Isabella Teotochi Albrizzi

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Isabella Teotochi Albrizzi ISABELLA TEOTOCHI ALBRIZZI Corfou 16 juin 1760 - Venise 27 septembre 1836 Isabella TEOTOCHI ALBRIZZI née Elisabeth Teotochi d’origine grecque, fut une femme de lettres, une biographe et une essayiste italienne de la République de Venise, amoureuse des arts et animatrice d’un célèbre salon littéraire. 1. Enfance Lorsqu’elle naquit en 1760 Corfou était alors possession de la Sérénissime République de Venise. Elle était grecque de langue maternelle et elle reçut des notions de littérature italienne et française. Elle fut affectueusement surnommée Titta. 2. Mariage À l’âge de 16 ans en 1776 selon la volonté de ses parents elle épousa Carlo Antonio Marin dont elle aura l’année suivante un fils Giovan Battista Marin. Selon les biographes cette union fut décrite comme malheureuse et destinée à se conclure de manière tempétueuse quelques années plus tard. En 1778 une nouvelle fonction imposa à Marin de rentrer à Venise, ville qui, bien qu’écrasée par la décadence politique et économique, bouillonnait de débats culturels et scientifiques. Le couple s’établit dans la maison de San Benedetto où habitaient, outre le père et les oncles et tantes, également les frères de Carlo Antonio. La très jeune épouse grecque à la chevelure dense et bouclée, aux yeux d’une grande vivacité et au visage reflétant une candeur d’âme, connut d’inévitables difficultés d’intégration. Après un séjour de deux ans de 1778 à 1780, à Salò, où Carlo Antonio avait été promu Inspecteur, les époux Marin regagnèrent Venise. La perspective d’habiter à nouveau au milieu de cette innombrable famille Marin fut inenvisageable. Aussi Bettina convainquit-elle son époux de louer une maison dans la Calle de la Ballotte. Commença ainsi une nouvelle phase de la vie de la jeune femme. 3. Naissance du salon Un siècle et demi après la naissance du premier salon connu, celui de l’Hôtel de Rambouillet en 1607, dirigé par la Marquise de Rambouillet, la mode du salon était désormais diffusée dans la lagune. En accord avec les idées nouvelles et révolutionnaires qui atteignaient également la société vénitienne on attribua une grande signification aux capacités intellectuelles de la personne, reconnues comme un fort élément égalitaire. Ainsi donc on reconnaissait à la femme, dans la mesure où elle démontrait être cultivée un rôle intellectuel paritaire. Comme son mari avait acquis des charges de plus en plus importantes Elizabeth eu la possibilité d’affiner sa propre culture éperonnée par son mari et grâce à l’environnement qui s’était créé autour de lui. Un groupe choisi, composé de quelques habitués et d’invités occasionnels se retrouvait une fois par semaine dans la petite salle de compagnie de la Calle delle Ballotte et bien vite, de silencieuse la dame devint protagoniste en vertu d’une attrayante malignité, ainsi décrite par Denon dans ses documents personnels. Au cours des années qui suivirent parmi les personnes fréquentant son salon, Élisabeth Teotochi accueillit des figures illustres parmi lesquels : Ugo Foscolo, Ippolito Pindemonte, Vincenzo Monti, Aurelio de' Giorgi Bertola, abbé de Rimini, auteur d’œuvres lyriques, Melchiorre Cesarotti, auteur de la traduction de l’ Ossian, Anton Maria Lamberti, célèbre pour ses vers en dialecte vénitien, l’abbé Francesco Franceschinis, recteur de l’Université de Padoue, la salonnière vénitienne Giustina Renier Michiel, Antonio Canova, le célèbre théoricien de l’art Leopoldo Cicognara, les nobles Lauro e Angelo Querini, ce dernier sénateur de la Sérénissime, adepte des idées réformatrices de Scipione Maffei et propriétaire d’une splendide villa à Altichiero, où il recueillit une grande quantité de vestiges archéologiques égyptiens, le patricien padouan Costantino Zacco, les nobles Pesaro, Mocenigo, Dolfin, Tron, Stefano Arteaga, critique et auteur de La Rivoluzione del teatro musicale italiano, (La Révolution du théâtre musical italien), l’historien et philologue Andrea Mustoxidi, Jean-Baptiste-Gaspard d'Ansse de Villoison, le philologue français qui à cette époque étudiait des documents conservés dans la Biblioteca Marciana, Dominique Vivant Denon, graveur et écrivain parisien futur directeur du Louvre, la célèbre Madame de Staël, Aubin-Louis Millin, Johann Wolfgang von Goethe, George Gordon Byron, Walter Scott, l’Ecossais Sir William Hamilton archéologue et vulcanologue, ambassadeur anglais à Naples, le voyageur Michele Sorgo et tant d’autres encore. Il semblerait toutefois que Carlo Antonio n’approuvât pas beaucoup ces assemblées mondaines. Il exprima son dédain dans une lettre rédigée à l’adresse de son épouse, presque un traité de conversation dans laquelle il critiquait les personnes qui fréquentaient sa propre maison. Cette lettre fut rédigée de sa demeure de Gardigiano, en février 1786. Élisabeth quant à elle, dédaignait ce domaine de Gardigiano, en vérité une habitation rustique de la campagne vénitienne et préférait passer beaucoup de temps à Venise, affinant ses propres vertus, soignant sa beauté, élargissant sa culture littéraire et appréhendant l’art d’atteindre la faiblesse des personnes et celui de les flatter. 4. Caractère et philosophie de vie Durant cette période, selon l’habitude pour une dame de sa position, Élisa disposa d’une petite habitation au Ponte dei Bareteri, à quelques pas de la Calle delle Balotte. Telle est la destination qui apparaissait sur les lettres qui lui étaient adressées du moins à partir de 1785. Là dans un salon qui était son entière propriété, elle pouvait se revêtir du rôle très important de la Salonnière : mettre en valeur les personnalités qui l’entouraient ainsi que leurs idées, et donner à chacune la sensation de se sentir un personnage important. Elle obtenait un large succès car elle savait unir aux grâces de l’intellectuelle celles de sa personne et ainsi attirait autour d’elle les meilleurs esprits de l’époque ayant aussi des liens étroits avec de secrètes relations mondaines. Elle possédait l’intrigante capacité de parler à travers de fines allusions, dosées pour celui qui avait le pouvoir de les saisir, et en même temps dépourvues de consistance polémique pour celui qui, en revanche, n’était pas en mesure de les apprécier. C’est ce que révélait Stefano Arteaga en écrivant « d’une délicatesse aigüe et futée ». Pour mener une conversation dans un salon il était également nécessaire d’avoir des connaissances générales et ponctuelles d’histoire, de sciences, d’art, de médecine et d’être capable d’offrir à chacun la réponse appropriée. Être au centre de l’attention, de manière discrète, en vraie maîtresse de maison, en proposant chaque fois le thème de la discussion et en l’animant avec élégance et supériorité imposait à la dame de dominer son tempérament « passionnel et masculin ». Toutefois Élisabeth vivait toujours, dans le même temps, ses belles passions et saisissait pleinement les joies de la vie selon certaines convictions que nous trouvons énoncées dans ses lettres. Lors d’une période durant laquelle la lagune s’était retirée et avait transformé les canaux en chemins couverts de limons, et avait troublé les habitudes galantes des deux amants, elle écrivit à Vivant Denon, son sigisbée de 1788 à 1793 : « Si vous craignez la boue, mon cher ami, vous ne sortirez plus de chez vous (…), en ce pays qui est plus fait pour des poissons que pour des hommes, il est nécessaire que ceux qui l’ont usurpé s’habituent à la manière de se déplacer des premiers habitants, c’est-à-dire en se salissant dans l’eau et la boue. Voilà trois malheureux jours qu’on ne vous voit aucune part et tout cela parce qu’il y a de la boue et parce que votre gondole ne peut se détacher de chez vous. Allons, allons, abandonnez votre paresse et sortez. Je vous attends ce soir chez Madame N., où je vous répéterai que je vous aime de tout mon cœur. » 5. Habitudes littéraires Insolente, résistant à tout ce qui lui était imposé, au début de sa longue carrière de salonnière, la comtesse se montra très peu encline à céder aux opinions des autres. Même dans le choix des études et des lectures, plus que par une rigoureuse discipline, Bettina semblait guidée par son propre instinct et par son propre goût. Attentive à l’influence de la littérature française elle adopta dans sa correspondance la langue transalpine, justifiant son choix de manière originale : « La langue italienne exige un certain cérémonial qui n'est pas du tout propre à l'amitié, tandis que le français vous en dispense tout à fait. Cette raison que j'ai toujours crue bonne, quand j'ai écrit à mes amis, je la trouve d'autant plus excellente en vous écrivant que c'est précisément avec vous que je serais le plus embarrassé à soutenir la majesté de la langue italienne » Meneghelli décrivit dans sa biographie les habitudes d’Elisa : « Durant la matinée, excepté pour des cas exceptionnels, elle vivait entièrement pour elle-même, elle s’occupait de littérature étrangère et nationale, en fonction du thème qui avait été choisi … » 6. Premiers essais littéraires et artistiques « Lettrée au contact des lettrés » Isabelle fit preuve de régulières tentatives d’écriture poétique que, parfois elle montrait à ses hôtes comme pour perpétuer la mode arcadienne qui, en dépit des suggestions préromantiques était très forte chez elle. Elle suscitait ainsi la préoccupation d’Hippolyte Pindemonte attentif au sort de la jeune femme. « Elle m’écrit avoir composé un sonnet, et puis d’avoir fait pire encore puisqu’elle l’a montré à de nombreuses personnes » Dans ses lettres comme dans ses vers elle était souvent influencée par son destinataire, tantôt Pindemonte tantôt Bertola. Isabella à cette période passa beaucoup de temps à lire et à réaliser les premières ébauches de ces fameux Ritratti (Portraits), grâce à sa culture et aux conversations du salon qui la rendirent experte dans l’art de connaître l’âme des hommes.
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