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www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17565 – 7,50 F - 1,14 EURO MÉTROPOLITAINE -- MARDI 17 JUILLET 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Proche-Orient : Chirac-Jospin : vers un combat sans merci le dialogue ? b Les attaques en règle du président contre la politique du gouvernement mettent fin à l’illusion a Israël d’une cohabitation policée b Elles promettent une campagne présidentielle agressive reprend contact b Sur les affaires, François Hollande réclame la « tolérance zéro » envers le chef de l’Etat

avec Yasser Arafat LA CAMPAGNE présidentielle qu’il mettait fin brutalement au notamment sur la sécurité – pendance du parquet, qu’il avait est déclarée ouverte et elle s’an- style faussement policé de sa coha- absence, selon lui, d’« autorité de pourtant soutenue contre le a nonce violente. ’est ce qu’a signi- bitation avec Lionel Jospin. Le pré- l’Etat »etde« volonté » politique RPR. Le chef de l’Etat a consacré Le responsable fié Jacques Chirac, samedi sident de la République s’est livré –, l’économie, le social et la jus- la moitié de son intervention à l’af- 14 juillet, dans son traditionnel à une mise en pièces méthodique tice, dont il a dénoncé la « confu- faire des voyages payés en espè- entretien télévisé, en même temps de la politique du gouvernement, sion », due, affirme-t-il, à l’indé- ces, dont sa famille, certains de palestinien a reçu T. CUISSET/PAYSAGES ses proches et lui-même ont béné- le fils d’Ariel Sharon ficié entre 1992 et 1995. Il a égale- MONUMENTS ment évoqué, par allusion, le pas- puis, au Caire, sé trotskiste de Lionel Jospin en pourfendant ceux qui, pour des Mystères Shimon Pérès raisons « idéologiques », s’atta- quent « aux structures mêmes de la a société », et qui veulent « casser de Reportage à Hébron, l’Etat ». Ces attaques ont donné lieu à après « une terrifiante une riposte organisée du gouver- 2. Les fantômes nuit de guerre » nement, dont plusieurs ministres de l’Opéra-Garnier ont contesté et tenté de rectifier Tout le Second Empire est là, marbre, les propos du chef de l’Etat. Dans or et velours, dans ce monument du a un entretien au Monde, François Entretien Hollande, premier secrétaire du « contentement de soi ». Beaucoup de PS, déclare : « Le président de la fantômes aussi : celui de Gaston avec l’un des chefs République a évoqué, à juste titre, Leroux, ceux des ballerines de l’« allée de l’Intifada, en matière de lutte contre l’insécu- des soupirs » et des célébrités qui y rité, le principe de la tolérance sont venues, Nikita Khrouchtchev, et zéro. Il vaut aussi au plus haut som- Marwan Barghouti b Chirac-Jospin, une cohabitation meurtrière p. 6 b L’affaire des voyages payés en espèces p. 8 met de l’Etat .» même Hitler. Notre guide, Michel b Un entretien avec François Hollande p. 7 b Le sentiment d’insécurité dans les lieux publics p. 9 Braudeau, nous fait visiter l’Opéra de Lire page 2 b Les extraits de l’intervention du président p. 6, 7 et 8 b L’éditorial et la chronique de Pierre Georges p. 12 et 34 f www.lemonde.fr/chiracaffaires Charles Garnier . p. 11 Convoitises Sur le périphérique de Bruxelles, à 70, une fois, à 80, une fois... BRUXELLES tronçons routiers particulièrement dangereux. prompts à déceler des signes de laxisme en sur « Le Figaro » de notre correspondant M. Stevaert, habitué des coups d’éclat, aurait Wallonie et à Bruxelles. Preuve supplémentaire Les Belges pourraient, dans un avenir assez donc outrepassé ses compétences. Isabelle de cette faiblesse, aux yeux des Flamands, le fait OFFICIELLEMENT, Le Figaro proche, rouler à des vitesses différentes selon Durant, la ministre fédérale des communica- que les responsables francophones renâclent à a n’est pas à vendre. Des préten- qu’ils se trouvent au nord ou au sud de la frontiè- tions et de la mobilité, s’est toutefois contentée installer sur leur territoire des caméras fixes sem- dants s’activent pourtant autour du re linguistique qui traverse leur pays de part en d’un commentaire diplomatique et prudent. blables à celles qui, l’an dernier, ont permis à la quotidien-phare du groupe Hersant, part. Steve Stevaert, le ministre flamand de la Pour cette écologiste francophone, adepte du Flandre de « coincer » 18 000 automobilistes au AFP afin de placer leurs pions pour le mobilité, a en effet déposé un projet visant à vélo, « toute mesure qui peut limiter le nombre de pied trop lourd. jour J. Ce moment semble appro- fixer à 70 km/h la vitesse maximale sur les routes victimes de la route doit naturellement être étu- Même si, selon un quotidien régional, près de OLYMPISME cher, après le décès de Nadine régionales de Flandre, alors qu’elle est actuelle- diée ». La ministre semblait toutefois s’interro- 80 % de ses concitoyens le désapprouvent, Steve Hersant, troisième épouse du fonda- ment de 90 km/h dans le reste du pays. Ce ger sur la possibilité de contrôler l’application Stevaert ne veut pas renoncer à son projet, espé- teur du groupe, le 20 juin. La direc- responsable du Parti socialiste flamand (SP) d’une décision aussi radicale que le 70 km/h. rant convaincre tous les Belges de son bien- CIO : président, tion du Figaro, qui vient de lancer un aimerait également réduire de 120 à 100 km/h la Il est vrai que la police belge se contente géné- fondé. A moins qu’il ne veuille régionaliser la plan de départs anticipés, a confié vitesse sur le périphérique de Bruxelles. Dans sa ralement de pratiquer des contrôles sur les auto- mobilité, comme d’autres entendent le faire Jacques Rogge un audit à un cabinet de consultants, partie située en territoire néerlandophone, en routes, où ils s’avèrent « plus simples et plus rému- pour les chemins de fer ou la police… Dans les Un Belge de cinquante-neuf ans (photo) et aurait renoncé à introduire le quo- tout cas, puisque ce « ring » qui cerne la capi- nérateurs », selon notre interlocuteur. Pour la années 1980, un président régional flamand a été élu, lundi 16 juillet à Moscou, prési- tidien en Bourse. Serge Dassault, tale, elle-même bilingue, chemine sur les terri- plupart des francophones, écologistes inclus, avait évoqué « la Belgique à deux vitesses », oppo- qui vient de racheter trois hebdoma- toires des deux communautés… M. Stevaert a difficile, en tout cas, d’imaginer que l’on généra- sant, dans ce slogan assassin et injuste, une dent du Comité international olympi- daires du groupe, semble le candidat lancé son plan peu de temps après la publication lisera demain une limitation sur les routes avant, Flandre dynamique et prospère à une Wallonie que (CIO). Il succède à Juan Antonio le mieux placé, mais François de statistiques indiquant que les Belges roulent peut-être, de réduire la vitesse sur les auto- présumée ringarde et inefficace. Cette célèbre Samaranch – en charge du mouvement Pinault, Bernard Arnault et le finan- de plus en plus vite et que le nombre des victi- routes. Certains hommes politiques avaient, au formule est peut-être en train de se traduire, de olympique depuis vingt et un ans –, qui cier belge Albert Frère se tiennent mes de la route est en hausse. Problème : même contraire, évoqué, il y a quelques années, la possi- manière plus concrète et plus vraie, dans la vie en avait fait son dauphin officieux. Ce chi- aussi à l’affût. s’il est de plus en plus décentralisé, le système bilité de porter de 120 à 130 km/h la limitation quotidienne du royaume… fédéral n’accorde aux régions que le droit de sur le réseau autoroutier. Ils s’étaient heurtés au rurgien discret ne devrait pas bouleverser Lire page 15 décréter des limitations de vitesse sur certains veto de leurs homologues flamands, toujours Jean-Pierre Stroobants une institution qu’il connaît bien. p. 21 U2 retourne George Bush fera-t-il entrer aux sources la Russie dans l’OTAN ? UNE DÉCENNIE après la fin de dre l’expression d’Hubert Védrine, la guerre froide et la disparition de le ministre français des affaires l’Union soviétique, George étrangères. W. Bush va-t-il réussir là où son Il faut donc arrêter de penser père a échoué, c’est-à-dire définir dans les termes de la guerre froide un « nouvel ordre internatio- et de croire que la stabilité interna- nal » ? Un ordre dans lequel la tionale continue d’être assurée par FRANÇOIS DELEBECQUE/LE MONDE Russie serait intégrée parce que le des accords Est-Ouest, souvent terrain des conflits d’intérêts se purement américano-soviétiques, AU LONG DES FLEUVES serait déplacé vers l’Asie ? datant d’une trentaine d’années. BONO On est encore loin du compte, et C’est vrai du traité ABM de 1972 un certain nombre de décisions pri- comme des SALT et des Start sur la La France LE CHANTEUR irlandais Bono ses par la nouvelle administration limitation et la réduction des arme- et son groupe, U2, jouent les 17 et républicaine amèneraient plutôt à ments stratégiques. Le traité ABM des estuaires 18 juillet à Paris-Bercy. Leur penser que la voie choisie est celle – qui enfermait les deux grandes nouveau spectacle délaisse les de la confrontation la plus tradi- puissances dans des limites étroi- 1. Delta du Rhône effets spéciaux au profit d’un rock tionnelle. Pourtant le discours a tes pour la construction de systè- lyrique. changé. Pendant son voyage en mes antimissiles – avait pour but Le grand fleuve a perdu de son orgueil. Europe, le président américain n’a de garantir la dissuasion nucléaire, Canalisé par des berges en ciment, Lire pages 24 à 26 pas eu assez de mots aimables c’est-à-dire de maintenir la possibi- domestiqué par les digues de la Ca- pour la Russie et pour Vladimir lité d’une destruction mutuelle des margue, le Rhône, faute de crues, ne f www.lemonde.fr/festivals Poutine. Son entourage, bien que camps par l’apocalypse atomique. peuplé de vétérans du conflit Est- Qui croira sérieusement aujour- charrie plus de sédiments et est Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, Ouest ayant fait leurs classes sous d’hui que la Russie s’apprête à lan- menacé par l’eau de mer. Premier volet 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; Côte d'Ivoi- re, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 250 PTA ; Ford, Reagan ou Bush père, a pré- cer des missiles intercontinentaux de notre série sur les estuaires. p. 10 Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; paré une rhétorique aux ambitions sur les villes américaines, et inver- Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, 3,30 FL ; Portugal résolument novatrices. Dans cette sement, demande un ancien haut International...... 2 Carnet...... 18 CON., 300 PTE ; Réunion, 10 F ; Sénégal, 900 F CFA ; perspective, la Russie ne repré- fonctionnaire du Pentagone qui a Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; Tunisie, 1,4 Din ; USA France...... 6 Abonnements ...... 19 (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. sente plus une menace pour les repris du service auprès de Donald Société...... 9 Aujourd’hui ...... 20 intérêts des Etats-Unis – et, ajou- Rumsfeld, ministre de la défense Régions ...... 10 Météorologie ...... 23 M 0147 - 717 - 7,50 F - 1,14 E te-t-on à Washington, pour ceux de George W. Bush ? Horizons ...... 11 Jeux ...... 23 des Européens, ce qui implique Entreprises...... 13 Culture ...... 24 une redéfinition des relations Daniel Vernet Tableau de bord ...... 14 Guide culturel ...... 26 3:HJKLOH=UU\ZUV:?a@h@l@h@ transatlantiques. Tout au plus est- Communication...... 15 Radio-Télévision ...... 33 elle « un problème », pour repren- Lire la suite page 12 2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001

PROCHE-ORIENT A l’initiative le chef de la diplomatie israélienne, Sharon, exigeant une semaine de de M. Arafat, affirme dans un entre- a fait une nouvelle incursion en terri- du président égyptien, Hosni Mouba- Shimon Pérès. b LA RENCONTRE n’a « calme absolu » comme préalable à tien au Monde que, depuis le « soi- toire autonome palestinien à Hébron, rak, le président de l’Autorité palesti- visiblement pas permis de rappro- toute négociation de paix. disant » cessez-le-feu, annoncé le dans la nuit du dimanche 15 au lundi nienne, Yasser Arafat, s’est entrete- cher les points de vue, M. Pérès, à b MARWAN BARGHOUTI, responsa- 13 juin, cinquante-deux Palestiniens 16 juillet. Cette incursion est la secon- nu, dimanche 15 juillet au Caire, avec l’instar du premier ministre, Ariel ble en Cisjordanie du Fatah, le parti ont été tués. b L’ARMÉE ISRAÉLIENNE de en trois jours. Israéliens et Palestiniens amorcent un improbable dialogue au Caire La rencontre, dimanche 15 juillet dans la capitale égyptienne, entre le ministre des affaires étrangères, Shimon Pérès, et le président Yasser Arafat a débouché sur un constat de divergences. Dans les territoires, les opérations militaires se poursuivent

LE CAIRE dent égyptien, a tenu des propos lités et de l’incitation [à la che armée du Fatah. L’absence de les premiers attentats-suicides. le peuple palestiniens ». Le Caire de notre correspondant apaisants, au point de donner violence] ». C’était pratiquement tout résultat concret n’a toutefois « Nous n’avons aucune intention bravait aussi son opinion publi- La rencontre, à l’initiative de l’impression au chef de la diplo- le même discours que celui du pre- pas empêché M. Pérès de quali- de mener une offensive terrestre, que opposée à la visite de respon- l’Egypte, entre le président de matie égyptienne, Ahmed Maher, mier ministre israélien, qui décla- fier de « fructueuse » sa rencontre d’attaquer Arafat ou de l’expulser. sables israéliens. Un journal nassé- l’Autorité palestinienne, Yasser qu’Israël acceptait d’« élargir le rait à Jérusalem qu’il ne pouvait y avec le chef de l’Autorité palesti- Arafat est, à nos yeux, le leader élu rien d’opposition n’a d’ailleurs Arafat, et le ministre israélien des concept de cessez-le-feu vers avoir de « processus politique » nienne et d’ajouter qu’il repartait des Palestiniens et il les représen- pas hésité à publier, dimanche, affaires étrangères, Shimon davantage de réciprocité ». Ces qu’après « un arrêt total de la vio- avec une lueur d’espoir. te », a-t-il assuré. Il a également un photomontage représentant Pérès, qui a eu lieu dimanche « signes » ayant été jugés « posi- lence, du terrorisme et des incita- La rencontre du Caire a néan- affirmé que la guerre « n’est pas Shimon Pérès en uniforme SS 15 juillet au Caire, n’a pas permis tifs », M. Moubarak a convaincu tions à la violence ». moins servi à rétablir le contact une option ». « De nombreuses sous le titre : « Le boucher nazi de réaliser une percée, les deux M. Arafat de l’utilité d’une ren- Le chef de la diplomatie israé- entre hauts responsables israé- erreurs ont été commises, mais la arrive en Egypte, alors que la bar- parties ayant visiblement campé contre avec le chef de la diploma- lienne a indiqué qu’il avait deman- liens et palestiniens, la dernière plus grande erreur (…) est la bare répression israélienne se pour- sur leurs positions. tie israélienne. dé à Yasser Arafat de faire respec- entrevue entre MM. Arafat et guerre », a-t-il dit, souhaitant un suit contre les Palestiniens. » Yasser Arafat a caché son amer- ter sept jours de calme absolu par Pérès, en juin, à Lisbonne, n’avait retour à « l’initiative politique » et S’expliquant dans une déclara- tume en quittant Le Caire sans PREMIER CONTACT les Palestiniens, avant la mise en pas été l’occasion de discussions à la négociation. tion à la télévision nationale, le s’adresser à la presse. A son arri- Toutefois, au terme d’une heu- œuvre des recommandations de de fond. président Moubarak a affirmé vée en Egypte pour des entretiens re et demie d’entretiens, il est clai- la commission internationale pré- Sa visite au Caire a, par MAIGRE CONSOLATION que « la cause palestinienne est la avec le président Hosni Mouba- rement apparu que M. Pérès avait sidée par l’ancien sénateur améri- ailleurs, permis à M. Pérès de ten- Maigre consolation pour les res- clé de voûte de la stabilité au Pro- rak, le chef de l’Autorité palesti- surtout réitéré au président pales- cain George Mitchell pour un ter de rassurer ses hôtes égyp- ponsables égyptiens, qui avaient che-Orient ». « Parvenir à un ces- nienne semblait pourtant d’hu- tinien la position affichée par le retour progressif au calme, puis à tiens quant aux risques d’explo- parrainé la rencontre malgré l’in- sez-le-feu puis à une paix globale meur combative, dénonçant « les gouvernement israélien d’Ariel la négociation. M. Pérès a égale- sion dans la région. Il a ainsi terdit de la Ligue arabe qui, le dans la région est un grand défi lan- agressions criminelles d’Israël Sharon. « Notre position consiste à ment renouvelé les accusations démenti les informations de la 19 mai, avait recommandé à ses cé à la communauté internationale contre nos villes, nos rues, nos ne pas négocier sous le feu »,a du gouvernement israélien, selon revue Jane’s Foreign Report, selon membres « l’arrêt de tout contact et il faut que nous assumions tous camps et le blocus militaire ». Shi- déclaré M. Pérès, qui a indiqué lesquelles « la plupart des inci- lesquelles Israël s’apprêterait à politique avec Israël, aussi long- nos responsabilités », a-t-il dit. mon Pérès, pour sa part, au ter- avoir demandé au chef de l’Autori- dents sont l’œuvre du “Tanzim” », lancer une vaste opération mili- temps que l’agression et le blocus me d’une rencontre avec le prési- té palestinienne « l’arrêt des hosti- que l’Etat juif tient pour la bran- taire contre les Palestiniens dès se poursuivront contre l’Autorité et Alexandre Buccianti « C’était vraiment la guerre, jamais l’armée israélienne n’avait tiré de cette sorte sur Hébron » HÉBRON carreaux cassés, qui témoignent manifestants réclamant la libération ment la guerre, raconte Nadji, un été la cible des violences des Bassam El Jabari raconte : de notre envoyé spécial des violences de la veille, on distin- de leurs camarades arrêtés à été pris jeune Palestinien, le pire moment colons et que de nombreux véhicu- « Quatre colons sont arrivés en Les autorités israéliennes ont le gue leurs visages penchés vers les en tenaille par des tireurs palesti- depuis le début de l’Intifada. J’ai pas- les ont été endommagés. Jeep, jeudi matin. Ils sont entrés couvre-feu sélectif : sur la grand- ultrareligieux juifs qui se dirigent niens. Des hommes armés ont sauté sé toute la nuit sous mon lit avec ma D’après des témoignages sou- dans mon garage avec leurs armes route menant de la colonie de tranquillement, par petits groupes de véhicules et ont tiré sur les mani- femme. J’avais disposé des gilets vent concordants, de petits grou- et ont crevé les pneus de ma voiture et à pied, en raison du shabbat, festants. Tout le monde s’est couché pare-balles sur les fenêtres. On pes de colons s’en seraient donné à à coups de poignard. Une heure REPORTAGE vers les lieux saints de la vieille vil- à terre, mais Yehezkel Mualem, un entendait les balles siffler autour de cœur joie contre les Palestiniens plus tard, ils sont revenus et ont le, sous administration israélienne. conseiller municipal, a été tué. » chez moi. Jamais Tsahal n’avait durant la journée de jeudi. Avec la arrosé de pétrole le garage avant Après le meurtre Sur la route déserte, les Jeeps de la pareillement tiré sur Hébron. » complicité passive de la police et d’y mettre le feu. » Il montre la piè- de deux colons, Tsahal police et de l’armée ne cessent de COMPLICITÉ DE LA POLICE ce noircie par la fumée avec, au a sorti les mitrailleuses patrouiller. La mort de deux colons en une fond, ce qui reste d’une petite lourdes et les chars Samedi, le calme était revenu sur seule journée – le premier, mortel- Nouvelle incursion lundi : un mort et trois blessés Fiat. Hébron après « une terrifiante nuit lement touché, est décédé samedi Son voisin, SoIeiman Jaber, qui de guerre », comme le décrivent – déclenche une réplique de l’ar- L’armée israélienne a pénétré une nouvelle fois, lundi 16 juillet à vit avec toute sa famille dans une Kyriat Arba au centre d’Hébron certains Palestiniens. Le déclic de mée israélienne : avant minuit, jeu- l’aube, dans une zone sous contrôle palestinien du secteur de solide bâtisse construite sur la col- – où les Juifs vont prier au caveau la violence a eu lieu jeudi, après la di soir, Tsahal inflige une impres- Hébron, ont rapporté des sources palestiniennes. Trois Palestiniens line, n’a pas eu beaucoup plus de des Patriarches, sur la tombe mort d’un entrepreneur israélien, sionnante punition à la partie d’Hé- ont été légèrement blessés et un quatrième, un adolescent âgé de chance. « Des groupes de jeunes d’Abraham –, les colons ont gardé tué par des francs-tireurs palesti- bron sous autorité palestinienne. quatorze ans, a été terrassé par une crise cardiaque, due à l’émotion colons ont fait irruption chez nous le droit de circuler. En dépit de la niens. Cette mort déclenche la Jusqu’à l’aube de vendredi, les sol- selon des sources hospitalières. Les chars ont détruit au canon trois après avoir tiré en l’air et sur le mur fournaise, ils marchent enveloppés fureur des colons de Kyriat Arba, dats semblent avoir utilisé tout ce positions constituées de sacs de sable, puis se sont retirés sans de la maison », dit-il, montrant dans des châles de prière de cou- une « implantation » juive de qua- qu’ils avaient sous la main pour essuyer de pertes, selon des sources militaires israéliennes et des des impacts de balle sur le plâtre. leur beige. Ils sont coiffés de larges tre mille habitants, qui sont parmi tirer sur les quartiers palestiniens : témoins palestiniens. Ces opérations sont survenues après plusieurs « Ensuite, ils ont grimpé les esca- kippas tricotées, portent la barbe les plus extrémistes d’Israël. Cer- mitrailleuses lourdes, obus de heures d’échanges de tirs avec des éléments armés palestiniens liers en hurlant “mort aux Arabes”. et, parfois, un fusil M-16 à l’épau- tains colons agressent alors des voi- char, etc. Des tanks ont fait une tirant en direction des habitations des colons juifs, selon l’armée Ils ont fait des gestes obscènes à nos le. Leurs visages sont fermés, durs, tures palestiniennes sur la route, incursion d’un bon kilomètre à l’in- israélienne. Par ailleurs, deux Palestiniens ont été tués dans la nuit femmes. Puis, soutient M. Jaber, hostiles. Ils refusent de répondre suscitant la réaction de la police, térieur de la zone sous contrôle de dimanche à lundi, alors qu’ils s’apprêtaient à poser une bombe à des policiers sont arrivés et nous ont aux questions. Ils rembarrent le qui finit par arrêter quelques-uns total des Palestiniens. Cinq postes Jérusalem, non loin du stade où s’ouvrent lundi soir les jeux olym- hurlé “les Palestiniens ont tué des journaliste. « Je n’aime pas la pres- des fauteurs de troubles. abritant des membres de la For- piques israéliens, les Maccabiades. Juifs, il faudra que des Palestiniens se », lâche l’un d’entre eux. La décision provoque à nouveau ce 17, la garde rapprochée de Yas- meurent !” Et ils ont fracassé les Les Palestiniens sont confinés la colère des colons qui, le soir ser Arafat, ont été détruits. fenêtres avec la crosse de leur fusil. chez eux et n’ont pas le droit de venu, organisent une autre mani- Samedi, on voyait encore la tra- Non loin du carrefour où a péri de l’armée. Comme le remarquait Ils ont même frappé ma mère », sortir depuis l’instauration du cou- festation à la sortie de Kyriat Arba. ce des chenilles des chars sur la rou- le conseiller municipal israélien, dimanche le quotidien israélien ajoute-t-il. L’un de ses camarades vre-feu, dans la nuit du jeudi 12 au « Vers 23 heures, raconte une habi- te et des impacts de balles sur les plusieurs maisons portent les tra- Haaretz, « l’étroite relation existant ajoute : « D’autres militaires ont vendredi 13 juillet. Ils parlent tante de la colonie, Hannah Fitous- murs des maisons alentour. Un ces des représailles de colons juifs entre les colons d’Hébron et les haut été plus aimables, nous disant : volontiers à l’étranger, eux, et se si, que notre correspondante à Jéru- baraquement de fortune érigé par contre les résidents palestiniens. gradés de l’armée israélienne, l’ab- “Tenez-vous tranquilles ou sinon les précipitent à la rencontre du jour- salem, Catherine Dupeyron, a pu les soldats palestiniens s’est écrou- Fenêtres aux vitres brisées, plantes sence de véritable répression policiè- colons vont vous battre.” Mais ce naliste. Derrière des fenêtres aux joindre par téléphone, le groupe de lé sous l’impact d’un obus. Il y vertes renversées dans un patio, re à l’égard des fauteurs de troubles qui est sûr, c’est que les forces de aurait eu une vingtaine de blessés, impacts de balles dans les murs, un juifs font que la réaction violente des l’ordre ne nous ont jamais protégés dont deux grièvement, côté palesti- garage brûlé, l’épave d’une voiture colons est inévitable dès qu’une atta- de la fureur des extrémistes ! » nien. Chez les Israéliens, il n’y a incendiée. Les Palestiniens disent que terroriste palestinienne a lieu pas eu de victime. « C’était vrai- qu’une quinzaine de maisons ont contre eux. » B. P. Marwan Barghouti, le responsable du Fatah en Cisjordanie « L’Intifada ne prendra pas fin sur une simple décision » RAMALLAH – Le fait que je sois contre le ces- raël, mais la fin de l’occupation des de notre envoyé spécial sez-le-feu ne signifie, en aucun territoires par Israël. Il faut, tout de « Les violences se multiplient cas, que je suis opposé à Yasser même, se rappeler que nous avons en Cisjordanie et à Gaza. L’Auto- Arafat. Je soutiens d’ailleurs le prin- été, à l’époque des accords d’Oslo, rité palestinienne affirme être cipe d’un cessez-le-feu à partir des à l’avant-garde de la paix. Il nous a encore déterminée à respecter le zones sous contrôle total de l’Auto- fallu convaincre notre peuple d’ac- plan récemment proposé par rité palestinienne, c’est-à-dire ce cepter ces accords et ça n’a pas été George Tenet, le patron de la que les accords d’Oslo avaient dési- facile. Aujourd’hui, je me sens trahi CIA. Mais peut-on encore parler gné sous l’appellation “Zone A”. par les Israéliens. Ils n’ont rien de cessez-le-feu ? En revanche, je défends le principe appliqué de ce qu’ils avaient pro- – Il n’y a jamais eu de cessez-le- de la résistance dans les zones mis. Ce ne sont pas des gens justes. feu ! c’est un mensonge. Depuis le occupées par l’armée israélienne Pas des gens honnêtes. prétendu retour au calme, il y a eu et le long des colonies de peuple- MARWAN BARGHOUTI – Croyez-vous, comme cer- cinquante-deux Palestiniens tués. ment juives. tains le redoutent, à une attaque Plus de mille ont été blessés. Cent – Mais les ordres d’Arafat sont – Je ne suis pas au courant. Et en massive d’Israël contre les terri- quatre-vingt-deux maisons, en Cis- de respecter un cessez-le-feu principe, je suis contre les arresta- toires ? jordanie et à Gaza, ont été détrui- total. tions d’activistes. – Oh oui, j’y crois ! Absolu- tes par l’armée israélienne. Sans – Je ne suis pas quelqu’un à qui – Les Israéliens vous décrivent ment ! Le cabinet israélien a parler des milliers d’oliviers et l’on donne des ordres. C’est le peu- comme étant le chef du Tanzim, approuvé le principe d’une telle autres arbres rasés dans les ver- ple palestinien qui a déclenché l’In- le mouvement paramilitaire du opération. Les responsables en dis- gers. Tsahal nous inflige une puni- tifada. Le soulèvement n’est pas le Fatah. cutent le timing, mais ils sont tous tion collective. Et pendant ce résultat d’ordres donnés et ne – C’est faux. C’est de la propagan- d’accord sur le principe. Israël pra- temps-là, le bouclage des territoi- prendra pas fin par la décision de de israélienne. Je suis un homme tique la politique de terreur, d’as- res se prolonge, emprisonnant quelqu’un. politique, un élu. Le Tanzim, de tou- sassinats sélectifs et la majorité 3,5 millions de Palestiniens. – Même une décision de Yas- te façon, c’est le Fatah et le Fatah, des cibles sont des membres de – Dès le plan Tenet, vous avez ser Arafat ? c’est le Tanzim [en arabe le mot mon parti, le Fatah. Je n’ai plus d’il- fait savoir que vous étiez opposé – Arafat n’a pas donné l’ordre signifie organisation, ndlr]. C’est lusions : les Israéliens, c’est com- aux termes d’un cessez-le-feu de mettre fin à l’Intifada. vrai qu’il y a des individus qui ont me une mafia, une bande de gang- que Yasser Arafat, le chef de – Mais l’Autorité palestinienne pris les armes, à titre individuel, sters. Rien à voir avec un gouverne- votre propre parti, le Fatah, a procédé à l’arrestation d’acti- contre l’occupation israélienne. ment élu ! » avait pourtant accepté. Vous vistes qui avaient défié les consi- Mais ils ne combattent pas sous opposez-vous au président pales- gnes de cessez-le-feu. Comment mes ordres. De toute façon, je ne Propos recueillis par tinien ? réagissez-vous à ces mesures ? demande pas la destruction d’Is- Bruno Philip INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 / 3

Le président du Pakistan et le premier ministre Nouvelle escalade indien doivent adopter une déclaration de violence au Népal Le Cachemire est au centre des discussions entre M. Moucharraf et M. Vajpayee 160 guérilleros maoïstes ont été tués lors Après la déclaration de Shimla en 1972, celle de de la visite en Inde du président pakistanais Per- mot sera étudié pour répondre aux préoccupa- d’affrontements avec l’armée dans l’ouest du pays Lahore en 1999, une déclaration d’Agra devrait vez Moucharraf. Les délégations travaillaient tions des deux pays : le Cachemire pour le Pakis- être adoptée, lundi 16 juillet, au troisième jour toujours à la rédaction d’un texte dont chaque tan, le « terrorisme transfrontalier » pour l’Inde. après l’enlèvement de 71 policiers

AGRA mais qu’aucun ne pouvait être réso- dans un coin, ce titre : « Une garde L’urgence de trouver une solu- CENT SOIXANTE guérilleros onze policiers capturés devaient de notre envoyée spéciale lu à moins que la question fonda- d’honneur pour Moucharraf ». Une tion à la question du Cachemire a, maoïstes ont été tués, samedi être considérés comme des prison- Le président pakistanais, Pervez mentale du Cachemire ne soit discu- façon comme une autre de rappe- en tout cas, été encore soulignée 14 juillet, lors de plusieurs affronte- niers de guerre. « Nous sommes prêts Moucharraf, et le premier ministre tée et résolue. » ler que le général Moucharraf, sur le terrain où près de soixante ments avec l’armée. Ces accrocha- à les relâcher si le gouvernement libè- indien, Atal Behari Vajpayee, s’ef- La querelle est plus importante chef de l’armée pakistanaise, est personnes ont été tuées depuis le ges marquent une nouvelle escala- re les activistes maoïstes emprison- forcent d’élaborer un processus de qu’il n’y paraît dans la mesure où l’architecte de la guerre de Kargil, début, samedi, de la visite en Inde de dans le conflit opposant la nes », a-t-il déclaré dans un commu- dialogue qui puisse à terme facili- elle touche au fond des préoccupa- sur les hauteurs du Cachemire du président pakistanais. Seule rébellion maoïste au royaume du niqué. Prachand a fait l’éloge du roi ter l’élaboration d’une solution à tions des deux parties. Pour rap- indien à l’été 1999. La délégation entorse à une journée chargée, Népal. Ces violences entre rebelles défunt, Birendra (abattu par son leurs contentieux. Alors que tout porter un début de succès, le géné- indienne aurait « regretté » les celui-ci, qui est accompagné de sa et soldats népalais ont eu lieu dans propre fils Dipendra le 1er juin, avec avait bien commencé et qu’In- ral Moucharraf se doit d’obtenir indiscrétions de Mme Swaraj. femme, la bégum Sebha, a passé l’extrême ouest du Népal, lors une partie de sa famille), qui n’avait diens et Pakistanais rivalisaient de l’Inde, sous une forme ou sous une heure à visiter le Taj Mahal, d’opérations de recherche de pas mobilisé l’armée contre les dans l’emphase pour décrire une autre, la reconnaissance du ENTRETIENS PARTICULIERS acceptant de bonne grâce de poser soixante et onze policiers enlevés, maoïstes. Il s’est en revanche mon- dimanche la « cordialité et l’at- caractère « disputé » du Cachemi- Pour l’instant – et c’est déjà quel- pour les photographes sur le banc jeudi, par la guérilla au poste de tré très critique envers le nouveau mosphère très positive et constructi- re et l’importance de trouver une que chose – il semble que, pour des amoureux. Le général, qui loge police d’Holery. L’armée népalaise roi Gyanendra, considéré comme ve » des premiers entretiens entre solution à ce problème sans leur premier contact, MM. Vaj- dans un hôtel avec vue sur le Taj, a encerclé ce village situé à beaucoup plus radical. M. Moucharraf et Atal Bihari Vaj- lequel, pour le Pakistan, rien n’est payee et Moucharraf aient assez n’aura toutefois pas circulé dans 390 kilomètres à l’ouest de la capi- Le monarque a décidé de mater payee, un incident révélateur a de possible. vite trouvé le moyen de dialoguer. Agra. tale, Katmandou. cette rébellion. L’enlèvement des nouveau durci le ton. Un communi- Pour l’Inde qui considère le Leur tête-à-tête a été beaucoup Plus de 20 000 policiers, dans les Jusqu’à présent l’armée népalai- policiers fait suite aux attaques, il y qué publié dans la nuit par la délé- Cachemire comme partie intégran- plus long que prévu et les deux rues, sur les toits, dans les arbres – se était restée en dehors de la lutte a une semaine, de plusieurs postes gation pakistanaise est venu rappe- te de son territoire, le problème hommes poursuivaient, lundi, et même dans le fleuve pour les contre la rébellion maoïste, qui a de police à travers tout le Népal, ler que « le président Moucharraf n’est qu’un aspect parmi d’autres, leurs entretiens particuliers, puis hommes-grenouilles – ont été lancé en 1996 une insurrection qui avaient fait au moins quarante avait clairement indiqué à son hôte même s’il est important, des rela- avec leurs délégations. déployés dans la ville, les autorités armée destinée à renverser la morts. Par ailleurs, la guérilla qu’aucun progrès ne pouvait se fai- tions avec le Pakistan, et l’essentiel Face à la délégation indienne craignant des attaques de com- monarchie constitutionnelle. Mais maoïste est parvenue, vendredi, à re sur la voie de la normalisation est de discuter du « terrorisme qui, outre le premier ministre, com- mandos-suicides. A Agra, tard il a été décidé, vendredi, de la paralyser Katmandou en lançant entre les deux pays à moins que la transfrontalier ». porte notamment les ministres des dans la nuit, des centaines de mani- mobiliser contre les maoïstes, car un appel à la grève générale. Cette affaires étrangères, des finances, festants revenant d’un pèlerinage la pression et les attentats n’ont grève avait pour but de protester de l’intérieur et du commerce, le religieux hindou défilaient dans cessé d’augmenter au cours des contre une nouvelle loi permettant 24 morts, lundi, selon New Delhi général Moucharraf, venu pour le les rues aux cris de « Mort au Pakis- dernières semaines. aux autorités de détenir n’importe Cachemire, n’est accompagné que tan ! Mort à Moucharraf ! ». Le chef des rebelles maoïstes, Pus- quelle personne considérée com- Alors qu’un difficile sommet sur la normalisation des relations de son ministre des affaires étran- pa Kamal Dahal, alias Prachand, a me une menace pour la sécurité indo-pakistanaises se tient à Agra, en Inde, New Delhi a annoncé, lun- gères. Françoise Chipaux indiqué, samedi, que les soixante et nationale. – (AFP.) di 16 juillet, la mort de vingt-quatre personnes au Cachemire. Ce nou- veau bilan mentionne la mort de 6 soldats, 16 militants séparatistes – dont 3 Afghans, selon les sources indiennes – et 2 civils, ce qui por- te à plus de 60 le nombre de morts depuis le début des discussions entre le président pakistanais, Pervez Mucharraf, et le premier minis- tre indien, Atal Behari Vajpayee. Le redoublement de la violence dans ce territoire revendiqué par le Pakistan et l’Inde a fait plus de deux cents morts depuis le début du mois de juillet. Par ailleurs, les sources policières indiennes ont affirmé avoir mis en échec une tenta- tive d’attentat à la bombe et des attaques suicides en arrêtant deux séparatistes à Srinagar, la capitale d’été du Cachemire indien. Les mouvements séparatistes cachemiris, exclus des discussions, avaient annoncé avant le sommet qu'ils multiplieraient leurs actions. – (AFP.) question du Cachemire ne soit réso- Cet incident illustre aussi les lue en accord avec les désirs du peu- divergences au sein du cabinet ple cachemiri. » indien quant à l’attitude à adopter Ce sec communiqué reflète la face au Pakistan. Politicienne avi- fureur de la délégation pakistanai- sée et d’expérience, proche du se après que la ministre indienne ministre de l’intérieur, L.K. Adva- de l’information, Sushma Swaraj, ni, considéré sur ce dossier comme figure de proue de l’aile conserva- un faucon, Mme Swaraj n’a pas fait trice du Parti du peuple indien cette déclaration sans en mesurer (BJP, nationalistes hindous) eut les éventuelles conséquences alors affirmé que les deux délégations que les deux délégations avaient avaient discuté du Cachemire, cer- semble-t-il décidé de rester discrè- tes, mais aussi « du terrorisme tes. Une partie du BJP, sans parler transfrontalier, du commerce, de la des mouvements extrémistes hin- réduction du risque nucléaire et des dous, n’a pas caché sa désapproba- prisonniers de guerre, etc. » tion devant l’invitation faite au pré- Le communiqué pakistanais pré- sident Moucharraf. Plusieurs quoti- cise à ce sujet que le premier minis- diens diffusaient, dimanche, une tre indien a effectivement soulevé publicité pour un magazine, pro- ces points mais que le président a che de M. Advani, montrant une répondu que « le Pakistan voulait veuve de soldat posant une gerbe bien discuter aussi de ces points sur le cercueil de son mari avec, Le parti du président tunisien l’appelle à briguer un nouveau mandat LE PRÉSIDENT TUNISIEN, Zine cipe, dernier mandat à la présiden- El Abidine Ben Ali, a été appelé par ce, selon l’article 39 de la Constitu- son parti, le Rassemblement consti- tion tunisienne, qui les limite à tutionnel démocratique (RCD, au une durée de cinq ans chacun. Cet pouvoir), à briguer un nouveau article avait été introduit par le mandat à la présidence aux élec- chef de l’Etat à son arrivée au pou- tions prévues en 2004, ont annoncé voir en novembre 1987, pour sup- dimanche 15 juillet deux quoti- primer la présidence à vie que diens privés, Assabah et Le Temps. s’était accordée l’ancien président Les deux organes de presse ren- Habib Bourguiba. Ce dernier, écar- daient compte de débats et réu- té du pouvoir « pour sénilité » à nions en cours des instances de l’âge de quatre-vingt-quatre ans base du parti de M. Ben Ali. Selon par M. Ben Ali, alors premier Le Temps, ces assises « enregistrent ministre, avait fait amender la des positions enthousiastes qui appel- Constitution de 1959 pour devenir lent avec insistance le président président à vie de la Tunisie. Ben Ali à poursuivre l’œuvre de déve- Un quatrième mandat de M. Ben loppement réussie en dirigeant la Ali nécessiterait en conséquence Tunisie vers le progrès [et] l’appel- un nouvel amendement de la Cons- lent à présenter sa candidature aux titution, mais aucune disposition prochaines élections présidentielles particulière ni projet d’amende- de 2004 ». Dans un article intitulé ment n’ont pour l’instant été « L’appel du devoir », Al Horria, annoncés. Le chef de l’Etat n’a pas organe du RCD, a demandé samedi encore indiqué officiellement sa à M. Ben Ali de se représenter. décision, mais « l’enthousiasme » « Personne d’autre que vous n’est en exprimé par ses partisans pour sa mesure de diriger la Tunisie et de la candidature laisse peu de doute. mener à bon port en cette période de Anticipant les critiques de l’oppo- transition », écrivait ce journal, sition, qui soupçonne le chef de s’adressant directement au prési- l’Etat de vouloir réinstaurer la prési- dent tunisien. dence à vie, le RCD s’en défend, Cet appel du parti à un nouveau par le biais de la presse tunisienne. mandat pour M. Ben Ali est la pre- « Renouveler l’appel pour un pro- mière prise de position publique chain mandat ne signifie en aucune du pouvoir sur la question, après manière envisager la présidence à le branle-bas de combat lancé, ces vie, le RCD, sa base et tous les natio- dernières semaines, par l’opposi- nalistes entrevoient l’issue et ne sou- tion contre un quatrième mandat haitent prendre aucun risque », affir- du chef de l’Etat. M. Ben Ali achè- me le manifeste du parti, repris par ve en 2004 un troisième et, en prin- les journaux. – (AFP, Reuters.) 4 / LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 INTERNATIONAL

Après deux échecs, les Etats-Unis ont réussi Espagne : l’ETA fait un nouvel essai de missile antimissile deux nouvelles victimes Moscou et Pékin condamnent l’accélération par Washington du projet de bouclier MD Un policier basque et un conseiller municipal La Russie et la Chine ont condamné, dimanche A la différence de son prédécesseur, George té ABM (AntiBallistic Missile) de 1972. Les Etats- navarrais ont été assassinés le jour même de l’entrée 15 juillet, l’essai réussi, par les Etats-Unis, d’une W. Bush a décidé d’accélérer la mise en œuvre Unis envisagent un bouclier déployé au sol, en interception antimissile au-dessus du Pacifique. d’une défense antimissile, quitte à violer le trai- mer, dans les airs, voire dans l’espace. en fonctions du nouveau gouvernement autonome

WASHINGTON tème MD, même rudimentaire, ce pour ce qui touche « à la stabili- derniers chiffres publiés, l’excédent MADRID mite. Sa mort a déclenché un mou- de notre correspondant dans les cinq années à venir, en lan- té et à l’équilibre stratégique mon- budgétaire a fondu depuis son élec- de notre correspondante vement de colère dans le village, où Après deux échecs consécutifs, le çant les premiers travaux d’un site diaux. » tion, en raison du ralentissement Ce devait être une journée tran- les élus d’Euskal-Herritarrok, la for- Pentagone a testé avec succès, dans en Alaska et en laissant entendre M. Bush n’en demeure pas de l’économie et du coût exorbi- quille. Une journée positive de mation indépendantiste radicale, la nuit du samedi 14 au dimanche que ces initiatives risquaient de moins persuadé qu’il parviendra à tant de son plan de baisses d’im- réflexion et de célébration, celle de « vitrine politique » de l’ETA, qui 15 juillet, son quatrième prototype contrevenir au traité ABM (AntiBal- rallier ses alliés et à amener M. Pou- pôts. la prestation de serment du lehenda- n’ont pas condamné l’attentat, ont de missile antimissile. Lancé depuis listic Missile) de 1972. L’essai réussi tine à ses vues sur ce qu’il appelle Les démocrates s’opposent à ce kari (chef du gouvernement autono- été pris à partie par les autres élus les îles Marshall, il a détruit en vol devrait inciter Washington à accélé- son « cadre stratégique » post- que l’administration puise dans les me) sortant, Juan José Ibarretxe, municipaux aux cris de « Assassins ! une cible partie de Californie, réus- rer ses préparatifs, alors que Bill guerre froide. Sans vouloir violer excédents des cotisations de retrai- sous le chêne de Guernica, symbole Assassins ! Quand vous déciderez- sissant à la différencier d’un leurre Clinton n’avait pas caché ses réti- leurs engagements, les Etats-Unis tes et de couverture médicale des depuis des siècles des libertés vous à condamner l’ETA ? ». constitué par un gros ballon. Voilà cences, surtout si les prochains entendent tirer un trait sur un trai- personnes âgées. Comme le remar- basques. En début de soirée, c’était au tour qui rassurera les partisans du systè- tests n’étaient pas plus concluants. té que Condoleezza Rice, au nom quent William Kristol et Robert M. Ibarretxe avait été reconduit du sous-commissaire Mikel Uribe, me de bouclier antimissile (Missile du Conseil national de sécurité, a Kagan dans l’hebdomadaire conser- le 12 juillet après la victoire de son chef d’inspection de l’Ertzaintza, de Defense ou MD) dont le président « UNE QUESTION LOGIQUE » comparé à une relique datant du vateur Weekly Standard, le secrétai- parti, le Parti nationaliste basque tomber sous les balles de deux George W. Bush a fait le fonde- La plus grande difficulté ne sera Moyen Age, en reconnaissant que re à la défense a déjà, par trois fois, (PNV, modéré) aux élections auto- assassins, alors qu’il venait de mon- ment de sa politique de défense. peut-être pas technologique. Il va les Etats-Unis pourraient se retirer été contraint d’accepter une baisse nomes du 13 mai. Ces élections ter dans sa voiture, à Leaburu, dans D’autant que ce succès intervient à falloir convaincre le Kremlin et la du traité unilatéralement s’ils n’ob- de ses demandes de crédits alors avaient été particulièrement dures la province de Guipuzcoa. Et sa la veille de son départ pour le som- Chine d’accepter une remise en cau- tenaient pas un accord satisfaisant. que, pendant la campagne électora- et l’affrontement exacerbé entre mort venait tristement confirmer met du G8 à Gênes, où il s’entretien- se du traité ABM, et un Sénat, Pour amadouer les Russes, le Penta- le, George W. Bush avait accusé nationalistes et non-nationalistes dra avec les dirigeants de trois pays depuis peu contrôlé par les démo- gone pourrait réduire son arsenal Bill Clinton d’avoir négligé la défen- avait bien failli diviser, à son tour, la pour le moins réticents au projet crates, de débloquer les fonds indis- nucléaire de 1 000 têtes, soit le sep- se des Etats-Unis. société tout entière. Juan José Ibarretxe MD, le président français Jacques pensables dans un contexte de res- tième de son potentiel. Signe des temps : le Pentagone C’est pourquoi, samedi 14 juillet, Chirac, le chancelier allemand trictions budgétaires. Réagissant vient de modifier sa stratégie en les passions désormais retombées, joue la continuité Gerhard Schröder et le président au dernier test, le ministère russe NOUVELLE DOCTRINE abandonnant le concept dit de la présentation du nouveau gouver- russe Vladimir Poutine. des affaires étrangères a déclaré Quand il a expliqué au Sénat, la « deux guerres », en vertu duquel nement exigeait plus que jamais un Pour son second mandat, le Lors de sa rencontre en juin avec qu’« il soulevait une question logi- semaine dernière, que les prépara- les Etats-Unis devaient être capa- esprit d’entente et de responsabili- chef du gouvernement basque, les dirigeants de l’OTAN, de que : pourquoi risquer de menacer tifs engagés pour la mise en place bles de faire face à deux conflits té pour tourner la page chaotique Juan José Ibarretxe, a joué la l’Union européenne et avec M. Pou- toute la structure de désarmement du MD pourraient « entrer en colli- simultanés. Malgré les réticences de la législature précédente au Pays continuité. A quelques noms tine, le président américain avait dû nucléaire et de non-prolifération sur sion » avec le traité ABM dans les des états-majors, la nouvelle doctri- basque. près, le nouvel exécutif, présenté faire face à un certain scepticisme laquelle la communauté internatio- mois à venir, le secrétaire adjoint à ne préconisée par le secrétaire à la samedi 14 juillet, est le même quant à la faisabilité de ce projet. nale s’est mise d’accord, y compris la défense, Paul Wolfowitz, a été défense, Donald Rumsfeld, prévoit « ÉCLABOUSSÉ DE SANG » que le précédent. Ce gouverne- En visite récemment à Washington, son noyau, le traité ABM ? Nous res- vivement pris à partie par le chef de « remporter un conflit majeur de Mais l’ETA en a décidé autre- ment se veut ouvert au « consen- le ministre français de la défense, tons sur nos positions selon lesquelles de la commission de la défense, manière décisive » et de conduire ment. En effet, en dépit des élec- sus » et au « dialogue » mais ins- Alain Richard, y avait vu une répon- il est vital de préserver et de renfor- Carl Levin, qui a menacé de blo- concurremment « des opérations tions qui ont désavoué la violence, crit l’autodétermination au Pays se parmi d’autres aux nouvelles cer le traité et nous sommes prêts à quer le vote des crédits contreve- de petite envergure et d’une durée et ont réduit de moitié le nombre basque dans ses objectifs à long menaces du moment, qui sont loin discuter de tous les problèmes en nant au traité ABM. Les démocra- limitée dans d’autres parties du mon- des députés radicaux qui la justi- terme. Contrairement à la législa- d’être en tête des priorités euro- accord avec nos obligations envers tes pourraient ainsi refuser de de ». Cette décision, liée aux fient, l’organisation séparatiste bas- ture précédente, où il bénéficiait péennes. Il jugeait le projet assez ce texte fondamental ». La Chine, de voter les 3 milliards de dollars sup- contraintes budgétaires, risque de que armée n’a pas renoncé à faire au Parlement local de l’appui flou et renvoyait son déploiement à son côté, a appelé les Etats-Unis plémentaires réclamés par M. Bush saper l’image de superpuissance pression sur le jeu politique. Et embarrassant des radicaux indé- une date éloignée. « à prendre en considération l’opi- pour le programme d’essais du des Etats-Unis. pour montrer qu’il faudra tout de pendantistes d’Euskal Herritar- Washington a voulu accélérer les nion et la préoccupation des autres MD. Le risque pour le président est même compter avec elle, l’ETA a rok, bras politique de l’ETA, Juan choses et a décidé d’installer un sys- pays » en faisant preuve de pruden- d’autant plus grand que, selon les Patrice de Beer assassiné, deux heures à peine José Ibarretxe gouvernera en avant la prestation de serment de minorité et recherchera des Juan José Ibarretxe, un conseiller accords au coup par coup avec municipal de Navarre dont la petite d’autres formations, dont la gau- De nouvelles expérimentations en perspective formation politique, l’Union du peu- che communiste. Le seul point ple navarrais (UPN), est liée au Par- qui a suscité des polémiques a POUR L’ESSENTIEL, le nouvel essai d’antimis- rence de taille avec celui de 1999. En effet, outre Kadish, patron de la Ballistic Missile Defense ti populaire (PP, droite) de José été la reconduction du très discu- sile aux Etats-Unis s’est inspiré de celui qui avait sa charge militaire rendue inerte pour les Organization (BMDO) aux Etats-Unis, qui, aus- Maria Aznar. té ministre de l’intérieur basque, eu lieu le 3 octobre 1999, avec succès, et qui était besoins de la démonstration, le Minute- sitôt l’essai réussi, a déclaré : « Ce n’est qu’une Puis, quelques heures plus tard, Javier Balza, accusé de manque le premier du genre. Comme, donc, pour le tir man 2 utilisé cette fois-ci emportait un leurre étape dans le périple qui nous attend. » Beau- un responsable de la police autono- d’efficacité dans la lutte contre précédent, un intercepteur embarquant un véhi- que, grâce à son équipement infrarouge, l’EKV coup d’autres expérimentations sont donc à me, l’Ertzaintza, était mitraillé. La les jeunes radicaux violents qui cule extra-atmosphérique EKV, destiné à entrer doit savoir distinguer du missile hostile qui est prévoir. « Nous avons, a-t-il prévenu, une lon- journée de célébration avait tourné appuient l’ETA. – (Corresp.) en collision avec un engin assaillant, a été lancé sa cible prioritaire. gue route devant nous. » Ne parle-t-on pas, en au drame. Comme l’écrit un journal depuis l’atoll de Kwajalein (îles Marshall) et a effet, de plus d’une quinzaine d’essais, partiels basque, le nouveau gouvernement détruit en vol, à 224 kilomètres d’altitude et à UN PETIT PAS SUPPLÉMENTAIRE ou complets, de toutes sortes, à organiser enco- est né « éclaboussé de sang ». ce qu’avait annoncé, en décembre, 24 000 kilomètres à l’heure au-dessus du Pacifi- De sorte que cette dernière expérimentation re outre-Atlantique ? La date affichée pour un Le conseiller municipal assassiné, dans son bulletin interne, Zutabe, que, un missile Minuteman 2 parti de la base de est plus réaliste, même si elle ne représente premier déploiement au sol reste fixée à 2004 José Javier Mugica Astibia, avait l’organisation séparatiste qui faisait Vandenberg, en Californie, à 7 680 kilomètres qu’un petit pas supplémentaire dans la guerre si, d’ici là, Washington parvient, malgré le ris- déjà été victime d’un autre attentat de l’Ertzaintza « un objectif priori- de distance. Cette expérience a mis en œuvre un que se livrent, depuis des siècles, le bouclier et que d’un lourd contentieux avec la Russie sur et était l’objet de menaces conti- taire », estimant que la police auto- satellite d’alerte en orbite, deux stations-radars l’épée. Un missile offensif moderne emporte l’avenir du traité ABM, à cerner les options tech- nuelles. Cette fois, il a perdu la vie, nome n’était pas « aux mains des au sol et un centre de commandement enterré plusieurs têtes explosives et plusieurs leurres niques à la portée de ses bureaux d’études et de à Leiza, un village de Navarre, objectifs nationalistes » et n’était sous les monts Cheyenne, dans le Colorado. différents les uns des autres, de façon à dérou- ses industriels de la défense. déchiqueté dans l’explosion de sa qu’une « force répressive de plus ». Mais l’essai qui a eu lieu dans la nuit du same- ter un dispositif défensif. C’est ce qui explique camionnette, provoquée par une De fait, selon la documentation sai- di 14 au dimanche 15 juillet présente une diffé- la prudence manifestée par le général Ronald Jacques Isnard bombe-ventouse de 3 kilos de dyna- sie lors de l’arrestation de plusieurs etarras, les enquêteurs ont décou- vert que l’ETA aurait en sa posses- sion des fiches détaillées sur plus de Le gouvernement croate survit à un débat parlementaire Recomposition politique en Turquie 600 policiers autonomes. Entre ces deux attentats, le lehen- dakari Ibarrexte, presque pris en houleux sur la coopération avec le Tribunal de La Haye après l’interdiction du Parti de la vertu otage par tant de violence, n’avait que le temps – avant de présenter LE PREMIER MINISTRE croate, général Rahim Ademi, dont l’incul- l’ensemble euro-atlantique. Le pre- ISTANBUL réformistes – qui comptent parmi son gouvernement, pratiquement Ivica Racan, a obtenu une large pation est officielle, a fait savoir mier ministre a souligné qu’il n’y de notre correspondante eux des personnalités importantes identique au gouvernement sortant confiance au Parlement, lundi qu’il se rendrait volontairement à avait pas eu de déportation de En ordonnant la fermeture du telles qu’Abdullah Gül et Bülent (lire ci-dessus) – de condamner for- 16 juillet, après avoir engagé la res- La Haye pour se défendre. Le prési- civils serbes par les forces croates Parti de la vertu (FP, islamiste), le Arinç – sont parvenus à attirer plu- tement l’ETA, faisant part de son ponsabilité de son gouvernement dent de la République, Stipe Mesic, lors de l’opération « Tempête » 22 juin, la Cour constitutionnelle sieurs députés d’autres partis. « plus profond mépris ainsi que celui sur sa décision de transférer au Tri- l’a relevé de l’obligation du secret d’août 1995 qui avait abouti à la avait introduit un élément d’incer- Bien que ce nouveau parti suscite de la société basque pour ces actes bunal pénal international pour l’ex- militaire et le premier ministre a reconquête de la Krajina et que les titude supplémentaire sur la scène une énorme attention, compte barbares » qu’il s’engageait solen- Yougoslavie (TPIY) deux officiers promis de l’aider à se défendre. Le Serbes étaient partis « sur ordre de politique turque. Le Parlement tenu du besoin urgent de renou- nellement, disait-il encore, « à com- inculpés pour crimes de guerre. second inculpé est, selon toute pro- leurs responsables politiques et mili- comptait désormais cent députés veau politique en Turquie, un obs- battre de toutes [ses] forces ». Au terme de près de seize heures babilité, le général en retraite Ante taires au début de l’opération ». Il a islamistes indépendants à la tacle légal majeur demeure à sur- de débats acharnés, dans la nuit du Gotovina. Il a fait savoir qu’il refu- promis que son gouvernement con- recherche d’une nouvelle voie poli- monter, en l’occurrence l’interdit QUESTIONS ET INTERROGATIONS dimanche 15 au lundi 16 juillet, sait de se rendre à La Haye et, selon testerait devant les juges certains tique. Trois semaines après le ver- qui pèse sur Recep Tayyip Erdo- Et dimanche, tandis que, dans 93 députés (sur 151) ont accordé la la presse croate, il est déjà entré des chefs d’inculpation pesant sur dict, les grandes lignes d’un nou- gan. une Espagne indignée qui s’apprê- confiance au gouvernement, 36 seu- dans la clandestinité. les généraux ; « Mais nous le ferons veau paysage commencent à se Les sondages d’opinion le citent tait à vivre sa première journée de lement ont voté contre. La confian- au Tribunal de La Haye, pas en dessiner. régulièrement comme l’un des grands départs en vacances, se suc- ce a été notamment refusée par les « GUERRE PATRIOTIQUE » entrant en conflit avec lui et en nous Le mouvement islamiste – fon- hommes politiques les plus popu- cédaient de nombreuses manifesta- députés nationalistes de la Commu- Les deux officiers ont participé à isolant », a-t-il dit. Plus de dé il y a plus de trente ans par Nec- laires du pays. Mais il a été déchu tions de protestation – dont les plus nauté démocratique croate (HDZ), ce qui est considéré, en Croatie, 100 000 personnes avaient quitté la mettin Erbakan – est sur le point de son poste à la mairie d’Istanbul émouvantes ont eu lieu lors des le parti, aujourd’hui dans l’opposi- comme la « guerre patriotique »,à Krajina en août 1995 devant l’offen- de se diviser. De ses cendres et emprisonné après avoir cité un obsèques de l’élu navarrais assassi- tion, de l’ancien président Franjo savoir les combats menés entre sive de l’armée croate, qui s’était devraient naître deux formations poème nationaliste et religieux né – venait l’heure des questions et Tudjman. 1991 et 1995 par l’armée croate accompagnée de nombreuses exac- politiques. La première réunira sur- dans l’un de ses discours. Sa peine des interrogations. A commencer M. Racan avait annoncé, il y a dix pour reconquérir un tiers du terri- tions : destructions de villages, tout les fidèles de M. Erbakan et est assortie d’une interdiction à vie par celle que se posent nombre de jours, sa décision de répondre posi- toire tombé sous le contrôle des assassinats de civils serbes restés devrait suivre la ligne tradition- d’activité politique. non-nationalistes : le gouverne- tivement à la requête du Tribunal forces serbes et qui avait fait sur place. – (AFP.) nelle modérée du mouvement isla- Toutefois, il affirme que l’amnis- ment Ibarretxe, qui s’est engagé à de La Haye, qui réclame pour les sécession. miste. L’autre, fondée par des tie votée en décembre 2000 par le combattre la violence, en aura-t-il juger deux généraux croates. Le Bien que le détail des accusa- f www.lemonde.fr/balkans réformistes dirigés par l’ancien Parlement a mis fin à cette interdic- la force et la détermination politi- tions portées contre les deux géné- maire d’Istanbul, Recep Tayyip tion. La Cour constitutionnelle que, face aux pressions de l’ETA, lui raux ne soit pas public, on estime Erdogan, devrait apparaître fin devra trancher. L’évaluation préli- qui, après tout, a placé son premier qu’elles portent sur le comporte- juillet et constituer un nouveau minaire effectuée par cette juridic- engagement dans la recherche – ment des troupes qu’ils comman- parti de centre droit. Evitant toute tion pour un autre responsable pacifique certes mais affirmée – de daient envers des civils serbes, lors connotation religieuse, la nouvelle politique se trouvant dans la la souveraineté et de l’autodétermi- d’une opération dans la « poche de formation se veut ouverte à tous même situation que Recep Tayyip nation pour le Pays basque ? Medak » (septembre 1993) et lors les conservateurs déçus par les par- Erdogan tend à lui donner raison. « Parler d’autodétermination n’a de l’opération « Tempête » dans la tis traditionnels. D’autre part, les islamistes de tous pas de sens quand une bande exerce Krajina en août 1995. Contrairement à ce qui était bords attendent avec impatience sa dictature sur tous ceux qui ne pen- Le premier ministre Ivica Racan, attendu, les députés indépendants le jugement de la Cour européen- sent pas comme eux, les tuent et les qui est intervenu à plusieurs repri- n’ont, pour l’instant, pas été tentés ne des droits de l’homme concer- empêchent de s’exprimer », n’a pas ses dans le débat au Parlement, a par le chant des sirènes des ultra- nant l’interdiction du Parti de la hésité à déclarer Mariano Rajoy, fait valoir qu’un refus de collaborer nationalistes qui avaient publique- prospérité en janvier 1998. La déci- ministre espagnol de l’intérieur. avec le TPIY entraînerait un « isole- ment déclaré que la porte du Parti sion est attendue avant la fin du ment » de la Croatie, qui replonge- nationaliste du mouvement (MHP, mois. Marie-Claude Decamps rait dans « l’obscurité des Balkans » extrême droite) leur était ouverte. et perdrait toute chance d’intégrer Le contraire s’est produit. Les Nicole Pope f www.lemonde.fr/paysbasque2001 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 / 5 Onze personnes assassinées à l’ouest d’Alger Les antimondialisation occupent Gênes ALGER. Onze personnes ont été tuées et cinq blessées dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 juillet à Hameur El Aïn, dans la en attendant l’ouverture du sommet du G 8 région de Tipaza (70 km à l’ouest d’Alger), ont indiqué les services algériens de sécurité. L’attaque aurait été menée dans la soirée par sept à huit hommes armés contre trois maisons de la périphé- L’Italie a mobilisé les forces de l’ordre pour éviter les débordements du Forum social rie de Hameur El Aïn. Les victimes, dont quatre femmes et plu- sieurs enfants, ont été tuées par balles et à l’arme blanche. Le Forum social de Gênes, qui s’est ouvert lundi sés, qui doit se tenir dans le port italien du 20 au liennes ont été fortement mobilisées avec quin- Parmi les cinq blessés, trois sont dans un état comateux. Après 16 juillet, met la mondialisation en procès avant 22 juillet. Cent mille personnes y sont attendues ze mille personnes chargées d’éviter tout débor- deux mois d’une accalmie relative, l’Algérie souffre à nouveau, le sommet des chefs d’Etat des pays industriali- au cours de la semaine. Les forces de l’ordre ita- dement. depuis quelques jours, d’attentats imputés aux groupes islami- ques armés. Ces dix derniers jours, quarante-quatre personnes PROCHAINE STATION : espé- le et un passage programmé à l’in- débattre et de populariser leurs officiel du G8 – seront fortement ont été tuées par des groupes armés, selon un décompte établi à rance, chante Manu Chao, compa- térieur de la zone rouge, qua- analyses, auprès d’un public local représentés. Celui de la dette bien partir de bilans officiels et de la presse, ce qui porte à plus de 140 gnon de route des antimondialisa- drillée par les forces de l’ordre et convié à l’événement. Trois gran- sûr, qui rassemble les mouve- le nombre de tués, dont une quarantaine de membres des forces tion, dans son dernier album. interdite à tout rassemblement. des tentes pouvant accueillir plus ments religieux et laïcs comme de sécurité, depuis le début du mois de juin. – (AFP, Reuters.) « Prochaine station : Gênes », ont d’un millier de personnes ont été Jubilee South pour les pays du répondu en forme de clin d’œil et LA QUESTION DE LA VIOLENCE dressées sur la Citadelle, dans l’est Sud, l’américaine Fifty years is d’invitation les organisateurs du Après les incidents observés, de la ville. enough !, dont les institutions Des plongeurs sur les lieux Forum social de Gênes, qui com- lors du sommet européen de Göte- Depuis 1996, les mobilisations financières internationales sont la mence lundi 16 juillet. Cent mille borg (Suède), en juin, où les poli- contre le G8 s’étaient focalisées principale cible, ou encore le personnes sont attendues au cours ciers suédois avaient tiré à balles sur l’annulation de la dette des bruxellois Comité d’annulation de du naufrage du « Koursk » de la semaine pour ce contre-évé- réelles sur les manifestants, bles- pays en développement à travers la dette du tiers-monde. Celui des nement au sommet du G8, qui réu- sant grièvement trois d’entre eux, la campagne Jubilee 2000. Cette environnementalistes, qui, avec MOURMANSK. Le navire norvégien spécialisé dans le renfloua- nira dans cette même ville les sept certaines organisations comme la année, le champ des revendica- Greenpeace et l’italienne Lega ge, le Mayo, est arrivé, dimanche 15 juillet, sur les lieux du naufra- grands pays industrialisés et la Rus- britannique Drop the debt ! ont tions et des débats a été élargi à ambiente, rappellera au président ge du sous-marin nucléaire russe Koursk, qui a coulé, il y a un an, sie du 20 au 22 juillet. A côté du d’ores et déjà annoncé qu’elles ne l’ensemble des questions posées américain l’importance du proto- avec cent dix-huit marins et techniciens à son bord. Le Mayo a jeté gros des troupes italiennes, quinze participeraient pas au Forum. Une par la mondialisation, dont il sera cole de Kyoto. Et enfin, celui des l’ancre près de l’épave qui gît par 108 mètres de profondeur. Les mille protestataires étrangers soixantaine d’associations catholi- fait procès : précarité du travail, mouvements qui dénoncent la libé- plongeurs russes et norvégiens, soit douze au total, ont commen- devraient tenter de rejoindre le ques italiennes ont aussi pris leurs dégradation de l’environnement, ralisation du commerce prônée cé à s’entraîner sur le site. port ligure : les Anglais, les Grecs, distances. La question de la violen- puissance d’un capitalisme finan- par l’OMC. Ces derniers défen- C’est le début d’une opération complexe destinée à renflouer le les Français, les Espagnols et les ce commence à diviser le mouve- cier, pauvreté du tiers-monde et dront le droit à la santé et réclame- sous-marin à la mi-septembre, puis à le remorquer vers un dock Allemands prévoyaient d’envoyer ment. Les divergences devraient égoïsme du Nord, lorsqu’il s’agit ront que de vrais moyens soient dans la région de Mourmansk. En Norvège, où l’on ressent une chacun près de deux mille mili- cependant être surmontées pour d’accorder à tous un droit égal à la mis en œuvre pour lutter contre le certaine inquiétude, l’Institut de la sûreté nucléaire a demandé à tants. le grand rassemblement du same- santé. Cela explique la présence Sida. Pour défendre ces causes, la Russie d’avoir accès aux résultats d’une étude sur les risques de Le point d’orgue est prévu en fin di, où se retrouveront toutes les massive des mouvements sociaux plusieurs figures de la contesta- fuites radioactives. Moscou n’a pas indiqué ce que les sauveteurs de semaine avec trois jours de oppositions. et des syndicats. Italiens pour l’es- tion internationale sont attendues feraient si l’un des deux réacteurs nucléaires est endommagé pen- manifestations débutant, jeudi, D’ici là, les militants sont invités sentiel mais aussi étrangers, avec comme le Philippin Walden Bello, dant le remorquage du sous-marin. – (AFP.) par une mobilisation pour la défen- à prendre la parole dès lundi dans notamment la participation des directeur de Focus on the Global se des immigrés et de la liberté de le cadre d’un colloque baptisé métallurgistes du puissant syndi- South, l’Américaine Susan George circulation. Vendredi, le mouve- « Un autre monde est possible », cat allemand IG Metall et de la et le porte-parole de la Confédéra- Pluies torrentielles en Corée ment anarchiste des Tutte Bianche selon une formule lancée à Seattle principale centrale syndicale brési- tion paysanne française, José prendra la tête des opérations, en 1999. Depuis, le rendez-vous lienne, la CUT. Bové. dans la non-violence, assurent-ils : devenu incontournable permet Côté société civile – trois grands du Sud : 54 morts et disparus une journée de désobéissance civi- aux mouvements alternatifs de réseaux, en écho au programme Laurence Caramel SÉOUL. Des pluies torrentielles se sont abattues sur le centre de la péninsule coréenne dans la nuit de samedi à dimanche 15 juillet, provoquant la mort de quarante personnes. Quatorze La conférence de Bonn sur le climat s’ouvre dans le pessimisme autres étaient toujours portées disparues lundi matin. Les victi- mes ont été emportées par les flots et des éboulements de terrain LE PROTOCOLE DE KYOTO sur Russie (17,4 %) de ratifier le texte, Japon – quoique très attaché à un rence qui doit durer jusqu’au ou électrocutées. Huit touristes ont péri dans la région de cam- le changement climatique est-il on atteindrait 49,60 %. Les 8,5 % du texte qui porte le nom de son 29 juillet. Quant à la police, elle a ping de Kapyong, à 35 kilomètres au nord-est de Séoul. malade ou moribond ? Depuis le Japon feraient alors pencher la ancienne capitale – a plusieurs fois pris des mesures de sécurité excep- La capitale et la province voisine de Kyonggy-do, où les précipita- 13 mars, lorsque le président améri- balance, et le Protocole de Kyoto répété, par la voix de son ministre tionnelles, craignant des manifesta- tions ont atteint jusqu’à 31 centimètres, ont été les plus touchées. cain, George Bush, s’est déclaré deviendrait un traité international de l’environnement, Yoriko Kawa- tions agitées de la part des écologis- Cinq cents voitures ont été endommagées et trois des sept lignes opposé au texte, c’est la principale contraignant. Il revient donc au guchi, que le texte « sans les Etats- tes. de métro de Séoul ont été momentanément hors de service. Ces question qui se pose aux négocia- Japon – mais aussi à la Russie – de Unis ne serait pas effectif ». Une évo- pluies diluviennes se sont produites après plus d’un mois de la teurs de plus d’une centaine de choisir d’isoler les Etats-Unis sur lution à court terme est peu proba- Hervé Kempf plus terrible sécheresse qu’ait connue la péninsule coréenne pays réunis à Bonn lundi 16 juillet. une question cruciale pour le systè- ble, et c’est donc dans une ambian- depuis près d’un siècle. – (Corresp.) Le Protocole, adopté en 1997 par me économique international. Le ce morose que commence la Confé- f www.lemonde.fr/climat les pays industrialisés, impose à ceux-ci une réduction en 2010 de La Marguerite, un nouveau parti leurs émissions de gaz à effet de ser- re. Sa mise en œuvre bute sur l’op- position entre Etats-Unis et Euro- de centre-gauche en Italie pe, l’échec ayant été nettement reconnu en novembre 2000 lors de ROME. Au cours du week-end du 14 juillet s’est tenue l’assemblée la Conférence de La Haye. constituante d’un nouveau parti italien de centre-gauche, La Mar- Si l’administration Clinton main- guerite, sous l’impulsion de Francesco Rutelli, ancien maire de tenait cependant son adhésion au Rome et chef de file de la coalition de L’Olivier, après l’échec aux Protocole, le nouveau président législatives du 13 mai. républicain s’y est carrément oppo- Un millier de délégués ont défini la vocation centriste du nouveau- sé. Et l’opposition des Etats-Unis, né dans cette opposition dominée jusqu’alors par les Démocrates qui sont le principal émetteur des de gauche. La Marguerite a reçu un message du président de la gaz à effet de serre, n’a pas faibli République, Carlo Azeglio Ciampi, et le commissaire européen depuis trois mois. La promesse Romano Prodi l’a assurée de ses vœux, en précisant qu’elle « doit qu’avait faite M. Bush de venir à devenir la maison des réformateurs, car on ne peut pas se contenter Bonn avec une proposition alterna- de regarder seulement vers le passé. » – (Corresp.) tive n’a même pas été tenue, et c’est les mains vides que la déléga- tion américaine, dirigée par Paula Un Argentin à la tête de l’ordre Dobriansky, sous-secrétaire d’Etat pour les affaires globales, arrive dans l’ancienne capitale alleman- religieux des dominicains de. Le 13 juillet, la Maison Blanche s’est contentée d’annoncer diver- PROVIDENCE (Etats-Unis). Le Père Carlos Alfonso Aspiroz, un ses initiatives destinées à stimuler Argentin de quarante-quatre ans, a été élu pour neuf ans, samedi la recherche sur le climat. 14 juillet, maître général de l’ordre des dominicains et succède au Britannique Timothy Radcliffe. L’ordre dominicain compte TACTIQUE AMÉRICAINE 5 000 religieux, qu’on appelle aussi « frères prêcheurs », et M. Bush estime, en effet, que la 6 000 novices et profès (ceux qui n’ont pas encore fait profession connaissance sur le changement cli- solennelle de vie religieuse). matique n’est pas suffisante pour En huit siècles d’histoire, c’est la première fois qu’un Latino-Amé- justifier une action rapide, alors ricain accède à la tête d’un ordre qui, dans le sous-continent, que, ainsi qu’il l’écrivait le 13 mars, compte pourtant 800 religieux et plus d’un millier de profès et « 80 % de la population du monde novices. Soixante-douze nationalités étaient représentées dans le sont exemptés [du Protocole], dont chapitre général de Providence qui a élu le nouveau maître géné- la Chine et l’Inde, et que [le ral. Originaire de Buenos Aires, celui-ci a été ordonné prêtre en Protocole] causerait un dommage 1987. Docteur en droit, il était procurateur, à la curie dominicaine sérieux à l’économie américaine. » de Rome, chargé de toutes les questions juridiques et canoniques La tactique américaine est en fait de son ordre. Son élection confirme, dans l’Eglise catholique, l’in- de contourner le Protocole pour fluence de l’Amérique latine, qui compte 40 % des fidèles du mon- revenir à une discussion autour de de entier. la Convention sur les changements climatiques, adoptée en 1992, et qui ne fixe pas d’objectifs contrai- Fidel Castro inaugure une salle gnants aux pays développés. Les Européens, quant à eux, maintien- nent leur attachement au Protoco- de musée consacrée au petit Elian le de Kyoto : lors du Sommet de Göteborg (Suède), le 16 juin, les CARDENAS. Le président cubain, Fidel Castro, a inauguré same- chefs d’Etat des Quinze ont réaffir- di 14 juillet une nouvelle salle du musée municipal de Cardenas mé leur intention « d’honorer leur (150 km à l’est de La Havane), consacrée à Elian Gonzalez, le petit engagement de [le] ratifier rapide- naufragé cubain, au cœur l’an dernier d’une âpre bataille politico- ment ». Cependant, ils restent pour juridique entre Washington et La Havane. Une statue de bronze l’heure isolés, n’ayant pas réussi à de l’enfant, qui, aujourd’hui âgé de sept ans, vit à Cardenas, ainsi convaincre le Japon de ratifier lui que des objets personnels, des photos et des lettres sont exposés aussi le traité. dans cette salle. Or cet accord est indispensable En novembre 1999, Elian était monté avec sa mère sur une embar- pour que le texte devienne opéra- cation de fortune pour émigrer aux Etats-Unis. Le bateau fit nau- tionnel : en effet, son entrée en frage. L’enfant survécut, sa mère ainsi que dix autres personnes vigueur suppose que des pays périrent. Recueilli par des parents à Miami en Floride, il était deve- représentant 55 % des émissions nu l’enjeu d’un conflit juridique et politique entre le régime cas- de gaz à effet de serre (à la date de triste et la communauté cubaine éxilée de Miami, à propos de sa 1990) l’aient ratifié. L’Union euro- garde. En juin 2000, la Cour suprême avait rendu un jugement péenne représente 24,2 % de ces favorable à son retour à Cuba. – (AFP.) émissions. Si elle convainquait les autres pays européens (8 %) et la 6 FRANCE LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001

CAMPAGNE Jacques Chirac a mique et sociale, justice, afaiblisse- affaires et resserrer les rangs de son fendeurs de la société »,età« une éco- de corriger les propops présidentiels. dressé, dans son intervention télévisée ment de l’Etat, les reproches présiden- propre camp. b D’AUTRES ATTAQUES, le de pensée (...) qui veut casser b FRANÇOIS HOLLANDE, premier du 14-Juillet, un réquisitoire très sévè- tiels ont concerné de nombreux domai- plus voilées, ont visé le passé trotskis- l’Etat ». b LE GOUVERNEMENT a réagi secrétaire du PS, a enfin fait valoir que re contre l’action et le bilan du gouver- nes. b LE BUT était double pour te du premier ministre : le chef de promptement, MM. Fabius et Vaillant, M. Chirac est responsable au premier nement. b SÉCURITÉ, politique écono- M. Chirac : faire face sur le front des l’Etat s’en est pris aux « éternels pour- Mmes Guigou et Lebranchu s’efforçant chef du déclin de l’autorité de l’Etat. Jacques Chirac et Lionel Jospin s’engagent dans une cohabitation meurtrière Le gouvernement a vivement répliqué, dès le 14 juillet, au réquisitoire dressé par le président de la République lors de son entretien télévisé. La contre-offensive va continuer, dès cette semaine, avec la publication des choix budgétaires pour 2002, notamment pour la police, la justice et l’emploi

LA GUERRE. Frontale, brutale, RPR, dont le premier ministre de quiens exulter dans les salons de ses propos, quitte à être en contra- Lionel Jospin, est aussi une façon aura remarqué que, lorsque Patrick totale. Samedi 14 juillet, Jacques l’époque, Jacques Chirac, était le l’Elysée après l’intervention prési- diction avec ses convictions pas- de fortifier ses positions à droite en Poivre d’Arvor a demandé à M. Chi- Chirac a ouvert les hostilités contre chef. L’actuel président de la Répu- dentielle pour comprendre que cet sées. Lorsqu’il critique les effets de montrant qu’il peut déstabiliser rac : « Pouvez-vous nous assurer que Lionel Jospin. Acculé par les juges, blique a manifestement retenu la objectif, à l’adresse des siens, était l’indépendance du parquet, il omet son adversaire. L’Elysée a bien cet argent ne provenait pas de com- menacé par les affaires, le prési- leçon de son prédécesseur et trou- atteint. ainsi de dire que c’est lui qui, en ins- noté, en effet, les divisions de la missions occultes prélevées sur les dent de la République a choisi la vé son angle d’attaque. Près de dix Le président qui, à plusieurs tallant la commission Truche en gauche sur la sécurité. On a ainsi marchés d’Ile-de-France ? », le pré- diversion, en déclarant ouverte la fois, il a répété que « la volonté reprises au cours de son septennat, 1998, puis en soutenant les projets rapporté au président le débat qui sident a assuré : « Je vais répondre campagne présidentielle. Tous les manque et l’autorité de l’Etat fait avait dérouté ses supporters en de réforme de la justice présentés a eu lieu au bureau national du PS, à cette question fondamentale », registres ont été utilisés : la mise en défaut ». Avec la même insistance, tenant un discours perçu comme par Elisabeth Guigou, en fut l’initia- mardi 10 juillet, sur le thème du avant… d’oublier tout simplement pièces méthodique de la politique il a évoqué la « confusion » qui trop proche des idées de centre teur, alors même que le RPR, « couvre-feu » pour les mineurs de de dire le moindre mot à ce sujet. gouvernementale dans les domai- règne, selon lui, partout dans gauche – sur les jeunes, sur la notamment, voulait s’y opposer. moins de treize ans, et ses con- A Matignon, où l’on affichait nes de la sécurité et de la politique l’Etat, et notamment au sein de famille –, a ainsi choisi de muscler Sa façon d’attaquer très durement seillers ont bien remarqué que, une assurance tranquille, voire un économique et sociale ; l’accusa- l’institution judiciaire. même au sein du gouvernement, brin condescendante, avant l’inter- tion plus générale, et martelée tout les ministres avaient des positions vention télévisée de M. Chirac, la au long de son intervention télévi- INITIATEUR ET CRITIQUE L’équipe de campagne du président se précise opposées sur la question. « Lors- virulence de ces attaques frontales sée, de l’affaiblissement de l’Etat, Pour le chef de l’Etat, l’objectif qu’on entend les deux ministres a surpris. Dans l’après-midi de de l’absence de volonté politique, était double : endiguer le flot dévas- Jacques Chirac a convié, mardi 24 juillet, à l’Elysée, une vingtaine Marie-Noëlle Lienemann et Ségolè- samedi, la contre-offensive gouver- dont Lionel Jospin serait, à ses tateur des affaires qui empoison- de parlementaires de l’opposition et de conseillers du RPR et de la ne Royal se dire favorables à ce cou- nementale a été minutieusement yeux, responsable et coupable ; l’al- nent sa présidence mais aussi ras- présidence qui pourraient former l’ossature de sa future équipe de vre-feu et Claude Bartolone se pro- organisée. La ministre de la justice, lusion, nettement plus voilée, à la sembler son camp face à la gauche campagne. Les députés RPR Philippe Briand , François Baroin, Chris- noncer résolument contre, cela fait Marylise Lebranchu, a quitté les culture trotskiste du premier minis- en lui montrant qu’il n’est pas fragi- tian Jacob, et les UDF Renaud Dutreil, François Goulard notam- un peu désordre, non ? », soupire, salons de l’Elysée pour organiser tre (lire page 7). lisé. La montée au front d’Alain ment, mais aussi les trois conseillères Valérie Pécresse, Valérie Ter- faussement apitoyé, un conseiller aussitôt une conférence de presse Lorsqu’il était officiellement Madelin et de François Bayrou qui, ranova, Nathalie Kosciusko-Morizet, se réuniront donc autour du du chef de l’Etat. à son ministère. Laurent Fabius, entré en campagne, le 22 mars ces derniers jours, n’ont pas comp- président pour élaborer les grands thèmes qui pourraient constituer Daniel Vaillant et Elisabeth Guigou 1988, en répondant à une question té leurs critiques sur les affaires, lui la base de sa campagne et mettre en œuvre leur propre réseau à son QUESTION OCCULTÉE ont noyé les rédactions sous les sur sa candidature dans le journal faisait craindre de se voir contester bénéfice. Enfin, à l’Elysée, on était communiqués, les argumentaires télévisé de France 2, François Mit- la direction principale de la droite François Baroin, qui s’était vu proposer par M. Chirac d’être son convaincu, après l’intervention, et les correctifs aux propos prési- terrand avait stupéfié tout le mon- pour la bataille présidentielle. porte-parole pendant la campagne, a décliné l’offre : « Cela ferait un que M. Chirac avait écarté le soup- dentiels. Tandis que le premier de en accusant les « bandes »,les Samedi, il n’était que de voir les peu disque rayé », a expliqué celui qui fut déjà le porte-parole du gou- çon pesant sur le financement des secrétaire du PS, François Hollan- « clans » et les « factions » de l’Etat parlementaires RPR et UDF chira- vernement d’Alain Juppé en 1995 avant d’en être remercié. voyages privés du président. Qui de assurait la riposte politique (lire page 7). Seul Lionel Jospin est resté silen- cieux, mais il pourrait ne pas le res- Le gouvernement conteste point par point les critiques sur sa politique économique ter longtemps. Après la polémique née de sa mise en cause du prési- LIONEL JOSPIN s’attendait aux La dette publique représente près de 60 % du PIB de 45,6 à 45,2 % du PIB l’an dernier Elisabeth Guigou : 2,8 points (con- dent de la République à l’Assem- attaques de Jacques Chirac sur le (- 0,4 point) et que « tous les impôts tre 2,4 points dans l’UE) entre 1997 blée nationale – « J’ai tardé à répon- front économique et social, mais il DETTE DES ADMINISTRATIONS TAUX DE CHÔMAGE COMPARÉ ont baissé ». et 2000. Un pays comme l’Espagne dre à des journalistes, c’est tout de n’avait peut-être pas prévu un pilon- PUBLIQUES FRANÇAISES À CELUI DE LA ZONE EURO b Pouvoir d’achat. M. Chirac peut faire illusion, mais il partait même moins grave que de tarder à nage aussi intensif. Vingt minutes en milliards de francs en % de la population active affirme que la France est « un des d’un taux de chômage de 21 %. Les répondre à des juges » –, le premier ont suffi au chef de l’Etat pour démo- Données CVS rares pays à ne pas avoir de hausse résultats de la France sont d’autant ministre se voulait prudent. «Ila lir la politique économique conduite 5 099 5 184 5 308 12 substantielle de pouvoir d’achat ».Il plus remarquables que la démogra- été échaudé par cette affaire qui l’a depuis juin 1997 : mauvais usage de 4 865 fait allusion à l’évolution du salaire phie y est encore dynamique. Le fait apparaître comme agressif, ten- 11 la croissance, recul du chômage plus nominal de base de chaque salarié, marché du travail a dû absorber du à cause des révélations sur son limité qu’ailleurs, réforme des retrai- 10 qui donne une indication sur la pro- 714 000 personnes de plus depuis passé », observait un de ses pro- tes en attente, accroissement de la gression de son pouvoir d’achat : il mars 1997, ce qui n’a pas empêché ches. Du coup, lors de son émis- 9 dette publique, pouvoir d’achat en 8,7 FRANCE n’a que faiblement progressé. M. Jos- de nombre de chômeurs de baisser sion télévisée, le 9 juillet sur Fran- 8,3 ZONE berne. Certains tirs pouvaient tou- 8 EURO pin s’appuie, lui, sur la progression de 1,069 million entre juin 1997 et ce 3, destinée à anticiper sur quel- cher la cible, d’autres étaient pour le 7,8 de la masse salariale liée au boom mai 2001. Quatre ans qui se sont sol- ques-unes des offensives présiden- 7 ALLEMAGNE moins imprécis. La veille, Laurent de l’emploi, qui a permis une pro- dés par « plus de 1,6 million de créa- tielles du 14-Juillet, M. Jospin avait Fabius, le ministre de l’économie, 1997 1998 1999 2000 1997 98 99 2000 01 gression globale du revenu disponi- tions d’emplois », a précisé Mme Gui- retenu ses mots, forcé sur sa séréni- avait pris soin de publier le dernier Source : Insee Eurostat/Ministère de l'emploi ble des ménages. Elle a été «de8% gou. té – « je le dis avec le sourire » –etil rapport, plutôt louangeur, du Fonds au total » sur 1998-2000, dit le gou- b Retraites. Depuis l’échec du s’était interdit toute attaque fronta- monétaire international (FMI) sur la Dans la lutte antichômage, la France fait mieux que l'Allemagne et surtout vernement. Le président cite, par plan Juppé, en 1995, il ne se passe le du président, réservant à ses lieu- France. Depuis 1998, notent ses ana- l'Italie. L'Espagne, l'Irlande et la Suède ont été les plus efficaces. ailleurs, un « récent rapport » pla- pas une année sans que M. Chirac tenants du RPR ou de l’UDF, ses flè- lystes, elle a connu « des taux de çant la France au douzième rang des ne revienne à la charge. « On ne fait ches contre « l’hypocrisie et l’irresp- croissance impressionnants (…) soute- chiffres des instituts de conjoncture les) – seule référence pertinente au Quinze pour la richesse par habi- rien alors que les Français savent très onsabilité ». nus par la conjugaison bénéfique les plus pessimistes. Si la France a regard des critères du Traité de tant. Cette étude de Bruxelles porte bien qu’il faudra prendre des déci- Il est arrivé souvent à M. Jospin d’une bonne politique macroéconomi- connu une croissance moyenne Maastricht – ne s’est alourdie sur 1998, et Matignon remarque sions », a-t-il dit. Défendant la répar- d’évoquer avec envie ce « temps que et d’un contexte économique favo- annuelle de 3 % depuis 1998, M. Chi- « que » de 443 milliards entre 1997 que, la même année, l’OCDE plaçait tition, qui « fait partie de notre pacte des débats » – celui de la campagne rable ». L’autre contre-attaque est rac juge qu’«onn’[en] a pas utilisé et 2000 (contre 2000 milliards la France au neuvième rang et la social », et la retraite à soixante ans, présidentielle – où il pourra enfin venue, lundi 16 juillet, avec les « let- les fruits comme on aurait dû le fai- entre 1992 et 1997). Matignon cons- Banque mondiale au sixième rang. qui a néanmoins besoin d’« un peu s’exprimer sur le président de la tres-plafond » fixant aux ministres re ». Ni suffisamment réduit les défi- tate que son poids par rapport au Et que ce mauvais classement n’est de souplesse », il a plaidé pour une République avec une liberté de ton l’enveloppe de leurs crédits 2002 : la cits, « qui sont les impôts de produit intérieur brut (PIB) a connu que le résultat de la politique menée épargne-retraite gérée par les parte- qui lui est aujourd’hui comptée. Le sécurité y est prioritaire et les dépen- demain ». La dette, « après quatre un pic en 1998 mais décroît depuis. par la droite les années précédentes. naires sociaux. M. Jospin a abrogé la 17 juillet 2000 à Avignon, agacé ses resteront encadrées (+ 0,5 % ans d’opulence, a augmenté de Pour la première fois depuis vingt b Chômage. « Il est évident que le « loi Thomas » sur les fonds de pen- par les critiques présidentielles du hors inflation). 1 000 milliards de francs ». Demi- ans, note Bercy, ce poids « a baissé chômage a diminué partout et chez sion, commandé deux rapports et 14-Juillet, il avait observé : «A ce b Croissance et dette. La crois- vérité ou demi-mensonge ? M. Chi- de deux points de 1998 à 2000, alors nous moins qu’ailleurs en Europe »,a créé un fonds de réserve au finance- moment-là, il y aura beaucoup de sance, justement ! M. Chirac a cité le rac parle, en fait, de la seule dette de qu’il avait progressé de 19,5 points lancé M. Chirac. L’accusation la plus ment fragile. Comme un architecte choses à dire. » M. Chirac ne l’a pas chiffre de 2,1 % de croissance en l’Etat. entre fin 1992 et 1997 ». Le président irritante pour un gouvernement qui qui aurait fait des plans sans enga- attendu. 2001, soit moins que l’Insee (2,3 %) Or l’Insee précise que la dette des s’inquiète de la progression des pré- dit en avoir fait sa priorité ! « Le chô- ger les travaux de construction. ou M. Fabius (« un peu inférieure à administrations publiques (Etat, lèvements obligatoires ? Le gouver- mage a diminué en France davanta- Raphaëlle Bacqué 2,5 % »). Ce faisant, il reprend les Sécurité sociale, collectivités loca- nement explique qu’ils sont passés ge que chez nos voisins », a répliqué Jean-Michel Bezat et Pascale Robert-Diard Rêves de lendemains à la garden-party « Nous avons les moyens d’agir. Ce qui manque, RUE du Faubourg-Saint-Honoré, la « task force » d’Alain Juppé Voici les principaux extraits de l’in- délit doit être sanctionné au pre- ments, qu’ils aient été de droite ou tous les moyens pour imposer un samedi 14 juillet, un passant fait rêvent des lendemains. Philippe tervention télévisée du président de mier délit. C’est ce qu’on appelle la de gauche. Aujourd’hui, on le voit accord préalable avec les organisa- remarquer à sa compagne : «Tuas Briand : « Sublime, on va se le faire, la République, samedi 14 juillet, à tolérance zéro. Naturellement, je bien, il fallait une grande loi plu- teurs, comme on le fait dans toutes vu ? Tous les gens qui sortent de l’Ely- Jospin, l’an prochain. » Jean-Fran- propos de la politique du gouverne- ne fais pas référence à la façon riannuelle de programmation du les autres formes de réunions publi- sée ont plein de boue aux jambes ou çois Copé : « Il a fermé tous les ment : dont le maire de New York a traité fonctionnement des ressources et ques. Si on peut le faire sans mesu- à leur pantalon. » Objection reçue, angles. » François Baroin : « Incroya- b Sécuri- ses affaires. Ce n’est pas notre des investissements de la justice. re législative, je n’y verrai naturelle- promeneur ! Ce 14-Juillet-ci fut blement combatif. » té. Violence, culture. Mais je dis que nous b « Couvre-feu » pour les ment que des avantages. celui de la boue. Trop, c’est trop ! Impériaux, Jean-Pierre Chevène- délinquance, avons, en France, une technique mineurs. « Couvre-feu » n’est pas b Licenciements. Nous som- Une fois, deux fois, dix fois, de jeu- ment et Philippe Séguin font leur agressivité, judiciaire qui existe – la réparation le terme qui convient. Ce que les mes dans un monde globalisé, nes hommes galants – soldats espa- marché : autographes et photos à incivilités : – et qui n’est pas utilisée. maires, qui ont pris cette décision, c’est-à-dire que tout circule : les gnols avec leurs drôles de petits cha- l’appui, surtout auprès de jeunes nous sommes b Police-justice. Nous avons les ont fait, c’est un acte de préven- hommes, les idées, les capitaux. Il peaux noirs, apprentis polytechni- beurs ou beurettes et de représen- arrivés à un moyens d’agir. Ce qui manque, tion, qui a été reconnu légal par le est tout à fait enfantin de vouloir ciens ou attachés parlementaires – tants des DOM-TOM. « Vous trou- point qui est c’est la volonté d’agir et c’est l’auto- Conseil d’Etat. J’y suis, naturelle- s’y opposer. C’est ainsi ! C’est une auront donc dû se porter au vez, vous, qu’il a trop cogné sur le gou- VERBATIM absolument rité de l’Etat. Ces violences ont lieu ment, tout à fait favorable. A partir réalité avec laquelle il faut faire. secours de jolies dames en perdi- vernement ? Moi, je ne trouve pas », insupportable, et il faut mettre un pour la plus grande partie, la nuit, du moment où c’est limité. Com- S’agissant des entreprises, il faut tion. s’enquiert le second. coup d’arrêt. Un très grand nom- pendant les week-ends, ment peut-on imaginer que des qu’elles puissent s’adapter. C’est Comme si de rien n’était, l’épou- Il est 16 heures et, pendant vingt bre de Français, dans les quartiers c’est-à-dire au moment où les for- gosses de moins de 13 ans, parfois inévitable. Mais cela ne peut en se du président accueille pourtant bonnes minutes, des dizaines de jeu- en difficulté, dans les villes en géné- ces de l’ordre sont les moins nom- 7, 8, 9 ans, se promènent entre rien justifier des mesures consis- avec une immense constance le flot nes réclament « Chirac au balcon !, ral et maintenant à la campagne, breuses. Donc il faut agir autre- minuit et 6 heures du matin. A la tant à mettre à la porte des tra- des naufragés. On n’est pas obligé Chirac 2002 ! » Dominique de Ville- sont confrontés à une réalité qui ment, redéployer certainement dérive. Est-il normal de laisser faire vailleurs uniquement dans le souci d’aller saluer Mme Bernadette Chirac pin, secrétaire général de l’Elysée, leur fait peur. C’est inacceptable. Il mais surtout leur donner les ins- cela ? d’améliorer des profits. Quelle est mais, on ne sait trop pourquoi, le sort alors avec l’un de ses jeunes faut que la sécurité, qui est la pre- tructions et les moyens qui leur per- b Rave-parties. Les rave-parties la solution ? C’est le dialogue gros de la troupe choisit ce jour-là fils. « C’est surprenant, mais c’est mière des libertés, soit garantie à mettent d’agir. Un rapport récent sont un élément de la culture social ! Ce que je reproche à la loi de piétiner sous la pluie pour aller spontané. » Un autre conseiller du tous les Français, où qu’ils habi- établissait qu’une partie importan- techno. Il n’y a pas à s’en formali- de modernisation sociale, c’est sim- tendre une main à cette obstinée président vient finalement remer- tent, 24 heures sur 24. Cette insécu- te de ce type de délinquance a pour ser, c’est une culture qui existe et plement qu’une fois de plus, com- « première dame » de la France. cier les DJ – comprendre délégués rité croissante, cette espèce de origine des meneurs, des chefs de qui a son charme. Ce qui pose pro- me toujours, le gouvernement a Après le « pschitt » du président, départementaux à la jeunesse du déferlante, est inacceptable. bande, environ 4 000. Eh bien, ces blème, ce sont les free-parties, ces négocié, dans les couloirs de l’As- le beau temps est revenu. Deux ano- RPR, et non pas disc-jockeys : «Le Nous avons des quantités de gens-là, la police les connaît, il faut rassemblements de plusieurs cen- semblée nationale, avec les partis nymes, à l’abri dans le grand salon président vient de quitter l’Elysée et, délinquants, notamment de jeunes les arrêter. (…) Pour ce qui concer- taines, voire de milliers de gens de la majorité, des mesures qui d’honneur : « Les journalistes, tiens ! soyez-en sûrs, votre message sera délinquants, qui agressent : il n’y a ne la justice, il est évident qu’elle dans le secret le plus total. (…) La n’ont été concertées en aucune je viens d’engueuler un type de LCI, je transmis. » Au candidat. aucune suite donnée ! Il est donc n’a pas suffisamment de moyens. liberté s’arrête là où elle empiète façon avec les partenaires sociaux te les prends tous un par un et je les indispensable que l’on retienne le C’est une responsabilité collective, sur celle des autres. Alors, que faut- et qui vont s’imposer, avec un résul- traite de gauchos ! » Les anciens de Jean-Louis Saux principe que toute agression, tout très ancienne, de tous les gouverne- il faire ? Je crois que nous avons tat qui sera très négatif. L’INTERVENTION TÉLÉVISÉE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 / 7

François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste « Le principe de la tolérance zéro vaut aussi au plus haut sommet de l’Etat »

« Quel jugement portez-vous borateurs fidèles. Ils n’auront rien respect des ses engagements. Qui vouloir régler « toutes affaires ces- sur l’intervention présidentiel- su du montant exact des déplace- peut en dire autant ? santes » un problème que M. Chi- le ? ments ainsi payés. Je ne sais si cet- – Les propos de M. Chirac sur rac s’est créé à lui-même ? – Cette intervention a permis te affaire a fait « pschitt », ce que les fonds secrets vous incitent-ils – Que répondez-vous à l’argu- aux Français d’entendre Jacques je sais c’est que M. Chirac a fait à accélérer la réforme des fonds ment de M. Chirac selon lequel Chirac livrer une conception datée « chut » sur tout cela. spéciaux que vous réclamez de une réforme du statut pénal du et personnelle de l’Etat, de la jus- – M. Chirac a parlé d’un mysté- vos vœux ? chef de l’Etat nuirait à la sépara- tice et de la politique. L’Etat, pour rieux groupe dont l’idéologie – Si cette question des fonds tion des pouvoirs ? M. Chirac, se confond avec son vise à saper les fondements de secrets a surgi dans le débat public – J’avoue ne pas avoir compris la chef, non pour l’exercice de la res- l’Etat. C’est un complot ? c’est à la suite d’une révélation – logique présidentielle. D’un côté, ponsabilité, mais pour l’exigence – M. Chirac appartient à une tra- les billets d’avion – et d’une justifi- sur les fonds spéciaux, il faut régler de la protection. Ses affaires per- dition politique où un « ennemi de cation quant à l’origine des fonds. le problème dès à présent et, pour sonnelles deviennent les affaires l’intérieur » est toujours évoqué et Jusqu’ici, M. Chirac, qui fut deux le statut pénal du chef de l’Etat, de l’Etat, voire celles de tous. brandi pour mieux justifier le fois premier ministre et qui est pré- mieux vaudrait créer une commis- Quant à la justice, sa conception secret et la raison d’Etat, qui se con- sident depuis six ans, ne s’en était sion et surtout attendre 2002. Le Sur la sécurité, M. Vaillant oppose son exprimée le 14 juillet constitue une fond souvent avec le fait du prince. guère ému et, d’ailleurs, il n’avait président a évoqué, à juste titre, en rupture avec les conclusions de la – Il semble suggérer, comme pas donné suite à la demande de matière de lutte contre l’insécurité, commission Truche, dont il avait le principe de la tolérance zéro. Il bilan à une « opération polémique » été pourtant à l’origine, et avec la vaut aussi au plus haut sommet de pratique du gouvernement de Lio- « Lionel Jospin l’Etat. « EN MATIÈRE de sécurité, il y a tre la délinquance des mineurs for- nel Jospin depuis 1997. Comme si – M. Chirac a attaqué très les discours et les actes », a déclaré mulées par le président de la répu- la mise en cause personnelle du peut être jugé durement le gouvernement en Daniel Vaillant, samedi 14 juillet, blique. M. Chirac souhaitait notam- président devait nécessairement l’accusant de mettre en cause en réplique aux propos de Jacques ment qu’« au premier délit, celui correspondre à la mise en cause sur ses actes l’autorité de l’Etat et d’agir par Chirac. Opposer l’action du gouver- qui le commet [soit] dans l’obliga- des acquis de ces dernières années. idéologie. nement depuis 1997 à une « opéra- tion de le réparer ». « Quand on M. Chirac a fait part de sa nostalgie et sur le respect – Sur l’autorité de l’Etat, M. Chi- tion polémique » qui malmène les dégrade, on répare, a assuré la face au temps révolu des instruc- rac en est le chef depuis plus de six faits, telle est la tonalité de la ministre de la justice. Le nombre de tions à la justice, des rappels à l’or- de ses engagements. ans. Si elle a décliné, il en est donc réponse du ministre de l’intérieur mesures de réparation a doublé en dre de magistrats, voire de l’héli- le premier responsable. Et il est et de la ministre de la justice, deux ans. 15 000 mesures de répara- portage de procureur en cas de Qui peut vrai que, depuis son élection, la Marylise Lebranchu aux vives criti- tion ont été prononcées et appli- besoin. Il nous a aussi rappelé qu’il fonction présidentielle a été amoin- ques présidentielles énoncées au quées en 2000 et 120 000 rappels à appartient à une tradition politi- FRANÇOIS HOLLANDE en dire autant ? » drie notamment à cause de l’échec cours du traditionnel entretien télé- la loi ».Mme Lebranchu a aussi rap- que caractérisée par des méthodes de la dissolution et du référendum visé du 14-Juillet. Dans son inter- pelé la création depuis 1997 de fondées sur l’exagération verbale, raté. Sur l’insécurité, première pré- vention, M. Chirac avait remis en 80 centres éducatifs renforcés et la déformation des faits et les avant lui des dirigeants du RPR, réforme adressée en 1995 par son occupation des Français, quel est cause « un manque d’autorité de l’ouverture de 50 centres de place- coups bas. qu’il s’agit de la mouvance trots- ministre des finances. Je com- son bilan et quels furent les actes l’Etat et un manque de volonté politi- ments immédiats. « Quand un – Avez-vous été convaincu par kiste, à laquelle a appartenu prends que sa prise de conscience du gouvernement d’Alain Juppé que ». Après avoir dressé un mineur a commis des faits graves, il ses explications sur l’affaire de M. Jospin… soit d’abord un remords. Mais je qui s’est obstiné, dans ce domaine tableau sombre dans lequel il peut être condamné à une courte pei- ses voyages privés entre 1992 et – Avoir été trotskiste n’est en ne peux admettre la suspicion qu’il comme dans d’autres, à réduire les dénonçait « cette insécurité croissan- ne d’emprisonnement ferme : ce 1995 ? rien déshonorant, surtout pour un voudrait jeter sur le comportement effectifs des fonctionnaires ? Com- te, grandissante, cette espèce de n’est pas un tabou », a affirmé la – C’est la justice qu’il faut con- militant de gauche, et ce parcours du gouvernement. La méthode pro- me leader de la droite, M. Chirac a déferlante », le chef de l’Etat avait ministre. vaincre, puisqu’elle est saisie de cet- est somme toute assez banal. posée par Lionel Jospin me paraît voulu frapper fort contre le gouver- indiqué que la police « [était] mal te enquête. Les Français auront été Quant à la révélation de cet engage- la bonne : saisir le premier prési- nement comme pour mieux souder utilisée, elle n’[avait] pas les instruc- 3 000 NOUVEAUX POLICIERS surpris d’apprendre que les indem- ment concernant Lionel Jospin, dent de la Cour des comptes pour son camp autour de sa personne tions, les garanties et les moyens A l’appui de son argumentation, nités tirées des fonds secrets pou- elle n’a choqué que ceux qui se qu’il fasse des propositions sur cet- au moment où celle-ci est contes- nécessaires ». Daniel Vaillant a également évo- vaient servir, quatre ans après, méfient des idéologies. Mais un te pratique désuète de la Républi- tée. Mais fallait-il prendre autant M. Vaillant a d’abord répondu qué « de nouveaux recrutements » comme moyens de paiement, que engagement de jeunesse, fut-il res- que. Si les conclusions sont soumi- de libertés par rapport à la vérité sur le terrain des chiffres. « C’est en dans la police nationale qui « inter- les reliquats des gestions antérieu- té intime, n’a rien de comparable ses suffisamment tôt, tout conduit des faits ? Est-ce digne d’un oppo- 1994 [alors qu’Edouard Balladur viendront l’année prochaine ».Le res pouvaient, quatre ou cinq ans avec un comportement contraire à à faire cette réforme, ou au moins sant, fut-il chef de l’Etat, de traves- était premier ministre et Charles ministre de l’intérieur faisait ainsi après le départ de Matignon, être l’éthique publique. Lionel Jospin une première étape dès la prochai- tir nos performances en matière de Pasqua, ministre de l’intérieur] que allusion aux arbitrages budgétaires utilisées pour remercier des colla- peut être jugé sur ses actes et sur le ne loi de finances. Mais pourquoi chômage, de se tromper sur les la délinquance a atteint son niveau rendus en sa faveur par le premier dates pour le pouvoir d’achat et de le plus élevé de la décennie : presque ministre. En hausse de plus de 4 %, ne pas saluer nos efforts de réduc- 4 millions de faits [3 919 008, le budget de la Place Beauvau, com- tion de moitié de nos déficits et de exactement] ont été constatés ; pour me celui du ministère de la justice, Messages subliminaux sur le passé trotskiste de M. Jospin stabilisation de la dette publique ? mémoire, au cours de l’année 2000, figurent au nombre des priorités M. Chirac a, avec le passé, une ten- 3 771 849 ont été recensés », a préci- pour 2002. Ces engagements C’EST ce que l’on appelle la politique subliminale. Il nels pourfendeurs de la société, ceux qui en réalité ont dance à l’amnésie qui l’a rendu sé le ministre de l’intérieur. Il a éga- devraient permettre l’embauche de y a l’image et les mots que tout le monde a perçus : un pour objectif, non pas de rechercher la morale, mais de oublieux des déboires rencontrés lement mis en avant les efforts bud- 3 000 nouveaux policiers (Le Mon- président de la République magnanime, presque casser la société. » Patrick Poivre d’Arvor demande des par Alain Juppé sur les retraites. gétaires consentis par le gouverne- de du 10 juillet), dont la formation grand seigneur, balayant la question sur le passé précisions : « C’est qui ? Ce sont des députés ? Des jour- – Comment voyez-vous la ment de Lionel Jospin au service en douze mois risque cependant de trotskiste de Lionel Jospin, car, dit-il, il n’est « pas favo- nalistes. » M. Chirac, bien sûr, esquive la question, prochaine campagne présiden- d’« une politique volontariste ». se heurter à l’encombrement des rable aux polémiques » et il n’a donc « aucun commen- puis insiste : « Non, mais non ! Ce n’est pas un problè- tielle ? « En 2001, et pour la première fois, écoles de police qui tournent déjà à taire à faire sur le parcours idéologique du premier me professionnel. C’est un problème de conception philo- – A entendre M. Chirac, j’ai eu le le budget de fonctionnement [hors plein régime. Le 30 janvier, lors ministre ». Le choix du qualificatif, bien sûr, n’est pas sophique. Vous avez une école de pensée, en France, sentiment que, non seulement il salaires] de la police nationale a d’un conseil de sécurité intérieure, neutre : M. Chirac ne parle pas d’un parcours « politi- depuis longtemps, qui s’est toujours attaquée aux struc- était candidat, mais aussi que la dépassé les 4 milliards de francs »,a M. Jospin avait annoncé pour que », mais « idéologique », un de ces mots chargés tures mêmes de la société, qui veut casser l’Etat. » campagne serait dure. Je souhaite ajouté M. Vaillant. Il a aussi rappe- 2001 le recrutement exceptionnel de fantômes, prompts à hérisser le poil à droite. Rien Les électeurs choisiront. Mais M. Chirac les avertit : qu’elle soit bilan contre bilan, pro- lé « les grandes réformes » enga- de 1 000 policiers supplémentaires. de bien méchant tout de même à l’égard de M. Jospin. « Il faut qu’ils aient bien conscience que leur choix devra jet contre projet, et je refuse le gées à travers la mise en place de la La garde des sceaux bénéficiera Mais il y a les autres mots, jetés çà et là, au détour se porter sur des hommes et des femmes, quelle que soit pugilat qui confond les idées et la police de proximité, et les contrats d’un même effort en application d’autres questions et destinés à n’être entendus que leur appartenance politique, qui respectent l’Etat et qui bataille. S’il faut répondre aux atta- locaux de sécurité qui associent du plan de quatre ans « d’action d’une petite fraction de ses auditeurs : ceux qui font sont décidés à renforcer l’autorité de l’Etat. » ques, gardons-nous de mettre les élus locaux, justice, police, gendar- pour la justice », qu’avait annoncé profession de politique, au premier rang desquels le Pour le président, l’« école de pensée » n’est autre coups au même niveau que nos merie, éducation nationale, tra- le premier ministre le 27 mars (Le premier ministre et les siens, et aussi ceux qui, dans que le trotskisme. Entre « les pourfendeurs de la socié- adversaires. Pour les socialistes, la vailleurs sociaux, etc., dans la lutte Monde du 29 mars), à l’avant-veille les médias, sont chargés de l’exégèse des propos prési- té » qui veulent « casser l’Etat » et le chef d’un gouver- prochaine élection présidentielle contre l’insécurité. d’une journée de grève lancée par dentiels et qui, donc, assureront leur traduction. nement incapable de faire respecter « l’autorité de n’est pas un enjeu personnel, mais « Je suis très étonnée d’entendre les deux principaux syndicats de Au beau milieu d’une longue digression sur les l’Etat », il y a donc un fil, une culture commune, une de société, n’est pas une lutte de proposer comme des solutions nou- magistrats. Quelque 1 200 postes « affaires » auxquelles son nom est mêlé et sur l’atti- explication logique. Chirac, bien sûr, ne l’a pas dit. pouvoir, mais une confrontation velles, ce que le gouvernement cons- seront créés d’ici à 2005 pour per- tude des juges à son égard, le président de la Répu- Mais il savait que c’était ce-que-l’on-dirait- sur la conception même du truit depuis plusieurs années »,a mettre de faire passer les effectifs blique a observé : « On met en cause nos institutions. Et qu’il-a-voulu-dire. Et c’était exactement ce qu’il sou- pouvoir. » indiqué Mme Lebranchu. La garde de 6 650 à 8089. quand on cherche pourquoi elles sont mises en cause, haitait. des sceaux a ainsi contesté les accu- que voit-on ? » M. Chirac a son idée sur la question : Propos recueillis par sations de laxisme dans la lutte con- Pascal Ceaux « Ceux qui sont derrière cette affaire (…), ce sont les éter- Pascale Robert-Diard Michel Noblecourt

« Hâbleur et menteur » c’est la volonté d’agir et c’est l’autorité de l’Etat » pour M. Le Pen b Démocratie sociale. Nous jours mieux les problèmes quand il sons purement idéologiques, on ne ce est tombée au douzième rang fiance pour être raisonnable. avons un Etat qui veut tout régle- y a beaucoup d’argent. veut pas mettre en œuvre une telle dans les quinze pays de l’Union b Ecologie. Les coups qui sont Jacques Chirac « n’a pas déçu » menter, tout légiférer. Mais c’est b Chômage. Il est évident que le réforme. européenne. Il n’y a plus que l’Espa- portés à la nature ne permettent Jean-Marie Le Pen lors de son fini, ça ! Ca ne marche plus ! Et ça chômage a baissé, ce qui était inévi- b Impôts. Nous avons eu trois gne, le Portugal et la Grèce derrière plus à celle-ci de se régénérer. Il y a entretien du 14 Juillet. « Il s’est ne peut pas marcher ! Il faut une table. Mais il a moins baissé chez ou quatre années de très forte crois- nous. donc vraiment le feu dans la mai- révélé tel que je le connais : démocratie locale, il faut que les nous qu’ailleurs, en Europe. Je n’en sance, pendant lesquelles nous b Réforme de l’Etat. Nous son. Alors, qu’est-ce qu’il faut fai- hâbleur, bluffeur, menteur, égoïs- maires, les présidents de conseils dis pas plus, chacun en tirera la avons eu des rentrées considéra- avons eu une période d’opulence, re ? Il faut incontestablement inté- te… chiraco-centriste », a ainsi généraux et régionaux, aient de conclusion qu’il voudra. bles. Le problème est de savoir si on on n’a fait aucune réforme de struc- grer la notion d’écologie humaniste déclaré le président du FN lors de vrais pouvoirs ! Et il faut qu’il y ait b Retraites. Nous avons là un les a bien utilisées. Pour dire la véri- ture de l’Etat. Nous allons vers une dans notre pacte républicain. C’est la clôture de l’“université d’été” une démocratie sociale, c’est-à-dire problème majeur, imminent, et on té, je n’en suis pas certain. Par exem- période où un très grand nombre la raison pour laquelle j’ai proposé du Front national de la jeunesse, que les partenaires sociaux puis- ne fait rien ! C’est extrêmement ple, la dette de la France, après qua- de fonctionnaires vont être amenés une charte de l’écologie [dont les] dimanche 15 juillet, à Neuvy-sur- sent, ensemble, dans un cadre géné- irresponsable. Nous avons un systè- tre ans d’opulence et de croissance à prendre leur retraite. C’est un principes devraient devenir des prin- Barangeon (Cher). Le président ral naturellement défini par l’Etat me de répartition qui fait partie de forte, a augmenté de 1 000 milliards moment privilégié pour faire des cipes constitutionnels, [notamment de la République, a-t-il commen- pour que les règles essentielles notre pacte social, et que personne de francs. Il n’y a pas un autre pays réformes. Vous en avez entendu celui] de responsabilité, c’est-à-dire té, « s’est essayé à faire pleurer soient respectées, trouver les de sérieux ne peut mettre en cause. européen qui soit dans ce cas-là. parler ? Rien. Je le déplore. pollueur-payeur. Je ne veux pas Margot en parlant de sa vie privée, meilleures solutions. Car c’est eux D’abord, il faut affirmer un princi- Passons. Par ailleurs, on n’a pas b Euro. Je suis confiant. D’abord sanctionner, [mais] l’écologie a un des attaques subies par sa femme qui sont sur le terrain ! Regardez ce pe : à salaire égal, retraite égale. En baissé les impôts des Français. 1999 parce que les choses ont été bien prix et ce prix doit être intégré dans et sa fille », mais lui, Jean-Marie qui s’est passé avec le financement tenant compte, naturellement, de et 2000 atteignent des records histo- préparées, ensuite parce que je le prix des biens et des services. (…) Le Pen, ne s’est pas « laissé pren- des 35 heures, avec les caisses d’as- la spécificité de certaines profes- riques de prélèvements obligatoi- crois que les Français s’y sont psy- Nous vivons dans un monde qui est dre à cette comédie ». Il rappelle surance-maladie. C’est inaccepta- sions, qui sont plus dures que res. Et je ne suis pas du tout sûr que chologiquement préparés. Il faut fondé sur le gaspillage. Or, il n’y a que « Bernadette Chirac est con- ble ! d’autres. Deuxièmement, le niveau 2001 ne sera pas dans le même cas. être très vigilant. C’est ce que j’ai pas de planète à côté où on peut seiller général de Corrèze » et b Croissance. Ce n’est pas la fau- des retraites doit être garanti. Troi- (…) Il est essentiel de remettre de demandé au gouvernement depuis aller prendre d’autres ressources. Claude, « chargée de la communi- te du gouvernement si la croissance sièmement, il ne s’agit pas de remet- l’ordre dans la maison, c’est-à-dire plusieurs mois. Il y aura des difficul- b Passé trotskiste de Lionel Jos- cation » à l’Elysée. M. Le Pen, qui diminue. 2,1 %, c’est tout de même tre en cause la retraite à soixan- de diminuer nos déficits, qui sont tés pour les plus fragiles d’entre pin. Je n’ai aucun commentaire à a déploré que le chef de l’Etat une croissance nettement supérieu- te ans, mais on doit être beaucoup les impôts de demain ! nous, et il y aura un petit risque de faire sur le parcours idéologique du n’ait « pas eu un seul mot pour la re à ce que nous avons connu pen- plus souple. Enfin, il faut favoriser b Pouvoir d’achat. Nous som- hausse des prix qu’il faut absolu- premier ministre (lire ci-dessus). nation, (…) l’armée, (…) l’immigra- dant de très longues années. On ne l’épargne retraite. Il faut que les mes l’un des rares pays à ne pas ment anticiper et contrôler. (…) Je b Candidature présidentielle tion ou la dénatalité », a ironisé peut pas dire que ça s’effondre. On Français qui veulent avoir un sup- avoir eu de hausse substantielle du fais confiance à la responsabilité en 2002. Je n’ai aucun commentaire sur le fait que celui-ci ait « décou- a une croissance moindre, après plément de retraite, et qui mettent pouvoir d’achat. Un récent rapport des producteurs, des fabricants, des à vous faire sur cette question. vert », « comme un vulgaire Le Pen quelques années d’une croissance un franc dans un système de nature de l’Union européenne vient de fai- grandes surfaces, et surtout de l’en- (...) – après avoir été deux fois pre- exceptionnelle, pendant laquelle on à leur donner ce supplément, re apparaître que s’agissant de la semble des petits commerçants qui e Retrouvez l’intégralité de l’inter- mier ministre et six ans prési- aurait bien fait de régler quelques voient ce franc défiscalisé, pour les richesse par habitant, du produit vont être les premiers traumatisés vention du président de la Républi- dent – (...) que l’insécurité est deve- problèmes, parce qu’on règle tou- encourager. (…) Mais pour des rai- industriel brut par habitant, la Fran- par cette réforme. Je leur fais con- que sur www.lemonde.fr nue intolérable ». 8 / LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 L’INTERVENTION TÉLÉVISÉE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

La défense de M. Chirac sur les « affaires » a paru La volte-face du président plus tranchée sur la forme que sur le fond sur l’indépendance L’invocation de la « tradition » par le chef de l’Etat masque une violation de la loi sur les fonds spéciaux de la justice Dans son intervention télévisée, le président de en espèces, parlant de « calomnie ». Il a réaffir- a laissé entrevoir une violation de la loi de 1946, la République a repoussé les soupçons formés à mé sa volonté de ne déférer à aucune convoca- qui dispose que les fonds spéciaux « non dépen- me son encontre dans l’affaire de ses voyages payés tion judiciaire. Sa défense sur les fonds spéciaux sés » doivent être restitués au budget de l’Etat. M Lebranchu dénonce d’« anciennes méthodes »

LE PRÉSIDENT de la République valle, les trois juges chargés de l’en- d’« indemnités personnelles » ou utilisés par lui. Sur ce point, M. Chi- JACQUES CHIRAC souhaite-t-il rac fait alors savoir qu’il « approuve a réaffirmé, au cours de son inter- quête sur les voyages auront choisi encore de « compléments de rémuné- rac est apparu, de ce fait, en contra- remettre en cause l’indépendance l’orientation générale » de ces tex- vention télévisée du 14-Juillet, sa de suivre les réquisitions du procu- rations » dont auraient été issues les diction formelle avec l’ancien direc- de la justice ? Quatre ans et demi tes, et notamment de la réforme volonté de ne répondre à aucune reur de Paris, Jean-Pierre Dintilhac, sommes en espèces livrées à son teur de son cabinet à Matignon, après avoir initié, en décem- constitutionnelle du Conseil supé- convocation d’un juge d’instruction qui a estimé « possible en droit » agence de voyages de Neuilly Maurice Ulrich. Aujourd’hui con- bre 1996, une réforme de la justice rieur de la magistrature (CSM). Le dans les enquêtes qui le visent. l’audition de M. Chirac en qualité (Hauts-de-Seine). Cette version seiller à l’Elysée, ce dernier a déclaré en expliquant qu’il fallait « sérieuse- 18 janvier 2000 pourtant, il reporte « Nous avons une Constitution, res- de « témoin assisté » ou d’adopter la apparaît fragile à double titre. aux juges, le 10 juillet, avoir entrepo- ment examiner la possibilité de ren- sine die la convocation du Parle- pectons-la !, a-t-il lancé. Même si position du procureur général, Jean- D’abord, elle suppose que M. Chi- sé, dans un « coffre à la mairie de dre le parquet indépendant du garde ment pour voter le texte constitu- quelques juges ne sont pas de cet Louis Nadal, hostile à une telle con- rac ait pu conserver pendant de lon- Paris » les fonds « dont à cette épo- des sceaux », le président de la Répu- tionnel, arguant de l’hostilité de la avis ! » Mis en cause à propos du vocation (Le Monde du 10 juillet). Le gues années les fonds perçus lors- que bénéficiait M. Chirac et qu’il [lui] blique vient d’opérer une curieuse droite envers la réforme. financement de ses voyages et de choix des juges était attendu au qu’il était premier ministre, entre avait demandé de conserver pour son volte-face en appelant implicite- ceux de ses proches, payés en début de cette semaine. mars 1986 et mai 1988, pour acquit- compte après qu’[ils auraient] quitté ment au rétablissement de l’inter- « REMETTRE UN PEU D’ORDRE » argent liquide entre 1992 et 1995, Chacun sait qu’en raison du désac- ter ainsi des factures de voyages jus- Matignon ». « Ce que j’avais conser- vention de l’exécutif dans le cours Un an et demi plus tard, l’affaire Jacques Chirac s’est une nouvelle cord entre les deux procureurs, leur qu’à sept ans plus tard. Ensuite, elle vé, je l’ai transporté depuis Matignon de la justice. Affirmant : « Il faut de ses voyages provoque un change- fois retranché derrière la jurispru- décision sera forcément frappée signifie clairement que l’actuel chef jusqu’à l’Hôtel de ville [de Paris] », remettre un peu d’ordre, on ne peut ment de ton. « Les juges ne sont pas dence du Conseil constitutionnel d’appel, puis que la Cour de cassa- de l’Etat a violé la loi du 27 avril a-t-il ajouté (Le Monde daté pas laisser la justice dans un état de des autorités légitimes, démocrati- qui, dans une décision du 22 janvier tion aura à nouveau à trancher. Si 1946, qui fixe les règles générales de 15-16 juillet). confusion », le chef de l’Etat a esti- ques, élues comme dans certains 1999, avait affirmé l’existence d’un aux termes de deux arrêts succes- l’existence et de l’emploi des fonds Pour le reste, l’argumentaire pré- mé qu’il fallait imposer « un mini- pays », déclare celui qui est statutai- privilège de juridiction réservant sifs, sur l’affaire de la Sempap puis spéciaux. Le texte dispose en effet sidentiel est resté minimaliste : la mun de discipline » aux magistrats. rement président du CSM. Tout en d’éventuelles poursuites pénales sur le dossier des voyages, elle que « les sommes non dépensées » régularité des paiements serait La garde des sceaux, Marylise affirmant regretter que la réforme contre le chef de l’Etat en exercice à devait approuver le principe d’une par les ministres doivent être « réta- attestée par l’existence de factures, Lebranchu, a immédiatement de la justice « n’ait pas été poursui- la seule Haute Cour de justice. convocation, voire de poursuites blies au budget […] du gouverne- les identités falsifiées au sein de dénoncé cet appel « aux anciennes vie », M. Chirac a estimé, samedi L’argument vaut pour le présent contre le chef de l’Etat, la position ment ». Si M. Chirac, quittant Mati- l’agence de voyages justifiées par méthodes tendant à ce que le garde 14 juillet, qu’« il faut remettre un comme pour l’avenir : la Cour de de M. Chirac en serait grandement gnon après sa défaite à l’élection pré- des « raisons de discrétion et de sécu- des sceaux donne des instructions aux peu d’ordre » dans la maison justice. cassation, saisie d’un pourvoi con- affaiblie. C’est pourquoi les con- sidentielle de 1988, a conservé ces rité », les sommes en cause en passe magistrats ». « Quand les procureurs se disputent, tre le rejet d’une demande d’audi- seillers du président l’ont convaincu sommes par-devers lui, il s’est affran- de faire « pschitt », les déplace- Faut-il que Jacques Chirac soit quand le principe hiérarchique n’est tion de M. Chirac dans l’affaire de la de prendre les devants. chi d’une obligation légale sans con- ments en cause parfois « comman- acculé par les affaires pour qu’il s’ex- plus respecté, alors il y a confusion », Sempap (société d’économie mixte teste supérieure à la « tradition anté- dés et payés » par « certains de [ses] prime sur la justice ? Déjà, le a-t-il lancé – en référence aux diver- parisienne qui semble avoir été victi- MOINS TRANCHANT rieure » qu’il dit avoir respectée. collaborateurs » – auxquels s’ajou- 12 décembre 1996, sur TF1, c’était à gences entre le procureur et le pro- me de détournements), devrait pro- Les explications du président sur D’évidence, c’est pour éviter d’en- taient des amis proches du prési- la suite de l’envoi, par son garde des cureur général de Paris sur le statut fiter de cette occasion pour se pro- l’origine des fonds qui ont servi à courir ce reproche que le président dent. M. Chirac n’a pas expliqué sceaux de l’époque, Jacques Tou- pénal du chef de l’Etat. « Le pouvoir noncer pour la première fois – selon régler ses voyages ont été moins de la République a contesté l’ex- pourquoi ces derniers payaient eux bon, d’un hélicoptère dans l’Hima- politique, et ce n’est pas récent, n’as- toute vraisemblance à l’automne – tranchantes. S’il n’a pas lui-même istence d’un « reliquat de fonds aussi en espèces. laya pour empêcher l’ouverture sume pas aujourd’hui ses responsabili- sur la question controversée du sta- prononcé, à ce propos, le terme de secrets » – mais sans revenir, dès d’une instruction contre Xavière tés, l’autorité de l’Etat n’est pas res- tut pénal du président. Dans l’inter- « fonds spéciaux », M. Chirac a parlé lors, sur l’origine précise des fonds Hervé Gattegno Tiberi, que le président s’était rangé pectée », a-t-il fait valoir. Puis, inter- à l’idée d’une réforme de la justice. rogé sur son souhait éventuel de Le gouvernement est alors soupçon- rétablir les instructions aux par- né de donner des instructions aux quets : « La justice doit être la même « Le président de la République n’est pas un citoyen comme les autres » parquets ? Il l’admet : « Vrais ou pour tous. Et cela impose qu’il y ait un faux, puisqu’il y a des soupçons, il minimun de discipline. » Voici les principaux extraits de l’in- jamais une seule fois demandé – et geler les fonds destinés aux indem- cause en permanence, et sous n’im- faut les traiter ». « Je pense qu’au- « Je constate que le président de la tervention télévisée du président de a fortiori bénéficié – d’un voyage nités personnelles. Il s’agit de geler porte quel prétexte, ses institu- jourd’hui il faut sérieusement exami- République, en dénonçant la confu- la République, samedi 14 juillet, à ou d’un billet gratuit ou même à la masse énorme des fonds qui, tions. Rien n’est plus dangereux ner la possibilité de rendre le parquet sion de la justice, en appelle aux propos des « affaires » dans lesquel- taux réduit sur Air France. eux, n’ont aucune affectation autre pour une démocratie. La Constitu- indépendant du garde des sceaux », anciennes méthodes tendant à ce que les il est mis en cause : b L’origine de ces fonds ? Ce que celle que souhaite ou décide le tion donne un pouvoir au Conseil affirmait alors le chef de l’Etat. le garde des sceaux donne des instruc- b Transpa- n’est pas un reliquat de fonds premier ministre. C’est ceux-là qu’il constitutionnel, il n’y a pas une Après la dissolution de l’Assem- tions aux magistrats, a réagi Marylise rence. Les secrets. Mais on a bien parlé de faut geler aujourd’hui. On est à une démocratie dans le monde en blée nationale, en 1997, Lionel Jos- Lebranchu. Ce temps est révolu. » La Français aspi- fonds secrets. Ces fonds secrets ont encablure d’échéances électorales dehors de la France où ceci serait pin poursuit dans cette voie en ministre a ajouté : « Je peux vous con- rent à plus de toujours existé et une petite, toute extrêmement importantes : je crois remis en cause ! Pas une ! Nous annonçant « solennellement » la sup- firmer solennellement que l’engage- vérité, à plus petite partie de leur usage consiste qu’il ne faut pas laisser se dévelop- avons une Constitution. Respec- pression des instructions « de natu- ment du gouvernement et de moi- de transparen- à donner aux membres du gouver- per le soupçon. Pour éviter tout tons-la ! Même si quelques juges ne re à dévier le cours de la justice ».Le même sur ce point sera sans faille, la ce, à plus de nement, à leurs collaborateurs, en soupçon, je dis gelons-les et faisons sont pas de cet avis ! Ils n’ont pas gouvernement élabore une réforme justice est indépendante et la même justice. Ce contrepartie d’un travail naturelle- en sorte qu’ils ne puissent être de droit à contester la Constitution. tendant à renforcer l’autonomie des pour tous. » VERBATIM n’est pas seu- ment très supérieur à la moyenne, dépensés que par chèques et sous Le Conseil constitutionnel est seul parquets vis-à-vis du pouvoir politi- lement normal, mais souhaitable des indemnités. le contrôle d’une commission. Il y a habilité à interpréter la Constitu- que. Le 11 mars 1998, Jacques Chi- Cécile Prieur pour notre démocratie. Cela s’impo- C’est une tradition. Je me suis ins- un problème. Il a été soulevé, porté tion. Et dans le cas particulier, le se à chacun d’entre nous. Mais que crit très exactement dans cette tra- devant l’opinion publique. Il faut le Conseil constitutionnel, très sage- cette aspiration soit dévoyée par le dition. Je crois que c’est une mau- régler immédiatement. ment, a dit que la responsabilité soupçon, la rumeur, la manipula- vaise tradition. Les temps ont chan- b Des sommes provenant de pénale du président de la Républi- La presse britannique, consternée, tion, la présomption de culpabilité gé et il faut changer le système. commissions des marchés d’Ile- que ne peut être mise en cause que érigée en système, alors c’est une Mais depuis toujours, dans la Répu- de-France ? Je n’ai rien à cacher et par le Parlement. autre chose. A la veille de grandes blique, il y a eu cette tolérance con- je suis tout à fait prêt à dire aux b Statut du chef de l’Etat. Je se veut pédagogique échéances électorales, ce n’est pas sidérée comme normale. On peut le Français tout ce qu’ils veulent sais parfaitement qu’une majorité innocent. déplorer, mais c’est ainsi. Et c’est savoir. Tout. Mais lorsque on s’en de Français se disent “Mais enfin, il LA PRESSE britannique, qui a s’en tirent en faisant remarquer b Quels voyages ? J’ai regardé un secret qu’il ne m’appartient pas, prend à ma fille ou à ma femme, n’a probablement rien à se repro- consacré ces derniers jours beau- qu’il n’est pas glorieux pour la Fran- ce dont il s’agissait. Je suis même moi, de lever. alors là je trouve que les limites cher ! Pourquoi ne le dit-il pas aux coup de place à l’« affaire Chirac », ce que son président de la Républi- revenu dans mes agendas pour véri- le premier ministre – puisque sont franchies. [C’est de] l’incons- juges, puisque les juges le lui a poursuivi son effort pendant le que, le jour de la fête nationale, doi- fier. Dans ces voyages, il y a des c’est lui qui dispose de l’essentiel cience. Je trouve cela scandaleux. demandent ?” Je le comprends. week-end. Les journaux du diman- ve passer autant de temps à répon- voyages professionnels, des voya- des fonds secrets – dispose de som- Ma fille a été convoquée, et elle Mais je le dis aux Français, ce n’est che, épais et traditionnellement dre à des accusations de corrup- ges privés et des voyages qu’il m’est mes considérables qu’il peut utili- s’est rendue chez le juge, naturelle- pas pareil. Moi, j’ai été élu par les exhaustifs, ont cherché à compren- tion. Le correspondant du Guar- arrivé d’offrir à tel ou tel de mes col- ser librement, sans aucun contrôle. ment. On l’a interrogée sur deux Français. Je veux leur dire pourquoi dre un peu mieux non seulement dian à Paris décrit les attitudes laborateurs proches pour les remer- Il ne s’agit pas de quelques dizaines voyages : l’un qui était connu com- je n’accepte pas me rendre à la con- l’affaire elle-même, mais le « cas » « prévisibles » des partis français. cier du travail fourni. J’ai été stupé- de milliers de francs. Il s’agit de cen- me le loup blanc et qu’elle avait fait vocation d’un juge. Le président de Chirac, en remontant toute la vie « L’establishment politique français fait quand je me suis aperçu du chif- taines de millions de francs. Mati- en ma compagnie, voyage profes- la République n’est pas un citoyen du président de la République. s’est divisé selon ses lignes de parta- fre exorbitant que l’on m’imputait gnon a 95 % des fonds et l’Elysée sionnel ; et un deuxième voyage, au comme les autres, dans notre pays L’Observer rappelle qu’il s’appelle ge habituelles, la droite affirmant au titre de ces voyages. Cherchant à moins de 5 %. L’Elysée n’a jamais Kenya, pays dans lequel elle n’a comme dans aucune démocratie. Il Jacques René Chirac, qu’il est né à que le président a fait retomber le vérifier, je me suis aperçu qu’il y eu de fonds spéciaux. jamais mis les pieds. C’est vous dire a des responsabilités éminentes et Paris et qu’il a soixante-huit ans. scandale », tandis que la gauche avait des voyages que ni moi ni ma J’ai approuvé la proposition qui a le sérieux de tout cela. Si ma fem- considérables. Imaginez un instant C’est John Lichfield, spécialiste du affirme « que Chirac n’avait tou- famille, ni aucun de mes amis n’avi- été faite par les trois présidents des me est convoquée, elle s’y rendra, qu’à la suite d’un soupçon, médiati- « profile », portrait très poussé, en jours pas répondu de façon satisfai- ons jamais faits. Et surtout toute groupes de l’opposition à l’Assem- tout simplement parce que c’est quement amplifié, à la suite d’une apparence léger, mais très complet, sante aux accusations de corruption une série de voyages à des noms de blée nationale consistant à geler son devoir, et qu’elle vient d’une plainte, un juge d’instruction puisse qui s’est attelé à la tâche. La vente à portées contre lui. » gens dont je n’ai jamais entendu ces fonds. Il n’agit pas de geler les famille où on n’a jamais plaisanté, empêcher le président de la Répu- la criée de L’Humanité dans les rues parler. fonds destinés aux services, de c’est le moins qu’on puisse dire, sur blique d’assumer, en toute sérénité de Paris, à vingt ans, le mariage, à Dominique Dhombres b Pour quelles sommes ? Ce les problèmes de la moralité et sur et en toute liberté, ses responsabili- vingt-quatre avec Bernadette Cho- n’est pas que [les sommes évoquées] le devoir. tés et ses fonctions. Que se passe- dron de Courcel, nettement plus se dégonflent, elles font pschitt… La moitié à la DGSE Un président de la République a rait-il ? L’institution serait profon- riche que l’intéressé, la montée fou- Ça n’a aucun rapport avec la som- droit, comme tout le monde, à une dément atteinte. Si je prenais une droyante en politique, les retourne- me qui est aujourd’hui jetée en b Les fonds spéciaux ont été vie privée, et il a le droit à ce qu’on autre [position], le seul résultat ments de veste, les coups de poi- pâture à l’opinion publique sans institués par la loi du 27 avril 1946. respecte sa famille. Ma femme et serait d’affaiblir l’autorité du chef gnard dans le dos… que personne ne se soit préoccupé Ce texte précise que « les sommes ma fille ont été profondément de l’Etat. Ne comptez pas sur moi. Mais le plus étonnant est la chute de savoir si elle était ou non justi- non dépensées seront rétablies au meurtries, et ça, ça m’a blessé. Bles- b Faut-il réformer le statut du du papier. Une princesse africaine fiée. Calomniez, calomniez il en res- budget aux fins d’annulation », les sé. Moi aussi, j’ai été profondément président ? La majorité a fait voter aurait prédit à Jacques Chirac jeune tera toujours quelque chose. fonds « sans emploi » devant être blessé par ça. en première lecture un projet de homme qu’il échouerait à deux b Pourquoi des paiments en restitués. Inscrits au chapitre 37-91 b L’attitude de la justice ? La loi, en sachant très bien qu’il ne reprises dans la quête essentielle de liquides ? Ces réglements ont été du budget des services généraux justice est, Dieu soit loué, indépen- serait jamais voté définitivement. toute sa vie, qu’il réussirait au troi- faits de manière parfaitement léga- du premier ministre, les fonds dante. Je ne dirai pas qu’il n’y a pas, [Si ce texte était adopté], aucun prési- sième coup mais que cela finirait le. Ils ont tous été faits sur facture. spéciaux sont votés par aujourd’hui, dans la justice, une cer- dent de la République, dans l’ave- mal et qu’il serait alors « très mal- Si j’avais voulu dissimuler, je le Parlement lors de l’examen taine confusion. Mais cela, ce n’est nir, ne pourrait assumer normale- heureux ». Sur l’affaire elle-même, n’aurais pas fait faire de factures. de la loi de finances. pas la faute de la justice. C’est la fau- ment ses fonctions. Ceci étant, rien John Lichfield se demande, comme [Ces règlements] ont été payés avec b Depuis 1997, le gouvernement te de l’Etat, du gouvernement, du n’est permanent, et je suis tout à toute la classe politique britanni- mes indemnités personnelles. Ils a fait voter, chaque année, ministre de la justice. Quand les pro- fait d’accord pour qu’on étudie que, « pourquoi le maire de Paris ont été, pour un certain nombre 393,7 millions de francs pour les cureurs se disputent, quand le prin- l’évolution ou la réforme du statut a-il insisté pour payer en liquide, d’entre eux, payés en espèces. Pour- crédits spéciaux. Si l’on y ajoute cipe hiérarchique n’est plus respec- du président de la République. A comme un boss de la Mafia, et a-t-il quoi ? Tout simplement pour des des « dépenses accidentelles »,le tée, alors il y a confusion. Et quand condition que ce soit fait par des envoyé son chauffeur avec des enve- raisons de discrétion et de sécurité. montant total des fonds spéciaux il y a confusion, il y a doute. Et gens compétents, c’est-à-dire de loppes en papier marron remplies de C’est ce qui explique pourquoi mon a été de 473 millions en 1999. quand le doute s’introduit au sujet grands constitutionnalises, et que billets de 500 francs ? ». En Grande- agence de voyages a souvent mis b La moitié de ces ressources est du droit, c’est évidemment très cela ne mette pas en cause les deux Bretagne, cela ne se fait apparem- des noms qui n’étaient pas le mien, affectée à la Direction générale mauvais. Je ne porte pas de juge- principes essentiels que sont la ment pas. les vrais noms étant donnés à la de la sécurité extérieure (DGSE). ment sur les juges. Je dis qu’il y a un séparation des pouvoirs et la conti- Les quotidiens de lundi 16 juillet compagnie aérienne à la dernière L’autre moitié est utilisée, devoir : le pouvoir politique doit nuité de l’Etat. se contentent de relater les réac- minute, au moment où j’allais mon- notamment, pour verser des primes assumer ses responsabilités. La jus- b Les affaires et le climat pré- tions de partis politiques français ter. aux membres des cabinets tice doit être la même pour tous, électoral. J’ai toujours cru au bon aux propos tenus le 14 Juillet par Un usage veut que les anciens de chaque ministère et aux dans un pays comme la France. sens des Français. Je comprends Jacques Chirac. La métaphore indui- premiers ministres peuvent bénéfi- collaborateurs de l’Elysée. La justice peut vouloir ce qu’elle qu’ils soient découragés, quand ils te par le symbolisme de la prise de cier, s’ils le demandent, de billets Ils sont distribués par Matignon. veut ! Il y a une Constitution. La voient le niveau où l’on a porté le la Bastille est redoutable à manier gratuits sur Air France. Je n’ai France a cette manie de mettre en débat. C’est misérable ! outre-Manche. Les plus prudents 9 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001

SÉCURITÉ Les actes d’incivilité tent la polémique : couvre-feu pour l’impuissance à gérer un public, plu- que les règles des espaces collectifs provoqué des incidents. b A TOU- et les agressions dans les lieux les moins de treize ans dans cer- tôt jeune et populaire, considéré soient énoncées et ne donnent aucu- LOUSE, des policiers ont été placés publics accroissent le sentiment d’in- tains quartiers sensibles, policiers comme perturbateur et dangereux. ne prise au sentiment de discrimina- dans l’enceinte de la piscine Naka- sécurité. Face à ce phénomène, des au bord des piscines, etc. b CETTE b SELON Sébastien Roché, politolo- tion ». b A LYON, l’interdiction du che pour prévenir les fraudes et les élus prennent des mesures qui susci- LOGIQUE de sécurisation traduit gue et chercheur au CNRS, « il faut caleçon de bain dans les piscines a dégradations. Entre répression et prévention, des élus cherchent des réponses aux actes d’incivilité Transports, hôpitaux, cinémas, piscines : les lieux publics sont de plus en plus souvent le théâtre de violences ou d’actes d’incivilité qui exaspèrent usagers et employés. Face à ce phénomène, les autorités sont tentés par des réponses policières ; les sociologues mettent en cause des pratiques ségrégatives

COUVRE-FEU municipal pour lieux de loisirs ou les transports, les ment illimité sont ainsi devenus le lente dans les lieux où ils vont. » logue. « Les catégories qui se consi- en termes de prestation de services les moins de treize ans dans cer- administrations et les services « cauchemar » des gérants de sal- Selon M. Lapeyronnie, les incivili- dèrent hors du jeu politique et social et de règlements à faire respecter tains quartiers « sensibles », poli- publics sont également touchés les de cinéma multiplexes, en rai- tés dans les lieux publics consti- se disent : “Si on est hors jeu, pour- et non pas en termes de gestion ciers au bord des piscines pour pro- par le phénomène. Depuis mars, son de leur manière de parler à tuent un signe de la perte de légiti- quoi jouer le jeu ?”, analyse des lieux et de manières d’être téger les usagers du vandalisme et les hôpitaux commencent à perce- voix haute pendant les projections, mité des règles en vigueur dans ces M. Lapeyronnie. Ces catégories ensemble. des agressions : le débat sur l’insé- voir les premiers crédits « antivio- de prendre des appels sur leur télé- lieux et de la norme sociale domi- savent très bien ce que sont les nor- curité, largement abordé par le pré- lence » alloués par le ministère de phone portable ou de passer d’une nante en général, notamment par- mes, mais elles les jugent lointaines « SENTIMENT DE DISCRIMINATION » sident Chirac, samedi 14 juillet, la santé. Trois cents millions de salle à l’autre au milieu du film. mi les jeunes les plus défavorisés. et arbitraires, destinées à les exclu- « Dans les piscines, il ne s’agit pas resurgit sur fond de mesures qui francs ont été débloqués sur trois Pour limiter ces perturbations, cer- « Aujourd’hui, les services publics re. » Sébastian Roché, politologue de dire à quelqu’un qui veut se bai- suscitent la polémique. Dérive sécu- ans pour lutter notamment contre tains exploitants ont eu recours à sont considérés par certains comme et chercheur au CNRS, défend, lui, gner en caleçon qu’il ne rentre pas ritaire ou aveu d’impuissance face la montée des agressions dans les des vigiles, chargés de veiller au res- faisant partie d’un système qui enfer- la nécessité d’instaurer des « règles parce qu’il n’est pas aux normes. à la montée des incivilités et des services d’urgence. pect d’une « charte du specta- me et exclut ; par extension, c’est d’hospitalité » dans les espaces Mais de lui faciliter l’accès en lui violences dans les lieux publics ? Le teur ». En réalité, les réponses de valable pour tout ce qui représente publics. Il reproche aux gestion- fournissant un slip de bain et en lui problème se pose depuis long- PERTE DE LÉGITIMITÉ DES RÈGLES type répressif ne sont souvent le monde public », explique le socio- naires de ces espaces de raisonner expliquant pourquoi c’est plus hygié- temps déjà dans les transports en Cette logique de sécurisation se qu’un palliatif face à l’incapacité nique », explique M. Roché. commun, devenus l’un des princi- justifie, dans certains cas, par la de gérer un public, plutôt jeune et D’après lui, les règles des lieux paux vecteurs du « sentiment d’in- gravité des violences ou des actes populaire, considéré comme per- Colombes instaure un couvre-feu pour les mineurs publics doivent s’accompagner sécurité » dans les grandes villes. de vandalisme commis. Un maître turbateur voire dangereux. Plus d’une présence humaine qui fait Selon une étude de l’Union des nageur frappé, une infirmière prise généralement, elles révèlent la diffi- Un arrêté instaurant un couvre-feu pour les mineurs de moins de souvent défaut, sous la forme de transports publics (UTP), les agres- à partie et molestée, du matériel culté croissante de faire cohabiter treize ans est entré en application, dimanche 15 juillet et jusqu’au « garants des lieux », destinés à les sions suivies d’un arrêt de travail, volé ou saccagé sont des actes de des populations socialement ou 15 septembre, à Colombes (Hauts-de-Seine). Rendu public par le mai- faire comprendre et accepter, contre le personnel des transports délinquance qui nourrissent un sen- culturellement différentes selon re (RPF) de la ville, Nicole Goueta, ce texte interdit aux enfants « non notamment par les publics les plus urbains – hors Ile-de-France –, timent de peur ainsi qu’un besoin des règles communes. « On est accompagnés d’une personne majeure » de circuler sur la voie publique difficiles. « Les comportements des ont augmenté de 21,6 % en 2000. légitime de protection parmi le per- dans une société ségrégative où il y a entre 23 heures et 6 heures du matin dans trois quartiers classés en jeunes favorisent les préjugés et les Les agressions contre les voya- sonnel et les usagers. Souvent peu de lieux où les différentes cou- zones urbaines sensibles. Le maire justifie cette mesure par le fait que préjugés favorisent leurs comporte- geurs ont enregistré une hausse de pourtant, la préoccupation sécu- ches de la population cohabitent, « les sorties nocturnes et les fréquentations douteuses amènent insensible- ments. Il faut que les règles des espa- 6,4 % par rapport à l’année précé- ritaire dans les espaces publics analyse Didier Lapeyronnie, socio- ment et trop souvent nos enfants vers les chemins de la délinquance ». ces collectifs soient énoncées et ne dente. Dans l’agglomération pari- s’alimente de petites incivilités, de logue et professeur à l’université Le 9 juillet, le Conseil d’Etat avait ouvert la voie à ce type d’arrêtés donnent aucune prise au sentiment sienne, les dispositifs de sécurisa- comportements agressifs ou tout Bordeaux-II. Les jeunes sortent peu en donnant son feu vert à un couvre-feu pour des enfants de moins de de discrimination. » tion se multiplient sur les lignes du simplement non conformes aux de la banlieue et, quand ils le font, treize ans instauré par le maire (RPR) d’Orléans (Loiret). Les municipa- RER et quatorze contrats locaux de normes en vigueur dans l’endroit c’est souvent en groupe, en impor- lités RPR d’Etampes (Essonne), d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint- Frédéric Chambon sécurité (CLS) spécifiques au trans- concerné. Les adolescents de ban- tant leurs modes de sociabilité et Denis), de Cannes et de Nice (Alpes-Maritimes) ont adopté des mesu- port ont déjà été signés. Outre les lieue profitant de la carte d’abonne- leur culture de provocation turbu- res similaires. f www.lemonde.fr/securite Plus de 130 voitures incendiées en région L’interdiction du caleçon de bain a provoqué des incidents à Lyon LYON du bain de minuit franchissaient les grillages, à piscine du Rhône : des vigiles avaient de faux parisienne lors du week-end du 14 Juillet de notre correspondante la nuit tombée. papiers, d’autres un casier judiciaire. Depuis, la « Pendant l’hiver, nous ne rencontrons pas de Confrontée à ces incidents, la nouvelle muni- surveillance est assurée par des agents de la poli- PLUS DE 130 voitures ont été que le feu d’artifice ait été annulé problème, parce que la clientèle est encadrée par cipalité lyonnaise cherche à rassurer. Après les ce municipale. incendiées en région parisienne « pour des raisons de sécurité, le des clubs sportifs, des écoles, des associations. événements de l’été 2000, qui avaient débouché En réponse à ces incidents, le maire a renfor- lors des trois nuits du week-end terrain détrempé rendant incertai- sur deux grèves successives des personnels et le cé le dispositif policier. Désormais, les piscines, du 14 Juillet, dont une centaine nes les trajectoires des fusées ». REPORTAGE déploiement de CRS à l’entrée des piscines lyon- qui n’étaient gardées que le jour, le sont vingt- dans le seul département de Sei- Cependant, des incidents ont naises, l’équipe de Gérard Collomb (PS) pensait quatre heures sur vingt-quatre. A la piscine de ne-Saint-Denis. Trente-six véhicu- lieu chaque 14 Juillet, reconnaît Après discussion avec les pourtant s’être prémunie en prenant une série Mermoz, par exemple, qui avait connu en 2000 les ont été brûlés dans la nuit du Franck Cannarozzo, adjoint char- autorités musulmanes, un accord de mesures de sécurité : le règlement a été ren- les incidents les plus sérieux, huit vigiles sur- vendredi 13 au samedi 14 juillet gé de la sécurité, qui a noté une a été trouvé : le short reste forcé, prévoyant l’exclusion définitive de « toute veillent la piscine, tandis que deux à quatre poli- en Seine-Saint-Denis, et 55 la récente tension « liée à la présen- interdit, les boxers sont acceptés personne troublant l’ordre des piscines » et ren- ciers municipaux sont présents à l’extérieur. Le nuit suivante, dont 13 dans la cité ce de jeunes en rupture totale avec dant obligatoires l’accompagnement par un bassin compte trois animateurs, chargés de dis- du Galion, à Aulnay-sous-Bois où la société ». Il estime que « la mai- adulte des enfants de moins de sept ans ainsi traire les baigneurs en organisant des courses quatre pompiers ont été blessés. rie réinvestit les lieux avec la mise L’été, c’est différent et nous devons prendre des que le port du slip de bain pour raison d’hygiè- de natation, tournois de ping-pong ou matches « Nous sommes intervenus dans en place d’équipements qui vont mesures plus draconiennes. Mais les piscines lyon- ne, sous peine d’expulsion ou d’amende. Un de volley. La municipalité, qui réfléchit à l’instal- cette cité pour treize feux de voitu- drainer du monde, donc gêner naises ne sont pas des lieux de violence ou de non- abonnement permettant aux 7-16 ans d’entrer lation de caméras de surveillance dans les pisci- res, un feu d’appartement et divers ceux qui ont besoin pour leur droit. Les baigneurs sont globalement satisfaits. » pour 1,20 franc, à condition que leurs parents nes d’été, se défend de ne déployer qu’un dispo- feux de poubelles, a indiqué le “commerce parallèle” d’un terrain Le responsable de la piscine de la Duchère, quar- aient lu et signé le règlement intérieur, a été ins- sitif sécuritaire et insiste sur le volet prévention capitaine Laurent Vibert, des laissé à l’abandon ». tier populaire lyonnais, est formel : après un tauré. Enfin, des portillons ont été installés aux mis en place. pompiers de Paris. Lors d’une des Une petite trentaine d’autres début d’été émaillé d’incidents, il estime que le entrées afin de limiter la fraude, et des agents Cette année, une formation juridique a été dis- extinctions, un tractopelle a été pro- voitures ont été incendiées dans calme est revenu dans son établissement com- de sécurité ont été spécialement recrutés. pensée à certains maîtres nageurs pour les aider jeté à l’arrière d’un fourgon pom- d’autres départements de la me dans les cinq autres piscines de plein air de à appréhender la notion de délit. A la piscine de pier pour l’empêcher d’intervenir, région parisienne : les Yvelines, la ville. Le 25 juin, la piscine du Rhône, le plus DISPOSITIF POLICIER RENFORCÉ Mermoz, huit agents de médiation devaient et a arraché les tuyaux. Les l’Essonne et les Hauts-de-Seine. grand bassin d’extérieur de la ville, avait dû être En fait, les premiers incidents sont survenus à être recrutés. Finalement, seules deux person- sapeurs-pompiers, contraints de Une demi-compagnie de CRS, fermée vingt-quatre heures, à la suite d’une l’occasion de la mise en œuvre de ces mesures. nes – deux réfugiés, un Turc et une Algérienne – s’éjecter du véhicule pour éviter soit quarante policiers environ, a altercation entre un agent de surveillance et Des jeunes se sont élevés contre le port du slip, ont pu être nommées, qui sont chargées de dis- l’engin bélier, ont été légèrement été déployée dimanche 15 juillet une baigneuse, puis, le 26 juin, les responsables arguant de raisons de pudeur ou de religion cuter autour du bassin avec les jeunes. blessés. » Les voitures de pom- au soir en Seine-Saint-Denis du centre nautique de la Duchère avaient décou- pour préférer l’utilisation de caleçons longs. « Nous avons mis en place un système plus rigi- piers ont également été la cible pour prévenir d’autres incidents, vert au petit matin une voiture volée qui avait « Nous voulons des shorts mais pas de strings», de mais qui garantit la tranquillité, estime Pierre de quelques jets de pierres et de mais une quinzaine de voitures été précipitée dans l’eau au cours d’une nuit avait entendu le maire lors d’une tournée dans Cianfarni, le responsable de la piscine de Mer- pavés. ont à nouveau été brûlées dans la d’incidents. La piscine avait dû être fermée trois les piscines. Après discussion avec les autorités moz. La sécurité n’est pas la panacée, mais c’est nuit du dimanche au lundi jours, le temps de dégager le véhicule, de puri- musulmanes locales, un accord a été trouvé, sans doute le prix à payer pour réparer le laxisme FEU D’ARTIFICE ANNULÉ 16 juillet dans le département, fier l’eau, et de renforcer les grillages extérieurs. vendredi 13 juillet : le short reste interdit mais qui prévalait il y a quatre ou cinq ans, où la moitié Personne ne s’explique bien ces dont quatre à Aulnay-sous-Bois, Peu après, la piscine du quartier Mermoz, autre les boxers sont acceptés. De plus, des maillots des baigneurs entraient sans payer et où les violences. Ni les pompiers, qui sans violences particulières, hor- secteur sensible, avait été cambriolée la nuit, et ont été mis à la disposition des usagers dému- “grands” du quartier faisaient la loi.» ont reçu « un choc psychologi- mis deux cabines téléphoniques une altercation y avait eu lieu. Les responsables nis. D’autre part, la municipalité a dû rompre que », ni la mairie d’Aulnay, bien endommagées. avaient également découvert que des adeptes avec la société de surveillance choisie pour la Sophie Landrin A la piscine « HLM » Nakache, les Toulousains nagent sous l’œil des policiers et des caméras TOULOUSE pour raison « technique ». «Un fit des neuf autres piscines d’été Depuis lundi 2 juillet, des poli- rition de la buvette, sur la grande policiers sont tout de suite interve- de notre correspondant problème de pompes », raconte un de la ville. Bâtie sur l’île du ciers y font des rondes, conformé- terrasse du bâtiment central. «Ily nus », se félicite une grand-mère, En short et tee-shirt kaki, les jeune saisonnier, de l’autre côté de Ramier, entre deux bras de la ment à un accord passé entre le pré- avait toujours du monde, c’était venue accompagner son petit-fils. policiers en service à la piscine la grille. Dès le lendemain, l’inci- Garonne, cette piscine n’est pas fet et le maire de la ville, Philippe familial. Les gens pouvaient passer Nakache depuis le début du mois dent était clos. Le panneau avait seulement la plus grande de Tou- Douste-Blazy (UDF). Ils viennent la journée à la piscine. » Beaucoup SURVEILLER LES VESTIAIRES déjà été sorti le dimanche précé- louse : elle est la véritable « pla- en renfort des « gros bras » en tee- confient qu’ils ne laisseraient pas Il faut encore surveiller les ves- REPORTAGE dent, mais cette fois pour annon- ge » de Toulouse, populaire et shirt blanc recrutés par la mairie leurs enfants aller seuls à la piscine, tiaires, dont les hautes grilles font cer un arrêt de travail du person- désuète, comme ces stations bal- pour assurer la sécurité dont les comme ils le faisaient eux-mêmes penser aux couloirs d’une prison. Après l’agression de nel, décidé spontanément après néaires qui connurent leur heure interventions restaient légalement dans leur jeunesse. « Côté patau- La piscine a été placée sous l’œil de deux maîtres-nageurs, l’agression de deux maîtres- de gloire dans l’entre-deux guer- limitées. « On ne peut même pas geoire, ça va encore, les petits sont caméras vidéo en 1998, mais celles- le personnel a cessé nageurs, à quelques jours d’inter- res, à l’époque des premiers con- donner une gifle à un gamin quand sous la surveillance de leur mère », ci ne fonctionnaient pas au début le travail le 1er juillet valle. En juin 2000, le personnel de gés payés. Une « plage HLM », il fait le c... », regrette un de ces raconte un maître-nageur. Les de la saison en raison des travaux la piscine Nakache s’était déjà mis dont les travaux furent historique- agents de sécurité, qui travaille aus- familles se regroupent là, profitant de rénovation – notamment de en grève pour les mêmes raisons. ment confiés en 1931 à l’Office si le soir pour des boîtes de nuit. A de la pelouse et de l’ombre d’un désamiantage – du bâtiment cen- de juillet n’ont jusqu’à présent guè- Les surveillants, au bord des bas- public des habitations à bon mar- l’entrée, les sacs sont régulière- bosquet d’arbres. D’autres zones tral qui abrite non seulement les re eu l’occasion de sortir leur bras- sins comme devant l’entrée, ché (HBM) de Toulouse. ment fouillés, mais pas systémati- sont considérées comme plus vestiaires, mais aussi un bassin cou- sard « police » orange fluo. La s’avouent débordés. « Il y a tou- quement. Tout dépend de l’allure « chaudes ». La ville a dû se résou- vert, des gymnases utilisés par les météo orageuse n’attire guère la jours des gamins qui traînent, qui FOUILLE DES SACS du client. Un panneau avertit de la dre à enlever tous les plongeoirs, écoles de la ville et une salle des foule dans la plus grande piscine cherchent à passer en fraude, témoi- Aujourd’hui, ce grand ensemble présence de caméras, « pour votre faute de pouvoir faire appliquer les fêtes. « C’est comme une petite ville de Toulouse, qui peut accueillir jus- gne un agent de sécurité recruté nautique intégré dans un parc sécurité », est-il précisé. Certaines règles de sécurité. En lettres rouges de 5 000 habitants ; il y a générale- qu’à cinq mille personnes, au plus par la mairie pour l’été. Ils sautent municipal des sports de 25 hecta- ont été placées au sommet du porti- sur presque toute la longueur du ment une gendarmerie dans les chaud de l’été. L’immense bassin par-dessus la grille et repartent com- res, entre le stade de football et le que d’entrée monumental, inscrit bassin olympique, une inscription bourgs de cette importance », plaide d’agrément de plus de 100 mètres me ils sont venus. Il faudrait mettre parc des expositions, souffre des depuis 1983 à l’inventaire des rappelle qu’« il est absolument un responsable syndical de la mai- de long et ses annexes sont un gars tous les vingt mètres ! De tou- mêmes maux que les cités dites Monuments historiques. défendu de pousser son voisin, rie de Toulouse. Après les quartiers d’ailleurs restés inaccessibles aux te façon, il n’y a plus que les fauchés sensibles : on y a trouvé des La ville de Toulouse n’a pas com- même s’il sait nager ». C’est sur les sensibles de Toulouse, la piscine nageurs dimanche 8 juillet. C’était qui viennent ici, ceux qui n’ont pas cafards et de l’amiante, la machine- muniqué de statistiques sur l’évolu- gradins en béton qui entourent ce Nakache expérimente à son tour le la deuxième fermeture dominicale les moyens de partir en vacances. » rie tombe en panne... Surtout, les tion de la délinquance à la piscine bassin que les policiers sont les déploiement de la nouvelle police consécutive. Un message manus- La mairie de Toulouse confirme actes d’incivilité ou de délinquan- Nakache. Les habitués reconnais- plus présents. « Cet après-midi, il y de proximité. crit apposé sur un panneau expli- un léger tassement de la fréquenta- ce semblent s’y multiplier ces der- sent une certaine dégradation du avait une bande de jeunes, des quait que la piscine était fermée tion de la piscine Nakache, au pro- nières années. climat. Certains regrettent la dispa- Maghrébins, qui chahutaient ; les Stéphane Thépot 10 / LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 RÉGIONS Le delta du Rhône, embouchure d’un fleuve trop apprivoisé Enserré par 190 kilomètres de digues qui protègent la Camargue, pris dans « un vêtement de ciment » à partir de Lyon, le grand fleuve ne produit plus assez de sédiments et est attaqué par l’eau vive de la mer

ARLES (Camargue) Un endiguement important de notre correspondant régional I I I

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I I I du Syndicat mixte d’aménagement I RRoustanoustan des digues du Rhône et de la mer IIIIIIIIIIII 2km SALINS MARAIS DIGUE (Sydramer), évoque aussi, pour par- ler de l’estuaire, les deux bras du fleuve et les 190 kilomètres de digues qui enserrent « l’île Camar- pourquoi ni Jean-Paul Taris ni canal de Port-de-Bouc, Philippe gue » : c’est son métier que de les Mireille Provensal ne sont persua- Genty, directeur régional de la surveiller et d’y appliquer un pro- dés que transformer la Camargue CNR, détaille cette mission : « Nous gramme de renforcement des en forteresse imprenable, même devons [assurer] 4,25 mètres de pro- points les plus faibles. par une crue centennale comme fondeur en aval d’Arles et 5,50 mètres De son côté, Mireille Provensal, celle de 1994, soit une bonne chose. à l’aval du quai de l’Esquineau », où géographe du Centre européen de D’autant qu’on sait, puisqu’on le les tapis roulants des Salins du Midi recherche et d’enseignement en mesure depuis 1908, que le lit du sont justement en train d’emplir les géosciences de l’environnement fleuve s’enfonce inexorablement. cales ouvertes d’un cargo. (Cerege), avance une définition plus Quant au contenu des eaux, il est, En ce milieu de matinée, le vent précise. Pour elle, le haut de l’estuai- selon Olivier Radacovitvch, qui tra- de sud forcit légèrement et atteint re est situé au seuil de Terrin, à vaille aussi au Cerege, acceptable : 16 kilomètres-heure. Le Rhône révè- 38 kilomètres de la mer. Il y a là une si on trouve bien du cadmium, du le alors qu’il n’est pas un fleuve tran- largeur de 800 mètres entre les deux plomb, du cuivre et du zinc dans cet quille : les courtes vagues remon- rives, mais c’est surtout le plus haut estuaire, les quantités restent infé- tant le courant cognent contre la FRANÇOIS DELEBECQUE/LE MONDE point de remontée du « coin salé », rieures aux normes françaises et vedette qui actionne ses trois essuie- cette flèche d’eau marine qui, parce geur de digues, le charrieur de gra- problèmes majeurs de cet estuaire d’avancer une raison unique à ce européennes ; même chose pour les glaces, un cargo fluvio-maritime qu’elle est plus lourde que l’eau dou- viers, l’arracheur de rochers, le des- est que le poids des sédiments qui résulte de la multiplication des éléments radioactifs artificiels, sur immatriculé... en Jamaïque jette ce, s’avance en biseau sous le cou- soucheur de rivages, le mineur de ter- venus du bassin versant ne cesse de barrages, de l’exploitation des gra- ce fleuve le plus nucléarisé du mon- vers elle d’énormes paquets d’eau. rant. Le bas de l’estuaire est situé, rains, le fouisseur de lônes [petits décroître : le delta ne progresse plus nulats dans les lits de rivière, du de. On précisera que cet optimisme Les bacs de Barcarin parcourent de lui, à la bouée Roustang, en mer, où bras morts du Rhône] », cher à Ber- comme avant, il est attaqué par les changement des modes d’utilisa- n’est pas partagé à la tour du Valat, grandes courbes vers l’amont pour « l’énergie est à zéro » : les forces du nard Clavel (Je te cherche vieux vagues vives de la mer. tion des sols riverains, et de la sortie où l’on analyse avec inquiétude les rejoindre leurs ducs-d’Albe, les fleuve y sont neutralisées par celles Rhône, Actes Sud, 1984). Car un des Mireille Provensal se garde bien d’une ère climatique, du XVIe traces de métaux lourds dans les piliers sur lesquels ils viennent s’ap- de la mer. Chaque année, 40 centi- au XIXe siècle, qu’un de ses collè- anguilles, prédateurs de bout de puyer. La vedette continue sa des- mètres de sédiments se déposent là Le profil erratique du fond du fleuve gues appelle « le petit âge torren- chaîne alimentaire. On y souligne cente et vient s’abriter devant l’éclu- avant de s’éparpiller. Entre ces deux tiel ». Le transport de matières en aussi que les stations d’épuration, se de Port-Saint-Louis, qui ouvre points, le lit du Rhône est formé ARLES TERRIN EMBOUCHURE suspension oscille aujourd’hui dont la dernière est à Arles, n’élimi- sur le chenal du port, par lequel Surface du fleuve d’une succession de dents de scie, 0 entre 2 et 18 millions de tonnes par nent pas la pollution bactérienne tous les navires rejoignent la mer. entre 20 et 4 mètres de profondeur, an – avec une moyenne de 7 mil- qui rend les eaux de l’estuaire impro- Car cet estuaire a ceci de particulier que l’œil ne soupçonne pas quand il 5 lions –, pour 50 millions en 1850 et pres à la baignade. qu’aucun navire d’importance ne regarde le fleuve couler calmement 20 millions avant Serre-Ponçon, le Mais pour la Compagnie nationa- rallie la mer par l’embouchure natu- 10 entre ses berges couvertes de peu- barrage sur la Durance inauguré en le du Rhône (CNR), l’estuaire c’est relle du fleuve, encombrée de hauts pliers blancs et menacées par 15 1961. encore autre chose. Cette société fonds instables. Ce matin-là, un l’étouffante Amorpha fructicosa, sor- anonyme d’intérêt général est, dans arbre était d’ailleurs échoué en aval te d’acacia parasite qui a poussé ses Profondeur en20 mètres LE PLUS NUCLÉARISÉ DU MONDE cette zone sans barrage, chargée de l’écluse. Comme si le grand branches jusqu’à Montélimar. Ce déficit considérable est lié, en d’entretenir et de baliser le chenal fleuve apprivoisé depuis les Alpes Pour la géographe et ses collè- tout cas, à la quasi-disparition des de navigation. Celui-ci voit passer voulait montrer qu’il gardait encore gues, étudier l’estuaire c’est plon- 280 285 290 295 300 305 310 315 320 325 330 crues qu’impose au fleuve, à partir près de 8 300 bateaux de commer- un peu de sauvagerie. ger, sonder, peser, analyser : ils ont Distance en kilomètres à patir du confluent Rhône-Saône de Lyon, le « vêtement de ciment ce, de plaisance et de voyageurs cha- même installé face à l’écluse de Port- Source : Centre européen de recherche et d'enseignement en géosciences de l'environnement (Cerege) que le vingtième siècle vient de tailler que année sur les deux écluses de Michel Samson Saint-Louis-du-Rhône, une station Ce graphique représente le fond du fleuve, d'Arles à son embouchure. Pour pour lui », pour citer encore Ber- l’aval, Barcarin et Port-Saint-Louis- qui recueille en permanence des les géographes, l'estuaire s'arrête au « seuil » de Terrin. Ce haut-fond arrête nard Clavel. Ce sont ces déborde- du-Rhône. A bord de l’Alosa, qui données sur ce que transporte ce la remontée du « coin salé » (lire ci-contre). ments de colère qui charriaient l’es- double une drague en train de pom- Demain fleuve, qui a longtemps été « le rava- sentiel des matières du delta. C’est per au défluent entre le fleuve et le LA GIRONDE L’Etat va s’occuper lui-même du Var, fleuve fantasque Bercy va rembourser 2,2 milliards de francs aux communes TOULON pays des Hautes-Alpes), doublée d’une activité spécifi- UNE MALADRESSE administra- naît pas ses torts, et pas plus sous ans. Jean-Pierre Fourcade, prési- de notre correspondant que : l’industrie du parfum, marque socio-économi- tive commise il y a quatorze ans les gouvernements suivants. M. Isa- dent du CFL et maire (UDF) de Depuis le col de la Cayolle, il dévale quelques que de ce territoire de « l’entre-deux ». conduit aujourd’hui l’Etat à rem- bey crée une association municipa- Boulogne-Billancourt, sénateur rocailles avant de s’encaisser dans les gorges de Le Var n’en reste pas moins une préoccupation. Ain- bourser 2,2 milliards de francs aux le, L’ardoise de Bercy, avant d’ester des Hauts-de-Seine, salue « l’effort Dalius, court vers Puget-Théniers, s’engouffre dans si, des directives territoriales d’aménagement (DTA, communes. C’est l’épilogue d’une en justice contre l’Etat. Il gagne en louable » du gouvernement. Sa la Vésubie, saute trois cascades pour produire un peu qui confient à l’Etat la responsabilité d’une zone sensi- affaire inextricable qui a fait la for- appel devant le tribunal administra- ville pourrait empocher une ving- d’électricité, et se laisse glisser dans la plaine. Jusqu’à ble) sont en fin d’étude et devraient prochainement tune des cabinets d’avocats depuis tif. En octobre 2000, enfin, le Con- taine de millions de francs. se perdre en mer, 120 kilomètres plus bas, entre l’aéro- être soumises à enquête publique. Elles visent, entre 1992 : jeudi 12 juillet, Florence Par- seil d’Etat lui donne raison. Entre- Les services fiscaux ne sont pas port de Nice et Saint-Laurent-du-Var. Coulant pres- autres, à améliorer et optimiser la gestion et la dyna- ly, secrétaire d’Etat au budget s’est temps, bon nombre de mairies au bout de leur peine. Ils vont que exclusivement dans les Alpes-Maritimes, il ne s’ac- mique du fleuve. engagée devant le Comité des communistes de la banlieue pari- devoir répartir la dette entre toutes corde qu’une courte escapade dans celles de Haute- finances locales (CFL), composé sienne ont engagé des contentieux. les communes qui, en théorie, peu- Provence, dédaignant le département voisin qui lui a ÉROSION AGRESSIVE d’élus, à ce que l’Etat vide la que- vent prétendre à remboursement emprunté son nom : le Var. Déjà au XIXe siècle, aménageurs et paysans avaient relle qui l’opposait depuis près de DES DONNÉES TRÈS ALÉATOIRES du fait qu’elles perçoivent la TP. C’est le paradoxe d’une histoire qui commence en réalisé des berges et des ouvrages pour canaliser son dix ans à la ville de Pantin (Seine- Sauf à effacer la dette par un Les archives des communes septembre 1790 avec la création de 83 départements flot versatile dans la basse vallée et jusqu’à son embou- Saint-Denis), en s’acquittant de ses texte de loi, Bercy ne pouvait plus, n’étant pas informatisées à l’épo- français, dont le Var, à l’ouest du fleuve dont il portera chure. Ainsi pouvaient-ils mieux gérer son eau et ses dettes. après l’arrêt du Conseil d’Etat, que que des faits, les données sont très le nom. Tout change après le traité de Turin puis le limons, pour des cultures agricoles et horticoles En 1987, Jacques Chirac, premier transiger, avec peut-être quelques aléatoires. Nouveau maire de Pan- plébiscite du 15 avril 1860, quand la population du importantes à l’époque. La mise en place ultérieure ministre, et Edouard Balladur, arrière-pensées politiques. Aux ter- tin, le député PS Bertrand Kern a comté de Nice approuve sa cession à la France. Ainsi de gravières devait exacerber les humeurs du cours ministre des finances, soucieux mes de savants chiffrages, et mal- déjà fait ses comptes : l’Etat devra est créé le département des Alpes-Maritimes, qui s’en- d’eau, provoquer un déficit en apport de matériaux et d’aider les entreprises, avaient gré l’estimation de l’Association lui verser au total 30 millions, le richit de l’arrondissement de Grasse. Le fleuve ne imposer au fleuve la recherche d’un profil d’équilibre décrété un abattement général de des maires de France qui évalue le prix d’une nouvelle école pour sa change pas ses habitudes pour autant, ni son rythme par une érosion agressive, avec un approfondisse- la taxe professionnelle (TP) de préjudice entre 4 et 5 milliards de commune. un peu fantasque, avec des étiages assez bas – de 12 à ment de son lit. De ce fait, les berges ont été fragili- 16 % assorti d’une réduction sup- francs, Mme Parly propose 2,2 mil- 15 m3/seconde –, mais qui décuplent au moindre ora- sées et certains « seuils » situés dans le cours ont été plémentaire pour celles qui embau- liards aux communes sur quatre Béatrice Jerôme ge de montagne. Sans compter les crues, qualifiées de agressés, malgré la mise en place de microcentrales chent ou investissent. L’Etat doit « centennales » par des spécialistes bien incapables électriques visant à réguler le flot. Dans le cadre des compenser le manque à gagner de prévoir les sautes d’humeur de ce fleuve méditerra- DTA, des actions fortes seront retenues pour gérer le pour les communes. néen qui, comme en novembre 1994, peut débiter Var, réaliser de nouveaux travaux d’entretien et de En 1992, Jacques Isabey, maire plus de 4 000 m3 d’eau à la seconde, sauter ses rives, consolidation. Il s’agit de régulariser son cours, de frei- (PCF) de Pantin, fait ses comptes : raviner les routes, arracher la voie ferrée, inonder le ner l’ampleur des inondations et les pollutions organi- Bercy n’a pas intégré, dans ce qu’il centre administratif et l’aéroport. Et, quelques heures ques qui en découlent sur les plages de l’embouchure. doit lui verser, le produit de la TP plus tard, retrouver son cours tranquille… fier de four- C’est un passage obligé pour la valorisation de la qu’auraient dû payer les entrepri- nir une grande partie de l’eau potable de Nice, tout plaine de 2 100 hectares qui avance sur l’embouchure ses installées sur son territoire au en restant l’immuable frontière entre deux Provence. et sur laquelle seront maintenus 800 hectares d’espa- cours de l’année. Conscient du Sur la rive gauche, latine, s’exhibe le baroque avec ces naturels et agricoles, le reste pouvant se transfor- caractère difficilement défendable les clochers à bulbe, les hôtels dorés aux stucs torsa- mer en zones d’activité et d’habitation… Avec de nou- d’une règle qui consiste à ne pas dés de l’ancien comté. Sur l’autre rive se perpétue la veaux apports de population propres à inscrire le Var prendre en compte les « rôles sup- Provence austère avec son architecture plus sobre, ses dans le cours d’une histoire nouvelle où il ne serait plémentaires » des impôts, le minis- hommes rétifs à l’ostentatoire et au démonstratif d’en plus une frontière mais – peut-être – un trait d’union. tère des finances en impute la face. Au milieu, subsiste l’arrondissement de Grasse, paternité à un fonctionnaire des qui garde son identité teintée d’influence gavote (du José Lenzini impôts trop zélé. Mais il ne recon- LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 / 11 HORIZONS ENQUÊTE

’Opéra de Paris, le des gaz brûlés et de la chaleur. Le « vrai », a-t-on envie remplacement du gaz par l’électri- de dire, le Palais-Gar- cité a permis d’aménager plusieurs nier, est à peine plus salles de répétition sous cette ancien que la tour Eif- même coupole percée de larges fel. Il la précède de œils-de-bœuf. moins de quinze ans, Dès sa création, l’Opéra a coûté au jour de son inau- très cher. Il a fallu lancer un guration, le 5 janvier emprunt, et, en cours de route, faire 1875. Leurs deux architectes se con- appel à François Blanc, directeur Lnurent, Charles Garnier fut un des des jeux de Monte-Carlo, pour pétitionnaires hostiles à la tour de prêter l’argent nécessaire pour Gustave Eiffel, avant de changer conclure. Aujourd’hui, l’Opéra coû- d’avis et de collaborer avec lui à la te toujours cher. L’Etat subvention- construction de l’observatoire de ne 66 % du budget, la vente des Nice. Garnier et Eiffel furent deux billets couvre les 34 % qui restent. beaux caractères qui vécurent à peu Mais on ne conteste pas en général près dans la même période, mais cette dépense. Cela fait partie des pas à la même époque. On les per- fleurons de la République. Comme çoit mal comme deux contempo- le fait observer un conservateur de rains, tant l’œuvre d’Eiffel est l’Opéra : « Au départ, bien avant l’in- moderne, légère et visionnaire, vention de la télévision donc, l’Opéra celle de Garnier rattachée à un jouait trois soirs par semaine, le passé marmoréen et révolu. La tour lundi, le mercredi et le vendredi, en a été voulue par une république alternance avec les trois jours de la encore jeune, l’Opéra est une com- Comédie-Française. Les riches mande du Second Empire, commen- étaient abonnés aux trois jours, à l’an- cée en 1861, un Empire détesté qui née. Il suffit de se plonger dans les n’existe plus depuis cinq ans lors- archives des abonnés et de faire quel- que Garnier livre son bâtiment. ques sondages : à chaque époque on Tout est impérial, ou plutôt trouve la noblesse d’épée, de robe, les « second impérial », dans l’Opéra, parlementaires, les généraux, les ban- les marbres et l’or, le velours, les fas- quiers, les chevaliers d’industrie, les tes, qui n’ont pas la vigueur, l’auda- hommes d’affaires, tous ceux qui sont ce du Premier Empire, mais, au aux commandes du pays. Mélomanes contraire, sentent l’opulence mûrie, ou non. Les régimes, quels qu’ils le revenu, le décor qui tente de frei- soient, ont toujours profité de l’Opéra ner un basculement imminent de pour faire des réceptions. Celui qui en l’histoire. Tout pèse, les papillons, a le plus usé, paradoxalement, puis- PHOTOS : THIBAUT CUISSET/PAYSAGES POUR « LE MONDE » les lyres et les fleurs de fer et de qu’il détestait la musique, c’est le fonte, comme dut peser ce régime à général de Gaulle. » Le monde bien de ses sujets. La veuve de entier est passé à l’Opéra, de la Garnier rapporte, quarante ans reine d’Angleterre à Khrouchtchev. après la mort du grand homme, un Même Hitler, dans la visite-éclair dialogue peut-être vrai entre qu’il fit à Paris, sans pouvoir monter Charles Garnier et l’impératrice à la tour Eiffel, tint à visiter l’Opéra. Eugénie, au moment où le projet du Les fantômes de l’Opéra nouvel opéra était en concours. NCONTESTABLEMENT, c’est L’impératrice, qui soutenait Viollet- un lieu du pouvoir. A l’Opéra- le-Duc, se serait écriée devant le IBastille, le rang no 15 est le rang projet de Garnier : « Qu’est-ce que du gouvernement. « Nous sommes ce style-là ? Ce n’est pas un style ! Ce condamnés à l’excellence, poursuit n’est ni du grec, ni du Louis XVI, pas le conservateur. Et la qualité artisti- même du Louis XV ! » A quoi Gar- que est si forte que même ceux qui nier aurait répondu : « Non, c’est du l’ensemble comme dans le détail, une danseuse ») se rendent au foyer n’en profitent pas la reconnaissent. Napoléon III. » L’anecdote est sans De pierre et de fer, de velours Garnier a tout vu et fait en grand. de la danse, réservé en principe à Depuis la décision de Louis XIV, en doute inventée, mais pas invraisem- Si « jouir et paraître » est une devi- l’échauffement des ballerines, les 1669, de créer une Académie royale blable. Il est certain que rien ne et de marbre, l’Opéra de se du Second Empire, l’Opéra en est autres arpentent le grand foyer. (aujourd’hui nationale) de musi- représente mieux à nos yeux ce la preuve solide, que Théophile Gau- C’est un des premiers lieux publics que, l’Opéra ne s’est jamais interrom- « contentement de soi » du Second Charles Garnier abrite l’esprit tier avait baptisé « la cathédrale où les femmes peuvent paraître pu. Malgré les guerres, les épidémies, Empire que l’Opéra de Garnier, mondaine de la civilisation ». Vu en sans passer pour des prostituées. la grippe espagnole, tous les jours, avec son luxe, ses excès, ses ambi- fastueux et un rien baroque coupe, le bâtiment abrite sa salle Mais un soupçon de débauche y flot- un danseur enseigne son art à un guïtés, tout ce qu’on a habillé du comme un œuf, derrière des forêts te vaguement, qui fait surnommer autre danseur. Un art qui ne s’ap- vocable de « néobaroque » et qui du « contentement de soi » de vestibules, des sas de décompres- l’endroit « l’allée des soupirs ».La prend pas dans les livres, mais se reflétait en fait l’idée grandiose sion esthétique, qui, en quelques galerie est ponctuée de grandes sta- transmet de corps à corps. » Pour le d’un seul homme : « Il n’y aura pas propre au Second Empire. étapes, isolent le visiteur des bruits tues de déesses nues et majestueu- reste, l’Opéra est comme le vin, il a dans l’édifice une surface grande et de la lumière de la ville, l’habi- ses représentant les différents corps ses grandes années et ses moins comme la main pour laquelle je ne Mais d’autres fantômes tuent au chatoiement des ors et des puisse prendre un brevet. » pierres, le préparent à passer par Par une étrange revanche des sont venus hanter ces lieux une porte étroite dans le vortex Le monde entier est passé à l'Opéra, lieux contre un tel désir de maîtrise, rouge éclatant, sphère hors du c’est de l’invisible et de l’impalpable d’un autre âge, temps, sans âge, où la règle est celle de la reine d'Angleterre à Khrouchtchev. que viendra la célébrité la plus dura- de la beauté de la danse et du chant, ble de l’Opéra : par son Fantôme.Le grâce à l’imagination seules instances capables d’immobi- Même Hitler, dans la visite-éclair roman de Gaston Leroux date de liser le temps et de nous faire sentir 1910 – et Francis Lacassin a raison de Gaston Leroux un moment l’éternel, de justifier le qu'il fit à Paris, sans pouvoir monter de voir en Leroux un précurseur du mot de Nietzsche : « Sans la musi- surréalisme – mais son titre le plus et au pas léger des ballerines que, la vie serait une erreur. » Certes, à la tour Eiffel, tint à visiter l'Opéra célèbre s’inscrit dans la veine finis- mais goûter à la musique sans être sante du roman-feuilleton à la Eu- que courtisaient les messieurs vu des autres, ce serait la moitié gène Sue. Il connut de nombreuses d’un plaisir. Il n’y a que l’empereur de métier qui ont participé à l’édifi- bonnes. De 1950 à 1968, l’Opéra a adaptations cinématographiques, dans « l’allée des soupirs » qui veuille ne pas être vu. Depuis cation du bâtiment. On peut voir connu un « creux », les amateurs se dès 1925, dont l’une des meilleures l’attentat d’Orsini à l’opéra de la rue entre autres l’allégorie du pavage répartissant à Aix-en-Provence, à est due à Brian De Palma (Phantom Le Peletier, Napoléon III nourrit des (dont l’outil est la « demoiselle ») et Salzbourg, à Bayreuth ou vers of the Paradise) et l’une des pires à Depuis, l’électricité a chassé une et des allégories, dont l’accumula- hantises sécuritaires qui conduisent la dame du compteur à gaz avec sa d’autres scènes, laissant le bâti- Dario Argento, et une adaptation grande partie du mystère roma- tion fait masse. Il multiplie les Garnier à bâtir sur le flanc du bâti- torchère. Les quatre modes d’éclai- ment Garnier aux réceptions offi- en comédie musicale qui a fait le nesque. Reste une machinerie scéni- motifs décoratifs en forme de lyres, ment, côté Scribe, un pavillon ré- rage sont honorés : la lampe à huile, cielles et au répertoire français. tour du monde. Dans Le Fantôme que sur trois niveaux de sous-sols, de rameaux d’olivier, de palmes, de plique de celui des abonnés, côté le gaz et ses robinets, la bougie tradi- L’équilibre entre le Palais-Garnier de l’Opéra, Leroux imaginait un être modernisée sans doute, qui, en guirlandes, de rubans, de fleurons, Halévy, réservé à l’empereur, lui tionnelle et l’électricité avec ses et l’Opéra-Bastille n’aura sans assoiffé de vengeance, Erik, d’une grande partie, demeure telle que de coquilles, de grelots, de permettant d’arriver dans sa lourde bobines. On est au siècle de Pierre doute pas été facile à trouver, incroyable laideur, vivant dans une Garnier l’avait conçue : des cabes- papillons… On frôle respectueuse- berline, et d’avoir un accès direct à Larousse et de Camille Flammarion. au-delà des questions d’hommes et maison au milieu d’un lac souter- tans de marine pour enrouler les ment l’indigestion. En revanche, le sa loge, sans contact avec le public. Le grand lustre lui-même, pesant de talents, des querelles, des crises, rain, au-dessous de l’Opéra, et réser- câbles et les haubans soulevant les rapport entre la salle et la scène – et Les autres, abonnés ou non, se sept tonnes, dessiné par Garnier, des grèves, des colères, toutes ces vant pour lui seul, à l’année, la loge décors, des « âmes » de bois pour le foyer de la danse qui la prolonge mêlent aux entractes, se croisent, se avec ses guirlandes de grelots cen- passions qui accompagnent si bien no 5, un fantôme criminel et bien faire surgir par des trappes des per- quand le rideau du fond de scène jaugent, se comparent, se présen- sées renforcer l’acoustique, était au l’Opéra dans ce qu’il a de fonda- sûr amoureux, empreint d’une poé- sonnages au milieu de la scène. Les est levé – est d’une vraie noblesse, tent. Alors que les hommes fortu- gaz à l’origine, et la coupole au-des- mentalement exagéré, dès l’ori- sie fantastique échevelée. Le person- premiers théâtres royaux étaient d’une générosité magnifique. Dans nés (ceux qui peuvent « entretenir sus de la salle servait à l’évacuation gine. Aujourd’hui, Hughes Gall, nage de Leroux est devenu un construits en bois, montés et directeur de l’Opéra après avoir été mythe aussi universel que Franken- démontés au gré des déplacements l’assistant de Rolf Liebermann, stein ou Dracula et si personne n’y de Sa Majesté, et on employait l’administrateur qui sut rétablir croit vraiment, nombreux sont ceux pour ce travail des marins. Avec les l’Opéra dans sa splendeur à partir qui pensent néanmoins – à tort – marins, vinrent les termes de cabes- de 1973, estime la page tournée : qu’une rivière coule sous l’édifice. tan, de soutier, de brigadier, etc. Et « Avant Liebermann, on venait à En réalité, quand Charles Garnier l’interdiction de prononcer le mot Garnier autant pour visiter le bâti- prit possession de l’emplacement « corde », réservé à l’instrument ment que pour voir le spectacle. Et dégagé par le baron Haussmann et cruel du châtiment des coupables l’opinion pensait que le bâtiment se mit à creuser en 1861, il ren- en mer. était maudit. Qu’il rendait les gens contra très vite le même sol où, il fous, provoquait des grèves, des acci- n’y a pas si longtemps, on a installé ES treuils en bois, que l’on dents, je ne sais quoi… Et qu’en la station Auber du RER. Nuit et manœuvrait au pied, voisi- créant Bastille, on allait s’offrir une jour, pendant des mois, les ouvriers Cnent avec des éléments métal- utopie toute neuve, propre et créa- de Garnier ont travaillé, à la lueur liques préfabriqués tels qu’on les trice. Les esprits ont évolué, tout des torches, à l’assèchement du voit de plus en plus dans les exposi- comme le goût. L’œuvre de Garnier terrain avec des pompes, spectacle tions universelles. La réussite, ou était mal vue il y a vingt ans. On la colossal que les Parisiens venaient l’échec, de Garnier, comme on vou- regarde autrement aujourd’hui. voir en famille. Les archives de dra en juger, sont dans cette juxta- Tant mieux. » Cela dit, Hughes Gall l’Opéra ont conservé les lettres de position de la technique métallique reçoit encore régulièrement du réclamation des concierges de tout moderne et du décor de pierre courrier du monde entier pour lui le quartier : en pompant ici, on assé- classique, mariage peut-être impos- demander où se trouve le Fan- chait les puits des maisons environ- sible, auquel l’avenir n’aura pas tôme. Dans tous les temples que nantes, en un temps où n’existait donné d’enfant. Eiffel ne masque nous élevons, le vide dure plus pas l’eau courante. Puis Garnier put pas sa structure, il l’exhibe dans sa longtemps que les colonnes. enfin bâtir ses fondations. pureté et sa force, la protège d’une Quitte à décevoir les rêveurs, les couche de peinture, tout au plus. Michel Braudeau caves de l’Opéra ne sont pas si téné- Garnier noie son édifice dans une breuses et profondes qu’on les ima- arborescence de marbres polychro- gine. Garnier lui-même aimait s’y mes, dans des nœuds d’escaliers PROCHAIN ARTICLE : promener une torche à la main. piranésiens, des statues, des bustes Le vestiaire des chœurs et des figurants. Les mystères de Notre-Dame 12 / LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 HORIZONS-ANALYSES ET DÉBATS 0 123 Quelques légendes sur l’échec de Camp David 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). par Robert Malley Internet : http: // www.lemonde.fr L y a tout juste un an, le prési- Il fallait aussi une bonne dose d’op- de Palestiniens –, les conceptions plus, pour la réalité de ce qui s’est pas- ÉDITORIAL dent Bill Clinton, le premier timisme – de la part de M. Barak présentées faisaient vaguement état sé à ce sommet. Les faits n’indiquent, ministre d’Israël de l’époque, comme des Etats-Unis – pour imagi- d’une « solution satisfaisante », ce cependant, aucun manque de pré- IEhoud Barak, et le président de ner que le conflit, vieux de cent ans, qui laissait craindre à Yasser Arafat voyance, aucune absence de vision l’Autorité palestinienne, Yasser Ara- entre Juifs et Palestiniens vivant dans de devoir donner son accord en der- de l’avenir de la part d’Ehoud Barak, Cohabitation de combat fat, se retrouvaient à Camp David la région, qui a fait des centaines de nière minute à une proposition inac- qui a par ailleurs fait preuve d’un cou- pour ce que beaucoup considèrent, milliers de victimes, pouvait être réso- ceptable. rage politique hors du commun. Les A longue période de coha- il fallait que Lionel Jospin se met- avec le recul, comme un tournant lu en quinze jours sans qu’aucune – Mythe no 3 : les Palestiniens concessions d’Israël ne doivent pas bitation à peu près pacifi- te en position de combat, en dans les relations israélo-palestinien- des questions essentielles – concer- n’ont fait aucune concession de leur se mesurer au chemin parcouru que entre Jacques Chirac défendant, face à une droite nes. De la droite à la gauche, des fau- nant le territoire, les réfugiés ou le côté. depuis son propre point de départ, Let Lionel Jospin aura offensive, ses propres valeurs, cons aux colombes, s’élève un chœur sort de Jérusalem – ait d’abord été Beaucoup se sont ralliés à l’idée mais aux progrès réalisés en direc- donc duré quatre ans. Le prési- celles de la gauche, sur lesquel- inhabituel d’opinions unanimes, ici discutée par les dirigeants des deux que le rejet par les Palestiniens des tion d’une solution juste. dent de la République y a mis fin les il a gagné les élections de comme en Israël : Camp David fut, camps. propositions de Camp David révélait Les Palestiniens n’ont pas assumé le 14 juillet, en lançant une vigou- 1997. dit-on, une épreuve dont M. Barak – Mythe no 2 : l’offre israélienne un refus profond du droit à leurs responsabilités historiques lors reuse offensive contre le gouver- Mais ce combat s’engage dans est sorti gagnant et M. Arafat per- répondait à la plupart, voire à toutes l’existence d’Israël. Mais considérons du sommet, eux non plus. Je pense nement, accusé de faiblesse dans des conditions très particuliè- dant. Alors qu’on leur offrait près de les aspirations légitimes des Palesti- les faits : les Palestiniens ont plaidé qu’ils regretteront longtemps leur tous les domaines, ou presque, res. D’abord parce que l’assaut 99 % de leur rêve, estime-t-on, les niens. pour la création d’un Etat de Palesti- incapacité à répondre au président de l’action publique. Désormais, conduit par le chef de l’Etat est Palestiniens ont dit « non » et exigé Certes, les propositions faites à la ne sur la base des frontières du 4 juin Clinton par des propositions plus entre les deux têtes de l’exécutif, surtout une façon de faire davantage. Pis, ils n’ont fait aucune table des négociations allaient plus 1967, à côté d’Israël. Ils ont accepté le ouvertes et globales – à Camp David le conflit est ouvert, l’affronte- oublier les affaires personnelles concession, adoptant une attitude loin que tout ce qu’aucun dirigeant projet d’une annexion israélienne de et après. ment cesse d’être masqué sous pour lesquelles il est mis en cau- sans compromis, révélatrice de leur israélien avait jamais débattu jus- terres en Cisjordanie pour certaines Enfin, Camp David ne s’est pas des formules de politesse, le ton se par la justice et que le débat refus de vivre en paix avec un Etat qu’alors – que ce soit avec les Palesti- des colonies de peuplement israélien- tenu dans la précipitation. On peut redevient vif, voire polémique. s’en trouve largement dévoyé. juif à leurs côtés. niens ou avec Washington. Mais, du nes. Ils ont accepté le principe de la reprocher au sommet d’avoir été mal Certes, la cohabitation, cette Ensuite parce qu’il est sans précé- Je faisais partie de l’équipe améri- point de vue des Palestiniens, ce souveraineté israélienne sur les quar- préparé, d’avoir été trop peu formel, alliance forcée de deux camps dent qu’un président de la Répu- caine de Camp David et, moi aussi, n’était pas là l’offre rêvée que l’on a d’avoir manqué de vraies positions antagonistes attentifs à taire blique s’en prenne avec une telle j’ai été déçu, presque au désespoir, dite. Pour accueillir ses colons, Israël de repli, mais sûrement pas d’avoir leurs différends au nom de l’inté- violence à un premier ministre par la passivité des Palestiniens, leur devait annexer 9 % de la Cisjordanie ; La façon dont été prématuré. Dès le printemps rêt supérieur de l’Etat, n’a jamais qu’il a lui-même nommé et avec incapacité à saisir ce moment. Mais il en échange, le nouvel Etat palesti- 2000, n’importe quel analyste israé- été exempte de petites phrases lequel il partage la direction de est inutile – et extrêmement préjudi- nien exercerait sa souveraineté sur les deux camps ont lien, palestinien ou américain sérieux vengeresses qui rappelaient que l’Etat. ciable – d’ajouter aux erreurs réelles des terres israéliennes à proprement prédisait une explosion de violence les convergences n’étaient que Que peut faire Lionel Jos- toute une série de légendes. Voici les parler dont la superficie serait égale choisi de considérer palestinienne en l’absence d’une de façade, mais les sujets de pin ? Il pourrait choisir d’aller jus- mythes les plus dangereux que l’on au neuvième du territoire annexé. avancée majeure du processus de désaccord n’étaient pas missur la qu’à la rupture, une rupture assu- répand volontiers aujourd’hui sur le Un Etat palestinien couvrant 91 % de ce que le passé a été paix. Oslo avait suivi son cours ; la place publique. Cette époque de mée devant l’opinion dès lors sommet de Camp David. la Cisjordanie et de Gaza, c’était plus décision de s’attaquer au délicat pro- modération calculée appartient que la guerre est déclarée par le – Mythe no 1 : Camp David a été que ce que la plupart des Américains déterminera blème du statut définitif des territoi- au passé. président de la République. Il un test significatif des intentions réel- et des Israéliens estimaient possible res est plutôt venue trop tard que La relation de méfiance silen- peut aussi, à son tour, entrer en les d’Arafat. jusqu’alors. Mais comment Yasser en grande partie trop tôt. cieuse qui caractérise la cohabita- campagne et opposer aux posi- Or M. Arafat nous a déclaré à de Arafat allait-il expliquer à son peuple La façon dont les deux camps ont tion tourne, en général, à l’avan- tions affichées par le chef de multiples occasions ne pas vouloir se le rapport défavorable de 9 à 1 dans leur comportement choisi de considérer ce que le passé a tage du président de la Républi- l’Etat le projet de la gauche. Car rendre à Camp David. Il estimait que l’échange des terres ? été déterminera en grande partie que, dont la liberté de mouve- ce sont bien deux conceptions dif- les négociateurs israéliens et palesti- A Jérusalem, la Palestine aurait eu de demain leur comportement de demain. Si ment contraste avec les contrain- férentes qui s’affrontent. Jac- niens n’avaient pas suffisamment la souveraineté sur de nombreux elles ne sont pas contestées, les inter- tes qui pèsent sur le premier ques Chirac a esquissé la sienne, réduit le fossé qui séparait leurs posi- quartiers arabes de la partie est de la prétations de chacun vont progressi- ministre. Le piège de la cohabita- non sans démagogie parfois, en tions. Une fois sur place, il a bien fait cité et sur les quartiers musulmans et tiers juifs de Jérusalem-Est – quar- vement se durcir pour donner des tion s’est, chaque fois, révélé dénonçant l’insécurité grandis- comprendre, par ses commentaires, chrétiens de la Vieille Ville. Elle tiers qui ne faisaient pas partie d’Is- versions divergentes de la réalité et redoutable pour le chef du gou- sante, en critiquant l’indépen- qu’il se sentait à la fois éloigné du aurait joui de la tutelle sur le Haram raël avant la guerre des Six Jours en des vérités inexpugnables – l’idée, vernement, fragilisé par les diffi- dance de la justice, en attaquant monde arabe et en position d’isole- el-Charif, le Noble Sanctuaire, troisiè- 1967. Et, tout en insistant sur la recon- par exemple, que Yasser Arafat est cultés de la gestion quotidienne. « l’Etat, qui veut tout réglementer, ment, en raison des relations étroites me lieu saint de l’islam, tandis qu’Is- naissance du droit au retour des réfu- incapable de parvenir à un accord Depuis les élections municipales, tout légiférer », en s’indignant du qu’entretenaient Israéliens et Améri- raël aurait exercé, pour sa part, une giés, ils ont accepté que celui-ci soit final ou qu’Israël a l’intention de per- l’actuel premier ministre parais- taux des prélèvements obligatoi- cains. De plus, le sommet a eu lieu au souveraineté totale sur le site auquel appliqué de façon à ménager les inté- pétuer un régime d’oppression. Tan- sait à son tour menacé par cette res. A la gauche de définir sa pro- moment le plus bas de ses rapports les Juifs donnent le nom de mont du rêts démographiques et la sécurité dis que, de part et d’autre, on conti- malédiction. Paradoxalement, pre vision pour que cette cohabi- avec M. Barak – avec lequel il était Temple. C’était, ici aussi, beaucoup d’Israël en limitant leur nombre. nue de débattre de ce qui a fait capo- en tirant les premières salves, Jac- tation de combat devienne aussi censé conclure un accord historique. plus qu’il n’était imaginable quel- Aucun des pays arabes qui ont négo- ter Camp David, il est important que ques Chirac lui a peut-être rendu le support d’un vrai débat démo- C’est qu’un certain nombre d’engage- ques semaines à peine auparavant cié avec Israël – que ce soit l’Egypte les leçons de ce sommet soient tirées. service. Car, pour sortir du piège, cratique. ments des Israéliens n’avaient tou- – une proposition très difficile à d’Anouar El Sadate ou la Jordanie du jours pas été tenus, parmi lesquels accepter pour le peuple israélien. roi Hussein, sans parler de la Syrie de leur retrait, constamment reporté, de Mais comment M. Arafat pouvait-il Hafez El Assad – n’a jamais été près Robert Malley est ancien 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani certaines parties de la Cisjordanie et justifier devant son peuple qu’Israël ne serait-ce que d’envisager de tels conseiller spécial du président Bill Clin- Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; le transfert aux Palestiniens du con- conserve la souveraineté sur certains compromis. ton pour les questions israélo-arabes. Noël-Jean Bergeroux. Directeurs généraux adjoints : Edwy Plenel, René Gabriel trôle des villages jouxtant Jérusalem. quartiers arabes de Jérusalem-Est, Si l’on veut conclure la paix, on ne Il est membre d’honneur du Council Secrétaire général du directoire : Alain Fourment Yasser Arafat a cru qu’Ehoud Barak sans parler du Haram el-Charif ? peut tolérer que ces mythes propa- for Foreign Relations de New York. Directeur de la rédaction : Edwy Plenel ne cherchait qu’à se soustraire à ses Quant à l’avenir des réfugiés – le gés sur la négociation de Camp Traduit de l’anglais (Etats-Unis) Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette ; adjoint : François Lolichon obligations. cœur du problème, pour beaucoup David passent, chaque jour un peu par Sylvette Gleize. Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard Rédacteur en chef technique : Eric Azan Rédaction en chef centrale : tions entre la Russie et l’OTAN, et la allemands. En fait, quand le Kremlin répondu : « Non, je ne pense pas que Alain Frachon, Eric Fottorino, Laurent Greilsamer, Michel Kajman, Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre George Bush fera-t-il création du Conseil conjoint OTAN- évoque une contre-partie, il pense je dirais exactement cela. (…) Je dirais Rédaction en chef : Russie. Cette offre de coopération en termes politiques, par exemple que cette administration croit que la Alain Debove (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; n’a pas répondu aux attentes des « l’entrée de la Russie dans l’organisa- porte doit être ouverte et que le destin Josyane Savigneau (Culture) ; Serge Marti (Le Monde Economie) entrer la Russie Russes. On leur avait laissé croire, tion politique de l’OTAN », dit un des de la Russie est clairement en Europe. Médiateur : Robert Solé entre autres, qu’ils auraient un porte-parole de Vladimir Poutine. Et nous avons l’intention de travailler Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg « droit de regard » sur les affaires de Lors de sa rencontre avec George avec la Russie pour l’aider à accom- Directeur des relations internationales : Daniel Vernet dans l’OTAN ? l’OTAN ; ils espéraient un « droit de W. Bush à Ljubljana, le président rus- plir son destin. » Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président veto ». La guerre du Kosovo leur a se a ressorti une note de 1954 dans Les Russes se demandent s’il s’agit Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), Suite de la première page montré que le Conseil conjoint ne laquelle Moscou demandait son d’un leurre destiné à affaiblir leur André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) pouvait pas empêcher les dix-neuf adhésion à l’Alliance atlantique. vigilance ou si la proposition est Le Monde est édité par la SA LE MONDE Bien sûr, les Américains vou- membres de l’Alliance atlantique de sérieuse, bien qu’elle concerne le Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, draient amender, voire liquider, le passer outre aux objections de Mos- « ACCOMPLIR SON DESTIN » long terme. Leur conclusion est Fonds commun de placement des personnels du Monde, traité ABM pour pouvoir lancer cou. Aussi les Russes ont-ils boudé Est-ce une vue de l’esprit ? Tou- qu’ils ne perdent rien à faire comme Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. leur programme de défense antimis- pendant quelques mois les réunions jours à Ljubljana, George W. Bush a si l’attitude américaine était sérieu- sile (MD). Mais ce n’est pas seule- de ce Conseil et refusent-ils mainte- affirmé que la porte de l’OTAN était se. Si c’était le cas, elle apporterait ment un objectif tactique, poursuit nant toutes les propositions de relan- ouverte, que le destin de la Russie une sorte de couronnement aux ILYA50 ANS, DANS 0123 la même personnalité : « En finir ce faites par les Occidentaux. était en Europe et que tous les pays refrains antiguerre froide que le pré- avec ces traités, c’est en finir avec l’es- Une autre forme de compensation européens remplissant les condi- sident Bush et ses conseillers ont prit de la guerre froide », dit-elle. Un pour l’expansion de l’OTAN pourrait tions avaient vocation à pouvoir entonnés ; elle achèverait la muta- La mort d’Arnold Schoenberg texte comme le traité ABM exige être financière. Bien que ce ne soit entrer dans l’OTAN. Quelques jours tion de l’OTAN d’instrument de la l’existence d’un ennemi tel que nous pas la position officielle, certains à plus tard, le porte-parole du départe- guerre froide en organisation de LE MUSICIEN Arnold Schoen- bre de musiciens, et bien vite l’avons eu pendant quarante ans Washington évoquent un efface- ment d’Etat a été plus précis. Interro- sécurité paneuropéenne. Et elle obli- berg, qui vient de mourir à Los Schoenberg se trouva chef d’école. après la seconde guerre mondiale. ment de la dette contractée par feu gé sur la question de savoir si la posi- gerait les Européens à une révolu- Angeles et qui était né à Vienne en Ses théories se répandirent dans Cette époque est révolue. « Pour l’URSS. Une générosité qui ne coûte- tion américaine était toujours aussi tion de leur pensée stratégique à 1874, exerça une influence considé- l’Europe centrale d’abord, bientôt tourner le dos à la guerre froide, il faut rait pas trop cher aux Américains négative que celle exposée par Made- laquelle ils sont loin d’être préparés. rable sur l’évolution de son art. après en France et dans le monde en finir avec les accords qui réglaient puisque les principaux créanciers de leine Albright au nom de l’adminis- Autodidacte – il n’avait reçu que entier. les rapports militaires entre deux enne- la Russie sont européens, et d’abord tration Clinton, Richard Boucher a Daniel Vernet quelques leçons de contrepoint de Les disciples de Schoenberg, mis potentiels. » son futur beau-frère Alexandre Alban Berg, Webern, les illustrèrent La première réaction des Russes CORRESPONDANCE von Zemlinsky -, il fut d’abord le par leurs œuvres personnelles en – et des Européens – est de voir disciple de Gustav Mahler. Ses pre- même temps que le chef du groupe dans ces bonnes paroles une espèce miers ouvrages reflètent les influen- les propageait à , à Amster- de camouflage destiné à faire passer A propos de la mort de Ben Barka ces de Brahms et de Wagner, mais dam, où il enseigna l’harmonie et des décisions remettant en question bientôt il affirma plus nettement sa donna des concerts. L’école dodéca- le statu quo international. Mais peut- A la suite de notre enquête consa- cise de son côté Abdelkader Saka. quasi-totalité de cette « vérité » que personnalité. phoniste, la « musique sérielle », ren- être serait-il nécessaire de se deman- crée à l’assassinat en France de Comment pouvais-je relater des faits vous avez voulu livrer à l’opinion Le chemin est long qui va des Gur- contrait cependant autant d’hostili- der si, au-delà d’une préoccupation Mehdi Ben Barka (Le Monde du auxquels je n’ai été mêlé ni de près ni publique. La totalité des pages que relieder (1900) et de Verklärte Nacht té que de sympathie. Innombrables immédiate, les Américains ne visent 30 juin et daté 1er-2 juillet), nous de loin ? M. Ahmed Boukhari pré- vous venez de consacrer à cette affai- (septuor pour archets) à Pierrot sont aujourd’hui les musiciens qui pas à terme une redéfinition complè- avons reçu plusieurs mises au point en tend être mon ami depuis l’âge de re est basée sur les notes et les faits lunaire et aux derniers ouvrages de ont été influencés par ces théories. te de leurs relations avec la Russie, provenance du Maroc. Mohamed dix-huit ans. Il a menti, je ne l’ai con- que M. Boukhari, se présentant com- Schoenberg. Il le parcourut cepen- Retiré à Los Angeles quelques et par là même la mise en place Achaachi, préfet de police à la retrai- nu qu’à l’occasion de mon affecta- me standardiste des services secrets dant assez vite. Le chromatisme années avant la guerre, Schoenberg d’une nouvelle organisation de la te, Abdelkader Saka et Mohamed Mes- tion aux services de contre-subver- marocains, aurait enregistrés et wagnérien le conduisit rapidement avait trouvé en Amérique un terrain sécurité en Europe. Des décisions a naoui, contrôleurs généraux de police sion en 1966. vécus pendant ce week-end de la fin à l’atonalité. L’audition de Pierrot propice pour y répandre ses idées. priori désagréables pour Moscou à la retraite, nous ont écrit pour con- Je ne me suis jamais rendu en du mois d’octobre 1965 (29-30 octo- lunaire à Vienne fut assez mal sont en préparation : outre le pro- tester leur mise en cause dans la mort France. C’est un pays où je n’ai bre). Sachez simplement que accueillie par une partie du public, René Dumesnil gramme de défense antimissiles, un de l’opposant marocain. jamais séjourné, proteste pour sa M. Boukhari avait été suspendu de mais appréciée par un grand nom- (17 juillet 1951.) nouvel élargissement de l’Alliance Je n’ai jamais participé de quelque part Mohamed Achaachi. Boukhari ses fonctions le 3 août 1965 pour atlantique, à partir de 2002, qui pour- manière que ce soit à cette affaire, veut me faire jouer le beau rôle en ivresse, coups et blessures et dégâts rait inclure un ou plusieurs Etats bal- nous écrit M. Mesnaoui, et j’en veux répétant à plusieurs reprises que j’ai à la propriété d’autrui. Je le répète : 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS tes, c’est-à-dire, pour la première pour preuve que j’ai séjourné en essayé de m’opposer aux violences le 3 août 1965, donc près de trois fois, des Républiques ayant apparte- France pour la première fois en infligées à Ben Barka. Je ne me suis mois avant ce fameux week-end Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr nu à l’ancienne URSS mais aussi à 1969, à l’occasion de mon congé opposé à personne et je n’ai partici- d’octobre 1965. Sachez donc que le l’ancienne Russie tsariste. La Russie administratif annuel, ce qui peut pé à rien puisque je n’étais pas là et 29 octobre 1965, M. Boukhari Télématique : 3615 code LEMONDE Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) recevra-t-elle des compensations ? être vérifié sans peine auprès des ser- que vous pouvez le vérifier. n’était pas plus standardiste que ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) En 1997, deux ans avant le pre- vices compétents. M. Boukhari en rajoute en me fai- moi-même je n’étais en France. mier élargissement de l’OTAN vers J’atteste que je ne faisais pas partie sant commissaire divisionnaire dès [Contacté à Casablanca, M. Boukhari main- Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 l’Est (Pologne, Hongrie, République du personnel des services de contre- 1965 alors que je n’ai été promu à ce Index du Monde : 01-42-17-29-89. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 tient l’intégralité de son témoignage, publié tchèque), Moscou avait obtenu une subversion à l’époque (1965). Je n’ai grade qu’en 1973. Ce que par Le Monde, à l’égard de MM. Achaachi, Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 contre-partie : la signature, à Paris, intégré ce service qu’en 1966, soit un M. Boukhari a inventé de toutes piè- Mesnaoui et Saka, avec lesquels il ne deman- de l’acte fondamental sur les rela- an après l’affaire Ben Barka, nous pré- ces sur mon compte s’applique à la de qu’à être confronté devant la justice.] 13 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001

MUTATION L’industrie du jouet GRATION de mécanismes électroni- b CETTE RECONVERSION ne va pas le sud-est asiatique, s’accélèrent. être assurée en Italie b LE FABRI- traverse une phase de reconversion. ques est l’une des pistes souvent sans effets pervers, puisque les b LES TRAINS JOUEF, qui ont été CANT danois Lego se voit reprocher Pour résister à l’avancée du jeu explorées par les grands groupes du entreprises les plus modestes sont l’un des fleurons de l’industrie fran- par les Maoris néo-zélandais d’avoir vidéo, les fabricants traditionnels secteur pour donner une seconde fragilisées. Dans le même temps, les çaise du secteur, ne seront plus fabri- pillé leur culture pour assurer le suc- font évoluer leurs produits. b L’INTÉ- jeunesse aux jouets classiques. délocalisations, le plus souvent dans qués dans le Jura. La production va cès d’un nouveau jeu. Le jouet traditionnel mise sur l’électronique pour résister aux consoles vidéo Grâce aux nouvelles technologies, les fabricants les plus anciens défendent leur part de marché, face à l’engouement pour le multimédia. Mais la concentration dans cette industrie s’accélère, et le recours à la sous-traitance dans le Sud-Est asiatique est de plus en plus fréquent

RÉGULIÈREMENT, la question Dès 1995, Hasbro créait Hasbro Les jeux traditionnels résistent Berchet qui, bourré d’électronique, que est l’accroissement de la délo- est posée : le jouet traditionnel Interactive pour développer des a retrouvé une seconde jeunesse cet calisation de la fabrication des a-t-il un avenir ? L’arrivée du plasti- logiciels à partir de ses produits, LE MARCHÉ MONDIAL DU JOUET EN 2000 hiver (152 000 exemplaires écoulés jouets en Asie. C’est vrai pour les que après la seconde guerre mon- avant de racheter les spécialistes en % du chiffre d'affaires en France). Hasbro avait ouvert la poids lourds mondiaux (dix des dix- diale, des jeux électroniques dans du jeu vidéo Atari et Micropose en VOITURES MINIATURES voie avec le Furby, une peluche inte- huit sites de Mattel sont situés en MODÉLISME, TRAINS ÉLECTRIQUES les années 1970, des consoles voilà 1998. L’année suivante, Mattel TROTTINETTES, ractive qui avait séduit un million Asie) comme pour les poids une dizaine d’années, ont successi- acquérait The Learning Company ACTIVITÉS d’enfants dans l’Hexagone. moyens français (Smoby y a récem- JEUX DE CONSTRUCTION, TRICYCLES, vement plongé les fabricants dans (TLC), numéro un mondial des logi- VOITURES « On adapte le jouet traditionnel ment transféré sa production de PEINTURE ... 7,1 le doute. A chaque fois, ils ont su ciels éducatifs, pour plus de 21 mil- 9,5 6,3 À PÉDALES ... à la technique. C’est une manière puces électroniques). 45 % des s’adapter. Adopté, le plastique, en liards de francs. Après des débuts JEUX D'ACTION JEUX DE SOCIÉTÉ, de faire évoluer le jeu classique vers importations de jouets en France lieu et place des jouets en bois. prometteurs, le rêve aura tourné 7,9 9,5 PUZZLES la modernité », résume Pierre Lau- proviennent ainsi de Chine, où les Avalés, les jeux électroniques, court. Avec des pertes de plus de ra. Lentement, la mue s’opère. En grands groupes sous-traitent POUPÉES devenus une activité comme une 1 milliard de francs en 1999 pour 9,5 12,6 AUTRES 1999, 2 % des produits vendus par depuis longtemps la fabrication de autre, passé l’effet de mode initial. sa nouvelle activité, Mattel s’est le leader français, Smoby, avaient leurs produits. 6,3 Pour conserver l’intérêt des résolu à céder TLC en novem- PELUCHES une puce électronique ; cette enfants, les industriels du jouet bre 2000 à Gores Technology, tan- 10,2 année, ils devraient représenter SUCCÈS DES PRODUITS DÉRIVÉS n’ont d’autre choix que de renou- dis que Hasbro abandonnait sa PUÉRICULTURE, 15 %. Mais le champion en la Autre conséquence de l’onéreu- veler sans cesse leur offre, en se filiale au premier éditeur de jeu PREMIER ÂGE 21,1 matière est sans conteste Fischer- se conversion aux nouvelles plaçant sur les segments porteurs. européen Infogrames. JEUX VIDÉO Price : le spécialiste des jeux du technologies : la fragilisation des 14,8 milliards de dollars A la fin des années 1980, l’offensi- 78,9 premier âge, propriété de Mattel, entreprises les plus modestes, ve des consoles de jeu menée par TENDANCE AU PARTENARIAT JOUETS TRADITIONNELS intègre un composant électroni- absorbées l’une après l’autre par les japonais Sega et Nintendo « Le marché des jeux vidéo est 54,7 milliards de dollars que dans 80 % de ses produits. les grands groupes. Les entreprises avait été ignorée par les fabricants très différent de celui du jouet classi- Source : NPD « De toute façon, électronique ou de jouet étaient près de 300 en classiques, incapables de réagir. que. Il demande un savoir-faire et En dépit du succès de la PlayStation 2 de Sony et de l'essoufflement jeux vidéo, la technologie n’apporte- France dans les années 1980 ; Aujourd’hui, les jeux vidéo repré- un investissement qui lui sont pro- des phénomènes Pokemon, le jouet traditionnel se maintient à près ra jamais la valeur ajoutée du jouet selon la Fédération française des sentent 21,9 % du marché du jouet pres », explique Pierre Laura chez de 80% du marché. simple, que l’enfant peut démonter, industries jouet-puériculture, elles dans le monde, qui a atteint Hasbro. « Pour amortir les coûts remonter, faire évoluer comme il le seraient aujourd’hui 130. Résul- 69,5 milliards de dollars (80,9 mil- d’une telle activité, il faut sortir beau- technologies. La tendance actuelle capital de Génération 5, un édi- veut. On ne peut couper tout cet tat : une poignée de gros liards d’euros) de chiffre d’affaires coup de titres, confirme Christophe penche pour le partenariat : plutôt teur de logiciels éducatifs, tandis aspect imaginaire », explique industriels se partage l’essentiel du en 2000, et échappent totalement Drevet, directeur du marketing de que de prendre le risque de déve- que Mattel a confié à Vivendi Uni- M. Drevet. En 2000, plus de six mil- marché mondial, par le biais des aux leaders du jouet traditionnel, Bandai France. En 1999, nous avons lopper eux-mêmes leurs jeux et de versal Publishing la fabrication et lions de poupées Barbie ont été produits-phares qu’ils distribuent dans l’ordre les américains Mattel sorti une console au Japon, la supporter les éventuels échecs, ils la distribution de cédéroms à par- écoulées dans le monde, et le jouet sur tous les continents et des licen- et Hasbro, le japonais Bandai et le WonserSwan. Mais nous ne la sor- confient à des éditeurs indépen- tir de ses marques Barbie, Hot le plus vendu a été les petites voitu- ces qu’eux seuls peuvent s’offrir. danois Lego. tons pas dans le reste du monde, dants la tâche de créer des logi- Wheels et Fischer-Price. res Hot Wheels de Mattel qui ont Ce dernier phénomène est en Echaudés par cette expérience, c’est trop risqué financièrement. » ciels à partir de leurs produits. Le Cette évolution touche aussi les vu le jour en 1968. pleine expansion depuis le succès ces derniers ont pris les devants Pour autant, les industriels sont Groupe Berchet, numéro deux jouets plus classiques, à l’image du Une des conséquences de cette des Pokémon en 1999. Plus un per- pour relever le défi du multimédia. loin d’avoir renoncé aux nouvelles français, vient de prendre 50 % du familier poupon Mon bébé à moi de évolution du jouet vers l’électroni- sonnage de dessin animé ou de ban- de dessinée qui ne soit décliné en peluches, figurines ou jeux vidéo. TROIS QUESTIONS À... tage est double : les coûts sont Justement, vous avez publié, Le bel avenir du jeu en ligne Le succès aidant (Pokémon a géné- vraiment faibles, le salaire moyen 3en 1998 puis en 2000 (Le Mon- ré plus de 100 milliards de francs de MAE WONG d’une ouvrière oscillant entre 60 de du 1er janvier), des rapports Le jouet traditionnel est-il compatible avec Internet ? Pour le chiffre d’affaires en produits déri- et 80 dollars par mois ; la proximi- dénonçant les conditions déplora- moment, le jeu sur le Net intéresse surtout les sociétés spécialisées vés), les licences sont aujourd’hui Vous êtes coordinatrice de Toy té de Hongkong et de son savoir- bles (salaires trop bas, heures sup- dans le multimédia. Electronic Arts, leader mondial des logiciels ludi- l’objet de toutes les convoitises. 1Coalition, une organisation de faire technologique fait que les plémentaires non payées…) dans ques interactifs, vient d’acquérir pogo.com, le premier fournisseur de Mattel, Hasbro et Electronic Arts Hongkong qui observe les condi- sites chinois de production lesquelles étaient tenus les sala- jeux de société sur le Web. Il avait lancé en octobre 2000 le site viennent d’acheter le droit de réali- tions de travail dans l’industrie du peuvent fabriquer des jouets riés du jouet. Ces conditions évo- ea.com, qui propose toute une gamme de programmes aux internau- ser respectivement des figurines, jouet en Asie-Pacifique. Que repré- alliant le plastique traditionnel et luent -elles ? tes. Mais, conscients que les générations à venir se tourneront de des jeux de cartes et des jeux vidéo sente la Chine pour les multinatio- l’électronique. Beaucoup de multinationales se plus en plus tôt vers la Toile et que les millions d’utilisateurs adultes à partir de Harry Potter, tandis que nales du jouet ? sont dotées de codes de bonne sont autant de clients potentiels, les industriels du jouet traditionnel Lansay a arraché l’exploitation du C’est un lieu de production Quelles sont les multinationa- conduite sociale mais, parallèle- avouent presque tous avoir quelques projets en cours, à l’image de jeu télévisé « Qui veut gagner des majeur : en 2000, 70 % des jouets 2les qui utilisent le plus les sites ment, elles augmentent la Tomy France, qui travaille sur un jouet dont les options pourraient millions ? », dont il espère vendre vendus aux Etats-Unis étaient de production chinois ? pression sur leurs sous-traitants. La être téléchargées via Internet. Selon l’institut Jupiter Communica- 300 000 jeux de société cette année. produits en Chine. Cette industrie Rien n’est transparent. Les concurrence en Asie du Sud-Est est tions, il devrait y avoir 3,2 millions de joueurs en ligne cette année, fait travailler plus de 1,3 million de multinationales passent par des de plus en plus rude. Avant, seule pour un marché estimé à 2,7 milliards de francs. José Barroso personnes dans notre pays sur sous-traitants de Hongkong qui la Chine produisait massivement environ 5 000 sites. Sur la seule font ensuite travailler d’autres des jouets. Maintenant, nous som- zone de Shenzen [Sud-Est], il sous-traitants ou leurs propres mes en concurrence avec la existe plus de 800 usines de jouets. usines en Chine. Nous savons que Thaïlande, l’Indonésie, le Vietnam, Les Maoris de Nouvelle-Zélande menacent La délocalisation, qui s’est Mattel et Disney utilisent massive- et même le Cambodge, qui s’ouvre intensifiée au début des années ment cette région, mais les et qui a désormais trois usines de 1980, a d’abord concerné Hon- ouvriers dans les sites de produc- production. Ce sont les sous-trai- la stratégie de reconquête de Lego gkong, où les multinationales tion ne savent pas vraiment pour tants eux-mêmes qui nous parlent avaient installé un bureau commer- quelle multinationale ils de cette pression. Je ne suis pas STOCKHOLM sa porte-parole, Eva Lykkegaard. cœur de métier de la firme, les cial. L’ouverture de la Chine vers la travaillent. Ils reconnaissent juste très optimiste sur l’évolution correspondance Il s’agit d’une mauvaise affaire jouets, et en particulier les fameu- fin des années 1980 a permis de les jouets, comme la poupée actuelle des conditions de travail. En créant le jeu Bionicle, libre- pour l’entreprise, qui avait fait de ses briques, fleuron du groupe, développer de nouvelles zones de Barbie. La complexité de la chaîne ment inspiré de la mythologie et ce jeu la pierre angulaire de son conçues comme « un outil pédago- production financées par des fait qu’il est difficile de contrôler Propos recueillis par des arts traditionnels des peuples plan de redressement après les gique au service des éducateurs et investisseurs de Hongkong. L’avan- les conditions de travail. Laure Belot du Pacifique, le fabricant danois exercices catastrophiques de 1998 des parents ». Dans le même de jouets Lego (contraction de Leg et 2000. L’an dernier, Lego a affiché temps, Lego met l’accent sur sa Godt, « amuse-toi ») espérait faire une perte nette de 111 millions gamme de jouets robotisés – elle a oublier les mauvais résultats finan- d’euros et un chiffre d’affaires en enregistré une progression de Le dernier voyage des trains Jouef ciers et commerciaux de 2000. Un baisse de 3,5 %. 20 % en valeur en 2000 – et en véritable annus horribilis pour cet- Bionicle, lancé en février en Euro- adaptant ses produits au multimé- LONS-LE-SAUNIER sous la conduite de plusieurs de 1 000 francs, il en achète te société familiale dirigée de père pe, représente un investissement dia (télévision, Internet, jeux de notre correspondant propriétaires. En 1995, Jouef a rarement deux », commente l’in- en fils depuis sa création en 1932 de plusieurs millions d’euros et vidéos, mini-studio de cinéma), C’est une petite machine en déjà été victime d’un redresse- dustriel italien. par Ole Kirk Kristiansen. Mais la constitue le projet le plus ambi- secteur dans lequel l’entreprise a tôle, conçue en 1948 : le Tombouc- ment judiciaire, à la faveur duquel Du coup, « le chiffre d’affaires en communauté maorie de Nouvelle- tieux et le plus coûteux jamais lan- accumulé un important retard au tou-Alger, premier train miniature la PME fut reprise par Rivarossi, grande surface est passé de 11 mil- Zélande, estimant sa culture et sa cé par le fabricant de briquettes en cours des années 1990 en privilé- fabriqué en France par Jouef. Le que préside Paolo Brandi. Aujour- lions de francs à 2 millions de francs langue pillées, a menacé de plastique. La compagnie a signé giant le développement de pro- rassemblement des collection- d’hui, M. Brandi entend rapatrier en 2000 », fait observer le respon- poursuivre l’industriel devant les des partenariats avec Nestlé, duits dérivés. neurs organisé le 8 juillet, à la salle les moules de Jouef à Lima, en sable du comité d’entreprise, tribunaux et de lancer une campa- McDonald’s ou encore les studios Pour combler ce retard, Lego a des fêtes de Champagnole (Jura), Italie, pour y continuer la fabrica- Dominique Capelli, qui estime que gne internationale de protestation Universal, créé une version animée passé des accords avec les grands par les salariés de l’entreprise en tion des trains Jouef. le groupe n’a pas mis les moyens s’il ne retire pas de la vente sa nou- disponible sur consoles de jeu, s’ap- noms du divertissement (Walt voie de délocalisation, aurait pu de son développement commer- velle série de figurines articulées. prête à bombarder les écrans de Disney, George Lucas, Steven être festif. Il fut triste. « Jouef, FAIBLES DÉBOUCHÉS cial sur son nouveau créneau haut Destiné aux 7-16 ans, Bionicle cinéma et de télévision de spots Spielberg, ou Warner Bros avec leader français du train miniature, « La société de Champagnole a de gamme. L’analyse du délégué raconte l’histoire intemporelle de publicitaires et à distribuer pas des boîtes Harry Potter), et conclu est contraint de cesser sa accumulé un niveau de pertes qui syndical CGT, Jean-Claude Marty, Mata Nui (« Ouvrir le soleil », en moins de 20 millions de cédéroms avec une alliance pour production en France » : par ce sim- rend inévitable l’arrêt de sa produc- n’est guère différente. Le groupe maori), une île imaginaire dont les à travers le monde. Il va même assurer la vente en ligne de sa ple communiqué, le 1er juin, le tion », justifie la direction. Jouef italien, qui a présenté deux plans habitants, les Toa, pourvus de commercialiser un jeu de cartes gamme. Le groupe vise en priorité groupe italien Rivarossi a décidé perdait 1 million de francs fin sociaux successifs, aurait pu, esti- masques aux pouvoirs aussi Bionicle, pour rivaliser avec les les Etats-Unis et le Japon. Une de rayer de la carte l’usine de avril. La crise du jouet traditionnel me-t-il, maintenir une partie de surnaturels qu’innombrables, résis- Pokémon de Nintendo. étude réalisée au début des années Champagnole, dernier lieu où sont et la concurrence d’articles moins l’activité sur le site jurassien, « par tent aux assauts du diabolique 1990 montrait que, dans ces deux fabriqués les célèbres trains Jouef. chers importés d’Asie ou des pays exemple la fabrication de rails ». Makuta et de ses disciples COMBLER LE RETARD pays, Lego ne figurait pas au Cinquante-huit salariés travaillent de l’Est, ont entraîné la perte de Les « Jouef » essaient de créer monstrueux. Lego a reçu à son L’objectif pour Lego, qui se tar- palmarès des dix marques les plus encore pour l’entreprise, qui en a marchés importants avec la un rapport de forces et de gagner siège de Billund, où la firme a créé gue d’avoir fait jouer 300 millions connues, tandis qu’en Europe, elle compté plus de mille, répartis dans grande distribution, entraînant un du temps. Certains demandent le le parc d’attraction de Legoland, d’enfants et revendique 320 mil- damait le pion à Rolex, Jaguar ou cinq autres communes jurassien- gonflement des stocks et des dépôt de bilan pur et simple de une lettre de Maui Solomon, liards de briques vendues depuis encore Ferrari. Outre-Atlantique, nes, du temps de sa splendeur. besoins accrus en investissements. l’entreprise qui permettrait, selon avocat de plusieurs communautés 1949, est de devenir, à l’horizon où il réalise près de la moitié de Né en 1944 au cœur du Jura « L’industrie du train miniature est eux, de trouver plus facilement un maories de Nouvelle-Zélande, 2005, « la meilleure marque pour ses ventes mais n’obtient qu’une sous l’impulsion de Georges très gourmande en capitaux, expli- repreneur. Le comité d’entreprise exigeant de l’industriel danois un les enfants et les familles ».Le part de marché de 3 %, le groupe a Huard, Le Jouet français, devenu que un responsable de Jouef. Le a demandé un rapport à un engagement ferme à « négocier ». patron du groupe, Kjeld Kirk Kris- lancé un plan d’attaque baptisé Jouef, s’était vite taillé une solide coût d’un moule, qui dépasse le mil- cabinet lyonnais d’expertises finan- Selon M. Solomon, la plupart des tiansen, s’en est visiblement don- « Tempête du désert », grâce réputation en fabriquant, dans les lion de francs, est difficilement cières et comptables, Secafi Alpha, noms utilisés dans l’univers né les moyens. Il a commencé par auquel il espère doubler son années 1950, une réplique de la amortissable sur les petites séries. » dont les conclusions seront Bionicle et enregistrés sous le label baisser les coûts. Les effectifs de chiffre d’affaires en trois ans. Un fameuse locomotive BB-9004 de la Or Rivarossi avait délaissé en rendues lundi 23 juillet. Cela Lego n’ont pas été inventés mais Lego auront été réduits de 25 %, défi à la mesure des personnages SNCF. Plus récemment, sa série de partie le train grand public pour repousse l’échéance de la fermetu- ont été directement empruntés à ramenés à 7 000 salariés, entre de Bionicle, mi-dinosaures, TGV a connu un grand succès repositionner Jouef sur le train de re, puisque les salariés seront en la langue polynésienne. « C’est 1998 et la fin de 2001. mi-guerriers… Sous réserve que les commercial. Trop tard. Depuis le collection, qui n’a pas eu les débou- vacances d’été jusqu’à la mi-août. incorrect. Nous avons uniquement Deux sites de production en Suis- Maoris les laissent se développer. milieu des années 1970, l’entrepri- chés espérés. « Quand un déposé le mot “Bionicle” », s’est se et un troisième en Hongrie vont se connaît des hauts et des bas collectionneur achète un TGV plus Christophe Marchal défendu le groupe par la voix de être fermés. Le PDG a conforté le Boris Lévy 14 / LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 b ENTREPRISES

Le président de la Fédération bancaire se plaint BP achète Veba Oel et à Laurent Fabius d’un excès de réglementation devient le premier distributeur Le ministère des finances devrait tenir compte des récriminations de Jean Laurent de carburant en Allemagne Jean Laurent, président de la Fédération bancai- Fabius. Dans ce courrier, dont Le Monde a obte- ces. Cette démarche est révélatrice d’un climat re française et par ailleurs patron du Crédit agri- nu une copie, il se plaint d’un excès de réglemen- tendu dans la profession, après les récentes cole, a adressé, le 19 juin, une lettre à Laurent tation. Bercy devrait tenir compte de ses doléan- mises en examen de plusieurs dirigeants. Une transaction évaluée à 6,5 milliards d’euros

GALVANISÉE par la dérégle- drogue ou du crime organisé. tité du bénéficiaire s’avérant, cours d’examen à la direction du LE GROUPE britannique BP a de l’allemand Ruhrgas. Les deux mentation des activités financières Là où les banques disposaient selon les banques, sinon irréalisa- Trésor, conduirait vraisemblable- annoncé, lundi 16 juillet, une opé- groupes disposent d’options pour en marche depuis le début des d’une certaine liberté d’apprécia- ble du moins délicate s’agissant de ment à certains aménagements. ration d’envergure. Le troisième faire passer leur part à 100 % au années 1990, la profession bancai- tion, celles-ci visent en effet à ren- fonds transférés à l’étranger – sur Tracfin pourrait notamment suggé- pétrolier mondial va acquérir les deuxième trimestre 2002. Le Bri- re supporte mal désormais les dre systématiques les déclarations le compte d’un correspondant ban- rer aux établissements d’adresser 2 500 stations services et l’activité tannique va également payer en intrusions du législateur sur son de soupçon à Tracfin, la cellule caire ne communiquant pas tou- des états mensuels des opérations de raffinage du groupe d’énergie numéraire 1,9 milliard d’euros et territoire. Ainsi, à l’issue d’une ses- anti-blanchiment du ministère des jours l’identité de l’ayant droit douteuses. allemand E.ON. Une transaction prendra à sa charge 1,1 milliard sion parlementaire particulière- finances. Sont concernées les tran- final – les professionnels estiment de 6,5 milliards d’euros (5,6 mil- d’euros de dettes de Gelsenberg. ment riche en projets de loi à carac- sactions effectuées avec les fonds qu’il leur faudra adresser à Tracfin UN ÉTAT D’ESPRIT NOUVEAU liards de dollars) qui lui permet de Si BP acquiert le reste de Veba tère financier – nouvelles régula- fiduciaires ou de gestion, avec les « la quasi-totalité de leurs journées Au-delà des préoccupations devenir le premier distributeur de Oel, le britannique s’est engagé à tions économiques (NRE), mesu- Etats ou territoires à risques ins- comptables » pour échapper à exprimées par M. Laurent au nom carburant en Allemagne. Il dépas- débourser 396,5 millions d’euros res urgentes à caractère économi- crits sur la liste noire du GAFI d’éventuelles poursuites, c’est-à- de la communauté bancaire – por- se ainsi son rival européen supplémentaires. Il allègerait alors que et financier (Murcef), Sécurité – l’organisme international d’ac- dire la quasi-totalité des transac- tant par ailleurs sur la nécessité de qui possédait jusqu’à présent le le coût de l’opération en revendant quotidienne, etc. – le président de prévenir leurs clients « par tous les réseau de stations le plus dévelop- les activités en amont de Veba Oel, la Fédération bancaire française moyens » en cas de rejet d’un chè- pé dans ce pays. qui produisent 160 000 barils (FBF), Jean Laurent, par ailleurs Des soupçons de blanchiment plus fréquents que ou sur les nouvelles contrain- Pour pouvoir financer cette opé- d’équivalent-pétrole par jour. patron du Crédit agricole, a entre- tes vis-à-vis des titulaires de cartes ration, le pétrolier va céder le capi- Par cette acquisition, le britanni- pris d’écrire au ministre de l’écono- Le nombre de déclarations de soupçon à Tracfin, la cellule du minis- bancaires – la lettre de la FBF est tal qu’il détient dans Ruhrgas, le que espère voir ses coûts baisser mie et des finances, Laurent tère de l’économie chargée de la lutte contre le blanchiment de l’ar- révélatrice d’un état d’esprit nou- numéro un européen de la distribu- de 15 % et évalue les synergies pos- Fabius, le 19 juin, pour lui faire gent sale, continue à progresser, au rythme de 1 000 déclarations sup- veau chez les banquiers français. tion de gaz. Le montage se fait sibles à 200 millions de dollars par part « des graves inquiétudes » des plémentaires chaque année. Bercy s’attend à ce que 3 500 signale- Sous couvert d’anonymat, le pré- principalement par échange d’ac- an. Pour obtenir de tels résultats, banques françaises. ments soient comptabilisés cette année contre 2 750 en 2000. Sur ce sident d’une grande banque fran- tifs : BP va acquérir auprès d’E.ON le groupe britannique a cependant « L’évolution actuelle de la législa- total, 20 % donnent lieu à l’ouverture de dossiers pour fortes présomp- çaise juge ainsi qu’« au vu de l’at- 51 % de sa filiale Veba Oel à la fin précisé qu’elle envisageait «un tion et de la réglementation françai- tions de blanchiment. Ces dossiers, au nombre de 150 en 2000 et de tention croissante portée par les 2001, tandis que E.ON va acquérir certain nombre de suppressions ses et européennes prend en tenaille 200 déjà cette année, sont transmis au Parquet, qui décide s’il y a lieu juges aux affaires financières et du auprès de BP, via une augmenta- d’emplois ». nos établissements à un moment où ou non d’ouvrir une information judiciaire. Entre 1997 et 1999, une risque pénal à la clef, il importe que tion de capital, 51 % de Gelsen- ils sont confrontés à un tournant centaine d’informations judiciaires ont été déclenchées, sollicitant la loi soit faite soigneusement com- berg, qui détient elle-même 25,5 % Laure Belot (avec agences) stratégique dans leur positionne- les pouvoirs de police. Mais Tracfin continue de déplorer la faible me elle l’était au XIXe siècle ». ment international », estime le res- contribution des assureurs par rapport aux banques. En dépit de la Plus vindicatif, un autre grand ponsable mutualiste à l’adresse du campagne de sensibilisation entreprise par la Commission de contrô- responsable bancaire n’hésite pas, ministre de tutelle, dans ce docu- le des assurances, l’organe de contrôle du secteur, les assureurs repré- quant à lui, à fustiger le pouvoir Allianz s’assure le contrôle de plus ment confidentiel dont Le Monde a sentent une part marginale des déclarations, avec 4 % en 2000. des juges, s’en prenant « à ces obtenu une copie. M. Laurent évo- juges d’instruction procédant à des que des « textes difficilement appli- mises en examen de plus en plus de 95 % de la Dresdner Bank cables ou dont l’impact sur les char- tion financière sur le blanchiment tions d’une journée. Ce qui repré- nombreuses pour présomption de ges des banques est sans commune de capitaux –, ainsi que les opéra- sente plusieurs milliers de déclara- blanchiment ». La mise en examen LE GÉANT ALLEMAND de l’assurance Allianz détient désormais plus mesure avec les éventuels bénéfices tions dont l’identité du donneur tions quotidiennes. de Claude Bébéar, président du de 95 % de Dresdner Bank, la troisième banque allemande, au terme escomptés », attestant selon lui d’ordre ou du bénéficiaire n’aura Le Code pénal sanctionne très conseil de surveillance d’AXA, de son offre de rachat amicale, selon des chiffres provisoires publiés d’une « dérive législative spécifique- pu être vérifiée. Or, c’est sur ce der- lourdement le délit de blanchi- pour blanchiment aggravé, dans lundi 16 juillet. Cette offre, de 23 milliards d’euros, avait démarré le ment française ». nier point que le bât blesse. ment, à raison de cinq ans de pri- l’affaire PanEurolife, le 13 juin, l’af- 31 mai et s’est achevée vendredi 13 juillet. La fusion des deux groupes L’ire de la communauté bancai- Introduit pendant les débats son et 2,5 millions de francs faire dite du Sentier et l’enquête doit donner naissance à un géant financier mondial, dont la capitalisa- re se focalise notamment sur les sans consultation préalable du gou- d’amende mais de dix ans de pri- en cours sur la centrale de compen- tion boursière dépasse 100 milliards d’euros. Les chiffres définitifs dispositions incluses à loi NRE du vernement ou des professionnels, son et de 5 millions de francs en sation Clearstream ont créé un seront publiés au plus tard le 20 juillet, date à laquelle la commission 2 mai pour favoriser le suivi des cet article d’initiative parlementai- cas de blanchiment aggravé. Inter- électroc au sein de la communauté européenne doit rendre son avis sur l’opération. transactions financières douteuses re est jugé « intellectuellement satis- rogés, vendredi, par Le Monde, les bancaire française. Plus de 92 % des actionnaires de Dresdner ont accepté l’offre d’échan- et durcir ainsi la lutte contre le faisant mais impossible à mettre en services du ministère ont indiqué ge de l’assureur qui offrait aux actionnaires extérieurs une de ses blanchiment de l’argent de la pratique ». La vérification de l’iden- que la lettre de M. Laurent, en Anne Michel actions pour dix titres Dresdner, ainsi que 200 euros en liquide.

EUROPE ASIE - PACIFIQUE TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40 TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN 5900,30 5514,10 5012,45 12343,37 12624,53 107,19 6289 5975 5693 14529 13867 111 ÉCONOMIE AFFAIRES 6188 5858 5537 14024 13599 108,8 6086 5741 5381 13519 13331 106,7 INDUSTRIES 5985 5625 5226 13014 13063 104,6 Excédent commercial 5883 5508 5070 12509 12795 102,5 b VALEO : l’équipementier 5782 5391 4914 12005 12527 100,4 en mai en France automobile français envisage de [[[ [[[ [[[ [[[ [[[ [[[ céder les activités de câblage hors 17 A. 31 M. 16 J. 17 A. 31 M. 16 J. 17 A. 31 M. 16 J. 18 A. 31 M. 16 J. 18 A. 31 M. 16 J. 17 A. 31 M. 16 J. LA BALANCE commerciale de la automobile de sa branche Indices cours Var. % Var. % Indices cours Var. % Var. % France est redevenue excédentaire Electronique et systèmes de Europe 12 h 30 f se´lection 16/07 13/07 31/12 Zone Asie 9h57 f se´lection 16/07 13/07 31/12 en mai, grâce à une légère hausse liaison aux dirigeants des sociétés EUROPE EURO STOXX 50 4018,21 – 0,65 – 15,80 TOKYO NIKKEI 225 12343,37 – 0,10 – 10,46 de ses exportations, sauvées par concernées. Cette cession, EUROPE STOXX 50 3865,16 – 0,78 – 15,18 HONGKONG HANG SENG 12624,53 0,09 – 16,37 les ventes d’Airbus. Après un défi- annoncée vendredi 13 juillet, EUROPE EURO STOXX 324 335,29 – 0,53 – 14,42 SINGAPOUR STRAITS TIMES 1652,89 – 0,24 – 14,22 cit de 535 millions d’euros en avril, comprend les unités de Barentin EUROPE STOXX 653 314,82 – 0,74 – 12,50 SE´OUL COMPOSITE INDEX 67,53 0,06 6,60 le commerce extérieur a dégagé un (Seine-Maritime, 40 salariés), PARIS CAC 40 5012,45 – 0,25 – 15,42 SYDNEY ALL ORDINARIES 3365,30 0,69 6,68 solde positif de 517 millions de Chiche (Deux-Sèvres, 183 PARIS MIDCAC 2315,88 0,24 – 6,52 BANGKOK SET 20,71 – 1,10 11,16 d’euros, selon les données corri- salariés), de Saint-Martin d’Hères PARIS SBF 120 3431,51 – 0,19 – 14,69 BOMBAY SENSITIVE INDEX 3458,15 0,12 – 12,94 gées des variations saisonnières (Isère, 65 salariés), de Dijon PARIS SBF 250 3237,81 0,20 – 14,14 WELLINGTON NZSE-40 2030,78 – 0,62 6,79 publiées par les douanes, vendredi (Côte-d’Or, 21 salariés) et de PARIS SECOND MARCHE´ 2558,15 0,13 – 9,19 13 juillet. La nouvelle ne réjouit Berrechid (Maroc, 260 salariés). AEX 548,85 – 0,67 – 13,92 pourtant pas les économistes. BRUXELLES BEL 20 2934,53 0,18 – 2,97 Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro « Cet excédent est le signe d’un b BÉGHIN-SAY : la société FRANCFORT DAX 30 5900,30 – 0,47 – 8,29 Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 13/07 LONDRES FTSE 100 5514,10 – 0,41 – 11,38 ralentissement de l’économie fran- sucrière, issue de la scission du FRANC ...... 6,55957 EURO ...... 0,15245 COURONNE DANOISE. 7,4420 çaise », indique Michel Didier, groupe alimentaire franco-italien MADRID STOCK EXCHANGE 8284,20 – 0,24 – 9,06 DEUTSCHEMARK ...... 1,95583 DEUTSCHEMARK ...... 3,35385 COUR. NORVE´GIENNE 7,9565 directeur de l’institut de conjonctu- Eridania-Béghin-Say, a pris le MILAN MIBTEL 30 36474,00 0,12 – 16,57 LIRE ITALIENNE (1000) . 1,93627 LIRE ITAL. (1000) ...... 3,38774 COUR. SUE´DOISE ...... 9,2320 PESETA ESPAG. (100) .... 1,66386 PESETA ESPAG. (100) .... 3,94238 COURONNE TCHE`QUE 33,7850 ZURICH SPI 6922,30 – 0,27 – 14,91 re Rexecode. Il résulte en effet contrôle du sucrier brésilien ESCUDO PORT. (100).... 2,00482 ESCUDO PORT. (100) .... 3,27190 DOLLAR AUSTRALIEN . 1,6821 d’une baisse des importations, de Açucar Guarani, a-t-elle annoncé SCHILLING AUTR. (10) . 1,37603 SCHILLING AUTR. (10).. 4,76703 DOLLAR CANADIEN .... 1,3093 5,2 % sur les trois derniers mois par lundi. PUNT IRLANDAISE...... 0,78756 PUNT IRLANDAISE...... 8,32894 DOLLAR HONGKONG . 6,6600 AME´ RIQUES FLORIN NE´ERLANDAIS 2,20371 FLORIN NE´ERLANDAIS 2,97660 DOLLAR NE´O-ZE´LAND 2,0990 rapport aux trois mois précédents. FRANC BELGE (10) ...... 4,03399 FRANC BELGE (10) ...... 1,62607 FORINT HONGROIS ....254,8500 MARKKA FINLAND...... 5,94573 MARKKA FINLAND...... 1,10324 LEU ROUMAIN...... 25000 SERVICES NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR 3,40750 1,92503 3,6200 a ALLEMAGNE : les prix du DRACHME GREC.(100).. DRACHME GREC. (100). ZLOTY POLONAIS ...... commerce de gros ont reculé de b LAGARDÈRE : le groupe 10539,06 2084,79 0,857 0,5 % en juin comparé à mai, et se Lagardère ne deviendra pas 11337 2313 0,903 Taux d’inte´reˆt(%) Matif sont accrus de 3,1 % sur un an, a actionnaire de la société de 11105 2235 0,890 Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier Taux 13/07 f Cours 12 h 30 f annoncé, lundi, l’Office fédéral des commerce électronique 10873 2157 0,877 j. j. 3 mois 10 ans 30 ans 16/07 prix prix statistiques. Pere-Noel. fr, a annoncé cette FRANCE ...... 4,52 4,37 5,21 5,75 Notionnel 5,5 10640 2079 0,863 DE´CEMBRE 2001 4858 88,23 88,27 dernière lundi. Les deux sociétés ALLEMAGNE .. 4,52 4,47 5,08 5,64 10408 2001 0,850 GDE-BRETAG. 4,56 5,15 5,16 4,86 Euribor 3 mois a ITALIE : le gouverneur de la ont en effet mis un terme « d’un ITALIE...... 4,52 4,44 5,49 6,05 JANVIER 2001 .... NC NC NC Banque d’Italie, Antonio Fazio, a commun accord » au rachat par 10175 1923 0,837 JAPON ...... 0,04 0,02 1,30 2,38 [[[ [[[ [[[E´TATS-UNIS... 3,72 3,63 5,26 5,67 suggéré, samedi, au ministre de Pere-Noel. fr du site de loisirs 18 A. 31 M. 13 J. 18 A. 31 M. 13 J. 17 A. 31 M. 16 J. SUISSE ...... 3 3,16 3,35 4,03 Retrouvez ces cotations sur le site Web : l’économie, Giulio Tremonti, de multimédias Digitall. fr PAYS-BAS...... 4,48 4,44 5,23 5,70 www.lemonde.fr/bourse Indices cours Var. % Var. % procéder à une réforme de la comp- (Lagardère). Ame´rique 9h57 f se´lection 13/07 12/07 31/12 BOURSES CHANGES-TAUX tabilité publique. E´TATS-UNIS DOW JONES 10539,06 0,57 – 2,30 BOURSES CHANGES-TAUX b ONE 2 ONE : la filiale E´TATS-UNIS S&P 500 1215,68 0,62 – 7,92 a JAPON : l’économie japonaise britannique de l’opérateur de E´TATS-UNIS NASDAQ COMPOSITE 2084,79 0,44 – 15,61 L’INDICE CAC 40 de la Bourse de L’EURO se raffermissait face au est touchée de plein fouet par la télécommunication allemand TORONTO TSE INDEX 7765,63 1,24 – 13,07 Paris cédait 0,37 %, pour s’établir à dollar, lundi 16 juillet, dans les baisse des exportations, provo- Deutsche Telekom a annoncé, SAO PAULO BOVESPA 14078,46 .... – 7,74 5 006,83 points, lundi 16 juillet en premières transactions, s’échan- quée par le ralentissement vendredi, le report du lancement MEXICO BOLSA 362,05 – 0,39 14,57 milieu de journée. L’indice des geant à 0,8558 dollar. De son mondial, situation qui durera jus- de ses services de téléphonie BUENOS AIRES MERVAL 329,08 5,59 – 21,04 valeurs vedettes de la place pari- côté, le yen s’inscrivait en baisse qu’à l’automne, a estimé lundi la mobile de nouvelle génération, SANTIAGO IPSA GENERAL 106,26 – 0,02 10,69 sienne avait terminé, vendredi, sur face à la devise américaine, à Banque du Japon. estimant qu’ils avaient été CARACAS CAPITAL GENERAL 7503,33 0,20 9,93 un gain de 1,29 %, finissant à 124,89 yens pour 1 dollar, après « surmédiatisés ». 5 025,24 points. Les places de que la Banque du Japon eut légè- a ARGENTINE : la Bourse de Londres et de Francfort étaient rement révisé à la baisse, lundi Buenos Aires s’est redressée ven- FINANCES Coursdechangecroise´s également dans le rouge. L’indice dans son rapport mensuel, son dredi, avec une hausse de 5,6 %, Footsie se repliait de 0,29 %, à diagnostic de l’économie en b Cours Cours Cours Cours Cours Cours au lendemain d’une journée noire PAIEMENTS 16/07 12 h 30 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. 5 521,20 points, tandis que l’indice raison de l’affaiblissement de la (– 8,2 %), mais avait du mal à TRANSFRONTALIERS : la DOLLAR ...... 0,80038 0,85775 0,13078 1,40230 0,56705 DAX perdait 0,56 %, à production industrielle et des entraîner dans son sillage la Bour- Commission européenne va YEN...... 124,94000 ..... 107,19500 16,34500 175,15000 70,85500 5 894,97 points. La Bourse de investissements des entreprises. se de Sao Paulo. La devise brési- proposer le 25 juillet un projet de EURO ...... 1,16584 0,93288 ..... 0,15245 1,63440 0,66070 Tokyo a clôturé lundi sur une bais- Enfin, les taux d’intérêt à dix ans FRANC ...... 7,64655 6,11905 6,55957 ..... 10,72000 4,33555 lienne s’est encore affaiblie face au règlement pour unifier les frais de LIVRE ...... 0,71311 0,57075 0,61185 0,09330 ..... 0,40430 se de 0,1 %, avec un indice Nikkei à en France se détendaient légère- dollar. paiements transfrontaliers. FRANC SUISSE ...... 1,76350 1,41165 1,51300 0,23060 2,47250 ..... 12 343,37 points. ment, à 5,19 %. 15 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 Serge Dassault semble bien placé parmi les prétendants à une entrée au « Figaro » Un audit de gestion est lancé dans le principal quotidien du groupe Hersant, parallèlement à l’ouverture d’un « guichet départs » pour les journalistes. La mise en Bourse du Figaro Holding semble abandonnée, mais la recherche de partenaires financiers reste d’actualité

« DEPUIS DIX ANS, j’entends tôt si une bonne opération se présen- déclaré sur LCI vouloir « avoir un Des ventes en baisse ciation avec Le Figaro. A plus ou nir les comptes pour mieux vendre dire que Le Figaro va être vendu », te ». Très pragmatique, il cherche à journal ou un hebdomadaire pour moins long terme, ce n’est pas seu- le titre. D’anciens cadres considè- s’amuse un journaliste du quoti- réaliser une plus-value sur cette exprimer [son] opinion et pour (…) DIFFUSION TOTALE PAYÉE lement la participation de Carlyle rent en revanche que « rien ne pres- dien phare du groupe Socpresse. participation qui ne représente répondre à quelques journalistes qui DU "FIGARO" qui va changer de mains. Comme se, à quelques mois des élections pré- La rumeur est repartie, une nouvel- même pas 1 % des investissements ont écrit de façon pas très agréa- 450 000 dans presque toutes les histoires de sidentielles ». le fois, à l’annonce du décès, le totaux du groupe. La conjoncture ble ». successions familiales, les héritiers Enfin, au cours d’un récent comi- 20 juin, de Nadine Hersant, la veu- politique, et notamment l’appro- Bien qu’aucune négociation ne 360 909 ex. pourraient légitimement être ten- té de groupe, les syndicats ont été ve du fondateur du groupe de pres- che de l’élection présidentielle, ne soit officiellement entamée avec le 416 000 tés de vendre leurs actifs. informés que le projet de mise en se. La vente, par Philippe Hersant, peut avoir, aux yeux de M. Millet, groupe Carlyle, le bal des préten- Bourse du Figaro Holding ne le PDG de France-Antilles, de trois qu’une incidence mineure. Son sou- dants semble ouvert. Si M. Das- DES DÉCISIONS EN ATTENTE devrait pas aboutir. « C’est resté une 382 000 hebdomadaires régionaux situés ci est purement financier. sault apparaît comme le candidat « La politique de non-communica- hypothèse de travail, dans laquelle la en région parisienne à Serge Das- Serge Dassault, candidat malheu- le mieux placé, d’autres investis- tion de la direction de la Socpresse création de stock-options pour les sault, président d’honneur de Das- reux en 1999 à une entrée dans le seurs pourraient manifester leur 348 000 entretient les rumeurs, au point qu’el- cadres et une politique d’intéresse- sault Aviation depuis avril 2000, a capital du Figaro, reste posté. Il intérêt. L’homme d’affaires Fran- les deviennent un élément de ges- ment des salariés ont été étudié. été interprété comme un nouveau avait proposé 1,6 milliard de francs çois Pinault, qui ne commente pas tion », déplore un syndicaliste du Mais, vu le contexte économique, ce signe d’un réaménagement capita- en cash pour prendre 40 % du les rumeurs, n’envisagerait pas une 314 000 Figaro. Dans ce contexte d’hypothè- projet a été abandonné », explique listique plus vaste. Figaro et avait vraiment eu du mal telle hypothèse dans le cadre de ses de recomposition capitalistique, un syndicaliste. 301 854 ex. La grande révolution, l’entrée à digérer que parmi les différentes Pinault-Printemps-Redoute (PPR), 280 000 tempérées toutefois par le coup Au sein de la rédaction, l’at- d’un nouvel actionnaire dans le offres, celle de Carlyle, pourtant une société cotée, mais par le biais d’arrêt de la croissance publicitaire mosphère est plutôt à l’attentisme. 1979 82 85 88 91 94 97 00 groupe familial, s’est déjà produite, moins-disante financièrement, ait de sa société holding personnelle, Source : OJD-Diffusion contrôle prévu cette année, une série d’élé- Certaines décisions, comme celle fin juin 1999, avec l’arrivée, dans le été retenue. « On a été intéressés et Artémis. Il dément avoir approché ments très concrets va se mettre en de décentraliser à nouveau l’impres- Figaro Holding (qui chapeaute Le on le reste », explique-t-on dans certains des héritiers du « papivo- Holding, généralement estimée à place. La direction du quotidien de sion du titre en province, ne sont Figaro, ses suppléments et sa régie l’entourage de M. Dassault. Le mai- re », surnom donné autrefois à plus de 5 milliards de francs, voire la rue du Louvre vient d’ouvrir un toujours pas prises. Le développe- publicitaire Publiprint), du fonds re (RPR) de Corbeil-Essonnes Robert Hersant, pour leur propo- même plus de 6 milliards, serait sur- guichet départs, destiné aux journa- ment sur Internet s’avère bien plus d’investissements américain Carly- (Essonne), qui a annoncé sa candi- ser le rachat de leurs participations. évaluée. « Serge Dassault serait le listes et aux cadres âgés de cinquan- coûteux que prévu. Nommé voilà le. Ce dernier détient 4,9 % d’ac- dature aux élections législatives de seul candidat prêt à payer plus cher te-sept à soixante-deux ans. Ce plus d’un an à la direction de la tions de cette entité, et des obliga- 2002 face au maire d’Evry, vient de UNE HOLDING SUR-ÉVALUÉE que le prix demandé », analyse un plan pourrait concerner au total rédaction, Jean de Belot, dont le tions convertibles qui lui permet- reprendre trois hebdomadaires du Dès que le nom de M. Pinault est financier. près d’une quarantaine de person- nom est cité dans une affaire de tent d’atteindre 40 % du capital. groupe Hersant, dont Le Républi- cité, celui de son grand rival, Ber- Parmi les autres aspirants, le nes. Par ailleurs, la direction a délit d’initiés concernant la fusion Jean-Pierre Millet, directeur géné- cain d’Evry. L’avionneur est déjà nard Arnault, est immédiatement financier belge Albert Frère est éga- récemment confié au cabinet Carrefour-Promodès (Le Monde du ral de Carlyle Europe, rappelle présent dans la presse avec Valeurs avancé. Le PDG de LVMH pourrait lement cité comme un acteur pro- d’audit AT Kearney une analyse sur 4 juillet), a du mal à imposer la nou- qu’en aucun cas son intention n’est Actuelles, Le Journal des finances et avoir envie de compléter son grou- bable. Le groupe Lagardère affirme l’organisation interne du titre (infor- velle formule en kiosques. Le quoti- de rester à long terme dans le grou- Le Spectacle du monde. Son arrivée pe de presse, DI group, déjà compo- qu’il n’est pas officiellement concer- matique, logistique, management, dien pourrait être tenté d’adopter pe de presse. Il affirme que, «en dans Le Figaro pourrait toutefois sé de La Tribune, Investir et Radio né par ce dossier. Le groupe régio- rédaction, etc.), afin de rationaliser une ligne politique plus radicale général, les investissements sont réali- refroidir la rédaction : en novem- Classique. Lui aussi se refuse à tout nal allemand Westdeutsche Allge- la gestion du journal. Cette initiati- avant l’échéance présidentielle. sés sur une période de trois à cinq bre 1997, M. Dassault, alors candi- commentaire, mais estimerait en meine Zeitung a pour sa part ve est interprétée par certains obser- ans, mais qu’il est prêt à sortir plus dat au rachat de L’Express, avait privé que la valorisation du Figaro démenti formellement toute négo- vateurs comme un moyen d’assai- Nicole Vulser L’endettement de la Socpresse stabilisé autour de 2,2 milliards de francs Trois mariages et huit enfants expliquent ROBERT HERSANT a toujours Un groupe organisé autour de deux pôles cultivé un goût du secret. Il a créé ORGANIGRAMME SIMPLIFIÉ la complexité de la succession Hersant un groupe de presse très opaque, en multipliant à l’infini le nombre FAMILLE HERSANT ROBERT HERSANT est mort le enfants : Michèle, Philippe – prési- de ses sociétés. On en compte près SOCPRESSE FRANCE-ANTILLES 21 avril 1996, à l’âge de soixante-sei- dent du directoire de France- d’une centaine rien que dans l’une ze ans. Ce fils d’un capitaine au Antilles – et Christine. des branches du groupe, la Socpres- CARLYLE PDG : Yves de Chaisemartin PDG : Philippe Hersant long cours breton, très tôt taraudé Ayant divorcé pour la deuxième se. L’organigramme précis de par l’ambition politique et condam- fois, Robert Hersant s’est marié en l’autre branche importante, France 4,9 % 95,1 % né à la Libération à dix ans d’indigni- troisièmes noces à Rolande, Nadine Antilles, n’a jamais été publié. PÔLE té nationale pour collaboration, a de Vries, propriétaire et directrice N’étant pas coté, restant un groupe LE FIGARO HOLDING IMPRIMERIE fondé son groupe de presse en de la publication du quotidien presque exclusivement familial (à dont Roissyprint • France-Antilles L'EST 1950, à partir de L’Oise-Matin et de L’Eclair, à Nantes. Ils étaient insépa- l’exception de la présence du grou- • Le Figaro • Paris-Normandie RÉPUBLICAIN L’Auto-Journal. De rachats en prises rables et ont eu trois filles, Martine, pe américain Carlyle à hauteur de • Figaro Magazine • L'Union de Reims de participations, le « papivore » a Florence et Caroline, aujourd’hui • L'Est républicain 4,9 % dans Le Figaro Holding), le • Figaro Madame • Hebdomadaires contrôlé jusqu’à près du tiers de la décédée. • Paris Turf (27 %) • Publiprint locaux groupe de presse fondé par Robert • TV Magazine • Dernièresb Nou- presse française. Elu député du • Indicateur Bertrand • L'Est-Eclair Hersant n’est pas tenu de publier velles d'Alsace Front républicain en 1956, il a par la UNE VÉRITABLE RÉGENCE • Libération- ses comptes chaque année. • Journal de la suite adopté toutes les étiquettes, « Nadine Hersant fédérait tous les Champagne Seul le cabinet d’expertise comp- Haute-Marne du gaullisme au centrisme en pas- enfants de Robert Hersant, elle avait table et d’analyse financière Secafi sant par la fédération de la gauche adopté tout le monde », explique un Alpha tente de déchiffrer les arca- de François Mitterrand. de ses proches. Cultivant une très nes de la Socpresse et publie cha- OUEST RHÔNE-ALPES NORD Toujours très secret, n’ayant de forte personnalité et étant considé- que année, en octobre, de façon • Presse-Océan cesse que de venger son honneur rée comme la véritable autorité de confidentielle et à usage interne, • Société Delaroche • Nord-Eclair perdu pendant l’Occupation, la famille, Nadine Hersant, usufrui- • Maine libre • Groupe Progrès une photographie économique de • La Voix du Nord (58 %) « RH » n’était attaché qu’à ses tière de son ancien mari, est morte • Courrier de l'Ouest • Dauphiné libéré cette partie du groupe, qui englobe (80,3 %) entreprises et à sa famille. Il rentrait le 20 juin à Paris. Sa disparition a Le Figaro et bon nombre de quoti- - Lorsque la participation tous les jours dans sa propriété de relancé les spéculations sur une diens régionaux. • Football Club Saint-Cloud, à 18 h 30 précises, pre- réorganisation capitalistique du ROSSEL 40 % n'est pas précisée, Dans sa dernière analyse annuel- de Nantes elle est de 100% nait trois semaines de congés tous groupe familial. D’autant plus que le, portant sur l’exercice clos au Source : Le Monde les six mois et ne dérangeait jamais la période de trois ans pendant 31 décembre 1999, Secafi Alpha esti- un collaborateur en vacances (Le laquelle l’administration fiscale me le chiffre d’affaires consolidé de ment séparée de France-Soir en tion). En province, le pôle Progrès a cement de 214 millions de francs, Monde daté 26-27 mai 1996). pouvait intervenir après la déclara- la Socpresse à 7,18 milliards de 1999, qui représentait encore maîtrisé ses coûts, en partie grâce en progression de 35 millions, est Sa succession s’est avérée com- tion de la succession du « papivo- francs (1,09 milliard d’euros), en 229 salariés. au prix raisonnable du papier, pour quasi suffisante pour financer les plexe : Robert Hersant s’est marié re » s’est achevée au 1er janvier hausse de 3,8 % par rapport à 1998. Grâce à la cession de ce titre gra- afficher un résultat d’exploitation investissements d’exploitation, trois fois et a eu huit enfants. De 2001. Pendant toute cette période, Sur ce total, la vente de journaux vement déficitaire, le résultat écono- brut de 72,7 millions de francs, en mais « aucune marge de manœuvre ses premières noces avec Hélène Yves de Chaisemartin, dont le nom, représente 3,11 milliards de francs mique brut a considérablement pro- hausse de 23 %. Le pôle Dauphiné a n’est laissée pour d’autres finance- Beaufils sont nés Jacques, aujour- comme celui de Christian Grimaldi, et les recettes publicitaires 3,42 mil- gressé, pour passer de 468 millions également amélioré ses performan- ments ». De plus, la capacité d’auto- d’hui décédé, qui a exercé les fonc- aurait été couché sur le testament liards. Le pôle Figaro représente à de francs en 1998 à 706 millions de ces de près de 15 %, à 51,6 millions financement, estimée à 237 mil- tions d’administrateur, directeur de Robert Hersant pour veiller aux lui seul plus de la moitié de l’activité francs l’année suivante. Le rapport de résultat brut d’exploitation. Les lions de francs en 1999, « progresse, général de Publiprint et associé intérêts du groupe, a assuré une du groupe (3,89 milliards de francs, précise que « France-Soir présentait mais moins que ce qui était atten- majoritaire de Gerpresse, et Michel, véritable régence. « Cette période une augmentation de 155 millions un résultat économique brut négatif du », tandis que l’endettement net dit Mick, gérant de Le Havre Presse s’achève, et les héritiers pourraient de francs par rapport à 1998). Fin de 113 millions de francs, soit la tota- La seule expertise du groupe (financier et crédit-bail) et compagnie, et directeur de la être tentés de céder leur participa- 2000, les prévisions couramment lité des résultats du groupe Socpresse, reste assez stable, à 2,22 milliards publication du quotidien Le Havre tion », explique un ancien dirigeant admises font état d’un chiffre d’af- Figaro exclu », en 1998. L’année sui- économique de la de francs. Désormais rééchelonné à Presse-Le Progrès. Le « papivore » du groupe. faires en légère hausse de 2 % à 3 % vante, le pôle Figaro représente les long terme (dix ans), il pourrait légè- s’est ensuite remarié à Aline grâce à la bonne santé du marché trois quarts du résultat économique Socpresse est donnée rement décroître en 2000. Duclos. Ils ont eu ensemble trois N. V. publicitaire. brut, un indicateur important sur la Toutefois, Secafi Alpha note que L’effectif du groupe Socpresse a santé de la Socpresse. chaque année par le « le résultat net du groupe Socpresse progressé en 1999, pour atteindre Secafi Alpha souligne « la specta- recule fortement en 1999 sous l’effet 6 648 salariés, soit 135 de plus culaire performance du Figaro » en cabinet Secafi Alpha d’événements exceptionnels ». Ainsi, Europe 1 , seule radio généraliste qu’en 1998. Près d’un tiers est con- 1999, grâce à une « excellente con- après trois années de bénéfices, la centré dans le pôle Figaro joncture publicitaire », qui permet et à usage interne Socpresse enregistre une perte net- (1 932 personnes). C’est un phéno- de dégager 529 millions de francs te de 363,5 millions de francs, alors dont l’audience progresse sur un an mène nouveau : depuis 1994, le de résultat brut d’exploitation. Tou- que son résultat courant est multi- nombre de salariés du groupe, alors tefois, l’imprimerie Roissy-Print res- bonnes performances du Courrier plié par 2,5, pour atteindre L’AUDIENCE générale de la radio est restée presque stable d’avril à de 7 547, s’érodait année après te déficitaire (moins 16,9 millions de l’Ouest et l’arrêt du journal gra- 438,9 millions de francs. Les résul- juin 2001, selon la dernière enquête Médiamétrie, rendue publique lun- année. La Socpresse s’est notam- de francs de résultat brut d’exploita- tuit C.O.Mag ont permis au pôle tats exceptionnels englobent di 16 juillet. Au deuxième trimestre, la radio a rassemblé 83,5 % Ouest de multiplier par trois son notamment des provisions pour d’audience cumulée. Avec 13,5 % d’audience, contre 13,6 % il y a trois résultat brut d’exploitation, qui France-Soir (160 millions de francs) mois, RTL conserve la tête du classement des radios auprès des audi- Plan social à « Nord Eclair » atteint 36,6 millions de francs en et une très forte provision pour teurs âgés de quinze ans et plus, malgré une nouvelle baisse d’audien- 1999. En revanche, le pôle des jour- impôts de plus-value de cession ce, et reste loin de son niveau d’il y a un an (16,7 %). Avec 10,6 %, con- Les synergies prévues entre La Voix du Nord et Nord Eclair, un quoti- naux Nord est toujours en situation (425 millions de francs). tre 10 %, il y a un an, Europe 1 est la seule généraliste à progresser. En dien qui perdait près de 40 millions de francs par an, se mettent en délicate : son résultat économique Sans être très précise, l’étude revanche, sur trois mois, la station est en repli : 10,6 % contre 11,4 %. place. Les deux titres du groupe Socpresse – le premier via le groupe brut est toujours déficitaire de note, dans les charges exceptionnel- France-Inter est la grande perdante du moment. Avec 10,7 % d’audien- belge Rossel, le second contrôlé en direct – concrétisent également 34,5 millions de francs. les, un abandon de créances d’un ce, la station est en repli par rapport au premier trimestre (11,9 %) et leur rapprochement dans le domaine rédactionnel. Un plan social à Le résultat d’exploitation du grou- montant de 558 millions de francs, par rapport à avril-juin 2000 (11,6 %). Les radios musicales progressent, Nord Eclair, aujourd’hui entré en application, concerne 220 postes, pe Socpresse a augmenté de 55 % encore essentiellement lié à France- à commencer par Fun Radio (8,1 % d’audience) et Nostalgie (9,1 %). sur un effectif total de 567. Grâce à 57 départs en préretraite (FNE) et en 1999, pour atteindre 601 millions Soir, et des charges de restructura- à la mise en œuvre des 35 heures, La Voix du Nord a proposé 110 pos- de francs. Les frais financiers pour- tion pour 242 millions de francs. DÉPÊCHE tes au personnel de Nord Eclair, dont 63 sont déjà pourvus. A Nord suivent leur décrue et s’établissent, Ces charges n’étant pas récurren- a TÉLÉVISION : près de 9 millions de téléspectateurs ont suivi l’in- Eclair, une cinquantaine de salariés devraient partir en FNE. « Le plan en 1999, à 145 millions de francs. tes, le résultat net en 2000 sera obli- tervention télévisée de Jacques Chirac, samedi 14 juillet. Avec une social s’effectue sans licenciements secs, avec le maintien de deux titres Par ailleurs, l’étude souligne que gatoirement meilleur que celui de moyenne de 5,55 millions de téléspectateurs et 38,7 % de parts complémentaires, tout en stoppant l’hémorragie financière », a récem- « l’année 1999 est marquée par un 1999. d’audience (PDA), TF1 a, selon Médiamétrie, largement distancé Fran- ment souligné, dans un entretien aux Echos, André Soleau, directeur recul des ressources de trésorerie d’ex- ce 2 (3,436 millions et 23,9 % de PDA). général de La Voix du Nord. ploitation ». La capacité d’autofinan- N. V. 16 / LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 b FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours VALEURS EUROPE´ENNES 314,82 4018,21 404 5389 383 5090

VALEURS EUROPÉENNES 316,97 4038,04 b L’action Infineon a terminé la assemblée générale, après avoir 362 4791 4035,71 315,37 séance de vendredi 13 juillet, à annoncé une nouvelle baisse des 342 315,29 4492 4018,21 Francfort, en hausse de 5,03 %, à ventes de prêt-à-porter. Le titre a 314,82

321 310,60 4193 4007,83 27,15 euros. Le fabricant allemand abandonné 0,81 % vendredi, 5,4 % 3970,74 de semi-conducteurs a réussi son sur la semaine, à 245 pence. 300 3894 [[[[[[[[ [[[[[[[[ augmentation de capital. Il a injecté b L’action Lloyds TSB a clôturé 17 JUIL. 12 JANV. 16 JUIL. MM J V L 17 JUIL. 12 JANV. 16 JUIL. MM J V L 52 millions de nouvelles actions sur vendredi en progression de 1,77 %, le marché et la demande de titres a à 689 pence. La banque britanni- SODEXHO ALLIANC FR e 59,30 + 1,19 CARLSBERG AS -A DK 47,70 + 0,28 VA TECHNOLOGIE AT e 36,87 – 0,14 METRO DE e 44,10 – 0,34 été 3,8 fois supérieure à l’offre. que, bloquée par le gouvernement TELE PIZZA ES e 1,91 + 0,53 COCA COLA HBC GR 12,92 – 0,92 VEDIOR NV NL e 11,60 + 3,57 NEXT PLC GB 15,68 + 0,53 b Le titre Bayer a clôturé vendredi dans son offre de rachat d’Abbey THE SWATCH GRP CH 1159,54 – 2,23 DANISCO DK 42,46 – 1,25 VESTAS WIND SYS DK 47,84 – 3,26 PINAULT PRINT. FR e 163,80 + 1,55 THE SWATCH GRP CH 244,74 – 1,60 DANONE FR e 155 + 0,06 VINCI FR e 73,30 – 0,54 SIGNET GROUP GB 1,31 .... à Francfort en hausse de 1,15 %, à National, aurait repris des discus- THOMSON MULTIME PA 36,35 + 1,54 DELTA HOLDINGS GR 6,02 – 3,83 VIVENDI ENVIRON FR e 50,15 – 1,28 VALORA HLDG N CH 211,67 – 1,84 43,9 euros. Le groupe de chimie est sions avec l’espagnol BBVA et le J D WETHERSPOON GB 5,58 + 0,89 DIAGEO GB 12,28 + 0,27 VOLVO -A- SE 17,01 – 0,32 VENDEX KBB NV NL e 13,95 – 1,41 en négociation avec Aventis pour belgo-néerlandais Fortis. WILSON BOWDEN GB 12,28 – 0,93 ELAIS OLEAGINOU GR 17,58 .... VOLVO -B- SE 17,82 + 0,30 W.H SMITH GB 9,21 .... + e f – – b WM-DATA -B- SE 2,79 1,57 ERID.BEGH.SAY FR 97 .... DJ E STOXX IND GO P 392,77 0,77 WOLSELEY PLC GB 8,37 3,77 reprendre sa filiale CropScience, L’action Epcos a perdu 2,44 % WOLFORD AG AT e 17,85 – 5,51 HEINEKEN HOLD.N NL e 43,30 .... f DJ E STOXX RETL P 316,38 – 0,31 pour 8 milliards d’euros. vendredi, à 54 euros. Le fabricant WW/WW UK UNITS IR e 1,07 – 0,93 HELLENIC SUGAR GR 6,70 – 0,30 b La semaine du 9 juillet a été diffi- allemand de semi-conducteurs a f DJ E STOXX CYC GO P 132,19 – 0,35 KAMPS DE e 11,03 – 1,52 ASSURANCES KERRY GRP-A- GB 22,57 – 1,08 AEGIS GROUP GB 1,61 + 3,16 HAUTE TECHNOLOGIE cile pour Marks & Spencer, sou- annoncé, vendredi, une baisse de KONINKLIJKE NUM NL e 43,20 – 0,14 AEGON NV NL e 31,70 – 0,35 AIXTRON DE e 27,50 – 6,78 MONTEDISON IT e 3,14 – 1,88 mis aux nombreuses critiques de 70 % de ses résultats au troisième PHARMACIE AGF FR e 64,35 – 0,23 ALCATEL-A- FR e 19,07 + 0,37 NESTLE N CH 2487,10 .... ALLEANZA ASS IT e 12,45 – 0,32 GR 2,92 – ses petits actionnaires lors de son trimestre. ACTELION N CH 32,87 + 0,81 e ALTEC SA REG. 4,58 PARMALAT IT 1,82 .... e e ALLIANZ N DE 320,80 – 0,37 ARM HOLDINGS GB 3,66 .... ALTANA AG DE 40,95 + 1,11 PERNOD RICARD FR e 82,05 – 0,12 ASR VERZEKERING NL e 81,10 .... ARC INTERNATION GB 0,84 – 3,77 ASTRAZENECA GB 55,16 – 0,59 RAISIO GRP -V- FI e 1,33 + 0,76 AXA FR e 32,56 .... NL e 24,86 – 0,96 AVENTIS FR e 87,25 – 1,52 + ASML HOLDING SOLVAY BE e 58,50 + 0,43 SCOTT & NEWCAST GB 8,70 0,76 e BB BIOTECH CH 82,02 – 0,20 BALOISE HLDG N CH 1105,30 – 0,83 BAAN COMPANY NL 2,70 .... Code Cours % Var. SYNGENTA N CH 59,53 – 1,96 SOUTH AFRICAN B GB 8,42 – 0,39 + 16/07 12 h 45 f CELLTECH GROUP GB 17,57 + 0,47 BRITANNIC GB 15,19 1,65 BALTIMORE TECH GB 0,59 + 16,13 pays en euros 13/07 e – TATE & LYLE GB 4,32 + 0,77 TESSENDERLO CHE BE 30,08 0,27 e CGNU GB 16,04 – 0,10 BAE SYSTEMS GB 6,07 + 0,54 ELAN CORP IR 43,41 + 2,60 TOMKINS GB 3,20 + 1,04 f DJ E STOXX CHEM P 373,31 – 0,01 CNP ASSURANCES FR e 36,15 – 1,61 BROKAT DE e 4,23 + 7,91 ESSILOR INTL FR e 335,40 – 1,35 e + AUTOMOBILE UNILEVER NL 66,90 1,36 e e FRESENIUS MED C DE e 84 + 0,84 CORP MAPFRE R ES 23,42 – 1,64 BULL FR 2,15 .... UNILEVER GB 9,56 – 0,51 e e AUTOLIV SDR SE 21,45 .... GALEN HOLDINGS GB 12,89 + 1,68 ERGO VERSICHERU DE 172,40 – 0,35 BUSINESS OBJECT FR 26,44 + 0,72 e CONGLOME´RATS UNIQ GB 3,37 .... e BASF AG BE 47,55 + 0,32 GAMBRO -A- SE 7,04 .... ETHNIKI GEN INS GR 9,20 – 3,16 CAP GEMINI FR 77,30 – 2,28 e WHITBREAD GB 10,29 .... e + e BMW DE 40 .... D’IETEREN SA BE e 186,40 + 2,14 GLAXOSMITHKLINE GB 33,36 + 0,40 EULER FR 57 0,09 COMPTEL FI 8,25 – 0,60 e f DJ E STOXX F & BV P 251,48 – 0,30 e CONTINENTAL AG DE 16,40 – 0,30 AZEO FR e 71,95 .... H. LUNDBECK DK 27,37 .... CODAN DK 92,72 .... DASSAULT SYST. FR 40,50 – 2,88 e e + DAIMLERCHRYSLER DE 57,30 + 0,53 GBL BE e 300,10 .... NOVARTIS N CH 39,49 – 0,50 FORTIS (B) BE 29,62 0,27 ERICSSON -B- SE 5,74 – 0,93 e e e – e + FIAT IT 24,68 – 0,28 GEVAERT BE 34,52 – 1,37 NOVO-NORDISK -B DK 216,34 .... ´ GENERALI ASS IT 36,55 0,95 F-SECURE FI 1,04 15,56 e BIENS D’EQUIPEMENT e FIAT PRIV. IT 15,55 – 0,58 INCHCAPE GB 7,91 – 1,63 NOVOZYMES -B- DK 24,19 – 1,64 GENERALI HLD VI AT 160 – 0,62 FILTRONIC GB 2,18 + 3,10 e e MICHELIN FR 36,35 – 0,49 KVAERNER -A- NO 7,16 – 0,87 AMERSHAM GB 8,96 + 1,68 ABB N CH 84,67 .... INDEPENDENT INS GB 0,10 .... FINMATICA IT 15,48 – 0,64 e e PEUGEOT FR 53,30 + 0,38 MYTILINEOS GR 5,32 – 6,34 ORION B FI e 19,50 – 0,26 ADECCO N CH 706,44 .... INTERAM HELLEN GR 19,72 – 1,30 GETRONICS NL 4,08 + 0,74 e e PIRELLI SPA IT 3,27 + 1,55 UNAXIS HLDG N CH 132,95 – 5,19 OXFORD GLYCOSCI GB 18,29 – 0,54 AEROPORTIDIRO IT 9,14 .... IRISH LIFE & PE GB 13,77 .... GN GREAT NORDIC DK 9 + 0,75 e e + e DR ING PORSCHE DE 414,50 + 0,61 ORKLA NO 21,05 – 0,59 PHONAK HLDG N CH 3241,17 – 2,58 AGGREKO GB 7,90 .... FONDIARIA ASS IT 5,95 0,17 INFINEON TECHNO DE 26,50 – 2,39 e e e RENAULT FR 54,75 + 0,83 SONAE SGPS PT e 0,81 .... QIAGEN NV NL e 23,26 + 2,69 ALSTOM FR 32,60 – 2,69 LEGAL & GENERAL GB 2,66 – 1,22 INFOGRAMES ENTE FR 17,86 – 0,33 e e e VALEO FR 47,86 – 0,85 f DJ E STOXX CONG P 329,98 .... ROCHE HLDG CH 99,05 – 1,48 ALTRAN TECHNO FR 54,10 + 1,12 MEDIOLANUM IT 12,25 – 1,61 INTRACOM R GR 12,22 – 6,29 e e VOLKSWAGEN DE 53,30 .... ROCHE HOLDING G CH 8466,73 .... ALUSUISSE GRP N CH 833,44 .... MUENCH RUECKVER DE 331 – 0,45 KEWILL SYSTEMS GB 1,64 .... f DJ E STOXX AUTO P 244,81 – 0,02 SANOFI SYNTHELA FR e 72,85 – 0,21 ASSA ABLOY-B- SE 16,14 .... SCHW NATL VERS CH 635 .... LEICA GEOSYSTEM CH 327,42 + 0,41 ´ ´ e + TELECOMMUNICATIONS SCHERING AG DE e 59,30 + 1,54 ASSOC BR PORTS GB 6,50 .... POHJOLA GRP.B FI 25 2,17 LOGICA GB 10,88 – 0,75 ATLAS COPCO -A- SE 23,29 + 0,23 PRUDENTIAL GB 13,64 – 1,54 LOGITECH INTL N CH 356,53 + 0,19 ATLANTIC TELECO GB 0,21 .... SERONO -B- CH 1151,61 – 0,74 BANQUES ATLAS COPCO -B- SE 22,53 + 0,48 RAS IT e 13,91 + 1,16 MARCONI GB 1,79 – 1,80 BRITISH TELECOM GB 7,98 + 0,83 SHIRE PHARMA GR GB 21,47 – 0,83 ATTICA ENTR SA GR 6,22 – 4,01 ROYAL SUN ALLIA GB 8,54 – 0,76 NOKIA FI e 21,20 – 1,07 ABBEY NATIONAL GB 19,82 – 0,08 CABLE & WIRELES GB 6,34 + 0,78 SMITH & NEPHEW GB 5,89 – 1,37 BAA GB 10,93 – 0,15 SAI IT e 16,93 – 2,92 OCE NL e 11,25 – 0,44 ABN AMRO HOLDIN NL e 20,34 – 2,16 COLT TELECOM NE GB 6,07 – 3,65 SSL INTL GB 8,42 + 1,18 BBA GROUP PLC GB 4,19 – 1,16 SAMPO-LEONIA -A FI e 10,05 – 0,50 OLIVETTI IT e 2,23 + 0,90 ALL & LEICS GB 13,48 + 0,61 DEUTSCHE TELEKO DE e 26,45 – 0,82 SULZER AG 100N CH 217,62 – 1,50 BTG GB 20,69 .... SWISS RE N CH 2375,98 + 0,56 PSION GB 1,33 – 2,41 ALLIED IRISH BA GB 21,61 – 0,30 E.BISCOM IT e 54,35 – 2,42 SYNTHES-STRATEC CH 687,92 – 0,95 CIR IT e 1,43 – 1,38 SCOR FR e 51 + 0,89 SAGE GRP GB 3,68 – 3,45 ALPHA BANK GR 20,26 – 2,97 EIRCOM IR e 1,33 + 2,31 UCB BE e 43,50 – 0,07 CAPITA GRP GB 7,27 – 2,64 SKANDIA INSURAN SE 10,24 – 1,05 SAGEM FR e 57,10 + 1,96 B.P.SONDRIO IT e 10,99 – 0,09 ELISA COMMUNICA FI e 17,65 – 2,22 WILLIAM DEMANT DK 34,80 + 3,60 CDB WEB TECH IN IT e 3,79 + 0,26 ST JAMES’S PLAC GB 6,76 – 0,96 SAP AG DE e 155 – 1,34 B.P.VERONA E S. IT e 10,77 – 2,53 ENERGIS GB 2,92 – 2,20 WS ATKINS GB 12,97 + 1,67 CGIP FR e 34,55 – 0,06 STOREBRAND NO 8,80 – 1,41 SAP VZ DE e 153,99 .... BANK OF IRELAND GB 19,70 + 2,39 EQUANT NV NL e 17,15 – 3,11 ZELTIA ES e 8,90 – 1,33 COOKSON GROUP P GB 2,18 – 1,48 SWISS LIFE REG CH 722,32 – 0,55 SEMA GB 9,16 .... BANK OF PIRAEUS GR 10,60 – 2,21 EUROPOLITAN HLD SE 6,93 – 2,29 f DJ E STOXX HEAL 570,11 – 0,63 DAMPSKIBS -A- DK 8008,60 .... TOPDANMARK DK 32,25 – 1,23 SEZ HLDG N CH 697,18 .... BANKINTER R ES e 36,83 – 1,05 FRANCE TELECOM FR e 50,50 – 0,59 DAMPSKIBS -B- DK 9110,45 – 0,29 ZURICH FINL SVC CH 359,17 – 0,91 SIEMENS AG N DE e 62,80 – 1,26 BARCLAYS PLC GB 34,38 – 0,66 HELLENIC TELE ( GR 14,86 – 2,24 DAMSKIBS SVEND DK 12039,77 + 0,67 f DJ E STOXX INSU P 391,75 – 0,42 MB SOFTWARE DE e 0,79 .... BAYR.HYPO-U.VER DE e 53,60 – 0,09 KINGSTON COM GB 2 + 1,67 ´ ENERGIE E.ON AG DE e 64,05 + 1,75 SPIRENT GB 3,17 + 4,32 BBVA R ES e 14,23 + 0,57 KONINKLIJKE KPN NL e 5,94 – 1,82 BG GROUP GB 4,58 – 0,71 EADS SICO. FR e 21,73 + 0,18 STMICROELEC SIC FR e 34,76 – 1,53 BCA AG.MANTOVAN IT e 10,56 – 0,38 KPNQWEST NV -C- NL e 10,85 – 0,82 BP GB 9,41 + 0,17 ELECTROCOMPONEN GB 8,49 .... MEDIAS THINK TOOLS CH 15,21 – 4,17 BCA FIDEURAM IT e 10,38 – 1,52 LIBERTEL NV NL e 10,40 + 0,48 CEPSA ES e 12,90 .... EPCOS DE e 53,60 – 0,74 THUS GB 0,59 + 2,86 INTESABCI IT e 3,86 – 1,53 MANNESMANN N DE e 204 .... BSKYBGROUP GB 11,74 + 0,42 TIETOENATOR FI e 23,10 + 2,85 BCA LOMBARDA IT e 10,19 – 2,95 MOBILCOM DE e 12,95 – 0,38 (Publicite´) CANAL PLUS FR e 3,54 – 1,39 f DJ E STOXX TECH P 433,89 – 1,21 BCA P.BERG.-C.V IT e 18,54 .... PANAFON HELLENI GR 5,20 – 4,76 CAPITAL RADIO GB 10,69 – 2,84 BCA P.MILANO IT e 4,34 – 1,14 PT TELECOM SGPS PT e 7,68 + 0,92 CARLTON COMMUNI GB 5,17 – 0,94 B.P.EMILIA ROMA IT e 34,90 – 0,29 SONERA FI e 7,20 – 1,91 DLY MAIL & GEN GB 12,08 – 2,13 SERVICES COLLECTIFS B.P.NOVARA IT e 7,37 – 0,41 SWISSCOM N CH 306,26 – 0,32 À NOS ABONNÉS ELSEVIER NL e 14,79 – 0,60 B.P.LODI IT e 11,16 + 1,45 T.I.M. IT e 6,16 + 0,16 EMAP PLC GB 11,87 + 0,14 ACEA IT e 8,17 – 0,24 BCA ROMA IT e 4,42 .... SONG NETWORKS SE 1,88 .... FOX KIDS EUROPE NL e 9,20 – 1,08 AEM IT e 2,18 .... BCO POPULAR ESP ES e 41,15 – 0,39 TDC -B- DK 40,18 – 0,17 Pour vos changements d’adresse FUTURE NETWORK GB 0,71 .... BRITISH ENERGY GB 4,32 + 0,38 BCP R PT e 4,27 – 0,70 TELE2 -B- SE 35,80 – 0,45 GRANADA GB 2,38 – 0,68 CENTRICA GB 3,35 – 0,97 BIPOP CARIRE IT e 3,71 – 1,07 TELECEL PT e 9,40 .... GRUPPO L’ESPRES IT e 4,31 – 1,37 EDISON IT e 11,59 – 0,52 BK OF SCOTLAND GB 13,08 – 1,24 TELECOM ITALIA IT e 10,56 + 0,09 ou suspensions d’abonnement GWR GROUP GB 4,65 + 3,66 ELECTRABEL BE e 239,50 + 0,50 BNL IT e 3,30 + 0,30 TELECOM ITALIA IT e 5,59 + 0,72 HAVAS ADVERTISI FR e 11,16 + 2,20 ELECTRIC PORTUG PT e 2,81 .... BNP PARIBAS FR e 99,70 – 0,30 TELIA SE 5,63 – 0,95 durant vos vacances INDP NEWS AND M IR e 2,32 + 0,87 ENDESA ES e 18,47 – 0,43 BSCH R ES e 9,75 – 0,51 TISCALI IT e 8,27 + 1,47 INFORMA GROUP GB 4,56 + 2,96 ENEL IT e 3,60 .... COMIT IT e 6,16 .... VERSATEL TELECO NL e 2,20 – 12,35 LAGARDERE SCA N FR e 56,50 – 0,44 EVN AT e 39,20 + 1,03 COMM.BANK OF GR GR 33,20 – 5,84 VODAFONE GROUP GB 2,53 – 1,91 un seul numéro LAMBRAKIS PRESS GR 4,80 – 5,51 FORTUM FI e 5,06 – 1,75 COMMERZBANK DE e 27,30 – 0,18 f DJ E STOXX TCOM P 510,98 – 0,17 M6 METROPOLE TV FR e 27 + 7,78 GAS NATURAL SDG ES e 19,23 – 0,77 CREDIT LYONNAIS FR e 44,40 – 0,38 MEDIASET IT e 9,46 + 0,96 HIDRO CANTABRIC ES e 24,63 – 3,34 DANSKE BANK DK 20,22 + 1,69 0825 022 021 MODERN TIMES GR SE 26,16 + 0,63 IBERDROLA ES e 14,57 + 0,41 DEUTSCHE BANK N DE e 82,90 + 0,36 CONSTRUCTION MONDADORI IT e 7,93 + 0,76 INNOGY HOLDINGS GB 3,81 – 0,85 DEXIA BE e 18,94 – 0,32 (0,99 F TTC/mn) NRJ GROUP FR e 18,26 – 0,22 e + ACCIONA ES e 42,54 + 0,45 ITALGAS IT 10,39 0,29 DNB HOLDING NO 5,22 – 0,48 PEARSON GB 17,80 – 1,90 + ACS ES e 29,70 – 2,14 KELDA GB 6,24 0,26 DRESDNER BANK N DE e 47,30 – 8,16 PRISA ES e 10,75 + 1,42 AGGREGATE IND GB 1,38 .... NATIONAL GRID G GB 8,59 .... EFG EUROBK ERGA GR 12,96 – 2,26 ou par Internet : PROSIEBEN SAT.1 DE e 16,20 + 0,31 AKTOR SA GR 6,14 – 4,66 INTERNATIONAL P GB 5,02 .... ERSTE BANK AT e 57,12 + 0,12 PT MULTIMEDIA R PT e 10,22 – 0,78 e + AMEY GB 4,97 – 2,26 OESTERR ELEKTR AT 108,50 0,48 ESPIRITO SANTO PT e 14,70 – 0,54 PUBLICIS GROUPE FR e 26,40 + 1,54 – UPONOR -A- FI e 17,60 – 2,22 PENNON GROUP GB 10,10 1,28 FOERENINGSSB A SE 13,27 .... www.lemonde.fr PUBLIGROUPE N CH 355,21 + 1,32 AUREA R ES e 20,38 + 1,39 POWERGEN GB 11,80 .... HALIFAX GROUP GB 13,05 – 1 REED INTERNATIO GB 10,29 .... – ACESA R ES e 10,79 – 1,01 SCOTTISH POWER GB 8,50 0,77 HSBC HLDG GB 13,17 – 0,87 REUTERS GROUP GB 13,79 – 1,18 – BOUYGUES FR e 36,95 – 0,14 SEVERN TRENT GB 12,49 2,93 IKB DE e 15,50 – 0,64 (rubrique «Services aux lecteurs») RTL GROUP LU e 68,50 – 0,72 e – BPB GB 4,24 .... SUEZ FR 38,31 0,49 KBC BANCASSURAN BE e 43,51 + 0,79 SMG GB 2,77 + 1,81 BRISA AUTO-ESTR PT e 9,90 .... SYDKRAFT -A- SE 25,35 .... LLOYDS TSB GB 11,20 – 1,02 SOGECABLE R ES e 22,50 + 0,36 BUZZI UNICEM IT e 9,15 – 0,97 SYDKRAFT -C- SE 20,91 .... MONTE PASCHI SI IT e 3,42 – 0,87 COFLEXIP FR e 173,90 + 0,64 EUROTUNNEL FR e 1,19 .... TAYLOR NELSON S GB 3,15 + 0,52 e + NOVAR GB 2,33 – 5,33 FENOSA ES 20,35 0,25 NAT BANK GREECE GR 26,78 – 2,97 DORDTSCHE PETRO NL e 3,25 – 4,41 EXEL GB 11,62 – 0,28 TELEFONICA ES e 13,44 + 0,67 – CRH PLC GB 33 + 0,75 UNITED UTILITIE GB 10,75 0,76 NATEXIS BQ POP. FR e 99,40 – 0,40 ENI IT e 7,76 .... XANSA GB 4,68 – 0,35 TELEWEST COMM. GB 1,26 – 6,10 + CIMPOR R PT e 23,40 – 0,43 VIRIDIAN GROUP GB 10,88 0,45 NORDEA SE 6,17 – 1,72 ENTERPRISE OIL GB 9,57 – 0,68 GROUP 4 FALCK DK 137,73 – 0,10 TF1 FR e 35,55 + 2,01 f + COLAS FR e 67 – 1,90 DJ E STOXX PO SUP P 327,70 0,20 ROLO BANCA 1473 IT e 16,92 – 0,47 HELLENIC PETROL GR 5,40 – 2,88 FINMECCANICA IT e 1,02 .... TRINITY MIRROR GB 6,71 + 0,49 GRUPO DRAGADOS ES e 14,91 – 1,13 ROYAL BK SCOTL GB 25,05 + 0,07 LASMO GB 2,96 .... FINNLINES FI e 22 .... UNITED PAN-EURO NL e 1,20 – 20 FCC ES e 23,47 – 1,84 S-E-BANKEN -A- SE 10,67 + 1,03 LATTICE GROUP GB 2,63 .... FKI GB 4,45 – 2,52 UTD BUSINESS ME GB 11,71 .... GRUPO FERROVIAL ES e 18,21 – 1,03 SAN PAOLO IMI IT e 13,21 – 0,38 OMV AG AT e 104,45 + 1,21 FLS IND.B DK 12,83 + 1,60 VIVENDI UNIVERS FR e 66,80 + 0,98 HANSON PLC GB 8,59 + 0,19 STANDARD CHARTE GB 14 + 0,47 PETROLEUM GEO-S NO 10,93 – 1,14 FLUGHAFEN WIEN AT e 39,28 + 0,49 VNU NL e 41,28 – 0,27 HEIDELBERGER ZE DE e 53,20 – 1,48 e REPSOL YPF ES e 18,01 – 1,32 e e – EURO STE GENERAL-A- FR 63,65 – 0,24 – GAMESA ES 23,92 – 0,95 WOLTERS KLUWER NL 30,15 0,17 HELL.TECHNODO.R GR 5,74 4,97 e ______SVENSKA HANDELS SE 16,03 .... ROYAL DUTCH CO NL 65,95 – 0,81 GKN GB 11,30 + 0,29 WPP GROUP GB 11,72 – 0,28 HERACLES GENL R GR 13,18 – 1,93 SWEDISH MATCH SE 5,42 .... SAIPEM IT e 6,16 + 0,49 HAGEMEYER NV NL e 21,63 + 1,31 f DJ E STOXX MEDIA P 357,93 + 0,68 HOCHTIEF ESSEN DE e 24,35 – 1,81 NOUVEAU UBS N CH 160,74 .... SHELL TRANSP GB 9,59 + 0,34 HALKOR GR 3,86 – 0,52 HOLCIM CH 1313 .... UNICREDITO ITAL IT e 4,75 – 0,42 TOTAL FINA ELF FR e 160 – 0,87 GB 2,92 IMERYS FR e 114 – 0,61 HAYS .... ´ f DJ E STOXX BANK P 299,31 – 0,71 IHC CALAND NL e 54,80 – 0,36 e + BIENS DE CONSOMMATION MARCHE ITALCEMENTI IT e 9,11 + 0,55 HEIDELBERGER DR DE 51,25 0,89 f DJ E STOXX ENGY P 350,84 – 0,81 e – LAFARGE FR e 105,40 – 0,19 HUHTAMAKI OYJ FI 30 1,64 AHOLD NL e 35,62 – 1,30 IFIL IT e 7,15 – 0,56 Cours % Var. PRODUITS DE BASE MICHANIKI REG. GR 2,13 – 2,29 ALTADIS ES e 16,09 – 2,48 16/07 12 h 45 f en euros 13/07 PILKINGTON PLC GB 1,67 .... IMI PLC GB 4,10 – 0,79 AMADEUS GLOBAL ES e 7,25 – 0,82 SERVICES FINANCIERS e – ACERALIA ES e 13,70 + 1,56 RMC GROUP PLC GB 10,49 – 0,31 INDRA SISTEMAS ES 8,58 2,05 ATHENS MEDICAL GR 3,44 – 2,27 AMSTERDAM ACERINOX R ES e 32,40 + 0,47 SAINT GOBAIN FR e 169,80 + 0,71 3I GROUP GB 16,15 – 0,51 IND.VAERDEN -A- SE 18,58 – 1,44 AUSTRIA TABAK A AT e 82,31 – 0,05 – ALUMINIUM GREEC GR 29,26 – 2,79 SKANSKA -B- SE 11,10 + 0,99 ALMANIJ BE e 43,48 + 1,12 INVESTOR -A- SE 14,62 .... AVIS EUROPE GB 2,33 + 0,71 AIRSPRAY NV 18,50 2,37 – ANGLO AMERICAN GB 17,62 + 0,94 TAYLOR WOODROW GB 2,97 .... ALPHA FINANCE GR 44,90 .... INVESTOR -B- SE 14,51 + 0,75 BEIERSDORF AG DE e 126 – 0,63 ANTONOV 0,31 3,13 – ASSIDOMAEN AB SE 24,32 + 0,22 TECHNIP FR e 144,10 + 0,28 AMVESCAP GB 18,19 – 1,25 ISS DK 67,19 + 1,01 BIC FR e 43,49 + 0,18 C/TAC 2,10 5,83 e BEKAERT BE e 42,11 – 0,54 TITAN CEMENT RE GR 31,90 – 6,18 BHW HOLDING AG DE e 33 .... JOT AUTOMATION FI 0,51 + 4,08 BRIT AMER TOBAC GB 9 – 0,90 CARDIO CONTROL 2,35 .... BHP BILLITON GB 5,93 + 1,40 VINCI FR e 73,30 – 0,54 BPI R PT e 2,75 .... KINNEVIK -B- SE 23,94 .... CASINO GP FR e 92,55 – 1,44 CSS 23,90 .... – BOEHLER-UDDEHOL AT e 47,11 + 0,02 WIENERBERGER AG AT e 20,56 – 1,15 BRITISH LAND CO GB 7,90 – 0,62 COPENHAGEN AIRP DK 88,01 + 0,31 CLARINS FR e 88,60 + 0,17 HITT NV 7,35 1,34 BUNZL PLC GB 7,42 – 1,74 f DJ E STOXX CNST P 233,81 – 0,08 CANARY WHARF GR GB 8,54 .... KONE B FI e 88 – 1,01 DELHAIZE BE e 67,05 + 0,83 INNOCONCEPTS NV 18 – 1,64 CORUS GROUP GB 1,02 + 1,64 CATTLES ORD. GB 5,02 + 0,66 LEGRAND FR e 208,90 – 1 COLRUYT BE e 44,20 + 0,18 NEDGRAPHICS HOLD 5,50 .... ELVAL GR 3,68 – 5,15 CLOSE BROS GRP GB 12,23 – 1,97 LINDE AG DE e 50,10 + 0,60 FIRSTGROUP GB 5,65 – 1,71 SOPHEON 0,93 – 5,10 HOLMEN -B- SE 23,51 – 0,46 CONSOMMATION CYCLIQUE COBEPA BE e 62,50 .... MAN AG DE e 25,25 + 1 FREESERVE GB 1,56 .... PROLION HOLDING 94 .... NL e 3,75 CONSORS DISC-BR DE e 16,63 + 4,85 MG TECHNOLOGIES DE e 12,05 .... GALLAHER GRP GB 7,63 – 1,06 RING ROSA 0,03 .... ISPAT INTERNATI .... ACCOR FR e 46,11 – 0,30 GB 17,63 – CORP FIN ALBA ES e 24,22 – 0,33 WARTSILA CORP A FI e 23,10 .... GIB BE e 45,75 + 0,44 UCC GROEP NV 7 .... JOHNSON MATTHEY 1,74 ADIDAS-SALOMON DE e 74,50 .... AT e 54,35 – CS GROUP N CH 193,15 – 0,34 METSO FI e 12,10 .... GIVAUDAN N CH 321,14 – 0,82 MAYR-MELNHOF KA 0,62 AGFA-GEVAERT BE e 16,65 + 1,59 FI e 6,60 DEPFA-BANK DE e 79 + 1,94 MORGAN CRUCIBLE GB 4,81 – 0,34 HENKEL KGAA VZ DE e 72,20 + 0,98 M-REAL -B- .... AIR FRANCE FR e 20,12 + 0,35 FI e 10 – DAB BANK AG DE e 14,85 + 4,50 TELE2 -B- SE 35,80 – 0,45 IMPERIAL TOBACC GB 13,28 – 1,58 BRUXELLES OUTOKUMPU 0,99 AIRTOURS PLC GB 4,12 + 4,58 FR e 60,55 – DROTT -B- SE 11,92 + 0,92 NKT HOLDING DK 24,86 + 0,54 JERONIMO MARTIN PT e 7,45 – 0,67 PECHINEY-A- 1,38 ALITALIA IT e 1,30 – 5,11 ARTHUR 4,60 – 0,86 FI e 4,05 – EURAZEO FR e 67,75 – 0,07 EXEL GB 11,62 – 0,28 KESKO -B- FI e 8,69 – 0,11 RAUTARUUKKI K 0,25 AUSTRIAN AIRLIN AT e 11,31 + 0,09 ENVIPCO HLD CT 0,47 .... GB 21,62 + FINAXA FR e 114 + 0,09 PACE MICRO TECH GB 6,27 + 1,06 L’OREAL FR e 79 – 0,75 RIO TINTO 3,29 AUTOGRILL IT e 12,37 – 0,24 FARDIS B 15,97 + 0,44 GR 3,80 – FORTIS (B) BE e 29,62 + 0,27 PARTEK FI e 11 .... LAURUS NV NL e 5,80 – 0,85 SIDENOR 2,06 BANG & OLUFSEN DK 28,96 .... INTERNOC HLD 0,41 .... GR 18,62 – FORTIS (NL) NL e 29,52 – 0,07 PENINS.ORIENT.S GB 4,07 – 0,40 MORRISON SUPERM GB 3,43 + 1,46 SILVER & BARYTE 6,24 BASS GB 11,90 – 0,55 INTL BRACHYTHER B 8,25 – 0,60 GB 2,35 + GECINA FR e 94,55 – 0,89 PERLOS FI e 9,22 + 0,22 RECKITT BENCKIS GB 16,65 + 2,22 SMURFIT JEFFERS 0,70 BENETTON GROUP IT e 16,55 .... LINK SOFTWARE B 2,99 .... FI e 12,75 + GIMV BE e 37,50 + 1,35 GB 4,30 + SAFEWAY GB 6,16 + 1,35 STORA ENSO -A- 2,08 BERKELEY GROUP GB 11,62 + 0,43 PREMIER FARNELL 1,55 PAYTON PLANAR 0,45 .... FI e 12,56 + GREAT PORTLAND GB 4,60 – 1,06 – SAINSBURY J. PL GB 6,91 – 0,24 STORA ENSO -R- 0,88 BRITISH AIRWAYS GB 5,68 – 0,57 RAILTRACK GB 5,16 1,57 SE 25,78 HAMMERSON GB 7,78 – 2,07 e – STAGECOACH HLDG GB 1,28 .... SVENSKA CELLULO .... BULGARI IT e 12,55 – 1,26 RANDSTAD HOLDIN NL 11,50 2,95 DE e 15,83 + 0,96 ING GROEP NL e 77,20 .... + TERRA LYCOS ES e 7,88 – 0,13 THYSSENKRUPP CHRISTIAN DIOR FR e 41 .... RENTOKIL INITIA GB 4,02 0,82 FRANCFORT BE e 46,60 – LAND SECURITIES GB 14,51 – 0,11 TESCO PLC GB 4,10 – 1,19 UNION MINIERE 0,66 CLUB MED. FR e 70,20 + 3,24 REXAM GB 5,22 .... FI e 36,10 – LIBERTY INTL GB 8,39 – 0,78 e + TNT POST GROEP NL e 24,47 + 0,53 AIXTRON 115,50 .... UPM-KYMMENE COR 0,25 COMPASS GROUP GB 9,01 – 2,31 REXEL FR 68,75 1,48 FR e 13,40 + MAN GROUP GB 15,65 .... e WANADOO FR e 5,96 + 0,51 AUGUSTA TECHNOLOGIE 20,32 .... USINOR 1,36 DT.LUFTHANSA N DE e 19,10 – 0,26 RHI AG AT 22,30 – 0,89 GR 8,60 – MARSCHOLLEK LAU DE e 121,40 + 0,33 f DJ E STOXX N CY G P 406,50 – 0,65 BB BIOTECH ZT-D 87,60 .... VIOHALCO 6,52 ELECTROLUX -B- SE 16,30 + 0,67 RIETER HLDG N CH 274,51 + 0,97 AT e 35 – MEDIOBANCA IT e 13,43 – 0,22 BB MEDTECH ZT-D 16,90 .... VOEST-ALPINE ST 1,10 EM.TV & MERCHAN DE e 2 .... ROLLS ROYCE GB 3,83 .... FR e 19,35 – METROVACESA ES e 16,35 – 1,39 BERTRANDT AG 11,80 – 0,08 WORMS N 0,21 EMI GROUP GB 6,93 – 1,17 SANDVIK SE 23,18 – 0,23 e BETA SYSTEMS SOFTWA 3,72 – 5,10 f DJ E STOXX BASI P 184,81 – 0,25 e MONTEDISON IT 3,14 – 1,88 SAURER N CH 347,93 – 1,13 COMMERCE DISTRIBUTION EURO DISNEY FR 1,08 .... CEYONIQ 6 – 2,44 e PROVIDENT FIN GB 11,79 – 0,83 SCHNEIDER ELECT FR e 59,70 – 2,21 HERMES INTL FR 158,50 – 0,75 ALLIANCE UNICHE GB 9,13 .... – REALDANMARK DK 71,22 .... e CE CONSUMER ELECTRO 6,88 3,10 HILTON GROUP GB 4,07 .... SEAT PAGINE GIA IT 1,16 .... AVA ALLG HAND.G DE e 40 – 2,20 CHIMIE RODAMCO EUROPE NL e 43,70 – 0,34 CENIT SYSTEMHAUS 7,76 + 1,44 HDP IT e 4,19 + 1,21 SECURICOR GB 2,84 + 1,17 BOOTS CO PLC GB 10,05 + 0,16 RODAMCO NORTH A NL e 46,25 .... DIALOG SEMICOND 3,90 – 2,50 AIR LIQUIDE FR e 165,70 – 0,12 HUNTER DOUGLAS NL e 32,90 – 1,05 SECURITAS -B- SE 20,42 + 0,80 BUHRMANN NV NL e 10,60 – 5,78 SCHRODERS GB 13,91 – 2,08 DRILLISCH 1,80 .... AKZO NOBEL NV NL e 47,20 + 0,21 KLM NL e 19,60 – 0,51 SERCO GROUP GB 6,39 – 1,52 CARREFOUR FR e 61,80 – 0,56 SIMCO N FR e 78 + 0,06 EDEL MUSIC 4,50 .... BASF AG DE e 47,55 + 0,32 LVMH FR e 57,65 – 0,26 SGL CARBON DE e 37 + 0,54 CASTO.DUBOIS FR e 63,10 – 0,32 SLOUGH ESTATES GB 5,75 + 0,86 ELSA 6,60 .... BAYER AG DE e 44,20 + 0,68 MEDION DE e 82,49 – 0,61 SHANKS GROUP GB 2,94 .... CC CARREFOUR ES e 14,36 – 2,91 UNIBAIL FR e 65,45 – 0,08 EM.TV & MERCHANDI 5,90 .... BOC GROUP PLC GB 16,88 .... MOULINEX FR e 3 – 2,60 SIDEL FR e 50 .... CHARLES VOEGELE CH 109,14 + 1,85 VALLEHERMOSO ES e 7,20 .... EUROMICRON 13,75 .... CELANESE N DE e 26,40 – 1,12 NH HOTELES ES e 13 – 2,26 INVENSYS GB 1,87 .... D’IETEREN SA BE e 186,40 + 2,14 WCM BETEILIGUNG DE e 12,34 + 4,14 CIBA SPEC CHIMI CH 69,12 + 1,46 NXT GB 3,78 + 2,22 SINGULUS TECHNO DE e 23,84 – 1,16 DEBENHAMS GB 7,42 + 0,44 f DJ E STOXX FINS P 280,75 – 0,04 CLARIANT N CH 335,36 .... P & O PRINCESS GB 5,83 – 1,93 SKF -B- SE 18,90 – 0,29 DIXONS GROUP GB 3,78 – 1,29 e CODES PAYS ZONE EURO e – – SMITHS GROUP GB 12,72 – 0,39 e + DSM NL 40,39 0,98 PERSIMMON PLC GB 5,38 0,61 GAL LAFAYETTE FR 175 0,86 FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne CH 4818,76 – DE e 34,60 + SOPHUS BEREND - DK 30,37 .... DE e 46,40 – EMS-CHEM HOLD A 1,02 PREUSSAG AG 0,87 GEHE AG 1,23 IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande GB 6,94 – 0,47 GB 3,46 – 1,40 ALIMENTATION ET BOISSON SPIRENT GB 3,17 + 4,32 GB 10,38 – 0,32 ICI RANK GROUP GREAT UNIV STOR LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche KEMIRA FI e 6,40 – 0,16 RICHEMONT UNITS CH 2839,66 – 2,68 ALLIED DOMECQ GB 6,99 + 0,71 TECAN GROUP N CH 1064,96 .... GUCCI GROUP NL e 92,80 – 0,91 FI : Finlande - BE : Belgique - GR : Gre`ce. KON. VOPAK NV NL e 24 + 2,13 ROY.PHILIPS ELE NL e 29,72 – 1,07 ASSOCIAT BRIT F GB 7,40 – 1,10 TPI ES e 4,50 – 3,02 HENNES & MAURIT SE 20,69 + 1,33 LAPORTE GB 11,39 .... RYANAIR HLDGS IR e 12 + 1,69 BBAG OE BRAU-BE AT e 45,27 – 0,40 THALES FR e 40,53 – 1,12 KARSTADT QUELLE DE e 34 – 2,58 CODES PAYS HORS ZONE EURO LONZA GRP N CH 670,72 – 0,29 SAIRGROUP N CH 68,46 – 2,82 BRAU-UNION AT e 45 – 0,22 TOMRA SYSTEMS NO 14,58 – 6,45 KINGFISHER GB 6,65 + 0,25 CH : Suisse - NO : Norve`ge - SE : Sue`de NORSK HYDRO NO 47,76 – 3,06 SAS DANMARK A/S DK 11,69 – 2,79 CADBURY SCHWEPP GB 7,68 – 0,43 TRAFFICMASTER GB 1,31 – 1,23 MARKS & SPENCER GB 4,06 + 0,82 GB : Grande-Bretagne - DK : Danemark. RHODIA FR e 12,50 – 0,71 SEB FR e 53,80 .... CARLSBERG -B- DK 52,41 – 0,51 UNAXIS HLDG N CH 132,95 – 5,19 MATALAN GB 7,93 + 0,63 FINANCES ET MARCHÉS b LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 / 17

AIR LIQUIDE...... w 165,90 1088,23 ... +4,40 ESSO ...... 79,50 521,49 – 0,63 +23,25 PERNOD-RICAR .... w 82,40 540,51 +0,30 +12,10 w w w % Var. ALCATEL...... 19,10 125,29 +0,53 – 68,42 EULER...... 57 373,90 +0,09 +4,49 PEUGEOT...... 53,15 348,64 +0,09 +31,62 Cours Cours % Var. 31/12 ALCATEL O ...... 10,45 68,55 +0,48 – 77,77 EURAZEO...... w 67,80 444,74 ... – 12,40 PINAULT-PRIN ...... w 163,90 1075,11 +1,61 – 28,39 International f en euros en francs veille Une se´ lection (1) VALEURS FRANCE ALSTOM ...... w 32,67 214,30 – 2,48 +18,80 EURO DISNEY ...... w 1,08 7,08 ... +100,00 PLASTIC OMN...... w 90 590,36 – 0,44 – 17,05 ALTRAN TECHN .... w 54,15 355,20 +1,21 – 32,59 EUROTUNNEL ...... w 1,18 7,74 – 0,84 +11,32 PROVIMI ...... w 16,06 105,35 – 3,37 ... ADECCO ...... 53,90 353,56 – 2,53 – 19,06 ATOS ORIGIN...... w 79,95 524,44 – 1,30 +6,60 FAURECIA...... w 67,95 445,72 +0,67 +61,78 PSB INDUSTRI...... 86 564,12 +0,70 +19,77 AMERICAN EXP...... 45,32 297,28 +0,44 – 21,11 VALEURS FRANCE ARBEL...... 5,35 35,09 – 9,48 – 46,50 FIMALAC...... w 44,45 291,57 +1,02 +23,88 PUBLICIS GR...... w 26,50 173,83 +1,92 – 26,36 AMVESCAP EXP...... – 6,10 b Le titre Moulinex, qui avait perdu 15 % AVENTIS ...... w 87 570,68 – 1,81 – 6,95 F.F.P. (NY)...... 110,80 726,80 +0,73 +47,93 REMY COINTRE..... w 34,11 223,75 +1,52 – 24,20 ANGLOGOLD LT .... 42,11 276,22 – 1,03 +32,83 jeudi 12 juillet sur des rumeurs, démenties, AXA ...... w 32,70 214,50 +0,43 – 15,06 FINAXA ...... 114 747,79 +0,09 – 12,30 RENAULT ...... w 54,90 360,12 +1,10 – 1,08 A.T.T. #...... 24 157,43 – 2,04 +35,90 BAIL INVESTI...... w 127 833,07 +0,08 +7,71 FONC.LYON.#...... 31,60 207,28 +0,16 +9,64 REXEL...... w 68,55 449,66 +1,18 – 23,83 BARRICK GOLD...... 17,95 117,74 +1,64 +4,29 de dépôt de bilan, a ouvert la séance de lundi BAZAR HOT. V...... +4,73 FRANCE TELEC ..... w 50,45 330,93 – 0,69 – 45,13 RHODIA ...... w 12,50 81,99 – 0,71 – 24,24 COLGATE PAL...... 65,80 431,62 +2,81 – 6,00 en baisse de 0,97 %, à 3,05 euros. Un comité BEGHIN SAY ...... w 38,55 252,87 +1,50 ... FROMAGERIES...... a 98,90 648,74 – 1,49 +29,45 ROCHETTE (LA ...... 7,95 52,15 – 1,85 +29,26 CROWN CORK O...... – 53,20 central d’entreprise devait se réunir, ce BIC...... w 43,49 285,28 +0,18 +3,81 GALERIES LAF ...... w 175,60 1151,86 +1,21 – 13,92 ROYAL CANIN...... w 135 885,54 +1,35 +18,42 DE BEERS #...... +80,89 BIS ...... 190 1246,32 ... +24,84 GAUMONT # ...... 42,30 277,47 – 0,59 +1,19 ROUGIER #...... 58,25 382,09 – 8,98 – 4,50 DIAGO PLC...... 12,40 81,34 +2,14 +5,89 même jour, pour étudier le volet industriel BNPPARIBAS...... w 99,90 655,30 – 0,10 +6,84 GECINA...... w 94,10 617,26 – 1,36 – 7,74 RUE IMPERIAL...... 1742 11426,77 – 0,23 – 11,12 DOW CHEMICAL.... 39,45 258,78 – 1,38 – 2,35 du plan de sauvetage du groupe. Un second BOLLORE...... w 256 1679,25 – 1,35 +22,02 GENERALE DE...... 20,45 134,14 – 0,68 ... SADE (NY) ...... +6,22 DU PONT NEMO ... 52,45 344,05 – 0,10 – 1,40 comité central d’entreprise se réunira, jeudi, BOLLORE INV...... 52,50 344,38 ... +29,05 GEOPHYSIQUE...... w 58,10 381,11 +4,68 – 18,85 SAGEM S.A...... w 57 373,90 +1,79 – 59,97 ECHO BAY MIN ...... 1,05 6,89 – 3,67 +176,31 BONGRAIN ...... 44,71 293,28 +1,15 +27,74 GFI INFORMAT ..... w 17,25 113,15 – 1,15 – 31,46 SAGEM ADP...... 40,85 267,96 +2,13 – 52,50 ELECTROLUX ...... +23,37 pour aborder le volet social. BOUYGUES ...... w 36,58 239,95 – 1,14 – 24,18 GRANDVISION...... w 21,57 141,49 +1,27 +12,16 SAINT-GOBAIN...... w 169,70 1113,16 +0,65 +1,43 ELF GABON...... 166,50 1092,17 +0,91 +37,83 b L’action Peugeot a ouvert la séance de BOUYGUES OFF..... w 43,60 286 +3,32 – 10,10 GROUPE ANDRE... 119 780,59 – 0,25 – 14,69 SALVEPAR (NY ...... 63,50 416,53 ... +1,92 ERICSSON #...... w 5,63 36,93 – 0,71 – 53,12 BULL# ...... w 2,24 14,69 +4,19 – 54,09 GROUPE GASCO ... 83 544,44 ... – 1,42 SANOFI SYNTH...... w 72,55 475,90 – 0,62 +2,18 FORD MOTOR #...... +14,72 lundi en repli de 0,19 %, à 53 euros. Le cons- BUSINESS OBJ ...... w 26,42 173,30 +0,65 – 36,88 GR.ZANNIER ( ...... 94 616,60 – 0,42 +52,84 SCHNEIDER EL...... w 59,75 391,93 – 2,13 – 23,10 GENERAL ELEC ...... 55,30 362,74 +1,94 +6,34 tructeur automobile pourrait pâtir de la B T P (LA CI...... GROUPE PARTO.... 80 524,77 – 2,32 +39,13 SCOR ...... w 51 334,54 +0,89 – 7,77 GENERAL MOTO.... 76,55 502,14 – 0,33 +43,08 décision de Nissan Motor de ne plus lui BURELLE (LY) ...... 63,70 417,84 ... – 18,33 GUYENNE GASC ... w 86,80 569,37 +1,17 +4,57 S.E.B...... w 53,50 350,94 – 0,56 – 7,67 GOLD FIELDS...... 4,75 31,16 +0,21 +31,94 CANAL + ...... w 3,55 23,29 – 1,11 – 7,06 HAVAS ADVERT ..... w 11,10 72,81 +1,65 – 27,92 SEITA...... a 45,15 296,16 +2,01 +4,22 HARMONY GOLD .. 6,15 40,34 +1,99 +33,11 acheter ses moteurs diesel pour ses modè- CAP GEMINI...... w 77 505,09 – 2,65 – 55,18 IMERYS ...... w 114,80 753,04 +0,09 – 5,12 SELECTIBAIL(...... 15,05 98,72 +0,33 +1,68 HITACHI # ...... 10,23 67,10 +2,10 +9,88 les européens, pour faire appel désormais à CARBONE-LORR.... w 43,01 282,13 ... – 18,84 IMMOBANQUE ..... 129,90 852,09 +0,15 +3,92 SIDEL...... 50,10 328,63 +0,20 ... HSBC HOLDING .... w 13,07 85,73 – 0,98 – 15,18 Renault. Nissan mettra un terme à l’accord CARREFOUR ...... w 61,95 406,37 – 0,32 – 7,39 IMMEUBLES DE ...... +12,08 SILIC...... 169,80 1113,81 – 0,76 +3,91 I.B.M...... w 126,70 831,10 ... +38,16 CASINO GUICH...... w 93,10 610,70 – 0,85 – 11,74 INFOGRAMES E .... w 17,71 116,17 – 1,17 – 7,76 SIMCO...... w 78 511,65 +0,06 +5,97 I.C.I...... – 19,63 qui le lie à Peugeot avant la fin de l’année CASINO GUICH...... 64,25 421,45 – 2,43 – 5,03 IM.MARSEILLA ...... 3141 20603,61 +0,03 – 0,28 SKIS ROSSIGN ...... 16,25 106,59 ... – 4,41 ITO YOKADO # ...... 50 327,98 – 0,40 – 3,10 fiscale en cours, qui s’achèvera en CASTORAMA DU ... w 63,15 414,24 – 0,24 – 8,47 INGENICO ...... w 22,50 147,59 – 2,47 – 20,15 SOCIETE GENE ...... w 63,90 419,16 +0,16 – 3,47 I.T.T. INDUS ...... +27,48 w w w mars 2002, selon l’agence de presse japonai- CEA INDUSTRI...... 226,90 1488,37 – 0,04 +23,31 ISIS...... 151,30 992,46 +0,27 +99,34 SODEXHO ALLI ...... 59 387,01 +0,68 +22,15 KINGFISHER P ...... 6,65 43,62 +0,76 – 12,72 CEGID (LY) ...... 100,70 660,55 ... +42,53 JC DECAUX ...... w 14,92 97,87 – 0,53 ... SOGEPARC (FI ...... 88,40 579,87 ... +6,50 MATSUSHITA...... 18,25 119,71 +3,63 – 28,43 se Kyodo. CEREOL ...... w 25,02 164,12 +4,25 ... KAUFMAN ET B..... w 19,97 130,99 +0,91 +5,10 SOMMER-ALLIB .... 54,80 359,46 – 0,36 ... MC DONALD’S...... 32,04 210,17 +0,13 – 5,82 b La valeur Schneider Electric a ouvert en CERESTAR...... w 22,80 149,56 – 2,98 ... KLEPIERRE ...... w 102,50 672,36 – 0,97 +2,39 SOPHIA ...... w 32,25 211,55 +0,09 +7,50 MERK AND CO...... 71,25 467,37 – 1,59 – 27,37 CFF.RECYCLIN ...... 48,90 320,76 +1,66 +23,48 LAFARGE ...... w 105,50 692,03 – 0,09 +20,70 SOPRA # ...... w 65,30 428,34 +1,08 +4,48 MITSUBISHI C...... 9,21 60,41 – 7,53 +14,26 baisse de 1,15 %, à 60,35 euros. Le groupe CGIP ...... w 34,55 226,63 – 0,06 – 31,58 LAGARDERE ...... w 56,55 370,94 – 0,35 – 8,49 SPIR COMMUNI .... w 78,90 517,55 +0,51 +9,65 NESTLE SA #...... w 244,10 1601,19 +0,25 +0,61 devrait rester pénalisé par son offre sur CHARGEURS...... 79,30 520,17 +5,73 ... LAPEYRE ...... w 55 360,78 – 0,72 – 15,38 SR TELEPERFO ...... aw 22,22 145,75 +1,23 – 46,90 NORSK HYDRO...... 47,60 312,24 – 2,86 +11,18 Legrand, en dépit des déclarations de son CHRISTIAN DA ...... 115 754,35 +4,64 +48,77 LEBON (CIE) ...... 55,70 365,37 ... – 0,44 STUDIOCANAL ...... 14,39 94,39 ... +38,36 PFIZER INC...... 44,92 294,66 +0,04 – 8,36 CHRISTIAN DI...... w 41 268,94 ... – 19,68 LEGRAND ...... w 208,70 1368,98 – 1,09 – 2,93 SUCR.PITHIVI ...... 405,50 2659,91 – 3,45 +39,10 PHILIP MORRI ...... 52,20 342,41 – 0,57 +10,96 président Henri Lachmann, selon lequel le CIC -ACTIONS ...... 121 793,71 +1,60 +2,97 LEGRAND ADP...... 173,20 1136,12 – 1,03 +47,27 SUEZ LYON.DE ...... w 38,41 251,95 – 0,23 – 1,25 PROCTER GAMB .... 79 518,21 – 0,50 – 0,06 nouvel ensemble sera « moins sensible aux CIMENTS FRAN ..... w 52,75 346,02 +0,76 – 4,09 LEGRIS INDUS ...... w 53,20 348,97 +0,38 +10,83 TAITTINGER ...... 816,50 5355,89 +2,70 +0,80 RIO TINTO PL...... 21,95 143,98 +6,19 +22,42 effets de cycle ». Dans un entretien aux CLARINS...... w 88,10 577,90 – 0,40 +1,26 LIBERTY SURF...... 3,71 24,34 +0,27 ... THALES ...... w 40,50 265,66 – 1,20 – 20,66 SCHLUMBERGER... 59,30 388,98 +3,76 – 30,19 CLUB MEDITER ..... w 70,10 459,83 +3,09 – 22,88 LOCINDUS...... 124,70 817,98 – 0,08 +10,15 TF1...... w 35,53 233,06 +1,95 – 38,20 SEGA ENTERPR...... 21 137,75 +4,95 +116,27 Echos, lundi, M. Lachmann estime que les CNP ASSURANC .... w 36,17 237,26 – 1,55 – 15,27 L’OREAL...... w 78,80 516,89 – 1,01 – 13,69 TECHNIP...... w 144,90 950,48 +0,84 – 6,27 SHELL TRANSP ...... 9,48 62,18 – 0,84 +9,21 concessions demandées par Bruxelles ne COFACE...... w 81 531,33 ... – 25,68 LOUVRE #...... 88 577,24 – 0,23 +36,96 THOMSON MULT . w 36,45 239,10 +1,82 – 26,86 SONY CORP. # ...... w 69,50 455,89 – 0,57 – 5,18 COFLEXIP ...... w 174 1141,37 +0,69 +28,50 LVMH MOET HE.... w 57,40 376,52 – 0,69 – 18,58 TOTAL FINA E ...... w 159,70 1047,56 – 1,05 +0,82 T.D.K. # ...... 54,15 355,20 +0,09 – 46,91 devraient pas « remettre en cause le bien fon- COLAS...... w 67 439,49 – 1,90 +22,82 MARINE WENDE... w 56,70 371,93 – 2,07 – 37,00 TRANSICIEL # ...... w 42,30 277,47 – 0,47 +11,02 TOSHIBA #...... 5,72 37,52 – 1,38 – 17,93 dé du rapprochement ». CONTIN.ENTRE..... 49 321,42 – 0,61 +16,66 MAUREL ET PR...... 17,05 111,84 +11,73 +70,67 UBI SOFT ENT ...... w 39,61 259,82 – 0,20 – 4,55 UNITED TECHO..... 88 577,24 +1,15 +2,98 CPR...... 58 380,46 ... +8,71 METALEUROP ...... 5,38 35,29 ... +5,69 UNIBAIL ...... w 65,45 429,32 – 0,08 +15,71 ZAMBIA COPPE...... 0,45 2,95 – 8,16 ... CRED.FON.FRA...... 12,62 82,78 +0,16 – 0,15 MICHELIN ...... w 36,24 237,72 – 0,79 – 5,99 UNILOG ...... w 74,20 486,72 +0,27 – 12,70 CREDIT LYONN ..... w 44,32 290,72 – 0,56 +19,13 MARIONNAUD P .. 104 682,20 +1,07 – 22,54 USINOR...... w 13,52 88,69 +2,27 – 3,84 ABRE´VIATIONS CS COM.ET SY...... 8,65 56,74 – 2,70 ... MONTUPET SA...... 15 98,39 +3,09 – 23,15 VALEO ...... w 47,86 313,94 – 0,85 +0,63 ´ B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes. PREMIER MARCHE DAMART ...... 79 518,21 +1,80 – 2,46 MOULINEX ...... 3,01 19,74 – 2,27 – 27,64 VALLOUREC ...... w 60 393,57 – 0,41 +5,44 ______w + – w – + + DANONE...... 155 1016,73 0,06 3,48 NATEXIS BQ P ...... 99,40 652,02 0,40 5,24 VIA BANQUE ...... 40 262,38 ... 25,00 SYMBOLES DASSAULT-AVI...... 281 1843,24 – 1,40 +27,72 NEOPOST ...... w 31,50 206,63 – 0,63 +26,00 VICAT...... 61,70 404,73 ... +9,78 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; LUNDI 16 JUILLET Cours a` 12 h 30 DASSAULT SYS...... w 40,43 265,20 – 3,05 – 44,61 NEXANS...... w 29,02 190,36 – 0,07 ... VINCI...... w 73,20 480,16 – 0,68 +11,75 a coupon de´tache´ ; b droit de´tache´ ; # contrat d’animation ; w DEVEAUX(LY)# ...... 69,95 458,84 +0,94 – 16,72 NORBERT DENT ... 22,50 147,59 – 1,53 +25,00 VIVENDI ENVI...... 50,20 329,29 – 1,18 +7,95 o = offert ; d = demande´ ; x offre re´duite ; y demande re´duite ; Dernier jour de ne´ gociation des OSRD : 25 juillet + + w + DEV.R.N-P.CA...... 3,57 NORD-EST...... 28,40 186,29 ... 8,60 VIVENDI UNIV ...... 66,90 438,84 1,13 – 4,56 d cours pre´ce´dent ; w_Valeur pouvant be´ne´ficier du service + w + w DMC (DOLLFUS..... 10,32 67,69 1,47 – 3,00 NRJ GROUP...... 18,60 122,01 1,64 – 38,89 WANADOO...... 5,93 38,90 ... – 31,83 ` ´ ´ % Var. w de reglement differe. Cours Cours % Var. DYNACTION ...... 27,50 180,39 +1,85 – 7,71 OBERTHUR CAR.... 10,65 69,86 – 0,19 – 37,71 WORMS (EX.SO...... 19,35 126,93 – 0,21 +10,25 31/12 France f en euros en francs veille EIFFAGE ...... w 77,10 505,74 – 0,52 +20,99 OLIPAR...... 8,02 52,61 – 0,99 +16,56 ZODIAC...... w 297,40 1950,82 – 0,10 +1,15 DERNIE`RE COLONNE PREMIER MARCHE´ (1) : (1) ELIOR ...... w 13,50 88,55 +1,50 – 0,44 ORANGE ...... w 9,42 61,79 +1,07 ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : ACCOR ...... w 46,02 301,87 – 0,50 +2,26 ELEC.MADAGAS..... 23,40 153,49 +1,74 – 2,29 OXYG.EXT-ORI...... 389 2551,67 – 0,26 +6,86 ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement AGF ...... w 64,40 422,44 – 0,16 – 12,97 ENTENIAL(EX...... 36,50 239,42 +0,52 +22,52 PECHINEY ACT...... w 60,45 396,53 – 1,55 +24,15 ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ; AFFINE(EXIMM ..... 38,79 254,45 – 0,21 +7,75 ERAMET ...... w 37,99 249,20 – 0,50 – 12,76 PECHINEY B P ...... 58,30 382,42 ... +21,45 ...... Vendredi date´ samedi : nominal. AIR FRANCE G ...... w 20,15 132,18 +0,50 – 19,40 ESSILOR INTL ...... w 337,90 2216,48 – 0,62 – 2,76 PENAUILLE PO...... w 66 432,93 – 1,35 – 1,63 ......

CHEMUNEX #...... 0,10 0,66 ... GUYANOR ACTI .... 0,23 1,51 ... NET2S # ...... 7,01 45,98 +0,14 GEODIS...... a 39 255,82 ... CMT MEDICAL ..... 16,23 106,46 – 0,06 HF COMPANY ...... 52 341,10 ... NETGEM...... w 4,31 28,27 – 5,90 GFI INDUSTRI...... 29,99 196,72 – 0,03 NOUVEAU COALA # ...... 16,97 111,32 +4,05 HIGH CO.#...... 105 688,75 – 2,78 NETVALUE # ...... 1,75 11,48 – 1,69 SECOND GRAND MARNIE .. 7777 51013,78 ... COHERIS ATIX...... 12,30 80,68 – 2,30 HIGH CO ACT...... d 89 583,80 ... NEURONES #...... 3,60 23,61 +5,57 ______GROUPE BOURB... 45,02 295,31 +0,04 ´ COIL...... 16,85 110,53 +1,51 HIGH BON DE ...... 4,25 27,88 +1,19 NICOX #...... 64,75 424,73 – 0,38 GROUPE CRIT ...... 18,15 119,06 +1,68 MARCHE CION ET SYS...... 2,03 13,32 +1,50 HIGHWAVE OPT ... w 6,09 39,95 – 2,56 OLITEC...... 21,41 140,44 – 3,99 ´ GROUPE J.C.D...... 150 983,94 ... CONSODATA ...... 8,05 52,80 +0,50 HIGHWAVE OPT ... d 13,98 91,70 ... OPTIMS # ...... 1,95 12,79 – 5,34 MARCHE HERMES INTL...... w 159 1042,97 – 0,44 LUNDI 16 JUILLET CONSODATA NV.. d 19,50 127,91 ... HIMALAYA ...... 2,85 18,69 +6,74 OXIS INTL RG ...... d 0,29 1,90 ... HYPARLO #(LY ...... 31,99 209,84 – 0,03 CONSORS FRAN .. 2,75 18,04 – 6,46 HI MEDIA ...... 1,18 7,74 – 12,59 PERFECT TECH .... 13,68 89,73 +6,54 LUNDI 16 JUILLET IMS(INT.META ...... 8,12 53,26 +0,74 Une se´ lection. Cours releve´sa` 12 h 30 CROSS SYSTEM.... 1,76 11,54 +4,76 HOLOGRAM IND.. d 7,46 48,93 ... PERF.TECHNO...... d 0,45 2,95 ... INTER PARFUM .... 72,10 472,94 – 0,28 CRYO # ...... 5,61 36,80 – 16,89 HUBWOO.COM ..... 2 13,12 +1,01 PHARMAGEST I.... 19,80 129,88 +1,54 Une se´ lection. Cours releve´sa` 12 h 30 JET MULTIMED .... 37,50 245,98 +1,35 CRYONETWORKS. 3,03 19,88 +0,66 IB GROUP.COM .... 4,29 28,14 – 5,92 PHONE SYS.NE..... d 1,96 12,86 ... LAURENT-PERR .... 33 216,47 – 0,90 Cours Cours % Var. CYBERDECK # ...... 1 6,56 ... IDP ...... 1,87 12,27 – 1,58 PICOGIGA...... 8,08 53 – 0,74 Cours Cours % Var. LDC ...... 142 931,46 ... Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille CYBER PRES.P ...... 14 91,83 – 2,78 IDP BON 98 (...... d 1,07 7,02 ... PROSODIE #...... 38,50 252,54 – 0,90 LECTRA (B) #...... 4,90 32,14 +2,08 ABEL GUILLEM..... 10,50 68,88 +1,45 CYBERSEARCH ..... 3,70 24,27 – 3,39 INTERACTIF B...... d 0,15 0,98 ... PROSODIE BS ...... d 8,76 57,46 ... AB GROUPE ...... 40,25 264,02 – 0,62 LOUIS DREYFU ..... 9,70 63,63 +0,52 AB SOFT ...... d 4,49 29,45 ... CYRANO #...... 0,48 3,15 – 9,43 INTERACTIF B...... d 0,30 1,97 ... PROLOGUE SOF ... d 5,61 36,80 ... ACTIELEC TEC ...... 5,71 37,46 ... LVL MEDICAL...... 18 118,07 +13,07 ACCESS COMME .. 5,10 33,45 – 7,27 DALET # ...... 2,82 18,50 – 4,41 IGE +XAO ...... 9,50 62,32 – 0,42 PROXIDIS ...... 0,90 5,90 +1,12 ALGECO #...... 93,05 610,37 – 2 M6-METR.TV A...... w 26,40 173,17 +5,39 ADL PARTNER ...... 13,30 87,24 +1,53 DATASQUARE #.... d 2 13,12 ... ILOG #...... 10,39 68,15 +0,87 QBIOGENE ...... 4,90 32,14 ... ALTEDIA...... 36 236,14 ... MANITOU #...... 65 426,37 +0,78 ADL PARTNER ...... 6,50 42,64 ... DATATRONIC ...... 3,92 25,71 – 0,51 IMECOM GROUP.. d 1,70 11,15 ... QUALIFLOW ...... 6,40 41,98 – 3,76 ALTEN (SVN) ...... w 102,10 669,73 – 2,48 MANUTAN INTE... 41,06 269,34 – 2 ALGORIEL #...... 5,90 38,70 ... DESK #...... d 0,73 4,79 ... INFOSOURCES...... 0,64 4,20 – 1,54 QUANTEL ...... 3,55 23,29 ... APRIL S.A.#( ...... 20,20 132,50 – 1,46 PARC DES EXP ...... d 117 767,47 ... ALPHAMEDIA ...... 1,20 7,87 ... DEVOTEAM #...... w 26,21 171,93 +4,38 INFOSOURCE B .... d 1,45 9,51 ... R2I SANTE...... 7,11 46,64 +0,14 ASSYSTEM # ...... 51,20 335,85 – 1,54 PCAS #...... 23 150,87 – 1,29 ALPHA MOS #...... 3,65 23,94 – 1,08 DMS #...... 13,69 89,80 ... INFOTEL # ...... 28,10 184,32 – 3,44 R2I SANTE BO ...... d 0,03 0,20 ... AUBAY ...... 8,50 55,76 ... PETIT FOREST...... 44,20 289,93 +2,79 ALPHA MOS BO.... d 0,15 0,98 ... DMS...... d 14,50 95,11 ... INFO VISTA ...... 4,61 30,24 – 1,91 RECIF # ...... 24 157,43 +2,13 BENETEAU #...... 99,15 650,38 – 0,85 PIERRE VACAN...... 68 446,05 +1,04 ALTAMIR & CI ...... 120,90 793,05 +0,08 D INTERACTIV ..... 2,47 16,20 – 3,89 INTEGRA NET...... w 2,22 14,56 – 4,72 REPONSE # ...... 22 144,31 – 0,90 BOIRON (LY)#...... 86 564,12 +1,18 PINGUELY HAU .... w 16,69 109,48 +1,46 ALDETA ...... d 4,45 29,19 ... DIREKT ANLAG .... 15 98,39 – 3,23 INTEGRA ACT...... REGINA RUBEN ... 0,70 4,59 – 4,11 BONDUELLE...... 45 295,18 +2,27 POCHET...... d 102,10 669,73 ... ALTI #...... 8,55 56,08 – 4,26 DIREKT ANLAG .... 12,65 82,98 – 2,62 INTERCALL #...... d 1,74 11,41 ... RIBER #...... 5,94 38,96 +0,68 BQUE TARNEAU... 95 623,16 ... RADIALL # ...... 79 518,21 +2,40 A NOVO # ...... w 19,80 129,88 – 0,25 DURAND ALLIZ.... 0,88 5,77 ... IPSOS # ...... w 68,70 450,64 +1,78 RIGIFLEX INT...... 120 787,15 ... BRICORAMA # ...... 53,90 353,56 +5,58 RALLYE (LY)...... w 56,55 370,94 – 0,79 ARTPRICE COM.... 9,50 62,32 – 2,46 DURAN DUBOI .... 15 98,39 – 2,60 IPSOS BS00...... 2 13,12 – 9,09 RISC TECHNOL .... 8,61 56,48 – 3,15 BRIOCHE PASQ .... 80,05 525,09 – 0,31 ROCANI(EX FI ...... 12 78,71 ... ASTRA ...... d 0,73 4,79 ... DURAN BS 00 ...... d 0,17 1,12 ... ITESOFT...... 2,94 19,29 – 0,68 SAVEURS DE F...... 8,40 55,10 ... BUFFALO GRIL..... 10,80 70,84 – 2,70 RODRIGUEZ GR ... w 56,95 373,57 +2,34 AUFEMININ.CO.... 1,80 11,81 ... EFFIK # ...... 12,60 82,65 ... IT LINK...... 4,05 26,57 – 3,57 GUILLEMOT BS .... 9,51 62,38 ... C.A. OISE CC ...... 101,70 667,11 ... SABATE SA #...... 25,20 165,30 – 1,18 AUTOMA TECH .... 5,85 38,37 +0,17 EGIDE #...... 99,90 655,30 +1,94 IXO...... 0,60 3,94 ... SELF TRADE...... 2,85 18,69 – 1,72 C.A. PARIS I...... 58,55 384,06 +0,09 SECHE ENVIRO ..... 93,50 613,32 +1,08 AVENIR TELEC...... w 2,37 15,55 – 1,25 EMME NV ...... 12 78,71 – 4,31 JOLIEZ REGOL...... d 0,95 6,23 ... SILICOMP #...... 29,70 194,82 +2,41 C.A.PAS CAL...... 158 1036,41 ... SINOP.ASSET...... 19,95 130,86 ... AVENIR TELEC...... 0,14 0,92 +16,67 ESI GROUP ...... 22,20 145,62 +0,45 KALISTO ENTE...... d 1,35 8,86 ... SITICOM GROU.... 10,40 68,22 ... CDA-CIE DES...... 46,22 303,18 ... SIPAREX CROI ...... 28,01 183,73 +0,04 BAC MAJESTIC...... 3,63 23,81 – 3,20 ESKER...... 5,30 34,77 – 5,36 KEYRUS PROGI ..... 1,83 12 +4,57 SODITECH ING .... 6,10 40,01 – 6,15 CEGEDIM #...... 46,65 306 +0,11 SOLERI ...... d 265,30 1740,25 ... BARBARA BUI ...... 17 111,51 +1,49 EUROFINS SCI...... 16,20 106,27 +0,50 KAZIBAO ...... 1,08 7,08 ... SOFT COMPUTI.... 4 26,24 +4,44 CIE FIN.ST-H ...... d 125 819,95 ... SOLVING #...... 68,50 449,33 +0,74 BCI NAVIGATI...... 5,72 37,52 +4 EURO.CARGO S.... d 11,79 77,34 ... LA COMPAGNIE.... 8 52,48 +1,27 SOI TEC SILI...... w 18,95 124,30 – 0,79 CNIM #...... 57,15 374,88 +0,09 STEF-TFE # ...... 50 327,98 ... BELVEDERE...... 20,70 135,78 – 1,90 FIMATEX # ...... w 3,43 22,50 +1,78 LEXIBOOK #...... 16 104,95 +0,06 SOI TEC BS 0...... d 12 78,71 ... COFITEM-COFI..... 57,65 378,16 ... STERIA GROUP ..... 107 701,87 – 4,46 BOURSE DIREC .... 2,76 18,10 – 3,50 FI SYSTEM # ...... w 3,89 25,52 – 1,27 LINEDATA SER...... 23,35 153,17 ... SOLUCOM ...... 35,10 230,24 – 5,08 DANE-ELEC ME.... 2,55 16,73 – 7,61 SYLEA ...... 48 314,86 +2,13 BRIME TECHNO... 38 249,26 – 1,81 FI SYSTEM BS...... 0,18 1,18 ... LYCOS EUROPE..... 0,90 5,90 – 5,26 SOLUCOM ACT..... d 47,76 313,29 ... ENTRELEC GRO ... d 62,90 412,60 ... SYLIS # ...... 24,30 159,40 – 2,21 BRIME TECHN...... d 1,05 6,89 ... FLOREANE MED .. 8 52,48 ... MEDCOST #...... 5,90 38,70 – 2,48 SQLI ...... 2,55 16,73 +5,37 ETAM DEVELOP ... 11 72,16 +5,77 SYNERGIE (EX ...... 36,40 238,77 +7,06 BUSINESS ET ...... 9,95 65,27 +1,53 GAMELOFT COM . 1,15 7,54 – 1,71 MEDIDEP #...... 121,10 794,36 – 0,74 SQLI ACT.NOU...... d 3,10 20,33 ... EUROPEENNE C... 48 314,86 – 0,81 TEAM PARTNER ... 9 59,04 +14,21 BUSINESS INT ...... 2,80 18,37 – 3,45 GAUDRIOT #...... 36,20 237,46 – 0,66 MEMSCAP ...... 2,93 19,22 +8,52 STACI # ...... 2,20 14,43 – 6,78 EXPAND S.A...... d 54,85 359,79 ... TRIGANO...... w 39,96 262,12 +0,40 BVRP ACT.DIV...... w 13,50 88,55 +1,50 GENERIX # ...... 24,90 163,33 +0,04 METROLOGIC G ... 64,10 420,47 – 2,14 STELAX...... d 0,62 4,07 ... FINATIS(EX.L ...... 147 964,26 +4,93 UNION FIN.FR...... 36 236,14 +0,06 CAC SYSTEMES..... d 3,40 22,30 ... GENESYS #...... 23,21 152,25 – 1,40 MICROPOLE ...... 7 45,92 – 7,28 SYNELEC # ...... 13,70 89,87 +1,48 FININFO...... 36,20 237,46 +0,56 VILMOR.CLAUS ..... 72,50 475,57 +0,07 CALL CENTER...... 7,40 48,54 – 5,13 GENESYS BS00 ..... d 4,70 30,83 ... MILLIMAGES...... 10,05 65,92 ... SYSTAR # ...... 4,90 32,14 – 0,61 FLEURY MICHO ... 23,85 156,45 +0,21 VIRBAC...... 90,90 596,26 +1 CARRERE GROU... 17,60 115,45 +0,57 GENSET...... w 10,30 67,56 +0,29 MONDIAL PECH ... 3,65 23,94 – 0,27 SYSTRAN ...... 3,40 22,30 ... FOCAL (GROUP.... 64,50 423,09 – 0,46 ...... CAST ...... 10 65,60 – 0,50 GL TRADE #...... 35,80 234,83 +2,58 MULTIMANIA...... 3,57 23,42 +1,71 TEL.RES.SERV...... 3,11 20,40 +0,32 GECI INTL...... 12,70 83,31 – 1,55 ...... CEREP...... 87,60 574,62 – 0,23 GUILLEMOT # ...... 20,15 132,18 – 1,71 NATUREX...... 14,95 98,07 ... TELECOM CITY..... 4,78 31,35 – 0,42 GENERALE LOC.... 25,99 170,48 ......

E´CUR. OBLIG. INTERNAT...... 178,89 1173,44 12/07 CIC ELITE EUROPE...... 140,61 922,34 12/07 CM MID. ACT. FRANCE ...... 34,85 228,60 12/07 PLE´NITUDE D PEA ...... 44,88 294,39 12/07 E´CUR. TECHNOLOGIES ...... 42,97 281,86 12/07 CIC E´PARGNE DYNAM. C..... 2042,74 13399,50 12/07 CM MONDE ACTIONS...... 340,88 2236,03 12/07 POSTE GESTION C...... 2585,31 16958,52 12/07 SICAV et FCP E´CUR. TRIMESTRIEL D ...... 273,23 1792,27 12/07 CIC E´PARGNE DYNAM. D .... 1611,21 10568,84 12/07 CM OBLIG. LONG TERME .... 104,72 686,92 12/07 POSTE GESTION D ...... 2291,83 15033,42 12/07 E´PARCOURT-SICAV D ...... 27,89 182,95 12/07 CIC EUROLEADERS ...... 423,43 2777,52 12/07 CM OPTION DYNAM...... 32,86 215,55 12/07 POSTE PREMIE`RE...... 7025,05 46081,31 12/07 GE´OPTIM C ...... 2278,97 14949,06 12/07 CIC FRANCE C ...... 39,21 257,20 12/07 CM OPTION E´QUIL...... 53,59 351,53 12/07 POSTE PREMIE`RE 1 AN ...... 41701,85 273546,20 12/07 Une se´ lection. Cours de cloˆ ture le 13 juillet Fonds communs de placements CIC FRANCE D...... 39,21 257,20 12/07 CM OBLIG. COURT TERME .. 161,64 1060,29 12/07 POSTE PREMIE`RE 2-3 ...... 8961,45 58783,26 12/07 E´CUREUIL E´QUILIBRE C ...... 37,84 248,21 12/07 CIC HORIZON C...... 66,34 435,16 12/07 CM OBLIG. MOYEN TERME.. 332,47 2180,86 12/07 PRIMIEL EUROPE C ...... 61,53 403,61 12/07 E´CUREUIL PRUDENCE C ...... 34,05 223,35 12/07 CIC HORIZON D ...... 66,34 435,16 12/07 CM OBLIG. QUATRE...... 163,29 1071,11 12/07 REVENUS TRIMESTRIELS ..... 783,56 5139,82 12/07 e ´ ´ Valeurs unitaires Date E´CUREUIL VITALITE´ C ...... 42,92 281,54 12/07 CIC MENSUEL...... 1428,94 9373,23 12/07 Fonds communs de placements THESORA C ...... 183,91 1206,37 12/07 Emetteurs f ee ´ 153,53 Euros francs cours CIC MONDE PEA...... 31,55 206,95 12/07 CM OPTION MODE´RATION . 19,16 125,68 12/07 THESORA D...... 1007,09 12/07 24,27 TRE´SORYS C...... 46832,91 307203,75 12/07 08 36 68 56 55 CIC OBLI COURT TERME C .. 159,20 11/07 AGIPI (2,21 F/mn) CIC OBLI COURT TEME D.... 19,28 126,47 11/07 ASSET MANAGEMENT SOLSTICE D...... 360,26 2363,15 12/07 CIC OBLI LONG TERME C .... 15 98,39 12/07 AGIPI AMBITION (AXA) ...... 27,20 178,42 12/07 ATOUT CROISSANCE D...... 408,34 2678,53 12/07 Fonds communs de placements CIC OBLI LONG TERME D.... 14,82 97,21 12/07 AME´RIQUE 2000 ...... 140,11 919,06 12/07 ´ AGIPI ACTIONS (AXA)...... 28,55 187,28 12/07 ATOUT EUROPE C ...... 560,99 3679,85 12/07 DEDIALYS FINANCE ...... 91,83 602,37 12/07 ATOUT FRANCE C...... 214,93 1409,85 12/07 CIC OBLI MONDE ...... 394,13 2585,32 06/07 ASIE 2000...... 77,88 510,86 12/07 DE´DIALYS MULTI-SECT...... 69,57 456,35 12/07 3615 BNP ATOUT FRANCE D ...... 194,76 1277,54 12/07 CIC ORIENT ...... 161,49 1059,30 12/07 NOUVELLE EUROPE ...... 234,40 1537,56 12/07 DE´DIALYS SANTE´ ...... 101,40 665,14 12/07 CIC PIERRE ...... 36,27 237,92 12/07 ´ 3516,13 23064,30 12/07 08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUT FRANCE ASIE D ...... 85,84 563,07 12/07 SAINT-HONORE CAPITAL C . DE´DIALYS TECHNOLOGIES .. 34,19 224,27 11/07 ATOUTFRANCEEUROPED.. 194,42 1275,31 12/07 MONEY CIC DOLLAR ...... 1405,53 .... 12/07 SAINT-HONORE´ CAPITAL D . 3263,43 21406,70 12/07 DE´DIALYS TELECOM ...... 49,36 323,78 12/07 ´ BNP MONE´ COURT TERME.. 2466,07 16176,36 12/07 ATOUT FRANCE MONDE D .. 48,22 316,30 12/07 Fonds communs de placements ST-HONORE CONVERTIBLES 334,74 2195,75 12/07 POSTE EUROPE C ...... 89,60 587,74 12/07 ´ BNP MONE´ PLACEMENT C .. 13534,76 88782,21 12/07 ATOUT MONDE C...... 59,98 393,44 12/07 CIAL PEA SE´RE´NITE´ ...... 840,94 5516,20 06/07 ST-HONORE FRANCE...... 61,25 401,77 12/07 POSTE EUROPE D...... 85,45 560,52 12/07 ´ BNP MONE´ PLACEMENT D.. 11817,14 77515,36 12/07 ATOUT SE´LECTION D ...... 116,35 763,21 12/07 CIC EUROPEA C ...... 12,10 79,37 12/07 ST-HONORE PACIFIQUE...... 105,97 695,12 12/07 POSTE PREMIE`RE 8 ANS C ... 192,44 1262,32 12/07 ´ BNP MONE´ TRE´SORERIE ..... 154060,63 1010571,49 12/07 CAPITOP EUROBLIG C...... 98,44 645,72 12/07 CIC EUROPEA D...... 11,77 77,21 12/07 ST-HONORE TECH. MEDIA .. 120,83 792,59 12/07 POSTE PREMIE`RE 8 ANS D... 176,66 1158,81 12/07 ´ ´ BNP OBLI. CT...... 162,77 1067,70 12/07 CAPITOP EUROBLIG D...... 81,21 532,70 12/07 CIC EURO OPPORTUNITE´ .... 538,06 3529,44 12/07 ST-HONORE VIE SANTE ...... 396,84 2603,10 12/07 REMUNYS PLUS ...... 101,95 668,75 12/07 ´ BNP OBLI. LT ...... 33,34 218,70 12/07 CAPITOP MONDOBLIG C...... 43,33 284,23 12/07 CIC JAPON ...... 10,17 66,71 12/07 ST-HONORE WORLD LEAD. . 104,47 685,28 12/07 BNP OBLI. MT C...... 150,24 985,51 12/07 CAPITOP REVENUS D ...... 172,44 1131,13 12/07 CIC MARCHE´SE´MERGENTS 1181,27 7748,62 06/07 WEB INTERNATIONAL ...... 28,70 188,26 12/07 SG ASSET MANAGEMENT BNP OBLI. MT D ...... 137,83 904,11 12/07 DIE`ZE C...... 450,36 2954,17 12/07 CIC NOUVEAU MARCHE´ ...... 6,35 41,65 12/07 Serveur vocal : BNP OBLI. SPREADS...... 181,65 1191,55 12/07 INDICIA EUROLAND D ...... 122 800,27 11/07 CIC PROFIL DYNAMIQUE..... 24,94 163,60 11/07 LEGAL & GENERAL BANK 08 36 68 36 62 (2,21 F/mn) BNP OBLI. TRE´SOR ...... 1930,16 12661,02 12/07 INDICIA FRANCE D ...... 410,35 2691,72 11/07 CIC PROFIL E´QUILIBRE...... 19,50 127,91 11/07 CADENCE 1 D...... 154,51 1013,52 12/07 ´ Fonds communs de placements INDOCAM AMERIQUE C...... 44,55 292,23 12/07 CIC PROFIL TEMPE´RE´ C...... 137,31 900,69 11/07 STRATE´GIE IND. EUROPE .... 215,98 1416,74 12/07 CADENCE 2 D...... 154,14 1011,09 12/07 INDOCAM ASIE C ...... 20,99 137,69 12/07 BNP MONE´ ASSOCIATIONS.. 1808,32 11861,80 12/07 CIC TAUX VARIABLES...... 192,02 1259,57 06/07 Fonds communs de placements CADENCE 3 D...... 152,54 1000,60 12/07 INDOCAM FRANCE C ...... 368,55 2417,53 12/07 CIC TECHNO. COM...... 97,44 639,16 12/07 CONVERTIS C ...... 235,38 1543,99 12/07 STRATE´GIE CAC ...... 6423,36 42134,48 11/07 INDOCAM FRANCE D...... 302,94 1987,16 12/07 CIC USA ...... 20,53 134,67 12/07 INTEROBLIG C ...... 58,11 381,18 12/07 BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT STRATE´GIE INDICE USA...... 9961,42 65342,63 11/07 INDOCAM MULTI OBLIG. C.. 181,10 1187,94 12/07 337,05 2210,90 12/07 INTERSE´LECTION FR. D...... 80,59 528,64 12/07 www.bpam.fr 01 58 19 40 00 CIC VAL. NOUVELLES...... Fonds communs de placements GTI PUNCH ...... 102,76 674,06 10/07 www.lapostefinance.fr SE´LECT DE´FENSIF C...... 192,70 1264,03 12/07 BP OBLI HAUT REND...... 107,97 708,24 11/07 ATOUT VALEUR D...... 85,65 561,83 11/07 LE´OPARD MULTIVALOR...... 269,71 1769,18 12/07 Sicav Info Poste : SE´LECT DYNAMIQUE C ...... 257,43 1688,63 12/07 BP MEDITERRANE´EDE´V...... 59,39 389,57 12/07 CAPITOP MONE´TAIRE C...... 189,90 1245,66 16/07 08 36 68 50 10 (2,21 F/mn) SE´LECT E´QUILIBRE 2...... 174,34 1143,60 12/07 BP NOUVELLE E´CONOMIE ... 101,20 663,83 12/07 CAPITOP MONE´TAIRE D...... 187,13 1227,49 16/07 www.clamdirect.com SE´LECT PEA DYNAMIQUE .... 154,36 1012,54 12/07 BP OBLIG. EUROPE ...... 50,96 334,28 12/07 ADDILYS C ...... 105,82 694,13 12/07 INDOCAM FONCIER...... 101,53 665,99 12/07 SE´LECT PEA 1 ...... 219,51 1439,89 12/07 BP SE´CURITE´...... 101780,41 667635,72 12/07 ADDILYS D...... 104,99 688,69 12/07 INDOCAM VAL. RESTR. C ..... 301,34 1976,66 11/07 EURCO SOLIDARITE´...... 223,80 1468,03 12/07 SG FRANCE OPPORT. C...... 477,97 3135,28 12/07 EUROACTION MIDCAP...... 140,06 918,73 13/07 AMPLITUDE AME´RIQUE C.... 28,26 185,37 12/07 MASTER ACTIONS C...... 45,52 298,59 10/07 LION 20000 C/3 11/06/99 ...... 485,61 3185,39 12/07 SG FRANCE OPPORT. D...... 447,54 2935,67 12/07 FRUCTI EURO 50 ...... 109,10 715,65 12/07 AMPLITUDE AME´RIQUE D ... 27,36 179,47 12/07 MASTER DUO C...... 14,53 95,31 10/07 LION 20000 D/3 11/06/99 ...... 423,95 2780,93 12/07 SOGENFRANCE C ...... 513,17 3366,17 12/07 FRUCTIFRANCE C ...... 91,28 598,76 15/07 AMPLITUDE EUROPE C...... 35,17 230,70 12/07 MASTER OBLIGATIONS C ..... 30,27 198,56 10/07 SICAV 5000 ...... 173,51 1138,15 12/07 SOGENFRANCE D...... 462,44 3033,41 12/07 FRUCTIFONDS FRANCE NM 192,41 1262,13 15/07 AMPLITUDE EUROPE D...... 33,68 220,93 12/07 SLIVAFRANCE ...... 301,49 1977,64 12/07 SOGEOBLIG C...... 109,85 720,57 12/07 MASTER PEA D...... 13,50 88,55 10/07 AMPLITUDE FRANCE ...... 92,65 607,74 12/07 SLIVARENTE...... 38,71 253,92 12/07 SOGE´PARGNE D...... 45,35 297,48 12/07 www.cdcixis-am.fr OPTALIS DYNAMIQ. C ...... 19,64 128,83 11/07 AMPLITUDE MONDE C ...... 247,18 1621,39 12/07 18,41 SLIVINTER ...... 166,39 1091,45 12/07 SOGEPEA EUROPE...... 243,90 1599,88 12/07 OPTALIS DYNAMIQ. D...... 120,76 11/07 AMPLITUDE MONDE D...... 221,72 1454,39 12/07 ´ 19,15 TRILION...... 742,68 4871,66 12/07 SOGINTER C...... 64,24 421,39 12/07 OPTALIS EQUILIB. C ...... 125,62 11/07 AMPLITUDE PACIFIQUE C.... 18,61 122,07 12/07 ´ 17,43 114,33 OPTALIS EQUILIB. D...... 11/07 Fonds communs de placements AMPLITUDE PACIFIQUE D ... 17,78 116,63 12/07 Fonds communs de placements MULTI-PROMOTEURS OPTALIS EXPANSION C ...... 16,02 105,08 11/07 ACTILION DYNAMIQUE C.... 196,14 1286,59 10/07 E´LANCIEL EURO D PEA ...... 108,87 714,14 12/07 DE´CLIC ACTIONS EURO ...... 16,80 110,20 12/07 CDC IXIS ASSET MANAG ...... 198,42 1301,55 12/07 OPTALIS EXPANSION D...... 15,63 102,53 11/07 ´ ACTILION DYNAMIQUE D.... 184,75 1211,88 10/07 E´LANCIEL FRANCE D PEA .... 44,84 294,13 12/07 DE´CLIC ACTIONS FRANC ..... 56,55 370,94 12/07 NORD SUD DEVELOP. C...... 516,26 3386,44 12/07 OPTALIS SE´RE´NITE´ C ...... 17,81 116,83 11/07 ´ ACTILION PEA DYNAMIQUE 71,10 466,39 12/07 E´MERGENCE E.POST.D PEA . 33,11 217,19 12/07 DE´CLIC ACTIONS INTER...... 37,95 248,94 12/07 NORD SUD DEVELOP. D ...... 398,23 2612,22 15/07 OPTALIS SE´RE´NITE´ D ...... 15,64 102,59 11/07 ACTILION E´QUILIBRE C ...... 181,84 1192,79 12/07 GE´OBILYS C ...... 118,38 776,52 12/07 DE´CLIC BOURSE PEA...... 54,36 356,58 12/07 PACTE SOL. LOGEM...... 77,61 509,09 10/07 Sicav en ligne : ACTILION E´QUILIBRE D...... 170,02 1115,26 12/07 GE´OBILYS D...... 107,94 708,04 12/07 DE´CLIC BOURSE E´QUILIBRE 17,11 112,23 12/07 PACTE SOL.TIERS MONDE.... 82,54 541,43 10/07 08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) ACTILION PEA E´QUILIBRE ... 172,44 1131,13 12/07 INTENSYS C ...... 20,37 133,62 12/07 DE´CLIC OBLIG. EUROPE...... 16,93 111,05 12/07 E´CUR. 1,2,3... FUTUR ...... 55,40 363,40 12/07 ACTILION PRUDENCE C ...... 173,25 1136,45 12/07 INTENSYS D...... 17,31 113,55 12/07 DE´CLIC PEA EUROPE...... 26,23 172,06 12/07 E´CUR. ACTIONS EUROP. C ... 19,33 126,80 12/07 www.cic-am.com ACTILION PRUDENCE D...... 161,45 1059,04 12/07 KALEIS DYNAMISME C...... 229,44 1505,03 12/07 DE´CLIC SOGENFR. TEMPO... 65,44 429,26 12/07 E´CUR. ACTIONS FUTUR ...... 70,11 459,89 12/07 INTERLION ...... 226,90 1488,37 12/07 KALEIS DYNAMISME D ...... 223,15 1463,77 12/07 FAVOR ...... 356,68 2339,67 12/07 E´CUR. CAPITALISATION C.... 43,18 283,24 12/07 AURECIC...... 108,86 714,07 12/07 LION ACTION EURO ...... 99,20 650,71 12/07 KALEIS DYNAMISME FR C.... 84,42 553,76 12/07 SOGESTION C...... 49,94 327,58 12/07 E´CUR. DYNAMIQUE+ DPEA. 46,63 305,87 12/07 CAPIRENTE MT C ...... 35,16 230,63 12/07 LION PEA EURO...... 100,42 658,71 12/07 KALEIS E´QUILIBRE C...... 204,77 1343,20 12/07 SOGINDEX FRANCE C ...... 567,85 3724,85 12/07 E´CUR. E´NERGIE D PEA...... 46,22 303,18 12/07 CAPIRENTE MT D...... 26,70 175,14 12/07 KALEIS E´QUILIBRE D...... 198,38 1301,29 12/07 ...... E´CUR. EXPANSION C...... 14566,39 95549,25 12/07 CIC AME´RIQUE LATINE ...... 116,10 761,57 12/07 KALEIS SE´RE´NITE´ C...... 191,08 1253,40 12/07 ...... E´CUR. EXPANSIONPLUS C.... 41,69 273,47 12/07 CIC CONVERTIBLES...... 5,74 37,65 12/07 KALEIS SE´RE´NITE´ D ...... 184,70 1211,55 12/07 ...... E´CUR. INVESTISSEMENTS.... 56,71 371,99 12/07 CIC COURT TERME C ...... 33,84 221,98 12/07 CM EURO PEA...... 23,74 155,72 12/07 KALEIS TONUS C...... 76,63 502,66 12/07 ...... E´CUR. MONE´TAIRE C...... 221,41 1452,35 12/07 CIC COURT TERME D...... 26,77 175,60 12/07 CM EUROPE TECHNOL...... 4,93 32,34 12/07 OBLITYS C...... 110,69 726,08 12/07 LE...... ´GENDE : e Hors frais. ee....A titre indicatif...... E´CUR. MONE´TAIRE D...... 190,94 1252,48 12/07 CIC ECOCIC ...... 396,24 2599,16 12/07 CM FRANCE ACTIONS ...... 38,16 250,31 12/07 OBLITYS D ...... 108,96 714,73 12/07 ...... 18 / LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 CARNET

dent d’honneur d’une société de courtage et bert Frachet, receveur des finances à Aix-en- que ; Pierre Pradier, conseiller à la Croix-Rou- re général pour l’administration de la police l’éducation nationale ; Claude Wolff, profes- d’affrètement ; Colette Kreder, née James, Provence ; Dominique Gibrat, administrateur ge française. de Paris ; Bernard Boulze, conseiller munici- seur au Conservatoire national des arts et consultante d’entreprises, membre fondatri- civil, sous-directeur à la direction générale Sont nommés chevaliers : pal et ancien maire de Salvagnac (Tarn) ; métiers. Légion ce d’association en faveur des femmes ; Jac- des impôts ; Huguette Guche, contrôleuse Sylvie Angel, née Sternschuss, directrice Daniel Boussard, commissaire divisionnaire queline Mengin, née Blanchet, présidente principale des impôts à Lens ; Guy Macé, chef médicale d’un centre de thérapie familiale ; de police ; Suzanne Caron, née Jeaneau, prési- d’une association pour le développement de des services fiscaux à Paris ; Gilles Monnerie, Francis Bauer, chirurgien-dentiste ; Domini- dente de l’association départementale de pro- Enseignement professionnel la vie associative, membre du Conseil écono- trésorier-payeur général des Côtes-d’Armor ; que Bertrand, professeur des universités, pra- tection civile du Val-de-Marne ; Hugues Clé- Sont nommés chevaliers : d’honneur mique et social ; Jack Pomonti, inspecteur Marie-France Nevers, inspectrice du Trésor ticien hospitalier ; Isabelle Boissonnas, née delin, commandant de police ; Yvan Consul, Michèle Astier, née Roche, inspectrice de général des postes et télécommunications ; public, chef de service à la trésorerie générale Cruse, sage-femme surveillante-chef ; Ber- adjoint au chef du centre de déminage d’Ar- l’enseignement technique ; Michel Avérous, Jean Villeret, président du Comité national de l’Yonne. trand Dautzenberg, médecin pneumologue ; ras ; Alain Cortade, maire du Pontet (Vauclu- professeur des universités ; Yves Branger, pro- de liaison des déportés, internés et résistants Geneviève Delachenal, née Mitterrand, fon- se) ; Charles Décup, chef de la base d’hélicop- viseur honoraire de lycée professionnel ; Nous publions la liste des nomina- patriotes. PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES datrice et administratrice d’une association tères de Montpellier ; Jacques Di Bona, com- Claude Cassagne, directeur d’une Ecole supé- tions, promotions et élévations Sont nommés chevaliers : COMMERCE, ARTISANAT de soins palliatifs et d’accompagnement ; missaire divisionnaire de police ; Marie-Thé- rieure de technologie ; Michel Charlet, provi- dans l’ordre de la Légion d’honneur Nicole Alix, directrice générale d’une asso- ET CONSOMMATION Jean Fraudet, administrateur d’un centre hos- rèse Dorso, née Tanguy, chef d’un centre d’in- seur de lycée d’enseignement professionnel ; ciation à caractère social ; Thérèse Angué, Sont promus officiers : pitalier ; Victor Izraël, professeur de médeci- tervention de la sécurité civile ; Gérard Pierre Gauthier, proviseur de lycée ; Monique parues au Journal officiel du same- née Pham, directrice générale d’un groupe ; Jean-Paul Boespflug, vice-président d’une ne, chef d’un service de cancérologie ; René Dubois, conseiller technique au cabinet du Kerymel, née Chezeau, proviseure de lycée ; di 14 juillet. Elisabeth Aubeny, gynécologue ; Françoise chambre de commerce et d’industrie ; Paul Kieny, ancien chirurgien consultant d’un cen- préfet de police ; Alain Estival, ancien con- Maurice Martin, professeur honoraire ; Chipaux, journaliste ; Yves Daudet, profes- Lacroix, chef d’entreprise ; Roger Pottier, tre hospitalier ; Christian Lemaur, chirurgien- seiller municipal de Gennevilliers (Hauts-de- Marie-Thérèse Martinelli, née Arnal y Benito, seur d’université ; Janine Dejeammes, née ancien chef d’entreprise ; Claude Willig, maî- dentiste ; Nicole Loraux, née Rivel, ancienne Seine) ; Xavier de Furst, secrétaire général de professeure certifiée ; Françoise Van Hecke, Est élevé à la dignité de grand’croix : Guillou, membre du comité directeur natio- tre ramoneur, responsable d’organismes asso- directrice d’école de cadres paramédicaux ; la préfecture de la Marne ; Jean Garnault, épouse Patté, professeure honoraire. Robert Chambeiron, président de l’Associa- nal et porte-drapeau national du mouvement ciatifs et professionnels. Daniel Marchac, responsable d’une unité de ancien maire d’Auxerre (Yonne) ; Georges Gil- tion nationale des anciens combattants de la Résistance ; Xavier Delcros, professeur d’uni- Sont nommés chevaliers : chirurgie craniofaciale ; Arielle North, née son, archevêque de Sens, évêque d’Auxerre Résistance. Affaires étrangères versité ; Danièle Demoustier, enseignante Jeanne Augier, née Mesnage, présidente- Diehl, pharmacienne générale de santé publi- (Yonne) ; Jean Guillot, commissaire division- Sont élevés à la dignité de grand officier : directrice générale de société ; Jean Berck- que ; Thierry Philip, directeur d’un centre naire de police ; Joël Hart, ancien député de chercheuse ; Jacqueline Deviller, née PERSONNEL Alain Griotteray, ancien député du Val-de- mans, président d’une chambre de commerce régional de lutte contre le cancer ; Béatrice la Somme, maire d’Abbeville ; Jean-Jacques Morand, professeure d’université ; Simonne Sont promus officiers : Marne, ancien maire de Charenton-le-Pont ; et d’industrie ; Edouard Béréau, ancien direc- Raoult, née Abollivier, secrétaire générale de Hurey, chef du centre de déminage de Nan- Dupuis dite Judith Magre, comédienne ; Jacques Blot, ambassadeur de France en Ita- Yves Guéna, ancien ministre, président du teur de société ; Jean-François Bernardin, pré- la Croix-Rouge française ; Evelyne Ratte, née tes ; Annick Issindou née Troncet, adjointe David Fuchs, universitaire, membre du comi- lie ; Jean-Pierre Masset, ambassadeur de Fran- Conseil constitutionnel ; Augustine Jouhaux, sident-directeur général de société, président Chalaye, directrice à l’Assistance publique- au maire de Saint-Benoit (Vienne) ; Jean-Pier- té directeur du Conseil représentatif des insti- ce au Danemark. née Bruchlen, présidente d’honneur de l’Asso- d’une chambre régionale de commerce et hôpitaux de Paris ; Laurent Sedel, professeur re Jeissou, sous-préfet de Bressuire (Deux- tutions juives de France ; Jean Gicquel, pro- Sont nommés chevaliers : ciation des amis de Léon Jouhaux ; René d’industrie ; Jean-Claude Bourdier, directeur des universités, chef d’un service de chirurgie Sèvres) ; Nicole Klein née Kochen, secrétaire fesseur d’université ; Pierre Gourdin, ancien Pierre Boillot, ambassadeur de France au Rémond, universitaire, membre de l’Acadé- général de société ; Michel Brau, président orthopédique et traumatologique. générale de la préfecture de la Loire-Atlanti- combattant ; Paulette Guiné, née Lesquier, Yémen ; François Cousin, ministre plénipo- mie française. d’une chambre de commerce et d’industrie ; que ; Claude Kupfer, chargé de mission pour vice-présidente d’une fédération départemen- tentiaire à l’administration centrale ; Fran- Henri Faugeron, restaurateur ; Christian les affaires régionales auprès du préfet de la tale et d’une association à vocation sociale ; Ville çoise Descarpentries, secrétaire des affaires Mohand Hamoumo, président fondateur Huard, secrétaire général d’une association ; région Nord-Pas-de-Calais, préfet du Nord ; Grande chancellerie Sont nommés chevaliers : étrangères principale à l’administration cen- d’une association caritative ; Marie-Ange Baudoin Monnoyeur, président du Conseil Yves Lautrette, contrôleur général de la poli- Est promu commandeur : Christian Lebrun, ancien directeur d’un ser- trale ; Bruno Gain, premier conseiller à l’am- Henry, proviseure de lycée ; Jeannine de La national du commerce ; Philippe Randon de ce nationale ; Claude Leblanc, ancien con- le cardinal Jean Honoré, archevêque éméri- vice d’animation socioculturelle ; Henri Mon- bassade de France près le Saint-Siège ; Anne Hogue, née Turin, directrice d’une revue, vice- Grolier, président-directeur général de socié- seiller régional des Pays de la Loire, conseiller te de Tours. teillet, président fondateur d’une association Gazeau, épouse Secret, ambassadrice de présidente d’une association à caractère té, ancien directeur général d’une organisa- général de la Mayenne, maire de Mayenne ; en faveur des jeunes en rupture scolaire ; Clai- France aux Pays-Bas ; Maurice Gourdault- culturel et historique ; Hugues Hourdin, maî- tion professionnelle ; Patrice Simounet, direc- Philippe Lombard, commissaire divisionnaire re Pehi, née Verny, principale d’un collège en Montagne, ambassadeur de France au Premier ministre tre des requêtes au Conseil d’Etat ; Claude teur général de société, président-fondateur de police ; François Maïtia, conseiller régio- zone d’éducation prioritaire. Japon. Sont promus commandeurs : Katz, avocat, membre du comité central de la d’une association professionnelle ; Eliane nal d’Aquitaine, maire d’Ispoure (Pyrénées- Tavernier, présidente-directrice générale de Atlantiques) ; Eugène Marguerite, sous-pré- François Bonnet de Paillerets, président du Ligue des droits de l’homme ; Albert Krivo- PROTOCOLE sociétés ; Michèle Vert, née Nibet, présidente- DROITS DES FEMMES fet, chargé de mission auprès du préfet du Comité français d’éducation pour la santé ; pissko, président fondateur d’une association Sont promus officiers : directrice générale de société. ET FORMATION PROFESSIONNELLE Val-d’Oise ; Patrick Marseille, chef du service René Bordet, président d’un comité départe- à caractère social ; Paul Lagreca, inspecteur Suzanne Balous, née Lougachy, secrétaire Est promue officier : de zone des transmissions et de l’informati- mental de l’Association nationale des anciens général de l’industrie et du commerce ; Fran- générale d’une association culturelle ; Paul INDUSTRIE Nicole Bécarud, née Pilet, présidente d’une que de Bordeaux ; René Masseport, maire de combattants de la Résistance ; Jean-Mathieu çoise Lapierre, chef d’un service de neurochi- Collaros, ancien délégué au Conseil supérieur Sont promus officiers : association en faveur des femmes. Bréau et Salagosse (Gard) ; Jean-Michel Meh- Boris, président-directeur général de société ; rurgie, professeure des universités ; Abed des Français de l’étranger (Grèce) ; Jean-Pier- Philippe Boust, ancien vice-président d’une Sont nommés chevaliers : nert, préfet honoraire ; Jean Meyer, membre Edgar Nahoum, dit Morin, chercheur, sociolo- Laradji, responsable départemental d’une re Lévy, président de sociétés. association de responsables de l’industrie Roger Demougin, directeur régional du consistoire israélite du Haut-Rhin ; Daniel gue, philosophe, enseignant ; Claude Penin- association nationale d’entraide ; Jean- Sont nommés chevaliers : pharmaceutique ; Brigitte Faure dite de Gasti- adjoint à l’Association nationale pour la for- Miette, vice-président du conseil régional de que, conseiller du président de la Fédération Claude Lis, président d’associations en faveur Paul Clerc-Renaud, directeur général de nes, née de Turckheim, présidente-directice mation professionnelle des adultes ; Flora Basse-Normandie, vice-président du conseil hospitalière de France. des retraités ; Marie-Pierre Logelin, profes- société (Chine) ; Antoine Crespo, président- générale de société ; Rodolphe Greif, vice- Devatine, née Aurima, ancienne présidente général de l’Orne, maire de Magny-le- seure dans un lycée technique et profession- directeur général de société (Maroc) ; René président du Conseil général des mines ; d’un centre territorial d’information sur les Désert ; Alain Mirabel, commissaire division- nel ; Francine Lorch, née Christophe, vice-pré- Deschamps, ancien combattant (Australie) ; Economie, finances et industrie Alain Joly, président d’un groupe industriel ; droits des femmes et des familles ; Catherine naire de police ; Marcel Mouly, conseiller sidente d’une amicale d’anciens déportés ; Marguerite Félicien, née Chambard, résistan- Est promu commandeur : Colette Lewiner, née de Botton, directrice de Morbois, née Feuvrier, déléguée régionale général de la Corrèze ; Jean-Pierre Nicolas, Bernard Maffre, directeur général d’un grou- te, administratrice de sociétés (Mexique) ; Marc Ladreit de Lacharrière, conseiller du société informatique. aux droits des femmes ; Jean-François Nallet, conseiller régional de Haute-Normandie, pe de presse ; Jean-Claude Mallet, secrétaire Jean Grolez, ancien combattant (Australie) ; commerce extérieur, président d’un institut Sont nommés chevaliers : directeur des études et de l’appui à l’Associa- adjoint au maire d’Evreux (Eure) ; Alain Per- général de la défense nationale ; Abdesselam Jean-Charles Hufschmitt, secrétaire d’une d’études et de recherches. Jacques Barthélémy, directeur dans un tion nationale pour la formation profession- ret, sous-directeur au ministère ; Colette Pfis- Mechali, membre d’une Fédération nationale association d’anciens combattants (Suisse) ; groupe industriel ; Marie-Claire Beltrame, nelle des adultes ; Josiane Rode, née Pinson, ter, née Baudry, présidente du comité dépar- d’anciens combattants ; Margit Menegoz, Alexandre Jevakhoff, inspecteur des finances, épouse Dévoti, directrice régionale de l’indus- présidente d’une association en faveur des temental des secouristes français de la Croix- née Baranyai, productrice de films ; Andrée président d’une association franco-turque ; Emploi et solidarité trie, de la recherche et de l’environnement ; femmes en difficulté. Blanche (Seine-Saint-Denis) ; Richard Pras- Montéro, écrivain, membre de la commission Guy Le Coq, président de sociétés ; Gérard Est promu commandeur : Jean-Jacques Béna, président-directeur géné- quier, président du comité français de Yad consultative des rapatriés ; Martine Neraud Pignatel, directeur de banque (Norvège) ; Louis Hervelin, ancien responsable de la ral de société ; Pierre-Yves Fauquet, prési- PERSONNES ÂGÉES Vashem ; Francine Prime, sous-préfète Le Mouton de Boisdeffre, née Langlade, con- André Schaffter, ancien combattant (Suisse) ; formation dans une société. dent-directeur général de société, président Sont nommés chevaliers : d’Epernay (Marne) ; Philippe Rey, directeur à seiller d’Etat, directrice des Archives de Fran- Mgr Guy Terrancle, prélat, conseiller ecclé- d’une chambre syndicale professionnelle Francis-Jean Kuntzmann, médecin-chef de la préfecture de Paris ; Marcel Rochaix, ce ; Michel Ozenda, secrétaire général dans siastique de l’ambassade de France près le départementale ; Françoise Faure, née service ; Solange Lehembre, née Thiriez, pré- ancien conseiller régional de Rhône-Alpes, Santé un organisme public ; Michel Piquemal, chef Saint-Siège ; Bruno Theret, directeur dans un Rozier, présidente-directrice générale de sidente fondatrice d’une instance de géronto- ancien conseiller général de la Savoie, ancien Sont promus commandeurs : d’orchestre et de chœur ; Raymond Riquier, groupe industriel (Luxembourg) ; Alain société ; Maryvonne Hiance, née Le Paih, pré- logie ; Roger Leyniat, ancien président d’une maire de Cevins ; Georges Roux, chargé de Françoise de Boissieu, née Cahen, présiden- inspecteur de l’académie de Paris, inspecteur Valès, conseiller dans une compagnie d’assu- sidente-directrice générale de société ; Her- instance de coordination gérontologique. mission auprès du délégué aux affaires inter- te d’honneur d’une association ; Antonin général de l’éducation nationale ; Dominique rances (Portugal) ; le père Marie Veyron, père Rousseau, professeur d’université ; Gisèle bert Konitz, ancien président-directeur géné- nationales ; Daniel Royan, lieutenant-colonel François, professeur des universités, prési- ÉCONOMIE SOLIDAIRE jésuite (Grèce) ; Michel Viallaneix, directeur Saint Laurens dite Saint Laurent, chargée de ral de société ; Danièle Lajoumard, directrice de sapeurs-pompiers professionnels ; André dent d’honneur d’un comité régional de Sont nommés chevaliers : d’un projet d’équipement (Egypte). mission auprès d’un sénateur ; Claude Servan- à Electricité de France ; Pierre Le Bihan, délé- Santini, ancien ministre, ancien député des dépistage du diabète. Patrick Loquet, directeur d’un centre d’in- Schreiber, née Sadoc, journaliste, cofondatri- gué général du club informatique des gran- Hauts-de-Seine, maire d’Issy-les-Mouli- formation sur le développement rural et l’éco- ce d’une association ; Marie-Laurence Simo- des entreprises françaises ; Jacques Lemer- neaux ; Dany Serdane, commandant de poli- Affaires européennes nomie solidaire ; Pierre Rabhi, expert interna- Justice net, psychologue, présidente d’une associa- cier, secrétaire général d’une fédération syndi- ce ; Patrick Simon, colonel de sapeurs-pom- Est promue officier : tional en développement. Sont promus commandeurs : tion humanitaire ; Robert Soulié, président cale nationale ; Roger Mahoudeau, président- piers professionnels ; André Soulier, ancien Jacqueline Grapin, épouse Le Goc, prési- Roland Defontaine, président de chambre d’une union en faveur des familles ; Margot directeur général de société, président de la adjoint au maire de Lyon ; Joël Specque, com- dente de l’Institut européen de Washington. honoraire à la Cour de cassation, médiateur Thieux, née Cerf, ancienne sage-femme ; chambre de commerce et d’industrie de Tou- Justice missaire de police ; André Thobois, pasteur ; Sont nommés chevaliers : judiciaire ; Huguette Peynaud, épouse Le Gérard Timsit, professeur d’université ; Jac- raine ; Abraham Panaras, ingénieur chimiste, Sont promus officiers : Ghislaine Tyrel de Poix, née de Laage de Françoise Le Pecq, épouse Barbier de la Ser- Foyer de Costil, avocat général honoraire à la ques Trouslard, chanoine honoraire, délégué président d’une association régionale pour Michel Boyon, conseiller d’Etat ; André Cer- Meux, présidente d’une association, ancien- re, directrice de recherches, membre du Cour de cassation. à la documentation sur les sectes ; Jacques l’environnement ; Yves Renaud, président- dini, président de chambre honoraire à la ne conseillère municipale de Concremiers bureau national d’une association à vocation Van Der Stegen, médecin, ancien résistant ; directeur général de société ; René Russo, cour d’appel de Paris, président du bureau (Indre). européenne ; Olivier Passelecq, secrétaire Intérieur Jacqueline Verdier, née Defemme, conseillè- vice-président d’un groupe de télécommuni- d’aide juridictionnelle de la cour d’appel de général d’une association à vocation euro- re générale, présidente d’une commission cations ; Xavier Salmon-Legagneur, directeur OUTRE-MER péenne ; Claire Sauvaget, fonctionnaire à la Est promu commandeur : Paris ; Yves Chartier, conseiller honoraire, d’un conseil régional. général adjoint de société, président d’une Sont promus officiers : Commission européenne ; Maïa Wodzislaws- Rémy Pautrat, préfet de la région Nord-Pas- président de la Commission du rapport de la union professionnelle nationale ; Alain Georges Augier, président d’un groupe de ki, épouse Paulin, dite Wodzislawska-Paulin, de-Calais, préfet de la zone de défense Nord, Cour de cassation ; Jean-Claude Darras, prési- Simon, inspecteur général de l’industrie et du radios ; Emilien Cormier, président d’une administratrice d’une association à vocation préfet du Nord. Economie, finances et industrie dent du tribunal administratif de Marseille ; commerce au secrétariat d’Etat ; Jacques Henri Desclaux, procureur général près la association d’anciens combattants à Saint- européenne. Sont promus officiers : Troesch, conseiller maître à la Cour des comp- cour d’appel de Versailles ; Jean Loyrette, avo- Pierre-et-Miquelon ; Stanislas Quitman, Dominique Abraham, trésorier-payeur Education nationale tes, commissaire de la Commission de régula- cat honoraire au barreau de Paris, administra- ancien directeur de banque à la Martinique. général du Bas-Rhin, trésorier-payeur géné- Coopération et francophonie Sont promus commandeurs : tion de l’électricité ; Martin Vial, président du teur de sociétés ; Jean-Charles Parenty, pre- Sont nommés chevaliers : ral de la région Alsace ; Bernard Boucher, pré- Sont promus officiers : Georges Serratrice, membre de l’Académie groupe La Poste ; Didier Wolf, consultant mier président de la cour d’appel de Dijon ; Marie-Augustina Alicalapa, née Mouniama sident délégué d’une caisse régionale de ban- Michel de Bonnecorse Benault de Lubières, nationale de médecine ; André Strauss, pro- dans le domaine pharmaceutique. Joseph Roubache, avocat au barreau de Coupan, ancienne aide-soignante à la Réu- que ; Jean-François Collinet, président de ambassadeur de France au Maroc ; Paul-Marie fesseur honoraire. Paris. nion ; Moinécha Ali Combo, membre actif chambre à la Cour des comptes ; Jean-Claude Torri, consul général de France au Congo. Sont nommés chevaliers : d’associations à Mayotte ; Firmin Cazimir-Jea- Milleron, conseiller financier près l’ambassa- Emploi et solidarité Sont nommés chevaliers : Françoise Adenet, épouse Eymery, greffiè- non, rédacteur en chef d’un journal en Guade- Coopération et francophonie de de France à Washington ; Denis Ploton, Sont promus officiers : Ghali Allal, dit Clément, président-direc- re à la cour d’appel de Versailles ; Elisabeth loupe ; Bernard Deleplancque, directeur du ancien membre de la commission de contrôle Jacques Cagnieul, administrateur d’associa- teur général de sociétés en République démo- Est promu commandeur : Baraduc, épouse Benabent, avocate, prési- cabinet d’une direction politique, administra- des assurances, président de sociétés. tions d’aide à l’insertion pour les jeunes ; Pier- cratique du Congo ; le Révérend Père Chris- Jean-Louis Lucet, ancien ambassadeur. dente de l’ordre des avocats aux conseils ; tive et financière au secrétariat d’Etat ; Sont nommés chevaliers : re-Julien Dubost, secrétaire général d’une tian Aurenche, médecin-chef d’un hôpital pri- Simone Bellaiche, épouse Bernard-Dupré, Robert Genin, médecin néphrologue à la Réu- Brigitte Arnaud, née Boué, présidente- association des professions intellectuelles ; vé au Cameroun ; Jacques Baratier, président avocate au barreau de Paris ; Jacques Bianca- nion ; Marie-Françoise Leduc, infirmière Equipement, transports directrice générale de société ; Guy Audren Dominique Jaubert, ancien administrateur d’une société internationale au Congo ; Gaël relli, conseiller d’Etat ; Jean-François Bou- générale en Guadeloupe ; Evelyne Lèques, et logement de Kerdrel, président-directeur général d’une d’une caisse de retraite ; Raphaël Miniac, du Bouexic de Guichen, assistant du direc- gon, président du tribunal de grande instance née Lacheret, présidente d’une association à Est promu banque ; Michel Bove, chargé de mission administrateur de l’Académie nationale de teur général du Centre international d’études commandeur : d’Agen ; Jean-Pierre Bouscharain, conseiller caractère social en Nouvelle-Calédonie ; Jose- Pierre Dumas, ancien ministre, ancien prési- pour le programme de développement indus- chirurgie dentaire, professeur des universi- pour la conservation et la restauration des à la Cour de cassation ; Jean-Pierre Campin- ph Nouh Chaïa, président-directeur général dent d’une société de tunnel routier. triel du Havre ; Andrée Bréas, née Potier, tés ; Jean Rigou, président d’une association biens culturels en Italie ; Marie-Paule Gar- chi, conseiller technique auprès de l’adminis- de sociétés en Guyane ; Jean-Luc Poudroux, administratrice de l’Institut national de la sta- d’aide aux personnes âgées. sault, directrice adjointe du centre de coopé- tration pénitentiaire (République du Came- président du conseil général de la Réunion, tistique et des études économiques, chef de Sont nommés chevaliers : ration culturelle et linguistique en Irak ; Guy roun) ; Jean-Pierre Chantecaille, avocat au maire de Saint-Leu ; Cécile Ribes, née Beau- Culture et communication bureau au ministère ; Ronan Cadiou, prési- Marie-José Amblard, née Le Caplin, mem- Lecamus, directeur de l’Agence française de barreau de La Rochelle, ancien bâtonnier ; demoulin, conservatrice d’un muséum d’his- Sont promus commandeurs : dent-directeur général de société ; Marie-Pau- bre d’une association en faveur de personnes développement au Cameroun ; Roger-Louis Yvonne Daurelle, vice-présidente au tribunal toire naturelle à la Réunion ; Didier Sibani, Claude Imbert, journaliste ; Yves Mathieu le Chrétien, née Georgel, conseillère générale handicapées ; Rémy Aucordonnier, directeur Payet-Burin, universitaire, professeur de litté- de grande instance de Marseille, chargée du président-directeur général d’une société de Saint Laurent, dit Saint Laurent, couturier. de la Banque de France, représentante des d’une caisse primaire d’assurance maladie ; rature française en Grèce ; Dominique Pin, tribunal de police de Marseille ; François bijouterie en Polynésie française ; André salariés ; Annie Cordet, née Dupouy, consul- Michelle Boulègue, née Couradette, déléguée consul général de France au Mexique ; Doré, avocat général près la cour d’appel Thean-Hiouen, président d’un sénat coutu- tante indépendante ; Pierre Dubourdieu, tré- générale d’une fédération nationale de la Michel Viallet, directeur général des filiales Fonction publique d’Amiens ; Jacqueline Faglin, vice-présidente mier en Nouvelle-Calédonie ; Alain Waquet, sorier-payeur général de Moselle, trésorier- mutualité ; Solange Carré, présidente d’une d’un groupe de compagnies fruitières au au tribunal de grande instance de Marseille ; préfet, administrateur supérieur des îles Wal- et réforme de l’Etat payeur général de la région Lorraine ; Elisa- association d’aide au logement ; Annie Gau- Cameroun ; Edouard Wattez, ancien repré- Michel Gauthier, vice-président au tribunal lis-et-Futuna. Est promu commandeur : beth Ducottet, née Queneau, présidente- dière, née Joly, directrice d’un service en sentant permanent pour le programme des de grande instance de Paris, chargé de mis- Jean-Pierre Harris, ancien inspecteur géné- directrice générale de société ; Olivier Fleu- faveur de l’enfance maltraitée ; Jocelyne Gon- Nations unies pour le développement ; Philip- sion au ministère ; François Gougé, conseiller ral du tourisme, premier vice-président du rot, directeur général d’un quotidien finan- dé, née Tournier, chargée de mission à l’Asso- pe Zeller, ambassadeur itinérant délégué à à la Cour de cassation ; Brigitte Horbette, Education nationale conseil général de la Nièvre, premier adjoint cier britannique ; Jean-Paul Gaultier, créa- ciation nationale pour la formation profes- l’environnement. épouse Roche, conseillère à la cour d’appel Sont promus officiers : au maire de Nevers. teur de mode, président du conseil de sur- sionnelle des adultes ; Didier Jayle, directeur de Paris ; Liselotte Kahn, épouse Funck-Bren- Guy Aubert, recteur d’académie, directeur veillance d’une société ; Christian Hérail, pré- d’un centre régional d’information et de pré- tano, avocate au barreau de Paris ; Alain Laca- général du Centre national d’enseignement à sident-directeur général de société, président vention du sida ; André Lepert, militant syndi- Défense Grande chancellerie barats, président de chambre à la cour d’ap- distance ; Jean Deygout, inspecteur général d’une chambre de commerce et d’industrie ; cal ; Syon Lévy, chirurgien-dentiste honorai- Sont promus officiers : Sont promus officiers : pel de Paris ; Franck Lapeyrère, président de honoraire de l’instruction publique ; Pierre Marie-Josèphe, née Garinot, inspectrice du re ; Geneviève Margueritte, née Argenson, Charles Edelstenne, président-directeur Michel Albert, ancien inspecteur général chambre à la cour d’appel d’Aix-en-Proven- Mathelot, professeur honoraire du Conserva- Trésor public à la trésorerie générale de La praticienne hospitalière ; Jean Marimbert, général d’une société ; Pierre-Henri Martin, d’Electricité de France ; René Coste, vice-pré- ce ; Christian Lefebvre, notaire associé à la toire national des arts et métiers ; Barthélé- Rochelle ; Serge Margossian, délégué interré- conseiller d’Etat, ancien directeur des rela- inspecteur de l’action sociale des armées ; Jac- sident d’une section départementale de la résidence de Paris ; Christian Lestournelle, my Mercadal, professeur honoraire du Con- gional des impôts à Pantin ; Francis Mayer, tions du travail au ministère ; Christian Mas- ques Mijonnet, vice-président-directeur géné- société d’entraide des membres de la Légion avocat au barreau de Marseille, ancien bâton- servatoire national des arts et métiers ; Jean- vice-président de la Banque européenne d’in- saré, secrétaire général d’un laboratoire phar- ral d’une société. d’honneur ; Roger Costiou, administrateur nier ; Francis Lintanff, directeur régional des Jacques Payan, professeur honoraire des uni- vestissement ; Isabelle Pocard du Cosquer de maceutique ; Danièle Mayet, née Reuillard, Sont nommés chevaliers : honoraire de la Société nationale Les services pénitentiaires de Dijon ; Brigitte Lou- versités ; Yves Quéré, professeur émérite, Kerviler, née Prost, experte-comptable, com- directrice d’une agence locale pour l’emploi ; François Berlie, directeur dans un groupe Médaillés militaires ; Phillip Jackson, grand bry, épouse Rafidison, chef des services admi- membre de l’Académie des sciences ; Paul missaire aux comptes ; Gérard Rameix, direc- Claude Montero, médecin du sport ; Hélène industriel ; Pascal Boniface, directeur, fonda- invalide de guerre, pensionnaire de l’Institu- nistratifs au Conseil d’Etat ; Jacques Marion, Sabourin, professeur émérite ; Bernard Toule- teur général de la Commission des opéra- Multedo, assistante socio-éducatrice dans un teur d’un institut ; Louis-Armand Carlier, tion nationale des invalides ; Jacques Larrue, premier président de la cour d’appel d’Or- monde, inspecteur général de l’éducation tions de bourse ; Dominique Reiniche, prési- centre hospitalier ; Max Pellegrin, président nationale. président-directeur général d’une société ; sous-préfet honoraire ; Loïc Le Bastard, secré- d’une association d’hospitaliers retraités ; léans ; Philippe Martin, président de sous-sec- Guy Dabadie, président d’une société ; Jac- dente-directrice générale de société ; Pierre Sont nommés chevaliers : taire général de la chancellerie de l’ordre de Hélène Schneck-Rosenfeld, née Pachet, chi- tion au Conseil d’Etat ; Christian Masia, chef ques Jacob de Cordemoy, directeur adjoint Richard, conseiller maître à la Cour des comp- Albert Arseguel, professeur des universi- la Libération ; Noëlle Schoux, née Compa- rurgienne-dentiste ; Marc Sulitzer, président du greffe du tribunal de grande instance de dans un groupe industriel ; Jean-Claude tes ; Patrick Suet, trésorier-payeur général, tés ; Jacques Benon, professeur honoraire de gnat, présidente de chambre honoraire à la d’une fondation de lutte contre le handicap Bobigny ; Betty Merenfeld, épouse Brahmy, Martin, directeur dans un groupe industriel ; secrétaire général adjoint d’un groupe bancai- lycée ; Claude Bouquin, inspecteur général de cour d’appel de Paris. mental ; Paulette Vabois, née Cauët, ancien- médecin-chef au service médico-psychologi- Christiane Noaillac, née Drevet, secrétaire re ; Jean-François Verny, secrétaire général l’éducation nationale ; Nicole Bucher, née Sont nommés chevaliers : ne présidente d’associations à caractère que régional de Fleury-Mérogis ; Guy au commissariat à l’énergie atomique ; d’une banque ; Tita Zeïtoun, experte-compta- Poteaux, maître de conférences ; Claude Cha- Danièle Alexandre, née Fournier, ancien social ; Georges Van Dromme, administra- Metzger, conciliateur de justice pour les can- Bruno Rambaud, directeur général adjoint ble, commissaire aux comptes, présidente- nut, née Tournier, proviseure de lycée ; Teh- agent de maîtrise d’un centre EDF-GDF servi- teur d’un centre hospitalier. tons de Pont-l’Abbé, Plogastel et Le Guilvi- dans un groupe industriel ; Marcel Villeneu- directrice générale de société. Chun Chu, artiste-peintre, membre de l’Aca- ces ; Pierre Audouit, président honoraire nec ; Jean-François Moreau, avocat au bar- ve, directeur adjoint du cabinet de l’adminis- reau de Créteil, ancien bâtonnier ; Pierre démie des beaux-arts ; Philippe Denis, profes- d’une section départementale de la Société COMMERCE EXTÉRIEUR trateur général du Commissariat à l’énergie Famille, enfance Oechsner de Coninck, médecin, président de seur des universités, praticien hospitalier ; nationale Les Médaillés militaires ; Jean-Pier- Est promu officier : atomique. l’Association d’aide aux victimes et de conci- Nicole Duharcourt, née Fiori, professeure re Bauve, juge honoraire au tribunal de gran- Daniel Tribouillard, conseiller du commer- et personnes handicapées liation du Loir-et-Cher ; Marie-Françoise des universités ; Christian Eskenazi, profes- de instance de Blois ; Joseph Culioli, prési- ce extérieur, président-directeur général de Est promu officier : ANCIENS COMBATTANTS Ouvray, épouse Marais, présidente de cham- seur des universités ; Jeannie Favre, née dent d’une section départementale de la sociétés. Jacques Delprat, président d’une associa- bre à la cour d’appel de Paris ; Bernard Raba- Legourd, attachée principale d’administra- Sont promus officiers : Société nationale Les Médaillés militaires ; Sont nommés chevaliers : tion en faveur de personnes handicapées. tel, magistrat de liaison auprès du départe- tion scolaire et universitaire ; René Fuchs, Pierre Daster, conseiller national et prési- Bernard Fontenay, administrateur en chef (h) Michel Caillard, avocat associé dans un Sont nommés chevaliers : re ment de la justice des Etats-Unis d’Améri- professeur certifié, directeur d’établissement dent départemental de l’association Rhin de 1 classe des affaires maritimes ; William cabinet juridique et fiscal ; Thierry Courtai- Anne-Maire Besse, née Halot, ancienne pré- que ; Guy Schrub, président du tribunal de scolaire ; Henri Gaillard, principal honoraire et Danube ; Renée Schmieder, née Muller, Halimi, avocat général honoraire près la cour gne, directeur général d’un organisme profes- sidente d’une association en faveur de per- grande instance de Strasbourg ; Edouard de collège ; Denis Gallot, professeur des uni- vice-présidente départementale de la Fédé- d’appel de Versailles ; Anne-Maire Hay, née sionnel ; Florent de Kersauson de Pennen- sonnes handicapées ; Louis Bonet, secrétaire Sicot, avocat au barreau de Nanterre ; Evely- versités, praticien hospitalier ; Guy Geoffroy, ration nationale des anciens de la Résis- Guillet, directrice-fondatrice d’un centre de dreff, président-directeur général de société ; général d’une association en faveur de per- ne Verdelet, épouse Collomp, conseiller à la proviseur de lycée polyvalent ; Christiane tance. dialyse ; Jean-Louis Jourdet, contrôleur géné- Martial Leleu, ancien ingénieur dans une sonnes handicapées ; Yves Borie, vice-prési- Cour de cassation. Guillard, née Welsch, maître de conférences ; Sont nommés chevaliers : ral honoraire d’Electricité de France ; Pierret- société ; Dominique Mirailles, née Parodi, dent de l’Union nationale pour l’éducation et Paul Lacaze, délégué départemental de l’édu- Ydir Amazit, porte-drapeau national d’une te Larivaille, née Mettoux, ancienne adjointe agente contractuelle au poste d’expansion l’insertion des handicapés ; Jean Bouquier, cation nationale ; Christiane Lang, née Raus, association d’anciens combattants ; Ivan Bel- au délégué de groupements de centres EDF- économique à Mexico ; Olivier Mitterrand, président d’une association de sauvegarde de Intérieur professeure agrégée ; Bernard Lefebvre, pro- trami, président de l’Association nationale GDF services ; Claude Mesnil ; Jacques administrateur et président-directeur général l’enfance et de l’adolescence ; Bernard Bra- Sont promus officiers : fesseur honoraire ; Gérard Mamou, proviseur des Justes de France ; Jean Bonijol, président Nadal, grand invalide de guerre, pensionnai- de société ; Claudine Ripert, née Landler, chet, président fondateur d’une association Paul Carmagnole, pilote d’avions de la sécu- de lycée ; Philippe Moret, inspecteur général d’une union départementale d’anciens com- re de l’Institution nationale des invalides ; directrice générale adjointe d’un opérateur en faveur des personnes aveugles ; Joseph rité civile à la base de Marignane (Bouches- honoraire de l’instruction publique ; Isabelle battants ; Pierre Capdevielle, membre du Paul Padovani, magistrat militaire honorai- de télévision numérique à péage. Réty, vice-président d’une association sporti- re ; Mgr Jean Passicos, ecclésiastique, direc- ve pour handicapés ; Danielle Rouaud, née du-Rhône) ; Jean-François Clair, inspecteur Mourral, professeure certifiée honoraire ; Conseil national de l’Association républicai- général de la police nationale ; Lucien Geneviève Nihoul, épouse Cesari, professeu- ne des anciens combattants et victimes de teur du grand séminaire de Papeete (Tahiti) ; BUDGET Barret, chargée de mission au ministère ; Pierre Rollet, président d’honneur d’une fédé- Anne-Marie Rulmont, née Besnier, présiden- Dumont, lieutenant-colonel de sapeurs-pom- re des universités ; Josette Ouvrard, née Grol- guerre ; André Daouze, président d’une sec- Sont promus officiers : ration nationale d’équipement électrique. te d’une union départementale des associa- piers volontaires ; Raymond Lacombe, lier, conseillère d’administration scolaire et tion de la Fédération nationale des déportés Bertrand de Gallé, trésorier-payeur général tions familiales ; Gaston Segond, premier ancien conseiller général de la Corrèze, universitaire ; Pierre-Etienne Pagès, maître et internés résistants et patriotes ; Aristide du Val-d’Oise ; Pierre Lieb, conservateur des de conférences ; Armel Pecheul, professeur Premier ministre vice-président du conseil d’administration ancien adjoint au maire de Brive-la-Gaillar- Lagorce, président d’honneur de la Fédéra- hypothèques honoraire. d’une caisse d’allocations familiales. de ; Jean-Pierre Lemoine, inspecteur général agrégé, conseiller régional des Pays de la Loi- tion ouvrière et paysanne des anciens com- Sont promus officiers : Sont nommés chevaliers : de l’administration ; Ange Mancini, préfet, re ; le pasteur Jacques-Noël Pérès, ensei- battants ; Eugène Le Luc, membre d’un comi- Robert Cahen, ancien combattant ; Didier Michel Arnaud, président d’une confédéra- adjoint pour la sécurité auprès des préfets de gnant-chercheur ; Nicole Raffarin, née Roi, té de la Confédération nationale des combat- Dacunha-Castelle, professeur ; Lydia Dupuy, tion professionnelle ; Jean-Claude Barrau, Santé la Corse-du-Sud et de la Haute-Corse ; Jean- proviseure de lycée ; Irène Sokologorsky, pro- tants volontaires de la Résistance ; Paul Lin- née Monteil, vice-présidente de la Ligue inter- receveur principal des douanes ; Béatrice Sont promus officiers : Jacques Pascal, directeur au ministère. fesseure des universités ; Sauveur Vaïsse, pro- za, membre actif d’associations d’anciens nationale des droits de l’homme ; Raphaël Causse, née Urien, administratrice civile, chef Roger Henrion, professeur émérite, mem- Sont nommés chevaliers : fesseur des universités ; Monique Vuaillat, combattants ; Bernard Lonné, secrétaire Esrail, secrétaire général d’une amicale d’an- de l’inspection des services à la direction bre de l’Académie de médecine ; Bernard Michel Arzel, contrôleur général de la poli- née Gauthier, professeure, syndicaliste ; départemental de l’Union nationale des com- ciens déportés ; Pierre Jourdan-Barry, prési- générale des douanes et droits indirects ; Gil- Mesuré, président d’un groupe pharmaceuti- ce nationale ; Jean-Louis Blanchou, secrétai- Catherine Weinland, inspectrice générale de battants ; Arthur Maudet, secrétaire général CARNET LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 / 19

DISPARITIONS départemental de l’Union fédérale des asso- Culture et communication nale ; Eliane Fighiéra, née Rolland, chef de ciations françaises d’anciens combattants et Sont promus officiers : la division du secrétariat général de la ques- victimes de guerre ; Jean Roucheau, prési- Catherine Bodet, dite Lara, compositrice, ture de l’Assemblée nationale ; Sophie Huet, dent délégué d’une union départementale interprète, violoniste ; Jean-Michel Boris, épouse Neuwirth, journaliste parlementai- de combattants volontaires de la Résistan- directeur d’une salle de spectacle ; André Brin- re ; Fernand Marin, député honoraire de ce ; Claudine Roux, née Moulin, présidente court, journaliste, écrivain ; Gérald Gassiot- Vaucluse ; Robert Menu, ancien député du régionale de l’Association nationale des Talabot, ancien délégué adjoint aux arts plasti- Nord ; Jean-Michel Testu, ancien député Paul Magloire anciens prisonniers internés déportés d’Indo- ques au ministère ; Philippe Labro, journa- d’Indre-et-Loire ; Jean-François Var, direc- chine ; Jeannine Silberberg, née Dreyfuss, liste, romancier et réalisateur de films ; Michel teur adjoint des comptes rendus analytiques membre du Comité national de la Fédéra- Sardou, auteur, compositeur, interprète. du Sénat ; Elisabeth Zoller, professeure de tion nationale des déportés et internés résis- droit politique et constitutionnel, spécialiste Ancien président d’Haïti, il vivait à l’écart de la vie publique Sont nommés chevaliers : tants et patriotes ; Léon Turinaz, président de droit parlementaire. Dominique Auzias, éditeur ; Pierre de Barri- départemental d’associations d’anciens com- gue de Montvallon, dit Piem, dessinateur de PRÉSIDENT D’HAÏTI de 1950 à ganiser des élections au suffrage uni- de la bauxite. Mais le désordre admi- battants ; Louis Verjat, membre du comité presse, écrivain ; Dominique Baudis, ancien de la Fédération nationale des anciens com- Fonction publique 1956, l’ancien général Paul Magloire versel pour la première fois dans nistratif et la corruption accompa- député de la Haute-Garonne, ancien maire battants en Algérie, Maroc et Tunisie ; Ray- et réforme de l’Etat est mort, jeudi 12 juillet, à l’âge de l’histoire de la république caraïbe gnaient cette embellie économique. de Toulouse, président du Conseil supérieur monde Vial, née Mazoué, présidente hono- de l’audiovisuel ; Geneviève Bonjean, dite Est promu officier : quatre-vingt-quatorze ans dans sa indépendante depuis 1804. Noir En octobre 1954, le cyclone Hazel raire d’un comité du Souvenir français ; Page, épouse Bujard, artiste dramatique ; Robert Borrel, professeur agrégé, maire Charles Wieshofer, membre du bureau résidence située dans la banlieue de issu d’une famille de mulâtres, Paul provoqua d’importants dégâts dans Claire Cayron, traductrice littéraire ; Antoine d’Annemasse (Haute-Savoie). d’une section de l’Union nationale des com- Port-au-Prince. Magloire était le membre le plus les plantations agricoles et fit plu- Ciosi, chanteur, conteur et écrivain ; Gilbert Sont nommés chevaliers : battants. Couiller, dit Coullier, producteur de specta- Jean-Louis Boucly, ancien professeur de Exilé aux Etats-Unis peu avant l’ar- populaire de la junte et fut élu prési- sieurs centaines de morts. Ce désas- cles ; Michel Duchaussoy, comédien, sociétai- lettres ; Michel Casteigts, directeur général rivée au pouvoir du dictateur Fran- dent le 8 octobre 1950. tre mit en péril les finances publi- DÉPORTÉS ET INTERNÉS re honoraire de la Comédie-Française ; de la communauté d’agglomération Bayon- DE LA RÉSISTANCE çois Duvalier, Paul Magloire était S’appuyant sur l’élite mulâtre et ques, déjà affectées par une mauvai- Mémoona Hintermann, née Afféjée, grande ne-Anglet-Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) ; Sont promus officiers : reporter ; Sylvie Hubac, épouse Crouzet, Anne-Maire Courrech, née Alicot, directrice rentré en Haïti en 1986, après la chu- la coopération des Etats-Unis, Paul se récolte de café l’année précéden- René Felez, interné résistant ; René Gallas, directrice de la musique, de la danse, du théâ- générale des services de la ville de Talence te de son fils Jean-Claude Duvalier. Magloire parvint à ranimer l’écono- te. En décembre 1956, une série d’at- déporté résistant ; Théodore Leistenschnei- tre et des spectacles au ministère ; Pierre Jean- (Gironde) ; Louis Daiguson, ancien exploi- Aveugle depuis plusieurs années, mie au début des années 1950. Grâ- tentats attribués aux partisans de der, déporté résistant ; Pierre Rolinet, dépor- tet, président d’un groupe de presse ; Jean- tant agricole, maire honoraire de Chavin té résistant. Pierre Jouffroy, artiste-peintre ; Jean-Philip- (Indre) ; Henri Duhaldeborde, sous-préfet, l’ancien président vivait à l’écart de ce au développement du tourisme François Duvalier et une grève des Sont nommés chevaliers : pe Lafont, artiste lyrique ; Norbert Lagane, directeur de cabinet du préfet de la région la vie publique. Paul Magloire était et à la bonne tenue des cours du commerçants provoquèrent la fuite Rose Barraco, née Neau, internée résistan- expert, donateur ; Pierrette Lazerges, librai- Pays de la Loire, préfet de la Loire-Atlanti- arrivé au pouvoir à la faveur d’une café, le principal produit d’exporta- vers la Jamaïque puis à New York te ; Georges Biatarana, interné résistant ; re ; Félicie Marcel, épouse Demard, cofonda- que ; René Fluchaire, ancien directeur d’éco- Robert Lasnier, interné résistant ; Robert trice de musées ; Jean Nouvel, architecte ; le ; Bruno Mannoni, ingénieur informati- crise entre le président de l’époque, tion, Haïti vécut alors l’une de ses du président Magloire, qui avait été Mansard, interné résistant ; Odette Rallion, Dominique Ponsard, chef du bureau de la cien, chef du département de l’organisation Dumarsais Estimé, et le Sénat, qui rares périodes fastes. Profitant lâché par l’armée. Soutenu par les née Panier, internée résistante ; Paul Sansar- production et de la création artistique à la et des systèmes d’information du ministère avait dégénéré en émeute. Une jun- d’exonérations fiscales, plusieurs militaires, François Duvalier allait lat, interné résistant. direction de la musique, de la danse, du théâ- de la culture et de la communication ; Jean tre et des spectacles au ministère ; Ricardo Menjoz, ancien adjoint au maire d’Epernay te militaire composée du général compagnies étrangères investirent s’emparer de la présidence dix mois Porro, architecte ; Hugues Questerbert dit (Marne) ; Monique Pêche, née Rosaire, direc- Lavaud et des colonels Levelt et en Haïti dans la production de plus tard. Equipement, transports Quester, comédien. trice de cabinet du maire de Livry-Gargan Magloire déposa le président Esti- ciment (la société française Lam- et logement (Seine-Saint-Denis) ; Jean Therminarias, ancien conseiller d’éducation, conseiller mé le 10 mai 1950, promettant d’or- bert), la minoterie et l’exploitation Jean-Michel Caroit Sont promus officiers : PATRIMOINE Emmaneul Duret, directeur général à Aéro- ET DÉCENTRALISATION CULTURELLE général des Alpes-de-Haute-Provence ; Jac- ports de Paris ; Sammy Saadi, chef de l’inspec- Sont nommés chevaliers : queline Vottero, née Lambrechts, conseillè- re générale du Rhône, ancienne première tion général du travail et de la main-d’œuvre Gabriel Désert, président fondateur d’une a GWENN-AËL BOLLORÉ, cadec-Bolloré), il avait été, de 1953 6 juin 1944 (Le Cherche Midi des transports. association culturelle ; Wanda Diebolt, née adjointe au maire de Saint-Fons ; Mireille Willaume, née Georgin, directrice régionale ancien président des éditions de La à 1988, le président des éditions de éditeur). Sont nommés Manolino, directrice de l’architecture et du chevaliers : des affaires sanitaires et sociales du Nord- François Boyer de La Giroday, courtier patrimoine au ministère ; André Larquetoux, Table ronde, est mort jeudi La Table ronde avec son ami insé- Pas-de-Calais. maritime, vice-président d’un office de tou- conservateur de la citadelle Vauban à Belle- 12 juillet à l’hôpital de Cornouaille parable Roland Laudenbach mais a PATRICE CAFAXE, cor solo de Ile-en-Mer ; Nicole Singier, architecte, direc- risme ; François Chavatte, adjoint à un mai- à Quimper, à l’âge de soixante-sei- aussi, le conservateur du Musée l’orchestre de l’Opéra de Paris, est re, pilote, président d’une association euro- trice du conseil d’architecture, d’urbanisme Jeunesse et sports péenne d’aéronautique ; Dominique Coc- et de l’environnement de l’Ain. ze ans. Né le 4 septembre 1925 à océanographique de l’Odet. Il mort, jeudi 12 juillet, à l’âge de Sont nommés chevaliers : quet, directeur général adjoint d’un parc d’at- Ergué-Gaberic (Finistère), ce avait également créé le Salon du trente-neuf ans. Premier prix de tractions ; Marie-Françoise Courtin, prési- Agriculture et pêche Jean Brun, président de la Fédération grand résistant avait rejoint l’An- livre maritime de Concarneau. Il cor du Conservatoire de Paris où il dente déléguée générale d’une organisation française de lutte ; Jean-Pierre De Vincenzi, professionnelle de logistique de transport ; Sont promus officiers : directeur technique national de basket- gleterre à seize ans et avait été un avait vendu la maison que dirige fut l’élève de Jacky Magnardi, Patri- Daniel Davisse, maire, membre du conseil Michel Desprez, président-directeur géné- ball ; Yves Lair, président de la Fédération des premiers Français à débarquer aujourd’hui Denis Tillinac en 1990. ce Cafaxe avait d’abord été soliste ral d’une société semencière ; André Pointud, d’administration d’un office public d’aména- nationale des offices municipaux des avec les Alliés, le 6 juin 1944 à Ouis- Gwenn-Aël Bolloré est l’auteur de indépendant avant d’être engagé à gement concerté ; Jean Delaballe, chef de ancien secrétaire général du conseil général sports ; Jacques Lataste, président de clubs cabinet du directeur général de l’aviation civi- du génie rural, des eaux et des forêts ; Pierre UNESCO ; Dominique Petit, membre de la treham. Compagnon de la Libéra- très nombreux livres consacrés à la Musique de l’Air à Paris, à l’Or- le ; Marie-Christine Dion, née Hervouet, Zert, ancien directeur d’un institut technique commission technique des Jeux méditerra- tion, chevalier de la Légion d’hon- sa passion des mers et de l’océano- chestre national de Lyon puis, en d’élevage et de production animale. chargée de mission aux affaires sociales d’un néens ; Gaston Prétot, président d’une com- neur, croix de guerre, médaillé de logie, comme Moïra la naufrageu- 1992, à l’orchestre de l’Opéra de organisme maritime ; Alain Dusch, directeur Sont nommés chevaliers : mission régionale sportive, entraîneur d’ath- général d’un organisme patronal du bâti- Alain Baranger, président d’une caisse létisme ; Bernard Thévenet, ancien coureur la Résistance, il était aussi un explo- se, Destins tragiques du fond des Paris. Patrice Cafaxe, qui venait de ment ; Gilles Goüin d’Ambrières, président- régionale de crédit maritime mutuel ; Léon cycliste, vainqueur du en rateur passionné des fonds marins mers, Le Dîner bleu (aux éditions jouer au Palais Garnier, avec l’or- directeur général d’une société de parcs de Betting, ancien président d’une coopérative 1975 et 1977. et avait été le premier à remonter de La Table ronde), Célébration de chestre de l’Opéra de Paris, Le Son- stationnement ; Francis Guittonneau, direc- agricole ; Nicole Blanc, née Gerrer, directrice teur à la RATP ; Patrick Labia, adjoint au départementale de l’agriculture et de la Recherche un cœlacanthe, poisson des la bernique (Gallimard Jeunesse), ge d’une nuit d’été dans la chorégra- secrétaire général d’un organisme interminis- forêt ; Odette Bordes, ancienne présidente Est promu officier : grands fonds que l’on croyait dispa- mais aussi Commando de la France phie de John Neumeier, a été ter- tériel à vocation urbanistique ; Yves Laffou- d’un lycée agricole ; Philippe Chaudron, prési- Bernard Barataud, président de l’Associa- ru. Après avoir dirigé la célèbre libre, Né gosse de riche (éd. Ouest- rassé par une crise cardiaque après crière, directeur général d’une société d’éco- dent-directeur général d’une entreprise agro- tion française contre les myopathies. nomie mixte ; Jacques Maurice Lengrand, industrielle ; Jean Combabessouse, président marque de papier OCB (Odet-Cas- France) ou encore J’ai débarqué le la représentation. Sont nommés chevaliers : directeur de recherches honoraire ; André d’un syndicat de défense d’une appellation Françoise Audouze, née Coqueugnot, Liebot, vice-président-directeur général d’un d’origine contrôlée ; Paul Couesnon, prési- directrice de recherche à l’université groupe de bâtiment et travaux publics ; dent d’une association nationale de meune- AU CARNET DU « MONDE » – Maurice Estève, Paris-X-Nanterre ; Françoise Balibar, née Anniversaires de décès Gérard Maurice, président d’une organisa- rie ; Marie Crouzet, née Rumeau, exploitante Jean-Christophe, Philippe, Rémy et Pierre, Dumesnil, professeure des universités à tion professionnelle régionale de travaux agricole ; Jacky Deforges, ancien président l’université Paris-VII-Denis-Diderot ; Jac- ses enfants, – 16 juillet 1991 - 16 juillet 2001... publics ; Serge Méry, vice-président d’un con- d’une chambre syndicale de la boucherie ; queline Bergeron, directrice de recherche Naissances Leurs conjointes, enfants et petits-enfants, seil régional, chargé des transports et de la Pierre Larcher, ingénieur en agriculture ; au Centre national de la recherche scientifi- ont la profonde tristesse de faire part du décès circulation ; François Orizet, directeur délé- Jean Lesne, président de l’établissement ... et, pourtant, nous aimerions tant que que, directrice scientifique associée à l’Eu- – Montréal. Québec. de gué d’une direction régionale de l’équipe- public Les Haras nationaux ; Maurice Le ropean Southern Observatory ; Phillippe ment ; Roger Péréon, président d’une organi- Vaillant de Folleville, vice-président de la Bernard Bouchard, professeur d’université, prati- sation de pilotes maritimes ; Françoise Phi- Société d’encouragement à l’élevage du che- Valentine Gysèle Alexandrine ESTÈVE, cien hospitalier, chef de service à l’hôpital lip, chargée de mission dans un organisme val français ; Maryanick Mehaignerie, née a la joie d'annoncer la naissance de sa née RAIFFAUD, Saint-Antoine ; Marie-Louise Briard, née soit encore à nos côtés. consultatif de transports ; Jean-Bernard Bellier, première vice-présidente de la Fédé- sœur, Guillemot, généticienne, ancienne directri- chevalier des Palmes académiques, Raoust, président de la chambre syndicale ration nationale des syndicats d’exploitants ce de recherche, trésorière de l’Associa- Mireille Mendès France, Samuel, des courtiers d’affrètement maritime ; Michè- agricoles ; Christiane Molesin, née Cavaillé, tion pour le dépistage et la prévention des Capucine, survenu le 14 juillet 2001, dans sa quatre- le Tilmont, épouse Bizet, directrice d’une éco- proviseure d’un lycée d’enseignement géné- La famille handicaps de l’enfant ; Yves Caristan, direc- vingt-quatrième année. le d’architecture ; Patrick Villessot, président ral et technologique agricole ; Danièle Mou- Et ses amis. teur général du Bureau de recherches géo- d’honneur d’une organisation professionnel- nier, née Malleval, ancienne vice-présidente le 12 juillet 2001. logiques et minières ; Maurice Desloire, le de transports de voyageurs ; Jean-Pierre d’une chambre départementale d’agricultu- Une cérémonie sera célébrée en l'église ingénieur, sous-directeur technique au Weiss, directeur d’administration centrale, re ; Anne Paches, née Pacquet, chef de servi- Véronique Sainte-Marie de la Bastide, avenue Thiers, à – Le 15 juillet 1996, Centre national d’études spatiales ; délégué à la modernisation et à la déconcen- ce à la Caisse nationale de crédit agricole ; Bordeaux, le mardi 17 juillet, à 15 heures. Roland Etienne, professeur d’archéologie, Et le docteur Romain MANDEL. tration. Henri Périssé, ancien directeur d’une cave Jean LAURENT coopérative ; Léon Petit, directeur général directeur de l’Ecole française d’Athènes ; Claude Ligny, conférencier spécialiste des Ni fleurs ni couronnes, les dons pourront LOGEMENT d’un groupement régional d’assurances agri- être versés aux œuvres caritatives en l'église nous quittait. coles ; Guy Prévosteau, président d’honneur sciences de la Terre ; André Menez, doc- Anniversaires de naissance Sont promus officiers : d’une fédération régionale de coopératives teur-ingénieur, chef de département au Sainte-Marie. Jean Joubert, administrateur d’une cham- – Antony. Milan. Pékin. vinicoles ; Nathalie Rault, née Kerboeuf, pré- Commissariat à l’énergie atomique ; Moni- Ceux qui un jour ont croisé son bre syndicale immobilière ; Maurice Maman, sidente d’une association d’aide à domicile que Pommepuy, née Miginiac, docteure- 18, impasse de Cornaudric, chemin se souviennent de lui. membre et ancien trésorier d’une fédération Du monde et dans Le Monde, en milieu rural ; Jean-Pierre Saint Amand, ingénieure, responsable de laboratoire à nationale de promoteurs-constructeurs. 31240 L'Union. chef technicien dans une direction départe- l’Institut français de recherche pour l’ex- Sont nommés chevaliers : mentale des services vétérinaires. ploration des mers. bon anniversaire, « Passons passons puisque tout passe Andrée Canton, née Duval, administratrice – M. et Mme Michel Després, Je me retournerai souvent. » d’un office d’HLM ; Paul Claval, professeur Intérieur Benoît, Mlle Sonia Ferré, Guillaume Apollinaire. d’université ; Gérard Delbecque, vice-prési- Aménagement du territoire Est promu commandeur : M. Michel Troiekouroff, dent d’une société anonyme d’HLM ; Chris- et environnement Ohannès Nacachian, délégué apostolique de tian Gay, président d’une fédération régiona- on t'aime et on t'embrasse. M. Pierre Roubaud-Lyszczynski Robert RIMBAUD Est promu officier : l’Eglise arménienne pour l’Europe occidentale. et sa mère, le du bâtiment ; Jeannine Gheysen, née Cas- André Pochon, fondateur et secrétaire 17 juillet 1995 - 17 juillet 2001. tro, administratrice d’une association de réha- Tes femmes : Mme Hagar, née Olga Galitzine, d’une association en faveur de la protection Economie, finances et industrie me bilitation de logements ; Gilbert Lagouanelle, de l’environnement. Françoise, Marianne, Raphaëlle, M Michèle Roquancourt, directeur de secteur dans un organisme de lut- Est promu officier : ont la douleur de faire part du décès du Tous les jours Sont nommés chevaliers : Bernard Arnault, président de sociétés. Shooky. te contre l’exclusion ; Ariella Masboungi, née Bernard Biton, ancien conseiller municipal dans le Dumbakly, architecte-urbaniste, chargée de délégué à la gestion de l’eau et des déchets ; prince Wladimir « Carnet du Monde » mission au ministère de l’équipement, des Pierre Boyer, ancien maire, conseiller géné- Equipement, transports Décès LYSZCZYNSKI- transports et du logement ; MIchel Mouillart, ral ; Claude Dauphin, président-directeur et logement TROIEKOUROFF, NAISSANCES, professeur en économie immobilière ; Jac- général d’une société en faveur de l’environ- Est nommé chevalier : – Claude Juvenelle, ques Oudot, administrateur territorial, direc- nement ; Claude Déchamps, délégué régional ANNIVERSAIRES, Guillaume Pepy, directeur général délégué son épouse, survenu le 11 juillet 2001, à l'âge de teur d’une société anonyme d’HLM ; Jean- d’une association en faveur de la protection à la SNCF. quatre-vingts ans. MARIAGES, François Tourtelier, président d’une associa- de l’eau et de son environnement ; Pierre André Juvenelle, tion d’aide aux gens du voyage. son père, FIANÇAILLES, PACS Roche, directeur d’une agence de l’eau ; Les obsèques auront lieu dans Affaires étrangères Christelle Caput, E TOURISME l'intimité familiale. 600 F TTC - 91,47 FORFAIT 10 LIGNES Relations avec le Parlement Et leurs familles, TARIF ABONNÉS 491 F TTC - 74,85 E Sont nommés chevaliers : PROTOCOLE ont la douleur de faire part du décès Cet avis tient lieu de faire-part. FORFAIT 10 LIGNES Germaine Dumesnil, née Salentey-Enne, Sont nommés chevaliers : accidentel de E présidente d’un office de tourisme ; Alfred Humberto Battist, ancien député du Etrangers en France La ligne suppl. : 60 F TTC - 9,15 Nord ; Nelly Commergnat, née Richard, Château de Mauranne, m Henguelle, propriétaire d’une ferme-auber- Sont nommés chevaliers : Alain JUVENELLE, 01.42.17.39.80 + 01.42.17.38.42 ge ; Jean-Pierre Mas, président d’un organis- ancienne députée de la Creuse ; Elisabeth James Conlon (Etats-Unis), chef d’orches- 40250 Laurède. Fax : 01.42.17.21.36 me d’agences de voyages ; André Soltner, res- Couturier, directrice des programmes de La tre ; Josef Wolf (Liechtenstein), représentant 340, rue Saint-Jacques, e-mail: [email protected] taurateur. Chaîne parlementaire de l’Assemblée natio- permanent au Conseil de l’Europe. survenu le 10 juillet 2001. 75005 Paris.

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TOUR DE FRANCE 2001 La 2000. b SAMEDI 14 JUILLET, le Fran- l’Allemand Jens Voigt (Crédit agrico- a été retiré de la course par son direc- 8e étape, Colmar-Pontarlier (223 km), çais (CSC) s’était le), est revenu sur les épaules de son teur sportif, après que le contrôle a été emportée, dimanche 15 juillet, imposé à l’arrivée de la 7e étape, coéquipier l’Australien Stuart O’Gra- antidopage, effectué lors du prolo- par le Néerlandais Erik Dekker (Rabo- Strasbourg-Colmar (163 km). Le dy. b UN COUREUR de la formation gue, a montré qu’il avait eu recours bank), vainqueur de trois étapes en maillot jaune, porté, dimanche, par basque Euskaltel, Txema Del Olmo, à l’érythropoïétine (EPO). Partie de poker menteur parmi les favoris de la Grande Boucle En laissant se développer une échappée au long cours (117 km sur les 233 de l’étape), entre Colmar et Pontarlier, dimanche 15 juillet, le peloton des prétendants au maillot jaune a pris le risque de voir des outsiders – Andreï Kivilev (Cofidis), François Simon (Bonjour) – lui tenir tête jusqu’au pied des Pyrénées

PONTARLIER (Doubs) Mais, peut-être à cause de ces d’élimination à 13 %, soit Kazakh Andreï Kivilev, présent compte 22 min 7 s de retard sur [Telekom] en faisait partie. Puis il a de notre envoyé spécial conditions météorologiques et 5 h 38 minutes et 13 secondes. En dans cette échappée fleuve. Mais il l’Australien Stuart O’Grady, qui a crevé, cela a été le feu vert pour « Drôle de journée », « Baro- compte tenu de l’approche de la conséquence, tous les coureurs arri- n’a pas masqué sa perplexité repris la tunique dorée à son coé- cette échappée », a expliqué Johan que » « Jeu avec le feu », « Partie première étape de haute monta- vés dans ce nouveau délai sont auto- quant à la gestion de cette journée quipier du Crédit agricole, l’Alle- Bruyneel, le directeur sportif de de poker » : les sentences ne man- gne, mardi 17 juillet (Aix-les-Bains- risés à prendre le départ de la 9e éta- par les grands prétendants à la vic- mand Jens Voigt. Ce dernier l’avait Lance Armstrong, qui a renvoyé la quaient pas au L’Alpe d’Huez), les équipes ayant pe », ont-ils décidé. Le camouflet toire sur le Tour de France. endossée, samedi 14 juillet, à Col- balle vers les autres équipes : sein du peloton des visées sur le podium final à était ainsi évité. Le dernier plus Tout juste a-t-il pu proposer un mar, au terme d’une autre échap- « Nous ne sommes pas seuls dans la du 88e Tour de Paris – l’US Postal (Lance Arsm- gros écart creusé par une échap- élément d’explication : « L’an der- pée, de cinq coureurs, ponctuée course, il y avait pas mal d’équipes France, diman- trong), Telekom (), ou pée sur le Tour remontait à 1976 : nier, Andreï a fini à plus de par la victoire du Français Laurent qui n’étaient pas représentées che 15 juillet, encore Once (Joseba Beloki) – se il était de 22 min 50 s. 1 h 30 min à Paris ». Le Kazakh a Jalabert (CSC-Tiscali), la deuxième devant. » pour tenter de sont livrées au petit jeu du : « Vous « Il a fait un bon coup. Je n’en effectué un véritable bond au clas- en quatre jours, après son succès à « L’avantage n’est pas mortel », a décrire le scéna- ne roulez pas, nous ne roulons pas reviens pas. » Sur la ligne d’arrivée sement général : de la 77e place, il Verdun, lors de la 4e étape, le plaidé Rudy Pevenage, le directeur ETAPE 8 rio invraisembla- non plus. » à Pontarlier, Alain Bondue, le est passé à la 4e. Lundi 16 juillet, il 11 juillet. sportif de Telekom, alors que, dès ble de la 8e étape, courue entre Col- A ce jeu de dupes, une échappée manager de Cofidis, a savouré la devait certes prendre le départ de dimanche matin, Manolo Saiz, le mar et Pontarlier (223 km). de 14 coureurs s’est développée à bonne opération effectuée par la 9e étape avec encore un solide LA FATIGUE S’INSTALLE directeur sportif de la formation Il faut dire que la course s’est partir du 5e kilomètre et a pris une l’un des leaders de son équipe, le débours sur le maillot jaune : il Il n’en reste pas moins que, lun- ONCE, avait prévenu : « Jusqu’au donné des couleurs qu’on ne lui ampleur telle qu’à l’arrivée le jury di, Andreï Kivilev devait aussi quit- contre-la-montre de Chamrousse, avait plus vues depuis longtemps. des commissaires a dû repêcher ter Pontarlier pour Aix-les-Bains on restera tranquilles. » Non que le soleil, peu présent les 161 coureurs qui composaient Le retour d’Erik Dekker avec 13 min 12 s d’avance sur Lan- « Ils verront dans quelques jours depuis quelques jours, soit venu le peloton, tous hors délais ! Ils ce Armstrong et 13 min 39 s sur s’ils ont eu raison, mais cela va les réchauffer les coureurs de la Gran- ont achevé l’étape à 35 min 54 s du Le Néerlandais Erik Dekker (Rabobank), vainqueur de l’étape Col- Jan Ullrich. Or « Kivilev grimpe stresser un moment », voulait croi- de Boucle. Au contraire, ceux-ci vainqueur, le Néerlandais Erik Dek- mar-Pontarlier, renoue avec un succès qui lui faisait défaut depuis le bien, les minutes ne seront peut-être re dimanche soir Roger Legeay, le ont été douchés tout au long de la ker (Rabobank). Une situation départ du 88e Tour de France. Malade, il fut lanterne rouge du peloton pas reprises facilement », a relevé manager de Crédit agricole, « satis- journée par une pluie glaciale. bien embarrassante qui a dû durant la traversée de la Belgique, il y a une semaine. Dimanche Yvon Sanquer, le directeur sportif fait d’avoir conservé le maillot jaune contraindre les commissaires de 15 juillet, malgré la pluie et le froid, il a su profiter de la présence de de Festina, qui, compte tenu de la dans l’équipe » et d’avoir vu, en pri- course à piocher dans le règlement deux de ses équipiers dans l’échappée. Il est désormais 74e au classe- présence de deux des siens dans me, « Stuart O’Grady prendre le Les vainqueurs d’étapes pour éviter l’élimination de la gran- ment général avec 52 minutes et 13 secondes de retard sur le maillot l’échappée, a dû se résoudre à ne maillot vert » à l’Allemand Erik 7e étape, samedi 14 juillet : LAURENT JALABERT de majorité du peloton. jaune, Stuart O’Grady (Crédit agricole). Sur le Tour précédent, il avait pas faire rouler ses autres cou- Zabel (Telekom). Né le 30 novembre 1968 à Mazamet (Tarn), 1,76 m, « En application de l’arti- décroché trois victoires d’étape et il a emporté, en 2001, l’Amstel Gold reurs dans le peloton et ainsi à voir Aux yeux de plusieurs directeurs 68 kg ; CSC Tiscali. Ses principales victoires : champion du monde du cle 22 du règlement particulier de Race. Samedi 14 juillet, c’est le Français Laurent Jalabert qui a triom- Christophe Moreau se faire piéger sportifs, un autre élément a joué contre la montre 1997 ; champion de France 1998 ; l’épreuve, en raison de la moyenne phé à Colmar, décrochant ainsi sa deuxième victoire sur ce Tour 2001 avec tous les autres. dimanche : les efforts consentis vainqueur du Tour d’Espagne 1995 ; 18 étapes du Tour générale de l’étape (44,604 km/h), et sa quatrième victoire d’étape, après Bruxelles en 1992 et Mende le « Nous avons roulé sur l’échap- depuis le début du Tour de France d’Espagne ; Milan-San Remo 1995 ; Tour de Lombar- die 1999 ; Paris-Nice 1995,1996 et 1997 ; Grand Prix le jury a décidé de porter le délai 14 juillet 1995. pée quand Alexandre Vinokourov ont pesé. « On a fait huit classiques du Midi-Libre 1996 ; Critérium International 1995 ; Flè- en huit jours », a souligné Jean- che Wallonne 1995 et 1997 ; Classique des Alpes René Bernaudeau, le directeur 1996 et 1998 ; 4 étapes du Tour de France (Bruxelles 1992, Mende 1995, Verdun et Colmar 2001). sportif de Bonjour. « On ne peut pas faire rouler impunément son e L’érythropoïétine s’invite encore sur le Tour 8 étape, dimanche 15 juillet : ERIK DEKKER Né le 21 août 1970 à Hoogevenen (Pays Bas); 1,82 m, équipe », a ajouté Yvon Sanquer. 66 kg. PONTARLIER (Doubs) l’heure et en attendant les résultats de l’expertise l’avenir cette année-là, il n’a connu qu’une seule Ce qu’a confirmé Johan Bruyneel : Carrière : professionnel depuis 1992. Equipes : Buckler de notre envoyé spécial actuellement en cours, Txema Del Omo a été équipe : Euskaltel. A l’instar des formations danoi- « Nous ne pouvons pas rouler tous (1992) ; WorldPerfect (1993 et 1994) ; Novell (1995) ; Rabobank (depuis 1996). Décelable ou pas, l’érythropoïétine (EPO) a tou- déclaré « non négatif ». C’est vendredi 13 juillet se CSC-Tiscali et françaises BigMat-Auber, les jours, d’autant que nous ne som- Ses principales victoires : Clasica San Sebastian jours ses adeptes au sein du peloton. Depuis le en soirée que Jan Van Gestel, commissaire respon- La Française des jeux, l’équipe basque n’était pas mes plus que huit.» 2000 ; Amstel Gold Race 2001 ; Tour des Pays-Bas 1er avril, date à laquelle l’Union cycliste internatio- sable médical de l’UCI, a informé Miguel Madaria- sélectionnée pour le Tour. Invitée par l’organisa- « Le Tour est très dur, il se gère 1997 et 2000 ; Tour de Suède 1994 et 1995 ; Tour d’Andalousie 2001 ; championnat des Pays-Bas du con- nale (UCI) a mis en œuvre la recherche de ce ga de « la non-négativité » de Txema Del Olmo. tion, elle s’y aligne pour la première fois. Dirigée sur trois semaines. On n’est qu’au tre-la-montre 1996 et 2000. Quatre étapes du Tour de dopant, six coureurs ont été reconnus positifs à par l’ancien champion Julian Gorospe, elle s’est bout de la première, il y a encore France : Villeneuve-sur-Lot, Revel et Lausanne (2000), cette substance. L’Espagnol Txema Del Olmo, de SUSPENDU À TITRE PROVISOIRE distinguée en 2001 en inscrivant le nom d’Iban beaucoup de chemin à faire »,a Pontarlier en 2001. l’équipe Euskatel-Euskadi, pourrait devenir le sep- « Devant cette situation, le coureur, en accord Mayo, un de ses jeunes espoirs absents de ce ajouté le directeur sportif Les maillots jaunes tième. Les tests réalisés par le Laboratoire natio- avec la direction technique et médicale de l’équipe, Tour, au palmarès du Grand Prix Midi Libre, le d’US Postal, écartant toute inquié- Samedi : JENS VOIGT nal antidopage de Châtenay-Malabry (Hauts-de- a demandé à l’UCI une étude plus approfondie et 29 mai. tude par rapport à Andreï Kivilev. Né le 17 septembre 1971 à Gevesmülhen (Allemagne) Seine) sur ses échantillons d’urine prélevés lors définitive de l’échantillon d’urine B », a indiqué la Lors du précédent Tour de France, trois cou- Avant ce dernier, un autre coureur 1,92 m, 77 kg. Carrière : Professionnel depuis 1997. Equipes : ZVZV du prologue, le 7 juillet, ont révélé la présence formation. Suspendu à titre provisoire, Txema reurs avaient été mis hors course quelques heures peut espérer se parer de jaune : le Giant Australian (1997) ; Gan, puis Crédit Agricole d’EPO. Bien que la faute ne soit pas encore défini- Del Olmo sera définitivement licencié par son avant le départ du Futuroscope en raison d’un Français François Simon, 2e au clas- (1998) ; Crédit Agricole depuis 1999. tivement avérée, le coureur n’a pas pris le départ employeur si l’expertise confirme les premiers hématocrite supérieur au seuil maximal de 50 % sement général, à 4 min 32 s de Ses principales victoires : Critérium international e 1999 ; Tour de Bavière 2000 et 2001 ; Cholet-Pays de de la 7 étape, qui reliait, samedi 14 juillet, Stras- soupçons. Comme les 188 autres concurrents ins- admis par l’UCI. En 1998, l’équipe Festina dans Stuart O’Grady. « Je pense que Loire 2000. bourg à Colmar. crits au départ de ce Tour, Txema Del Olmo a son ensemble avait connu un sort identique après c’était le coup du Tour, a déclaré le e Classement dans le Tour de France : 83 en 1998 ; « Il a été immédiatement écarté de l’épreuve sur subi, le 6 juillet, à Dunkerque, une visite médicale les aveux de son directeur sportif, Bruno Roussel. coureur de Bonjour, j’ai une petite 60e en 1999 ; 60e en 2000. Classement mondial UCI (fin d’année) : 267e en décision interne de l’équipe afin d’éviter d’interférer avec examens sanguins. Ces derniers sont menés Mais le dernier cas positif avéré sur le Tour remon- pensée pour le jour de l’Alpe d’Huez 1997 ; 61e en 1998 ; 40e en 1999 ; 53e en 2000. dans le déroulement normal de la compétition et de à l’instigation de l’UCI par l’institut médico-légal te à 1997. A cette époque, l’Ouzbek Djamolidine et pourquoi pas y prendre le maillot Dimanche : STUART O’GRADY respecter les valeurs éthiques et morales inhérentes de Lausanne. Ceux de Txema Del Olmo avaient- Abdoujaparov (Lotto) avait été confondu pour jaune. » Né le 6 août 1973, à Adélaïde (Australie). 1,76 m, au Tour de France », a déclaré Miguel Madariaga, ils révélé des valeurs anormales ? Aucune préci- absorption d’amphétamines. Il avait été exclu du 73 kg, Crédit Agricole. son manager, dans un communiqué remis à la sion n’a été donnée à ce propos. Tour à Marennes (Charente-Maritime). Philippe Le Cœur Ses principales victoires : champion du monde de poursuite par équipes en 1993; Tour Down Under 1999 presse dans la matinée du 15 juillet, peu avant le Txema Del Olmo, 28 ans, est professionnel et 2001; une étape du Grand Prix Midi-Libre 2000. départ de la 8e étape Colmar-Pontarlier. Pour depuis 1998. Vainqueur d’une étape du Tour de Yves Bordenave f www.lemonde.fr/tdf2001 LES CLASSEMENTS

7e étape Strasbourg-Colmar 22. Pradera (Esp/ONC), à 35 min 08 s ; 23. Perez (Esp/FES), à 35 min 16 s ; 24. Armstrong (USA/USP), à (163 km) samedi 14 juillet 35 min 19 s ; 25. Botero (Col/KEL), à 35 min 37 s ; 1. Laurent Jalabert (Fra/CST), les 163 km en 26. Gutierrez (Esp/KEL), à 35 min 43 s ; 27. Ullrich 4 h 6 min 4 s (moyenne : 39,623 km/h) ; 2. Voigt (All/TEL), à 35 min 46 s ; 28. Klöden (All/TEL), à (All/C.A.), à 11 s ; 3. Roux (Fra/DEL), à 11 s ; 4. Cues- 35 min 58 s ; 29. Heras (Esp/USP), à 36 min 00 s ; ta (Esp/COF), à 13 s ; 5.Basso (Ita/FAS), à 1 min 36 s ; 30. Sevilla (Esp/KEL), à 36 min 05 s ; 31. Vinokourov 6. Etxebarria (Esp/EUS), à 4 min 28 s ; 7. Vinokourov (Kaz/TEL), à 36 min 11 s ; 32. Boogerd (PBS/RAB), à (Kaz/TEL) ; 8. Brochard (Fra/DEL) ; 9. Tosatto 36 min 13 s ; 33. Bartoli (Ita/MAP), à 36 min 59 s ; (Ita/FAS) ; 10. Bouyer (Fra/BJR) ; 11. O’Grady 34. Heulot (Fra/BIG), à 37 min 10 s ; 35. Garzelli (Aus/C.A.) ; 12. Bettini (Ita/MAP) ; 13. Simon (Ita/MAP), à 37 min 10 s ; 36. Rous (Fra/BJR), à (Fra/BJR) ; 14. Gutierrez (Esp/KEL) ; 15. Mikhailov 37 min 14 s ; 37. Bénéteau (Fra/BJR), à 37 min 41 s ; (Rus/LOT) ; 16. Baldato (Ita/FAS) ; 17. Botcharov 38. Robin (Fra/BJR), à 37 min 48 s ; 39. Brozyna (Rus/A2R) ; 18. Wadecki (Pol/DFF) ; 19. Bouvard (Pol/BAN), à 37 min 56 s ; 40. Knaven (PBS/DFF), à (Fra/DEL) ; 20. Verheyen (Bel/RAB) ; 21. Bénéteau 38 min 02 s, etc. (Fra/BJR) ; 22. Van de Wouwer (Bel/LOT) ; 23. Soren- b Classement de la montagne sen (Dan/CSC) ; 24. Ullrich (All/TEL) ; 25. Mancebo 1. Patrice Halgand (Fra/DEL), 60 pts ; 2. Jalabert (Esp/BAN) ; 26. Pinotti (Ita/LAM) ; 27. Julich (Fra/CST), 50 ; 3. Brochard (Fra/DEL), 32 ; 4. Cuesta (USA/C.A.) ; 28. Odriozola (Esp/BAN) ; 29. Rodriguez (Esp/COF), 31 ; 5. Salmon (Fra/A2R), 29, etc. (Esp/BAN) ; 30. Trentin (Ita/COF), m.t. etc. b Classement par points 1. Stuart O’Grady (Aus/C.A.), 116 pts ; 2. Zabel 8e étape Colmar-Pontarlier (All/TEL), 103 ; 3. Kirsipuu (Est/A2R), 72 ; 4. Nazon (Fra/BJR), 68 ; 5. Teutenberg (All/FES), 66, etc. (223 km) dimanche 15 juillet b Classement par équipes 1. Erik Dekker (PB/RAB), les 223 km en 1. Rabobank 105 h 12 min 16 s ; 2. Festina, à 23 min 4 h 59 min 18 s (moyenne : 44,604 km/h) ; 2. Gonza- 55 s ; 3. Crédit agricole, à 43 min 17 s ; 4. Kelme, à lez (Esp/KEL) ; 3. Knaven (PBS/DFF), m.t. ; 4. Wauters 50 min 45 s ; 5. Fassa Bortolo, à 58 min 8 s, etc. (Bel/RAB), à 4 s ; 5. O’Grady (Aus/C.A.), à 2 min 32 s ; b Classement des jeunes 6. Teutenberg (All/FES) ; 7. Durand (Fra/FDJ) ; 1. Jorg Jaksche (All/ONC) 35 h 31 min 56 s ; 8. De Groot (PBS/RAB), à 2 min 32 s ; 9. Dierckxsens 2. Gutierrez (Esp/ONC), à 18 s ; 3. Sevilla (Esp/KEL),à (Bel/LAM) ; 10. Loda (Ita/FAS) ; 11. Turpin (Fra/A2R) ; 1 min 27 s ; 4. Mancebo (Esp/BAN), à 3 min 28 s ; 12. Simon (Fra/BJR) ; 13. Kivilev (Kaz/COF), m.t. ; 5. Montgomery (Sui/FDJ), à 5 min 2 s, etc. 14. Chanteur (Fra/FES), à 9 min 23 s ; 15. Hunter b Classement de la combativité (Afs/LAM), à 35 min 54 s ; 16. Zabel (All/TEL) ; 1. Laurent Jalabert (Fra/CST), 45 pts ; 2. Durand 17. Frutti (Ita/LAM) ; 18. Gutierrez (Esp/KEL) ; (Fra/FDJ), 34 ; 3. Verbrugghe (Bel/LOT), 27 ; 4. Dierc- 19. C. Capelle (Fra/BIG) ; 20. Auger (Fra/BIG) ; kxsens (Bel/LAM), 22 ; 5. Jalabert (Fra/CST), 22, etc. 21. Moreau (Fra/FES) ; 22. Ullrich (All/TEL) ; 23. Béné- b Abandons teau (Fra/BJR) ; 24. Voigt (All/C.A.) ; 25. Agnolutto De Waele (Bel/LOT, n.p.,1re ét.) ; Flores (Esp/EUS, ab., (Fra/A2R) ; 26. Van de Wouwer (Bel/LOT) ; 27. Brard 2e ét.) ; Desbiens (Fra/Kel, ab. 3e ét.) ; Casagrande (Fra/FES) ; 28. Julich (USA/C.A.) ; 29. Galdeano (It/FAS, ab. 4e ét.) ; Gonzales (Esp/ONC, ab. 6e ét) ; Oli- (Esp/ONC) ; 30. Botero (Col/KEL), m.t., etc. vier Trastour (Fra/DEL, ab. 6e ét.) ; Del Olmo (Esp/EUS, b Classement général n.p., 7e étape) ; Zanini (Ita/MAP, ab. 7e ét.) ; Rinero 1. Stuart O’Grady (Aus/C.A.), 34 h 57 min 18 s ; (Fra/COF, ab., 7e ét.) ; De Jongh (PBS/RAB, ab., 2. Simon (Fra/BJR), à 4 min 32 s ; 3. De Groot 7e ét.) ; Prétot (Fra/FES, ab., 7e ét.) ; Vandevelde (PBS/RAB), à 21 min 16 s ; 4. Kivilev (Kaz/COF), à (USA/USP, ab., 7e ét.) ; Basso (Ita/FAS, n.p., 8e ét.) ; 22 min 7 s ; 5. Teutenberg (All/FES), à 27 min 15 s ; Fornaciari (Ita/MAP, ab., 8e ét.). 6. Voigt (All/C.A.), à 29 min 23 s ; 7. Dierckxsens Ab. : abandon ; n.p. : non partant ; h.d. : hors délais ; (Bel/LAM), à 29 min 49 s ; 8. Wauters (Bel/RAB), à h.c. : hors course.

PATRICK KOVARIK/AFP 30 min 12 s ; 9. Turpin (Fra/A2R), à 30 min 35 s ; b Abréviations 10. Gonzalez (Esp/KEL), à 31 min 56 s ; 11. Jalabert A2R (AG2R Prévoyance) ; BAN (i.banesto.com) ; BIG une descente où il a pris tous les risques, au point que l’Italien Ivan Basso (Fra/CST), à 31 min 57 s ; 12. Julich (USA/C.A.), à (BigMat-Auber 93) ; BJR (Bonjour) ; CA (Crédit agrico- Laurent Jalabert , deuxième bouquet sans artifice 33 min 49 s ; 13. Galdeano (Esp/ONC), à 34 min le) ; COF (Cofidis) ; CST (CSC Tiscali) ; DEL (Jean Dela- a chuté en tentant de le suivre, il a rejoint seul la ligne d’arrivée, 11 secon- 23 s ; 14. Beloki (Esp/ONC), à 34 min 33 s ; 15. Sas- tour) ; DFF (Domo-Farm frites) ; EUS (Euskatel) ; FAS Déjà vainqueur à Verdun, mercredi 11 juillet, Laurent Jalabert s’est impo- des avant l’Allemand Jens Voigt (Crédit agricole), le Français Laurent tre (Esp/ONC), à 34 min 34 s ; 16. Jaksche (All/ONC), (Fassa Bortolo) ; FDJ (La Française des jeux) ; FES (Festi- sé à Strasbourg, samedi 14 juillet. Il a utilisé la même recette : une succes- Roux (Jean Delatour) et l’Espagnol Inigo Cuest (Cofidis). Laurent Jalabert à 34 min 38 s ; 17. Moreau (Fra/FES), à 34 min 43 s ; na) ; KEL (Kelme-Costa Blanca) ; LAM (Lampre-Daikin) ; 18. Gutierrez (Esp/ONC), à 34 min 46 s ; 19. Loda LOT (Lotto Adecco) ; Map (Mapei-Quick Step) ; ONC sion d’attaques sur la fin de l’étape, après avoir participé activement à a ainsi réédité l’exploit qu’il avait réalisé à Mende en 1995 : triompher en (Ita/FAS), à 34 min 47 s ; 20. Serrano (Esp/ONC), à (ONCE) ; RAB (Rabobank) ; TEL (Deutsche Telekom) ; l’échappée d’un petit groupe de coureurs. Réussissant à se détacher dans solitaire le jour de la fête nationale. 34 min 49 s ; 21. Casero (Esp/FES), à 34 min 59 s ; USP (US Postal). AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 / 21

COLMAR • PONTARLIER 8e étape • 223 km dimanche 15 JUILLET Le Belge Jacques Rogge succède

3 4 enoît à Juan Antonio Samaranch à la tête du CIO

908 m

(10 heures)

er

Les Fins

ôte de Saint- ois-le-Bas

776 m

rois Hippolyte

786 m

Montb

court e C

RLIER La 112 session du Comité international olympique a désigné son président. athay 440 m

385 m 367 m

Sepp Fave 333 m

308 m

M

Beau Heiwill 255 m

214 m 227 m

Sierentz Blodelsheim

Ottmarsheim Le dauphin officieux du marquis catalan a été élu au deuxième tour de scrutin PONTA COLMAR devant le Canadien Richard Pound et le Sud-Coréen Kim Un-yong 0 km 27 38 58 71 90 102 112 128 157 185 206 223 HAUT-RHIN T. DE BELF. DOUBS MOSCOU faut pouvoir le lui dire. » En avril a consenti que la question soit étu- de notre envoyé spécial 2000, toujours à la tête de la com- diée après les Jeux d’hiver de Salt CATÉGORIE DU COL SPRINT RAVITAILLEMENT Jacques Rogge est, depuis lundi mission de coordination, il avait Lake City. Il s’oppose, en revan- 16 juillet, le nouveau président du vivement critiqué le comité d’orga- che, à toute modification de la pro- En hausse En baisse Comité international olympique nisation des Jeux d’Athènes de cédure de cooptation des mem- (CIO). Ce Belge de cinquante-neuf 2004 en raison de l’accumulation bres : « Si le CIO était un système b Andreï Kivilev (Cofidis) : en se glissant dans l’échap- b Le peloton : archifavoris, outsiders ou seconds cou- ans, chevalier de son état, a été élu de nombreux retards. A sa deman- représentatif comme l’est l’ONU, il y pée victorieuse à Pontarlier, le Kazakh (27 ans) a réus- teaux, tous ont failli, dimanche 15 juillet, sur les routes par ses pairs au dernier jour de la de, Juan Antonio Samaranch avait aurait des blocs politiques et nous si à prendre 13 minutes d’avance sur les favoris. Habi- du Doubs, même si la pluie n’a pas rendu très agréable 112e session du CIO. Il était le adressé une admonestation aux ne serions plus aussi indépen- le en montagne, il pourrait bien causer la surprise. cette étape longue de 223 km, courue quand même à grand favori de l’élection. autorités grecques. dants. » L’homme n’est pas favora- b Aitor Gonzalez (Kelme) : deuxième de l’étape, l’Es- plus de 44 km/h de moyenne. Du coup, voici les princi- En tant président des Comités Jacques Rogge, qui fut égale- ble, non plus, à introduire une pagnol (26 ans) n’a pas ménagé ses efforts, répondant paux prétendants au maillot jaune à plus d’une demi- olympiques européens (COE) ment international de rugby au règle d’« alternance des conti- à toutes les attaques de ses compagnons d’échappée. heure de la précieuse tunique. depuis 1989, il était assuré d’un poste de troisième-ligne-aile, s’est nents » pour l’attribution des JO. important quota de voix issues du fait élire sur un programme qui Reste à savoir comment cet PONTARLIER • AIX-LES-BAINS 9e étape • 185 km continent le plus représenté au prévoit notamment de lutter con- admirateur déclaré de l’œuvre de

lundi 16 JUILLET - DANS LE PELOTON sein du CIO. Juan Antonio Sama- tre le gigantisme des Jeux. Son Juan Antonio Samaranch parvien- 3 a ACCIDENT. Un automobiliste, ranch, en avait fait, en outre, son idée est de diminuer le nombre de dra à gouverner sous le regard vigi- 3 qui a forcé plusieurs barrages dauphin officieux. personnes accréditées et de bais- lant de son prédécesseur. En plus

pour s’approcher de la lignée d’arri- « On prête beaucoup de choses à ser la part de la technologie dans de rester à Lausanne en tant que

Valserine

sur-

Bellegarde (11 heures) 1 200 m

La Vattay e Frangy

1 060 m

Côte de Pralon Col des Rousses

1 050 m vée de la 7 étape Strasbourg-Col- M. Samaranch. Or, il est toujours

Bois Chapelle-des-

901 m Mouthe 851 m

855 m Lelex Malbuisson mar, samedi 14 juillet, afin d’appro- resté neutre, se défendait Jacques 325 m

520 m cher le vainqueur du jour, Laurent Rogge, avant son élection pour Nette majorité pour le nouveau président 260 m

469 m Côte de Bossy

275 m 295 m Albens Rumilly Jalabert, a blessé dix personnes, faire taire les rumeurs. Il n’est pas 4

IX-LES-BAINS dont une était toujours hospitali- mon ami. Nous appartenons à deux Tout comme pour l’élection de la ville organisatrice des Jeux olym-

PONTARLIER A 0 km 13 28 45 68 81 97 126 132 145 161 171 185 sée, lundi 16 juillet, pour une frac- générations différentes. J’ai un énor- pique d’été de 2008, la nomination de Jacques Rogge à la présidence DOUBS JURA AIN Hte SAVOIE SAVOIE ture de la face. Le conducteur, me respect pour lui et je pense qu’il du Comité international olympique (CIO) s’est faite dès le deuxième interpellé après l’accident, a affir- a de l’estime pour moi. Mais on tour du scrutin. L’Américaine Anita De Frantz, qui était la première AIX-LES-BAINS • L'ALPE-D'HUEZ 10e étape • 209 km mé avoir entendu « des voix céles- n’est pas à tu et à toi. Je ne l’appelle femme de l’histoire du CIO à postuler au poste suprême, a été élimi- mardi 17 JUILLET tes qui lui ont ordonné d’aller jamais Juan Antonio. » née de la course à la présidence après le premier tour. Jacques Rogge H.C H.C H.C embrasser » Laurent Jalabert. Profi- a ensuite obtenu la majorité avec 59 voix, contre 23 au Sud-Coréen 4 tant de nombreux mouvements de LE SUCCÈS DE SYDNEY Kim Un Yong et 22 au Canadien Richard Pound. Le Hongrois Pal Sch-

Allemond véhicules, cet homme, âgé d’une Né à Gand, en 1942, ce chirur- mitt n’a, lui, obtenu que 6 voix.

Z

Cuines Oisans

d' cinquantaine d’années, aurait réus- gien orthopédique présentait sans L’élection de Jacques Rogge s’incrit dans la continuité de l’action de St-Etienne-de

950 m ColduFrêne 740 m

Le Bourg- si à gagner la ligne d’arrivée en doute un profil idéal aux yeux de son prédécesseur, Juan Antonio Samaranch. Richard Pound apparais- Rognaix 1 924 m 450 m

2 000 m

Bauges La Motte-en-

596 m empruntant une voie de dérivation nombreux membres du CIO. Son sait comme un candidat réformateur du CIO et le Coréen Kim comme

390 m adeleine 330 m

Albertville normalement utilisée par les voitu- aisance linguistique – il parle par- celui de la « restauration ». Avant d’être décoré de l’Ordre olympique

Col du Glandon la M Col de res de la caravane. Il a été interné faitement le français, l’anglais, l’al- par le nouveau président, Jacques Rogge, Juan Antonio Samaranch a 1 850 m

725 m

AIX-LES-BAINS L'ALPE-D'HUE 0 km 25 41 69 87 114 135 157 183 193 209 dans un établissement psychiatri- lemand, le néerlandais et l’espa- reçu une ovation de la part des membres du CIO. Tous n’ont pas SAV. H.S. SAVOIE ISÈRE que à Rouffach (Haut-Rhin). gnol – l’a aidé dans sa campagne. applaudi. La princesse Anne et Richard Pound sont restés les bras le Ancien pratiquant de voile – il a long du corps. participé aux Jeux olympiques de LES HORIZONS DU DOPAGE (7) Mexico (1968), de (1972), et de Montréal (1976) en catégorie le budget des comités d’organisa- président de la Fondation du finn –, Jacques Rogge surfe sur tion. « En réduisant la taille des Musée olympique, le marquis cata- une bonne vague depuis le succès Jeux, un nombre plus important de lan assistera aux séances de la com- Sandro Donati : « Les coureurs confondent des Jeux de Sydney (2000) : c’est pays pourront les organiser », expli- mission exécutive du CIO au titre lui qui, en tant que président de la que-t-il. Parallèlement, il plaide de « président honoraire à vie », commission de coordination du pour une plus grande représentati- comme le permet la Charte olympi- CIO, « supervisa » l’avancement vité au sein du cénacle olympique : que. « J’ai connu la même situation les effets du dopage et ceux du travail » des travaux en Australie. « Il y a aujourd’hui 52 membres dans mon comité olympique natio- D’un naturel discret, Jacques européens et 16 membres africains. nal avec mon prédécesseur. Si un « CES DERNIÈRES ANNÉES, il vés face aux médecins « apprentis Voilà qui est malhonnête. Le mon- Rogge sait qu’il devra battre en Il va falloir revoir cela. » jour, M. Samaranch veut prendre m’est souvent arrivé d’être consul- sorciers », qui leur ont prescrit des de du cyclisme a assisté à ce massa- brèche l’idée selon laquelle il ne une décision à ma place, et je sais té par des magistrats et par des remèdes miracles et livré quelques cre avec beaucoup de passivité, serait pas assez ferme pour diriger ADMIRATEUR DE SAMARANCH qu’il ne fera pas, car il est beaucoup gendarmes chargés d’enquêtes sur « secrets » d’entraînement, les quand il n’y a pas pris part. En aug- un organisme aussi complexe que Pris de court, lors de la campa- trop intelligent pour cela, je lui le dopage, qui me demandaient de cyclistes et leurs directeurs spor- mentant artificiellement de 4 ou le CIO. gne, par la proposition de son prin- dirais que ce n’est pas son rôle, assu- les aider à analyser et à interpréter tifs n’y ont vu que des avantages. 5 kilomètres par heure la vitesse « Je n’ai pas un style spectacu- cipal adversaire, le Sud-Coréen re Jacques Rogge. En revanche, s’il le contenu des nombreux docu- Ils ont mordu à l’hameçon. En com- moyenne des courses, il est deve- laire, concède-t-il. Mais je peux Kim Un-yong, qui a prêché pour le nous donne un bon conseil, nous ments saisis. mençant à prendre les produits nu beaucoup plus difficile, pour ne prendre des mesures impopulaires. rétablissement des visites des serons parfaitement heureux. » J’ai eu, notamment, l’occasion dopants et en entamant, parallèle- pas dire impossible, de sortir du Dans mon métier de chirurgien, membres du CIO dans les villes d’examiner les actes judiciaires ment, les premières séances du groupe pour tenter une échappée ; quand il faut amputer quelqu’un, il candidates aux JO, Jacques Rogge Frédéric Potet concernant des médecins qui dis- programme d’entraînement élabo- cela à cause d’une loi physique pensaient des produits interdits ré par le « docteur », les cham- bien connue qui explique que la aux athlètes tout en mettant au pions se sont vus devenir chaque résistance de l’air augmente plus point leur programme d’entraîne- jour plus puissants et plus en- que proportionnellement à l’aug- He Zhenliang, le « Monsieur olympique » chinois , ment. J’ai compris, peu à peu, durants. mentation de la vitesse. qu’était née une nouvelle race de A ce stade, il leur était désor- En résumé, à grande vitesse, le médecins qui ont asséné un coup mais égal de chercher à faire la dif- cycliste se heurte à un véritable grand artisan du couronnement de Pékin terrible au monde du cyclisme, en férence entre l’effet des produits mur, et il ne peut plus attaquer confondant astucieusement, aux et l’effet du travail. Cela aurait que dans la montagne, où les para- PÉKIN sports, l’enrôle à ses côtés en 1955. moment-là qu’il se lie d’amitié yeux des coureurs et des direc- d’ailleurs été impossible. Déjà, mètres changent. On a ainsi modi- de notre correspondant Dès cet instant, He Zhenliang ne avec Maurice Herzog, alors secré- teurs sportifs, l’effet des produits dans les années 1980, le dopage fié la caractéristique principale du C’est à lui que revient une grosse quittera plus le monde sportif taire d’Etat à la jeunesse et aux dopants avec le résultat de séances avait été introduit dans le cyclisme sport cycliste, à savoir son côté partie de l’honneur. A soixante et même s’il est requis à l’occasion sports du général. Une connivence de travail. onze ans, He Zhenliang, tempes par le Comité central du Parti pour qui ne se démentira jamais jus- Dans d’autres disciplines, ces neigeuses et sommet du crâne lisse jouer les interprètes (en français) qu’au retour en grâce scellé en praticiens auraient été obligés de Le principal dénonciateur des pratiques interdites comme de la laque, n’est pas seule- de Mao ou Zhou Enlai. Il accueille- 1979, quand le CIO rétrograde le se limiter à leurs prescriptions dou- ment le « Monsieur olympique » ra même le communiste français comité olympique taïwanais au teuses puisque aucun champion Sandro Donati a longtemps entraîné les athlètes italiens. Dans les chinois, titre dont il est affublé Jacques Duclos lors du 8e congrès rang d’organisation régionale. – et surtout aucun entraîneur – années 1970 et au début des années 1980, ce professeur de sport tra- depuis des années déjà. Il entre du Parti en 1956. Pékin peut revenir par la grande n’aurait accepté qu’on se mêle de vaillait à l’Université du sport de Rome. C’est là qu’il a pu observer aujourd’hui dans l’histoire comme Mais la grande affaire politique porte en qualité de représentant son programme technique et physi- toutes les dérives liées au dopage mises en place autour du professeur le véritable artisan du couronne- de He Zhenliang, c’est plutôt l’âpre exclusif. Et quel est le Chinois pro- que. La raison en est simple : un Francesco Conconi, avec la complicité d’une partie du Comité national ment olympique de Pékin. C’est rivalité opposant Pékin à Taïpeh pulsé aussitôt aux plus hautes fonc- entraîneur se forme pendant les olympique italien (CONI). En 1994, après s’être livré durant plusieurs lui, ce bureaucrate distingué – voir auprès des enceintes sportives tions du CIO ? He Zhenliang, bien milliers d’heures passées, après années à un travail minutieux d’analyse, de renseignements et de comment il ajuste ses lunettes internationales. « J’ai vécu toute cet- sûr. Membre de la commission exé- des épreuves et des erreurs qui recoupements, Sandro Donati a rédigé un rapport qui mettait au jour d’un index délicat –, qui aura arpen- te histoire », dit-il aujourd’hui sur cutive dès 1985, il est élu vice-prési- lui permettent, progressivement, les pratiques de Francesco Conconi et de certains médecins du sport té les coulisses, labouré l’appareil, un ton détaché. Il l’a vécu aux pre- dent en septembre 1989 « à l’unani- d’optimiser l’entraînement de ses italiens. Malgré la tentative des dirigeants du CONI de dissimuler la séduit les plus hauts dignitaires du mières loges, car il était « chargé mité », en dépit de Tiananmen. Un athlètes. Astreint dans son cabinet teneur des révélations renfermées dans ce rapport, celui-ci a fini par CIO (c’est un proche de Juan Anto- des relations entre la Chine populai- tremplin idéal pour préparer la can- (ou son laboratoire), le médecin être rendu public. Depuis, Sandro Donati est devenu le principal nio Samaranch) jusqu’à installer re et le CIO ». Déjà, le CIO ! didature olympique de Pékin. n’a pas le temps d’accumuler ce dénonciateur du dopage en Italie. Il livre un combat qui dérange les durablement dans les esprits que L’échec est cuisant en 1993 – coiffé savoir. institutions sportives de son pays, au point qu’en octobre 2000, la direc- l’heure de la Chine avait sonné. QUADRILLAGE ET LABOURAGE de deux voix par Sydney –, mais le La nouvelle « race » de méde- tion du CONI l’a écarté de sa commission scientifique. Ironie de l’histoire, ce « tom- A l’époque, Pékin n’était guère quadrillage et le labourage se pour- cins-entraîneurs a proposé ses ser- beur » de Paris est francophone et en odeur de sainteté. On était au suivent jusqu’à cette réunion de vices au monde du cyclisme et francophile. Il est un produit du plus sensible de la guerre froide. Le Moscou avec pour argument mas- dans d’autres sports d’endurance, par des médecins malhonnêtes et spectaculaire, déterminé par les sérail de l’université jésuite d’Auro- conflit de Corée venait à peine de sue : « La vocation universelle de en vantant sa connaissance de la irresponsables, par le biais de impondérables que sont le coura- re à Shanghaï, où il appris le caté- s’achever. La Chine populaire était l’olympisme impose de ne pas res- biochimie et de la physiologie, et transfusions sanguines massives, ge individuel et les changements chisme… et l’électricité. certes représentée au CIO mais le treindre l’organisation des jeux aux en prétendant réduire le travail de avant que, dans les années 1990, continus de situations tactiques. Les Pères ignoraient probable- président d’alors, l’Américain Ave- seuls pays riches. » l’athlète à quelques axiomes sim- l’érythropoïétine – l’EPO – partici- Ces derniers temps, ce n’est pas ment que le sage étudiant était un ry Brundage (1952-1972), décide L’œuvre de toute une vie est plistes. Ces individus ont ébloui le pe à la « mise à jour » des connais- la prise de conscience des cou- sympathisant du Parti communiste subitement de gratifier l’île natio- donc aujourd’hui couronnée. Pour- peloton et ses suiveurs en profi- sances. Aujourd’hui, le dopage reurs et des dirigeants du cyclisme clandestin qui, avant l’arrivée des naliste du même privilège. Tempê- tant, « la presse occidentale n’a tant des effets, pourtant destruc- poursuit sa quête du progrès avec professionnel qui a provoqué la troupes de l’armée populaire de te à Pékin où l’on dénonce une jamais été très amicale avec la Chi- teurs, du dopage hématique et en l’utilisation des hémoglobines syn- diminution globale de la consom- libération à Shanghaï en mai 1949, manœuvre visant à « créer deux ne ». « On n’a cessé de la regarder profitant de sa faible aptitude à éla- thétiques ou des hémoglobines mation de produits dopants, mais faisait du renseignement à la sortie Chines » ! C’est donc la rupture. avec des idées préconçues, se plaint- borer des méthodes d’entraîne- modifiées. bien les progrès des enquêtes poli- de l’université. « Notre mission Pékin claque la porte du CIO en il. Nous ne disons pas que tout est ment. Non que les cyclistes ne cières. Pour les coureurs, c’est était de localiser les postes radio des 1958. Officiellement, « la relation parfait en Chine. Il reste certaine- soient pas capables de travailler DÉTOURNEMENT MALHONNÊTE peut-être le moment de compren- agents du Kuomintang », se sou- est suspendue ». ment beaucoup à faire. Mais il faut correctement – car, sur la base de Le « docteur » s’est servi de dre que leurs ennemis ne sont ni vient-il. Commence la reconquête. He comparer avec la situation d’il y a leur expérience et grâce à la gran- médicaments et de méthodes de les magistrats ni les forces de A la « libération », l’activiste Zhenliang est l’homme de ce tra- quinze ans. Quel progrès ! » Le CIO de variété des parcours et des situa- soins créés initialement pour sau- l’ordre, mais bien ces dirigeants devient technocrate dans une vail de réhabilitation. Du lobbying en a été convaincu. Homme tions de course, ils sont en mesure ver la vie de malades sévèrement du cyclisme et ces journalistes administration de l’industrie méca- avant l’heure ! Il trouvera – autre modeste, He Zhenliang n’avouera d’appréhender valablement leurs atteints, pour les réduire au rôle qui cherchent à les convaincre du nique. Mais il n’y fait pas de vieux ironie de l’histoire – des oreilles jamais son poids personnel dans capacités à la performance –, mais d’instruments à améliorer la per- contraire. » os. Apprenant qu’il maîtrise le fran- plutôt favorables chez les gaullis- cet acte de reconnaissance. Il est ils ne se sont jamais préoccupés de formance sportive et, in fine, por- çais, le maréchal He Long, un tes français qui concoctent la assurément énorme. systématiser ces connaissances. ter atteinte à la santé des sujets Propos recueillis par héros de la révolution devenu reconnaissance de la Chine rouge Alors, lorsqu’ils se sont retrou- dont ils ont conquis la confiance. Yves Bordenave patron de la commission des par la France (1964). C’est à ce Frédéric Bobin 22 / LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 AUJOURD’HUI-SPORTS

DÉPÊCHES a ATHLÉTISME : la Russe Svetla- A Silverstone , Mika Hakkinen renoue avec le succès na Feofanova a battu son propre record d’Europe du saut à la per- che, en franchissant 4,70 m, lors de Au Grand Prix de Grande-Bretagne, le pilote finlandais a devancé facilement les deux pilotes Ferrari, la 3e journée des championnats de Russie, samedi 14 juillet. Michael Schumacher, qui n’a pas réussi à égaler le record de victoires d’Alain Prost (51), et Rubens Barrichello a FOOTBALL : Troyes, Rennes et le Paris-Saint-Germain se sont Onze mois après sa dernière victoire lors du de-Bretagne, dimanche 15 juillet, à Silversto- donner dès le troisième tour, laissant sans Hakkinen à Silverstone, devra patienter imposés lors du 3e tour aller de la Grand Prix de Belgique, en septembre 2000, ne. Le pilote finlandais de l’écurie McLaren- doute s’envoler là ses derniers espoirs d’em- encore un peu avant d’égaler le record de vic- Coupe Intertoto, respectivement le Finlandais Mika Hakkinen a fait taire les Mercedes a facilement pris l’avantage sur la porter le titre de champion du monde des toires (51) d’Alain Prost. Le Grand Prix d’Alle- face aux Suédois de Solna (2-1), rumeurs concernant sa prochaine retraite en Ferrari de Michael Schumacher, alors que pilotes 2001. Michael Schumacher, qui n’a magne, chez lui, le 29 juillet, pourrait être aux Tchèques de Synot (5-0) et en s’imposant nettement au Grand Prix de Gran- son coéquipier David Coulthard a dû aban- jamais été en mesure de rivaliser avec Mika l’occasion rêvée. Ukraine contre le FC Tavriya Simfe- ropol (1-2), dimanche 15 juillet. Les ON DISAIT Mika Hakkinen aux dans une phase de régression, de nête muni d’une excellente pole position d’un rien (82 milliè- cinquième tour, pour s’infiltrer et matches retour auront lieu le portes de la retraite, prêt à se reti- renoncement ; comme s’il savait voiture. mes de seconde). se lancer dans une échappée sans 21 juillet. rer avec ses deux titres de cham- qu’il n’atteindrait plus jamais cet- Mais cette victoire en Belgique, Le lendemain, il allait vite fin. Une heure et deux arrêts au a MOTOCROSS : le Français Mic- pions du monde (1998 et 1999). te plénitude qui l’avait envahi la dix-huitième de sa carrière, s’apercevoir qu’il était bien le stand plus tard, le double cham- kaël Pichon (Suzuki) s’est adjugé le Depuis le début de la saison de après son extraordinaire dépasse- était restée sans suite. Pour le plus rapide du jour. Son coéqui- pion du monde pouvait ralentir Grand Prix de France (250 cc), la formule un, le pilote finlandais ment de Michael Schumacher, Finlandais, la saison 2000- pier David Coulthard, le seul pilo- et lever le bras pour saluer la fou- 8e épreuve du championnat du de l’écurie McLaren-Mercedes lors du Grand Prix de Belgique, 2001 n’avait été qu’une longue te encore en mesure de menacer le, ses mécaniciens et ses adver- monde, dimanche 15 juillet à Ernée semblait peu à son aise dans les en septembre 2000 ; comme si cet- série noire d’abandons et de vexa- Michael Schumacher et sa Ferrari saires prêts à le déloger à la pre- (Mayenne), devant l’Allemand Pit paddocks, pas très concerné par te manœuvre pleine de brio et de tions, de problèmes électroni- au classement du championnat mière occasion. « Je voulais être le Beirer (Yamaha) et le Néo- les courses du dimanche. panache avait suffi à l’apaiser, en ques le clouant sur la ligne de du monde, a très vite perdu tout premier à prendre ma tasse de thé Zélandais Joshua Coppins (Suzuki). Tout se passait comme si l’hom- faisant taire les critiques qui ne départ, ou de pannes mécaniques espoir de triompher devant son à l’arrivée », a-t-il déclaré, visible- a RUGBY : l’Australie a battu les me au regard de loup était entré voyaient en lui qu’un pilote hon- le contraignant à se ranger sur le public. ment surpris par sa facile domina- Lions britanniques (29-23) lors du bas côté à moins d’un tour d’une Au premier virage, l’Ecossais tion de Michael Schumacher troisième et dernier test-match arrivée victorieuse, comme au était poussé vers l’extérieur par – « Il m’a laissé une ouverture sans entre les deux équipes, samedi Grand Prix de Grande-Bretagne Grand Prix d’Espagne, le 29 avril. la Jordan-Honda de l’Italien donner l’impression de vouloir lut- 14 juillet, à Sydney (Australie). La 11e MANCHE DU CHAMPIONNAT DU MONDE DE FORMULE 1 Jarno Trulli ; au troisième tour, il ter » –, et soulagé de retrouver le sélection des meilleurs joueurs bri- Dimanche 15 juillet • Circuit de Silverstone, en Angleterre • 60 tours de 5,140 km PRÉPARER SA SUCCESSION tanniques et irlandais avait empor- (308,400 km) • Temps couvert • Température piste : 26 °C • 21 qualifiés, 16 classés. Avant de s’élancer depuis la pre- té la première rencontre (29-13) mière ligne du Grand Prix de avant de s’incliner dans la deuxiè- VAINQUEUR Les gros soucis d’Alain Prost • CLASSEMENT DE LA COURSE Grande-Bretagne, dimanche me (14-35). 1 M. Hakkinen (Fin., McLaren) 1 h 25'33''770 Mika HAKKINEN 15 juillet, Mika Hakkinen n’avait L’écurie Prost Grand Prix a enregistré une nouvelle désillusion a GOLF : quatre semaines après (McLaren/Mercedes) 2 M. Schumacher (All., Ferrari) à 10s399 Les 60 tours 3 R. Barrichello (Bré., Ferrari) à59s280 terminé que quatre des dix cour- au Grand Prix de Grande-Bretagne, dimanche 15 juillet, à l’issue avoir remporté l’US Open, le Sud- en1h25min33s770 4 J-P. Montoya (Col., Williams) à 1 min 08s 772 ses disputées depuis le 4 mars. Il d’un week-end marqué par des grandes manœuvres autour de Africain Retief Goosen s’est adjugé à 216,231 km/h de moy. 5 K. Raikkonen (Fin, Sauber) à1tour n’était jamais monté sur le l’équipe française. Jean-Charles Roguet, avocat d’Alain Prost, le Loch Lomond Open, en Ecosse. Age : 32 ans 6 N. Heidfeld (All., Sauber) à1tour Nationalité : finlandaise podium, et il n’avait engrangé était présent pour la première fois depuis très longtemps sur un Avec un total de 268 coups (16 sous Début en F1 : 1991 A un tour : 7. H.-H. Frentzen (All., Jordan), qu’une médiocre moisson de circuit. « Je ne viens que lorsque cela est nécessaire. Et là, ça l’était », le par), il devance le Danois Tho- 156 courses, 19 victoires. 8. J. Villeneuve (Can, BAR) et 9. E. Irvine (G-B, points (9) au classement du cham- avouait le juriste. Les 13 et 14 juillet, le quadruple champion du mas Bjorn de 3 coups, après avoir Palmarès : champion du monde Jaguar). A deux tours : 10. J. Verstappen (P-B, en 1998 et 1999. Arrows), 11. J. Alesi (Fra., Prost), 12.P.DeLa pionnat du monde des pilotes. Il monde a ainsi eu plusieurs entrevues : chez Ferrari, avec Jean mené le tournoi de bout en bout. Rosa (Esp., Jaguar), 13. G. Fisichella (Ita., n’avait plus aucune ambition Todt, et avec Bernie Ecclestone. Il semble qu’Alain Prost ait obte- • POLE POSITION Benetton), 14. E. Bernoldi (Bré., Arrows) et pour la saison, et cela se voyait à nu le report de l’échéance du moteur Ferrari, dont la facture s’élè- M. Schumacher (Ferrari) 15. J. Button (G-B, Benetton). A trois tours : son allure plus nonchalante et ve à 32 millions de dollars (250 millions de francs environ), une a LOTO : résultats des tirages 16. F. Alonso (Esp., Minardi). en 1 min 20 s 447 (moy. 230,059 km/h) plus mélancolique qu’à l’habitu- facture très lourde pour une équipe aux abois financièrement. no 56 effectués samedi 14 juillet. • PRINCIPAUX ABANDONS de. Il allait tirer sa révérence en Alain Prost essaie toujours de trouver une solution pour sauver Premier tirage : 3, 16, 40, 41, 44, • MEILLEUR TOUR en course R. Schumacher (All, Williams ; moteur 37e fin d’année, c’était écrit sur l’as- son équipe, mais le temps presse et l’avenir est plus que jamais 45 ; numéro complémentaire : 5. M. Hakkinen (McLaren-Mercedes) en 1 min tour) ; D. Coulthard (G-B, Mc Laren ; sortie phalte. Dans son ombre, les incertain. « Il serait possible de vendre à Pedro Diniz », indiquait Rapports pour 6 numéros : 23 s 405 (moy. 221,900 km/h), 34e tour e de piste 3 tour) ; O. Panis (Fra., BAR ; e accident 1er tour) manœuvres avaient commencé M Roguet, mais cela impliquerait qu’Alain Prost quitte la direc- 5 243 755 F (799 405 ¤) ; 5 numé- Les faits marquants pour préparer sa succession. A Sil- tion de l’équipe. ros et le complémentaire : 1 D. Coulthard sort de la piste (3e tour) suite à un verstone, le Canadien Jacques Vil- 108 890 F (16 600 ¤) ; 5 numéros : problème de suspension arrière, causé lors leneuve, furieux de la « désorgani- 12 695 F (1 935 ¤) ; 4 numéros et le d'un accrochage avec J. Trulli, au premier virage. L'Ecossais se voit contraint sation » régnant au sein de son quittait la piste sur rupture de sus- haut du podium : « Je suppose complémentaire : 342 F (52,13 ¤) ; d'abandonner. 1 équipe BAR-Honda, aurait pris pension, abandonnant là ses der- que tout vainqueur de Grand Prix 4 numéros : 171 F (26,06 ¤) ; langue avec Ron Dennis, le niers rêves d’accrocher le titre de connaît cette peur de ne plus 3 numéros et le complémentaire : 2 M. Hakkinen, resté dans le 3 patron de l’équipe McLaren- champion du monde cette jamais gagner. » 38 F (5,79 ¤) ; 3 numéros : 19 F sillage de M. Schumacher, Mercedes. Au cas où… « Tout cela année : « Un objectif difficile », Sur le podium, Michael Schu- (2,89 ¤). Second tirage : 22, 31, profite d'une maladresse de 2 ne crée pas un environnement posi- reconnaît-il – à six courses de la macher pouvait regarder son 36, 39, 41, 47 ; numéro complé- l'Allemand pour le dépasser et prendre ainsi la tête de la course Silverstone tif », admet l’un des dirigeants de fin de saison, il accuse 37 points adversaire avec amusement. L’Al- mentaire : 28. Rapports pour (5e tour). l’écurie McLaren-Mercedes. de retard sur Michael Schuma- lemand n’a plus rien à craindre 6 numéros : 11 298 805 F La séance d’essais du Grand cher. du Finlandais, et sa deuxième pla- (1 722 491 ¤) ; 5 numéros et le 3 J.-P. Montoya, bien calé derrière M. Schumacher, prend le meilleur Prix de Grande-Bretagne, samedi David Coulthard n’avait pas ce à Silverstone lui suffit ample- complémentaire : 91 415 F sur l'allemand et se lance à la poursuite de M. Hakkinen, le leader 14 juillet, avait donné une premiè- encore regagné son stand que ment pour prendre ses distances (13 936 ¤) ; 5 numéros : 10 070 F (17e tour). Les Ferrari, grâce à une stratégie à un seul arrêt, viendront finalement ravir au Colombien les deux dernières places du podium. re indication de l’état d’esprit de Mika Hakkinen, bien calé dans le au championnat du monde, (1 535 ¤) ; 4 numéros et le complé- Mika Hakkinen. Vexé d’entendre sillage de Michael Schumacher même si elle ne lui permet pas mentaire : 430 F (65,55 ¤) ; CLASSEMENT DES CHAMPIONNATS la concurrence murmurer dans depuis les premiers tours de roue d’égaler le record de victoires en 4 numéros : 215 F (32,77 ¤) ; PILOTES : 1. M. Schumacher (+6), 84 pts ; 2. D. Coulthard,47pts;3. R. Barrichello (+4), 34 pts ; son dos des propos vachards sur du Grand Prix d’Angleterre, avait Grand Prix (51) d’Alain Prost. 3 numéros et le complémentaire : 4. R. Schumacher,31pts; 5. M. Hakkinen (+10), 19 ; 6. J-P. Montoya (+3), 15 pts, etc. sa condition de préretraite, le Fin- déjà profité d’une sortie de vira- 42 F (6,40 ¤) ; 3 numéros : 21 F CONSTRUCTEURS : 1. Ferrari (+10), 118 pts ; 2. McLaren-Mercedes (+10), 66 pts, etc. landais avait laissé échapper la ge un peu large de l’Allemand, au Eric Collier (3,20 ¤). Infographie Le Monde avec Pierre Lepidi

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Seul l’est du pays est épargné Poitou-Charentes, Aquitaine, Liverpool voyagiste CIT Evasion propose, au Dublin par cette dégradation et profite Midi-Pyrénées. Sur le nord de Varsovie Kiev départ de Paris, un week-end à d’une petite journée de répit. l’Aquitaine et Poitou-Charentes, Rome à partir de 1 990 F TTC Amsterdam Berlin Bretagne, pays de Loire, Basse- les nombreux nuages gris appor- Brèves (303 ¤) par personne pour 2 nuits éclaircies Normandie. Le temps est gris et tent rapidement des pluies faibles Londres en chambre double (hôtel « 3 étoi- o Bruxelles pluvieux. Seules quelques éclair- dès le milieu de matinée. Ailleurs, 50 Prague les ») avec petit déjeuner et le vol cies pourront se dessiner en fin le soleil matinal se cache l’après- Couvert régulier A/R sur Alitalia. De Lyon, d’après-midi. Les températures midi derrière des nuages de plus Paris Strasbourg Vienne Marseille et Nice, compter 2 038 F s’échelonnent entre 18 et en plus nombreux. Le thermomè- Budapest (311 ¤). Réservations jusqu’au Brume 21 degrés. tre affiche de 22 à 26 degrés. Nantes 15 août. Renseignements au Berne brouillard Nord-Picardie, Ile-de-France, Limousin, Auvergne, Rhône- Bucarest 0810-00-70-70 et dans les agences Centre, Haute-Normandie, Alpes. La matinée est assez enso- Lyon Milan de voyages. Ardennes. Le ciel se couvre en mati- leillée puis des nuages envahissent Belgrade Sofia Averses a FRANCE. Jusqu’au 30 septem- née et les pluies débutent rapide- le ciel du Limousin, puis de l’Auver- Toulouse Istanbul bre, le parc des Aigles du Léman, ment sur la Haute-Normandie. Elles gne, annonçant des pluies pour la domaine de Guidou, à Sciez, près se généralisent aux autres régions soirée et la nuit suivante. Cette Rome Pluie de Thonon (Haute-Savoie), pré- dans l’après-midi. Les températures dégradation ne concernera la Barcelone Naples sente trois nouveaux spectacles varient entre 19 et 22 degrés. région Rhône-Alpes que dans la 40 o Madrid qui permettent d’observer des ra- Champagne, Lorraine, Alsace, soirée. Il fait de 18 à 24 degrés. Lisbonne Athènes Orages paces, des loups et des ours en Bourgogne, Franche-Comté.Le Languedoc-Roussillon, Proven- pleine nature et d’en approcher matin, le ciel est bleu, à l’exception ce-Alpes-Côte d’Azur, Corse. Le Séville quelques-uns. Entrée : 60 F (9 ¤) de quelques bancs de grisaille. soleil domine malgré quelques pas- Tunis Neige pour les adultes et 50 F (8 ¤) pour Dans l’après-midi, des nuages sages de voiles nuageux. Les tem- Alger les enfants. Renseignements au envahissent le ciel de la Champa- pératures s’échelonnent entre 25 04-50-72-72-26 et sur Internet gne, la Lorraine et du Morvan. et 30 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort (www.lesaiglesduleman.fr).

PRÉVISIONS POUR LE 17 JUILLET 2001 PAPEETE 23/28 P KIEV 21/32 S VENISE 16/24 S LE CAIRE 23/37 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/32 S LISBONNE 18/24 S VIENNE 14/21 S NAIROBI 14/24 C et l’état du ciel. S : ensoleillé; N : nuageux; ST-DENIS-RÉ. 18/24 S LIVERPOOL 12/16 P AMÉRIQUES PRETORIA 6/23 S EUROPE LONDRES 12/16 P BRASILIA 13/26 S RABAT 17/26 S C : couvert; P : pluie; * : neige. AMSTERDAM 13/21 S LUXEMBOURG 11/21 C BUENOS AIR. 15/20 P TUNIS 25/31 S FRANCE métropole NANCY 10/21 N ATHENES 27/37 S MADRID 15/28 S CARACAS 23/26 C ASIE-OCÉANIE AJACCIO 16/26 S NANTES 12/20 P BARCELONE 18/25 S MILAN 16/29 S CHICAGO 24/31 C BANGKOK 26/33 P BIARRITZ 14/24 N NICE 17/27 S BELFAST 10/13 P MOSCOU 21/31 S LIMA 14/17 C BEYROUTH 26/29 S BORDEAUX 13/23 P PARIS 11/21 P BELGRADE 19/25 P MUNICH 10/18 C LOS ANGELES 13/19 S BOMBAY 26/29 P BOURGES 11/22 P PAU 12/24 N BERLIN 11/20 C NAPLES 21/27 S MEXICO 12/23 S DJAKARTA 27/30 S BREST 13/19 P PERPIGNAN 16/27 S BERNE 10/22 S OSLO 9/15 C MONTREAL 15/22 S DUBAI 32/39 S CAEN 14/18 P RENNES 12/21 P BRUXELLES 12/21 N PALMA DE M. 18/30 S NEW YORK 22/26 C HANOI 28/33 S CHERBOURG 12/18 P ST-ETIENNE 12/22 N BUCAREST 12/35 C PRAGUE 10/16 C SAN FRANCIS. 11/17 S HONGKONG 26/28 P CLERMONT-F. 10/22 N STRASBOURG 10/22 N BUDAPEST 16/26 S ROME 18/26 S SANTIAGO/CHI 6/11 P JERUSALEM 23/30 S DIJON 10/23 N TOULOUSE 12/26 N COPENHAGUE 12/21 C SEVILLE 19/34 S TORONTO 17/23 C NEW DEHLI 27/33 C GRENOBLE 11/24 N TOURS 11/20 P DUBLIN 12/14 P SOFIA 17/25 P WASHINGTON 21/34 S PEKIN 25/36 S LILLE 10/21 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 10/23 C ST-PETERSB. 23/31 S AFRIQUE SEOUL 22/27 P LIMOGES 11/19 P CAYENNE 23/29 P GENEVE 12/24 S STOCKHOLM 16/19 P ALGER 19/29 S SINGAPOUR 27/30 P LYON 12/23 N FORT-DE-FR. 26/30 S HELSINKI 21/28 S TENERIFE 21/27 S DAKAR 25/28 C SYDNEY 7/16 S MARSEILLE 16/25 S NOUMEA 18/22 S ISTANBUL 25/31 S VARSOVIE 14/22 P KINSHASA 19/28 S TOKYO 28/35 S Situation le 16 juillet à 0 heures TU Prévisions pour le 18 juillet à 0 heure TU

N Nord Sud Sur les plages O E PAS-DE-CALAIS PROVENCE 17˚ 19˚ Le 17 JUILLET 2001 vers 12 heures Nice S LANGUEDOC CÔTE D'OPALE Sur les côtes de la Manche, et en Bretagne, la journée est le plus souvent 30 Marseille St-Raphaël 20 CÔTE D'AZUR grise et pluvieuse. Seules quelques trouées se formeront en fin d'après- 17˚ 19˚ La Seyne- Calais sur-Mer 25˚ 27˚ midi de la Bretagne au Cotentin. Les côtes atlantiques sont également ra- Cap d'Agde St-Tropez pidement envahies par des pluies plutôt faibles. Les côtes basques résis- CÔTE D'ALBÂTRE 20 Le Touquet 45 tent jusque dans l'après-midi. Le soleil brille autour de la Méditerranée. 10 PICARDIE ROUSSILLON 20 17˚ 19˚ Perpignan Ouest VAR 20 BAIE ST-MICHEL COTENTIN CÔTE NORMANDE 30 Le Tréport 21˚ 25˚ BAIEDESEINE 18˚ 19˚ 16˚ 18˚16˚ 18˚ Étretat 17˚ 18˚ NORMANDIE 45 Le Havre GARD 40 ROUSSILLON LANGUEDOC BOUCHES-DU-RHÔNE FINISTÈRE NORD 45 16˚ 20˚ 21˚ 25˚ 22˚ 25˚ 22˚ 25˚

Deauville Sud-Ouest 40 45 Granville TEMPÉRATURE Corse CÔTE CHARENTAISE Perros-Guirec NORMANDIE Ile de Ré 18˚ DE L'AIR St-Malo 40 CHARENTES 19˚ 20˚ 40 Crozon 15 VENT CALVI BASTIA Ile d'Oléron DIRECTION ET Concarneau BRETAGNE CÔTE GIRONDINE VITESSE EN KM/HEURE 24˚ 25˚ Calvi 25˚ 26˚ Soulac Bastia Quiberon VENT VARIABLE 40 40 20˚ 22˚ 20 55 POINTE BRETAGNE MER TEMPÉRATURE La Baule Lacanau DE L'EAU 17˚ 18˚ Ajaccio 40 CÔTE LANDAISE Arcachon Calme/belle 16˚ Porto-Vecchio SUD FINISTÈRE VENDÉE 20˚ 25˚ 10 30 LANDES 18˚ 18˚ St-Gilles- Peu agitée 20 Croix -de-Vie CÔTE BASQUE AJACCIO PORTO-VECCHIO Agitée/forte 40 VENDÉE SUD BRETAGNE 24˚ 28˚ 21˚ 24˚ 10 24˚ 26˚ 18˚ 19˚ 19˚ 20˚ Biarritz Très forte/grosse

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123456789101112 batave. Degré dans les signes. - 7. Elu localement. Instrument à L’âge de César Thaire I corde. - 8. Tranchant. Conjonc- tion. - 9. Etoffe ou métal de CÉSAR THAIRE a invité un cou- même chose pour moi », précise (D’après le tournoi mathématique II même origine. Attaque avec les ple d’amis à son anniversaire. On Aure, sa femme. de Saint-Michel- en-l’Herm.) dents. - 10. Dans le bide. Cours papote âges… « Ce n’est pas mon cas »,dit III espagnol. Protégeait des coups. - « C’est étonnant, mais si on ajoute César. Puis il ajoute : « Mais si on Elisabeth Busser 11. Entre muscles et os. Le plus à mon âge le produit des deux chif- enlève la différence des deux chiffres et Gilles Cohen IV fort. - 12. Vous met sur la bonne fres qui le composent, puis encore la à la somme de mon âge, du produit © POLE 2001 voie. somme de ces chiffres, puis encore des deux chiffres et de leur somme, V leur différence, on obtient 100 », cette fois, on obtient 100. » Philippe Dupuis confie Pierre. « Bien que je sois plus Quel est l’âge des trois protago- Solution du problème VI jeune que lui, c’est exactement la nistes ? dans Le Monde du 24 juillet. SOLUTION DU N° 01 - 165 VII Horizontalement Solution du problème nO 231 paru dans Le Monde du 10 juillet. VIII I. Plombe. Heure. - II. Rémou- leur. Es. - III. Orbe. Irréels. - IV. IX Dorlotée. Pie. - V. Utile. GIG. - VI. Ne. Givrait. - VII. Treuils. Ea. - X VIII. Eu. Souteneur. - IX. Usuel. Eparse. - X. Ramsès. Otées.

HORIZONTALEMENT Héliopolis. Moins brutal que le Verticalement petit noir. Démonstratif. - IX. 1. Producteur. - 2. Lérot Rusa. - LE MONDE TELEVISION I. Doit être libre pour s’enga- Trouble. Toxiques mais efficaces 3. Ombrine. Um. - 4. Moelleuses. Chaque jeudi avec ger. Engagement en toute liber- sur le coup. - X. Devient très - 5. Bu. OE. Iole. - 6. Elit. Glu. - 7. 0123 té. - II. Pour les allergiques aux rapidement pompière. Erémiste. - 8. Hure. EPO. - 9. Ere. avec cartes. Estuaire breton. - III. Du Grenat. - 10. Epia. Ere. - 11. Reli- DATÉ DIM./LUNDI 0123 latin dans les notes. Seul sur VERTICALEMENT gieuse. - 12. Esse. Tares. terre pendant un certain temps. DATÉ VENDREDI Conjonction. - IV. Personnel. 1. Fait dans le froid… pas dans Dépasse de peu les mille euros la tuyauterie. - 2. Travaille des par mois. - V. Réserve en sous- deux côtés et aussi dans le retrouvez sol. Blessure. - VI. Font Etats milieu. Promotion pour le pion. - chez nos voisins germains. D’un 3. Aime les fonds sableux de la auxiliaire. - VII. Paresseux ou Manche. Pronom. - 4. Par-dessus. LE MONDE DES LIVRES fourmilier. Préposition. Points Manchot à Las Vegas. - 5. Affir- sur la carte. - VIII. Vénéré à mation. Voie étroite. - 6. Pâte 24 CULTURE LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 b APRÈS L’AMÉRIQUE, le groupe U2 Les deux concerts affichent complets. ces et aux chansons « à l’ancienne », 19 juillet, revient sur ses passions : la poursuit sa tournée en Europe. Leur b LOIN DES GADGETS et des effets dans le but avoué de reconquérir l’en- poésie, la sculpture, la guitare. « J’ai Elevation Tour, du nom de la chanson spéciaux, caractéristiques des tour- tière affection de leurs fans. b DANS toujours été certaine que la musique de la bande originale du film Tomb nées précédentes, les quatre rockers UN ENTRETIEN au Monde, la chanteu- était mon plus grand amour, mais je Raider, est à Paris les 17 et 18 juillet. irlandais veulent un retour aux sour- se P. J. Harvey, en concert à Nîmes le ne pensais pas en faire un métier. » U2 retourne dans les arènes du rock Paris/Musique. Dans le cadre de leur tournée européenne, Elevation Tour, les quatre Irlandais seront les 17 et 18 juillet au Palais omnisports de Paris-Bercy. Le groupe, revenu à ses bases lyriques, délaisse les effets spéciaux pour un retour aux sources censé rétablir la totale communion avec son public

CHICAGO (Illinois) du. On est pourtant loin des décors ciens, un mur d’écrans s’élève ou dis- de notre envoyé spécial de parc d’attractions des deux précé- paraît, agençant des jeux de lumiè- La tournée européenne de U2, qui dentes tournées de U2. Pas ici de res et de projections graphiques. a débuté le 8 juillet, à Copenhague, constructions cathodiques et de Tra- Loin des sept cents mètres carrés de passe par Paris les 17 et 18. Avant bant suspendues comme au temps la toile vidéo de Pop Mart, quatre cela, les dix-neuf semi-remorques et du Zooropa Tour, pas d’olive et de écrans de très haute définition les dix bus de l’Elevation Tour citron géants comme à l’époque du surplombent la scène et suivent, en auront triomphalement sillonné Pop Mart. D’un dépouillement spar- couleurs sépia, la performance res- l’Amérique du Nord pour cinquante tiate, la scène semble correspondre pective de chaque musicien. dates de concerts, étrennées par un aux déclarations d’intentions du On a construit une promenade en show à Miami, le 24 mars, achevées, manager du groupe, Paul McGuin- forme de cœur, qui s’avance dans le le 24 juin, dans le New Jersey, ness : « Cette tournée se concentre public. Bono y évolue en son royau- devant un public où figuraient Bill sur le groupe et sa musique, pas sur me, porté par une forêt de mains et Clinton et le secrétaire général des les gadgets et les effets spéciaux.» d’embrassades. Le chanteur brille à Nations unies, Kofi Annan. Institu- la frontière de deux mondes. Les tion d’un rock sûr de sa puissance VIEILLES SENSATIONS hymnes tonitruants flattent ses ten- commerciale comme de sa Toutes lumières allumées, l’entrée dances les plus messianiques. La conscience politique, le quatuor en scène des stars – Bono (chant), retenue d’une guitare sèche, les irlandais s’emploie à finaliser sur The Edge (guitare), Larry Mullen Jr inflexions soul et intimistes de balla- scène l’opération séduction d’un (batterie), Adam Clayton – affiche des comme Stuck in a Moment ou In album, All That You Can’t Leave une belle décontraction. Les lunet- a Little While, en font une rock-star Behind, sorti en novembre, qui tes de soleil et le blouson noir à humaine et fraternelle. invoquait (« ce que l’on ne peut lais- galons de Bono sont sobres en com- ser derrière soi ») un retour aux paraison du peignoir satiné et du DISCOURS POLITIQUE sources. déguisement de diablotin des deux Pas de prêche entre les morceaux. Parmi les buts avoués : renouer dernières tournées. Elevation, nou- Des dédicaces plutôt à des amis dis- avec des fans qui, selon le bassiste veau single qui figure dans la bande parus comme Michael Hutchence, Adam Clayton, « ont pu se sentir éloi- originale de Tomb Raider, est un peu le chanteur de INXS, ou Joey Ramo- gnés d’un groupe censé offrir une rela- la quintessence de All That You Can’t ne, pionnier du punk new-yorkais. tion de proximité ». Les Dublinois Leave Behind. Avec sa guitare cla- « Quand j’avais seize ans, Joey ont alors pris l’initiative de jouer quant comme une oriflamme, sa m’avait appris cette chanson. » Et le dans de plus petites salles. En langa- rythmique athlétique, son chant ten- chantre de la new wave irlandaise ge de promoteur, il ne s’agit pas d’or- du vers le ciel, ce morceau cherche à de reprendre I Remember You, des ganiser des concerts dans des clubs, faire renaître de vieilles sensations : Ramones, seul à la guitare. Le dis- mais de diminuer d’un iota l’échelle celles d’une exaltation électrique, à cours politique n’a pas totalement du gigantisme. « Je trouve gratifiant, l’origine de la gloire des Irlandais. disparu. Bono dédie Pride (In the précise Adam Clayton, de jouer dans Ces dix dernières années, U2 Name of Love), écrit à la mémoire de des arènes plutôt que dans des sta- s’était amusé à mettre en abyme sa Martin Luther King, au Chicago des. » A Chicago, l’arène en ques- propre démesure et les perversions Peace Museum. En prélude à Bullet tion est le United Center, l’antre des du star system. L’intelligence ambi- the Blue Sky, Charlton Heston en basketteurs des Bulls et des hoc- guë de ce discours avait pu mettre prend pour son grade de président keyeurs des Blackhawks. Tous les une distance dans la communion de la National Rifle Association, soirs, du 12 au 16 mai, 25 000 person- entre le groupe et son public. dans un petit film contre le port nes se sont pressées dans ce lieu où Aujourd’hui, on sent les musiciens d’armes. résonnèrent les exploits de Michael prêts à assumer le premier degré de Son militantisme, Bono le garde Jordan. leurs élans pour reconquérir l’entiè- surtout pour les à-côtés de la tour- Le 16, comme lors de la plupart de re affection de leurs fans. née : discours, le 9 juin, devant cinq ces dates américaines, P. J. Harvey Quitte à renoncer à la prise de ris- mille étudiants de Harvard ; partici-

(en Europe, les Stereophonics assu- que artistique. Dans des albums CHAD RACHMAN / AP pation, à Barcelone, au show carita- rent la première partie) s’escrime à comme Achtung Baby, Zooropa ou Le blouson noir de Bono est sobre en comparaison de ses déguisements des dernières tournées. tif Frock’n’roll, devant Nelson Man- toucher des gradins qui se remplis- Pop, U2 explorait des zones (sou- dela ; manifestation pour l’annula- sent doucement. Défendant ses vent électroniques) en marge de l’or- te le marché roi. Revenu à ses bases concentre sur des chansons « à l’an- Inutile pourtant de bouder son tion de la dette des pays les plus pau- blues écorchés avec une rage altière, thodoxie rock. Mais, comme le lyriques, le groupe vient de connaî- cienne » : Even Better Than the Real plaisir. Le groupe vibre d’un vrai vres. Mais dans ces concerts de l’Ele- l’Anglaise se tire avec les honneurs reconnaît Adam Clayton, « cette tre son plus gros succès commercial Thing, New Year’s Day, I Will Follow, panache et d’une maturité qui éva- vation Tour, clôturés par Walk on,il de cet exercice ingrat. A la pause, on musique était bien plus accessible à (dix millions d’albums vendus) Sunday Bloody Sunday, One, Beauti- cue l’esbroufe. La scénographie s’agit d’abord de marcher vers une fait provision de soda, de pop corn, l’Europe qu’aux Etats-Unis ». Pour depuis The Joshua Tree, en 1987. Le ful Day, I Still Haven’t Found What – signée Willie Williams – se conten- rédemption musicale. de chips recouvertes de fromage fon- les quatre de Dublin, l’Amérique res- répertoire des nouveaux concerts se I’m Looking For. te de l’essentiel. Derrière les musi- S. D.

Dates des spectacles projection de clips, P. J. Harvey, chanteuse à La Locomotive, 90, bd de Clichy, b U2 Paris-18e.Mo Blanche. Le 16 juillet, Avec les Stereophonics 20 h 30. 100 F (15,17 ¤). « Une grande part de mon écriture vient du blues » en première partie, au Palais b P. J. Harvey omnisports de Paris-Bercy, Avec Noir Désir, Muse, CHICAGO (Illinois) res : une Airline National, de 1963, Radiohead], Michael Stipe [le les 17 et 18 juillet (complets). My Favorite Dentist Is Dead, de notre envoyé spécial blanche, très kitsch, et une chanteur de R.E.M.], Mark Linkous b Convention et nuit U2 aux arènes de Nîmes, De la violence cathartique de Gretsch Jet Firebird rouge, de [le chanteur de Sparklehorse], Will Rencontre entre fans et DJ’s, le 19 juillet (complet). Dry, en 1992, aux mélodies épa- 1962, dont je rêvais depuis long- Oldham, qui essaient de garder les nouies de Stories from the City, temps. J’adore les guitares millési- pieds sur terre et de maintenir Stories from the Sea, paru l’an der- mées. Je n’utilise pratiquement une honnêteté profonde par rap- nier, P. J. Harvey s’est révélée, avec pas d’ordinateurs, un vieil instru- port à ce qu’ils font. Leur musique Björk, la figure rock féminine la plus ment possède tellement plus de m’aide et m’inspire. Nous nous importante des années 1990. Après caractère. J’ai besoin de cette sen- protégeons, nous nous encoura- avoir accompagnée U2 dans sa tour- sation tactile, qu’un dialogue s’éta- geons mutuellement. née américaine, elle donnera un uni- blisse entre le musicien et son ins- – Qu’est-ce qui a provoqué ce que concert estival, en France, le trument. désir de mélodie, caractéristique 19 juillet, dans les arènes de Nîmes. – Le blues possède cette qua- de Stories from the City, Stories « Votre dernier album, Stories lité-là. Il vous a beaucoup from the Sea ?

from the City, Stories from the influencée ? MARIA MOCHNASZ – J’essaie que chaque album Sea, a été, en partie, conçu à – Une grande part de mon écri- P. J. Harvey : « J’ai une âme soit différent. Jusqu’à présent, je New York. Votre tournée, en ture vient de là. J’en ai beaucoup de bohémienne. » n’avais pas beaucoup travaillé les première partie de U2, vous a écouté étant enfant. C’est une mélodies. Mon but a longtemps donné l’occasion de parcourir musique qui touche droit au mais je croyais que je n’intéresse- été de créer des sons violents, les Etats-Unis. Ce pays conti- cœur. Mes bluesmen préférés rai personne comme chanteuse. dérangeants. Je voulais enfin nue-t-il de vous fasciner ? sont probablement Howlin’Wolf Je me voyais plus comme sculp- produire quelque chose de beau – L’Amérique offre des espaces et John Lee Hooker. Le premier teur et plus tard, peut-être, profes- et de revigorant. Chaque disque et des variétés de paysages qui ne est sans doute le chanteur le plus seur. Tout s’est précipité. Je pen- est une étape qui correspond peuvent qu’impressionner des brut auquel je puisse penser. Sa sais que mon premier album aussi à celle d’une vie intérieure. Européens imprégnés de légen- voix et ses chansons sont plus ter- serait ma première et dernière La sauvageonne renfermée de Dry des, d’images et de musiques amé- rifiantes que n’importe quel grou- chance d’enregistrer. J’ai voulu n’aurait pas pu écrire Stories from ricaines. Nous avons aussi une pe punk. J’aime le côté cru et tout mettre dans ce disque. Il a fal- the City, Stories from the Sea. Je me part de cynisme qui nous met à émouvant de John Lee Hooker. Je lu attendre To Bring you my Love, sens beaucoup plus sereine, je bonne distance de ces mythes. En l’ai croisé une fois à la réception en 1995, pour que je me relaxe un suis capable de laisser entrer un Angleterre, j’habite en bord de d’un hôtel. Il s’engouffrait dans peu. peu de bonheur dans mes mer, dans un coin isolé. J’ai une limousine noire avec six top – Quel regard portez-vous sur chansons. besoin de ce calme, mais je res- models. Exactement comme dans la jeune fille de l’époque ? – Avez-vous continué à faire sens aussi sans cesse l’appel du mes fantasmes (rires). – J’ai beaucoup d’affection pour de la sculpture ? voyage. J’ai une âme de bohémien- – Au début de votre carrière, elle. Ses mots sont très naïfs, sincè- – Je n’ai pas assez de temps ne. J’ai besoin de transporter on sentait sur scène une tension res, directs, touchants. Je faisais pour cela. Je continue, en revan- ailleurs ma musique. impressionnante qui semble fai- de mon mieux pour jouer et chan- che, de dessiner. Observer tous les » J’ai collaboré, cette année, re place aujourd’hui au plaisir ter ce que j’avais sur le cœur. J’ai détails d’un corps ou d’un objet avec des artistes américains com- d’être devenue une musicienne toujours mis toute ma vie dans demande une concentration qui me Sparklehorse. Récemment, j’ai épanouie ? ma musique. J’étais aussi quel- est très utile pour l’écriture. J’écris passé deux jours à Tucson, Arizo- – Ça m’a pris un moment de ne qu’un d’apeuré par le milieu de beaucoup de poèmes, même en na, en compagnie de Howe Gelb pas me sentir coupable de vivre l’industrie musicale. tournée. J’aimerais un jour en et des groupes comme Giant Sand de ma passion. J’ai toujours été – Cette peur a-t-elle disparu ? publier, mais je ne me sens pas et Calexico. Nous avons donné un certaine que la musique était mon – Je sais maintenant gérer ce prête. Je suis une débutante qui concert sous un hangar, derrière plus grand amour, mais je ne pen- genre de problème, mais je n’aime n’a pas encore le niveau. » une voie ferrée, en soutien à une sais pas en faire un métier. J’étais pas le milieu du showbiz. J’ai un radio locale. C’est là-bas que j’ai persuadée que l’art serait mon réseau d’amis musiciens comme Propos recueillis par acheté deux magnifiques guita- mode d’expression privilégié, Thom Yorke [le chanteur de Stéphane Davet CULTURE-FESTIVALS LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 / 25

HORS CHAMP

Le Kirov dans les ors Le jazz reprend ses quartiers d’été a e MUSIQUE : la 21 édition du festival Jazz à Vienne, qui s’est tenue dans le théâtre antique de de Versailles au vieux Casino Vienne (Isère) du 29 juin au 13 juillet, a rassemblé quelque 95 000 spectateurs, soit une hausse Versailles/Danse. Un programme démonstratif Montreux/Musique. Joshua Redman a donné le meilleur concert de sa carrière de la fréquentation de 20 % par rap- port à 2000, selon les organisa- une Rafale rouge. Mais, à bien modernisme (James Carter) ou de la la riviera et ses bouffes qu'on règle teurs. – (AFP.) BALLET DU KIROV. Makhar regarder le programme, qui chan- RANDY WESTON, JOSHUA RED- recherche (Steve Coleman). De quel- en piécettes « jazz », la monnaie a Les spectateurs désireux d’as- Vaziev (directeur du ballet). Elena ge chaque soir, il s’y cache une MAN : le jazz dans tous ses états, le façon ? A la hache, à la hussarde intermédiaire. sister à tout prix au festival Morozova (costumes). Boris Gru- curiosité : Flammes de Paris, créé 35e Montreux Jazz Festival. Tél. : et à la joie. Chez Joshua Redman, la Le public le plus hétérogène, le Vieilles Charrues, du 20 au zin (Orchestre du Ballet du Kirov). en 1932 par Boris Assafiev, un feu 00-41-848-800-800. Festival jus- saisie des saxophones (ténor et plus divers, de loin, c'est celui du 22 juillet, à Carhaix-Plouguer (Finis- Opéra royal du château de Ver- d’artifice sur la prise des Tuileries qu'au 22 juillet. soprano), la mobilité des cadences jazz. Les autres sont formatés, nic- tère), qui affiche complet, font sailles, à 21 heures, jusqu’au du 10 août 1792. Il aurait pu ouvrir ne supposent pas une séparation kels, uniformes, le petit doigt sur la monter les enchères sur Internet, 18 juillet. Tél. : 01-30-83-78-88. ce 14 Juillet ! En revanche, si la soi- MONTREUX moindre que l'effort de Weston : sa couture du piercing. Cette cuvée, où des places se disputent déjà au Fnac : 0-892-701-892. De 200 F rée commençait avec Fokine, cho- de notre envoyé spécial séparation de Monk et de Duke. loin du Palais des Congrès, le jazz double de leur valeur. Les organisa- (30,49 ¤) à 450 F (68,60 ¤). régraphe russe de renom, la deuxiè- Montreux en tous points Mon- reprend ses quartiers d'été au vieux teurs du festival ont annoncé le me partie rendait hommage aux treux : le lac, les palaces, les canards, PUBLIC UNIQUE Casino. Bêlements immédiats des 25 juin que les 170 000 places mises Si on a pris l’habitude le Français puisque ce sont eux qui les zonards et, tous les 10 mètres, Ce qui n'aurait que le sens d'un populistes (ils sont partout, c'est en vente avaient trouvé preneur en 14 Juillet que l’armée fête sur les ont modelé l’âme du ballet russe : trois musiciens andins attelés à la concert de plus, s'il n'y avait l'effet leur devise) : « élitisme intello » un mois, qualifiant cette situation Champs-Elysées la prise de la Bas- tout d’abord Jean-Baptiste Landé, énième version du Vol du condor. Montreux, le génie du lieu, les appa- (eux du moins ne sont pas mena- d’« exceptionnelle ». Le festival, qui tille par les émeutiers de 1789 (et qui créait en 1738 une école Lequel a l'air tout à fait réveillé. ritions de Claude Nobs en djinn, feu cés), « passéisme » (cette angoisse fête sa 10e édition cette année, cette année en présence du roi – embryon du Kirov – pour les On vient pour Randy Weston. follet, maître de cérémonies, et ce d'être déjà gâteux), etc. Or, quel accueillera, entre autres artistes, d’Espagne !), le château de Ver- enfants de l’impératrice Anna. Puis C'est avec Joshua Redman en tête public unique. Jazz ? Dès la deuxiè- public, aujourd'hui, capable de mar- Henri Salvador, Placebo, Noir sailles lui non plus n’en est pas à Charles-Louis Didelot, Jules Per- que l'on repart. Non que Weston, en me année du Montreux Jazz Festival quer des différences (Justin Robin- Désir, Ben Harper, Manu Chao et un paradoxe près en accueillant le rot, Arthur Saint-Léon et l’indétrô- sa tonitruante méditation (piano), (1970), on a polémiqué ferme. Jazz, son avec Jimmy Scott), de repérer Matmatah. – (AFP.) ballet du Kirov de Saint-Péters- nable Marius Petipa, arrivé droit ait si peu que ce soit démérité. Au donc, même s'il n'en reste plus que Jeff Hamilton et Gregory Hutchin- a CINÉMA : le vice-ministre ira- bourg. Si la ville de Leningrad a de Marseille avé l’accent. contraire. Mais Joshua Redman quinze pour cent au programme : son (tous deux batteurs), de sonner nien de la culture, responsable repris son ancien patronyme impé- (trente-deux ans) donne, dans la Claude Nobs a essayé quinze fois de juste, d'être à ce point connaisseur, du cinéma, Seifollah Dad, un pro- rial, le Kirov reste le Kirov, qui BELLE BALANCHINIENNE grande salle biscornue du Casino retirer le mot. Personne ne veut. rapide, musical, exact ? che du président réformateur tient son nom d’un héros de la Après La Fée des poupées, après retrouvé, le meilleur concert de sa D'autant que, partout, en monta- Jamais à la traîne d'une riche idée, Mohammad Khatami, a démission- révolution de 1917, assassiné en le très glamour tutu noir de Nata- carrière. Construction, free, mélo- gne, dans les bars, sur les podiums, Nobs a changé le Casino en club né pour se consacrer à son métier 1935. On s’amuse aussi de voir la lia Sologub dans Le Carnaval de dies, pensée de la musique, c'est en parachute ascensionnel ou à démesuré. Lumières douces, tables de cinéaste, a rapporté, le 14 juillet, célèbre compagnie se produire Venise, on quitte la démonstration Montreux et sa légende – tant bord des bateaux à roues, en che- enchevêtrées et son rêvé : où l'on l’agence officielle IRNA. Les dans l’Opéra royal – un bijou bleu – dans le genre concours de Var- d'âmes courant par les coursives, min de fer aussi bien, il y a musique, vérifie que la basse de Ray Brown rumeurs sur cette démission ciel et doré – construit à l’occa- na – pour aborder la danse, la tant de mains disparues en loge : Pas- « off », concerts gratuits, revue de mérite un autre traitement qu'en avaient circulé récemment dans les sion des noces de Louis XVI et de vraie de vraie, avec Janna Aioupo- sage of Time, c'est le dernier titre du mille jeunes souffleurs, soixante plein air, et que Jimmy Scott baigne milieux professionnels, où l’on affir- Marie-Antoinette, pour lesquels va et Ilia Kuznetsov dans Manon : jeune homme, qui pilote le plus toni- batucadas du Brésil, Beck, Calexico, ses grâces Greenaway en milliers mait que M. Dad, nommé en août 1789 annonçait la guillotine de la ballerine n’est que séduction, fri- que quartet de l'heure : Aaron Gold- cloches à vache, Palais des Congrès, d'âmes qui comprennent ses mots 1997 par l’ancien ministre de la 1793. volité, le tout exprimé avec des berg (piano), Reuben Rogers (bas- duos à la plage, métissages, pluma- d'amour. La magie Montreux. Où culture, Ataollah Mohadjerani, Chic et banal de dire que depuis jambes à damner Des Grieux, son se), Gregory Hutchinson (batterie). ges, ramages… D'un côté, le Mon- l'on venait pour Randy Weston. bête noire des conservateurs, était des années le « Kirov n’est plus ce amant. Ce qu’elle fera. On vou- Lesquels ont réglé la question du treux Palace et ses fastes (entrée gra- soumis de plus en plus à la pression qu’il était » : qu’en est-il vrai- drait la suite. Ce sera Le Pas de conservatoire (Marsalis), du post- tuite en son théâtre), soit le souk de Francis Marmande de ces derniers. – (AFP.) ment ? Après Covent Garden à deux de Tchaïkovski, un ballet de Londres, où la troupe a dansé pen- Balanchine créé en 1960 au New dant trois semaines les classiques York City Ballet, mis au répertoire du répertoire, on se sentait frustré du Kirov en 1998. On a rarement de n’avoir qu’un défilé de pas de vu une aussi belle balanchinienne deux pour apprécier les danseurs. que Svetlana Zakharova, ner- La faute à l’étroitesse de la scène veuse, pétillante, avec de vraies royale. En revanche, les fauteuils pointes cambrées à fond comme du roi n’obligent pas à partager les on les aime. accoudoirs avec les voisins. Il n’em- On enchaîne avec La Mort du pêche que ce genre de programme cygne, immortalisé à jamais par la sent la compagnie qui cachetonne, Pavlova, interprété en majesté par et ça agace. Une première partie Ouliana Lopatkina : bras portés qui présentait Chopiniana ou les Syl- très loin en arrière, imitant les bat- phides, un ballet en un acte de Foki- tements d’ailes du volatile. Poin- ne (datant de 1907), a vaincu en tillés des pointes tenues collées. partie nos réticences. Pas tant à Emotion et perfection… La veille, cause des solistes que par la maniè- Mikhaïl Baryshnikov était là pour re dont le corps de ballet est choré- la « générale ». Ancien soliste du graphié : c’est le jardin à la françai- Kirov, il demandait le 30 juin 1972 se. Lignes, diagonales, mais aussi l’asile politique au Canada. Com- bosquets, massifs avec fleurs qui ment ne pas évoquer Noureev, dépassent juste ce qu’il faut. Et autre star absolue de la compa- aucun bouton de rose ne manque gnie, qui, le 17 juin 1961, avait, le à la couronne des danseuses, lon- premier, choisi la liberté en restant gues et parfaites. à Paris ? C’est si loin le commu- Pas très révolutionnaire ? L’épo- nisme… que n’est plus où le Kirov s’élan- çait pour un Cuirassé Potemkine, Dominique Frétard Les capteurs gestuels de Michèle Noiret Aix/Danse. « Twelve Seasons », une chorégraphie à la pointe de la technologie

MICHÈLE NOIRET, chorégra- cle d’une magie hallucinogène qui phe belge, n’a au fond qu’une altère la vision du spectateur en le obsession : rendre compte de la plongeant dans un bain de sensa- complexité de la réalité humaine à tions instables. travers la danse. Collaboratrice « Les possibilités offertes par la pendant treize ans du composi- technologie sont inépuisables, com- teur Karlheinz Stockhausen, elle a mente Michèle Noiret, fille du retenu la leçon de polyphonie du poète et fondateur du mouvement maître, s’ingéniant à multiplier sur expérimental Cobra, Joseph Noi- scène l’impact visuel de la danse. ret. J’ai aujourd’hui envie de me D’où les systèmes savants d’appa- concentrer sur des expérimentations reillages électroniques au sein des- précises. Comme celle des “micros quels ses danseurs tiennent lieu contacts” au sol. Un effleurement de détonateurs. Après In Between du pied donne tel son, une frappe (2000) présenté à Danse à Aix l’an plus ferme, tel autre. On peut ainsi dernier, Twelve Seasons (2001), évo- écrire une partition dans laquelle lution à la pointe de la technologie gestes et sons se conçoivent ensem- de la pièce précédente, refait l’affi- ble. » Si la technologie permet une che du festival dirigé depuis 1977 extension du corps, c’est le mouve- par Ginette Escoffier-Carrère. ment qui est le cœur battant du En collaboration avec le scéno- réseau. Souple et anguleuse, la ges- graphe Paolo Atzori et le musicien tuelle de Michèle Noiret a été Todor Todoroff, Michèle Noiret a tatouée par son expérience en tant conçu une architecture transforma- que danseuse de la notation corpo- ble composée de panneaux mobi- relle élaborée par Stockhausen. les, de miroirs et d’écrans. Espace Affranchie de cette écriture interactif (les mouvements des magistrale, Twelve Seasons prend interprètes génèrent par l’intermé- son origine dans Solo Stockhausen diaire de capteurs des sons et des (1997), poème frémissant d’une images retransmis en direct), la femme saisie par la musique. A scène subit une métamorphose l’exacte intersection de la danse, telle que ses limites semblent de la musique et de la vidéo, s’abolir. En particulier pour Twelve Michèle Noiret intensifie notre Seasons (sur la musique Tierkreis vision du monde en dilatant cette de Stockhausen jouée live) où la connaissance du corps qu’est la technologie se laisse oublier. Dans danse. le des projections et des lumiè- res qui diaprent le plateau d’un Rosita Boisseau tissu irréel, les ombres des inter- prètes et leurs reflets dialoguent e TWELVE SEASONS, de Michèle au point de faire perdre de vue les Noiret. Musique interprétée par le corps vivants. Glissements sugges- trio European Wind. Le 18 juillet, tifs du geste, l’insaisissable nature 22 heures, Val de l’Arc. Danse à des choses prend des proportions Aix, jusqu’au 5 août. Tél. : 04-42- insolentes. Toujours en déséquili- 23-41-24. De 70 F (10,6 ¤) à 250 F bre, le spectacle devient le récepta- (37,9 ¤). 26 / LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 CULTURE-FESTIVALS

SORTIR

AIX-EN-PROVENCE programme éclectique, présentant aussi bien des pièces du répertoire Festival Danse-à-Aix classique, L’Ecole des femmes, mise Le festival sera marqué par le en scène par Régis Santon, La Nuit départ de Ginette Escoffier-Carrère des rois, mise en scène par Anne qui, depuis qu’elle créa Bourgeois, que des créations Danse-à-Aix, en 1977, n’a cessé de variées, des spectacles poétiques le développer avec modestie et (Paroles de Prévert), musicaux (Le entêtement. Selon un usage Quatuor), et des lectures. Tous les désormais bien établi, le spectacles sont présentés en plein programme fait la part belle aux air, dans trois lieux mythiques de projets de danse dans la rue et aux Sarlat : la place de la Liberté, le jeunes compagnies, comme Barbara jardin des Enfeus, l’abbaye Sarreau, Heddy Maalem, Abou Sainte-Claire. Seul le spectacle Lagraa ou Frank II Louise. « Jeune public » est joué au centre Geneviève Sorin ouvre la culturel. manifestation. Elle sera suivie de Festival des jeux du théâtre Michel Kelemenis, d’Angels de Sarlat (Dordogne), BP 53, Margarit, artiste de Barcelone, et de 24202 Sarlat Cedex. Du 18 juillet Michèle Noiret, qui travaille à au 6 août. Tél. : 05-53-31-10-83.

MARC ENGUERAND Bruxelles. On pourra aussi observer « Visage de feu » : la guerre est inscrite dans l’entassement des éléments d’un quotidien bourgeois. comment le Ballet de Lorraine RODEZ évolue sous l’impulsion de Karole Festival occitan du Grand Sud Armitage. Quant à l’artiste de la « L’Estivada » plante son décor ville, Angelin Preljocaj, il fera rouge et jaune sur la place Foch. vrombir son Helikopter pour le Cette année, l’Occitanie accueille les « Visage de feu », le reflet d’une violence brute finale. arts ibériques, avec des moments Aix-en-Provence forts autour du flamenco et de la (Bouches-du-Rhône). fiesta gitane. Chants, danses, Avignon/Théâtre. Le Lituanien Oskaras Korsunovas cerne l’horreur au plus près Conservatoire Darius-Milhaud, 3, rue musiques traditionnelles et Joseph-Cabassol. Du 16 juillet actuelles, spectacles vivants et tes, sans raison apparente. Quel- la haine, le feu et le sang. Nous ver- style clic-clac où s’assoient côte à au 5 août, Tél. : 04-42-23-41-24. convivialité du village occitan VISAGE DE FEU, de MARIUS ques jours encore, et l’affaire ferait rons des gens enfermés sur eux- côte, en silence, les parents ; où De 70 F à 250 F. viendront conforter l’esprit festif de la une des journaux, accompagnée cette manifestation au cœur de l’été VON MAYENBURG. Mise en scè- mêmes, sans issue de secours possi- Olga et Kurt nichent leurs corps SARLAT ne : Oskaras Korsunovas. Avec d’analyses et de commentaires affé- ble vers l’extérieur – le monde, pour d’enfants à moitié nés qui n’en peu- aveyronnais. Spectacles gratuits, Dalia Brenciute, Remigijus Vikai- rents : Kurt, le visage de feu, ou com- cette génération qui fut adolescente vent de s’accrocher l’un à l’autre, sia- 50e Festival des jeux du théâtre avec Massilia Sound System, tis, Rasa Samuolyte, Gytis Iva- ment un adolescent de la bourgeoi- pendant l’éclatement de l’ex-You- mois liés par le malheur de ne Sous la houlette de Jean-Paul la Cie Lubat, Juan Carmona, nauskas, Dainius Gavenonis. sie (père ingénieur, mère au foyer) goslavie, vit dans un état de guerre savoir grandir, sinon dans la haine ; Tribout, l’équipe de ce Tekameli, Càlic, Maoajit… SALLE BENOIT XII, à 19 heures, peut devenir un pyromane criminel, perpétuelle et irraisonnée. Nous où Paul culbute Olga comme il cinquantième festival s’est Rodez (Aveyron). Du 16 jusqu’au 18. Tél. : 04-90-14-14-14. qui incendie des bâtiments et des entendrons un langage éclaté, une enfourche sa moto ; où Kurt affiche employée à concocter un au 20 juillet. Tél. : 05-65-77-88-49. 120 F (18,29 ¤) et 140 F (21,34 ¤). églises en compagnie de sa sœur, force de frappe sans vergogne ni froidement son visage de feu après Durée : 1 h 45. En lituanien surti- avant de tuer ses parents à coups de état d’âme, avec des envolées folles. que, une première fois, il est passé à tré. marteau, de s’arroser d’essence et Nous toucherons le fond du fond. l’acte sur lui-même, en jouant avec DES RENCONTRES de mettre le feu à la maison familia- des explosifs. le ? PLATEAU CONSUMÉ Rien à redire : Oskaras Korsuno- AVIGNON Comment ? La réponse est au Et ce n’est pas gai. Reste la ques- vas maîtrise l’horreur. Il la cerne de AVIGNON AIX-EN-PROVENCE de notre envoyée spéciale théâtre, dans Visage de feu,de tion, déterminante au théâtre, de près, en confinant dans l’espace les Ce pourrait être la relation d’un Marius von Mayenburg, jeune dra- l’incarnation. Comment jouer Visa- quatre protagonistes principaux, les Le Monde vous accueille de 11 heures Le Monde vous accueille de 12 heures à fait divers dans la presse. Le pre- maturge de la Schaubühne de Ber- ge de feu de façon qu’il en reste deux camps, parents et enfants, tou- à 19 heures, du 7 au 20 juillet 2001, à 21 heures, du 8 au 21 juillet 2001. Tous l’espace « Le Monde des Rencontres ». les jours de 17 heures à 18 h 30, rencon- mier jour, on lirait un entrefilet : lin. Une pièce qui fait le tour de l’Eu- autre chose que des cendres ? Alain jours sous le regard l’un de l’autre, Tous les jours, de 17 heures à 18 h 30, tres avec les artistes du Festival, animées « Trois corps ont été découverts calci- rope. Alain Françon l’a mise en scè- Françon, au Théâtre national de la même quand l’action les isole. Ce rencontres avec les artistes du Festival, par Philip de la Croix. nés dans les restes de la maison de ne à la Colline, le Lituanien Oskaras Colline, avait choisi le détour par la double regard incessant – associé à animées par Olivier Schmitt. Le 18 juillet : Stéphane Lissner, directeur M. et Mme X..., qui a brûlé dans la nuit Korsunovas l’a créée à avant parodie distanciée des feuilletons un jeu d’autant plus violent qu’il est Le 18 juillet : Gao Xingjian, peintre, du Festival, et ses invités « coup de du tant… Il s’agit des propriétaires et de la présenter à Nancy et à Avi- télévisuels les plus « crasses » (et entendu dans la langue si douce, romancier, dramaturge, Prix Nobel de cœur » : Miles et Flora du Tour d’écrou littérature. et Magali Léger (Les Noces de Figaro). de leur fils Kurt, quinze ans. » Les gnon. Elle s’inscrit dans le courant soap). Le Lituanien Oskaras Korsu- bercée de voyelles, du Lituanien – Cloître Saint-Louis, salle audiovisuelle, Cloître Saint-Sauveur, cour du Presbytè- jours suivants, d’autres éléments des écritures très contemporaines novas, lui, consume le plateau. Blan- appelle par moments le rire de la sal- 20, rue Portail-Boquier, Avignon (84). re, place de l’Archevêché, Aix (13). apparaîtraient : « La fille, Olga, dix- dont la jeune génération britanni- cheur aveuglante et jeu sans détour. le. Un rire nerveux, cela va de soi. Il Entrée libre. Tél. : 04-90-27-33-08. Entrée libre. Tél. : 04-42-96-01-31. sept ans, était absente la nuit du dra- que (Mark Ravenhill, Sarah Kane) a Théâtre cru, sinon de la cruauté. La ne le serait pas si les comédiens me. L’incendie serait d’origine crimi- donné le coup d’envoi dans les guerre est inscrite dans l’entasse- n’étaient pas aussi bons : un com- nelle. » Puis cet incendie serait mis années 1990. Contemporain, ici, ment des éléments d’un quotidien ble, en la matière. GUIDE en relation avec d’autres incendies veut dire reflet d’une violence bru- bourgeois. C’est un champ de rui- ayant détruit une église et des mai- te, terrifiante. Ainsi, nous trouve- nes où la vie se réduit à l’espace sons, dans les semaines précéden- rons dans Visage de feu l’inceste et étroit d’un canapé transformable Brigitte Salino Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). FESTIVALS CINÉMA Théâtre du Jeu de paume, rue de l’Opé- Cinéma en plein air de La Villette ra. 18 heures, le 18. Tél. : 04-42- Pour sa douzième édition, le festival a 17-34-34. De 70 F à 200 F. choisi le thème « Familles, clans et tri- Pierre-Laurent Aimard, Florent Boffard Gloria noyée dans un monde d’images et de sons bus », illustré par des œuvres de Viscon- (piano), Michel Cerutti, Daniel Ciampo- ti, Bergman, Cassavetes, etc. Un hom- lini (percussions) mage au Festival des trois continents Œuvres d’Eötvös, Kurtag, Ligeti, Bar- Avignon/Théâtre. Une fable interprétée avec justesse par Véronique Caye, seule sur scène proposera des films d’Im Kwon-taek, tok. Souleymane Cissé, Arturo Ripstein et Avignon (Vaucluse). Musée Calvet, de temps en temps ne lui fait pas peur. Rien que che, le son off est souvent mono. Monocorde, une soirée spéciale « Année du cir- 65, rue Joseph-Vernet. 21 h 30, le 18. Tél. : 04-90-15-24-45. 60 F. GLORIA, d’après le triptyque de Jean-Marie pour le bruit. De toute façon, les filles comme ça monotone. Il faut multiplier les bandes, les artifi- que » se tiendra la 4 août. Liszt et la France Piemme Eva, Gloria, Léa (Lansman). Mise en finissent un jour ou l’autre chez les flics : « Oui, ces, pour compenser. Cela fait courir Gloria Parc de La Villette, 211, avenue Jean- Jaurès, Paris-19e.Mo Porte-de-Pantin. Liszt : Transcription de la symphonie scène : Jacques Vincey. Avec Véronique Caye. commissaire, c’est elle, c’est bien elle. » Ou au pré- dans tous les sens pour raccorder les sons et les Du 17 juillet au 26 août. Tél. : 01-40- « Fantastique » de Berlioz. Pierre Sous-sol du Gymnase Aubanel, rue Palaphar- toire : « J’ai tout vu madame la présidente. » images. 03-76-92. Réach (piano). nerie, Avignon (84). Tél. : 04-90-14-14-14. 80 F Une fille comme ça, toute simple, c’est trop Plus Gloria court et plus on a envie de la voir Portes ouvertes au cinéma Saint-Valery-sur-Somme (Somme). Egli- (12,20 ¤) et 100 F (15,25 ¤). Durée : 1 h 10. A simple. Elle et rien qu’elle avec nous, c’est trop courir. Avec ses bottines et sa jupe-culotte d’un Voici la troisième édition du cycle « Por- se Saint-Martin. 11 heures, le 18. Tél. : 15 heures, jusqu’au 22 juillet. simple. Le metteur en scène, Jacques Vincey, a autre âge, elle bondit du passage Lemonnier à la tes ouvertes au cinéma », intitulée 03-22-28-82-82. 80 F. compliqué le jeu en l’invitant dans les sous-sols rue de la Casquette, d’un trait. Jamais lasse, tou- « Spectateurs migrateurs ». Une dou- Compagnie Michèle Noiret Twelve Seasons. AVIGNON du Gymnase Aubanel. Du béton, du vrai, genre jours éveillée, de nuit comme de jour. Elle s’avan- zaine d’artistes, invités par le Musée Zadkine, proposent les films qu’ils ont Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). de notre envoyé spécial parking, bien vu. Il a ramené les copains, les ce, à grands coups d’épaules et de hanches vers pu découvrir au cours de leurs propres Val-de-l’Arc, avenue des Infirmeries. « Le matin tu t’éveilles/C’est plus moche que la coquins, le père, les témoins à coups de photos, le micro bien au centre de la pièce. Elle l’aime « migrations » territoriales, mentales 22 heures, le 18. Tél. : 04-42-23-41-24. veille. » Cordes douces, riffs cruels. Gloria n’en- de vidéos, de vidéo-photos, ce qui est une autre son micro. Elle le caresse et le mord. Elle s’y col- et autres, parmi lesquels Rashomon, de De 70 F à 250 F. tend pas. Elle a tout fait, rien fait, Gloria. Une manière d’immobiliser en laissant la durée chu- le, et lui jette ses phrases comme des pains, en Kurosawa, et Voyages, de Finkiel. môme pas plus haute que ça, toujours à sauter choter. Ils ont de braves visages d’acteurs qui ne inclinant la tête avec le recul, parce qu’elle y a Cinéma Le Quartier latin, 9, rue Cham- o d’un endroit à l’autre, un poids plume, un piaf feraient pas de mal à un patron de café, de bon- tout mis. Elle lui crache des morceaux gros com- pollion, Paris-5e. M Luxembourg. Tous des rues. On la prend vendeuse de chaussures, nes voix d’acteurs qui articulent carré. me le cœur, les mains crispées par l’effort, les les mardis, du 17 juillet au 4 septem- bre. Tél. : 01-43-26-84-65. elle est passée serveuse de café, mêlée à un bra- bras le long du corps, qui se tendent vers nous, CONCERTS quage. Témoin peut-être, d’accord, je veux bien. JAMAIS LASSE, TOUJOURS ÉVEILLÉE pour que ça passe, en attendant que ça passe. TROUVER SON FILM Ici, ou là, otage, toujours. Du patron, de la fem- En images, ils ne sont plus vraiment acteurs, Plus elle se donne, plus elle est belle, et elle le me du patron, d’un tueur. Un tueur souriant. et pas encore témoins. Les images jouent un sait, elle veut être encore plus belle, à en mourir Tous les films Paris et régions sur le Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : Elle ne se gêne pas pour leur dire ce qu’elle doit autre jeu dans le jeu. L’image, même la plus sur place avec son micro qui la tient droite 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). dire. Elle ne leur doit rien. Elle a de la fierté à dépouillée – surtout la plus dépouillée –, est diffi- quand elle commence à n’en plus pouvoir de cet- n’en plus savoir démordre, de l’ascendant sur les cile à contrôler. Et le son, toujours venu te vie-là. Elle s’appelle Véronique Caye. ENTRÉES IMMÉDIATES pas clairs qui l’escortent en boîte, un père qu’elle d’ailleurs, pareil. A la différence de l’acteur, qui a aimerait bien en mieux. Descendre une vitrine toujours trois, quatre ou cinq accents en bou- Jean-Louis Perrier Le Kiosque Théâtre : les places de cer- tains des spectacles vendues le jour même à moitié prix (+ 16 F de commis- sion par place). Place de la Madeleine et parvis de la Babel fête la nécessaire diversité des langues gare Montparnasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. Des années 1930 à Astor Piazzolla Strasbourg/Musique. Concert époustouflant du compositeur serbo-croate Goran Bregovic La Vieille Grille, 1, rue du Puits-de-l’Er- mite, Paris-5e.Mo Monge. 18 h 30, le STRASBOURG encore jamais vu leur auteur en naturelle, logique même, pour dans son soutien –, Babel est semé 17. Tél. : 01-47-07-22-11. 60 F. de notre envoyé spécial action et puis les autres, ceux qui Roger Siffer, créateur et directeur de symboles, dont voici quelques Farzaneh Valai « Pour vous, Babel, c’est une savaient le compositeur, de père artistique de l’événement. « Face à exemples : Stephan Eicher, entou- Pour un grain de beauté ambiance, une diversité culturelle, serbe et de mère croate, capable la montée du Front national, qui a ré de son orchestre (huit nationali- mise en scène de Muriel Bloch. une fête, des découvertes musica- d’emporter une salle. Comme il atteint 25 % dans la région, après tés différentes) invitant Ismaël Lo Mairie du 15e arrondissement, 31, rue les ? Classez de 1 à 4 ce qui caractéri- vient de le faire. une analyse des raisons de cet état à le rejoindre sur scène pour inter- Péclet, Paris-15e. Le mardi 17, à 17 h 30. se le festival. » Le festival Babel son- Pendant que Bregovic finissait de fait, j’ai proposé plusieurs pistes, préter un titre mélangeant bernois Entrée libre. Mairie, 47, rue du Général- Leclerc, Issy-les-Moulineaux (Hauts-de- de son public. Les bulletins sont à de goûter à la capacité d’enthou- dont ce festival, avec en tête un pro- et wolof (Der Rand der Welt); le Seine). Le mardi 17, à 12 h 30. Entrée disposition dans le hall du Palais de siasme du public alsacien, dans une verbe : “ton voisin, c’est ton miroir”, duo franco-ivoirien Ano Neko libre. la musique et des congrès. Diman- autre salle, Massilia Sound System et l’idée que chaque langue est une (dont le nom en langue bété signi- James Carter che 15 juillet, à 23 h 35, lorsque entamait le dernier concert de cet- fenêtre sur autre chose. J’ai en outre fie « créons ensemble ») ; le grou- New Morning, 7-9, rue des Petites-Ecu- Goran Bregovic quitte la scène te troisième édition de Babel toujours travaillé sur la langue régio- pe de ska hardcore Skunk, qui ries, Paris-10e.Mo Château-d’Eau. après deux heures d’un concert (ouverte le 13 juillet par une créa- nale, comme un plus et non un but chante en français, castillan et eus- 21 h 30, le 17. Tél. : 01-45-23-51-41. De époustouflant en compagnie de tion régionale, Baroque’n jazz, en soi, et donc souhaité qu’une place kara ; la création L’Arbre qui mar- 110 F à 130 F. son Orchestre des mariages et des arrangée par Philippe Geiss, avec le soit laissée à la création régionale. » che, d’après un poème d’Albert RÉGIONS enterrements, on ne connaît pas guitariste Birelli Lagrène et le Parle- Strickler, récité en yiddish, traduit encore le résultat du sondage, mais ment de musique dirigé par Martin BERNOIS ET WOLOF par une chanteuse lyrique d’origi- Rouen, la trentième nuit de mai 31 les visages trempés de sueur, les Gester). « Les langues, c’est la clé Festival de conviction humaniste ne camerounaise, sur une musique d’Hélène Cixous, avec Luce Mouchel, sourires grand angle et les qui te donne accès à la culture de ta doté cette année d’un budget de nourrie de langages musicaux issus Catherine Berriane, Andrée Tainsy. commentaires enflammés disent région. Les parlers nous ouvrent un 4 millions de francs, dont 3 mil- de différentes contrées, interpré- Villeneuve-lès-Avignon (Gard). Tinel de la Chartreuse, 18 heures, le 18. Tél. : déjà tout cela à la fois. Il y a ceux deuxième regard », déclare le grou- lions alloués par l’ancienne équipe tée par un ensemble de jazz dirigé 04-90-15-24-45. 60 F. qui connaissaient les musiques du pe marseillais. Sa présence à Babel, municipale – la nouvelle, dirigée par Bernard Struber. Geraldine McGreevy (soprano), Chris Temps des Gitans,d’Arizona Dream, « festival des cultures régionales et par Fabienne Keller (UDF), pour- Gould (piano) d’Underground, mais n’avaient musiques mélangées », est donc rait se montrer moins volontaire Patrick Labesse Œuvres de Schumann, Wolf, Debussy. RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 17 JUILLET 2001 / 33 LUNDI 16 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 19.00 Biographie. 23.25 Jazz à Vienne 99. 18.40 Sexe, mensonges et vidéo aa TÉLÉVISION ARTE Lénine. La Chaîne Histoire Benny Golson, saxophone. Muzzik Steven Soderbergh (Etats-Unis, % 21.00 Au nom du fric, 20.00 Pilot Guides. 23.45 Rythme et danse à la Waldbühne. 1989, 95 min) . Cinéstar 1 19.00 Nature. 19.20 Passage à l'acte aa TF 1 Le Vietnam sauvage. [2/2]. l'intimité perdue. Forum La Papouasie-Nouvelle-Guinée. Voyage Berlin, le 25 juin 2000. Avec Susan Graham, soprano ; Francis Girod (France, 1996, 19.45 Météo. 22.00 La Science, 20.15 Reportage. 100 min) %. Cinéstar 2 18.00 Sous le soleil. Sur les traces de Bruce Lee. Arte Eitetsu Hyashi, percussions. 19.50 Arte info. Par l'Orchestre philharmonique 20.30 Le Miroir à deux faces aa 19.00 Le Maillon faible. le Bien et le Mal. Forum 21.00 Une terre, des hommes. 20.15 Reportage. de Berlin, dir. Kent Nagano. Mezzo André Cayatte (France - Italie, 19.50 Météo, Journal, Météo. Sur les traces de Bruce Lee. 23.00 Sissi, l'impératice Les cheminées fumantes. & 0.25 Montreux 88. 1958, 105 min) . Ciné Classics 20.50 Navarro. La mariée est en rouge %. 20.45 Lea. Film. Ivan Fila. assassinée. Forum Des bras pour les usines. Les nouveaux horizons. Histoire Festival international de jazz. 20.45 Angel Heart, 22.30 Ça vaut le détour. 22.25 Court-circuit. Migrations. Avec Kassav ; Papa John Creach ; aa Court métrage. Constantin Chamski. 22.20 Henri Guillemin présente... Carlos Santana ; Sam Moore ; aux portes de l'enfer 23.40 L'Empreinte du crime. MAGAZINES Le fétichiste ?. a James Taylor ; Matt Murphy ; Alan Parker (Etats-Unis, 1987, 22.30 Chacun pour soi Blaise Pascal. [2/2]. Histoire ? ème 21.00 La Route. Eddie Harris ; Les McCann. Muzzik 115 min) . 13 Rue 0.30 F 1 magazine. Film. Bruno Bontzolakis. Odyssée Invitées : Christine Orban 22.35 Le Concorde. 0.10 Court-circuit. Compter les moutons. et Daniela Lumbroso. Canal Jimmy 23.45 Notre siècle. [3/9]. THÉÂTRE FRANCE 2 Court métrage. Sven Taddicken (v.o.). 21.05 Le Point. 1918-1928 : Les années jazz. Planète 17.55 La Fête à la maison &. Juan Gerardi, un cadavre 23.45 Les Mystères de l'Histoire. 21.00 Les Fourberies de Scapin. M6 [3/3]. Gladio. La Chaîne Histoire Pièce de Molière. Paris Première 18.25 Nash Bridges &. qui ne parle pas. Cybercrimes. TV 5 18.55 Le Caméléon &. 23.05 Vie privée, vie publique. 0.00 Pilot Guides. L'Indonésie. Voyage 19.15 Le Tour, l'arrivée. TÉLÉFILMS 19.45 La Musique de l'été. 19.50 Voile. Fric, secret et transparence. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Invités : Philippe Bouvard ; MUSIQUE Bebel Gilberto. 19.05 Proviseur d'un jour. 20.05 Madame est servie &. Charles de Castres ; Nick Heys ; Robert King. Disney Channel 19.50 Le Tour des femmes. Franck Leboeuf ; Jean Yanne ; 19.00 Festival de musique 20.38 Météo des plages. 19.30 Les Dames du Creusot. 19.55 Un gars, une fille. Sylvie Angel ; Jean Arthuis ; sacrée de Fez. Avec l'Orchestre 20.00 Journal, Météo 2. 20.39 Un jour à part. Gilles Legendre. France 3 Bruno Gantillon. Festival symphonique 20.50 Urgences. Un trou dans le cœur &. 20.40 Qui décide ? 0.20 Musiques au cœur de l'été. de la Radio-Télévision 20.30 Secrets de famille. & Qui décide si l'air est sain Hervé Baslé [2/3]. Festival Jour de galère . Concert à la mémoire de Bosnie-Herzégovine. Mezzo Fraction de seconde. &. ou malsain pour notre santé ? d'Herbert von Karajan. France 2 21.00 La Flûte enchantée. 20.50 Justice à Metro City. 23.10 Millennium. Recommencement ?. 20.55 On se calme et on boit Robert Kurtzman %. TF 6 Opéra de Mozart. 0.00 Journal, Météo. frais à Saint-Tropez DOCUMENTAIRES Théâtre de l'Usine, juillet 2000. 22.35 Abus d'influence. Film. Max Pécas. &. Par le Jeune Orchestre lyrique français, Bruce Pittman [1 et 2/2] %. M6 22.35 Abus d'influence. 17.45 Frank Sinatra dir. Dominique Trottein. Mezzo 21.00 Le Mauvais Chemin aa FRANCE 3 Téléfilm. Bruce Pittman. [1 et 2/2] %. « The Voice ». Planète 21.00 La Clémence de Titus. SÉRIES Mauro Bolognini. Avec Jean-Claude 18.25 Questions pour un champion. 18.30 L'Actors Studio. Opéra de Mozart. Belmondo, Claudia Cardinale, Par le London Philharmonic 18.55 Le Caméléon. Gabriella Pallotta (Italie, 1962, 18.50 Météo des plages. RADIO Whoopi Goldberg. Paris Première Orchestra, dir. Andrew Davis. Nouvelle donne &. M6 v.o., 105 min) ?. Cinétoile 18.55 Le 19-20 de l'information, Météo. 19.00 Du Cap au Caire. Avec Diana Montague, 20.50 Urgences. 21.30 L'Histoire d'Adèle H aaa 20.10 Tout le sport. FRANCE-CULTURE Guerriers et sorciers. Odyssée Ashley Putnam. Muzzik Un trou dans le cœur. François Truffaut (France, 1975, 20.15 Le Journal du Tour. % 19.00 Nature. Le Vietnam sauvage. [2/2]. 22.30 Gonzalo Rubalcaba. Jour de galère. 95 min) . TMC 20.30 C'est mon choix ce soir. 20.30 Décibels. Invité : Christophe. & Des îlots au milieu des rizières. Arte New Morning, à Paris. RFO Sat Fraction de seconde . France 2 22.10 It's a Big Country aa 21.00 Le téléphone sonne 22.12 Multipistes. Clarence Brown, Charles Vidor, John Enregistré en public à l'Ecole Sturges, Don Hartman et William toujours deux fois des Beaux-Arts d'Avignon. Film. Jean-Pierre Vergne. A Wellman, Don Weis, Richard Thorpe 22.30 Surpris par la nuit. (Etats-Unis, 1951, v.o., 90 min). TCM 22.35 Météo, Soir 3. Youssef Darwish : 22.15 Eléna et les hommes aa 23.05 Vie privée, vie publique. Un Egyptien dans son siècle. Jean Renoir (France, 1956, Fric, secret et transparence. 0.05 Du jour au lendemain. France-Culture Canal+ Planète 105 min). TV 5 0.55 Histoire du Vatican. Gilles A Tiberghien 22.35 La Veuve noire aa [3/3]. Vatican 1978, Jean-Paul II. (Nature, Art, Paysage). 10.30 Les Chemins de la musique 20.35 Le Cinquième Elément a 22.50 Mariage tout compris Bob Rafelson (Etats-Unis, 1986, 100 min) %. RTL 9 Le quatuor à cordes n’est pas seule- Produit par Gaumont mais entière- Des cinquante-trois couples partici- CANAL + FRANCE-MUSIQUES 23.40 Piège au grisbi aa ment un genre musical comme le ment réalisé en anglais et aux Etats- pant au concours du « mariage de Burt Kennedy (Etats-Unis, 1966, f En clair jusqu'à 20.10 20.00 Festival de Radio France concerto, la symphonie ou la so- Unis, Le Cinquième Elément, super- rêve » organisé par un magasin de 95 min). TCM 18.10 Animasia %. et de Montpellier. aa Œuvres de Mascagni, Monleone. nate. Pour certains de ceux qui le production futuriste au budget de Schönbühl, près de Berne, c’est 23.45 American Gigolo 18.40 Spin City &. Paul Schrader (Etats-Unis, 22.00 Sur un autre ton. Festival de Radio & 19.00 Le Journal. France et de Montpellier. pratiquent ou qui s’en nourrissent, 90 millions de dollars réalisée par celui de Thomas et Sylvia qui l’em- 1979, 115 min) . Cinéstar 1 & aa 19.15 Nulle part ailleurs. Best of . c’est une véritable religion. Des Luc Besson en 1997, se veut une porte. Une union célébrée dans la 23.50 Le Sixième Jour 20.05 Le Zapping. Youssef Chahine (France - Egypte, RADIO CLASSIQUE festivals lui sont voués, des associa- fable. La virtuosité d’un scénario grande surface même, « entre petits & 1986, 105 min) %. Ciné Cinémas 1 20.08 Rien que des monstres . 20.40 Les Rendez-vous du soir. tions se consacrent à sa promotion, aux lignes narratives multiples et la pois et parfums ». La caméra de 0.10 Garde à vue aa 20.10 Daria &. a Le chef d'orchestre Paul Paray. éditent des bulletins. Diffusée du diversité des protagonistes sont des Jeanne Berthoud a tout enregistré, Claude Miller (France, 1981, 20.35 Le Cinquième Elément Œuvres de R. Schumann, Beethoven, & ? lundi au vendredi, cette série tours de force qui légitiment le plai- de la fièvre du concours à la céré- 85 min) . Cinétoile Film. Luc Besson. . Haydn, Wagner, Liszt, Schmitt. aa 22.40 Corridas. Spécial feria de Séville. d’émissions de Christian Rosset ten- sir enfantin qu’on ressent dans les monie tristounette, bien loin du 0.30 Police Python 357 22.40 Les Rendez-vous du soir (suite). Alain Corneau (France, 1975, 0.10 Lundi golf. Œuvres de Thomas, Poulenc, te d’éclairer des origines obscures. séquences explosives. mariage rêvé par les fiancés... 125 min) &. Cinéfaz Spécial Open britannique. Debussy, Fauré, Chausson.

MARDI 17 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

aa DÉBATS 20.30 Henri Guillemin présente... 22.30 Emmanuel Chabrier 13.35 Mafia blues TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE Blaise Pascal [1/2]. Histoire Harold Ramis (Etats-Unis, 1999, & Manuel De Falla. & 100 min) . Canal + 14.00 Les Géants du siècle. [3/11]. 21.00 Histoire du temps. Forum 20.45 La Vie en face. Bismuna, Avec Alicia de Larrocha, piano. aa un vrai film d'aventures. Arte Dir. musicale : Serge Baudo. Muzzik 14.40 Le Sixième Jour TF 1 15.00 Au cœur de la Fournaise. 22.00 Chercheurs d'épaves. Forum Youssef Chahine (France - Egypte, 23.05 Carte blanche 21.05 Au-delà de l'horizon. La Pérouse et 23.15 Cosi fan tutte. Opéra de Mozart. 1986, v.o., 105 min) %. Ciné Cinémas 3 14.40 Souvenirs d'amour. 16.00 L'Indus, sur les rives de l'éternité. la fraternité des hommes. Histoire Festival international d'art lyrique aa Téléfilm. Bethany Rooney. 16.55 C'est le goûter ! Les Frères Flub. Alf. à Raymonda Tawil. Forum d'Aix-en-Provence 2000. 15.35 Le Carrefour de la mort e 21.25 Notre siècle. Nuremberg, Par le Concerto Köln, Henry Hathaway (Etats-Unis, 1947, 16.20 Xena la guerrière. 17.35 100 % question 2 génération. MAGAZINES procès de la tyrannie. Chaîne Histoire dir. René Jacobs. Mezzo v.o., 100 min) &. Ciné Classics 17.10 Sunset Beach. 18.05 Les Orques de Nouvelle-Zélande. 21.30 Les Années 4 CV. Festival 23.40 Jazz à Vienne 1999. 17.15 Les Casse-Pieds aa 18.00 Sous le soleil. 18.55 Je suis un citoyen du monde. Voir : La peau. Jean Dréville (France, 1948, 19.00 Archimède. 21.45 Thema. Palerme, portrait Avec Jan Garbarek, saxophone ; & 19.00 Le Maillon faible. 18.58 Météo. Pourquoi : Plus vite que le vent. Marylin Mazur, percussions ; 75 min) . Ciné Classics d'une séductrice. Arte aa 19.50 Météo, Journal, Météo. 19.00 Archimède. Expérience : Confiture au chocolat. Eberhard Weber, basse ; 18.15 L'Autre 19.45 Météo, Arte info. Sciences animées : Espèces d'espèces. 21.55 Avignon, à jardin et à cour. Mezzo Rainer Brüninghaus, claviers. Muzzik Youssef Chahine (France - Egypte, 20.50 Levy et Goliath Application : Fards égyptiens. Arte 22.00 Treks du monde. 0.30 Jazz à Vienne 2000. 1999, v.o., 105 min) %. Ciné Cinémas 1 Film. Gérard Oury. 20.15 Reportage. Culture nomade. 20.55 Zone interdite. L'été de la jet set : Escalade dans le Wyoming et Avec Jon Faddis ; Randy Brecker ; 18.15 Eléna et les hommes aa 22.35 Les Films dans les salles. 20.45 La Vie en face. Bismuna, un vrai film d'aventures. soleil, rolls et piscine. M6 vélo au Nouveau-Mexique. Voyage Lew Solof ; Terrell Stafford ; Jean Renoir (France, 1956, 22.40 L'Africain. Film. Philippe de Broca &. Cedar Walton ; Peter Washington ; 105 min). TV 5 21.45 Thema. Palerme. 21.45 Palerme, 22.15 Jour après jour. Sortir de prison 22.00 Roman Jakobson. [7/7]. Histoire 0.35 Le Maillon faible. Muhammad Idris. Muzzik 19.15 Une bringue d'enfer aa portrait d'une séductrice. et redémarrer sa vie. 22.05 Soudan, une guerre oubliée. 22.35 Palerme murmure Invités : Pierre Botton ; Dieudonné. TV 5 Une guerre oubliée. Planète Kevin Reynolds (Etats-Unis, 1985, & TÉLÉFILMS 90 min) &. Cinéfaz FRANCE 2 Film. Wolf Gaudlitz. . 23.20 Pourquoi ? Comment ? 22.10 Les Mystères de la Bible. e aa 0.00 Biographies. P4. La mort imminente. L'échelle de Jacob. La Chaîne Histoire 19.30 La Radio. 20.30 49 parallèle 13.55 Cyclisme. Tour de France. Leoluca Orlando, ma vie. Les hypers du futur. Le vertige. Yves Barbara. Festival Michael Powell et Emeric Pressburger 22.15 Le Voyage à la mer. Canal + (Grande-Bretagne, 1941, 17.30 Le Tour, vestiaires. La chirurgie esthétique au masculin. & Le faucon, protecteur des aéroports. 22.30 Juger Vermeer. Odyssée 20.30 Louis Renault, un visionnaire. v.o., 125 min) . Ciné Classics 17.55 Un livre. M6 L'anaconda. Invités : Marc Jolivet ; Jean Larriaga. Festival 20.30 Cléopâtre aa 18.00 La Fête à la maison &. 22.35 La Fabuleuse Histoire 13.35 L'Eté de mes 17 ans. Sophie Forte ; Antoine ; 20.35 Dune. Joseph L. Mankiewicz 18.25 Nash Bridges &. & Cendrine Dominguez. France 3 de la montre. Planète John Harrison [3/3] %. Canal + et Darryl F. Zanuck (Etats-Unis, 1963, Téléfilm. Giles Walker . 215 min) &. Ciné Cinémas 1 19.15 Le Tour, l'arrivée. 15.30 Demain à la une &. 0.05 Top bab. Invité : M. Canal Jimmy 22.55 Biographie. Lénine. Chaîne Histoire 20.50 La Colère du tueur. % aa 19.45 Le Tour des femmes. 17.05 M comme musique. 23.05 Les Émeus, de drôles Michael Preece . TF 6 20.45 Le Prisonnier de Zenda 0.50 Capital. Richard Thorpe (Etats-Unis, 19.50 Un gars, une fille. 17.30 L'Etalon noir &. Aventures au bout du monde. M6 21.20 Les Gens de Mogador. 1952, 105 min). TCM de compagnons. Odyssée Robert Mazoyer [4/6]. RTBF 1 20.00 Journal, Météo. 17.55 Highlander &. 1.00 La Route. Invitées : Christine Orban aa 23.30 Rythmes Caraïbes. [3/10]. Haïti, 21.45 Fort Saganne 20.50 Shooting Fish &. et Daniela Lumbroso. Canal Jimmy 22.30 Journées ordinaires à Belfast. 18.55 Le Caméléon l'âme des tambours. Planète Alain Corneau (France, 1984, Film. Stefan Schwartz &. Charles Wood. Festival 175 min) &. Cinéfaz 19.50 et 0.45 Voile. DOCUMENTAIRES 23.35 Les Job-Trotters. Odyssée 22.35 Secret défense. aa 22.35 La Musique de l'été. Bebel Gilberto. 19.54 Le Six Minutes, Météo. ? 22.30 L'Affaire Macomber 23.40 Les Mystères de l'Histoire. La guerre Terry Cunningham . TF 6 Zoltan Korda (Etats-Unis, 1947, 22.40 Amour, vengeance et trahison 20.05 Madame est servie &. Film. Malcolm Mowbray &. 17.30 Adeus penta. secrète russe. La Chaîne Histoire v.o., 100 min). TCM 20.38 Météo des plages. Adieu la cinquième coupe. Planète 0.05 Journal, Météo. 0.00 Pilot Guides. SÉRIES 20.39 Un jour à part. 17.50 La Survie de Tanuki. TMC Papouasie-Nouvelle-Guinée. Voyage 17.15 Le Saint. 20.40 E = M 6 découverte. 18.00 Civilisations. Les divinités 0.00 Rodina, retour au pays. Planète Les championnes. 13ème RUE FRANCE 3 20.55 Zone interdite. L'été de la jet set : du Mont Olympe. La Chaîne Histoire 17.30 Madame le proviseur. 14.55 Tiercé. En direct. soleil, rolls et piscine. 18.05 Les Orques SPORTS EN DIRECT & La Bête . Téva 15.20 La Confrérie de la rose. 23.09 L'Equipée nature. de Nouvelle-Zélande. La Cinquième Tour de France 17.50 Wonder Woman. [1/2]. Téléfilm. Marvin J. Chomsky [1/2]. 23.10 Claude François, le film de sa vie 13.55 Cyclisme. Film. Samy Pavel &. 18.25 L'Actors Studio. (10e étape) : Aix-les-Bains - Les voleurs de l'esprit. Série Club 16.50 Les Jours euros. 0.50 Capital. Aventures au bout du monde. Tommy Lee Jones. Paris Première L'Alpe d'Huez (209 km). France 2 18.00 La Fête à la maison. 16.55 La Confrérie de la rose. & 18.30 Perspectives américaines. 18.00 Athlétisme. Grand Prix IAAF. Pas touche à mon père . France 2 Téléfilm. Marvin J. Chomsky. [2/2]. [2/8]. La terre promise. Planète Meeting de Stockholm. Eurosport 18.20 Hill Street Blues. La vierge 18.25 Questions pour un champion. & RADIO 19.00 Plogoff, des pierres et la dinde de Noël . TMC 18.55 Le 19-20 de l'information, Météo. contre des fusils. Histoire MUSIQUE 18.30 Sauvetage. 20.10 Tout le sport. En direct. Prisonniers sous la terre. Festival FRANCE-CULTURE 19.00 Journal d'un globe-trotter. 18.30 Les Concerts de Prinsengracht. 20.15 Le Journal du Tour. 18.55 Le Caméléon. 19.30 In vivo. La chimie des sucres. Mongolia. Odyssée Amsterdam, en 1988 et 1994. Le père et le fils &. M6 20.30 C'est mon choix ce soir. Avec Shlomo Mintz, violon et alto ; 19.20 Les Grandes Aventures & 21.00 La Carte aux trésors. 20.30 Perspectives contemporaines. Paul Ostrovsky, piano ; 19.10 La Vie à cinq. Méditation . Téva Diotime et les lions, d'Henry Bauchau. du XXe siècle. L'histoire de l'acrobatie Charente-Maritime : l'Aunis Maxim Vengerov, violon ; 19.55 New York District. (les îles de Ré, d'Oléron et d'Aix). 22.12 Multipistes. aérienne. La Chaîne Histoire Itamar Golan, piano. Mezzo ème Un flic assassiné 13 RUE 22.30 Il Bidone aa 22.55 Météo, Soir 3. 22.30 Surpris par la nuit. 19.25 Mon pays, ma prison. 19.55 Robert Schumann. 20.50 Ally McBeal. Federico Fellini. Avec Broderick Une femme en Palestine. Planète 23.20 Pourquoi ? Comment ? 0.05 Du jour au lendemain. Concerto pour piano opus 54. The Obstacle Course (v.o.) &. Téva Crawford, Richard Basehart, Jean Joubert (Un peu avant la nuit). Avec Wilhelm Kempff, piano. Par Giulietta Masina (Italie, 1955, 1.05 La Case de l'oncle Doc. 19.50 Du Cap au Caire. 21.00 Friends. [1 et 2/2]. Celui qui a épousé % Guerriers et sorciers. Odyssée l'Orchestre symphonique de la Radio & v.o., 85 min) . Paris Première Les Chemins du Mont-Perdu. bavaroise, dir. Rafael Kubelik. Mezzo Monica (v.o.) . Canal Jimmy aa FRANCE-MUSIQUES 19.50 Les Mystères de l'Histoire. 22.30 Passage à l'acte 21.00 Gala de Berlin 97. 21.40 Deuxième chance. Francis Girod (France, 1996, Pocahontas, Standing Room Only (v.o.). &. Téva % CANAL + 18.07 Sur tous les tons. sa vraie histoire. La Chaîne Histoire Avec Anne-Sofie von Otter ; 100 min) . Cinéstar 1 Bryn Terfel, baryton ; Gil Shaham, violon ; 21.50 That '70s Show. Week-end aa 13.35 Mafia blues aa 20.00 Festival de Radio France & 22.35 Le Secret magnifique 20.00 Pilot Guides. Véronique Gens, soprano ; romantique (v.o.). . Canal Jimmy John M Stahl (Etats-Unis, 1935, Film. Harold Ramis &. et de Montpellier. Les îles du Pacifique Sud. Voyage Stella Doufexis, mezzo-soprano ; 22.15 Twitch City. Les couples qui v.o., 100 min) &. Ciné Classics 15.15 Le Magicien aux pièces d'or. Par l'Orchestre du festival 20.00 Don Juan, Figaro, Carmen. Roberto Alagna, ténor ; se bouffent le nez (v.o.) %. Canal Jimmy aa Téléfilm. Bodo Fürneisen &. de Budapest, dir. Iván Fischer : 0.15 Sexe, mensonges et vidéo Œuvres de Dohnanyi, Smetana. Une trilogie sévillane. Muzzik Mikhail Pletnev, piano ; Steven Soderbergh (Etats-Unis, 1989, a & Gil Shaham, violon. Par l'Orchestre 22.25 Le Damné. 16.35 Les Frères Sœur Film. F. Jardin . 20.15 Reportage. Culture nomade. Arte % v.o., 100 min) %. Cinéstar 2 22.00 Sur un autre ton. Festival de Radio philharmonique de Berlin, Repentance (v.o.). . Série Club f En clair jusqu'à 20.10 France et de Montpellier. 20.20 Histoires de chevaux. l'Orfeon Donostiarra et le Südtiroler 23.10 Rude Awakening. L'asthmatique 18.10 Animasia %. 0.00 Festival de Radio France Le polo, sport roi. Odyssée Kinderchor, dir. C. Abbado. Muzzik lubrique (v.o.). %. Canal Jimmy 18.40 Spin City &. et de Montpellier. 19.00 Le Journal. 19.15 Nulle part ailleurs. Best of &. RADIO CLASSIQUE 20.05 Le Zapping. 18.30 Intermezzo. & 20.09 Rien que des monstres . 20.40 Les Rendez-vous du soir. 20.10 Daria &. Kandinsky et les couleurs Arte Canal+ Paris Première 20.35 Dune. Téléfilm. J. Harrison [3/3]. %. de la musique. Œuvres de Schoenberg, 22.15 Le Voyage à la mer. Rimski-Korsakov, Berg, 21.45 Thema : Palerme 22.15 Le Voyage à la mer 22.30 Il Bidone aa Reger, Zemlinski. 23.40 Signs & Wonders a Arte consacre une Thema à la capi- Denis Gheerbrant s’est promené Un escroc à la petite semaine (Bro- & 22.50 Les Rendez-vous du soir (suite). Film. Jonathan Nossiter . Œuvres de Haydn, tale sicilienne, Palerme, carrefour pendant un mois de camping en derick Crawford), en proie au 1.25 Seinfeld. Poulet au vinaigre &. Beethoven, Brahms. de toutes les cultures. Une ville fasci- camping, muni d’une tente et remords d’exploiter la crédulité nante qui a longtemps été abandon- d’une petite caméra numérique. humaine, entame un parcours dou- SIGNIFICATION DES SYMBOLES née à son sort par les autorités ita- Au hasard de ses rencontres, il a loureux, semé d’expériences humi- Les codes du CSA # Interdit aux moins de 18 ans liennes, et livrée à la mafia qui en a découvert des gens, de tous âges liantes. C’est à ce prix qu’il rencon- 1.25 Mercedes mon amour aa & Tous publics Les cotes des films fait son quartier général. Mais la vil- et de toutes provenances, qui don- tre la grâce, mais d’une manière Bay Okan. Avec Alexander aaa On peut voir % le connaît, depuis une dizaine d’an- nent chair à son Voyage à la mer. sombre et tragique. Tourné entre Gittinger, Valérie Lemoine, Accord parental souhaitable a aa A ne pas manquer Ilyas Salman (All. - Fr. - Turq., ? aaa nées, une lente révolution lancée Des vacanciers, se laissant filmer La Strada et Les Nuits de Cabiria, Il 1997, v.o., 90 min). Arte Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique ? Les symboles spéciaux de Canal + par son ex-maire, Leoluca Orlando, avec générosité, qui font ressentir Bidone, réalisé par Federico Fellini 1.45 Petits arrangements ou interdit aux moins de 12 ans aa ! DD Dernière diffusion originaire de la région de Corleone le poids des contraintes qui pèsent en 1955, n’a jamais été tellement avec les morts Public adulte d Sous-titrage spécial pour Pascale Ferran (France, 1994, ? Interdit aux moins de 16 ans les sourds et malentendants et adversaire déclaré de la Pieuvre. sur eux le reste de l’année. bien accueilli en France. En v.o. 105 min) &. Cinéstar 1 34

MARDI 17 JUILLET 2001 10 000 personnes ont participé Un sans-abri Pschitt ! battu à mort par Pierre Georges au Teknival de l’Aveyron AH , QU’EST-CE qu’on était mi-raisin, dantesque, un mot de sur une plage heureux en ce temps-là ! Des poète, quasiment rimbaldien, goûts simples, des envies modes- un mot qui fit son bonhomme Quarante-huit heures de musique techno dans la boue, avec l’ecstasy pour tenir de Gironde tes, une France sage et une publi- de chemin. Sans toutefois dissi- cité qui l’était encore plus, dans per d’un coup de baguette magi- SALLES-LA-SOURCE (Aveyron) un prod à la fois, c’est mieux pour milieu de la nuit, que seuls les BORDEAUX le genre neuneu. Roméo ne se que ces noirs nuages. A l’abraca- de notre envoyée spéciale toi », conseille un écriteau. Same- « spots » montés sur les camions de notre correspondant régional lançait pas dans des free-parties. dabrantesque affaire des valises Ses « rangers » battent la caden- di matin, des douaniers sont des « sound-systems » illuminent, Trois jeunes gens originaires du Juliette ne se faisait point agres- de feu M. Méry, vidéo-testamen- ce, pilonnent le sol boueux. venus, accompagnés d’un chien, les bénévoles de la Croix-Rouge bassin d’Arcachon, âgés de 20 à ser au coin de la tour. Et Roméo teur fantomatique, succéda en « Boum, boum, boum, boum, pour repérer les trafiquants. Selon patrouillent. « On n’a pas eu d’ur- 22 ans, devaient être présentés lun- et Juliette, les yeux dans les yeux, effet la douloureuse affaire des boum ». Dans sa parka militaire, il la préfète de l’Aveyron, Anne- gence, aucun “bad trip” [délire di 16 juillet après-midi au parquet la main dans la main, vivaient voyages, à fonds secrets, la cais- danse, en transe, au son de la Marie Escoffier, « ils sont repartis paranoïaque provoqué par la prise du tribunal de grande instance de d’amour et de soda. se dirait un plaisantin, de la techno. Son regard fixe la grande bredouilles ». « La plupart des gens de stupéfiants] », raconte le res- Bordeaux. Ils ont reconnu avoir « Pour toi, mon ange, Pschitt famille Bernolin-Pierac, parents bâche noire, tendue deux mètres avalent une pilule dans la soirée et ponsable du poste avancé de l’as- battu à mort un sans-abri dans la orange. Pour moi, garçon, Pschitt et alliés. devant lui. Derrière se cache le DJ, puis c’est tout », raconte Jeannot. sociation, Eric Painsec. Dans la nuit de jeudi à vendredi en bordu- citron. » L’extase bien avant l’ecs- Donc, c’est que l’abracada- sans visage, pour mieux servir le Ancien pilote de char pendant la nuit de samedi à dimanche, seules re de la plage d’Andernos-les- tasy ! L’idée d’un pareil paradis brantesque coupe-feu n’avait « son ». Une vingtaine de jeunes guerre du Golfe, « fils de bour- quatre personnes ont été évacuées Bains (Gironde). Après l’avoir perdu, quand les filles se bardoti- point suffi. Et l’on remit, au cabi- habillés de kaki s’agitent : un geois », Jeannot est aujourd’hui par les pompiers, présents tout le roué de coups, ils l’ont traîné sur le saient en vichy et que les garçons net des trouvailles, l’ouvrage sur bataillon de raveurs, happés par la « le paria de la famille », comme il week-end au milieu des raveurs. sable et jeté à l’eau. Mais la marée avaient la conduite admirable du le métier. Dans l’urgence abso- musique. Loin devant eux, à l’hori- dit. « Après le Golfe, l’armée m’a Les autorités avaient installé descendante ne l’a pas empor- soupirant (à fendre l’âme lue de trouver une expression, zon, les causses de l’Aveyron. Dans jeté comme un malpropre. Aujour- deux citernes d’eau et une benne à té. Le corps a été retrouvé nu, le d’ailleurs), nous est revenue en moins sophistiquée peut-être, leur dos, des milliers de voitures, d’hui, je ne supporte plus la hiérar- ordures. « Tout s’est passé dans des lendemain matin par un employé un instant. En un éclair. En cette mais plus parlante au sens com- de camionnettes, garées au milieu chie. Ici, y a pas de galons. Les gens conditions aussi convenables que pos- municipal. admirable, et présidentielle, et mun. Une onomatopée, une d’un champ. viennent juste écouter du bon son. » sible », résume la préfète de l’Avey- La victime, Guy Melin, 40 ans, républicaine, et imagée, et défini- vraie, pour purger l’affaire, la Samedi 14 juillet, vers minuit, le Dimanche 15 juillet, quelques ron. Accrochés aux essuie-glaces originaire de la région parisienne, tive, et ronronnante onomato- dégonfler, dire qu’elle se dégon- Teknival, qui devait se terminer dizaines de « sound-systems », col- des voitures, des milliers de sacs- venait chaque été, depuis plu- pée : « Pschitt ! » fle comme baudruche judiciaire, mardi, bat son plein : 10 000 person- lectifs de musiciens, sonorisaient poubelle, dans lesquels les fêtards sieurs années, dans cette petite sta- Ce pschitt, quelle trouvaille ! comme affliction médiatique nes se sont retrouvées sur un ter- la rave. Chacun pour sa tribu : jettent leurs canettes de bière. A l’is- tion balnéaire située sur la rive A l’atelier des mots élyséens, on gonflée à l’hélium, comme pneu rain en jachère, situé sur la commu- hard-core ou hard-tech, styles sue du Teknival, une cinquantaine nord du bassin d’Arcachon. Ren- a de la ressource, c’est évident. arrière du brave Poulidor en ses ne de Salles-la-Source (Aveyron), plus ou moins violents, basses de personnes devraient nettoyer le dant quelques menus services sur A chaque conférence de presse, tourments cyclistes ! Une ono- pour célébrer la techno, sous les plus ou moins puissantes. Tous champ, propriété d’un viticulteur. le marché ou dans la rue piétonne, ou de guerre, selon apprécia- matopée, vite, car qui tient l’ono- yeux des forces de l’ordre, amas- réunis par l’envie de fuir les auto- Sachant que l’été sera une période- il menait une vie apparemment tion, sa trouvaille bien forgée, matopée tient sa bouée ! sées à l’entrée d’un parking improvi- sans histoire et semblait très appré- soigneusement polie ! Le mot On chercha donc. Et la langue sé. Le danseur à la parka tient un cié de la population. qui reste et mène son bonhom- française, qui n’est pas chiche, ballon dans sa main gauche ; il le Un jeune homme décède lors d’une rave-party en Moselle La gendarmerie a arrêté deux jeu- me de chemin dans les gazettes offrit toute sa gamme. Toc-toc ? porte à sa bouche, chaque minute, nes d’Andernos et un troisième de et les imaginaires, le mot qui Miam-miam ? Cocorico ? Pin- pour profiter des effets hilarants du Un jeune homme d’une vingtaine d’années est mort, dans la nuit Marcheprime, ville voisine. Ils vogue et vole, dans l’azur des pon ? Atchoum ? Broum- protoxyde d’azote. du samedi 14 au dimanche 15 juillet, après avoir eu un malaise lors auraient reconnu avoir voulu punir mots, à toute aile. broum ? Bof, bof ? Rien ne con- Parmi les participants à cette d’une rave-party organisée sur le territoire de la commune de le SDF du vol d’un chaton dans une Il y eut donc, pour la plus gran- venait vraiment. Jusqu’à ce que gigantesque free-party (fête clan- Saint-Jure, au sud de Metz (Moselle). La soirée, qui n’avait pas fait maison proche du centre-ville. Ils de joie et le profit du chroni- quelqu’un, mais qui eut cette destine et gratuite), beaucoup ont l’objet d’une autorisation et n’était pas encadrée, a rassemblé l’auraient surpris et roué de coups queur, un premier trésor séman- idée de génie, de l’onomatopée consommé des drogues. Tous les entre 300 et 500 personnes sur un terrain militaire désaffecté, situé alors qu’il prenait une douche sur tique censé qualifier la nature perceuse « pschitt » et déjà du cent mètres, de jeunes dealers pro- dans une forêt. A l’arrivée des pompiers et des forces de l’ordre, la plage, en pleine nuit. Dimanche, des menus soupçons judiciaires bruit enchanteur de la vessie posent leurs « taz » : des pilules vers 4 h 30 du matin, le matériel de sonorisation avait déjà été d’importants effectifs de gendarme- infligés à un président tourmen- devenant lampion du 14 juillet. d’ecstasy, censées permettre aux emporté et les organisateurs ainsi que la majorité des participants rie recherchaient l’arme du crime, té par d’odieux juges et d’af- Ainsi fut-il dit et pschitté ! “teufeurs” de tenir toute la nuit. avaient quitté les lieux. Le parquet de Metz a ouvert une enquête qui pourrait être une batte de base- freux magistrats échappant, ces Devant un aimable et souriant « Fais gaffe, je vois aucune trace pour déterminer les causes de la mort du jeune homme, originaire ball. Le corps portait d’innombra- garnements casseurs d’Etat, au parterre de journalistes, plus d’amphétamines et je trouve que ça de la région. bles contusions, surtout au niveau légitime contrôle d’une autorité anges que citrons. Et au prix de réagit bizarrement », prévient un des jambes et du visage. supérieure en nombre et en poli- très longues, et très emberlifico- bénévole de Médecins du monde Après la découverte du cadavre tique. Ce fut l’admirable « abra- tées explications pour atteindre (MDM), assis sous une tente, une routes de la techno commerciale. test, ils veulent prouver au gouver- de Guy Melin, la plupart des com- cadabrantesque ». à la douteuse béatitude du pipette entre les doigts. Il teste la Derrière les platines, les DJs ont nement que les raveurs peuvent se merçants du centre d’Andernos Un mot mi-fée, abracadabra, pschittisme. pilule d’ecstasy, cachet de couleur fait les « trois-huit » tout au long rassembler librement, sans législa- ont fermé leur magasin et sont jaune, qu’un raveur lui apporte. du week-end. « C’était un peu le tion supplémentaire. allés déposer une gerbe sur la pla- , au milieu de la pluie et de la Au petit matin, dimanche, les sil- ge, près de l’endroit où il avait été POUR « SE PERCHER TRÈS HAUT » boue », raconte Clément, d’Educa- houettes en treillis kaki, silencieu- retrouvé. Ils voulaient rendre hom- Après avoir gratté un peu la pas- tive System, un des seuls collectifs ses la nuit, si peu rieuses, dévoi- mage à un homme qui avait pris Les intempéries causent tille, il ajoute quelques gouttes à jouer aussi du reggae. « Mais on lent leur vrai visage. Les yeux ses habitudes chez eux et dénon- d’un mélange chimique, pour révé- a quand même fait danser du mon- brillent, la démarche se fait lente, cer un climat de violence qui s’est ler le contenu du produit. « On est de, notamment les Blacks et les sauf devant les baffles qui conti- développé cette année dans une d’importants dégâts là pour donner aux gens des infor- Beurs, qui ne se retrouvent pas com- nuent de cracher du son. Aymeric, station balnéaire réputée pour son mations sur la qualité des drogues plètement dans le mouvement 20 ans, un piercing sur le menton, calme. Depuis le début de l’été, LES VIOLENTS ORAGES qui ont éclaté, samedi 14 juillet, dans plu- qu’ils achètent. Certains se font refi- techno, qu’on dit souvent raciste. » se balade et reconnaît enfin quel- chaque semaine, des bandes sieurs régions de France ont causé d’importants dégâts. Dans le Tarn, ler des médicaments en croyant Clément, 22 ans, cheveux rasés, ques « potes ». « Ça fait quarante- venues de Lacanau ou de Bor- les pompiers sont intervenus plus de 200 fois, principalement autour de acheter de l’ecstasy [vendue entre mais pas de trop près, est étudiant huit heures qu’on est tous là, mais deaux viennent régulièrement s’y Lavaur, dans le sud-ouest du département, où une mini-tornade a pro- 50 et 100 francs le cachet] », expli- à Paris. Le sujet de son mémoire : on n’a pas encore discuté », racon- affronter et semer la terreur dans voqué des inondations dans les caves et garages et emporté de nom- que Mady, infirmière pour MDM. « L’accès aux soins dans les raves te-t-il. La techno d’abord. Pour la rue piétonne. « Elles viennent fai- breuses toitures. Des arbres sont tombés sur des voitures, sans faire de Les raveurs, qui veulent « gober » et la réduction des risques ». Il col- Brigitte, 46 ans, ancienne adepte re chez nous ce qu’elles ne peuvent blessés, ou sur les routes, interrompant momentanément le trafic. En pour « se percher très haut », ris- labore avec Médecins du monde, des communautés hippies des faire ailleurs, là où les services de Haute-Garonne, les pompiers ont été sollicités à de nombreuses repri- quent d’avaler des antalgiques ou mais porte un regard critique sur années 1970, « ces jeunes sont un police sont suffisants », se plaignent ses en fin de journée, surtout autour de Toulouse et de Muret, pour des des anxiolytiques. les opérations de testing montées peu individualistes. Ca parle peu, ça les commerçants andernosiens, caves inondées ou des toitures arrachées. Dans l’Aude, des dommages Pour accéder au « testing », les par l’association : « Quand les drague peu. La différence avec les qui demandent des renforts de gen- ont été signalés à Caudeval, près de Limoux, où une mini-tornade a « teufeurs » font donc la queue. mecs viennent tester leur drogue, ils hippies, dont certains se réclament, darmerie. Leur maire leur a aussi emporté des toitures et provoqué des coulées de boue dans des habita- L’occasion pour les dix bénévoles ont envie d’entendre : “Vas-y, tu c’est leur absence de conscience promis de renforcer la police muni- tions. Dans l’Hérault, une dizaine de maisons ont été endommagées, de l’association de faire de la pré- peux la prendre.” On n’a pas le politique et leur puritanisme ». cipale, mais… après les vacances. pendant la nuit de samedi à dimanche, à proximité de Béziers. Diman- vention, de déconseiller la poly- temps de discuter prévention. » che matin, un étang de trois hectares s’est totalement vidé de son eau consommation. « Sois pas goulu : Entre les voitures et les tentes, au Mathilde Mathieu Pierre Cherruau sur le village de Châteauneuf-les-Bains (Puy-de-Dôme), après les fortes précipitations de la nuit précédente. Une vague d’eau boueuse a déferlé sur cette localité, endommageant une vingtaine d’habitations. Un évêque luthérien français a donné son « adhésion » à l’Eglise catholique DÉPÊCHES a FAITS DIVERS : près de 25 millions de francs de bijoux ont été déro- POUR LA PREMIÈRE FOIS depuis la Réfor- rale de la ville de Châteaudun (Eure-et-Loir), sur le thème de la « justification », le 31 octobre bés, samedi 14 juillet, dans la bijouterie Van Cleef & Arpels à Cannes. me de Martin Luther, au XVIe siècle, un évêque où il a été affecté. Son accès au sacerdoce catho- 1999 à Augsbourg (Allemagne), entre le Vatican Trois malfaiteurs, selon les enquêteurs, ont défoncé la porte blindée du luthérien – un Français – a décidé de se « con- lique sera d’autant plus facile que Michel Viot et la Fédération luthérienne mondiale, qui a con- magasin à l’aide d’un véhicule de type 4 × 4 et brisé les vitrines avec des vertir » au catholicisme. Le pasteur Michel est célibataire. vaincu Michel Viot de faire ce choix. Pour lui, les masses avant de s’emparer de colliers, de boucles d’oreilles et de bracelets. Viot, qui était en charge de la paroisse protes- divisions sont désormais dépassées et les Eglises a Un artificier est mort, samedi 14 juillet, après l’explosion d’une tante des Billettes, à Paris (4e arrondissement), POUR LUI, LES DIVISIONS SONT DÉPASSÉES doivent hâter leur réconciliation pour faire avan- fusée pendant le feu d’artifice organisé dans une pâture de Fléchin, près et, depuis 1996, inspecteur ecclésiastique (rang Né le 25 mai 1944 à Paris, d’un père franc- cer l’« évangélisation du monde ». de Saint-Omer (Pas-de-Calais). d’évêque) de l’Eglise évangélique luthérienne maçon et catholique pratiquant, Michel Viot Mais, dans un entretien à La Croix daté du a Un agriculteur retraité et son fils, lui aussi agriculteur, sont morts de France, a donné son « adhésion » à l’Eglise avait été baptisé dans l’Eglise catholique, mais 16 juillet, il se livre aussi à une critique en règle écrasés par une machine qu’ils tentaient de réparer, dimanche 15 juillet catholique, le 28 juin 2001, au cours d’une céré- n’avait pas reçu de formation religieuse. Entré des Eglises protestantes, notamment de l’Eglise à Ouge (Haute-Saône). monie présidée par Mgr Bernard-Nicolas à quatorze ans dans l’Eglise luthérienne, il avait réformée de France, largement majoritaire. Le a ESPACE : grâce à la sortie dans l’espace de deux astronautes de la Aubertin, évêque de Chartres. été ordonné pasteur le 5 mai 1968 dans l’inspec- pasteur converti estime « inacceptable » que navette Atlantis, lancée jeudi 12 juillet, la station spatiale internationale L’ex-pasteur Michel Viot est désormais candi- tion de Paris, juste avant d’entrer aussi en des non-baptisés y soient admis à la commu- (ISS) est équipée, depuis le dimanche 15 juillet, de son propre sas d’en- dat à un ministère de prêtre catholique. Son maçonnerie, en novembre 1968, dans la Gran- nion et qu’un laïc (non ordonné pasteur) puisse trée. Aidés depuis l’intérieur de la navette par Susan Helms et Janet Kava, ordination de pasteur ne peut pas être recon- de Loge nationale française. Nommé en 1969 à recevoir, par délégation, le pouvoir de célébrer Michael Gernhardt et James Really ont mis six heures pour fixer le mo- nue comme valide par Rome et, pour entrer la paroisse des Billettes, élu en 1981 président l’eucharistie. C’est « une insulte à la tradition du dule Unity de l’ISS, cette pièce de 6,5 tonnes et de 164 millions de dollars. dans les ordres catholiques (diaconat, sacerdo- du consistoire luthérien de Paris, il a présidé ministère eucharistique », souligne le futur Deux autres sorties sont encore prévues. ce), il devra se plier à l’échéancier fixé par son son dernier culte aux Billettes le 22 juin 2001. prêtre catholique, dont l’attitude risque de évêque de Chartres. Il sera vraisemblablement Un an plus tôt, il avait démissionné de la provoquer de nombreux remous. Tirage du Monde daté dimanche 15-lundi 16 juillet 2001 : 594 637 exemplaires. 1-3 ordonné prêtre dans un an, au terme d’une Grande Loge nationale française. période de formation dans une équipe pasto- C’est la signature d’une déclaration commune Henri Tincq MARDI 10 JUILLET 2001

FOCUS A NOS LECTEURS OFFRES D’EMPLOI A l’issue des deux premières années « Le Monde Economie » b Gestion et administration p. VII et VIII de règne du roi Mohammed VI, interrompt b Banques, assurances p. IX b Pour Sergio Cofferati, secrétaire général les Marocains ne voient toujours sa parution pendant b Conseil p. X à XII de la confédération syndicale italienne pas venir les vacances d’été. b Ingénieurs p. XIII à XV Scolarisation en milieu CGIL, le nouveau président du conseil rural au Maroc les réformes Prochain numéro : b Carrières internationales p. XVI en % Silvio Berlusconi oublie les salariés 44,8 sociales le lundi 3 septembre, b Collectivités territoriales p. XVII et XVIII et les retraités (page V) tant attendues daté 4. 20,9 b Economica, maison d’édition fondée (page IV) Bonnes vacances par Jean Pavlevski en 1971, fête ses trente à tous HOMMES FEMMES ans et 5 000 ouvrages publiés (page VI)

La lutte contre la cybercriminalité est une aubaine Les grandes oreilles de pour l’espionnage industriel. Les Etats-Unis devancent l’Europe l’Oncle Sam traînent sur Internet es grandes entreprises sont La concentration des documents pour les produits et solutions de con- Les technologies américaines dominent le marché en train de prendre de transaction sur d’immenses fiance », explique-t-on au secréta- conscience qu’Internet est bases de données centralisées inté- riat d’Etat français à l’industrie. L devenu, au nom de la lutte resse au plus haut point les servi- C’est le sens de l’appel à projets contre le cybercrime, un champ pri- ces de renseignement. L’importan- Oppidum, lancé par le secrétariat EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ, vilégié pour « l’intelligence écono- ce du programme Echelon – dont d’Etat et reconduit pour deux ans LES ÉTATS-UNIS ONT PRIS DE L'AVANCE… mique », terme politiquement cor- l’objectif était d’écouter les lignes avec un budget de 40 millions de rect pour désigner l’espionnage de téléphoniques mondiales – montre francs. La Commission de Bruxelles SERVEURS WEB SÉCURISÉS leurs activités par les services de que les services américains ne lési- a initié son propre appel à projets par 100 000 personnes UNION renseignement. Savoir qui achète nent pas sur les moyens. Nombre dans le cadre du programme Safer EUROPÉENNE quoi à qui, qui se prépare à fusion- d’observateurs craignent que l’acti- Internet Action Plan, tandis que ses ÉTATS-UNIS ner avec qui, intéresse au plus haut vité déployée actuellement à Wash- services planchent sur des normes point les Etats dont les firmes se ington pour mieux coordonner les technologiques communes en 0 5 10 15 20 25 30 livrent une concurrence féroce sur initiatives publiques et privées, matière de signature électronique. les marchés mondiaux. nationales et internationales, de Mais la Commission, comme les Le 25 septembre 2000 à Miami lutte contre la cybercriminalité, ne gouvernements, hésite à imposer (Floride), les grandes entreprises soit au mieux les prémisses, au pire aux entreprises l’obligation d’adhé- multinationales réunies par le Glo- la preuve, de la construction d’un rer à des systèmes de sécurité dont bal Business Dialogue on Electro- deuxième Echelon, consacré cette la racine serait située à l’échelle nic Commerce (GBDe) sur le thè- fois à l’écoute d’Internet. nationale ou européenne. D’une me de la sécurité du réseau Inter- L’Europe peut-elle riposter à ce part, parce que les services de ren- net déclaraient « s’opposer à tout qui ressemble fortement à une seignement de chaque Etat ne sont espionnage industriel mené par les offensive majeure des Etats-Unis pas exempts du soupçon qui pèse Etats au profit des intérêts commer- dans la guerre économique transat- sur leurs homologues américains ; ciaux de leurs entreprises ou de leurs lantique ? Dans la mesure où cette d’autre part, parce que ce serait nations ». Le GBDe prenait note du offensive s’appuie sur l’avance tech- aller contre « les lois du marché ». « développement d’outils d’investiga- nologique américaine, une des Scrupule ou naïveté ? tion détenus par les gouvernements voies possibles est de « favoriser pour combattre le cybercrime »,et l’émergence d’un marché européen Antoine Reverchon recommandait que gouverne- ments et entreprises « coopèrent à l’établissement de lois et de condi- tions transparentes d’emplois de ces outils » afin de « maintenir la con- fiance, la confidentialité et la viabili- té des activités économiques ». Avec le développement du « Busi- ness to Business » (B to B), Internet devient le principal vecteur de tran- sactions entre grandes entreprises. Le développement concomitant du cybercrime – 13 % des entreprises européennes victimes de la crimina- lité économique en 2000 l’ont été par le biais d’Internet, selon une étude de PriceWaterhouseCoopers … LES ENTREPRISES FRANÇAISES* SONT ENCORE PEU SENSIBILISÉES… publiée le 3 juillet – incite à recher- OÙ EN SONT VOS PROJETS OÙ EN SONT VOS PROJETS cher des solutions pour sécuriser DE CRYPTAGE ? DE SIGNATURE ÉLECTRONIQUE ? ces transactions. Un tel effort ne peut laisser indifférent les services En cours de 23 % En cours de 28 % déploiement déploiement de renseignement… « Il est facile de Déjà déployés 6%Déjà déployés 5% comprendre, remarque un haut fonctionnaire français, que les Etats … ET S'EN REMETTRAIENT VOLONTIERS À L'ÉTAT privilégient des solutions en lesquel- SI VOUS DEVIEZ VOUS REPOSER SUR UNE AUTORITÉ DE CERTIFICATION, les ils ont confiance », entendez À QUI FERIEZ-VOUS LE PLUS CONFIANCE ? « transparentes » à leurs systèmes d’écoute. • Je fais confiance dès le moment où tout est contractuellement « verrouillé » 31 % La multiplication de solutions • Une administration / L’Etat 23 % hétérogènes met cependant en • Un groupement institutionnel péril ce qui fait la force d’Internet, ou interprofessionnel (CCI, GIE, fédération, syndicat…) 6% 17 % à savoir la possibilité de dialoguer • Je ne fais confiance à personne d'externe 12 % à l’aide d’un protocole de commu- nication unique ou « interopérabili- • Un opérateur télécom (public ou privé) 8% té ». D’où la recherche de solu- • Une entreprise publique ( ex : EDF, La Poste …) 5% tions globales pour essayer de • Une entreprise française utilisant garantir cette dernière. Les ban- une technologie 100 % française 3% ques, un moment mises à mal par • Une entreprise française, utilisant une les possibilités de désintermédia- technologie pas forcément 100 % française 1% tion offertes par le commerce élec- *110 grandes entreprises interrogées en mai 2001 tronique, voient là l’occasion de reconquérir leur rôle de tiers de Infographie : Le Monde - Sources : OCDE/Arthur Andersen confiance. II / LE MONDE / MARDI 10 JUILLET 2001 DOSSIER ̄ CRYPTOLOGIE La sécurité sur Internet : le marché de l'angoisse

aites-moi peur et je vous « En fait, note Daniel Kaplan, il tion de leur usage… au sein même Questions-réponses crée votre marché. » C’est Le basculement est difficile de déterminer les de l’entreprise : « Quand on voit par ce raccourci ironique niveaux de sécurité réellement néces- que les organisations peinent à tenir Fque Daniel Kaplan, délé- des transactions saires, d’ailleurs variables selon qu’il leurs annuaires à jour, vous imagi- Comment fonctionne se procurer les clés privées par gué général de la fondation Inter- s’agisse du système informatique, de nez ce que peut être la gestion de en France la signature des moyens on ne peut plus tradi- net Nouvelle Génération, tête cher- sur le Réseau confidentialité des contenus, clés dont le détenteur peut perdre 1 électronique ? tionnels : corbeille à papier cheuse de divers acteurs du com- d’authentification des parties ou de les codes, les laisser traîner sur un La loi du 13 mars 2000, qui fouillée, agenda subtilisé, « tau- merce électronique, décrit la mon- pousse à des systèmes conservation des documents… », bout de papier, quitter l’entreprise transpose une directive européen- pe », etc. tée en flèche de l’angoisse sécuri- alors que les prestataires tendent à pour un concurrent, et ce 24 heures ne de décembre 1999, a donné à taire qui étreint les entreprises de plus en plus proposer des « solutions intégrées » sur 24 ! », s’exclame Tuyen Vu, res- la signature électronique une vali- Quel est l’encadrement engagées dans le e-business. Si bon et une « sécurité maximum ».De ponsable « gestion des risques dité juridique identique à celle de juridique du cryptage nombre de grandes entreprises réa- centralisés plus, le marché regorge d'« huile technologiques » chez PriceWate- la signature manuscrite. Un 3 en France ? lisaient déjà la plupart des transac- de serpent », comme disent les spé- rhouseCoopers en France. décret du 30 mars 2001 définit les Les seules technologies de sécu- tions avec leurs fournisseurs, leurs Pro…), industriels (Thalès avec Cas- cialistes du cryptage pour désigner Au final, comme l’explique Eric critères selon lesquels une signa- risation soumises au contrôle de clients et l’administration sur sup- hWare), chambres de commerce les remèdes de charlatan. Enfin, les Blot-Lefèvre, président d’X-Cert, ture électronique est jugée sécuri- l’Etat sont celles qui intègrent de port électronique – les « échanges (ChamberSign) se ruent, générale- entreprises reculent devant le coût société spécialisée, « la proliféra- sée ; cinq arrêtés, attendus pour la cryptologie. Ce contrôle est de données informatisées » ment en s’associant, sur ce marché de la migration de leurs applica- tion des formats, des cryptages et septembre, devraient préciser les exercé par la direction centrale de (EDI) –, elles le faisaient au travers de l’angoisse. tions vers de nouveaux systèmes, des protocoles de communication caractéristiques techniques et la sécurité des systèmes d’infor- d’infrastructures bilatérales où la Le foisonnement de l’offre laisse aussi fiables soient-ils. « Le coût de en mode propriétaire destinés à pro- légales des dispositifs permettant mation (DCSSI), qui dépend du confiance était construite a priori les entreprises perplexes. Selon la non-sécurité reste, dans bien des téger chaque communauté des con- de respecter ces critères. secrétariat général de la défense entre partenaires connus. Arthur Andersen, 4 % seulement cas, inférieur à celui de la sécuri- currents ruine du même coup le Pour apposer sa signature élec- nationale, un service du premier L’avantage retiré d’un bascule- des directeurs informatiques de té », remarque Daniel Kaplan. libre échange sur le Web ». tronique à une transaction réali- ministre. L’utilisation et l’importa- ment sur Internet est de faire pas- grandes entreprises françaises Même si, par miracle, une tech- D’où les deux concepts aujour- sée par Internet, une entreprise tion de clés inférieures ou égales ser toutes les transactions par une estiment que « les produits du mar- nologie se révélait être fiable à d’hui mis en avant : l’externalisa- utilise une Public Key Infrastruc- à 40 bits sont libres, mais leur seule infrastructure, qu’il n’est ché correspondent complètement à 100 %, la question de la sécurité tion des systèmes de sécurité ture (PKI), qui dispose, d’une fourniture doit être « déclarée » à donc plus nécessaire de modifier leurs attentes » en matière de signa- resterait entière, car elle est aussi auprès d’un prestataire « tiers de part, d’une clé de cryptage privée, la DCSSI par l’éditeur ; utilisa- lorsque le partenaire change. Mais ture électronique, produits que et surtout une question d’hommes confiance » qui attribue, authenti- qui lui est propre et qu’elle garde tion, importation et fourniture l’inconvénient, c’est la disparition 52 % admettent… « ne pas connaî- et d’organisation. La principale dif- fie et gère les certificats, transpor- secrète, d’autre part, d’une clé doivent être « déclarées » si la clé de la confiance : qu’est-ce qui peut tre suffisamment » ! Les chiffres ficulté rencontrée par le déploie- te, date et conserve les transac- publique, qui lui est également est inférieure ou égale à 128 bits. garantir, dans une structure totale- sont respectivement de 11 % et ment des clés de cryptage et des tions, et surtout organise l’inter- propre mais qu’elle peut diffuser. Si la clé est supérieure à 128 bits, ment ouverte comme Internet, 43 % en matière de cryptage. certificats est la gestion de l’attribu- opérabilité des systèmes. Dans une transaction, l’entrepri- ces trois opérations doivent faire que c’est bien mon client qui passe « L’avenir du commerce et de la se émettrice utilise ses deux clés : l’objet d’une « autorisation » qui commande, que le document élec- finance électronique, explique Eric la clé privée lui permet de crypter n’est délivrée que si la DCSSI a eu tronique que j’ai signé ne sera pas Trois impératifs Blot-Lefèvre, est fondé sur des le document ; la clé publique per- la possibilité de « décortiquer » le lu ou modifié par un concurrent, infrastructures de sécurité et de con- met au destinataire de vérifier système. qu’il est juridiquement valable en « En matière de sécurité électronique, il existe trois types de marché », fiance interopérables entre les tiers l’identité de l’émetteur, de ren- La loi sur la société de l’informa- cas de contentieux ? explique Michel Lacoste, directeur pour l’Europe du Sud de ValiCert, de confiance, les banques et les voyer à ce dernier sa propre clé tion, en discussion, devrait suppri- l’un des principaux fournisseurs américains de solutions. entreprises. » Mais dans une écono- publique à fin d’identification, de mer ces contrôles, mais introdui- « HUILE DE SERPENT » Le premier, traditionnel, couvre la gestion de mots de passe, l’en- mie mondialisée, l’interopérabilité recevoir le document crypté avec rait l’obligation pour l’utilisateur Les solutions ne manquent pas : cryption de messages, la protection contre les intrusions ou les virus. parfaite ne peut être obtenue que la clé de décryptage (le tout en de mettre ses clés de cryptage à la pare-feu contre les intrusions et les Un deuxième marché, celui du certificat électronique, s’est dévelop- si tous les partenaires « adoptent temps réel). disposition des services de l’Etat virus, cryptage, réseaux privés vir- pé grâce à la directive européenne et aux lois nationales qui ont fait une méthode de communication Mais il est facile pour un pirate en cas de besoin, et autoriserait tuels (VPN) et – plus récemment – acquérir à la signature électronique la même valeur juridique que la sécurisée identique basée sur une de générer des couples de clés ces derniers à utiliser « tous les signature électronique. Editeurs de signature manuelle. racine de cryptage unique », pour- publique et secrète associées. moyens » pour les obtenir si l’utili- solutions (VeriSign, Entrust, Balti- Le troisième est celui des infrastructures de confiance pour les com- suit-il. La tendance est donc à la Comment être sûr que la clé publi- sateur ne les fournit pas… more, RSA…), cabinets de conseil munautés d’intérêt, financières, gouvernementales, industrielles, création de systèmes centralisés que est authentique ? Une solu- Par ailleurs, les arrêtés concer- (PriceWaterhouse avec BeTruste- logistiques, etc. Ces infrastructures offrent électroniquement la assurant la reconnaissance mutuel- tion consiste à faire signer la clé nant la signature électronique d…), banques (Banques populaires garantie d’être en relation avec la bonne personne (validation), que le du bas en haut d’une pyramide publique par une autorité certi- devraient confier à la DCSSI la avec Click & Trust…), mais aussi celle-ci soit toujours autorisée à utiliser ses prérogatives dans le pro- de certificats. En laissant une ques- fiant son appartenance à un indi- procédure d’agrément des tiers de opérateurs de télécommunications cessus d’échange (habilitation), que la communication se fasse en tion ouverte : qui contrôlera le vidu. Ce « certificat électroni- certification et la vérification de la (France Télécom avec Certplus), toute confidentialité (encryption), que le contenu et/ou le contentant sommet de ces pyramides ? que » délimite également le conformité des systèmes de certifi- logisticiens (La Poste avec Certino- de l’échange soit correctement et juridiquement horodaté, signé et champ des habilitations du por- cation aux critères de sécurité défi- mis), places de marché (Achat archivé (notarisation). A. R. teur de la clé (nature et durée). nis par le décret du 31 mars 2001. Les conditions dans lesquelles ces tiers de confiance pourront exer- Quelle est cer leur activité seront précisées la législation au niveau par les arrêtés à venir. 4 international ? Identrus, réseau de confiance ou cheval de Troie ? Les accords de Wassenaar, Comment signés aux Pays-Bas en 1995 ’idée a été lancée dès 1994 par Bankers Identrus devrait figurer dans l’offre standard bent sous la juridiction de l’Etat qui abrite le ser- fonctionne entre 33 pays pour réglementer Trust, une grande banque américaine. de la firme de dès 2002 : les PME vice d’Identrus, et permet à cet Etat, à la deman- 2 le cryptage ? l’exportation d’armements et de Objectif ? Créer un réseau d’établisse- pourraient alors entrer dans ce système plané- de de la justice ou pour des raisons de « sécuri- Une clé de cryptage est une sui- technologies « duales » (usages L ments financiers qui garantirait à leurs taire. té nationale », de se les faire livrer en clair. te de bits (0 et 1) qui forme un civils et militaires), concernent clients la sécurité des transactions sur Internet. Ce fonctionnement pyramidal et centralisé Ecartant tout risque de perte de souveraineté nombre. Plus il y a de bits, plus la également la cryptologie. Tous Fin 1997, Global Trust Enterprise (GTE) voit le suppose l’interopérabilité parfaite des systè- des Etats, Eric Blot-Lefèvre, président de Xcert, clé est « longue » et solide, un les Etats possèdent plus ou moins jour et reçoit, en octobre 1998, l’adhésion de mes de sécurité : c’est même l’argument princi- rappelle que « Identrus admet aussi les normes pirate devant tester toutes les l’équivalent de la DCSSI française sept banques (ABN Amro, Bank of America, Bar- pal d’Identrus. Mais c’est aussi là que le bât bles- de sécurisation européennes dans le cadre de la combinaisons possibles pour la (NSA aux Etats-Unis, BSI en Alle- clays, Chase Manhattan, Citibank, Deutsche serait… reconnaissance mutuelle des autorisations de « casser ». Une clé de 40 bits pré- magne, CESG au Royaume-Uni). Bank, HypoVereinsbank). Rebaptisée Identrus cryptage entre l’Europe et les Etats-Unis ». sente 240 (plus de 1 099 milliards) Des négociations multilatérales en avril 1999 (www.identrus.com), l’initiative a FAILLES Le risque est jugé suffisamment important combinaisons, une clé de 128 bits ont permis de définir des « critè- été rejointe depuis par 38 autres banques et ins- La concentration de données sur les transac- pour que l’administration française ait cru bon 2128. Selon les spécialistes en cryp- res communs » d’évaluation des titutions financières dont, pour la France, BNP tions entre entreprises dans un système d’infor- de rappeler discrètement aux grandes entre- tologie, en 1995, un pirate indivi- systèmes, et ont abouti en 1999 et Paribas, le Crédit agricole, le Crédit lyonnais et mation unique « donnerait à qui y aurait accès prises hexagonales qu’il existait des alternati- duel était en mesure de « casser » 2000 à la reconnaissance mutuel- la Société générale. Ensemble, elles génèrent 70 plus de pouvoir que tout organisme national ou ves à Identrus (par exemple la Global Trust des clés de 45 bits, une grande le des autorisations délivrées par à 75 % de l’activité bancaire mondiale… international de régulation financière », obser- Authority, créée sur un modèle proche entre entreprise des clés de 70 bits, et ces différentes entités. Cette Pour sécuriser une transaction, les certificats ve-t-on au ministère français de l’industrie. Qui douze institutions financières européennes… des services secrets des clés de 75 reconnaissance fonctionne pour électroniques des deux parties remontent vise-t-on ? Identrus a choisi les normes de sécu- dont BNP-Paribas, la Société générale), et pour bits ; mais les moyens de déchif- tous les produits de cryptologie auprès de leur banque respective ; ceux des risation définis et contrôlés… par les autorités inviter la direction générale de la concurrence, frement de ces derniers ont entre les pays européens, et pour banques remontent à une racine unique déte- américaines et canadiennes. « On peut légitime- de la consommation et de la répression des depuis considérablement aug- les produits de niveau de sécurité nue par Identrus, qui garantit ainsi, en temps ment s’inquiéter, note un haut fonctionnaire fraudes (DGCCRF) à se pencher avec attention menté… La solution la plus utili- 1 à 4 (sur une échelle de 7) entre réel, l’ensemble de la transaction, et propose français. Jusqu’où un gouvernement peut-il faire sur l’accord entre Identrus et Microsoft. sée par les concurrents ou les l’Europe, les Etats-Unis, l’Austra- également des services de notarisation. Par un confiance à ceux qui vont auditer ce système ? » « services » consiste toutefois à lie et la Nouvelle-Zélande. accord avec Microsoft, l’accès à l’infrastructure D’autant que les documents conservés tom- A. R. Le gouvernement américain cherche à contrôler les systèmes privés

NEW YORK Elles encouragent aussi la créa- vées que les nôtres, leur apport est ques heures avant le NIPC… mais son accès aux systèmes d’informa- correspondance Le contrôle policier tion, avec l’aide de la Chambre de bienvenu. Avec la Navy (la marine) ne lui a pas communiqué cette tion : le clipper chip, un composant eorge W. Bush a annon- commerce américaine, du Part- en particulier, le degré de consensus information. espion installé sur tous les maté- cé le 9 mai dernier sa de la cybercriminalité nership for Critical Infrastructure est étonnant. » Méfiance légitime ? Le gouverne- riels de communication, puis le volonté de réviser le Plan Security, une association de Mais cette collaboration avec le ment a fait passer en 1999, non Key Escrow, dépôt des clés de chif- Gnational de sécurité du évolue vers 54 grandes entreprises représen- secteur public ne s’opère que sur la sans difficultés, la Communica- frement auprès de la NIST et du cyberespace, à la suite d’un rap- tant les secteurs essentiels de l’éco- base du volontariat. Car les repré- tions Assistance to Law Enforce- département du Trésor, avaient port rendu public le 25 avril par le une surveillance nomie (finance, énergie, trans- sentants du privé le reconnaissent, ment Act (Calea), qui oblige les suscité un tollé ; le Key Recovery General Accounting Office (GAO), ports, communications…). Sous ils hésitent à partager leurs infor- opérateurs de télécoms à conser- (reconstitution des clés) fut mieux sorte de Cour des comptes dépen- accrue des activités l’égide de son président, Ken Wat- mations avec le gouvernement. ver la trace de toute communica- accueilli. Préconisé dès 1996, il con- dant du Sénat américain, qui criti- son, cadre du groupe Cisco, les « La loi sur la liberté de l’informa- tion électronique au cas où la jus- siste à disperser les éléments de la quait les insuffisances du système économiques entrepreneurs se réunissent en tion (Freedom of Information Act) tice en aurait besoin, et négocie clé entre différents tiers de existant. groupe de travail pour étudier la permet à n’importe quel citoyen actuellement pied à pied avec les confiance, qui ne la reconstituent Le président des Etats-Unis a les ministères économiques les vulnérabilité et les interdépen- américain de consulter des informa- industriels la Cyberspace Electro- qu’en cas de besoin. insisté sur la nécessité de mieux plus importants et les grandes dances de leurs réseaux. « On ima- tions communiquées par les entrepri- nic Communications Act (CESA) Mais l’administration améri- impliquer le secteur privé dans le entreprises en matière de protec- gine, par exemple, des cambrioleurs ses à l’administration », note Ken qui les contraindrait, pour les caine ne veut pas s’arrêter en si futur plan, dont la mise en place tion des systèmes d’information. du Net profitant d’un tremblement Watson. L’ISAC des services finan- mêmes raisons, à archiver les clés bon chemin. Durant l’année 1999, sera confiée au Critical Infrastruc- En 1998 est créé le NIPC, chargé de terre pour attaquer nos ciers, créé en 1999 et opérationnel de chiffrement. la presse américaine s’est fait ture Assurance Office (CIAO), de centraliser, analyser et diffuser réseaux », rapporte Ken Watson. depuis avril 2000, a par exemple C’est là la quatrième tentative l’écho de fuites sur l’existence du dépendant du département du les informations sur les attaques Peggy Lipps, représentante de repéré le virus « I Love You » quel- du gouvernement pour légaliser Federal Intrusion Detection Commerce, alors que le système virtuelles : il doit faire savoir le Bits, une émanation de la « Table Network (FIDNet), dont l’objectif mis en cause par le GAO, le Natio- plus vite possible au plus grand ronde des services financiers », un serait d’interconnecter les systè- nal Infrastructure Protection Cen- nombre d’internautes l’arrivée puissant lobby de 150 banques, La signature électronique en panne mes de sécurité militaires, ceux de tre (NIPC) créé en 1998, est géré d’un virus, les tentatives de vol vir- compagnies d’assurance et socié- l’administration civile, et enfin les par le FBI. Ce changement traduit tuel, les braquages dans les systè- tés de Bourses installé à Washing- La loi américaine sur la signature électronique, dite « E Sign », différents ISAC du secteur privé. la migration progressive du contrô- mes informatiques… ton, explique comment les experts pour « Electronic Signatures in Global and National Commerce Act », Ce qui est certain, c’est que l’Etat le policier de la cybercriminalité A partir de 1999, les autorités de Bits mettent à l’épreuve les signée par le président Clinton en juin 2001, est appliquée depuis fédéral planche sur l’élaboration vers celui d’une surveillance américaines incitent fortement les matériels informatiques, logiciels, octobre 2000. Mais le boom des transactions – la société consultante d’un système commun entre tou- accrue des activités économiques. entreprises à mettre en place des réseaux, fournisseurs de service. de Boston AMR Research annonçait 215 milliards de dollars d’échan- tes les agences gouvernementales, Information Sharing and Analysis « Nous étudions les dispositifs de ges entre entreprises (B to B) en 1999, et 5 700 milliards de dollars en au travers de groupes de travail VIRUS Centers (ISACs), c’est-à-dire des sécurité de chaque couche », indi- 2004 (!) – n’a pas eu lieu. tels que le Federal PKI Steering En janvier 1993, un décret prési- mini-NIPC fonctionnant au que-t-elle. Les services de l’Etat La loi E Sign n’impose aucune norme spécifique. Des douzaines de Committee, l’ACES (Access Certifi- dentiel institue le National Indus- niveau de chaque secteur économi- sont associés à ce travail. « Nous développeurs de logiciels s’empressent donc de mettre leur propre cate for Electronic Services), et la try Security Program (NISP), qui que, utilisant les technologies vérifions que nous sommes bien en système sur le marché. Et si votre banquier n’a pas adopté le même Federal PKI Certification Policy. organise la coopération entre les développées par la National Secu- conformité avec la loi, et comme système de signature digitale que votre assureur-vie ou votre cour- agences de sécurité américaines, rity Agency (NSA). leurs règles de sécurité sont aussi éle- tier, vous aurez besoin d’acheter trois logiciels différents ! Caroline Talbot LE MONDE / MARDI 10 JUILLET 2001 / III DOSSIER ̄ Sorbas von Coester, associé à Salamandre, société européenne de conseil en stratégie CHRONIQUE « L’avance des Etats-Unis crée un déséquilibre par Alain Lebaube préjudiciable à l’Europe et à ses entreprises » Pour une politique « Vous regrettez l’inertie euro- la directive européenne sur la baser sur la détection de signaux tice l’autorise. Mais la simple de l’emploi péenne face à une stratégie amé- signature électronique ni sa trans- (Signal Intelligence). Sans même observation du trafic des transac- ricaine qui pourrait offrir à cription en droit français ne retien- parler du risque de subversion de tions permet d’attirer l’attention l’Etat fédéral et aux entreprises nent finalement le concept de la cryptographie, il existe un ris- des “services” sur tel ou tel acteur oup de semonce ou simple accident de parcours, la (peti- d’outre-Atlantique un avantage “racine nationale” des autorités que objectif que certaines infras- ou telle ou telle transaction, et te) augmentation du chômage enregistrée en mai est, décisif face à leurs concurrents de certification ni ne définissent tructures de “sécurisation” des sys- d’actionner alors des moyens plus de toute manière, un avertissement encore sans frais. en matière de collecte d’infor- de technologies appropriées, tèmes d’information, à cause de classiques d’investigation. C’est Alors que, au début de l’été, arrivent traditionnelle- mation économique. N’est-ce alors qu’on aurait pu imposer l’architecture et des protocoles déjà énorme. mentC sur le marché du travail les jeunes qui sortent du système pas une vision quelque peu cari- l’emploi de cartes à puce, qui adoptés, puissent permettre aux – L’équilibre entre les deux scolaire, cette dégradation peut en annoncer d’autres, passagè- caturale ? offrent un degré élevé de sécurité agences de sécurité américaines rives de l’Atlantique peut-il être res ou pas. – Il s’agit d’appliquer un princi- mais que maîtrisent moins bien de connaître l’identité, la date et la rétabli ? Quoi qu’il en soit, une série de succès sur le front de l’emploi pe de précaution. Les risques que les Américains… fréquence des transactions effec- – Il faudrait pour cela que les vient d’être interrompue. Comme cela coïncide avec un enchaî- le développement des technolo- – Mais la libéralisation de la tuées entre les entreprises, les ban- gouvernements européens et la nement de nouvelles qui incitent plus au doute qu’à la morosité, gies et des stratégies de sécurisa- cryptographie effective en Euro- ques et les administrations. Commission aient conscience du c’est un peu du charme de la confiance qui s’en va. Or la période tion d’Internet fait peser sur la sou- pe comme aux Etats-Unis depuis » Si Thales passe commande à problème, qu’ils aient la volonté, récente nous avait démontré l’importance, en économie, des fac- veraineté des Etats et l’activité des 1999 ne permet-elle pas aux Siemens, les traces de la transac- et les moyens, de mettre en œuvre teurs psychologiques. Depuis 1997, le gouvernement de Lionel entreprises doivent être évalués. entreprises d’avoir accès à des tion pourraient remonter immédia- une solution. Peu d’Etats, en Jospin en a d’ailleurs beaucoup profité. Je constate que, dès 1993, avec la technologies moins faciles à tement auprès de leurs autorités dehors des Etats-Unis, ont élaboré Cette fois, un cycle pernicieux s’installe que tout, pourtant, ne création du National Industry « casser » ? de validation, puis de là jusqu’à la une doctrine de sécurisation. Au justifie pas. Pour le cinquième mois consécutif, l’indicateur du Security Program (NISP), l’Etat – La lecture de la loi américaine racine du système global de valida- nom du “libéralisme”, les gouver- moral des ménages français affiche un léger repli, tandis que américain a associé ses agences de permet de comprendre que l’admi- tion, et y demeurer stockées. Cer- nements se refusent à intervenir l’achat d’automobiles neuves atteint des niveaux record. Lau- sécurité (National Security Agency nistration fédérale (Bureau of tes, le contenu des messages ne auprès des entreprises – et les – NSA ; Central Intelligence Agen- Export Administration – BXA) dis- peut être connu que si l’on force – entreprises refusent une interven- Le taux de chômage a atteint 8,8% cy – CIA ; Federal Bureau of Inves- pose des codes à la source de tout de façon illégale – les codes de tion de l’Etat – alors que l’adminis- chômeurs, en milliers tigations – FBI) et ses principales logiciel cryptographique exporté. cryptage, ou si une décision de jus- tration américaine sait, sur ce cha- 3 800 administrations (Pentagone, jus- La législation américaine interdit pitre, faire preuve de dirigisme. tice, commerce, Trésor) aux entre- en fait – ce qui semble bien logique On développe les technologies 3 300 prises du secteur des technologies d’ailleurs – l’exportation de solu- dans les laboratoires du Pentago- de l’information. tions cryptographiques qui pour- ne, puis on les transfère dans le pri- 2 800 » Cette coopération a permis raient “menacer la sécurité nationa- vé avec à la clé une commande aux Etats-Unis de maîtriser rapide- le”. Or, selon la doctrine américai- publique qui crée d’emblée un 2 300 ment les technologies-clés, à leurs ne, la puissance économique est marché important. Le marché entreprises de conquérir une posi- une composante essentielle de la européen reste encore trop frag- tion dominante sur le marché mon- sécurité nationale. Il semble donc menté pour susciter une offre 1 800 dial des solutions de sécurisation logique que les solutions certifiées capable de rivaliser avec la concur- et a pu permettre à la NSA de s’as- aux Etats-Unis ou exportées des rence américaine. 1 300 surer de la transparence de ces Etats-Unis soient toutes plus ou » Le handicap en Europe pro- solutions. Le nombre d’anciens des moins transparentes pour la NSA. vient aussi du fait qu’experts du 800 “services” figurant aux conseils » On peut certes penser que les public et du privé rechignent enco- Mars Mars Janvier Mars Mars d’administration de certaines autres Etats, lorsqu’ils re à coopérer et que se pose un 1997 1998 1999 2000 2001 sociétés high-tech du secteur est “décortiquent” un logiciel pour problème de recrutement et de ges- ENSEMBLE FEMMES HOMMES éloquent : ainsi, 100 % du capital donner leur agrément, procèdent ̄ tion de carrière dans les Source : Enquêtes emploi. Insee de la société spécialisée Science de même. Mais l’avance technolo- “services”, alors que la NSA recru- Applications International Corp. gique américaine, notamment en te ses spécialistes dans les mêmes rent Fabius ne cesse de rabaisser les perspectives de croissance, (SAIC) est privé, mais 50 % de son termes de puissance marketing, Sorbas von Coester universités que les entreprises en France, pour 2001. Elles étaient de 3,3 % à l’origine, et les voi- board est composé d’anciens du relayée par les choix parfois naïfs b Sorbas von Coester est associé high-tech et les paie au même salai- là, de proche en proche, ramenées à 2,5 %, quand l’Institut natio- Pentagone (armée, NSA, CIA…). des entreprises et banques multi- à Salamandre SA cabinet de conseil re. En France, un chef d’entreprise nal de la statistique et des études économiques (Insee) table » Le second volet de cette straté- nationales, crée un déséquilibre en stratégie spécialisé a parfois du mal à prendre au maintenant sur 2,3 %. En d’autres temps, pas si lointains, de tels gie est d’obtenir la diffusion mon- préjudiciable aux Etats comme dans les enjeux de sécurité sérieux le fonctionnaire de la DST chiffres auraient presque suffi à notre bonheur : aujourd’hui, ils diale de ces technologies, en aux entreprises européennes. et de souveraineté, et qui compte, qui vient lui expliquer les méan- alimentent la crainte du retour des années de crise. amplifiant la demande (par la coo- – Les “services” américains parmi ses conseillers, plusieurs dres de la sécurité informatique. Faute d’une pédagogie rassurante, à l’instar de son prédéces- pération internationale contre la pourraient donc intercepter et anciens cadres des services Les Américains, eux, ont compris seur Dominique Strauss-Kahn, qui s’était abrité derrière l’image cybercriminalité), en libéralisant lire systématiquement tous les du renseignement français. que les lois du marché ne doivent du « trou d’air » à l’été 1998, le ministre de l’économie et des les exportations de solutions cryp- échanges électroniques ? b De nationalité allemande, l’emporter que lorsqu’elles favori- finances a sans doute contribué au présent vague à l’âme. Il a tographiques et en procédant – C’est un peu plus subtil que il est diplômé de l’Ecole sent leurs intérêts nationaux. » longtemps voulu croire que l’Europe et la France constitueraient parallèlement à un lobbying inten- cela. Vu les flux énormes d’infor- polytechnique (1988) et docteur un pôle de stabilité qui serait épargné par les effets du ralentisse- se visant à écarter toute solution mation circulant aujourd’hui sur en économie de la London School Propos recueillis ment américain. La suite a prouvé, avec un temps de retard, non américaine. C’est ainsi que ni Internet, le renseignement doit se of Economics and Political Science. par Antoine Reverchon qu’il n’en était rien et que la mondialisation a précisément pour conséquence de rendre les économies dépendantes les unes des autres, surtout de la première d’entre elles. Entre autres, on a vu combien l’Allemagne pouvait être vulnérable, dans cet environ- nement, et comment elle pouvait entraîner ses autres partenai- Les portes dérobées des services secrets res européens dans des perturbations. Parmi ceux qui s’en remettaient presque exclusivement aux vertus de la croissance, plus personne ne doute que la faiblesse es révélations concernant le de sécurité des systèmes d’infor- concurrents », assure-t-on à Cert- du dynamisme économique ne vienne désormais enrayer le le système américain d’es- Dans la plupart mation (DCSSI) en France ou le plus. Le soupçon prend pourtant mouvement de baisse du chômage. C’est, au passage, ce que pionnage planétaire Eche- National Information Assurance quelque consistance lorsque l’on vient de rappeler l’Organisation de coopération et de développe- Llon et plusieurs autres affai- des Etats, la loi Partnership aux Etats-Unis, de sait que Verisign est détenu à 9 % ment économiques (OCDE) dans son rapport 2001 sur les Perspec- res récentes sont propres à nourrir repérer des « failles », c’est-à-dire par Science Applications Interna- tives de l’emploi. Mais c’est aussi ce que constate l’office euro- la paranoïa des responsables en impose de faire des défauts de sécurité, mais de se tional Corp (SAIC), dont le conseil péen de statistique Eurostat, pour qui le taux de chômage est res- sécurité informatique. L’exemple garder d’en avertir les éditeurs ou d’administration comprend pas té inchangé en mai dans la zone euro, comme dans l’Union euro- de Crypto AG, une entreprise suis- auditer les logiciels le public, afin de rester les seuls à moins de trois généraux et ami- péenne des Quinze. se qui a fourni des moyens de cryp- percer le cryptage des utilisateurs. raux, dont Bobby Inman, un Maintenant que les signes avant-coureurs d’une reprise sem- tage à plus de 120 Etats, appartient de cryptage Ou de rajouter carrément des back ancien directeur de la NSA. Para- blent se manifester outre-Atlantique, il s’agirait de « faire la sou- à l’histoire. En 1992, l’arrestation doors, plus ou moins à l’insu des noïa, vous dit-on ! dure » en attendant qu’elle se confirme, puis qu’elle revienne pour espionnage d’un attaché com- par l’administration éditeurs. Reste qu’il faut se garder de tout jusqu’à nous. Autrement dit, il faudrait mener une politique de mercial de Crypto AG par le gou- La libéralisation du cryptage, manichéisme : au terme d’une com- l’emploi pour ne pas sombrer dans le pessimisme en se murant vernement iranien devait entacher ne cette clé avec des tiers, même introduite en France à partir de pétition internationale qui a duré dans le fatalisme. durablement la réputation d’indé- avec la NSA ». 1999, a conduit à lever progressive- trois ans, le département du com- Or, en France, les hésitations actuelles montrent qu’on n’en pendance de la firme helvétique, Reste l’exemple du logiciel PGP ment ces contrôles administratifs. merce américain a choisi, pour suc- est pas là ou, pis, que les anciennes politiques de l’emploi sont, soupçonnée d’avoir fourni depuis (Pretty Good Privacy), diffusé en A vrai dire, étant donné le dévelop- céder à l’algorithme de cryptage si ce n’est en sommeil, du moins peu actives. Mais il se trouve des décennies les clés de cryptage à 1991 sur la Toile par son créateur, pement des moyens de décrypta- quasi universel DES (Data Encryp- surtout que le fléchissement sur le marché du travail intervient la National Security Agency (NSA), Philippe Zimmermann, qui fut ge, back doors et failles n’étaient tion Standard), d’origine américai- à un moment où l’appareil d’Etat se trouve démuni. Les 35 heu- les « grandes oreilles » américai- pour cette raison l’objet de poursui- plus guère nécessaires pour parve- ne, un algorithme baptisé Rijndael res, rentrées en application au 1er janvier 2000, ont certainement nes, qui se sont récemment déro- tes judiciaires de la part des autori- nir à « casser » les clés de faible lon- (Le Monde du 5 octobre), œuvre de fini de jouer leur rôle dans la création d’emplois, tout comme les bées à une enquête de parlementai- tés américaines. Réputé inviolable, gueur. Les mesures de contrôle chercheurs… belges. emplois-jeunes, prolongés. Il faudra attendre le 1er janvier 2002, res européens sur le système Eche- PGP fit longtemps figure d’alterna- sont restées en place pour les logi- et les mois suivants, pour espérer voir la réduction du temps de lon. tive aux produits standards, suspec- ciels les plus puissants… qui ne Hervé Morin travail produire éventuellement des effets positifs dans les Mais des entreprises à l’audience tés, eux, d’offrir des back doors, ces reçoivent d’autorisation qu’au entreprises de moins de 20 salariés. moins confidentielle ont, elles aus- portes dérobées permettant aux compte-gouttes. De plus, la future De même, l’entrée en vigueur du plan d’aide de retour à l’em- si, été prises en défaut. En novem- services américains d’espionner les loi sur la société de l’information Pour en savoir plus ploi (Pare), à compter du 1er juillet, ne trouvera que bien plus bre 1997, les pouvoirs publics sué- communications. prévoit la remise des « conven- tard ses prolongements dans l’évolution des chiffres du chôma- dois ont appris que le système cryp- tions secrètes » – les clés de crypta- b www.scssi.gouv.fr ge, si la réforme de l’assurance-chômage tient ses promesses. tographique du logiciel Lotus BRÛLOT LIBERTAIRE ge – à la force publique, soit pour Site de la direction centrale de la D’ici là, sa mise en place pourrait plutôt avoir un impact contrai- Notes d’IBM, utilisé notamment Mais ce brûlot libertaire fit long procéder à des écoutes, soit pour sécurité des systèmes re avec l’arrêt concomitant de certains dispositifs, sans parler par les parlementaires et l’adminis- feu : en 1997, le chercheur confie mettre au clair des données chif- d’information (DCSSI), où des incertitudes qui affectent les dispositifs d’insertion, par tration, mais aussi l’industrie, avait son logiciel à Network Associates frées au cours d’une enquête ou figurent les réglementations exemple. été affaibli pour faciliter le décryp- Inc., qui en édite des versions com- d’une instruction judiciaire. française et européenne, Mais l’essentiel n’est pas là. Comme cela est patent depuis peu tage des courriers électroniques merciales, dotées notamment d’un Mais que se passera-t-il lorsque ainsi que de nombreux documents de mois avec le recul conjoncturel de l’intérim, le marché du tra- par la NSA, qui disposait d’une par- système de dépôt de clés destiné ces conventions secrètes auront sur la cryptologie. vail, flexible, est devenu très réactif. A la hausse, quand tout va tie de la clé de cryptage. Lotus s’est aux employeurs. En février 2001, été délivrées par un opérateur b www.nsa.gov bien, comme à la baisse, quand les indicateurs s’affaissent. défendu mollement de ces accusa- Phil Zimmermann annonce qu’il étranger ? Les entreprises « patrio- Site de la National Security tions, assurant seulement avoir quitte NAI, car l’entreprise a décidé tes » en seront-elles réduites à se Agency (NSA) américaine. reçu des garanties que le gouverne- de ne plus publier les codes sources fournir chez les seuls prestataires b www.GBDe.org ment américain n’en ferait pas du logiciel, dont l’analyse permet- nationaux ? Dans ce cas, l’offre Site du Global Business Dialogue « mauvais usage ». tait de se convaincre qu’il ne conte- hexagonale paraît bien réduite, et on Electronic Commerce, qui Durant l’été 1999, ce fut au tour nait pas de porte dérobée. L’ex-cher- n’ira pas sans poser de rudes pro- reflète les positions des grandes de Microsoft et de son logiciel Win- cheur du MIT se consacre désor- blèmes d’interopérabilité avec les entreprises. dows NT d’être mis en cause. Un mais à la promotion d’OpenPGP, produits américains, qui dominent b www.codis.lu/saferinternet/ expert en sécurité informatique, destiné, comme le logiciel original, le marché. home.html Andrew Fernandes, annonce qu’il « à protéger l’intimité et les libertés Certains éditeurs de solutions, Site de la Commission a découvert deux « clés secrètes » civiles à l’âge de l’information ». comme Certplus, tentent une européenne sur les initiatives de dans le logiciel, dont l’une était Dans la plupart des Etats, la loi approche transnationale : Gem- l’Union en matière de sécurisation dénommée… « NSA Key ». Micro- impose de faire auditer les logiciels plus, France Télécom, EADS, le des transactions sur Internet. soft assure que cette appellation de cryptage par l’administration réseau des Banques populaires et, b www.geocities.com/openpgp signifie simplement que cette clé d’Etat, qui leur accorde l’autorisa- pour ce qui est des logiciels de four- et michel.arboi.free.fr est conforme aux standards impo- tion d’être mis sur le marché. Cer- niture des certificats, l’américain Deux sites non institutionnels sés par la NSA, mais se défend de tains suspectent ces autorités natio- Verisign. Encore un cheval de sur la cryptologie et les pratiques « partager les informations que don- nales, telles que la direction centra- Troie ? « Rumeur lancée par les des services de renseignement. IV / LE MONDE / MARDI 10 JUILLET 2001 FOCUS ̄ Les Marocains ne voient toujours pas venir PENSÉE ÉCONOMIQUE les réformes tant attendues par Jean-Marc Daniel RABAT les domaines. « J’ai proposé une syndicats. Par deux fois, en 2000 et Bastiat ou la de notre envoyée spéciale La protection sociale réforme de l’administration pour lut- en 2001, le projet de loi a été dépo- our nous, rien n’a chan- ter contre la bureaucratie et la cor- sé devant le Parlement puis retiré, gé… » Alors que le roi ne concerne ruption ; je demande une réforme de faute de consensus entre les parte- Mohammed VI fêtera fin la justice afin que les investisseurs naires sociaux. « On bute sur les au service du libéralisme Pjuillet ses deux premières que 15 % des salariés, aient confiance en elle. J’ai proposé libertés syndicales et la flexibilité », années de règne, la rancœur d’Ab- aussi que l’on ouvre le dossier des pri- indique-t-on à la CDT. « Les dellah, 54 ans, marié et père de et le secteur informel vilèges. » patrons veulent revenir sur des avan- aut-il éteindre la lumière, en particulier celle du soleil ? Singu- deux enfants, est infinie. « Ça vien- Un ambitieux programme, mais tages acquis, comme l’autorisation lière question posée de façon ironique par Frédéric Bastiat dra, espère sa belle-sœur Majouba, emploierait environ aucune amélioration n’est encore administrative de licenciement », dans la Pétition des marchands de chandelle contre la concurren- 34 ans. Le roi s’occupe davantage perceptible dans la vie quotidienne ajoute Mahjoub Benseddik. Ce qui, ce du soleil. Au travers de cette requête imaginaire visant à des pauvres, des handicapés. Les jeu- 40 % des travailleurs des Marocains. Le smig reste faible, selon les syndicats, aboutirait à des Féteindre le soleil ou à interdire les fenêtres, cet économiste libéral nes ont un espoir. » Mais Abdellah à environ 1 100 francs par mois, licenciements massifs. veut montrer l’aboutissement logique et absurde de la démarche pro- reste sceptique. Cadre dans une sionnelle, du développement social « et 40 % des salariés touchent De son côté, la Confédération tectionniste. Quand ce texte paraît, en 1845, il lui reste cinq ans à entreprise, il perçoit 6 000 dirhams et de la solidarité, et qui appartien- moins », dénonce El Miloudi El générale des entreprises marocai- vivre, cinq ans particulièrement féconds, puisque, quoique malade, il par mois, et sa femme, Sabah, qui dra en 2010 à une zone de libre- Mokharek, secrétaire national de nes (CGEM) veut, explique Moha- va rédiger une œuvre considérable d’économiste et de pamphlétaire est secrétaire, 3 000, soit au total échange entre l’Union européenne l’Union marocaine du travail med Berhil, secrétaire de la commis- tout en assumant à partir de 1848 un rôle de député, le tout au l’équivalent de 5 800 francs. « Cela et douze Etats de la Méditerranée. (UMT), l’une des trois grandes cen- sion sociale, « rigidifier » le barème service de la liberté, tant économique que politique. Œuvre qui ne couvre pas tous les besoins, dit-il. Actuellement, « 7,5 millions de trales syndicales avec la Confédéra- des indemnités de licenciement, en connaît un regain d’intérêt car l’on fête le bicentenaire de Bastiat en La vie est chère. Depuis 1993, je cons- personnes vivent avec un dollar par tion démocratique du travail (CDT) le limitant à deux ans de salaire, ce moment. truis une maison. Je n’arrive pas à la jour de revenu » sur une population et l’Union générale des travailleurs alors qu’aujourd’hui les tribunaux Frédéric Bastiat naît le 29 juin 1801 à Bayonne. Sa famille, origi- terminer. » de 28 millions d’habitants, constate marocains (UGTM). tranchent de façon souvent plus naire de Chalosse, combine l’exploitation d’un important domaine L’un des grands soucis d’Abdel- Abbas El Fassi. Le déficit en loge- favorable au salarié. Les débats agricole et la gestion de maisons de commerce à Bordeaux et à lah et de Sabah est l’avenir de leur ments est de 750 000. Le taux CODE DU TRAVAIL devraient débuter dans les pro- Bayonne. Déjà aisée, elle s’enrichit encore sous la Révolution grâce à fille Inès, 24 ans, en licence de scien- d’analphabétisme s’élève à 47 %, Dans les entreprises, le climat chains jours à la Chambre des con- l’achat de biens nationaux. Né dans un milieu a priori favorisé, ces économiques. Elle voudrait sui- celui du chômage à 13 % (20 % en social est très conflictuel, parfois seillers (équivalent du Sénat, mais Frédéric Bastiat voit vite sa vie s’assombrir : il perd sa mère à sept ans vre un troisième cycle, « sinon, on milieu urbain). La protection socia- extrêmement violent. « Les syndi- où siègent aussi les syndicats). et son père à dix ; le blocus continental écorne la fortune familiale ; ne trouve pas de travail », expli- le ne concerne que 15 % des sala- cats ne sont pas reconnus », déplore Le projet d’indemnisation pour et c’est sans diplôme qu’il quitte le lycée en 1819. que-t-elle. Mais même avec un tel riés et le « secteur informel » Mahjoub Benseddik, secrétaire perte d’emploi peine lui aussi à En 1825, à la mort de son grand-père, il se retire sur la partie du bagage, « des diplômés se retrouvent emploierait environ 40 % des tra- général de l’UMT. La répression est avancer, les syndicats y voyant une domaine dont il hérite. Il devient un notable représentatif de son épo- au chômage, rectifie son père. Obte- vailleurs. Quant au taux de croissan- fréquente ; le droit de grève n’est incitation à licencier. Quant à celui que, rappelant en moins ridicule les personnages caricaturés par nir un emploi est une question de pis- ce, il vient d’être révisé à la baisse pas réglementé. « C’est tous les sur l’assurance-maladie obligatoi- Flaubert : comme Bouvard et Pécuchet, il se veut modernisateur du ton. Le système des privilèges n’en pour 2001, à 6,5 % au lieu des 8,1 % jours l’explosion sociale. » Il y a donc re, il bute sur la question de son monde rural ; comme M. Homais, il admire les Lumières et se fait finit pas. » initialement prévus, en raison de la urgence à recadrer le droit social. financement et de sa gestion. « Le franc-maçon ; comme Emma Bovary, il est mal marié et se sépare En se présentant comme le roi sécheresse qui sévit au Maroc pour La réforme du code du travail patronat veut confier la gestion aux vite de Marie Clotilde Hiart, épousée en 1831 ; comme Frédéric des pauvres, Mohammed VI avait la troisième année consécutive. vient de faire l’objet de deux assureurs privés, nous à la Caisse Moreau, il attend son heure et n’aura guère le temps de la savourer. fait naître des espoirs dans le pays Conscient de cette crise, le minis- années de négociations entre le nationale de sécurité sociale (CNSS), Il trompe l’ennui de la vie provinciale et la solitude d’un mariage plongé dans une grave crise écono- tre de l’emploi s’implique dans tous gouvernement, le patronat et les explique Abdelrazat Afilal, secrétai- qui se défait en lisant énormément. Lorsque les négoces Bastiat ne mique et sociale. Le gouvernement re général de l’UGTM. Le gouverne- valent guère plus qu’une roupie de sansonnet, il décide de se battre a donné des signes positifs sur le ment, lui, a proposé que la CNSS se pour la liberté et contre le protectionnisme qui a ruiné Bordeaux, plan social. Ainsi, l’an passé, le salai- Le désespoir des diplômés charge des démunis. Nous ne som- Bayonne et ses cousins. Il mène ce combat sur deux fronts. Il s’enga- re minimum (smig), qui stagnait mes pas d’accord. La caisse sera en ge dans la vie publique, se faisant nommer juge de paix en 1831 et depuis quatre années, a été aug- Plus de 200 000 diplômés sont au chômage (un sur quatre) au pre- déficit.» élire conseiller général des Landes menté de 10 %. Une Agence pour la mier semestre 2001, selon le ministère de l’emploi. Un phénomène issu L’an prochain auront lieu les élec- Pour Frédéric Bastiat, en 1832, puis député en 1848. Il mul- promotion de l’emploi et des com- du programme d’ajustement structurel négocié en 1985 avec la Ban- tions législatives. Pour le ministre tiplie les libelles en faveur du libre- pétences (équivalant à l’ANPE en que mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), qui a stoppé de l’emploi, c’est là le « grand défi : la dépense publique échange. En 1844, De l’influence des France) vient de naître. Une quanti- les recrutements de fonctionnaires. « Les diplômés continuent à vouloir préparer des élections saines et trans- tarifs français et anglais sur l’avenir té impressionnante de réformes entrer dans l’administration », déplore-t-on au ministère. « Faux, rétor- parentes » car « la démocratie est a un impact politique des deux peuples lui apporte la célé- sont en projet, sans parler des pro- que Omar Baaziz, secrétaire général de l’Association nationale des une condition nécessaire » au déve- brité. C’est l’amorce d’une longue grammes de lutte contre la pauvre- diplômés chômeurs du Maroc (ANDCM), créée en 1991. Nous voulons loppement. Mais certains voient mais pas économique, série de textes qui vont du pam- té, le travail des enfants. Les simplement un emploi respectable, dans n’importe quel secteur. » aussi dans cette échéance une expli- phlet comme les Sophismes économi- besoins sont immenses dans ce En mai, le ministère a admis l’existence de 50 000 postes budgétaires cation à la lenteur des réformes, car, quand l’Etat ques ou Ce qui se voit et ce qui ne se pays privé de « tout contrôle popu- vacants dans la fonction publique, donnant aux diplômés un nouvel d’ailleurs épinglée par la Banque voit pas jusqu’à des œuvres plus laire depuis quarante ans », comme espoir, qui ne se concrétise pas. « Tous les jours, un appel à un sit-in est mondiale. dépense plus, théoriques comme ses Harmonies le dit Abbas El Fassi, ministre de lancé dans le pays, et à chaque fois, proteste Omar Aziz, il y a répression économiques. l’emploi, de la formation profes- par les forces de l’ordre. » Francine Aizicovici le contribuable Frédéric Bastiat défend avec une grande élégance de style des posi- dépense moins. tions qui lui donnent une place à part parmi les économistes de son Et, puisque la politique temps. Alors que ceux-ci concen- Souk Es Sebt, une « ville marginale » sur la voie trent leur réflexion sur la produc- est l’art de prendre tion, c’est-à-dire l’offre de biens, il aborde les problèmes en se plaçant en compte les intérêts plutôt du point de vue du consom- du développement mateur, c’est-à-dire des conditions des différents groupes de formation de la demande. S’il est libre-échangiste, ses arguments RABAT cier d’une « éducation non formelle, reste précaire. « Au début, les gens sociaux, il faut sont aux antipodes de ceux de Ricar- de notre envoyée spéciale Deux organisations dans le but d’intégrer un centre de ont été autorisés à construire des mai- do. Pour ce dernier, l’augmentation n sortant de Rabat, la capi- qualification professionnelle », indi- sons mais seulement en rez-de-chaus- que tous ces groupes de la population oblige un pays fer- tale du Maroc, par le sud, il non gouvernementa- que Saïd Kourar, chargé de projets sée », précise Lilian Pioch. Certains mé aux importations, à mettre en faut traverser les cités popu- à ENDA. Il y a aussi l’alphabétisa- ont, malgré tout, ajouté un étage, aient un égal accès culture des terres de moins en Elaires de Temara, et, un peu les ont commencé tion des femmes et l’aide à des acti- illégalement. Depuis peu, des per- moins fertiles. Le protectionnisme plus loin, les bidonvilles, avant vités rémunératrices telles que la mis de construire sont délivrés. à la politique est néfaste du fait des rendements d’apercevoir le douar Souk Es Sebt. à faire bouger tapisserie. Mais pour bâtir plus haut, il leur fau- décroissants, notamment de la terre Un paysage périurbain classique : MSF organise pour sa part des dra détruire les rez-de-chaussée, agricole. Frédéric Bastiat nie le problème des rendements décrois- maisons inachevées, rues sans bitu- les choses séances d’éducation à la santé et afin de creuser des fondations… sants. Le progrès technique améliore sans cesse les processus de pro- me, quelques commerces modestes prochainement, une « maison d’ac- Quant à l’électricité, elle n’existe duction et accroît les rendements. En revanche, il accuse le protec- et au loin le minaret blanc d’une phie, puis organisation d’ateliers de couchement » devrait voir le jour. que sur la voie publique, avec des tionnisme de maintenir des prix élevés. En baissant les droits de doua- petite mosquée. C’est dans ce lotis- restitution afin de valider les cons- Autre fierté des acteurs locaux, la coupures de temps à autre. La ges- ne, l’Etat fait baisser les prix et augmente donc le pouvoir d’achat. sement de douze mille habitants, tats. Ensuite il faut définir les axes garderie, où une cinquantaine d’en- tion des ordures ménagères et des Frédéric Bastiat décrit un enchaînement positif d’accroissement de situé sur la commune de Mers El prioritaires et négocier les projets fants de trois à cinq ans reçoivent déchets divers, dont la collecte est la consommation et donc de la production, favorisé par la diminu- Keir, qu’ont été relogés à partir de avec les acteurs locaux et des une éducation préscolaire. Une très irrégulière, reste à régler. tion des droits de douane qui n’est pas sans rappeler les effets 1996 les habitants des bidonvilles bailleurs de fonds des pays du structure toutefois fragile, car ses « Notre idée est qu’il faut réhabiliter multiplicateurs qui seront, plus tard, chers aux keynésiens. Par du centre de Temara, à plus de Nord. Dans le cas de Souk Es Sebt, recettes proviennent exclusivement le rôle de l’Etat, en l’amenant à voir ailleurs, comme la baisse des droits de douane réduit les ressources 20 kilomètres de là. Quand les gens il s’agit des ambassades de France des parents. « C’est le ministère de les problèmes autrement, par l’appui budgétaires, l’abandon du protectionnisme impose une révision de sont arrivés ici, il n’y avait rien : et de Grande-Bretagne, du ministè- l’éducation nationale qui devrait aux acteurs locaux. C’est à lui d’ap- la fiscalité, donnant la possibilité de la rendre plus équitable. pas de moyen de transport ni re des affaires étrangères italien via financer ce service, mais il est en porter des ressources, car les commu- De même, Frédéric Bastiat défend une théorie toute personnelle d’infrastructure, pas de raccorde- une ONG et de MSF Espagne. La train de passer la main au privé », nes n’ont pas toujours les moyens », de la valeur. Celle-ci vient du travail chez Ricardo, de l’utilité chez ment à l’électricité ni d’eau pota- commune et le caïd (sous-préfet) constate Saïd Kourar. estime Magdi Ibrahim. Jevons, de la rareté chez Walras ; pour Frédéric Bastiat, elle mesure le ble, pas d’assainissement… Mais, ont également apporté leur sou- Pour autant, les problèmes sont service rendu. S’inspirant d’Adam Smith, il considère que la caracté- petit à petit, les choses ont com- tien. loin d’être tous résolus pour les ACTEURS LOCAUX ristique essentielle de l’économie de marché est la division du travail. mencé à bouger. Les premières réalisations concrè- habitants de cette « ville margina- Parmi les acteurs locaux, il faut Si l’homme échange, c’est parce qu’il n’est pas capable de produire tes ont débuté en 1999, avec la cana- le », comme la nomme Magdi Ibra- compter désormais, à Souk Es Sebt, lui-même tout ce dont il a besoin. L’existence du marché lui permet CENTRE POLYFONCTIONNEL lisation des eaux usées et l’accès à him, coordinateur d’ENDA avec l’Association des jeunes pour de substituer l’achat à l’effort du faire. C’est cet effort épargné qui L’un des symboles de ce change- l’eau potable par l’installation de Maghreb. Les revenus des ménages le développement et la culture, fixe la valeur des objets et la hiérarchie des prix. ment, c’est le « centre polyfonction- bornes fontaines. Puis des actions sont faibles. « Il y a plein de petits créée l’an passé et qui travaille en Cette notion de valeur assimilée à la mesure d’un service rendu nel », un petit bâtiment inauguré ciblées ont été entreprises. Ainsi, métiers informels, y compris la prosti- lien étroit avec ENDA et MSF. Elle s’étend à des produits non marchands. L’enseignement public, sans début 1999 au cœur cette cité. Dans les jeunes de huit à seize ans sortis tution », relève Klara Beyst, coordi- s’occupe par exemple d’alphabétisa- avoir de prix, a une valeur correspondant au service qu’il rend aux l’entrée, il y a trois machines à cou- du système scolaire peuvent bénéfi- natrice de MSF au Maroc. L’habitat tion, organise des manifestations familles avec lesquelles l’Etat partage l’éducation des enfants. Quant dre, et à côté, des tables d’écoliers culturelles. à sa vision de l’Etat, elle annonce celle de l’école du choix public et les où des femmes et des fillettes atten- Un bas niveau de développement en milieu rural Le 2 juillet, une soixantaine d’en- idées qui ont valu à Buchanan un prix Nobel. Il affirme en effet que, dent la monitrice qui leur enseigne fants sont partis en colonie de comme chaque dépense doit être financée par un impôt, le budget de la broderie et la couture. Ce centre, Ménages branchés au réseau TAUX DE SCOLARISATION vacances sur les plages de Casablan- l’Etat est une simple accumulation de transferts financiers, représen- c’est l’une des réalisations initiées à ÉLECTRIQUE D'EAU POTABLE tous niveaux confondus ca avec l’association Son bureau tative des rapports de force sociaux. Les élections se réduisent à un Souk Es Sebt par l’association Envi- (1997/1998) (1997/1998) (1997/1998) compte dix-sept jeunes, dont la plu- affrontement entre ceux qui paient et ceux qui reçoivent. ronnement, développement, action 86,7 % part sont au chômage. Aussi, ils s’in- Frédéric Bastiat en tire trois conséquences : la dépense publique a (ENDA) Maghreb, antenne de l’or- 83,2 % vestissent « à 100 % dans cette initia- un impact politique mais pas économique, car quand l’Etat dépense ganisation non gouvernementale tive », affirme Hassan, vingt-quatre plus, le contribuable dépense moins. Puisque la politique est l’art de 68,6 % (ONG) ENDA Tiers-monde, dont le 62,4 % ans, président. Leur but : « échan- prendre en compte les intérêts des différents groupes sociaux, il faut siège est à Dakar, au Sénégal. ger, apprendre des choses et les trans- que tous ces groupes aient un égal accès à la politique : il est pour le ENDA opère sur ce site depuis 44,8 % mettre à la population », dit suffrage universel et le vote des femmes. Pour que l’Etat garde une 1997, en partenariat avec Médecins Hicham, vingt-trois ans, le tréso- certaine impartialité, il faut éviter de concentrer ses moyens et donc sans frontières (MSF) Espagne. rier. ENDA et l’association sont respecter strictement la séparation des trois pouvoirs : Frédéric Bas- A Souk Es Sebt, comme pour cha- aujourd’hui dans une phase de tiat défend l’incompatibilité entre la fonction de ministre, membre 20,9 % cun de ses chantiers, ENDA a mis 16 % « cogestion, précise Saïd Kourar, le de l’exécutif, et celle de député, détenteur du pouvoir législatif. en œuvre, avec MSF, une « démar- 6,2 % but étant qu’un jour, elle ou d’autres Affaibli par la tuberculose, il part en 1850 chercher en Italie ce che participative », indique Lilian groupements puissent s’approprier le soleil qui l’a aidé à ridiculiser les protectionnistes. Il meurt à Rome le Pioch, anthropologue et chargé des processus de développement. ». 24 décembre 1850 en s’écriant « la vérité ! », qu’il estimait au bout du programmes urbains d’ENDA HOMMES FEMMES Alors ENDA pourra partir vers compte indissociable de la liberté. Maghreb : enquête auprès des d’autres chantiers. ménages pour repérer les problè- MILIEU URBAIN MILIEU RURAL Jean-Marc Daniel est professeur à l’ESCP-EAP. mes, réalisation d’une monogra- Source : PNUD F. A. LES MUTATIONS [ LES INITIATIVES La situation sur Sergio Cofferati, secrétaire général de la confédération syndicale CGIL le front de l’emploi s’améliore en Italie. « Silvio Berlusconi oublie les salariés et les retraités » Le taux de chômage « Vous venez de rencontrer le aux entreprises, sans critère et te une loi en Italie, dont la substan- et avec rigueur. Enfin, nous atten- cessus de globalisation avec les a diminué en avril, nouveau président du conseil, sans sélection : l’Union euro- ce a d’ailleurs été jugée identique à dons de juger sur pièce les prévi- pays du Sud. Silvio Berlusconi, qui affiche sa péenne a exprimé sur ce dernier la directive de l’UE par la Cour sions de la loi de finances dont le » La globalisation est positive si même si le nord volonté de concertation. Etes- point un avis négatif. constitutionnelle. Lorsque je diri- gouvernement a reporté la publica- elle répond à des règles supranatio- vous satisfait ? – Comment allez-vous réagir ? geais, en 1984, le syndicat CGIL de tion à la mi-juillet. nales en matière de modèles du pays, touché – Une vraie concertation signifie – Le projet du texte gouverne- la chimie, j’ai été, d’ailleurs, l’un – Dès le 18 juillet, vous serez à sociaux, sur lesquelles chacun doit recevoir les partenaires sociaux et mental sur les CDD ne correspond des premiers à m’y conformer. Gênes pour la réunion du G 8. Ce s’engager. Ces règles doivent être débattre avec eux avant de pas à l’esprit de la directive euro- Mais, comme je vous le disais, 9 juillet, vous recevez les insi- fixées dans les rapports commer- par le ralentissement prendre une décision. Au-delà des péenne : il nuirait aux droits des nous nous opposons à ce que ce gnes d’officier de la Légion ciaux et surtout financiers, pour belles paroles, le chef du gouver- salariés et introdurait une injustice projet actuel réduise à zéro le prin- d’honneur française. Etes-vous que les droits de l’homme et du conjoncturel nement nous a informés de ce qu’il parmi les entreprises de l’Union, en cipe de nos contrats « nationaux ». citoyen du monde ? citoyen soient respectés, dans le avait… déjà décidé et qu’il a annon- avantageant les italiennes en matiè- » Avant l’arrivée de Silvio Berlus- – Je suis très honoré de cette même esprit, si vous voulez, que en Europe, cé dès le lendemain pour que le re de coûts. Nous allons donc dépo- coni, les centrales UIL et CISL ont reconnaissance du gouvernement celui de la Charte européenne Parlement se prononce ensuite. ser un recours à la Cour constitu- malheureusement adhéré à ce pro- français. A l’occasion du G 8, nous adoptée à Nice. Le 19 juillet enfin, affiche une baisse » C’est la politique du fait accom- tionnelle, qui doit garantir la cohé- jet, préparé soigneusement par la organisons le 18 juillet à Gênes avec le TUAC, nous proposerons pli, non de la concertation. La dis- rence de notre législation avec cel- Confindustria. Le gouvernement a une réunion de tous les syndicats donc un document que nous de sa production cussion avec nous a été inutile. Le les des autres Etats membres de donc provoqué une division du avec la CISL, la CES et le TUAC (les souhaitons soumettre à tous les « programme pour les cent pre- l’UE, puis un autre recours auprès front syndical. Quoi qu’il en soit, la huit confédérations des huit pays représentants du G 8 présents, et industrielle. miers jours » qu’il nous a présenté de la Cour de justice européenne. CGIL défendra tout salarié menacé les plus industrialisés), avec des pas seulement au chef du pays qui ne contient que des mesures en – Etes-vous contre la flexibilité par ce projet, au cas par cas. Com- représentants de l’Afrique du Sud, accueille le sommet, Silvio Le président faveur des entreprises et rien pour et les contrats de travail à durée me sur tous les problèmes, pen- du Brésil, de la Corée, etc. Lors de Berlusconi. » les salariés et les retraités. Je pense déterminée ? sions, santé publique, gel de la ce rassemblement, nous défini- du conseil a établi que c’est une erreur, car c’est – Nous n’avons rien contre les réforme scolaire, travail au noir rons les revendications prioritaires Propos recueillis oublier l’action stimulante que contrats à durée déterminée. Il exis- etc., s’il le faut, mais sans préjugé afin de donner des règles au pro- par Danielle Rouard pourraient avoir ces consomma- un plan de travail teurs en faveur de la croissance si leur pouvoir d’achat augmentait. en onze points. » En ce qui concerne le contrat de travail à durée déterminée Les mesures (CDD), le gouvernement se mon- tre plus pressé que ne l’exige la annoncées directive de l’Union européenne (UE), adoptée en avril 2001. Cha- soulèvent un tollé que Etat membre dispose d’un an pour la transposer. Silvio Berlusco- auprès de la CGIL, ni propose un délai plus court : cent jours. Derrière cette initiative, la première il y a la volonté du chef du gouver- nement de contourner une tradi- organisation syndicale tion bien ancrée en Italie, celle des « contrats nationaux », qui fixent de la Péninsule pour l’ensemble de la Péninsule, secteur par secteur, pour chaque forme de travail, les conditions d’emploi. » Afin de faire plaisir à la Confin- dustria, la confédération patrona- le, Silvio Berlusconi souhaite que chaque entreprise puisse fixer ses conditions selon son bon vouloir. Les CDD seraient une première brèche. C’est un choix clair sur le plan politique. Comme l’est celui de distribuer des avantages fiscaux Les « cent jours » du nouveau gouvernement

e gouvernement de Silvio de 0,3 %, mais le taux de chômage Berlusconi a donné, le reste bas (4,1 %) et inchangé par rap- 28 juin, le coup d’envoi à la port à mars. Dans les régions du Lréalisation d’un « plan de Centre et du Sud, il est stable ou en travail » en onze points pour les pro- légère diminution. Ainsi, dans le chains cent jours, afin de « donner Mezzogiorno, l’emploi progresse une secousse à l’économie ». Le prési- de 0,1 % et le taux de chômage pas- dent du conseil italien a affirmé se sous la barre des 20 %, pour s’éta- qu’il n’envisageait pas de réviser à blir à 19,4 %. la baisse l’objectif de croissance Le tassement dans le Nord est lié annuelle de 2,5 %. Son intention est au ralentissement conjoncturel. La de faire adopter une partie au production industrielle du pays a moins de son programme par l’une baissé de 1,9 % en avril par rapport des deux Chambres du Parlement à mars. Pour inverser la tendance, le avant la mi-juillet, et le reste à gouvernement Berlusconi envisage l’automne. une politique de relance basée sur Parmi les mesures, certaines des réductions d’impôts et le relève- visent le travail au noir afin de le ment des retraites les plus basses, ramener dans la légalité. Des incita- aggravant un peu plus le déficit tions fiscales et des aides aux entre- budgétaire. prises comme aux salariés vont être proposées par le gouvernement. La DÉFICIT législation sur les contrats de travail Or la marge de manœuvre est à durée déterminée sera libéralisée très limitée. L’Italie est l’un des qua- et accompagnée d’une plus grande tre membres de l’Union, avec la flexibilité afin de combattre le France, l’Allemagne et le Portugal, à chômage. avoir été mis en garde par la Com- Concernant l’emploi, l’Italie mission européenne à la fin du mois connaît une fragile amélioration. de juin. Ces pays ont prévu « d’enre- Les dernières données publiées en gistrer un déficit non négligeable en juin confirment une décrue. Le taux 2001 ». De fait, leur possibilité d’in- de chômage en Italie s’est établi en tervention se trouve nettement limi- avril 2001 à 9,6 %, contre 9,8 % en tée. Dans ces pays, « les stabilisa- janvier 2001, selon l’Istat (Institut teurs économiques risquent de ne pas national de la statistique) ; il s’agit pouvoir être pleinement exploités (…), du taux le plus bas observé depuis car cela pourrait porter les déficits à janvier 1993, date à laquelle il s’éta- un niveau proche du plafond de 3 % blissait à 9,2 %. du PIB ». Le centre d’études écono- L’Istat souligne cependant que miques de la confédération patrona- cet élan s’est réduit depuis le début le italienne a lui aussi mis en garde de l’année et, signe inquiétant, le le gouvernement sur l’aggravation nord du pays, plus riche et plus du déficit des comptes publics. industrialisé, est davantage affecté. L’emploi dans cette région a baissé Dominique Gallois VI / LE MONDE / MARDI 10 JUILLET 2001 EMPLOI ̄ L’idée de « travail décent » progresse LIVRES à l’Organisation internationale du travail par Daniel Urbain GENÈVE de 1930 et 1948 concernant le tra- fier ces dispositions afin que tra- Le nouvel actionnariat de notre correspondant Les premières normes vail forcé, la liberté d’association vailleurs et employeurs puissent lobalement positif », tel et la protection des travailleurs. élire librement leurs représen- semble être le sentiment de santé et de sécurité Se référant aux commissions tants. Le comité de la liberté d’as- LA RÉPUBLIQUE DES ACTIONNAIRES, général au lendemain de d’enquête créées naguère pour sociation a encore demandé au de Pierre-Yves Gomez Gla 89e session de la Confé- dans l’agriculture l’Afrique du Sud, la Pologne ou le gouvernement chinois de libérer Syros, 218 p., 115 F, 17,53 euros rence internationale du travail qui Chili, Juan Somavia n’en demeure plus d’une vingtaine de syndicalis- s’est tenue en juin à Genève. Le ont été adoptées. pas moins conscient que « ces tes emprisonnés, dont cinq sont xit l’image du « bourgeois ventripotent, le cigare au bec, un sac pari n’était pourtant pas gagné situations se résolvent par la démo- incarcérés depuis 1989, pour avoir de dollars à la main ». Aujourd’hui, les actionnaires des d’avance si l’on se souvient des Elles concernent cratie ». tenté de créer des syndicats indé- grandes entreprises, ce sont « vous et moi, des multinationales affrontements à peine feutrés de Toujours en rapport avec le tra- pendants. et des caisses de retraite, la fermière du Tennessee et la veuve de la précédente assemblée annuelle 1,3 milliard vail forcé, le cas du Soudan a égale- ECarpentras, des collectivités publiques et de grands propriétaires. Une quand le ton était monté bien ment été abordé, la commission STRATÉGIE À LONG TERME foule cosmopolite… » Et, contrairement aux idées reçues, cet ensemble plus qu’il n’est de coutume, lors de personnes de l’OIT y ayant constaté « une Autre point positif de cette ses- bigarré n’est pas tout-puissant, mais exerce peu son pouvoir. de l’adoption d’une convention situation extrêmement grave qui sion, l’approbation par 402 voix En cela, Pierre-Yves Gomez, professeur de stratégie à l’Ecole de controversée sur le congé de nier contre la junte de Rangoun affecte les droits fondamentaux de contre 2 et 41 abstentions des pre- management de Lyon, rejoint une thèse, actuellement en progression, maternité. en raison de la persistance du tra- l’être humain ». De leur côté, la Bié- mières normes de santé et de sécu- faisant de l’actionnaire un acteur social qui s’ignore. Pour en arriver là, Les dossiers abordés cette vail forcé en Birmanie, l’envoi lorussie et l’Ethiopie ont été épin- rité dans l’agriculture. Théorique- il se livre à un historique du gouvernement d’entreprise depuis le année n’étaient pas moins déli- d’une mission de l’Organisation glées pour « atteintes constantes ment, 1,3 milliard de travailleurs XIXe siècle. Le terrain est connu, mais la synthèse est claire et sans cats, mais visiblement les discus- internationale du travail (OIT) aux droits des travailleurs ». agricoles dans le monde devraient jargon (c’est une vertu de ce livre). Elle débouche sur la mise en cause sions se sont déroulées dans un cli- chargée d’enquêter sur place a été Les violences répétées dont sont être dorénavant protégés par ces du gouvernement technocratique des entreprises et son « laminage mat plus détendu. Peut-être la annoncé pour septembre. Ses victimes les travailleurs et leurs dispositions, une fois la nouvelle idéologique » aux Etats-Unis à partir des années 1970, avec l’arrivée volonté de dialogue chère à Juan membres, nommés par le direc- représentants ont été stigmati- convention ratifiée par deux mem- des caisses de retraite et des fonds d’investissement sur le marché Somavia, directeur général du teur général, devront présenter un sées, notamment en Colombie et bres de l’OIT. Poursuivant sur la financier. Chez nous, ce phénomène est plus tardif, car nos entreprises Bureau international du travail rapport circonstancié en novem- au Venezuela. Quarante-six syndi- lancée de la convention interdi- ont longtemps davantage fait appel aux banques qu’à la Bourse. Il (BIT), y est-elle pour quelque cho- bre au conseil d’administration calistes ont ainsi été assassinés en sant les pires formes de travail des apparaît comme une menace, mais il a « aussi permis de faire financer se, d’autant qu’il ne se lasse pas de (exécutif), qui décidera des suites cinq mois et demi en Colombie, où enfants, adoptée en 1999, l’assem- notre développement économique par l’épargne américaine ». rappeler que cette institution inter- à lui donner. « le climat d’incertitude constitue blée a donné le coup d’envoi à un Quel rôle joue vraiment cet actionnariat plus ou moins organisé ? nationale est la seule où représen- En tout cas, tout en poursuivant une entrave sérieuse à la liberté syn- programme spécial de dix ans qui Pour Pierre-Yves Gomez, l’image de l’actionnaire-épouvantail exi- tants des gouvernements, des le dialogue avec la junte birmane, dicale ». La commission relève que va débuter simultanément en Tan- geant de la création de valeur arrange beaucoup de monde : les syndi- employeurs et des travailleurs se le BIT n’entend pas relâcher la la nouvelle Constitution vénézué- zanie, au Salvador et au Népal. cats et la puissance publique (qui peuvent raviver le spectre des « deux retrouvent régulièrement pour exa- pression au vu des « écarts impor- lienne est en contradiction avec Comme l’avait rappelé le 15 juin cents familles »), ainsi que les dirigeants d’entreprise eux-mêmes (qui miner ensemble leurs problèmes tants » qui subsistent entre la légis- les normes de l’OIT et presse le lors de son passage à Genève la brandissent cet épouvantail pour renforcer leur pouvoir). Or ce systè- communs. lation nationale et les conventions gouvernement de Caracas de modi- ministre française de l’emploi, Eli- me de représentation et d’intérêts, auquel les gestionnaires de porte- Au cours des trois semaines de sabeth Guigou, la dimension socia- feuilles apportent leur concours, encourage uniquement la fonction débats, le déficit de travail décent, le de la mondialisation doit désor- spéculative de l’actionnariat. Avec un effet pervers : c’est la hausse du le travail forcé, la santé et la sécuri- 250 millions d’enfants concernés mais devenir l’une des priorités cours de l’action qui détermine la bonne gestion, plutôt que l’inverse. té dans l’agriculture, ainsi que la des discussions internationales. L’autre voie est celle de l’actionnaire activiste, qui exerce vraiment sécurité sociale ont occupé une La Tanzanie, le Salvador et le Népal se sont portés volontaires pour A ce propos, Juan Somavia n’a son droit de contrôle sur l’entreprise. L’auteur distingue le gouverne- place centrale. Pour Juan Somavia, entamer la campagne d’éradication du travail des enfants dans les pas manqué de souligner que, ment de l’entreprise (les mécanismes qui y légitiment le pouvoir) de « la notion de travail décent est en dix ans à venir. D’après l’Organisation internationale du travail (OIT), l’OIT représentant « l’organisation son management (l’exercice de ce pouvoir). Selon lui, le contre-pou- train de faire son petit bonhomme 250 millions d’enfants de 5 à 14 ans en sont victimes dans le monde, la plus démocratique et la plus ouver- voir des actionnaires est capable d’assurer « la démocratisation du gou- de chemin dans la perception des 60 millions d’entre eux étant astreints à des emplois particulièrement te du système des Nations unies en vernement des entreprises ». Il servirait d’ailleurs les sociétés, qui pour- nouveaux défis à relever à l’époque dangereux. raison de sa structure tripartite origi- raient ainsi légitimer leurs dirigeants et valider leur stratégie au lieu de de la mondialisation. Elle s’inscrit Un programme international pour l’abolition du travail des enfants nale », il lui revenait de prendre la la confronter immédiatement à une opinion publique imprévisible. comme nouvelle norme dans la pers- (IPEC) a été élaboré, disposant de 200 millions de dollars pour les responsabilité des débats afin d’es- Cette évolution relèverait d’une « poussée inexorable de la démocra- pective raisonnée d’une politique de deux prochaines années. Objectif ? Retirer les enfants du marché de quisser une stratégie à long terme. tie qu’ont déjà connue les sphères civique, politique et sociale ». User de développement nécessaire à la pro- l’emploi, mais aussi les réadapter à la vie normale en les scolarisant. Et d’ajouter, non sans sous-enten- l’actionnariat comme d’un levier pour infléchir les politiques des entre- gression des pays du Sud. Une fois Parallèlement, l’OIT lance un autre programme en Afrique centrale du, que « dans sa logique même, prises n’est cependant pas dans nos mœurs. On voit aussi les clarifiées ses implications pratiques, et occidentale visant à mettre un terme d’ici trois ans au trafic d’en- l’OIT est en mesure de prendre des réticences que cela peut soulever : pour les contestataires de l’action il est maintenant temps d’aborder fants. Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), envi- décisions, mais il incombe aux gou- des grands groupes, c’est pactiser avec le diable. Mais renoncer à cette les mesures à prendre pour concréti- ron 200 000 enfants seraient directement concernés dans la région. vernements d’en assumer la respon- possibilité prive de moyens d’intervention. On en revient à un ser le projet ». Des mesures d’urgence sont prévues pour sauver les victimes des trafi- sabilité politique ». dilemme assez classique. Les arguments avancés par Pierre-Yves Dans le sillage de la sanction quants et leur assurer un abri temporaire dans des centres de transit Gomez méritent toutefois qu’on s’y arrête pour mieux cerner les réali- sans précédent décidée l’an der- avant de les rapatrier, afin de les réinsérer dans leurs communautés. Jean-Claude Buhrer tés sous les débats idéologiques que nous aimons tant. Les éditions Economica fêtent leurs trente ans PARUTIONS b LES ENTREPRISES FRANÇAISES 2001, sous la direction de Christian de Boissieu Le fort ralentissement que subit depuis plus de six mois l’économie amé- et leurs 5 000 ouvrages publiés ricaine n’est pas uniforme. Il affecte essentiellement l’industrie, alors que les services continuent à afficher – dans l’ensemble – de bonnes per- formances. ette histoire est celle d’une C’est grâce au directeur de l’école sans doute faute d’auteurs », c’est La France connaissant elle aussi une baisse d’activité, il est intéressant de création d’entreprise faite Jean Pavlevski, de sciences économiques de Skopje, bien l’économie qui assure encore constater que dans l’Hexagone, « en dépit de la réduction de son poids un peu par hasard, sans un réfugié bulgare, que j’ai intégré sa marque de fabrique. Y compris dans l’économie, l’industrie continue d’avoir un rôle moteur pour la crois- Cque j’aie, à l’origine, la agrégé d’économie, cette discipline.» à l’étranger. De grands économis- sance », relève Anne Demartini, économiste, coordinatrice avec Carole moindre idée de son objet, raconte Il aura publié à ce jour tes américains comme Paul Deneuve, également économiste, de l’ouvrage Les Entreprises françaises en riant Jean Pavlevski. C’était le a créé l’entreprise 5 000 ouvrages individuels ou col- Samuelson, Prix Nobel (qui en est 2001, rédigé sous la direction de Christian de Boissieu, au titre du Centre jour de Pâques 1970, au sortir de la lectifs (dont 3 300 sont encore dis- à la seizième édition de son Pre- d’observation économique (COE) de la Chambre de commerce et d’indus- messe célébrée dans une église en 1971. Depuis, ponibles). Autant de livres rédigés mier manuel mondial), ou Gregory trie de Paris. Les entreprises industrielles contribuaient encore à 21,5 % orthodoxe, je discutais avec quel- par plus de 7 000 auteurs (gérés par Mankiv, auteur des Principes de de la valeur ajoutée en 1999 (contre 23,8 % en 1980), tandis que les ques amis lorsque l’un d’entre eux elle continue à élargir une cinquantaine de directeurs de l’économie (et futur Samuelson, services marchands en représentaient 52,8 % (contre 48,5 % vingt ans eut l’idée saugrenue de me deman- collection) spécialisés en écono- assure-t-on) ont trouvé intérêt à plus tôt). Mais, est-il souligné, la mise en opposition entre l’essor des ser- der ce que j’aimerais vraiment faire son champ éditorial mie, bien sûr mais aussi en droit, s’éditer chez lui. C’est aussi sa col- vices et le déclin de l’industrie est « réductrice » car elle néglige le rôle dans la vie. A l’époque, j’étais char- en histoire et géographie, en ges- lection d’Economie et statistiques joué par l’innovation dans la croissance. gé de cours d’économie à l’universi- L’année suivante, Economica tion (une diversification, bien réus- avancées qui fait autorité dans les Il ne s’agit là que de l’un des nombreux chapitres de cet ouvrage très té de Rouen. Ma réponse fut catégo- publie trois livres ; en 1973, qua- sie, entreprise au cours des années milieux académiques. complet. Celui-ci passe en revue, d’une part, l’état du système productif rique : professeur d’université ou tre ! Mais en 1974, l’éditeur doit se 1980), voire en stratégie. Une matiè- français (y compris son image à l’étranger, où il a investi en 1999 quelque rien ; à la rigueur, éditeur ou magis- contenter à nouveau de trois paru- re où Economica, devenue le numé- COUPS DE CŒUR 665 milliards de francs, soit 7,5 % du PIB national), ainsi que les trat. Un an après, jour pour jour, en tions. Ce n’est pas la croissance ro un du secteur, aura connu quel- Par ailleurs, il est bien le seul à performances réelles des entreprises françaises à l’exportation. Il traite, cette même période de Pâques et au qu’il faut gérer, mais la pénurie. ques surprenants succès d’édition, prendre le risque financier d’éditer, d’autre part, tous les thèmes liés à la nouvelle économie au sens large, ce sortir de la même église orthodoxe, « Pour moi, le choix était simple : telle l’invitation à Relire le Traité en douze volumes, les œuvres com- qui englobe aussi bien l’impact des nouvelles technologies, l’état des je discute avec les mêmes amis. Ils se soit mettre la clé sous la porte, soit des cinq anneaux de Miyamoto plètes d’Auguste et Léon Walras, ce lieux du commerce électronique, le financement des jeunes pousses, la souviennent de la conversation de trouver le chèque qui me permet- Musashi, écrit par Keiko Yamanaka. dernier étant, aux côtés d’Auguste, création d’entreprises ou encore les fusions-acquisitions. l’année précédente et l’un d’entre trait d’assurer la poursuite de mon Mais, même si Jean Pavlevski son père (un des fondateurs de la A noter, dans ce panorama très détaillé, agrémenté de nombreux graphi- eux me pousse à entreprendre un activité. C’est là que la chance a double régulièrement son chiffre théorie de la rareté), « l’un des quel- ques et tableaux de référence, une analyse de Pierre Conso, président du projet d’édition ». Pour éditer joué. » Doublement. d’affaires annuel – et ce depuis ques théoriciens dont on peut dire COE de 1994 à 2000, sur le gouvernement d’entreprise en France, une quoi ? « Des livres d’économie, par- D’abord au Salon de Francfort quatre ans – dans la collection que les travaux ont bouleversé la contribution d’Elie Cohen, professeur à l’université Paris-Dauphine, sur di ! A ce moment-là, je préparais le où, en un après-midi, grâce à son Stratégie, « alors que le secteur des façon de penser l’économie », insis- la création de valeur et un long développement de Carole Deneuve sur le concours d’agrégation.» activité parallèle d’importateur de ouvrages d’économie est en baisse, te Jean Pavlevski. Celui-ci a entre- poids des télécommunications dans le secteur français des nouvelles livres étrangers, le groupe améri- pris de rééditer l’exploit avec la technologies de l’information et de la communication. Un sujet tout à PETITS MIRACLES cain Mc Graw Hill décide de finan- publication (en cours) des œuvres fait d’actualité (Economica, 185 p., 89 F, 13,57 ¤). S. M. Va pour l’édition. Mais pour cer son catalogue, via la publicité. complètes de Jean-Baptiste Say. créer une entreprise, il faut une Ensuite sous les traits d’une librai- A côté de ces monuments de la b DIPLÔMÉS MAGHRÉBINS D’ICI ET D’AILLEURS. adresse commerciale, un nom en re du Centre Pompidou qui, à la pensée économique, cette maison TRAJECTOIRES SOCIALES ET ITINÉRAIRES MIGRATOIRES, forme de raison sociale et la veille de Noël, le contacte pour lui d’édition, qui a célébré fin juin ses sous la direction de Vincent Geisser modeste somme de 20 000 francs passer la commande urgente qui trente années d’existence, conti- Il est loin, le temps où les Etats maghrébins souffraient d’une pénurie de (à l’époque) pour démarrer la lui permettra de boucler son bud- nue à élargir son champ éditorial cadres et de techniciens supérieurs et où les pays européens, en particu- société. L’adresse, ce sera une peti- get annuel. « J’étais seul au bureau. (la science politique, les sciences lier la France, cherchaient à attirer cette matière grise « bon marché » te rue du XVe arrondissement pari- En quinze minutes, j’ai gagné le sociales), en consolidant des sec- du Sud. sien où, depuis, Jean Pavlevski contrat du siècle. C’était mon teurs jugés porteurs (le droit qui Le contexte actuel a radicalement changé, caractérisé par la montée en continue à tenir boutique sur rue cadeau de Noël… » dispose d’une nouvelle collection, flèche du chômage, du sous-emploi et de la précarité chez les Maghré- davantage que pignon. Le nom ? La suite est de celle que connais- « Nemesis »). Et en s’autorisant bins diplômés de l’enseignement supérieur. Dans cette période de « Il fallait naturellement qu’il ait un sent tous les éditeurs, faite de quelques coups de cœur. vaches maigres, liée à la saturation du secteur public non compensée rapport avec la science économi- petits miracles (comme encore ce ̄ Témoin, ce Drôle de nectar, rédi- par les recrutements des entreprises privées, diplômés et techniciens que. Je me suis dit qu’économie en contrat de prestige passé avec la gé par l’épouse de Jacques Chaban- sont « paradoxalement trois fois plus nombreux au chômage que les sans- latin, ça devait se dire Banque mondiale qui lui confie, en Delmas pour sensibiliser les jeu- diplôme ». “economica”. La marque était trou- 1974, la publication de sa collec- Jean Pavlevski nes aux dangers de la drogue et En parallèle, la France, qui menait jusque-là une politique généreuse vée ! » Restait le plus délicat : les tion d’ouvrages d’économie), et, qu’il a décidé d’éditer. Imprimé à d’accueil des étudiants, va, avec la crise des années 1970-1980, durcir sa 20 000 francs. « Naturellement, je parfois, de revers de fortune. b Agrégé en sciences économiques 150 000 exemplaires, il s’en est ven- politique. « Les étudiants maghrébins sont de moins en moins traités par les ne les avais pas. Ce sont mes amis Cet agrégé d’économie originai- et en gestion, Jean Pavlevski du 100 000 exemplaires. De quoi pouvoirs publics comme une catégorie particulière d’étudiants en France, qui me les ont avancés.» re de Macédoine est tombé dans a fondé les éditions Economica justifier le pari. Et de reverser 1 mil- mais de plus en plus comme une catégorie particulière d’immigrés et Fin 1971, la toute nouvelle entre- l’économie un peu par accident, ce en 1971. Elles comptent à leur actif lion de francs à une fondation des- d’étrangers », dont la présence est davantage assimilée au « risque migra- prise d’édition d’ouvrages d’écono- qui n’a rien de surprenant pour qui plus de 7 000 auteurs. tinée à lutter contre la toxicoma- toire » qu’à un facteur d’enrichissement culturel et intellectuel. C’est mie publie ses deux premiers connaît un peu l’histoire compli- b Né en Macédoine en 1937, nie. Une initiative qui témoigne l’image du « faux étudiant »,du« diplôme de complaisance »… livres : un manuel sous forme de quée des Balkans : « C’était sous il vit en France depuis 1960, où autant du sens du panache que de Plus de quarante ans après la fin de la période coloniale, l’objectif de cet mémoire de doctorat et une théo- Tito, à l’époque de la collectivisa- il a commencé sa vie professionnelle celui des affaires. ouvrage est d’appréhender la situation des diplômés, dans la double rie sur la croissance économique, tion ; mon père était en prison et on dans une banque afin de payer perspective du retour dans leur pays d’origine et de leur installation dans ouvrage tiré à 5 000 exemplaires. ne m’acceptait dans aucune école. ses études. Serge Marti les sociétés européennes (CNRS Editions, 332 p., 220 F, 33,53 ¤). F. A.