Commune de Grand‐Popo

Schéma Directeur d’Aménagement Communal 2012‐ 2025

Mars 2012

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Le Schéma Directeur d’Aménagement Communal de Grand‐Popo 2012‐2025 est présenté en deux volumes : ‐ le premier présente le diagnostic actuel du territoire de Grand‐Popo ; ‐ le second expose les enjeux, les orientations ainsi que les options d’aménagement. Il et est complété par les règles d’usage et d’affectation des sols.

Appui technique et financier : PDDC – GIZ ‐ GFA

Accompagnement technique de l’équipe communale :

IMPACT Consultants

Tél : +229 30 96 50 – fax : +229 30 34 25 – 01 bp 3063 Cotonou– r.c.c.m. Cotonou : 02 b 1928 – n° insae : 2947421170704 ‐ Site Web : www.Impactconsultants‐.com

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SOMMAIRE

SIGLE 4

1. CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA COMMUNE 6 1.1. CADRE PHYSIQUE 7 1.2. LE CADRE HUMAIN 8

2. ORGANISATION DE L’ESPACE COMMUNAL 10 2.1. L’ETAT ACTUEL DE L’OCCUPATION DES SOLS DANS LA COMMUNE 10 2.2. CARACTERISTIQUES PAR ARRONDISSEMENTS ET RELATIONS MILIEU RURAL / MILIEU URBAIN 11 2.2.1. GRAND‐POPO 11 2.2.2. AGOUE 12 2.2.3. AVLO 13 2.2.4. 13 2.2.5. GBEHOUE 13 2.2.6. DJANGLANME 13 2.2.7. SAZUE 14 2.3. RAYONNEMENT SPATIAL DE GRAND‐POPO 14 2.3.1. LES RELATIONS PHYSIQUES ET FONCTIONNELLES AVEC LES COMMUNES LIMITROPHES 14

3. PRINCIPAUX ENJEUX D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE DE GRAND POPO 15 3.1. LA GESTION DURABLE DU PATRIMOINE FONCIER 16 3.2. LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT ET DE L’ECOSYSTEME 16 3.3. LE DEVELOPPEMENT EQUILIBRE DU TERRITOIRE ET DES ESPACES FRONTALIERS 18 3.4. LA MOBILITE DES PERSONNES ET DES BIENS EN TOUTE SECURITE DANS TOUTE LA COMMUNE 18 3.5. LA SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE DURABLE 19 3.6. LE DEVELOPPEMENT SOCIOCULTUREL DURABLE ET INCLUSIF 19 3.7. LE NIVEAU DE REVENU DES POPULATIONS ACCRU ET PERENNE 20

4. ORIENTATIONS ET OPTIONS D’AMÉNAGEMENT 23 4.1. SOUTENIR LE DEVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE 24 4.2. PROMOUVOIR LA VALORISATION ET LA GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE L’ENVIRONNEMENT 26 4.3. ASSURER LE DEVELOPPEMENT SPATIAL EQUILIBRE DES CHEFS LIEUX D’ARRONDISSEMENT ET DE HILLACONDJI 28 4.4. AMELIORER L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE 30 4.5. DEVELOPPER LES INFRASTRUCTURES, EQUIPEMENTS ET AMENAGEMENTS ECONOMIQUES POUR SOUTENIR LE DEVELOPPEMENT DURABLE DE L’ECONOMIE DU TERRITOIRE DE GRAND‐POPO 31 4.6. AMELIORER LES TRANSPORTS ET LA COMMUNICATION 34 4.7. AMELIORER LE FONCTIONNEMENT DES ORGANES ELUS ET L’ADMINISTRATION COMMUNALE ET LA COLLABORATION ENTRE LES DIFFERENTS ACTEURS A TOUS LES ECHELONS DU TERRITOIRE COMMUNAL 36 4.8. RENFORCER L’INTERCOMMUNALITE ET LA COOPERATION DECENTRALISEE AVEC LES AUTRES TERRITOIRES 37 4.9. PRINCIPALES RECOMMANDATIONS 37

5. RÈGLES D’USAGE ET D’AFFECTATION DU SOL 40

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SIGLE

ABE : Agence Béninoise de l’Environnement ADES : Association de Développement Economique et Social AFVP Association Française des Volontaires du Progrès AGEFIB : Agence de Financement des Initiatives de Base AGR : Activités Génératrices de Revenu APE : Agent Permanent de L’Etat APNV : Approche Participative Niveau Village CA : Conseil d’Administration CARDER : Centre d’Action Régional pour le Développement Rural CCS : Chef Circonscription Scolaire CEBEDES Centre Béninois pour l’Environnement et le Développement Économique et Social CLAC Centre de Lecture et d’Animation Culturelle CLCAM : Caisses Locales de Crédit Agricole Mutuel CNCB : Conseil National des Chargeurs du Bénin COGEC/ : Comité de Gestion des Centres Communaux de Santé COGES CPR : Centre de Promotion Rurale CPS : Centre de Promotion Sociale CREP : Caisse Rurales d’Epargne et de Prêt DDE : Direction Départementale de l’Enseignement DDEPS : Direction Départementale des Enseignements Primaire et Secondaire DSRP : Document de Statistique de Réduction de la Pauvreté ECVR : Enquête sur les Conditions de Vie en milieu Rural FPM Forage de pompe à motricité Humaine GF : Groupement Féminin GV : Groupement Villageois GVC : Groupement Villageois à Vocation Coopérative HCR Haut Commissariat aux Réfugiés IRA : Infections Respiratoires Aiguës LACIM : Les Amis d’un Coin d’Inde et du Monde MST/SIDA : Maladies Sexuellement Transmissibles/ Syndrome Immunitaire des Déficiences Acquises OMS : Organisation Mondiale de La Santé ONG : Organisation Non Gouvernementale OPP : Organisation Paysanne Pilote PADEAR : Programme d’Appui au Développement de l’Approvisionnement en Eau milieu Rural PADME : Agence pour la Promotion et l’Appui au Développement de la Petite Entreprise PADSA : Programme d'Appui au Développement de la Sécurité Alimentaire PAM : Programme Alimentaire Mondial PDC : Plan de Développement Communal PDRIM : Projet de Développement Rural Intégré du Mono PIP : Programme d’Investissement Public PMAE : Plan Municipal d'Actions Environnementales PMI : Petite et Moyenne Industrie PNLS : Programme Nationale de Lutte Contre le SIDA PNPF : Politique nationale de Promotion Féminine 4

RDR : Responsable du Développement Rural RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat SBEE : Société Béninoise d’Electricité et d’Eau UDP : Union Départementale des Producteurs UDGF : Union Départementale des Groupements Féminines UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance USAID : Agence Américaine pour le Développement International USPGF : Union Sous Préfectorale des Groupements Féminines USPP : Union Sous‐Préfectorale des Producteurs UVS : Unité Villageoise de Santé

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1. CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA COMMUNE

Carte 1 : Situation de la commune de Grand‐Popo

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1.1. Cadre physique

La Commune de Grand‐Popo est située au Sud‐Ouest du département du Mono. Elle est limitée au Nord par les Communes d'Athiémé, de Comé et de Houéyogbé, au Sud par l'Océan Atlantique, au Sud‐Ouest par les Communes de Ouidah et de Kpomassè et à l'Ouest par la République du Togo.

La Commune de Grand‐Popo s’étend sur une superficie de 289 km², soit 7,2% de l’ensemble du département du Mono1 pour une densité moyenne de population d’environ 140 habitants / km2. Elle compte sept (07) arrondissements et 44 villages2.

Son relief se compose de trois (03) ensembles à savoir :

- la côte formée d’un cordon littoral sablonneux (fluvio‐marin) plat et rectiligne dans son ensemble et dont l’altitude ne dépasse pas 5m au‐dessus du niveau de la mer. Elle couvre la partie Sud au bord de la mer et va depuis Grand‐Popo jusqu’au‐delà de Hokoué - les zones marécageuses ou zones de bas‐fonds et les zones inondables qui couvrent la plus grande partie des terres, vont de l’est d’Adjaha au nord‐est jusqu’au chenal de Aho, estuaire du lac Ahémé - le plateau continental terminal qui recouvre des formations fines, sableuses ou sablo‐argileuses souvent ferrugineuses, s’étend de l’ouest vers le nord. Il couvre les régions d’Adjaha et remonte vers Gbéhoué et Comé.

La commune de Grand‐Popo fait partie d’un ensemble marqué par un climat subéquatorial de type Guinéen avec quatre saisons plus ou moins marquées :

- une grande saison sèche de mi‐novembre à mi‐mars - une grande saison de pluies de mi‐mars à mi‐juillet - une petite saison sèche de mi‐juillet à mi‐septembre - une petite saison de pluies de mi‐septembre à mi‐novembre

Les précipitations ont donc lieu principalement entre mars et juillet avec un maximum en juin. Elles se répartissent en moyenne sur 80 à 120 jours. La commune de Grand‐Popo est relativement bien arrosée par les pluies dont la hauteur annuelle moyenne était d’environ 900 mm avec des minima à 730 mm et des maxima à 1 145 mm dans les années 90. Elle dispose d’un réseau hydrographique important composé de :

- fleuve Mono qui prend sa source dans les Monts Alédjo au Bénin et coule dans sa partie supérieure au Togo avant de constituer dans sa partie inférieure la frontière naturelle entre le Bénin et le Togo à partir d'Aplahoué. Il se jette dans l’océan atlantique par un large delta appelé "Bouche du Roy". A partir du village d’Agbanankin, le Mono communique avec la lagune de Grand‐Popo - plusieurs affluents et d’effluents parmi lesquels on peut citer le Sazué (le plus important), Agogo, Adanwadonmè etc dont la navigabilité dépend en partie du régime du Mono. - la lagune de Grand‐Popo d’une longueur de 15 km et qui débouche sur le chenal de l'Aho. Elle reçoit les eaux de la mer et celles du Mono. Elle communique aussi avec celle de Ouidah.

Sur le territoire de Grand‐Popo, on trouve trois (03) types de sols, correspondant aux trois (3) grands ensembles de relief. On y observe également trois (03) types de végétations dominants :

1 Revue permanente du secteur urbain – Deuxième édition – SERHAU‐SA ‐ Juin 2000 2 Atlas monographique des communes du Bénin – DED – Juin 2001 7

- Les sols du Littoral (arrondissement d’Avlo, de Grand‐Popo et d’Agoué) sont sablonneux, constitués de sables fins, pauvres en matière organique et très perméables. On trouve sur ces sols une végétation de coco nucifère (cocotiers) - Dans le secteur du plateau (arrondissements d’Adjaha, et de Sazuè), les terres sont hydromorphes et fertiles avec une végétation dense où se rencontre la savane arborée à Elaecis guinéensis (palmier à huile) - Un peu plus à l’intérieur dans la mangrove (zones lagunaires et marécageuses), ce sont les sols alluvionnaires et hydromorphes qui donnent naissance à une végétation dominée par une formation herbacée, des espèces lacustres plus ou moins denses tels que les palétuviers, les joncacées, le cypérus sp, le calapogonium mucunoides (papiclonacées), le cynodon dactylon (graminées) etc.

Tableau 1 : Répartition des sols par nature à Grand‐Popo

Zone Superficie (km2)Pourcentage

Terres fermes (zones de plateaux et agglomérations urbaines) 45 15,6 Plans d’eaux et principaux cours d’eau 15 5,2 Marécages 41 14,2 Zones inondables (plaines) 178 61,6 Plage (cordon littoral) 10 3,4 Total 289 100 Source : Reconstitution à partir des cartes de l’IGN et du CENATEL – Novembre 2003

En ce qui concerne la faune, les espèces les plus rencontrées sont constituées de rongeurs, de tortues, de poissons, des serpents caractéristiques des zones humides et des oiseaux.

1.2. Le cadre humain

Selon le RGPH3, la population de la commune de Grand‐Popo s'élevait en 2002 à quelques 40 335 âmes, soit 19 254 hommes et 21 081 femmes. Grand‐Popo contribue ainsi pour 11,2 % à la population du département du Mono.

Le taux de croissance moyen de la population entre 1992 et 2002 est de 2,46%. Ce taux relativement faible peut s’expliquer par l’importance des mouvements migratoires en défaveur de Grand‐Popo et compensant à la baisse le taux de natalité. Le rapport de masculinité était de 100 femmes pour 92,7 hommes à Grand‐Popo. Plus de 50% de la population appartiennent à la tranche d’âge de 0 à 9 ans.

Les tendances d'évolution de la population de Grand‐Popo par arrondissement à l’horizon 2025 se présentent comme suit :

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Tableau 2: Tendances d'évolution de la population de Grand‐Popo à l’horizon 2025

Arrondisseme Taux Année 2002 Année 2011 Année 2013 Année 2016 Année 2021 Année 2025 nts d’accroisse ment en 2002 Adjaha 1,16 5 787 6 420 6 570 7 227 7 205 7 545 Agoué 2,51 9 589 11 986 12 595 13 568 15 358 16 959 Avlo 1,75 3 416 3 993 4 134 4 355 4 750 5 091 Djanglanmey 2,35 5 200 6 409 6 714 7 198 8 085 8 872 Gbéhoué 1,92 4 453 5 284 5 489 5 811 6 391 6 896 Sazué 3,21 3 422 4 548 4 845 5 326 6 237 7 078 Grand‐Popo 1,55 8 468 9 725 10 029 10 503 11 342 12 062 Commune de 2,00 40 335 48 365 53 988 59 368 64 503 50 319 Grand‐ Popo Source : RGPH ; 2002 et Impact Consultants

En 2025, la population de la commune de Grand‐Popo avoisinerait les 64 500 habitants en 2025. Cela implique pour la commune les besoins croissants à satisfaire en matière de scolarisation, d’alphabétisation, d’hygiène, d’emploi, de formation professionnelle, d’approvisionnement en eau potable, en bois de feu, etc.

La densité moyenne à Grand‐Popo est d’environ 140 habitants/km2. Eu égard à la particularité de Grand‐Popo à savoir les terres inondables et les zones humides occupant (75% du territoire), on peut supposer que la densité est plus importante sur les terres fermes.

On constate (i) des densités très fortes dans les centre urbains avec notamment une densité de 770 habitants/km2 à Agoué, (ii) des densités relativement élevés dans les arrondissements situés sur des plateaux (Djanglanmey, Gbéhoué et Sazué) et (iii) des densités plus faibles dans les deux autres arrondissements avec notamment une densité de 64 habitants /km2 à Avlo.

Tableau 3: Densités par arrondissement en 2002 Arrondissement Population totale Densité / km² Densité/km2 2002 2011

Commune 40 335 140 167,35 Grand‐Popo (22 %) 8 874 174 194,50 Adjaha (16 %) 6 454 99 98,77 Avlo (9 %) 3 630 64 71,30 Djanglanmey (12 %) 4 840 121 160,23 Gbéhoué (11 %) 4 437 103 122,88 Sazué ( 8%) 3 227 124 174,92 Agoué ( 24 %) 9 277 773 998,83 Source : RGPH3‐ INSAE et nos calculs

En terme de répartition spatiale, on relève une répartition peu homogène de la population avec près de 45% de la population concentrée dans les deux arrondissements urbains de la commune.

Il est d’ailleurs intéressant de souligner qu’Agoué est plus peuplé que Grand‐Popo qui est pourtant le chef lieu même si les deux arrondissements ont des dynamiques démographiques similaires (respectivement + 24% et + 22%). Cela s’explique aisément par l’attrait des activités économiques liées à la présence de la frontière.

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Au total et selon le RGPH2, les ethnies Adja et apparentées représentent 70 % du peuplement de Grand‐Popo, suivis des fons (21,6 %), des Yoruba (1,7 %), des Peulhs (0,2%), des Bariba (0,1 %), des Dendi (0,1 %), des Yom Lokpa (0,1 %) et d'autres ethnies béninoises et non béninoises dans une proportion de 6,2 %.

2. ORGANISATION DE L’ESPACE COMMUNAL

2.1. L’état actuel de l’occupation des sols dans la commune

Carte 2 : Etat actuel d’occupation des sols dans la commune de Grand Popo

Schématiquement, on peut distinguer aujourd’hui cinq (5) grands ensembles composant la commune de Grand‐Popo :

1. La langue balnéaire ouest partant de Hillacondji à Gbékon. Elle s’organise d’une part, dans une direction Est/Ouest autour des deux centres urbains de la Commune à savoir Agoué et Grand‐ Popo et d’autre part, dans une direction Nord/Sud s’appuyant sur les activités de pêche et d’agriculture urbaine commerciale. Ce pôle abrite plusieurs fonctions dont principalement les fonctions commerciale, résidentielle, de transit des hommes et des produits entre le Togo et le Bénin (avec le poste frontière de Hillacondji), de détente et de tourisme ; 2. La langue Balnéaire Est partant de Gbékon à la Bouche du Roi et la lagune de Grand‐Popo : elle est composée d’une bande de terre étroite coincée entre la mer et la lagune, et accueillant des villages (Agoninkanmé, Allongo, Avlo‐plage) et du système lagunaire comprenant la lagune et ses 10

différentes îles. Cet ensemble est essentiellement consacré à deux fonctions à savoir, l’habitat pour les ressortissants de cette localité et le tourisme pour lequel elle constitue le principal pôle d’attraction à Grand‐Popo ; 3. Le grand marécage suivant la lagune côtière entre Avlo et Gbéhoué, et limité à l’Ouest par la RNIE 1 4. Les plaines inondables des fleuves Mono, Sazué, qui s’étendent depuis la partie basse du fleuve Mono à Grand‐Popo jusqu’à la limite sud de l’arrondissement de Sazué, entre le fleuve Mono et la Sazué. Elles sont essentiellement consacrées aux activités agricoles et de pêche 5. La zone de terres majoritairement fermes et non inondables partant de Gbéhoué à Sazué. Localisées le long de la limite nord de la commune, elles ne sont que partiellement exploitées, principalement au niveau de Gbéhoué.

Ces 5 ensembles s’articulent autour de deux (2) éléments structurants que sont :

‐ Le système hydrographique avec deux axes Nord Sud parallèles qui sont le fleuve Mono et la Sazué et un axe Est/Ouest, la lagune de Grand‐Popo

‐ Le réseau de voirie structurant constitué de la RNIE 1 et des pistes Adjaha‐Sazué et Gbéhoué‐ RNIE 1 organisant la desserte dans les directions Nord/Sud et Est/Ouest.

2.2. Caractéristiques par arrondissements et relations milieu rural / milieu urbain

Carte 3 : Caractéristiques des arrondissements

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2.2.1. Grand‐Popo

Cet arrondissement urbain est situé au sud de la commune de Grand‐Popo. Il couvre une superficie d’environ 50 km2 et est limité par l’arrondissement de Agoué à l’ouest, l’arrondissement Adjaha et un effluent du Mono au Nord et l’arrondissement d’Avlo à l’Est et au Sud par l’Océan Atlantique.

Le chef lieu de l’arrondissement qui abrite aussi la mairie de la commune est situé au centre de l’arrondissement. La façade sud constitue la partie centrale de la façade maritime de la commune.

Du point de vue de l’organisation spatiale la ville se caractérise par la coexistence de trois pôles d’habitat :

‐ l’ancienne ville, Gbékon, est caractérisée par un tissu bâti dense et serré avec des constructions majoritairement en matériaux définitifs ; ‐ la nouvelle ville qui est lotie et constituée dans sa grande majorité de constructions modernes en matériaux définitifs (villas de standings variables). Ces constructions s’organisent autour d’un réseau de voirie qui s’appuie sur la RNIE 1, épine dorsale aménagée et orientée Est/Ouest, à partir de laquelle se distribue un réseau de voies secondaires pour la plupart non revêtues ni drainées ; ‐ la partie villageoise située sur le littoral : c’est un habitat précaire en paille caractéristique des populations de pêcheurs qui y vivent.

2.2.2. Agoué

L’arrondissement d’Agoué constitue l’extrémité Sud‐Ouest de la commune de Grand‐Popo. La typologie du bâti est similaire à celle de l’arrondissement de Grand‐Popo. L’arrondissement d’Agoué est donc structuré comme suit :

‐ La partie urbaine constituée de constructions modernes en matériaux définitifs. Cette partie est partiellement lotie et s’étend sur environ 12 km2 en bordure nord de la RNIE là aussi, les voies secondaires ne sont ni revêtues ni drainées ; ‐ La partie villageoise située sur le littoral. On y retrouve le même type d’habitat en paille sur un site non viabilisé. Cette partie s’étend jusqu’à la frontière avec le Togo ; ‐ La spécificité de l’arrondissement réside précisément dans la présence de la frontière Bénin/Togo à Hillacondji. On note un essor des activités économiques avec pour corollaire un attrait croissant sur les populations de la commune. Cette partie de l’arrondissement constitue la seconde agglomération urbaine de l’arrondissement et la troisième de la commune.

A gauche : La directrice d’Impact Consultants et le Maire à l’ouverture de l’atelier diagnostic – A droite : un des participants présentant les résultats des travaux 12

2.2.3. Avlo

L’arrondissement d’Avlo, d’une superficie d’environ 56 km2, est situé au Sud‐Est de la commune. Avlo est un arrondissement lacustre, essentiellement accessible par la voie lagunaire et constitué de hameaux villageois dispersés dans la moitié Sud de l’arrondissement. Les différents cours d’eau et la lagune servent de voies de communication entre les villages, le principal mode de transport étant la pirogue ou la barque.

L’habitat est essentiellement constitué de cases de pêcheurs majoritairement en paille même si on relève la présence de quelques maisons construites en matériaux définitifs.

Le milieu naturel de cet arrondissement constitue le principal cadre touristique de la commune avec notamment l’ensemble que constituent la lagune et son écosystème (mangroves), les îles, et le site dit de la Bouche du roi (embouchure).

2.2.4. Adjaha

L’arrondissement d’Adjaha est l’arrondissement "central" de la commune de Grand‐Popo. Il couvre une superficie de 65 km2.

De l’analyse du cadre physique naturel, il ressort que celui‐ci est composé (i) essentiellement de terrains inondables traversés par un bras du Mono, la Sazué, et ses effluents ; et (ii) d’une bande étroite de terres fermes orientées Sud/Nord et longeant la RNIE 1.

C’est un arrondissement rural caractérisé par un habitat non loti, essentiellement construit en terre de barre. La paille est le matériau le plus couramment utilisé pour réaliser la couverture des maisons.

2.2.5. Gbéhoué

L’arrondissement de Gbéhoué est situé à l’Est de la commune de Grand‐Popo. C’est aussi un arrondissement à caractère rural qui présente cependant la particularité d’être situé en partie sur un plateau qui constitue l’extrémité sud du plateau de Comè. Cet arrondissement se caractérise par une organisation spatiale suivante :

‐ Un axe routier central non revêtu, orienté Est/Ouest, et qui sépare la bande de terre ferme en deux parties Nord et Sud. ‐ Autour de cet axe s’organise un réseau de pistes rurales reliant les différents villages entre eux d’une part et à la RNIE1 d’autre part (via la piste principale Est/Ouest) ‐ Des villages disposés en majorité en ceinture sur la partie sud de la bande de terre ‐ Le reste des villages et hameaux étant situé le long de la piste reliant Comè à Gbéhoué.

2.2.6. Djanglanmè

Cet arrondissement d’environ 40 km2 est situé au Nord‐Est de la commune. Le milieu naturel est principalement constitué de terres inondables traversées par la Sazué et bordées à l’Ouest par le Mono.

En terme d’organisation spatiale, on peut distinguer (i) le chef lieu d’arrondissement, Djanglanmey qui est un noyau rural non loti, structuré autour de la principale piste rurale orientée Sud/Nord de l’arrondissement, et constitué d’habitations en terre de barre avec des toitures en pailles ; (ii) des

13 hameaux situés dans la partie nord de l’arrondissement et implantés le long de cette même piste ainsi que sur les bords de la Sazué et (iii) du village de Vodomè situé sur les bords du fleuve Mono.

2.2.7. Sazué

L’arrondissement de Sazué représente la partie Nord de la commune de Grand‐Popo. Il est limité à l’ouest par le fleuve Mono, au Nord et Nord‐Est par les Communes d'Athiémé, et de Houéyogbé.

Il présente des caractéristiques similaires à celles de l’arrondissement de Djanglanmey dans la mesure où il est traversé par le prolongement de la piste rurale Adjaha‐Djanglanmey et par la Sazué. Il couvre une superficie d’environ 26 km2. De même, les hameaux sont implantés le long de cette voie, même s’ils sont nettement moins nombreux. Ils sont également constitués en noyau rural non loti, structuré autour de la principale piste rurale de l’arrondissement, mais avec un habitat plus précaire.

2.3. Rayonnement spatial de Grand‐Popo

L’aire d’influence de la commune en termes d’organisation spatiale résulte de l’organisation spatiale précédemment décrite. Cette influence peut se lire à deux niveaux :

‐ les relations physiques et fonctionnelles de la commune et de ses arrondissements avec les communes limitrophes, ‐ le rôle de la commune dans la partie sud ouest du Bénin.

2.3.1. Les relations physiques et fonctionnelles avec les communes limitrophes

‐ On relève les relations fonctionnelles entre l’arrondissement d’Agoué et le Togo. Celles ci s’organisent autour du poste frontalier de Hillacondji qui génère et draine des échanges quotidiens de populations des deux côtés de la frontière et de la RNIE 1, seul axe routier de l’arrondissement. L’organisation spatiale existante du côté de Hillacondji et caractérisée par une bande de commerces informels disposés le long de la RNIE 1 se retrouve à l’identique à Glidji (Anécho) du côté togolais.

‐ Les relations avec la commune de Comè. Celles ci s’établissent au travers de la limite nord /est de la commune suivant la ligne Gbéhoué‐Sazué. Les chefs lieux de ces deux arrondissements, relativement éloignés de Grand‐Popo, sont situés à des distances plus courtes de la ville de Comè. Par ailleurs les liaisons sont nettement plus aisées avec cette dernière grâce à un réseau de routes et pistes constitué (i) de la portion de RNIE 1 Gbéhoué‐Ouatchi/Comè, (ii) de la voie Comè‐ (RNIE 2) et (iii) des pistes Sazué‐Oumako et Comè‐Gbéhoué. Enfin l’axe routier Grand‐Popo‐Comè joue un rôle primordial dans les relations de la commune avec celle de Comè.

‐ Les relations avec la commune de Ouidah. Celles‐ci s’établissent au travers de la limite sud/est de la commune suivant l’axe Avlo‐Bouche du Roy et Djègbadji/route des pêches. De fortes relations existent entre les peuples des communes qui parlent la même langue et exercent les mêmes activités notamment est la pêche.

Du fait des facteurs exposés ci‐dessus, on assiste – en dehors de relations commerciales ‐ à des mouvements pendulaires entre les trois communes.

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‐ La route de l’eau : il s’agit ici de relations entre Grand‐Popo et les communes de Kpomassè, Abomey‐Calavi, Ouidah, Comé au travers de la lagune côtière, le chenal Aho et les Bouches du Roy

2.3.2. Le rôle de la commune dans la partie sud ouest du Bénin

A une échelle plus grande que celle des relations avec ces communes limitrophes, il faut noter que le rôle de la commune de Grand‐Popo dans le département et au‐delà dans la partie Ouest de la région Sud du Bénin, est de deux ordres :

‐ C’est la commune d’accueil du transit entre le Bénin et le Togo sur l’axe Cotonou‐Lomé, avec notamment les activités douanières ;

‐ C’est aussi l’un des pôles touristiques et de détente majeurs du Bénin avec notamment la lagune de Grand‐Popo et le site de la Bouche du Roy. Ce rôle est facilité par la proximité avec Cotonou et donc des liaisons rapides avec l’aéroport international de Cadjèhoun (Cotonou).

3. Principaux enjeux d’aménagement du territoire de Grand Popo

Carte 4 : Potentialités et contraintes

L’analyse des potentialités, des contraintes, des opportunités et des menaces majeures, a permis d’identifier sept principaux enjeux du territorial de Grand‐Popo.

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3.1. La gestion durable du patrimoine foncier

La problématique de la gestion du foncier, de l’environnement et des ressources naturelles est d’importance majeure pour le développement durable du territoire de Grand‐Popo et la survie des populations. En effet, Grand‐Popo est coincé entre l’Océan Atlantique et le fleuve Mono. Une grande partie du territoire (75% environ) est constituée de terres marécageuses et de terres inondables (Arrondissement de Djanglanmé et d’Adjaha et une partie des arrondissements de Gbéhoué et de Sazué). Il dispose également d’une bande côtière (arrondissements de Grand‐Popo et Agoué) qui représente les 2/3 du littoral que compte le Bénin. L’occupation anarchique de cette bande côtière et le phénomène d’érosion auquel elle s’expose constituent une menace pour le développement durable du tourisme et de l’agriculture urbaine ou le maraîchage. Contrairement à Grand‐Popo, il n’existe pratiquement plus de disponibilités foncières dans la zone de Hillacondji pour les activités maraîchères.

Les principaux problèmes liés à la gestion du foncier dans la commune se résument comme suit :

‐ l’installation des acquéreurs avant le lancement du lotissement ‐ la durée relativement longue des travaux du lotissement ‐ l’absence d’une planification des opérations d’aménagement ‐ le non‐respect du contrat avec les cabinets prestataires ‐ l’occupation anarchique des plages et berges des cours d’eau ‐ les conflits domaniaux (frontaliers, ventes multiples) ‐ la spéculation foncière (augmentation des prix)

Ces problèmes ont des conséquences sur le développement socio‐économique de la commune notamment le retard dans la viabilisation des espaces lotis et la faible dynamique économique.

3.2. La préservation de l’environnement et de l’écosystème

Le territoire de Grand‐Popo regorge d’importantes ressources naturelles renouvelables dont la gestion rationnelle est une nécessité pour son équilibre écologique.

Des sols majoritairement inondables : Grand‐Popo se situe dans un environnement composé majoritairement de terres inondables et de marécages (environ 76%) où la nappe phréatique est affleurante. Les plaines inondables sont des terres hydromorphes et fertiles ; les zones marécageuses étant constituées de sols alluvionnaires.

Un important réseau hydrographique : Grand‐Popo se caractérise par un réseau hydrographique remarquable par son étendue évaluée à 15 km² représentants environ 5% de la surface totale de la commune. Les plus importants sont :

‐ le fleuve Mono ‐ le Sazué ‐ la lagune de Grand‐Popo d’une longueur de 15 km et qui débouche sur le chenal de l'Aho ‐ la mer sur la façade sud de la commune

Ce réseau hydrographique est touché par un certain nombre de problèmes environnementaux parmi lesquels : la pollution liée aux déchets de phosphate rejetés par une usine d’exploitation de phosphate située à Kpèmè (Togo), l’exploitation intensive dans le cadre des activités de pêche

16 lagunaire et continentale, l’ensablement des cours d’eau probablement lié à l’assèchement de zones hydromorphes, la prolifération des plantes aquatiques surtout la jacinthe d’eau.

La diversité des formations végétales, menacée de disparition : On distingue :

‐ un premier ensemble sur la partie littorale une végétation essentiellement constituée de cocotiers (coco nucifère) ; ‐ un second ensemble qui couvre les secteurs de plateaux et une partie des plaines inondables : la savane arborée à Elaecis guinéensis (palmier à huile), la savane arbustive des espèces isolées comme le borasis aéthiopium (le rônier) en voie de disparition parce qu’utilisées pour la vannerie, et de hautes herbes (graminées) qui sont utilisées comme chaume pour la toiture des cases ; ‐ la mangrove constitue le troisième ensemble. Cette végétation est dominée par des espèces lacustres plus ou moins denses telles que les palétuviers, les joncacées, le cypérus sp, le calapogonium mucunoides (papiclonacées), le cynodon dactylon (graminées) etc. Celle‐ci fait l’objet de dégradation surtout dans les arrondissements d’Avlo, de Grand‐Popo et d’Agoué. Elle est utilisée comme bois de feu pour la production du sel et pour l'aquaculture « acadja ».

La faune très riche constituée de plusieurs espèces : porc épic, écureuil, aulacode, etc. Certaines sont menacées de disparition : ‐ Le singe à ventre rouge ou Cercopithecus erythrogaster ‐ Le lièvre ou Lepus crawshay, menacés de disparition ‐ Le porc épic ou Hystrix cristata, Sitatunga ou Tragelaphus spekei, Guib arnaché ou Tragelaphus scriptus, Vervet ou Cercopithecus aethiops ‐ Le Lamantin d’Afrique existe encore dans la basse vallée du Mono entre Agbannakin et Hêvê. Il serait très menacé pour des raisons alimentaires, thérapeutiques ‐ Les baleines (Tursiops truncatu) et dauphins (Megaptera novaeangliae) ont été observées respectivement à des profondeurs variant entre 27 à 600 m et à 31 m ‐ Crocodylus niloticus et Osteolaemus tetraspis

L’érosion côtière, une menace permanente : L’érosion côtière représente la menace la plus importante pour le développement à court et long terme de Grand‐Popo même si on note actuellement une stabilité relative du littoral du côté de la vieille ville (Gbèkon) et même un engraissement. En revanche, du côté d’Agoué, le phénomène progresse à une allure inquiétante.

L’érosion lagunaire : Dans toutes les localités riveraines du fleuve Mono et de la lagune côtière, les berges fluvio‐lagunaires connaissent des reculs de terre liés surtout aux forts courants des eaux lâchées au niveau du barrage de Nangbéto.

Les inondations : Les inondations constituent l’autre principale contrainte au développement de Grand‐Popo. On peut mesurer l’importance de la question au regard de la superficie des zones inondables : environ 178 km² soit près de 62% du territoire de la commune. A cela s’ajoute environ 14% de terrains marécageux.

La mauvaise gestion des déchets : la dispersion des centres ruraux et la production relativement faible de déchets par hameaux rend complexe la mise en place d’une filière générale couvrant l’ensemble de la commune

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3.3. Le développement équilibré du territoire et des espaces frontaliers

En 2002, les arrondissements de Grand‐Popo et d’Agoué comptaient à eux seuls 45% de la population totale du territoire de Grand‐Popo. A l’horizon du SDAC (2025), cette dynamique démographique va se poursuivre et se renforcer avec le développement actuel que connaissent ces deux arrondissements et qui est lié surtout à l’essor des activités touristiques et commerciales dans la commune. Les agglomérations urbaines de Grand‐Popo, d’Agoué et de Hillacondji constituent les principaux pôles d’attractivité autour desquels va se poursuivre cette dynamique économique et l’urbanisation du territoire de Grand‐Popo. La réalisation des grands projets structurants prévus ou en cours de réalisation par le Gouvernement, la commune et certains promoteurs privés va accélérer le développement de ces espaces. Or le site qui abrite ces noyaux urbains est fragile en raison de l’érosion côtière rendant indisponible le front de mer à la construction. Ces espaces concentrent aujourd’hui la majorité des équipements et infrastructures administratifs, économiques, sociaux et de mobilité que compte le territoire de Grand‐Popo. Mais le niveau d’infrastructures et d’équipements et par conséquent les services disponibles dans ces noyaux urbains reste faible pour leur permettre de remplir de façon efficace leurs fonctions administratives, touristiques et commerciales. Par ailleurs, il faudra également anticiper sur le boom démographique que connaîtront ces noyaux urbains en améliorant le niveau d’infrastructures et d’équipements et la qualité des services dans les chefs lieux des autres arrondissements pour maîtriser et garantir un développement spatial équilibré du territoire de Grand‐Popo tout en préservant les écosystèmes fragiles et assurer la sécurisation du foncier.

3.4. La mobilité des personnes et des biens en toute sécurité dans toute la commune

Le développement des noyaux urbains ne peut se faire sans les autres arrondissements ruraux et vis versa. Les relations entre la ville et la campagne sont déterminées par l’existence d’un réseau de voirie en bon état et des moyens de transport de qualité. Dans la majorité des cas, la mobilité à l’intérieur de ces arrondissements ruraux d’une part, et des chefs lieux des arrondissements ruraux vers les noyaux urbains d’autre part, reste difficile surtout en saison des pluies. Par exemple la production agricole de Sazué, de Djanglanmé et de Gbéhoué est commercialisée sur les marchés de la commune de Comé. Dans ces arrondissements ruraux, la couverture en infrastructures et équipements sociaux de base et leur accessibilité restent faibles.

La position géographique de la ville de Grand‐Popo en fait une zone de transit par excellence. On distingue trois modes essentiels de déplacement des biens et des personnes :

‐ Les taxis‐moto pour les déplacements intra‐urbain et inter‐villages ou en direction des arrondissements ruraux peu éloignés du centre urbain. Les taxis‐moto ont une gare routière construite par l’AGeFIB au bord de la RNIE. ‐ Les barques et les pirogues pour aller dans les arrondissements enclavés comme Avlo qui ne sont accessibles que par ces moyens de déplacement ‐ Les taxis brousses pour les déplacements de longues distances.

Grand‐Popo dispose de deux gares routières : la gare routière d’Agoué qui s’anime les lundis en relation avec le marché Djoda du Togo et celle de Hillacondji à la frontière Bénin‐Togo qui connaît une animation permanente. Ces gares routières jouent un rôle important dans la dynamique économique locale et régionale. En effet elles assurent la circulation des flux de biens et de personnes à l’intérieur de la commune et en direction d’autres communes,

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3.5. La sécurité alimentaire et nutritionnelle durable

La commune de Grand Popo dispose de potentialités naturelles pour produire suffisamment et permettre à la population d’assurer sa sécurité alimentaire et nutritionnelle. Mais malheureusement la mauvaise gestion des ressources naturelles, les contraintes naturelles et l’absence de technologies appropriées sont à l’origine des risques d’insécurité alimentaire auxquels sont exposées les populations. En effet, la pêche, autrefois première activité économique des populations est aujourd’hui reléguée au second plan. Cette situation est due au comblement du lac, la pollution des plans d’eau par le rejet des déchets, l’utilisation des techniques prohibées de pêche et la pression démographique avec pour corollaire, la dégradation progressive du lac et son appauvrissement. La production végétale, première activité qui occupe désormais la majorité de la population active est faite sur des terres non aménagées qui subissent les effets d’inondations tous les ans notamment à Djanglanmey, Sazué, Adjaha et Grand‐Popo.

3.6. Le développement socioculturel durable et inclusif

L’analyse de la carte sanitaire de la commune montre une couverture relativement satisfaisante puis que tous les arrondissements disposent au moins d’un centre de santé. Au total, la commune de Grand‐Popo dispose d’un centre de santé communal, de 7 centres de santé d’arrondissement, d’une maternité, d’une infirmerie scolaire, de 8 unités villageoises de santé ou unités de santé de quartier. Malgré cela, les populations de certaines localités parcourent des kilomètres pour atteindre le centre de santé le plus proche. Cette situation est souvent aggravée par l’état impraticable des voies d’accès. C’est le cas des villages de Hakouè, Kouéta, Hèdji et de Gbadji dans l’arrondissement d’Avlo.

Quant à la carte scolaire, elle est constituée de 106 écoles publiques en 2009‐2010. Malgré la bonne couverture en infrastructures scolaires, on note des disparités d’un arrondissement à l’autre. Les arrondissements ruraux ne disposent pas d’infrastructures scolaires adéquates et en nombre suffisant. La situation est identique dans les villages frontaliers et les parents sont obligés d’envoyer leurs enfants dans les écoles des localités frontalières du Togo. Le problème majeur que rencontrent les élèves et les enseignants est l’impraticabilité des pistes d’accès aux écoles surtout en période de pluie. L’aménagement des voies d’accès fait donc partie des mesures à mettre en œuvre pour une meilleure scolarisation des enfants.

Le problème d’accès à l’eau potable se pose dans l’ensemble des arrondissements de la commune. Les centres urbains desservis par le réseau SONEB ne sont pas suffisamment approvisionnés à cause de la faible extension du réseau.

En matière d’infrastructures de loisirs, la commune a un fort besoin en infrastructures de sports et de loisirs. Le terrain de sport communal n’est pas aménagé. Au niveau des arrondissements, il n’existe pas d’aires de jeux aménagées.

La couverture du réseau téléphonique surtout du réseau internet est faible. A l’échelle de la commune, l’ensemble des cinq réseaux téléphoniques à savoir MTN, Moov, BBCom, Libercom et Glo se sont implantés. Cependant, la couverture varie selon les localités et suivant les réseaux. Dans chaque arrondissement, un réseau de téléphonie mobile existe et fonctionne assez bien. La commune a une très faible couverture en réseau internet. Grands Popo et Agoué sont les arrondissements où la connexion internet existe mais le débit est faible.

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Enfin, la couverture en réseau électrique reste très faible dans l’ensemble de la commune. Les arrondissements d’Agoué et de Grand‐Popo sont les plus couverts. Les arrondissements ruraux comme Adjaha, Avlo et Glanglanmey n’en disposent pas. Il y a cependant l’énergie solaire dans certaines localités de Djanglanmey et d’Adjaha.

3.7. Le niveau de revenu des populations accru et pérenne

La structure de l’économie de la commune de Grand‐Popo est identique à celle du pays. Les secteurs primaire et tertiaire restent prépondérants tandis que le secteur secondaire est marginal. Selon les résultats du RGPH3, on dénombre 16 418 paysans et pêcheurs, 2 345 commerçants, 1 705 artisan(e)s et 855 titulaires de professions diverses. Le secteur primaire est dominé par la pêche et la production végétale. La pêche traditionnelle et maritime est pratiquée par les populations des arrondissements de , Gbéhoué et Grand‐Popo centre. On dénombre au total 16 villages de pêcheurs. Quant à la production végétale, elle concerne les arrondissements de Djanglanmey, d’Adjaha, de Gbéhoué, de Sazué et de Grand‐Popo. Les cultures maraîchères occupent la première place avec un tonnage moyen d’environ 9.000 tonnes sur les cinq dernières campagnes agricoles. L’oignon occupe 83% des produits maraîchers, la tomate 13%, le gombo (2%) et le piment (1%). Le manioc vient en deuxième position au titre des racines et tubercules et la canne à sucre en troisième position avec respectivement une production moyenne annuelle d’environ 4.000 tonnes et de 3.300 tonnes. Le maïs vient en quatrième place au titre des cultures céréalières avec un tonnage moyen annuel d’environ 520 tonnes. La commune produit une faible quantité de riz, d’arachide et du haricot. Enfin, la commune produit également de la banane et du palmier à huile.

La production animale est encore peu développée. L’élevage des bovins par les peulhs est le plus développé.

Le secteur industriel est marginal à Grand‐Popo. Ce secteur est représenté par de petites unités artisanales de transformation de produits agricoles comme le fumage de poisson, la fabrication d’huile de palme et de ses dérivés à partir des noix de palme, de l’huile de coco et ses dérivés à partir des noix de coco, du gari et du tapioca à partir du manioc, la fabrication de pain et de yaourt, les unités de fabrique de glace etc.

Le secteur touristique est en plein essor dans la commune de Grand –Popo et pourrait devenir plus tard la première activité économique de la commune. Cette dynamique est liée aux initiatives des opérateurs privés. Malgré l’existence de potentialités touristiques (grande variété d’écosystèmes, lagune de Grand‐Popo, bouche du Roy, façade balnéaire), le secteur reste soumis à des contraintes qui freinent son développement notamment la faiblesse des activités d’accompagnement du tourisme : services de proximité, inexistence d’une politique communale de promotion des sites, paysages et valeurs culturelles, inexistence d’une organisation de l’artisanat traditionnel etc.

Les échanges commerciaux dans la commune ont lieu sur plusieurs marchés dont certains sont d’envergure locale (marché d’Adjaha, marché de Grand‐Popo, marché d’Agoué) et d’autres à vocation régionale (marchés de Hillacondji, de Onkouihoué et de Djanglanmè. Le marché de Hilacondji joue un rôle clé dans les échanges. Ce dernier doit sa position de pôle économique grâce à la frontière Bénin Togo qu’il abrite. D’importantes infrastructures économiques y sont construites (parkings gros porteurs) et d’autres projets sont initiés notamment le projet de construction d’une galerie marchande.

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Les échanges commerciaux se font également avec d’autres marchés importants au plan régional, notamment les marchés de Azovè, Klouékanmè, Dogbo et Comè constituent les principales sources d’approvisionnement de Grand‐Popo en matière de produits vivriers.

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1‐ Groupe de travail lors de l’atelier de validation du rapport diagnostic SDAC 2‐ Amendement des cartes par les participants

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Orientations stratégiques et options d’aménagement – Destination des sols

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4. Orientations et options d’aménagement

Carte 5 : Schéma prospectif d’occupation des sols

Les participants à l’atelier de planification organisé les 10 et 11 Novembre 2011, sur la base des potentialités, des contraintes et des enjeux, ont retenu huit (8) orientations stratégiques d’aménagement du territoire de Grand Popo :

1. Soutenir le développement de l’agriculture 2. Promouvoir la valorisation et la gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement 3. Assurer le développement spatial équilibré des chefs lieux d’arrondissement et de Hillacondji 4. Améliorer l’accès aux services sociaux de base 5. Développer les infrastructures, équipements et aménagements économiques pour soutenir le développement durable de l’économie du territoire de Grand‐Popo 6. Améliorer les transports et la communication 7. Améliorer le fonctionnement des organes élus et l’administration communale et la collaboration entre les différents acteurs à tous les échelons du territoire communal 8. Renforcer l’intercommunalité et la coopération décentralisée avec les autres territoires

Chaque orientation est ensuite déclinée en options d’aménagement et en actions.

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4.1. Soutenir le développement de l’agriculture

Carte 6 : Spatialisation de la production agricole

Cette orientation vise à assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et à améliorer le revenu des populations rurales à travers une gestion rationnelle des ressources naturelles et de l’environnement. Le territoire de Grand‐Popo dispose d’énormes potentialités pour produire en toute saison. Ceci passe par une maîtrise de l’eau, la sécurisation du foncier, l’utilisation des technologies moins destructrices de l’environnement.

Les arrondissements ruraux, le grand marécage suivant la lagune côtière entre Avlo et Gbéhoué, limité à l’Ouest par la RNIE 1 et la bande côtière au sud ouest constituent des espaces à préserver et à aménager pour garantir à la population de Grand‐Popo, la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

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Tableau 4 : Options d’aménagement

Options d’aménagement Résultats attendus Indicateurs Actions Préserver les zones à vocation 1. La disponibilité en ‐ Proportion de ‐ Délimiter les agricole pour le terres pour la producteurs ayant espaces développement des filières production agricole accès aux terres pour agricoles porteuses dans les dans les la production agricole ‐ Sécuriser les arrondissements ruraux et la arrondissements Evolution de la terres bande côtière ruraux et dans le chef superficie cultivée ‐ Veiller à leur lieu de la commune par spéculation utilisation (culture maraîchère) vivrière et le rationnelle maraîchage Promouvoir la gestion intégrée 1. Des infrastructures et ‐ Proportion de la ‐ Aménagement des ressources en eau (GIRE) aménagements hydro population en des étangs pour la production vivrière et agricoles moins insécurité alimentaire piscicoles halieutique en toute saison coûteux et durables et nutritionnelle ‐ Réalisation pour la production ‐ Evolution de la des petits végétale et production végétale, aménagement halieutique en toute halieutique et s à moindre saison sont mis en animale coût pour les place cultures de contre saison Améliorer la productivité des 2. L’ensablement des ‐ Evolution de la ‐ Promouvoir le principaux plans d’eau principaux plans quantité des produits reboisement d’eau est réduit halieutiques pêchés des principaux 3. Les populations ‐ Proportion de plans d’eau actives dans le sous ménages et de la par la secteur pêche population actifs mangrove diversifient leurs dans le sous secteur ‐ Promouvoir activités l’utilisation du économiques sable continental ‐ Appuyer la diversification des activités Encourager les populations

Source : IMPACT Consultants, décembre 2011

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4.2. Promouvoir la valorisation et la gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement

Carte 7 : Développement durable du territoire de Grand Popo

L’objectif de cette orientation est de restaurer, de préserver et de valoriser l’écosystème naturel et sa richesse en vue de promouvoir le développement local et de réduire la vulnérabilité du territoire communal face aux inondations et aux conséquences des changements climatiques.

Le diagnostic environnemental du territoire de Grand‐Popo montre une dégradation de l’environnement et des ressources naturelles qui se traduit par :

‐ La destruction du couvert végétal notamment des mangroves et des palétuviers due aux activités humaines ‐ L’absence d’un système de gestion des déchets solides ménagers notamment dans les centres urbains ‐ L’utilisation abusive des intrants chimiques pour la production agricole notamment le maraîchage dans les arrondissements d’Agoué et de Grand‐Popo entrainant la pollution des plans d’eau et de la nappe phréatique ‐ La rareté et la menace d’extinction de certaines espèces végétales et animales ‐ Les inondations annuelles et l’augmentation de leur ampleur liée aux changements climatiques avec ses conséquences sur les conditions de vie des populations notamment l’érosion lagunaire (les conséquences sont : disparition de certains hameaux situés dans les villages de Vodomé, de Batoto et Djanglanmey ont disparus, migrations temporaires des populations dans les villages d’Onkuihoué et de Hounsoukoè) 26

‐ La dégradation des zones sensibles telles que la bande côtière et la bouche du Roy ‐ La pollution de l’air dans la localité de Hilla‐Condji liée à l’ampleur du trafic

L’accroissement de la population au cours des 15 prochaines années surtout sur le littoral et les variations climatiques vont accélérer la dégradation des ressources naturelles et de l’environnement si rien n’est fait avec des conséquences néfastes sur le milieu.

Tableau 5 : Options d’aménagement

Options Résultats attendus Indicateurs Actions d’aménagement Préserver et gérer 1. Une aire protégée ‐ Superficie de l’aire ‐ Elaborer et mettre durablement les est crée à Avlo et protégée en œuvre d’un plan ressources naturelles valorisée ‐ Nombre de zones d’aménagement de des zones humides et 2. L’occupation de la sensibles préservées la bouche de Roy des langues balnéaires bande côtière est et intégrées dans le ‐ Elaborer et mettre pour le développement contrôlée circuit touristique en œuvre d’un plan de l’éco‐tourisme 3. D’autres sites ‐ Evolution du d’aménagement et d’attraits nombre d’espèces d’occupation de la touristiques sont végétales et bande côtière identifiés, fauniques protégées ‐ Faire du Lobbying aménagés et auprès de l’Etat valorisés (site pour ralentir le d’hippopotame de phénomène de Sazué l’érosion côtière Promouvoir la création 1. Des espaces boisés ‐ Superficie de forêts ‐ Acquisition et des forêts communales classés sont créés créées reboisement des et des espaces verts et et protégés ‐ Nombre et domaines le reboisement dans les 2. Dans les zones superficie d’espaces communaux arrondissements de agglomérées, des verts ‐ Poursuite la Gbéhoué, Sazué, espaces verts et de ‐ Evolution du couvert restauration de la Djanglanmey, Agoué, loisir sont végétal mangrove Grand‐Popo, Avlo, aménagés ‐ Promotion des Adjaha technologies appropriées de production du sel et des foyers améliorés Réduire la pollution liée 1. Les chefs lieux des ‐ Existence d’un ‐ Aménagement des à la mauvaise gestion arrondissements de système de gestion points de des déchets solides Grand‐Popo et intégré des déchets regroupement et ménagers dans les d’Agoué ainsi solides ménagers d’une décharge centres urbains et à l’agglomération prenant en compte finale l’utilisation des intrants urbaine de toutes les étapes ‐ Mise en place d’un chimiques dans des Hillacondji sont (précollecte, système intégré de zones à vocation mieux assainis collecte, traitement) gestion des déchets agricole 2. L’utilisation des ‐ Volume de déchets solides ménagers : (arrondissements intrants organiques solides ménagers préocollecte, ruraux et bande est promue dans la collectés et traités collecte, production côtière) production agricole ‐ Unité de du compost, etc. compostage est ‐ Information et fonctionnelle à sensibilisation Houndjohoundji ‐ Promotion de ‐ Proportion de l’agriculture maraîchers ayant écologique adopté l’utilisation

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des intrants organiques

Promouvoir des 1. Les dégâts liés aux ‐ Ampleur des dégâts aménagements inondations sont ‐ Durée des appropriés à moindre réduits inondations coût dans des zones à risques pour lutter contre les inondations Réduire la vulnérabilité 1. La commune et les ‐ Elaborer et mettre en de la commune aux populations œuvre un plan changements développent des d’adaptation aux climatiques stratégies de changements prévention des climatiques risques liés aux changements climatiques Source : IMPACT Consultants, décembre 2011

4.3. Assurer le développement spatial équilibré des chefs lieux d’arrondissement et de Hillacondji

Les contraintes environnementales et foncières du site qui abrite le territoire de Grand‐Popo et la nécessité d’une gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles impliquent une planification et gestion rigoureuse de la croissance spatiale. Cela passe par une densification des

28 pôles de développement de premier ordre et la planification des pôles de second ordre; l’objectif étant d’équilibrer le développement spatial du territoire communal.

Tableau 6 : Options d’aménagement

Options d’aménagement Résultats attendus Indicateurs Actions

Maîtriser l’urbanisation 1. Les opérations de ‐ % de la superficie ‐ Sécuriser le foncier ( dans les arrondissements lotissement en cours lotie ‐ Achever les de Grand‐Popo et sont achevées ‐ Proportion de zones opérations de d’Agoué et de la zone de 2. Les zones loties sont loties aménagées lotissement en cours Hillacondji progressivement ‐ Superficie de dans ces trois noyaux viabilisées réserves constituées urbains 3. les réserves sont pour les projets ‐ Viabiliser constituées pour d’aménagement progressivement les abriter des futurs et la zones loties infrastructures et construction ‐ équipements d’infrastructures 4. Le réseau de voirie et communales de d’assainissement loisirs et de culture pluvial des chefs (Théâtre communal, lieux de Grand‐Popo, Salle de Conférence, Agoué est renforcé Maison de la culture, Résidence d’hôtes de marque) linéaire de voirie et de caniveaux d’assainissement réalisé Promouvoir de nouveaux ‐ Des aménagements ‐ Superficie lotie ‐ Sécuriser le foncier pôles de développement fonciers ‐ Superficie de terres Planifier et mettre en pour équilibrer le (lotissements) sont réservées pour les œuvre des développement spatial réalisés dans les aménagements opérations de du territoire arrondissements de différés lotissement dans les Gbéhoué, Sazué, ‐ linéaire de voirie et chefs lieu de Adjaha et de caniveaux Gbéhoué, Sazué, Djanglanmey d’assainissement Adjaha et ‐ Des zones réalisé Djanglanmey d’aménagement ‐ Viabiliser les zones différé sont loties constituées dans ces ‐ arrondissements ‐ Constituer des ‐ Les chefs lieux des réserves de terres arrondissements pour accueillir des ruraux (Adjaha, infrastructures, Djanglanmey, équipements et Gbéhouè et Sazué) aménagements sont dotés d’un spécifiques réseau de voirie et d’assainissement pluvial ‐

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4.4. Améliorer l’accès aux services sociaux de base

Selon les projections démographiques à l’horizon du SDAC (2025), la population de Grand‐Popo atteindra 64 503 habitants soit une augmentation de plus de 16 000 habitants avec un taux d’accroissement annuel constant de 2%. Mais le développement dans les années à venir pourrait entraîner une croissance démographique plus élevée que celle envisagée. Les besoins sociaux du territoire vont s’accroître au même rythme que celui de la population. Dans tous les secteurs sociaux (éducation, santé, eau potable, électricité, etc.), il faudra accroître la couverture en infrastructures et équipements sociaux et améliorer la qualité des services fournis aux populations. Dans le secteur de l’éducation, le programme d’aménagement doit garantir l’accès équitable à l’enseignement primaire aux enfants en âge de scolarisation à travers la construction de nouvelles salles de classes pour satisfaire les besoins actuels et ceux des prochaines années. Dans le secteur de la santé, tous les arrondissements disposent d’un Centre de Santé. Dans le programme d’aménagement proposé, il faudra envisager la construction de maternités et de dispensaires isolés pour renforcer la couverture sanitaire surtout dans les localités reculées et transfrontalières.

Dans le secteur de l’électricité, la fracture est importante. Le programme d’aménagement proposé consistera à étendre le réseau à tous les chefs lieux des arrondissements ruraux et à densifier le réseau dans les chefs lieux des arrondissements de Grand‐Popo et d’Agoué. Quant à l’accès à l’eau potable, le programme d’aménagement consistera à densifier le réseau dans les zones urbaines, densifier le réseau des bornes fontaines dans les zones rurales où il y a une AEV et construire de nouvelles infrastructures dans les localités éloignées.

Par ailleurs, le programme d’aménagement envisagé consistera à doter les espaces frontaliers du Togo de services sociaux de base (éducation, eau potable, santé) pour améliorer les conditions de vie des populations de ces localités.

Tableau 7 : Options d’aménagement

Options Résultats attendus Indicateurs Actions d’aménagement Améliorer la couverture 1. La couverture en ‐ Taux de ‐ Réhabiliter les infrastructures en infrastructures et infrastructures couverture en scolaires équipements sociaux de scolaires, sanitaires, infrastructures ‐ Construire de nouvelles salles de base et leur accessibilité en eau potable et en scolaires, de classes aux populations sur électricité est santé, d’eau ‐ Créer des écoles dans les localités l’ensemble du territoire améliorée potable où le besoin se fait sentir ‐ Construire des dispensaires et maternités isolés (Avlo, Djanglanmey, Adjaha, Gbéhoué) ‐ Densifier le réseau de la SONEB dans les centres urbains et renforcer le réseau en infrastructures hydrauliques (Avlo, Djanglanmey, Gbéhoué et Sazué) ‐ Densifier le réseau électrique dans les noyaux urbains et

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étendre le réseau électrique dans les chefs lieux d’arrondissement ruraux Doter les espaces 1. Les populations des ‐ Disponibilité et ‐ Elaborer et mettre en œuvre un frontaliers au Togo espaces qualité des programme de développement d’équipement et transfrontaliers ont services offerts social à l’intention des espaces d’infrastructures de base un meilleur accès ‐ Importance des frontaliers dans une dynamique de aux services sociaux flux migratoires coopération de base des populations ‐ décentralisée vers les communes limitrophes IMPACT consultants, décembre 2011

4.5. Développer les infrastructures, équipements et aménagements économiques pour soutenir le développement durable de l’économie du territoire de Grand‐Popo

Il s’agira de renforcer l’attractivité du territoire de Grand‐Popo pour qu’il devienne plus compétitif en vue d’accroître les ressources financières de la commune et donc contribuer durablement à la réduction de la pauvreté.

La première option d’aménagement vise à valoriser le patrimoine naturel et culturel de la commune en vue de la promotion du tourisme et de l’artisanat. La promotion de l’artisanat s’inscrit dans une diversification de l’économie afin d’accroître le revenu des populations. En effet, le développement du tourisme est tributaire d’une politique de préservation et de mise en valeur des potentialités naturelles que sont les sites touristiques. Depuis quelques années, Grand‐ Popo fait parti des destinations les plus visitées par les touristes d’où l’intérêt de plus en plus croissant que portent les promoteurs touristiques sur la commune. Dans les années à venir, cet intérêt va s’accroître et il faudra s’attendre à d’importants investissements dans le secteur. En lien avec les autres orientations, le programme d’aménagement proposé consistera en :

‐ La valorisation de l’aire protégée qui sera créée au sud‐est de la commune dans l’arrondissement d’Avlo pour la promotion du tourisme de vision, ‐ La promotion du tourisme balnéaire et culturel par la gestion rationnelle de la bande côtière ‐ La création et la promotion d’un circuit touristique ‐ La promotion de l’artisanat

Le développement des infrastructures de transport et de communication facilitera l’amélioration de l’accessibilité aux différents sites et par ricochet la promotion du tourisme. Par ailleurs, la commune devra œuvrer au renforcement des équipements énergétiques et d’information (téléphonie et internet) à travers la négociation auprès de la Société Béninoise d’Energie Electrique (SBEE) et des sociétés de téléphonie et de fourniture d’accès à l’internet nécessaires au développement des activités touristiques dans la commune.

La seconde option d’aménagement de cette orientation stratégique vise à renforcer la fonction commerciale de la zone de Hillacondji. En effet, la zone de Hillacondji, de par sa position géographique est la zone commerciale par excellence de la commune. Sa contribution aux ressources financières de la commune nécessite que cette zone fasse l’objet d’un traitement spécifique en matière d’aménagement. Les réformes initiées par le Gouvernement dans le secteur conjugués avec les projets structurants (galerie marchande, les Postes de Contrôle Juxtaposés de l’UEMOA, le second

31 parking gros porteurs) qui seront réalisés dans les années à venir dans la zone vont accélérer son développement. Une planification spatiale de la zone et la réalisation des aménagements et équipements économiques sont nécessaires pour renforcer sa fonction commerciale et accroître sa contribution aux ressources de la commune.

La troisième option d’aménagement vise à développer les équipements marchands et des petites unités agro‐alimentaires pour soutenir la production agricole selon l’approche filière en vue de réduire l’insécurité alimentaire.

La situation de la commune en matière de marchés se présente comme suit :

‐ Le faible niveau d’aménagement et d’équipement des marchés existants qui sont pour la plupart des petits marchés locaux avec deux marchés à caractère communal (Onkouihoué à Grand‐Popo, Djanglanmey)

‐ L’absence de marchés de niveau régional qui permettrait de faire de la commune un carrefour commercial et d’échanges économiques intégrant un véritable réseau d’échanges

‐ Des marchés régionaux situés sur des territoires extérieurs à la commune influencent l’économie locale dans la mesure où ils constituent les principales sources d’approvisionnement de Grand‐Popo en matière de produits vivriers.

‐ De plus, on note d’importantes difficultés d’accès à ces marchés et pour certains des problèmes d’assainissement et d’insalubrité

Le programme d’aménagement proposé vise à :

‐ Doter à moyen et long terme la commune d’un marché d’intérêt régional ;

‐ Aménager et renforcer le niveau d’équipements et d’infrastructures du marché de Djanglanmey ;

‐ Créer et aménager les marchés secondaires dans les autres arrondissements pour renforcer les échanges entre les arrondissements d’une part, et entre les arrondissements et les territoires voisins d’autre part.

Pour soutenir la production agricole, la commune devra également encourager et accompagner la mise en place des unités de transformation agro‐alimentaire. Le diagnostic du secteur révèle que la transformation agro‐alimentaire est marginale dans la commune et se limite à quelques initiatives. Ce secteur reste dominé par les femmes organisées en groupements. Le programme d’aménagement proposé consistera à faciliter des conditions d’installations des unités de transformation agro‐alimentaire là où les conditions seront remplies afin de pour réduire les pertes post‐agricoles et inciter la production agricole.

Tableau 8 : Options d’aménagement

Axes structurants Résultats attendus Indicateurs Actions Renforcer l’attractivité de 1. Les zones d’attraits et ‐ Evolution des ‐ Aménager des sites et Grand‐Popo pour un les sites touristiques établissements attraits touristiques développement durable du sont désenclavés, humains sur la ‐ Créer un centre tourisme aménagés et mis en bande côtière artisanal valeur ‐ Proportion des ‐ Créer un circuit 2. L’accès et la qualité zones d’attraits et touristique en vue de aux services sites touristiques valoriser l’aire énergétiques et à désenclavés et protégée d’Avlo et les l’information intégrés dans le autres attraits 32

(téléphonie mobile et développement touristiques fixe, internet) sont local ‐ Négocier auprès des améliorés ‐ Evolution de la sociétés le couverture des renforcement du réseaux GSM, réseau électrique, téléphonie fixe, téléphonique et Internet internet dans les ‐ Débit de la arrondissements de connexion au Grand‐Popo et réseau d’Agoué ‐ Evolution de la couverture du réseau électrique ‐ Nombre et délai des coupures par semaine Traiter la zone de 1. Le foncier est sécurisé ‐ Proportion de la ‐ Mettre en œuvre des Hillacondji en zone dans toute la zone de superficie des grands projets d’activité économique Hillacondji terres sécurisé et ‐ Susciter l’installation sécurisée 2. Le niveau viabilisé des promoteurs dans d’équipements, ‐ Disponibilité et la zone d’infrastructures qualité des services économiques et la offerts qualité des services ‐ Evolution de offerts dans la zone l’occupation de sont renforcés l’espace ‐ Nombre d’emplois crées Développer les 1. La disponibilité des ‐ Nombre de ‐ Créer un marché à équipements marchands à produits agricoles et marchés crées intérêt régional dans intérêt régional et à manufacturés s’est ‐ Proportion des l’arrondissement de caractère communal pour améliorée marchés Grand‐Popo soutenir la production 2. Les ressources fonctionnels et bien ‐ Aménager et agricole et le financières de la animés renforcer le niveau développement du commune se sont ‐ Niveau d’animation d’équipements et commerce accrues ‐ Evolution de la d’infrastructures du 3. Le dynamisme proportion des marché de économique des recettes sur les Djanglanmey arrondissements s’est marchés dans le ‐ Créer des marchés accru budget communal secondaires dans les autres arrondissements Promouvoir les unités 1. Les pertes agricoles ‐ Superficies des ‐ Identification et agro‐alimentaires en vue sont réduites zones aménagées aménagement des de la diversification de 2. Les emplois dans le ‐ Nombre d’unités zones pour accueillir l’économie locale secteur sont crées agro‐alimentaires des unités de 3. La disponibilité des installées transformation agro‐ produits agro‐ ‐ Nombre d’emplois alimentaire alimentaires est crées améliorée ‐ Evolution de la production agricole IMPACT Consultants, décembre 2011

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4.5. Améliorer les transports et la communication

Le réseau de voirie structurant de la commune de Grand‐Popo est constitué de la RNIE 1 et des pistes non revêtues Adjaha‐Sazué et Gbéhoué‐RNIE 1 organisant la desserte dans les directions Nord/Sud et Est/Ouest. Ce réseau qui constitue l’épine dorsale sera renforcé et complété par des pistes secondaires reliant certains villages entre eux à l’intérieur des arrondissements. Ces pistes sont difficilement praticables surtout en saison de pluie.

Le développement de la commune doit donc faire face à l’insuffisance d’infrastructures de communication et le mauvais état des pistes rurales secondaires, avec pour conséquences les difficultés d’accessibilité des lieux de vie et de production. Par ailleurs la faible couverture du territoire par le réseau GSM et la téléphonie fixe rend difficile la communication avec l’extérieur.

Les axes fondamentaux suivants devront constituer l’action de la municipalité :

‐ Protection, entretien et aménagement (revêtement progressif) des routes et pistes primaires existantes afin de préserver le patrimoine communal ;

‐ Création de nouvelles voies pour renforcer les relations entre les noyaux urbains et les chefs lieux d’arrondissements ruraux d’une part, et améliorer la mobilité à l’intérieur des arrondissements d’autre part

‐ Promotion de la mobilité par voie fluviale à travers l’aménagement des voies fluviales pour relier les différents arrondissements et les communes limitrophes (Route de l’eau) ainsi que le Togo

‐ Renforcement des équipements de transports existants et développement de nouveaux équipements pour soutenir les activités de production

‐ Renforcement de la couverture du réseau GSM, de la téléphonie fixe et du réseau internet

Tableau 9 : Options d’aménagement

Options Résultats attendus Indicateurs Actions d’aménagement Aménager et étendre le 1. La mobilité par voie de ‐ Ml linéaire du ‐ Elaborer et mettre réseau de voirie à tous terre entre les réseau routier en œuvre un les chefs lieux arrondissements, à entretenu par programme d’arrondissement et aux l’intérieur des année d’entretien zones d’importance arrondissements est ‐ Evolution du périodique du économique (production améliorée linéaire du réseau réseau routier agricole, sites 2. L’accès aux zones de voies en terre ‐ Construire de touristiques, marchés) d’intérêt économique aménagées et nouvelles voies est amélioré praticables en toute reliant les 3. Les recommandations saison arrondissements et de la commune ont été ‐ Niveau d’animation les villages à prises en compte dans des marchés de la l’intérieur des les travaux de commune arrondissements réaménagement de la ‐ Niveau de ‐ Désenclaver les RNIE Ouidah‐ fréquentation des écoles et les centres Hillacondji sites touristiques de santé ‐ Négocier un traitement spécifique sur la traversée de Grand‐ Popo dans le projet 34

de réaménagement de la RNIE Ouidah‐ Hillacondji Renforcer les 1. Les conditions de ‐ Niveau d’utilisation ‐ Réaménager Les équipements de transport des biens et des gares et des deux gares routières transport terrestre des personnes dans la parkings gros existantes (Agoué et commune se sont porteurs Hillacondji) améliorées ‐ Evolution du trafic ‐ Construire et 2. La pollution esthétique dans la commune aménager des liée aux parkings gros stationnements porteurs dans anarchiques est l’arrondissement réduite d’Agoué et à Hillacondji Développer le transport 1. Un réseau de voies ‐ Evolution des ‐ Elaborer et mettre fluvial en partenariat fluviales est aménagé échanges entre les en œuvre d’un avec les autres et mis en service communes par voie projet de promotion communes 2. La « Route de l’Eau » fluviale du transport fluvial est aménagée et ‐ Nombre valorisée (dimension d’embarcadère et touristique) de gares fluviales construites et fonctionnelles Améliorer l’accès à 1. La couverture en ‐ Evolution de la ‐ Mettre en place une l’information sur infrastructures couverture des politique l’ensemble du territoire téléphonique et réseaux GSM, d’incitation auprès internet est améliorée téléphonie fixe, des promoteurs Internet pour améliorer le ‐ Débit de la niveau connexion au d’équipement de la réseau commune en TIC ‐ Proportion de la (GSM, Internet haut population ayant la débit, etc…) connexion à Internet et ayant le GSM Renforcer les échanges 1. L’ouverture de Grand‐ ‐ Ml de voies ‐ Construire et entre les communes Popo sur les aménagées aménager des voies voisines et les localités communes limitrophes ‐ Importance des flux d’accès aux transfrontalières du et les localités entre Grand‐Popo, communes Togo frontalières s’est les communes limitrophes et améliorée limitrophes et les localités frontalières localités du Togo frontalières du Togo

IMPACT Consultants, décembre 2011

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4.7. Améliorer le fonctionnement des organes élus et l’administration communale et la collaboration entre les différents acteurs à tous les échelons du territoire communal

Selon Joseph Carle3, « A l'échelle d'un territoire, la gouvernance apparaît comme la mise en réseau des différents acteurs institutionnels, politiques, économiques et sociaux dans la perspective d'un projet de développement pérenne. La mise en réseau des acteurs du développement local s'appréhende comme un partage des connaissances et des expertises de chaque partenaire qui laisse cependant à chacun d'eux une part importante d'autonomie dans ses choix stratégiques. »

En effet, l’aménagement du territoire a pour principes fondamentaux la création, la distribution et la redistribution des activités, des ressources et des emplois sur un territoire4.

Il s’agira de mobiliser les acteurs à divers niveaux autour de la vision d’aménagement de son territoire que la commune s’est dotée : communal, infra‐communal (commune‐arrondissement‐ village/quartier), intercommunal et à l’échelle régionale pour la mise en œuvre et la gestion efficaces du SDAC. Au niveau communal et infra‐communal, la commune doit améliorer les relations entre les organes élus, l’administration communale, la société civile et le secteur privé mais aussi renforcer les capacités des structures communales en charge de la gestion communale en vue d’assurer une gestion efficace du SDAC et par conséquence une meilleure gouvernance du territoire communal.

Tableau 10 : Options d’aménagement

Options d’aménagement Résultats attendus Indicateurs Actions Renforcer les capacités 1. Un pilotage du SDAC ‐ Existence d’un ‐ Elaborer et mettre en des organes élus et de est assuré de façon programme œuvre un plan de l’administration efficace d’aménagement sur renforcement des communale 2. Le suivi‐évaluation 5 ans capacités des élus du SDAC est ‐ Niveau de mise en communaux et locaux opérationnel œuvre du SDAC et ‐ Doter les services de du programme planification, des affaires ‐ Nombre d’actes pris domaniales et de par l’exécutif pour communication de assurer la mise en personnel qualifié et de œuvre du SDAC moyens suffisants ‐ Elaboration et mettre en œuvre un plan de formation des conseillers communaux des services concernés ‐ Mettre en place et le rendre opérationnel un mécanisme de suivi‐ évaluation du SDAC Mettre en place un cadre ‐ Les citoyens, le ‐ Niveau d’implication ‐ Mobiliser et susciter de concertation à secteur privé ont de la société civile et l’adhésion des citoyens, différents échelons du adhéré aux options du secteur privé des promoteurs privés, territoire communal en d’aménagement dans la gestion et le les propriétaires terriens

3 Maître de conférences en Sciences de gestion à l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse 4 Agenda Spatial, livrable 4, page 62 36 vue de dynamiser le ‐ La règlementation suivi‐évaluation du ‐ Promouvoir le partenariat et les qui accompagne le SDAC partenariat public‐privé concertations avec SDAC est respectée ‐ Qualité des relations ‐ Elaborer et mettre en l’ensemble des acteurs entre les différents œuvre un plan de acteurs communaux communication

4.8. Renforcer l’intercommunalité et la coopération décentralisée avec les autres territoires

A l’échelle intercommunale et régionale, la commune devra s’appuyer sur les dispositifs organisationnels et institutionnels existants pour promouvoir la bonne gouvernance de son territoire.

Tableau 11 : Options d’aménagement

Options d’aménagement Résultats attendus Indicateurs Actions Renforcer la concertation ‐ Les ressources ‐ Nombre de projets ‐ Participer au avec les communes partagées sont bien ou initiatives renforcement des limitrophes et les gérées intercommunaux organisations pouvoirs décisionnels à ‐ Des projets développés intercommunales l’échelle régionale d’aménagement ‐ Participation au existantes (GIC sont initiés et mis en dialogue Mono, CIED) œuvre en ‐ Participer à la intercommunalité formulation et à la mise en œuvre des projets de territoire Développer le ‐ Le dialogue avec les ‐ Existence d’un cadre ‐ Participer à la partenariat avec les communes de dialogue création et à communes frontalières frontalières est opérationnel l’animation d’un et autres territoires développé ‐ Nombre de projets cadre transfrontalier ‐ Des projets ou initiatives de dialogue d’aménagement développés ‐ avec les communes transfrontalières sont initiés et mis en œuvre ‐ De nouveaux partenariats avec d’autres communes ou territoires sont mis en place

4.9. Principales recommandations

La mise en œuvre du SDAC nécessite un pouvoir local politiquement fort pour faire respecter les prescriptions mises en place. Conscients des difficultés qui pourraient rencontrer les acteurs dans ce processus, les participants à l’atelier de validation du SDAC des 15 et 16 Décembre 2011, ont recommandé que certaines actions prioritaires soient menées par l’exécutif pour faciliter et rendre effective la mise en œuvre des orientations et options d’aménagement contenues dans le document. Il s’agit des actions suivantes :

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‐ Sensibilisation de la population et la vulgarisation du SDAC ‐ Prise des actes juridiques pour spécifier la destination des terres et leur vulgarisation ‐ Elaboration des plans d’aménagement de détail pour certaines ‐ Renforcement des capacités de l’administration communale notamment les services de la planification et des affaires domaniales

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Règles d’Usage et d’Affectation des Sols (RUAS)

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5. Règles d’usage et d’affectation du sol

La commune doit édicter et publier les règles d’usage et d’affectation des sols. Ces règles sont celles applicables au territoire couvert par le Schéma Directeur d’Aménagement de la commune. Elles complètent les documents graphiques qui illustrent les destinations du sol auxquels s’appliquent ces dispositions.

Le présent chapitre présente la structure et le contenu généralement admis en matière de réglementation de l’occupation des sols. Les objectifs de réglementation proposés ou idées de textes constituent la charpente à minima sur laquelle la mairie pourra s’appuyer pour la gestion du foncier et de l’espace communal.

Cette réglementation précisera :

Les dispositions générales

Elles définissent de manière globale le champ d’application et l’objet de la réglementation mise en place ainsi que les limites d’application de la réglementation

Le champ d’application est généralement le territoire de la commune ou à défaut celui couver par le SDAC, l’objet étant de fixer les règles applicables qui s’imposeront à l’Administration et aux personnes morales de droit public et de droit privé et aux particuliers, sans préjudice des prescriptions résultant des législations spécifiques susceptibles d’avoir des effets sur l’occupation du sol, du sous‐sol et du sur‐sol.

Cette réglementation sera élaborée dans le respect de la législation et e la réglementation en vigueur au plan national et départemental.

Les dispositions générales précisent le zonage et les dispositions applicables aux différentes zones définies. le zonage fait généralement ressortir les éléments suivant :

‐ les zone d’habitat (ZH) à laquelle sont applicables les dispositions du titre II ‐ les zones d’activités (ZA) regroupant les zones d’activités à caractère commercial et établissements commerciaux, les zones réservées à des activités industrielles et artisanales, les zones administratives. ‐ les zones naturelles (ZN) protégées comprenant des espaces qui sont, en raison de la qualité du site et du paysage, l’objet de protection particulière. ‐ les emplacements réservés aux voies, ouvrages publics, installations d’intérêt général et aux espaces verts.

Les dispositions applicables aux zones d’habitat Il s’agit des zones à caractère d’habitat, de services et d’activités de proximité, loties, en cours de lotissement ou non loties.

Les dispositions applicables aux zones d’activités

Ces dispositions ont trait aux zones commerciales et industrielles. Il s’agit respectivement des zones destinées à recevoir des établissements commerciaux, et de celles destinées à recevoir des établissements industriels.

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Pour ces dispositions seront précisés entre autres :

La nature de l’occupation et de l’utilisation du sol ‐ Occupation et utilisation du sol admises ‐ Occupation et utilisation du sol interdites

Les conditions d’occupation du sol ‐ Accès et voirie ‐ desserte par les réseau : Eau, Assainissement, Autres réseaux ‐ Implantation des constructions par rapport aux voies ‐ Implantation des constructions par rapport aux limites séparatives ‐ Implantation de plusieurs constructions sur la même parcelle ‐ Emprise au sol des constructions ‐ Hauteur des constructions ‐ Aspect extérieur ‐ Stationnement ‐ Espaces verts et plantation d’arbres

Les dispositions du code de l’hygiène ‐ Alimentation en eau potable ‐ Assainissement eaux usées : fosse sèche, fosse sceptique, puisards ‐ Assainissement pluvial ‐ Gestion des ordures ménagères

Les dispositions applicables aux zones naturelles

Il s’agit des espaces extérieurs aux zones urbaines, et affectés dans leur état actuel aux activités agricoles et de reboisement ; et des espaces naturels y compris les berges et plages :

‐ Occupation et utilisation du sol admises ‐ Occupation et utilisation du sol interdites

Les dispositions applicables aux emplacements réservés

Il s’agit de l’emprise foncière d’un équipement, d’une installation ou d’une opération publique ou d’utilité publique prescrite par le SDAC. Le terrain concerné fait dès l’objet d’une servitude de réserves au bénéfice de la commune.

Les dispositions diverses

‐ Zones interdites à la construction : exemple les terrains situés dans les dépressions et les zones marécageuses. ‐ Servitude d’utilité publique : généralement les installations de captage, de production et de distribution de l’eau ainsi que ceux du réseau téléphonique. ‐ Infractions et Sanctions liées au non respect de la réglementation. Ces sanctions doivent avoir un caractère suffisamment dissuasif.

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