autorisées.

2.1.1. Les ressources naturelles

La complexité de l’histoire géologique du département est à l’origine de la diversité et de la répartiiion spaciale des matériaux qui constitue son soubassement.

Pratiquement tous les grands types de matériaux y sont présents : roches cristallines, roches métamorphiques, grés, marbres, calcaires, dolomies, marnes, argiles, gypse, alluvions etc.

En termes d’exploitabiliié. cette richesse potentielle est fortement réduite par les difficultés d’accès, voire l’inaccessibilité, l’éloignement des sites des lieux de consommation (fort relief montagneux et isolement de certains massifs).

2.1.2. Les maidriau de substitution et de recyclage

En préalable à ce chapitre, l’accent a été mis sur l’optimisation de l’usage des matériaux naturels.

Dans le département il n’y a pas de matériaux provenant des résidus d’industrie

Les matériaux de recyclage et de démolition proviennent de chantiers (bitiments, autoroutes). Les faibles tonnages, la progression attendue el la dispersion géographique ne permettent pas d’envisager l’investissement d’unité de traitement spécifique.

Rapport BRGM RP 50234 FR 4

-~~ Schéma déparlemenfa/ des carrières des Hautes-Alpes Notice

Leur utilisation nécessiterait la mise en place d'une filière avec une sensibilisation et une responsabilisalions des différents acteurs (services publics, Collectivités temtoriales, entrepreneurs du BTP).

Référence Production Exportation Importation Consommation 1994 tonnes - ?h Aiiuvionnaires 1 160000 80 O00 40 O00 1 120000 et autres sables 84 % 100 % 67 % 82 % Roches 230 O00 20 O00 250 O00 calcaires 17 % 33 % 18 % Totaux 1 390 O00 80 O00 60 O00 1 370 O00 100 % 100 Y0 100 % 100 %

La consommation annuelle par habitant dans le département est de 11 tonnes, la consommation nationale est de 6 tonnes par habitant.

Enlre 1982 et 1998, la production du département a varié, hors travaux exceptionnels, entre un minimum de 0,9 million (1992) et un maximum de 1,5 million de lonnes (1997). Elle se situe en moyenne a 1,2 million de tonnes par an.

Rappod BRGM RP 50234 FR 5 Schéma dépademental des carrières des Hautes-Alpes Notice

Adéquation potentielle productif-Besoins

Le solde des échanges (exportations-importations) est excédentaire pour les alluvionnaire (+ 40 O00 tonnes) et déficitaire pour les roches calcaires (- 20 O00 tonnes).

2.3. L'environnement

On peut reconnaître dans le département des Hautes-Alpes trois ensembles biogéographiques distincts :

- une zone sub-méditerranéenne à l'ouest et au sud-ouest qui correspond grossièrement au confluent Durance-Buech ; - une zone préalpine au centre et au centre-ouest ; - une zone intra-alpine au nord et à l'est.

Les principales données de l'environnement cartographiables ont été représentées sur deux planches couleur hors-texte à 1/200 000.

2.3.1. Les confrainies environnemenfales

Ce chapitre constitue l'inventaire des espaces protégés au titre de l'environnement, classés en cinq thèmes.

Sont distingués : - les contraintes de niveau 1 où les textes correspondant interdisent les carrières ou prévoient la consultation d'une instance ou d'un service lors de l'instruction d'une demande d'autorisation de carrière, - les contraintes de niveau 2 concernant les espaces autres, ayant un intérêt environnemental dont il faut tenir compte, et généralement signalés dans des inventaires.

Thème 1 :Monumenb hisforiques, sires, architecture el urbanisme

Les enjeux majeurs culturels et paysagers du déparlement couvrent des espaces fort nombreux :

- les sites inscrits et classés; - les monuments historiques et leurs abords, - Les secteurs identifiés dans la loi montagne, - les propriétés du Conservatoire du linoral, - les sites archéologiques, - les zones de protection du palrimoine architecturai urbain et paysager, - les monuments ou éléments d'architecture non protégés, - les paysages labellisés ou de reconquête.

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~~ ~~~ ~~ Schéma départemental des carrières des Hautes-Alpes Notice

Thème 2 :Protection de la nature

Les espaces protégés au titre de la loi du 10 juillet 1976 ont été cartographiés.

Il s'agit des réserves naturelles, des réserves naturelles volontaires et des biotopes protégés par des arrêtés préfectoraux.

A ces espaces, s'ajoutent : les réserves biologiques domaniales et forestières, le parc national des Ecrins, le Parc naturel régional du Queyras, les zones de protections spéciales, les zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et fioristique, les zones d'intérêt communautaire pour les oiseaux, les frayères, les espaces issus de l'inventaire de la Directive Habitat.

Thème 3 :Ensembles forestiers

Les contraintes opposables dans ce domaine sont le Régime forestier et les autorisations de défrichements.

Les autres contraintes prises en compte sont le régime parliculier de la loi Serot- Monichon et les peuplements porte-graines.

Thème 4 :Les données sur l'eau

La gestion de l'eau constitue l'objet de la loi sur l'eau du 3 janvier 1992 : "L'eau fuit partie dupatrimoine commun de la nation... "

La loi sur l'eau crée deux instruments de planification, les schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et les schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE).

Le SDAGE du bassin Rhône Méditerranée Corse a été présenté en 1997. Les autorisations de carrières doivent être compatibles avec les orientations des SDAGE el des SAGE.

Un dernier chapitre distingue, dans le cas d'amoncellement de matériaux dans le lit des cours d'eau gênant l'écoulement des eaux, les opérations de dragage des opérations de curages.

Thème 5 :Les données de l'agriculture

Entre 1979 et 1995, on observe une diminution de 43 % des exploitations a temps partiel et 41 % de celles à temps complet.

La surface moyenne cultivée (38 ha) est en hausse très sensible.

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- Schéma dépadernental des carrières des Hautes-Alpes Notice

La moitié de la surface agricole utile (SAU) est cultivée par des agriculteurs professionnels de moins de 45 ans qui travaillent des exploitations d’une surface plus importante que leurs ainés. Pour les 2/3 des premiers la SAU a augmenté de 17 ha en 2 anS.

2.3.1. Le transport des matériaux

Le département des Hautes-Alpes est un département de montagne où le relief accident a dicté l’implantation des infrastructures routières.

Hormis vers le Sud, vallée de la Durance, les liaisons sont difficiles avec les départements limitrophes et l’Italie et sont effectuées par des cols.

Au sein même du département, les communications sont difficiles ; ces difficultés sont accentuées par les rudes conditions hivernales.

Sur les trois alternatives au transport par route (voies navigables, infrastmctures aériennes, rail), seule la solution ferroviaire est envisageable.

Les infrastructures ferroviaires, dont les lignes sont considérées par la SNCF comme secondaires, n’apparaissent pas concurrentielles par rapport à la route, notammenl pour les dessertes de proximité.

CHAPITRE 3 :ENJEUX ET OFUENTATIONS

3.1. La préservation des ressources

11 est essentiel que le département puisse conserver la possibilité de poursuivre l’exploitation des carrières existantes, tout en permenant l’ouverture de nouvelles carrières en remplacement de celles qui viendraient à s’arrêter ou pour répondre à de nouvelles données économiques.

Il faudrait veiller à ne pas geler par une modification de la législation ou une réglementation excessive, des sites reconnus aujourd’hui d’un intérêt économique secondaire et qui à la suite de modifications des conditions du marché pourraient devenir exploitables.

En ce qui concerne l’économie de la ressource, les matériaux doivent être réservés aux meilleurs usages en rappori avec leurs caractéristiques physiques et mécaniques.

Les demandes d’autorisation feront état de la qualité des matériaux, de l’usage qui en sera fait, des marchés qui seront approvisionnés avec les qualités requises, de la juste adéquation qualitative et quantitative entre les matériaux extraits et les marchés à fournir.

8 Schéma departemenla1 des carrières des Haules-Alpes Notice

3.2. L’évolution des marchés

3.2.1. Approvisionnements courants

L’analyse des besoins courants et les orientations proposées sont présentés par zone économique sous forme d’un tableau.

3.2.2. Chantiers exceptionnels

Quelques grands travaux routiers à venir, tels la liaison La Saulce-Grenoble, les déviations d’Embrun etc., sont ciiés à titre d’exemple pour illustrer les besoins nécessaires à leur réalisaiion.

L’approvisionnement des chantiers exceptionnels devra être réalisé en veillant à respecter les propositions qui sont énumérées dans ce chapitre.

Les chantiers exceptionnels feront l’objet d’étude particulière respectant les orientations du schéma.

3.3. Protection de l’environnement

Les orientations en matière de protection de l’environnement sont exposées selon quatre axes :

- l’opportunité du choix d’implantation, en visant la protection des sites, des milieux et des paysages. Les sites dont l’iniérêt patrimonial et paysager ont été reconnus, doivent être strictement protégés. Les études géologiques, hydrauliques, hydrogéologiques apporteront les garanties des préservations des eaux. Il n’existe pas de carrière autorisée dans le lit mineur des cours d’eau du département. Toutefois les travaux d’entretien des lits (pris au sens dragage) restent possibles selon les conditions précises d’acceptabilité. Les orientations en la maiière doiveni être fixées par bassin versant ou sous-bassin versant au vu d’études générales sur les transports solides.

La concurrence entre l’exploitaiion des matériaux et celle des terres agricoles sera évitée. Il sera démontré le caractère exceptionnel d’une exploitation en carrière qui justifierait les extractions au détriment des activités agricoles.

- Les conditions d’exploitation. La protection du voisinage immédiat sera assurée en réduisant les bruits, en retenant ou évitant les poussières. Les modes d’extraciion et les masques naturels contribueront à intégrer la carrière dans le paysage. La qualité des eaux rejetées et de celles du milieu devra être surveillée. Le recyclage des eaux est l’objectif.

- L‘acheminement des matériaux, en prenant en compte l’aptitude du réseau routier à supporter le irafic induit par l’exploitation de la carrière. Toute implantation à

Rappod BRGM RP 50234 FR 9 Schema depariemental des carrières des Hautes-Alpes Notice

proximité d’une zone sensible urbaine ou agricole peut nécessiter des aménagements d’infrasinictures routières.

Lors de I’implantaiion d’une carrière, il îaut se pencher sur l’existence d’un réseau routier déjà créé et proche.

Le réaménagement des carrières, en distinguani la remise en état conduisant à une réinsertion paysagère, de celle conduisant à une réutilisation du site. L‘obligation de mise en sécurité et du nettoyage de l’ensemble de terrain constitue une base. Au-delà le réaménagement privilégiera les travaux permettant une réutilisation des lieux en accord avec la vocation future du site. La méihode d’exploitation doit être conduite en cohérence avec les options retenues pour le réaménagement. Le schéma fournit des éléments de réflexion el de conception en matière de réaménagement, les réutilisations possibles des sites, la remise en état, la méthodologie pour la préparation des sols, et les plantations.

Le schéma départemental des carrières sera révisé au plus tard dans 10 ans.

C’est un document vivant qui peut être adapté à tout moment notamment pour s’accorder à l’évolution des techniques et des préoccupations d’environnement.

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