Calendrier De La Répression † Et De La Résurgeance Du Paganisme
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1 Vu le 11 mars 04 sur le site “Les Druides du Québec” : CALENDRIER DE LA RÉPRESSION † ET DE LA RÉSURGEANCE DU PAGANISME La christianisation des pays celtiques débute curieusement en Grande-Bretagne à partir de la Méditerranée, Nice, Marseilles, Îles de Lérins, Alexandrie (Égypte) par voie maritime (avec un saut dans la péninsule Ibérique Galicie) et par voie fluviale en passant par le Rône (Lyons). Donc, - 52 E.V. (ère vulgaire) avec Jules César et la reddition de Vercingétorix, Jules César comprend très rapidement que pour subjuguer la Gaule il doit détruire les classes druidiques et guerrières qui encadrent globalement la société celtique. Le jeu du pouvoir romain sera de couper les classes inférieures de l'élite et de rempla- cer la dévotion celtique par celle du culte à l'Empereur. Dans un premier temps, Rome encouragera une dévotion païenne populaire en accord avec sa politique impériale. Les divinités locales sont alors réinterprétées selon cette vision,: c'est l'interprétation romaine. Malgré tout, les druides vont continuer à jouer un rôle plus religieux, moins po- litique, les libérant ainsi des lourdes tâches administratives auxquelles ils étaient jusqu'alors contraints. Donc, la résurgence des théonymes et des anthroponymes celti- ques dans la Gaule des IIe et IIIe siècles ne sont pas fortuites non plus. Comme disent Guyonvarc'h et Leroux (La civilisation celtique, p. 117), il ne s'agit pas là d'une renaissance ou d'un "revival", mais d'une survivance tenace, signe que les celtophones de Gaule s'étaient adaptés, ou résignés, à un nouvel état des cho- ses. Comme en témoigne ce tableau, cette survivance, bien plus que tenace, est une volonté affirmée et décidée à résister à l'imperium étranger. L'Irlande, terre d'accueil des druides étrangers, échappa à la loi romaine et pu maintenir le druidisme jusqu'à l'arrivée de Saint-Patrice au Ve siècle. Cependant, même christianisée, la structure de la société celtique classique était toujours en place et les druides purent conserver sous la protection de certains rois un semblant d'indépendance. La majorité des druides n'eurent d'autre choix que se convertir à la religion du Christ et le druidisme fut alors rapidement absorbé, plus rapidement d'ailleurs, que sur le continent où en Gaule le paganisme romanisé perdurait. Certains druides convertis vont devenir les premiers évêques, abbés et moines irlandais et grâce à leur piètre connaissance de la nouvelle religion sauverons de l'oubli la tradition druidique en la consignant par écrit. En Gaule, à la même époque, le christianisme, un phénomène urbain avant tout lié à l'occupation romaine, va mettre un temps fou d'usure patiente avant de s'infiltrer dans les campagnes longtemps considérées païennes, c'est-à-dire "paysannes et non- judéo-chrétiennes". Il faut dire que le christianisme au temps du crépuscule de l'empire 2 n'est qu'une secte orientale parmi tant d'autres. Les cultes, Isiaque Ptolémaïste Égyp- tien des riches, Mithraïste persan glorifié par la soldatesque romaine et messianistes Mosiaque et Christique de la diaspora juive, pauvre et urbaine, ne sont que quelques unes des sectes qui affligent l'Empire d'Occident. Disons aussi, que le christianisme va longtemps n'être que l'opium, l'ultime cause, des esclaves, des serviteurs et des oppri- més… mais gare au jour où il va devenir la lame des guerriers. Ce jour va venir quand un ex-cavalier romain va se convertir à la cause du Sei- gneur. 313 e.v. marque un point tournant pour la secte avec l'édit de Milan et la pro- mulgation du christianisme comme religion de l'empire. Calendrier de la répression et de la résurgence païenne : 200: Débute la christianisation de la Grande-Bretagne. 248 - 251 : Sous le règne de l'empereur Dèce, contrairement aux prétentions légendai- res des martyrs de Saint-Marcel et de Saint-Anatase, aucun signe de présence chré- tienne n'est décelable en Gaule et aucun signe chrétien n'a été observé sur des objets gallo-romains. 250: Autour de 250 E.V., l'effort de la christianisation de la Gaule païenne débute dans la clandestinité. L'Église s'organise autour de la ville de Lyon utilisée comme base mis- sionnaire. Saint-Ciprien envoie ses missionnaires d'Afrique: ceux de Saint-Paul à Nar- bonne, de Saint-Trophime à Arles, de Saint-Saturnin à Toulouse, de Saint-Martial à Li- moges, de Saint-Denis à Lutèce (Paris), de Saint-Austremoine à Clermont-Ferrand, et de Saint-Gratien à Tours. 258 : La Gaule fait sécession avec à sa tête Postimus qui se nomme Empereur des Gaules. Il rompt avec Rome et bat monnaie. Le christianisme est sévèrement réprimé dans tout l'Empire romain mais ceci n'empêche pas les missionnaires de tenter d'évangéliser la Gaule et de fonder des évêchés. 260: La christianisation de Grande-Bretagne est bien en cours autour de Glastonburry. 271 : Aurélien, devenu Empereur, réunifie l'Empire et rétablit la domination de Rome sur toute la Gaule. Rome demeure très méfiante de la secte chrétienne. 275 : Rome assouplit ses positions face aux chrétiens qui continuent de troubler l'ordre politique. 297 : L'Empereur Dioclétien procède à une profonde réforme administrative de l'Empire en concédant officiellement aux chrétiens le droit de se regrouper en diocèses. L'Empire est divisé en douze diocèses gouvernés par des vicaires. La Gaule comporte- ra deux diocèses : Galliae au nord de la Loire et de la Saône; le Viennesis au sud. Après l'édit de Milan, la hiérarchie chrétienne de Rome organisera les évêchés sur ce modèle. 312 : Sous Constantin, l'Église adopte le symbole de la croix emprunté aux païens cel- tes, grecs, persans, égyptiens, mithraïstes et à Tammouz. L'Église se structure et se hiérarchise: le premier pape (père) est mis en place ce qui est contraire d'ailleurs à la 3 Bible: Matthieu 23-9: "Et n'appelez personne sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs; car un seul est votre Directeur, le Christ. 313 : L'Édit de Milan décrété par Constantin Ier, au lendemain de sa victoire du Pont Milvius en 312, proclame la liberté de culte dans tout l'Empire. Cette libéralisation va profiter largement à l'expansion du christianisme. 314 : En août, se tient le premier Concile des Gaules à Arles, incluant la Belgique. Le but du Concile est de définir une stratégie face à l'hostilité des païens des Gaules. Celui- ci marquera un tournant important dans son histoire, car il constitue le premier renie- ment d'un principe évangélique : "tu ne tueras point" et le premier pas, par son officia- lisation, vers l'alliance du spirituel avec le pouvoir temporel, militaire et politique. Désormais, les chrétiens pourront porter les armes et ceux qui se refuseront au service militaire seront excommuniés. 324 : Juste avant 324 E.V., interdiction des rites domestiques et sacrifices païens. Après 330, restriction de dévotion publique pour les non-chrétiens. Il est interdit aux fonctionnaires de sacrifier aux dieux dans les cérémonies officielles, et ils doivent s'abstenir de toute participation publique aux cultes païens. 355 : Un décret impérial du 1er décembre 355, de Constantin, ordonne la fermeture de tous les temples païens de l'Empire et punit de mort tout manifestant à un culte païen. Saint-Martin de Pannonie, se porte bénévole à la milice volontaire chrétienne pour renforcer le décret impérial romain. Des bandes de voyous citadins désœuvrés, surtout chrétiens, sèment la terreur par leur banditisme en mettant le feu aux temples et en lapidant les païens. La ville de Tours servira de base à ces exactions. 380 : Theodose Ier (379-395) renouvelle l'interdiction des sacrifices païens et répand la terreur "divine". Gratien (367-383) confisque les revenus des temples et des prêtres païens. En 392, la dévotion païenne sous toute ses formes est strictement interdite. 385 : Théophile est nommé patriarche d'Alexandrie. Avec le consentement tacite de l'empereur Théodose, il entreprend une violente campagne de destruction de tous les temples et sanctuaires non chrétiens en Égypte : à Alexandrie, les temples de My- thriade et Dyonisius puis en 391, la destruction du temple de Sérapis et de sa bibliothè- que. 386 : Saint Jean Chrysotome écrit : "Que chacun s'attache à gagner son frère, fallut-il user de violence (...) N'épargner rien pour l'arracher des filets du démon". Et selon les dires de Saint Augustin : "C'est la charité qui impose de sauver les gens malgré eux, qui impose la chasse à l'hérésie et donc l'intolérance". 401 : Le philosophe païen Augustin, après avoir considéré la religion chrétienne comme une religion d'incultes, s'être tourné vers le manichéisme puis finalement après être nommé évêque de Carthage, Docteur de l'Église, est considéré comme le plus grand penseur de l'Église antique. Pourtant il passera une bonne partie de sa vie à dé- truire temples et statues antiques. C'est Saint Augustin qui introduit l'idée du "péché originel" et a commencé sérieusement la chasse aux hérétiques. [rien de tel qu’un rfenégat!]r.t 4 410 : Fondation d'un centre missionnaire chrétien sur l'île de Lérins au large de Can- nes consacré à la conversion de la Gaule et des pays Celtes. L'aristocratie païenne ré- siste à l'intégrisme en frappant des pièces de monnaie dédiés aux empereurs païens, un signe de dérision à l'hypocrisie de l'empereur chrétien décadent. Renouvelant ainsi, l'habitude très ancienne d'offrir en cadeau, le jour de l'An, de vieilles pièces de monnaie ("contorniates"), notamment en 356 - 359 et en 395 - 410 ; ces pièces représentent des empereurs païens restés populaires, ou Alexandre le Grand, le conquérant victorieux, moquant ainsi le faible empereur chrétien.