UNIVERSITE KASDI MERBAH -OUARGLA-

FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE ET SCIENCES DE LA TERRE ET DE L’UNIVERS

DEPARTEMENT DES SCIENCES AGRONOMIQUES

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de

MAGISTERE

Option : élevage en zones arides

THEME

Le bovin laitier dans les régions sahariennes : réalité ou illusion ?

- Cas de la région de -

Par :

SAHRAOUI Hossem Soutenu publiquement le : 03/03/2013

Devant le jury :

Président ADAMOU Abdelkader MCA U.K.M. Ouargla Promoteur SENOUSSI Abdelhakim Pr U.K.M. Ouargla Examinateur SIBOUKEUR Oumelkheir. MCA U.K.M. Ouargla Examinateur BOUAMMAR Boualem MCA U.K.M. Ouargla

Année universitaire 2012/2013

Remerciement

Je tiens tout d'abord à remercier SENOUSSI Abdelhakim (professeur à l’Université KASDI MERBAH – OUARGLA), pour avoir encadré et dirigé ce travail avec une grande rigueur scientifique. La qualité de ses conseils, le soutien et la confiance qu'il m'a accordés, m'ont permis de réaliser le présent travail dans les meilleures conditions.

Je souhaite également remercier les membres du jury pour avoir accepté d’évaluer ce travail et tout particulièrement ADAMOU Abdelkader (Maitre de conférences A à l’Université KASDI MERBAH – OUARGLA), pour avoir accepté d’en être le président.

Je remercie également les examinateurs de ce travail : SIBOUKEUR Oumelkheir (Maitre de conférences A à l’Université KASDI MERBAH - OUARGLA) et BOUAMMAR Boualem (Maitre de conférences A à l’Université KASDI MERBAH - OUARGLA).

Je profite également de cette occasion pour remercier chaleureusement l'ensemble du personnel des différentes structures technico-administratives pour leur aide et leur disponibilité, et plus spécialement ceux de l’ITDAS pour m’avoir assuré l’hébergement durant toute la durée des enquêtes. Ainsi que les propriétaires des exploitations enquêtées et tous ceux qui m’ont apporté de l’aide, de près ou de loin.

Enfin, je remercie ma famille, mes proches, et en particulier mes parents qui m’ont toujours soutenu avec patience et dévouement durant toutes mes années de formation. Ainsi que mes amis notamment SMILI Hanane, pour son aide et sa présence.

TABLE DES MATIERES

Liste des abréviations

Liste des tableaux

Liste des figures

Liste des photos

Chapitre I : Problématique et cadre conceptuel 1

I.1 Problématique 1

I.2 Cadre conceptuel 4

I.2.1 Concept de la filière agro-alimentaire 4

I.2.2 La filière lait 6

I.2.3 La filière lait en Algérie 8

I.2.4 L’étude de la filière 19

Chapitre II : Matériel et méthodes 26

II.1 Objet de recherche 26

II.2 Démarche méthodologique 26

II.2.1 Collecte de l’information 26

II.2.2 Organisation et traitement des données 30

II.3 Région d’étude 34

II.3.1 Situation géographique 34

II.3.2 Cadre administratif 34

II.3.3 Géographie et climat 34

II.3.4 Couvert végétal 42

II.3.5 Ressources hydriques 43

II.3.6 Potentialités socio-économiques 45

Chapitre III : Résultats et discussion 61

III.1 Caractéristiques générales des exploitations 61

III.1.1 Age de l’éleveur 61

III.1.2 Niveau d’instruction des éleveurs 62

III.1.3 Force de travail dans l’exploitation 63

III.1.4 Caractéristiques de l’activité agricole au sein de l’exploitation 63

III.2 L’élevage bovin 68

III.2.1 Evolution des effectifs bovins dans la région 68

III.2.2 Type du bovin élevé 69

III.2.3 Composition du troupeau bovin 70

III.2.4 Bâtiment d’élevage 72

III.2.5 Conduite alimentaire 75

III.2.6 Conduite de la reproduction 80

III.2.7 Santé et mesures prophylactiques 84

III.2.8 Production de viande 85

III.2.9 Production laitière 85

III.3 Le lait, du producteur au consommateur 90

III.3.1 Circuit court 90

III.3.2 Circuit moyen 90

III.3.3 Circuit long 91

III.4 Atouts, contraintes et perspectives de la filière lait à Biskra 96

III.4.1 Atouts de la filière lait: 96

III.4.2 Contraintes de la filière lait 96

III.4.3 Perspectives d'avenir 98

III.5 Conclusion 102

Références bibliographiques 106

Annexes 112

Liste des abréviations

AFCm : Analyse Factorielle des Correspondances Multiples

A.N.A.T: Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire

CAH : Classification Ascendante Hiérarchique

CFCE : Centre Français de Commerce Extérieur

CRSTRA : Centre de Recherche Scientifique et Technique sur les Régions Arides

DA: Dinar Algérien

DPAT : Direction de Planification et de l’Aménagement du Territoire

DSA : Direction des Services Agricoles

EAC: Exploitation Agricole Collective

EAI: Exploitation Agricole Individuelle

FAO : Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (ONUAA))

GCA : Générale Concession Agricole

Hab.: Habitant

HM³ : Hecto Mètre cube

IA: Insémination Artificielle

IDH: Indice de Développement Humain

IDR: Indice de Développement Rural

IDRS: Indice de Développement Rural Soutenable

INRAA : Institut National de Recherche Agronomique d’Algérie

INPV : Institut National de Protection de Végétaux

ITDAS : Institut Technique pour le Développement de l’Agronomie Saharienne

IVV : Intervalle Vêlage - Vêlage

MADR: Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural

MCDR : Ministère Chargé du Développement Rural

MS : Matière Sèche

ONAB: Office National des Aliments de Bétail

OMC: Organisation Mondiale du Commerce

PAC: Politique Agricole Commune

PNDA: Plan National du Développement Agricole

PNDRA : Plan National du Développement Rural et Agricole

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitation

SAU : Surface Agricole Utile

VL : Vache Laitière

Liste des tableaux

Tableau 1: Evolution de la production laitière et la collecte du lait (1982-2006) (Unité : 106L) (MADR, 2007 In SOUKI, 2009) 15

Tableau 2: Echantillonnage des éleveurs en fonctions des stations. 30

Tableau 3: Potentialités hydrauliques existantes (U=HM³) (DPAT, 2010) 44

Tableau 4: Part de l’eau utilisée par les différents acteurs (DPAT, 2010) 45

Tableau 5: Répartition de la main d’œuvre active selon les secteurs (DPAT, 2011) 46

Tableau 6: Typologie des communes rurales de la wilaya de Biskra 48

Tableau 7: Types de propriétés du foncier agricole 49

Tableau 8: Superficies, rendements et productions des cultures industrielles dans la Wilaya de Biskra durant l’année 2005 53

Tableau 9: Superficies, productions et rendements des céréales dans la wilaya de Biskra en 2004 54

Tableau 10: Evolution du cheptel animal dans la wilaya de Biskra entre 2002 à 2011 56

Tableau 11: Caractéristiques générales de la SAU dans les exploitations enquêtées 64

Tableau 12: Caractéristiques des différentes cultures dans les exploitations enquêtées 65

Tableau 13: Caractéristiques des petits ruminants dans les exploitations enquêtées 67

Tableau 14: Production laitière par an chez quelques races françaises 69

Tableau 15: Caractéristiques des différentes catégories bovines dans les exploitations enquêtées 70

Tableau 16: Classification des exploitations enquêtées selon leurs effectifs bovins 71

Tableau 17: Classification des exploitations enquêtées selon leurs bâtiments d'élevage 73

Tableau 18: Proportion de fourrage dans la ration distribuée en kg de MS (BAA 2008) 77

Tableau 19: Calendrier de disponibilité fourragère de la région de Biskra 78

Tableau 20: Variables retenues pour l’AFCm 87

Tableau 21 : valeurs propre obtenus à partir de l’AFCm 87

Tableau 22: Caractéristiques productives des deux laiteries de Biskra 92

Liste des figures

Figure 1: Schéma exemple d’une filière lait (DUTEURTRE et al. 2000) 8

Figure 2: Consommation par habitant et par an en litres d’équivalent lait en France et au Maghreb 17

Figure 3: Schéma représentant les trois pôles d’un système d’élevage (LHOST 1984) 21

Figure 4: Elevage intensifié : maillon important du système de production oasien (DOLLÉ 1990) 25

Figure 5: Carte de la wilaya de Biskra (DPAT 2011) 27

Figure 6: Démarche méthodologique suivie lors de l’étude 33

Figure 7: Températures moyennes mensuelles (1999-2008) (DEGHNOUCHE, 2011) 37

Figure 8: Précipitation moyennes mensuelles (1999-2008) (DEGHNOUCHE, 2011) 38

Figure 9: Humidité relative moyenne mensuelle (1999-2008) (DEGHNOUCHE, 2011) 38

Figure 10: Vitesse moyenne mensuelle du vent (1999-2008) (DEGHNOUCHE, 2011) 39

Figure 11: Nombre moyen mensuel d'heures d’insolation (1999-2008) (DEGHNOUCHE, 2011) 40

Figure 12: Diagramme ombrothermique de GAUSSEN (Biskra 1999/2008) (DEGHNOUCHE, 2011) 41

Figure 13: Climagramme d’Emberger situant l’étage bioclimatique de Biskra 42

Figure 14: Nombre d'habitants de la wilaya de Biskra (DPAT, 2011) 45

Figure 15: Taille des agglomérations de la wilaya de Biskra (www.eden-algerie.com) 46

Figure 16: Répartition des catégories d'âge des chefs d'exploitations enquêtées 62

Figure 17: Niveaux d'instruction des chefs des exploitations enquêtées 62

Figure 18: Type de main d'œuvre dans les exploitations enquêtées 63

Figure 19: Types des exploitations enquêtées 64

Figure 20: Fréquence des différentes combinaisons de cultures dans les exploitations enquêtées 66

Figure 21: L'équipement agricole au sein des exploitations enquêtées 67

Figure 22: Evolution des effectifs bovins dans la wilaya de Biskra 68

Figure 23: Prédisposition des éleveurs à la vente de leurs vaches laitières en cas de difficultés 72

Figure 24: Type de stabulation dans les exploitations enquêtées 73

Figure 25: Mode de construction des bâtiments d'élevage dans les exploitations enquêtées 74

Figure 26: Etat du bâtiment d'élevage dans les exploitations enquêtées 74

Figure 27: Fréquence d'abreuvement des bovins dans les exploitations enquêtées 79

Figure 28: Fréquence du mode d'insémination dans les exploitations enquêtées 82

Figure 29: Nombre d'insémination par gestation 83

Figure 30: Distinction de deux classes de systèmes d'élevage bovin 88

Figure 31: Organisation des maillons des différents circuits de la filière lait à Biskra 95

Liste des photos

Photos 1 et 2: BLM exploité dans la ferme des frères SAADOUDI (Aïn Naga) (Sahraoui, 2012) 70

Photo 3 : Exemple d’un bâtiment médiocre () - Mauvaise litière, état désastreux des murs (Sahraoui, 2012) 75

Photos 4 et 5 : Exemple d'aliments utilisés dans les élevages de Biskra (ferme des frères SAADOUDI) (ensilage d’orge à gauche, concentré pour VL à droite) (Sahraoui, 2012) 76

Photos 6 et 7: Exemple de mangeoires utilisées dans les élevages bovins à Biskra (Sahraoui, 2012) 78

Photo 8: Abreuvoir automatique (ferme SAADOUDI) (Sahraoui, 2012) 80

Photo 9 : Visite vétérinaire dans une exploitation à Doucen (Sahraoui, 2012) 85

Photos 10 et 11 : Marchands spécialisés en laits et dérivés, maillon intermédiaire du circuit moyen (zone de Doucen) (Sahraoui, 2012) 90

Photo 12: Annonce par un collecteur de lait de vente d'aliment concentré pour VL (Doucen) (Sahraoui, 2012) 91

Photos 13 et 14: Produits élaborés par AMIRA LAIT : Lait reconstitué (à gauche), yoghourt aromatisé (à droite) (Sahraoui, 2012) 93

Photo 15 : Lait pasteurisé fait par la laiterie ESSAL’HINE (Sahraoui, 2012) 94

Préliminaire

Le présent travail se consacre à l’étude de la problématique de la filière du lait bovin dans les régions sahariennes à travers le cas de la région de Biskra. Il sera présenté en trois grandes parties. La première partie a trait à la définition de la problématique et du cadre conceptuel, sur lesquels s’appuiera le thème abordé. Dans la deuxième partie, nous tenons d'approcher les outils et les moyens utilisés lors de cette étude, à travers la définition de la zone d'étude en essayant de rehausser ses potentialités agricoles, et la mise en exergue de la démarche méthodologique suivie. Alors que la troisième partie est consacrée à l'analyse paramétrique des résultats récoltés grâce aux enquêtes de terrain. A la fin, cette partie fera ressortir les limites et les perspectives de développement de la filière, tout en proposant des recommandations pratiques et des mesures adéquates pour sa promotion.

PROBLEMATIQUE ET CADRE CONCEPTUEL

CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET CADRE CONCEPTUEL

I.1 Problématique

Dès le néolithique et la domestication des premiers herbivores, les hommes ont prélevé pour leur consommation une partie du lait secrété par les mammifères femelles. Différentes espèces ont été utilisées, d’abord les ovins-caprins, faciles à capturer et à domestiquer puis d’autres, dont la vache, qui est devenue l’animal laitier par excellence. Cependant le concept de la vache laitière est relativement récent, il remonte à l’immédiat après-guerre et à l’effort d’intensification de la production et de la spécialisation qui l’a accompagné. Ainsi l’ancienne vache familiale mixte a cédé la place à de nouvelles races spécialisées ‘viande’ ou ‘lait’ élevées en troupeaux plus conséquents (CAUTY et PERREAU, 2003).

En 2010, le cheptel bovin dans le monde était estimé à près de 1,5 milliard de têtes, dont plus de 250 millions de vaches laitières, assurant une production annuelle de plus de 600 millions de tonnes, autrement dit, plus de 83 % du lait consommé dans le monde (FAOSTAT, 2012).

Les autorités maghrébines ont été confrontées après l’indépendance à une demande croissante en protéines animales de la part de populations en plein essor et qui s’urbanisaient rapidement. Étant donné la valeur symbolique que les Maghrébins accordent au lait (accueil des invités et accompagnement de régimes alimentaires dominés par les céréales), un effort impérieux devait être mené pour sécuriser son approvisionnement. Des politiques de développement de l’élevage se mirent en place, et se focalisèrent sur le lait de vache (SRAÏRI et al., 2007). Par ailleurs, l’Algérie était plus concernée par cette nécessité, du fait d’une population plus importante et une consommation par habitant très élevée comparativement aux pays voisins. En effet, en 2005, l’algérien consomma 117 litres de lait, le tunisien : 102 et le marocain : 42 (SOUKI, 2009).

Le lait constitue un aliment de base dans le modèle de consommation algérien, cependant, faute de production locale, sa part dans les importations alimentaires représente environ 20% de la facture totale du pays. L’Algérie se place ainsi au deuxième rang mondial en matière d’importation de lait et produits laitiers après le Mexique (SOUKI,

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

2009). En effet, L’Algérie produit 1,14 Milliard de litres d’équivalent lait, et consomme plus de 3,3 milliards de litres d’équivalents lait par an, soit un taux de couverture par la production locale estimé à 34 % (SRAÏRI et al., 2007). Ce qui se traduit par une lourde facture, estimée à environ 1,3 milliard de dollars afin de couvrir le déficit (UBIFRANCE, 2009).

Dans ce contexte et dans le but de satisfaire une demande de plus en plus croissante tout en limitant la dépendance vis-à-vis du marché mondial, l’Algérie a encouragé depuis 1980, par la subvention, l’importation du bovin laitier moderne.

Bien que le bovin en Algérie soit concentré dans les régions du nord du pays (précipitations > 400mm), on assiste à quelques incursions dans le sud du pays (NADJRAOUI, 2003). Par ailleurs, ABDELGUERFI et LAOUAR, signalaient déjà en 2000 que durant la décennie précédente, les races pures ont commencé à occuper une place importante dans le sud du Pays. En 2010, SENOUSSI et al. partagent la même constatation en notant que la progression observée récemment est le résultat direct de l’augmentation des effectifs par l’importation de génisses pleines et l’amélioration progressive des techniques de production. C’est dans cette perspective que le Plan National de Développement Agricole initié en 2000, à travers la rubrique élevage bovin laitier, s’est répercuté positivement sur l’espace saharien. En effet 77 000 têtes bovines sont recensées dans les régions sahariennes sur les 1 560 000 têtes qui constituent le cheptel national ; soit une proportion de 5 % du total, contre seulement 1,8% en 2003 (COMMISSION NATIONALE AnGR, 2003)

Le bovin est resté pendant longtemps peu développé dans les régions chaudes, son élevage se résumait à de petits effectifs de races locales couvrant les besoins de la famille, en raison des faibles disponibilités alimentaires, de l’inadaptation des animaux à la production laitière et du mode de conduite des troupeaux (DJENNANE, 1990). Un autre facteur est lié au caractère périssable du lait et la difficulté de sa conservation par rapport aux régions tempérées, et du coup, depuis des temps immémoriaux, l’homme des régions chaudes en général, procédait à sa transformation pour en assurer la conservation (DILLON, 1989, CHAPON et TOURETTE DIOP, 2011).

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

A l’instar d’autres régions sahariennes, la wilaya de Biskra réputée pour sa vocation agricole présente un effectif bovin conséquent estimé à 3637 têtes. Les vaches laitières représentent environ les deux tiers de l’effectif total avec un chiffre de 2360 têtes (D.S.A, 2011) ; reflétant ainsi la vocation laitière du cheptel.

Les régions sahariennes, et la wilaya de Biskra plus spécialement, seraient donc en train de subir des mutations cruciales dans le système de production agricole. En effet, actuellement, le système agraire est considéré comme étant intensif impliquant beaucoup d’intrants (semences sélectionnées, engrais, pesticides…etc.), ce qui pourrait être le cas aussi pour l’élevage bovin, où l’on recoure plutôt à des races spécialisées (BLM et BLA), impliquant aussi une mutation au niveau de la production fourragère (pratiques intensives et introduction de nouvelles espèces) dans la mesure où l’on doit assurer une bonne production laitière tout au long de l’année en couvrant les périodes creuses. Une production laitière importante et assez intensive doit trouver un débouché ; ceci suppose la présence d’un maillon intermédiaire (collecteur) amenant le lait directement au consommateur ou indirectement à travers le transformateur. Par ailleurs, l’élevage bovin dans un tel environnement ne serait certainement pas sans difficultés, où émergent de multiples contraintes d’ordre naturel, alimentaire, socio-économique et structurel.

La colonne vertébrale du présent travail, est constituée principalement de deux interrogations, qui sont :

1- Quelle est la place qu’occupe l’élevage bovin laitier dans le système d’exploitation oasien de Biskra ? et est-il en mesure de se faire une place parmi les autres spéculations en vigueur telles que les dattes et les produits maraîchers ? 2- Par quel circuit et sous quelle forme le lait produit à Biskra arrive t-il au consommateur ? peut-on parler de filière lait?

A partir de là, découlent nos hypothèses et qui portent pour l'essentiel sur:

1- La production laitière au niveau de la région de Biskra s'améliore de jour en jour et l’élevage bovin laitier gagne de plus en plus de terrain malgré les difficultés rencontrées (manque de fourrage vert, cherté d'aliment

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

concentré…etc.) de façon qu’elle puisse limiter la dépendance vis-à-vis du marché extérieur. 2- La production est substantielle mais elle ne peut être captée par l’industrie vu que l’élevage demeure de type familial et la majorité des éleveurs exercent dans l’informel.

Ainsi donc, et au regard des particularités agro-écolo-socio-économiques de la région que la présente étude tente de mettre en évidence la portée et les limites du système laitier dans une région par excellence aride, en l’occurrence, Biskra. Et par la même de proposer des actions fécondes permettant d’enclencher et d’initier une véritable dynamique de la filière lait.

I.2 Cadre conceptuel

Dans cette partie, les différents aspects et concepts ayant un rapport avec notre objet d'étude sont définis et particulièrement tout ce qui a trait à l’étude de la filière comme une approche économique d’une façon générale, et celle du lait bovin à travers ses différents maillons constitutifs, en mettant l’accent sur le cas algérien plus spécialement.

I.2.1 Concept de la filière agro-alimentaire

Dans la littérature, plusieurs travaux d’économie agro-industrielle ont été réalisés à l’université Harvard aux Etats-Unis par Goldberg et Davis (1957), qui ont permis de forger le concept «d´agri-business». A l’origine, ce concept désignait plutôt des filières ou un ensemble de filières. En France, des travaux sur les relations amont et aval de l’agriculture ont été réalisés au début des années 60 par LE BIHAN et al. (RASTOIN, 1996).

Quant à LABONNE (1987), il voit la filière comme l'un des concepts les plus flous et les plus galvaudés à l'heure actuelle en sciences sociales ; il évoque l'analyse économique d'une séquence d'opérations physiques techniquement complémentaires permettant la création, la circulation et la consommation d'un bien (ou d'un service).

CHALMIN (1983) avait défini la filière comme un ensemble d’agents économiques, transformateurs ou non, d’agents administratifs et politiques qui jalonnent directement ou

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel indirectement l’itinéraire d’un produit du stade initial de la production au stade final de la consommation (CHERFAOUI, 2003).

Par ailleurs, TERPEND (1997) définit l’étude de filière comme étant une analyse très précise de tout un système généré par un produit. C’est une étude exhaustive de tous ceux qui interviennent dans la filière, de leur environnement, des actions qui sont menées et des mécanismes qui ont abouti à de telles actions. Cet auteur ajoute que le rôle de l’étude de filière permet de connaître d’une manière approfondie les tenants et les aboutissants de tout l’environnement d’un produit, mettant en évidence :

 Les points forts et les points faibles du système et à partir de là d’établir précisément les politiques et les actions à mener pour renforcer les aspects positifs et faire disparaître les contraintes ;  Les acteurs qui interviennent d’une manière directe ou indirecte dans le système ;  Les synergies, les effets externes, les relations de coopération et/ou d’influence ainsi que les nœuds stratégiques dont la maîtrise assure la domination par certains agents ;  Les goulets d’étranglement et les liaisons intersectorielles ;  Le degré de concurrence et de transparence des différents niveaux d’échanges.

DUTEURTRE et al. (2000) donne une définition très simplifiée de la filière, c’est un système d’agents qui concourent à produire, transformer, distribuer et consommer un produit ou un type de produit.

Délimitation d’une filière selon DUTEURTRE (2000)

Cette phase consiste à fournir une définition précise des produits retenus et à délimiter la hauteur de la filière, son épaisseur et sa délimitation géographique et spatiale.

 La définition du produit et ses caractéristiques propres

A quel type de produit on s’intéresse ?

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

Quelles sont ses caractéristiques : périssabilité, son statut dans l’alimentation, sa production, ses substituts dans la consommation, son aptitude technologique, les coefficients techniques et la maîtrise du produit.

 Sa hauteur

II s’agit de prendre en compte les activités ou fonctions dont il faut faire cas (fonctions commerciales, techniques… etc.) : production, commercialisation, distribution, consommation.

 Sa largeur

Les différents sous-systèmes qui sont inscrits dans la filière que l’on veut prendre en compte (sous-système artisanal, industriel, fermier… etc.).

 Son épaisseur

On ne peut comprendre le comportement d’un opérateur que si l’on prend en considération l’ensemble de ses activités. Bien souvent les acteurs impliqués dans une filière donnée interviennent aussi dans d’autres filières. Par exemple, des producteurs de céréales peuvent réaliser des activités d’élevage ; des commerçants laitiers peuvent être impliqués dans des commerces de boissons ; etc.

Les méthodes mises en œuvre pour délimiter la filière reposent généralement sur une collecte de données à partir de :

 La bibliographie ;  Statistiques (officielles, professionnelles) ;  Enquêtes auprès des services gouvernementaux, organisations professionnelles et enquêtes préliminaires auprès des opérateurs.

I.2.2 La filière lait

Vu la thématique de notre travail, nous avons jugé judicieux de définir le pivot central autour duquel tourne toute une filière dans toute sa complexité, en l’occurrence, le lait. 6

CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

Le lait : Liquide alimentaire, opaque blanc mat, légèrement bleuté ou plus ou moins jaunâtre, à l'odeur peu marquée et au goût douceâtre, sécrété, après parturition, par la glande mammaire des animaux mammifères femelles, pour nourrir leur(s) nouveau-né(s) (LAROUSSE AGRICOLE, 2003). Parmi tous les aliments et sur la base de son contenu nutritionnel, le lait est considéré comme étant l’un des plus complets et des mieux équilibrés, il est aussi considéré comme un produit animal renouvelable (FAYE, 2009). Sur le plan physico-chimique, il se définit comme une émulsion de matières grasses sous forme de globules de gras dispersés dans une solution aqueuse (sérum) comprenant de nombreux éléments, les uns à l’état dissous (lactose, protéines du lactosérum, etc.) et les autres sous forme colloïdale (caséines). Enfin, certains éléments, comme les minéraux, peuvent être soit à l’état dissous dans le sérum, soit à l’état colloïdal lorsqu’ils sont associés aux micelles de caséines (DOYON et al, 2005), par ailleurs, La composition du lait de vache varie grandement suite à de nombreux facteurs : saison, alimentation, stade de lactation, statut physiologique, santé du pis, génétique, environnement et région de production.

Quant à la filière lait, SOUKI en 2009 la définit à travers ses quatre principaux maillons : la production, la collecte, la transformation-commercialisation et la consommation. A cela s’ajoute l’importation de la poudre de lait et ses dérivés. L’industrie laitière, le maillon le plus puissant de la chaine laitière, constitue le centre de commande à partir duquel surgissent des boucles de rétroactions, permettant à la filière lait de s’adapter et d’évoluer.

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

Producteurs

Collecteurs-grossistes (1) Collecteurs

(2)

(3) Grossistes (4)

Détaillants

Consommateurs

(1) et (2) circuits courts (3) et (4) circuits régionaux

Figure 1. Schéma exemple d’une filière lait (Duteurtre et al. 2000)

I.2.3 La filière lait en Algérie I.2.3.1 Les acteurs et les flux

L’amont de la filière lait est composé par :

 les producteurs et importateurs d’aliments du bétail

L’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC), les Entreprises Régionales des Industries Alimentaires et Dérivées (ERIAD), l’Office National des Aliments du Bétail (ONAB).

 Les éleveurs bovins laitiers disposant (en 2010) de 1,7 millions de têtes dont environ 915 400 vaches laitières ;

L’aval de la filière est représenté par :

 l’industrie, en Algérie, elle est caractérisée par une forte dichotomie public / privé pour la production de lait et des produits laitiers. La production de lait

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

est assurée essentiellement par les entreprises publiques au moyen d’une forte importation de poudre de lait. En effet, elle est assurée essentiellement par les trois ex-offices régionaux qui se sont groupés par une opération de fusion- absorption pour former le groupe GIPLAIT, composé de 18 filiales et à un moindre degré par le secteur privé qui compte 150 P.M.I. (CHERIET, 2006)  concernant l’importation des matières premières, elle est confiée à une filiale spécialisée dénommée Milk Trade ;

Selon SOUKI (2009), actuellement, la filière lait en Algérie recèle une ambivalence dans la mesure où, l’aval connaît une croissance sans précédent et l’amont malgré les efforts fournis par l’Etat, n’arrive pas à satisfaire toute la demande exprimée. L’essor que connaît l’aval de la filière se traduit par des investissements accrus effectués par des entreprises étrangères attirées par la croissance du marché. En effet, la consommation du lait et dérivés a augmenté de 3,6% en moyenne par an entre 1970 et 2005.

I.2.3.2 Production et collecte de lait crû : le maillon faible

D’abord, il serait intéressant d’appréhender par quel type de matériel animal la production laitière est-elle assurée, à ce propos il nous est paru essentiel de définir les populations bovines existantes dans le territoire algérien en évoquant leurs répartitions ainsi que leurs potentiels productifs.

I.2.3.2.1 Populations bovines en Algérie

Les bovins sont essentiellement localisés dans la frange Nord du pays, dans Le Tell et les hautes plaines ; leurs effectifs fluctuent entre 1.2 et 1.6 millions de têtes. La population locale représente environ 78% du cheptel total, alors que le cheptel importé et les produits de croisement avec le bovin autochtone sont évalués à environ 22% dont 59% sont localisés au Nord-est, 22% au centre, 14% au Nord-ouest et seulement 5% au sud du pays. (MADR1, 2003). En effet, le bovin en Algérie a été classé en 3 types : races importées dénommées Bovin laitier moderne (BLM), populations autochtones dénommées bovin local (BL) et les produits issus localement de races importées ou de croisements dits bovin local amélioré (BLA).

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

 Bovin laitier moderne (BLM)

Les races importées ont gagné l’ensemble des systèmes agricoles et certaines régions dominées par des systèmes agro-pastoraux. L’ouverture récente de l’économie Algérienne sur le marché international s’est traduite par l’introduction de races exogènes, dont le bovin laitier qui est le secteur le plus touché. Le bovin sélectionné en conditions favorables dans les régions tempérées, a été importé en Algérie afin de permettre la réduction vis-à-vis de l’étranger de la dépendance en matière de lait et des produits laitiers. La population importée est estimée à plus de 300 000 têtes et dominée par la Frisonne, la Montbéliarde et la Holstein introduites de la France, des Pays-Bas, de l’Allemagne et de l’Autriche. Cette situation a favorisé la constitution de réservoirs génétiques de populations constamment importées (MOUFFOK, 2007, MADR1, 2003). Cependant, plusieurs études (NEDJRAOUI, 2003, MADANI et MOUFFOK, 2008, SRAÏRI, 2008, SENOUSSI et al., 2010) signalent des problèmes d’adaptation de ces populations au Maghreb et en Algérie perçus à travers des niveaux de reproduction et de production de lait inférieurs à ceux réalisés dans les régions tempérées. En général, les limites climatiques et culturelles (mode de conduite s’apparente à celui allaitant) sont à l’origine des contraintes imposées à l’élevage bovin laitier. En effet, la période réduite de disponibilité des aliments verts, la médiocrité des foins récoltés tard et mal conservés et les fortes températures estivales contribuent à la faiblesse des performances animales.

 Bovin local (BL)

Les populations bovines de l'Algérie s'apparentent toutes à la Brune de l'Atlas. Cette dernière est cantonnée dans les milieux non accessibles aux races importées, comme les zones montagneuses et forestières du Tell et conduite dans le cadre de systèmes sylvo- pastoraux extensifs (MADR2, 2003, ITELV, 2008). Ce type de bovin est exploité pour la production de viande, alors que le lait est destiné uniquement à l’autoconsommation. Dans les conditions de production difficiles de montagne, la vache produit en moyenne un seul veau en 18 mois après 3 à 4 ans d’élevage et moins de 900 kg de lait durant 6 mois de lactation ce qui est l’équivalent de 5 kg de lait par jour (YEKHLEF, 1989).

Parmi ces populations on trouve la DJERBA qui peuple la région de Biskra et se caractérise par une robe brune foncée, une tête étroite, une croupe arrondie, une longue 10

CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel queue et une taille très réduite. Elle est adaptée aux milieux très difficiles du Sud, cependant, à l’image de ses homologues, cette population est considérée comme une mauvaise laitière.

 Bovin laitier amélioré (BLA)

Il existe aussi des produits de croisement entre non seulement la population locale et les races sélectionnées du Nord, mais aussi entre les différentes races importées ; ces produits existent dans l’ensemble des régions d’élevage bovin et sont élevés au sein de troupeaux regroupant des animaux métissés ou en mélange avec des animaux de races pures. Ce type de matériel animal ainsi que son extension est encore peu connu ; il est fréquent d’observer dans une même localité un gradient de format et de types génétiques, exprimant une forte hétérogénéité du matériel génétique, difficilement identifiable sur le plan origine raciale (MADR1, 2003).

La population bovine autochtone conservée par des croisements internes, et le bovin ayant été croisé avec les races importées sont estimés à plus de 80% des effectifs totaux, avec une domination de la race locale, et sont orientés vers la production de viande en couvrant 80 % de la production bovine nationale, et contribuant à 40% de la production laitière (MADR1, 2003, BOUZEBDA-AFRI, 2007). Ceci expliquerait entre autres un niveau de production laitière nationale modeste.

Les éleveurs de bovins laitiers disposaient, au cours de l’année 1998, d’environ 1 300 000 têtes réparties en trois catégories :

Le système de production intensif, dit Bovin Laitier Moderne (BLM), se localise dans les zones à fort potentiel d’irrigation autour des villes. La production laitière dite moderne, repose sur un cheptel bovin de 120 000 à 130 000 vaches importées à haut potentiel génétique, soit environ 9 à 10 % de l’effectif national.

Le système de production extensif, dit bovin laitier amélioré, (BLA) concerne des ateliers de taille relativement réduite (1 à 6 vaches), localisés dans les zones de montagne et forestières. Les bovins sont issus de multiples croisements entre les populations locales et races importées.

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

Le cheptel local conduit en système allaitant n’assure que 20 % de la production !

I.2.3.2.2 Le bovin dans le contexte environnemental algérien

L’Algérie connaît de fortes contraintes de développement de l’élevage bovin liées à l’environnement, La faible superficie agricole comparée à la superficie totale, et la concurrence entre les spéculations végétales et animales. En effet, la superficie agricole utile algérienne qui est estimée à 8 millions d’hectares ne représente que 3% de la superficie totale avec plus de 3 millions d’hectares (40% de la SAU totale) laissées en jachère chaque année (JOUVE, 1999, ABBAS, 2004). De plus, 70% de la SAU est semi aride et se localise entre les isohyètes 300 et 500mm, alors que les zones les plus arrosées sont à dominante montagneuse et ne permettent pas l’intensification. Il est à noter aussi que plus de 60% du cheptel bovin et 2/3 des vaches importées sélectionnées pour le lait sont exploitées en région recevant moins de 600 mm de précipitations (ITELV, 2000 in MOUFFOK, 2007). Dans cette zone, le déficit hydrique donne un choix unique aux éleveurs, celui de cultiver des espèces fourragères en sec ou d’utiliser les sous produits de la céréaliculture (jachère, paille…). Ces types de fourrage récoltés tard ne permettent pas l’expression du potentiel génétique des animaux. En outre, les fortes températures estivales agissent d’une façon négative sur les niveaux de production et notamment sur la production de lait.

Pour la zone recevant une quantité de pluies élevée, à l’exception de la Mitidja, et les plaines de l’extrême Est, la montagne en occupe une grande partie. Cette région détient la majeure partie de la population bovine locale conduite en systèmes sylvo-pastoraux pour produire de la viande (MADANI, 1993 in MOUFFOK, 2007). Le milieu accidenté ne permet pas dans ce cas l’exploitation des populations laitières. A la Mitidja et les plaines de l’Est, une forte concurrence a lieu entre les cultures fourragères nécessaires au développement de l’élevage bovin et les spéculations industrielles, tels que la tomate, le maraîchage et l’arboriculture.

Les superficies consacrées aux cultures fourragères durant la dernière décennie sont évaluées en moyenne à 510 000 hectares, représentant ainsi 7% de la SAU, dont seule 18% est conduite en irriguée et exploitée en vert. La superficie des prairies est très réduite en Algérie (25 000Ha en 2002) et largement concentrées en montagne. Elles sont exploitées à 12

CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel double fin (pâturage et production de foins) et la période de vert est de 3 à 6 mois. c’est dans ce sens que ABBAS et al., (2005) affirment que dans la région de Sétif, l’exploitation à double fin de la prairie naturelle est la pratique dominante rencontrée chez plus de 72% des exploitations. La prairie est donc pâturée en automne et en fin d’hiver ; elle est mise en défend au printemps pour être fauchée au début d’été.

I.2.3.2.3 Politique et offre laitière en Algérie

En amont de la filière, la production laitière locale est assurée en grande partie (plus de 80 %) par le cheptel bovin ; le reste est constitué par le lait de brebis et le lait de chèvre. Ce dernier est produit dans le cadre de systèmes d’élevages extensifs localisés essentiellement dans les zones de montagnes steppiques. La production laitière cameline quant à elle, est marginale.

Les politiques mises en place par l’Etat depuis l’indépendance ont contribué au faible niveau d’organisation et de développement de la filière lait. En effet, la marginalisation du secteur privé, la négligence de la race locale, la fixation du prix du lait ainsi que le faible développement du segment de la collecte et l’encouragement par les subventions de l’importation de la poudre de lait sont les facteurs freinant le développement de cette filière.

 Marginalisation du secteur privé

Avant la proposition du programme de la réhabilitation de la production du lait en 1995, l’aide de l’Etat était destinée en majorité au secteur public et ses formes de restructuration (anciens domaines agricoles, EAC et EAI). Mais, ce secteur à fortes potentialités agricoles a été très peu efficient. Les principales raisons qui peuvent être avancées sont le manque d’intéressement et le contrôle par les ouvriers des grands domaines et la concurrence des importations de lait. Cependant, le secteur privé qui détient plus de 60 % de la SAU et exploite plus de 70% des effectifs bovins, est resté en marge de la politique agricole (JOUVE, 1999).

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

 Négligence de la race locale

Concernant le matériel animal et à l’exception de certains essais durant la période coloniale, où la race locale a été croisée avec de nombreuses races importées, celle-ci n’a jamais bénéficié d’une politique de développement durant la phase postcoloniale (ABDELGUERFI et LAOUAR, 2000). Aujourd’hui, on observe que cette population est concentrée uniquement dans les milieux non accessibles aux races importées dans les régions forestières, où elle est conduite en système agropastoral extensif. L’amélioration des conditions d’élevage de ce cheptel peut permettre l’augmentation de la production laitière par vache et par conséquent la production nationale. En effet, estimée à plus de 600 000 têtes, l’augmentation de la production par vache d’un litre par jour pour des lactations de 6 mois peut apporter une production supplémentaire de 100 millions de litres de lait couvrant ainsi les besoins laitiers d’un million d’algérien à raison de 100 litres par an et par habitant (MOUFFOK, 2007).

 Fixation du prix du lait

La filière lait est caractérisée en Algérie par une faible offre locale comparée aux besoins exprimés par les populations. L’essentiel de la demande est satisfaite par des importations de matières premières pour l’important secteur étatique de la transformation. Cette forte consommation est favorisée par la politique de prix pratiquée par l’Etat algérien, qui encourage la consommation par rapport à la production. Conjuguée à une démographie extrêmement importante, cette politique a conduit à une augmentation de la demande, dont le surplus est naturellement compensé par les importations (MEZANI, 2000; BOURBOUZE et al., 1989 in ABDELDJALIL, 2005).

Le choix d’une politique laitière basée sur des prix à la consommation fixés par l’Etat à un niveau bas s’est traduit par l’orientation des éleveurs vers la production de viande ou la production mixte (viande/lait), en consacrant la production laitière des premiers mois au veau, ce qui a limité l’expansion de la production laitière locale (ITELV, 2000 in MOUFFOK, 2007) et parfois même en réformant des vaches à un âge précoce après une période d’engraissement, ceci a eu pour cause la stagnation des effectifs du BLM. Alors que le raccourcissement de la durée productive des vaches laitières produit des pertes énormes en termes de production locale ce qui se répercute sur les niveaux 14

CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel d’importation de lait en poudre (MOUFFOK, 2007). Le lait étant donc considéré par les éleveurs comme une production secondaire qui ne nécessite pas de grands investissements en termes de culture de fourrage vert nécessaire à l’obtention de rendements acceptables en lait. Par ailleurs, dans le cas de disponibilité en eau pour l’irrigation, les agriculteurs- éleveurs l’utilisent dans le développement des cultures maraîchères plus avantageuses en rendement et en rentabilité que les cultures fourragères.

I.2.3.2.4 Evolution de la production laitière

Le tableau 1 montre que la production de lait cru a, certes, augmenté entre 1982 et 2006 de 5 % en moyenne par an. Les périodes de forte croissance qui s’étalent de 1997 à 1999 s’expliquent par l’importation des cheptels laitiers à haut rendement, cependant, où l’on remarque une baisse des effectifs (2002), il s’agit d’une période qui a coïncidé avec la prise de mesures sanitaires exceptionnelles de la part des autorités européennes pour faire face à la pandémie de L'encéphalopathie spongiforme bovine à travers le nouveau programme européen d’épidémio-surveillance de l’ESB initié en juin 2001, ce qui a obligé les autorités algériennes à geler leurs importations. Ceci dénote d’une production laitière nationale tributaire essentiellement des importations du BLM.

Concernant la collecte, le maillon clé de la filière lait, en dépit de la progression du taux de collecte qui passe de 6% en 1999 à 12,5 % en 2006, elle reste marginale comparativement aux quantités produites.

Tableau 1: Evolution de la production laitière et la collecte du lait (1982-2006) (Unité : 106L) (MADR, 2007 In SOUKI, 2009)

Année Production de lait cru (1) Collecte de lait (2) Taux de collecte (2)/(1) % 1982 538 - - 1988 886 - - 1992 1229 38.5 3.13 1997 1050 112.7 10.73 1998 1200 92.5 7.71 1999 1558.6 97 6.22 2000 1583.6 100 6.31 2001 1637.2 91.4 5.58 2002 1560 86.3 5.53 2003 1650 75.2 4.55 2004 1630 91.8 5.63 2005 1600 194 10.25 2006 1750 220 12.57 15

CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

Les principaux facteurs qui expliquent la stagnation de la production du lait selon SOUKI (2009) sont :

 l’insuffisance des infrastructures de collecte : sur tout le territoire, il n’y a que 550 collecteurs livreurs qui activent dans le secteur ;  la politique des prix administrés qui fixe les prix à 24 DA/ L, alors que son coût de revient est en moyenne de 35 DA/ L ;  la faible production fourragère et la cherté des aliments concentrés en raison de la faible pluviométrie, alors que les surfaces irriguées sont réservées aux cultures maraîchères jugées plus rentables ;  la marginalisation de la recherche scientifique et technique ;  le caractère sectoriel de la politique laitière ;  la lenteur de l’exécution du programme de développement de la production laitière. En 1997, deux ans après l’adoption du programme, il n’y a que 9 % de subventions prévues en matière d’investissement qui ont été versées aux personnes intéressées ;  l’insuffisance des crédits accordés aux agriculteurs. Ces derniers ne disposent pas de fonds propre liquide pour effectuer les investissements, le recours au crédit est impératif;  la réforme de 1987, les prémisses de la libéralisation du secteur agricole, avait pour objectif de rendre la terre plus facilement transmissible du moins efficace des agriculteurs au plus efficace. Ainsi, La gestion directe des terres par l’Etat a laissé place à la mise en œuvre d’instruments de régulation. Cependant, ce désengagement de l’Etat s’est traduit par le délaissement du secteur agricole par les pouvoirs publics. Or, dans les pays développés, l’agriculture, du fait de sa spécificité, n’est pas restée livrée aux seuls mécanismes du marché.

Les pouvoirs publics y ont mis en place une série d’actions destinées à orienter et soutenir les productions, sécuriser les exploitants et stabiliser leurs revenus afin de faire face à la concurrence sur les marchés internationaux des produits agroalimentaires.

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

I.2.3.3 L’aval de la filière lait : un fort dynamisme.

La consommation du lait et ses dérivés a connu une forte augmentation. Celle ci est passée de 34 L /an /hab. en 1970 à 95 L / an / hab. en 1995. En 2003, la consommation est de 116 L /an / hab. elle a atteint 117 L en 2005.

Comme le montre la figure 2, la consommation du lait et dérivés en Algérie est plus importante que celle du Maroc (42 L) et de la Tunisie (102 L), mais elle reste de loin inférieure à celle des pays développés (380 L en France).

Consomation du lait (litre/habitant/an)

400 300 200 380 consomation 100 110 102 (litre/habitant/an) 42 0 Maroc Algérie Tunisie France

Figure 2: Consommation par habitant et par an en litres d’équivalent lait en France et au Maghreb. Source : centre français de commerce extérieur (CFCE). 2002 (in SOUKI, 2009) Pour ce qui est de la consommation des fromages et des yaourts, celle-ci s’élève à 5 ou 6 Kg / an / hab, alors qu’elle était moins de 1 Kg en 1988. Toutefois, elle reste faible en la comparant à celle des marocains et tunisiens qui s’élevé à 10 Kg / an / hab.

CHEHAT (2002) estime que les 105 litres de lait et produits laitiers consommés par chaque algérien proviennent à raison de :

- 55 litres de la recombinaison en usine ;

- 15 litres de produits finis importés;

- 35 litres de la production domestique.

L’évolution qu'a connue l'Algérie concernant l'alimentation laitière est liée à plusieurs facteurs :

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

 dès la fin des années 60, le déficit protéique de l'algérien moyen a été prononcé (l’apport moyen journalier était de 18 g /j/hab. alors que la norme est de 50g). Pour combler ce déficit, le planificateur a favorisé la consommation du lait (En raison, d'une part de ses qualités nutritionnelles et d'autre part pour la modicité de son prix par rapport aux autres sources protéiques), en subventionnant les prix à la production et à la consommation.  la dégradation du pouvoir d'achat depuis les politiques de libéralisation;  les habitudes et les préférences des consommateurs : malgré l'augmentation périodique du prix du lait pasteurisé en vue de sa libéralisation totale, sa consommation n'a pas connu de réel changement. Le lait est considéré comme aliment refuge pour les couches pauvres de la société dont souvent c'est le repas principal de la journée.

Conçu initialement pour être un débouché d’un système de production intensif du lait (AMELLAL, 2000), l’aval de la filière lait est devenu le maillon le plus dynamique grâce à la politique de subvention des prix à la consommation. En outre, l’Etat intervient dans la régulation du marché du lait en ajustant par tous les moyens entre l’offre et la demande. Cependant, cette situation n’a pas eu d’effet d’entrainement sur l’amont de la filière malgré l’intérêt porté à l’élevage laitier et l’industrie laitière s’est totalement déconnectée du secteur de l’agriculture dans la mesure où la majorité de ses besoins est couverte par l’importation. Le lait produit à la ferme est autoconsommé ou livré aux petites laiteries ou bien vendu aux consommateurs sous sa forme crue ou transformée (petit lait et beurre) sans aucun contrôle, et seul 6 à 10% passe par les usines de transformation (BENCHARIF, 2001).

Selon TERRANTI, (2000) in MOUFFOK (2007), le faible taux d’intégration de l’industrie laitière est dû à plusieurs raisons dont les principales sont résumées en quatre points: (i) la fixation du prix du lait à la consommation à un niveau bas ce qui rend très difficile la couverture des charges de sa production ; (ii) l’utilisation massive de lait en poudre dans les usines de transformation, un lait largement répandue sur le marché mondial à des prix concurrentiels; (iii) l’absence de moyens de collecte conditionnés et de conservation du lait à la ferme et aux usines ; (iv) le manque de confiance entre les éleveurs et les transformateurs qui n’a pas permit le développement d’une filière organisée.

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

Face au déficit de la production nationale du lait, l’Etat a fait massivement appel aux importations, ainsi, l’Algérie importe 70 % des disponibilités en lait et produits laitiers au cours de la période 1996- 1999 (BENCHARIF, 2001). L’importation du lait représente 20 % de la facture alimentaire globale.

Cette forte relation qui existe entre la filière lait et le marché mondial du lait et produits laitiers implique que celui ci exerce une influence importante sur cette filière.

Cette dépendance s’aggrave dans un contexte où les prix de la poudre de lait ne font qu’augmenter. En 2000, les prix ont connu une forte augmentation (52 % entre 1999 et 2000). Cette situation s'explique par la baisse de l'offre mondiale de 9% par rapport à l'année précédente.

En février 2007, le prix de la poudre de lait a connu une augmentation sans précédent (3000 $ la tonne). Cette flambée a engendré une augmentation des coûts de transformation de 26 DA / unité à 28 DA / unité tout en maintenant les prix de vente à 25 DA/ l’unité. Cette tension sur les prix s’explique par plusieurs facteurs :

 L’augmentation de la demande asiatique qui s’explique par l’amélioration de leur pouvoir d’achat ;  La baisse des subventions à l’exportation sous la pression de l’organisation mondiale de commerce (OMC), cette baisse s’élève à 500 €/ tonne en 2006 ;  La baisse de la production en raison des mauvaises conditions climatiques ;  La réduction des quotas de production des pays européens pour réduire les aides prévues par la politique agricole commune (PAC).

I.2.4 L’étude de la filière I.2.4.1 L’approche systémique dans l’étude de la filière

Ainsi, depuis le début des années 70, la notion de filière de production est devenue l'une des méthodes d'approche de la réalité économique les plus utilisées. Elle constitue un dépassement des découpages courants du système économique en secteurs primaire, secondaire et tertiaire ou micro- économie; ces découpages qui ne mettent pas en évidence les interactions grandissantes entre les unités des différents secteurs du système de

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel production. Cette analyse redonne à la technique sa place dans l'analyse de l'organisation de la production. Elle permet d'enrichir les méthodes d'approche par la prise en considération de l'évolution des techniques et des rapports sociaux. Cette analyse ouvre les voies pour une approche systémique des processus de production, de transformation et de distribution des biens, qui permet d'avoir une vision dynamique des acteurs, des unités de production, du secteur et des formes de régulation (CHARRI, 1997 in HARROUZ et OULED HADJ, 2007).

I.2.4.2 L’approche systémique dans l’étude du premier maillon : le système d’élevage

La détermination des systèmes d’élevage sert à comprendre leur fonctionnement, analyser ce que les éleveurs font plutôt qu’évaluer et dire ce qu’ils devraient faire pour finalement arriver à modifier et incorporer des innovations.

I.2.4.2.1 L’exploitation agricole vue comme un système

« L'exploitation agricole est un tout organisé qui ne répond pas à des critères simples et uniformes d'optimisation. C'est à partir de la vision qu'ont les agriculteurs de leurs objectifs et de leurs situations qu'on peut comprendre leurs décisions et leurs besoins » (OSTY, 1978).

I.2.4.2.2 Notion de système d’élevage

Nous conviendrons d’une définition assez générale du concept « Système d’élevage » : c’est l’ensemble des techniques et des pratiques mises en œuvre par une communauté pour exploiter, dans un espace donné, des ressources végétales par des animaux, dans des conditions compatibles avec ses objectifs et avec les contraintes du milieu (LHOSTE, 1984). II est clair que cette notion de système d'élevage peut s'appliquer à différents niveaux d'échelle; elle est pertinente au niveau de l'exploitation, elle le reste au niveau de la communauté rurale et pour des ensembles plus vastes. Les systèmes d'élevage mettent en œuvre des modes d'utilisation de l'espace, des relations entre productions animales et productions végétales et des modes de valorisation des productions.

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

I.2.4.2.3 Représentation d’un système d’élevage

Un système est “La combinaison des ressources, des espèces animales et des techniques et pratiques mises en œuvre par une communauté ou par un éleveur, pour satisfaire ses besoins en valorisant des ressources naturelles par des animaux”, ou encore de façon plus concise et plus générale, ”Un ensemble d'éléments en interaction dynamique organisés par l'homme en vue de valoriser des ressources par l'intermédiaire d'animaux domestiques" (LANDAIS et al, 1987, LHOSTE, 2001).

Ainsi un système d’élevage se définit comme l’interaction entre 3 «pôles». (Figure 3).

Eleveur projet d’élevage, décisions et pratiques

Troupeau Ressources effectif, production ressources fourragères,

travail, conseil

Figure 3 : Schéma représentant les trois pôles d’un système d’élevage (LHOST 1984)

I.2.4.2.4 L’importance des recherches sur les systèmes d’élevage

La recherche contribue dans une large mesure au développement et à la promotion des systèmes d’élevage. Elle est le moyen de rendre compte de résistances à l’adoption de nouvelles techniques. Comme elle permet de comprendre et analyser les performances animales en milieu paysans.

I.2.4.2.5 Raisons de l’étude des systèmes d’élevage

Elles se résument essentiellement dans les éléments qui suivent :

- Tous les éleveurs ne conduisent pas leur troupeau de la même façon et n’ont pas le même niveau de performances

21

CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

- Les éleveurs ont des raisons de faire ce qu’ils font (OSTY, 1978).

- La diversité des conduites et des performances s’explique en partie par la diversité de ce que les éleveurs attendent de leur activité.

I.2.4.2.6 Etudier un système d’élevage

Pour l’étude de tout système de production (le système d’élevage en est un), il est nécessaire de connaître les acteurs, leur organisation et leurs pratiques, la diversité du milieu et des productions, les principales contraintes et les potentialités de développement. C’est la phase de diagnostic qui précède classiquement le lancement de tout projet de recherche ou développement (LHOSTE, 1993 in LHOSTE, 2001). Pour cela, on utilise des outils parmi lesquelles figurent les enquêtes, et les typologies.

 Les enquêtes

 Qu’est ce qu’une enquête ?

Les enquêtes constituent un premier outil pour aborder la réalité dans des délais courts. Selon LHOSTE (2001), elles consistent en la collecte d’informations au moyen d’un questionnaire clair, précis et englobant tous les aspects nécessaires pour des analyses ultérieures.

 Pourquoi une enquête ?

Les enquêtes sont utilisées pour caractériser la diversité et produire des typologies des acteurs ou des pratiques,... Tous les producteurs ne faisant pas la même chose, une hypothèse de travail forte consiste à supposer qu'ils ont de bonne raison de faire ce qu'ils font et que, pour être efficace, l’intervenant en milieu rural, doit analyser et utiliser cette diversité (LHOSTE, 2001).

 Les typologies d’exploitations agricoles

"Il est impossible, par définition, de formuler une nomenclature capable de recueillir un consensus général, pour la simple raison que tout essai de ce genre implique une plus ou

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CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel moins grande part d'arbitraire dans le découpage, nécessaire mais artificiel, d'une réalité qui est, elle, un continuum" (MONOD, 1963 In CARRIERE et TOUTAIN, 1995).

I.2.4.2.7 Le bovin au sein des systèmes d’élevage algériens

Selon YAKHLEF (1989), l'élevage en Algérie ne constitue pas un ensemble homogène. En effet, on peut distinguer trois grands systèmes de production bovine :

 Système dit "extensif "

Le bovin conduit par ce système, est localisé dans les régions montagneuses et son alimentation est basée sur le pâturage (ADAMOU et al., 2005). Ce système de production bovine en extensif occupe une place importante dans l'économie familiale et nationale (YAKHLEF, 1989), au fait, il assure 40% de la production laitière nationale (NEDJRAOUI, 2003).

Cet élevage est basé sur un système traditionnel de transhumance entre les parcours d'altitude et les zones de plaines. Il concerne les races locales et les races croisées et correspond à la majorité du cheptel national (FELIACHI et al., 2003). Le système extensif est orienté vers la production de viande (78% de la production nationale) (NEDJRAOUI, 2003).

 Système dit "semi intensif"

Ce système est localisé dans l'Est et le Centre du pays, dans les régions des piémonts. Il concerne le bovin croisé (local avec importé) (ADAMOU et al., 2005). Ce système est à tendance viande mais fournit une production laitière non négligeable destinée à l'autoconsommation et parfois, un surplus est dégagé pour la vente aux riverains. Jugés médiocres en comparaison avec les types génétiques importés, ces animaux valorisent seuls ou conjointement avec l'ovin et le caprin, les sous produits des cultures et les espaces non exploités. Ces élevages sont familiaux, avec des troupeaux de petite taille (FELIACHI et al., 2003). La majeure partie de leur alimentation est issue des pâturages sur jachère, des parcours et des résidus de récoltes et comme compléments, du foin, de la paille et du concentré (ADAMOU et al., 2005). Le recours aux soins et aux produits vétérinaires est assez rare. (FELIACHI et al., 2003). 23

CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

 Système dit "intensif"

La conduite de ce système montre clairement la tendance mixte des élevages. En effet, les jeunes sont dans la majorité des cas gardés jusqu'à 2 ans et au-delà, le sevrage est tardif, l'insémination artificielle n'est pas une pratique courante et les performances de production et de reproduction sont loin des aptitudes du matériel génétique utilisé. Les troupeaux sont généralement d'effectifs moyens à réduits (autour de 20 têtes) et entretenus par une main-d'œuvre familiale. L'alimentation est à base de foin et de paille achetés. Un complément concentré est régulièrement apporté. Les fourrages verts sont assez rarement disponibles car dans la majorité des élevages bovins, l'exploitation ne dispose pas ou dispose de très peu de terres (FELIACHI et al., 2003). Ce type de systèmes fait appel à une grande consommation d'aliments, une importante utilisation des produits vétérinaires ainsi qu'à des équipements pour le logement des animaux. Ce mode de production est utilisé surtout pour les races d’importation, le bovin dit amélioré né localement et, à moindre degré, le bovin issu de croisement de cheptel d’importation. (ADAMOU et al., 2005).

I.2.4.2.8 Elevage en oasis

Selon DOLLE (1990), L’élevage est une composante essentielle des systèmes de production d’oasis. En plus de ses productions directes de lait et de viande, il garantit le maintien de la fertilité des sols de l’oasis soumis à des pratiques culturales très intensifiées grâce à sa production de fumier.

24

CHAPITRE I : Problématique et cadre conceptuel

Palmiers Bois Dattes

Palmier Écarts

 Lait Cultures fruitières Fumier  Viande Elevage Bovin  Laine Résidus Ovin  Force de travail  Capital - Trésorerie Cultures vivrières Fumier

Cultures fourragères

Figure 4: Elevage intensifié : maillon important du système de production oasien (selon DOLLÉ 1990)

Les systèmes de production oasiens sont des systèmes complexes à composantes multiples dans un environnement difficile. Dans l’oasis, espace intensément cultivé en milieu aride, l’activité humaine s’organise pour valoriser au maximum l’eau et l’espace cultivable à proximité.

En combinant plusieurs productions végétales et animales, l’agriculteur d’oasis réussit à maintenir en équilibre des systèmes de production très performants et à haute valeur ajoutée. Dans ces systèmes oasiens l’élevage joue un rôle très important : par le fumier produit, il assure le maintien de la fertilité des sols, aussi, le troupeau d’oasis représente un capital sur pied, l’épargne de la famille mais aussi, surtout pour les petits ruminants, une source de trésorerie facilement mobilisable (Figure 4). Par ses fonctions multiples, l’élevage associé aux productions oasiennes assure aux systèmes de production oasiens un niveau de productivité élevé (par unité de surface ou de travail). La présence ou l’absence d’élevage est souvent indicatrice du degré d’intensification des systèmes agricoles oasiens et donc indirectement des niveaux de mobilisation des ressources en eau. Dans les oasis du pourtour saharien toutes les formes d’association agriculture-élevage peuvent se rencontrer.

25

MATERIEL ET METHODES

Chapitre II : Matériel et méthodes

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES

Ce deuxième chapitre est consacré à la mise au point de l’objet de recherche et la méthodologie suivie, et ce en vue de cerner la problématique de la filière du lait bovin dans la région de Biskra et répondre aux interrogations soulevées.

II.1 Objet de recherche

La méthodologie empruntée est basée essentiellement sur des questionnaires exhaustifs (voir annexes : 1, 2 et 3), qui nous permettraient de répondre à la question posée, relative à la situation de la filière lait à Biskra à travers ses différents maillons à savoir, le producteur (l’éleveur bovin), le collecteur, et l’unité de transformation.

II.2 Démarche méthodologique II.2.1 Collecte de l’information

Deux niveaux d’investigation sur l’agriculture et l’élevage dans la région de Biskra ont été retenus lors de cette étude : (a) le premier pas a consisté au recueil d’informations à l’échelle régionale. En effet, une première enquête a visé la collecte de l’information disponible auprès des organismes technico-administratifs de la région (b) collecte d’informations sur les différents acteurs de la filière à travers un échantillon d’exploitations jugé représentatif, outre les collecteurs et les laiteries de la wilaya (Figure 6).

II.2.1.1 Echelle régionale

La première étape du travail a consisté à collecter les informations nécessaires auprès des différents organismes publics de la wilaya (DPAT, DSA, subdivisions agricoles). Les données de bases concernant la population, ses activités, l’eau, et l’agriculture à l’échelle de la wilaya : superficies agricoles, potentialités d’irrigation, répartition des terres agricoles selon les spéculations et la place de l’activité d’élevage notamment celle ayant trait à l’élevage bovin. L’objectif de cette étape est de repérer les orientations à l’échelle communale. Cela nous a permis par la suite de mieux orienter l’échantillonnage pour enquêter auprès de différentes exploitations d’élevage.

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Chapitre II : Matériel et méthodes

Après avoir approché les responsables locaux et les spécialistes du domaine, et la consultation de fonds documentaires, nous avons choisi délibérément les sites d’étude dans la wilaya de Biskra qui comporte les zones de : , Biskra, et Doucen (figure 5).

Zones étudiées

Superficie : 21509, 80 km2

Nombre de Daïras : 12

Nombre de communes : 33

Figure 5 : Carte de la wilaya de Biskra (DPAT 2011)

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Chapitre II : Matériel et méthodes

II.2.1.2 Echelle Acteurs

L’enquête est la source principale du recueil des informations nécessaires à l’étude. Elle est réalisée en un seul passage à travers un entretien semi-directif de l’acteur concerné (éleveur, collecteur et responsable de laiterie) et dure entre trente et quarante minutes. Notre trame d’entretien se focalise principalement sur trois axes complémentaires :

Axe 01 : Producteur (l’éleveur) ; et s’intéresse aux éléments suivants :

 l’identification de la sphère socio-économique de l’éleveur ;  mise au point des aspects structurels de l’exploitation (troupeaux, bâtiments, terres, cultures …);

 la conduite de l’alimentation ;  la conduite de la reproduction;  la destination et la commercialisation du lait.

Axe 02 : Collecteur ; et s’intéresse aux éléments suivants :

 L’identification du collecteur ;  Les moyens de collecte ;  La capacité de collecte.  La collecte proprement dite.

Axe 03 : Unité de transformation ; et s’intéresse aux éléments suivants :

 L’identification du propriétaire ;  La capacité de transformation;  Les produits élaborés ;  La commercialisation des produits laitiers.

A l’échelle de l’exploitation agricole, le choix de la méthode d’enquête à entreprendre dans la réalisation de notre travail est tranché sur l’enquête formelle (au

28

Chapitre II : Matériel et méthodes contraire des enquêtes informelles) qui est définie comme « une enquête basée sur un questionnaire, à partir d’un échantillon de répondants représentatifs d’une population particulière. L’échantillon doit être suffisamment grand pour permettre des inférences statistiques fiables » (METTRICK, 1994).

Les enquêtes formelles peuvent être de différents types : visite unique ou visites multiples. L’enquête à visite unique est la moins couteuse et probablement la plus commune des méthodes d’enquêtes formelles. Ses résultats peuvent, en principe, être analysés et présentés dans un délai assez court (METTRICK, 1994), c’est pour ces raisons que nous avons opté pour cette dernière.

En ce qui nous concerne, nous avons voulu nous référer à une source bibliographique qui puisse nous indiquer une taille d’échantillon à entreprendre dans nos enquêtes, qui soit représentative de la population ciblée, statistiquement quantifiable et garantissant une erreur d’échantillonnage minime. A ce propos, METTRICK (1994), estime que 30 à 50 échantillons par type d’exploitation représenteront assez bien les conditions de production de ce type. Cependant, la taille de l’échantillon doit être ajustée en fonction du degré de variabilité à l’intérieur du type d’exploitation étudié, c'est-à-dire, plus la variabilité est grande, plus l’échantillon doit être augmenté (BYERLEE et al., 1980 in METTRICK, 1994). En effet, dans notre cas, un nombre de 35 exploitations d’élevage a été jugé suffisant (tableau 2). Les critères de choix se résument dans: (i) l’exploitation agricole proposée à l’enquête doit détenir au moins une vache laitière. (ii) l’accessibilité de l’exploitation. Contrairement au choix des sites, la liste des éleveurs enquêtés n’est pas préalablement préparée. Sur le site de l’enquête, la recherche de la première exploitation à enquêter se fait sans aucun préalable, donc le choix n’est pas délibéré et se fait plutôt au hasard afin de cerner le maximum de diversité des systèmes d’élevage. La présence des chefs d’exploitations et leur acceptation sont indispensables. A la fin de l’enquête dans la première exploitation, le chef de cette dernière nous aide à repérer d’autres exploitations à enquêter dans le même site.

29

Chapitre II : Matériel et méthodes

Tableau 2: Echantillonnage des éleveurs en fonctions des stations.

Station Nombre d'éleveurs enquêtés Sidi Okba 09 Biskra 06 El Hadjeb 07 Doucen 13 Total 35 NB : il nous était impossible d’identifier le pourcentage d’éleveurs enquêtés par rapport au total vu la déficience des statistiques officielles restreinte au nombre des animaux par région

II.2.2 Organisation et traitement des données II.2.2.1 Organisation des données

Vu le type des informations collectées sur les deux collecteurs de lait et des deux laiteries de la région, et au regard de leur nombre réduit, aucun logiciel d’aide à la prise de décision ne sera utilisé pour traiter les données, et l’analyse sera basée uniquement sur des éléments de réflexion tirés directement depuis le questionnaire.

Pour les exploitations d’élevage, un tableau croisé (i × j) (en deux formats) a été élaboré en utilisant deux logiciels d’aide à la prise de décision qui sont : XLSTAT (version 2009) pour l’analyse descriptive et SPAD (version 5.0) pour l’analyse multifactorielle et ce pour des raisons de pratique. Le tableau comporte l’ensemble des exploitations enquêtées et les variables choisies pour l’analyse, il résume ainsi les données de plusieurs parties. Il porte sur les données de structures des exploitations (groupe familial, activités économiques, SAU, irrigation, force de travail, spéculations culturales, surfaces céréalières et fourragères et les spéculations animales). La deuxième partie caractérise les ateliers d’élevage en termes de taille de troupeau et la part des différentes catégories, orientation productive (conduite, stratégie développée, utilisation des ressources agricoles,…), et l’autonomie fourragère (achat de fourrage et de concentré). Enfin une partie est consacrée à la production laitière.

II.2.2.2 Traitement des données

En plus de l’analyse descriptive visant à synthétiser les caractéristiques statistiques générales des variables retenues issues des enquêtes de terrain, des investigations plus poussées ont eu lieu pour créer des typologies. En effet, en fonction des types de données recueillies lors de l’enquête et l’objectif du traitement nous avons eu recours à une analyse 30

Chapitre II : Matériel et méthodes statistique descriptive, afin de décrire les caractéristiques générales des exploitations enquêtées. Et pour créer la typologie et caractériser chaque groupe identifié, cette analyse a été renforcée par une analyse multi-variée (AFCm), suivie d’une classification automatique.

II.2.2.2.1 Analyse descriptive

Il s'agit ici de faire une analyse exploratoire minutieuse de la base de données que l'on veut soumettre à l'AFCm. À cet effet, seront interprétés les divers résultats présentés.

II.2.2.2.2 Construction de typologies : approche méthodologique

Les typologies permettent d'entrer dans la diversité, à différents points de vue. Elles sont donc des outils très utiles pour l’action. Les messages de vulgarisation ou les actions de développement, par exemple, devront s’appuyer sur cette connaissance de la diversité pour bien cibler l’action. Elles sont aussi des outils de négociation : “voilà comment nous nous représentons la diversité des exploitations”. Ce type d’approche permet, en général, d’ouvrir un débat intéressant avec ses partenaires. La connaissance de cette diversité permet aussi parfois de hiérarchiser les différentes interventions de développement. L’objectif est alors d’identifier des groupes d’exploitations ou d’individus présentant des caractéristiques assez proches concernant les structures et le fonctionnement. En effet, toute typologie vise à classer objectivement des exploitations ou individus de telle façon que les unités de même classe soient assez proches entre elles et éloignées par rapport à celles appartenant à d’autres classes. Cette typologie a été crée grâce à l’outil statistique (SPAD version 5.0).

II.2.2.2.3 Analyse multi-variée : Analyse Factorielle des Correspondances multiples (AFCm)

L’AFCm vise à représenter graphiquement un tableau de données en réduisant le nombre de dimensions initiales, qui égale au nombre de variables, à quelques axes, par des combinaisons linéaires des variables de base. L’AFCm traite par contre des variables qualitatives ou quantitatives et ordinales transformées. Cette méthode est utilisée pour valoriser des enquêtes en mettant en évidence des relations entre modalités de variables. Dans ce cas les données quantitatives sont transformées en données qualitatives 31

Chapitre II : Matériel et méthodes

(modalités) pour les adapter à la nature de l’analyse. L’AFCm ne constitue pas une fin en soi ; elle permet de faire ressortir les grandes caractéristiques de la typologie qui serviront de base à la réalisation de la classification (ILARI et al., 2003).

II.2.2.2.4 Classification hiérarchique

L’application combinée d’une analyse factorielle des correspondances multiples et une méthode de classification automatique conduit à une meilleure détermination des groupes homogènes d’exploitations ou des systèmes d’élevage. Les méthodes de classification automatique regroupent des individus en catégories jugées homogènes suivant des critères sélectionnés au préalable. Nous avons retenu pour cette étude la classification ascendante hiérarchique (C.A.H.). Elle est : hiérarchique car on cherche à représenter les individus par un ensemble de parties hiérarchiquement emboîtées ; ascendante car on procède par des regroupements successifs allant des individus vers le groupe. La CAH permet de former un nombre plus réduit de classes ou groupes par regroupements successifs des individus, en évaluant leur ressemblance (MOUFFOK, 2007).

Notre approche investigatrice se résume à travers la figure 6

32

Chapitre II : Matériel et méthodes

Objectif de recherche

Exploration du terrain et préparation de l’enquête

Renseignement sur la Définition des thèmes situation: d'enquêtes :

 Lecture  Producteur  Collecteur Personnes Morales   L’unité de  Personnes physiques Elaboration du guide transformation d’enquête

Z I : Sidi Okba Z III : Biskra

Choix des zones à étudier

Z II : El Hadjeb Z IV : Doucen

L'enquête

Analyse

Résultats et discussion

Recommandations et perspectives de développement

Figure 6 : démarche méthodologique suivie lors de l’étude 33

Chapitre II : Matériel et méthodes

II.3 Région d’étude II.3.1 Situation géographique

La wilaya de Biskra s'étend sur 21509,80 Km2 et comporte 12 Daïrates et 33 Communes. Elle est limitée au Nord par la wilaya de Batna, le Nord-est par la wilaya de Khenchela, le Nord-Ouest par wilaya de M'sila, au Sud par la wilaya d'El Oued et au Sud- ouest par la wilaya de Djelfa, et constitue en quelque sorte la porte du Sahara (DPAT, 2010).

II.3.2 Cadre administratif

Crée après le découpage administratif de 1974, la wilaya de Biskra se composait de six (06) Daïrates et vingt deux (22) Communes. Avec le découpage administratif de 1984, elle a été scindée en deux parties, donnant ainsi naissance à la nouvelle Wilaya d'El Oued formée à partir des deux (02) anciennes Daïrates d'El Oued et d'El Meghaier. Actuellement, la wilaya de Biskra se compose de douze (12) Daïrates et trente trois (33) Communes. Elles sont formées du chef-lieu de wilaya et de quatre (04) anciennes Daïrates, en l’occurence : Tolga, , Sidi Okba et et les Daïrates ; Forala, Laghrous, Bourj Ben Azouz, Doucen et . Quatre (04) Communes appartenaient à d'autres wilayates, qui lui ont été rattachées depuis, il s'agit de :

et Ain-Zaâtout (Wilaya de Batna) ;  Khangat Sidi Nadji (Wilaya de Tebessa) ;  Chaïba (Wilaya de M'sila).

(DPAT, 2010) (Voir figure 5).

II.3.3 Géographie et climat

La wilaya de Biskra, est en quelque sorte la porte du désert, elle est située au piémont sud de l'Atlas saharien. Sa limite septentrionale est constituée par une barrière naturelle, haute et rigide qui entrave l'extension des influences du climat méditerranéen. Ce qui donne à la région un caractère aride vers saharien au Sud. En effet, elle constitue une zone charnière entre le sud et le nord Algérien. Elle forme une région de transition de point de vue morphologique et bioclimatique. Ce passage se fait subitement au pied de l’Atlas 34

Chapitre II : Matériel et méthodes saharien. On passe d’un relief assez élevé et accidenté au nord à une topographie de plateau légèrement inclinée vers le Sud. Le relief de la région de Biskra est diversifié et constitué de quatre grands ensembles géographiques :

• Les montagnes : situées au nord de la région presque découvertes de toutes végétations naturelles (El-Kantra, Djemoura et M’Chounech), occupent 12% de la superficie totale où l’agriculture de montagne (arboriculture, apiculture, et élevage extensif) y prend peu à peu place (DSA, 2011).

• Les plateaux : à l’ouest, ils s’étendent du nord au sud sur 56% de la superficie totale de la wilaya et englobent presque les Daïrates d’Ouled Djelal, et une partie de Tolga. Ils sont sujets aux effets néfastes de la désertification (DSA, 2011).

• Les plaines : sur l’axe El-Outaya-Daoucen, elles couvrent 22% de la superficie totale et se développent vers l’est et occupent la quasi totalité des Daïrates d’El-Outaya, Sidi Okba, Zeribet El-Oued et la Commune de Daoucen où la phoeniciculture est associée à la plasticulture (DSA, 2011).

• Les dépressions : dans la partie sud-est de la wilaya de Biskra, ces étendues argileuses occupent 10% de la superficie totale. A l’exemple de « Chott Melghigh » (DSA, 2011). Souvent, la délimitation de la région de Biskra se fait en deux secteurs : la région Est que l’on appelle Zab Echergui et la zone Ouest que l’on dénomme Zab El gherbi.

II.3.3.1 Pédologie

Le sol de la wilaya de Biskra est constitué par 04 types de sol :

 Les sols peu évolués.  Les sols calci-magnésiques.  Les sols halomorphes.  Les sols hydromorphes.

35

Chapitre II : Matériel et méthodes

II.3.3.2 Climat

Le climat et La saison (température, hygrométrie et rayonnement solaire) sont des paramètres qui influent sur la production laitière. En effet, La saison intervient dans la production par l’intermédiaire de la durée de jour. En effet, une photopériode expérimentale longue de 15 à 16 heures par jour augmente de 10% la production laitière et diminue la richesse du lait en matières utiles par rapport aux vaches normalement soumises à une durée d’éclairement de 9 heures à 12 heures (MEKHATI, 2001 ; MAMMERI, 2003 et BELMERI, 2004).

D’une façon générale le climat de la wilaya de Biskra est semi aride à aride, caractérisé par un été chaud et sec et un hiver tempéré et sec aussi. Cependant il est déterminé par plusieurs paramètres qui interviennent d’une manière complexe et qui sont :

II.3.3.2.1 Température

La température est le facteur climatique le plus important (DREUX, 1980 in BELATTAR, 2007), en effet, elle contrôle l'ensemble des phénomènes métaboliques et conditionne de ce fait la répartition de la totalité des espèces des communautés d'êtres vivants dans la biosphère (RAMADE, 1984 in BELATTAR, 2007).

Température et production laitière

 Température optimale pour la production laitière

La température idéale pour la production laitière oscille autour de 10 °C (NAUD et al., 2006).

 Effet d’une haute température

La quantité de lait produite par des vaches soumises à des températures supérieures à la température critique haute est réduite. Cette diminution est de l’ordre de :

- 5 et 25% à des températures respectives de 20 et 30 0C, (NAUD et al., 2006).

- 1,9 à 3,7 Kg de lait par jour sous une température de 29 0C (RODRIQUEZ et al., 1985).

36

Chapitre II : Matériel et méthodes

- 3 Kg de lait par jour sous une surcharge thermique (MARSHANG, 1973).

 Effet d’une basse température

La production laitière diminue à partir d’une température ambiante inferieure à la température critique basse (YOUNG ,1983). Cette diminution est d’abord légère puis s’accentue pour des températures de plus en plus basses.

Une baisse de l’ordre de 10.3% de la production associée à une température de 9.7 0C a été rapportée par BARYSNIKOV et AHMADOV, 1996 !

La région de Biskra est caractérisée par de fortes températures, le diagramme suivant nous montre les fluctuations de la température durant cette période suivant les saisons, chaude et froide. Nous notons que la température la plus élevée a été enregistrée au mois de Juillet (34.45°C), et la plus fraîche a été notée au mois de Janvier (11.47°C) (Figure 7).

Température (C°) 35 30 25 20 31,59 34,45 33,97 15 26,65 28,29 21,00 23,15 10 13,48 17,29 16,14 5 11,47 11,48 0 jan fev mar avr mai jui jui aou sep oct nov dec

Figure 7: Températures moyennes mensuelles (1999-2008) (DEGHNOUCHE, 2011)

II.3.3.2.2 Précipitations

C’est un facteur écologique fondamental pour les écosystèmes terrestres car elles conditionnent avec la température leur structure et leur productivité primaire (RAMADE, 2008). La wilaya de Biskra se trouve dans la zone 0-200 mm hormis les régions montagneuses ou pendant les années exceptionnellement pluvieuses. Dans cette région, les précipitations sont très mal réparties, elles sont brutales et très localisées. Nous remarquons à travers les données énoncées, que la région a une pluviométrie d’une moyenne mensuelle de 10.72 mm, nous constatons aussi, que la période pluvieuse s’étend de Novembre à

37

Chapitre II : Matériel et méthodes

Janvier avec un maximum de 23.8 mm en janvier. Cependant, la période sèche s’étale de Mai à Août avec un minimum de 0.47 mm en Juillet (Figure 8).

Précipitation (mm) 25

20

15 23,89 10 18,65 17,6 12,98 12,41 13,12 5 7,82 7,75 8,22 3,71 3,11 0 0,47 jan fev mar avr mai jui jui aou sep oct nov dec

Figure 8: Précipitation moyennes mensuelles (1999-2008) (DEGHNOUCHE, 2011)

II.3.3.2.3 Humidité relative

L’humidité relative de l’air est une mesure du rapport entre le contenu en vapeur d'eau de l'air et sa capacité maximale à en contenir dans les mêmes conditions de température et de pression. Elle est importante à considérer lorsque les températures augmentent, car elle limite la dissipation de la chaleur de l’animal (DANILIN, 1969).

A travers les données, nous pouvons y lire que l’humidité atteint son apogée au mois de Décembre avec un pourcentage de 64.60%, et un minimum pour le mois de Juillet avec un pourcentage de 28.28% (Figure 9).

Humidité (%) 80

60

40 58,99 64,6 52,59 50,82 55,57 45,1 40,81 43,68 20 34,69 30,16 28,28 31,18 0 jan fev mar avr mai jui jui aou sep oct nov dec

Figure 9: Humidité relative moyenne mensuelle (1999-2008) (DEGHNOUCHE, 2011) 38

Chapitre II : Matériel et méthodes

II.3.3.2.4 Vents

Le vent constitue dans certains biotopes un facteur écologique limitant. Sous l’influence des vents violents, la végétation est limitée dans son développement. Le vent a tout d’abord une action indirecte :

 En abaissant ou en augmentant la température, suivant les cas.  En augmentant la vitesse d’évaporation, il a donc un pouvoir desséchant.

Les vents locaux sont de fréquence Nord-est et Nord-ouest à Sud. La vitesse maximum du vent a été enregistrée dans le mois d’Avril avec une moyenne de 6.01 m/s. Le minimum est au mois d’Octobre avec une vitesse de 3.81 m/s (DEGHNOUCHE, 2011).

Dans la région de Biskra ; les vents soufflent durant toute l’année, le maximum de force des vents est enregistré à la fin de l’hiver et au printemps. Les vents de sable sont fréquents en Mars et Avril. La vitesse maximale du vent a été enregistrée dans le mois de Mai avec une moyenne de 7.26 m/s. Le minimum est au mois d’Octobre avec une vitesse de 3.81 m/s (Figure 10).

Vent (m/s) 8

6

4 7,26 6,01 6,44 6,25 6,38 6,38 5,27 4,43 4,59 4,87 4,9 2 3,81

0 jan fev mar avr mai jui jui aou sep oct nov dec

Figure 10: Vitesse moyenne mensuelle du vent (1999-2008) (DEGHNOUCHE, 2011)

II.3.3.2.5 Insolation

En élevage, Le rayonnement solaire agit par :

 La réduction des pertes de chaleur des animaux lorsqu’ils sont exposés au froid. 39

Chapitre II : Matériel et méthodes

 La contribution au stress thermique quand la température ambiante est élevée, c’est le cas en été. Ainsi, la diminution de la production laitière est plus importante lorsque la température est élevée et est associée à un rayonnement solaire intense.

A Biskra, le nombre moyen annuel d’heure d’insolation est de 278.73 heures par an, ce qui correspond à environ 9.25 heures d’insolation par jour.

Le phénomène est régulier, passant d’un minimum en Janvier de 221.92 heures à un maximum en juillet de 369.69 heures (Figure 11)

Insolation (h/mois)

400

300

200 369,69 325,07 336,69 338,61 266,46 290 270,3 261,61 221,92 245,61 230,3 222,71 100

0 jan fev mar avr mai jui jui aou sep oct nov dec

Figure 11: Nombre moyen mensuel d'heures d’insolation (1999-2008) (DEGHNOUCHE, 2011)

II.3.3.2.6 Synthèse climatique

 Diagramme ombrothermique de GAUSSEN

Le digramme ombrothermique de GAUSSEN est une représentation graphique où sont portés, en abscisse les mois, et en ordonnées les précipitations (P) et les températures (T), selon la formule P = 2T. La saison sèche s’étale entre les intersections des deux courbes P et T.

L’analyse du diagramme (Figure 12), nous montre que la période sèche dans la région de Biskra durant la période (1999–2008) s’étale sur toute l’année, avec une augmentation remarquable pendant l’été.

40

Chapitre II : Matériel et méthodes

Température (C°) Précipitation (mm)

40 80

35 70 ) ) 34,4533,97 ° 31,59 m

C 30 60 m (

28,29 (

e 26,65 n

r 25 50 o

u 23,15 i t

21,00 t

a 20 40 a r t

17,29 i é Période sèche 16,14

15 30 p p 11,47 13,48 i c

m 11,48 é

e 10 20 18,65 17,6 r T 23,89 12,98 12,41 13,12 P 5 7,82 7,75 8,22 10 0 3,71 0,47 3,11 0 jan fev mar avr mai jui jui aou sep oct nov dec Mois

Figure 12: Digramme ombrothermique de GAUSSEN (Biskra 1999/2008), (DEGHNOUCHE, 2011)

 Climagramme d’Emberger

Selon la formule établie par Stewart (1969), le quotient pluviométrique de la région méditerranéenne est exprimé par la formule suivante :

Q2= 3,43x P/ (M-m)

Soit respectivement :

Q2 : Quotient pluviométrique ;

P : Pluviométrie annuelle (mm) ;

M : Température moyenne maximale du mois le plus chaud (°C) ;

m : Température moyenne minimale du mois le plus froid (°C).

Selon DEGHNOUCHE (2011), et d’après les données climatiques de la région de Biskra (1999-2008) : P = 129,76 mm, m = 9,3°C, M = 36,4°C.

Q2= (3,43x129, 76) / (36,4-9,3)

Q2= 16,42

41

Chapitre II : Matériel et méthodes

Biskra

Figure 13 : Climagramme d’Emberger situant l’étage bioclimatique de Biskra L'étage bioclimatique de la région de Biskra est donc saharien à hiver chaud.

II.3.3.2.7 Conclusion

L’analyse des données climatiques montre que la région de Biskra possède un climat caractérisé par :

 Faiblesse de précipitations ;  Fortes températures (une période sèche s’étalant sur toute l’année) ;  Grande luminosité ;  Une évaporation intense.

II.3.4 Couvert végétal

D’après l’A.N.A.T (2002), le couvert végétal naturel rencontré à travers la wilaya est de type dégradé, il est constitué de touffes de plantes clairsemées adaptées au sol et au climat. Dans la zone Sud, la végétation devient plus rare et plus dégradée du fait de la surexploitation des quelques nappes vertes (BOUAMMAR, 2010).

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Chapitre II : Matériel et méthodes

II.3.5 Ressources hydriques

La région de Biskra est drainée par une série d'Oueds dont les plus importants sont Oued Djedi, Oued Biskra, Oued El-Arab et Oued El-Abiod.

Les ressources hydriques souterraines dans la wilaya sont constituées principalement par quatre nappes (AOUIDANE, 2008).

II.3.5.1 La nappe phréatique

Elle est connue au niveau des palmeraies de Tolga et se localise souvent sur des accumulations alluvionnaires. On classe dans cette catégorie, la nappe de l’Oued de Biskra et celle de l’Oued Djedi. Elles doivent leur alimentation normalement à partir des précipitations et des eaux d’irrigation. La plupart des eaux de cette nappe sont salées ou très salées (BOUAMMAR, 2010).

II.3.5.2 La nappe profonde du continental intercalaire

Cette nappe souvent appelée albienne, elle est caractérisée par une température très élevée. Elle est rarement exploitée, sauf à Ouled Djellal ou Sidi Khaled où les formations gréseuses de l’albien ou de barrémien sont touchées à une profondeur de 1500 à 2500 mètres. L’utilisation de cette eau nécessite un refroidissement (BOUAMMAR, 2010).

II.3.5.3 La nappe calcaire

Cette nappe est localisée dans la totalité de la région de Biskra. Elle est plus exploitée à l’Ouest qu’à l’Est de Biskra, à cause des faibles profondeurs relatives de captage. A l’Ouest, la profondeur de 150 à plus de 200 m alors qu’à l’Est, la profondeur dépasse les 400 m. L’alimentation de cette nappe se fait par deux zones d’affleurement, la première à l’Ouest de Daoucen et Ouled Djellal, la seconde au Nord de Tolga, entre et Bouchegroune et les versants de la plaine de Loutaya. Cette nappe subit une baisse de niveau piézométrique suite à la surexploitation (BOUAMMAR, 2010).

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Chapitre II : Matériel et méthodes

II.3.5.4 La nappe du Miopliocène

Cette nappe a une extension considérable. Elle est capturée par de nombreux forages dans les plaines. Son épaisseur reste faible sur les piémonts et augmente au milieu de la plaine. Son alimentation est assurée par les pluies exceptionnelles dans les zones d’affleurements. Les exutoires sont constitués par les sources (telle la source de Sebaa Mgataa) et par les vastes zones d’évaporation.

Finalement, l’écoulement de cette nappe se fait du nord-ouest vers le sud-est pour déboucher au chott Melrhir.

II.3.5.5 Ressources hydriques superficielles

Les ressources hydriques superficielles sont relativement peu importantes et peu exploitées. Elles sont irrégulières et par conséquent, leur utilisation se limite à la pratique de l’agriculture de crue qui reste marginale.

Mais le taux d’exploitation des eaux souterraines est tellement important que le niveau des nappes se rabaisse et les agriculteurs sont contraints de creuser davantage à chaque fois.

Tableau 3: Potentialités hydrauliques existantes (U=HM³) (DPAT, 2010)

Ressources hydriques Souterraines Superficielles Total Potentielles 798 22 820 Exploitées 763,74 12 775,74 Taux d’exploitation (%) 95,70 54,54 94,60

II.3.5.6 Réalisations hydriques

 Nombre de barrages : 02 (volume mobilisé 58.625.000 M3)  Nombres de nappes : 04  Nombre d’oueds : 04  Nombre de forages : 7861  Nombre de puits : 3573  Nombre de Ceds : 23 (Source : DSA 2011)

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Chapitre II : Matériel et méthodes

Tableau 4: Part de l’eau utilisée par les différents acteurs (DPAT, 2010)

Distribution Volume (HM3) % AEP 77,54 10 Irrigation 679,20 89 Industrie 7,00 1 Total 763,74 100

Environ 89% des ressources hydriques sont utilisées par le secteur agricole et les industries existantes sont faiblement consommatrices d’eau. Ce qui ne crée pas pour l’instant une concurrence entre les différents utilisateurs de l’eau.

II.3.6 Potentialités socio-économiques

La wilaya de Biskra recèle de riches potentialités et de par sa situation géographique, elle présente des opportunités de développement indéniables.

II.3.6.1 Population

La population de la wilaya a été estimée en 1966 à 135 901 habitants, elle est passée après 10 ans en 1977 vers 206 856 habitants, ce qui correspond à un taux de croissance de 3,8%. Ce nombre a été multiplié pour atteindre 430 202 Habitants en 1987 ; ce qui représente un taux de croissance de 6,88%. D'après le recensement (RGPH) de 1998 le nombre d'habitants était de 589 697 (taux de croissance de 2,9%), pour atteindre 730.134 au dernier recensement de 2008 avec un taux de croissance de 2,30 %. En 2010, on estime le nombre d’habitants à 775797 avec le même taux de croissance à 2,30 % (Figure 14).

775797 800 000 730 134 700 000 589 697 600 000 500 000 430 202 400 000 nombre 300 000 206 858 d'habitants 200 000 135 901 100 000 0 1966 1977 1987 1998 2008 2010

Figure 14: Nombre d'habitants de la wilaya de Biskra (DPAT, 2011)

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Chapitre II : Matériel et méthodes

Pour la densité de population dans l'année 2010, elle est estimée à 36 habitants/Km2 dans la wilaya. Elle est sujette à de grandes disparités selon les localités, en effet, la densité de la population dans la commune de Biskra chef lieu de Wilaya est de 1711 Hab/Km2. Par contre, dans les communes de Besebes et Ras El Miaad elle est respectivement de 03 et 04 Hab/Km2. Plus de la moitié de la population (61,09%) est urbaine (DPAT, 2011) (Figure 15).

Figure 15: Taille des agglomérations de la wilaya de Biskra (www.eden-algerie.com)

II.3.6.2 Emploi

La population active dans la wilaya de Biskra est estimée à 218.720 employés en 2007. Presque la moitié est occupée dans le secteur agricole. Ceci démontre le caractère rural de la zone et sa vocation agricole.

Tableau 5: Répartition de la main d’œuvre active selon les secteurs (DPAT, 2011)

Secteur Nombre d’employés Taux (%) Agriculture 113.120 40,69 Travaux publics 31.544 11,34 Industrie 11.573 4,16 Administratif 37.169 13,37 Services 51.730 18,60 Autre 32.382 11,84 Total 277.976 100

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Chapitre II : Matériel et méthodes

Le plan national de développement agricole (PNDA) dans la wilaya a eu un impact certain sur l’emploi dans la mesure où le secteur en question attire presque la moitié (plus de 40%) de la main-d’œuvre active (DPAT, 2011).

II.3.6.3 Niveau de développement des communes rurales

Nous nous référerons à la typologie réalisée par le MCDR (2004) pour saisir le niveau de développement des différentes communes rurales dans la wilaya. Nous rappelons que les indices utilisés sont l’indice de développement rural (IDR), l’indice de développement humain (IDH), l’indice de développement rural soutenable (IDRS).

Sur les 33 communes de la wilaya ; vingt six communes sont classées comme rurales (pastorales) parmi lesquelles sept communes sont classées attractives (communes enregistrant un solde migratoire positif), sept communes classées équilibrées (solde presque nul) et 12 communes classées comme répulsives (solde migratoire négatif). Il faut rappeler que l’indice de développement est meilleur à mesure que l’on se rapproche de 5. (MCDR 2004 in BOUAMMAR, 2010).

Il est utile de souligner que ces données ont été recueillies il y a dix ans (1998) et que durant cette dernière décennie, beaucoup de choses ont changé dans ces communes ; particulièrement après la mise en œuvre du plan de relance économique.

Les indices se situent autour de 3 et 4 pour la majorité des communes, Ce qui signifie que le niveau de développement des communes rurales au niveau de la région de Biskra est d’un niveau légèrement au dessus de la moyenne.

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Chapitre II : Matériel et méthodes

Tableau 6: Typologie des communes rurales de la wilaya de Biskra

Commune Mig. C_IRS C_IDR C_IDH C_IPF Equilibrée 4 3 3 4 Attractive 4 2 4 4 Répulsive 4 3 3 4 OUELD SASSI Attractive 2 4 2 1 OULED HARKAT Attractive 2 3 2 2 DOUCEN Equilibrée 3 4 3 3 OULED RAHMA Attractive 3 3 3 3 MCHOUNECHE Equilibrée 4 3 3 4 EL HAOUCH Equilibrée 3 3 3 4 AIN NAGA Répulsive 3 4 2 3 Attractive 4 3 3 3 Attractive 3 2 4 4 EL OUTAYA Répulsive 3 2 4 4 DJEMOURAH Equilibrée 3 3 4 4 Répulsive 4 4 3 3 LICHANA Répulsive 4 4 4 4 OURLAL Equilibrée 4 4 3 4 MLILI Répulsive 3 4 2 3 FOUGHALA Répulsive 4 3 3 4 Equilibrée 4 4 3 4 MEZIRAA Répulsive 3 4 2 2 BOUCHAGROUN Répulsive 4 3 4 4 Répulsive 4 3 3 4 Répulsive 3 4 3 3 EL HADJAB Répulsive 3 3 3 3 KHENGUET SIDI NADJI Attractive 4 3 3 4

(Source : MCDR, 1998 in BOUAMMAR, 2010)

II.3.6.4 L’agriculture dans la région de Biskra

L’agriculture dans la région de Biskra a connu un développement spectaculaire. D’un côté grâce à son climat chaud mais adapté notamment pour les légumes primeurs, et la présence de réserves importantes d’eaux souterraines, et d’un autre côté grâce aux différents plans de soutien (plan de relance économique, PNDRA). Nous essayerons donc d’abord de saisir cette évolution à travers les changements structurels et d’analyser les conditions qui sous tendent cette dynamique.

II.3.6.4.1 Foncier agricole

La surface agricole utile de la wilaya est estimée à 185 473 ha ce qui représente environ 11% de la superficie agricole totale. Les superficies irriguées représentent environ 48

Chapitre II : Matériel et méthodes

98 478 ha soit 53 % de la surface agricole utile. Ceci souligne l’importance de la mobilisation des ressources hydriques souterraines pour l’agriculture dans la wilaya. (DSA, 2011).

Tableau 7: Types de propriétés du foncier agricole

type nombre EAC 44 EAI 1409 Ferme pilote 01 Concession 1978 Privé 32059 Total 35491

Source : DSA de Biskra (2011).

II.3.6.4.2 Systèmes de productions agricoles

Les conditions agro climatiques confèrent à la région de Biskra une vocation d'agriculture saharienne où la culture principale qui était pratiquée depuis des siècles est celle du palmier dattier, elle constitue le principal pilier de l'économie de la région (BOUAMMAR, 2010).

Nous distinguons dans la wilaya de Biskra deux types de systèmes agraires : Le système agraire dit de montagne qui s’apparente à l’agriculture de montagne et qui repose sur l’utilisation des eaux superficielles. Ce système est marginal de par sa dimension (il représente 12% des superficies agricoles de la wilaya) et se distingue par de petites exploitations qui associent au palmier dattier des arbres fruitiers et d’autres cultures de subsistance (céréales de crues) avec un élevage familial. Le deuxième système agraire, le plus important en termes de superficies (il occupe 88% des superficies agricoles) est un système intensif qui s’appuie sur l’utilisation des ressources hydriques souterraines. Il se distingue particulièrement par la pratique de la phœniciculture et les cultures maraîchères. On peut grossièrement distinguer quatre types de systèmes de production agricole. Le système phœnicicole, le système maraîcher et industriel, le système céréalier et le système arboricole (BOUAMMAR, 2010).

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Chapitre II : Matériel et méthodes

 Le système de production phœnicicole

Ce système de production est rencontré un peu partout dans la région et présente une diversité. Toutefois, il est plus développé dans les plaines que dans les zones montagneuses. Sa diversité tient de l’organisation de l’occupation des sols par les cultures intercalaires, du type d’irrigation et de la densité de palmiers. Les palmeraies des piedmonts sont peu développées et sont associées à des cultures de subsistance et à l’élevage. Ce sont généralement de petites exploitations familiales (BOUAMMAR, 2010).

Le patrimoine phœnicicole de la région se situe donc essentiellement dans les plaines et on peut distinguer principalement deux types d’exploitations phœnicicoles : un premier type est celui des anciennes exploitations phœnicicoles caractérisées par une forte densité de plantation, une disposition non alignée des palmiers, un vieillissement des palmiers, une diversité variétale plus importante, des cultures associées en faible importance, une stagnation, et une présence de cultures associées (arbres fruitiers, céréales, ou légumes) destinées essentiellement à l’autoconsommation.

Parmi ce type d’exploitations, on retrouve les anciennes palmeraies coloniales dont le type d’organisation s’apparente beaucoup plus aux palmeraies nouvelles en matière de densité et d’alignement de la plantation, de variété dominante. La superficie est souvent importante (BOUAMMAR, 2010).

Le deuxième type est celui des nouvelles exploitations phœnicicoles: Les palmiers sont alignés permettant un travail mécanique et l'espacement entre les palmiers est régulier. La densité est moins importante et la variété dominante est Deglet Nour. C’est le cas des petites et moyennes exploitations de mise en valeur, caractérisées par des superficies égales ou supérieures à 2 ha, une densité de plantation normale à légèrement élevée (140 à 180 palmiers/ha), à forte majorité de Deglet Nour, l'âge est supérieure à 25 ans avec peu d'équipements (BOUAMMAR, 2010).

 Evolution de la phœniciculture dans la région de Biskra

Dans la région des Ziban, la culture du palmier dattier est présente dans les anciennes palmeraies depuis des siècles. Cette culture a permis la survie et la fixation des populations locales, comme elle est aussi présente dans les nouvelles exploitations 50

Chapitre II : Matériel et méthodes agricoles de mise en valeur.

L’analyse des données statistiques de la direction des services agricoles de la wilaya de Biskra fait ressortir une évolution très lente du nombre de palmiers depuis les années quatre vingt. Entre 1984 et 1999, il y a eu des plantations d’environ 658 300 palmiers, soit une moyenne de 43 000 palmiers/an. Il a fallu attendre l’entrée en application du PNDA pour voir le verger phœnicicole connaître une progression significative. En l’an 2000, le nombre de palmier était de 2 460 170 palmiers, (BOUAMMAR, 2010). en 2011, ce potentiel a connu une nette augmentation de 4 171 447 palmiers, soit une progression de plus de 1 700 000 palmiers en l’espace de 11 années (DSA, 2011).

La région est connue pour la qualité de ses dattes, notamment la variété Deglet Nour dont la production a atteint 1 259 264 Qx en 2010, ce qui représente 57% de la production totale de la Wilaya par apport à 50% dans les années 1990 (DPAT, 2010).

A titre d’exemple le nombre de palmiers de Deglet Nour en 1992 représentait seulement 47,6 % de l’effectif total, alors qu’en 2010 elle représentait 61% du patrimoine phœnicicole de la région (DPAT, 2010).

 Le système de production maraîcher (et industriel)

Il existe deux modes de cultures maraîchères : sous abri ou en plein champ. Le maraîchage plein champ se trouve surtout dans la zone du Zab Chergui (cultures de fèves vertes, pastèques) associé avec certaines cultures industrielles (principalement tabac et Henné). Alors que dans la zone du Zab Elgherbi, c’est surtout le maraîchage sous abris qui se pratique depuis plus de vingt ans et qui a connu un développement remarquable. Les cultures les plus pratiquées sous serres sont : la tomate, poivron, piment et concombre. La précocité et la productivité de ces cultures a permis de multiplier les superficies des cultures sous serres qui sont passées de 500 hectares au début des années quatre vingt dix à 2926 en 2011 (DSA, 2011). Les cultures industrielles se pratiquent surtout dans les zones de Z’Ribet El Oued et El Faidh et occupent une superficie importante : 1754 hectares en 2005 (BOUAMMAR, 2010).

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Chapitre II : Matériel et méthodes

 Evolution du maraîchage dans la région de Biskra

Les cultures maraîchères en plein champ étaient pratiquées depuis très longtemps dans la région des Ziban. Mais les cultures maraîchères sous abris ont commencé à être pratiquées depuis les années quatre vingt et ont connu depuis un essor considérable. Nous observons que les cultures dominantes sous serres sont la tomate ; le piment et les petit pois. Alors que sur plein champ ce sont le melon et les pastèques, les carottes et les fèves vertes (BOUAMMAR, 2010).

 Maraîchage de plein champ

BOUAMMAR (2010) souligne que ce système est rencontré spécifiquement dans le Zab Echergui, la culture de fève verte est pratiquée le long des berges de l'Oued El Abiadh dont les crues furent régularisées par le barrage de Foum El Gherza dès les années 1950, ce qui a permis ainsi le développement de la culture pour atteindre en 2005/2006 plus de 4480 ha avec une production de 592 813 Qx, ce qui représente un rendement de 133 Qx/ha (DSA, 2008 in BOUAMMAR, 2010). La précocité de cette culture fait que la région alimente en fèves vertes plusieurs wilayas pendant une longue période.

Les cultures de pomme de terre et de melon- pastèque ont connu un essor dans le Zab Elgherbi, la zone de Doucen - Ouled Djellal et les zones des plaines et des sols profonds et alluviaux à partir du début des années 1990.

Ces spéculations sont aujourd'hui appelées à être remplacées par les céréales car elles sont confrontées à différentes contraintes : augmentation des prix des intrants (fumure organique, produits phytosanitaires) et à cause de la prolifération de parasites et maladies.

 Maraîchage sous abris

La plasticulture est relativement récente dans la région des Ziban. Introduite en 1984 dans la zone d'El Ghrous, elle a connu des résultats encourageants en termes de précocité et de productivité et un accroissement important en termes de superficies.

En 2011, la superficie a été estimée à 2 926 hectares, avec une production d'environ 2 467

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Chapitre II : Matériel et méthodes

750 Qx et un rendement important de 842 Quintaux à l’hectare (DSA, 2008 in BOUAMMAR, 2010). Plus de 80% de ce potentiel se localise dans les communes de Doucen, EL Ghrous et M'ziraâ.

Actuellement un grand nombre d’exploitants s’oriente vers ce type de spéculations alors qu’un certain nombre (pour l’instant minime) est en train de se reconvertir vers la phoeniciculture.

 Evolution des cultures industrielles dans la région de Biskra

Les cultures industrielles caractérisent les exploitations du Zab Echergui, (axe Sidi Okba- ) particulièrement la culture du tabac, du henné et des condiments. La superficie consacrées à ces cultures est importante soit : 1 698 ha durant la campagne 2005/2006 (DSA, 2008 in BOUAMMAR, 2010).

Tableau 8: Superficies, rendements et productions des cultures industrielles dans la Wilaya de Biskra durant l’année 2005

Cultures Superficie en hectares Production en quintaux Rendement en quintaux/ha Tabac 150 2700 18 Autres 1 280 24 502 19 Total 1430 27 202 19 Source : DSA de Biskra, 2011

Il faut toutefois signaler que ces cultures sont souvent intercalées avec d’autres (palmiers ou arbres fruitiers) (BOUAMMAR, 2010).

 Le système de production céréalier

Nous le rencontrons dans la zone du Zab Echergui, où se pratique depuis longtemps les cultures de blé dur, blé tendre, orge et avoine, sur épandage des crues d'Oueds, et qui explique la fluctuation de production qui est reliée à l’irrégularité de la pluviométrie (BOUAMMAR, 2010). La superficie destinée aux céréales est de 26 219ha, ce qui ne représente que 14% de la superficie agricole utilisée (DSA, 2011). Ceci est dû à la vocation agricole de la région qui n’est pas une vocation céréalière mais plutôt phœnicicole et qui finit par devenir avec le temps phœnicicole et maraîchère.

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Chapitre II : Matériel et méthodes

 Evolution des cultures céréalières dans la région de Biskra

Les cultures céréalières et fourragères étaient pratiquées depuis longtemps sur les épandages des crues d'Oueds et à la faveur des années pluvieuses. En aval du Zab Elgharbi, (Doucen-Ouled Djellal), durant les années pluvieuses, plusieurs centaines d'hectares sont labourés soit par les nomades pour un complément fourrager pour leur cheptel, soit par les sédentaires pour l'approvisionnement en fourrage de l’élevage familial. Cette pratique accentue le phénomène de dégradation des pâturages et entraîne par conséquent le surpâturage dans d'autres zones.

Tableau 9: Superficies, productions et rendements des céréales dans la wilaya de Biskra en 2004

Cultures Superficie Production (qx) Rendement en qx/ha Sur champ récolté Blé dur 12047 350 862 285 387 29 Blé tendre 4815 137 658 22 559 28 Orge 9312 177 694 12 19 Avoine 35 700 00 20 Total 29 219 666 914 307 959 23

Source : DSA de Biskra (2011)

Nous constatons d’après les données des statistiques agricoles que les superficies emblavées ne correspondent pas aux superficies récoltées car certaines parcelles sont soit inondées soit non irriguées (céréales de crues) et sont donc parfois non récoltées.

Selon les données de la DSA de Biskra en 2006, la superficie totale emblavée (blé tendre, blé dur, orge et fourrages) a atteint 18 530 ha, dont 83% sont pratiqués en irrigué par les crues et 17% par les forages et les anciens puits (DSA, 2008 in BOUAMMAR, 2010).

Ces productions sont souvent instables d'une année à l'autre à cause des perturbations climatiques (sécheresses, inondations et irrégularité des crues), surtout aux stades végétatifs critiques qui poussent les agriculteurs soit à exploiter une autre source d'eau plus stable soit à délaisser cette spéculation.

Si le développement des grandes cultures dans la région des Ziban ne s’inscrit pas dans un cadre rationnel et bien conçu, il peut menacer tous les écosystèmes déjà fragiles et complexes (surpâturage, érosion et dégradation des sols). L'engouement et l'intérêt que portent

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Chapitre II : Matériel et méthodes les agriculteurs aux cultures céréalières doit donc être canalisé afin d'éviter la dégradation de la végétation spontanée dans les zones pastorales sachant que le pastoralisme est une vocation caractéristique de la région au même titre que la phoeniciculture, et d'assurer un développement durable, rentable et respectueux de l'environnement (BOUAMMAR, 2010).

 Le système production arboricole

L’arboriculture constitue l’une des caractéristiques du système agricole de montagne, mais relativement de petite dimension. Dans le système agricole de plaine, il est cultivé en association avec d'autres espèces telles que le palmier dattier, le maraîchage. En plaine, nous observons des cas de réalisation de petits vergers arboricoles à côté des palmeraies. Il se localise dans la partie Nord de la wilaya (Ain Zaâtout, M'Chounech, et Branis), où se pratique en particulier la culture des espèces à pépins (pommier, poirier) à noyaux (abricotier, pêcher, néflier) et l’olivier. La superficie consacrée à cette spéculation a considérablement évolué grâce au PNDA et a atteint 6323 ha en 2007 (BOUAMMAR, 2010).

Il faut souligner que la subvention à la plantation de vergers arboricoles est conditionnée par sa réalisation sur une parcelle nue (non présence de palmiers dattiers sur la parcelle), alors que traditionnellement, à l’instar des autres régions sahariennes, l’arboriculture est pratiquée comme deuxième strate, et n’est pratiquée qu’après que le palmier atteigne une taille importante. L’objectif serait de mettre en place des exploitations arboricoles fortement intégrée au marché avec un fort potentiel de production, contrairement à l’arboriculture sous palmier dont la production dans la plupart des cas est destinée à l’autoconsommation (BOUAMMAR, 2010).

II.3.6.5 L’élevage dans la région de Biskra

L’élevage dans la région repose surtout sur l'activité pastorale. Dans la région des Ziban on rencontre plusieurs espèces : Ovins, Caprins, Bovins, Camelins et petits élevages (aviculture) avec une production estimée de 114 360 qx entre viande blanche et rouge.

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Chapitre II : Matériel et méthodes

Tableau 10: Evolution du cheptel animal dans la wilaya de Biskra entre 2002 à 2011

Années 2002/2003 2003/2004 2004/2005 200520/06 2009/2010 2010/2011 Bovin 4278 4408 4025 3984 3627 3637 Ovin 778560 763940 743238 680000 782750 812200 Caprin 173000 175766 192873 194870 221180 235700 Effectifs des Camelin 1690 1881 1805 1945 2254 2268 animaux Equin / / / 250 575 575 Poulet de / 132400 chair 300000 172941 165259 178500 Apiculture 8382 10350 12884 13560 / 7850 Viandes 7149,6 11685 101556 9170 1015745 102155 rouges (t) Viande 865 1238 5126 8962 13980 12205 Production blanche (t) animale Lait (litre) 21546000 23025857 18337800 21378800 / 35467595 Œufs (unité = 77442 651390 676640 682320 67637 702782 1000) Miel (q) 292 320 330 460 / 475

Source: DSA 2008 in BOUAMMAR 2010, et DSA 2010 et 2011.

L'élevage ovin, le plus important dans la région, se distingue surtout par la célèbre race de mouton : Ouled Djellal (locale) qui présente de bonnes performances Zootechniques (toisons et viande essentiellement). Ce type d’élevage est mené en transhumance avec une exploitation des parcours et un déplacement durant la période estivale sur les hautes plaines constantinoises et les hauts plateaux Sétifiens. Il faut signaler que le cheptel ovin particulièrement le mouton de Ouled Djellal (tout comme la datte Deglet Nour d’ailleurs) fait l’objet d’une évasion clandestine vers la frontière tunisienne. Les chiffres sont difficiles à estimer et à recueillir.

On observe une régression sensible de l’effectif ovin de 2002 à 2006 au profit du poulet de chair, puis une augmentation, qui nous est inexpliquée.

II.3.6.6 L’élevage bovin et la production laitière

Pour l’élevage bovin, qui est l’axe principal de notre étude, on peut remarquer paradoxalement une baisse constante des effectifs, contrairement à une production laitière en nette croissance (65% en période de 9 ans) (voir tableau 10). Cela pourrait être expliqué par des changements dans le système d’élevage qui devient de plus en plus intensif et efficace. Par ailleurs, un autre élément nous laisse supposer que la production laitière n’est pas uniquement 56

Chapitre II : Matériel et méthodes d’origine bovine, à savoir son volume important qui selon les statistiques officielles de la DSA est de 35 467 595 L pour un effectif estimé à 2360 de vaches laitières. Autrement dit, une production annuelle moyenne par vache de plus de 15000 litres ! En effet, on a pu soulever la remarque du manque de précision dans les statistiques qui concernent la production laitière dans les différents documents officiels, signe d’indifférence des autorités concernées vis-à-vis de ce secteur.

II.3.6.6.1 Environnement des exploitations agricoles

L’exploitation agricole évolue sous l’effet d’un jeu de forces de sa dynamique interne selon les propres choix des agriculteurs et leurs stratégies. Mais Elle subit aussi les effets de son environnement qui façonnent d’une manière directe et indirecte les orientations des agriculteurs. Ces effets peuvent être bénéfiques (amélioration de la production, de la productivité et des revenus des agriculteurs) ou avoir des incidences négatives sur la bonne marche de l’exploitation (le marché par une hausse des prix des intrants ou une baisse des prix à la production, des pratiques bureaucratiques et un financement contraignant…)

Nous nous intéresserons surtout à l’environnement institutionnel des exploitations et à la dimension des subventions et soutiens des pouvoirs publics aux producteurs.

L’environnement institutionnel des exploitations agricoles

Les services d’encadrement qui sont en étroite relation avec les producteurs agricoles sont d’abord les services administratifs : Direction des services agricoles de la wilaya (DSA), les subdivisions agricoles qui sont calquées sur le découpage par Daïra et qui relèvent d’ailleurs de cette structure et enfin les délégations agricoles qui sont les plus proches des agriculteurs et qui sont rattachées aux communes.

D’autres structures relevant du secteur agricole et d’appui à la production sont présentes au niveau de la région de Biskra. Certaines sont censées avoir des influences directes (INRA, ITDAS, INPV) sur la sphère de production, d’autres ont des influences indirectes qu’il est difficile de saisir (CRSTRA et Université) :

 La station de l’Institut National de Recherche Agronomique d’Algérie (INRAA) 57

Chapitre II : Matériel et méthodes

située à Ain Ben Naoui, et dont la date de création remonte à 1928. Elle était fermée depuis longtemps, il a fallu attendre 2002 pour qu’une unité de Recherche soit installée de nouveau. Cette unité fonctionne avec des moyens humains et matériels très modestes (03 cadres). Les objectifs scientifiques et techniques de l'Unité sont axés particulièrement sur les ressources génétiques du palmier dattier ainsi que d’autres spéculations, la protection phytosanitaire du système oasien et les ressources en eau.  L’Institut Technique du Développement de l'Agriculture Saharienne (ITDAS), créé en Mai 1986. Il se trouve sur le même site que la station de l’INRA. Cet institut a pour mission de produire les référentiels techniques adaptés et performants en vue d'améliorer les espèces, variétés et races dans le domaine de l'agriculture saharienne. Ses activités sont des activités de recherche appliquée et l'expérimentation, l'appui technique à la production et les études. Cet institut au niveau de son siège et de sa station de Biskra fonctionne avec 25 cadres de profils différents. C’est à nos yeux l’institution qui présente le plus de capacité d’influer sur la sphère de production et d’améliorer les conduites de cultures et la productivité agricole d’une manière générale.  L’Institut National de la Protection des Végétaux (L'INPV), c'est un institut public de recherche appliqué, il est chargé du contrôle phytosanitaire, des études et des appuis à la production, dispose d'une station régionale au niveau de Feliache (Biskra) qui prend en charge particulièrement la protection du palmier dattier et des cultures maraîchères, Il fonctionne avec 09 cadres.  Le Centre de Recherche Scientifique et Technique sur les Régions Arides (CRSTRA), crée en 1991 et installé à Draria (Alger), il a été délocalisé à Biskra et son siège se situe à proximité de l’Université de Biskra. Ce centre a pour mission de réaliser les programmes de recherches scientifiques et techniques sur les régions arides de constituer une banque de données scientifiques.  L’université Mohamed Khider de Biskra où il existe un département d’agronomie et un département de biologie dont les influences sur le secteur agricole doivent être non négligeables.  La GCA ou la générale concession agricole qui est chargée de concevoir et de suivre les projets de mise en valeur agricole.

La réalité du terrain et nos discussions avec les cadres de différentes structures ont révélées qu’il existe un cloisonnement et chevauchements de missions entre les différents 58

Chapitre II : Matériel et méthodes organismes. Leur travail souffre du manque de coordination (à l’instar des autres régions sahariennes). L’histoire et l’expérience nous enseigne que toute action d’intervention sur le milieu rural, si elle ne s’inscrit pas dans un cadre organisé et coordonné est vouée à l’échec. Le vulgarisateur par exemple a besoin de fichiers des agriculteurs que l’agent d’administration doit lui fournir et doit être bien initié à la technique ou à la connaissance qu’il doit diffuser. Alors que les agents de développement et de conception des projets ne peuvent élaborer des programmes sans se référer aux structures chargées d’établir les référentiels techniques (BOUAMMAR, 2010).

59

RESULTATS ET DISCUSSION

Chapitre III : Résultats et Discussion

CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION

Ce chapitre est consacré à la présentation des résultats issus de l’analyse paramétrique des données récoltées sur le terrain, ainsi que leur discussion. A la fin, cette partie fera ressortir les limites de la filière lait dans la région de Biskra et les perspectives de son développement, tout en proposant des recommandations pratiques et des mesures adéquates pour la promotion de ce secteur.

III.1 Caractéristiques générales des exploitations

L’analyse du pôle humain est plus que nécessaire du fait qu’il s’agit de l’acteur principal dans la sphère de production, et étant aussi considéré comme le pivot et le chef d’orchestre du système en question. Dans ce contexte, son étude s’est basée sur les critères suivants : âge des éleveurs, niveau d’instruction, et le type de la main-d’œuvre.

III.1.1 Age de l’éleveur

La figure 16, nous indique que 23 % seulement des éleveurs sont des jeunes dont l'âge ne dépasse pas les 40 ans. La deuxième catégorie est celle des adultes (40 à 56 ans), et représente la modalité la plus fréquente avec un taux de 40%, alors que la dernière catégorie (plus de 56 ans) est notée avec 37 %. Ainsi donc, et au regard du faible taux de jeunes éleveurs, il s’avère que l’élevage bovin leur constitue une activité peu attirante. Cette désaffection à l’égard de cette activité constitue un facteur à risque. Contrairement à la région de Ghardaïa, où HAILI et MAIZ (2007) rapportent que la catégorie des jeunes représente plus de la moitié du total des éleveurs de la région.

61

Chapitre III : Résultats et Discussion

Histogramme

0,45 0,4 0,35

e 0,3 c n

e 0,25 u

q 0,2 é r

F 0,15 0,1 0,05 0 0 10 20 30 40 50 60 70 80

Age

Figure 16: Répartition des catégories d'âge des chefs d'exploitations enquêtées

III.1.2 Niveau d’instruction des éleveurs

Le niveau d’instruction des éleveurs de la région est représenté par le graphique suivant (figure17).

Fréquence (niveau d'étude)

60 48,57 50

e 40 c n e

u 30 22,86 q é r

F 20 14,29 8,57 10 2,86 2,86 0

Modalités

Figure 17 : Niveaux d'instruction des chefs des exploitations enquêtées D’après la figure 17, on constate que prés de 49 % des éleveurs sont analphabètes, cela était attendu vu que la catégorie d’âge de plus de 56 ans représente à elle seule un taux de 37 %, Alors que ceux de niveau primaire s’élèvent à prés de 23 %, les éleveurs de niveau moyen représentent un peu plus de 14%, quant aux éleveurs ayant un niveau d’étude professionnel et secondaire, sont représentés respectivement à travers des taux de prés de 3 %, ce qui parait faible par rapport au taux des universitaires notés avec environ

62

Chapitre III : Résultats et Discussion

8%, cela peut être expliqué par le fait qu’il existe des vétérinaires qui, en plus de leur profession principale, possèdent leurs propres élevages.

III.1.3 Force de travail dans l’exploitation

Quelques membres de la famille constituent le plus souvent (plus de 51%) la seule force de travail dans les exploitations agricoles à Biskra. Parfois, et pendant certaines périodes spécifiques de l’année, l’exploitation fait appel à la main-d’œuvre salariale dont il est difficile de mesurer l’importance. Ce cas est observé dans 34,29 % de l’échantillon approché. Alors que 14,29% des exploitations visitées fonctionnent uniquement à travers la main-d’œuvre salariale. Souvent le chef de famille est chef d’exploitation.

Fréquence (main d'oeuvre)

60 51,43 50

40 34,29 e c n e

u 30 q é r F 20 14,29

10

0 familiale familiale,salariale salariale

Modalités

Figure 18 : Type de main d'œuvre dans les exploitations enquêtées

III.1.4 Caractéristiques de l’activité agricole au sein de l’exploitation III.1.4.1 Statut des exploitations

A partir de la figure 19, on remarque que la majorité des exploitants (plus de 74%) exercent dans leurs propriétés. D’autres agriculteurs travaillent avec des membres de leur ménage sur les terres familiales, ce cas de figure représente 14,29 %. Certains éleveurs, exploitent les terres d’autrui en échange d’argent (location) ou de produit en nature (métayage) ; ils sont représentés respectivement avec des pourcentages de 2,86 et 5,71 %. Alors qu’une EAC représentant un taux de 2,86 % a fait également l’objet d’une enquête.

63

Chapitre III : Résultats et Discussion

Fréquence (type d'exploitation) 80 74,29

70

60

50 e c n e

u 40 q é r F 30

20 14,29

10 5,71 2,86 2,86

0 EAC familiale locataire propriété usufruitier

Modalités

Figure 19: Types des exploitations enquêtées

III.1.4.2 Superficie de l’exploitation agricole

Tableau 11: Caractéristiques générales de la SAU dans les exploitations enquêtées

Statistique superficie de la propriété Minimum 0,00 Maximum 315,00 Eff. du minimum 2 Eff. du maximum 1 Moyenne 19,46 Ecart-type 57,10

Une lecture du tableau (11) relatif à l’étude de la superficie éclaire une grande variabilité de la superficie entre les exploitations. C’est ainsi qu’on note que la SAU par exploitation varie de 0 à 315 ha, cependant, elle est en moyenne de 19±57,1 ha. Dans l’environnement aride et chaud de la wilaya de Biskra, la surface cultivée est forcément irriguée.

III.1.4.3 Cultures et assolement

La région de Biskra est réputée pour sa culture de palmiers, cependant, depuis une décennie, on assiste à un développement des cultures maraichères intensives, favorisé par une grande disponibilité des eaux souterraines associée à un climat favorable pour une 64

Chapitre III : Résultats et Discussion

production de légumes primeurs dans des périodes creuses de l’année. Alors que les cultures fourragères sont automatiquement associées à l’élevage.

Le tableau 12 mesure l’importance des différentes spéculations végétales pratiquées au sein des exploitations enquêtées.

Tableau 12: Caractéristiques des différentes cultures dans les exploitations enquêtées

Statistique superficie de la superficie du superficie des palmeraie maraichage fourrages Nb. d'observations 35 35 35 Minimum 0,00 0,00 0,00 Maximum 25,00 20,00 150,00 Eff. du minimum 7 17 5 Eff. du maximum 1 1 1 Amplitude 25,00 20,00 150,00 Moyenne 3,07 1,54 7,78 Ecart-type (n) 4,25 3,82 25,16

La figure 20 révèle que la majorité des exploitations (prés de 86%) cultive le palmier dattier, cette culture est le plus souvent associée à d’autres cultures souvent menées en intercalaire, c’est une technique qui entre autres fait la diversité de ce système. Cette constatation a été aussi rapportée par BOUAMMAR (2010). En effet, la phœniciculture peut être associée aux cultures maraichères et aux fourrages dans plus de 34% des cas, aux fourrages seuls dans 25,71 %, elle est aussi associée à l’arboriculture fruitière seule ou avec d’autres cultures dans plus de 17%.

D’autres exploitations ne pratiquent pas la phœniciculture (14%) mais optent pour d’autres systèmes de culture, à l’image des céréales, fourrages et maraichage qui sont menés en intensif afin de compenser une SAU réduite. Quant à leurs destinations, les céréales (avoine, orge, blé…) sont destinées essentiellement à l’alimentation animale. Le maraichage, mené sous serres, est destiné à la vente, vu qu’il présente une grande valeur ajoutée assurant le fonctionnement et la durabilité du système, et parfois, ses résidus constituent un sous produit orienté vers l’alimentation animale.

65

Chapitre III : Résultats et Discussion

Fréquence (assolement)

40 34,29 35 30 25,71 e

c 25 n e

u 20 q é r 15 11,43 F 10 5,71 5,71 5,71 5,71 5 2,86 2,86 0

Modalités

Figure 20: Fréquence des différents assolements dans les exploitations enquêtées

III.1.4.4 Matériel agricole

Le graphique suivant (Figure 21), montre que plus des deux tiers des exploitations enquêtées ne possèdent pas d’équipements agricoles, ceci est un signe de dépendance de l’exploitation agricole vis-à-vis de l’extérieur.

Fréquence (equipement)

80 68,57 % 70

60

50 e c n e

u 40 q 31,43 % é r F 30

20

10

0 non oui

Modalités

Figure 21 : Equipement agricole au sein des exploitations enquêtées

66

Chapitre III : Résultats et Discussion

Cependant l’étude approfondie de cet aspect, a démontré que la présence ou l’absence de l’équipement agricole (un tracteur au minimum) est lié à la superficie des cultures fourragères (et non à la SAU). En effet, presque toutes les exploitations y consacrant moins de 2 ha n’en possède pas, par ailleurs, plus de 55% des exploitations ayant une sole de plus de 2 ha destinée aux fourrages possèdent du matériel qui est d’autant plus diversifié que la superficie est grande.

III.1.4.5 Production animale

Le critère de choix numéro 1 des exploitations enquêtées réside dans l’existence d’un atelier d’élevage bovin laitier. Par ailleurs l’étude a montré la présence dans quelques exploitations d’autres animaux d’élevage, notamment les petits ruminants. En effet, nos investigations de terrain ont révélé que l’ovin est présent dans presque la moitié (49%) de l’échantillon et l’effectif moyen par exploitation est de 20,12 ± 40,31têtes. Bien qu’ils sont souvent associés aux ovins, les caprins sont moins présents et seuls 40% de l’échantillon en possèdent. Aussi leur effectif par exploitation est faible avec une moyenne de 3,71± 6,31têtes

Tableau 13: Caractéristiques des petits ruminants dans les exploitations enquêtées

Statistique Ovins Caprins Nb. d'observations 34 34 Minimum 0,00 0,00 Maximum 220,00 25,00 Eff. du minimum 17 21 Eff. du maximum 1 1 Moyenne 20,12 3,71 Ecart-type (n) 40,31 6,31 NB : un individu n’a pas été pris en compte dans ce tableau vu qu’il présente des valeurs aberrantes (1500 têtes d’ovins)

Les petits élevages sont totalement absents excepté les quelques élevages de bassecour menés par les femmes et qui sont à priori indépendants du système de l’exploitation agricole d’une façon générale, et de celui des bovins plus spécialement, raison pour laquelle ils n’ont pas été pris en considération lors de cette étude.

67

Chapitre III : Résultats et Discussion

III.2 L’élevage bovin

L'élevage bovin dans la région de Biskra est mené en semi-extensif à semi-intensif pour la totalité des éleveurs. C’est-à-dire, les animaux sont élevés dans des bâtiments où l’alimentation leur est apportée à l’auge, avec des productivités différentes selon les objectifs. C’est donc, selon les stratégies et les moyens mis en place.

Dans cette partie, nous allons traiter la composition des troupeaux, les bâtiments d'élevage, et la conduite de l'alimentation et de la reproduction.

III.2.1 Evolution des effectifs bovins dans la région

D’après le tableau (10), on a pu dresser une courbe d’évolution des effectifs bovins (figure 22) dans la wilaya de Biskra.

5000 4278 4408 4500 4025 3984 4000 3627 3637 3500 3000 2500 2000 1500 effectif des bovins 1000 500 0

Figure 22: Evolution des effectifs bovins dans la wilaya de Biskra

Cette courbe démontre une tendance régressive des chiffres depuis le début des années 2000. Cette baisse d’effectifs, estimée à environ 15 % en 8 ans pourrait être expliquée par un désintéressement des exploitations à ce type d’élevage au profit des cultures maraîchères, a priori plus rentables et moins risquées, et qui connaissent un grand essor dans la région.

68

Chapitre III : Résultats et Discussion

III.2.2 Type du bovin élevé

La production laitière varie en fonction des races. En effet, CAUTY et PERREAU (2003) ont consigné les rendements annuels des différentes races laitières réalisés en 2001 (tableau 14).

Tableau 14: Production laitière par an chez quelques races françaises

Races pures Rendement laitier (L/an/vache) Prim’Holstein 7678 Montbéliarde 6110 Normande 5410 Brune des alpes 5001 Blanc bleue 4693

Cependant, les croisements semblent influencés la production laitière. En effet, HODEN (1988) a observé que la race croisée (Holstein x Frisonne) se situe à la moyenne des races parentales. D’un autre côté, la variation individuelle compte pour environ 17,2% de la variation totale (JARRIGE, 1980).

Le type du bovin choisi dans la quasi-totalité de l’échantillon est le BLA avec un taux dépassant les 94%. Alors que le BLM a été repéré dans deux exploitations seulement ; Au fait, la première (des frères SAADOUDI) noue des rapports avec une autre à Ghardaïa (ferme de KHARFI) qui elle aussi élève du BLM et s’échangent ainsi parfois leurs animaux, et la deuxième (SELAMI) entretiens des relations avec un commerçant de BLM de la région de Sétif. Par ailleurs la race locale « la DJERBA » contrairement à ce qu’a été rapporté par COMMISSION NATIONALE ANGR (2003), elle est complètement absente du système de production laitier de la région, du moins, dans l’échantillon enquêté.

Le BLA présent est constitué souvent par un croisement entre races importées, en l’occurrence, la pie rouge et la pie noire. Nos enquêtes révèlent que les éleveurs accordent peu d’importance à l’origine génétique de leurs animaux.

Dans la ferme des frères SAADOUDI, plusieurs races ont été repérées. En effet, on a noté la présence de la Montbéliarde, la Holstein, la Brune des Alpes, la Fleckvieh (photos 1 69

Chapitre III : Résultats et Discussion et 2). Ceci est un signe de la place qu’occupe l’atelier bovin laitier au sein du système d’exploitation de la ferme, et le niveau de conscience de son pilote de l’importance de l’origine génétique de ses animaux et qu’il essaie de préserver.

Photos 1 et 2: BLM exploité dans la ferme des frères SAADOUDI (Aïn Naga) (Sahraoui, 2012)

III.2.3 Composition du troupeau bovin

Le tableau 15 montre que la taille minimum du cheptel bovin dans les exploitations enquêtées est d’une tête puisqu’il s’agit du critère numéro 1 dans notre échantillonnage. Cependant le maximum atteint est de 166 têtes. Ces chiffres ne reflètent pas la réalité de l’élevage bovin laitier dans la région puisqu’ils sont influencés par le bovin destiné à l’engraissement. En effet, la moyenne de la taille du troupeau par exploitation est de 14,26± 29,97 têtes alors que l’effectif des vaches laitières ne représente en moyenne que 4,03 ± 6,48 têtes, et les génisses (futures laitières) s’estiment à 2,51± 3,93 têtes.

Tableau 15: Caractéristiques des différentes catégories bovines dans les exploitations enquêtées

effectif effectif < 6 effectif des effectif des effectif des Statistique bovin mois génisses taurillons VL Nb. 35 35 35 35 35 d'observations Minimum 1,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Maximum 166,00 30,00 20,00 110,00 38,00 Eff. du 2 14 12 22 1 minimum Eff. du 1 1 1 1 1 maximum Moyenne 14,26 2,17 2,51 5,43 4,03 Ecart-type (n) 29,97 5,25 3,93 18,93 6,48

70

Chapitre III : Résultats et Discussion

Une approche d’étude par classe de l’effectif des VL a montré que les éleveurs possédant 3 têtes au plus, englobe presque les trois quarts de l’échantillon (74 %), cette classe concerne les exploitations où l’élevage de vaches laitières n’est pas l’activité principale et est destiné essentiellement à l’autoconsommation. Les éleveurs possédant entre 4 et 9 têtes représentent 17 % du total, et ceux ayant un cheptel de plus de 10 têtes ne représentent que 9 % (tableau 16).

Tableau 16: Classification des exploitations enquêtées selon leurs effectifs bovins

Borne inférieure [ Borne supérieure [ Effectif Fréquence 0 4 26 0,74 4 10 6 0,17 10 38 3 0,09

Afin de situer la place de l’élevage bovin au sein de l’exploitation, une des questions que le guide d’enquête comporte est relative à la disposition de l’éleveur à vendre ses animaux pour parer à d’éventuels problèmes financiers. 78,79 % de l’échantillon se sont montrés favorables à une vente éventuelle en cas de difficultés, le reste (21,21 %), tiennent à leurs animaux et préfèrent se procurer de l’argent d’autres sources de financement (figure 23). Ceci dénote plutôt d’une forme de thésaurisation dans le premier cas et d’investissement dans le deuxième.

71

Chapitre III : Résultats et Discussion

Fréquence (vente VL au cas de difficultés)

90 78,79 80

70

60 e c

n 50 e u q

é 40 r F 30 21,21 20

10

0 non oui

Modalités

Figure 23: Prédisposition des éleveurs à la vente de leurs vaches laitières en cas de difficultés

III.2.4 Bâtiment d’élevage

Le bâtiment d’élevage constitue une entité d’une extrême importance en élevage bovin laitier. L'état général, les matériaux de construction et son hygiène sont les paramètres à étudier dans ce volet.

 Superficie

Les bâtiments n’ont pas été toujours conçus pour accueillir spécialement des bovins. La superficie du bâtiment d’élevage est très variable d’une exploitation à une autre, elle dépend le plus souvent de ce que le bâtiment devait contenir lorsqu’il a été construit. On note par ailleurs que lorsque les étables font défaut au niveau des exploitations, les bovins sont élevés sous la palmeraie.

En découpant la superficie du bâtiment en classes, on constate que les bâtiments sont généralement de taille modeste, ne dépassant pas les 150 m². Cette situation est rencontrée dans 63% de l’échantillon approché. Par ailleurs, les bâtiments dont la superficie est comprise entre 150 et 300 m² représentent 20%, alors que les grandes étables représentent 17% (tableau 17).

72

Chapitre III : Résultats et Discussion

Tableau 17: Classification des exploitations enquêtées selon leurs bâtiments d'élevage

Borne inférieure [ Borne supérieure [ Effectif Fréquence 0 150 22 0,63 150 300 7 0,20 300 1000 6 0,17

 Type de stabulation

L’étude du mode de stabulation au bâtiment à montré un équilibre entre l’élevage libre et l’élevage entravé. Ce qui suppose que le mode d’élevage a un lien avec la situation et les moyens mis à la disposition de l’éleveur indépendamment de la taille de son cheptel. En effet, à titre d’exemple les bovins peuvent être entravés quand le bâtiment contient d’autres espèces, en l’occurrence, les petits ruminants.

Fréquence (type de stabulation)

60 51,43 48,57 50

40 e c n e

u 30 q é r F 20

10

0 entravée libre

Modalités

Figure 24: Type de stabulation dans les exploitations enquêtées

 Mode de construction

Dans 79,41 %, les bâtiments sont construits en dur avec des matériaux modernes (parpaing et ciment). Dans le reste des cas (20,59 %), les éleveurs se contentent de mettre leurs animaux sous des abris peu ou pas du tout aménagés.

73

Chapitre III : Résultats et Discussion

Fréquence (mode de construction du batiment)

90 79,41 80 70 60 e c

n 50 e u

q 40 é r F 30 20,59 20 10 0 dur précaire

Modalités

Figure 25: Mode de construction des bâtiments d'élevage dans les exploitations enquêtées

 Etat du bâtiment

L’état général (entretien, hygiène et aménagement) du bâtiment d’élevage dans l’échantillon étudié est dans les deux tiers (67,65 %) des cas d’un niveau moyen, il est médiocre dans 20,59 % des cas et bon dans seulement 11,76 % (figure 26).

Fréquence (état du batiment)

80 67,65 70 60 e

c 50 n e

u 40 q é r 30 F 20,59 20 11,76 10 0 bon moyen médiocre

Modalités

Figure 26 : Etat du bâtiment d'élevage dans les exploitations enquêtées

74

Chapitre III : Résultats et Discussion

Photo 3: Exemple d’un bâtiment médiocre (Doucen) (Sahraoui, 2012)

Mauvaise litière, état désastreux des murs

III.2.5 Conduite alimentaire

 Alimentation

Si l’alimentation est un moyen qui guide les grandes fonctions biologiques de l'animal, elle est par ailleurs l’un des facteurs les plus importants à considérer dans la variation de la courbe de lactation. La conduite alimentaire conditionne l’état sanitaire de l’animal, l’intensité de l’expression de son potentiel génétique ainsi que sa fertilité (EL GHEZAL 2012).

A Biskra, toutes les vaches au sein d’une exploitation donnée reçoivent la même ration, indépendamment de leur niveau de production, de leur stade physiologique et parfois même durant la période de tarissement. Cette situation a été déjà signalée par BAA (2008) à Biskra ainsi que dans les élevages laitiers de la région de Tizi Ouzou rapporté par KADI et al., (2007). La ration type est constituée souvent de son de blé, paille, et en cas de disponibilité, de fourrages verts (luzerne, orge, sorgho). On note que, le son de blé est le concentré le plus utilisé dans les exploitations laitières à Biskra dans la quasi totalité des exploitations enquêtées, soit 97% des cas. Privilégié par son prix abordable malgré sa modeste valeur nutritive, il est utilisé soit seul dans 20% des cas soit mélangé à l’orge dans 43% des cas, ou mélangé avec de l’orge et des concentrés composés dans 34 % de

75

Chapitre III : Résultats et Discussion l’échantillon. Par ailleurs, ces derniers sont généralement réservés à l’engraissement. Les rebuts de dattes ne font pas l’exception à la règle malgré leur abondance dans cette région à vocation phœnicicole sous prétexte de leur mauvais impact sur le niveau de la production laitière. Pour les vaches laitières, les concentrés sont distribués aux moments de la traite (2 fois/jour) avant les fourrages grossiers, mais parfois dans le cas d’exploitations en difficulté financière, la distribution se fait uniquement le matin. Dans plus de 77% des cas, les éleveurs recourent aux cultures fourragères, sur une petite sole pour pallier à la cherté des prix sur le marché. Les cultures les plus utilisées sont l’orge, qui selon l’année, est consommée en vert ou moissonnée, outre du sorgho et de la luzerne… ; Les fourrages secs, quant à eux, sont représentés le plus souvent par la paille et à un degré moindre le foin d’avoine. L’utilisation des ensilages a été repéré dans une seule exploitation en l’occurrence celle des frères SAADOUDI. C'est une technique réservée au sorgho et à l’orge. Quant à la luzerne, elle est préférablement pâturée à travers la technique du pâturage raisonné.

Photos 4 et 5 : Exemple d'aliments utilisés dans les élevages de Biskra (ferme des frères SAADOUDI) (ensilage d’orge à gauche, concentré pour VL à droite) (Sahraoui, 2012)

Lors de nos investigations de terrain, il nous était impossible de déterminer avec exactitude la quantité distribuée de chaque aliment et sa part dans la ration, vu que cet aspect soit sujet à une grande variation selon les circonstances et qui exigerait plutôt un suivi dans le temps. D’une façon générale, dans l’élevage des vaches laitières, le choix du fourrage et du concentré ainsi que la quantité distribuée sont établis selon leurs prix et leur

76

Chapitre III : Résultats et Discussion disponibilité et non pas sur les besoins des animaux. Ce constat a été aussi rapporté par BAA (2008).

En outre, en 2008, BAA (2008) a mené une étude exhaustive relative à l'alimentation des troupeaux laitiers à Biskra, où il a pu déterminer la part de chaque type d’aliment dans la ration offerte par 17 éleveurs. Le tableau 18 illustre les résultats obtenus.

Tableau 18: Proportion de fourrage dans la ration distribuée en kg de MS (BAA 2008)

É Rations distribuées Proportion l e v Fourrages Concentrés des e u fourrages r Orge parcours avoine foins paille paille son Orge rebuts farine son s en naturels d’avoine d’orge de de de basse de en kg de vert blé blé dattes de blé maïs MS dans la ration 01 × × × 69.57% 02 × × 77.18% 03 × × × × 69.17% 04 × × × 59.11% 05 × × × 70.28% 06 × × × × 42.05% 07 × × × × × 49.88% 08 × × × 40.06% 09 × × × × × 43.88% 10 × × × 67.03% 11 × × × × × 20.27% 12 × × × 65.24% 13 × × × 63.73% 14 × × × × 43.15% 15 × × × × 53.80% 16 × × × 45% 17 × × × 46.33% % 35.29 11.76 11.76 35.29 29.41 35.29 100 29.41 35.29 29.41 11.76 /

En comparant nos résultats avec ceux auxquels est parvenu BAA (2008), on remarque que dans notre échantillon nombreux sont les éleveurs (77%) qui recourent à l’alimentation verte contre 59%. Mais d’une manière générale, les deux études montrent quand même qu’une bonne partie des éleveurs ne distribue pas de fourrages verts à leurs animaux. Cette situation est relevée dans une grande partie des élevages en Algérie (HOUMANI, 1999 In NEDJRAOUI, 2003). A Biskra, cette situation s’explique par le fait qu’il s’agit d’une wilaya à vocation maraichère et les détenteurs du bovin laitier sont plutôt des éleveurs-maraichers dont les terres sont préférablement destinées à la production de primeurs, beaucoup plus rentables que les fourrages et offrent également une rotation plus rapide du capital.

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Chapitre III : Résultats et Discussion

Tableau 19: Calendrier de disponibilité fourragère de la région de Biskra

S O N D J F M A M J J A Luzerne Sorgho Avoine (vert) Orge en vert La paille Foin d'avoine Ensilage de sorgho Rebuts de dattes Concentré composé Son de blé

La plupart des éleveurs ne disposent pas d’auges adéquates pour l’alimentation de leurs vaches et tentent de diminuer les investissements relatifs à cet aspect en construisant des mangeoires en parpaing ou en pierre, ou parfois même en adaptant tout objet pouvant contenir de l’aliment (photos 6 et 7).

Photos 6 et 7: Exemple de mangeoires utilisées dans les élevages bovins à Biskra (Sahraoui, 2012)

Enfin, la région de Biskra bénéficie de la présence d’une unité de fabrication d’aliments de bétail appartenant à l’ONAB (office national des aliments de bétail), située dans la commune de Oumache (20 km du chef lieu de wilaya).

78

Chapitre III : Résultats et Discussion

 Abreuvement

Contrairement aux résultats de BAA (2008) qui rapporte que la totalité des éleveurs approchés pratiquent une distribution ad libitum de l’eau, notre étude montre que la distribution de l’eau s’effectue souvent (68,57% des cas) à des moments précis de la journée et en fonction de la saison (température). En effet, l’eau est servie 2 fois/jour en saison froide et 3 fois/jour en saison chaude, alors que certains éleveurs (31,43% de l’échantillon) préfèrent plutôt laisser l’eau à la disposition des vaches tout au long de la journée notamment en période chaude (Figure 26).

Fréquence (Frequence d'abreuvement)

80 68,57 70

60

e 50 c n e

u 40

q 31,43 é r

F 30

20

10

0 ad libitum momentané

Modalités

Figure 27 : Fréquence d'abreuvement des bovins dans les exploitations enquêtées

L’eau est distribuée dans différents ustensiles selon les exploitations, parfois, les abreuvoirs sont faits par des matériaux de construction (parpaing et ciment), alors que dans d’autres cas l’éleveur utilise des fûts coupés en deux. Les abreuvoirs automatiques sont utilisés dans la seule exploitation des frères SAADOUDI (photo 8).

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Chapitre III : Résultats et Discussion

Photo 8: Abreuvoir automatique (ferme SAADOUDI) (Sahraoui, 2012)

 Sevrage

D’après notre étude, il ressort que l’âge moyen au sevrage des veaux est de 5,69 mois, puisque la majorité des éleveurs optent pour un sevrage tardif. Plus de 88% des éleveurs approchés sèvrent leurs animaux à un âge supérieur à 5 mois (jusqu’à 7 mois), d’un autre côté, contrairement à la région de Guerrara, le sevrage à 3 mois est peu pratiqué et n’est repéré que dans une seule exploitation (HAÏLI et MAÏZ, 2007).

Les éleveurs déclarent sevrer leurs veaux de manière progressive en diminuant la quantité et la fréquence de la tétée tout en incluant une alimentation à base de fourrages grossiers et de concentrés en vue de les engraisser, nous relevons par ailleurs que l’intensité de l’engraissement varie d’un éleveur à un autre selon les ressources alimentaires disponibles d’un côté, et de l'autre, de l’âge prévu à la mise sur le marché de l’animal.

III.2.6 Conduite de la reproduction

Pour produire, il faut reproduire, cependant la reproduction en élevage bovin laitier est délicate du fait de sa caractérisation par la superposition dans le temps, de la gestation et de la lactation dans un intervalle vêlage-vêlage. En effet, Au cours d’une lactation, la fertilité et la production représentent deux fonctions en concurrence.

La conduite de la reproduction et les paramètres ayant trait à cet aspect sont élucidé dans ce qui suit. 80

Chapitre III : Résultats et Discussion

 Mode d’insémination

Le mode d’insémination le plus utilisé dans les élevages bovins à Biskra est la monte naturelle avec un taux de plus de 68% de cas rencontrés. Les charges de son entretien étant importantes, la plus grande partie des fermes manquent de mâle reproducteur (géniteur). La reproduction s'effectue ainsi le plus souvent en utilisant un taureau prêté d’un voisin. En l'absence d'un progénitest, et devant la méconnaissance de l'animal, ce genre de pratiques favorise la propagation de maladies, et perturbe parfois la conduite de la reproduction proprement dite, à cause du temps perdu à la recherche du mâle.

L'utilisation de l'insémination artificielle, considérée comme un outil incontournable au développement de l'élevage (MALLARD et al., 1998; COLLEAU et al., 1998), demeure relativement faible, et n'est rencontrée que chez 32 % des élevages enquêtés. Ce taux est nettement supérieur à celui rencontré à Constantine qui est estimé à 5% (ABDELDJALIL, 2005). Cependant, elle est souvent associée également à la monte naturelle. Le faible recours à l'insémination artificielle est motivé par : le nombre réduit des inséminateurs, l'éloignement et la dispersion des structures d'élevage, et les échecs répétitifs rencontrés lors de son utilisation (non maitrise de l'outil). Ces contraintes ont réduit l'attrait des éleveurs à l'insémination artificielle, préférant ainsi la monte naturelle.

Cependant, favorisé par le nombre important de bovins, le mode de reproduction dominant dans la localité de Doucen (qui se trouve à quelques 80 km du chef lieu de wilaya), est l'insémination artificielle. C’est là où la majorité des cas (91 %) ont été identifiés, chose qui démontre la place importante qu’occupe l’élevage bovin dans cette zone.

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Chapitre III : Résultats et Discussion

Fréquence (mode d'insémination)

80 68,57 70

60

e 50 c n e

u 40

q 31,43 é r

F 30

20

10

0 artificielle naturelle

Modalités

Figure 28: Fréquence du mode d'insémination dans les exploitations enquêtées

 Suivi de l'état reproductif des animaux

Alors que l'utilisation de techniques d'identification, et la mise en place d'un système d'enregistrement fiable, sont un préalable indispensable à toute évaluation de l'activité de reproduction (BARRET, 1992), le recours aux supports d'enregistrements et à l'identification des animaux, au niveau des fermes enquêtées, sont très limités. L'éleveur ne peut donc s'appuyer que sur sa capacité à reconnaître visuellement ses animaux, et à mémoriser les dates approximatives des différents événements (chaleurs, gestation, tarissement,…), Les conséquences en sont des difficultés dans le suivi de l'état reproductif des animaux. Cette situation affectant en premier lieu l'efficacité de la détection des chaleurs. Cette dernière basée essentiellement sur la surveillance du troupeau, demeure souvent défectueuse, rendant l’éleveur incapable de prévoir les dates de leur apparition. Ceci démontre que d’une façon générale, l’éleveur, manque d’objectifs précis en termes de performances de reproduction

 Nombre de services par gestation

Le nombre de services par gestation est en moyenne de 1,6 ; ce taux jugé moyen, se situe à la limite entre deux niveaux de performances reproductives (GHOZLANE et al, 2010). Par ailleurs, ce paramètre varie d’une exploitation à une autre. On note que la réussite de l’insémination est signalée la première fois dans 42,86 % de l’échantillon,

82

Chapitre III : Résultats et Discussion chose qui signifie que ce taux est largement insuffisant par rapport à la norme fixée à 60% (GHOZLANE et al, 2010). Par contre, elle est réussie la deuxième fois dans 54,29 % des cas et la troisième fois dans 2,86 %. Ces résultats bien que difficiles à vérifier, démontrent d’une façon générale un taux de fertilité moyen (Figure 29).

Fréquence (nombre d'insémination par gestation)

60 54,29

50 42,86

40 e c n e

u 30 q é r F 20

10 2,86

0 1 2 3

Modalités

Figure 29 : nombre d'insémination par gestation

 Intervalle vêlage-vêlage (IVV)

Les valeurs de l’intervalle vêlage-vêlage varie énormément d’une exploitation à une autre. Il est de 10 mois dans certaines exploitations ; un si court intervalle relèverait probablement d’une mauvaise appréciation de l’éleveur due à l’absence de l’enregistrement, ou bien, il peut être aussi dû à la présence constante du mâle (destiné dans certains cas à l’engraissement) inséminant ainsi les vaches à la première chaleur malgré une involution utérine incomplète ce qui se répercute négativement sur la prochaine lactation affectant notamment son étendue dans le temps (tarissement précoce).

Par ailleurs, l’IVV peut atteindre 15 mois dans certaines exploitations. Dans ce cas également, un tel allongement n’est automatiquement pas sans effets ; non seulement sur le nombre de veaux durant la carrière productive de la vache, mais aussi sur sa production laitière, en retardant une production élevée à la nouvelle lactation (SOLTNER, 2001).

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Chapitre III : Résultats et Discussion

D’une façon générale, l’IVV est en moyenne de 12,32 ± 0,9 mois dans toutes les exploitations de l’échantillon, ceci peut être acceptable et peut être considéré comme un signe reflétant un niveau moyen de performances reproductives.

III.2.7 Santé et mesures prophylactiques

La carrière d’un animal peut être définie comme l’enchainement des événements individuels qui permettent de caractériser sa vie de la naissance à sa mort ou à sa reforme, sur le plan de la croissance, de la production, de la reproduction et de la santé (COULON et al. 1993). Plusieurs travaux ont montré l’effet notable des facteurs sanitaires sur la production laitière.

Selon LANDAIS et al. (1989), les troubles sanitaires les plus fréquents relevés sont regroupés en quatre syndromes :

 Les infections intra-mammaires ;

 Les infections podales ;

 Les infections uro-génitales ;

 Les troubles digestifs occasionnées principalement par les parasitoses.

 Autres troubles, désignant l’ensemble des infections pouvant induire des pertes de production moins importantes que celles décrites ci- dessus, telle que la cétose et l’acidose (WOLTER, 1981).

Ces pathologies induisent des pertes de production, et de commercialisation entrainées par l’interdiction légale de livraison consécutive aux traitements médicamenteux (en moyenne 10 traites) (COULON et al. 1989).

A Biskra, Mis a part les visites périodiques du vétérinaire du secteur publique pour le diagnostic ou la vaccination contre les maladies à déclarations obligatoires, les éleveurs déclarent que leurs animaux tombent rarement malades et ne font appel au vétérinaire qu’au moment de situations urgentes face à lesquelles ils se trouvent incapables d’agir. Par ailleurs, dans la localité de Doucen, réputée localement par l’élevage bovin, les éleveurs recourent au vétérinaire pour des traitements d’inductions de chaleurs ou pour l’insémination artificielle.

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Chapitre III : Résultats et Discussion

Photo 9 : Visite vétérinaire dans une exploitation à Doucen (Sahraoui, 2012)

III.2.8 Production de viande

La viande constitue la deuxième finalité pour les éleveurs laitiers de la région après le lait, puisque l'éleveur tire une bonne partie de son revenu de l'engraissement des veaux destinés à la boucherie, ceci est dû au fait que le prix de la viande obéît à la loi du marché (offre et demande), contrairement au lait dont le prix est fixé par les pouvoirs publics.

Les taurillons sont vendus à un âge moyen de 12 ± 6 mois. L’âge à la vente est généralement soumis à une décision prise d’emblée par l’éleveur qui tient de sa stratégie. Cependant, il peut être aussi fonction des besoins financiers du ménage. La vente des autres catégories d'animaux (génisses et vaches laitières), ne se fait que dans le cas d'une difficulté financière ou en cas de réforme.

III.2.9 Production laitière

De nombreux facteurs influencent la production et la composition du lait, ces facteurs sont classés généralement en facteurs liés a l’animal ou intrinsèques (génétiques, physiologiques) et facteurs liés à l’environnement ou extrinsèques (climatiques, conduite…).

En raison de l'absence d'un contrôle laitier systématique au niveau des élevages d'une part et de la variabilité des quantités de lait consommées par les veaux d'autre part, la détermination précise de la production laitière individuelle de l'ensemble des vaches de

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Chapitre III : Résultats et Discussion notre échantillon s'est avérée difficile, Et vu le manque de moyens, nous nous sommes contentés dans notre étude des dires des éleveurs pour estimer les niveaux de production dans la région.

Les vaches dans les élevages de Biskra sont traites deux fois par jour, ce qui est souvent le cas dans les élevages laitiers partout ailleurs. Cependant, la pratique de trois traites par jour permet d’augmenter la production laitière qui semble varier selon les auteurs.

Elle serait de l’ordre de :

 10 à 15% de plus chez les vaches traites trois fois par jour durant les 12 premières semaines de lactation (WATERMAN et al., 1983) ;  20% chez les vaches en seconde ou en troisième lactation pendant une durée d’expérimentation avoisinant les 20 semaines (POOLE, 1982).

En général, la production laitière est en moyenne de 15 ± 3,78 litres par vache et par jour (les extrêmes étant respectivement de 7 et 23 litres par jour et par vache). La production quotidienne totale de l’échantillon (141 vaches) est estimée à 1645 litres, alors que la production laitière moyenne par vache pour une durée moyenne de lactation de 10 mois est de 4500 litres. La production laitière peut dépasser les dix mois lorsque l'écart vêlage-saillie fécondante est grand.

III.2.9.1 Systèmes d’élevage bovin laitier

Dans le but de réaliser une typologie des systèmes d’élevage bovin laitier dans la région de Biskra, nous nous sommes basés sur les dires d'éleveurs issus des enquêtes de terrain. Les données recueillies ont fait l’objet d’une analyse factorielle des correspondances multiples, ponctuée par une CAH (classification ascendante hiérarchique). Cette analyse a prit en compte l’aspect structurel (superficie de la propriété, types bovins élevés, effectif bovin,…) et l’aspect fonctionnel (superficie des fourrages, production laitière, les niveaux des performances, les activités économiques…). Pour cela nous avons retenu 8 variables nominales actives et 11 variables continues illustratives pour une meilleure caractérisation des groupes identifiés (tableau 19).

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Chapitre III : Résultats et Discussion

Tableau 20: Variables retenues pour l’AFCm

Variables nominales actives Variables continues illustratives type du bovin superficie de la propriété effectif des vaches laitières pourcentage UTH superficie des fourrages effectif bovin machine à traire effectif des vaches laitières production laitière par jour effectif des génisses production par vache traite production laitière par jour vente laiterie production par vache traite vente VL au cas de difficultés quantité de lait vendu/Jour nombre d'insémination par gestation intervalle vêlage-vêlage (mois) durée de lactation

III.2.9.1.1 Résultats de l'analyse factorielle de correspondance

Les valeurs propres de l’AFCm concernant l’unité d’exploitation agricole indiquent que les deux premiers axes factoriels expliquent 52.93 % de la variation totale (tableau 20).

Tableau 21 : valeurs propre obtenus à partir de l’AFCm

Numéro Valeur propre Pourcentage Pourcentage cumulé 1 0,4456 35,65 % 31,27 % 2 0,2781 22,25 % 57,90 %

III.2.9.1.2 Identification et description des groupes d’exploitations

Les résultats de l’AFCm et de la classification hiérarchique ont permis d’identifier deux types plus ou moins homogènes. Alors que le niveau d’intensification et de développement de l’atelier bovin laitier au sein de l’exploitation constituent l’élément de distinction. La figure 31 représente les deux systèmes d’élevage identifiés.

87

Chapitre III : Résultats et Discussion

Figure 30 : Distinction de deux classes de systèmes d'élevage bovin

 Classe 1 : Elevage bovin à tendance commerciale

Ce système concerne 6 exploitations représentant 17,14 % de l’échantillon approché. Il s’agit d'exploitations ayant une grande SAU, estimée à 90,083 ± 113,749 ha et de grands troupeaux bovins dont la taille moyenne est de 46,833 ± 59,622 têtes. L’effectif des vaches laitières est également assez important avec un chiffre de 11 ± 12,936 têtes. Dans ce groupe, on souligne la présence des deux seuls détenteurs du BLM de l’échantillon et probablement de toute la région et qui représentent 33,33 % de la classe. Les surfaces fourragères dans ce groupe occupent une place importante de l’assolement vu que la majorité (83,33 %) des éleveurs a des superficies fourragères supérieures à la moyenne qui est de 7,78 ha. La moyenne de la production laitière globale de l’exploitation dans ce groupe s'avère importante, elle est estimée à 135,600 ± 100,307 l/j, avec une production moyenne par vache de 14,200 ± 1,166 l/j. En outre, on relève que 33,33 % d'éleveurs issus de ce groupe déclarent utiliser la machine à traire ; (De tout l'échantillon, il s’agit des deux seuls éleveurs qui en possèdent). La livraison directe du lait à la laiterie s’effectue dans 33,33 % des cas, sinon, il est acheminé directement vers les épiceries dans les agglomérations voisines. Dans ce cas, le lait échappe à tout type de contrôle. La quantité

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Chapitre III : Résultats et Discussion moyenne vendue par exploitation est de 111,2 ± 97,723 l/j. Les éleveurs de ce groupe réalisent des performances de reproduction acceptables vu que l’IVV est en moyenne de 11,6 ± 0,8 mois, ce qui implique une durée de lactation de 9,4 ± 0,8 mois. Par ailleurs, le nombre de services/gestation est de 1,250 ± 0,382. Dans ce groupe, 66,67 % des éleveurs tiennent à leur capital animal et ne sont pas prêt à le vendre même en cas de difficultés financières.

 Classe 2 : Elevage bovin à tendance autoconsommation

Ce système représente la majorité avec 82,86 % de l’échantillon soit 29 exploitations. Contrairement au premier, ce système concerne les petites exploitations dont la SAU moyenne est de 4,845 ± 3,538 ha et ayant des troupeaux bovins de taille moyenne estimée à 7,517 ± 9,126 têtes. L’effectif des vaches laitières n'est pas tellement important avec une moyenne de 2,586 ± 1,992 têtes. Dans ce groupe, tous les éleveurs optent pour le BLA à priori du fait de son prix réduit sur le marché malgré des performances productives modestes mais qui répond aux attentes d’un système d’autoconsommation. Contrairement au premier système, les surfaces fourragères sont réduites et sont inférieures à la moyenne chez tous les éleveurs de ce groupe. La moyenne de la production laitière globale de l’exploitation quant à elle dans ce groupe est moins importante et estimée à 33,345 ± 19,090 l/j avec une production moyenne par vache paradoxalement supérieure à celle du premier groupe avec une valeur de 15,621 ± 4,029 l/j. Cela pourrait être expliqué par une meilleure maitrise des conditions d’élevage grâce au faible effectif détenu ; cependant, aucun éleveur dans ce groupe ne fait recours à la machine à traire. La livraison directe à la laiterie est complètement absente dans ce groupe et la petite quantité produite est ainsi donc autoconsommée, alors que seul le surplus est destiné au marché informel. La quantité moyenne vendue par exploitation est de 24,103 ± 22,290 l/j.

Les éleveurs de ce groupe réalisent des performances de reproduction médiocres comparativement au groupe précédent, cela peut être aperçu à travers l’IVV qui est en moyenne de 12,448 ± 0,854 mois, ce qui implique une durée de lactation également plus longue de 10,138 ± 0,730 mois, et un indice de services/gestation qui est de 1,638 ± 0,540.

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Chapitre III : Résultats et Discussion

Dans ce groupe, 82,76 % des éleveurs se disent prêts à vendre leurs vaches en cas de désagrément financier. Le cheptel dans ce cas constitue plutôt une forme de thésaurisation et non un investissement, autrement dit, il s'agit d'un capital mobilisable.

III.3 Le lait, du producteur au consommateur

Le lait produit localement arrive au consommateur Biskri par l'intermédiaire de 3 circuits qui se distinguent l'un de l'autre par leur longueur et donc par le nombre d’opérateurs qui interviennent dans le processus économique de la filière.

III.3.1 Circuit court

Ce cas concerne les éleveurs qui gardent une quantité de lait pour l’autoconsommation, pour des dons aux proches et aux voisins, ou pour une vente d'une façon non officielle, généralement, directement sans transformation.

III.3.2 Circuit moyen

Ce cas concerne les éleveurs qui ne livrent pas leur production à l'unité de transformation et préfèrent la vendre directement aux marchands et aux épiceries. Dans la région de Doucen et grâce à une production laitière considérable, on trouve des magasins spécialisés dans la vente du lait de vache frais et ses dérivés. Contrairement aux autres zones où la vente de lait assurée par les épiceries est d’appoint. Dans ce cas, le lait est en partie transformé par le marchand pour en faire du petit lait (l’ben) et du beurre.

Photos 10 et 11 : Marchands spécialisés en laits et dérivés, mai l lon intermédiaire du circuit moyen (zone de Doucen) (Sahraoui, 2012)

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Chapitre III : Résultats et Discussion

III.3.3 Circuit long

C'est un circuit que l'on rencontre dans le cas où les éleveurs livrent tout ou une partie de leur production à l'unité de transformation directement ou par l'intermédiaire de collecteurs qui sont au nombre de 2 dans la wilaya de Biskra, et après transformation, les produits sont acheminés vers les détaillants et présentés au consommateur en dernière étape.

III.3.3.1 Collecte du lait dans la wilaya de Biskra

Dans la région d'étude, il existe seulement deux collecteurs qui assurent la collecte du lait au quotidien à l'aide de citernes isothermes portées, où chacun livre la quantité du lait collectée quotidiennement à une des deux laiteries existantes.

Ces collecteurs se consacrent à d’autre activités économiques, en effet, l’un, situé à Doucen, entretien un récent petit élevage de vaches laitières, vend en parallèle des aliments concentrés pour vaches laitières (photo 12), et commercialise d’une manière informelle une partie du lait collecté à travers sont magasin. L’autre, est vétérinaire praticien à Biskra.

Photo 12: Annonce par un collecteur de lait de vente d'aliment concentré pour VL (Doucen) (Sahraoui, 2012)

N.B : les deux collecteurs n’ont pas été approchés vu leur manque de collaboration, et les informations les concernant ont été collectés à travers des tiers.

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Chapitre III : Résultats et Discussion

III.3.3.2 Industrie laitière dans la wilaya de Biskra

A Biskra, le secteur de l'industrie laitière est marqué par la présence de deux unités de production et de transformation du lait et ses dérivées, à savoir : AMIRA LAIT (Ourlel) et ESSAL’HINE (commune de Biskra), leurs potentialités et leurs produits sont illustrés dans le tableau 22.

Tableau 22: Caractéristiques productives des deux laiteries de Biskra

Unité I Unité II Nomination AMIRA LAIT ESSAL’HINE Capacité (Kg/j) 40000 40000 Produits Lait (l/j) 20000 18000 Yaourt  X L’ben X 

 AMIRA LAIT a été crée en 2006, sa capacité est de 40000 l/j, mais elle fonctionne à peine à la moitié de sa capacité! Elle utilise à la fois une main-d'œuvre locale et hors de la région. Elle produit:

- Du lait de vache qui est produit récemment (depuis seulement 4 ou 5 mois), et du lait reconstitué avec un taux d’intégration de 46%, mais qui ne couvre pas toute la production (20000 litres). Dans les deux cas le lait est pasteurisé et commercialisé en sacs de 1 litre.

- Du yoghourt, commercialisé en pots et en sacs de 1 litre.

L'unité est approvisionnée en lait frais par un collecteur de la localité de Doucen ainsi que par un éleveur de la localité de Chaïba qui, en plus du lait produit dans sa ferme, il collecte le lait produit par ses voisins.

Les produits de AMIRA LAIT sont commercialisés dans la wilaya de Biskra et la wilaya d’El Oued.

Le premier souci de l’unité est de rester en vie le plus longtemps possible, en deuxième lieu, l’amélioration de la productivité et la diversification des produits élaborés, à l'image du fromage type camembert par exemple.

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Chapitre III : Résultats et Discussion

Photos 13 et 14: Produits élaborés par AMIRA LAIT : Lait reconstitué (à gauche), yoghourt aromatisé (à droite) (Sahraoui, 2012)

 Laiterie ESSAL’HINE ; crée au mois d’octobre 2004, elle a fonctionné jusqu’en juin 2007, puis à cause de l’augmentation du prix de la poudre du lait sur le marché international, conjuguée à une politique peu incitative de la part de l’Etat, la production a dû être arrêtée pour être reprise en novembre 2011 et ce après révision de la politique des prix. Le potentiel productif de l’unité est de 40000 l/j, et à l'instar de la première, elle fonctionne seulement à moins de la moitié (18000 litres) de sa capacité ! Elle utilise une main-d'œuvre strictement locale.

L'unité est approvisionnée quotidiennement par 800 à 1000 litres de lait frais par un collecteur privé. Elle commercialise :

- Du lait de vache à hauteur de 400 l/j soit 2,22 % de la production totale, et du lait reconstitué avec intégration de lait de vache qui, cependant ne couvre pas toute la production. Dans les deux cas, le lait est pasteurisé et commercialisé en sacs de 1 litre.

- du petit lait (L’ben), qui lui aussi est pasteurisé, et également commercialisé en sacs de 1 litre.

Les produits sont commercialisés dans la wilaya de Biskra et la wilaya d’El Oued. Par ailleurs le chef de l’unité s’est montré ambitieux et projette de diversifier et élargir la sphère de la production de son unité.

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Chapitre III : Résultats et Discussion

Photo 15 : Lait pasteurisé fait par la laiterie ESSAL’HINE (Sahraoui, 2012)

Dans les deux laiteries sus-citées, le lait de vache est soit commercialisé aux détaillants à un prix de 33 et 35 DA respectivement pour arriver au consommateur à 40 à 45 DA, soit intégré au lait reconstitué et vendu aux détaillants au prix fixé par l’Etat à 22,35 DA. L’unité de transformation touche pour chaque lait frais une aide étatique de 2 DA.

94

Chapitre III : Résultats et Discussion

Circuit court Circuit moyen Circuit long

P ro ducteur Producteur Producteur

s n i s i o

v Collecteur x u a

s e t

n e v

, s n o d

, Détaillants n Transformateur o i t a

m m o s n o c

- o t

u Détaillants A

Consommateur Consommateur Consommateur

Figure 31 : Organisation des maillons des différents circuits de la filière lait à Biskra

95

Chapitre III : Résultats et Discussion

III.4 Atouts, contraintes et perspectives de la filière lait à Biskra

La filière lait dans la région d’étude relève un certain nombre d’avantages mais aussi d’insuffisances surmontables et qui se résument principalement dans :

III.4.1 Atouts de la filière lait:

 L’agriculture à Biskra jouit de nombreux avantages qui font aujourd’hui son développement, entre autres les oasis, qui en plus de leur richesse en eaux, offriraient un microclimat favorable à l’élevage bovin dans un environnement hostile ;  Avec plus de 775797 habitants, la wilaya de Biskra constitue un marché potentiel pour les produits laitiers aussi bien en quantité qu’en variété;  L'introduction du bovin laitier par l'importation de vache laitière moderne ;  Soutien de l'Etat par la subvention à:  La production et au stockage de fourrage;  L'acquisition de matériel et d'équipement d'élevage, de stockage et de transformation;  L'insémination artificielle;  Les primes accordées à la production, la collecte et à la transformation;

 La disponibilité des institutions technico-économiques mises au profit de l'élevage à vocation lait (DSA, inspection vétérinaire, banques,…).  La quasi-totalité des éleveurs ont d'autres activités agricoles et parfois hors- agricoles. La pluriactivité est considérée comme un facteur de sécurité pour le système de production.

III.4.2 Contraintes de la filière lait

 Les spéculations focales sont le palmier dattier et les cultures maraichères au détriment de l’élevage bovin qui reste le plus souvent à caractère familial ;  L'insuffisance de la main-d'œuvre s’oppose notamment à l’extension et la promotion de l’exploitation ;

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Chapitre III : Résultats et Discussion

 L'insuffisance des fourrages verts concurrencés par les cultures maraichères et la cherté des aliments concentrés ;  La mauvaise maîtrise de l’alimentation et de la reproduction.  L’insémination artificielle peu utilisée à cause des résultats obtenus, qui restent en deçà des attentes, entravant ainsi le développement du matériel génétique.  Un taux de collecte faible ;  L’inexistence de contrôle laitier et de suivi des performances des races améliorées ;  La présence sur le marché de produits à base de poudre de lait importée subventionnée ;  La subvention de l'Etat à la filière s’avère insuffisante ;  La recherche appliquée, notamment en élevage laitier reste encore très timide alors que les résultats disponibles ne sont pas largement diffusés ;  Un faible degré de technicité des éleveurs dû notamment à leur niveau d'instruction limité ;  Taille des troupeaux laitiers reste toujours faible par rapport aux objectifs de la filière lait ;

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Chapitre III : Résultats et Discussion

III.4.3 Perspectives d'avenir

Le lait et ses dérivés jouent un rôle très important dans la vie quotidienne et l'économie locale aux Ziban. Dans ce contexte, la filière lait demeure un volet très important à développer pour répondre à la demande croissante en ces produits vitaux.

Il est donc nécessaire d’envisager une meilleure politique pour que la wilaya de Biskra arrive au moins à satisfaire les besoins élevés en produits laitiers d’une population en perpétuelle croissance. Et afin que les innovations soient efficaces, La nouvelle politique doit avoir un impact sur tous les maillons de la filière, à savoir: la production, la collecte et la transformation.

Pour optimiser le développement de la filière lait, le centre de décision doit tenir compte de la spécificité de la région et ne pas transposer des modèles appliqués ailleurs basés sur l’intensification de l’élevage qui pourraient aller à l’encontre de la vocation phœnicicole de la région. Nos propositions se veulent à travers une approche durable et respectueuse de l’environnement dans la perspective d’un développement durable.

 Maillon 01: La production.

Pour une augmentation de la production laitière dans la wilaya de Biskra, il est primordial de disposer d’un système administratif souple qui s’adapte aux différents systèmes d’élevage existants, Autrement dit, un système se voulant judicieux, doit encourager davantage les élevages bovins de taille moyenne (une dizaine de têtes) afin d’apaiser les charges économiques de l’exploitation, en effet, les grands élevages sortent du caractère familial des exploitations et nécessitent ainsi beaucoup de main-d’œuvre qui est de plus en plus chère et rare. Les moyens élevages ont aussi l’avantage de pouvoir s’intégrer facilement dans le système phœnicicole qui fait la réputation de la wilaya, et d’être peu exigeant en intrants et notamment en cultures fourragères fort consommatrices d’eau. Les cultures fourragères pour de petits troupeaux exigent peu de surfaces et peuvent donc être menées en association avec les palmiers et bénéficier du micro climat qu’ils offrent. Alors que les légumineuses qui y sont cultivés pour réduire la consommation des concentrés de soja chers, enrichissent par la même le sol en azote au profit du dattier.

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Chapitre III : Résultats et Discussion

Pour plus de sécurité et de souplesse, cette politique doit encourager d’autres sources de production laitière telle que l’élevage caprin.

A cela s’ajoute la nécessité de revoir la politique générale du soutien à la production laitière en jouant sur les différents leviers possibles tout au long de la filière, les éventuelles mesures qui devraient être menées par les autorités dans le but de résoudre la problématique d’une faible production laitière associée à une consommation galopante, peuvent être résumées dans les points suivants:

 Limiter les importations des aliments concentrés chers et encourager les cultures fourragères, Le fourrage étant reconnu comme un vecteur essentiel du développement de la production laitière ;  Subvention des animaux importés tout en travaillant sur des programmes génétiques pour limiter la dépendance vis-à-vis des pays exportateurs ;  Accompagnement des éleveurs lors du processus de production, où le professionnalisme est exigé en raison de la complexité de l’activité ;  Formation et mise en place d’un service de suivi zootechnique local composé de personnel spécialisé chargé de la vulgarisation des techniques d’élevage, tout en mettant à leurs dispositions les moyens matériels adéquats afin d’assurer un contact permanent avec les éleveurs en mettant l’accent notamment sur les exploitations qui affichent une tendance à la spécialisation dans l’élevage bovin laitier ;  L'élévation des primes à la production au dépends des produits à base de poudre de lait.

L’étape suivante concerne l'éleveur, qui doit prendre en considération les axes suivants:

Axe 01: La conduite alimentaire.

1. Une bonne maîtrise de l'alimentation du point de vue qualitatif et quantitatif ; 2. Installation de périmètres fourragers destinés à l'élevage laitier ; 3. Préparation d’aliments concentrés à base des sous produits de la région (rebuts de dattes), de préférence par l'éleveur lui-même, à moindre coût par rapport à celui du commerce et de valeur nutritive adaptée aux besoins.

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Chapitre III : Résultats et Discussion

Axe 02: La conduite de la reproduction.

1. Amélioration des techniques de la conduite de la reproduction ; 2. La pratique de l'IA ; 3. Acquisition de matériel génétique qui répond à des objectifs de production considérable dans des conditions climatiques difficiles ; 4. Promouvoir le BLA.

Axe 03: Aspect sanitaire.

1. La construction d’étables modernes respectant les conditions hygiéniques ; 2. La pratique des vaccinations contre les maladies infectieuses ; 3. L'approvisionnement en produits vétérinaires et le matériel nécessaire pour tous les traitements vétérinaires ; 4. Faire appel aux services vétérinaires de la DSA et aux vétérinaires de proximité.

Axe 04: Les conditions de la production.

1. L'utilisation de la traite mécanique ; 2. Employer une main-d'œuvre spécialisée et compétente ; 3. La mise à la disposition des éleveurs, des différentes fiches nécessaires pour un bon suivi de l’élevage ; 4. Mise en place d’un fichier de VL.

 Maillon 02: La collecte de lait.

1. Augmenter le nombre de collecteurs ; 2. Ouverture des voies et des routes goudronnées pour faciliter le déplacement des véhicules de collecte ; 3. Assurer le matériel nécessaire et suffisant pour la collecte du lait à court terme ; 4. Et à moyen et à long terme, création de centres de collecte ; 5. Prendre en compte les conditions difficiles de la région en augmentant les primes à la collecte. 100

Chapitre III : Résultats et Discussion

 Maillon 03: La transformation.

1. Etablir des contrats avec d'autres éleveurs (pour collecter une grande quantité de lait destinée à la laiterie), même hors de la région telles que les wilayates de M’sila et Batna; 2. Installation de laboratoires propres aux laiteries pour les analyses microbiologiques ; 3. L'extension de l'unité de transformation et l'intégration de nouveaux produits (crème dessert, fromage, yaourt en bouteille et en pot…) ; 4. Elimination progressive de la poudre de lait pour éviter la dépendance vis-à- vis de l'extérieur.

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Chapitre III : Résultats et Discussion

III.5 Conclusion

À l’issue de notre étude, réalisée dans la région des Ziban, ayant trait à la situation et la dimension de développement de la filière lait, nous pouvons déduire que :

1. En réponse à la première hypothèse de travail, l’élevage bovin est mené dans un contexte difficile, notamment en ce qui concerne les conditions agro-météorologiques qui limitent son développement et font qu’il soit conduit en petits troupeaux lui procurant ainsi un caractère familial. Il s’agit d’élevages destinés notamment à l’autoconsommation et dont seulement le surplus de la production est commercialisé, le plus souvent au marchand de proximité, ce qui n’est pas sans effets sur l’industrie laitière. Cependant, on assiste dans les dernières années à l’apparition de quelques élevages bovins laitiers intensifs par excellence. Mais par ailleurs, on assiste également à la conversion de certains élevages laitiers vers la production de viande. Mais de façon générale, la filière lait connait un paradoxe dans la mesure où les effectifs bovins sont passés de 4278 têtes en 2003 à 3637 têtes en 2011 malgré:  les mesures incitatives prises par l’Etat qui s’avèrent ainsi donc insuffisantes dans une région où l’élevage bovin se trouve concurrencé par d’autres spéculations telles que les cultures maraichères ;  Le développement du secteur agro-industriel qui est doté de deux laiteries privées de création récente dénotant de l’efficacité des mesures étatiques entreprises afin de développer ce maillon ô combien important de la filière. C’est un maillon qui serait capable de dresser des boucles de rétroaction pouvant avoir des effets bénéfiques sur les autres maillons de la filière (production et collecte) dans un avenir proche. 2. Conformément à la deuxième hypothèse émise, l’industrie laitière joue un rôle limité dans la filière lait à Biskra puisque seule une petite quantité de lait produite (2 à 2500 litres/jour) est collectée pour être conditionnée, transformée et écoulée suivant un circuit organisé. Le reste, représenté par les circuits court et moyen, est le plus fréquent et fait l’objet du commerce informel qui échappe à tout contrôle.

Malgré l’évolution de la filière lait ces dernières années, il en demeure certaines contraintes liées notamment à :

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Chapitre III : Résultats et Discussion

 L’application d’une politique de développement généralisée sans tenir compte des spécificités de la région de Biskra ;

 L’alimentation, problème névralgique de tout temps pour l’élevage (non maitrise et insuffisance des fourrages verts outre la cherté d’aliment concentré) ;

 La non maîtrise de la reproduction ;  L’indisponibilité de la main-d’œuvre spécialisée dans le domaine de l’élevage intensif et de surcroit de système inédit ;

 La production laitière reste toujours faible par rapport aux objectifs de la filière lait ;

 L’utilisation de la poudre de lait importée.

Afin de surmonter ces obstacles et pour des raisons de durabilité; Il faudrait opter pour le développement d’exploitations à taille moyenne, tout en encourageant les petits éleveurs ; Et la diversification des différentes cultures fourragères par l’installation de cultures à hauts rendements et haute valeur alimentaire.

La production laitière écoulée dans la région est substantielle mais elle ne peut être totalement captée par les collecteurs et injectée dans l’industrie laitière, car cette région est dominée par l’élevage de type familial, dont la production laitière est plutôt destinée à l’autoconsommation.

En outre, il existe un nombre non négligeable d’éleveurs non agréés.

Pour que toute la quantité de lait produite dans la région soit entre les mains des collecteurs il faudrait :

 Que les éleveurs s’organisent dans le cadre associatif;  Interpeller le professionnalisme ;  Que l’Etat Intervienne par des mesures incitatives.

En somme, et dans la perspective d’enclencher un développement durable de la filière et pour que les innovations entreprises trouvent échos, toute action de développement doit impliquer les compétences et le savoir faire local où le rôle de la 103

Chapitre III : Résultats et Discussion vulgarisation est indéniable. Aussi, les objectifs dressés pour le développement de la filière doivent être compatibles avec les potentialités de l’environnement naturel de la région.

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112

ANNEXES

Annexes

ANNEXES

ANNEXE 1. Questionnaire pour l’éleveur:

Date : / / numéro du questionnaire :……….. Région………

Exploitant:

Nom (facultatif): Age :…………

Type d'exploitation: propriétaire familiale locataire usufruitier

Niveau d'études: analphabète primaire moyen secondaire professionnel universitaire

Avez-vous une activité rémunérée, autre que celle-ci ? Oui non …………………………………

Unité familiale :

Nombre d’individus …

Hommes… Enfants:…… Femmes : …..

Activités socio professionnelles :

 Contrat lait avec une laiterie : Oui Laquelle : Non  Adhérent à une coopérative Oui Laquelle : Non  Adhérent à une chambre d’agriculture Oui Non  Assuré CNMA : Oui Non  Affilié à une banque : Oui Laquelle : Non  Membre d’une association professionnelle Oui Laquelle : Non  Adhérent à l’UNPA : Oui Non

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Annexes

Main d'œuvre: familiale……... Salariale :……… Saisonnière :…… permanents:…………

Production végétale:

Superficie totale de la propriété?......

Surface (parcelle) ha Destination

(F, V, ou A) palmeraie … …...

Blé … ……

Blé tendre … ……

Orge … ……

Orge en vert … …...

Avoine … …… luzerne … ……

Arboriculture … ……

Maraîchage … ……

Equipement :……………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………....

Existe-t-il des points d’eau, puits, zone humide ? Oui non

Pratiquez-vous l’irrigation? Si oui Gravitaire aspersion goûte à goûte /non

113

Annexes

Base animale

Espèce bovine

Velles Veaux Génisses Taurillons VL Taureaux Total BLM BLA Age moyen

Bâtiment

Dimensions Type de stabulation Mode de construction Etat (m2) Libre Entravée Dur Précaire Excellent Moyen Médiocre

Espèce ovine :

Type d’animal Agneau et Agnelle Antenais et Antenaise Brebis Béliers

Nombre

Espèce caprine :

Type d’animal chevreau chevrette Chèvre Bouc

Nombre

Petits élevages : quelles espèces ?...……………………………………………………………

Alimentation :

Utilisez-vous du concentré dans l’alimentation des vaches ? Oui: Non :

Utilisez-vous des sous produits dans l’alimentation de vos animaux ? Oui: Non :

114

Annexes

Lesquels ?

Achetez-vous d'aliments du bétail ? Oui : Non :

Quelle est la quantité achetée cet été ?

Paille: son: orge: foin: composé: pain:

Période de pâturage : …………..

Période à l’étable : …………..

Sep Oct. Nov. Dec. Jan Fev. Mar. Avr. Mai Jui Juil août jeunes

Génisses

Vaches

Pratiquez-vous l’allotement des animaux ? Oui Non

Préparez vous une période d’engraissement avant la vente ? Avec quoi? Comment ?

……………………………………………………………………………………………… Fréquence d’abreuvement ?

Problèmes d’alimentation du cheptel :

 Rareté ou éloignement excessif des pâturages  Coûts élevés des fourrages ou des aliments concentrés  Difficultés d’approvisionnement, de stockage…etc.  Manque de nourriture à certaines périodes de l’année 115

Annexes

Précisez………………………………………………….

Autre, précisez………………………………………………………

Reproduction:

Quel est le mode de reproduction que vous utilisez ? MN IA

Quelles techniques pour la détection des chaleurs ?

Nombre moyen de service par gestation ?

Age 1e MB Saison de MB IVV Sevrage

Schéma de renouvellement du troupeau :

A quel âge vendez-vous les veaux ? ……………………

A quel âge vendez-vous les génisses ? …………………

Nombre de génisses conservées : …………

Vendez-vous les vaches si vous avez des difficultés financières ? Oui Non

Hygiène et santé:

Etat de l’étable……………………………….

Etat des animaux…………………………….

Maladies courantes rencontrées ? ………...………………………………………………

Traitement vétérinaire Oui Non ………………………………………………………………………………………………..

Production laitière :

116

Annexes

-Précisez votre production laitière :

 Production moyenne par jour : ……..  Rendement moyen par vache traite : ………  Rendement moyen par vache présente : ………  Production moyenne par vache par jour :  Printemps : ……..  Eté : …………….  Automne : ………  Hiver : ………….

-Qui s’occupe de la traite ? ………………

-Fréquence générale de traite : ……………

-Quelle est la durée moyenne de la lactation ? ……………..

-Quelle est la durée moyenne du tarissement ? ……………

-Comment pratiquer vous des soins hygiéniques de la mamelle avant la traite ? ……......

-La traite est elle mécanisée ? Oui Non

-Orientation de la production laitière :

*Destination du lait cru:

-Vente à une laiterie? Laquelle ? Quantité/jour : Prix du litre :

-Vente aux privés : Quantité/jour : Prix du litre :

-Lait autoconsommé : Quantité/jour : Part du ménage : Part des veaux :

*Pratique-t-on la transformation du lait cru à la ferme ? Oui Non

Si oui : En quels produits ? Vous en vendez-vous ?

*Comment le lait cru de votre exploitation est-il collecté pour la laiterie ?

117

Annexes

Collecte par la laiterie ? Collecteur privé ? Eleveur lui-même ?

Fréquence de la collecte :

-Quelle est la durée d’exploitation d’une vache ? ……….ans

 Correspondant à l’âge de ………..

-Sur quoi vous basez-vous pour réformer une vache ? Age Production réduite

Commercialisation :

-Date de début de production laitière < 5 ans 5 à 10 ans >10 ans

-Le ramasseur du lait refuse t-il de prendre le lait parfois ? ……… pourquoi ?

-Connaissez-vous de réels problèmes pour la vente de votre production ? ………

- A quelle période ?......

Perspectives et indicateurs de durabilité:

1-Perspectives :

Pourquoi avez-vous un atelier lait ? ……………………………..

Des modifications sont-elles envisagées pour le système de production ? Oui Non Lesquelles? ……………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………

Pourquoi?…………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………

Pensez-vous réaliser des investissements spécifiques ? (achat d’animaux,…….) : ……………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………

118

Annexes

Quels sont les freins principaux limitant le développement de l’atelier lait ? ……………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………

Présence de vulgarisation et d’aide de l’Etat ? Oui non

Ressentez-vous le besoin d’une aide de l’Etat dans le domaine de l’élevage bovin ? Oui non

Quelles sont les types d’aides ou d’actions que vous jugez les plus nécessaires ?

 Accès au crédit pour développer l’élevage  Assistance technique pour améliorer la conduite  Amélioration de la race (sélection)  Autres………………………………………………………………………………

-Avez-vous participé à des stages ou formations spécialisées ? Oui Non

Pérennité prévue de l’exploitation :

 Existence quasi certaine de l’exploitation dans 10 ans o Existence probable o Existence souhaitée si possible  Disparition probable de l’exploitation dans 10 ans  Dans quelle spéculation souhaitez-vous vous engagez si vous abandonnez la production laitière ?

ANNEXE 2 : Questionnaire pour les collecteurs

Les collecteurs :

 Nom et prénom :  Localisation :  Le secteur : public privé  Nombre d'exploitations concernées :  Nombre de femelles touchées :  Bénéficiaire dans le cadre FNRDA? Oui non  Montant accordée (en DA) :  Les moyens de collecte : 119

Annexes

 Capacité de collecte par jour :  Volume collecté par jour :  Prix de collecte d'un litre de lait (en DA):  Les problèmes :  Les perspectives :

ANNEXE 3 : Questionnaire pour les laiteries

I- Caractéristiques personnelles de l'unité de transformation :

1/ Nomination de l'unité: …………………………………..….

2/ Date de début de fonctionnement : ………………..

3/ Label : ………………………..….

4/ Main d'œuvre spécialisés :

- Chef d'unité : …………………………..………..

- Ouvriers : ……………………………………

5/ Origine de la main d'œuvre : De la région Hors de la région

6/ Procédez-vous au recyclage de votre personnel ? Oui Non

Si oui : Comment? ……………………………………………………………………..

II- Caractéristiques économiques de l'unité :

1/ Capacité de l'unité de transformation : ……………………..kg/j .

2/ Equipement : ………………………………………………………………..

3/ La collecte du lait :

- Quantité du lait collecté : ……………………..l/j.

120

Annexes

- Qui assure la collecte : ……………………

- Par quel moyen ? …………………………

4/ Technologie de transformation :

4-1/ Contrôle de la transformation :

- Existe-t-il des contrôles du lait ? Oui Non

- A quel niveau se font les contrôles ? …………………………………………

- Relation avec des organismes de la santé ……………………………………

4-2/ Le lait et ses dérivés :

- La part du lait vendu cru : ...………………kg/j.

- La part du lait transformé : ……………….kg/j.

- Quantité pasteurisée :……………………. kg/j.

- Sous quelle forme ? Sachet Bouteille

Type de produits Production industrielle Prix de vente Prix réalisée/ mois usine commercialisé . lait naturel

. lait reconstitué

. lait de chèvre

. Yoghourt

. fromage

. l'ben

121

Annexes

5/ Commercialisation des produits :

- Sur quel (s) marché (s) vous délivrez vos produits ? Local Régional

- Avez-vous dégagé un profit ? Oui Non

6/ Perspectives d'avenir :

- Augmenter la taille de l'unité

- Diversifier les produits

ANNEXE 4 : Caractéristiques détaillées des classes identifiées

Caractérisation par les modalités des classes de la partition Coupure 'a' de l'arbre en 2 classes Classe: CLASSE 1 / 2 (Effectif: 6 - Pourcentage: 17.14)

% de la % de la % de la Modalités modalité modalité classe Valeur Libellés des variables Probabilité Poids caractéristiques dans la dans dans la -Test classe l'échantillon modalité superficie des fourrages 8 - 150 83,33 14,29 100,00 4,13 0,000 5 machine à traire oui 33,33 5,71 100,00 1,96 0,025 2 production par vache traite 12,33 - 17,67 83,33 42,86 33,33 1,75 0,040 15 vente VL au cas de difficultés non 50,00 22,86 37,50 1,19 0,117 8 *Réponse vente laiterie 16,67 2,86 100,00 0,95 0,171 1 manquante* vente laiterie oui 16,67 2,86 100,00 0,95 0,171 1 *Réponse machine à traire 16,67 2,86 100,00 0,95 0,171 1 manquante* production laitière par jour 105,33 - 202,67 16,67 2,86 100,00 0,95 0,171 1 effectif des vaches laitières 12,67 - 25,33 16,67 2,86 100,00 0,95 0,171 1 effectif des vaches laitières 25,33 - 38 16,67 2,86 100,00 0,95 0,171 1 production laitière par jour 202,67 - 300 16,67 2,86 100,00 0,95 0,171 1 type du bovin BLM 16,67 2,86 100,00 0,95 0,171 1 *Réponse vente VL au cas de difficultés 16,67 2,86 100,00 0,95 0,171 1 manquante*

122

Annexes

production par vache traite 7 - 12,33 16,67 25,71 11,11 -0,02 0,493 9 type du bovin BLA 83,33 97,14 14,71 -0,95 0,171 34 production par vache traite 17,67 - 23 0,00 31,43 0,00 -1,39 0,083 11 vente VL au cas de difficultés oui 33,33 74,29 7,69 -1,92 0,027 26 vente laiterie non 66,67 94,29 12,12 -1,96 0,025 33 production laitière par jour 8 - 105,33 66,67 94,29 12,12 -1,96 0,025 33 effectif des vaches laitières 0 - 12,67 66,67 94,29 12,12 -1,96 0,025 33 machine à traire non 50,00 91,43 9,38 -2,74 0,003 32 superficie des fourrages 0 - 8 16,67 85,71 3,33 -4,13 0,000 30

Classe: CLASSE 2 / 2 (Effectif: 29 - Pourcentage: 82.86)

% de la % de la % de la Modalités modalité modalité classe Valeur Libellés des variables Probabilité Poids caractéristiques dans la dans dans la -Test classe l'échantillon modalité superficie des fourrages 0 - 8 100,00 85,71 96,67 4,13 0,000 30 machine à traire non 100,00 91,43 90,63 2,74 0,003 32 effectif des vaches laitières 0 - 12,67 100,00 94,29 87,88 1,96 0,025 33 production laitière par jour 8 - 105,33 100,00 94,29 87,88 1,96 0,025 33 vente laiterie non 100,00 94,29 87,88 1,96 0,025 33 vente VL au cas de difficultés oui 82,76 74,29 92,31 1,92 0,027 26 production par vache traite 17,67 - 23 37,93 31,43 100,00 1,39 0,083 11 type du bovin BLA 100,00 97,14 85,29 0,95 0,171 34 production par vache traite 7 - 12,33 27,59 25,71 88,89 0,02 0,493 9

effectif des vaches laitières 12,67 - 25,33 0,00 2,86 0,00 -0,95 0,171 1 effectif des vaches laitières 25,33 - 38 0,00 2,86 0,00 -0,95 0,171 1

*Réponse machine à traire 0,00 2,86 0,00 -0,95 0,171 1 manquante* *Réponse vente VL au cas de difficultés 0,00 2,86 0,00 -0,95 0,171 1 manquante* *Réponse vente laiterie 0,00 2,86 0,00 -0,95 0,171 1 manquante* production laitière par jour 105,33 - 202,67 0,00 2,86 0,00 -0,95 0,171 1 production laitière par jour 202,67 - 300 0,00 2,86 0,00 -0,95 0,171 1

123

Annexes type du bovin BLM 0,00 2,86 0,00 -0,95 0,171 1 vente laiterie oui 0,00 2,86 0,00 -0,95 0,171 1 vente VL au cas de difficultés non 17,24 22,86 62,50 -1,19 0,117 8 production par vache traite 12,33 - 17,67 34,48 42,86 66,67 -1,75 0,040 15 machine à traire oui 0,00 5,71 0,00 -1,96 0,025 2 superficie des fourrages 8 - 150 0,00 14,29 0,00 -4,13 0,000 5

124

Résumé. La présente étude a pour objectif principal de situer la portée et les limites de la filière lait bovin dans la région de Biskra. Pour ce faire, différentes structures technico-administratives et les différents maillons de la filière ont été approchés. Un échantillon de 35 éleveurs a ainsi été enquêté. Cette étude a révélé que le premier maillon est représenté par un cheptel bovin global estimé à 3637 têtes, dont 2360 VL produisant annuellement plus de 11700000 L de lait (15 L/vache/jour). Grâce à la typologie, deux groupes d'éleveurs ont été identifiés. Le premier constitué de 6 éleveurs, incarnant un système d'élevage relativement intensif avec présence de BLM, et dont le lait est destiné notamment à la commercialisation (parfois aux laiteries). Alors que le deuxième, constitué de 29 éleveurs, est à tendance familiale, dont seulement le surplus est vendu sur le marché informel. La collecte est assurée par deux collecteurs avec une capacité moyenne de 1000 L/jour chacun. Cette quantité est livrée aux deux laiteries existantes. Par ailleurs, malgré les potentialités que recèle cette région en matière de productions bovines et leur développement relatif durant ces dernières années, l’élevage bovin laitier demeure confronté à une multitude de contraintes d’ordre environnemental, socio-économique et technique qui entravent son épanouissement. En outre, l’étude a également enregistré une faiblesse au niveau de la collecte, qui laisse échapper une bonne partie du lait produit vers le marché informel. Cependant, l’industrie laitière reste le maillon le plus développé en bénéficiant du soutien de l’état ; atout qui permettrait certainement d’entrainer au devant l’amont de la filière.

Mots clés: Biskra, filière lait, système d’élevage, BLM.

ﻣﻠﺨﺺ : ﺗﺮﺑﯿﺔ اﻷﺑﻘﺎر ﻓﻲ اﻟﻤﻨﺎطﻖ اﻟﺼﺤﺮاوﯾﺔ: ﺣﻘﯿﻘﺔ أم ﺧﯿﺎل؟ دراﺳﺔ ﺣﺎﻟﺔ ﺑﺴﻜﺮة.

ھﺬه اﻟﺪراﺳﺔ ﺗﮭﺪف ﺑﺸﻜﻞ رﺋﯿﺴﻲ إﻟﻰ ﺗﺤﺪﯾﺪ ﻣﺪى و ﻣﺸﺎﻛﻞ ﻗﻄﺎع ﺣﻠﯿﺐ اﻷﺑﻘﺎر ﻓﻲ ﻣﻨﻄﻘﺔ ﺑﺴﻜﺮة. ﻟﮭﺬا، ﻗﺮرﻧﺎ أن ﻧﻘﺘﺮب ﻣﻦ ﻣﺨﺘﻠﻒ اﻟﮭﯿﺎﻛﻞ اﻟﺘﻘﻨﯿﺔ و اﻹدارﯾﺔ ﻧﺎھﯿﻚ ﻋﻦ ﻣﺨﺘﻠﻒ ﺣﻠﻘﺎت اﻟﻘﻄﺎع. و ﻓﻲ ھﺬا اﻟﺴﯿﺎق ﻗﻤﻨﺎ ﺑﺘﺸﻜﯿﻞ ﻋﯿﻨﺔ ﻣﻦ 35 ﻣﺮﺑﻲ أﺑﻘﺎر. ھﺬه اﻟﺪراﺳﺔ ﺑﯿﻨﺖ أن اﻟﺤﻠﻘﺔ اﻷوﻟﻰ ﺗﺘﻤﺜﻞ ﻓﻲ ﻗﻄﯿﻊ إﺟﻤﺎﻟﻲ ﯾﻘﺪر ﺑـ 3637 رأس ﻣﻨﮭﺎ 2360 ﺑﻘﺮة ﺗﻨﺘﺞ ﺳﻨﻮﯾﺎ أﻛﺜﺮ ﻣﻦ 11700000 ﻟﺘﺮ ﻣﻦ اﻟﺤﻠﯿﺐ ( ﺑﻤﻌﺪل 15 ﻟﺘﺮ/ﺑﻘﺮة/ﯾﻮم). ﺑﻌﺪ ذﻟﻚ و ﺑﻔﻀﻞ اﻟﺪراﺳﺔ اﻟﺘﺼﻨﯿﻔﯿﺔ، ﺗﻢ ﺗﻤﯿﯿﺰ ﻣﺠﻤﻮﻋﺘﯿﻦ، اﻷوﻟﻰ ﻣﻜﻮﻧﺔ ﻣﻦ 6 ﻣﺮﺑﯿﻦ. و ﺗﺨﺘﺺ ﻓﻲ اﻟﺘﺮﺑﯿﺔ اﻟﻤﻜﺜﻔﺔ ﻟﻸﺑﻘﺎر اﻟﻤﺤﻠﯿﺔ ﻣﻨﮭﺎ و اﻟﻤﺴﺘﻮردة. إﻧﺘﺎج اﻟﺤﻠﯿﺐ ﻋﻨﺪ ھﺬه اﻟﻤﺠﻤﻮﻋﺔ ﻣﻮﺟﮫ ﺑﺎﻟﺪرﺟﺔ اﻷوﻟﻰ ﻟﻠﺒﯿﻊ اﻟﺬي ﻗﺪ ﯾﻜﻮن ﻓﻲ ﺑﻌﺾ اﻟﺤﺎﻻت ﻟﻤﻠﺒﻨﺎت اﻟﻤﻨﻄﻘﺔ. أﻣﺎ اﻟﻤﺠﻤﻮﻋﺔ اﻟﺜﺎﻧﯿﺔ ﺣﯿﺚ إﻧﺘﺎج اﻟﺤﻠﯿﺐ ﯾﺘﺨﺬ طﺎﺑﻊ ﻋﺎﺋﻠﻲ ﻓﻤﻜﻮﻧﺔ ﻣﻦ 29 ﻣﺮﺑﻲ و ﺗﺸﻜﻞ ﺑﺬﻟﻚ اﻷﻏﻠﺒﯿﺔ. ﻋﻨﺪ ھﺬه اﻟﻤﺠﻤﻮﻋﺔ، ﯾﻮﺟﮫ اﻟﻔﺎﺋﺾ ﻣﻦ اﻹﻧﺘﺎج ﻓﻘﻂ ﻧﺤﻮ اﻟﺴﻮق اﻟﻤﻮازﯾﺔ اﻟﺨﺎرﺟﺔ ﻋﻦ اﻟﺮﻗﺎﺑﺔ. ﻓﻲ ﻣﻨﻄﻘﺔ ﺑﺴﻜﺮة، ﯾﻮﺟﺪ ﻣﺠﻤﻌﺎن ﻟﻠﺤﻠﯿﺐ ﺑﻄﺎﻗﺔ ﺗﺠﻤﯿﻊ ﻣﻘﺪرة ﺑـ 1000 ل/اﻟﯿﻮم ﻟﻜﻞ واﺣﺪ. ھﺬه اﻟﻜﻤﯿﺔ ﺗﻮزع ﻋﻠﻰ ﻣﻠﺒﻨﺘﻲ اﻟﻤﻨﻄﻘﺔ. ﻟﻜﻦ رﻏﻢ اﻹﻣﻜﺎﻧﺎت اﻟﺘﻲ ﺗﺘﺤﻠﻰ ﺑﮭﺎ اﻟﻤﻨﻄﻘﺔ و رﻏﻢ اﻟﺘﻄﻮر اﻟﻨﺴﺒﻲ ﻟﮭﺬا اﻟﻘﻄﺎع ﻓﻲ اﻟﺴﻨﻮات اﻷﺧﯿﺮة، إﻻ أن ﺗﺮﺑﯿﺔ اﻷﺑﻘﺎر ﻻزاﻟﺖ ﺗﻌﺎﻧﻲ ﻣﻦ ﻋﻮاﺋﻖ ﻋﺪﯾﺪة : ﻣﻨﺎﺧﯿﺔ، ﺳﻮﺳﯿﻮ اﻗﺘﺼﺎدﯾﺔ و ﺗﻘﻨﯿﺔ. زﯾﺎدة ﻋﻠﻰ ھﺬا، ﻓﺈن اﻟﺪراﺳﺔ ﺑﯿﻨﺖ ﺿﻌﻔﺎ ﻋﻠﻰ ﻣﺴﺘﻮى ﺣﻠﻘﺔ اﻟﺘﺠﻤﯿﻊ ﺣﯿﺚ ﻧﻼﺣﻆ ﺗﺴﺮب ﻛﻤﯿﺎت ﻛﺒﯿﺮة ﻧﺤﻮ اﻟﺴﻮق اﻟﻤﻮازﯾﺔ. ﻓﻲ ﺣﯿﻦ ﺗﺒﻘﻰ ﺣﻠﻘﺔ اﻟﺼﻨﺎﻋﺔ اﻷﻛﺜﺮ ﻓﻌﺎﻟﯿﺔ و ذﻟﻚ ﻻﺳﺘﻔﺎدﺗﮭﺎ ﻣﻦ دﻋﻢ اﻟﺴﻠﻄﺎت أﻣﻼ أن ﺗﺆﺛﺮ إﯾﺠﺎﺑﯿﺎ ﻋﻠﻰ ﺗﺮﺑﯿﺔ اﻷﺑﻘﺎر.

اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﻤﻔﺎﺗﯿﺢ: ﺑﺴﻜﺮة، ﻗﻄﺎع اﻟﺤﻠﯿﺐ، ﻧﻈﺎم اﻟﺘﺮﺑﯿﺔ، اﻷﺑﻘﺎر اﻟﻤﺴﺘﻮردة.

Abstract. Dairy cattle in Saharan regions: reality or illusion? Case of Biskra region

The aim of this study is to determine the scope and limitations of the milk sector in the Biskra area. To achieve this, different technical and administrative bodies as well as different links of the sector have been approached. Then, a sample of 35 breeders has been set up. The study has shown that the first link is comprised of 3637 heads of cattle, including 2360 cows producing annually more than 11,700,000 litres of milk (15 litres/cow/day). Thanks to the typology, two classes of breeders have been identified, the first one represented by 6 breeders who practise a relatively intensive cattle farming, with presence of MDC (modern dairy cattle), and whose production is partly destined to the retail (sometimes to industry), and the second one which represents the majority (29 breeders) and is often a family-run business, and whereby only excess production is sold on the informal market. Milk collection is ensured by two collectors with an average capacity of 1000 litres/day each. This quantity is delivered to the two existing dairies. Moreover, in spite of the potential of this region in terms of cattle production and its relative growth in the last few years, cattle breeding is still subject to many constraints, which are: environmental, socioeconomic and technical that hinder its blossoming. Furthermore, the study has also revealed an issue in the milk collection process which allows a large part of the production to be diverted onto the informal market. However, the milk industry remains the most developed link, benefiting from the state’s support, which may have positive effects upstream of the sector.

Key words: Biskra, Dairy sector, breeding system, MDC