Orchestre National De France
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Orchestre National de France THOMAS HENGELBROCK direction JEUDI 19 MARS 2020 20h © Florence Grandidier LUDWIG VAN BEETHOVEN Muzik zu einem Ritterballett (« Ballet des chevaliers »), WoO 1 1. Marsch (« Marche ») 2. Deutscher Gesang (« Chant allemand ») 3. Jagdlied (« Chanson de chasse ») 4. Romanze (« Romance ») 5. Kriegslied (« Chant guerrier ») 6. Trinklied (« Chanson à boire ») 7. Deutscher Tanz (« Danse allemande ») 8. Coda (12 minutes environ) Concerto pour piano et orchestre n° 0 en mi bémol majeur, WoO 4 (édition de Jon Ceander Mitchell) 1. Allegro moderato 2. Larghetto 3. Rondo : Allegretto (35 minutes environ) - Entracte- Symphonie n° 1 en ut majeur op. 21 1. Adagio molto – Allegro con brio 2. Andante cantabile con moto 3. Menuetto : Allegro molto e vivace MARI KODAMA piano 4. Adagio – Allegro molto e vivace (28 minutes environ) ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE LUC HÉRY violon solo THOMAS HENGELBROCK direction Ce concert est présenté par Benjamin François et diffusé en direct sur France Musique. Également disoponible sur francemusique.fr Radio France remercie chaleureusement Mari Kodama d'avoir bien voulu remplacer Martin Helmchen au piano, pour le concert de ce soir. LUDWIG VAN BEETHOVEN 1770-1827 Ballet des chevaliers Composé en 1790-1791. Créé à Bonn le 6 mars 1791. Nomenclature : 1 flûte jouant aussi le piccolo, 2 clarinettes ; 2 cors, 2 trompettes ; timbales ; les cordes. CES ANNÉES-LÀ : POUR EN SAVOIR PLUS : Beethoven compose le Ballet des chevaliers (Ritterballett) entre son 1790 : mort de l’empereur Joseph - Elisabeth Brisson, Ludwig van premier voyage à Vienne en 1787 (écourté en raison de la santé II. Début du règne de Léopold II. Beethoven, Fayard/ Mirare, 2004. préoccupante de sa mère) et son installation définitive dans la capitale Goethe, Essai sur la métamorphose Un format de poche, idéal pour autrichienne cinq ans plus tard. En 1792, un calendrier de théâtre des plantes. Kant, Critique de la fa- une première approche. mentionne la représentation de ce « ballet caractéristique en costumes culté de juger. Mozart, création de - Maynard Solomon, Beethoven, anciens » sans citer le nom du jeune compositeur. C’est que le comte Così fan tutte. Haydn, Quatuors à Fayard, 2003. Un formidable ou- Waldstein, à l’origine du spectacle, s’était attribué la paternité de la cordes op. 64. Beethoven, Cantate vrage qui se lit comme un roman. musique ! Une erreur relayée par les premiers biographes de Beethoven, sur la mort de Joseph II, Cantate la partition n’ayant été publiée qu’en 1872. sur l’avènement de Léopold II. Claveciniste dans l’orchestre de la cour de Bonn depuis 1783, Beetho- 1791 : fuite de Louis XVI et arresta- ven avait pu se familiariser avec le répertoire théâtral et les conventions tion à Varennes. Goethe prend la d’un ballet princier. Il se plie à l’exercice, comme il le fera encore avec direction du théâtre de la cour de Les Créatures de Prométhée en 1801. Dans son Ballet des chevaliers, Weimar. Mort de Mozart. Premier dont le livret n’a pas été conservé, se succèdent plusieurs pièces de voyage de Haydn à Londres, genre, entre lesquelles s’intercale le Chant allemand qui revient comme composition des Symphonies no 93 un refrain. Seule la Danse allemande n° 7 s’enchaîne directement à la à 96. Cherubini, Lodoïska. Mo- pièce suivante. Si l’orchestre colore et individualise les numéros (cors et zart, Concerto pour piano n° 27, clarinettes dans la Chanson de chasse n° 3, pizzicatos de cordes dans Quintette à cordes K 614, Concer- la Romance n° 4), l’ensemble privilégie le mode majeur, l’entrain et la to pour clarinette, La Clémence de gaîté, ainsi que des structures simples comme la forme binaire à reprises Titus, La Flûte enchantée, Requiem. (employée dans les nos 1, 2, 4 et 5). Au moment où le ballet est créé, Beethoven avait déjà attiré l’attention de Haydn, lequel s’était arrêté à Bonn à la fin de l’année 1790 lors de son voyage vers Londres. Grâce à l’appui de son mécène le comte Waldstein, il allait obtenir l’autorisation de se perfectionner auprès du maître, sans savoir que ce second voyage à Vienne, en novembre 1792, n’aurait pas de retour. Hélène Cao 4 5 LUDWIG VAN BEETHOVEN Concerto pour piano et orchestre n° 0 Composé probablement en 1784 ou 1785. Créé probablement en 1784 ou 1785 à Bonn, avec Beethoven en soliste. Nomenclature : piano solo ; 2 flûtes, 2 bassons, 2 cors, les cordes. Concerto n° 0 : on nomme parfois ainsi le Concerto pour piano et Il ne faut pas attendre de cette partition l’autorité du style de la maturité. orchestre en mi bémol majeur d’un Beethoven adolescent, qui l’a sans Elle n’en frappe pas moins par l’élégance et la volubilité des formules doute interprété dans sa ville natale de Bonn. L’unique copie conservée pianistiques, attestant que Beethoven est déjà un instrumentiste de est longtemps restée inconnue, acquise par l’éditeur Artaria après la mort première force. Le Rondo affirme de surcroît le goût du jeune musicien du compositeur. Le musicologue Guido Adler l’a redécouverte et publiée pour le ton populaire. en 1888. Mais elle n’était pas jouable sous forme de concerto, puisque la source dont Adler disposait comprenait seulement la partie du soliste H. C. et une réduction pour piano de l’orchestre, dotée cependant d’indica- tions d’instrumentation (l’effectif prévoyait deux flûtes, deux cors et les cordes). Le manuscrit de la partition complète a-t-il jamais existé ? Il est considéré comme perdu. En 1934, Willy Hess a proposé une reconstruction du dernier mouvement, puis de la totalité de l’œuvre en 1943 (dévoilée à CES ANNÉES-LÀ : Potsdam la même année, sous les doigts d’Edwin Fischer). Cet achève- ment, pas plus qu’un autre, ne peut prétendre restituer exactement ce que 1783 : Füssli, Les Trois Sorcières. 1785 : À Londres, parution du premier Beethoven avait élaboré. De fait, plusieurs musiciens ont réalisé d’autres Diderot achève Jacques le fataliste. numéro du Daily Universal Register, versions, estimant que la première édition avait pris trop de libertés avec Mozart, création de la Symphonie n° qui deviendra The Times en 1788. les sources. En 2010, Jon Ceander Mitchell est resté au plus proche du 35 « Haffner ». Haydn, Armida. Carl Kant, Fondements de la métaphysique matériau d’origine, restaurant la fin duLarghetto et du Rondo que Hess Philipp Emanuel Bach, publication des mœurs. Schiller, première version avait modifiée (un travail publié chez A-R Editions). Il a repris les indi- du quatrième volume des Sonates et de l’Ode à la joie. Haydn, Sympho- cations de nuances notées par Beethoven, et s’est notamment efforcé de libres fantaisies pour le clavier, pour les nies nos 83, 85 et 87. placer les éléments thématiques aux endroits qui lui semblaient les plus connaisseurs et les amateurs. logiques. 1784 : mort de Diderot et de Wilhelm À l’époque où Beethoven compose le Concerto WoO 4 (abréviation de Friedemann Bach. David, Le Ser- Werk ohne Opus, « œuvre sans numéro d’opus »), il est encore l’élève ment des Horaces. Schiller, Intrigue de Christian Gottlob Neefe (1748-1798), qui l’encourage et lui confie et Amour. Création du Mariage de des responsabilités. Il ne connaît probablement guère (voire pas du Figaro de Beaumarchais à la Comé- tout) les concertos de Mozart. Il trouve plutôt son modèle chez Johann die-Française ; Louis XVI ordonne l’em- Christian Bach (1735-1782) et, pour certaines tournures ornementales, prisonnement de l’auteur, puis doit le dans le Versuch über die wahre Art das Clavier zu spielen (« Essai sur relâcher devant le succès de la pièce. la véritable manière de jouer des instruments à clavier ») de Carl Philipp Haydn, Armida, Symphonies nos 79, Emanuel Bach, publié en deux volumes en 1753 et 1762. 80 et 81. Salieri, Les Danaïdes. 6 7 LUDWIG VAN BEETHOVEN Symphonie n° 1 Composée en 1799-1800. Créée le 2 avril 1800 à Vienne sous la direction de Paul Wranitzky. Dédiée au baron Gottfried van Swieten. Nomenclature : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons ; 2 cors, 2 trompettes ; timbales ; les cordes. Lorsque Beethoven amorce la composition de sa Symphonie n° 1, il a principale. L’abondance de contrastes, l’impétuosité et la vitalité rythmique presque trente ans. Il est déjà l’auteur d’un nombre important de partitions sont également caractéristiques du style de Beethoven. En dépit de son instrumentales, dont neuf sonates pour le piano, les trois Trios avec piano intitulé qui se réfère à une ancienne danse de cour (Menuetto), le troisième op. 1, les deux Sonates pour violoncelle et piano op. 5 et les trois Sonates mouvement adopte déjà le tempo et l’esprit d’un scherzo, lequel remplacera pour violon et piano op. 12. Mais l’orchestre représente sans doute un enjeu le menuet dans les symphonies ultérieures. Peut-être est-ce ce mouvement particulier. Beethoven désire s’imposer d’emblée dans ce domaine, prouver qui a conduit un critique de Leipzig à écrire, en 1801 : « C’est l’explosion qu’il a assimilé les apports de ses prédécesseurs tout en témoignant d’un désordonnée de l’outrageante effronterie d’un jeune homme. » En définitive, style personnel. Si la musique de chambre et la sonate pour piano relèvent Beethoven ne pouvait pas espérer meilleur compliment. du domaine privé, car jouées dans les salons, la symphonie expose son au- teur au jugement public, dans le cadre des rares concerts d’orchestre donnés H. C. à l’époque à Vienne. Certes, la Symphonie n° 1 regarde encore vers le classicisme viennois. Elle contient trois mouvements de forme sonate (seul le Menuetto offre une autre structure), dont Beethoven avait appris les potentialités dramatiques auprès de son maître Haydn.