Revue Historique Des Armées, 260 | 2010, « France-Pologne » [En Ligne], Mis En Ligne Le 16 Septembre 2010, Consulté Le 09 Mars 2020
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Revue historique des armées 260 | 2010 France-Pologne Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/rha/6799 ISBN : 978-2-8218-0532-3 ISSN : 1965-0779 Éditeur Service historique de la Défense Édition imprimée Date de publication : 15 septembre 2010 ISSN : 0035-3299 Référence électronique Revue historique des armées, 260 | 2010, « France-Pologne » [En ligne], mis en ligne le 16 septembre 2010, consulté le 09 mars 2020. URL : http://journals.openedition.org/rha/6799 Ce document a été généré automatiquement le 9 mars 2020. © Revue historique des armées 1 SOMMAIRE Dossier Éditorial Frédéric Guelton et Andrzej Nieuwazny La Pologne vue de France : un aperçu historiographique Frédéric Dessberg Une tragédie en deux actes : la carrière manquée de Maximilien Wiklińsky Izabella Zatorska Patriotes ou mercenaires ? Les légions polonaises au service de la France (1797-1807) Andrzej Nieuwazny Louis Faury (1874-1947) : entre gloire et oubli Lech Maliszewski Józef Beck : espion allemand ? Histoire d’une rumeur Mariusz Wolos Comment exister au centre de l’Europe ? Les relations stratégiques franco-polonaises entre 1918 et 1939 Isabelle Davion Variations Rome et le recrutement de mercenaires Joëlle Napoli 1815 : réalité financière de la reconstruction de l’armée Pascal Cyr Le plan des opérations de la campagne d’Italie de 1859 La contribution réelle de Jomini Ami-Jacques Rapin Document De la Champagne à la Volhynie : l’insigne du 43e régiment polonais d’infanterie Andrzej Nieuwazny Revue historique des armées, 260 | 2010 2 Les fonds du Service historique de la Défense Les archives des prisons militaires (XIXe-XXe siècle) Emmanuel Pénicaut Présentation Le statut des anciens combattants et des victimes de répressions en Pologne Jan Stanisław Ciechanowski Lectures Sébastien Albertelli, Les services secrets du général de Gaulle. Le BCRA (1940-1944) Perrin, 2009, 600 pages Dominique Guillemin Frank Attar, Dictionnaire des relations internationales de 1945 à nos jours Seuil, 2009, 1084 pages Alain Marzona Dominique de La Motte, De l’autre côté de l’eau. Indochine 1950-1952 Tallandier, coll. « Archives contemporaines », 2009, 168 pages Ivan Cadeau Jean Delmas, La Seconde Guerre mondiale déroulement et enjeux Hachette, coll. « Toutes les clés », 2008, 317 pages Jean-François Dominé Guillaume Devin (dir.), Faire la paix. La part des institutions internationales Presses de Sciences Po, 2009, 271 pages Anne-Aurore Inquimbert Mechtild Gilzmer, Mémoires de pierre. Les monuments commémoratifs en France après 1944 Autrement, coll. « Mémoires », traduit de l’allemand par Odile Demange, 2009, 270 pages Jean-François Dominé Sébastien Laurent, Politiques de l’ombre. État, renseignement et surveillance en France Fayard, 2009, 700 pages Thomas Vaisset Frédéric Le Moal, La Serbie, du martyre à la victoire (1914-1918) 14-18 éditions, 2008, 253 pages Martin Motte Pierre Milza, L’année terrible. La Commune, mars-juin 1871 Perrin, 2009, 514 pages Olivier Berger Rémi Monaque, Suffren. Un destin inachevé Tallandier, 2009, 494 pages Antoine Boulant Revue historique des armées, 260 | 2010 3 Frédéric Naulet, Wagram (5 et 6 juillet 1809). Le canon tonne sur les bords du Danube Économica, 2009, 381 pages Luc Binet Jean-Pierre Richardot, 100 000 morts oubliés : les 47 jours et 47 nuits de la bataille de France, 10 mai-25 juin 1940 Le Cherche-midi, coll. « Documents », 2009, 472 pages Nicolas Texier Jacques Piatigorsky, Jacques Sapir (dir.), Le Grand Jeu. XIXe siècle, les enjeux géopolitiques de l’Asie centrale Autrement, coll. « Mémoire/Histoire », 2009, 252 pages Anne-Aurore Inquimbert Wolfram Wette, Les crimes de la Wehrmacht Perrin, 2009, 385 pages Bernard Mouraz Revue historique des armées, 260 | 2010 4 Dossier Revue historique des armées, 260 | 2010 5 Éditorial Frédéric Guelton et Andrzej Nieuwazny 1 L’étude des relations – ici essentiellement militaires – qu’entretinrent au fil des siècles Français et Polonais demeure, aujourd’hui encore, et pour de nombreuses raisons, paradoxale et passionnante à la fois. 2 La première de ces raisons, celle qui emporte tout, est d’ordre psychologique. Frédéric Dessberg en fait la clé de voûte de son article consacré à l’historiographie de la Pologne vue de France, lorsqu’il écrit que « cette histoire (…) ne peut être seulement une histoire politique et doit intégrer au moins une dimension culturelle ». La juste appréciation de cette dimension « culturelle » ou « psychologique » représente un véritable défi tant il est vraique, de l’élection d’Henri, duc d’Anjou, au trône de Pologne en 1573 à la déclaration du président Jacques Chirac évoquant en 2003, ces nations, dont la Pologne, qui « avaient perdu une bonne occasion de se taire », les relations franco-polonaises sont marquées du sceau de l’émotion exceptionnelle, voire de la passion. 3 Citons quelques exemples. En 1796, des prisonniers de guerre polonais menés par le général Dabrowski rejoignent les armées du Directoire au nom de la liberté des peuples. Ils servent la cause de la liberté jusqu’à ce que, en 1802, Bonaparte les envoie à Saint- Domingue pour y réprimer la révolte provoquée par le rétablissement de l’esclavage. Un peu plus d’un demi-siècle plus tard, Napoléon III, toujours au nom de la liberté, est prêt à entrer en guerre contre la Russie lors de la répression sanglante de l’insurrection polonaise de janvier 1863. Londres l’en dissuade. La France, diplomatiquement isolée, accueille sur son sol plusieurs milliers de réfugiés polonais auxquels, seule en Europe, elle accorde quelques subsides. C’est le temps du développement de l’École polonaise des Batignolles, crééeà Paris en 1843. Puis vient le temps du rapprochement français avec la Russie autocratique. Il durera jusqu’à la Révolution bolchevique. La question polonaise n’a plus voix au chapitre. Ses défenseurs sont censurés. C’est pourtant au cours de cette période de silence que Maria Sklodowska-Curie reçoit à deux reprises le prix Nobel et devient la première femme professeur à la Sorbonne. Après février 1917, la Pologne occupe à nouveau le devant de la scène politique et militaire française. Mais une nouvelle fois l’émotion l’emporte sur la raison et les deux partenaires jouent en conscience un jeu de dupe qui les amènent, pour la première, à la victoire contre l’Allemagne et, pour la seconde, à la renaissance politique. Mais à quel prix. Pendant Revue historique des armées, 260 | 2010 6 l’entre-deux-guerres, la convention militaire de 1921 occupe une place centrale dans les relations entre les deux armées. C’est le retour de l’alliance de revers qui devient également barrière. Signée après un tour de passe-passe complice entre Piłsudski et Millerand et contre la volonté de Foch, elle augure mal de l’avenir. Et pourtant, c’est grâce à elle qu’un inconnu, le capitaine Bertrand obtient l’autorisation de livrer en 1932au bureau du chiffre polonais les secrets de la machine Enigma achetés à prix d’or par le SR français au traître allemand Hans Thilo Schmidt. Et c’est encore grâce à elle que, sept années plus tard, les Français reçoivent une copie exacte d’Enigma construite par les Polonais. 4 Vient ensuite le drame de septembre 1939, représentatif, à lui seul des petits arrangements et des grandes mesquineries qui l’ont précédé. Après avoir reculé à Munich, la France fait semblant d’avancer en entrant en guerre sans oser la faire. Tous les arguments sont bons pour expliquer que l’armée française ne pouvait pas intervenir davantage qu’elle ne l’avait fait en Sarre. Pourtant Gamelin avait tort. Le manque de courage n’est jamais bonne politique. Il est battu un an plus tard. Et avec lui les quelque 80 000 soldats du général Sikorski qui continuaient à croire en la France… 5 Contrairement à ce qui est généralement présenté dans un éditorial, aucun des thèmes évoqués ci-dessus n’apparaît dans les articles qui composent le dossier France-Pologne. C’est à dessein. Ils montrent seulement les nombreux sujets qui restent à approfondir dans les relations militaires entre les deux pays, sans négliger bien évidemment dans la période suivante le combat commun des Polonais et des Français libres depuis Londres, la résistance polonaise en France pendant la Deuxième Guerre mondiale, puis la période de tension qui naît ensuite et dure presque aussi longtemps que la guerre froide. Période exceptionnelle car seule période de l’histoire au cours de laquelle les deux nations ne sont pas dans le même camp. Vient enfin le temps présent, celui de la normalisation et de la reconstruction européenne, c’est-à-dire pour les Français et les Polonais le retour d’une « amitié séculaire » jamais exempte de tension car, en dépit de tout, profondément vraie. Revue historique des armées, 260 | 2010 7 La Pologne vue de France : un aperçu historiographique Frédéric Dessberg 1 Les commémorations du massacre de Katyn, endeuillées par la mort tragique d’une centaine de Polonais, dont le couple présidentiel, ont rappelé au public le lot des souffrances endurées par la Pologne dans l’histoire. Le 1er septembre 2009, la commémoration du 70e anniversaire de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie rappelait le pénible souvenir de l’asservissement de cette nation alliée et amie, mais aussi de l’embrasement du monde dans la guerre. Ajoutons également que la querelle historico-littéraire française au sujet du roman de Yannick Haenel, Jan Karski, a permis d’attirer l’attention du public sur l’action que le célèbre résistant polonais avait menée afin d’ouvrir les yeux du monde sur l’extermination des Juifs d’Europe. Il n’est pas difficile de constater que la plus grande partie des ouvrages français sur la Pologne porte justement sur la période de la Deuxième Guerre mondiale. La recherche française récente a cependant permis d’approfondir nos connaissances sur l’histoire de la Pologne depuis le XVIe siècle. On se bornera ici à indiquer la bibliographie française, à l’exception de quelques articles scientifiques, afin d’orienter le lecteur vers une documentation facilement accessible.