Lundi 3 Septembre 2018
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Service de presse REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX ˂˂ Outre-mer ˃˃ Lundi 3 septembre 2018 1 A LA UNE VISITE MINISTERIELLE; Pages, 3 à 5, 11 à 13, 31 à 37. Guyane, Nicole Belloubet et Annick Girardin, deux ministres sur le terrain. EDUCATION RENTREE; Pages, 14 à 17. Saint-Martin, sur l’île une rentrée pas tout à fait normale. REFORME DES RETRAITES; Pages, 62 à 64. Polynésie, la réforme des retraites est en marche, dernière escale avant l’adoption. 2 Vu sur les réseaux sociaux Lundi 6 août 2018 3 4 5 6 7 8 9 L’OUTRE-MER DANS LA PRESSE MÉTROPOLITAINE 10 Guyane: la garde des Sceaux confirme la construction d'une prison à Saint-Laurent du Maroni Cayenne, France | AFP | samedi 02/09/2018 - 01:09 UTC+3 | 425 mots En déplacement en Guyane, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet a confirmé la construction d'une prison à Saint-Laurent du Maroni et le "maintien" des "efforts" en terme d'effectifs et d'aménagement dans l'actuelle prison de Guyane. "Ce qui frappe" à la prison de Guyane "c'est la surpopulation carcérale et les conditions de détention" a déclaré samedi, devant la presse, Nicole Belloubet à l'issue d'une visite de la prison de Rémire-Montjoly. Le "manque d'activité" des détenus et l'état de la prison "fortement dégradé en raison du climat tropical" ont aussi "frappé" la ministre de la justice, attendue sur un certain nombre d'annonces, dans le cadre des accords de Guyane qui ont mis fin au mouvement social de mars-avril 2017. "Je suis venue dire que nous avons fait des efforts en terme d'effectifs au centre pénitentiaire et que nous allons maintenir cet effort. Le taux de couverture est assez satisfaisant et il y aura la création de neuf personnels supplémentaires". Pour le syndicat UFAP Guyane, le compte n'y est cependant pas. "Il manque toujours du personnel" a estimé l'UFAP auprès de l'AFP. Le syndicat attend 20 à 30 gardiens supplémentaires. Le syndicat réclame aussi que l'administration "limite la forte féminisation" des gardiens. La ministre de la justice doit aussi préciser lundi la date de la construction de la prison de Saint-Laurent du Maroni, censée "diminuer la surpopulation carcérale" dans la prison de Rémire-Montjoly. Selon l'entourage de la ministre, la surpopulation carcérale en Guyane est de 123%. La surpopulation est plus importante dans le quartier des femmes de la maison d'arrêt (128%). Mme Belloubet et Annick Girardin, la ministre des Outre-mer, sont en déplacement en Guyane du 1er au 4 septembre. Mme Girardin, interrogée sur la non-utilisation de l’échographe qu'elle avait inauguré il y a un an à l’aéroport de Cayenne pour lutter contre le trafic de cocaïne in corpore, a estimé que "l'ensemble de la structuration, comme la présence de médecins et de gendarmes, n'avait pas été pensé suffisamment en amont". L'échographe n’est toujours pas utilisé, faute de personnel médical, avaient confirmé vendredi à l’AFP, le procureur de la République et le directeur régional des douanes. "Pour moi c'est l'exemple type de la manière dont on travaille parfois à l'envers" a expliqué Annick Girardin. Mardi, les ministres participeront au Comité local de suivi du Plan d'urgence pour la Guyane afin de faire un point sur "l'état d'avancement des mesures" et d’"évoquer la suite des Assises des outre-mer et du Livre Bleu" présenté au Président de la République le 28 juin dernier ont indiqué les ministères par communiqué. mb/bw © Agence France-Presse 11 31/08/2018 Nicole Belloubet au chevet de la justice guyanaise Par Paule Gonzalès La garde des Sceaux se rend sur place lundi pour confirmer la création d'un nouveau tribunal et d'une deuxième prison. Le président du tribunal de grande instance de Cayenne est plein d'espoir. Lundi prochain, en présence de Nicole Belloubet, la garde des Sceaux, Patrick Chevrier installera ses treize nouveaux magistrats. «Nous compterons six jeunes magistrats juste sortis d'école. Tous sont pleins d'enthousiasme et d'énergie. Cela donnera un nouveau souffle à la juridiction et à un magistrat près, nous serons au complet», s'enthousiasme-t-il, bien conscient de l'effort dont il bénéficie. «Tout le monde est motivé la première année, épuisé au bout de trois ans et écœuré au point de ne penser qu'à partir au bout de cinq» Patrick Chevrier, président du TGI de Cayenne À Cayenne, la dureté du métier a raison des meilleures volontés en moins de cinq ans, même si tous témoignent d'une expérience passionnante. «Tout le monde est motivé la première année, épuisé au bout de trois ans et écœuré au point de ne penser qu'à partir au bout de cinq», soupire le président du TGI qui, dans son discours d'audience solennelle de janvier 2018, rappelait le triste record d'absentéisme de la juridiction. Les fonctionnaires de justice totalisent «2400 jours d'absence pour divers congés maladie». De quoi priver la juridiction d'une dizaine de greffiers nécessaires au quotidien. Au parquet, les magistrats sont au nombre de dix. Un effectif qui entraîne de telles cadences qu'au cours de ces deux dernières années, les parquetiers se sont fendus de deux motions pour dénoncer leurs conditions de travail. Même s'ils sont en baisse, les homicides explosent toutes statistiques nationales: 16 morts depuis janvier 2018 pour une population de 280.000 habitants. Éric Vaillant, le procureur de la République, rappelle «la spécificité de la Guyane, gangrenée par une violence extrême et des contentieux très lourds». Malgré cela, les deux chefs de juridiction tentent de panacher les peines pour contenir les incarcérations. «70 % de l'activité de la juridiction relève du pénal et 30 % du civil. Un taux inversé par rapport à la métropole», soulignent-ils. Le TGI de Cayenne doit assurer «sept audiences correctionnelles hebdomadaires, dont cinq collégiales», rappelait dans son discours de rentrée 2018 Patrick Chevrier. «Il nous est arrivé de gérer jusqu'à 30 gardes à vue par jour», souligne aussi Emmanuel Ferrand, substitut et délégué local de l'Union syndicale des magistrats, qui évoque «la priorisation inévitable des contentieux les plus graves. Autant vous dire que le contentieux routier n'est pas forcément notre priorité», sourit-il, évoquant les requalifications inévitables des vols à main armée en délit, pour ne pas engorger les audiences. Cité judicaire numérisée Le juge de l'application des peines, seul depuis novembre dernier, a accumulé, en 2017, 503 mesures de milieu ouvert et a rendu près de 2000 ordonnances pour le milieu fermé. Quant au juge de la liberté et de la détention, il a rendu en moyenne, depuis le début de l'année, 134 décisions par mois. L'activité criminelle tourne à plein régime, avec 156 jours d'assises par an. L'arrivée d'un nouvel escadron de gendarmerie l'année dernière a démultiplié le nombre d'affaires mais «si l'on donne plus de moyens aux enquêteurs, il faut que cela suive aussi pour la justice», rappelle Patrick Chevrier. À cela s'ajoute l'activité de la chambre détachée de Saint-Laurent-du- Maroni, à 250 km de mauvaise route de Cayenne, mitée par des intermittences de réseau peu rassurantes pour les magistrats qui s'y rendent. «Si l'on donne plus de moyens aux enquêteurs, il faut que cela suive aussi pour la justice» Patrick Chevrier C'est ici que la ministre confirmera la création d'un deuxième TGI et d'une nouvelle prison de 300 places, promis lors du mouvement populaire sans précédent de mars et avril 2017, pour demander plus de sécurité. Cette zone sensible est celle de l'orpaillage illégal. Un contentieux qui a totalisé en 2017 plus de 6000 réquisitions signées du parquet, qui ne désarme pas, une barge d'orpailleur pouvant représenter une valeur de 800.000 euros. Nicole Belloubet devrait également dévoiler le site d'une nouvelle cité judiciaire à Cayenne, moderne et numérisée. Une nécessité absolue compte tenu de la géographie extrême de ce département français. Cela suffira-t-il pour faire patienter les locataires du palais de justice actuel qui vivent «en site occupé» (en travaux, NDLR) depuis trois ans? Des travaux déjà caducs puisque l'administration a oublié à l'époque de prendre en compte l'évolution démographique et, par conséquent, l'activité judiciaire de la juridiction. En attendant, Emmanuel Ferrand rappelle «les outils qui traînent alors que les lieux accueillent un public souvent violent, les déménagements récurrents et les dégâts inévitables causés au gré des travaux». Ainsi ces robes de magistrats grignotées une nuit par les rats… 12 31/08/2018 Drogue : les «mules» engorgent la justice en Guyane Par Paule Gonzalès «Nous avons trouvé jusqu'à 9 kg de cocaïne dans les bagages d'une mule», explique Éric Vaillant, procureur de la République de Cayenne. - Crédits photo : Johan BEN AZZOUZ/PHOTOPQR/VOIX DU NORD Chaque année, environ 4000 personnes, souvent étrangères et démunies, transportent de la cocaïne depuis Cayenne vers Paris, quitte à risquer leur vie. La Guyane est l'un des plus gros pourvoyeurs de cocaïne en Europe. Et avec elle le fléau des esclaves de la drogue: les «mules». Un mot traumatique que prononcent comme une malédiction tout magistrat ou personnel pénitentiaire de Cayenne. Selon le discours d'Éric Vaillant, procureur de la République de Cayenne, lors de la dernière rentrée solennelle, «4000 font le voyage chaque année» vers la métropole avec de la cocaïne dans leurs bagages ou, pire, «incorporée», c'est- à-dire ingérée sous forme de boulettes. «Environ 400 (mules) ont été arrêtées, soit 10%», en 2017: 365 selon les chiffres très précis du parquet, dont 79 mineurs.