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Revue semestrielle éditée par les Archives départementales de la

}\i'7/ DECEMBRE 1995

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION François BORDES

REDACTEUR EN CHEF Bernard REVIRIEGO Mémoire et oubli COMITÉ DE LECTURE François BORDES, Joëlle CHEVÉ, Michel COMBET, Patrick ESCLAFER de la RODE, Jacqueline FAURE, Bernard FOURl'JIOUX, Dominique GRAND COIN, Claude LACOM­ On prête à Paul Valéry cette définition de la BE, Bernard REVIRIEGO. culture: «La mitlwe, c'est ce qui reste quand on a tOltt oublié», Pour provoca­ trice qu'elle soit, cette approche du savoir ou de ce qu'on en doit retenir se REDACTION situe bien dans un courant de pensée qui fuit la pédanterie comme la peste. Jean BARDOULAT, François BORDES, Dans La vie de Rand, Chateaubriand fait le procès de la mémoire en affir­ Joëlle CHEVÉ, Claude DACHARRY, mant qu'elle est souvent la qualité de la sottise, qu'elle appartient généra­ Jacqueline FAURE, Bernard FOURl'JIOUX, Dominique GRAND COIN, Benoît lement aux esprits lourds, qu'elle rend plus pesants par le bagage dont elle PEDRETTI, Ghislaine RAMONAS, Bernard les surcharge. Non sans rajouter, in fine,' <,Et nécmmoim, sam la mémoire, que REVIRIEGO, Sylvain ROUX, Raymonde serions noliS h. SARLAT. TRAVAUX PHOTOGRAPHIQUES Sauver de l'oubli ce qui fut notre passé et prépa­ Denis BORDAS (arclier photographique des rer notre avenir, telle est l'ambition des Archives départementales. Cette Archives départementales) année verra la naissance de «Archives en Dordogne - Etudes et docu­ ments», publication de documents inédits et d'études historiques concer­ MAQUETTE, MISE EN PAGE nant notre département, ainsi que la création d'ateliers pédagogiques iti­ Thierry BOISVERT nérants au bénéfice du milieu scolaire. et Cathy PRELAND En dépit du caractère non thématique de ce PHOTOGRAVURE numéro, chacun verra bien que certains articles ou rubriques, sans liens Imprimerie apparents, nous renvoient tout naturellement à des préoccupations de IMPRESSION notre temps. Cette façon de procéder, d'indiquer des tendances générales Imprimerie Panlac s'apparente à la démarche des encyclopédistes, dont l'un des plus illustres ZAC Pare au Avenue Winston-Churchill représentants écrivait: «Ce n'est qm par la mémoire que nOlis sommes lm même 24661 Coulounieix-Chamiers iJzdividlt pottr les alttres et pONr nom mêmes. Il ne me reste peut-être pas à l'âge qm j'ai lme seule molémle dit COIPS qtte j'apportai en naissant». ABONNEMENTS Deux numéros par an : 70 F Je souhaite que François Bordes et toutes celles Prix à l"unité : 35 F et ceux qui le secondent trouvent dans ces propos un encouragement à Bulletin d'abonnement à l'intérieur de la l'action qu'ils mènent en Dordogne. revue. Diffusé par D.C.P. 9013 Pierre MERLHIOT Vice-président du Comeil général

ISSN 1241-2228 Dépôt légal à parution

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1 ___ ALAUNE

l'ordonnance du 4 octobre 1945, confirmée par la loi du 9 avril 1946, créait la «Sécurité sociale». C'est le 24 avril 1946 seulement que la Sécurité Sociale fait la Une dans la presse conservée dans notre Centre.

:niX!f:TTJ~S III D'npr(-Jj les d«n!wn rôllOO1gne~ 1\)<n dU H~ tr<;l \ln n~çJal(l .~o l'urd()1'.n4llc<> L'CS OCL'Ultes à, l'usurpation.. Au~ du~, dé<'èm4r(l lW4, d d~ti: SOi) eune llutorlt6 n'e1>t toMrnblc si mlllEru-Ù$ ct n:IWntlrll vrn!lIffil1mbl~~ elle n'cst,. pan l'ém:mutloll vrai!!" nH'J!t 3:m il .HO mllllm-Wi. l..l.'$ t~vall. La .séance de l'AMcmblée Constihl.an' lU mom(lu!. du voto de III volcrüô JlOllulaire. leuTl.l rutlr\<:n no« &f:I"looltl.! ~\)potte- dQ lu Con:JtltuUM. VoHl\ l'asplrntl(m profonde des rom d\> mllll.:!.:rtW à !lUX ll<\Uls. pr~~ :q ?Ir. Jacques DUCLOS est li la trib~ nl:\~'; do trmllllUeUts qui for. b) L <;PPII~~tlOU nux t"UV'tllliffilJ"JiI :'1. V!noont !A,URIO}'.. proolde. m<'ut la grulide 1URjQrltê du lieU- sal1U1t:3 airl"le:ONa dCll: dll'lpo..~Hh'w< du Ille frauçam. P~Q;kI~ tG\' Jl.UliCeptlblo;. d(l l'rodulro un Et qui S'-O[lpose l'lU t1J:ilrd (t d('ml il ~l,'ux ml!llu.rdg. tlluUOlmct t e) (,NI IrnvIVHt\.!f"rl !ml(!peh.:lnnlll :W. Tout d'abord tnus CN!..X qui h!(\r !W;1I\nt ellViron 6.5I)}J:IQo à. NU::I1~T u défendu sur le plan politl(JIH'. Il "nt œênllU'T 1\ li p. 100 1<) on~ ~bk III Extrait de ~6~S

2 A NNIVERSA IRE __

la loi du 5 brumaire an V (26 octobre 1796) créait les Archives dépar­ tementales. Nous vous proposons de commémorer cette date par une présentation de la collection Périgord de la Bibliothèque nationale.

Le fonds Périgord, conservé au dépar­ contrepartie, les acquis, dont nous bénéfi­ tement des manuscrits de la Bibliothèque cions, furent immenses. Et cet énorme travail nationale, se caractérise autant par son inté­ collectif, réalisé par des personnalités de pre­ rêt majeur pour l'histoire du Périgord que mier plan issues de l'abbaye de , par la relative désaffection que lui vouent les puis repris et développé par Pierre Lespine, chercheurs. Son éloignement géographique préfigure les grands travaux archéologiques est sans doute la raison majeure de cette ou historiques des grandes personnalités et

1 - Malgré le bien­ méconnaissance, mais il est vrai, par ailleurs, sociétés savantes du XIXe siècle. fondé de cette appe­ que sa taille imposante, sa densité, l'absence lation, nous retien­ de tout cadre de classement méthodique ou drons dans cet ar­ lagrange-Chancel III Portrait ticle l'appellation chronologique et de tables ou autres instru­ et Chevalier de Cablan de Lagrange- fonds Périgord, d'u­ ments de recherche accroissent cette mécon­ Les premiers apports sont dûs à Chancel. sage plus courant. naissance ou la réticence de certains à s'y A.D. 24, 8 Fi 76 Lagrange-Chancel, personnage bien connu", Portraits. 2 - ] oëlle Chevé pro­ investir. Pourtant il intéresse absolument pose une analyse du tous les aspects de l'histoire du Périgord et il mOUVCll1cnt, appelé parfois, à ton, <Œco• reste, pour tout dire, absolument incontour­ le historique de nable par les trésors, parfois insoupçonnés, Chancelade», dont l'abbaye fut le siège qu'il contient. au XVIIIe siècle Avant de détailler l'histoire et la consti­ «(De la sainteté aux tution de ce fonds, rappelons brièvement lumières l'abbaye de Chancelade, une qu'il se compose de copies ou d'extraits, sou­ exception à la vent annotés, d'actes manuscrits originaux règle ?», Lex crlhù:rr consultés dans les chartriers, au XVIII' siècle cllI Cercle. numéro spécial n° 3, sep­ et au début du XIX' siècle. De nombreux tembre 1993, p. 11- originaux ont disparu depuis et ces copies en 18. tiennent donc précieusement lieu. La collec­ 3 - Lescure (M. de), tion comprend aussi des chartes originales et Lex PbilijJfliq!leJ de L(/grtlllge-Ch(/}/cei offre, enfin, de nombreuses copies d'ouvrages (... ), édilioll jl/kMée imprimés, de moindre intérêt pour nous, car de mémoires j}()/(r serIJÎr souvent connus par ailleurs. ,1 /'bi.!'loire de L" GrclI/ge-C!Jclllœl et de SOll tell/jJs. Paris, 1858. [A.D. 24, A Historique 319), - Dujarric-Descombes Un rappel historique sur la façon (Albert), " Lagrange dont s'est constitué ce fonds sera utile pour Chancel ", Blliletili de en expliciter les grandes orientations. En 1" Société fI i.rloriqlle et /lrchéologiqllc d/! Péri­ effet, il est le fruit d'une succession de pro­ gord (5/-1/110). 1898, jets, chacun obéissant à une démarche diffé­ p.63-67. rente, héritant des recherches passées et y - Dujarric-Descombes (Albert), Lagrallge ajoutant, de façon cumulative, sa propre Cballcel. poèle péri­ marque. La conséquence en fut que l'histoire gO/lrdin. Périgueux, du Périgord, aboutissement logique de ces 1905. [A.D. 24, AA 2 289). travaux, n'a jamais été rédigée • Mais, en

3 qui débute une Histoire dtt Périgord, vers chanoine chanceladais, pour ce genre de 1734, pour «employer le loisir de ma solitude à recherches. Il travaille, dès les années 1756, écrire l'histoire de ma patrie» 4. Son amitié pour à un Mémoire sur l'utilité des histoires partiat­ Pierre-Joseph Chevalier de Cablan\ petit-fils lières des provinces et sur la manière de les écrire, de Joseph Chevalier, maire de Périgueux en qu'il présente à l'Académie Royale des 1678 puis en 1689, est tout aussi connue. belles-lettres, sciences et arts de Bordeaux, 12 Joseph de Cablan, le grand-père, rédigea dont il était correspondant, en 1759 • Il 4 - lvlémoire contre les une histoire de Périgueux en trois tomes assigne à son projet des objectifs beaucoup maire et colls/lls cie la 6 manuscrits , qui se voulait non seulement un plus vastes que ceux de Lagrange-Chancel et ville de Périg/le/(x, Sans dare, [A,O, 24, livre sur Périgueux, mais, plus largement, y développe une vision globale, hardie pour pp 129-3l sur le Périgord. Il avait mis à profit ses fonc­ l'époque, de l'histoire du Périgord qui s'ap­

5 - Bussière (J,F.), tions et utilisé le travail historique d'un de puiera, en particulier, sur un «reateil de Vile fillllille lIoble rÎ ses prédécesseurs, Jay d'Ataux, auteur d'une preuves», c'est-à-dire sur une collection de l'éjlOq/(e moderne, leJ Ott ï. copies d'actes originaux. Un article paru Chevalier, Maîtrise, Histoire chronique du Périgord (s,l n,d,), [A,D, 24, Joseph Chevalier souhaitait éditer dans la Gazette de du 30 avril 17 57 A 1747}. l'histoire du Périgord de son grand-père 8. Il annonce que «le sieur de Lagrange Chancel (.. ,J 6 - Ils sonr aujour­ est vraisemblable que les raisons profondes étoit st/r le point de faire imprimer son ouvrage, d'hui déposés à la qui inClterent Lagrange-Chancel et mais il a mt que le public recevroit encore avec Bibliorhèque muni­ cipale de Périgueux: Chevalier de Cablan à unir leurs efforts pour plus de plaisir cette histoire, si elle étoit continuée manuscrir 16 (r, 3) jeter les bases d'une histoire du Périgord jusqu'à nos jours. (... ) Les personnes qui pour­ er 127 (r, 1 er 2), répondent à des motivations moins candides, l'oient contribuer à l'exécution de ce projet sont Signalons que les Archives départe­ et beaucoup plus personnelles, que celles ini­ priées d'adresser leurs mémoires à Périgueux, au n1cntales détiennent tialement affichées par Lagrange-Chancel. sie!tr Baudeatt, chanoine régulier de un autre manuscrit 13. Le fonds Périgord ne doit de 258 folios, de ce En procès incessants avec la ville de Chancelade» lnême Chevalier de Périgueux les deux associés se trouvent un pourtant que peu d'éléments à Baudeau. Cablan, composé en protecteur puissant dans la personne du Celui-ci, décrit unanimement par ses grande partie d'ex­ traits du livre noir prince de Chalais. Et ils tentent de prouver contemporains comme un esprit particuliè­ de Périgueux, [A,O, que leur protecteur est un descendant des rement brillant, mais quelque peu intrigant, 24, Mss 114l anciens comtes de Périgord et que la ville de quitte Chancelade et ses chères études en 7 - Ce manuscrit est, Périgueux a usurpé les droits des comtes. De 1758 pour aller à Paris, puis en Pologne où, de nos jours, introu­ assez rapidement, il devient un des chefs de vable er il ne resre ce fait leur histoire s'arrête en 1399, date de de ce rravail que la confiscation du comté de Périgord par le file des physiocrates et des Economistes et 9 quelques fragments roi de France . un propagateur des idées nouvelles. copiés dans le fonds Périgord, Il semble Chevalier de Cablan meurt en 1751, que Prunis ait hérité alors que l'ouvrage n'est pas encore achevé. Leydet de ce document, (cf Lagrange-Chancel décède, à son tour, en correspondance de La succession sera pourtant assurée, 1758. Ce dernier, depuis son retour en Lespine fonds dès 1759, par un autre chanoine chancela­ Périgord, t. 71, folio Périgord, fréquentait régulièrement l'abbaye dais dont l'épitaphe dans l'église de 317), [A,D, 24, 1 voisine de Chancelade et l'abbé de celle-ci, Mi 272l Rouffiac 14 dresse un portrait flatteur : Gros de Beler, avec lequel il avait tissé, de «Gttillattme Vivien Leydet, prêtre, chanoine de 8 - Brouillon de cor­ longue date, des liens d'amitié. Labrousse de respondance de Saint-Augustin, très pieux, très savant, très digne Lagrange-Chancel, Beauregard, chanoine chanceladais, écrit, en enfant de Solminihac, né à Pons le 16 septembre [A,D, 24, 2 E 1759, dans son Ode sur la mort de Lagrange 1838/13-39l 1736, décédé le 12 mai 1776». Jouannet le Chancel: «Notre poète travaillait depuis long­ qualifie, dans le Calendrier des corps adminis­ 9 - Dossier de cor­ temps à une histoire du Périgord, avec le chevalier respondance entre le lO tratifs, judiciaires et militaires de la Dordogne de prince de Chalais er de Cablan , gentilhomme de sa province, plein de 1832 de «savant laborieux, d'antiquaire érudit, Chevalier de Cablan, connaissances et de lumières. La mort de cet ami et de bon observateur». Ce Calendrier de la [A,D 24, 2J 1121l son grand âge ne lui ont pas permis de continuer 12 - Bibliothèque Dordogne publie un «Mémoire pour servir à n1unicipale de Bor­ 10 - Précisons ici ce travail. Il a donné ses manttscrits aux chanoines deaux, manuscrit que, contrairement l'histoire des monnaies des provinces de 828-XXYII. réguliers de Chancelade» Il . à ce que peut laisser France», par Leydet. Celui-ci y donne, en croire l'orthographe préface, sa conception de l'histoire, qui nous 13 - Dossier Leydet, présente, Chevalier Baudeau [A,O, 24, 2 E est un patronyme et éclaire sur les orientations de ce fonds 1835/309-13l non un titre. L'amitié de Gros de Beler et l'autori­ Périgord: «L'histoire ne se borne pas à rapporter 14 - Commune de 11 - Riboulet (abbé), té bienveillante de son successeur, Jean­ les grands événements, qui n'ont souvent que le sté­ Rouffiac, canton de «L'abbaye de Chan­ Louis Penchenat, trouve un relais dans l'in­ rile avantage d'exciter l'admiration et l'étonne­ Pons, département celade", S, [{,lU" de la Charente­ 1882, p, 505, térêt manifesté par Nicolas Baudeau, autre ment des hommes,' elle cherche encore à leur donner Maritime.

4 des irzstructions plus tttiles et plm rapprochées de pllltôt que la gloire attachée à llJZe pareille entre­ leur sitt/ation ordinaire, en lwr faisant connaître prise, nous a fait accepter cette tâche avec plai­ nos ancêtres, par les détails de letlr vie privée, de sir» 16. Le voeu général évoqué se limite, le lettrs arts, de lettrs sciences, de leurs besoins et de plus souvent, au voeu particulier de leurs ressot/ms. Les connaissances économiques ne quelques familles nobles qui font appel au sont pas les moindres fruits de ces recherches cartulaire de Chancelade (qui comportait des pénibles. L'état passé des provinces, mieux connu titres des XIIe et XIIIe siècles) pour y relativement à l'agrimlture, aux mamt/actttres et retrouver trace de leurs ancêtres 17. Il était le al! commerce, les fautes qu'on JI a commises, les grand architecte de cette histoire du moyens qu'on a suivis pour les corriger, deviennent Périgord, qu'il aurait sans doute écrite si la pour nom des suppléments à l'exPérience, dont ceux mort ne l'avait cueilli à quarante ans. qui nom ont devancés dans des circomtances sem­ blables ont fait en quelque sorte tom les frais. Il est Bertin donc utile à nos contemporaim et à nos successsett1"S la dynamique propre à Lagrange­ de se former, d'après des preuves al!thentiqttes, lt1Ze A notion précise des prodttctio7ZS diverses qu'on a su Chancel, puis à celle de Baudeau et Leydet se retirer, avant nOliS, du même sol qtte nous ocmpo7ZS juxtapose celle de Bertin, que nous venons de citer. Cet ancien contrôleur général des altjoltrd'hlli» 15. De fait, Leydet a laissé une finances, devenu ministre de Louis XV puis production personnelle d'écrits sur les mathématiques ou la physique, sur l'histoire, de Louis XVI, est à l'origine de ce qui, au travers de mutations successives, est devenu la géologie, la géographie, les monnaies, l'histoire naturelle et littéraire de la province le département des manuscrits de la du Périgord. Dans une lettre adressée au Bibliothèque nationale. Qu'il s'agisse de ministre Bertin, qu'il cosigne avec Prunis, le questions de droit public, du procès des II1II Copie d'un francs fiefs de Périgueux ou des histoires acte et dessin du 15 juillet 1770, il précise encore : sceau appendu à provinciales, a fortiori celle de sa province l'acte, par Leydet. «Momeignem; le voeu général de cette province A.D. 24, Fonds nom sollicite depltis longtemps d'écrire l'histoire dit d'origine, aucun projet historique n'échap­ Périgord, t. 9, folio pait à la tutelle bienveillante de Bertin et de Mi 97]. 25 [1 Périgord, et le désir d'être tttiles à notre patrie, lH son collaborateur Moreau • Le projet des chanceladais ne pouvait donc que s'en trou­ ver facilité, tant il est vrai qu'une protection 15 - [A.D. 24, PO au plus haut sommet de l'Etat s'avérait 1/32}. indispensable pour accéder à certains fonds 16 - Delpit (Mar­ tial), «Notes sur les d'archives. travaux relatifs à l'histoire du Péri­ Prunis 19 gord au siècle der­ nier», S.H./J.H. 1885, P runis, chanceladais également, p. 451. devient le collaborateur de Leydet à partir de 17 - Citons, à titre d'exemple, les de­ 1769 environ, jusqu'à son propre départ mandes des Saint­ pour Paris vers 1774. L'abbé Penchenat Astier (A.D. 24, 2 J conserve les travaux de Leydet, après son 742) ou des Fou­ cauld de Lardimalie. décès en 177 6, dans l'intention de les confier [A.D. 24, 2 E à Prunis afin qu'il rédige l'histoire du 1822/27J. Périgord. La Révolution survient et Prunis 18 - Sur Bertin, voir fut, on le sait, le maître de cérémonie du la bibliographie donnée dans l'article grand brûlement d'archives de Périgueux en «A M. Bertin, les 1793. Mais il était trop intimement attaché archives reconnais­ à ces travaux historiques pour les vouer au santes», Je Revi­ riego (Bernard), feu expiatoire. Il les détient donc et, à la fin paru clans AféJJloire de de sa vie, vers 1811, souffrant d'un manque /t! Dordogne. nO l, déccmbre 1992, de ressources financières, il écrit une lettre pA-6. autobiographique au ministre de l'Intérieur 19 - Sadouillet­ dans laquelle il déclare vouloir vendre ses Perrin (Alberte), manuscrits : «Je puis enfin en faire hommage à «Joseph Prunis : une ma patrie puisqtte ma santé ne me permet pas d'en vocation alnbiguë», S.l-l./1.R, 1982, faire l'cdiment de ma gloire. Je propose aIt gOltVer- p. 119-150.

5 JZement la vente de ma collection historique, j'y suis forcé» 20. Ironie du sort, Lespine qui, depuis plusieurs années, tentait d'approcher ces fonds d'archives et se heurtait tantôt au bon, tantôt au mauvais vouloir de Prunis, devient indispensable par les nouvelles fonc­ tions qu'il acquiert 21 : «( .. .) Pour revenir aux travaux des chanceladais, je vous dirai qZte depuis 15 jours j'exploite à force les manuscrits de M. Prunis, il en a adressé 5 gros paquets au ministre de l'intérieur, qui les a envoyés à la bibliothèque, et c'est moi qui suis chargé de les mettre en ordre, de les examiner et d'en dresser un état. Jugez de la destinée des choses, et des événements de ce bas monde ... j'ai éProuvé autrefois des difficultés sans nombre pour obtenir la communication d'une por­ tion de ces paPiers, et aujourd'hui leur totalité sera confiée à ma garde, et leur propriétaire sera trop heureux que je m'en mêle et que je les fasse valoir autant qu'il sera possible, pour lui faire obtenir un traitement avantageux, qui sera calqué sur le pltiS ou moins d'importance qu'on y attachera. Vims êtes bien sûr que je les ferai mousser autant que je pourrai, quoiqu'ils soient dans un décotiStt et un désordre inconcevables. Il en manque même plu­ sieurs (... )>> 22.

Lespine23 Lespine, qui avait examiné de près, dans les années 1808 à 1810, les recueils détenus par Prunis percevait tout l'intérêt de ce travail, et il incita donc l'ex -chanceladais à se dessaisir de ses manuscrits. Il fit son pos­ sible pour que la négligence de celui-ci ne se traduise pas par la perte de documents irremplaçables (comme cela a été le cas, par chartes, de divers châteaux, de l'évêché de 20 - Fonds Périgord, exemple, pour l'Histoire du Périgord de Jay II Table chro­ t. 106, folio 73. d'Ataux, déjà cité, ou encore pour la deuxiè­ Périgueux ou du chapitre de Saint-Astier, nologique, dres­ [A.D. 24, 1 mi sée par Lespine, me partie des copies du cartulaire de par exemple. des actes copiés 326). Chancelade) . par Prunis dans 21 - Il devient garde les archives du Présentation château de la des manuscrits à la Grand ordonnateur de ce fonds, il en Roque. Bibliothèque impé­ est aussi devenu le grand continuateur par le La collection comporte 183 volumes A. O. 24, Fonds riale puis royale. legs qu'il fit de ses propres travaux. Périgord, t. 15, folio et environ 51 000 feuillets. 157 [1 Mi 158]. 22 - Dossier de cor­ L'essentiel de son oeuvre consiste en dossiers Les généralités que l'on peut énoncer respondance entre et notes généalogiques d'une inépuisable Pierre Lcspine et pour décrire ce fonds ne peuvent qu'en richesse. L'appellation de Fonds Lespine Wlgrin de Taillefer. appauvrir la portée, mais il n'est peut -être [A.D. 24, 2 J 778). donnée parfois, par extension, au fonds pas inutile d'en dresser un tableau succinct à 23 Dujarric­ Périgord marque ainsi le rôle capital qu'il 24 Descombes (Albert), Joua. l'intention de ceux qui le méconnaissent • L'abbé Lespùze (1757- Baudeau, Leydet et Prunis avaient 1831), Périgueux, Signalons ici les tables chronologiques, 1911. [A.D. 24, AA d'une aide très précieuse, que Lespine a dres­ totalement dépouillé les archives de Pau et 191). sées à partir des manuscrits de Leydet et de Nérac (relativement à l'histoire du comté - Esclafer de la Rode et des comtes de Périgord), celles du Trésor (Patrick), «Généa­ Prunis, insérées après les copies ou extraits. 24 - Ceux qui sou­ logistes périgour­ Leur ordre, et la belle écriture de Lespine, des chartes ou de la Chambre des comptes, haitenr l'aborder en détail peuvenr se dins», Mémoire de !a permettent de s'orienter facilement dans les les registres du Parlement de Bordeaux et de Dordoglle, n° 4, juin référer aux ouvrages 1994, p. 30-38. archives de Pau ou de Nérac, du trésor des Paris, les archives des évêchés, des chapitres cités en fin d'article.

6 25 - Ils s'appuient et des abbayes du Périgord (l'histoire ecclé­ Les travaux de Lespine occupent les en particulier sur les travaux de deux siastique est particulièrement riche), celles tomes 23 à 183. Relevons les cinq volumes autres chercheurs. des villes, en particulier celle de Périgueux et de correspondances qui lui sont adressées. Le premier est Jc:an­ de Bergerac, celles des châteaux et châtelle• Baptiste de la Curne Le fonds comprend aussi huit volumes de Sainte-Palaye nies. Mais toutes les villes du Périgord, en composés d'actes originaux classés thémati­ (1697 -1781), qui particulier les bastides, sont concernées. Les avait collecté nom­ quement ou chronologiquement, ainsi que bre de notices au archives du Vatican et celles de la Tour de huit autres volumes constitués de copies de cours de deux Londres n'ont pas échappé à leur appétit". chartes, classées par ordre chronologique. voyages en Italie, en Multiples sont les données sur l'histoire 1739 et 1749, Ct Comme nous l'avons déjà dit, beau­ générale du Périgord, nombreux les réalisé, par ailleurs, coup des documents copiés dans ce fonds ont un travail considé­ mélanges historiques et littéraires, les rable sur les trouba­ disparu et un dépouillement systématique mémoires militaires ou les chroniques histo­ dours. Le second est des volumes peut autoriser une reconstitu­ Louis de Brequigny riques (imprimés ou manuscrits). N'oublions (1714-1794) qui, pas non plus les recueils sur les troubadours, tion, le plus souvent partielle, des originaux. chargé en 1764 de Citons, à titre d'exemple, l'édition, à venir, copier en Angleterre les noms de lieux, les monnaies, les notes les documents rela­ biographiques, etc. du Livre noir de Périgueux ou du cartulaire tifs à la France en de Chancelade. Mais bien d'autres docu­ avait rapporté plus Les volumes consacrés à la généalogie de 70 noo copies ou (généalogies constituées ou notes généalo­ ments mériteraient d'être ainsi exhumés et extraits, conservés giques, pièces justificatives, etc., classées par remis en ordre. aujourd'hui, comme le fonds Périgord, au ordre alphabétique des noms) des familles département des périgourdines représentent 74 volumes. Difficultés n1anuscrits de la Les recherches de Leydet et Prunis sont Bibliothèque natio­ Les volumes sont, en général, formés nale, contenues dans les tomes 1 à 22. Ce premier de cahiers et de feuilles volantes contenant fonds contient des tables chronologiques II Dessin les transcriptions ou copies d'actes. Tous ces d'une des tours établies par Lespine. Les travaux de Leydet de la ville de alimentent aussi un certain nombre de éléments ont été reliés de façon à constituer Montravel détruite les volumes. Mais certaines pièces n'ont pas en 1622 par ordre volumes du fonds Lespine, et les tomes 92, de Louis XIII. été rangées à leur bonne place, et les redites A.D. 24, Fonds 93 et 94 renferment ses écrits. Périgord, t. 23, folio sont nombreuses ... La pagination, foliotée, 420 [1 Mi 181]. est souvent fantaisiste, quand elle n'est pas inexistante. Le tout peut donc donner une impression de désordre ... Lespine transcrivait sur ses cahiers, au fur et à mesure de son travail, les documents dont il prenait copie, des notes ou son jour­ nal. Signalons l'écriture très particulière de Leydet, dont seule la motivation du cher­ cheur permet de venir à bout... Ses notes, elles aussi classées les unes à la suite des autres, n'ont que trop rarement donné lieu à l'indexation qu'elles mériteraient. Nous avons déjà évoqué l'absence de table, d'ordre logique, de tout classement thématique ou chronologique.

Possibilités de consultation Les originaux sont conservés à la Bibliothèque nationale, mais les Archives départementales de la Dordogne possèdent un microfilm de la totalité du fonds, sauf des tomes 20, 21, 22,108,109, Ill, 112, 113, qui n'ont pas de rapport direct avec l'histoi­ re du Périgord. Le répertoire nO 82 des col-

7 lections microfilmées permet de trouver la - Bibliothèque nationale, Lauer (ph.), cote (1 Mi complément) de chaque volume Collections manuscrites st!r l'histoire des provinces du fonds Périgord. de France. Inventaire, t. 2, Périgord -Vexin, Paris, Leroux, 1911. [AD 24, US 73}. Aides à la recherche : Il s'agit là de l'ouvrage le plus complet bibliographie, tables pour aborder le fonds Périgord. Il détaille chaque volume et offre, en fin d'ouvrage, Un certain nombre d'auteurs se sont une table alphabétique générale. Parfois plus penchés sur ce fonds et en ont donné des précis, parfois moins, que celui de Bosredon. inventaires plus ou moins précis : L'ouvrage de ce dernier est, d'une façon - Delisle (Léopold), «Notice sur des générale, moins complet, mais il présente collections manuscrites C.. )>>, Bibliothèque de l'Ecole des chartes) 1871, t. XXXII, p. 271- l'avantage d'une mise en page beaucoup 274. plus claire et aérée que celui de Lauer; et il Présentation très succincte des donne également, comme le Cabinet histo­ volumes 1 à 114. riqtte, ou l'ouvrage de Roumejoux, les cotes anciennes (en sus des numéros des tomes et - Gourgues (Alexis de), Dictionnaire des numéros de folio). topographique du département de la Dordogne, La lecture du Lauer sera donc parfois Paris, Imprimerie nationale, 1873, utilement complétée par un coup d'oeil rapi­ p. LXXXI et LXXXII. «Collection de l'abbé de Lespine», relevé par Léopold Delisle. de sur le Bosredon. [A.D. 24, US 59}. Précisons que Lauer ne détaille pas les Présente une liste, très succincte égale­ fonds d'archives qui ont pu faire l'objet de ment, des volumes, avec mention de tables chronologiques de la part de Lespine, quelques folios, et uniquement pour les mais il référence ces tables dans les divers tomes 27 à 106. tomes. - Le Cabinet historique, revzte mensuelle En forme contenant (... J le catalogue général des manuscrits que renferment les bibliothèques publiques de Paris de conclusion ... (... J, t. III, 1857, p. 133-144, «Inventaire Comme le dit Hugues Chevalier dans sommaire des titres et papiers relatifs à l'his­ la présentation critique des sources de son toire du Périgord, recueillis par MM. Prunis travail 26: «On cherche dans cet amas de textes (le et Leydet». fonds Périgord) ce que l'on n'y trouve pas et l'on - Ce dernier inventaire est repris, et y trouve ce que l'on n'y cherche pas (... J. Qui veut largement corrigé en ce qui concerne l'or­ tenter tm travail substantiel sur le Périgord se thographe des noms propres, par Alfred de doit, avec patience et persévérance) de lire les 183 Roumejoux dans son Essai de bibliographie volumes (... J». Périgourdine, Sauveterre, librairie Chollet, 1882, p. 258-268. [A.D. 24, A 133}. Bibliographie complémentaire: Cet inventaire précise la cote de chaque dossier mais ne donne pas, hélas, le numéro des tomes et des folios cités. De plus - Barrière (Pierre), La vie intellectuelle en il ne concerne que le fonds Leydet-Prunis, Périgord. 1550-1800, Bordeaux, éditions soit les tomes 1 à 22. Delmas, 1936. [A.D. 24, A 148}.

- Bosredon (Philippe de), Inventaire - Dujarric-Descombes (Albert), «Recherches 26 - Chevalier (Hu­ sommaire de la collection Périgord à la gues), Villes et vil­ sur les historiens du Périgord au XVIIe /dges cllI Périgord orci­ Bibliothèque nationale, Périgueux, Imprimerie siècle», S.HA.P.) 1882, p. 67-76, 162-188, clentctl ctl! moyen âge, de la Dordogne, 1890 et SHAp' 1890, p. 80- Bordeaux, D.E.A., 257-293,371-412,464-497. 1982. 96, 152-167,233-252, 324-353, 398-414, 491-505. Bernard REVIRIEGO

8 LZI I---______ASSOCIATION __ ----II· 1" juillet 1901

Groupe de Recherches Historiques du (G.R.HI.N.).

Le 25 mai 1976, quelques amis, sous l'impulsion de M. l'abbé Bouet, décidaient de créer un groupe ouvert à tout.e personne s'intéressant à l'histoire locale. La recherche d'une meilleure connais­ sance de et de ses environs et la transmission de cette connaissance aux Nontronnais et au sympathisants etaient les deux premiers objectifs. C'est ainsi qu'est né le Groupe de Recherches Historique du Nontronnais, plus connu, en ces temps où le sigle est roi, sous le nom de G.R.HI.N. Son existence légale commence le 12 décembre 1977, sous la présidence de Mme Battut puis de Mme Clavaud. Vice-Président: M. Th. Mousnier !iii Jean L'association organise une réunion Bardoulat devant publique tous les 1er jeudi du mois, à 20h30, Secrétaire: M. Georges J ardry son auditoire lors d'une conférence. une promenade le 2ème dimanche de juillet, Secrétaire Adjoint: Mme Simone Mazière sur des sites ayant fait l'objet de communica­ Trésorier: M. René Herman tions, ou dans des châteaux non-ouverts au Trésorier Adjoint: M. Garen public. Membres du bureau : Mlle Massevy, Nous publions les «Chroniques Nontronnaises». Nous en sommes au nO 12. M. Affagard et M. Hervé Lapouge. Ces «Chroniques Nontronnaises», ainsi que nos archives, qui prennent de l'impor­ La cotisation est de 60.00 F par an et donne tance, sont entreposées et peuvent être droit à un compte-rendu mensuel de nos consultées à la Bibliothèque municipale de activités. Nontron. Nous participons également à diverses Siège social: mairie de Nontron. activités culturelles ayant trait à l'histoire : 24300 Nontron. année du patrimoine, bi-centenaire de la Révolution, expositions, réimpressions d'ou­ Nous saisissons l'occasion qui nous est don­ vrages historiques, etc. née pour lancer un appel à des conférenciers Notre association, ouverte à tous, désireux de s'associer à notre action. regroupe actuellement une centaine de membres. S'adresser à : Jean Bardoulat Composition du bureau: La Tricherie 24360 Piégut-Pluviers Président: M. Jean Bardoulat Tél. : 53.56.40.48. Vice-Président: M. Louis Le Cam Vice-Président: M. Marcel Belly Jean BARDOULAT

9 __ INÉDIT ______----l

le plus ancien plan des Archives: la collégiale de Saint-Astier.

Les archives judiciaires se montrent vages. Un procès-verbal de l'époque fournit souvent riches de trésors insoupçonnés, et d'ailleurs un complément utile à notre l'un d'entre eux est, sans aucun doute, le des­ document, détaillant, entre autres choses, les sin sommaire du plan de la collégiale de dommages causés aux meubles et statues de Saint-Astier que nous présentons ici. Datant la collégiale. C'est à l'occasion de ces com­ de 1671, il se révèle, en effet, comme le plus bats qu'un incendie, certainement provoqué ancien document graphique d'architecture par les canonnades qui endommagèrent éga­ que les Archives de la Dordogne conservent à lement ses murs, occasionna les dégâts les l ce jour . plus importants à l'intérieur de l'édifice. La raison de sa présence dans une liasse Vingt ans plus tard, Saint-Astier orga­ de procédures, pour étonnante qu'elle puisse nise donc l'expertise des bâtiments de la col­ paraître, n'en est cependant que très logique: légiale et y convoque les habitants, en requé­ ce document est, en effet, joint au procès-ver­ rant le premier avocat du présidial de bal de la visite de cette église, acte officiel de Périgueux de venir dresser le procès-verbal «police» - c'est -à-dire d'administration géné­ de visite. Pour ce faire, ce dernier s'adjoint rale et de sécurité publique - dressé devant le les services de deux architectes, dont l'un premier avocat du présidial de Périgueux, sur que l'on pourrait qualifier de «spécialisé»: il commission de l'intendant de Guyenne. Il s'agit de Mathurin Biziou, religieux de la était destiné à établir, grâce à la présence Compagnie de JésttS au collège de la present ville et d'experts, l'état exact des réparations à faire architette renommé. On connaît le rôle assez sur l'édifice, et à estimer le coût global de ces exceptionnel de ces Jésuites bâtisseurs, en travaux, afin que l'ensemble de la commu­ particulier à Périgueux où, entre 1603 et les 2 - Voir Moisy (P), nauté villageoise puisse prendre une décision années 1660, s'édifient un nouveau collège Les églises des jéslIÎtes de l'tlJlciellJle Assis- sur l'opportunité de la restauration et sur son et une chapelle. Initiés par le frère tt/nce de Frcmte, éventuelle participation au financement de Péraudeau, les travaux sont continués, dans Tome 1 Texte. l'opération. R0111e, I11St. hist. les années 1650 par les frères Lègereau et S.!., 1958, p. 104 Le procès-verbal en lui-même présente Biziou, ce dernier participant également de et p. 256; c'est dans façon suivie aux constructions du collège et les bâtiments de cet un incontestable intérêt, car nous suivons pas ancien collège des 2 à pas les experts-architectes à l'intérieur de la maison professe de Bordeaux • Jésuites, plusieurs comme à l'extérieur du bâtiment. Il nous Et c'est justement lui qui déclare, alors fois remaniés, de la Révolution à la fournit ainsi une véritable photographie de la que la visite détaillée venait à peine de com­ seconde guerre collégiale à l'issue d'une longue période de mencer, qtte pottr reconnoistre en detailh l'estat tTIondiale, gue s'ins­ troubles, pendant laquelle elle fut la victime present de totttes les parties de lad. esglise att talleront les Ar­ chives départenlcn­ des différents sièges que connut Saint-Astier. dedans et al! dehors, il estime necessaire d'en dres­ talcs, de 1954 à Sans parler de ceux qui émaillèrent la guerre ser le plant et la figure avec toutes ses proportions, 1991. Le document de Cent Ans et tuinèrent la ville en partie, à quoy il a offert de travailher presentement avec que nous décrivons prouve bien que nous mentionnerons les tragiques événe­ les at!tres espertz. Cela lui fut bien sûr accordé, Mathurin BizioLl ments de la Fronde qui furent à l'origine et, en mesme temps, lesd. espertz ont, en nostre pre­ était à cc 1110111(,l1t­ là à Périgueux, alors directe de la ruine de l'église. Prise en mai sence et des susnommés, toisé et mesttré tozltes les que P Moisy le 1652 par les troupes du capitaine Balthazar, dimantions de lad. esglise au dedans et att dehors 111cntionne à Bor­ la ville et ses principaux monuments furent d'icelle, et led. frère Biziot! en a dressé le plant et deaux pOUf les 1 - AD24, B 143- années 1663-1673, 32. l'objet de pillages et de dégradations sau- la figt!re qu'il a sottscript avec nozls et quy a esté date de sa ITIOrt.

10 remise à lZostre greffier pOlir estre attachée ait pre­ mais dont l'exploitation en parallèle du pro­ 5 Sur (Ct 0di(iœ, voir notamment: ROll 111 t'­ sent procès-verbailh. Malheureusement, le cès-verbal permettra aux historiens de l'art îoux (1\. de), d~a cnllé­ gialc de Saint-Astier", document graphique final, qui comportait de posséder un jalon précis et inestimable Il.S.II./I.I~. t. XXIII notamment les cotes et les lettres correspon­ dans l'histoire de ce superbe bâtiment qu'est (18%), p. 108-113 (avec une gravure de dant à l'emplacement des piliers, ne nous est la collégiale de Saint-Astier'. J dt' \'erncîlh) : Au­ dîcrne (abbé), NO/lcr! pas parvenu. Seul nous reste ce précieux hiJ/orÎqllr.' J/lr Ifl l'i/!e de brouillon, très ésotérique au premier abord, François BORDES Stlillt-/1J/;u: Nil église d fine allo'ulIle c/;apellr:. Périgueux, Dupont, 18·\ 1 ; Gardelles (J), /lq1/Îtaine gf)/!;iqllc, Paris, Picard, 1992, p. }:î2-J:Î5: «Sainr­ Astier. C()ilégi~dc Saint­ Astier»,

J

Il Plan de la collégiale de Saint­ Astier. 1671. A.D. 24, 8 143-32.

11 --A PROPOS D'UN TRÉSOR MONÉTAIRE ...

... découvert en forêt de Born à la fin du Moyen Age.

c.. teUanis de s· eglll'

61aRoye Juridiction de Juillac

I11III CMteI.5~d'uno_ • Eglise parolSS!M ItcdtllIJ II Plan de la ____ Chelnln PUbl~I"""'_, _, lttrantktJml forêt de Born à la 6. Village MII~Ium, rNmuml 2km 1 fin du Moyen Age. 1. Bom~e '====..... _,.;j •. Laboratoire de o Chapelle cartographie his­ o Fontaine torique de l'Uni­ _ Umltesde.tortt ~deCmographielllilorique~ versité de Bor­ Cf.'ll'lEO«IUSHJ(;()IJIS·Jtt\.l:!())iOEt'~.JOIl)FJ,Ll(IlI· deaux III. Dissimulée aux autorités locales discrétion avant d'être dénoncé par les «ouï durant trois années consécutives, cette dire» de son entourage. Ce trésor monétaire, découverte fortuite fut divulguée le 4 avril selon l'audition des témoins de l'informa­ 1498 par un ecclésiastique du bourg de tion, consistait en ttng plein paz! d'or et d'argent Génis, Jehan Fargat et plusieurs autres per­ contenant diverses espèces de monnaies, des sonnes, Jean de Furno dit Lussatt, Jean nobles et des esmtz royaulx, des ducats et autre or Bertrandi, Géraud Chabot et Géraud de à grant foison qui estoit vieux. SUPZ!O dit Bolego. Leurs dépositions respec­ Il serait vain, aujourd'hui, de prétendre tives devaient être enregistrées par le procu­ vouloir restituer ce butin dans son intégrali­ reur du vicomte de en sa juridiction té et d'identifier toutes ses composantes à de Génis(l). partir d'une déclaration aussi peu prolixe. Il est permis, néanmoins, de cerner au mieux la Ce butin anonyme enfoui dans Ztng chronologie de ce fonds monétaire par le boys faisant partie intégrante de l'ancienne biais de l'émission de ses différentes espèces forêt de Born fut tiré de sa cachette en l'an­ et de situer de manière approximative la née 1495(2). Lienna qui le déroba le remit à période au cours de laquelle ce trésor a été son époux Jehan Chapol de Roveyrol, alors caché. Les éléments les plus anciens de ce lot tenancier d'une exploitation paysanne monétaire sont, semble-t-il, les eswtz royattlx proche de l'étang de Born et du grant chemyn cités sans autre précision dans l'acte de dépo­ relianr Génis à Juillac. Celui-ci conserva sition. Il pourrait s'agir de cette première longtemps la trouvaille dans la plus grande monnaie d'or de la série royale française la

12 Philippe VI, roi de France. Ecu d'or (ou Ecu à la chaise) Philippe VI, roi de France. Ecu d'or (ou Ecu à la chaise) (Hoff., 3). Avers. (Hoff., 3). Revers. Coll. Musée du Périgord, L 1. Coll. Musée du Périgord, L 1. Photo Denis Bordas. Photo Denis Bordas.

Edouard III, roi d'Angleterre. Guyennois d'or (P.A. 2802). Charles VI, roi de France. Ecu d'or (ou Ecu à la couronne) Avers. (Hoff., 1). Avers. Coll. Musée du Périgord, 518 L. Coll. Musée du Périgord, 35 L. Photo Denis Bordas. Photo Denis Bordas.

13 plus accomplie dans sa définition esthétique, découverte de ce trésor, on 19nore, en l'écu de Saint-Louis. Toutefois, nous ne pou­ revanche, celle de sa dissimulation. vons exclure l'éventuelle présence de ses Toutefois, si l'on s'en réfère aux suggestions répliques dans les écus d'or de Philippe VI de la numismatique, ce lot monétaire n'a pu de Valois (1328) et d'Edouard III ; si tel était être dissimulé en forêt de Born qu'après le cas ce contenu monétaire revêtirait une 1360, c'est-à-dire au cours d'une longue certaine homogénéité chronologique. Au période de troubles pendant laquelle l'éphé­ milieu de ces écus royaux se mêlent égale­ mère équilibre devait être rompu : l'ordre ment des nobles et des ducats. La frappe du social semblait se décomposer dans la misère ducat d'or fut ordonnée par Charles VI le des campagnes et l'instabilité des prix, la Bien-Aimé et Charles VII, qui devinrent res­ rareté du numéraire paraissaient dominer pectivement roi de France à partir de 1380 l'économie du royaume. Sur le plan local, on et 1422. La mise en circulation du noble, enregistre les mêmes symptômes. En quant à elle, relève de l'initiative du roi témoigne, tout d'abord, cette plainte dépo­ d'Angleterre. Cette monnaie a été créée par sée en 1365 auprès du Pape Urbain V, par Edouard III à partir de 1360 et présente la l'abbé de Dalon. Récrimination par laquelle particularité d'avoir été frappée en l'abbé dénonçait le préjudice causé, à l'éco­ J Aquitainé ). nomie de son abbaye et de son terroir, par le La composition de ce trésor présente conflit armé qui opposait alors Capétiens et une similitude avec le contenu d'une décou­ Plantagenêts. La châtellenie de Moruscles, verte faite en 1873 par un cultivateur de ensuite, en raison de sa position stratégique, Beauregard-de-Terrasson dans lequel fut ne fut pas épargnée par les événements. dénombré un lot comparable de monnaies Placée en 1375 in fronteria du conflit franco­ d'or et d'argent datées des XIIIe et XIVe anglais elle devenait l'enjeu d'une âpre riva- siècles(4) . Ce trésor monétaire, camouflé sans doute à la hâte et dans l'espoir d'en reprendre possession en des temps plus clé­ ments constituait, à l'évidence, un numérai­ re de thésaurisation. En effet, la rareté de telles monnaies en milieu rural et, a fortiori} dans ce contexte forestier, leur conférait un fort pouvoir d'achat. Les monnaies en usage dans la châtellenie du lieu de la découverte, Moruscles, étaient, aux XIIIe-XIVe siècles, celles du vicomte de Limoges et, occasion­ nellement, celles du comte de Périgord, l'obole, le denier et le sou (appelé Barbarin) que l'on rencontre alors dans le paiement des redevances seigneuriales locales. Quant aux transactions importantes, elles mentionnent, au XIVe siècle, dans leurs actes écrits, le flo­ rin d'or (1360), la livre tournois (1369) et le franc d'or (1388)15). La découverte de ce trésor, liée au hasard, fut sans doute facilitée par des essar­ tages systématiques qui s'opérèrent après la guerre de Cent Ans en lisière des finages riverains de la forêt. Au cours de la seconde moitié du XVe siècle, les sols conquis jadis sur la forêt furent remis en culture et les manifestations de cette reprise économique s'accompagnèrent également de multiples délits forestiers dénoncés avec force en 1497- 1498 par les instances vicomtales 10cales(6). Si l'on connaît la date exacte de la

14 lité, comme le furent également le castrttllz de Born à l'un de ces capitaines gui se succédè­ Badefols d'Ans, la basticla de Chassaing et le rent à Moruscles et s'y sont maintenus, par­ castmm de . Son siège, point d'appui fois avec opportunisme, en dépit des change­ majeur de l'influence vicomtale sur cette ments d'obédience. C'est le cas, en particu­ marche frontière essentiellement forestière, lier, de Bertrand de Born1ol gue l'on voit suc­ fut convoité et assiégé de manière incessante cessivement à la solde du roi d'Angleterre en par les deux parties antagonistes évoguées. 1369-13 70 et à celle du parti adverse, en Les hostilités et la tournure des événements l' occurence la vicomtesse de Limoges, en feront gue se succéderont à Moruscles les 1375. représentants respectifs du roi d'Angleterre (en 1369-1370, avant 1406 et en 1420), et Au-delà de ce simple fait divers, de la du roi de France (en 1375, 1406 et après valeur intrinsègue de ce trésor, fort attirant 1420). Enfin, en 1373, alors gue le grand au demeurant mais impossible à évaluer et à chemin de Périgueux à Montignac est infes­ palper, c'est le contexte politico-économigue té d'Anglais et gue les communications sont sous-jacent de cette affaire gui lui confere rendues impossibles, des bandes de plus en l'aspect le plus intéressant: contexte militai­ plus nombreuses de brigands, profitant de la re, tout d'abord, gui expligue la dissimula­ confusion politigue, parcourent le Périgord tion de ce trésor, reconstruction économigue et rançonnent le pays, en 1375-1376, d'après guerre, ensuite, gui, par le biais des menant dans bien des cas leurs actions avec défrichements, facilite sa découverte. Le l'aval du maître du châteaun. Compte tenu choix de la cachette en forêt démontre com­ de ces données et des diverses péripéties bien le milieu naturel de la châtellenie de énoncées, on serait alors tenté d'attribuer Moruscles, en ces temps incertains, représen­ l'enfouissement de notre trésor en forêt de tait encore la garantie la plus sûre. La gran-

III Plan de la forêt de Born. 1626. Archives départe­ mentales du Maine­ et-Loire, 30 J liasse 35, n° 16.

15 de forêt de Born, en de telles circonstances, 5 - Grillon (Louis), Le cartzt/aire de l'abbaye de avait donc conservé tout son pouvoir d'at­ Dalon} D.E.S. d'histoire, Université de traction. Bordeaux III, 1962. [A.D. 24, A 1568 et A En outre, cette anecdote nous révèle la 1569} plus ancienne découverte de trésor monétai­ - Huet (Paul) et Saint-Saud (Arlot de), re faite dans la province. Généalogie de la maison de La Faye en Périgord} Bergerac, 1900, p. 44 et 46. [A.D. 24, A 181} Références 6 - Fournioux (Bernard), «La forêt de Born», B.S.H.A.P} t. CXXII, 1995, p. 77-106. 1 - Arch. dép. Pyrénées Atlantiques, E 730 - Fournioux (Bernard), «Sur un plan figuré (1498). de la fin du XVe siècle d'une forêt vicomtale 2 - La déposition faite parjohannes Bertrandi} en Périgord», Annales du Midi} t. 94, p. âgé de 40 ans, nous apporte une précision 197-207. sur le lieu de la découverte, indiquant que le 7 - Higounet Nadal (Arlette), Histoire du trésor aurait été découvert dans un bois rele­ Périgord} Toulouse, Privat, 1983. [A.D. 24, vant du mas de Cornut, «in quandam nemoris A 1330} mansi de Corntttz»} «in dicto nemore de - A.D. 24, CC n (1415-1416). Un texte Cornutz». A noter que Cornut fut le lieu nous informe qu'un banquet fut offert au d'implantation d'un prieuré attesté en 1497- seigneur de Colonges et à Guolfier de Saint­ 1498. Celui-ci se situait à proximité du che­ Hilaire qui avaient amené les otages remis min conduisant de Génis à Saint-Mesmin. par les Limousins pour la délivrance de 3 - Blanchet et Dieudonné, Manuel de nmnis­ Moruscles. matique Française} t. II, 1916, p. 119, p. 226, - Arch. Pyr. Atlantiques, E 631 (1373), p. 377. [A.D. 24, C ln} B.S.H.A.P} t. 42, p. 142. 4 - «Varia», Bulletin de la Société Historique et 8 - Voir Généalogie de la maison d} en Archéologique dtt Périgord (B.S.H.A.P)} t. l, Périgord} Limousin} Picardie et Vivarais} Niort, (1874), p. 144. Clouzot, 1898. [A.D. 24, A 203}

Pièce justificative

Extrait des dépositions faites par jean Fargat prêtre, jean Dufottr,jean Bertrand, Géraud Chabot de Génis à propos d'tm trésor découvert dans tm bois de la juridiction de Génis (Archives dépar­ tementales des Pyrénées Atlantiques, E 780, (1498). Nous avons retenu ici la seule déposition de Jean Fargat car elle est la plus complète et la plus précise.

Le lIlIe jo' davrillan mil IIlIcc lIlI XX dix huit Mess (ir)e jeha(n) Fargat prestre du lieu de Lacosta à p(résen)t demeurant au borg de janitz} eagé de tre(n)te ans Olt environ, tesmoing adjorné pardevant juré et interrogé par la partie du p(ro)cttre(tt)r de Monseigneur en la juridiction de GenÎtz dit et déppose que deca tmg moys derniè­ rement passé il a oy dire à GirOlt Chabot que Helias Chapol de Roveyrol avoit tué en une arbales­ te ttng otttor et ottSeatt en la forest de Monseigneur nommée de Born qui estoit au ny et amsi a oy dire a led(it) ... le d(it) qui parle à Lussau de Nepol (Nespoulx) filz de Guilhot qZte jehan de Roveyrol avoit dit attd(it) Lussau que Lienne femme de jehan Chapol de Roveyrol avoit apporté à sond(it) mari tmg plein pau dor et d!argent qui avoit trouvé en zmg boys qltest de la juridiction de Genitz et deca troys ans led(it) qui parle a vett des nobles et des esctttz royaltlx! dt/catz et autre or à grant foison qui estoit vieux entre les mains de lad(ite) Lienna et luy en a pesé et rien plus ne sœt.

Bernard FOURNIOUX

16 __ BIBLIOTHÈQUE _____--l

Cette rubrique a pour objet d'établir la liste des travaux universitaires déposés en 1995.

AICHOUBA (Arka) : table des matières: 7 p. - (A 1861) La société rurale d'après le! jltStiœ de paix dam deux cantom dl! département de la Dordogne .' DUFREIX (Michel) : Sarlett et Ribérac 1792-An VIII. Petire de la 7llusiq1te en Dordogne? Une réetlité Mémoire de maîtrise sous la direction de G. dam lm départementetl mral. Fournier, Université de Toulouse-Le- Mirail, Mémoire réalisé dans le cadre du module 1994-1995. - 93 p. + annexes: 12 p. (A d'activité de synthèse sous la direction de 1915). Mme Morel, Université Michel de Montaigne, Bordeaux III, 1995. - 44 p. (A ANDRIEUX (Nicolas) : 1914). Les Périgourdim alt bois .' histoire de la déliqltan­ ce forestière en Périgord etlt XVIIIe siècle. GIRY (Maryline) : Voir le compte-rendu de Joëlle Chevé ci­ Le b01zapetrtisme en Dordogne. 1848-1898. après. Travail d'étude et de recherche d'histoire contemporaine sous la direction de Bernard CHESNEAU (Laurence) : Lachaise et Jean-Claude Drouin, Université Let petite indmtrie sidémrgiqtte en Périgord al! Michel de Montaigne, Bordeaux III, 1993- XIXe siècle. L'exemple de «Let Cloftterie» etUX 1994. - 95 p. + annexes: 47 p. + sources Eyzies-de-Tayac. et bibliographie: 5 p. - (A 1824). Mémoire de licence d'histoire de l'art et archéologie, Université de Bordeaux III, GIRY (Maryline) : 1990. - 37 p. + annexes et bibliographie: Les maires de Brantôme au XIXe siècle. 16 p. (A 1912). Enquête sur les maires des chefs-lieux de DOUGNAC (Bernard) : canton du Sud-Ouest, Université de Sttzet1ZJze Letcore Olt «Le socialisme-femme». Bordeaux III, 1992-1993. - 39 p. (A 1827). Biographie 1875-1975. Travail d'étude et de recherche d'histoire JOUDINAUD (Luc) : contemporaine sous la direction de Sylvie Geclc/es, de Domme at/ monde. Guillaume, Université Michel de Montaigne, Mémoire pour le diplôme d'architecture de Bordeaux III, 1994. - 135 p. + annexes et Paris-Belleville sous la direction de Philippe documents : 32. - [Communication réser­ Duboy, Ecole d'architecture de Paris­ vée}. - (A 1856). Belleville, 1994. - 108 p. + annexes: 85 p. (A 1812). DUBASQUE (François) : Let politique mlturelle dit Comeil général de let LAMEYRE (Anne) : Dordogne (1982-1992). Le rctsement cles châtea1fx forts en Périgord SOllS let Travail d'étude et de recherche de maîtrise révoltttion. d'histoire contemporaine sous la direction de Mémoire de maîtrise d'histoire sous la direc­ André-Jean Tudesq, Université de Bordeaux tion de A.M. Cocula, Université de Bordeaux III, U.F.R. d'histoire, 1994. - 137 p. + III, 1991-1992. - 249 p. + bibliographie, annexes: 17 p. + chronologie, notice biblio­ table des matières et index : 14 p. - graphique, sources, table des illustrations et [Communication réservée}. (A 1923).

17 MALESKI (Nathalie) : Compte rendu Etudes d'archives notariales. Les minutes de deux notaires de Périgueux en 1770. ANDRIEUX (Nicolas) : Mémoire de maîtrise d'histoire sous la direc­ Les Périgourdins au bois : histoire de la délin­ tion de J. Pontet et A.M. Cocula, Université quance forestière en Périgord au XVIIIe siècle. Michel de Montaigne, Bordeaux III, 1994- Travail d'étude et de recherche dirigé par 1995. - 23 p. + annexes: 15 p. - (A 1922). Anne-Marie Cocula-Vaillières, Université Michel de Montaigne, Bordeaux III, 1990. MIGUEL (Laurence) : Tome 1 : 265 p. ; Tome 2 : présentation gra­ La garde nationale en Dordogne de 1789 à phique : 100 p. + bibliographie: Il p. - (A 1814. 1926/1 et 2). D.E.A. d'histoire moderne sous la direction de Jean-Paul Bertaud, Université de Paris l, La forêt tient en Périgord, peut-être 1990-1991. - 160 p. (A 1831). plus qu'ailleurs, une place primordiale dans l'espace naturel, dans l'organisation écono­ THOMAS (Muriel) : mique et sociale et, par conséquent, dans les Henri Labrotte (1880-1964). représentations mentales des populations Mémoire de maîtrise d'histoire contemporai­ sous l'Ancien Régime. Nombre de travaux ne sous la direction de Jean-Claude Drouin, Université Michel de Montaigne, Bordeaux ont été consacrés à cette "forêt obsédante". III, U.F.R. d'histoire, 1992-1993. - Tome 1 : Travaux géographiques, tentant de cerner 102 p. + sources: 7 p. ; Tome 2 : annexes: l'importance du massif forestier, sa composi­ 55 p. (A 1825/1et 2). tion, et son évolution, au gré des défriche­ ments ou des reconquêtes de la nature dans VACHIA (Florence) : les périodes de crises, à côté du maintien de Les églises médiévales du canton de Sigoulès. zones inexpugnables telles les forêts du Travail d'étude et de recherche en histoire de Nontronnais, de la Double, la forêt Barade l l'art et archéologie, option médiéval, sous la ou celle de Born . Travaux historiques, met­ direction de Jacques Lacoste, Université tant en évidence les liens nourriciers fonda­ Michel de Montaigne, Bordeaux III, 1994. - mentaux qui se sont tissés entre l'homme et Tome 1 : 136 p. + bibliographie: 12 p. ; la forêt, en particulier grâce au châtaignier. Tome 2 : illustrations: 186 p. (A 1834/1 et Travaux sur la proto-industrie moderne, 2). entièrement dépendante de l'exploitation forestière, ainsi les forges, les verreries ou la WEBER (Patrick) : viticulture. Maxence Bibié. Le droit et la politique. La mémoire de N. Andrieux, selon une Mémoire de maîtrise d'histoire sous la direc­ approche moins familière que les précé­ tian de Sylvie Guillaume et Bernard dentes, envisage la forêt comme un espace Lachaise, Université Michel de Montaigne, de droit ou de non-droit, à travers l'analyse Bordeaux III, 1993-1994. - 74 p. + d'une source juridique privilégiée et peu annexes: 25 p. + sources et bibliographie: connue, le fonds de la Maîtrise des Eaux et 7 p. (A 1823). Forêts de Guyenne déposé aux Archives Dominique GRANDCOIN départementales de la Gironde sous la cote 8B. La recherche de N. Andrieux est à repla­ cer dans un domaine déjà "défriché" par A.-M. Cocula, G. Pèdemay ou P Crémieu­ Alcan, et l'on peut regretter de prime abord qu'il ne l'ait pas située plus nettement dans 1 - Au XIX' siècle, la forêt occupe 22 % la problématique générale élaborée par ses de la surface totale devanciers. La description de la Maîtrise des du département de la Dotdogne, et, Eaux et Forêts, destinée à instruire et juger plus surprenant, elle les délits relatifs au domaine forestier, royal en teprésente 43 % aujourd'hui. Voir ou seigneurial, est un des aspects les plus Hùtoire dl! PérigO/yl. intéressants de ce travail. Cette institution, dit. A. Higounet­ Nadal, Toulouse, chichement installée au Palais de l'Ombrière Privat, 1983, p. 17.

18 à Bordeaux, se révèle, comme tant d'autres communautés villageoises. Plus convaincan­ administrations du XVIIIe siècle, d'une effi­ te est la démonstration de l'emprise de la cacité très relative. Personnel réduit, inamo­ bourgeoisie et de son intransigeance à vible du fait de la vénalité des charges et par­ l'égard de ses droits, réels ou usurpés. Nous fois corrompu, juridiction très étendue sommes plus réservés sur la terminologie (toute l'Aquitaine), difficultés des communi­ employée par N. Andrieux qualifiant cations, négligence des gardes locaux, collu­ d"'émancipés de la terre" les propriétaires sions des intérêts, solidarités villageoises ou terriens non-nobles, et, en particulier, les clientélismes, tout concourt à alourdir et à bourgeois, dont on connaît les patientes retarder singulièrement les procédures, mal­ stratégies d'accession dans le second ordre et gré de solides assises juridiques d'initiative la nature "féodale" de leur comportement royale. largement mise à jour lors de la crise révolu­ Mais, au-delà de l'institution, la lectu­ tionnaire. De même, vouloir définir un grou­ re des procès-verbaux, suppliques, décrets, pe social à partir de l'appellation de "sieur", auditions de témoins, confrontations et sen­ avatar de seigneur, utilisée indifféremment tences, permet de brosser un tableau des pour les bourgeois, les riches paysans, les relations de l'homme et de la forêt dans le curés, les militaires ou les officiers de justice, Périgord moderne. nous paraît singulier et peu opératoire pour Relations harmonieuses pour ceux qui la compréhension de la société d'Ancien en vivent, charbonniers, bùcherons, mais Régime. dont l'exploitation se révèle à long terme Les métayers et autres travailleurs de la dramatique pour la survie de la forêt. Les terre constituent, en revanche, le tableau vols de bùches et chapardages divers sur les très vivant d'une petite société rurale pour lieux d'abattage semblent bien dérisoires laquelle l'orée de la forêt est un monde comparés à cette réalité. Harmonie égale­ "hors-la-loi", dont l'appropriation collective ment entre le chasseur et la forêt giboyeuse. est un élément d'équilibre indispensable La chasse, privilège noble par excellence, est dans une économie de précarité. C'est alors l'expression d'un mode de vie, d'une culture toute une typologie de délits mineurs qui est aristocratique qui, à la fin du XVIIIe siècle, recensée, mais combien révélatrice de la vie reste le modèle social de référence. On est quotidienne de nos ancêtres et de la nature alors peu surpris, au gré des procès recensés de leurs préoccupations. Cela va du procès par N. Andrieux, de trouver, au premier pour l'ombre portée d'un arbre sur le champ plan des plaignants, les nobles eux-mêmes. du voisin, au délit de chasse, délit de pacage, S'il y a lieu de distinguer entre nobles rési­ coupe et vols de bois, incendies, etc. La des­ dant sur leurs terres et nobles "absentéistes" cription de ce monde, semble-t-il marginal, (ces derniers l'étaient d'ailleurs peut -être reflète toutes les préoccupations matérielles, moins que les résidents dans la défense de les tensions et les évolutions d'une société en leurs droits grâce à des moyens financiers pleine mutation dont les équilibres et les importants et à des régisseurs vigilants), solidarités anciennes vacillent, et qui ne peur peut-on parler d'un engourdissement de la rien espérer d'un système juridique noblesse dans la défense de ses privilèges sur archaïque et lacunaire. Les cahiers de la base des chiffres qui nous sont donnés? En doléances expriment avec force la revendica­ effet, ceux-ci ne prennent en compte que la tion du droit de chasse, du port d'armes et part relative des nobles dans les plaintes du libre usage des communaux. déposées: 95 % pour les délits de chasse en 1732, 71 % en 1783. Dans le même temps, Et l'on ne peut mieux conclure au la propriété foncière de la bourgeoisie s'est mémoire qu'en renvoyant le lecteur aux très notablement accrue, ce qui explique sa part belles pages de Jacquou le Croquant, bra­ croissante dans le volume des plaintes. Pour connier et incendiaire, pour lequel la forêt, autant, cela ne permet pas d'en déduire un au-delà de tout droit constitué, devient la désintérêt de la noblesse pour le respect de matrice symbolique de la révolte, le "foyer" ses privilèges, alors qu'on la trouve par de la contestation et l'ultime refuge des ailleurs si soucieuse de les défendre contre les opprimés au XIXe siècle. prétentions des curés, des bourgeois ou des Joëlle CREVÉ

19 --PALEOGRAPHIE------

Quelques éclaircissements pour lire.

- Les majuscules La lettrine E} importante par son volume, se décompose en deux parties : une grande courbe externe entourant une sinuosité (~' , ligne 1 ; tracé identique pour le E) ligne 4. Dans la ligne 2, le E est différen~ ~ le scribe ne relève pas sa plume et la boucle inter­ ne a>Ct,Dche le t suivant: c'est le E majuscule du XVIIe siècle. 1: ~ interposition} ligne 2 : attaque importante très bouclée, même majuscule pour}, ligne 9 :Jehan. S: ~ Samuel} ligne 4, bien bouclé c'est le tracé du XVIe siècle. Dans scindic} ligne 1, la graphie est moins soignée. V: pCv ligne 7, ]/étt: grande haste d'attaque pour accentuer, peut-être, l'importance de ce qui suit.

- Les minuscules sont très lisibles, les jambages n'étant pas aplatis. e} en deux parties ~ bien bouclé sauf en finale. s : final, reste archaïque 'Ï... ; à l'intérieur du mot c'est une «canne» ; la crosse se ligature avec la lettre suivante ospital} ligne 1, Marsa(~ ligne 5. 1', peu roulé sauf dans le groupe el' k verbal, ligne 7. h} descend au-dessous de la ligne pour accrocher la lettre suivante: 1r ,alilthorité} ligne 4, deffailhant} ligne 5. 4,;

20 1 Entre le scindic cles poltvres de l'ospital de la présent 2 ville, demandettr en criées et intelpositioJl de decret d'une 3 part

4 Et Samttel lVIenottrs 0 l'altlthorité de lVlartial 5 ivlarsac, son mratem; de/fandeltr et de/failhant 6 d'at!ltre

7 Veit le proces, proces verbal de sayzie et criées

8 en dacte en son commancemaJZt cll! q/tatorziesme oaobre 9 mil cinq cens quatre vingtz six /clict parJehan

10 Sauliere sergent royal, testelllant de JctlZe Dt!dJaim,

11 damoyselle, en vertu dl/quel lesdites sayzie et criées ont

12 esté faictes dl! vingt troyziesme de janvyer 13 mil cinq cens ql!atre vingtz det/lx, signé de Ladvergne

A.D. 24, B 103/77

- Les abréviations: Peu nombreuses dans ce fragment de texte. Contraction: pm, ligne l, la plume ne se relève pas pour tracer le signe abréviatif qui se ligature avec la lettre qui finit le,mot. C'est la même méthode employée dans intelpositio1Z, ligne 2 :;: ou sergmt, ligne 10, ~. Suspension: le mot n'est pas écrit dans sa totalité: de/fandem; ligne 5 ')B;ff-"',")~. Un trait plongeant au-dessous de la ligne après le d indique l'abréviation, lesdites, ligne'i 1. Ligne 2 : demalldem: l'abréviation est sévère. Le mot se limite au cl initial plongeant et à l' r final.

- Les signes particuliers (notes tironiennes) :

commancema1lt, ligne 8, c'est l'abréviation con - ou corn. quel: duquel ligne Il. pro: procès ligne 7.

- L'orthographe. C'est la relation d'une décision de la cour présidiale. La graphie est soignée et l'orthographe assez respectée. Notons les formes archaïques: pouvres pour pauvres, ospital sans h, a/lltre, aulthorité, sayzie, damoyselle, testemaJZt. La consonne f doublée dans de/fandet!1' et de/failhant. Raymonde SARLA T

21 --LES ARCHIVES) UN MÉTIER) UNE VOCATION--

Archiviste? Vous avez dit archiviste?

Quelle image genere encore ce ploitation des documents écrits ou figurés métier chez trop de nos contemporains? Un pouvant servir à la connaissance de l'histoire petit bonhomme fort avancé en âge, savant nationale. Ses enseignements originaux per­ barbichu, un grimoire sous le bras et cette mettent l'érude des sources historiques : apparence poussiéreuse qui fascine quelques paléographie et philologie romane le dispu­ uns et rebute tous les autres. Cette vision, tent à la diplomatique, à l'archivistique, à déjà caricaturale pour le siècle dernier, est l'histoire du droit et des institutions, à l'his­ devenue aujourd'hui un non-sens total. Les toire des lettres médiévales et du livre Archives sont, d'abord et avant tour, une moderne, à l'archéologie, à l'histoire de l'art vocation originale, à la portée de tous les et de la photographie, aux statistiques, à l'in­ passionnés qui croient en l'histoire de notre formatique et aux sciences de l'information. II1II Au pays. Cette vocation peu commune se décli­ Le concours d'entrée (niveau baccalau­ temps de la place ne autour du triptyque suivant : conserver, réat plus deux années de classes prépara- Hoche ... restaurer et commumquer. Conserver les archives, c'est, à la fois, sauvegarder les traces d'un passé plus ou moins lointain, mais aussi préparer, au tra­ vers des archives contemporaines (des parti­ culiers ou des collectivités publiques) la matière historique de demain. Il faut proté­ ger de l'arbitraire ou des destructions abu­ sives les collections publiques ou privées. Restaurer, c'est réhabiliter tout docu­ ment, quelle que soit sa forme, son âge ou son support (parchemin, papier, bande magnétique, photographies, CD-ROM, etc.) afin d'en garantir la permanence. Communiquer, c'est diffuser ce patri­ moine, le rendre vivant au travers des séances de travail sur les documents, le mettre en valeur dans des expositions ou des manifestations culturelles de tous ordres. Cette vocation peut se transformer en un métier peu ordinaire qui nécessite une formation spécifique. L'Ecole des Chartes demeure la filière traditionnelle la plus prestigieuse. Créée par Louis XVIII en 1821 et installée rue de la Sorbonne, elle dépend aujourd'hui du Ministère de l'Education nationale, de l'en­ seignement supérieur et de la recherche. Elle a pour objet l'explication et l'ex-

22 1'" année

o Janvier o Fin janvier Fin mars 0 Fin juillet Oi\oût OSeptembre 0 Fin décembre Slageen Accueil Enseignements généraux 1 Stage patrimonial administralion culturelle - Module "Institutions et de spécialité 1 droit administratif général et patrimonial" : 80 h. . Module "Méthodes et techniques de l'informanon" : 80h. -Module "Patrimoine et diffusion culturelle" : 50 h. ·le séminaire pratique: 30 h. . Module "Économie du patrimoine" : 30 h. . Module "Gesnon publique" : 20h. Voyage d'études en région (3

Travaux de recherche 2' année

o Janvier o Février o Fin mai 0 Juin o Juillet

Stage Mission à Affectation Enseignements généraux 1 i ury 1 patrimonial Module "Traitement, de l'étranger (Deuxième partie dons 1analyse, conservation, sortie une autre spécialité) restauration du patrimoine" : 170 h . . Module "Construcnon et aménagement des oonments patrimoniaux" : 40 h. Module Hgestion sociole1! : 30 h)

Travaux de recherche

Calendrier général de la formation initiale toires) comporte deux options axées, l'une, (cursus universitaire, articles, communica­ sur l'histoire médiévale et moderne et le tions) des conservateurs stagiaires. latin, l'autre sur l'histoire moderne et Cette formation de qualité est couron­ contemporaine et les langues vivantes. La née par l'entrée dans le corps des scolarité y dure trois années et y est sanc­ "Conservateurs du patrimoine", titre géné­ tionnée par le dépôt d'une thèse détermi­ rique porté par l'ensemble des conservateurs nant l'obtention du diplôme d'archiviste d'Etat depuis 1994, quelle que soit leur spé­ paléographe. cialité (archéologie, archives, bibliothèques Depuis 1990, les étudiants issus de du patrimoine, inventaire général, monu­ l'Ecole des Chartes sont, de surcroît, tenus ments historiques, musées). de poursuivre une scolarité complémentaire Enfin, l'Ecole du patrimoine s'est vu de 18 mois au sein de l'Ecole nationale du confier, depuis 1992, la formation des patrimoine (E.N.P.). conservateurs territoriaux du patrimoine Ouverte aux chartistes dans le cadre (archives des villes ou des régions), dont ceux d'un concours aménagé, l'E.N.P. a pour de la ville de Paris. objectif, comme école d'application, d'ap­ L'une des évolutions récentes réside, en porter un complément scientifique mais sur­ outre, dans la création, à côté de l'Ecole des tout, d'offrir une formation administrative Chartes et de l'Ecole nationale du patrimoi­ (gestion juridique, financière et sociale) aux ne, de filières spécialisées en archives dans les futurs conservateurs d'archives. La scolarité, universités. Celle d'Angers s'est dotée depuis en panachant modules d'enseignement et peu (septembre 1993) d'une filière archives stages d'application, permet de développer comportant une licence d'histoire une pédagogie active et de mettre en œuvre "Documentation-archives", une maîtrise une formation professionnelle performante d'histoire option "Archives" et un DESS (cf. tableau ci-dessous). Cet enseignement "Histoire et met1ers des archives". alterné et modulaire tente de s'harmoniser L'U niversité de Mulhouse propose égale­ au mieux avec les recherches personnelles ment un cursus en archivistique, davantage

23 etc.). L'Etat, de loin le premier employeur des archivistes, offre un éventail de carrières au sein des ministères de la Défense, des Affaires étrangères ou de la Culture : le conservateur aux Archives de France pourra être affecté dans des établissements aussi divers que les Archives nationales, le centre des Archives contemporaines à Fontai­ nebleau, les Archives du monde du travail à Roubaix, ou, encore, les Archives de l'Outremer à Aix-en-Provence. Le conserva­ teur en mission des Archives de France auprès du ministère de l'Education nationa­ le, par exemple, sera chargé de la conserva­ tion de l'ensemble des documents courants produits en direct par ce ministère. S'il est nommé à la tête des Archives départementales, le directeur deviendra, en tourné vers les archives de collectivités ou quelque sorte, chef d'entreprise d'une d'entreprises, avec une licence et une maîtri• "P.M.E. publique", dont il assurera la gestion se "Métiers de la culture, des archives et de scientifique, administrative et financière. Il la documentation pour les collectivités terri­ sera chargé de la conservation des archives toriales" (MECADOCTE), ainsi qu'un DESS du Conseil général comme de celles des ser­ "Techniques d'archives et de documenta­ vices déconcentrés de l'Etat dans le départe­ tion". ment. Toutes ces formations conduisent à un L'archiviste offre donc des visages mul­ métier et à des débouchés multiples. Les tiples et une image très éloignée de celle archives se déclinent suivant divers types de qu'on lui accorde parfois. Cadre solidement fonctions et de responsabilités, mises au ser­ formé, l'archiviste est aujourd'hui un admi­ vice d'employeurs différents: Etat, collecti­ nistrateur autant qu'un scientifique, un vités territoriales (région, département, homme ou une femme de terrain, le gardien ville), entreprises privées ou semi-publiques attentif de la mémoire du temps. (S.N.C.F., R.A.T.P., Total, Rhône-Poulenc, Benoît PEDRETTI

Liste des Archivistes de la Dordogne PRUNIS Joseph, 3 déc. 1790 - an VI. POINTE Noël, an VI - 25 vend. an IX. LESPINE Pierre, déc. 1805 - avril 1807. LUGUET, 1807-1824. PICON, 1825-1854. Archivistes paléographes (loi du 10 mai 1838) DESSALLES Jean-Léon, 1er janv. 1855 - 31 déc. 1866. VILLEPELET Ferdinand, 8 avril 1867 - 31 déc. 1906. DUMAS Auguste, 1er janv. 1907 - déc. 1910. LAVERGNE Géraud, 29 mars 1911 - 3 janv. 1922, puis 1er avril 1922 - 8 janv. 1935. DUBOSCQ Guy, 9 janv. 1935 - 6 avril 1937. GIGOT Jean-Gabriel, 6 avril 1937 - août 1939. WAQUET Henri, 30 mai 1942 - 1er nov. 1944. LAVERGNE Géraud, 1er fév. 1945 - 30 juin 1949 (chargé du contôle). BECQUART Noël, 1er juillet 1949 - 31 juillet 1984. MAROUSEAU Pascale, 1er août 1984 - 31 mai 1990.

BORDES François, depuis le 1cr juin 1990.

24 __SONOTHÈQUE _____---l

En voiture!

Nous sommes dans les années 1930. soixante années de progrès techniques, tech­ La gare de Bergerac fourmille de voyageurs. nologiques, d'évolution du savoir-faire. Le train à destination de Bordeaux va partir Aujourd'hui, le T.G.V fonce à plus de 300 quai 1. Fermez les portières ! Attention au kilomètres/heure mais on ferme aussi les départ ! M. Faurel, le mécanicien de la loco­ petites lignes. Comment comprendre ce qui motive, actionne le sifflet et desserre les se passe actuellement sans se plonger dans le freins. La cheminée crache une épaisse passé, même récent ? Le témoignage oral fumée, le convoi s'ébranle péniblement ... permet de mesurer le temps écoulé, de sentir Autres temps, autres moeurs. 12 cette inéluctable transformation de la socié­ octobre 1995, 6 heures 51, gare de Bergerac. té. Je composte rapidement mon billet, le poin­ Nous vous proposons un extrait de l'en­ l çonneur a disparu depuis longtemps. Je tretien avec M. Faurel, ancien cheminot . A monte dans le train direction Bordeaux. sa lecture, on cerne plus facilement la diffé­ Arrivé à 8 heures 08, je prends le T.G.V pour rence qui existe entre l'activité d'un mécani­ Paris à 8 heures 23. Trois heures plus tard, je cien de l'entre-deux-guerres et celle d'un suis au coeur de la capitale ... conducteur de T.G.V aujourd'hui. Que s'est-il passé ? Tout simplement Sylvain ROUX

• Déraillement d'un train. Les circonstances de l'accident pho­ tographié nous sont inconnues, aussi lançons nous un appel aux lec­ teurs susceptibles de nous apporter des informations. A.D. 24, 5 Fi Périgord 1.

25 Jacques Combalier : VoUS êtes cheminot retrai­ y aller. Tandis que si vous faites lm train de voya­ té, en q1loi comistait votre travail ? gettrs, il VOltS faut tlne hettre pOlir y aller. VoltS avez M. Faurel :j'étais mécanicien de r01lte. une coupure en attendant l'heure de départ d'tm train qtti revenait à Bergerac. J. C. : ça comistait en quoi ? J.c. : C'était tm travail assez pénible ... M. F. : ça consiste à mener tme locomotive pOlir conduire lm train. M.F. :Je VOltS disais quand j'ai débuté à Saint­ Sttlpice-Lattrière, c'était tm peft plm Pénible qtte là, J. C. : Comment avez-voltS débuté dam votre parce que j'ai eu fait le Bordealtx-Genève, puisque métier? VOtlS êtes de Bordeaux, et le Bordeaux-Milan. On M. F. : j'ai débltté en 1930 à Saint-Sttlpice­ allait de Saint-Sttlpice-Lattrière à Gannat, il fal­ Laltrière à mon retour de régiment. Alors, j'étais lait faire brûler entre 8 et 9 tonnes de charbon dans comme ouvrier ajltstettr-montettr. Et, lorsqu'on tra­ l'aller et retour, alors là, c'était dur! Mais pottr vaille dam lm déPôt, on VOltS autorise d'autorité à faire 60 kilomètres, VOtiS savez ... La journée est la chalt/fe, faire le chauffeur. Alors, moi, comme ça longue surtout en plein été, c'est Ime ligne droite, il me plaisait, l'autorisation de chalt/fettr, j'ai conti­ n'y a pas beaucoup d'ombre. C'est la chalem qlti est nué et j'ai fait lm mécanicien.]'ai été nommé élève­ pltttôt gênante en été, sinon question de travail, c'est mécanicien en 1936 à Bergerac et mécanicien en Sltpportable. C'est lm travail de force quand même. 1937. Enfin, en principe, les types qui montent sllr les machines, c'est pas des types malades! On a passé J.c. : Alors, le mécanicien, qI/est-ce qu'il fait par des visites pottr et on continue à en passer tOltS les rapport att chatt/feur ? cinq·ans, puis, après, tOttS les trois ans. Alors, tm M. F. : Le mécanicien, c'est lui le responsable de type potable, il fait son travail largement et puis, tOttt. Le chatt/fettr, même s'il ne sait pas travailler, Bergerac, c'était pas lm dépôt de forçats, VOttS savez! c'est le mécanicien qui doit le faire. Il est responsable J.c. : VoltS étiez à tOtlt vent, c'était salissant ... de rien, le chalt/fem: Le mécanicien s'occupe de la machine att déPart, à l'arrivée et en cours de route. M.F. : Surtottt qtle les machines qtte nom avions, Le chalt/fettr est là pOltr llli aider, mais il n'a pas c'étaient des machines tOttt à fait de 1800 et des respomabilités. quelques ! On était presqlle comme dehors. VOltS savez, lorsqtt'il faisait chaud, on se cramait, lors­ J.c. : Pomriez-votls nOtls raconter comment se pas­ qu'il plet/vait, on ramassait la saucée et lorsqu'il y sait tme journée de travail ? avait de la mige, on prenait tOltt. Parce qu'on M.F. : VoltS avez tm roulement qui VOltS donne le n'était pas fermé sur les côtés. détail de travail que VOltS avez à faire dans la j01lr­ J.c. : ça VOliS est arrivé d'avoir des pannes? née. C'est-à dire qtte, par exemple, pOlir aller à M.F. : La plm grande peine que VOltS puissiez Libotlrne, on avait tme heure de préParation, pottr faire, c'est de demander la réserve, alors là, ça va préparer la machine, graisser. Le mécanicien grais­ plltS ! se, entretient la machine. Le chauffeur prépare le feu. Ensuite, notlS sortons en tête du train lm quart J.c. : Demander la résel'Ve, ça veltt dire qltoi ? d'heure avant pottr faire l'attelage du train, essai M.F. : VOtlS tombez en panne. Il faut que ce soit tm des freim et mettre le convoi au déPart. Emuite, dépôt, le vôtre ou lm atltre, le pltts près qui vienne direction Libourne, avec, je VOttS dis, la responsabi­ VOttS dépanner, qui envoie lme atttre machine pOlir lité de regarder le feu, la marche, tOttt. En arrivant ramemr votre train. Alors là, ça va pltts! à Libottrne, rentrer aIt dépôt et puis mettre le feu en Autrement, j'en ai e1l des pannes, j'ai déraillé, réserve. C'est-à-dire, on nettoie le feu parce que, J'étais mécano à Périgueux de 1943 à 1944. On qttand VOltS avez fait lm certain parcottrs, le fett est faisait la ligne Périgueux-Agen. Et, en revenant sale. Alors, on nettoie le feu et on met en réserve, d'Agen, en rentrant en gare dIt Buisson, (heurettse­ c'est-à-dire on pottSse presqtte tOltt le feu à l'avant ment qu'ett ren/l'ant ett gare, on devait l'Ott 1er à 30 du foyer et on garde tme réserve derrière. Cette réser­ kilomètres à l'heure), à lm moment donné, en avan­ ve sera pour préparer le feu pottr le retour. çant sur l'aiguillage, j'ai déraillé. Il n'y a pas eu de mal parce que je rentrais doucement. 1 - L'entretien a été C. : Et, en général, après lm certain repos, VOltS J. j'ai déraillé tlne autre fois à Saint-Vincent-de­ réalisé, en 1974, par revenez? Jacques Combalicr, Bézenac. A Saint-Vincent-de-Bézettac, pendant la du Centre Régional M.F. : Alors, par exemple, pottr aller à Libourne, guerre, il y avait elt t/ne mine de lignite. Et alors, de DOCUlnentation ça déPendait si on faisait le train de détail, c'est-à• Pédagogique de pottr y aller, il y avait tme courbe aigiie. C'était Bordeaux. Ce docu­ dire le tt'ain qui ramassait les colis et déchargeait. avec ltne 040, elle a pas ptt s'imprimer dans la ment a été versé à la On ne faisait qu'tm train par jour. Il n'y a que cot/rbe, ça a écarté la voie et on y est resté. 1ls sont Sonothèque . [A.D. 60 kilomètres, mais on mettait 7 Olt 8 heures POtt1' 24,1 AV 38}. ventiS nous chercher!

26 / t------A JECOLE __

Ateliers pédagogiques «Patrimoine historique».

Les Archives départementales élabo­ «A vos armes !» : rent actuellement des ateliers pédagogiques Créer ses armoiries. fondés sur les traditions du Moyen Age. Ils seront animés par des professeurs de l'l. U.EM. (Institut Universitaire de Formation des Maîtres) et des étudiants en histoire médiévale. Destinés aux élèves de l'école primaire et des collèges (notamment les classes de Se), ils proposeront deux types d'enseignement :

Les sceaux, témoins du Moyen Age.

But : L'atelier se propose d'initier les élèves à la sigillographie, c'est-à-dire à l'étu­ de des sceaux, et de replacer ces objets parti­ culiers dans le contexte de la civilisation du • Porte de ville portant les Moyen Age. blasons (de gau­ Intérêt : Initiation à la civilisation et à che à droite) de Bergerac, de Non­ la symbolique médiévale; travail manuel. tron, de Péri­ gueux, de Ribérac Déroulement de la séance: elle se passe et de Sarlat. Le dans les établissements scolaires et se dérou­ héraut d'armes, à cheval, tient la le en deux temps : bannière des com­ tes de Périgord. 1 - Présentation: explication du sceau, Au premier plan, quatre chevaliers, de son histoire, de sa fonction et de sa sym­ de diverses épo­ bolique, à partir de photographies, de docu­ ques, portent des boucliers aux ar­ ments écrits et de moulages. mes des quatre premiers barons 2 - Moulage : chaque élève pourra de Périgord (de mouler un sceau, à partir des moules réalisés gauche à droite) : Mareuil, Beynac, par les Archives départementales (six Bourdeille et Bi­ ron. Au dernier modèles différents), choisir son mode d'at­ plan, Saint-Front tache et réaliser un document scellé. Celui-ci et Vésone. But : l'atelier permet aux élèves de Reconstitution de s'accompagnera d'un dossier descriptif (type Jules de Verneilh­ créer leurs propres armoiries, en respectant Puyraseau, extrait de sceau, forme, taille, description). les règles fondamentales du blason. C'est de l'Armorial de la noblesse du péri­ Prolongement possible: atelier de calli­ également une approche de la civilisation gord, de Alfred graphie permettant à l'élève d'écrire un texte médiévale et d'un héritage culturel qUI se Froidefond de Boulazac. sur son document. perpétue jusqu'à nos jours.

27 Intérêt : découverte du langage codé 1997, en cinq exemplaires. Après délibéra­ des couleurs et de la symbolique des figures tion du jury, les prix seront remis en juin en usage. Pour les plus jeunes, aspects 1997. ludiques (associations variées de formes et de Les prix sont de : 1cr prix: 3.000 Francs couleurs) qui facilitent les apprentissages 2éme prix: 2.000 Francs scolaires. Cet atelier associe rigueur et créa­ 3émc prix: 1.000 Francs tion. auxquels s'ajouteront coupes, médailles, Déroulement de la séance: elle se passe livres, etc. dans les établissements scolaires et se dérou­ Les principaux documents concernant le en trois temps : l'enseignement primaire, public ou privé, se 1 - Présentation à partir de documents pho­ trouvent essentiellement dans les mairies et tographiques ou écrits, de la science héral­ aux Archives départementales. dique. Des photos, des plans, des cartes pos­ 2 - Travail individuel sur un écu en carton de tales anciennes et modernes, des objets 50 cm, sur lequel chaque élève doit créer ses divers pourront illustrer ces ouvrages, ainsi propres armes (le matériel est un papier que des photos de groupes que l'on peut gommé de couleur). retrouver auprès des personnes âgées, en 3 - Apprentissage du langage héraldique. recueillant leurs témoignages. Prolongement possible: On parlera des bâtiments, anciens ou - réalisation, en classe, de l'exposition nouveaux, mais aussi du mobilier, de la des armoiries élaborées dans l'atelier. tenue du maître, de celle des élèves, des - travail collectif sur la création d'un cours d'écoles et de leurs arbres. S'il y a lieu, blason de la commune. on parlera de la cantine ou du restaurant d'enfants, d'hier et d'aujourd'hui. Pour toute information, téléphoner au Le jury sera composé de : 53.03.33.26 (Bernard Reviriego). - M. l'Inspecteur d'académie, ou de son représentant ; - M. le président du Conseil général de la Concours «Clocher d'or» junior : Dordogne, ou de son représentant; «Histoire de mon école». - M. le président de l'Union des maires, ou de son représentant; L'association «Clocher d'Or» organi­ - M. le président des organes de presse de la se un concours réservé aux élèves des écoles Dordogne, ou de son représentant. primaires publiques ou privées, du départe-

II1II Une classe de l'école de Châ• tres. Vers 1914- 1918. A.D.24, Fi ne. ment de la Dordogne, ayant pour sujet Les ouvrages déposés seront conservés: «Histoire de notre école», et, plus générale­ - aux Archives départementales; ment, l'histoire de l'enseignement dans cha­ - dans la mairie des communes concernées; cune de nos communes. - dans l'école participant au concours; Ces travaux, réalisés sous la direction - au C.D.D.P.; des maîtres, devront être adressés aux - à la S.H.A.P. Archives départementales avant le 15 avril

28 __ LE DISCOURS DE LA MÉTHODE------;

L'ancien cadastre au service du public (2ème partie: établir une ori- gine de propriété). .

Quel que soit le motif de la «porté à» renvoie au folio du compte du nou­ recherche, le chercheur doit impérativement veau possesseur. Lorsqu'il n'y a qu'une seule détenir un des éléments suivants: colonne ne comportant qu'un nombre, il - la section et le numéro de la parcelle, s'agit souvent du folio du possesseur suivant. - la nature de la propriété (est-ce une pro- Généralement, une autre colonne mentionne priété bâtie ou non bâtie?). l'année de la mutation (entrée ou sortie). - le nom du propriétaire à l'époque considé­ Dans le cas où cette mutation (achat, vente, rée. héritage, etc.) n'a concerné qu'une partie de la parcelle, chaque partie garde le même 1. Vous connaissez la section, le numéro suivi d'un P minuscule. Pour mieux numéro de la parcelle et la natu­ suivre celle-ci et la différencier des autres, re de la propriété. notez soigneusement sa surface dans la colonne «contenance».

(1 Faites la concordance avec le cadastre • Consultez le folio indiquant le nou­ ancien si vos références sont celles du veau possesseur. Ce folio est à rechercher par­ cadastre rénové ou refait (section intitulée AB, AC, etc.)I. fois dans un autre registre, la matrice cadas­ trale pouvant comporter plusieurs volumes 2.

1 - Dans ce cas, il o Reportez-vous, dans le registre inti­ CI Pratiquez de la même manière à f~lLlt d'abord compa­ tulé tableau indicatif (ou état de section), à la rer vos références) chaque folio indiqué. soit au service du section désirée, puis au numéro de la parcel­ Cadastre, soit à la le, objet de votre recherche. Vous découvrez t11airic, avec les ainsi le nom du propriétaire au moment de la anciens plans ou la table de concordan­ réalisation de l'état de section. ce, de manière à connaître la section CI Consultez ensuite la première matri­ ct le numéro de par­ celle antérieurs à la ce cadastrale. Dans la table alphabétique ri'novation du ca­ située au début du registre, repérez au nom dastre. Lorsque cette du propriétaire le numéro du folio correspon­ concordance sera établie, la recherche dant à son compte. Notez tous les éléments pourra alors re­ vous intéressant, sans oublier la cote du prendre au service registre et le numéro du folio pour le cas où des Archives. vous auriez à y revenir. 2 - Rappelons 'lue les propriétés bitties CI Reportez-vous au numéro du folio. font l'objet d'une Jllarricc séparée à Référez-vous, afin de suivre la parcelle, aux partir de 1882. Les colonnes qui concernent les années de muta­ III Extrait de renvois à cette Prenons un exemple précis: l'état de section de rnatricc sont indi­ tion et les folios d'où sont tirés et où sont la commune de qués par la lettre B passés les articles vendus ou acquis. Le . sd. lVfomiel/1' X désire collnaÎtre l'origine d'lme suivant le numéro nombre inscrit dans la colonne «tiré de» AD 24, 63Pl192/3. du folio dans la indique le folio du compte de l'ancien pos­ propriété située sur la comm!tJze de Cornille, pltlS colonne «tiré de; partimlièrement la pC/l'celle t1lt17léro 446, section porté à». sesseur; le nombre inscrit dans la colonne

29 A. Il consulte le tableau indicatif ou état de sec­ 2. Vous connaissez le nom du tion de la commune (63P1192/3), repère la sec­ propriétaire à une période posté­ tion A, puis, à l'intérieur de celle-ci, la parcelle rieure à la création du cadastre. numérotée 446 (photo 1). Cette parcelle appar­ tient, ait moment de la confection du cadastre, à • Consultez la table alphabétique de la Eymard Jean, et indique lm jardin d'tme surface matrice cadastrale couvrant la période de 4 ares 30 ca. concernée pour trouver le compte du pro­ priétaire supposé. S'il s'agit d'une maison, 1'01.10 '7' i

.~' NOMS, PJ.li:~OMS. A'::r.t II: PlO, 1 C ATIO."'1 ~ COMT ENANCg KKVI'.:

30 C est pourquoi on doit nécessairement avoir recours à d'autres sources (lorsqu'elles existent) telles que l'enregistrement, les hypothèques ou les fonds notariaux. Ces sources feront l'objet d'un prochain article.

Ghislaine RAMONAS

• Extrait de Principales abréviations rencontrées Rectif ou Rec: rectification. la matrice noire des propriétés bâ• lors de la consultation du cadastre: NB: non bâtie. ties de la commu­ P : partie de. CN: construction nouvelle. ne de Cornille. VP: voie publique. 1911. AC: adjonction de construction. AD 24, 63PI192/2, DP: domaine public. case 16. B: bâtie. OA: omission ancienne. NI: non imposable. RB: révision bâtie.

A VOS PLUMES!

Soucieux de davantage associer les lecteurs dire que tout autre article répondant aux de la revue et les chercheurs qui fréquentent critères éditoriaux de notre publication sera notre salle de lecture à Mémoire de la accueilli avec plaisir pour insertion dans les Dordogne, nous lançons un appel à participer numéros courants. aux prochains numéros spéciaux qui porte­ Les textes doivent nous parvenir le plus ront sur les femmes (nO 8, à paraître au mois rapidement possible afin qu'ils puissent être de juin 1996) et sur les moulins (no 10, à lus en comité de lecture. paraître au mois de juin 1997). Il va sans

NOUVELLE PUBLICATION

Les Archives départementales lancent re et des réponses des communes. Ce faisant, une nouvelle collection intitulée « Archives ils restituent un tableau précis d'une en Dordogne - Etudes et documents ». Elle Dordogne rurale qui balance entre la tradi­ a pour double objectif de publier des syn­ tion, pour ne pas dire l'archaïsme, et la thèses historiques et d'éditer des documents modernité, avec des hommes tels que le mar­ inédits. quis de Fayolle, le général Bugeaud ou, bien La périodicité sera de une ou deux sûr, Cyprien Brard, ingénieur des Mines et publications annuelles. industriel philanthrope devenu témoin Le premier titre de cette collection qui exceptionnel de son époque. comporte deux volumes, s'intitule : La MORETTI (Anne-Sylvie), COMBET Dordogne de Cyprien Brard. Les auteurs, Anne­ (Michel), La Dordogne de Cyprien Brard, Sylvie MORETTI et Michel COMBET, pro­ Archives départementales de la Dordogne, posent, dans le volume l, une approche syn­ Coll. Archives en Dordogne - Etudes et thétique et critique de l'immense travail documents, nO l, 1995. Volume l, textes, d'enquête rurale réalisée par Cyprien Brard 108 p. Volume 2, documents, 161 p. dans les 583 communes du département, à Disponible aux Archives départementales partir de 1835. Ils nous donnent, dans le de la Dordogne. 100 F + 21 F de frais de volume 2, de larges extraits du questionnai- port.

31 1------DERNIÈRES ENTRÉES __

0 1 / DONS tion de l'hôtellerie (1907). Manuscrit de - Journal Le Chat noir du 5.01.1884. [Don l'étude de Mme Parat sur les livres de raison. de M. Martial}. Prières, remèdes et recettes (XVIe-XVIIe - Ordonnance du Tribunal de police de Sarlat siècles). [Don de Mme Parat}. J 2218. (1790). [Don des Archives départementales - Historique et généalogie du repaire noble du Gers}. Réintégration dans la série L. de la J ale rie à . Concerne les - Minutes du notaire Lapeyronnie de Saint­ familles J oumard, Bouchard des Plassons, Pardoux -la-Rivière (XVIIIe siècle). [Don de Chasteigner, du Bois d'Auberville, du Bois M. Brulant}. Réintégration dans la série 3 E. du Bais . [Don de M. de Monts de Savasse}. J - Correspondance adressée au colonel 2219. Compris, maire de Cénac (1833-1911). - Manuscrit d'Eugène Le Roy: Etllde SIIr le [Don de M. Pommarède}. J 2207. christianisme. [Don de M. Pinsard, arrière - Professions de foi et bulletins de vote pour petit-fils de l'écrivain}. J 2222. les élections présidentielles de 1995. [Don - M. Valentin, l'un des architectes du centre anonyme}. J 2208. d'art préhistorique du Thot, commune de - Papiers familiaux divers (1920 - 1925). , nous a remis les do iers concernant [Don de M. Gibert}. J 2210. sa construction. Communication réservée. - Elections municipales de Bergerac de 57 J. 1995. Profession de la liste de «Bergerac - Minutes notariales, procédures, correspon­ 2000». [Don de Mme Lajonie}. J 2211. dance (XVIIe-XIXe siècles). [Don de M. de - Statuts et règlements du Secours mutuel de Sèze}. 3 E, J 2223, 2230, 2231. Saint-Aulaye, Sarlat, Périgueux (1853- - M. Louis Nogué, imprimeur à Bergerac, a 1937). [Don anonyme}. J 2213. fait don aux Archives de la correspondance - Statuts de la Société électrique du Sarladais écrite par son père à sa mère pendant la (1910). [Don anonyme}. J 2214 . Iluerre de 1914-18. A cette correspondance - Photographie d'un accident survenu sur les sont joints son journal de route et une chro­ boulevards à Périgueux en 1939. Page nique sous (orme de lettres à un ami. d'agenda personnel à la date du 15/07 /1942 L'auteur de ces documents, Charles Paul indiquant l'enlèvement de la statue de Nogué, était lui-même imprimeur et journa­ Montaigne à Périgueux. Coupure de presse liste à Bergerac. JI était né à aint-Astier le 8 relatant l'événement. [Don de M. Bitard}. J avril 1882, il est décédé à Bergerac en 1945. 2217. [Don de M. Nogué, Bergerac}. 60 J. - Notices sur les communes de Beynac, , Cadouin, Domme, La Roque­ Série Fi : Gageac, , , Saint-Avit­ - Album de photographies de la famille Filet Sénieur, Saint-Cyrien, Sainte-Alvère, Sainte­ et alliés, originaires de la Dordogne. Fin Foy-de-Longas. Procédures concernant les XIXe-XXe siècles. [Don de M. Filet}. familles Queyroi-Demarthon, de - Jeu de la casserole (jeu satirique anti-fran­ et Saint-Martin-de-Fressengeas (1887- maçon) (s.d., XX' siècle). [Don de M. de la 1913). Texte de conférence sur l'améliora- Clergerie} .

32 Ri bérac le 3 janvier 1836, mOrt il Paris en 1897. Oscar Bardi de Founou a été, entre A LA GRANDE MAISON autres, représenranr de la Dordogne en 17. Rue du Mardl ~ 1871, député de 1876 à 1880 er de 1889 à ÉM '6927 1893. sénarellrde 1880 il 1885. min ime des Travaux publi cs de 1872 à 1873. ministre des Cultes en mai 1873, ministre de l'Instruction publique, des Cultes ec des Beaux Ans de 1873 il 1874, minime de l'lnrérieur en 1874 et 1877. {Dépôt de la Comtesse de Brossard, petite fille, du Comte de Villoucrcys de Bri!; nac, arrière pecic·fiIs, de M. Esclafer de la Rode, arrière perit·fils]. Communicat ion réservée. 58 J. - Fonds Jacques Brer. Architecte à Trélissac, M. Bret a déposé les plans cr dossiers produits depuis son instal· larion en Dordogne (30 ans d'activité). Communication réservée. 61 J.

3' 1VERSEMENT DE NOTAIRES - Maître CHO UZ ENOUX, notaire à Terrasson : minutes des études de Terrasson $<"cc, ~5.fLl< er La Bachellerie (XVIII' · XX' siècles). 3 E • CAS l'ILL ONN~S 20538-20591. - Maîrre DELCROIX, notai re à Saim·Yrieix· la-Perche: minutes des études de • Catalogue. - Catalogue de mode (927). Plan de 1927. cr Payzac (XIX'-XX' siècles). 3 E 20418- AD. 24. Fi ne_ Bergerac (s.d.). Diplôme de colombophile 20498. (1897). Affiche «Encaustique persan» (s.d.). . Maître DUBU ISSON, notaire à Brantôme Gravures tirées de <,l' Illustration» : un bou­ et Lisle : minutes des études de Branrôme, langer parisien (1906). Circuit des Ardennes , , La Gonrerie-Boulouneix, (906). le torrent (s.d.). Cartes du Lot-ct­ Château· l' Evêque, Lé!;uillac .de-Cercles, Garonne (931) et de la Dordogne (s.d.). Lisle, Saim·Crépin.de-Richemonr, Saint­ [Don de M. Bordes} . Sulpice·de·Mareuil, Condat ·sur· Trincou, - 7 photographies de la chapelle de l'hôpital Sainr·Julien·de·Bourdeilles, Nontron (XVI'· de Périgueux. Un plan de la chapelle de ]'an­ XX' siècles) . 3 E 19814-2041 7, 20592. cicn hôpital rue Wilson. Une photographie - Maître HENNEQUIN·LAGARDE , notai­ des bâtiments de l'hôpital actuel. {Don de M. Gr;!lon}. re à Saim-Astier (XIXe siècle). 3 E 20812- - Carte d'érat major de Périgueux (1885). 20880. [Don de M. Cruège}. . Maître LABORlE , notaire à minutes des études de Thiviers et Jumilhac 2°1 DEPOTS (X IX' cr XX' siècle). 3 E 20593-20811. - Fonds Faubourncr de Montferrand. Maître MORDI CONI, notme à M. Bern ard de Montferrand (Montréal, Périgueux: mlOutes des études de commune d' Issac), diplomate, a bien voulu Périgueux, , Château.I' Evêque déposer dans norre Cenrre des documems (XIX'-XX' siècles). 3 E 19418-19805. familiaux. Dans la !;énéalo!;ie de cerre fami!· - Maitre NECTOUX - VAUBOURG01N le établie depu is le XIIe siècle apparaisscm Agnès, notaire à Périgueux minutes de les Biron, Castel nau, Bourdeille, Flamenc, l'étude de (XIX<·XX' siècles). 3 Gontaud, d'Abzac, Soui llac. Communica­ E 19806-19813 . tion réservée. 56 J. . Fonds Oscar Bardi de Fourtou. La loi du 3 Janvier 1979 a assimilé les None cemre s'est enrichi des papiers pol i­ minutes et répertoIres des nOtaires aux tiques d'Oscar Bardi de Fourtou. Né il Archives publiques.

33 III Jeu sati· rique anti franc· maçon. A.D.24, Fi ne.

Les notaires sont donc tenus de verser - Contrat de placement d'un élève (1898). J dans notre Centre leurs minutes et réper­ 2225. toires de plus de 100 ans. - Factures de commerces et d'industries péri­ Les minutes notariales sont une des gourdines (1893-1902). J 2226. sources historiques les plus consultées: tra­ - Livre de boucherie appartenant à Maître vaux généalogiques, universltams Poumeyrol, notaire à Bourdeilles (1881- (mémoires, thèses, articles), recherches sur la 1885). J 2227.- Inventaire des biens des propriété (notamment pour des biens immo­ héritiers Escuyers des environs de biliers). Bourdeilles (XVIIe siècle). J 2228. On accède à ces documents à l'aide d'un fichier établi : 5° / ACHATS - par ordre alphabétique des notaires dont - Papiers famille Bardon de Segonzac et nous possédons les actes, divers (XVl'-XIX' siècles). J 2206. - et par ordre alphabétique des études. - Registre de comptes de l'entreprise Paul Delert à (1938-1939). J 2209. 4° / REINTEGRATION/RECLASSE­ - Fonds Verneilh-Puyraseau. MENT Le département de la Dordogne a récem­ - Rôle d'impositions de Saint-Julien-de­ ment acheté, pour le compte des Archives Bourdeilles (1694-1695). Réintégration départementales, un fonds d'archives privées dans la série IV E. d'une très grande importance pour l'histoire - Certificat de remises d'enfant de l'assistan­ de l'art et l'archéologie régionales. Il s'agit ce publique (1883). Réintégration dans la de manuscrits, notes autographes, dessins, série X. correspondances et plaquettes se rapportant Acte passé devant le Parlement à l'activité de Félix et Jules de Verneilh­ d'Angleterre concernant le commerce des Puyraseau, archéologues originaires de vins de France en Angleterre et en Irlande Piégut-Pluviers. (1711).J 2215. Le premier, Félix de Verneilh (1820- - Situation des comptes de recettes et de ges­ 1864), membre de l'Institut des Provinces, tion annuelle de l'hôpital d'Hautefort inspecteur divisionnaire de la Société françai• (1848-50). Liste des personnes résidant à se d'Archéologie et correspondant du l'hospice (1848). J 2224. Ministère de l'Instruction publique, publia

34 d'importants travaux archéologiques sur le Série Fi : Périgord et le Limousin, mais également sur - 3 plans de la propriété de la Renaudie à l'Allemagne. Son oeuvre maîtresse reste . Extrait du plan cadastral de la cependant L'architectllre byzantine en France : commune de Moulin-Neuf. Plan de la com­ Saint-Front de PérigueltX et les églises à coupoles mune de Moulin-Neuf par L. Cheminade, de l'Aqttitaine. expert. Projet de verger et parc pour une Son frère, Jules de Verneilh (1823- maison de Moulin-Neuf. 1899), lui aussi inspecteur de la Société fran­ - Affiche pour un produit des établissements Perdoux, de Bergerac. çaise d'archéologie, mena en parallèle sa car­ rière d'archéologue et celle de dessinateur et 6° / DOCUMENTATION 1 graveur, dont l'Album dit Vieux Nrigue1tx fut - Analyse des registres paroissiaux de la consécration comme aquafortiste. (1577-1599) et de l'état civil de Cet ensemble de documents inédits Saint-Jory-de-Chalais (1823-1892). (Don de est, en outre, enrichi d'une correspondance M. Martin}. Usuel. scientifique que les deux frères entrete­ - Relevé des mariages de Beaussac, naient, non seulement en France, mais éga­ Puyrenier, Ladosse (1723-1792). (Don de lement avec des archéologues étrangers. En M. Terrain}. Usuel. cours de classement. 55 J. - Compte-rendu sur l'incarcération et la ten­ - Lettre de la générale Bugeaud à son mari tative d'évasion d'un aviateur américain (1835). J 2212. (1944). (Don de Mme Gaussen}. Doc. Arch - Livre de comptes d'épicerie-bazard de la 9. III Affiche des région de Villefranche-du-Périgord (remèdes - Généalogie de la famille Girard de établissements Perdoux de Ber­ et recettes en tout genre à la fin) (1882- Langlade, d'Eyliac. (Don de M. Girard de gerac. Langlade}. Doc. Arch. 10. A.D. 24, Fi ne. 1890). J 2216. - Généalogie de la famille Delbonnel, d'. Doc. Arch. 13. - Renseignements d'ordre généalogique sur les frères Lazare. (Don de M. Crepin}. Doc. Arch. 91. - Généalogie de la famille Brachet. (Don. de M. Grugeaud}. Doc. Arch. 103. - Correspondance de l'abbé de Féletz et noti­ ce le concernant. (Don de M. Pommarède}. Doc. Arch. 104. - Monographie de la commune de Villefranche-de-Lonchat (vers 1914). (Don anonyme}. Doc. Arch. 109. - Photocopie du livre de raison de la famille Jean Bardoulat, de Piégut-Pluviers. Carte de la Dordogne. (Don de Mme Parat}. poc. Arch. 110. - Textes concernant la création des écoles normales. Doc Arch. 111. - Remède contre la rage. (Don de M. de Monts de Lavasse}. Doc. Arch. 115. - Déclaration des biens meubles et

immeubles de Marie Claude Beynac, mère 1 - Série constituée de Christophe de Beaumont, émigré (an IV). pac les dons de do­ cuments sous f'Orme Doc. Arch. 117. de photocopies,

Jacqueline FAURE

35 __EXPOSITIONS/ANIMATIONS ----1

"Oeuvres sur papier" de Anne Picaud et Daniel Faure.

ANNE PICAUD DANIEL FAURE Pl - A voir et à entendre Ma chambre est envahie de débris de paPiers. j'ai tm amotlr immodéré potlr les déchets: paPiers brû­ lés} papiers précieux} fragiles} papiers blancs} papiers noirs. Les plus vieux} d}où qu}ils viennent iceux surtottt écrits de cette écriture des siècles passés} illisibles att plus simple de nom me Mes peintures retracent mes souvenirs. fascinent. Je les regarde de loin} comme s'ils étaient Lettr origine est la mémoire : ces émotions de la tOtlS vivants et animés des âmes de ceux qui les ont peau frémissantes} vivantes. écrits. Avec Rosa Mirande} l'oracle qui me sert} et Je les retire du silence. que chuchotte ma voix} j'effiloche letlr mémoire i Ecrites en noir sur fond blanc} elles galopent avec alors mes contes deviennent des instruments de mes gestes qui les mettent en images et me protègent divination} d}tm rituel} oit chaque fibre} chaque de l'oubli. cotdetlr, chaque signe} occupe la place qui m}appa­ Les oublis ne laissent dans les mémoires que ce qtti raît pour lui. leur tient tête : ces émotions} formées de traces Danse Rosa. nOIres. Anne PICAuD Daniel FAURE

ARCHIVES DEPARTEMENTALES: du 19 janvier 1996 au 1er avril 1996 (du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h).

Simultanément, exposition:

au MUSÉE DU PÉRIGORD, allées de Tourny à Périgueux, du 19 janvier au 1er avril 1996 (de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h. Fermé les mardi et jours fériés).

à la BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE PÉRIGUEUX, avenue Georges Pompidou, du 19 janvier 1996 au 28 février 1996 (lundi de 14 h à 18 h - mardi, mercredi, vendredi, samedi, de Il h 30 à 18 h. Fermé le jeudi).

36 t----___PAROLE DE LECTEUR __

Entretien avec Claude DACHARRY.

Bernard Reviriego : COlllment devient-on Péri­ ne fasse, ce que nous regretterions fort, sui­ gordill quand Oll ll~ît landais ? vant alors l'exemple de Saint-Vincent-de Paul, un Landais qui ne resta que peu de Claude Dacharry : Il y a bien longtemps temps à Château-l'Evêque, qu'un court pas­ déjà, plus de quarante ans, les aléas d'une sage en Périgord, laissant alors une oeuvre mutation professionnelle m'ont fait faire inachevée. connaissance avec la Dordogne où je ne pen­ sais réaliser qu'un court séjour de transi­ B. R : Comment vient-on de Prats-de-Périgord tion ... puis un enchaînement irréversible m'a a/Ix Archives départementales de la Dordogne ? enraciné dans ce département, ne laissant qu'une petite place dans mon coeur à mes C. D. : A la base, un penchant bien réel et Landes natales : quelques années comme lointain pour l'histoire, telle que je l'avais appréhendée dans les manuels scolaires puis surveillant à l'Ecole normale de la place II1II Monsieur Faidherbe, un mariage avec une des sta­ dans des ouvrages plus généraux, avec une Merlhiot, vice-pré­ sident du Conseil giaires fréquentant celle-ci et, le piège s'étant préférence marquée pour l'époque révolu­ général, remet le refermé, j'étais devenu Périgourdin. Alors tionnaire ou la tragédie de la première guer­ premier prix à Claude Dacharry. commencent les longues années consacrées à re mondiale, puis, dès mes premiers mois de Photo Renée Has­ l'enseignement : plus de vingt ans dans la fonction à Prats, une découverte fortuite se. petite école à deux classes de Prats-du­ Périgord, foyer intense de découvertes péda­ gogiques dans un milieu bien réceptif, puis dix ans de pérégrinations sur les routes du Sarladais en tant que conseiller pédagogique, années fécondes elles aussi de contacts enri­ chissants avec les petits villages du Périgord noir marqués des traces du passé ... puis la retraite, démobilisante sur le plan profession­ nel mais pleine de possibilités sur le plan per­ sonnel. Et la boucle est bouclée, de Périgueux à Prats où, depuis 1954, ma femme et moi, nous avons jeté notre ancre jusqu'au crépuscule. Voilà comment un Landais a perdu ses marques et comment il a réussi sa greffe périgourdine. J'ai suivi, en cela, l'exemple, retrouvé dans le canton de Villefranche, de ces résiniers landais qui sont venus, au début du siècle, apporter leur savoir-faire en matière de gemmage des pins nombreux dans le secteur et qui, eux-aussi se sont enracinés là. Peut-être aussi, est-ce la voie que suivra notre honorable Directeur des Archives départementales, Landais pure souche pourtant. Qui sait? ... A moins qu'il

37 dans le grenier de la vénérable école du vil­ n'ose pas affronter sans mentor. Dans l'esprit lage allait m'orienter vers une autre vision du profane, c'est un monde à part où des du passé : une liasse informe, rongée par les gens silencieux feuillettent, à longueur de ans, crépie de toiles d'araignée poussié­ journée, des documents jaunis, plus ou reuses! Je venais de sortir de l'oubli les moins lisibles, prennent des notes aussi illi­ registres paroissiaux de la paroisse allant de sibles, dans une salle exiguë et sombre, 1649 à 1792. Quelle aubaine, et nul ne peut monde que l'on n'ose pas rencontrer... savoir avec quelle frénésie je me plongeais C'était l'époque des Archives de la place dans la découverte de ce petit monde qui Hoche que je n'avais jamais fréquentées si ce allait devenir le mien. Audacieusement, j'in­ n'est en transmettant, pour les sauver défini­ tégrai l'étude de quelques uns de ces actes de tivement, à l'Archiviste départemental naissances, de mariages ou de décès dans les d'alors, M. Becquart, les fameux registres heures d'enseignement de l'histoire données paroissiaux. Alors ? C'est ici qu'intervient aux élèves de fin d'études d'alors. Et il n'était monsieur Crouzy, trop tôt disparu, hélas! Ce pas rare, après un déchiffrage laborieux de professeur de l'Ecole normale de Périgueux l'écriture particulière du XVIIe siècle, que avait une disponibilité et un rayonnement quelques uns de ceux-ci ne retrouvent la exceptionnel qui ne pouvaient qu'entraîner. trace d'un de leurs ancêtres ayant vécu trois Combien d'enseignants a-t-il ainsi initié aux cents ans plus tôt. Le passé prenait une autre recherches historiques, combien sont-ils à avoir été guidés dans le dédale des réper­ dimension pour eux, il les touchait physi­ toires pour aboutir à la découverte souhaitée, quement. Personnellement, le dépouille­ combien sont-ils à avoir utilisé avec leurs ment systématique de ces registres allait élèves la salle d'études qu'il avait réussi à constituer le fonds initial, et le moteur en créer? Il faut avoir vu avec quelle ardeur des même temps, d'un face-à-face continu avec enfants de cours moyen s'attaquaient aux la communauté qui venait de m'interpeller. questionnaires de l'enquête de Brard et com­ B. R. : Mais les Archives départementales? mentaient les réponses ou étudiaient III Page quelques cahiers de doléances, des vrais, C. D. : Elles étaient loin. Pour un grand de couverture de écrits par les hommes de l'époque, pour être la monographie nombre de personnes, non intégrées dans la de Prats-de-Péri­ persuadé que l'oeuvre entreprise par mon­ gord. recherche historique, c'est l'inconnu que l'on sieur Crouzy trouvait là sa justification. Elle mérite d'être poursuivie. J'ai été un de ceux­ là et avec lui, j'ai entrepris la longue remon­ tée du passé de Prats-du-Périgord et j'ai passé un long bail avec l'institution «Archives départementales» : plus de vingt ans ! Aidé constamment par un personnel à l'écoute de chacun, je suis devenu, à mon tour, un de ces «accros» de ce temple du passé. Et du vieux bâtiment de la place Hoche, qu'on ne peut dédaigner car il avait gardé un caractère intime, simple et, somme toute, fonctionnel malgré ses places limitées, au moderne établissement actuel, tout en lumière et sous la main-mise informatique, mais au confort indéniable, j'ai parcouru, au gré des moments libres, vingt ans dans le profond du temps passé.

B. R. : Pourquoi cet attachement à une C01nmtt­ ne?

C. D. : Par besoin de mieux connaître le cadre de vie et la vie de tous ces gens dont j'avais fait connaissance en dépouillant systé­ matiquement ces fameux registres parois­ siaux. J'ai recherché, dans toutes les séries 1000 ans d'Histoire. répertoriées des Archives, ce qui concernait

38 la paroisse puis la commune de Prats. Etant plus simples, les plus vraies de la moindre donnée la modeste place que celle-ci occupe cité, celles que le temps efface inexorable­ dans la hiérarchie des cités de la Dordogne, ment sans cela. Cette incitation m'amena à je pensais que cette enquête serait vite satis­ me poser la question: pourquoi ne pas utili­ faite. Mais, et c'est là la surprise du cher­ ser tous ces documents, les mettre en forme cheur, il en fut tout autrement et les séries C, et donner aux habitants de ma commune la L, M, U, Z, entre autres, les minutes des possibilité de retrouver leurs ancêtres dans la notaires locaux, les journaux d'époque, tout vie de tous les jours? Et j'entrai dans le der­ cela s'ouvrit à moi et me permit de mieux nière phase de mon parcours : la réalisation pénêtrer la mémoire de mes nouveaux com­ de la monographie de Prats-du-Périgord. Ce pagnons et les témoignages s'accumulèrent. travail s'étala sur deux ans environ mais ce Il ne faut pas croire que cela fut toujours temps me parut très court, trop court peut­ facile et il arrive que l'on passe des heures et être car on voudrait toujours aller plus loin, des heures à tourner des pages, à les lire, améliorer, mais 1995 étant une date butoir, voire à les déchiffrer, aidé en cela par il fallait bien clore ce cheminement amorcé quelque voisin érudit, pour finalement ne rien découvrir. Qu'importe, on recommence­ en 1975. ra la fois prochaine et alors on sera peut-être plus chanceux et on aura, qui sait? la chan­ B. R. : VoltS reprenez dam votre préface la /01'­ ce de tomber, par exemple, sur un document IIZIIle d'Henri Amouroux selon laqltelle «l'histoire inédit et émouvant comme le certificat de est faite de tOitS et par tom». réforme d'un brave petit tambour de la com­ mune qui, parti avec Napoléon 1er, en 1812, C. D. : Il me semble, effectivement, que vers Moscou, subit les affres de la Retraite de l'histoire des petites gens, des petites com­ Russie et parvint à rejoindre, dans quel état munautés, reste trop souvent dans l'ombre. physique, son village natal. On est alors Elle est écrasée par le rayonnement média­ récompensé de toutes ces heures improduc­ tique de la grande Histoire, celle des hauts tives. Et c'est ainsi que, petit à petit, sans faits nationaux ou des hommes au grand but bien défini sinon celui de glaner le plus destin. Mais l'ampleur de celle-ci la rend for­ possible de faits intéressant la communauté cément réductrice et peut laisser croire qu'en locale, j'ai amassé une belle quantité de dehors d'elle, rien n'existe. Elle ne peut documents sous plusieurs formes: transcrip­ rendre compte des mille et mille événements tions écrites sur des cahiers, photocopies ... locaux qui jouent pourtant un rôle certain tout cela bien ordonné dans des classeurs. dans cette vaste fresque que l'on appelle Cela suffisait à mon plaisir, j'avais établi une l'Histoire de la France. relation avec un monde disparu et souvent je le retrouvai en relisant quelques uns de ces B. R. : Et en gllise de colldmio77 ? témoignages. C. D. : Je veux redire mon plaisir à vivre au B. R. : RappeloJZS, si cela est nécessaire, qlte VOltS fil des pages avec tous ces êtres qui furent de avez été laltréat, cette année, dIt premier prix du chair et de sang et que je connaissais depuis concours «Clocher d'or» qlti saltte la meilleure si longtemps. Ils étaient rentrés dans ma vie, monographie cOJJZ17lltJzale. Poltvez VOliS nom en je leur devais bien, à mon tour, le retour à la parler? lumière. Ayant vécu cette expérience enri­ C. D. : C'est en 1991 qu'apparaît un chissante, je ne puis que, suivant les pas de homme, un Périgourdin naturel, soucieux de M. Bousquet, inciter tous ceux qui ont un sauvegarder et de faire connaître l'histoire petit penchant pour l'Histoire et qui veulent des villages de son terroir, qui prenant son surtout la vivre car elle est la véritable his­ bâton de pélerin, frappant à beaucoup de toire, celle du peuple, du petit peuple, à se portes, trouvant des oreilles complaisantes, mettre au travail et à chercher, chercher l'hé­ va réussir à mettre en place l'opération ritage historique de leur commune, qu'elle «Clocher d'Or 1993» concernant les soit petite ou grande. Que leurs pas les amè­ meilleures monographies communales. nent vers les Archives départementales, il y Jean-René Boursquet, c'est de lui qu'il trouveront très vite l'assistance qui les s'agit, homme remarquable par son engage­ conduira à l'autonomie et, à leur tour, ils ment, venait d'ouvrir la voie à un mouve­ seront pris par le virus de la recherche puis ment visant à sauver de l'oubli les traces les ils participeront à la sauvegarde du passé !

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ÉDITORIAL Pierre ivIerlhiot, Vice-Président d'l Comeil Général

A LA UNE LES ARCHIVES, UN MÉTIER, UNE VOCATION.

Jacqmline Faure p.2 Benoît Pedretti p.22 ANNIVERSAIRE SONOTHÈQUE

La collection Périgord de la Bibliothèque nationale. En voiture 1 Bernard Reviriego p. 3 Sylvain RO/lx p.25

ASSOCIATION A L'ÉCOLE LOI Ateliers pédagogiques du 1" juillet Groupe de Recherches Historiques "Patrimoine historique". p.27 1901 du Nontronnais (G.R.HI.N.). Concours "Clocher d'or" junior: Jean Bardo1llat p. 9 "Histoire de mon école". p. 28

INÉDIT LE DISCOURS DE LA MÉTHODE ? Le plus ancien plan des Archives: L'ancien cadastre au service du public [1JIII la collégiale de Saint-Astier. (2'"'' partie : établir une origine de François Bordes p. 10 propriété). Ghislaine Ramonas p. 29

A PROPOS D'UN TRÉSOR MONÉTAIRE DERNIÈRES ENTRÉES ... DÉCOUVERT EN FORÊT DE BORN À LA fiN DU MOYEN AGE. Dons, dépôts, versements, achats. Bel7larcl FOI/mio/Ix p. 12 Jacqlleline Fallre p. 32

BIBLIOTHÈQUE EXPOSITIONS/ Entrée des travaux universitaires. ANIMATIONS 11 : Dominiqlle Grandcoin p.17 ~I 1 [jIJ' ! Compte-rendu. "Oeuvres sur papier" de Anne Picaud Joe"lle Chevé p. 18 lftJ et Daniel Faure. p.36 PALÉOGRAPHIE PAROLE DE LECTEUR

+-~ Un texte ancien ~ i\1 et sa transcription. I~~,~I"_. Entretien Rct)'lIloncle SCIr/ctt p. 20 avec Claude Dacharry p. 37

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