Lettres & Manuscrits Autographes
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Lettres & Manuscrits autographes - Salle des ventes Favart, jeudi 27 juin 2013 Experts Thierry BODIN , Les Autographes os Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art et pour les photographies (n 267B à E) Antoine ROMAND 45, rue de l’Abbé Grégoire - 75006 Paris 3, rue Crespin du Gast - 75011 Paris Tél. : + 33 (0)1 45 48 25 31 - Fax : + 33 (0)1 45 48 92 67 Tél. : +33 (0)6 07 14 40 49 [email protected] e-mail : [email protected] DIVISION DU CATALOGUE LITTÉRATURE ET ARTS Nos 1 à 171 HISTOIRE, SCIENCES ET VOYAGES Nos 172 à 401 Archives du maréchal DAVOUT 218 à 258 Archives du maréchal SUCHET 358 à 393 Abréviations : L.A.S. ou P.A.S. : lettre ou pièce autographe signée L.S. ou P.S. : lettre ou pièce signée (texte d’une autre main ou dactylographié) L.A. ou P.A. : lettre ou pièce autographe non signée JEUDI 27 JUIN 2013 à 14 heures Vente aux enchères publiques SALLE DES VENTES FAVART 3, rue Favart - 75002 Paris LETTRES ET MANUSCRITS AUTOGRAPHES Expert Thierry BODIN, Les Autographes Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art 45, rue de l’Abbé Grégoire - 75006 Paris Tél. : + 33 (0)1 45 48 25 31 - Fax : + 33 (0)1 45 48 92 67 [email protected] Exposition privée sur rendez-vous chez l’expert Expositions publiques à la Salle des Ventes Favart Mercredi 26 juin de 11 h à 18 h Jeudi 27 juin de 10 h à 12 h Téléphone pendant l’exposition : 01 53 40 77 10 Catalogue visible sur www.ader-paris.fr Enchérissez en direct sur www.drouotlive.com ADER, Société de Ventes Volontaires - Agrément 2002-448 - Sarl au capital de 7 500 euros 3, rue Favart 75002 Paris - Tél. : 01 53 40 77 10 - Fax : 01 53 40 77 20 - [email protected] N° siret : 450 500 707 000 28 - TVA Intracom. : FR 66 450 500 707 - www.ader-paris.fr 1 LITTÉRATURE ET ARTS 1. Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918). MANUSCRIT autographe signé, Van Dongen, [mars 1918] ; 4 pages petit in-fol. (30 x 12 cm) sur papier chamois, avec ratures et corrections (petits restes d’adhésif au dos des ff.). 10.000/12.000 BELLE ÉVOCATION DE L’ART DE VAN DONGEN À L’OCCASION D’UNE EXPOSITION DE SES ŒUVRES À LA GALERIE PAUL GUILLAUME (17-30 mars 1918). Ce manuscrit de premier jet, avec des ratures et corrections, a servi pour l’impression de l’article, qui a paru le 15 mars 1918 dans le n° 1 de la revue Les Arts à Paris, actualités critiques et littéraires des arts et de la curiosité, fondée par le galeriste Paul Guillaume, et dont Apollinaire fut le rédacteur des deux premiers numéros, avant sa mort le 9 novembre 1918, huit mois après cet article. [Apollinaire, Œuvres en prose complètes, Pléiade, t. II, p. 1404-1406.] Apollinaire livre ses impressions après une visite, un matin de février, à l’atelier de Van Dongen : « L’ardeur austère des arts contemporains a généralement banni tout ce qui entraîne le délire des sens. Aujourd’hui tout ce qui touche à la volupté s’entoure de grandeurs et de silence. Elle survit parmi les figures démesurées de Van Dongen aux couleurs soudaines et désespérées. Le flamboiement des yeux maquillés avive la nouveauté des jaunes et des roses, la pureté spirituelle des cobalts ou des outremers dégradés à l’infini, la passion prête à mourir des rouges éclatants. […] Ce coloriste a le premier tiré de l’éclairage électrique un éclat aigu et l’a ajouté aux nuances. Il en résulte une ivresse, un éblouissement, une vibration, et la couleur conservant une individualité extraordinaire, se pâme, s’exalte, plane, pâlit, s’évanouit sans que s’assombrisse jamais l’idée seule de l’ombre. […] Ce peintre n’exprime pas la vie en couleurs incandescentes, il la traduit toutefois avec une précision véhémente. Européen ou exotique à son gré Van Dongen a un sentiment personnel et violent de l’orientalisme. Cette peinture sent souvent l’opium et l’ambre. Les yeux immensément agrandis semblent les abîmes de la sensualité où la joie se confond avec la douleur »… Le vers « Luxe, calme et volupté » de L’Invitation au voyage de Baudelaire, pourrait lui servir de devise : « luxe effrayant qui ne va pas sans quelque barbarie septentrionale ; calme panique de l’heure ensoleillée de midi au cours des étés méridionaux ; volupté, enfin, une volupté de cristal. Dans certaines grandes toiles les couleurs se cabrent combinant une épouvante constituée par le flamboiement de grandes gemmes. Parfois une vague d’azur éblouissant essaye de lutter avec une chair pâle et de longs yeux battus. Une lumière bizarre naît de cette rencontre du ciel et du désir inassouvi »… Etc. 2 3 2. Louis ARAGON (1897-1982). MANUSCRIT autographe signé, D’un poème en cours d’écriture ; 8 pages in-4 (traces de scotch pour collage au 1er et aux deux derniers feuillets). 2.000/2.500 LONG POÈME SUR LE THÉÂTRE, INTÉGRÉ DANS THÉÂTRE/ROMAN (1974) dont il forme le chapitre « Je vais tuer Britannicus ». « L’ ACTEUR PARLE : L’Autre comment trouver le secret qu’il me cache Et pour m’anéantir quel geste commencer Quel mot de passe au seuil de l’homme dire Vous ne pouviez pas un peu faire attention Ce sont les déménageurs de colonnes qui Envahissent la scène Des Athlètes bleus semblant toujours chercher la place Au second acte où s’appuiera Junie »… Le monologue se termine par l’arrivée de l’acteur sur scène : « J’arrive je suis là Sentez ma présence et mon poids Je suis la peur et ne peux plus désobéir à ma démence Il n’y a pas de dernier métro qui tienne sous mes crocs Sous mon genou d’emploi du temps Entre mes mains Ni lendemain Lumière lumière lumière ». Reproductions page précédente 3. Antoine ARNAULD (1612-1694), prêtre et théologien, le grand Arnauld, chef de file des Jansénistes. MANUSCRIT autographe, [1661] ; 5 pages et quart in-4. 4.000/5.000 IMPORTANT MANUSCRIT POUR JUSTIFIER LA SIGNATURE PAR LES RELIGIEUSES DE PORT-ROYAL DU FAMEUX FORMULAIRE OU MANDEMENT DES GRANDS-VICAIRES DE PARIS, condamnant les propositions de JANSENIUS. Le manuscrit, de premier jet, présente de nombreuses ratures et corrections. [Œuvres, vol. 23, 1779, p. 107-111] Il rappelle le « nombre infini de calomnies » dont ont été victimes les religieuse de Port-Royal « depuis prez de 20 années », notamment « de leur reprocher d’estre ennemies des images, des chapelets, de l’eau benite, de l’invocation des Saints, de ne point communier ou ne le faire que tres rarement, et de se cacher aux yeux des hommes pair des communions feintes », et même dans des livres on les a accusées « d’estre Calvinistes fur le point de l’Eucharistie et de ne pas croire au mystre à la veneration duquel elles se sont particulierement consacrées, pour luy rendre jour et nuit des hommages continuels ». Et maintenant le nouveau prétexte qu’on prend pour les décrier est « la signature qu’elles ont faite pour satisfaire a l’ordonance de Mess. les G.V. », alors qu’elles pouvaient croire « que cette signature seroit le dernier sceau de leur justification, et qu’elle fermeroit la bouche à la mesdisance en luy ostant son dernier retranchement », alors qu’il n’y a « peut estre rien de plus edifiant dans l’Eglise, que la vertu, la piété, et la charité de ce monastere. Car que pouvoient elles faire de plus fort pour estoufer ces soupçons injurieux, que de rendre un tesmoignage aussy public et aussy autentique de la pureté de leur foy, et de leur eloignement de toutes les erreurs condamnées, que celuy qu’elles ont rendu par ces paroles de leur signature ». Et Arnauld prévoit de reproduire ici le texte de « la signature » (le formulaire). Il prend longuement la défense des religieuses, pour démontrer leur sincérité en signant ce texte. Et ce serait un péché mortel et un crime « que de pretendre sur de vains soupçons […] que ce que toute une communauté religieuse proteste touchant sa foy, n’est qu’un mensonge, et qu’elle est attachée aux erreurs mesmes qu’elle declare qu’elle deteste […] On ne peut donc douter avec la moindre couleur de la sincérité de ces filles. […] Il ny a donc plus aucune erreur dans la foy dont on les puisse accuser avec la moindre vraysemblance. Mais tout leffort de leurs ennemis est reduit a leur faire un crime, de ce qu’elles n’ont point parlé de JANSENIUS dans leur signature, et qu’elles se sont renfermées en ce qui regarde la foy ». Or elles n’ont point pris part à toutes les disputes, s’attachant à leur foi et à leur profession ; elles n’ont point lu les livres contestés, ne s’instruisant que des maximes de l’Évangile… Aussi, « lorsquon leur a présenté les Constitutions et le formulaire à signer elles n’ont peu croire qu’on leur demandast autre qu’un tesmoignage de leur foy et qu’on les voulust faire entrer en des questions qui les passent et qui ne les touchent en aucune sorte. Ainsy elles ont signé tous ces Actes et tout ce qui les pouvoit regarder, & elles ne se sont pas imaginées qu’on peust trouver mauvais qu’elles soient demeurées dans l’estat dans lequel Dieu les a mises, qui est un estat d’ignorance et de suspension d’esprit dans toutes les choses dont la connoissance leur est inutile […] II est donc clair qu’on ne peut rien reprendre avec justice dans la signature des Religieuses de P.R.