Comprendre L'extrême Droite
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L’Extrême droite en France et en Belgique « Ouvrage publié avec le soutien De l’Institut de sociologie Et du Laboratoire d’étude des partis politiques en Europe De l’Université libre de Bruxelles (ULB) » © Editions Complexe, 1998 ISBN : 2-87027-734-2 D/1638/1998/26 Sous la direction de Pascal Delwit, Jean-Michel De Waele et Andrea Rea L’Extrême droite en France et en Belgique Textes de Mateo Alaluf, Andrée-France Baduel, Jacques Billiet, Pascal Delwit, Jean-Michel De Waele, Stefan Fiers, Serge Govaert, Bart Maddens, Pierre Martin Pascal Perrineau, Andrea Rea, Jean-Philippe Roy, Marc Swyngedouw, Jean Viard, Bruno Villalba Interventions Editions Complexe SOMMAIRE Pascal DELWIT , Jean-Michel DE WAELE et Andrea REA Comprendre l’extrême droite…………………………………. 13 Pascal PERRINEAU Les étapes de l’implantation du Front national…………….. 29 Pascal DELWIT , Jean-Michel DE WAELE et Andrea R EA Les étapes de l’extrême droite en Belgique ……………….. 57 Jean-Philippe ROY Le programme économique et social du Front national en France ………………………………. 85 Mateo ALALUF L’émergence du Front national en Belgique est plus redevable aux circonstances qu’à son programme…. 101 Serge GOVAERT Le programme économique du Vlaams Blok ……………….. 119 Pierre MARTIN Qui vote pour le Front national français ?.......................... 133 PASCAL DELWIT Qui vote pour le Front national en Belgique ?...................... 167 7 Jacques B ILLIET Qui vote pour le Vlaams Blok ?........................................ 181 Bruno VILLALBA L’esquive. La gauche et la droite face au Front national .. 203 Pascal DELWIT et Jean-Michel DE WAELE Les partis politiques et la montée de l’extrême droite en Communauté française de Belgique……………………….. 227 Bart MADDENS et Stefaan F IERS Les partis flamands face au poids du Vlaams Blok…………. 247 Jean VIARD Dire l’extrême droite aux affaires. Toulon, Orange, Marignane et Vitrolles — France………… 267 Andrée-France B ADUEL Toulon sous la chape du Front …………………………….. 283 Marc SWYNGEDOUW Anvers : une ville à la portée du Vlaams Blok ?................ 291 8 LES AUTEURS Mateo ALALUF est professeur de sociologie à l’Université libre de Bruxelles (ULB). Il y préside l’Institut du travail. Il a notamment publié Le temps du labeur : formation, emploi et qualification en sociologie du travail , Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1986. Andrée-France BADUEL est écrivain, docteur en géographie et enseignante à Toulon depuis 1979. Elle a publié Des oiseaux pour Antigone, Paris, L’Harmattan, 1997, 1 e édition ; 1998, nouvelle édition avec préface de Lucie Aubrac. Jaak BILLIET est docteur en sciences sociales (1975). Il est professeur de méthodologie sociologique à la Katholieke Universiteit Leuven. Il est le promoteur Interuniversiteit steuntpunt politiek opinieonderzoek . Ses publications traitent surtout de méthodologie dans les recherches par enquêtes et des attitudes et des valeurs politiques. Il a obtenu la Chaire Francqui à la Vrije Universiteit Brussel (VUB) en 1993. Pascal DELWIT est maître de Conférences à l’Université libre de Bruxelles (ULB). Il y est co-directeur du Laboratoire d’étude des partis politiques en Europe (LEPPE). Il a publié Les partis socialistes et l’intégration européennes , Éditions de l’Université de Bruxelles, 1995. Il a édité avec Jean-Michel De Waele Les présidents répondent. Vers une recomposition du paysage politique en Belgique , Labor, 1998. 9 Jean-Michel DE WAELE est maître de Conférences à l’Université libre de Bruxelles (ULB). Il y est co-directeur du Laboratoire d’étude des partis politiques en Europe (LEPPE). Avec Pascal Delwit il a publié Ecolo. Les verts en politique , De Boeck, 1996 et Les partis politiques en Belgique , Éditions de l’Université de Bruxelles, 1997 (2 e édition). Stefaan FIERS est docteur en sciences sociales et assistant à la section de Politologie à la Katholieke Universiteit Leuven (KUL). Serge GOVAERT est administrateur au Centre de recherche et d’information socio-politiques (CRISP). Il est l’auteur de nombreuses contributions sur les partis et la vie politiques belges. Bart MADDENS est docteur en sciences sociales et assistant libre à la section de Politologie à la Katholieke Universiteit Leuven (KUL). Pierre MARTIN est politologue au Centre d’information des données socio-politiques (CIDSP)-CNRS de l’Institut d’études politiques de Grenoble. Il est notamment l’auteur de « Le vote Le Pen », Note de la Fondation Saint-Simon , n° 84, Octobre-novembre 1996. Pascal PERRINEAU est directeur du Centre d’étude de la vie politique française (CEVIPOF) de la Fondation nationale des sciences politiques à Paris. Il est l’auteur de Le symptôme Le Pen. Radiographie des électeurs du Front national , Fayard, 1997 et l’éditeur de nombreux ouvrages. Andrea REA est assistant au Centre de sociologie politique de l’Université libre de Bruxelles (ULB). Il y est coordinateur du Groupe d’étude sur l’ethnicité, le racisme les migrations et l’exclusion (GERME). Il a publié La société en miettes. Épreuves et enjeux de l’exclusion , Labor, 1997 et a édité Immigration et racisme en Europe , Complexe, 1998. Jean-Philippe ROY est Maître de conférences de science politique à l’Université François Rabelais de Tours. Directeur du groupe d’études des faits socio-politiques et de leur médiatisation et chercheur associé au CIDSP, il est responsable du groupe d’analyse et de recherche électorale à l’Association française de science politique. 10 Il est l’auteur de Le FN en Région Centre, 1984-1992 , Paris, L’Harmattan, 1993 et coauteur avec Michel Hastings de Villes en campagne, les élections municipales de 1995 en Région Centre , Tours, Éditions de la MSV, Tours, 1995. Marc SWYNGEDOUW est professeur associé à la Faculté des sciences politiques et sociales de la Katholieke Universiteit Brussel (KUB) et directeur de recherches à l’ Interuniversiteit steuntpunt politiek opinieonderzoek de la Katholieke Universiteit Leuven (KUL). Il est aussi chercheur invité au CEVIPOF à Paris. Jean VIARD est directeur de recherche CNRS au Centre d’étude de la vie politique française (CEVIPOF). Il a publié Pourquoi des travailleurs votent FN et comment les reconquérir, Seuil, 1997. Bruno VILLALBA est maître de Conférences de science politique à l’Université de Lille II. Il travaille au Centre de recherches administratives politiques et sociales (CRAPS) au CNRS-IFRÉSI. Avec Annie Laurent, il est l’éditeur de Les petits partis. De la petitesse en politique , L’Harmattan, 1998. Ses recherches actuelles portent sur l’écologie politique et les rapports entre le droit et les partis politiques. 11 Pascal DELWIT , Jean-Michel DE WAELE et Andrea REA COMPRENDRE L’EXTRÊME DROITE L’extrême droite en Europe : état des lieux La progression du vote d’extrême droite dans certains pays européens constitue autant un sujet d’inquiétude pour les défenseurs de la démocratie qu’un objet d’étude stimulant parce que révélateur des transformations politiques et idéologiques de certains systèmes politiques de cette fin de siècle. Tour à tour héritiers d’une histoire politique ayant marqué durablement et profondément l’histoire européenne du siècle et nouveaux perturbateurs des démocraties libérales affranchies des projets révolutionnaires communistes, les partis d’extrême droite brouillent les cadres d’analyses habituelles. Ils imposent une lecture renouvelée notamment des rapports entre la position sociale, l’affiliation politique, l’idéologie et l’organisation partisane. Bien sûr les formations d’extrême droite n’ont pas la même force organisationnelle et électorale dans tous les pays européens. Cela interdit de proposer une analyse univoque pour l’ensemble des États en Europe. Toutefois, il serait erroné de considérer que l’extrême droite est une spécificité française 1. L’enracinement du Front national au sein de l’échiquier politique français est le plus ancien et le plus puissant en Europe. Mais d’autres pays, en particulier la Belgique et plus récemment l’Autriche, connaissent aussi l’inclusion durable de partis d’extrême droite au sein de leur système politique. En France, comme le montre dans sa contribution Pascal Perrineau, l’essor du Front national débute avec les élections européennes 13 de 1984. Atteignant un score de 11,2%, Jean Marie Le Pen a réussi à sortir son parti de l’état groupusculaire dans lequel il se trouvait depuis sa création en 1972. A partir de cette date, la progression du Front national sera constante. Seul le système électoral lui interdit d’avoir une représentation à l’Assemblée nationale, sauf en 1986 où la gauche établit, à des fins stratégiques, un scrutin proportionnel. Néanmoins, l’absence du FN au sein de l’Assemblée nationale ne l’empêche pas de voir son influence progresser. Par ailleurs, le FN conquiert quatre mairies d’envergure en 1995 et 1996. La prégnance du clivage gauche-droite amène le Front national à jouer, comme cela a été le cas lors des élections régionales de 1998, le rôle d’arbitre. Il impose aux responsables de la droite classique qui désiraient se maintenir au pouvoir à passer sous ses fourches caudines. Ses performances électorales s’accompagnent de succès plus politiques tels que la légitimation des enjeux qu’il définit, particulièrement dans les termes qu’il formule ; notamment la reconnaissance d’une conception idéologique nationale-populiste. En Belgique, la percée électorale des partis d’extrême droite est légèrement plus tardive. Elle débute en 1988 et est d’emblée plus marquée en Flandre qu’en Wallonie ou à Bruxelles. Les partis d’extrême droite reproduisent le clivage linguistique et épousent les référents nationalistes propres à chacune des communautés linguistiques. Le Vlaams Blok trouve ses racines dans le nationalisme flamand et est indépendantiste tandis que le Front national est royaliste et unioniste. Les élections de 1991 marquent profondément les partis traditionnels suite à l’essor électoral du Vlaams Blok. Il triple son score et obtient 12 élus à la Chambre. Dans le même temps, le Front national belge décroche son premier élu. Cette progression des partis d’extrême droite se vérifie en 1994 lors des élections européennes et en 1995 à l’occasion des élections législatives.