Revue Historique Des Armées, 263 | 2011, « Louis XIV, Roi De Guerre » [En Ligne], Mis En Ligne Le 16 Juin 2011, Consulté Le 02 Mars 2020
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Revue historique des armées 263 | 2011 Louis XIV, roi de guerre Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/rha/7033 ISBN : 978-2-8218-1122-5 ISSN : 1965-0779 Éditeur Service historique de la Défense Édition imprimée Date de publication : 15 juin 2011 ISSN : 0035-3299 Référence électronique Revue historique des armées, 263 | 2011, « Louis XIV, roi de guerre » [En ligne], mis en ligne le 16 juin 2011, consulté le 02 mars 2020. URL : http://journals.openedition.org/rha/7033 Ce document a été généré automatiquement le 2 mars 2020. © Revue historique des armées 1 SOMMAIRE Dossier Éditorial Frédéric Guelton Louis XIV, roi de paix ? Jean-Pierre Bois « L’emploi le plus considérable du royaume ? » Secrétaires d’État et département de la Guerre sous Louis XIV Emmanuel Pénicaut Le commandement des armées et ses enjeux sous Louis XIV Bertrand Fonck Secret et espionnage militaire au temps de Louis XIV Lucien Bély La marine de Louis XIV fut-elle adaptée à ses objectifs ? Olivier Chaline Chamlay (1650-1719), le stratège oublié de Louis XIV Jean-Philippe Cénat Louis XIV et la guerre d’Indépendance hongroise (1701-1711) Un véritable allié ? Yves-Marie Rocher Variations L’île de La Réunion dans la Seconde Guerre mondiale Hervé Le Joubioux L’intervention en Somalie 1992-1993 Anne-Claire de Gayffier-Bonneville Document Les inventeurs prennent du service Jean-François Brun Les fonds du Service historique de la Défense Le testament d’un ministre de la Guerre La correspondance ministérielle de Louis-François-Marie Le Tellier, marquis de Barbezieux Benoît Lagarde Revue historique des armées, 263 | 2011 2 Lectures Patrice Arnaud, Les STO. Histoire des requis en Allemagne nazie, 1942-1945 CNRS éditions, coll. « Seconde Guerre mondiale », 2010, 550 pages Jean-François Dominé Jean-Philippe Cénat, Le roi stratège. Louis XIV et la direction de la guerre (1661-1715) Presses universitaires de Rennes, 2010, 386 pages Antoine Boulant François d’Aubert, Colbert. La vertu usurpée Perrin, 2010, 488 pages Antoine Boulant Marie-Hélène Debiès, Du pays des Chouans à Sébastopol. Jean-Michel Gangloff 1802-1871. Itinéraire d’un gendarme alsacien au XIXe siècle Éditions Geste, 2010, 281 pages Édouard Ebel Patrick Girard, De Gaulle, le mystère de Dakar Calmann-Lévy, 2010, 366 pages Jean-François Dominé Stéphane Lamache, La Normandie américaine Larousse, 2010, 191 pages Bernard Palmieri Henry Laurens et Mireille Delmas-Marty (dir.), Terrorismes CNRS éditions, coll. « Histoire et Droit », 2010, 342 pages Jean-François Dominé Jean-Luc Leleu, Françoise Passera et Jean Quellien (dir.), La France pendant la Seconde Guerre mondiale : atlas historique Fayard/Ministère de la Défense, 2010, 333 pages Nicolas Texier Roderick Mac Farquhar et Michael Schoenhals, La dernière révolution de Mao. Histoire de la Révolution culturelle 1966-1976 Gallimard, 2009, 808 pages Alain Marzona Sandrine Picaud-Monnerat, La petite guerre au XVIIIe siècle Économica, 2010, 685 pages Jean-Pierre Bois Jean Radvanyi, Nicolas Beroutchachvili, Atlas géopolitique du Caucase, Russie, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan : un avenir commun possible ? Autrement, 2010, 80 pages Alain Marzona Jean-Pierre Rioux (préface), Diên Biên Phu vu d’en face. Paroles de bô dôi Nouveau monde éditions, 2010, 271 pages Ivan Cadeau Jean-Pascal Soudagne, L’histoire de la ligne Maginot Éditions Ouest-France, coll. « Histoire », 2010 (2006), 123 pages Jean-François Dominé Maurice Vaïsse (dir.), Mai-juin 1940. Défaite française, victoire allemande, sous l’œil des historiens étrangers Autrement, coll. « Mémoires/Histoire », 2010 (2000), 232 pages Anne-Aurore Inquimbert Revue historique des armées, 263 | 2011 3 Dossier Revue historique des armées, 263 | 2011 4 Éditorial Frédéric Guelton 1 La Revue historique des armées s’intéresse aujourd’hui à l’histoire moderne à travers un dossier consacré à « Louis XIV, roi de guerre », dossier qui aurait tout aussi bien pu être appelé « Louis XIV, roi de paix » comme le montre avec malice, rigueur et conviction Jean-Pierre Bois et qui impose de nuancer l’assertion initiale. Les sept articles livrés ici en montrent en fait l’inanité et prouvent, si besoin était, à quel point les périodes plus anciennes, ici la période moderne, peuvent être source d’apprentissage, de connaissance et surtout de réflexion sur et pour « les contemporains ». 2 Jean-Pierre Bois, qui œuvre depuis de nombreuses années au sein du comité de rédaction de la revue, nous propose une lecture à plusieurs niveaux de l’action de celui qu’il qualifie de « roi de paix ». Retenons en deux. La première renvoie aux conditions dans lesquelles l’histoire du Grand roi fut, hier, écrite, enseignée et transmise, « en oubliant qu’au fond, son intention était de faire la paix et qu’à défaut d’en être le but, elle en a été le résultat ». La seconde, qui devrait être source d’inspiration quotidienne pour nombre de décideurs alors qu’elle est si souvent ignorée, a trait aux conditions d’élaboration de la paix. Comme le rappelle Jean-Pierre Bois, « le troisième pilier de la paix, dont la pratique est beaucoup plus ancienne, est le principe de l’oubli, le plus remarquable outil de paix entre les rois ». Les articles d’Emmanuel Pénicaut et de Bertrand Fonck, respectivement consacrés au fonctionnement du département de la Guerre et au commandement des armées, nous montrent, outre la richesse des informations qu’ils renferment, tout l’intérêt qu’il y a à parcourir et à étudier les terres considérées à tort comme trop arides de l’histoire administrative. Lucien Bély montre la modernité de « l’espionnage au temps de Louis XIV » dans son association étroite avec la notion de secret c’est-à-dire de « secret d’État ». « La modernisation de la guerre » écrit-il, « transforme aussi la nature du renseignement ». Partant de cette affirmation, il nous décrit un « système de renseignement » royal dont les composantes sont parfois présentées, de façon erronée, comme le résultat de la révolution industrielle et de la bureaucratisation induite de l’État et de son fonctionnement. N’y découvre-t-on pas, en fait, la mise en pratique de l’actuel « cycle du renseignement », depuis « l’information [qui] doit être collectée à l’échelle du monde », jusqu’à la « synthèse » réalisée par le secrétaire d’État de la Revue historique des armées, 263 | 2011 5 Guerre au profit du roi, en passant par la « centralisation des informations » dans l’entourage du Conseil d’en-haut. 3 Olivier Chaline restitue, quant à lui, au temps toute la place qu’il doit occuper dans la réflexion historique à travers son étude sur la marine de Louis XIV. Il nous montre, entre autres, en trois moments, « première marine », « zénith » et « irrémédiable déclin » à quel point l’histoire des techniques, ici la construction navale, et l’histoire de la « formation des hommes », ici les équipages, sont indissociables de toute réflexion sur les forces navales et leur emploi. Il nous explique aussi pourquoi il faut « relativiser beaucoup d’affirmations péremptoires » sur les comparaisons souvent rapides entre la Royale et la Navy. Il termine enfin son article par une nouvelle réflexion sur le temps, « des conflits à l’échelle du monde ne se réglaient pas d’un coup » et sur la notion, très actuelle, d’adéquation entre force militaire et puissance de l’État. 4 Jean-Philippe Cénat s’intéresse à un homme, Jules-Louis Bolé de Chamlay qui fut, selon lui, « le stratège oublié de Louis XIV ». Nous y découvrons les conditions, intemporelles, dans lesquelles cet homme « promis à un destin médiocre dans l’armée » réussit à s’imposer et à faire carrière grâce à « sa grande compétence », « son sens aiguisé de la diplomatie et des relations au sein de l’armée » et à ses qualités de « parfait courtisan qui n’hésitait pas à flatter subtilement (…), si cela était favorable à son avancement ». 5 Yves-Marie Rocher étudie enfin dans un article original, le rôle joué par le royaume de France dans la guerre d’Indépendance hongroise de 1701 à 1711. Il synthétise l’ensemble des recherches, principalement hongroises mais aussi françaises, et les croise avec les sources « encore peu connues du SHD ». Il montre comment le roi tisse progressivement à partir de 1643, une alliance de revers nouvelle avec le « prince de Transylvanie Georges I er Rákóczi » sans jamais oublier que toute guerre est toujours justifiée et limitée par la défense des seuls intérêts du royaume. Revue historique des armées, 263 | 2011 6 Louis XIV, roi de paix ? Jean-Pierre Bois 1 Que Louis XIV soit un « roi de guerre » ; depuis le livre fondateur de Joël Cornette, on le sait 1. On le sait si bien qu’il semble devenu difficile de remplacer cette image par une autre et légitime de suivre cette voie dans la connaissance historique du Grand Siècle, qui a donné Le plus grand roi du monde de Lucien Bély, très nuancé 2, ou le remarquable Roi stratège de Jean-Philippe Cénat 3. Ces ouvrages complètent les études biographiques récentes, de Jean-Christian Petitfils, Olivier Chaline, ou François Lebrun 4. L’ensemble renouvelle les anciennes images du Grand roi héritées de Michelet ou de Lavisse et encore transmises par les anciens manuels scolaires, ceux de l’époque révolue où le « livre d’histoire » apprenait l’histoire aux enfants. Son règne, il est vrai, s’y trouvait trop schématiquement réduit à une chronologie guerrière, qui avait le mérite de fixer des repères mais l’inconvénient de gommer tous les autres aspects du grand règne et de fausser le vrai rapport du roi avec la guerre, en oubliant qu’au fond, son intention était de faire la paix et qu’à défaut d’en être le but, elle en a été le résultat. 2 La guerre était une occupation affectionnée du roi, lui-même l’a regretté. Il s’est doté d’une armée royale, administrée, disciplinée, il a conduit en personne les campagnes des Pays-Bas et de Hollande, il a ensuite dirigé une guerre de cabinet dont le temps majeur est le siège, ritualisé, inscrit dans une unité de lieu, de temps et d’action toute à la gloire du classicisme du Grand Siècle.