67 ans - journaliste - une vie politique mouvementée lui a permis d'approcher a plupart des politiciens actuels, d'en percer les intrigues, les complots, les manœuvres. écrit plusieurs livres, dirige une collection et prépare actuellement un essai sur Jack London.

Guide de la politique

Dominique Venner

Guide de la politique

Balland Ⓒ Balland. Paris 1972 Introduction

LA REVANCHE DE LA POLITIQUE

Voici bientôt vingt ans que je voyage dans le monde étrange de la politique. J'en ai rapporté ce Guide. Il peut servir à d'autres explorateurs comme aux excursionnistes du dimanche. Quand l'aventure était au programme, je n'ai pu résister à la griserie de ses risques. Aujourd'hui, les routes sont balisées et sans mystère. Je suis devenu un touriste, volon- tiers désinvolte et difficile à contenter. Ce Guide est donc écrit avec quelque détachement et un brin d'irrespect, toutes conditions nécessaires à une bonne information. Rien de plus terne que le journaliste bien-pensant ou sans opinion. Que peut-il voir ? Qu'a-t-il à raconter ? Autant sans doute que le fanatique, c'est-à-dire la moitié de rien.

La politique se présente d'abord sous forme de visages, ceux des hommes et des femmes qui la vivent et la font, avec leurs passions, leurs ambitions, leurs intérêts. On trou- vera donc dans ces pages une abondante collection de grands ou médiocres professionnels de la politique. Mais à côté de ces personnages, dont l'information quotidienne a vulgarisé les noms et les traits, j'ai tenu à évoquer les incon- nus qui sont entrés en politique, non pour y faire carrière, mais comme on entrait en religion. Grâce à eux, militants gauchistes, droitistes ou autres, la politique conserce sa noblesse, sa tension dramatique, son attrait. Eux, ne trompent pas, même s'ils se trompent. La galerie des portraits serait incomplète sans les « intellectuels », dont on mésestime, à mon sens, l'importance réelle. Certes, ils ne créent pas l'événement, mais ils lui donnent un sens. Dans une société dominée par le snobisme de la mode, les membres de l'intelligentsia ne sont plus des maîtres à penser, mais les maîtres de la pensée. Il n'y a pas si longtemps, on entendait proclamer la fin des idéologies, l'avènement de la raison froide et de la tech- nique objective. Il a fallu déchanter. « Jusqu'en mai 1968, écrit Roger Priouret (1), le journaliste économique militait pour l'amélioration du niveau de vie de ses concitoyens, dans une société la moins inégalitaire possible. Il jugeait tout, le gouvernement, l'opposition, les syndicats, les entreprises, selon ce critère. Mais il ne doutait pas, au fond de lui-même, que cette amélioration du niveau de vie dût être le but d'une politique. Et voilà que, depuis trois ans, il a découvert que le mieux être matériel décevait ses contemporains, posait à l'Etat des problèmes insolubles, et disloquait la société. Jamais le niveau de vie des Français ne s'est élevé aussi vite que ces dernières années. Jamais ils n'ont été aussi hargneux. L'économie n'a pas de réponse à ce problème. Du coup, elle est menacée de perdre la prééminence qu'elle a eue pendant une vingtaine d'années ». De fait, la politique a pris sa revanche, avec fracas, dans des lueurs de guerre civile, au milieu des barricades de carnaval, des proclamations et des coups de trique, en atten- dant mieux. En politique, rien n'est jamais acquis. Dans l'histoire française des deux derniers siècles, il ne s'est jamais écoulé plus de dix ans sans qu'un événement imprévu, une brusque fièvre, ne vienne tout remettre en question et ouvrir la porte aux changements. Si notre mémoire oublie les bourrasques, elle retient, par delà les générations, le souvenir des grandes fractures : Mai

1. L'Express, 16 août 1971 1940, Vichy, la Résistance et dix ans plus tard, la guerre d'Al- gérie. Ces événements ont tout pulvérisé, les familles politi- ques, les vérités les plus solides, les lois les plus sacrées. Aussi leur évocation fait-elle battre les tempes et surgir les vieilles laves refroidies. Dans l'horreur ou la fête des grands séismes, la politique retrouve sa hauteur. Elle devient ce qu'elle est : le conflit par excellence, celui qui dépasse l'individu, et excède la durée d'une vie. Car la politique, en définitive, n'est-ce pas ce au nom de quoi on est prêt à mourir ?

N.B. Malgré le très grand soin apporté aux vérifications documentaires, une erreur maté- rielle peut toujours se glisser dans un aussi grand nombre d'informations. L'auteur serait très reconnaissant de la rectification qui lui serait communiquée en vue des rééditions.

1. Les organisations politiques et les syndicats Sigles et abréviations

A.C.O. Action Catholique Ouvrière A.F. Action Française A.F.P. Agence France Presse A.J.S. Alliance des Jeunes pour le Socialisme A.R.L.P. Alliance Républicaine pour les Libertés et le Progrès C.A.L. Comités d'Action Lycéens C.D. Centre Démocrate C.D.R. Comités de Défense de la République C.E.D. Communauté Européenne de Défense (projet avorté) C.E.E. Communauté Economique Européenne (Marché Commun) C.E.L.I.B. Comité d'Etude et de Liaison des Intérêts Bretons C.E.R.E.S. Centre d'Etude de Recherche et d'Education Socialistes C.E.R.M. Centre d'Etudes et de Recherches Marxistes C.E.P.E.C. Centre d'Etudes Economiques, Politiques et Civiques C.F.D.T. Confédération Française Démocratique du Travail C.F.T. Confédération Française du Travail C.F.T.C. Confédération Française des Travailleurs Chrétiens C.G.C. Confédération Générale des Cadres C.G.S.I. Confédération Générale des Syndicats Indépendants C.G.T. Confédération Générale du Travail C.G.T.-F.O. Confédération Générale du Travail - Force Ouvrière C.I.D. Comité d'Information et de Défense (La Tour du Pin) C.I.R. Convention des Institutions Républicaines C.I.S.L. Confédération Internationale des Syndicats Libres C.N.A.L. Comité National d'Action Laïque C.N.I. Centre National des Indépendants C.N.J.A. Centre National des Jeunes Agriculteurs C.N.P.F. Centre National du Patronat Français C.N.R. Conseil National de la Résistance C.D.P. Centre Démocratie et Progrès C.R. Centre Républicain F.E.N. Fédération de l'Education Nationale ou Fédération des Etudiants Nationalistes F.E.R. Fédération des Etudiants Révolutionnaires F.G.D.S. Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste F.L.B. Front de Libération de la Bretagne F.L.N. Front de Libération National (Algérie) F.N.E.F. Fédération Nationale des Etudiants de France F.N.S.E.A. Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles F.O. Force Ouvrière (voir C.G.T.-F.O.) G.P. Gauche Prolétarienne G.A.M. Groupes d'Action Municipale I.F.O.P. Institut Français d'Opinion Publique J.A.C. Jeunesse Agricole Chrétienne J.C.R. Jeunesse Communiste Révolutionnaire J.E.C. Jeunesse Etudiante Chrétienne J.O. Journal Officiel J.O.C. Jeunesse Ouvrière Chrétienne L.I.C.A. Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme M.L.F. Mouvement de Libération des Femmes M.O.B. Mouvement pour l'Organisation de la Bretagne M.O.D.E.F. Mouvement de Défense des Exploitations Familiales M.J.L. Mouvement pour la Justice et la Liberté M.R.A.P. Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et pour la Paix M.R.J.C. Mouvement Rural de la Jeunesse chrétienne M.R.P. Mouvement Républicain Populaire M.S.F. Mouvement Solidariste Français M.S.P. Mouvement pour le Socialisme par la Participation N.A.F. Nouvelle Action Française O.A.S. Organisation Armée Secrète O.N. Ordre Nouveau O.N.U. Organisation des Nations Unies O.T.A.N. Organisation du Traité de l'Atlantique Nord P.C.F. Parti Communiste Français P.C.M.-L.F. Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France P.C.U.S. Parti Communiste de l'Union Soviétique P.R.L. Parti Républicain de la Liberté P.D.M. Progrès et Démocratie Moderne P.D.S. Parti de la Démocratie Socialiste P.M.E. Petites et Moyennes Entreprises (Confédération Générale des) P.S. Parti Socialiste P.S.F. Parti Social Français (Croix de Feu) P.S.U. Parti Socialiste Unifié R.I. Républicains Indépendants (Fédération Nationale des) R.G.R. Rassemblement des Gauches Républicaines R.P.F. Rassemblement du Peuple Français S.A.C. Service d'Action Civique S.D.N. Société des Nations S.F.I.O. Section Française de l'Internationale Ouvrière (Parti Socialiste) S.G.E.N. Syndicat Général de l'Education Nationale S.N.E.S. Syndicat National de l'Enseignement Secondaire S.N.E.Sup. Syndicat National de l'Enseignement Supérieur S.N.A.L.C. Syndicat National des Lycées et Collèges S.N.I. Syndicat National des Instituteurs S.O.Fr.E.S. Société Française d'Enquêtes par Sondages U.D.V Union des Démocrates pour la Ve République U.D.C.A. Union de Défense des Commerçants et Artisans U.D.R. Union des Démocrates pour la République U.D.S.R. Union Démocratique et Socialiste de la Résistance U.D.T. Union Démocratique du Travail U.E.C. Union des Etudiants Communistes U.G.C.S. Union des Groupes et Clubs Socialistes U.J.C.M.-L. Union des Jeunesses Communistes Marxistes-Léninistes U.J.P. Union des Jeunes pour le Progrès U.N.E.F. Union Nationale des Etudiants de France U.N.E.S.C.O. United Nations Educational, Scientific and Cultural Organisation U.N.R. Union pour la Nouvelle République V.L.R. Vive la Révolution Les organisations politiques et syndicales

ACTION CATHOLIQUE OUVRIERE A.C.O. 7, rue Paul-Lelong, Paris-2 Fondée en 1950. Doctrine : « Vivre les aspirations et le combat de la classe ouvrière. Participer à la recherche et à l'élaboration d'une société so- cialiste. » Revendique 25.000 militants. 70 % d'entre eux sont syndiqués à la C.F.D.T. et 25 % à la C.G.T. Le militan- tisme au sein du Parti communiste est admis. Secrétaire gé- néral : Henri Le Buan.

ACTION CATHOLIQUE UNIVERSITAIRE A.C.U. 7, rue Vauquelin, Paris-5 Fondée en 1966, branche uni- versitaire de la Jeunesse Etudiante Chrétienne, « élément avancé pour l'évangélisation » de la « Mission étudiante ». Doctrine : « Solidarité avec le mouvement révolutionnaire dans la volonté d'une transformation de l'Université et de la société ». Revendique un millier de militants répartis en petites équipes animées par un aumônier. Ils sont actifs au P.S.U. et dans les groupes maoïstes. Parmi les dirigeants : Jean-Paul Ciret et Jean-Pierre Sueur.

ACTION GAULLISTE L' 28, avenue Hoche, Paris-8 Fondée en décembre 1969. But : « Mouvement d'études travaillant en collaboration avec l'U.D.R. et l'U.J.P. ». Secrétaire général : Jacques Paugam (professeur).

ACTION NOUVELLE La Tour d'Ivoire, Port Marchand, 83 - Toulon. Fondée en 1966. Mouvement droitiste d'étude et d'action politique. Se- crétaire général : Jean Reimbold (professeur, emprisonné lors des événements d'Algérie). AFIDEL (Association pour la formation, l'information et la documentation des élus locaux). Université de Paris I, 12, place du Panthéon, Paris-5 Fondée en 1971. But : « Préparer les élus locaux à affronter les nouveaux problèmes de direction et de gestion des mu- nicipalités et collectivités locales ». Organisation de stages et séminaires. Membres du bureau : MM. Marcel Massot, député radical ; François Luchaire, président de l'université de droit Paris I ; Waldeck L'Huillier, député communiste, maire de Gennevilliers ; Maurice Duverger, professeur à l'université de Paris I ; André Méric, sénateur socialiste ; Pierre Lavigne, professeur à l'université Paris I ; Bernard Cornut-Gentille, ancien ministre, maire de Cannes ; René Passet, professeur à l'université de Paris I.

ALLIANCE DES JEUNES POUR LE SOCIALISME A.J.S. Fondée en 1969, fait suite à la « F.E.R. » (Fédération des Etudiants Révolutionnaires) dissoute le 12 juin 1968. Mouve- ment trotzkyste « lambertiste », du nom de M. Pierre Lambert (pseudonyme de Boussel) qui provoqua en 1952 une scission au sein de la IV Internationale par refus de l' « entrisme » (noyautage du Parti communiste). L'A.J.S. revendique 5.000 adhérents. Elle a pris le contrôle de l'U.N.E.F. et recherche des accords locaux avec le P.C.F. et le Parti socialiste. Pu- blication : « Jeune Révolutionnaire » (mensuel, 80.000 ex.). Dirigeants : Charles Berg (Stobnicer), Michel Serac, Claude Chisserey, Jean-Jacques Maris.

ALLIANCE FRANCE-ISRAEL 18, rue Volney, Paris-2 Fondée par M. Jacques Sous- telle. But : solidarité et assistance à Israël. Président : André Monteil ; comité directeur : MM. Diomède Catroux, Jacques Mercier, Jean Pierre-Bloch, Michel Poniatowski, Michel Sou- lié, Jacques Soustelle, Raymond Triboulet ; directeur géné- ral : Salomon Friedrich.

ALLIANCE MARXISTE-RÉVOLUTIONNAIRE 39, rue Piat, Paris-20 Mouvement trotzkyste issu d'une scission intervenue en 1965 au sein de la IV Internationale. Appartient à la tendance « pabliste », du nom de M. Michel Raptis, dit Pablo, qui se mit au service du nouvel Etat algé- rien en 1962. Publications : « Sous le drapeau du socialisme » et « L'Internationale ». Animateurs : MM. Fiant, J. Frédé- ric, G. Marquis, N. Najman, B. Schalcha, P. Schmidt, J.-CI. Weisberg.

ALLIANCE RÉPUBLICAINE POUR LES LIBERTÉS ET LE PROGRÈS A.R.L.P. 53, rue de Vaugirard, Paris-6 Fondée en 1966 sur les restes du « Comité TV » de la campagne pour les élections présidentielles de décembre 1965. Ralliée à la majorité après les événements de mai 1968 : « La majorité issue du dernier scrutin n'est pas une majorité gaulliste mais une majorité na- tionale ». Doctrine : « Libéralisme économique, unité euro- péenne, alliance atlantique ». Président : M Jean-Louis Tixier- Vignancour ; trésorier : colonel Thomazo. L'ancien secrétaire général, M. Gaston de Sansac fait scission en mai 1971.

ALLIANCE SAINT-MICHEL B.P. 58, Paris-12 Fondée en 1969. But : « Lutter contre la subversion dans l'Eglise ». Suscite des contre-manifesta- tions violentes. En 1971, un conflit oppose le président, colo- nel de Belleval et les trois principaux dirigeants, MM. Ber- nard Prudhomme (ancien militaire qui milita au « Comité TV » et à « L'Esprit Public »), François Klotz et le colonel Simoneau.

ASSOCIATION DES COMBATTANTS DE L'UNION FRAN- ÇAISE A.C.U.F. 26, rue Saint-Joseph, Paris-2 Fondée en 1956 à partir de l'association des « Anciens d'Indo ». But : En dehors de l'activité d'entraide de toute association d'anciens combat- tants, participer à la vie de la cité et « lutter contre la sub- version marxiste ». L'A.C.U.F prit fermement position en fa- veur de l'Algérie française. Son président national, le géné- ral Gracieux, est lié à la Cité catholique. Secrétaire gé- néral : Yves Gignac. ASSOCIATION NATIONALE POUR LA FIDÉLITÉ AU GÉNÉRAL DE GAULLE 5, rue de Solférino, Paris-7 Fait suite, depuis 1972, à l' « Association nationale pour le soutien de l'action du gé- néral de Gaulle », fondée en 1958 et tout d'abord présidée par M. Bernard Dupérier. A soutenu par des moyens aussi occultes qu'importants et de façon inconditionnelle, la poli- tique du général de Gaulle. Président actuel : M. Pierre Le- franc.

BETAR (Brith Trumpeldor de France) 59, bld de Strasbourg, Paris-10 Fondé en 1923 par Zeev Jabotinsky pour former en Europe les cadres d'une future armée juive en Palestine. Aujourd'hui, mouvement de jeu- nesse sioniste de droite.

CENTRE DÉMOCRATE 207, bld Saint-Germain, Paris-7 Fondé en 1966, à la suite des élections présidentielles de 1965. A pris la place de l'ancien M.R.P. Doctrine : « Economie privée, orientée et contrôlée par un Plan, intégration de la France dans une Europe politique ». Regroupe les centristes qui ne se sont pas ralliés en 1969 à la majorité. Président : M. Jean Leca- nuet (voir en encadré la liste du comité directeur).

CENTRE DÉMOCRATIE ET PROGRÈS 6, cité Martignac, Paris-7 Fondé en juillet 1969 par M. Jacques Duhamel. Regroupe les centristes qui se sont ralliés à la majorité lors de l'élection présidentielle de 1969. But : « Apporter à la majorité nouvelle un supplément de li- béralisme, de volonté de progrès et de résolution euro- péenne ». Publication : « Faits et Causes ». Président : M. Jac- ques Duhamel. Premier vice-président : M. Joseph Fontanet. Vice-présidents : MM. Eugène Claudius-Petit, Aymar Achille- Fould et Bernard Stasi, députés. Secrétaire général : M. Jean Poudevigne, député. Secrétaires généraux adjoints : MM. Denis Baudoin et Christian Legrez. Délégués nationaux : MM. Raoul Honnet et Jean Moulin. Sont également membres du bureau : MM. René Pléven et Vincent de Pénanster. CENTRE D'ÉTUDES MARXISTES RÉVOLUTIONNAIRES 19, rue Pasteur, 93 - Saint-Ouen. Fondé en 1971. But : « Lutter contre la dispersion des groupes révolutionnaires par une confrontation générale ». Président : M. Jean-Marie Vincent (membre du P.S.U.).

CENTRE D'ÉTUDES DE RECHERCHES ET D'ÉDUCATION SOCIALISTE (CERES) 77, rue Fondary, Paris-15 Fondé en 1966 par d'anciens élèves de l'E.N.A., membres du Parti socialiste. Cet anticlub qui croit aux vertus du parti, souhaite « donner au mouve- ment révolutionnaire issu de mai 1968 une véritable expres- sion politique ». Président : M. Jean-Pierre Chevènement.

CENTRE D'INFORMATION CIVIQUE 25, rue Le Pelletier, Paris-9 Fondé en 1960. Mouvement d'obédience gaulliste qui a pour but officiel de « réveiller la conscience des Français en les intéressant à tous les pro- blèmes du pays ». Fait notamment campagne contre l'abs- tention. Dispose de moyens importants. Président : Jean- Christian Barbé.

CENTRE D'INITIATIVE COMMUNISTE 17, rue Saint-Florentin, Paris-9 Fondé en 1970 par plu- sieurs anciens dirigeants du Parti communiste. But : « Cons- titution d'un front de lutte pour le socialisme s'adressant à toutes les forces sociales dont les intérêts objectifs rejoignent ceux de la classe ouvrière ». Membres du bureau : MM. Chaintron, Garaudy, Tillon, Kriegel-Valrimont, Victor Leduc, Roger Pannequin, Jean-Pierre Vigier, Jacques Courtois.

CENTRE NATIONAL DES INDÉPENDANTS C.N.I. 106, rue de l'Université, Paris-7 Fondé en 1949 par M. Roger Duchet pour s'opposer, tant à la gauche qu'aux gaullistes regroupés à l'époque au sein du R.P.F. Tout d'abord ralliés à la V République, les Indépendants passent à l'opposition en 1962, en dehors des amis de M. Giscard d'Estaing qui font alors scission. Le C.N.I. soutiendra en 1969 la candidature de M. Poher contre M. Pompidou et son élec- torat ne cessera de s'étioler. Président d'honneur : M. An- toine Pinay. Secrétaire général : M. Camille Laurens. Délé- gué à la propagande : M. Jean Legendre. Parmi les membres du comité directeur : MM. Jean Moreau, sénateur ; Max Flé- chet, député ; Bertrand Motte, Pr. Portmann, Henri Yrissou, M Lombard. Délégué jeunes : M Patrick Dutertre.

CENTRE NATIONAL DES JEUNES AGRICULTEURS C.N.J.A. 14, rue La Boétie, Paris-8 Fondé en 1961. Destiné aux agriculteurs de 18 à 35 ans, afin d'assurer leur défense et leur formation. Le C.N.J.A. ne se cantonne pas dans les ques- tions syndicales et n'ignore pas les luttes politiques. Au congrès de 1970, tous les représentants d'un certain libé- ralisme étaient éliminés du conseil d'administration où les réformistes détiennent 30 mandats et les gauchistes 13. Il revendique 100.000 membres. Président : Vincent Gaumer. Secrétaire général : Louis Lauga.

CENTRE RÉPUBLICAIN 34, avenue des Champs-Elysées, Paris-8 Fondé en 1958 par les amis de M. André Morice qui avaient quitté le Parti radical en 1956 par opposition à M. Mendès-France. Souhaite un regroupement centriste et refuse toute alliance avec le Parti communiste. Président : M. André Morice, sénateur- maire de Nantes. Membres : MM. Michel Durafour, député P.D.M. de la Loire ; Jacques Médecin, député-maire de Nice ; André Rossi, député P.D.M. de l'Aisne.

CERCLE EUROPEEN DE PROVENCE. Le Mansard, place Romée de Villeneuve, 13 - Aix-en-Provence. Fondé en 1970. But : Apporter des solutions aux problèmes intéressant la région de Provence et son rôle européen, par la réunion d'une élite attachée aux valeurs occidentales. Président : M Charles Ferri-Pisani (du Bareau de Marseille). Animateur : Dr Maurice Rollet (ancien délégué général du R.E.L. et candidat aux élections législatives de 1967 à Marseille contre M. Françoix Billoux, député communiste sortant).

CERCLES UNIVERSITAIRES D'ÉTUDES GAULLIENNES 16, rue du Pain, 44-Nantes. Fondés en 1972. But : « Développer les études sur l'œuvre et l'action du général de Gaulle, dans un cadre universitaire ». Cette initiative s'est heurtée au désaccord de la famille de l'ancien président de la République. Le comité de patronage comprend notam- ment : MM. Pierre de Boisdeffre, Carlo Bronne, de l'Acadé- mie royale de Belgique, René Cassin, François Goguel, Georges Mathé, François Perroux, Edmond Pognon, Jean Marin, etc.

C.F.D.T. (Confédération française démocratique du Tra- vail) 26, rue Montholon, Paris-9 Fondée en 1964, lors du con- grès extraordinaire de la C.F.T.C. qui décide par 19.198 man- dats contre 6.051 de supprimer toute référence confession- nelle. Lors de son congrès de mai 1970 elle se fixe pour but de « hâter l'instauration d'une société démocratique et so- cialiste (...) Les étapes les plus décisives pourront être vio- lentes, mais nous les aborderons avec l'appui de la cons- cience des travailleurs ». La C.F.D.T. revendique 680.000 adhérents. Secrétaire général : Edmond Maire.

C.F.T. (Confédération française du travail) 16, rue Saint-Marc, Paris-2 Fondée en 1959 par la fu- sion d'un certain nombre de syndicats indépendants et au- tonomes. Hostile à la lutte de classes, elle « repousse la solution avilissante pour l'homme d'un socialisme rétrograde et celle, contraignante, d'un capitalisme aveugle ». La C.F.T. revendique 380.000 adhérents. Bien qu'elle ait gagné tous ses procès en représentativité, elle n'est pas reconnue offi- ciellement par le ministère du Travail et son développement s'en trouve considérablement gêné. Secrétaire général : M. Jacques Simakis.

C.F.T.C. (Confédération française des travailleurs chré- tiens) Fondée en 1919, maintenue après le congrès de 1964 qui vit la majorité de cette centrale se transformer en C.F.D.T. La C.F.T.C. « maintenue » se veut apolitique et attachée à la morale sociale chrétienne. Cette centrale revendique 150.000 membres. Président : M. Joseph Sauty. Secrétaire général : Jacques Tessier. C.G.C. (Confédération générale des cadres) Fondée en 1944. Cette confédération apolitique a été amenée après mai 1968 à s'affirmer comme défenseur « de la liberté, de l'autorité et des valeurs morales ». Elle défend la hiérarchie des salaires, les régimes de retraite complé- mentaires et lutte contre les excès de la fiscalité. Sa frac- tion gauchiste, animée par M. Gilbert Nasse, fit scission pour constituer en 1969 l' « Union des cadres et techniciens ». La C.G.C. revendique 250.000 membres. Président : M. André Malterre. Délégué général : Roger Millot. Secrétaire général : Corentin Calvez. Secrétaire général adjoint : M. Philippe Fi- chefeux.

C.G.T. (Confédération générale du travail) Fondée en 1895. Scission en 1921 provoquée par l'ex- clusion des membres du Parti communiste (fondé au con- grès de Tours 1920) qui créent la C.G.T.U. L'unité se recons- titue en 1943, mais se brise à nouveau en 1947 pendant la guerre froide, par le départ des socialistes, minoritaires cette fois, qui créeront la C.G.T.-F.O. La C.G.T. est entièrement contrôlée par le Parti communiste. Elle compte environ 1.200.000 adhérents. Président : Benoît Frachon. Secrétaire général : Georges Séguy. Membres du bureau : Henri Kra- sucki, Léon Mauvais, André Merlot.

C.G.T.-F.O. (Force Ouvrière) Fondée en 1947 par les réformistes de l'ancienne C.G.T. Cette centrale refuse toute affiliation politique et entend « réaliser la démocratie politique, économique et sociale dans le respect de l'indépendance syndicale ». Elle reven- dique 600.000 adhérents. Secrétaire général : André Berge- ron. Trésorier : Pierre Tribie.

CID-UNATI (Comité d'Information et de Défense - Union Nationale des Travailleurs Indépendants) 38 - La Tour-du-Pin. Fondé en 1968. Mouvement de dé- fense des commerçants et artisans. Utilise des méthodes spectaculaires. Remporte de réels succès aux élections des chambres de métier en novembre 1971, conquérant 42,5 % des sièges à pourvoir, ce qui lui permet d'occuper 20 % des sièges en tout. Président : Gérard Nicoud. Bureau exécutif : Maurice Collet (opticien à Montélimar) ; Marcel Bouyer (an- cien poujadiste et ex-membre de l'O.A.S.), Louis Laure, Jean Vignals, Antoine Calemard.

CITÉ CATHOLIQUE (Office international des œuvres de formation civique et d'action culturelle selon le droit naturel et chrétien) 49, rue des Renaudes, Paris-17 Fondé en 1946, trans- formé après les événements d'Algérie en Office internatio- nal... en raison de ses liens avec certains membres de l'O.A.S. But : Apporter une formation doctrinale par un travail en cellules, rechercher les dirigeants naturels de corps inter- médiaires (activités professionnelles, syndicales, culturelles), de préférence aux militants politiques. L'Office international organise chaque année un congrès international à Lausanne qui réunit plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de participants. Agit par l'intermédiaire de plusieurs autres groupements spécialisés : « Centre d'Etudes et de Recher- ches des Cadres », « Centre d'Etudes des Entreprises », « Comité Etudiant pour les Libertés universitaires » ; publie une revue, « Permanences », nouvelle appellation de « Verbe » ; possède une maison d'édition, « Montalza », et un « Club du Livre civique ». Son influence se fait sentir dans les milieux catholiques d'extrême-droite, dans certains cer- cles de la C.G.C. et à l'A.C.U.F. Président : Jean Ousset. Dirigeants : Bernard Couchepin, Michel de Penfentenyo, Mi- chel Creuzet, Jean-Louis Guillaume, Jean de Saint-Chamas, Jean Beaucoudray, Amédée d'Andignée, etc.

CLUB JEAN MOULIN 20, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris-5 Fondé en 1958 pour lutter contre l'éventuelle renaissance d'un fascisme et contribuer au renouvellement des idées de gauche. Aban- donne l'opposition en 1969. Groupe de travail, publication d'études. Membres : Georges Suffert, Germaine Tillon, Eu- gène Descamps, Paul Flamand, Jacques Pomonti, Simon Nora, Jacques Delors, Pierre Avril, François Bloch-Laîné. CLUBS « LA COMMUNE » 67, rue Aristide-Briand, 92 - Levallois. Fondés en 1972 par des gaullistes de gauche. But : « Réaliser l'amalgame entre la génération des résistants de 1940-44 et celle des contes- tataires de 1968 ». Membres : Maurice Clavel, Yves Le Tac, Philippe Luc-Verbon, Pierre Saget, etc.

COMITÉS DE DÉFENSE DE LA RÉPUBLIQUE 23, rue Ballu, Paris-9 Fondés en 1968, après l'allocution présidentielle du 30 mai. Groupement contrôlé par l'U.D.R., « créé pour faire face à une menace qui pesait sur les li- bertés », il se dit hostile au gauchisme comme « aux résur- gences du fascisme telles qu'elles paraissent se traduire dans le mouvement Ordre Nouveau ». Secrétaire général : M. Yves Lancien. Secrétaires généraux adjoints : MM. E. Cartigny, J. Defert. Trésoriers : G. Lefèvre et M. Piquet. Assesseurs : R. Marbot et A. Masurel.

COMITE D'ETUDES POUR UN NOUVEAU CONTRAT SOCIAL 17, bld Raspail, Paris. Fondé en 1970 par M. Edgar Faure, pour appuyer ses initiatives politiques. Membres : MM. Michel Alliot, Gérard Godon, Georges Gorce, Paul Granet, Louis Joxe, Joël Le Theule, Raymond Offroy, Jean-Pierre Soissons, Philippe Astoin, Guy Bégué, Alain Terrenoire, etc.

COMITÉ INTERNATIONAL POUR LA DÉFENSE DES DROITS DE L'HOMME 26, rue Saint-Placide, Paris-6 Fondé en 1968. But : défense des droits de l'homme en U.R.S.S. Président : M Maubec. Comité de patronage : MM. Maurice Genevoix, Virgil Gheorghiu, Gabriel Marcel, Jules Romains.

COMITÉ NATIONAL DES RAPATRIÉS Fondé en 1970 par les neuf principales associations de rapatriés et spoliés : « Association de défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus (ADIMAD) », « As- sociation nationale des Français d'Afrique du Nord et d'Outre-mer (ANFANOMA) », « Association des transporteurs routiers d'Algérie », « Chambre fédérale de la propriété im- mobilière en Algérie », « Front national des rapatriés », « Groupement national pour l'indemnisation », « Maison des agriculteurs français d'Algérie », « Rassemblement national des Français d'Afrique du Nord (RANFRAN) », « Union des comités de défense des agriculteurs rapatriés ». Président : général Edmond Jouhaud (ancien condamné à mort, en rai- son de son rôle à la tête de l'O.A.S.).

CONVENTION DES INSTITUTIONS RÉPUBLICAINES Fondée en juin 1964 par la réunion des divers clubs de gauche à l'exception du Club Jean Moulin. Participe à la création de la F.G.D.S., puis du nouveau Parti socialiste. Se- crétaire général : Claude Estier.

ECHANGES ET DIALOGUES 8, rue Lassus, Paris-19 Fondé en 1968. Groupe des prêtres contestataires dont un certain nombre militent au P.S.U. pour « participer aux luttes qui ont pour objectif la destruction de l'ordre capitaliste injuste et meurtrier ». Ce mouvement compte 850 prêtres. Fondateurs : Jean-Marie Trillard et Robert Davezies (ancien des réseaux de soutien au F.L.N. algérien).

LA FÉDÉRATION (Mouvement fédéraliste français) 3, rue Chauveau-Lagarde, Paris-8 Fondé en 1944. Se fixe pour but d'appliquer dans le concret les idées et les mé- thodes fédéralistes. A suscité la création d'un grand nombre d'associations : Mouvement national des élus locaux (MNEL), « Jeunes élus locaux », « Centre d'information des commu- nes rurales (CICOR) », « Mouvement national pour la décen- tralisation et la réforme régionale (MNDR) », le « Conseil national des économies régionales et de la productivité (CNERP) », « Conseil des communes d'Europe », le « Centre international d'Action européenne fédéraliste », « Jeunesses européennes fédéralistes », « Centre d'étude de la société française », et publie une revue trimestrielle : « Le XX Siècle fédéraliste ». Président : M. Jacques Bassot ; vice-président : M. André Voisin. Délégué général : M. Max Richard. FÉDÉRATION ANARCHISTE 24, rue Paul-Albert, Paris-18 Fondée en 1953. Regroupe- les cercles et mouvements représentant le courant tradition- nel et antimarxiste de l'anarchisme français (notamment le groupe Louise Michel). Publie « Le Monde Libertaire » qui fait suite au « Libertaire » créé par Louise Michel et Sébas- tien Faure en 1895. Le groupe de Nanterre auquel apparte- nait Daniel Cohn-Bendit avait fait scission en 1957. Diri- geants : Maurice Joyeux, Maurice Laisant, Gérard Schaaf. FÉDÉRATION DE L'ÉDUCATION NATIONALE F.E.N. Fondée en 1947. Elle regroupe le « Syndicat national des instituteurs », le « Syndicat national de l'enseignement se- condaire (S.N.E.S.) », le « Syndicat national de l'enseigne- ment technique » et plusieurs autres organisations moins im- portantes. La F.E.N. a échappé à la scission qu'a connue la C.G.T. en reconnaissant aux tendances le droit de s'organi- ser. C'est la tendance dite « autonome » (socialiste) qui di- rige depuis 1948, avec 55,57 0/0 des mandats au congrès de décembre 1972. La tendance « Unité et Action » (commu- niste) représente 39,06 0/0 des mandats. Trois autres ten- dances gauchistes, « Front unique ouvrier », « Ecole éman- cipée », « Rénovation syndicale », se partagent les man- dats restants. La F.E.N. revendique 350.000 membres. Secré- taire général : James Marangé. FÉDÉRATION DES ÉTUDIANTS NATIONALISTES FEN 1960-1967. Ce mouvement étudiant qui faisait suite à « », joua un rôle d'action militante mais plus encore de formation idéologique (organisation de camps- école et de séminaires). La FEN publiait « Les Cahiers Uni- versitaires ». Elle faisait partie du courant animé par la revue « Europe Action ». Ses principaux dirigeants était François d'Orcival, Fabrice Laroche et Georges Schmelz. Plusieurs de ses militants ont participé à la création du mouvement « Occi- dent ». FÉDÉRATION DE LA GAUCHE DÉMOCRATE ET SOCIA- LISTE F.G.D.S. Fondée en 1965, elle contribua à la création du nouveau Parti socialiste en mai 1969. Elle résultait de la réunion de trois « familles » pour le soutien de la candidature de M. Mit- terrand aux élections présidentielles de 1965 : la Convention des Institutions républicaines (Charles Hernu, Marc Paillet, Alain Savary), du Parti socialiste S.F.I.O. (Guy Mollet, Gé- rard Jacquet) et du Parti radical (Jacques Maroselli). Elle fa- vorisa la montée de l'opposition aux élections législatives de 1967. (Voir en encadré la composition de son comité exécu- tif.) FÉDÉRATION NATIONALE DES ÉTUDIANTS DE FRANCE F.N.E.F. 120, rue Notre-Dame-des-Champs, Paris - 6e. Fondée en 1961 par des étudiants hostiles à la politisation de l'U.N.E.F. et au soutien apporté par cette dernière au « F.L.N. » pendant la guerre d'Algérie. Opposée à la loi d'orientation de M. Edgar Faure, elle décide en 1969 le retrait des conseils d'U.E.R., ce qui la prive en partie de ses possi- bilités d'action. Elle revendique 50.000 adhérents. FÉDÉRATION NATIONALE DES RÉPUBLICAINS INDE- PENDANTS F.N.R.I. Fondée en 1966 pour organiser les partisans de M. Gis- card d'Estaing qui sortirent du Centre National des Indépen- dants en 1962, pour rester dans la majorité. Se distingue du gaullisme et de la droite classique par une volonté libérale et moderniste, par le refus de l'inconditionnalité, tant vis-à- vis du pouvoir que de ses propres dirigeants. Président : M. Valéry Giscard d'Estaing. Secrétaire général : M. Michel Poniatowski. (Voir en encadré la liste des membres du bu- reau politique). Président des « Jeunes Républicains indé- pendants » : Philippe Augier. FRONT DES JEUNES PROGRESSISTES F.J.P. Fondé en 1969, après le retrait du général de Gaulle. Ce mouvement défend les positions les plus marquées du gaul- lisme : participation, anti-américanisme, francophonie, appui aux Palestiniens contre Israël. Après avoir participé à la créa- tion de l'Union travailliste de M. Gilbert Grandval en 1971, il s'en écartait l'année suivante. Publication : « Perspectives progressistes ». Dirigeants : MM. Dominique Gallet et Michel Grimard. FRONT DE LIBÉRATION DE LA BRETAGNE F.L.B. Organisation clandestine fondée en 1966 par des auto- nomistes bretons dont la doctrine est un compromis entre les thèses séparatistes et le fédéralisme européen. Le F.L.B. se manifeste notamment par des attentats contre des monuments publics et des perceptions, qui devaient entraîner en 1969 l'arrestation et la condamnation d'une cinquantaine de mili- tants. Parmi ces derniers : MM. Pierre Lemoine (ancien con- seiller municipal de Quimper), Lucien Divard, René Vaillant, Jean Ollivier, les abbés Le Bars et Lec'hvien.

FRONT DE SOLIDARITÉ INDOCHINE Fondé en 1971 pour succéder à l'ancien « Comité Viet- nam National » des années 1966-68. Contrôlé par la Ligue communiste (trotzkyste), son comité réunit entre autres : MM. Laurent Schwartz, Pierre Vidal-Naquet, Jean Pronteau, Jean-Pierre Vigier, Roland Castro, Alain Krivine, François Maspéro, Michel Rocard, Manuel Bridier, Claude Bourdet, Jean-Jacques de Félice, Jean-Pierre Varnant, Paul Noirot, Georges Casalis, Isaac Joshua, Victor Leduc, Mme Made- leine Ribérioux, etc.

FRONT TRAVAILLISTE Fondé en 1965, par d'anciens socialistes ralliés au gaul- lisme de gauche. En novembre 1971, il participe à la création du Mouvement pour le Socialisme par la Participation de M. Dechartre. Président d'honneur : Yvon Morandat. Secré- taire général ; Lucien Junillon. Secrétaires généraux adjoints Bernard Farbmann et Alain Julitte.

FRONT UNI B.P. 134, Paris-20 Fondé en 1969 par les anciens mem- bres du « P.C.M.-L.F. » (maoïste), dissous en juin 1968. Ils se refusent à la violence que pratique la Gauche proléta- rienne et se considèrent comme « staliniens ». Publication : l'hebdomadaire « L'Humanité rouge ». Dirigeants : Jacques Jurquet, Régis Bergeron.

G.A.M. (Groupes d'action municipale) Fondés pour les élections municipales de 1965. Buts : conquérir le pouvoir municipal et trouver dans ce cadre dé- centralisé des solutions socialistes aux problèmes politiques généraux afin de « rendre le pouvoir aux citoyens, faire naî- tre des collectivités majeures, organiser l'espace urbain et assurer l'emploi ». Les G.A.M. sont partagés entre le P.S.U. et le nouveau Parti socialiste. Il existe environ 200 G.A.M. implantés essentiellement dans la région parisienne et la région Rhône-Alpes. Les membres sont en majorité des ca- dres supérieurs et moyens. L'un des principaux animateurs du collectif national est M. Robert de Caumont (conseiller général, animateur du groupe Caen-Demain).

GAUCHE PROLÉTARIENNE Fondée en 1968 par les dirigeants de l' « U.J.C.M.-L. » (maoïste) dissoute le 12 juin. La G.P. devait à son tour être dissoute le 27 mai 1970. Elle se survit clandestinement, et se manifeste par l'intermédiaire de son journal « La Cause du Peuple » (directeur Jean-Paul Sartre, 4, passage Dieu, Paris- 20 de l'association des « Amis de la Cause du Peuple », du « mouvement du 27 mai » (en souvenir de la dissolution), de la Nouvelle Résistance populaire. Action en milieu ouvrier et auprès des travailleurs immigrés. Utilisation de la violence contre les agents de maîtrise, la direction des entreprises et la police : agressions, rapts et séquestrations. Soixante- dix personnes ont été inculpées de reconstitution de la G.P. Principaux dirigeants : Alain Geismar, Jean-Pierre Le Dan- tec, Gilbert Castro, Serge July, Jean-Noël Darde (fils du général), Charles-Henry de Choiseul-Praslin (gendre d'Hen- ri de Wendel), Judith et Pierre Miller, André Glucksman, etc.

GRANDE LOGE DE FRANCE 8, rue de Puteaux, Paris-17 Fondée au début du siècle. Deuxième grande obédience maçonnique française, après le Grand Orient. Elle « tient à se démarquer des tendances marxistes » de ce dernier (convent de septembre 1970). Environ 10.000 adhérents et 185 loges. Grand Maître : M' Richard Dupuy. GRAND ORIENT DE FRANCE 16, rue Cadet, Paris-9 Fondé en 1774. La plus importante des obédiences françaises. Selon le Grand Orient : « Non seulement il n'y a pas d'hétérodoxie entre la pensée marxiste et la pensée maçonnique, mais il existe une similitude dans la méthodologie dialectique » (Jacques Mitterand (Grand Maître en 1970 et ancien dirigeant de l'Union progressiste, déclaration au « Monde », 13-9-70). 23.000 membres et 412 loges. Grand Maître : Frédéric Zeller.

G.R.E.C.E. Groupement de Recherche et d'Etudes pour la Civilisation Européenne B.P. 277, 13 - Aix-en-Provence. Fondé en 1968. But : « So- ciété de pensée s'adressant à tous ceux qui ont conscience de leur appartenance à la civilisation occidentale ». S'attache à tous les domaines de la connaissance, de l'archéologie à l'anthropologie, du droit à l'histoire des religions. Liens étroits avec la revue « Nouvelle Ecole » (B.P. 129-07 Paris. Directeur : M. ). Président : M. Roger Le- moine. Secrétaire administratif : M. Dominique Gajas. Secré- . taire études et recherches : Jean-Claude Valla.

INSTITUT D'ÉTUDES OCCIDENTALES 1, rue Mondétour, Paris-1 Fondé en 1968. « Centre de réflexion, d'information, de concertation, ouvert à tous ceux qui refusent le chaos et recherchent dans la tradition occi- dentale les solutions aux problèmes posés par la société de développement ». Publie la revue « Cité Liberté » dirigée par M. Jean-Claude Bardet. L'I.E.O. chaque année organise les « Colloques des Intellectuels pour la Liberté ». Président d'honneur : M. Thierry Maulnier. Président administratif : M. Jean-Claude Hartmann. Comité de patronage : MM. Ro- bert Aron, Pierre de Boisdeffre, François Brigneau, Jean Ca- pelle, Jacques Chabannes, Jacques Chastenet, Pierre Chau- nu, Doyen Dauphin-Meunier, Frédéric Deloffre, William Fran- çois, André François-Poncet, Pierre Gaxotte, Géraud Lasfar- gues, Roland Laudenbach, Pierre Lyautey, , Pierre Marcilhacy, Thomas Molnar, Jules Monnerot, Marcel- Edmond Naegelen, François Natter, André Piettre, Rémy, Max Richard, Jules Romains, Denis de Rougemont, Louis Rougier, Michel de Saint-Pierre, René Saive, Paul Sérant, Boris Souva- rine, etc.

INTERNATIONALE SITUATIONNISTE B.P. 307-03 Paris. Fondée en 1957. « L'I.S. ne peut être qu'une conspiration des Egaux, un état-major qui ne veut pas de troupe... nous n'organisons que le détonateur : l'ex- plosion libre devra nous échapper à jamais et échapper à quelque autre contrôle que ce soit. » Ce mouvement qui tourne en dérision toutes les structures sociales est à mi- chemin du surréalisme, du marxisme et de l'anarchie. Il s'est rendu célèbre par la publication en 1967 d'une brochure « De la misère en milieu étudiant ». Animateurs : Raoul Va- neigem, Guy Debord, Jean Francoz, Mustapha Khayati.

JEUNESSE ETUDIANTE CHRÉTIENNE J.E.C. 25, rue Linné, Paris-5 Fondé en 1929. Ce mouvement d'ac- tion catholique s'adresse à l'enseignement secondaire. Après la Libération, mais surtout depuis la guerre d'Algérie, sa politisation s'est accentuée au point de devenir le hall d'en- trée des mouvements gauchistes, P.S.U. et maoïste notam- ment. La J.E.C. joue un rôle essentiel au sein du « Comité de coordination des luttes lycéennes » organisateur des mani- festations de 1970-1972 et publie un journal « Aristide ». Se- crétaire général : Jean-Paul Ciret.

LIGUE COMMUNISTE 14, rue du Faubourg-Saint-Denis, Paris-10 Fondée en avril 1969 par les anciens militants de la « J.C.R. » (dissoute le 12 juin 1968), organisation trotzkyste (tendance Pierre Frank) liée au « Parti communiste internationaliste » (IV In- ternationale). La Ligue se veut l'amorce d'un véritable parti révolutionnaire rejetant l'ancienne stratégie « entriste » de la IV Internationale. C'est pourquoi elle présente son propre candidat, M. Alain Krivine aux élections présidentielles de 1969. Elle s'efforce de maintenir de bonnes relations avec les autres groupes révolutionnaires autres que l' notam- ment avec Lutte ouvrière. Publie un hebdomadaire, « Rouge » (25.000 ex.). Revendique 3.000 adhérents. Dirigeants : Alain Krivine, Daniel Bensaïd, Henri Weber, Pierre Frank, Hubert Krivine, Charles Michaloux, etc.

LIGUE DES DROITS DE L'HOMME 27, rue Jean-Dolent, Paris-14 Fondée en 1898 à l'occa- sion de l'affaire Dreyfus. Elle est devenue une organisation partisane vouée à la défense de l'extrême-gauche. Publi- cation : « Après-Demain ». Président : M. Daniel Mayer.

LIGUE INTERNATIONALE CONTRE LE RACISME ET L'ANTISÉMITISME (LICA) 40, rue de Paradis, Paris-10 Fondée en 1927 par M. Ber- nard Lecache. Ses activités qui visent les mouvements et les personnalités suspects à ses yeux de sympathies fascisantes s'étendent à de nombreux pays. Publication : « Le Droit de vivre ». Président : M. Jean Pierre-Bloch. Secrétaire général : M. Maurice Weinberg. Parmi les membres : Pierre Giraud (sénateur socialiste), André Monteil (sénateur centriste), Alain Savary, Beate Klarsfeld, Jacques Soustelle.

LUTTE OUVRIÈRE Fondée autour du journal du même nom après la disso- lution en juin 1968 de l' « Union communiste - Voix ou- vrière ». Organisation trotzkyste de tendance IV Internatio- nale (« groupe Frank ») spécialisée dans l'action en milieu ouvrier. Liée à la Ligue communiste. Revendique 2.500 mili- tants, publie de nombreux bulletins d'entreprise. Dirigeants : Georges Kaldy, François Dubourg, Michel Rodinson, Mau- rice Schroedt.

MILITANT

1 bis, rue Cassette, Paris-1er. Fondé en 1967 par d'anciens

dirigeants du « Mouvement nationaliste du Progrès (M.N.P.-

R.E.L.) », réunis autour du bulletin du même nom. Cette or-

ganisation droitiste pratique une stratégie « entriste » au sein de mouvements modérés. Dirigeants : Pierre Bousquet,

Pierre Pauty. M.O.D.E.F. (Mouvement de Défense des Exploitations fa- miliales). Fondé le 7 avril 1959 par le Parti communiste pour en- cadrer la petite paysannerie victime d'une évolution écono- mique accélérée. Les succès obtenu ont conduit ses diri- geants à modérer l'étiquette politique initiale et à recher- cher une ouverture vers les autres organisations agricoles. Président : M Alfred Nègre ; secrétaire général : Raymond Mineau, trésorier : Marcel Sintas. Derrière l'organigramme :

M. Jean Doumeng.

MOUVEMENT POUR L'INDEPENDANCE DE L'EUROPE

22, rue du Dr-Lucas-Championnière, Paris-13 Fondé en juillet 1967 par des militants gaullistes de gauche. Le pre- mier manifeste s'en prenait à « l'entreprise hégémonique amé- ricaine » et proposait « de développer systématiquement les bases d'une véritable coopération économique, politique et culturelle avec les démocraties populaires et l'Union sovié- tique ». Il affirmait en outre que : « La solidarité politique et matérielle avec le Vietnam et l'ensemble des forces populaires de l'Asie du Sud-Est est d'une importance capitale. L'indé- pendance de Cuba, la libération de l'Amérique latine et l'émancipation du Québec doivent être soutenus... » (Voir en encadré la liste des membres du bureau et du conseil na-

tional.)

MOUVEMENT POUR LA JUSTICE ET LA LIBERTÉ

B.P. 87, Paris-16 Fondé en 1969 par M. Georges Bidault. Buts : « Défendre la France, l'Europe et la civilisation par la

création d'une force qui refuse le marxisme et le gaullisme et qui rendra la France aux Français ». Publication : « Vie du Monde ». Président : M. Georges Bidault. Parmi les mem- bres : M. Paul Coste-Floret.

MOUVEMENT DE LIBÉRATION DES FEMMES M.L.F.

13, rue des Canettes, Paris-6 Fondé en 1970 sur l'exem-

ple des mouvements américains. But : « Lutter contre la ré- pression quotidienne dont toutes les femmes sont victimes, notamment la répression sexuelle, mais aussi contre la ré- pression générale qui s'exerce sur tous les militants poli- tiques (gauchistes) ». Parmi les dirigeantes : Me Gisèle Ha- limi.

MOUVEMENT NATIONAL DES ÉLUS LOCAUX M.N.E.L.

69, rue Condorcet, Paris-9 Fondé en septembre 1953 par des conseillers municipaux et conseillers généraux mo- dérés, il s'ouvre sous la IV République aux membres de la majorité. Sa journée nationale d'études, en février 1972, était présidée par M. Chaban-Delmas. Ce mouvement se place dans la mouvance de La Fédération (Mouvement fédéraliste français). Président : M. Pierre Carous (sénateur U.D.R., maire de Valenciennes). Secrétaire général : M. André Voisin (con- seiller municipal de Neuilly et vice-président de la Fédéra- tion).

MOUVEMENT DE LA JEUNESSE DE NORMANDIE

« Le Gab », 78 - Mont-Saint-Aignan. Fondé en 1969. Buts : Obtenir une régionalisation effective, réaliser l'unité de la Normandie afin de trouver dans ce cadre les solutions aux problèmes de l'environnement, de la pollution, de l'ensei- gnement, de la vie sociale et culturelle en général. Organe : « Haro ». Président : M. Didier Patte (ancien président de la « Fédération des Etudiants de Rouen »). Apportent leur sou- tien : MM. Jean Lecanuet, Pierre Godefroy (député U.D.R. de la Manche), Jean Mabire (écrivain), Roland Boudet (dé- puté-maire de Laigle), Robert Bisson (député-maire de Li- sieux, U.D.R.).

MOUVEMENT POUR L'ORGANISATION DE LA BRE- TAGNE M.O.B.

B.P. 296, Saint-Brieuc. Fondé en 1957. But : « Aménager l'appartement Bretagne dans l'immeuble France du quartier Europe ». Organe : « L'Avenir de la Bretagne ». Président : Yann Fouéré.

MOUVEMENT RÉFORMATEUR

40, cours Albert-1 Paris 8 Fondé en novembre 1970

pour faire suite à l' « Association pour une Alternative de Progrès » créée un an plus tôt. Il réunit les dirigeants du Centre démocrate (Jean Lecanuet), du Parti radical (Jean- Jacques Servan-Schreiber), du Centre Républicain (André Morice) et du Parti de la démocratie socialiste (Emile Mul- ler). En sont également membres : MM. André Chanderna- gor, Edgard Pisani, Louis Périllier. L'ensemble des formations adhérentes a fait voter oui au référendum sur l'Europe d'avril 1972.

MOUVEMENT CONTRE LE RACISME, L'ANTISÉMITISME ET POUR LA PAIX M.R.A.P.

30, rue des Jeûneurs, Paris-2 Fondé en 1949 par des

militants et sympathisants communistes ayant quitté la LICA. Développe des thèmes spécialisés favorables à la politique soviétique. Publication : « Droit et Liberté ». Président : Pierre Paraf. Secrétaire général : Charles Palant, Albert Lévy.

MOUVEMENT RÉPUBLICAIN POPULAIRE M R.P.

42, bld de la Tour-Maubourg, Paris-7 Fondé en 1944 par les militants démocrates chrétiens issus de la Résistance. Ce

parti qui joua un rôle essentiel sous la IV République se mit en sommeil en 1967. Ses membres favorables à la majorité sont partiellement regroupés par le Centre Démocratie et Progrès de M. Duhamel, les autres se retrouvent au Centre démocrate de M. Jean Lecanuet et au Mouvement pour la Justice et la Liberté de M. Georges Bidault.

MOUVEMENT RURAL DE LA JEUNESSE CHRÉTIENNE M.R.J.C.

42, rue La Bruyère, Paris-9 Fondé en 1963 par la trans- formation de l'ancienne « J.A.C. » (fondée, elle, en 1929). Doctrine : « Nous dénonçons une société basée sur le profit, où une minorité détient le savoir, le pouvoir et l'avoir. Nous croyons que Jésus-Christ est notre partenaire dans ce com- bat ». Le M.R.J.C. revendique 40.000 militants et dispose de 28 permanents. Président : Joachim Lebot ; vice-président : André Ponsin ; secrétaire général : Marie-Paule Berthon.

MOUVEMENT POUR LE SOCIALISME PAR LA PARTICI- PATION M.S.P.

11, rue de Solférino, Paris-7 Fondé le 14 novembre 1971.

Résulte de l'union de trois mouvements gaullistes de gauche « pompidoliens », par opposition à l'Union travailliste de M. Gilbert Grandval. Ces trois groupes sont : l' « Union de la Gauche V (U.G.-V » de M. Philippe Dechartre, « Démocratie et Travail » de M. Léo Hamon, et le « Front Travailliste » de M. Yvon Morandat. Président d'honneur :

M. Edgar Faure. Président : M. Philippe Dechartre. Vice-pré- sident : M. Léo Hamon. En février 1972, M. Yvon Morandat donnait sa démission estimant le M.S.P. trop dépendant de l'U.D.R.

MOUVEMENT SOLIDARISTE FRANÇAIS M.S.F. 22, rue des Martyrs, Paris-9 Nouvelle appellation (de- puis octobre 1971) du « Mouvement Jeune Révolution (M.J.R.) » fondé en 1966 par d'anciens militants de l' « O.A.S.- Métro-Jeunes » ayant transité par le « Comité Tixier-Vignan- cour ». But : « Instaurer une nouvelle société fondée sur la

liberté, la responsabilité et la solidarité ». En mars 1972, le M.S.F. crée le Secours Européen « organisation de défense contre toutes les formes d'oppression ». L'inspirateur de ce

mouvement fut longtemps le capitaine Pierre Sergent. Secré- taire général : Jean-Pierre Stirbois. Responsable action : Alain Boinet. Conseillers : MM. Blanchard, Caunes, Kayana- kis.

NOUVELLE ACTION FRANÇAISE N.A.F.

17, rue des Petits-Champs, Paris-1 Fondée en avril 1971

par une scission au sein de la Restauration nationale. Buts :

« Préparer un « mai » royaliste, un « mai » révolutionnaire et contre-révolutionnaire à la fois ». Publication : l'hebdoma-

daire « La nouvelle Action française » qui a ouvert une en-

quête auprès de personnalités maurrassiennes sur le thème : République ou Monarchie. Animateurs : MM. Bertrand Re- nouvin, Jean Toublanc, MMes Wagner et Lemaignen.

NOUVELLE FRONTIÈRE

Fondé en 1968. Club gaulliste de gauche. Président : Paul-Marie de La Gorce. Secrétaire général : Jean Casta-

rède, administrateur civil à la direction du Trésor). Comité :

M. Roger Poret (professeur et ancien collaborateur de « France-Observateur », Robert Barrat, Jean-Michel Bloch- Laîné (fils de M. François Bloch-Laîné), Serge Maffert (chef des services politiques de « France-soir »), Robert Abira- ched (professeur et ancien collaborateur de « France-Obser- vateur »), Joseph Rovan, etc.

NOUVELLE RÉSISTANCE POPULAIRE

Mouvement maoïste clandestin fondé après la dissolu- tion de la Gauche prolétarienne (27 mai 1970). Elle se pré- sente comme sa « branche militaire ». Plusieurs agressions à main armée et attentats ont été signés du sigle de cette

organisation, notamment le rapt d'un cadre des usines Re- nault en mars 1972, M. Nogrette.

OBJECTIF SOCIALISTE

33, rue Godot-de-Moroy, Paris-9 Nouvelle appellation (depuis 1972) du Club « Objectif 72 » fondé en 1966 par M. Robert Buron, qui pensait alors aux élections présiden- tielles normalement prévues pour 1972. Prévision infirmée

par la démission prématurée du général de Gaulle en 1969.

Buts actuels : « Créer des espaces verts de la gauche (com- munistes compris) permettant à tout le monde de se retrouver

en dehors des négociations de parti à parti ». Animateurs

en dehors de M. Buron : Jean-Pierre Prévost (ancien rédac-

teur en chef de l'organe M.R.P. « Forces Nouvelles ») et

Jean Mastias, ancien responsable des jeunes du M.R.P. ;

André Jeanson (ancien président de la C.F.D.T.).

ŒUVRE FRANÇAISE 4 bis, rue Caillaux, Paris-13 Fondé en 1968. Cercle na-

tionaliste français dans la tradition de l'avant-guerre : anti-

européanisme et antisémitisme. Publie irrégulièrement un bul-

letin, Le Soleil. Animateurs : MM. Pierre Sidos (ancien diri-

geant de « Jeune Nation ») et Christian Perroux (ancien di-

recteur du bulletin gaulliste de gauche « Nouveau Régime », membre du premier congrès international des « Comités Pa-

lestine » à Alger en décembre 1969).

OPUS DEI

Domicilié 199 bis, bld Saint-Germain, Paris-7 par l'in- termédiaire de l' « Association de Culture universitaire et technique ». Introduit en France depuis 1964, cet institut sé-

culier fut fondé en 1938 en Espagne par Mgr Escriva de Ba-

laguer. En principe ses activités ne sont nullement politiques,

mais, exerçant un apostolat dans le siècle et avec les moyens du siècle, un certain nombre de ses membres se sont trouvés

placés en Espagne à des postes essentiels de la vie poli- tique, financière et culturelle, où il paraît peu vraisemblable que leurs efforts ne soient pas conjugués. Personnalités liées à l'Opus Dei en France : MM. Augustin Romero, Jose Miral-

les, Jorge Collar-Lacalle (correspondant à Paris de « La Ac-

tualidad española).

ORDRE NOUVEAU

8, rue des Lombards, Paris. Fondé en 1969 par des mili- tants ayant appartenu au mouvement « Occident » (dissous

en 1968), au « G.U.D. », à l' « Alliance républicaine » ou à

d'autres mouvements droitistes. But : créer un véritable parti

nationaliste à l'image du « M.S.I. » italien en utilisant toutes

les ressources légales, participation aux élections, réunions

publiques et manifestations. Publication : « Ordre nouveau »,

qui est vendu à la criée avec l'hebdomadaire « Rivarol ».

Revendique 6.000 membres. Dirigeants : MM. Alain Robert,

François Brigneau Claude Jeantet, Paul Léandri, François

Duprat, Christian Lefèvre, Bernard Lescraigner, etc.

ORGANISATION COMMUNISTE INTERNATIONALISTE O.C.I.

39, rue du Faubourg-du-Temple, Paris-10 Fondée en

1952 par une scission de la IV Internationale (trotzkyste). Dans le cas de l'O.C.I., le décret de dissolution du 12 juin

1968 fut annulé par un jugement du Conseil d'Etat du 21 juil-

let 1970. L'O.C.I. est connue comme représentant le cou-

rant trotzkyste « lambertiste » du nom de son fondateur,

Pierre Lambert (pseudonyme de Boussel). Elle coiffe l' liance des Jeunes pour le Socialisme (A.J.S.) les « Comités d'Alliance ouvrière » et le « Centre d'Etudes marxistes ». Pu-

blication : « La Vérité ». Dirigeants : MM. Pierre Lambert, Gé-

rard Bloch et Stéphane Just. ORGANISATION RÉVOLUTIONNAIRE ANARCHISTE

O.R.A.

3, rue Ternaux, Paris-11 Fondée en 1967 par d'anciens membres de la Fédération anarchiste. Elle « rejette catégo- riquement et combat l'idéologie marxiste qui a conduit le mouvement ouvrier dans le ghetto du socialisme autori- taire ». Dirigeants : MM. Jean-Paul Chenet, Richard Perez, Paul Chenard.

PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS P .C. F. Place du Colonel-Fabien, Paris-19 Fondé en décembre

1920 par une scission au sein du Parti socialiste S.F.I.O. Dis- sous le 27 septembre 1939 en raison de son soutien au pacte germano-soviétique, de sa campagne antimilitariste et du sabotage de l'effort de guerre. Après avoir collaboré avec l'occupant, le P.C.F. participe à la Résistance dès l'entrée des troupes allemandes en Union soviétique (21 juin 1943). A la libération, sous couvert de l'épuration, il élimine ou li- quide ses adversaires et, à défaut de s'emparer du pouvoir, il s'empare d'innombrables pouvoirs. Il devient alors la pre- mière force politique en France et l'est resté. Les résultats électoraux du P.C.F. ne constituent qu'un critère très partiel et insuffisant de la réalité de sa force (voir en encadré la liste des organisations contrôlées par le P.C.). Effectifs : en- viron 300.000 adhérents. Personnalités figurant dans ce Guide et ayant illustré particulièrement l'histoire du P.C.F. : Jac- ques Duclos, Charles Tillon, Auguste Lecœur, Jean Denis, Jean Jérôme, Georges Marchais. (Voir la liste des membres du comité central et du bureau politique en encadré). Cer- tains adversaires ou partenaires occasionnels du P.C.F. ont pu lui reprocher d'avoir joué, depuis la fondation de la V Ré- publique, le rôle d'une opposition de soutien. Depuis 1968, il est amené à lutter contre l'existence d'un courant dyna- mique sur sa propre gauche. Mais ce dernier favorise la nou- velle image de marque que le P.C.F. souhaite se donner : celle d'un parti d'ordre et, pourquoi pas, de gouvernement.

PARTI DE LA DÉMOCRATIE SOCIALISTE

Fondé en mars 1970. But : « Permettre la mise en place d'une confédération des organisations politiques de progrès, présentant à travers le pays une alternative crédible au gou- vernement actuel ». Président : M. Emile Muller (ancien dé- puté socialiste, maire de Mulhouse) ; secrétaire général : M. Auguste Lecœur (ancien dirigeant communiste, directeur de « La Nation socialiste ») ; membres et sympathisants :

M. Gagnaire, maire de Villeurbanne, Antoine Faesch (secré- taire confédéral de Force Ouvrière).

PARTI RADICAL-SOCIALISTE

1, place de Valois, Paris-1 Fondé en 1875, il fut le prin- cipal parti de gouvernement sous la III République, resta puissant sous la IV et déclina sous la V Avec le temps, son qualificatif a bien changé de sens, il est devenu synonyme d'opportuniste. Repris en 1969 par M. Jean-Jacques Servan- Schreiber. (Voir en encadré la liste des membres du bureau).

PARTI SOCIALISTE 12, cité Malesherbes, Paris-12 Fondé en 1905 « pour abolir le régime de la propriété capitaliste » selon la doctrine marxiste. Il comportait l'appellation de « Section Française de l'Internationale Ouvrière (S.F.I.O.) ». Cette appellation dispa- raît lors du congrès du 4 mai 1969 d'Alfortville qui voit naître le nouveau « Parti socialiste » avec l'entrée en force des membres de la Convention des Institutions républicaines. Depuis juin 1971, le premier secrétaire du P.S. est M. Fran- çois Mitterrand (voir en encadré la liste du comité directeur).

PARTI SOCIALISTE UNIFIÉ P.S.U. 81, rue Mademoiselle, Paris-15 Fondé le 3 avril 1960 par la fusion d'un certain nombre de petites formations d'extrême-gauche. Après 1968, le P.S.U. s'est efforcé de réu- nir autour de lui les autres groupes gauchistes. Divisés en tendances multiples, ses militants viennent souvent de mi- lieux chrétiens progressistes. Publication : « Tribune socia- liste ». Il revendique 13.500 adhérents. Secrétaire général : M. Michel Rocard (voir en encadré la liste de ses dirigeants).

PERSPECTIVES ET RÉALITÉS (Clubs) 195, bld Saint-Germain, Paris-7 Fondés en 1965. Ils sont destinés à être un creuset d'idées et de cadres aux Ré- publicains indépendants de M. Giscard d'Estaing. Il existe 62 clubs qui revendiquent 4.000 adhérents. Secrétaire géné- ral : M. Jean-Noël Hardy.

PRÉSENCE DU GAULLISME Association fondée en 1969 par M. Pierre Messmer, Mi- chel Debré et Louis Joxe après le départ du général de Gaulle. Cette association se situe à la limite de l'opposition jusqu'à l'entrée en 1971 de M. Messmer dans le gouverne- ment de M. Chaban-Delmas. Elle revendique 4.000 adhérents. Elle est doublée au niveau parlementaire d'une « Amicale Présence et action du gaullisme » présidée par M. Hubert Germain (voir en encadré la liste des députés membres de cette Amicale).

PROGRÈS ET LIBERTÉ Mouvement fondé en avril 1970 à Lyon par M. Jacques Soustelle et ses amis, afin de préparer leur rentrée politique. Au congrès de janvier 1971, on remarque la présence de MM. Georges Brice, Le Pen, Isorni. Ce mouvement hésite entre l'opposition et la réconciliation. Président : M. Jacques Soustelle. Membres du comité central : MM. Charles Bérau- dier, René Cathala (ancien député de Haute-Garonne), Léon Delbecque, Pierre Picard (collaborateur de toujours de M. Soustelle), Mme Yvonne Puaux (ancienne directrice de « Voici Pourquoi », organe de M. Soustelle à l'époque de la crise algérienne).

PROGRÈS ET DÉMOCRATIE MODERNE Appellation du Groupe centriste à l'Assemblée natio- nale, créée par M. Jacques Duhamel en 1966, il réunit aussi les partisans de M. Jean Lecanuet.

RASSEMBLEMENT DU PEUPLE FRANÇAIS R P F. Fondé par le général de Gaulle à Bruneval, le 30 mars 1947. Le mouvement compte alors près de 500.000 membres et obtient 6 millions de suffrages aux élections municipales de la même année. Cependant, pour se défendre, les partis de la IV République inventent le système des « apparente- ments » aux élections législatives de 1951, ce qui brise l'élan du R.P.F. Bientôt le groupe parlementaire se disperse et, en 1953, aux élections municipales, il n'obtient plus que 10 % des suffrages. Le général de Gaulle décide de le dis- soudre le 6 mai 1953. Les gaullistes fidèles se retrouveront alors aux « Républicains sociaux » qui prépareront active- ment leur revanche grâce à la crise algérienne. RESTAURATION NATIONALE 10, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris-1 Fondée le 10 juin 1947 pour perpétuer l'ancienne ligue d' « Action Fran- çaise » et le mouvement royaliste. Placée, comme l'hebdo- madaire « Aspects de la France » sous l'autorité des « Co- mités directeurs d'Action Française ». Ce mouvement fut sé- rieusement affecté par la scission de la Nouvelle Action française en avril 1971. Secrétaire général : Pierre Juhel (qui organisa l'évasion de Léon Daudet en 1927). Dirigeants : MM. Pierre Pujo et Jacques Maurras (neveu et fils adoptif du fondateur de l' « Action française »).

SECOURS ROUGE 71, rue Louis-Blanc, Paris-10 Ancienne appellation de l'organisme créé en 1922 par l'Internationale communiste. Fondé le 11 juin 1970 à la suite de l'appel d'un certain nom- bre de personnalités d'extrême gauche, pour « organiser la défense des victimes (gauchistes) de la répression ». En réa- lité, les trotzkystes de la Ligue communiste et les maoïstes de la Gauche prolétarienne s'efforcent d'en prendre le con- trôle, et d'en faire une organisation de combat comme on le vit à Grenoble lors des violents incidents de 1971. Diri- geants : MM Leclerc, Khan et Halbwachs. SERVICE D'ACTION CIVIQUE S.A.C. 5, rue de Solférino, Paris-7 Fondé en 1968. Service d'ordre gaulliste, dont certains membres défrayèrent la chronique judiciaire, lorsque l'on dut faire appel à partir de 1960 à un recrutement peu sélectionné, pour remplacer la défection des partisans de l'Algérie française. Depuis 1969, avec le retour de M. Pierre Debizet au secrétariat général, une épuration rigoureuse des éléments douteux a été entre- prise. Effectifs : 10.000 membres environ. SYNDICATS UNIVERSITAIRES — « Syndicat National de l'Enseignement Secondaire (S.N.E.S.) », affilié à la Fédération de l'Education nationale (66.000 adhérents). Contrôlé par les communistes depuis 1967. Secrétaire général : André Dubray. — « Syndicat Général de l'Education Nationale (S.G.E.N.) », affilié à la C.F.D.T. (45.000 adhérents). Sa politi- sation est analogue à celle de la C.F.D.T. — « Syndicat National des Lycées et Collèges (S.N.A.L.C.) », affilié à la C.G.C. S'oppose à la politisation gauchiste de l'enseignement et à « une démagogie qui con- duit directement et rapidement à un prolétariat intellectuel et social ». Effectifs : 8.000 adhérents. Secrétaire général : M. Gérard Simon. — « Syndicat National de l'Enseignement Supérieur (S.N.E.Sup.) », affilié à la Fédération de l'Education Natio- nale. Contrôlé depuis 1969 par les communistes. Secrétaire général : M. Georges Innocent. — « Syndicats autonomes de l'enseignement supé- rieur ». En général modérés. — « Groupes autonomes des professeurs de l'enseigne- ment public ». Modérés.

TECHNIQUE ET DÉMOCRATIE Fondé en 1963 par M. Serge Barets. Tout d'abord op- posé au débat idéologique et à l'action politique, il participe aux élections législatives de 1968 et n'obtient que des résul- tats insignifiants, mais il se politisera au point de se placer à gauche du Parti socialiste. Revendique 6.000 adhérents. Pré- sident : M. Claude Tannery.

UNION DES DÉMOCRATES POUR LA RÉPUBLIQUE U.D.R. 123, rue de Lille, Paris-7 Nouvelle appellation (depuis 1968) de l' « U.N.R. », fondée en 1958 et devenue en 1967 l' « U.D.-V ». Principal parti de la majorité, il n'a pas d'au- tonomie propre, sa direction effective siégeant à Matignon, ce qui ne va pas sans certains remous. Secrétaire général : M. René Tomasini. Voir en encadré les membres du bureau exécutif. UNION DES INTELLECTUELS INDÉDENDANTS 15, rue de la Croix-Nivert, Paris-15 Fondé après la libéra- tion par des intellectuels soucieux de réagir contre les excès de l'épuration. L'U.I.I. qui réunit les différentes ten- dances de la droite nationale, organise des dîners-débats, des signatures de livres et publie un bulletin. Président : M François Cathala, secrétaire général ; Claude Adam.

UNION DES JEUNES POUR LE PROGRÈS U.J.P. 43, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris-8 Fondée en janvier 1966 par M. Robert Grossmann. Se définit comme un mouvement politique composé de jeunes et non comme le mouvement de jeunesse de l'U.D.R. Ses dirigeants ont le plus grand mal à maintenir une telle autonomie dans les faits. Elle revendique 16.500 adhérents. Secrétaire général : M. Jean-Paul Fasseau (membre de section du Conseil éco- nomique et social).

UNION DÉMOCRATIQUE ET SOCIALISTE DE LA RÉ- SISTANCE U.D.S.R. Parti de faible importance numérique, mais dont le rôle fut important sous la IV République, car ses quelques voix à l'Assemblée nationale permettaient de faire ou de dé- faire une majorité. Cela explique que ses membres, MM. François Mitterrand et René Pléven, entre autres, aient sou- vent siégé dans divers gouvernements.

UNION NATIONALE DES ÉTUDIANTS DE FRANCE U.N.E.F. Fondé en 1946. Ce syndicat étudiant fut dominé de 1950 à 1956 par une majorité modérée, puis reconquis cette année-là par les « minoritaires » chrétiens progressistes is- sus de la J.E.C. et par les communistes. Pendant la guerre d'Algérie, l'U.N.E.F. prit fait et cause pour le F.L.N., ce qui provoqua la scission du Mouvement National des Etudiants de France. En mai 1968, son rôle fut déterminant. Elle était alors entre les mains d'une direction P.S.U. qui tenta d'en faire un mou- vement de masse politique. Après une période confuse du- rant laquelle s'affrontèrent les groupes gauchistes et les