Dictionnaire Historique Et Archéologique Du Pas-De-Calais
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DICTIONNAIRE Jjjti HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU DÉPARTEMENT DU PAS-DE-CALAIS PUBLIÉ PAR LA COMMISSION DÉPARTEMENTALE DES MONUMENTS HISTORIQUES Arrondissement de Saint-Pol TOME II SUEUR-CHARRUEY, IMPRIMEUR-LIBRAIRE-ÉDITEUR 31, PETITE-PLACE, 31 —-yj 18 8 0 V ■' - ' ■• ?/ Agy> ( ^ q \V\« ') Ilt*i L DICTIONNAIRE DU PAS-DE-CALAIS Ï45 <Liiii£^^ DICTIONNAIRE HISTO.RIQ.UE ET ARCHÉOLOGIQUE DU DÉPARTEMENT DU PAS-DE-CALAIS PUBLIÉ PAR LA COMMISSION DÉPARTEMENTALE DES MONUMENTS HISTORIQUES Arrondissement de Saint-Pol TOME II ARRAS SUEUR-CHARRUEY, IMPRIMEUR-LIBRAIRE-ÉDITEUR 31, PETITE-PLACE, 31 18 8 0. CANTON D'HEUCHIN Le canton d'Heuchin a un aspect très-varié; on y trouve des collines dont les sommets sont souvent couronnés de bois, des plateaux cités parmi les plus élevés du département et d'où la vue s'étend sur les contrées voisines. Il est arrosé par de nom breux cours d'eau dont le plus important esUaTernoise qui ser pente au milieu d'une large et fertile vallée; elle a pour affluents les rivières d'Eps et de le Faux, les ruisseaux de Saint-Germain et de l'Église. La Lys, la Clarence, la Lave et la Nave y pren nent leurs sources et reçoivent les eaux des ruisseaux de Noyelles, Grincourt, Monneville et Pressv.Le sol est de nature très-variée, quelques terrains sont restés en marais, mais en général la terre y est fertile, on y trouvait autrefois, dans cer taines communes, un bief rouge ou noir difficile à labourer, mais le marnage et la culture ont amélioré cette nature de ter rain. En 1810, 3,800 hectares étaient ensemencés en blé, 548 en seigle, 37 en orge, 331 en scourgeon, 68 en pamelle, 1,975 en avoine, 32 en œillettes, 95 en lin, 2 en tabas, 148 en légumes, 1,589 en prairies artificielles et 4,594 restaient en jachères. Cette statistique est bien modifiée de nos jours. D'après le cadastre la superficie totale du canton est de 19,934 hectares, nous donnons pour chaque commune les diverses con tenances selon la nature du sol, mais ces renseignements cessent chaque année d'être exacts, surtout pour les bois, — 2 — pourtant les défrichements ont été moins nombreux que dans d'autres parties du département et on y trouve des massifs boisés assez importants, à Nédon," Sachin, Diéval, etc. Si l'agriculture y a progressé, favorisée par les fabriques de sucre de Pernes et d'Anvin qui ont donné une grande impulsion à la culture de la betterave, il n'en a pas été de même de l'in dustrie, il y avait autrefois des filatures de laine et de lin, à Bours 12 métiers à faire la toile, à Heuchin 2 fabriques de poteries et une tannerie, à Pernes une blanchisserie, on ne les retrouve plus. Pourtant le nombre des usines et moulins, de 23 en 1823, est passé à 53 en 1878; la population était, en 1812, de 11,783 habitants, elle s'élève aujourd'hui à 13,412. Le nombre des maisons de 2,572 est arrivé à 3,094. Ce canton était autrefois traversé par plusieurs voies romaines allant d'Arras et Amiens à Thérouanne et au Septemvium, ac tuellement il est sillonné par les routes nationales de Paris à Dunkerque, de Saint-Pol à Lille, et par de nombreux chemins de grande communication, qui depuis quelques (années ont amé lioré d'une manière importante la vicinalité de cette contrée, les chemins de fer d'Arras à Étaples, de Béthune à Abbeville, de Bryas à Bully-Grenay y desservent un certain nombre de communes et l'on construit une ligne à voie étroite qui. ira d'Anvin à Calais. Sous le rapport architectural, comme on ne rencontre aucune ville importante on ne trouve pas de monuments remarquables, pourtant on peut citer l'église d'Eps pour sa tour, celle d'Hestrus pour son vaisseau, le vieux donjon de Bours, les restes du castel d'Anvin un peu moins ancien et parmi les châteaux modernes ceux d'Equires. Erin, Monchy, etc. Le canton d'Heuchin fit partie de la Morinie, puis du comté de Saint-Pol qui avait à Lisbourg et à Pernes deux de ses sept chatellenies. Le. conseil d'Artois y exerçait sa juridiction qui s'étendait également sur les personats de Bours et Monchy- Cayeux et le château de Pressy, enclaves de France en Artois, sur les notaires de Pernes et Heuchin pour le fait de leurs , offices et sur les villages de Fleury, Fontaine, Nedon en partie _ 3 - dépendant de la régale de Théro'uanne. En première instance on était jugé par la sénéchaussée de Saint-Pol à Antin, Antigneul, hameau, Anvin, Aumerval, Bailleul, Bergueuneuse, Boyaval, Buire-les-Pèrnes, Couteville, Diéval pour trois maisons, Enn pour partie pour l'autre par l'abbaye de Blangy, à Eps,Equires, Fiefs pour partie pour Vautre par le bailliage deLillers,àFloringhem, Fleury pour partie pour l'autre par la régale de Therouanne, à Fontaine-les-Heuchin, Heuchin, bourg,Hestrus ppur partie pour l'autre par le bailliage d'Hesdin, à Huclier, Lisbourg, bourg, Maretz,Monchy-Cayeux pour partie,Pernes,ville, Prédefin, Sains. Teneur, Tilly, pour partie, pour l'autre par l'abbaye de Blangy, à Tangry, pour partie, pour l'autre, par la prévôté de la Beu- vrière et au Valhuon. Diéval et Pressy, relevaient, en première instance, de la gouvernance d'Arras, Bours-Maretz, de la salle épiscopale d'Arras, Fontaiues-les-Hermans, Nédon, Nédonchel, enclaves de France en Artois, du bailliage de Lillers. Sachin dépendait de la chatellenie de Pernes. (Maillart). Il y avait des échevinages à Pernes et Heuchin, deux notaires à Heuchin et deux à Pernes. En 1790, ces communes firent partie du district de Saint-Pol, avec trois chefs-lieux de eau ton : 1° à Heuchin avec Hestrus, Eps, Boyaval, Fiefs, Lisbourg, Prédefin, Bergueneuse, Anvin et Mazinghem, etc.; 2° à Fleury avec Monchy-Cayeux, Teneur, Tilly, Erin, etc.; 3° à Pernes avec Fontaine-les-Hermans, Nédon, Nédonchel, Bailleul, Floringhenr, Aumerval, Sachin, Pressy, Sains, Tangry, Maretz, Bours, Valhuon, Manneville; Diéval, dépendait du canton de Monchy-Breton. Au point de vue religieux sauf Bours, Diéval et Tangry, fai sant partie du diocèse d'Arras, doyenné d'Houdain, les autres villages étaient compris dans le diocèse de Boulogne et dans le doyenné d'Auchy-au-Bois pour Nédon, Fontaine-les-Hermans, Nédonchel, Bailleul, Pernes, Floringhem, Sachin et Pressy; le doyenné de Fillièvres prenait Erin, Tilly et Teneur; celui de Saint-Pol, Monchy-Cayeux, Bergueneuse et Equires; celui d'Heuchin, Fontaine-les-Boulans, Fiefs, Sains., Boyaval, Eps, Hestrus, Valhuon, Huclier; celui de Frévent, Anvin et Fleury. _ 4 — Il n'y avait ni abbaye ni prieuré, mais à Pernesuncouvent.de Récollets et un de religieuses. La noblesse y était nombreuse : En 1789 entraient aux États d'Artois : Le Cocq, comte de Diéval, pour Diéval; de Croix, marquis d'Heuchin, pour Heuchin; le Josne Contay, marquis de la Ferté, pour Conteville; du Carieul de Fiefs, pour Fiefs; d'Anthin, pour Fontaines-les-Boulans; le marquis de Croy, pour Erin; de Bourneuil, marquis de Monchy-Cayeux, pour Monchy-Cayeux; de Partz, marquis de Pressy, pour Equires; comte de Cunchy, pourFleury; comte de Lannoy, pour Hestrus; comte de Béthune, pour Nédon ; la ville de Pernes envoyait aux États un député ayant une voix. ANTVIIV. Anvin, anvinurrij anvairig, anving, aving, d'après MM. Tailliar et Harbaville, vient de agnio, au, an qui signifie eau vive, rivière. Ce village est en effet situé sur la Ternoise dont deux affluents lés rivières d'Eps et de Faux viennent y réunir leurs eaux. Ces trois vallées avec leurs prairies plantées de nombreuses futaies conservent à cette commune un aspect pittoresque malgré le défrichement de quelques bois qui couronnaient les hauteurs. Ce grand et beau village a dû surtout sa prospérité à la jonction des voies de communication: déjà du temps des Romains une chaussée partie d,± Cambray s'y bifurquait sur le Septemvium et Thérouanne; (1) actuellement des routes allant à Saint-Pob Hesdin, Fruges, Aire, Pernes etc., s'y réunissent. Enfin de cette station du chemin de fer d'Arras à Etaples doit, partir une autre (1) D'après M- Lion cette chaussée depuis Anvin jusqu'à Thérouanne suit un alignement tellement rigide qu'il est difficile de nier son caraetère de voirie ancienne et certainement romaine. - 5 — ligne à voie étroite allant à Calais. Deux hameaux en dépendent: Petit-Anvin et Mazinghem. La contenance du territoire était enl569 de 875 mesures, d'après le cadastre de 1833, elle est de 782 hectares 61 dont 98 hectares en manoirs et prairies 611 hectares en terres arables et 18 hectares 83 en bois (en grande partie défrichés) ; il est divisé en deux sections dites de Mazinghem et du village. Parm1 les lieux dits nous noterons le bosquet de Mazinghem, le bois Laleu, le bois d'Anvin, le haillon, le chêne, les ringalles, le Mont- Hulin, les Champs à cailloux, le ehauffour, les cavoneses, les revers, les herleux, les masures, la pièce de toile, la fontaine, le fond d'enfer. La population est de 483 habitants en 1878 avec 107 maisons, une fabrique de sucre existe à Anvin. Il y avait contre Mazinghem un petit marais commun entre les habitants d'Anvin et ceux de ce hameau, il est actuellement en culture et appartient encore à la commune. Il fut mesuré en 1767 sur l'ordre des Etats d'Artois par Devis arpenteur à Filièvres il trouva 6 mesures, (le cadastre donne 2 hectares 73-40) son plan est déposé aux archives du Pas-de-Calais. Anvin faisait partie du comté et du bailliage de Saint-Pol ; c'était une pairie à 10 livres de relief avec 50 ou 60 hommages, et qui valait en 1537 400 livres de rentes.