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1ERAVRIL2011

LE FESTIVALSHAMROCK

Nuit electro, electro- rock, DJ & more

1er AVRIL 2011 // 22h-7h // GLAZART ’ Cette année, le Shamrock t’emmène au Glazart de 22h jusqu’au bout de la nuit pour une soirée psyché avec une programmation à la pointe de l’electro et electro-rock. Depuis 15 ans, Glazart fait figure de lieu atypique dans la vie musicale parisienne. Au cœur de la création musicale contemporaine, la salle de concerts/clubbing poursuit le pari d’un lieu dédié à la découverte, à la diversité et à la pluridisciplinarité, en affichant de nouvelles ambitions d’ouverture et de complémentarité artistique.

Renaissance man (UK) ( Kitsuné) (Live ) http://myspace. com/ renaissancemanmvsic

StereoHeroes ( FR) ( electronic) http://myspace. com/ stereoheroes

Spitzer (FR) ( DJ)

http://spitzer. fr/

GRS Club (FR) ( electro- rock) http://myspace. com/ grsclub

The Electronic Conspiracy ( FR) ( electro- rock) http://myspace. com/ theelectronicconspiracy

Tracasseurs (SW) ( DJ) http://tracasseur. com/ p/ tracasseur- djs. html

Location bientôt disponible à l’ESSEC et dans les points de vente habituels

http://glazart. com/ glazart- club- live- paris. html http://le- shamrock. com/

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L’édito L’édito L’édito

Le plus nul du monde

Cher passager, bienvenue a bord. Si Foy’s avec des êtres étranges mais fort Le Shamrock c’est surtout un festival, le tu ne comprends pas trop le délire de cette sympathiques qu’on appelle les MS meilleur festival parisien selon ce fanzine. magnifique couverture en page 1 réalisée (Masters Spécialisés). RDV à la page précédente pour une part Matthieu A. (E1/2, Adamshit), sache Pour toute réclamation, insulte ou présentation de cet événement que tu ne qu’en fait Le Shamrock a décidé de te faire beuverie, si la porte n’est pas souvent peux pas rater, parce que c’est trop c00L faire un petit tour du monde, musical bien ouverte, toc quelques secondes (voire (bah oui, c’est une electro night cette er sûr, et toujours aussi bon évidemment. Au quelques minutes, tu comprendras) et on année, forcément). Réserve ton 1 Avril programme; : reviews, chroniques, live t’ouvrira peut-être. Genre si tu trouves que 2011, tu t’en souviendras. reports et playlists comme à l’accoutumée, cet édito est vraiment pourri, viens au local Le Shamrock, c’est surtout des WESH mais ce qui fait que ce fanzine est pas demander un gros nem et on en discute. (Week-End Shamrock) dont généralement pareil différent des autres, c’est que tu y Le Shamrock c’est aussi la Shamission le on se souvient très peu. Tu veux venir trouveras des chameaux, des mardi, 22h, avec que du bon son et des affronter les dieux du beer pong, fister des chingchongchingchong , des Big Mac, des bonnes blagues bien grasses quand Pascal ânes ou taper dans les parties de tes cactus, des tacos… Que des trucs bien fun. A. (E2, Marseille >>> Paris) est là. Si tu es copains avec un œuf dur dans la bouche ? ème Le sommaire a été classé par continent (ne triste de l’avoir raté, tu peux télécharger Viens te présenter à la 2 phase de me demande pas la logique, c’est comme les podcasts sur RêveFM. recrutement en fin d’année, et comme on ça) avec d’abord un voyage tout en poésie Le Shamrock c’est bien entendu des sait pas trop encore quand, viens surtout que te propose Théo P. (E2, secrétaire Shamburgers souvent imités, jamais égalés au local nous parler de la musique que tu sexy), puis tu verras comment j’ai organisé par Ronald McDonald. Et un hebdo que tu aimes (on aime aussi Lady Gaga et surtout ça juste en dessous, là. n’as plus du recevoir dans ton casier Justin Bieber, sans déconner) ou des black depuis un moment… out que tu as pu avoir dans ta vie. Pour tout te dire j’ai jamais écrit aucun Le Shamrock c’est aussi un tremplin appelé édito et je sais pas trop quoi écrire pour le Tube à Essais, où 5 groupes pré- J’espère t’avoir fait rêver. En tout cas que tu lises donc cet édito jusqu’à la fin. selectionnés s’affrontent sur la scène de j’espère que ce fanzine te fera un peu Télécom à Paris, avec des guitares, des oublier Cergy et ses 3 Fontaines, la dalle et Déjà, tu sais ce qu’on fait au Shamrock ? platines, et plus si affinités. Parfois il y a d’autres trucs pas hyper sexy. même du sang. Oui c’est ça que tu as raté Beaucoup de tes petits camarades nous en Décembre. Gros nem is watching you. confondent avec Jam (rires). Mais toi tu Le Shamrock c’est aussi http://www.le- Kim- my (Gros Nem) sauras leur expliquer que non mes braves, shamrock.com. Tu y trouveras plein de PS : Ca va Pierre-Arnaud M. (E2, Bounce) au Shamrock, déjà on existe, et puis on ne trucs pour ne pas t’ennuyer en cours de je rigole pour Jam joue pas du metal666 en dessous du GA. droit ou gestion fi, et surtout des trucs Tu nous trouveras au B19 juste en face du biens.

SOMMAIRE

Carnet de voyage // ……………………………………………………………………………………….p.4 AFRIQUE // Y’a pas d’pwoblem // ………………………………………………………………….....p.6 EUROPE // Electro nordique et virée à Glasgow //.……………………..………..…………………p.7 Moyen-Orient // Camels got soul // …………………………………………………………………...p.10 ASIE // Et ceux qui ne peuvent pas rire et voir en même temps ? // ………………………………p.12 AMERIQUE LATINE // Du côté des muchachos // ……………………...………………………….p.19 U.S.A // Au pays du Big Mac // ………………………………………………………………………..p.24 Le Selektör // Le meilleur du best // ………….……………………………………………………….p.25

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CARNET DE VOYAGE Train de nuit

Je sors mon billet de la poche la plus Joy, Rei Harakami. fixes. Dans mon train –arf… MON superficielle de mon sac. Voiture 15, siège train…- je n’ai rien à faire. Au quotidien, 76… c’est parti. Incontournable, celle-ci. Dix minutes je suis pris dans un réseau de Composte le billet. d’électro japonaise. « De la musique de contraintes, qu’il s’agisse d’activités ou Range le billet. drogué » dixit mon frère. Et pourtant, je de personnes, qui sont autant de fils Merde, c’est quoi la voiture déjà ? Sors le reste scotché pendant dix minutes. Ça d’argents formant une toile dans billet. Voiture 15, ducon. Siège 76. C’est me rappelle un clip des Chemical laquelle je me débats. Et plus je me parti… Brothers. Filmé depuis un train, il débats, plus je suis englué. Monte dans le train, monte les escaliers, montre un paysage qui se modifie en monte la valise et trouve le siège. Cool, fonction des instruments qui entrent en Là, c’est du temps pour moi, du temps une place à quatre. Je commence à scène : snares, caisse clair, etc. La gratuit. Si je descendais maintenant, m’insta ller, à ranger mon sac au dessus musique qui commande le paysage. Ici, personne ne saurait, j’aurais dévié de de moi. Je m’enfonce dans mon fauteuil c’est plutôt l’inverse. La musique qui fait ma trajectoire. Je ne serais pas là où je bien tranquillement. Non, non, non la discrète pour mieux mettre en valeur les suis censé être. Je serais incontrôlable. vieille, tu te débrouilles toute seule avec courbes douces des champs qui ton sac de merde qui fait sûrement deux s’étendent sous mes yeux. De la My Favorite Things, John Coltrane. fois ton poids. Non, ne me regarde pas musique de fond diront certains. Why comme ça, fallait pas jouer avec ton not ? Les notes s’entremêlent pour C’est parfait. Le morceau qui justifie le destin. former une carapace, une bulle fait de marcher en ville. Et qui « Comment ? Un coup de main ? Mais englobant ma tête, une sorte de casque accompagne à merveille le souffle de bien sûr. » de cosmonaute, réduisant mes liberté dont je viens de parler. Trois gouttes qui perlent sur mon front et perceptions, mes sens à la vue et l’ouïe. Ce sentiment de toute puissance que je me rassois. Quelle idée de transporter Sensible à la lumière, aux couleurs, aux l’on ressent lorsque l’on sort de chez soi, son mari défunt dans sa valise aussi. Le contrastes de flous et de nettetés et non en pleine semaine, et que les bureaux pire dans les voyages en train c’est le pas au confort du siège, la température sont remplis d’encravatés occupés à départ. On a peur d’avoir oublié un truc, du wagon. Juste des yeux et des oreilles. vendre des abonnements téléphoniques on se tape les escaliers, l’allée étroite Mon corps n’existe plus, tout se passe à des retraités arthritiques ; et que les entre les sièges, les coups de sacs dans les dans ma tête. Un globe creux où les écoles sont pleines de petits démons qui coudes des chanceux déjà installés. Me perceptions se mêlent pour former des jouent entre eux, sans faire attention au regarde pas comme ça, tu viens de faire la bouts de cohérence plus ou moins petit garçon qui est seul sur son banc « Il même à ton voisin de derrière. La fatigue, solide. est trop bizarre » ; les collégiens, les le stress, la peur, la sueur… lycéens qui jouent à qui à l’air plus cool ; J’aime quand le train est lancé. Pas de J’aime bien regarder défiler les collines, et toi tu te ballades. Tu marches. Tu bruits, pas d’à-coups. Juste l’impression les entrepôts, les routes, les champs, les marches dans un paysage éminemment de glisser. Une bulle qui se balade le long montagnes, les gens, les petites urbain d’immeubles gris-beiges, d’une aiguille. J’aime bien. C’est calme. Le maisons, les barres d’immeubles. sclérosés, écorchés, aux fenêtres siège confortable, l’œil qui ne bute sur Pendant des heures. J’aime l’idée que creuses et vides comme le regard de aucune aspérité. L’asepsie. Ça fait du bien partout, ces gens ont des choses à faire. l’alcoolique à son pénultième verre. parfois. Moi aussi j’ai des choses à faire. A Paris, Et des traces, des signatures partout, sur Lance la playlist Voyages. à Cergy, ailleurs. Mais ce sont des lieux les murs, les abris-bus, des tags, des

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CARNET DE VOYAGE

Voyage en train et musique

graffitis. Above, Blek le Rat, Ivader, Elle appelle de ses vœux la nuit dans la Je me réveille brusquement, un litre de

André, OBEY the Giant. Jazz, style urbain, voiture. Les lampadaires bordant la route bave relie finement mes lèvres à ma

New York. Idiot, cliché. Blah, blah, blah. sont sa veilleuse. La voiture est calme, les main et mes paupières ont acquis une

Tout cela est très bien décrit dans un parents ont arrêté de se disputer. étrange viscosité. libre, Brooklyn existe, de James Agee. Très bon bouquin. 1939 mais toujours En fait, finalement, peut importe la Il fait nuit et j’arrive bientôt à pe rcutant. destination. De même que dans la destination. Les nuées de lucioles chasse, seule la poursuite importe, dans électriques des villages ont remplacé les

Il existe des centaines de versions pour le voyage seul le transport, le champs. Marrant, c’est comme une ce morceau. Des lives à la pelle. Des déplacement, le mouvement importe. La passoire renversée au-dessus d’un tapis improvisations pendant vingt, trente, destination n’a que peu d’intérêt dans de lumière. quarante minutes. Des collaborations une immense majorité des cas puisqu’au prestigieuses. Des reprises par de jeunes débarquement, un nouveau réseau de Mes écouteurs sont tombés, mon pied prodiges de tout poil. Même cette contraintes nous attend : trouver où vient de s’en assurer en marchant version n’est pas l’originale, mais une dormir, où manger. Que visiter, que voir. dessus. C’est con, pour une fois qu’ils interprétation d’une chanson de la Faire des plans, parcourir la ville. Faire marchaient. comédie musicale The Sound of Music, la des plans et s’y tenir, c’est se priver de la

Mélodie du Bonheur en français. BREF. possibilité de faire autre chose. C’est Je range mon attirail, je sais que l’arrivée Peut -être des milliers de versions. Et idiot à dire mais choisir, c’est aussi est imminente mais je serais bien resté pourtant c’est toujours la même qui me donner sa préférence à certaines un peu plus longtemps. Tant pis, il faut séduit.* La version studio. La banale. contraintes plutôt qu’à d’autres. que je suive le flot hétéroclite qui me Pré sente sur les best of et compilations presse, me bouscule vers la sortie. Je de jazz. Celle par qui tous les néophytes Les Voyages, Barbara. saute sur le quai. Je me sens léger. Très commencent. Marrant. léger. Un peu trop même.

Encore cliché, mais depuis que je l’ai Et merde, mon sac… Children, Robert Miles. entendue dans le Péril Jeune, j’ai du mal à m’en défaire. Ouais, carrément, même pas honte. Théo Avec son super clip, une petite fille qui à Ah ! Les voyages le nez collé sur la vitre de la voiture et Qui murissent nos cœurs, qui joue avec les gouttes. J’aime bien Qui nous ouvrent au bonheur, cette petite fille, qui n’a pas l’air de Mais que c'est beau, les voyages ! s’ennuyer une seconde. Je l’imagine, Et lorsque l'on retourne chez soi, avec ses parents à l’avant, qui se Rien n'est comme autrefois gueulent dessus parce qu’ils n’arrivent Car nos yeux ont changé pas à se parler, une carte dépliée dur les Et nous sommes étonnés genoux de la mère. Son frère assoupi à De voir comme nos soucis côté. Et elle qui espère qu’ils soient p Etaient simples et petits erdus pour pouvoir dormir dans la … voiture. Bercée par l’idée qu’ils sont en mouvement, elle se sent en sûreté.

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AFRIQUE AFRIQUE AFRIQUE Y’a pas d’pwoblem

DAKAR ne dort jamais

Pour commencer, et au risque d’en Son nom au gars je le connais pas hein, il djembés, coras (utilisées comme

décevoir certains la musique qui ne fait pas parti d’un groupe ni rien, djembés), balafon et kalimba (instrument

résonne le plus fort et le plus souvent mais c’était un grand moment cette qui à l’air stylé mais impossible de trouver

dans les rues de Dakar n’est pas celle ambiance qu’il a réussi à mettre. à quoi il sert…). Mais bon soyons honnête

exotique et entrainante des djembés malgré ça, la piste de danse est restée

mais plutôt celle des chants religieux qui Autre soir, autre style : dans un bar de plutôt vide.

viennent du lointain, et me bercent Saint-Louis, concert d’un groupe de

chaque soir… guinéens. Chants traditionnels, dont une A venir en Décembre le Festival des Arts

reprise – ou plutôt version originale – de Nègres à Dakar, bon bien sûr vous ne

Mais bon des concerts en plein air ou C’est chaud ça brule de Magic system (je pourrez pas y aller mais il vaut la peine

dans des bars il y en a aussi! Première conseille d’ailleurs cette version). A d’être cité car il provoque quelques

sortie, premier kiffe : à la fin d’un chaque fois un des mecs chante et danse débats sur tout le fric qui lui est consacré.

spectacle de danse un mec seul avec son tout seul, et les autres font comme un Et puis il vaut la peine d’être cité car côté

djembé se pose sur la scène et chœur (en mieux). Là encore tous des musique il accueillera quand même (entre

commence à jouer. Et comme ça, il voix très stylées. Et le rythme bien très très nombreux autres) Salif Keita et

arrive à faire danser tout le monde. sympa aussi grâce à toutes leurs percus : Youssou Ndour.

Justine

BENDA BILILI

« Un homme n'est jamais fini, la d’hommes en fauteils roulants entouré fort sort en mars 2009 sur le label

chance arrive sans prévenir. Un jour, d’enfants et c’est le choc, le coup de Crammed Disc. Finalement il sera

c'est sûr, on réussira.», Qui aurait cru foudre. Ils tombent amoureux du enregistré dans le Zoo de Kinshasa, le lieu

que ses paroles d’espoirs deviendraient groupe, de ses compositions qui de répétition de Papa Ricky, Coco, Juana,

réalité ? Sûrement pas le Staff Benda mélangent des sons entraînants issus Théo Coude et du jeune Roger, joueur de

Bilili lui-même, une bande de musiciens de la rumba congolaise, de la musique Satongé hors pair, une espèce de

handicapés qui a troqué les trottoirs de cubaine, du rythm’n’blues (le vrai, pas monocorde qu’il a fabriqué lui-même en

la capitale de la République du Congo sa soi-disant copie que l’on nous sert reliant d’une corde une boîte de lait et un

pour les scènes d'Europe, triomphant actuellement), du reggae et du funk morceau de bois. Le Staff Benda Bilili

aux Eurockéennes de Belfort en 2009, en ainsi que des textes qui racontent avec nous fait redécouvrir la musique, pas

Allemagne, en Norvège, ou récemment optimisme la réalité de la vie de ses besoin d’amplis, de guitare électriques,

au Printemps de Bourges 2010. hommes atteints de poliomyélite dans d’arrangements électroniques. Ils nous

leur jeunesse et celle des shegué (les font rêver et emmènent les foules avec

Benda Bilili est le titre d’un film réalisé enfants vagabonds) qui les eux avec quelques guitares, quelques

par Renaud Barret et Florent de la accompagnent. Ils se mettent alors en percussions et (faut-il le rappeler) un

Tullaye, à la base les deux hommes tête de les produire et de filmer ce monocorde dont les solos que Roger en

s’étaient rendus en République du périple. Après 5 ans de mésaventures, tire sont justes exceptionnels. Ces

Congo pour tourner un documentaire entre la complexité de l’enregistrement hommes respirent le talent, la joie de

sur les musiques urbaines africaines. en studio, ou un incendie qui ravage le vivre, la musique tout simplement et ils

L’histoire est toute simple, oui simple foyer où les membres du Staff Benda méritent leur succès. Staff Benda Bilili, mais tellement enrichissante. Au coin Bilili et leurs familles vivent forçant le très très fort. d’une rue ils découvrent un groupe groupe à se séparer, l’album Très très Bénie 6

Electro nordIQUE Electro-pop venu du nord gné

KINGS OF CONVENIENCE Après vous avoir emmené dans le un album de remixes, auxquels les aussi bons, parce que dans un monde où monde mouvementé du Staff Benda Bilili, Norvégiens de Röyksopp ont participé en chacun revendique sa liberté par rapport permettez moi de vous conduire vers un remixant I Don't Know What I Can Save aux autres en permanence, les Kings Of endroit plus calme, plus reposant. Oui You From. En 2004, ils sortent Riot On An Convenience nous renvoient leur laissez -moi vous faire découvrir (ou pas) Empty Street, dans lequel la chanteuse complicité, la force de leur duo en pleine les Kings Of Convenience, tout Feist fait une brève mais sublime face. Ils revendiquent cette dépendance de particulièrement leur dernier bijou nous apparition. Entre-temps, ils fondent leurs l’un par rapport à l’autre qui malgré cinq venant droit de Norvège Declaration of projets solos : The Whitest Boy Alive pour années de battement en solo les a ramenés Dependance . Erlend et Kommode pour Eirik. l’un vers l’autre. Ça se sent dans leur musique, qu’ils ont parfois composée en Originaires de Bergen, en Norvège, Eirik Et c’est à ce moment là que je les s’envoyant des enregistrements de ce que Glambek Bøe (le brun à la voix grave) et découvre, au moment même où une chacun avait trouvé et en les complétant Erlend Øye (le roux à la voix plus aigüe) se semaine plus tard les Kings of mutuellement, dans leurs textes qu’ils sont rencontrés à l'âge de 15 ans lors d’un Convenience reviennent sur le devant de écrivent ensemble(« But I can’t stop concours de géographie et ce sont la scène pour présenter leur nouvelle listening to the sound of two soft voices découverts un intérêt commun pour les merveille, Declaration of Dependence, au blended in perfection » Homesick), dans vieux albums de Pink Floyd. Dès lors, ils Bataclan le mercredi 11 novembre 2009. leurs voix qui se fondent parfaitement l’une ont appris à jouer de la guitare Un concert juste débordant de simplicité. avec l’autre. Chez les Kings Of Convenience, ensemble.En 1999 ils s’installent en Sur scène, juste eux deux côte à côte avec tout n’est qu’harmonie et accords sur un Angleterre où ils signent avec le label leurs guitares, qu’ils ne cesseront de fond de musique folk minimaliste aux Source. En 2001, ils sortent le premier s’échanger tout le long du concert. C’est influences de bossa nova et ça fait du bien. album Quiet Is The New Loud qui les fait là que Declaration of Dependance me connaître. Trois ans plus tard, sort Versus touche plus que les autres albums tout Bénie

(a prononcer JayJay) JJ brise givrée. A son écoute, les joues une vaste palette d’influences musicales, rosissent, le nez s’engourdit, les doigts se allant du reggae à l’electronica, en glacent. C’est particulièrement vrai sur le passant par le hip hop. Le résultat : des dernier opus où les tracks ressemblent à harmonies aussi étranges que subtiles, des balades polaires aux accents qui donnent à cette musique, a priori électroniques, à l’exception notable de dépouillée à l’extrême, une bonne dose Voi Parlate, Io Goco, qui nous entraîne de caractère. vers d’autres latitudes. Froide et hallucinogène, telle est Au contraire, n°2 avait la douce fraîcheur l’ambiance générée par cette musique en Encore un groupe à deux lettres pourrait- d’une brise d’été. A l’écoute de Are you apparence légère, qui révèle au fur et à on se dire. The XX, JJ, même combat ? Pas still in Vallda et My Love, on sentirait mesure ses parts d’ombres, sa noirceur étonnant, ces deux groupes ont fait une presque les pâles rayons de soleil intrinsèque. A l’écoute de JJ, on se sent tournée ensemble aux Etats-Unis. Mais si scandinaves nous réchauffer inévitablement envahi par une certaine les patronymes se ressemblent, et si les délicatement la peau. Et avec From Africa nostalgie. deux duos sont mixtes, la comparaison to Malaga, les rythmes caribbéens nous Difficile de classifier ce son aux tonalités si s’arrête là. font voyager vers de lointaines contrées. variées, qui flirtent parfois avec Sous ce doux nom de code se cache un Ce grand écart est permis par la douce l’exotisme. Ambiant electro-pop diront énigmatique tandem suédois qui surfe sur voix d’Elin, tantôt soul, tantôt pop, voire certains. Electro-pop atmosphérique pour la hype : Joakim Benon et Elin Kastlander. trip-hop, qui reprend allègrement d’autres. Electro-folk minimaliste Avec deux albums et un maxi sortis en Lil’Wayne (My Life, Ecstasy – alias pourrait-on résumer. En tout cas, le moins d’un an, ces deux blondinets se Lollipop) et Akon (Troublemaker). nouveau son créé par le duo a fait le buzz distinguent par leur particulière fécondité. en 2010. Espérons que 2011 soit l’année N°1, n°2, n°3. Même le nom de leurs Les violons éthérés viennent étayer la que le tandem aura choisi pour nous albums suit cette logique : simplicité, voix épurée d’Elin. Les synthés plaintifs pondre un n°4, et que celui-ci nous minimalité, efficacité. Froideur ? répondent aux guitares mélancoliques. Et réserve bien d’autres surprises. les carillons ensoleillent cet ensemble C’est que leur musique sonne comme une hétéroclite. A cela on peut même ajouter Nina 7

éLECTRO NORDIQUE

Tu croyais que Kaiser chief étaient le top de l’electro ?

C’est non sans nous faire frissonner que les artistes nordiques de musique électronique ont débarqué il y a quelques années déjà, non seulement dans nos frêles oreilles de petits Français, mais aussi dans les oreilles du monde entier. Qu’ils viennent de Norvège ou de Suède, ils n’ont rien à envier à certaines grosses pointures et font petit à petit leur nid dans cette jungle impitoyable. Si vous vous sentez d’attaque pour un voyage dans le grand nord, alors lisez la suite. Frileux, s’abstenir !

Ces electroboys (and girls) venus du

grand froid...

On ne va pas passer en revue tous les artistes des pays nordiques, d’autant plus que certains ont des noms à écorcher le papier et faire mal à vos petits yeux sensibles. On a donc choisi de vous faire une petite sélection des artistes les plus en vue et ceux qui montent (ou géographiquement, qui descendent). De même, on n’est pas là pour faire un cours de géo, alors on ne prendra que les Suédois et les Norvégiens, parce que la Finlande, on connaît pas trop…

Faisons un petit match, pour faire monter un peu la pression. Suède-Norvège 0-0. Les plus vieux, forts de leur expérience, attaquent en premier. Royksopp, se lancent en 2001 avec un album assez réussi, à savoir Melody AM. On y retrouve des

succès comme Eple, Poor Leno, Remind Me, ou

encore Sparks, qui nous envoie tout droit dans un

autre monde. Le groupe continue son chemin plus discrètement un deuxième album en 2005. 1-0 donc. Mais c’est sans compter sur les Suédois CirKus, qui, grâce à un choix de joueurs audacieux, réplique en 2006 avec Is What It Is. Plutôt , le groupe s’impose par sa nonchalance, et ça paye.

On retiendra le titre You’re such An…, brillant

d’impertinence. Royksopp n’a qu’à bien se tenir. Un partout.

Pendant ce temps, la petite norvégienne Annie fait son chemin, avec un premier album, . Originale, mais un peu trop pop peut être. On n’adhère qu’à moitié. Côté suédois, on ne se laisse pas faire pour autant. Le groupe pacific ! sort du lot avec Reveries en 2008, et nous livre des morceaux très réussis, notamment, et on insiste, Runway to elsewhere (dont le remix de Breakbot est à écouter, pour une fois) et le chaud bouillant (enfin un peu de chaleur !) Hot Lips. Après eux, les étonnants membres de Miike Snow, après avoir collaboré sur des titres (semi) electro avec Britney et Madonna, décident de la jouer plus perso. En 2009, leur album éponyme est le symbole (à défaut du succès) d’une stratégie et d’un style bien à eux. Ils attaquent direct avec Animal (on aime les animaux dans le nord), puis Silvia, dont on ne se remet toujours pas (pour ceux qui ne sont pas branchés préliminaires, passer directement à la deuxième minute, mais nous on aime les préliminaires, parce qu’après c’est encore plus bon). Ils nous gratifient également de morceaux assez sympathiques comme A horse is not a home, In search Of, ou encore Faker. Le match se resserre et réserve des surprises. Les petits nouveaux préfèrent assurer leurs arrières et retrouvent l’esprit d’équipe en se joignant entre autres à Vampire Weekend sur le très bon remix de The Kids Don’t Stand a Chance. Une jolie tentative.

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éLECTRO NORDIQUE

Un peu en retrait, Royksopp revient à la charge avec Junior en 2009, puis Senior (se feraient-ils vieux ?) en 2010. On retient quelques titres, dont Happy Up There, mais on n’est pas plus convaincus que ça. Annie tente le tout pour le tout avec un nouvel album, Don’t Stop, et un single assez agité, Songs remind me of you. Pas trop mal. La

Suède est un peu à bout de souffle. Surtout que les norvégiens Casiokids ne sont pas loin derrière. Un peu discrets à leurs débuts, ils arrivent finalement à tacler leurs concurrents, avec un style tout particulier et un album,

Topp Stemning. Sur scène notamment, ils marquent les esprits avec leurs percus bien étranges, mi-xylophone africain, mi-omni (objet musical non identifié). Sans compter qu’en première partie d’Au Revoir Simone, ils mettent tout de même la barre bien haut, et jouissent d’un membre supplémentaire, à savoir une des Simone déguisée en ours. Bien joué !

Mais pacific! , pas si pacifique en fin de compte, se réveille en 2010 et nous livre la tempête Narcissus. Un album insolent et calme à la fois, qui peut se targuer d’avoir été choisi comme musique pour un opéra, quand même. Et à l’écouter, on s’y croirait. On aime Unspoken, Ramble On, Venus Rising pour se réveiller oniriquement (chercher l’erreur), ou encore King of the Night.

Avec tout ça, on ne sait plus trop où on en est du

match…Ah oui, la Suède écope d’une pénalité. Elle

ne fait pas jouer exclusivement des Suédois ! Et

oui, CirKus a pu compter sur la suave voix de

Neneh Cherry et de son côté Miike Snow fait

équipe avec Andrew Wyatt, un américain pure

souche !

Allez, c’est un match amical, et on juge le niveau avant tout. On préfère les Suédois, mais on aime bien la Norvège quand même.

Je vous souhaite une bonne écoute.

V., aka Countess of the Crypt

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EUROPE DE l’EST Premier festival d’europe, avec un transexuel

…UNE SEMAINE AU SZIGET FESTIVAL…

On dit du Sziget Festival qu’il est l’heure hongroise et nous servent le melting pot bordélique. Chacun vit le Sziget à peut être le nouveau Woodstock… Si le meilleur concert du cru 2010 avec une son rythme mais ressors de cette semaine parallèle est un peu poussé, il n’en reste pas prestation explosive et rythmée qui exténué et la tête remplie de souvenirs. moins que cette semaine de musique dans la retourne les quelques milliers de fous capitale hongroise est une expérience furieux de la scène principale. Tant pis pour Nous débarquons le deuxième jour pour unique à vivre. Récit de 7 jours sur Obudaï. DJ Shadow qui jouait à quelques mètres de découvrir le vieux punk Johnny Rotten et les là… Dans des soirs pareils, le plus dur c’est P.I.L qui nous sort un truc vraiment sale et 400.000 personnes, 10 scènes, des centaines en effet de choisir. Alors entre Madness, décevant devant un public peu emballé par d’artistes de tous bords. Voila le tableau. Peaches et Buena Vista Social Club, je me les insultes du brave trublion. Qu’à cela ne tente un combo Madness –Peaches. Les tienne, la suite des festivités compensera. Nous voici donc embarqués pour une premiers sont efficaces et bien rodés On traverse l’île de part en part pour assister semaine de fête aux accents multiples et quand la seconde nous livre un show à la reformation de The Specials qui reste tout commence par une grande célébration hallucinant sous le chapiteau A 38. La une grosse déception tant le show ne décolle hongroise. Le jour -1 voit en effet le groupe bougresse s’est pétée la jambe dans un pas puis pour se prendre une bonne tarte culte des Hongrois Kispal se produire pour la concert antérieur et se dandine sur son électro avec le set monstrueux des dernière fois sur scène. Toute la jeunesse de fauteuil roulant avec à ses côtés un trans allemands de Simian Mobile Disco qui Budapest s’est donnée rendez vous et jamais nu qui s’exhibe retourne la fascinante Party Arena alors qu’il il ne m’a été donné de voir une telle est à peine 19h30… Si Tony Allen lançait la communion entre des artistes et un public. soirée, c’était Boys Noize et son compère 15.000 hongrois entament d’une seule voix qui la parachevaient avec un set les titres qui ont marqué toute une de plus de 2h en battle. génération. Tous les étrangers qui assistent à ça ne peuvent que constater avec envie la Le troisième jour , les corps fatiguent et la magie qui s’opère. prog aussi… Alors on s’amuse ! Vu le cours de la bière au Sziget, beaucoup de choses C’est aussi l’occasion de découvrir que le deviennent amusantes : un concert de Mika Sziget c’est la musique et tout le reste. Une qui tente de cacher au mieux son goût vraie ville à part entière où on peut manger prononcé pour le playback ou encore un tout et surtout n’importe quoi, où on trouve concert de Charlie Winston qui n’a pas une centaine de bars, des animations, et des fièrement. Le tout dans un orgie sonore encore compris qu’il ne suffit pas de mettre gens qui dansent partout. Le festival a démentielle. Fantastique. On termine en un chapeau pour faire du bon son. également institutionnalisé la gourdasse qui violence avec Bad Religion qui nous laisse Remercions ce bon Charlie (ainsi que Jared permet de stocker son litre de vin bon une impression mitigée… Enfin bon tout ça Leto) pour avoir faire tomber la pluie sur le marché pendant son concert. s’estompe dans une vapeur de bière qui Sziget ! Entre boots et bains de boue, chacun nous conduit, comme tous les matins, y trouve son compte et l’ambiance dans les Le lendema in, le jour 0 célèbre Bob Marley jusqu’à l’aube. Ici, il n’est pas rare de bars n’en est que meilleure. et c’est un parterre de stars du reggae qui croiser des artistes qui se baladent dans défilent sur la grande scène. Après l’île, voire qui viennent faire la fête avec les Conseil de la rédaction : pour trouver les l’increvable Toots, les Wailers reprennent festivaliers. C’est comme ça que notre ressources de finir la semaine, ajouter du tous les grands classiques de Maître Marley soirée s’achève au Chuck Norris Bar, où Burn. et , croyez moi, la magie opère ! Pour finir l’imposant DJ en marcel ambiance son cette soiré e, UB 40 se produit avec un show monde avec du gros son rock, en Le quatrième jour est marqué par 3 relativement décevant. L’aube se lève, les compagnie du guitariste de Ska P qui événements : festivaliers se couchent. Et dire que le sziget déambule dans un état second et se fait - un mauvais concert de Iron Maiden n’a même pas encore commencé. payer sa soirée par une assemblée - une prestation de Calvin Harris dans une Car le premier jour, c’est un véritable raz de conquise. Party Arena volcanique marée de concerts… Arrivée détente à18h - la découverte de la discothèque 3D avec un pour voir les punks de Ska P enflammer la Au Sziget, on trouve de tout. Si le chapiteau semblable à une arène ou chacun Main Stage avec leurs bons vieux tubes. Une Français , l’Allemand et le Hongrois sont est équipé de lunettes 3D ce qui rend la gourdasse et on repart pour un des concerts des habitués, on croise des italiens , des soirée plutôt paranormale. attendus. Les Suédois de The Hives sont à anglais, des néerlandais dans un joyeux 10

EUROPE // Scotland Histoire d’un voyage stylé

Après une semaine de Sziget qui passe show balkanique de Dj Shantel et un mix On déplie la tente, on va se coucher et on se beaucoup trop vite , on s’accroche aux détonnant par Major Lazer. Le tout se espère en être l’année prochaine…. dernières heures sur l’île. Le bouquet final poursuit dans la boue et la joie jusqu’au est de qualité avec un pas si mauvais matin qui referme une belle parenthèse Kasabian , un bon concert de Muse, un musicale. Clémou

GLASGOW // SCOTLAND WITH STYLE

Histoire d’un voyage stylé. 21h09 : un tour au Sainsburry du coin et 03h00 : tout le monde dehors ! Seul hop « vous venez de trouver Twelve-pack point 11h05 Il est à l’aéroport de Beauvais-Tillé of Strongbow at only £9.90 » (ndlr : négatif, la loi britannique veut que les pubs (sous -ersatz d’ADP à la sauce Ryanair) et les Pokémon version Bleue/Rouge/Jaune). ferment à 01h00 et les clubs à 03h00. Mais portes du vol pour Glasgow s’ouvrent à 22h49 : vous partez en direction de si tu es gentil, avec un accent français ou si trois psychopathes post-préparationnaires Sauchiehall Street – vous croiser une comme Hugo C. tu portes un t-shirt Crystal en quête de style et d’excentricité vacances bande de blondes à talons à Castles alors tu peux surement compter sur cheap and cheerful. C’est alors qu’un demi complètement nues – plusieurs un skanking after avec la jeunesse du West- homme (ou un roux) semblant égaré choix s’offrent à vous : End, à bon entendeur. demande à l’un d’entre eux « iz da fleit foar - The Arches : LA grande boite de glasgo at gait bei ? »[...] Glasgow, hôte des fameuses soirées En gros : du style, du gros son, des gros L’avion décolle. Death Disco accueillant la crème de la seins et des pintes de Carlsberg à £1.50. L’avion atterrit. crème de la crème de la crème des Pour ceux que ce récit n’aura pas « Oh merde on est encore à mille bornes de artistes électro (Erol Alkan, Mylo, Etienne convaincus, voici un mix réalisé par Sound Glasgow ! » (Bah oui connard, à 30€ l’aller- de Crecy, Calvin Harris, Busy P, Annie of Stereo illustrant parfaitement mes retour…). Direction TER local pour 45 Mac, Brodinski, The Crookers, Feadz, propos : minutes de « feiv’ poeinds faefty pleaz » Yuksek, Bloody Beetroots, Filthy Dukes, http://soundcloud.com/sound-of- (ndlr : parler anglais n’implique pas Das Glow, Digitalism,…). Entrée £7 ou £9, stereo/sound-of-stereo-at-i-love-- comprendre l’accent glaswegian). pinte à £2 (et ce n’est pas de la Kro). 2009

// Soirée Death Disco « New Year’s Eve » : On arrive. http://vimeo.com/9569702 « Oh putain » pourrait résumer notre - The Subclub : cité parmi les meilleurs première impression mais allons un peux clubs de la planète par le magazine Trax, plus loin : une ville à l’architecture so- leurs soirées Optimo du Dimanche sont révolution -industrielle, briques rouges en connues dans tout l’UK. Entrée entre £10 évidence contrastant avec des pubs/restos et £15. très classieux, des « city commercials » aux - The Art School : boite beaucoup plus polices dignes d’une pub pour Colette, « underground », gérée par le BDE de quelques hipsters bien d’ici et des affiches l’école d’Art de Glasgow, peuplée de pour une certaine soirée Death Disco… hipsters et autres mecs étranges stylés. Le Affaire à suivre. son y est magnifique, l’ambiance géniale, Adamshit c’est LE coup de cœur de la rédaction. Et notre première impression à encore une Entrée £7, pinte à £1.20 (oui oui oui, et ce fois été la bonne ! Glasgow c’est comme Le n’est toujours pas de la Kro !). Monde de Narnia, une fois que tu es passé - The O2 – ABC : club beaucoup plus à travers l’armoire (qui pour le coup est « grand public », du son allant de assez chiante), tu ne veux plus en sortir. Digitalism à Blink 182 en passant par The Outre les richesses historiques, culturelles Klaxons et autres Dizzee Rascals, des et architecturales de la ville (vous trouverez happy hours tout le temps, des femmes presque tout ici : Visit Scotland), voici nues et une entrée gratos avant 23h00 l’allure d’un « night out » glaswegian : avec ta carte d’étudiant.

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MOYEN- ORIENT

Le metal est aussi émirats arabes unien

Riffs dans le désert // Coat of Arms,

étoile montante du Métal Emirien

Coat of Arms est un groupe de quatre relève à la basse et est aujourd'hui l'un Metality présente le groupe membres, originaire d'Abu Dhabi, (Emirats des principaux membres du comme l’avant-garde de la scène Metal Arabes Unis). Composé de Mohammad groupe. Kareem Karameh, ancien moderne au Moyen-Orient et le décrit Rayan Bailouni (chanteur / guitariste), Sam membre de Unity of One et bon ami de comme « un groupe solide à suivre de El Kadi (guitariste), Liam Ruddell Bailouni, est annoncée comme nouveau près ». Le site explique : « Avec Open the (bassiste), et Kareem Karameh (batteur), batteur. Dam, vous sentez immédiatement les le groupe puise son inspiration dans la vibrations moderne du morceau, cette scène Metalcore, Nu-Metal, Hardcore, Après 6 mois d’écriture et musicalité intense et très structurée. Le Screamo, et Punk et a réussi à créer sa d’enregistrement, le groupe sort un groupe ne fait pas de compromis : de la propre signature sonore. Coat of Arms a nouvel album « Inheritance » en première seconde à la dernière note, la été créé et mis en place par Mohammad 2010. L'album est un succès immédiat et chanson gagne en intensité et ne perd rien Rayan Bailouni et deux de ses amis (Mike propulse le groupe sur la scène locale, en mélodie grâce à leurs ponts gutturaux Abou Hamra à la basse, et Omer faisant de Coat of Arms l'un des groupes pour accompagner les chœurs ». Yehyaoglu à la batterie). Ces trois les plus prometteurs de la région. Leur membres initiaux ont déjà un passé chanson « The Make or the Break » D'autres chansons de «Inheritance» musical commun, après près de 5 ans devient leur plus gros succès du moment. comme « Failing to Part » et « Next of passés à jouer ensemble dans des groupes Le titre s’exporte hors d’Abu Dhabi et Kin » attirent maintenant l’attention de la tels que Midnite Glory, Xenophobia, et gagne les autres Emirats, installant région. Le tournage d’une vidéo pour Din. Ce n'est qu'en Décembre 2009, après durablement la notoriété du groupe dans « Next of Kin » est le prochain projet du leur séparation avec leur dernier groupe le pays. Surfant sur le succès de leur groupe. Le nombre de leurs fans ne que le trio est rejoint par Sam El Kadi. Ce album, Coat of Arms remporte de cessant d’augmenter, le groupe se dernier vient compléter l’ensemble, et le nombreux prix et sondages online, dont prépare pour une série de concerts de groupe acquiert rapidement une cohésion celui de « Best Upcoming Musical Septembre à Novembre, dont ils seront la et une identité propre. Artist ». tête d’affiche. Une courte tournée au Royaume-Uni serait même dans les Le groupe sort rapidement un premier L’album « Inheritance » est distribué cartons pour le printemps 2010. Le album démo intitulé « State of Mind » qui gratuitement via Facebook, MySpace, et groupe achève également lui permet de gagner un peu d'attention Reverbnation. « Open the Dam », leur l'enregistrement de leur nouvel album, locale. Cependant, après une poignée de premier single officiel issu de l'album, qui sortira au cours de l’été. Le nom concerts, les quatre membres se remporte un énorme succès. Véhiculé par définitif de l'album n’a pas été retrouvent rapidement confrontés à des un clip officiel, le titre recueille le meilleur officiellement révélé, même si la rumeur problèmes géographiques liées au travail accueil critique que le groupe ait connu à annonce le titre: « The Adventures of ou à leurs études, et sont forcés de se ce jour. Le titre est rapidement devenu un Scratchy ». Une des chansons du prochain dissoudre . Incapables de gérer les longues favori de la scène locale. Coat of Arms et album, « Ballad of the Mariner» est en distances, Bailouni prend la décision de « Inheritance » sont cités par Metality.net sortie exclusive sur deux albums de changer la composition du groupe. Liam après une interview avec le chanteur compilation Metality, sorties en Juillet Ruddell, un ami de longue date prend la Mohammad Rayan Bailouni. 2010.

Ecouter: http://www.reverbnation.com/coatofarms Robine Interview de Mohammed R, Bailouni (leader) : http://www.metality.net/2010/04/spotlight-on-uae-coat-of-arms.html

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MOYEN- ORIENT

Camels got soul

Dhafer Youssef

Oud et électro-jazz soufi.

La première fois que j’entendis parler de Dhafer Youssef Aarset et Rune Arnesen, Dhafer et son trio accouchent en 2010 fût lorsqu’un ami me proposa d’aller à un de ses concerts à Abu d’un nouvel album intitulé Abu Nawas Rhapsody. De Dhabi il y a de cela un an. Il me l’avait présenté comme « un composition très libre (comme son nom l’indique, c’est une Tunisien qui fait de l’électro-jazz soufi », doté d’une voix rhapsodie) rend hommage à l’immense Abu Nawas, "l’homme extraordinaire. Soit. Moyennement convaincu par le coup de aux cheveux bouclés", poète arabo-persan dont les vers grivois l’électro-jazz soufi (je m’imaginais déjà une énième déclinaison louaient, au VIIIème siècle les femmes, le vin et… la de rythmes traditionnels arabes repris à la sauce lounge), j’ai fini masturbation. par accepter, plus emballé par le fait que le concert était Je me souviens de Dhafer Youssef montant sur scène. organisé par l’ADACH (Abu Dhabi Authority for Culture and Vêtu de vêtements blancs immaculés, le crâne rasé et les pieds Heri tage), ce qui sonnait vaguement à mes oreilles comme un nus, il interpelle la vue presque autant que l’ouïe. Il est, pour gage de qualité. Et grand bien m’en a pris. Mes amis, quel l’instant, seul sur scène, son trio le rejoindra plus tard. Il concert… et quelle découverte ! s’approche du micro et explique que l’un de ses amis, oudiste Pour avoir une idée de l’univers musical et culturel de Irakien, a été mutilé pendant la première guerre du Golfe lors Dhafer Youssef, Il suffit d’écouter les premières minutes d’une explosion et a perdu sa main droite. Il raconte que,

lancinantes de l’album Digital Prophecy. Au cœur de tous les bouleversé par cet évènement et par le fait que son ami ne morceaux, on retrouve les notes d’un oud, instrument avec pourrait plus jouer de son instrument, il lui a composé une lequel Dhafer Youssef entretient une relation intime, quasi- ballade qui ne nécessite pas de faire usage de sa main droite mystique. Dhafer Youssef puise ses influences dans la musique pour être jouée. Cette ballade devait être un point de départ. soufie et les chants arabes, mais aussi dans le jazz, auquel il Saisissant son oud, d’une seule main, la gauche, il se propose de emprunte les rythmes de basse ainsi que l’aspect improvisation jouer cette ballade, avec les deux instruments qu’il affectionne le vocale et instrumentale, ce qui confère à ses morceaux une plus : son oud et sa voix. Ce sont finalement ces deux incroyable énergie, et permet à ses albums une véritable instruments qui permettent peut être de décrire au mieux le progression musicale. Les morceaux sont d’ailleurs souvent eux- personnage : son oud, nomade, témoin d’une vie sans attache mêmes scindés en deux parties distinctes. L’intro prend alors la partagée entre Tunis, New-York et Paris ; et une voix à l’image de forme d’une ballade acoustique, les mélodies sont graves, lentes. sa voie : entre sacré et profane, entre Orient et Occident. Puis, l’oud est progressivement rejoint par une basse, une voix, un piano… le morceau prend une tournure délicieusement jazzy et la magie de Dhafer Youssef opère. L’homme n’est pas seul. Accompagné par le pianiste prodige Tigran Hamasyan, la batterie de Mark Giuliana et la basse swinguée de Chris Jennings, le Dhafer Youssef Quartet repousse les horizons de chaque instrument pour créer un mélange des genres et des cultures. Car c’est bien de culture et d’héritages qu’il s’agit. La musique de Dhafer Youssef véhicule les valeurs du soufisme et les modernise. D’éducation religieuse, Dhafer Youssef met sa voix impressionnante (elle mériterait à elle seule un article) au service du divin. La voix constitue en effet le fil conducteur de la musique de Dhafer, ancien muezzin: sacrée, elle permet le don de soi ; profane, elle permet l’abstraction, l’escapade dans la vocalisation à l’infini.

Cet antagonisme sacré/profane est omniprésent dans l’œuvre de Dhafer Youssef. Après un premier album iconoclaste, Malak (1999), fruit des vagabondages de Dhafer à Vienne et de ses rencontres avec le guitariste Nguyên Lê ou le joueur de tablas Jadinter Thakur ; après le très bon Electric Robine Sufi (2001), enregistré à New York, et résolument plus moderne dans ses inspirations funk-electro ; et Digital Prophecy (2003), escapade norvégienne nu-jazz, avec les maîtres du genre Eivind

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ASIE // COREE

Y’a pas que la chine

YOUN SUN NAH…

YOU SAID

KOREAN JAZZ ?

Fête de Noël, retour aux sources, retour dans l'antre fait la démonstration de ce que peut être le folklore universel - par où une petite fille a découvert le jazz. Ici, je trouverai une reprise du classique Enter Sandman de Metallica. Un véritable forcément de quoi écrire sur un artiste pour ce fanzine morceau de bravoure, dans lequel elle reproduit l’intensité de la international. Je m'installe confortablement devant la voix de James Hetfield avec sa voix féline. Elle sait aussi apprivoiser bibliothèque, le vieux lecteur de CD à porter de main et c'est le silence mettant en valeur la pureté de son interprétation et la parti. Je fouille, je prends des boites, les repose : que des qualité de ses choix artistiques. Par exemple, sa version lunaire de chanteurs anglo-saxons ou français. Ils méritent eux aussi « My Favorite Things », le standard de la comédie musicale The quelques lignes mais ce sera pour une prochaine fois. Mais Sound of Music. Ici, le chant est simplement accompagné d’un piano d'un coup mon regard sur une pochette familière. Bien sûr. à pouce. Ou encore La chanson d’Hélène, immortalisée par Romy Ouverture de boite, CD en place, play et la voix singulière et Schneider et Michel Picouli dans Les Choses de la vie, ici envoutante de Youn Sun Nah m'envahit. Reflet son premier réinterprétée gracieusement dans le français le plus pur. album que m'avait fait écouter mon père il y a quelques années. Tordant le cou à cette idée fausse que le jazz ne peut venir que des Etats-Unis ou d’Europe elle fait tomber toutes les frontières en chantant aussi bien en français, en anglais, qu’en coréen ou en hébreu. Une voix soprane, fine, libre comme les nuages, inhabituelle dans le large panoramique actuel des chanteuses de jazz. Il devient même difficile de la ranger dans la catégorie Jazz vocal tant elle développe son propre style. Avec une grande variété de tonalités, elle est capable de refaire les standards à sa sauce ou de se lancer dans des scats endiablés ou dans des improvisations assez spatiales y compris a capella.

Sa voix est gymnaste, élastique, capable de grande douceur comme de grosse colère ou de pétages de plombs. Le tout dans une grande simplicité : le plus souvent, Youn Sun Nah est accompagnée de pas grand-chose, juste ce qu’il faut – de la guitare, un peu de basse, des petites percussions, quelques notes de piano. Elle joue elle-même de la boîte à musique ou du piano à pouces. Véritable surprise donc et je n'attends pas plus longtemps pour aller dévorer tous ses albums et d'ailleurs, en naviguant sur le net, je vois qu'elle s'est produite dans ma petite ville du sud-ouest lors d'un festival et à ... Cergy. Décidément, j'aurais quand même pu la redécouvrir plus tôt.

Mais je lui laisse les derniers mots, prouvant encore une fois qu'elle Cependant, son premier album m'ayant pas encore est véritablement une artiste internationale à part entière : “Je entièrement convaincu, j'écoute Same Girl, dernier opus laisse résonner les musiques que j'entends partout. Seul le jazz a sorti et je tombe cette fois entièrement sous son charme. permis qu'une Coréenne s'exprime avec autant de latitude dans le monde entier." Dans l’exercice souvent académique de l’album de reprises (il y en a huit ici, sur onze chansons) par une vocaliste de jazz, Youn Sun Nah surprend. Elle bouscule les conventions Séverine en faisant suivre un traditionnel coréen - Kangwondo Arirang 14 qui ASIE // Japanese hip hop

Les yeux bridés n’empechent pas de faire du (bon) hip hop

NUJABES NUJABES NUJABES NUJABES NUJABES

2010 fut une année assez lourde en pertes pour le hip entre hip hop et rap, et surtout, mais surtout l’incroyable Sky Is

hop. Une légende – Keith Elam, ou GURU, pour Gift Unlimited Falling (ft. C.L. Smooth), où l’association de la chaleur des cuivres

Rhymes Universal, le sage du non moins légendaire duo Gang et du flot verbal, aussi calme qu’inexorable, du Mecca Don n’a

Starr-, un trublion –Micheal Larsen aka Eyedea, pendant un temps, jamais été aussi bonne depuis Pete Rock.

le petit protégé du label Rhymesayers, avant d’en devenir l’un des

meilleurs ambassadeurs- et d’autres plus ou moins anonymes. Il paraît que les cimetières sont pleins de gens Mais difficile de ne pas évoquer celle de Nujabes, producteur et DJ irremplaçables. Mais laissons-les en paix. Pourquoi ne pas faire

japonais, mort le 26 février 2010, suite à un accident de voiture chier les vivants. Car si l’on en croit Terry Pratchett, c’est l’une des

dans le centre de Tokyo. quatre forces qui maintient la cohésion de l’univers. L’envie

d’emmerder le monde.

On ne va pas très loin puisqu’on traverse simplement le Detroit de Corée pour rejoindre Loptimist à Séoul. Je connais peu de choses sur le bonhomme, si ce n’est ceci : là où Nujabes

proposait des compositions délicates et nostalgiques, très jazz, le

Coréen est résolument hip hop. Des beats plus marqués, des

samples, des scratchs, des basses plus lourdes, claps, snares, du

boom bap à en faire pleurer KRS One. Il suffit d’écouter Tear It

Down ft. Reef The Lost Cauze, Planetary & Vinnie Paz du collectif Army of the Pharaohs pour s’en convaincre.

Bien comprendre que ces deux jouent dans deux

catégories différentes. Si on pouvait reprocher à Nujabes le fait de

ne pas pousser ses constructions assez loin pour, finalement, ne

pas être loin de ’’l’hommage appuyé’’, il est indéniable qu’il se

détachait des producteurs et DJ de hip hop plus traditionnels. A Jun Seba, ou Seba Jun, de son vrai nom –les dyslexiques l’inverse, Loptimist enrichit ses instrumentales de morceaux de auront compris d’où le nom de scène vient et ce avant tout le guitare, piano, basse, cuivre, flute, scratch pour en faire quelque monde -, propriétaire de plusieurs magasins de disques, fondateur chose de plus complexe que de simplement rajouter une caisse du label Hydeout Productions, s’est fait connaître, entre autres, claire. Mais en utilisant un langage musical ultra stéréotypé, il par son travail fourni sur la bande originale de Samurai Champloo manque parfois de mordant, il se sort difficilement de la masse –comme quoi, de même qu’il n’y a pas de sot métier, chaque des producteurs amateurs et bricoleurs qui fourmillent sur collaboration artistique peut également être source de créativité Internet. et d’originalité -, un anime mélangeant avec allégresse la culture

hip hop au Japon féodal. Mais ce qui a vraiment achevé de Je vous incite tout de même à jeter une oreille sur : The convaincre les plus sceptiques des défenseurs de l’underground Triumph (ft. Simon Dominic) car j’ai oublié de préciser que sont ses samples jazz, d’une honnêteté, d’une simplicité Loptimist se retrouve aussi derrière le micro, Dedicated To MC confondante, comme le montre The Final View, entièrement mais aussi et surtout Big Deal Anthem 2004 (ft. DJ Toon & DJ construit autour du Love Theme From ‘Spartacus’ interprété par Switch), qui frappe très fort. Yusef Lateef. A cela, on ajoute la présence remarquée de CYNE,

Five Deez ou encore le vétéran C.L. Smooth sur certaines pépites disséminées ça et là, dans deux albums et une demie douzaine de Théo compilations.

Jazz donc, car s’il arrive à Nujabes de piocher du côté de l’électro organique des Berlinois de To Rococo Rot sur Latitude - Remix , ce sont les envolées de saxophones, les mélodies délicatement tricotées au piano qui sont les piliers de l’univers coloré, enchanteur de cet artiste unique.

A écouter, en vrac, mais en boucle : Modal Soul (ft. Uyama Hiroto) car c’est exactement ça, saxo et piano, Think Different (ft. Substantial) pour enfin comprendre la différence 15

Un été au japon // TOKYO Un festival au japon, tu crois que c’est un festival comme les autres…

Summer Sonic, ring a bell ? Festival d’été incontournable de la baie de Tokyo, avec son concurrent le Fuji Rock. Chacun attire plus de 90 000 amateurs chaque année, dans une lutte acharnée pour la meilleure programmation artistique : en effet vous n’y trouverez pas les classiques de la J-POP tels Ayumi Hamazaki ou Gackt, mais bel et bien les plus grosses pointures internationales, qu’elles soient pop, rock, hip-hop, metal ou electro. Arrivée en RER ; le festival se déroule au bord de la baie de Tokyo, une sorte de hall St Martin version XXL avec un stade de baseball en plus pour faire passer les têtes d’affiche de la journée. Beaucoup, beaucoup de monde, et voilà comment je me retrouve avec Kimmy un samedi matin perdu au milieu d’une foule de Japonais, sans trop savoir ce que je vais découvrir, mais très content d’y être. Concept de l’article : en normal c’est un nem, en italic c’est Gabriel

SUMMER SONIC SUMMER SONIC SUMMER SONIC

Two Door Cinema Club

Toute émoustillée d’aller voir ce groupe qui a fait (et qui fait SUMMER SONIC encore) le buzz, nous nous dirigeons sans hésiter vers le Sonic Stage. Je connaissais à peine ; les deux seuls tubes accrocheurs que j’avais déjà entendus au Grand Journal passent très bien ; tous le monde saute en rythme, ambiance bon enfant dès 10h du matin, ça met de bonne humeur. Première particularité du public japonais à noter : à 20min du début, personne ne se pousse, chacun discute tranquillement ou guette la scène en silence. Alors, on aperçoit une tête rousse, et ça commence enfin à se serrer un peu, ça commence à sauter, les Japonais bougent déjà tous en rythme, leurs bras en l’air, font du yaourt avec les paroles… Une chose est sûre : le public est chaud ; Two Door Cinema Club un peu moins. Ils « nous aiment Tokyo », sont « contents d’être là » mais aucun autre effort pour communiquer avec la foule. Et quelle surprise, plus les chansons s’enchaînent (Something good can work, This is the Life, I can talk…), moins on a envie de bouger. Même Undercover Martyn avec ses riffs à vous faire décrocher la tête, n’a aucune efficacité en live, à ma propre déception… Faute au son ou à la prestation du groupe. Une voix fragile, un jeu de scène pauvre (voire inexistant), mais surtout leur grand point faible étant le set même de leur album, sans aucune surprise. A moitié contents et déçus (c’était quand même notre premier live au Japon) on décide d’un commun accord de se casser au bout d’une demi-heure, chaque nouvelle chanson ressemblant trop à la précédente. 6/10

On en profite pour se balader un peu ; la partie indoor est vraiment énorme : ça doit bien faire 20x100x500m, tout climatisé, un pur bonheur quand il fait 36° et 80% d’humidité à l’extérieur. Un concert au Japon, c’est très atypique : des marlborogirl sous leur en petite tenue sous leur brumisateur filent des échantillons gratuits (Marlboro Ice Blast : ces cigarettes mentholées où quand tu éclates la bille du filtre, elle devient encore plus mentholée. On croit expirer de l’air du grand Nord. Lucky Strike peut aller se coucher), Jack Daniels fait la promotion pour du whisky-coca à l’aide de cowgirls en cuir et mini- jupes, un contrôle des sacs plus qu’imparfait (on a fait des aller-retour pour s’acheter des bières à l’extérieur 3 fois moins cher), et pas une embrouille à l’horizon. Après un passage à la boutique goodies_ où dès 10h30 du matin il n’y avait plus rien en vente_ et une marlboro Ice Blast éclatée, on se dirige vers notre prochain concert, 30 Seconds to Mars.

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UN été AU JAPON // TOKYO

Hé bah c’est pas comme les autres

Biffy Clyro On se dirige vers la Mountain Stage 30 Seconds to pour voir… 30 Seconds to Mars (hé ouais, on a tous été jeunes). En Mars attendant sur la scène on voit un groupe de bons rockers torse nu, avec la barbe les tatouages tout ça. Bien quoi. La première chanson qu’on écoute nous botte bien (Bubbles, qui rend pas mal en live), on bouge un peu la tête et les fesses, les riffs sont parfois légers parfois lourds, la voix est bien rauque, la sueur perle, c’est bien tout ça.

Et puis, une ballade, qui reste sur le même fil jusqu’à la fin (God & Satan). Bon. Peut-

être la prochaine. Et puis là on entend « I am the mountain, I am the sea » (Moutains), qui est pas mal en soi, dans le genre pop-rock, mais j’en peux plus. Moi qui n’arrivais pas à cerner ce groupe jusque-là, et qui m’attendais à plus de surprise, je décroche.

Un son pop qu’on a déjà entendu mille fois, mais qu’il est toujours agréable de ré- entendre. On attend patiemment la fin, et la foule, étonnement, se disperse. Ils ont du succès au Japon ces Ecossais de Biffy Clyro.

Je connaissais pas du tout; Kimmy avait du commence à chauffer la salle déjà a bloc ; puis pendant ce temps-là Jared qui se me faire écouter une chanson ou deux sur s’enchaînent des chansons inconnues, mais promène dans la foule, demande à un Youtube, et j’avais le vague souvenir d’un je m’éclate vraiment bien; ça saute/slam quelqu’un de « fluent in both English and rock bien emo sur les bords, avec Jared Letho dans tous les sens, le son est correct, Japanese » de monter sur scène pour être pour faire mouiller toutes les adolescentes. Shannon monte sur sa batterie, c’est la son traducteur officiel afin qu’il transmette Bon alors là je dois avouer que je suis encore folie, les crient fusent, Jared commence à à la foule :avancez tous de 3 pas, je veux plus émoustillée de voir 30 Seconds to chanter dans les coulisses, ils marchent que vous sautiez tous le plus haut possible, Mars… Bon OK j’avoue, de voir Jared Leto. doucement sur la scène avec ses lunettes et puis quelques vannes gentilles à Voir ce type qui vous a fait pleurer dans de soleil, sa crête blond platine, sa veste l’attention des Japonais. Aux premier et Requiem for a Dream, Lord of War, le voir et cloutée… Alors la batterie décolle sur Night deuxième rang, souffrance. l’entendre faire totalement autre chose, fou of the hunter, la voix se déploie, les non ? Sachant son penchant emo, j’ai peur groupies deviennent dingues, Jared va et de son arrivée sur scène. On se retrouve au vient de part et d’autre de la scène, ça second rang, entourés de brésiliennes lesbos chante, ca saute comme pas possible, c’est punks repoussantes : mais qu’est-ce-que je fou ! Je vous laisse imaginer l’état du fous là… public quand il enlève ses lunettes, balance sa veste pour laisser découvrir un marcel La foule se serre assez vite, 30 seconds to pendant nonchalamment sur son corps mars se fait désirer, et puis le concert musclé… Mais il a l’air content, en tout cas commence : Jared, dans une tenue des plus plus que Two Door Cinema Club, et ça, ça étranges, fait tout de suite plaisir. Souffrance encore pire lorsque Jared invite Sa voix est fidèle à l’enregistrement, et il a tout le public à monter sur scène et que la rage ! J’attends avec impatience des abrutis de vigiles me disent que « non d’écouter A Beautiful Lie… A la place j’ai non personne ne passe ». et Jared fait droit à Attack, bon ! Et puis Closer to the venir plein de monde sur scène à la fin, edge, avec ses “NO NO NO NO” qu’il fait créant un beau casse-tête pour la répéter au public, il arrête même la sécurité ; un beau bordel, en somme. chanson pour confronter le public de Finalement une bonne cinquantaine de devant à celui de derrière, assez sympa. personnes se retrouve sur la scène, Bon sinon… This is War, et puis The Kill. Et derrière Jared Leto (inutile de préciser qu’il

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UN été AU JAPON // TOKYO

Parce que les japonais sont pas comme les autres

s’y trouve 70% de filles), contenue par la sécurité qui toutefois laisse échapper quelques demoiselles se collant à notre chanteur, et même un homme qui se trémousse bien gaiement en le regardant chanter la dernière chanson… On reste encore bouche bée de tout ce spectacle, et puis Jared, et 30 seconds to mars disparaîssent.

Si le groupe ne figure pas parmi les plus grand innovateurs au niveau musical, on peut toutefois comprendre leur succès au vu du jeu de scène monstrueux de Jared Leto (aidé de sa plastique pas trop repoussante et de sa voix plus que solide) qui est une vraie pile électrique, une véritable tête brûlée qui ferait tout pour son public (slams, montée sur les spots The Offsprings d’éclairage du Rock am Ring situés à peu près 30m du sol). Il le fait plutôt bien. On n’a pas vu le temps passer, Il est temps d’aller faire un tour dans le stade, voir un peu ce qui on était même un peu tristes que ça se finisse. Je suis se passe ; ou plutôt, restons allongé au frais à l’intérieur, et mattons sorti crevé, mais c’était bien marrant. 8/10 Nickelback sur écran géant : on s’évite une fosse moite et humide, et puis c’est Nickelback quoi, c’est bien rock, mais c’est surtout de la bonne soupe sans saveur. Petite pause détente sur la pelouse en plein milieu du Un petit refill dans un combini et on part au stade, pour écouter les dôme, avec un écran géant retransmettant les concerts Offspring. du Stadium pour ne pas tout rater. N’oublions pas que Racines ados de Gab obligent. Pas la masse de place en fosse, on se pose nous sommes au Japon : chacun enlève ses chaussures donc dans les gradins avec bières et clopes. Et même de là le spectacle avant de se poser sur la pelouse synthétique, et puis on reste assez saisissant : une fourmillière, une marée, une armée de s’allonge, on dort, on se regarde… A l’écran joue Japonais qui scandent les mêmes paroles, lèvent le poing et sautent en Nickelback, qui nous fait à peu près le même morceau même temps, tous en chœur. On apprend même d’Yves Le G. (E2, pendant, disons, 20min. Mais à en croire la caméra, le alcoolique) que les Japonais, lorsqu’ils voient un camarade de fosse stade est bien rempli. tomber, s’arrêtent tous, l’aident à se relever, et reprennent tous leurs

sauts à l’unisson. Comprendre un pays lors d’un concert des Offsprings. Bon, n’exagérons rien. The Offsprings ont la forme, la voix n’a pas changé, On a le droit à tous les classiques, et toute ma jeunesse remonte à la surface: Come Out and Play, Pretty Fly, Why don’t you get a Job, The Kids Aren’t Alright, Original Prankster… Les Offsping sont vieux, mais ça sonne comme sur le CD. manque juste un peu d’énergie et de fougue ; un live assez mou sans vraiment d’interaction avec le public… Et puis des écrans petits, on voyait rien des gradins. Pas beaucoup de jeux de scène de leur part, mais le spectacle de 15000 Japonais en train de danser en cadence m’amuse pas mal. 8/10

Passion Pit Ayant sérieusement la dalle et plus de bière, on se dirige vers le macdo à l’extérieur, non sans passer par le Sonic Stage où on assiste à la fin du concert de… qu’entends-je ? Little Secrets de Passion Pit ! Une voix incroyable comme au studio, le son est excellent. Lorsque l’on ne danse pas on bouge la tête, ou les fesses. On a droit à Sleepyhead pour le final, et on est tristes de n’être arrivés qu’à la fin… mais c’est ça le Summer Sonic : apprendre à faire des choix. On noie notre peine dans un Mc Do et on tente de faire rentrer quelques bières du combini dans l’enceinte du festival. Ni vu ni connu, on ne nous demande même pas d’ouvrir nos sacs, un Français avec une bridée qui a l’air pas trop Chinoise, aucun problème. Et là on se dit qu’on aurait dû en prendre plus. 18

UN été AU JAPON // TOKYO voila

Jay Z

Le ventre bien rempli et les binouzes dans le sac, je traîne Kimmy au Marina Stadium pour voir Jay-Z, plus

par curiosité que par réelle envie. Bon, je me dis qu’avec de la bière je devrais pouvoir apprécier tout ça.

Même pas ! un son dégueulasse, impossible de décrypter le moindre mot qui sort de sa bouche ; une

présence scénique pauvre, même si c’est pas vraiment de sa faute le bougre. Jay Z doit se sentir bien seul

sur scène, un espace de 100m² à investir, et ce ne sont pas A/R de bout en bout qui vont ajouter de la

présence à son show. Le son est aussi complètement saturé, on ne comprend rien à ce qu’il dit (quand on

écoute du rap c’est mieux d’avoir les paroles quand même), ça irrite même nos oreilles. La foule est

beaucoup moins compacte qu’au live de The Offsprings, et pourtant Jay Z devait faire l’ouverture de la

nuit… Triste constat, nous partons voir ce qu’il se trame au dôme.

On se casse très rapidement, par ennui et agacement.0/10

Retour à l’intérieur.

Orbital Vous êtes déjà tombé amoureux en plein concert ? C’est ce qui vous arrivera si vous avez la chance d’assister à un live d’Orbital. Du très bon. Des sons planants, qui donnent envie de dodeliner de la tête en oscillant doucement, un peu comme un hippy déchiré à Woodstock devant Jefferson Airplane. Des monstres de la musique électro, qui vous y initient même si vous y êtes allergiques. Ne connaissant pas leur travail à l’époque, je ne me souviens plus de toutes les chansons jouées, mais je ne peux que vous conseiller Lush 3-1. Un univers étrange, un peu mystique, qui ferait bouger n’importe qui de façon complètement inattendue (on en voyait certains qui semblaient possédés ou sous l’effet substances suspectes). Leurs grands yeux lampe-antenne au dessus de leur tête donne l’impression d’être dans une rave organisé par deux E.T., et la musique aérienne étaye complètement ce sentiment. Une musique de bon perché, qui comprend aussi Technologicque park, et tant d’autres encore. Don’t Stop Me et The Gun is Good furent particulièrement trippantes . Une très bonne découverte, une musique très « japonaise » dans le sens où elle est quand même assez barrée, qui laisse la place à un electro différent de Laurent Wolff. 8/10

Calvin Harris Gros trip. (che pas trop quoi dire sur la musique, je me souviens pas assez). Bon. Si vous voulez que je vous parle de la musique, soyons francs : je ne m’en rappelle absolument pas. C’était The Smashing Pumpkins

bien, on dansait, ça changeait de rythme. Une Groupe presque mythique que sans même

mini-boîte de nuit, avec du bon son, et Calvin connaître je me dis « ça va déchirer sa maman ». Un

Harris tout près qui sourit. Mais ce dont on se peu épuisés on se dirige vers la Moutain Stage : foule

rappellera surtout, c’est ces Japonais qui compacte de Japonais la tête levée, les yeux rivés vers

dansaient devant nous, et qui faisaient des la scène ou allongés par terre les yeux fermés. Une

grimaces et poses différentes selon les musique qui commence par me bercer mais qui,

changements de rythme et de lumière. Enfin, ils surprise, ne me donne justement aucune surprise au

ne dansaient pas vraiment hein, mais ils fil de l’écoute : Billy Corgan le chanteur semble

savaient s’amuser sur de la bonne musique. ailleurs, simplement là pour jouer ses morceaux, le

Bref… groupe est mou, les chansons se font écho les unes

aux autres et se ressemblent au fur et à mesure du

concert… Même les chansons un peu plus lourdes ne

parviennent pas à faire bouger les musiciens, et c’est

bien déçus et encore plus épuisés par cette prestation

que l’on décide de se retirer du festival. Soporifique, ils ont réussi à m’achever avant de rentrer chez moi.

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UN été AU JAPON // TOKYO

Tokyo >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> paris >>>>>>>>>>> cergy

Des artistes qui nous sont passés tous les jours, et ya pas mal de groupes festival. A l’issue de cet article, conclusion sous le nez faute de temps (Delphic, Nada indies que j’aimerais bien connaître. Mais de la vie : aller au Japon, aller à Tokyo, Surf et d’autres encore), et un beau qui avait en effet le mérite de mettre sous faire le Summer Sonic. programme nuit raté malheureusement, les projecteurs la scène indé qui n’avait par deux papy mamy encore prophanes rien à envier aux monstres de l’édition Une édition 2011 qui annonce en electro à l’époque: Brodinski, Busy P, concurrente, celle du Fuji Rock : Massive déjà un plateau qu’on peut espérer Gildas, Uffie, Steve Aoki qui asperge le Attack, Muse, Them Crook Vultures, Jamie monstrueux avec les premières têtes public de champagne (dixit l’éternel Yves Cullum, John Butler Trio, Jamaica, The XX, d’affiches révélées : Red Hot Chilli La Grouille) ; et une deuxième Hot Chip, Yeasayer, MGMT, !!!, Foals, Peppers et The Strokes ; tandis que le Fuji programmation le lendemain un peu Matt&Kim, LCD Soundsystem, Scissor Rock n’a encore rien communiqué de son moins alléchante dans l’ensemble mais Sisters, Vampire Week-end, Ego-Wrappin, côté… qui donne un peu envie quand même, Boys Noize, Moriarty… avec quelques noms (très) bien : Stevie Kim- my et Gab Wonder, Sum41, Dream Theater, Slash, On part en revendant nos (Gros nem et Petit sushi) Pixies, Black Rebel Motorcycle Club, The bracelets à des Allemands venus Drums, Blood red shoes (et d’autres qu’on uniquement pour les beats de la nuit, connaît encore moins)… épuisés et un peu tristes, mais avec des étoiles plein les yeux. Un excellent Une édition moins alléchante que celle du festival : belle programmation avec de Summer Sonic 2006 : Metallica, Daft Punk, jolies révélations, organisation Massive Attack, Muse, Arctic Monkeys, irréprochable avec stands à gogo et Nelly Furtado, Phoenix, A7X, The Cat animations en continu, public so Japanese, Empibeurk… N’empêche, ça reste un bel esprit et merveilleux souvenirs. festival au Japon, je peux pas me faire ça Meilleur festival Japonais, et donc meilleur

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DU CÔTE DES MUCHACHOS Mexico city

31 DE JULIO // JOURNéE D’UN TACOS.

31 de Julio, Mexico D.F. C’est l’après-midi. Il fait super beau, je nostalgie indescriptible. Je reste dans l’espoir qu’ils la rejouent. me dis que je vais aller faire un tour dans le centro histórico de Les troubadours bronzés continuent et enchaînent des morceaux Mexico, on m’a dit qu’il y avait des ruines de pyramides sympa à énormissimes avec des mises en place époustouflantes. C’est visiter, le templo Mayor ils appellent ça. C’est parti, treinta trop bon. minutos de metro et j’arrive dans le centre. A peine je sors de la station, je tombe sur un groupe de percu brésiliennes. C’est Enfin bon, le temps passe, il faudrait quand même que j’aille voir sympa, ça bouge, mais c’est sans surprise. Ca a un goût de déjà ces foutus pyramides avant qu’il se mette à pleuvoir non ? Je vu. La flemme de laisser la propina (pourboire en espagnol), je m’arrache du trio non sans mal et reprend ma route vers le passe mon chemin. Direction le templo Mayor, juste derrière le Zocalo. Arrivé sur cette place immense, je marque un quatrième Zocalo, la place principale de Mexico. Je marche 10 mètres et là arrêt musical puisqu’il y a un concert de salsa/pop mexicaine sur j’entends un batteur qui martèle ses futs avec insistance. Je une scène gigantesque. Les percussions sont magiques. Ya pas à m’arrête, c’est un groupe de rock mexicain qui reprend des dire, les latinos ont le rythme dans la peau. Ceci dit, je n’accroche chansons des beatles. Le chanteur a beau avoir le teint basané, pas trop, c’est sympa mais bon, la musique mexicaine c’est cet enfoiré a exactement la même voix que ce satané John. quand même pas trop ma tasse de thé. Bon allez cette fois c’est Bluff ant. Des enfants bas âgés défilent pour laisser une propina. décidé, me voy al templo Mayor. Le batteur est un papi mal rasé qui a une certaine élégance, un swing distingué qui ne s’acquiert qu’après des années et des Ouais euh en fait il y une longue queue, c’est payant, j’ai un peu années. La propreté de son jeu fait ressortir le phrasé de la basse la flemme, je vais plutôt retourner à mes rasta. électrique. Le gratteux lui est en extase à chaque note jouée sur sa guitare acoustique. Pas assez pour moi, toujours pas de J’ai vraiment eu une buena idea puisque le trio en question est propina, je passe mon chemin et je marche en direction des en train de jouer « take five » cuando j’arrive à nouveau. C’est pyramides d’un pas décidé. Je marche 10 mètres et là j’entends fou. Je me tâte même à acheter leur album tiens. Et puis tout un saxophone qui joue un air connu. Trop connu. Attends. C’est.. d’un coup, ce que j’attendais arrive enfin, un jam sur… mais oui c’est bien ça...arrête…PUTAIN MAIS OUI !!!!!! Shaméléon. Je suis transporté. C’est con à dire mais je suis au Shamélon !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! bord des larmes, entendre ce morceau ici à l’autre bout du monde me fait penser à tous ce que j’ai laissé à l’ESSEC, les J’accours, me presse de voir qui ose reprendre ainsi du Herbie potes, l’asso, les soirées… Du coup j’achète leur album 40 pesos Hancock dans la calle la plus touristique de Mexico. Ils sont trois. (que je découvre en même temps que j’écris cet article), soit 2,50 Le saxophoniste qui joue shaméléon est un rasta avec des dreads euros environ. Ils s’appellent Nahua, ils ont même un myspace de plus d’un mètre de long. Les dreads du guitariste sont (alors qu’ils jouent seulement dans la rue según ellos, ce qui est beaucoup plus modestes puisqu’elles s’arrêtent bien avant son assez étonnant) : www.myspacecom/nahuajam caleçon. Le percusionniste es un cabrón qui joue des bongo comme un dieu (maya forcément). A peine j’arrive sur le lieu du Voilà il me reste 5 mois à vivre ici et une infinité de groupes crime qu’ils finissent de jouer Shaméléon. Me pongo loco, je comme celui-ci à découvrir avant de reprendre l’avion, espérons suis écoeuré, c’est vraiment trop con. Cette chanson a en effet qu’ils soient tous aussi bon s. Sur ce je vais me faire des tacos une importance particulière pour moi, omniprésente tout au tiens. long de ma première année à l’essec, elle réveille en moi une Axel

Axel au Mexique 21

DU CÔTE DES MUCHACHOS

Mission humanitaire ? bien plus que ca

MUSICA EN POTOSI

Peut-on comprendre LA musique ? Est-ce quelque chose repère que nous avons durant les premiers instants est ce cercle,

de culturel ? LA musique, ce n’est pas « les musiques » régulier, qui tourne. La musique, les dissonances que nous en

occidentales d’hier et d’aujourd’hui que notre oreille ainsi percevons, le rythme que nous n’arrivons pas à saisir, est

éduquée saisi sans trop de difficultés. La musique qu’on aime, ce agaçante, dérangeante. C’est pour moi une preuve de

serait celle qui nous interpelle, celle qui réveille en nous certains frustration. Impossible de saisir quelque ligne, mélodie, élans,

souvenirs, certaines émotions. Mais celle qui nous interpelle est logique. Rien de familier. Alors découvrons, étudions. C’est ainsi aussi celle qui perturbe notre oreille, qui révèle notre qu’une certaine logique devient perceptible, audible, puis incomplétude musicale, la limite de notre capacité d’écoute et appréciable. Les flûtes de pan jouent ensemble. Ensemble, pas

de notre compréhension, les déterminismes culturels auxquels en même temps, elles ne s’accompagnent pas, elles ne sont

elle est soumise. Dès lors que l’on est confronté à ce qu’un seul et même instrument, une seule ligne mélodique. Une

phénomène, le refus de l’écoute comme l’attention seraient des phrase est dite par plusieurs instruments, donnant chacun leurs

alternatives pouvant prendre forme aussi rapidement l’une que notes, par temps, temps et demi, sans réelle régularité

l’autre. Sans pouvoir y apporter de réponses, ce sont les finalement. L’œuvre est donc plus que collective puisqu’elle questions que ce « live », bien particulier, a soulevées en moi. n’aurait aucun sens, rien de cette musicalité maintenant perceptible, si l’un des instruments manquait. Gagnés par la joie Potosi, Bolivie. Un mardi en août, pas d’heures, pas de de découvrir et de commencer à saisir leur art, nous nous

date. La Bolivie. Nous arrivons enfin sur le lieu que nous a laissons bientôt initier aux danses qui l’accompagnent. En

indiqué notre ami Ariel, cet endroit où nous allons pouvoir poussant un peu le délire psycophilosophicotarédérangeant qui

écouter son groupe qu’il tient à tout prix à nous présenter. fait suite à cette découverte, on s’il fallait réellement écouter

Groupe = conception très occidentale de la formation musicale. cette musique. Oui pour les interpellés, peut-être moins pour les Une table, quelques chaises, personne. Nous nous y asseyons plus familiers. Oui pour la pachamama, surtout pas pour celui qui lorsqu’une petite dizaine de boliviens pénètrent les lieux. C’est lui offre. Promis, ce n’importe quoi ne provient pas de sans costume traditionnel et sans cérémonie qu’ils se présentent quelconque trip à l’ayahuasca, le délire musical se suffisait à lui-

à nous. Nous allons effectivement assister à quelque chose même.

d’intime, inchangé devant nous, de la vraie musique bolivienne.

L’homme au poncho, le leader, inaugure ce moment par

quelques explications. La musique traditionnelle qu’ils jouent, entre influences quechua et aymara mais toujours transmise par les générations des contrées paysannes alentours, obéit aux règles dictées par la pachamama, l’esprit qui décide des récoltes

et de la terre. Aujourd’hui, c’est l’hiver. La saison sèche donc.

« Voici les instruments que nous pouvons utiliser durant

cette période ». Du bois, un souffle sec et sans résonnance pour

ce qu’on appellerait ici une flûte, les flûtes de pan, longues,

courtes. Des instruments d’hiver. L’été il pleut, jouer avec les instruments de la saison humide appellerait la pluie, et briserait donc le cycle des saisons, perturberait l’ordre décidé par la

pachamama.

Après cette initiation à la musique traditionnelle bolivienne, véritable pont de dialogue entre le potosino et les Martin divinités auxquelles il obéit, les musiciens se mettent en place. Un grand cercle se forme devant nous, gringos intrigués. Le seul 22

DU CÔTE DES MUCHACHOS

Y’a pas que l’electro qui est so in

C’EST L’HISTOIRE D’UN DIEU CUbAIN.

Il est des musiciens pour lesquels on a un respect qui sont handicapés de l’espagnol). Mais attention les amis, ne quasiment sans limites, instinctivement. Ceux qui inventent des vous trompez point, la première voix n’est pas nécessairement instruments, ceux qui en jouent en les dominant plutôt qu’en en celle qu’on entend le mieux ou qui est la “plus belle”, en fait c’est subissant les contraintes. Dans Les violons du roi, Jean Diwo celle qui chante la mélodie, celle qu’un individu lambda chantera raconte ainsi Antonio Stradivari de manière admirable. Pas tant en se remémorant la chanson si vous voulez. La segunda fait des parce qu’on y apprend quelque chose sur sa vie, puisqu’en arrangements harmoniques par superposition, embellissant la l’occurrence il s’agit plus d’une fiction que d’une biographie, mais mélodie de la première voix en somme. Et Compay, c’est cette voz parce qu’on s’attache à ce génie comme s’il s’était agi d’un gosse segunda, grave plus dans les sons que dans les émotions, et sa qui faisait des immeubles en Kapla. Parce qu’il était passionné et faculté d’écrire des chansons comme Yo Vengo Aquí, écrite à parce que tout au long du livre, on entend changer le son de ce quinze ans. Il faudrait aussi retenir que la plupart de ses chansons qui allait devenir le Stradivarius. Et si l’Italie baroque doit sont qualifiées de son. Rien à voir avec le son ni avec une énormément à Stradivari, le son cubain doit beaucoup à Compay quelconque filiation. Le son cubain, c’est un rythme à quatre Segundo, à mon humble avis. temps, que globalement les gens rangent dans la case rumba.

Buena Vista Social Club, que ce soit volontairement, sous le joug d’un professeur d’espagnol obsédé ou encore des haut-parleurs des plages estivales, tout le monde connaît. A moins d’être Amish. Tout le monde a un jour dans sa vie esquissé un pas de danse plus ou moins bien venu dessus, voire pour certains fermé les yeux pour tenter de s’échapper sous le soleil d’Amérique Centrale, entre deux cigares et des danseurs de salsa. Et celui qui a composé Chan Chan, la chanson d’introduction du film de ce dit projet Buena Vista Social Club, chantée pour la première fois en 1989, c’est Compay Segundo.

Máximo Francisco Repilado Muñoz, alias Compay Segundo est né à Siboney en 1907 à Cuba, fils d’une famille plutôt rurale, chez qui la musique n’était jamais vraiment entrée, “sauf le son de la Dans le répertoire fertile de Compay Segundo, il ya du locomotive que conduisait son père”, d’après ce qu’en dit le livret son, des boléros, toutes sortes de types de chansons qui donnent qui accompagne son Antología. Vers ses sept ans, Repilado envie de danser. Sachez, pour anecdote ou information, qu’il a rencontre un mec avec une guitare à la main qui descend du train reçu, le 15 novembre 1997, à l’occasion de ses 90 ans, la Orden en face de chez lui: Sindo Garay. S’il vous est inconnu, il est en Félix Varela, plus haute distinction honorifique du monde des arts fait une importante figure de la musique cubaine, notamment de à Cuba. Et qu’avant sa mort, en 2003, il était le doyen mondial des ce qui s’est appelée la Trova, littéralement une musique de musiciens sous contrat. Oui monsieur. Ce qui est sûr, c’est ses troubadours, de guitaristes qui fredonnaient des boléros et des chansons emmènent toutes leur grain de soleil au beau temps de habaneras (havanaises) de villes en villes. En 1916, sa famille Cuba. Oui, dans ma tête, il y fait toujours beau et chaud, les filles y déménage à Santiago de Cuba, et c’est là qu’il va commencer sa sont belles et les hommes fument des cigares en tapant du pied. formation, de guitare et de tres (petite guitare ne comportant à Bref, de la sentimentale Macusa, inspirée par un amour de ses origines que trois cordes, d’où le nom). Mais bon, Repilado, jeunesse, à l’ironique Quién Te Bautizó (Vicenta), en passant par s’auto -proclamer autodidacte d’un instrument qu’il n’a pas des ballades latino-guitarro-maracaso-entraînantes, son répertoire inventé, ça le fait pas kiffer, et être barbier non plus, d’ailleurs. regorge de chansons qui sentent l’été. Et rien que pour ça, il Alors, en 1919, il invente el armónico, une sorte de guitare avec devrait être écouté longtemps. Pour pouvoir danser et oublier ce sept cordes dérivée du tres, pour prendre de ces deux froid glacial qui nous tombe dessus sans même que la neige ne instruments les caractéristiques qui lui convenaient le plus. D’où l’accompagne. Pour chanter la voz primera en s’imaginant se taper l’introduction de cet article. une bière avec Compay Segundo et en éternuant quand il allume

son cigare. Pour faire des maracas, parce que c’est vachement De Compay Segundo, il faudrait retenir le fait qu’il a plus stylé comme instrument, ça ne demande rien si ce n’est un sens appris avec les fêtes de village et ses copains bohèmes qu’avec le du rythme, c’est parfait. Bref, pour voyager, pour un aller-retour solfège, qu’il maîtrisait cela dit parfaitement. Le fait qu’il a fait gratis au pays des Havanes, tout simplement. partie de pas mal de formations, mais qu’il s’est surtout posé avec Los Compadres. Ah oui d’ailleurs, Compay, c’est une abréviation de compadre. Et pour le “segundo”, cela vient du fait Claire qu’il est ce qu’on appelle une voz segunda (voix seconde pour ceux 23

DU CÔTE DES MUCHACHOS

Axel, l’eternel gringo

El mama rumba

« Le week-end, arrivez tôt pour avoir une table ! Pascal A . , ou encore « zblaaa » dirait Arnaud M. Là dessus, en Immense maison d’angle genre colonial. Intérieur aux couleurs bon ESSEC j’ai tout de suite ce réflexe, quasi inconscient, de chaudes et mobilier en bois. Très sympa et bonne ambiance commencer par m’approcher du bar . Je suis alors à la lettre les ouverte à tous les publics. Au programme , salsa,rumba et cumbia conseils du guide du soiffard puisque je m’offre un, puis deux, en live. Peu à peu, la Mama rentre en ébulition ! Bientôt on arrive puis trois, puis quatre mojitos mais surtout JE ME GARDE BIEN DE presque plus à danser, tant la foule est compacte. Offrez vous un COMMANDER A BOUFFER ! mojito pour vous rafraîchir, mais inutile de commander à manger. » Toujours est-il qu’après quelques heures passées à compter les pas et à éviter d’écraser les pieds de ma partenaire, je me dis qu’il C’est ainsi que le guide du routard du Mexique édition serait peut-être intéressant aussi de regarder un peu ce qui se 2010 décrit ce lieu mythique de Mexico, véritable temple de la passe sur la scène. Il y a du monde. Trois chanteurs, un batteur, salsa. La sacralité de ce lieu est en effet bel et bien justifiée tant un percussionniste, une claviériste, un bassiste et une section la sa lsa est ici un véritable culte, une religion à part entière. cuivre assez impressionnante. Ca va hyper vite, les mises en place Malheureusement le portrait laconique qu’en dresse le guide du sont ahurissantes, et le plus incroyable, c’est qu’ils ont tenu 4h routard ne parvient pas à faire ressortir cette ambiance comme ça. Belle perf. Comme je suis au premier étage, j’ai une dantesque qui règne en ces lieux. Je vais donc essayer de vous vision panoramique surplombant la scène. Ainsi perché, je vois expliquer un peu plus en détail à quoi ressemble ce bar de Mexico chaque geste du batteur et … c’est hallucinant ! Sincèrement, je en vous narrant mon initiation à la musique latine. n’avais jamais vu une telle virtuosité. Des rythmes complètement décousus, une vitesse d’exécution époustouflante et pas moins On est samedi soir, deux amies franco-mexicaines, ou d’une dizaine de futs pour lui tout seul. Rajoutez à cela les congas mexico -françaises je ne sais plus très bien, m’invitent à passer la du percussionniste, et vous obtenez une section rythmique soirée avec elles au Mama Rumba. Or, comme tout le monde le extrêmement riche, dont la complexité n’apparaît que lorsqu’on sait, je suis quasiment aussi allergique à la danse qu’aux chorées s’arrête de danser pour tendre l’oreille. D’ailleurs je crois bien BDE, ce qui n’est pas peu dire. Au bout de ce syllogisme que c’est là l’essence de la salsa. Cette musique est avant tout un implacable arrive donc un problème majeur : comment passer rythme. Quant au reste, il n’est là que pour habiller le tout, un une soirée entière dans ce lieu sans avoir l’air trop con ? L’enjeu peu comme le coca que tu mets dans ta tequila en pensant est de taille. Pas très serein donc quand j’arrive là dedans, je naïvement que tu vas réussir à diluer ses 37 degrés avec du sucre constate que la Mama est effectivement un endroit hautement et des bulles. La salsa c’est vraiment ça. Une tequila coca. D’abord bordélique. Ca danse de partout, que ce soit sur la piste de danse ça te mets un coup de fouet, mais à la fin tu te sens épuisé. prévue à cet effet ou entre les tables et les tabourets. Ca va à une vitesse folle, et comme l’avait bien prédit le guide du routard, la “Asi se olvida lo jodido aqui en Mexico, bailando hasta la foule est effectivement « compacte » , si bien que pour traverser madrugada, las desgracias de cada uno ya no existen durante una le bar, il faut slalomer entre les danseurs pour éviter les coups. Je noche, o se ahogan en los ojos de una mujer.” jette un coup d’œil à l’orchestre sur la scène et suis assez surpris de voir un bassiste en train de tripoter une 6 cordes. Pour les Axel

néophytes, il faut préciser qu’il s’agit là d’un instrument rare et cher, presqu’autant qu’un cheval bon marché, et plus couramment utilisé par des groupes de metal. Etonnant donc. Les mecs jouent vraiment bien et me font une forte impression dès le début. « Ca envoie du paté » dirait Gabriel F . , « Solide » dixit

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DU CÔTE DES MUCHACHOS

Suite et fin

BOLIVIE // RICHESSE HERMéTIQUE

de l’été ? Impossible de savoir, il faudra des chants quechuas ou des danses attendre le retour en France, ou le passage aymaras, c’est dire ! dans n’importe quel territoire limitrophe. Parmi toutes les nations des Andes, la La musique bolivienne c’est aussi, pour les

Bolivie est celle dont la culture reste le plus amoureux de la musique andine, la vraie,

profondément rattachée aux peuples le berceau de la kena, de la zampoña et du

indigènes, et c’est particulièrement vrai charango.

dans le cas de la musique. Le charango, de la région de Potosí, est

l'adaptation andine de la guitare italienne La frontière bolivienne est infranchissable. La musique bolivienne, c’est d’abord et des orchestres baroques. C'est, avec la Non pour les hommes, qui vont et viennent avant tout la musique baroque. Issue de kena, l'instrument le plus populaire. Les comme ils l’entendent aux limites de ce standards des conquistadors espagnols,

pays au patrimoine naturel insoupçonné, elle fut plus tard doublée de la musique instruments à vent (la kena est la flûte

mais pour la musique. contemporaine bolivienne, celle qui droite à encoche, la zampoña la flûte de

commença à se former dans les tranchées Pan andine, la tarka un gros flageolet de

L’hermétisme paraît volontaire, tant il est de la guerre du Chaco, suivra un long et bois aux sonorités rauques) sont extrême. Comme si la Bolivie avait refusé tortueux chemin avant d’émerger de la extrêmement courants. révolution nationaliste de 1952 et d'arriver tout transit de notes étrangères depuis son indépendance, il y a deux siècles. Aucun à sa reconnaissance définitive dans les La Bolivie, ou quand le dépaysement peut titre international (encore moins s’il est années 1990. Cette dernière est devenue chanté en anglais) n’est audible sur les incontournable, même chez les aussi être musical. stations de radio, les chaînes hi-fi ou les adolescents les plus au fait de la mode. téléphones portables. Mon Ipod est une Pipi enclave occidentale au milieu d’un monde Si le football européen fait rêver les jeunes qui se refuse au partage. bolivianos, la musique anglo-saxone, elle, n’a aucune signification. Même les fans de Lady Gaga, les Black Eyed Peas, Rihanna? rap et de hip hop ne l’écoute qu’en Inconnus au bataillon. Les nouveaux tubes espagnol. En Bolivie, les grands tubes sont

ORISHAS ORISHAS ORISHAS ORISHAS ORISHAS

Orishas, groupe de cubains exilés , sur leur premier album l’illustre bien). Mais écouter sans hésitation en ces temps d’hiver ! fait une musique de fusion tel leur nom qui surtout, le timbre des voix s’affirme désigne les divinités de la santeria (culte latinoaméricain et les voix s’envolent sur syncrétique pratiqué à Cuba entre autres). des paroles aux thématiques bien cubaines Ils se rencontrent à Paris et signent leur (l’exil et l’émigration, la rue et l’amour..). premier disque A lo cubano en 1999. Ils mélangent sans complexes les sonorités Les paroles accrochent et entrainent, un latinos, rap mâtiné de r’n’b. Ce qu’on peut refrain en espagnol c’est toujours plus attendre de cubains en tant qu’occidentaux sexy ! Mais, les chansons prennent une dégrisés par le ciel hivernal cergyssois y est. autre dimension puisqu’elles se métissent Les percussions cubaines traditionnelles avec des rythmes hip hop et rap qui les sont présentes, si on en doute l’intro d’A lo rendent plus « actuelles ». Même le rap cubano est là pour nous rappeler; les français se représente dans la chanson trompettes apparaissent de temps en autre Represent dans leur album A lo cubano. comme un clin d’œil au Buena Vista club Pour ceux qui ne peuvent résister à « I (une de leurs chansons est un rap composé know you want me, you i want you », ils à partir de Chan chan de Compay Segundo) ont collaboré avec Pitbull sur leur chanson sans oublier un soupçon de salsa (Triunfo Quien te dijo. Une musique de genres à PE

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U.S.A U.S.A U.S.A U.S.A U.S.A

Viens danser le mia

M.I.A in boston

Exilé en milieu hostile, loin de toute culture, perdu dans La foule s’enflamme, les chansons se succèdent, et elle le nouveau monde, j’avais entraperçu mi septembre une lueur occupe de plus en plus la scène, escaladant les emplis, slammant d’espoir, la chance de réactiver mon cerveau : un concert de dans la foule tout en continuant à chanter, avant de prendre un M.I.A allait avoir lieu à Boston. Ni une, ni deux, j’achète ma break, de revenir avec un bouteille et un énorme sandwich (à vos place. références), qu’elle passe à un heureux du premier rang, de remettre le couvert avec un slam, de faire monter sur scène 20 Pendant les semaines suivantes, l’excitation et illuminés qui avaient préalablement jouer maladivement des l’impatience ont mis mes neurones en ébullition. Enfin, le jour coudes pour arriver au premier rang, d’affoler la sécurité, et ça fatidique est arrivé. J’ai déplacé mon auguste postérieur toujours avec ce son si spécial, ce superbe mélange de style jusqu'au centre ville de Boston (arrivé avec 3h d’avance, j’ai électro hip-hop pop ‘n’ roll qui porte toujours sa patte. Un XXXO même eu finalement le temps de me faire un ciné). Et la, l’heure diabolique retentit, suivi un peu plus tard d’un Born Free fatidique est arrivé : j’ai mis les pieds la sur les lieux de l’action. fantastique, et le show se clôture sur un resplendissant Paper Sorte d’immense boite baroque encore à moitié vide, je me suis Planes (comment, vous en voulez encore ? Mais c’est démodé un instant demandé si je ne m’était pas planté quelque part. J’ai pourtant !). revérifié. OK. Après une première partie de musique indé Hindi, enfin, on arrive à quelque chose. Une fille arrive sur scène : Malgré les basses crades, malgré les quelques membres du « salut, je suis la DJ de M.I.A, je vais un peu chauffer la salle public excités et pas très nets, malgré le fait que je ne suis venu avant qu’elle arrive ». Bon. Pourquoi pas. Surtout qu’elle sort un qu’avec un seul vaillant camarade, après une heure et demi de set endiablé pendant 40 minutes. concert, je suis extatique, heureux, je ne sais plus ce qui vient de m’arriver, bref, en un mot comme en cent, n’en déplaise à La salle est définitivement chauffée. Le public (composé l’académie française, je kif. Grave. Mais voilà, c’est finit, et comme majoritairement de minettes déjantées et de couples gays dopés toujours après les choses vraiment bien, il est difficile de aux stéroïdes, à se demander d’ou ils sortent tellement le redescendre. Alors on écrit un article pour essayer de se rappeler, Massachussetts est plutôt BCBG) est prêt à entrer en transe, la et faire durer. température est montée de 10° (Fahrenheit), la salle est enfin pratiquement remplie. M.I.A arrive sur scène entourée de son Yann groupe de danseurs / choristes, chantant avant même qu’on la voit, et c’est la que vraiment les choses commencent.

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LE SELEKTOR

Le meilleur du best // tout ce qui va te faire bouncer

Axel Pascal - Hocus Pocus Ratatat - Loudpipes Nietzsche - The Dandy Warhols Faux selektor Electro deluxe - Mr Freeze Marley - Danakil Noir Désir - Tostaky Gandhi - Patti Smith Noir Désir - A ton étoile Vrai selektor Jesus - Queen Ska P - Mestizaje Bénie Drumming Song - Florence + The Machine Feel - Marié Digby I Go I Go I Go - Wave Machines Bang Bang Bang - Mark Gold In The Air Of Summer - The Kings Of Ronson ft. Q-Tip Convenience About Her - Malcom McLaren Mescaline - Robert Francis Claire - Beanie Sigel & Jay-Z - Glock Nines (Ratatat remix) - Florence + the machine - My - Led Zeppelin - D'yer M'ker boy builds coffins - Cunninlynguists - 616 Rewind (feat. plein de monde, - YEASAYER - 2080 + Madder dont Tonedeff) Red - Etta James - A sunday kind of love

Clémence Aaron - Paul Kalkbrenner (GOULESQUE) Local girl (the shoes remix) - Adam Kesher Shashtilism - Gucci Vamp Gone - Harry Craze Pro Nails - Kid Sister (Rusko Rmx)

Gab Hendrix - 1983, a merman I should turn to be Elmore James - Dust my Blue Öyster Cult - Burning for you Broom Metallica - Astronomy Petrucciani - Chloé meets Miles Davis - Donna Lee Gershwin

Guillemette Cut Chemist - Thin Line Kid Cudi - All Along Caribou - After Hours Chapelier Fou - Inside Of You RJD2 - The Proxy

Julie Karaocake - It Doesn't Take A Whole Week Léo Ferré - Les Anarchistes The Rolling Stones - Doo Doo Doo Doo Doo Kisses - People Can Do The (Heartbreaker) Most Amazing Things Isabelle Antena - Camino del Sol Sexy sushi - Sex Appeal Lars and The Hands of Light - Me Me Me

Kim Edward sharpe and the magnetic zeros - Black water New order - Byzarre love The kills - Sour cherry triangle Deadmau5 - Strobe

Kim-my Justin Bieber - Baby Björk - Pagan Poetry (gronem) Lady Gaga - Alejandro Faux selektor Cassius - 1999 (Remix) Willy Denzey - Le Mur du Son Led Zeppelin - Tea for One Justin Bieber - Never let you go Nina Simone - Ne me quitte Vrai selektor Thierry Cham - Océan pas Martin se la - Mozart, Les Noces de Figaro : Non più Andrai (Acte - Rossini, le Barbier de Séville : pète 1) Una voce poco fa (Acte 1) - Puccini, Tosca : Vissi d'arte (Acte 2) - Haendel, Giulio Cesare : Se - Léo Délibes, Lakmé : Dôme épais le jasmin (Acte 1) pietà (Acte 2) - Wagner, Parsifal : Zum letzten liebesmahle (Acte 3)

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LE SELEKTOR

La suite encore meilleure

//Matthieu// // Hour of the Wolf - Adam Kesher // Stupid Spoiled Bitches (Beat (Adamshit) // Targa - Russ Chimes Torrent version) - Waxdolls // Blitz - Digitalism // Barbara Streisand - Duck Sauce

Nina The Go! Team - Keys to The City Theophilus London - Hum Nicolas Jaar - Love Teacher Drum The Black Keys - Never Give You Up Fiction - Big Things The Brian Jonestown Massacre - Wisdom

Pakkal - Vieux Farka Touré - Walaïdu - Arcade Fire - We used to - Rory Gallagher - Bad Penny Wait - Danger Mouse&Sparklehorse (ft Black Francis) - - Staff Benda Bilili - Je t'Aime Angel's Harp - David 'Honeyboy' Edwards - You Got to Roll

PE In the morning - Junior boys. Zebra - Beach house. Devil's haircut - Beck The ghost inside - Broken bells

Pete RJD2 - Smoke and Mirrors Little Dragon - My Step Ogris Debris - Miezekatze TTC - Sale Pute Sparklehorse fr Julian Casablancas - Little Girl Robine a Justice - Let There Be Light Gorillaz - The Sounder fini de Dhafer Youssef - Aya 1984 NWA - Fuck The Police doigter des Phoenix - Fences (Def Starr Remix) chameaux Chipmunk - She Likes (England '10) Pipi Fistful of Mercy - Fistful of Mercy Jamiroquai - White Knuckle Carl Barât - So long My Lover Ride The Jim Jones Revue - Shoot First Cee-lo Green - Satisfied

Romain Pretty Lights - Finally Moving - Filthy LMFAO - Yes Gorgeous Pete & Perquisite Philly - Mystery Repeats Bonobo - Recurring Yeasayer - 2080

Séverine Kid Loco - Pretty boy floyd Real Estate - Reservoir #3 Wanda Jackson - Cool love Kasabian - Last trip (In flight) Derek and the dominos - It's too lat

Simon Johnny Cash - Folsom prison blues Black keys - Next girl Alborosie - Kingston town Neil Young / Pearl Jam - Song At the Drive-in - Arc arsenal X Hot Water Music - Jack of all trades Suzon Alle Farben - Fühlen Peter Fox - Schwarz zu Blau Mr Scruff - Get a Move On Led Zeppelin – Tangerine Mano Negra - Peligro Mark Berube & the Patriotic Few - First We Take Manhattan (L. Cohen Cover)

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LE SELEKTOR

Et la tu bounce

Théo Jeru The Damaja – Me Or The Papes Ugly Duckling – Oh Yeah Bobby Gaynair & Earth, Roots & Water – Come Beastie Boys – Egg Raid On Together Mojo Gabor Szabo – Mizrab (Prefuse 73 Remix) Trentemoller – Vamp

Thibaud Alain Bashung - Gaby oh Gaby Coeur de Pirate - Comme des Marting Solveig & Dragonette - Hello enfants (Le Matos Andy Aaron - Seeds of Gold Carmichael) Gorillaz - On Melancholy Hill Rihanna - Only Girl (In the World) Victor Polygon Window - If It really is me Richard D. James – Fingerbib The Tuss - Rushup I Bank 12 Aphex Twin - Vordhosbn AFX - Hangdable Auto Bulb Caustic Window - Fantasia

Victoria Morcheeba - Blood like lemonade Benjamin Biolay - Jaloux de Miike Snow - Silvia tout Beck - Loser The Roots - The Fire Cee Lo Green - Fuck You The Avalanches - Frontier Psychiatrist *GUEST* Clock Opera - A piece of string Pam Hey Champ - Cold dust girl mubencore Darwin Deez - Constellations Black Rebel Motorcycle Club - Spread your love Dandy Warhols - Smoke it

Et tu n’oublies pas ER

1 AVRIL2011

LE FESTIVAL

1er AVRIL 2011 // 22h-7h // GLAZ’ART Depuis 15 ans, Glazart fait figure de lieu atypique dans la vie musicale parisienne. Au cœur de la création musicale contemporaine, la salle de concerts/clubbing poursuit le pari d’un lieu dédié à la découverte, à la diversité et à la pluridisciplinarité, en affichant de nouvelles ambitions d’ouverture et de complémentarité artistique.

Renaissance man (UK)(Kitsuné) http://www.myspace.com/renaissancemanmvsic StereoHeroes ( FR) // http://www.myspace.com/stereoheroes Spitzer ( FR) // http://spitzer.fr/ GRS Club (FR) // http://www.myspace.com/grsclub The Electronic Conspiracy (FR) // http://myspace.com/theelectronicconspiracy Tracasseurs (SW) // http://tracasseur.com/p/tracasseur-djs.html http://glazart.com/glazart-club-live-paris.html http://www.le-shamrock.com/

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